numerical and experimental study of the hydroelastic

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1 ETUDE NUMERIQUE ET EXPERIMENTALE DU COMPORTEMENT HYDROELASTIQUE D’UN PROFIL PORTANT NUMERICAL AND EXPERIMENTAL STUDY OF THE HYDROELASTIC BEHAVIOR OF A HYDROFOIL F. GAUGAIN *,** , F. DENISET ** , J.F. SIGRIST * , J.A. ASTOLFI ** * DCNS Research, DĂ©partement Dynamique des Structures, DCNS, 44620 LA MONTAGNE [email protected] ** Institut de Recherche de l’Ecole Navale, BCRM Brest CC600, 29240 BREST Cedex 9 RĂ©sumĂ© Cet article prĂ©sente une comparaison numĂ©rique et expĂ©rimentale de l’interaction fluide- structure entre un hydrofoil dĂ©formable et un Ă©coulement stationnaire. Le problĂšme couplĂ© est rĂ©solu par une mĂ©thode itĂ©rative sĂ©quentielle, avec les domaines fluide et structure calculĂ©s sĂ©parĂ©ment, avec des discrĂ©tisations volumes finis et Ă©lĂ©ments finis respectivement. Les contraintes et les dĂ©placements sont considĂ©rĂ©s en bon accord avec les rĂ©sultats expĂ©rimentaux, obtenus sur un hydrofoil instrumentĂ© de jauge d’extensomĂ©trie et dont le dĂ©placement au bord libre est mesurĂ©. Summary This paper presents a numerical and experimental study of the interaction between a deformable hydrofoil and a steady flow. The coupled problem is solved by an iterative sequential approach with fluid and structure domains calculated respectively with FVM and FEM code. Stresses and displacements are predicted with a satisfactory accuracy. During test, the hydrofoil is instrumented with extensometric gauges and the displacement of the tip section is measured.

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Page 1: NUMERICAL AND EXPERIMENTAL STUDY OF THE HYDROELASTIC

1

ETUDE NUMERIQUE ET EXPERIMENTALE DU COMPORTEMENT HYDROELASTIQUE D’UN PROFIL

PORTANT

NUMERICAL AND EXPERIMENTAL STUDY OF THE HYDROELASTIC BEHAVIOR OF A HYDROFOIL

F. GAUGAIN *,** , F. DENISET** , J.F. SIGRIST*, J.A. ASTOLFI **

* DCNS Research, DĂ©partement Dynamique des Structures,

DCNS, 44620 LA MONTAGNE

[email protected] ** Institut de Recherche de l’Ecole Navale,

BCRM Brest CC600, 29240 BREST Cedex 9

Résumé

Cet article prĂ©sente une comparaison numĂ©rique et expĂ©rimentale de l’interaction fluide-structure entre un hydrofoil dĂ©formable et un Ă©coulement stationnaire. Le problĂšme couplĂ© est rĂ©solu par une mĂ©thode itĂ©rative sĂ©quentielle, avec les domaines fluide et structure calculĂ©s sĂ©parĂ©ment, avec des discrĂ©tisations volumes finis et Ă©lĂ©ments finis respectivement. Les contraintes et les dĂ©placements sont considĂ©rĂ©s en bon accord avec les rĂ©sultats expĂ©rimentaux, obtenus sur un hydrofoil instrumentĂ© de jauge d’extensomĂ©trie et dont le dĂ©placement au bord libre est mesurĂ©.

Summary

This paper presents a numerical and experimental study of the interaction between a deformable hydrofoil and a steady flow. The coupled problem is solved by an iterative sequential approach with fluid and structure domains calculated respectively with FVM and FEM code. Stresses and displacements are predicted with a satisfactory accuracy. During test, the hydrofoil is instrumented with extensometric gauges and the displacement of the tip section is measured.

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I – Introduction

La conception des surfaces portantes sur les navires, tels que les safrans, les stabilisateurs ou encore les pales de propulseurs nĂ©cessite la connaissance des conditions de chargement. En gĂ©nĂ©ral, ces conditions sont dĂ©finies par l’écoulement qui peut induire des vibrations, des dĂ©formations et des contraintes dans la structure. La modification de la gĂ©omĂ©trie de la structure modifie Ă  son tour l’écoulement, lequel agit en retour sur la dynamique de la structure et ainsi de suite. L’utilisation de matĂ©riaux plus flexibles, tels que les composites, rend la prise en compte de ce phĂ©nomĂšne de couplage importante pour amĂ©liorer les performances et la durĂ©e de vie des Ă©quipements considĂ©rĂ©s. Par exemple, [1] propose d’étudier la faisabilitĂ© de propulseur Ă  gĂ©omĂ©trie adaptable par l’élasticitĂ© propre de la structure afin de diminuer, voire de retarder, la formation de cavitation.

Pour atteindre un tel objectif, il nous faut disposer de modĂšles numĂ©riques capables de rĂ©soudre un couplage fluide-structure. A l’heure actuelle, on peut distinguer deux approches.

La premiĂšre, appelĂ©e monolithique, consiste Ă  rĂ©soudre le problĂšme fluide et structure en un bloc. Tout d’abord, cette mĂ©thode requiert gĂ©nĂ©ralement une reformulation des Ă©quations du fluide dans une formulation Lagrangienne, l’utilisation d’une formulation EulĂ©rienne pour la structure Ă©tant aussi possible. Ensuite, le problĂšme peut-ĂȘtre rĂ©solu avec une formulation volumes finis [2], ou Ă©lĂ©ments finis [3]. Cette approche nĂ©cessite en gĂ©nĂ©ral des temps de calculs relativement longs et n’est pas aujourd’hui implĂ©mentĂ©e dans des codes industriels.

La seconde approche, appelĂ©e partitionnĂ©e, consiste Ă  rĂ©soudre chaque partie du problĂšme sĂ©parĂ©ment avec un solveur dĂ©diĂ© pour le fluide et un autre pour la structure. Un troisiĂšme code est alors utile pour piloter le couplage et Ă©changer les informations entre les deux solveurs. Le principal avantage de cette mĂ©thode est la possibilitĂ© de rĂ©utiliser des solveurs existants avec des maillages adaptĂ©s pour le fluide et la structure. Cependant, cette technique nĂ©cessite des algorithmes de couplages en temps et en espace robustes et prĂ©cis. L’approche partitionnĂ©e possĂšde de nombreuses variantes, notamment concernant les mĂ©thodes de rĂ©solution utilisĂ©es pour le domaine fluide, par exemple [4] rĂ©sout l’écoulement avec une approche Ă©lĂ©ments finis, [5] avec une approche par Ă©lĂ©ments de frontiĂšre (BEM) et [6] avec une approche volumes finis. Les diffĂ©rents algorithmes de couplages sont prĂ©sentĂ©s dans [7].

Le processus expérimental est décrit dans un premier temps. Ensuite la formulation du problÚme fluide-structure et les méthodes utilisées pour sa résolution sont présentées. Enfin les résultats numériques obtenus sont comparés avec les résultats expérimentaux.

II – Processus expĂ©rimental

Les essais sont rĂ©alisĂ©s au tunnel hydrodynamique de l’Institut de Recherche de l’Ecole Navale. Une vue schĂ©matique du tunnel est prĂ©sentĂ©e sur la figure 1, le cercle indiquant la position de la section de test prĂ©sentĂ©e en photo avec l’hydrofoil montĂ©. La section de test est une section carrĂ©e de cĂŽtĂ© Ă©gale Ă  0,192 m et de longueur 1 m.

L’hydrofoil testĂ© est de type NACA66-312 avec un angle de portance nul Ă  -2,35°, un taux de cambrure de 2%, une Ă©paisseur relative de 12%, une longueur de corde C=150 mm et une envergure B=191 mm. Il est rĂ©alisĂ© en polyacetate (POM), dont le module d’Young est Ă©gal Ă  3100 MPa, la masse volumique Ă  1480 kg/m3 et le coefficient de Poisson Ă  0,35. La figure 2 montre la gĂ©omĂ©trie du profil portant et l’emplacement des points de mesures des contraintes. Lors des essais, une bande rugueuse est installĂ©e au bord d’attaque du profil afin de forcer une couche limite pleinement turbulente et d’éviter la transition [6].

L’objectif des essais est de dĂ©terminer le dĂ©placement et les contraintes dans le profil pour un angle d’incidence fixe. Pour un angle nul, la corde du profil est placĂ©e Ă  mi-hauteur de la section de test.

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3

Figure 1. Gauche : SchĂ©ma du tunnel hydrodynamique de l’IRENav – Droite : Photo de la section de test avec l’hydrofoil montĂ© (l’écoulement arrive de la droite)

Figure 2. Gauche : gĂ©omĂ©trie de l’hydrofoil NACA66-312 - Droite : emplacement des jauges de contraintes sur l’intrados de l’hydrofoil, le point 2 correspondant au point de mesures (les

dimensions sont en mm)

Les essais sont rĂ©alisĂ©s pour des angles d’incidence fixes compris entre 4 et 8°. L’axe de

rotation de l’hydrofoil est localisĂ© Ă  mi-corde. La vitesse d’entrĂ©e est Ă©gale Ă  5 m/s et la pression ambiante du tunnel est Ă©gale Ă  celle de l’atmosphĂšre.

III – Equation du problùme

Afin de dĂ©terminer les contraintes, les dĂ©formations et le dĂ©placement de la section libre du profil, un problĂšme couplĂ© doit ĂȘtre rĂ©solu. L’écoulement provoque une dĂ©formation qui induit une modification de l’écoulement en terme de vitesse et de pression. L’équation (1) dĂ©crit le comportement de la structure dans une formulation en dĂ©placement,

( )

02

2

=∂

∂−

∂∂

j

ijis xt

u uσρ dans ΩS (1)

avec u le dĂ©placement de la structure, sρ la masse volumique de la structure et σ le tenseur

des contraintes. La frontiĂšre Ă  l’encastrement Γclamp a un dĂ©placement nul : 0=iu sur Γclamp

Le comportement du fluide est dĂ©crit par les Ă©quations de Navier-Stokes en supposant un Ă©coulement incompressible. L’équation (2) exprime la conservation locale de la quantitĂ© de mouvement et l’équation (3) la conservation locale de la masse.

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4

∂∂

+∂∂

∂∂+

∂∂−=

∂∂

+∂

∂

i

j

j

i

iij

jifif

x

v

x

v”

xx

p

x

vvρ

t

vρ dans Ωf (2)

0=∂

∂+

∂∂

j

jff

x

vρ

t

ρ dans Ωf (3)

Les conditions aux limites sont outpp = sur Γoutlet avec outp Ă©gale Ă  la pression

atmosphĂ©rique et m/s5v == iniv (Re =7.5×105). Les conditions aux limites Ă  la paroi du foil

correspondent aux conditions de couplage. PremiĂšrement, la condition cinĂ©matique se traduit par la continuitĂ© des vitesses Ă  l’interface :

t

uv i

i ∂∂

= sur Γfsi (4)

DeuxiĂšmement, la condition dynamique implique la continuitĂ© du vecteur contrainte Ă  l’interface :

ji

j

j

iijjij n

x

v

x

vpn

∂

∂+

∂∂

+−= ”Ύσ )(u (5)

IV – MĂ©thode numĂ©rique

Une méthode partitionnée est utilisée dans cette étude avec un processus itératif. La

figure 3 prĂ©sente l’algorithme de rĂ©solution. Une fois l’écoulement fluide rĂ©solu par ANSYS CFX, les forces hydrodynamiques sont utilisĂ©es pour calculer la rĂ©ponse de la structure en terme de dĂ©placement, de contrainte et de dĂ©formations. ANSYS Mechanical est utilisĂ© pour rĂ©soudre le problĂšme structure. AprĂšs avoir dĂ©terminĂ© le dĂ©placement de la structure, on transfĂšre sa valeur Ă  l’interface au maillage fluide. Le maillage initial est alors dĂ©formĂ© en consĂ©quence. Enfin, un nouveau calcul fluide est rĂ©alisĂ© et ainsi de suite. Le processus itĂ©ratif prend fin lorsque le critĂšre de convergence sur les grandeurs Ă©changĂ©es entre les codes est atteint.

Le problĂšme fluide est rĂ©solu par une mĂ©thode volume fini [8] et la structure par une mĂ©thode Ă©lĂ©ment fini [9]. Ces mĂ©thodes sont briĂšvement dĂ©crites ci-dessous ainsi qu’une prĂ©sentation des algorithmes de couplage.

Figure 3. Algorithme de résolution du problÚme couplé stationnaire

Iterative loop Dynamic mesh

Initialisation

Steady-state fluid

resolution

Steady-state structure resolution

Convergence test on forces

and displacements

Transfer of forces on

hydrofoil wall

Transfer of wall displacement on

fluid mesh

End

Yes

No

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5

IV – 1 ProblĂšme structure Dans un cas stationnaire, l’équation (1) devient :

( )

0=∂

∂

j

ij

x

uσ dans ΩS (6)

La mĂ©thode des Ă©lĂ©ments finis requiert une formulation en intĂ©grale pondĂ©rĂ©e qui est obtenue en multipliant l’équation (6) par le champ des dĂ©placements virtuels ÎŽu. Puis, on intĂšgre sur le domaine structure et avec les conditions aux limites on arrive Ă  :

( ) ( ) ( ) 0dd =Γ−Ω ∫∫ ΓΩ fsiijijSijij ÎŽunfsis

uÎŽuu σΔσ (7)

avec Δ le tenseur linĂ©aire des dĂ©formation et n le vecteur normal Ă  l’interface. La dĂ©composition par Ă©lĂ©ments finis utilise des fonctions d’interpolation nodale

classiques qui permettent d’obtenir la matrice de raideur K et le vecteur des forces extĂ©rieures appliquĂ©es Ă  la structure Fe. Ce dernier terme contient les conditions de couplage.

( ) ( ) KUÎŽUÎŽuu Td →Ω∫ Ω SijijsΔσ (8)

( ) eFÎŽUu Td →Γ∫ Γ fsiijij ÎŽunfsi

σ (9)

L’équation discrĂ©tisĂ©e du problĂšme structure est :

0FKU e =− (10)

Cette équation est résolue par une méthode itérative de type Gradient Conjugué Préconditionné (PGC). Le critÚre de convergence est atteint quand KU est égale à Fe + Δ avec Δ égal à 10-8.

IV – 2 ProblĂšme fluide La mĂ©thode des volumes finis se construit Ă  partir de l’intĂ©gration des Ă©quations (2) et (3)

sur un volume de contrĂŽle. Dans le cas prĂ©sent, l’écoulement est stationnaire, ce qui permet d’éliminer les termes inertiels. L’utilisation d’une formulation ALE (Arbitrary Lagrangian Eulerian) [10] introduit une vitesse de maillage w.

( ) 0d =−∫Γ

jjjf nwvρ (11)

( ) ∫∫∫ ΓΓΓ

∂∂

+∂∂

+−=− ji

j

j

ieffjjijjf n

x

v

x

vnpnuwv ddd ”ρ (12)

Les intĂ©grales surfaciques sont approximĂ©es par des sommes aux points d’intĂ©gration. La dĂ©termination des grandeurs aux points d’intĂ©gration est effectuĂ©e Ă  l’aide de fonctions de formes N Ă  partir de leurs valeurs aux nƓuds du maillage.

Les Ă©quations (11) et (12) deviennent :

( )( ) 0=∆−∑ipip

jjjf nwvρ (13)

( )( ) ( ) ∑∑∑

∆

∂∂

+∂∂

+∆−=∆−ip ip

ji

j

j

ieff

ipipj

ipipjijjf n

x

v

x

vnpnvwv ”ρ (14)

oĂč les gradients du terme diffusif sont approximĂ©s par une somme sur les n nƓuds de l’élĂ©ment considĂ©rĂ© :

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6

∑ ∂∂

=∂∂

nip

ip

n

ip

Nv

xxv

(15)

Le schĂ©ma d’advection utilise la vitesse amont vup et le gradient de la vitesse pour approximer vip :

rupip v∆vv ∇+= ÎČ (16)

r∆ est le vecteur dirigĂ© du nƓud amont au point d’intĂ©gration.ÎČ est un coefficient dont la formulation est dĂ©taille par [11].

Le couplage vitesses-pression est basĂ© sur une formulation couplĂ©e. CFX utilise un maillage colocalisĂ©, la mĂ©thode de Rhie-Chow [12] permet de stabiliser le calcul. Dans cette Ă©tude, la turbulence est modĂ©lisĂ©e par un modĂšle k-ω SST avec lois de parois [13].

Finalement, un systĂšme d’équations discrĂštes est obtenu. Une mĂ©thode multigrille est employĂ©e pour sa rĂ©solution. Une rĂ©solution itĂ©rative utilisant un pseudo-temps est conduite par CFX jusqu’à atteindre le critĂšre de convergence fixĂ© pour les rĂ©sidus Ă  10-6.

IV – 3 Algorithme de couplage Puisque le problĂšme considĂ©rĂ© est stationnaire, l’algorithme de couplage dans cette Ă©tude

se limite au couplage spatial. Celui-ci consiste Ă  transfĂ©rer les efforts hydrodynamiques au maillage structure et les dĂ©placements de la structure au maillage fluide. Il est aussi nĂ©cessaire d’adapter le maillage fluide au dĂ©placement de la structure.

L’échange des donnĂ©es Ă  l’interface est simple dans le cas de maillages conformes – les faces, arrĂȘtes et nƓuds des maillages fluides et structures sont identiques – les donnĂ©es des nƓuds structures sont directement transmises aux nƓuds fluides correspondant et inversement. Pour un maillage non-conforme [14] utilise l’interface pour projeter les nƓuds fluides et structures. Pour l’interpolation, [15] utilise les points de Gauss oĂč des splines. [16] donne plus d’informations sur les mĂ©thodes de projections et d’interpolations.

Le transfert des déplacements de ANSYS à CFX utilise une méthode « bucket » avec une interpolation linéaire, [17] emploie une méthode similaire.

Le transfert des forces de CFX Ă  ANSYS requiert une conservation global de l’information. La projection des Ă©lĂ©ments est rĂ©alisĂ©e sur l’interface et l’interpolation utilise une mĂ©thode de pondĂ©rations basĂ©e sur la surface des Ă©lĂ©ments projetĂ©s. La mĂ©thode est dĂ©taillĂ©e dans [18].

Dans ces deux cas, les données échangées sont sous-relaxées dans le but de limiter les possibles divergences numériques entre deux itérations.

L’adaptation du maillage fluide requiert la dĂ©finition de la vitesse du maillage utilisĂ©e en ALE qui dĂ©finit le dĂ©placement des nƓuds. A l’interface Ο, le vecteur dĂ©placement de la grille est Ă©gal au dĂ©placement de la structure. Aux autres frontiĂšres du domaine fluide, le dĂ©placement du maillage est nul. Entre les deux, le dĂ©placement est dĂ©fini par une Ă©quation de diffusion :

0=

∂∂

∂∂

j

idisp

j xk

x

Ο (17)

oĂč, kdisp est la raideur du maillage qui est une fonction de la distance Ă  l’interface d :

stiffC

disp dk

= 1 (18)

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7

Dans cette Ă©tude, Cstiff est pris Ă  sa valeur par dĂ©faut, fixĂ©e Ă  10. Le dĂ©placement du maillage fluide peut-ĂȘtre dĂ©fini par d’autres mĂ©thodes, par exemple [19] utilise une mĂ©thode dite des « ressorts ».

Le dernier but de l’algorithme de couplage est le contrĂŽle de la convergence des valeurs Ă©changĂ©es. Pour cela, le critĂšre de convergence est fixĂ© Ă  10-3 sur les rĂ©sidus des dĂ©placements et des forces Ă©changĂ©s.

V – ModĂ©lisation gĂ©omĂ©trique et dĂ©composition spatiale

V – 1 ModĂ©lisation gĂ©omĂ©trique Le domaine de calcul correspond Ă  la gĂ©omĂ©trie de la section d’essais du tunnel. La

longueur du domaine est modifiĂ©e pour avoir 5 cordes en amont du bord d’attaque et 10 cordes en aval du bord de fuite. La figure 4 montre le domaine obtenu. La gĂ©omĂ©trie de l’hydrofoil est rĂ©duite Ă  la partie portante, qui est supposĂ©e encastrĂ©e dans la paroi du tunnel. Les parois verticales et horizontales du tunnel sont remplacĂ©es par des conditions de symĂ©trie et l’entrefer situĂ© entre la section libre du foil et la paroi verticale est nĂ©gligĂ©e.

Figure 4. Domaine de calcul

V – 2 Maillages Le maillage fluide utilisĂ© est rĂ©alisĂ© avec 2 005 150 Ă©lĂ©ments hexaĂ©driques. Il permet

d’obtenir une valeur moyenne de y+ Ă©gale Ă  129 autour du profil. La figure 5 prĂ©sente une vue du maillage dans une section 2D et sur la surface du profil qui est discrĂ©tisĂ© en 70 Ă©lĂ©ments sur l’envergure.

Figure 5. Maillage fluide autour du profil dans un plan 2D (A), sur l’interface (B), dans une section verticale du domaine (C), et maillage structure (D)

Le maillage structure utilise des Ă©lĂ©ments quadrangulaires Ă  20 nƓuds (voir figure 5D). Il comporte 70 Ă©lĂ©ments le long de l’envergure ce qui permet d’assurer une coĂŻncidence minimale entre les maillages fluide et structure. Une Ă©tude prĂ©cĂ©dente a permis d’étudier l’influence du maillage sur les rĂ©sultats [20].

A B D

C

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8

VI – RĂ©sultats et discussion VI – 1 Efforts hydrodynamiques L’évolution des efforts hydrodynamiques en fonction de l’angle d’incidence, sur la figure

6, montre que plus l’incidence augmente plus les efforts augmentent, que ce soit avec ou sans dĂ©formation du profil. Du fait des faibles dĂ©formations, l’effet sur les efforts reste peu significatif. On constate aussi que l’effort de portance est non nul Ă  l’incidence nulle, ce qui correspond bien au comportement d’un profil non symĂ©trique.

Figure 6. Evolution des coefficients de portance (lift) et de traßnée (drag) obtenus

numĂ©riquement avec et sans prise en compte de la dĂ©formation du profil en fonction de l’angle d’incidence – (Re=7.5×105, U=5 m/s)

L’hydrofoil instrumentĂ© ne permet pas la mesure des efforts expĂ©rimentalement. Par

contre, un profil portant de gĂ©omĂ©trie identique rĂ©alisĂ© en acier inoxydable a Ă©tĂ© Ă©quipĂ© d’une balance des efforts. Il permettra de vĂ©rifier que les valeurs numĂ©riques obtenues sans dĂ©formation sont conformes Ă  la rĂ©alitĂ© ou non.

VI – 2 DĂ©placement de la section libre Le dĂ©placement total de la section libre du profil est prĂ©sentĂ© sur la figure 7 en fonction

de l’angle d’incidence. Le dĂ©placement augmente avec l’incidence, ce qui correspond bien Ă  l’évolution des efforts hydrodynamiques. Le dĂ©placement plus faible au bord de fuite traduit le vrillage du profil. La comparaison des rĂ©sultats numĂ©riques avec ceux expĂ©rimentaux montre une bonne prĂ©cision de la mĂ©thode pour la prĂ©diction du dĂ©placement.

Page 9: NUMERICAL AND EXPERIMENTAL STUDY OF THE HYDROELASTIC

9

Figure 7. DĂ©placement total de la section libre au bord d’attaque Ă  gauche et au bord de fuite Ă  droite, obtenu numĂ©riquement et expĂ©rimentalement pour diffĂ©rents angle d’incidence

– (Re=7.5×105, U=5 m/s) VI – 3 DĂ©formations principales Les jauges extensomĂ©triques permettent de dĂ©terminer les dĂ©formations principales du

profil en fonction de l’incidence, voir sur la figure 8. Pour les faibles angles, on peut considĂ©rer que la premiĂšre direction principale est alignĂ©e avec l’envergure du profil et la seconde avec la corde. La figure 8, montre alors clairement la prĂ©dominance de la dĂ©formation de flexion sur la dĂ©formation de torsion. Les valeurs numĂ©riques prĂ©disent bien le comportement des dĂ©formations, qui augmentent avec l’incidence mais un Ă©cart quasi constant est prĂ©sent entre les rĂ©sultats expĂ©rimentaux et numĂ©riques.

Figure 8. DĂ©formation principale dans les directions I et II en fonction de l’angle d’incidence – les barres verticales reprĂ©sentent les valeurs maximales et minimales –

(Re=7.5×105, U=5 m/s) Il est important de noter que la zone de mesure est expĂ©rimentalement composĂ©e d’une

surface sur laquelle les jauges sont collées. Cette surface se situe dans une zone de forte variation des déformations et par extension des contraintes. Numériquement, afin de tenir compte de la surface de mesure, on détermine les déformations et contraintes en 6 points de la

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10

surface de mesure puis on extrait les valeurs maximales, minimales et moyennes. Ces valeurs sont traduites par les barres de fluctuations sur le graphique précédent et sur les suivants.

La variation entre les grandeurs minimales et maximales augmente avec l’incidence. Par exemple, Ă  8° cette variation est Ă©gale Ă  l’écart entre la valeur minimale mesurĂ©e numĂ©riquement et la valeur moyenne expĂ©rimentale.

VI – 4 Contraintes Ă©quivalentes de Von Mises Les contraintes Ă©quivalentes de Von Mises sont calculĂ©es seulement avec deux directions

principales expĂ©rimentalement. Le mĂȘme calcul est rĂ©alisĂ© sur les rĂ©sultats numĂ©riques afin de bien comparer les mĂȘmes contraintes. La figure 9 prĂ©sente l’évolution des contraintes Ă©quivalentes de Von Mises en fonction de l’incidence.

Figure 9. Contrainte Ă©quivalente de Von Mises en fonction de l’angle d’incidence – les barres verticales reprĂ©sentent les valeurs maximales et minimales – (Re=7.5×105, U=5 m/s)

L’évolution obtenue numĂ©riquement est conforme Ă  la mesure expĂ©rimentale, les

contraintes augmentent bien avec l’incidence et donc avec la dĂ©formation. L’écart prĂ©sent, correspond Ă  celui vu sur les rĂ©sultats en dĂ©formations. Cet Ă©cart peut provenir de la non prise en compte d’un ou plusieurs phĂ©nomĂšnes tels que les parois latĂ©rales du tunnel, l’entrefer entre la section libre de l’hydrofoil et la paroi du tunnel.

VII – Conclusions

L’étude actuelle montre que l’utilisation d’une approche sĂ©quentielle partitionnĂ©e

itĂ©rative avec une mĂ©thode volume fini pour le fluide et Ă©lĂ©ment fini pour la structure constitue une approche suffisamment robuste pour rĂ©soudre des problĂšmes de dĂ©formations statiques sous Ă©coulement. La prĂ©cision obtenue est considĂ©rĂ© comme satisfaisante pour une premiĂšre Ă©tude avec un coĂ»t de calcul raisonnable. Comme nous l’avons vu, le dĂ©placement de la section libre est trĂšs bien prĂ©dit avec un Ă©cart maximum de 0,2 mm pour des angles d’attaque compris entre 4 et 8°.

La prĂ©diction des dĂ©formations et des contraintes dans la structure se rĂ©vĂšle moins bonne par comparaison Ă  l’expĂ©rience. L’évolution de ces grandeurs en fonction de l’incidence est

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11

bien rendue par la mĂ©thode numĂ©rique mais les valeurs numĂ©riques sont surestimĂ©es d’un offset de l’ordre de 1 Ă  1,5 MPa pour la contrainte Ă©quivalente de Von Mises, ce qui correspond Ă  un Ă©cart moyen de l’ordre de 44% entre l’expĂ©rience et la prĂ©diction numĂ©rique.

Cependant, l’importance de ces Ă©carts est Ă  pondĂ©rer par la forte variation locale de ces grandeurs sur la surface de mesure. En effet, sur la surface oĂč les jauges sont collĂ©es, les calculs montrent que les variations peuvent ĂȘtre du mĂȘme ordre que l’écart constatĂ© entre rĂ©sultats numĂ©riques et expĂ©rimentaux. Par ailleurs, l’absence de vĂ©rifications des efforts obtenus ne permet pas de confirmer que ceux-ci sont bien prĂ©dits et donc que les hypothĂšses de modĂ©lisation faites sont valables. Il est prĂ©vu, de rĂ©aliser une validation des efforts hydrodynamiques et donc de valider les hypothĂšses simplificatrices prises sur la gĂ©omĂ©trie et le confinement. Cette Ă©tude permettra de recaler les valeurs de contraintes en plus des valeurs de dĂ©placements dĂ©jĂ  bien prĂ©dites. Ces travaux se poursuivent actuellement par la modĂ©lisation de la cavitation sur un hydrofoil souple en rĂ©gime instationnaire et stationnaire.

Références

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