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HAL Id: tel-00130209 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00130209 Submitted on 9 Feb 2007 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. LE ROLE DE L’AUTOANTIGENE DANS LES MALADIES AUTO-IMMUNES : ETUDE DE LA DESMOGLEINE 1 AU COURS DES PEMPHIGUS Hugo Mouquet To cite this version: Hugo Mouquet. LE ROLE DE L’AUTOANTIGENE DANS LES MALADIES AUTO-IMMUNES: ETUDE DE LA DESMOGLEINE 1 AU COURS DES PEMPHIGUS. Immunologie. Université de Rouen, 2006. Français. tel-00130209

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HAL Id: tel-00130209https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00130209

Submitted on 9 Feb 2007

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

LE ROLE DE L’AUTOANTIGENE DANS LESMALADIES AUTO-IMMUNES : ETUDE DE LA

DESMOGLEINE 1 AU COURS DES PEMPHIGUSHugo Mouquet

To cite this version:Hugo Mouquet. LE ROLE DE L’AUTOANTIGENE DANS LES MALADIES AUTO-IMMUNES :ETUDE DE LA DESMOGLEINE 1 AU COURS DES PEMPHIGUS. Immunologie. Université deRouen, 2006. Français. �tel-00130209�

Page 2: Page de Garde - TEL

UNIVERSITE DE ROUEN FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES

ECOLE DOCTORALE NORMANDE DE CHIMIE-BIOLOGIE

THESE DE DOCTORAT DE L’UNIVERSITE DE ROUEN

Discipline : Sciences Biologiques

Spécialité : Immunologie

Présentée pour l’obtention du grade de Docteur de l’université de Rouen

par :

Mr MOUQUET Hugo

LE ROLE DE L’AUTOANTIGENE DANS LES

MALADIES AUTO-IMMUNES : ETUDE DE LA

DESMOGLEINE 1 AU COURS DES PEMPHIGUS

Soutenue publiquement le 21 novembre 2006 devant le jury composé de :

Monsieur le Professeur François TRON Président Monsieur le Professeur Christian BOITARD Rapporteur Monsieur le Professeur Jean François NICOLAS Rapporteur Monsieur le Professeur Pascal JOLY Examinateur Madame Danièle GILBERT Directrice de thèse

Page 3: Page de Garde - TEL

FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES

ECOLE DOCTORALE NORMANDE DE CHIMIE-BIOLOGIE

THESE DE DOCTORAT DE L’UNIVERSITE DE ROUEN

Discipline : Sciences Biologiques

Spécialité : Immunologie

Présentée pour l’obtention du grade de Docteur de l’université de Rouen

par :

Mr MOUQUET Hugo

LE ROLE DE L’AUTOANTIGENE DANS LES

MALADIES AUTO-IMMUNES : ETUDE DE LA

DESMOGLEINE 1 AU COURS DES PEMPHIGUS

Soutenue publiquement le 21 novembre 2006 devant le jury composé de :

Monsieur le Professeur François TRON Président Monsieur le Professeur Christian BOITARD Rapporteur Monsieur le Professeur Jean François NICOLAS Rapporteur Monsieur le Professeur Pascal JOLY Examinateur Madame Danièle GILBERT Directrice de thèse

Page 4: Page de Garde - TEL

« Science avec patience, le supplice est sûr » A. Rimbaud, Poésies.

Page 5: Page de Garde - TEL

A Pauline,

A mes parents et mes sœurs,

A mes Amis,

Page 6: Page de Garde - TEL

A Monsieur le Professeur François TRON, qui me fait l’honneur de présider ce jury de thèse, je tiens à exprimer toute ma gratitude pour m’avoir accueilli dans son équipe. Je tiens à vous témoigner ma sympathie et mon profond respect pour m’avoir encouragé et soutenu, pour m’avoir transmis vos connaissances immunologiques et enseigner les subtilités de la recherche, pour votre ouverture d’esprit qui m’a permis d’appréhender avec liberté ce travail de thèse. Soyez certain, Monsieur, que vos conseils et vos enseignements me guideront tout au long de mon parcours sur le chemin tortueux de la recherche et au cours de ma carrière en Immunologie qui je le souhaite, sera la plus longue et bénéfique possible. A Madame Danièle GILBERT, directrice de thèse, qui a supervisé mon travail durant mon DEA et mes cinq années de thèse, j’adresse toute ma gratitude. Pour votre soutien et votre confiance à mon égard, pour l’autonomie dont j’ai disposé en travaillant à vos côtés ainsi que le sens de la rigueur et de la critique scientifique que j’ai développé sous votre direction, je vous remercie. A Monsieur le Professeur Christian BOITARD et Monsieur le Professeur Jean-François NICOLAS, qui ont accepté d’être les rapporteurs de ce travail. Eu égard à leur renommée scientifique, leur participation à ce jury constitue pour moi un honneur. Qu’ils en soient remerciés. A Monsieur le Professeur Pascal JOLY, j'adresse ma profonde reconnaissance pour son indispensable soutient financier durant mes deux dernières années de thèse qui m'a permis de finaliser celle-ci dans les meilleures conditions. Je tiens à vous exprimer, Monsieur, mes vifs remerciements pour avoir accepté d'être l'examinateur de mon travail, pour votre confiance et pour m'avoir associé à vos projets. A Monsieur le Professeur Philippe MUSETTE, j'adresse mes remerciements chaleureux pour son soutient, ses encouragements et ses conseils avisés. Au Docteur Philippe MARTEL, qui m’insuffla sa passion de la recherche sur les pemphigus et qui fut le guide de mes tout premiers pas dans ce domaine, je tiens à témoigner toute mon amitié. A mon ami, le Docteur Damien PICARD, compère de labo inestimable, merci pour tout. A tous les acteurs de la recherche à l’U519 qui ont participé à ma formation pratique et à l’élaboration de mon savoir-faire technique, Dr Vincent Saulot, Mr Laurent Drouot, Dr Sandrine Thébault, Mr Christophe Arnoult, Dr Roland Charlionnet. Veuillez trouver ici l’expression de ma gratitude. Je tiens à remercier les techniciennes du laboratoire d’Immunopathologie Clinique tout particulièrement Mme Edwige Tesson, ainsi que Mlle Isabelle Duval.

Page 7: Page de Garde - TEL

ABBREVIATIONS 2D : bidimensionnel(le)

- A - Ag : antigène(s) Ac(m) : anticorps (monocloanaux) ACh : acétylcholine ADN(c) : acide désoxyribonucléique (complémentaire) AIRE : Autoimmune regulator APECED : Autoimmune PolyEndocrinopathy Candidiasis Ectodermal Dystrophy AutoAc : autoanticorps AutoAg : autoantigène(s) ARN(m) : acide ribonucléique (messager)

- B - β2-GPI : β2-glycoprotéine I BCR : B Cell Receptor BET : Bromure d’éthidium BPAG1 : antigène majeur de la pemphigoïde bulleuse

- C - CPA : cellules présentatrices d’antigènes CDR : troisième région déterminant la complémentarité CET(m) : cellules épithéliales thymiques (de la médullaire) CHRNA : sous-unité α du récepteur musculaire à l'acétylcholine CMH : complexe majeur d’histocompatibilité CTLA4 : Cytotoxic T-lymphocyte antigen 4 Cp : crossing point

- D - DP : desmoplakine(s) Dsc : desmocolline(s) Dsg : desmogléine(s) DSG1-AT : transcrits alternatifs du gène DSG1 DTT : dithiotréitol

- E - EAE : encéphalomyélite allergique expérimentale EC : extracellulaire ELISA : Enzyme Linked ImmunoSorbent Assay ENV : envoplakine

- F - Foxp3 : forkhead box P3

- G - GAPDH : gène de la glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase GITR : glucocorticoid-induced tumor-necrosis factor like receptor GPI : gradient de pH immobilisé

- H - HLA : Human Leukocyte Antigen Hsp : Heat shock protein HE : Human Epidermis

- I - IEF : isoélectrofocalisation IFD : immunofluorescence directe

IFI : immunofluorescence indirecte Ig (IV): immunoglobulines (intraveineuses) IP3 : inositol 1,4,5-triphosphate

- L – LED : lupus érythémateux disséminé

- M - MAPK : mitogen activating protein kinase MAI : maladies autoimmunes MALDI-ToF : Matrix-Assisted Laser Desorption/Ionization-Time of Flight M-MLV RT : Moloney-Murine Leukemia Virus Reverse Transcriptase MBP : protéine basique de la myéline MOG : protéine oligodendriale de la myéline

- N - NK : Natural killer NOD : Non Obese Diabetic

- P - PBMC : cellules mononuclées du sang périphérique (Q-)PCR : (Quantitative-)polymerase chain reaction PF : pemphigus foliacé PG : plakoglobine PKP : plakophiline(s) pI : point isoélectrique PL : plectine PLP : protéine protéolipidique PPL : périplakine PPN : pemphigus paranéoplasique PR : polyarthrite rhumatoïde PS : pemphigus superficiels PV : pemphigus vulgaire

- R - RAG : recombination-activating genes (sn)RNP : (small nuclear) ribonucleoproteins rEC1/5-Dsg1 : région extracellulaire recombinante de la Dsg1

- S - SAPL : syndrome des anti-phospholipides SCID : Severe Combined Immunodeficiency SDS-PAGE : SDS (Sodium Dodecyl Sulfate)-PolyAcrylamide Gel Electrophoresis SEP : sclérose en plaques SI : stimulation index

SIC : substance intercellulaire SNP : single nucleotide polymorphism

- T - TB : thyroglobuline bovine TCR : T Cell Receptor TGFβ : transforming growth factor-β TLR : Toll-like receptors TNF : Tumor necrosis factor Th : T helper TSH : Thyroid Stimulating Hormone

- V - VNTR : variable number of tandem repeats

Page 8: Page de Garde - TEL

LISTE DES FIGURES Figure 1. Mécanismes de tolérance des lymphocytes T

et B ....................................................................... 5

Figure 2. Rôle de la protéine AIRE dans l’induction de

la tolérance intrathymique .................................... 9

Figure 3. Exemples de mécanismes lésionnels autoanticorps dépendants.................................... 17

Figure 4. Epissage canonique et non canonique des transcrits immatures ........................................... 38

Figure 5. Mécanismes d’épissage alternatif des

autoantigènes....................................................... 39

Figure 6. Mécanisme proposé pour expliquer le

processus auto-immun médié par la PLP............. 41

Figure 7. Ultrastructure du desmosome ............. 48 Figure 8. Organisation moléculaire du desmosome 49

Figure 9. Structure des cadhérines desmosomales 50

Figure 10. Représentation moléculaire de l’interface

d’adhésion entre les domaines extracellulaires des cadhérines classiques .......................................... 51

Figure 11. Organisation génomique des cadhérines

desmosomales...................................................... 53

Figure 12. Structures génique et protéique de la

desmogléine 1 ...................................................... 55 Figure 13. Structure des plakines....................... 57 Figure 14. Organisation moléculaire de la jonction

dermoépidermique ............................................... 60

Figure 15. Lésions muqueuses et cutanées de pemphigus vulgaire.............................................. 65

Figure 16. Histologie des pemphigus .................. 66

Figure 17. Lésions cutanées de pemphigus foliacé ..............................................................................67

Figure 18. Tumeurs associées au pemphigus

paranéoplasique................................................... 68

Figure 19. Les réactivités des autoanticorps chez les

malades atteints de pemphigus ................................. 70

Figure 20. Corrélation entre les populations d’anticorps anti-desmogléines et les phénotypes

clinico-histologiques de pemphigus ..................... 78

Figure 21. Modèles de pathogénicité des anticorps

anti-desmogléines ................................................ 83 Figure 22. Immunopharmacologie du pemphigus 91

Figure 23. Position des résidus polymorphiques de la

chaîne β dans la poche d’ancrage des peptides de la

molécule HLA-DR................................................. 98

Figure 24. Distribution génotypique du SNP 809 et de la combinaison DR4/SNP809 C/C chez les malades

atteints de pemphigus foliacé et chez les sujets sains

............................................................................ 100

Figure 25. Cartographie épitopique T des domaines extracellulaires de la desmogléine 3..................... 103

Figure 26. La réponse T au cours du pemphigus

vulgaire ................................................................ 104

Figure 27. Les pemphigus endémiques............... 107

Figure 28. Séquences nucléique et protéique de

l’isoforme tronquée de la desmogléine 1 .............. 119

Figure 29. Principe de la PCR en temps réel sur

l’appareil LightCycler ........................................... 122

Figure 30. Représentation schématique des principales étapes de la production d’un baculovirus

recombinant utilisé pour la synthèse de la protéine rEC1/5-Dsg1 ....................................................... 126

Figure 31. Organigramme des étapes expérimentales de la production de la baculoprotéine recombinante

............................................................................ 127

Figure 32. Séquence nucléique codant pour la région extracellulaire de la desmogléine 1 humaine ....... 129

Figure 33. Structure de la « cassette » de clonage du vecteur pGEM4Z-SP-TAG..................................... 134

Figure 34. Organigramme des étapes expérimentales

de la purification des baculovirus recombinants par la technique des plages de lyse................................ 137

Figure 35. Structure du Transcend™ tRNA utilisé comme système de purification et de détection des

protéines synthétisées par transcription/traduction in vitro...................................................................... 143

Figure 36. Représentation schématique des principales étapes de la production d'Ac polyclonaux

anti-peptides de l’isoforme tronquée de la Dsg1 .. 144

Figure 37. Représentation schématique des principales étapes de l’identification de protéines

cibles d’anticorps par immunocriblage de carte

protéique 2D couplé à la spectrométrie de masse 150

Figure 38. Représentation schématique des principales étapes de l’identification de protéines

cibles d’anticorps par immunocriblage de banque d’expression d’ADNc ............................................ 156

Figure 39. Epissage alternatif à l’origine d’une isoforme tronquée de la Dsg1................................................... 160

Page 9: Page de Garde - TEL

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Autoantigènes exprimés dans le thymus et

maladies auto-immunes associées ............................. 7

Tableau 2. Manifestations pathologiques du

syndrome APECED ............................................... 8

Tableau 3. Les principales maladies auto-immunes............................................................................. 14

Tableau 4. Diversité des autoantigènes au cours des maladies auto-immunes....................................... 15

Tableau 5. Mécanismes lésionnels des autoanticorps

............................................................................. 16

Tableau 6. Modifications post-traductionnelles

associées aux maladies auto-immunes ................ 33

Tableau 7. Polymorphismes géniques d’autoantigènes et mécanismes associés ....................................... 33

Tableau 8. Exemples d’autoantigènes subissant un

épissage alternatif ................................................ 37

Tableau 9. Modifications des autoantigènes induites

par épissage alternatif.......................................... 40 Tableau 10. Comparaison des séquences aminoacides entre les desmogléines humaines......................... 54

Tableau 11. Partenaires desmosomiaux d'interactions avec les protéines Armadillo ................................. 62

Tableau 12. Associations entre pemphigus et d’autres

maladies auto-immunes....................................... 69 Tableau 13. Autoantigènes des pemphigus ......... 73

Tableau 14. Allèles HLA de susceptibilité au

pemphigus vulgaire.............................................. 94 Tableau 15. Allèles HLA de susceptibilité au pemphigus superficiel .......................................... 94

Tableau 16. Séquences des amorces utilisées pour la l’amplification des séquences ADNc spécifiques des

transcrits GAPDH, DSG1 et DSG1-AT.................. 120

Tableau 17. Composition du mélange réactionnel de

PCR pour l’amplification des séquences ADNc spécifiques des transcrits GAPDH, DSG1 et DSG1-AT

............................................................................ 120

Tableau 18. Phases de la réaction de PCR classique pour l’amplification des séquences ADNc spécifiques

des transcrits GAPDH, DSG1 et DSG1-AT ........... 120

Tableau 19. Composition du milieu réactionnel des

réactions de Q-PCR en temps réel sur LightCycler

pour l’amplification des ADNc GAPDH, DSG1 et DSG1-AT........................................................................ 123

Tableau 20. Phases de la réaction de Q-PCR en temps

réel sur LightCycler pour l’amplification des ADNc

GAPDH, DSG1 et DSG1-AT.................................. 124

Tableau 21. Composition du milieu réactionnel de PCR « nichée » pour l’amplification des séquences

ADNc codant pour le peptide signal et le propeptide de

la Dsg1 humaine.................................................. 128

Tableau 22. Phases de l’amplification par PCR « nichée » des séquences ADNc codant pour le peptide

signal et le propeptide de la Dsg1 humaine ......... 128

Tableau 23. Composition du mélange réactionnel de

la double digestion par les enzymes de restriction BamHI et Hind III................................................. 130

Tableau 24. Composition du mélange réactionnel de

la PCR utilisant les amorces M13 ........................ 131

Tableau 25. Phases de la réaction de PCR utilisant les

amorces M13 ....................................................... 131

Tableau 26. Composition du mélange réactionnel de séquençage sur le séquenceur 16 capillaires AB3100

(Applied Biosystems)............................................ 132

Tableau 27. Phases de la réaction de séquençage sur

le séquenceur 16 capillaires AB3100 (Applied Biosystems).......................................................... 132

Tableau 28. Conditions expérimentales de la ligation

entre le vecteur pGEM4Z-SP et les séquences codant les peptides FLAG et Histidine ............................. 133

Tableau 29. Composition du mélange réactionnel pour l’amplification par PCR de la séquence ADNc

codant pour la région extracellulaire de la Dsg1..... ............................................................................ 135

Tableau 30. Phases de la réaction de PCR pour

l’amplification de la séquence ADNc codant pour la

région extracellulaire de la Dsg1.......................... 135 Tableau 31. Mélange réactionnel de la digestion par l’enzyme Pfl23 II................................................... 135

Tableau 32. Composition du mélange réactionnel de

la double digestion du vecteur de transfert p119. 136

Tableau 33. Composition du gel de polyacrylamide de

porosité 14% utilisé pour la séparation électrophorètique des protéines par SDS-PAGE... 138

Tableau 34. Composition du milieu réactionnel de

PCR pour l’amplification de la séquence ADNc codant

pour la protéine EC1/2-INT6 ............................... 140

Tableau 35. Phases de l’amplification par PCR de la séquence ADNc codant pour la protéine EC1/2-INT6

............................................................................ 140 Tableau 36. Composition du mélange réactionnel de

la PCR utilisant les amorces SP6 et T7 ................ 141

Tableau 37. Phases de la réaction de PCR utilisant les amorces SP6 et T7 ............................................... 141

Tableau 38. Composition des solutions de

réhydratation des bandelettes GPI....................... 152

Tableau 39. Composition du mélange réactionnel de

la PCR de criblage des clones de la banque λgt11 156

Tableau 40. Phases de la réaction de PCR de criblage

des clones de la banque λgt11 ............................. 157

Page 10: Page de Garde - TEL

TABLE DES MATIERES

AVANT-PROPOS

INTRODUCTION .................................................................................................. 1

Chapitre 1 : Les Maladies Auto-immunes .............................................................. 3

I. LA TOLERANCE AU SOI .............................................................................................................................. 3

A- Evolution du concept de tolérance immunitaire................................................................................ 3

B- Les mécanismes de tolérance immunitaire........................................................................................ 4

1/ LA TOLERANCE DES LYMPHOCYTES T................................................................................................................................................................ 4

La tolérance centrale............................................................................................................................................................................... 4

Le concept d’expression thymique d’antigènes tissu-spécifiques............................................................................................................ 6

La tolérance périphérique ...................................................................................................................................................................... 10

2/ LA TOLERANCE DES LYMPHOCYTES B ............................................................................................................................................................... 11

La tolérance centrale.............................................................................................................................................................................. 11

La tolérance périphérique ...................................................................................................................................................................... 12

II. PRESENTATION DES MALADIES AUTO-IMMUNES .................................................................................. 13

A- Critères et classification.................................................................................................................... 13

B- Les mécanismes lésionnels des effecteurs auto-immuns .................................................................. 16

1/ LES AUTOANTICORPS : DES FACTEURS LESIONNELS MAJEURS ..................................................................................................................... 16

2/ LES EFFECTEURS LYMPHOCYTAIRES T ............................................................................................................................................................. 19

C- Les modèles expérimentaux de maladies auto-immunes .................................................................. 20

1/ LES MODELES SPONTANNES................................................................................................................................................................................ 21

La souris NOD........................................................................................................................................................................................ 21

Les souris lupiques ................................................................................................................................................................................ 22

La thyroïdite du poulet obèse................................................................................................................................................................. 23

2/ LES MODELES INDUITS.......................................................................................................................................................................................... 24

La thyroïdite allergique expérimentale ................................................................................................................................................... 24

L’encéphalomyélite allergique expérimentale ........................................................................................................................................ 25

Chapitre 2 : Le Rôle des Autoantigènes au cours des Maladies Auto-immunes ...... 27

I. L’AUTOANTIGENE INITIE ET CONDUIT LA REPONSE AUTO-IMMUNE ..................................................... 27

II. LA SEQUESTRATION DES AUTOANTIGENES ........................................................................................... 28

A- La séquestration anatomique ............................................................................................................ 28

B- La séquestration moléculaire............................................................................................................. 28

III. LES MODIFICATIONS DES ANTIGENES DU SOI ..................................................................................... 29

A- Modifications de l’autoantigène par les métaux lourds..................................................................... 30

B- Modifications de l’autoantigène et processus apoptotique ............................................................... 30

C- Modifications de l’autoantigène et cancer ........................................................................................ 31

D- Modifications de l’autoantigène au cours des processus de réparation tissulaire ............................ 32

E- Modifications co- et post-traductionnelles des autoantigènes.......................................................... 32

IV. LE POLYMORPHISME GENIQUE DES AUTOANTIGENES........................................................................ 33

A- Le modèle de la myasthénie .............................................................................................................. 34

B- Le modèle du diabète de type 1......................................................................................................... 34

C- Autres polymorphismes géniques des autoantigènes........................................................................ 36

V. EPISSAGE ALTERNATIF ET ISOFORMES D'AUTOANTIGENES................................................................. 36

A- L’épissage alternatif des transcrits codant des autoantigènes est fréquent ..................................... 38

B- Des isoformes d'autoantigènes à l'origine d'une rupture de la tolérance centrale ? ......................... 41

Page 11: Page de Garde - TEL

C- La réponse auto-immune dirigée contre les isoformes d'autoantigènes générées par épissage

alternatif ............................................................................................................................................ 44

1/ UNE REPONSE LYMPHOCYTAIRE T DIRIGEE CONTRE DES EPITOPES SPECIFIQUES D’ISOFORMES D’AUTOANTIGENES : L’EXEMPLE

DE LA MBP...................................................................................................................................................................................................................... 44

2/ LA REACTIVITE AUTOANTICORPS CONTRE LES ISOFORMES D'AUTOANTIGENES ......................................................................................... 45

Chapitre 3 : Le Desmosome ................................................................................. 48

I. L’ULTRASTRUCTURE DU DESMOSOME.................................................................................................... 48

II. LA STRUCTURE MOLECULAIRE DU DESMOSOME.................................................................................. 49

A- Les cadhérines desmosomales........................................................................................................... 50

1/ LA STRUCTURE MOLECULAIRE ............................................................................................................................................................................ 50

2/ LA FONCTION D’ADHESION................................................................................................................................................................................... 52

3/ L’EXPRESSION TISSULAIRE................................................................................................................................................................................... 53

4/ LES DIFFERENTS MEMBRES................................................................................................................................................................................. 54

Les desmogléines ................................................................................................................................................................................... 54

Les desmocollines .................................................................................................................................................................................. 56

B- Les plakines ....................................................................................................................................... 56

1/ LA STRUCTURE MOLECULAIRE ............................................................................................................................................................................ 57

2/ LA FONCTION D’ANCRAGE.................................................................................................................................................................................... 57

3/ LES DIFFERENTS MEMBRES................................................................................................................................................................................. 57

Les desmoplakines ................................................................................................................................................................................. 57

La plectine.............................................................................................................................................................................................. 59

L’antigène majeur de la pemphigoïde bulleuse, BPAG1......................................................................................................................... 59

L’envoplakine et la périplakine .............................................................................................................................................................. 60

L’épiplakine............................................................................................................................................................................................ 61

C- Les protéines Armadillo .................................................................................................................... 61

La plakoglobine ...................................................................................................................................................................................... 62

Les plakophilines ................................................................................................................................................................................... 62

Chapitre 4 : Les Pemphigus ................................................................................. 64

I. LES ASPECTS CLINIQUES ET HISTOLOGIQUES DES DIFFERENTES FORMES DE PEMPHIGUS............ 64

A- Le pemphigus vulgaire, l’archétype des pemphigus profonds........................................................... 64

B- Le pemphigus foliacé, l’archétype des pemphigus superficiels......................................................... 66

C- Le pemphigus paranéoplasique.......................................................................................................... 67

D- Les associations au pemphigus.......................................................................................................... 68

1/ LES NEOPLASIES.................................................................................................................................................................................................... 68

2/ LES MALADIES AUTO-IMMUNES ........................................................................................................................................................................... 69

II. LES SPECIFICITES DES AUTOANTICORPS AU COURS DES PEMPHIGUS............................................... 70

A- Les anticorps déposés et circulants................................................................................................... 70

B- Localisation et identification des antigènes cibles............................................................................ 71

1/ LE PEMPHIGUS VULGAIRE .................................................................................................................................................................................... 71

2/ LE PEMPHIGUS FOLIACE ....................................................................................................................................................................................... 72

3/ LE PEMPHIGUS PARANEOPLASIQUE.................................................................................................................................................................... 72

C- Les anticorps anti-desmogléines ....................................................................................................... 74

D- Les anticorps anti-plakines................................................................................................................ 75

E- Le chevauchement de la réponse autoanticorps au cours des pemphigus : Conséquence d’un

phénomène d’extension épitopique ?................................................................................................ 76

F- Les anticorps anti-récepteurs à l’acétylcholine................................................................................. 79

III. LA PHYSIOPATHOLOGIE DU PEMPHIGUS............................................................................................... 80

A- La pathogénicité des autoanticorps................................................................................................... 80

1/ PREUVES INDIRECTES........................................................................................................................................................................................... 80

Page 12: Page de Garde - TEL

Relation entre l’activité de la maladie et le taux d’anticorps circulants ................................................................................................. 80

Pemphigus néonatal............................................................................................................................................................................... 81

2/ MODELES EXPERIMENTAUX................................................................................................................................................................................. 82

Modèles d’acantholyse in vitro................................................................................................................................................................ 82

Modèles d’acantholyse in vivo ................................................................................................................................................................ 82

Modèle murin de pemphigus vulgaire.................................................................................................................................................... 84

B- Les mécanismes physiopathologiques............................................................................................... 85

1/ INHIBITION DE LA FONCTION D’ADHESION DES DESMOGLEINES................................................................................................................... 86

2/ TRANSDUCTION DE SIGNAUX CELLULAIRES...................................................................................................................................................... 87

Activation de protéases .......................................................................................................................................................................... 87

Phosphorylation des protéines desmosomales et désorganisation du desmosome ................................................................................ 88

Les récepteurs à l’acétylcholine et l’immunopharmacologie du pemphigus........................................................................................... 90

3/ APOPTOSE KERATINOCYTAIRE ............................................................................................................................................................................ 92

IV. GENETIQUE DES PEMPHIGUS................................................................................................................ 93

A- L’association au locus HLA................................................................................................................ 93

B- Le polymorphisme génique des desmogléines................................................................................... 99

C- Autres gènes candidats..................................................................................................................... 101

V. LA REPONSE LYMPHOCYTAIRE T AU COURS DES PEMPHIGUS............................................................ 102

VI. LES FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX ET EXOGENES DU PEMPHIGUS............................................. 106

A- L’épidémiologie des pemphigus endémiques.................................................................................... 106

1/ LE FOGO SELVAGEM ............................................................................................................................................................................................ 106

2/ LE PEMPGIGUS TUNISIEN ..................................................................................................................................................................................... 109

3/ LE PEMPHIGUS COLOMBIEN................................................................................................................................................................................ 109

B- Les facteurs exogènes ....................................................................................................................... 110

1/ LES PEMPHIGUS MEDICAMENTEUX.................................................................................................................................................................... 110

2/ LES RADIATIONS, LES FACTEURS DE CONTACT, LES VIRUS ET LES ALIMENTS ........................................................................................... 110

VII. LES TRAITEMENTS DES PEMPHIGUS................................................................................................... 111

OBJECTIFS DE THESE ..................................................................................... 114

MATERIELS & METHODES............................................................................... 116

A- Les patients....................................................................................................................................... 117

1/ DIAGNOSTIC........................................................................................................................................................................................................... 117

2/ LE GENOTYPAGE HLA DE CLASSE II.................................................................................................................................................................. 117

B- La quantification des transcrits normaux et alternatifs de la desmogléine 1 dans l’épiderme

humain.............................................................................................................................................. 117

1/ SOURCE TISSULAIRE ............................................................................................................................................................................................ 117

2/ EXTRACTION DES ARN ET TRANSCRIPTION INVERSE ...................................................................................................................................... 118

3/ AMPLIFICATION DES SEQUENCES ADNc SPECIFIQUES DES TRANSCRIPTS NORMAUX ET ALTERNATIFS DE LA DESMOGLEINE 1........ 118

4/ QUANTIFICATION DES TRANSCRITS NORMAUX ET ALTERNATIFS DE LA DESMOGLEINE 1 PAR PCR QUANTITATIVE EN TEMPS REEL 121

Principe de la PCR en temps réel sur l’appareil LightCycler .............................................................................................................. 121

Amplification des séquences ADNc d’intérêt par Q-PCR en temps réel................................................................................................. 123

Normalisation et quantification des transcrits normaux et alternatifs de la desmogléine 1 ................................................................. 124

C- Production des desmogléines 1 recombinantes ............................................................................... 126

1/ PRODUCTION DE LA PROTEINE REC1/5-DSG1.................................................................................................................................................. 126 Préparation du vecteur « cassette » de clonage...................................................................................................................................... 128

Clonage de la région extracellulaire de la desmogléine 1 ...................................................................................................................... 134

Préparation du vecteur de transfert ...................................................................................................................................................... 136

Cotransfection des cellules d’insectes et production du virus recombinant ......................................................................................... 136

Production et purification de la protéine rEC1/5-Dsg1 ........................................................................................................................ 139

2/ SYNTHESE DE LA FORME TRONQUEE DE LA DESMOGLEINE 1 ...................................................................................................................... 139

Page 13: Page de Garde - TEL

Amplification de l’ADNc codant pour la protéine EC1/2-INT6.............................................................................................................. 139

Clonage de l’insert codant pour la protéine EC1/2-INT6...................................................................................................................... 140

Synthèse in vitro de la protéine EC1/2-INT6 ........................................................................................................................................ 142

D- La production et la caractérisation d’anticorps monoclonaux anti-desmogléine 1 et d’anticorps

polyclonaux dirigés contre son isoforme tronquée .......................................................................... 143

1/ COUPLAGE DES PEPTIDES A LA THYROGLOBULINE BOVINE .......................................................................................................................... 145

2/ IMMUNISATION DES ANIMAUX............................................................................................................................................................................. 145

3/ DETECTION DE LA PRODUCTION D’ANTICORPS SPECIFIQUES CHEZ LES ANIMAUX IMMUNISE ................................................................. 146

ELISA peptides...................................................................................................................................................................................... 146

ELISA rEC1/5-Dsg1.............................................................................................................................................................................. 146

Immunofluorescence indirecte .............................................................................................................................................................. 147

Immunoempreinte sur extrait protéique d’épiderme humain ............................................................................................................... 147

4/ PRODUCTION DES ANTICORPS MONOCLONAUX............................................................................................................................................... 148

Génération des hybridomes .................................................................................................................................................................. 148

Clonage des hybridomes ....................................................................................................................................................................... 149

E- L’identification des protéines épidermiques cibles par immunocriblage......................................... 149

1/ IMMUNOCRIBLAGE DE CARTE PROTEIQUE 2D D’EPIDERME HUMAIN ........................................................................................................... 149

Préparation d’un extrait protéique d’épiderme humain ........................................................................................................................ 149

Réhydratation des bandelettes GPI ....................................................................................................................................................... 151

Première dimension : Isoélectrofocalisation des protéines .................................................................................................................... 151

Equilibrage des bandelettes GPI ........................................................................................................................................................... 152

Deuxième dimension : Séparation des protéines par SDS-PAGE.......................................................................................................... 152

Coloration des protéines de la carte 2D ................................................................................................................................................ 153

Identification des protéines................................................................................................................................................................... 153 2/ IMMUNOCRIBLAGE DE BANQUE D’EXPRESSION D’ADNc DE KERATINOCYTES HUMAINS........................................................................... 155

F- L’étude fonctionnelle de peptides spécifiques de l’isoforme tronquée de la desmogléine 1............ 157

1/ CAPACITE DE LIAISON DES PEPTIDES AUX MOLECULES HLA DE CLASSE II................................................................................................. 157

2/ PROLIFERATION LYMPHOCYTAIRE ..................................................................................................................................................................... 158

RESULTATS....................................................................................................... 159

A- Un épitope T spécifique d’une isoforme tronquée de la desmogléine 1, générée par épissage

alternatif, se fixe à la molécule HLA DRβ1*0102 de susceptibilité au pemphigus superficiel......... 160

ARTICLE 1...................................................................................................................................................................................................................... 163

B- L’immunisation de souris normales avec la desmogléine 1 induit une diversification de réponse

anticorps vis à vis d’autres composants du desmosome.................................................................. 164

ARTICLE 2...................................................................................................................................................................................................................... 166

C- Le transcrit de la desmogléine 1 est exprimé dans le thymus humain............................................ 167

ARTICLE 3...................................................................................................................................................................................................................... 168

DISCUSSION ..................................................................................................... 170

CONCLUSION.................................................................................................... 187

REFERENCES ................................................................................................... 188

ANNEXES.......................................................................................................... 206

Page 14: Page de Garde - TEL

Avant-propos

AVANT-PROPOS

Les pemphigus sont des maladies rares, dites orphelines dont l’incidence dans la

population mondiale est faible. A titre d’exemple, l’incidence du pemphigus vulgaire (le

plus fréquent) en Amérique du Nord et en Europe est de 1 à 3 nouveaux cas par million

d’habitants et par an. Les pemphigus sont des maladies graves associées à une mortalité

d’environ 30% pour le pemphigus vulgaire, à une importante altération des conditions de

vie, à la fois en terme de souffrances physique et mentale, et posent donc de réels

problèmes de santé publique.

Les pemphigus et plus généralement les maladies auto-immunes cutanées

bulleuses, représentent un véritable paradigme de maladies auto-immunes spécifiques

d’organe médiées par des autoanticorps pathogènes. Elles constituent donc un modèle

d’étude des mécanismes d’auto-immunité d’autant plus que les antigènes cibles sont

désormais connus et accessibles. En effet, depuis plus d’une vingtaine d’années, les

efforts de recherche ont permis la localisation puis l’identification des autoantigènes

cibles de la réponse auto-immune. L’étude des propriétés des autoanticorps, notamment

leur rôle dans le processus physiopathologique, ainsi que la caractérisation de la réponse

immune au niveau cellulaire ont largement contribué au développement de nouveaux

outils diagnostiques, à une meilleure compréhension des processus d’auto-immunisation

et à de nouvelles approches thérapeutiques.

En nous appuyant sur le concept bien établi du rôle initiateur de l’autoantigène au

cours des maladies auto-immunes, nous avons entrepris d’étudier l’intervention d’un des

autoantigènes des pemphigus, la desmogléine 1. Cette protéine est particulièrement

intéressante puisque qu’elle est la cible de la réponse auto-immune au cours des

différentes formes de pemphigus et par conséquent, semble jouer un rôle clé dans la

maladie.

Page 15: Page de Garde - TEL

1

INTRODUCTION

Page 16: Page de Garde - TEL

Introduction

- 2 -

INTRODUCTION

Le système immunitaire désigne un ensemble de facteurs cellulaires et humoraux

ayant pour but de protéger l’organisme des agressions provenant d’agents exogènes

(bactéries, virus, parasites) ou endogènes (cellules tumorales) reconnus comme

n’appartenant pas au « soi ». Les principales cellules du système immunitaire jouant un

rôle primordial dans le maintien de l’homéostasie sont les lymphocytes T et B capables de

reconnaître l’antigène (Ag) via leur récepteur pour l’Ag : TCR (T Cell Receptor) pour les

cellules T et BCR (B Cell Receptor) pour les cellules B. La reconnaissance de l’Ag par le

TCR nécessite, en outre, que celui-ci soit présenté par une molécule HLA (Human

Leukocyte Antigen) du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH). Les récepteurs pour

l'Ag sont spécifiques d’un Ag donné et l’ensemble des spécificités exprimées par les

lymphocytes en constitue le répertoire. Ce répertoire résulte d’un processus génétique

d’origine somatique. Il est théoriquement illimité et généré de façon stochastique avant

tout contact préalable avec l’Ag par des mécanismes de recombinaison génétique. La

génération de cette diversité est nécessaire à la défense de l’organisme. Elle constitue un

avantage sélectif. Néanmoins, le système immunitaire est susceptible de générer des

clones T et B capables de reconnaître des Ag du soi encore appelés clones autoréactifs. Ce

sont les phénomènes dits de tolérance immunitaire qui permettent de prévenir la

survenue de processus auto-immuns grâce à l’élimination ou au contrôle de ces clones

autoréactifs. Dans certaines conditions non physiologiques, une dérégulation du réseau

d’interactions cellulaires et moléculaires contrôlant la présence ou l’expansion de cellules

autoréactives peut conduire à une rupture de tolérance au soi caractérisée par l’activation

et la multiplication de ces cellules et au développement d’une maladie auto-immune

(MAI). Les pemphigus représentent un groupe de MAI spécifiques d’organe qui touchent la

peau et les muqueuses. Ils sont caractérisés par la production d’autoanticorps

pathogènes dirigés contre des protéines du desmosome, plus particulièrement, les

desmogléines qui permettent l’adhésion entre eux des kératinocytes de l’épiderme.

Ce propos introductif débutera par une description des divers aspects des MAI

comportant notamment, un bref rappel des mécanismes de tolérance aux Ag du soi, des

mécanismes effecteurs de la réponse auto-immune et des modèles expérimentaux d’étude

de ces pathologies. Ces thèmes seront présentés en insistant sur leur relation avec

l’autoantigène (autoAg). Dans un second temps, nous exposerons plus précisément les

différents arguments en faveur du rôle de l’autoAg dans les processus d’auto-immunité.

Enfin, après une synthèse sur la structure d’adhésion du desmosome, nous décrirons les

caractéristiques immunologiques des pemphigus.

Page 17: Page de Garde - TEL

Introduction

- 3 -

Chapitre 1 : Les Maladies Auto-immunes

I. LA TOLERANCE AU SOI

A- Evolution du concept de tolérance immunitaire

Au début du siècle dernier, Paul Ehrlich a observé le phénomène

d’alloimmunisation dûe à la présence d’isolysines (isoanticorps) par injection à des

chèvres de globules rouges homologues, tandis que toutes les tentatives d’auto-

immunisation afin de produire des autolysines (autoanticorps) ont échoué. Ces

observations montrant l’absence de réaction du système immunitaire vis à vis des propres

constituants de l’organisme ont conduit Ehrlich à la notion d’ horror autotoxicus pour

désigner l’incapacité de celui-ci à se mettre en danger par la production d’autoanticorps

(autoAc) toxiques. Ce postulat a été confirmé par la découverte des règles de compatibilité

transfusionnelle par Karl Landsteiner qui lui ont permit de définir le système ABO en

démontrant l’existence d’isoagglutinines naturelles dirigées contre l’Ag non exprimé et

l’absence d’autoAc contre l’Ag exprimé. Les expériences conduites par Owen en 1945

suivies par celles de Medawar ont eu une influence considérable dans l’élaboration de la

théorie de la délétion clonale par le groupe de McFarlane Burnet. L’interprétation de

Burnet et Medawar, a été que l’organisme doit acquérir la capacité de discriminer le soi

du non soi pendant la vie embryonnaire et que les clones autoréactifs sont éliminés

pendant la vie fœtale. Cette interprétation a permis de forger le concept de tolérance

immunitaire.

La théorie originelle de la distinction entre soi et non soi s’est ultérieurement

modifiée pour s’accommoder des nouvelles découvertes, incompatibles avec ce modèle

soi/non soi, telles que : la génération à partir de lymphocytes B activés de potentielles

cellules autoréactives via le phénomène d’hypermutation ; la nécessité pour le lymphocyte

T de recevoir en plus du signal procuré par l’interaction TCR/peptide/CMH, un second

signal apporté par des cellules présentatrices d’Ag (CPA) exprimant les molécules dites de

costimulation ; ou encore la théorie du Danger défendue par Polly Matzinger qui stipule

que la CPA pour fournir ce second signal doit elle-même recevoir un signal endogène

« d’alarme » ou « de danger » provenant d’une cellule lésée ou soumise à un stress

[Matzinger, 2002]. Il paraît clair aujourd’hui, que la tolérance immunitaire correspond

d’avantage à un état physiologique acquis où le système immunitaire ne réagit pas de

façon agressive contre les composants de l’organisme dans lequel il s’est développé, plutôt

qu’à un état de non réponse contre les constituants du soi. La tolérance désigne donc

l’ensemble des mécanismes inhibant ou contrôlant une réponse dirigée contre un Ag du

soi ou autoAg.

Page 18: Page de Garde - TEL

Introduction

- 4 -

B- Les mécanismes de tolérance immunitaire [Goodnow, 2005]

Les récepteurs pour l’Ag des lymphocytes T et B sont générés au hasard par le

processus de recombinaison des différents segments géniques V, D et J codant pour les

domaines variables de ces molécules. Entre 20 et 50% des TCR et des BCR ont une

affinité potentiellement dangereuse pour les Ag du soi. Par ailleurs, des clones B

autoréactifs peuvent aussi être générés par hypermutation somatique lors de leur

différenciation dans les centres germinatifs des organes lymphoïdes périphériques.

L’élimination des clones autoréactifs implique donc des mécanismes de tolérance

immunitaire intéressant aussi bien le compartiment T que le compartiment B. Dans de

nombreux modèles de souris transgéniques exprimant sur la majorité de leurs

lymphocytes un seul récepteur (TCR ou BCR), spécifique d’un Ag donné, le suivi du

développement de ces lymphocytes a permis de mettre en évidence plusieurs mécanismes

de tolérance souvent communs aux lymphocytes T et B. Classiquement, les mécanismes

de tolérance lymphocytaire se scindent selon leur localisation anatomique en deux

grandes catégories : l’une centrale, survenant dans les organes lymphoïdes centraux

(thymus pour les cellules T et moelle osseuse pour les cellules B) et l’autre périphérique,

prenant place dans les organes lymphoïdes secondaires (rate, ganglions lymphatiques,

système lymphoïde associé aux muqueuses). La tolérance peut être acquise selon quatre

mécanismes (Figure 1) : (i) l’élimination des cellules autoréactives par délétion clonale qui

intervient dans les organes lymphoïdes centraux précocement au cours de leur

différenciation ; (ii) la neutralisation fonctionnelle des cellules autoréactives appelée

anergie clonale, qui se traduit par l’inaptitude des cellules à répondre à une stimulation

par l’Ag ; (iii) la ré-édition du récepteur qui permet la génération de nouveaux récepteurs

ayant perdu leur autoréactivité ; (iv) la régulation extrinsèque des cellules T appellée

indifférence ou ignorance lymphocytaire (v) l’immunorégulation des cellules autoréactives

par des cellules régulatrices à activité suppressive ou par d’autres facteurs tels que des

facteurs de croissance ou des médiateurs pro-inflammatoires.

1/ LA TOLERANCE DES LYMPHOCYTES T

La tolérance centrale

Le répertoire lymphocytaire T exprimé en périphérie résulte des mécanismes de

sélection positive et sélection négative qui ont lieu dans le thymus. La sélection positive

est un processus destiné à favoriser la survie et l’expansion des thymocytes qui

reconnaissent les peptides du soi complexés aux molécules du CMH exprimées par les

cellules épithéliales de la corticale thymique. La sélection négative a pour but d’éliminer

les cellules fortement réactives vis à vis des peptides du soi présentés par les molécules

Page 19: Page de Garde - TEL

Introduction

- 5 -

du CMH qui sont exprimées par les cellules épithéliales de la médullaire thymique et les

cellules dendritiques.

Figure 1. Mécanismes de tolérance des lymphocytes T et B.

THYMUS MOELLE OESSEUSE

Organes lymphoïdes primaires

Organes lymphoïdes secondaires

RATE GANGLION LYMPHATIQUE

Lymphocytes T immatures

Lymphocytes B immatures

Lymphocytes matures

TO

LER

AN

CE

CE

NT

RA

LE

TO

LER

AN

CE

PE

RIP

HE

RIQ

UE

Lymphocytes activés ou effecteurs

DELETION CLONALE PAR APOPTOSE

RE-EDITION DES RECEPTEURS

DELETION CLONALE PAR APOPTOSE

IGNORANCE

ANERGIE

ACTIVITES REGULATRICES

ANERGIE

Page 20: Page de Garde - TEL

Introduction

- 6 -

Les cellules soumises à la sélection négative ou échappant à la sélection positive

meurent rapidement par apoptose. Bien que les événements moléculaires impliqués dans

ce phénomène soient encore mal connus, la signalisation de la mort cellulaire via les

molécules pro-apoptotiques BCL-2-interacting mediator of cell death (BIM) et Fas semble

cruciale. La délétion clonale des lymphocytes T autoréactifs est une étape essentielle dans

les processus de tolérance immune qui se traduit par l’élimination de 90% des

thymocytes entrant en différenciation.

Les thymocytes en voie de différenciation ont aussi la possibilité d’effectuer, nous

l’avons vu plus haut, une ré-édition de leur TCR ayant une forte affinité pour un Ag du

soi. Dans ce cas, l’expression du TCR est diminuée et grâce aux recombinases RAG

(recombination-activating gene) qui permettent le réarrangement des locus codant pour les

chaînes α et β, la première chaîne α synthétisée est remplacée par une seconde chaîne.

Ce second mécanisme de tolérance centrale permet donc in fine, la perte de la spécificité

anti-soi [McGargill, 2000].

Un dernier mécanisme de tolérance prenant place dans le thymus est l’anergie

selon lequel l’interaction du TCR avec le complexe peptide/CMH conduit à l’inactivation

intrinsèque du lymphocyte T. L’anergie lymphocytaire sera davantage détaillée dans la

partie consacrée aux mécanismes de tolérance périphérique.

Le thymus intervient dans les processus de tolérance T non seulement par la

délétion et l’anergie des cellules T autoréactives, mais aussi par la sélection positive des

cellules T dites régulatrices CD4+CD25high. Il est désormais clairement établi que ces

cellules constituent une lignée distincte de cellules T matures qui prend son origine au

niveau du thymus et nécessite une interaction forte avec les cellules épithéliales

thymiques exprimant un complexe peptide du soi/molécules CMH de classe II. Le thymus

contribue ainsi aux mécanismes de tolérance périphérique via la génération de

lymphocytes T régulateurs dont les caractéristiques seront abordées plus bas.

Le concept d’expression thymique d’antigènes tissu-spécifiques

La diversité des Ag du soi qui sont accessibles au répertoire T qui s’établit dans le

thymus va déterminer l’étendue et la spécificité de la tolérance centrale. Différentes

catégories de CPA, essentiellement les cellules épithéliales thymiques (CET) de la

médullaire et de la corticale, les cellules dendritiques thymiques et les macrophages,

chacune présentant un ensemble unique de peptides du soi, contribuent à la diversité

des Ag exprimés dans le thymus. L’absence d’autoréactivité vis à vis de protéines

exprimées spécifiquement dans un tissu était auparavant considérée comme la

conséquence exclusive de mécanismes de tolérance périphérique. En effet, n’étant pas

Page 21: Page de Garde - TEL

Introduction

- 7 -

représentés au niveau thymique, ces Ag tissu-spécifiques ne pouvaient intervenir dans la

délétion des clones T autoréactifs. Depuis une décennie, les travaux démontrant

l’expression thymique d’autoAg tissu-spécifiques chez l’homme, la souris ou le rat, se sont

progressivement accumulés (Tableau 1) [Sospedra, 1998; Heath, 1998]. Récemment, les

travaux de l’équipe de Klein [Derbinsky, 2001] ont révélé la diversité des protéines des

tissus qui sont représentées dans le thymus humain. On estime qu’environ 5 à 10% des

protéines du soi sont présentes au niveau du thymus. Ce concept est dénommé

promiscous gene expression. Cette expression de gènes tissu-spécifiques est une propriété

physiologique des CET, en particulier des CET de la médullaire (CETm) et persiste aussi

longtemps que des cellules T émigrent du thymus, même après l’involution thymique

[Derbinsky, 2001]. Ce phénomène est conservé chez l’homme et la souris. De manière

intéressante, certains des gènes tissulaires exprimés par les CETm sont regroupés sur

des segments chromosomiques [Gotter, 2004].

Tableau 1. Autoantigènes exprimés dans le thymus et maladies auto-immunes associées [Kyewsky B, 2004]

*L’expression thymique de ces autoAg n’a été détectée que chez la souris. Cyp11a1, cytochrome P450 11a1; IRBP, protéine de fixation à l’interphotorécepteur rétinoïde; TPO, thyropéroxydase; PLP, protéine protéolipidique; MBP, protéine basique de la myéline; MOG, glycoprotéine olygodendrocyte de la myéline; NAChR, récepteur nicotinique à l’acétylcholine; GAD, glutamate décarboxylase ; MART, antigène du mélanome reconnu par les cellules T.

Maladies auto-immunes Autoantigènes candidats

Maladie d’Addison Gastrite auto-immune Uvéite auto-immune Thyroïdite de Hashimoto Infertilité masculine Sclérose en plaque Myasthénie Polyarthrite rhumatoïde Diabète de type I Vitiligo APECED Pemphigus vulgaire

Cyp11a1* H+/K+-ATPase (chaîne α et β*) et facteur intrinsèque* IRBP, Antigène rétinien S, α1-cristalline* Thyroglobuline, TPO Antigène 6 associé au sperme, glutathion transférase PLP, (golli)-MBP, MOG et S100b* NAChR (chaîne α1) Collagène de type II Insuline, GAD65, GAD67 et IA-2 Tyrosinase, gp100 et MART1 Nombreux autoAg Desmogléine 3

Page 22: Page de Garde - TEL

Introduction

- 8 -

La base moléculaire de ce phénomène a été découverte par l’équipe de Mathis et

Benoist [Anderson, 2002] grâce à la caractérisation de souris invalidées pour le gène

AIRE. Le gène AIRE (Auto-immune regulator), initialement identifié chez l’homme [The

Finnish-German APECED Consortium, 1997 ; Nagamine, 1997], code pour un facteur de

transcription fortement exprimé dans le thymus, notamment par les CETm. Chez

l’homme, les mutations de ce gène (une cinquantaine a été identifiée) conduisent à une

maladie héréditaire monogénique définie comme le syndrome poly-endocrinien auto-

immun de type 1, le syndrome APS-1 (Auto-immune Polyendocrinopathy Syndrome type 1)

ou APECED (Auto-immune PolyEndocrinopathy Candidiasis Ectodermal Dystrophy).

L’APECED est caractérisé par un ensemble de manifestations pathologiques notamment

auto-immunes touchant particulièrement les organes endocriniens (Tableau 2) et par la

production d’autoAc dirigés contre les composants des organes affectés [Peterson, 2005].

Tableau 2. Manifestations pathologiques du syndrome APECED [Peterson P, 2005]

Composants de l’APECED Prévalence

(%)

Maladie d’Addison

Hypoparathyroïdisme

Candidose chronique

Dystrophie ectodermale

Thyroïdite auto-immune

Diabète de type 1

Hypogonadisme

Alopécie

Vitiligo

Kératopathie

Hépatite auto-immune

Anémie pernicieuse

Gastrite auto-immune

60-100

77-100

73-100

10-77

8-18

4-23

31-60

27-72

4-26

12-35

10-19

12-15

6

Les souris AIRE-/- présentent des manifestations auto-immunes proches de celles

observées au cours du syndrome APECED, avec une infiltration lymphocytaire des

organes cibles associée à la présence d’autoAc. L’analyse comparative du transcriptome

des cellules thymiques des souris AIRE-/- et des souris normales a montré que la protéine

AIRE induit l’expression dans les CETm, de 200 à 1200 transcrits dont la majorité ont

une expression restreinte à un seul tissu. Beaucoup de ces gènes codent pour des autoAg

qui sont la cible des réponses au cours de MAI, tels que la pro-insuline ou le cytochrome

P450 1A2 [Anderson, 2002]. AIRE exerce sa fonction de tolérisation en permettant la

sélection négative des cellules T autoréactives plutôt que la sélection de lymphocytes T

Page 23: Page de Garde - TEL

Introduction

- 9 -

régulateurs que l’on sait aujourd’hui générés dans le thymus. En outre, AIRE semble

capable d’augmenter les propriétés de CPA des CETm [Anderson, 2005a]. Par sa fonction

d’induction de l’expression d’Ag tissu-spécifiques dans le thymus, AIRE a donc un rôle

crucial dans l’acquisition de la tolérance des lymphocytes T (Figure 2). Il est cependant

nécessaire d’apporter quelques nuances. En effet, de nombreux gènes tissu-restreints

sont exprimés dans les CETm matures en l’absence de AIRE qui ne constitue

vraisemblablement pas l'inducteur exclusif de cette promiscous gene expression

[Derbinsky, 2005]. Par ailleurs, l'expression ectopique d'Ag tissulaires dans le thymus au

niveau transcriptionnel n'est pas la condition sine qua none d'une délétion efficace des

cellules T autoréactives vis à vis des peptides de cet Ag comme cela a pu être montré pour

la H+/K+ ATPase, autoAg cible au cours de la gastrite auto-immune [Allen, 2005].

Figure 2. Rôle de la protéine AIRE dans l’induction de la tolérance intrathymique. Dans les conditions normales, AIRE est fonctionnelle et induit l’expression des Ag du soi par les cellules épithéliales thymiques (CET) permettant la délétion des cellules T autoréactives au cours du processus de sélection négative. Lorsque la protéine AIRE est défective chez l’homme au cours du syndrome APECED et chez les souris AIRE-/-, les CET ne présentent plus les peptides du soi aux cellules T autoréactives. Ces cellules survivent, prolifèrent et initient une réponse auto-immune en périphérie, lors de la rencontre avec les autoAg cibles.

APECED

Perte de fonction

Cellule AIRE-

Cellule AIRE+ AIRE fonctionnelle

Destruction des cellules autoréactives

Cellules autoréactives

Thymocyte exprimant un TCR anti-Ag du soi

Mutation R257X

Peptide du soi

CET

CET

Page 24: Page de Garde - TEL

Introduction

- 10 -

S’il est admis que les cellules T fortement autoréactives sont éliminées lors des

événements de sélection intrathymique, de nombreuses études ont révélé le caractère

partiel du phénomène de délétion clonale. En effet, tous les Ag tissu-spécifiques ne sont

pas exprimés dans le thymus (Ag séquestrés). De plus, des modifications d'ordre

quantitatif et qualitatif qui seront explicitées ultérieurement peuvent affecter l'expression

thymique d'autoAg. Enfin, certaines modifications physiologiques (dégradation

métabolique, spermatogenèse, lactation…) se traduisent par la synthèse de novo de

molécules du soi qui nécessite une tolérisation des cellules T potentiellement

autoréactives vis à vis de ces Ag. Des mécanismes tolérogènes doivent donc compléter à la

périphérie, la purge des cellules T autoréactives amorcée au niveau central par les

phénomènes de sélection intrathymique.

La tolérance périphérique

Les 4 mécanismes de tolérance périphérique qui peuvent s’exercer sur les

lymphocytes T et B sont présentés dans la figure 1. L'anergie consiste en une altération

fonctionnelle des cellules T autoréactives qui se traduit par une incapacité à être activées

et à proliférer en réponse à une stimulation antigénique. Ce mécanisme de régulation

intrinsèque des lymphocytes T peut résulter de modifications biochimiques diverses.

Celles-ci consistent en la diminution de l'expression des TCR qui peut être de 50% et,

l'augmentation du seuil d'activation de la cellule par recrutement, par exemple, de

molécules impliquées dans le contrôle négatif de la voie de signalisation du TCR comme

CD5 ou CTLA4 (Cytotoxic T-lymphocyte antigen 4). Ces molécules ont donc un rôle crucial

dans le maintien de l'anergie périphérique de lymphocytes T autoréactifs.

Un autre modèle de tolérance périphérique est l'indifférence lymphocytaire. Il s'agit

d'une régulation extrinsèque du lymphocyte T par limitation des stimulus

immunogèniques. Parmi les stimulus immunogèniques susceptibles d'induire cette levée

d'indifférence, l'interaction de la molécule CD28 exprimée par les cellules T avec les

protéines B7-1 (CD80) et B7-2 (CD86) à la surface des APC a vraisemblablement un rôle

majeur. De façon générale les APC, notamment les cellules dendritiques et leur activation

par l'intermédiaire des récepteurs Toll-like (TLR), participent étroitement à l'activation des

cellules T autoréactives et donc au contrôle de la tolérance T périphérique [Turley, 2002].

Un dernier mécanisme est l'immunorégulation, c'est-à-dire la suppression de

clones T autoréactifs par d'autres populations lymphocytaires T. L’autoréactivité

physiologique et, de façon plus générale, l’ensemble des réponses immunitaires sont

placées sous le contrôle de plusieurs populations de cellules T régulatrices, appelées

autrefois cellules T suppressives. Cette immunorégulation joue un rôle essentiel dans la

tolérance périphérique comme l’illustre l’apparition d’un syndrome poly-auto-immun

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Introduction

- 11 -

après thymectomie chez la souris [Sakaguchi, 2004]. Le rôle de l’immunorégulation dans

la tolérance périphérique est, cependant, complexe et encore mal défini, faisant intervenir

à la fois des cellules régulatrices naturelles (cellules T CD4+CD25high mais aussi cellules

NKT et γ/δ+) dont la présence n’est pas secondaire à des stimulations exogènes ou

endogènes et des cellules régulatrices adaptatives (telles que les cellules Th2,

CD4+CD62L+ et Tr1) dont la différentiation est secondaire à la stimulation par un autoAg.

Néanmoins, au vu des différentes avancées réalisées sur la compréhension des

lymphocytes T régulateurs et de leur utilisation potentielle dans le traitement des MAI, il

est intéressant d’en décliner quelques caractéristiques. Les expériences in vitro ont

montré que les cellules T CD4+CD25high sont capables d’inhiber la prolifération et les

fonctions effectrices de lymphocytes T CD4+CD25-. Bien que ces cellules régulatrices aient

une spécificité pour l’autoAg, il n’est pas formellement établi que leur action suppressive

soit spécifique de l’autoAg reconnu ou plus diffuse, en s’étendant à des réponses

immunitaires spécifiques d’autres autoAg. En revanche, leur action suppressive semble

nécessiter un contact direct avec les cellules cibles et n’apparaît pas dépendante de la

sécrétion de cytokines. Toutefois, le rôle de l’IL10 et surtout du TGFβ (transforming growth

factor-β) a été évoqué, de même que l’intervention de molécule membranaire notamment

celle de la molécule CTLA4 et du GITR (glucocorticoid-induced tumor-necrosis factor like

receptor). Enfin, le facteur de transcription Foxp3 (forkhead box P3) constituerait un

marqueur spécifique des lymphocytes T régulateurs CD4+CD25high chez l'homme et la

souris. Des mutations du gène Foxp3, situé sur le chromosome X, sont responsables chez

l'homme de troubles dysimmunitaires complexes, tel que l'IPEX (immune dysregulation,

polyendocrinopathy, enteropathy, X-linked syndrome). Les sujets atteints sont des enfants

de sexe masculin qui présentent une sensibilité particulière aux maladies auto-immunes

et allergiques. Chez la souris, les mutations du gène Foxp3 sont à l'origine du phénotype

dit scurfy. Les souris scurfy développent des pathologies analogues à celles de l'IPEX chez

l'homme et présentent également une lymphoprolifération associée à une activation

anormalement élevée des cellules T CD4+. L'étude de ce modèle a permis de mettre en

évidence le rôle essentiel de Foxp3 dans l'orientation et le développement thymique des

cellules T régulatrices CD4+CD25high [Sakaguchi, 2004].

2/ LA TOLERANCE DES LYMPHOCYTES B

La tolérance centrale

Au niveau central, la sélection négative des lymphocytes B a lieu dans la moelle

osseuse, au stade immature. Les analyses de souris transgéniques exprimant un

répertoire de BCR restreint révèlent une série d'événements cellulaires qui sont

déclenchés immédiatement après que des cellules B immatures arborent des récepteurs

anti-Ag du soi dans la moelle osseuse. Lorsque l'affinité du BCR pour l'Ag et la

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Introduction

- 12 -

signalisation intracellulaire excèdent un certain seuil, les lymphocytes B internalisent

rapidement leurs BCR et stoppent temporairement leur programme de maturation. Trois

événements vont résulter de cet état: les récepteurs de « homing » tel que le ligand de

CD62, nécessaires à l'entrée des cellules B dans les ganglions lymphatiques, ne sont pas

exprimés; (ii) les récepteurs pour le B-cell activating factor (BAFF), une cytokine requise

pour la survie des lymphocytes B, ne sont pas induits; (iii) les recombinases RAG-1 et

RAG-2 sont exprimées. Les cellules B immatures exprimant un BCR anti-soi de forte

affinité ont alors la possibilité de ré-éditer leur récepteur. Le réarrangement du locus

codant pour la chaîne légère par les recombinases permet le remplacement de la première

chaîne légère par une deuxième chaîne et, in fine, la perte de la spécificité anti-soi

[Erikson, 1991 ; Nemazee, 2003]. Si leurs récepteurs autoréactifs n'ont pas été ré-édités,

les cellules B meurent après 1 à 2 jours. Ce processus de délétion clonale implique

l'induction du facteur pro-apoptotique BIM ainsi que la répression des récepteurs de la

molécule BAFF.

Une anergie des clones lymphocytaires B dirigée contre l'Ag du soi peut également

être induite au niveau de la moelle osseuse. Les lymphocytes B anergisés présentent alors

une diminution, soit de l'expression du BCR, soit des signaux d'activation de la voie de

signalisation positive du BCR. Le modèle murin double transgénique pour le lysozyme de

poule et un anticorps (Ac) spécifique de haute affinité dirigé contre cette molécule a

largement contribué à l’exploration du phénomène d'anergie clonale. Dans ce modèle,

bien que des clones autoréactifs spécifiques du lysozyme soient présents, aucune réponse

humorale spécifique n'est initiée par ces cellules B [Goodnow, 1988].

La tolérance périphérique

Au niveau périphérique, le lymphocyte B peut aussi manifester une indifférence vis

à vis des autoAg. La prolifération et la différenciation des cellules B en plasmocytes

nécessitent en effet que celles-ci reçoivent deux signaux, l'un de l'Ag se liant au BCR et

l'autre des cellules T auxiliaires. Les lymphocytes T peuvent délivrer leur message par le

ligand de CD40 exprimé à leur surface et la sécrétion de cytokines telles que l'IL2, l'IL4,

l'IL5 et l'IL21. L'absence du deuxième signal, c'est-à-dire de cellules T spécifiques d'un des

épitopes de l'Ag conduit à l'arrêt du programme de différenciation voire à la mort cellulaire

du lymphocyte B [Goodnow, 2005]. Récemment, le rôle des TLR exprimés à la surface des

cellules B a été démontré dans l'activation du lymphocyte B [Beutler, 2004] : ceux-ci

pourraient se substituer partiellement aux signaux délivrés par les cellules T pour

permettre la production d'Ac.

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Introduction

- 13 -

II. PRESENTATION DES MALADIES AUTO-IMMUNES

Les MAI représentent l’expression pathologique du phénomène d’auto-immunité. Il

est légitime de penser que des défaillances au niveau des différents mécanismes

d’induction de tolérance centrale et/ou périphérique conduisent à l’émergence de

lymphocytes T et B autoréactifs et donc, à la possibilité de développer des manifestations

auto-immunes. Cette rupture de la tolérance est par exemple parfaitement illustrée par le

syndrome APECED chez l’homme et chez la souris invalidée pour le gène AIRE. Dans ce

cas, un défaut constitutionnel unique dans l’expression thymique des autoAg et donc,

dans le processus de sélection négative des clones T autoréactifs aboutit à l’induction

d’un syndrome « multi-auto-immun ». Toutefois, la plupart des MAI sont des maladies

multifactorielles qui résultent non pas d’un seul facteur génétique mais de l’action

conjointe de facteurs génétiques et environnementaux. Leur survenue n’est donc pas

souvent la conséquence d’un mécanisme univoque.

A- Critères et classification

Les MAI sont fréquentes puisqu’elles affectent 5 à 7 % de la population [Sinha,

1990]. On en connaît plus de 40 et quasiment tous les organes peuvent être touchés.

Quatre critères majeurs permettent d’affirmer l’origine auto-immune d’une maladie [Rose,

1993] : (i) la mise en évidence d’une réaction auto-immune (humorale ou cellulaire)

dirigée contre l’organe à l’origine des manifestations cliniques ; (ii) la démonstration du

pouvoir pathogène des effecteurs auto-immuns in vitro par des tests fonctionnels ou in

vivo par des expériences de transfert ; (iii) l’induction d’une maladie expérimentale par

immunisation avec l’autoAg cible ; (iv) la prévention ou la suppression de la maladie par

l’administration d’un traitement immunosuppresseur. Peu de MAI réunissent l’ensemble

de ces critères et dans de nombreux cas, seuls deux ou trois de ces critères sont réunis.

Il est d’usage de classer les MAI en deux catégories (Tableau 3) : (i) les MAI

spécifiques d’organe, comme le diabète de type I, la myasthénie, les thyroïdites et les

pemphigus, caractérisées par une réponse auto-immune dirigée contre des Ag exprimés

spécifiquement par l’organe cible; (ii) les MAI non spécifiques d’organe ou systémique,

caractérisées des manifestations pathologiques plus étendues, telles que le lupus

érythémateux disséminé (LED) ou la polyarthrite rhumatoïde (PR), et dont la rupture de

tolérance intéresse des autoAg ubiquitaires, exprimés par un grand nombre de tissus

(Tableau 4). Ces maladies n’en demeurent pas moins Ag spécifique et peuvent

paradoxalement s’exprimer préférentiellement au niveau d’un ou de plusieurs organes

[Matsumoto, 1999].

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Introduction

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Tableau 3. Les principales maladies auto-immunes

Maladies auto-immunes

Non spécifiques d’organe Lupus érythémateux disséminé Polyarthrite rhumatoïde Syndrome de Gougerot-Sjögren Anémies hémolytiques, leucopénies et thrombopénies auto-immunes Sclérodermie Dermatomyosite, polymyosite

Spécifiques d’organe Thyroïdites Maladie de Basedow Hypoparathyroïdie Maladie d’Addison Diabète de type 1 Certains hypogonadismes Anémie de Biermer Maladie de Crohn Myasthénie Rhumatisme articulaire aigu Syndrome de Lambert-Eaton Sclérose en plaques Syndrome de Guillain-Barré Syndrome de Goodspature Pemphigus Maladies bulleuses auto-immunes sous-épidermiques Vitiligo Pelade Psoriasis Hépatites aiguës Hépatites chroniques actives Cirrhose biliaire primitive Ophtalmies sympathiques Uvéites Certaines stérilités

Organe cible GLANDES ENDOCRINES

TRACTUS GASTRO-INTESTINAL MUSCLE SYSTEME NERVEAUX REIN

PEAU FOIE OEIL SPERMATOZOIDES

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Introduction

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Tableau 4. Diversité des autoantigènes au cours des maladies auto-immunes

GABA, acide gamma-amino butyrique ; LED, lupus érythémateux disséminé ; RNP, ribonucléoprotéines ; TSH, Thyroid Stimulating Hormone.

Les mécanismes effecteurs de l’auto-immunité peuvent faire intervenir l’immunité

cellulaire et/ou l’immunité humorale. Les autoAc, les cellules T cytotoxiques et d’autres

effecteurs cellulaires ou moléculaires recrutés par les cellules auto-immunes, constituent

les mécanismes lésionnels au cours des MAI.

Nature biochimique Localisation tissulaire

Fonction Maladies auto-immunes

Protéines Protéines structurales Histones Myosine Desmogléines Collagène IV Protéines fonctionnelles Récepteur de la TSH Récepteur de l’Ach Facteur intrinsèque Immunoglobulines Hormones Insuline Thyroglobuline Enzymes Pyruvate-déshydrogénase H+/K+-ATPase Glutamate décarboxylase Calpastatine Transglutaminase

Ubiquitaire Muscle strié Peau/Muqueuses Rein Thyroïde Muscles Estomac Sang Pancréas Thyroïde Ubiquitaire Estomac Pancréas Ubiquitaire Ubiquitaire

Chromatine Myofibrilles Desmosomes Membrane basale Croissance des cellules thyroïdiennes Transmission du signal Transport vitamine B12 Immunologique Métabolisme du glucose Fonction thyroïdienne Mitochondries Formation de HCl Synthèse du GABA Inhibition des calpaïnes Digestion du gluten

Connectivites Cardiomyopathies Pemphigus Syndrome de Goodpasture Maladie de Basedow Myasthénie Anémie de Biermer Polyarthrite rhumatoïde Diabète de type 1 Thyroïdite Cirrhose biliaire primitive Gastrites auto-immunes Diabète de type 1 Polyarthrite rhumatoïde Maladie coeliaque

Acides nucléiques ADN Complexes ribonucléiques (U1RNP)

Ubiquitaire Ubiquitaire

Support génétique Splicéosomes

LED LED

Lipides Phospholipides

Ubiquitaire

Constituant membranaire

Syndrome des anti-phospholipides

Polysaccharides Antigène I

Erythrocytes et ubiquitaire

Structure des Ags des groupes sanguins

Anémies hémolytiques

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Introduction

- 16 -

B- Les mécanismes lésionnels des effecteurs auto-immuns

1/ LES AUTOANTICORPS : DES FACTEURS LESIONNELS MAJEURS

La preuve la plus éloquente du caractère pathogène des autoAc est la capacité de

transférer la maladie par le sérum des malades atteints d’une MAI. Cette démonstration

peut être faîte, soit chez l’animal par le transfert passif du sérum à des animaux

normaux, soit chez l’homme, par transfert transplacentaire des autoAc de classe G de la

mère atteinte au fœtus. Ainsi, la myasthénie [Gardnerova, 1997], l’hyperthyroïdie

[Hollingsworth, 1976], le pemphigus [Anhalt, 1982] peuvent-ils être induits chez la souris

par le transfert d’IgG isolées à partir du sérum de malades. Le transfert d’autoAc de la

mère à son fœtus est par exemple responsable de myasthénie néonatale [Gardnerova,

1997], d’hyperthyperthyroïdie ou de pemphigus vulgaire [Chowdhury, 1998].

Les mécanismes par lesquels les autoAc induisent des lésions cellulaires ou

tissulaires sont divers. Quatre grands mécanismes peuvent être mis en jeu (Tableau 5,

figure 3).

Tableau 5. Mécanismes lésionnels des autoanticorps

Mécanismes Maladies auto-immunes

CYTOLYSE DIRECTE

Complément dépendante Cellulaire dépendante des Ac (ADCC) BLOCAGE FONCTIONNEL

D’une molécule circulante D’une molécule membranaire par :

○ Blocage stérique

○ Modulation antigènique STIMULATION FONCTIONNELLE

D’un récepteur D’une activité enzymatique INFLAMMATOIRE

Complexes immuns

LED Myocardite

Myasthénie, thyroïdite, anémie de Biermer

Myasthénie

Myasthénie, hyperthyroïdie, encéphalite de Rasmussen

Pemphigus, LED

LED, glomérulonéphrites

LED, lupus érythémateux disséminé.

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Introduction

- 17 -

Figure 3. Exemples de mécanismes lésionnels autoanticorps dépendants.

La cytolyse de la cellule cible peut être secondaire à l’activation du complément. Au

cours des anémies hémolytiques par exemple, les Ac anti-I fixés à la surface des

érythrocytes activent le complément via la voie classique. Cette activation aboutit à la

formation du complexe d’attaque membranaire C5b9 qui forme des pores dans la

membrane du globule rouge et induit la lyse cellulaire. Au cours de la pemphigoïde

bulleuse, une maladie bulleuse auto-immune de la jonction dermoépidermique, des

dépôts du fragment C3 du complément et d’IgG sont présents au siège du décollement

dermoépidermique responsable de la formation de bulles cutanées chez les malades

[Mouquet, 2005]. De plus, dans le modèle expérimental murin de la pemphigoïde induite

par transfert passif d’Ac dirigés contre l’autoAg cible de la maladie humaine, l’activation

du complément est indispensable [Liu, 1995]. La cytolyse médiée par les autoAc peut

aussi faire intervenir les cellules monocytaires/macrophagiques. Ces cellules peuvent

C

C

C

C C

C

C

C

CYTOLYSE COMPLEMENT-DEPENDANTE

C C C

FORMATION DE COMPLEXES IMMUNS

STIMULATION FONCTIONNELLE

CYTOTOXITE CELLULAIRE ANTICORPS-DEPENDENTE (ADCC)

BLOCAGE FONCTIONNEL

Ligands

Récepteurs membranaires

Cellule cible

Cellule NK

Ag

AutoAg FcγR

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Introduction

- 18 -

fixer par leur récepteur du fragment Fc des IgG (FcγR), les cellules cibles recouvertes des

autoAc spécifiques d’un Ag qu’elles expriment, les phagocyter et enfin les détruire. La

phagocytose des plaquettes par les macrophages au cours des thrombopénies auto-

immunes illustre ce mécanisme. La cytotoxicité cellulaire dépendante des Ac (ADCC)

constitue un troisième mécanisme lésionnel de cytolyse directe. Cette cytotoxicité est

exercée par des cellules mononuclées en particulier les cellules NK (natural killer). Les

lymphocytes NK s’activent via l’interaction entre leurs FcγR et les autoAc recouvrant les

cellules et libèrent des granules lysosomiaux contenant des enzymes, les granzymes

(sérines-estérases) et la perforine, qui vont détruire la cellule cible. Ce mécanisme

interviendrait dans la destruction des cardiocytes au cours des myocardites [Anand,

1983].

Certains autoAc ont la capacité de se lier à des récepteurs membranaires et d’en

modifier l’expression ou les fonctions biologiques. La myasthénie en fournit l’illustration

la plus éloquente. Des expériences de culture de lignées de cellules musculaires

exprimant de récepteur à l’acétylcholine (ACh) réalisées en présence de sérum de malades

atteints de myasthénie ont montré que le pontage des récepteurs par les autoAc

s’accompagne de leur internalisation et d’une augmentation de leur dégradation. Cette

modulation de l’expression membranaire du récepteur à l’ACh altère la transmission

neuromusculaire qui caractérise la maladie. Un second mode d’action de ces autoAc anti-

récepteur à l’Ach pourrait être le blocage par encombrement stérique de la liaison de

l’ACh à son récepteur [Eymard, 1997]. La thyroïdite de Hashimoto illustre également le

blocage par des autoAc de la liaison d’un ligand à son récepteur. En effet, certains

malades atteints de thyroïdite de Hashimoto présentent des autoAc qui bloquent le

récepteur de la TSH (Thyroid Stimulating Hormone) et cette fixation provoque une

inhibition des fonctions thyroïdiennes [Mukhtar, 1975]. A l’instar, dans la maladie de

Basedow, les autoAc anti-récepteurs de la TSH sont capables d’activer ce récepteur et

ainsi d’induire une hyperthyroïdie avec sécrétion accrue d’hormones thyroïdiennes

[Geenen, 2001]. Ce mécanisme d’activation d’un récepteur par des autoAc est aussi

invoqué dans l’encéphalite de Rasmussen, qui est caractérisée par une production d’Ac

dirigés contre le récepteur d’un neurotransmetteur, le glutamate, à l’origine d’une

épilepsie sévère et d’une démence progressive chez l’enfant [Rogers, 1996].

D’autres populations d’autoAc, dont la cible correspond à une protéine de surface

cellulaire, semblent capables d’induire après leur fixation, la formation de seconds

messagers et la transduction de signaux aboutissant à l’activation cellulaire. Ce mode

d’action des autoAc est incriminé dans la physiopathologie des pemphigus et sera

développé dans la partie qui lui est consacrée.

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Introduction

- 19 -

Un autre mécanisme lésionnel des autoAc est lié à la formation de complexes

immuns. Ces complexes peuvent se former soit dans la circulation puis se déposer au

niveau des tissus, soit in situ, l’Ag se déposant en premier avant d’être reconnu par les

autoAc circulants. Ces mécanismes de formation de dépôt des complexes immuns

conduisent à l’activation du complément, à la libération d’anaphylatoxines, au

recrutement et à l’activation des polynucléaires neutrophiles qui participent aux lésions

inflammatoires. Les glomérulonéphrites observées au cours du LED en constituent sans

doute un bon modèle [Clough, 1992]. Les autoAc se fixent à leurs cibles, notamment

l’ADN et les constituants du nucléosome, insérés dans la membrane basale des

glomérules et/ou les complexes immuns s’y déposent. Ceci entraîne l’activation du

complément et la libération d’anaphylatoxines qui accroissent l’accès de la membrane

basale par contraction des cellules endothéliales. L’altération de la membrane basale

glomérulaire est dûe à trois mécanismes : (i) directement par dépôts des complexes

immuns, les Ac et le complément modifiant les propriétés électrostatiques de la

membrane basale, ayant pour conséquence la fuite de protéines du sérum dans les

urines (protéinurie) ; (ii) indirectement par le recrutement de polynucléaires neutrophiles

qui sécrètent des enzymes digérant la membrane basale, et, (iii) par accumulation dans le

temps de complexes immuns sur la membrane basale, faisant perdre au glomérule son

pouvoir filtrant.

Dans certains cas on invoque la pénétration intracellulaire des autoAc. En effet,

des autoAc sont capables de pénétrer à l’intérieur d’une cellule vivante, d’atteindre leur

Ag par exemple nucléaire et, ainsi de modifier les fonctions cellulaires [Alarcon-Segovia,

1996a ; Alarcon-Segovia, 1996b]. C’est le cas des Ac anti-ribonucléoprotéines (RNP) et

anti-ADN produits au cours du LED ou encore des Ac anti-Hu produits au cours des

encéphalites paranéoplasiques observées chez les patients présentant un cancer du

poumon à petites cellules. La mise en évidence de la capacité qu’ont certains Ac de

pénétrer à l’intérieur des cellules ouvre donc de nouvelles perspectives dans la

compréhension des mécanismes par lesquels certains autoAc dirigés contre des Ag

intracellulaires participent au dysfonctionnement de certaines catégories cellulaires et

donc de certains organes.

2/ LES EFFECTEURS LYMPHOCYTAIRES T

Le diabète de type 1 et la sclérose en plaques représentent deux prototypes de MAI

médiées par les lymphocytes T. La première démonstration du caractère auto-immun du

diabète de type 1 a été fournie par la détection d’autoAc dirigés contre les cellules β des

îlots de Langerhans dans les sérums d’individus prédiabétiques ou diabétiques. Les

modèles de diabète de type 1 spontané chez la souris NOD (Non Obese Diabetic) ou chez

Page 34: Page de Garde - TEL

Introduction

- 20 -

les rats BB (bio-breeding) ont toutefois démontré que la destruction des cellules β,

caractéristique de la maladie humaine, est dépendante et assurée par les lymphocytes T,

les cellules T CD4+ et CD8+ étant toutes deux nécessaires [Tisch, 1996]. La spécificité du

diabète de type 1 chez l’homme est l’infiltration cellulaire des îlots pancréatiques (ou

insulite). Les études immunohistochimiques ont montré que ces cellules sont

majoritairement des lymphocytes T et, plus particulièrement, des lymphocytes T CD8+

auxquels s’associent des macrophages et des lymphocytes B. Le rôle prépondérant des

effecteurs T dans le développement de la maladie est démontré par le fait que les

lymphocytes T purifiés à partir de la rate de souris diabétiques donatrices peuvent

transférer le diabète, de manière adoptive, à des souris receveuses syngéniques et non

atteintes, les souris NOD-SCID, dépourvues de lymphocytes B et T, par exemple.

L’induction du diabète chez l’animal receveur n’est possible que si les deux populations T

CD4+ et CD8+ issues des souris diabétiques sont transférées et, ne nécessite ni la

présence de lymphocytes B du donneur ni ceux du receveur [Haskins, 1996].

Un mécanisme lésionnel médié par lymphocytes T est également impliqué dans le

développement de la sclérose en plaques (SEP), et des modèles animaux

d’encéphalomyélite allergique expérimentale (EAE). L’EAE peut être induite dans de

nombreuses espèces animales par immunisation avec de la myéline du système nerveux

central ou certains de ses composants comme la protéine basique de la myéline (MBP), la

protéine protéolipidique (PLP), et la protéine oligodendriale de la myéline (MOG) [Liblau,

1992]. Cette affection peut également être induite passivement par le transfert de

lymphocytes T CD4+ autoréactifs à des animaux syngéniques. Il est toutefois essentiel de

rappeler que ces maladies s’accompagnent de la production d’autoAc (par exemple d’Ac

anti-insuline au cours du diabète ou d’Ac anti-MOG au cours de la SEP) qui constituent

de bons marqueurs de la réponse auto-immune spécifique.

C- Les modèles expérimentaux de maladies auto-immunes

Les modèles animaux de MAI, qu’ils soient spontanés ou induits, sont à l’origine de

progrès formidables sur la compréhension des mécanismes de rupture de la tolérance,

des mécanismes effecteurs de la réponse auto-immune, et des bases génétiques qui

concourent à la survenue de la maladie chez l’homme. A ce titre, l’exploitation du modèle

NOD ou encore des souris lupiques a fourni une profusion d’aperçus sur la complexité de

survenue des manifestations auto-immunes. Ces modèles permettent notamment

d’attribuer aux autoAg un rôle essentiel dans l’initiation de la réponse immunitaire.

Page 35: Page de Garde - TEL

Introduction

- 21 -

1/ LES MODELES SPONTANES

La souris NOD [Anderson, 2005b]

La souris NOD, obtenue au Japon par Makino et al à la fin des années 1960,

constitue vraisemblablement le plus informatif et important modèle expérimental de

diabète de type 1. L’incidence de la maladie chez la souris NOD est de 60-80% pour les

femelles et de 20-30% pour les mâles. Comme certains malades atteints de diabète de

type 1, la souris NOD conjugue de manière globale, une propension génétique pour une

auto-immunité multi-organe. En effet, la souris NOD peut également développer d’autres

manifestations auto-immunes telles qu’une thyroïdite auto-immune, une polyneuropathie

périphérique auto-immune, une sialite auto-immune ou une anémie hémolytique. Le

diabète survient entre la 12e et 14e semaine chez les femelles et un peu plus tard chez les

mâles. Les études histologiques ont montré que des infiltrats de cellules mononuclées

sont présents autour des îlots de Langerhans (péri-insulite) des souris mâles et femelles à

partir d’environ 3-4 semaines d’âge et, qu’ils envahissent progressivement les îlots

(insulite) préalablement à la survenue du diabète. La majorité des cellules qui composent

ces infiltrats sont des lymphocytes T CD4+ bien que des lymphocytes T CD8+, des

cellules NK, des lymphocytes B, des cellules dendritiques et macrophages peuvent aussi

être identifiés dans les lésions. Plusieurs arguments prouvent que la maladie chez la

souris NOD est essentiellement médiée par les lymphocytes T CD4+ et CD8+ : la capacité

de transférer passivement le diabète à des souris receveuses saines par des cellules T

CD4+ et CD8+ purifiés à partir de souris NOD ou de clones T (restreints par les molécules

du CMH de classe I et de classe II) dérivés des îlots des souris NOD ou encore le fait que

les thérapies modulant les cellules T inhibent l’incidence de la maladie. La souris NOD

développe également des autoAc contre des Ag des cellules β des îlots pancréatiques de

Langerhans. Tandis que le diabète est transférable par transfert passif de splénocytes

issus d’animaux malades, il ne peut cependant pas être transféré par les autoAc de souris

diabétiques, bien que les cellules B soient clairement impliquées dans le développement

de la maladie. L’inflammation suivie de la destruction des cellules β productrices

d’insuline par les cellules T autoréactives est la conséquence du diabète d’origine auto-

immune. L’administration d’alloxane qui détruit sélectivement les cellules β des îlots de

Langerhans préalablement à la survenue de la maladie, prévient l’apparition des autoAc

et des effecteurs cytotoxiques dirigés contre les Ag pancréatiques et souligne que la

présence de l’autoAg est indispensable pour induire la réponse auto-immune [Larger,

1995].

Page 36: Page de Garde - TEL

Introduction

- 22 -

Les souris lupiques

Plusieurs modèles murins développent un lupus spontané caractérisé par des

manifestations voisines de la maladie humaine. Quatre lignées de souris lupiques sont

particulièrement étudiées : les souris NZB (New Zealand Black), les hybrides (NZB x

NZW)F1 ou BW, les souris MRL-lpr/lpr et les souris BXSB. Chaque modèle a ses propres

caractéristiques génotypiques, phénotypiques et pathologiques soulignant ainsi la

diversité et la nature polygénique de la maladie lupique. Il n’en demeure pas moins qu’il

existe des caractéristiques communes à ces quatre lignées : l’hypergammaglobulinémie,

l’activation polyclonale des lymphocytes B liée à une hyperactivité intrinsèque et/ou une

réponse accrue de ces cellules à des facteurs de stimulation, la production d’Ac dirigés

contre des constituants nucléaires (par exemple l’ADN, les histones), la commutation de

classe précoce d’IgM en IgG, la formation de complexes immuns, les glomérulonéphrites,

l’implication des lymphocytes T CD4+. L’étude des croisements entre souches auto-

immunes et souches normales a montré que chaque anomalie immunologique était sous

contrôle génétique (polygénique) via des gènes de fonction et/ou des gènes de régulation

[Kotzin,1997 ; Morel, 2000 ; Morel, 2001]. Des gènes accélérateurs ou inhibiteurs de la

maladie lupique ont aussi été identifiés. Par exemple, l’introduction du gène lpr (codant

pour une forme anormale de la molécule Fas) dans une lignée lupique induit une

accélération de la maladie. Par ailleurs, le gène lié au chromosome Y des souris BXSB,

soit le gène Yaa est à l’origine de la gravité de la maladie chez les mâles de cette lignée.

Cette mutation n’a été identifiée que très récemment et consiste en la duplication du gène

codant pour le récepteur TLR7 [Pisitkun, 2006]. Ainsi, l’expression plus élevée de TLR7

sur les cellules B conduirait-elle à une augmentation de leur sensibilité vis à vis des Ag

nucléaires contenant de l’ARN. L’analyse des nombreux modèles murins de LED cités ci-

dessus a largement contribué à une meilleure compréhension des mécanismes

physiopathologiques qui concourent au développement de la maladie notamment, à

l’identification d’anomalies lymphocytaires T et B.

Ces modèles spontanés de LED ont par ailleurs apporté d'autres arguments sur

l'intervention de l'autoAg dans l'initiation de la réponse auto-immune grâce à l'analyse du

compartiment lymphocytaire B et de l'analyse structurale des autoAc dirigés contre l'ADN

dont la production constitue une anomalie majeure du LED. Ces modèles ont notamment

permis l'obtention d'Ac monoclonaux (Acm) anti-ADN dont la caractérisation a montré

que l'expansion des cellules B autoréactives spécifiques de cet autoAg est clonale et

sélectionnée par l'Ag [Radic, 1994]. En effet, l'analyse des caractéristiques structurales

des chaînes lourdes (H) et légères (L) des Acm anti-ADN dérivés de souris MRL-lpr/lpr et

BW a montré que leur spécificité est la conséquence de mécanismes de diversification

identiques à ceux observés au cours de la réponse dirigée par un Ag exogène. Certains

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Introduction

- 23 -

gènes VH non polymorphes sont utilisés préférentiellement pour élaborer une réponse

anti-ADN et de façon récurrente par des hybridomes sécrétant des Acm anti-ADN. En

outre, ces clones portent également des mutations somatiques qui génèrent des

aminoacides créant ou amplifiant la spécificité pour l'ADN. De la sorte, l'accumulation de

résidus chargés positivement, arginine ou lysine, dans les domaines variables des chaînes

H et L confèrent aux Ac anti-ADN des propriétés de protéines de liaison à l'ADN. La

troisième région déterminant la complémentarité (CDR3) des chaînes H des Acm anti-

ADN comporte fréquemment des résidus arginine et lysine, capables de se lier aux

structures anioniques de l'ADN [Shlomchik, 1987 ; Shlomchik, 1990]. En définitive,

même si le rôle d'une activation polyclonale lymphocytaire semble intervenir au cours du

LED, tous les arguments expérimentaux convergent pour considérer que l'activation des

clones B autoréactifs est la conséquence d'un processus dirigé par l'autoAg.

La thyroïdite du poulet obèse

La thyroïdite du poulet obèse développée par une souche de poulet issue de celle

de White Leghorn, constitue un modèle de thyroïdite auto-immune. Cette pathologie est

caractérisée par une hyperthyroïdie qui est liée à la destruction de la glande thyroïdienne

secondaire à une réponse auto-immune dirigée contre des Ag thyroïdiens comme la

thyroglobuline et/ou la thyropéroxydase, molécules impliquées dans le métabolisme des

hormones thyroïdiennes. Les signes cliniques sont des dépôts de graisse sous-cutanés

principalement abdominaux, des anomalies des os et des phanères ainsi qu’une

hypersensibilité au froid. Les poulets obèses dont la pathologie ressemble à la thyroïdite

de Hashimoto présentent de nombreuses anomalies immunitaires. Les Ac dirigés contre

des Ag thyroïdiens, notamment la thyroglobuline, détectés dans le sérum de ces poulets

ont un titre qui culmine au cours de la 7e semaine de vie. Les contributions des cellules T

et B aux anomalies lymphocytaires observées ont été respectivement étudiées par des

expériences de thymectomie et de bursectomie [Vasicek, 2001]. Elles révèlent que la

thyroïdite peut être prévenue par la bursectomie in ovo et que celle-ci peut être aggravée

par la thymectomie néonatale. L’injection de cellules isolées des bourses de Fabricius de

poulets sains à des poulets de la souche obèse bursectomisés ne prévient pas la survenue

de la thyroïdite. De même, l’injection de cellules bursiques de poulets obèses à des

poulets normaux bursectomisés n’induit pas la maladie. En revanche, le transfert de

cellules T de poulets obèses à des poulets normaux irradiés provoque la thyroïdite tandis

que le transfert de cellules T normales à des poulets obèses irradiés la prévient.

L’ensemble de ces données suggère une défaillance des cellules T suppressives avec des

effets prédominants portant notamment sur la production des autoAc anti-Ag thyroïdiens

[Wick, 1989].

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Introduction

- 24 -

1/ LES MODELES INDUITS

Plusieurs modèles de MAI induites ont été développés chez l’animal, dans

différentes espèces, en leur injectant des extraits d’organe ou des autoAg purifiés en

présence d’adjuvant. A titre d’exemple, nous décrirons deux modèles de MAI

expérimentales induites : la thyroïdite allergique expérimentale et l’EAE, qui miment les

MAI développées spontanément et qui permettent l’étude de leurs mécanismes

physiopathologiques.

La thyroïdite allergique expérimentale [Stafford, 2000]

L’injection d’extraits thyroïdiens homologues émulsifiés dans de l’adjuvant complet

de Freund à des cobayes, des souris ou des rats provoque l’apparition d’une thyroïdite

chez ces animaux. La maladie ressemble en de nombreux points à la thyroïdite de

Hashimoto et à la thyroïdite du poulet obèse décrite précédemment. Les lésions

thyroïdiennes s’accompagnent de la perte de l’architecture folliculaire normale et d’une

infiltration de cellules mononuclées. Les manifestations auto-immunes induites sont

proches de celles observées au cours de la maladie humaine avec notamment, une

production d’autoAc dirigés contre la thyroglobuline et une hypersensibilité retardée vis à

vis de cette protéine [Stafford, 2000]. La maladie est contrôlée génétiquement, à la fois au

niveau de la réponse immunitaire T anti-thyroglobuline (par un locus situé dans la région

I-A du CMH de classe II de la souris) et de façon intéressante au niveau de l’autoAg lui-

même ; la thyroglobuline de certaines souches entraînant plus facilement l’apparition de

la maladie. Cinq peptides pathogéniques de la thyroglobuline ont été identifiés. Le peptide

le plus court, le peptide 2496-2504 de la thyroglobuline de rat, est capable d’induire

directement une thyroïdite chez les souris d’haplotype H-2K et H-2S. En outre, les seuls

peptides connus pour provoquer une réponse B associée au développement de la maladie

expérimentale sont les peptides 2549-2560 de la thyroglobuline humaine et 2495-2511

de la thyroglobuline de rat. Le pouvoir pathogène des autoAc a été démontré par : la

prévention du transfert de la maladie d’un animal malade à un animal normal par

incubation des lymphocytes B avec de la thyroglobuline fortement radiomarquée ; la

possibilité de transférer la maladie par le sérum administré toutefois en quantité

suffisante. A la différence de la thyroïdite du poulet obèse, la thyroïdite provoquée est

prévenue par la thymectomie néonatale. Les cellules T interviennent donc aussi, sans

doute, essentiellement en tant que cellules T auxiliaires dans la production des autoAc.

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Introduction

- 25 -

L’encéphalomyélite allergique expérimentale (EAE)

L’EAE est une MAI démyélinisante du système nerveux central qui peut être

induite dans de nombreuses espèces animales (rongeurs, lagomorphes, primates,

poulets…) en particulier chez la souris, par immunisation avec de la myéline du système

nerveux central ou certains de ses composants comme la MBP, la PLP et la MOG. Ses

manifestations cliniques et pathologiques ressemblent en de nombreux points à celles de

la SEP. Histologiquement, les lésions sont caractérisées par une infiltration périvasculaire

de cellules mononuclées, prédominant au niveau de la moelle épinière, constituée de

nombreux lymphocytes T et de macrophages, et par une démyélinisation d'intensité

variable. Il est actuellement clairement établi que les lymphocytes T CD4+, spécifiques de

composants de la myéline, sont à la base du processus pathogène. En effet, les lésions

histologiques de l'EAE ressemblent à une réaction d'hypersensibilité retardée et, dans la

plupart des études, il existe une bonne corrélation entre la survenue de l'EAE et

l'existence d'une réaction d'hypersensibilité retardée vis à vis des Ag de la myéline. De

plus, l'EAE peut être induite par transfert adoptif de lymphocytes T CD4+ autoréactifs à

des animaux syngéniques. Bien qu’une grande variété d’Ac spécifiques de plusieurs Ag de

la myéline en particulier, la MOG et la MBP, soit détectée dans le sérum d’animaux

atteints, l’implication des cellules B et des autoAc dans la physiopathologie de l’EAE reste

très controversée. Signalons par ailleurs, que le développement de l’EAE est

génétiquement contrôlé, lié au moins partiellement et de façon polygénique au CMH.

Dans d’autres modèles expérimentaux, les manifestations auto-immunes chez

l’animal peuvent être induites par l’injection de l’autoAg sous forme recombinante ou

purifié à partir du tissu qui l’exprime. Par exemple, l’injection intradermique de collagène

de type II extrait de cartilage humain en présence d’adjuvant complet de Freund à

différentes lignées de rat induit une arthrite inflammatoire dans 40% des cas. La maladie

se caractérise par une synovite proliférative ressemblant à la polyarthrite rhumatoïde

chez l’homme. Les réponses lymphocytaires T et B sont dirigées contre des déterminants

antigèniques localisés principalement sur le fragment CB11 issu de la digestion du

collagène II par le bromure de cyanogène. En effet, l’épitope 58-73 du fragment CB11

stimule aussi efficacement que la molécule complète la prolifération in vitro de

lymphocytes T issus de souris dont l’arthrite a été induite par le collagène II. De plus,

l’administration du peptide 58-73 à des rats prévient l’induction de la maladie par le

collagène, démontrant ainsi in vivo que la réponse immunitaire dirigée contre ce peptide

intervient dans la pathogénèse de l’arthrite [Ku, 1993]. En outre, le rôle pathogène des

autoAc anti-collagène II a été démontré par des expériences de transfert passif. En effet, le

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Introduction

- 26 -

transfert de la maladie a été observé après (i) injection à des rats (ou à des souris) sain(e)s

d’IgG provenant de rats (ou de souris) immunisé(e)s avec du collagène de type II.

Certaines données expérimentales, notamment issues de l’étude de l’évolution de

la réponse auto-immune chez ces modèles animaux, permettent de penser que les MAI

sont initiées par une réponse dirigée contre un Ag unique, qu’il soit spécifique ou non

d’un tissu. Secondairement, la réponse auto-immune s’étend vers d’autres déterminants

du même Ag ou d’autres Ag du même tissu, selon le phénomène d’extension épitopique

intramoléculaire et intermoléculaire qui rend compte de la diversité des spécificités Ac

observée au cours d’une même MAI [Lehmann, 1993 ; Mamula, 1998].

Ce premier chapitre doit être particulièrement considéré du point de vue de

l'intervention de l'autoAg dans le développement des MAI. En effet, au niveau des

phénomènes de tolérance immunitaire, l'autoAg joue un rôle essentiel notamment, par

son expression thymique qui intervient dans les phénomènes de sélection négative des

cellules T autoréactives et de sélection positive des lymphocytes T régulateurs. Une

anomalie de cette expression ectopique des autoAg au niveau du thymus participe très

certainement à l'induction de MAI systémiques et spécifiques d'organe comme l'illustre

l'APECED. Par ailleurs, il est fondamental d'insister sur le fait que l'étude des modèles

expérimentaux de MAI, qu'ils soient spontanés ou induits, a entre autres permis

d’attribuer aux autoAg un rôle essentiel dans l’initiation de la réponse immunitaire. Dans

ce second chapitre consacré au rôle de l'autoAg dans les MAI, nous allons exposer de

manière plus précise par quels mécanismes l'autoAg prend part à l'initiation, la

propagation et la pérennisation de la réponse auto-immune.

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Introduction

- 27 -

Chapitre 2 : Le Rôle des Autoantigènes au cours des

Maladies Auto-immunes

Les MAI sont caractérisées par des manifestations pathologiques qui sont la

conséquence directe de l'interaction des autoAg cibles avec les mécanismes effecteurs du

système immunitaire (autoAc et/ou lymphocytes T CD8 cytotoxiques). Le rôle clef de

l’autoAg lui même dans l'initiation, la propagation et la pérennisation de la réponse auto-

immune a été mis en exergue et cela, en raison de ses caractéristiques structurales, de sa

localisation, de ses modifications, de son apprêtement ou de sa modalité de présentation

aux cellules du système immunitaire. [Zinkernagel, 1997 ; Zingernagel, 2001 ; Mocci,

2000].

I. L’AUTOANTIGENE INITIE ET CONDUIT LA REPONSE AUTO-IMMUNE

Les arguments les plus directs du rôle de l’autoAg dans l’initiation de la réponse

auto-immune sont issus de modèles animaux au cours desquels l'ablation ou

l'élimination de l'organe cible prévient la mise en jeu de la réponse auto-immune. Ainsi,

dans le modèle de la thyroïdite du poulet obèse, la thyroïdectomie du poulet à la

naissance prévient-elle l'apparition des autoAc et des lymphocytes T autoréactifs dirigés

contre les Ag thyroïdiens tels que la thyroglobuline et la thyropéroxydase. De même chez

la souris NOD, la destruction sélective les cellules β de Langerhans par l'administration

d'alloxane prévient l'apparition des autoAc et des lymphocytes T cytotoxiques dirigés

contre les Ag pancréatiques. Chez l'homme, certaines observations suggèrent également

que la suppression de l'autoAg s'accompagne de la diminution d'une réponse auto-

immune établie. C'est ainsi qu'au cours du diabète de type 1, la destruction complète des

cellules β des îlots de Langerhans par le processus lésionnel, peut s'accompagner d'une

diminution, voire d'une disparition des autoAc dirigés les Ag pancréatiques cibles. On a

également rapporté la diminution des taux d'Ac anti-thyroglobuline et anti-

thyropéroxydase chez les malades souffrant d'une maladie de Basedow et subissant une

thyroïdectomie. A ces arguments directs s'associent des arguments indirects fondés sur

l'analyse des caractéristiques structurales des autoAc et des TCR exprimés par les

lymphocytes autoréactifs au cours des MAI spécifiques d'organe et non spécifiques

d'organe. Au cours des MAI spécifiques d’organe, ces arguments sont issus de l’analyse

des chaînes β du TCR exprimées par les clones T sélectionnés sur leur capacité à

reconnaître des autoAg de l’organe cible. C’est ainsi que des clones T Vβ13.1 dirigés

contre un peptide immunodominant de la MBP et partageant une CDR3 ont été observés

chez plusieurs malades atteints de SEP [Oksenberg, 1993]. Des CDR3 de séquences

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Introduction

- 28 -

identiques ont été également identifiés dans les chaînes β du TCR des cellules T CD4+

isolées de malades atteints de maladie coeliaque [Prisco, 1997]. Cette démonstration

d’une identité structurale entre clones lymphocytaires T spécifiques d’un même autoAg et

isolés de différents patients atteints d’une même MAI est un argument majeur en faveur

de l’intervention d’un autoAg dans l’initiation de la réponse auto-immune.

Etant donné le rôle de l’autoAg dans la survenue du processus auto-immun, il est

logique de penser que des variations dans sa localisation, ses caractéristiques

structurales, son niveau et ses modalités d'expression jouent un rôle essentiel dans sa

capacité à activer les lymphocytes T et B autoréactifs.

II. LA SEQUESTRATION DES AUTOANTIGENES

A- La séquestration anatomique

Malgré la démonstration de la présence d’une multiplicité d’Ag tissu-spécifiques

dans le thymus humain, certains Ag sont exclusivement exprimés au niveau d’un tissu et

ne permettent donc pas la sélection négative des clones T autoréactifs qui in fine, vont

circuler en périphérie [Sebzda, 1999]. Cette séquestration anatomique d’Ag du soi peut

rendre compte de la rupture de la tolérance lorsque ces molécules sont anormalement

libérées, apprêtées par les molécules du CMH et présentées aux cellules T autoréactives

passées à la périphérie [Sebzda, 1999]. C’est le cas des Ag séquestrés (Ag portés par les

spermatozoïdes ou le cristallin) dont la libération anormale à l’occasion d’un traumatisme

ou d’une infection, peut induire la survenue d’une MAI spécifique d’organe (orchite auto-

immune secondaire à une vasectomie, ophtalmie sympathique consécutive à une

intervention sur l’œil). Par ailleurs, certains syndromes paranéoplasiques neurologiques

pourraient relever d’un tel mécanisme en raison de l’expression anormale par les cellules

tumorales de l’Ag qui était jusqu’ici ignoré par le système immunitaire avant son

expression ectopique [Darnell, 1996].

B- La séquestration moléculaire [Moudgil, 2005]

Il existe un autre type de séquestration présentée par certains autoAg, dite

séquestration moléculaire. En effet, au sein d’une protéine, certains peptides ont une

forte affinité pour les molécules du CMH et sont présentés de façon privilégiée aux TCR

par rapport à d’autres peptides de cette protéine. Il existe donc une hiérarchie peptidique

des Ag du soi qui sont dits dominants, sous-dominants ou cryptiques selon leur capacité

à s’associer aux molécules du CMH. Les principes de cette théorie sont que : (i) tout Ag

protéique et notamment les Ag du soi, présente une minorité d’épitopes

immunodominants impliqués dans la sélection négative et responsables de la tolérance T

efficace ; (ii) à l’inverse, la majorité des déterminants d’une protéine sont cryptiques, c’est

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Introduction

- 29 -

à dire qu’ils ne sont pas efficacement apprêtés et présentés aux clones T potentiellement

autoréactifs vis à vis de ces déterminants. Ce mécanisme aboutit donc à un défaut de

tolérisation des lymphocytes T spécifiques d’épitopes sous-dominants ou cryptiques qui

gagnent alors la périphérie. Certaines circonstances contribuent à la présentation de

déterminants antigéniques cryptiques aux cellules T et par conséquent, à l’induction

d’une réponse auto-immune. Par exemple, lors d’infection virale ou bactérienne, un

peptide porté par l’agent pathogène peut être identique structuralement à un épitope

cryptique d’un Ag du soi (phénomène de mimétisme moléculaire) qui dans ce contexte,

peut devenir immunodominant. Une réaction inflammatoire peut aussi constituer une

situation propice à l’apprêtement et la présentation d’épitopes cryptiques par les CPA. Au

cours de l’inflammation, la formation de complexes immuns peut faciliter

l’immunogénicité de peptides cryptiques étant donné que l’Ag complexé comme substrat

de la machinerie cellulaire peut moduler l’apprêtement de l’Ag par rapport à sa forme libre

et notamment, augmenter de 10 à 100 fois sa présentation par les molécules du CMH de

classe II.

Cette « désequestration » de l’autoAg au niveau moléculaire, illustrée par ces

différents mécanismes, ne concerne pas seulement l’initiation de la réponse immunitaire

mais également sa pérennisation et son extension via le phénomène d’extension

épitopique [Vanderlugt, 2002]. En effet, on considère que la première vague de la réponse

immune dirigée contre des épitopes cryptiques est suivie par des vagues successives de

réponses contre des déterminants antigéniques de la même molécule (extension

épitopique intramoléculaire) ou de molécules physiquement liées (extension épitopique

intermoléculaire). Ce phénomène pourrait rendre compte de la diversification de la

réponse auto-immune contre différents Ag de l’organe cible que l’on observe fréquemment

au cours de MAI spécifiques et non spécifiques d’organe.

III. LES MODIFICATIONS DES ANTIGENES DU SOI

Une importante interrogation concernant la rupture de tolérance est de déterminer

si les autoAg sont normaux ou modifiés, les deux situations étant apparemment possibles

[Doyle, 2002]. La théorie du soi modifié constitue néanmoins, une hypothèse plus

séduisante pour rendre compte du déclenchement d’un processus d’auto-immunité chez

l’homme. Les modifications des Ag du soi par les métaux lourds, au cours des processus

d’apoptose, de cancer, de réparation tissulaire ainsi que celles générées par des

modifications co- et post-traductionnelles seront traitées dans cette partie.

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Introduction

- 30 -

A- Modifications de l’autoantigène par les métaux lourds

La création de néo-autoAg peut être la conséquence de l’interaction entre les Ag du

soi et les métaux lourds. Les métaux tel que l’or, possède une forte capacité oxydative qui

peut être responsable de l’oxydation des chaînes latérales des aminoacides constituant les

Ag protéiques et, ainsi, conduire à leur dénaturation. Par ailleurs, des complexes

protéine-métal peuvent se former via la fixation des métaux aux chaînes latérales des

protéines. Ces deux mécanismes pourraient être à l’origine d’une activation de cellules T

n’ayant pas été tolérisés vis à vis de ces peptides du soi altérés [Griem, 1995].

B- Modifications de l’autoantigène et processus apoptotique

Un autre exemple du rôle des déterminants néo-antigéniques dans l’induction

d’une réponse effectrice est fourni par les modifications des autoAg reconnus par les

autoAc à l’occasion du phénomène d’apoptose rencontré au cours du LED. Certains Ag

reconnus au cours du LED subissent des modifications de concentration, de distribution

cellulaire et de structure au cours de l’apoptose et ce sont ces modifications qui

interviendraient dans l’initiation et la propagation de la réponse auto-immune au cours

de la maladie [Casciola-Rosen, 1994]. Le premier constat est que les autoAg cibles au

cours du LED subissent une redistribution géographique dans la cellule en apoptose,

plus spécifiquement une concentration et un regroupement dans les vésicules de surface

des cellules apoptotiques. En effet, les vésicules apoptotiques sont considérablement

enrichies en Ag ribosomaux, protéines Ro et La, snRNP, poly(ADP-ribose) polymérase qui

ont normalement une distribution nucléaire diffuse [Casciola-Rosen, 1994]. En outre, la

surface des vésicules apoptotiques exprime la phosphatidylsérine qui à la capacité de se

lier à des protéines qui sont la cible de la réponse au cours de MAI non spécifiques

d’organe, comme la β2-glycoprotéine et l’annexine V. Ces observations suggèrent que la

vésicule apoptotique et son contenu antigénique constituent la source des immunogènes

majeurs au cours du LED à l’origine de la réponse autoAc si particulière de la maladie. La

deuxième observation majeure est que certains des autoAg mentionnés précédemment

sont des substrats d’enzymes protéolytiques mises en jeu au cours du processus

apoptotique. Par exemple, la poly(ADP-ribose) polymérase subit un clivage protéolytique

par une famille de protéases à cystéine appelées caspases [Yamanaka, 1987]. Des travaux

ultérieurs ont montré le clivage par les caspases, d’autres Ag impliqués au cours du LED

[Yamanaka, 1987 ; Waterhouse, 1996 ; Martin, 1995 ; Casiano, 1996 ; Takeda, 1999].

D’autres modifications structurales pourraient affecter les autoAg au cours du processus

apoptotique. A cet égard, il a été montré qu’au cours du LED, les autoAc ciblent

fréquemment des protéines sélectivement phosposphorylées durant l’apoptose par des

sérine/thréonine-kinases et qui correspondent soit à des Ag déjà identifiés soit à de

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Introduction

- 31 -

nouvelles protéines spécifiques de l’apoptose [Utz, 1997 ; Utz, 1998]. Ces protéines

modifiées, c'est-à-dire clivées par une caspase ou modifiées par une kinase pourraient

constituer des néo-épitopes vis à vis desquels les cellules T ne sont pas tolérisées qui in

fine contribueraient à l’activation des lymphocytes B spécifiques de ces Ag. Par ailleurs, il

est essentiel de rappeler que des cellules apoptotiques ne sont pas immunologiquement

passives, mais peuvent exercer, selon la CPA avec laquelle elles interagissent, un effet

positif ou négatif sur le système immunitaire. Par exemple, les cellules dendritiques, à

l'inverse des macrophages, présentent de façon efficace les Ag dérivés des cellules

apoptotiques et sont capables de stimuler des lymphocytes T [Bellone, 1997].

L'immunisation intraveineuse de souris non auto-immunes avec des thymocytes

apoptotiques syngéniques induit la production transitoire d'autoAc, notamment d'Ac anti-

cardiolipine et ADN simple brin ainsi que des dépôts glomérulaires d'immunoglobulines

rappelant les anomalies biologiques et histologiques du LED [Mevorach, 1998]. Il convient

aussi de noter que les vésicules de surfaces des kératinocytes en apoptose se lient au

C1q, le premier composant de la voie d'activation classique du complément et qui peut lui

conférer un rôle essentiel dans la clairance des cellules apoptotiques. Or, le déficit en C1q

est quasiment constamment associé à un LED chez l'homme comme chez les souris

invalidées pour le gène du C1q [Korb, 1997]. Tout se passe donc comme si la génération

et l'accumulation de vésicules apoptotiques et des Ag modifiés qu'elles contiennent

constituent un des mécanismes immunogènes principaux des cellules T et B au cours du

LED.

C- Modifications de l’autoantigène et cancer

D'autres modèles défendent le concept du soi modifié dans le déclenchement d'une

réponse auto-immune. Des anomalies des gènes codant pour la protéine p53 sont

observées chez environ 50% des malades ayant un cancer du poumon ou un cancer du

sein parmi lesquels 20 à 30% développent des Ac dirigés contre la protéine p53. L'étude

des lignées cellulaires de malades atteints de cancer du poumon a révélé la présence de

mutations du gène p53 qu'il s'agisse de mutations ponctuelles, de mutations générant un

codon stop ou de mutations décalant le cadre de lecture. Ces mutations ponctuelles

peuvent être à l'origine de la production de protéines p53 dont les fonctions sont altérées

et surtout, dont la stabilité intracellulaire est considérablement augmentée en regard de

la protéine p53 sauvage qui est rapidement dégradée [Tilkin, 1995]. La première

hypothèse est que les autoAc anti-p53 sont dirigés contre la protéine altérée. Cependant,

il a été démontré que ces autoAc reconnaissent à la fois la forme mutante et la forme

sauvage et notamment des épitopes situés en dehors des points chauds de mutation. Ceci

suggère que c'est plus la persistance de la protéine p53 ou la formation de complexes

Page 46: Page de Garde - TEL

Introduction

- 32 -

entre la protéine mutante et d'autres protéines qui est à l'origine de la réponse auto-

immune, que la formation de néo-épitopes. Il n'en demeure pas moins que l'hypothèse de

la formation de néo-épitopes liée à la mutation de certaines protéines qui sont la cible de

la réponse auto-immune au cours du cancer reste une hypothèse attractive dans les

phénomènes d'immunisation anti-tumorale [Winter, 1992 ; Davidoff, 1992].

D- Modifications de l’autoantigène au cours des processus de

réparation tissulaire

Les modifications de l’autoAg au cours des mécanismes de réparation peuvent

également intervenir au cours des MAI. Cet autre aspect de la contribution de l'expression

de l'autoAg dans l'autoréactivité est illustré par la démonstration de l'expression

d'isoformes embryonnaires de la MBP au cours des processus de remyélinisation observés

dans la SEP et dans son modèle expérimental murin, l'EAE. Cette génération d’isoformes

de la MBP par des mécanismes d’épissage alternatif et leurs implications dans le

processus auto-immun sera détaillée ultérieurement.

E- Modifications co- et post-traductionnelles des autoantigènes

Un autre exemple de formation de néo-Ag susceptible d'induire une rupture de la

tolérance est apporté par les modifications co- et post-traductionnelles d'autoAg [Doyle,

2002], comme par exemple, la citrullination des protéines au cours de la polyarthrite

rhumatoïde (PR) [Schellekens, 1998]. La citrulline est un constituant majeur des

déterminants antigéniques reconnus par les autoAc présents dans le sérum de malades

atteints de PR. C'est la déimination des résidus arginine par l'enzyme peptidyl-arginine

déiminase qui transforme les résidus arginine en citrulline. L'observation qu'une

modification post-traductionnelle des résidus arginine génère des déterminants

antigéniques B suggère un nouveau mécanisme de production des autoAc. Une

hypothèse est que la tolérance est établie vis à vis de la protéine non modifiée. Ainsi,

quand la protéine modifiée et maturée est présentée au système immunitaire, comme par

exemple après une lyse cellulaire massive, l'Ag modifié pourrait induire une réponse

immunitaire et, par extension épitopique, conduire à une réponse auto-immune

polyclonale contre la protéine entière. De nombreux exemples avérés de réponse auto-

immune T et B contre des Ag modifiés co- et post-traductionnellement illustrent ce

concept (Tableau 6). A l’inverse, il a clairement été démontré qu’au cours du LED et de

l’EAE, l’absence d’une de ces modifications pré-existante au niveau physiologique sur un

Ag du soi peut également induire une réponse auto-immune.

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Introduction

- 33 -

Tableau 6. Modifications post-traductionnelles associées aux maladies auto-immunes

EAE, encéphalomyélite allergique expérimentale ; LED, lupus érythémateux disséminé ; LDL, Light-Density Lipoprotein ; MBP, protéine basique de la myéline ; PR, polyarthrite rhumatoïde ; SEP, sclérose en plaque ; snRNP, small nuclear ribonucleoproteins.

IV. LE POLYMORPHISME GENIQUE DES AUTOANTIGENES

Les MAI sont des maladies complexes dites multifactorielles qui résultent de

l’action conjointe de facteurs génétiques et environnementaux. Ces maladies polygéniques

font intervenir de nombreux locus de susceptibilité qui pris isolément, sont le plus

souvent ni nécessaires ni suffisants à leur développement. Le déterminisme génétique

aux MAI peut schématiquement se placer à 3 niveaux : la réactivité globale du système

immunitaire, l’autoAg et sa présentation, la réponse et la sensibilité de l’organe cible. Il

est désormais bien établit que la plupart des MAI est associée au locus HLA. Cette partie

ne traitera que du polymorphisme de l'Ag et de sa contribution, par le biais de différents

mécanismes d’action, à la survenue des MAI spécifiques et non spécifiques d’organe

(Tableau 7).

Tableau 7. Polymorphismes géniques d’autoantigènes et mécanismes associés

CHRNA, sous-unité α du récepteur musculaire à l'ACh ; Dsg1, Desmogléine 1 ; β2-GPI, β2 glycoprotéine I ; SAPL, syndrome des anti-phospholipides.

Modifications Autoantigènes Maladies auto-immunes

Glycosylation

Phosphorylation

Oxydation

Déamidation

Isoaspartylation

Transglutamination

Déimination (citrullination)

Nitration des tyrosines

Collagène de type II

Multiples

LDL

Gliadine

snRNP

Histone H2B, actine, myosine

Fibrine

MBP

Multiples (tissu inflammatoire)

PR

LED

Athérosclérose

Maladie cœliaque

LED

LED

PR

EAE/SEP

LED

Mécanismes Autoantigènes Maladies auto-immunes

TOLERANCE INTRATHYMIQUE

PRESENTATION DE L’ANTIGENE

PRODUCTION D’AUTOANTICORPS

Insuline

CHRNA

Dsg1

β2-GPI

Ro52 kD

Diabète de type 1

Myasthénie

Pemphigus

SAPL

Syndrome de Sjögren

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Introduction

- 34 -

A- Modèle de la myasthénie

La myasthénie est une MAI caractérisée par la production d'autoAc dirigés contre

la sous-unité α du récepteur musculaire à l'acétylcholine (CHRNA). Grâce à l’étude de

marqueurs microsatellites situés dans le premier intron du gène CHRNA, Garchon et al

ont démontré l’association entre l’allèle HB*14 d’un des microsatellites et la maladie

[Garchon, 1994]. Le mécanisme d’action de ce polymorphisme n’est cependant pas connu

et n’est probablement pas direct, ce dernier siégeant sur une séquence intronique et

aucune fonction n’étant attribuée aux microsatellites chez les eucaryotes supérieurs. Il

s’agit donc probablement de marqueurs génétiques en déséquilibre de liaison avec

d’autres polymorphismes fonctionnels. Deux hypothèses ont été émises, l’une impliquant

un polymorphisme de régions régulatrices de l’expression du gène, l’autre impliquant un

polymorphisme des séquences codantes capables de moduler l’immunogénicité de la

protéine. Pour étayer cette hypothèse, et plus précisément la capacité de ce variant à

générer des peptides capables de s’associer avec les molécules HLA de susceptibilité,

l’effet du marqueur HB*14 sur la distribution des génotypes HLA a été étudié. Cette étude

a permis de montrer une augmentation significative du génotype DQA1*0101/0501 chez

les patients HB*14 [Djabiri, 1997]. Le rôle propre de l’allèle DQA1*0101 a de plus pu être

démontré dans la mesure où les allèles des gènes DRB1 et DQB1 en déséquilibre de

liaison avec DQA1*0101 ne sont pas associés à la maladie. En revanche, le rôle propre de

DQB1*0501 n’a pu être individualisé au sein de l’haplotype étendu DR3. Ces résultats

ont conduit à proposer un modèle polygénique de susceptibilité à la myasthénie auto-

immune faisant intervenir 3 gènes : le gène de l’autoAg via l’existence d’un variant qui

serait présenté par le produit du gène DQA1*0101 associé à une chaîne β, la réaction

auto-immune étant favorisée par un troisième gène de régulation immune situé sur

l’haplotype DR3.

B- Modèle du diabète de type 1

Le diabète de type 1 est une MAI spécifique d’organe qui est déclenchée par la

destruction des cellules β des îlots de Langerhans responsables de la sécrétion

d’insuline. C’est la MAI la plus étudiée et la mieux caractérisée sur le plan génétique.

L’implication du complexe HLA est connue de longue date (1973) [Singal, 1973 ;

Cudworth, 1974] et a été confirmée depuis et évaluée à 40-50% de la composante

génétique de la maladie [Thomson, 1988]. L’association la plus forte est retrouvée avec

les gènes de classe II (DRB1, DQA1 et DQB1) et plus particulièrement avec les allèles

DR4 et DR3 dont l’un au moins est retrouvé chez 90% des patients atteints de diabète

de type 1 contre seulement 45% de la population générale. D’autres facteurs

génétiques non HLA sont également en cause [Risch, 1987]. Parmi les régions

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Introduction

- 35 -

identifiées, IDDM2 (située sur le bras court du chromosome 11) contient le gène de

l’insuline (INS) [Bell, 1984 ; Bain, 1992]. Dix variants fortement associés à la maladie

ont été identifiés dans un segment génétique de 4,1 kb incluant le gène INS. De vastes

études d’association analysant la fréquence des différentes combinaisons génotypiques

de ces 10 variants, ont permis d’identifier 4 polymorphismes comme étant

significativement plus associés à la maladie que les autres [Julier, 1994]. L’un de ces

variants correspond à un VNTR (variable number of tandem repeats), de la région

située en 5' du gène INS et contenant un polymorphisme résultant d’un nombre

variable de répétition en tandem d’éléments de 14 pb. La taille des différents allèles se

répartit selon une distribution trimodale permettant de distinguer 3 classes (classe I:

20 à 63 répétitions, classe II: 64 à 139 répétitions et classe III: 140 à 210 répétitions).

Les allèles associés au diabète de type 1 sont les allèles de classe I à l’état homozygote

qui sont retrouvés chez 78% des patients contre 45% des témoins. Les allèles de

classe I apparaissent donc comme des traits récessifs. Leur rôle peut être envisagé

autrement, puisque la présence d’au moins une copie des allèles de classe III (les

allèles de classe II étant très rares en Europe) est associée à une diminution du risque

de développer la maladie, cette classe d’allèle constituant un trait dominant de

protection contre la maladie. Cette vision est confortée par la mise en évidence d’un

effet protecteur variable en fonction de certains sous-groupes de classe III. Cet effet

protecteur pourrait être lié au niveau d’expression du gène de l’insuline dans le

thymus [Jolicoeur, 1994]. En effet, il a été montré que l’insuline est exprimée dans le

thymus chez l’homme comme chez la souris, et que le niveau d’expression du gène est

sous la régulation du VNTR, avec 2 à 3 fois plus d’ARN messager (ARNm) du gène INS

chez les sujets porteurs des allèles de classe III que chez les sujets porteurs des allèles

de classe I. L’effet protecteur pourrait alors s’expliquer par une meilleure délétion

intrathymique des clones T autoréactifs ou par une sélection positive de cellules

régulatrices CD4+ CD25high. A cet égard, l'étude d'un modèle murin dans lequel

l'expression thymique de l'insuline est progressivement réprimée montre une

corrélation inverse entre la concentration thymique d'insuline et la réactivité

lymphocytaire T contre cet autoAg en périphérie [Chentoufi, 2002]. Enfin, l'absence

d'expression de la pro-insuline 2 conduisant à une accélération de la maladie chez les

souris NOD/pro-insuline 2-/- conforte le rôle de l'expression thymique de l'insuline

dans la susceptibilité au diabète [Thebault-Baumont, 2003]. Quoiqu’il en soit, le VNTR

de l’insuline constitue le candidat fonctionnel le plus probable au niveau du locus

IDDM2 et pourrait agir en modifiant l’accessibilité des régions en 5' du gène, aux

molécules régulant son expression [Lucassen, 1995 ; Kennedy, 1995 ; Bennett, 1995].

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Introduction

- 36 -

C- Autres polymorphismes géniques des autoantigènes

D'autres exemples du rôle du polymorphisme de l'autoAg ont été découverts au

cours de MAI non spécifiques d'organe. Le syndrome des anti-phospholipides (SAPL) est

caractérisé par la production d'Ac dirigés contre des structures phospholipidiques

anioniques (cardiolipine, phosphatidylsérine) qui nécessitent pour se fixer à leur ligand, la

présence d'un cofacteur protéique, notamment la β2-glycoprotéine I (β2-GPI). Or, 2 études

cas-témoins ont montré qu’il existe une corrélation entre le polymorphisme valine/leucine

en position 247 du gène de la β2-GPI et la production d’Ac anti- β2-GPI chez les patients

présentant un SAPL [Atsumi, 1999 ; Hirose, 1999]. Le polymorphisme Valine247 pourrait

intervenir de différentes façons, soit qu'il modifie des déterminants peptidiques de la

molécule qui peuvent alors être apprêtés par des CPA et présentés par les molécules de

classe II du CMH, soit qu’il modifie l’affinité de la β2-GPI pour les phospholipides et ainsi

la constitution des complexes β2-GPI/phospholipides reconnus par les Ac. De même, une

association entre le génotype C/T d’un single nucleotide polymorphism (SNP) situé dans

l’intron 3 du gène Ro52 et la présence d’Ac anti-Ro52 kD dans le syndrome de Sjögren a

été démontré [Nakken, 2001]. Enfin, nous avons identifié un polymorphisme de la

desmogléine 1 associé à la survenue du pemphigus que nous décrirons plus bas.

V. EPISSAGE ALTERNATIF ET ISOFORMES D’AUTOANTIGENES

Malgré de significatifs progrès, les mécanismes par lesquels les protéines du soi

rompent la tolérance immune et deviennent la cible des effecteurs auto-immuns sont

encore mal compris. Depuis une dizaine d’années, plusieurs travaux ont montré

l’implication du phénomène d’épissage alternatif des autoAg au cours des MAI

spécifiques et non spécifiques d’organe. Ce processus met en jeu des changements

dans le choix des sites d’épissage qui peuvent aboutir à des modifications diverses des

transcrits et donc, des protéines qu’ils codent. Le plus généralement, la conséquence

de l’épissage alternatif consiste en l’inclusion d’une portion de séquence codante dans

les ARNm matures aboutissant à la synthèse d’isoformes protéiques, dont la séquence

aminoacide et les propriétés biochimiques sont modifiées [Black, 2003]. Les analyses

bio-informatiques estiment qu’environ 42% des 60000 gènes que contient le génome

humain peuvent subir un épissage alternatif [Ng, 2004]. L’épissage alternatif est donc

un mécanisme crucial par lequel un nombre restreint de gènes peut générer la grande

complexité du protéome humain, estimé de 9.104 à 1.106 protéines [Stamm, 2002].

Etant donné que la majorité du processus d’épissage alternatif (70% à 88%) affecte des

régions codantes des ARNm [Modrek, 2002], les répercutions de ce phénomène au

niveau immunologique peuvent être multiples. A cet égard, une vingtaine d’autoAg ont

été décrits à ce jour comme subissant un épissage alternatif avec ou sans la

Page 51: Page de Garde - TEL

Introduction

- 37 -

démonstration de la production d’un variant protéique, suggérant que ce mécanisme

contribue à la régulation de leur expression (Tableau 8) [Mouquet, manuscrit en

préparation]. Différents travaux montrent l’implication directe des transcrits

alternatifs/isofomes d’autoAg dans les processus d’auto-immunité et font l’objet d’un

développement dans cette partie.

Tableau 8. Exemples d’autoantigènes subissant un épissage alternatif

NOR90, 90-kDa nucleolus organizer region autoantigen ; NASP, nuclear autoantigenic sperm protein ; PLP, proteolipid protein ; ICA512, islet cell antigen 512 ; MBP, myelin basic protein ; IAR PTP, islet cell antigen-related protein-tyrosine phosphatase ; NuMA, nuclear mitotic apparatus protein ; BPAG1e, epidermal bullous pemphigoid antigen 1; ICAp69, islet cell antigen p69 ; hnRNP, heterogeneous nuclear ribonucleoprotein ; TPO, thyroperoxydase. ND, non dénommé. IGRP, islet-specific glucose-6-phosphatase catalytic subunit-related protein.

Autoantigènes Isoformes/Transcrits alternatifs Maladies associées

NOR-90

tNASP (testiculaire)

PLP

SmB/B´

Ro52

La/SS-B

ICA512 (IA-2)

MBP (21, 5 kDa)

Lamine A/C

Topoisomérase IIα-1

Antigène de Goospasture

Fogrine (IAR PTP)

Golgine 67

NuMA

Protéine du réseau trans-

Golgien p230

BPAG1e

αII spectrine (α-fodrine)

RA33 (hnRNP A1)

ICAp69

TPO

Thyroglobuline

IGRP

ND

sNASP (somatique)

DM20

SmB´ aORF

Ro52β (p52-2)

ND

ICA512∆13 / ICA512∆14

20, 2 kDa MBP / 18,5 kDa MBP / 17,3

kDa MBP

Lamine A∆10

Topoisomérase IIα-2 / IIα-3 / IIα-4

ND

ND

ND

NuMA-m (U4/p195) / NuMA-s (U6/p194)

Clones λ7 / λ8 / Y1

BPAG1n / BPAG1a / BPAG1b

αIIσ2- / αIIσ3- / αIIσ4-spectrine

hnRNPB1

ICAp69β / ICAp69γ

TPO2 / TPO3 / TPO2-3 / TPO4 / TPO2-4

/ TPO5 / TPO6

ND

G6PC2∆4 / G6PC2∆3-4 / G6PC2∆2-3 /

G6PC2∆2-4 / G6PC2∆2-3-4

MAI systémiques

Vasectomie

SEP

LED

LED

LED/Syndrome de Sjögren

Diabète de type 1

SEP

Granulomatose de Wegener

Morphée

Syndrome de Goodspature

Diabète de type 1

Syndrome de Sjögren/LED

Syndrome de Sjögren

Syndrome de Sjögren

Pemphigoïde bulleuse

Syndrome de Sjögren

PR

Diabète de type 1

Thyroïdite auto-immune

Thyroïdite auto-immune

Diabète chez la souris NOD

Page 52: Page de Garde - TEL

Introduction

- 38 -

A- L’épissage alternatif des transcrits codant des autoantigènes est

fréquent [Ng, 2004]

Une récente étude in silico a démontré que le taux de transcrits immatures

subissant un épissage alternatif est de 100% pour les messagers codant des autoAg

(n=45) et de seulement 41% pour ceux codant des protéines humaines sélectionnées

au hasard (n=50). L'épissage alternatif de ces transcrits d'autoAg utilisent pour 80%

d'entre eux, des sites d'épissage non-canoniques ne respectant pas la règle GT—AG

caractéristique des séquences d'épissage consensus qui sont employées dans 99% des

cas pour l'épissage des messagers correspondant à des gènes sélectionnés au hasard

(Figure 4). Par ailleurs, les auteurs montrent que les séquences spécifiques des

isoformes d'autoAg générées par épissage alternatif correspondent en majorité (77%) à

des sites de modifications post-traductionnelles des protéines qui seraient

susceptibles d'accroître l'immunogénicité des autoAg.

Actuellement, on connaît une vingtaine d’autoAg pour lesquels des messagers

alternatifs ont été mis en évidence (Tableau 8) [Mouquet, manuscrit en préparation].

Des mécanismes moléculaires distincts peuvent intervenir dans l’épissage alternatif de

ces transcrits d’autoAg (Figure 5) et conduire dans certains cas, à des modifications

structurales qui affectent les propriétés biochimiques, la localisation, la fonction ou

encore l’expression et l’accessibilité des autoAg (Tableau 9). Sur un plan

immunologique, l’épissage alternatif peut par exemple être à la base de l’expression de

nouveaux déterminants antigèniques vis à vis desquels les cellules T en différenciation

dans le thymus ne sont tolérisées, créant ainsi une rupture potentielle de la tolérance

immunitaire. En effet, l’introduction de séquences exoniques par ce mécanisme peut

aboutir à la production de séquences peptidiques d’une taille suffisante (8 à 15

aminoacides) pour être reconnues par des autoAc et/ou pour être apprêtées par les

molécules du CMH de classe I et de classe II et constituer ainsi de nouveaux épitopes

5´SE 3´SE

Exon 1 Exon 2 Intron 1

GT AG

AT AC

AT AG GT AT AT AT GT GG AT AA GT AA GT CA GC AG

5´ 3´

3´ 5´

Paires de nucléotides non canoni ques possibles

Figure 4. Epissage canonique et non canonique des transcrits immatures. L’épissage dit canonique utilise les sites d’épissage aux extrémités 5´ et 3´ de l’intron correspondant aux séquences flanquantes GT–AG. Cet épissage canonique représente plus de 99% de l’épissage de transcrits sélectionnés au hasard. Lorsque l’épissage n’utilise pas les séquences introniques consensus GT–AG, il est qualifié de non canonique et rend compte de moins d’1% de l’épissage. SE, site d’épissage.

Page 53: Page de Garde - TEL

Introduction

- 39 -

spécifiques de récepteur lymphocytaire T. De plus, ces modifications pourraient altérer

ou a contrario augmenter l’immunogénicité des autoAg et par conséquent, contribuer

au processus physiopathologique des MAI.

Figure 5. Mécanismes d’épissage alternatif des autoantigènes.

TRANSCRIPTS MATURES « NORMAUX » TRANSCRIPTS ALTERNATIFS

Exon 1 Exon 2 Exon 3 Exon 1 Exon 3

Exon 1 Exon 3

Délétion d’exon ou de séquence exonique sans modifi cation du cadre de lecture

Exon 1 Exon 2 Exon 3

Exon 1 Exon 3

Exon 3 Exon 1 Exon 2

� NOR-90, tNASP, PLP, Ro52, ICA512, MBP, Lamine A-C, Antigène de Goospasture, TPO

Exon 1 Exon 2 Exon 3 Exon 3 Exon 2

Insertion de séquence intronique ou exonique

Exon 1

� Topoisomérase II α-1, p230, fogrine, RA33, α-fodrine

Génération d’une nouvelle extrémité N -terminale ou C -terminale

Exon 1 Exon 2 Exon 3

Exon 1 Exon 2 Exon 3

Exon 1 Exon 2 Exon 3

� SmB’

Insertion ou délétion apportant un codon Stop ou un changement de cadre

Exon 1 Exon 2 Exon 3 Exon 1 Exon 3

� ICAp69, NuMA

Insertion / délét ion multiples – Substitutions de séquences

� La/SS-B, BPAG1-e, NuMA, p230, IGRP

Page 54: Page de Garde - TEL

Introduction

- 40 -

Tableau 9. Modifications des autoantigènes induites par épissage alternatif

NASP, nuclear autoantigenic sperm protein ; ICA512, islet cell antigen 512 ; NuMA, nuclear mitotic apparatus protein ; BPAG1, bullous pemphigoid antigen 1; ICAp69, islet cell antigen p69 ; hnRNP, heterogeneous nuclear ribonucleoprotein ; TPO, thyroperoxydase ; MBP, myelin basic protein ; PLP, proteolipid protein ; IGRP, islet-specific glucose-6-phosphatase catalytic subunit-related protein ; LED, lupus érythémateux disséminé ; SEP, sclérose en plaque ; EAE, encéphalomyélite allergique expérimentale.

Modifications Isoformes/Transcrits alternatifs

Autoantigènes Maladies auto-immunes

PHYSIOLOGIQUE Perte de la localisation subcellulaire Expression augmentée (1) ou diminuée (2)

Génération de nouveau domaine d’interaction Perte de l’activité enzymatique IMMUNOLOGIQUE Expression thymique de l’autoAg restreinte à un variant alternatif Création de néo-épitope cible de la réponse T Génération potentielle d’épitopes B Perte potentielle ou avérée d’épitopes T ou B

Ro52β ICA512∆13 NuMA-m, NuMA-s Topoisomérase IIα-4 (1)

sNASP (1)

TPO2 (2)

αIIσ3 et αIIσ4 spectrines BPAG1n / BPAG1a / BPAG1b TPO2

DM20 ICA512∆13 ND G6PC2∆2/3/4 X2MBP

ICA512∆13 Ro52-kD SmB/B´ ND ICA512∆13 DM20 Ro52-kD

Ro52 ICA512 NuMA Topoisomérase IIα-1 tNASP TPO αII spectrine BPAG1e TPO PLP ICA512 Thyroglobuline IGRP MBP ICA512 Ro52β SmB´ aORF Antigène de Goospasture ICA512

PLP Ro52β

LED Diabète de type 1 Syndrome de Sjögren Morphée Vasectomie Thyroïdite auto-immune Syndrome de Sjögren Pemphigoïde bulleuse Thyroïdite auto-immune EAE/SEP Diabète de type 1 Thyroïdite auto-immune Diabète chez la souris NOD SEP

Diabète de type 1 LED LED Syndrome de Goospasture Diabète de type 1 EAE/SEP LED

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Introduction

- 41 -

B- Des isoformes d'autoantigènes à l'origine d'une rupture de la

tolérance centrale ?

Plusieurs travaux ont montré que l’expression thymique d’un autoAg, ciblé par

la réponse auto-immune au cours de MAI, est restreinte à un messager alternatif

susceptible de produire une isoforme protéique tronquée. Ainsi, l’épissage alternatif

des autoAg pourrait constituer un mécanisme moléculaire à la base d’une rupture de

la tolérance au soi qui favoriserait l’émergence de lymphocytes T autoréactifs, non

tolérisés vis à vis d’épitopes exclusivement présents sur la forme complète d’un autoAg

exprimée en périphérie, dans l’organe ciblé par la réponse auto-immune.

La PLP, principalement exprimée dans le système nerveux central, est un

composant de la gaine myéline qui est ciblé par la réponse auto-immune au cours de

la SEP. Les ARNm immatures de la PLP peuvent subir un épissage alternatif qui

aboutit à l’élimination de l’exon 3b (105 pb) codant pour un domaine en boucle de la

PLP [Nave, 1987]. L’isoforme protéique générée par ce mécanisme, appelée DM20, est

aussi exprimée dans le système nerveux central bien que plus faiblement comparée à

la forme complète de la protéine. Klein et al en 2000 ont montré que l’expression dans

le thymus de la PLP est largement restreinte à son isoforme DM20, la forme complète

n’y étant pas exprimée [Klein, 2000]. Ces résultats suggèrent donc que la tolérance

lymphocytaire T vis à vis de la PLP est limitée aux épitopes présents sur le variant

DM20, excluant ceux contenus dans la boucle de la PLP (35 aminoacides), absente du

thymus. Par conséquent, les cellules T spécifiques d’un épitope de cette boucle

pourraient échapper à la tolérisation intrathymique et gagner la périphérie. Les

auteurs ont confirmé cette hypothèse par l’étude de la réponse lymphocytaire T dans 2

lignées de souris immunisées avec la PLP : les souris SJL, porteuses de l’haplotype du

CMH H2S et caractérisées par susceptibilité accrue à l’induction de l'EAE, et les souris

BL/6 d’haplotype H2b. La comparaison entre les 2 lignées montre que seules les souris

SJL développent une réponse T dirigée contre un épitope (139-151) présent sur la

boucle de la PLP, les molécules H2S étant capables d’accommoder le peptide 139-151

[Klein, 2000]. L’exclusion de cette épitope immunodominant des mécanismes de

tolérance centrale chez les souris SJL permet d’expliquer pourquoi les cellules T

autoréactives dirigées contre la boucle de la PLP ne sont pas purgées du répertoire et

donc, jouent un rôle clé dans le développement de l’EAE chez ces animaux. Chez

l’homme, l’expression thymique de la PLP est aussi restreinte à son isoforme DM20 et

puisque des réponses T sont dirigées contre des épitopes situés dans le domaine en

boucle de la PLP [Markovic-Plese, 1995 ; Trotter, 1998], le phénomène décrit

expérimentalement chez la souris pourrait rendre compte de la rupture de la tolérance

contre la PLP humaine (Figure 6).

Page 56: Page de Garde - TEL

Introduction

- 42 -

Figure 6. Mécanisme proposé pour expliquer le processus auto-immun médié par la PLP. Les cellules T immatures spécifiques des épitopes portés par la PLP-DM20 (rose) sont éliminées dans le thymus tandis que les cellules T dirigées contre la région en boucle de la PLP (violet), absente de la PLP-DM20, ne sont pas délétées et migrent à la périphérie. Les peptides de la PLP, incluant la région en boucle, sont présentés par des APC aux lymphocytes T non tolérisés. Les cellules T activées passent ensuite la barrière hémato-encéphalique et infligent des dommages aux oligodendrocytes exprimant la PLP. Au cours de l’EAE induite par la PLP, c’est l’immunisation qui conduit à l’activation initiale des cellules T autoréactives mais dans le cas de la maladie humaine, les événements à l’origine de cette activation ne sont pas encore connus. SNC, système nerveux central.

APC

APC

PLP-DM20 PLP

THYMUS SYSTEME LYMPHATIQUE PERIPHERIQUE

SNC

Immunisation Infection virale

Mimétisme avec des pathogènes ?

Effecteurs Effecteurs

Naïfs

APC thymique

APC périphérique

Axone

Oligodendrocyte endommagé

DM20

PLP

PLP

T

T

T

T

T

T

T

T T T

Page 57: Page de Garde - TEL

Introduction

- 43 -

Un second exemple de l’expression différentielle d’un autoAg en périphérie et de

son isoforme dans le thymus a été décrit pour l’Ag des îlots pancréatiques, ICA512 (ou

IA-2). IA-2 est une protéine transmembranaire de type tyrosine phosphatase ciblée par

la réponse autoAc au cours du diabète de type 1. Chez l’homme, deux transcrits

alternatifs de cet autoAg ont été identifiés. Le premier variant, IA-2 ∆ exon 13, est

caractérisé par une délétion (219 pb) dans l’exon 13 qui code pour les domaines

transmembranaire et juxtamembranaire de la protéine et le second, IA-2 ∆ 14, par

une délétion (129 pb) dans l’exon 14 qui code une partie du domaine intracellulaire.

Les études montrent que les 3 types de messagers IA-2 sont présents dans les îlots

pancréatiques mais que seul le transcrit alternatif IA-2 ∆ exon 13 est exprimé dans le

thymus et la rate [Diez, 2001]. Différents travaux ont montré l’existence d’une réponse

auto-immune dirigée contre des épitopes contenus dans les domaines

transmembranaire et juxtamembranaire d’IA-2 [Naserke, 1998 ; Bonifacio, 1998 ;

Lampasona, 1996]. Puisque ces épitopes sont absents de la protéine IA-2 ∆ exon 13,

l’expression thymique restreinte à cette isoforme pourrait expliquer la rupture de la

tolérance vis à vis de l’autoAg IA-2 au cours du diabète de type 1.

Un autre exemple est fournit par un autoAg cible de la réponse auto-immune

chez la souris NOD, la protéine associée à la sous-unité catalityque de la glucose-6-

phosphatase spécifique des cellules β des îlots pancréatiques (IGRP). Cette protéine

est codée par le gène G6PC2 qui posséde également 5 trancrits alternatifs caractérisés

par des délétions exoniques. Les 6 transcrits G6PC2 sont exprimés dans le pancréas

en revanche, à l'exception du messager délété des exons 2, 3 et 4, les autres transcrits

G6PC2 ne sont pas ou peu exprimés dans le thymus et la rate [Dogra, 2006]. Bien que

l'IGRP ne constitue qu'un autoAg candidat du diabète de type 1, on peut envisager que

cette expression tissulaire différentielle entre le pancréas et le thymus puisse favoriser

la survenue de réponses auto-immunes anti-IGRP chez l'homme.

Enfin, une étude montre que des transcrits de la thyroglobuline de souris

comportant certains épitopes pathogéniques sont absents du thymus bien qu’ils soient

exprimés dans les glandes thyroïdes de l’animal [Li, 2005]. Etant donné que les

peptides correspondants sont capables d’induire une thyroïdite auto-immune

expérimentale, l’épissage alternatif de la thyroglobuline dans le thymus pourrait

aboutir à un défaut de tolérisation des lymphocytes T spécifiques de ces séquences.

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Introduction

- 44 -

C- La réponse auto-immune dirigée contre les isoformes

d'autoantigènes générées par épissage alternatif

1/ UNE REPONSE LYMPHOCYTAIRE T DIRIGEE CONTRE DES EPITOPES SPECIFIQUES

D’ISOFORMES D’AUTOANTIGENES : L’EXEMPLE DE LA MBP

L'étude in silico citée précédemment montre que les séquences peptidiques

spécifiques des isoformes d'autoAg peuvent constituer des épitopes T potentiellement

ciblés par la réponse auto-immune. En effet, 92% de ces isoformes d'autoAg

contiennent dans leurs séquences spécifiques des épitopes T CD8+ restreints aux

molécules HLA-A2.1 et 88% des épitopes T CD4+ restreints aux molécules HLA-DR4.

Différents travaux expérimentaux corroborent les résultats obtenus par ces analyses

bio-informatiques. En effet, l’existence d’une réactivité lymphocytaire T dirigée contre

des épitopes spécifiques d'une isoforme d'autoAg a été démontrée dans la SEP. Quatre

isoformes de la MBP, autoAg cible de la réponse auto-immune au cours de la maladie,

ont été décrites chez l’homme. Ces isoformes possèdent des poids moléculaires

différents ; 21,5 kDa, 20,2 kDa, 18,5 kDa et 17,3 kDa, les 3 dernières étant générées

par épissage alternatif [Roth, 1987]. La MBP de 18,5 kDa est codée par des transcrits

alternatifs caractérisés par une délétion de l’exon 2 et, constitue l’isoforme

majoritairement exprimée dans le système nerveux central humain et la mieux étudiée

en terme de réponse lymphocytaire T chez les malades. A l’instar, les transcrits codant

pour les MBP de 20,2 kDa et 21,5 kDa contiennent l’exon 2 et ont une expression

augmentée lors des processus de remyélinisation [Jordan, 1990]. Voskuhl et al ont

démontré l’existence de lymphocytes T CD4+ dirigés spécifiquement contre le peptide

encodée par l’exon 2 (X2MBP), restreints par les molécules HLA de classe II et

capables de fonction effectrice cytotoxique [Voskuhl, 1993a]. Plus précisément,

l'analyse de la réponse lymphocytaire T à l'aide de clones spécifiques de X2MBP isolés

chez les malades de SEP, a montré que celle-ci est restreinte à l'allèle HLA DR2/DQw1

qui est associé à la maladie. De plus, les clones T ayant une spécificité commune

semblent utiliser préférentiellement certains segments VDJ codant pour le TCR

[Voskuhl, 1994]. Les auteurs montrent par ailleurs que la fréquence de clones T

spécifiques de X2MBP, isolés chez les membres d’une famille multiplexe atteints de

SEP, est corrélée à la gravité de la maladie [Voskuhl, 1993b]. Bien que les souris

SJL/J immunisées avec le peptide X2MBP ne développent qu'une EAE modérée, les

clones T anti-X2MBP isolés chez ces souris sont capables d'induire une EAE sévère

lorsqu'ils sont transférés à des receveurs syngéniques [Segal, 1994 ; Fritz, 1994].

Puisque des cellules T spécifiques de X2MBP sont aussi détectées chez les sujets

sains, leur présence n’est pas suffisante pour développer la maladie mais pourrait

cependant, contribuer à sa progression. En effet, l’expression potentiellement

Page 59: Page de Garde - TEL

Introduction

- 45 -

augmentée des isoformes contenant la séquence encéphalitogène X2MBP, due au

processus de remyélinisation qui accompagne l’accumulation des lésions chez les

patients caractérisés par une maladie avancée, pourrait entretenir la réponse auto-

immune.

2/ LA REACTIVITE AUTOANTICORPS CONTRE LES ISOFORMES D'AUTOANTIGENES

Les analyses bio-informatiques montrent que les régions spécifiques des

isoformes d'autoAg contiennent pour 70% d’entre-elles, un ou plusieurs épitopes

candidats capables de fixer des autoAc. Toutefois, aucune démonstration formelle

notamment, par une étude fine de la cartographie épitopique B, n'a été apportée

expérimentalement dans le but de corroborer l’existence d’une réactivité autoAc dirigée

contre un néo-épitope porté par une isoforme d’autoAg. Les différentes études

décrivent soit une perte d’antigénicité via la suppression de séquences comportant des

épitopes initialement ciblées par les autoAc soit, la persistance d’une réponse B contre

des épitopes communs à l’autoAg et son isoforme respective. A cet égard, il est

intéressant de mentionner que le criblage de banque d’expression d’ADNc avec les

sérums de malades atteints de MAI a abouti à la découverte de transcrits alternatifs

pour plusieurs autoAg tels que les protéines SS-A/Ro52-kDa [Chan, 1991] et SS-B/La

[Tröster, 1994] ou encore la protéine p230 du réseau trans-golgien [Tsukada, 2000].

La réactivité autoAc dirigée contre des isoformes générées par épissage

alternatif a été clairement mise en évidence pour les autoAg SS-A/Ro52-kD et

ICA512/1A-2, qui sont respectivement les cibles de la réponse auto-immune B au

cours du LED et du diabète de type 1. Le criblage d’une banque d’expression d’ADNc

de cellules MOLT-4 a permis l’isolement d’un clone immunoréactif (p52-2)

correspondant à un variant alternatif de l’Ag SS-A/Ro52-kD [Chan, 1991]. Ce transcrit

est caractérisé par une délétion de 231 pb correspondant à l’exon 4 du gène RO52 qui

une fois traduit, aboutit à la synthèse d’une isoforme protéique notamment exprimée

dans le coeur, Ro52β, délétée du domaine leucine zipper [Chan, 1995]. L’absence de ce

domaine leucine zipper nécessaire aux interactions avec d’autres protéines mais aussi

avec l’ADN induit très probablement une perte de fonctions et de localisation

subcellulaire de l’isoforme Ro52β. Bien que cette région leucine zipper contienne des

épitopes B ciblés au cours du LED, l’analyse de la réactivité autoAc montre que 87%

des sérums de mères dont les enfants sont atteints de lupus néonatal (n=30) sont

capables d’immunoprécipiter la protéine Ro52β recombinante alors que la forme

canonique Ro52α n’est reconnue que dans 50% des cas. Cette isoforme pourrait donc

exprimer des néo-épitopes provenant soit de la réunion de séquences dûe à la délétion

de l’exon 4, soit du changement ou de la perte de conformation protéique. On peut

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Introduction

- 46 -

émettre l’hypothèse que l’altération du domaine impliquée dans la localisation

cellulaire de l’Ag SS-A/Ro52-kD pourrait aboutir à une désequestration moléculaire de

la protéine Ro52β alors susceptible de rompre la tolérance au soi.

Un exemple très proche de celui décrit ci-dessus est illustré par l’isoforme de

l’autoAg ICA512/1A-2. Park et al ont identifié un transcrit alternatif (clone

ICA512.bdc) caractérisé par la délétion de l’exon 13 du gène ICA512/1A-2 codant pour

les domaines transmembranaire et juxtamembranaire de la protéine [Park, 2000].

L’isoforme synthétisée à partir de ce transcrit, IA-2 ∆ exon 13, est probablement

soluble et sécrétée par les cellules β du pancréas. Bien que des épitopes portés par le

domaine juxtamembranaire réagissent avec les autoAc au cours du diabète de type 1,

son élimination de la protéine IA-2 ∆ exon 13 n’abolit pas la réactivité Ac vis à vis de

cette isoforme. De manière intéressante, une population d’autoAc semble cibler

spécifiquement la forme tronquée d’ICA512/1A-2 (3 à 6% des patients) probablement

au niveau de néo-épitopes générés par la jonction des exons 12 et 14. Par ailleurs,

comme nous l’avons vu précédemment, seule la forme IA-2 ∆ exon 13 est exprimée

dans le thymus, ce qui conduirait à « l’échappement » de clones T non tolérisés vers la

périphérie. Dans les organes lymphoïdes, cette isoforme soluble pourrait transiter par

la voie sécrétoire avant d’être apprêtée et présentée par les molécules du CMH portées

par les CPA qui auraient alors la capacité d’induire l’activation de cellules T

autoréactives à potentiel lésionnel.

Enfin, la seule preuve directe de la présence d’autoAc dirigés contre un néo-

épitope B vient de la production d’un néo-autoAg par épissage alternatif qui

initialement ne constitue pas une cible au cours de la PR. Tanaka et al ont en effet

montré l’existence d’une isoforme tronquée de la sous-unité β (gp130) du récepteur à

l’IL6 caractérisée par l’addition à son extrémité C-terminale d’un oligopeptide absent

sur la forme transmembranaire de la protéine gp130. Cette isoforme soluble et plus

précisément la séquence C-terminale de 15 acides aminés est reconnue par les autoAc

présents chez 75% des patients atteints de PR [Tanaka, 2000].

A côté de ces démonstrations qui confirment que des variants alternatifs

peuvent constituer des cibles de la réponse lymphocytaire B, il faut néanmoins

préciser que le mécanisme d’épissage alternatif peut conduire à l’élimination

d’épitopes spécifiques des formes canoniques d'autoAg ciblées au des MAI spécifiques

et non spécifiques d’organe et donc, à une diminution de l’antigénicité (Tableau 9).

Au vu des différentes études sur les transcrits alternatifs/isoformes d’autoAg,

plusieurs conclusions peuvent être formulées sur l’implication du mécanisme

d’épissage alternatif des autoAg dans l’initiation de la réponse auto-immune.

Page 61: Page de Garde - TEL

Introduction

- 47 -

Premièrement, au niveau central, l’expression thymique exclusive d’une isoforme

délétée d’une séquence portée par l’autoAg présent en périphérie peut conduire à un

défaut de la sélection intrathymique à l’origine de l’émergence de clones T autoréactifs

à la périphérie. De plus au niveau périphérique, différents phénomènes illustrant les

possibilités de modification des autoAg par épissage alternatif pourraient rendre

compte de la rupture de la tolérance au soi : (i) la création de néo-épitopes T ou B ; (ii)

la meilleure accessibilité d’isoformes ayant perdu les séquences nécessaires à leur

localisation cellulaire vis à vis du système immunitaire en d’autres termes, la

désequestration anatomique de l’autoAg ; (iii) la surexpression d’une isoforme par

rapport à l’autoAg sous sa forme canonique. A cet égard, Zinkernagel et al ont suggéré

que la surexpression des Ag du soi ou la création de nouvelles structures antigéniques

permet de franchir le seuil de la concentration en Ag nécessaire à l’initiation de la

réponse immune [Zinkernagel, 2001]. Ainsi, les changements induits par l’épissage

alternatif des autoAg via la production d’isoformes protéiques aux propriétés modifiées

semblent-ils vraiment participer à l’initiation de la réponse auto-immune au cours des

MAI spécifiques et non spécifiques d’organe.

Pour conclure sur le rôle de l'autoAg dans les processus auto-immuns, l'un des

aspects les plus importants concernant les mécanismes de l'auto-immunité est de

connaître la nature de l'Ag initiateur de la réponse auto-immune. Cela n'est pas sans

soulever certaines difficultés. Il n'est pas aisé de déterminer si les autoAc et les Ag

correspondants ont une relation avec le mécanisme pathogène d'une MAI. A cet égard,

il est important et intéressant de pouvoir disposer de modèles expérimentaux. Une

deuxième difficulté réside dans le fait que les MAI s'accompagnent, dans la majorité

des cas, d'une production de multiples autoAc dirigés contre divers Ag de l'organe

cible, ce qui rend difficile l'identification de l'autoAg initiateur. Il n'en demeure pas

moins que la démonstration du rôle de l'autoAg comme élément initiateur et

pérennisateur de la réponse auto-immune, à la fois dans les MAI spécifiques d'organe

et non spécifiques d'organe semble clairement établie et que l'étude des modifications

de l'Ag lui même dans sa structure, sa localisation, sa ditribution cellulaire constitue

des voies de recherche très intéressantes pour comprendre les processus d'auto-

immunité mis en oeuvre.

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Introduction

- 48 -

Chapitre 3 : Le Desmosome

La cohésion interkératinocytaire est fondamentale pour l’organisation et le

maintien de l’architecture de la peau et donc pour les fonctions de l’épiderme. Les cellules

épithéliales et les kératinocytes sont interconnectés par trois types de structure

jonctionnelle : les jonctions d’ancrage, incluant les desmosomes et les jonctions

adhérentes; les jonctions serrées; et les nexus (ou gap-junctions). Les jonctions d’ancrage

permettent le pontage entre des molécules d’adhésion transmembranaires exprimées à la

surface cellulaire et le cytosquelette (microfilaments d’actine pour les jonctions

adhérentes et filaments intermédiaires de kératine pour les desmosomes).

Les mécanismes d’adhésion cellulaire assurent en générale deux fonctions

distinctes ; l’attachement d’une cellule à une autre ou à la matrice extracellulaire et, la

transduction de signaux qui régulent la survie et/ou le phénotype cellulaire. Ainsi, les

desmosomes qui représentent la structure adhésive majeure des kératinocytes,

garantissent-ils l’intégrité de l’épiderme par leur fonction d’adhésion intercellulaire,

fournissant une solidité structurale via l’ancrage du réseau de filaments intermédiaires

entre deux cellules voisines mais aussi par la régulation de nombreux phénomènes

biologiques tels que la croissance et la différenciation cellulaire.

I. L’ULTRASTRUCTURE DU DESMOSOME (Figure 7)

Dans l’épiderme, les desmosomes apparaissent comme des ponts entre

kératinocytes notamment au niveau des couches épineuses et granuleuses qui en sont

enrichies. En microscopie électronique à transmission, ils forment des structures

discoïdes de 0,1 à 0, 5 µm de diamètre, présentes uniquement sur la membrane des

kératinocytes, et qui sont constituées de deux plaques cytoplasmiques et symétriques,

appartenant aux deux cellules adjacentes et d’une région centrale extracellulaire appelée

desmoglie. La desmoglie (30 nm d’épaisseur), dans laquelle on distingue une ligne

extracellulaire dense, est prise en sandwich entre deux plaques desmosomales, qui sont

localisées à proximité de la membrane plasmique et dans lesquelles viennent s’insérer les

filaments intermédiaires du cytosquelette. La plaque desmosomale est une région dense

aux électrons, de 14 à 20 nm d’épaisseur, dans laquelle on distingue une plaque externe

(très dense) et une plaque interne (moins dense).

Page 63: Page de Garde - TEL

Introduction

- 49 -

II. LA STRUCTURE MOLECULAIRE DU DESMOSOME (Figure 8)

Le desmosome est un complexe multimoléculaire qui comprend des protéines de

trois différentes familles : les cadhérines desmosomales, les plakines et des protéines

armadillo. La partie N-terminale des molécules transmembranaires d’adhésion de la

superfamille des cadhérines, principalement les desmogléines et les desmocollines,

constitue la desmoglie. La partie C-terminale de ces deux protéines clés est implantée

dans la plaque dense externe qui contient les protéines armadillo, plakoglogine et

plakophiline, ainsi que la portion N-terminale des desmoplakines. La partie C-terminale

de ces dernières s’étend à travers la plaque dense interne où elle se fixe aux filaments

intermédiaires de kératine. Les desmoplakines comme la plectine fonctionnent comme

des adaptateurs moléculaires permettant la fixation des filaments de kératine aux

extrémités intracellulaire des cadhérines desmosomales et constituent des prototypes de

la famille des plakines. Deux autres membres, l’envoplakine et la périplakine,

originellement décrites comme des constituants de l’enveloppe cornée de l’épiderme, sont

aussi des plakines présentes dans le desmosome.

Plaque desmosomale

Plaque dense externe

Plaque dense interne

Desmoglie

Filaments intermédiaires de kératine

Membranes plasmiques des kératinocytes

Ligne extracellulaire dense

Figure 7. Ultrastructure du desmosome. Le desmosome assure l’adhésion cellulaire entre deux kératinocytes adjacents. En microscopie électronique, le desmosome prend l’aspect d’une structure discoïde constituée de deux plaques cytoplasmiques et symétriques, appartenant aux deux cellules adjacentes, appelées plaques desmosomales et d’une région centrale extracellulaire appelée desmoglie. Des filaments intermédiaires de kératine s’insèrent dans la plaque desmosomale qui est composée d’une plaque dense interne et d’une plaque dense externe. On distingue dans la partie centrale de la desmoglie, une ligne extracellulaire dense.

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Introduction

- 50 -

Dsg

Dsc

ENV

PPL

DP

PG

PKP

Plaque desmosomale

PL

FIK

A- Les cadhérines desmosomales

Les cadhérines représentent une superfamille de protéines d'adhésion cellulaire

calcium-dépendantes initialement décrites comme sensibles à la dégradation trypsique

bien que résistantes à cette protéolyse en présence de calcium. Ces protéines

transmembranaires sont classées en 5 sous-familles dont 2 majeures, les cadhérines

classiques et les cadhérines desmosomales qui sont respectivement impliquées dans

l'adhésion cellulaire médiée par les jonctions adhérentes et les desmosomes. Le groupe

des cadhérines desmosomales comporte 2 membres, les desmocollines (Dsc) et les

desmogléines (Dsg). Ces glycoprotéines interagissent entre elles dans l’espace

interkératinocytaire et avec certaines protéines de la famille plakine et armadillo qui

composent la plaque desmosomale.

1/ LA STRUCTURE MOLECULAIRE (Figure 9)

Les différents membres appartenant à la superfamille des cadhérines possèdent

une organisation moléculaire commune avec une structure primaire très similaire.

Chaque molécule est composée dans l’orientation N- à C-terminale, des séquences signal

et propeptide à l’extrémité N-terminale du précurseur inactif, d’une région extracellulaire,

Membranes kératinocytaires

Figure 8. Organisation moléculaire du desmosome. Le desmosome est un complexe multimoléculaire qui est constitué, d’une part, de glycoprotéines transmembranaires appartenant à la famille des cadhérines desmosomales (les desmogléines (Dsg) et les desmocollines (Dsc)) qui forment la desmoglie et, d’autre part, de protéines cytosoliques ; les plakines (les desmoplakines (DP), la plectine (PL), l’envoplakine (ENV) et la périplakine (PPL)) et les protéines armadillo (la plakoglobine (PG) et les plakophilines (PKP) qui forment la plaque desmosomale. Les cadhérines desmosomales interagissent : (i) entre-elles par leur extrémité N-terminale, (ii) avec la PG et les DP par leur domaine cytosolique. Les filaments intermédiaires de kératines (FIK) sont fixés à la plaque desmosomale via des interactions avec les DP et la PL.

Desmoglie

Page 65: Page de Garde - TEL

Introduction

- 51 -

d’une portion transmembranaire et d’une région intracytoplasmique comprenant

notamment un domaine très conservé entre les cadhérines. La région extracellulaire des

cadhérines matures, qui renferment plusieurs motifs de fixation du calcium (DXD et

DXNDN), est constituée de cinq domaines équivalents d’environ 100 aminoacides chacun

dont les 4 premiers sont homologues et forment des unités répétitives de type cadhérines.

Les extrémités N-terminales de la région extracellulaire (EC) de deux molécules

interagissent entre-elles de manière homotypique et calcium-dépendante pour assurer la

fonction d’adhésion des cadhérines, détaillée ci-dessous [Amagai, 1995c].

Figure 9. Structure des cadhérines desmosomales. Les cadhérines sont des glycoprotéines transmembranaires synthétisées sous forme de précurseur inactif, possédant un peptide signal (S) et une proséquence (P) qui est clivée au cours de leur maturation. Les cadhérines sont composées de 4 domaines extracellulaires (EC), d’un domaine ancrage extracellulaire (AE) ou EC5, d’une région transmembranaire (TM), d’un domaine d’ancrage intracellulaire (AI) et d’un domaine très conservé dans la région cytosolique (SCI ; segment cadhérine intracellulaire). La région intracellulaire des Dsg contient en plus, un domaine de liaison riche en proline (DL), un domaine d’unités répétées (DUR) de 29 ± 1 résidus, caractéristiques de ces protéines ainsi qu’un domaine C-terminal (DT). Chaque isotype de Dsc possèdent un domaine C-terminal spécifique a ou b, dérivé d’un épissage alternatif.

Domaines extracellulaires Domaines intracellulaires

S P EC1 EC2 EC3 EC4 AE TM AI SCI DL DUR DT

C N

Dsg 3

C

Dsg 1

N

N

Dsg 2

C

N

Dsg 4

C

N a

C

Dsc

C

Cadhérine classique

N

b

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Introduction

- 52 -

2/ LA FONCTION D’ADHESION

Comme les cadhérines classiques, les cadhérines desmosomales possèdent dans

leur domaine extracellulaire EC1, des sites de reconnaissance d’adhésion cellulaire (CAR).

Ces sites CAR correspondent à des tripeptides avec une alanine en position centrale. Ils

différent selon les isoformes de Dsc (YAT pour la Dsc1, FAT pour la Dsc2 et YAS pour la

Dsc3) et sont identiques pour l’ensemble des Dsg (RAL) [Garrod, 1996]. L’importance de

ces sites a été confirmée par une étude sur des fibroblastes transfectés par des

cadhérines desmosomales, qui a montré l’inhibition de l’adhésion par des peptides dérivés

des séquences CAR des Dsc1 et Dsg1 [Tselepis, 1998]. Les mécanismes moléculaires

précis impliqués dans l'adhésion des cadhérines ont été illustrés par de nombreux

modèles qui sont encore actuellement débattus [Troyanovsky, 2005]. Il est cependant

généralement admis que les cadhérines adhèrent entre-elles par des interactions entre

leurs domaines EC1. Plus précisément, les analyses cristallographiques sur les

cadhérines classiques ont montré que leur dimérisation nécessite l'insertion réciproque

du résidu tryptophane 2 (Trp2) du domaine EC1 dans une poche hydrophobe du domaine

EC1 complémentaire [Shapiro, 1995; Boggon, 2002] (Figure 10A). Les cadhérines

pourraient alors former des dimères entre 2 molécules antiparallèles qui s'assembleraient

de la sorte en un filament (Figure 10B). L'existence de dimères formés par des

interactions trans entre 2 cadhérines voisines est encore controversée. Néanmoins, une

étude par tomographie électronique sur des coupes de peau de souris a révélé

l'organisation du desmosome in situ. En effet, l'élaboration d'une carte en 3D a permis de

montrer que les molécules de cadhérines forment des groupes discrets par interaction de

leur extrémité N-terminale (Figure 10C). La flexibilité de cette interface d'adhésion serait

médiée par les échanges intermoléculaires de résidu Trp2 et conduirait à la génération

d'interactions cis et trans entre les cadhérines pouvant se propager le long de la jonction

(Figure 10D) [He, 2003]. A l'heure actuelle, peu de données sont disponibles sur

l'adhésion des cadhérines desmosomales. Une récente étude in vivo a néanmoins montré

par immunomicroscopie électronique directe, que le domaine EC1 de la Dsg3 murine est

localisé au niveau de la ligne extracellulaire dense du desmosome, c'est à dire dans la

partie médiane de la desmoglie [Shimizu, 2005].

Page 67: Page de Garde - TEL

Introduction

- 53 -

Figure 10. Représentation moléculaire de l’interface d’adhésion entre les domaines extracellulaires des cadhérines classiques. Les analyses cristallographiques montrent que les domaines extracellulaire EC1 des cadhérines classiques interagissent entre eux par l'insertion réciproque du résidu Trp2 (EC1) dans une poche hydrophobe du domaine EC1 complémentaire (A). Le dimère formé entre 2 molécules antiparallèles s'assemble alors en un filament (B). L’analyse in situ des desmosomes de la peau de souris par tomographie électronique a permis l'élaboration d'une carte en 3D montrant que les molécules de cadhérines forment des groupes moléculaires par interaction de leur extrémité N-terminale (C). La génération d'interactions cis et trans entre les cadhérines dûes à des échanges intermoléculaires de résidu Trp2 pourraient se propager le long de la jonction et aboutir ainsi, à la formation d’une interface d'adhésion flexible (D). 3/ L’EXPRESSION TISSULAIRE

Les Dsg2 et Dsc2 ont une expression ubiquitaire et sont détectées dans tous les

tissus contenant des desmosomes incluant les épithéliums simples tels que ceux du

colon et de l’intestin grêle, et les tissus non épithéliaux comme le myocarde ou encore les

follicules des ganglions lymphatiques. Au contraire, les Dsc3, Dsg3, Dsc1 et Dsg1 ont une

expression restreinte aux tissus épithéliaux stratifiés comme l’épiderme et les muqueuses

[Schäfer, 1994 ; Nuber, 1995]. Dans l'épiderme, la Dsg1 est exprimée selon un gradient

croissant des couches profondes vers les couches les plus superficielles de l’épiderme

A

B

Trp2

Trp2

EC1

EC1

C D

Page 68: Page de Garde - TEL

Introduction

- 54 -

alors que la Dsg2 et la Dsg3 présentent une expression restreinte aux kératinocytes des

couches basales. Dans les muqueuses, la Dsg3 est fortement exprimée à travers tout

l’épithélium tandis que l’expression de la Dsg1 est plus modérée et semble absente des

couches basales [Amagai, 1996; Shirakata, 1998]. Des travaux récents montrent que la

Dsg4 est principalement exprimée dans les couches granulaires de l'épiderme et à travers

tout l'épithélium muqueux excepté au niveau des couches basales [Mahoney, 2006]. Il

nécessaire de préciser que bien qu'elles soient caractérisées par des profils d'expression

distincts, les Dsg1, Dsg3 et Dsg4 sont aussi présentes dans le follicule pileux [Hanakawa,

2004 ; Mahoney, 2006].

4/ LES DIFFERENTS MEMBRES

Les desmogléines

Les Dsg sont des glycoprotéines transmembranaires de type 1, calcium-

dépendantes, qui appartiennent à la famille des cadhérines desmosomales. Chez

l’homme, il existe 4 isoformes de Dsg (Dsg1 à Dsg4) codées par des gènes distincts

localisés sur le chromosome 18q12.1, regroupés au sein d’un segment génique de 250 kb

et arrangés dans le sens 5´-cen-DSG1-DSG4-DSG3-DSG2-Tel.3´ (Figure 11) [Kljuic, 2003 ;

Whittock, 2003b]. Chez la souris, les homologues sont au nombre de six, le complexe

génique occupant alors environ 400 kb [Whittock, 2003a]. Les séquences et l’organisation

des gènes codants les différentes isoformes sont très conservées entre-elles (Tableau 10),

mais aussi entre l’homme et la souris.

Figure 11. Organisation génomique des cadhérines desmosomales.

Tableau 10. Comparaison des séquences aminoacides entre les desmogléines humaines

Id/Hom Dsg1 Dsg2 Dsg3 Dsg4

Dsg1 34/47 41/55 38/52

Dsg2 34/47 36/53 36/51

Dsg3 41/55 36/53 46/62

Dsg4 38/52 36/51 46/62

L’identité (Id) et l’homologie (Hom) entre les Dsg sont exprimées en %.

DSC1 (37 kb)

DSG1 (39 kb)

DSG4 (36 kb)

DSG3 (29 kb)

DSC2 (35 kb)

DSG2 (29 kb)

DSC3 (52 kb)

DSC1 (30 kb)

DSG6 (37 kb)

DSG1 (27 kb)

DSG5 (46 kb)

DSC2 (27 kb)

DSG4 (35 kb)

DSC3 (39 kb)

DSG3 (29 kb)

DSG2 (49 kb)

Télomère Centromère 25 kb

27 kb

157 kb

21 kb

34 kb

41 kb

30 kb

26 kb

138 kb

28 kb

32 kb

29 kb

48 kb

19 kb

HOMME

SOURIS

Page 69: Page de Garde - TEL

Introduction

- 55 -

Par ailleurs, les comparaisons géniques entre les deux espèces ont montré que la Dsg5

murine correspondrait véritablement à l’homologue de la Dsg1 humaine et que les gènes

codant les Dsg1 et Dsg6 chez la souris auraient été éliminés au cours de l’évolution

[Whittock, 2003a]. Chez l’homme, 15 exons composent les gènes DSG1 (Figure 12) et

DSG2 et 16 exons, les gènes DSG3 et DSG4.

Figure 12. Structures génique et protéique de la desmogléine 1. Le gène DSG1, localisé entre le gène DSG4 et le cluster génique des Dsc, est composé de 15 exons (E) et couvre une région génomique d’environ 40 kb. Les introns sont représentés par des lignes pointillées. La Dsg1 (160 kDa) comprend de son extrémité N- à C-terminale : un peptide signal suivi d’un propeptide ; une région extracellulaire composée de 5 domaines (EC1 à EC5) ; un domaine transmembranaire (TM) ; une région intracellulaire composée d’un domaine ancrage intracellulaire (AI), d’un segment des cadhérines intracellulaire, d’un domaine de liaison riche en proline (DL), un domaine de 5 unités répétées de 29 ± 1 résidus (DUR) et d’un domaine C-terminal (DT).

L’organisation protéique des Dsg est similaire à celle des autres cadhérines. Elles

sont composées d’une région extracellulaire organisée en 5 domaines (EC1 à EC5), d’un

segment transmembranaire et d’une région intracytoplasmique (Figure 9). Cependant,

elles différent des autres membres de la famille, puisque la région intracellulaire des Dsg

contient en plus, un domaine de liaison riche en proline (DL), un domaine d’unités

répétées (DUR) de 29 ± 1 résidus, caractéristiques de ces protéines ainsi qu’un domaine

C-terminal (DT).

Ces protéines adhèrent entre-elles dans l’espace interkératinocytaire ou desmoglie

par des interactions homotypiques (interactions entre protéines homologues) de leur

domaine extracellulaire EC1. Plusieurs travaux ont démontré l’existence d’interactions

hétérophiliques avec les Dsc (domaines EC1 et EC2) se traduisant par la formation de

dimère Dsg/Dsc [Chitaev, 1997]. Ces interactions qui font intervenir les domaines EC1-

EC2 des Dsc et les domaines EC1-EC2-EC3 des Dsg sont dépendantes du Ca2+ et

semblent indispensables à l'adhésion intercellulaire médiée par le desmosome [Chitaev,

1997]. Les interactions entre ces molécules sont certainement plus complexes et

diversifiées. Le modèle d'une interface d'adhésion flexible formée par des groupes

d'interaction moléculaire, décrite pour les cadhérines classiques est une hypothèse qui

pourrait rendre compte de la multiplicité des associations entre cadhérines

5’ 3’

E1 E2 E3 E4 E5 E6 E7 E8 E9 E10 E11 E12 E13 E14 E15

S P EC1 EC2 EC3 EC4 EC5 TM AI SCI DL DUR DT

Page 70: Page de Garde - TEL

Introduction

- 56 -

desmosomales [He, 2003]. La queue cytoplasmique des Dsg est liée directement aux

desmoplakines (protéine de la famille des plakines) qui se fixent elles-mêmes au

cytosquelette de kératine, ou indirectement par l’intermédiaire de protéines de la famille

armadillo (plakoglobine et plakophiline) (Figure 8) [Bornslaeger, 2001]. La plus récente

étude montre que la plakoglobine peut se complexer à 2 molécules de Dsg1 et à 1

molécule de Dsg2 ou de Dsg3 [Bannon, 2001].

Les desmocollines

Les Dsc, comme des Dsg, sont des glycoprotéines transmembranaires de type 1

qui appartiennent à la famille des cadhérines desmosomales. Trois isoformes de Dsc

(Dsc1 à Dsc3) ont été isolées, chacune étant codée par des gènes distincts qui sont

localisés sur le locus des cadhérines du chromosome 18q12.1, en 3´ des gènes DSG. Deux

formes de la protéine, une forme longue « a » (17 exons) et une forme courte « b » (16

exons), peuvent être générées à partir d’un même transcrits de Dsc par épissage alternatif

de l’extrémité C-terminale du domaine intracellulaire (élimination de l’exon 17) (Figure 9).

Seule la queue cytoplasmique des formes longues de Dsc (Dsc1a, Dsc2a et Dsc3a)

contient les séquences nécessaires aux interactions avec les desmoplakines et les

protéines armadillo. La Dsc3a aurait toutefois la capacité de s’associer à la plakophiline 3

[Bonne, 2003]. Leur fixation avec les desmoplakines directement ou via la plakoglobine

conduit, comme dans le cas des Dsg, au pontage d’une portion de leur domaine

intracellulaire au cytosquelette du kératinocyte.

B- Les plakines [Leung, 2002; Jefferson, 2004]

La famille des plakines comprend un ensemble de protéines intracellulaires dites

adaptatrices qui assure dans les épithéliums, la connexion entre les complexes

jonctionnels et le cytosquelette. Chez les mammifères, 12 protéines distinctes ont été

identifiées dont certaines représentent les isoformes protéiques des 7 membres

actuellement individualisés. Dans l’épiderme, 7 plakines épithéliales permettent la liaison

entre les jonctions intercellulaires ou cellules – matrice et les filaments intermédiaires de

kératine : les desmoplakines I et II, la plectine, la protéine BPAG1 (antigène majeur de la

pemphigoïde bulleuse), la périplakine, l’envoplakine, et l’épiplakine (Figure 10). Les

protéines BPAG1 et plectine pontent les filaments intermédiaires aux hémidesmosomes

tandis que les desmoplakines lient ces filaments aux cadhérines desmosomales. La

périplakine et l’envoplakine sont exprimées dans la couche cornée de l’épiderme dans

laquelle elles prennent part à son assemblage. Enfin, une nouvelle plakine a été

récemment identifiée, l'épiplakine, dont la fonction reste encore à définir. Qualifiées de

« cytolinker », ces véritables « Goliath » assurent, de par cette fonction d’ancrage, la liaison

Page 71: Page de Garde - TEL

Introduction

- 57 -

entre les jonctions cellulaires et le cytosquelette contribuant ainsi, à l’intégrité structurale

des kératinocytes.

Figure 13. Structure des plakines. Sept plakines, présentes dans l’épiderme, assurent la liaison entre les jonctions d’ancrage (desmosomes et hémidesmosomes) et les filaments intermédiaires de kératine ; les desmoplakines I (DPI) et II (DPII), l’envoplakine (ENV), la périplakine (PPL), l’épiplakine, l’antigène majeur de la pemphigoïde bulleuse (BPAG1) et la plectine (PL). Les plakines partagent une structure commune faite de deux domaines globulaires N- et C- terminaux séparés par un domaine central hélicoïdal (ou rod domain). Le domaine N-terminal nommé domaine plakine est constitué d’hélices α antiparallèles. Le domaine C-terminal est composé d’un nombre variable de répétions de type plakine (A, B ou C), qui sont conservées au sein de la famille et qui sont absentes de la structure des PPL. Le domaine central permet une homodimérisation par la formation d’une double hélice α. Dans leur domaine C-terminal, les desmoplakines possèdent un domaine supplémentaire, riche en glycine, sérine et arginine (domaine GSR) (▄) et qui est commun à celui de la PL. Cette dernière contient à son extrémité N-terminale, un domaine d’ancrage à l’actine (domaine ABD) (○). L, sous domaine de liaison (ou linker subdomain).

DPII

A B C C N

ENV C C N L

L

PPL

C N L

Domaine globulaire C-terminal

Domaine globulaire N-terminal

Domaine hélicoïdal

DPI

A B C C N L

BPAG1

B C C N

PL

B B B B B B B B B B B B B C N

Epiplakine

L

B B B B B C C N L

Page 72: Page de Garde - TEL

Introduction

- 58 -

1/ LA STRUCTURE MOLECULAIRE (Figure 13)

Les plakines possèdent une structure commune, organisée en 3 domaines : un

domaine N-terminal globulaire dénommé domaine plakine qui est composé de 6 hélices α

(NN, Z, Y, X, W et V) arrangées de manière antiparallèles pour former un faisceau α-

hélicoïdal; un domaine central hélicoïdal assurant l’homodimérisation des plakines; un

domaine C-terminal globulaire composé de nombreuses répétitions plakine (domaines

PRD) de type A, B et C. Un sous domaine de liaison (linker subdomain) est localisé entre

les répétitions B et C. L’extrémité C-terminale des desmoplakines et de la plectine

contient un domaine supplémentaire, riche en glycine, sérine et arginine (domaine GSR).

L’extrémité N-terminale de la plectine possède en plus, un domaine d’ancrage à l’actine

(domaine ABD) correspondant à deux domaines d’homologie avec la calponine (domaine

CH).

2/ LA FONCTION D’ANCRAGE

Les plakines sont fonctionnellement bivalentes car elles sont capables de se lier à

la fois aux protéines de jonction cellulaire et aux filaments intermédiaires du

cytosquelette. C’est le domaine plakine N-terminal qui est impliqué dans les associations

avec les protéines jonctionnelles. Les partenaires d’interactions de ce domaine plakine ont

été bien étudiés pour les plakines épithéliales et sont détaillés ci-dessous pour chacun

des membres. Les filaments intermédiaires se fixent aux unités PRD (Plakin-repeat

domain) du domaine globulaire C-terminal des plakines. Les études en cristallographie

ont montré que la conformation des domaines PRD de type B et C consiste en une épingle

β suivie par deux hélices α antiparallèles [Choi, 2002]. Cette structure possède les

caractéristiques d’un site d’amarrage des filaments intermédiaires. De plus, le sous

domaine linker, prédit pour former une hélice α, semble aussi impliqué dans la fixation de

ces filaments aux desmoplakines [Fontao, 2003] et à la périplakine [Karashima, 2002].

3/ LES DIFFERENTS MEMBRES

Les desmoplakines

Les desmoplakines (DP), identifiées en 1974 à partir de fractions purifiées de

plaques desmosomales [Skerrow, 1974] sont les plus abondants des composants

desmosomaux. Elles sont indispensables au desmosome, sont essentielles au maintien de

l’intégrité cellulaire et constituent le véritable prototype de la famille des plakines. Les

deux isoformes de DP, DPI (250 kDa) et DPII (210 kDa), sont synthétisées par épissage

alternatif. Une région de 599 aminoacides du domaine central hélicoïdal de la DPI est

absente de la DPII (Figure 13) [Virata, 1992]. Les DP sont localisées dans la portion la

plus interne de la plaque desmosomale où elles assurent l'ancrage des filaments

Page 73: Page de Garde - TEL

Introduction

- 59 -

intermédiaires de kératine (qu’elles fixent par leurs domaines PRD) à la membrane

plasmique. Elles s'associent généralement en dimère et interagissent avec les protéines

armadillo (plakoglobine et plakophilines 1 et 2) par leur domaine plakine de même

qu'avec la plectine. De plus, les DP se lient par leur domaine N-terminal à la région

cytoplasmique des cadhérines desmosomales directement ou par l’intermédiaire des

protéines armadillo, les couplant ainsi aux filaments intermédiaires du cytosquelette

kératinocytaire (Figure 8). Les DP sont exprimés dans tous les types d’épithélium et sont

aussi présentes dans certaines jonctions cellulaires autres que le desmosome.

La plectine

La plectine (protéine HD1 ou encore IFAP300) d’environ 500 kDa a originellement

été copurifiée avec des préparations de filaments intermédiaires extraits de culture

cellulaire [Pytela, 1980]. Cette phosphoprotéine intracellulaire d’expression ubiquitaire,

exception faîte des neurones, est exprimée dans les plaques desmosomales mais aussi

dans les plaques hémidesmosomales situées à la jonction dermoépidermique (Figure 14).

Comparée aux autres plakines du desmosome, la plectine possède un domaine d’ancrage

à l’actine (domaine ABD) à son extrémité N-terminale (Figure 13). Dans la plaque

desmosomale, elle coopère avec les DP dans leur fonction de couplage des filaments

intermédiaires aux desmosomes [Eger, 1997].

L’antigène majeur de la pemphigoïde bulleuse, BPAG1

La protéine BPAG1 (BP230) a été caractérisée en 1981 par Stanley et al, comme

une cible commune des autoAc présents chez les patients atteints de pemphigoïde

bulleuse [Stanley, 1981]. Cette protéine de 230 kDa qui appartient à la famille des

plakines, est exprimée dans l'épiderme et représente l'isoforme majeure du gène BPAG1

(BPAG1-e), qui par des mécanismes d'épissage alternatif, code pour 4 différentes

protéines [Leung, 2001]. Elle est synthétisée par les kératinocytes de la couche basale

épidermique et est localisée dans la plaque hémidesmosomale interne où elle contribue à

l’organisation du cytosquelette par la fonction de son extrémité C-terminale qui assure

l’ancrage des filaments intermédiaires de kératine à la plaque hémidesmosomale. Une

région N-terminale de BPAG1-e interagit avec les domaines intracytoplasmiques des

protéines transmembranaires de l'hémidesmosome, l’intégrine α6β4 et la protéine BPAG2

[Mouquet, 2004] (Figure 14).

Page 74: Page de Garde - TEL

Introduction

- 60 -

Mem

bran

e ba

sale

Kér

atin

ocyt

e ba

sal

FIK

PL

BPAG2 Laminine 5

Collagène VII

Epi

derm

e D

erm

e

Hémidesmosome

Lamina lucida

FC

Intégrine α6β4

BPAG1

Lamina densa

NaCl1 M

Sublamina densa

Figure 14. Organisation moléculaire de la jonction dermoépidermique. La jonction dermoépidermique constitue une zone d’adhésion entre l’épiderme et le derme. Cette adhésion est assurée par la triade ; hémidesmosomes, filaments d’ancrage et fibrilles d’ancrage. Les complexes hémidesmosomes/filaments d’ancrage permettent l’ancrage des kératinocytes basaux à la membrane basale composée de 2 lames ; la lamina lucida et la lamina densa. Les protéines intracellulaires BPAG1 et plectine (PL), sont localisées dans la plaque hémidesmosomale interne et interviennent dans la fixation du cytosquelette (filaments intermédiaires de kératine (FIK)) aux hémidesmosomes. La PL et BPAG1 interagissent avec l’intégrine α6β4 et avec la protéine BPAG2. Ces protéines transmembranaires ancrent les cellules basales au niveau de la plaque hémidesmosomale externe sur la membrane basale via leurs interactions avec la laminine 5, principale composante des filaments d’ancrage. Cette dernière interagit dans la lamina densa avec le collagène de type VII, constituant majeur des fibrilles d’ancrage, qui se projette dans une région dénommée sublamina densa, permettant ainsi la fixation de la membrane basale au derme sous-jacent. L’incubation de peau humaine avec une solution de NaCl 1 M provoque la séparation de l’épiderme du derme au niveau de la lamina lucida. FC : fibrilles de collagène. L’envoplakine et la périplakine

L’envoplakine (ENV) de 210 kDa et la périplakine (PPL) de 190 kDa ont initialement

été décrites comme des constituants de l’enveloppe cornée de l’épiderme [Ruhrberg, 1996

; Ruhrberg, 1997]. Ces plakines sont exprimées dans des tissus épithéliaux complexes

incluant des épithéliums squameux stratifiés non kératinisés mais pas dans les

épithéliums simples, les tissus mésenchymateux ou le cœur. Elles sont toutefois

Page 75: Page de Garde - TEL

Introduction

- 61 -

détectées dans l’épithélium pseudostratifié des glandes mammaires, l’épithélium

transitionnel de la vessie et dans l’épithélium des muqueuses gastriques. Leur expression

augmente avec la différenciation des épithéliums squameux stratifiés kératinisés tel que

l’épiderme. Ni l’une ni l’autre ne sont des constituants obligatoires des desmosomes

[Leung, 2002]. La région C-terminale de l’ENV ne contient qu’un seul domaine composé

de répétitions plakine de type C et celle de la PPL, n’en possède aucun (Figure 13). L’ENV

et la PPL peuvent former des homodimères et, peuvent interagirent entre-elles par leur

domaine central pour former des hétérodimères [Ruhrberg, 1997]. Elles sont amarrées à

la membrane plasmique par des transglutaminases durant la différenciation terminale

des épithéliums stratifiés. Ces protéines sont impliquées dans l'échafaudage de la couche

cornée bien que la PPL ne semble pas nécessaire à son assemblage [Maatta, 2001].

L’épiplakine

L’épiplakine a initialement été identifiée par le criblage d’une banque d'expression

d'ADNc de kératinocytes humains avec le sérum d'un patient présentant une maladie

bulleuse auto-immune et chez qui une réactivité autoAc dirigée contre une protéine

inconnue de 450-kDa était détectée [Fujiwara, 1996]. Cette protéine de la famille des

plakines est atypique puisqu’elle ne possède pas les domaines N-terminal globulaire et

central hélicoïdal (Figure 13) [Fujiwara, 2001]. Elle est uniquement constituée de 13

répétitions hautement conservées de type B, dont les 5 derniers sont particulièrement

homologues. Les analyses par Northern blot et par immunofluorescence indirecte

montrent que l’épiplakine est largement exprimée dans différents tissus humains. Dans

la peau, elle est présente au niveau de l'épiderme entier et pourrait participer à

l'empaquetage des filaments intermédiaires de kératine.

C- Les protéines Armadillo

Les protéines de la famille armadillo (littéralement « tatou ») possèdent une fonction

duale, de molécules d'adhésion et de signalement cellulaire. Elles sont caractérisées au

niveau structural, par un domaine central, composé d'une série de répétitions de 42–45

acides aminés appelées répétitions arm, qui est impliqué dans les interactions protéine-

protéine. Les protéines armadillo de la plaque desmosomale, la plakoglobine et les

plakophilines, interagissent avec de nombreux partenaires desmosomiaux (Tableau 11).

Page 76: Page de Garde - TEL

Introduction

- 62 -

Figure 11. Partenaires desmosomiaux d'interactions avec les protéines Armadillo

Dsg, desmogléine; Dsc, desmocolline; DP, desmoplakine; PG, plakoglobine; PKP, plakophiline.

La plakoglobine

La plakoglobine (PG) ou γ-caténine est une protéine de 83-kDa, non glycosylée et

fortement basique, qui est localisée à la fois dans les plaques desmosomales et

cytoplasmiques des jonctions adhérentes. Elle possède des fonctions d’adhésion et de

signalement cellulaire qui s’avèrent cruciales pour l’assemblage et la stabilité du

desmosome [Marcozzi, 1998]. Dans la plaque desmosomale, la PG se lie au niveau de ces

répétitions arm à la queue cytoplasmique des cadhérines desmosomales, plus fortement

aux Dsg qu’aux Dsc [Chitaev, 1996]. Elle se lie aussi au domaine N-terminal des DP

[Kowalczyk, 1997] en association avec la plakophiline 1 [Bornslaeger, 2001] ainsi qu'aux

filaments intermédiaires de kératine [Smith, 1998]. Sa fonction d'ancrage du

cytosquelette aux cadhérines est indispensable à l'adhésion desmosomale.

Les plakophilines [Hatzfeld, 2006]

Les plakophilines (PKP) sont au nombre de 3, la PKP1 (75-kDa), la PKP2 (100-kDa)

et la PKP3 (87-kDa). La PKP1 est majoritairement exprimée au niveau des couches

suprabasales des épithéliums stratifiés tandis que la PKP2 et PKP3 sont présentes dans

les épithéliums simples et stratifiés. Elles sont localisées dans la plaque desmosomale

dans laquelle elles interagissent avec d'autres protéines desmosomales (Tableau 11), mais

aussi dans le noyau des cellules épithéliales. Cette localisation intracellulaire mixte est en

Protéines Armadillo Protéines desmosomales

Plakoglobine

Plakophiline 1

Plakophiline 2

Plakophiline 3

Dsg1, Dsg2, Dsg3 Dsc1a, Dsc2a DP PKP1, PKP2, PKP3

Dsg1 Dsc1 DP

Dsg1, Dsg2 Dsc1a, Dsc2a DP PG

Dsg1, Dsg2, Dsg3 Dsc1a, Dsc2a, Dsc3a, Dsc3b DP PG

Page 77: Page de Garde - TEL

Introduction

- 63 -

accord avec leur intervention dans l’adhésion dépendante des desmosomes et dans les

voies de signalisation. Les PPK ont été considérées comme des protéines accessoires de la

plaque desmosomale contrairement à la DP et à la PG qui sont essentielles à la connexion

entre desmosome et cytosquelette. Cependant, leur importance dans la formation de la

plaque a récemment émergé. En effet, leurs nombreuses interactions (via leur domaine N-

terminal) dans cette structure suggèrent qu'elles agissent comme des protéines « de

coffrage » nécessaires à l'assemblage du desmosome. La PKP1, qui comme la PG est

requise pour la formation des plaques, aurait un rôle de recrutement et de stabilisation

des protéines desmosomales à la membrane plasmique [South, 2003]. La perte

d'expression de la PKP1 affecte notamment la taille, le nombre et la stabilité des

desmosomes. L'intervention des PKP2 et PKP3 dans la régulation de l'adhésion

desmosomale semble plus discrète. La PKP2 a néanmoins une fonction majeure dans le

transport de la DP à la membrane [Godsel, 2005]. Bien que les PKP ont aussi la capacité

d'interagir in vitro avec les filaments de kératine, elles ne paraissent pas intervenir dans

l'organisation du cytosquelette. Enfin, un nouveau membre de la famille des

plakophilines, la PKP4 (ou protéine p0071), est aussi localisé dans les desmosomes de

cellules épithéliales humaines. Elle peut interagir avec les cadhérines desmosomales ainsi

qu'avec plusieurs protéines de la plaque (DP, PKP2 et PG) et son rôle dans l'adhésion

kératinocytaire reste à déterminer.

Cette partie a été consacrée à la description des protéines qui participent à

l'organisation moléculaire et à la fonction d'adhésion de la jonction desmosomale. Il est

toutefois important de préciser que le desmosome intervient aussi dans la transduction

de signaux cellulaires qui dans un souci de clarté, ne sera pas développée dans cette

introduction. Le rôle de certaines protéines desmosomales dans le signalement

kératinocytaire en particulier, la PG, sera tout de même évoqué dans la partie suivante.

Page 78: Page de Garde - TEL

Introduction

- 64 -

Chapitre 4 : Les pemphigus

I. LES ASPECTS CLINIQUES ET HISTOLOGIQUES DES DIFFERENTES

FORMES DE PEMPHIGUS

Les pemphigus sont des MAI spécifiques d'organe touchant la peau et les

muqueuses. Ils se caractérisent par la production d'autoAc pathogènes dirigés contre des

constituants du principal système de jonction interkératinocytaire : le desmosome. La

fixation des Ac a pour conséquence la perte d'adhésion entre les kératinocytes appelée

« acantholyse » et in fine, la formation de bulles intra-épidermiques [Mouquet, 2005].

La classification initiale des pemphigus repose sur la distinction entre deux

grandes formes, en fonction de la profondeur du clivage intra-épidermique : les

pemphigus profonds (pemphigus vulgaire et pemphigus végétant) comportant un clivage

suprabasal et les pemphigus superficiels (pemphigus séborrhéique, pemphigus foliacé,

pemphigus érythémateux, pemphigus endémique), comportant un clivage dans la couche

granuleuse. Depuis les années 1970, de nouvelles formes de pemphigus ont été décrites,

qui échappent à cette dichotomie : pemphigus paranéoplasique, pemphigus herpétiforme

et pemphigus à IgA. Ainsi, si le diagnostic de pemphigus est souvent suspecté

cliniquement, son affirmation nécessite la réalisation d'une biopsie cutanée ou muqueuse

montrant un clivage intra-épidermique par acantholyse ainsi que des examens

complémentaires pour la recherche des autoAc permettant d'affiner le diagnostic.

Les pemphigus endémiques brésilien et tunisien se rapprochent du pemphigus

foliacé par leur présentation clinique et paraclinique. Ils sévissent avec une prévalence

très augmentée et présentent des caractéristiques épidémiologiques très particulières. Les

pemphigus brésilien et tunisien ainsi que le pemphigus endémique colombien seront

davantage détaillés dans la partie consacrée aux facteurs environnementaux de la

maladie.

Dans un souci de clarté, ne seront décrit dans cette partie que les 3 grandes

variétés de pemphigus : le pemphigus vulgaire, le pemphigus foliacé et le pemphigus

paranéoplasique.

A- Le pemphigus vulgaire, l’archétype des pemphigus profonds

Le pemphigus vulgaire (PV), décrit cliniquement par Willan en 1808 et Hebra en

1860, constitue la forme la plus fréquente de pemphigus avec plus de 70% des cas. Il

reste malgré cela une maladie rare dont l'incidence est de 1 à 5 cas par million

d'habitants et par an [Bastuji-Garin, 1995]. La maladie a été décrite dans toutes les

ethnies mais sa fréquence est nettement plus élevée chez les Juifs Ashkénazes (16 à 32

Page 79: Page de Garde - TEL

Introduction

- 65 -

cas par million d'habitants et par an) et au Japon. La maladie survient dans les deux

sexes le plus souvent entre 40 et 60 ans mais des cas ont été décrits chez des enfants et

chez des sujets plus âgés (de 18 mois à 89 ans).

Dans plus de deux tiers des cas, la maladie commence par une atteinte muqueuse

qui est le plus fréquemment buccale (Figure 15A). L'atteinte des autres muqueuses est

possible (atteinte œsophagienne [Joly, 1994], pharyngée, laryngée [Hale, 2001], génitale

ou rectale [Sami, 2001a ; Wright, 2000] (Figures 15B et 15C). Le plus souvent, l’atteinte

cutanée survient secondairement, plusieurs semaines ou plusieurs mois après les

érosions muqueuses. Elle se caractérise par la survenue de bulles flaccides à contenu

clair, siégeant classiquement en peau non érythémateuse (Figure 15D). Il existe un signe

de Nikolsky en peau péri-bulleuse et parfois en peau saine (Figure 15E). Ce signe consiste

en un détachement des couches superficielles de l'épiderme provoqué par le frottement

appuyé de la peau.

Figure 15. Lésions muqueuses et cutanées de pemphigus vulgaire. A, lésions endobuccales ; B, lésions balaniques ; C, lésions vaginales ; D, lésions cutanées avec un signe de Nikolsky positif (E).

A

B C

D

E

Atteintes muqueuses Atteintes cutanées

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Introduction

- 66 -

L'examen en histologie standard d'une biopsie pratiquée au niveau d'une lésion

bulleuse met en évidence un clivage intra-épidermique situé le plus souvent au-dessus de

la couche basale de l'épiderme dont les kératinocytes sont également séparés les uns des

autres, prenant un aspect en « pierre tombale » (Figure 16). Ce clivage est parfois visualisé

au niveau des follicules pileux. Le liquide de bulle contient des cellules acantholytiques.

Un infiltrat dermique mixte, le plus souvent modéré et composé de polynucléaires

neutrophiles et/ou éosinophiles est souvent présent. L'aspect de spongiose à neutrophiles

souvent observé dans le pemphigus à IgA est parfois également observé dans le

pemphigus à IgG.

Figure 16. Histologie des pemphigus. L'examen en histologie d'une biopsie pratiquée au niveau d'une lésion bulleuse met en évidence un clivage intra-épidermique situé au-dessus de la couche basale chez les malades de PV (clivage profond) (A) et sous la couche cornée ou au niveau de la couche granuleuse chez les malades de pemphigus superficiel (clivage superficiel) (B).

B- Le pemphigus foliacé, l’archétype des pemphigus superficiels

Les pemphigus superficiels (PS) sont caractérisés par un clivage intra-épidermique

survenant dans la couche granuleuse et par la quasi inexistence de lésions muqueuses. Il

en existe différentes formes cliniques. L’archétype est constitué par le pemphigus foliacé

(PF) dont la forme localisée constitue le pemphigus séborrhéique. Le pemphigus

érythémateux y associe des signes de lupus érythémateux. Les pemphigus endémiques se

rapprochent du PF mais présente des caractéristiques épidémiologiques très particulières

constituant un modèle potentiellement informatif sur la ou les étiologies de la maladie.

Le PF, décrit par Cazenave en 1844, constitue la forme dite sporadique, par

opposition à la forme endémique, du PS. Il s’agit d’une maladie très rare en France dont

l’incidence est inférieure à 1 cas par million d’habitants et par an. Dans sa forme étendue,

la maladie réalise un tableau d'érythrodermie désquamative associée à des bulles très

superficielles et fugaces [Nousari, 2001] (Figure 17). Les lésions prédominent typiquement

sur les zones séborrhéiques (région médiofaciale, cuir chevelu, région présternale et partie

B A

Page 81: Page de Garde - TEL

Introduction

- 67 -

supérieure du dos). Le signe de Nikolsky est positif. Des lésions pustuleuses peuvent

dominer le tableau [Matsuo, 2001]. L’atteinte muqueuse est très inhabituelle et,

lorsqu’elle est présente, se traduit par des érosions buccales très superficielles moins

sévères que dans le PV.

Figure 17. Lésions de pemphigus superficiel.

Au stade initial de la maladie, l’histologie des lésions révèle un clivage intra-

épidermique par acantholyse, situé sous la couche cornée ou dans la granuleuse. Un

infiltrat dermique superficiel très discret composé de polynucléaires éosinophiles peut

être observé. A la phase érythrodermique apparaît une parakératose associée à un

œdème interkératinocytaire avec un infiltrat dermique et une exocytose de polynucléaires

éosinophiles.

C- Le pemphigus paranéoplasique

Cette nouvelle variété de pemphigus a été décrite en 1990 par Anhalt [Anhalt,

1990] Bien qu’il ait été décrit dans de nombreux pays, le pemphigus paranéoplasique

(PPN) est une maladie très rare. Le diagnostic est porté sur la coexistence de critères

cliniques, histologiques et immunologiques ainsi que sur l'association à une néoplasie le

plus souvent à type d'hémopathie lymphoïde (Figure 18) [Mutasim, 1993 ; Anhalt, 2004].

Cependant, aucun signe pris isolément n'est véritablement discriminant par rapport au

PV. L'éruption cutanée se caractérise par son polymorphisme [Martel et Joly, 2001a] et

associe grossièrement des signes de pemphigus, d'érythème polymorphe et de

pemphigoïde bulleuse [Anhalt, 1997] ainsi que des lésions lichénoïdes [Camisa, 1993 ;

Hsiao, 2001]. Bien que l’atteinte muqueuse soit prédominante, le PPN est la seule forme

de pemphigus qui touche des tissus non recouverts par un épithélium stratifié

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Introduction

- 68 -

42%

29%10%

6%

6%

6%

Lymphome non-HodgkinienLLCMaladie de CastlemanThymomeSarcomeMacroglobulinémie de Waldenstrom

squameux. Approximativement 30 à 40% des cas vont développer une défaillance

pulmonaire évoluant vers des changements caractéristiques d'un tableau de bronchiolite

obstructive oblitérante, souvent létale [Nousari, 1999].

Figure 18. Tumeurs associées au pemphigus paranéoplasique.

Une acantholyse est présente comme dans les autres formes de pemphigus. Elle

est le plus souvent suprabasale, mais est parfois située plus superficiellement au niveau

du stratum spinosum. Des signes de souffrance kératinocytaire identiques à ceux

observés au cours des érythèmes polymorphes graves sont habituellement associés :

vacuolisation des kératinocytes basaux et nécroses kératinocytaires plus ou moins

étendues. On retrouve également un infiltrat dermique superficiel composé de

polynucléaires éosinophiles et de lymphocytes ayant parfois tendance à l'exocytose

pouvant s'associer à un certain degré de spongiose. Si ces signes histologiques sont

évocateurs, aucun n'est cependant spécifique du PPN [Joly, 2000]. L'étude en microscopie

électronique d'un fragment de peau péribulleuse, de réalisation non systématique, met en

évidence une acantholyse des kératinocytes basaux ainsi que des signes de souffrance,

voire de nécrose kératinocytaire.

D- Les associations au pemphigus

1/ LES NEOPLASIES

Il convient de distinguer deux cadres bien distincts. D'une part, le PPN qui

constitue une entité autonome présentant un profil clinique, histologique, immunologique

et un pronostic distinct des autres pemphigus et qui est toujours associé à une néoplasie

le plus souvent de lymphoïde (Figure 18). D'autre part, les autres types de pemphigus

pouvant s'associer à des cancers qui semblent correspondre à des coïncidences. En effet,

les tumeurs solides (le plus souvent du sein, du poumon et de la peau) sont le plus

souvent associées à des PV, plus rarement à des PS [Ota, 2000] et exceptionnellement à

des PPN [Joly, 2000]. Les thymomes sont observés à la fois chez les patients atteints de

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Introduction

- 69 -

pemphigus foliacé, érythémateux et vulgaire. Dans certains cas le pemphigus apparaît

après thymectomie. Il est souvent associé à une myasthénie [Younus, 1990]. Cette

association cancer et pemphigus en particulier, le PPN pose la question des mécanismes

physiopathologiques reliant auto-immunité et tumeur [Anhalt, 2001a]. Une hypothèse

propose une réactivité croisée entre les Ag tumoraux et les Ag kératinocytaires.

Alternativement, une anomalie de régulation du cycle cellulaire (anomalie de l'apopotose

par exemple) pourrait à la fois être à l'origine d'une prolifération tumorale et d'un défaut

d'élimination de clones lymphocytaires autoréactifs. Enfin, on ne peut exclure qu'une

partie des cancers associés au pemphigus soit en partie liée aux traitements

immunosuppresseurs utilisés pour traiter le pemphigus.

2/ LES MALADIES AUTO-IMMUNES

Un certain nombre de MAI ont été décrites en association aux pemphigus qu'il

s'agisse des PS ou du PV (Tableau 12). Des associations à d'autres maladies bulleuses

auto-immunes ont été également rapportées, notamment avec la pemphigoïde bulleuse et

la pemphigoïde cicatricielle [Sami, 2001b]. Enfin des syndromes associant de multiples

maladies auto-immunes ont été décrits (pemphigus, LED, syndrome de Sjögren, anémie

hémolytique auto-immune, anticorps antithyroïdiens). Ces associations semblent donc

indiquer qu'une anomalie commune de la régulation du système immunitaire peut

conduire à différentes MAI. L'association à la myasthénie est particulière puisqu'elle

s’observe dans deux tiers des cas avec un thymome [Younus, 1990].

Tableau 12. Associations entre pemphigus et d’autres maladies auto-immunes

Maladies auto-immunes non spécifiques d’organe

Maladies auto-immunes spécifiques d’organe

Lupus érythémateux disséminé Polyarthrite rhumatoïde Sclérodermie Syndrome de Gougerot-Sjögren

Anémie hémolytique auto-immune Anti-facteur VIII Maladie d’Addison Myasthénie Sclérose en plaque Maladies thyroïdiennes auto-immunes

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Introduction

- 70 -

II. LES SPECIFICITES DES AUTOANTICORPS AU COURS DES PEMPHIGUS

A- Les anticorps déposés et circulants

La mise en évidence de dépôts d’Ig à la surface des kératinocytes chez les patients

atteints de pemphigus revient à Beutner en 1965 [Beutner, 1965]. Elle repose sur

l'examen en immunofluorescence directe (IFD) d'un fragment biopsique périlésionnel. Le

marquage fluorescent obtenu a l’aspect d'une maille de filet ou d'une résille (encore

appelée substance intercellulaire : SIC) et reflète la fixation des Ac à la membrane des

kératinocytes (Figure 19A). Ces Ac sont essentiellement de classe IgG et de sous-classes

IgG1 et IgG4 (retrouvées respectivement chez 100% et 80% des patients) et plus rarement

de sous-classes IgG2 et IgG3 [Tremeau-Martinage, 1995]. Toutefois, des dépôts d’IgA

(caractéristiques des pemphigus à IgA) et d'IgM peuvent être associés aux dépôts d’IgG

présents à la surface kératinocytaire. Par ailleurs, des dépôts concomitants de fragment

C3 du complément sont observés dans 50% des cas de PV.

Figure 19. Les réactivités des autoanticorps chez les malades atteints de pemphigus. Les analyses en immunofluorescence directe (sur coupes de biopsie de peau périlésionnelle) ou indirecte (incubation du sérum avec des coupes de peau humaine saine) révèlent un marquage fluorescent de la substance intercellulaire de l’épiderme prenant l’aspect d’une résille (A). L’examen en immunomicroscopie électronique montre que les IgG déposées dans la peau des malades ou circulants dans leur sérum se fixent dans l’espace interkératinocytaire de l’épiderme ou desmoglie (B). L’analyse des sérums par immunoempreinte d'un extrait protéique d’épiderme humain permet de mettre en évidence des IgG dirigées contre ; la Dsg1 (160 kDa) chez malades de PF, la Dsg3 (130 kDa) chez les malades de PV et le plus fréquemment contre le doublet périplakine/envoplakine (190-210 kDa) et/ou le doublet desmoplakine II/I (210-250 kDa) (C) chez les malades de PPN. Des profils de réactivité identiques sont observés avec les expériences d’immunoprécipitation d’un extrait de kératinocytes avec les sérums de malades.

210

250

130

160

190

PF PV PPN1 PPN2

PM (kDa)

A B C

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Introduction

- 71 -

Les Ac circulants chez les malades atteints de pemphigus sont avant tout détectés

par immunofluorescence indirecte (IFI). Les substrats les plus utilisés sont la peau

humaine, l’œsophage de singe et la langue de rat. Les Ac donnent un aspect de

fluorescence intercellulaire de l’épiderme identique à celui observé en IFD (Figure 19A).

Ces Ac anti-SIC sont essentiellement d’isotype IgG, en particulier de sous-classe IgG1 et

IgG4 et leur titre est généralement corrélé à l’activité de la maladie. Un marquage

fluorescent de la membrane basale associé à une fluorescence intercellulaire est parfois

observé avec les sérums de PPN mais a occasionnellement été décrit dans certaines

formes de PS (pemphigus de Senear Usher). Par ailleurs, les sérums de PPN marquent en

IFI des substrats habituellement non marqués par les sérums de pemphigus vulgaire ou

superficiels : vessie de rat (qui est le substrat le plus sensible et le plus spécifique [Helou,

1995]), intestin grêle, foie (canalicules biliaires) ou myocarde de rat (stries scalariformes)

[Joly, 2000]. Enfin, d’autres techniques permettent de mettre en évidence la présence

d’autoAc dans le sérum des malades et, feront l’objet d’un développement ultérieur.

B- Localisation et identification des antigènes cibles

La localisation des autoAg reconnus par les autoAc produits chez les malades

atteints de pemphigus a été précisée par des techniques d’immunofluorescence et

d’immunomicroscopie électronique (Figure 19B). Les techniques d’immunoprécipitation et

d’immunoempreinte ont permis de déterminer leur poids moléculaire (Figure 19C). Les

techniques de biologie moléculaire notamment le criblage de banques d’expression

d’ADNc de kératinocytes à l’aide de sérum de malades ont permis le clonage des gènes

codant pour ces autoAg et leur identification (Tableau 13), ainsi que leur production sous

forme recombinante. Ces protéines recombinantes ont permis d’établir la cartographie

des épitopes reconnus par les lymphocytes T et B autoréactifs et sont actuellement

utilisées dans les techniques de détection des autoAc par ELISA, plus rapides et plus

sensibles. Ne serons détaillées dans cette partie que les 3 principales entités de

pemphigus, PF, PV et PPN.

1/ LE PEMPHIGUS VULGAIRE

La localisation ultrastructurale des Ag reconnus par les autoAc au cours du PV a

été étudiée par la visualisation des dépôts d'Ac in vivo en immunomicroscopie

électronique directe avec marquage à la péroxydase ou à l'or. Si tous les auteurs

retrouvent des Ac fixés au niveau de l'espace interkératinocytaire (Figure 19B), leur

localisation ultrastructurale précise reste controversée. En effet, pour la plupart des

auteurs, les dépôts d'Ac sont situés exclusivement au niveau de la portion intercellulaire

des desmosomes (desmoglie) [Akiyama, 1991]. D'autres auteurs retrouvent des dépôts à

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Introduction

- 72 -

la fois au niveau des desmosomes et des zones interdesmosomales, laissant entendre que

l'Ag du PV est exprimé au niveau des desmosomes mais aussi sur les régions non

desmosomales de la membrane kératinocytaire [Bedane, 1996]. L'identification de l'Ag

reconnu par les Ac responsables du PV s'est faite par immunoprécipitation d'extraits

kératinocytaires par les sérums de patients. Ces sérums sont capables

d'immunoprécipiter un complexe protéique de 210 kDa. Ce complexe est constitué d'une

protéine de 130 kDa, la Dsg3 et d'une protéine de 85 kDa, la PG [Stanley, 1982]. C'est la

Dsg3 qui est reconnue par les autoAc lorsque les sérums de patients sont testés en

immunoempreinte sur extrait d'épiderme humain ou de tissu bovin [Stanley, 1984]

(Figure 19C). La PG est coprécipitée avec la Dsg3 à laquelle elle est liée par des ponts

disulfures. Elle n'est pas reconnue par les autoAc en immunoempreinte. Le gène codant

pour la Dsg3 a été cloné par criblage de banques d'expression d’ADNc préparées à partir

de kératinocytes avec des sérums de patients [Amagai, 1991 ; Silos, 1996].

2/ LE PEMPHIGUS FOLIACE

Il a été montré dès 1977 que les dépôts d'IgG siègent au niveau de l'espace

interkératinocytaire. Les données les plus récentes ont confirmé la localisation

strictement desmosomale de l'Ag du PF en montrant une colocalisation des Ac de PF avec

ceux dirigés contre la PG et les DP [Rappersberger, 1992]. Les sérums de PS

immunoprécipitent un complexe antigénique de 260 kDa constitué d'une protéine de 160

kDa, la Dsg1, et de la PG. En immunoempreinte, c'est la Dsg1 qui est reconnue par les

sérums de patients atteints de pemphigus séborrhéique, de pemphigus érythémateux, de

PF et de pemphigus endémique [Stanley, 1986a ; Stanley, 1986b] (Figure 19C). Comme

pour la Dsg3, la PG reliée au domaine intracytoplasmique de la Dsg1 qu'elle ancre ainsi

dans la plaque desmosomale, n’est pas reconnue par les autoAc. Le gène de la Dsg1 a été

cloné et séquencé, ce qui a permis de rattacher la Dsg1 comme la Dsg3 à la famille des

cadhérines desmosomales [Nilles, 1991 ; Wheeler, 1991 ; Frank, 2001 ; Hunt, 2001].

3/ LE PEMPHIGUS PARANEOPLASIQUE

L'étude en immunomicroscopie électronique des lésions cutanées de PPN révèle un

marquage de la desmoglie, des plaques desmosomales et de la jonction dermo-

épidermique au niveau des hémidesmosomes, traduisant comme nous le verrons plus

bas, la reconnaissance d'Ag de la desmoglie mais aussi des plaques desmosomales et

hémidesmosomales [Joly, 1994]. Les sérums de patients atteints de PPN

immunoprécipitent un complexe antigénique composé de protéines de 250, 230, 210, 190

et 170 kDa [Anhalt, 1990 ; Anhalt, 1997] (Figure 19C). La quasi-totalité de ces bandes est

maintenant identifiée. L'Ag de 250 kDa correspond à la DPI [Oursler, 1992], celui de 230

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Introduction

- 73 -

kDa à l'Ag majeur de la pemphigoïde bulleuse (BPAG1) ; la bande de 210 kDa est

constituée d'un doublet correspondant à la DPII et à l'ENV [Kim, 1997] ; enfin l'Ag de 190

kDa a été cloné et correspond à la PPL [Aho, 1999 ; Borradori, 1998 ; Kiyokawa, 1998 ;

Mahoney, 1998]. L'Ag de 170 kDa n'est toujours pas identifié. De plus, il a été montré que

l'HD1-plectine, autre membre de la famille des plakines de poids moléculaire élevé (>500

kDa) et donc d'identification difficile en immunoempreinte, est également reconnue par

certains sérums de PPN [Aho, 1999]. Récemment, il a été montré que les sérums de PPN

contiennent non seulement des Ac anti-plakines mais aussi des Ac anti-Dsg dont le rôle

physiopathologique semble de première importance et sera discuté ultérieurement. Enfin,

un cas de PPN avec des Ac anti-PG a été rapporté [Ishii, 2001b].

Tableau 13. Autoantigènes des pemphigus

Pemphigus Autoantigènes (poids moléculaire)

Pemphigus superficiels

Desmogléine 1 (160 kDa)

Pemphigus vulgaire Desmogléine 3 (130 kDa) Desmogléine 1

Pemphigus herpétiforme Desmogléine 3 (130 kDa) Desmogléine 1

Pemphigus à IgA Desmocolline 1 (105-115 kDa) Desmogléine 3 Desmogléine 1

Pemphigus paranéoplasique Complexe paranéoplasique :

HD1-Plectine (500 kDa) Desmoplakine I (250 kDa) Antigène majeur de la pemphigoïde bulleuse BPAG1 (230 kDa) Desmoplakine II (210 kDa) Envoplakine (210 kDa) Périplakine (190 kDa) Inconnu (170 kDa) Desmogléine 1 Desmogléine 3

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Introduction

- 74 -

C- Les anticorps anti-desmogléines

Les autoAc dirigés contre les Dsg et présents dans le sérum des malades,

reconnaissent des épitopes conformationnels, calcium-dépendants, localisés

principalement sur les domaines EC de ces protéines [Amagai, 1995b ; Emery, 1995 ;

Kowalczyk, 1995]. Cependant, une étude récente de Hertl et al démontre que la majorité

des sérums de PV reconnaissent aussi des épitopes non conformationnels localisés sur la

région EC de la Dsg3 et que le titre de ces autoAc est corrélé à l’activité de la maladie

[Muller, 2006]. De même, bien que la réactivité des Ac anti-Dsg soit apparemment

indépendante de la glycosylation des épitopes, une étude a montré la possibilité d’inhiber

la fixation et l’action pathogène des Ac anti-Dsg1 par l’utilisation d’agglutinine de plante

(lectine) ou de certaines glycosidases [Ortiz-Urda, 2003].

L’étude de la cartographie épitopique de ces autoAc montre que la majorité des

autoAc des malades (69,8% des sérums de PF et 77,5% des sérums de PV) reconnaissent

l’extrémité N-terminale, notamment le domaine EC1 et une partie d’EC2 (position 1-161),

précisément les épitopes formés des aminoacides 26-87 de la Dsg1 et 25-88 de la Dsg3

[Sekiguchi, 2001]. Cette réactivité pourrait résulter d’un mécanisme de diversification

progressive de la réponse auto-immune désignée sous le terme d’extension épitopique

intramoléculaire. Ainsi, a t-il été montré par l’équipe de Diaz que les Ac de patients

atteints de pemphigus endémique brésilien (fogo selvagem), réagissent avec le domaine

EC5 de la Dsg1 durant les phases d'inactivité et/ou de rémission de la maladie, et avec le

domaine EC2 pendant la phase active [Li, 2003]. Un phénomène d’extension épitopique

intramoléculaire de la réponse Ac anti-Dsg3 a également été décrit au cours du PV

[Salato, 2005]. L’étude de la cartographie épitopique au cours du PPN montre que la

réponse autoAc dirigée contre la région EC de la Dsg3 est plus diversifiée que celle

observée au cours du PV [Futei, 2003]. Il faut ajouter que le domaine intracellulaire des

Dsg peut être la cible des autoAc chez quelques patients [Ohata, 2001]. Il est désormais

bien établi qu’au cours du pemphigus, la réponse autoAc est polyclonale [Futei, 2000 ;

Sekiguchi, 2001]. L’étude du répertoire B autoréactif a débuté depuis peu, grâce à la

production de scFv (single-chain variable-region fragments) dirigés contre les Dsg et

générés par la méthode de phage display à partir de cellules mononuclées du sang

périphérique (PBMC) isolées chez un patient présentant une forme cutanéomuqueuse de

PV. La caractérisation des scFv ayant une spécificité unique (n=43) a confirmé le

caractère polyclonal de la réponse autoAc comprenant à la fois des Ac pathogènes et non

pathogènes. De plus, les analyses génétiques ont révélé (i) une corrélation entre

l’utilisation préférentielle de certains segments VH et la spécificité antigénique (Dsg1,

Dsg3 ou les 2) ; (ii) l’emploi prédominant de chaînes légères d’isotype λ ; (iii) l’existence

d’hypermutations somatiques dirigées par la Dsg3 [Payne, 2005].

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Introduction

- 75 -

L’immunoempreinte a été longtemps utilisée pour détecter la présence d’Ac anti-

Dsg. Sa sensibilité est limitée du fait de la dénaturation des Ag. Des tests ELISA utilisant

les Dsg1 et Dsg3 recombinantes ont donc été développés. Ils ont une sensibilité et une

spécificité de l’ordre de 95% [Ishii, 1997, Amagai, 1999a], et permettent de suivre

l’évolution de la maladie [Cheng, 2002]. Les tests ELISA actuellement commercialisés

(MBL, Medical & Biological Laboratories) constituent un outil rapide de détection et de

dosage des Ac anti-Dsg. Les études de sous-classes menées en ELISA ont confirmé la

quasi exclusivité des IgG4 et IgG1 anti-Dsg chez les malades. La tendance est que les

IgG1 et les IgG4 réagissent respectivement avec des épitopes linéaires et des épitopes

conformationnels des Dsg [Hacker, 2002]. Il semble que ce soit plutôt les IgG4 qui sont

corrélées à l’activité de la maladie et donc qui interviennent dans les processus

physiopathologiques [Warren, 2003]. Dans le PPN, les IgG1 et les IgG2 anti-Dsg3

apparaissent comme les sous-classes les mieux représentées [Futei, 2003]. Les analyses

de réactivité autoAc des sérums de PPN ont en effet montré qu’ils contiennent des Ac anti-

Dsg en plus des Ac anti-plakines. Ces données sont discutées dans le chapitre

« chevauchement de la réponse anticorps ». De manière surprenante, des Ac anti-Dsg ont

été détectés par ELISA dans d’autres pathologies cutanées que les pemphigus : (i) des

anti-Dsg3 chez les souris lupiques notamment les souris MRL lpr/lpr [Nishimura, 2005] ;

(ii) des anti-Dsg1 et anti-Dsg3 à faible titre chez les patients atteint de lichen plan oral

[Lukac, 2006] ; (iii) des anti-Dsg1 chez les malades présentant un syndrome

d’épidermolyse staphylococcique ou staphylococcal scalded skin syndrome [Anzai, 2006].

Aucune donnée ne permet d’affirmer que la production de ces autoAc intervient dans les

processus physiopathologiques de ces maladies. Elle semble plutôt être la résultante d’un

épiphénomène comme par exemple une réactivité croisée dûe à un mimétisme

moléculaire. A cette égard, une étude récente montre que les IgA anti-transglutaminase

présents chez certains malades atteints de maladie coeliaque peuvent réagir de façon

croisée avec la Dsg1, la protéine VP7 du rotavirus, la protéine de choc thermique Hsp60

et le récepteur TLR4 [Zanoni, 2006].

Enfin, les sérums de pemphigus contenant des Ac anti-Dsg1 réagissent avec la

Dsg4 dans 77% des cas. L’exploration de cette réactivité a montré qu’il s’agit en réalité

d’une réactivité croisée des Ac anti-Dsg1 avec la Dsg4 et que les autoAc spécifiques de la

Dsg4 ne possèdent à priori aucun pouvoir pathogène [Nagasaka, 2004].

D- Les anticorps anti-plakines

La PPL et l’ENV sont les autoAg les plus fréquemment reconnus au cours du PPN

[Hashimoto, 1995] et ipso facto, en font les cibles antigèniques les plus spécifiques de la

maladie [Joly, 2000]. Les épitopes exprimés par ces deux protéines sont situés sur les

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Introduction

- 76 -

différents domaines à l’exception du domaine C-terminal de la périplakine [Nagata, 2001].

Une étude plus précise de la cartographie épitopique montre que 92% des sérums de PPN

ayant une réactivité anti-190-210 kDa (n=12) reconnaissent le sous-domaine de liaison

(linker) de l’ENV et de la PPL. Plus précisément, le peptide LLDRKSGKQYSIEAALRCRR

contenu dans la région linker de l’envoplakine représente un épitope immunodominant,

reconnu chez 75% des malades. Enfin, il a été montré que les cellules B CD20+

exprimées par les tumeurs de Castleman de malades atteints de PPN ont la capacité de

fixer avec une forte affinité ce peptide immunodominant [Zhang, 2006]. Wang et al ont

montré que la résection des tumeurs de Castleman présentes chez des malades de PPN

aboutit à une disparition des lésions cutanéomuqueuses et des autoAc circulants [Wang,

2004a]. L’analyse immunohistologique des tumeurs a révélé une architecture lymphoïde

comprenant des cellules T regroupées au sein de zones interfolliculaires et des cellules B

prédominantes dans des follicules lymphoïdes. Les auteurs ont montré que les IgG

produites par les tumeurs en culture donnent un marquage fluorescent de l’épithélium

transitionnel de la vessie de souris en IFI et reconnaissent un doublet protéique de 190-

210 kDa en immunoempreinte sur un extrait d’épiderme humain. Par ailleurs, les cellules

B isolées des tumeurs chez les 7 malades expriment et partagent 2 profils de

réarrangement génique de la CDR3 de la chaîne H des IgG [Wang, 2004a]. Ces résultats

suggèrent que des clones B tumoraux produisent des autoAc dirigés contre les protéines

desmosomales notamment, l’ENV et la PER et que ce processus est dirigé par l’Ag. Ces

travaux insistent donc sur le rôle de la tumeur dans l’étiologie auto-immune du PPN. Au

cours du PPN, les autoAc les plus fréquemment détectés, après ceux dirigés contre le

doublet ENV-PPL ciblent les DPI et II, la protéine BPAG1 et la PL [Anhalt, 2004].

Actuellement, très peu d’études ont été réalisées dans le but de caractériser la réponse

anti-plakine dans le PPN. La pathogénicité des Ac anti-plakines reste à démontrer.

La présence d’autoAc anti-plakines a été décrite dans d’autres variétés de

pemphigus : des Ac dirigés contre la PER et l’ENV dans les PV et PF [Kazerounian, 2000 ;

Nagata ; 2001], des Ac anti-PER, anti-ENV et anti-DPI dans le pemphigus colombien

[Abreu-Velez, 2003a] et des Ac anti-BPAG1 chez quelques PF [Karlhofer, 2003]. Par

ailleurs, plusieurs travaux ont dévoilés l’existence d’une production d’Ac anti-DPI et anti-

DPII dans un sous-groupe de malades atteints d’érythème multiforme caractérisé par des

lésions muqueuses [Foedinger, 1995]. Ces autoAc sont dirigés contre un peptide de

l’extrémité C-terminale des DP et plusieurs arguments plaident en faveur de leur rôle

pathogène [Foedinger, 1998].

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Introduction

- 77 -

E- Le chevauchement de la réponse autoanticorps au cours des

pemphigus : Conséquence d’un phénomène d’extension

épitopique ?

L'association d'un Ag cible à un type de pemphigus (PV et Dsg3, PF et Dsg1, PPN et

plakines) ne doit pas être considéré au sens strict : en effet, les Dsg 1 et Dsg3 sont en fait

la cible de la réponse auto-immune dans plusieurs types de pemphigus. Entre la moitié et

les deux tiers des patients atteints de PV ont dans leur sérum des Ac anti-Dsg1 en plus

des Ac anti-Dsg3. D'autre part, certains patients atteints de PV peuvent rechuter avec des

manifestations de PS et réciproquement [Ishii, 2000 ; Komai, 2001]. Plusieurs études en

ELISA ont montré que les patients ayant une atteinte muqueuse prédominante n'ont que

des Ac anti-Dsg3 alors que les patients ayant à la fois une atteinte muqueuse et une

atteinte cutanée ont à la fois des Ac anti-Dsg1 et anti-Dsg3 [Harman, 2001]. Il a été

montré dans le modèle de transfert passif d'autoAc au souriceau BALB/c, que les Ac anti-

Dsg1 présents dans les sérums de PV étaient pathogènes et nécessaires, en association

avec les Ac anti-Dsg3, pour produire un clivage épidermique suprabasal. Le profil

sérologique des patients peut être corrélé au type clinique de pemphigus : les sérums ne

contenant que des Ac anti-Dsg1 correspondent à des PS, les sérums ne contenant que

des Ac anti-Dsg3 correspondent à des formes muqueuses prédominantes de PV et les

sérums contenant les deux types d'Ac correspondent à des formes cutanéomuqueuses de

PV (Figure 20) [Amagai, 1999b ; Mahoney, 1999a]. Ainsi, la topographie dans l’épiderme

des lésions cutanées est-elle en accord avec la distribution relative de la Dsg1, fortement

exprimée au niveau des couches superficielles de la peau et celle de la Dsg3 fortement

exprimée au niveau des couches basales de l’épiderme. L’apparition d’Ac anti-Dsg1

parallèlement aux lésions cutanées au cours du PV pourrait constituer une illustration

du phénomène d’extension épitopique intermoléculaire, d’une réponse strictement dirigée

contre la Dsg3 vers une réponse dirigée à la fois contre la Dsg1 et le Dsg3. De manière

intéressante, la transition du phénotype muqueux vers le phénotype cutanéomuqueux

semble être précédée d’une extension de la réponse anti-Dsg3 de la région C-terminale du

domaine EC vers le domaine EC1 de la protéine [Salato, 2005]. Cependant, il a été

rapporté quelques cas de PV avec atteinte cutanéomuqueuse chez lesquels les Ac anti-

Dsg1 étaient détectables précocement au cours de la maladie, avant l’apparition des

lésions cutanées [Harman, 2000]. L’hypothèse alternative à l’extension épitopique, serait

une prédétermination du profil sérologique par le terrain génétique. Des études

complémentaires, s’intéressant aux profils clinique et sérologique des patients atteints de

PV en fonction de marqueurs génétiques et en particulier des gènes HLA de classe II, sont

nécessaires pour confirmer cette hypothèse. Par ailleurs, des Ac anti-Dsg1 sont

fréquemment mis en évidence au cours du pemphigus herpétiforme, et

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Introduction

- 78 -

exceptionnellement des Ac anti-Dsg3, faisant de cette variété de pemphigus une variante

de PS ou plus rarement, de pemphigus profond.

Figure 20. Corrélation entre les populations d’anticorps anti-desmogléines et les phénotypes clinico-histologiques de pemphigus. Les sérums de PS contiennent des Ac anti-Dsg1 qui interférent avec la fonction d’adhésion des Dsg1 et induisent une acantholyse superficielle puisque la Dsg3 coexprimée dans les couches basales de l’épiderme compense dans cette zone, la perte d’adhésion médiée par les Ac anti-Dsg1. Au cours du PV de type muqueux, seuls des Ac anti-Dsg3 sont produits et provoquent une acantholyse profondes dans les muqueuses. A eux seuls, ils ne sont pas suffisants pour provoquée des lésions cutanées de par l’expression de la Dsg1 qui compense dans l’épiderme, la détérioration de l’adhésion dépendante de la Dsg3. Le développement du phénotype cutanéomuqueux de PV requiert la présence des 2 populations d’autoAc (anti-Dsg1 et anti-Dsg3).

���� Lésions cutanées : Acantholyse superficielle

(Sous cornée)

���� Lésions muqueuses : Acantholyse profonde

(Supra basale)

���� Lésions cutanéomuqueuses : Acantholyse profonde

(Supra basale)

Pemphigus superficiel

Pemphigus vulgaire (cutanéomuqueux)

Pemphigus vulgaire (muqueux)

PEAU MUQUEUSES

Anti-Dsg1

Anti-Dsg3

Anti-Dsg1 +

Anti-Dsg3

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Introduction

- 79 -

Le PPN constitue une seconde illustration du chevauchement de la réponse Ac au

cours des pemphigus [Joly, 1994]. En effet, la mise en évidence en immunoempreinte

d'Ac anti-Dsg3 et anti-Dsg1 dans des sérums de patients atteints de PPN [Joly, 1994 ;

Hashimoto, 1998 ; Martel, 2000], a été confirmée grâce à l'utilisation des tests ELISA

anti-Dsg1 et anti-Dsg3 : 100% des sérums de PPN contiennent des Ac anti-Dsg3 et 65%

des Ac anti-Dsg1 [Amagai, 1998]. Les Ac anti-Dsg3 sont pathogènes, et leur

immunoadsorption supprime le pouvoir pathogène des sérums de PPN lors d'expériences

de transfert passif au souriceau BALB/c. Cette observation pourrait rendre compte des

similitudes tant cliniques (atteinte muqueuse prédominante) qu'histologiques (clivage

suprabasal) du PPN et du PV. Cependant, la relation entre le phénotype clinique (atteinte

muqueuse prédominante ou atteinte cutanéomuqueuse) et le sérotype (Ac anti-Dsg3 seuls

ou associés à des Ac anti-Dsg1) n’est pas retrouvée au cours du PPN [Ohyama, 2001]. De

plus quelques cas de PPN pourraient ne pas présenter d’Ac anti-Dsg [Inaoki, 2001]. Enfin,

l'antigène F12 (de poids moléculaire 185 kDa) décrit initialement pour être reconnu au

niveau des plaques desmosomales et des hémidesmosomes par les sérums de PPN, l'est

également par 1/3 des sérums de PV et de PF [Joly, 1997]. La diversité de la réponse Ac

au cours du PPN et la capacité des sérums à reconnaître des Ag intracellulaires (plakines)

pourrait également constituer une illustration du phénomène d’extension épitopique

[Marzano, 2001 ; Chan, 2000 ; Bowen, 2000].

F- Les anticorps anti-récepteurs à l’acétylcholine

Le dogme établi stipulant que seules des IgG anti-Dsg1/Dsg3 ont la capacité

d’induire un pemphigus chez la souris par transfert passif, a été remis en cause par les

travaux de l’équipe de Grando. Celui-ci réfute les résultats des expériences

d’immunoadsorption des sérums sur les Dsg recombinantes dans la mesure où elles sont

exprimées sous forme de protéines de fusion avec le domaine constant des IgG et

pourraient ainsi fixer des Ac ayant une autre spécificité. C’est en partant de cette idée que

Nguyen et al ont montré que les IgG de PV immunopurifiées sur les Dsg1 et Dsg3

recombinantes reconnaissent en immunoempreinte des bandes de différents poids

moléculaires ne correspondant à aucune des 2 protéines [Nguyen, 2000a]. De plus, cet

auteur a montré que les IgG d’un sérum de PV (ne contenant pas d’Ac anti-Dsg1)

immunopurifiées sur la Dsg3 recombinante sont capables d’induire une acantholyse chez

le souriceau Dsg3-/- et chez la souris bal (invalidée pour la Dsg3) et produisent en IFD un

marquage de type intercellulaire [Nguyen, 2000a ; Vu, 1998]. Par immunocriblage de

banque d’expression dADNc, cette équipe a identifié un nouvel autoAg reconnu par les Ac

élués d’une bande à 75kDa reconnue par un sérum de PV [Nguyen, 2000c]. Ces Ac

produisent en IFI un aspect de marquage de la SIC et sont capables d’induire une

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Introduction

- 80 -

acantholyse sur des kératinocytes en culture monocouche. Ils reconnaissent une nouvelle

protéine, nommée pemphaxine (ou annexine 31), capable de lier l’ACh. La préadsorption

de sérums de PV en présence de pemphaxine recombinante inhibe leur pouvoir

acantholytique par transfert passif. Cependant, les Ac anti-pemphaxine, immunopurifiés

sur l’Ag recombinant, ne sont pas pathogènes à eux seuls. Ajoutés aux sérums

préadsorbés, ils restaurent leur pouvoir pathogène. Le rôle d’un autre récepteur de l’ACh,

l’α9 AChR a également été évoqué sur l’observation que des IgG de PV bloquent la

capacité d’un Acm anti-α9 AchR de donner en IFI sur œsophage de singe un marquage de

la SIC [Nguyen, 2000b]. En immunoempreinte utilisant comme substrat un extrait

d’épiderme, cet Ac reconnaît une bande de 50 kDa. Il est capable d’induire une

acantholyse sur des kératinocytes en culture monocouche.

La présence d’Ac dirigés contre des récepteurs à l’ACh au cours du pemphigus est

donc possible même si les données disponibles jusqu’à présent ne permettent pas

d’estimer leur prévalence ni d’affirmer leur rôle dans la physiopathologie de la maladie

(qui sera abordé plus bas). Les Dsg restent donc, jusqu’à preuve du contraire, les Ag

majeurs des pemphigus.

III. LA PHYSIOPATHOLOGIE DU PEMPHIGUS

A- La pathogénicité des autoanticorps

La pathogénicité des autoAc a été clairement montrée dans le PV, le PS [Anhalt,

1982 ; Roscoe, 1985] et le PPN [Amagai, 1998]. D'abord suspecté sur des éléments

d'observation clinique tels que l'évolution parallèle du taux d'Ac et de l'activité de la

maladie, l'efficacité des plasmaphérèses et les cas de pemphigus néonatal transitoire

induits par transfert transplacentaire des autoAc, le rôle pathogène des Ac a ensuite été

montré dans des modèles d'acantholyse in vitro et in vivo. Récemment, un modèle

expérimental murin de PV a permis de mieux comprendre les mécanismes

physiopathologiques à l’origine de la maladie.

1/ PREUVES INDIRECTES

Relation entre l’activité de la maladie et le taux d’anticorps circulants

Plusieurs études ont permis de montrer une corrélation entre le titre des Ac anti-

SIC et l'activité de la maladie [Fitzpatrick, 1980]. Cette corrélation semble plus forte pour

les pemphigus graves avec un taux élevé d'Ac et est retrouvée aussi bien au cours du PV

qu’au cours des PS. Après rémission, le risque de récidive est plus élevé chez les patients

chez lesquels persistent des Ac circulants détectables en IFI. La présence d’Ac fixés in vivo

constituerait également un facteur prédictif de rechute. La surveillance du titre des Ac

anti-SIC en IFI reflétant l'activité de la maladie, constitue donc un élément de surveillance

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Introduction

- 81 -

essentiel chez les patients traités ou en rémission [David, 1989]. L’avènement des

techniques ELISA pour la détection et le titrage des Ac anti-Dsg et le diagnostic des

pemphigus a permis par ailleurs de démontrer une corrélation positive entre le titre des

Ac circulants dirigés contre les Dsg1/Dsg3 et l’activité de la maladie [Ishii, 1997 ; Amagai,

1999a ; Cheng, 2002]. Cependant, certaines observations telles que l'association d'une

forme sévère de la maladie à un faible titre d’Ac anti-Dsg et inversement, suggèrent que le

score établi par les tests ELISA ne reflètent pas de manière absolue l’activité de la maladie

[Harman, 2001], probablement parce qu'ils détectent la présence d'autoAc sans activité

pathogène. A cet égard, l'élaboration par Ishii et al d’un test quantitatif de mesure de

l’activité pathogène des Ac anti-Dsg3 montre qu’un même titre d’autoAc peut s'observer

durant les phases active ou de rémission tandis que la valeur du score de dissociation des

kératinocytes est corrélée avec l’activité de la maladie [Ishii, 2005]. Ces résultats montrent

que la réponse Ac dirigée contre les Dsg en plus d’être polyclonale, est hétérogène en

terme de pouvoir pathogène.

Pemphigus néonatal

Chez les femmes atteintes de PV, il existe un risque de pemphigus néonatal par

passage transplacentaire des IgG maternelles. Dans ce cas, le nouveau-né présente des

lésions cliniques et histologiques de la maladie ainsi qu'une analyse en IFD positive

[Chowdhury, 1998]. La plupart des nouveau-nés présentent des Ac circulants qui

disparaissent en 2 semaines à 2 mois parallèlement aux signes cliniques et aux Ac

maternels. Ces observations plaident fortement en faveur du rôle pathogène des autoAc

d'origine maternelle chez le nouveau-né [Hup, 1986]. Au cours des PS et en particulier au

cours du pemphigus endémique, aucun cas de pemphigus néonatal n'a été rapporté.

Cependant certains nouveau-nés présentent des dépôts interkératinocytaires d'IgG ainsi

que des Ac circulants détectés en IFI [Avalos-Diaz, 2000]. L'absence de lésions cliniques

est expliquée par l’expression de Dsg3 dans les couches superficielles de l’épiderme chez

l’embryon. En effet, contrairement à l’adulte, la Dsg3 serait coexprimée chez le nouveau-

né avec la Dsg1 dans les couches superficielles où elle compenserait le défaut d’adhésion

induit par les autoAc ne rendant possible la survenue d’un pemphigus néonatal que par

la transmission transplacentaire d’Ac anti-Dsg1 et anti-Dsg3 [Wu, 2000]. Cette théorie de

la « compensation des Dsg » rendrait compte de l’absence de PS néonataux à l’inverse du

PV néonatal.

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Introduction

- 82 -

2/ MODELES EXPERIMENTAUX

Modèles d’acantholyse in vitro (Figure 21A)

Ces modèles permettent d’étudier le pouvoir pathogène des Ac sur des

kératinocytes ayant une différentiation aussi proche que possible de celle des

kératinocytes in vivo. Les modèles utilisés sont des cultures de peau humaine totale, des

cultures organotypiques ou des cultures de kératinocytes, modèle moins physiologique

mais permettant de quantifier l'acantholyse. Le rôle pathogène des IgA dans le pemphigus

à IgA a été montré à l'aide de cette technique. Ces modèles ont également permis l'étude

ultrastructurale des modifications cellulaires induites par la fixation des Ac à la surface

des kératinocytes : les IgG sériques de pemphigus sont internalisées dans les cellules

acantholytiques au sein de vésicules d'endocytose qui fusionnent avec les lysosomes. Il se

produit ensuite une réorganisation du cytosquelette au niveau des filaments

intermédiaires de kératine et des microtubules [Kitajima, 1986]. Enfin, très récemment la

mise au point d’un test quantitatif basé sur la mesure de la dissociation des kératinocytes

cultivés en monocouche en présence de sérum humain permet d’évaluer très précisément

l’activité pathogène des Ac anti-Dsg3 [Ishii, 2005].

Modèles d’acantholyse in vivo (Figure 21B)

Un modèle animal mis au point par Anhalt et al en 1982 [Anhalt, 1982], a

permis d'apporter la preuve définitive de la pathogénicité des Ac au cours du

pemphigus. L’injection intrapéritonéale à des souriceaux nouveau-nés BALB/c d’IgG

purifiées à partir de sérums de PV, de PS ou de PPN, entraîne, en 18 à 72 heures, des

lésions cutanées semblables à celles observées dans la maladie humaine. L'image

histologique et l'analyse en IFD de ces lésions sont superposables à celles du

pemphigus humain, de même que les modifications ultrastructurales observées en

microscopie électronique. L’acantholyse obtenue est dose-dépendante et spécifique.

Dans ce modèle, les Ac pathogènes du pemphigus endémique sont les IgG4. Ce modèle

a également permis de montrer le rôle pathogène des Ac anti-Dsg3 au cours du PPN.

Un autre modèle expérimental de pemphigus consiste à greffer de la peau humaine à

des souris immunodéficientes (SCID) reconstituées avec des lymphocytes sanguins de

patients atteints de pemphigus [Juhasz, 1993]. Par ailleurs, un Ac polyclonal

pathogène a été dérivé par immunisation d'une souris BALB/c avec de la Dsg3

recombinante [Fan, 1999]. Enfin plus récemment, la pathogénicité d’un Acm anti-

Dsg3 généré à partir des cellules B isolées d’un malade de PV a été établie par son

transfert à des souriceaux BALB/c [Yeh, 2006].

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Introduction

- 83 -

A. In vitro B. In vivo : Transfert passif

C. In vivo : Modèle murin de pemphigus vulgaire

Figure 21. Modèles de pathogénicité des anticorps anti-desmogléines.

Culture de peau humaine ou de kératinocytes

IgG/A purifiées à partir

des sérums de malades Acantholyse

IgG purifiées à partir des sérums de malades / Acm anti-Dsg3 pathogènes

Balb/C

SCID porteuse d’un greffon de peau humaine

Lymphocytes de malades

Caractéristiques clin iques, histologiques et immunologiques typiques de la maladie humaine

Souris Dsg3-/- Absence de Dsg3

rDsg3

Souris Rag2-/- Absence de lymphocytes

Splénocytes

Souris malade Présence de Dsg3 endogène et de lymphocytes T et B anti-Dsg3

Hybridome sécrétant l’Acm AK23

Souris Rag2-/- Formation d’une ascite AK23

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Introduction

- 84 -

Modèle murin de pemphigus vulgaire (Figure 21C)

Un élégant modèle murin de PV a été développé par Amagaï et al qui ont transféré

les splénocytes de souris déficientes pour la Dsg3 ou Dsg3 Knock out (Dsg3-/-) [Koch,

1997] immunisées avec la Dsg3 recombinante de souris, à des souris receveuses Rag-2-/-

(dépourvues de lymphocytes T et B). Les souris receveuses développent des lésions dont

les aspects cliniques, histologiques et immunopathologiques sont similaires à ceux des

patients atteints de PV [Amagaï, 2000, Ohyama, 2002]. Plus précisément, l'analyse du

modèle montre : (i) la production d’IgG anti-Dsg3 dans le sérum des souris receveuses, 4

jours après le transfert des cellules spléniques dont le titre augmente rapidement pour

atteindre un plateau au 21e jour ; les IgG anti-Dsg3 circulantes persistent jusqu’à 6

mois ; (ii) des dépôts d’IgG à la surface des kératinocytes dans la peau et les muqueuses

orales et oesophagiennes ; (iii) une perte d’adhésion intercellulaire épithéliale aboutissant

à une acantholyse suprabasale dans la muqueuse orale et l’œsophage ; (iv) une spongiose

à éosinophiles ; (iv) une perte de poids (les lésions orales perturbant l’alimentation) et le

développement d’érosions cutanées croûteuses ainsi que des plaques d’alopécie. En

revanche, aucun changement phénotypique ou pathologique n’est observé chez les souris

Rag-2-/- recevant des splénocytes de souris Dsg3+/-. Afin de déterminer si la production

des autoAc pathogènes est initiée par une rupture de la tolérance au niveau des cellules T

ou des cellules B, les auteurs ont transféré à des souris Rag-2-/-, différentes combinaisons

de cellules T et B purifiées à partir des souris Dsg3-/-, Dsg3+/- ou de souris normales.

Seules les souris ayant reçu les cellules T et B isolées des souris Dsg3-/- produisent des

Ac anti-Dsg3 à l’origine de la maladie [Tsunoda, 2002]. Ces constatations suggèrent que

chez les souris et très probablement chez l’homme, la tolérance vis à vis de la Dsg3 est à

la fois établie dans les populations lymphocytaires T et B, et qu’une rupture de la

tolérance au niveau des cellules T et B est nécessaire à la production d’IgG anti-Dsg3

pathogènes et à l’expression de la maladie. Plus récemment, une étude montre que les

lymphocytes B et T naïfs isolés de souris déficientes pour la Dsg3 mais non immunisées

avec l’autoAg recombinant sont capables d’induire la production d’Ac anti-Dsg3

pathogènes et le développement de la maladie quand elles sont transférées chez les souris

Rag-2-/- receveuses [Aoki-Ota, 2004]. Ces résultats démontrent que les lymphocytes T

autoréactifs naïfs peuvent s’activer en réponse à la présentation de la Dsg3 par les

cellules dendritiques et/ou les cellules de Langerhans des souris receveuses. Ce modèle

est informatif et permet d’analyser les mécanismes de rupture de la tolérance

périphérique vis à vis de la Dsg3. A cet égard, afin d’étudier les mécanismes de tolérance

et de rupture de tolérance, Ota et al ont généré une souris exprimant une IgM de surface

transgénique spécifique de la Dgs3 issue d’un Acm anti-Dsg3 non pathogène. Bien que

les cellules B autoréactives fonctionnellement compétentes soient présentes dans la rate

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Introduction

- 85 -

et les ganglions lymphatiques et que les IgM anti-Dsg3 soient sécrétées dans le sérum des

souris, celles-ci ne développent aucune des manifestations de la maladie humaine [Ota,

2004]. Ces données indiquent que les cellules B autoréactives vis à vis de la Dsg3 sont

capables de se développer en présence de l’autoAg cible mais qu’elles restent indifférentes

vis à vis de cet autoAg. En outre, le développement de la maladie chez les souris Rag-2-/-

transférées avec des splénocytes peut être abrogé par l’injection préalable d’un Acm anti-

CD154. Le blocage de l’interaction CD40/CD154 induit une tolérance vis à vis de la Dsg3

chez ces souris du fait de l’inhibition de la production d’autoAc anti-Dsg3 qui peut

persister durant 70 jours malgré l’immunisation avec la Dsg3. Cette tolérance est

transférable puisque le cotransfert des splénocytes de souris traitées avec l’Acm anti-

CD154 et des splénocytes de souris Dsg3-/- suppriment la production d’Ac anti-Dsg3 chez

les souris receveuses [Aoki-Ota, 2006]. Ces résultats suggèrent que l’interaction

CD40/CD154 est indispensable à la production d’autoAc anti-Dsg3 et que des cellules

régulatrices spécifiques de l’Ag sont générées par la suppression de cette interaction, ce

qui pourrait représenter un intérêt thérapeutique.

Par ailleurs, le groupe de Amagaï a montré que la maladie peut être induite par

transfert passif chez les souris adultes normales, d’un Acm anti-Dsg3 (AK23) dérivé des

souris Rag2-/- receveuses des splénocytes des souris Dsg3-/- immunisées (Figure 21C). Cet

Acm de sous-classe IgG1 est dirigé contre un épitope conformationnel, calcium-

dépendant de l’extrémité N-terminale de la Dsg3 (aminoacides 1 à 63). Il reconnaît

spécifiquement 4 résidus aminoacides (V3, K7, P8 et D59), supposés former l’interface

d’adhésion des Dsg entre-elles [Tsunoda, 2003]. Très récemment, 10 Acm anti-Dsg3

différents ont été dérivés des souris receveuses et leur spécificité vis-à-vis des épitopes

cibles et leur pouvoir pathogène sur des cultures de kératinocytes caractérisés. Les

expériences de pathogénicité réalisées par le transfert des hybridomes à des souris

adultes Rag2-/- ont montré que chaque Acm pris individuellement n’a pas la capacité de

reproduire la maladie chez l’animal. Cependant, l’injection de différentes combinaisons

d’hybridomes sécrétant des IgG hétérogènes en terme de pouvoir pathogène et de

spécificité épitopique induit le développement du phénotype de PV chez les souris

receveuses [Kawasaki, 2006]. Ainsi, la pathogénicité de la réponse autoAc est-elle la

conséquence d’un effet synergique des différents Ac anti-Dsg3 et pourrait refléter la

réponse polyclonale observée chez l’homme.

B- Les mécanismes physiopathologiques

Le desmosome constitue le principal système de jonction interkératinocytaire. Les

cadhérines desmosomales jouent un rôle important dans l'adhésion interkératinocytaire

en reliant les deux demi-desmosomes. Ce rôle a été montré récemment grâce à un modèle

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Introduction

- 86 -

de souris invalidée pour le gène de la Dsg3 (Dsg3null ou Dsg3-/-) [Koch, 1997]. En effet ces

animaux qui n'expriment pas la Dsg3, présentent un retard de croissance lié à des lésions

oropharyngées semblables à celle observées au cours du pemphigus et gênant

l'alimentation. La présence d'une acantholyse suprabasale et d'une disjonction des

desmosomes a été montrée par l'examen de biopsies muqueuses en histologie standard et

microscopie électronique. La survenue de lésions proches de celles du PV chez la souris

bal (présentant une mutation du gène de la Dsg3 responsable d'un codon stop), constitue

une autre preuve du rôle de cette protéine desmosomale dans l'adhésion

interkératinocytaire [Montagutelli, 1997]. Les mécanismes par lesquels les autoAc

perturbent la fonction d'adhésion des Dsg restent controversés. Certaines théories font

intervenir un blocage direct de la fonction adhésive des Dsg par les Ac. D’’autres

suggèrent que l’acantholyse résulterait de la transduction de signaux cellulaires initiée

par la fixation des autoAc.

1/ INHIBITION DE LA FONCTION D’ADHESION DES DESMOGLEINES

De nombreux arguments sont en faveur d'une altération spécifique des fonctions

adhésives de la Dsg1 et de la Dsg3 par les Ac correspondants. En effet, une stricte

corrélation entre la spécificité des Ac transférés au souriceau nouveau-né (Ac anti-Dsg3

et/ou anti-Dsg1) et le phénotype clinique et histologique de la maladie développée par

l'animal a pu être montrée [Mahoney, 1999a] (Figure 20). Chez les patients atteints de PV,

la présence d'Ac anti-Dsg1 en plus des Ac anti-Dsg3 est corrélée à l'extension des lésions

cutanées [Ding, 1997 ; Ishii, 1997]. Au contraire, les patients n’ayant que des Ac anti-

Dsg3 ont une atteinte muqueuse pure. La topographie des lésions est en accord [Amagai,

1999b] avec la distribution relative de la Dsg1, fortement exprimée au niveau de la peau,

et celle de la Dsg3 fortement exprimée sur toute l'épaisseur de la muqueuse orale et sur

les couches les plus basales de l'épiderme [Amagai, 1996 ; Shirakata, 1998]. Ainsi,

l’acantholyse profonde du PV est-elle souvent la conséquence d’une action combinée d’Ac

dirigés contre la Dsg1 et contre la Dsg3. Les Ac anti-Dsg1 seuls n’entraînent en effet

qu’une acantholyse superficielle puisque la Dsg3, présente dans les couches basales,

compense la perte de la fonction d’adhésion de la Dsg1 induite par les autoAc, tandis que

les Ac anti-Dsg3 seuls peuvent entraîner une perte d'adhésion dans les muqueuses du

fait de l’expression prépondérante de la Dsg3 à ce niveau. La possibilité de compensation

des Dsg entre-elles dans leur fonction d’adhésion cellulaire (théorie dite de la

compensation) a été confirmée par l’étude d’une souris Dsg3-/- transgénique pour la Dsg1

caractérisée par la substitution de la Dsg3 par la Dsg1 [Hanakawa, 2002].

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Introduction

- 87 -

Les mécanismes par lesquels les Ac anti-Dsg inhibent l'adhésion

interkératinocytaire ne sont pas précisés. Plusieurs mécanismes sont suggérés : l’Ac

pourrait agir par un simple masquage du site d'interaction entre les Dsg au niveau de la

desmoglie ou au niveau du site d’interaction entre Dsg et plaque desmosomale en mimant

des séquences situées sur l’extrémité C-terminale des desmogléines [Gilbert, 1997]. Cette

hypothèse de l’inhibition de la fonction d’adhésion des Dsg par les autoAc est sujette à

controverse. En effet, une récente étude in vitro a montré que les IgG purifiées à partir du

sérum de PF causent la dissociation de kératinocytes humains en culture sans inhiber les

interactions des Dsg1 entre-elles par encombrement stérique mais par un autre

mécanisme, très certainement lié au déclenchement de signaux cellulaires par les autoAc

[Waschke, 2005].

2/ TRANSDUCTION DE SIGNAUX CELLULAIRES

Activation de protéases

Une des hypothèses permettant d'expliquer l'acantholyse induite par les autoAc au

cours du pemphigus repose sur la sécrétion par les kératinocytes d'activateurs de

protéases responsables de la dégradation des glycoprotéines de la desmoglie. Cette

hypothèse est fondée sur la mise en évidence d'une activité protéasique et d'une sécrétion

d'activateur du plasminogène par des kératinocytes en culture lors de l'adjonction d'Ac

purifiés à partir du sérum de patients atteints de pemphigus [Hashimoto, 1983]. Une

activité protéasique a également été mise en évidence in vivo dans les liquides de bulles

prélevés chez des malades atteints de pemphigus. Le principal activateur sécrété est de

type urokinase [Hashimoto, 1983]. Il a été montré que les Ac stimulent l'expression à la

surface des kératinocytes du récepteur de l'activateur du plasminogène [Seishima, 1997].

L'activation du plasminogène entraîne la production de plasmine, enzyme protéolytique

capable de digérer les protéines de la desmoglie [Schaefer, 1996 ; Xue, 1998]. Par ailleurs,

des inhibiteurs de protéases et de l’urokinase (anticorps anti-urokinase, acide

traxénomique, phoshatidylinositol phospholipase) sont capables d'inhiber l'acantholyse

induite par les Ac de PV dans différents modèles expérimentaux de PV (souriceau

BALB/c, culture de peau humaine, lignée carcinomateuse DJM-1) [Asano, 2001]. De la

même façon, l'adjonction de plasminogène sur des cultures de peau humaine est capable

de majorer l'acantholyse induite par ces Ac. Enfin, les kératinocytes sont capables de

sécréter deux inhibiteurs de l'activateur du plasminogène (dont l'un peut prévenir

l'acantholyse induite par les IgG de pemphigus) qui interviendraient dans la régulation de

l'activité protéasique induite par le kératinocyte.

Par ailleurs, la fixation des Ac de PV à la surface des kératinocytes induit

l'activation de signaux de transduction intracellulaire pouvant être à l'origine de

l'augmentation d'activité du plasminogène. En effet, sur des kératinocytes en culture, les

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Introduction

- 88 -

anticorps de PV et de PF induisent de façon spécifique une augmentation de la

concentration intracellulaire en Ca2+ faisant suite à une augmentation de l'inositol 1,4,5-

triphosphate (IP3) [Seishima, 1995] secondaire à l'hydrolyse de l'inositol biphosphate par

la phospholipase C [Esaki, 1995]. Les Ac de PV sont également capables d'induire une

activation de la Protéine Kinase C (PKC) [Kitajima, 1999 ; Osada, 1997]. L’implication de

la transduction de ces signaux intracellulaires a par ailleurs fait l’objet d’une confirmation

récente [Sanchez-Carpintero, 2004]. Or l'activation de la PKC est capable d’induire une

augmentation d'activité des activateurs du plasminogène et l'expression de son récepteur.

Il est donc proposé que l'activation du kératinocyte par les autoAc aboutit à la sécrétion

d'activateurs du plasminogène [Kitajima, 1999]. Un certain nombre de données

expérimentales sont cependant en contradiction avec le rôle du plasminogène dans

l'acantholyse. En effet, l’augmentation de l'activateur du plasminogène est peu spécifique

et a été rapportée dans d'autres lésions cutanées dépourvues d'acantholyse. Par ailleurs,

une étude utilisant la microscopie confocale, l’immunomicroscopie électronique et la

technique FOAM (Fluorescent overlay antigen mapping) a montré que la dégradation

protéolytique des desmosomes est un phénomène secondaire survenant sur des

desmosomes déjà dissociés [Kowalewski, 2001]. Enfin, la démonstration que le système

plasminogène-plasmine, n'est pas nécessaire à l'acantholyse a été fournie par Mahoney et

al qui ont montré qu'un souriceau nouveau-né invalidé pour le gène de l'urokinase

développe des lésions de pemphigus similaires à celles d’une souris normale après

transfert passif d'autoAc de PV et de PF [Mahoney, 1999b]. Ainsi, le système

plasminogène-plasmine pourrait n'intervenir que secondairement dans l’acantholyse et

jouer un rôle uniquement dans l'extension des lésions.

Enfin, une étude récente montre que le système kinine est activé au niveau

systémique chez les patients atteints de pemphigus endémique brésilien conduisant

notamment au relargage de l’activateur tissulaire du plasminogène ou encore à la

synthèse de cytokines proinflammatoires (TNFα, IL1 et IL6). Il est donc possible que les

enzymes impliquées dans ce système i.e., les kallikréines, puissent participer à la

formation des lésions bien que cette activation enzymatique puisse aussi refléter un

« réflexe » à l’inflammation cutanée [Rosatelli, 2005].

Phosphorylation des protéines desmosomales et désorganisation du desmosome

Des données récentes permettent de proposer un autre mécanisme lésionnel des

autoAc : la fixation des Ac de PV à la surface des kératinocytes induirait une

phosphorylation de la Dsg3 [Aoyama, 1999a] qui pourrait induire la dissociation de la

Dsg3 et de la PG. Une première étude d’analyse du transcriptome de kératinocytes en

culture en présence d’IgG de PV montre que la fixation des Ac à leurs cibles entraîne la

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Introduction

- 89 -

diminution de la transcription de 198 gènes notamment des protéines d’adhésion

desmosomales (Dsg3, PER, DP) et l’augmentation de la transcription de 31 gènes dont

celui de la collagénase. Ces travaux ont confirmé la phosphorylation autoAc dépendante

de certaines molécules d’adhésion particulièrement la Dsg3 (niveau de phosphorylation

augmentée de 300%) [Nguyen, 2004]. Par ailleurs, l’induction d’une acantholyse induite

par les IgG de PV est impossible quant les kératinocytes en culture proviennent

d’embryons de souris PG-/- et est restaurée après transfection des kératinocytes PG-/- par

le gène de la PG [Caldelari, 2001]. La PG ayant un rôle de signalisation dans les

phénomènes de prolifération/différentiation au niveau des épithéliums, il est proposé que

les Ac de pemphigus agissent en altérant les mécanismes de différenciation cellulaire à

l’origine de la constitution des desmosomes. Ainsi, les Ac anti-Dsg3 n’induiraient-ils pas

une dissociation des desmosomes déjà formés, mais la formation de desmosomes

anormaux dépourvus de Dsg3 comme cela a été montré sur une lignée cellulaire

carcinomateuse (DJM-1) [Aoyama, 1999b]. La déplétion des desmosomes en Dsg3

pourrait être liée à la fixation des Ac sur des regroupements de Dsg3 exprimés à la

membrane cellulaire avant leur intégration dans le desmosome en induisant leur

internalisation dans la cellule [Sato, 2000]. Enfin, plusieurs travaux semblent indiquer

que les Ac ne cliveraient pas les desmosomes déjà formés mais perturberaient les

mécanismes cellulaires conduisant à la formation et au renouvellement des desmosomes

[Kitajima, 1999 ; Ishii, 2001a ; Cirillo, 2006].

Une étude récente montre l’intervention d’une nouvelle cascade d’événements

moléculaires mise en jeu par la fixation des Ac anti-Dsg3 : une augmentation du

recyclage de la Dsg3 et de la PG exprimées à la membrane kératinocytaire qui aboutit à

un appauvrissement de la réserve nucléaire en PG ; l’abrogation de la suppression de c-

Myc médiée par la PG requise pour le maintien des cellules souches de l’épiderme dans

leur niche et le contrôle de la différenciation kératinocytaire. Ainsi, les Ac anti-Dsg3

induisent-ils, par l’intermédiaire de la PG, la surexpression kératinocytaire de c-Myc qui

est impliqué dans l’affaiblissement de l’adhésion interkératinocytaire [Williamson, 2006].

L’implication des autoAc de pemphigus dans le désassemblage du complexe

desmosomal a été confirmée. La fixation des IgG purifiées des malades de PV aux

kératinocytes en culture entraîne un affaiblissement de l’adhésion interkératinocytaire dû

à une dissociation des desmosomes. Les complexes IgG/Dsg3 en association avec la PG

sont rapidement internalisés à partir de la surface cellulaire et transportés jusqu’aux

compartiments endosomiaux et lysosomiaux. Cette endocytose de la Dsg3 coïncide avec

une rétraction du réseau de filaments de kératine [Calkins, 2006]. Les auteurs émettent

l’hypothèse de l’intervention de la PG dans l’internalisation des cadhérines desmosomales

médiée par les autoAc. Toutefois, il faut indiquer que les modifications du cytosquelette

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Introduction

- 90 -

de kératine associée à la séparation de 2 demi desmosomes n’est pas une résultante

absolue de l’action des Ac anti-Dsg3 comme ont pu le démontrer in vivo Shimazu et al. En

effet, l’acantholyse Ac dépendante impliquée dans le modèle murin de PV n’est pas

caractérisée par la rétraction des filaments de kératine [Shimizu, 2004].

Certains mécanismes d’activation de la voie de signalisation desmosomale induite

par les Ac anti-Dsg3 ont été mis en lumière. En effet, les protéines Hsp27 (Heat shock

protein 27) et p38MAPK (p38 mitogen activating protein kinase) sont rapidement

phosphorylées en réponse à la fixation des IgG anti-Dsg3 à leur cible. L’inhibition de

l’activité de la p38MAPK prévient plusieurs effets de l’action des Ac anti-Dsg3 : la

phosphorylation d’Hsp27, la rétraction des filaments de kératine et la réorganisation du

réseau d’actine. L’hypothèse soulevée pour expliquer ces résultats est une cascade de

signaux cellulaires qui se déroule de la manière suivante : (i) la fixation des autoAc à la

Dsg3 provoque la phosphorylation de la p38MAKP ; (ii) cette dernière phosphoryle à son

tour la kinase MAPKAP2 (MAP kinase activated protein kinase 2) ; (iii) la MAPKAP2

phosphorylée active la protéine Hsp27 par phosphorylation ; (iv) l’Hsp27 phosphorylée

entraîne la réorganisation des filaments de kératine et d’actine [Berkowitz, 2005].

Les récepteurs à l’acétylcholine et l’immunopharmacologie du pemphigus [Grando,

2000] (Figure 22)

Les données obtenues par l’équipe de Grando sur la réactivité des autoAc anti-

récepteur de l’ACh ont permis à ces auteurs d’émettre une théorie sur son rôle dans la

physiopathologie du pemphigus. Les relations potentielles entre les Ac du pemphigus et

les voies de signalisation cellulaire de l’Ach et des glucocorticoïdes sont illustrées dans la

figure 23. L’action immunopharmacologique des Ac de pemphigus pourrait résider dans

une altération de la régulation du développement et de l’adhésion kératinocytaire médiée

par l’Ach (via la pemphaxine par exemple). En effet, l’Ach est un messager qui utilise

différentes protéines kinases dont l’activité peut moduler de façon immédiate ou retardée

les propriétés adhésives des kératinocytes. L’acantholyse résulterait des effets cumulatifs

et synergiques des autoAc dirigés contre des Ag membranaires du kératinocyte : des

molécules régulatrices du développement et de l’adhésion (i.e. les récepteurs à l’Ach) et

des molécules d’adhésion cellulaire (i.e. les cadhérines desmosomales).

Plusieurs arguments soulignent l’action stimulatrice des glucocorticoïdes sur l’axe

de signalisation de l’Ach telle que l’augmentation de l’expression kératinocytaire de la

pemphaxine par la méthylprédnisolone. Ainsi, cette capacité des glucocorticoïdes pourrait

expliquer leur effet anti-acantholytique observé in vitro sur des cultures d’explant de peau

humaine. A cet égard, l’analyse du transcriptome de kératinocytes traités par la

méthylprénisolone montre que cette molécule a des effets réciproques par rapport à ceux

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Introduction

- 91 -

induits par les IgG de malades atteints de PV : elle augmente l’expression de 14 gènes

codant pour des protéines impliquées dans l’adhésion cellulaire, la régulation du cycle

cellulaire et l’apoptose ainsi que pour des marqueurs de différenciation. La

méthylprénisolone bloque l’effet acantholytique des IgG de PV et abolit la phosphorylation

des molécules d’adhésion comme la Dsg3 induite par ces autoAc. Par ailleurs, les

analyses par immunoempreinte montrent qu’elle augmente l’expression des cadhérines E

(235%), de la Dsg1 (228%) et de la Dsg3 (148%) [Nguyen, 2004].

Figure 22. Immunopharmacologie du pemphigus. Ce schéma illustre les mécanismes biochimiques intracellulaires potentiellement impliqués dans les effets acantholytiques des autoAc du pemphigus et des effets anti-acantholytiques des glucocorticoïdes (GS) et des cholinomimétiques. ACh, acétylcholine ; AChR, récepteurs à l’ACh ; Dsg, desmogléines ; Gp, protéine G ; IP3, inositol triphsphate ; PX, pemphaxine.

PX αααα9

AChR

ACh

R-Gp

cAMP

Ca2+

IP3

cGMP

Second messagers Influx

Ionique

KINASES

Phosphorylation de protéines

Expression de gènes

GS

Dsg1

Dsg3

Synthèse d’Ach Expression d’AChR

Assemblage/Désassemblage des desmosomes et du cytosquelette

Modulation de l’expression/fonctions

de l’ACh

AGGREGATION

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Introduction

- 92 -

3/ APOPTOSE KERATINOCYTAIRE

Le déclenchement de l'apoptose kératinocytaire induite par les autoAc anti-Dsg

est un mécanisme lésionnel suspecté dans le processus acantholytique [Milner, 1999]. Il

a été montré que la plupart des kératinocytes de la couche suprabasale de la peau

périlésionnelle d'un patient atteint de PV sont en voie d'apoptose. Le sérum du malade est

caractérisé par une concentration élevée en ligand de la molécule Fas et provoque

l'apoptose de kératinocytes normaux en culture par un mécanisme dépendant de

l'activation de la caspase 8 [Puviani, 2003]. In vitro, quand les cultures de kératinocytes

HaCaT sont traitées avec les IgG isolées d'un patient atteint de PV (de type

cutanéomuqueux) et dirigées contre la Dsg3, la Dsg1 et la PG, une acantholyse des

kératinocytes est observée, associée à une augmentation de l'apoptose. Ce processus

apoptotique est caractérisé par une activation de la caspase 3, une diminution de

l'expression de Bcl-2 et une augmentation de celle de Bax [Pelacho, 2004]. Ces résultats

ont été étayés par la démonstration que l'apoptose des kératinocytes observée au niveau

des lésions de PV survient préalablement à l'acantholyse et que les IgG des malades

atteints de PV (Ac : Dsg3+ Dsg1+/-) induisent l'apoptose des kératinocytes normaux et des

lignées de kératinocytes HaCaT et A431. Cette apoptose des kératinocytes en culture est

caractérisée par : (i) une sécrétion du ligand de Fas (FasL) soluble dans le milieu de

culture ; (ii) une concentration intracellulaire augmentée en molécules Fas et FasL

(soluble et membranaire) et en protéines pro-apoptotiques p53 et Bax, ainsi qu’une

diminution de l'expression de Bcl-2 ; (iii) un enrichissement de ces cellules en caspase 8

et une activation des caspases 1 et 3 ; (iv) une agrégation des molécules Fas et FasL avec

la caspase 8 aboutissant à la formation du complexe DISC (Death-inducing signaling

complex) à la surface kératinocytaire [Wang, 2004b]. Par ailleurs, cette mort

kératinocytaire induite par les IgG anti-Dsg3/Dsg1 et dépendante de Fas est exacerbée

dans les cultures de kératinocytes sénescents suggérant que la fréquence et la sévérité de

la maladie observées chez les sujets âgés sont corrélées à une susceptibilité accrue à ce

processus apoptotique [Wang, 2004c]. Enfin, l’incubation de kératinocytes humains avec

le captopril, un inhibiteur de l’enzyme ACE (Angiotensin-converting enzyme) utilisé comme

anti-hypertenseur et capable d’induire un pemphigus de type médicamenteux, provoque

une apoptose similaire à celle observée avec le sérum de patient atteint de PV aboutissant

in fine, à une surexpression de la protéine de choc thermique Hsp70 et de l’enzyme iNOS

(surproduction de monoxyde d’azote) ainsi qu’à une inhibition de la transglutaminase

kératinocytaire [Baroni, 2004]. L’ensemble de ces données plaide en faveur du rôle

apoptotique des IgG dirigées contre des Dsg et de la participation de ce phénomène de

mort cellulaire programmée à la perte de l’adhésion interkératinocytaire à l’origine des

pemphigus et laisse entrevoir la possibilité d’un développement thérapeutique. A ce

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Introduction

- 93 -

propos, l’équipe de Grando a découvert un nouveau mode d’action des immunoglobulines

intraveineuses (IgIV) utilisées pour le traitement des pemphigus qui passerait par

l’augmentation de l’expression de 2 inhibiteurs de l’apoptose : les protéines FLIP (FLICE

inhibitory protein) et calpastatine qui inhibent respectivement l’activité des caspases et de

la calpaïne [Arredondo, 2005].

IV. GENETIQUE DES PEMPHIGUS

A- L’association au locus HLA

Plusieurs arguments font suspecter une susceptibilité génétique à la maladie. Des

cas de pemphigus familiaux, bien que rares, ont été décrits [Revenga-Arranz, 1996]. Des

autoAc sont trouvés dans 40 à 70% des cas dans le sérum des collatéraux de patients

atteints de pemphigus [Brandsen, 1997]. La transmission de ce phénotype partiel est

fortement liée à la transmission des haplotypes HLA de susceptibilité au PV [Ahmed,

1993]. La différence entre patients et collatéraux réside dans le titre des autoAc qui est

plus faible chez les apparentés indemnes, et dans leur isotype IgG4 qui n’est jamais

observé chez les apparentés [Ahmed, 1993; Brandsen, 1997; Kricheli, 2000]. Ces

résultats évoquent l’intervention de facteurs génétiques de transmission mendélienne, et

plus particulièrement du CMH, dans la capacité à produire des autoAc non pathogènes,

alors que d’autres facteurs, génétiques ou environnementaux, seraient nécessaires au

passage vers la pathogénicité (commutation de classe vers les IgG4, augmentation du titre

des autoAc). Par ailleurs, le PV est plus fréquent dans certains groupes ethniques, en

particulier chez les juifs ashkénazes [Simon, 1980]. En Afrique du Sud, la répartition du

PV et du PF est très différente en fonction de l’origine ethnique (80% des patients atteints

de PV sont d’origine indienne et 80% des patients atteints de PF sont noirs) [Aboobaker,

2001]. Le pemphigus endémique brésilien (fogo selvagem) sévit avec une fréquence très

augmentée dans certaines régions d'Amérique du Sud [Diaz, 1989] et illustre le double

rôle de l’environnement et de la génétique dans le déterminisme de la maladie, puisque

plus de la moitié des personnes vivant en zone d’endémie serait porteuse d’Ac non

pathogènes et que la maladie ne se développerait que chez les sujets porteurs des gènes

HLA de susceptibilité [Warren, 2000]. Enfin, l'argument déterminant repose sur la forte

association entre le pemphigus et certains Ag du complexe majeur d'histocompatibilité

essentiellement de classe II [Ahmed, 1990 ; Ahmed, 1991]. Cette association du PV à

certains allèles HLA de classe II a été révélée en 1980 puis constamment confirmée par

des études réalisées dans différentes ethnies (Tableau 14). La démonstration de

l’association du PS avec les allèles HLA de classe II est plus récente et a été faite dans les

formes sporadique et endémique de la maladie (Tableau 15).

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Introduction

- 94 -

Tableau 14. Allèles HLA de susceptibilité au pemphigus vulgaire

n Populations

Contrôles Patients

Allèles

Caucasoïdes

Juifs

ashkénazes

26

DR4, DQw8

Français 106 37 DRB1*0402, 1401; DQB1*0302; 0503

Indiens 89 37 DRB1*1404 ; DRB1*0202; DQA1*0101;

DQB1*0503

Italiens 128 61 DRB1*0402, DRB1*1401; DQB1*0503

Sardes – 16 DRB1*0402; DQA1*0301 ; DQB1*0302

Pakistanais – 19 DRB1*1404; DQA1*0101; DQB1*0503

Espagnols 200 26 DRB1*0402, 1401; DQB1*0503, 0302

Américains 44 38 DR4

Mongoloïdes

Japonais

525 55 DRB1*0403, 0406; DRB1*1401, 1405, 1406

Tableau 15. Allèles HLA de susceptibilité au pemphigus superficiel

n

Populations

Controles Patients

Allèles

PS sporadique

Français 106 20 DRB1*0404 ; DRB1*0102

Italiens 128 26 DRB1*04 ; DRB1*1404 ; DQB1*0503

Japonais 525 7 DRB1*04 ; DRB1*0403, *0406

DRB1*14; DRB1*1401, *1405, *1406

PS endémique

Brésiliens 182 147 DRB1*0101, *0102, *0103 ;

DRB1*0404, *0406, *0410 ;

DRB1*1406, *1601

50 38 DRB1*0102

Tunisiens 100 28 DR4

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Introduction

- 95 -

Certains gènes HLA de classe I ont été décrits avec une plus grande fréquence chez

les patients atteints de pemphigus. Ainsi, la fréquence des Ag HLA-A10 et de son sous-

type A26 est-elle augmentée chez les patients d'origine juive et japonaise, atteints de

pemphigus vulgaire ou foliacé. Chez les malades d’origine espagnole, la fréquence du

sous-type HLA-B28 est significativement augmentée [Gonzales-Escribano, 1998]. Par

ailleurs, les ADN de patients juifs et de sujets sains porteurs des allèles de susceptibilité

au PV à l’aide de marqueurs « microsatellite » recouvrants la totalité du locus du CMH ont

été analysés. Quatre allèles localisés dans une région HLA de classe I proche du locus

HLA-A ont été identifiés comme associés à la maladie [Slomov, 2003]. Une étude plus

approfondie utilisant 26 marqueurs SNP (couvrant une région chromosomique de 6.105

pb) révèle que les 4 marqueurs informatifs sont localisés dans le gène HLA-G [Gazit,

2004]. En particulier, un variant allélique correspondant à une insertion/délétion de 14

pb dans l’exon 8 de ce gène est associé à la maladie. Chez la majorité des patients

(porteurs de la délétion), la perte du fragment de 14 pb, que l’on sait être corrélée à une

augmentation de la stabilité des ARNm HLA-G, pourrait conduire à une surexpression de

ces molécules et in fine à une rupture de la tolérance vis à vis des Ag du soi.

Cependant, ce sont les gènes HLA de classe II qui semblent être le plus associés à

la maladie. En effet, il a été montré dans différents groupes ethniques que les génériques

DR4 et DR14 qui sont en déséquilibre de liaison avec respectivement les allèles

DQB1*0302 et DQB1*0503, constituent des facteurs de prédisposition à la maladie.

L'allèle DRB1*0402 (un des allèles DR4) est le principal allèle de susceptibilité au PV

retrouvé chez les Juifs ashkénazes (92%), et dans d'autres populations comme les

Américains non juifs, les Iraniens (85%), les Italiens (33%), les Espagnols et les Sardes

(81%). Au Japon, d'autres allèles DR4 ont été trouvés en association avec le PV

(DRB1*0403, *0404 et *0406). Pour les populations non juives, ce sont DR14

(DRB1*1401 et *1404) qui apparaissent comme les principaux allèles de susceptibilité

comme cela a été montré chez les Américains caucasiens non juifs, chez les Européens,

les Italiens, les Sardes, les Indiens et les Pakistanais. Dans les études japonaises, 2

autres allèles DR14, DRB1*1405 et *1406, sont associés au PV et montrent aussi le rôle

de prédisposition de DRB1*1401 [Ahmed, 1990 ; Ahmed, 1991 ; Yamashina, 1998].

L'association au locus HLA de classe II est aussi établie pour les PS notamment le

pemphigus endémique brésilien où un allèle DR1 ainsi que des allèles DR4 et DR14 sont

incriminés. En effet des études réalisées au Brésil au sein de populations non

amérindiennes et de différentes tribus indiennes ont permis d'identifier DRB1*0102,

DRB1*0404 et DRB1*1402 et 1406 comme les allèles de susceptibilité à la maladie

[Moraes, 1997 ; Hans-Filho, 1999]. Récemment, une large étude cas-témoins menée au

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Introduction

- 96 -

sein de la population brésilienne a révélé le rôle des interactions alléliques dans la

susceptibilité/résistance à la maladie. Celle-ci confirme les associations positives déjà

connues, met en évidence d’autres allèles de susceptibilité (DRB1*0101, *0103; DRB1

*0410 et DRB1 *1601) et indique que certains allèles confèrent la protection (DRB1*0301;

DRB1*0701; DRB1*0801; DRB1*1101, *1104 et DRB1*1402). Les allèles de

susceptibilité sont semi-dominants par rapport aux allèles neutres et, les allèles

protecteurs semi-dominants par rapport aux allèles susceptibles et dominants par

rapport aux allèles neutres [Pavoni, 2003]. Cette étude met donc l’accent sur le rôle

crucial des gènes HLA-DRB1 dans la modulation de la susceptibilité et de la protection

au pemphigus. Trois études concernent la forme sporadique de PS. De l’étude réalisée en

France [Loiseau, 2000], il ressort une association avec deux des allèles de susceptibilité

au fogo selvagem : DRB1*0102 et DRB1*0404. Des études réalisées en Italie [Lombardi,

1999] et au Japon [Miyagawa, 1999b], il ressort une association avec des allèles

précédemment décrits en association avec le PV : DRB1*0402 et DRB1*1401 en Italie,

DRB1*0406 et DRB1*1401 au Japon. Concernant le pemphigus tunisien, des études

préliminaires montrent une association avec l’haplotype DR4. Certaines de ces études

mettent en exergue le rôle protecteur de certains allèles HLA de classe II tels que DRβ1*13

et DRβ1*07 respectivement chez les malades espagnols [Gonzales-Escribano, 1998] et

italiens [Lombardi, 1996].

Le locus HLA de classe II est aussi impliqué dans le déterminisme génétique d’une

troisième forme de pemphigus, le PPN. En effet, notre groupe a démontré que l’allèle

DRB1*03 est significativement augmenté chez les malades (61,5%) comparés aux sujets

contrôles (21%), aux malades atteints de PV (3%) et de PF (6%,). Il est intéressant de

remarquer que les génériques DR4 et DR14 qui sont associés aux PS et au PV ne sont

pas impliqués dans la susceptibilité génétique au PPN. Une hypothèse séduisante est que

chez les malades, les molécules HLA DRB1*03 pourraient permettre la présentation de

peptides dérivés des protéines de la famille plakines aux cellules T autoréactives [Martel,

2003].

L'association entre HLA et MAI ne relève pas d'un mécanisme univoque puisqu'elle

peut rendre compte du rôle propre des molécules HLA mais aussi d'un autre gène de

susceptibilité en déséquilibre de liaison avec les gènes du CMH. De plus, le déséquilibre

de liaison entre les gènes HLA de classe II eux-mêmes, et particulièrement entre les locus

DR et DQ, ne permet pas, à la vue des seules études d'association de déterminer quel

allèle est responsable de la susceptibilité. Les études fonctionnelles de prolifération vis à

vis de l'autoAg s'avèrent ici particulièrement informatives, puisqu'en testant la

prolifération des lymphocytes T de patients dans différents contextes HLA de classe II,

elles permettent d'étudier le rôle des molécules de prédisposition dans la présentation de

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Introduction

- 97 -

l'autoAg aux lymphocytes T autoréactifs. Les résultats de ces études plaident en faveur

du rôle direct des molécules DR de susceptibilité dans la présentation de l'autoAg.

Wucherpfennig et al ont été les premiers à montrer que la prolifération des lymphocytes T

provenant de patients atteints de PV est restreinte par la molécule DRB1*0402

[Wucherpfennig, 1995]. Lin et al ont confirmé ce résultat et montré une restriction par la

molécule DRB1*1401 et une absence de restriction par les molécules DQ ou DP [Lin,

1997]. Hertl et al ont quant à eux montré que si DRB1*0402 est capable de restreindre la

réponse T chez certains patients, des allèles ayant une séquence proche mais

appartenant au groupe DR11 ainsi que l'allèle DQB1*0301 peuvent également présenter

des peptides de Dsg3 aux lymphocytes T [Hertl, 1998a]. Ces auteurs ont démontré que la

reconnaissance de peptides de la Dsg3 par les clones T spécifiques isolés chez les patients

atteints de PV et chez les sujets sains porteurs des allèles de susceptibilité au PV est

restreinte par les molécules HLA DRB1*0402 et/ou DQB1*0503 [Hertl, 1998b ; Veldman,

2004b]. La totalité des peptides identifiés dans l’étude comporte des résidus aminoacides

conservés en position 1, 4 et 6 avec un aminoacide de charge positif (Arginine ou Lysine)

en position 4 qui constitue potentiellement un motif d’ancrage aux molécules DRB1*0402

[Veldman, 2004b]. La réactivité lymphocytaire T dirigée contre les différents épitopes de la

Dsg3 est restreinte par les molécules HLA de classe II et est indépendante du

développement de la maladie puisqu’elle est aussi présente chez les sujets sains. Enfin,

dans le PS endémique, la réponse proliférative T est restreinte par les molécules HLA-DR

[Lin, 2000].

D'autres arguments plaidant en faveur du rôle direct des gènes HLA de classe II de

susceptibilité proviennent de l'analyse des différentes molécules HLA impliquées dans le

PV. En effet, ces molécules partagent des caractéristiques structurales, en particulier, des

résidus conservés au niveau des positions de la poche HLA impliquées dans la liaison

peptidique. Ces résidus sont retrouvés en position 26, 67, 70, 71 et 86 de la chaîne β de

la molécule DR [Miyagawa, 1999b]. De plus, par des techniques de mutagenèse dirigée, il

a été démontré que la charge négative de la poche P4 de la molécule DRB1*0402, dûe à

un acide glutamique en position β71, est nécessaire à la présentation sélective de

peptides issus de la Dsg3 (Figure 23) [Wucherpfennig, 1995]. Ce concept de propriétés

communes aux allèles HLA de classe II de susceptibilité, a initialement été appliqué au

pemphigus endémique brésilien pour lequel tous les allèles de susceptibilité rapportés

partagent un épitope commun (shared epitope) en position 67-74 de la chaîne β de la

molécule DR. Pris isolément, cet épitope constitue le facteur de susceptibilité le plus

significatif à la maladie [Moraes, 1997].

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Introduction

- 98 -

Figure 23. Position des résidus polymorphiques de la chaîne ββββ dans la poche d’ancrage des peptides de la molécule HLA-DR. Dans la molécule DRβ1*0402, les résidus DRβ 70 et 71 possèdent une charge négative et sont localisés dans poche P4 (cercle pointillé). La molécule DRβ1*0402 ainsi que la molécule apparentée *0414 sont les seuls allèles DR4 à avoir des résidus DRβ 70 et 71 à charge négative dans la poche P4 qui sont très certainement responsables de la fixation de peptides provenant de la Dsg3. Tous les autres sous-types DR4 ont une charge positive à la position DRβ71.

Si les gènes HLA semblent jouer un rôle significatif dans la susceptibilité au

pemphigus, ils n'expliquent vraisemblablement pas à eux seuls le déterminisme de la

maladie. En effet, il a été montré que des sujets sains ainsi que des collatéraux de

patients atteints de PV, et portant les allèles HLA de susceptibilité ont des anticorps anti-

SIC détectables en IFD et en IFI à un titre cependant plus faible que chez les malades

[Mohimen, 1993] ainsi que des lymphocytes T sanguins dirigés contre la Dsg3, sans

présenter de lésion clinique de pemphigus. D'autres facteurs, génétiques ou

environnementaux sont donc probablement nécessaires à la production d'Ac pathogènes.

Pour ce qui est des facteurs d'environnement, le rôle des médicaments [Ruocco, 1993] (un

certain nombre de médicaments en particulier les thiolés comme la pénicillamine, étant

reconnu comme facteur déclenchant de certains PS : cf. pemphigus médicamenteux), des

virus, de certains aliments (ail), des brûlures ainsi que l'exposition aux UV a été évoqué

dans le déterminisme de la maladie. Des éléments d'explication pourraient venir de

l'étude des différentes associations morbides décrites au cours du pemphigus :

86

74 71

70

67

37

57

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Introduction

- 99 -

association entre pemphigus et d'autres MAI (en particulier myasthénie, lupus et PR),

association entre pemphigus et cancers (thymomes et syndrome lymphoprolifératifs)

[Udey, 1999]. L’expression anormale (qualitativement ou quantitativement) au niveau des

cellules tumorales et en particulier des lymphocytes B tumoraux au cours des

hémopathies lymphoïdes constitue à cet égard une voie de recherche. Enfin, le modèle du

PS brésilien pourrait se révéler particulièrement informatif. En effet la zone d'endémie

correspond à l'habitat d'une mouche piqueuse (black fly) [Eaton, 1998 ; Sampaio, 1994].

Il a été proposé que le fogo selvagem serait, chez des sujets présentant un terrain

génétique de prédisposition, la conséquence d'une réaction initiée par un mimétisme

moléculaire entre un agent infectieux transmis par l'insecte et la Dsg1 (cf facteurs

environnementaux des pemphigus). La forte incidence des Ac anti-Dsg1 (55% de la

population) et celle plus faible des Ac anti-Dsg3 (36% de la population) trouvée dans la

population générale vivant en zone d’endémie, alors que la maladie ne se développe que

chez les sujets porteurs des haplotypes HLA de susceptibilité, parait compatible avec cette

hypothèse [Warren, 2000 ; Hilario-Vargas, 2006].

B- Le polymorphisme génique des desmogléines

La description d’un polymorphisme du gène DSG1 chez le bovin [Puttagunta,

1994], nous a incité à examiner la possibilité du rôle d’un variant polymorphique du gène

codant la Dsg1 humaine dans le déterminisme génétique de la maladie. Nous avons

d'abord mis en évidence un polymorphisme du gène DSG1, localisé sur l’exon 7 qui code

avec les exons 5 et 6 pour le domaine EC2 de la protéine (Figure 12). Ce polymorphisme

consiste en un SNP en position 809 (substitution d’une thymine par une cytosine). Par

une approche de type gène candidat et dans une étude cas-contrôles portant sur 31

patients français atteints de PF et 84 contrôles, il a été observé que la maladie est

associée à l’allèle C (809) et de façon plus spécifique, au génotype 809 homozygote (C/C)

(Figure 24A) [Martel, 2001b]. Nous avons retrouvé cette association chez les malades

tunisiens (n=49), chez lesquels il existe une augmentation significative de la fréquence du

génotype C/C (809) comparée aux témoins (42,9% vs 22%). Ainsi, le génotype C/C du

SNP (809) identifié comme facteur de susceptibilité au PF en France, intervient-il

également dans la susceptibilité au pemphigus endémique tunisien [Ben Ayed, 2002]. La

distribution de ce variant allélique a aussi été comparée entre 134 patients atteints de

pemphigus brésilien et 227 sujets contrôles. Bien qu’une tendance vers une

augmentation de la fréquence du SNP (809) (p=0.078) et du génotype C/C 809 soit

observée chez les malades, la différence n’est pas statistiquement significative suggérant

que ce polymorphisme de la Dsg1 n’intervient probablement pas dans le déterminisme

génétique du fogo selvagem [Petz-Erler, 2005].

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Introduction

- 100 -

Figure 24. Distribution génotypique du SNP 809 et de la combinaison DR4/SNP809 C/C chez les malades atteints de pemphigus foliacé et chez les sujets sains. Le diagramme A représente la distribution génotypique du SNP 809 chez les malades caucasiens (n=31) atteints de PF et les sujets sains caucasiens (n=84). La fréquence du SNP 809 à l’état homozygote (C/C) apparaît augmentée chez les patients (41,9%) par rapport aux contrôles (20,2%) (p=0,03). Ce marqueur polymorphe est donc associé au PF. Le diagramme B montre la distribution de la combinaison DR4/SNP809 C/C chez les patients atteints de PF (n=31) et chez des sujets sains (n=84) et indique que cette combinaison génétique est un facteur de risque à la maladie (p=1.10-4).

Comme précédemment cité, les génériques DR4 et DR14 sont associés au PS.

Soixante quatorze pour-cent des patients portent au moins un de ces allèles contre

seulement 38,1% des témoins. Notre analyse de la distribution relative des facteurs de

risque DRB1*04 et génotype C/C (809) a montré que ces deux facteurs ne se répartissent

pas, chez les patients, de façon aléatoire l’un par rapport à l’autre. En effet, la

116

20

78

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

PF Sujets sains

DR4 et SNP 809 C/C Non DR4 et SNP 809 C/C

13

17

14

46

214

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

PF Sujets sains

SNP 809 T/T

SNP 809 C/TSNP 809 C/C

A

B

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Introduction

- 101 -

comparaison des risques relatifs conférés par ces facteurs et une étude statistique par

régression logistique ont démontré une interaction synergique dite épistatique entre ces

deux facteurs de risque et que leur combinaison augmente de manière significativement

plus forte l’association à la maladie (Figure 24B) [Martel, 2001b]. Cette interaction

épistatique est donc une combinaison des deux facteurs de risques, l’allèle DRB1*04 et le

génotype C/C (809), qui fournit le plus fort facteur de prédisposition à la maladie

comparé au risque conféré par chacun des facteurs pris individuellement. Dans l’état

actuel de nos connaissances, rien ne permet d’affirmer que ce SNP est fonctionnel et qu’il

n’exerce pas son rôle de prédisposition en raison d’un déséquilibre de liaison avec un

autre polymorphisme situé sur le gène DSG1 (sur une région codante ou sur une région

régulatrice), voire sur un gène proche. Cependant, de façon intéressante, ce

polymorphisme est situé sur une région codante du gène DSG1, contrairement aux

polymorphismes de l’insuline ou du récepteur à l’ACh impliqués dans le diabète de type 1

et la myasthénie et qui siègent respectivement en 5' du gène INS et sur le premier intron

du gène CHRNA. Cependant, la substitution T/C (809) est une substitution silencieuse si

bien que malgré sa situation sur une région codante, le rôle du SNP (809) ne peut

s’expliquer par une modification directe de la séquence de l’autoAg.

La recherche de polymorphisme sur le gène codant la Dsg3 a établi la présence de

46 SNP sur le gène DSG3. Cinq d’entre eux ont été sélectionnés puis analysés dans une

étude cas-témoins comportant 90 patients atteints de PV dont 62 d’origine nord-

européenne et 28 d’origine nord-indienne et 2 groupes contrôle des mêmes ethnies (154

nord-européens et 98 nord-indiens). Les analyses de la distribution relative des

haplotypes définis par ces 5 marqueurs polymorphes ont montré une association

significative entre l’haplotype DSG3*TCCTC et les malades nord-européens et entre

l’haplotype DSG3*TCCCC et les malades indiens [Capon, 2006].

C- Autres gènes candidats

L’intervention d’autres gènes du locus HLA dans la prédisposition au pemphigus a

été étudiée. La variabilité génétique des gènes du Tumor necrosis factor (TNF) et de la

Lymphotoxin alpha (LTA) localisés dans la région HLA de classe III, a été analysée dans

une étude cas-témoins comprenant une large série de patients atteints de fogo selvagem.

Cependant, aucune association entre un variant polymorphe de ces gènes et la maladie

n’a été mise en évidence indiquant que la variabilité génétique de ces deux cytokines aux

propriétés immunorégulatrices ne participe pas à la susceptibilité/résistance au

pemphigus endémique brésilien [Roxo, 2003]. Toutefois, une étude a montré une

association positive entre un polymorphisme localisé dans le promoteur du gène TNFα et

le PS [Torzecka, 2003]. Aucun polymorphisme des gènes TAP1 et TAP2 localisés dans le

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Introduction

- 102 -

locus HLA de classe II et qui codent pour des transporteurs associés à l’apprêtement des

Ag, n’intervient dans la susceptibilité au pemphigus chez les malades japonais [Niizeki,

2004]. Certains gènes de cytokines mises en cause dans la physiopathologie du

pemphigus, ont été étudiés. Un SNP localisé en position 174 du gène IL6 est associé à la

survenue du fogo selvagem : le génotype C/C étant protecteur et l’allèle G prédisposant à

la maladie [Pereira, 2004]. Par ailleurs, cette étude montre qu’ aucun variant

polymorphique des gènes codant pour l’IL1α, l’IL1β, ou leur antagoniste (IL1Ra), l’IL10,

l’IL4 et son récepteur (IL4R) n’est associé à la survenue du PS brésilien.

Il est légitime de concevoir que certains gènes impliqués dans le contrôle des voies

de régulation de la réponse immune puissent participer à la susceptibilité au pemphigus.

Une étude cas-témoins récente a testé cette hypothèse par l’analyse de variants alléliques

de 2 molécules impliquées dans les processus d’apoptose, TP53 et BAX. Néanmoins,

aucune variation allélique et génotypique n’a été mise en évidence entre les patients

atteints de pemphigus brésilien et les sujets contrôles [Kohler, 2006].

Enfin, Pavoni et al ont comparés les fréquences alléliques et génotypiques de 2 SNP

localisés sur le gène CTLA4 entre une cohorte de malades atteints de fogo selavagem

(n=118) et une population de sujets contrôles (n=291). Bien que le polymorphisme

génique de la molécule CTLA4 prédispose à plusieurs MAI, les variations alléliques du

promoteur et l’exon 1 du géne CTLA4 ne sont pas associées à la survenue du fogo

selvagem [Pavoni, 2006].

V. LA REPONSE LYMPHOCYTAIRE T AU COURS DES PEMPHIGUS

Certains auteurs ont montré la présence chez des patients atteints de pemphigus

de clones T circulants capables de reconnaître l'autoAg sous forme recombinante ou

peptidique, c'est à dire la Dsg3 dans le PV et la Dsg1 dans le fogo selvagem [Lin, 1997 ;

Hertl, 1998a ; Hertl, 1998b ; Lin, 2000 ; Nishifuji, 2000]. Ces clones correspondent à des

lymphocytes T CD4+ mémoires sécrétant des cytokines de type Th2 (IL4, IL6 et IL10)

impliquées dans la commutation de classe vers les IgG4, sous-classe principale des Ac

pathogènes dans le pemphigus. L’implication de lymphocytes T CD4+ ayant un profil Th2

a été confirmée par l’étude en immunohistochimie de l’infiltrat cellulaire présent dans des

lésions de PV et de PF [Caproni, 2001 ; Santi, 2001]. La cartographie épitopique T de la

Dsg3 a été entreprise grâce à l'utilisation de peptides synthétiques et de protéines

recombinantes tronquées. De multiples épitopes T ont été identifiés, répartis sur les

segments EC1 à EC5 de la région EC de la desmogléine 3 (Figure 25). L'hypothèse

avancée pour rendre compte de cette diversité est que la réponse T pourrait être initiée

contre un épitope immunodominant et que des phénomènes d’extension épitopique

viendraient secondairement diversifier cette réponse. L'évolution d'une réponse

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Introduction

- 103 -

initialement dirigée contre la Dsg3 vers une réponse dirigée à la fois contre la Dsg3 et la

Dsg1 au cours du PV en est une illustration. L’étude de la dichotomie des cellules T anti-

Dsg3 de type Th1 et Th2 chez les patients atteints de PV et chez des sujets sains porteurs

des allèles HLA DRβ1*0402 et DQβ1*0503 montre que : (i) l’expression de ces molécules

HLA de susceptibilité au PV est essentielle pour la reconnaissance des peptides de la

Dsg3 chez les patients et les sujets sains ; (ii) ces derniers ne présentent qu’une réponse

anti-Dsg3 de type Th1 ; (iii) chez les malades, la fréquence des cellules Th1 est augmentée

durant la phase chronique de la maladie ; (iv) l’émergence de cellules Th2 anti-Dsg3 est

restreinte aux malades et fondamentale pour la production des autoAc anti-Dsg3

[Veldman, 2003]. L’association entre la réponse lymphocytaire Th2 anti-Dsg3, la

production d’autoAc et l’activité du PV a été récemment confirmée [Rizzo, 2005]. Les

données de cartographie épitopique de la région EC complète de la Dsg3 montrent que

86% des clones T étudiés (n=97) réagissent avec un nombre limité de peptides. Cinq

peptides localisés sur les domaines EC1 et EC2 sont reconnus à la fois par les clones

isolés chez les patients ou chez les sujets sains porteurs des allèles DRB1*0402 ou

DQB1*0503; deux peptides du domaines du domaine EC3 et un peptide du domaine EC5

sont reconnus par les clones T isolés respectivement chez les patients et chez les sujets

sains (Figure 25). Il est intéressant de noter que la majorité des clones T anti-Dsg3 (47,

4%) réagissent contre le peptide 96-112 de la protéine qui constitue l’épitope

immunodominant de la réponse autoAc au cours de la maladie. Par ailleurs, ces

réactivités sont restreintes par les molécules HLA de prédisposition au PV et aucun

processus d’extension épitopique intramoléculaire ne semble participer à la diversification

de la réponse T puisqu’il n’existe aucune corrélation entre phénotype clinique et

spécificité des peptides reconnus par les clones T anti-Dsg3 [Veldman, 2004b] (Figure 26).

Figure 25. Cartographie épitopique T des domaines extracellulaires de la desmogléine 3. Plusieurs épitopes répartis sur la région extracellulaire de la Dsg3 sont reconnus par les clones lymphocytaires T isolés de patients atteints de PV (orange). L’épitope immunodominant ciblé par la réponse autoAc est indiqué sur le domaine EC1 (vert).

C N EC1 EC2 EC3 EC4 EC5

Dsg3 (78-94)

Dsg3 (96-112)

Dsg3 (189-205)

Dsg3 (205-221)

Dsg3 (250-266)

Dsg3 (342-358)

Dsg3 (376-392)

Dsg3 (483-499)

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Introduction

- 104 -

Figure 26. La réponse T au cours du pemphigus vulgaire. La production d’autoAc anti-Dsg par les cellules B autoréactives est probablement régulée par des lymphocytes T CD4+ de type Th1 et Th2 dirigés contre la Dsg1 et la Dsg3. Les cellules T autoréactives reconnaissent des peptides de la région extracellulaire de la Dsg3 présentées par les molécules HLA de classe II DRB1*0402 et DQB1*0503 portées par les CPA notamment, des cellules dendritiques et des cellules B. Des cellules T réagissant avec les mêmes épitopes de la Dsg3 sont présents chez les sujets sains porteurs des allèles de susceptibilité au PV mentionnés ci-dessus. Néanmoins, l’existence de cellules régulatrices de type Tr1, détectées plus fréquemment chez les individus sains comparés aux malades de PV, contrôlerait la réponse T anti-Dsg3. A l’instar, la diminution du nombre de cellules Tr1 chez les patients pourrait conduire à un défaut d’immunorégulation et donc à une rupture de la tolérance périphérique vis-à-vis de la Dsg3.

CPA CD4+

TH2

CPA CD4+

TH1

IL-4, IL-5, IL-13

IFNγ

CD8+

Epiderme

B

Ganglion lymphatique

Capillaire sanguin

Tr1

IL-10, TGF-β

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Introduction

- 105 -

Pour ce qui est des PS, l’étude de la réponse T est plus modeste. Dans la forme

endémique, des lymphocytes T proliférant vis à vis des domaines EC de la Dsg1 sont

présents chez les malades et sécrètent des cytokines de type Th2 [Lin, 2000]. Les travaux

de l’équipe de Hertl montrent que les lymphocytes T anti-Dsg1 de type Th2 et Th1 sont

détectés à des fréquences similaires chez les patients atteints de PF et chez les sujets

sains [Gebhard, 2005]. Aucune donnée de cartographie épitopique n’est actuellement

disponible.

Des études de la réponse T ont été entreprises par l’analyse structurale des

segments géniques codant pour la chaîne β des TCR exprimés par des clones T

spécifiques de la Dsg3 ou de la Dsg1, générés à partir de cellules T autoréactives isolées

de malades atteints de pemphigus. Au cours du fogo selvagem, l’analyse de la chaîne β

du TCR de 17 clones T anti-Dsg1 montre une variabilité dans l’utilisation des différents

segments géniques suggérant que la réponse lymphocytaire T dirigée contre la Dsg1 est

de nature oligoclonale et donc, que l’induction et/ou la progression de la maladie n’est

pas dépendante d’un seul type de TCR [Moestra, 2002]. Chez les malades atteints de PV,

l’analyse du répertoire T autoréactif en fonction des épitopes reconnus, montre une

corrélation entre l’utilisation préférentielle de certains segments Vβ et Vα du TCR

exprimés par les clones T anti-Dsg3 et la spécificité des peptides reconnus sur la Dsg3

(Vα22Vβ13 pour l’épitope Dsg3 (145-192), Vα10Vβ7 pour l’épitope Dsg3 (240-303) et

Vβ17 pour l’épitope Dsg3 (570-614)) [Hacker-Foegen, 2003].

Le rôle des populations de lymphocytes T régulateurs dans la survenue des

pemphigus n'a été abordé que récemment. Veldman et al ont montré que des cellules T

CD4+/CD45RO+, GITR+, TGF-βm+, spécifiques de la Dsg3 et sécrétrices d’IL10, sont

isolées de sujets sains (porteurs des allèles HLA de susceptibilité au PV) mais sont plus

rarement détectées chez les malades (5,5/105 PBMC vs 2,2/105 PBMC). Ces cellules Tr1

stimulées par l’Ag sécrètent de l’IL10, du TGF-β et de l’IL5 et, prolifèrent en réponse à

l’IL2 (mais pas en réponse à la Dsg3 ou à des stimulus mitogèniques). Elles sont capables

d’inhiber la prolifération de clones T spécifiques de la Dsg3 ou de la toxine tétanique de

manière Ag spécifique. Cette fonction immunosuppressive étant liée à la production

d’IL10 et de TGF-β [Veldman, 2004a]. Les cellules Tr1 semblent en conséquence être

impliquées de façon critique dans la maintenance et la restauration de la tolérance vis à

vis de la Dsg3 puisque des lymphocytes T autoréactifs dirigés contre des peptides

communs de la Dsg3 sont détectés à la fois chez les malades atteints de PV et chez les

sujets sains porteurs des allèles de susceptibilité à la maladie. Ces cellules Tr1

spécifiques de la Dsg3 expriment constitutivement le facteur Foxp3 qui caractérise la

population de lymphocytes T régulateurs CD4+ CD25high. L’inhibition de l’expression de

Foxp3 par un oligonucléotide antisens aboutit chez ces cellules Tr1 à : (i) une perte

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Introduction

- 106 -

d’expression des molécules GITR et CTLA-4; (ii) une sécrétion d’IL2; (iii) une réponse

proliférative vis à vis de la Dsg3; (iv) une perte de leur activité suppressive sur des clones

Th2 spécifiques de la Dsg3 [Veldman, 2006]. Ainsi, l’inhibition de l’expression des ARNm

Foxp3 induit-elle une transition du phénotype Tr1 à celui de Th2. Le phénotype et la

fonction des cellules Tr1 humaines sont donc directement liés à l’expression du facteur

Foxp3.

Enfin, une étude récente montre que les cellules NK contribuent au biais de la

réponse immune vers une réponse T de type TH2 chez les malades de PV par une

altération de la voie de signalisation médiée par l'IL-12 et une expression cellulaire

augmentée de l'IL10 et de l'IL5 [Takahashi, 2006].

A l’heure actuelle, aucune caractérisation précise de la réponse lymphocytaire T au

cours du pemphigus à IgA et du PPN n’a été entreprise. Toutefois, certains arguments

suggèrent que la réponse T dans le PPN pourrait être médiée par des cellules CD8+

[Hoffman, 2003].

VI. LES FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX ET EXOGENES DU PEMPHIGUS

A- L’épidémiologie des pemphigus endémiques

Les pemphigus endémiques partagent des caractéristiques cliniques, histologiques

et immunologiques avec la forme sporadique de PS mais présentent des caractéristiques

épidémiologiques très particulières et sévissent avec une prévalence augmentée dans

certaines régions du monde plus particulièrement au Brésil, en Colombie et en Tunisie

(Figure 27).

1/ LE FOGO SELVAGEM

Le pemphigus endémique a été décrit initialement par Paes-Leme en 1903 dans

certaines régions du Brésil où il est connu depuis des siècles, sous le nom de fogo

selvagem (« feu sauvage ») en référence à la symptomatologie fonctionnelle ressentie par

les Indiens atteints par la maladie [Friedman, 1995]. Le fogo selvagem sévit en fait dans

une zone plus vaste que le seul Brésil. Des foyers de la maladie sont connus dans

plusieurs pays d’Amérique Centrale (Paraguay) et du Sud (Colombie, Argentine, Bolivie,

Pérou, Salvador). Néanmoins, ce sont les études menées au Brésil notamment dans la

région du Limao Verde (Figure 27B) qui ont permis de définir avec précision

l’épidémiologie de la maladie. Tous les foyers décrits sont situés dans des régions

partageant des caractéristiques géographiques précises ; elles sont situées entre le 40e et

60e degré de longitude, et le 5e et 25e degré de latitude entre 400 et 1000 m d'altitude, ce

qui correspond aux zones subtropicales. La maladie survient essentiellement dans des

zones rurales, touchant principalement des agriculteurs ayant un faible niveau de vie et

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Introduction

- 107 -

vivant à proximité de cours d’eau. L'incidence de la maladie s’accroît fortement pendant la

période des pluies quand la densité d’insectes est la plus élevée, et varie fortement d'une

année à l'autre [Hans-Filho, 1999]. Dans les zones d'endémie, la maladie touche à la fois

les Amérindiens et des sujets d'origine non-indienne.

Figure 27. Les pemphigus endémiques. Trois types de pemphigus endémiques ont été individualisés (A) ; le pemphigus brésilien ou fogo selvagem qui sévit plus particulièrement dans la région du Limao Verde (B), le pemphigus colombien dans la région de El Bagre (C) et le pemphigus tunisien dans le sud de la Tunisie (D).

Limao Verde

El Bagre

B C D

A

Fogo Selvagem

Pemphigus Colombien

Pemphigus Tunisien

Sud Tunisien

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Introduction

- 108 -

L’hypothèse d’un agent infectieux transmis par une mouche noire, la simulie, a été

formulée mais reste à démontrer. En effet, la zone d’endémie correspond à l’habitat d’une

mouche, la simulie (borrachudo ou simulium pruinosum). Une étude comparant la

répartition des différentes espèces de simulie dans une région d'endémie par rapport aux

régions voisines a par ailleurs montré une très nette prédominance de simulium

nigrimanum dans la zone d'endémie, faisant de cet insecte un vecteur potentiel de la

maladie. Récemment, une étude cas-témoins réalisée dans le Limao Verde a montré en

outre que les habitats des malades hébergent plus fréquemment des ectoparasites de

l’ordre des Hemiptera que sont les punaises (63% vs 32%) et les réduves (60% vs 29%)

ainsi que certains rongeurs (13% vs 1%) [Aoki, 2004]. Il n’y a pas de transmission

interhumaine de la maladie.

Si les facteurs d’environnement jouent un rôle important, le fond génétique

intervient également. En effet de nombreux cas familiaux sont observés et une association

forte entre la maladie et certains gènes HLA de classe II a été démontrée (cf. Génétique

des pemphigus). De façon intéressante, les gènes de susceptibilité retrouvés chez les non-

Amérindiens comme dans plusieurs tribus indiennes partagent une séquence commune

sur une région du gène codant une partie de la molécule de classe II cruciale pour la

présentation peptidique. Il apparaît donc clairement que le fogo selvagem fait intervenir

des facteurs d'environnement qui ne peuvent induire la maladie que sur un terrain

génétique de prédisposition. L'hypothèse d'une réaction immunitaire croisée entre un

agent infectieux transmis par la simulie et les Ag kératinocytaires, ne pouvant se

développer que chez les sujets porteurs des molécules HLA de classe II appropriées, est

avancée et mérite d’être confortée [Hans-Filho, 1999]. A cet égard, Diaz et al ont

récemment démontré la présence d’Ac anti-Dgs1 non pathogènes dans le sérum de

patients atteints de maladies parasitaires et infectieuses résidant dans les mêmes régions

brésiliennes que le fogo selvagem [Diaz, 2004]. Les prévalences les plus significatives ont

été trouvées chez les malades atteints d’onchocercose (83%), de leishmaniose (43%) ou de

maladie de Chagas (58%). Plus précisément, l’étude de la cartographie épitopique de la

Dsg1 indique que les sérums de ces malades réagissent avec le domaine EC5 de la

protéine. Les auteurs soulèvent l’hypothèse d’un mimétisme moléculaire entre un Ag

contenu dans la salive des insectes hématophages porteurs des parasites à l’origine de

l’onchocercose, de la leishmaniose et de la maladie de Chagas. En effet, la salive de

vecteurs hématophages est une source d’Ag sensibilisants capables d’induire une

production d’Ac chez l’homme [Barral, 2000]. Ainsi, l’immunisation avec un Ag

environnemental aboutirait-elle à une réaction croisée avec le domaine EC5 de la Dsg1 et

ipso facto, à une réponse autoAc anti-EC5 non pathogènes qui chez une minorité de

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Introduction

- 109 -

sujets, pourrait se diversifier par extension épitopique intramoléculaire jusqu’à une

réponse pathogénique dirigée contre les domaines EC1 et EC2 de la Dsg1 [Li, 2003].

2/ LE PEMPHIGUS TUNISIEN

En Tunisie, le pemphigus présente des caractéristiques épidémiologiques

particulières [Bastuji-Garin, 1995], le rapprochant à certains égards du pemphigus

brésilien. Son incidence est plus élevée qu’en France (6,7 cas/an/million d'habitants vs

1,7 cas/an/million d'habitants) avec une prédominance des formes superficielles (61%

des cas), faisant du pemphigus la maladie bulleuse la plus fréquente en Tunisie. Ce

pemphigus touche plus les femmes avec un sexe ratio F/M de 4,1 (contre 1,2 en France).

Alors qu’en France l'incidence de la maladie croît avec l'âge, en Tunisie l'incidence est

plus élevée chez les femmes jeunes. Elle atteint 15,5 cas par an et par million d'habitants

chez les femmes de 25-34 ans. La maladie est plus fréquente dans les zones rurales et

chez les sujets vivant dans des conditions socio-économiques modestes. Aucun cas

familial n'a été observé. Une étude cas-témoins récente portant sur 68 femmes atteintes

de PS endémique tunisien et ayant pour but d’évaluer le rôle de facteurs

environnementaux, a mis en évidence plusieurs facteurs de risque : la cosmétique

traditionnelle, la fréquentation des hammams, le dépeçage de la volaille, le contact avec

des ruminants et les piqûres de guêpes, abeilles et araignées [Bastuji-Garin, 2002]. Il

existe donc des similitudes marquées entre le pemphigus endémique brésilien et le

pemphigus tunisien puisqu'il s'agit dans les deux cas de PS touchant avec une incidence

accrue des sujets jeunes vivant dans des conditions modestes en zone rurale. Cependant

dans la forme tunisienne, il existe une prédominance féminine non observée dans la

forme brésilienne. De plus les cas familiaux, fréquents au cours du pemphigus

endémique brésilien, ne sont pas ou peu observés en Tunisie où la maladie touche

exceptionnellement les enfants. Les facteurs étiologiques, qu'ils soient génétiques ou

environnementaux, restent à préciser dans cette forme particulière de la maladie.

3/ LE PEMPHIGUS COLOMBIEN

Une forme endémique unique de PS sévissant dans le nord de la Colombie a été

individualisée et possède des caractéristiques différentes de celles du fogo selvagem ou du

pemphigus tunisien. Le pemphigus endémique colombien touche les zones rurales

entourant la région El Bagre (Figure 27C). Les malades sont majoritairement des hommes

(95,4%) dont 98% sont des mineurs, des agriculteurs ou des sylviculteurs ayant un bas

niveau de vie. Plus de 40% d’entre eux présentent les caractéristiques cliniques et

histologiques du pemphigus érythémateux (association pemphigus et lupus) affectant par

ailleurs d’autres organes que la peau [Abreu-Velez, 2003b]. L’analyse de la réactivité des

Page 124: Page de Garde - TEL

Introduction

- 110 -

autoAc montre une hétérogénéité similaire à celle observée au cours du PPN, mais sans

association à une néoplasie [Abreu-Velez, 2003a]

B- Les facteurs exogènes

1/ LES PEMPHIGUS MEDICAMENTEUX

On distingue deux catégories distinctes de pemphigus médicamenteux : 1° les

pemphigus auto-immuns déclenchés ou aggravés par une prise médicamenteuse. Ces cas

se présentent et évoluent comme des pemphigus classiques, le médicament n'intervenant

que dans le déclenchement du processus auto-immun sur un terrain génétiquement

prédisposé [Mutasim, 1993] ; 2° les pemphigus induits, pour lesquels le médicament

inducteur joue un rôle majeur dans la survenue de la maladie. Ces cas sont souvent de

gravité modérée et régressent spontanément à l'arrêt du médicament inducteur. Les

médicaments inducteurs de pemphigus médicamenteux peuvent être séparés en deux

groupes comportant les médicaments thiolés d'une part, et non thiolés d'autre part

[Anhalt, 1989]. La plupart des médicaments inducteurs comportent des groupements

thiolés dans leur formule (pénicillamine, captopril, bucillamine, thiopronine) alors que

d'autres doivent être métabolisés pour générer ces groupements thiol (pyritinol, sels d'or,

pénicilline, céphalosporine, piroxicams). Cependant, certains médicaments (pyrazolone,

énalapril) ne comportent aucun groupement soufré mais des groupements amides

[Ruocco, 1993]. L'induction d'une acantholyse par les médicaments fait probablement

intervenir à la fois un mécanisme biochimique et l'induction d'une réponse auto-immune,

les deux mécanismes ne s'excluant pas mutuellement [Ruocco, 1993]. En effet, a été

montré sur de la peau humaine en culture, que l'adjonction de médicaments inducteurs

(comme la cantharidine) était capable d'induire une acantholyse. Cette action directement

acantholytique permet d'expliquer les cas de pemphigus induit dans lesquels il n'est pas

retrouvé d'Ac anti-épiderme. Différents mécanismes ont été évoqués. La fixation du

médicament à la surface des kératinocytes pourrait interférer directement avec les

fonctions d'adhésion des cadhérines desmosomales, activer in situ des enzymes

protéolytiques ou inhiber des enzymes jouant un rôle dans l'adhésion

interkératinocytaire. Cependant, la plupart des pemphigus médicamenteux sont auto-

immuns et liés à la présence d'autoAc pathogènes.

2/ LES RADIATIONS, LES FACTEURS DE CONTACT, LES VIRUS ET LES ALIMENTS

De rares cas de pemphigus induits par des radiations ionisantes sont décrits dans

la littérature [Delaporte, 1991]. Quelques observations pourraient indiquer un rôle

possible des UV dans l'induction et l’aggravation des pemphigus [Reis, 2000 ; Sanchez-

Page 125: Page de Garde - TEL

Introduction

- 111 -

Palacios, 2004]. De rares observations de pemphigus développés après dermatite de

contact à différents produits chimiques ont été rapportées.

L'herpès simplex virus joue souvent le rôle d'infection opportuniste. Cependant,

dans certains cas l'infection virale précède la survenue du pemphigus et certains auteurs

évoquent donc un potentiel rôle inducteur. Une étude récente a montré la présence plus

fréquente d’ADN de HHV-8 (human herpesvirus-8) dans la peau et dans les PBMC ainsi

que d’IgG sériques spécifiques d’oligopeptides d’HHV-8 chez les malades atteints de

pemphigus comparés à des individus sains [Wang, 2005]. Des cas de pemphigus faisant

suite à une primo-infection à EBV et à CMV et survenant chez des patients VIH positifs

ont été observés.

Certains aliments ont été incriminés dans l’induction, l’entretien ou l’aggravation

de pemphigus en particulier, ceux renfermant des composés chimiques comportant des

groupements thiols, isothiocyanates et phénols [Ruocco, 2001]. Ces groupements sont

par exemple retrouvés dans les tannins, certaines épices et les plantes du groupe allium

(oignon, ail, poireaux) au même titre que dans certains médicaments inducteurs

(penicillamine, captopril) [Brenner, 1994]. Des études in vitro ont confirmés le pouvoir des

allyls et des tannins qui sont en outre capables d’augmenter la prolifération et la

cytotoxicité de lymphocytes T [Brenner, 1995 ; Brenner, 2000] Leur action pourrait donc

passer à la fois par un mécanisme biochimique direct et par une action sur le système

immunitaire, chez des sujets génétiquement prédisposés.

VII. LES TRAITEMENTS DES PEMPHIGUS

L'introduction des corticoïdes dans les années 50 a révolutionné le pronostic du

pemphigus en faisant chuter la mortalité de 75 % à 30%. Ils constituent toujours le

traitement le plus efficace et le seul capable d'induire, chez la plupart des patients, une

rémission dans des délais acceptables [Lever, 1953]. Cependant, leur utilisation souvent

prolongée et à fortes doses, est grevée d'une morbidité et d'une mortalité iatrogènes

importantes et rend compte pour une part de la mortalité résiduelle de la maladie. C'est la

raison pour laquelle d'autres thérapeutiques (immunosuppresseurs, Disulone, sels d'or,

tétracyclines, plasmaphérèse…) ont été proposées avec pour double but de diminuer les

doses de corticoïdes administrées et d'augmenter l'efficacité thérapeutique. Ces

traitements sont parfois utilisés en monothérapie en remplacement des corticoïdes, dans

les formes modérées ou en cas de contre-indication absolue des corticoïdes. Ailleurs, ils

trouvent leur indication comme traitement adjuvant en cas de contre-indication relative

des corticoïdes nécessitant une diminution des doses, en cas de réponse incomplète aux

corticoïdes (corticorésistance), en cas de rechute au cours de la décroissance de la

corticothérapie (corticodépendance), ou comme traitement d'entretien à l'arrêt des

Page 126: Page de Garde - TEL

Introduction

- 112 -

corticoïdes. Leur utilisation systématique de première intention reste controversée car

aucune étude randomisée n'a pu montrer un bénéfice réel lié à leur utilisation par

rapport à une corticothérapie générale seule. Depuis leur utilisation, le taux moyen de

rémission n'est d'ailleurs passé que de 28,9% dans les années 1950 chez des patients

recevant une corticothérapie seule, à 20,5% ces dix dernières années. De plus, si la

mortalité du pemphigus est passée au-dessous de 10%, il est difficile de déterminer la

responsabilité relative des traitements adjuvants, de la meilleure prévention et de la

meilleure prise en charge des effets secondaires de la corticothérapie, et du diagnostic

plus précoce de la maladie [Bystryn, 1984].

Deux autres types de traitements pourraient s’avérer particulièrement

prometteurs. Premièrement, plusieurs travaux ont démontré l’efficacité de

l’administration d’immunoglobulines intraveineuses (IgIV) dans le traitement des

pemphigus [Bystryn, 2005]. Bien que les mécanismes d’action soient complexes et non

élucidés, le traitement par les Ig IV permet de diminuer très nettement, rapidement et

sélectivement le titre des Ac du pemphigus dans le sérum des patients. Toutefois, les

malades ne répondent pas de façon équivalente à ce traitement. Celui-ci combiné à des

agents cytotoxiques capables de prévenir la synthèse de novo d’autoAc, pourrait être

particulièrement efficace dans le contrôle de la maladie chez les patients non répondeurs

aux thérapies conventionnelles. En second lieu, de nombreux cas reportés dans la

littérature ont confirmé le bien fondé du traitement des pemphigus par immunothérapie

anti-CD20 ou Rituximab. Le Rituximab (Mabthera®) est un Acm chimérique humanisé

dirigé contre la molécule CD20 exprimée par les lymphocytes B et pré-B mais pas par les

plasmocytes. Le Rituximab induit une destruction des populations lymphocytaires CD20+

qui s’est révélée très efficace dans le traitement de lymphomes non Hodgkiniens et de

certaines MAI. Dans une étude prospective, nous avons traité 22 patients atteints de

formes sévères de pemphigus par Rituximab (375 mg/m2/semaine) [Joly, manuscrit en

préparation] et analysé les effets de cette immunothérapie sur les réponses immunes

cellulaires et humorales au cours de la maladie [Musette, manuscrit en préparation]. Les

résultats cliniques et immunologiques de cette étude sont présentés en annexe.

La recherche de nouveaux traitements (nouveaux immunosuppresseurs,

immunothérapie spécifique) capables de se substituer aux corticoïdes et présentant des

effets secondaires moins importants constitue un défi thérapeutique. Les connaissances

acquises dans la physiopathologie du pemphigus (caractérisation de l'Ag, de la réponse B

et de la réponse T, exploration des mécanismes pathogènes) laissent entrevoir des

utilisations possibles d'une immunothérapie spécifique [Stanley, 2000]: destruction des

cellules B autoréactives in vivo par des Ag recombinants couplés à des toxines

cytotoxiques [Proby, 2000], immuno-adsortion spécifique des autoAc par affinité pour l'Ag

Page 127: Page de Garde - TEL

Introduction

- 113 -

recombinant [Amagai, 1994 ; Amagai, 1995a], vaccination peptidique [Anhalt, 2001b],

déviation de la réponse Th2 responsable de la production d'IgG4 par l'utilisation de

cytokines Th1 ou simple inhibition de la prolifération T par l'IL-10, utilisation

d'inhibiteurs de protéases. Une étude montre par ailleurs que des Ac anti-idotypes

produits par immunisation de lapins avec les fragments F(ab’)2 d’IgG de patients atteints

de PF, inhibent la pathogénicité de ces IgG chez la souris BALB/c [Alvarado-Flores, 2001].

L’immunoadsorption ex vivo des Ac pathogènes à l’aide d’Ac anti-idiotype pourrait donc

constituer une nouvelle voie thérapeutique. De plus, la découverte de molécules actives

sur la maladie mais présentant moins d'effets secondaires que les corticoïdes permettrait

de diminuer la mortalité encore liée essentiellement aux complications du traitement

(intérêt potentiel du mycophénolate mofetil ou des nouveaux macrolides

immunosuppresseurs du type tracrolimus, sirolimus ou ascomycine).

Page 128: Page de Garde - TEL

Objectifs de thèse

114

OBJECTIFS DE THESE

L’objectif de ce travail est d’étudier le rôle de la Dsg1 dans la réponse auto-immune

au cours des pemphigus. Depuis plus d’une décennie, le rôle de l’autoAg lui-même dans

l’initiation, la propagation et la pérennisation de la réponse auto-immune a été conforté

par de nombreux arguments expérimentaux. Dans notre équipe, le rôle de la Dsg1 au

cours des pemphigus a été envisagé à la suite d’un ensemble de travaux démontrant

notamment l’implication d’un polymorphisme du gène DSG1 dans le déterminisme

génétique du PF. Certaines des hypothèses à la base de ce travail de thèse ont été

élaborées à partir d’observations fortuites faites au cours de l’étude et de la

caractérisation de la réponse auto-immune anti-Dsg1 au cours de la maladie ou de

l’analyse du gène DSG1 à partir des transcrits.

Dans un premier temps, nous avons cherché à démontrer l’existence dans

l’épiderme humain, d’une isoforme tronquée de la Dsg1 ainsi que son implication dans

la réponse auto-immune au cours des pemphigus. Au préalable, nous avons confirmé

l’existence, dans l’épiderme humain, des messagers alternatifs de la Dsg1 à l’origine de

la production de cette isoforme, que nous avons mis en évidence lors du séquençage

de l’ADNc codant pour la région EC de la Dsg1. Depuis une vingtaine d’années, la liste

des autoAg subissant un épissage alternatif à l’origine de transcrits

alternatifs/isoformes protéiques n’a cessé de s’allonger et, dans certains cas, ce

mécanisme intervient à divers niveaux de la réponse auto-immune. Plus

particulièrement, l’existence d’une réponse autoAc ou lymphocytaire T dirigée

spécifiquement contre des isoformes d’autoAg, a été démontrée dans différentes MAI. A

la lumière de ces travaux, nous avons recherché l’expression protéique de cette

isoforme tronquée de la Dsg1 dans l’épiderme humain puis évalué la capacité de

peptides spécifiques de cette protéine à se fixer aux molécules HLA de prédisposition

au pemphigus et à induire la prolifération de PMBC isolées chez les malades.

Dans une seconde partie, mon travail a consisté en la caractérisation de la

réponse Ac induite par l’immunisation de souris normales avec la région EC

recombinante de la Dsg1. Certains de ces animaux développent, à côté de la réponse

IgG anti-Dsg1, des Ac dirigés contre d’autres protéines épidermiques. Cinq Acm

représentatifs des différentes spécificités détectées dans les sérums de ces souris ont

été produits. Deux de ces Acm ne réagissent pas avec la Dsg1 mais reconnaissent des

protéines de plus haut poids moléculaire. Nous avons cherché à les identifier afin de

comprendre ce phénomène de diversification de la réponse Ac. Dans cette optique,

nous avons choisi comme stratégie d’identification, l’immunocriblage de carte

protéique 2D d’épiderme humain. Cette approche a nécessité la réalisation d’une carte

2D des protéines épidermiques de haut poids moléculaire et par conséquent, une

Page 129: Page de Garde - TEL

Objectifs de thèse

115

adaptation du procédé technique d’électrophorèse bidimensionnelle à cette

problématique.

Enfin, de nombreux transcrits codant pour des Ag tissus-spécifiques

notamment des autoAg cibles au cours de certaines MAI sont exprimés dans le

thymus humain, en particulier par les CPA thymiques. Ainsi, la présentation de

peptides autoantigèniques aux thymocytes en cours de maturation participe-t-elle à

l'aquisition de la tolérance immune via la sélection négative de cellules T autoréactives

ou la sélection positive de lymphocytes T régulateurs. Afin de mieux comprendre les

mécanismes de tolérance vis-à-vis de la Dsg1, nous avons étudié son expression dans

le thymus humain à partir de fragments thymiques provenant de sujets sains. La

signification des résultats observés sera discutée.

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116

MATERIELS

&

METHODES

Page 131: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

117

MATERIELS & METHODES

A- Les patients

1/ DIAGNOSTIC

Vingt et un patients présentant un PF (n=8) et un PV (n=13), de même que 6

malades atteints de pemphigoïde bulleuse vus dans les services de dermatologie du

« groupe français d'étude sur les bulles » ont été inclus dans notre étude. Les patients ont

donné leur consentement pour participer à cette étude. Le diagnostic clinique de la

maladie a été confirmé par : (i) analyse histologique, (ii) IFD sur biopsie de peau

périlésionnelle, (iii) l'analyse des sérums par IFI sur coupes d'œsophage de singe (The

Binding Site, Birmingham, UK) ou de peau humaine clivée au NaCl 1 M, par

immunoempreinte sur un extrait d'épiderme humain et par ELISA (MBL, Nagano, Japon)

pour détecter des IgG anti-Dsg1/3 chez les patients atteints de pemphigus et des IgG

anti-BP180 chez les malades atteints de pemphigoïde bulleuse. Les malades atteints de

pemphigus sont classés en 3 groupes selon leur statut clinique (3 phases de la maladie) :

(i) la phase active définie comme le développement de novo, d'érosions/bulles cutanées

et/ou muqueuses chez les malades non traités, (ii) la phase chronique définie comme une

rémission incomplète ou une rechute chez les patients présentant un traitement

immunossupresseur, (iii) la rémission clinique définie comme l'absence de (nouvelles)

lésions depuis 6 mois chez les patients traités.

2/ LE GENOTYPAGE HLA DE CLASSE II

L'ADN génomique est extrait à partir de 2 ml de sang prélevé sur des tubes

héparinés chez les malades atteints de pemphigus à l'aide du kit QIAamp® DNA Blood

Midi Kit (Qiagen Inc, Valencia, CA) et utilisé pour le génotypage HLA DRB1 comme

précédemment décrit [Martel, 2000].

B- La quantification des transcrits normaux et alternatifs de la

desmogléine 1 dans l’épiderme humain

1/ SOURCE TISSULAIRE

Les fragments d’épiderme humain ont été obtenus à partir de pièces de résection

chirurgicale issues de plasties mammaires, pratiquées chez des sujets normaux (Clinique

Saint-Antoine, Bois-Guillaume, France). L’épiderme est séparé du derme au scalpel et

plongé immédiatement dans l’azote liquide. Les différents prélèvements qui nous ont été

fournis, désignés HE (Human Epidermis) suivi d’un numéro, sont utilisés comme source

d’ARN totaux d’épiderme humain et comme substrat tissulaire pour la préparation

d’extrait protéique.

Page 132: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

118

Les fragments de thymus humain ont été prélevés chez des sujets subissant une

thymectomie pour une pathologie cardiovasculaire (CHU Charles Nicolle, Rouen; Hôpital

Marie Lannelongue, Le Plessis-Robinson).

2/ EXTRACTION DES ARN ET TRANSCRIPTION INVERSE

Les fragments d’épiderme humain (100 mg) et de thymus humain sont tout

d’abord broyés dans l’azote liquide pour être réduits en poudre. Les ARN totaux sont

ensuite extraits à l'aide du réactif TRIzol™ (Life Technologies, Eragny, France) selon les

instructions du fournisseur. Après extraction, la présence et la qualité des ARN sont

vérifiées après migration électrophorètique (8V/cm) sur un gel d’agarose à 1 % dans du

tampon de migration TAE (0,04 M Tris Acétate, 1mM EDTA. Les bandes d’ARN (28S, 18S

et 5S) sont ensuite révélées sous les UV après immersion du gel dans une solution de

TAE contenant du Bromure d’éthidium (BET) (1 µg/ml) durant 30 min. La quantification

de ces ARN est ensuite réalisée par mesure spectrophotométrique à 260 nm. La

transcription inverse des ARN messagers (ARNm) en ADN complémentaires (ADNc) est

réalisée en utilisant des hexamères présentant toutes les combinaisons possibles des 4

nucléotides qui vont s’hybrider sur les ARN, permettant ainsi d’initier la synthèse d’ADNc

par la Moloney-Murine Leukemia Virus Reverse Transcriptase (M-MLV RT) (Life

Technologies). Un tube contenant 5 µg d’ARN, complété à 22 µl avec de l’eau, est incubé à

66 °C pendant 5 min afin de détruire les structures secondaires de l’ARN puis placé 5 min

sur la glace. Le mélange composé de : 2 µl d’hexamères aléatoires pdN6 à 100 pmol/µl

(Pharmacia Biotech, Piscataway, NJ), 2 µl de dNTP (25 mM chacun) (Invitrogen, Carlsbad,

CA), 8 µl du tampon de la transcriptase inverse (Invitrogen), 1 µl de RNAsin (40 U/ µl)

(Invitrogen), 4 µl de dithiotréitol (DTT) 0,1 M (Invitrogen) et 1 µl de M-MLV RT (200 U/µl)

(Invitrogen), est ensuite ajouté au tube contenant les ARN qui est alors placé à 37 °C

pendant 1 h. La réaction est ensuite arrêtée par une incubation à 95 °C pendant 5 min.

3/ AMPLIFICATION DES SEQUENCES ADNc SPECIFIQUES DES TRANSCRIPTS NORMAUX ET

ALTERNATIFS DE LA DESMOGLEINE 1

Une amplification préalable par une réaction de polymérisation en chaîne (PCR)

d’une séquence de 549 pb présente sur les ADNc spécifiques des ARNm de la

glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase (GAPDH), gène « domestique » ayant une

répartition a priori ubiquitaire et constante dans un tissu donné, est réalisée afin de

contrôler la synthèse des ADNc par la transcription inverse. Afin de mettre en évidence

leur existence dans la peau humaine de sujets sains, des amplifications par PCR de

séquences d’ADNc spécifiques des transcrits normaux (DSG1) et alternatifs (DSG1-AT) de

la Dsg1 sont réalisées. Ces réactions de PCR sont réalisées à l’aide de couple d’amorces

Page 133: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

119

P

S

EC1

EC2

Codon Stop

INT6

DSG1 sens

DSG1 antisens

DSG1-AT sens

DSG1-AT antisens

Insertion Intron 6

Exon 7

Exon 1 Exon 2

Exon 3

Exon 4

Exon 5

Exon 6

Exon 8

spécifiques de chaque produit (Figure 28, Tableau 16), dans les milieux réactionnels et les

conditions qui sont détaillés dans les tableaux 17 et 18. Les produits d’amplification

mélangés à une solution de dépôt sont ensuite déposés sur un gel d’agarose à 1 % pour

subir une séparation électrophorètique. La taille des bandes d’ADN révélées sous les UV

est vérifiée par comparaison avec la migration du marqueur de taille GeneRuler 100 bp

DNA Ladder (MBI Fermentas, Vilnius, Lituanie).

M D W S F F R V V A V L F I F L V V 18 ATG GAC TGG AGT TTC TTC AGA GTA GTT GCA GTG CTG TTC ATT TTT CTG GTG GTG 54 V E V N S E F R I Q V R D Y N T K N 36 GTA GAA GTT AAC AGT GAA TTC CGA ATC CAG GTA AGA GAT TAT AAC ACT AAA AAT 108 G T I K W H S I R R Q K R E W I K F 54 GGC ACC ATC AAA TGG CAT TCA ATC CGA AGG CAG AAA CGT GAA TGG ATC AAG TTC 162 A A A C R E G E D N S K R N P I A K 72 GCA GCA GCC TGT CGT GAA GGT GAA GAC AAC TCA AAG AGG AAC CCA ATC GCC AAA 216 I H S D C A A N Q Q V T Y R I S G V 90 ATT CAC TCA GAT TGT GCT GCA AAC CAG CAA GTT ACA TAC CGC ATC TCT GGA GTA 270 G I D Q P P Y G I F V I N Q K T G E 108 GGA ATT GAT CAG CCA CCA TAT GGG ATC TTT GTC ATT AAT CAG AAA ACT GGT GAA 324 I N I T S I V D R E V T P F F I I Y 126 ATT AAT ATA ACA TCC ATA GTT GAT CGA GAG GTC ACT CCT TTC TTC ATT ATC TAC 378 C R A L N S M G Q D L E R P L E L R 144 TGC CGA GCT CTG AAC TCA ATG GGC CAA GAT TTA GAG AGG CCT CTA GAG CTC AGA 432 V R V L D I N D N P P V F S M A T F 162 GTC AGG GTT TTG GAT ATA AAT GAC AAC CCT CCA GTG TTT TCA ATG GCT ACA TTT 486 A G Q I E E N S N A N T L V M I L N 180 GCA GGA CAA ATA GAA GAA AAT TCT AAT GCA AAT ACA CTG GTG ATG ATA CTC AAT 540 A T D A D E P N N L N S K I A F K I 198 GCT ACT GAC GCA GAT GAA CCG AAC AAT TTG AAC TCA AAA ATA GCC TTC AAG ATT 594 I R Q E P S D S P M F I I N R N T G 216 ATA AGA CAA GAA CCT TCA GAT TCA CCA ATG TTT ATT ATC AAC AGA AAT ACT GGA 648 E I R T M N N F L D R E I Y V N V E 234 GAA ATT CGA ACG ATG AAT AAT TTT CTA GAC AGA GAG ATT TAT GTA AAC GTT GAG 702 P T F Q R T L H K T K * 245 CCA ACT TTT CAA AGA ACT TTA CAT AAG ACA AAG TAA AGG CTG TCT ACG TCA AGT 756 GTG ATA TTG CCT GTA ATA TGT ATT TTT AGC AAT ACG GCC AGT ATG CTC TTG CTG 810 TAA GAG GCT CTG ACC GAG ATG GCG GGG CAG ATG GCA TGT CAG CGG AAT GTG AGT 864 GCA ACA TTA AAA TCC TCG ATG TCA ATG ATA ATA TCC CTT ACA TGG AAC AGT CTT 918 CAT ATA CC 926

Figure 28. Séquences nucléique et protéique de l’isoforme tronquée de la desmogléine 1. La figure montre la séquence ADNc spécifique du transcrits alternatif codant pour l’isoforme tronquée de la Dsg1. Cette isoforme est composée dans l’orientation N- à C-terminale, des séquences signal et propeptide, du domaine EC1, de la région 157–227 du domaine EC2 et d’un peptide de 17 aminoacides, nommé INT6 (surligné en noir), à l’extrémité C-terminal. Ce peptide INT6 est codé par l’extrémité 3´ d’une insertion intronique correspondant à une séquence de 101 pb de l’intron 6 du gène DSG1 (surligné en gris). Les amorces DSG1 sens et antisens sont utilisées pour amplifier les ADNc spécifiques des ARNm normaux de la Dsg1 et les amorces DSG1-AT sens et antisens, ceux spécifiques des transcrits alternatifs de la Dsg1.

Page 134: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

120

Tableau 16. Séquences des amorces utilisées pour la l’amplification des séquences

ADNc spécifiques des transcrits GAPDH, DSG1 et DSG1-AT

Gène amplifié

Amorce sens Amorce antisens Taille (pb)

GAPDH 5´-TGC CAT CAA CGA CCC CTT CA-3´ 5´-TGA CCT TGC CCA CAG CCT TG-3´ 549

DSG1 5´-AAT GGC TAC ATT TGC AGG ACA-3´ 5´-ATC TCG GTC AGA GCC TCT TAC A-

3´ 256

DSG1-AT 5´-TAG ACA GAG AGA TTT ATG TAA AVG TTG-3´

5´-TAT TAC AGG CAA TAT CAC ACT TGA C-3´ 101

Tableau 17. Composition du mélange réactionnel de PCR pour l’amplification des séquences ADNc spécifiques des transcrits GAPDH, DSG1 et DSG1-AT

Réactifs Volumes

Matrice (ADNc) 5 µl

Mélange des 4 dNTPs (12,5 mM chacun) (Promega) 1 µl

Tampon de la TaqDNA Polymérase (10X) (Promega) 5 µl

MgCl2 25 mM (Promega) 3 µl

Amorce sens (100 pmol/µl) + amorce antisens (100 pmol/µl)

0,25 µl + 0,25 µl

TaqDNA Polymérase 5 U/µl (Promega) 0,5 µl

H2O q.s.p. 50 µl

Tableau 18. Phases de la réaction de PCR classique pour l’amplification des séquences ADNc spécifiques des transcrits GAPDH, DSG1 et DSG1-AT

Phases Durée Température Nombre de cycles

Dénaturation initiale

3 min 94 °C 1

Dénaturation 1 min 94 °C

Hybridation 30 sec 58 °C à 60 °C*

Elongation 30 sec 72 °C

35 à 40

Elongation finale

5 min 72 °C 1

* : la température d'hybridation est 58°C pour les PCR GAPDH et DSG1-AT, et de 60°C pour la PCR DSG1.

Page 135: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

121

4/ QUANTIFICATION DES TRANSCRITS NORMAUX ET ALTERNATIFS DE LA DESMOGLEINE 1 PAR

PCR QUANTITATIVE EN TEMPS REEL

Principe de la PCR en temps réel sur l’appareil LightCycler (Figure 29)

Le principe de base de la PCR quantitative (Q-PCR) en temps réel est la mesure

récurrente d’un signal fluorescent, qui est proportionnel à la quantité de produit

amplifié, avec pour objectif de mesurer l’accumulation des produits d’amplification au

cours de la réaction et de déterminer la quantité initiale de matrice dans le milieu

réactionnel. Le LightCycler (Roche Molecular Biochemicals, Mannheim, Allemagne)

est un appareil automatisé de quantification en temps réel par fluorimétrie de produits

de PCR. Il est composé d’un thermocycleur à air pulsé permettant des variations

thermiques extrêmement rapides et d’un micro-spectrofluorimètre pour la détection de

la fluorescence. Cet appareil est relié à un ordinateur qui permet l’acquisition des

données en temps réel et le paramétrage via une interface graphique. C’est la mesure

de la fluorescence émise par le SYBR Green, agent intercalant et fluorescent, qui

permet de quantifier les produits synthétisés à chaque cycle. Avec l’appareil

LightCycler™, la mesure de la quantité de matrice présente initialement dans

l’échantillon est réalisée par comparaison du point de croisement ou crossing point

(Cp) de la courbe d’amplification du gène étudié par rapport à celui obtenu par

l’amplification d’un ADN contrôle standard, constitué soit d’un plasmide soit de

produits de PCR purifiés de concentration connue. Le Cp représente le nombre de

cycles pour lequel la courbe d’amplification coupe une ligne de base correspondant au

seuil de détection de la fluorescence, seuil au-dessous duquel toute fluorescence est

considérée comme du bruit de fond. A chaque cycle de la réaction de PCR, les

capillaires en verre (fermés par un bouchon) sont placés devant une diode émettant à

470 nm. Le SYBR Green titré dans le milieu réactionnel devient fluorescent et réémet

une fluorescence à 530 nm dont l’intensité est directement proportionnelle à la

concentration d’ADN. Il est nécessaire de préciser que ce n’est qu’une fois lié à l’ADN

double brin qu’il peut émettre le signal fluorescent, détectée par le micro-

spectrofluorimètre.

Le SYBR Green est un agent intercalant qui s’incorpore à toutes les molécules

d’acide nucléique double brin. Comme il est non spécifique de séquence, des

détections d’amplifications non spécifiques ou de formation de dimères d’amorces

peuvent venir altérer l’interprétation des résultats. Pour pallier à ce problème,

l’établissement d’une courbe de fusion, à la fin de la réaction de PCR, permet de

détecter la présence d’un ou de plusieurs produits d’amplification. Cette étape

consiste en une dénaturation des amplicons à 94°C pour obtenir des molécules d’ADN

simple brin, qui sont ensuite réappariées à la température d’hybridation des amorces

Page 136: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

122

A B C

D E

2

1

3

1 3

2

augmentée de 5°C. Une augmentation lente (0,1°C par seconde) jusqu’à 94°C permet

un désappariement progressif et lent des molécules ADN et donc une diminution lente

de la fluorescence émise. Lorsque la température de fusion (Tm) du produit amplifié

est atteinte, 50 % de la quantité totale de ce produit sont simple brin, entraînant une

diminution visible à l’écran de la fluorescence. Le calcul effectué par le logiciel du

LightCycler de la dérivée première de la fluorescence sur la température (-dF/dT)

permet d’obtenir une courbe qui donne un pic à la Tm du produit amplifié. La courbe

de fusion permet donc de différencier les produits spécifiques des produits non

spécifiques et de constater la présence de contaminants ou la formation de dimères

d’amorces.

Figure 29. Principe de la PCR en temps réel sur l’appareil LightCycler. Le principe de base de la PCR quantitative (Q-PCR) en temps réel est la mesure récurrente d’un signal fluorescent, qui est proportionnel à la quantité de produit amplifié, avec pour objectif de mesurer l’accumulation des produits d’amplification au cours de la réaction et de déterminer la quantité initiale de matrice dans le milieu réactionnel. C’est la mesure de la fluorescence émise par le SYBR Green, agent intercalent et fluorescent, qui permet de quantifier les produits synthétisés à chaque cycle. La PCR se déroule en 3 phases : La dénaturation (A) ; l’ADN dénaturé est sous forme simple brin, le SYBR Green est libre dans le capillaire et aucune fluorescence n’est émise. L’hybridation (B) ; les amorces se fixent à leurs séquences complémentaires sur l’ADN, le SYBR Green commence à s’intercaler et une émission de fluorescence apparaît. L’élongation (C) ; Le SYBR Green s’incorpore en grande quantité et l’émission de la fluorescence augmente. A la fin de la phase d’élongation, la totalité de l’ADN est double brin, la fluorescence observée est maximale (plateau). Les courbes d’amplification permettent de suivre l’intensité de la fluorescence émisse en fonction du nombre de cycle de la réaction de PCR par exemple, de 3 ADNc différents (C). La spécificité des produits d’amplification est contrôlée par l’établissement d’une courbe de fusion à la fin de la PCR (D).

Page 137: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

123

Amplification des séquences ADNc d’intérêt par Q-PCR en temps réel

Les réactions de Q-PCR quantitative en temps réel utilisant le SYBR Green

sont réalisées à l’aide du kit Fast Start DNA Master SYBR Green I (Roche Molecular

Biochemicals). La composition du milieu réactionnel de PCR (pour chaque capillaire)

est détaillée dans le tableau 19. Les capillaires sont ensuite centrifugés et placés dans

l’appareil LightCycler. Celui-ci est alors programmé via son interface graphique pour

les différentes phases de la réaction selon le programme décrit dans le tableau 20.

Après une étape finale de refroidissement (destinée à éviter que le bloc chauffant ne

s’endommage), le logiciel d’analyse des données permet l’accès à l’ensemble des

résultats de l’expérience (courbes d’amplification, courbes de fusion…).

Tableau 19. Composition du milieu réactionnel des réactions de Q-PCR en temps

réel sur LightCycler pour l’amplification des ADNc GAPDH, DSG1 et DSG1-AT.

Réactifs Volumes

MgCl2 25 mM (Roche Molecular Biochemicals) 1,6 µl

Amorce sens (10 pmol/µl) 1 µl

Amorce antisens (10 pmol/µl) 1 µl

Fast Start Master SYBR Green I

(Roche Molecular Biochemicals)* 2 µl

H2O (Roche Molecular Biochemicals) q.s.p. 18 µl

ADNc ou matrice servant de contrôle externe 2 µl

* : Ce réactif est constitué de l’enzyme FastStart (Taq polymérase Hot Start) auquel est ajouté un mélange contenant le SYBR Green I, les dNTPs, le tampon de PCR et 1 mM de MgCl2.

Page 138: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

124

Tableau 20. Phases de la réaction de Q-PCR en temps réel sur LightCycler pour l’amplification des ADNc GAPDH, DSG1 et DSG1-AT.

Phases Durée Température Nombre de cycles

Dénaturation initiale 10 min 94 °C 1

Phases d’amplification

Dénaturation 20 sec 94 °C

Hybridation 10 sec 61 ou 62 °C*

Elongation 12 ou 22

sec* 72 °C

40

Phases de « fusion » Rapports de montée en

température

Dénaturation 10 sec 94 °C 20°C/sec

Réappariement 30 sec 66 ou 67°C** 20°C/sec

Montée en température 94 °C 0,1°C/sec

Refroidissement de l’appareil

1 min 40 °C

* : La température d’hybridation de 61°C et la durée d’élongation de 12 sec pour l’amplification des ADNc DSG1 (transcrits normaux et alternatifs) sont remplacés par une température de 62°C et une durée de 22 sec pour l’amplification des ADNc GAPDH ; ** : correspond à la température d’hybridation + 5°C.

Normalisation et quantification des transcrits normaux et alternatifs de la

desmogléine 1

Pour déterminer le nombre absolu de copies des transcrits étudiés, des produits

de PCR spécifiques de chaque type de transcrits (GAPDH, DSG1 et transcrits

alternatifs de la Dsg1 : DSG1-AT) sont utilisés pour générer des courbes standard de

calibration, basées sur des dilutions en série. Ces produits sont obtenus par PCR

classique puis purifiés après migration sur un gel d’agarose à 1 % avec le kit Qiaquick

Gel Extraction Kit (Qiagen). La quantification est réalisée après séparation

électrophorètique, par comparaison de l’intensité des bandes d’ADN visualisées sous

les UV à celles du marqueur de concentration Mass Ruler DNA Ladder (MBI

Fermentas) ainsi que par mesure spectrophotométrique à 260 nm.

Page 139: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

125

La conversion des µg en nombre de copies (n) est donnée par la formule

suivante : n = [(m x 1515)/Nbp] x 10-12 x N (m, masse en µg de matrice utilisée pour

l’amplification ; Nbp, nombre de paires de bases du fragment amplifié ; N, constante

d’Avogadro = 6,022e23 molécules/mole) [Vandenbroucke, 2001 ; Karsai, 2002]. La

courbe de calibration représente le Cp en fonction du nombre de copies pour chaque

point de dilution. Les gammes sont constituées de 5 points avec un facteur de dilution

égal à 10.

Ces gammes servent aussi à calculer l’efficacité de la PCR. En effet, une PCR est

considérée comme quantitative quand elle est efficace, c’est-à-dire quand son efficacité

(e) est proche de 100 %, cas idéal où, à chaque cycle, la quantité d’ADN amplifié est

doublée. Dans la plupart des cas, l’efficacité est comprise entre 80 et 90 % dans les

premiers cycles d’amplification. Pour vérifier l’efficacité d’une PCR donnée et valider

les conditions d’amplification, il convient de réaliser une amplification à partir d’une

gamme de dilution de matrice, afin de tracer la droite de régression de cette gamme et

d’en déterminer la pente (p). La valeur de p obtenue permet de calculer l’efficacité de

chacune des PCR mises au point. En effet, au cours de la phase exponentielle de la

PCR, l’efficacité est donnée par la formule : e = 10–1/p. Lorsque la valeur de p = -3,32

l'efficacité de PCR est de 2, soit de 100 %.

Le logiciel calcule également le taux d’erreur : pour une gamme de dilution de 4

points, il doit être inférieur à 0,1 et pour une gamme de dilution de 5 points, inférieur

à 0,2. Le nombre de copies des ADNc spécifiques des transcrits GAPDH, DSG1 et

DSG1-AT pour chaque échantillon testé est déterminé par le logiciel du LightCycler™ à

partir des courbes de calibration correspondante. Au cours d’une même expérience et

pour chaque échantillon, les ADNc des différents transcrits étudiés sont quantifiés (en

triplicate) en même temps que les dilutions en série de produits de PCR

correspondants (en triplicate). Pour corriger les variations inter-essais dûes à la

qualité de l’ARN et à l’efficacité de la transcription inverse entre les échantillons, les

données obtenues pour les deux types de transcrits DSG1 sont normalisées en

divisant le nombre de copies de l’ADNc cible par celui du gène domestique utilisé en

l’occurrence, GAPDH [Raaijmakers, 2002]. Les résultats quantitatifs (quantité absolue)

sont présentés comme un nombre de copies du transcrit cible (DSG1 et DSG1-AT) pour

1000 copies de GAPDH [Wellmann, 2001 ; Marcucci, 2001]. La quantité relative des

transcrits alternatifs DSG1 est évaluée dans les 9 échantillons (en pourcentage), en

réalisant le rapport entre le nombre de copies d’ADNc DSG1-AT et le nombre total de

copies d’ADNc spécifiques des 2 types de transcrits DSG1 soit la formule suivante :

[nDSG1-AT/(nDSG1-AT + nDSG1)] x 100.

Page 140: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

126

C- Production des desmogléines 1 recombinantes

1/ PRODUCTION DE LA PROTEINE REC1/5-DSG1

La région EC complète de la Dsg1 est produite sous forme d’une protéine

recombinante fusionnée à l’extrémité C-terminale, à 2 séquences peptidiques, le

peptide FLAG et un peptide composé de 6 résidus histidine. La production de cette

protéine recombinante, nommée rEC1/5-Dsg1, est réalisée dans le système

baculovirus/cellules d’insectes. Ce système possède deux avantages principaux pour

la synthèse d’Ag recombinants, il permet une production en masse de la

baculoprotéine et la réalisation par la machinerie cellulaire des cellules d’insectes, de

nombreuses modifications post-traductionnelles qui peuvent participer aux propriétés

immunogèniques de la protéine. La synthèse de la baculoprotéine se déroule en deux

étapes principales : 1° Une étape de génétique moléculaire qui consiste en la

fabrication d’un virus recombinant (Figure 30) ; 2° Une étape de biologie cellulaire qui

consiste en la culture des cellules d’insectes infectées par le virus recombinant qui

produisent la protéine recombinante (Figure 31)

ADNc rEC1/5-Dsg1 SP TAG

Vecteur « cassette » de clonage pGEM4Z

Vecteur de transfert p119

Baculovirus AcSLP10

P10 P10’

CDSph

PrP10

1

2

3

4

pGEM4Z-rEC1/5-Dsg1

P119-rEC1/5-Dsg1

AcSLP-rEC1/5-Dsg1

5

Figure 30. Représentation schématique des principales étapes de la production d’un baculovirus recombinant utilisé pour la synthèse de la protéine rEC1/5-Dsg1. La séquence d’ADNc codant pour la région EC complète de la Dsg1 est clonée dans un vecteur cassette entre les séquences codant pour le peptide signal et le propeptide de la Dsg1 (SP) et celles codant pour les peptides FLAG et Histidine (6 résidus) (1). La cassette (composée des séquences PS, rEC1/5-Dsg1, FLAG et Histidine) est ensuite extraite du vecteur par double digestion enzymatique (2) et insérée dans le vecteur de transfert (3). Les séquences P10 présentes à la fois sur le vecteur de transfert et sur le baculovirus vont permettre la recombinaison homologue entre ces 2 vecteurs (4). La production du baculovirus recombinant (5) aboutit à la substitution du gène de la polyédrine (CDSph) (responsable de la formation dans les baculovirus sauvages d’inclusions sous forme de polyèdres) par la cassette, permettant ainsi leur sélection via la perte de ce phénotype dit « inclusions négatives ». La production de la protéine recombinante (région EC de la Dsg1 fusionnée aux peptides FLAG et Histidine) est réalisée via l’infection de cellules d’insectes avec le baculovirus recombinant. PrP10 : promoteur du gène CDSph.

Page 141: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

127

Figure 31. Organigramme des étapes expérimentales de la production de la

baculoprotéine recombinante

1 CO-TRANFECTION Recombinaison homologue entre le vecteur de transfert et le

baculovirus AcSLP10

2 SELECTION DE VIRUS RECOMBINANTS Par la méthode des plages de lyse

3 AMPLIFICATION VIRALE Suivie par une analyse du culot cellulaire et du surnageant de

culture par immunoempreinte avec l’Ac anti-FLAG

4 PURIFICATION DU VIRUS RECOMBINANT Par la méthode des plages de lyse

6 CINETIQUE D’EXPRESSION PROTEIQUE Analyses par immunoempreinte avec l’Ac anti-FLAG

5 AMPLIFICATION VIRALE Suivie par une analyse du culot cellulaire et du surnageant de

culture par immunoempreinte avec l’Ac anti-FLAG

7 PRODUCTION EN MASSE ET PURIFICATION DE LA BACULOPROTEINE

Purification de la protéine par chromatographie d’affinité sur une colonne anti-FLAG suivie par un contrôle de la pureté par une

coloration du gel SDS-PAGE au bleu brillant et une immunoempreinte avec l’Ac anti-FLAG

Page 142: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

128

Préparation du vecteur « cassette » de clonage

Les cellules mononuclées du sang périphérique (PBMC) humaines sont isolées par

centrifugation sur gradient de Ficoll-Hypaque (Pharmacia, Uppsala, Sweden). Les ARN

totaux sont ensuite extraits à partir de 107 PBMC à l'aide du réactif TRIzol™ (Life

Technologies). La synthèse des ADNc est réalisée par transcription inverse de ces ARN

avec une amorce oligo-dT (Invitrogen), en utilisant la M-MLV RT (Life Technologies). Un

fragment d’ADN codant pour le peptide signal et le propeptide (SP) de la Dsg1 humaine

est amplifié par PCR « nichée » à partir des ADNc générés. La double PCR est effectuée en

utilisant les amorces SP sens (5´-CTT GGT CTT GGA TGT AAG AGA ATC C-3´) et SP

reverse (5´-CTC CAG AGA TGC GGT ATG TAA CTT-3´) comme amorces externes et les

amorces SP-BamH I (5´-GAG ATG GAC TGG AGT TTC TTC AGA G-3´) et SP-Hind/Pfl23 II

(5´-CGT AAG CTT AGC GTA CGT TTC TGC CTT CGG ATT GAA TG-3´) comme amorces

internes (Figure 32) en suivant les conditions d’amplification indiquées dans les tableaux

21 et 22.

Tableau 21. Composition du milieu réactionnel de PCR « nichée » pour l’amplification des séquences ADNc codant pour le peptide signal et le propeptide

de la Dsg1 humaine

Réactifs Volumes

Matrice (ADNc) 5 µl

Mélange des 4 dNTPs (25 mM chacun) 1,5 µl

Tampon de la TaqDNA Polymérase 5 µl

Amorces sens (100 pmol/µl) + antisens (100 pmol/µl) 0,5 µl + 0,5 µl

TaqDNA Polymérase (Perkin-Elmer) 1,5 U

H2O q.s.p. 50 µl

Tableau 22. Phases de l’amplification par PCR « nichée »* des séquences ADNc codant pour le peptide signal et le propeptide de la Dsg1 humaine

Phases Durée Température Nombre de cycles

Dénaturation initiale

3 min 94 °C 1

Dénaturation 1 min 94 °C

Hybridation 30 s 60 °C

Elongation 1 min 72 °C

35

Elongation finale 5 min 72 °C 1

* : Ces conditions sont celles des 2 PCR successives

Page 143: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

129

E1

E2 E3

E5

E4

E6

E7

E8

E9

E10

E11

Amorce SP Sens

Amorce SPAntisens

Amorce SP-BamH I

Amorce SP-Hind/Pfl23 II

Amorce rEC1/5-S

Amorce rEC1/5-R

S

P

EC1

EC2

EC3

EC4

EC5

TGA GTG GGA GAA AGG AAA AGA ACA GAG AAG AAC AAA CAA AAC TCC CTT GGT CTT 54 GGA TGT AAG AGA ATC CAG CAG AGA TGG ACT GGA GTT TCT TCA GAG TAG TTG CAG 108 TGC TGT TCA TTT TTC TGG TGG TGG TAG AAG TTA ACA GTG AAT TCC GAA TCC AGG 162 TAA GAG ATT ATA ACA CTA AAA ATG GCA CCA TCA AAT GGC ATT CAA TCC GAA GGC 216 AGA AAC GTG AAT GGA TCA AGT TCG CAG CAG CCT GTC GTG AAG GTG AAG ACA ACT 270 CAA AGA GGA ACC CAA TCG CCA AAA TTC ACT CAG ATT GTG CTG CAA ACC AGC AAG 324 TTA CAT ACC GCA TCT CTG GAG TAG GAA TTG ATC AGC CAC CAT ATG GGA TCT TTG 378 TCA TTA ATC AGA AAA CTG GTG AAA TTA ATA TAA CAT CCA TAG TTG ATC GAG AGG 432 TCA CTC CTT TCT TCA TTA TCT ACT GCC GAG CTC TGA ACT CAA TGG GCC AAG ATT 486 TAG AGA GGC CTC TAG AGC TCA GAG TCA GGG TTT TGG ATA TAA ATG ACA ACC CTC 540 CAG TGT TTT CAA TGG CTA CAT TTG CAG GAC AAA TAG AAG AAA ATT CTA ATG CAA 594 ATA CAC TGG TGA TGA TAC TCA ATG CTA CTG ACG CAG ATG AAC CGA ACA ATT TGA 648 ACT CAA AAA TAG CCT TCA AGA TTA TAA GAC AAG AAC CTT CAG ATT CAC CAA TGT 702 TTA TTA TCA ACA GAA ATA CTG GAG AAA TTC GAA CGA TGA ATA ATT TTC TAG ACA 756 GAG AGC AAT ACG GCC AGT ATG CTC TTG CTG TAA GAG GCT CTG ACC GAG ATG GTG 810 GGG CAG ATG GCA TGT CAG CGG AAT GTG AGT GCA ACA TTA AAA TCC TCG ATG TCA 864 ATG ATA ATA TCC CTT ACA TGG AAC AGT CTT CAT ATA CCA TAG AAA TTC AAG AAA 918 ATA CTC TAA ATT CAA ATT TGC TCG AGA TTA GAG TAA TTG ATT TGG ATG AAG AGT 972 TCT CAG CTA ACT GGA TGG CAG TAA TTT TCT TTA TCT CTG GAA ATG AAG GAA ATT 1026 GGT TTG AGA TAG AAA TGA ATG AAA GAA CAA ATG TGG GAA TTT TAA AGG TTG TTA 1080 AGC CCT TAG ATT ATG AAG CTA TGC AGA GTC TGC AAC TCA GTA TTG GTG TCA GAA 1134 ATA AAG CTG AAT TTC ATC ATT CAA TTA TGT CTC AAT ATA AAC TGA AAG CAT CTG 1188 CAA TTT CTG TGA CTG TGT TAA ATG TAA TTG AAG GCC CAG TGT TTC GTC CAG GTT 1242 CAA AGA CAT ATG TTG TAA CTG GTA ATA TGG GAT CAA ATG ATA AAG TGG GAG ACT 1296 TTG TAG CTA CTG ACC TGG ACA CAG GTA GAC CTT CAA CGA CTG TTA GGT ATG TAA 1350 TGG GAA ATA ATC CAG CTG ACC TGC TAG CTG TTG ATT CAA GAA CAG GCA AAC TCA 1404 CTT TGA AAA ATA AAG TTA CCA AGG AAC AGT ACA ATA TGC TCG GAG GAA AAT ACC 1458 AAG GAA CGA TTC TCT CTA TAG ATG ATA ATC TTC AAA GAA CTT GCA CTG GTA CAA 1512 TTA ATA TTA ACA TTC AAA GTT TTG GTA ATG ACG ACA GGA CTA ATA CAG AGC CGA 1566 ACA CTA AAA TTA CTA CCA ATA CTG GCA GAC AAG AAA GTA CTT CTT CCA CTA ACT 1620 ATG ATA CCA GCA CAA CTT CTA CTG ACT CTA GCC AAG TAT ATT CTT CTG AAC CCG 1674 GAA ACG GAG CCA AAG ATT TGT TAT CAG ACA ATG TAC ATT TTG GTC CTG CTG GCA 1728

Figure 32. Séquence nucléique codant pour la région extracellulaire de la desmogléine 1 humaine. Les séquences sur lesquelles s’hybrident les amorces utilisées pour les différentes amplifications par PCR sont surlignées en couleur. Un fragment d’ADN codant pour le peptide signal (S) et pour le propeptide (P) de la Dsg1 sont amplifiés par PCR « nichée » à partir des ADNc générés par transcription reverse en utilisant les amorces SP sens et SP reverse comme amorces externes et les amorces SP-BamH I et SP-Hind/Pfl23 II comme amorces internes. Le fragment d’ADNc codant pour les domaines extracellulaires EC1 à EC5 de la protéine est obtenu par PCR en utilisant les amorces rEC1/5-S et rEC1/5-R, s’hybridant respectivement à l’extrémité 5´ de la séquence codant pour le domaine EC1 et à l’extrémité 3´ de celle codant pour le domaine EC5. Les exons (E) sont indiqués sous la séquence nucléique.

Page 144: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

130

Les produits de PCR (180 pb), préalablement contrôlés sur gel, sont purifiés par le

kit Qiaquick Gel Extraction (Qiagen Inc.) et quantifiés en référence au marqueur de taille

100 bp (GibcoBRL Life technologies) après migration électrophorètique sur un gel

d’agarose à 1,5%. Les ADNc SP et le vecteur pGEM4Z (Promega, Madison, WI) sont

ensuite double digérés par les enzymes de restriction BamH I et Hind III (New England

Biolabs Inc., Beverly, MA) (Tableau 23). Les produits digérés sont contrôlés sur gel

d'agarose 1%, purifiés et quantifiés comme précédemment décrit. La ligation de l’insert

(17 ng) avec le vecteur pGEM4Z (83 ng) s'effectue durant 1 h à 37°C en présence d’1 unité

(U) de T4 DNA ligase (New England Biolabs Inc.) diluée dans son tampon. Cinq µl du

milieu de ligation sont ajoutés à 100 µl de bactéries compétentes DH5α (GibcoBRL Life

technologies). Une incubation de 30 min dans la glace et un choc thermique de 45 sec à

42°C suivis d’une incubation de 2 min dans la glace permettent la transformation des

bactéries compétentes. Les bactéries transformées sont cultivées 1 h à 37°C dans 500 µl

de milieu LB liquide (10 g/l de N-bactotryptone, 5 g/l d'extrait de levure, 5 g/l de NaCl).

La solution bactérienne est étalée à raison de 100 µl sur un milieu LB-agar : LB liquide,

15 g/l d'agar, contenant 50 µg/ml d'ampicilline. Les boîtes sont incubées la nuit à 37°C.

Le vecteur pGEM4Z possède un gène de résistance à l'ampicilline. Seules les bactéries

ayant incorporées le plasmide se développent sur le milieu de sélection contenant

l'antibiotique. Afin de ne sélectionner que les clones transformés par le plasmide

recombinant, une PCR de vérification sur colonie est réalisée en utilisant les amorces

M13S (5'-GTA AAA CGA CGG CCA GT-3' et M13R (5'-CAG GAA ACA GCT ATG AC-3')

(Tableaux 24 et 25).

Tableau 23. Composition du mélange réactionnel de la double digestion par les enzymes de restriction BamHI et Hind III

* : cette étape de digestion est suivie par une incubation de 10 min à 65°C.

pGEM4Z Produit de PCR SP

Matrice 300 ng 5 µg Tampon BamH I 10X 5 µl 5 µl BamH I (1U/µl) 1 µl 5 µl Hind III (1U/µl) 1 µl 5 µl BSA 100X 0,5 µl 0,5 µl Eau Qsp 50 µl °C/min 37°C/60 min*

Page 145: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

131

Tableau 24. Composition du mélange réactionnel de la PCR utilisant les amorces M13

Réactifs Volumes

Matrice ADNc

Mélange des 4 dNTPs (40 mM chacun)

Inoculum bactérien

0,75 µl

Tampon de la TaqDNA Polymérase 5 µl

Amorces M13S (100 pmol/µl) + M13R (100 pmol/µl) 0,25 µl + 0,25 µl

MgCl2 25 mM

BSA

3 µl

0,25 µl

TaqDNA Polymérase (MBI Fermentas) 2,5 U

H2O q.s.p. 50 µl

Tableau 25. Phases de la réaction de PCR utilisant les amorces M13

Phases Durée Température Nombre de cycles

Dénaturation initiale

3 min 94 °C 1

Dénaturation 1 min 94 °C

Hybridation 30 s 55 °C

Elongation 30 s 72 °C

35

Elongation finale

5 min 72 °C 1

La taille des produits de PCR (650 pb) est ensuite contrôlée par électrophorèse sur

un gel d’agarose à 1,5%. Les clones positifs comportant un insert ayant la taille attendue,

sont repiqués sur du milieu LB-agar (ampicilline 50 µg/ml) et cultivés durant la nuit à

37°C. Une préculture de 2 ml de LB (ampicilline 50 µg/ml) est ensemencée avec chaque

clone et incubée durant 8 h à 37°C. La culture bactérienne est centrifugée à 5000 g

durant 10 min à 4°C. L’extraction plasmidique est réalisée à l’aide du kit Qiagen plasmid

purification (Qiagen Inc.). Après vérification de sa taille par électrophorèse sur un gel

d’agarose, l’ADN plasmidique est quantifié par spectrophotométrie à 280 nm. La séquence

ADN du plasmide comportant l’insert est séquencée en utilisant le kit Big Dye®

Terminator v3.1 Cycle sequencing (Applied Biosystems, Warrington, UK) à l’aide des

amorces M13S et M13R (Tableaux 26 et 27).

Page 146: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

132

Tableau 26. Composition du mélange réactionnel de séquençage sur le séquenceur 16 capillaires AB3100 (Applied Biosystems)

Réactifs Volumes

Matrice ADN (30 à 100 ng) 1 µl

Tampon 5X (Applied Biosystems) 1,5 µl

Amorces M13 (3,2 µM) 1 µl

Prémix du kit (Applied Biosystems) 1 µl

Eau 5,5 µl

Tableau 27. Phases de la réaction de séquençage sur le séquenceur 16 capillaires AB3100 (Applied Biosystems)

Phases Durée Température Nombre de cycles

Dénaturation initiale

2 min 95 °C 1

Dénaturation 10 sec 96 °C

Hybridation 5 sec 50 °C

Elongation 3 min 72 °C

30

Les produits sont ensuite purifiés de la manière suivante : 1 µl d’EDTA 125 mM, 1

µl d’acétate de sodium et 25 µl d’éthanol 100% sont ajoutés à chacun des essais. Le

mélange est incubé 15 min à température ambiante puis centrifugé 30 min à 1200 g. Le

surnageant est éliminé, le culot d’ADN est lavé avec 35 µl d’éthanol 75% et centrifugé 10

min à 1200 g. Le surnageant est éliminé et le culot préalablement séché est repris dans

15 µl de formamide (Sigma). Les réactions de séquences sont transférer sur la plaque du

séquenceur capillaire et dénaturé 2 min 30 à 95°C puis, analysées avec le séquenceur 16

capillaires AB3100 (Applied Biosystems). Les séquences obtenues sont comparées, grâce

au programme BLAST, à celles contenues dans les banques de données disponibles sur

Internet.

Page 147: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

133

Le vecteur pGEM4Z comportant l’insert SP (5 µg) subit une double digestion par

les enzymes de restriction Pfl23 II (10 U) (MBI Fermentas) et Hind III (6 U) (New England

Biolabs Inc.) durant une nuit à 37°C pour permettre l'introduction de séquences dites

« TAG » codant pour le peptide FLAG (Asp-Tyr-Lys-Asp-Asp-Asp-Asp-Lys) et 6 résidus

histidine ainsi qu’un codon stop. Ces séquences sont clonées dans le vecteur digéré par la

technique des dimères d’oligonucléotides. Elles utilisent 2 oligonucléotides

complémentaires en leur centre et protubérants à leurs extrémités en site de restriction

Pfl23 II et Hind III : FLAG-S, 5'-GTACG-GAC TAC AAG GAC GAC GAT GAC AAG-CAT

CAT CAC CAT CAC CAT-TA-3' (site Pfl23 II-FLAG-His-STOP, site Hind III); FLAG-R, 3'-

AGC-TTA-ATG GTG ATG GTG ATG ATG-CTT GTC ATC GTC GTC CTT GTA GTC-C-3'

(site Hind III-STOP-His, FLAG-site Pfl23 II). L’oligonucléotide FLAG-S (100 pmol) subit

une phosphorylation en présence d’ATP (1 mM) grâce à la T4 polynucleotide kinase

(New England Biolabs Inc.) durant 30 min à 37°C puis l’étape de ligation est réalisée

comme décrite dans le tableau 28. Les étapes de transformation des bactéries

compétentes, de criblage par PCR des clones positifs et de séquençage grâce aux

amorces M13 sont identiques à celles décrites précédemment. Le vecteur pGEM4Z-SP-

TAG résultant contient un site de clonage unique Pfl23 II permettant le clonage de

l’insert codant pour la région EC de la Dsg1 et des séquences TAG utilisables pour

contrôler sa production par immunoempreinte ainsi que sa purification par

chromatographie d’affinité (Figure 33).

Tableau 28. Conditions expérimentales de la ligation entre le vecteur pGEM4Z-SP et les séquences codant les peptides FLAG et Histidine

Réactifs

pGEM4Z-SP double digéré 3 pmol

Oligo FLAG-R 3 pmol

Oligo FLAG-S phosphorylé 3 pmol

Eau Qsp 17 µl

Hybridation des oligonucléotides 5 min à 80°C puis refroidissement à

température ambiante

T4 DNA ligase 1 U/µl (Biolaps)

1 µl

Tampon de la T4 DNA ligase 10X

Ligation

2µl

3 h à température ambiante

Page 148: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

134

pGEM4Z

pGEM4Z

CCCGGGAGTCCCGAGATGGACTGGAGTTTCTTCAGAGTAGTTGCAGT BamH I Peptide signal

GCTGTTCATTTTTCTGGTGGTGGTAGAAGTTAACAGTGAATTCCGAAT Propeptide

CCAGGTAAGAGATTATAACACTAAAAATGGCACCATCAAATGGCATT

CAATCCGAAGGCAGAAACGTACGGACTACAAGGACGACGATGACAA Pfl23 II FLAG GCATCATCACCATCACCATTAAGCTTGTCTCCC Histidines Stop Hind III Figure 33. Structure de la « cassette » de clonage du vecteur pGEM4Z-SP-TAG.

Clonage de la région extracellulaire de la desmogléine 1

La séquence d’ADN codant pour la région EC de la Dsg1 humaine est amplifiée par

PCR à partir des ADNc générés à l’aide des amorces rEC1/5-S (5´-GAA TGG ATC AAG

TTC GCA GCA GCC-3´) et rEC1/5-R (5´-CGG CGT ACG AGG ACC AAA ATG TAC ATT

GTC TG-3´) (Figure 32, tableaux 29 et 30). Les produits de PCR (1497 pb), préalablement

contrôlés sur gel, sont purifiés et quantifiés comme précédemment décrit. Le produit de

PCR rEC1/5-Dsg1 et le vecteur cassette sont digérés par l’enzyme Pfl23 II (Tableau 31).

Les produits digérés sont contrôlés sur gel d'agarose 0,8%, purifiés et quantifiés comme

précédemment décrit. La ligation de l’insert (25 ng) avec le vecteur cassette préalablement

déphosphorylé (175 ng) s'effectue durant 1 h à 37°C en présence d’1 U de T4 DNA ligase

(New England Biolabs Inc.). Les étapes de transformation des bactéries compétentes, de

criblage par PCR des clones positifs et de séquençage grâce aux amorces M13 sont

identiques à celles décrites précédemment.

Page 149: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

135

Tableau 29. Composition du mélange réactionnel pour l’amplification par PCR de la

séquence ADNc codant pour la région extracellulaire de la Dsg1

Réactifs Volumes

Matrice (ADNc) 1 µl

Mélange des 4 dNTPs (10 mM chacun) 1,5 µl

Tampon de la TaqDNA Polymérase 10X

MgCl2 25 mM

10 µl

6 µl

Amorces rEC1/5-S (100 pmol/µl) + rEC1/5-R (100 pmol/µl) 0,5 µl + 0,5 µl

TaqDNA Polymérase (MBI Fermentas) 0,5 µl

BSA

H2O

0,5 µl

q.s.p. 100 µl

Tableau 30. Phases de la réaction de PCR pour l’amplification de la séquence ADNc codant pour la région extracellulaire de la Dsg1

Phases Durée Température Nombre de cycles

Dénaturation initiale 3 min 94 °C 1

Dénaturation 1 min 94 °C

Hybridation 1 min 30 58 °C

Elongation 3 min 72 °C

35

Elongation finale 10 min 72 °C 1

Tableau 31. Mélange réactionnel de la digestion par l’enzyme Pfl23 II

* : cette étape de digestion est suivi par une incubation de 10 min à 65°C

Vecteur cassette Produit de PCR rEC1/5-Dsg1

Matrice 150 ng 6 µg Tampons Y+/Tango™ 5 µl 5 µl Pfl23 II (3U/µl) 2 µl 2 µl

BSA 100X 0,5 µl 0,5 µl Eau Qsp 50 µl °C/min 37°C/une nuit*

Page 150: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

136

Préparation du vecteur de transfert

Le vecteur pGEM4Z-SP-TAG est double digéré par les enzymes BamH I et Hind III

(New England Biolabs Inc.) pour permettre l’introduction de la cassette comportant

l’insert rEC1/5-Dsg1 dans le vecteur de transfert p119 [Chaabihi, 1993] double digéré

par les enzymes Bgl II et Hind III (Tableau 32). Après leurs purifications et quantifications,

la ligation de la cassette rEC1/5-Dsg1 (45 ng) avec le vecteur p119 (155 ng) s'effectue

durant 1 h à 37°C en présence d’1 U de T4 DNA ligase (New England Biolabs Inc.) L’étape

de transformation des bactéries compétentes est réalisée comme précédemment décrite.

Le criblage des clones bactériens est réalisé par la PCR utilisant les amorces de clonage

(rEC1/5-S et rEC1/5-R). Les plasmides sont extraits et séquencés avec l’amorce p119S

(5'-GAA TCA TTC CAG CTT TTG GAC-3) selon le protocole déjà décrit. Une culture de 200

ml de milieu est ensemencée avec le clone bactérien d’intérêt (cultivé en préculture de 2ml

de milieu) et incubée une nuit à 37°C. Le vecteur de transfert comportant l’insert rEC1/5-

Dsg1 est ensuite extrait à l’aide du kit Qiagen plasmid purification (Qiagen Inc.).

Tableau 32. Composition du mélange réactionnel de la double digestion du

vecteur de transfert p119

* : cette étape de digestion est suivie par une incubation

de 10 min à 65°C.

Cotransfection des cellules d’insectes et production du virus recombinant

Les cellules d'insectes Sf9 (Spodoptera frugiperda) sont co-transfectées avec le

vecteur de transfert recombinant et l'ADN viral AcSLP10 [Chaabihi, 1993] par lipofection

[Felgner and Ringold, 1989]. Il y a alors infection des cellules d’insectes puis synthèse de

particules virales. AcSLP10 est un baculovirus modifié possédant une copie du gène

codant pour la protéine polyédrine placée sous le contrôle du promoteur de la protéine

P10. La recombinaison homologue entre le virus et le vecteur de transfert recombinant

aboutit à la création d'un virus recombinant dans lequel le gène codant pour la polyédrine

a été remplacé par la cassette recombinante. Les virus recombinants sont isolés par la

technique des plages de lyse [Summers et Smith, 1987] (Figure 34).

p119

Matrice 10 µg

Tampon 2 10X 5 µl

Bgl II (10 U/µl) 1 µl

Hind III (20 U/µl) 0,5 µl

Eau Qsp 50 µl

°C/min 37°C/une nuit*

Page 151: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

137

Figure 34. Organigramme des étapes expérimentales de la purification des baculovirus recombinants par la technique des plages de lyse

1PREPARATION DES CELLULES SF9 Les cellules sont réparties en plaque de culture 24 puits

(2.106/puits) � 1 h à température ambiante

2 DILUTION VIRALE Le virus à purifier est dilué en série dans du milieu TGV3

3 INFECTION Les dilutions virales sont ajoutées aux puits de culture après

élimination du surnageant (1 plaque/dilution) � 1 h à température ambiante

4 COULAGE D’AGAROSE 2 ml d’une solution d’agarose (0,6 g d’agarose, 15 ml d’eau, 44 ml

de milieu TGV3) est coulée dans chaque puits de culture � A température ambiante jusqu’à l’apparition des plages de lyse

5 COLORATION AU ROUGE NEUTRE 1 ml de rouge neutre (dilué au 1 : 15 dans du milieu TGV1) est

déposé dans chaque puits � 1 h à température ambiante et élimination du rouge neutre

� 1 nuit à température ambiante

6 CAROTTAGE Les plages de lyse avec occlusion négative, repérées au

microscope, sont prélevées par carottage � Conservation à 4°C de la carotte dans 1 ml de mili eu TGV3

Page 152: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

138

Les plages de lyse à phénotype « occlusion négative » sont différenciées de celles à

phénotype « occlusion positive ». En effet, lorsque les cellules d’insectes sont infectées par

un virus non recombinant, le gène de la polyédrine est exprimé et l’apparition d’inclusions

sous forme de polyèdres est observée; il s’agit du phénotype « occlusion positive ». Lorsque

les cellules d’insectes sont infectées par un virus recombinant, le gène de la polyédrine est

substitué par l’insert recombinant, aucun polyèdre n’est observé; il s’agit du phénotype «

occlusion négative ». Les plages de lyse qui correspondent à un virus recombinant sont

dénombrées afin de déterminer le titre viral du surnageant initial. L’isolement des virus

recombinants se fait en prélevant par carottage les plages de lyse isolées.

Les virus recombinants sont ensuite amplifiés de la façon suivante. Une

suspension cellulaire à 106 cellules Sf9/ml de milieu Sf900 II (Invitrogen) est cultivée 1h à

température ambiante. Le surnageant est éliminé, la suspension virale (0,3 ml) et du

milieu Sf900 II, SVF 2,5% sont ajoutés à la culture qui est incubée 1 h à température

ambiante. Les cellules sont ensuite cultivées 4 à 5 j à température ambiante après

addition de milieu Sf900 II, SVF 2,5% (4 ml). Le surnageant de culture et le culot

cellulaire sont récupérés après centrifugation 5 min à 5000 rpm, 4°C et conservés. Une

seconde amplification est réalisée à partir des clones issus des surnageants de

l’amplification précédente ceci, dans le but d’obtenir un stock de virus nécessaire à la

production de la protéine. Les protéines contenues dans les surnageants et les culots

cellulaires récupérés à la suite des 2 amplifications successives sont séparées par une

électrophorèse SDS (sodium dodecyl sulfate)-PolyAcrylamide Gel Electrophoresis (SDS-

PAGE) dans un gel de polyacrylamide de porosité 14% (Tableau 33) et analysés par

immunoempreinte en utilisant un Ac anti-FLAG (Sigma) et des Ac secondaires de chèvre

anti-IgG de souris couplés à peroxydase selon la procédure expérimentale décrite

ultérieurement.

Tableau 33. Composition du gel de polyacrylamide de porosité 14% utilisé pour la séparation électrophorètique des protéines par SDS-PAGE

Solution Gel de

séparation* Gel de

concentration**

Acrylamide/,BIS 40% Tris 1 M pH 8,8 Tris 0,375 pH 6,8 SDS 10% Persulfate d’ammonium 50 g/l TEMED Eau

8,75 ml 9,4 ml

250 µl 625 µl 6,25 µl 3,04 ml

1,2 ml

4,2 ml 125 µl 1 ml 5 µl

6,1 ml

* : pour 4 mini-gels (7 cm x 6,5 cm x 1mm) ou 2 gels criterion (11 cm x 8 cm x 1 mm); ** : Ce gel de concentration est substitué par un gel d’agarose 0,1% pour la fabrication des gels utilisés lors de l’électrophorèse bidimensionnelle.

Page 153: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

139

Production et purification de la protéine rEC1/5-Dsg1

La cinétique d’expression est réalisée avec les cellules Sf9 infectées avec le

baculovirus recombinant codant pour la protéine rEC1/5-Dsg1 à des unités de

multiplicité d’infection (m.o.i) de 1, 2, 5 ou 10. A différents temps, un aliquot de

surnageant est prélevé pour être analysé en immunoempreinte avec l’Ac anti-FLAG.

Pour une expression à large échelle, 5×108 cellules Sf9 sont infectées durant 1h avec

20 ml de milieu contenant le virus recombinant à une m.o.i de 1 puis, sont transférées

dans 480 ml de milieu Sf900 II (Invitrogen) et cultivées à 28°C durant 96 h. La

suspension cellulaire est ensuite centrifugée 15 min à 5000 rpm et le surnageant est

récupéré et conservé à -80°C en vue de la purification de la baculoprotéine rEC1/5-

Dsg1.

Le surnageant contenant la protéine rEC1/5-Dsg1, comportant la séquence

FLAG, est introduit dans une colonne de chromatographie d’affinité anti-FLAG

équilibrée avec une solution de 50 mM Tris-HCl, 150 mM NaCl, pH 7,4 (TBS), 30

µg/ml E64 (Roche, Mannheim, Germany), leupeptine à 10 µg/ml et pepstatine à 10

µg/ml. La colonne est lavée avec 40 ml de tampon TBS et la protéine fixée est éluée

par compétition avec 15 ml d’une solution de TBS contenant l’octapeptide FLAG (0,1

mg/ml). Des fractions (1 ml) sont collectées, séparées par électrophorèse SDS-PAGE et

analysées par immunoempreinte avec l’Ac anti-FLAG. Les fractions contenant la

protéine recombinante sont rassemblées et subissent une concentration à l’aide de

centrifugation sur des filtres Ultrafree-15 (Millipore, Billerica, MA).

2/ SYNTHESE DE LA FORME TRONQUEE DE LA DESMOGLEINE 1

L’isoforme tronquée de la Dsg1 a été obtenue sous une forme recombinante,

appelée EC1/2-INT6, en utilisant un système de transcription/traduction in vitro.

Amplification de l’ADNc codant pour la protéine EC1/2-INT6

Les ADNc générés à partir des ARN totaux extraits de l’épiderme humain (méthode

décrite précédemment) sont utilisés pour amplifier par PCR la séquence codante pour la

protéine EC1/2-INT6. Dans un volume total de 100 µl, 10 µl d’ADNc sont mis en présence

de 0,5 µM de chaque amorce (amorce sens : 5´-GAA TGG ATC AAG TTC GCA GCA G-3´ et

amorce reverse : 5´-TTA CTT TGT CTT ATG TAA AGT TCT TTG-3´) (GibcoBRL Life

technologies) (Tableau 34 et 35). Les produits de PCR sont purifiés par le kit Qiaquick Gel

Extraction (Qiagen Inc.) et quantifiés en référence au marqueur de taille 100 bp

(GibcoBRL Life technologies) après électrophorèse sur un gel d’agarose à 3%.

Page 154: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

140

Tableau 34. Composition du milieu réactionnel de PCR pour l’amplification de la séquence ADNc codant pour la protéine EC1/2-INT6

Réactifs Volumes

Matrice (ADNc) 5 µl

Mélange des 4 dNTPs (10 mM chacun) 1 µl

Tampon de la TaqDNA Polymérase 5 µl

Amorces sens (100 pmol/µl) + antisens (100 pmol/µl) 0,25 µl + 0,25 µl

TaqDNA Polymérase DyNazyme™ EXT (Finnymes Oy) 1µl

H2O q.s.p. 50 µl

Tableau 35. Phases de l’amplification par PCR de la séquence ADNc codant pour la protéine EC1/2-INT6

Phases Durée Température Nombre de cycles

Dénaturation initiale

3 min 94 °C 1

Dénaturation 1 min 94 °C

Hybridation 1 min 61 °C

Elongation 1 min 72 °C

35

Elongation finale 5 min 72 °C 1

Clonage de l’insert codant pour la protéine EC1/2-INT6

Les amplimères sont digérés durant une nuit à 37°C dans un volume total de 50 µl

contenant 522 ng d'ADNc codant pour EC1/2-INT6 et 20 U des enzymes de restriction ;

ApaI et BamHI (Stratagene, La Jolla, CA) dans leur tampon respectif. Le vecteur de

traduction in vitro pSPUTK (Stratagene) est digéré 2 h à 37°C dans les mêmes conditions

réactionnelles. L’insert EC1/2-INT6 et le plasmide pSPUTK digérés sont respectivement

purifiés à l'aide des kits QIAquick gel extraction et Qiagen plasmid purification (Qiagen

Inc.) et quantifiés après migration par électrophorèse sur un gel d'agarose à 1,5% en

référence au marqueur de bas poids moléculaire (GibcoBRL Life technologies). La ligation

de l’insert (120 ng) avec le vecteur pSPUTK (250 ng) s'effectue durant une nuit à 16°C en

présence de 20 U/µl de T4 DNA ligase (New England Biolabs Inc.) diluée dans son

tampon. Dix µl du milieu de ligation sont ajoutés à 100 µl de bactéries compétentes DH5α

Page 155: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

141

(GibcoBRL Life technologies). La transformation des bactéries compétentes et leur culture

ont été décrites précédemment.

Le vecteur pSPUTK possède un gène de résistance à l'ampicilline. Seules les

bactéries ayant incorporées le plasmide se développent sur le milieu de sélection

contenant l'antibiotique. Afin de ne sélectionner que les clones transformés par le

plasmide recombinant, une PCR de vérification sur colonie est réalisée en utilisant les

amorces SP6 (5´-ATT TAG GTG ACA CTA TAG AAT A-3´) et T7 (5´-GTA ATA CGA CTC ACT

ATA GGG C-3´) (Invitrogen) spécifiques des séquences qui flanquent le site de clonage du

vecteur pSPUTK (Tableau 36 et 37).

Tableau 36. Composition du mélange réactionnel de la PCR utilisant les amorces SP6 et T7

Réactifs Volumes

Matrice (ADNc) Inoculum bactérien

Mélange des 4 dNTPs (10 mM chacun) 1 µl

Tampon de la TaqDNA Polymérase 5 µl

Amorces SP6 (100 pmol/µl) + T7 (100 pmol/µl) 1 µl + 01 µl

TaqDNA Polymérase (Roche) 0,25 µl

H2O q.s.p. 50 µl

Tableau 37. Phases de la réaction de PCR utilisant les amorces SP6 et T7

Phases Durée Température Nombre de cycles

Dénaturation initiale

5 min 94 °C 1

Dénaturation 1 min 94 °C

Hybridation 1 min 51 °C

Elongation 1 min 72 °C

30

Elongation finale

5 min 72 °C 1

Page 156: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

142

La taille des amplimères est vérifiée par électrophorèse sur un gel d’agarose à 0,8%

en référence au marqueur de taille 1kb (New England Biolabs Inc.). Les clones positifs

comportant un insert ayant la taille attendue, sont repiqués sur du milieu LB-agar

(ampicilline 50 µg/ml) et cultivés durant une nuit à 37°C. Une préculture de 2 ml de LB

(ampicilline 50 µg/ml) est ensemencée avec chaque clone et incubée durant 8 h à 37°C.

Une culture de 200 ml du même milieu est ensemencée avec 200 µl de préculture. Les

bactéries transformées sont ensuite cultivées une nuit à 37°C. La culture bactérienne est

centrifugée à 5000 g durant 10 min à 4°C. L’extraction plasmidique est réalisée à l’aide

du kit Qiagen plasmid purification (Qiagen Inc.). Après vérification de sa taille par

électrophorèse sur un gel d’agarose, l’ADN plasmidique est quantifié et séquencé (à l’aide

des amorces SP6 et T7) comme précédemment décrit.

Synthèse in vitro de la protéine EC1/2-INT6

La production de la protéine EC1/2-INT6 est réalisée grâce au système TNT® SP6

quick coupled transcription/translation (Promega) qui combine les réactions de

transcription et de traduction in vitro de protéines eucaryotes dans un lysat de

réticulocytes de lapin. Ce système utilise le promoteur SP6 présent sur le plasmide

pSPUTK in vitro Translation Vector (Stratagene) dans lequel est cloné l’insert codant pour

la protéine EC1/2-INT6. La synthèse est réalisée dans un volume réactionnel de 50 µl

comprenant 2 µg de vecteur recombinant incubés avec 40 µl de TNT® SP6 quick Master

Mix (extrait de réticulocytes), 1 µl de méthionine (1 mM) et 2 µl de Transcend™ tRNA

pendant 1 h 30 à 30°C. Ce mélange réactionnel est ensuite dilué dans 100 µl de tampon

TBS et incubé 7 min à 30°C. Après 2 lavages avec du tampon TBS, 100 µl de billes

d'avidine SoftLink™ (Promega) sont mis en contact avec ce mélange réactionnel et

homogénéisés toutes les 15 min pendant 1 h à 4°C. La purification des protéines

traduites in vitro est basée sur l'affinité de la biotine pour l'avidine. En effet durant la

traduction, l'utilisation de Transcend™ tRNA (Promega) permet d'incorporer à la protéine

en cours de synthèse des résidus lysine biotinylés (Figure 35). Après 5 lavages avec du

tampon TBS, les protéines fixées sur les billes sont décrochées par l’ajout de 75 µl d’une

solution de Laëmmli (Tris 0,5 M pH 6,8, glycérol 20%, SDS 40%, bleu de Bromophénol

0,009%, DTT 10%) et chauffage pendant 5 min à 100°C. La production de la protéine est

ensuite contrôlée, après migration électrophorètique SDS-PAGE dans un gel de

polyacrylamide de porosité 14% (Tableau 33), par immunoempreinte en utilisant de la

streptavidine couplée à la peroxydase (Promega) et une révélation par

chimioluminescence.

Page 157: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

143

Figure 35. Structure du Transcend™ tRNA utilisé comme système de purification et de détection des protéines synthétisées par transcription/traduction in vitro. La lysine portée par l’ARN de transfert (ARNt) est liée par l’intermédiaire d’un bras espaceur, à une molécule de biotine. Les protéines en cours de traduction incorporent des résidus lysine biotinylés. Ce système permet à la fois la purification (basée sur l’affinité) des protéines synthétisées in vitro, sur une résine couplée à des molécules d’avidine ainsi que leur détection par immunoempreinte en utilisant de la streptavidine couplé à la peroxydase.

D- La production et la caractérisation d’anticorps monoclonaux

anti-desmogléine 1 et d’anticorps polyclonaux dirigés contre son

isoforme tronquée

Afin de mettre en évidence l’expression de l’isoforme tronquée de la Dsg1 dans

l’épiderme humain, nous avons adopté une stratégie expérimentale basée sur la

production de 2 anti-sérums spécifiquement dirigés contre cette protéine : le premier

produit chez le lapin est dirigé contre le peptide de la région EC2 (184-194) ; et le second

produit chez la souris est dirigé contre le peptide INT6 (Figure 35). Par ailleurs, afin

d’obtenir des Acm anti-Dsg1, des souris CD1 et BALB/c ont été immunisées avec la

baculoprotéine rEC1/5-Dsg1 purifiée.

ARNt

Lysine Bras espaceur Biotine

Page 158: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

144

Figure 36. Représentation schématique des principales étapes de la production d'Ac polyclonaux anti-peptides de l’isoforme tronquée de la Dsg1. Deux peptides synthétiques correspondants à des séquences présentes sur l'isoforme tronquée de la Dsg1, les peptides EC2(184-194) et INT6 (1), sont couplés à la thyroglobuline bovine (TB) sous l'action d'une solution de glutaraldéhyde 0,025 M, selon le système haptène/protéine porteuse (2). Des lapins NZW et des souris CD1 sont respectivement immunisés avec les peptides EC2 et INT6 couplés à la TB (3). La présence d'IgG dirigées contre ces peptides dans le sérum des animaux est recherchée par des techniques d'ELISA utilisant les peptides comme Ag et d'immunoempreinte utilisant la protéine EC1/2-INT6 (isoforme tronquée recombinante) comme Ag (4).

ELISA peptides

INT

6

S P EC1 EC2 INT6

C N

+

184ADEPNNLNSK194

EC

2

IYNVEPTFQRTLHKTK

+

Thyroglobuline

Peptides

1

3 3

4 4

22

Isoforme tronquée de la Dsg1

Immunoempreinte sur EC1/2-INT6

Page 159: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

145

1/ COUPLAGE DES PEPTIDES A LA THYROGLOBULINE BOVINE

Deux peptides de l’isoforme tronquée de la Dsg1 ont été synthétisés, purifiés

(pureté >99%) et contrôlés par spectrométrie de masse (INSERM U413, IFRMP23, Mont

Saint Aignan, France) en vue du protocole d’immunisation : le peptide INT6

(IYVNVEPTFQRTLHKTK) codé par une séquence présente sur l’insertion intronique

(intron 6) et spécifique de l’isoforme tronquée de la Dsg1 ; le peptide EC2(184-193)

(ADEPNNLNSK) choisi sur des critères d’hydrophobicité, d’accessibilité et d’antigénicité,

est présent à la fois dans la Dsg1 et la forme tronquée. Ces peptides ont été couplés à la

thyroglobuline bovine (TB), selon le système haptène/protéine porteuse d'après la

procédure expérimentale suivante : 6,5 mg de chaque peptide sont dissous dans 0,5 ml

d’HCl 1 mM et dilués dans 3,5 ml de tampon phosphate 0,05 M pH 7,5 contenant 95 mg

de TB (Sigma). Les solutions sont complétées avec 200 µl de tampon phosphate 0,05 M

pH 7,5. Une solution de glutaraldéhyde 0,025 M (0,1 ml) est ajoutée aux solutions qui

sont ensuite traitées à 5 min d’intervalle avec 9 fois 200 µl de glutaraldéhyde 0,025 M et

400 µl en final. Les mélanges réactionnels de couplage (6,5 ml au total) de chaque peptide

sont dialysés durant 24 h à 4°C contre 1 l de tampon PBS. Les solutions de peptides

couplés sont ajustées à 15 ml, aliquotées et conservées à -20°C.

2/ IMMUNISATION DES ANIMAUX

Des lapins NZW (New Zealand White) et des souris CD1 (Charles River

Laboratories, L’arbresle, France) sont immunisés avec les peptides couplés à la TB selon

le protocole d’immunisation suivant. Les souris et les lapins sont immunisés

respectivement avec 40 µg de peptide INT6 (injection intrapéritonéale) et 200 µg de

peptide EC2(184-193) (injection sous-cutanée) émulsifiés avec de l’adjuvant complet de

Freund (ACF). Des rappels d’immunisation (8 au total) sont exécutés toutes les 3

semaines durant 7 mois avec une quantité identique de peptides couplés et émulsifiés

avec de l’adjuvant incomplet de Freund (AIF).

Des souris CD1 et BALB/c (Charles River Laboratories) sont immunisées (injection

intrapéritonéale) avec la protéine rEC1/5-Dsg1 purifiée (20 µg) émulsifiée avec de l’ACF.

Les rappels d’immunisation (6 au total) sont exécutés tout les 10 j durant 2 mois avec

une quantité identique de protéine émulsifiée avec de l’AIF puis 3 fois pendant la semaine

précédant la fusion cellulaire.

Les prélèvements sanguins précédant chaque immunisation sont opérés sur une

veine auriculaire du lapin et dans le sinus rétro-orbital de la souris puis, soumis à une

décantation à 4°C durant une nuit avant d’être centrifugés 10 min à 3000 rpm. Le sérum

prélevé au dessus du culot de globules rouges est aliquoté et conservé à -20°C.

Page 160: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

146

3/ DETECTION DE LA PRODUCTION D’ANTICORPS SPECIFIQUES CHEZ LES ANIMAUX

IMMUNISES

ELISA peptides

Les puits de plaques ELISA Maxisorp® (96 puits) (Nalge nunc internationnal,

Roskilde, Danemark) sont recouverts par 100 µl d’une solution de peptide EC2(184-193)

ou INT6 (10 µg/ml) durant une nuit à 4°C. Après 3 lavages avec du tampon PBS-tween

0,1% (PBS-T), les puits sont saturés avec 200 µl de tampon PBS-tween 1%, sucrose 5%,

lait 3% durant 1 h à température ambiante. Les sérums de souris ou de lapin (100 µl),

dilués au 1 :100 dans du tampon PBS-T, sérum albumine bovine 1% sont incubés

pendant 1 h. Après 3 lavages, les puits sont incubés 1 h à température ambiante avec

100 µl d’Ac de chèvre anti-IgG de lapin ou de souris biotinylés (Caltag Laboratories, San

Francisco, CA) (dilués au 1 :10000 dans du tampon PBS-T). Après 3 lavages, les puits

sont incubés avec 100 µl de streptavidine couplée à la phosphatase alcaline (Caltag

Laboratories) (diluée au 1 :10000 dans du tampon PBS-T) pendant 10 min. Enfin, les

puits sont incubés avec 100 µl de solution de substrat (2 pastilles de p-nitrophényl

phosphate, 9 ml de tampon NaCl 1,5 M, 1 ml de tampon Tris 1 M pH 9,8) durant 10 à 30

min à 30°C. Les lectures de densité optique (DO) sont effectuées à 405 nm sur le lecteur

ELISA iEMS (Labosystems, Helsinki, Finland). Les essais sont réalisés en duplicate, et les

valeurs de DO obtenues avec chaque sérum incubé sur des puits non recouverts de

peptides sont soustraites à celles obtenues avec les sérums testés sur des puits

recouverts de peptide. Afin de contrôler la spécificité des essais, les sérums pré-immuns

sont inclus dans chaque expérience.

ELISA rEC1/5-Dsg1

Les puits de plaques ELISA Maxisorp® (Nalge nunc internationnal) sont recouverts

par 100 µl d’une solution de la protéine rEC1/5-Dsg1 purifiée (10 µg/ml) durant une nuit

à 4°C. Après 3 lavages avec une solution de TBS (25 mM Tris-HCl pH 7,4, 136 mM NaCl,

2,6 mM KCl), Tween 0,05% (TBS-T), 1 mM Ca2+, les puits sont saturés avec 200 µl de

TBS-T, 1 mM Ca2+, sucrose 5%, lait 3% durant 1 h à température ambiante. Les puits

sont incubés pendant 1 h avec les sérums de souris (1 : 50) ou les Acm (1 : 100) dilués

dans du tampon TBS-T, 1 mM Ca2+. Après 3 lavages, les puits sont incubés 1 h avec des

Ac de chèvre anti-IgG de souris couplés à la phosphatase alcaline (Rockland, Gilbertsville,

PA) (dilués au 1 : 2000 dans du tampon TBS-T, 1 mM Ca2+). Après 3 lavages, la révélation

s’effectue en incubant les puits avec 100 µl de solution de substrat (2 pastilles de p-

nitrophényl phosphate, 9 ml de tampon NaCl 1,5 M, 1 ml de tampon Tris 1 M pH 9,8)

durant 20 min à température ambiante. Les mesures de DO sont effectuées à 450 nm sur

le lecteur ELISA iEMS (Labosystems). Les essais sont réalisés en duplicate.

Page 161: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

147

Immunofluorescence indirecte (IFI)

Les sérums des souris CD1 et des lapins NZW immunisés avec les peptides

couplés sont analysés par IFI sur des coupes de peau humaine. Les sérums des souris

CD1 et BALB/c immunisées avec la protéine rEC1/5-Dsg1 ainsi que les Acm produits à

partir de ces souris sont analysés sur des coupes de peau humaine et d’œsophage de

souris. Les sections de tissus sont incubés avec les sérums des animaux immunisés

(1 :25 et/ou 1 :50) ou avec les Acm (1 :100). Après 3 lavages en PBS, les sections sont

incubées avec des Ac de chèvre anti-IgG de lapin couplés au FITC ou des d’Ac de

chèvre anti-IgG de souris couplés au FITC (1 :100) (Sigma). Après lavages, les

préparations sont montées entre lame et lamelle en milieu glycérol et, sont observées

sous un microscope à fluorescence (Zeiss, Jena, Germany).

Immunoempreinte sur extrait protéique d’épiderme humain

L’extraction des protéines de l’épiderme humain est réalisée de la manière

suivante. L’épiderme est séparé du derme par une incubation de la peau humaine de

sujets sains dans une solution de NaCl 1M durant une nuit sous agitation. Les protéines

sont extraites par l’incubation des fragments d’épiderme (détaché du derme) dans une

solution de Tris 65 mM pH 6,8, SDS 2%, DTT 1mM, antiprotéases (10 ng/ml) (Sigma). Le

mélange est ensuite traité aux ultrasons (Vibra Cell, Bioblock Scientific, Illkirch, France),

chauffé 10 min à 100°C et centrifugés 30 min à 15000 rpm. Les solutions sont prélevées,

conservés à -80°C ou utilisées immédiatement, diluées au 1 :2 dans du tampon de

Laëmmli et chauffées 3 min à 100°C. Les protéines sont séparées par une migration

électrophorètique SDS-PAGE de 2 h à 120 V dans un gel de polyacrylamide de porosité

4% Novex® (Invitrogen, Groningen, Netherlands) ou de 14% (Tableau 33). Le marqueur

BenchMark™ (Invitrogen) est utilisé comme standard de poids moléculaire dans toutes

les migrations SDS-PAGE. Après transfert sur une membrane de nitrocellulose Hybond™-

C extra (Amersham pharmacia biotech) durant 2 h à 30 V, les protéines sont colorées au

rouge Ponceau (Sigma) et la membrane est décolorée dans une solution d’acide acétique

5%.

Les protéines fixées sur les bandelettes découpées à partir de la membrane sont

tout d’abord saturées dans du tampon TBS-T, lait 5% durant 1h sous agitation. Après un

lavage avec du tampon TBS-T, les protéines sont incubées 1 h avec les sérums des

animaux (avant et après immunisation) ou avec les Acm (dilués respectivement au 1 : 50

et 1 :100 dans du tampon TBS-T, lait 5%). Après 4 lavages, les bandelettes sont incubées

1 h avec des Ac de chèvre anti-IgG de lapin couplés à la peroxydase (1 : 20 000) ou des Ac

de lapin anti-IgG de souris couplés à la peroxydase (1 : 80 000). Après 4 lavages, les

protéines immunoréactives sont révélées par chimioluminescence à l’aide des solutions

Page 162: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

148

ECL™ (Amersham pharmacia biotech). Certaines expériences d’immunoempreinte sont

réalisées à l’aide d’une révélation fluorescente à 2 couleurs détectée dans l’infrarouge et

seront détaillées ultérieurement (immunoempreinte à fluorescence infrarouge).

4/ PRODUCTION DES ANTICORPS MONOCLONAUX

Génération des hybridomes

Les cellules de myélome SPO/2 (ATCC, Manassas, VA) sont cultivées dans du

milieu complet RPMI 1640 (Cambrex Bio Science, Verviers, Belgique), SVF 20%,

antibiotiques-antimycotiques (Gibco), pyruvate 1 mM (Sigma) jusqu’à leur phase

exponentielle de croissance. Après 3 lavages avec du milieu RPMI 1640, les cellules de

myélome et les cellules isolées de la rate des souris produisant des IgG dirigées contre la

Dsg1 (et contre d’autres protéines épidermiques) sont dénombrées à l’aide d’une cellule de

Malassez, après coloration au bleu de Trypan (Gibco BRL). Les 2 suspensions cellulaires

sont ensuite mélangées à raison d’un ratio cellules de myélome/cellules spléniques de

1/5 à 1/10. Le mélange cellulaire est centrifugé 10 min à 1500 rpm, le surnageant est

éliminé et le culot subit une seconde centrifugation de 30 sec à 2500 rpm. Le surnageant

est éliminé et du polyéthylène glycol (PEG) (Sigma) dilué au 1 : 2 avec du milieu RPMI

1640, préalablement chauffé à 37°C, est ajouté au mélange cellulaire à raison de 0,5-1 ml

en 1 min (en agitant le tube dans de l’eau à 37°C pendant) suivi par une agitation douce

de 2 min à l'aide de la pointe de la pipette. Le mélange est dilué avec du milieu RPMI

1640 (2 ml en 2 min puis 7 ml en 3 min). Les cellules centrifugées 10 min à 700 rpm sont

remises en suspension à raison de 105 cellules/ml de milieu complet auquel est ajoutée

une solution d'hypoxanthine 20 µM, thymidine 0,32 µM (HT Media Supplement (50×)

Hybri-Max, Sigma), aminoptérine 4 nM (Sigma), à raison de 2 ml pour 100 ml de

suspension cellulaire. Les cellules sont ensuite réparties dans les puits de plaques de

culture 96 puits (Costar, Cambridge, MA) contenant des macrophages péritonéaux de

souris BALB/c et cultivées à 37°C sous une atmosphère contenant 5 % de CO2 pendant 1

semaine. A partir de 8 j, les clones hybrides apparaissent, le milieu qui les contient est

remplacé par du milieu complet neuf. Lorsque les clones occupent le tiers du puits, les

surnageants sont prélevés dans le but de rechercher la présence d’IgG anti-Dsg1 par les

techniques d’ELISA en utilisant la protéine rEC1/5-Dsg1 comme Ag et par IFI sur coupe

d’épiderme humain. Préalablement à l’étape de clonage, les puits contenant des clones

produisant des IgG dirigés contre les Ag d’intérêt sont transférés dans des puits (2 ml de

milieu complet) de plaque 24 puits (Costar) et peuvent être conservés par congélation une

fois les cellules expandues.

Page 163: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

149

Clonage des hybridomes

Le clonage est réalisé par dilution limite. Ce procédé consiste à répartir la

suspension cellulaire d’hybridomes pour obtenir une cellule par puits. Les cellules issues

du puits d’intérêt sont diluées avec du milieu complet et, réparties dans les puits de

plaque (96 puits) contenant des thymocytes de souris BALB/c. Les cellules sont ensuite

cultivées à 37°C sous une atmosphère contenant 5 % de CO2 pendant 1 semaine. Lorsque

les puits ne contiennent qu’un seul clone et que sa taille est suffisante, le surnageant est

prélevé pour rechercher la présence d’Ac dirigés contre les Ag épidermiques d’intérêt. Les

puits sont dédoublés afin d’augmenter la taille de la culture et les clones positifs cultivés

sont centrifugés 10 min à 1200 rpm. Le culot cellulaire est resuspendu dans 300 µl de

SVF puis 500 µl de RPMI 1640, SVF 10%, DMSO 20% sont ajoutés avant la conservation

à -80°C du clone numéroté.

E- L’identification des protéines épidermiques cibles par

immunocriblage

1/ IMMUNOCRIBLAGE DE CARTE PROTEIQUE 2D D’EPIDERME HUMAIN (Figure 37)

Préparation d’un extrait protéique d’épiderme humain

La procédure expérimentale utilisée pour l’extraction des protéines est adaptée de

celle décrite par Görg et al [Görg, 1997]. L'épiderme humain provenant de plastie

mammaire et séparé mécaniquement du derme au scalpel, est tout d’abord broyé dans

l'azote liquide. La poudre obtenue est mise en suspension une solution d’acétone, TCA

(Acide trichloracétique) 10%, DTT 0,12%. Les tubes sont ensuite placés une nuit à -20°C

(pour éviter la dénaturation des protéines par les solvants organiques) puis centrifugés à

15000 g durant 30 min à 4°C. Les culots sont resuspendus dans une solution d’acétone,

DTT 0,2% et placés 1 heure à -20°C. Les essais sont centrifugés 30 min à 15000 g (4°C)

puis les culots sont séchés jusqu'à une déshydratation complète. Les culots sont ensuite

resuspendus dans une solution de lyse : urée 9 M, CHAPS (ou 3-[(3-chlolamido-

propyl)diméthylammonio]-1-propanesulfonate) 2%, DTT 1% et la suspension est incubée

1 h à température ambiante. Un cocktail d'inhibiteurs de protéases (Sigma) est alors

ajouté aux essais qui subissent ensuite un traitement aux ultrasons. L’étape finale de la

préparation de l’extrait protéique consiste en une centrifugation à 15000 g durant 20

minute (4°C).

Page 164: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

150

Figure 37. Représentation schématique des principales étapes de l’identification de protéines cibles d’anticorps par immunocriblage de carte protéique 2D couplé à la spectrométrie de masse. Les tissus sont préparés ou les cellules cultivées (1). Les protéines sont extraites (2) et séparées par une électrophorèse bidimensionnelle (3). Les protéines sont transférées sur une membrane avec laquelle, une immunoempreinte est exécutée en utilisant l’Ac d’intérêt (4). La protéine immunoréactive est repérée sur le gel bidimensionnel coloré au bleu de Coomassie (Carte protéique 2D) (4’), excisée de la carte protéique 2D et digérée par la trypsine. Un spectre de masse est obtenu après analyses des peptides générés lors de la digestion trypsique par spectrométrie de masse MALDI-ToF (5). La comparaison de ce spectre avec ceux des protéines répertoriées dans les bases de données permet l’identification univoque de la protéine d’intérêt (6).

4’ Carte protéique 2D

1 Préparation du tissu, culture cellulaire

2 Extraction protéique

3 Elecrophorèse bidimensionnelle

4 Immunoempreinte

699.0 1259.4 1819.8 2380.2 2940.6 3501.0

Mass (m/z)

0

2.9E+4

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

% In

tens

ity

Voyager Spec #1=>AdvBC(32,0.5,0.1)=>NR(2.00)=>DI=>M C=>MC[BP = 2211.1, 28767]

S1

2211.1040

2239.1324

842.50892283.1773

1189.66671859.8615 2225.1206832.3184

2297.19101987.08261205.66011519.6546

1546.7103 1940.9430 2189.97021126.5663709.34072914.48522564.16122173.9635816.4187 1632.7379 1970.0421 2807.29831179.5955

948.4314 1424.7747 1802.9344 2419.2380 2696.35622194.9181

5 Obtention d’un spectre de masse MALDI-ToF

6 Identification des protéiques cibles via les banques de données

Page 165: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

151

Au cours de la mise au point d’une carte protéique 2D d’épiderme humain

comportant des protéines de haut poids moléculaire, une seconde procédure d’extraction

protéique adaptée de celle décrite par Rabilloud et Chevallet [Rabilloud et Chevallet, 2000]

a été employée. Dans ce cas, les culots tissulaires séchés sont repris dans 1 volume de

Tris 10 mM pH 7,5, EDTA 1 mM, sucrose 0,25 mM et 4 volumes d’urée 9,6 M, CHAPS

5%, spermine 25 mM, DTT 50 mM. La suspension est ensuite 1 h à température

ambiante en présence d’inhibiteurs de protéases et ultracentrifugée à 250 000 g pendant

1 h à 4°C.

Pour les 2 procédures, les surnageants prélevés sont utilisés directement ou

aliquotés et conservés à -80°C en vue d’une utilisation ultérieure pour la réhydratation

des bandelettes à gradient de pH immobilisé (GPI).

Réhydratation des bandelettes GPI

Des bandelettes ReadyStrip™ de gel de polyacrylamide de 11 cm à gradient de pH

préformé (pH 3-10) non linéaire (Bio-Rad Laboratories, Hercules, CA) sont utilisées. Ces

bandelettes subissent en premier lieu, une réhydratation passive pendant une nuit à

température ambiante. Cette étape se déroule de la manière suivante : l’échantillon

protéique (60 µl, issu de la méthode de Görg et al) est ajusté à un volume de 190 µl avec

la solution de réhydratation : solution de lyse contenant du bleu de Bromophénol et des

ampholytes (Bio-Lyte 3-10 ampholyte, Bio-Rad). Alternativement, la réhydratation des

bandelettes GPI avant l’insertion active des protéines durant la première dimension qui

est décrite ci-dessous est réalisée dans 200 µl de solution de réhydratation sans extrait

protéique. Dans les 2 cas, la solution est déposée uniformément sur un portoir de

réhydratation, dans une tranchée ajustée aux dimensions de la bandelette. La bandelette

de gel est alors appliquée sur cette solution protéique et le couvercle du portoir refermé.

Première dimension : Isoélectrofocalisation des protéines

Les protéines sont tout d’abord séparées selon leur point isoélectrique (pI) par une

étape d’isoélectrofocalisation (IEF). Les bandelettes GPI réhydratées avec l’extrait

protéique sont transférées dans les rainures d’un plateau de focalisation, en contact avec

les 2 électrodes (préalablement recouvertes de papier buvard humide) puis recouvertes

d’huile minérale. Le plateau de focalisation est ensuite placé dans l’appareil Protean® IEF

cell system (Bio-Rad) pour subir l’étape d’IEF. La migration électrophorètique s’effectue à

35000 V/h avec un voltage maximal de 8000 V à atteindre.

Pour la mise au point d’une carte protéique 2D d’épiderme humain comportant des

protéines de haut poids moléculaire, les protéines sont activement insérées dans le gel

GPI de la manière suivante : 90 µl d’échantillon protéique (issu de l’extraction adaptée de

Page 166: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

152

Rabilloud et Chevallet) sont appliqués à l’extrémité basique du gel GPI (à proximité de la

cathode) ou à l’extrémité acide du gel (à proximité de la anode) à l’aide du système cup

loading tray for the Protean® IEF cell system (Bio-Rad) selon les instructions du

fournisseur. Les bandelettes GPI placées dans le plateau de réhydratation sont ensuite

recouvertes d’huile minérale et transférées dans l’appareil Protean® IEF cell system (Bio-

Rad). L’étape de migration électrophorètique s’effectue durant 20 h à 6000 V.

A la fin de la première dimension, les bandelettes peuvent être immédiatement

utilisées pour la deuxième dimension ou conservées à -20°C durant plusieurs semaines.

Equilibrage des bandelettes GPI

L’équilibrage est une étape fondamentale permettant aux protéines de sortir du gel

de première dimension et de s’insérer dans celui de la deuxième dimension. Elle permet

de solubiliser à nouveau les protéines, de réduire les ponts disulfures, de bloquer les

fonctions SH libres et, enfin, de saturer uniformément les protéines en charges négatives.

L’équilibrage des bandelettes est réalisé en les incubant successivement dans 2 solutions

préparées extemporanément (Tableau 38).

Tableau 38. Composition des solutions de réhydratation des bandelettes GPI

Deuxième dimension : Séparation des protéines par SDS-PAGE

Une fois l’équilibrage des bandelettes effectué, les protéines sont séparées selon

leur poids moléculaire par migration électrophorètique SDS-PAGE. Pour cette étape, des

gels de polyacrylamide de 2 types sont utilisés : des gels commerciaux précoulés

Criterion™ XT à gradient de porosité 3-8% (Bio-Rad Laboratories) ou des gels de porosité

constante 14% (11 cm x 8 cm x 1 mm) (Tableau 33). Une solution d’agarose (0,5%

d’agarose SeaPlaque® (Cambrex Bio Science, Rockland, ME) dans du tampon de

migration contenant 0,1% de SDS) fraîchement préparée et chauffée à 80°C est coulé au

Solution 1 Solution 2

Urée 3,6 g 3,6 g

Tris 1,34 M pH 6,8 0,37 ml 0,37 ml

SDS 0,2 g 0,2 g

Glycérol 3 ml 3 ml

DTT 0,2 g

Iodoacétamide 0,25 g

Bleu de Bromophénol 10% 30 µl

Eau bidistillée Qsp 10 ml Qsp 10 ml

Temps d’incubation 20 min 30 min

Page 167: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

153

dessus du gel, les bandelettes préalablement équilibrées y sont ensuite insérées jusqu’au

bord supérieur du gel. Après gélification de l’agarose, les gels sont placés dans la cuve de

seconde dimension, Criterion® Dodeca™ Cell system (Bio-Rad) puis recouverts de

tampon de migration. La migration électrophorètique des protéines s’opère à un voltage

de 120 V durant 2 h. Cette étape achevée, les gels sont soit colorés au bleu de Coomassie

G-250 pour obtenir des cartes protéiques 2D, soit transférés sur une membrane de

nitrocellulose en vue d’une immunoempreinte.

Coloration des protéines de la carte 2D

Pour être colorés au bleu de Coomassie, les gels sont incubés une nuit sous

agitation dans une solution d’éthanol 50%, acide orthophosphorique (20 g/l) puis rincés 3

fois 30 min avec de l’eau bidistillée. Les gels sont ensuite incubés 1 h dans une solution

de méthanol 34%, sulfate d’ammonium (170 g/l), acide orthophosphorique (20 g/l) puis 3

à 4 jours dans cette même solution mais contenant du bleu de Coomassie G-250 à 0,67

g/l (Sigma). Enfin, les gels rincés avec de l’eau bidistillée sont numérisés à l’aide d’un

scanner (UMAX technologies Inc., Dallas, TX) et l’image acquise est transférée sur le

logiciel Phoretix™ 2D (Nonlinear Dynamics Ltd, Newcastle upon Tyne, UK) afin de repérer

et d’annoter chaque tache protéique d’intérêt en vue de leur identification ultérieure.

Identification des protéines

Immunoempreinte à fluorescence infrarouge

L’immunoempreinte à fluorescence infrarouge est basée sur la révélation d’une

immunoempreinte par la détection infrarouge simultanée de 2 longueurs d’onde émises

par 2 molécules fluorescentes (2 couleurs) couplées chacune à des Ac secondaires dirigés

contre les IgG de 2 espèces animales différentes. Ce procédé, plus sensible que la

chimioluminescence, permet l’utilisation simultanée de 2 sondes Ac d’espèce différentes

pour la détection d’une même cible protéique. Lorsque qu’une protéine est reconnue par

les 2 Ac, la surimposition des 2 signaux fluorescents (vert et rouge) donne un marquage

jaune.

Les protéines séparées par électrophorèse bidimensionnelle sont transférées sur

une membrane de nitrocellulose comme précédemment décrit. La membrane est saturée

dans du tampon TBS-T, lait 5% durant 2 h sous agitation. Après un lavage avec du

tampon TBS-T, elles sont simultanément incubées 2 h avec soit les sérums (1 : 50) de

souris et de lapin immunisés avec les peptides de l’isoforme tronquée de la Dsg1, soit avec

les Acm isolés des souris immunisées avec la protéine rEC1/5-Dsg1 (1 : 100) et le sérum

d’un patient atteint de PPN (1 : 200). Après 4 lavages, les membranes sont incubées 1 h

simultanément soit avec des Ac de chèvre anti-IgG humaines couplés à la biotine (1 :

Page 168: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

154

20000) (Caltag Laboratories) et des Ac de lapin anti-IgG de souris couplés à l’Alexa Fluor®

680 (1 : 6000) (Molecular Probes, Eugene, OR), soit avec des Ac de chèvre anti-IgG de

lapin (1 : 2000) et des Ac de chèvre anti-IgG de souris couplés à l’Alexa Fluor® 680. Après

4 lavages, les membranes sont incubées 1 h avec de la streptavidine couplée à l’IRDye

800 (1 : 6000) (Rockland, Gilbertsville, PA). La réaction est révélée, après lavages de la

membrane, à l’aide du scanner Odyssey™ Infrared Imaging (LI-COR Biosciences, Lincoln,

NE).

Excision du gel et digestion trypsique des protéines

L’excision des taches protéiques du gel est réalisée grâce à l’utilisation de

l’automate Ettan Spot Picker (Amersham Biosciences) piloté informatiquement par le

logiciel Phoretix™ 2D (Nonlinear Dynamics Ltd). Après l’excision, l’automate dépose les

morceaux de gel contenant la protéine d’intérêt dans le puit d’une plaque 96 puits

(Costar) qui est ensuite transférée dans l’appareil de digestion Ettan Digester (Amersham

Biosciences). Cet automate piloté informatiquement va combiner les étapes de lavages et

de séchage du fragment de gel ainsi que la digestion trypsique de la protéine qu’il

contient. Cette étape va permettre l’extraction du fragment de gel, des peptides issus de la

digestion en vue de leur identification par spectrométrie de masse. Le protocole de

digestion comprend : (i) 3 cycles de lavage du morceau de gel excisé de 30 min avec une

solution de méthanol 50%, bicarbonate d’ammonium (NH4HCO3) 50 mM puis 2 cycles de

20 min avec de l’acétonitrile; (ii) un séchage du morceau de gel de 40 min; (iii) la digestion

trypsique en utilisant une solution de trypsine seule (qui clive les protéines après les

aminoacides basiques, lysine et arginine) (Trypsine (Sigma), TCA 0,01%, NH4HCO3 50

mM, acétonitrile 9%) durant 2 h puis associée à une solution de NH4HCO3 50 mM

pendant 4 h; (iv) le transfert de chacune des solutions peptidiques au sein d’une nouvelle

plaque 96 puits et leur incubation avec une solution d’acétonitrile 50%, TCA 0,1%

pendant 20 min ; (v) le séchage précèdant l’analyse des peptides par spectrométrie de

masse.

Spectrométrie de masse MALDI-ToF et identification des protéines

A la suite de la digestion trypsique, les peptides sont réhydratés dans une solution

d’acétonitrile 50%, TCA 0,1%, puis mélangés à volume égal avec la matrice (composé

d’acide 7.5 mg/ml α-cyano-4-hydroxy cinnamique à 7.5 mg/ml (LaserBio Labs, Sophia

Antipolis, France) saturée avec une solution d’acétonitrile 50%, TCA 0,1%) et

immédiatement appliqués sur la cible MALDI-ToF (Matrix-Assisted Laser

Desorption/Ionization-Time of Flight). Les échantillons sont analysés par un spectromètre

de masse de MALDI-ToF Voyager-DE™ PRO (Applied Biosystems) en mode reflector. Cet

Page 169: Page de Garde - TEL

Matériels & Méthodes

155

appareil ionise les fragments peptidiques et calcule leur masse par leur « temps de vol »

après accélération dans un champ magnétique. L’analyse est obtenue sous forme d’un

spectre composé de pics correspond au rapport masse/charge (m/z) de chacun des ions

générés. La calibration externe de l’appareil est effectuée avec le Proteomix-Peptide

calibration Mix4 (LaserBio Labs). Les spectres sont accumulés manuellement à partir de

différentes acquisitions pour améliorer le ratio signal/bruit de fond. La comparaison de

ces spectres expérimentaux avec les spectres virtuels de protéines enregistrés dans les

bases de données (Swiss-Prot) accessibles sur Internet à l’aide d’un programme (Aldente,

serveur Expasy) permet l’identification de la protéine d’intérêt. L’identification des

protéines cibles est réalisée en triplicate.

2/ IMMUNOCRIBLAGE DE BANQUE D’EXPRESSION D’ADNc DE KERATINOCYTES HUMAINS

(Figure 38)

L’immunocriblage est réalisé sur la banque d’expression d’ADNc de kératinocytes

λgt11 (Clontech laboratories, Palo Alto, CA). Pour effectuer ce criblage, il est nécessaire

d’obtenir une concentration optimale de plages de lyse (pfu) et donc de connaître le titre

de la banque primaire. Celui-ci, déterminé par étalement de différentes dilutions, est de

1010 pfu/ml. Afin d’obtenir une concentration appropriée de pfu (environ 50000 pour 100

cm2), les phages sont dilués (au 1 : 2500000) dans du milieu de dilution des phages. Pour

étaler les plages de lyses, la souche bactérienne Y 1050- (E. coli) est infectée avec les

phages de la banque d’expression λgt11. Les plages de lyse sont dénombrées dans les

boîtes de culture après 4 h d’incubation à 42°C. La bactérie synthétise les polypeptides

codés par l’ADN du phage puis le phage lyse son hôte et infecte les bactéries voisines. Des

membranes de nitrocellulose HybondTM-C extra (Amersham pharmacia biotech),

préalablement incubées dans une solution à 10 mM d’isopropyl-β-D-

thiogalactopyranoside (IPTG) (Euromedex, Mundolsheim, France), sont déposées sur le

milieu de culture. L’expression protéique, sous le contrôle du promoteur du gène de la β-

Galactosidase, est alors induite par l’IPTG lors d’une seconde incubation de 4 h à 37°C

durant laquelle les polypeptides synthétisés se fixent sur les filtres de nitrocellulose.

Après un lavage (PBS-T), les filtres sont saturés une nuit à 4°C avec une solution de PBS-

T, 5% lait et subissent une analyse par immunoempreinte avec l’Acm à tester (1 : 100) en

utilisant des Ac de chèvre anti-IgG de souris couplés à la peroxydase suivie d’une

révélation par chimioluminescence.

Les ADNc des clones exprimant les peptides immunoréactifs sont amplifiés

directement à partir de la colonie bactérienne par PCR en utilisant le couple d’amorces,

5´-GAC TCC TGG AGC CCG-3´; 3´-CGC GGC CAG CGA TGG-5´ (Eurogentec, Seraing,

Belgium), spécifiques des séquences qui bordent le site de clonage EcoRI (Tableau 39 et

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Matériels & Méthodes

156

40). Les produits de PCR sont purifiés et séquencés à l’aide de ces mêmes amorces selon

la méthode précédemment décrite.

Figure 38. Représentation schématique des principales étapes de l’identification de protéines cibles d’anticorps par immunocriblage de banque d’expression d’ADNc. Les bactéries infectées par les phages de la banque sont cultivées 4 h à 42°C (1). L'expression protéique est induite par le dépôt sur le milieu de culture, d'une membrane de nitrocellulose imprégnée par une solution d'IPTG (2). Après 4 h de culture à 42°C, les peptides synthétisés sont transférés sur la membrane qui est lavée puis utilisée en immunoempreinte avec l'Ac d'intérêt (3). Le clone de la banque exprimant la protéine immunoréactive est prélevé afin d'être isolé et amplifié (4). L'ADNc exprimé par ce clone est amplifié par PCR à l'aide d'amorces bordant le site de clonage du phage (5). Les produits de PCR sont ensuite purifiés et séquencés. Les séquences sont comparées aux banques de données disponibles sur Internet permettant l'identification de la cible protéique de l'Ac d'intérêt (6).

Tableau 39. Composition du mélange réactionnel de la PCR de criblage des clones de la banque λgt11

Réactifs Volumes

Matrice ADNc

Mélange des 4 dNTPs (40 mM chacun)

Inoculum bactérien

0,75 µl

Tampon de la TaqDNA Polymérase 5 µl

Amorces 5´GT11 (100 pmol/µl) + 3´T11Neu (100 pmol/µl) 1 µl + 1 µl

TaqDNA Polymérase DyNazyme™ EXT (Finnymes Oy) 0,25 µl

H2O q.s.p. 50 µl

1111

6666

2222 3333

4444 5555

4 h - 42°C 4 h - 42°C

Souche bactérienne Y1050

Phages de la banque d'expression d'ADNc

Milieu de culture

Membrane de nitrocellulose + IPTG

Immunoempreinte révélée par chimioluminescence

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Matériels & Méthodes

157

Tableau 40. Phases de la réaction de PCR de criblage des clones de la banque λgt11

Phases Durée Température Nombre de cycles

Dénaturation initiale

5 min 94 °C 1

Dénaturation 1 min 94 °C

Hybridation 1 min 30 54 °C

Elongation 3 min 72 °C

30

Elongation finale

10 min 72 °C 1

F- L’étude fonctionnelle de peptides spécifiques de l’isoforme

tronquée de la desmogléine 1

1/ CAPACITE DE LIAISON DES PEPTIDES AUX MOLECULES HLA DE CLASSE II

Pour cette étude, 4 peptides spécifiques de l’isoforme tronquée de la Dsg1 ont été

synthétisés, purifiés (pureté >99%) et contrôlés par spectrométrie de masse (INSERM

U413, IFRMP23, Mont Saint Aignan, France). Ces peptides de 20 aminoacides,

chevauchent le domaine EC2 et la séquence peptidique INT6 de l’isoforme tronquée de la

Dsg1 : EC2/INT6 211-230 (INRNTGEIRTMNNFLDREIY) ; EC2/INT6 216-235

(GEIRTMNNFLDREIYVNVEP) ; EC2/INT6 221-240 (MNNFLDREIYNVEPTFQRT);

EC2/INT6 226-245 (DREIYVNVEPTFQRTLHKTK). La capacité de ces peptides de se fixer

aux molécules HLA de classe II : DRB1*0101, *0401, *0102 et *0402 a été étudiée par

une technique d’ELISA compétition (Département d’Ingénierie et d’Etudes des Protéines,

CEA-Saclay, Gif-sur-Yvette, France) précédemment décrite (Texier, 2000 ; Texier, 2001).

Brièvement, les molécules HLA de classe II sont immunopurifiées par chromatographie

d’affinité à l’aide de l’Ac monomorphe L243 (American Type Culture Collection,

Manassas, VA) couplé à de la protéine A sépharose à partir d’un lysat de lignées

cellulaires HOM-2 (DRB1*0101), BOLETH (DRB1*0401), MZ07 (DRB1*0102) et YAR

(DRB1*0402). Les peptides d’intérêt, dilués en série, sont incubés 24 à 72 h avec des

peptides compétiteurs biotinylés (d’affinité optimale pour ces molécules HLA-DR) et les

molécules HLA-DR purifiées à tester dans un tampon à pH 6 (10 mM phosphate, 150 mM

NaCl, 10 mM citrate, 0,003% thimerosal). Ces peptides compétiteurs sont le peptide HA

306-318 (PKYVKQNTLKLAT) pour les molécules DRB1*0101 (1 nM) et DRB1*0401 (30

nM) et le peptide ALK (AALAAAKAAAAAA) pour les molécules DRB1*0102 (10 nM) et

DRB1*0402 (10 nM). Après neutralisation, les mélanges (100 µl) sont incubés 2 h à

température ambiante dans les puits de plaque ELISA Maxisorp® (Nalge nunc

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Matériels & Méthodes

158

internationnal) recouverts par l’anticorps L243 (10 µg/ml). Après lavages, la présence de

peptides biotinylés est révélée par la fluorescence émise et détectée à 450 nm (Fluorite

1000 fluorometer, Dynex, Issy les moulineaux, France) conséquence de l’addition d’un

conjugué streptavidine couplé à la phosphatase alcaline et du substrat 4-

methylumbelliferyl phosphate. La fixation maximale est déterminée par l’incubation des

peptides compétiteurs avec les molécules HLA-DR purifiées en absence des peptides de la

forme tronquée de la Dsg1. Les expériences sont réalisées en triplicate et les données sont

exprimées comme la concentration de peptide d’intérêt qui prévient la fixation de 50% du

peptide compétiteur (IC50).

2/ PROLIFERATION LYMPHOCYTAIRE

Les PBMC humaines de patients atteints de PF (n=8), de PV (n=13) et de

pemphigoïde bulleuse (n=6) sont isolés par centrifugation sur gradient de Ficoll-Hypaque

(Pharmacia). Après 3 lavages au PBS, les cellules sont dénombrées à l’aide d’une cellule

de Malassez, après coloration au bleu de Trypan (Gibco BRL). Les cellules sont ensuite

ramenées à la concentration de 106 cellules par ml de milieu RPMI 1640 (Cambrex Bio

Science) supplémenté par 10% de plasma autologue décomplémenté (56°C, 30 min) et

mises en culture en triplicate sur une plaque (96 puits) Nunclon™ (Nalge nunc

international) à raison de 200 µl par puits (soit 2.105 cellules). Les cellules sont stimulées

par l’adjonction des peptides EC2/INT6 216-235 ou EC2/INT6 226-245 (20 µg/ml). Après

l’addition des différents peptides à la culture cellulaire, les plaques sont placées à 37°C

sous une atmosphère contenant 5% de CO2 pendant 6 jours. Un contrôle négatif de

stimulation correspond à la mesure de la stimulation de la prolifération spontanée des

cellules, sans adjonction de peptides et les contrôles positifs de stimulation, à la mesure

de prolifération cellulaire induite par la phytohémagglutinine (PHA) (Sigma) à 5 µg/ml.

La prolifération cellulaire est quantifiée par la mesure de l’incorporation de

thymidine tritiée (Amersham Biosciences). Un µCi de thymidine tritiée est ajouté dans

chaque puits 18 h avant la récolte des cellules. La récolte s’effectue sur un filtre (Wallac

Inc., Gaithersburg, MD) à l’aide d’un récolteur de cellules (Perkin Elmer Applied

Biosystems). Chaque filtre est placé dans un film plastique contenant du liquide

scintillant (Wallac Inc.) qui est par la suite refermé et placé dans une cassette. La

radioactivité est mesurée à l’aide d’un compteur β (Wallac Inc.). Les résultats sont

exprimés en coups par minute (cpm). Afin de pouvoir comparer les résultats obtenus

entre les différents patients, ceux-ci sont exprimés en index de stimulation (SI, stimulation

index). La médiane des proliférations induites par les peptides antigéniques est rapportée

à celle des proliférations spontanées. Un SI supérieur ou égal à 2 est considéré comme

positif.

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159

RESULTATS

Page 174: Page de Garde - TEL

Résultats

160

RESULTATS

A- Un épitope T spécifique d’une isoforme tronquée de la

desmogléine 1, générée par épissage alternatif, se fixe à la

molécule HLA DRβ1*0102 de susceptibilité au pemphigus

superficiel

Afin de produire la région EC complète de la Dsg1, nous avons séquencé un

fragment d’ADNc obtenu successivement par reverse transcription d’ARNm extraits de

kératinocytes humains en utilisant une amorce oligo-dT et amplification par PCR à l’aide

d’amorces localisées respectivement aux extrémités 5´ et 3´ des séquences codantes pour

les domaines EC1 et EC5 de la protéine [Mouquet, 2006]. De façon surprenante, nous

avons identifié des transcrits alternatifs de la Dsg1 caractérisés par une insertion

intronique de 101 pb correspondante à l’extrémité 3´ de l’intron 6 du gène DSG1 et

localisée entre les exons 6 et 7 qui codent avec l’exon 5 pour le domaine EC2 de la

protéine (Figure 39). Cette insertion comporte un codon stop qui pourrait conduire à

l’arrêt de la traduction et donc à la production d’une isoforme tronquée de la Dsg1. Dans

cette éventualité, cette isoforme serait constituée du domaine EC1, de la séquence 158-

227 du domaine EC2 de la Dsg1 et d’un peptide supplémentaire à l’extrémité C-terminale

(INT6 ; 17 aminoacides) codé par l’insertion intronique et absent de la forme

transmembranaire de la Dsg1.

Figure 39. Epissage alternatif à l’origine d’une isoforme tronquée de la Dsg1. Les transcrits alternatifs de la Dsg1 sont caractérisés par une insertion intronique de 101 pb correspondante à l’extrémité 3´ de l’intron 6 du gène DSG1 et localisée entre les exons 6 et 7 qui codent avec l’exon 5 pour le domaine EC2 de la protéine. Cette insertion comporte un codon stop qui pourrait conduire à l’arrêt de la traduction et donc, à la production d’une isoforme tronquée de la Dsg1. Dans l’éventualité de sa synthèse, cette isoforme serait constituée du domaine EC1, de la séquence 158-227 du domaine EC2 de la Dsg1 et d’un peptide supplémentaire à l’extrémité C-ter (INT6 ; 17 aminoacides) codé par l’insertion intronique et absent de la forme transmembranaire de la Dsg1.

ARNm matures

STOP

*809

EXON 6 EXON 6 EXON 7 EXON 7

EXON 6 EXON 7 INTRON 6

ARNm immature DSG1

Transcrit normal DSG1

Transcrit alternatif DSG1

5’

5’

5’ 3’ 3’

3’

Dsg 1

C N

C N

S P EC1 EC2 EC3 EC4 AE S P EC1 EC2 INT6

1 158 227 245

Isoforme tronquée de la Dsg 1

101 pb

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Résultats

161

L’existence de ces ARNm DSG1 alternatifs dans l’épiderme humain a été confirmée

par PCR via l’amplification d’une séquence d’ADNc spécifiques de ces transcrits ceci pour

l’ensemble des donneurs sains testés (n=9). Les analyses en PCR quantitative montrent

que ces transcrits alternatifs représentent en moyenne 15% (variation interindividuelle de

6 à 30%) de la totalité des ARNm DSG1 (normaux et alternatifs).

Afin de confirmer l’expression de cette isoforme tronquée de la Dsg1 (poids

moléculaire théorique de 22,4 kDa) dans l’épiderme humain, des antisérums dirigés

contre les peptides EC2(184-194) (commun à la Dsg1 et à son isoforme tronquée) et INT6

(uniquement présent sur l'isoforme de la Dsg1) ont été produits et caractérisés. En

immunoempreinte, ces Ac polyclonaux qui reconnaissent l’isoforme tronquée

recombinante, réagissent également avec des protéines présentes dans un extrait

d’épiderme humain. Plus précisément, l’Ac anti-EC2(184-194) reconnaît un doublet

protéique de 25 kDa et les Ac anti-INT6 (n=4), une protéine unique de 25 kDa.

Néanmoins, les expériences de comarquage par immunoempreinte infrarouge montrent

qu’une seule et même bande protéique de 25 kDa est reconnue par les Ac anti-EC2(184-

194) et anti-INT6. Ces résultats ont par ailleurs été confirmés par immunoempreinte

infrarouge sur une carte protéique 2D d’épiderme humain. En effet, les 2 Ac anti-isoforme

tronquée de la Dsg1 réagissent avec une protéine unique ayant les coordonnées de poids

moléculaire et de pI attendus. De plus, cette protéine de 25 kDa qui est détectée par

immunoempreinte dans un extrait de kératinocytes en culture primaire, n’est pas

exprimée dans d’autres tissus épithéliaux tels que le rein et l’intestin grêle. Enfin, les Ac

anti-INT6 donnent un marquage fluorescent des kératinocytes des couches basales de

l’épiderme en IFI sur coupes de peau humaine.

Une récente étude in silico a montré que les séquences spécifiques d’isoformes

protéiques générées par épissage alternatif pouvaient constituer des épitopes cibles de la

réponse lymphocytaire T restreinte par des molécules HLA de classe I et II. De plus,

l’existence d’une réponse auto-immune T dirigée contre des épitopes spécifiques

d'isoformes de l’autoAg MBP a été démontrée dans la SEP. Nous avons donc en premier

lieu évalué la capacité de 4 peptides spécifiques de l’isoforme tronquée de la Dsg1 à se

fixer aux molécules HLA DRB1*0101, *0102 et *0402, précédemment décrites comme

allèles de susceptibilité au PS. Ces analyses réalisées par compétition dans un test ELISA

utilisant des peptides « traceur » d’affinité optimale pour différentes molécules HLA,

montrent que seul le peptide EC2/INT6 216-235 se fixe avec une forte affinité aux

molécules HLA testées, en particulier à la molécule DRB1*0102. Nous avons ensuite

évalué la capacité de ce peptide EC2/INT6 216-235 à induire la prolifération de PBMC

isolées chez les patients atteints de PF et de PV. Nos résultats montrent que les PBMC

prolifèrent en réponse à ce peptide de l’isoforme tronquée de la Dsg1 chez 50% des

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Résultats

162

patients atteints de PF (n=7) et 7,7% des patients atteints de PV (n=14), contrairement à

ceux isolés des patients atteints de pemphigoïde bulleuse (n=6). Ces résultats ont fait

l’objet d’une publication dans The Journal of Immunology.

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Résultats

163

ARTICLE 1

A Truncated Alternative Spliced Isoform of Human

Desmoglein 1 Contains a Specific T-Cell Epitope Binding to the

Pemphigus Foliaceus-Associated HLA Class II DRβ1*0102

Molecule.

H. Mouquet, S. Farci, P. Joly, L. Drouot, J. Leblond, J. Leprince, M.

C. Tonon, P. Loiseau, D. Charron, B. Maillère, F. Tron, D. Gilbert.

J. Immunol. 2006:177;6517-26.

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A Truncated Alternative Spliced Isoform of HumanDesmoglein 1 Contains a Specific T Cell Epitope Binding to thePemphigus Foliaceus-Associated HLA Class II DR�1*0102Molecule1

Hugo Mouquet,* Sandrine Farci,† Pascal Joly,* Bernard Maillere,† Jonathan Leblond,*Laurent Drouot,* Jerome Leprince,‡ Marie Christine Tonon,‡ Pascale Loiseau,§

Dominique Charron,§ Francois Tron,2* and Daniele Gilbert*

Desmogleins (Dsg) are transmembrane glycoproteins of the desmosome that allow a cell-cell adhesion between keratinocytes andcomprise four different isoforms (Dsg1 to Dsg4). Two Dsg are targeted by pathogenic autoantibodies produced in the course ofautoimmune bullous skin diseases, Dsg1 in pemphigus foliaceus (PF), and Dsg3 and Dsg1 in pemphigus vulgaris. The geneticsusceptibility to PF is associated with certain HLA class II alleles, which are thought to participate in disease pathogenesis throughtheir capacity to accommodate autoantigen-derived peptides and present them to autoreactive T cells. So far, a unique isoform ofDsg1 has been described in humans, which includes several immunodominant T cell epitopes. In this study, we describe analternative transcript of DSG1, which contains a 101-bp insertion corresponding to the 3� end of DSG1-intron 6 and introducinga stop codon in the nucleotide sequence. This alternative transcript leads to the synthesis of a truncated isoform of Dsg1 expressedin normal human epidermis. This isoform bears a specific peptide sequence that binds to the PF-associated HLA class IIDR�1*0102 molecule as shown in a HLA-DR peptide-binding assay, and induces PF T cell proliferation. These data provide anillustration of an autoantigen encoded by alternative spliced transcript that may participate in the pathogenesis of the disease bybearing PF-associated HLA class II restricted-epitope. The Journal of Immunology, 2006, 177: 6517–6526.

A lternative splicing of premessenger RNA is an importantmolecular mechanism allowing the cells to synthesize alarge number of proteins from a limited number of genes

(1). Indeed, whereas the human genome encodes between 30,000and 60,000 genes, the human proteome consists of at least 9.104

proteins, suggesting, notably by bioinformatic analysis, that 42%of randomly selected gene transcripts undergo alternative splicing.Different varieties of splicing mechanisms have been described(1), which may lead to the synthesis of multiple isoforms from asingle mRNA transcript.

Self-Ags play a major role in the occurrence of autoimmunediseases because they participate in both the initiation and main-tenance of the autoimmune response and the development of le-sional immune effectors (2). Several mechanisms have been pro-posed to explain why self proteins may become immunogenic (3).

Among these, alternative splicing might operate through the pro-duction at the periphery of novel B or T epitopes to which lym-phocytes have not been tolerized during their maturation in centrallymphoid organs. The role of alternative spliced variants of proteinself Ags in the breakage of immune tolerance has been demon-strated in several autoimmune diseases (4, 5).

Desmogleins (Dsg)3 consist of four different desmosomal trans-membrane glycoproteins belonging to the desmosomal cadherinfamily (Dsg1 to Dsg4), which are encoded by separate genes lo-cated within the 250-kb cadherin cluster of the 18q12.1 chromo-some (6). Desmosomal cadherins comprise five extracellular (EC)domains, a transmembrane domain, and a cytoplasmic region con-taining five domains, and allow a calcium-dependent cell-cell ad-hesion critical for desmosomal junction. Dsg2 is detected in alldesmosome-possessing tissues, whereas Dsg1 and Dsg3 are re-stricted to stratified squamous epithelia-like epidermis (7). Dsg1 isthe autoantigen of pemphigus foliaceus (PF), an autoimmune blis-tering skin disease characterized by an autoantibody response di-rected against conformational calcium-dependent epitopes of theDsg1 EC domains, particularly the N-terminal adhesive region(EC1 and EC2 domains) (8–10). Anti-Dsg1 autoantibodies arepathogenic because, when transferred to normal mice, their in vivobinding to Dsg1 leads to a loss of adhesion between keratinocytescalled acantholysis and the formation of intraepidermal blisters(11, 12). The tolerance breakdown against Dsg1 is not restricted toPF, because anti-Dsg1 Abs can also be found in other forms ofpemphigus, including pemphigus vulgaris (PV) and paraneoplastic

*Institut National de la Sante et de la Recherche Medicale, Unite 519, Faculte deMedecine et de Pharmacie, Rouen, France; †Departement d’Ingenierie et d’Etudes desProteines, Commissariat a l’Energie Atomique-Saclay, Gif sur Yvette, France; ‡In-stitut National de la Sante et de la Recherche Medicale, Unite 413, Mont Saint Aig-nan, France; and §Laboratoire d’Immunologie et d’Histocompatibilite, Institut Na-tional de la Sante et de la Recherche Medicale, Unite 396, Paris, France

Received for publication December 23, 2005. Accepted for publication August7, 2006.

The costs of publication of this article were defrayed in part by the payment of pagecharges. This article must therefore be hereby marked advertisement in accordancewith 18 U.S.C. Section 1734 solely to indicate this fact.1 This work was supported by funds from the Institut National de la Sante et de laRecherche Medicale. H.M. is the recipient of a fellowship from the Conseil Regionalde Haute-Normandie.2 Address correspondence and reprint requests to Dr. Francois Tron, Institut Nationalde la Sante et de la Recherche Medicale, Unite 519, Faculte de Medecine et dePharmacie, 22 boulevard Gambetta, 76183 Rouen Cedex 1, France. E-mail address:[email protected]

3 Abbreviations used in this paper: Dsg, desmoglein; EC, extracellular; PF, pemphi-gus foliaceus; PV, pemphigus vulgaris; BP, bullous pemphigoid; BT, bovine thyro-globulin; IRF, infrared fluorescent; SI, stimulation index; pI, isoelectric point; MBP,myelin basic protein; NZ, New Zealand.

The Journal of Immunology

Copyright © 2006 by The American Association of Immunologists, Inc. 0022-1767/06/$02.00

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pemphigus (13, 14). The production of anti-Dsg1 Abs is dependenton Dsg1-specific Th lymphocytes, which exhibit a memory T cellphenotype and a Th2-like cytokine profile and are detected in PFpatients (15). Like in most autoimmune diseases, HLA class IIgenes contribute to genetic susceptibility of PF, particularly DR1,DR4, and DR14. Several alleles of these haplotypes are associatedwith PF, including DRB1*0102, which has been found recurring indifferent studies (16–19), notably those involving French PF pa-tients (17, 19). The major mechanism proposed to explain the as-sociation between MHC class II genes and autoimmune diseases isthat disease-associated alleles can efficiently accommodate autoan-tigen-derived peptides initiating and sustaining the autoreactive Tcell response. Thus, in PF, a major objective is to identify T cellepitope peptides of Dsg1 that could initiate the autoimmune re-sponse (15).

In this study, we describe alternative transcript of DSG1 gene(DSG1-AT) containing an intronic insertion of 101 bp in normalhuman skin. This insertion introduces a stop codon that leads to thesynthesis of a truncated isoform of Dsg1 carrying amino acid se-quences encoded by intronic sequences and absent from the nativeDsg1. This Dsg1-truncated isoform was shown to be expressed innormal human epidermis and to bear a specific peptide sequencebinding to the PF-associated DRB1*0102 molecule and inducing aT cell response in PF patients.

Materials and MethodsPatients

Peripheral blood was obtained from 21 adult patients with PF (n � 8) orPV (n � 13) as well as from 6 patients with bullous pemphigoid (BP)(Table I), who were seen in Dermatology Departments of the French Bul-

Table I. Clinical phenotype, HLA DR�1 alleles, and autoantibody profile of PF and PV patients

Patient Sex/Age HLA DR�1ClinicalStatusa

Clinical Phenotypeb

Medication(per day)c

Autoantibody Profile (IgG)d

Skin Mucosa Anti-Dsg1 Anti-Dsg3

PF1 M/73 0102, 1302 Remission None None 3 mg PDN - -PF2 F/48 0101, 1601 Acute

onsetExtensive erosions

on the trunkNone 0.05% CP 165 -

PF3 F/50 11, 14 Remission None None 5 mg PDN,15 mgMTX/week

- -

PF4 F/60 0402, 08 Remission None None 7 mg PDN 36 -PF5 F/39 13, 14 Remission None None 100 mg

AZA- -

PF6 F/63 0101, 16 Remission None None 8 mg PDN 202 -PF7 F/52 0102, 04 Chronic

activeErythematous and

squamouserosions

None ND - -

PF8 M/73 12, 13 Acuteonset

Chronic prurit None None - -

PV1* M/77 03, 11 Acuteonset

Crusty erosions ofthe face, scalpand neck

Extensive oral erosionsand crusty erosionsof the lips

None 55 132

PV2* M/82 0402, 0404 Acuteonset

Crusty erosions ofthe face

Erosions of the palate,buccal mucosa andnostrils

None 22 154

PV3* M/70 0408, 14 Remission None None 14 mg PDN - 60PV4* M/26 0402, 08 Remission None None 10 mg PDN - 211PV5* F/50 0402, 14 Remission None None 7 mg PDN - 175PV6 F/28 08, 15 Acute

onsetNone Erosions of the oral

cavity, oropharynx,larynx and trachea

None - 104

PV7 F/47 08, 13 Chronicactive

None Pharyngeal lesions 16 mg PDN - 76

PV8* F/78 0402, 11 Chronicactive

Erosion of the leftinferior eyelid

Erosions of the buccalmucosa, gingiva andnostril

25 mgMTX/week,0.03%tacrolimus

- 90

PV9* M/32 0402, 13 Chronicactive

Erosions of thescalp

Buccal erosions 70 mg PDN - 36

PV10 F/79 07, 1404 Chronicactive

None Erosions of the palateand buccal mucosa

0.5 mgPDN/kg

- 120

PV11 M/74 0402, 13 Remission None None 8 mg PDN,2 g MPM

- -

PV12* M/41 0402, 13 Chronicactive

Erosions on thetrunk

Labial/gingival erosion 100 mgAZA, 7mg PDN

- 154

PV13* F/13 0402, 0402 Chronicactive

Erythematouseruption

Lesions of the oralcavity

1 mg PDN/kg

- 51

a As defined in Materials and Methods.b At the time of the study.c AZA, azathioprine; CP, clobetasol propionate; MPM, mycophenolate mofetil; PDN, prednisone;d Values are expressed in units per milliter of sera (U/ml). Values � 20 U/ml (anti-Dsg1) and 14 U/ml (anti-Dsg3) were considered significant (-, NS values).* PV patients with a mucocutaneous clinical phenotype during an active phase of the disease.

6518 TRUNCATED ALTERNATIVE SPLICED ISOFORM OF Dsg1

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lous Study Group. All patients gave written consent to participate in thisstudy. Clinical diagnosis of PF, PV, and BP was confirmed by histopa-thology, direct immunofluorescence microscopy on perilesional skin, andserum analysis including indirect immunofluorescence microscopy onmonkey esophagus (The Binding Site), or salt-split human foreskin sec-tions, immunoblotting on human epidermis extract, and commercialELISAs (Medical and Biological Laboratories), to detect circulating anti-Dsg1/3 and anti-BP180 autoantibodies in pemphigus and BP patients, re-spectively. Active-onset of the disease was defined as de novo developmentof blisters/erosions on skin and/or mucosa of untreated patients. Chronicactive pemphigus was defined as incomplete remission or relapse in pa-tients with immunosuppressive treatment. Clinical remission was definedas treated patients who had not experienced new cutaneous and/or mucosallesions for �6 mo before the study.

HLA class II typing

Genomic DNA was extracted from whole blood (2 ml) of pemphigus pa-tients using QIAamp DNA Blood Midi Kit (Qiagen) and used for HLAclass II DR�1 typing as described previously (19).

RT-PCR analysis

Mammary surgery specimens of normal skin were used as source of epi-dermis. Total RNA was extracted from nine human epidermis using TRIzolreagent (Invitrogen Life Technologies). The cDNA was obtained by tran-scription of random-primed RNA by Moloney murine leukemia virus re-verse transcriptase (Invitrogen Life Technologies), and then subjected toPCR amplification (RT-PCR). Primers used to amplify specific gene prod-ucts were as follows: GAPDH sense, 5�-TGC CAT CAA CGA CCC CTTCA-3�; GAPDH antisense, 5�-TGA CCT TGC CCA CAG CCT TG-3�;DSG1 sense, 5�-AAT GGC TAC ATT TGC AGG ACA-3�; DSG1 anti-sense, 5�-ATC TCG GTC AGA GCC TCT TAC A-3�; DSG1-AT sense,5�-TAG ACA GAG AGA TTT ATG TAA ACG TTG-3�; DSG1-AT an-tisense, 5�-TAT TAC AGG CAA TAT CAC ACT TGA C-3�. PCR con-ditions for GAPDH comprised one cycle of 94°C for 5 min, 35 cycles of94°C for 1 min, 58°C for 30 s, and 72°C for 30 s, and a final elongation stepof 72°C for 4 min. For PCR of DSG1 cDNA, conditions were identicalexcept for the time of initial denaturation step and the annealing temper-ature, which were 4 min and 58°C, respectively. To amplify DSG1-ATcDNA, PCR conditions comprised 94°C for 4 min, 40 cycles of 94°C for1 min, 58°C for 30 s, and 72°C for 30 s, and a final elongation step of 72°Cfor 4 min. All PCR were performed in a volume of 50 �l using an Ep-pendorf thermocycler, with 2.5 U of Taq polymerase (Promega). Ampli-fication products (15 �l) were separated and visualized by ethidium bro-mide-stained 1.5% agarose gel electrophoresis.

Quantitative real-time PCR analysis

The cDNA synthesis of the nine human epidermis samples is describedabove. Quantitative real-time PCR were performed using the LightCyclerthermocycler system (Roche Molecular Biochemicals). Amplification re-actions were conducted using the FastStart DNA Master SYBR Green I kit(Roche) according to the manufacturer’s instructions in a total volume of20 �l in glass capillaries, containing 2 �l of cDNA sample, 2 �l of Fast-Start DNA Master SYBR Green I, 2 mM MgCl2, and 10 pmol of eachprimer. PCR amplifications of DSG1 and DSG1-AT cDNAs were con-ducted simultaneously and comprised one cycle of 94°C for 10 min, 50cycles of 94°C for 20 s, 61°C for 10 s, and 72°C for 12 s. PCR conditionsfor GAPDH amplification comprised one cycle of 94°C for 10 min, 40cycles of 94°C for 20 s, 62°C for 10 s, and 72°C for 22 s. At the end ofamplification cycles, PCR products were subjected to melting temperatureanalysis in 3 steps: 1) 10 s for 94°C (20°C/s), 2) 30 s for 66°C (20°C/s), and3) a slight temperature increase of 0.1°C/s until 94°C to generate fusioncurves. Data acquisition and analysis were conducted using LightCycler3.5 software.

To determine the absolute copy number of target transcripts, purifiedGAPDH, DSG1, and DSG1-AT cDNAs were used to generate calibrationcurves. cDNAs were amplified by classic PCR as described above, purifiedusing the Qiaquick Gel Extraction Kit (Qiagen), and quantified with bothmeasure of the absorbance at 260 nm and comigration on a 1.5% agarosegel with the Mass Ruler DNA Ladder (MBI Fermentas). Conversion ofmicrograms to copy number was done using the following formula: n(copy) � [(m � 1515)/Nbp] � 10�12 � N (m: �g of dsDNA, Nbp: lengthof the amplicon in bp, N: the constant of Avogadro). Serial dilutions wereused to create calibration curves by plotting the threshold cycle vs theknown copy number of each purified amplimer in the dilutions (20, 21).PCR efficiency was calculated using calibration curves with the followingformula: e � 10�1/s (s: slope) (with an efficiency equal of 2 (s � �3.32)that give an optimal value of 100%). For each human epidermis sample,

calibrators spanning five dilution points, GAPDH or DSG1 and AT-DSG1cDNAs, and nontemplate controls were amplified in triplicate, simulta-neously in one LightCycler run. Following each run, amplification reac-tions and amplimer sizes were checked by ethidium bromide-stained 1.5%agarose gel electrophoresis.

To correct for differences in both RNA quality and quantity betweensamples, data were normalized by dividing the copy number of DSG1 orDSG1-AT cDNA by the copy number of GAPDH (22). Quantitative resultsare presented as copies of the target cDNA per 1000 copies of GAPDH (23,24). Relative quantity of DSG1-alternative transcript was determined, di-viding the absolute copy number of these mRNAs by those of the totalDsg1 mRNAs (normal and alternative).

Peptides

Six peptides of the Dsg1-truncated isoform were synthesized, purified byHPLC (with purity �99%), and controlled by mass spectrometry (Institutde la Sante et de la Recherche Medicale, Unite 413). Two peptides wereused in the immunization protocol (see below): the INT6 peptide(IYVNVEPTFQRTLHKTK) encoded by the intron 6 insertion is specificto the Dsg1-truncated isoform; and the EC2 (184 –193) peptide(ADEPNNLNSK) is present in both Dsg1 and Dsg1-truncated proteins,and was chosen on the basis of antigenicity, accessibility, and hydrophi-licity criteria. Four overlapping 20-mer peptides between the EC2 domainand INT6 peptide of the Dsg1-truncated isoform, EC2/INT6 211–230(INRNTGEIRTMNNFLDREIY), EC2/INT6 216–235 (GEIRTMNNFLDREIYVNVEP), EC2/INT6 221–240 (MNNFLDREIYNVEPTFQRT),and EC2/INT6 226–245 (DREIYVNVEPTFQRTLHKTK), were used inthe HLA-DR peptide-binding assays.

Animals and immunization

New Zealand (NZ) White rabbits and CD1 mice were purchased fromCharles River Laboratories. For animal immunization, EC2 (184–193) andINT6 synthetic peptides were coupled to bovine thyroglobulin (BT) usingglutaraldehyde. Mice and rabbits were primed respectively with 40 �g(i.p.) and 200 �g (s.c.) of BT-coupled peptides emulsified in CFA andboosted eight times every 3 wk for 7 mo with BT-coupled peptides in IFA.IgG anti-EC2 (184–193) or anti-INT6 peptides were detected by ELISAusing the corresponding peptide as Ags and immunoblotting of purifiedrecombinant Dsg1-truncated isoform synthetized by in vitro transcription/translation (EC1/2-INT6).

Peptide ELISA

Ninety-six-well microtiter plates (Maxisorb Nunc) were coated with 100 �lof EC2 (184–193) or INT6 synthetic peptides (10 �g/ml), in PBS andincubated overnight at 4°C. After washing three times with PBS-0.1%Tween 20 (PBST), wells were blocked with PBS-1% Tween 20–5% su-crose-3% milk powder for 1 h at room temperature. After removal of ex-cess blocking solution, mouse or rabbit sera (1/100 in PBST-1% BSA)were added and incubated 1 h at room temperature. After washing withPBST, the plates were incubated with 1/10,000-fold diluted biotin-conju-gated goat anti-mouse or anti-rabbit IgG (Caltag Laboratories) for 1 h.After three washes, 1/10,000-fold diluted alcalin phosphatase-conjugatedstreptavidin (Caltag Laboratories) was added for 30 min at room temper-ature. The plates were washed, and labeling was revealed by adding 100 �lof p-nitrophenyl phosphate (Sigma-Aldrich). OD were determined at 405nm with an ELISA reader (Labosystems). All assays were run in duplicate,and background values given by each animal serum tested in uncoatedwells were subtracted. To control the specificity of the assay, preimmunesera were included in each experiment.

Indirect immunofluorescence assay

Mouse and rabbit sera (1/50) were analyzed by indirect immunofluorescenceon human foreskin sections using FITC-conjugated rabbit anti-mouse IgG Absor FITC-conjugated goat anti-rabbit IgG Abs (Sigma-Aldrich) as the tracer.Sections were examined using a fluorescence microscope (Zeiss).

In vitro transcription translation

The Dsg1-truncated isoform was obtained as a recombinant polypeptide,called EC1/2-INT6, using an in vitro transcription-translation system.cDNA coding for EC1/2-INT6 was prepared from human epidermis RNAs,

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and was amplified with a specific pair of primers: 5�-GAA TGG ATC AAGTTC GCA GCA G-3� (sense); 5�-TTA CTT TGT CTT ATG TAA AGTTCT TTG-3� (antisense). The purified PCR product was cloned in-frame inthe pSPUTK in vitro translation vector (Stratagene) at the ApaI and BamHIrestriction sites and sequenced with an automated sequencer (PerkinElmerApplied Biosystems), using the SP6 and T7 primers. Sequences werealigned and analyzed using the GenBank/EMBL databases (National Cen-ter for Biotechnology Information/Basic Local Alignment Search Tool net-work service). Then, 2 �g of plasmid preparation were used for in vitroexpression in the TNT6 SP6 Quick Coupled Transcription-Translation Sys-tem (Promega) according to the manufacturer’s instructions. To obtain pu-rified product, 2 �l of Transcend Biotin-Lysyl tRNA (Promega) wereadded to the reaction mixture, and the biotinylated polypeptides were cap-tured by SoftLink Avidin Resin (Promega) and eluted with Laemmli so-lution. The production and purity of EC1/2-INT6 were controlled by SDS-PAGE analysis on a 14% separating gel followed by immunoblotting witha peroxidase-conjugated streptavidin (Promega).

Immunoblot analysis

Mammary surgery specimens of normal human skin were used as thesource of epidermis. Protein extraction was performed as described previ-ously (25). Total protein extracts (75 �g/well) of normal kidney and smallintestine were also used as the other source of epidermal cells. Proteinswere separated by SDS-PAGE with a 14% separating gel according to theLaemmli’s method and electrotransferred onto nitrocellulose membranes.The filters were then saturated for 1 h in TBS-0.05% Tween 20 (TBST)�5% dry milk, and incubated with rabbit or mouse sera (1/50) inTBST-5% dry milk for 2 h. After washing, filters were incubated for 1 hwith 1/20,000-diluted peroxidase-conjugated goat anti-rabbit IgG or1/80,000-diluted peroxidase-conjugated rabbit anti-mouse IgG (Sigma-Aldrich) in TBST-5% dry milk. The filters were washed and revealed bychemiluminescence reaction (ECL Supersignal; Amersham Biosciences).For infrared fluorescent (IRF) immunoblot experiments performed with theOdyssey Infrared Imaging system, procedures were followed as describedpreviously (26). Briefly, after a saturating step, the membranes were incu-bated simultaneously with rabbit anti-EC2 and mouse anti-INT6 sera (1/50) for 2 h, then the membranes were incubated simultaneously with bi-otin-conjugated goat anti-rabbit IgG (Caltag Laboratories) and Alexa Fluor680-conjugated goat anti-mouse IgG (Molecular Probes) (1/6,000) for 1 h.Finally, membranes were incubated for 1 h with IRDye 800-conjugatedstreptavidin (Rockland) (1/6,000), and examined with the Odyssey InfraredImaging system (LI-COR Biosciences).

Two-dimensional-PAGE immunoblot analysis

Human epidermis was ground with a liquid nitrogen-cooled mortar andpestle, and proteins were extracted from the resulting powder as previouslydescribed by Gorg et al. (27). The protein extract (60 �l) was then sub-jected to two-dimensional-PAGE in which the first dimension was con-ducted on ReadyStrip IPG strips (11 cm, nonlinear pH 3–10 gradients;Bio-Rad) using the PROTEAN IEF cell system (Bio-Rad) according to themanufacturer’s instructions. After IPG strip equilibration, the second di-mension was run on 14% polyacrylamide gel (11 cm � 8 cm � 1 mm)using the Criterion Dodeca Cell system (Bio-Rad). Finally, gels were trans-ferred onto nitrocellulose membranes. The IRF immunoblot analysis onprotein-map replica was performed as described above.

HLA-DR peptide-binding assays

HLA-DRB1*0101, *0401, *0102, and *0402 molecules were immunopu-rified using L243 monomorphic Abs from HOM-2, BOLETH (a gift fromDr. C. de Toma, Centre d’Etude du Polymorphisme Humain, Paris,France), MZ07, and YAR cell lines, respectively. The binding capacities ofthe peptides were investigated in a competitive ELISA as described pre-viously (28, 29). Briefly, the biotinylated peptide was incubated at pH 6with a dose range of peptides to be tested and a fixed quantity of HLA-DRmolecules. After 24–72 h, HLA-DR peptide complexes were trapped byL243 Abs adsorbed on ELISA plates. After washing, presence of the bi-otinylated peptide was revealed using streptavidin-alkaline phosphataseconjugate (Amersham Biosciences) and 4-methylumbelliferyl phos-phate substrate. Emitted fluorescence was measured at 450 nm uponexcitation at 365 nm. The biotinylated peptides used were as follows:HA 306 –318 (PKYVKQNTLKLAT) for HLA-DRB1*0101 (1 nM) andHLA-DRB1*0401 (30 nM); and ALK (AALAAAKAAAAAA) forHLA-DRB1*0102 (10 nM) and HLA-DRB1*0402 (10 nM). Data wereexpressed as the concentration of peptide that prevented binding of 50%of the labeled peptide (IC50). Each value is the mean from two inde-pendent experiments.

Proliferation assays

PBMC from pemphigus patients (2 PF and 1 PV) were isolated by Ficoll-Hypaque Plus (Amersham Biosciences) density gradient separation.Two � 105 PBMC were cultured in triplicate in 200 �l of RPMI 1640(Cambrex BioScience) supplemented with 10% autologous plasma andcontaining either EC2/INT6 216–235 peptide, EC2/INT6 226–245 peptide(20 �g/ml), or PHA (Sigma-Aldrich) at 5 �g/ml for 6 days at 37°C in 5%CO2. PBMC cultures were preformed without peptide and served as neg-ative controls in each experiment. Cells in each individual well were pulsedwith 1 �Ci of [3H]thymidine (Amersham Biosciences) during the last 18 hof incubation, and were then harvested using an automated cell harvester(PerkinElmer Applied Biosystems). Proliferation of PBMC was deter-mined by measuring the [3H]thymidine uptake (cpm) on a beta counter(Wallac). Data were presented both as average cpm � SD and as stimu-lation index (SI): cpm of cells treated with EC2/INT6 peptides/cpm of cellswithout peptide. A SI �2 was considered as a positive response.

ResultscDNA amplification of DSG1-alternative transcript in humanepidermis

To produce recombinant Dsg1, we previously sequenced a cDNAfragment encoding the entire EC domain of the protein (EC1–EC5)that was obtained by transcription of oligo(dT)-primed keratino-cyte RNAs followed by nested PCR using primers located respec-tively at the 5� and 3� end of the nucleotide sequences encodingEC1 and EC5 (26). Surprisingly, we also found cDNAs corre-sponding to alternative DSG1 mRNAs that contained a 101-bpinsertion corresponding to the 3� end of intron 6 localized betweenexon 6 and exon 7, which both code with exon 5 for the EC2 ECdomain of Dsg1 (Fig. 1A). The intron 6 insertion contains a stopcodon that could lead to a premature stop of the translation andthus to the production of a truncated isoform of Dsg1. If synthe-sized, this isoform would be composed of the EC1 domain, a partof the EC2 domain (158–227 aas), and an additional 17-mer pep-tide encoded by the intron 6 insertion (INT6) and absent from thetransmembrane Dsg1 (Fig. 1B). To confirm the existence of DSG1-alternative transcript (DSG1-AT) in human epidermis, we ampli-fied a specific cDNA sequence (amplimer of 101 bp) obtainedfrom epidermis mRNAs, by PCR using primer sense (DSG1-ATsense) and primer antisense (DSG1-AT antisense) hybridizing theexon 6-intron 6 junction and the intron 6, respectively (Fig. 1A).Alternative transcripts of DSG1 were detected in all human epi-dermis samples tested (n � 9) (Fig. 2A). Moreover, both DSG1-transcripts were also detected in cultured keratinocytes from hu-man epidermis (data not shown). Therefore, alternative mRNAs ofDSG1 are physiologically expressed by keratinocytes of humanepidermis.

Quantification of DSG1-alternative transcript in humanepidermis

To quantify the expression of DSG1-alternative transcripts in hu-man epidermis, we performed quantitative real-time PCR usingLightCycler thermocycler. The efficiency of PCR amplificationswas checked using standard curves generated by serial dilutions ofpurified DSG1-AT, DSG1, and GAPDH amplimers. PCR werevery efficient, reaching an efficiency of 99.5% for GAPDH, DSG1,and DSG1-AT amplifications (Fig. 2B), and allowing the quanti-fication of the two DSG1 transcripts. Quantitative real-time PCRwere then conducted for the nine human epidermis samples, andthe specificity of each amplified product was confirmed by thefusion curve analysis (Fig. 2, C and D). Data obtained were nor-malized with GAPDH to evaluate the absolute copy number ofboth DSG1 and DSG1-AT transcripts in each of the nine samples(Fig. 2E). The relative quantity of alternative transcript of Dsg1

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FIGURE 1. Nucleotide and aminoacid sequences of the truncated iso-form of Dsg1. cDNA sequence of thealternative mRNAs that encode foramino acids of a truncated isoform ofDsg1 (A). This isoform is composedof the signal peptide (S), the prose-quence (P), the EC1 domain, and apart of the EC2 domain (157–227 aas)of Dsg1, and contains an additional17-mer peptide (INT6) (black high-lighting) encoded by a 101-bp in-tronic insertion corresponding to the3� end of the intron 6 (gray highlight-ing). This insertion introduces a stopcodon that prematurely stops thetranslation of the protein. Comparedwith Dsg1 (B), its truncated isoformlacks the major part of the EC do-mains (a part of EC2 domain to theEC anchor domain (EA)) as well asthe transmembrane domain (TM) andthe entire intracellular domains of thenative Dsg1. Primers used to amplifycDNA sequence of normal (DSG1sense and DSG1 antisense) and alter-native transcripts of DSG1 (DSG1-ATsense and DSG1-AT antisense) are in-dicated on the cDNA sequence (A, un-derlined nucleotides).

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expressed in human epidermis ranged from 6 to 30% with an av-erage of �15% (Fig. 2F). Therefore, one can conclude to an in-terindividual variability of the DSG1-alternative transcript expres-sion in normal human skin.

Production and characterization of polyclonal Abs directedagainst EC2 and INT6 peptides

All CD1 mice immunized with the INT6 peptide, specific of theDsg1-truncated isoform, and the NZ rabbit immunized with theEC2 (184–193) peptide, present in both Dsg1 and Dsg1-truncatedproteins, produced IgG reacting with INT6 and EC2 peptides in asolid phase ELISA, respectively (Fig. 3A). Anti-peptide sera werethen tested for their capacity to react with the recombinant trun-cated isoform of Dsg1 (EC1/2-INT6) by immunoblot analysis.Both anti-INT6 and anti-EC2 sera reacted with EC1/2-INT6 re-combinant polypeptide that exhibited a molecular mass of 25-kDa(Fig. 3B). Next, to determine whether anti-EC2 peptide Abs alsorecognized the 184–193 aa sequence present in native Dsg1, in-direct immunofluorescence analysis of human foreskin and immu-noblotting experiment of human epidermis were performed withthe rabbit antiserum. IgG anti-EC2 bound to the intercellular spaceof human epidermis (Fig. 4B) with a labeling pattern similar to thatobtained with PF anti-Dsg1 Abs on human foreskin sections (Fig.4A). Interestingly, anti-INT6 mouse sera gave a labeling pattern ofhuman epidermis located at the suprabasal keratinocyte level (Fig.4C). IgG anti-EC2 also reacted with a 160-kDa protein present inhuman epidermis extract that comigrated with Dsg1 (Fig. 5A).

FIGURE 2. Amplification and quantification of normal (DSG1) and al-ternative (DSG1-AT) transcripts of DSG1 in human epidermis by quanti-tative real-time PCR. Specific cDNA sequences of the DSG1-normal tran-script (256 bp) and -alternative transcript (DSG1-AT) (101 bp) wereamplified by classical PCR (HE1, HE2, and HE3 are representative ofamplifications obtained with all human epidermis samples (HE)) (A).Quantitative real-time PCR were performed using the LightCycler thermo-cycler system. To determine the absolute copy number of target transcripts,purified GAPDH, DSG1 and DSG1-AT cDNAs were used to generate cal-ibration curves, which were also permitted to evaluate the PCR efficienciesusing the formula: e � 10�1/s (s, slope) (with an efficiency equal to 2 (s ��3.32) that give an optimal value of 100%). PCR efficiencies for GAPDH,DSG1, and DSG1-AT amplifications were identical (s � �3.340; e �99.5%) (B). GAPDH, DSG1, and DSG1-AT amplifications of the nine hu-man epidermis samples were then performed using the LightCycler ther-mocycler. A typical amplification of the HE1 sample is shown in C. Thespecifics of each amplified product were confirmed by fusion curve anal-ysis (D). Copies of each target cDNA per 1000 copies of GAPDH (absolutecopy number of cDNA) (E) allowed to evaluate the relative quantity ofDSG1-AT: the absolute copy number of DSG1-alternative mRNAs wasdivided by those of total Dsg1 mRNAs (normal and alternative) (F). Re-sults are presented in percentages.

FIGURE 3. Binding capacity of peptide-immunized animal sera to (A)peptides, assessed by ELISA and to (B) recombinant truncated isoform ofDsg1 (EC1/2-INT6) by immunoblotting. A, EC2 (184–193) or INT6 pep-tide-coated ELISA plates were saturated, incubated successively with rab-bit or mouse sera (1/100) (immune sera (f) or preimmune sera (�)), bi-otin-conjugated goat anti-mouse or anti-rabbit IgG, and phosphatase-conjugated streptavidin. The reaction was revealed by adding p-nitrophenylphosphate. OD were determined at 405 nm. NZ White rabbit serum; CD1,CD1 mouse sera. B, The purified biotinylated-EC1/2-INT6 recombinantprotein was electrotransferred onto nitrocellulose filters that were then sat-urated, incubated with mouse or rabbit serum (1/50) and with peroxidase-conjugated goat anti-mouse or anti-rabbit IgG, and revealed by chemilu-minescence reaction. Lane 1, peroxidase-conjugated streptavidin; lane 2,anti-EC2-NZ rabbit serum; lanes 3–6, anti-INT6-CD1 mouse sera; lane 7,preimmune NZ rabbit serum; lanes 8–11, preimmune CD1 mouse sera.

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Abs directed against the recombinant truncated isoform ofDsg1 also recognize a 25-kDa protein expressed by humanepidermal cells

Once characterized, anti-EC2 and anti-INT6 sera were used asspecific probes in immunoblot experiments on epidermal extract todetermine the existence of the truncated isoform of Dsg1 in humanepidermis. All four anti-INT6 sera reacted with a 25-kDa polypep-tide doublet; whereas anti-EC2 serum reacted with a single 25-kDaprotein. None of the preimmune sera bound to epidermal proteinswith this molecular mass (Fig. 5A). Immunoblotting with anti-INT6 sera showed that the 25-kDa polypeptide doublet was alsopresent in a cultured-keratinocyte extract (data not shown). Whenthe replica was incubated with anti-INT6 and anti-EC2 sera simul-taneously, the IRF immunoblot showed that the lower band of the25-kDa polypeptide doublet was recognized by both sera (Fig. 5B,lane 3, yellow band) as well as the 25-kDa recombinant Dsg1-truncated isoform (Fig. 5C, lane 3, yellow band). In contrast, bothDsg1 and Dsg1-truncated isoform were not detected in other testedhuman epithelial tissues like kidney and small intestine (data notshown). Thus, the immunological identity of the 25-kDa proteinpresent in human epidermal extract with the recombinant Dsg1-truncated isoform constitutes a first strong argument speaking forthe Dsg1-truncated isoform expression in human epidermal cells.This argument was further supported by an IRF immunoblot anal-ysis of a two-dimensional-PAGE-separated human epidermis pro-tein map with anti-INT6 and anti-EC2 sera as specific probes ofthe truncated isoform of Dsg1. Both sera bound to a single epi-

dermal protein (Fig. 6), which had molecular mass and isoelectricpoint (pI) coordinates (25-kDa, pI 4.7) close to those theoreticallycalculated for the truncated isoform of Dsg1 (22.4-kDa, pI 5.5)(Fig. 6C, yellow spot) (data obtained in triplicate), and that cor-respond to the lower band of the 25-kDa polypeptide doublet rec-ognized by both anti-INT6 and anti-EC2 sera in IRF immunoblot-ting experiments.

A specific amino acid sequence of the truncated isoform of Dsg1binds to the DR�1*0102 molecule

The truncated isoform of Dsg1 bears amino acid sequences that areabsent from the transmembrane Dsg1, particularly the INT6 pep-tide and peptide-overlapping sequences with INT6 and the EC2domain. This observation is reminiscent of the two isoforms ofmyelin basic protein (MBP) (21.5-kDa and 20.2-kDa), which areexpressed during the remyelinization process, and contain an exon2-encoded protein, X2MBP, which is absent from the major iso-form of MBP (18.5-kDa). In multiple sclerosis, specific T cellresponses directed against X2MBP were associated with the dis-ease (30). To test the possibility that peptides of the Dsg1-trun-cated isoform bind to HLA class II molecules that predispose toPF, we synthetized four overlapping 20-mer peptides between EC2domain and INT6 peptide (EC2/INT6 211–230, EC2/INT6 216–235, EC2/INT6 221–240, and EC2/INT6 226–245) and evaluatedby a competitive ELISA, their relative binding capacity to HLAclass II, DR�1*0102, and DR�1*0402, which were previouslydemonstrated to be associated with the disease in French PF pa-tients (17, 19). Interestingly, the EC2/INT6 216–235 peptidebound to the DR�1*0101, *0102, *0401, and *0402 molecules,because it exhibited toward all these molecules IC50 values inferiorto the binding activity threshold of 1000 nM (Table II). Moreover,as compared with the reference peptides that are very good bind-ers, its IC50 was of 3.4 toward DRB1*0102 and less high a factorof 20 toward DRB1*0101, *0401, and *0402 molecules. It can

FIGURE 4. Indirect immunofluorescence assay of anti-peptide sera onhuman foreskin. Tissue sections were incubated with anti-EC2 or anti-INT6 sera, washed, and incubated with FITC-conjugated rabbit anti-mouseIgG Abs or FITC-conjugated goat anti-rabbit IgG Abs (original magnifi-cation, �400). Anti-EC2 serum (B) gave an intercellular labeling pattern ofthe epidermis similar to that obtained with an anti-Dsg1-positive PF serum(A). Anti-INT6 sera gave a labeling pattern of suprabasal keratinocytes (C)that was not observed with preimmune sera (D).

FIGURE 5. Classical (A) and IRF immunoblot analyses (B and C) ofanti-peptide sera. Human epidermis extract (A and B) or biotinylated-EC1/2-INT6 recombinant protein (C) were separated by SDS-PAGE and elec-trotransferred onto nitrocellulose filters. Saturated filters were incubatedwith rabbit or mouse serum (1/50) then with peroxidase-conjugated goatanti-mouse or anti-rabbit IgG and revealed by chemiluminescence reaction.A, Lane 1, Anti-EC2-NZ rabbit serum; lane 2, preimmune NZ rabbit se-rum; lane 3, CD1–3 anti-INT6 serum; lane 4, CD1–42 anti-INT6 serum;lane 5, CD1–71 anti-INT6 serum; lane 6, CD1–72 anti-INT6 serum; lanes7–10, preimmune CD1 mouse sera. For IRF immunoblot analysis, satu-rated filters were incubated simultaneously with anti-EC2-NZ rabbit serumand anti-INT6-CD1 mouse sera, and, after washing, simultaneously withbiotin-conjugated goat anti-rabbit IgG and Alexa Fluor 680-conjugatedgoat anti-mouse IgG, and finally with IRDye 800-conjugated streptavidin.Replicas were examined with the Odyssey Infrared Imaging system. B andC, Lane 1, Anti-EC2-NZ rabbit serum; lane 2, anti-INT6 mouse serum;lane 3, anti-EC2-NZ rabbit serum plus anti-INT6 mouse serum; lane 4,preimmune NZ rabbit and CD1 mouse sera. IRF immunoblot analysisshows that both anti-EC2-NZ rabbit and anti-INT6 mouse sera bound to the25-kDa protein with the superimposed red and green signals giving theyellow band.

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therefore be considered as a good peptide binder for thesemolecules.

A specific amino acid sequence of the truncated isoform of Dsg1induces the proliferation of PBMC from PF patients

To determine whether T cells proliferate in response to the EC2/INT6 216–235 peptide, we performed proliferation assays withPBMC from PF (n � 8) and PV (n � 13) patients (Table I). PBMCfrom four PF (PF1, PF2, PF5, and PF7) (50%) and one PV (PV4)(7.7%) patients showed a proliferative response to the EC2/INT6216–235 peptide, whereas cells from only one PF patient (PF5)proliferated in presence of the EC2/INT6 226–245 peptide (Fig.7). Interestingly, two PF patients (PF1 and PF7) whose PBMCshowed a positive response to the EC2/INT6 216–235 peptide(SI � 3.2 and 3, respectively), carry the DR�1*0102 allele (Fig.7C). PBMC from PF2 patient, who carries the DR�1*0101 allelepreviously reported to be overrepresented in PF (31) and shown tobind efficiently to EC2/INT6 216–235 peptide in our study, pro-liferated in response to this peptide (SI � 2.2). Only one PV pa-tient carrying the DR�1*0402 allele, which was detected in 8 of 13PV patients (Fig. 7B), exhibited a significant T cell proliferationinduced by the EC2/INT6 216–235 peptide (SI � 5) (Fig. 7B). Nocorrelation was observed between the capacity of T cells to pro-

liferate in response to the EC2/INT6 216–235 peptide and thepresence of anti-Dsg1 Abs at the time of the study. Finally, T cellsfrom BP patients (n � 6) did not proliferate in presence of theEC2/INT6 226–245 peptide (Fig. 7C).

Therefore, these data indicate that a specific amino acid se-quence of the truncated isoform of Dsg1 that efficiently bound tothe DR�1*0102 molecule also can induce the proliferation of Tcells from PF patients.

DiscussionWe described, for the first time, the existence of alternative tran-script of DSG1 in human epidermis. The transcript contains a101-bp insertion, which corresponds to 3� end of DSG1-intron 6and introduces a new stop codon in the nucleotide sequence. Thestop codon is located 51 nucleotides downstream from the begin-ning of intron 6 insertion and leads to the translation of a truncatedisoform of Dsg1 constituted of the Dsg1-EC1 domain, a part of theDsg1-EC2 domain and an additional 17-mer peptide encoded bythe first 51 nucleotides of the intron 6 insertion. Polyclonal Absdirected against the EC2 and the intron-encoded (INT6) peptidesreacted not only with the recombinant truncated isoform of Dsg1but also with a 25-kDa epidermal protein present in a two-dimen-sional-PAGE-separated human epidermis protein map. Indeed, theimmunoreactive protein had molecular mass and pI coordinatessimilar to the theoretical coordinates of the truncated isoform ofDsg1. In addition, immunoblot analysis of human keratinocytes inprimary culture with the anti-INT6 serum showed that this 25-kDaprotein was synthesized by human keratinocytes. No protein witha 25-kDa molecular mass and recognized by anti-INT6 sera couldbe detected in other tested organs. Thus, our results demonstratethat a truncated isoform of Dsg1 encoded by alternative transcriptis physiologically expressed in the epidermis of normal individualsand by keratinocytes. They also provide another ex vivo demon-stration that the major autoantigen target of the autoimmune re-sponse observed during an organ-specific autoimmune disease, hasan alternative spliced isoform. Indeed, it has been recently esti-mated on the basis of an in silico study that autoantigens display ahigher frequency (100 vs 42%) of alternative splicing than tran-scripts of randomly selected non-autoantigens, suggesting that al-ternative splicing plays a role in the pathogenesis of systemic andorgan-specific autoimmune diseases. In addition, this in silicostudy indicated that a significantly higher rate of noncanonicalsplicing was observed in autoantigen transcripts compared withthose of randomly selected genes (80 vs 1%) (32). Interestingly,the posttranscriptional splicing of Dsg1 observed in our study is

FIGURE 6. IRF immunoblotting of a two-dimensional-PAGE-sepa-rated human epidermis protein map with anti-peptide sera. Human epider-mis extract was separated by two-dimensional-PAGE and electrotrans-ferred onto nitrocellulose membranes, which were incubatedsimultaneously with anti-EC2-NZ rabbit serum and anti-INT6 mouse sera,and, after washing, simultaneously with biotin-conjugated goat anti-rabbitIgG and Alexa Fluor 680-conjugated goat anti-mouse IgG, and finally withIRDye 800-conjugated streptavidin. Replicas were examined with the Od-yssey Infrared Imaging system. A, anti-INT6 mouse serum; B, anti-EC2-NZ rabbit serum; C, anti-EC2-NZ rabbit serum plus anti-INT6 mouseserum. IRF immunoblot analysis shows that both anti-EC2-NZ rabbit andanti-INT6 mouse sera bound to a single 25-kDa protein with the superim-posed red and green signals giving the yellow spot (immunoreactive spotsare magnified at the right bottom corner). Molecular masses are indicatedon the ordinate and pI in abscissa.

Table II. Binding capacities of 20-mer peptides overlapping EC2domain and INT6 peptide of the truncated isoform of Dsg1 toimmunopurified HLA-DR molecules.a

Peptides

DR�1 Alleles

0101 0102 0401 0402

Biotinylated peptidesHA 1 30ALK 63 39Dsg1-truncated

isoform peptidesEC2/INT6 211–230 2828 2426 5000 2289EC2/INT6 216–235 95 215 387 391EC2/INT6 221–240 1732 - 1732 -EC2/INT6 226–245 4899 - - -

a IC50 values (nM) inferior to 1,000 nM are in bold; -, activity superior to 100,000nM. Blank, peptides were not tested. HA, hemagglutinin.

6524 TRUNCATED ALTERNATIVE SPLICED ISOFORM OF Dsg1

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noncanonical because the intron 6 flanking sequences do not sharethe 5�-GT and 3�-AG consensus sequence.

This truncated isoform of Dsg1 may have different roles. First,from a physiological viewpoint, this truncated isoform that lacksthe major part of the EC domain, the transmembrane domain, andthe entire intracellular domain of the native Dsg1, could be solu-ble, unable to exert cell-cell adhesion function, and thus could

induce a fragility of desmosomal junction. Indeed, it was previ-ously shown that in vitro-synthesized truncated form of Dsg1 com-promises desmosomes when added to keratinocyte tumor cell lineculture (33). Second, and from an immunological viewpoint, it iswell established that the translation of autoantigen isoforms en-coded by alternative transcripts can play a role in the initiation andmaintenance of systemic or organ-specific autoimmune responsesthrough different mechanisms (32). A first mechanism proposesthat an autoantigen isoform expressed in the thymus and lacking aT cell epitope borne by the full autoantigen expressed at the pe-riphery, may prevent clonal deletion of autoreactive T cells. Thisis illustrated by murine experimental allergic encephalomyelitis inwhich the thymic expression of DM20, a shorter form of the pro-teolipid protein lacking 35-aa stretch, has been correlated with thepresence of autoreactive T cells specific to the complete form ofproteolipid protein expressed in the CNS but excluded from thethymus (4). Similarly, an alternatively spliced transcript of thepancreatic islet cell Ag 512 (ICA512/IA-2), which lacks sequencethat encodes several T cell epitopes and is exclusively expressed inthymus, has been described and could be responsible for a toler-ance breakdown against ICA512/IA-2 in type 1 diabetes (5). Ac-cording to another mechanism, autoantigen isoforms could containnew epitopes susceptible to be recognized specifically by autore-active T cells or autoantibodies. For example, in multiple sclerosis,specific T cell responses against X2MBP, an exon 2-encoded pro-tein expressed by two isoforms of MBP during remyelinizationprocess (21.5- and 20.2-kDa) and, absent from the major isoformof MBP (18.5-kDa), were correlated with disease progression (30).Closer to our observation is the demonstration that a truncated andsoluble isoform of the IL-6 signal-transducing molecule gp130,which is translated from alternatively spliced mRNA, contains aspecific epitope frequently targeted by the autoimmune response inpatients with rheumatoid arthritis (34). One should add that the insilico study cited above (32) showed, by using appropriate algo-rithms, that most alternative spliced isoform regions of autoanti-gens encode potential MHC class I- and/or class II-restricted T cellepitopes.

These considerations prompted us to examine the potential roleof the truncated isoform of Dsg1 in the T cell autoimmune re-sponse occurring in the course of PF. We tested the possibility thatspecific amino acid sequences of the truncated protein could bindto PF-associated HLA class II molecules. We thus set up anHLA-DR peptide-binding assay to evaluate the relative bindingaffinities of four peptides overlapping EC2 domain and INT6 se-quences to four HLA class II molecules. The overlapping peptideEC2/INT6 216–235 of the Dsg1-truncated isoform bound to allHLA-DR molecules tested and to the PF-related DR�1*0102 al-lele with the highest affinity. Moreover, the EC2/INT6 216–235peptide was able to induce T cell proliferation in four PF patients(50%). Three of them carried the HLA class II alleles (DR�1*0102and *0101) shown to accommodate with a high affinity the selectedpeptide in our binding experiments. Although the subtype of theDR14 molecule expressed by the fourth PF patient, whose PBMCproliferated was not determined, one should mention that severalPF-associated DR14 molecules, namely *1401 and *1406, shareamino acid residues (LLEQRRAA) at critical positions of the pep-tide-binding groove with DR�1*0102 and *0101 (31). One shouldalso note that T cells from a DR�1*0101 PF patient (PF6) did notproliferate when stimulated by the selected EC2/INT6 peptide, al-though the patient had a high anti-Dsg1 Ab titer (202 U/ml). As amatter of fact, T cell proliferation not only requires peptide pre-sentation by APCs but also a sufficient number of peptide-specificT cells with adequate functional properties. Thus, on the one handand according to their HLA class II genotype and T cell repertoire,

FIGURE 7. Proliferative responses of PBMC from pemphigus patientsto EC2/INT6 216–235 and 226–245 peptides. The proliferation of PBMCfrom 8 PF (A) and 13 PV (B) patients cultured without peptides (u), withthe EC2/INT6 226–245 peptide (�) or EC2/INT6 216–235 peptide (f),was determined by the uptake of [3H]thymidine after 6 days. Proliferationassays were performed in triplicate and are expressed as average cpm �SD. SI representing the ratio of cpm in cultures with EC2/INT6 peptides(226–245 (‚) or 216–335 (Œ)) and cultures without peptides are shown inC. A SI �2 was considered as a positive response. Cells from four PF(50%) and one PV (7.7%) patients showed a proliferative response to theEC2/INT6 216–235 peptide, whereas cells from the BP patients did not.

6525The Journal of Immunology

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not all PF patients may have the capacity to mount an autoimmuneresponse to the T cell epitope borne by the Dsg1-truncated iso-form, and, on the other hand, the clinical status (remission vs acuteonset) and the therapeutic regimen may modulate the proliferativecapacity of T cells. Among 13 PV patients, only one had a T cellproliferative response to the EC2/INT6 216–235 peptide. Interest-ingly, this patient had a mucocutaneous phenotype of the diseaseand carried the DR�1*0402 allele that also was shown to bind theDsg1-truncated isoform-derived peptide. PBMC obtained fromother mucocutaneous PV bearing the DR�1*0402 allele did notproliferate, indicating that this PV-associated HLA class II allele isper se not sufficient to trigger T cell proliferation and that othermolecular and cellular factors are required.

Therefore, on the basis of results observed in PF patients, one canhypothesize that the soluble Dsg1-truncated isoform is processed byAPCs bearing DR�1*0102 molecules, which then present specificepitope EC2/INT6 216–235 to autoreactive T cells. Once primed,these T cells could activate Dsg1-specific B-cells and, finally, triggerthe production of anti-Dsg1 autoantibodies.

In conclusion, we demonstrated the existence of a truncated iso-form of Dsg1 in human epidermis, encoded by alternative tran-script, and possessing a specific peptide bound by PF-associatedHLA class II DR�1*0102 molecules that could participate in thetolerance breakage to Dsg1.

AcknowledgmentsWe thank dermatologists of the French Bullous Study Group who haveparticipated in this study.

DisclosuresThe authors have no financial conflict of interest.

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6526 TRUNCATED ALTERNATIVE SPLICED ISOFORM OF Dsg1

Page 188: Page de Garde - TEL

Résultats

164

B- L’immunisation de souris normales avec la desmogléine 1 induit une

diversification de réponse anticorps vis à vis d’autres composants

du desmosome

L’étude des propriétés et des modes d’action des autoAc produits au cours des

pemphigus a été cruciale pour l’identification des autoaAg épidermiques qui sont la cible

de la réponse auto-immune, la compréhension des mécanismes physiopathologiques à

l’origine de la maladie et le développement d’outils diagnostiques et thérapeutiques. A cet

égard, la caractérisation des Acm anti-Dsg générés à partir de souris immunisées avec les

Dsg recombinantes a notamment participé de façon essentielle à la dissection des

phénomènes moléculaires impliqués dans la physiopathologie des pemphigus.

L’objectif initial de notre travail a consisté à produire des Acm dirigés contre la

Dsg1. Nous avons donc produit dans le système d’expression baculovirus/cellules

d’insecte, la région extracellulaire (EC) recombinante de la Dsg1 (rEC1/5-Dsg1) qui

comporte à son extrémité C-terminale des peptides histidine et un FLAG permettant sa

purification par chromatographie d’affinité. Des souris normales BALB/c et CD1 (10 de

chaque) ont été immunisées avec la protéine rEC1/5-Dsg1 purifiée. La production des

IgG anti-Dsg1 dans le sérum des souris, contrôlée par ELISA utilisant rEC1/5-Dsg1

comme Ag, a été observée chez l’ensemble des animaux immunisés. La reconnaissance de

la région EC de la Dsg1 par les sérums a été testée par immunoempreinte de la protéine

rEC1/5-Dsg1 et d'un extrait protéique d’épiderme humain. Ces analyses ont montré que

les sérums des souris BALB/c-2 (B2) et CD1-2 (C2) réagissent à la fois avec la Dsg1 et

avec d’autres protéines épidermiques de plus haut poids moléculaire. Les sérums des

souris B2 et C2 reconnaissent respectivement, une protéine de 190 kDa et un doublet

protéique de 190-210 kDa. Quatre animaux dont les souris B2 et C2 ont été sélectionnés

pour la fusion des splénocytes murins avec le myélome SP2/O. Trois hybridomes (1N5,

1D8 et 8C3) ont été selectionnés sur leur capacité à sécréter des IgG réagissant avec la

protéine rEC1/5-Dsg1 en ELISA puis clonés. Les analyses en IFI montrent que ces Acm

donnent un marquage fluorescent « en résille » de l’épiderme humain identique à celui

observé avec des IgG anti-Dsg1 mais contrairement aux sérums des souris dont ils sont

isolés, ne se fixent pas aux cellules épithéliales de l’œsophage de souris. A l’instar de

l’Acm 8C3, 1N5 et 1D8 reconnaissent en immunoempreinte la protéine rEC1/5-Dsg1 et la

Dsg1 présente dans l’extrait d’épiderme humain.

Deux autres hybridomes, CK1 et 10A1, qui dérivent respectivement des souris C1

et B2 dont les sérums réagissent avec d’autres Ag épidermiques en plus de la Dsg1, ont

été sélectionnés par IFI et clonés. L’Acm CK1 donne à la fois un marquage fluorescent de

la SIC et de la membrane basale sur les sections de prépuce humain et d’œsophage de

souris. Les analyses en immunoempreinte sur un extrait d’épiderme humain montrent

Page 189: Page de Garde - TEL

Résultats

165

que tout comme le sérum parental, CK1 reconnaît un doublet protéique de 190-210 kDa.

L’Acm 10A1 donne un marquage intercellulaire des tissus épithéliaux humain et murin

en IFI et reconnaît en immunoempreinte, une protéine unique de 190 kDa présente dans

un extrait d’épiderme humain. De plus, les expériences de comarquage par

immunoempreinte infrarouge montrent que les protéines réagissant avec CK1 et 10A1

sont aussi reconnues par le sérum d’un patient atteint de PPN.

Afin d’identifier les Ag de 190 et 210 kDa, ces Acm ont été utilisés pour

l’immunocriblage d’une carte protéique 2D d’épiderme humain. Il est à noter qu’une

optimisation technique du procédé d’électrophorèse bidimensionnelle a préalablement été

nécessaire afin d’accroître la représentativité des protéines de haut poids moléculaire (>

150 kDa) sur la carte 2D, quasiment absentes du gel quand la migration est effectuée

selon la méthode conventionnelle. Les analyses des spectres de masse des taches

protéiques de 190 et 210 kDa reconnues en immunoempreinte sur la carte protéique 2D

et obtenues après excision du gel d’acrylamide, digestion trypsique et spectrométrie de

masse MALDI-ToF démontrent que 10A1 reconnaît la périplakine (190 kDa) et CK1, à la

fois l’envoplakine (210 kDa) et la périplakine. Par ailleurs, l’immunocriblage d’une banque

d’expression d’ADNc de kératinocytes humains avec CK1 et réalisé en parallèle de la

stratégie d’identification décrite précédemment montrent que cet Acm reconnaît plus

précisément le sous-domaine de liaison (linker subdomain) de l’envoplakine qui partage

environ 50% d’identité avec celui de la périplakine. Ces résultats ont fait l’objet d’une

publication dans Proteomics.

Page 190: Page de Garde - TEL

Résultats

166

ARTICLE 2

Proteomic Analysis of the Autoantibody Response Following

Immunization with a Single Autoantigen.

H. Mouquet, L. Drouot, R. Charlionnet, C. Arnoult, F. Bonnet-

Bayeux, M. Thomas, J. Leprince, P. Joly, F. Tron, D. Gilbert.

Proteomics 2006:6;4829–37.

Page 191: Page de Garde - TEL

RESEARCH ARTICLE

Proteomic analysis of the autoantibody response

following immunization with a single autoantigen

Hugo Mouquet1, Laurent Drouot1, Roland Charlionnet1, Christophe Arnoult1,Florence Bonnet-Bayeux1, Marlène Thomas1, Jérôme Leprince2, Pascal Joly1,Francois Tron1 and Danièle Gilbert1

1 Inserm, U519 and IFR23, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Rouen, France2 Inserm, U413, Mont Saint Aignan, France

In most autoimmune diseases, the autoantibody response is directed against several antigens ofthe target organ whose identification is crucial for understanding the physiopathological process.Thus, technologies allowing a characterization of the whole autoantibody pattern of both humanand experimental autoimmune diseases are required. Here we have used immunoproteomicanalysis of human epidermal extracts to characterize the diversity of the anti-desmosome anti-body response induced in normal mice immunized with desmoglein 1, the major autoantigen ofpemphigus foliaceus, an autoimmune blistering skin disease. In particular, this analysis enablesus to characterize the binding properties of anti-desmosome mAbs derived from these mice andto show that the autoantibody response induced upon immunization with a single autoantigentargets different epidermal autoantigens with a pattern similar to that observed in certain varietyof human pemphigus.

Received: August 25, 2005Revised: May 5, 2006

Accepted: May 17, 2006

Keywords:

Antigen spreading / Desmoglein 1 / Immunoproteomics / Pemphigus / Plakins

Proteomics 2006, 6, 4829–4837 4829

1 Introduction

Autoantigens play a major role in the physiopathology ofautoimmune diseases. They participate in the breakage oflymphocyte tolerance and thus initiate the B and T cell auto-immune response as demonstrated, in humans, by theextinction of the autoimmune response when the targetantigens are eliminated and, in animals, by the induction ofan autoimmune disease upon immunization with a single

autoantigen. In addition, autoantigens not only initiate anddrive the autoimmune response, they also participate in itsdiversification. Indeed, in most if not all autoimmune dis-eases, the autoimmune response is directed against severalantigens of the target organ [1]. This diversification isthought to progress from one antigen to another through theepitope spreading phenomenon whose cellular and molecu-lar mechanisms still remain obscure [2]. Identification of thedifferent target antigens of the autoantibody response is thusan important step in both human and experimental auto-immune diseases, and requires technologies allowing anoverview of the full-blown autoantibody specificities. In thisregard, we previously showed that proteomic analysis was apowerful tool to identify and characterize the different auto-antibody populations produced in a spontaneous mousemodel of systemic lupus erythematosus, a prototype of non-organ-specific autoimmune diseases [3].

Desmoglein 1 (Dsg1) is a 160-kDa desmosomal trans-membrane glycoprotein belonging to the cadherin family.Desmosomal cadherins allow calcium-dependent cell–cell

Correspondence: Professor Francois Tron, Inserm U519, Facultéde Médecine et de Pharmacie, 22, boulevard Gambetta, 76183Rouen Cedex 1, FranceE-mail: [email protected]: 133-2-3288-8186

Abbreviations: Dsg, desmoglein; rEC1/5-Dsg1, recombinantextracellular domain of human desmoglein 1; PF, pemphigusfoliaceus; EC, extracellular; PNP, paraneoplastic pemphigus; i.p.,intraperitoneal; IIF, indirect immunofluorescence; IRF, infraredfluorescence; PS, signal sequence and propeptide

DOI 10.1002/pmic.200600257

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adhesion through homophilic interactions of their extra-cellular (EC) domains [4]. Dsg1 expression is restricted tostratified squamous epithelia, like the epidermis [5], whereits function is critical for keratinocyte adhesion mediated bydesmosomes. Dsg1 is the autoantigen of pemphigus folia-ceus (PF), an autoimmune blistering skin disease character-ized by an autoantibody response directed against con-formational calcium-dependent epitopes of the Dsg1 EC do-main, particularly the N-terminal adhesive region (EC1 andEC2 domains) [6–8]. Anti-Dsg1 autoantibodies are patho-genic because, when transferred into normal mice, theirin vivo binding to Dsg1 leads to the loss of adhesion betweenkeratinocytes and the formation of intraepidermal blisters[9]. The production of anti-Dsg1 antibodies is not restrictedto PF. Indeed, solid-phase ELISAs using recombinant Dsg1,which are more sensitive than immunoblot analysis of epi-dermal extract, allowed the presence of these antibodies to bedemonstrated in other forms of pemphigus, including pem-phigus vulgaris and paraneoplastic pemphigus (PNP) [10,11]. The tolerance breakdown observed in pemphigus mayalso involve other keratinocyte autoantigens [10–12]. Forexample, immunoblot analysis of normal human epidermalextracts with PNP sera showed that they consistently reactwith a doublet of 210- and 190-kDa proteins identified,respectively, as envoplakin and periplakin, which are mem-bers of the plakin family and components of the intracyto-plasmic plaque of desmosomes. This reactivity pattern ishighly sensitive and specific for PNP, while it is veryuncommon in pemphigus vulgaris, PF and endemic PF sera[13–15]. Taken together, these observations indicate thediversification and the overlapping distribution of autoanti-body responses observed in the course of these differentvarieties of autoimmune blistering skin diseases.

Here, we show by proteomic analysis that: (i) miceimmunized with the recombinant baculoprotein corre-sponding to the EC domain of human Dsg1 (rEC1/5-Dsg1)developed autoantibodies directed against not only Dsg1 butalso other epidermal antigens; (ii) these antigens were iden-tified as envoplakin and periplakin; (iii) the antigen-inducedautoantibody specificities were similar to those observed incertain varieties of human pemphigus; and (iv) this technol-ogy constitutes an appropriate approach to study the diver-sity of the autoantibody response in autoantigen-inducedautoimmunity.

2 Materials and methods

2.1 Mice and immunization

Eight-week-old BALB/c and CD1 mice were purchased fromCharles River Laboratories (L’Arbresle, France). Ten mice,five of each strain, were injected intraperitoneally (i.p.) withpurified rEC1/5-Dsg1. Mice were primed with rEC1/5-Dsg1(20 mg) emulsified in complete Freund adjuvant and boostedsix times, every 10 days for 2 months with rEC1/5-Dsg1 in

incomplete Freund’s adjuvant. Finally, mice were boosteddaily for 3 consecutive days with soluble rEC1/5-Dsg1 justbefore the fusion procedure. Control mice were immunizedwith irrelevant autoantigens, six with B23-nucleophosmin [3]and ten with myelin oligodendrocyte glycoprotein. IgG anti-Dsg1 were detected by rEC1/5-Dsg1 ELISA, immunoblottingon purified rEC1/5-Dsg1 baculoprotein or human epidermisas the substrates, and indirect immunofluorescence (IIF) onhuman foreskin and mouse esophagus.

2.2 Plasmid constructs

Total RNA was extracted from human peripheral bloodmononuclear cells (107 cells) using TRIzol reagent (LifeTechnologies, Eragny, France). The cDNA was obtained bytranscription of oligo (dT)-primed RNA by Moloney murineleukemia virus reverse transcriptase (Life Technologies). ADNA fragment encoding the signal sequence and propeptide(PS) of human Dsg1 was amplified from the cDNA by nestedPCR using PS sense (PSS) and reverse (PSR) as externalprimers and PS-BamH I and PS-Hind/Pfl23 II as internalprimers. The purified PCR product was cloned intopGEM4Z vector (Promega, Madison, WI, USA) at the BamHI/Hind III sites. A synthetic oligonucleotide correspondingto restriction site Pfl23 II, FLAG tag (DYKDDDDK), hexa-histidine (His) tag, stop codon and restriction site Hind IIIwas inserted between Pfl23 II and Hind III sites to constructcassette vector, pGEM–PS–TAG. This plasmid allows thecloning of different domains of the DSG1 gene. A cDNAfragment coding EC domains 1–5 (EC1–EC5) of Dsg1 (rEC1/5-Dsg1) was obtained by nested PCR using primers located atthe 5’ end of the nucleotide sequence encoding EC1 and atthe 3’ end that encodes EC5, flanked by Pfl23 II site andcloned into Pfl23 II-digested pGEM–PS–TAG. The BamHI–Hind III fragment of the resultant plasmid was insertedinto the Bgl II/Hind III sites of p119 transfer vector [16] forbaculoviral expression.

2.3 Synthesis of rEC1/5-Dsg1 in baculovirus

expression system

To generate recombinant baculovirus, 46106 Sf9 insect cellswere co-transfected with 500 ng viral DNA AcSLp10 and 5 mgpB rEC1/5-Dsg1 using the lipofection method (DOTAP,Boehringer, Mannheim, Germany) [17]. Recombinant bacu-loviruses were isolated by plaque purification as previouslydescribed [18]. For large-scale expression of rEC1/5-Dsg1,56108 Sf9 cells were infected for 1 h in 20 mL containingrecombinant baculovirus at a multiplicity of infection units/cell (MOI) of 1, then transferred into a 1-L spinner flaskcontaining 480 mL of Sf900 II medium (Life Technologies)and maintained in culture at 287C. At 96 h post infection,cells were pelleted by centrifugation at 5000 rpm for 15 minand the supernatant was collected and stored at 2807C untilpurification.

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2.4 Purification of rEC1/5-Dsg1

FLAG-tagged rEC1/5-Dsg1 was layered onto a 5-mL columnof anti-FLAG affinity gel equilibrated with 50 mM Tris-HCl,150 mM NaCl, pH 7.4 (TBS), 30 mg/mL E64 (Roche, Mann-heim, Germany), 10 mg/mL leupeptin and 10 mg/mL pep-statin. The column was washed with 40 mL TBS and thebound proteins were eluted with 15 mL TBS containing theFLAG octapeptide (0.1 mg/mL). Eluted proteins were sepa-rated by SDS–PAGE in 10% separating gels, and were eithertransferred onto NC membranes followed by Western blotanalysis with an anti-FLAG mAb to monitor protein produc-tion or stained with CBB G-250 (Sigma) to check the proteinpurity. The final concentration (750 mg/mL) was determinedby the Bradford method using Bio-Rad protein assay (Bio-Rad Laboratories, Hercules, CA).

2.5 Cell fusion

Spleen cells from immunized mice were collected 4 daysafter the last i.p. injection of purified rEC1/5-Dsg1 and fusedwith the non-secreting SP2/O myeloma cell line as pre-viously described [19]. Hybridomas were selected based onthe capacity of their supernatants to react with rEC1/5-Dsg1in a solid-phase ELISA and to bind to human epidermis, asassessed by IIF and immunoblot experiments.

2.6 rEC1/5-Dsg1 ELISA

The wells of 96-well microtiter plates (Maxisorb Nunc, Ros-kilde, Denmark) were coated with 100 mL purified rEC1/5-Dsg1 (10 mg/mL) and processed as described previously [20].Hybridoma supernatants (1:2), mouse sera (1:50) or mAbs(1:100) were added and incubated for 1 h at room tempera-ture. After washing, the plates were incubated with 2000-fold–diluted phosphatase alkaline-conjugated goat anti-mouse IgG (Rockland, Gilbertsville, PA, USA) for 1 h atroom temperature. The plates were washed and labeling wasrevealed by adding 100 mL p-nitrophenyl phosphate (Sigma).Absorbance was determined at 405 nm with an ELISA reader(Labosystems, Les Ulis, France). Preimmune mouse sera(n = 10) were included in each experiment.

2.7 Indirect immunofluorescence assay

Mouse sera (1:25) or mAbs (1:100) were analyzed by IIF onhuman foreskin and mouse esophagus sections using FITC-conjugated rabbit anti-mouse IgG antibodies (Sigma) as thetracer. Sections were examined using a fluorescence micro-scope (Zeiss, Jena, Germany).

2.8 Immunoblot analysis

Mammary surgery specimens of normal human skin wereused as the source of epidermis. Proteins were extracted,separated by 1-D PAGE and blotted onto NC membranes as

previously described [20]. The filters were then saturated andincubated with mouse serum (1:50), hybridoma supernatant(1:2) or mAbs (1:100) in PBST-5% dry milk for 2 h. Afterwashing, filters were incubated for 1 h with 1:80 000-dilutedperoxidase-conjugated rabbit anti-mouse IgG (Sigma) inPBST–5% dry milk. For IgG-subclass determination, biotin-conjugated rabbit anti-mouse IgG1, IgG2a, IgG2b or IgG3(Caltag Laboratories, Burlingame, CA, USA) was used andincubated with peroxidase-conjugated streptavidin (1:500)(Amersham Biosciences, Uppsala, Sweden) for 30 min. Thefilters were washed and revealed by chemiluminescencereaction (ECL™, Amersham). Some experiments were per-formed using infrared fluorescence (IRF) immunoblot anal-ysis. Membranes were saturated overnight at 47C withblocking buffer (LI-COR Biosciences, Lincoln, NE) diluted inTBS (1:2), then incubated simultaneously with humanserum (PNP or PF) (1:200) and mAb (10A1 or CK1) (1:100)for 2 h. After washing with TBS–0.1% Tween 20, the mem-branes were incubated simultaneously with biotin-con-jugated goat anti-human IgG (Caltag Laboratories) and AlexaFluor® 680-conjugated rabbit anti-mouse IgG (MolecularProbes, Eugene, OR) (1:6000) for 1 h. Finally, after washing,membranes were incubated for 1 h with IRDye 800-con-jugated streptavidin (Rockland, Gilbertsville, PA, USA)(1:6000), washed and examined with the Odyssey™ InfraredImaging system (LI-COR).

2.9 2-DE

Human epidermis was ground with a liquid nitrogen-cooledmortar and pestle, and the resulting powder was resus-pended in acetone, 10% TCA, 0.12% DTT to remove residualsalts coming from the 1 M NaCl solution that was used toseparate the epidermis from the dermis. The suspension wasincubated overnight at 2207C and then centrifuged at15 0006g for 30 min (47C). The pellet was resuspended inacetone, 0.2% DTT and incubated for 1 h at 2207C. Thesuspension was centrifuged at 15 0006g for 30 min (47C),and proteins were extracted from the dried pellet as pre-viously described by Rabilloud and Chevallet [21]. Briefly, thepowdered epidermis was resuspended in 1 volume of 10 mMTris pH 7.5, 1 mM EDTA, 0.25 mM sucrose and 4 volumes of9.6 M urea, 5% CHAPS, 25 mM spermine, 50 mM DTT. Thesuspension was incubated at room temperature for 1 h andthen ultracentrifuged at 250 0006g for 1 h (47C). The pro-tein-containing supernatant was removed and then sub-jected to 2-DE. The first dimension was carried out onReadyStrip™ IPG strips (11 cm, non-linear pH 3–10 gra-dients; Bio-Rad Laboratories) that were rehydrated for 16 h in200 mL rehydration buffer (8 M urea, 2% CHAPS, 1% DTT, atrace of bromophenol blue, 0.2% Bio-Lyte ampholytes 3–10;Bio-Rad Laboratories) or in 200 mL protein extract mixed withrehydration buffer (1:2). For IPG strips that were rehydratedwithout protein extract, the protein solution (90 mL) wasapplied on the basic extremity of rehydrated IPG strips (nearthe cathode) or on the acid extremity of rehydrated IPG strips

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(near the anode) using the cup loading tray for the Protean®

IEF cell system (Bio-Rad) according to the manufacturer’sinstructions. For IEF, the Protean® IEF cell was used at 207Cwith fast voltage ramping at a maximum voltage of 6000 Vfor 20 h. After IPG strip equilibration, the second dimensionwas run on 3–8% Criterion™ XT precast gel(11 cm68 cm61 mm) (Bio-Rad) using the Criterion®

Dodeca™ Cell system (Bio-Rad). BenchMark™ pre-stainedprotein ladder (Invitrogen) was used as molecular weightstandard in the second dimension step. Finally, gels wereeither transferred onto NC membranes or stained withCBB G-250 (Sigma). CBB-stained 2-DE gels were scanned,digitalized with 2-D phoretix software (Alphelys, Plaisir,France) and compared with the immunoblotted replica tolocalize the recognized protein spots.

2.10 Protein identification

The immunoreactive spots were excised from polyacryl-amide gels with Ettan Spot Picker (Amersham) and digestedby trypsin (proteomics grade, Sigma) with Ettan Digester(Amersham). Peptides were rehydrated with 50% ACN,0.1% TFA and mixed on the MALDI-TOF target (AppliedBiosystems) with an equal matrix volume of 7.5 mg/mlCHCA (LaserBio Labs, Sophia Antipolis, France) saturatedwith 50% ACN, 0.1% TFA. Samples were analyzed by MSwith an MALDI-TOF Voyager-DE™ PRO (Applied Biosys-tems) using a delayed ion extraction and ion mirror reflectormass spectrometer. The instrument settings were: reflectormode with positive polarity, 100 ns delay extraction time, 70–80% grid voltage and 20 000 V accelerating voltage. Lasershots at 500 per spectrum were used to acquire 1 spectrumwith a mass range of 700–4000 Da. External calibration wascarried out using the Proteomix–Peptide calibration Mix4(LaserBio Labs). Spectra were accumulated manually fromdifferent acquisitions to improve resolution and S/N ratio.Spectra obtained were compared to those registered in pro-tein databases (Swiss-Prot) using the Aldente program(Expasy server). The identification of immunoreactive spotswas performed in triplicate.

2.11 Screening of a ºgt11 expression library

A human keratinocyte lgt11 expression library was pur-chased from Clontech Laboratories (Palo Alto, CA). Recom-binant phages were screened at a density of 36107 PFU/mL.The plates were incubated at 427C for 4 h, overlaid with NCmembranes saturated with isopropyl thiogalactopyranoside(IPTG) and further incubated for 4 h at 377C. Membraneswere saturated with PBS–5% dry milk at 47C overnight andincubated with hybridoma supernatants (1:2) for 2 h at roomtemperature. After washing with PBST, membranes wereincubated for 1 h with peroxidase-conjugated rabbit anti-mouse IgG, washed and labeling was revealed by chemilu-minescence reaction.

cDNA inserts from positive clones were amplified byPCR directly on the plaque with a set of primers situatedaround the EcoR I cloning site: 5’-GAC TCC TGG AGCCCG-3’; 3’-CGC GGC CAG CGA TGG-5’ (Eurogentec, Ser-aing, Belgium). The purified PCR product was sequencedwith an automated sequencer (Perkin-Elmer Applied Biosys-tems, Foster City, CA, USA), using the same primers as forthe PCR. Sequences were aligned and analyzed using theGenBank/EMBL databases (NCBI/BLAST network service).

3 Results

3.1 Characterization of the autoantibody response

induced in Dsg1-immunized mice

The EC1/5-Dsg1 construct was sequenced and shown tomatch exactly with the canonical sequence. rEC1/5-Dsg1 wassecreted into the culture supernatant of infected Sf9 cells,affinity purified and subjected to immunoblotting with anti-FLAG mAb. rEC1/5-Dsg1 was detected at 75 kDa (data notshown). All BALB/c and CD1 mice, five of each, immunizedwith rEC1/5-Dsg1, produced IgG reacting with rEC1/5-Dsg1in a solid-phase ELISA (Fig. 1A). By immunoblot analysis,BALB/c and CD1 mouse sera reacted with rEC1/5-Dsg1(Fig. 1B) and with Dsg1 that is present as a 160-kDa proteinin human epidermis extract and recognized by a PF serum(Fig. 1C). This analysis showed that CD1 mouse 2 serumalso bound to a 190–210-kDa doublet and BALB/c mouse 2serum to an additional 190-kDa epidermal protein (Fig. 1C,lanes C2 and B2). By IIF, most of these mouse sera stainednot only human epidermis but also mouse esophagus sec-tions with an intercellular labeling pattern (Fig. 1D), indi-cating that they contained IgG directed against mouse stra-tified epithelium antigens. In contrast, none of the controlsera obtained from mice immunized with either B23-nucleophosmin (n = 6) or myelin oligodendrocyte glycopro-tein (n = 10), bound human or mouse epithelial cells by IIFor desmosome autoantigens by immunoblotting (data notshown).

Hybridomas were generated from the splenocytes of twoanti-Dsg1 antibody-positive mice (BALB/c mouse 1 and CD1mouse 1). Three (1N5, 1D8 and 8C3), selected based on thecapacity of their supernatants to react with rEC1/5-Dsg1 byELISA (Fig. 1A), were subsequently cloned; their immuno-logical properties are summarized in Table 1. By IIF on hu-man foreskin sections, all three mAbs bound to the inter-cellular space of human epidermis with a labeling patternsimilar to that obtained with PF serum (Fig. 1D). Immuno-blot analysis showed that 1N5 and 1D8 bound to rEC1/5-Dsg1 (Fig. 1B), and to Dsg1 protein present in human epi-dermal extract and recognized by PF serum, while 8C3 thatderived from BALB/c mouse 1 did not (Fig. 1C). This obser-vation suggests that the latter is directed against a con-formational epitope of Dsg1 as much as the use of higherconcentration of anti-Dsg1 IgG in 8C3 supernatant did not

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Figure 1. Binding capacities of Dsg1-immunized mouse sera and anti-Dsg1 mAbs. (A) rEC1/5-Dsg1 ELISA: rEC1/5-Dsg1-coated (1 mg) ELISAplates were saturated, incubated with mouse serum (1:50) or hybridoma supernatants (1:2) followed by phosphatase alkaline-conjugatedgoat anti-mouse IgG, and revealed by adding p-nitrophenyl phosphate. Absorbance was determined at 405 nm. B = BALB/c mice, C = CD1mice. Immunoblot analysis on rEC1/5-Dsg1 (B) or human epidermis extract (C). Saturated filters were incubated with mouse serum (1:50)or hybridoma supernatants (1:2), followed by peroxidase-conjugated rabbit anti-mouse IgG, and revealed by chemiluminescence reaction.Anti-Flag mAb (F) or pemphigus foliaceus serum (PF) were used as controls in (B) and (C), respectively. Molecular masses are indicated onthe left. The detection of the intermediate band at approximately 200 kDa (C, lanes C2) was not reproducible. (D) IIF assays on humanforeskin and mouse esophagus sections. Tissue sections were incubated with mouse sera (1:25) or hybridoma supernatants (1:2), washedand incubated with FITC-conjugated rabbit anti-mouse IgG antibodies (magnification 6400). CD1 mouse 1 (C1), CD1 mouse 2 (C2), BALB/cmouse 2 (B2) as well as all three mAbs (1N5, 1D8 and 8C3) gave an intercellular labeling pattern of human epidermis similar to thatobtained with an anti-Dsg1-positive PF serum. On mouse esophagus sections, the three mouse sera also gave an intercellular staining;1N5, 1D8 and 8C3 did not bind to the tissue sections (8C3 is not shown).

Table 1. Immunological characterization of mAbs derived from normal mice immunized with the extracellulardomain of Dsg1

mAb Isotype ELISA IIF assay Immunoblotting

Human skin Mouseesophagus

rEC1/5-Dsg1 Human epi-dermis (kDa)

1N5 IgG1 1 IC 2 1 1601D8 IgG1 1 IC 2 1 1608C3 IgG3 1 IC 2 2 2

CK1 IgG1 2 IC1BM IC1BM 2 190–21010A1 IgG3 2 IC IC 2 190

IC: intercellular labeling; BM: basement membrane labeling.

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permit the revelation of its binding to Dsg1 by immunoblotanalysis (data not shown). In contrast to the correspondingmouse sera (CD1 mouse 1), 1N5 and 1D8 did not bind tomouse esophagus sections (Fig. 1D).

Two hybridomas, CK1 and 10A1, were derived from CD1mouse 2 and BALB/c mouse 2, respectively, whose serareacted with other epidermal antigens in addition to Dsg1.They were selected by IIF and cloned. CK1 gave both base-ment membrane and intercellular labeling of human andmouse sections by IIF (Fig. 2A). By immunoblotting on hu-man epidermis, CK1 recognized a doublet of 190- and 210-kDa proteins, which was identical to that bound by the par-ental mouse serum. This doublet was also recognized byPNP sera, as demonstrated by the IRF immunoblot analysis

Figure 2. Characterization of mAbs directed against other epi-dermal antigens. (A) IIF assays on human foreskin and mouseesophagus sections of CK1 and 10A1. CK1 and 10A1 gave anintercellular labeling pattern of the epidermis but CK1 alsolabeled the basement membrane of the dermoepidermal junc-tion. (magnification 6400). (B) IRF immunoblot analysis of CK1and 10A1 on human epidermis. Saturated filters were incubatedsimultaneously with hybridoma supernatant and PNP serum,and, after washing, simultaneously with biotin-conjugated goatanti-human IgG and Alexa Fluor® 680-conjugated rabbit anti-mouse IgG, and finally with IRDye 800-conjugated streptavidin.Replicas were examined with the Odyssey™ Infrared Imagingsystem. PF, pemphigus foliaceus serum. Molecular masses areindicated on the left. The yellow bands indicate the co-labeling ofred- and green-labeled proteins.

(Fig. 2B) (Table 1). 10A1 gave an intercellular labeling pat-tern of human foreskin and mouse esophagus by IIF(Fig. 2A) and recognized a unique 190-kDa protein on thehuman epidermal extract immunoblot, which comigratedwith the 190-kDa polypeptide consistently detected by thePNP serum (Fig. 2B).

3.2 10A1 mAb recognizes periplakin, and CK1 both

periplakin and envoplakin on a 2-DE human

epidermis protein map

To identify the epidermal proteins targeted by 10A1 andCK1 mAbs, we carried out 2-DE of normal human epi-dermis extract. First, we established a 2-DE human epi-dermis protein map using a passive insertion of proteinsinto the IPG-strip during the rehydration process. Thisapproach allowed us to visualize the 190-kDa protein in the2-DE gel stained by CBB G-250 (Fig. 3A, black arrow) andto show that the 190-kDa protein was bound by both 10A1and CK1 mAbs (data not shown). However, in the 2-DEgel, the density of the 190-kDa protein spot was weak andthe 210-kDa protein could not be visualized due to thelimited protein loading capacities of the IPG 2-DE methodfor proteins of high molecular masses. Therefore, toincrease the entry of high molecular weight proteins intothe IPG-strip, proteins were actively inserted during IEFprocess by loading the epidermal extract at the basic extre-mity of the IPG strip. This method facilitates the entry ofhigh molecular weight proteins into the IPG-strip andthus, increases the density of spots detected in the CBB-stained 2-DE gel. Accordingly, and by using 10A1 toimmunoscreen this 2-DE human epidermis protein map(Fig. 3C), the immunoreactive protein was visualized as atriplet on the 2-DE gel stained by CBB G-250 (Fig. 3B) andanalyzed by MALDI-TOF MS. The comparison of the massspectra obtained for each spot of the protein triplet withthose contained in Swiss-Prot database allowed us to iden-tify, with high probability, the 190-kDa protein as humanperiplakin, thereby demonstrating that periplakin is thetarget of 10A1 (Table 2).

The same approach was used in a second series ofexperiment to identify the 190- and 210-kDa proteinsbound by CK1. The mAb consistently reacted with aprotein spot that had co-ordinates identical to those ofthe 190-kDa protein recognized by 10A1 and identifiedas periplakin (Fig. 3C). MS analysis of the proteinexcised from the 2-DE gel run in parallel confirmed thatthe 190-kDa protein was periplakin. CK1 also bound to astretch of 210-kDa protein spots with different pI(Fig. 3C). These spots were visualized on the 2-DE gelstained by CBB G-250 (Fig. 3B). MS analysis of the 210-kDa proteins (four spots excised from the 2-DE gel)identified this protein stretch as human envoplakin(Table 2), indicating that CK1 reacted with both peripla-kin and envoplakin.

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Table 2. Identities of epidermal proteins reacting with 10A1 and CK1

Spotno.a)

Proteinidentity

Accession no. TheoreticalMol. mass(kDa)/pI

Peptidematches

Sequencecoverage

p value

1 Periplakin gi)14195005)sp)O60437) 205/5.5 38 24% 1.5e220

2 Periplakin gi)14195005)sp)O60437) 205/5.5 39 24% 5.2e224

3 Periplakin gi)14195005)sp)O60437) 205/5.5 37 20% 1e220

4 Envoplakin gi)14194715)sp)Q92817) 230/6.5 21 14% 5.2e222

5 Envoplakin gi)14194715)sp)Q92817) 230/6.5 27 18% 4e218

6 Envoplakin gi)14194715)sp)Q92817) 230/6.5 31 20% 1e219

7 Envoplakin gi)14194715)sp)Q92817) 230/6.5 28 20% 3.9e224

a) Protein spots were described in Fig. 3.

Figure 3. Immunoscreening of a 2-DE human epidermis protein map with 10A1 and CK1 mAbs. (A, B) The epidermis extract was separatedby 2-DE using passive IPG strip-insertion of epidermal proteins during the rehydration process (A) or active insertion at the basic extremityof the IPG strip during IEF using the cup loading tray system (B). Gels were either electrotransferred onto NC membranes or stained withCBB G-250. (C) 10A1 and CK1 were used to immunoblot 2-DE human epidermis protein maps. Both, 10A1 and CK1 bound to a 190-kDaprotein triplet and CK1 also reacted with a stretch of 210-kDa protein spots that were only visualized on the 2-DE gel performed with activeinsertion of proteins at the basic extremity of the strips. The immunoreactive proteins were visualized on CBB-stained 2D gels (B), excisedfrom polyacrylamide gels, digested by trypsin and analyzed by MALDI-TOF MS. Although a single CBB-stained 2-DE gel is shown, the spotsbound by 10A1 and CK1 were picked up from separate gels. Spectra obtained were compared to those registered in protein databases(Swiss-Prot) using the Aldente program (Expasy server).

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4836 H. Mouquet et al. Proteomics 2006, 6, 4829–4837

3.3 CK1 reacted with the linker subdomain of

envoplakin

While we were setting up the experimental conditions of the2-DE gel procedure to identify the CK1 protein targets, weimmunoscreened in parallel a lgt11 human keratinocytecDNA expression library. Approximately 106 clones from thelgt11 library were screened with CK1. Immunoreactiveclone LC6, was repeatedly recognized by CK1 after fiverounds of amplification, and selected. PCR amplification ofthe cDNA insert, using a pair of lgt11 cloning primers,revealed that LC6 carried a 486-bp cDNA insert. Sequenceanalysis of this insert predicted an open reading frame of435 bp encoding a polypeptide (145 amino acids) corre-sponding to the main part of the linker subdomain of humanenvoplakin (Fig. 4). Finally, CK1 reactivity was confirmed byimmunoblotting using the recombinant envoplakin poly-peptide (1687–1831) as the substrate and was identical to thatgiven by PNP sera (data not shown).

4 Discussion

The diversification of the autoantibody response representsan important phenomenon in organ- and non-organ-specificautoimmune diseases. In most experimental models ofautoimmunity so far analyzed, the characterization of thisprocess required the successive identification of the targetantigens. The development of proteomic analysis, combin-ing 2-DE of the target organ and MS, offers the possibility tocharacterize the diversity of the antibody specificities inautoimmune diseases. The feasibility of this strategy wasdemonstrated in both human [22, 23] and experimentalautoimmune diseases [3]. In particular we could identify byimmunoscreening of 2-DE HL60 cell protein map severaltargets of autoantibodies contained in sera from(NZW6BXSB)F1 mice, which spontaneously develop sys-temic lupus erythematosus.

Figure 4. Identification of the protein targeted by CK1 mAb. CK1was used to immunoscreen a lgt11 human keratinocyte cDNAexpression library. Sequence analysis of the cDNA indicated thatthe bacterial clone (LC6) reacting with CK1 codes for a peptide of145 amino acids corresponding to the main part of the linkersubdomain (L) of human envoplakin. CCR: coiled-coil rod(domain).

Here we extended this observation to autoantigen-induced organ-specific autoimmunity by showing that theimmunoscreening of 1-DE and 2-DE gels of epidermalextract with sera from mice immunized with a single auto-antigen led to characterization of the different specificities ofthe induced autoantibody response. BALB/c and CD1 micewere immunized with rEC1/5-Dsg1, which led to the pro-duction of IgG anti-Dsg1 in all mice. These antisera reactedwith rEC1/5-Dsg1 in a solid-phase ELISA and bound to a160-kDa protein in 1-DE gel of epidermal extract, also recog-nized by PF serum. Three mAbs were derived from mice thatdeveloped antibodies to only Dsg1 and were shown to beselectively directed against Dsg1. Their immunochemicalproperties reflected those of autoantibodies produced by PFpatients that target both conformational and non-conforma-tional Dsg1 B cell epitopes [10, 12]. Two Dsg1-immunizedmice mounted an immune response against epidermal anti-gens other than Dsg1, as shown by immunoblot analysis ofhuman epidermal extract. Two mAbs secreted by hybrido-mas derived from the spleen cells of these mice allowed us toprecisely characterize the targets of this autoantibody re-sponse. Using the IRF immunoblot analysis of 1-DE with10A1, CK1 and sera from PNP patients whose autoimmuneresponse is characterized by a large breakage of B cell toler-ance to various members of the plakin family and Dsg [15,24], we demonstrated that CK1 and 10A1 protein targetswere also recognized by autoantibodies present in PNP sera.This technology allows efficient comparison of the autoanti-body specificities observed in human autoimmune diseasesand their corresponding experimental models and, thus,may be usefully associated with the basic immunoproteomicapproach. 10A1 reacted with a 190-kDa protein, and CK1with a 190–210-kDa doublet. The immunoscreening of the 2-DE human epidermis protein map combined with MSenabled us to identify the 190- and 210-kDa proteins as peri-plakin and envoplakin, respectively.

In this regard, to increase the entry of high molecularweight proteins into the IPG strip, proteins were actively in-serted during IEF using a loading of the epidermal extract atthe basic (or acid) extremity of the IPG-strip. This strategyallowed the 210-kDa protein bound by CK1 to enter the IPGgel, be visualized in the CBB-stained 2-DE map, excised andfinally identified by MS analysis. It also increased the quan-tity of 190-kDa periplakin in the CBB-stained 2-DE gel as wellas its focusing, and facilitated its identification. Others haveproposed the agarose 2-DE method, which has been pre-viously shown to have higher loading capacity than 2-DEwith IPG gel for IEF, and thus to resolve proteins with highmolecular masses larger than 150 kDa [25, 26]. Interestingly,a recent study showed that proteomics analysis using agar-ose 2-DE and 2-D DIGE methods allowed the expression ofperiplakin to be visualized, identified and compared in peri-tumoral and tumoral esophageal tissue [27].

10A1 and CK1 mAbs were shown to have interestingproperties. Immunoblot analysis of 2-DE human epidermisprotein map combined with MS indicated that both 10A1

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and CK1 mAbs recognized the same 190-kDa protein, peri-plakin. However, they reacted with different periplakin B cellepitopes since CK1 also bound to the 210-kDa envoplakin.The demonstration by immunoscreening of a lgt11 humankeratinocyte cDNA expression library that CK1 recognizedthe linker subdomain of envoplakin explains its reactivitywith the 190–210-kDa doublet. Indeed, the linker subdomainamino acid sequences of envoplakin and periplakin have48% identity, and may exhibit cross-reactivity. Interestingly,the linker subdomain of envoplakin, which has previouslybeen shown to be targeted by the B cell autoimmune re-sponse in the course of PNP [15], was recently demonstratedto be a major epitope recognized by PNP autoantibodies thatbound the 190–210-kDa doublet [28].

CK1 and 10A1 mAbs bound to not only human epi-dermis but also mouse substrates, indicating that they reactwith B cell epitopes shared by human and mouse epidermalmolecules. In this regard, one should note that the linkersubdomain amino acid sequence of envoplakin recognizedby CK1 is highly conserved between human and mouse(88% identity) and that human periplakin shares 76% iden-tity with the murine molecule. Thus, cross-reactivity likelyaccounts for the reactivity of both mAbs with human andmouse substrates.

Whatever the mechanisms involved in the process, ourobservation indicates that proteomic analysis allows thediversification of the autoantibody response in normal miceupon immunization with a single autoantigen to be analyzedefficiently, and that the application of the technology tospontaneous or autoantigen-induced experimental auto-immune diseases could help to decipher the autoreactiveB cell specificities and the mechanisms of B cell tolerancebreakage in autoimmunity.

This work was funded by the Institut de la Santé et de laRecherche Médicale (INSERM). Hugo Mouquet is the recipientof fellowship from the Conseil Régional de Haute-Normandie. Wethank Janet Jacobson for editorial assistance.

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Résultats

167

C- Le transcrit de la desmogléine 1 est exprimé dans le thymus humain

Afin d'éxaminer l'expression thymique du transcrit codant pour la Dsg1, nous

avons collecté 32 fragments de thymus humain (T1 à T32) prélevés chez des sujets

subissant une thymectomie pour une pathologie cardiovasculaire âgés de 1 jour à 60 ans

(moyenne 25,3 ± 21,6 ans). Les analyses par PCR via l'amplification d'une séquence

spécifique de l'ADNc DSG1 montre que 29 thymus (90, 6%) expriment les ARNm DSG1.

Pour les 3 autres thymus, la quantité d'ARN totaux extraits était faible, ce qui explique

certainement l'absence d'amplification du fragment d'ADNc DSG1. Le séquençage des

produits de PCR obtenus à partir de 5 thymus a confirmé la spécificité de l'amplication.

Les analyses par PCR quantitative en temps réel réalisées sur 9 thymus

sélectionnés au hasard et couvrant différents âges (9 jours à 45 ans) indiquent que

l'expression des ARNm DSG1 augmente avec l'âge (r = 0,83; P = 0,008). En effet,

l'expression relative des messagers DSG1 est environ 1,5 fois plus élevée chez les sujets

d'un âge supérieur à 14 ans comparée à ceux dont l'âge ne dépasse pas 14 ans (P =

0,016). Ces résultats feront l'objet d'une publication qui est en préparation.

Page 201: Page de Garde - TEL

Résultats

168

ARTICLE 3

Transcript of Desmoglein 1, the Target Autoantigen of

Pemphigus Foliaceus, is Expressed in Human Thymus

H. Mouquet, S. Berrih-Aknin, P. Joly, D. Gilbert, F. Tron

In preparation.

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Article 3 - P1

Transcript of Desmoglein 1, the target autoantigen of pemphigus foliaceus, is expressed in

human thymus1

Hugo Mouquet2, Sonia Berrih-Aknin*, Pascal Joly, Danièle Gilbert and François Tron

Inserm, U519, Institut Fédératif de Recherche 23, Rouen, F-76183 France; Faculté de Médecine

et de Pharmacie, Rouen, F-76183 France.

*CNRS UMR 8078-Remodelage Tissulaire et Fonctionnel: Signalisation et Physiopathologie,

Hôpital Marie Lannelongue, Le Plessis-Robinson, France.

Running title: Thymic expression of desmoglein 1 mRNA

Key words: Desmoglein 1, Pemphigus, Autoantigen, Thymus

1This work was funded by the Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale

(INSERM). 2Hugo Mouquet is the recipient of fellowship from the Conseil Régional de Haute-

Normandie.

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Article 3 - P2

ABSTRACT

Desmoglein 1 (Dsg1) is a transmembrane glycoprotein of the desmosome allowing cell-cell

adhesion between keratinocytes whose expression is restricted to stratified squamous epithelia-

like epidermis. Dsg1 is the autoantigen targeted by pathogenic autoantibodies produced in the

course of pemphigus foliaceus and in a way dependent on Dsg1-specific T cells. Herewith, we

demonstrate that mRNA of the DSG1 gene is present in human normal thymus and show by

quantitative real-time PCR analysis that the expression of DSG1 transcript increases with age.

These data provide another illustration of the thymic expression of a tissue-specific autoantigen

involved in an organ-specific autoimmune disease, which may participate in the T-cell tolerance

acquisition.

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Article 3 - P3

Introduction

T-cell tolerance to self-antigens is acquired in both thymus (central tolerance) and peripheral

lymphoid organs (peripheral tolerance) through various and complex mechanisms. The T-cell

repertoire expressed in periphery depends on positive and negative selections that take place in

the thymus. Lymphocytes that interact through their TCR with a low to medium affinity with

self-peptides-MHC complex are positively selected whereas those with a high affinity undergo

clonal deletion (negative selection). Thus, the self-antigen diversity expressed by antigen

presenting cells (APC) which are accessible to immature T-cells will determine the extend and

specificity of the T-cell repertoire. Until recently, it was generally thought that central tolerance

did not comprise tissue-restricted self-antigen presentation. However, this view was challenged

by several important papers which demonstrated that a broad set of tissue-specific antigens is

physiologically expressed in human thymus (1, 2). In particular, several major target autoantigens

of various autoimmune diseases such as acetylcholine receptor (3), insulin (4, 5) or myelin basic

protein (6, 7) were shown to be expressed in human thymus.

Desmogleins (Dsg) consist of 4 different transmembrane glycoproteins belonging to the

desmosomal cadherin family (Dsg1 to Dsg4) and allowing a calcium-dependent cell-cell

adhesion critical for desmosomal junction. Dsg2 is detected in all desmosome-possessing tissues

whereas Dsg1 and Dsg3 are restricted to stratified squamous epithelia-like epidermis (8). Dsg1 is

the autoantigen of pemphigus foliaceus (PF), an autoimmune blistering skin disease characterized

by a pathogenic autoantibody response directed against epitopes of the Dsg1 extracellular

domains that leads to a loss of adhesion between keratinocytes and the formation of

intraepidermal blisters (9). The production of anti-Dsg1 antibodies is dependent on Dsg1-specific

T cells which are detected in PF patients (10).

To get insight into the mechanisms involved in tolerance breakdown against Dsg1, we

Page 205: Page de Garde - TEL

Article 3 - P4

asked whether transcript of Dsg1 is expressed in human normal thymus.

Results and Discussion

To examine the mRNA expression of DSG1 gene in human thymus, we collected fresh thymic

fragments (T1 to T32) obtained from 32 subjects undergoing cardiac surgery. Their age ranged

from 1 day to 60 years (mean 25.3 ± 21.6 years) (Table I). cDNAs were obtained by transcription

of random-primed RNAs which were extracted from human thymuses. PCR analysis using

DSG1-specific primers showed that 29 thymus samples (90.6%) expressed human DSG1

transcripts (Table I and Figure 1). The absence of DSG1-amplification in 3 thymus samples (T27,

T29 and T31) was likely due to a limited amount of extracted total RNAs. Amplified cDNA

fragments obtained from 5 thymic samples were sequenced and shown to match exactly with the

canonical sequence of DSG1 cDNA.

These data are reminiscent of those previously reported indicating that certain tissue-

restricted autoantigens are expressed in human thymus, particularly those targeted in the course

of antibody-mediated autoimmune diseases such as acetylcholine receptor (3), TSH receptor (11)

or α3 chain of type IV collagen (12). More closely, mRNA encoding the pemphigus vulgaris

autoantigen, Dsg3, has been shown to be expressed in human thymus (8, 13). The demonstration

of the DSG1-transcription in human thymus suggests that Dsg1-derived peptides could be

presented to T cells maturing in the thymus leading to either autoreactive T-cell deletion or

regulatory T-cell development. Nevertheless, since Dsg1-reactive T cells have been identified not

only in PF patients but also in healthy subjects at similar frequency (14), thymic expression of

Dsg1 does not necessarily result in clonal deletion of Dsg1-specific T cells. Thus, it can

hypothesize that Dsg1 expression in human thymus promotes positive selection of regulatory T

cells rather than negative selection of effector T cells. In this regard, Dsg3-specific Tr1 regulatory

Page 206: Page de Garde - TEL

Article 3 - P5

T-cells expressing Foxp3 molecule, probably involved in the maintenance of tolerance against

Dsg3, were shown to be less frequently detected in pemphigus vulgaris patients than in controls

(15).

In order to examine interindividual variations of DSG1-transcript expression, quantitative

real-time PCR were then carried out on 9 randomly-selected human thymus samples isolated

from donors at different ages (9 days to 42 years) (Figure 2A). Figure 2B shows the relative

expression of DSG1 mRNA according to age and indicates that DSG1-transcript expression

increased with age (Spearman r = 0.83, P = 0.008). Relative expression of DSG1 mRNA was

approximately 1.5-fold higher in normal individuals over 14 years than in subjects under 14 years

(P = 0.016) (Figure 2C). In contrast to what was observed for several autoantigens expressed in

human thymus at mRNA level whose interindividual variability was shown to be unrelated to age

(6), the thymic expression of DSG1 transcript was clearly shown to be age-dependent. This is

surprising in comparison to the number decrease of thymic cells with age-related thymic

involution, in particular APC, which could present autoantigen-derived peptides to maturing T-

cells. Indeed, reductions of thymic epithelial spaces and dendritic cell number represent typical

features of thymic involution (16, 17). Although the precise mechanism underlying the increased

DSG1-mRNA expression in human thymus remains obscure, we could hypothesize that the

number of certain thymic cells endowed with APC properties and expressing DSG1 transcript

could increase with age. In this respect, in spite of an overall decrease of cellular density in

human thymus with its involution, one should note that the number of thymic B cells have been

shown to be increased with age (18, 19).

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Article 3 - P6

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Loiseau, D. Charron, B. Maillère, F. Tron, and D. Gilbert. 2006. A truncated alternative

spliced isoform of human desmoglein 1 contains a specific T-cell epitope binding to the

pemphigus foliaceus-associated HLA class II DRβ1*0102 molecule. J Immunol 177: (In

press).

Page 210: Page de Garde - TEL

Article 3 - P9

Tableau I. DSG1-mRNA expression in human thymus

ND, not determined.

Thymus Age Sex PCR amplification Relative expression

GAPDH DSG1 of DSG1 mRNA

T1 1 day F + + NDT2 8 days F + + NDT3 9 days F + + 53.5T4 1 month F + + NDT5 2 months F + + 48.3

T6 4 months F + + ND

T7 11 months F + + 55.9

T8 1 year F + + ND

T9 3 years F + + ND

T10 5 years F + + ND

T11 7 years F + + 52.6

T12 10 years F + + 56.4T13 11 years F + + ND

T14 14 years M + + 81.3

T15 14 years M + + ND

T16 21 years M + + 64.1

T17 24 years M + + ND

T18 31 years M + + 82.6

T19 35 years M + + ND

T20 42 years F + + ND

T21 42 years M + + 82.6

T22 43 years M + + ND

T23 44 years M + + ND

T24 46 years M + + ND

T25 46 years M + + ND

T26 47 years M + + ND

T27 48 years ND + - ND

T28 51 years F + + ND

T29 52 years M + - ND

T30 54 years M + + ND

T31 56 years M + - ND

T32 60 years M + + ND

Page 211: Page de Garde - TEL

Article 3 - P10

FIGURE 1

T4 T3 T7 T8 T11 T10 T13

T5 T1 T9 T12 T6 T2

T26 T22 T15 T19 T25 T14 T20

T31 T16 T17 T18 T27 T28 T30

T29 T21 T32 T23 T24

GAPDH

GAPDH

GAPDH

GAPDH

GAPDH

DSG1

DSG1

DSG1

DSG1

DSG1

Page 212: Page de Garde - TEL

Article 3 - P11

FIGURE 2

T21 (42 years)

GAPDH DSG1

0 10 20 30 40 5045

50

55

60

65

70

75

80

85

90

95 r=0.83 (P=0.008)

Age (years)

Rel

ativ

e ex

pre

ssio

n o

f D

SG

1 m

RN

A

< 14 years old > 14 years old0

10

20

30

40

50

60

70

80

90P=0.016

Rel

ativ

e ex

pre

ssio

n o

f D

SG

1 m

RN

A

T3 (9 days)

GAPDH DSG1

A

B C

Page 213: Page de Garde - TEL

Article 3 - P12

Figure legends.

Figure 1. Agarose gel electrophoresis of DSG1- and GAPDH-amplified products of cDNAs

prepared from human thymus. Fresh thymic fragments were obtained from 32 subjects (T1 to

T32) undergoing cardiac surgery with an age ranging from 1 day to 60 years (mean 25.3 ± years).

All donors gave written consent to participate in this study. Total RNAs were extracted from each

frozen samples of normal thymus using Trizol reagent (Life technologies, Eragny, France).

cDNAs were obtained by transcription of random-primed RNAs (5 µg) by Moloney murine

leukemia virus reverse transcriptase (Life Technologies), and then subjected to PCR

amplification. Primers used to amplify specific gene products were: GAPDH sense, 5´-TGC CAT

CAA CGA CCC CTT CA-3´; GAPDH antisense, 5´-TGA CCT TGC CCA CAG CCT TG-3´;

DSG1 sense, 5´-AAT GGC TAC ATT TGC AGG ACA-3´; DSG1 antisense, 5´-ATC TCG GTC

AGA GCC TCT TAC A-3 . PCR conditions for GAPDH comprised one cycle of 94°C for 5 min,

35 cycles of 94°C for 1 min, 58°C for 30 s and 72°C for 30 s, and a final elongation step of 72°C

for 4 min. For PCR of DSG1 cDNA, conditions were identical except for the time of initial

denaturation step and the annealing temperature, which were 4 min and 58°C respectively. All

PCR reactions were performed in a volume of 50 µl using an Eppendorf thermocycler, with 2.5 U

Taq polymerase (Promega). Amplification products (15 µl) were separated and visualized by

ethidium bromide-stained 1.5% agarose gel electrophoresis.

Figure 2. Relative expression of DSG1 mRNA in human thymus. Quantitative real-time PCR

were performed using LightCycler thermocycler system (Roche Molecular Biochemicals,

Mannheim, Germany). Amplification reactions were carried out using the FastStart DNA Master

SYBR Green I kit (Roche) according to the manufacturer’s instructions in a total volume of 20 µ l

in glass capillaries, containing 2 µl of cDNA sample, 2 µ l of FastStart DNA Master SYBR Green

Page 214: Page de Garde - TEL

Article 3 - P13

I, 2 mM MgCl2 and 10 pmol of each primer. PCR amplifications of GAPDH and DSG1 cDNAs

were carried out simultaneously as previously described (20) and comprised one cycle of 94°C

for 10 min, 40 cycles of 94°C for 20 s, 61°C for 10 s and 72°C for 12 s. At the end of

amplification cycles, PCR products were subjected to melting temperature analysis in 3 steps: 10

s for 94°C (20°C/s), 30 s for 66°C (20°C/s) and slightly temperature increase of 0.1°C/s until

94°C to generate fusion curves. Data acquisition and analysis were carried out using LightCycler

3.5 software (A). For each cDNA amplification, the specificity of the PCR product was assessed

by verifying that there was a single peak in melting curve analysis and by checking the size of the

fragments by ethidium bromide-stained 1.5% agarose gel electrophoresis. Data were normalized

by dividing the DSG1 crossing point (Cp) by the GAPDH Cp and are expressed as DSG1 Cp /

GAPDH Cp ratio x 100 (Relative expression of DSG1 mRNA). Relative expression of DSG1

mRNA in 9 human thymuses according to age of donors was analyzed using the Spearman's

correlation test (B) and was compared between the 2 groups (individuals < 14 years old and > 14

years old) using Fisher corrected χ2 test (C).

Page 215: Page de Garde - TEL

Article 3 - P14

FOOTNOTES

3Correspondence: François TRON, INSERM U519, Faculté de Médecine et de Pharmacie, 22,

boulevard Gambetta, 76183 Rouen Cedex 1, France

Tel: 33 2 32 88 80 71

Fax: 33 2 32 88 81 86

E-mail: [email protected]

4Abbreviations

Dsg 1 : desmoglein 1

DSG1 : desmoglein 1 gene

PF : pemphigus foliaceus

APC : antigen presenting cells

Cp : crossing point

Page 216: Page de Garde - TEL

169

DISCUSSION

Page 217: Page de Garde - TEL

Discussion

- 170 -

DISCUSSION

Il est indéniable que l'autoAg joue un rôle déterminant dans l'initiation, la

propagation et la pérennisation de la réponse auto-immune et ipso facto, dans le

développement de MAI spécifiques et non spécifiques d'organe. De nombreux arguments

sont venus confirmer le bien fondé de cette théorie notamment ceux issus des modèles

expérimentaux de MAI développés chez l'animal. Dans ce cadre, la modification de

l'autoAg par différents mécanismes tels que l'épissage alternatif de leurs transcrits

constitue une hypothèse séduisante pour rendre compte du déclenchement d’un

processus d’auto-immunité chez l’homme. Par ailleurs, considérant la rupture de

tolérance large vis à vis de divers Ag du soi exprimés dans un tissu donné qui est

observée au cours des MAI spécifiques et non spécifiques d'organe, on peut supposer que

la réponse auto-immune initialement dirigée contre l'autoAg « initiateur » puisse s'étendre

à d'autres spécificités antigéniques et ainsi participer à la propagation du processus auto-

immun. Cette diversification de la réponse auto-immune pourrait notamment s'opérer par

des mécanismes d'extension épitopique intermoléculaire. C'est dans cette optique qu' au

cours de ce travail de thèse, nous avons cherché à étudier le rôle d'un autoAg clé des

pemphigus, la Dsg1, et ceci à 2 niveaux de la réponse auto-immune : (i) à la phase

d'initiation, avec l'étude de l'intervention de l'autoAg modifié par d'épissage alternatif dans

la réponse lymphocytaire T chez les malades atteints de pemphigus ; (ii) à la phase de

propagation, avec l'étude de la diversification de la réponse autoAc induite chez des souris

normales immunisées avec un Ag unique.

Dans la première partie de ce travail de thèse, nous montrons pour la première fois

l'existence d'une isoforme tronquée de la Dsg1 produite par un mécanisme d'épissage

alternatif. Nous montrons qu'un épitope spécifique de cette Dsg1 tronquée se fixe aux

molécules HLA de susceptibilité au PS et qu'il est capable d'induire la prolifération de

PBMC isolées chez les malades atteints de PF et porteurs de ces mêmes allèles HLA en

particulier, la molécule DRB1*0102.

Dans un premier temps, nous avons en effet mis en évidence l'existence d'un

épissage alternatif des messagers du gène DSG1. Ces transcrits alternatifs sont exprimés

dans l'épiderme d'individus normaux. Cet épissage est non canonique puisque les

séquences flanquantes de l'intron 6 ne correspondent pas aux séquences consensus 5'-

GT et AG-3'. Il est intéressant de constater que l'existence d'un épissage alternatif de

messagers codant pour d'autres Ag du desmosome a été décrite pour les DP [Virata,

1992], la PG [Ozawa, 1995], la PL [Elliott, 1997] ainsi que pour une protéine

desmosomale récemment identifiée, la kazrine [Groot, 2004]. Dans un contexte plus

général, une récente étude in silico a estimé que les transcrits d'autoAg subissent un

Page 218: Page de Garde - TEL

Discussion

- 171 -

épissage alternatif avec une fréquence plus élevée que celle de transcrits correspondant à

des gènes sélectionnés au hasard (100% vs 42%). De plus, cette étude montre que le taux

d'épissage non canonique des transcrits codant pour les autoAg est plus élevé que celui

de gènes sélectionnés au hasard (80% vs 1%) [Ng, 2004]. Actuellement, une vingtaine

d’autoAg ont été décrits dont les transcrits subissent un épissage alternatif avec ou

sans la confirmation de la synthèse d’un variant protéique. Parmi eux, environ 20%

sont caractérisés par l'insertion d'une séquence nucléique quelle soit d'origine

exonique ou intronique comme c'est le cas pour les transcrits alternatifs de la Dsg1.

Bien qu'aucune caractérisation moléculaire précise n’ait été entreprise dans le but

d'examiner l'origine de ce mécanisme dans le cas des transcrits de la Dsg1, l’intervention

du polymorphisme du gène DSG1 (SNP (809)) dans la genèse des transcrits alternatifs

DSG1 constitue une hypothèse séduisante. Dans près de 15% des cas, les mutations

responsables de maladies génétiques interviennent dans l'épissage des ARNm. En effet,

certaines mutations ponctuelles sont situées au niveau des sites régulateurs de l'épissage

soit exoniques soit introniques [Cooper, 1997]. Un modèle très informatif de relation entre

l'épissage alternatif et une MAI est fourni par l’association d'un polymorphisme du gène

CD45 avec la SEP. La présence d’un SNP silencieux (C77G) situé dans l’exon 4 du gène

codant pour la molécule CD45, une tyrosine phosphatase impliquée dans l’activation

lymphocytaire, est corrélée à une augmentation des transcrits contenant l’exon 4 du gène

CD45. Par ailleurs, le SNP C77G est associé à la SEP [Jacobsen, 2000]. Lynch et Weiss

ont montré que ce SNP module l’épissage de l’exon 4 en modifiant un site exonique

régulateur de l’épissage qui inhibe normalement le site d’épissage en 5´ de cet exon

[Lynch et Weiss, 2001]. Ainsi, le rôle d’un SNP dans la régulation de l’épissage est-il

clairement mis en évidence dans ce modèle. Dans le cas du PF, le SNP (809) qui est

localisé 50 pb en 3´ de la fin de l’intron 6 pourrait donc intervenir dans la régulation de

l’épissage des transcrits de la Dsg1 via la modification d’un site exonique régulateur de

l’épissage. Cette hypothèse est à rapprocher de celle formulée par Nakken et al, qui ont

montré une association entre le génotype C/T d’un SNP situé sur l’intron 3 du gène de la

protéine Ro52-kD et la présence d’Ac anti-Ro52-kD au cours du syndrome de Sjögren

[Nakken, 2001]. L’hypothèse soulevée par les auteurs est que ce SNP joue un rôle dans

l’épissage alternatif de l’exon 4 du gène RO52, à l’origine de l'isoforme Ro 52β, délétée du

domaine leucine zipper et qui pourrait intervenir dans la rupture de la tolérance B vis

à vis de la protéine Ro52-kD au cours du syndrome de Sjögren [Chan, 1995]. Par une

approche de type transfection cellulaire de minigéne muté de l'insuline, une étude récente

a mis pour la première fois en évidence la relation de 2 variants polymorphes localisés sur

l'intron 1 du gène INS avec la génération de transcrits alternatifs. L'allèle A du SNP IVS1-

6A/T, localisé sur le site d'épissage 3' de l'intron 1, est associé à une production

Page 219: Page de Garde - TEL

Discussion

- 172 -

augmentée de transcrits matures comportant l'intron 1. Ces transcrits alternatifs

induisent une sécrétion d'insuline plus élevée que les transcrits INS normaux. De plus, le

rare polymorphisme IVS1+5insTTGC qui consiste en une insertion localisée à proximité

du site d'épissage 5' de l'intron 1 conduit à l'activation d'un site cryptique d'épissage et à

la production de transcrits alternatifs caractérisés par une insertion de 30 pb en 3' de

l'exon 1 [Kralovicova, 2006]. Ces résulats indiquent que les polymorphismes IVS1-6A/T et

IVS1+5insTTGC sont des variants du gène INS qui affectent l'épissage des ARNm de

l'insuline et que le SNP IVS1-6A/T présent sur le locus IDDM2 de susceptibilité au diabète

de type 1 est un polymorphisme fonctionnel. Toutefois, dans notre modèle l'étude

préliminaire de l'expression des transcrits normaux et alternatifs de la Dsg1 en fonction

du génotype du SNP (809) n'a pas permis de corréler l’un des génotypes à une

augmentation ou une diminution d'un ou des 2 types de transcrits DSG1. De même,

aucune association n'a pu être établie entre un génotype particulier et l'expression

relative des transcrits alternatifs DSG1. Cependant, ces observations ont été faites sur un

faible effectif (n=9). Elles seront donc poursuivies sur un plus grand nombre de sujets

sains permettant une analyse statistique plus puissante.

Dans un second temps, nous avons confirmé l'expression de la Dsg1 tronquée

dans l'épiderme humain normal. En effet, les 2 Ac polyclonaux dirigés contre cette

isoforme de la Dsg1 et qui réagissent avec la forme recombinante de cette protéine

reconnaissent en immunoempreinte une protéine de 25 kDa exprimée dans l'épiderme et

les kératinocytes humains. De plus, ils reconnaissent, dans une analyse en

immunoempreinte d'une carte protéique 2D d'épiderme humain, une protéine unique

caractérisée par des coordonnées de poids moléculaire et de pI (25 kDa, pI 4,7) très

proches de celles attendues pour l'isoforme tronquée de la Dsg1 (22, 4 kDa, pI 5,5). Cette

Dsg1 de 25 kDa n'est pas exprimée dans d'autres tissus épithéliaux tels que l'intestin

grêle ou les reins. Ces résultats indiquent que l'expression de cette isoforme est restreinte

à l'épiderme et qu'elle est vraisemblablement synthétisée par les kératinocytes. Plus

particulièrement, les analyses en IFI montre que les Ac anti-INT6 donnent un marquage

fluorescent des kératinocytes des couches basales de l'épiderme humain. Nos résultats

démontrent qu'une isoforme tronquée de la Dsg1, générée par un mécanisme d'épissage

alternatif, est physiologiquement exprimée dans l'épiderme humain de sujets sains, très

certainement par les kératinocytes des couches basales. Ces travaux fournissent par

ailleurs une autre démonstration ex vivo qu'un autoAg majeur de la réponse auto-

immune au cours de MAI spécifiques d'organe, possède un (des) variant(s) alternatif(s).

Cette isoforme de la Dsg1 pourrait avoir différents rôles. D'un point de vue

physiologique, cette isoforme tronquée ayant perdu la majeure partie de la région EC

ainsi que les domaines transmembranaire et intracellulaires de la Dsg1 devrait être

Page 220: Page de Garde - TEL

Discussion

- 173 -

soluble et probablement incapable d'exercer la fonction d'adhésion. La perte de la

propriété adhésive de la Dsg1 pourrait par conséquent aboutir à une fragilisation du

desmosome. En effet, une étude in vitro a montré que l'expression forcée d'une forme

mutante de la Dsg1, amputée d'une partie de sa région EC, dans des cellules épithéliales

en culture compromet l'adhésion desmosomale [Serpente, 2000]. Une même observation

a été faite avec l'expression d'une forme tronquée de la Dsg3 [Hanakawa, 2000]. La

quantification par PCR quantitative en temps réel des transcrits alternatifs de la Dsg1

dans l'épiderme de sujets sains a montré qu'ils représentent de 6 à 30% des transcrits

totaux DSG1. Ces résultats suggèrent qu'il existe une variabilité interindividuelle de

l'expression de la Dsg1 tronquée. Une hypothèse est que chez les patients atteints de

pemphigus, une expression élevée de cette isoforme de la Dsg1 pourrait rendre plus

permissive l'action acantholytique des autoAc anti-Dsg1 pathogènes. Il serait par

conséquent intéressant de quantifier les transcrits alternatifs DSG1 à partir de biopsies

prélevées chez des malades atteints de PF ou d'autres variétés de pemphigus

caractérisées par une réponse autoAc anti-Dsg1. En effet, une modification de

l'expression des transcrits DSG1 pourrait constituer un facteur de susceptibilité à ces

maladies.

D'un point de vu immunologique, il est désormais bien établi que les isoformes

d'autoAg générées par épissage alternatif peuvent jouer un rôle dans l'initiation et la

maintenance des réponses auto-immunes spécifiques et non spécifiques d'organe, à

travers différents mécanismes que nous avons présentés dans l'introduction de ce

mémoire. Un premier mécanisme consiste en la génération d'isoformes d'autoAg

contenant des néo-épitopes susceptibles d'être reconnus spécifiquement par les

lymphocytes T autoréactifs et/ou des autoAc présents chez les malades atteints de MAI.

Les analyses in silico montrent en effet que des séquences spécifiques d’isoformes

d'autoAg, générées par épissage alternatif, peuvent constituer des épitopes cibles des

autoAc et/ou de la réponse lymphocytaire T restreinte par des molécules HLA de classe I

et II [Ng, 2004]. Le modèle le plus éloquent est celui établi par Voskuhl et al dans la SEP

au cours de laquelle une réponse lymphocytaire T restreinte aux molécules HLA

DR2/DQw1 est spécifiquement dirigée contre un peptide, X2MBP, porté par 2 isoformes

de la MBP et absente de l'isoforme majoritaire de cet autoAg [Voskuhl, 1993a ; Voskuhl,

1993b ; Voskuhl, 1994]. Ces travaux nous ont amené à examiner le rôle potentiel de

l'isoforme tronquée de la Dsg1 dans la réponse auto-immune T au cours des pemphigus.

Tout d'abord, afin de tester la possibilité qu'une séquence spécifique de cette isoforme

puisse se fixer certaines molécules HLA de classe II de susceptibilité à la maladie, nous

avons évalué l'affinité relative de 4 peptides chevauchants le domaine EC2 et le peptide

INT6 pour les molécules DRB1*0101, *0102, *0401 et *0402. L'un de ces peptides,

Page 221: Page de Garde - TEL

Discussion

- 174 -

EC2/INT6 216-235, se fixe avec une forte affinité à 3 de ces molécules HLA de classe II et

de manière intéressante, avec une haute affinité à la molécule DRB1*0102. Etant donné

que l'allèle DRB1*0102 constitue un facteur de prédisposition au PS [Moraes, 1991 ;

Miyagawa, 1999b ; Pavoni, 2003] notamment, dans la population française [Loiseau,

2000 ; Martel, 2000], nous avons étudié la réponse lymphocytaire T vis à vis du peptide

EC2/INT6 216-235 chez les patients atteints de PF et de PV. Le peptide sélectionné induit

la prolifération des PBMC chez 4 malades atteints de PF (50%). Trois d'entre eux portent

les allèles HLA de classe II (DRB1*0102 et *0101) qui accommodent avec une bonne

affinité le peptide EC2/INT6 216-235. Bien que le sous-type de la molécule DR14

exprimée par le quatrième malade dont les PBMC prolifèrent vis à vis de ce peptide n'ait

pas été déterminé, il est intéressant de rappeler que plusieurs molécules DR14 de

susceptibilité au PS notamment, DRB1*1401 et *1406, partagent des résidus

aminoacides aux positions critiques de la poche d'ancrage peptidique avec les molécules

DRB1*0102 et *0101 [Pavoni, 2003]. Bien qu'un des malades de PF exprime la molécule

DRB1*0101, ses cellules T ne prolifèrent pas lorsqu'ils sont stimulés avec le peptide

EC2/INT6 216-235 ceci, malgré un taux sérique d'Ac anti-Dsg1 très élevé (202 U/ml). Par

conséquent, la prolifération lymphocytaire T ne requiert pas seulement la présentation du

peptide par les CPA mais sans doute aussi un nombre suffisant de cellules T spécifiques

et fonctionnelles. D'une part et en accord avec leur génotype HLA de classe II et leur

répertoire T, les malades atteints de PF n'ont donc probablement pas tous la capacité de

monter une réponse auto-immune T dirigée contre l'épitope porté par l'isoforme tronquée

de la Dsg1. D'autre part, le statut clinique (rémission vs phase active) et le traitement des

patients modulent très certainement la capacité proliférative des lymphocytes T. De

manière intéressante, la fréquence des malades atteints de PV dont les PBMC prolifèrent

en réponse au peptide d'intérêt est plus faible que celle observée chez les malades atteints

de PF (7% vs 50%). Par ailleurs, aucune prolifération des PBMC isolées chez les patients

atteints de pemphigoïde bulleuse n'est induite par le peptide EC2/INT6 216-235.

L'ensemble de ces résultats permet de formuler une hypothèse attractive sur le rôle

de l'isoforme tronquée de la Dsg1 dans la physiopathologie du PF, selon la cascade

d’événements suivante : l’isoforme soluble de la Dsg1 pourrait circuler dans les organes

lymphoïdes secondaires (désequestration anatomique), être apprêtée par des CPA

exprimant notamment la molécule HLA de classe II DRB1*0102 et présentée aux cellules

T spécifiques de ce complexe. Une fois activés, ces lymphocytes T pourraient activer des

cellules B spécifiques et finalement aboutir à la production d’Ac anti-peptide de la Dsg1

tronquée. Enfin, une diversification de la réponse autoAc contre des épitopes de la Dsg1

présents sur les domaines EC1 et EC2 pourrait survenir via un phénomène d’extension

épitopique intramoléculaire. Concernant cette dernière proposition, il est essentiel de

Page 222: Page de Garde - TEL

Discussion

- 175 -

mentionner qu’au cours de l’EAE, une réponse lymphocytaire T initialement dirigée contre

des épitopes spécifiques de variants alternatifs, peut se diversifier par des phénomènes

d’extension épitopique intra- et intermoléculaire. En effet, le transfert de clones T

spécifiques du peptide X2MBP à des souris SJL/J déclenche une réponse lymphocytaire

T anti-X2MBP lors de la première phase de l’EAE, qui s’étend à des réponses

lymphocytaires T dirigées contre des épitopes immunodominants de l’isoforme majeure de

la MBP et de la PLP lors de la seconde phase de la maladie [Zhao, 1995].

Il serait intéressant de corroborer expérimentalement certaines de ces hypothèses.

Tout d’abord, afin de confirmer la circulation de l’isoforme tronquée de la Dsg1, sa

présence dans le sérum humain pourrait être recherchée à la fois chez des individus

sains et chez les malades de pemphigus. A cet égard, Lanza et al ont récemment mis en

évidence l'existence dans le sérum humain d'une isoforme tronquée de la Dsg3 d'environ

30 kDa [Lanza, 2006]. Ces auteurs ont détecté cette Dsg3 tronquée dans le sérum de

malades atteints de PV, de pemphigoïde bulleuse et d'individus sains par

immunoprécipitation à l'aide d'un Acm dirigé contre le peptide 49-60 du domaine EC1 de

la Dsg3. Cette Dsg3 soluble serait composée des domaines EC1 et EC2 de la forme

canonique de la Dsg3. Bien qu'aucune caractérisation du mécanisme à l'origine de la

production de cette Dsg3 tronquée et d'étude de son d'implication dans la réponse auto-

immune au cours des pemphigus n'ait été entreprise, cette observation s'avère malgré

tout très intéressante au regard des similitudes que l'on peut relever avec nos résultats de

l'étude de l'isoforme tronquée de la Dsg1.

En second lieu, l'analyse de la réactivité autoAc dirigée contre l'isoforme tronquée

de la Dsg1 pourrait être réalisée chez les malades atteints de pemphigus et chez des

sujets normaux par ELISA en utilisant comme Ag le peptide EC2/INT6 216-235. Un

modèle similaire a été décrit par Tanaka et al qui ont montré l'existence d'une forme

tronquée de la sous unité β (gp130) du récepteur à l'IL6 produite par un mécanisme

d'épissage alternatif et caractérisée par l'addition à son extrémité C-terminale d'un

pentapeptide spécifique de cette isoforme (NIASF) [Tanaka, 2000]. Cette isoforme soluble

et plus particulièrement la séquence C-terminale de 15 aminoacides générée par la

réunion entre un peptide de la gp130 et le peptide NIASF est reconnue par les autoAc

présents chez 75% des malades atteints de PR. Au commencement de nos travaux, les

résultats sur cette isoforme de la gp130 nous avaient tout d'abord suggéré d'analyser la

production d'IgG dirigées contre le peptide INT6 dans le sérum des patients atteints de

PF. Cependant, l'étude en ELISA avec ce peptide n'a pas permis de mettre en évidence

d'IgG anti-INT6 dans le sérum des malades testés (n=34). Malgré cela et à la lumière des

données obtenues sur la prolifération lymphocytaire T vis à vis du peptide EC2/INT6 216-

235, il serait désormais intéressant de vérifier la production d'IgG anti-EC2/INT6 216-

Page 223: Page de Garde - TEL

Discussion

- 176 -

235 chez les malades, en particulier chez ceux dont les PBMC prolifèrent en présence de

ce peptide et/ou qui expriment les molécules HLA de classe II capables de fixer ce

peptide.

Enfin dans une perspective à plus long terme, il est possible d'envisager la

production de clones lymphocytaires T spécifiques du peptide EC2/INT6 216-235 à partir

des PBMC qui prolifèrent en réponse à cet Ag et ainsi d'étudier leurs caractéristiques

phénotypiques et leurs propriétés fonctionnelles afin de mieux comprendre leur rôle dans

la physiopathologie de la maladie.

Un autre mécanisme est que l’expression thymique exclusive d’une isoforme

d'autoAg ne présentant pas certains épitopes portés par la forme canonique de l’autoAg

(uniquement exprimée à la périphérie), peut conduire à l’émergence de clones T

autoréactifs capables de réagir à la périphérie avec ces mêmes déterminants

antigéniques. Cette hypothèse est illustrée par un modèle murin d'EAE dans lequel

l'expression thymique restreinte à l'isoforme tronquée DM20 est corrélée à la présence de

cellules T autoréactives spécifiques de la forme complète de la PLP, exprimée dans le

système nerveux central mais exclue du thymus [Klein, 2000]. De même, un transcrit

alternatif de l'autoAg ICA512/IA-2, délété d'une séquence codant pour plusieurs épitopes

T et exclusivement exprimée dans le thymus, a été décrit et pourrait participer à la

rupture de la tolérance contre ICA512/IA-2 au cours du diabète de type 1 [Diez, 2001].

Nous avons transposé cette observation à notre modèle et commencé à étudier

l'expression thymique des transcrits normaux et alternatifs de la Dsg1 dans le thymus

humain. Nos résultats sur l'expression thymique des transcrits normaux de la Dsg1,

présentés sous la forme d'un article en préparation, sont discutés plus bas. L'analyse de

l'expression thymique des transcrits alternatifs DSG1 est en cours mais les résultats

préliminaires indiquent que tout comme les messagers DSG1, les transcrits codant pour

l'isoforme tronquée de la Dsg1 sont exprimés dans le thymus humain. Cependant, ces

observations ont été faites sur un faible effectif (n=10) et demandent à être confortées

chez un plus grand nombre de thymus.

Dans la seconde partie de ce travail de thèse, nous avons caractérisé par une

analyse protéomique ciblée, la réponse Ac anti-desmosome induite chez des souris

normales immunisées avec la région EC recombinante de la Dsg1 (rEC1/5-Dsg1). Afin de

contrôler la production d’IgG anti-Dsg1 dans le sérum des souris BALB/c et CD1

immunisées, nous avons mis au point un ELISA utilisant comme Ag la baculoprotéine

rEC1/5-Dsg1 purifiée. Les analyses par ELISA-rEC1/5-Dsg1 montrent que la totalité des

souris immunisées (n=20) produisent dans leur sérum des IgG réagissant avec la région

EC de la Dsg1. De plus, les sérums de ces animaux reconnaissent en immunoempreinte,

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Discussion

- 177 -

la protéine rEC1/5-Dsg1 et la Dsg1 présente dans un extrait protéique d’épiderme

humain. Trois Acm, 1N5, 1D8 et 8C3, ont été dérivés des souris ayant développé une

réponse Ac anti-Dsg1 et sélectionnés sur leur capacité à réagir avec la protéine rEC1/5-

Dsg1 en ELISA. L’analyse en IFI sur coupe de peau humaine montre qu’ils se fixent aux

kératinocytes de l’épiderme avec un marquage fluorescent (de la SIC) identique à celui

obtenu avec un sérum de PF contenant des Ac anti-Dsg1. Les Acm 1N5 et 1D8

reconnaissent en immunoempreinte, la protéine rEC1/5-Dsg1 et la Dsg1 présente dans

un extrait protéique d’épiderme humain tandis que le 8C3 ne réagit pas avec la Dsg1 et

sa région EC recombinante dans les conditions dénaturantes du SDS-PAGE. Cette

observation suggère que ce dernier est dirigé contre un épitope conformationnel de la

Dsg1 puisque même avec une plus forte concentration en IgG dans le surnageant de

l’hybridome, la fixation du 8C3 à la Dsg1 n'est pas révélée en immunoempreinte. Par

ailleurs, nos résultats non publiés montrent que le 1N5 et le 1D8 réagissent avec des

épitopes localisés respectivement sur les domaines EC4-EC5 et EC1-EC2 de la Dsg1.

Ainsi, les propriétés immunologiques de ces 3 Acm reflètent celles des autoAc anti-Dsg1

produits chez les patients atteints de PF, qui ciblent divers épitopes des domaines EC de

la Dsg1 [Sekiguchi, 2001] à la fois conformationnels et non conformationnels [Kowalczyk,

1995 ; Hacker, 2002].

De façon tout à fait surprenante, 2 souris immunisées avec la région EC de la

Dsg1 réagissent en immunoempreinte sur un extrait d'épiderme humain avec la Dsg1 et

avec d'autres Ag de plus haut poids moléculaire. Plus précisément, le sérum d'une des

souris révèle une bande de 190 kDa et le sérum de la seconde un doublet protéique de

190-210 kDa. Nous avons dérivé des hybridomes à partir des splénocytes isolés de ces 2

souris puis sélectionné et cloné 2 d'entre eux, CK1 et 10A1, sur la capacité des Acm

sécrétés à donner en IFI un marquage fluorescent « en résille » (de la SIC) sur des coupes

de peau humaine et dans un second temps, un profil d'immunoempreinte sur un extrait

d'épiderme humain identique à celui observé avec les sérums des souris correspondantes.

En IFI, CK1 donne à la fois un marquage fluorescent « en résille » de l'épiderme et de la

membrane basale de la jonction dermo-épidermique sur des coupes de peau humaine et

d'œsophage de souris. CK1 reconnaît en immunoempreinte un doublet de protéines

épidermiques de 190 et 210 kDa, identique à celui reconnu par le sérum parental. 10A1

donne un marquage fluorescent de la SIC en IFI sur des coupes de peau humaine et

d'œsophage de souris et reconnaît en immunoempreinte une protéine épidermique de 190

kDa. Les analyses en immunoempreinte à fluorescence infrarouge montrent que le

doublet de 190-210 kDa et l'Ag de 190 kDa reconnus respectivement par le CK1 et le

10A1 sont aussi reconnus par les IgG présentes dans un sérum d'un malade atteint de

PPN. Grâce à l'immunoempreinte à fluorescence infrarouge, nous avons mis en évidence

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Discussion

- 178 -

que les protéines ciblées par les Acm CK1 et 10A1 sont reconnues par les autoAc produits

au cours du PPN. La méthodologie mise au point utilisant cette technologie nous donc a

permis de comparer les spécificités des Ac observés chez les souris immunisés avec la

Dsg1 et chez les malades atteints de PPN.

La plupart des MAI sont caractérisées par une réponse auto-immune dirigée contre

plusieurs Ag de l'organe cible dont l'identification est cruciale pour une meilleure

compréhension des processus physiopathologiques qui concourent à leur développement

et/ou à celui de leurs modèles expérimentaux. Ainsi, des technologies qui permettent une

caractérisation globale des spécificités de la réponse auto-immune telle que la réponse

autoAc sont requises. L'analyse protéomique ciblée qui est fondée sur la triade

« électrophorèse bidimensionnelle/immunoempreinte/spectrométrie MALDI-ToF »,

constitue une approche puissante qui offre la possibilité de caractériser la diversité de la

réponse autoAc au cours des MAI. La faisabilité de cette stratégie a été démontrée à la fois

dans les MAI humaines [Stulik, 2003 ; Almeras, 2004] et expérimentales [Thébault,

2002]. A cet égard, nous avons précédemment démontré que l'analyse protéomique ciblée

est un outil efficace pour identifier les protéines ciblées par la réponse autoAc produite au

cours d’un modèle murin spontané de LED. En effet, nous avons défini

chronologiquement la spécificité des Ac présents dans le sérum des souris (NZW x

BXSB)F1 ou WB à différents âges de la vie et selon le sexe grâce à une approche d’analyse

protéomique ciblée. De la sorte, l’immunocriblage de carte protéique 2D de cellules HL60

avec les sérums des animaux nous a notamment permis de montrer que la réponse auto-

immune B observée chez les mâles WB se développe séquentiellement contre 6 protéines :

la vimentine, dans un premier temps, les protéines RAD23B, Hsp60 puis α-énolase et

hnRNP L et enfin, la nucléosphosmine [Thebault, 2002]. Afin d'identifier les protéines

cibles des Acm CK1 et 10A1, nous avons donc choisi comme stratégie, l'immunocriblage

de carte protéique 2D d'épiderme humain couplé à la spectrométrie de masse MALDI-ToF.

En premier lieu, nous avons réalisé une carte protéique 2D d’épiderme humain en

utilisant une insertion passive des protéines contenues dans l’extrait durant l’étape de

réhydratation du gel de première dimension (gel GPI, cf. matériels & méthodes). Cette

approche nous a permis de visualiser sur la carte protéique 2D colorée au bleu de

Coomassie, la protéine de 190 kDa reconnue par les Acm 10A1 et CK1. Cependant,

l’utilisation de cette méthode « classique » n’est pas adaptée à la séparation des protéines

de haut poids moléculaire dont l’entrée dans le gel GPI est limitée. L'utilisation de cette

méthode ne nous a pas permis d’identifier formellement la protéine de 190 kDa du fait de

sa trop faible quantité dans le gel 2D et de visualiser la protéine de 210 kDa dans le gel

2D coloré au bleu de Coomassie. En conséquence, pour augmenter l’entrée des protéines

de haut poids moléculaire dans le gel de première dimension, les protéines ont été

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Discussion

- 179 -

insérées activement dans le gel grâce à l’action du courant durant l’étape d’IEF, en

chargeant l’extrait à l’extrémité basique (ou acide) du gel GPI. Cette seconde méthode

facilite l’entrée des protéines de haut poids moléculaire dans le gel de première dimension

et par la même, la densité des taches protéiques présentes dans la carte protéique 2D

d’épiderme humain. Cette approche méthodologique a de ce fait permis aux protéines de

190 et 210 kDa de pénétrer dans le gel 2D en quantité suffisante pour être visualisées,

excisées et identifiées par spectrométrie de masse après immunocriblage de cette nouvelle

carte 2D avec les Acm 10A1 et CK1. Ainsi, avons nous démontré que l’Ag cible de l’Acm

10A1 est l’envoplakine, et que le CK1 reconnaît à la fois l'envoplakine (ENV) et la

périplakine (PPL). Plus précisément, l'immunocriblage d'une banque d'expression d'ADNc

de kératinocytes humains (λgt11) avec le CK1 montre que celui-ci réagit avec une

séquence peptidique comprise dans le sous-domaine linker de l'ENV.

Ces Acm possèdent des propriétés intéressantes. Premièrement, l'analyse

protéomique des spécificités du 10A1 et du CK1 montre que tous 2 reconnaissent la PPL

mais que ceux-ci réagissent avec des épitopes différents de cette plakine étant donné que

le CK1 reconnaît aussi l'ENV. La démonstration par le criblage de la banque d'expression

λgt11, que le CK1 est dirigé contre un épitope du sous-domaine linker de l'ENV peut

expliquer sa réactivité contre le doublet de 190-210 kDa. En effet, une réactivité croisée

du CK1 vis-à-vis de ces 2 molécules est envisageable puisque la structure primaire du

sous-domaine linker de l'ENV partage une identité de 48% avec celle de la PER. De plus,

celui-ci partage une identité de 42% avec le sous-domaine linker de la plectine (PL) qui est

le seul membre de la famille des plakines à être exprimé dans les plaques desmosomales

et hémidesmosomales de l’épiderme. Ces dernières étant localisées au niveau de la

jonction dermoépidermique, une réactivité croisée du CK1 contre la PL pourrait rendre

compte du marquage fluorescent de la membrane basale de la peau humaine et de

l’œsophage de souris obtenu en IFI avec cet Acm. On peut donc supposer que cette

« polyréactivité » du CK1, dirigé à la fois contre l’ENV, la PER et probablement contre la

PL, soit la conséquence de la forte homologie qui existe entre les sous-domaines linker de

ces 3 molécules. De façon intéressante, le linker de l'ENV qui est une des cibles des

autoAc présents chez les malades de PPN [Nagata, 2001], représente un épitope majeur

de la réponse autoAc dirigée contre le doublet ENV-PER au cours de la maladie.

Effectivement, 92% des sérums de PPN ayant une réactivité anti-190-210 kDa

reconnaissent le linker de l’ENV et de la PPL. De plus, le peptide

LLDRKSGKQYSIEAALRCRR contenu dans cette région de l’ENV représente un épitope

immunodominant reconnu par 75% des sérums de malades [Zhang, 2006]. Nous avons

synthétisé sous forme recombinante le produit du clone de la banque λgt11 qui comprend

la majorité du linker de l’ENV (RecENV-L) et montré que 48.5% des sérums de PPN (n=33)

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Discussion

- 180 -

et 62% des sérums de malades contenant des autoAc anti-190-210 kDa (n=21)

reconnaissent ce fragment protéique de l’ENV humaine en immunoempreinte. Bien que

ce dernier résultat diverge de celui obtenu par Zhang et al (62% vs 92%), il donne une

prévalence proche de celle établie dans l’étude princeps (comprise entre 58 et 69%)

[Nagata, 2001]. Afin de réaliser une étude de prévalence à plus large échelle, nous avons

mis au point un test de détection des Ac anti-RecENV-L en utilisant la technologie Bio-

Plex (Biorad) et étudions actuellement la présence d’IgG spécifiques dans le sérum des

patients atteints de PPN, de PV et PF.

A la lumière de ces résultats, on peut considérer que le sous-domaine linker de

l’ENV, cible du CK1, représente un épitope immunodominant de la réponse anti-plakines

observée au cours du PPN. Etant donné qu’aucune preuve de la pathogénicité des Ac

anti-ENV-PER n’a été fournie à ce jour, il serait très intéressant d’étudier le potentiel

pathogène de l’Acm CK1. Les premiers résultats obtenus par transfert passif à des

souriceaux nouveau-nés BALB/c indiquent que le CK1 a la capacité de se fixer in situ

dans l’épiderme des souris receveuses sans la formation de bulles. Il est important de

continuer ces investigations afin de confirmer ou d’infirmer le caractère pathogène d'un

Acm qui cible un épitope majeur des autoAg les plus spécifiques de la réponse auto-

immune du PPN. Il faut ici rappeler que le transfert passif d’IgG anti-DPI et anti-DPII,

purifiées à partir des sérums de malades atteints d’érythème multiforme, à des

souriceaux nouveau-nés induit une acantholyse associée à un détachement des filaments

intermédiaires de la plaque desmosomale dans l’épiderme des souris receveuses

[Foedinger, 1998].

Deuxièmement, les Acm 10A1 et CK1 ne se fixent pas uniquement à l'épiderme

humain mais aussi à l'épithélium de souris indiquant qu'ils réagissent contre des

épitopes B partagés par les molécules desmosomales de l'homme et de la souris. La

séquence aminoacide du linker de l'ENV humaine et de souris est hautement conservée

entre ces 2 espèces (88% d'identité) et la PER humaine partage une identité de 76% avec

son homologue murin. Une réactivité croisée pourrait rendre compte de la réactivités de

ces 2 Acm vis à vis des épithéliums humain et de souris.

L'observation majeure de cette étude est que l'immunisation de souris normales

avec un autoAg unique, la Dsg1, peut induire une réponse Ac contre cet Ag mais aussi

contre d'autres protéines desmosomales de la famille des plakines, mimant la diversité et

le chevauchement des spécificités des autoAc détectés au cours des pemphigus. Cette

observation étonnante permet de soulever quelques hypothèses afin d'expliquer la nature

du (des) phénomène(s) impliqué(s) dans cette diversification de la réponse immune B.

Premièrement, les Ac anti-Dsg1 pourraient se fixer à d'autres Ag desmosomiaux.

Cependant, la Dsg1 n'a aucune homologie de séquence avec l'ENV ou la PER et nos

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Discussion

- 181 -

résultats montrent par ailleurs que les Acm 10A1 et CK1 ne réagissent pas avec la Dsg1

en ELISA ni en immunoempreinte sur un extrait d'épiderme humain. Par conséquent,

bien que la réactivité croisée entre Ag du soi peut rendre compte de la diversification de la

réponse auto-immune B au cours de certaines MAI [Elkon, 1986], nos données n'étayent

pas cette hypothèse. Une seconde hypothèse est que la production d'Ac anti-PER et anti-

ENV résulte d'un mécanisme d'extension épitopique. Il est défini comme la diversification

des réponses immunes à travers le temps et est caractérisé par une expansion

progressive du spectre des spécificités lymphocytaires T et B [Vanderlugt, 1996 ; James,

1998a ; Vanderlugt, 2000]. L'extension épitopique est un phénomène fréquemment

rencontré dans les MAI spécifiques d'organe dans lesquelles de multiples Ag de l'organe

cible sont généralement reconnus par les effecteurs de la réponse auto-immune. Ce

mécanisme implique que la réponse auto-immune puisse s'étendre non seulement à

différents épitopes d'une même molécule (extension intramoléculaire) mais aussi à des

épitopes portés soit par des molécules physiquement associées, soit par des molécules

cryptiques relarguées dans un contexte inflammatoire (extension intermoléculaire)

[Vanderlugt, 1996 ; James, 1998a ; Vanderlugt, 2000]. La démonstration qu'une

extension épitopique intramoléculaire se produit au cours des pemphigus a été

récemment fournie par l'analyse de la réponse anti-Dsg1 dans le fogo selvagem [Li, 2003]

et anti-Dsg3 dans le PV [Salato, 2005]. A côté de ce phénomène d'extension épitopique

désormais bien établi, plusieurs observations suggèrent que la diversification de la

réponse auto-immune B au cours des pemphigus est le fruit d'un mécanisme d'extension

intermoléculaire : (i) le passage d'une forme clinique et histologique de PV à une forme de

PF associée à un changement de la spécificité des autoAc (transition anti-Dsg3 à anti-

Dsg1) et inversement [Kawana, 1994 ; Ishii, 2000 ; Komaï, 2001] ; (ii) le passage de la

forme muqueuse de PV avec une production exclusive d'Ac anti-Dsg3 à la forme

cutanéomuqueuse de la maladie caractérisée par une nouvelle réactivité autoAc dirigée

contre la Dsg1 [Ding, 1997 ; Miyagawa, 1999a ; Salato, 2005] ; (iii) l'observation d'une

extension de la réponse auto-immune B chez un malade de PPN, initialement dirigée

contre la DPI et l'Ag de 170 kDa et se diversifiant vers les autres autoAg de la famille des

plakines (DPII, BPAG1, PER et ENV) [Bowen, 2000]. Enfin, dans le cas du pemphigus, il

faut rappeler que les 3 molécules considérées dans notre étude, la Dsg1, la PER et l'ENV,

font partie du complexe desmosomal et qu'elles peuvent être la cible de la réponse auto-

immune des patients atteints de pemphigus. En effet, les autoAc anti-Dsg1 sont présents

dans le sérum des malades de PPN dans 65% cas [Amagai, 1998], et plusieurs études ont

démontré l'existence d'IgG dirigées contre l'ENV et la PER dans le sérum des patients

atteints de PV et de PS [Kazerounian, 2000 ; Nagata, 2001 ; Abreu-Velez, 2003a].

Page 229: Page de Garde - TEL

Discussion

- 182 -

Toutefois, la réalité du phénomène d'extension épitopique intermoléculaire au cours des

pemphigus n'a pas encore été confirmée.

Notre observation que l'immunisation de souris normales avec la région EC de la

Dsg1 peut induire une réponse Ac contre des autoAg de la famille des plakines, e.g.

envoplakine et périplakine, procure le premier argument fort supportant le concept

d'extension épitopique intermoléculaire et pourrait ainsi expliquer la large rupture de la

tolérance B vis à vis des Ag épidermiques observée au cours du PPN. Puisque toutes les

protéines de la famille des plakines sont cytoplasmiques, elles sont probablement

inaccessibles au système immunitaire dans une cellule intacte. C'est pourquoi, il a été

postulé que : (i) les malades produisent initialement des autoAc dirigés contre les

protéines transmembranaires, Dsg1 et Dsg3, capables de provoquer la libération de

molécules associées aux Dsg ou d'Ag cryptiques. (ii) ces autoAg sont ensuite capturés,

apprêtés et présentés par des CPA aux cellules T spécifiques qui une fois activées,

activent à leur tour des cellules B spécifiques des plakines et in fine déclenchent la

synthèse d'autoAc anti-plakine [Hashimoto, 2003]. Une hypothèse séduisante qui

pourrait expliquer cette « désequestration » antigénique des plakines médiée par les

autoAc anti-Dsg est l'implication du processus d'apoptose kératinocytaire. En effet, il est

désormais bien établi que les Ac anti-Dsg présents chez les malades de pemphigus sont

capables d'induire une apoptose des kératinocytes et que ce mécanisme intervient très

certainement dans le processus acantholytique qui caractérise la maladie [Puviani, 2003;

Wang, 2004b; Pelacho, 2004]. Or, au cours de l'apoptose kératinocytaire, les caspases

clivent la majorité des protéines desmosomales les Dsg1 et Dsg3, la PG, la PKP-1, les DP,

la PL et la PER [Weiske, 2001 ; Aho, 2004 ; Dusek, 2006]. De la sorte, l'apoptose des

kératinocytes pourrait intervenir, via l'action des caspases, dans le(s) processus

lésionnel(s) en provoquant la dissociation des jonctions desmosomales et le relargage des

Ag desmosomiaux qui seraient alors susceptibles de rompre la tolérance au soi. En

accord avec cette hypothèse, on conçoit que les autoAc anti-Dsg1 pourraient conduire à

la production d'Ac anti-plakine en donnant lieu à la libération de ces Ag intracellulaires et

de ce fait, à leur transport de l'épiderme aux ganglions lymphatiques [Hemmi, 2001] et à

leur rencontre avec les cellules T spécifiques des plakines. Notre étude montrant que

l'immunisation avec la Dsg1 peut initier la production d'Ac anti-PER et anti-PPL conforte

ce modèle d'extension épitopique. La démonstration par IFI que les IgG anti-Dsg1, anti-

ENV et anti-PER produites chez les animaux immunisés se fixent aux Ag épidermiques de

souris est en accord avec cette cascade d'événements potentiels, à savoir l'activation de

lymphocytes B de souris spécifiques de la Dsg1 puis de l'ENV et de la PER.

Ce modèle est évocateur des réponses auto-immunes systémiques induites

expérimentalement chez les animaux immunisés avec certains autoAg associés au LED.

Page 230: Page de Garde - TEL

Discussion

- 183 -

En effet, différents modèles d'extension épitopique intermoléculaire de la réponse B ont

été développés impliquant plus particulièrement, les complexes du splicéosome et du

nucléosome qui comprennent tous 2 des Ag ciblés par la réponse autoAc au cours de la

maladie lupique. Plus précisément, les souris immunisées avec l'un de ces autoAg

recombinants, Ro60-kD, Ro52-kD ou La, produisent des Ac qui réagissent avec chacune

des autres molécules du complexe La/Ro RNP [Tseng, 1997]. Par ailleurs, une extension

de la réponse Ac contre les Ag Ro/La vers les molécules chaperonnes, calréticuline et

Grp78 (glucose-regulated protein 78), a été observée chez les souris immunisées avec la

protéine Ro52-kD et/ou Ro60-kD [Kinoshita, 1999]. De même, les souris immunisées

avec des peptides de l'autoAg Sm B/B' développent une réponse auto-immune anti-

splicéosome notamment, la production d'autoAc dirigés contre d'autres

ribonucléoprotéines et contre l'ADN [James, 1998b]. Enfin, les souris lupiques (SWR x

NZW)F1 immunisées avec des peptides antigéniques dérivés des histones H2B et H4

produisent de forts titres d'Ac anti-ADN double brin et anti-nucléosome [Madaio, 2000].

Enfin, la potentialité de l'induction d'une réponse Ac dirigée contre l'ENV et la PER

chez les souris normales immunisées avec la Dsg1 plaide en faveur de l'hypothèse auto-

immune de production des autoAc anti-plakines chez les malades atteints de PPN et

conteste par la même la position stricte affirmant que la production de ces populations

d'Ac est uniquement dépendante de la prolifération tumorale qui caractérise les patients

atteints de cette variété de pemphigus.

La phase finale de ce travail de thèse a eu pour but d'étudier l'expression de la

Dsg1 dans le thymus humain normal. Depuis une dizaine d'années, de nombreux

travaux ont en effet mis en évidence l'expression thymique d'ARNm codant pour des

protéines spécifiques de tissus dont plusieurs correspondent à des cibles de certaines

MAI comme par exemple, le diabète de type 1, la SEP ou la thyroïdite autoimmune

[Derbinsky, 2001; Sospedra, 1998]. Toutefois, aucune étude n'a fait état de l'expression

thymique de la Dsg1. En nous basant sur ces données, nous avons tout d'abord entrepris

d'étudier l'expression de la Dsg1 dans le thymus humain au niveau transcriptionnel. Les

analyses par PCR montrent que les transcrits normaux DSG1 sont présents dans 90,6%

des thymus des individus sains testés (n=32). Ces résulats évoquent l'expression

thymique d'autres autoAg ciblés par la réponse auto-immune B au cours de certaines

MAI tels que le récepteur à l'ACh dans la myasthénie [Wakkach, 1996], le récepteur à la

thyréostimuline ou TSH (thyroid-stimulating hormone) dans la maladie de Grave

[Murakami, 1996] et la chaîne α3 du collagène de type IV dans le syndrome de

Goodspature [Wong, 2001]. Plus étroitement, des travaux ont montré l'expression

thymique des ARNm de la Dsg3 [Schafer, 1994; Tsunoda, 2002] et nos analyses par PCR

Page 231: Page de Garde - TEL

Discussion

- 184 -

ont confirmés l'existence des transcrits DSG3 dans le thymus. Les données sur la Dsg4

sont plus controversées puisque les messagers DSG4 sont détectés dans le thymus

humain par des analyses de southern-blot [Kljuic, 2003], mais pas par celles réalisées par

PCR [Whittock, 2003].

La démonstration de la transcription du gène DSG1 dans le thymus suggére que

des peptides dérivés de la Dsg1 peuvent être présentés aux cellules T en maturation ce

qui pourrait conduire soit à une délétion clonale des cellules T autoréactives soit à une

sélection positive de cellules T régulatrices et spécifiques de la Dsg1. Toutefois, étant

donné que des lymphocytes T matures dirigés contre la Dsg1 sont présents non

seulement chez les malades atteints de PF mais aussi chez les sujets sains [Gebhard,

2005], l'expression thymique des transcrits DSG1 n'aboutit pas nécessairement à la

suppression des cellules T spécifiques de la Dsg1. Cette potentielle discordance entre

l'expression thymique d'un ARNm codant pour un autoAg et la tolérisation des cellules T

spécifiques de celui-ci est démontrée pour la sous-unité α de l'ATPase H+/K+ exprimée à

la membrane gastrique et qui constitue l'une des cibles majeures de la réponse

lymphocytaire T CD4+ au cours de la gastrite auto-immune [Allen, 2005].

Alternativement, une hypothèse intéressante est que l'expression des transcrits de la

Dsg1 dans le thymus induirait le développement de lymphocytes T régulateurs plutôt que

l'émimination des cellules T autoréactives vis à vis de la Dsg1. A cet égard, il est

intéressant de rappeler que des cellules régulatrices Tr1 spécifiques de la Dsg3 et

exprimant la molécule Foxp3 sont moins fréquemment détectés chez les malades atteints

de PV que chez les sujets sains [Veldman, 2004]. Ainsi, cette population de cellules Tr1

participerait-elle à la maintenance de la tolérance périphérique vis à vis de la Dsg3.

Nous avons ensuite sélectionnés 9 thymus au hasard, couvrant différents âges et

analysés par PCR quantitative l'expression relative de l'ARNm DSG1. De façon

supprenante, nos résultats indiquent que l'expression thymique des transcrits de la Dsg1

augmente avec l'âge. Ceux-ci sont d'autant plus étonant que des travaux similaires

réalisés sur d'autres autoAg ont montré soit une variation interindividuelle indépendante

de l'âge [Bruno, 2002], soit une diminution de l'expression des messagers codant ces

autoAg avec l'âge [Sospreda, 1998], et qu'il n'existe pas d'autre exemple de transcrit

d'autoAg dont l'expression thymique s'accroît avec l'âge. Par ailleurs, nos résultats

semblent en contradiction avec le fait que le nombre de cellules dans le thymus diminue

avec son involution âge-dépendante notamment, celui des CPA thymiques exprimant et

capables de présenter des peptides du soi. En effet, les réductions des espaces épithéliaux

(cortex et médullaire thymique) et du nombre de cellules dendritiques sont des

caractéristiques du thymus involutif [Bertho, 1997; Nakahama, 1990]. Bien que le

mécanisme à l'origine de cette augmentation des transcrits DSG1 dans le thymus ne soit

Page 232: Page de Garde - TEL

Discussion

- 185 -

pas encore élucidé, il est possible d'envisager certaines hypothèses pour rendre compte de

ce phénomène : (i) intrinséquement, les cellules exprimant ces messagers pourraient

réguler de manière positive la transcription du gène DSG1 avec l'âge. Malgré l’absence à

ce jour de la démonstration d’une augmentation de l'expression thymique d'un transcrit

codant pour un autoAg, il est essentiel de mentionner que le processus d'involution

thymique s'accompagne de changements importants dans l'expression génique. En effet,

une analyse comparative du transcriptome de thymus chez des souris âgées de 1, 6, 12 et

24 mois met en évidence des variations dans l'expression de 788 gènes avec l'âge des

animaux. A titre d'exemple, la comparaison entre les analyses transcriptomiques des

groupes de souris âgées de 1 et 24 mois montrent que l'expression de 418 gènes est

augmentée et que celle de 370 gènes est réprimée [Taub, 2005]. De plus, plusieurs

travaux menés chez l'homme ont démontré l'augmentation de la production des ARNm

codant pour certaines molécules telles que des cytokines impliquées dans la suppression

de la thymopoeïse [Sempowski, 2000] ou le récepteur TLR4 [Bernasconi, 2005] avec

l'involution thymique; (ii) le nombre de cellules exprimant les transcrits DSG1 pourraient

s'élever avec l'involution thymique. A cet égard, il est nécessaire de rappeler que plusieurs

travaux ont démontré une augmentation âge-dépendante du nombre de cellules B

présentes dans le thymus [Flores, 2001; Weerkamp, 2005].

Afin d'identifier la ou les population(s) de cellules thymiques exprimant

potentiellement la Dsg1 au niveau protéique, nous avons débuté des analyses de

comarquage par immunofluorescence indirecte sur des coupes de thymus humain avec

notre Acm anti-Dsg1 1N5. Les résultats préliminaires montrent que l'Acm 1N5 reconnaît

une population de cellules localisées principalement dans la médullaire et également

présentes dans les espaces périvasculaires du thymus humain. Les expériences de

comarquage indiquent que les cellules Dsg1-positives ne correspondent pas à des CET, ni

à des cellules dendritiques ou à des macrophages mais à des cellules exprimant les

molécules CD63 et CD19 donc, à une sous-population de lymphocytes B thymiques. Ces

résultats, encore fragiles, nécessitent d'être confirmés par des expériences

complémentaires utilisant d'autres sondes spécifiques des cellules B (un Acm anti-CD20

ou anti-CD21 par exemple) et de la Dsg1 (l'Acm anti-Dsg1 1D8 par exemple) afin contrôler

la spécificité des marquages que nous avons observés. Par ailleurs, une analyse de

comarquage avec des Acm anti-classe I et II du CMH avec un anti-Dsg1 permettrait de

vérifier si ces cellules ont la capacité de présenter des peptides du soi en l’occurrence,

ceux dérivés de la Dsg1. Dans l'affirmative, puisque le nombre de lymphocytes B présente

dans le thymus s'accroît avec son involution, l'expression de la Dsg1 par ces cellules

CD19+CD63+ pourrait en partie expliquer l'augmentation de l'expression thymique des

transcrits DSG1 en fonction de l'âge.

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Discussion

- 186 -

Au regard des quelques travaux ayant démontré la restriction de l'expression

thymique d'un autoAg à son variant alternatif, nous avons tenté de déterminer si les

transcrits alternatifs de la Dsg1 sont aussi exprimés dans le thymus. Les résultats

obtenus à l'heure actuelle sur un faible effectif (n=10), comprenant des thymus âgés de 7

jours à 11 ans (moyenne de 2,15 ± 3,5 ans) révèle la présence des ARNm alternatifs DSG1

sur l’ensemble des fragments thymiques analysés (100%). Les analyses se poursuivront

par PCR classique sur l'ensemble des échantillons dont nous disposons (n=32) et par PCR

quantitative sur les 9 échantillons déjà selectionnés pour l'amplification de l'ADNc DSG1

afin d’éxaminer l’expression des messagers alternatifs de la Dsg1 en fonction de l’âge.

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Conclusion

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CONCLUSION

Bien que les pemphigus soient des maladies complexes, dites multifactorielles, qui

résultent de l'action conjointe de facteurs génétiques et environnementaux, ce travail de

thèse plaide en faveur de l'intervention d'un autoAg clé, la Dsg1, dans les mécanismes

physiopathologiques qui concourent au développement de certaines variétés de

pemphigus. Nos résultats fournissent en effet de solides arguments permettant de

soutenir le concept du rôle de la Dsg1 dans le processus auto-immun à la base de

maladie. En premier lieu, la démonstration d'une réponse lymphocytaire T dirigée contre

un épitope spécifique d'une isoforme soluble de la Dsg1 chez les malades de PF illustre la

possibilité que cet autoAg modifié par épissage alternatif, associé à une prédisposition

génétique liée notamment au locus HLA, puisse intervenir dans la rupture de la tolérance

au niveau du compartiment T et in fine, conduire à l'initiation d’une réponse auto-

immune B dirigée contre la Dsg1 via une extension épitopique intramoléculaire. Dans un

second temps et en accord avec notre modèle expérimental murin, la réponse B anti-Dsg1

pourrait s’étendre à d’autres protéines du desmosome en particulier, les plakines, selon

un mécanisme d’extension épitopique intermoléculaire et refléterait ainsi la diversité de la

réponse auto-immune B observée au cours du PPN. Enfin, puisque les transcrits DSG1

sont physiologiquement exprimés dans le thymus humain, une tolérance immune vis à

vis de la Dsg1 peut en principe s’établir, signifiant que l’absence de l’expression thymique

de cette autoAg ne constitue pas l’origine de la rupture de la tolérance qui concoure au

développement des PS.

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characterization of mouse DSG4, DSG5, and DSG6. J Invest Dermatol 120, 970-980. Whittock, N. V., and Bower, C. (2003b). Genetic evidence for a novel human desmosomal cadherin, desmoglein 4. J Invest Dermatol 120, 523-530. Whittock, N. V., Hunt, D. M., Rickman, L., Malhi, S., Vogazianou, A. P., Dawson, L. F., Eady, R. A., Buxton, R. S., and McGrath, J. A. (2000). Genomic organization and amplification of the human desmosomal cadherin genes DSC1 and DSC3, encoding desmocollin types 1 and 3. Biochem Biophys Res Commun 276, 454-460. Wick, G., Brezinschek, H. P., Hala, K., Dietrich, H., Wolf, H., and Kroemer, G. (1989). The obese strain of chickens: an animal model with spontaneous autoimmune thyroiditis. Adv Immunol 47, 433-500. Williamson, L., Raess, N. A., Caldelari, R., Zakher, A., de Bruin, A., Posthaus, H., Bolli, R., Hunziker, T., Suter, M. M., and Muller, E. J. (2006). Pemphigus vulgaris identifies plakoglobin as key suppressor of c-Myc in the skin. Embo J 25, 3298-3309. Winter, S. F., Minna, J. D., Johnson, B. E., Takahashi, T., Gazdar, A. F., and Carbone, D. P. (1992). Development of antibodies against p53 in lung cancer patients appears to be dependent on the type of p53 mutation. Cancer Res 52, 4168-4174. Wong, D., Phelps, R. G., and Turner, A. N. (2001). The Goodpasture antigen is expressed in the human thymus. Kidney Int 60,1777-1783. Wright, C., Pipingas, A., Grayson, W., and Leiman, G. (2000). Pemphigus vulgaris of the uterine cervix revisited: case report and review of the literature. Diagn Cytopathol 22, 304-307. Wu, H., Wang, Z. H., Yan, A., Lyle, S., Fakharzadeh, S., Wahl, J. K., Wheelock, M. J., Ishikawa, H., Uitto, J., Amagai, M., and Stanley, J. R. (2000). Protection against pemphigus foliaceus by desmoglein 3 in neonates. N Engl J Med 343, 31-35. Wucherpfennig, K. W., Yu, B., Bhol, K., Monos, D. S., Argyris, E., Karr, R. W., Ahmed, A. R., and Strominger, J. L. (1995). Structural basis for major histocompatibility complex (MHC)-linked susceptibility to autoimmunity: charged residues of a single MHC binding pocket confer selective presentation of self-peptides in pemphigus vulgaris. Proc Natl Acad Sci U S A 92, 11935-11939.

-X Y Z-

Xue, W., Hashimoto, K., and Toi, Y. (1998). Functional involvement of urokinase-type plasminogen activator receptor in pemphigus acantholysis. J Cutan Pathol 25, 469-474. Yamanaka, H., Willis, E. H., Penning, C. A., Peebles, C. L., Tan, E. M., and Carson, D. A. (1987). Human autoantibodies to poly(adenosine diphosphate-ribose) polymerase. J Clin Invest 80, 900-904. Yamashina, Y., Miyagawa, S., Kawatsu, T., Iida, T., Higashimine, I., Shirai, T., and Kaneshige, T. (1998). Polymorphisms of HLA class II genes in Japanese patients with pemphigus vulgaris. Tissue Antigens 52, 74-77. Yeh, S. W., Cavacini, L. A., Bhol, K. C., Lin, M. S., Kumar, M., Duval, M., Posner, M. R., and Ahmed, A. R. (2006). Pathogenic human monoclonal antibody against desmoglein 3. Clin Immunol 120, 68-75. Younus, J., and Ahmed, A. R. (1990). The relationship of pemphigus to neoplasia. J Am Acad Dermatol 23, 498-502. Zanoni, G., Navone, R., Lunardi, C., Tridente, G., Bason, C., Sivori, S., Beri, R., Dolcino, M., Valletta, E., Corrocher, R., and Pucetti, A. (2006). In celiac disease, a subset of autoantibodies against transglutaminase binds toll-like receptor 4 and induces activation of monocytes. PLoS Medicine 3, 1637-1653. Zhang, B., Zheng, R., Wang, J., Bu, D., and Zhu, X. (2006). Epitopes in the linker subdomain region of envoplakin recognized by autoantibodies in paraneoplastic pemphigus patients. J Invest Dermatol 126, 832-840. Zhao, M. L., and Fritz, R. B. (1995). The immune response to a subdominant epitope in myelin basic protein exon-2 results in immunity to intra- and intermolecular dominant epitopes. J Neuroimmunol 61, 179-184. Zinkernagel, R. M., Ehl, S., Aichele, P., Oehen, S., Kundig, T., and Hengartner, H. (1997). Antigen localisation regulates immune responses in a dose- and time-dependent fashion: a geographical view of immune reactivity. Immunol Rev 156, 199-209. Zinkernagel, R. M., and Hengartner, H. (2001). Regulation of the immune response by antigen. Science 293, 251-253.

Page 251: Page de Garde - TEL

- 204 -

ANNEXES

Page 252: Page de Garde - TEL

Annexes

- 205 -

ANNEXES

I. CURSUS UNIVERSITAIRE

DEA de Biologie Cellulaire – Mécanismes régulateurs de la cellule eucaryote, Rouen (2001).

Mention B.

Maîtrise de Biochimie, option Microbiologie industrielle, Rouen (2000).

Licence de Biochimie, option Génétique bactérienne, Rouen (1999). Mention AB.

DEUG Sciences de la Vie, spécialité biochimie et physiologie, Rouen (1998).

Bac STL Biochimie Génie Biologique, lycée Galilée (1996). Mention AB.

II. ENSEIGNEMENTS

Enseignant vacataire en Immunologie à la Faculté des Sciences et Techniques de Rouen (2001-

2002).

Enseignant de la maîtrise d’Immunologie et Mécanismes Physiopathologiques à la Faculté Mixte de

Médecine et Pharmacie de Rouen (2003-2006).

III. PRESENTATIONS ORALES ET CONGRES

Conférences invitées

2° Congresso Nazionale Unificato di Dermatologia e Venereologia – Genoa, Italy (2005)

H. Mouquet, L. Drouot, M. Cerruti, C. Arnoult, F. Bonnet-Bayeux, P. Courville, P. Joly, F. Tron, D.

Gilbert. Immunization of Mice with the Extracellular Domain of Desmoglein 1, the Pemphigus

Foliaceus Autoantigen, Can Induce a B-Cell Tolerance Breakdown to Various Desmosome

Autoantigens.

Communications internationales

ESDR – Congress of the European Society of Dermatological Research – Tubïngen, Germany

(2005)

H. Mouquet, L. Drouot, M. Cerruti, C. Arnoult, F. Bonnet-Bayeux, P. Courville, P. Joly, F. Tron,

D. Gilbert. Immunization of Mice with the Extracellular Domain of Desmoglein 1, the

Pemphigus Foliaceus Autoantigen, Can Induce a B-Cell Tolerance Breakdown to Various

Desmosome Autoantigens.

Communications nationales

CARD – Congrés Annuel de la Recherche Dermatologique – Brest, France (2005)

P. Musette, H. Mouquet, S. Jacquot, D. Gilbert, F. Huetz, J.C. Roujeau, M. D’Incan, M.S.

Doutre, I. Gorin, F. Caux, C. Bedane, S. Oro, F. Tron, P. Joly. Study of the B- and T-

lymphocyte responses in pemphigus patients treated by anti-CD20 immunotherapy

(Rituximab).

CARD – Rouen, France (2003) & JDP – Journées Dermatologiques de Paris – Paris, France (2004)

H. Mouquet, L. Drouot, M. Cerruti, C. Arnoult, F. Bonnet-Bayeux, P. Courville, P. Joly, F. Tron,

D. Gilbert. Immunization of Mice with the Extracellular Domain of Desmoglein 1, the

Page 253: Page de Garde - TEL

Annexes

- 206 -

Pemphigus Foliaceus Autoantigen, Can Induce a B-Cell Tolerance Breakdown to Various

Desmosome Autoantigens.

H. Mouquet, J. Leblond, L. Drouot, J. Leprince, P. Joly, F. Tron, D. Gilbert. Evidence for a

desmoglein 1 truncated isoform and study of its implication in pemphigus foliaceus.

IV. PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES

Articles de recherche

P. Musette, H. Mouquet, S. Jacquot, I. Dutot, D. Gilbert, M.L. Gougeon, J.C. Roujeau, M. D’Incan, C. Bedane, F. Tron, M. Hertl, P. Joly. Effects of anti-CD20 immunotherapy on humoral and cellular immune responses in pemphigus. (En préparation).

*P. Joly, H. Mouquet, J.C. Roujeau, D. Gilbert, M.L. Gougeon, M. D’Incan, C. Bedane, R. Muller, M. Hertl, P. Musette. Dramatic and long-lasting effect of anti-CD20 monoclonal antibody : rituximab on severe types of pemphigus. (En préparation).

**H. Mouquet, S. Berrih-Aknin, P. Joly, F. Tron, D. Gilbert. Transcript of desmoglein 1, the target autoantigen of pemphigus foliaceus, is expressed in human thymus. (En préparation)

**H. Mouquet, S. Farci, P. Joly, L. Drouot, J. Leblond, J. Leprince, M. C. Tonon, P. Loiseau, D. Charron, B. Maillère, F. Tron, D. Gilbert. 2006. A truncated alternative spliced isoform of human desmoglein 1 contains a specific T-cell epitope binding to the pemphigus foliaceus-associated HLA class II DRβ1*0102 molecule. J. Immunol. 177: 6517-6526. **H. Mouquet, L. Drouot, R. Charlionet, C. Arnoult, F. Bonnet-Bayeux, M. Thomas, J. Leprince, P. Joly, F. Tron, D. Gilbert. 2006. Proteomic analysis of the autoantibody response following immunization with a single autoantigen. Proteomics 6:4829-4837.

M. Kallel Sellami, M. Ben Ayed, H. Mouquet, L. Drouot, M. Zitouni, M. Mokni, M. Cerruti, H. Turki, B. Fezza, I. Mokhtar, A. Ben Osman, A. Zahaf, MR. Kamoun, P. Joly, H. Masmoudi, S. Makni, F. Tron , D. Gilbert. 2004. Anti-desmoglein 1 antibodies in healthy subjects : arguments for the role of environnemental factors in the occurrence of Tunisian pemphigus foliaceus. Clin. Exp. Immunol.

137:195-200.

P. Martel, P. Loiseau, P. Joly, M. Busson, V. Lepage, H. Mouquet, P. Courville, B. Flageul, D. Charron, P. Musette, D. Gilbert, F. Tron.

2003. Paraneoplastic pemphigus is associated with the DRB1*03 allele. J. Autoimmun.

20:91-95.

Articles de revue

H. Mouquet, F. Tron. Alternative spliced autoantigens: Implications in autoimmune

diseases. (En préparation)

F. Tron, D. Gilbert, P. Joly, H. Mouquet, L. Drouot, M. Ben Ayed, M. Sellami, H. Masmoudi, S. Makni. 2006. Immunogenetics of pemphigus : An update. Autoimmunity

(Sous presse).

H. Mouquet, P. Joly. 2006. Ce qu’il faut retenir et comprendre des antigènes de la pemphigoïde bulleuse. Dermatologie Pratique

298: 8-10.

*F. Tron, D. Gilbert, H. Mouquet, P. Joly, L. Drouot, S. Makni, H. Masmoudi, D. Charron, M. Zitouni, P. Loiseau, M. Ben Ayed. 2005. Genetic factors in pemphigus. J. Autoimmun.

24:319-28.

*H. Mouquet, D. Gilbert, P. Musette, F.Tron, P. Joly. 2004. Molecular advances in pathogenesis of autoimmune blistering skin diseases. Ann. Dermatol. Venereol. 132:231-

42.

H. Mouquet, D. Gilbert, P. Joly, F. Tron. 2004. Aspects moléculaires des maladies autoimmunes cutanées bulleuses. Immunoanalyses et biologie spécialisée 19:31-

41.

Ouvrage

H. Mouquet, P. Musette. Les maladies bulleuses. In Immunité cutanée acquise. Immunologie cutanée. F. Bérard, J. Thivolet

J.F. Nicolas, eds (John Libbey Eurotext) Paris, 2004. p43-64.

* : ces articles sont présentés ci-dessous. ** : ces articles font l’objet de cette thèse.

Page 254: Page de Garde - TEL

1

Dramatic and long-lasting effect of anti-CD20 monoc lonal

antibody : rituximab on severe types of pemphigus.

Pascal JOLY M.D., Ph.D. (1), Hugo MOUQUET Ph.D. (2), Jean-Claude ROUJEAU

M.D. (3), Danièle GILBERT Ph.D. (2), Marie-Lise GOUGEON Ph.D. (4), Michel

D'INCAN M.D., Ph.D. (5), Christiophe BEDANE M.D., Ph.D. (6), Ralf MULLER

Ph.D.(7), Michael HERTL M.D., Ph.D (7), Philippe MUSETTE M.D., Ph.D. (2).

1 Department of Dermatology, Rouen University Hospital, Rouen, France. 2 INSERM U519, Rouen University Hospital, Rouen, France. 3 Department of Dermatology, Henri Mondor University Hospital, Créteil, France. 4 Antiviral Immunity, Biotherapy and vaccine Unit, Department of Molecular Medicine

Pasteur Institute, Paris, France. 5 Department of Dermatology, Clermont-Ferrand University Hospital, Clermont-

Ferrand, France. 6 Department of Dermatology, Limoges University Hospital, Limoges, France. 7 Department of Dermatology and Allergology, Faculty of Medicine Philipp University,

Marbug, Germany.

Financial supports :

- French Society of Dermatology, Paris, France

- Roche, France

Correspondance :

Prof. P.JOLY

Clinique Dermatologique – Hôpital Charles Nicolle

1 rue de Germont

F 76031 ROUEN cedex

France

Phone number : (33) 2 32 88 68 41

Fax number : (33) 2 32 88 88 55

e-mail : [email protected]

Page 255: Page de Garde - TEL

2

Pemphigus represents a paradigm of organ-specific autoimmunity (1). This

blistering disease affecting the skin and mucous membranes is mediated by

pathogenic autoantibodies directed against adhesion molecules of the epidermis :

desmoglein1 (Dsg1) and desmoglein3 (Dsg3) that are responsible for the cohesion

between keratinocytes in skin and mucosae, respectively (2-4). The condition is

severe, namely in patients with recalcitrant types of the disease or with relapses that

lead to severe adverse effects of corticosteroid (CS) and immunosuppressive drugs.

Rituximab, a humanized monoclonal antibody directed against the CD20

antigen of B-lymphocytes, has been demonstrated to be effective in various

autoimmune diseases and in occasional cases of life-threatening pemphigus (3). We

report on the first multicentre prospective series of patients with severe types of

pemphigus treated by rituximab, with a two-year follow-up and extensive

immunological evaluation.

The study was approved by the Seine Maritime ethics committee. Patients with

severe pemphigus vulgaris (PV), pemphigus foliaceus (PF) or paraneoplastic

pemphigus (PNP) were included if they either i) failed to respond to a 8-week

treatment with prednisone 1.5 mg/kg/day (group 1), or ii) experienced at least two

relapses despite a minimal prednisone dose of 20 mg/day (group 2), or iii) had

contraindications to CS due to severe associated conditions (group 3). These latter

patients were treated with rituximab alone without CS. Rituximab was administrated

intravenously at a dosage of 375 mg/m2 on days 1,8, 15 and 22. Patients were

evaluated both clinically and biologically every month during the first year of follow-up

and every other month during the second year. Primary endpoint was complete

remission (CR) 3 months after the last infusion of rituximab.

Twenty-two patients (15 males, 7 females ; 14 PV,7 PF, 1 PNP) were included

in the study. Their mean age was 52.8 ± 16.0 years-old. Main patients' clinical data at

baseline are indicated in Table 1. All patients from groups 1 and 2 were previously

treated with various immunosuppressive drugs and/or IV Ig without success. Severe

associated medical conditions or CS side-effects were present at baseline in 2 of 6, 7

of 11 and 5 of 5 patients from groups 1, 2 and 3, respectively.

Nineteen of 22 patients (86 %) experienced CR on day 90, including 5 of 6, 10

of 11 and 4 of 5 patients from group 1, 2 and 3, respectively. Two PV patients in

partial remission (PR) on day 90, had delayed CR on days 180 and 560, respectively.

Page 256: Page de Garde - TEL

3

A PF patient with erythroderma was considered as treatment failure. Mean delay to

achieve CR was 68.9 ± 22.8 days.

Seven of the 21 patients (33 %) who achieved CR, relapsed after a mean time

of 403 ± 186 days (1 of 6, 2 of 9 and 4 of 5 from groups 1, 2 and 3, respectively).

Three relapsing PV patients had mild oral erosions, and 3 PF and 1 PV patients had

limited cutaneous lesions involving 1 to 3 % of the body surface area. These relapses

were treated with only topical CS in two patients and by a moderate increase of oral

CS in three others. The last two relapsing patients were treated by a second course

of rituximab because of old age and severe diabetes mellitus, and had again a CR.

After a mean follow-up period of 23 months, 17 patients (77 %) were in CR. Mean

dose of prednisone of patients from group 1 and 2 decreased from 100.0±17.9

mg/day and 29.1±13.0 mg/day at baseline, to 7.8±6.2 mg/day and 5.9±3.8 mg/day at

the end of the study, (p=0.03 and p=0.001, respectively)(non-parametric test of

Wilcoxon). Two patients developed septicaemia, one of whom with a rheumatoid

arthritis concomitantly treated with anti-TNF, died.

Peripheral blood (PB) lymphocyte subpopulations and T-lymphocyte cytokine

production were evaluated by flow cytometry analysis using a large panel of

monoclonal antibodies : B-cells decreased dramatically from baseline : median

275.106/L (range 29-752.106/L) to day 21 : 0.106/L (range 0-1.106/L) and remained

undetectable until day 180 in all but 2 patients, one of whom relapsed on day 120.

Reappearance of B-cells began between day 180 and day 270. 90 % of them

expressed a CD19 + CD27 – naïve phenotype. Interestingly, 29 % had a CD19 +

CD30high CD24high transitional phenotype suggestive of B-cells migrating from the

bone marrow to the periphery. No major change in T-cell, NK-cell, nor T-cell cytokine

production were detected after rituximab treatment.

Using the immunoscope method (6), we followed the evolution of the repertoire

of IgG, IgA and IgM in blood B-lymphocytes of one patient. Before treatment, a weak

expanded peak was observed in the VH3b family of the variable portion of the heavy

chains, suggesting a specific immune response. Six months later, reappearing blood

B-cells had a normal Gaussian profile of the 3 VH families, similar to that found in

cord blood naïve B-cells, whereas the initially expanded B-cell population was no

more detectable.

Page 257: Page de Garde - TEL

4

Next, we evaluated patients autoantibody response using recombinant Dsg1

and Dsg3 ELISA tests (MBL, Nagano, Japan). A dramatic decrease of anti-Dsg1 and

anti-Dsg3 antibodies was observed after rituximab treatment, in the 6 PF and in 9 of

12 PV patients who experienced CR (Fig 1), whereas persistent high titres were

observed in the one PF patient with treatment failure and in the two PV patients in

PR. During the evolution, high titres of anti-Dsg1 and anti-Dsg3 antibodies were

observed in the four and three patients with cutaneous and mucosal relapse,

respectively. Surprisingly, 5 PV patients had persistent high titres or a re-increase of

anti-Dsg3 antibodies while still being in CR (Fig1C). To disentangle this discrepancy,

we tested these sera by an ELISA technique using recombinant proteins of the EC1-2-

3-4-5 domains of Dsg3 (7). Interestingly, antibodies reacting with epitopes of the EC1-2

domains which are considered as the main pathogenic antibodies, decreased

dramatically after rituximab treatment and remained undetectable until day 540

(Fig1D-E)). Plasma antibodies against recall antigens (pneumococcal capsule

polysaccharide and tetanus toxin) were not significantly altered on days 0, 21 and 90

(p=0.25;p=0.80 and p=0.16;p=0.9)respectively. Taken together, these findings

suggest some specificity of the effect of rituximab on autoantibody production.

Findings of this study show that rituximab is a very effective treatment of severe

types of pemphigus. Overall, it permitted both a major and prolonged clinical

improvement and a substantial decrease of CS doses. Despite the possibility of

severe side-effects, it may be considered as a first line treatment in patients with

severe contraindication to oral CS and in those with recalcitrant types of pemphigus.

The reappearance of naïve B-cells with a normal Gaussian repertoire suggests

the possibility of definitive healing of the disease in some patients.

Page 258: Page de Garde - TEL

5

Legend to Figure

Evolution of anti-desmoglein 1 and anti-desmoglein 3 IgG antibodies in

pemphigus patients treated with rituximab.

Anti-desmoglein1 antibody titres in PF, PV and PNP patients with persistent

complete remission (Panel A) or cutaneous relapses during the evolution (arrows)

(Panel B) ; anti-desmoglein 3 antibody titres in PV and PNP patients with persistent

CR (Panel C) or with mucosal relapses (arrows) (Panel D) ; anbibodies directed

against the recombinant proteins of the EC 1-2-3-4-5 domains of Dsg3 in a PV patient in

CR with persistent high titres of antibodies directed against the whole extracellular

domain of Dsg3 (�) (Panel E).

Page 259: Page de Garde - TEL

6

Patients

Group 1

(n = 6)

Group 2

(n = 11)

Group 3

(n = 5)

Sex M/F

3/3

7/4

5/0

Age �

52.8 ± 20.6

47.5 ± 13.1

64.6 ± 19.7

Type of pemphigus ��

PV

PF

PNP

4

1

1

7

4

-

3

2

-

Duration (months) of :

Mucosal lesions�

Cutaneous lesions�

21.8 ± 30.5

45.6 ± 66.0

81.0 ± 82.7

71.0 ± 75.0

12.5 ± 7.8

8.0 ± 6.9

Associated medical

conditions

- diabetes mellitus (n = 1)

- asthma (n = 1)

- myasthenia (n = 1)

- diabetes mellitus (n = 3)

- arterial hypertension (n = 3)

- hyperlipidemia (n = 3)

- rheumatoid arthritis (n=1) - myopathy (n = 1)

- depression (n = 2)

- bone fracture (n = 1)

- diabetes mellitus (n = 2)

- arterial hypertension (n = 2)

- hyperlipidemia (n = 2)

- blindness (n = 1)

- bacterial meningitis (n = 1)

- bone tuberculosis (n = 1)

- gram negative pneumonia (n= 1)

- osteonecrosis of the hip (n =1)

- cardiac insufficiency (n = 1)

Previous treatment failure

- IV Ig (n = 2)

- aziathioprine (n = 3)

- methotrexate (n = 2)

- IV Ig (n = 1)

- azathioprine (n = 3)

- methotrexate (n = 3)

- mycophenolate mofetil (n = 4)

- cyclosporine (n = 1)

Mean body surface area

involved

40 %

17 %

16 %

Mean prednisone dose

at time of rituximab

infusion (mg/day) �

100.0 ± 17.9

29.1 ± 13.0

0

� mean ± SD

�� PV : pemphigus vulgaris, PF : pemphigus foliaceus, PNP : paraneoplastic pemphigus.

Page 260: Page de Garde - TEL

7

Références :

1- Stanley JR. Pemphigus and pemphigoid as paradigms of organ-specific, autoantibody-

mediated diseases. J Clin Invest. 1989;83:1443-8.

2- Stanley JR. Cell adhesion molecules as targets of autoantibodies in pemphigus and

pemphigoid, bullous diseases due to defective epidermal cell adhesion. Adv Immunol

1993:53:291-98.

3- Amagai M, Klaus-Kovtun V, Stanley JR. Autoantibodies against a novel epithelial

cadherin in pemphigus vulgaris, a disease of cell adhesion. Cell 1991; 67:869-77.

4- à compléter

5- El Tal AK, Posner MR, Spigelman Z, Ahmed AR. Rituximab : a monoclonal antibody to

CD20 used in the treatment of pemphigus vulgaris. J Am Acad Dermatol. 2006;449-59.

6- Mahoney MG, Wang Z, Rothenberg K, Koch PJ, Amagai M, Stanley JR. Explanations for

the clinical and microscopic localization of lesions in pemphigus foliaceus and vulgaris. J Clin

Invest. 1999;103:461-8

7- Muller R, Svoboda V, Wenzel E, Gebert S, Hunzelmann N, Muller HH, Hertl M. IgG

reactivity against non-conformational NH-terminal epitopes of the desmoglein 3 ectodomain

relates to clinical activity and phenotype of pemphigus vulgaris. Exp Dermatol 2006;15:606-14.

Page 261: Page de Garde - TEL

8

E

0 250 500 7500

50

100

150

200

250

Days

Ant

i-Dsg

1 A

b tit

er (

U/m

l)

0 250 500 7500

50

100

150

200

250

DaysA

nti-D

sg1

Ab

titer

(U

/ml)

0 250 500 7500

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100

150

200

250

Days

Ant

i-Dsg

3 A

b tit

er (

U/m

l)

0 250 500 7500

50

100

150

200

250

300

350

Days

Ant

i-Dsg

3 A

b tit

er (

U/m

l)

A B

C D

0 100 200 300 400 500 6000.00

0.25

0.50

0.75

1.00

Dsg3-EC

Dsg3-EC1

Dsg3-EC2

Dsg3-EC3

Dsg3-EC4

Dsg3-EC5

Days

Opt

ical

den

sity

(405

nm

)

Page 262: Page de Garde - TEL

231

Ann Dermatol Venereol2005;132:231-42Articles scientifiques

Revue générale

Avancées moléculaires dans la physiopathologie des maladies bulleuses autoimmunesH. MOUQUET (1), D. GILBERT (1), P. MUSETTE (1, 2), F. TRON (1), P. JOLY (1, 2)

Résumé

Les maladies bulleuses autoimmunes sont caractérisées par la

production d’autoanticorps dirigés contre les structures d’adhésion de la

peau. Ces maladies autoimmunes spécifiques d’organe se différencient

en deux groupes, les pemphigus dans lesquels les autoanticorps

reconnaissent des protéines du complexe desmosomal, et les maladies

autoimmunes sous-épidermiques, caractérisées par une réactivité des

autoanticorps contre des protéines de la jonction dermoépidermique. La

fixation des autoanticorps à leurs cibles provoque une altération des

molécules d’adhésion interkératinocytaire au cours des pemphigus ou de

la jonction dermoépidermique dans les maladies sous-épidermiques,

aboutissant à la formation de bulles intra ou sous épidermiques. Les

efforts de recherche réalisés depuis une vingtaine d’années ont permis,

l’identification des autoantigènes cibles et la caractérisation de leurs

fonctions adhésives, une meilleure compréhension des mécanismes

physiopathologiques et le développement de nouveaux outils

diagnostiques.

Summary

Autoimmune blistering skin diseases are characterized by the production

of autoantibodies directed against adhesive structures of the skin. These

organ specific autoimmune diseases included pemphigus in which

autoantibodies target proteins of the desmosomal complex, and

subepidermal autoimmune diseases characterized by autoantibodies

directed against structural proteins of the dermoepidermal junction.

Binding of autoantibodies to their targets induces a loss of adhesion

between keratinocytes in pemphigus and alterations of the

dermoepidermal junction in subepidermal autoimmune diseases.

Progresses during the last twenty years had allowed the identification of

target autoantigens and the characterization of their adhesive functions,

a better understanding of the pathogenesis of these diseases and the

development of new diagnostic tools.

es maladies bulleuses autoimmunes sont liées à la

production d’autoanticorps dirigés contre des protéi-

nes de structure de la peau. Ces autoanticorps sont res-

ponsables de la formation de bulles cutanées ou muqueuses

qui altèrent l’épiderme et son rôle de barrière physique vis-à-

vis de l’environnement. Ces maladies autoimmunes sont

classées sur des critères cliniques, histologiques et immuno-

logiques. Elles se divisent en 2 grands groupes, les pemphi-

gus et les maladies de la jonction dermoépidermique (JDE)

comprenant : la pemphigoïde bulleuse (PB) qui est la plus fré-

quente des maladies bulleuses autoimmunes, la dermatose

bulleuse à IgA linéaire (DBAL), la pemphigoïde cicatricielle

(PC), l’épidermolyse bulleuse acquise (EBA) et la dermatite

herpétiforme (DH). Les pemphigus et la PB représentent un

véritable paradigme de maladies autoimmunes spécifiques

d’organe médiées par les autoanticorps. Depuis une vingtaine

d’années, ces maladies ont fait l’objet d’un important effort de

recherche : les autoantigènes cibles ont été identifiés, leur

rôle dans l’adhésion des kératinocytes a été établi, les proprié-

tés des autoanticorps ont été précisées et de nouveaux tests

diagnostiques sont actuellement proposés.

Les autoantigènes cibles

Au cours des maladies autoimmunes cutanées bulleuses, les

autoanticorps sont dirigés contre des constituants protéiques

(tableau I) qui appartiennent soit aux desmosomes qui assu-

rent la jonction entre les kératinocytes (fig. 1), soit aux structu-

res responsables de l’adhésion de l’épiderme au derme. Ces

structures, constituant la JDE, sont, d’une part, le complexe

hémidesmosome/filaments d’ancrage qui fixe les kératinocy-

tes de la couche basale de l’épiderme à la membrane basale et,

d’autre part, les fibrilles d’ancrage qui amarrent la membrane

basale au derme (fig. 2). La localisation des autoantigènes re-

connus par ces autoanticorps a été précisée par des techniques

d’immunofluorescence et d’immunomicroscopie électroni-

Molecular advances in pathogenesis of autoimmune blistering skindiseases.H. MOUQUET, D. GILBERT, P. MUSETTE, F. TRON, P. JOLYAnn Dermatol Venereol 2005;132:231-42

The full text of this article is available in English, free of charge, on theWeb on: www.e2med.com/ad

(1) INSERM U519, Institut Fédératif de Recherche Multidisciplinaire sur les Peptides (IFRMP23), Faculté de Médecine et de Pharmacie, Rouen.(2) Clinique Dermatologique, CHU Charles Nicolle, Rouen.

Tirés à part : H. MOUQUET, INSERM U519, Faculté de Médecine et Pharmacie,

22, boulevard Gambetta, 76183 Rouen Cedex.

E-mail : [email protected]

L

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232

H. MOUQUET, D. GILBERT, P. MUSETTE et al. Ann Dermatol Venereol2005;132:231-42

que. Les techniques d’immunoprécipitation et d’immunoem-

preinte ont permis de déterminer leur poids moléculaire

(fig. 3). Les techniques de biologie moléculaire notamment le

criblage de banques d’expression d’ADNc de kératinocytes à

l’aide de sérum de malades ont permis le clonage des gènes co-

dant pour ces autoantigènes, et la production des autoantigè-

nes sous forme recombinante. Ces protéines recombinantes

ont permis d’établir la cartographie des épitopes reconnus par

les lymphocytes T et B autoréactifs et sont actuellement utili-

sées dans les techniques de diagnostic par ELISA.

LES DESMOGLÉINES

Les desmogléines (Dsg) comme les desmocollines (Dsc) sont

des glycoprotéines transmembranaires, calcium-dépendan-

tes, qui appartiennent à la famille des cadhérines desmoso-

males. Il existe 4 isoformes de Dsg (Dsg1 à Dsg4) qui sont

composées d’une région extracellulaire organisée en 5 domai-

nes (EC1 à EC5), d’un segment transmembranaire et d’une ré-

gion intracytoplasmique (fig. 4). Ces protéines adhèrent

entre-elles dans l’espace interkératinocytaire ou desmoglie

par des interactions homotypiques (interactions entre protéi-

nes homologues) de leurs domaines extracellulaires (EC1 et

EC2). Elles sont liées aux filaments intermédiaires de cytoké-

ratine via les protéines de la plaque desmosomale (plakoglo-

bine et desmoplakine) [1]. L’expression de la Dsg2 et

vraisemblablement de la Dsg4 (nouvelle isoforme récem-

ment décrite) est ubiquitaire ; celle de la Dsg1 et la Dsg3 est

limitée à l’épiderme et aux muqueuses. La Dsg1 est exprimée

selon un gradient croissant des couches profondes vers les

couches les plus superficielles de l’épiderme alors que la Dsg3

et la Dsg4 présentent une expression restreinte aux kératino-

cytes des couches basales de l’épiderme [2, 3].

La Dsg1 (160 kDa) est l’autoantigène majeur des pemphi-

gus superficiels et la Dsg3 (130 kDa) l’autoantigène du pem-

phigus vulgaire. Cependant, cette dichotomie de la réponse

autoimmune au cours des pemphigus n’est pas aussi tran-

Tableau I. – Autoantigènes majeurs des maladies bulleuses autoimmunes.

Maladies bulleuses Autoantigène (poids moléculaire)

Pemphigus :

Pemphigus superficiel Desmogléine 1 (160 kDa)Pemphigus vulgaire Desmogléine 3 (130 kDa)

Desmogléine 1Pemphigus herpétiforme Desmogléine 1

Desmogléine 3 (occasionnellement)Pemphigus à IgA Desmocolline 1 (105-115 kDa)

Desmogléine 1Desmogléine 3 (occasionnellement)

Pemphigus paranéoplasique Complexe paranéoplasique :HD1-Plectine (500 kDa)Desmoplakine I (250 kDa)BPAG1 (230 kDa)Desmoplakine II (210 kDa)Envoplakine (210 kDa)Périplakine (190 kDa)Inconnu (170 kDa)Desmogléine 1Desmogléine 3

Dermatoses de la jonction dermoépidermique :

Pemphigoïde bulleuse BPAG1 (230 kDa)BPAG2 (180 kDa)

Pemphigoïde gestationis BPAG2Pemphigoïde cicatricielle BPAG2

BPAG1Laminine 5 et 6Collagène VII (chaîne a 1 de 290 kDa)Sous unité ß4 (200 kDa) intégrine a 6ß4

Dermatose à IgA linéaire BPAG2 et ses fragments protéolytiques LABD-1 (120 kDa) et LABD97 (97 kDa)

Epidermolyse bulleuse acquise Collagène VIIDermatite herpétiforme Transglutaminase épidermique (TGase 3)

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233

Ann Dermatol Venereol2005;132:231-42Physiopathologie des maladies bulleuses autoimmunes

Dsg

Dsc

ENV

PPL

DPK

PG

Plaquedesmosomale

PL

Membraneskératinocytaires

Desmoglie

FIC

Fig. 1. Organisation moléculaire du desmosome. Le desmosome assure l’adhésion cellulaire entre deux kératinocytes adjacents. Il est constitué, d’une part, de glycoprotéines transmembranaires appartenant à la famille des cadhérines desmosomales (les desmogléines (Dsg) et les desmocollines (Dsc)) qui forment la desmoglie et, d’autre part, de protéines cytosoliques, les plakines (les desmoplakines (DP), la plectine (PL), l’envoplakine (ENV) et la périplakine (PPL)) et la plakoglobine (PG) qui forment la plaque desmosomale. Les cadhérines desmosomales interagissent : (i) entre-elles par leur extrémité N-terminale, (ii) avec la PG et les DP par leur domaine cytosolique. Les filaments intermédiaires de cytokératine (FIC) sont fixés à la plaque desmosomale via des interactions avec les DP et la PL.

Fig. 2. Organisation moléculaire de la jonction dermoépidermique. La jonction dermoépidermique constitue une zone d’adhésion entre l’épiderme et le derme. Cette adhésion est assurée par la triade ; hémidesmosomes, filaments d’ancrage et fibrilles d’ancrage. Les complexes hémidesmosomes/filaments d’ancrage permettent l’ancrage des kératinocytes basaux à la membrane basale composée de 2 lames ; la lamina lucida et la lamina densa. Les protéines intracellulaires BPAG1 et plectine (PL), sont localisées dans la plaque hémidesmosomale interne et interviennent dans la fixation du cytosquelette (filaments intermédiaires de cytokératine (FIC)) aux hémidesmosomes. La PL et BPAG1 interagissent avec l’intégrine α 6ß4 et avec la protéine BPAG2. Ces protéines transmembranaires ancrent les cellules basales au niveau de la plaque hémidesmosomale externe sur la membrane basale via leurs interactions avec la laminine 5, principale composante des filaments d’ancrage. Cette dernière interagit dans la lamina densa avec le collagène de type VII, constituant majeur des fibrilles d’ancrage, qui se projette dans une région dénommée sublamina densa, permettant ainsi la fixation de la membrane basale au derme sous-jacent. L’incubation de peau humaine avec une solution de NaCl 1 M provoque la séparation de l’épiderme du derme au niveau de la lamina lucida. FC : fibrilles de collagène.

arbme

Men elasab

nitaréK

oyc

etlasab

Lamina lucida NaCl1 M

Lamina densa

FIC

PL

BPAG2Laminine 5

Collagène VII

emredipE

emre

D

Intégrine α6β4

BPAG1

Hémidesmosome

FC

Sublamina densa

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234

H. MOUQUET, D. GILBERT, P. MUSETTE et al. Ann Dermatol Venereol2005;132:231-42

chée. En effet, des autoanticorps anti-Dsg1 et anti-Dsg3 peu-

vent être détectés chez les malades atteints d’autres formes

de pemphigus [4].

LES PLAKINES

Les plakines ou protéines de la plaque desmosomale, l’HD1-

plectine, les desmoplakines 1 et 2, l’envoplakine et la péripla-

kine sont reconnues par les autoanticorps produits par les

malades atteints de pemphigus paranéoplasique. Toutefois,

des études récentes suggèrent que l’envoplakine et la péripla-

kine sont aussi la cible des autoanticorps dans les pemphigus

vulgaire et superficiel [5, 6].

Les plakines constituent une famille de protéines de structu-

re commune organisée en 3 domaines : un domaine N-termi-

nal globulaire permettant leur association à la plaque

desmosomale, un domaine central hélicoïdal assurant l’homo-

dimérisation des plakines et un domaine C-terminal globulai-

re qui participe à l’ancrage des filaments intermédiaires de

cytokératine aux desmosomes (fig. 5). Elles contribuent par

cette fonction d’ancrage, à l’intégrité structurale des kératino-

cytes. Les desmoplakines sont les plus abondants des compo-

sants desmosomaux. Les deux isoformes DPK1 (250 kDa) et

DPK2 (210 kDa) synthétisées par épissage alternatif, se lient

par leur domaine N-terminal à la région cytoplasmique des

cadhérines desmosomales directement ou par l’intermédiaire

de la plakoglobine. La plectine d’environ 500 kDa, coopère

avec les desmoplakines dans leur fonction de couplage des fi-

laments intermédiaires aux desmosomes. Cette phosphopro-

téine intracellulaire d’expression ubiquitaire, est aussi

présente dans la plaque interne des hémidesmosomes. L’envo-

plakine de 210 kDa et la périplakine de 190 kDa sont des cons-

tituants de l’enveloppe cornée de l’épiderme pouvant former

des homodimères ou des hétérodimères. Le rôle d’ancrage de

ces protéines est similaire à celui des autres plakines [7, 8].

BPAG1 ET BPAG2, LES ANTIGÈNES DE LA PEMPHIGOÏDE BULLEUSE

Les autoanticorps présents chez les malades atteints de PB

sont dirigés contre 2 protéines hémidesmosomales, BPAG1

et BPAG2. Les antigènes BPAG1 et BPAG2 sont aussi recon-

nus par les autoanticorps produits au cours d’autres maladies

bulleuses autoimmunes (tableau I).

La protéine BPAG1 (BP230) de 230 kDa, synthétisée par

les kératinocytes de la couche basale épidermique, appartient

à la famille des plakines décrite ci-dessus (fig. 5). Elle est lo-

calisée dans la plaque hémidesmosomale interne où elle con-

tribue à l’organisation du cytosquelette par la fonction de son

extrémité C-terminale qui assure l’ancrage des filaments in-

termédiaires de cytokératine à la plaque hémidesmosomale.

Une région N-terminale de BPAG1 interagit avec les domai-

nes intracytoplasmiques de l’intégrine α6ß4 et de BPAG2.

BPAG2 (BP180 ou collagène de type XVII) est une glyco-

protéine transmembranaire de type II de 180 kDa constituée

d’un domaine C-terminal extracellulaire de collagène, d’une

portion transmembranaire et d’un domaine N-terminal in-

tracellulaire (fig. 6). Sur le plan conformationnel, BPAG2

230 kDa

210 kDa

250 kDa

130 kDa

160 kDa

180 kDa

190 kDa

1 2 3 4 5

Fig. 3. Immunoempreintes sur extrait protéique d’épiderme humain permettant la caractérisation des autoantigènes par leur poids moléculaire. En immunoempreintesur un extrait d’épiderme humain, les sérums de malades atteints de pemphigus superficiel (1) et de pemphigus vulgaire (2) reconnaissent respectivement la desmogléine 1 (Dsg1) de 160 kDa et la desmogléine 3 (Dsg3) de 130 kDa. Les sérumsde pemphigus paranéoplasique réagissent le plus fréquemment avec un doublet protéique de : (i) 190-210 kDa correspondant à la périplakine (PPL) et à l’envoplakine (ENV) (3), (ii) 250-210 kDa correspondant aux desmoplakines I et II (DPK1 et DPK2) (4). Dans la pemphigoïde bulleuse, la réactivité anticorps présentedans le sérum des malades (5) est dirigée contre les 2 antigènes de la pemphigoïdebulleuse, BPAG1 (230 kDa) et BPAG2 (180 kDa).

Domaines extracellulaires Domaines intracellulaires

Dsg 1 S P EC1 EC2 EC3 EC4 AE TM AI SCI DL DUR DT

N C

N

Dsg 2 C

N

Dsg 3 C

N

Dsg 4 C

N

Dsc

b

aC

N

Cadhérine classiqueC

Fig. 4. Structure des cadhérines desmosomales. Les cadhérines sont des glycopro-téines transmembranaires synthétisées sous forme de précurseur inactif, possé-dant un peptide signal (S) et une proséquence (P) qui est clivée au cours de leur maturation. Les cadhérines sont composées de 4 domaines extracellulaires (EC), d’un domaine ancrage extracellulaire (AE), d’une région transmembranaire (TM), d’un domaine d’ancrage intracellulaire (AI) et d’un domaine très conservé dans la région cytosolique (SCI ; segment cadhérine intracellulaire). La région intracellulai-re des Dsg contient en plus, un domaine de liaison riche en prolines (DL), un do-maine d’unités répétées (DUR) de 29 ± 1 résidus, caractéristiques de ces protéines ainsi qu’un domaine C-terminal (DT). Chaque isotype de Dsc possèdent un domai-ne C-terminal spécifique a ou b, dérivé d’un épissage alternatif.

Page 266: Page de Garde - TEL

235

Ann Dermatol Venereol2005;132:231-42Physiopathologie des maladies bulleuses autoimmunes

possède une tête globulaire, une tige centrale proche de la

membrane correspondant à une séquence de 73 aminoacides

nommée NC16A et au domaine de collagène le plus large

(Coll. 15), et une queue flexible renfermant le reste des do-

maines de collagène (Coll. 1 à 14) interrompus par des sé-

quences non collagéniques. La région de BPAG2, proche de

la membrane du kératinocyte, interagit avec l’intégrine α6ß4

alors que l’extrémité C-terminale de la protéine traverse la la-

mina densa de la membrane basale et interagit avec la lami-

nine 5 [9, 10]. Des interactions supplémentaires entre

BPAG2 et les protéines de la plaque hémidesmosomale

(plectine et BPAG1) pourraient stabiliser davantage la JDE.

BPAG2 s’observe sous 2 formes : une forme complète trans-

membranaire et une forme soluble de 120 kDa appelée

LABD-1 (linear IgA bullous dermatosis antigen) ou

« ladinine » correspondant au domaine extracellulaire, clivé

par protéolyse de la surface cellulaire et intégré à la membra-

ne basale (fig. 6). Ce clivage de BPAG2 résulte de l’activité

enzymatique de métalloprotéases membranaires apparte-

nant à la famille des ADAM (A Disintegrin And Metallopro-

teinase). Un second fragment du domaine extracellulaire

d’un poids moléculaire 97 kDa (LABD97) peut être extrait de

l’épiderme et semble résulter d’une dégradation de l’antigè-

ne LABD-1 (fig. 6) [11].

L’INTÉGRINE α6ß4, LES LAMININES 5/6 ET LE COLLAGÈNE VII

A côté de la réactivité dirigée contre les antigènes de la PB, les

sérums des malades atteints de PC reconnaissent d’autres pro-

téines de la JDE comme l’intégrine α6ß4, les laminines 5/6 et

le collagène VII, autoantigène de l’épidermolyse bulleuse ac-

quise (EBA).

L’intégrine α6ß4 est un récepteur transmembranaire ex-

primé par les kératinocytes des assises basales de l’épiderme.

Cette glycoprotéine hémidesmosomale est un hétérodimère

composé des sous-unités α6 (120 kDa) et ß4 (200 kDa)

(fig. 7). Elle est connectée au réseau de filaments intermé-

diaires de cytokératine assurant ainsi la liaison entre ces fila-

ments et la matrice extracellulaire de la membrane basale.

L’intégrine α6ß4 interagit à la fois avec la plectine et la pro-

téine BPAG2. Dans la lamina lucida, elle est associée par sa

région extracellulaire à la laminine 5 qui joue le rôle de ligand

de cette intégrine.

Les laminines représentent une famille de glycoprotéines

assemblées en hétérotrimère de 3 chaînes polypeptidiques

reliées par des ponts disulfures, les sous-unités α, ß et γ(fig. 7). La laminine 5 (600 kDa) est constituée des sous-uni-

DPK1

Domaine globulaireN-terminal

Domainehélicoïdal

Dom aireaine globulC-terminal

CN B CA

DPK2

N CBA C

ENVCN C

PPLN C

PLN B BBBB C C

BPAG1N B C C

Fig. 5. Structure des plakines. Quatre plakines sont présentes au niveau de la plaquedesmosomale ; les desmoplakines (DP), l’envoplakine (ENV), la périplakine (PPL) et la plectine (PL). Cette dernière est aussi localisée au niveau de la plaque hémidesmosomale comme une autre plakine, l’antigène majeur de la pemphigoïdebulleuse (BPAG1). Les plakines partagent une structure commune faite de deux domaines globulaires N- et C- terminaux séparés par un domaine central hélicoïdal(rod domain). Le domaine N-terminal est constitué d’hélices a antiparallèles. Le domaine C-terminal est composé d’un nombre variable de domaines conservés ausein de la famille (A, B ou C) qui sont absents de la structure des PPL. Le domainecentral permet une homodimérisation par la formation d’une double hélice a.

BPAG2

1

Région intracellulaire Région extracellulaire

Coll. (14 – 1) 1497

Coll. 15 C

490NC16A

562

N

14??524LABD-1

12??531LABD97

Fig. 6. Stuctures de la protéine BPAG2 et de ses fragments protéolytiques (LABD-1 et LABD97). La protéine hémidesmosomale BPAG2 est une glycoprotéine transmembranaire de type II de 180 kD. Elle est constituée d’un domaine intracellulaire caractérisée par une structure globulaire à son extrémité N-terminale, d’une portion transmembranaire et d’un domaine C-terminal extracellulaire dont la conformation est arrangée en 15 domaines de type collagène (Coll. 1 à Coll. 15) interrompue par des séquences non collagéniques. Le domaine extracellulaire contient une séquence de 73 aminoacides, NC16A, localisée entre la région transmembranaire et le domaine Coll. 15 de BPAG2. Les protéines LABD-1 (120 kDa) et LABD97 (97 kDa) sont issues de la protéolyse de la région extracellulaire de BPAG2. Les extrémités C-terminales de ces fragments ne sont pas encore définies.

Page 267: Page de Garde - TEL

236

H. MOUQUET, D. GILBERT, P. MUSETTE et al. Ann Dermatol Venereol2005;132:231-42

tés α3 (200 kDa), ß3 (155 kDa) et γ2 (140 kDa) et est exprimée

spécifiquement au niveau de la JDE de la peau humaine

comme la laminine 6. La laminine 5 située à la jonction lami-na lucida — lamina densa, est synthétisée par les kératinocy-

tes et les fibroblastes dermiques. Elle constitue la

composante majeure des filaments d’ancrage qui assure la

fixation des hémidesmosomes à la membrane basale. Elle

peut s’associer par des liaisons covalentes à la laminine 6

(α3ß1γ1), avec laquelle elle possède des similarités structura-

les et immunologiques dont la sous-unité α3 commune à ces

2 isoformes. Ce complexe laminine 5/6 ancre les kératinocy-

tes basaux à la membrane basale en connectant les protéines

hémidesmosomales, intégrine α6ß4 et BPAG2, à certains

composants de la lamina densa tels que les collagènes de type

IV et VII.

Le collagène de type VII, protéine fibrillaire de 1 000 kDa

synthétisée par les kératinocytes et les fibroblastes dermiques,

constitue le composant majeur des fibrilles d’ancrage. Cette

protéine est un homotrimère composé de 3 chaînes hélicoïda-

les α1 (VII) identiques (d’environ 300 kDa chacune), torsadées

en une superhélice. Chaque chaîne est constituée d’un domai-

ne collagénique central flanqué d’un domaine globulaire N-

terminal de 145 kDa (NC1) et d’un domaine globulaire C-ter-

minal de 30 kDa (NC2) (fig. 7). Après sécrétion, les molécules

de collagène VII forment des dimères anti-parallèles (le do-

maine NC2 étant protéolysé) par l’intermédiaire de ponts di-

sulfures. Ces dimères s’agrégent ensuite latéralement pour

former les fibrilles d’ancrage associées en un réseau qui per-

met le pontage de la membrane basale (lamina densa) au der-

me sous-jacent. D’autres fibrilles de collagène VII renforcent

cet amarrage par leur interaction avec des fibres interstitielles

de collagène I et III présentes dans le derme [10].

Autoanticorps et physiopathologie des maladies bulleuses autoimmunes

Plusieurs arguments démontrent le rôle pathogène des auto-

anticorps dans ces maladies en particulier au cours du pem-

phigus : le parallélisme entre le taux d’anticorps circulants et

l’activité de la maladie ; la survenue de cas néonataux transi-

toires induits par le transfert transplacentaire des autoanti-

corps de la mère atteinte à l’enfant ; et la démonstration de la

pathogénicité des autoanticorps isolés des malades dans des

modèles in vitro et in vivo.

LES PEMPHIGUS

Les pemphigus touchent la peau et les muqueuses. Ils sont

caractérisés par la production d’anticorps pathogènes dirigés

contre des protéines du desmosome. La fixation de ces auto-

anticorps aux antigènes desmosomaux est responsable d’une

perte d’adhésion interkératinocytaire appelée acantholyse et

induit la formation de bulles intra-épidermiques. On distin-

gue trois entités immuno-anatomo-cliniques : le pemphigus

vulgaire (PV), le pemphigus superficiel (PS) et le pemphigus

paranéoplasique (PPN).

Réactivité autoanticorps

Au cours des pemphigus, l’examen en immunofluorescence

directe (IFD) d’une biopsie de peau périlésionnelle révèle des

dépôts d’immunoglobulines à la surface des kératinocytes

(anciennement appelée substance intercellulaire) donnant

l’aspect d’une fluorescence « en résille ». La présence d’un

marquage de la membrane basale oriente le diagnostic vers

un PPN mais a occasionnellement été décrit dans certaines

formes de PS (pemphigus de Senear Usher). Des dépôts in-

tercellulaires de C3 sont mis en évidence dans 50 p. 100 des

cas. Des dépôts intercellulaires d’IgA sont en principe carac-

téristiques du pemphigus à IgA. Des anticorps circulants sont

détectés chez les malades, par immunofluorescence indirecte

(IFI) sur coupe de peau humaine ou d’œsophage de singe et

par immunoempreinte sur extrait protéique d’épiderme ou

de kératinocytes humains (fig. 3). Les anticorps circulants et

les anticorps déposés sont essentiellement d’isotype IgG, en

particulier de sous-classe IgG1 et IgG4. Les 3 grands types de

pemphigus se distinguent en principe par la spécificité des

autoanticorps bien qu’un chevauchement des réponses auto-

anticorps ait été décrit entre les différentes formes. Au cours

des pemphigus superficiels, les autoanticorps sont dirigés

contre la Dsg1. Dans le PV avec atteinte muqueuse exclusive,

les autoanticorps sont dirigés contre la Dsg3 alors que les 2 ty-

pes d’autoanticorps (anticorps anti-Dsg1 et anti-Dsg3) sont re-

trouvés dans le sérum des patients atteints de PV avec atteinte

cutanée et muqueuse. De plus, une réactivité anti-Dsg4 a été

récemment observée chez quelques patients atteints de PV

[3]. Enfin, au cours du PPN, les autoanticorps reconnaissent

un complexe de protéines qui est principalement composé

des protéines de la famille des plakines (DPK1-2, périplakine,

envoplakine, BPAG1 et plectine), et de la famille des cadhéri-

nes (Dsg3 et Dsg1) [4].

Les autoanticorps anti-Dsg présents dans le sérum des ma-

lades reconnaissent des épitopes conformationnels, calcium-

dépendants, localisés principalement sur le domaine extra-

cellulaire de ces protéines [12, 13]. Bien que la réactivité anti-

Dsg soit indépendante de la glycosylation des épitopes, une

étude a récemment montré la possibilité d’inhiber la fixation

et l’action pathogène des anticorps anti-Dsg1 par l’utilisation

d’agglutinine de plante (lectine) ou de certaines glycosydases

[14]. L’étude de la cartographie épitopique de ces autoantigè-

nes montre que la majorité des autoanticorps des malades

(69,8 p. 100 des sérums de PS et 77,5 p. 100 des sérums de

PV) reconnaissent l’extrémité N-terminale, notamment le

domaine EC1 et une partie d’EC2 (position 1-161), précisé-

ment les épitopes formés des aminoacides 26-87 de la Dsg1

et 25-88 de la Dsg3 [15]. Cette réactivité pourrait résulter d’un

mécanisme de diversification progressive de la réponse au-

toimmune désignée sous le terme d’ « extension épitopique

intramoléculaire ». Ainsi, il a récemment été montré par

l’équipe de Diaz que les anticorps de patients atteints de

pemphigus endémique superficiel (fogo selvagem), réagissent

contre le domaine EC5 de la Dsg1 durant les phases de laten-

ce et/ou de rémission de la maladie, et contre le domaine

EC2 pendant la phase active [16].

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237

Ann Dermatol Venereol2005;132:231-42Physiopathologie des maladies bulleuses autoimmunes

L’immunoempreinte a été longtemps utilisée pour détec-

ter les anticorps anti-Dsg. Sa sensibilité est limitée du fait de

la dénaturation des antigènes. Des tests ELISA utilisant les

Dsg1 et Dsg3 recombinantes ont donc été développés. Ils ont

une sensibilité et une spécificité de l’ordre de 95 p. 100

[17, 18], et permettent de suivre l’évolution de la maladie [19].

Les tests ELISA actuellement commercialisés (MBL, Medical

& Biological Laboratories) constituent un outil rapide de dé-

tection et de dosage des anticorps anti-Dsg.

Pathogénicité et modes d’action des autoanticorps

La pathogénicité des anticorps anti-Dsg retrouvés dans les 3 ty-

pes de pemphigus a été clairement établie dans des études réa-

lisées in vitro utilisant des cultures de peau humaine totale ou

de kératinocytes, et in vivo par transfert passif chez des souri-

ceaux nouveaux-nés d’IgG purifiées à partir de sérums de ma-

lades ou d’anticorps monoclonaux anti-Dsg [20-22].

L’expérience la plus concluante a été conduite par Amagaï et al.dans un modèle murin très élégant. Ce modèle de pathogéni-

cité est fondé sur la reconstitution de souris Rag2-/- avec les

splénocytes de souris invalidées pour la Dsg3 (Dsg3-/-) et im-

munisées avec de la Dsg3 recombinante murine. Les souris

Rag2-/- développent des lésions cutanées et muqueuses similai-

res à celles observées au cours du pemphigus vulgaire [23]. Les

caractéristiques immunologiques et histologiques des lésions

observées chez ces souris sont superposables à celles de la ma-

ladie humaine [24]. Par ailleurs, la production d’anticorps anti-

Dsg3 pathogènes et la survenue du pemphigus expérimental,

nécessitent la présence des populations lymphocytaires B et T

[25]. Enfin, ce groupe a montré récemment que la maladie

peut être induite par transfert passif chez les souris adultes

normales, d’un anticorps monoclonal anti-Dsg3 dérivé des

souris Rag2-/- receveuses des splénocytes des souris Dsg3-/- im-

munisées. Cet anticorps de sous-classe IgG1 est dirigé contre

un épitope conformationnel, calcium-dépendant de l’extrémi-

té N-terminale de la Dsg3 (1-63). Il reconnaît spécifiquement

4 résidus aminoacides (V3, K7, P8 et D59), supposés former

l’interface d’adhésion des Dsg entre-elles [26]. Ces résultats

confortent l’hypothèse d’une altération des fonctions adhési-

ves de la Dsg1 et de la Dsg3 par les autoanticorps produits dans

les différentes formes de pemphigus. En effet, la spécificité

des autoanticorps transférés (anti-Dsg3 et/ou anti-Dsg1) au

souriceau nouveau-né est corrélée au phénotype clinique et

histologique de la maladie développée par l’animal. La topo-

graphie dans l’épiderme des lésions cutanées est donc en ac-

cord avec la distribution relative de la Dsg1, fortement

exprimée au niveau des couches superficielles de la peau et

celle de la Dsg3 fortement exprimée au niveau des couches ba-

sales de l’épiderme. Ainsi, l’acantholyse profonde du PV est-

elle souvent la conséquence d’une action combinée d’anti-

corps dirigés contre la Dsg1 et contre la Dsg3. Les anticorps

anti-Dsg1 seuls n’entraînent en effet qu’une acantholyse su-

perficielle puisque la Dsg3, présente dans les couches basales,

compense la perte de la fonction d’adhésion de la Dsg1 induite

par les autoanticorps [27, 28]. Cette théorie de la

« compensation des desmogléines » rendrait compte de l’ab-

sence de PS néonatal à l’inverse du PV néonatal. En effet, con-

trairement à l’adulte, la Dsg3 serait coexprimée chez le

α6

β4

Intégrine α6β4TM

SRC

SRH

IVIIII IIN

N

C

CS

*

Laminine 5

G2

Domaine globulaireC-terminal

γ2 G5

G4

G3G1

SRF

α3

β3

Collagène VII

CN

Domaines collagéniques centraux

α1α1α1

Domaines NC1 Domaines NC2

Fig. 7. Structures de l’intégrine a6ß4, de la laminine 5 et du collagène VII. L’intégrine a6ß4, récepteur transmembranaire des hémidesmosomes, est un hétérodimère composé des sous-unités a6 (120 kDa) et ß4 (200 kDa). La sous-unité ß4 contient dans sa région intracytoplasmique, 2 paires de séquences répétées de fibronectine type III (SRF) séparées par des segments de connection et dans sa partie extracellulaire, 4 séquences répétées riche en cystéine (SRC). La sous-unité a6 de la protéine comporte une tête globulaire N-terminale comprenant des séquences répétées homologues (SRH). S : pont disulfure, TM : région transmembranaire.La laminine 5, constituant principal des filaments d’ancrage, est une protéine hétérotrimérique composée de 3 sous-unités (a3ß3g2) reliées par des ponts disulfures. Contrairement à la sous-unité ß3 (140 kDa), les sous-unités a3 (200 kDa) et g2 (155 kDa) existent à l’état de protéines processées, respectivement de 165 kDa et 105 kDa. La sous-unité a3 comporte à son extrémité C-terminale, un domaine globulaire (G) subdivisé en 5 sous-domaines (G1-G5) de 180 à 200 aminoacides.Le collagène VII, protéine fibrillaire d’environ 1 000 kDa, est le composant majeur des fibrilles d’ancrage. La molécule de collagène VII est constituée de 3 chaînes a1(VII) identique d’environ 300 kDa chacune, comportant 3 régions distinctes : un domaine collagénique central (145 kDa) flanqué d’un domaine globulaire N-terminal de 145 kDa (NC1) et d’un domaine globulaire C-terminal de 30 kDa (NC2).

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238

H. MOUQUET, D. GILBERT, P. MUSETTE et al. Ann Dermatol Venereol2005;132:231-42

nouveau-né avec la Dsg1 dans les couches superficielles où elle

compenserait le défaut d’adhésion induit par les autoanticorps

ne rendant possible la survenue d’un pemphigus néonatal que

par la transmission transplacentaire d’anticorps anti-Dsg1 et

anti-Dsg3 [29].

Le dogme établi stipulant que, seules des IgG anti-Dsg1/Dsg3

ont la capacité d’induire un pemphigus chez la souris par

transfert passif a été récemment remis en cause par les travaux

de l’équipe de Grando. Ces auteurs montrent que 85 p. 100

des patients atteints de pemphigus, développent des autoanti-

corps pathogènes dirigés contre des antigènes kératinocytaires

différents des Dsg. Ces auteurs ont identifié 2 nouveaux auto-

antigènes reconnus par des IgG à activité potentiellement

acantholytique, le récepteur α9 à l’acétylcholine (Ach) (75 kDa)

et la pemphaxine (ou annexine 31) (50 kDa), qui peut égale-

ment se lier à l’Ach [30-33].

Les mécanismes d’action des autoanticorps au cours des

pemphigus ne sont pas tous élucidés. Deux hypothèses sont

couramment admises : (i) l’inhibition directe de la fonction ad-

hésive des Dsg, probablement due au simple masquage des si-

tes de leurs interactions par les autoanticorps [4, 26] ;

(ii) l’implication de la transduction de signaux cellulaires. En ef-

fet sur des kératinocytes en culture, les anticorps de pemphigus

induisent une activation du plasminogène via la transduction

de signaux cellulaires et ainsi, une production de plasmine dont

l’activité protéolytique conduirait à la digestion des glycoprotéi-

nes de la desmoglie [34]. Néanmoins, ces résultats demeurent

controversés, et la dégradation protéolytique pourrait résulter

d’un phénomène secondaire. Un autre mécanisme d’action a

été proposé : la fixation des anticorps de pemphigus vulgaire à

la surface des kératinocytes provoquerait la phosphorylation de

la Dsg3 aboutissant à la dissociation de cette protéine et de la

plakoglobine et in fine, à la perte d’adhésion interkératinocytaire

[35]. Une première étude du transcriptome sur des kératinocy-

tes en culture en présence d’IgG de pemphigus vulgaire mon-

tre que les anticorps diminuent la transcription de 198 gènes

notamment des protéines d’adhésion desmosomales (Dsg3, pé-

riplakine, desmoplakines) et augmentent la transcription de

31 gènes dont celui de la collagénase. De plus, ces travaux ont

confirmé la phosphorylation autoanticorps-dépendante de cer-

taines molécules d’adhésion particulièrement la Dsg3 (niveau

de phosphorylation augmentée de 300 p. 100) [36]. Conformé-

ment à l’hypothèse émise par Grando, l’acantholyse résulterait

des effets synergiques et cumulatifs des autoanticorps recon-

naissant différents antigènes de la membrane kératinocytaire

incluant à la fois des molécules intervenant dans l’adhésion cel-

lulaire (cadhérines desmosomales) et dans la régulation de cet-

te adhésion (récepteurs à l’Ach). Enfin, de récentes données

démontrent que la fixation des IgG anti-Dsg1/Dsg3 induit une

cascade moléculaire aboutissant à l’apoptose kératinocytaire et

in fine, au phénomène d’acantholyse [37, 38].

Les maladies autoimmunes sous-épidermiques

Les maladies autoimmunes sous-épidermiques constituent un

groupe hétérogène d’affections de la peau et/ou des muqueu-

ses. Elles sont caractérisées par la production d’autoanticorps

pour la plupart pathogènes, dirigés contre de nombreux com-

posants protéiques de la JDE. La fixation des anticorps à leur

cible entraîne une formation de bulles sous-épidermiques. La

plupart de ces maladies sont caractérisées histologiquement

par un infiltrat cellulaire dense composé principalement de

polynucléaires éosinophiles, neutrophiles et parfois de cellules

mononucléées.

Réactivité autoanticorps

L’analyse en IFD de la peau périlésionnelle de PB, PC et

d’EBA montre des dépôts linéaire d’IgG et de C3 le long de la

JDE. Un dépôt linéaire exclusif d’IgA est caractéristique de la

DBAL. Cet aspect de la fluorescence se distingue de celui ob-

servé au cours de la dermatite herpétiforme qui est caractéri-

sé par des dépôts granuleux d’IgA au sommet des papilles

dermiques. Les anticorps sériques de la PB, PC et d’EBA dé-

tectés par IFI sur coupe de peau humaine, se fixent le long de

la JDE et appartiennent aux sous classes IgG4 et IgG1. L’uti-

lisation de peau clivée par le NaCl 1M (qui induit la sépara-

tion de l’épiderme du derme au niveau de la lamina lucida)(fig. 2) permet de différencier la PB de l’EBA. En effet, la par-

tie épidermique du clivage (ou « toit ») contient les antigènes

hémidesmosomiaux (BPAG1, BPAG2, plectine et intégrine

α6ß4) et le plancher dermique, la laminine 5 et les collagè-

nes de type IV et VII. Les sérums de patients atteints de PB

reconnaissent habituellement le toit du décollement (épider-

me) (BPAG1 et BPAG2) tandis que les sérums de patients at-

teints d’EBA reconnaissent le plancher dermique du

décollement (collagène VII). Les sérums de patients atteints

de PC donnent habituellement une fluorescence mixte du

toit et du plancher du décollement. Les sérums de patients at-

teints de DBAL peuvent en fonction de la spécificité des an-

ticorps qu’ils contiennent, reconnaître soit exclusivement le

toit, soit exclusivement le plancher, soit les 2 versants du dé-

collement dermoépidermique. Les sérums de patients at-

teints de DH contiennent des IgA dirigées contre un tissu

connectif périmusculaire, l’endomysium [39]. Ces anticorps

anti-endomysium sont également présents chez les malades

atteints de maladie coeliaque et reconnaissent une enzyme,

la transglutaminase tissulaire [40].

Dans la PB, la majorité des autoanticorps reconnaît la par-

tie C-terminale des antigènes BPAG1 et BPAG2. Quatre épi-

topes immunodominants (MCW-0 à MCW-3), groupés sur

une séquence de 45 aminoacides, ont été localisés sur la por-

tion NC16A de BPAG2 [41]. La sensibilité des tests ELISA et

d’immunoempreinte utilisant comme antigène le domaine

NC16A recombinant est de 95 p. 100 pour la PB [42]. Le taux

des anticorps anti-NC16A semble être corrélé à l’activité de la

maladie [43]. Pour la détection rapide des autoanticorps, un

test ELISA utilisant l’antigène BP180-NC16A recombinant

est actuellement commercialisé (MBL Medical & Biological

Laboratories). Chez les malades atteints de pemphigoïde ges-

tationis, les autoanticorps anti-NC16A (principalement IgG3

et IgG1) semblent prédominants. 10 p. 100 d’entre eux re-

connaissent cependant un épitope distinct appelé MCW-5

[44]. Bien que certains sérums de PC et de DBAL réagissent

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239

Ann Dermatol Venereol2005;132:231-42Physiopathologie des maladies bulleuses autoimmunes

avec la région NC16A, d’autres déterminants antigéniques

de la protéine peuvent également être reconnus [45, 46]. Le

fragment soluble de 120 kDa de BPAG2 sécrété par les kéra-

tinocytes décrit comme l’antigène LABD-1 et son fragment

protéolytique de 97 kDa (LABD97), représentent les cibles

majeures des autoanticorps de la DBAL. Au cours de cette

dermatose, les IgA réagissent préférentiellement avec le do-

maine Coll. 15 de la forme soluble LABD-1 [47]. Néanmoins,

la réponse autoanticorps est hétérogène, et peut selon les cas

être dirigée à la fois contre des antigènes dermiques et épi-

dermiques ce qui explique les différents aspects qui peuvent

être observés en immunomicroscopie électronique ou en im-

munofluorescence sur peau clivée par le NaCl [48]. Les don-

nées sur la cartographie épitopique de BPAG1 sont encore

parcellaires et montrent une reconnaissance de multiples dé-

terminants antigéniques localisés dans les sous domaines B

et C de l’extrémité C-terminale de BPAG1 par les sérums de

PB [49]. A côté des anticorps de sous classes IgG1 et IgG4,

des anticorps d’isotype IgE dirigés contre BPAG1 et BPAG2

ont également été décrits dans le sérum des malades atteints

de PB [50, 51]. Dans la PC, les anticorps anti-laminine 5 re-

connaissent de façon prédominante la sous unité α3 de la

protéine et réagissent par réactivité croisée avec la laminine

6 qui possède la même sous unité α3 [52]. L’étude de la car-

tographie épitopique de l’intégrine α6ß4 montre que les

autoanticorps de malades atteints de PC sont dirigés princi-

palement contre le domaine intracellulaire de la sous-unité

ß4 [53]. Au cours de l’EBA, 4 épitopes majeurs ont été locali-

sés sur le domaine NC1 du collagène VII [54]. La détection ra-

pide de ces autoanticorps a été réalisée par un test ELISA

utilisant comme antigène le domaine NC1 recombinant [55].

Pourtant, le spectre de réactivité autoanticorps contre le col-

lagène VII semble hétérogène puisque de récentes données

ont montré d’autres déterminants antigéniques reconnus

par les autoanticorps : (i) la triple hélice du domaine central

de la protéine est reconnue par un sous groupe de patients

[56], (ii) la région NC2/COL, impliquée dans le processus de

dimérisation des molécules de collagène VII [57]. Enfin, la

spécificité des anticorps de la DH a été récemment précisée

et correspondrait à la transglutaminase épidermique

(TGase 3) [58]. L’enzyme TGase 3 est exprimée de façon pré-

dominante dans les couches supérieures de l’épiderme. Elle

participe à la formation de l’enveloppe cornée durant la dif-

férenciation kératinocytaire en favorisant le pontage (intra-

moléculaire) de certaines protéines épidermiques [59].

Pathogénicité et modes d’action des autoanticorps

Plusieurs travaux réalisés in vitro et in vivo ont établi la patho-

génicité des autoanticorps anti-membrane basale. Les preuves

directes les plus probantes de la pathogénicité des anticorps di-

rigés contre l’autoantigène BPAG2 ont été fournies par Liu etal. dans un modèle expérimental murin de PB. Le transfert

passif d’anticorps polyclonaux de lapin dirigés contre la protéi-

ne BPAG2 humaine à des souris BALB/c nouveau-nées induit

des lésions cliniques, histologiques et immunologiques simi-

laires à celles de la PB humaine [60]. Dans ce modèle expéri-

mental, les autoanticorps pathogènes réagissent contre un

déterminant de BPAG2 murine homologue au domaine

NC16A de la protéine humaine [61]. L’activation du complé-

ment et le recrutement des polynucléaires neutrophiles à la

membrane basale sont nécessaires au déclenchement de la

maladie [62, 63]. De plus, les protéases sécrétées par les neu-

trophiles activités (élastase et gélatinase B), participent de fa-

çon critique aux lésions tissulaires initiées par la fixation des

anticorps anti-BPAG2 à leur cible [64, 65]. Dans ce modèle

expérimental murin de PB, des données récentes suggèrent

l’implication des mastocytes et des macrophages dans le re-

crutement des neutrophiles. La collaboration des macropha-

ges, des mastocytes et des neutrophiles semble nécessaire

pour l’induction de la maladie chez la souris [66, 67]. Par con-

tre, aucun travail n’a pu montrer le rôle pathogène des anti-

corps anti-BPAG1 dans la PB. Le rôle pathogène des IgA au

cours de la DBAL a été récemment montré dans un modèle

murin de transfert passif. En effet, l’injection d’IgA anti-

LABD97 à des souris SCID porteuses d’un greffon de peau

humaine aboutit dans un tiers des cas à une séparation de la

membrane basale accompagnée d’un infiltrat de neutrophiles

dans les papilles dermiques [68]. Au cours de la PC, la patho-

génicité des autoanticorps dirigés contre laminine 5 a été dé-

montrée, (i) par transfert passif d’anticorps anti-laminine 5 de

lapin purifiés à des souris BALB/c nouveaux-nés [69], (ii) par

transfert à des souris SCID adultes porteuses d’un greffon de

peau humaine, d’IgG purifiées de patients atteints de PC et di-

rigées contre la sous-unité α de la laminine 5 [70]. Dans ces

deux modèles, les souris receveuses présentent une maladie

similaire à la maladie humaine. Des arguments en faveur de

la pathogénicité des anticorps anti-intégrine α6ß4 ont été ap-

portés par des études in vitro, dans lesquelles l’incubation de

culture de conjonctive oculaire ou de muqueuse buccale avec

des IgG anti-intégrine α6ß4 purifiées à partir du sérum de

malades atteints de PC aboutit à une séparation de la membra-

ne basale [71, 72]. La pathogénicité des autoanticorps anti-col-

lagène VII n’est pas formellement démontrée cependant,

l’incubation de cryosections de peau humaine avec des leuco-

cytes de sujets sains et les sérums de patients atteints d’EBA

conduit à une séparation dermoépidermique dépendante de

l’activation des polynucléaires neutrophiles [73].

Les mécanismes d’action des anticorps anti-membrane ba-

sale ne sont pas élucidés. Différentes hypothèses ont été

évoquées : (i) interférence dans l’association des molécules

de la JDE due à la fixation des autoanticorps, (ii) activation du

complément, (ii) sécrétion par les éosinophiles de média-

teurs de l’inflammation via les anticorps IgE anti-BPAG1-2,

(iii) sécrétion par les polynucléaires neutrophiles, les macro-

phages ou les kératinocytes de protéases susceptibles de dé-

grader la matrice extracellulaire de la JDE [74].

Conclusion

Les maladies bulleuses autoimmunes doivent être considé-

rées comme résultant d’une rupture large de la tolérance vis-

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240

H. MOUQUET, D. GILBERT, P. MUSETTE et al. Ann Dermatol Venereol2005;132:231-42

à-vis d’un ou de plusieurs antigènes desmosomaux ou de la

jonction dermoépidermique. Elles représentent des modèles

de maladies autoimmunes spécifiques d’organe médiées par

des autoanticorps pathogènes. La reconnaissance de leurs

mécanismes physiopathologiques au niveau moléculaire et

cellulaire a permis une meilleure compréhension des proces-

sus d’autoimmunisation, a largement contribué à la compré-

hension des fonctions adhésives de la peau et permet

d’espérer de nouvelles perspectives thérapeutiques.

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Question du praticien

La rubrique « Question du praticien » n’est plus annoncée dans chaque numéro des Annales de Dermatologie.

Le Comité de Rédaction et nos interlocuteurs du Comité de Lecture restent à votre disposition pour répondre à vos

questions. Celles d’intérêt général seront publiées dans notre revue.

Les « Questions » sont à adresser, en 2 exemplaires, sur papier libre ou papier à entête au Comité de Rédaction, Anna-

les de Dermatologie et de Vénéréologie, Masson, MediMedia France, 21, rue Camille Desmoulins, 92789 Issy-les-

Moulineaux Cedex 9.

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www.elsevier.com/locate/issn/08968411

Genetic factors in pemphigus

Francois Tron a,*, Daniele Gilbert a, Hugo Mouquet a, Pascal Joly a,Laurent Drouot a, Sondes Makni b, Hatem Masmoudi c, Dominique Charron d,e,

Mondher Zitouni b, Pascale Loiseau d, Mourad Ben Ayed c

a Unite INSERM 519 e IFRMP 23, Hopital Charles Nicolle, Faculte Mixte de Medecine et de Pharmacie,

22, Boulevard Gambetta, 76183 Rouen Cedex, Franceb Laboratoire d’Immunologie, CHU Habib Bourguiba, 3029 Sfax, Tunisie

c Laboratoire d’Immunologie, Hopital La Rabta, Jabbari e 1007 Tunis, Tunisied Service d’Immunologie, Hopital Saint-Louis, 1, avenue Claude Vellefaux, 75475 Paris Cedex 10

e INSERM, U396, IFR 58

Received 22 November 2004; revised 23 February 2005; accepted 15 March 2005

Abstract

Epidemiological studies performed in different ethnic populations and family studies, notably based on a partial phenotype of the

autoimmune process, indicate that genetic factors are involved in the occurrence of pemphigus. However, the precise heritabilityremains uncertain in the absence of twin concordance rate studies. Among the different strategies available to identify genetic factorsparticipating in autoimmune disease susceptibility, only population studies based on caseecontrol design have been performed inpemphigus. These studies consistently showed that MHC locus, in particular HLA class II alleles, are associated with pemphigus

vulgaris and pemphigus foliaceus. Other genes of the MHC locus may also participate in disease susceptibility as shown by studiesusing microsatellite markers across different regions of the MHC. It is likely that other non-MHC genes are involved in thepathogenesis of pemphigus. In particular, involvement of a polymorphic variant of desmoglein 1 gene was shown to be associated

with pemphigus foliaceus and to interact in an epistatic manner with MHC class II genes to contribute to the autoimmune process.Other candidate genes to which a role can be assigned in the disease pathogenesis should be considered to design caseecontrol orfamily-based association studies. Genome scan studies which require a large number of multiplex families to reach statistical power,

should also be considered in the endemic form of pemphigus foliaceus because of the high number of familial cases.� 2005 Elsevier Ltd. All rights reserved.

Keywords: Pemphigus; HLA; Autoantigen; Desmoglein

1. Introduction

Pemphigus vulgaris (PV) and pemphigus foliaceus(PF) are rare but informative organ-specific autoim-

* Corresponding author. Tel.: C33 2 32 88 80 71; fax: C33 2 32 88

81 86.

E-mail address: [email protected] (F. Tron).

0896-8411/$ - see front matter � 2005 Elsevier Ltd. All rights reserved.

doi:10.1016/j.jaut.2005.03.006

mune diseases. In most autoimmune diseases, severalfactors, genetic, environmental and stochastic, contrib-ute to their susceptibility. In pemphigus, a large body ofdata has accumulated which supports genetic predispo-sition as a contributor. This review will summarize datademonstrating the participation of genetic factors in theoccurrence of pemphigus and the strategies developedfor their identification. Some of these strategies arebased on what is known of the biology of pemphiguswhich, thus, will constitute the first part of this review.

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2. Biology of pemphigus

Pemphigus are characterized by the production ofautoantibodies directed against desmogleins (Dsg),Dsg3 in PV and Dsg1 in PF, that are keratinocytetransmembrane proteins localized in the desmosomeand members of CaC-dependent adhesion molecules,the cadherins [1]. The pathogenic property of anti-desmoglein autoantibodies can be directly demonstratedby passive transfer experiments: immunoglobulins G(IgG) purified from patient sera during the active phaseof the disease induce keratinocyte-cell membrane Igdeposit and blister formation when injected intra-peritoneally into normal mice [2,3]; newborns tomothers with PV may develop a transient form of thedisease due to the maternal IgG autoantibodies thatcross the placenta [4]. The interaction of anti-Dsgantibodies (Ab) with their target antigens (Ag) isresponsible for the loss of cell adhesion (acantholysis)and the formation of intra-epithelial blisters of the skinand mucous membranes. Immunochemical analysis ofautoantibodies directed against desmogleins indicatesthat they predominantly but not exclusively bind to theextracellular domains of the proteins [5,6] and exerttheir pathogenic effect through the inhibition of theiradhesive properties. Anti-Dsg antibodies belong to IgG1k, l and IgG4 k, l subclasses [7]. Interestingly, IgG4 areproduced during active phase of the disease, are absentin patients in remission [8], and are considered to displaymost of pathogenic properties. In contrast, no data areavailable about the structural characteristics of anti-DsgAb. The difficulty to derive pathogenic anti-Dsg Abproducing hybridomas or EBV-cell lines from peripheralblood lymphocytes (PBL) of pemphigus patients [9],likely due to technical limitation and/or the smallnumber of specific B-cell precursors in PBL, did notallow to study anti-Dsg1 or Dsg3 autoantibodies at theclonal level and, in particular, to analyze the repertoireof VH and VL genes they utilize. Therefore, it is stillquestionable whether anti-Dsg Ab use recurrent VH andVL gene segments, are encoded by germline or somat-ically-mutated genes, all questions that are directlyrelevant to the mechanisms of autoantibody productionand B-cell activation. Results from such analysis mightalso incite to study the contribution of Ig polymor-phism, in particular of Ig heavy chain (IGHV) and lightchain variable (IGLV) loci, to disease susceptibility if,for example, VH and/or VL genes of a given family ora particular V gene were shown to be used recurrently toconstruct an anti-Dsg Ab response.

T-cells intervene in the generation of the lesionalmechanisms indirectly. Indeed, the production of IgG4autoantibodies during active phase of pemphigussuggests the participation of mechanisms operating atnot only the B- (switch of Ig classes and subclasses) butalso the T-cell level such as the production of

interleukins 4 (IL-4) and 13 (IL-13) which promoteand are secreted by Th2-type T-cells. In addition, as inall organ-specific autoimmune diseases, the tolerancebreakage to target autoantigens are thought, althoughnot exclusively, to take place at the T-cell level, i.e., atthe immunological synapse involving human leucocyteantigens (HLA) class II molecules, the initiating auto-antigenic peptide(s) and T-cell receptors (TCR). Char-acterization of autoreactive T-cells and, moreparticularly, dissection of T-cell epitopes of Dsg3 andDsg1 are underway in several laboratories [10e17] aswell as the identification of HLA class II alleles thatrestrict Dsg-specific T-cell responses. Recent studieshave identified immunodominant T-cell epitopes andstarted characterizing the repertoire of Dsg3- or Dsg1-specific T-cells at the clonal level [16,18]. Therefore,the genes coding for the 3 major molecules of theimmunological synapse i.e., TCR, major histocompati-bility complex (MHC) and autoantigen should also beconsidered as candidate genes conferring susceptibility.

Other components of the desmosome can be targetedby the pemphigus autoimmune response. In PV and PF,proteins of the desmosome plaque such as desmoplakin[19] envoplakin and periplakin [20], can be bound byautoantibodies. In paraneoplastic pemphigus (PNP),a rare form of pemphigus associated with lymphopro-liferative disorders, the B-cell autoimmune response isdirected against various components of cell adhesionstructures [21], namely proteins of the plakin familyamong which envoplakin and periplakin are constantlybound by autoantibodies. Whether this type of pemphi-gus is triggered by genetic factor(s) similar to thoseidentified in PV and PF remains to be determined.

Animal models of autoimmune diseases are of majorinterest to study genetic mechanisms responsible forthe initiation and the development of autoimmuneresponses. Spontaneous models of organ-specific auto-immune diseases, such as the non-obese diabetic (NOD)mouse strain and the Biobreeding (BB) rat for humantype 1 diabetes and the obese strain (OS) of chicken forthyroiditis, have provided invaluable information aboutthe immunological and genetic factors contributing tothe occurrence and expression of the disease. However,although pemphigus has been described in certainanimal species such as dog and cat, there is no availablespontaneous model which could be a guidelight forthe human diseases. Experimental organ-specific auto-immune diseases induced by immunization with an‘‘heterologous autoantigen’’ also constitute useful mod-els of human diseases that were shown to be governed bygenetic factors [22]. Unfortunately, attempts to induceexperimental pemphigus diseases by immunizing normalmice with recombinant Dsg1 and Dsg3 have failed,apparently due to the inability to induce tolerancebreakage to these peripheral autoantigens. Recently, anelegant model of blistering autoimmune disease, based

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on the transfer to severe combined immune deficiency(SCID) mice of B- and T-cells derived from Dsg3 �/�

knock-out mice immunized with mouse Dsg3, may helpunveil cellular and molecular mechanisms at work inthis organ-specific autoimmune disease [23]. However,the characteristics of the model, i.e., immunization ofknock-out mice for the triggering ‘‘autoantigen’’, limitthe analysis of the initiating events and genetic factorsresponsible for the breakage of B- and T-cell tolerance.

Another feature, probably unique to certain forms ofpemphigus, is the role of environmental factors in theoccurrence of the disease. Indeed, while PV and non-endemic forms of PF occur sporadically throughout theworld, an endemic form of PF is observed in certaingeographical areas, namely Brazil [24], Colombia [25]and Tunisia [26]. In Brazil, epidemiological studiessuggest that PF (fogo selvagem) is triggered by envi-ronmental factors [27] and provides a unique opportu-nity to study the interplay between environmental andgenetic factors in the development of an organ-specificautoimmune disease. Drug-induced pemphigus alsoemphasizes the role of inducing or triggering exogenousagents in the development of the disease [28].

3. Genetic epidemiology

For a given autoimmune disease, clues to theunderlying genetic susceptibility should be provided byepidemiological studies, including differences in theautoimmune disease prevalence in different populations,familial aggregation and risks to specific type ofrelatives, twin and adoption studies, before undertakingidentification of the susceptibility genes. In pemphigus,several data are available from genetic epidemiologystudies indicating that susceptibility to the disease isinherited.

3.1. Population prevalence

The prevalence and incidence of pemphigus are low.The annual incidence of the disease has been calculatedin various populations and differs among ethnic groups.For example, the incidence is higher in Jewish popula-tion, in particular of Ashkenazi origin [29], in Japanese[30] and in Indian [31] as compared to the incidenceobserved in North America or Western Europe [32].However, those differences may be due to environmentalfactors, emphasizing the value of incidence or preva-lence studies performed in different ethnic groups livingin the same environment or in the same ethnic groupliving in different environments. An example of theformer is the difference in the annual incidence ofpemphigus, estimated in Hartford County (USA), from

1972 to 1977, between the overall adult population (4.2cases per 100,000) and the Jewish adults (32 cases per100,000) [33]. An example of the latter is the similarprevalence of PV in Indians living in South Africa and intheir land of origin [34].

Examination of epidemiological studies attempting toevaluate the incidence of pemphigus in various popula-tions strongly suggests that the incidence is higher in thelower latitudes and lower in the higher latitudes. Forexample, the annual incidence was 0.76 case per millioninhabitants in Finland [35], 1.7 cases in France [26], 3 inItaly [36] and 6.7 in Tunisia [26]. This NortheSouthgradient, if confirmed, is the opposite to that observedfor other 2 organ-specific autoimmune diseases, multiplesclerosis (MS) and type 1 diabetes whose prevalenceis higher in higher latitudes. This observation indeed,may be due to environmental factors, in particular,the socioeconomic status, but alternatively to geneticfactors. In this regard, it is interesting to consider thatMS and type 1 diabetes are thought to be Th1-dependentautoimmune diseases and pemphigus Th2-organ-specificautoimmune diseases occurring in different geographicalareas where the major selective pressure was exerted bydifferent pathogenic agents, mycobacterium tuberculosis(a Th1 pathogen) in the North of Europe and malaria(a Th2 pathogen) in the South of Europe and NorthAfrica.

3.2. Familial aggregation

Familial cases of pemphigus have been reported. InPV, they are very unusual and only sporadic casesinvolving first-degree relatives, mainly parentechildand/or siblingesibling have been described [37e40].However, 2 different observations speak for theinvolvement of genetic factors in PV susceptibility: (i)a significant increase in the prevalence of autoimmunediseases in the first-degree family members of PVpatients compared with relatives of healthy controls,which allows to suspect that genetic factors governingthe occurrence of general autoimmunity participate inPV susceptibility [41]; (ii) anti-Dsg3 antibodies, a partialphenotype of the autoimmune process, were frequentlydetected (O50%) in asymptomatic parents of PVpatients in a pattern consistent with a dominant in-heritance [42,43]. In PF, in particular the endemic formobserved in Brazil (FS), multiple cases of PF in familyunits have been reported and anti-Dsg1 Ab can bedetected at a high frequency in patient’s relatives [44].In contrast, familial cases of the endemic form of theTunisian PF seem to be rare. Whether anti-Dsg1autoAb are present in family members of patients withsporadic or endemic Tunisian PF remains to bedetermined and is currently under study.

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3.3. Twin and adoption studies

Twin studies allow to estimate and compare therisk for developing pemphigus in monozygotic anddizygotic twins when a member of a pair is involved bythe disease (concordance rates). Unfortunately, inpemphigus, neither twin nor adoption studies, whichrequired very large population-based ascertainment,have been reported due in part to the low prevalence ofpemphigus.

Finally, population prevalence and family studies, inparticular based on the anti-Dsg partial phenotype,allow to consider that genetic plays a role in theoccurrence of both PV and PF and suggest a dominantinheritance of the autoantibody response.

4. Strategy to identify genetic factors in pemphigus

Several approaches are available to identify the genesparticipating in autoimmune disease susceptibility. Thecandidate gene strategy aims at testing genes codingfor a molecule thought to play a role in immunedysregulation leading to the autoimmune process (targetantigens, antigen-processing or presenting molecules[45], B- and T-cell antigen receptors, cytokines andmolecules participating in BeT-cell cooperation [46])and may itself use different approaches. Populationstudies, in particular caseecontrol studies, allow to testan association between a given risk factor and a diseaseand is based on the comparison of affected andunaffected subjects. Family-based association studiesmay use gene linkage analysis which is based on theanalysis of the segregation of 2 traits, disease andsusceptibility genes, in families with multiple affectedindividuals [47]. A powerful family-based associationstudy is the transmission disequilibrium test (TDT)which requires the use of affected individuals and ofboth parents [48]. However, this method may be difficultto apply to pemphigus since, at least for PV and thesporadic form of PF, the disease mainly affectsindividuals O50 years and many patients will not haveboth parents alive. The aim of genomic-wide scans is toidentify cosegregation of polymorphic markers anddisease (or partial phenotype) to define chromosomalregions containing susceptibility loci. Genomic-widelinkage uses microsatellite markers and requires largemultiple families of affected individuals The problemsthat geneticists faced to map genes involved inautoimmune diseases illustrate the difficulty of thisapproach [49,50]. The rarity of familial cases in mosttypes of pemphigus may make genome-wide linkagestudy not applicable although the endemic form of PFoccurring in Brazil may constitute an appropriatepopulation.

5. Identification of genes involved in pemphigus

So far, the unique approach used to identify genesparticipating in pemphigus susceptibility has beenpopulation studies based on caseecontrol design thattested a few genes thought to play a role in the disease.This approach consistently demonstrated that the MHClocus is associated with both PV and PF. Recent studiesconducted in our laboratory also suggest that DSG1gene participates in PF susceptibility and interactswith MHC genes to increase the risk to develop thisautoimmune disorder. Other candidate gene studies,either gave negative or inconsistent results.

5.1. MHC genes

The MHC locus is an important susceptibility locusfor most autoimmune diseases as shown by associationstudies and, more recently, genome scan analysis in MS[51] and type 1 diabetes [52]. The association of PV withHLA class II alleles was revealed as early as 1980 andwas repeatedly demonstrated by serological, restrictionfragment length polymorphisms (RFLP) and genotypeanalyses. A compilation of various studies performed indifferent ethnic populations is presented in Table 1. Thedemonstration of the association of PF with HLA classII alleles was provided more recently and involved boththe endemic and non-endemic forms of the disease(Table 2). Several interesting observations can be madefrom these studies. PV was consistently found to beassociated with DR4 and DR14 and, more precisely,with DRB1*0402 and DRB1*1401 subtypes. Forexample, DRB1*0402 was found in 92% of AshkenaziJews [53], 85% of non-Jewish Iranians [66], 81% ofSardinians [58], 33% of Italians [57] while its prevalencein these different normal populations ranged from 2 to4%; HLA DRB1*1401 was found in 44.2% of Italian[57], 44% of Japanese [64], 37% in Pakistani [59] and28% of Spanish [60] patients. Thus, 2 different suscep-tibility alleles are associated with PV patients of differ-ent ethnic groups. Most DRB1*04 individuals areDQB1*0302 and most DRB1*14 are DQB1*0503 dueto linkage disequilibrium. Since DRb1 alleles other thanDRB1*0402 and DRB1*1401 and linked to DQB1*0302and 0503 are not increased in PV, one can hypothesizethat the primary association is with DRB1 genes. Thispresumption is supported by most functional studiesshowing that Dsg3-specific T-cell lines were restrictedto DR [67]. However, the association of PV withDQB1*0503 was reported to be primary in one study[68] and in vitro, monoclonal antibodies anti-HLA DRbut also anti-HLA DQ were shown to abolish anti-Dsg3antibody production by B-cells cocultured with CD4CT-cells obtained from patients with PV [69]. It is alsointeresting to note that DRB1*0402 which predisposes

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Table 1

MHC genes identified by association studies in PV

Populations n Alleles References

Controls Patients

Caucasians

Ashkenazi Jews 26 DR4, DQw8 [53]

French 106 37 DRB1*0402, 1401; DQB1*0302; 0503 [54]

Indians 89 37 DRB1*1404; DRB1*0202; DQA1*0101; DQB1*0503 [55]

Italians 128 61 DRB1*0402, DRB1*1401; DQB1*0503 [56,57]

Sardinians e 16 DRB1*0402; DQA1*0301; DQB1*0302 [58]

Pakistani e 19 DRB1*1404; DQA1*0101; DQB1*0503 [59]

Spanish 200 26 DRB1*0402, 1401; DQB1*0503, 0302 [60]

US 44 38 DR4 [61e63]

Mongoloids

Japanese 525 55 DRB1*0403, 0406; DRB1*1401, 1405, 1406 [64,65]

to idiopathic PV has been reported in patients affectedby the drug-triggered form of the disease [70].

Susceptibility to PF has been correlated with thepresence of DR4, DR14 and DR1 alleles (Table 2).However, in contrast to PV, no single DR4 or DR14allele was shown to be associated with the disease.Indeed, DRB1*0403, *0404, DRB1*0406 andDRB1*0402 in certain studies [54,64,72,76] andDRB1*1401, 1402, 1406 and DRB1*0102 subtypes wereincreased in PF patients. These studies also showed thatendemic and non-endemic forms of PF share similaralleles of susceptibility, an observation which, along thatmade in spontaneous and drug-triggered PV, indicatesthat different environmental factors interact withcommon genetic background to increase the risk todevelop these autoimmune blistering skin diseases.

Analysis of MHC class II molecules in autoimmunediseases such as type 1 diabetes, showed that certainalleles may confer protection [77]. Results obtained fromstudies performed in PV and PF also suggest that certainHLA protective alleles are present in the HLA class IIregions, such as DRB1*13 and DRB1*07 in Spanish [60]and Italian [57] PV patients, respectively. The recentstudy performed by the group of Petzl-Erler in large

populations of Brazilian patients with endemic PF andhealthy controls provided interesting observations aboutthe role of allelic interactions on disease susceptibility/resistance [71]. Previously reported positive associationswith HLA-DR antigens were confirmed (see Table 2)and several HLA-DR antigens (DRB1*0301,*0701,*0801, *1101, *1104 and *1402) were negativelyassociated with PF. Susceptible alleles were shown tobe semi-dominant over neutral alleles, and protectivealleles semi-dominant over susceptible and dominantover neutral. This study emphasizes the crucial role ofHLA-DRB1 gene in modulating susceptibility to andprotection against PF.

MHC class II locus was also found associated withthe third variety of pemphigus, PNP. Interestingly, inthe unique series that we reported, the MHC class IIalleles, DR4 and DR14, regularly found associated withPV and PF, were not increased in these patients, whilethe DR3 allele was significantly increased [78]. Thisobservation, if confirmed in larger series of patients withPNP, would indicate that PNP has a genetic basisdifferent from PV and PF.

MHC outside the HLA class II region may alsocontribute to disease susceptibility. In the study

Table 2

MHC genes identified by association studies in PF

Populations n Alleles References

Controls Patients

Sporadic PF

French 106 20 DRB1*0404 ; DRB1*0102 [54]

Italians 128 26 DRB1*04 ; DRB1*1404 ; DQB1*0503 [57]

Japanese 525 7 DRB1*04 ; DRB1*0403, *0406;

DRB1*14; DRB1*1401, *1405, *1406

[64]

Endemic PF

Brazilians 182 147 DRB1*0102, *0404, *0406 ; DRB1*1406, *1602 [71,72]

50 38 DRB1*0102 [73e75]

Tunisians 100 28 DR4 (UO)

UO: unpublished observation.

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performed in Spanish PV patients, HLA B38 was foundto be significantly increased with a frequency of 23%versus 7% in the general population [60]. More recently,microsatellite probes that span the entire MHC regionwere used to screen DNA samples from 38 Jewish PVpatients and 76 healthy controls. While some markerswere associated with MHC class II region, 4 probesmapped to MHC class I region [79]. Further analysis ofthese DNA samples with 26 single nucleotide poly-morphism markers spanning a chromosomal regionof 600,000 bp, indicated that 4 markers were foundinformative and all mapped to HLA-G. A deletion/insertion variant in exon 8 of the gene was foundassociated with the disease [80].

Although one cannot exclude that genes in stronglinkage disequilibrium with HLA class II genesparticipate in pemphigus susceptibility. The majormechanism proposed to explain the association be-tween MHC genes and autoimmune diseases is thatdisease-associated alleles can efficiently accommodatean autoantigen-derived peptide initiating the autoreac-tive T-cell response. The peptide binding groove of theHLA class II molecules contains pockets, five of themP1, P4, P6, P7 and P9 interact with amino acids of theside chains of the bound peptide. Polymorphism ofHLA class II molecules involves amino acid residuesthat contribute to the shape and charge of the pocket.PV-linked DRB1*0402 differs from other DR4 sub-types by the presence in the P4 pocket of 2 negatively-charged residues at position 70 (D) and 71(E) and,thus, could selectively present a Dsg3-derived peptide.Data obtained from Wuscherpfennig et al. [81] stronglysupport this model, since, based on the binding motif ofDRB1*0402 molecule, several candidate peptides ofDsg3 were selected, one of which induced consistentlyproliferation of T-cells from DRB1*0402 positive PVpatients. However, DRB1*0401 which is also associatedwith PV does not share the anionic amino acids of theDRB1*0402 molecule suggesting that different peptidesmay participate in the initiation of autoimmuneresponse or that other part(s) of the HLA-DRB1 chaincontribute to disease susceptibility. Similar conclusionwas reached in PF patients by Pavoni et al. [72] whocould not identify, among HLA-DRB1 alleles predis-posing to Brazilian endemic PF, any simple sharedpolypeptide motif at positions 67e74 although theclustering of DRB alleles in functional groups based onthe properties of polymorphic residues at position 70,71, 74 and 86, resulted in a better discriminationamong susceptibility and protective alleles. Furtherstudies are needed using different approaches such asT-cell proliferation assays, generation of T-cell linesand clones, binding experiments of candidate peptidesto purified HLA Class II molecules and identifica-tion of peptides eluted from these molecules toprecisely define immunodominant epitopes initiating

the autoimmune process, which may help design newtherapeutic strategies.

5.2. Autoantigen genes

It is actually firmly established that autoantigensinitiate and drive autoimmune responses both at the B-and T-cell level. Experimental models of autoimmunediseases induced by immunization with the autoantigenand the structural properties of autoreactive B- or T-cellreceptors derived from individuals with autoimmunediseases clearly speak for the crucial role of theautoantigen in the initiation of the autoimmuneresponse. One may thus wonder whether the geneencoding the putative initiating autoantigen is poly-morphic and if so, whether the polymorphism takes partin disease susceptibility. Involvement of autoantigengene polymorphism has been reported in two majorautoimmune diseases, type 1 diabetes (variable numberof tandem repeats (VNTR) polymorphism upstream ofthe insulin gene) [82] and myasthenia gravis (micro-satellite polymorphism in the first intron of muscleacetylcholine receptor alpha-subunit gene) [83].Although recent experiments, suggest that insulin VNTRalleles modulate insulin expression in human thymus andthus might control central tolerance, the significance ofthese associations still remains poorly understood.

These observations and the demonstration that theDSG1 gene is polymorphic in bovine [84] prompted usto ask whether DSG1 constitutes a candidate genepredisposing to PF. Two polymorphic markers wereidentified. The first is made of a variant haplotype of fivemis-sense mutations located on the part of the geneencoding the fourth and fifth extracellular domains ofthe protein and was not found to be associated with PF.The second marker consists of a single silent T to Ctransition at position 809 and was significantly morefrequent in French Caucasian PF patients than incontrols [85]. Interestingly, the increased frequency ofmutation 809 (C), notably at the homozygous state (809(C/C)) was also observed in PF patients recruited inTunisia where the epidemiology of the disease isdifferent, strengthening the observation made in France[86]. Thus, two different association studies performedin different epidemiological situations, indicate thatDSG1 is involved either in PF susceptibility or in theproduction of anti-Dsg1 antibodies. This question willbe addressed by studying DSG1 polymorphism in PVpatients producing anti-Dsg1 antibodies.

The role of a silent mutation of the coding sequenceof DSG1 in PF physiopathology remains questionable.An association with another polymorphism locatedelsewhere in the coding or regulatory sequences ofDSG1, is currently under investigation. The mutationcould also be involved in alternative splicing of Dsg1pre-mRNA transcripts leading to the synthesis of

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alternative transcripts of DSG1 and of untolerizedintron-encoded amino acid sequences responsible forT-cell tolerance breakage. Further analysis of FrenchCaucasian PF patients showed that a combination ofHLA DR4, the HLA-DRB1 allele significantly associ-ated with PF, and C/C (809) genotype conferreda stronger risk of PF development than either aloneand that the effect of both risk factors was more thanadditive [76]. This model is consistent with an epistasisbetween DR4 and C/C genotype in PF susceptibility andis reminiscent of results obtained in two other organ-specific autoimmune diseases, in which the interactiveeffect of two different loci was demonstrated: type 1diabetes with the insulin gene and the HLA region [87],and myasthenia gravis with acetylcholine receptoralpha-subunit gene (CHRNA) and two different HLAloci [88]. Thus, this observation underlines the complex-ity of genetic interactions in the development ofautoimmune diseases and constitutes a model to studyand further the understanding of epistasis between genesencoding presentation molecules and autoantigens.

5.3. IGH and IGL genes

The fundamental functions of B-cell receptor (BCR)in autoimmune responses which are now unambiguouslydemonstrated to be driven by antigens, allow to considerthe polymorphic IGH and IGL loci as candidate genes ofsusceptibility to autoimmune diseases. Both V and Csegments of the IGH and IGL loci are polymorphicand several autoimmune diseases were shown to beassociated with IGHC [89], IGHV [90] or IGKC [91,92]polymorphisms. Only few studies analyzed the role ofIG locus polymorphism in pemphigus susceptibility.One study was performed to determine whether IGHpolymorphism was associated with PV [93]. Whilesignificant differences in the distribution of IGHC allelicfrequencies were observed between 12 PV patients andcontrols, a significant difference was found for a VH3polymorphism. Although, the small size of the patientgroup could introduce bias and makes the significanceof the result questionable, this study invites to furtherstudy the IGH locus polymorphism in pemphigus ifa restricted usage of VH genes was demonstrated in theanti-Dsg1 or anti-Dsg3 antibody responses. Similarly,the observation that IgG4 constitutes the majorpathogenic IgG subclass [94,95] should invite to de-termine whether polymorphic variants of the switchgamma 4 sequence that were recently described [96], areassociated with PV or PF. Interestingly, anti-Dsg1 andanti-Dsg3 IgG4 antibodies preferentially if not exclu-sively, express kappa light chains. This observation andthe previous reports indicating that several autoimmunediseases are associated with IGKC polymorphismprompted us to determine whether PV or PF is as-sociated with allotypic markers of immunoglobulin

kappa. By using a PCR-digestion procedure, we showedthat both PV and PF in the sporadic and endemic formobserved respectively in France and Tunisia, were notassociated with a Km allotype [97].

5.4. Other candidate genes

Other genes of the MHC have been studied inpemphigus. Tumor necrosis factor (TNF) and lympho-toxin alpha (LTA) are cytokines with immunoregulatoryproperties whose genes are located in the class III regionof the humanMHCanddisplay polymorphism. In a studyperformed in a large series of patients with Brazilianendemic pemphigus and controls, no associations werefound between LTA/ or TNF/ single nucleotide poly-morphism (SNP) and PF indicating that genetic variabil-ity of these loci does not participate in susceptibility/resistance to the disease [98]. However, in an associationstudy involvinga limitednumberofPFpatients, apositiveassociation of TNFa promoter gene polymorphism withsporadic PF was observed [99]. Polymorphisms of TAP1andTAP2 genes that are located in theHLA class II locusand that encode for the transporters associated withantigen processing (TAP) molecules were recently ana-lyzed in Japanese pemphigus patients but no associationwas found with the disease [100]. Other candidate geneswere studied, particularly those that encode for cytokinesthat have been involved in pemphigus. In this regard,a recent study demonstrated that the SNP located atposition �174 of the IL6 gene is associated with FS.Indeed, the C/C genotype was shown to be protectivewhile the G allele predispose to FS, suggesting a role ofIL6 in the pathophysiology of pemphigus [101].

6. Conclusion

Finally, epidemiological and association studiesfirmly established that genetic factors are involved inthe occurrence of pemphigus and that HLA class IIgenes or genes in strong linkage disequilibrium partic-ipate in disease susceptibility. However, MHC haplo-type alone is insufficient for development of the diseaseand it is very likely, that pemphigus, like other auto-immune diseases, are complex and polygenic disordersin which many genes with various penetrance operateand interact to control the disease process. The positiveepistasis observed between the HLA and DSG1 lociillustrates this complexity and, thus, the difficulty toidentify genetic factors in pemphigus. Genome scanstudies require a large number of multiplex families thatmay be difficult to recruit at least in PV and sporadic PFand are often beyond financial resources of laboratories.These studies might be performed in Brazilian endemicpemphigus which frequently involves family membersallowing to recruit a large number of multiplex families

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and reach sufficient statistical power. However, thepower of association studies, in particular family-basedassociation when correctly designed, the recent identifi-cation of the patterns of genetic variation in the humangenome [102], and the better understanding of thepathophysiology of PV and PF should invite to useassociation studies to dissect the genetic basis of thedifferent varieties of pemphigus. Several non-MHCcandidate genes to which a role can be assigned in thedisease pathogenesis or an intermediate phenotype (anti-Dsg autoantibodies) could be selected and studiedinvolving large number of cases and controls. Amongthese candidate genes, those showing genetic conserva-tion across all populations [103] should be prioritized forminimizing heterogeneity of population and theirconfounding effects.

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RESUME

Les pemphigus sont des maladies auto-immunes spécifiques d'organe qui affectent la peau et les muqueuses. Ils sont caractérisés par la production d’autoanticorps pathogènes dirigés contre des protéines du desmosome, plus particulièrement, les desmogléines qui permettent l’adhésion entre eux des kératinocytes de l’épiderme. Au cours des pemphigus superficiels (PS), la réponse auto-immune est dirigée contre la desmogléine 1 (Dsg1). Chez les malades atteints de PS, des lymphocytes T autoréactifs vis à vis de la Dsg1 sont présents et interviennent dans la production d'autoanticorps anti-Dsg1. Cet autoantigène est aussi la cible de la réponse auto-immune au cours d'autres formes de pemphigus tels que les pemphigus vulgaire et paranéoplasique et par conséquent, semble jouer un rôle clé dans ces maladies.

Depuis plus d’une décennie, le rôle de l’autoantigène lui-même dans l’initiation, la propagation et la pérennisation de la réponse auto-immune a été conforté par de nombreux arguments expérimentaux. En nous appuyant sur ce concept, nous avons entrepris d’étudier l’intervention de la Dsg1 dans les mécanismes physiopathologiques qui concourent au développement des pemphigus.

Dans un premier temps, nous avons démontré l’expression dans l’épiderme humain,

d’une isoforme tronquée de la Dsg1 générée par épissage alternatif des transcrits DSG1. Cette Dsg1 soluble est porteuse d'une séquence peptidique spécifique qui se fixe avec une forte affinité à certaines molécules HLA de classe II de susceptibilité au PS en particulier, à la molécule DRB1*0102. Ce peptide est par ailleurs capable d'induire la prolifération de cellules mononuclées du sang périphérique chez 50% des malades atteints de la forme sporadique de PS. Ces patients expriment des allèles HLA de classe II associés à la maladie et deux d'entre eux sont porteurs de la molécule DRB1*0102. Ainsi, la modification de la Dsg1 par épissage alternatif pourrait-elle intervenir dans la rupture de la tolérance au niveau du compartiment T chez les individus prédisposés génétiquement par l'expression de certains allèles HLA de classe II et in fine, conduire à l'initiation d’une réponse auto-immune B dirigée contre la Dsg1.

En second lieu, nous avons observé une diversification de la réponse anticorps chez des souris normales immunisées avec la région extracellulaire recombinante de la Dsg1. Les animaux immunisés produisent non seulement des IgG dirigées contre la Dsg1 mais aussi, contre d'autres protéines de l'épiderme. Nous avons dérivé cinq anticorps monoclonaux à partir des splénocytes isolés de ces souris et montré que trois d'entre eux sont dirigés spécifiquement contre la Dsg1. Les deux autres, 10A1 et CK1, ne réagissent pas avec la Dsg1 mais reconnaissent des protéines épidermiques de plus haut poids moléculaire, compatible avec ceux des autoantigènes de la famille des plakines spécifiquement reconnus par les anticorps au cours du pemphigus paranéoplasique, e.g. l'envoplakine et la périplakine. Grâce à une analyse protéomique ciblée combinant l'immunocriblage d'une carte protéique 2D d'épiderme humain et la spectrométrie de masse MALDI-ToF, nous avons montré que la protéine cible du 10A1 est l’envoplakine, et que le CK1 reconnaît à la fois l'envoplakine et la périplakine. Ainsi, en accord ce modèle expérimental murin, la réponse B anti-Dsg1 pourrait-elle gouverner la réponse vis à vis d’autres protéines du desmosome en particulier, les plakines, mimant de ce fait la diversité de la réponse auto-immune B observée au cours du pemphigus paranéoplasique.

Enfin, nous démontrons par des analyses en PCR que l’ARNm de la Dsg1 est exprimé dans le thymus humain normal, que son expression augmente avec l’âge et de ce fait, que l’absence de l’expression thymique de cette autoantigène ne constitue pas l’origine de la rupture de la tolérance qui concoure au développement des PS.

Nos résultats mettent en exergue le rôle la Dsg1 dans le processus auto-immun au cours

des pemphigus, d'une part, à la phase d'initiation, avec l'intervention de cet autoantigène modifié par épissage alternatif dans la réponse lymphocytaire T et d'autre part, à la phase de propagation, avec la diversification de la réponse anticorps vis à vis d'autres antigènes desmosomiaux induite chez des souris normales immunisées avec cet autoantigène.

MOTS-CLEFS : Auto-immunité / Autoantigène / Desmogléine 1 / Desmosome / Epissage alternatif / Extension épitopique / HLA / Pemphigus / Plakine / Thymus.