parmenideparmenide direct

Download PARMENIDEParmenide Direct

If you can't read please download the document

Upload: constantin-loukos

Post on 17-Jan-2016

219 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

LECTUREDE PARMENIDE

TRANSCRIPT

L'tre de Parmnide et la pense de la mort.

Rsum. Le Pome de Parmnide est un texte, si non pas le texte fondamental de la philosophie occidentale. Par philosophie occidentale, nous entendons un texte ou une pense formuls en langue ou apparus en images provenant de la culture indo-europenne, portant sur la nature du monde, de la mort et des dieux.

Le pome de Parmnide commence par un prambule dapparence conventionnelle, travers lequel le narrateur arrive devant une desse. Dans la premire partie, qui suit, et qui est celle qui nous intresse, la Desse lui dlivre son message. La seconde, et ultime, qui a t moins bien conserve et moins bien explique par les savants, est une prsentation de limage du monde que se font les mortels, et qui est fausse, selon la Desse, ou fausse, selon Parmnide, parce quelle est incomplte. Cest cette interprtation du r[olee la seconde partie pome de Parmnide que nous avons choisie, parmi dautres, diffrentes ; mais nous resterons a la premire partie, comme si la deuxime n`avait pas t compose.

Dans cette Premire partie, voici le propos fondamental. Il y a tre. Il ny a pas de non-tre. Il ny a que tre. Cet tre sera dfini par la suite comme immuable, ternel, in engendr et unique, ce qui veut dire, il ny a rien sauf lui. Le mot rien est.

Que veut dire cela. Le lecteur ou l`auditeur de ce texte a devant lui un texte ou des sons. En mme temps, il pense quelque chose. En mme temps, il a des impressions, des sentiments, des penses. Selon Parmnide, ou la desse, ou les deux, tout cela est. Tout cela nest pas plusieurs choses, mais une. Comment cela ? Selon plusieurs interprtations du Pome, ce serait parce que Parmenide considererait le monde multiple comme une illusion1Cette ide rpandue que Parmnide est idaliste povient en grande partie de Platon, qui prsente Parmnide dans son dialogue homonyme comme un avocat.

. Selon nous, cest exactement le contraire, et selon nous Parmenide sous-entend qu`il n`y a qu`une seule illusion, celle qu il doit y en avoir.

La notion d illusion signifie qu il y aurait deux mondes. Un monde vrai et un monde faux. D apres les connaissances scolaires que nous avons de Platon, il y aurait deux mondes, le monde mortel et le monde idal. Selon nous, Parmenide dit qu`il ny a quun monde. Pourquoi pensons-nous des fois qu il y en a deux? Parce que nous avons peur de mourir. Et que nous sommes vivants. Nous voyons des signes qui nous conduisent a la mort. Le ct de nous qui nous considre mortel(s) serait immortel, parce quil trouverait le reste mortel. Nous croyons que, si nous etions immortels, nous le saurions. Le fait que nous savons que nous sommes mortels, nous fait confirmer que nous sommes mortels. Nous constatons que nous sommes mortels. Qui fait cette constatation? Nous. Eh ben, non. La constatation se fait d`elle-m[eme. La pense est un phnomene indpendant, qui se deroule de lui=mme. Ce qui nous complique la vie, c est que nous prenons la pense comme contenu, et pas comme une forme. Nous croyons que les syllabes, les lettres, les phrases sont autre chose que les lignes qui font les lettres ou qui font les les sons. Bref, nous ne sommes mortels que parce que nous croyons que la pense nous appartient. Qui nous a dit que la pense nous appartenait? Parmenide, ou la deesse, ou les deux, le formulent assez bien, pourvu que nous traduisions correctement le passage du poeme qui se refere a letre et au non-[etre. Les traducteurs que je connais l`on traduit faussement, je pense, parce qu`ils ont commis la m[eme erreur que Parmenide dnonce, que la desse dnonce. Le texte est tres clair. Il dit que les mortels se trompent parce qu ils pensent qu`il FAUT qu `il y ait du non-[etre.

Le verbe il faut peut tre interprt de deux manires. Il faut de maniere morale, comme dans la phrase il faut que tu sois gentil. Et il faut de maniere logique ou pseudo-logique. Par exemple, il faut quil y ait du vide, sinon les objets ne pourraient pas bouger. Nous pourrions ajouter une troisieme version il faut, car il y a un BUT.

Quand il faut de manire morale, par exemple, il faut [tre vaillant, ou gentil, ou le contraire, le but est alors sous-entendu, mais il est toujours le m[eme, en realit. Il faut quelque chose afin que nous soyons en vie. Donc le verbe il faut comprend deux assomptions. Premirement, que notre vie est menace, deuximement, quil y a deux options, soit conserver la vie, soit la perdre. Sil ntait pas question de perdre la vie, le verbe il faut n aurait pas de sens.

Quelquun pourrait dire que meme un immortel pourrait dire son frere immortel il te faut des cordes, Apollon, pour jouer cette lyre! Mais nous ne pouvons pas savoir comment pensent les immortels quand nous pensons dj avec la peur de la mort. Lassomption que nous sommes mortels a infect la racine de notre pense, ou une rgion prs de cette racine. Avec elle va la seconde assomption, que nous pourrions conserver la vie si nous faisions ci ou cela.

Que veut dire faire quelque chose? Faire signifie choisir de bouger. Deux assomptions encore. Il y a choix, et il y a mouvement.

Parmenide dit clairement, et son eleve Zenon encore plus, qu`il n y a pas de mouvement. Mais nous resterons sur le choix.

Qui choisit? Celui qui pense. Qui pense? Comme on a dit auparavant, on ne sait pas. Peut-[etre, personne.Est-ce que celui qui pense choisit? Non. Pourquoi donc a-t-on cette manie de choisir, comme humanit, sur laquelle le verbe il faut est bas?Parce que nous n`utilisons pas le muscle qu`il faut, est la r/ponse. Nous croyons qu `il y a choix parce que nous avons peur de mourir.Et nous avons peur de mourir parce que nous utilisons le mouvais outil pour la bonne chose. C est comme si quelqu un utilisait une fourchette pour ouvrir une bo[ite de sardines. Quelle est notre faute? Nous lavons dite. Nous regardons la pense comme un contenu, et pas comme une forme.

Quand nous voyons la pense comme un contenu, nous bougeons, ou nous avons l imression de bouger. Quand nous voyons la pensee comme une forme, il n y a pas de centre immobile autour duquel le mouvement aurait lieu. Si les choses qui bougent sont un cyclone, et que loeuil du cyclne est le centre, ce qui nous trompe, c est que nous croyons que la pense qui est le centre est juste, et que le centre a besoin de quelque chose autour de lui.Parmenide est clair. Il dit que l etre est la pensee. Mais quil n y a rien autour de la pense. Il dit que l etre est comme une sphere que la ncessit garde lie l ou elle se trouve. Ce n est pas l illusion qui nous fait bouger. Cest le mouvement qui nous fait croire. Car, sil n y a pas de mouvement, comment est ce que l immobilit peut faire le mouvement? Rponse. L immobilit n est pas celle que nous croyons. Parce que nous croyons que l immobilit est le contraire du mouvement, c est a dire, un non-tre.En revanche, l immobilit est l immortalit. Elle n est pas vide, elle n est pas un contraire, elle est une prsence divine.Mouvement gal humanit, mouvement gal mort. Restez immobiles. Maintenant.