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Première lecture | Ézékiel 33, 7-9

La vocation du prophète en général, et celle d’Ézékiel en particulier, est d’annoncer une

bonne nouvelle au peuple qui traverse diverses épreuves. Mais, comme le dit si bien l’abbé Noël Colombier à propos des prophètes, « Ils annon-çaient, ils dénonçaient… » Quand le peuple se donne bonne conscience ou qu’il se leurre, c’est le devoir du prophète de dénoncer ses méprises et ses erreurs. Sa mission est d’annoncer une bonne nouvelle de salut, mais aussi de dénoncer tout ce qui fait obstacle à cette bonne nouvelle. Ézékiel a fort bien rempli sa mission de « guetteur pour la maison d’Israël ». Le chapitre 18 de son livre, qui s’achève sur les mots « Convertissez-vous, et vous vivrez » (Ez 18, 32), constitue le plaidoyer le plus convaincant de l’Ancien Testament au sujet de la responsabilité individuelle.

Deuxième lecture | Romains 13, 8-10

Après de longues discussions théologiques, tantôt subtiles et tantôt contournées, Paul

nous livre ici un remarquable condensé de la Loi promulguée au Sinaï. Il se limite délibérément au commandement de l’amour mutuel, « car celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi ». Pour ce faire, il cite seulement quatre des dix commandements promulgués par Moïse : ne pas commettre l’adultère, le meurtre, le vol, la convoitise. La loi morale qui prévaut pour les chré-tiens, comme il le dira si bien dans sa 1re lettre aux Corinthiens, est celle de l’amour charité.

Psaume | Psaume 94

Une interpellation directe à l’impératif ouvre abruptement le psaume 94. L’alternance

entre la deuxième et la première personne du plu-riel dans les deux premières strophes suggère un dialogue liturgique, vraisemblablement entre un lévite et la communauté. Cette dernière est convo-quée – et elle y consent – à acclamer le Seigneur, à lui rendre grâce, à se prosterner devant lui et à l’adorer. La dernière strophe évoque un contre-exemple : celui de l’endurcissement d’Israël au temps des pères et de leur séjour au désert. La communauté se voit de nouveau interpellée quant à la nécessité absolue de l’écoute de la Parole et de la conversion.

Évangile | Matthieu 18, 15-20

Juste après avoir évoqué la joie que provoque au ciel le retour de la brebis égarée, Jésus émet

une série de considérations portant sur le devoir de « correction fraternelle », lorsqu’un membre de la communauté est offensé par un « frère ». Ce devoir est équivalent à celui du prophète envers le pécheur. Tout doit être fait pour ramener les fautifs dans le droit chemin : confrontation privée, discussion à deux ou trois, appel « à l’assemblée de l’Église ». Autrement dit, le devoir de correction fraternelle est de la plus haute importance. La communauté se doit d’être un milieu de conver-sion et de pardon. Quand elle prie au nom de Jésus, son pouvoir d’inter cession ne connaît pas de limite.

Paroles de conversionDe même que les prophètes exhortent inlassablement à la conversion au Dieu de l’Alliance, de même les disciples de Jésus savent s’interpeller mutuellement pour mieux vivre les exigences de l’Évangile du Christ.

clÉs de lectuRe

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