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FILE COpy BANQUE INTERNA TIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DEVELOPPEMENT ASSOCIATION INTERNATIONALE DE DEVELOPPEMENT DOCUMENT A USAGE INTERNE Rappo't No. 900-AL EVOLUTIONS ET PERSPECTIVES ECONOMIQUES DE LtALGERIE VOLUME I RAPPORT GENERAL Le 20 Octobre 1975 , Region Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord Departement des Programmes II TRADUCTION NON-oFFICIELLE A TITRE D'INFORMA TlON Ce rapport a ete prepare a l'usage exclusif du personnel du Groupe de la Banque et a des rlns officielles seulement. II ne peut etre publiti, cite ou evoque sans I'autorisation du Groupe de la Banque, lequel ne garantit en aucune maniere son exactitude ou son caractere exhaustif. Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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    BANQUE INTERNA TIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DEVELOPPEMENT

    ASSOCIATION INTERNATIONALE DE DEVELOPPEMENT

    DOCUMENT A USAGE INTERNE

    Rappo't No. 900-AL

    EVOLUTIONS ET PERSPECTIVES ECONOMIQUES DE LtALGERIE

    VOLUME I

    RAPPORT GENERAL

    Le 20 Octobre 1975

    ,Region Europe, Moyen-Orient

    et Afrique du Nord Departement des Programmes II

    TRADUCTION NON-oFFICIELLE A TITRE D'INFORMA TlON

    Ce rapport a ete prepare a l'usage exclusif du personnel du Groupe de la Banque et ades rlns officielles seulement. II ne peut etre publiti, cite ou evoque sans I'autorisation du Groupe de la Banque, lequel ne garantit en aucune maniere son exactitude ou son caractere exhaustif.

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  • EQUIVALENTS MONETAIRES

    (Dinars le dollar EU)

    Taux de Facteur de change 1 conv~rsion21

    Periode officie1_1 commercia1

    1967-70 4,937 4,937

    1971 4,644 4,937

    1972 4,556 4,834

    1973 4,185 3,959

    1974 3,997 4,181

    Juin 1975 3,834 3,826

    11 A 1a fin de 1a periode.

    11 Moyenne de la periode.

    Source: FMI, International Financial Statistics, septembre 1975.

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    C.:illRE GENERAL , ,

    Obj~c~ifs et strategie a long :er~

    :'?otii:::ri.1:.ialii.:es physiques at SOC:l.O-,,;;con.';:;;:;;'l.(:ue:s

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    Resultac$ d'ensembla: 1967-73 L'exect,;.tion au plan ::'967-69 L I e:dScut:ion du plan 1970-73 Population at emploi -'"+ Re?artition des ~evenug 7..7 Balance des paiemencs 18 Finances publiques r:onnaie et credit Prix et salaires . L\ CONJONCTuKE EN 1974

    I.E DEUXIEHE PL1J.' Q\JADRIE~NP.L (l97?-77);

    POLITIQUES ET PERSPECTIVES D'ENS~mLE T

    GR!El:ITATIONS LV P::.,.>\;.\i 33 Objectifs et strateg~e du plan .. 33 L'investissement at la croissance economique 35 Consommation et epar6~e .... c 40 ~c L'incertitude s'attachant awe object:ifs planifies 41 I~. CO~~l~I~~E FINA.\CIERE ....... Con~Dnc:ur~ 1975 .... La contrainte financiere en 1976 at 1977 44

    ~II .. PREVISIONS 47

    Irupo:'te:ci:.JI1S . 48 La bal~c~ couranta 49 :'';;:$ COnCout'S eXI:e.rieurs Dc;"i:t.", e:xter:i.eure et service de la datte :: F:L~J):.N~~~~ INTERIL"iJR

    :i:ir.a:.ce::Cient: l.ncerieur: 1':;74-77 v. L~S ?ERSPECTIVES DjG~2LOI 57

  • SECTIOtl III. DEVELOPPEHENT SECTORIEL, SOCIAL ET REGIONAl. 6J

    ...,.LES FfYDRdcARBUr~S wlJIt

    II. U. POLITIQUE DE DEVELOPPEHENT INDUSTRIEL 54

    Considerations generales 64L'execution des deux preDiers plans: 1967-69 at 1970-73 66

    Les perspectives au deuxieme plan quadriennal 1974-1977 69

    LA POLITIQUE DE DEVELOPPEHENT AGRICOLE 71

    C~racteristiques d'ensemble du secteur 71

    7'1:e secteur autogere ...

    La secteur prive 74

    La Revolution Agraire ~ 74

    1 'hydraulique - 76

    Les facteurs de production modernes 77

    La recherche et la vulgarisacion 77

    La formation 78

    La credit 78

    La commercialisation et les prix 79

    PerspectiveR d'ensemble, 1974-77 80

    IV. LES AUTRES SECTEURS ECONOHIQUES 82

    Les transports 82

    Les telecommunications a~ 88

    V. LES POLITIQUES DE DEVELOPPE}1ENT SOCIALES 90

    L'education et la formation 90

    La sante publique 94

    La nutrition 96

    Le logement _ 98

    VI. LE DEVELOPP~1ENT REGIONAL 101

    Ce rapport a ete prepare par une mission econom~que qui a visite 1'Algerie en

    avril/mai et en septembre 1974, et mis a jour concernant 1974 et 1975 a l'aide

    d'infonnations re

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    Actual Est. ProJectec. 1966- 1973 - 1975 - 1980 1966 1]7'4 1975 1980 ~ ~ 1980~ !:2I! ~ 1980 1985NATrONA.::, ACCOUN:S J!2I!.

    ";"'Ount. in 1973 Prices & Exch~e R"tes Aver!!!!:e Annual Growth Rates Ali; Percellt ot ODYGress :Jomestic ?r'::Hiuct 4,3157 1.4'3 7,998- 8,4M lO,4~ 13,406 800 807 9,5 tl.5 m.O 60 82.0Gains from Terlll.5 of Trade (+) - 504 0 1,769 1,432 1,809 2,941 .-13.0 18.1 18.0Gross Domestic income 'J;llb3 r,t;'75 9';'m 9;920 In40 'Ir,347 9.9 13.1 10.5 7.9 IOO:1! 1"00:"0 100":0 Import (incL m's) 975 2,669 . 3,481 4.031 4,954 6,068 15,5 16.7 8.5 5.1 25.2 35.6 31.1E.>:uorts " (import capacity) .k!l1 !.2.27 3.222 4,135 6,205 8.4 19.1 14.0 5.4 30.3 . 31.3 38.03.tsource Gap - 196 612 :~ 805 819 -:137 -5.1 ':l.7 - 0.9 Cor:sUDi?tiun Exp~di tures 3.020 5,214 6,091 6,523 8,013 9,941 8.1 11.3 8.8 8.0 78.2 62.4 60.3InvEst:nent " (incl. stocks) 647 2,812 3,514 4,202 5.046 6,268 23.7 15.1 38.38.3 7.5 16.7 36.0 D..." ~ess tha..'l half the however, on a basis that is not comparable with the series shawn here.. High

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  • RESu~ ET CONCLUSIONS

    Objectifs et strategie de developpement a long terme

    1. La Conseil de la Revolution a defini en 1966 les objectifs fondamentaux que l'Algerie entendait poursuivre au cours des quinze annees debcuchant sur l'horizon 1980. Ces objectifs sont: (1) l'elargissement at l'organisation de la base productive de l'economie nationale de maniere a lui permettre d1atteindre vers1980 un rythme de croissance soutenu et suffisent pour assurer Ie plein emploi; (2) l'achevement de l'independance econo~que, ce qui implique que le pays doit compter d'abord sur ses propres moyens pour son developpement, quoique l'alargissement et la diversification des relations economiques internationales soient justifies sur la base de l'interet at du respect mutuels; et (3) l'amelioration de la repartition des revenus, notamment en donnant aux regions les plus desheritees des ch~~ces egales au developpement. Ces objectifs, et lastrategie de developpemen~ qui en decoule, forment un ensemble de choix coherents auxquels la nation algerienneet ses responsables sa sont fermement engages.

    2. Tenant compte des donnees naturel1es et socio-economiques du pays, la strategie de developpement a long terme arretee en 1966 s'organise autour de quatre principaux axes. Le premier est l'industrialisation. L'edification aussi rapidement que possible d'une industrie diversifiee et fortement integree apparatt dans la strategie comme le moyen privilegie d'atteindre leg ohjectifs de croissance et d'emploi, etant donne la faiblesse relative deS ~ossibilites de developpement agricole. Le second concerne les reformes Je stl~cture, visant a donner aux Algeriens la maitrise de leur systeme econo~dque et a rendre dynamiques l'investissement et la production. Les refcrn:.es les plus importantes ont ete l'application a l'economie de la planification centrale, l'expansion du role des entreprises puoliques dans l'industria et les services, l'autogestion et la Revolution Agraire dans l'agriculture, Ia decentralisation au profit des collectivites locales, et Ia parc.icipation des travailleurs a la gestion des entreprisas. En reponse aux besoins de main-d'oeuvre crees par l'industrialisation et les reformes de structure, Ia strategie prevoit aussi l'acceleration des efforts d'education at de formation. Celle-ci doit permettre une amelioration des possibilites die~ploi~ et le developpement d'une culture algerienne authentique. Enfin, ~Q strategie fait appel a l'austerite dans la consommation qui est indispens.r;.;'le .au vue d'elever l'epargne nationale aunivea~Fequis par l'investissemant e:c d' eviter un recours excessif aux concours exi'erieurs.

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  • - l..l. -

    Les resu1tats du septennat 1967-73

    3. Au cours du septennat 1967-73 qui s'est articule autour du programme triennal 1967-69 et du plan quadrienna1 1970-73, l'Algerie a obtenu des resultats proches des objectifs p1anifies dans 1es domaines prioritaires des reformes de structure, de l'investissement industrie1 et de l'education. L'Etat a pendant cette periode acquis la mattrise quasi comp1e~e de l'activita economique nationa1e a travers 1a nationa1isation des principa1es entreprises etrangeres, y compris tes compagnies petro1ieres, et par 1a creation et l'expansion des entreprises pub1iques dans l'industrie et 1es services. Ces entreprises dominent maintenant les branches de l'industrie, des grands travaux publics, du transport et des communications, des banques et assurances, du commerce de gros et des echanges internationaux. Le secteur prive n'est plus actif que dans 1es textiles, 1e cuir, l'artisanat, 1a petite industrie, 1a construction de logements, 1es professions 1ibera1es et 1e commerce de detail. Sous l'impulsion de l'Etat, l'investissement du secteur public s'est e1eve de 9 a plus de 36 % du PIB entre 1966 at 1973, alors que dans 1e meme temps l'investissement prive est passe de 6 a 3 %. Plus de la moitie de l'investissement de cette periode a ete consacree a l'industrie. Dans 1e secteur agricole, 1es fermes 1aissees vacantes par le depart des etrangers (environ 2 millions d'ha) ont ete gerees depuis 1962 par leurs travai11eurs dans le cadre d'un systeme de planification et de contrale fortement centralise. Les exploitations restantes du secteur prive (environ 5 millions d'ha de cultures et 20 de paturages et de parcours) ont fait l'objet depuis novembre 1971 de la Revolution Agraire dont les dispositions prevoient, etalees sur plusieurs annees, la redistribution de terres et de cheptel au profit des paysans demunis et l'etablissement d'un systeme cooperatif de gestion. Concernant l'education et 1a formation, des progres rapides ont ete enregistres. La population scolaire est passee de 1,5 a 2,9 millions entre 1966/67 et 1973/74. Les systemes d'enseignement et de formation ont ete trans formes en vue d'ame1iorer leur efficacite, leur adequation aux besoins de l'economie, et leur acces pour 1e plus grand nombre possible d'enfants et de travailleurs.

    4. Cependant, des resultats moins satisfaisants par rapport aux objectifs ont egalement ete enregistres en ce qui concerne 1a croissance economique reelle, certains secteurs, l'emp1oi et la repartition des revenus. Apres la reprise d'activite qui a caracterise 1a periode 1967-69, la croissance annuelle du PIB.a prix constants a ete d'environ 6 % en 1970-73, alors que l'objectif etait de 9 %. Ceci s'est produit en raison notamment de retards dans l'execution et 1a montee en production de nombreux projets par rapport aux ca1endriers prevus, et a cause de 1a faible progression de 1a production agrico1e. La repartition sectorie11e de l'investissement a entraina, par ailleurs, l'apparition de goulots d'etranglement dans .1es secteurs sur lesquels on avait peu mis l'accent, te1s que 1es travaux publics, lestransports, les telecommunications at 1e logement. Bien que 1a situation de l'emploi se soit amelioree dans les secteurs non-agrico1es, puisque le

  • - iii

    taux de cnomage y a baisse de 27 % en 1966 a 12 % en 1973, le nombre des travailleurs emigres a augmente et atteint environ 440.000 en 1973, quand l'emigration fut arretee officiellement. Dans le secteur agricole, la faible progression de la production a ete accompagnee par une augmentation du sousemploi; c'est ainsique la proportion de travailleurs fortement sous-employes d&~s 1s force de travail agricole est passee de 4 a 9 % entre 1966 et 1973. La creation d'emplois pour les travailleurs sans. qualification restait donc m. probleme preoccupant en 1973, alors que la penurie de personnels qualifies et e~perimentes constituait la contrainte premiere s'exer~ant sur l'investissement at l'efficacite. 11 faut noter, enfin, que les differences de rythmes de developpement enregistrees par les divers secteurs de l'economie et les diverses regions du pays se sont traduites par une persistance des ecarts de revenus et de niveaux de vie. Par exemple, le plan 1974-77 estime qu'en 1973 1a consommation par tete moyenne etait 3,5 fois plus elevee dans les villas (450 dollars EU) que dans les campagnes (130 dollars EU). Ces ecarts son~ quelque peu plus faibles que ceux observes dans la plupart des pays se situant au meme niveau de developpement que l'Algerie, ceci en raison des controles exerces sur les revenus et la consommation, et de l'amplitude des services sociaux gratuits; 11s n'en sont pas moins ressentis vivement a l'interieur du pays.

    La conjoncture en 1974

    5. La forte hausse, que le prix du petrole a enregistree au cours du dernier trimestre 1973, a perrois a l'Algerie d'ameliorer nettement sa situation financiere. Les quantites de petrole brut, que le pays a produites et exportees en 1974, ont ete d'environ 9 % inferieures a celle de 1973. Toutefois, grace a la hausse de prix, l'exportation des hydrocarbures -- c'estl-dire petrole brut, et des quantites relativement faibles mais en expansion de produits raffines et de gaz naturel -- a procure a l'Algerie des recettes de l'ordre de 4,3 milliards de dollars ED en 1974, contre 1,6 en 1973. Le supplement de recettes de 2,8 milliards de dollars EU (190 dollars EU par tete), ainsi degage, a entraIne une amelioration notable des comptes exterieurs. En depit de la forte croissance des besoins d'importation qui est estimee a 30 % en volume a laquelle il faut ajouter environ 35 % pour la hausse des prix, l'Algerie a pu rembourser par anticipation une partie des credits financiers obtenus en 1972 et 1973, et dans le meme temps augmenter ses reserves de change d'environ 550 millions de dollars EU. La situation financicre interieure s'est am61ioree de maniere correspondante, notamment celle du Tresor qui recueille la majeure partie des recettes petrolieres. Toutefois, le rythme de l'inflation des prix interieurs semble s'etre eleve sous l'effet des hausses de prix a l'importation et des pressions exercees par la demande interieure.

    6. Parallelement, la croissance economique s'est poursuivie en 1974. Lfaugmentation rapide de l'investissement, l'entree en production de nouveaux projets industriels et l'accroissement des recoltes suivant la secheresse de 1973 ont plus que compense la chute de production du secteur petrolier. La croissance du PIB est estimee a 7 i. en terroes reels, et a pres de 55 % en

  • prix t:..ourants, en raiso'~ s~r'Cuut ~.ie .J...a 'ri~~ss;:' du c.';.l :'c ?~\~~ par tete en prix courants est pass';: de S10 doL.ars EL' el". 197:; iii p:ces (l\;:, 87C en 1974. Grace a 1a libera.iisation des importations, 1a i:onso.;nnation ces menages a pu connaItre un fort accroissernent~ estime provisoirement a plus de 10 % en tames reels, a10rs que 1 t epargne r.ationale a e11e aussi c.ru tres fortement.

    La Deuxieme plan quadriennal (1974-77)

    7. L'amelioration de 1a situation et des perspectives financieres du ?ays on~ conduit 1e Conseil de 1a Revolution a envisager una acceleration au developpement economique et des reformes de structure au cours du plan 19741977. Partant de l'hypothese du maintien du pouvoir d'acnat international (ou prix reel) du petro1e au niveau atteint fin 1973, 1e plan estime a 107 milliards de dinars (25,7 milliards de dollars EU) en prix de 1974 les recettes que l'Algerie pourrait tirer de l'exportation des hydrocarbures en 19741977. Sur cette base et compte tenu des possibilites de realisation physiques, 1e plan fixe a l'investissement de la pcriode un objectif minimum de 85 milliards de dinars (20,4 milliards de dollars EU) en prix de 1973, montant qui est 2,3 fois plus eleve que celui realise en 1970-73. Le plan prevoit aussi une enveloppe maximum plus large (110 milliards de dinars), qui comprend des projets supplementaires devant etre mis en oeuvre si les possibilites de realisation s ' averent suffisantes. La part de l'industrie et des hydrocarbures dans l'investissement total est fixee a 44 %, contre 54 % en 1970-73, de maniere a permettre un gain en importance relative pour les autres secteurs. A partir des productions attendues des divers programmes d'investissement sectoriels, Ie plan fixe comme pour l'investissement un objectif de croissance economique minimum (environ 10 %) et un objectif maximum (11,3 %). La croissance prevue de l'investissement et de la production devrait creer suffisammant d'emplois nouveaux, selon Ie plan, pour entrainer une amelioration sensible de 1a situation des travai11eurs sans qualification. Le plan esti~e que Ie taux de chSmage tomberait a 4 % en 1977 dans les secteurs non-agricoles, at que Ie fort sous-emploi serait en grande partie elimine dans l'agriculture.

    8. La plan prevoit egalement une elevation rap ide du niveau de la con-Gommation at une reduction des disparites regionales. 11 estime que la consomma~ion des menages devrait connaitre un rythme de c~oissance annuel de il,3 % en 1974-77, donc une forte acceleration par rapport a 1a faible progression enregistree en 1970-73. Par tete, ce rythme serait plus eleve dans , les zones rurales (9,6 %) que dans les zones urbaines (5,5 %), par suite not~~ment de l'accroissement prevu des depensas en faveur du deve10ppement rural at des services sociaux. Une croissance tres rap ide des importations 21,5 % par an, en prix constants - est prevue dans le plan pour satisfaire aux b~svins de l'investissement, de 1a productiou at de 1a consommation, mais i2;'(;.Z,.;.i.t conroe l' ampleur des recettes a 1 t exportation ~ 1e solde des biens at s.;;:rvices non-facteurs degagerait un leger surplus peur l'ensemble des quatre annees du plan. Le plan ne s'attend donc a aucune difficult~ de fina~cemenc, exte.r::'eur ou interieur. Toutefois, il prevoit que le surplus du solda des biens ~t services non-facteurs s'amenuiserai~ prozressive~ent et se transfor,terait an un deficit en 1977.

  • S.. Le plal1. se propose cior.c cia pOUr5U2.Vr~ sin1ultane.rrJ.er",t ?:'usieurs 0:::'je~~ifs ambitieux: uno forte acceleration de l~ croissance economique; un meilleur equilibre dans la repartition sectorie11e at regionale du developpement; at una amelioration import~~te de l'emploi, ce 1a cousommation et de 1a repar-tition des revenus. Du point de vue des possibilites physiques de realisation te11es qu'elles sont entendues dans 1e plan, 1es objectifs minimum d'investisseoent, de croissance de production et d'emploi semblen~ presque tous rea1isables. Les nouvelles orientations de l'investissement paraissent bien choisies. Toutefois j de serieux problemes resteront a surmonter pour l'execucion de 1a strategie de deve1oppement. Ce sont ceux des disponibilites en personnels qualifies, de l'efficacite economique et du cout des creations d'emp1ois. En outre; i1 apparait maintenant que la prevision de recettes petro1ieres retenue dans 1e plan risque d'etre trop forte, de sorte que la contrainte financiere pourrait bien jouer a nouveau des 1976.

    10. En depit de l'important effort engage dans les aomaines de l'education et de la formation, les besoins en main-d'oeuvre qualifiee resultant de 1a mise en oeuvre des programmes d'investissement et des reformes de structures, prevus au plan, vont continuer a depasser tres largement les disponibilites. Au niveau superieur de qualification (ingenieurs, cadres, docteurs, etc.), 1e plan estime a 14.000 le nombre des etrangers qui resteront necessaire. Au niveau moyen (techniciens. agents de maitrise, comptables. etc.), las sorties du systeme de formation estimees a 30.000 seront loin de satisfaire les besoins estimes a 64.000. Etant donne que 1e deficit a ce niveau ne peut scre couvert par l'appel a des etrangers, il est probable que l'efficacite continuera d'en souffrir, notamment dans les secteurs modernes de l'industrie, de l'agriculture, des travaux publics et des services. Les surcouts qu'entraine cette situation sont acceptes par le Gouvernement pour le moment comme etant le prix s'attachant necessairement a l'acceleration de l'edification de 1a base productive et des transformation sociales.

    11. Outre 1a penurie de personnels qualifies, une attention toute par

  • - vi

    ressort a 38.000 dollars EU pour les secteurs non agricoles et a 25.000 dollars EU pour l'agriculture. Ceci reflete pour une part la preference accordee aux techniques de production modernes fortement capitalisees, et pour una autre l'importance relative des investissements a differe de rentabilite allonge (par exemple dans les hydrocarbures, la petrochimie, l'amelioration fonciere et la formation). Cette raison explique, pour la plus grande part, que le coefficient marginal de capital.ressortant des previsions du plan s'cleve a 5,0 environ en 1977, contre moins de 4,0 en moyenne durant la periode 1967-73. .

    Perspectives financieres

    13. Apres la nette amelioration enregistree en 1974, il semble que les comptes exterieurs de l'Algerie doivent connaitre en 1975 une situation moins favorable que ne l'a prevue le Deuxieme plan quadriennal. Ce retournement inattendu est le resultat essentiellement d'une moins value considerable des recettes a l'exportation des hydrocarbures par rapport aux previsions du plan~ due elle mame a la baisse de production (pour des raisons techniques) et de prix du pet role brut. Alors que le plan escomptait des recettes de l'ordre de 5,6 milliards de dollars EU en 1974 et de 6,2 milliards en 1975, celles-ci ont ete de 4,3 milliards environ en 1974 et devraient se situer a moins de 4,0 milliards en 1975. En depit de cette moins value, le Gouvernement a decide de poursuivre en 1975 les objectifs eleves d'investissement et de consommation adoptes dans le plan. La loi de finance 1975 autorise un montant d'investissement public (25,6 milliards de dinars, soit 6,2 milliards de dollars EU) qui est proche de l'objecti minimum, ce qui doit entrainer un fort accroissement des besoins d'importation. Pour leur financement, le besoin de financement exterieur peut etre estime a 1,2 milliard de dollars en se fondant sur une hypothese de hausse des prix a l'importation de 11 % et en admettant la possibilite d'un tirage sur les reserves de change. Les reserves de change, qui avaient atteint pres de 1,7 milliards de dollars EU a la fin de 1974, ont decline depuis lors et se situaient a 1,2 milliard de dollars EU a la fin d'aout 1975.

    14. Ce rapport prolonge les previsions de la situation econom1que et financiere de l'Algerie au dela de 1975, sur la base d'informations recueillies au printemps 1975. Ces previsions sont fondees sur certaines hypotheses, dont les principalesconcernent les quantites et le prix moyen des hydrocarbures a l'exportation, ainsi que les relations de comportement entre les diverses grandeurs macro-economiques (production, investissement, consommation des menages et besoins d'importation). Leur exactitude depend entierement de ces hypotheses, et il est admis que celles-ci font une part non negligeable a un arbitraire inevitable dans les circonstances internes et externes du developpement de l'Algerie. En depit de leur caractere essentiellement illustratif, ces previsions permettent de preciser certains des options de politique economique et financiere d'ensemble qui paraissent ouvertes a l'Algerie.

  • - v:;..i

    :5. En raison de Itimportance ?rise par las hydrocarburas dans las racettes a l'exportation (88 % en 1974), l'evo1utian de ce secteur est appelee a jouer un role determinant a moyen te~e en ce qui concerne la balance des paiements. Partant de l'hypothese d'une reprise de 1a production petraliere en 1976 et d'une croissance des exportations de gaz naturel et de produits raffines proche de celle envisagee par la socie~e nationale (SONATRACH), i1 est possible que l'exportation dDhydrocarbures realise une croissance reelle ~~nuelle en moyenne de plus de 8 % entre 1973 at 1980. En raison de l'incarti:ude concernant 1a politique de prix que va suivre l'OPEP) deux niveaux possibles ont ete retenus pour le prix du petrole entre 1976 et 1980, ce qui donne les deux series suivantes pour les recettes de l'Algerie a 1'exportation des hydrocarbures (chiffres en milliards de dollars Ell rants).

    et a prix cou-

    Malisees Estimees Prevues

    Hypothese: 1973 1lli. J1Zi JJ.11. l2lQ.

    Prix forts Prix faibles

    1,5 1,5

    4,3 4,3

    4,2 4,2

    6,4 5,8

    12,2 10,3

    16. Quoique la strategie de developpement de l'Algerie fasse une place tres large a la substitution des importations par la production nationa1e, il faut s'attendre a une augmentation minimum des importations pour la satisfaction des besoins de la production, de la consommation et surtout de l'investissement. Meme si l'hypothese de recettes d'exportation la plus favorable se trouvait verifiee, il apparait que les taux de croissance annuals prevus dans 1e deuxieme plan pour l'investissement (21 %) et la consommation (11 %) ne pourraient etre maintenus au dela de 1975 sans entratner des besoins d'impor~ation en exces des possibilites de financement ouvertes a l'Algerie. Una reduction de ces taux apparatt inevitable a partir de 1976. Dans l'hypothese de prix forts a l'exportation, ce rapport estime que la croissance annue1le de 1'investissement devrait etre reduite a environ 7,5 % en moyenne au cours des annees 1976-80, ce qui permettrait encore un rythme de croissance economique annuel de l'ordre de 9,5 %. Dans l'hypothese de prix faibles a l'exportation, l'investissement devrait etre dioinue de 5 % environ en 1976 et pourrait reprendre sa croissance a un rythme annuel de 6 % environ en 1977-80; dans ce cas, la croissance economique reelle serait de l'ordre de 8,5 % par an.

    17. Le solde exterieur (des biens et services non-facteurs) at le besain de financem~'t exterieur prendraient des profils semblables dans l'une et l'autre hypothese, si leon acimet comma c'est le cas ici que l'Algerie

  • - viii

    aura raeours aux concours exterieurs da~s toute 1a mesure permise par sa capacite d'endet~ement a long terme, de maniere a degager les ressourcesnecessaires a un rythme d'investissement aussi eleve que possible. Le solde exterieur enregistrerait un deficit important au cours des annees 1976-78, pendant lesque1les l'Algerie doit consacrer une part importante de l'investissement a la creation de capacites d'exportation (gaznaturel, produits petrochimiques, etc.) et de substitution des importations (produits alimentaires, biens de consommation industriels, equipements, etc.). Les concours exter1eurs devraient atteindre des montants eleves pendant cette periode, principalement pour permettre Ie financement des importations. Cependant, une amelioration progressive du solde exterieur se produirait a mesure que la production locale remplace une part croissante des importations, et surtout que l'exportation de produits non-petroliers (notamment Ie gaz et ses derives) s'accroIt. Le solde exterieur pourrait dans cette perspective commencer a degager un leger surplus en 1980, ce qui permettrait a l'Algerie de commencer a reduire la charge de l'endettement exterieur. Toutefois, Ie besoin de concours exterieurs resterait eleve pour permettre Ie service de la dette exterieure et l'augmentation des reserves a un niveau adequat par rapport aux importations. Les previsions de ce rapport con~ernant Ie solde, et les concours, exterieurs peuvent se resumer de la maniere suivante (chiffres en milliards de dollars EU et en prix courants):

    Moxennes annuelles HXEothese forte 1976-78 1979-80

    HXEothese faible 1976-78 1979-80

    Solde exterieur ( - deficit) -1,3 0,1 -1,2 0,1

    Concours exterieurs:

    engagements 2,3 2,1 2,0 1,8 - deboursements 2,2 2,0 1,9 1,7

    Service de la dette 1,1 2,3 1,1 2,1

    Encours et service de la dette exterieure

    18. L'Algerie a eu recoursrecemment surtout aux credits commerciaux et financiers pour la couverture des ses besoins de financement exterieur a long terme. Ces credits representaient pres des deux tiers de l'encours mobilise de la dette exterieure au 31 decembre 1974. Bien qu'en moyenne les conditions de la dette aient ete relativement dures, Ie service se situait a un niveau comfortable par rapport aux exportations, en raison notamment des nouveaux prix du petrole. Non compris les remboursements anticipcs, Ie service de la dette a represente 8,5 % des exportations (de biens et services non-facteurs) en 1974, contre 11,3 % en 1973. L'encours mobilise s'est abaisse de 3,2 a 2,9 milliards de dollarsEU (estimations prov1soires) au cours de l'annee 1974.

  • 19. Concernant l'i ;],V';::'-.l.:::) cOS :~Yi?ot:~~es~s l?'::'u iavc::~b:c::. 2.. l' on;: ete ratenues pour effectuer le5 prev::...s;;..ol.-.S. Quoique::;'! Algerie recher.::r.e activement les concours des sources officielles (organisations inten1aticnales~ gouvernements et fonds arabes), il est prevu que ceux-ci resteraient relativemant faibles -- en moyenne annuelle de l'ordre de 210 millions de dollars eI', 1976-78 et de 170 millions en 1979-80 -- ceci en raison des difficultes dtobtention de financements privilegies, devenus rares et faibles en voluwe. Pour les credits commerciaux qui sont en grande partie lies a l'investissement industriel, un fort accroisse~~~t est prevu de 250 a 750 millions de dollars entre 1976 et 1980. Les credit.s financiers, quant a eux, servent a. couvrir 1es besoins de financement restant, notamment le maintien des reserves de ~~ange a un niveau minimum pour la confiance et laliquidite fixe par hypothese a trois mois d'impor~ations, et sont limites par leur nature. ~ans ces conditions, le service de 1a dette exterieur s'accroitrait au cours de la periode 1976-80 et atteindrait environ 19 % des exportations en 1980. Les previsions prolongees au dela de 1980 indiquent que ce pourcentage aurait tend~ce a baisser progressivement, en raison notamment de l'accroissement atte:.du de l'exportation de gaz naturel et de produits petro-chimiques. vers laquelle s'orientent d'importants investissements de 1a SONTRACH en 1976-80. Au cas ou 1es concours des fonds arabes a conditions favorables s'avereraient plus eleves que prevu dans les projections ci-dessus, le service de la dette serait d'autant plus favorable.

    Principales perspectives sectorielles

    20. Bien que l'industrie re~oive dans le plan 1974-77 une part plus faible que par le passe (44 % contre environ 55 %) de l'investissement total, l'industrialisation reste au centre de la strategie de developpement a long carma de l'Algerie. Les principaux objectifs du secteur sont toujours ce1ui de Is valorisation des ressources naturelles (notamment des hydrocarbures) pour l'exportation, et celui de la substitution des importations par la production locale de biens de consommation et d'equipement. La preference du planificateur industriel continue de favoriser les techniques a forte capitalisation en raison de 1a nature des investissements, et des choix resultant de la strategie de deve10ppement retenue. En regle generale, les projets industriels s'accompagnent de programmes de formation acceleree des personnels qu'ils requierent. Quoique la creation d'emplois non qualifies ne soit pas un critere principal de selection des investissements industriels, !e plan 1974-77 s'attend a ce que ces investissements, at la production qui en decoule t creent en conjonction avec 1es autre activites economiques suffis~~ent d'emplois pour assurer le plein emploi a l'horizon 1980.

    http:atte:.du

  • - x

    21. La valorisation des hydrocarbures occupe une place importante dans le plan 1974-77. Celui-ci consacre plus de 20 % de l'investissement total au developpement des hydrocarbures etde leurs derives, et il s'attend a une croissance rapide de l'exportation de ces produits. Au vu des resultats deja obtenus et des perspectives de marche exterieur, les previsions du plan paraissent actuellement trop elevees. Neanmoins, si une reprise de la production petroliere se produit en 1976, et si la SONATRACH execute le programme a long terme concernant le gaz naturel et les derives du petrole et du gaz~ il semble possible que la croissance des exportations d'hydrocarbures et derives atteigne 8 %environ par an en moyenne pour la periode 1973-80, et se poursuive au dela de 1980.

    22. La substitution des importations doit prendre une importance croissante d'ici a l'horizon 1980, etant donne les investissements en cours ou

    programmes dans la production locale de biens de consommation et d'equipe

    ment. Certaines unites, dont la capacite doit depasser les possibilites

    d'absorption du marche interieur pour obtenir les economies d'echelle, vont

    devoir ecouler une part de leur production a l'etranger. Des problemes tres

    . difficiles restent a surnonter concernant l'integration des projets dans l'economie nationale et la penurie de personnels techniques et gestionnaires de niveaux moyens. De la resolution de ces problemes depend un abaissement des couts d'investissement et de production, necessaire notamment dans le cas des unites exportatrices.

    23. Le plan 1974-77 envisage un effort considerable en faveur de l'agri culture et du developpement rural, notamment dans le cadre de la Revolution -Agraire, pour lesquels il alloue environ 13 milliards de dinars (3 milliards de dollars EU) au titre de l'investissement 1974-77. D'une part, le plan met l'accent sur l'equipement des exploitations autogerees agricoles et des offices nationaux de commercialisation qui les servent, mais il reste a regler les difficiles problemas de gestion oberant les resultats de ces exploitations et offices. D'autre part, concernant la Revolution Agraire lancee en novembre 1971, le plan prevoit l'achevement de la redistribution de terres et de cheptel, et concurremment l'etablissement et l'equipement du systeme cooperatif d'appropriation et de gestion qui doit permettre de moderniser et d'augmenter la production du secteur prive. Ces actions s'accompagnent de programmes d'equipements collectifs (notamment les villages socialistes) et sociaux en faveur des paysans demunis. L'achevement des objectifs sociaux de la Revolution Agraire parait en bonne voie, mais celui des objectifs economiques va requerir un effort particulierement ardu dans les domaines technique et gestionnaire, compte tenu de la faiblesse de l'encadrement agricole.

    24. La plan 1974-77 propose de poursuivre l'important effort deja en

    gage dans les domaines de l'education et de la formation. Toutefois, comme

    on Ita note, cet effort ne suffira pas pour repondre aux besoins en main

    d'oeuvre qua1ifiee de lteconomie en 1974-77. Cette periode doit etre con

    sacrce a la mise en place de l'ecole fondamentale au niveau primaire et de

  • nouvelles formations secondaires ~ lesqut:;~.:"es co-;:;'St.iCU8:l;;: leG p:cemiars eler:.

  • - X~~

    et d'un centre urbain a l'est d'Alger, et la planification du developpement de 33 villes de l'interieur du pays.

    Le plan prevoit aussi une repartition mieux equilibree entre les regions des equipements collectifs e~ des services sociaux tels que l'education etla sante.

  • I. G.DRE GE~"ER.\:i...

    Objectifs et strategie a long terme

    1. Apres La periode d'hesitation qui su~v~~ l'accession a 11~~de?en-d~.ce, Ie Conseil de la Revolution a deiini en 1966 les objectifs fonciamentaux que l'A1gerie entendait poursuivre pendant les quinze annees debouchant sur l'horizon 1980. Cas objectifs sont~/:

    1) lYelargissement et l'organisa~ion de 1a base productive de l'economie nationale de maniere a lui permettre d'atteindre vers 1980 un rythme de croissance soutenu qui procurera a chaque travailleur algerien un emploi et un revenu stables lui permettant de vivre et de faire vivre sa famille dans des conditions de dignite humaine. L'objectif de plein emploi a long terme tire toute son importance du fait qu'en 1966 l'Algerie connaissait une situation extremement preoccupante, caracteriseepar un taux de chSmage de 27 % dans les secteurs non agricoles, un niveau eleve du sous-emploi dans l'agri culture et un nombre important de travailleurs emigres (13 % environ des travailleurs presents sur Ie territoire national);

    2) l'achevement de l'independance economique, ce qui implique que Ie pays doit compter d'abord sur ses propres moyens pour assurer son developpement, quoique l'elargissement des relations economiques internationales soit justifie, mais sur la base de l'equilibre des interets et du respect mutuels; et

    11 Le preambule du plan 1970-73 exprime ces objectifs dans les termes suivants:

    (1) "La Revolution Algerienne doit garantir a chaque Algerien un emploi et un revenu stables lui permettant de vivre et de faire vivre sa famille dans les conditions que chaque homme est en droit humainement d'exiger. I1 est possible de fixer comme objectif a l'edification de l'economie qui est projetee, de fournir un emploi durable a l'ensemble de la population active masculine avant la fin de la decennie 1970-80."

    (2) "Aassi notre pays compte-t-il d'abord sur ses propres moyens pour mener a bien les taches de l'edification economique La Revolution Algerienne reaffirme qu'elle est ouverte a toute cooperation (internationale) basee sur l'equilibre des interets et Ie respect de ses options. I:

    (3) liLa Societe juste que la Revolution Algerienne veut batir exige de d.onner a toutes les regions du pays des chances egales de developpement et de r.aire disparaitre les profonaes inegalites dont le pays souffre a ce point de vue. I!

  • - :2

    3) l'amelioration de la repartition des revenus, notamment en donnant aux regions les plus desheritees du pays des chances egales de developpement a travers l'augmentation de leurs capacites de production.

    2. Decoulant de ces objectifs, et tenant compte des donnees socioeconomiques de base qui sont evoquees ci-apres, la strategie de developpement a long terme arretee en 1966 s'organise autour d'un certain nombre d'axes principaux qui forment un tout indissociable. Ces axes sont: l'edification rapidement d'une industrie diversifiee et fortement integree; la mise en place de nouvelles structures de gestion economique a tous les niveaux et dans tous les secteurs; l'acceleration de l'education et de la formation; l'austerite dans la consommation; et la decentralisation regionale dans le cadre de la planification centrale. L'edification dtune industrie nationale trouve sa justification dans les caracteristiques, no tees ci-dessous, du patrimoine de ressources naturelles du pays et dans le fait qu'en Algerie l'industrialisation apparait comme le moyen principal de realiser a long terme les objectifs de croissance auto-entretenue et de plein emploi. Plusieurs fonctions essentielles sont assignees a l'industrie dans la strategie: transformer et valoriser les ressources naturelles, notamment les hydrocarbures destinees a l' exportation en vue d I acquerir les moyens d' echange necessaires a l'importation de biens d'equipement; fournir une gamme progressivement etendue d'equipements modernes a tous les secteurs d'activite; fabriquer les biens de consommation essentiels pour ameliorer le niveau de vie de la population; et fournir a la force de travail l'occasion d'elever son niveau technologique. La mise en place de nouvelles structures de gestion economique, telles que l'extension du role des entreprises publiques dans l'industrie et les services et l'introduction de l'autogestion et du systeme cooperatif de la Revolution Agraire dans l'agriculture, est le moyen de reserver aux Algeriens la maitrise des activites economiques nationales et d'impartir a l'investissement et a la production un dynamisme planifie. Dans Itagriculture, la mise en oeuvre de la Revolution Agraire est envisagee comme le moyen a la fois de sauvegarder et de developper le potentiel de production, et d'ameliorer les conditions de travail et de vie dans les campagnes. L'acceleration de l'education et de la formation a, comme justification evidente, la satisfaction des besoins.en main-d'oeuvre qualifiee de tous les secteurs, et l'amelioration des conditions de travail et de vie de tous les travailleurs. Elle vise en outre le developpement d'une authentique culture algerienne. L'austerite dans la consommation est indispensable pour elever l'epargne nationale au niveau requis pour le fi nancement du volume eleve de l'investissement planifie, sans recours excessif aux sources exterieures. La decentralisation de la gestion administrative et economique au niveau des collectivites locales -- willayate et communes - vise a donner plus de souplesse a la gestion de certains programmes de developpement et a susciter les initiatives locales, tout en laissant a la planification centrale un role dominant dans l'etablissement des politiques et des programmes d'importance nationale.

    http:besoins.en

  • ?ot~ntie~ites physiques et socio-econo~iq~es

    3. Les caracteristiques du patrimoine de ressources naturelles de l'Algerie ont fortament influe sur les choix de la strategie de developpement Les deux principales ressources du pays sont le petrole brut qulil exporte depuis 1959. et le gaz naturel qui a donne lieu a de faibles exportatio~s depuis 1964, mais qui doit devenir aussi importan~ que le petrole au cours de la decennie 1980-1990. Bien que les reserves de pe~role at de gaz connues a ce jour soient substantielles, leur duree de vi~ pourrait bien ne pas depasser 30 a 40 ans aux rythmes d'extraction presents et futurs; elles representeront pendar.t la decennie a venir Ie base principaie du developpement economique de l'Algerie. Les autres ressources naturelles paraissent beaucoup moins importantes. Le pays exploite des quantites li~itees de minerais de fer et de phosphate, qui ont donne1ieu en 1973 a des productions de l'ordre de 3,2 et 0,6 million de tonnes, respectivement, et de faibles quantites d'autres mlI.eraux, tels que le zinc, le cuivre et Ie plomb. Il existe des gisements d'uranium dans le sud et de minerai de fer dans l'ouest du pays, mais on n'a pas encore acheve l'etude des conditions de leur exploitation. L'agricu1ture permet de vivre a pres de la moitie de la population, mais la superficie des terres cultivables est relativement faible et n'est susceptible que d'un elargissement limite a l'horizon 1980. La possibilite d'accroitre les rendements a l'hectare par une reduction de la jachere et par llirrigation est restreinte en raison de l'insuffisance des ressources en eau. Par contre, il y a des possibi1ites considerables d'accroissement de rendement, et de production, agrico1es grace a des ameliorations de pratiques culturales et de gestion qui ne requierent que de faibles quantites d'eau supplementaires. Les earaeteris-' tiques du patrimoine naturel rendent compte dans une large mesure de la strategie algerienne du developpement qui consiste a augmenter la production de petrole et de gaz pour l'exportation, et a utiliser 1e produit de ces exportations pour se creer un avantage comparatif dans l'industrie et developper 1 I agriculture.

    4. La determination et 1e realisme des responsables politiques de l'Algerie ont egalement joue un role important dans 1a formulation et l'execution de la strategie. Beneficiant de la stabi1ite politique qui a suivi l'accession au pouvoir du President Boumedienne et du Conse11 de 1a Revolution en juin 1965, le Gouvernement a poursuivi avec vigueur les objectifs adoptes en 1966, tout en affinant et en adaptant les differents elements de la strategie a la 1umiere des resultats et des circonstances. Il a porte le rythme de llinvestissement et des reformes de structure a 1a limite des capacites cl'organisation, de gestion et de technique de 1a nation, creant des tensions prononce~s at des changements sociaux rapides. Clest ainsi que l'investisse~ent a ete porte de 15 %du PIB en 1966 a ?res de 40 %en 1973 et que la population scolaire a cru a des rythmes excremement eleves a tous les niveaux. Cecte dynamique s'est accompagnee drune forte centralisation de la prise des decisions aux niveaux de la formulation et de l'execution des plans de develo?pe~ent. En meme temps, un accent tout particulier a ete rnis sur la pr~pakation et 1 1 exp1ication de ces plans aupres des ~sses ec vue de rallier leur

  • - 4

    soutien. De plus, Ie Gouvernement a poursuivi un effort appreciable de decentralisation au profit des collectivites locales dans Ie cas d'activites economiques et sociales dont la portee locale est dominante (petite industrie, reforme agraire, education et equipements collectifs, par exemple) et dans Ie but de susciter et de profiter des initiatives du plus grand nombre. Le role et l'organisation des entreprises publiques dans les differents secteurs de l'economie ont fait l'objet d'un examen critique continuel, dans Ie but d'ameliorer leur fonctionnement chaque fois que cela devenait necessaire. Sans avoir echappe entierement au danger de bureaucratisation inherent dans sa centralisation, Ie systeme de gestion economique a connu un dynamisme considerable et une souplesse suffisante.

    5. La strategie du developpement a ete dans une certaine mesure Ie reflet du niveau de qualification et des motivations des travailleurs algeriens. La main-d'oeuvre algerienne est abondante et bien motivee, mais elle est en majorite d'origL~e rurale et sans qualification pour les taches modemes. Elle a l'habitude depuis longtemps d'emigrer vers les centres urbains d'Algerie et de l'etranger, mais generalement pour y accepter des travaux manuels. Alors que cette habitude a donne aux travailleurs algeriens une aptitude particuliere a 1a mobilite et a l'adaptabilite, elle a egalement introduit chez euxl'aspiration aux agrements de la vie urbaine modeme ~t aux avantages reglementaires du travail salarie tels qu'on les trouve dans les pays industriels. Le gouvernement a donc Mis fortement l'accent sur la formation professionnelle dans Ie but d'elever rapidement le niveau de qualification et de productivite des travailleurs algeriens. Cependant, et en depit des efforts consentis, la formation de techniciens et surtout celIe de cadres gestionnaires moyens n'a pu satisfaire dans une importante mesure les besoins de l'economie. Afin d'utiliser au mieux Ie grouperestreint de cadres et de techniciens disponibles, de grandes entreprises pub1iques a objectifs multiples ont ete mises en place dans l'industrie et dans 1e commerce au niveau des branches.

    6. La strategie du deve10ppement a entraine, et est en partie fondee, sur l'expansion des relations economiques internationales du pays et l'ouverture progressive de l'economie sur les marches exterieurs. Entre 1966 et 1973, 1es exportations et importations, y compris 1es services non facteurs, sont passees de 47 % du PIB a 63 %. L'Algerie a diversifie les debouches exterieurs pour ses principaux produits d'exportation (petrole, gaz naturel, vins, et agrumes) et el1e a commence a mettre en place certaines industries exportatrices (engrais, par exemple). E11e a ega1ement diversifie ses sources d'approvisionnement exterieures en biens, services etfinancement, notamment pour l'investissement. L'Algerie a conclu des accords de commerce bilateraux avec de nombreux pays, y compris certains pays arabes et africains; neanmoins, l'essentiel de son commerce exterieur se fait en dehors de ces accords. De plus, e11e a entame une procedure d'accord, couvrant le commerce, Ie financement et 1 'emigration, avec les membres de la Communaute Economique Europeenne qui est son principal partenaire economique. Enfin, l'Algerie est un membre actif des organisations de pays producteurs de petrole (OPEP et OPAEP).

  • ----..----------------

    5

    ~sultats' d'ensemble . (1967.;.73)

    7. Durant le septennat 1967-73, qui s'est articuli suivant 1e programme triennal d~investissemenr. 1967-69 et Ie plan quadriennal 1970-73. f'Algerie &. cin choisir de mettre un accent particulier sur certains elements de sa stra~egie de developpement a long terme. Ce sont 1es reformes de structure en vue dUetab1ir le cadre de fonctionnement d'une economie socia1iste independante, Itinvestissement dans 1es secteurs productifs, notamment 1'industrie, et la formation de la main-d'oeuvre. Pendant cette periode, l'Algerie a acquis la ma!trise quasi complete de son economie a travers une politique systematique de recuperation par l'Etat des ressources nationa1es, dont les deux principaux volets ont ete 1a national1sation des avoirs etrangers situes sur le territoire national et l'extension du role des entreprises pub1iques. Cas dernieres assure~t ma~ntenant environ les deux tiers de l'investissement total, et dominent presque toutes les branches de 1'industrie, 1es transports et communications, lea banques et 1es assurances, et 1e commerce de gros. Dans l'agriculture qui co~nait depuis 1962 l'application du principe de 1'autogestion aux exp1oi

    'l dOl1 , laissees vacantes par le depart des agriculteurs etrangers, 1e secteur p,,_,,-ii.,AJ.erne et traditionnel fait l' objet depuis novembre 1971 d 'une reforme aux aspects multiples -- 1a Revolution Agraire. Bien que cette reforme n'ait (~r,,:;::n:e a. cette heure qu tune importance modeste parce qu t el1e vient d' etre l~~cee el1e vise a terme une complete restructuration du secteur agricole d

  • 6

    8. Toutefois, au regard des succes qu'a connu la strategie de developpement dans les domaines de la maitrise de l'economie, du volume de l'investissement et de l'acceleration de la formation, il convient de noter l'apparition d'insuffisances par rapport aux previsions. Tout d'abord, la croissance reelle de la production est restee dans l'ensemble en de~a des objectifs planifies~ en raison de retards pris dans la realisation, et de la lenteur ina~tendue de la montee en production, de nombreux projets. L'efficacite marginale du capital investi a eu tendance a faiblir. Ensuite, l'accent mis sur certains aspects de la strategiea long terme l'a ete au detriment d'autres et s'est traduit par d'importantes differences entre les rythmes de developpement des differents secteurs de l'economie. Les secteurs en retard, tels que les transports, les telecommunications, la construction et Ie logement commen~aient a freiner l'avance de l'industrie en fin de periode. En troisieme lieu, quoique la situation de l'emploi se soit amelioree dans les secteurs non agricoles? elle restait neanmoins preoccupante en 1973 dans tous les secteurs en ce qui concerne la main-d'oeuvre sans qualification. Dans Ie meme temps, les besoins de l'economie en cadres et en techniciens, surtout de niveau moyen, continuaient a depasser Ie rythme eleve des sorties de l'appareil de formation. Finalement, il est apparu que la dynamique sectorielle et regionale du developpement s'est accompagnee de la persistance d'ecarts de revenus importants, ceci en depit de la politique des revenus suivie par le gouvernement.

    L'execution du plan 1967-69

    9. Le plan triennal (1967-69) a ete essentiellement un programme d'investissement public. Pendant cette periode, l'Algerie a connu une stabilisation des conditions generales de l'economie, une amelioration des methodes de planification, et la preparation de plusieurs reformes de structure. Des resultats satisfaisants furent enregistres au niveau de la production, des exportations et de la croissance de l'investissement. Aidee par des conditions climatiques favorables et par les bonnes recoltes qui en resulterent durant les trois annees du plan, la croissance du PIB en termes reels a atteint 11 % par an en moyenne. Les sources principales de cette croissance ont ete les exportations qui ont augmente de 12 % par an en prix courants, par suite surtout de l'expansion des ventes de petrole brut, et plus encore l'investissement dont Ie montant a ete multiplie par 2,6 passant de 15 % du PIB en 1966 a 28 % en 1969. Cette periode vit par ailleurs la remise en marche de capacites inemployees dans l'industrie manufacturiere. L'investissement public a atteint 10.3 milliards de dinars en prix courants contre un objectif de 11,0 milliards en prix constants de 1966. En termes reels, les realisations furent done d'environ 10 % inferieures aux previsions en raison notamment des difficultes que connurent p1usieurs entreprises pubUques en voie de constitution. L'experienee des divers secteurs fut inegale de ce point de vue; Ie retard pris dans les realisations fut important dans Ie cas notamment des industries de base, autres que les hydrocarbures, les engrais et l'acier, ainsi que dans celui des transports, du logement et du tourisme. Le secteur prive, quoique de faible

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  • - 7

    importance, a investi environ 2,3 milliards de dinars pendant letriennat. ce qui a porte l'investissement total a 12,6 milliards de dinars en prix courants (Tableau 2.3). L'epargne nationale a depasse l'investissement pendant le triennat dans son ensemble, mais il convient de noter que faisant suite aux surplus d'epargne des annees 1967 et 1968, un deficit est apparu en 1969, qui a correspondu a l'acceleration de l'effort d'investissement et a une amelioration de la consomm&tion des menages. La consommation des menages a augmente en moyenne de pres de 10 % par an en prix courants, soit un gain annuel moyen par tete de Itordre de 3,5 % en termes reels. La realisation de ce gain moyen fut inegalement repartie sur les trois annees de la periode; elle eut lieu surtout en 1969.

    10. La croissance de l'investissement et de la consommation entraIna une forte augmentation des besoins d'importation et un accroissement de la pression sur la balance des paiements. Les importations, y compris les services non facteurs, ont presque double entre 1966 et 1969. Le solde sur biens et services non facteurs a enregistre un deficit important en 1969, equivalent a 5,7 % du PIB, apres avoir ete en surplus durant les trois &nnees precedentes. En depit de concours exterieurs, prives et publics. au total de l'ordre de 450 millions de dollars EO en 1967-69. les reserves de change de la banque centrale sont tombee9 a 410 millions de dollars EU a la fin de 1969, apres avoir culmine a 492 millions de dollars EU a la fin de l'annee precedente.

    L'execution du plan 1970-73

    11. Dans le cadre des directives du plan 1970-73, l'Algerie a poursuivi

    de fa~on plus systematique les orientations amorcees en 1967-69. Le rythme

    eleve et la repartition de l'investissement public furent maintenus, et les

    principales reformes de structure, preparees les anneesprecedentes, furent

    introduites en 1971. La politique de recuperation des richesses nationales

    a culmine avec la nationalisation de la majorite des avoirs en Algerie des

    compaguies petrolieres etrangeres en fevier 1971. Apres de longs preparatifs,

    les principaux textes concernant la Revolution Agraire ont ete publies en

    novembre 1971. C'est agalement en 1971 quia ete publiee la "Charte des En

    treprises Socialistes" qui determine l'organisation, la gestion et le con

    trale de toutes les entreprises du secteur public, parmi lesquelles les entre

    prises industrielles sont les plus importantes. Cependant, certaines des re

    formes prevues dans le plan 1970-73 sont restees au stade de la preparation.

    C'est Ie cas de la fixation d'une grille coherente des traitements, salaires

    et autres remunerations, de la reglementation d'ensemble des decisions d'inves

    tissement et de l'amenagement du territoire, pour lesquelles plusieurs etudes

    preliminaires ont ete achevees. Sur le plan technique, l'application des

    nouvelles regles et procedures comptables, et l'amelioration des techniques

    de planification et de gestion a tous les niveaux ont pris du retard, en par

    ~ie parce que le personnel ayant la competence et l'experience requises est

    reste trop peu nombreux.

    -~---------------.. -----...~-----...----. .. -. ._- .

  • 12. Des facteurs excerieurs ont en ou~re pertube ser~eusement l'execution du plan 1970-73. La nationalisation cies compagnies petrolieres en fevrier 1971 a ete suivie d'une interruption de l'exportation du petrole vers la France pendant plusieurs roois de l'anuee 1971, ce qui entraina un declin de 338 millions de dinars des recettes a ce titre par rapport a leur niveau de 1970. En 1971 ega1ement, de nouvelles restrictions a l'importation :urenc imposees pa~ la Communaute Economique Europeenne et entrainerent une chute des rece ttes d' exportatioll de vins et d' agrumes de 450 millions de dinars. Par suite, 1es ventes de marchandises a l'exportation connurent un declin de plus de 15 % en 1971. Cette reduction des recettes en devises impose une contrainte financiere severe sur 1e programme d'investissement industriel ambitieux de 11 Algerie dont les effets se faisaient encore sentir pendant Ie premier semestre de 1972. La contrainte financiere a continue de jouer les mois suivants en raison de la poursuite de l'investissement a un rythme eleve, ~Ais elle fut pour une large part surmontee par le ralentissement de la croissance de la consommation et par le recours massif aux concours des banques cornmerciales etrangeres. En 1973, l'Algerie a beneficie de l'augmentation du prix du petrole brut qui a entraine en fin d'annee la levee de cette contrainte, mais alle a egalement connu une des plus mauvaises recoltes ce~ealieres de son histoire en raison .de la secheresse, et par suite une caisse de valeur ajoutee agricole par rapport au niveau de 1972.

    13. En depit de ces evenements, le PIB a connu un rythme annuel de croissance de pres de 11 % en prix courants durant la periode du plan (Tableau 1). Toutefois, une part importante de cette croissance a ete Ie resultat de l'augmentation des prix qui slest acceleree en fin de periode sous l'effet de facteurs internes et externes. Les divers indices de pri~ quia prepares le Secretariat d'Etat au Plan font ressortir en moyenne une augmentation du niveau general des prix de l'ordre de 5 % par an entre 1969 et 1973. La croissance annuelle reelle du PIB a done ete de l'ordre de 6 % alors que l'objectif du plan etait de 9 %. La principale source de la croissance du PIB a ete l'investissement qui a ete multiplie par 2,6 en prix courants durant le quadriennat, passant de 28 % du PIB en 1969 a pres de 40 % en 197.3. Une deuxieme source de croissance a ete l'exportation de marchandises qui a cru'en valeur de 62 % dans le meme temps. L'exportation des hydrocarbures a rendu compte de la totalite de cette croissance; les recettes en dinars courants de l'exportation d'autres marchandises ont decline legerement (Tableau 3.4).

    14. La croissance de l'investissement et du PIB a entraine une forte augmentation de l'importation. L'importation de biens et de services non facteurs a augmente de 76 % en valeur entre 1969 et 1973 par suite de la montea tres rapide des besoins en equipements industriels et services associes, en matieres premieres, en biens intermediaires et en produits alimentai=es. Par consequent, le deficit exterieur (solde sur biens et services ~cn facteurs) slest elargi et a atteint en rooyenne 8,4 % du PIB en 1970-73, alors qu'il n'etait que de 0,4 % du PIE pendant le triennal 1967-69.

  • Tableau 1: EVOLUTION ET STRUC:URE DES RESSOut(CES ET EMPLOYS

    (Calcu1ees sur 1a base de donnees en dinars at en prix courants)

    Croissance Pourcentage annue11e (%) du PIB

    Rubrique 1967-69 1970-73 1969 1973

    Produit interieur brut 12,1 10,8 100,0 100,0

    Importations, y compris SNF 23,9 15,1 30,6 35,7 Exportations, y compris SNF 12,1 13,6 24,9 27,5

    Deficit exterieur 5,7 8,2

    Co~somruation des menages 8,51/ 8,ilJ 58,4 52,3 Consommation des administrations 4,8 10,3 17,8 17,5 Investissement brut 37,7 21,0 27,8 39,5 Variations de stocks 127 1,1

    Total des emp10is 15,1 11,4 105,7 108,2

    1/ Calcu1es sur la base de 1a moyenne des trois annees 1968-70 pour l'annee 1969 afin d'attenuer l'effet de variations annuel1es importantes et erratiques.

    Source: Tableau 2.2.

    15. L'exees de 1a demande d'investissement et de consommation par rapp':n:t au PIB a ete couvert par le recours aux coneours exte.rieurs qui, comme i1 est exp11que plus loin. ont pris 1a forme principa1ement d'emprunts aupres des sources exterieures privees. Alors que ces concours ont permis Ie fi~ancement dans des conditions satisfaisantes des besoins essentiels d'im~ortation pour l'investissement et pour la consommation, i1 est reste une importante clemancle de consocmation residuelle, qui n'a pu s'exprimer en rai son des contro1es a 1'importation et de l'insuffisance para1lelement de la production locale; ce qui a cree des tensions sur le niveau des prix interieurs. A ces tensions d'origine interieure, s'est ajoute l'effet des substanti~ll~s augmentations de prix a l'importation et a l'exportation qui ont

    enregiscrees depuis 1972. En depit des controles et des subventions de l'Etat pour lutter contre les hausses, l'indice (non pub1ie) des prix a la consommation a augmente de 4,8 % par ~. en moyenne entre 1969 et 1973, cette

  • - 10

    croissance atteignant 6 % en 1973 (Tableau 9.1). Parallelement, il semble que les encaisses liquides individuelles nfont pas toutes trouve la possibilite de s'investir, probablement a cause de l'hesitation envers les placements financiers en Algerie et en raison des restrictions placees sur l'investissement prive immobilier.

    16. L'important effort d'investissement s'est accompagne d'un effort d'epargne considerable (Tableau 2). L'epargne nationale brute est passee de 24 % du PIB en 1969 a 32 % en 1973, ce qui implique un taux d'epargne marginal de 49 % pendant Ie quadriennat. Cette epargne a finance au total 84 % de l'investissement brut en 1970-73. L'Etat a ete la source principale de cette epargne, puisqu'il a augmente son surplus budgetaire courant de 2,1 a 4,6 milliards de dinars entre 1969 et 1973, montants superieurs a ceux des recettes petro1ieres qui sont passees de 1,3 a 4,1 milliards de dinars. La Societe nationale pour la recherche,la production, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures (SONATRACH) a constitue une autre source importante puisque son benefice net et ses amortissements et provisions ont crG de 344 millions de dinars en 1969 a 2.178 millions de dinars en 1973. Une troisieme source d'importance a ete constituee par les rapatriements d'economies des travailleurs algeriens a l'etranger qui ont atteint en moyenne 936 millions de dinars par an pendant Ie quadriennat, l'Etat ayant pris des mesures pour les encourager. Finalement, Ie gouvernement a applique des mesures austeres pour contenir la croissance des revenus et de la con sommation des menages. En moyenne, pendant le quadriennat, la consommation des menages a augmente au rythme annuel de 8,7 %en prix courants (Tableau 1), soit 3,6 % en prix constants apres redressement par l'indice des prix a la consommation. Par tete, la croissance annuelle de la consommation des menages a ete inferieure a 1 %. L'effet de l'austerite dans la consommation a probablement ete ressenti Ie plus vivement par les menages urbains ne disposant que de revenus monetaires fixes, et ceci en dep1t des mesures prises par 1'Etat pour lutter contre la hausse des prix des produ1ts de grande conSommation et pour maintenir les loyers a un niveau fixe. 11 en a ete probablemant de meme des agriculteurs les plus demunis qui ont souffert de Ia mauvaise recolte de 1973.

  • Tableau 2. EPARGNE ET DEFICIT EXTERIEUR

    (Calcules sur la base de donnees en dinars et en prixcourants)

    Moyenne Rubdque 1969 1973 1970-73

    Pourcent au PIB ---Epargne nationale brute

    Surplus courant de l'Etat Recettes petrolieres de l'Etat BeneHces de 1a SONATRACd 1/ Tra.'1.sfert:s des travailleurs

    Pourcaut des investissements Epargne nationale brute Deficit exterieur

    24,0 10,2

    6,4 1,7 4,7

    86,6 20,5

    32,3 14,8 13,2 7,0 2,9

    81,6 20,7

    30,4 12,8

    9,8 3,8 3,5

    84,3 23,0

    li ~ets d'impots, mais y compris les amortissements et provisions.

    Source; Tableaux 2.2~ 3.1, 5.7 et 10.7.

    17. La croissance des investissements et de la production a connu des ryth~es fortement differenties par secteurs entre 1969 et 1973 (Tableau 3). 'industrie a re~u la part la plus importante (55 %) de l'investissement et a connu Ie rythme de croissance de valeur ajoutee Ie plus eleve (16 % par an en prix courants). Plus des trois quarts de la croissance industriel1e en prix courants ont ete Ie fait des hydrocarbures (notamment a cause de l'augmentatio~ du prix du petrole brut), et du secteur du batiment et des travaux publics (lie a l'investissement industriel). Par contre, la croissauce an..celIe de 1a valeur ajoutee par l'industrie manufacturiere n'a ete que de 9,5 % en prix courants entre 1969 et 1973, de nombreux projets entrepris durant cette periode ayant pris du retard dans leur realisation ou dans leur montee en ?roduction. Le retard pris par Ie developpement de la branche des materiaux d~ .::onstr.Jction, notamment Ie ciment, a ete particulierement important. L' ens~ignement et la formation ont aussi connu une expansion quantitative specceculaire. Les autres secteurs ont cru beaucoup plus lentement que l'industrie e~ ia fo~tion. En particulier, l'agriculture a connu un declin en prix couran'ts, qui s'explique pour une large part par les conditions climatiques defavorables qu'el1e a connues en 1973. Le developpement des transports, des t~lecornmunications, de 1a construction de logements, et des equipements co1~ec:1:s crb~ins a pris un retard croissant par rapport a l'industrie. Ce retard, ajouce a ce1ui de la branche de rrateriaux de construction, etait en train de devenir un goulot d f etranglement serieux pour Ie developpement industr~ei vers la f~ du plan 1970-73.

  • - 12

    Tableau 3. INVESTISSEHENT ET CROISSANCE DU PIB PAR SECTEUR PEND~~T LA PERIODE 1970-73

    (HUlion::; de dinars; prix courants)

    Investissement brut Croissance du PIB SectEmr Montant % Montant % par an

    Agriculture 4.454 11,7 -83 -0,8

    Industrie 20.973 55,1 6.061 15) 7 (Hydrocarbures) ( 7.880) (20,7) (2.858) (17,9) (Hines et energie) ( 1.266) ( 3,3) ( 211) (12,2) (Industries manufacturieres) ( 9.051) (23,8 ) (1.160) ( 9,5) (Batiment et T.P.) ( 2.776) ( 7,3) (1.832) (21,1)

    Services 12. 659l ..! 33,2 4.49721 9,4 (Transports et telecommunications) ( 2.664) ( 7,0) ( 338) ( 9,9)

    (Autres services) ( 9.995)1.1 (26 ,2) (4.159)21 (~)

    38.086 100,0 10.475 10,8

    1/ Y compris un montant non classe de 4.349 millions de dinars representant l'investissement prive et l'investissement non planifie des entreprises publiques.

    ~I Y compris les droits et taxes a l'importation.

    Source: Tableaux 2.1 et 2.6

    18. L'efficacite marginale du capital disponible pour le fonctionnement de l'economie se~ble avoir eu tendance a diminuer entre le triennal 1967-69 et le quadriennal 1970-73. Alors que le rapport entre accroissement de valeur ajoutee et investissement de l'annee precedentell etaiten moyenne de 0,66 en 1967-69, il est tombe a 0,33 en 1970-73. Les principales raisons rendant compte de ce declin sont les suivantes. En premier lieu, l'accroissement de valeur ajoutee n'a plus beneficie en 1970-73 de l'effet de remise en marche de capacites inemployees qui avait joue pendant le triennal 1967-69. Deuxiemement, Ie differe de rentabilite du programme d'investissement pris dans son ensemble s'est allonge en raison de l'importance relative croissante des investissements industriels lourds et des investissements dans l'education dont l'effet attendu sur la valeur ajoutee ne se produit qu'apres une longue periode. Troisiemement, des retards ont ete pris sur les calendriers

    Ce rap~or~ fournit une mesure tres approximative de l'efficacite marginale du cap~ta~, surtout Iorsqu'il est calcule a l'aide de donnees en prix courants comme clest Ie cas ici.

    11

  • de realisation at de montee en production de nombreux projets productifs. Finalement, l'investissement ne s'est traduit dans l'agriculture par aucune aug~ntation de valeur ajoutee entre 1969 et 1973, en raison des circonstances climatiques de 1973 etLde ~!fficultes tenant a l'organisation at a la gestion du SGc'teur.

    19. Les evolutions de l'investissement et du PIB qui viennent d'etre decrites, ont entraine une modification substantielle de la composition secto~ielle du PIB (Tableau 4). Entre 1969 et 1973, les changements les plus notables ont concerne les hydrocarbures et Ie secteur du batiment et des travaux publics dont l'importance relative s'est accrue, et l'agriculture dont le poids relatif a fortement diminue. La part des industries manufacturieres dans Ie PIB a peu change. Celle des services a diminue quelque peu. II convient de noter que ces resultats ont ete influences par les variations de prix, notamment celui du petrole brut, puisque les pourcentages portes au Tableau 4 ont ete etablis sur la base d'estimations en prix courants.

    Tableau 4. CO}~OSITION SECTORIELLE DU PIB

    (Calculee sur la base de donnees en prix courants)

    1966 1969 1973

    Agriculture 11,4 12,3 7,9 Indust:rie 35,2 37,1 44,1

    (Rydrocarbures) (15,3) (14,8 ) (19,0) (Industries manufacturieres) (12,6 ) (12,9) (12,3) (':-lines et energie) (Eatiment et T.P.)

    Services 11

    ( 2,1) ( 5,2) 53,4

    ( 1,7) ( 7,7) 50,6

    ( 1,8) (11,0) 48,0

    Total - PIB 100,0 100,0 100,0

    ~I Y compris droits et taxes a l'importation.

    Source: Tableau 2.1.

  • Population et emploi

    20. La population algerienne, presente en Algerie, est passee selon les estimations officielles de 11,8 a 14,7 millions de personnes entre Ie recensement de 1966 et l'annee 1973. Cette evolution correspond a un taux de croissance annuel de 3,2 % entre les deux dates. La natalite est restee tres forte, surtout dans les carnpagnes, alors que la mortalite a ete en declin: Ie rythme d'accraissement naturel de la population slest situe a environ 3,4 % par an. Ces caracteristiques de la demographie algerienne ont entraine un rajeunissement de la population. Les jeunes de mains de 18 ans qui etaient 52,8 % de la population en 1966, en representaient 54,5 % en 1973. Par contre, la classe dlage de 18 a 59 ans a dans le merne temps vu son importance relative decliner, de 40,7 a 39,3 %. Clest parmi la population masculine de cette classe dlage, que se recrute 83 % de la force de travail en Algerie. Cette derniere qui est pas see de 2.450.000 en 1966 a 3.060.000 en 1973, a cru au rythme de 3,2 % par an.

    21. La poussee demographique, jointe a lleffet des facteurs economiques et sociaux, a entraine des mouvements migratoires importants. Au cours du septennat 1967-73, les zones rurales ont vu leur population s'accroitre au rythme de 1,9 % par an seulement, et leur importance relative a diminue de 67 a 61 %. Parmi les ruraux, la population agricole a suivi a peu pres Ie merne rythme de croissance que la population non agricole, et son importance par rapport a la population algerienne totale a decline, de 48 a 44 %. Les zones rurales, notamment l'agriculture, ont nourri entre 1966 et 1973 un fort mouvement d'emigration vers les villes dont la population a cru au rythme eleve de 5,6 % par an. Clest des zones rurales egalement que sont parties la plupart (80 %) des personnes qui ont emigre a l'etranger entre 1966 et 1973. La population algerienne a l'etranger a vu son effectif passer d'environ 600.000, dont 320.000 actifs, en 1966 a environ 800.000, dont 440.000 actifs, en 1973. Les principales donnees sur la population algerienne et ses mouvements figurent aux Tableaux 1.1 et 1.2.

    22. Pour l'analyse de l'ernploi, la force de travail se repartit en deux grandes categories: les travailleurs agricoles et les actifs non agricoles. Ces derniers comprennent, outre les travailleurs non agricoles, les etudiants, les jeunes accomplissant Ie service national et les actifs non occupes. Les statistiques d'emploi sont relativement sures en ce qui concerne les actifs non agricoles. Par contre, il faut noter que Ie niveau d'activite de la plupart des travailleurs agricoles--les 85 % qui n'ont pas d'emplois reguliers tels que l'occupation de salarie du secteur autogere, de beneficiaire de 1a Revolution Agraire et d'exploitant proprietaire ou locataire---- est beaucoup moins bien saisi statistiquement. Sous cette reserve, la situation de l'emploi en 1966 et 1973 figure de rnaniere resumee au Tableau 5.

  • - :~

    23. Les chiffres qui iigurent dans ce tableau indiquent que 1a situatiou de l'emploi s'est nettement amelioree entre 1966 et 1973 dans les secteurs non agricoles. La force de travail non agricole a augmente pendant les sept annees de 430.000 unites, alors que 1e nombre d'emplois non agricoles a erG de 480.000 unites (7,5 %par an) et le nombre des autres occupes de 70.000 (dont 50.000 etudiants supp1ementaires). Le chomage non agricole a donc baisse en Dombre (de 320.000 a 200.000) et en importance relative (de 27 a 12 %). 11 convient toutefois de noter que para1lelement, le nombre de travailleurs emigres a augmente de 120.000. Dans le secteur agricole, 1a situation de l'er~ioi a dans l'ensemble evolue de maniere moins satisfaisante que dans les secteurs non agricoles. Le nombre, et dans une faible mesure la proportion, des travailleurs agricoles ayant un emploi regulier ont augmente du fait de l'eiargissement de l'emploi dans le secteur autogere (environ 20.000) et surtout de l'introduction de la Revolution agraire (environ 50.000 beneficiaires). V~is, au regard de cette tendance a la stabilisation de l'emploi agricole, il fau~ mettre le fait que le nombre de travailleurs fortement sous-employes a ?lus que double, leur importance relative passant de 4 a 9 % entre 1966 et 1973. Cette evolution est a rapprocher des difficultes quia connues la production agricole entre ces deux dates.

  • - ':6

    Tableau 5. POPULATION. t~IN-D'OEUVRE ET EMPLOr

    (Hilliers)

    Croissance 1966 1973 annuelle (%)

    Secteurs non asricoles

    Population 6.120 8.200 4,3 Main-d'oeuvre 1.180 1.610 4,5 Emploi 730 1.210 7,5 Autres actifs 130 200 6,4 Sans emploi 320 200 -7,0

    Secteur agricole

    Population 5.700 6.500 1,9 ~in-d'oeuvre 1.270 1.450 1,9 Emplois reguliers 450 520 2,1 Emplois partiels 770 805 0,6 Fortement sous-employes 50 125 14,0

    Emig;ration

    Population emigree 600 800 4,2

    Travailleurs emigres 320 440 4,7

    Source: Tableaux 1.1, 1.6, 1. 7 et 1.8

    24. L'augmentation de l'emploi non agricole a ete inegale selon les secteurs economiques et selon les categories socio-professionnelles (Tableau 1.8). L'industrie, y compris Ie batiment et les travaux publics, a cree 262.000 emplois nouveaux sur un total de 480.000, et les administrations en ont crees 117.000. Le reste sait 101.000, s'est reparti entre les services, Ie comcerce et les transports. Pour une large part, les emplois nouveaux se sont situes dans la categorie des emplois qualifies et une elevation du niveau de qualification moyen des emplois non agricoles en est resultee. Cette evolution s'est appuyee sur l'effort considerable de formation que l'Algerie a consenti pendant 1a periode 1967-73. Toutefois, en depit de cet effort, de nombreuses offres d'emploi qualifie n'ont pu etre satisfaites. Les penuries les plus graves du point de vue de l'organisation et de la gestion economiques ont concerne la categorie des cadres gestionnaires et techniques de

  • .. "'"'" - ... 1

    niveau moy~n et celIe des ~~seignants e~ formateurs. Parallelemene, un nombra important de travailleurs sans qualification n'ont pu trouver d'emplois; les llsans emploi" figurant au Tableau 5 appartiennent ?resque tous a catte categorie. Ainsi, l'orientation donnee a l'investissement et a la croissance economique par la strategie de developpement s'est trouvee genee dans son execution par la penurie de main-d'oeuvre qualifiee, alors que dans le meme temps el1e nTa pas permis de donner urL emploi a tous les travailleurs sans qualification. La penurie de cadres gestionnairas et techniques, surtout aux niveaux moyens de qualification, a ete una cause majeure de 1a tendance a 1a ~aissa notee plus haut de l'efficacite economique.

    Repartition des revenus

    25. Les reformes de structure que l'Algerie a entreprises depuis l'independance, lui ant permis d'eliminer presqu'entierement l'inegalite dans 1a repartition de 1a richesse qui est la cause principale des ecarts de revenus dans de nombreux pays en voie de deve1oppement. Les fermes modernes la~ssees vac~~tes par Ie depart des etrangers, ont ete organisees en exploitations autogerees par leurs travailleurs immediatement apres l'independance; les entreprises publiques ont joue un role croissant dans l'industrie. le commerce et les services; des restrictions severes ont ete placees sur la propriete et liutilisation privees des immeubles urbains; avec l'introduc~ion de la Revolution Agraire. des plafonds ont ete etablis sur la propriete des terres agricoles et du cheptel. A cette date, il reste un secteur de petits proprietaires dans l'agriculture, et un secteur de petits et moyens proprietaires dans quelques branches industrielles (textiles, chaussures et diverses), le commerce de detail et les services. Par suite, 1a majeure partie du revenu du capital revient maintenant a l'Etat at aux cooperatives de travail1eurs. En outre, 1e gouvernement a poursuivi une politique de redressement des inegalites dans 1a repartition des revenus, a travers l'utilisation des instru~~nts fiscaux et budgetaires, et le controle des prix et des salaires. Cette politique s'ese traduite notamment par (1) la tres forte progressivite de l'impot sur le revenu des personnes physiques qui en principe cont1sque 1a part en excedeut de 2.000 dinars par mois, (2) le contrale a~rict des marges beneficiaires, (3) l'elevation par etape du salaire minimum, et la suppression des differences regionales et sectorielles, (4) le controle des prix des produits de grande consommation at l'egalisation des prix des produits strategiques sur l'ensemble du territoire, (5) l'e1argissement rapide de l'acces a la formation, (6) la gratuite pour tous des soins medicaux et (7) la mise en oeuvre de programmes speciaux de developpement regional.

    26. ~eanmoins, les revenus individuels sont restes dans Ifensemble faibl~5) ~t la dynamique sectorielle et regionale du dev810ppement siest acconrpagnee d'une persistance des ecarts de revenus entre groupes sociaux et entre regions. Le plan 1974-77 estioe qu'en 1973, la consommation annuelle noye~n~ par personne etait de 1.160 dinars (280 dollars EU) pour l'ensemble de la popula~ion, de 540 dinars (130 dollars ED) pour la population rurale, at de 1.860 dinars (450 dollars ED) pour la population urbaL.e. Un peu plus

  • - 13

    de 10 % de la population totale avaient en 1973, selon Ie plan, un niveau de consommation par tete inferieur a 400 dinars (95 dollars Ell). Les resultats plus anciens des enquetes menees en 1966-68 sur la consommation et les budgets des menages peuvent egalement etre cites. A cette epoque et pour l'ensemble de l'Algerie, sauf Ie Grand Alger, les 10 %des menages les plus riches recevaient 25 % du revenu total, alors que les 50 % les plus pauvres n'en recevaient que 27 %. Le revenu annuel moyen des menages du Grand Alger s'elevait a 11.556 dinars (2.340 dollars Ell) alors que celui des menages du reste de l'Algerie se situait a 4.580 dinars (928 dollars EU). L'eventail par categories socioprofessionnelles du revenu annuel moyen des menages du Grand Alger allait de 3.534 dinars (716 dollars EU) pour les ouvriers agricoles a 18.693 dinars (3.790 dollars EU) pour les grossistes et 25.933 dinars (5.250 dollars EU) pour les cadres superieurs. Quoiqu'importants, ces ecarts de consommation et de revenu individuels se situent parmi les ecarts les plus faibles enregistres par les pays au meme niveau de developpementquel'.\!gerie (comparaison faite avec les chiffres cites dans une etude recente de la BIRD intitulee document de travail No. 90 sur la repartition des revenus).

    Balance des paiements

    27. Pendant Ie quadriennat 1970-73, Ie solde des biens et services non facteurs (SNF) a ete fortement influence par la strategie de developpement, bien que l'impact des facteurs externes ait ete a peu pres d'egale importance (Tableau 6).Ainsi qu'il avait ete prevu pour la premiere phase de la strategie a long terme, les hydrocarbures ont joue un role fondamental dans Ie maintien a un rythme eleve de la croissance des recettes a llexportation: entre 1969 et 1973, ils sont passes de 61 a 76 % du total de ces recettes (y compris les SNP). Le petrole brut a represente plus de 90 % de l'exportation d'hydrocarbures au cours de chacune des quatre annees, mais en 1973 les produits petroliers raffines sont apparus en quantites substantielles (deux millions de tonnes) et les exportations de gaz naturel liquefie (GNL) ont atteint 4 millions de m3 II est a noter qu'une interruption de la croissance des exportations de petrole brut slest produite en 1971 pendant que se reglait la nationalisation des societes petrolieres etrangeres, at que Ie doublement en valeur des recettes petrolieres a ete Ie resultat surtout de la hausse des prix qui a ete de 73 % entre 1969 et 1973. La valeur en dinars courants de l'exportation des marchandises autres que les hydrocarbures a decline de 15 % entre 1969 et 1973, notamment en raison de l'appreciation progressive du dinar depuis la fin de 1971, et de la diminution de lYexportation des vins qui a fait suite a l'imposition par la CEE en 1971 de restrictions a l'importation des vins algeriens. Le rythme annuel de croissance des importations en dinars courants (17 %) a ete plus eleve que celui des eh~ortations (12 %). L'investissement appele par la strategie algerienne de developpement a ete la cause principale de cette evolution des importations. Entre 1969 et 1973, l'importation de biens d'equipement a cra de 154 % et l'importation de services techniques a augmente de 108 %. On peut noter egalement un triplement de l'importation de vehicules routiers et

  • une augmentation de 69 % de 1'importation de produits alirr~ntaires. L'appreciation du dinar a fait baisser 1a valeur unitaire en dinars courants des importations en 1971 et 1972; mais en 1973, l'indice des prix a l'importation a augmente de 26 % par rapport a 1972 et 5e situait de nouveau au meme niveau quten 1969. La balance des biens et services non facteurs est restee en deficit durant toute 1a periode du plan; ce deficit a ete en moyenne de 2,2 milliards de dinars par an (475 millions de dollars EU). et 11 a atteint 2,6 milliards en 1973 (612 millions de dollars Ell). Le deficit en compte courant a ete plus faible en raison surtout de la disparition des revenus du capital peyes aux compagnies petrolieres etrangeres, et de l'importance des rapatriemencs d'economies des travailleurs algeriens a 1'etranger.

  • -'-'-;...:.;..--- -~- --

    - 20

    Tableau 6. BALANCE DES PAIEMENTS1/

    (.Milliards de dinars)

    Total 1969 1973 1970-73

    Exportations de biens et NFS

    (Hydrocarbures)~1 (Autres marchandises)l!

    (Services non facteurs)

    Importations de biens etNFS

    (Marchandises)1!

    (Services non facteurs)lI

    Solde sur biens et SNF

    Charge de l'interet Autres revenus du capital Revenus du travail Autres services (nets) Transferts courants (nets)

    Balance courante

    Investissements directs (nets) Prets exterieurs de plus d'un an

    (Deboursements) (Remboursements)

    Autres operations (nettes)2/

    Solde general

    Avoirs exterieurs nets (fin de perioda)

    5,15

    ( 3,12) ( 1,49) ( 0,54)

    -6,33

    (-4,98) (-1,35 )

    -1,18

    -0,05 -1,21

    0,98 -0,03 0,35

    -1,14

    0,20 0,16

    ( 0,43) (-0,27) -0,06

    -0,84

    2,35

    8,58

    ( 6,21) ( 1,27) ( 1~10)

    -11,13

    ( 8,86) ( 2,27)

    -2,55

    -0,33

    0,89 -0,12 0,20

    0,20

    3,81

    ( 4,45)

    (-0,64 )

    0,29

    2,39

    4,59

    25,73

    (17,70) ( 4,85) ( 3,18)

    -34,50

    (-27,79) ( -6,71)

    -8,77

    -0,73 -1,45

    3,74 0,22 1,32

    -5,67

    0,28

    5,46

    ( 7,34)

    (-1,88)

    2,17

    2,24

    4,59

    1/ La balance des reglemants qui figure au Tableau 3.1 a ete redrassea en portant 1es statistiques de 1a douane, au 1iau da callas des reglements, en exportations et importations de marchandisas.

    ~/ Y compris les erreurs at omissions.

    Source: Tableaux 3.1, 3.2, 3.5 et 6.1.

  • ~8~ Le deficit en compte courant. qui a totalise 5~67 r~lliards de dinars en 1910-13, a ete finance presqu'cxclusivement par des emprunts publics exterieurs. Par suite des nationalisations et des restrictions pesant sur l'investissement prive at etranger, les investissements directs et les emprunts exterieurs du secteur prive ont ete tres faibles (280 millions de dinars). Le rythme des emprunts exterieurs par le secteur public stest fortement eleve au cours du plan, notamrnent en 1913 lorsque les recettes brutes a cc titre ont atteint 4,45 milliards de dinars, soit pres de 1,1 milliard de dollars EU. Ces recettes ont totalise plus de 1,34 milliards de dinars en 1970-13, Boit 5,46 milliards apres remboursements. Elles sont provenues pour les trois quarts de sources exterieures privees, telles que les fournisseurs dtequipement et les banques commerciales. Les avoirs nets exterieurs de lAlgerie qui avaient eu tendance a flechir par rapport aux importations aux cours des trois premieres annees au plan, ont enregistre une augmentation L~portante en 1913, et atteint 4,59 milliards de dinars (environ 1,1 milliard de dollars EU) en fin d'annee, soit l'equivalent de 4,9 mois d'importation pendant 1 t annee.

    29. Btant donne que la plupart des nouveaux concours exterieurs ont ete contractes aux conditions du marche, les conditions moyennes de la dette exterieure algerienne ont durci au cours du plan. L'encours de la dette exterieure mobilisee a attaint pres de 3,0 milliards de dollars EU a la fin de 1973) auxquels s'ajoutaient 2,0 milliards de dollars EU non mobilises. La charge de la dette exterieure est res tee tres largement dans les limites de la capacite de service de l'Algerie, grace dans une large mesure a l'accroisBement du prix a .l'exportation du petrole. Sur la base des chiffres de la balance des paiements (Tableau 6), le service de la dctte exterieure est passe de 6 % des exportations de biens et services non facteurs en 1969 a 11 % en 1973.

    Finances publiques

    30. Comma on l'a deja note, la strategie de developpement a confie au secteur public un role preponderant dans l'orientation de l'investissement et de la production. Ce secteur a assure plus de 90 % de l'investissement total en Algerie au cours du plan 1970-13. L'Etat et les collectivites locales (willayate, datrate et communes) ont assure pendant cette periode environ 30 % de l'investissement public, et les entreprises publiques environ 70 %. La gestion du secteur qui etait a l'origine fortcment centralisee au sein des services centraux de l'Etat, a fait 1 'objet de premieres mesures de decentralisation au profit des entreprises et des collectivites locales ?cndant Ie plan 1970-13. Sur le plan financier, le 50in d'assurer directernent 1e financement de l'investisscment des entreprises a ete transfere du Tresor au systeme bancaire par une rcforme incroduite en 1971.

  • - 2.2

    31. L'investissement public a connu une tres forte croissance et sa composition a favorise l'industrie. Le montant annuel moyen en prix courants de l'investissement yublic est passe de 3,4 milliards de dinars en .1967-69 a pres de 9 milliard~ en 1970-73. 11 a plus que double entre 1969 et 1973 (Tableau 2.3). L'industrie, non compris le batiment et les travaux publics, a represente 54 % du total en 1970-73, contre 55 % en 1967-69, ainsi qu'il ressort des donnees figurant au Tableau 7.

    Tableau 7. INVEST1SS&~T PUBLIC, 1967-69 et 1970-73

    1967-69 1970-73

    Total (Hilliards de dinars)

    Administrations Entreprises

    Composition sectorie.lle (%):

    Agriculture et hydrau1ique Industrie et energie Infrastructure et transports Education et formation Autres secteurs

    10,34

    2,55 7,79

    16 55

    8 8

    13

    33.75

    10,74 23,01

    14 54

    8 9

    15

    Source: Tableau 5.5.

    32. Le financement de l'investissement public s'est effectue dans des conditions relativement satisfaisantes au cours d