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R I E KO K O G A DEP A RT U RE Exposition, 19 sep–20 déc 2014 à L’espal Les Quinconces-L’espal | théâtres, scène conventionnée, le Mans | t + 33 (0) 2 43 50 21 50, quinconces-espal.com La forêt de l’amour, 2014, Installation textile, Paris. Photo Johanne Debas

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RIEKO KOGADEPARTUREExposition, 19 sep–20 déc 2014 à L’espal

Les Quinconces-L’espal | théâtres, scène conventionnée, le Mans | t + 33 (0) 2 43 50 21 50, quinconces-espal.com

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SOMMAIRE

Critique p. 4-7

Pistes d’observation et de lecture de l’exposition p. 8-10

Définition de la broderie (encyclopédie Larousse) p. 11-12

Informations biographiques p. 13

Revue de presse p. 14-16

Dossier pédagogique de Monsieur Pierre Guitet, conseiller pédagogique en arts visuels 72

p. 17-21

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Avec délicatesse, subtilité et poésie, Rieko Koga investit

l’espace de l’Espal, le transforme et nous transporte

dans son imaginaire.

Emplis d’une très grande douceur, les lieux se font

cotonneux et rassurants. On y déambule comme dans

un rêve, saisis par la magie qui s’échappe de cette

multitude de tissus ondulants dans l’air.

La blancheur du lin et du coton installe une atmosphère

de quiétude et de lumière.

Et pour notre plus grand bonheur, un morceau de ciel

bleu nous accompagnera jusqu’aux confins de l’hiver.

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Rieko Koga Le Pouvoir magique du point de couture par Sonia Recasens, critique d’art Malgré la grande distance entre Tokyo et Paris, environ 9730 kilomètres, j’ai pu vous rencontrer ici. C’est comme un miracle. Un fil invisible mais très solide m’aurait entraînée ici de toute façon. Je rembobine ce fil, fil de la rencontre et du souvenir. J’ai réalisé mes œuvres avec ce fil. Selon une vieille croyance japonaise que je partage toujours, les points de couture ont un pouvoir magique. J’ai appris au Japon l’existence du tissu de prière. Je me suis aperçue que coudre est un acte spirituel. Les vêtements que me faisait ma mère quand j’étais petite me couvraient toujours de son grand amour. Et leurs points de couture sur le dos me protégeaient contre l’angoisse et la peur. Une douleur… Quand je pique mon aiguille dans le tissu, Je superpose à cette douleur la blessure au cœur de quelqu’un. Je soigne cette plaie avec mes gestes, avec mon aiguille. Je voudrais coudre un tissu magique pour celui qui m’attend et protéger son cœur avec mes points de couture. Noire, la couleur de mes yeux et de mes cheveux. Blanc, Vide, Rien. Cet instant est vanité, Cette rencontre est unique et nécessaire. Car un fil immaculé m’a guidée jusqu’ici pour vous rencontrer. Rieko Koga décembre 2012. Pour l’artiste japonaise Rieko Koga, installée à Paris depuis 2004, la broderie est une pratique éminemment spirituelle dont le patient travail de mise en forme invite au recueillement. Le fil de « la rencontre et du souvenir » qu’elle tisse devient le sismographe de ses humeurs comme si ses prières accompagnaient l’aiguille dans l’écriture poétique des points de couture. Rieko Koga utilise des points de couture dits « sashiko », qui sont issus de la broderie traditionnelle japonaise et qui forment le précieux souvenir des vêtements conçus avec amour par sa mère. De cet héritage matrilinéaire, elle retient un goût prononcé pour la couture et le vêtement, qu’elle développe en intégrant le Bunka Fashion College de Tokyo en 1990 puis le Fashion Forum de Paris en 1994. Grâce à un stage chez Miller et Bertaux, un duo de designers et stylistes, Rieko Koga laisse libre cours à sa créativité et pose les bases de son langage plastique qui sort du cadre du strict stylisme devenu bien trop contraignant pour elle.

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Broder l'Esprit Le tissu n’est plus seulement un vêtement mais une membrane, comme une seconde peau où s’impriment les traces du réel, de la mémoire et de la psyché. Le tissu se fait alors cocon ou enveloppe protectrice servant de révélateur à l’enveloppe spirituelle. Cette dimension spirituelle est liée aussi bien à son enfance passée dans les 26 temples bouddhistes qui jalonnent son quartier qu’à l’histoire de la broderie japonaise elle-même. Cette dernière remonte au VIème siècle et à l’introduction du bouddhisme depuis la Chine. Dans un premier temps religieuse, la broderie évolue au fil de l’histoire vers une pratique plus décorative. Mais pour les grands maîtres japonais, la broderie reste une pratique méditative, source d’équilibre et de beauté : « Par les mains s’exprime l’Esprit ». On retrouve cette dimension spirituelle dans la pratique artistique de Rieko qui par ce geste répété invariablement cultive son esprit dans une fusion sensible entre broderie et spiritualité. Broder ses prières Dans un enchevêtrement de fils, Rieko Koga enferme ses pensées les plus profondes mais aussi ses prières pour accompagner les personnes qui lui sont chères. Nous viennent alors en mémoire les tissus de prières tibétains dont les formules sacrées sont censées se répandre dans l’espace au contact du vent et ainsi s’exaucer. De la même façon, armée de fils et d’une aiguille, l’artiste japonaise insuffle vie à ses prières destinées au bonheur de la personne qui occupe ses pensées dans un intense et poétique don de soi. Elle explique la forte réception du Senninbari. Très populaire pendant la seconde guerre mondiale, le Senninbari est une pièce de tissu brodée aux points de nœuds par un millier de femmes pour donner chance et courage aux soldats ainsi protégés des blessures. Il est intéressant de noter que le nœud formé par le fil et l’aiguille est un geste caractéristique de nombreux rituels de guérison et de protection à travers le monde. « Dans la magie de la Grèce ancienne, l’aiguille assurait le lien entre l’objet et son bénéficiaire ». Rieko Koga entretient ce lien ésotérique avec ces pratiques millénaires en parlant du pouvoir magique des points de couture à l’instar de l’artiste Louise Bourgeois qui parle du « pouvoir magique de l’aiguille ». Au contact du fil et de l’aiguille, les vœux de l’artiste japonaise s’incarnent dans le réel créant un lien mystérieux entre l’œuvre et le spectateur. Une coutume veut, au Japon, que l’on écrive les vœux parce que c’est important de les visualiser. Nous pensons que les mots dans l’écriture sont une force de volonté. En brodant mes vœux, je les écris, je les grave, je les imprime de toutes mes énergies pour donner aux gens du bonheur par mes œuvres. C’est pour ça que je suis née. Vis en ce monde1. Ses vœux sont soigneusement dissimulés, protégés sous des couches de fils, provoquant un effet de secret. Ce qui renvoie à l’approche de Walter Benjamin pour qui l’un des critères de l’aura de l’objet est l’absence-présence des forces dérobées à nos regards. Ce secret ajoute de la puissance et renforce le pouvoir magnétique de l’œuvre de Rieko Koga. 1

Rieko Koga, Si je brode le ciel, DMC, 2013

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Une écriture poétique Les points de couture répétés invariablement par le même geste forment dans l’œuvre de l’artiste japonaise une écriture poétique qui varie selon son humeur à l’image de l’œuvre de Pierrette Bloch dont le rythme des nœuds tressés oscille en fonction de son état émotionnel. Par exemple dans Kodo Beat (2009), les points de couture noirs et denses, compactes et chaotiques expriment la frustration de l’artiste japonaise de ne pouvoir exposer son travail, ainsi que sa colère pour le triste anniversaire d’Hiroshima évoqué par de discrets 6 et 8 brodés de fils blancs. Dans un autre registre, Décalage horaire (2012) manifeste son statut d’exilé dans l’attente de sa carte de séjour et reflète son incertitude quant à son avenir en France ou au Japon. Un fourmillement de formes circulaires, récurrentes dans son travail, renvoie au cycle de la vie où tout n’est qu’un éternel recommencement. Une écriture lyrique Rieko Koga brode des tissus sonores, lyriques composés de signes et d’images entrelacés comme dans Rythme (2012), nous faisant l’effet d’une écriture lyrique, comme celle d’une partition musicale. Les points de couture forment des signes énigmatiques, tel un langage secret, codé. On pense alors au travail de l’artiste Hessie. Cette « Nouvelle Pénélope » qui participe dans les années 1970 à la revalorisation des arts textiles, élabore un vocabulaire d’une grande complexité. Composé de boucles de fils répétées à l’infini jusqu’à saturation de la toile, comme dans Sans titre (1978), le langage impénétrable de Hessie joue des tensions entre plein et vide. De la même façon, Rieko Koga entretient le lien intime qui unit depuis la Grèce antique la pratique du tissage et de l’écriture. En effet, un lien étymologique évident unit les mots textile et texte, faisant du tissage une métaphore privilégiée de la création poétique. Le mot texte vient du latin textus qui a aussi donné en français les mots tissu et textile. Le texte est alors considéré comme une matière fabriquée, composée artisanalement de réseaux comme une tapisserie de mots tissés fil par fil2. Une œuvre comme Langage secret (2012), où le fil donne naissance à des points de couture semblables à des signes formant un vocabulaire sibyllin, illustre parfaitement cette comparaison commune à plusieurs langues (par exemple en arabe le mot hak signifie en même temps « tisser » et « raconter » 3). 2

Marella Nappi in Texte, texture, textile, 2013 3

Marella Nappi, Texte et tissage dans l’épopée homérique : Hélène et Pénélope au miroir du poète ?, p.41

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Un journal intime universel Ces liens étymologiques et métaphoriques trouvent leur pleine expression dans les récits mythologiques de Pénélope, Hélène ou encore Philomène et Procné, dans lesquels Le tissage est une écriture, un art graphique, une tapisserie, la représentation silencieuse et matérielle d’un discours4. Comme une façon de garder la maîtrise de son histoire, de son présent et de son avenir, ces grandes figures mythologiques tissent d’un geste obsessionnel le fil du souvenir et de la destinée. Future Diary (2010) s’inscrit pleinement dans cet héritage mythologique. Avec cette installation textile entièrement réalisée à la main en un mois et demi, Rieko Koga invite le spectateur à un jeu de marelle de questions le projetant dans son futur : Qui embrasseras-tu ? Avec qui voudras-tu partager cette bonne nouvelle ? Quelle musique écouteras-tu ?....Des questions simples, quotidiennes, intimes autour desquelles fourmillent des chemins de vie en noir et blanc représentant la multiplicité des choix qui s’offrent à nous. Ce poétique parchemin de 15 mètres de long renvoie indéniablement aux Trois Parques, les fileuses de la destinée humaine, ainsi qu’aux grandes figures mythologiques citées plus haut. Dans le sens où la science du fil met en forme un récit de soi dans une volonté de reprendre le contrôle d’une vie bercée par la destinée et l’inconnue. Ainsi, Pénélope fige le temps en attendant le retour d’Ulysse tandis que Rieko défile et projette le temps pour l’imaginer à sa guise. Avec Future Diary l’artiste japonaise fait s’entrecroiser les fils de l’intime et de l’universel, du public et du privé. De la sphère intime de l’artiste brodant ses doutes et fantasmes, inquiétudes et rêves, l’œuvre passe à l’extime de l’exposition qui est l’espace public, pour finalement retourner dans l’intimité de la lecture et projection du spectateur. D’autant plus que l’artiste garde la fin de son chemin de vie secrète, invitant le spectateur à continuer ce journal intime universel. Ne faisant aucun dessin préparatoire, Rieko Koga brode comme elle pense, comme elle écrit, comme elle respire, comme elle rêve. Le secret, l’intime, la spiritualité et le don de soi traversent l’œuvre de l’artiste japonaise. Elle étire le fil du temps de son aiguille pour une intense exploration d’un moi profond projeté hors soi sous la forme de points de couture. Cette subtile alchimie d’une pensée et d’un corps soigneusement entrelacés par la magie du fil et de l’aiguille, nous touche et nous trouble. 4

opus cité, p.51

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Pistes d’observation et de lecture de l’exposition

I. L’endroit/l’envers Ce sont des caractéristiques propres à la couture et à la broderie, par opposition à la peinture ou au dessin où l’œuvre n’a qu’une seule face : l’envers raconte aussi une histoire. Le support (tissu, papier, carton…) et le fil ne sont pas apposés mais inextricablement liés, le fil fait corps avec le support. II. Le vide/le plein Cette notion caractéristique de l’art japonais se retrouve également dans le travail de Rieko Koga. On retrouve cette recherche d’équilibre dans beaucoup de ses pièces. Le support est alors laissé libre, il existe pour lui-même. Le vide pour autant n’est pas « vide », il est plutôt à considérer comme un espace libre, qui entre en résonnance avec le plein, le magnifie et laisse le champ libre à l’imaginaire du regardeur de le remplir. Comme on peut le voir par exemple dans l’œuvre Being nothing, l’artiste a brodé laissant au centre de son travail un espace vide. Pour elle, il ne représente pas le néant, mais bien au contraire une multitude de choses invisibles… Le contour de cette œuvre, superposition d’étoffes cousues entre elles, symbolise le temps qui passe, rappelant les strates en géologie … III. Le choix des couleurs Très souvent, les œuvres de Rieko Koga sont brodées en noir sur un support blanc : l’artiste japonaise a grandi entourée par la calligraphie que faisait sa maman, d’où la prédominance de ces couleurs dans ses œuvres. Parfois, Rieko choisit aussi le ton sur ton : blanc sur blanc, beige sur beige… Pour l’artiste, le blanc représente les choses cachées, intimes alors que le noir est associé à ce qui est « public ». Cependant, on trouve aussi dans ses œuvres des fils de couleurs : - rouge : dans l’œuvre « I miss you, you miss me » et sur l’une des œuvres sur emballage cartonné « arigato » (merci, en japonais) - jaune : sur un ancien emballage de colis où est brodé « taxi jaune – Paris » - bleu Deux séries entières ont été brodées en couleurs : - l’une sur papier blanc au format A4, - l’autre sur tissu. Rieko attendait le printemps avec impatience… il tardait. Elle a lavé des tissus blancs (sorte de grand ménage de printemps, de renouveau) et s’est inspirée du dessin aux pastels pour créer cette série colorée. L’une de ses œuvres est composée d’un camaïeu de tissus bleus et blancs accrochés sur des fils : « la forêt d’amour ». Son nom vient du double sens du son « aï » : cela signifie à la fois amour et bleu en japonais. Rieko a teint les tissus elle-même. Elle a créé cette œuvre pour l’exposer dans un jardin partagé, à Paris. En l’amenant à L’espal, elle voulait créer un ciel bleu… IV. Les dimensions des œuvres Les dimensions varient énormément selon les œuvres : du petit format (Rieko brodant de manière très spontanée, elle a toujours un petit morceau de tissu dans sa poche, ainsi qu’une aiguille et du fil, d’où la taille des tissus de cette série) au grand format.

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L’artiste préfère les œuvres de grande taille, d’où l’idée du parchemin qui se déroule car créé pour une exposition où chaque exposant n’avait pas beaucoup d’espace. Cependant, elle s’est posé un cadre de travail pour certaines séries en choisissant un format plus petit. Dans l’œuvre de Rieko Koga, on remarque l’importance de l’équilibre des contraires, entre l’endroit/l’envers ; le vide/le plein ; le noir/le blanc ; l’intime/le public, la petitesse/la grandeur… V. Le relief, l’épaisseur Rieko Koga joue beaucoup sur les différentes épaisseurs du fil ainsi que sur le nombre de passages de l’aiguille, sur les superpositions qui peuvent devenir occultantes. Elle rajoute parfois des morceaux de tissus qu’elle coud sur le support. Dans l’une de ses œuvres, réalisée lors d’une période difficile de sa vie où elle n’était pas exposée, l’artiste a exprimé sa frustration en découpant le tissu et en recousant les morceaux ainsi découpés à un autre endroit du support. La broderie et la couture, de part le relief créé, installent presque une notion de sculpture. Le mode d’accrochage laissant les tissus onduler renforce cette idée en créant ainsi un relief supplémentaire. VI. Le choix des supports Dans son travail, Rieko Koga utilise des supports variés : - supports souples pour le tissu avec un effet flottant mis en exergue lorsqu’il est suspendu. Pour l’artiste, ce type de support est idéal car il s’adapte au lieu d’exposition, que ce soit à l’intérieur comme à l’extérieur. Le tissu permet aussi d’obtenir une transparence plus ou moins importante selon son épaisseur et sa composition. - supports plus ou moins rigides pour le papier ordinaire et pour le papier cartonné des emballages. Un jour, Rieko n’avait plus de tissu. Elle a donc utilisé des emballages en carton du quotidien, bouteille de lait ou boîte de médicaments par exemple. Certains supports sont tendus sur châssis… VII. L’accrochage Le choix de l’accrochage permet d’installer une ambiance, de créer une atmosphère, ce à quoi Rieko Koga est très sensible. Pour cette exposition, elle s’est attachée à créer une sensation de flottement, une ambiance poétique invitant au voyage, d’où le nom qu’elle lui a donnée « departure ». Elle affectionne particulièrement ce substantif anglais qui évoque les aéroports, lieux où s’entremêlent de nombreuses émotions et sentiments humains. Rieko Koga varie les méthodes d’accrochage pour s’exprimer, mettre en valeur ses œuvres et optimiser l’espace dont elle dispose: œuvres suspendues dans le vide à la verticale façon kakemono, ou à l’horizontale comme des guirlandes (forêt d’amour) ou de manière « anarchique » (l’arbre de vie), déroulé dans le vide (future diary), fixé sur un mur ou sur un cadre ou posé sur des étagères…

VIII. La valeur symbolique du fil Le fil, c’est à la fois :

- ce qui lie/relie, qui fait le lien, ce qui met en réseau (le web), - ce qui guide : cf mythologie avec le fil d’Ariane, - ce qui sert à tisser, créer un ouvrage à visée artistique et/ou utilitaire (tissus, vêtements), - ce qui sert à attacher/retenir/capturer/soutenir/protéger : toile d’araignée, filet, hamac,

lignes de vie…

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- ce qui se déroule : matérialisation du chemin, du temps qui passe (l’œuvre « future diary » avec les 39 questions sur l’avenir) et que l’on peut rembobiner (idée du souvenir),

- ce qui scelle/ferme/raccommode/répare les tissus textiles et humains. Pour Rieko Koga, le fil peut aussi réparer les blessures morales et protéger les êtres chers. C’est un héritage de la culture japonaise dans laquelle la couture a aussi, traditionnellement, une dimension religieuse et spirituelle. Broder permet d’inscrire ses prières dans le tissu, de les inscrire dans la réalité du monde matériel tout en conservant leur secret intact.

- un medium pour dessiner/écrire/communiquer/s’exprimer Rieko Koga utilise le fil pour matérialiser ses émotions, c'est-à-dire les inscrire dans la matière. Son travail est le reflet de ses humeurs. IX. La notion du temps qui passe C’est une thématique récurrente dans le travail de l’artiste. On la retrouve notamment dans les œuvres suivantes :

- « Being nothing » avec les couches de tissus superposées - la « série infinie » : Rieko Koga a commencé à broder des séries de nombres pour faire

le décompte des jours la séparant de son retour au Japon. Elle a poursuivi ce travail, a vendu certaines œuvres (d’où les espaces dans l’accrochage matérialisant les œuvres manquantes) et elle la poursuivra… Cette série illustre l’idée de déroulé, de continuité, du temps qui passe, d’infini et d’universel.

- « Future diary » : 39 questions universelles sur l’avenir. Des morceaux de tissus cousus entre eux, rajoutés au besoin, enroulés et déroulés. Un parcours, un chemin de vie où se mêlent intime et public, blanc et noir.

X. Le spirituel/le magique À une période difficile de sa carrière où son travail était peu exposé, l’artiste a eu une vision de Bouddah, lui conseillant de se rendre en Inde, ce qu’elle a fait. Elle a représenté son « apparition » dans son œuvre « He is ». Lors de son voyage, Rieko Koga a acheté un tissu indien très souple et transparent qu’elle a lavé dans le fleuve sacré avant de le découper en 3 morceaux qu’elle a brodés. Au bas de ces trois œuvres figuratives, on retrouve la lettre « G » pour le Gange. La première représente un autel de pierres avec des inscriptions imitant l’écriture sanscrit ; la seconde, des fleurs (celles jetées dans le fleuve) ; la troisième, un chemin : celui que l’artiste a suivi après son voyage initiatique et qui l’a aidée à sortir de cette période difficile. Rieko Koga a réalisé une œuvre en hommage aux victimes des séismes qui ont frappé son pays d’origine : « L’arbre de vie », enchevêtrement de morceaux de tissus blancs cousus ensemble, s’élevant au dessus de la tête du spectateur. Cette installation, créée à l’origine pour un jardin, s’adapte aux lieux d’exposition. À l’Espal, on a tendu des câbles en périphérie de la pièce dans laquelle elle est exposée. Rieko Koga a disposé les 4 morceaux composant l’œuvre sur ces câbles et sur d’autres fils, plus fins et transparents, s’entrecroisant dans la pièce. L’atmosphère ainsi créée est très particulière, invitant au recueillement, à l’introspection. « Pour cette création, l’artiste s’est inspirée du Senninbari, pièce de tissu japonaise brodée aux points de nœuds par un millier de femmes pour donner chance et courage aux soldats ainsi protégés des blessures. » Sonia Recasens, critique d’art

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BRODERIE

Art de réaliser à l'aiguille, sur une étoffe ou autre support (cuir…), des applications de motifs ornementaux à l'aide de fils de coton, de lin, de soie, etc., ou de métal.

Jean Siméon Chardin, la Mère laborieuse

On distingue trois sortes de broderies : la broderie à l'aiguille ou au crochet, exécutée

à la main sur un petit métier ou cadre ; la broderie à la machine, genre Cornély ; la

broderie mécanique, exécutée sur les grands métiers industriels.

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Il y a cinq sortes de métiers à broder : 1° le métier sur pieds, que l'on tend avec des

ensouples ; 2° le métier sur tréteaux, composé de deux barres horizontales garnies

jusqu'aux mortaises de deux bandes de toile sur lesquelles on coud le tissu à

broder ; 3° le tambour, d'origine chinoise, qui consiste en un cercle de bois sur lequel

on tend le tissu à broder, puis qu'on emboîte dans un second cercle de bois, qui fixe

l'étoffe ; 4° le cadre, composé d'un carré, d'un rectangle ou d'un rond d'acier sur

lequel on fixe le filet à broder ; 5° le métier dit à pinces, muni de crochets s'ouvrant

dans le sens de la longueur des montants. (Les crochets fixés à l'intérieur de l'une de

ces moitiés retiennent le cuir ou la peau qui doivent être brodés ; on abaisse alors

l'autre moitié.) Ce métier est destiné à la broderie des gants, des sacs, etc.

La broderie mécanique s'exécute sur diverses machines dites brodeuses.

Parmi les diverses broderies, la broderie dite blanche s'exécutait autrefois toujours

en blanc ; la broderie de jours comporte des bordures ajourées ou des jours rivière à

fils tirés ; les broderies dites de fantaisie s'exécutent avec des fournitures diverses et

prennent des noms différents suivant leur genre, leur origine, les matières employées

et leurs points : passé, passé empiétant, points plats, de tige, de nœuds, de sable,

etc., broderie en réserve, d'application, pailletée, perlée, etc. Les plus connues sont :

la broderie de Lunéville, le point de Beauvais ; la broderie lamée, la broderie de

métal, pour les insignes militaires, les écussons et les drapeaux ; la broderie

d'ornements d'église, faite de soie, de couchure, d'application, de guipé d'or ou

d'argent, de cannetille sur gros bourrages en relief ; la broderie dite tapisserie à

l'aiguille. Toutes ces broderies sont toujours exécutées à la main.

Source : encyclopédie Larousse

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Rieko KOGA Artiste contemporaine japonaise exprimant son univers à travers les fils et les aiguilles, travaillant de manière spontanée. Née à Tokyo Vit et travaille à Paris

Formation

1990-1993 : Bunka Fashion College, Tokyo 1993-1994 : Fashion Forum, Paris

Expositions (Sélections)

2014 : Beautiful Days 2 " La forêt d'amour " / Potager des oiseaux, Paris - France (personnelle) 2014 : 59ème Salon de Montrouge – France 2013 : " De la lenteur avant toute chose " / abcd art brut, Montreuil – France 2012 : " Future Diary / Here We Are " / AC institute, New York - États-Unis (personnelle) 2011 : Beautiful Days 1 " The Tree of Life "/ Potager des oiseaux, Paris - France (personnelle) 2010 : " The Good News " / Moments artistiques, Paris - France (personnelle)

Expositions à venir

janvier - mars 2015 : galerie Vrijdag, Anvers - Belgique (personnelle) janvier 2015 : musée textile Manufacture des Flandres, Roubaix - France

Publication

Si je brode le ciel … Éditions DMC

www.riekokoga.fr

RIEKO KOGA

Née en 1971 à Tokyo (Japon) Vit et travaille à Paris (Ile-de-France, France)

[email protected] www.riekokoga.fr

Beyond the sky, 2012 Broderie à la main sur lin

188 x 228 cm

Inside out, 2013 Broderie à la main sur boîte

Dimensions variables

Ce qui plaît à Rieko Koga dans la broderie est de pouvoir investir la face cachée du tissu pour en faire la dépositaire de ce que l’on tait, souvenirs ou sentiments. Je pique, je fais surface, je montre, je cache, sans volte-face : un jeu de montré-caché qui donne leur force poétique à ses œuvres, mais aussi une tension qui s’immisce dans la souplesse du support.

Augustin Besnier, membre du Collège Critique du 59e Salon de Montrouge, 2014

Conseillers pédagogiques en arts visuels 72

UNE EXPOSITION / DES ATELIERSUNE EXPOSITION / DES ATELIERSUNE EXPOSITION / DES ATELIERSUNE EXPOSITION / DES ATELIERS

Dans le cadre du parcours d’éducation artistique et culturelle, les élèves bénéficient de rencontres sensibles avec des œuvres qu’ils sont en mesure d’apprécier. Selon la proximité géographique, des musées, des ateliers d’art, pourront être découverts, ces sorties éveillent la curiosité des élèves pour les activités artistiques de leur région.

L'ESPAL au Mans nous propose une exposition consacrée à RIEKO KOGA ; Sur le site de l’ESPAL, vous trouverez un dossier pédagogique et une vidéo. «Malgré la grande distance entre Tokyo et Paris, environ 9730 kilomètres, j’ai pu vous rencontrer ici. C’est comme un miracle. Un fil invisible mais très solide m’aurait entraînée ici de toute façon. Je rembobine ce fil, fil de la rencontre et du souvenir. J’ai réalisé mes œuvres avec ce fil...»

Rieko Koga, décembre 2012

Ce fil dont nous parle l’artiste japonaise Rieko Koga est magique. Il est le lien qu’elle tisse vers les gens et les choses qui lui sont chers. Il est le lien entre elle et nous, entre elle et son propre être intérieur, entre nous et l’œuvre. Rieko Koga brode comme elle respire, elle suit le fil de sa pensée. Sans travail préparatoire, son aiguille traverse le tissu immaculé pour inscrire et matérialiser dans le fin maillage, son énergie, ses émotions, ses certitudes comme ses doutes. Dans les traditions millénaires du Japon, la broderie est une pratique méditative et spirituelle. Le travail de Rieko Koga est empreint de cette spiritualité héritée de ses ancêtres, tout en étant ancré dans notre époque et exprimant son statut de jeune femme artiste. Une grande douceur et une grande sérénité se dégagent de ces œuvres tour à tour abstraites, figuratives ou supports à une expression poétique touchante et subtile, nous invitant à nous laisser guider par ce fil...

Pour une visite commentée gratuite de l’exposition, prendre contact avec l'ESPAL au 02 43 50 21 50.

CPD arts visuels – IA 72 – tel 02 43 86 27 26 – [email protected]

RIEKO KOGA

DEPARTURE du 19 septembre au 20 décembre 2014

L'ESPAL – Le Mans

Qu’est-ce que l’art textile ? L’art textile est un art et artisanat qui utilisent des tissus d'usine, d'animaux ou les fibres synthétiques pour construire des objets pratiques ou décoratifs. Depuis le Néolithique, l’homme avait le souci de cultiver des végétaux et d’élever des animaux pour se nourrir mais également pour produire des fibres. Il nous a laissé des fragments de tissage de fils, de broderies et de parures. On utilise les fibres végétales et animales pour se vêtir, se protéger mais également pour se parer. Avec la parure apparaît la notion d’un souci esthétique, le besoin de se différencier de l’autre, d’indiquer aux autres son statut social, son rôle dans la communauté, son pouvoir, ses richesses…ou tout simplement sa coquetterie. On observe également que très vite le textile ne va pas se limiter à la parure du corps mais va investir les lieux d’habitation comme ornementation et protection : rideaux, tentures, tapisseries aux murs, tapis, fourrure, kakemono, linge de maison, ornements sacerdotaux… Les mythes et la littérature témoignent de ce goût pour l’art textile depuis l’Antiquité : de Pénélope qui brode en attendant Ulysse en passant par les récits épiques de la tapisserie de Bayeux ou religieux de la tapisserie de l’Apocalypse d’Angers jusqu’aux parures des princes et princesses des contes (les habits neufs de l’empereur, les trois robes de Peau d’âne) Ailleurs, Les arts textiles peuvent être précieux : route de la soie, délicat tapis d’Orient, quilting et Patchwork savants d’Amérique du Nord, extraordinaires broderies d’Asie ou d’Europe de l’Est et enfin dentelle de Bruges, d’Alençon, de Calais.

En classe, avant de découvrir l’exposition

- Commencer une collection de tissus pour en apprécier la texture, l’aspect, le toucher et le tomber : soie, lin, coton, laine (tricotée ou drap de laine), dentelle, fourrure, voile, tulle, velours, etc. - Faire observer et toucher des tissus sur lesquels on distinguera bien les fils de chaîne et de trame : quadrillage tissé, torchon à rayures, toile de jute…. - Tirer des fils sur des tissus effrangés ; observer nos vêtements à la loupe. Initier les élèves aux travaux d’aiguille :

- Choisir un petit carré de tissu et un bouton au coloris assorti, pour venir les coudre ensemble sur un grand morceau de tissu collectif. - Faire passer des rubans au travers d’un morceau de tissu. - Avec des passes laine, broder des chemins de laines colorées sur des morceaux de vieux draps ou de tissu épais en laine…

En lien avec le parcours d’éducation artistique et culturel de l’élève, on pourra découvrir des œuvres littéraires mettant en avant ce type d’activités : les habits neufs de l’empereur, le petit tailleur, Peau d’Ane, Ulysse retrouvant Pénélope, Ermeline et sa machine, Ma Petite Usine (histoire d’un petit tailleur africain), La Mariée était trop belle, Le Fil de Soie, La Laine Magique, Peaux Tissus et Bouts de Ficelles ( répertoire d’œuvres contemporaines textiles)…

En visitant l’exposition Pour ce type d’exposition qui mêle accrochage aux murs et installations, il conviendra d’instaurer des temps de déambulation et d’observation (dans les galeries et coursives), puis de contemplation (l’entrée et le foyer), pour prendre la mesure des œuvres présentées et surtout pour s’imprégner de la poésie qui s’en dégage !

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Prendre le temps de se laisser bercer par les lignes (le lien), par le jeu des matières (diverses textures de tissus, de tissage) et des contrastes (clair/foncé, noir/blanc, noir /couleurs, opacité/transparence, tache/trait, signes/écriture, courbes/traits, minuscules broderies /vaste filet…). Essayer, si possible, d'identifier les techniques parfois méconnues des élèves : broderie, patchwork, art textile, couture, piquage sur carton, etc. Trouver des liens avec d'autres domaines : écriture, graffiti, calligraphie, motifs graphiques d’une autre culture. Faire s’exprimer les élèves sur ce qu’ils découvrent, sur ce qui les surprend, séduit ou intrigue… Caractériser la démarche artistique de l’artiste, qualifier son univers, ses préoccupations. Faire dire aux enfants ce qu’ils voient, ce qu’ils imaginent, peut être même pourront-ils trouver des liens avec certaines techniques observées dans leur quotidien. Puis, leur faire donner un titre pour quelques-unes des œuvres. En ce qui concerne les deux installations, L’ARBRE de VIE dans le foyer et L’ARBRE d’AMOUR dans l’entrée, laisser les élèves s’exprimer librement, après un temps d’imprégnation… Il s’agit ici de valoriser le ressenti, les sensations que provoque l’œuvre. Pour les grands, le cahier de croquis aura ici toute son importance : capter des ambiances, prélever des fragments de texte ou des graphismes, croquer un univers, etc.

Expression plastique

Blanc de blanc Collecter des papiers blancs (papier machine, canson, de soie, vitrail, métallisé, japonais ou artisanal, sopalin, mouchoir en papier, etc.). Pour en apprécier les qualités plastiques : les observer, les toucher, les trier puis les classer. Avec les transparents et translucides, les superposer pour jouer avec la lumière et la transparence. Pour les opaques, jouer par contraste avec les brillants, les mats, les épais et les fins, les striés et les lisses. Demander ensuite aux élèves de composer de minuscules assemblages et superpositions, où le blanc sera la seule couleur permise, mais en jouant avec les propriétés découvertes précédemment. Reprendre ce travail, si possible avec une collection de tissus tous blancs également. De fil en aiguille Chaque élève choisit deux ou trois tissus, les superpose et fixe cet assemblage en cousant : fil de laine de couleur et aiguille à tapisserie à bout rond. Quelle teinte choisir pour le fil? quel tracé? quels points de broderie? Présenter ces productions en les associant par 4 ou 6, en dominante colorée ou par format. Divers points de broderie :

En disques Chaque élève choisit un tissu et trace un rond (on pourra s’aider du contour d’un objet concentrique). On découpe et on superpose ces ronds par 3 ou 4, en jouant avec les diamètres, les couleurs et les textures différentes. On pose sur un grand tissu, uni ou imprimé et on fixe en collant ou en cousant. Par ci par là, ajouter de gros boutons cousus ou noués avec un ruban.

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Piquage Sur une feuille de carton ou un emballage alimentaire (décollé pour le mettre à plat sur son envers), proposer aux élèves de tracer des formes par piquage avec un passe laine à bout rond ou une pointe de compas. Choisir de broder certaines zones avec un fil de couleur contrastante. Reconstituer la boîte, avant d’exposer. Tissons des liens Sur une étroite et longue bande de tissu (2 à 3m), proposer aux élèves (par groupe de 2 ou 3), de broder, de passer des liens, des rubans, des fils ou même de coller de petits morceaux de tissu… Chaque groupe qui termine, roule son travail pour le dissimiler sauf sur 3 à 5 cm : le groupe suivant continue, le cadavre exquis se construit. À la fin, on le déroule et on l’observe… On pourra rouler ce travail autour d’une branche morte, d’un bambou ou d’un tube de carton peint. Tisser sa toile Choisir un paysage dans une revue, le photocopier (N&B ou en couleurs) et dessiner dessus, un réseau de fils, pour lier entre eux divers éléments du paysage (entre les immeubles ou les maisons, les arbres ou les personnages) pour créer des liens. Inventer une histoire pour légender. Installation sensible Se procurer une grosse pelote de fil épais de couleur. Tendre des fils entre la branche d’un arbre et le sol, d’une barrière vers un mur ou de la fenêtre vers le sol… Collecter des matières et matériaux de la même couleur, mais dans différentes nuances. Les épingler sur le fil, jouer avec les dégradés, les camaïeux, etc. Prendre en photo et imaginer à quoi peut servir cette installation, que veut-elle dire ? Inversement, on pourra prévoir une installation de ce type pour dire quelque chose : un appel au soleil (fil jaune et objets de jaune paille jusqu’au safran), un fragment de ciel (des fils bleus et mélange de matières mousseuses blanches et bleues) ou le piège de la sorcière (fils de laine noire, agrémentée de chutes de tissus, tulle et dentelles noires et mauves, mates et brillantes)… Installation à messages Sur un fil à linge improvisé, dans un petit arbre ou sur un grillage, faire pendre des morceaux de papier ou de tissu sur lesquels on aura écrit des messages : souhaits à réaliser, poèmes préférés, dictons sur la météo, etc. Ouvrage ajouré Choisir deux tissus, les superposer et décider de pratiquer des ouvertures dans celui du dessus : le dessous apparaît ! Que veut-on donner à voir ? des broderies, des collages de mini morceaux de tissu, de ruban, de paillettes collées… Au jardin Dans le potager de l’école ou l’espace vert tout proche, prévoir une intervention textile, en lien avec les végétaux plantés, les couleurs, les saisons… Installer sur un fil à linge ou au bout d’un bambou, des fragments de drap ou toile, teintés à l’acrylique liquide dans les mêmes teintes que les feuillages ou fleurs.

Œuvres de Rieko Koga - fragments

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Objectifs pédagogiques :

Les compétences mobilisées par les élèves au cours de ce projet sont détaillées dans les tableaux ci-dessous :

• au cycle 3 : Référence Palier 2, Compétence 5, Culture humaniste et histoire des arts

• Distinguer les catégories de la création artistique : l’art textile, la tapisserie contemporaine, les

installations. • Pratiquer le dessin et diverses formes d’expressions visuelles et plastiques en se servant de

différents matériaux, supports, instruments et techniques. • Reconnaître et décrire des œuvres visuelles. • Détailler certains éléments constitutifs de l’œuvre, en utilisant quelques termes d’un vocabulaire

spécifique. • Les situer dans la frise de l’histoire des arts. • Exprimer ses émotions et ses préférences face à une œuvre. • au cycle 2 :

Référence Palier 1, Compétence 5, Culture humaniste et histoire des arts • Distinguer les catégories de la création artistique : l’art textile, la tapisserie contemporaine, les

installations. • Pratiquer le dessin et diverses formes d’expressions visuelles et plastiques en se servant de différents

matériaux, supports, instruments et techniques.

• au cycle 1 : • Percevoir, sentir, imaginer, créer Compositions plastiques à partir de textiles, de matériaux aux textures diverses... Les élèves expérimentent divers outils, divers supports et procédés. Les élèves observent et apprécient un exemple d’art textile contemporain. Compétences : Adapter son geste aux contraintes matérielles (instruments, supports, matériels). Utiliser le collage, la couture, l’installation comme moyens d’expression et de représentation. Réaliser une composition en plan ou en volume selon un désir exprimé. Observer et décrire des œuvres du patrimoine, construire des collections.

Le parcours d’éducation artistique et culturelle de l’élève : connaissances pratiques rencontres arts visuels Art contemporain.

Les arts textiles ; Cf. l’album Peaux, tissus et bouts de ficelle, collection Zigzart, centre Pompidou. Discerner une installation d’une œuvre en aplat accrochée au mur

Cf. pistes de travail ci-dessus. Exposition d’œuvres originales : ● Rieko Koga Departure à l’ESPAL au Mans. ● Musée de la Tapisserie contemporaine, Angers. ● Musée du chanvre au prieuré de Vivoin.

sciences Les plantes à fibres (lin, ramie, coton). Les animaux producteurs de fibres (ver à soie, mouton, lama, etc).

Étudier les étiquettes de nos vêtements. Collectionner des types de textiles. Jouer avec différents points de tissage.

Jardins de plantes à fibres, et de plantes teintoriales au Prieuré de Vivoin ou à l’Arche de la nature.

musique Répertoire du Moyen-Age Répertoire contemporain

Ecoute et pratique du chant analyse d’une œuvre

File la laine… Textile schizophrène de Nolwenn Leroy - pour CM2

littérature Le textile et le vêtement comme inducteurs d’intrigue.

Découvrir des albums de jeunesse en lien avec la thématique textile.

Cf. la liste des ouvrages proposés en début de document.

RIEKO KOGADEPARTUREExposition, 19 sep–20 déc 2014 à L’espal

Les Quinconces-L’espal | théâtres, scène conventionnée, le Mans | t + 33 (0) 2 43 50 21 50, quinconces-espal.com

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