rapport - catalogue régional des etudes...logements sociaux. ce taux a été porté à 25 % par la...

23
Projet ITPE PRO / AA PRO / AA IE Juin 2018 RENOUVELLEMENT URBAIN ET LOGEMENT ----------- RAPPORT Groupe 7 : CERDA Marie-Lyne DAVIAUD Karine DEFROIDMONT Jérôme PARIZOT Pascal TAILLIEZ Lucie THERRY Pascal TRAIN William TRONCY Vincent 1

Upload: others

Post on 01-Aug-2020

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

Projet ITPE PRO / AA PRO / AA IE

Juin 2018

RENOUVELLEMENT URBAIN ET LOGEMENT

-----------

RAPPORT

Groupe 7 :

CERDA Marie-LyneDAVIAUD Karine

DEFROIDMONT JérômePARIZOT PascalTAILLIEZ LucieTHERRY PascalTRAIN William

TRONCY Vincent

1

Page 2: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

Table des matièresIntroduction......................................................................................................................................................3I.Le cadre législatif et réglementaire du renouvellement urbain, de la mixité sociale et du logement..............4

A. Le cadre législatif...................................................................................................................................41. La loi Solidarité et Renouvellement Urbain dite « SRU » du 13 décembre 2000...............................42. La loi du 1er août 2003, dite loi Borloo : création de l’ANRU............................................................43. La loi DALO (Droit au Logement Opposable)...................................................................................54. Le Grenelle de l’environnement de 2007 à 2010 : gestion économe de l’espace et promotion de laville durable............................................................................................................................................55. La loi du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine..............................66. La loi du 24 mars 2014 pour l'accès au logement et un urbanisme rénové dite « loi ALUR » ouDuflot II..................................................................................................................................................67. La loi égalité et citoyenneté de 2017..................................................................................................68. Le projet de loi ELAN (Évolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique)...................6

B. Les outils réglementaires permettant le renouvellement urbain, la mixité sociale dans le logement......71. Le Programme Local de l’Habitat (PLH)...........................................................................................72. Le plan départemental d’action pour le logement et l’hébergement des personnes défavorisées(PDALHPD)...........................................................................................................................................73. Les programmes de rénovation urbaine (PNRU)................................................................................74. La conférence intercommunale du logement......................................................................................85. Les contrats de ville............................................................................................................................8

II. La vision des Ministères de la Transition Écologique et Solidaire (MTES) et de la Cohésion Territoriale(MCT) sur le Renouvellement Urbain et le Logement.....................................................................................9

A. Le Renouvellement Urbain.....................................................................................................................91. L’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU)................................................................92. Le PNRU et le NPNRU......................................................................................................................9

B. Le Logement.........................................................................................................................................111. La réhabilitation du parc privé existant est confiée à l’ANAH.........................................................112. La construction de logements sociaux subventionnés par l’État.......................................................11

C. La vision des MTES et MCT................................................................................................................12III. La déclinaison de cette politique : l’exemple du Calvados.......................................................................13

A. Les projets dans le département du Calvados.......................................................................................131. Le projet national renouvellement urbain 2003................................................................................132. Le nouveau programme de rénovation urbaine 2014........................................................................14

B. L’organisation et le rôle de la DDTM14...............................................................................................14C. Les difficultés rencontrées....................................................................................................................15D. Une réussite : Hérouville-Saint-Clair, une décennie de métamorphoses...............................................15

1. Du Grand projet de ville au Programme de Rénovation Urbaine.....................................................162. Focus sur les 6 quartiers d’Hérouville-Saint-Clair...........................................................................17

Centre-Ville : le nouveau coeur d’Hérouville..................................................................................17Grand-Parc : transformation en profondeur.....................................................................................17Belles-Portes : un cadre de vie amélioré..........................................................................................18Le Val : une seconde jeunesse.........................................................................................................19Grande-Delle : 1er quartier transformé.............................................................................................20Prestavoine : Un quartier devenu réalité..........................................................................................21

3. Le PRU et au-delà............................................................................................................................21Conclusion......................................................................................................................................................22Annexes..........................................................................................................................................................23

1. Bibliographie....................................................................................................................................232. Illustrations - Crédits photo :............................................................................................................233. Le grand journal d’Hérouville-Saint-Clair – Janvier 2016...............................................................23

2

Page 3: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

Introduction

Le renouvellement urbain tel que nous le connaissons aujourd'hui est une notion née dans les années 1980.Développé dans un premier temps par les architectes, urbanistes et aménageurs, le terme n’apparaît auniveau juridique que dans la loi du 13 décembre 2000 dite loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain).

Cette loi suivie des Grenelle de l’Environnement ont rendu visible la nécessité d’économiser le foncier pourlutter contre l’étalement urbain et la consommation irraisonnée des espaces naturels et agricoles, enintroduisant la notion de durabilité.

Aussi un autre mode de croissance urbaine est mis en avant : le « renouvellement urbain » basé sur lareconstruction de la ville sur elle-même.

À travers le renouvellement urbain, il s’agit, soit de reconstruire des quartiers anciens, souvent vétustes, enaugmentant la densité, soit de créer de nouvelles constructions « dans les dents creuses », c’est-à-dire dansles espaces interstitiels restés non construits à l’intérieur des villes. Le renouvellement urbain s’envisagealors comme une façon de repenser l’extension urbaine et de poursuivre un mode de développement urbainplus durable.

Conforter les espaces construits existants, en prenant en considération toutes les composantes sociales,économiques et architecturales du territoire participe à une vision raisonnée du développement urbain et ducadre de vie.

Plus généralement, la politique de la ville est une politique de cohésion urbaine et de solidarité envers lesquartiers les plus défavorisés. Elle vise à restaurer l’égalité républicaine et à améliorer les conditions de viedes habitants.

La problématique est d’améliorer l’habitat, promouvoir la mixité sociale et désenclaver les quartierstout en favorisant le développement économique et social dans le respect de l’environnement.

Après avoir évoqué la position de l’État au travers du cadre législatif et réglementaire, nous aborderons lavision du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire (MTES) et du Ministère de la CohésionTerritoriale (MCT) au regard du Renouvellement Urbain et du Logement. Enfin, une déclinaison de cettepolitique à l’échelle territoriale vous sera présentée en dernière partie.

3

Page 4: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

I. Le cadre législatif et réglementaire du renouvellementurbain, de la mixité sociale et du logement

Depuis le début des années 2000, les pouvoirs publics s’appuient sur la législation et des outilsréglementaires pour inciter au renouvellement urbain.

A. Le cadre législatif

1. La loi Solidarité et Renouvellement Urbain dite « SRU » du 13 décembre 2000

Dans le cadre de la loi SRU, le renouvellement urbain est situé au cœur des politiques de la ville. Il y estabordé comme un élément de réponse au manque de logements, à la dégradation de certains quartiers et aumanque de mixité sociale. Il est évoqué pour la première fois comme une solution à l’extension nonmaîtrisée des espaces urbains comme le montre l’extrait de la loi SRU dans le code de l’urbanisme :

« L’équilibre entre le renouvellement urbain, un développement urbain maîtrisé, le développement del’espace rural, d’une part, et la préservation des espaces affectés aux activités agricoles et forestières et laprotection des espaces naturels et des paysages, d’autre part, en respectant les objectifs du développementdurable ;- la diversité des fonctions urbaines et la mixité sociale [... ]- une utilisation économe et équilibrée des espaces [...] ».

Le renouvellement urbain est associé à des notions d’équilibre, de mixité sociale et fonctionnelle et degestion économe de l’espace. C’est donc une approche plus globale de la notion de renouvellement urbainqui est exposée dans la loi SRU, en lien avec l’aménagement durable des territoires.

Son impact le plus marquant est dans le domaine de la mixité sociale, en effet, cette loi introduit dans son

article 55, une obligation pour les communes importantes (plus de 1 500 habitants en Île-de-France, et plus

de 3 500 habitants pour les autres régions), qui sont comprises dans une agglomération de plus de 50 000

habitants comprenant au moins une commune de plus de 15 000 habitants, de disposer d'au moins 20 % de

logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du

foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations de production de logement social »,

dite loi Duflot I .

2. La loi du 1er août 2003, dite loi Borloo : création de l’ANRU

Le 1er août 2003 entrait en vigueur la loi n° 2003-710 d’orientation et de programmation pour la ville et larénovation urbaine : ce texte avait pour ambition de « réduire les inégalités sociales et les écarts dedéveloppement entre les territoires », par l’élaboration de conventions et de programmes d’action dans leszones urbaines sensibles (ZUS).

Cette loi accentue la dimension sociale du renouvellement urbain en intégrant cette fois-ci la question del’emploi. Elle donne lieu à la création d’un Programme National pour le Renouvellement Urbain (PNRU), età l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU), chargée d’assurer la faisabilité du projet enrecueillant les financements nécessaires.

4

Page 5: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

De plus, la loi prévoit une action dans les quartiers classés ZUS ou présentant des difficultés socio-économiques importantes. Des conventions ANRU sont passées avec les collectivités, et élus locaux afind’accompagner la rénovation des quartiers prioritaires. Le terme de rénovation urbaine désigne ce typed’intervention dans les quartiers d’habitat social. Il est souvent critiqué de véhiculer une définitionrestrictive du renouvellement urbain. En ce sens, le renouvellement urbain impose désormais auxaménageurs de prendre en compte les enjeux environnementaux mais aussi sociaux en composant avec lebâti existant.

Cette volonté de promouvoir un véritable changement de culture de la politique de la ville s’inscrit dans unelogique de promotion de grands principes essentiels à la cohésion sociale, tels que la mixité de l’habitat etl’égalité des chances.

3. La loi DALO (Droit au Logement Opposable)

La loi DALO du 5 mars 2007 modifie le cadre de mise en œuvre du droit au logement en le faisant passerd’une obligation de moyens à une obligation de résultats. Elle désigne l’État comme le garant du droit aulogement et institue deux voies de recours :

• le recours amiable s’exerce devant une commission de médiation départementale qui, si elle juge lademande de logement urgente et prioritaire, demande au préfet de procurer un logement sur lecontingent préfectoral.

• le recours contentieux peut être engagé devant le juge administratif pour contester une décisiondéfavorable de la commission de médiation ou pour défaut d’application d’une décision favorable.

La loi définit des catégories de personnes susceptibles d’engager ces voies de recours, les personnesdéfavorisées prioritaires dans l’attribution d’un logement ou l’accueil dans une structure adaptée , c’est-à-dire :

• les personnes éligibles au logement social qui n’ont pas reçu de réponse à leur demande de logementaprès un délai anormalement long. Ce délai est fixé par le préfet en fonction des circonstanceslocales,

• les demandeurs d’un logement social non logés ou mal logés,• les demandeurs d’hébergement.

Depuis le 1er janvier 2008, date de mise en place des commissions de médiation, toutes ces personnespeuvent déposer un recours amiable au titre du DALO. Le recours contentieux a été ouvert à partir du 1erdécembre 2008. A compter du 1er janvier 2012, il devient accessible aux demandeurs d’un logement socialen attente d’une offre depuis un temps anormalement long.

4. Le Grenelle de l’environnement de 2007 à 2010 : gestion économe de l’espace etpromotion de la ville durable

En matière d’aménagement et d’urbanisme, les lois dites « Grenelle 1 » et « Grenelle 2 » adoptées en 2009et 2010, fixent comme grands engagements la limitation de la consommation d’espace et la volonté de créeret voir fonctionner la ville de manière plus durable. Bien qu’il ne soit pas directement évoqué au sein deslois Grenelle, le renouvellement urbain s’inscrit comme une alternative à l’extension périphérique de laville, puisqu’il s’agit de travailler sur le tissu urbain existant afin de limiter la consommation d’espace. Maisle renouvellement urbain en tant que mode de développement urbain durable s’envisage aussi comme unestratégie pour promouvoir la ville durable qui doit dans la définition du Grenelle « répondre à des objectifsglobaux (climat, biodiversité, empreinte écologique) et locaux (resserrement urbain, qualité de vie,nouvelles formes de mobilité, mixité sociale...) ».

5

Page 6: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

5. La loi du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine

La loi du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine a pour objectif d’assurerl’égalité entre les territoires et réduire les écarts de développement entre quartiers défavorisés et leurs unitésurbaines et améliorer les conditions de vie des habitants.Elle prévoit notamment le lancement du nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU),porté par l’ANRU à laquelle la loi alloue un budget de 5 milliards d’euros afin de poursuivre le plan derénovation urbaine jusqu’en 2015. Ce programme (succédant au PNRU lancé en 2003) concentre l’effort public sur les quartiers prioritaires dela politique de la ville (QPV) qui présentent les dysfonctionnements urbains les plus importants.Le NPNRU 2014-2024 concerne environ 220 quartiers d’intérêt national et 250 quartiers d’intérêt régional,regroupant deux millions d’habitants en métropole et outre-mer. Il est conçu à une échelle intercommunaleet non plus seulement au niveau du quartier et de la ville.Cette nouvelle génération de projets de renouvellement urbain s’inscrit dans le cadre fixé par les contrats deville, afin d’apporter une réponse aux enjeux urbains en termes de bâti mais aussi de cadre de vie et dedéveloppement (mobilité, emploi, services…).L’Observatoire national de la politique de la ville est également créé dans le cadre de cette loi afin demesurer les résultats de la politique de la ville.

6. La loi du 24 mars 2014 pour l'accès au logement et un urbanisme rénové dite « loiALUR » ou Duflot II

La loi vise à produire des villes et logements plus soutenables : moins énergivores et construits en répondantaux besoins, en limitant l'étalement urbain et en protégeant les espaces naturels, agricoles et forestiers.

Les dispositions de la loi ALUR ont pour vocation, notamment :• de permettre la densification des quartiers pavillonnaires (suppression de la taille minimale des

terrains dans les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) et suppression des Coefficients d’Occupationdes Sols),

• de moderniser le droit de préemption pour mobiliser des gisements fonciers,• de favoriser le reclassement en zones naturelles des zones à urbaniser,• de lutter contre le mitage et protéger les espaces agricoles et naturels,• de susciter la création d’établissements publics fonciers pour renforcer l’ingénierie foncière,• de supprimer les Plans d’Occupation des Sols (POS) non transformés en PLU au 31 décembre 2015.

7. La loi égalité et citoyenneté de 2017

La loi Égalité et Citoyenneté du 27 janvier 2017 a révisé les conditions d’exemption des communes dudispositif SRU, pour permettre le recentrage de l’application des obligations SRU sur les territoires surlesquels la demande de logement social est avérée. Ces nouvelles dispositions permettent sous certainesconditions d’exempter les communes où l’application des obligations SRU ne serait pas pertinente. La listedes communes exemptées est fixée tous les 3 ans par décret pris par le ministre en charge du logement.

8. Le projet de loi ELAN (Évolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique)

Le projet de loi ELAN en discussion à l’Assemblée Nationale depuis le 30 mai 2018 s’articule autour de 4priorités :

• Il vise d’abord à construire plus, mieux et moins cher en donnant aux professionnels les moyensd’être plus efficaces.

• Il propose aussi une réforme structurelle du secteur du logement social, pour le consolider sur ladurée et qu’il réponde mieux à ses missions.

• Pour les occupants et notamment les locataires, il s’attache à répondre aux besoins de chacun et àfavoriser la mobilité et la mixité sociale.

6

Page 7: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

• Enfin, le dernier grand axe du projet de loi ELAN est d’améliorer le cadre de vie.Les mesures réglementaires envisagées par le projet sont des mesures de simplification :

• Réduire les délais de contentieux d’urbanisme,• simplifier les normes de construction,• simplifier les normes d'urbanisme,• stopper l’inflation normative.

Après avoir présenté le cadre législatif, nous allons vous exposer les principaux outils réglementaires.

B. Les outils réglementaires permettant le renouvellement urbain, lamixité sociale dans le logement

1. Le Programme Local de l’Habitat (PLH)

Prenant acte du lien étroit entre urbanisme et logement, la loi de décentralisation du 7 janvier 1983 crée lePLH. C’est un outil facultatif à disposition des communes ou de leurs groupements pour établir undiagnostic de la situation du logement et définir une programmation des aides à la pierre. La question dupeuplement du parc social et des attributions n’est alors pas un thème identifié des politiques locales del’habitat.

Le renouvellement urbain permet de créer une offre diversifiée de logements dans les espaces à forteprogression démographique tout en limitant la consommation foncière. La nécessité d’adapter l’offre à lademande en logements doit alors s’accompagner d’une réflexion sur le potentiel foncier d’un territoire ausein « du périmètre déjà urbanisé ».

Le PLH permet de recenser les opportunités de renouvellement urbain afin d’anticiper le développementurbain futur.

2. Le plan départemental d’action pour le logement et l’hébergement des personnes défavorisées(PDALHPD)

Le PDALHPD vise à définir les objectifs et les moyens pour aider les personnes fragilisées, sans abri ou mallogées, à accéder à des hébergements ou des logements adaptés à leurs besoins et à construire des parcoursleur permettant de s'y maintenir durablement. Ce plan est co-piloté par l’État et le conseil départemental. La loi ALUR instaure un rapprochement entre politiques du logement et de l’accueil, de l’hébergement et del’insertion (AHI). Ce rapprochement se concrétise par la fusion du plan départemental d’action pour lelogement des personnes défavorisées (PDALPD) créé en 1990 avec le plan départemental d’accueil,d’hébergement et d’insertion (PDAHI). Le PDALHPD est élaboré pour une durée de 3 ans. Il procède àl’analyse des besoins et définit les objectifs à atteindre ainsi que les mesures et les actions à mettre en œuvrepour l’accueil des personnes défavorisées. Il fixe les personnes prioritaires pour les attributions delogements sociaux.

3. Les programmes de rénovation urbaine (PNRU)

Le PNRU prévoit un effort national sans précédent de transformation des quartiers les plus fragiles classésen ZUS, effort qui porte sur les logements, équipements publics et aménagements urbains. Sa mise en œuvrea été confiée à l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU).

La finalité du PNRU est de transformer en profondeur les quartiers classés en ZUS qui présentent une forteconcentration de ménages en difficulté sociale et économique. La stigmatisation de ces quartiers renddifficile, pour leurs habitants, l’accès aux différentes opportunités d’épanouissement qui fondent la qualité

7

Page 8: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

de vie en milieu urbain. Aussi, la rénovation urbaine a pour objet de faire évoluer ces quartiers vers desespaces urbains « ordinaires ».

Plus fondamentalement, il importe de donner à tous les habitants de ces quartiers la possibilité de devenirdes citoyens à part entière de la cité. Chaque quartier fait l’objet de la part du porteur de projet (maire ouprésident de l’établissement public de coopération intercommunale), d’un diagnostic urbain et social, d’unestratégie de transformation et d’un projet global constitué d’un programme pluriannuel d’opérationsphysiques cohérentes au vu de cette stratégie. Le programme pluriannuel est contractualisé sous la formed’une convention pluriannuelle après examen avec les partenaires nationaux en comité d’engagement puis,en fonction du niveau d’engagement, en conseil d’administration.

Au sein de ce programme, certaines opérations physiques sont, plus que d’autres, fondamentales aux projetsde rénovation urbaine. Ce sont celles qui visent à :

• renforcer la diversification des quartiers,• réaffirmer la lisibilité urbaine et la trame viaire,• renforcer le désenclavement du quartier.

Par ailleurs, les objectifs fondamentaux recouvrent également les engagements qualitatifs sur :• le relogement• la gestion urbaine de proximité• l’insertion professionnelle des habitants des ZUS

Les projets de rénovation urbaine, en contribuant à remettre ces quartiers dans une nouvelle dynamiqueterritoriale et sociale, s’inscrivent de fait dans une démarche de développement durable et de politique de laville.

Ce programme a été suivi en 2014 par le nouveau programme de rénovation urbaine (cf paragraphe A.5).

4. La conférence intercommunale du logement

Répondant aux mêmes préoccupations d’équilibre de peuplement, la loi de mise en œuvre du pacte derelance pour la ville de 1996 impose aux communes comprenant une ZUS, la création d’une conférencecommunale (ou intercommunale) du logement. La mission de la conférence est d’élaborer une charte desattributions de logements sociaux, qui fixe notamment les objectifs généraux d’attribution visantl’amélioration de l’équilibre résidentiel au sein des communes concernées. Cette même année est publiée laloi relative au supplément de loyer solidarité (SLS) mais non applicable dans les ZUS et Zones deRevitalisation Rurale (ZRR), dont les modalités seront revues par la suite.

La conférence intercommunale du logement, issue de la loi ALUR est rendue obligatoire par la loi égalité etcitoyenneté de 2017.

5. Les contrats de ville

Cadre unitaire pour mettre en œuvre la Politique de la ville dans les quartiers éligibles, le contrat de ville estun document qui stipule l’ensemble des objectifs d’amélioration de la vie d’un territoire.

L’ambition est de mieux coordonner les initiatives de tous les acteurs de la ville : les préfets, les élus,l’action sociale, le Pôle emploi, les Chambres de commerces et d’industrie, la police et l’institutionjudiciaire, les opérateurs de projets urbains, etc.

L’évolution des quartiers prioritaires sera aussi inscrite dans des visions territoriales plus vastes, puisque lesContrats de ville, engagés pour six ans, seront placés sous la responsabilité des intercommunalités.

8

Page 9: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

II. La vision des Ministères de la Transition Écologiqueet Solidaire (MTES) et de la Cohésion Territoriale(MCT) sur le Renouvellement Urbain et le LogementAvant de développer plus en profondeur la position des différents acteurs vis-à-vis de la politique publiquerelative au Renouvellement Urbain et au Logement, nous vous proposons dans un premier temps de définirnon seulement ces politiques publiques mais également les acteurs participant à leurs mises en œuvre. Nousanalyserons ensuite le bilan des actions menées et mettrons en lumière les pistes d'amélioration.

A. Le Renouvellement Urbain

Le renouvellement urbain peut être défini comme une forme d'évolution de la ville qui désigne l'action dereconstruire la ville sur elle-même et de recycler les ressources bâties et foncières.Elle vise à :

• résoudre les problèmes sociaux, économiques, urbanistiques, architecturaux de certains quartiersanciens ou dégradés

• susciter de nouvelles évolutions de développement notamment économiques• promouvoir les solidarités à l’échelle de l'agglomération notamment par une meilleure répartition

des populations défavorisées au travers de l'habitat social.

1. L’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU)

Sous la tutelle conjointe du MTES et du MCT, l’ANRU est un établissement public industriel et commercialcréé par la loi Borloo (2003). Elle a assuré la mise en œuvre et le financement du PNRU jusqu'au 15 janvier2014 et poursuit son action par le truchement du nouveau PNRU dit « NPNRU ».

L'objectif général de l'agence est d'accompagner des projets urbains globaux pour transformer les quartiersen profondeur :

– en réinsérant les quartiers dans la ville,– en créant la mixité sociale dans l'habitat,– en introduisant de la mixité par la diversification des fonctions (commerces, activités économiques,

culturelles et de loisirs).

Elle représente le guichet unique destiné à simplifier les procédures de financement.

L’organisation de l'ANRU est double :– au niveau central l'agence comporte un conseil d'administration présidé par monsieur KLEIN, un

comité d'engagement sous la présidence du directeur général de l'ANRU monsieur GRIVEL et uncomité d'évaluation et de suivi,

– au niveau déconcentré, le préfet, délégué territorial représente l'ANRU dans chaque département. Ilest assisté d'un délégué territorial adjoint, le directeur départemental des Territoires.

2. Le PNRU et le NPNRU

Le PNRU a permis d'engager des projets de rénovation urbaine dans plus de 530 quartiers situés en ZUS,pour près de 45 milliards d'euros, en vue d'améliorer la qualité de vie de plus de 4 millions d'habitants. Lesmoyens financiers consacrés à la mise en œuvre du PNRU entre 2004 et 2013 s’élèvent à plus de 12milliards d'euros financés en partie par l'Etat et par les partenaires sociaux.

Ce plan se décline en 12 familles d’opérations dont les principales sont :

9

Page 10: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

• la démolition,• la reconstitution de logements sociaux démolis et sa répartition sur site /hors site,• les réhabilitations qui participent ( sans se substituer à l’entretien normal du patrimoine) directement

à la revalorisation et à la diversification du cœur du quartier,• les résidentialisations de qualité et séparant effectivement les domaines public et privé,• les aménagements lorsqu’ils concernent la création de voiries pour créer des îlots ou désenclaver le

quartier,• certains équipements publics tels que les écoles ou les crèches.

La conduite de projet est naturellement fondamentale pour coordonner et mettre en œuvre ces objectifs et lesprogrammes d’actions.

Le NPNRU a été bâti à partir du bilan du premier programme avec l’objectif de ne pas en reproduire lesfaiblesses comme l’absence de prise en compte du « projet humain » en dépit des intentions affichées sur laparticipation des habitants, le relogement, l’insertion, et sur la gestion urbaine de proximité.

Ce NPNRU représente un investissement de 5 milliards d’euros de l’ANRU, financé avec le concoursd’Action Logement, réparti comme suit : 83% pour les sites d’intérêt national et 17% pour les sites d’intérêtrégional, dans le cadre des Contrats de plan Etat-région (CPER). Au total, 200 quartiers d’intérêt nationalont été identifiés (cf. carte ci-dessous).

La mise en application locale du NPNRU passe par la signature de contrats de ville et se matérialise au seindes quartiers prioritaires de la ville (QPV) qui ont remplacé les ZUS. Les contrats de ville, auxquels sontassociés une multitude d’acteurs, formalisent les engagements des signataires au bénéfice des habitants desquartiers, en termes de renouvellement urbain, de cadre de vie, de tranquillité publique, de présence desservices publics.Le quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) a pour but de réduire la complexité du maillage deszones socialement défavorisées.

Il est à noter que l’investissement initial de 5 milliards d’euros va être portée à 10 milliards conformément àla promesse de campagne d’Emmanuel MACRON. Ce doublement de l’enveloppe initiale, confirmé le 22mai 2018, montre l’importance et la préoccupation de l’Etat vis-à-vis de ces quartiers.

10

Page 11: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

B. Le LogementLe logement constitue un levier en matière de développement tant pour l’aménagement des territoires(accompagnement des projets de développement, cohésion sociale et qualité du cadre de vie…) que pourl’activité économique (chaque construction de logement génère 2 emplois directs).Fort de ce constat et face à des besoins en logements considérables (500 000 logements par an), l’État a misen place une politique volontariste en faveur de la réhabilitation du logement privé et de la construction dulogement social.

1. La réhabilitation du parc privé existant est confiée à l’ANAH

L’Agence nationale de l’habitat (Anah) est une porte d’entrée dans le domaine du logement. A l’inverse del’ANRU qui traitent avec des partenaires institutionnels comme des EPCI ou des bailleurs sociaux, l’Anahs’adresse à des partenaires privés à savoir aux propriétaires bailleurs et aux propriétaires occupants.

Sa mission est d’améliorer le parc de logements privés existants. L’Anah accorde des aides financières pourtravaux, sous conditions, à des propriétaires occupants, bailleurs et copropriétés en difficulté.Elle est partenaire des collectivités territoriales pour des opérations programmées (Opah), et opérateur del’Etat dans la mise en œuvre de plans nationaux. Pour atteindre cet objectif, elle accorde des subventionssous certaines conditions de ressources notamment pour l’amélioration des résidences principales depropriétaires occupants modestes ou de logements locatifs de propriétaires bailleurs privés en échange decontreparties sociales.

Les conditions nécessaires pour bénéficier des aides de l’Anah sont nombreuses, par exemple la vétusté dulogement. Néanmoins, la plus importante reste les conditions de ressources. En effet, les plafonds deressources sont classés dans deux catégories : « très modestes » et « modestes ».

Pour adapter au mieux ses aides aux situations locales, l’Anah est présente dans chaque département par lebiais de sa délégation locale intégrée au sein de la Direction Départementale des Territoires.

2. La construction de logements sociaux subventionnés par l’État

Les logements sociaux sont des logements construits avec des aides de l’Etat (avantages fiscaux,subventions publiques et prêts à taux privilégiés), pour pouvoir loger des personnes aux revenus modestes.Dans les logements sociaux (ou HLM), les loyers, tout comme la désignation des locataires, sont soumis àdes règles fixées par l’État (limitation du montant du loyer au m², plafond de revenus). Le logement socialdoit permettre à des ménages modestes de bénéficier de loyers moins élevés que ceux du parc privé.Depuis 1979, c’est la signature d’une convention entre le bailleur social (celui qui construit et gère lelogement social) et l’Etat, qui fait entrer un logement dans la catégorie du logement social. On parle de laconvention APL (aide personnalisée au logement). Cette convention va déclencher les aides, à la fois pourles locataires mais surtout les aides au bailleur pour la construction.C’est cette même convention qui va déterminer le montant du loyer au mètre carré. Plus les prêts etsubventions sont importants, plus le bailleur, en contrepartie, devra proposer des loyers faibles, destinés àdes personnes aux ressources modestes.

11

Page 12: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

Il existe plusieurs catégories de logements sociaux suivant les prêts et subventions accordés aux organismes,lors de la construction de l’immeuble :

• Le PLAI (Prêt Locatif Aidé d’Intégration) réservé aux personnes en situation de grande précarité quicumulent des difficultés sociales et économiques. Les loyers sont compris entre 4,56 euros/m2 et5,97 euros/m2 selon les régions.

• Le PLUS (Prêt Locatif à Usage Social) correspond aux HLM traditionnelles. Les loyers sontcompris entre 5,14 euros/m2 et 6,70 euros/m2 selon les zones. Plus de 80 % des logements sociauxsont régis par ce plafond de loyer et de ressources.

• Le PLS (Prêt Locatif Social) finance des logements situés en priorité dans les zones dont le marchéimmobilier est le plus tendu. Les loyers sont compris entre 7,71 euros/m2 et 13,07 euros/m2.

En fonction de la nature du prêt, le plafond de revenus pris en compte pour avoir droit au logement social estdifférent. Il existe ainsi trois niveaux de plafonds progressifs qui correspondent à trois niveaux de loyers.Plus le loyer est élevé, plus les ressources du ménage le sont.

En moyenne les loyers du parc social sont deux fois moins élevés que ceux du parc privé, parfois trois foismoins dans les zones tendues où la demande de logement social est plus forte que le parc existant.A Paris, le loyer moyen pour un appartement privé est de 22,30 euros /m2 contre 7,48€ dans le logementsocial (en janvier 2015).

C. La vision des MTES et MCT La vision actuelle du MTES et du MCT sur le renouvellement urbain et le logement est affichée dans leprojet de loi ELAN et le plan de rénovation énergétique. Ils ont, tous les deux, pour finalité de résorber lenombre de 4 millions de personnes mal logées et de lutter contre la précarité énergétique.

Pour les occupants et notamment les locataires, il s’attache à répondre aux besoins de chacun et à favoriserla mobilité et la mixité sociale. Enfin, le dernier grand axe du projet de loi ELAN est d’améliorer le cadre devie.

Cependant, ce projet de loi, présenté en conseil des ministres le 4 avril dernier, a déjà de nombreuxdétracteurs. Dans le secteur du logement social, une réorganisation d’ampleur est à l’ordre du jour pour lesbailleurs sociaux, qui se sont vu imposer 1,7 milliard d’euros de baisse de loyers et de hausse deprélèvements en 2018. Ceux gérant moins de 15 000 logements devront se regrouper d’ici 2021, afin demieux gérer et restructurer leur patrimoine. Cette mesure oblige donc certains bailleurs à se réorganiser etd’autres à disparaître. Le regroupement autour d’un seul bailleur social aurait pour effet de centraliser lepouvoir de décision dans de grandes métropoles. Dans les autres communes plus petites les spécificitéslocales et la connaissance du terrain seraient perdues.

Les architectes tirent également la sonnette d’alarme dans la mesure où ce projet de loi supprime l'obligationdes concours pour les bailleurs sociaux. Ils craignent que les bailleurs sociaux se dotent d’un maître d’œuvremaison qui serait plus enclin à faire des économies au détriment de la qualité architecturale. Ils rappellentégalement que vouloir construire plus, mieux et moins cher peut conduire à répéter ce qu’il s’est passé dansles années 1960 et 1970, qui a aboutit à la situation que nous connaissons aujourd’hui à savoir des quartiersqui échappent au droit commun et qui ne sont pas intégrés dans la ville.

Nous pouvons également penser que la baisse souhaitée des coûts de constructions des futurs logementspeut conduire à une baisse de qualité du logement tant au niveau de leur qualité énergétique que de leurstandardisation.

En outre, sur le champ du renouvellement urbain et du logement, la position et la vision de l’Etat ont étéclarifiées par le président de la République le 22 mai dernier.

12

Page 13: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

III. La déclinaison de cette politique : l’exemple duCalvados

A l’échelle nationale, 380 agents de l’État environ sont mis à disposition de l’ANRU sur le terrain.

Les missions essentielles de ces agents consistent à :• assister le Préfet, délégué territorial de l’ANRU dans chaque département• conseiller et accompagner les porteurs de projets et maîtres d’ouvrage• veiller à la cohérence des interventions des différents acteurs• assurer le suivi technique et financier des opérations pour l’ANRU

Nous proposons dans la suite du document de faire un focus sur le département du Calvados afind’appréhender au plus prés du terrain le rôle de L’État dans le jeu des acteurs locaux pour la mise en œuvredes programmes.

A. Les projets dans le département du CalvadosLe département du Calvados appartient à la région Normandie. Sa population proche de 700 000 habitantsest à 66% urbaine ou péri urbaine. L'agglomération de Caen, draine plus de la moitié des habitants dudépartement. La ville la plus peuplée, Caen, compte 110 000 habitants. Les deux autres villes les pluspeuplées sont Hérouville-Saint-Clair et Lisieux.

1. Le projet national renouvellement urbain 2003

Dans le département du Calvados, 4 programmes ont été retenus :◦ Hérouville-Saint-Clair en 2005◦ Caen en 2006◦ Colombelles en 2006◦ Lisieux – Saint Désir en 2007

Une partie des quartiers concernés est issue des importantes phases de reconstruction d’après guerre avec unproblème de modularité des immeubles et appartements, notamment ceux qui furent construits dans laseconde phase de la reconstruction (1955-1965).

Le programme départemental de rénovation concernait également une ville nouvelle, Hérouville-Saint-Clair.Cette opération était la plus importante du département avec 48 millions apportés par l’ANRU et concernaitl’ensemble de la commune. Nous ferons un point plus précis sur cette opération par la suite.

L’implication de l’ANRU dans le programme 2003 dans le département s’est faite à hauteur de 107 millionsd’euros de subventions, générant 420 millions d’euros de travaux.

Le Conseil Régional s’est accordé avec l’ANRU afin de déployer 47 millions d’euros (dont 20 millionsd’euros pour le Calvados) pour différents quartiers de Basse Normandie selon leur degré de priorité.

Les principaux bailleurs sociaux du département ont également été mis à contribution dans cettetransformation.

13

Page 14: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

2. Le nouveau programme de rénovation urbaine 2014

Au niveau régional, deux projets ont été identifiés à Honfleur et Caen. Ce programme est du ressort de lapréfecture de région qui arrête les enveloppes attribuées à chaque projet. Cette procédure nouvelle met dutemps à se mettre en place. Les arbitrages budgétaires n’ont toujours pas été rendus.

Au niveau national, un seul projet a été retenu dans le Calvados. Il s’agit du quartier de Hauteville à Lisieux.Ce quartier compte 3 500 logements, dont 2 300 sociaux, pour environ 7 500 habitants. Il représente 1/3 dela population de Lisieux et connaît des actes de délinquance réguliers et une désaffection croissante deslogements existants.

Le contrat de ville a été signé le 25 septembre 2015. La collectivité a été en mesure de présenter son projetau comité national le 21 mars 2016. Les éléments présentés ont mis en exergue la nécessité d’intervenir.

Le protocole d’accord de préfiguration avec l’ensemble des partenaires a été signé en juillet 2016. Il définitles premiers objectifs en matière de renouvellement urbain. Mais il met aussi en avant les points d’attentionet de demandes d’approfondissement souhaités par l’ANRU dans le cadre du programme de préfiguration.Tout au long de ces procédures, la collectivité fait l'objet d'un accompagnement de la part des services de laDDTM14. En l'état actuel, le comité d'engagement pourrait valider le projet de Lisieux en septembre 2018.

B. L’organisation et le rôle de la DDTM14La DDTM14 met à disposition de l’ANRU deux agents au sein d’une unité « Rénovation Urbaine ANRU »intégrée dans le service Construction, Aménagement et Habitat. La structure est composée d’une cheffed’unité et d’une chargée de mission.On retrouve dans ce même service l’unité aménagement et quartiers durables, les pôles politiques del’habitat, logement social et amélioration de l’habitat privé.

Les représentants de la DDTM doivent assurer le suivi technique et financier des opérations de l’ANRU. Ilsinstruisent les projets des conventions pluriannuelles et leurs avenants avant contractualisation, puisparticipent à la mise en œuvre des projets de rénovation urbaine.Il en ressort un travail très diversifié au quotidien avec l'ensemble des partenaires et notamment lestechniciens des collectivités, et les différents financeurs (action logement, caisse de dépôt, collectivités,bailleurs sociaux….) .Des points d'avancement sont réalisés tous les mois avec la préfecture du département.

Le travail de partenariat doit également se faire avec les habitants. Les conseils de quartiers constituent l’undes interlocuteurs. Des opérations de communication plus spécifiques peuvent être mises en œuvre. Ainsi,en mars 2018, dans le cadre du mois de l’architecture, la Maison de l’architecture « Territoires pionniers » aproposé de découvrir le renouvellement du quartier-jardin du boulevard de Rethel à Caen (journal OuestFrance édition du 18 mars 2018).

La DDTM s’adapte à la collectivité concernée. Pour une petite ou moyenne collectivité comme Lisieux, lesservices de l'État doivent être moteur, et même force de propositions. Dans les cas des collectivités plusimportantes comme Caen, le rôle de l'État se limite plus généralement à l'examen des propositions de lacollectivité.

La DDTM doit mobiliser et animer les services de l’État, et en assurer la cohérence. La complémentaritéentre les bureaux du service habitat et les transversalités avec les autres services de la DDTM sont un pluspour mener ces différents objectifs.

En conclusion, le rôle de l’Etat ne se limite par un simple travail d’instructeur de dossier mais s’apparente àcelui de négociateur, avec un souci de transparence vis-à-vis des bailleurs et des techniciens. Il faut savoircommuniquer et négocier, être pédagogue.

14

Page 15: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

C. Les difficultés rencontréesLes projets sont principalement contraints par :

• le cadre législatif et réglementaire, notamment les règles définies par l’ANRU dans les domainestechniques et financiers. Par exemple, si l’ANRU n’oblige plus à reconstruire 1 pour 1, elle exclutla reconstruction de logements sociaux sur site

• la prise en compte du volet insertion professionnelle avec l’obligation d’employer sur les différentschantiers 5 % de personnes issues des quartiers objet de la rénovation

• l’obligation d’octroyer gratuitement du foncier aux financeurs les plus importants.

Quelques difficultés spécifiques et souvent imprévues ont été rencontrées ces dernières années sur lesopérations du Calvados :

• Dans certaines opérations, les habitants en place ont rejeté les populations nouvelles s'installantdans le domaine privé dans un cadre pouvant apparaître comme privilégié. Nous citerons l’opérationde la Gràce-de-Dieu à Caen où la première vague d'installation s'est soldée par un échec avec desdéménagements au final. Le projet de rénovation doit intégrer cette acceptation : comment fairevivre ensemble ces populations.

• Le manque d’attractivité des logements nouveaux constitue également un problème. Commentrenforcer et accueillir des populations dans de bonnes conditions ? L'objectif de résidentialisationest un outil pour y remédier.

• Lors de l’opération sur Lisieux, la DRAC s'est opposée dans un premier temps à la démolition debâtiments conçu par un architecte de renom Robert CAMELOT. L'intervention du préfet a permis dedébloquer l'affaire.

• La baisse du nombre de logements impacte les commerces des quartiers restructurés et les bailleursexistants.

• Le travail à l’échelle de l’intercommunalité, devenu obligatoire, permet de trouver des solutions auniveau de redéploiement des populations mais peut aussi être perturbé par les jeux politiques.

• La baisse des financements ANRU du NPNRU nécessite de rechercher et d'actionner l'ensemble desleviers disponibles pour mener à bien une opération. On citera ANAH cœur de ville les opérationsécoquartier.

• Des contradictions sont apparues entre les actions de relogement dans le cadre des procéduresDALO conduites par les services de DDCS et les objectifs du projet de renouvellement urbain quivisaient à faire baisser l'offre de logements.

D. Une réussite : Hérouville-Saint-Clair, une décennie de métamorphosesPour la première fois, les chiffres officiels livrés par l’Insee révèlent une hausse de la populationd’Hérouville-Saint-Clair sur la période 2010-2015 : elle est passée de 21 434 à 22 460, soit un gain de 1 026habitants.

Rodolphe Thomas maire d’Hérouville-Saint-Clair a déclaré le 29 décembre 2017 au journal Ouest France :« Après une baisse importante ces dix dernières années, nous récoltons les fruits d’une politique ambitieusede renouvellement urbain. Il fallait mettre en place des leviers capables de stopper l’hémorragie, et répondreaux besoins de tous les publics et tous les âges, avec des projets immobiliers publics comme privés. Depuis cinq ans, on sent que l’image de la ville a changé, elle intéresse des promoteurs. C’est unesatisfaction de constater que notre politique urbaine, qui a été parfois décriée, a pu apporter une réponse à lafuite de la population »

15

Page 16: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

1. Du Grand projet de ville au Programme de Rénovation Urbaine

Les soubresauts économiques de la région frappent davantage Hérouville-Saint-Clair que d'autrescommunes. L'importance du parc d'habitat social en fait un lieu d'habitat important pour nombre de famillesmodestes. Face à la problématique de la diversification sociale de la ville, le maire prend le parti durenouvellement urbain à base de démolition-reconstruction pour introduire davantage de développementéconomique au cœur de la cité. Parallèlement, l'objectif est d'ouvrir les quartiers sur la ville par une nouvellevoirie.

Le projet urbain ambitieux vise plusieurs objectifs :• désenclaver des quartiers• créer un centre-ville• intégrer de nouvelles activités commerciales et de services en centre-ville• créer des équipements publics• favoriser la mixité sociale• changer l’image de la ville

L’inauguration du tramway en 2002 est l’un des leviers du changement de la ville et de sa configuration. Unprojet global de réaménagement est pensé tout au long du tracé. Le Grand Projet de Ville devient par la suitele Programme de Rénovation Urbaine.

Le 14 octobre 2005, le maire, les 11 partenaires locaux et l’Agence Nationale de Rénovation Urbainesignaient, en présence de Jean-Louis Borloo, Ministre de l’Emploi, de la Cohésion Sociale et du logementde l’époque, la convention sur le renouvellement urbain d’Hérouville-Saint-Clair. La ville a ainsi pubénéficier de plus de 165 millions d’euros pour mener à bien un projet ambitieux sur son territoire dont 48millions de subventions de l’ANRU (cf. annexe 1).

Avec près de 50 % de logements sociaux, la commune connaît une urbanisation dense répartieprincipalement sur 5 quartiers : Centre-Ville, Grand-Parc, Belles-Portes, Le Val, Grande-Delle. Un autrequartier devient réalité grâce au PRU : Prestavoine.

16

Page 17: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

2. Focus sur les 6 quartiers d’Hérouville-Saint-Clair

Centre-Ville : le nouveau coeur d’Hérouville

L’un des enjeux majeurs du Programme de Rénovation Urbaine était de doter Hérouville d’un véritable

centre-ville, dynamique et diversifié, le long de l’Avenue de la Grande Cavée, colonne vertébrale de la ville

nouvelle desservie par le tram. En combinant des opérations mixtes mêlant logements, bureaux et

commerces, le nouveau cœur de ville vise à accroître encore l’attractivité économique et résidentielle de la

ville.

17 000 m² d’activités (bureaux, locaux commerciaux, pépinières d’entreprises) et 244 logements ont été

créés.

Grand-Parc : transformation en profondeur

A lui seul, le quartier du Grand Parc concentre la plupart des objectifs du PRU comme :

• Améliorer le cadre de vie des habitants avec des démolitions-reconstructions, mais aussiréhabilitations et résidentialisations de logements sociaux,

• Création d’équipements structurants au service des habitants (Pôle éducatif « Poppa de Valois »,Pôle Santé…), renforcement de l’attractivité économique en cœur de quartier (Villaged’activités…),

• Ouverture du quartier sur l’extérieur avec la création de nouvelles rues.

17

2010 Ecole Poppa de Valois - leJardin de Rollon

2012 Ecole Poppa de Valois - leJardin de rollon

2016 Création de commerces de proximité

Page 18: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

Belles-Portes : un cadre de vie amélioré

Le PRU a permis la diversification de l’offre de logements, la création d’espaces de rencontres, l’ouverturesur le centre-ville et le Grand-Parc.

18

2015 Création de la rue de Rome

La MJC en 2007... ... devient Pôle Animation Jeunesseen 2012

Page 19: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

Le Val : une seconde jeunesse

Le quartier du Val a lui aussi changé de visage sous l’impulsion du PRU : nouvelles constructions,rénovation des logements sociaux, réaménagements des espaces publics, circulation et stationnementadaptés redonnent au quartier une nouvelle image.

19

2016 Vue sur le quartier du Val

2014 Démolition du foyer des jeunestravailleurs...

... remplacé par les logementsCity/Zen en 2015

Page 20: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

Grande-Delle : 1er quartier transformé

Dès 2006, le quartier situé à l’entrée Ouest de la ville a été le premier à bénéficier des effets du GPV. Lesespaces publics du quartier sont repensés, l’offre de logements est renouvelée avec la construction denouveaux bâtiments et l’existant est rénové. La nouvelle crèche des P’tits Lutins ouvre ses portes en 2012.

20

Vue de la Porte 17 en 2005 Vue de la Porte 17 en 2010

2013 Crèche des P’tits Lutins2008 La Crèche

Page 21: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

Prestavoine : Un quartier devenu réalité

Situé au pied du Château d’eau, l’emblème de la commune, le stade Prestavoine a permis la réalisation del’un des projets les plus ambitieux du PRU : la création pure et simple d’un nouveau quartier Hérouvillais,tout en valorisant les installations sportives existantes.12 immeubles et 380 logements ont été construits autour du stade. Un local pour les associations et uncomplexe tribunes-vestiaires ont également été créés.

3. Le PRU et au-delà...

Parce que le territoire Hérouvillais ne se limite pas au périmètre ANRU, la ville a diversifié son offrerésidentielle et développé son attractivité en dehors du PRU.

2 exemples parmi les 5 programmes qui ont abouti hors PRU :• La résidence du canal a permis de diversifier l’offre locative du bailleur social « Calvados habitat »

et 24 logements ont été commercialisés dans la résidence Vauban. Ce sont ainsi 162 logements quiont vu le jour à deux pas de la ville de Caen.

• Porté par deux promoteurs immobiliers et un bailleur social, un ambitieux programme de 208logements est sorti de terre en 2014. Ce projet s’adresse en priorité aux investisseurs privés mais ilest complété par l’offre locative de 48 logements sociaux.

21

2005 stade Prestavoine 2014 Le quartier Prestavoine

2011 Ancienne ferme2013 Résidence Terrasses du Canal

Page 22: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

Conclusion

La politique publique du renouvellement urbain et du logement menée sur l’ensemble du territoire nationalse caractérise par une forte visibilité des actions qui en découlent. Hérouville est un exemple detransformation de la ville parmi plus de 500 projets conduits depuis 2003.

En outre, il convient de rappeler que cette thématique s’appuie sur les 3 composantes du développementdurable. Dans ce rapport, nous avons volontairement mis l’accent sur les volets social et économique.Cependant, il ne faut pas oublier que la dimension environnementale est omniprésente. On la trouve nonseulement à l’intérieur des bâtiments (performance énergétique) mais aussi au sein des espaces communs(espaces verts, gestion des déplacements).

La politique du renouvellement urbain et du logement peut être définie sur la base d’un triptyque fusionnantla compétitivité, la cohésion sociale et la durabilité.

Depuis 2014, le NPNRU s’attache à pallier les défauts constatés dans le PNRU sur le domaine social. A cejour, nous ne disposons ni du recul nécessaire, ni de données chiffrées pour dresser un premier bilan. Lefonctionnement interne du quartier doit être pris en compte pour traiter le volet social dans son intégralité.La volonté politique est affichée mais les outils restent à définir et à mettre en œuvre. Les prémices sontproposées dans le projet de loi ELAN en cours de discussion.

22

Page 23: RAPPORT - Catalogue régional des Etudes...logements sociaux. Ce taux a été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 « relative à la mobilisation du foncier public en faveur

Annexes

1. Bibliographie

Lois : n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à lasolidarité et au renouvellement urbainsn° 2003-710 du 1 août 2003 d'orientation et deprogrammation pour la ville et la rénovationurbainen° 2007-290 du 5 mars 2007 instituant le droit aulogement opposable et portant diverses mesures enfaveur de la cohésion socialen° 2009-967 du 3 août 2009 de programmationrelative à la mise en œuvre du Grenelle del'environnementn° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagementnational pour l'environnementdu 21 février 2014 de programmation pour la villeet la cohésion urbainedu 24 mars 2014 pour l'accès au logement et unurbanisme rénovén° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l'égalité età la citoyenneté

Disponible sur www.legifrance.gouv.fr [Consulté enavril 2018]

Ministère de la cohésion des territoiresDossier de presse, Loi ELAN [en ligne]Disponible sur www.cohesion-territoires.gouv.fr[Consulté en avril 2018]

Ministère de la transition écologique et solidaire[en ligne]Disponible sur www.ecologique-solidaire.gouv.fr[Consulté en avril 2018]

Agence Nationale de Rénovation UrbaineProgramme National pour le Renouvellement Urbain(PNRU) [en ligne]Élaboration des projets de renouvellement urbaindans le cadre des contrats de ville [en ligne]Disponible sur www.anru.fr [Consulté en mai 2018]

Agence Nationale de l’Habitat[en ligne]Disponible sur www.anah.fr [Consulté en avril 2018]

Documents issus de la formation VASCO : Valoriseret apporter du sens aux connaissances de nosorganisations[Consultés en mai 2018]

Journal Ouest France édition du 18 mars 2018 [en ligne]édition du 29 décembre 2017 [en ligne]Disponible sur www.ouest-france.fr › Archives[Consulté en juin 2018]

La gazette des communes[en ligne]Disponible sur www.lagazettedescommunes.com[Consulté en juin 2018]

2. Illustrations - Crédits photo :

Site de la ville d’Hérouville-Saint-Clair

Site de l’ANRU

3. Le grand journal d’Hérouville-Saint-Clair – Janvier 2016

23