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RAPPORT DE MISSION D’EVALUATION MULTISECTORIELLE DE LA SITUATION HUMANITAIRE DANS LES SOUS-PREFECTURES DE

DABOUA ET LIWA, REGION DU LAC AU TCHAD DU 14 AU 18 JANVIER 2016

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Résumé Général

Résultats principaux

La mission a confirmé l’existence de 22 sites de déplacés internes dont 19 ont été visités dans les sous-préfectures de Daboua (12) et Liwa (10). Le nombre de personnes estimées dans les 22 sites est de 56 6391 (11 244 ménages) dont 36 247 dans la sous- préfecture de Daboua. Les déplacés sont regroupés sur des sites à proximité des agglomérations ou des villages, dans des communautés d’accueil ou vivent sur des sites isolés. Pour l’instant, la cohésion entre les déplacés et la population locale n’est pas un problème.

La taille des sites varie. Sept sites comptent au moins trois mille déplacés dont quatre avec plus de 5 000 personnes : Bourora, Tataverom 1 et 2, et Magui dans la sous-préfecture de Daboua et Digou 1,2, 3 dans la sous-préfecture de Liwa.

Deux vagues de déplacement ont été identifiées dans les sites : les personnes ayant fui leur village suite aux attaques de Boko Haram et des premières opérations militaires sur le sol tchadien de grande ampleur (juin-juillet) et celles ayant quitté leur village sur instruction des autorités en amont des opérations militaires dans la cuvette nord du Lac (novembre). Parmi les déplacés, plusieurs ont subi plus d’un déplacement ce qui confirme le caractère dynamique des déplacements et les conditions de vie difficiles de nombreux déplacés.

Les besoins existent dans tous les secteurs (sécurité alimentaire, santé, nutrition, WASH, protection, abris/CCCM, éducation) mais avec des niveaux d’urgences différentes selon la taille des sites, le nombre de déplacements subis, la durée du site et l’assistance déjà reçue. L’accès aux services sociaux de base est limité voire inexistant sur la majorité des sites en raison de la faiblesse des structures (sanitaires, éducatives) et infrastructures (provision en eau, latrines) en place dans les différents secteurs. La protection reste une préoccupation majeure au regard des cas de violences rapportés et de la grande proportion d’enfants de 0 à 11 ans parmi les déplacés. Les moyens d’existence des déplacés qui sont principalement des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs se sont fortement dégradés du fait de l’impossibilité pour ces personnes de mener leurs activités dans les lieux d’accueil. La majorité des déplacés n’arrivent pas à s’alimenter correctement (en moyenne 1 à 2 repas par jour) du fait de l’épuisement de leurs stocks et de ceux des familles d’accueil et auront certainement des difficultés pour faire face à la période de soudure à venir. En matière d’abris, les besoins en abris d’urgence sont importants sur tous les sites et particulièrement dans les grands sites. Par ailleurs beaucoup de déplacés ont fui leurs villages sans rien emporter ou seulement le strict minimum d’où une forte vulnérabilité en articles ménagers essentiels (AME).

Sites prioritaires

Bien que les besoins soient importants dans tous les sites, une analyse de la sévérité des besoins dans les différents secteurs par site a permis d’identifier les sites de Magui, Bourora, Amma, Dilerom, Digou, Kadoulou comme présentant les besoins les plus importants et urgents dans plusieurs secteurs. A cause de la grande population de ces sites, les risques sont aussi plus importants, et donc considérés prioritaires pour l’assistance humanitaire d’urgence. Par ailleurs une priorité secondaire est dégagée. A savoir, les sites de Tataverom, Chebrey, Ndjalia et Ngarana, sur l’axe Daboua, et Kadoulou sur l’axe Liwa, présentent des besoins dans plusieurs secteurs, mais à plus petite échelle, du fait qu’il s’agit pour la plupart de petits sites. Les sites les plus proches de Daboua, à savoir Djaouné, Djilkori, Fallah, Daboua ne sont pas nécessairement urgents et doivent être considérés pour des réponses spécifiques dans les secteurs présentant les vulnérabilités les plus importantes. En somme, 10 sites sur 22 semblent présenter des besoins très urgents par rapport aux autres (voir matrice de priorisation des sites).

1 Les estimations du nombre des déplacés dans les différents lieux, sont la compilation des données récoltées auprès d’une mission d’une équipe du sous-préfet à Daboua, les chefs des villages, les Boulamas (Chefs traditionnels) des personnes déplacées. Ensuite elles ont été validées par toute l’équipe de la mission d’évaluation

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Contexte La situation humanitaire dans la région du Lac reste préoccupante, depuis le déclenchement des violences dans le nord du Nigéria en janvier 2015, qui ont poussé des milliers de personnes à chercher refuge au Tchad dans la région du Lac et particulièrement dans le département du Mamdi. En outre, la fermeture de la frontière avec le Nigéria a eu de forts impacts sur l’équilibre économique de la région, entrainant une augmentation des prix dans toutes les huit sous-préfectures de la région du Lac, avec un effet sur la sécurité économique des ménages, qui dépendent fortement du commerce, ainsi que sur la sécurité alimentaire des ménages les plus vulnérables de la région, car l’approvisionnement au marché devient de plus en plus difficile et cher. Le regain de violence qui a touché le territoire tchadien depuis le mois de juillet 2015, a entrainé de nouveaux déplacements. La situation est particulièrement dynamique et les mouvements de population continus, avec les actions militaires et les attaques sur le sol tchadien qui se poursuivent (attaque suicide le 10 octobre sur le marché de Baga Sola et plus récemment le 5 décembre à Koulfoua). Depuis le 9 novembre l’état d’urgence a été déclaré pour la région du Lac et étendu jusqu’au 22 mars 2016. On estime actuellement que la région du Lac accueille 7 868 réfugiés pris en charge sur le camp de Dar es Salam (près de Baga Sola), 11 593 retournés et 11 000 déplacés internes arrivés depuis janvier 2015 et dispersés dans les différentes sous-préfectures et qui ont probablement dû se déplacer plusieurs fois, ainsi que 53 639 déplacés internes arrivés depuis le mois de juillet, principalement autour des villes de Bol et de Baga Sola. En outre, on estime qu’environ 232 000 personnes des communautés hôtes se retrouvent directement affectées par la crise, soit en raison de l’accueil de personnes déplacées, soit vu leurs moyens de subsistance qui diminuent du fait de la situation sécuritaire qui impacte l’économie de la région. Les récentes attaques et les opérations militaires dans la région entrainent encore de nouveaux mouvements de population dans d’autres zones de la région du Lac (Liwa, Tchoukoutalia, Ngouboua, Daboua). Cependant, la visibilité dans les zones au-delà des sous-préfectures de Bol et de Baga Sola reste très limitée du fait des contraintes sécuritaires et logistiques. Le Gouverneur de la région du Lac reste favorable à l’escorte militaire du fait de la volatilité de la situation. Ceci est confirmé par le Sous-préfet de Baga Sola lors de la mission du HCT le 7 décembre dans la localité de Baga Sola. Lors de la réunion du HCT du 25 novembre, il a été décidé de profiter de cette dynamique pour lancer des évaluations multisectorielles dans les zones non évaluées depuis les mois de mai et juin (Liwa, Daboua, Tchoukoutalia, Ngouboua). Deux missions d’évaluation rapide ont déjà pu être menées à Ngouboua, Tchoukoutalia et Fourkouloum et une mission d’évaluation du secteur WASH a eu lieu 07 au 10 décembre dans la région du Lac. Les besoins humanitaires dans ces zones plus difficiles d’accès sont avérés et il est essentiel que les acteurs humanitaires puissent avoir une vision claire de la situation humanitaire dans ces zones pour délivrer efficacement l’assistance nécessaire. C’est ainsi que cette mission a eu lieu du 14 au 18 janvier dans les deux sous-préfectures qui constituent le nord-ouest de la région du Lac. Un récent décret a créé le département de Fouli, comprenant les deux sous-préfectures, à savoir Liwa et Daboua.

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Objectif stratégique Evaluer l’impact de la crise au Lac Tchad sur les personnes déplacées et les communautés locales dans la région du Lac.

Objectifs spécifiques

Identifier les besoins humanitaires de la population locale, des refugiés, des retournés et des déplacés internes.

Evaluer le niveau de réponse apportée par les acteurs humanitaires et étatiques. Identifier les lacunes dans la réponse et formuler des recommandations d’action aux autorités, aux

organisations membres des clusters, à l'ICC et à l’EHP. Collecter des informations en vue de consolider un plan de réponse pour les 6 premiers mois de

l’année 2016. Méthodologie de travail L’équipe de la mission a rencontré et discuté avec les personnes ressources, à savoir, les autorités locales administratives et traditionnelles, qui sont les sous-préfets, commandants de brigades, chefs de services techniques de l’état affectés dans les localités, les chefs de canton, les chefs de villages appelés aussi boulamas. C’est après ces échanges avec les groupes de discussion que l’équipe s’est scindée en trois (3) groupes opérationnels pour poursuivre les questions techniques et les observations directes et scientifiques sur les sites :

Le premier groupe s’était chargé d’évaluer la situation sur la sécurité alimentaire, la nutrition et la santé ;

Le second groupe s’était chargé d’évaluer la situation de protection et des abris et biens non-alimentaires;

Et le troisième groupe sur la situation de l’eau, hygiène et assainissement, et de l’éducation. Les données et informations sectorielles collectées sont soumises à une validation en groupe avant toute intégration. Certaines données de protection sont aussi collectées avec la méthode rapide avec des groupes spontanés. Le questionnaire MIRA validé par l’Inter Cluster Coordination a servi de guide pour la collecte des données. Déroulement de la mission

L’accès humanitaire et la sécurité La préparation à la mission et la planification de l’itinéraire se sont faites du 09 au 12 janvier 2016. L’accord du gouverneur lors de la rencontre avec la communauté humanitaire le 13 janvier est venu consolider l’assurance de la couverture sécuritaire. En effet, le gouverneur de la région du Lac avait assuré les humanitaires qu’il donnerait des instructions pour leur sécurisation dans la zone à couvrir. C’est ainsi qu’une escorte armée avec deux véhicules était mise à la disposition de la mission pour sa sécurité durant toute la période de collecte des données. Les routes sableuses, et difficiles d’accès rendent le trajet long. Baga Sola – Daboua (170 km) a pris sept heures. Apres deux jours de travail dans cette sous-préfecture, la mission est redescendue vers Liwa (plus de

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3h) pour compléter et finaliser les sites. Les informations sur les sites de Diamaron et Fendé étaient récoltées au niveau du fief du canton de Kiskra. Le convoi s’était égaré en allant vers Fende et faute de temps imparti à l’escorte, le site n’a pas pu être visité. Compte tenu de temps imparti et pour des raisons sécuritaires, il n’était pas possible d’atteindre Kaiga et Kinjiria. Néanmoins les déplacés internes en provenance de ces zones qui habitent les sites de Borora et Magui ont confirmé à la mission qu’il n’y avait que peu de personnes à Kinjiria, eux-mêmes ayant été déplacés deux fois de l’ile à Kaiga avant de rejoindre le site actuel.

Résultats

Aperçu de la situation, besoins et réponse humanitaire

La répartition des populations dans les sites Au total vingt-deux (22) sites ont été identifiés et dix-neuf visités dans les sous –préfectures de Daboua (12) sites et de Liwa (10) sites pour une population de déplacés internes estimée à 56 069 personnes dont 36 397 et 20 242 personnes respectivement (voir tableau 1 ci-dessous). Le site d’Al Koufa est un ancien site Compte tenu de temps imparti, il n’était pas possible d’atteindre Kaiga et Kinjiria. Néanmoins les déplacés internes en provenance de ces zones qui habitent les sites de Borora et Magui ont confirmé à la mission qu’il n’y avait pas des personnes à Kinjiria, eux-mêmes ayant été déplacés deux fois de l’ile à Kaiga avant de rejoindre le site actuel. Il en va de même de vieux sites comme Hakouitchoulouma et Karama qui seraient actuellement vides. Il est important de préciser que les chiffres de déplacement sont seulement des estimations récoltées et vérifiées/triangulées auprès de plusieurs sources et après vérification physique globale. Des évaluations spécifiques de vulnérabilité, des activités d’enregistrement et un travail d’analyse des dynamiques de déplacements permettront d’avoir des chiffres plus précis.

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Tableau 1: Sites de déplacés internes et autochtones dans les sous-préfectures de Liwa et Daboua, janvier 2016.

N° SITE POSITION GPS DEPLACES2 POPULATION HÔTE3

S-P DABOUA 1 DJAOUNE N 14,40919° E 013,53869° 3 000 4 000 2 DJILKORI / SALAMA N 14,40069° E 013,60194° 500 0 3 FALLAH N 14,39850° E 013,63736° 130 200 4 DABOUA URBAIN N 14,41612° E 013,61337° 700 N/A 5 TATAVEROM 1 et 2 N 14,38544° E 013,68992° 7 000 1 597

6 CHEBREY N 14,36032° E 013,72445° 3 000 N/A 7 NGARANA N 14,29919° E 013,77913° 820 N/A 8 NDJALIA N 14,33640° E 013,80043° 460 150 9 MOUNDI N 14,30659° E 013,81939° 800 100 10 BOURORA N 14,24617° E 013,86697° 9 000 0 11 KISKAWA URBAIN N 14,14189° E 013,55051° 2 005 N/A 12 MAGUI N 14,17615° E 013,97791° 8 982 150

TOTAL SP DE DABOUA 36 397 6 197 S-P LIWA

1 AMMA N 14,00026° E 014,14643° 4 000 1000 2 KOUDOUBOUL N 14,12767° E 014,07464° 625 N/A 3 SABRE KOUTA N 14,07410° E 014,03397° 120 0 4 KISKRA URBAIN N 13,80427° E 014,15368° 400 1000 5 DILEROM N 13,80836° E 014,14598° 1 677 0 6 DIGOU1, 2 et 3 N 13,80836° E 014,14598° 6 000 N/A 7 KADOULOU N 13,79551° E 014,08527° 2 000 0 8 DIAMAROM (non –visités) 3 000 N/A 9 FENDE (non-visités) 2 000 N/A 10 ALKOUFA/SENDE KOUSSINA (non-visités) 420 N/A

TOTAL S-P DE LIWA 20 242 1000

TOTAL SP-LIWA ET S-P DE BAGASOLA 56 669 7 047

2 Estimation sur la base du recoupement des données reçues des autorités, des boulama et des déplacés eux même 3 Il s’agit des populations autour des autours des sites et des estimations des Boulamas. Ces données sont à recouper avec celles des projections 2016 du recensement national.

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PROTECTION

Dans les différents sites de Liwa et de Daboua, les problèmes de protection identifiés et sont presque identiques. Il s’agit du manque d’assistance humanitaire, des cas de mariage précoce et forcé, de travail des mineurs, de violence conjugale, des personnes à besoins spécifiques incluant les vieillards et les enfants séparés. Présence des ES (Enfants seuls) confirmé, quant à la présence des ENA (Enfants non accompagnés), le temps court de la mission n’a pas permis leur identification formelle. Cela doit faire l’objet d’une évaluation approfondie.

L’équipe de la mission a observé que les pratiques de mariage précoce et le travail des mineurs sont très encrées dans la culture de ces communautés et l’âge de mariage est compris entre 12 à 15 ans. Les violences conjugales pourraient être révélées par une évaluation plus approfondie.

La cohabitation entre les communautés est pacifique et stable.

Une grande proportion de ces déplacés, environ 40% est composée d’enfants dont l’âge prépondérant est de 0 à 11ans.

Alors que la situation est calme, trois(3) attaques d’importance sont rapportées liés à Boko Haram dans trois des sites, occasionnant des sévices physiques.

• Gap

En matière de protection, aucune activité n’a été enregistrée. Une évaluation plus approfondie est nécessaire.

En matière de VBG, il sera capital d’identifier les besoins.

ABRIS ET BIENS NON‐ALIMENTAIRES (CCM)

Ce qui ressort d’une manière générale est que la majorité des personnes déplacées sont revenues sur les terres de leurs ancêtres qu’ils avaient quittées depuis plus de vingt ans. Quelques uns se sont regroupés dans les milieux plus urbains ou des villages et vivent côte à côte ou en proximité d’une population autochtone. Dans les milieux plus urbanisés, les déplacés sont dissimulées dans la communauté locale. Dans les villages ils sont soit dissimulés dans la communauté locale, soit ils se sont installés tout au tour d’elle ou soit en proximité de la communauté locale. D’autres se sont regroupés dans des sites plus isolés.

La grande partie de ces déplacés est arrivée il y a deux mois (oct.-nov.) Cependant quelques uns sont là depuis plus de six mois aussi. Il y a plusieurs regroupements signalés par les autorités dont ceux visités lors de cette mission et d’autres, de moindre envergure, qui n’ont pas été visités par défaut d’éloignement des axes principaux.

Les déplacés sont venus pour la plupart des îles à proximité de la frontière nigérienne. Leurs lieux d’origine sont entre autres Kaiga, Kindjiria, Bogorkolia, Nguederom et Garna.

Quand leurs intentions étaient demandées, les déplacés ont exprimé, de manière générale, que pour l’instant ils ne veulent pas retournés chez eux à cause de l’insécurité. Cependant suivant la possession des biens tels que les bétails, certains jeunes retournent sur leurs îles à la recherche du pâturage ce qui induit un mouvement pendulaire. A terme leur bétail, qui n’est plus dans son habitat des îles, risque de mourir entrainant ainsi une plus grande vulnérabilité des déplacés.

Pour l’instant, la cohésion entre les déplacés et la population hôte est stable car pour cette dernière les déplacés ne sont que des parents qui sont de retour.

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Le choix du site est grandement dicté par leur origine de telle manière que la majorité des personnes déplacées internes seraient revenus sur la terre de leurs ancêtres quittée depuis plus de 20 ans.

Il n’y a pas eu de mouvement de la population signalé en janvier 2016 à part quelques jeunes qui sont partis à la recherche du pâturage avec leurs bétails.

Les besoins en abris restent importants et urgents surtout dans les grands sites. Le constat est le même partout sur tous les lieux visités. Les personnes déplacées construisent des huttes de fortune, certains avec les pailles, d’autres avec les morceaux de tissus colmatés. Les besoins en abris d’urgence sont énormes sur tous les sites.

Il est à noter que la typologie locale, dans laquelle vivent les autochtones, est la maison en terre ou en paille achetées sur le marché local. Les fournisseurs des pailles vont les chercher très loin des villages sur des ânes. Les bottes portées par un âne coutent 5.000 FCFA alors qu’ils en faut plusieurs pour un abris. Etant démunis de toute source, les déplacés n’ont pas d’argent pour s’en procurer. Certains chefs de ménage, qui ont un peu de possibilité, achètent des pailles pour construire une hutte pour les femmes et les petits enfants dormant eux-mêmes sous les arbres. Ceux qui n’ont rien du tout se contentent de morceaux de tissus ramassés partout où ils peuvent s’en procurer. (Photos en annexe 6)

Les biens non-alimentaires ou Articles ménagers essentiels (AME)

Ayant quitté leurs maisons sous la pression, les déplacés ne pouvaient prendre que le minimum, c’est à dire ce qu’ils pouvaient transporter par défaut de moyen de transport.

Pour l’instant, une marmite sert à deux ou trois ménages pour la préparation du repas du jour.

Le transport et la conservation de l’eau se fait avec les bidons de 25 litres acquis sur les marchés locaux. Un bidon coute 1.000 FCFA et est trouvable sur les marchés locaux. Par contre, les marmites sont indisponibles localement. Il faut les chercher dans les grands centres comme Daboua et Liwa le jour du marché hebdomadaire.

Pendant cette période de froid, le besoin en couverture est aussi élevé car durant le passage de la mission, la température variait entre 8 et 25°C.

• Gap Les besoins en abris et articles non-alimentaires sont énormes dans tous les sites surtout dans les grands sites comme Bourora, Tataveron, Magui, Amma, Djileron et Digou. Le nombre des ménages pour les 2 sous-préfectures est estime à 11 244 pour les déplacés internes en besoin d’assistance (voir Tableau 2 ci-dessous) Tableau 2. Nombre des ménages identifiés Sous-préfecture Déplacés internes Population hôte accueillant

les IDP Total

Personnes Ménages Personnes Ménages Personnes Ménages Daboua 36 397 7 279 6 047 1 209 42 444 8 489 Liwa 20 242 3 964 1 000 200 20 822 4 164 Total 56 639 11 244 7 047 1 409 63 266 12 653

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SECURITE ALIMENTAIRE ET MOYENS DE SUBSISTANCE

• Situation générale La vulnérabilité de la population face à l’insécurité alimentaire était observée chez les deux catégories de population évaluée à savoir les déplacés internes et les autochtones qui partagent les mêmes ressources. Les communautés d’accueil ont accepté que les déplacés occupent une partie de leurs terres et partagent la nourriture ensemble ne vivant que de l’agriculture, l’élevage et la pêche. L’accueil des déplacés a rapidement épuisé les réserves et ceux-ci sont désormais exposés à un risque d’insécurité alimentaire et de vulnérabilité. Les déplacés internes sont aussi des éleveurs, des agriculteurs et des pêcheurs. Le peu de bétail qui a été ramené lors de leur déplacement a été mis en vente. Actuellement ils vivent presque sans ressource et l’accès à la terre de ces déplacés pour l’agriculture reste un défi majeur. Avant de quitter les iles, ces personnes avaient une fréquence de trois repas par jour, mais à l’heure actuelle la moyenne est d’un à deux repas par jour, car leur stock est épuisé. Les ménages ont rapporté un état d’insécurité alimentaire évident, pas de stock de vivres ou d’enthousiasme à préparer le repas. Des cas de malnutrition sont observés chez les enfants. Les prix ont augmenté avec l’arrivée des PDI, car la moyenne des prix de denrées est de 1500FCA pour un(1) Koro de maïs, 2000F CFA pour celui de sucre et 750FCFA pour 1 litre d’huile végétale.

• Réponse humanitaire Les déplacés internes ont confirmé l’assistance alimentaire du PAM effectuée en novembre 2015 dans les sites de Tataveron I et II, Chébrey, NDjalia, Ngarana, Moundi. L’assistance au bénéfice de 7868 personnes, a été repartie en 100 248 kgs de céréales, 11 803 kgs de légumineuses et 10 820kgs de CSB et 5902kgs d’huile. Suite aux attaques dans ces zones, qui avaient augmenté le niveau d’insécurité, l’assistance alimentaire n’a pas continué en faveur des populations des autres sites de la zone.

• Gap Le fait d’avoir quitté précipitamment les iles, soumet ces personnes au manque de terre agricole pour labourer, une partie de ces populations vivait de la pêche et actuellement privé d’accès à l’eau. Ceci suggère des besoins de restauration de leurs moyens d’existence, des besoins urgents de vivres, d’outils agricoles pour ceux qui ont accès à la terre, et de matériels de pêche pour renouer avec leurs moyens de subsistance traditionnel. La situation est plus difficile pour ceux qui ne disposent ni de terre, ni de semences, ni d’outils pour les travaux champêtres.

NUTRITION

• Situation nutritionnelle Globalement la situation nutritionnelle est précaire tant dans les sites de la sous-préfecture de Daboua que dans celle de Liwa. La malnutrition aigüe dans ces zones affecte les enfants dans les différents sites surtout ceux situés sur l’axe Daboua – Liwa et ceux autour de Kiskra. Des cas de malnutrition aigüe sévère de type œdémateux et marasmique étaient observés parmi les enfants vivant à NDjalia, Burora, Amma et Koudouboul. Ces sites sont situés loin des unités nutritionnelles existantes et l’accès à ces services est un défi étant donné qu’il faut 1 à 6 heures de marche pour atteindre le centre de santé le plus proche.

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Certains enfants, surtout ceux provenant des iles où l’accès était difficile, n’ont pas bénéficié de la dernière campagne de supplémentation en vitamine A et de déparasitage. L’insécurité alimentaire et le manque d’eau potable, les conditions d’hygiène précaires, la grande prévalence des maladies hydriques et infections respiratoires aigües qui caractérisent ces sites sont les facteurs aggravant qui augmentent le risque de détérioration de l’état nutritionnel de cette population déplacée.

• Réponse humanitaire

Les deux sous-préfectures se trouvent dans le district sanitaire de Liwa qui compte 11 centres de santé parmi lesquels dix ont intégré les unités nutritionnelles ambulatoires pour la prise en charge de la malnutrition aigüe faisant partie du paquet minimum d’activité. Cependant ces centres n’ont pas de bonnes infrastructures - deux seulement sont en matériaux durables selon le plan du gouvernement et les autres sont de type communautaire en banco d’une à deux petites chambres. L’UNICEF appuie les unités nutritionnelles ambulatoires (UNA) en intrants et aliments thérapeutique prêts à l’emploi et une clinique mobile est en place, en partenariat avec le district sanitaire et opère dans les sites de Tataveron et Magui depuis mi-décembre 2015. Néanmoins seulement cinq UNA à Daboua, Tataveron, Kiskawa, Kiskra, Liwa sont situées dans les villages qui abritent les déplacés internes. Tout au long du dernier trimestre de l’année 2015, plus de 500 cas de malnutrition aigüe sévère étaient nouvellement admis et traités dans ces UNA. IMC appuie 5 centres de santé parmi lesquels se trouvent Liwa et Kiskra, alors que les 3 autres centres (Berlet, Guiem et Sawa) ne sont pas dans les zones qui abritent les déplacés internes. Après la visite des UNA existantes et de la clinique mobile, il a été remarqué que ces centres sont bien approvisionnés en intrants (médicaments et plumpynuts). Certains médicaments comme SRO (à Kiskawa) et les antibiotiques injectables (à Liwa) étaient presque en rupture. En même temps, l’insuffisance ou le manque de personnel qualifié était perçu à Tataveron, Daboua, et Kiskawa. La CRT en partenariat avec le PAM avaient distribué du CSB, maïs, des légumineuses, l’huile végétale dans certains sites en novembre 2015 faisant partie du blanket feeding couplé à la distribution générale de vivres dans certains sites de la sous –préfecture de Daboua.

• Gap

- 17 sites n’ont pas accès aux services de prise en charge de la malnutrition aigüe sévère soit un

gap de 77% (environ 7 175 enfants de moins de 5 ans). - Aucun site n’a accès aux services de nutrition communautaire. - Aucun site ne prend en charge la malnutrition aigüe modérée. - Certains enfants qui proviennent des iles n’ont pas bénéficié des activités de supplémentation en

vitamine A et de déparasitage. - Manque d’unité nutritionnelle thérapeutique dans tout le district sanitaire pour la prise en charge

des cas de malnutrition aigüe sévère avec complication.

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SANTÉ

• Situation sanitaire

La situation sanitaire est inquiétante dans les sites de déplacés. Elle est généralement caractérisée par un accès limité aux services de soins de santé et par une faiblesse de structures existantes. Au total il y a onze centres de santé fonctionnels dans tout le district sanitaire de Liwa mais sans hôpital. Tous ces centres manquent d’infrastructures et d’équipements. Deux seulement sont construits en matériaux durables, et le reste en banco est une sorte d’arrangement communautaire (1 ou deux chambres) ou de location. Les sites de déplacés internes se trouvent principalement dans cinq zones de responsabilité dont Daboua, Tataveron, Kiskawa, Liwa et Kiskra. Quant aux références, elles sont dirigées vers l’hôpital de Baga Sola ou de Bol. Une partie de la population à Djaoune a affirmé se rendre au Niger pour des soins supplémentaires. Les maladies les plus fréquentes sont la diarrhée, les douleurs abdominales, les infections respiratoires aigües, le paludisme, la malnutrition et les infections oculaires. Les déplacés se plaignent aussi des cas d’œdèmes généralisés tant chez les enfants que chez les adultes. Certains enfants ne sont pas vaccinés surtout ceux provenant des iles et dans les sites éloignés d’un centre de santé. Une attention particulière devra être accordée à Chebrey, Ngarana, Ndjalia, Moundi, Bourora et Magui dans la sous-préfecture de Daboua et Amma, Koudouboul, Diameron et Digou dans la sous-préfecture de Liwa. L’accès aux centres de santé est difficile à cause de l’inexistence de transport public. Les sites les plus proches se situent entre une et six heures de marche. Il y a deux ambulances dont une est positionnée à Daboua et l’autre à Liwa. Cette dernière est en panne depuis plus de 2 semaines.

• Réponse humanitaire

La réponse aux besoins des personnes déplacées internes est jusque-là insuffisante. L’UNICEF appuie une clinique mobile en partenariat avec le district sanitaire de Liwa qui couvre les sites de Magui et de Tataveron. Cinq des 72 paramédicaux alloués à la région du Lac par l’UNICEF pour faire face à l’urgence ont été alloués au district de Liwa. Néanmoins les besoins actuels demandent des ressources humaines supplémentaires. IMC appuie aussi cinq centres de santé à travers une clinique mobile et la distribution des médicaments. Le centre de santé de Liwa et celui de Kiskra prennent aussi soins des déplacés internes.

• Gap

- Les services de soins de santé primaire et secondaire sont quasi-inexistants dans plus de deux tiers

des sites. - Pas de capacité d’hospitalisation dans tout le district. Le centre de santé de Liwa ne contient qu’une

salle d’observation ayant la capacité de 4 lits seulement.

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EAU, ASSAINISSEMENT ET HYGIENE

• Situation générale En générale, la situation d’eau, assainissement et hygiène est inquiétante dans les sites. L’accès à l’eau est semblable dans tous les sites visités à l’exception de ceux situés à proximité des grands centres où l’existence de quelques structures a été observée. Les déplacés partagent les quelques rares points d’eau (forages et puits) dans les sites mais cela s’avère insuffisant vu leur nombre important. Lors de la mission d’évaluation, 43 forages ont été identifiées mais seulement 18 forages étaient situés dans les sites de déplacés, le reste étant réparti à Daboua (11 forages) et a Liwa (14 forages). Le problème de la qualité de l’eau se pose dans l’ensemble des sites de la sous-préfecture de Daboua et dans quelques sites de la sous –préfecture de Liwa. Le goût n’est pas apprécié par les consommateurs. La population de Daboua ne consomme pas du tout l’eau des forages situés dans la ville, et préfère de boire l’eau du puits traditionnel situé à 2 km à l’est de la ville dont le goût leur semble être bon (le puits de Fallah). On note aussi la salinité de l’eau même dans l’eau de puits à faible profondeur (3 à 4 m). Les maladies hydriques sont fréquentes dans tous les sites et sont parmi les deux premières causes de consultations dans les centres de santé. Il n’y a pas de latrines dans les sites de déplacés. Les déplacés défèquent à l’air libre représentant un risque de santé publique vue l’historique endémique des maladies hydriques dans la zone. La situation d’hygiène est inquiétante. Le manque de point de lavage des mains ou de produits de traitement d’eau de puits utilisée par les ménages dans des conditions ou les ustensiles pour la conservation de l’eau sont indisponibles et constituent un problème pour l’application des bonnes pratiques d’hygiène. • Réponse humanitaire

Très peu d’interventions ont été réalisées dans les sous-préfectures de Daboua et de Liwa en 2015 en général et pour ces déplacés internes en particulier. A partir juin 2015, UNICEF a réalisé 2 forages à Alkoufa et Tataveron, et 4 mini-adductions avec un bladder à Liwa, Daboua, Hakouichoulouma et Karam. Des kits WASH ont été distribués de mai à juin 2015 à 792 ménages (3 562 personnes) à Hakouitchoulouma, Karama et Kaiga Kinjiria. Actuellement une mini-adduction d’eau solaire à Tataveron et 1 forage avec PMH à Magui sont en cours de réalisation

• Gap

- La capacité actuelle et les réalisations en cours couvriront seulement le besoin en eau pour 12 500

personnes laissant ainsi un gap à couvrir pour 44 000 personnes. L’accès à l’eau potable pourrait être amélioré avec la distribution de produits de traitement d’eau des puits sur les sites.

- L’absence de latrines dans tous les sites constitue un défi majeur d’assainissement. - Les ménages ne disposent pas de suffisamment d’ustensiles pour transporter et garder de l’eau

potable ainsi que de savon pour maintenir un niveau acceptable d’hygiène.

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EDUCATION

La sous-préfecture de Daboua a trois écoles (Kaiga, Tataverom, Daboua) dont deux seulement sont fonctionnelles.

A Daboua l’effectif est de 156 élèves dont 6 filles, encadrés par 3 enseignants fonctionnaires de l’état et un maître communautaire. L’infrastructure est constituée de 3 salles de classe multigrades (CP, CE, CM) construites en paille. L’école a un point d’eau fonctionnel et peut accueillir les enfants déplacés de Daboua centre, de Djilkori / Salama et ceux de Fallah. Les activités préscolaires pour les enfants de 3 à 5 ans sont inexistantes.

A Tataverom, l’école a un effectif de 155 élèves dont 65 enfants déplacés internes. De cycle incomplet avec une seule salle de classe multigrade à deux niveaux (CP) construite en paille, cette école est tenue par un enseignant communautaire. Elle n’a ni latrine, ni point d’eau. Cette école peut accueillir les enfants des déplacés de Tataverom.

Globalement, les enfants des 12 sites de déplacés dans la sous –préfecture de Daboua n’ont jamais été à l’école mais la grande partie (90%) fréquente l’école coranique. Les parents disent vouloir scolariser leurs enfants s’il y avait une école dans le site ou dans un village environnant.

Dans la sous-préfecture de Liwa, l’année académique 2015-2016 est marquée par une chute du nombre d’écoles fonctionnelles de 20 écoles en 2014-2015 à 8 écoles. Les huit écoles fonctionnelles ont au total 14 enseignants fonctionnaires de l’état et six (6) enseignants communautaires. Il s’agit d’école de Liwa, Guim, Kiskra, Kiskawa, Berlet, Nourata, Baloul et l’école privée Evangélique (Shalom) qui ont au total 890 élèves dont 381 filles.

Par ailleurs douze (12) écoles n’ont pas ouvert leurs portes par manque d’enseignants dû au non-paiement de subsides de maîtres communautaire depuis plus de 20 mois. Ces arriérés de paiement s’expliqueraient par les problèmes budgétaires.

Les sites de déplacés sont séparés les uns des autres de plus de cinq (5) Km. Seul Digou est un ensemble de trois (3) blocs de sites dont l’un est un ancien village.

Aucune école n’a fait l’objet d’attaque ou d’occupation. La situation des écoles fonctionnelles avant et pendant la crise est donnée dans le tableau ci-dessous.

Tableau 3. Situation des écoles fonctionnelles avant et pendant la crise dans les sous-préfectures de Liwa et de Daboua au 18 janvier 2016.

Sous - Préfecture

Période

Ecoles fonctionnelles

Elèves Enseignants / maîtres communautaires

Liwa

Avant la crise (année scolaire 2013-2014), 20 1290 27 /17 Pendant la crise (année scolaire 2015-2016), 8 890 20 /6

Daboua

Avant la crise (année scolaire 2013-2014), 3 158 4 Pendant la crise (année scolaire 2015-2016), 2 119 4/1

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Conclusion Depuis le mois de juin 2015, les sous-préfectures de Liwa et Daboua ont commencé à enregistrer des populations déplacées internes suite à la crise en cours dans la région du Lac.

La situation humanitaire est inquiétante dans les sites de déplacés et l’aide humanitaire tarde à venir à cause de l’insécurité. La plupart des déplacés internes n’ont plus de stock de vivres et leur moyens de subsistance ont sensiblement diminués.

Les services sociaux de base (santé, éducation, eau etc.) dans la zone sont très faibles ou inexistants et la présence des déplacés constituent un fardeau lourd pour la population hôte.

Parmi les besoins identifiés, qui sont presque les mêmes dans tous les sites, figurent en priorité la nourriture, l’eau potable, les soins de santé, les activités génératrices de revenus et l’éducation. Les gaps sont très grands et les besoins sont urgents pour éviter que la situation n’évolue en pire.

Il y a eu quelques interventions dans les sous-préfectures de Liwa et Daboua par les partenaires notamment le PAM/CRT pour la distribution de vivres il y a quelques mois, l’UNICEF pour le WASH - santé et nutrition, et IMC pour WASH et nutrition, mais cela est resté limité à cause des conditions sécuritaires.

De ce fait, une réponse humanitaire couvrant les besoins tant des déplacés internes que de la population hôte devrait être organisée dans les plus brefs délais pour éviter la détérioration de la situation (voir matrice sur la priorisation des sites).

Les résultats de l’évaluation confirment des besoins humanitaires des déplacés et des communautés hôtes dans les sites et localités d’accueil nécessitant un renforcement significatif de la capacité de la réponse humanitaire dans tous les secteurs.

Considérant la volatilité de la situation sécuritaire dans la zone, le caractère dynamique des mouvements et l’évolution rapide des besoins, il est essentiel pour la communauté humanitaire d’assurer une réponse rapide et coordonnée pour assister efficacement les personnes affectées.

Les estimations du nombre de déplacés ont été faites sur la base des informations recueillies sur place et recoupées entre plusieurs sources, il est important pour de procéder à des évaluations spécifiques de vulnérabilité, des activités d’enregistrement et un travail d’analyse des dynamiques de déplacements qui permettront d’avoir des chiffres précis de planification.

Recommandations

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SECTEUR RECOMMANDATIONS ECHEANCE

Coordination Revoir les recommandations sécuritaires pour rendre plus fluide les interventions humanitaires Immédiat Etudier les modalités d’accès pour les interventions et l’accès physique aux zones pour d’éventuels véhicules transportant des vivres

Immédiat

Répondre aux besoins dans un délai minimum (Evaluation-Action) Immédiat Entreprendre rapidement des évaluations sectorielles approfondies pour une intervention rapide Immédiat Plaidoyer auprès du Gouverneur du Lac pour l’intégration des déplacés dans les communautés hôte Immédiat

Sécurité Alimentaire et moyens de subsistance

Prévoir dans de meilleurs délais une distribution des vivres aux ménages affectés Immédiat Plaidoyer auprès des autorités locales pour l’attribution de terres cultivables aux IDP. Début mars Restaurer les moyens de subsistance de ces populations déplacées

Fin février

Santé Créer deux cliniques mobiles supplémentaires, une pour servir les sites de Daboua et l’autre pour les sites de Liwa Mi-février 2016 Renforcer les centres de santé de Kiskra, Daboua et Tataveron en personnel, espace et intrants Début février 2016 Organiser une campagne de vaccination pour immuniser tous les enfants dans les différents sites Mi-février 2016 Renforcer le centre de santé de Liwa en personnel, matériel et espace d’observation pour servir de référence des cas d’urgence. Fin février 2016

Nutrition Réaliser un dépistage actif de la malnutrition aigüe dans tous les sites de déplacés Début février 2016 Créer des unités nutritionnelles ambulatoires intégrées aux cliniques mobiles Mi-février 2016

Créer des unités nutritionnelles supplémentaires couplées aux unités ambulatoires dans les sites prioritaires selon le screening. Mi-février 2016 Créer une unité nutritionnelle thérapeutique au centre de santé de Liwa pour traiter les cas de MAS avec complications médicales référés des centres ambulatoires

Mi-février 2016

Mettre en place le volet communautaire dans tous les sites Fin février 2016 Former les agents de santé sur la PCIMA Mi-février 2016 Faire du blanket feeding pour les enfants âgés de 6-23 mois

Début février 2016

Eau, Hygiène et Assainissement

Approvisionner les sites en eau potable à travers la réalisation de nouveaux forages et mini-adductions Immédiat Construire 1 265 latrines d’urgence sur les sites et pour les hommes et pour les femmes et dans les villages environnants selon l’approche ATPC

Mi-février

Sensibilisation sur l’hygiène et assainissement pour conscientiser la population à changer de comportement et mettre fin à la défécation à l’air libre

Mi-février

Distribution de kits WASH (kit familial, pur sachets, savons) et formation sur le traitement de l’eau, le lavage de main, l’utilisation des latrines

Immédiat

Education Création de nouvelles écoles temporaires ou durables selon la position des sites (construction des salles de classe et équipement, points d’eau et latrine) à Amma, Djaoune, Bourora, Magui et Digou

Immédiat

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Plaidoyer pour l’affectation enseignants et leur formation Début mars

Dotation des écoles en matériels didactiques, des manuels scolaires et de guides pédagogiques ; Fin février Mise en place de cantines scolaires

Début mars Création d’espaces pour apprentissage préscolaire

Début mars

Protection Identifier les enfants séparés et non accompagnés pour une assistance adéquate. Immédiat Créer des espaces amis des enfants dans les sites de Magui, Tataverom et Amma Début mars Mener une campagne sensibilisation sur le mariage précoce, le travail des mineurs et autres violences faites femmes Début mars Créer des espaces temporaires d’éducation des femmes

Début mars

Abris et Biens non-alimentaires

Organiser les enregistrements et vérification des déplacés internes dans les sites Immédiat Organiser les distributions de kits non-vivres aux déplacés et communautés hôtes les plus vulnérables Immédiat Distribution des plastics sheeting pour les abris

Immédiat

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Matrice de priorisation des sites

N°Sous-

prefecture sites Nombre d'IDPs Pr

otec

tion

Abris

NFI

Seca

l

Moy

en d

e su

b

Nut

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7)

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1 DABOUA DJAOUNE 3 000 Grand Camp 2 1 2 2 2 2 2 2 3 9 9 27 18 67 2 DABOUA DJILKORI / SALAMA 500 Petit Camp 2 1 1 2 1 1 1 1 3 9 9 27 13 48 3 DABOUA FALLAH 130 Petit Camp 2 1 1 1 1 1 1 1 2 9 9 27 11 41 4 DABOUA DABOUA 700 Petit Camp 2 1 1 1 1 1 1 1 1 9 9 27 10 37 5 DABOUA TATAVEROM 1 2 7 000 Grand Camp 2 2 2 3 2 2 2 2 2 9 9 27 19 70 6 DABOUA CHEBREY 3 000 Grand Camp 2 1 2 2 2 2 2 3 3 9 9 27 19 70 7 DABOUA NGARANA 820 Petit Camp 3 1 2 2 2 2 2 3 3 9 9 27 20 74 8 DABOUA NDJALIA 460 Petit Camp 3 2 2 2 2 3 3 1 3 9 9 27 21 78 9 DABOUA MOUNDI 800 Petit Camp 3 1 2 2 2 2 3 3 3 9 9 27 21 78

10 DABOUA BOURORA 1 et 2 9 000 Grand Camp 2 3 3 3 3 3 3 3 3 9 9 27 26 96 11 DABOUA KISKAWA 2 005 Grand Camp 2 3 1 2 2 2 2 2 2 9 9 27 18 67 12 DABOUA MAGUI 8 982 Grand Camp 2 3 3 3 3 3 3 3 3 9 9 27 26 96

1 LIWA AMMA 4 000 Grand Camp 2 2 3 3 3 3 3 3 3 9 9 27 25 93 2 LIWA KOUDOUBOUL 625 Petit Camp 2 2 3 2 2 2 3 2 3 9 9 27 21 78 3 LIWA SABRE KOUTA 120 Petit Camp 2 2 3 2 2 2 3 2 3 9 9 27 21 78 4 LIWA Kiskra 400 Petit Camp 2 1 1 2 2 2 2 1 2 9 9 27 15 56 5 LIWA DILEROM 1 677 Petit Camp 2 3 3 3 2 2 2 2 3 9 9 27 22 81 6 LIWA DIGOU1, 2 et 3 6 000 Grand Camp 2 2 2 2 2 3 2 3 3 9 9 27 21 78 7 LIWA KADOULOU 2 000 Grand Camp 3 2 2 2 3 2 2 3 3 9 9 27 22 81 8 LIWA DIAMAROM 3 000 Grand Camp 2 2 2 2 2 2 3 3 3 9 9 27 21 78 9 LIWA FENDE 2 000 Grand Camp 2 2 2 2 2 2 2 2 2 9 9 27 18 67

10 LIWA ALKOUFA/SENDE KOUSSINA 420 Petit Camp 2 2 2 2 2 2 2 2 2 9 9 27 18 67 56 639

LEGENDE : 1= Acceptable2= Problemes, mais pas urgent3= probleme grave et urgent

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Annexes Annexe 1. Listes des sites de déplacés internes identifiés dans les sous-préfectures de Daboua et Liwa

Sites Ethnies Date d’arrivée

Commentaire

Djaouné Kouri Novembre 2015 3 000 IDP vivant en symbiose avec 4 000 autochtones de même ethnie

Salama/Djilkori Kanembous et goranes Juillet 2015 Fallah Goranes Kanembous Novembre 2105 Daboua Kanembous et kouris Novembre 2015 Vivent dans l’agglomération dans des familles Tataverom Boudouma Juillet/novembre

2015 7000 personnes arrivées en deux vagues, 40 ménages récemment arrivés non recensés par l’enregistrement du HCR. Ont reçu soutien : plastic sheeting, NFIs, vivres, clinique mobile IMC, PAM, UNHCR, CNARR,

Chebrey Boudouma Juillet 2015 Villages d’origine insulaires dans le canton Daboua Ngarana Boudoumas Juillet 2015 Ndjalia Boudouma Juillet et

novembre 2015 Problèmes de santé, malnutrition, site à privilégier

Moundi Boudouma Juillet, novembre Originaires zone insulaire Kiskawa Boudoumas Juillet et

novembre Population à déterminer

Bourora Boudouma Juillet et aout Site où phénomènes de santé observé. Diarrhées et 3 décès subit en trois jours. Site à privilégier ; Il existe des polders autour du campement.

Magui Boudouma Novembre 8982 personnes recensées par la CNARR, grand site. Bénéficie de la clinique mobile DRS lac/UNICEF.

Amma Boudouma Novembre 4 000 IDP Koudouboul Kanembous Oct / Novembre 20 ménages est sur la route de Ngueléa pour le pâturage. Sabre Kouta Boudouma Novembre Petit site Boudouma proche de Koudouboul à 2km 120

personnes. Kiskra Boudouma Novembre Dilerom Boudouma Novembre Accueilli par une autre communauté, problèmes de terres à

cultiver Digou 1, 2, 3 Boudouma Novembre 6 000 personnes sur 3 sites entourant un polder. Cette

population a rapporté ses récoltes. Aucun appui extérieur. Meilleure présentation physique

Kadoulou Boudouma Juin/juillet Population insulaire (2 000 personnes) ayant perdu tout leur bétail décimé par BH…

Diamarom Boudouma 3 000 personnes selon le chef de canton Fendé Boudouma Sindé Koussina/ Al Koufa

Arabes Juin 1 000 personnes seraient en situation de litige avec les autochtones

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Annexe 2 – Liste non exhaustive des personnes ressources interrogées pendant la mission d’évaluation

Annexe 3 – Liste des participants à la mission d’évaluation multisectorielle

Noms Cluster/Organisation Téléphone E-mail

Minawir Macki Education-UNICEF 66 58 20 84 [email protected] Bekoula Vivien Securité-UNDSS 66 43 23 04 [email protected] Koussoumbi Docteur CCCM/UNHCR 66 27 47 53 [email protected] Tchelsoube Gaetan SANTE/ MSP-DSR 99 77 80 79 [email protected] Melom Lekoulangar Foodsec/PAM 66 29 99 64 [email protected] Hissein Adoum Abdoulaye WASH/UNICEF 66 74 88 91 [email protected] Idriss Allarahmadji Dezeh Protection /UNICEF 66 23 40 75 [email protected] Mamadi Graing Alifah FSA/UNHCR [email protected] Kalonji Musanzayi Daniel Santé/IMC 60 62 37 79 [email protected] Jean Luboya Nutrition /UNICEF 66 20 11 68 [email protected] Moustapha Mahamat Facilitateur /HELP 66 70 21 03 Narre Ngamada Coordination/UNOCHA 66 20 26 27 [email protected]

Nom Fonction Contact ERTCHEY Sinimé Sous-préfet Daboua 95642950 MOUSSA Adiguei Commandant de Brigade Daboua 99859193 ALI Commandant de GNNT 99212678 Ahmat Touti SG S.Prefecture de Daboua 99 18 02 35 Mbodou Moussami Responsable Centre de santé Kiskawa 99 79 31 31 Kaboulou Mahamat Mademi Chef des Boulama de Moundi 93 96 92 06 MAHAMAT Sous-préfet de Liwa 99268438/66431011 MAHAMAT Ali Kouta Commandant de Brigade de Liwa 99449263 Maloum Kadi Boulama Site Bourora 90 85 28 44 Maloumari Maingoubo Boulama site Magui 90 00 44 10 Maloum Ali Boulama 1 site Amma 90 74 51 84 Issa Dalai Boulama 2 Site Amma 98 72 66 64 Ahmat Ahmat Boukar Chef des déplacés Koudouboul 90 47 06 65 Kachallah Abba- par Ali Mboh Toua Chef de canton Kiskra 99389841 MAHAMAT Boukar Fils ainé du chef de canton de Kiskra 99292097 ABAKAR Mbomi Toua Comité de Développement Local Kiskra 99171372

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Annexe 4 – Sources d’eau dans les sites de déplacés des sous-préfectures de Liwa et Daboua, janvier 2016

SITE PUITS TRADITIONNEL

FORAGE COMMENTAIRE

Bon En panne

Appréciation du gout de l’eau

SOUS-PREFECTURE DE DABOUA

1 DJAOUNE 5 1 0 salée pour le forage et acceptable pour les puits avec turbidité élevée

2 DJILKORI / SALAMA 1 0 0 acceptable pour l'eau du puits

3 FALLAH 1 0 Bon

4 DABOUA URBAIN 2 10 2 salée non consommée par la population

5 TATAVEROM 2 2 1

6 CHEBREY 3 0 0 l'eau est salée

7 NGARANA 3 0 0 l'eau du puits est appréciée par la population 8 NDALIA 2 1 Moins salée et consommée

9 MOUNDI 2 0 0 l'eau du puits moins salée et consommée

10 BOURORA 5 0 0 l'eau consommée, beaucoup de cas de diarrhée 11 KISKAWA URBAIN 0 2 salée avec de couleur jaune mais consommée

12 MAGUI 0 1 salée avec de couleur jaune mais consommée et l'eau du puits à l'ouest du village appréciée

SOUS-PREFECTURE DE LIWA

1 AMMA 4 1 l'eau est salée mais consommée 2 KOUDOUBOUL 3 1 l'eau est salée mais consommée 3 SABRE KOUTA 0 0 Puits de Koudouboul 4 KISKRA URBAIN 0 4 3 PMH est salée, possibilité d'avoir l'eau douce

5 DILEROM 0 1 Eau douce appréciée

6 DIGOU1, 2 et 3 15 0 eau turbide mais douce consommée

7 KADOULOU 4 0 A la fois douce et salée selon le puits

8 DIAMAROM ?? Non évalué

9 FENDE ?? Non évalué

10 ALKOUFA/SENDE KOUSSINA 1

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Annexe 5 : Distance entre différents sites à partir de Bagasola- Liwa

N° SITE Distance Commentaire Bagasola – Daboua 148 KMS Direction Nord est

Daboua - DJAOUNE 10 KMS

Daboua - DJILKORI / SALAMA 5KMS

Daboua – FALLAH 2KMS

DABOUA- Tataverom 8KMS

Tataverom - CHEBREY 3 KMS

CHEBREY - NDJALIA 8KMS

NDJALIA - NGARANA 5KMS

DJALIA - MOUNDI 4KMS

MOUNDI - BOURORA 8KMS

BOURORA – KISKAWA 7KMS

Kskawa - MAGUI 8KMS

MAGUI – S.P LIWA 51KMS

LIWA - AMMA 22KMS

AMMA - KOUDOUBOUL 2KMS

KOUDOUBOUL - SABRE KOUTA 10KMS

LIWA – KISKRA 15KMS

KISKRA - DILEROM 1KM

DILEROM - DIGOU1, 2 et 3 4KMS

DIGOU - KADOULOU 16KMS

KADOULOU –KISKRA 6KMS

KISKRA – BAGASOLA 49KMS

LIWA –BAGASOLA 44KMS

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Annexe 6