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Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Mali : Cartographie des Acteurs Moctar TOUNKARA, Samba DIARRA, Ousmane MAIGA, Hadja SANGARE, Souleymane BENGALY, Seydou DOUMBIA Décembre 2019 RESEARCH TECHNICAL ASSISTANCE CENTER Credit: MINUSMA/Harandane Dicko

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  • Sécurité Alimentaire et

    Nutritionnelle au Mali : Cartographie des Acteurs

    Moctar TOUNKARA, Samba DIARRA, Ousmane MAIGA, Hadja SANGARE, Souleymane

    BENGALY, Seydou DOUMBIA

    Décembre 2019

    R E S E A R C H T E C H N I C A L A S S I S T A N C E C E N T E R

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  • Remerciements

    Cette étude a été menée en collaboration avec l’Université des Sciences, des Techniques et des

    Technologies de Bamako, et avec le Département d’Enseignement et de Recherche en Santé Publique de

    la Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie de Bamako, en partenariat avec le Centre d’Assistance

    Technique et de Recherche de NORC, de l’Université de Chicago, grâce au financement du bureau

    Food For Peace de l’USAID Mali. Nous remercions toutes les parties prenantes, à savoir : le

    Gouvernement du Mali (en particulier, le Ministère de l’Administration Territoriale, le Commissariat à la

    Sécurité Alimentaire, le Système d’Alerte Précoce, l’Observatoire du Marché Agricole, la Direction

    Nationale du Développement Social, la Direction Générale de la Santé et de l’Hygiène Publique, la

    Direction Nationale de l’Agriculture, de la Pêche, de la Production et de l’Industrie Animale, des

    Domaines et du Cadastre, du Commerce, de la Concurrence et de la Consommation, les Directions

    Régionales de la Santé, du Développement Social des régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Ségou), les

    populations des régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Ségou.

    Nous souhaitons en particulier remercier et exprimer toute notre gratitude à Gabriela Alcaraz Velasco,

    Directrice de recherche, pour son travail de supervision, de suivi et d’évaluation du rapport, depuis

    l’élaboration du protocole jusqu’à la rédaction finale, ainsi qu’à toute l’équipe du Centre d’Assistance

    Technique et de Recherche de NORC de l’Université de Chicago. Nous remercions le bureau de Food

    For Peace de l’USAID, qui a financé ce projet et qui nous a accompagnés et soutenus tout au long de ce

    travail.

    Research Technical Assistance Center

    Le Centre d'assistance technique à la recherche (Research Technical Assistance Center) est un réseau

    de chercheurs universitaires qui génèrent des données de recherche opportunes pour l'USAID afin de

    promouvoir des politiques et des programmes fondés sur des données probantes. Le projet est dirigé

    par NORC à l'Université de Chicago en partenariat avec l'Arizona State University, le Centro de

    Investigación de la Universidad del Pacifico (à Lima, au Pérou), Davis Management Group, le

    DevLab@Duke University, Forum One, l'Institute of International Education, Notre Dame Initiative for

    Global Development, Population Reference Bureau, Resilient Africa Network à la Makerere University

    (à Kampala, en Uganda), United Negro College Fund, l'Université de Chicago et l'Université de l'Illinois à

    Chicago.

    Le Centre d'assistance technique à la recherche (RTAC) a été créé grâce au soutien du peuple américain

    par le biais de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) en vertu du

    contrat n° 7200AA18C00057. Ce rapport a été produit par des chercheurs de l'Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB), sous la seule responsabilité du RTAC et du

    NORC de l'Université de Chicago, et ne reflète pas nécessairement les vues de l'USAID ou du

    gouvernement américain.

    Citation suggérée

    Tounkara et al. 2019. Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Mali : Cartographie des Acteurs.

    Research Technical Assistance Center: Washington, DC.

  • Synthèse La sécurité alimentaire est intrinsèquement un sujet interdisciplinaire qui implique un large éventail

    d’intervenants. De nombreux acteurs spécialisés dans l'agriculture, la gouvernance, le développement

    économique, les marchés, la nutrition, la santé, la protection de l'environnement, pour n'en citer que

    certains, sont activement impliqués dans les efforts visant à réduire l'insécurité alimentaire et la

    dénutrition au Mali. Tous ces intervenants opèrent dans un cadre institutionnel et politique complexe -

    de nombreuses politiques, stratégies et lois définissent leurs mandats. Certaines des politiques adoptées

    par le gouvernement du Mali (GdM) au cours des dernières années ont représenté des étapes

    importantes vers un cadre cohérent pour parvenir à assurer la sécurité alimentaire, tandis que d'autres

    restent incohérentes dans leurs mandats, leurs mécanismes et leur mise en œuvre.

    De même, il existe un grand nombre de programmes de développement financés et mis en œuvre par

    des entités privées, publiques et internationales dans le centre du Mali. Bien que ces programmes

    cherchent à s’aligner sur le cadre général du GdM pour le développement, en pratique, de nombreux

    facteurs rendent la mise en œuvre d’une stratégie cohérente difficile.

    La cartographie et l'analyse des intervenants se concentrent sur les quatre régions de Gao, Mopti, Ségou

    et Tombouctou. Ces régions ont une prévalence élevée d'insécurité alimentaire et de nombreux acteurs

    agissent au niveau national, régional et du district pour aborder les problèmes de sécurité alimentaire

    sous différents angles. Ces programmes traitent d'agriculture, d'environnement, de la santé, de la

    résilience, de la nutrition et des sujets d'urgence.

    Les agences donatrices travaillant sur le terrain dans ces régions sont l'USAID, les agences des Nations

    Unies (UNICEF, PAM, OCHA) et les Organisations Non Gouvernementales (ONG) (CARE, Save the

    Children, World Vision, etc.). À partir de 2013 environ, le financement des bailleurs de fonds est passé

    d'une aide agricole à long terme à une aide d'urgence pour soulager les conséquences des sécheresses

    fréquentes, des inondations et de l'augmentation des conflits dans les régions.

    Ce rapport abordera de façon détaillée les organisations et groupes locaux, nationaux et internationaux

    qui travaillent à la sécurité alimentaire dans les quatre régions étudiées au Mali.

  • Table des Matières Remerciements ................................................................................................................................................................................... ii

    Research Technical Assistance Center......................................................................................................................................... ii

    Citation suggérée ............................................................................................................................................................................... ii

    Synthèse iii

    Table des Matières iv

    Table des Chiffres clés vi

    Table des Graphiques vi

    Liste d’acronymes vii

    Glossaire x

    I. Introduction 1

    Objectifs ............................................................................................................................................................................................... 1

    Méthodologie ...................................................................................................................................................................................... 2

    2. Lois, politiques, stratégies, et plans clés en matière de sécurité alimentaire et

    nutritionnelle 2

    3. Acteurs impliqués dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle 8

    Acteurs ................................................................................................................................................................................................. 8

    Mandats ............................................................................................................................................................................................... 16

    Alliances et relations entre les différents acteurs .................................................................................................................... 17

    4. Projets et Programmes de Sécurité Alimentaire existant dans les régions de Mopti,

    Tombouctou, Gao et le cercle de Niono (Ségou) 18

    Programme de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle .......................................................................................................... 20

    Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ........................................................................................................ 20

    Fonds International de Développement Agricole (FIDA) ...................................................................................................... 20

    Projet de services financiers inclusifs dans la filière agricole (INCLUSIF) ......................................................................... 21

    Projet de formation professionnelle, insertion et appui à l'entreprenariat des jeunes ruraux (FIER) ....................... 21

    Programme Empowerment des Femmes et des Filles-Gouvernance de la Société civile (PEF-GS) .......................... 21

  • Projet Harande ................................................................................................................................................................................. 22

    Programme de filets Sociaux ......................................................................................................................................................... 22

    Les projets humanitaires ................................................................................................................................................................ 22

    Transferts monétaires (cash) ........................................................................................................................................................ 23

    Lacunes ............................................................................................................................................................................................... 25

    6. Recommandations 27

    Références 29

    Annexe I. Sources d’information 31

    Annexe 2. Cartographie des ONG 34

  • Table des Chiffres clés

    Tableau 1 : Objectifs nationaux et internationaux en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle .... 2

    Tableau 2 : Principaux acteurs de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. ........................................................ 9

    Tableau 3 : ONG présentes dans les zones ciblées de Mopti .............................................................................. 12

    Tableau 4 : ONG présentes dans les zones ciblées de Tombouctou ................................................................. 13

    Tableau 5 : ONG présentes dans les zones ciblées de Ségou .............................................................................. 14

    Tableau 6 : ONG présentes dans les zones ciblées de Gao ................................................................................. 14

    Tableau 7 : Exemples d’activités d'aide alimentaire réalisée dans les régions de Mopti, Tombouctou et

    Gao. ..................................................................................................................................................................................... 24

    Tableau 8 : Taux quotidiens de paiement en espèces pour le travail et les actifs par région, FEWS NET

    2019. ................................................................................................................................................................................... 24

    Table des Graphiques

    Graphique 1: Flux d'aide des donateurs au Mali pour l'agriculture et la sécurité, 2008 – 2017 ................... 16

    Graphique 2 : Nombre d’organisations non gouvernementales humanitaires identifiées par cercle dans

    les régions de Mopti, Tombouctou, Gao et dans le cercle de Niono au Mali, Septembre 2019. ................ 34

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Cartographie des Acteurs vii

    Liste d’acronymes

    AADIS Association des Amis pour le Développement Intégré du Sahel

    AAG Association d'Aide de Gao

    ACF Action Contre la Faim

    ACTED Agence d’aide à la Coopération Technique et au Développement

    AEN Aide de l'Église Norvégienne

    ALPHALOG Association Libre pour la Promotion de l’Habitat et du Logement

    AMID-FJ Association Malienne pour l’Intégration et le Développement

    AMODEM Action de Mobilisation des Organisations pour le Développement

    Économique du Mali

    AMPC ALIMA Alliance Médicale Contre le Paludisme & the Alliance for International Medical

    Action

    AMPPF Association Malienne pour la Promotion de la Planification Familiale

    AMSS Association Malienne pour la Survie au Sahel

    APROMOS Association pour la Promotion du Monde Rural au Sahel

    ASDAP Association de Soutien au Développement des Activités de Population

    AVDR Association des Volontaires pour le Développement Rural

    AVRBC Asian Vegetable Research and Development Center

    CAECE Caisse Associative d’Épargnes et de Crédits des Entreprises et Commerçants

    du Mali

    Cash Transfert monétaire

    CCSA Conseil Communal de la Sécurité Alimentaire

    CECI Centre d’Étude et de Coopération Internationale

    CEDEAO Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest

    CICR Comité International de la Croix Rouge

    CILSS Comité Permanent Inter-États de Lutte contre la Sècheresse dans le Sahel

    CLSA Conseil Local de Sécurité Alimentaire

    CMC Conseil Communal de Sécurité Alimentaire

    CMP Commission des Mouvements de Populations

    CNSA Conseil National de Sécurité Alimentaire

    CREDD Cadre de Relance Économique pour le Développement Durable

    CRS Catholic Relief Services

    CSA Commissariat à la Sécurité Alimentaire

    CSLP Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté

    DDRG Développement Durable de la Région Gao

    DIH Droit International de l’Homme

    EMOP Enquête Modulaire et Permanente auprès des Ménages

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Mali : Cartographie des Acteurs| Décembre 2019 viii

    FAO Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture

    FCFA Franc de la Communauté Financière Africaine

    FEWS NET Famine Early Warning Systems Network

    FFP Food For Peace

    FIDA Fond International pour le Développement de l’Agriculture

    GAAS Groupe d’Animation Action au Sahel

    GdM Gouvernement du Mali

    GRAT Groupe de Recherche et d’Applications Techniques

    GREFFA Groupe de Recherche d'Étude et de Formation Femme Action

    HARANDE Sécurité alimentaire en langue Peulh

    HELP Help-Hilfe zur Seibsthilfe

    IMADEL Initiative Malienne d’Appui au Développement Rural

    IRC International Rescue Committee

    LOA Loi d’Orientation Agricole du Mali

    LVIA Association Internationale des Volontaires Laïcs

    MSF Médecins Sans Frontières

    OCHA Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Organisation des

    Nations Unies

    OMA Observatoire des Marchés Agricoles du Mali

    OMS Organisation Mondiale de la Santé

    ONG Organisation Non Gouvernementale

    OPAM Office des Produits Agricoles du Mali

    OXFAM Oxford Committee for Famine Relief

    PAM Programme Alimentaire Mondial

    PASSIP Programme d’Appui au Sous-Secteur de l’Irrigation de Proximité

    PAU Politique Agricole de l’UEMOA

    PDA Politique de Développement Agricole du Mali

    PDDAA Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine

    PDIs Populations Déplacées Internes

    PolNSAN Politique Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle

    PRMC Programme de Restructuration du Marché Céréalier du Mali

    PSAK Programme de Sécurité Alimentaire de Kidal

    PSSA Programme Spécial de Sécurité Alimentaire

    PUI Premières Urgences Internationales

    SAP Système d’Alerte Précoce

    SCI Save The Children International

    SMARA Santé Mali Rhône Alpes

    SNV Organisation Néerlandaise pour le Développement

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Cartographie des Acteurs ix

    UEMOA Union Économique, Monétaire Ouest-Africaine

    UNDP Agence des Nations Unies pour la Population et le Développement

    UNFPA Fond des Nations Unies pour la Population

    UNICEF Fond des Nations Unies pour l'Enfance

    USAID Agence des États Unis d’Amérique pour le Développement International

    USAID/KJK USAID Keneya Djemu kan, Projet de communication pour la promotion de la

    santé

    WHH Welthungerhilfe

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Mali : Cartographie des Acteurs| Décembre 2019 x

    Glossaire Agriculture : la science et les activités liées à la production, à la transformation, à l'emballage, au

    transport, au commerce, à la commercialisation, à la consommation et à l'utilisation des denrées

    alimentaires, des aliments pour animaux et des végétaux, y compris l'aquaculture, l'agriculture, la pêche,

    la sylviculture et l’élevage.

    Développement durable : la capacité d'un pays, d'une communauté, d'un partenaire de mise en

    œuvre ou d'un bénéficiaire prévu de maintenir, au fil du temps, les programmes autorisés et les résultats

    obtenus, d'un point de vue institutionnel et programmatique. La durabilité implique le renforcement des

    compétences, des connaissances, des institutions et des incitations qui peuvent rendre les processus de

    développement autosuffisants.

    Équitable : traiter de manière juste et égale avec toutes les personnes concernées, indépendamment

    de leur statut économique, de leur situation géographique, de leur sexe, de leur race, de leur âge ou de

    toute autre caractéristique sociale.

    Extrême pauvreté : l'incapacité de répondre durablement aux besoins de consommation de base. Les

    personnes qui vivent dans l'extrême pauvreté manquent à la fois de revenus et de biens. Ils souffrent

    généralement de privations chroniques et interdépendantes, notamment la faim et la malnutrition, une

    mauvaise santé, une éducation limitée et la marginalisation ou l'exclusion.

    Fragilité : la mesure dans laquelle les relations entre l'État et la Société ne produisent pas de résultats

    considérés comme efficaces et légitimes. L'efficacité fait référence à la capacité du gouvernement de

    travailler avec la société pour assurer le maintien de l'ordre et la fourniture de biens et services publics.

    La légitimité renvoie à la perception par des segments importants de la société du fait que le

    gouvernement exerce le pouvoir de l'état de manière raisonnable, équitable, et dans l'intérêt de la nation

    dans son ensemble.

    Genre : l'ensemble des rôles, des droits, des responsabilités, des avantages et des obligations des

    femmes et des hommes tels que définis par la norme sociale. La définitions socio-culturelle de la notion

    d’homme ou de femme varie selon les cultures et change avec le temps.

    Malnutrition : mauvais état nutritionnel causé par une carence ou un excès nutritionnel. La

    malnutrition est un état qui survient lorsque l'alimentation d'une personne ne fournit pas suffisamment

    d'éléments nutritifs pour la croissance et le maintien en vie, ou si elle est incapable d'utiliser pleinement

    la nourriture qu'elle consomme en raison d'une maladie ; elle consiste à la fois en une sous-alimentation

    (insuffisance) et une suralimentation (excès).

    Populations vulnérables : les populations les plus à risque de souffrir d'insécurité alimentaire en

    raison de leur statut physiologique ou socioéconomique, de leur situation géographique ou de leur

    niveau de sécurité physique.

    Protection sociale : Une série d’interventions publiques visant à soutenir les membres les plus

    pauvres et les plus vulnérables de la société, ainsi qu'à aider les individus, les familles et les communautés

    à gérer les risques. La protection sociale comprend les filets de sécurité (assistance sociale), l'assurance

    sociale, les lois du travail, les fonds sociaux et les services sociaux.

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Cartographie des Acteurs xi

    Résilience : la capacité des personnes, des ménages, des communautés, des pays et des systèmes à

    atténuer les chocs, à s'y adapter et à s'en remettre d'une manière qui réduit la vulnérabilité chronique et

    facilite une croissance inclusive.

    Responsabilité sociale : la responsabilité sociale fait partie intégrante de la bonne gouvernance. Il

    s'agit de l'environnement favorable qui permet aux citoyens, aux utilisateurs des services publics et aux

    bénéficiaires des programmes d'exiger des décideurs ou des responsables, la mise en œuvre des

    programmes et des prestations de services publics, une meilleure réactivité et une meilleure

    responsabilisation. Les quatre piliers de la responsabilité sociale, PITR sont : la participation, l'inclusion,

    la transparence et la responsabilité.

    Sécurité alimentaire et nutritionnelle : la sécurité alimentaire et nutritionnelle est atteinte lorsque

    des aliments adéquats, sains et nutritifs sont disponibles, accessibles et bien utilisés par tous les individus

    en permanence, pour leur permettre de mener une vie saine et productive.

    Système local : se réfère à l’ensemble des acteurs interconnectés (gouvernements, société civile,

    secteur privé, universités, citoyens et autres) qui produisent ensemble un résultat particulier en matière

    de développement.

    Source : USAID (2016).

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Cartographie des Acteurs 1

    I. Introduction

    Le Mali est l'un des pays les plus pauvres au monde. En 2017, il a été classé 182ème sur 189 pays selon

    l'indice de développement humain, un classement qui se fonde sur des estimations de l'espérance de vie,

    du niveau de formation, et du revenu national brut par habitant (PNUD, 2018). La pauvreté touche

    environ 44 pour cent de la population et est restée à des niveaux similaires depuis plus d'une décennie

    (EMOP, 2019). Les principales difficultés du pays sont l'accroissement rapide de sa population, sa

    dépendance à l'égard des moyens de subsistance agricoles, sa grande vulnérabilité aux changements

    climatiques, et la persistance des conflits et de l'insécurité entraînant de nombreux déplacements

    internes de la population. Le nombre de déplacés internes (PDI) est en effet passé de 171 437 personnes

    à 187 139 en septembre 2019, soit une augmentation de 15 702 personnes (CMP, 2019 ; USAID, 2018).

    Les conflits dans les régions du centre et du nord du Mali ont aggravé la vulnérabilité des populations et

    l’insécurité alimentaire dans les régions de Mopti, Tombouctou, Gao, et dans le cercle de Niono, dans la

    région de Ségou. Les intervenants en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle étant nombreux, il

    est important d’identifier chaque acteur et de savoir qui fait quoi, où, et comment les acteurs

    s’inscrivent dans une dynamique relationnelle pour la mise en œuvre des interventions.

    Le présent document est une cartographie des acteurs afin de faciliter la conception d’une activité

    pluriannuelle du bureau Food For Peace (FFP) de l’USAID Mali sur la sécurité alimentaire dans les régions

    de Mopti, Tombouctou, Gao et le cercle de Niono, dans la région de Ségou. Les informations contenues

    dans ce document aideront les candidats potentiels à l’appel à candidature, ainsi que l'équipe de

    conception USAID / FFP Mali à analyser la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les

    zones géographiques ciblées du Mali.

    Le présent document est structuré comme suit : les sections ci-dessous présentent les objectifs de la

    cartographie des parties prenantes et l'approche méthodologique. Le chapitre 2 dresse un aperçu des

    lois, politiques, stratégies, et plans clés en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le pays.

    Le chapitre 3 identifie les parties prenantes participant aux initiatives de sécurité alimentaire et

    nutritionnelle, avec une description de leurs zones d'action. Enfin, le chapitre 4 identifie les domaines

    dans lesquels de nouvelles activités d’assistance peuvent être mises en place.

    Objectifs

    Les objectifs de cette cartographie sont :

    d’identifier les personnes, les organisations et/ou les groupes impliqué(e)s dans la sécurité

    alimentaire et nutritionnelle au niveau local, national et international ;

    de fournir une compréhension des perspectives et des intérêts des différentes parties prenantes à

    travers une compréhension du système de sécurité alimentaire et nutritionnelle ;

    de cartographier les priorités et les programmes existants des donateurs, des gouvernements, du

    secteur privé et de la société civile et de mettre en évidence les possibilités de tirer parti des

    initiatives en cours.

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Mali : Cartographie des Acteurs| Décembre 2019 2

    Méthodologie

    Ce travail est basé sur des recherches documentaires et l'engagement de diverses parties prenantes. La

    première étape a consisté, pour l'équipe de recherche, à réaliser une réunion avec les différentes parties

    prenantes de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au niveau national, dans le but de répertorier les

    intervenants de la sécurité alimentaire et nutritionnelle à différents niveaux (au niveau du pays, des

    régions, des cercles, et des communautés).

    Il a ensuite été procédé à une revue documentaire sur la sécurité alimentaire dans les régions de Mopti,

    Tombouctou, Gao et le cercle de Niono, avec une analyse de la littérature scientifique, des notes de

    réunion, des rapports, et des bulletins produit(e)s par le Gouvernement du Mali (GdM), l’USAID, les

    institutions/organisations nationales et internationales, et les agences des Nations Unies.

    Enfin, en septembre – octobre 2019, des entretiens individuels et de groupe ont été réalisés avec les

    acteurs clés de la sécurité alimentaire au niveau des communautés, des cercles, et des régions dans les

    régions de Mopti, Tombouctou, Gao et de Ségou. De plus amples informations sur les sources

    d'information sont disponibles à l'Annexe 1.

    2. Lois, politiques, stratégies, et plans clés

    en matière de sécurité alimentaire et

    nutritionnelle

    De nombreux(-ses) lois, politiques, stratégies et plans sont mis(es) en œuvre dans le domaine de la

    sécurité alimentaire et nutritionnelle pour réduire la vulnérabilité et l’insécurité alimentaires et

    nutritionnelles, et faciliter la résilience des communautés. Certaines politiques nationales s’inspirent des

    politiques sous régionales, régionales et internationales.

    Cette section présente ces politiques, stratégies et lois sous la forme d'un tableau (Tableau 1), suivi

    d'une analyse des synergies, des lacunes et des possibilités.

    Politique, plan

    ou stratégie

    Période

    mise en

    œuvre

    de Principaux objectifs Organisations

    chargées de la

    mise en

    Couverture

    géographique

    œuvre

    NIVEAU NATIONAL

    Cadre stratégique

    pour la relance

    économique et le

    développement

    durable (CREDD)

    2016-2018

    2019 – 2023

    Le cadre du GdM pour la

    conception, la mise en œuvre et le

    suivi des politiques et stratégies de

    développement aux niveaux

    Ministère de

    l'Économie et

    des Finances

    À l'échelle

    nationale

    Tableau 1 : Objectifs nationaux et internationaux en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Cartographie des Acteurs 3

    Politique, plan

    ou stratégie

    Période de

    mise en

    œuvre

    Principaux objectifs Organisations

    chargées de la

    mise en

    œuvre

    Couverture

    géographique

    national et sectoriel. Les deux axes

    préalables sont :

    1. Paix, reconstruction du Nord

    et sécurité

    2. Stabilité macroéconomique

    Les trois axes stratégiques sont :

    1. Promouvoir une croissance

    inclusive et durable

    2. Accès aux services sociaux de

    base

    3. Développement institutionnel

    et bonne gouvernance

    La Cellule

    technique de

    coordination du

    cadre stratégique

    de lutte contre

    la pauvreté (CT-

    CSLP)

    Loi d’orientation

    agricole

    De 2005 à ce

    jour

    Promouvoir une agriculture

    durable, moderne et compétitive

    basée sur l'agriculture familiale

    Ministère de

    l'Agriculture

    À l'échelle

    nationale

    Stratégie

    nationale

    de sécurité

    alimentaire

    De 2002 à ce

    jour

    Une sécurité alimentaire durable

    fondée sur une croissance

    économique axée sur l'agriculture

    et la création de dispositifs de

    sécurité sociale compatibles avec

    le marché

    GdM À l'échelle

    nationale

    Politique

    nationale de

    sécurité

    alimentaire et

    nutritionnelle

    (PolNSAN)

    De 2017 à ce

    jour

    Améliorer la coordination des

    politiques sectorielles, renforcer la

    gouvernance en matière de

    sécurité alimentaire et de nutrition

    et favoriser les processus

    d'intégration régionale et

    sous-régionale

    GdM À l'échelle

    nationale

    Politique

    nationale de

    développement

    de l’agriculture

    2011 – 2020 Passer d'une approche par projet à

    une approche sectorielle du

    développement agricole par la

    promotion de la/du :

    Promotion économique et

    sociale dans les zones rurales

    et suburbaines

    Souveraineté nationale et

    sécurité alimentaire

    Réduction de la pauvreté

    rurale

    Ministère de

    l'Agriculture

    À l'échelle

    nationale

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Mali : Cartographie des Acteurs| Décembre 2019 4

    Politique, plan

    ou stratégie

    Période de

    mise en

    œuvre

    Principaux objectifs Organisations

    chargées de la

    mise en

    œuvre

    Couverture

    géographique

    Développement et

    modernisation de l'agro-

    industrie

    Protection de l'environnement

    et gestion des ressources

    naturelles durable

    Augmentation de la

    contribution rurale à la

    croissance économique

    Développement agricole

    équilibré et cohérent

    Traitement approprié des

    questions foncières pour

    assurer la sécurité des

    producteurs sur leurs terres

    Politique

    nationale de

    développement

    de la pêche et de

    l’aquaculture

    De 2011 à ce

    jour

    D’augmenter la contribution du

    sous-secteur de la pêche à la

    croissance économique du pays, à

    travers une exploitation durable

    des ressources halieutiques et

    aquacoles en vue d’améliorer les

    conditions de travail et de vie

    sociale, économique et écologique

    Ministère de

    l'Élevage et de la

    Pêche

    À l'échelle

    nationale

    Politique

    nationale genre

    De 2011 à ce

    jour

    La politique est structurée autour

    des six (6) orientations

    stratégiques suivantes :

    Une protection égale devant

    la loi pour les hommes et les

    femmes

    Développer le capital humain

    des hommes et des femmes

    Reconnaissance de la

    contribution des femmes au

    développement économique

    Participation égale des

    hommes et des femmes aux

    processus de prise de décision

    nationaux

    Ministère de la

    Promotion de la

    femme, de

    l’enfant et de la

    famille

    À l'échelle

    nationale

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Cartographie des Acteurs 5

    Politique, plan

    ou stratégie

    Période de

    mise en

    œuvre

    Principaux objectifs Organisations

    chargées de la

    mise en

    œuvre

    Couverture

    géographique

    Promotion, sensibilisation et

    communication pour

    l’enracinement des valeurs et

    des comportements égalitaires

    au sein de la société malienne

    tout en ralliant les traditions

    porteuses d’égalité

    Intégration de la dimension de

    genre

    Loi foncière

    agricole

    De 2017 à ce

    jour Désigne les terres

    coutumières non enregistrées

    comme terres domaniales

    Officialise les droits fonciers

    coutumiers au moyen de

    nouveaux systèmes de titres

    fonciers

    Reconnaît le droit de

    propriété collective des

    communautés rurales

    Améliore la gouvernance par

    la création d'une commission

    foncière villageoise et d'un

    observatoire national des

    terres agricoles

    Ministère du

    Développement

    Rural

    À l'échelle

    nationale

    Plan national

    d’investissement

    dans le secteur

    agricole

    2015 – 2025 Identifie les investissements

    stratégiques dans cinq chaînes de

    valeur : riz, maïs, mil/sorgho,

    pêche intérieure et produits de

    l'élevage (viande et produits

    laitiers).

    Ministère du

    Développement

    Rural

    À l'échelle

    nationale

    Politique

    nationale de

    nutrition

    2012 – 2021 Réduire de moitié la malnutrition

    d'ici 2021 par la promotion d'une

    approche multisectorielle de la

    nutrition

    Ministère de la

    Santé

    À l'échelle

    nationale

    Politique

    nationale de

    protection sociale

    2016 – 2018 Renforcer les mécanismes de

    financement, restructurer les

    mécanismes de coordination et

    mettre en œuvre des programmes

    de protection sociale visant à

    Ministère de la

    Solidarité, de

    l’Action

    Humanitaire et

    de la

    À l'échelle

    nationale

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Mali : Cartographie des Acteurs| Décembre 2019 6

    Politique, plan Période de Principaux objectifs Organisations Couverture

    ou stratégie mise en chargées de la géographique

    œuvre mise en

    œuvre

    renforcer la résilience, la sécurité Reconstruction

    alimentaire et la nutrition. du Nord

    Stratégie 2009 – 2018 Accroissement des subventions Ministère de À l'échelle

    nationale de pour la fourniture d’intrants aux l’Agriculture nationale

    développement producteurs de riz leur

    de la riziculture permettant de cultiver le maïs, le

    blé, le millet et le sorgho.

    Politique De 2009 à ce Gestion durable de l'alimentation GdM À l'échelle

    nationale de jour scolaire nationale

    l’alimentation

    scolaire

    Stratégie de De 2013 à ce Accroître l'appropriation nationale Ministère de À l'échelle

    pérennisation de jour des programmes d'alimentation l’Education, de nationale

    l'alimentation scolaire et réduire la dépendance l’Alphabétisation,

    scolaire du pays à l'égard du financement et de la

    extérieur. Promotion des

    Langues

    Nationale

    Plan national de De 2016 à ce Améliorer la sécurité alimentaire GdM À l'échelle

    réponse aux jour et nutritionnelle par des mesures nationale

    difficultés d'urgence et le renforcement de la

    alimentaires résilience

    INTERNATIONAL/RÉGIONAL

    Politique agricole De 2009 à ce Contribuer, de façon durable à la UEMOA Régionale

    de l’UEMOA jour satisfaction des besoins

    (PAU) alimentaires de la population de la

    Région, au développement

    économique et social des États

    membres et à la réduction de la

    pauvreté en milieu rural.

    Politique publique S/O Assurer l’accès de tous les CILSS Régionale

    en matière de Sahéliens, à tout moment, aux

    sécurité aliments nécessaires pour mener

    alimentaire dans une vie saine et active à l’horizon

    le Sahel (CILSS) 2015 et mise en œuvre de la

    Charte pour la prévention et la

    gestion des crises alimentaires

    (version révisée 2012) qui s’est

    imposée comme un code de

    bonne conduite en matière de

    gestion de l’aide alimentaire

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Cartographie des Acteurs 7

    Politique, plan

    ou stratégie

    Période de

    mise en

    œuvre

    Principaux objectifs Organisations

    chargées de la

    mise en

    œuvre

    Couverture

    géographique

    Alliance globale

    pour l’initiative

    résilience – Sahel

    et Afrique de

    l’Ouest

    De 2012 à ce

    jour

    Réduire structurellement et de

    manière durable la vulnérabilité

    alimentaire et nutritionnelle en

    accompagnant la mise en œuvre

    des politiques sahéliennes et

    ouest-africaines

    la CEDEAO, le

    CILSS et

    l’UEMOA

    Régionale

    Politique agricole

    de la CEDEAO

    De 2005 à ce

    jour

    Développement du secteur

    agricole et Utilisation maximale de

    toutes les potentialités de ce

    secteur dans un esprit de

    complémentarité des zones

    écologiques en vue d’assurer

    l’autosuffisance alimentaire au sein

    de la sous-région

    CEDEAO Régionale

    Sur la base des informations présentées ci-dessus, il apparaît que, dans l'ensemble, les stratégies

    nationales relatives à la sécurité alimentaire et nutritionnelle se concentrent sur quatre éléments clés :

    production alimentaire, consommation, commerce et coordination/gouvernance.

    Les politiques axées sur la production met l'accent sur la promotion d'une production agricole

    durable, l'accès à la terre et à l'eau, la gestion des ressources naturelles, un meilleur financement des

    subventions aux intrants et autres domaines qui permettent d’améliorer la productivité, la recherche

    agricole, le conseil agricole et rural, et la mise en place de stratégies pour faire face au changement

    climatique (c'est-à-dire l'irrigation) (FAO, 2017).

    Les politiques axées sur la consommation mettent l'accent sur l’aide à l'accès des populations

    vulnérables à la nourriture et aux dispositifs de sécurité et/ou en cas de crises ou de situations

    d'urgence, et sur le soutien aux programmes d'alimentation scolaire.

    Les politiques axées sur le commerce mettent l'accent sur la nécessité de développer des chaînes de

    valeur compétitives et de tirer parti de l'intégration régionale, de l'appui à l'accès au marché des

    produits agricoles, et des investissements dans les infrastructures de transformation, de stockage et

    de commercialisation.

    Les politiques axées sur la coordination/gouvernance porte sur l'adoption d'une approche

    multisectorielle pour réduire la pauvreté, l'insécurité alimentaire et la malnutrition ; l'amélioration de

    la gestion de l'aide alimentaire ; l'amélioration des structures de gouvernance ; et la participation

    accrue des différentes parties prenantes à la prise de décisions.

    En ce qui concerne l’élevage, la politique révisée est davantage orientée sur l’augmentation des

    investissements, la réduction des entraves à l’accès au marché (taxes élevées, manque des capacités de

    transport, accès insuffisant aux informations aux crédits), et sur une meilleure exploitation du potentiel

    laitier et avicole, ainsi que du secteur de la pêche, au Mali, grâce à une politique d’accroissement des

    infrastructures, de réduction des coûts élevés des opérations de pêche, de commercialisation, et

    d’amélioration des conditions de vie des pêcheurs (GdM, 2019).

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Mali : Cartographie des Acteurs| Décembre 2019 8

    Une étude réalisée en 2013 par le programme de Suivi et d'analyse des politiques alimentaires et

    agricoles (SAPAA) de la FAO a révélée « des incohérences entre les objectifs politiques généraux, les

    mesures adoptées pour poursuivre ces objectifs et les effets qu'ils produisent » (SAPAA, 2013). Des

    entretiens avec des informateurs clés, ainsi qu’une recherche documentaire, ont confirmé cette

    affirmation, soulignant le fait que le pays dispose d’un nombre important de politiques et de plans

    couvrant tous les domaines du développement mais que ces politiques et plans manquent de cohérence

    les un(e)s avec les autres, ce qui complique la tâche des parties prenantes du développement, et rend

    difficile leur mise en œuvre. Ceci, couplé au manque de moyens matériels, entrave la réalisation des

    objectifs fixés.

    Bien que la mise en place du CREDD représente un pas vers une stratégie cohérente, les difficultés

    posées par l'incohérence des politiques nationales persistent. Par exemple, malgré les objectifs

    gouvernementaux d'augmentation des exportations, les droits de douane sur le riz importé ont été

    supprimés et les exportations de produits de base ont été limitées en période de crise. Il existe

    également un conflit entre, d’un côté, les ressources importantes allouées à la production de coton, et,

    de l’autre, la stratégie déclarée de diversification des cultures. La transformation structurelle de la

    politique de sécurité alimentaire au Mali pourrait être abordée par une intégration ciblée des chaînes de

    valeur régionales et mondiales, avec des investissements dans la diversification des productions (World

    Bank, 2015).

    La Politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PolNSAN) est conforme aux objectifs du

    CREDD en matière de réalisation des objectifs de développement durable, d'amélioration de la sécurité

    alimentaire et nutritionnelle pour tous, de protection sociale et de renforcement des actions

    humanitaires. En outre, la PolNSAN s'appuie sur d'autres documents sectoriels (et plans connexes) tels

    que la Loi d'orientation agricole, la Politique de développement agricole, la Politique nationale de

    développement et de l’élevage, le Schéma directeur de développement de la pêche et de l’aquaculture, le

    Document cadre de politique nationale de décentralisation, la Politique nationale de l’aménagement du

    territoire, les Priorités Résilience du Mali, la Politique nationale de nutrition, la Politique nationale de

    protection sociale, la Politique nationale genre, et la Politique nationale de l’alimentation scolaire (GdM,

    2017).

    La mise en œuvre des politiques et stratégies décrites ci-dessus exige une série de mesures de la part

    des ministères concernés, lesquels collaborent ensuite avec les autorités locales et les diverses parties

    prenantes pour coordonner la mise en œuvre.

    3. Acteurs impliqués dans la sécurité

    alimentaire et nutritionnelle

    Acteurs

    Généralement, les acteurs sont des structures étatiques, des collectivités territoriales, des organisations

    de la société civile et des secteurs privés, des partenaires techniques et financiers, et les

    bénéficiaires (Tableau 2).

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Cartographie des Acteurs 9

    Secteur Public Société Civile Secteur Privé

    National

    Conseil national de sécurité alimentaire ;

    Commissariat à la sécurité

    alimentaire (CSA) ;

    Un conseiller national chargé de

    l’approche territoriale ;

    Un conseiller national chargé de

    l’approche genre.

    Collectivités;

    Chefs communautaires ;

    Organisations Paysannes ;

    Groupements et associations de

    femmes et de jeunes ;

    Ménages et individus.

    Chambre régionale de

    commerce et de l’industrie ;

    Association des

    consommateurs ;

    Commerçants.

    Régional et local

    Administration (Gouverneur, Préfet,

    Sous-Préfet) ;

    Conseil régional ; Direction régionale de

    la santé, et du développement social ;

    Direction régionale de l’agriculture, de la

    pêche, et de l’élevage ;

    Direction régionale du

    commerce/consommation et de la

    concurrence ;

    Direction régionale des statistiques et de

    l’information ;

    Système d'alerte Précoce.

    Office régional des produits alimentaires

    du Mali (OPAM) ;

    Chambre régionale de commerce et de

    l’industrie ;

    Protection civile ;

    Services vétérinaires ;

    Eaux et forêts ;

    Météorologie ;

    OMA : Observatoire du Marché Agricole.

    Organisations non

    Gouvernementales de

    développement et humanitaires.

    Agences de développement

    (USAID) et Agences des Nations

    Unies.

    État

    L’État élabore la politique nationale de la sécurité alimentaire, et offre les instruments institutionnels

    nécessaires à la gestion et au suivi de cette politique. Le dispositif institutionnel de coordination vise à

    garantir un leadership national sur la question de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et à créer les

    conditions d’une plus large participation, et d’un partenariat dynamique, entre tous les acteurs du

    développement.

    Tableau 2 : Principaux acteurs de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Mali : Cartographie des Acteurs| Décembre 2019 10

    Le Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA) supervise et coordonne l’ensemble des activités

    qu’exigent, d’une part, l’instauration d’une sécurité alimentaire structurelle durable et, d’autre part,

    l’exécution des interventions conjoncturelles. Il s’agit :

    Pour les activités de veille et de prévention, d’harmoniser, au sein d’une même structure

    opérationnelle, les mandats du Système d’alerte précoce (SAP) et de l’Observatoire du marché

    agricole (OMA).

    Pour la gestion de l’ensemble des interventions structurelles et conjoncturelles, de mette en œuvre

    la politique de sécurité alimentaire, notamment par l’approfondissement des acquis du cadre de

    concertation État/Partenaires techniques et financiers qu’est le Programme de restructuration du

    marché céréalier (PRMC).

    En outre, le CSA regroupe aujourd’hui en son sein d’autres structures, telles que :

    l’OPAM (Office de produits agricoles du Mali) ;

    le PSSA (Programme spécial de sécurité alimentaire) ;

    le PSAK (Programme de sécurité alimentaire de Kidal).

    Ces structures spécialisées soutiennent aussi la mise en œuvre de la PolNSAN.

    Dans l’ensemble, la gouvernance de la sécurité alimentaire est assurée à différents niveaux par :

    Le Conseil national de la sécurité alimentaire (CNSA) présidé par le Premier ministre. Ce Conseil

    est composé de membres des ministères suivants : ministère de l’Agriculture, ministère de l’Élevage

    et de la Pèche, ministère de l’Administration territoriale et la Décentralisation, ministère de la Santé

    et de l’Hygiène publique, ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire, ministère de

    l’Équipement, ministère du Transport et du Désenclavement, ministère de l’Économie et des

    Finances, et ministère de l’Environnement.

    Le Comité de coordination et de suivi des programmes de sécurité alimentaire (CCSPPSA), présidé

    par le Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA) ;

    La Commission mixte de concertation (CMC), présidée par le Commissariat à la sécurité

    alimentaire (CSA) ;

    Le Comité régional de sécurité alimentaire (CRSA), au niveau de chaque région, présidé par le

    Gouverneur de région ;

    Le Comité local de sécurité alimentaire (CLSA), au niveau de chaque cercle, présidé par le Préfet ;

    Le Comité communal de sécurité alimentaire (CCSA), au niveau de chaque commune, présidé par le

    Sous-Préfet.

    Ces structures servent d’organes de planification, de gestion, et de coordination de la sécurité

    alimentaire.

    En plus de ces structures, d'autres institutions publiques jouent un rôle important dans la mise en œuvre

    de la politique de sécurité alimentaire au Mali au niveau régional et local. Dans le domaine de

    l'agriculture, le ministère de l'Agriculture, ainsi que le ministère de l’Élevage, nomment des représentants

    dans chaque région chargés de diriger les services de vulgarisation des bonnes pratiques et de

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Cartographie des Acteurs 11

    réglementation, et de gérer les programmes de subvention des intrants. L'Institut d'économie rurale

    (IER) est le principal service de recherche agricole qui effectue des analyses de plantes et de sols. Dans

    le delta du Niger, l'Office du Niger (ON) gère les infrastructures d'irrigation, la livraison des intrants et

    les services de vulgarisation. L'Office de la Haute Vallée du Niger (OHVN) offre un service similaire dans

    les zones en amont du Niger (GdM, 2017).

    Des représentants d'autres organismes gouvernementaux (développement social, santé, alerte précoce,

    protection civile, pêche, etc.) offrent également des services de soutien aux objectifs de sécurité

    alimentaire et nutritionnelle.

    Collectivités

    Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de sécurité, les collectivités locales jouent le

    rôle de « maîtres d’œuvre » du développement local et régional, en : (i) participant à sa conception, à sa

    coordination et à son suivi-évaluation, notamment en faisant part de leurs priorités en matière de

    développement local lors de concertations organisées aux niveaux régional, local et communal, et des

    instances de planification, d’exécution et de coordination de la sécurité nationale ; (ii) en participant à

    l’élaboration et à la mise en œuvre des programmes opérationnels et des programmes d’investissement

    au niveau régional, départemental et local, à travers les plans de développement de leurs territoires

    respectifs, et les schémas/plans d’aménagement et de gestion de l’espace ; et (iii) en mobilisant des

    ressources (financières, matérielles et humaines) nécessaires à la réalisation des programmes

    opérationnels et des programmes d’investissement (GdM, 2017).

    Organisations de la société civile

    Ce groupe d’acteurs inclut les organisations professionnelles des différentes filières, les organisations

    paysannes faîtières, ainsi que les ONG/Associations. Il a pour rôles, dans la conception et la mise œuvre

    de la politique nationale de sécurité alimentaire de : (i) participer à l’élaboration et à la mise en œuvre

    des stratégies opérationnelles spécifiques, ainsi qu’à la formulation et la mise en œuvre des programmes

    opérationnels et des programmes d’investissement dans le domaine de la sécurité alimentaire et

    nutritionnelle ; (ii) participer au financement de certains projets (principe du cofinancement des

    investissements à la base) ; (iii) participer à la mise en œuvre des projets et programmes de

    sécurité alimentaire ; et (iv) participer au suivi-évaluation de la politique (GdM, 2017).

    Les tableaux 3 à 6 ci-dessous offrent une vue d'ensemble des ONG présentes dans chaque cercle et de

    leurs secteurs d'intervention, tels qu'identifiés lors du travail de terrain et rapportés par les informateurs

    clés. Pour plus de détails, veuillez consulter l'Annexe 2 et le tableau joint aux présentes (fichier Excel).

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Mali : Cartographie des Acteurs| Décembre 2019 12

    District Organisations Secteurs

    Bandiagara Harande (Save the

    Children, YAG-TU, CARE

    International, Helen Keller

    International, Sahel-Eco,

    and GRAT)

    Catholic Relief Services

    (CRS)

    CAECE

    Plan International

    ACTED

    PASSIP

    GAAS Mali

    Kondo Jiguima

    YAG-TU

    Conseil Norvégien pour

    les Réfugiés

    COOPI

    Environnement

    Genre

    Résolution des

    conflits et des

    crises

    Gouvernance et

    responsabilité

    sociale

    Microfinance

    Résilience

    Agriculture

    Finance

    Nutrition

    Éducation

    EAH

    Douentza ACTED

    Médecins Sans Frontières (MSF) -

    Harande

    International Rescue Committee

    Espagne

    (IRC)

    Nutrition

    EAH

    Biomédecine

    Environnement

    Résolution des

    conflits et des

    crises

    Gouvernance et

    responsabilité

    sociale

    Agriculture

    Microfinance

    Santé

    Koro ACTED

    World Vision

    YAG-TU

    AVRBC

    Sécurité

    alimentaire

    Nutrition

    Malnutrition

    EAH

    Éducation

    Santé

    Djéné COOPI

    AVDR

    SNV

    Fondation Aga Khan

    Résilience

    climatique

    Sécurité

    alimentaire

    EAH

    Éducation

    Services sociaux

    Santé

    Tenenkou Harande

    MSF - Espagne

    IRC

    Mortalité

    infantile

    Nutrition

    EAH

    Réfugiés

    (Assistance

    humanitaire)

    Santé

    Mopti Coopération Suisse

    KINISMONDIO

    Fondation Aga Khan

    Médecins du Monde

    World Vision

    Plan Mali

    GAAS Mali

    COOPI

    Conseil Norvégien Pour

    les Réfugiés

    Conseil Danois pour les

    Réfugiés

    CRS

    Sécurité

    alimentaire

    Nutrition

    Développement

    rural

    Santé

    Services sociaux

    Éducation

    EAH

    Assistance

    humanitaire

    Environnement

    Agriculture

    Tableau 3 : ONG présentes dans les zones ciblées de Mopti

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Cartographie des Acteurs 13

    District Organisations Secteurs

    Malnutrition Finance

    Youwarou

    Harande

    AMID-FJ

    YAG-TU

    IRC

    Nutrition

    Sécurité

    alimentaire

    Malnutrition

    Microfinance

    Santé

    EAH

    Réfugiés

    Bankass COOPI

    IMADEL

    RESER

    YAG-TU

    PUI

    Mercy Corps

    MUSO

    Stop Sahel

    Plan-Mali

    World Vision

    EAH

    Santé

    Sécurité

    alimentaire

    Microfinance

    Assistance

    humanitaire

    Éducation

    District Organisation Secteurs

    Tombouctou Solidarité internationale

    AMCP/ALIMA

    Save the Children

    International Medical Corps

    Plan Mali

    Coopération suisse

    Santé

    Nutrition

    Sécurité alimentaire

    Finance

    Éducation

    EAH

    Goundam Solidarité Internationale

    AMSS

    AMCP/ALIMA

    Water borne Diseases

    Climate

    Nutrition

    Gourma

    Rhaous

    Islamic Relief

    CRS

    Conseil Norvégien Pour les Réfugiés

    International Medical Corps

    Humanity Inclusion

    Mercy Corps

    Autonomisation de la

    communauté

    Nutrition

    EAH

    Santé

    Résilience

    Agriculture

    Assistance humanitaire

    Diré Plan Mali

    AMCP/ALIMA

    Solidarité Internationale

    Welthungerhilfe (WHH)

    Nutrition

    Santé

    EAH

    Agriculture

    Sécurité alimentaire

    Tableau 4 : ONG présentes dans les zones ciblées de Tombouctou

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Mali : Cartographie des Acteurs| Décembre 2019 14

    District Organisation Secteurs

    Éducation

    Niafunké Stop Sahel

    Save the Children

    SMAM SURCH

    CARE International

    Santé Mali Rhône-Alpes (SMARA)

    Secours Islamique France

    APROMOS

    Centre d’étude et de coopération internationale (CECI)

    HELVETAS Swiss Intercooperation

    Malnutrition

    Santé

    Agriculture

    Assistance humanitaire

    Développement

    EAH

    Bétail

    District Organisation Secteurs

    Niono ASDAP

    Terre des hommes

    ALPHALOG

    Solidarité Internationale

    Médecins Sans Frontières Belgique

    AMCP/ALIMA

    Éducation

    Santé

    Nutrition

    EAH

    Sécurité alimentaire

    Santé maternelle et infantile

    District Organisation Secteurs

    Gao Oxfam Comité International de la Agriculture

    Terres sans frontières Croix-Rouge (CICR) Sécurité alimentaire

    Vétérinaires sans frontières OMS Développement

    Action Contre la Faim Groupe de Recherche d’Étude, Nutrition

    (ACF) de Formation Femme Action Santé

    ACTED (GREFFA)

    EAH PAM

    Association d’Aide à Gao

    (AAG) UNFPA

    Médecins du Monde AMODEM

    LVIA AADIS Mali

    Intrahealth International Zangela partners

    DDRG ASD/JEKAFO/AGIFMA

    USAID/KJK

    Croix-Rouge

    Tableau 5 : ONG présentes dans les zones ciblées de Ségou

    Tableau 6 : ONG présentes dans les zones ciblées de Gao

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Cartographie des Acteurs 15

    District Organisation Secteurs

    Save the Children

    Ansongo MSF - Espagne ANE Sécurité alimentaire

    PUI PAM Santé

    Blanchet Feeding Fonds des Nations Unies Nutrition

    ACF UNFPA Migration

    Mercy Corps Zangela partners

    HELP AMODEM

    AMPPF AAG

    GREFFA

    Secteur privé

    Le secteur privé peut jouer un rôle prépondérant dans le financement de la politique nationale de

    sécurité alimentaire (financement des projets des populations liés à des interventions dans le secteur de

    la sécurité alimentaire), la mise en œuvre des programmes et des projets liés à la sécurité alimentaire

    proposés par des acteurs des filières agricoles (fourniture d’intrants, équipements et matériels,

    transformation, commercialisation, offre de services aux usagers du secteur) (GdM, 2017).

    Parmi toutes les réponses obtenues dans le cadre des entretiens qui ont été effectuées dans les 4

    régions auprès d’informateurs clés, le secteur privé n'est jamais cité comme étant un acteur agissant en

    faveur de la sécurité alimentaire. Pourtant, il est une partie prenante importante, puisqu’il peut

    contribuer dans certaines régions (notamment dans les régions de Gao et de Tombouctou), à pallier le

    manque de nourriture.

    Partenaires techniques et financiers

    Les partenaires techniques et financiers regroupent les agences de coopération bilatérale et

    multilatérale, ainsi que les organisations intergouvernementales et régionales. Ce groupe d’acteurs

    accompagne l’État et les autres acteurs dans : (i) la conception de la politique de la sécurité

    alimentaire et l’élaboration des stratégies opérationnelles spécifiques dans le domaine de la sécurité

    alimentaire ; (ii) l’élaboration et à la mise en œuvre des programmes opérationnels et des programmes

    d’investissement ; (iii) la mobilisation des ressources financières nécessaires pour la mise en œuvre et le

    suivi/évaluation des programmes et projets de sécurité alimentaire et nutritionnelle ; (iv) l’assistance

    technique pour le renforcement des capacités institutionnelles et opérationnelles des acteurs (GdM,

    2017).

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Mali : Cartographie des Acteurs| Décembre 2019 16

    Communautés et Bénéficiaires

    Les communautés et les personnes bénéficiaires participent à l’élaboration et à la mise en œuvre des

    programmes opérationnels et des programmes d’investissement au niveau régional, ainsi que des plans

    de développement au niveau local, suivant la communalisation intégrale, dans le domaine de la sécurité

    alimentaire et nutritionnelle. Ils participent au ciblage et à l’évaluation des interventions et des projets en

    matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle. La contribution des femmes et des jeunes occupe une

    place prépondérante, ainsi que, au niveau local, les chefs communautaires (chefs de village), les chefs

    religieux, les responsables des associations des femmes et des jeunes, et d'autres autorités

    traditionnelles (GdM, 2017).

    Mandats

    L’analyse du contenu des entretiens réalisés auprès des acteurs clés de la sécurité alimentaire et

    nutritionnelle dans les régions de Mopti, Tombouctou, Gao, et dans le cercle de Niono, a permis de

    d’identifier les missions et les mandats suivants :

    L’État garantit la disponibilité des aliments, assure l’encadrement des populations afin d’améliorer

    leur productivité, et garantit la sécurité dans toutes ses composantes.

    Les collectivités assurent l’identification des personnes vulnérables et des personnes dans le besoin

    au niveau communautaire.

    Le Programme alimentaire mondial (PAM) intervient dans la distribution des denrées alimentaires, et

    l’UNICEF dans l’appui au gouvernement et dans la prévention et la prise en charge de la

    malnutrition.

    Les ONG humanitaires réalisent des évaluations des besoins potentiels, gèrent la distribution des

    vivres et non vivres, et assurent le suivi des actions.

    Le niveau d’intervention du système diffère

    d’un acteur à l’autre. Ainsi il existe le niveau

    régional, le niveau du cercle, et le niveau

    communautaire ou opérationnel (commune

    et village). En d’autres termes, le niveau va

    de la prise de décision au niveau

    opérationnel.

    Ce passage illustre les mandats et missions

    des acteurs de la sécurité alimentaire et

    nutritionnelle : « Je pense que les acteurs

    humanitaires sont suffisamment impliqués dans

    la sécurité alimentaire au niveau national,

    notamment grâce à la mise en place du cadre

    harmonisé qui regroupe l’action de plusieurs

    acteurs, dont l’État, les agences des Nations

    Unies, des ONG, ainsi que d’autres intervenants

    humanitaires. C’est dans ce cadre qu’est

    déterminé le niveau d’insécurité alimentaire des

    Graphique 1: Flux d'aide des donateurs au Mali pour

    l'agriculture et la sécurité, 2008 – 2017

    Source : Traore et al, 2019. page 3.

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Cartographie des Acteurs 17

    populations et que sont décidées les actions devant être entreprises par chacun des acteurs. Dans la région, par

    exemple, (Mopti), le PAM ou le CICR sont notamment très impliqués dans la gestion de la sécurité alimentaire.

    C’est en effet le PAM qui gère les distributions mensuelles, en particulier avant et pendant la période de soudure,

    auprès des populations identifiées comme vulnérables. Le PAM et le CICR jouent un rôle vraiment important

    dans la sécurité alimentaire » (Agent, Développement Social, Mopti).

    Il est important de souligner que l’aide fournie par les bailleurs de fonds au Mali pour la sécurité a

    considérablement augmenté ces dernières années, dépassant le niveau de l'aide au développement

    agricole, principale source de subsistance. Cette situation reflète l'inquiétude croissante face à la

    persistance du conflit et de l'insécurité dans le pays (Graphique 1).

    La détérioration continue de la situation sécuritaire et les effets des catastrophes naturelles ont entraîné

    la destruction d’infrastructures, de biens et de moyens de production ou de subsistance, des

    déplacements forcés, un recul de la présence étatique, et un accès limité des populations aux services

    sociaux de base. Ces différents facteurs ont diminué les capacités de résilience des populations

    vulnérables.

    Alliances et relations entre les différents acteurs

    L’analyse des données collectées a permis de mettre en évidence la forte collaboration qui existe entre

    les différents acteurs impliqués dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

    Au niveau national, cette collaboration intervient à travers le cadre harmonisé qui a été mis en place et

    qui regroupe les différents acteurs (le Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA), le conseiller

    national chargé de l’approche territoriale, le conseiller national chargé de l’approche genre, les agences

    des Nations Unies, et les coordinateurs nationaux des organisations non gouvernementales

    internationales humanitaires.

    Au niveau régional, la collaboration entre les différents services techniques gouvernementaux est

    réalisée au sein du comité du Système d’Alerte Précoce, tandis qu’entre les ONG, elle est réalisée par la

    mise en place d’un cadre de concertation, piloté par le OCHA (Bureau de coordination des affaires

    humanitaires des Nations Unies).

    Enfin, au niveau de certains cercles, comme ceux de Douentza et de Djenné, une plateforme de la

    sécurité alimentaire et nutritionnelle est pilotée par le Préfet de cercle.

    Parfois des d’ONG interviennent directement au niveau des communautés sans que les services

    techniques de l’État impliqués dans la sécurité alimentaire ne soient informés. Ceci dénote un problème

    de communication dans la mise en œuvre des interventions sur le terrain : « il y a beaucoup d'ONG qui

    interviennent directement sur le terrain sans passer par l'administration voire, parfois, sans passer par le service

    technique. Il résulte de cela que le nom des ONG qui interviennent n’apparait pas dans les rapports que nous

    produisons puisque nous n’avons connaissance de leurs activités. Nous avons discuté de cela avec les services

    techniques de l’administration afin qu’ils insistent auprès des ONG pour qu’elles les informent de leurs activités à

    l'avenir ». (Agent, OMA, Diré).

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Mali : Cartographie des Acteurs| Décembre 2019 18

    4. Projets et Programmes de Sécurité

    Alimentaire existant dans les régions de

    Mopti, Tombouctou, Gao et le cercle de

    Niono (Ségou)

    Les acteurs du développement ont d’excellents moyens techniques et fédèrent les acteurs du

    développement locaux de manière à créer un réseau dynamique. Dans le cadre de la sécurité

    alimentaire, ces acteurs du développement interviennent notamment dans :

    Le renforcement des capacités des producteurs et des agents techniques, et l’enseignement des

    modes de semence et des pratiques agricoles ;

    La diffusion des technologies d’irrigation et des modes de commercialisation ;

    L’aménagement hydro-agricole et des espaces pastoraux ;

    Le développement de la microfinance et des crédits ;

    La lutte contre l’insécurité alimentaire (conjoncturelle et structurelle) ;

    La planification du développement local et la gestion des ressources naturelles.

    Par exemple, dans la région de Gao, des programmes de résilience et de sécurité alimentaire, ainsi que

    le programme de PAM, sont mis en place. Le Programme saisonnier du PAM a été mis en place dans

    plusieurs régions : dans le cercle de Niono (par l’ONG ASDAP), à Douentza, et dans la région de

    Tombouctou. Dans la région de Mopti, il existe le programme de prévention et de prise en charge de la

    malnutrition, ainsi que le programme d’urgence et de développement. Des projets liés à l’éducation, à

    l’aide sociale, à la santé et au développement ont été lancés dans le cercle de Bandiagara (Voir fichier

    Excel).

    Dans la région de Mopti, les acteurs interviennent au niveau de la production, du stockage, et de la

    consommation : « Les acteurs, tels que le PAM, ou encore l’ONG COOPI, interviennent au niveau de la

    production, du stockage et de la consommation dans le cercle de Djenné. Ils fournissent les intrants aux

    communautés, et organisent des activités de démonstrations culinaires, d’information, de sensibilisation et de

    changement des comportements » (Agent, Développement Social, Djenné).

    Dans la région de Tombouctou, les acteurs interviennent aussi au niveau de la production, de

    l’accessibilité et de l’utilisation alimentaire : « Les acteurs interviennent au niveau de la production

    alimentaire, notamment par le développement des périmètres irrigués et le maraîchage (principalement par les

    femmes). Ils organisent également des activités de sensibilisation et des conseils nutritionnels (par des

    professionnels de la) et donnent des cours de cuisine afin d’apprendre aux membres de la communauté à

    préparer la production locale. Ces services sont destinés à lutter contre la malnutrition » (Agent, Direction

    Régionale de la Santé, Tombouctou).

    Dans la région de Gao, les acteurs interviennent dans la production et l’accessibilité alimentaire : « Les

    ONG donnent des animaux aux populations afin de les aider à renouveler leur bétail. Cela permet aux

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Cartographie des Acteurs 19

    communautés d’être plus résilientes, d’améliorer leur productivité, et d’augmenter leur nombre d’agriculteurs »

    (Agent, Direction Régionale de la Santé, Gao).

    D’une manière générale, les interventions des acteurs de la sécurité alimentaire sont plus fréquemment

    dirigées vers les niveaux de production, d’accessibilité et d’utilisation. Compte tenu des situations de

    crise qui sévissent dans les régions de Mopti, de Tombouctou, de Gao et une partie du cercle de Niono,

    peu d’interventions sont destinées au maintien de la stabilité alimentaire.

    La politique nationale en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle destinée à l’amélioration de la

    stabilité alimentaire au Mali a permis :

    La mise en place d’un régime de protection sociale (assurance contre les risques sociaux et

    assurance agricole suite à des chocs et catastrophes) beaucoup plus adapté aux travailleurs du

    secteur agricole ;

    L’amélioration de la protection sociale des ménages pauvres et vulnérables vivant en milieu rural et

    urbain et exposés à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle grâce à des programmes d’aide

    d’urgence et/ou d’aide à la production, adaptés au niveau de résilience des populations (résistance,

    relèvement, développement) face aux chocs et aux crises ;

    La mise en place de programmes de transferts sociaux, monétaires et non monétaires, adaptés aux

    différents niveaux de résilience des plus pauvres afin de leur permettre d’accéder de manière

    autonome et stable à l’alimentation ;

    L’amélioration du système de ciblage par la mise en place du registre social unifié (même base de

    référence pour le ciblage des ménages vulnérables), le renforcement des compétences des

    intervenants sur les méthodes de ciblage, la mise en place d’un organe de coordination du ciblage et

    d’un dispositif de suivi des différents programmes d’aide aux populations (GdM, 2019).

    Ainsi, l’intervention des acteurs au niveau de la stabilité alimentaire a contribué au renforcement des

    capacités d’adaptation des communautés.

    La prise en compte de facteurs tels que les inondations, les sécheresses, les catastrophes naturelles et

    les situations de conflits, favorise la résilience des populations. Le financement par le Gouvernement et

    ses partenaires (USAID, PAM, UNICEF, FAO) des secteurs impliqués dans la sécurité alimentaire

    (agriculture, élevage, pêche, environnement, eau, hygiène et assainissement, santé, développement social,

    transport, et commerce) est un élément déterminant dans l’amélioration de la sécurité alimentaire et

    nutritionnelle au Mali.

    Le nombre croissant des groupes armés dans le centre du pays, la multiplication des opérations

    militaires dans le cadre de la lutte antiterroriste dans les zones de conflit, et la mise en place de

    certaines mesures de sécurité (telles que, l’interdiction de circuler en moto et pickup dans les régions de

    Ségou, Mopti, et Tombouctou, instaurée en 2018) ont compliqué la délivrance de l’aide humanitaire et la

    programmation générale du développement. En outre, l’augmentation de la criminalité à l’encontre des

    acteurs humanitaires dans certaines régions (Ménaka et Tombouctou) et le détournement de l’aide

    (Koro, Bankass) contribuent également à limiter l’accès aux aides humanitaires (OCHA, 2019).

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Mali : Cartographie des Acteurs| Décembre 2019 20

    Programme de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle

    Ce programme cible plus spécifiquement la problématique de l’insécurité alimentaire, récurrente au Mali

    en raison de la grande variabilité des conditions agro-climatiques et socio-économiques de production.

    Le pays est divisé en quatre (4) grandes zones d’insécurité, incluant au total 166 communes1 classées

    comme les plus vulnérables. Il s’agira de consolider les programmes d’’intervention à long terme afin de

    renforcer la résilience des populations aux crises.

    Objectif du programme : Assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de l'ensemble de la

    population du Mali à l'horizon 2025. Le programme est articulé autour de trois grands axes :

    Axe 1 : Évaluation des politiques et stratégies nationales en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

    Activités : i) Évaluation de la politique et des stratégies de sécurité alimentaire et nutritionnelle ; ii)

    Formulation d’un cadre politique et stratégique adapté.

    Axe 2 : Prévention et gestion des crises alimentaires.

    Activités : i) Opérationnalisation des comités de Sécurité alimentaire et du SAP (système d’alerte

    précoce) ; ii) Mise en place et diversification des stocks alimentaires.

    Axe 3 : Renforcement de la résilience face aux crises alimentaires et nutritionnelles.

    Activités : i) Renforcement des bonnes pratiques de Gestion des risques d’insécurité alimentaire ; ii)

    Promotion de l’éducation nutritionnelle.

    Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)

    Organe des Nations Unies chargé de lutter contre la faim au niveau international. L’objectif de la FAO

    est d’instaurer la sécurité alimentaire dans le monde entier et d’assurer un accès régulier et suffisant à

    une nourriture de bonne qualité, permettant à tous de mener une vie saine et active.

    L'aide de la FAO au Mali s'articule autour de trois domaines principaux : i) l'appui à la production

    agricole, à la compétitivité et à la sécurité alimentaire ; ii) la gestion durable des ressources naturelles et

    l'amélioration de l'environnement ; iii) la réduction et la gestion des risques de catastrophe, et le

    renforcement de la résilience des populations vulnérables affectées par les crises alimentaires et

    nutritionnelles et les conflits.

    Fonds International de Développement Agricole (FIDA)

    Le FIDA intervient là où la pauvreté et la faim sont les plus extrêmes, c’est-à-dire les régions reculées

    des pays en développement et les pays présentant des situations de fragilité, où les organismes d’aide et

    les institutions financières internationales s’aventurent rarement.

    1 Dans les régions de Kayes, Koulikoro, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Cartographie des Acteurs 21

    Projet de services financiers inclusifs dans la filière agricole (INCLUSIF)

    Ce Projet vise à améliorer l'inclusion financière des petits exploitants et des petites et moyennes

    entreprises agroalimentaires au Mali et à atteindre 440 000 bénéficiaires directs issus de groupes

    défavorisés, d'exploitations familiales rurales, d'organisations professionnelles (coopératives, syndicats et

    fédérations) et d'entreprises agricoles du secteur privé, en favorisant les femmes et les jeunes âgés de 18

    à 40 ans. Ce dernier groupe (femmes et jeunes de 18 à 40 ans) représente au moins 50 pour cent des

    bénéficiaires concernés.

    Les objectifs d'impact du projet INCLUSIF sont les suivants:

    Intégrer 440 000 petits exploitants et 360 organisations professionnelles agricoles dans le système

    bancaire ;

    Développer cinq produits financiers stables dans les domaines de l’épargne, du crédit et de la micro-

    assurance ;

    Développer, avec les institutions financières rurales, un portefeuille de crédit rural d'au moins

    20 milliards de francs CFA de prêts d'ici la fin du projet (2023) ;

    Renforcer les capacités de 36 000 petits exploitants en partenariat avec le secteur privé, augmenter

    les revenus d'au moins 22 000 petits exploitants et de 4 500 jeunes ruraux actifs, notamment dans

    les micro-entreprises rurales.

    Projet de formation professionnelle, insertion et appui à l'entreprenariat des

    jeunes ruraux (FIER)

    Ce projet, destiné à l'ensemble du pays, sera mis en place de manière progressive et sera d’abord testé

    dans les régions de Koulikoro et de Sikasso avant d'être étendu à l’ensemble du territoire malien. Ce

    projet s’adresse en priorité aux jeunes – en particulier aux jeunes femmes – qui manquent de

    compétences techniques et d'accès au financement d'activités génératrices de revenus. Le projet vise à

    faciliter l'accès des jeunes ruraux au marché du travail et à des emplois attractifs et bien rémunérés dans

    l'agriculture et les entreprises connexes.

    Les objectifs du projet (financés par le FIDA) sont les suivants :

    Améliorer les mécanismes régionaux de formation en réponse à la demande des jeunes, en fonction

    du marché du travail et des perspectives d'emploi potentielles ;

    Promouvoir les initiatives économiques des jeunes ruraux dans les filières agricoles et les activités

    économiques connexes, afin de leur permettre d'accéder durablement à l'emploi professionnel.

    Programme Empowerment des Femmes et des Filles-Gouvernance de la Société

    civile (PEF-GS)

    Intervient dans les cercles de Koro, Bankass, Bandiagara, Mopti et Djenné de la région de Mopti . Les

    domaines d’intervention sont : la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la santé, les violences basées sur

    le genre, l’entreprenariat féminin, l’éducation et l’insertion socio professionnelle, et l’investissement dans

    les secteurs sociaux de base. Ce programme s’étend de janvier 2009 à décembre 2019.

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Mali : Cartographie des Acteurs| Décembre 2019 22

    Projet Harande

    Le projet est mis en œuvre par CARE et intervient dans les cercles de Douentza, Bandiagara, Tenenkou

    et Youwarou dans les domaines de la gouvernance/résolution des conflits, les moyens d’existence, la

    nutrition, et la résilience (2015 – 2020). Le projet cible 270 000 personnes dans la région de Mopti. Les

    cinq composantes du projet sont les suivants

    Le renforcement du capital humain ;

    La diversification et le renforcement des moyens de subsistance,

    La résilience au changement climatique, y compris la réduction des risques de catastrophes,

    La prévention et l’atténuation des conflits et

    La redevabilité sociale et la gouvernance.

    Programme de filets Sociaux

    Le projet dénommé « Programme de Filets Sociaux « Jigisemejiri » (Arbre de l’espoir) est une réponse

    de la Banque mondiale à la demande du Gouvernement malien, pour lutter contre l’extrême pauvreté. Il

    a été institué par Décret du Premier ministre (N°2013-195/PM-RM du 27 février 2013) et est placé sous

    l’autorité du Ministre chargé des finances.

    Le Programme de Filets « Jigisemejiri» a pour objectif de mettre en place des transferts monétaires

    ciblés aux ménages pauvres et souffrants d’insécurité alimentaire, et d’établir les piliers d’un système

    national de filets sociaux au Mali. Le Programme « Jigisemejiri » comportera cinq composantes en 2017

    (les trois composantes de bases et deux nouvelles composantes) qui sont :

    Composante1 : Transfert monétaire et Mesures d’accompagnement ;

    Composante 2 : Mise en place d’un système de filets sociaux de base ;

    Composante 3 : Gestion du projet ;

    Composante 4 : Les Travaux à haute intensité de main d’œuvre ;

    Composante 5 : Les Activités génératrices de revenus (RSU, 2013).

    Les projets humanitaires

    Les interventions des acteurs humanitaires ciblent environs 2,9 millions de personnes dans le besoin,

    particulièrement en termes de sécurité alimentaire et nutrition (65 pour cent du financement),

    protection (9 pour cent), eau, hygiène et assainissement (8 pour cent), urgences sanitaires (6 pour cent)

    et éducation (7 pour cent). Le Plan de réponse humanitaire met l'accent sur les réponses d'urgence, tout

    en encourageant l'adoption de solutions durables en lien avec les acteurs du développement. Il cible

    principalement les populations les plus vulnérables, en tenant compte de l'évolution du contexte

    politique et sécuritaire et de la capacité d'intervention des acteurs sur le terrain. Malgré les difficultés

    d'accès, les partenaires humanitaires continuent d'acheminer l'aide dans les zones reculées ou peu sures,

    en comptant principalement sur l'ouverture et l'acceptation des communautés.

  • Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Cartographie des Acteurs 23

    Pour avoir accès aux zones ciblées, ils mènent des négociations avec les acteurs armés non étatiques

    signataires ou non de l'accord de paix en vertu des principes humanitaires et du droit international

    humanitaire. L’accès humanitaire est la capacité des acteurs humanitaires à atteindre les personnes

    touchées par une crise, ainsi que la capacité des personnes affectées à accéder à l’aide et aux services

    humanitaires. Les acteurs humanitaires opèrent selon les directives du ministère de la Solidarité et de

    l'Action humanitaire et « sont les premiers à intervenir sur le terrain pour apporter des vivres et aider les

    populations vulnérables. » (Agent, Nutrition, Mopti).

    Transferts monétaires (cash)

    Le cash (bons d’achat ou liquidités) est l’une des modalités de la réponse humanitaire au Mali. Les

    transferts monétaires représentent plus de 60 pour cent de l'aide humanitaire dédiée au secteur de la

    sécurité alimentaire (OCHA, 2019). Les mécanismes de transferts utilisés incluent la téléphonie mobile,

    les banques, les institutions de micro-finance, et les versements en espèces via les commerçants. Le cash

    est maintenant utilisé pour d'autres postes de dépenses tels que la santé, la construction d’abris, l'EHA,

    la protection, l'éducation et même les activités économiques de relèvement précoce. L'accroissement du

    recours au cash dans l’aide humanitaire provient de plusieurs facteurs, notamment la situation des

    marchés, la préférence des bénéficiaires pour le cash plutôt que les vivres dans la plupart des zones, la

    possibilité d'acquérir ce que l'on veut sur le marché, ainsi qu'un meilleur coût-efficacité (OCHA, 2018).

    Le Cash Working Group a été fondé en 2013 par l'ONG OXFAM et est co-dirigé par le PAM et la

    Direction nationale de la protection sociale et de l'économie solidaire (État). Le OCHA appuie ce

    groupe à travers l'élaboration de la cartographie des acteurs, le partage d'informations sur la situation

    humanitaire dans le pays, et l'implication des membres du groupe dans le processus de planification

    humanitaire. Depuis 2015 de nombreux partenaires sont passés de l'argent liquide à l’utilisation de bons

    d’achat en raison de la détérioration de la situation sécuritaire. Néanmoins, l’aide versée en liquide reste

    prépondérante, représentant 74 pour cent des transactions contre 25 pour cent pour les bons d’achat

    (OCHA, 2019).

    Le montant des financements attr