secretion endocrine du pancreas et sa regulation / implications en pathologie et en therapeutique...
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SECRETION ENDOCRINE DU PANCREAS ET SA
REGULATION / IMPLICATIONS EN PATHOLOGIE ET EN
THERAPEUTIQUE
Journées DES
Lille avril 2013
PLAN I. Introduction
II. Physiologie sécrétion endocrine
A Insuline
1. Sécrétion
2. Régulation
3. Effets
B glucagon
1. Sécrétion
2. Effets
C somatostatine
III. Application thérapeutique
INTRODUCTION
• Dualité du pancréas :
- pancréas exocrine : 80 %
cellules acineuses → enzymes digestives
- pancréas endocrine : 20 %
îlots de Langherans → hormones
Ilots de Langherans
• Cellules α : → 30 % des cellules (périphérie des îlots) → glucagon
• Cellules β : → 60 % des cellules (centre des îlots) → insuline et amyline
• Cellules δ : → 10 % des cellules (périphérie des îlots) → somatostatine
• Cellules F ou PP: → périphérie des ilots → polypeptide pancréatique
PHYSIOLOGIE SECRETION ENDOCRINE
A . INSULINE
Synthèse et sécrétion d’insuline
• Synthèse dans le réticulum endoplasmique → pro-insuline
• Appareil de Golgi : - formation de granules - protéolyse de la pro-insuline en insuline et peptide C
• Exocytose des granules
Régulation de la sécrétion d’insuline
1 – Substrats
Glucose : principal agent régulateur
Mécanisme d’action :
- entrée du glucose via le transporteur Glut 2 - phosphorylation en G 6 P - ATP intracellulaire - inhibition canaux K ATP dépendants - dépolarisation entrainant ouverture canaux Ca2+ - Ca entraine exocytose des grains contenant l’insuline
· Effets
- augmentation rapide de la sécrétion : libération d’insuline préformée
- puis réponse prolongée : synthèse d’insuline
2 - Régulation nerveuse
• Sympathique
- innervation via nerfsplanchnique
- médiateurs : Noradrenaline
- stimulation sympathique↓ sécrétion insuline
• Parasympathique
- innervation via nerf vague
- médiateurs : Ach
- stimulation↑ sécrétion insuline
Double innervation des cellules β
3 – Régulation hormonale
INSULINE
GLUCAGON
Hormones gastro-intestinales
GIP
Hormones Hypophysaires
GH, ACTH, TSH
Somatostatine
Acteurs de la régulation
Mise en jeu de la régulation
Pendant le repas :
activité paraΣ prédominante avecsensation de faim intégrée au niveau central qui accentue la libération précoce d’insuline
Activation cellules endocrines épithélium intestinal pdt l’absorption :→ synthèse GIP → insuline ↑
Augmentation glycémie :→ sécrétion insuline
1
1
2
2 3
3
INSULINE
GlycogénolyseNéoglucogénèse
GlycolyseGlycogénogénèse
Lipogénèse : ↑ TG
CétogénèseLypolyse
Protéosynthèse
GLUCIDES LIPIDES PROTEINES
EFFETS DE L’INSULINE
Protéolyse
HORMONE HYPOGLYCEMIANTE ANABOLIQUE DE MISE EN RESERVE
PHYSIOLOGIE SECRETION ENDOCRINE
B . GLUCAGON
Généralités
• Sécrété par les îlots alpha• Sécrété sous forme de pré-proglucagon (12kDa) qui
donnera le pro glucagon puis le glucagon (3,5KDa) • Demi-vie brève, 3 minutes• Métabolisme hépatocytaire principalement.
SynthèseCellule Alpha
Pré-proglucagon
Proglucagon
GLUCAGON GLP2
Trypsines
Cellules endocrines intestinales
Pré-proglucagon
Proglucagon
GLP1 GLP2
REGULATION DE LA SECRETION
• Action contre régulatrice sur l’insuline
• Sécrétion de glucagon augmente en réponse à l’hypoglycémie induite par l’insuline
• Coordination entre production de glucagon et d’insuline par feedback pour maintenir la glycémie dans une gamme physiologique étroite
Sécrétion: effet direct du glucose
• Diminution d’incorporation du glucose par le transporteur SLC2A1
• Activation des canaux K+, secondaire à la diminution d’ATP intra cellulaire
• Augmentation calcium intra-cellulaire
• Exocytose granules de glucagon
Faible concentration glucose
HypoglycémieAcides aminésAgonistes Béta-adrénergiquesHormones gastro intestinales (GIP, VIP,CCK)
HyperglycémieGlucagonIncrétinesSomatostatineInsulineAcides gras et corps cétoniques
GLUCAGON
Prévenir l’hypoglycémie Prévenir l’hyperglycémie
AGENTS DE LA REGULATION
GLUCAGON
GlycogénolyseGluconéogénèse
GlycolyseGlycogénogénèse
HYPERGLYCEMIANT
TG
CétogénèseLypolyse
Protéolyse
ANTILIPOGENIQUECETOGENIQUE
PROTEOLYTIQUE
GLUCIDES LIPIDES PROTEINES
EFFETS DU GLUCAGON
GH: Fortes doses de glucagon entrainent une élévation de la GH
INSULINE: stimulation de la sécrétion d’insuline
CŒUR: Effet inotrope+ et Chronotrope+
TRACTUS DIGESTIF: Effet spasmolytique
REIN: Elévation de la natriurèse
Autres effets du Glucagon
PHYSIOLOGIE SECRETION ENDOCRINE
C . SOMATOSTATINE
• Sécrétion:– centrale par hypothalamus – périphérique par cellules D pancréatiques ++,
gastriques et duodénales• 2 isoformes : 14 AA +++ / 28 AA• Demi-vie courte = 5 minutes• Actions multiples via récepteurs de distribution
tissulaire étendue:– Digestive– Endocrinienne– Neurologique
Généralités
Synthèse somatostatineHYPOTHALAMUS, cellules D digestives
Pré-pro-somatostatine (gène commun à tous les mammifères)
Prosomatostatine (92 AA)
Somatostatine 14 AATube digestif +++
Somatostatine 28 AASNC +++
SOMATOSTATINE
Hyperglycémie
Hormones gastro-intestinales
(cholecystokinine, gastrine, sécrétine)
Hormones gastro-intestinales
(cholecystokinine, gastrine, sécrétine)
Acétylcholine, GABA,
dopamine
Acétylcholine, GABA,
dopamine
Régulation de la somatostatine
Acides aminés (arginine,
isoleucine)
Acides gras libres
Concentration sérique de somatostatine double en période post-prandiale
Concentration sérique de somatostatine double en période post-prandiale
Effets endocriniens de la somatostatine1 – Rôle dans l’homéostasie glucidique +++: RÔLE PARACRINE au
niveau des cellules A et B pancréatiques, selon les valeurs glycémiques
INHIBITION DE L’INSULINE- inhibition de la synthèse et
de la sécrétion d’insuline- diminution de l’expression
des gènes de l’insuline
INHIBITION DU GLUCAGON- diminution de l’expression
des gènes du glucagon
Cellule α Cellule α
GLUCAGON
ENVIRONNEMENT GLYCÉMIQUE ORIENTE VERS
GLYCÉMIE
AUTRES EFFETS ENDOCRINIENS
2 – Effet sur l’axe thyréotrope et somatotrope: inhibition TSH et GH au niveau hypothalamo-hypophysaire
3 – Régulation hydro-électrolytique: interaction avec système rénine-angiotensine-aldostérone
EFFETS DIGESTIFS1 – Action inhibitrice sur la sécrétion des hormones peptidiques intestinales (VIP, la gastrine, la cholécystokinine, le GIP et la sécrétine)2 – Diminution des sécrétions exocrines (sucs digestifs) de l’intestin et du pancréas3 – Diminution de l’activité motrice du tube digestif et de l’irrigation splanchnique
MISE AU REPOS DU TUBE DIGESTIF
Lembcke B, Digestion 1987: analogue de la somatostatine chez 9 patients sains, en double aveugle et cross-over, versus placebo: - augmentation du temps de transit (mouth-to-caecum) par 3- augmentation de la stéatorrhée (19,2 g/j)- réduction significative du taux sanguin d’amylase, trypsine, lipase, CCK
APPLICATIONSTHERAPEUTIQUES
A -GLUCAGON
• Traitement des hypoglycémies (surdosage insuline)
• Diminution mobilité intestinale dans les explorations digestiveseffet spasmolytique
• Utilisation en cas de choc cardiogénique: effet chronotrope + et inotrope+
Choc cardiogéniqueEn cas d’intoxication aux béta
Bloquant (2 ème intention)
Action du glucagon sur un récepteur distinct
des béta bloquant.
Mode d’action :
- activation de la protéine G, inhibée par les
β -, en court-circuitant les R β adrénergiques :
↑ AMPc intracellulaire → inhibition sortieCa
- Augmentation inotropisme
ATROPINEATROPINE DOBUTAMINEISUPREL
DOBUTAMINEISUPREL
GLUCAGON2-5mg puis 5-
10mg/h
GLUCAGON2-5mg puis 5-
10mg/h
Stratégie thérapeutique:
B - Dumping syndrome et somatostatine
Accélération vidange gastrique :Irruption brutale des solides
et liquides dans jéjunum
Distension intestinale : traction sur les mésos
Appel d’eau intraluminal
Sécrétion hormones VD ( neurotensineVIP, GIP, glucagon)
Symptômes gastro-intestinaux
Hypovolémie :Signes vasomoteurs
DUMPING SYNDROMEPRECOCE
Pic glycémique
Sécrétion insuline
réactionnelle
Hypoglycémie
Somatostatine
DUMPING SYNDROMETARDIF
1 – Dumping syndrome post-gastrectomie:
10 patients avec dumping syndrome sévère, post-gastrectomie, traités par analogue de la somatostatine (double aveugle, versus placebo, cross-over)
Octréotide 100 microgrammes ou placebo
30 minutes avant le repas (750 kcal)
RICHARD J.GEER,
THE USE OF OCTREOTIDE IN DUMPING SYNDROME,
Annals of Surgery 1990
Score de dumping symptômes:- Placebo 8,5 (+/- 0,5)- Octreotide 1,7 (+/- 0,5)- P < 0,001
RICHARD J.GEER,
THE USE OF OCTREOTIDE IN DUMPING SYNDROME,
Annals of surgery 1990
Efficacité sur symptômes vasomoteurs (Fc, TA)
(Dumping syndrome précoce)
Efficacité sur l’hypoglycémie post-prandiale
(Dumping syndrome tardif)
Réduction significative du taux de neurotensine
(rôle dans le dumping syndrome?)
OCTRÉOTIDE VERSUS PLACEBO
2 – Traitement préventif des fistules pancréatiques:
Sur 8 études contrôlées dans le cadre de la chirurgie pancréatique:- 4 études montrent une diminution du risque de complications globales- 3 études montrent une diminution du taux de fistules pancréatiques
La prévention par analogues de la somatostatine semble légitime après exérèse pancréatique
Sales JP, Les somatostatines dans la prevention des fistules pancreatiques, Ann Chir 2000
3 – Traitement des fistules digestives:
Sales JP, Les somatostatines dans le traitement des fistules digestivesAnn Chir 2000
- Hétérogénéité des études +++- Analogues de la somatostatine permettent une réduction du débit de la
fistule- Peu de différence significative dans le taux de fermeture des fistules- Proposition des auteurs: traitement d’épreuve pendant 72h, à
poursuivre si réduction du débit fistuleux > 30%
CONCLUSION
• Coordination étroite entre les différentes hormones pancréatiques pour maintenir l’homéostasie glucidique
• Analogue de la somatostatine : multiples possibilités thérapeutiques via récepteur spécifique de distribution tissulaire étendue