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dossier N° 208 I OCT./NOV. 2009 I CETIM INFOS dossier Cetim, Chr. Barret Philippe Lubineau Tél. : 03 44 67 36 82 [email protected] État de l’art Points de vue Démarche Pratique Traçabilité : un chemin de valeur Traçabilité De l’exigence implicite aux enjeux stratégiques p. 32 Qualité et performance La traçabilité comme facteur- clé de succès p. 35 Instrumentation de chirurgie Un identifiant unique p. 41 Construire sa traçabilité Les principales technologies et les étapes pour réussir p. 44 ➔➔➔ Que ce soit pour des questions de sécurité ou de meilleure gestion de la production, la traçabilité conquiert tous les secteurs, tous les domaines, toutes les industries. Poussées par les réglementations comme par les demandes particulières des donneurs d’ordres, les entreprises mécaniciennes organisent la traçabilité de leur fabrication tout au long du cycle de vie des produits. Objectif : créer un véritable chemin de valeur garant des succès à venir !

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Une démarche pluridisciplinaire

Mécatronique la démarche

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Si quaedam nimis antique, si peraque dure dicere credit eos, ignave multa fatetur, et sapit et mecum facit et Iova iudicat aequo. Non equidem insector delendave carmina

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Si quaedam nimis antique, si peraque dure dicere credit eos, ignave multa fatetur, et sapit et mecum facit et Iova iudicat aequo. Non equidem insector delendave carmina

Livi esse reor, memini quae plagosum mihi dictare. ➔➔➔

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Philippe Lubineautél. : 03 44 67 36 [email protected]

État de l’art Points de vue Démarche Pratique

Traçabilité :un chemin de valeur

Traçabilité De l’exigence implicite aux enjeux stratégiques p. 32

Qualité et performanceLa traçabilité comme facteur-clé de succès p. 35

Instrumentation de chirurgie Un identifiant unique p. 41

Construire sa traçabilité Les principales technologies et les étapes pour réussir p. 44

➔➔➔

Que ce soit pour des questions de sécurité ou de meilleure gestion de la production, la traçabilité

conquiert tous les secteurs, tous les domaines, toutes les industries. Poussées par les réglementations comme

par les demandes particulières des donneurs d’ordres, les entreprises mécaniciennes organisent la traçabilité de leur fabrication tout au long du cycle de vie des produits.

Objectif : créer un véritable chemin de valeur garant des succès à venir !

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Traçabilité : un chemin de valeur

Considérée pendant longtemps comme une contrainte et une source de coûts, la traçabilité est vue aujourd’hui par les managers comme une réelle opportunité. Outil puissant et dynamique, elle s’inscrit dans la logique de précaution en diminuant les risques associés à toute production. Mise au service des clients, elle constitue un élément fort de la différenciation stratégique.

Elle est évidemment implicite à la métrologie et est exigée par le Cofrac pour l’étalonnage des instruments de mesure. De son côté, l’assurance qua-lité a une définition plus ouverte liée à l’ISO 9000. Objectif : alimenter le sys-tème de management de la qualité. C’est la fameuse boucle de la qualité des années 1980. La traçabilité a été par la suite définie de manière explicite en 1987 par la norme NF EN ISO 8402. C’est : « l’aptitude à retrouver l’historique, l’utilisation ou la localisation d’un article ou d’une activité, ou d’activités semblables, au moyen d’une identification enregistrée ».

Des obligations de sécuritéAujourd’hui, la traçabilité qui se met en place n’est plus forcément liée à une norme qualité. Les obligations

relèvent plutôt de règlements et de lois qui se situent plus au niveau euro-péen que national. Le droit européen distingue d’ailleurs trois grands domaines : le domaine réglementé (santé, produits médi-caux), les produits alimentaires et les produits non alimentaires. Les secteurs de l’aéronautique, du nucléaire, de l’agroalimentaire, de la pharmacie, des équipements de chirurgie, etc., exigent d’avoir une parfaite connais-sance du suivi amont et aval des moin-dres constituants. Cette traçabilité ascendante et descendante correspond au suivi permanent des produits et des procédés. « Dans le domaine de la mécanique au sens strict, je ne connais pas d’exigence réglementaire générale de traçabilité expli-

Traçabilité

De l’exigence implicite aux enjeux stratégiques

Comme monsieur Jourdain fait de la prose, tout le monde fait de la traçabi-lité depuis longtemps, sans

le savoir. Pourvu qu’un fournisseur puisse répondre avec un degré suffisant de fiabilité aux questions d’un client ou d’un tiers habilité, on peut dire qu’il est doté d’une certaine traçabi-lité. Celle-ci se fait sous les formes les plus variées, à commencer par le crayon et le papier en allant jusqu’aux systèmes les plus sophistiqués.De fait, « la notion de traçabilité est très ancienne et presque toujours présente en arrière-plan de la qualité, analyse Jean-Luc Viruega, docteur-ingénieur, expert en traçabilité. Mais, ces derniers temps, elle a évolué en passant de l’impli-cite à l’explicite. »

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L’identification des produits et leur suivi, tout au long du cycle de vie, deviennent incontournables.

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cite comme cela est le cas dans l’alimentaire depuis le 1er janvier 2005, ajoute Jean-Luc Viruega. Mais, il existe la fameuse obligation de sécurité et de conformité des produits et le marquage CE. » De fait, dans le cas du marquage CE, et notamment en ce qui concerne la directive « Machines », une demande est faite au fabricant de conserver une documentation technique pendant dix ans pour justifier de la confor-mité des produits vendus. Dans l’automobile plus particuliè-rement, la directive européenne 2001-95 dit que s’il y a des non- conformités, vous devez être capable de retirer les produits du marché ou de les rappeler depuis les consomma-teurs. L’ISO TS 16 949:2002 définit, par ailleurs, les exigences en matière de système de management de la qua-lité pour la conception, le développe-ment, la production et, le cas échéant, l’utilisation et les prestations de ser-vice associées aux produits du secteur automobile. Des exigences qui se tra-duisent évidemment en termes de traçabilité. L’étiquette Galia (Groupement pour l’amélioration des liaisons dans l’in-dustrie automobile) qui, dans ce sec-teur, affiche des informations issues du système de traçabilité du fournis-seur, n’est pas liée à un règlement mais à des accords professionnels entre les constructeurs automobiles. L’objectif est de mieux gérer les f lux de pièces qu’ils reçoivent de leurs nombreux fournisseurs répartis partout dans le

monde. L’étiquette Galia est une façon de standardiser le format de l’information qui décrit le produit fini que le constructeur reçoit comme une matière première, afin que ce dernier organise sa production et sa traçabilité.Dans le médical, la directive CE 93/42 relative aux dispositifs médicaux et reliée à la norme ISO 13 485: 2004 contient une exigence explicite de traçabilité. Des équipements particu-liers tels que les prothèses de hanches ou des pièces mécaniques à usage médical sont soumis à agrément et doivent être traçés. Certaines activités, comme les centrales nucléaires font l’objet d’obligations réglementaires précises qui vont dans le même sens.

La maîtrise du risqueEn mécanique, comme ailleurs, les donneurs d’ordres et leurs sous-trai-tants peuvent à tout moment être pris dans le piège d’une procédure de rap-pel ou de retrait. Le donneur d’ordres veut dans ce cas connaître immédia-tement les lots qui vont être impactés. Et dans ce domaine, tout retard, toute difficulté a un puissant effet négatif sur l’image. La traçabilité est un outil puissant pour maîtriser ce type de risques. L’assureur, de son côté, lors de toute négociation sur les primes d’assu-rance, va chercher à évaluer ce niveau de risque. Il va vouloir connaître et juger de l’efficacité du système de

points de vue Démarche pratiqueÉtat de l’art

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traçabilité. S’il n’a pas la réponse, il peut refuser d’apporter sa couverture ou bien faire payer le risque en aug-mentant le montant de la prime. Face aux risques, la traçabilité doit être vue comme une composante dynamique et un outil de prévention. « Pour la qualité, on est passé de quelque chose de figé à un système en progrès constant. La traçabilité devrait suivre la même voie, présage Yves Peurière, directeur général du Pôle traçabilité installé à Valence dans la Drôme. On n’a plus seulement besoin d’une nomen-clature statique d’un produit, mais d’une nomenclature dynamique. »

Tracer le cycle de vieDe fait, les exigences du « business to business » vont, par exemple, large-ment au-delà des réglementations. Le

Selon Jean-Luc Viruega, docteur-ingénieur, expert en traçabilité : « La traçabilité est passée de l’implicite à l’explicite ».

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client veut savoir ce qu’il achète et suivre le produit du début à la fin. La traçabilité se fait alors au quotidien.Grâce au système mis en place par le fournisseur, la traçabilité est livrée avec le produit dans un format de plus en plus standard, que ce soit le code bar-res, la RFID ou tout autre système. Le donneur d’ordres est mieux informé et peut mieux gérer son activité. Résultat : on est maintenant capable de réagir très rapidement alors même que les difficultés sont accrues et que certains produits ont une durée de vie très longue. Ainsi, pour un change-ment de pièce, l’aéronautique deman-de parfois des éléments datant de soixante-dix ans. Lors d’actions en justice, il peut aussi être demandé de présenter les infor-mations liées au produit. Mais, la bonne notice ou date de fabrication peut aussi servir pour commander à nouveau une pièce, ou son équivalent, fabriquée bien des années aupara-vant.

Gagner en réactivitéLa traçabilité est-elle mobilisatrice dans l’entreprise ? « Oui, en deux temps, répond Yves Peurière. D’abord le mana-ger doit prendre conscience des risques qu’il encourt et se rappeler qu’il appartient à une filière avec des contraintes et des obliga-tions. » S’il en est convaincu, il lui appartient alors de mettre cette conviction dans son système de mana-gement et progressivement de prendre en compte la dimension traçabilité

Traçabilité : un chemin de valeur

État de l’art points de vue Démarche pratique

dans son système d’information. La maîtrise des risques, la compétiti-vité et la création de valeur sont à ce prix ! En mettant en place cette tra-çabilité, les personnes intègrent petit à petit cette dimension, et cela devient pour tout le monde important.Dans la pratique, les méthodes et les besoins diffèrent sensiblement. Une grande partie des besoins à couvrir et des solutions adoptées est liée à la ges-tion des crises, à une réponse rapide au besoin de savoir, à la connaissance sans faille de ce qui s’est passé ou est sus-ceptible de se passer. Bien sûr, les pro-cessus discrets comme la fabrication d’objets manufacturés et les procédés qui se font par lots ou en continu n’uti-lisent pas les mêmes méthodes ni les mêmes outils. L’organisation est diffé-rente, mais les principes fondamentaux restent les mêmes. La traçabilité sert l’amélioration des performances grâce à la fonction d’identification automatique. Mais, elle est plus un état d’esprit qu’une opération formalisée. Elle traduit la volonté de mieux maîtriser son acti-vité et ne se décline pas forcément par la mise sur pied d’un gros sys-tème de surveillance ruineux et inquisiteur. « En mettant en œuvre la qualité, la traçabilité et le support informatique, nous avons gagné en réactivité et, depuis, nous avons un milieu de travail beaucoup plus simple, plus apaisé et plus efficace, raconte Sendy Empereur, respon-sable qualité chez Suma Group. C’est

très valorisant quand on peut prouver au client que l’on est capable d’apporter des réponses en peu de temps. »

Une différenciation stratégiqueAinsi, la traçabilité est devenue un élé-ment de différenciation stratégique important. « Un manager averti peut faire de la traçabilité un atout supplémentaire pour ses produits et ses productions, continue Yves Peurière. Il va pouvoir créer un climat de confiance avec ses donneurs d’ordres, ses distributeurs, ses clients finaux. » Rappelons que la traçabilité se fait en deux temps. Dans un premier temps, c’est beaucoup d’effort pour la mettre en place. Mais, cette phase terminée, elle donne effectivement une vision assez sereine de ce qui se passe. Elle permet de négocier avec son assureur des primes en baisse et de signer des contrats avec ses donneurs d’ordres de meilleure facture, avec des gains à la clé. En outre, en cas de risque avéré, c’est le moyen de limiter la portée de ce risque et donc d’avoir un impact sur le compte d’exploitation le plus petit possible. Enfin, la traçabilité n’est pas que l’af-faire de la production. Il existe, selon les métiers, d’autres aspects tout aussi importants. C’est le cas de la traçabi-lité administrative, économique, mar-keting et commerciale. C’est le cas aussi de la traçabilité des matériels, des opé-rations de réparation ou de mainte-nance, des déchets et des matières pour le recyclage. L’important est que ce service ou cette amélioration apporte une avancée réelle au client ! ■

« Comparé à l’automobile, nous sommes dans une industrie où les volumes ne sont pas très importants, les moyens de traçabilité sont donc assez simples aujourd’hui. Néanmoins, nous avons démontré que la technologie RFID est une opportunité de réduction de coût intéressante à court terme et permet d’envisager des gains plus significatifs encore à moyen terme. En effet, à coût égal, la RFID permet grâce à l’automatisme d’avoir une visibilité beaucoup plus fine d’un processus industriel ou de maintenance et donc d’atteindre un niveau d’optimisation supérieur.En termes de performances, nous utilisons des produits standards autant que possible. Il y a cependant des frontières technologiques que nous souhaitons repousser comme la quantité de mémoire pour le marquage des pièces ou encore la résistance aux environnements difficiles. »

■ paul-antoIne calanDreau, Flyable rFID project manager airbus

« La technologie RFID est une opportunité de réduction de coût. »

« Faire de la traçabilité un atout. » Yves Peurière, directeur général du Pôle traçabilité, à Valence.

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utilisons le même type de pièces sur dif-férents sites dans le monde. »Alstom Transport n’impose pas le logiciel de traçabilité utilisé, mais demande au fournisseur une traça-bilité sur les matières achetées, sur les produits livrés et sur les procédés de production utilisés. Tout chan-gement dans le procédé doit être documenté. Le fournisseur doit savoir à quel moment ce change-ment a été fait et quelle incidence cela a sur les pièces livrées.À la suite de l’audit, Alstom émet un rapport et propose un plan d’amélioration. Une note de satis-faction, dont la traçabilité n’est qu’un des aspects, est attribuée et réguliè-rement revue avec le fournisseur. « Les audits se font de façon régulière, poursuit Marc Van Damme, géné-ralement à l’occasion d’une commande significative, et il faut que le fournisseur nous démontre qu’il a la volonté de pro-gresser. »

Développer les produits avec le fournisseurAlstom gère ensuite la maturité de développement des produits qui doivent être adaptés aux besoins spécifiques des clients publics ou privés. « Nous lançons avec le fournisseur un suivi de développement qui s’appuie sur le processus appelé Design for Quality, fait de revues d’avancement permettant de vérifier la qualité des résultats lors des étapes-clés du développement », conti-nue Marc Van Damme.Une traçabilité du progrès de la qua-lité des livraisons est aussi effectuée dès qu’Alstom reçoit les premières pièces et le taux de non-conformité est systématiquement mesuré. « En 2008, nous voulions un taux inférieur à

Systèmes d’air conditionnés, pantographes, freins, com-presseurs, portes d’accès des voyageurs, systèmes de

détection et d’extinction d’incendie, système de comptage des passa-gers… Les sous-systèmes embarqués dans un train peuvent être nom-breux. Ils représentent environ la moitié des achats du matériel roulant d’Alstom Transport. Pour réduire les coûts et augmenter la qualité des produits, l’entreprise gère un panel de fournisseurs privilégiés dont elle suit les performances de qualité sur différents plans : niveau de qualité, développement des produits et livraisons.

La capacité à maîtriser la traçabilité« Aujourd’hui, quand nous voulons sélectionner un fournisseur et l’inscrire dans notre panel, nous effectuons un audit qualité formalisé où figurent, notamment, des questions portant sur la capacité du fournisseur à maîtriser la traçabilité, à la fois en amont et en aval, explique Marc Van Damme, vice-président d’Alstom Transport en charge des sous-systèmes externes. Nous souhaitons, en effet, que le four-nisseur soit capable de retrouver le lot défectueux, dans son ensemble, en remontant la filière de production à par-tir de la pièce mise en cause, c’est-à-dire en amont. Ainsi, un fournisseur de pou-trelles en aluminium doit être capable de définir dans quel lot de fabrication et à quelle date a été traitée une pièce parti-culière. Nous lui demandons de retrouver le bain d’aluminium qui a généré cette pièce. Nous lui demandons, ensuite, de retrouver toutes les pièces du même lot (aval). Si elles ont été livrées chez nous, il doit être capable de dire où, car nous

Chez Alstom, la qualité des équipements passe par la maîtrise du cycle complet de production et la gestion des fournisseurs. L’entreprise a mis en place un suivi régulier avec des objectifs fixés et des indicateurs de mesure.

Marc Van Damme, Alstom Transport

Garantir la qualité des fournisseurs

Démarche pratiqueÉtat de l’art

2 %. Avec nos 150 fournisseurs les plus importants, nous avons lancé un plan d’amélioration continue, pour descendre à 0,2 % en trois ans », précise Marc Van Damme.Enfin, le groupe contrôle la capa-cité du fournisseur à livrer dans les temps : ni trop tôt ni trop tard. Il ne faut pas que la livraison soit syno-nyme de désorganisation d’un côté ou qu’elle pèse sur les stocks de l’autre. Le laps de temps dépend du type de commodité. Il est généra-lement de cinq jours avant la date prévue et de deux jours après. « En mars 2008, nous étions à 85 % des pièces livrées dans ce laps de temps, assure Marc Van Damme. Notre objectif est d’atteindre un taux de 95 % dans les trois ans. » ■

points de vue

Marc Van Damme, vice-président d’Alstom Transport, en charge des sous-systèmes externes : « L’audit qualité d’un fournisseur tient compte de sa maîtrise de la traçabilité ».

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Traçabilité : un chemin de valeur

État de l’art Démarche pratique

Sauf cas particulier, les informa-tions du procédé doivent être conservées pendant cinq ans et être immédiatement mises à dis-position des autorités compétentes dans un délai n’excédant pas qua-tre heures. Pour réaliser cette performance, la société Pierre Guérin SAS, entre-prise de 300 personnes créée il y a plus de soixante ans, qui fournit des cuves et des procédés automatisés aux industries agroalimentaire, pharmaceutique et cosmétique, se devait de tout mettre en œuvre pour ses clients.Certes, les textes ne disent pas expressément que la traçabilité doit être fournie par l’informatique, mais pour retirer du marché un produit ayant subi des séries de transforma-tions cette utilisation est sous-en-tendue. « La traçabilité est indépendante de la conduite et de la supervision de l’ins-tallation, explique Michel Puaud. Elle se déroule en parallèle. Les four-nisseurs de logiciels de supervision tels que GE Fanuc, Rockwell, Siemens et Wonderware proposent, à travers leur suite logicielle, des modules dédiés à la traçabilité et à la généalogie que nous mettons en œuvre. »

Tracer la matièreDe fait, si le client veut une traça-bilité matière, il doit connaître l’origine et la provenance de toutes les matières premières nécessaires à la fabrication du produit. S’il est intéressé par tout ce qui est suivi de la transformation du produit, par exemple sa « généalogie » à par-tir d’un numéro de lot, des outils

« A près la parution d’un article au "Journal offi-ciel", nous avons pris contact avec le Cetim

pour réaliser une étude sur la sécurité dans le domaine agroalimentaire », explique Michel Puaud. Cet article citait le règlement européen 178/2002/CE (article 18) du parlement européen et du conseil du 28 janvier 2002 qui énonce des principes généraux constituant un guide d’interprétation des différents principes de précau-tion, de transparence, de recours à l’analyse des risques, de protection des intérêts des consommateurs, de prévention, etc. Les exigences concernent notam-ment la conservation des données.

Les exigences de l’industrie agroalimentaire en matière de traçabilité sont bien particulières. Dans ce secteur, les fournisseurs proposent à leurs clients des solutions qui répondent aux règlements en vigueur et aux contraintes propres à cette industrie.

Michel Puaud, Pierre Guérin SAS

Agroalimentaire : priorité à la généalogie des produits

plus sophistiqués doivent être mis en place. Pour cela, l’installation doit être équipée de capteurs et de compteurs pour suivre le processus, ce qui peut engendrer des modifications. Les possibilités sont multiples, aussi une réf lexion globale sur la production est nécessaire.« Il faut évidemment diviser la produc-tion en lots, affirme Michel Puaud, ce que les industries agroalimentaires ne font pas toujours, il faut donc les sen-sibiliser à ces notions. On doit pouvoir retrouver toutes les données dans la généalogie du produit. Pour ce faire, un dossier de lot électronique est un support idéal. » Mais la traçabilité a aussi un coût qu’il faut faire accepter aux clients ! « Si, un jour, un produit doit être retiré du marché, l’entreprise peut se retrouver dans une situation délicate si elle n’est pas en mesure d’établir la traçabilité exacte de la fabrication de son produit », continue Michel Puaud. Ce coût est alors minime par rapport aux consé-quences plus sérieuses que peuvent occasionner des poursuites devant un tribunal.« Pierre Guérin trace aussi la matière qui lui permet de fabriquer les équipements de ses clients. Nous travaillons l’inox et nous devons fournir les certificats matières des tôles et tubes, poursuit Michel Puaud. Pour toute la production, nous sommes audités par les plus grands opé-rateurs du domaine de la biotechnologie et de la pharmacie. Les tuyaux reçoivent un marquage laser en clair qui précise leur provenance. Selon les cas, nous avons différents niveaux de contrôle pouvant aller jusqu’à la radiographie de l’ensemble des soudures. » ■

points de vue

Michel Puaud, responsable du département automation chez Pierre Guérin SAS : « La traçabilité est indépendante de la supervision. »

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Démarche pratiqueÉtat de l’art

« A u début, nous avions une GPAO très limi-tée, note Sendi Empereur. Nous

avons donc visité les salons pour voir les éditeurs et, à la suite d’essais, nous avons choisi l’ERP Helios 2 qui fait partie d’une GPAO conçue par la société Manager à Pau. Dans le même temps, à la demande d’Aérolia, a été créé Alliance Aéronautique, une enti-té qui rassemble quatre sociétés plus un site de production à Albert. Nous utilisons tous le même logiciel d’ERP pour lequel nous avons été le site pilote dans le nord de la France. » Ce logiciel a permis de simplifier la traçabilité, de suivre la fabrica-tion, de centraliser l’information et d’avoir un système de gestion des documents et des éléments de production. « Cette GPAO apporte une souplesse dans la traçabilité que l’on n’aurait pas autrement, reconnaît Sendi Empereur. Si un client nous demande une pièce conçue et fabriquée il y a cinq ou dix ans, nous sommes capables de la réaliser (en ayant les éléments papier) avec le programme d’origine, à l’indice d’origine, aux normes de l’époque et avec les documents de l’époque. »

L’historique en un clicTout part d’un Ordre de fabrication (OF) avec un numéro de lot qui est le document support sur lequel se trouve le déroulé opératoire jusqu’au contrôle final. Ce docu-ment est rempli et visé par les personnes qui effectuent les diffé-rentes phases en indiquant les quan-tités et les éventuels problèmes rencontrés.

Usineur et fabricant de petits sous-ensembles pour l’aéronautique depuis plus de 25 ans, Suma Group est une PME de 37 personnes qui a érigé la traçabilité en principe de base. Elle a mis en place un système de management de la qualité et une base de traçabilité avant même de passer à l’ERP.

Sendi Empereur, Suma Group

La traçabilité commeprincipe

remesurant une dureté et une conductivité pour voir s’il n’y a pas eu un morceau de matière différent venu se loger dans le lot. Enfin, l’entreprise a décidé de pas-ser tout son système d’archivage sur support numérique, accessible par différents postes informatiques, pour gagner encore en réactivité auprès de ses clients. ■

points de vue

« Des postes de pointage fournissent périodiquement l’emplacement des piè-ces, continue Sendi Empereur. Nous pouvons donc dire rapidement au client où en est l’avancement de son produit. » L’ordre de fabrication porte le même numéro de lot que la pièce livrée. Si le client fournit ce numé-ro, Suma est capable de dire en quelques minutes quel problème est survenu le jour de la fabrication, de donner tous les lots affectés, le nombre exact de produits réalisés, les références articles, le numéro de lot de l’article, chez quel client le produit a été livré, le jour de livraison et le numéro de bordereau de livraison. En un seul clic, le sys-tème ERP sort, si nécessaire, tout l’historique d’un lot matière.

L’appui du personnelLa traçabilité est un domaine com-plet qui demande la mise en place d’un processus et la participation de l’ensemble du personnel. « Si l’on ne trace pas bien les entrées matiè-re ou si l’on n’a pas l’appui du person-nel pour qu’il respecte les consignes et le remplissage du dossier… jusqu’à la fin de la production, on ne peut pas avoir une bonne traçabilité », poursuit notre interlocuteur. Il n’y a aucun système de saisie automatisé, mais un marquage per-manent au feutre sur différentes parties de la matière qui est systé-matiquement reporté lorsque la tôle est débitée pour bien garder l’ho-mogénéité matière. En revanche, il existe un contrôle « inter op » qui est un contrôle dimensionnel où l’on revérifie 100 % des pièces en

Sendi Empereur, responsable qualité chez Suma Group : « Nous pouvons dire rapidement où en est le produit du client. »

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Traçabilité : un chemin de valeur

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État de l’art Démarche points de vue pratique

et la métallurgie principalement, mais aussi le transport, la logistique, l’ameublement, l’agro-alimentaire, etc..« Il s’agit d’entreprises saines, compétitives et disposant d’outils suffisants », précise Alexis Minodier, chef de projet à la CRCI Picardie.Les raisons d’un tel enthousiasme se retrouvent dans les préoccupations très pragmatiques de ces dirigeants de PME.« J’ai mis en place une traçabilité, mais elle ne marche pas, pouvez-vous m’aider ? », interroge tel patron de PME. « Je n’ai pas encore de système de traça-bilité, mais j’ai un client qui veut absolu-ment un suivi des pièces et de la production. Que dois-je faire ? », inter-roge un autre. « J’ai une traçabilité qui marche, mais je ne sais pas si elle répond à toutes les exi-gences. Aidez-moi à la qualifier ! », demande un industriel.Un autre souhaite être accompagné dans la formalisation de son projet de traçabilité et le calcul du retour sur investissement. Pour répondre à ces questions, ras-surer et accompagner les dirigeants dans leurs démarches, deux consul-tants ont mené des interventions d’une journée (parfois deux), inté-gralement prises en charge par l’État. Les objectifs : sensibiliser les entre-prises à l’importance de la traçabi-lité sans faire de préconisations technologiques ; identifier les bloca-ges ; ramener les choses à leur juste proportion. De fait, à l’instar de monsieur Jourdain (voir l’article État de l’art p. 32), beaucoup d’entrepri-ses font de la traçabilité sans le savoir et en la matière, la techno-

« V ous avez un projet ou une idée de traçabilité pour votre entreprise ? Passez à l’action sans

aucune formalité. » Telle est la formule choisie par les responsables de l’opé-ration Traçabilité en Picardie afin d’inciter les entreprises mécaniciennes de la région à bénéficier gratuitement de l’intervention d’un spécialiste pour définir et préciser les projets de tra-çabilité que les entreprises picardes souhaitent mener. Réalisée et financée en partenariat avec la région Picardie, la Drire, la CRCI, Oséo, l’Europe et le Cetim, l’appel à projets lancé en 2008 a fait mouche : près d’une trentaine d’en-treprises ont effectivement très rapi-dement déclaré leur intérêt. Les entreprises retenues appartien-nent à tous les secteurs : la mécanique

L’action régionale « Traçabilité » menée en Picardie a suscité un réel engouement. Une trentaine d’entreprises mécaniciennes ont répondu présent. Objectifs : mobiliser sur les avantages en privilégiant la simplicité.

Alexis Minodier, CRCI Picardie

Mobiliser sur les avantages, privilégier la simplicité

logie n’est pas toujours la panacée.« Souvent un niveau simple de traçabi-lité suffit, fait observer Alexis Minodier. L’idée n’est pas de promouvoir la RFID, surtout si une fiche manuelle suffit aux besoins de l’entreprise et de ses clients. »

Un benchmark pour rester dans la courseLes opérations réalisées ont parfois été accompagné d’un benchmarking avancé. Souvent l’entreprise contac-tée n’a pas de souci de productivité ni de qualité, mais elle ne sait pas ce qui se fait chez son client. « Le benchmark est très important, note Alexis Minodier. Il doit permettre de se situer par rapport aux mutations du secteur et par rapport aux attentes réelles des clients. C’est le moyen d’être réactif dans l’adaptation de son propre outil. » Mais sur ce terrain là justement, il reste beaucoup à faire ! L’opération Traçabilité a ainsi mis en lumière une méconnaissance des possibilités offer-tes par une bonne traçabilité et une vraie maîtrise des outils.« Cela met bien en évidence l’intérêt de l’amélioration des circuits de l’information dans les PME par rapport à leurs grands donneurs d’ordres ou à des opérations de type chantier », ajoute Patrick Macczak, chargé de mission à la Drire Picardie. Un manque qui se traduit aussi au niveau de la traçabilité administra-tive, commerciale, marketing et financière. Un sujet qui a pris plus d’importance ces derniers mois. Les entreprises ont, en effet, besoin d’être encore plus efficaces dans le suivi de leurs clients et doivent évi-ter de se trouver démunies devant les remises en cause brutales de leurs marchés. ■

« Il faut ramener les choses à leur juste proportion », indique Alexis Minodier, chef de projet à la CRCI de Picardie.

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État de l’art Démarche points de vue pratique

« L a règle de traçabilité des pro-duits Renault donne le fil conducteur et les instructions pour assurer la traçabilité

tout au long du cycle de vie du produit, dans une logique d’entreprise étendue incluant les fournisseurs », explique Hervé Martin.À partir des principes posés entre les partenaires, chaque acteur est respon-sable des informations de traçabilité qu’il archive au niveau de son activité de production. « En cas d’incident, rap-pelle Hervé Martin, le constructeur auto-mobile se tourne toujours vers le fournisseur de la pièce concernée pour lui demander les causes à l’origine de l’apparition du défaut et les identifiants des lots de pièces potentiel-lement défectueuses qui ont été distribués vers les sites Renault. » En vertu de la responsabilité du fournisseur sur la conformité des produits, le construc-teur va lui demander, le cas échéant, d’assumer les conséquences.

La qualité des donnéesCompte tenu de sa position sur l’en-semble des pays à l’échelle interna-tionale, Renault ne définit jamais la traçabilité que chacun doit mettre en place chez lui. Les consignes sont fixées sous forme de principes géné-raux par des recommandations reconnues dans la filière automo-bile, type Galia (voir l’article État de l’art p. 32), avec des cahiers de spé-cifications. Il appartient à chaque fournisseur d’intégrer les exigences de traçabilité dans ses processus. Galia en France, VDA en Allemagne sont membres d’Odette, un consor-tium qui élabore des recommanda-tions au niveau européen, notamment celle sur la traçabilité qui a été dif-fusée en 2006. « À la suite de recherches sur des popula-

Au milieu des années 1990, Renault s’est doté, sous l’impulsion de la direction Qualité, d’une politique de traçabilité qui a débouché sur la « Règle de traçabilité des produits Renault ». Cette règle fixe la marche à suivre dans l’ensemble des métiers de l’entreprise. Explications !

Hervé Martin, Renault

« Chaque fabricantest responsable »

tions de produits confrontés à des défauts, je me suis très vite aperçu de l’impor-tance de la qualité des données qu’on retrouvait dans notre système de traçabi-lité et cela même pour des traçabilités unitaires, continue Hervé Martin. Nous avons donc développé une démarche afin de mesurer la qualité des données dans chaque usine de fabrication de véhi-cules pour l’ensemble des éléments tracés. Cette démarche présente l’intérêt de cerner nos pistes de progrès éventuels au niveau du captage et de l’archivage des informa-tions, et de comparer les performances d’une solution vis-à-vis d’une autre. »

Le captage automatique des donnéesPour Hervé Martin, le captage auto-matique est une évidence !« Plus on favorise le captage automatique, plus on renforce la traçabilité sans encom-brer l’opérateur, poursuit Hervé Martin. On gagne en fiabilité de l’information saisie et en robustesse par le côté répétitif de la saisie. » Le transfert des données du système

d’information de pilotage des fabri-cations vers le système d’archivage des données de traçabilité est alors facilité. « Je suis personnellement un fervent mili-tant du Datamatrix, qui est déjà appliqué chez nous depuis environ cinq ans avec un retour d’expérience probant, continue Hervé Martin. Le Datamatrix sur la pièce offre plusieurs avantages : souplesse, taille très réduite, diversité des modes de marquage (ex. : laser, jet d’encre) et des systèmes de lecture (ex. : vision). »Mais la solution n’est pas uniquement interne car elle demande un mar-quage efficace réalisé par le fournis-seur dans le respect des spécifications des produits livrés au constructeur. En fait, la solution unique n’existe pas !« Compte tenu de la grande diversité des pièces assemblées sur un véhicule, il faut regarder les best practices. Une classifi-cation des pièces par niveau d’exigence permet de choisir la solution adaptée, dans une logique de réduction des coûts », conclut Hervé Martin. ■

« Je suis un fervent militant du Datamatrix », affirme Hervé Martin, responsable central traçabilité, chez Renault.

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Traçabilité : un chemin de valeur

État de l’art Démarche points de vue pratique

Outre l’identification d’une pièce et le suivi des éléments tout au long du processus de fabrication, un système de traçabilité doit aussi permettre de comprendre les causes des changements de mode opératoire dans un processus de production.

Nicolas Stori, Courbon

Comprendre l’origine des changements

lot tout en gardant les numéros uni-taires de chaque élément.Côté qualité, toutes les actions, tous les contrôles en ligne (In Process Control – IPC) doivent être tracés. La dématérialisation de la gestion de la qualité sur les lignes de production, que ce soit en réception des compo-sants, en fabrication, voire en condi-tionnement, consiste à tout intégrer dans l’outil informatique. « Le client final, les normes, les exigences qualité imposent d’apporter la preuve que des contrôles ont été effectués au bon moment conformément au cahier des char-ges », explique Nicolas Stori. C’est la raison pour laquelle les logiciels de traçabilité alertent aussi les opérateurs au fur et à mesure des contrôles qu’ils ont à exécuter, par exemple : prélever une pièce,

relever des valeurs, etc. « Tout est tracé, continue Nicolas Stori. Les résultats, un arrêt de ligne, une autre procédure, un changement d’équipe. Les systèmes alimentent des cartes de contrôle pour avoir une visibilité sur la qualité. Toutes les informations concernant la fabri-cation ou la gestion des lots sont associées à la traçabilité du produit fini, stockées dans une même base de données et accessibles à partir du logiciel de traçabilité. »

Une recherche facilitéeDans certains cas, chez les construc-teurs automobiles, par exemple, l’in-formation n’est pas intégrée en temps réel dans l’informatique, mais plutôt remontée en fin de ligne dans la base de données. Il y a peu d’automatisa-tion des saisies. Elles sont faites par les opérateurs avec des tests de vrai-semblance pour les cadrer par rapport aux données que l’on attend. Nicolas Stori précise : « On s’aperçoit depuis sept ou huit ans qu’il n’y a pas de réticences à la mise en place d’un système informatique de traçabilité sur le poste de travail du personnel, notamment pour faire des saisies, car cela correspond à une vraie valorisation du travail des opérateurs. Mais le succès repose souvent sur l’impli-cation de la direction et des managers intermédiaires. »Bien sûr, les outils de recherche pour se retrouver dans cette traçabilité sont primordiaux. Il faut effectuer des recherches le plus simplement possible afin de pouvoir aisément corréler l’information, comparer des lots, voir quelles étaient les conditions de fabri-cation, établir les liens, retrouver tou-tes les pièces ayant des caractéristiques identiques, etc. L’important est de comprendre pourquoi on a été amené aux conditions dans lesquelles il y a eu un problème. ■

En matière de traçabilité, tous les marchés ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi, dans le domaine

agroalimentaire, la demande porte principalement sur le suivi de consommation des matières. Mais, les suivre et les comptabiliser pose problème car, dès le stockage, toutes les matières se mélangent. La traça-bilité doit donc prendre en compte les f lux qui se croisent et les liens logiques entre eux. C’est là le rôle des outils dit « verticalisés ». « Dans l’automobile, en revanche, il s’agit surtout de traçabilité "process". Une ligne peut être divisée en opérations et, pour chacune des pièces, on trace, à chaque opération, les condi-tions de fabrication. Le système de traçabilité doit alors pouvoir répondre à des questions comme : sur quelle navette est passée la pièce, avec quel outil a été faite l’opération de per-çage, quel opérateur est intervenu, quel couple de serrage a été utilisé ? » indique Nicolas Stori, directeur des solutions logicielles chez Courbon, un des spécialistes de l’automatisme et de l’informatique en milieu industriel.On est alors dans ce que les améri-cains appellent le Manufacturing Execution System, propre au pilo-tage d’atelier. Les points communs à ces deux types de traçabilité : la gestion des f lux et la qualité.

Tout est tracéPour la gestion des f lux, lorsqu’on réceptionne une matière ou un com-posant, il faut le stocker, dans un atelier particulier, un entrepôt précis, de manière avancée ou non. Il faut alors tracer tout ce qui va se passer. Lors du déstockage, la trace doit être préservée. Si on passe sur une palet-te plus petite, ou si l’on fusionne des palettes, il faut identifier ce nouveau

Pour Nicolas Stori, directeur des solutions logicielles chez Courbon, « la traçabilité valorise le travail de l’opérateur ».

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concerne évidemment au premier chef les établissements de santé et en particulier les pharmaciens hospitaliers qui constatent notam-ment qu’en terme de sécurité, la situation est en constante amé-lioration. Les exigences relatives à l’identi-fication unique du produit sont définies par la norme expérimen-tale XP S 94-467 de l’Afnor qui précise les règles de codification des instruments de chirurgie. Le numéro d’identification est accom-pagné des informations liées à ce code ainsi que celles associées à ses regroupements logistiques. D’une façon globale, la norme distingue deux parties dans l’iden-tif iant unique. L’une, statique, permet d’identif ier le produit. L’autre, dynamique, identif ie la production. Les données transmi-ses par l’industriel peuvent être

En vertu du système nor-matif ISO 9001 – 13485, tout fabricant de disposi-tifs médicaux doit dispo-

ser d’un système complet de traçabilité. Ce système doit per-mettre une identification des pro-duits tout au long du processus de fabrication, de la réception des matières premières jusqu’à l’expé-dition des produits finis, en passant notamment par les étapes de condi-tionnement et de stockage, avec tout ce que cela implique en termes de gestion. Le système d’identification est ainsi obligatoirement un support de suivi au niveau du système de production et une base pour la gestion interne sur lequel chaque entreprise s’ap-puie. Seul un produit ayant passé avec succès les différents contrôles et essais requis est diffusé, utilisé ou installé.« C’est non seulement indispensable à notre activité pour suivre nos produits et prestations, mais c’est aussi une néces-sité pour que nos instruments soient introduits dans les hôpitaux, précise Christian Oury, p.-d.g. de la société Oury-Guye et fils. Si en plus la tra-çabilité mise en place par l’industriel peut être reprise pour leur propre usage par les établissements de santé, cela ne peut qu’être bénéfique pour l’amélioration de la qualité de suivi des produits et pres-tations au sein de ces établissements. »

Un identifiant dynamiqueCette question d’un identif iant unique, qui semble de mieux en mieux perçue par les industriels,

saisies par l’établissement, stockées et homogénéisées dans des bases de données pour être ensuite res-tituées via des logiciels de l’éta-blissement.

pratiqueÉtat de l’art Démarche points de vue

Construire une traçabilité avec un identifiant unique du fabricant d’instruments de chirurgie aux établissements de santé : tel est le défi que cherchent à relever la société Oury-Guye et fils et le Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem). Explications !

Instrumentation de chirurgie

Vers un identifiant unique

tracer tout au long du cycle de vie Les professionnels pensent qu’il est impératif d’identifier inaltérablement le dispositif médical pour sa durée de vie et pas seulement sa garantie commerciale. Quelle que soit la technique de marquage utilisée, les industriels doivent décider des bonnes pratiques d’identification et de localisation des codes. Voir, à ce sujet, l’étude réalisée par le Cetim, à la demande du Snitem, sur la durée de vie des technologies de traçabilité utilisées sur des instruments chirurgicaux et ancillaires.

➔ clés

Le mode d’identification et la localisation des codes doivent être fixés.

➔➔➔

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Traçabilité : un chemin de valeur

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État de l’art points de vue Démarche pratique

Lors de la composition d’une boîte d’instruments, la personne qui en est chargée s’appuie sur un code à saisir afin de permettre une iden-tification correcte.

Un temps de lecture pénalisantMais l’identif ication des codes demande du temps ! L’expérience réalisée à l’hôpital de Creil avec le marquage Datamatrix ou la RFID indique un temps de lecture variant de cinq à sept secon-des par instrument. Pour une boîte de chirurgie molle contenant une cinquantaine d’instruments, ce temps doit être multiplié d’autant. « Cela crée un engorgement, estime Christian Oury. Nous travaillons aujourd’hui sur un code beaucoup plus petit pour lequel la relecture se fait en 1/50e de seconde. Mais c’est comme tou-jours l’économie qui a le dernier mot. »

Préserver l’intégrité du code et… son inocuitéCompte tenu de l’emplacement limité disponible sur un instrument

et de la taille minimale requise d’un code-barres, le marquage Datamatrix semble être une solution de choix. Mais, la qualité du marquage doit être assurée grâce à une parfaite maîtrise du procédé quelle que soit la technique choisie, micropercus-

sion ou laser par exemple. De fait, afin de prévenir de toute dérive du système, la vérification de la qua-lité du marquage est essentielle. Le Datamatrix laser apparaît inté-ressant au niveau du coût et de sa mise en œuvre. Mais, sa surface

Décolletage : pour une filière de traçabilité Simon Bernard, ingénieur au centre technique du décolletage (Ctdec), a réalisé un projet qui vise à optimiser la traçabilité dans l’industrie du décolletage. Au cours de l’étape de prospection initiale, il est apparu que chaque entreprise utilise ses standards d’identification pour ses propres produits. D’où une rupture de la chaîne de traçabilité le plus souvent lors de la livraison des produits, de l’enregistrement et du rangement dans les stocks. À ce jour, les campagnes de rappel de produits sont réalisées de manière très individuelle dans le sens où chaque entreprise sollicite à tour de rôle ses fournisseurs amont. Pertes de temps et imprécision conduisent à une augmentation de la quantité de produits à rappeler. L’optimisation de la traçabilité en amont et en aval pourrait donner lieu à un système de rappel centralisé, où l’identification des produits potentiellement défectueux se ferait en quelques clics de souris.

➔ à retenir

Le marquage Datamatrix semble être une solution de choix.

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État de l’art Démarche points de vue pratique

peut subir une altération ou une corrosion suite aux protocoles de décontamination et aux cycles de stérilisation. Ce qui entraîne un risque de mauvaise lecture. Même si une amélioration des caméras est constatée, le risque de perte d’in-formation n’est pas négligeable. Il est donc nécessaire de prévoir un dégravage et un regravage pendant la durée de vie du produit par exemple lors d’une réparation. Sans oublier le risque de perte d’infor-mation lors de cette intervention du fabricant ou du réparateur.Face à cela, c’est le Datamatrix par micropercussion qui présente une garantie d’inaltérabilité supérieure. Du point de vue de la corrosion, les tests réalisés ont été concluants. Il reste que les machines de micro-percussion ne sont pas aussi f lexi-bles que les machines laser déjà en place depuis vingt ans et que la mise en œuvre chez l’industriel a un coût un peu plus élevé.

Il est urgent d’attendreFaut-il tout tracer ou seulement certains matériels ? Le débat n’est pas clos ! « Sur ce sujet, il est urgent d’attendre, continue Christian Oury. En tant qu’industriel fabriquant, je ne travaille pas en direct commercialement avec les hôpitaux et cliniques, mais seulement techniquement. Mon intérêt, qui doit être l’intérêt de tous, est d’apporter la fiabilité et une excellente traçabilité, mais à un coût économique raisonnable sur l’instrumentation. Cette course à la traçabilité est très lucrative, mais elle ne doit pas être faite au détriment de la pérennité du système. Cela doit être réf léchi, préparé collectivement en amont par les industriels et personnels hospi-taliers, en intégrant le principe d’un système évolutif grâce aux progrès tech-niques à venir. » Les industriels doivent, bien-sûr, rester neutres vis-à-vis de la gestion des établissements de santé. Compte tenu de cette obligation de non- ingérence, ils se limitent à proposer une technologie de traçabilité de façon à l’évaluer et, en tant que fabricant, la garantir sous certaines conditions techniques.

Bien sûr, ce qu’il faut éviter c’est de se retrouver avec trois types d’identification sur un même maté-riel : un Datamatrix du fabricant et une puce RFID ou un Datamatrix du distributeur auquel s’ajoute de toute façon un code alphanuméri-que. Car, dans tous les cas, un Datamatrix ou une puce RFID nécessiteront tout de même un alpha-numérique, au cas où l’élec-tronique tomberait en panne. Le risque est alors effectivement de se retrouver avec un patchwork d’identifiant sur des matériels où la place disponible est plus que limitée. Enfin, en cas de matériovigilance, il est essentiel que le marquage ne puisse pas être considéré comme l’origine de l’incident. Une obli-gation de plus, pour la qualité du marquage et sa localisation. ■

« La traçabilité des instruments de chirurgie s’impose du point de vue sécuritaire et logistique, notamment par une sécurisation de la recomposition des boîtes d’instruments et la garantie de la bonne maintenance de l’instrumentation. Mais, elle peut également contribuer à la bonne gestion de l’hôpital, en particulier par un suivi du parc de matériel. La volonté commune des fabricants et des représentants des établissements de santé d’optimiser la traçabilité des instruments se traduit par des échanges permanents entre les deux parties. Il en est ainsi de la démarche commune que nous menons depuis plus de deux ans avec Europharmat, l’organisme représentant les pharmaciens hospitaliers. Les supports de traçabilité permettent aussi d’intégrer des données de plus en plus utiles en suivi de gestion des établissements de santé, que ce soit pour la tarification ou la répartition budgétaire.Mais, il faut définir qui marque, à quel moment, et ce que l’on est capable de lire et à quel moment ? Ceci montre la nécessité de coordonner les besoins et attentes des uns et les possibilités et contraintes des autres. La traçabilité des instruments de chirurgie doit contribuer à la qualité et à la sécurité des soins dispensés au patient, mais également garantir la sécurité vis-à-vis du personnel médical. Enfin, l’aspect économique doit être évoqué, notamment pour l’établissement du coût d’un acte pour un patient déterminé. »

■ Joël GuIllou, directeur réglementation remboursement et co-animateur du groupe de travail e-commerce, en charge notamment des outils de traçabilité au syndicat national de l’industrie des technologies médicales.

« Il faut définir qui marque et à quel moment »

Christian Oury, p.-d.g. de la société Oury-Guye et fils : « un Datamatrix ou une puce RFID nécessitent tout de même un alphanumérique. »

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44 Traçabilité : un chemin de valeur

État de l’art points de vue pratiqueDémarche

Une solution de traçabilité s’appuie sur des technologies de marquage, d’identification et de capture d’information. On parle de traçabilité électronique pour tout ce qui est capable de porter une information, de la récupérer, de la numériser et de la transmettre à un système d’information pour être exploitée. Petit florilège des principales technologies.

Les technologies à la trace

Le marquage• La micro-percussion. Solution éco-nomique et sans consommable pour un marquage permanent à pilotage électronique. Effectuée à grande vitesse sur tous types de plastiques et d’aciers, elle s’accompagne d’une incrémentation automatique.• Le rayage. On obtient une qualité de marquage équivalent, mais sans le bruit. Le contenu du marquage est produit par une pointe en carbure ou en dia-mant qui sous l’action d’une pression pénètre la surface à marquer.• Le laser. Le laser YAG assure un marquage universel sur tous types de supports. Sans contact, il autorise un tracé fin et une grande rapidité.• La gravure. Marquage en creux esthétique sur tous types de maté-riaux, y compris le verre. La gravure par fraise assure un marquage profond directement sur le produit ou sur la plaque constructeur.

Les technologies d’authentification• Le code numérique sur un produit est un élément chiffré unique et non reproductible.• Le code hybride associe un produit et sa signature créée à partir de ses propres caractéristiques.• Les nanotraceurs marquent un pro-duit à l’aide de nanoparticules inté-grées dans la matière.• L’ADN synthétique est utilisé pour marquer des f luides ou des poudres.• Les marqueurs réagissant à certaines fréquences, UV ou rayons X en géné-ral, servent à différencier une matière d’une autre.

Les technologies d’identification • Code-barres 1D : il est largement présent dans la grande distribution et la logistique. Il répond aux standards EAN.• Code à barres 2D : on distingue les codes-barres empilés et les codes matriciels, tels que le code Datamatrix. Ce code contient bien plus de données que le code-barres 1D sur une sur-face bien moindre. Il peut être impri-mé ou gravé. Le code Datamatrix est dans le domaine public donc utilisa-ble sans redevance. Il répond à la norme ISO IEC 16022.• RFID ou identification radiofré-quence : le but est de faire entrer en relation, sans contact et sans visibilité directe, deux entités, l’étiquette élec-tronique (tag) et le lecteur.

Gare à l’inflation des codes !

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sécurité, environnement, justice

➔ à retenir

La traçabilité sécurisée, qui repose sur toutes les technologies (marquage, ADN, nanotraçeurs…) et sur les bonnes pratiques, doit servir à lutter contre la contrefaçon et à assurer la défense de la propriété industrielle. Certaines des technologies mentionnées ci-dessus sont au service de l’écotraçabilité. Elles seront appliquées assez rapidement pour la déconstruction automobile

et le recyclage lié notamment à la directive européenne Déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE 2002/96/CE ou D3E). Par ailleurs, les documents numériques sont eux aussi appelés à être tracés pour donner différentes garanties. Un domaine qui devrait se développer fortement dès lors que l’on peut associer un résultat de traçabilité à des éléments de preuve pour la justice.

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Capteurs RFID à l’embarquement, pour une lecture à la volée des bagages.

Code Datamatrix Marquage laser

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Pour construire un système de traçabilité, il faut d’abord définir son besoin en cohérence avec la stratégie globale de l’entreprise et son environnement. Le choix d’un système et de l’intégrateur en dépend ! Mais rien ne peut se faire sans une implication réelle de tous les acteurs de l’entreprise.

Quatre étapes pour réussir

Définition des besoins et rédaction du cahier des charges fonctionnel

• Analyse des besoins en interne et de ceux des clients

• Identification des produits ou des matières ; détermination des lots ou des entités à tracer ; reconnaissance des éléments variables liés au processus et des liens entre les données

• Formalisation des besoins avec la rédaction du cahier des charges fonctionnel

• Prise en compte des aspects réglementaires, des normes et des enjeux juridiques

• Analyse des interfaces à prévoir avec le système d’information existant

• Rédaction du cahier des charges technique

• Choix des technologies appropriées et du type de saisie (manuelle, semi-automatique, automatique)

1

consultation, choix et investisement

• Consultation et analyse des offres

• Choix du logiciel (en général celui qui fait partie de l’ERP) et de l’intégrateur

• Négociation et achat des éléments

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Déploiement

• Conduite du changement (engagement des dirigeants, sensibilisation, adhésion des acteurs, formation, communication)

• Affectation des ressources pour la mise en place

• Déploiement (phases de tests, validation, mise en œuvre dans les conditions opérationnelles)

• Vérification de la continuité du flux d’informations associé au flux physique et du bon fonctionnement de la communication entre les acteurs

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Pilotage

• Mise en place d’indicateurs, d’un tableau de bord, d’alertes, etc.

• Mesure du retour sur investissement

• Bilan de l’opération

• Communication interne et externe sur la mise en place et le fonctionnement de

la traçabilité

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points de vue Démarche État de l’art pratique

Adresses utiles• Cetim : www.cetim.fr• Pôle traçabilité : www.poletracabilite.com• Numeral advance : www.numeraladvance.com• Suma Group : www.suma-group.fr• Airbus : www.airbus.com

• Alstom Transport : www.transport.alstom.com• Pierre Guérin : www.pierreguerin.fr• CRCI Picardie : www.picardie.fr• Renault : www.renault.fr• Courbon : www.courbon.fr• Oury-Guye et fils : www.oury-guye.com