superposition et juxtaposition d’images

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02/12/2015 Superposition et juxtaposition d’images http://www.cndp.fr/entrepot/baccalaureatcinema/lhommealacamera/lesprocedescinematographiques/superpositionetjuxtapositiondimages.html 1/1 Baccalauréat cinéma L'homme à la caméra Photogrammes de L’Homme à la caméra, Dziga Vertov. © Lobster films Photogrammes de L’Homme à la caméra, Dziga Vertov. © Lobster films Superposition et juxtaposition d’images La surimpression est souvent utilisée pour associer l’organique et le machinique. L’œil sur l’objectif est l’image la plus célèbre (image 25). On peut citer par ailleurs l’oreille et la bouche sur le phonogramme comme un autre rapprochement de l’organique et du machinique, mais aussi le visage de la secrétaire sur le clavier de la machine à écrire ou celui de la fileuse dans le cercle du métier à tisser. Ces surimpressions peuvent s’accompagner de changements d’échelles : le cameraman apparaît dans un verre à bière qui se remplit, de la même manière qu’il domine la foule innombrable qui se déplace à ses pieds à la fin du film. La surimpression peut concerner plus de deux images, comme la scène qui réunit cuillères, bouteilles et pianos dans un café. Le fondu enchaîné se manifeste au début du film à travers une succession d’ouvertures de fenêtres. Il s’agit de la même action répétée sous différents angles, comme une série de fauxraccords. Le procédé revient au moment des loisirs pour souligner l’occupation d’un espace vide. C’est ainsi qu’apparaissent les nageurs, le magicien chinois ou les chevaux de bois du manège. La division d’écran peut être verticale ou horizontale suivant la forme d’un objet. Le procédé sert à montrer une action simultanée, comme les deux enfants endormis dans la maternité ou le cours de danse qui se divise en quatre avec le piano, l’enseignante et les élèves. Il peut également traduire un décalage dans le temps, comme le trottoir filmé à deux moments différents, les standardistes et les secrétaires qui répètent les mêmes gestes à la fin du film. Ce procédé peut par ailleurs permettre de présenter une réalité sous deux aspects différents, comme les deux directions d’une même avenue au moment du divorce. Ou encore réduire l’espace du cadre, comme avec les tramways ou les figures de l’échiquier. C’est également à ce principe que répond l’haltérophile dont nous n’apercevons que les jambes et les bras. Des changements d’échelles dans la division d’écran servent à montrer le travail du cameraman. L’Homme à la caméra est ainsi juché sur une caméra géante au début du film. Il apparaît plus tard vissant sa caméra sur un trépied posé sur le toit d’une maison d’où il domine l’horizon.

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Superposition Et Juxtaposition d’Images

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Page 1: Superposition Et Juxtaposition d’Images

02/12/2015 Superposition et juxtaposition d’images

http://www.cndp.fr/entrepot/baccalaureat­cinema/lhomme­a­la­camera/les­procedes­cinematographiques/superposition­et­juxtaposition­dimages.html 1/1

Baccalauréat cinéma ­ L'homme à la caméra

        

Photogrammes de L’Homme à la caméra, Dziga Vertov. © Lobster films

Photogrammes de L’Homme à la caméra, Dziga Vertov. 

© Lobster films

Superposition et juxtaposition d’images

 

La surimpression est souvent utilisée pour associer l’organique et lemachinique. L’œil sur l’objectif est l’image la plus célèbre (image 25). Onpeut citer par ailleurs l’oreille et la bouche sur le phonogramme comme unautre rapprochement de l’organique et du machinique, mais aussi levisage de la secrétaire sur le clavier de la machine à écrire ou celui de lafileuse dans le cercle du métier à tisser. Ces surimpressions peuvents’accompagner de changements d’échelles : le cameraman apparaît dansun verre à bière qui se remplit, de la même manière qu’il domine la fouleinnombrable qui se déplace à ses pieds à la fin du film. La surimpressionpeut concerner plus de deux images, comme la scène qui réunit cuillères,bouteilles et pianos dans un café.Le fondu enchaîné se manifeste au début du film à travers unesuccession d’ouvertures de fenêtres. Il s’agit de la même action répétéesous différents angles, comme une série de faux­raccords. Le procédérevient au moment des loisirs pour souligner l’occupation d’un espace vide.C’est ainsi qu’apparaissent les nageurs, le magicien chinois ou les chevauxde bois du manège.La division d’écran peut être verticale ou horizontale suivant la formed’un objet. Le procédé sert à montrer une action simultanée, comme lesdeux enfants endormis dans la maternité ou le cours de danse qui sedivise en quatre avec le piano, l’enseignante et les élèves. Il peutégalement traduire un décalage dans le temps, comme le trottoir filmé àdeux moments différents, les standardistes et les secrétaires qui répètentles mêmes gestes à la fin du film.Ce procédé peut par ailleurs permettre de présenter une réalité sous deuxaspects différents, comme les deux directions d’une même avenue aumoment du divorce. Ou encore réduire l’espace du cadre, comme avec lestramways ou les figures de l’échiquier. C’est également à ce principe querépond l’haltérophile dont nous n’apercevons que les jambes et les bras.Des changements d’échelles dans la division d’écran servent à montrer letravail du cameraman. L’Homme à la caméra est ainsi juché sur unecaméra géante au début du film. Il apparaît plus tard vissant sa camérasur un trépied posé sur le toit d’une maison d’où il domine l’horizon.