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REPUBLIQUE DU MALI Un Peuple – Un But – Une Foi TABLE RONDE DES BAILLEURS DE FONDS DU MALI DOCUMENT DE SYNTHESE DES STRATEGIES ET PRIORITES DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE ACCELERE POUR LA CROISSANCE ET LA REDUCTION DE LA PAUVRETE MAI 2008

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REPUBLIQUE DU MALI

Un Peuple – Un But – Une Foi

TABLE RONDE DES BAILLEURS DE FONDS DU MALI

DOCUMENT DE SYNTHESE DES STRATEGIES ET PRIORITES DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE ACCELERE POUR LA CROISSANCE ET LA

REDUCTION DE LA PAUVRETE

MAI 2008

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Table des matières

I. INTRODUCTION ................................................................................................................. 4

II. CONTEXTE................................................................................................ ………………...6

A. Caractéristiques socio démographiques ................................................................................6 B. Situation sociale...................................................................................................................6

C. Le contexte macro-économique............................................................................................6

III. SECTEUR DE L'AGRICULTURE ATOUTS , OPPORTUNITES ET CONTRAINTES……..8

A. Importance du secteur Agricole dans l’économie nationale ..................................................8 B. Conditions agroclimatiques ..................................................................................................8

C. Les ressources naturelles......................................................................................................9 1. Les terres agricoles........................................................................................................9 2. Les ressources en eau .....................................................................................................9 3. Les ressources forestières, pastorales et halieutiques ...................................................9

D. Les systèmes de production..................................................................................................9 1. L’agriculture ..................................................................................................................9 2. L’exploitation des ressources halieutiques ..................................................................10

E. La gestion foncière.............................................................................................................12

F. Financement du secteur Agricole .......................................................................................12 G. Les Facteurs limitants ........................................................................................................13

IV. LES INSTITUTIONS ET PRINCIPAUX ACTEURS DU SECTEUR ................................. 15 A. Les ministères du développement rural ..............................................................................15

B. Les exploitants et exploitations agricoles ...........................................................................15 C. L’organisation et la structuration des producteurs ruraux au Mali.......................................18

D. Les chambres Régionales d’Agricultures............................................................................18 E. Le secteur privé .................................................................................................................19

1. les fournisseurs de produits financiers ........................................................................19 2. les partenaires techniques et financiers.......................................................................20 3. le contexte juridique et fiscal .......................................................................................20

V. CADRE DE POLITIQUES ET ORIENTATIONS STRATÉGIQUES ..............................…22

A. Au niveau national .............................................................................................................22 1. Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté .........................22 2. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement ..................................................23

B. Politique sectorielle en agriculture .....................................................................................24 1. La Loi d’Orientation Agricole (LOA) .........................................................................24 2. La Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire..........................................................25 3. Politique sectorielle en élevage.....................................................................................25 4. Politique sectorielle en matière de pêche.....................................................................25

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5. Cadre de Depenses a Moyen Terme (C.D.M.T.) .........................................................26 C. Au niveau régional.............................................................................................................26 D. Au niveau continental ........................................................................................................26

E. PRINCIPAUX DOMAINES D’INTERVENTION DANS LE SECTEUR : .......................27 1. La Sécurité Alimentaire :.............................................................................................27 2. Développement des filières de production végétale et de produits forestiers : ..........28 3. Développement de l’agriculture irriguée : ..................................................................29 4. Développement de l’élevage et des filières animales :.................................................29 5. Développement de la filière pêche et aquaculture : ....................................................31

VI. CONCLUSION ................................................................................................................... 34

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I. INTRODUCTION

Le Mali recèle de grandes potentialités agro-sylvo-pastorales et halieutiques. Malgré ces ressources et potentialités, les efforts déployés et les réformes entreprises, on constate :

­ un déficit persistant en productions céréalières ; ­ un flux important d’importations en produits alimentaires ; ­ un secteur agro-industriel peu développé ; ­ un faible accès des populations aux services socio-économiques de base ; ­ une situation de pauvreté rurale chronique ; ­ des disparités intra et inter régionales importantes ; ­ une dégradation continue des ressources naturelles et l’avancée du désert ; ­ une fragilité accrue des écosystèmes; ­ une dépendance persistante de l’agriculture aux aléas climatiques ;

De plus, le monde rural vit dans une situation de précarité aggravée par un environnement économique concurrentiel accru et difficilement soutenable aux plans sous-régional et international. Le secteur rural connaît, en outre, d’autres facteurs d’évolution notamment la décentralisation et une forte exigence d’implication de la société civile dans la gestion des affaires publiques. Il est également marqué par une forte croissance démographique et un rythme d urbanisation accéléré. Les phénomènes nouveaux d’urbanisation rapide, d’intégration aux marchés mondiaux, de changement climatique, de concurrence pour les biocarburants et les produits alimentaires ainsi que la hausse des prix des denrées alimentaires constituent autant de défis à relever pour les pouvoirs publics L’urgence des engagements à entreprendre afin de créer le cadre approprié permettant aux exploitants agricoles et autres operateurs du secteur d’acquérir la capacité pour leur nécessaire adaptation à l’économie de marché et au rythme de la mondialisation, préoccupe les Pouvoirs Publics et interpelle la Communauté Internationale

Pour faire face à l’ensemble de ces pesanteurs, le pays s’est résolument orienté vers des transformations structurelles profondes pour tirer un meilleur parti de ses atouts et potentialités et prendre en compte ces défis.

Les plus hautes autorités politiques du pays marquent leur ambition et leur détermination à accélérer la transition agricole en mettant en place des mesures de politiques visant à : passer d'une Agriculture de subsistance à une Agriculture intensive et diversifiée, capable de satisfaire les besoins croissants du pays, et tournée vers la conquête des marchés sous-régionaux et internationaux. L’enjeu est de faire de l’Agriculture malienne, une agriculture durable, moderne et compétitive reposant, prioritairement sur les exploitations familiales agricoles reconnues, sécurisées, à travers la valorisation maximale du potentiel agro-écologique et des savoir-faire Agricoles du pays. Il s’agit de garantir la souveraineté alimentaire et de faire du secteur Agricole le moteur de l’économie nationale en vue d’assurer le bien-être des populations. La stratégie de développement Agricole s’appuie sur la promotion volontariste de la modernisation de l’agriculture familiale et l’appui à l’émergence d’un secteur agro-industriel structuré, compétitif et intégré dans l’économie sous-régionale

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La transition agricole reste un élément essentiel de la croissance. Le développement du pays passe nécessairement par l’essor du secteur agricole en priorité. Le développement du Mali ne pourra se faire sans augmentation de la production et de la productivité agricole pour la raison évidente : les déséquilibres actuels agricoles et agroalimentaires causés par des facteurs multiples, variés et complexes, laissent planer de grosses incertitudes quant à la capacité des Etats comme le Mali de préserver leur sécurité alimentaire Les nouvelles donnes du contexte international amènent le Gouvernement à intensifier le dialogue avec les partenaires du Mali pour traduire dans les faits toute l’importance du secteur agricole dans la croissance économique et dans la réduction de la pauvreté et des inégalités. Le Gouvernement de la République du Mali a décidé d’organiser une Conférence de Table Ronde des Bailleurs de Fonds (TRBF), les 12 et 13 juin 2008 à Bamako. Aussi, sera t-il développé au cours de cette table ronde un dialogue fécond autour de quelques instruments fondamentaux de développement et de coopération, récemment élaborés, comme le Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP), le Plan décennal de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), le Plan d’action national de mise en œuvre de la Déclaration de Paris et le Programme de développement économique et social (PDES)1 du Président de la République. De même, certaines questions cruciales et d’intérêt commun feront l’objet d’échanges et de prise de décisions commune à l’effet d’améliorer les performances du Gouvernement et d’évoluer vers la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Le Gouvernement souhaite à cette occasion approfondir le dialogue avec les partenaires du Mali sur les stratégies et priorités de développement agricole du Pays dans la droite ligne des recommandations de la consultation sectorielle sur le développement rural et l’agriculture irriguée (CSDRAI) de mai 2006, et en prenant en compte les nouvelles donnes d’un contexte international en effervescence. Le résultat attendu de cette rencontre vise l’adhésion et l’engagement des Bailleurs de Fonds au côte du Mali dans le cadre de :

1. la mise en œuvre des politiques agricoles, des politiques aujourd'hui mieux adaptées et plus efficaces pour améliorer les progrès réalisés en direction des OMD et de la lutte contre la faim et la pauvreté ;

2. l’accroissement de la production et la productivité des exploitants agricoles au moyen d’investissements mieux adaptés aux besoins locaux ;

3. la mobilisation davantage d’investissements en faveur de l’agriculture, en préconisant cependant une vision à long terme plus axée sur la gestion durable des ressources agricoles.

Le présent rapport qui servira de support à ce dialogue politique comporte trois parties :

1. Le contexte général de développement ; 2. la description du secteur, atouts, opportunités et contraintes; 3. le cadre des politiques, les orientations stratégiques et les axes prioritaires d’intervention.

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II. CONTEXTE

A. Caractéristiques socio démographiques Selon les résultats du dernier Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 1998, la population totale résidente du Mali était de estimée à 9,810 millions d’habitants en 1998 dont 50,5% de femmes et 49,5% d’hommes. La population est à majorité rurale, environ 70% mais la population urbaine croit plus vite (+4%) que la population rurale. En 2005, la population est estimée à près de 13,5 millions et avec une croissance de 3% l’an. Les jeunes de moins de 15 ans représentaient 48,6% de la population en 2003. La situation démographique donne une idée de l’importance des besoins à satisfaire. La population sera environ 19 millions en 2024 dont plus de la moitie vivra dans les villes.

Sur la les résultats du Recensement général de l’agriculture la population agricole estimée à 8 912 459 habitants au cours de la campagne agricole 2004/2005 est essentiellement concentrée dans 5 régions (Koulikoro, Mopti, Sikasso, Ségou et Kayes). C’est une population jeune caractérisée par une pyramide des âges présentant une base très large, un niveau d’instruction assez bas. La population agricole est répartie en 1 374 215 ménages, soit une taille moyenne de 6,5 personnes par ménage. Cette taille moyenne varie selon les régions. Elle atteint un maximum de 9 personnes par ménage à Bamako et un minimum de 5,8 à Mopti. La structure par groupe d’âges de la population montre une prédominance des femmes dans les tranches d’âges situées entre 20 et 44 ans, matérialisée par un rapport de masculinité inférieur à 100%. En effet, les hommes dans ces tranches d’âges ont tendance à quitter la campagne pour rechercher de nouvelles opportunités ailleurs, en milieu urbain ou à l’extérieur du pays. Le rapport de masculinité est en faveur des hommes pour les âges très avancés, pouvant atteindre 149%.

B. Situation sociale Le Mali est l’un des pays les plus pauvres du monde. Près de 60% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. La mise en œuvre du CSLP 1 (2001-2006) a permis de réduire le niveau de pauvreté de 68,3% en 2001 (base revenu) à 59,2 % en 2005 sur la base d’un seuil de pauvreté actualisé de FCFA 153.310. L’objectif d’une réduction d’un quart de la pauvreté pendant la période 2001-2006 et visant à ramener ce niveau à 47,5% en 2006 n’a donc pas été atteint. Les constats dénotent un décalage significatif entre le milieu rural (73%) et le milieu urbain (20%). Les constats révèlent donc qu’au Mali la pauvreté est essentiellement un phénomène rural. On note une réduction de la sévérité de la pauvreté qui, estimée à 17,6% en 2001, s’établit à 12,6% en 2005 soit une baisse de 5 points. Le nouveau Cadre Stratégique de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (CSCRP II) (2007 – 2011) note que le faible niveau de réduction de la pauvreté au cours du CSLP I s’explique, d’une part, par l’insuffisance du taux de croissance de l’économie malienne et, d’autre part, par la répartition inégale des fruits de la croissance, le faible accès aux services de base et la faible maîtrise de la croissance démographique.

C. Le contexte macro-économique Le Mali fait partie des pays à faibles revenus. Pour 2005, le Revenu National Brut par habitant est estimé à 380 US$. La production du secteur de l’agriculture, élevage, sylviculture et pêche, qui occupe la majeure partie de la population, représente 35% du PIB. Elle est fortement dépendante des aléas climatiques.

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2002 2003 2004 2005 2006PIB (en milliards FCFA) 2 222,7 2 453,6 2 632,1 2 892,9 3 205,8 Taux de croissance réel en 4,4 7,7 2,8 6,1 5,0

D. Le niveau de sécurité et dépendance alimentaire Bilan céréalier ex-post 2006/2007

Unité : millier de tonnesPostes Riz Blé et orge Céréales sèches TotalPoulation au 30/04/2006 11 933 0001 Disponibilité 837,70 177,68 2 417,76 3 433,151.1 Production brute 1 053,24 8,57 2 631,44 3 693,241.2 Production disponible 654,06 7,28 2236,72 2898,061.3 Stocks au 01/11/2006 31,38 1,55 154,09 187,02 Stocks paysans 0,00 0,00 107,14 107,14 Autres stocks 31,38 1,55 46,95 79,871.4 Importations 152,26 168,85 26,94 348,06Commerciales* 148,24 161,94 16,75 326,93Aides alimentaires 4,02 6,91 10,20 21,13Total ressources/empois 837,70 177,68 2 417,76 3 433,152 Emplois 837,70 177,68 2 417,76 3 433,152.1 Exportations 0,82 1,26 25,22 27,302.2 Stocks finaux 29,93 3,37 261,87 295,17 Stocks paysans 0,00 0,00 199,20 199,20 Autres stocks 29,93 3,37 62,67 95,972.3 Consommation apparente totale 806,95 173,05 2 130,67 3 110,67 Norme de consommation (Kg/hbt/an) 57,24 5,92 150,84 214 Consommation apparente (Kg/hbt/an) 67,62 14,50 178,55 260,68 Bilan céréalier prévisionnel du Mali pour la campagne 2007/2008

Unité : millier de tonne Postes Riz Blé et orge Céréales sèches Total Population au 30/04/2008 12 196 000 1 Disponibilité 702,09 10,67 2637,20 3349,96 Production brute 1 082 8,59 2794,51 3885,48 Production disponible 672,16 7,30 2375,33 3054,79 Stocks au 01/11/07 29,93 3,37 261,87 295,17 Stocks paysans 0,00 0,00 199,20 199,20 Autres stocks 29,93 3,37 62,67 95,97 2 Besoins 739,68 121,10 1876,02 2736,79 Norme de consommation (kg/ht/an) ** 58,96 9,76 145,28 214,00 Consommation humaine 719,08 119,03 1771,83 2609,94

Stocks finaux*** 20,60 2,06 104,18 126,85 Stocks paysans 0,00 0,00 66,54 66,54 Autres stocks 20,60 2,06 37,65 60,31 3 Excédent (+) Déficit (-) brut -37,58 -110,43 761,18 613,17 4 Solde import-export 190,30 91,88 -3,29 278,89 Importations commerciales prévues 189,46 86,24 11,92 287,62 Aides prévues 4,02 6,91 10,20 21,13 Exportations prévues 3,18 1,26 25,41 29,86 5 Excédent (+) déficit (-) net 152,71 -18,54 757,89 892,06 6 Disponibilité apparente (kg/ht/an) 73,17 8,41 215,97 297,54

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III. SECTEUR DE L'AGRICULTURE ATOUTS, OPPORTUNITES ET CONTRAINTES

A. Importance du secteur Agricole dans l’économie nationale L'économie du Mali repose essentiellement sur le secteur rural, qui occupe près de 80% de la population active et contribue pour plus de 30% aux recettes d’exportation (provenant du coton, bétail et céréales). La contribution du secteur au PIB est de 40 % de 1994 à 2000, dont 26% pour l’agriculture, 10 % pour l’élevage et 4 % pour la pêche. Le secteur a un taux de croissance moyen de 3,6 % par an et est fortement tributaire des aléas climatiques (surtout de la pluviométrie), de déprédateurs et d'autres épizooties, mais aussi des facteurs externes, comme les cours mondiaux du coton, de l’or et des hydrocarbures. L’agriculture est, et devrait rester pour longtemps, le moteur de la croissance économique du Mali. Voir le tableau 3 ici-bas.

Tableau 3 : Indicateurs macro-économiques pour le Mali, 1984-2003 1984-93 1994-99 2000-03Moyen Moyen 2000 2001 2002 2003 Moyen

Indicateurs de la croissance et du développement socialPIB (millions de USD courants) 2,056$ 2,415$ 2,423$ 2,630$ 3,343$ 4,326$ 3,180$ Croissance annuelle du PIB 2.0% 5.0% 3.2% 12.1% 4.4% 6.0% 6.4%Main d'oeuvre (millions de personnes) 4.1 4.9 5.3 5.4 5.6 5.7 5.5 PIB per capita (USD constants, 1995) 255$ 267$ 293$ 321$ 327$ 338$ 319$ Croissance du PIB per capita (% annuel) -0.6% 2.5% 0.8% 9.4% 1.9% 3.5% 3.9%

Structure de l'économie (valeur ajoutée en % du PIB)Agriculture 44.6% 47.6% 41.6% 37.8% 34.2% 36.3% 37.5%Manufacturiers 8.0% 6.0% 3.8% 3.0% 3.2% 2.8% 3.2%Mines et carrières 1.9% 3.0% 5.1% 5.0% 8.3% 10.7% 7.3%Autres industries 5.8% 8.5% 11.6% 18.3% 18.2% 13.6% 15.4%Services, etc. 39.7% 34.9% 37.9% 35.8% 36.1% 36.7% 36.6%

Prix, investissements, et épargnesTaux d'inflation annuel, prix des consommateurs -- 7.6% -0.7% 5.2% 5.0% -1.3% 2.1%Epargnes domestiques bruts (% du PIB) 2.1% 8.7% 9.9% 10.4% 12.1% 10.9% 10.8%Formation capitale fixe brute (% du PIB) 20.2% 22.6% 22.5% 27.2% 20.4% 22.0% 23.0%

Secteur externe (% du PIB)Exportations des biens et services 16.6% 23.6% 26.8% 33.4% 32.2% 27.0% 29.9%Importations des biens et services 34.7% 37.5% 39.4% 50.3% 40.9% 38.2% 42.2%Investissement direct de l'étranger, net intrants 0.1% 1.7% 4.1% 4.8% 3.1% -- 4.0%

Source: Banque mondiale, Base de donnees SIMA (Aout 2004); tiré du Project Appraisal Document (Rapport no 31388-ML) pour unProjet d'appui à la croissance (21 janvier 2005). "--" = données non-disponibles.

Il est donc évident que le secteur constitue un secteur prioritaire du gouvernement malien. Dans le cadre du programme triennal d’investissement pour 2004-06, un montant global de 261 milliards de FCFA a été consacré au secteur agricole, dont 91,6% sont destinés á l’agriculture contre 3,6% á l’élevage et moins de 1% à la pêche. Malgré l’importance de leur contribution dans l’économie nationale, ces derniers n’ont bénéficier de la même attention que le sous-secteur agriculture.

B. Conditions agro climatiques Pays enclavé, le Mali possède un climat aride de type intertropical continental. La pluviométrie moyenne varie de moins de 100 mm au Nord à plus de 1.200 mm au Sud, délimitant ainsi du Nord au Sud quatre (4) grandes zones agro climatiques que sont :

• la zone subsaharienne (sahélo saharienne), avec une pluviométrie inférieure à 150-200 mm/an, couvre 57% du territoire;

• la zone sahélienne, avec une pluviométrie inférieure à 550 mm/an, couvre environ 18% du territoire et comprend le Delta intérieur du Niger (30 000 Km², caractérisé par ses vastes zones d’inondation et son site de RAM SAR d’intérêt mondial);

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• la zone soudano sahélienne, avec une pluviométrie variant de 500 à 1100 mm/an, couvre environ 14% du territoire;

• la soudano guinéenne au Sud, avec une pluviométrie supérieure à 1.100 mm/an couvre 11 % du territoire.

C. Les ressources naturelles Les terres, les ressources en eau, les ressources pastorales, les ressources forestières, fauniques et halieutiques constituent les principales ressources naturelles sur lesquelles le Mal fonde en partie son développement économique et social. Le Mali dispose d’un potentiel naturel en ressources agro sylvo pastorales et halieutiques, caractérisé par une diversité des zones agro climatiques.

1. Les terres agricoles Les terres rurales sont estimées à 46,6 millions d’hectares (dont 12,2 millions de terres agricoles, 30 millions de terres de pâturage, 3,3 millions de réserves de faunes, 1,1 millions de réserves forestières), et le pays est arrosé par deux grands fleuves (Niger sur 1 700 km et Sénégal sur 900 km) et leurs affluents, créant de vastes zones inondables avec plus de 2,2 millions d’hectares de terres aptes à l’irrigation sous réserve d’aménagement.

2. Les ressources en eau En ce qui concerne les ressources en eaux, les volumes écoulés par le Niger et le Bani sont de l'ordre de 20 à 25 milliards de mètres cubes dont plus de trois quarts sont écoulés vers l’aval ou perdus par évaporation dans le delta et la zone lacustre. L'ensemble des réserves en eaux souterraines représenterait un volume de 2720 milliards de m3 avec une recharge annuelle de 55 milliards m3/an. Le mali est également traversé par des fleuves, notamment le Niger représentant un potentiel important d’irrigation.

3. Les ressources forestières, pastorales et halieutiques On estime le volume sur pied du bois de l’ensemble des formations forestières à plus de 520 millions de m3 soit 416 millions de tonnes de bois. Ces ressources sont inégalement reparties sur le territoire avec moins de 10 m3/ha pour les savanes arbustives, 20 à 40 m3/ha pour la brousse tigrée, 50 à 80 m3 pour les savanes boisées et plus de 100 m3/ha dans la zone guinéenne et les galeries forestières. Les "savanes vergers à Karité" du Mali recèlent le potentiel d'amandes le plus important de la sous-région.

Les ressources pastorales sont estimées en année normale, à 77 millions de tonnes de MS pour des besoins qui s’évaluent à environ 20 millions de tonnes. Les cultures fourragères sont peu développées. L’évaluation de leur disponibilité en 1997-1998 donnait environ 4,3 millions de tonnes de matière sèche, dont 16,54% de sous produit de bonne qualité (fane d’arachide, fane de Niébé, tourteau de coton, son de céréales). Les ressources halieutiques se composent d’environ 137 espèces de poisson, avec une production moyenne annuelle de 100 000 tonnes de poissons frais. Le Mali dispose également d’importantes ressources fauniques.

D. Les systèmes de production

1. L’agriculture L’agriculture non irriguée prédomine toujours: 90% des 3 millions d’hectares cultivés chaque année. Grâce à l'amélioration des infrastructures et des mesures de libéralisation du marché, conjugués à la dévaluation du F CFA, le riz malien est devenu plus compétitif que le riz importé.

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Plus de la moitié du riz produit et environ 75% des volumes commercialisés proviennent de la zone encadrée par l’Office du Niger, considérée comme "le grenier de l'Afrique de l'Ouest". La superficie totale aménagée en maîtrise complète, submersion contrôlée et décrue atteint 230.000 ha dont 65 % en submersion contrôlée et décrue. Les cultures irriguées comprennent la canne à sucre, les légumes, les fruits (banane essentiellement), le blé et surtout le riz.

Les zones réservées à la culture du coton couvrent une superficie de 151.000 Km² et environ 2 millions de paysans travaillent dans près de 200.000 exploitations. Les exploitations agricoles familiales parviennent tout juste à nourrir une population en constante progression. La production est basée sur les céréales qui constituent l'essentiel de l’alimentation: mil, sorgho, riz, maïs, fonio, et blé. En ce moment, le secteur agricole comprend environ vingt-deux filières porteuses qui peuvent être groupées en dix catégories : les oléagineux, le riz, le maïs, le coton, les fruits et les légumes, le bétail (le lait) et la viande, les cuirs et les peaux, les produits de la pêche, la ceinture maraîchère, et d’autres (la gomme arabique, l’anacarde, le miel, et le néré). L’agriculture est pratiquée par 630.000 petites exploitations familiales, dont la taille moyenne est d’environ 4,5 ha pour un ménage de 9 à 10 personnes. Environ 40% des exploitations disposent de moins de 3 ha. Les 91% de la population rurale occupent les 30% de la superficie au niveau des régions situées au sud-ouest et au centre Concernant la sécurité alimentaire, les performances agricoles enregistrées ces dernières années pour les cultures pluviales sont plus dues à un accroissement des superficies cultivées qu’à son intensification. La production céréalière couvre relativement bien les besoins alimentaires de la population. Cependant, la balance agricole est structurellement déficitaire dès lors qu’on comptabilise les denrées alimentaires non produites localement (lait et produits laitiers, farine de blé, riz, sucre et huile, etc.) et les importations des intrants agricoles et vétérinaires. L’élevage

Le Mali est un grand pays d’élevage avec un cheptel estimé en 2005 à 7.5 millions têtes de bovins, 20.4 millions petits ruminants, 694.000 chameaux et 919.000 ânes. L’élevage est pratiqué par au moins 80 % de la population rurale mais la répartition des troupeaux est très inégale à travers le pays. L'élevage contribue pour 18% au revenu des populations rurales et pour 80% du revenu des populations des zones exclusivement pastorales. Le bétail est le troisième produit d'exportation du Mali après l'or et le coton. Ce courant d’exportation très actif avec la Côte d’Ivoire s’est beaucoup ralenti avec les contrecoups de la crise ivoirienne. En outre, la vive concurrence des pays de la sous-région mieux organisés et plus compétitifs comme le Burkina-Faso ou le Niger, a également contribué au déclin des exportations maliennes. L’exploitation des ressources forestières

Le sous-secteur forestier est porteur dans plusieurs domaines (pharmacopée, sécurité alimentaire, commerce et artisanat) et contribue au PIB pour 4.9 %. Selon les statistiques de la DNEF, si l’on tient compte des produits de cueillette (le karité, la gomme arabique), la faune sauvage, des fruits sauvages et des essences pour la pharmacopée, la valeur estimative des produits du sous-secteur indépendant du fourrage arboré serait de l’ordre de 70 milliards de F CFA par an. Les amandes et le beurre de karité rapportent à l’exportation près de 1,1 milliards de F CFA/an. La production nationale contrôlée des combustibles ligneux des cinq dernières années est estimée à 373.633 m3 de bois de chauffe et 23.880 tonnes de charbon avec un chiffre d’affaires d’environ 21 milliards de F CFA/an.

2. L’exploitation des ressources halieutiques

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L’hydrographie du Mali est essentiellement constituée par les bassins des fleuves Sénégal et Niger et en partie de la Volta. Ce système hydrographique entretient un ensemble de lacs notamment dans la région de Tombouctou au nord du pays. A ceux-ci s’ajoutent les lacs Magui (Kayes), Wegnan (Koulikoro) et Kambo (Kadiolo). Ce qui offre au Mali un potentiel réel en zones aménageables (mares, bancotières, emprunts, les sites de carrières de mines) dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao. La pêche s’exerce sur pratiquement toutes les collections d’eau du territoire national : fleuve, lacs, mares. Il existe cependant trois principales zones de production : le Delta intérieur du Niger, le lac de Selingué et le lac de Manantali. A côté de ces grandes zones de pêche, il existe tous les autres plans d’eau. La pêche constitue un sous secteur important de l’économie nationale. Sa contribution à l’économie nationale est très significative. Elle est estimée, en 2004, à plus de 90 milliards de francs CFA soit 4,2 % du PIB. La production halieutique se situe autour de 100 000 t/an, plaçant le Mali parmi les premiers pays africains producteurs de poissons d'eau douce. La consommation de poissons est estimée à environ 10,5 kg/an/hab. Le nombre de pêcheurs est estimé à 73 000, regroupés environ en 33.000 ménages composés en moyenne de sept membres. Les emplois générés en amont et en aval de la filière pêche sont estimés entre 285.000 et 500.000 emplois, soit environ 7,2% de la population active. La pêche s’exerce sur pratiquement toutes les collections d’eau du territoire national : fleuve, lacs, mares. Mais il y a néanmoins trois principales zones de production : le Delta intérieur du Niger, le lac de Selingué et le lac de Manantali. A côté de ces grandes zones de pêche, il existe un nombre important de mares, de cours d’eau et un potentiel réel en zones aménageables dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao. Les investissements et appuis en faveur du sous-secteur pêche a été relativement faibles ces dernières années. Par exemple, la pêche, en fournissant annuellement 4,2% du Produit Intérieur Brut (PIB), ne bénéficie que de moins de 0,02% des investissements publics du secteur du développement rural. Les pêcheurs migrants professionnels ont étendu leurs compétences techniques bien au-delà des frontières nationales dans presque tous les pays au Sud du Sahara. Leurs activités génèrent des rapatriements de revenus non négligeables. L’insuffisance des infrastructures d’accueil modernes de débarquement, de conditionnement, de conservation et de stockage, entraîne de nombreuses pertes après capture. Les difficultés d’approvisionnement en intrants, l’enclavement des zones de production et les mauvaises conditions climatiques de ces dernières décennies ont affecté les moyens d’existence des communautés de pêche qui vivent dans une situation déjà difficile. Cette situation affecte plus particulièrement les populations de la zone du delta central du fleuve Niger dont l’activité économique principale est la pêche.

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E. La gestion foncière Les transactions foncières se réalisent sur la base de la confiance mutuelle et souvent sans reconnaissance officielle. La superposition du droit positif et des droits coutumiers complique davantage la question foncière en ouvrant la porte à toute sorte de confusions, spéculations, conflits et procès judiciaires qui ne cessent de compromettre à la fois, la sécurité foncière et la stabilité sociale des communautés rurales. Le conflit sur la propriété des terres demeure, exacerbé par les migrants rentrés au Mali à la suite du conflit en Côte d’Ivoire. La question foncière constitue un grand défi, notamment pour le pastoralisme malien. La législation foncière datant d’avant la décentralisation, comme le Code Domanial et Foncier de 1986, est aussi critiquée par la politique nationale pour avoir négligé l’espace pastoral. Cependant, en admettant que l’élevage participe à l’enrichissement de l’environnement, la politique insiste toujours sur la dégradation de l’environnement qui serait causé par les activités pastorales en citant le surpâturage, les feux de brousse et “l’émondage abusif des ligneux”. Une meilleure appréciation de la logique du pastoralisme extensif et de l’importance pour les pasteurs d’avoir un accès sécurisé des ressources centrales comme des bourgoutières restent aussi des questions clefs dans un tel processus. La charte pastorale et la politique nationale sont les premiers pas d’un tel processus.

F. Financement du secteur Agricole le Cadre Budgétaire à Moyen Terme (CBMT) prévoit la dépense d’à peu près un franc sur huit (12-13%) dans le secteur agricole pendant les prochains cinq ans. Par rapport au produit intérieur brut, ces dépenses sont de l’ordre de 3,6-3,8%. Voir le tableau 4 ci-dessous.

Il est à noter que ces chiffres comprennent les coûts directs (investissements et opérations) et les coûts indirects (salaires locaux, etc.) En ce qui concerne l’agriculture, les chiffres comprennent les sous-secteurs du coton et du riz. En mai 2006, le gouvernement malien a organisé une consultation sectorielle sur le développement rural et l’agriculture irriguée (CSDRAI). L’objectif de la consultation était d’aboutir à un consensus sur les principaux enjeux et défis du développement du secteur rural et de s’accorder sur un plan d’action pour y répondre. Celui-ci envisageait une enveloppe globale de 250 milliards FCFA sur les prochains cinq ans, dont à peu près 50% est alloué à l’agriculture, 25% à l’élevage, 1.5% à la pêche et l’aquaculture, et 23% à la gestion des ressources naturelles.

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Tableau 4 : Répartition sectorielle des dépenses (présentation DGB) 2006-2011 en milliards de FCFA

2006 2007 2008 2009 2010 2011 Moyen

Administration generale 115.7 117.3 129.0 133.2 142.5 153.2 131.8 Affaires etrangeres 16.7 20.3 20.3 21.8 23.7 25.5 21.4 Defense et securite 68.9 75.6 77.3 83.3 93.9 101.6 83.4 Education de base 119.3 122.6 135.5 138.6 145.4 159.0 136.7 Education secondaire/superieure 39.2 41.5 44.2 47.8 52.0 56.8 46.9 Culture, jeunesse et sport 13.1 13.7 14.8 15.8 17.2 18.1 15.4 Sante 72.7 65.3 70.1 72.3 79.8 87.4 74.6 Secteurs sociaux 27.8 36.6 38.8 39.0 41.1 43.3 37.8 Emploi 7.6 7.9 7.7 7.0 8.0 8.8 7.8 Agriculture 118.3 131.2 132.9 145.6 158.2 170.3 142.7 Mines et industrie 53.9 68.4 72.9 79.6 85.1 91.0 75.1 Urbanisme et travaux publics 99.2 115.4 119.1 131.8 140.3 150.9 126.1 Transport 10.6 13.7 14.6 16.0 18.1 20.0 15.5 Communication 9.1 10.8 11.9 12.8 13.6 14.5 12.1 Dettes et interets 80.7 47.8 46.1 47.4 48.7 51.6 53.7 Autres 83.0 88.5 79.3 83.2 85.7 89.7 84.9

Total, depenses publiques 935.8 976.6 1,014.4 1,075.1 1,153.3 1,241.7 1,066.1

Agriculture % du total 12.6% 13.4% 13.1% 13.5% 13.7% 13.7% 13.4%

Produit interieur brut (PIB) 3,205.8 3,419.4 3,653.0 3,895.0 4,196.9 4,493.9 3,810.7

Agriculture % du PIB 3.7% 3.8% 3.6% 3.7% 3.8% 3.8% 3.7%Depenses publique % du PIB 29.2% 28.6% 27.8% 27.6% 27.5% 27.6% 28.0%

Source: "Cadre budgetaire a moyen terme (CBMT) global, 2007-11", Annexe II du Cadre strategique pour la croissance et la reduction de la pauvrete , version 04.10.06, p. 31. L'education secondaire et superieure comprend la recherche scientifique.

En milliards de FCFA

Source : Direction Générale du Budget

G. Les Facteurs limitants Trois facteurs clef limitent les performances du système agricole/ :

(1) La baisse et irrégularité de la pluviométrie Depuis les trente dernières années, le pays doit faire face à la baisse et à l’irrégularité des pluies avec pour conséquence l’avancée vers le Sud du pays de la désertification. On estime que les sévères sécheresses des années 80 (en particulier 1983-84 et 1987-88) ont occasionné une pénurie alimentaire pour environ 4 millions de ruraux particulièrement vulnérables. Le risque climatique, auquel peut s’ajouter comme en 2004 le péril acridien, est un facteur critique pour une production soutenue et l’augmentation de la productivité. Les récentes sécheresses ont eu un impact négatif sur les facteurs de production et le comportement des producteurs qui privilégie les systèmes de production à faible risque et faible productivité.

(2) La faible productivité de l’agriculture A quelques exceptions près comme la production de riz dans les périmètres irrigués de l’Office du Niger, la productivité de l’agriculture malienne et des systèmes agro-alimentaires reste faible et stagne si on la compare à celle d’autres pays en développement. Cette situation est notamment le résultat d’une utilisation répandue de techniques traditionnelles de production et d’un accès limité à l’eau pour l’irrigation mais aussi à des pertes et des insuffisances dans les étapes en aval de la chaîne d’approvisionnement des produits agricoles dues en particulier à des coûts de transport élevés, au manque d’infrastructures de stockage, au développement limité de la transformation post-récolte et au faible accès aux marchés.

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(3) L’insuffisance des infrastructures rurales de base limitant l’accès aux marchés

Les infrastructures rurales sont insuffisantes et inégalement réparties contribuant à ralentir la croissance du secteur rural dans beaucoup de régions. En raison de l’insuffisance du réseau de communications (pistes rurales agricoles), de nombreuses zones rurales ne sont pas reliées aux marchés ce qui empêche les producteurs de profiter des nouvelles opportunités offertes par l’augmentation de la demande urbaine et les possibilités d’exportation. De plus, les accès limités au crédit, aux réseaux de distribution en intrants et aussi aux différents services agricoles (vulgarisation, assistance technique) ont pour conséquence la faiblesse des rendements et des revenus. De plus, l’approvisionnement en eau constitue un sérieux défi à la fois pour les populations et le bétail.

(4) L’économie rurale peu diversifiée et faiblesse du secteur privé dans les zones rurales

L’économie rurale du Mali est en grande partie articulée autour de quelques productions traditionnelles et d’exportation (coton, riz et bétail). Cette situation limite les revenus et les opportunités économiques dans les zones rurales et crée un niveau de vulnérabilité important. Les activités du secteur privé dans les zones rurales sont essentiellement liées au commerce, le plus souvent informel. En conséquence, l’implication du secteur privé pour la création de nouvelles opportunités, le transfert de technologies, l’investissement et la génération d’emplois et de revenus, etc., est extrêmement faible.

Parmi les nombreux problèmes à résoudre figurent également :

• La gestion durable des ressources naturelles est le principal facteur garantissant la sécurité des revenus, la population apprenant à vivre dans un équilibre précaire et un environnement généralement fragile.

• la faible productivité, la faible diversification et une forte dépendance vis-à-vis des aléas climatiques;

• l’enclavement des zones rurales, le manque d’infrastructures rurales et la faible connexion des filières aux marchés, en dehors des filières coton et riz;

• le faible niveau d’organisation et de capacité de gestion du cadre institutionnel et des organisations de producteurs;

• le difficile accès du monde rural aux ressources financières constitue un obstacle à l’acquisition des intrants et équipements ainsi qu’à la mise en place d’activités génératrices de revenus;

• des coûts de transport et d’énergie (pour la transformation des produits agricoles) très élevés;

• une dynamique actuelle qui se développe autour de la question foncière au monde rural en ouvrant la porte à toute sorte de confusions, spéculations, conflits et procès judiciaires et les difficultés d’appliquer les textes.

• La faiblesse des infrastructures, des moyens matériels et humains qualifiés pour le contrôle des végétaux et produits végétaux, des semences, des pesticides et des engrais.

L’ensemble de ces paramètres contribue au faible niveau de performance du secteur. En terme de condition de vie des populations rurales, la situation se traduit par la persistance de l’insécurité alimentaire et économique des ménages ruraux.

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IV. LES INSTITUTIONS ET PRINCIPAUX ACTEURS DU SECTEUR

A. Les ministères du développement rural

Le secteur «développement rural» relève de trois ministères – le Ministère de l’Agriculture (MA), le Ministère de l’Elevage et de la Pêche (MEP), le Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement (MEA), et le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA). Il y a, bien sûr, d’autres ministères qui s’intéressent au secteur et qui peuvent y jouer un rôle, tels le Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Territoriales (MATCL), le Ministère pour la Promotion de la Femme, de l’Enfant, et de la Famille (MPFEF), le Ministère de la Promotion des Investissements et des Petites et Moyennes Entreprises (MPIPME), le Ministère de l’Industrie, du Commerce, et des Transports (MICT), le Ministère de l’Artisanat et du Tourisme (MT), et le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF). Les deux ministères principaux (Agriculture et Elevage et pêche) ont leurs services techniques déconcentrés respectifs et correspondant au niveau des collectivités territoriales (Directions régionales, Secteurs au niveau des cercles, et Sous-secteurs au niveau des communes).

.

Répartition du budget 2006, aux niveaux central et régional

Montants (en 000 F CFA) % Crédits de fonctionnement Central Régional Total Central Régional MA 3.367.010 4.355.560 7.722.570 44 56 MEP 1.842.177 205.944 2.048.121 90 10 MEA pas disponible Une simple analyse de textes existants a été fait par le MA en 2005. Ce document ne suffit pas à la préparation des textes sur les fonctions et organisations déconcentrées des ministères du «développement rural». Un important travail de diagnostic institutionnel reste à faire dans le but de formuler des propositions de réorganisation institutionnelle globale/structurelle, et de plans d'action ayant pour objectif de lever un certain nombre de contraintes institutionnelles.

B. LES EXPLOITANT ET EXPLOITATIONS AGRICOLES Les exploitations agricoles ont essentiellement des chefs de sexe masculin, de niveau d’instruction assez bas dépassant rarement le niveau primaire et combinant différentes activités. Parmi les femmes qui sont chefs d’exploitation, on note une prédominance de veuves et de séparées/divorcées. D’une manière générale, les activités principales des exploitations agricoles gérées par des hommes sont l’agriculture ou l’élevage, alors que chez les femmes c’est l'agriculture, le commerce, l’élevage et l'artisanat. L’héritage et l’attribution coutumière sont les principaux modes d’acquisition des exploitations. Le nombre des exploitations est estimé à 805194. La répartition de ces exploitations entre les différentes régions du Mali figure dans le tableau qui suit. Les trois régions de Mopti, Koulikoro et Ségou regroupent plus de la moitié des exploitations agricoles. Les régions de Kidal, Gao et le District de Bamako ont moins d’exploitations que les autres. Ces trois régions regroupées représentent 13,8% des exploitations du pays, dont 9% pour Gao, 3% pour Kidal et 1% pour

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Bamako. Les exploitations agricoles dirigées par les hommes sont majoritaires avec 96,9% tandis que 3,1% des exploitations sont gérés par des femmes (soit 24 636 exploitations agricoles). La proportion des exploitations dirigées par les femmes est faible partout, à l’exception du District de Bamako où elle atteint 11,2%. Les proportions les plus faibles sont enregistrées à Sikasso (1%) et à Ségou (1,8%). Au mali il y a 694 560 exploitations agricoles pratiquent essentiellement l’agriculture, avec une superficie moyenne de 4,7 hectares par exploitation. Les cultures les plus pratiquées sont les céréales avec 72 % des superficies, les cultures industrielles (19%) et les légumineuses (8%). Les femmes ont en général moins accès à la terre que les hommes. Les exploitations gérées par les femmes ont généralement de petites superficies : 54% ont moins d’un hectare, contre 17 % pour les hommes. La superficie moyenne des parcelles des femmes est nettement inférieure à celle des hommes (0,5 ha contre 1,5 ha). Les plus grandes superficies cultivées en riz se trouvent dans les régions de Mopti et Ségou, avec respectivement 38% et 35,7% de la superficie totale emblavée. La superficie moyenne par exploitation est plus élevée à Ségou (4,7 ha contre 1,8 ha pour la moyenne nationale). Le maïs est cultivé principalement dans trois (3) régions : Sikasso avec 59,5% de la superficie totale, Koulikoro (18%) et Kayes (11,4%). Le coton est la principale culture industrielle, et occupe 99% de la superficie consacrée aux cultures industrielles. La région de Sikasso est la première zone de cultures industrielles (61% de la superficie totale), suivie de Koulikoro (22%), Ségou (12%) et Kayes (5%). Le coton est essentiellement cultivé dans les régions de Sikasso, Koulikoro, Ségou et Kayes avec respectivement 62%, 22%, 11% et 5%. La superficie moyenne par exploitation est de 3,12ha. Seulement 20% des exploitations ayant des parcelles ont accès aux semences améliorées. Cette proportion est très élevée à Sikasso où elle atteint 71%, suivie de Koulikoro (22%) Par rapport aux superficies, le taux d’utilisation des semences améliorées reste globalement très faible. Il varie entre 1% et 10% de la superficie cultivée pour l’ensemble des cultures, à l’exception des cultures industrielles qui représentent 88% des superficies recevant des semences améliorées. Les taux d’utilisation des semences améliorées, relativement élevés à Sikasso (38% des superficies) et à Koulikoro (17% des superficies) seraient dus à la prédominance de la culture du coton dans ces deux régions.

31% des exploitations ayant des parcelles ont accès aux engrais. Cette proportion est très élevée à Sikasso où elle atteint 91%. 45% de la superficie cultivée ne bénéficient d’aucune fertilisation. L’engrais chimique seul est utilisé sur 11% de la superficie cultivée. La fumure organique et la combinaison (fumure organique + engrais chimique) représentent respectivement 29% et 15% de la superficie cultivée. Les insecticides, les herbicides et les fongicides sont utilisés sur une faible proportion des superficies cultivées variant entre 1% et 15% selon le type de produit. Seulement 15,6% des exploitations possédant des parcelles ont accès aux herbicides. Les insecticides sont accessibles à 20% des exploitations ayant des parcelles. Les fongicides sont utilisés par 11% des exploitations ayant des parcelles.

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Le nombre d’exploitations sans bétail est estimé à 102 316, soit 13% des exploitations agricoles. 27,5% des exploitations gérées par des femmes ne possèdent pas de bétail contre 12,2% pour celles gérées par les hommes. Les exploitations gérées par des femmes sont davantage situées dans les classes inférieures de possession de bétail (moins de 20 têtes) en comparaison avec les exploitations agricoles gérées par des hommes. Il existe une forte inégalité de répartition du cheptel entre exploitations agricoles. 43% des exploitations agricoles (effectif de moins de 10 têtes), possèdent 6% de l’effectif total du cheptel alors que moins de 1% des exploitations agricoles (effectif de plus de 200 têtes) en possède 9%. Le taux d’équipement des exploitations agricoles est plus élevé à Sikasso, Ségou et Koulikoro que dans les autres régions. Il atteint 77 % pour les charrues à Ségou et 37 % pour les multiculteurs à Sikasso. Seulement 20% des exploitations agricoles ont contracté des crédits. Les crédits contractés sont pour l’essentiel en nature (intrants) et représentent 32% à 62% selon le type de crédit. Les crédits d’équipement restent très limités (2% du nombre total des bénéficiaires). Les régions de Sikasso, Koulikoro et Ségou sont les principales bénéficiaires du crédit. Le nombre de bénéficiaires dans ces régions représente respectivement 50%, 18% et 16% du nombre total de bénéficiaires de crédit. Seulement 6% des chefs d’exploitations ayant contracté des crédits sont des femmes. L’organisation des producteurs est assez bien amorcée, puisque 31,2% des exploitations agricoles appartiennent à une organisation paysanne. Les chefs d’exploitation féminins ont moins accès aux organisations paysannes : 17% d’entre elles appartiennent à une organisation paysanne contre 32% pour les hommes. Cependant, dans la région de Sikasso où l’organisation paysanne est bien développée, 68% des femmes appartiennent à une organisation paysanne contre 65% pour les hommes. Les femmes ont moins accès à l’encadrement que les hommes (29% contre 41%). La proportion des femmes chefs d’exploitation bénéficiaires des services d’encadrement est plus élevée que celle des hommes chefs d’exploitation (71% contre 46%). Par contre, la proportion des hommes chefs d’exploitation bénéficiant des services d’encadrement de la CMDT est plus élevée (33% contre 9%).

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C. L’organisation et la structuration des producteurs ruraux au Mali les producteurs agricoles (agriculteurs, éleveurs, exploitants forestiers, pêcheurs) se sont engagés dans la quête de l’appropriation institutionnelle, organisationnelle et l’auto-promotion à travers les règles de la gouvernance. Avec les changements institutionnels liés au processus de décentralisation et de gouvernance locales, deux textes majeurs ont été adoptés ces dernières années pour régir les organisations paysannes agricoles. Il s’agit de la loi N° 01-706 du 16 Juillet 2001 régissant les sociétés coopératives en République du Mali et la loi N° 04 –038 du 05 Août 2004 régissant les Associations. Au niveau de base les organisations paysannes et éleveurs se développent, et les organisations traditionnelles (comme les tontines villageoises et les groupements des femmes) sont parfois formalisés (formation des unions) en vu d’accéder à des services offertes (crédits, appuis conseils, investissements, etc.). Tandis que les groupes les plus dynamiques ont peu de difficultés d’accéder aux services, les groupes les plus vulnérables ont besoin d’un appui de capacité substantielle (alphabétisation, subvention des services) pour pouvoir bénéficier. Actuellement, les mêmes formes d’organisation du secteur agricole existent que par le passé avec une plus grande adaptation aux structures d’organisation à vocation agricole (cas de l’existence de syndicats paysans dans la zone cotonnière et des associations villageoises et unions d’organisation dans la zone Office du Niger), de groupements d’intérêts économiques et de mutuelles. Il y a aussi une Association des organisations professionnelles paysannes (AOPP), qui représente les intérêts agricoles. L’Observatoire du marché agricole (OMA) fournit des renseignements indispensables à ses membres.

D. Les chambres Régionales d’Agricultures Les Chambres d'Agriculture qui sont des institutions professionnelles et représentatives au service du monde rural ont pour ressortissants les professionnels exerçant à titre principal dans les secteurs d'activité ci-après : agriculture, élevage, pêche et exploitation forestière. Elles constituent auprès des Pouvoirs Publics les organes consultatifs et professionnels représentant les intérêts du monde rural. Les Chambres d'Agriculture ont deux missions essentielles, une mission de représentation et une mission d'intervention. La première mission leur permet d'être un corps intermédiaire et une interface entre les Pouvoirs Publics et les ruraux. Elle répond aux besoins de ceux-ci de faire connaître et faire valoir leurs points de vue dans les prises de décision qui les concernent. Elle fait le pendant du désengagement de l'Etat et de la restructuration du Ministère du Développement Rural. La mission d'intervention correspond à la nécessité d'une structuration du monde rural pour disposer non seulement d'une plus grande capacité de participation et de négociation mais aussi d'un pouvoir économique dans le cadre d'une économie de marché et d'une insertion progressive mais de plus en plus forte du secteur agricole dans l'économie générale du Pays. Le réseau des Chambres d'Agriculture a pour rôle principal de :

• faire connaître aux Pouvoirs Publics et à tout autre partenaire de la profession les problèmes et souhaits des ruraux afin de contribuer à la définition des politiques et programmes de développement rural plus adaptés aux réalités du monde rural et mieux adoptés par celui-ci.

• apporter aux Agriculteurs et à leurs organisations professionnelles les appuis et capacités nécessaires pour assurer leur propre développement.

Malgré les réformes législatives et juridiques liés au processus de décentralisation on remarque la faible performance des Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) au Mali. Ces dernières rencontrent des problèmes de gestion, de respect statutaire, de manque de ressources humaines, financières et de planification stratégique.

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E. Le secteur privé Avec la démocratisation au Mali depuis 1991, une multitude des associations, ONG, bureaux d’étude, entrepreneurs, et autres acteurs privés ont vu le jour (voir, par exemple, le nombre d’organisations rencontrées dans la Région de Mopti). Dans la plupart des cas, il existe un grand besoin de renforcer leurs capacités. Les opérateurs privés intervenant dans le secteur agricole en dehors des producteurs sont ceux situés en amont et aval de la production dans les différentes filières. Il s’agit entre autres:

(1) Les fournisseurs privés de biens aux opérateurs privés ; Ce groupe rassemble généralement les fournisseurs d’intrants (semences, engrais, pesticides et autres produits indispensables) et d’équipements aux producteurs agricoles. Ces fonctions sont parfois assurées par les organisations paysannes.

(2) Les fournisseurs de produits financiers ; Ils sont essentiellement représentés par les acteurs du secteur de la micro finance que sont les systèmes de financement décentralisés. On observe une certaine efficacité dans la couverture des besoins de trésorerie des activités de petit commerce et de transformation, mais peu dans le secteur agricole.

(3) Les fournisseurs privés de produits non financiers ou Prestataires de services;

Ce sont essentiellement les structures et les institutions d’appui que sont les bureaux d’études privés, les ONG et les associations prestataires de services. Ils jouent un rôle majeur dans le renforcement des capacités des organisations paysannes et des opérateurs économiques des filières et dans leur accompagnement dans l’optique d’une amélioration des performances.

(4) Les transformateurs de produits agricoles ; Les opérateurs disposant d’unités et micro-unités de transformation ont des contraintes qui se résument à la faiblesse du fonds de roulement, au manque d’information sur le marché, à la qualité relative de certains produits, au coût élevé de la matière première, à la faiblesse des capacités (manque de formations, mode de gestion artisanal, etc.), aux difficultés d’accès aux matières premières, au financement, techniques inappropriées, manque de technologie adaptée, etc.

(5) Les distributeurs ; Ces opérateurs rassemblent couramment des détaillants, collecteurs, des demi-grossistes et des grossistes, des exportateurs et les activités de transport de produits agricoles. Ils ne sont pas tous résidents en zones rurales mais leur intervention est déterminante pour le développement de la production de certaines filières agro-sylvo-pastorales. Leurs principaux problèmes sont relatifs aux difficultés d’accès aux matières premières, au financement, au manque d’information sur les marchés, à la mauvaise qualité de certains produits, au coût élevé de collecte, à l’absence et/ou la mauvaise qualité des pistes, à la faiblesse des capacités logistiques, à la méconnaissance de normes et techniques de collecte et de conditionnement, au non-respect des contrats commerciaux, etc.

(6) Secteur ONG / société civile ; Il y a aussi plusieurs ONG nationales et internationales qui mènent des projets et des programmes dans le milieu rural au Mali. Par rapport à Mopti en particulier, on trouve (pour en mentionner quelques-unes) AFAR, CARE, CRS, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’Unitarian Service Committee (USC), et le World Vision.

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(7) Les institutions de formation et de recherche

(a) Les institutions de formation Le Mali dispose de plusieurs outils de formation : L’université du Mali avec son centre à Katibougou qui forme des ingénieurs Les centres de formation du Ministère de l’agriculture et de l’Elevage Les centres d’apprentissage agricole (au nombre de 4) qui forment des techniciens Les centres de formation professionnelle de l’Elevage Les centres de formation forestière Les centres d’animation rurale pour la formation des producteurs (sur une période de deux ans) 2 cycles de formation ont été également créés pour les agents d’agriculture : la Maîtrise en Vulgarisation Agricole et agent Technique pour devenir technicien

(b) Les institutions de recherche L’institution la plus présente au Mali et l’Institut d’Economie Rurale qui recoupe de nombreux thèmes de recherche et dont les centres sont déconcentrés en région. Il existe le Comité National de Recherche Agronomique qui intervient pour la validation des thèmes à vulgariser. 2. LES PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS Parmi une quarantaine des PTF, les principaux bailleurs de fonds au Mali sont: la Banque Mondiale, l'Union Européenne, la Banque Africaine de Développement, la France, les Pays Bas, et l’Allemagne qui représentent 76% du financement global moyen par année et une forte concentration dans les secteurs classiques: santé, éducation, eau et assainissement et développement rural. Les types de financements couvrent l’appui projet (83%) et l’aide budgétaire global (9%). L’aide budgétaire sectorielle reste fortement marginale (2%). La modalité de mise en oeuvre des activités financées par des PTF dans le secteur rural demeure donc l’approche projet et les interventions sont gérées à travers une multitude des unités de gestion (505 actions financés par 31 PTF pour une durée moyenne de 3.8 années). Sans compter les sous-secteurs du riz et du coton, le secteur agricole au Mali est caractérisé par une relative absence d’harmonisation des programmes et des activités des partenaires techniques et financiers (PTF). Tout récemment (mai 2006), le gouvernement malien a organisé une consultation sectorielle sur le développement rural et l’agriculture irriguée (CSDRAI), en vue d’aboutir à un consensus sur les principaux enjeux et défis et de privilégier les politiques et les stratégies les plus pertinentes. Malgré cet effort, la coordination des programmes du côté des PTF et l’élaboration d’une approche sectorielle conjointe en agriculture restent toujours à se réaliser. De gros efforts restent à faire pour que les PTF s'intègrent dans les recommandations de la déclaration de Paris (mars 2005) allant dans le sens de l'harmonisation et de l'action commune de l'aide au développement. L’administration Malienne à travers le MA et le MEP doit jouer un rôle important de leader et de conducteur des actions et des interventions dans ce secteur. 3. LE CONTEXTE JURIDIQUE ET FISCAL Dans le secteur agricole, le contexte juridique est lié à un certain nombre de lois et de décrets dont les principaux sont : i) la loi N° 06-045 du 5 septembre 2006 portant loi d’orientation agricole, ii) Voir la Loi 93-08 de 93, N° 95-034 de 95, ainsi que les décrets 313, 314 et 315 du 4 juin 2002 concernant la décentralisation, iii) loi N° 86-01 de 86 concernant le code domanial et foncier, iv) et le décret No. 03-594/P-RM du 31 décembre 2003 relatif à l’étude d’impact sur l’environnement.

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Concernant le contexte fiscal, le secteur est essentiellement marqué par le décret N° 95-401 /P-RM de 95 portant code des marchés publics et son décret N° 99-292 / P-RM de 99 portant modification dudit code.

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V. CADRE DE POLITIQUES ET ORIENTATIONS STRATÉGIQUES

A. Au niveau national Le secteur agricole au Mali se trouve actuellement régi par plusieurs documents stratégiques, dont les principaux sont : le Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP), la Loi d’orientation agricole – qui est venue récemment s’ajouter au Schéma directeur pour le développement rural) et qui englobe à son tour le Schéma directeur du secteur du développement rural (SDDR) – et la Politique nationale du développement de l’élevage du Mali (PNDEM).

1. Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté Le cadre stratégique pour la réduction de la pauvreté (le CSCRP) vise comme objectif principal :

« Promouvoir une croissance redistributive et une réduction de la pauvreté, par la relance des secteurs productifs et la consolidation des réformes du secteur public. »

Il se fixe deux objectifs spécifiques :

• accélérer la croissance économique2 à travers notamment le développement des filières des productions rurales et minières ;

• améliorer le bien-être des populations maliennes à travers la poursuite des efforts entrepris dans les secteurs sociaux et leur renforcement grâce aux réformes liées à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

Afin de réaliser ces objectifs, le CSCRP propose une hiérarchie de 3 « orientations stratégiques », 14 « domaines d’intervention prioritaires » et 4 « questions transversales ». Les trois orientations stratégiques qui ont été retenues dans le CSCRP sont : (i) le développement du secteur productif, (ii) la poursuite et la consolidation des réformes structurelles, et (iii) le renforcement du secteur social.

Le développement du secteur productif repose sur les domaines d’intervention prioritaires suivants :

• La sécurité alimentaire et le développement rural ; • Le développement des petites et moyennes entreprises ; • La préservation et la gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles ; • Le développement des infrastructures • La poursuite de la réforme de l’environnement des affaires ; • Le développement du secteur financier.

La création de la richesse qui permettra de réduire la pauvreté proviendra de l’accélération de la croissance économique. Au Mali, les leviers de cette croissance sont notamment : les filières des productions rurales (agricole, élevage, pêche, fruits et légumes et agroforesterie), les productions minières, le commerce, le tourisme, l’artisanat et la culture.

En ce qui concerne les secteurs du développement rural (agriculture, élevage, pêche, agroforesterie) les défis à relever peuvent se résumer à:

• la réduction du nombre de communes vulnérables ;

2 + 7% par an sur la période 2007-2011

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• la disponibilité et la maîtrise de l’eau ; • le financement de l’agriculture ; • l’accessibilité aux facteurs de production (matériels agricoles, produits phytosanitaires,

semences et intrants) ; • la valorisation, la diversification et une meilleure commercialisation des productions

rurales ; • la protection des végétaux ; • la protection et la sauvegarde de l’environnement (urbain et rural) ; • l’encadrement technique et la responsabilisation des producteurs ruraux ; • l’accès au foncier.

L’objectif de développement rural est l’accroissement, la sécurisation et la diversification de la production alimentaire par : (i) le développement de la maîtrise de l’eau (agriculture irriguée par les aménagements hydro-agricoles, petits barrages, bas-fonds, gestions des pâturages et des points d’eau), qui va de pair avec les services énergétiques associés (exhaure de l’eau, pompage pour l’irrigation des périmètres agricoles, mécanisation de l’agriculture) et (ii) l’adoption des techniques d’intensification.

Les domaines prioritaires qui ont été retenus pour que le secteur du développement rural contribue à la réalisation des objectifs du CSCRP sont :

• le développement des filières de productions agricoles, pastorales, piscicoles et forestières ; • la promotion de la mécanisation agricole adaptée ; • la préservation, la gestion des ressources naturelles et de la faune sauvage ; • la poursuite des programmes de petits aménagements, d’intensification, de diversification

des productions, d’amélioration de la commercialisation et de la transformation, la conservation et la transformation, de la conservation des productions et de leur meilleure utilisation, la prévention et la gestion des crises alimentaires ;

• la promotion des emplois ruraux et lutte contre le chômage des jeunes. Sont également proposées quatre « mesures d’accompagnement » : (i) à la création d’un cadre juridique et institutionnel favorable au développement du secteur rural, (ii) au développement de l’accès au financement des producteurs des exploitations familiales et opérateurs des filières, (iii) à l’accompagnement des filières par une recherche/vulgarisation orientée par la demande des producteurs et du marché et respectueuse de l’environnement et (iv) au désenclavement des zones de production et des grands marchés ruraux.

2. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement Dans le souci d’adapter les OMD aux réalités et préoccupations nationales, il a été retenu, lors de l’atelier de lancement des OMD au Mali (décembre 2003), 8 objectifs, 19 cibles et 61 indicateurs dont le premier objectif vise à éliminer l’extrême pauvreté et la faim avec pour cibles :

• Cible 1 : Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population (hommes – femmes) dont le revenu est inférieur au seuil de la pauvreté

• Cible 2 : Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population (hommes – femmes) souffrant de la faim

Le premier rapport de suivi des OMD en juin 2005, signalait qu’au rythme actuel de mise en œuvre des politiques et stratégies, le Mali à très peu de chances d’atteindre tous les OMD à l’horizon 2015. Cependant, dans certains domaines (autosuffisance alimentaire, scolarisation primaire universelle, accès à l’eau potable), l’espoir est permis à condition que les efforts déjà entrepris soient maintenus et mêmes intensifiés.

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B. Politique sectorielle en agriculture

La politique nationale pour le secteur agricole se trouve dans un document qui s’appelle le Schéma directeur du secteur du développement rural (SDDR), qui date de décembre 2001, et dans la Loi d’Orientation Agricole (LOA), qui vient tout juste d’être adoptée par l’Assemblée nationale (16 Août 2006).

1. La Loi d’Orientation Agricole (LOA) La Loi d’Orientation Agricole (LOA) servira de base à la politique générale de développement rural du pays à l'horizon 2025. Elle est l’instrument directif et fédérateur pour les politiques touchant aux domaines de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de la forêt. Ses objectifs généraux concernent entre autres la souveraineté alimentaire du pays ou le choix du pays de produire l’essentiel de son alimentation sur son territoire en optant pour des modes de production durables, la modernisation de l'agriculture familiale, le développement de l'agro-industrie; la protection de l'environnement et la gestion des ressources naturelles pour un développement durable. La Loi d’orientation agricole vise à établir les principes de base et le cadre légal pour le développement du secteur agricole au Mali. Ceux-là se résument en cinq « titres ».

• La définition de la place et le rôle des acteurs du système agricole, y compris les exploitants, les organisations professionnelles, les chambres d’agriculture, les autres organismes personnalisés à vocation agricole, l’Etat, les collectivités territoriales, les organisations de la société civile à vocation agricole, et les prestataires privés de services agricoles.

• La souveraineté alimentaire et des risques, y compris les risques majeurs et les calamités agricoles, et la santé publique vétérinaire et la protection zoo-sanitaire et phytosanitaire.

• Les facteurs de production, y compris l’aménagement du territoire et la gestion des ressources naturelles, le foncier agricole, la maîtrise de l’eau, l’enseignement agricole et la formation professionnelle agricole, la recherche agricole et le conseil agricole, le financement de l’agriculture, les intrants et les équipements agricoles, et les infrastructures à vocation agricole.

• Les productions et les marchés, y compris les productions végétales, les productions animales, les productions halieutiques, les ressources et les productions forestières et fauniques, la valorisation des productions, la qualité et la labellisation des produits agricoles, l’organisation des filières agricoles, et les marchés.

• Les mécanismes d’actualisation, de suivi, et d’évaluation, y compris le rôle du Conseil supérieur agricole, des espaces de concertation et de dialogue et de la communication, et de la planification du développement agricole.

Le plan d’opération pour la mise en œuvre de la LOA a été élaboré et adopté par les Instances de pilotage et de suivi de ladite loi.

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2. La Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire

La Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire (SNSA) a été élaboré suivant les recommandations du CILSS et adopté par le Gouvernement en 2002.

Son objectif général est d’assurer l’accès de tous les maliens, à tout moment, aux aliments nécessaires pour mener une vie saine et active. Des objectifs spécifiques, des orientations et des mécanismes ont été définis. La tutelle est assurée par le Commissariat à la Présidence chargé de la Sécurité Alimentaire (CSA).

Pour faire suite au Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire (1998-2005) dont les résultats ont été probants, le CSA a formulé avec l’appui de la FAO et de l’USAID, le Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA).

Le PNSA s’articule autours de 8 sous-programmes et sa mise en œuvre sera étalée sur une durée de 10 ans. 48 milliards FCFA sont acquis sur un besoin estimé à 111 milliards de FCFA.

Le programme prendra en compte la SNSA en associant notamment le CSA au Comité de Pilotage et en prenant en compte les expériences de terrain (planification communale).

3. Politique sectorielle en élevage La politique nationale du développement de l’élevage (PNDEM) a pour objectif le développement du secteur élevage à l’intérieur du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP) ainsi que du Schéma directeur du développement du secteur rural (SDDR).

Pour atteindre cet objectif, la politique s’articule autour de six axes stratégiques :

• Amélioration de l’alimentation des animaux; • Amélioration de la santé animale; • Amélioration des performances zootechniques du cheptel; • Développement des infrastructures et des équipements de commercialisation et de

transformation des produits d’élevage; • Renforcement des capacités des acteurs; et • Gestion rationnelle des ressources naturelles.

Afin de réaliser ces axes stratégiques, la politique propose dix programmes (dont le coût total monte aux 75 milliards de FCFA). Les programmes impliquent à leur tour un nombre d’activités particulières, mais les résultats qui devraient en découlés ne sont pas précisés.

4. Politique sectorielle en matière de pêche La politique sectorielle au niveau de la pêche est régie par la Stratégie de développement de la Pêche et de l’Aquaculture (SDPA).

Celle-ci est basée le bilan et la situation du sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture entre 1997-2006. Sur la base de cette analyse / diagnostic, la SDPA a été élaboré et a permis de définir les perspectives de développement du sous - secteur de la pêche et de l’aquaculture et le renforcement des orientations politiques, les orientations stratégiques, les domaines d’interventions à l’horizon 2016 et les mécanismes à mettre en place pour une gestion décentralisée et durable des ressources halieutiques et aquacoles et pour assurer le suivi et l’évaluation réguliers de la mise en œuvre du SDPA. Un plan d’action 2006 – 2015 a été élaboré.

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L’objectif de la politique de développement de la pêche et de l’aquaculture est la gestion durable des ressources de la pêche et de l’aquaculture au Mali. Cette gestion doit prendre en compte la Stratégie Nationale de la Conservation de la Diversité Biologique, la Stratégie Nationale de Développement de l’Irrigation et de l’intégration économique sous – régionale. Les objectifs spécifiques de la politique de développement de la pêche et de l’aquaculture sont de trois ordres :

• accroître la contribution de la pêche et de la pisciculture à l’économie nationale et améliorer les conditions de vie des communautés de pêche ;

• accroître la contribution du sous - secteur à la satisfaction des besoins alimentaires du pays ; • promouvoir un aménagement durable des pêcheries maliennes.

Les trois objectifs spécifiques traduisent de façon complémentaire, les trois options fondamentales de la politique nationale de gestion des ressources naturelles, qui sont : sociale, économique et écologique.

5. Cadre de Dépenses a Moyen Terme (C.D.M.T.) Depuis 2004, le CDMT du secteur de développement rural est en cours d’élaboration. Sous l’impulsion de la Cellule de Planification Stratégique (CPS) du MA, l’élaboration a été menée notamment pour le MA et le MEP. Il est prévu que le CDMT soit finalisé pour juin 2007. Malgré la présence de la LOA, du SDDR et de politiques sectorielles et de CDMT, il manque un programme national du secteur du développement rural. Ce programme et son plan d’action pluriannuel devrait servir de base au CDMT. C’est ce programme national qui devrait fédérer les interventions de l’Etat et des PTF. Aujourd’hui, il existe de nombreux programmes / projets à l’initiative des PTF. Un véritable programme national fait encore défaut pour permettre une véritable approche budget - programme.

A cet effet, on note :

C. Au niveau régional

Le Mali est membre de la Communauté des Etats Sahélo Sahariens (CENSAD), de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Dans le cadre de chacune de ces organisations, une stratégie régionale pour la sécurité alimentaire a été élaborée. Le programme Régional de Sécurité Alimentaire de l’UEMOA se déroule bien au Mali. Il apporte son appui dans le cadre du PSSA national pour mettre au point des modèles d’unités ou micro projets viables présentant un intérêt régional certain pour la promotion des filières compétitives. Certains projets intégrateurs élaborés à cet effet ont été retenus parmi les projets phares du volet agricole du NEPAD.

D. Au niveau continental

Parmi les outils actuellement mis de l’avant pour le développement du continent africain figure le NEPAD. Dans ce contexte, pour mettre fin au déclin du secteur agricole africain, la FAO a apporté sa collaboration pour la préparation du « Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA) », en tant que composante agricole du NEPAD. Le PDDAA a pour objectif de restaurer la croissance agricole, le développement rural et la sécurité alimentaire en Afrique. Il vise essentiellement à mettre en œuvre les principales recommandations sur la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et l’utilisation durable

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des ressources naturelles, adoptées dans les conférences mondiales récentes, comme celles de Johannesburg, du Sommet Mondial de l’Alimentation : cinq ans après, de Monterrey, de Doha et de Kyoto. Le PDDAA offre un cadre de référence intégrant les principales priorités en matière de développement, avec quatre piliers :

(i) Extension des zones où sont appliquées des méthodes durables de gestion des terres et qui

bénéficient des systèmes fiables de maîtrise de l’eau.

(ii) Amélioration des infrastructures rurales et des infrastructures de commercialisation facilitant l’accès aux marchés.

(iii) Renforcement de l’offre alimentaire et réduction de la faim, en mettant l’accent sur les situations d’urgence qui appellent des réponses dans les domaines alimentaire et agricole.

(iv) Développement de la recherche agricole, de la diffusion des technologies et leur adoption, afin de soutenir la croissance de la productivité à long terme.

E. PRINCIPAUX DOMAINES D’INTERVENTION ET ORIENTATIONS STRATEGIQUES DANS LE SECTEUR : Conformément aux objectifs généraux de développement assignés au secteur rural, les domaines d’intervention devraient couvrir toutes les questions relatives à l’agriculture au sens large et au développement rural en général, avec un accent particulier sur la sécurité alimentaire et l’agriculture irriguée. En ce qui concerne la Sécurité Alimentaire (SA) qui constitue un des objectifs majeurs de la politique agricole du pays, la stratégie nationale a été adopté en 2002 .Cette stratégie a été traduite en 2005, en programme national discuté avec les Partenaires Techniques et Financiers Neuf (9) domaines prioritaires ont été retenus pour analyser la situation actuelle du secteur et identifier les solutions les plus urgentes à mettre en œuvre pour que le secteur rural puisse contribuer efficacement aux objectifs de développement et de lutte contre la pauvreté. Il s’agit des domaines suivants :

1. Sécurité Alimentaire ; 2. Développement des filières agricoles et de produits forestiers ; 3. Développement de l’agriculture irriguée ; 4. Développement de l’élevage et des filières animales ; 5. Développement de la filière pêche et aquaculture ; 6. Promotion de la mécanisation agricole ; 7. Préservation et gestion décentralisée des ressources naturelles et de la faune sauvage ; 8. Promotion des emplois ruraux et lutte contre le chômage des jeunes ; 9. Mesures d’accompagnement et de soutien à la mise en œuvre.

1. La Sécurité Alimentaire : La Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire adoptée par le gouvernement en 2003, vise à satisfaire les besoins essentiels de la population. Elle se base sur l’augmentation et la diversification de la production agricole, l’amélioration des revenus des populations par une meilleure organisation du marché des aliments de base (céréales, sucre, huiles, fruits et légumes, produits animaux etc.… .)

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Pour réaliser les objectifs assignés à la stratégie, les interventions doivent se focaliser sur les axes stratégiques suivants :

- La création des conditions d’une sécurité alimentaire structurelle, fondée prioritairement sur la mobilisation systémique et durable des ressources alimentaires et de la sous région ;

- Le renforcement des capacités de prévention de gestion des crises conjoncturelles ; - Une attention particulière à accorder aux aspects qualitatifs de la sécurité alimentaire des

visions sectorielles des Ministères concernés a jusqu’à ici empêché une vision globale du système de sécurité alimentaire et une harmonisation des actions des Ministères et des interventions des acteurs vers la réalisation des adjectifs.

L’objectif global du Programme National de Sécurité Alimentaire 2006-2015 est de vaincre la faim et combattre l’insécurité alimentaire à l’échelon national à l’horizon 2015 pour l’augmentation d’action durable de la productivité et de niveau de production combinée à des mesures susceptibles de garantie. L’accessibilité des populations tant que quantitativement que qualitativement aux denrées alimentaires dont en conservant les ressources naturelles de base. De manière plus spécifique, le PNSA vise à : diversifier les activités des producteurs ruraux ; réduire le déferlement massif actuel des populations rurales vers les villes ; créer des emplois aux jeunes ruraux et ceux des villes en les insérant dans les circuits de transformation et de commercialisation des productions agro-sylvo-pastorale ; réduire la pauvreté touchant une part importante de la population Le PNSA s’articule autour de huit programmes : -valorisation des ressources naturelles de base (34,4Milliards) -intensification des cultures (6,25 Milliards) -diversification des systèmes de production (22,03 Milliards) -commercialisation et transformation des productions (15,9Milliards) -santé et nutrition -dispositif de veille, d’alerte et de réponse aux crises (13,25 Milliards) -mesures d’accompagnement du PNSA (8,75 Milliards) -appui à la mise en œuvre du PNSA (2,08 Milliards) Le coût global est de 113,97 Milliards pour 5 prochaines années 2006-2010.

2. Développement des filières de production végétale et de produits forestiers : Les interventions dans ce domaine vont concourir à la croissance de l’économie nationale, au renforcement de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaire, à l’amélioration des revenus des producteurs, à la promotion du secteur privé et des initiatives à la base. Tout cela sera rendu possible par une meilleure structuration des filières agricoles, la promotion des activités de transformation et de commercialisation et l’amélioration de la productivité à travers l’accès aux équipements agricoles (mécanisation motorisée, traction animale) et aux intrants (semences, engrais, produits phytosanitaires). La sécurisation de la production par le développement de la maîtrise de l’eau constituera un levier déterminant pour l’intensification de la production. Le développement des filières agricoles se fera en direction de nouveaux marchés et permettra d’accroître des parts de marchés déjà existants. Les contraintes auxquelles font face les acteurs et opérateurs des filières de production végétale et qui peuvent influer sur l’amélioration de leur compétitivité sont notamment : i) l’accès au financement, ii) l’accès à l’information, iii) les actions de recherche-développement et diffusion des innovations, iv) l’appui à l’organisation des acteurs, v) l’amélioration du conditionnement et du transport et v) la formation et le renforcement des capacités des producteurs.

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3. Développement de l’agriculture irriguée : Le développement de l’agriculture irriguée répond à la plupart des objectifs généraux de la stratégie sectorielle. Le renforcement de l’autosuffisance et la sécurité alimentaire sera obtenu par la sécurisation et l’intensification de productions ; l’augmentation des revenus des producteurs, la création d’emplois en favorisant notamment l’installation des jeunes et la contribution à la croissance de l’économie seront obtenus grâce à l’amélioration de la productivité et par la réduction des importations alimentaires et le développement des exportations. La stratégie nationale de développement de l’irrigation adoptée par le Gouvernement du Mali en 1999 va permettre le développement de la grande irrigation, intégrant les grands ouvrages hydrauliques (barrages, seuils de dérivation) et les petits aménagements hydro agricoles de proximité (petits périmètres irrigués villageois PPIV), les bas fonds aménagés et les petits périmètres maraîchers (PPM)). L’Office du Niger (ON) occupe une place prépondérante dans le développement de la grande irrigation (faibles coûts d’aménagement et système d’irrigation par gravité). L’objectif du Gouvernement, à l’horizon 2020 à travers le Schéma Directeur est de porter à 200.000 ha les superficies aménagées de l’ON. La redéfinition de rôles des intervenants et la mise en place d’un cadre juridique et institutionnel faisant participer les bénéficiaires aux investissements et les impliquant dans la gestion et l’entretien des aménagements permettra une plus grande mobilisation de financement en faveur de l’irrigation. La promotion d’un mécanisme de financement adapté et durable l’accès des femmes aux parcelles irriguées sont autant de facteurs de développement de l’agriculture irriguée. Enfin, la promotion de la maîtrise de l’eau offre des opportunités pour une véritable modernisation des exploitations. 4. Développement de l’élevage et des filières animales : Si les stratégies et les politiques de développement de l’élevage par le passé, ont reposé essentiellement sur la protection sanitaire et l’hydraulique pastorale au détriment de la gestion des ressources pastorales et de l’organisation des sociétés pastorales et de l’introduction du progrès technique, la politique actuelle du gouvernement est orientée, en cohérence avec le Cadre Stratégique de Lutte contre la pauvreté (CSCRP) vers : (i) la responsabilisation des producteurs ; (ii) l’exploitation rationnelle des ressources en fonction des points d’eau; (iii) la recherche de cohérence entre les ressources en eau, les fourrages disponibles et la charge en bétail; (iv) l’amélioration de l’exploitation du bétail.

(1) Les axes d’intervention prioritaires. Renforcement des capacités des acteurs La nouvelle politique de l’élevage, en rupture avec les pratiques antérieures privilégie la responsabilisation des acteurs (producteurs, élus locaux, ONG, prestataires privés de services) dans la conception, l’élaboration et la mise en œuvre des projets de productions animales et de planification du développement de l’élevage. L’amélioration de l’organisation des producteurs, l’appui pour le renforcement de leur moyen d’intervention et l’acquisition des connaissances nécessaires constituent les réponses appropriées à la stagnation actuelle de la production animale. L’objectif visé est d’avoir des acteurs professionnels disposant des ressources humaines et matérielles et des connaissances leur permettant d’entreprendre de manière efficiente les activités de production, de transformation et de commercialisation des produits et sous produits de l’élevage.

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Les actions envisagées portent sur : (i) le transfert des infrastructures de production, de commercialisation et de transformation aux secteurs privés et organisation des éleveurs ; (ii) la formation en techniques modernes de production de fourrage et d’utilisation des sous-produits agricoles, de production de viande, de lait et d’œufs ; (iii) la formation des acteurs en planification et suivi évaluation de leurs activités ; (iv) le renforcement de l’information des acteurs par la création et la mise à leur disposition d’une banque de données relatives au suivi des écosystèmes pastoraux ; (v) la mise en place d’un fonds de développement de l’élevage ; (vi) la formation, le recyclage de l’encadrement et des agro pasteurs en matière de suivi des ressources pastorales, d’entretien et de gestion des ouvrages hydrauliques ; Amélioration de l’alimentation des animaux* L’alimentation, un facteur important dans l’augmentation de la production de viande et de lait, est assurée essentiellement par les pâturages naturels dont la variabilité qualitative et quantitative ne permet pas l’atteinte des objectifs visés pendant toute l’année. La recherche d’un accroissement quantitatif et qualitatif du disponible fourrager est une action majeure dans toute politique de l’élevage. L’objectif du présent programme est d’accroître l’accessibilité du fourrage et des sous-produits agricoles et agro-industriels aux animaux. Les actions à entreprendre portent sur : (i) la promotion des cultures fourragères ; (ii) la lutte contre les feux de brousse ; (iii) la régénération et l’enrichissement des parcours ; (iv) la promotion de l’utilisation des sous produits agricoles ; (v) la promotion des unités de production d’aliment –bétail. Gestion rationnelle des ressources naturelles Les ressources naturelles, base de la production animale sont soumises aux aléas climatiques et aux actions de l’homme. La durabilité de la ressource exige une utilisation permettant de satisfaire les besoins des générations présentes et futures. L’objectif est de réduire la dégradation des ressources. Les actions à entreprendre à ce niveau concernent : (i) l’élaboration et la mise en place de schémas et plans d’aménagement des territoires aux niveaux communal, local, régional et national ; (ii) la libération et la matérialisation des couloirs de passages ; (iii) la cartographie des pâturages et des points d’eau ; (iv) l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme d’équipement et de réhabilitation ou de création de nouveaux points d’eau (mares, puits, forages, retenues d’eau, micro-barrages etc.) ; (v) la libération des zones infestées de glossines ; ( vi) l’application de la Charte pastorale ; (vii) le suivi des écosystèmes pastoraux.(viii) la mise en place d’un système d’alerte précoce performant en vue de prévenir les catastrophes. Amélioration de la santé animale La santé animale est la principale source actuelle d’augmentation de la production par la réduction des morbidités et des mortalités. Par ailleurs de nombreuses maladies sont transmises à l’homme par l’animal, faisant de la lutte contre ces maladies un moyen de contribuer á l’amélioration de la santé publique. L’accroissement de la production animale impose donc des efforts continus en matière de lutte contre les maladies. L’objectif visé consiste à assurer la protection de la santé des animaux et celle de la santé publique à travers la prévention ou la maîtrise des grandes épizooties du bétail et de la volaille domestique et l’amélioration de la santé publique vétérinaire (contrôle des zoonoses, minimisation des risques sanitaires liés à la consommation ou à la manipulation des produits d’origine animale). Les actions envisagées sont : ( i) l’amélioration de la couverture sanitaire du bétail ; ( ii) le renforcement des services d’inspection et des laboratoires de diagnostic et de contrôle de la qualité ; ( iii) le renforcement de la mise en œuvre de la privatisation de la profession vétérinaire ; ( iv) la surveillance de la lutte contre les maladies prioritaires (v) le renforcement et l’adaptation des recherches vétérinaires aux besoins de l’Elevage ; (vi) le

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renforcement des infrastructures de lutte contre les maladies ( laboratoire, parcs de vaccination etc.) ; (vii) le renforcement de la recherche vétérinaire. Amélioration des performances zootechniques du cheptel L’augmentation de la production animale, objectif essentiel de la politique et des stratégies d’élevage peut être obtenue soit par l’accroissement numérique du cheptel, soit par l’augmentation de la productivité, soit par une combinaison des deux alternatives. L’évolution des effectifs de bovins et de petits ruminants sur le long terme, fortement influencée par les aléa climatiques, montre qu’à l’horizon 2010 les exportations de bétail et de viande du Mali seraient très faibles si les conditions d’élevage ne s’améliorent pas, autrement dit en l’absence d’intensification de la production de viande. Les expériences récentes du PSSA ont mis en évidence l’intérêt de promouvoir des unités de production animale selon des critères de rentabilité économique et financière. L’objectif du présent axe stratégique vise à accroître les rendements des productions du sous-secteur élevage (viande, lait, volaille, laine, cuirs et peaux), en portant particulièrement les efforts sur l’amélioration génétique des animaux, l’amélioration des techniques d’élevage, la gestion du troupeau et la génération de technologies adaptées aux conditions d’élevage et pouvant contribuer efficacement á réduire la pauvreté. Les actions portent sur : (i) la rationalisation de la gestion du troupeau ; (ii) l’amélioration génétique des animaux ( promouvoir les races locales performantes, introduction des races exotiques améliorantes par insémination artificielle etc.) ; (iii) la conservation du patrimoine génétique national ; (iv) le développement des unités performantes d’embouche ( bovins, ovins), de production laitière ( vache, chamelle, chèvre, brebis) et d’aviculture dans toutes les régions du pays en fonction des possibilités ; (v) l’appui á la création de grands centres d’embouche bovine et/ ou ovine ; (vi) le développement des ranches d’élevage ; (vii) le développement de l’embouche paysanne dans les zones d’agriculture pluviale et les périmètres irrigués ; (viii) l’amélioration du mouton à laine du Macina et des conditions de valorisation de la laine ; (ix) le renforcement de la recherche zootechnique ; Développement des infrastructures de commercialisation, de transformation et des équipements La valorisation du potentiel de production au regard des faibles performances en matière de commercialisation et de transformation des produits nécessite des investissements importants dans ces maillons des filières d’élevage. La promotion de la commercialisation et de la transformation des produits de l’élevage vise les objectifs de sécurité et d’auto- suffisance alimentaires de la population en produits animaux ainsi de l’accroissement de la plus- value de l’élevage. Les actions prioritaires sont les suivantes : (i) la création et/ou modernisation des infrastructures d’abattage ; (ii) la création et l’équipement des marchés à bétail et de volaille ; (iii) le renforcement du financement de la transformation et de la commercialisation des produits de l’élevage (investissements et crédits revolving aux acteurs); (iv) la sécurisation de l’offre en animaux de qualité; ( v) l’amélioration des circuits de commercialisation; (vi) le renforcement de la qualité et de la sécurité sanitaire des produits transformés; (vii) la valorisation des sous- produits d’abattage; (viii) l’amélioration des équipements de collecte et de conservation du lait local ; 5. Développement de la filière pêche et aquaculture : La promotion de la filière pêche et aquaculture contribue à la réalisation des objectifs généraux de la stratégie sectorielle de renforcement de l’autosuffisance et la sécurité alimentaire, de l’augmentation des revenus et de la création d ‘emplois. En effet, le principal effet induit attendu de la promotion de

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cette filière est l’accroissement des revenus des producteurs et autres intervenants dans le domaine, grâce aux activités de transformation et de commercialisation des produits de la pêche et de l’aquaculture. La préoccupation dans le développement de la filière pêche et aquaculture est la gestion durable de la ressource. Elle peut être assurée par les aménagements de pêcheries à deux (2) niveaux de gestion :

• gestion éco systémique, qui vise à protéger les mécanismes productifs naturels des milieux aquatiques lacustres et fluviaux ;

• gestion décentralisée des pêcheries, qui vise à instaurer des mécanismes de cogestion des pêcheries entre les communautés des pêcheurs et les autres usagers des plans. Il s’agit surtout de mettre en œuvre, au niveau local le plus approprié, les mesures régissant l'organisation des activités de pêche.

Le développement de la filière sera également recherché à travers le renforcement des interventions dans la valorisation des produits de pêche par le développement du commerce des frais, l’amélioration de la transformation et de la conservation des produits transformés et le renforcement des circuits de commercialisation la mise en place de formes de crédit institutionnel adaptées au contexte socio-économique du sous-secteur. Les nouvelles orientations tournent essentiellement au tour de l’opérationnalisation des programmes du Schéma Directeur de Développement de la Pêche et de la Pisciculture a été adopté par le Gouvernement en avril 1997 et actualisé en 2006. Ces programmes sont : Ø l’aménagement des plans d’eau pour l’amélioration de la production et le développement de toutes

les formes d’aquaculture; Ø la valorisation par la transformation, la conservation et la commercialisation ; Ø le renforcement des capacités des acteurs publics et privés et de la société civile ; Ø le développement de la recherche hydro-biologique, halieutique et aquacole.

Face à l’amenuisement progressif des ressources halieutiques conséquences de la précarité des aléas climatiques, le développement de l’aquaculture est aujourd’hui la stratégie concrète indiquée pour la satisfaction des besoins des populations en poisson. Le programme d’aménagements aquacoles constitue un élément de la mise en œuvre de l’option des plus hautes autorités du Mali de réaliser des aménagements hydro-agricoles et piscicoles dans toutes les régions du pays. Il permettra une exploitation des potentiels immenses de notre pays en la matière. Il s’inscrit dans le premier programme majeur du Schéma Directeur de Développement de la Pêche et de l’Aquaculture. Comme toute activité agricole, l’aquaculture peut être un moteur et un outil du développement en contribuant à diversifier les productions et à accroître les revenus. En outre en développant une production nationale, la dépendance vis-à-vis de produits d’importation peut être réduite, d’où une amélioration de la balance commerciale. La mise en œuvre du programme d’aménagements aquacoles contribuera de façon considérable à l’atteinte de cet objectif. L’objectif de ce programme est de promouvoir un accroissement durable de la production piscicole et de diversifier les activités des communautés de pêche en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie, à travers leur sédentarisation et leur participation au développement local. Les objectifs spécifiques du programme sont de : aménager les mares pour l’organisation de l’exploitation durable des écosystèmes aquatiques ;

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construire des étangs aquacoles pour une valorisation du potentiel existant ; la diversification des activités pour optimisation de la production alimentaire dans les zones où la maîtrise totale de l’eau est réalisée ; promouvoir l’aquaculture en cages flottantes dans les zones propices ; assurer une large diffusion de toutes actions menées dans le sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture ; renforcer les capacités d’intervention des acteurs ; suivre et évaluer la mise en œuvre et l’impact du programme. Promotion de la mécanisation agricole : Les interventions dans ce domaine vont créer un environnement favorable à la modernisation des exploitations agricoles à travers les possibilités qu’il offre pour l’intensification des productions et la transformation des produits agricoles grâce à la mise en place d’un système d’approvisionnement durable en équipement agricole. La promotion de la mécanisation agricole sera basée sur une amélioration de l’approvisionnement du marché en équipements agricoles par une dynamisation du secteur privé de la filière, un regroupement des paysans en associations désirant intensifier leurs exploitations et disposant de superficies pouvant justifier une mécanisation motorisée et un système de financement adapté, facilitant aussi bien l’approvisionnement du marché que l’acquisition des équipements par les producteurs. Compte tenu de l’existence de multitudes d’intervenants dans le domaine de la mécanisation agricole, il importe de disposer d’un cadre institutionnel et réglementaire adapté afin de veiller à une meilleure coordination et harmonisation de toutes les actions dans le domaine. Préservation et gestion des ressources naturelles et de la faune sauvage : Ce domaine répond au quatrième résultat attendu de la stratégie sectorielle du secteur rural, à savoir la protection de l’environnement et une meilleure gestion des ressources naturelles. Cet objectif est rendu essentiel par la fragilité du milieu naturel sahélien, soumis aux effets conjugués des aléas climatiques et de la désertification, et par le fait que la plupart des activités économiques du pays repose sur l’exploitation des ressources naturelles. Face à un processus de dégradation des ressources naturelles dont les causes sont multiples (sécheresse, déforestation, surpâturage …) et à la nécessité de les préserver pour qu’elles répondent aux besoins actuels et futurs des populations, de nombreuses mesures concernant les structures rurales de gestion du bois, les solutions alternatives pour réduire la pression exercée sur les forêts sont préconisées même si leur mise en œuvre ne pourra se faire sans difficultés. Des mesures de lutte contre la prolifération des végétaux flottants, l’ensablement des cours d’eau et des mares et la pollution des eaux par les unités industrielles et les déchets liquides doivent être préconisées pour circonscrire leurs méfaits. Les capacités des agents de l’Etat et des collectivités en matière de gestion décentralisée des ressources seront renforcées. Enfin, l’objectif d’organiser et de développer des filières des produits forestiers non ligneux (le karité, la gomme et la noix de cajou) sera soutenu par la mise en place d’une ligne de crédit pour soutenir les opérateurs et par des actions à mener dans les domaines de protection et d’amélioration des peuplements, de l’organisation de la collecte et de la commercialisation des produits. Promotion des emplois ruraux et lutte contre le chômage des jeunes : La création de l’emploi demeure un objectif fondamental commun à toutes les politiques et stratégies sectorielles, aussi bien des pays développés que des pays les plus pauvres du monde

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comme le Mali. C’est l’un des défis majeurs, rendu impératif par le retrait de l’Etat du secteur productif sous les injonctions des reformes économiques. La promotion de l’emploi rural constitue la résultante des actions à mener dans tous les domaines de production identifiés comme axes d’intervention prioritaires dans le secteur. Les filières avec leurs potentialités ouvrent des bassins d’absorption des demandeurs d’emplois, à condition d’établir des convergences fructueuses entre les filières porteuses et toutes les catégories de demandeurs d’emploi. La promotion des filières agricoles, animales, piscicoles et forestières, par la création des conditions d’une exploitation optimale des potentialités mises en évidence, est l’une de meilleures voies pour assurer des métiers durables, valorisants et attrayants. Mesures d’accompagnement et de soutien De l’analyse de différents domaines d’intervention prioritaires retenus, il ressort de façon générique de mesures d’accompagnement se rattachant : i) à la création d’un cadre juridique et institutionnel favorable au développement du secteur rural, ii) au développement de l’accès au financement des producteurs et opérateurs des filières, iii) à l’accompagnement des filières par une recherche/vulgarisation orientée par la demande des producteurs et du marché et respectueuse de l’environnement et iv) au désenclavement des zones de production et des grands marchés ruraux. VI. CONCLUSION L’option des pouvoirs publics est de faire de l’agriculture malienne le levier de la croissance de notre économie et la source de richesses pour nos populations, avec une ambition forte de faire du Mali une puissance Agricole, à même d’assurer sa sécurité alimentaire et d’exporter durablement des produits agro-alimentaires, transformés et labellisés. En engageant le Gouvernement dans une approche volontariste afin de préparer l’agriculture du Mali de Demain, les plus hautes autorités voudraient d’ores et déjà marquer leur ferme détermination, à traduire en actes concrets, les dispositions de la Loi d’Orientation qui constitue un véritable instrument de valorisation et de croissance du potentiel national. Cette démarche volontariste et proactive est reflétée à suffisance dans les objectifs et orientations prioritaires du Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP) 2007-2011, qui consacre une très haute priorité au secteur du Développement Rural. Les engagements prioritaires du Gouvernement pour le quinquennat Conformément à la vision du Président de la République traduite dans le Programme de Développement Economique et Social (PDES) et en adéquation avec les orientations prioritaires fixées par la Loi d’Orientation Agricole (LOA) : Le Gouvernement s’emploie à la réalisation des mesures et programmes concrets qui concourent à l'augmentation de la production et de la productivité Agricoles ; l'amélioration des revenus des producteurs ; la maîtrise et la mobilisation des ressources en eau de surface et souterraine ; la protection sociale des exploitants et du personnel Agricoles ; la protection des exploitations Agricoles contre les risques Agricoles ; la protection des exploitations et productions Agricoles contre les pratiques non soutenables ou contraires aux règles des marchés nationaux, sous régionaux et internationaux.

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La forte ambition de positionner durablement le pays en puissance agricole sur le plan sous régional voir africain oblige, à relever de façon substantielle les niveaux de production et de productivité agricoles. A cet égard le Gouvernement entreprendra des actions prioritaires dans le droit fil des grandes lignes d’activités évoquées tantôt. Il est important d’expliciter la nature et la portée des actions et mesures envisagées. La maîtrise des ressources en eau souterraine et de surface et leur exploitation optimale constituent l’un des facteurs les plus importants de développement de la production et de la productivité agricole. Dans ce domaine, notre pays dispose d’atouts naturels fort appréciables dont : le potentiel aménageable en maîtrise totale de l’eau, notamment dans la zone de l’office du Niger et autour des barrages de Selingué et Manantali, dans le moyen Bani ; le potentiel non négligeable en maîtrise partielle constitué de bas-fonds, de lacs et des mares, ainsi qu’une zone lacustre ; le potentiel des ressources en eaux souterraines à usage agricole. Le Delta Central du Niger, de Djenné à Tombouctou, d’une Superficie de 35.000 Km2, est l’une des plus Grandes Zones Inondables du Monde. Les potentialités de ressources aménageables répertoriées dans le cadre de la petite irrigation s’identifient à ce jour à 5512 sites, repartis dans 483 communes totalisant un potentiel aménageable de près de 900 000 ha. Durant la période 2008 – 2012 , le programme du Gouvernement portera sur près de 200 000 ha à aménager en maîtrise totale et partielle de l’eau sur toute l’étendue du pays par l’Etat, les collectivités territoriales, les privés nationaux et étrangers et avec l’appui des Partenaires Techniques et Financiers. Le financement de 74 000 ha est d’ores et déjà acquis soit un montant de près de 229 milliards FCFA. Les aménagements en maîtrise totale sont de 151 526 ha sur lesquels 144 000 ha sont programmés au titre de l’Office du Niger. Les aménagements à l’Office du Niger comprennent : le Millenium Challenge Account (MCA) pour 16 000 ha, le programme libyen de 100 000 ha, le 10ème FED pour 8 000 ha, l’UEMOA pour 5 000 ha et le programme sucrier de Markala pour 15 000 ha. Des travaux de réhabilitation seront exécutés par l’ON avec l’appui de l’AFD. La réalisation du barrage hydro électrique de Tossaye et du seuil de Djenné aboutira à l’aménagement de 60 000 ha et 15 000 dans les régions concernées. le Gouvernement poursuivra également la réalisation et la consolidation des aménagements hydro- agricoles de proximité: Petits Périmètres Irrigués Villageois (PPIV), bas-fonds aménagés et petites plaines inondables ; la réhabilitation du système Faguibine sera poursuivie et consolidée. Pour sécuriser les investissements et préserver leur mise en valeur optimale, les terres aménagées feront l’objet d’immatriculation préalable conformément aux lois en vigueur. A l’horizon 2012 le croît des exploitations et des superficies aménagées nécessitera des acquisitions nouvelles en équipements, infrastructures de stockage et d’écoulement des produits et un besoin croissant d’intrants agricoles.

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Pour faire face à cette situation, le gouvernement poursuivra la politique d’équipement et d’approvisionnement en intrants du monde paysan. Le Gouvernement facilitera l'accès du plus grand nombre d'exploitants Agricoles, notamment les jeunes et les femmes, à la traction animale et à la motorisation à travers la promotion des unités artisanales et industrielles de fabrication nationale existantes, et l'appui à la création de nouvelles unités. Les matières premières entrant dans le cadre de la fabrication d'équipements par les unités de production nationale bénéficieront de mesures fiscales favorables à l'importation. Des mesures de facilitation de financement envisagées dans le cadre de la LOA permettront la bonification d'intérêts des crédits destinés à intensifier et à moderniser l’Agriculture. Ces facilités seront accordées aux exploitations Agricoles par le Gouvernement, notamment pour financer l'acquisition d'équipements, la promotion du développement de filières ciblées ou de zones de productions particulières Malgré les efforts déployés en matière de restauration de la fertilité des sols à travers des actions engagées ces dernières années, le maintien du potentiel productif demeure insuffisant pour atteindre un niveau de production et de productivité à même d’assurer la sécurité et la souveraineté alimentaire. Aussi, le Gouvernement s’investit à la facilitation de l’accès au crédit et aux intrants aux petits producteurs en tenant compte des expériences passées, au renforcement des capacités de gestion des intrants par les acteurs à tous les niveaux et à leur pleine responsabilisation dans le cadre de l’approvisionnement et du financement des intrants agricoles. Des mesures de promotion d’unités locales de production d’intrants seront mises en œuvre (réhabilitation de l’usine de phosphate de Tilemsi) et l’utilisation de la fumure organique à grande échelle. L’introduction et la promotion de l’utilisation de variétés de semences performantes (riz, maïs), la promotion de la production de semences de pomme de terre et la vulgarisation des techniques d’irrigation et de conditionnement mieux adaptées sont autant d’initiatives qui conforteront les mesures visant l’accroissement de la productivité agricole. Le Gouvernement renforcera les capacités d’appui conseil et de recherche agricole et veillera à ce que de réponses adéquates soient apportées à la demande des producteurs tout en développant les liens recherche et vulgarisation. Ce renforcement de capacités s’effectuera au moyen de dispositifs étatiques renforcés et en partenariat avec des prestataires privés plus professionnels. A cet égard l’Etat, les collectivités territoriales et les Organisations Professionnelles Agricoles joueront pleinement leur part de responsabilité dans le cadre d’un partenariat équilibré. Des expériences récentes confortent l’option de renforcer le dispositif de prévention et de lutte contre les ennemis des cultures avec la participation de l’ensemble des acteurs. Nos ambitions de production et notre volonté de parvenir à une souveraineté alimentaire nous obligent à réduire notre dépendance extérieure et partant renforcer notre capacité d’intervention locale en matière de lutte contre les ennemis des cultures. Ces mesures seront complétées par un dispositif de lutte largement déconcentré et de proximité bâtit essentiellement avec le savoir faire de nos communautés.

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Le Gouvernement développera la coopération avec les pays frontaliers pour réaliser de façon concertée les opérations de surveillance et de lutte. L’option de moderniser notre agriculture et de rendre nos produits agricoles plus compétitifs, implique le choix volontariste de développement accéléré et maîtrisé des filières de produits agricoles. Les actions du Gouvernement prévues dans ce registre seront menées au niveau des différents acteurs comprenant les producteurs, les opérateurs économiques, l’Etat, les collectivités territoriales et les consommateurs. . Il sera fait un choix judicieux des investissements dans le but ultime d’améliorer la compétitivité de nos produits agricoles. Une haute priorité sera accordée aux filières riz, maïs, pomme de terre, sésame, soja, haricot vert, datte, pois sucré, karité et les oignons. Ces filières présentent un haut potentiel en termes de diversification, d’amélioration de revenus et d’exportation. Les capacités de stockage, de conditionnement, de transport et de transformation seront améliorées. Les démarches qualité et la labellisation seront soutenues pour l'ensemble des produits alimentaires et agro-alimentaires mis sur le marché. Le Gouvernement encouragera l’émergence d’organisations interprofessionnelles ou interprofessions autour des filières prioritaires évoquées tantôt. Toutes les expériences de ces dernières années ont montré que la promotion d’un financement capable de soutenir un développement agricole durable reste encore un défi majeur à relever. A cet égard il importe de capitaliser les acquis du passé et de proposer de nouveaux schémas permettant au plus grand nombre d’accéder au financement. Aussi, les options stratégiques suivantes seront mises en œuvre : la répartition des contributions entre les acteurs dans la politique d’investissement public ; la diversification des produits bancaires et des mécanismes de financement ; la promotion et l’amélioration des Systèmes Financiers Décentralisés ; le renforcement des capacités de gestion des organisations professionnelles agricoles ; la création d’un Fonds National des Calamités et des risques agricoles ; la facilitation de l’accès des femmes et des jeunes ruraux au crédit agricole. Investir dans le capital social du secteur agricole malien est une de nos priorités. Il s’agira de renforcer les compétences des organismes de base à négocier avec les acteurs et les institutions régulatrices en matière de : accès aux services, fonctionnement des marchés d’intrants et de produit ; accès social au moyen de production. Le renforcement des compétences de la société civile agricole au niveau local devrait influencer le processus par lequel les revenus des activités de production rurale sont distribués et utilisés, ainsi que la mesure dans laquelle ils contribuent à la croissance économique locale. Le Gouvernement entend donc donner plus de responsabilité et de pouvoir aux organismes agricoles de base, et partant donner un instrument social aux populations rurales pour se sortir elles-mêmes de la pauvreté et améliorer leurs conditions de vie.

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Il incitera l’émergence d’organisations Professionnelles Agricoles solides et représentatives des producteurs ; des organisations à même d’améliorer la gouvernance tant au plan local que sectoriel en : - encourageant des services plus efficaces et plus transparents à tous les niveaux ; - stimulant la participation des utilisateurs dans le processus de décision et d’allocation des ressources ; - et en améliorant la transparence dans la définition des priorités et l’utilisation des ressources, ainsi que la qualité et la pertinence de l’assistance conseil fournie à la demande des producteurs. Les Organisations Professionnelles Agricoles bénéficieront de l'appui constant du Gouvernement pour le renforcement de leurs capacités afin d’aboutir à leur professionnalisation. Dans le même temps, Le Gouvernement s’attellera à la définition du cadre réglementaire pour valoriser les métiers Agricoles et structurer les exploitations Agricoles grâce l’immatriculation et l’enregistrement de celles-là. Le Gouvernement suscitera l'élaboration d'une convention collective spécifique au secteur Agricole et réglementera les conditions et les modalités de l'apprentissage Agricole. Pour conforter les mesures et politiques envisagées, le Gouvernement veillera à ce que les actions soient coordonnées et concertées ; Il recherchera une plus grande synergie entre les différents intervenants. La mise en place d’un Programme Décennal de Développement de l’Agriculture 2007_2012, le premier du genre, témoigne de la volonté manifeste des pouvoirs publics d’améliorer l’efficacité et l’efficience des interventions et de développer une culture de bonne gouvernance dans le secteur agricole ; Les grandes orientations dudit programme sont celles du cadre stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté pour la période 2007-2011qui définit un taux de croissance de 5,7 % pour le secteur primaire avec une croissance moyenne de l’agriculture vivrière hors riz de 6, 0%, de 9,9% pour le Riz, de 6,3% pour l’agriculture industrielle hors coton, de 1,6% pour le coton. Les ambitions vont au delà de ces objectifs car Le Gouvernement fonde beaucoup espoir sur le partenariat et l’engagement de tous les acteurs de progrès.