thèse david milhas - dumas

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HAL Id: dumas-02327984 https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02327984 Submitted on 23 Oct 2019 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Maladie parodontale et information du patient : étude sur la compréhension et les représentations de la maladie parodontale par des patients atteints de parodontite chronique David Milhas To cite this version: David Milhas. Maladie parodontale et information du patient : étude sur la compréhension et les représentations de la maladie parodontale par des patients atteints de parodontite chronique. Sciences du Vivant [q-bio]. 2019. dumas-02327984

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Page 1: Thèse David Milhas - DUMAS

HAL Id: dumas-02327984https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02327984

Submitted on 23 Oct 2019

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

Maladie parodontale et information du patient : étudesur la compréhension et les représentations de lamaladie parodontale par des patients atteints de

parodontite chroniqueDavid Milhas

To cite this version:David Milhas. Maladie parodontale et information du patient : étude sur la compréhension et lesreprésentations de la maladie parodontale par des patients atteints de parodontite chronique. Sciencesdu Vivant [q-bio]. 2019. �dumas-02327984�

Page 2: Thèse David Milhas - DUMAS

Université de Bordeaux Collège des Sciences de la santé

UFR des Sciences Odontologiques Année 2019 N°72

Thèse pour l’obtention du

DIPLOME d’ETAT de DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE

Présentée et soutenue publiquement

Par MILHAS David

Né le 04 juin 1992 à Pau (64)

Le 19 septembre 2019

Maladie parodontale et information du patient : Étude sur la

compréhension et les représentations de la maladie parodontale par des patients atteints de parodontite

chronique

Sous la direction de Cédric FALLA

Membres du Jury M. CATROS Sylvain Président

M. FALLA Cédric Directeur

M. POPELUT Antoine Rapporteur

Mme KEROUREDAN Olivia Assesseur

M. BOU Christophe Assesseur

Page 3: Thèse David Milhas - DUMAS

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Page 4: Thèse David Milhas - DUMAS

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Page 5: Thèse David Milhas - DUMAS

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Remerciements AnotrePrésidentdethèseMonsieurleDocteurSylvainCATROSProfesseurdesUniversitésSous-sectionChirurgieoraleVous m’avez fait l’honneur d’accepter de présider ma thèse et je souhaite vous témoigner maprofondereconnaissance.Veuilleztrouvericimesplussincèresremerciements.AnotreDirecteurdethèse,MonsieurleDocteurCédricFALLAAssistantHospitalo-UniversitaireSous-sectionPréventionépidémiologie–Économiedelasanté–OdontologielégaleJetiensàvousremercierdem’avoirfaitl’honneurd’avoiracceptédedirigermathèse.Vousavezétéunenseignanttrèsprésentpendanttoutmoncursusetj’aibeaucoupaimétravailleravecvous.Mercipour votre patience, vos conseils, votre enseignement et votre grande disponibilité pendantmesvacationscliniques.AnotreRapporteurdethèseMonsieurleDocteurAntoinePOPELUTAssistantHospitalo-UniversitaireSous-sectionParodontologieJevousremercied’avoiracceptedecorrigercette thèseetd’avoir su trouver letempsmalgré lesimpératifs.Veuilleztrouvericil’expressiondemagrandereconnaissance.AnotreAssesseurdethèseMadameleDocteurOliviaKEROUREDANMaitredeconférencesdesuniversitésSous-sectionOdontologieconservatriceetendodontieJetiensàvousremercierd’avoiracceptédefairepartiedemonjury.J’aieulachancedetravailleràvoscôtéspendantmesvacationsàXavierArnozan,mercipourvotregentillesseetvotredisponibilité,veuilleztrouvericil’expressiondemesplussincèresremerciements.

Page 6: Thèse David Milhas - DUMAS

5

AnotreAssesseurdethèseMonsieurleDocteurChristopheBouMaitredeconférencesdesuniversitésSous-sectionPréventionépidémiologie–Économiedelasanté–OdontologielégaleJevousremercied’avoiracceptédefairepartiedemonjurymêmesijen’aipaseulachancedevousconnaîtreenclinique.Jevouspriedetrouvericil’expressiondemaprofondereconnaissance.

Page 7: Thèse David Milhas - DUMAS

6

Amesparentsaimants,attentionnésetdisponibles.

AmaMaman,lapersonnelaplussouriante,bavardeetcourageuse,sifièred’avoirfaitun

«sibeaubébé».Exigeanteettoujoursprésente,cen’estpasunhasardsijepeuxfairece

métieraujourd’hui,jemesouviensdescahiersdevacancesdeCM2quetumeforçaisà

fairedèsleCE1.

AmonPapa,mystérieux,dévouéethumble,quiasum’accompagnerdansmavieetmes

loisirs.

Atousmesgrands-parentsdontjesuislepetit-filsfavori.

APapietMamiedeBordeauxdontlesinnombrablesaller-retoursBordeaux-Tarbespour

veillersurmoiontruinéleurabonnementauxopéretteslorsque j’étaispetitmaisdéjà

grand.Auxpremièresannéesdemédecineàl’étage,àMamieettoussesrepaspréparés

pendantlesrévisionspendantquePapireliaitlescoursetnettoyaitmavoitureensecret

«c’estunePeugeotetpasunepoubelleDavid».

A Papi d’Andrest, qui n’a jamais su me faire dire lequel des deux papis était le plus

gourmand.Etàmamiequiveillesurnous.

ATatieDeniseetMarraineetàtousmestontonsettaties.

AArnaud,Axel,Cassandre,Jéjé,LaurèneetThibault,leCREWdutrou .Jereconnaisêtre

unesortedemodèlepourchacundevousetacceptehumblementcerôledegrandfrère

quevousmeconfiez.Onseratoujoursjeunesetbeaux.J’aimecequevousétiez,êteset

serezetjesuisfierd’êtrevotreami.

ABenoit,ànostalentsd’ingénieursluttantunepelleàlamaincouverted’ampoules,sous

untubedecrèmesolairechacun,touslesétés,faceàl’inexorablemarée.Mercipourle

KFC,lesbièresaprèslesduelssurle9trousdePessac,etlecongélo.Anotrecollocation

d’ados/cousins,çavaquandmêmemieuxdepuisquel’odeurdutabaccouvrecelledetes

pieds.

Page 8: Thèse David Milhas - DUMAS

7

AEmiliequiaunespritdecompétitioninégalable,enparticulierquandils’agitdesavoir

quiestplusbêtequequi.Désolépourtouteslesraclées,ànosvoyagespassésetfuturs.

P.S:tuaurastoujourslesjaunesauRisk.

AChloé.

AAdeline,Axel,Aymeric,MarieetNadia,cesamisdentistesetétudiantsacharnésdont

l’abnégationdanslesétudesn’ad’égalequenotremesuredanscessacréessoirées,week-

ends,rallyes,galas…

A Pedo et Guigui parce qu’on n’est pas ces esclaves qui attendent le week-end pour

s’enfuir.

-Vousconnaissezmasecrétaire?–Ouichef!–Elleestbellehein?

ALaura,parcequ’ilyauntempspourtoutetapparemmentpourtoi.Cen’estpassimple

deteremercieravecdesmots.Petitechosecollantequisouhaiterivaliserdanstout.C’est

l’inexpugnablearrogancedetonsourirequim’asperge.

Amini-Manondontlatailleducœurdépasse(elle)les1,52m,cen’estpasuneraisonpour

resterenBretagne.OuenNormandie.Enfinlà-bas.

Au Docteur Lecru-Chelon pour sa confiance, son accueil et ses conseils ainsi que les

tartaresdeBernard.

AuDocteurBarthetpoursesenseignementschirurgicauxetrugbystiques,quiasume

valoriserdèsledébutdel’externat.

AAlexandreAstierparcequetoutlemondeabesoindepoésie.

Atouslesautres,Lisa,Claire,Sophie,Julie,JeannetteetPierrotetàceuxquejen’aipas

citésmaisquej’embrasse.

Page 9: Thèse David Milhas - DUMAS

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INTRODUCTION ................................................................................................10

I. MALADIE PARODONTALE CHRONIQUE, UNE PRISE EN CHARGE COMPLEXE ............................................................ 12

1. Généralités ..........................................................................................12 2. Classification .......................................................................................13 3. Diagnostic ...........................................................................................16

a. Anamnèse ................................................................................................................... 16 b. Examen clinique .......................................................................................................... 16 c. Examen radiographique .............................................................................................. 18 d. Examen biologique ...................................................................................................... 18

4. Facteurs de risques ..............................................................................18 a. Facteurs de risques généraux ...................................................................................... 19

i. Modifiables .......................................................................................................................... 19 ii. Non modifiables ................................................................................................................... 20

b. Facteurs de risque locaux ............................................................................................ 21 5. Prise en charge ....................................................................................22

a. Annonce et explication de la maladie .......................................................................... 22 b. Traitement .................................................................................................................. 23

i. Préparation parodontale ...................................................................................................... 23 ii. Thérapeutiques mécaniques ................................................................................................ 24

c. Maintenance ............................................................................................................... 25

II. COMMUNICATION, INFORMATION ET MOTIVATION DU PATIENT : FACTEURS DE REUSSITE THERAPEUTIQUE .......... 27

1. Principes de bases de la communication ..............................................27 2. La communication dans la thérapie .....................................................28

a. Annonce de la maladie ................................................................................................ 28 b. Explication de la maladie ............................................................................................. 28 c. Écoute ......................................................................................................................... 30 d. Communication pendant le traitement ....................................................................... 30

3. Obligation d’information : aspect juridique .........................................31

III.ENQUETE QUALITATIVE SUR LES CONNAISSANCES DU PATIENT A PROPOS DE SA MALADIE PARODONTALE ET DE SES REPRESENTATIONS .............................................................. 33

1. Objectif de l’enquête ...........................................................................33 2. Méthodologie ......................................................................................34

a. L’échantillonnage ........................................................................................................ 34 b. Le guide d’entretien .................................................................................................... 35 c. Déroulement des entretiens........................................................................................ 35 d. Analyse des entretiens ................................................................................................ 36

Page 10: Thèse David Milhas - DUMAS

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3. Résultats ..............................................................................................37 a. Cartographie de l’échantillonnage ............................................................................... 37 b. Résultats de l’analyse des entretiens sur la thématique des connaissances et représentations du patient à propos de la maladie parodontale .......................................... 38 c. Résultats de l’analyse des entretiens sur la thématique de la compréhension des traitements et du suivi par les patients ................................................................................ 40 d. Résultats de l’analyse des entretiens sur la thématique de la communication et de l’information des patients concernant leur maladie parodontale ......................................... 41

IV. DISCUSSION ................................................................... 44 1. Méthodologie ......................................................................................44

a. L’échantillon ............................................................................................................... 44 b. Le guide d’entretien .................................................................................................... 46 c. Déroulement des entretiens........................................................................................ 48 d. L’analyse ..................................................................................................................... 48

2. Résultats ..............................................................................................49

CONCLUSION ....................................................................................................................56

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................58

TABLE DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................63

LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................64

ANNEXE 1 : GUIDE D’ENTRETIEN POUR L’ENQUETE QUALITATIVE ........................65

ANNEXE 2 : GRILLE D’ANALYSE DE L’ENQUETE QUALITATIVE.................................66

Page 11: Thèse David Milhas - DUMAS

10

Introduction

«Madame/MonsieurX,vousêtesatteintsd’unemaladieparodontale…»Souventannoncé

aupatientenphaseinitialedetraitementouaprèsunelonguepausedanssonparcours

de soin, ces mots marquent le début de la prise en charge d’une maladie chronique

complexe.

Laparodontitechroniqueestunepathologieinflammatoiremultifactoriellequiaffecte20

à50%desadultesetdontlafréquenceetlasévéritéaugmententavecl’âge.Elleestinitiée

par l’accumulation du biofilm bactérien sur les surfaces dentaires qui provoque une

atteintedestissusdesoutiendeladentpouvantaboutiràtermeàlapertedel’organe

dentaire.

Letraitementpasseparunephasedethérapieinitialepermettantnotammentd’analyser

lesfacteursderisques(générauxetlocaux)dupatientetsipossible,deleséliminer.La

thérapeutique mécanique inclue selon le degré de l’atteinte des traitements non-

chirurgicaux (détartrages, surfaçages) et/ou chirurgicaux. S’ensuit une phase de

maintenance,nécessitantunsuivirégulieretuneobservancecontinue,quicomplètela

thérapieinitialetoutaulongdelavie.

L’informationmédicaledébuteleplussouventaucoursdelapremièreconsultation.Pour

les patients, il s’agit d'un entretien lourd d'informations. Celui-ci s'ajoute au choc

émotionneldudiagnostic,parfoisinattendu,d’unemaladieparodontaleauxsymptômes

courammentsilencieux.Ilfautalorssavoirnousadapteràlapersonnalitédupatient,son

étatdesantépsychiqueetmoral,etl'encouragerànousinterroger.Lepatientdoitpouvoir

êtreattentifetperméableànotrediscours,lecomprendreetl’assimiler.Eneffet,lerôle

du patient dans le traitement de cette pathologie est aussi important que celui du

chirurgien-dentiste.

Laréussitedestraitementsparodontauxdépenddelacompréhensiondelamaladiepar

lepatient,desmodificationsdeseshabitudesd’hygièneetdelapriseenchargedeses

facteursderisque.Uneinformationclaire,loyaleetappropriéeestdoncnécessairepour

s’assurerdelacollaborationdupatient.

Page 12: Thèse David Milhas - DUMAS

11

AuservicedeMédecineetdeChirurgiebuccaledeXavierArnozan(CHUdeBordeaux),il

revientleplussouvent,auxétudiantsenformationinitialededélivrercetteinformation.

Lemanqued’expériencedecesfuturschirurgiens-dentistespeutaltérerlatransmission

d’informations nécessaires au bon déroulement de la prise en charge des patients. Il

devient alors pertinent de se demander quelles informations perçoivent les patients

atteintsdeparodontitechroniqueetsuivisdansleservicedeMédecineetdeChirurgie

buccale.

Afindecomprendrel’importancedumessageàdélivrer,noussynthétiseronsdansune

première partie la prise en charge complexe de la parodontite chronique de l’adulte.

Ensuitenousaborderonsdesnotionsd’informationsetcommunicationsindispensablesà

laprésentationd’unmessageclairpourlespatients.Enfinnousrecueilleronsàtravers

uneenquêtequalitativelesreprésentationsetlesconnaissancesdespatientsatteintsde

cettemaladieafinnotammentd’évaluerlaqualitédesinformationstransmisesauservice

deXavierArnozan.

Page 13: Thèse David Milhas - DUMAS

12

I. Maladie parodontale chronique, une prise en charge

complexe

1. Généralités

Lesmaladiesparodontalessontdesinfectionsinflammatoiresmultifactoriellesd’origine

microbienne qui affectent et/ou détruisent un ou plusieurs éléments du parodonte

(gencive, cément, ligamentparodontal etosalvéolaire) (1).Lesatteintespeuvent être

isoléesàuneseuledent(voireunsited’unedent),àungroupededentsougénéraliséesà

touteunedenture.Ellessecaractérisentparunealvéolyseetunemigrationdel’attache

épithélialelelongdelasurfaceradiculaire(2).

En pratique clinique quotidienne, nous rencontrons deux catégories principales de

maladiesduparodonte:

- Lesgingivites,inflammationsréversiblesdelagencive; leplussouventinduites

parlaprésencedeplaquedentaire;

- Lesparodontitesrésultantdel’atteintedel’ensembledesélémentsdesoutiende

ladent,laformechroniqueétantlaplusfréquente.

Laparodontitechroniqueestlaformelaplusfréquentedesparodontitesdel’adulte:elle

intéresserait20à50%desadultes(3).

Auniveaustatistique,onnotequelafréquenceetlasévéritédesparodontitesaugmentent

avecl’âge,avecnotammentunpicd’incidencevers60ans.LesFrançaisadultesseraient

52%àêtreatteintsdegingivitechroniqueet27%àsouffrird’uneparodontitechronique

sévère(3).

L’étude d’Albandar et coll. réalisée entre 1988 et 1994 sur un échantillon de 9689

américainsde30à90ansmontrait:(4)

- 22,5%dessujetsprésententunerécession³3mm

- 50,3%dessujetsprésententunsaignementgingival

- 91,8%dessujetsprésententdutartreet55,1%dutartresousgingival

- 35%dessujetsprésententuneparodontite(21%uneparodontitelégèreet

12,6%uneparodontitemodéréeàsévère)

Page 14: Thèse David Milhas - DUMAS

13

- Laperted’attacheetlaprévalenceaugmententavecl’âge

- Leshommessontplustouchésquelesfemmes

- LaprévalenceestplusfortechezlesMexicainsetlesNoirsAméricainsque

chezlescaucasiens

Selonuneautreétuderéaliséeentre2002et2003surunéchantillonde2144patients

françaisâgésde35à64ans(5):

- 95,4%despatientsprésententuneperted’attache

- 82,23%%despatientsprésententdespochesparodontales

- 46,68%%despatientsprésententuneperted’attache³5mm

- 0,21%%despatientsprésententdespochesparodontales³5mm

2. Classification

Une classification des maladies parodontales est adoptée en 1999 dans le cadre de

l’InternationalWorkshopforaClassificationofPeriodontalDiseasesandConditionssous

l’égidedel’IAP(InternationalAssociationofPeriodontology)(6).

UnenouvelleclassificationaétéélaboréeconjointementlorsdelaconférencedeChicago

en2017parl’AmericanAssociationofPeriodontology(AAP)etl’EuropeanFederationof

Periodontology (EFP) et publiée en 2018 (Figure 1 et 2) (7). Dans la catégorie des

parodontites, cette nouvelle classification ne distingue plus les formes chroniques et

agressives,maislesparodontitessontdéfiniesselonleniveaudesévérité,l’extension,la

localisationetlarapiditéd’évolution(7,8).

Page 15: Thèse David Milhas - DUMAS

14

Figure1:ClassificationArmitage(1999)

Page 16: Thèse David Milhas - DUMAS

15

Figure2:ClassificationArmitage(1999)(suite)

Figure3:ClassificationCatonetal.(2018)

Page 17: Thèse David Milhas - DUMAS

16

Nousnousconcentreronsicisurlaprévalence,l'étiologie,lediagnostic,lapriseencharge,

et les représentations de la maladie parodontale chronique chez le patient, selon la

classificationd'Armitage.

3. Diagnostic

Certains signes cliniques tels que le saignement, œdème, rougeurs, halitose, poches

parodontales sont les premiers éléments du diagnostic. Cependant le diagnostic de la

maladieparodontales’effectue,àlasuitedel’entretienaveclepatient,grâceàunexamen

cliniqueprécis,unbilanradiologiqueetselonlescasdestestsbiologiques.

a. Anamnèse

Nousrecherchonsaveclepatientàdéterminerlesfacteursderisquesprincipauxdela

parodontite:

- Antécédentsfamiliauxdeparodontite

- Tabagisme

- Diabète

- Stress

Nous analyserons aussi son histoire dentaire, ses habitudes d’hygiène et toute autre

informationquelepatientestamenéàoffrir(2,3).

b. Examen clinique

Ilpermettrad’apprécierl’aspectdelagencivemarginale,papillaireetattachée.

Plusieursparamètrescliniquesserontàprendreencompteetpermettrontderévélerle

degréd’inflammationtissulaire.

Page 18: Thèse David Milhas - DUMAS

17

• Lesondage(vertical)

Ils’agitd’unexamenapprofondiquireposesurl’observationetlaprisedemesures.Au-

delàdespremierssignescliniquesdel’inflammationcitésci-dessus,unbilandesondage

ouchartingseraréalisé.Al’aided’unesondegraduéemanuelle,laprofondeurdesondage

seramesurée,dubordgingivalaufonddelapoche;ainsiqueleniveaud’attacheclinique,

delajonctionamélo-cémentaireaufonddelapoche(2).

• Examendesfurcations(sondagehorizontal)

Effectuéàl’aided’unesondedeNabers,cetexamenpermetd’évaluerlaperteosseusesur

lesdentspluriradiculées.

• Lesaignement

Lesaignementpermetd’indiquerune inflammation.Seule l’absencedesaignementest

significative,unsillongingivalsainnesaignantpasausondagedoux.

• Laplaquebactérienne

Laprésencedeplaquebactérienne liéeauxautressignescliniquespermetdeposer le

diagnostic,d’évaluerl’hygiènebucco-dentairedupatientetestsignificatifdupronostic

dutraitement(2).

• Facteursderétentiondeplaque

On réalisera un examen approfondi des reconstitutions présentes, obturations ou

prothèsesdébordantespouvantcompliquerlecontrôledeplaque.

• Mobilité

Onchercheralesdentsmobiles,avecuneévaluationdudegrédemobilité(classification

des mobilités: Miller 1950), puis on en cherchera la ou les causes: perte d’attache,

traumatismeocclusal,surchargefonctionnelle,infectionpériapicale…(2)

Page 19: Thèse David Milhas - DUMAS

18

c. Examen radiographique

Cetexamenseulnepermetpasdeposerundiagnostic,onobserveraauniveaudestissus

minéralisés les conséquences de la pathologie: on peut confirmer la perte osseuse et

constatersasévéritéetsalocalisation(généralisée,inter-radiculaire)(2,3).

Ilregrouperadiographiepanoramiqueetradiographiesrétro-alvéolaires.

Un bilan long cône (status radiographique) sera réalisé à l’aide d’angulateurs selon la

techniquedesplansparallèlespourunemeilleurefiabilitéetreproductibilité.

d. Examen biologique

Laspécificitédesbactériesparodonto-pathogènespermetundiagnosticmicrobiologique

sinécessaire,utiliséprincipalementencasdeparodontitesagressives.

D’autres examens complémentaires pourront être proposés au patient pour mieux

identifierlesagentsparo-pathogènesetainsipouvoirmieuxciblerlestraitementsanti-

infectieux. La flore pathogène pourra être identifiée à l’aide de prélèvements sous-

gingivauxsuivisdetestsbactériensparmiseencultureouparsondegénomique(3).

L’ensemble de toutes les informations collectées par le praticien permet de poser un

diagnostic différentiel entre des pathologies parodontales dont la symptomatologie

cliniquepeutêtreprochemaisdepronostictrèsdifférent(3).

4. Facteurs de risques

Les maladies parodontales, et en particulier les parodontites chroniques, sont des

maladiesmultifactoriellesetleursfréquencesetleurssévéritéssontdoncpotentialisées

pardenombreuxfacteursderisques.Leuridentificationpermetdedépisterlesindividus

susceptiblesdedévelopperdesparodontites,etlorsquecelle-ciestdiagnostiquée,laprise

enchargedecesfacteursderisquespermetd’améliorerletraitementetlepronostic.

Page 20: Thèse David Milhas - DUMAS

19

Certainspatientspourrontcumulerunouplusieursfacteursderisque,provoquantainsi

unedestructionplusrapideetplusimportantedestissusdesoutien(3).

Cesfacteursderisquepeuventêtregénérauxoulocaux,modifiablesounon.

a. Facteurs de risques généraux

i. Modifiables

• Hygiènebucco-dentairedéfectueuse

Laprévalenceetlasévéritédeladestructionparodontalesontcorréléesàlaprésencede

tartresupra-etsous-gingival.

• Tabac

Laprévalenceetlasévéritédesmaladiesparodontalesestaugmentéechezlesfumeurs

enrelationdirecteetproportionnelleaveclenombredecigarettesfuméesparanetla

duréedutabagisme.

Lerisquesdeperted’attacheest2,5à7foisplusimportantquechezlesnon-fumeurs(2).

Deplus,lorsdutraitementinitialetdusuivi,laréponsecicatricielleestdemoindrequalité

chezlesfumeurs(9).

Leplandetraitementdeparodontologiedoit,autantquefairesepeut,intégrerl’arrêtdu

tabac(3).

• Diabète

LesparodontitessontplussévèreschezlespatientssouffrantdediabètedetypeIetII.

Nousdisposonsmaintenantdenombreusesétudesdocumentantlelienentrediabèteet

maladiesparodontales.

Il s’agit d’une relation à double sens: le diabète favorise et aggrave les lésions

parodontales et la présence d’une parodontite influe sur le contrôle de la glycémie et

augmentel’insulino-résistance(3,10,11).

Au niveau parodontal, l’hyperglycémie consécutive au diabète provoque des

modifications vasculaires et aurait aussi un rôle dans l’entretien du processus

inflammatoire.Elleentraineégalementunesous-oxygénationdestissus,unretarddela

Page 21: Thèse David Milhas - DUMAS

20

cicatrisation parodontale et influe sur lemétabolismedu collagène et immunologique

(10).

Ilestimportantdenoterquelespatientssouffrantd’undiabèteéquilibréprésententun

risqueparodontaléquivalentàceluidespatientssains(2).

• Facteurspsychologiques

Le stress (par le biais de certains traits de caractères), l’état psychologique ou des

évènements majeurs négatifs, peuvent favoriser une augmentation de la libération

d’hormonesimmunosuppressivesfavorisantainsiledéveloppementdelamaladie(3).

Lestressauraituneffetindirectnéfastesurlecomportementetl’expositionàd’autres

facteursderisquescommeletabacoulemanqued’hygiènebucco-dentaire(12).

• VIH

L’action immunosuppressive du rétrovirus favorise les infections fongiques, virales et

bactériennes,influantsurl’apparitiondemaladiesparodontales.Onretrouvenotamment

uneassociationaveclesformesulcéro-nécrotiquesdecespathologies(2).

ii. Non modifiables

• Facteursgénétiques

On retrouve une association entre parodontites agressives et plusieurs maladies

génétiques:syndromedePapillon-Lefèvre,syndromedeDown,trisomie21…

LesgènesHLAinfluencentlaprogressiondelamaladiechroniquevialeurrôledansla

réponseauxpathogènesparodontaux(2).

Lagénétiqueestresponsabled’uneproportionimportantedelavariancephénotypique

desparodontitesdanslapopulation,deplusl’héritabilitéàtendanceàêtreplusélevéeen

cequiconcernelesformessévèresàapparitionprécoceetchezlesindividusplusjeunes

(13).

• Age

La prévalence des parodontites est corrélée avec l’âge. L’incidence plus élevée des

maladiesparodontalesavec l’âgepeutêtreexpliquéenotammentpar ladiminutiondu

potentieldecicatrisationetdesmécanismesd’immunodéficience.

Page 22: Thèse David Milhas - DUMAS

21

Des facteurs aggravants tels que la sénescence des tissus parodontaux et les effets

secondaires des traitementsmédicamenteux (en augmentation statistique avec l’âge)

sontégalementmisencause(3).

• Sexe

Lesparodontiteschroniquestouchentplusleshommesquelesfemmes,ceneseraiten

revanchepaslecaspourtouteslesmaladiesparodontales(12).

• Origineethnique

Lespersonnesd’originesasiatiquesoumaghrébinessontstatistiquementplusatteintes

parlamaladieparodontale(2,12).

• Conditionsocio-économiques

Leniveausocio-économique,statistiquementcorréléàl’accèsauxsoinsbucco-dentaires,

l’éducation, et l’hygiène orale sont des facteurs de risque. La sévérité des maladies

parodontalesestplusgrandedanslespaysenvoiededéveloppement.

Les carences ou déficiences protéiques, vitaminiques ou minérales influent sur la

présencedemaladiesparodontales.Ontrouvecourammentuneassociationentrecarence

envitamineCetgingivite(2,3).

b. Facteurs de risque locaux

La présence et la transmission de bactéries pathogènes spécifiques, notamment les

bactériesGram–anaérobies,influentsurledéveloppementdepathologiesparodontales.

La présence de soins dentaires défectueux/iatrogènes ou de facteurs fonctionnels

(malposition, encombrement, version dentaire, malocclusion, béance, parafonction…)

provoquentégalementunrisquedemaladiesparodontales(2,12).

Page 23: Thèse David Milhas - DUMAS

22

5. Prise en charge

L’objectifprincipaldu traitementestdevenirstopper leprocessusdedestructiondes

tissusparodontauxetpréveniruneperted’attachesupplémentaire.Lebutserad’éliminer

la réponse inflammatoire, et pour cela, l’obtention de la coopération du patient est

indispensable(14).Lesgestesd’hygièneindividuelledoiventêtreréalisésau-delàdela

phasedetraitement(15).

C’est l’action commune du praticien et du patient, informé, motivé et conscient qui

permettrontd’atteindrecesobjectifs.

a. Annonce et explication de la maladie

L’annonceetl’explicationdelamaladieparodontalesontdesphasesprimordialesduplan

detraitement.

Contrairement aux lésions d’origine endodontiques, les lésions parodontales sont

souventpeudouloureuses.Lemanquedesensibilisationetdeconnaissances,associéàla

natureindoloredelamaladie,influencelavisiondupatientsurl’intérêtd’untraitement

parodontal.Sansexplications,letraitementpeutluiparaitresuperfluetonéreuxet/ouà

minimadiminuerl’observance(16).

Lacoopérationetlamotivationdupatientsontdesfacteursderéussitedutraitement,il

estdoncnécessairedel’informeretlesensibiliser.Lacompréhensiondelamaladie,de

sonaspectchroniqueetdesapriseenchargeainsiquelesrôlesdupatientetdupraticien

sontlesobjectifsdecettepremièrephaseduplandetraitement.

Onchercheàceque lepatientcomprenne l’intérêtde l’ensembledutraitementetpas

seulementdumotifdeconsultation(17).

Uneébauchedutraitementetduplandetraitementseradonnéeaupatient.

Nousévoqueronscesujetplusendétaildanslapartie2.

Page 24: Thèse David Milhas - DUMAS

23

b. Traitement

i. Préparation parodontale

Lathérapeutique initialeapourbutdediminuer lachargeparodonto-pathogèneetde

rétablirl’équilibrehôte/bactériesafindetendreverslacicatrisationparodontale.

Pourcelaondisposeradeplusieursoutils:

• Lecontrôleindividueldeplaqueetéducationthérapeutiquedupatient

La motivation à l’hygiène buccodentairecorrespond à l’enseignement des techniques

d’éliminationdelaplaquedentaireparlebrossagedesarcadesetl’utilisationdufiletdes

brossettes interdentaires(15).A lasuitede l’analysedesantécédentsmédicauxetdes

habitudesd’hygiène,onrecommanderaunbrossagebiàtriquotidiende2minutesselon

latechniquedeBass(1).

L’enseignementàl’hygiènepermetdecréerunenvironnementfavorableàlacicatrisation

destissusetlastabilisationdesphénomènesinflammatoiresendésorganisantlebiofilm

etprévenantlarécidive(2,17,18).

L’objectifestdemaîtriser,aveclepatient,desfacteursderisquesmodifiablescommela

consommationdetabac,lestress,etlespathologiessusceptiblesd’induireet/ouaggraver

lapathologieparodontale(commelediabète).

• Éliminationdesfacteursderétentiondeplaque:

Lepraticienélimineralesfacteursderétentiondeplaqueetlessituationslimitantl’accès

aubrossageettoutcequis’opposeàlacicatrisationparodontale:

- Polissagedesrestaurationsdébordantes

- Avulsionsdesdentsnonconservables

- Soinsconservateurs

- Traitementdesmalocclusions

- Rétablissementdespointsdecontact

Lessoinsiatrogènesserontcorrigésavecpourobjectifl’obtentiondesurfacesdentaires

supraetsousgingivaleslisses(2).

Page 25: Thèse David Milhas - DUMAS

24

ii. Thérapeutiques mécaniques

• Traitementnon-chirurgical

Ils’agitducontrôleprofessionneldeplaque,outhérapiemécanique.

Ilcorrespondàl’évictiondutartre,delaplaqueetdescolorationsdessurfacesdentaires

ensupra-ouensous-gingivallorsdudétartrage/polissage;puisàl’éliminationducément

infectéparlestoxinesbactériennesjusqu’àl’obtentiond’unesurfaceradiculairelisseet

sainecompatibleà lacréationd’unépithéliumde jonction lorsdusurfaçage/polissage

(15).

Il pourra être fait à l’aide d’instrumentationsmanuelles, soniquesouultrasoniques et

complétéàl’aided’agentsantibactériens(antiseptiquesetantibiotiques)(19).

• Traitementchirurgical

Ilpermetd’avoirunaccèsmanueletvisueldirectchezlespatientsprésentantdeslésions

osseusessévèresassociéesàdespochesparodontalesprofondesetpeutsefaireàl’aide

dethérapeutiquescorrectricessoustractivesouadditives.

De nos jours, les techniques sont très peu invasives: on pratique des incisions intra-

sulculairesetdesdécollementdelambeauxàminimaafindepréserveraumaximumles

tissusparodontaux(3).

On pourra mieux appréhender la réduction des poches ainsi que le

remodelage/comblementosseuxet il est égalementutilepour les lésions touchant les

furcations(15).

Cetraitementchirurgicaloffrel’opportunitédecomblerdeslésionsosseusesangulaires

àl’aided’unbiomatériauqui,deparsonrôleostéoconducteur,favoriseralacolonisation

dusiteparlescellulesdupatient(3).

• Traitementsassociés

- Laser

L’utilisationdulaserdansletraitementdesparodontitesestencoreassezcontroverséeet

peudocumentéedans la littératurepouraffirmerque l’intégrationdu laserauplande

traitementpermetuneffetantimicrobienetunecicatrisationsupérieureàcelleobtenue

lorsdethérapieparodontaleclassique.Deplus,lecoûtselonletypedelaserchoisipeut

êtreunfreinpourcertainspraticiens(20).

Page 26: Thèse David Milhas - DUMAS

25

- Antiseptiques

Ils sont utilisés en bain de bouche ou pendant la thérapie mécanique comme agent

d’irrigationdespoches.L’antiseptiqueleplusemployéestlaChlorhexidinequiprésente

l’avantaged’avoirunlargespectreantibactérienmaisquiaquelqueseffetssecondaires

(altérationsdugout,dépôtcolorés…)(15).

- Antibiothérapielocale

Ilestdécritdans la littératureque l’application localed’antibiotiquespeutêtreutilisée

commecomplémentdelathérapiemécaniquechezlespatientsavecdessitesprésentant

une amélioration insuffisante après traitement ou avec des lésions localisées (2,15).

Cependant,lesorganismesprofessionnelsfrançais(HASetAFSSAPS)nerecommandent

passonutilisationencomplémentdudétartrage/surfaçageradiculairedansletraitement

desparodontitesenraisondel’améliorationmodestequelleapporteenmatièredegain

d’attacheetdurisquederésistancebactérienne(21).

Lesrisquesdedévelopperdesrésistantesbactériennessontmoindrescomparativement

àl’antibiothérapiesystémique,maisseule,elleneprésentepasderéelintérêtpoursoigner

lesparodontites(15).

- Antibiothérapiesystémique

Lesétudesmontrentqu’ellepeutêtreutiliséeenadjonctionau traitementmécanique,

principalementdans le traitementdesparodontitesagressivesetsévères,avecpoches

profondes ou actives (suppuration) (21). Afin de prévenir l’apparition de résistances

bactériennes,l’utilisationdesantibiotiquesnedoitpasêtresystématiqueetdemandeune

réflexionenamontdelapartdupraticien(2,15).

c. Maintenance

Les objectifs de la maintenance parodontale, ou thérapeutique de soutien, sont de

maintenirlesrésultatsdelathérapieinitiale,d’éviterl’apparitiondelamaladiesurles

sitesnonatteintsetlarécidivesurlessitesdéjàtraités.

Page 27: Thèse David Milhas - DUMAS

26

Lepatient,acteuràpartentière,estresponsableducontrôledeplaquesupra-gingivaleen

s’investissantauquotidienvialebrossageetlepassagedebrossettesinterdentairesoufil

dentaire(1).

Lafréquencedusuividépenddesdifférentsfacteursderisquepropreaupatient:contrôle

deplaque, tabac,stress,étatdesantégénéral…Lamaintenanceparodontales’effectue

tousles3,4ou6moisenfonctionduprofilderisquedupatient(22).

Ilestimportantlorsdesséancesdecontrôledesetenirinformédel’évolutiondel’étatde

santédupatient,sonétatd’anxiétéetdestress,saconsommationdetabac(23).Onévalue

lecontrôledeplaqueafindevérifierl’observancedupatient,etoneffectueunexamen

cliniqueparodontalclassique.

Unchartingetunbilanlong-cônesontréalisésafind’évaluerlastabilitédel’ensembledes

tissus de soutien parodontaux et l’évolution de lamaladie, en comparaison avec ceux

effectuésdanslathérapieinitiale(2,16,17).

Le praticien réalise un détartrage polissage, retouche les obturations débordantes et

planifiedesséancesdesurfaçageradiculairesinécessaire.Dessoinspeuventaussiêtre

effectués pour d’éventuelles sensibilités radiculaires (traitement de lésions cervicales

d’usures,vernis…).

Laréussiteàlongtermedutraitementparodontaldépenddel’observancedupatientet

la phase demaintenance doit commencer dès la fin de la phase active du traitement

(16,17,22).

Lamotivationdupatientestd’autantplusefficacequelepatientconnaitsapathologieet

sonfonctionnement.

Page 28: Thèse David Milhas - DUMAS

27

II. Communication, information et motivation du patient :

facteurs de réussite thérapeutique

1. Principes de bases de la communication

La communication et l’éducation thérapeutique du patient sont indissociables des

traitementsmécaniquesdelamaladieparodontalechronique.Lechirurgien-dentistese

doitdemaîtriserdesconnaissancesdebasesencommunication,toutautantqu’ilmaîtrise

sondiscoursexplicatifetéducationnel(adaptableauxtypesdepatients)pourannoncer

etexpliquerlamaladie,lapriseenchargeetlespronostics.

Lacommunicationn’estpasunsimpledond’information,c’estaussicompassion,écoute

etempathie.L’informationestlamasseprincipaledumessageverbal,simplecomposante

dumessagetotal.

La composante non verbale (55 à 70% dumessage reçu selon R.Nossintchouk (24))

enrichit lemessage auditif avec les gestes, postures, sentiments, expressions faciales,

silences…quel’émetteurensoitconscientounon.Lamaitrisedecettecommunication

nonverbaleestdélicatemaisimportantedansl’établissementd’undialogueefficace(25).

Deuxtypesdecommunicationnonverbaleexistent:leparalangage(levolume,leton,la

fluidité, et tous les bruits autres que les mots) etles signaux libérés du langage

(mouvementscorporels,comportementaux,environnementaux)(26).

Parexemple,unregardfranc,danslesyeux,créeplusfacilementunliendeconfianceavec

l’interlocuteur,enoppositionaumanquedefranchisetransmisparunregard«fuyant».

Demême, une position corporelle reflétant un repli sur soi (épaules voutées, bras et

jambescroisés)s’opposeaumessaged’ouvertureetdebien-êtrecommuniquéparune

staturedroite,membresdécroisés,épaulesrelâchées(26).

Enfin,lesdeuxdiscours,verbaletnonverbal,doiventêtrecohérentsentreeux.

Page 29: Thèse David Milhas - DUMAS

28

2. La communication dans la thérapie

L’aspect psychologique est très important dans la prise en charge des maladies

parodontales.

Eneffet,lechirurgien-dentistenepeuttraiterseulcespathologiesetlacoopérationainsi

quel’implicationdupatientsontnécessaires(16).

Poursefaire,uneparfaitecompréhensiondesamaladie,desesfacteursderisqueetde

sontraitement semble indispensable. Il est importantque lepraticiens’impliquedans

cettephasededialogue.L’efficacitédel’éducationthérapeutiqueseraaussidépendante

de la façondont lepraticienamène lachose.Si ledentistenepensepasvraimentque

l’éducationàl’hygiènequ’ileffectueauprèsdespatientpeutchangerleurssanté,celasera

moinsefficaceeteffectif(18).

a. Annonce de la maladie

L’annonce de lamaladie est une étape clé de la prise en charge de toutemaladie, en

particulierlesmaladieschroniques.C’estuneinformationlourde,donnéeaupatient,qui

est parfois dépourvu de toutes connaissances sur le sujet. Elle peut répondre à des

symptômesressentisparlepatient,toutcommefairesuiteàunedécouvertefortuite.

Lagestiondecetteannoncefaitpartiedenotredomainedecompétence.C’estparfoisun

premier face à face avec cette maladie chronique. On cherchera à ne pas créer ou

augmenterl’anxiétédupatient,créerdesreprésentationserronéesdelamaladie,risquer

de provoquer un refus de prise en charge, ou tout simplement donner unemauvaise

représentationdusoignant(27).

b. Explication de la maladie

Ilestsouhaitable,aumomentdel’annonceetl’explication,desetrouverdansunendroit

calme,àhauteurdupatient,sipossibleéviterlapositionallongéesurfauteuilquipeut

êtreangoissanteetd’avoirsuffisammentdetemps(27).

Page 30: Thèse David Milhas - DUMAS

29

Onchercheraàvulgariserlefonctionnementdecettemaladiechronique.Ilestimportant

quelepatientpuissecomprendrelamaladie,poursefaireilfaudra:

- Rappelerl’historiquedelasituation

- Annonceravecdesmotssimples,graduellement,etparfoisplusieursfois

- Associerdespropositionsprécisesdetraitementetdesoutien

- Écouterlepatientdefaçonactiveetl’inciteràposerdesquestions

- Manifestersonempathiepardesgestesoudesmotssimples

- Expliquerlasuitedelamaladieetdelapriseencharge

Ilestimportantdenepassurchargerlepatientd’informations,enparticulierpendantle

mêmerendez-vousquel’annoncedelamaladie.

Ilfaututiliserdestermessimples,avancergraduellementetrépéterplusieursfois.Cette

vulgarisation est parfois un des aspects les plus complexes de la communication, le

vocabulaireodontologiqueesttrèsricheetparfoisencontradictionavecceluimaitrisé

parlepatient.Elles’adresseàunpatientdépourvudeconnaissancessurlesujet,ouqui

seserainforméaumoyendesmédiasàsadisposition(internet,télévision,magazines...)

defaçonsouventnonscientifiqueetparfoiserronéesursapathologie(lefameux«patient

doctissimo»)(25).

Si le patient souhaite enrichir sa culture médicale, nous pouvons l’orienter vers des

sources d’informations fiables et relativement faciles d’accès (par exemple le site de

l’UFSBD) qui peuvent l’aider à clarifier certains soins et actes bucco-dentaires déjà

réalisésouàvenir.

L’utilisationd’unlangagepositifestpréconisée,toutaulongdel’annonce,del’explication

etdutraitement.Laformulationdelanégation,selonBandleretGrinder(28),n’apporte

rien aumessage. Les tournures négativespourront provoquerun effet inverse à celui

souhaité:lepatientpeutnepasentendrecettenégationetsecréerunevisionbiaiséedu

messageinitial(26).Parexemple,onévitelaformulation«vousn’êtespascondamnéà

perdre vos dents» puisque la seule évocation de «perdre ses dents» supplante la

négationetque l’inconscientdupatientneretiendraquecette idée.Ainsi«lapriseen

chargeparodontalenouspermettrademaintenirtouteslesdentsconservables»estune

formulationpluspositive.

Page 31: Thèse David Milhas - DUMAS

30

c. Écoute

Onsouhaitera connaitre lapenséedupatient, évaluer sondegréde compréhensionet

effleurersondegrédemotivation.Lepatientseraincitéàs’exprimer,poserdesquestions,

à intervenir dans la discussion pour éviter un monologue éducationnel. Il faut alors

manifester sonempathiepardesgestesetdesmotssimplesenécoutant lepatientde

façonactive.

Cetteécouteactivepeutprendre formeviadesmarquesd’écouteverbale, commedes

onomatopées«ha!,hum?,oui?»oudescomportementsnonverbaux:hochementsde

tête, expressions du visage… etmanifester son intérêt pour ce qui est dit (25). Il faut

manifesterouvertementsonintérêtmaisaussisavoirprofiterdessilences,nepascouper

laparoledupatientoul’aideràtrouversesmotscequipeutchangerlepremiersensde

sonintervention.

Lepraticiensaitposerdesquestionsferméesmaisaussietsurtoutouvertessansdonner

designed’impatienceoudestress(26).

d. Communication pendant le traitement

Aprèsexplicationduplandetraitementaupatient,ilestnécessaireàchaqueséancede

dialoguer avec lui afin de vérifier qu’il est en possession de toutes les informations

nécessairesàlaréussitedesontraitementetqu’illesabienassimilées.

L’utilisationdu«nous»danslediscoursmontreaupatientqu’ilformeuntandemavecle

professionneldesanté.Desformulescomme«nousallonstraiterlapathologie»,«notre

objectifest»pourrontaideràcequ’ilsesentesoutenu,àcequ’ilcomprennel’importance

desonrôledansleplandetraitementetpourrontainsiaméliorersamotivationetson

observance.

Ilestprimordialdelemotiverrégulièrementpuisquelestraitementsparodontauxsont

des traitements longs dont le patient peut ne pas voir tout de suite les résultats

(contrairementàuneposedefacetteparexemple)(16).

Page 32: Thèse David Milhas - DUMAS

31

Laresponsabilisationdupatientestégalementimportante:sidessoinssonteffectuéspar

lechirurgien-dentistemaisquelepatientnemodifieenrienseshabitudesd’hygièneet

sesfacteursderisque,letraitementparodontalestdestinéàl’échec.

Un contrôle de plaque devra également être effectué à chaque séance afin de vérifier

l’implicationdupatientdanssonplandetraitementetsacompréhensiondesmanœuvres

d’hygiène.

Ilestindispensablequelepatientmaitriselesmanœuvresd’hygiènes(brossage,passage

debrossettesoudefildentaire)avantledébutdesthérapeutiquesmécaniques(17,18).

3. Obligation d’information : aspect juridique

LeCodedeSantéPubliqueénonce:«Toutepersonnealedroitd'êtreinforméesurson

étatdesanté»(29).Ainsi,lechirurgien-dentiste(commetoutprofessionneldesanté)se

doitdedélivreruneinformationpréciseetadaptéeàchaquepatient.Lepatientdoitavoir

suffisamment de connaissances sur son état de santé pour accepter les soins et

s’impliquerdanssontraitement(30,31).

Cetteobligationd’informationrentredanslecadreducontratdesoin,quiestuncontrat

médical,civil,etparconséquentestdoncsoumisauxrèglesducodecivil(32).Celui-ci

édictequatreconditionspourqu’uncontratsoitvalide:«leconsentementdelapartie

qui s’oblige, sa capacite a contracter, un objet certain qui forme la matière de

l’engagement,unecauselicitedansl’obligation»(33).

Ainsi, le contrat de soin ne peut être établi si le patient n’est pas en mesure de le

contracter,s’ilnedisposepasdesinformationsnécessaires.

Le chirurgien-dentiste doit, au cours d’un entretien individuel, donner au patient une

information accessible (adaptée à chacun) et intelligible sur sa maladie, les examens

complémentairesrelatifs,leplandetraitement,lepronostic…(29–31)

L’informationàdélivrerdoitêtrecomplèteetenglobertoutcequitoucheàlapathologie

dupatient:«lesdifférentesinvestigations,traitementsouactionsdepréventionquisont

proposés,leurutilité,leururgenceéventuelle,leursconséquences,lesrisquesfréquents

Page 33: Thèse David Milhas - DUMAS

32

ougravesnormalementprévisiblesqu'ilscomportentainsiquesurlesautressolutions

possiblesetsurlesconséquencesprévisiblesencasderefus»(29).

Le chirurgien-dentiste n’a pas d’obligation dans la forme de l’information à fournir,

cependant«Encasdelitige,ilappartientauprofessionnelouàl'établissementdesanté

d'apporter la preuve que l'information a été délivrée à l'intéressé dans les conditions

prévuesauprésentarticle.»(29).

La responsabilitédu chirurgien-dentiste seradoncengagée si celui-cinepeutprouver

qu’iladonnélesinformationsnécessaires,appropriéesetcomplètesàsonpatient,avec

pourconséquencel’impossibilitépourcelui-cidefaireunchoixéclairéetdonc,uneperte

dechancepourlepatient(30,31).

Cette responsabilité dans l’apportde preuve en cas de litige est relativement récente,

(depuis1997(34))autrefoisilincombaitaupatientdefournirlapreuvequ’iln’avaitpas

étécorrectementinformé,aujourd’hui:«Celuiquiestlégalementoucontractuellement

tenud'uneobligationparticulièred'informationdoitrapporterlapreuvedel'exécution

de cette obligation. Ainsi, il incombe au médecin, tenu d'une obligation particulière

d'informationvis-à-visdesonpatient,deprouverqu'ilaexécutécetteobligation.»(25).

Page 34: Thèse David Milhas - DUMAS

33

III. Enquête qualitative sur les connaissances du patient à propos

de sa maladie parodontale et de ses représentations

1. Objectif de l’enquête

Les objectifs de l’enquête sont de recueillir et analyser des témoignages de patients

souffrantd’uneparodontitechroniquesuiviauserviceodontologiquedel’hôpitalXavier

Arnozan.

L’enquêteurrechercheàtraverscestémoignagesà:

- Identifierlesconnaissancesdespatientsetleurslacunesconcernantcettemaladie

- Comprendrel’originedeceslacunes

- Appréhenderlessentimentsetlesreprésentationsdespatientsàproposdeleur

parodontitechronique

- Appréhender l’importance des façons de communiquer et d’informer pour les

patients

Noshypothèsesdedépartsontlessuivantes:

- Lespatientsatteintsdemaladieparodontaleviventmalleurmaladieetlaperte

prématuréedeleursdents.

- Les connaissances du patient sur l’étiologie (origine bactérienne, facteurs de

risques)delamaladieparodontalesontlacunaires

- Lesfacteursderisqueslesplusidentifiésparlespatientssontletabacetl’étiologie

génétique.

- Lespatients identifientmalque le traitementd’unemaladieparodontalesuitle

schémad’unemaladiechronique:modificationsdeshabitudesdevieetd’hygiène,

suividuprofessionneldesanté

- Les connaissances du patient sont celles transmises par le praticien, et peu de

recherchesannexessonteffectuéespourlescompléter.

Page 35: Thèse David Milhas - DUMAS

34

2. Méthodologie

L’enquêtequalitative sembleêtreunoutilde choixpour répondreànosobjectifs.Elle

offreunerichessed’informationsparlerecueildedonnéesubjectivescommelesopinions

etlesressentis.Lebutestdelaisserlepatients’exprimersansl’influencer.Lesquestions

poséessontsimplesetouvertesafindenepasl’orienteretdeluilaissertotalementsa

libertédeparole.Lesentretienstéléphoniquesontétéprivilégiés.

a. L’échantillonnage

Contrairementauxenquêtesquantitatives,lesenquêtesqualitativesnenécessitentpas

un grand échantillonnage. Il a été décidé d’interroger entre cinq et dix patients

sélectionnés,selonlescritèresd’inclusionetd’exclusion,et,d’arrêterlesentretiensune

foislasaturationdesdonnéesobtenues(récurrencedesmêmesréponses).

Tableau1:Critèresd'inclusionetd'exclusiondespatientsatteintsdeparodontitechroniquesélectionnésdansl'échantillonpourl'enquêtequalitative

Critères d’inclusion Critères d’exclusion

- Patients souffrants de parodontites

chroniques et ayant déjà eu un

surfaçage

- Patients suivis à l’hôpital Xavier-

Arnozan

- Les proches et patients déjà soignés

parl’interrogateur

- Les patients suivis en pré ou post-

implantaire

- Les patients handicapés et les

patientssouscuratelle

- Lespatientsédentéscomplets

- Lespatientsneparlantpasfrançais

- Lespatientsavecunepriseencharge

troprécente(stadepré-surfaçage).

Page 36: Thèse David Milhas - DUMAS

35

Tous lesdossiersdespatients soignésàXavierArnozanpourde laparodontologiede

débutfévrieràfinmai2019ontétéétudiésparl’enquêteur.Untirageausortaétéeffectué

parmilespatientsrépondantauxcritèresd’inclusion/exclusionafind’établirl’ordredes

entretiens.

Avant les interviews, les thématiques de la thèse n’ont pas été communiquées aux

personnessélectionnées.Lesseulesinformationsenleurpossessionétaientquel’enquête

visait à recueillir leurs connaissances sur l’origine de leur maladie et leurs

représentations.Aucunepersonnen’arefuséderépondreàl’enquête.Lesentretiensont

étémenéspartéléphone,enGironde,selonlesdisponibilitésdespatients,pendantune

périodederecueilquis’estétaléedu28Juinau03Juillet2019.

b. Le guide d’entretien

Lesentretiensontétémenésens’aidantduguided’entretien(cf.annexeI),quiaétéétabli

aupréalable.Ceguideestunoutilindispensablelorsd’enquêtesdeterrainetsynthétise

lesquestionsetthèmesàaborderlorsdesentretiens.Ilaétéréalisétoutd’abordense

basant sur les objectifs de l’enquête, puis testé sur un premier patient. Ce premier

entretien,dit«entretientestouzéro»,présentecommeintérêtdevérifierleguideetde

permettreàl’enquêteurdesefamiliariseraveccelui-cipourseprépareraudéroulement

desinterviews.L’entretientestn’apasétéretenudansl’analysedesrésultatsdel’enquête,

maisapermisd’établirquetouslesthèmesdel’étudesemblaientavoirétéabordésetque

donciln’yavaitpasdemodificationsàapporterauguide.

c. Déroulement des entretiens

Lesentretiensontdémarréaprèsl’obtentiondel’accordduchefdeservice,aucuneautre

demanden’aétéfaitepuisquedanscetyped’étudeseulleconsentementdupatientetson

informationsurlesobjectifssontnécessaires.

Page 37: Thèse David Milhas - DUMAS

36

Lesentretienstéléphoniquesontétéprivilégiés.Lespatientsetaientd’accordpourque

l’entretiensoitenregistré,l’anonymatleurayantetegaranti.Lesentretiensontduresen

moyenneunedizainedeminutes,avecdesduréesallantde07min30à19min40.

Lorsdesentretienslesseulsdocumentsprésentsétaientleguided’entretienainsiqu’une

feuille vierge pour permettre à l’enquêteur de prendre des notes, afin de préparer

d’éventuelles questions de relance. A la fin de chaque entretien, il était proposé aux

personnesinterrogéesdeposerdesquestionssurlesthèmesabordésparl’enquêteou

autres.

d. Analyse des entretiens

Aprèsleseptièmeentretien,laphasederecueildedonnéesaétéinterrompue.Lalecture

des entretiens a en effet permis de mettre en exergue une saturation au niveau des

réponses.

L’analyseadébutéaprèslaretranscriptiondetouslesentretiens.Lesentretiensontété

retranscritsmotpourmot.

Chaquepersonneinterrogéeaétéidentifiéedefaçonaléatoireparunnuméroallantde1

à7(enchiffreromain).

Chaqueentretienretranscritaétédiviséentroisunitésthématiques:

- Lethèmedesconnaissancesetreprésentationsàproposdelamaladie

- Lethèmedutraitementetdusuividelamaladie

- Lethèmedelacommunicationetdel’informationsurlamaladie

Lesextraitsontensuiteétéregroupésparunitéthématique.

Dessous-thematiquesontétéconstituéesdanschaqueunitéafindeconstruirelagrille

d’analyse(cf.annexe2).Desrelecturesattentivesontpermisd’isolerles idéesqu’elles

soientrécurrentesounondanschaquediscours.Cesidéesontensuiteétéintégréesaux

sous-thematiquesdelagrilled’analyse.

Page 38: Thèse David Milhas - DUMAS

37

Chaquesous-thematiqueadonnelieualaconstructiond’untableauregroupantdansles

colonneslesthèmesetdanslesligneslenumérodelapersonne.Pourchaqueidée,les

passagesdesinterviewsquis’yréfèrentonteteextraitsetregroupés.Leslogicielsutilisés

pourlagestiondesdonneessontletableurExceletlelogicielWord.

Lasynthèsedel’analyseestprésentéedanslesrésultats.

3. Résultats

a. Cartographie de l’échantillonnage

Lacartographiedel’échantillonnageestlepremierrésultatàprésenterdansuneenquête

qualitative.Ellepermetd’apprécierlesdifférentsprofilsdespatientsinterrogés.

Tableau2:Cartographiedel'échantillonnage:donnéesgénérales

Genre Age Début de prise en charge

parodontale

I F 51 ans Plus de 5 ans

II H 66 ans Plus de 5 ans

III H 68 ans Plus de 10 ans

IV H 59 ans Moins d’un an

V H 72 ans Plus de 10 ans

VI F 38 ans Moins d’un an

VII F 71 ans Moins d’un an

Page 39: Thèse David Milhas - DUMAS

38

Tous lespatientssontpris en chargeà l’hôpitalXavierArnozanpouruneparodontite

chronique. L’échantillon regroupe des profils variés, on y retrouve des patients suivis

depuisplusoumoinslongtemps,dedifférentssexesetdedifférentestranchesd’âges.

b. Résultats de l’analyse des entretiens sur la thématique

des connaissances et représentations du patient à

propos de la maladie parodontale

L’analysedesentretiensamontréquelesreprésentationsdelamaladieparodontalesont

négatives, lapatienteVII témoigne«C’était infernal,çasentaitmauvais,c’était,c’était ..

J’ouvraispluslabouche,jevoulaisplussourire, j’étais,çavoilà,çaagissaitsurlemoralet

puisphysiquement».LepatientIIInousexplique«Al’époquejefumaisaussietc’estcequi

m’apermisd’arrêterd’ailleursparcequej’avaispeurdeperdremesdents»etlapatienteVI

seconfieégalementsurcettecrainte«lapertedemesdentsquoi».

Certainspatientsontcomprisl’étiologiebactériennecommelepatientIII«C’est-à-dire,je

pensequec’estdûàunebactérienon?Ouic’estça,c’estunebactériequinousrongeunpeu

l’os,quis’attaqueàl’os».Certainsontaussiconsciencedelalyseosseuseprovoquéepar

lamaladie,commelepatientV«Sivousvoulezellevientdéchausserenfin,ouicomment

dire,détruiredel’osetparlamêmedéchausserlesdents,voilà».

Cependant pour une autre partie des interviewés, le fonctionnement de la maladie

parodontaleresteunmystère,commepourlapatienteI«Alorscommentellefonctionne,

non,pastrop»oùlepatientIV«Alorslàc’estvague».

SeulelapatienteIaévoquél’aspectchroniquedelamaladieparodontale«laseulechose

quejesaisc’estquedéjàjevaistoujoursl’avoirilparait».

Le premier constat de l’analyse des entretiens est que les patients n’ontpas une idée

précisedufonctionnementdelamaladie(étiologiebactérienne,réponseinflammatoire,

destruction tissulaire)mais citent spontanément un ou plusieurs facteurs de risques.

Pour les interviewés, lemanque d’implication dans leur hygiène bucco-dentaire à un

moment de leur vie est responsable du développement de leurmaladie. Le patient V

témoigne«Peut-êtreunpeud’insuffisanced’hygiènedanslesjeunesannéesetvoilà,ensuite

Page 40: Thèse David Milhas - DUMAS

39

par exemple, le fait, la période professionnelle de travailler à l’extérieur et donc en

particulieràmididemangeràl’extérieuraurestaurantlaplupartdutempsetdoncparla

même ne pas assurer de brossage et de nettoyage quoi». Demême pour le patient III

«Avantjemebrossaislesdentscommeçaetpuisc’esttouthein,unefoisparjourdeuxfois

desfoisetpuisvoilà,unpeunégligent».

Danslamêmeidée,lepatientIVexplique«Ilfautêtrevigilantparrapportauxdépôtsde

tartrequiattaque»etlepatientII«Moijesuisunefabriqueàtartre».

ParmilesautresfacteursderisquelapatienteIévoqueégalementunaspecthéréditaire

«Déjààlabasemonpapaalamêmeproblématiquequemoi».

LapatienteVIabordelefacteurderisquetabacettémoigne«Jesupposequec’estdûau

tabagismeenfait,engrandepartie,simesdentssesontdétérioréesdecettefaçon-là»,tout

commelepatientIII«Voilà,àl’époquejefumaisaussietc’estcequim’apermisd’arrêter

d’ailleursparcequej’avaispeurdeperdremesdents.».

LapatienteVIIconnaitlesliensdiabète/maladieparodontaleetnousaexpliqué«Comme

jesuisdiabétique,voilà,jesavaisqueçaallaitpass’arranger».

En plus de ces facteurs de risques communs, les patients ont également évoqué une

possibleimplicationdel’alimentationetdusystèmedigestifcommelapatienteI«Ilparait

aussiqueçapeutavoiràvoiravectoutcequiestestomac,intestin,çapeutavoiràvoirun

peuavecl’alimentationaussi»etlapatienteVI«Aprèsj’essaiedemangerplusoumoins

sainement,aprèsjenesuispasbionirienmaisbonj’essaiedefaireattention,jenemange

pasdesurgelés,pasdeconserves,j’essaiedefaireà,mangeràlamaison».

L’analysedesentretiensnouspermetdevaliderenpartie l’hypothèseselon laquellela

compréhensiondelamaladieparodontaleparlespatientsquiensouffrentestlacunaire.

Cependant,onnotequelespatientscitentouplusieursfacteursderisqueauxquelsilsont

étéexposés,principalementletabacetl’héréditécommeformulédansnoshypothèses.

Lorsque le fonctionnement de la maladie parodontale est expliqué aux patients par

l’interrogateur,ceux-ciconcèdentavoirdéjàeudesexplicationsdecetype.

Page 41: Thèse David Milhas - DUMAS

40

c. Résultats de l’analyse des entretiens sur la thématique de

la compréhension des traitements et du suivi par les

patients

Lesinterviewésontcomprisl’intérêtd’êtreassidusàunebonnehygiènebucco-dentaire

etappliquentlesméthodesquileursontétéenseignées,commeentémoignelepatientII

«Maintenantmatin,midietsoir j’utilise lesbrossettespouréviter toutes lesbactéries là,

ensuite j’ai changédirectement lamarquedemondentifrice etpuis voilà, jebrosseplus

souventmesdentsquejepouvaislefaireavant».

Lerôledupatientdanslathérapieetlamaintenanceaétébienassimiléparlespatients,

commelepatientV«C’estvraiquecequej’aiapprisparcontre,jel’aipasditmaisc’estvrai

quej’aiapprisparvoscollègueslà,ilssontcollèguesdepuisletemps,c’estdoncd’adopter

unehygiènequandmême,bucco-dentaire,euh,beaucoupplussérieusequecequejefaisais

jusqu’àprésent»oulapatienteI«Jenemelavequedeuxfoisparjourparcequeautravail

c’estcompliquémaissinonjemelavebienlesdents,jefaismonbaindeboucheetj’utilise

souventdel’eauoxygénéeavecdubicarbonate».

LepatientIIInousconfiesursonchangementd’habituded’hygiènebucco-dentaire«Je

fais quoi, à l’eau oxygénée et puis du bicarbonate et puis maintenant je me passe des

brossettesmidietsoir,enfinàchaquefoisquejemange,chosequejefaisaispasavant,avant

jemebrossaislesdentscommeçaetpuisc’esttouthein,unefoisparjourdeuxfoisdesfois

etpuisvoilà,unpeunégligent".

Lespatientsontpuexpliquerlestraitementsqu’ilsonteudanslecadredeleurmaladie

parodontale,commelapatientVIquidécrit«Onm’afaitunsurfaçage!etondoitm’en

faireunautreauprochainrendez-vousenfinlàonvameguérirunedentparcequej’aiune

carie,qu’onm’asoigné,etlàondoitmerefaireunsurfaçageparcequelepremierétaitbien

onavaitgagné2mmdegencive,ducoupilfaudraenfaireunsecond».LepatientIIdécrit

égalementplusieurssoinsendétail«D’abordilsm’ontarrachéplusieursdentsparceque

j’ailesosdesmâchoiresquiserongentheinetpuisendéfinitiveàpartirdelàc’estunejeune

fillequim’aincisélesgencivespourfaireuncuragejusqu’àlaracinedirectementdechaque

dent et à partir de la bon ils ont recousu ils ont adapté directement les prothèses, une

prothèseenbasetuneprothèseenhaut».LepatientIIIadécritunegreffeavecsesmots

Page 42: Thèse David Milhas - DUMAS

41

«Làilsm’ontmisjesaispasunesortede,c’estpasducorailmaisc’estunautreproduit,pour

l’os»

Concernant la maintenance parodontale, l’échantillon met en évidence deux types de

patients.Ceuxquin’ontpascomprisl’aspectchroniquedelamaladieetquinevoientle

suiviquecommeunemeilleurehygièneàavoir,commelepatientIV«onatoutfait, là

maintenantlaballeestdansmesmainspourquejepuissegarderlebas»,oulapatienteVI

quiàlaquestion«Commentvousvisualisezlefuturdevotremaladie?»nousarépondu

«Euhçanontient.Nonparceque,non,siàpartledentieraprès(rire)…».Etceuxquiont

plus conscience de cette chronicité, comme le patient III qui témoigne « Le futur

maintenant,onvaserevoiraumoisd’octobreetpuisonverrabien,déjàpourvoirsilagreffe

làçaapris,l’avancéedeleurtravailetpuisaprèsonverra,disonsquemaintenantjevais

êtreunpeumoinsnégligentjevaismefairesuivredavantage»oulapatienteI«Lefutur,

disonsquey’apasgrand-chosequipuisse,y’adeschosesàfairepouratténuermaispaspour

guériralorsdisonsquemoijenesaispas,jesaisquedansl’avenirjevaisêtreobligéed’être

suiviedetoutefaçon.».

LepatientV,déjàenphasedemaintenanceamieuxsunousexpliquer«Jesuissuivitous

lestrimestresjevaisfaireundétartrage».

L’analyse des entretiens a permis de constater que les patients ont relativement

consciencedeleurrôledansletraitement.Lespatientscomprennentlessoinsquileurs

sontfait,maislavisionàlongtermedutraitementdeleurmaladieetdelamaintenance

restedifficile.

d. Résultats de l’analyse des entretiens sur la thématique de

la communication et de l’information des patients

concernant leur maladie parodontale

Larichessedesdonnéesobtenueslorsdel’enquêtequalitativepermetd’abordercethème

quin’étaitviséparaucunedenosquestionsderecherche.Lespatientsdéclarentnepas

disposer de réelles connaissances ou d’informations concrètes sur leur maladie

parodontaleavantleurarrivéeetleurtraitementàl’hôpitalXavierArnozan,commeen

Page 43: Thèse David Milhas - DUMAS

42

témoignelapatienteVI«Enfaitj’aidécouvertcettemaladieenallantmefairesoignerà

XavierArnozan».

Onnotepourtantquecertainspatientsayantétéadresséspar leurchirurgien-dentiste

auraientpuavoirplusd’informationsavantleurpriseenchargeàXavierArnozan,comme

la patiente I adressée au PQR, où le patient IV qui avait déjà été suivi par plusieurs

dentistes.

Notreéchantillondepatientssoulignel’importancedutempsdédiéàl’explicationetdu

formatdecommunicationutiliséparlesétudiantsquilessoignentàl’hôpital,commela

patienteI«Ouic’estçac’estluiquej’aieuetquej’aieuaprèsaussiàXavierArnozan,etdu

coupluiettouslesjeunesquitravaillentlà-basetbahilsm’ontexpliquétout letemps,à

chaquefoisquej’aiquelquechoseàfaire,doncdéjàonafaitletouraudébut,onafaitle

parcours,onaessayédevoircequ’ilfallaitfaireetpuisaprèsàchaquefoisquej’yvaisils

medisentcequ’onvafaire,voilàquandj’arriveellesmedisentvoilàaujourd’huionvafaire

çaceci,c’estpourcecic’estpourcela,toutestbienexpliquéetmoij’aimebiença».

LapatienteVIIs’estconfiée«Lepraticien,ildoitmettreenconfiance,ildoitêtregentil,les

deuxétudiantsquim’ontsuiviilsm’ontmisenconfianceetc’estpasévidentaudépartparce

quej’avaisunpeuhontede,d’êtredanscetétat,heuvoilà,ilsontététrèsgentilchaquefois».

Certainspatientsontnotéquelafaçond’expliqueravaitjouésurleurcompréhensionde

lamaladieetl’importancedestraitementsetdelapriseencharge.Parexemplelepatient

IVindique«C’est-à-dire,lesphrasesn’étaientpaslesmêmesaveclesdentistesquejepouvais

voiravant,etlàl’équipequejevoisaXavierArnozan,vraimentçaaétédesgensexcellents,

onatravailléensemble,j’aivraimentsuivilestraitementsqu’ilsm’ontditdefaireetlereste

çaallait,Sivousvoulez,j’auraisétésensibilisédelamêmesorteplustôt,onauraitévitédes

désagrémentspersonnels».DemêmepourlapatienteVI«Voilàc’est-à-direquetousles

dentistes que j’ai eu nem’ont jamais dit «tiens (prénom) tu as ce problème-là». J’ai un

dentisteunefoisdansmavie,jedevaisavoirunepetitevingtainequim’adit«(prénom)à

40anstun’aurasplustesdents»misàpartçaaucundentiste,etçajesuisunpeuencolère

parrapportàça,nem’ontdit,«attentionvoilàcequ’ilsepasse».»

Lespatientssontunanimessurlefaitqu’avantd’arriverauservicehospitalierdeXavier

Arnozan, leurs connaissances sur la pathologie étaient faibles et que leur chirurgien-

Page 44: Thèse David Milhas - DUMAS

43

dentistetraitantlesayantorientés(ounon)nesemblentpasleuravoirdédiéuntemps

d’informationcommeceluiréaliséparlesétudiantsenformation.

Concernant l’origine de l’information, le patient III témoigne «C’est tout après j’avais

regardéunpetitpeusurinternetcequec’étaitexactement,parcequevoilàquandilm’avait

ditqu’ilallaitouvrir, j’airegardéçanem’enchantaitpas tropetpuisvoilà jenemesuis

informé que comme ça.» et la patiente I nous a également expliqué «j’en ai appris

beaucoup depuis que je suis au PQR mais après à la base je suis aide-soignante alors

j’apprendsaussi,j’adore,jesuislàpourconnaitreleschoses,poursavoircommentmarchent

leschosesetducoupjeprendsdutempspoursavoir,jecherche».Lesautresn’onteucomme

sourced’informationquelesétudiantsetlesprofesseursquilessuiventàl’hôpitalXavier

Arnozan.

Cesrésultatsmontrentquelafaçondecommuniqueretl’informationsontdesfacteurs

importants dans la réussite de la prise en charge de la maladie parodontale puisque

beaucoupdepatientssesontmontréssatisfaitsdelafaçondecommuniquerdesétudiants

maisdéplorentdeslacunesouabsenced’informationsplustôtdansleurvie.Lesrésultats

validentégalementnotrehypothèseselonlaquellelagrandemajoritédesconnaissances

des patients sur sa maladie proviennent du praticien, et sont assez peu complétées

ailleurs.

Page 45: Thèse David Milhas - DUMAS

44

IV. Discussion

1. Méthodologie

La recherche qualitative traite de données non quantifiables et permet d’expliciter,

d’analyser et demettre en évidence des phénomènes sociaux, aussi bien visibles que

cachés(35).

Lesméthodesde recherchesquantitativesactuellespermettentunaccès restreint aux

connaissances cliniques puisqu’elles concernent uniquement des questions et

phénomènes contrôlables, mesurables et dénombrables. A l’inverse, la recherche

qualitativepermetd’explorerlesévénementssociauxvécusparlesindividusdansleur

contextenatureletpeutainsicontribueràunecompréhensionpluslargedessciencesde

la santé en explorant par exemple les relations patients/professionnels de santé, les

connaissances tacites d’un praticien expérimenté, les points de vues et perspectives

personnelles…(36,37).

Notreenquêteayantpourobjectifd’analyserlesressentisetconnaissancesdupatientpar

rapport à leurmaladie parodontale, c’est l’enquête de type qualitative qui nous a ici

semblélaplusadaptée.

a. L’échantillon

L’enquêteuraétudiéaupréalabletouslesdossiersdespatientssoignésàXavierArnozan

pourdelaparodontologiededébutfévrieràfinmai2019.Untirageausortaétéeffectué

parmilespatientsrépondantauxcritèresd’inclusion/exclusionafind’établirl’ordredes

entretiens.

Les enquêtes qualitatives ont pour particularité d’avoir un échantillon restreint.

L’échantillon ne peut pas être considéré comme statistiquement représentatif de la

populationétudiéedeparsafaibletaillemaiscen’estpascequiestrecherchédansles

enquêtesqualitatives.Lefaiblenombred’individusinterrogés(7patients)n’estpasune

limite à notre étude, puisque l’enquête a été interrompue une fois le phénomène de

Page 46: Thèse David Milhas - DUMAS

45

saturationdesréponsesobtenu:àpartirdu6ème entretien, l’enquêteuraconstatéune

redondance dans les idées exprimées et aucun nouveau thème ou sous-thème n’était

abordéparlepatient.Le7èmepatientinterviewéaconfirmélasaturationdesdonnées.

L’échantillonsélectionnéesthétérogèneaussibienauniveaudel’âgedespatients,dela

duréedepuisledébutdeleurdepriseenchargequedusexedespatientsinterrogés.Cette

hétérogénéitéestpurementfortuite,lespatientsayantététirésausortaupréalable.

En ce qui concerne les critères d’inclusion et d’exclusion, les patients interviewés

souffraient tousdeparodontites chroniques, avaientdéjàeuaumoinsunsurfaçageet

étaient suivis à l’hôpitalXavier-Arnozan.Lespatientsayant refusés lapriseen charge

parodontale n’ont donc pas été inclus dans l’étude et il pourrait être intéressant de

réaliseruneenquêtedumêmetypequelanôtredanscettepopulation.

Les patients handicapés et les patients sous curatelles n’ont pas été sélectionnés

considérantqu’ilspeuventnécessiterunepriseenchargeparticulièreetqu’ilpeutexister

des variantes dans la transmission des informations aux patients devant être

accompagnésdansleurdécisiondesoin.

Lespatientssouffrantdelabarrièredelalangueontégalementétéexclus,desconfusions

au niveau de la compréhension et l’expression sontdes biais dans les réponses qu’ils

auraientpudonner.

Les patients dont la prise en charge est trop récente et n’ayant pas eu au moins un

surfaçage ont aussi été mis de côté. Nous avons en effet considéré que leurmanque

«d’expérience»dans les traitementsparodontauxet leurmanquede recul auraitpeu

apportéànotreenquête.

Lesprochesontétéexcluspuisqu’ilsconnaissaientdéjàlesthématiquesdel’étudeetleurs

réponsesauraientpusubirdesbiaisdeparleurproximitéavecl’enquêteur.Demême,les

patientsayantdéjàétésoignésparl’enquêteurn’ontpasétésélectionnéspourrespecter

uneneutralitéd’analyse.

Page 47: Thèse David Milhas - DUMAS

46

b. Le guide d’entretien

Le guide d’entretien (annexe 1) a été le fil conducteur des échanges et a permis de

structurer le dialogue entre l’enquêteur et le patient interviewé pour que les thèmes

abordéssoientenrapportavecnosobjectifsethypothèsesdebase.

Desquestionsontétédéfiniesconcernantchaquethématiqueetformuléesdetellefaçon

ànepasorienterlepatientdanssaréponse.

Parexempledansunepremièreversiondenotreguided’entretien,lapremièrequestion

était «Estimez-vous avoir compris votre pathologie et est-ce que les informations qui

vous ont été données vous semblent suffisantes?», mais nous avons jugé que cette

questionétaitunpeuabruptepourunpremiercontactetnousl’avonsdoncremplacée

par«Vousêtesatteintd’unemaladieparodontale,quecelaa-t-ilchangédansvotrevie?».

Cettepremièrequestionnousapermisderecueillirleressentidespatientsparrapportà

leurmaladieparodontaleetlesainvitésàs’exprimertrèslibrementsurcesujet.Cette

questionafinalementétémalcompriseparlespatientspuisquenousn’avonsrecueilli

quepeudereprésentations(peuontparlésdesimpactsdelamaladiesurleurvie)etles

interviewéssontdirectementpassésàl’explicationdeleurmaladie.

Leguided’entretienaétémodifiéplusieursfoisavantl’interviewtest,maisn’aensuite

pasétéretouchéaucoursdesentretiens.Laformulationfinaledesquestionsduguidea

ététestéesurunpatienttest,quinousapermisdeconfirmerquetouslesthèmesétaient

abordés, que les questions étaient facilement compréhensibles pour le patient et

permettaient des réponses ouvertes. Il aurait pu être intéressant de demander à un

professeur de la section de parodontologie de relire notre guide pour vérifier sa

pertinence.

L’ordreétablidesquestionsrespectelachronologiedeparcoursdesoindupatient.Sile

patientabordaitdelui-mêmeunethématique,laquestionneluiétaitpasnécessairement

poséeparlasuite.Ainsiselonlesentretienscertainesthématiquesontétéabordéesavant

d’autres, mais cela n’a pas eu d’impact sur les réponses, les thématiques étant peu

dépendanteslesunesdesautresquantauxproposquesouhaitaitrecueillirl’enquêteur.

Nousavonsconstatéquebienquelespatientsaienteudumalàsaisirlevéritablesensde

lapremièrequestion, toutes lesautresétaientbiencomprisesetbeaucoupdepatients

Page 48: Thèse David Milhas - DUMAS

47

s’exprimaientd’eux-mêmessurcertainsthèmessansnécessiterdequestionsdelapart

de l’enquêteur. Cette première question a malgré tout été conservée, car même si la

réponseétaitsouventhorssujet,ellepermettaitaupatientdedébuterl’entretienassez

simplementetouvertement.L’aborderavecunequestionsur ses connaissances sur la

maladienousparaissaittropabruptetauraitgênélerestedeséchanges.

La première thématique concernait les représentations de lamaladie parodontales et

cherchait à recueillir les impressions globales du patient. Nous avons cependant

rapidement constatéque lespatientsavaient tendanceà répondreà cettequestionen

décrivantleurstraitementsetleurpriseenchargehospitalièreetnonenparlantdeleur

maladieparodontaleàproprementparler.La formulationde cettequestionétaitdonc

tropvagueetprobablementtropobtusepourdespersonnesn’étantpasdansledomaine

médicaletcelan’adoncsuggéréquedesréponsessuccinctesouhorssujet.

La deuxième thématique abordée concernait les connaissances du patient sur le

fonctionnementdelamaladieparodontale,etdesquestions«derelance»surlesorigines

etfacteursderisquedecelles-ciavaientétéprévussilepatientnesavaitpasquoidireen

réponse.Nosrésultatsàcesujetontmontrépeudeconnaissancesdelapartdespatients

concernant le fonctionnement à proprement parler de la parodontite chronique. Des

facteursde risquesontétéévoquéspar l’ensembledespatients,notamment l’hygiène

bucco-dentairedéficienteouletartre.

La troisième thématique abordée concernait les traitements dont avaient bénéficié le

patient, et si cela ne lui venait pas de lui-même l’enquêteur approfondissait avec des

questionssurlerôledupatientetlerôledupraticienainsiquesurlamaintenance.Les

patientsévoquaienttousspontanémentlesmodificationsdansleurshabitudesd’hygiènes

bucco-dentaire,lessoinseffectuésparlechirurgien-dentistenousontétédécritunpeu

moinsendétail.Lamaintenanceaétépeuévoquéeparlespatients.

Laquatrièmeetdernièrethématiqueconcernait l’originedesconnaissancesdupatient

sursamaladieparodontale,etnousavonsconstatéque lepatientenprofitaitsouvent

pouraborderlacommunicationetlesexplicationsquiluiavaientétéfournieslorsdesa

priseen chargeà l’hôpitalXavierArnozan.Nousavons constatéque lespatientsn’ont

globalement pas cherché d’autre source d’information que le chirurgien-dentiste les

ayantprisenchargeetquetousontététrèssatisfaitdelacommunicationavecl’équipe

del’hôpitalXavierArnozan.

Page 49: Thèse David Milhas - DUMAS

48

c. Déroulement des entretiens

Touslesentretienssesontdéroulésàdistance,parappelvocal.

L’anonymat a été garanti dès le début des entretiens afin que les patients puissent

s’exprimerlibrementsurleurhistoireaveclamaladie,leursexpériencesetressentietce,

sans crainte d’être jugés. Bien que les patients aient parfois été déstabilisés dans un

premiertempsparlesujetdel’enquête,ilssesonttoustrèsvite«laisséaller»etontlivré

d’eux-mêmes de nombreuses informations à l’enquêteur, sans que celui-ci ait besoin

systématiquementdeposerdequestions.

Aucunelimitedetempsd’interviewn’avaitétéfixéeaupréalablemaistouslesentretiens

sesontnaturellementorientéssurunemoyenned’unedizainedeminutes,exceptéun

seulquiaduré20minutes.L’enquêteurajugépertinentdenepascouperlaparoleetde

respecterlestempsdesilencedespatientsafindenepaslesbrusqueretdenepasles

bloquer.

A la finde chaque entretien,nousavons souhaité laisserunepossibilité aupatientde

poserdesquestionsàl’enquêteuretlorsquecertainesréponsesnouslaissaientpercevoir

deslacunesdeconnaissancesàproposdeleurmaladieparodontales,l’enquêteuraparfois

jugé opportun de leur apporter certaines informations sans qu’ils en aient forcément

manifestélademande.

d. L’analyse

L’enquêtequalitativeprésentecommeproblèmemajeurlefaitquec’estl’enquêteurqui

fixelesobjectifs,quirecueillelesdonnéesetquilesanalyse.Ainsiundesbiaisdecetype

d’étudeestquel’interprétationdesdonnéespeutêtrejugéecommesubjective.Cependant

lesentretienss’étantdérouléspartéléphone,lespatientsn’ontpaspuêtreinfluencéspar

un langage non verbal de l’enquêteur et celui-ci a d’autant plus surveillé son

comportementetsestournuresdephrases,connaissantlesrisques.

Page 50: Thèse David Milhas - DUMAS

49

2. Résultats

Notreenquête,réaliséeauprèsdepatientsdel’hôpitalXavierArnozan,avaitpourbutde

mettreen lumièreunmanquedeconnaissancede lapartdespatientsconcernantleur

maladie parodontale. Dans la littérature, nous avons retrouvé très peu d’articles ou

d’étudesabordantcesthèmes,etiladoncétédifficiledecomparernosrésultatsàd’autres

existant(38,39).

Toutd’abord, l’analyse des entretiens a révélé des lacunesdans la compréhension du

fonctionnementdelamaladieparodontale.

Dans lesréponsesobtenuespar l’enquêteur, les termesdemaladie«infectieuseet/ou

inflammatoire»(1)n’ontjamaisétéretrouvés.

Lemot«chronique»n’ajamaisétéutilisé,maisunedespatientesaévoquél’idée:«la

seulechosequejesaisc’estquedéjàjevaistoujoursl’avoirilparait».

Letermede«pochesparodontales»n’apasétéévoquéetseulementdeuxpatientsont

abordél’idéededestructiontissulaireavecleursproprestermes«lesdentssedéchaussent

etlesgencivesserétractent»,«ellevientdéchausserenfin,ouicommentdire,détruirede

l’osetparlamêmedéchausserlesdents».Cesrésultatsnesontpasétonnantspuisquele

vocabulairemédicalemployéparlesscientifiquesn’estpascommunàceluidespatients

quiexpliquerontleurpathologieavecdestermesduvocabulairecommun(40).D’ailleurs

notons que la seule patiente évoquant la «non guérison» de la pathologie exerce un

métierdudomainedelasanté.

Notre question concernant les représentations des maladies parodontales a été mal

comprisepar lespatientsquisontdirectementpasséà l’explicationde leurmaladie. Il

aurait été intéressantque lespatientsparlentde leuréventuel anxiété ressenti face à

l’annoncedelamaladieetdeleurinquiétudesparrapportàleurpriseencharge(38).

Nos résultatsmontrent que les patients se sont bien familiarisés avec les facteurs de

risquedelamaladieparodontale.

L’ensembledespatientsévoquentdirectementdeslacunesdansl’hygiènebucco-dentaire

commeétant responsablede leurmaladieparodontale. Il sembledoncque lemanque

Page 51: Thèse David Milhas - DUMAS

50

d’hygiènebucco-dentaire,facteurderisquemajeurdesparodontiteschroniques(41),soit

relativementidentifiédanslapopulationdenotreenquête.

Letartreaétéénoncéparplusieurspatientscommefacteurderisqueenlui-mêmeetlié

aumanqued’hygiènebucco-dentairemaissansêtreliéàl’absenceouaumanquedesuivi

dentaire:«Moijesuisunefabriqueatartredoncàmonavisc’estunmauvaisbrossagej’ai

une surement une certaine affinité directement en bouche ce qui fait que je génère

directementbonducalcairedoncàpartirdelabonjepeuxrienyfaire»,«Onestpastous

égauxauniveaudesdentsetpersonnellementj’aiunesalivetrèsintenseauniveaudumilieu

dupalais».

L’héréditéaétécitéepardeuxpatients.Onretrouveeffectivementdanslalittératureque

jusqu'àuntiersdelavariabilitédesparodontitesdanslapopulationestdueàdesfacteurs

génétiques, l'héritabilitéétantplusélevéepour les formesplussévèresetàapparition

précoce(13).

Le tabac et le diabète ont été évoqués par les patients étant exposés euxmême à ces

facteursderisque.Ilestcependantimportantdenoterquelesnon-fumeurspeuventaussi

êtreexposésau facteurderisquetabacenétantun fumeurpassif (42).Laparodontite

commefacteurderisquedudiabèten’aégalementpasétémentionnéepar lapatiente

concernéequinesemblaitconnaitrequel’undesaspectsdecetterelationàdoublesens

(43).

Une des patientes s’est décrite comme une personne anxieuse, voire stressée sans le

mettreencorrélationavecsaparodontitechronique.Lesautrespatientsn’ontdemême

pasévoquélefacteurpsychologiquedanslamaladieparodontale(3,12).

Unepatienteévoque«ilparaitqueçapeutavoiràvoirunpeuavecl’alimentationaussi».

La littératuremontre qu’il peut exister des associations entremaladie parodontale et

alimentation,notammentàtraverslesmicronutrimentsoligo-éléments.Leurcarenceest

unfacteuraggravantdelaparodontite(44).

Onconstatedoncquebienque lespatientsnemaitrisentpas le fonctionnementde la

maladieparodontale,unecertainenotiondesfacteurspouvantlaprovoqueroul’amplifier

est tout demême assimilée. La question se pose donc de l’intérêt pour le patient de

connaitrelefonctionnementàproprementparlerdesaparodontitechronique,sicen’est

mieuxcomprendresesfacteursderisqueetmieuxlesmaitriser.Laseulelacunequinous

Page 52: Thèse David Milhas - DUMAS

51

semblepréjudiciabledanslacompréhensiondufonctionnementdelamaladieestl’aspect

chronique,puisqu’ilyauraprobablementdesrépercussionssurl’assiduitéetlesuividu

patient.

L’analyse des entretiens à infirmé une de nos hypothèses selon laquelle les patients

n’avaient pas assez conscience de leur rôle dans le traitement de leur maladie

parodontale.

En effet, tous les patients ont su nous décrire l’importance de leur changement de

comportementetleurinvestissementdansleurhygiènebucco-dentaire.

Ils ont conscience que les changements d’habitudes concernant leur hygiène bucco-

dentairefontpartiedutraitementdelamaladie.

Lespatientsontdécritunbrossagetri-quotidienoudumoinsaprèschaquerepas,une

utilisationdebrossettesinterdentairesrégulière,debaindeboucheetéventuellementla

miseenœuvreparpériodedeprotocoledeKeyes.

Danslalittérature,c’estlebrossagebi-quotidienaveclatechniquedeBass(oubrossage

sulculaire) qui est surtout recommandé chez les adultes souffrant de parodontites,

associé au passage de fil dentaire (principalement en secteurs antérieurs, avec des

espacesplusétroits)et/oudebrossettesinterdentaires(45).

L’utilisationduprotocoledeKeyes,quiconsisteàeffectuerunbrossageavecunmélange

d’eauoxygéné/bicarbonatedesoudeaprèslebrossageconventionnelaétédécritparles

patientsetleuraétéconseilléendébutdethérapiepourobtenirrapidementunebaisse

de la chargebactérienne.C’est cependantun protocole controversédans la littérature

concernant son efficacité (46). Selon des critères cliniques et bactériologiques, les

résultatsobtenusaveclaméthodedeKeyesnedifféraientpasdemanièresignificativedes

résultatsobtenuslorsdel’utilisationdeprocéduresd’hygiènebuccaleconventionnelles

(47).

Lesthérapeutiquesmécaniqueseffectuéesparlechirurgien-dentistesemblentavoirété

comprisesparnospatientsquiontfacilementutiliséleterme«surfaçage».

Page 53: Thèse David Milhas - DUMAS

52

Lesgreffesosseusesetlesurfaçagechirurgicalaveclambeauontégalementétédécrits

parlespatientsayantreçucetypedesoin,avecleursproprestermes:«Làilsm’ontmis

jesaispasunesortede,c’estpasducorailmaisc’estunautreproduit,pourl’os»,«C’estune

jeunefillequim’aincisélesgencivespourfaireuncuragejusqu’àlaracinedirectementde

chaquedentetàpartirdelabonilsontrecousu».

Ces traitementsnon-chirurgicaux(détartrage-surfaçage)etchirurgicaux(techniquedu

lambeau d’assainissement, technique de regeneration tissulaire guidee, technique du

comblement osseux) font partie des traitements de la parodontite recommandés par

l’ANAES(48).

Onnotecependantqu’aucunpatientnenousaparlédudétartrageentantqueteldansle

cadredesapriseencharge,avecuneexceptionpourlepatientV,enphasedemaintenance

depuis plus de 10 ans qui décrivait «je suis suivi tous les trimestres je vais faire un

détartrage».Cependantilsévoquentlaprésencedetartrecommefacteurderisquedela

maladie.

Lerôledelamaintenanceetdusuividansleurpriseenchargeparodontaleaétémoins

abordéparlespatients.Interrogésàcesujet,peuontsunousparlerdusuivietdesvisites

decontrôlenécessairesautraitementdeleurparodontitechronique.

Celarejointl’idéeabordéedanslapremièrepartiedesrésultatsquiétaitquelespatients

semblentavoirpeuconsciencedel’aspectchroniquedeleurparodontite.

Lamaintenance est une phase très importante pour la réussite de la prise en charge

parodontalepuisqu’ellepermetd’éviterdesrechutesetaggravationdelamaladie(17,23).

Elle l’est d’autant plus que les rendez-vous réguliers (un détartrage tous les 6 mois

environ)permettentnonseulementdeconstaterl’étatdelamaladieparodontaleetde

dépisteruneéventuellerechute,maiségalementderappeleraupatientsonrôledansla

maintenance(49).Eneffet,lesbonneshabitudesd’hygiènebucco-dentairesemblentplus

facilesàappliquerpourunpatientenphaseactivedetraitementetdenombreuxpatients

pourraientavoirtendanceàserelâcheretselaisserunpeuplusallerdansleurhygiène

quotidienne après un certain temps en phase de maintenance (50,51). Il est donc

primordialpourlesuccèsdesthérapeutiquesparodontalesquelechirurgien-dentistesoit

làpourdescontrôles,détartragesréguliersetpourremotiverlepatient(49).

Page 54: Thèse David Milhas - DUMAS

53

L’arrêtdutabacestégalementintéressantpouraméliorerl’efficacitédelamaintenance

concernantlaconservationdesdentsrestantes,enplusdesonintérêtdanslecadredu

traitementparodontalglobal(51,52).

Desétudesontpudémontrerquelasensibilisationdupatientàlasantébucco-dentaire

et sa satisfaction vis-à-vis du traitement ont une influence sur sa motivation et sa

compliance dans la phase de maintenance après les traitements parodontaux (16). Il

parait donc important que le chirurgien-dentiste explique au patient les traitements

effectuésaufuretàmesureafinquecelui-cilescomprenne,comprenneleurintérêtet

puisseainsimieuxs’impliquerdanssonplandetraitement(39).

L’analyse des entretiens a révélé que les patients ne disposaient pas de réelles

connaissances ou d’informations concrètes sur leur maladie parodontale avant leur

arrivéeàl’hôpitalXavierArnozan.

Celaestpournousassezrévélateurdeslacunesexistantparrapportàlasensibilisation

delapopulationvis-à-visdelamaladieparodontale.

Desétudesontmontréunimpactpositifdelamiseenplacedecampagnesmédiatiques

(spot diffusé à la télévision) visant à promouvoir les connaissances sur la santé

parodontale(53,54).Onnotetoutdemêmequeleseffetsdelacampagnedeprévention

s’atténuent avec le temps et que des rappels récurrents semblent nécessaires pour

continuerverscetteaméliorationdesconnaissances(55).Lescampagnesmédiatiquesvia

lesbrochures,journaux,radio,télévisionsemblentdoncintéressantespouraccroitreles

connaissancesdelamaladieparodontaledanslapopulation(56,57).

Unefoisinformésetéduqués,lespatientsinterrogésconfientsensibiliserleurentourage

à leur maladie afin de les motiver à la prise en charge parodontale, ce qui conforte

l’importance de l’éducation thérapeutique. Le patient III a ainsi témoigné «Mais

maintenantjelesaisetjeleconseilleaussiauxautresjustementpourpasfairecequej’ai

fait».

Lespatientsn’ontglobalementpasfaitderecherchesdeleurcôtéconcernantleurmaladie

parodontale et se sont contentés des informations données par les étudiants et

professeurslesayantprisenchargeàl’hôpital.

Page 55: Thèse David Milhas - DUMAS

54

L’ensembledespatientsontsouligné l’importancedutempsdédiéà l’explicationetdu

formatde communicationutilisépar lesétudiantsqui lessoignentà l’hôpital, certains

patientsontd’ailleursnotéquelafaçond’expliqueravaitjouésurleurcompréhensionde

lamaladieetl’importancedestraitementsetdelapriseencharge.

Lalittératuremetainsienexerguequel’éducationdespatientsàproposdeleurmaladie

parodontale(plandetraitement,maintenance,stratégiesdepréventionpouréviterles

récidives)estl’élément leplus important(58).Cesont lesprérequispourcomprendre

l’utilitédesstratégiesindividuellesd’hygiène,destraitementsetsuivisetdoncpourles

motiveràagirets’impliquerdansleurproprepriseencharge(59).

L’informationdonnéeparlechirurgien-dentisteestdonctrèsimportante,toutcommela

façonpourcelui-cidelatransmettre,commedéveloppédanslapartie2.

L’utilisationdemoyensde communication commedesbrochurespourrait aideràune

meilleure compréhensionde leurmaladiepar lespatients.Le sitede l’UFSBDmetpar

exempleàladispositiondelapopulationdes«fichesconseils»surplusieursthèmesde

santébucco-dentaire,etdesfichesetvidéossontnotammentdisponiblesconcernantles

maladiesparodontalesetparodontites(60).

Dansdenombreuxpays,l’éducationàlasantébucco-dentaireetlapréventionsontdu

ressortnonseulementduchirurgien-dentistemaiségalementdeshygiénistesdentaires.

Desétudesontdémontréunecorrélationentreprévalencedemaladiesparodontalesnon

traitéesetaccèslimitéauxsoinsdispensésparunhygiénistedentairequalifié(61).Cela

suggère que le métier d’hygiéniste dentaire a un impact positif sur la santé bucco-

dentaire,notammentdanslecadredesmaladiesparodontales,puisqueparexempleles

habitudes de brossages semblent meilleures dans les pays incluant des hygiénistes

dentairesdansleursystèmedesoinsdesanté(62).L’apparitiond’hygiénistesdentaires

pour accompagner le chirurgien-dentiste, s’occuper de l’éducation thérapeutique du

patient,delaprévention,desdétartrages,delamaintenancepourraitdoncêtreunpoint

positifpouraméliorerlaluttecontrelesparodontites(61,63).

Ilparaitimportantd’améliorerlapréventiondelaparodontiteparunesensibilisationdes

patients à cette pathologie très tôt dans leur vie. Plusieurs pistes pourraient être

explorées concernant la façon d’effectuer cette prévention: campagnes médiatiques,

recoursàdeshygiénistesdentaires,supportspapiers,vidéosdesensibilisation.

Page 56: Thèse David Milhas - DUMAS

55

Nousavonspuconstaterquelamajoritédesinformationsdontlespatientsdisposaient

leurontététransmisesàl’hôpital.Or,unegrandepartiedesinterrogésavaientdéjàeu

desprisesenchargeantérieuresencabinetdentairelibéral,voireontétéadressésparces

cabinets.Ilseraitintéressantd’effectueruneenquêtesimilaireauprèsdepatientstraités

par des dentistes libéraux afin de pouvoir vérifier si les lacunes d’informations et de

connaissancesconfirmentunmanqued’informationsetd’éducationthérapeutiqueaux

maladiesparodontalesencomparaisonauxserviceshospitaliers.

Certaines hypothèses peuvent être énoncées pour expliquer ce défaut d’information

décritparnospatientsdanslescabinetslibéraux.

Ilpourraits’agird’unmanquedeconnaissancesoudeformationcontinuedespraticiens.

L’implication des dentistes dans l’éducation thérapeutique s’use peut-être avec de

potentiels échecs et manque de motivation de certains patients (qui éroderaient la

motivationdupraticienàterme),encomparaisonavecundébutdecarrièrependantla

formationinitiale.

Lefonctionnementetlachargedepatientèled’uncabinetlibéralgènepeutêtreletemps

dédiéàl’information,lacommunicationetl’éducationthérapeutique.Encecas,quiddu

métierd’hygiénisteetdesonintérêtdanslesystèmedesoinfrançais?

Enfin, le manque de reconnaissance à la fois de la sécurité sociale et des mutuelles

concernant le remboursement des soins parodontaux, entrainant parfois des refus de

soins,pourraitintervenirdanslemanquedepriseenchargeetlamotivationdupraticien

àproposeretexpliquerlapriseencharge.

Detellesproblématiquesseposentetsemblentêtredesouverturesintéressantespourde

futuresenquêtesouétudescomplémentaires.

Page 57: Thèse David Milhas - DUMAS

56

CONCLUSION

Laparodontitechroniqueestunepathologietouchantl’ensembledestissusdesoutiende

ladentetdontledéveloppementetlaprogressionsontliésàdenombreuxfacteursde

risques, modifiables ou non. La prise en charge de cette maladie inflammatoire

multifactorielleestcomplexeetpasseparplusieursphases.

L’implicationdupatientdansletraitementdesapathologieestindissociabledel’action

du dentiste. Il est en effet indispensable que celui-cimodifie ses habitudes d’hygiène

bucco-dentaire et s’y astreigne, en plus d’essayer de contrôler ses autres facteurs de

risque(tabac,diabète,stress…).Afinquelepatientsoitenmesured’effectuersonrôle,il

faut que celui-ci possède les informations et connaissances nécessaires. L’éducation

thérapeutiqueestprimordialedansletraitementdelaparodontitechronique.Lemessage

àtransmettreaupatientestimportantmaislafaçondelefaireetdecommuniqueravec

celui-ciinfluenceégalementlabonnecompréhensionetlamaitrisedecetteinformation.

L’enquête qualitative que nous avons menée ici a été réalisée auprès de patients de

l’hôpitalXavierArnozanatteintsdeparodontitechronique.Ils’agissaitdes’intéresserà

leursconnaissancesetreprésentationssurl’originedeleurpathologie,leurstraitements

etleursuivi.Lesrésultatsdecetteenquêteontmontréquelesinformationsetl’éducation

thérapeutiqueprodiguéeparlesétudiantsetprofesseursdel’hôpitalXavierArnozanont

unimpactpositifsurlapriseenchargedecespatientsquiontcomprisenmajoritéles

traitementsetsoinsdontilsbénéficientetontdesconnaissancessurcertainsfacteursde

risque.Deslacunesconcernantl’origine,lesmécanismesdelamaladieainsiqueleursuivi

sonttoutdemêmeànoter.Unedenoshypothèsesétaitqu’unmanquedeconnaissances

etd’informationssursamaladiesontdesfacteursdepertedechancepourlepatient.Elle

a été confirmée par des patients interrogés qui se sont confiés en estimant que leur

pathologieavaitétépriseenchargetroptarddansleurvieetqu’ilsauraientaimédisposer

d’informationsavantleurarrivéeàl’hôpitalXavierArnozan.

Cetteenquêtenousapermisdeconstaterquedesprogrèssontencoreàfaireconcernant

lapréventiondelaparodontitechroniqueetl’éducationthérapeutiquedupatient.Cette

pathologieaffectantentre20à50%desadultes,leschirurgiens-dentisteslibérauxontun

Page 58: Thèse David Milhas - DUMAS

57

rôleprimordialquantà l’informationà transmettre. Ils’agiraitalorsdansdestravaux

futursd’explorercomments’opèreladélivrancedel’informationmédicaleauprèsdeces

patients dans les cabinets libéraux où se concentre plus de 98% des soins bucco-

dentaires.

Page 59: Thèse David Milhas - DUMAS

58

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Page 64: Thèse David Milhas - DUMAS

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

FIGURE 1: CLASSIFICATION ARMITAGE (1999) .................................................................................14 FIGURE 2: CLASSIFICATION ARMITAGE (1999) (SUITE) .......................................................................15 FIGURE 3: CLASSIFICATION CATON ET AL. (2018) .............................................................................15

Page 65: Thèse David Milhas - DUMAS

64

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1: CRITERES D'INCLUSION ET D'EXCLUSION DES PATIENTS ATTEINTS DE PARODONTITE CHRONIQUE SELECTIONNES DANS L'ECHANTILLON POUR L'ENQUETE QUALITATIVE ...............................................34

TABLEAU 2 : CARTHOGRAPHIE DE L'ECHANTILLONAGE : DONNEES GENERALES ...........................................37

Page 66: Thèse David Milhas - DUMAS

65

Annexe 1 : Guide d’entretien pour l’enquête qualitative à propos

des connaissances du patient sur sa maladie parodontale et de

ses représentations

Guided’entretienpourl’enquêtequalitativeàproposdesconnaissancesdupatientsur

samaladieparodontaleetdesesreprésentations

Vousêtesatteintd’unemaladieparodontale,quecelaa-t-ilchangédansvotrevie?

Quesavez-vousdecettemaladie?

àOrigine?

àFonctionnement?

Commesepasse/s’estpassé/sepasseraletraitementdelamaladie?

àRôledupatient/praticien

àMaintenance?

Vous semblezêtrebien informéde votrepathologie, comment avez-vouseu ces

connaissances-là?

àAutressourcesd’information?

Page 67: Thèse David Milhas - DUMAS

66

Annexe 2 : Grille d’analyse de l’enquête qualitative à propos des

connaissances du patient sur sa maladie parodontale et de ses

représentations

Grilled’analysedel’enquêtequalitativeàproposdesconnaissancesdupatientsursa

maladieparodontaleetdesesreprésentations

Thématiquedesconnaissances/représentationsdupatientàproposdelamaladie

parodontale

Sous-thématiqueétiologiedelamaladie

Sous-thématiquefonctionnementetaspectchroniquedelamaladie

Thématiquedelacompréhensiondestraitementsparlepatient

Sous-thématiquerôledupatient

Sous-thématiquerôleduchirurgien-dentiste

Sous-thématiquesuivietmaintenance

Thématiquedel’informationdespatientsconcernantleurmaladieparodontale

Sous-thematiqueoriginedel’information

Sous-thématiqueimportancedelacommunicationetdel’information

Page 68: Thèse David Milhas - DUMAS

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Vu, Le Président du Jury,

Date, Signature :

Vu, la Directrice de l’UFR des Sciences Odontologiques,

Date, Signature :

Vu, le Président de l’Université de Bordeaux

Date, Signature :

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Page 70: Thèse David Milhas - DUMAS

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DavidMilhas,Le19/09/2019

Thèsepourl’obtentionduDIPLOMED’ETATDEDOCTEURENCHIRURGIEDENTAIRE

SantéPublique

Maladieparodontaleetinformationdupatient:Étudesurlacompréhensionetlesreprésentationsdelamaladieparodontale

pardespatientsatteintsdeparodontitechroniqueRésumé

Laparodontitechroniqueestunemaladiemultifactoriellecaractériséeparuneatteintedestissusdesoutiendeladent.Sapriseenchargeunefoislediagnosticposépasseparunephasedepréparationparodontaleconsistantnotammentenuneidentificationetgestiondesfacteursderisqueainsiqu’uneéducationthérapeutiquedupatientàunehygiènebucco-dentaireadéquate.Unephasedethérapeutiqueparodontaleincluantdétartrage,surfaçageetdestraitementsassociésauraensuitelieu,suiviparunephasedemaintenance.Lacommunicationetl’éducationthérapeutiquedupatientsontindissociablesdes traitementsmécaniquesdelamaladieparodontalechronique. Eneffet, lechirurgien-dentistenepeuttraiterseulcespathologiesetlacoopérationainsiquel’implicationdupatientsontnécessaires.Uneenquête qualitative a été réalisée en milieu hospitalier afin d’appréhender les connaissances etreprésentationsdupatientsursamaladieparodontale.Lesrésultatsdenotreanalysedémontrentquebien que les patients aient relativement conscience des facteurs de risque et de leur rôle dans letraitementdeleurmaladie,l’informationconcernantlefonctionnementetlaphasedemaintenancedestraitementsdesparodontiteschroniquesrestelacunaire.Lemanquedeconnaissancesursamaladieestun facteur de perte de chance pour le patient. Le rôle du chirurgien-dentiste est donc capital pourl’éducation thérapeutique, il est primordial que ceux-ci en aient conscience et trouvent desmoyensappropriéspouryrépondre.Mots-clés:Parodontites–Éducationdespatients–Documentsd’éducationauxpatients

Periodontaldiseaseandpatientinformation:Astudyaboutunderstandingandrepresentationsofperiodontaldiseaseby

patientswithchronicperiodontitisAbstract

Oncethediagnosisismade,thepatientreceivesaphaseofperiodontalpreparationwhichincludestheidentificationandevaluationoftheirriskfactorsaswellasatherapeuticeducationofthepatientaboutadequateoralhygiene.Thepatientthenreceivesaperiodontaltherapywhichincludesscaling,surfacingandassociatedtreatments,followedbyaperiodontalmaintenanceprogramme.Communicationwiththepatientandtheirtherapeuticeducationareinseparablefromtheadministeredmechanicaltreatmentsofchronicperiodontaldisease.Thedentistcannottreatthesepathologiesalone-thepatient'scooperationandtraininginoralhygienearenecessary.Aqualitativesurveywasconductedinahospitalinordertotrytounderstandwhatthepatientsknowaboutandhowtheyviewtheirperiodontaldisease.Theresultsofouranalysisdemonstratethat,althoughpatientsarerelativelyawareoftheriskfactorsandtheirroleinthetreatmentoftheirdisease,theydolackinformationregardingthefunctioningandthemaintenancephaseofchronicperiodontitis.Thislackofknowledgeabouttheirdiseaseisacriticalfactorforthefailureofthepatient'srecovery.Theroleofthedentistiscrucialinmakingsurethepatientiswellinformed.Dentistsshouldbeawarethattherapeuticeducationisessentialandshouldfindappropriatewaystomeetthisneed.Key-words:Periodontics–PatientEducationHandout–PatientEducationasTopic UniversitédeBordeaux-CollègedesSciencesdelaSanté-UFRdesSciencesOdontologiques146rueLeoSaignat33076Bordeauxcedex