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Bibliothèque Présidentielle Olusegun Obasanjo Institut pour la Culture Africaine et la Compréhension Internationale (ICACI) Note Concise sur les Politiques Promotion des Systèmes des savoirs Autochtones: Mettre l’Afrique en tête La note sur les poliques de l’ICACI est une publicaon trimestrielle de l’Instut pour la culture africaine et la compréhension internaonale, un Instut de catégorie II de l’UNESCO situé à la Bibliothèque présidenelle Olusegun Obasanjo à Abeokuta au, Nigeria. La série des notes sur les poliques est conçue pour répondre aux besoins des décideurs poliques, des experts de la culture et des spécialistes du développement relafs aux nouveaux enjeux de la culture africaine et de la promoon de la compréhension internaonale à l’intérieur et à l’extérieur de la région Afrique. L’objecf de ces notes est de développer des messages principaux pour appuyer la formulaon et la mise en œuvre des poliques basées sur des preuves. Les notes fourniront des synthèses sur les connaissances basées sur la recherche sur des quesons majeures de polique ou de praque. Elles aborderont les quesons telles que: Quelles sont les preuves de la recherche liées à une polique ou à une praque et quelles sont les recommandaons de poliques qui découlent de ces preuves ? Résumé En dépit de la performance économique impressionnante de nombreux pays africains au cours des dernières années et d’une prévision claire pour l’avenir, il est nécessaire d’être prudent au sujet de l’opmisme affiché par rapport aux gains à long terme. La dépendance de nombreux pays sur les ressources naturelles plutôt que sur les connaissances et les ressources humaines comme leviers du développement économique a été évoquée comme l’une des raisons de cee prudence. Une référence triste à la «magie» de la performance des économies africaines est aribuée à l’abondance des ressources naturelles limitées dans le temps en parculier le pétrole et le gaz. Il existe des spéculaons selon lesquelles, dans une économie mondiale axée sur le savoir, le pic de la croissance du PIB des pays africains ressemblera à un feu de paille si des réflexions ne sont pas orientées dans le sens de la croissance de l’économie par le développement du savoir. Le produit connu sous le nom du savoir, est développé à travers l’éducaon et la formaon, un terrain où l’Afrique affiche des stasques lamentables. Il est donc devenu urgent pour l’Afrique de repenser la prestaon de l’éducaon en quanté et en qualité et comme nous l’avons souligné dans cee Note concise des poliques, l’aenon devrait être résolument accordée au renforcement des systèmes des savoirs autochtones de l’Afrique qui ont constué le point fort du connent quand il a liéralement dominé le monde. Nous avons fourni les avantages d’exploiter la puissance des savoirs autochtones et proposé un certain nombre d’opons poliques suscepbles de mere l’Afrique en tête dans ce domaine. Nous esmons que si les savoirs autochtones constuent une valeur ajoutée, l’augmentaon du PIB des pays africains pourra aeindre un taux de croissance annuel moyen de 0,2 % dans les années à venir. Introducon A la fin du 20e siècle, il était à la mode de déclarer que l’Afrique dominera le 21ème siècle. Au-delà de cee déclaraon banale qui relève d’un slogan, on note que des efforts ont été déployés dans une direcon qui a permis aux pays africains au cours des deux premières décennies du siècle de réaliser une croissance économique. Dans leur étude de 2013 sur la compévité, Ernst et Young rapportent qu’en dépit de l’impact négaf des crises économiques mondiales, la taille de l’économie africaine a plus que triplé depuis 2000. Le connent présente également des perspecves lumineuses, avec de nombreux pays en Afrique qui connueront à enregistrement des niveaux élevés de croissance économique. Les projecons sur la croissance du produit intérieur brut (PIB) pour la période de 2012 à 2017 ont idenfié le Malawi (7 %) , le Mozambique ( 6,8% ), l’Angola (6,5%), l’Éthiopie (6,3% ) et la Zambie (6,2%) comme étant les cinq pays présentant les meilleures performances. Les fiches relaves aux rapports économiques de nombreux pays asiaques, européens et Publié par Bibliothèque Présidenelle Olusegun Obasanjo Instut pour la culture africaine et la compréhension internaonale (ICACI) ISSN : 2354-234X No. 2, Janvier-Mars 2014

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La note sur les politiques de l’ICACI est une publication trimestrielle de l’Institut pour la culture africaine et la compréhension internationale, un Institut de catégorie II de l’UNESCO situé à la Bibliothèque présidentielle Olusegun Obasanjo à Abeokuta au, Nigeria. La série des notes sur les politiques est conçue pour répondre aux besoins des décideurs politiques, des experts de la culture et des spécialistes du développement relatifs aux nouveaux enjeux de la culture africaine et de la promotion de la compréhension internationale à l’intérieur et à l’extérieur de la région Afrique. L’objectif de ces notes est de développer des messages principaux pour appuyer la formulation et la mise en oeuvre des politiques basées sur des preuves. Les notes fourniront des synthèses sur les connaissances basées sur la recherche sur des questions majeures de politique ou de pratique. Elles aborderont les questions telles que: Quelles sont les preuves de la recherche liées à une politique ou à une

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Note Concise sur les

PolitiquesPROMOTION DES SYSTEMES DES SAVOIRS AUTOCHTONES 1

Institut pour la culture africaine et la compréhension internationale (ICACI) Bibliothèque Présidentielle Olusegun Obasanjo

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Institut pour la Culture Africaine et la Compréhension Internationale (ICACI)

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Promotion des Systèmes des savoirs Autochtones: Mettre l’Afrique en tête

La note sur les politiques de l’ICACI est une publication trimestrielle de l’Institut pour la culture africaine et la compréhension internationale, un Institut de catégorie II de l’UNESCO situé à la Bibliothèque présidentielle Olusegun Obasanjo à Abeokuta au, Nigeria.

La série des notes sur les politiques est conçue pour répondre aux besoins des décideurs politiques, des experts de la culture et des spécialistes du développement relatifs aux nouveaux enjeux de la culture africaine et de la promotion de la compréhension internationale à l’intérieur et à l’extérieur de la région Afrique. L’objectif de ces notes est de développer des messages principaux pour appuyer la formulation et la mise en œuvre des politiques basées sur des preuves. Les notes fourniront des synthèses sur les connaissances basées sur la recherche sur des questions majeures de politique ou de pratique. Elles aborderont les questions telles que: Quelles sont les preuves de la recherche liées à une politique ou à une pratique et quelles sont les recommandations de politiques qui découlent de ces preuves ?

Résumé

En dépit de la performance économique impressionnante de nombreux pays africains au cours des dernières années et d’une prévision claire pour l’avenir, il est nécessaire d’être prudent au sujet de l’optimisme affiché par rapport aux gains à long terme. La dépendance de nombreux pays sur les ressources naturelles plutôt que sur les connaissances et les ressources humaines comme leviers du développement économique a été évoquée comme l’une des raisons de cette prudence. Une référence triste à la «magie» de la performance des économies africaines est attribuée à l’abondance des ressources naturelles limitées dans le temps en particulier le pétrole et le gaz. Il existe des spéculations selon lesquelles, dans une économie mondiale axée sur le savoir, le pic de la croissance du PIB des pays africains ressemblera à un feu de paille si des réflexions ne sont pas orientées dans le sens de la croissance de l’économie par le développement du savoir. Le produit connu sous le nom du savoir, est développé à travers l’éducation et la formation, un terrain où l’Afrique affiche des statistiques lamentables. Il est donc devenu urgent pour l’Afrique de repenser la prestation de l’éducation en quantité et en qualité et comme nous l’avons souligné dans cette Note concise des politiques, l’attention devrait être résolument accordée au renforcement des systèmes des savoirs autochtones de l’Afrique qui ont constitué le point fort du continent quand il a littéralement dominé le monde. Nous avons fourni les avantages d’exploiter la puissance des savoirs autochtones et proposé un certain nombre d’options politiques susceptibles de mettre l’Afrique en tête dans ce domaine. Nous estimons que si les savoirs autochtones constituent une valeur ajoutée, l’augmentation du PIB des pays africains pourra atteindre un taux de croissance annuel moyen de 0,2 % dans les années à venir.

Introduction

A la fin du 20e siècle, il était à la mode de déclarer que l’Afrique dominera le 21ème siècle. Au-delà de cette déclaration banale qui relève d’un slogan, on note que des efforts ont été déployés dans une direction qui a permis aux pays

africains au cours des deux premières décennies du siècle de réaliser une croissance économique. Dans leur étude de 2013 sur la compétitivité, Ernst et Young rapportent qu’en dépit de l’impact négatif des crises économiques mondiales, la taille de l’économie africaine a plus que triplé depuis 2000. Le continent présente également des perspectives lumineuses, avec de nombreux pays en Afrique qui continueront à enregistrement des niveaux élevés de croissance économique. Les projections sur la croissance du produit intérieur brut (PIB) pour la période de 2012 à 2017 ont identifié le Malawi (7 %) , le Mozambique ( 6,8% ), l’Angola (6,5%), l’Éthiopie (6,3% ) et la Zambie (6,2%) comme étant les cinq pays présentant les meilleures performances. Les fiches relatives aux rapports économiques de nombreux pays asiatiques, européens et

Publié par Bibliothèque Présidentielle Olusegun Obasanjo Institut pour la culture africaine et la compréhension internationale (ICACI)

ISSN : 2354-234X

No. 2, Janvier-Mars 2014

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de l’Amérique du Nord et du Sud présentent des données faibles en comparaison avec les performances économiques de nombreux pays en Afrique. Il y a une référence triste à la « magie » de la performance des économies africaines qui est attribuée à l’abondance des ressources naturelles limitées dans le temps, en particulier le pétrole et le gaz. Il existe des spéculations selon lesquelles dans une économie mondiale axée sur le savoir, le pic de la croissance du PIB des pays africains ressemblera à un feu de paille si des réflexions ne sont pas orientées dans le sens de la croissance de l’économie par le développement de la connaissance. Le produit connu sous le nom du savoir est développé à travers l’éducation et la formation, un terrain où l’Afrique affiche des statistiques lamentables. Il est donc devenu urgent pour l’Afrique de repenser la prestation de l’éducation en quantité et en qualité et comme nous l’avons souligné dans cette Note concise des politiques, l’attention devrait être résolument accordée au renforcement des systèmes des savoirs autochtones de l’Afrique qui ont été le point fort du continent quand il a littéralement dominé le monde. Les premiers humains qui ont développé et déployé des savoirs et des compétences autochtones ont été trouvés en Afrique. Jusqu’à environ 500 ans après JC, ces peuples autochtones exploitaient le pouvoir de ces savoirs pour améliorer le bien-être de l’humanité. Comme indiqué par Okebukola (2012 ) , certaines contributions bien connues de la science africaine ancienne portaient sur l’un des premiers systèmes d’agriculture intensive dans la vallée du Nil et le long du delta du Niger. La métallurgie, y compris l’extraction et la fusion du cuivre était pratiquée en Afrique aussi loin que 4000 ans avant JC. Le système d’écriture hiéroglyphique et l’utilisation de papyrus avaient une origine africaine. La science de l’architecture a également atteint de nouveaux sommets avec les pyramides. C’était des réalisations importantes, tant en termes de construction et de la connaissance mathématique et astronomique nécessaire pour les construire. Entre 3000 et 2500 ans avant JC, les calendriers et les systèmes de numérotation ont été élaborés et un système médical soigneusement défini a été établi sous la direction d’Imhotep, un médecin et architecte africain. Les Egyptiens étaient à l’origine de nombreuses innovations médicales. En plus de développer une tradition bien établie à base de plantes et de nombreuses méthodes de traitement clinique, ils ont également mis au point un code de déontologie médicale. Des œuvres impressionnantes, l’architecture du bâtiment et des pratiques agricoles parsèment le paysage occupé par les anciens habitants de la zone géographique maintenant connu comme l’Afrique. Pendant le Moyen Age, alors que l’Europe connaissait une ère “sombre», et que quelques idées scientifiques étaient en train d’être présentées, la science et la poursuite de la connaissance ne sont pas restées inactives. Des quantités énormes des connaissances scientifiques et des données ont été collectées, traitées, développées et stockées au sein du continent africain, et certaines de ces informations auraient plus tard stimulé l’Europe à sa “Renaissance “. Au XVII ème siècle, Isaac Newton a dit: “Si j’ai vu plus loin que la plupart des hommes, c’est parce que je me tenais sur les épaules des géants. “ Comme Newton le savait bien, tous ces géants n’étaient pas des Européens ! L’Afrique disposait également des géants scientifiques. En dépit de cette apparente avance rapide, l’Afrique se trouve, aujourd’hui sur le siège arrière de la science et du développement technologique. Pourquoi cette situation et comment le géant endormi au soleil pourrait-il être réveillé à travers la revitalisation de ses entreprises scientifiques et technologiques autochtones? Ce sont quelques-unes des questions primordiales qui seront abordées dans cette note concise des politiques. Une définition des savoirs autochtones est une bonne façon d’aborder cette note.

Le pic de la croissance du PIB des pays africains, est-il un feu de paille

Revitaliser le géant endormi au le soleil à travers les systèmes des savoirs autochtones

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Qu’est-ce qu’un savoir autochtone?

L’ensemble des définitions des systèmes des savoirs autochtones contient une grande diversité de points de vue, mais il y a des points communs qui sont perceptibles. Ogunniyi (2013 ) considère les systèmes des savoirs autochtones comme « un conglomérat de systèmes de pensée ou des visions du monde qui ont évolué entre les différentes communautés locales sur une période de temps considérable ». C’est le produit de la réflexion humaine, la créativité et l’ingéniosité. C’est la somme totale des interactions humaines avec la nature et représentée sous diverses formes : verbale, graphique ou écrite «. L’attribut du savoir autochtone communautaire mis en évidence par Ogunniyi se retrouve dans la définition de Serote de (2012). Les systèmes des savoirs autochtones présentent des connaissances organisées qui se sont accumulées pendant le temps. Elles sont utilisées davantage pour accumuler d’autres connaissances dans l’objectif d’améliorer la qualité de la vie et de contribuer à un monde vivable. Dans cette note, on entend par système des savoirs autochtones, un ensemble des connaissances, des valeurs et des compétences associées à des populations autochtones dans une communauté donnée “; c’est le résultat du processus de voir le monde à travers le prisme de ces communautés, un distillat de leur compréhension de la façon dont le monde fonctionne et comment cette compréhension peut être utilisée pour leur bien-être, et une meilleure qualité de la vie “ (Okebukola, 2013) . À travers les temps, les premiers occupants d’une zone géographique donnée, ont étudié et pris le contrôle de leur environnement de façon à répondre à leurs besoins quotidiens en nourriture, logement, santé, sécurité et plusieurs autres besoins qui assuraient une certaine garantie de la bonne qualité de la vie. Les connaissances et les compétences acquises et perfectionnées au fil du temps par ces peuples autochtones sont des savoirs autochtones. Les pratiques agricoles, notamment l’irrigation, les techniques de plantation, le stockage et la distribution des produits de la ferme ont été basées sur ces systèmes des savoirs. Les traitements par les plantes en cas de maladie, les techniques ingénieuses de rétablissement des os, l’organisation en coopératives dans la gestion des fonds bancaires et les méthodes efficaces de gouvernance, les mécanismes de résolution des conflits, ainsi que des méthodes non- formelles et d’information relative à l’éducation des enfants et des adultes font partie du conglomérat des systèmes des savoirs autochtones. Comment cette forme de connaissance est-elle différente des autres, en particulier de celles qui sont souvent considérées comme des connaissances modernes, occidentales ou explicites?

Connaissances autochtones (Tacites) et occidentales (Explicites)

Les savoirs autochtones qui font partie du répertoire humain des connaissances, sont caractérisés à travers divers synonymes, notamment: locaux, traditionnels, folkloriques, ethno- immatériels et tacites. Cette liste donne quelques-uns des adjectifs utilisés pour certains des synonymes. Les savoirs autochtones ou tacites sont créés à travers des expériences individuelles et intégrées dans la culture et les traditions des individus et des communautés. Ils découlent d’un mode acceptable de production des connaissances malgré qu’ils soient regroupés de façon erronée avec la superstition, la magie et l’irrationalisme et étiquetés comme étant primitifs, païens, dépassés et barbares. En revanche, le savoir occidental ou scientifique qui vient avec des labels comme scientifique, occidental, moderne, euro centrique, tangible et explicite est dérivé des enquêtes scientifiques basées sur des données vérifiables et objectives.

Signification des savoirs autochthones

Différences et complémentarités entre les systèmes des savoirs autochtones et modernes

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Sa caractéristique principale est la vérifiabilité. Les savoirs tangibles ou explicites sont enregistrés et codifiés et largement diffusés sous forme des textes ou des documents électroniques. De l’autre côté, les savoirs tacites sont généralement transmis par la tradition orale et à peine codifiés sous une forme globalement intelligible. Ces savoirs vivent principalement dans la mémoire des gens qui les détiennent et à moins qu’ils ne soient transmis, ils disparaissent à la mort de leurs détenteurs. Les savoirs autochtones sont essentiellement ruraux, couramment utilisés par des communautés pauvres et marginalisées (Ochalla, 2007). Les savoirs autochtones sont de plus en plus reconnus comme étant une forme de connaissance rationnelle et fiable développée par des générations des peuples autochtones et sa valeur est de plus en plus appréciée par les scientifiques, les gestionnaires et les décideurs (Dei, 2013; Onwu, 2012) . Ainsi par exemple, de nombreux scientifiques de la médecine occidentale ont puisé dans l’immense source de connaissances et de compétences dans les soins de santé développées au fil des siècles par les peuples autochtones. Dans un certain nombre d’écoles de médecine au Nigeria et en Afrique du Sud, le programme comprend une formation en médecine à base de plantes locales et il est de moins en moins rare de voir des partenariats viables entre les guérisseurs traditionnels et les praticiens de la médecine occidentale dans la prestation des soins de santé (Amabeoku, 2013 ). Nous allons maintenant aborder la description de la situation actuelle des savoirs autochtones et des avantages que l’Afrique devrait en tirer en lui accordant une plus grande visibilité.

Analyse de la situation : Pourquoi les savoirs autochtones sont-ils importants pour l’Afrique ?

L’Afrique est le foyer de nombreux peuples autochtones. Cela implique l’existence d’un riche ensemble de systèmes précieux des savoirs autochtones développés au cours des siècles. En cette période de redressement socio- économiques de la région, il est nécessaire de puiser dans le potentiel des savoirs autochtones en tant que catalyseur du développement afin de maintenir une augmentation constante de la croissance économique. Le savoir est aussi un capital social des pauvres qui constituent la majorité des détenteurs des savoirs autochtones. Il constitue dès lors leur principal atout pour investir dans la marche des Africains vers la sortie de la pauvreté et de la faim. Les systèmes des savoirs autochtones sont importants dans la production alimentaire, la santé, la gouvernance, les services bancaires, le logement et pour améliorer la qualité de la vie, en particulier des pauvres du milieu rural. Lorsque les compétences, les connaissances et les attitudes associées à des systèmes des savoirs autochtones en Afrique sont partagées, adaptées et améliorées, elles peuvent soutenir les communautés et assurer le développement. Quelques exemples énumérés par Ochalla (2007) portent sur la guérison (par exemple la médecine traditionnelle à base des plantes, la condition physique et mentale) ; le traitement par les Maasai de la fièvre aphteuse ; le traitement par les Peuls des tiques des bovins avec des plantes Euphorbia); la nutrition (par exemple, la cuisine végétarienne; la tige du Hoodia/cactus utilisé par le peuple San pour calmer la faim et contrôler la soif à la chasse); la richesse , le revenu et les entreprises (par exemple, la propriété intellectuelle, le tourisme, le secteur informel ou les petites, moyennes et micro-entreprises); l’éducation (par exemple, les coutumes, les traditions, la culture, la langue); le divertissement (par exemple, la musique et la danse traditionnelles); la politique ( la résolution des conflits par une indaba, baraza, imbizo, kgotla) et l’architecture et le design (une architecture africaine merveilleuse existe en Egypte et en Afrique du Sud , les vêtements).

Avantages des savoirs autochtones

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Le tourisme en Afrique constitue une énorme source de revenus. Il est promu à travers des produits issus de l’utilisation des savoirs autochtones. Dans certains cas, les produits sont si séduisants sur les plans esthétique, culturel et intellectuel qu’ils sont volés par des personnes provenant d’autres régions, notamment de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Les affaires et le commerce basés sur le tourisme ont suscité un intérêt considérable dans les aliments indigènes, les arts et l’artisanat en particulier le tissage, la peinture, les habits, la danse, la sculpture et la poterie. Une croissance significative a également été générée par les produits pharmaceutiques grâce à des médicaments à base des plantes (Amabeoku, 2013 ). Une étude sur la visibilité des savoirs autochtones en Afrique a identifié trois catégories des pays avec des niveaux de visibilité élevé, moyen et faible (voir Figure 1). Les pays à forte visibilité ont des politiques autonomes sur les systèmes des savoirs autochtones ou des dispositions fortes sur les savoirs autochtones dans les politiques génériques dans au moins quatre domaines sectoriels comme l’agriculture, les arts et la musique, l’architecture, les services bancaires, le développement communautaire, la science et la technologie, la médecine, la réduction de la pauvreté, la gouvernance et la religion. Un pays à niveau moyen de visibilité n’a pas de politique autonome sur les savoirs autochtones, mais possède au moins des dispositions dans deux ou trois domaines thématiques. Un pays à faible visibilité n’a pas de politique autonome, mais possède des dispositions dans un domaine thématique.

Fig. 1: Carte des savoirs autochtones de l’Afrique

Rouge-haut; Violet -moyen; Blanc-faible

Les contributions des différents thèmes des systèmes des savoirs autochtones ont également été analysées (voir Okebukola, 2013). Les savoirs autochtones indigènes relatifs à la médecine et aux soins de santé sont les plus soutenus et activement étudiés, suivis par l’agriculture et la sécurité alimentaire et la conservation et la gestion de l’environnement.

Comment les pays africains se classent-ils dans la visibilité des systèmes des savoirs autochtones?

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0 20 40 60 80 100

Agriculture et sécurité alimentair

Médecine et soins de santé

Conserva�on et ges�on de...

Par�cipa�on et la gouvernance...

Banque

Logement

Science et technologie

Educa�on

Réduc�on de la pauvreté

Fig. 2: Pourcentage de la contribution des domaines thématiques des savoirs autochtones au développement en Afrique

Dans la base des données du programme de l’UNESCO sur les transformations sociales (MOST), plus de la moitié des pratiques (14) des 27 meilleures pratiques enregistrées partout dans le monde, se trouvent en Afrique (tableau 1). Elles sont suivies par l’Asie (9) , l’Amérique latine (3) et enfin l’Europe (1) . Lorsque ces données seront mises à jour pour 2013, l’Afrique du Sud et de nombreux autres pays africains auront fait leur apparition dans la base des données des meilleures pratiques.

08

02, 03, 04

09

01

05

10

06, 07

Pays Meilleure

pratique No.

(1999)

02

03

04

05

06, 07, 08, 09

02

10

11, 12

13, 14

Meilleure

pratique No,

(2002)

Benin

Botswana

Burkina Faso

Cameroun

Ethiopie

Ghana

Kenya

Namibie

Niger

Nigeria

Sénégal

Tanzanie

Tunisie

Zimbabwe

Tableau 1 : L’Afrique dans la base de données MOST de l’UNESCO des meilleures pratiques en matière des savoirs autochtones

Source: UNESCO MOST (2003)

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Les greniers dans lesquels les graines autochtones telles le mil et le sorgho sont stockées jusqu’à la prochaine saison des pluies

Granges d’ignames à l’Est du Nigeria où les ignames sont stockées après la récolte pour empêcher leur détérioration en raison de l’humidité excessive ou des inondations qui saccagent généralement les fermes pendant la saison des pluies.

Technique traditionnelle de rétablissement des os

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Tableau 2 : Exemple d’informations contenues dans la base de données MOST de l’UNESCO des meilleures pratiques en matière des savoirs autochtones

Pays Echantillon des meilleures pratiques des savoirs autochtones

Benin La promotion des ressources alimentaires non conventionnelles :

Le cas de la production des escargots et des champignons au Bénin

Burkina

Faso

Ethiopie Daldal : barrages pour piéger le limon et l'eau , une innovation

Irob en Ethiopie du nord (conservation des sols et de l'eau)

Kenya

Nigeria

Senegal

Tunisia

Zaï ,une pratique indigène de gestion de la collecte de l'eau et de

la fertilité du sol au Burkina Faso Fosses pour les arbres : Comment

les agriculteurs augmentent et diversifient la biomasse végétale

dans les régions semi-arides du Burkina Faso.

Kenya L'utilisation de pots en argile fabriqués localement,

modifiés pour permettre le stockage de l'eau potable à la maison ,

une composante du projet « Nyanza Healthy Water » de CARE Kenya

Nigeria La fabrication et l'utilisation des pièges pour la pêche dans

les écosystèmes des zones humides dans le sud- est du Nigeria

Amélioration de la nutrition en utilisant les arbres «miracle» Moringa

Les innovations des femmes (systèmes d'irrigation et de l'aviculture )

dans les systèmes de subsistance en milieu rural dans les zones arides

de la Tunisie Innovateurs ( conservation de l'eau et gestion des

ressources naturelles ) dans l'exploitation des terres dans les zones

arides de la Tunisie.

Source: UNESCO MOST Base des données (2003).

Le baobab (à gauche) et les fruits (à droite). Les feuilles, les fruits et les graines sont utilisés comme aliments. La poudre des fruits secs contient différents nutriments: glucides, fibres alimentaires, vitamine C, calcium, magnésium, vitamines B, potassium et fer. Elle contient 50% plus de calcium que les épinards,,est riche en antioxydants, et a trois fois plus de vitamine C d’une orange. Le tronc peut emmagasiner 32.000 gallons d’eau.

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Avantages socio-économiques des savoirs autochtones au développement

Le lien entre les connaissances et le développement a été établi depuis longtemps. Le développement est accentué par l’accroissement du stock des connaissances dans une communauté puisque le produit et les services qui sont des éléments du produit intérieur brut et le développement sont des distillats des connaissances . Au début de ce siècle, le lien entre les connaissances et le développement a été renforcé par l’émergence de «l’économie du savoir». La connaissance d’une variante quelconque est la base de la production de nouvelles technologies utilisées pour améliorer l’agriculture , la prestation de soins de santé , l’éducation, la communication, le transport, la production en masse des biens et des services ainsi que pour les loisirs. Ces éléments contribuent au renforcement du développement aux niveaux communautaire, national, régional et mondial. Les savoirs autochtones apportent une contribution notable au développement. Quelques exemples montrent que les pratiques autochtones d’agriculture et d’irrigation ont contribué à l’amélioration des rendements comme en témoignent les meilleures pratiques du Kenya ,du Nigeria et de la Tunisie , présentées dans les bases de données de l’UNESCO et de la Banque mondiale sur les savoirs autochtones. Les techniques autochtones utilisées pour le stockage des fruits, des graines et des tubercules ont conduit à une réduction significative de la détérioration de ces produits comme indiqué dans les exemples de l’Éthiopie et du Nigeria présentées dans les bases de données ci-dessus. En médecine et soins de santé, des rapports en provenance du Kenya, du Mozambique, de la Namibie et de l’Afrique du Sud ont confirmé les économies réalisées dans l’utilisation des médicaments à base des plantes, de la flore et de la faune locales (Amabeoku, 2013; Shirungu & Cheikyoussef, 2013). Les revenues de la vente des plantes médicinales locales continuent d’augmenter en raison de leur puissance et accessibilité aux pauvres . Au cours des dix dernières années, la demande mondiale pour les plantes médicinales a augmenté de façon exponentielle pour atteindre un chiffre d’affaires annuel estimé à 43,2 milliards de dollars. L’Afrique et la Chine représentent une part énorme de ces recettes. En outre, l’amélioration de la santé grâce à l’utilisation des traitements à base des plantes et des chirurgies indigènes contribue à la productivité engendrée par des citoyens en meilleure santé. En éducation, l’amélioration de l’apprentissage menant à des personnes plus qualifiées pour participer au développement a été largement documentée dans la littérature sur l’enseignement en langues maternelles. L’utilisation de la langue locale plutôt que de l’anglais ou d’autres langues étrangères prédispose au développement des connaissances et des compétences en particulier au niveau de l’éducation de base. Une base solide à ce niveau est fournie par des approches permettant d’améliorer les performances au niveau de l’enseignement post- élémentaire et supérieur. En retour, ces approches permettront d’assurer la production de meilleurs diplômés de qualité qui constitueront des ressources humaines de haut niveau nécessaires pour contribuer au développement. Toujours en éducation, Gbamanja (2014), a souligné l’importance de l’utilisation des savoirs locaux et des matériaux provenant des sources locales pour améliorer la réussite des élèves du secondaire et attirer plus d’élèves en sciences. Le développement de la région pourrait connaître une amélioration, si les étudiants africains réussissaient mieux en sciences grâce à des contributions directes ou indirectes des savoirs autochtones.

Les savoirs autochtones contribuent de façon notable au développement

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Croisance réelle du PIB

2015 2016 2017 2018 2019

Avec une valeut ajoutée du SSA

8

7

6

5

4

3

2

1

0

Fig. 3: 5 Plan quinquennal glissant sur la croissance annuelle moyenne de la projection du PIB

L’architecture et le logement autochtones sont moins chers et généralement plus efficaces en termes d’énergie que les logements de style occidental. L’aération sans l’utilisation coûteuse des climatiseurs et l’énergie qu’ils consomment est plus bénéfique sur le plan socio- économique pour une large population rurale en Afrique Les pots en terre cuite qui sont ingénieusement construits peuvent refroidir l’eau à des températures assez proches de celles qu’un réfrigérateur peut offrir. Ce sont des appareils qui économisent l’énergie et qui ont un impact positif sur l’environnement et sur la décélération du réchauffement de la planète. Dans l’ensemble, il y a un gain dans l’emploi en raison d’une utilisation plus vigoureuse des savoirs autochtones dans tous les secteurs de l’économie. L’agriculture rurale, la science et la technologie autochtone, les pratiques autochtones des soins de santé et d’autres pratiques fournissent des riches opportunités pour l’emploi. Une exploitation judicieuse des savoirs autochtones peut fournir une voie efficace pour la réduction du chômage en Afrique.

Prévisions sur la contribution des savoirs autochtones au produit intérieur brut des pays africains

Sur la base des données tirées des budgets nationaux de 23 pays africains de toutes les sous- régions du continent pour la période de 2008 à 2012 et des revenues réelles et prévues des biens et des services produits par l’application des systèmes des savoirs autochtones, nous calculons un taux de croissance annuel moyen de 0,2 % pour le PIB de l’Afrique. Cependant, avec chaque augmentation de 10 % de la valeur ajoutée des systèmes des savoirs autochtones (SSA) ,nous prévoyons une augmentation de 0,2 % du taux de croissance annuel moyen du PIB (voir la figure 3) . Cela souligne la nécessité pour les pays africains à accorder plus d’importance à l’exploitation de la puissance des systèmes des savoirs autochtones pour le développement.

Grâce à l’application des systèmes des savoirs autochtones, nous calculons une augmentation annuelle moyenne de 0,2% du PIB de l’Afrique

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Recommandations et options politiques

Afin de propulser l’Afrique à une hauteur de premier plan dans la ligue des régions sur l’indicateur de développement, en bénéficiant pleinement de la puissance des systèmes des savoirs autochtones, il y a quelques options politiques qu’il faudrait considérer aux niveaux national et régional. Ces options sont présentées comme suit :

Promulgation/renforcement des politiques nationales et régionales des systèmes des savoirs autochtones: Pour fédérer les activités de tous les praticiens des savoirs autochtones, indépendamment du domaine de concentration tels que l’agriculture , la science et la technologie et les soins de santé, une politique nationale et régionale globale est impérative. Une politique nationale qui rassemble toutes les dispositions contenues dans des politiques sectorielles distinctes dans un seul document permettra la mise en commun des ressources et la collaboration entre toutes les parties prenantes, conduisant ainsi à des pratiques efficaces et efficientes des savoirs autochtones. Plus de deux tiers des pays africains ne disposent pas de telles politiques nationales. Dans la plupart des pays, il existe bien sûr, une série de dispositions sur les savoirs autochtones dans les politiques et les lois relatives à l’agriculture, l’éducation, la santé, le droit d’auteur, le logement, la science et la technologie et dans d’autres domaines. Le succès de la politique nationale de l’Afrique du Sud sur les savoirs autochtones assure que ce modèle présente une option qui pourrait être adaptée par d’autres pays africains. Lorsqu’il existe déjà de telles politiques nationales, il serait utile de les renforcer afin qu’elles répondent mieux aux défis et aux besoins actuels, émergents et futurs. Une politique régionale africaine est également nécessaire

Partenariat pour le partage des ressources: Dans les pays, les praticiens des savoirs autochtones travaillent souvent dans des niches distinctes et indépendantes même s’il existe des points communs évidents sur lesquels ils pourraient développer des collaborations. Cette situation conduit à des duplications d’efforts, des ressources et des stratégies. A son tour, la duplication se traduit par un ralentissement de la recherche - développement qui autrement aurait élevé de façon significative, le profil et les contributions des pratiques des savoirs autochtones au développement national. Les partenariats intra-africains sont encore peu développés. Par conséquent, nous soulignons l’importance de l’action nationale et régionale qui stimulera de tels partenariats. Une voie pour arriver à ces partenariats consiste à mettre en place des politiques qui soutiennent la recherche sur des thèmes intersectoriels avec un mandat qui transcende les frontières nationales. D’autres voies portent sur l’organisation des séminaires, des conférences et l’implication des auteurs des textes et des matériaux des revues qui reflètent des partenariats viables et durables.

L’identification, la validation, la codification et l’intégration dans d’autres systèmes des savoirs: Pour porter les savoirs autochtones d’origine africaine à un niveau élevé de visibilité et d’acceptabilité, il est nécessaire d’élaborer des plans d’action nationaux et régionaux qui conduiront à l’identification, la validation, la codification et l’intégration de ces savoirs dans d’autres systèmes des savoirs. Une série d’étapes a été proposée par la Banque mondiale pour atteindre cet objectif. .La première étape porte sur la reconnaissance et l’ identification. Elle est suivie par une deuxième étape de la validation ou de l’affirmation en identifiant son importance, la pertinence, la fiabilité, la fonctionnalité, l’efficacité et la transférabilité. La troisième étape concerne la codification, l’enregistrement ou la documentation. La quatrième étape porte sur le stockage des savoirs autochtones pour la récupération. Cela nécessite la création et le développement des référentiels des savoirs autochtones, des taxonomies, des bases de données, l’enregistrement, l’indexation et la préservation de l’accès pour

Options politiques majeures

1. Une politique à fédérer les activités de tous les praticiens des savoirs autochtones, indépendamment du domaine de concentration, tels que l’agriculture, la science et la technologie et la santé aux niveaux national et régional est devenue impérative

2. Des partenariats aux niveaux national et régional pour partager les ressources des systèmes des savoirs autochtones et soutenir la recherche sur des thèmes transversaux avec un mandat qui transcende les frontières nationales.

3. Une politique visant à favoriser l’identification, la validation, la codification et l’intégration dans d’autres systèmes des savoirs.

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une utilisation facile. Cette étape est suivie par la diffusion. La connaissance est mise à l’épreuve pour l’acceptation et la validation supplémentaire avec une perspective de développement (Banque mondiale, 1998) . Comme indiqué par Ocholla & Onyancha (2006), ces étapes ou processus sont essentiels si l’écart entre les savoirs autochtones et d’autres formes de connaissances doit être fermé.

Protection et application des droits d’auteur: Pendant très longtemps, les praticiens des savoirs autochtones ont souffert d’un manque de protection du droit d’auteur pour leurs œuvres originales. Ces œuvres sont tombées dans les mains des personnes qui les ont présentées pour obtenir des brevets et se sont fait des fortunes en revendiquant illégalement la propriété intellectuelle d’autrui. Lorsque les lois sur les droits d’auteur relatifs aux savoirs autochtones n’existent pas ou sont déficientes, des efforts devraient être faits aux niveaux national et régional pour les mettre en place ou renforcer celles qui existent déjà. En général, au-delà de l’adoption de ces lois, la question de leur application est faiblement prise en compte. Par conséquent, les mécanismes d’application devraient être renforcés pour dissuader de bafouer les lois qui protègent les savoirs autochtones et la propriété intellectuelle y afférente.

Intégration dans les programmes des écoles à tous les niveaux: Comme la complémentarité a été établie entre les systèmes des savoirs autochtones et ceux de type occidental et la valeur immense des savoirs autochtones au développement socio- économique a été documentée, les politiques nationales devraient être orientées dans le sens de l’intégration des savoirs autochtones dans les programmes des écoles. Toutes les matières scolaires, des mathématiques à l’économie et à la médecine à tous les niveaux des systèmes d’éducation devraient avoir une composante sur la théorie et les pratiques des savoirs autochtones. Il existe des pratiques exemplaires en Egypte, en Ethiopie, au Kenya , au Nigeria et en Afrique du Sud que d’autres pays pourraient utiliser comme modèles.

Recherche et développement: Pour bénéficier pleinement des systèmes des savoirs autochtones, il est nécessaire d’élargir leur horizon à travers la recherche. Les résultats de ces recherches ouvriront de nouvelles perspectives sur la compréhension de ces savoirs et permettront d’améliorer la base des connaissances actuelles; isoler les éléments nuisibles au développement et à améliorer le rapport entre les savoirs autochtones et occidentaux.. Les percées en médecine, en particulier pour guérir des maladies telles que le cancer et le VIH/SIDA pourraient dépendre de la rigueur de la recherche sur les savoirs autochtones. Par conséquent, une option politique majeure est d’investir et d’encourager les parties prenantes à intensifier la recherche et le développement sur les systèmes des savoirs autochtones.

Allégement fiscal pour les utilisateurs des savoirs autochtones: La grande partie des praticiens et des utilisateurs des savoirs autochtones sont loin d’être riches, la plupart sont pauvres. Une politique qui prévoit des allégements fiscaux quand ces savoirs sont déployés pour la production commerciale encouragera une plus grande utilisation et le développement des savoirs autochtones.

Expositions et foires nationales et régionales: Un moyen puissant d’encourager et de donner une visibilité aux activités relatives aux savoirs autochtones est de soutenir l’organisation d’expositions et de foires. De tels événements aux niveaux national et régional présenteront des processus et des produits des savoirs autochtones et fourniront une plate-forme où les praticiens qui ignorent probablement ce que font les autres, pourront découvrir les résultats d’autres collègues et partenaires et former une coalition de groupes d’intérêts spéciaux.

Options politiques– suite

4. Protection des droits d’auteur pour les œuvres originales des praticiens africains des savoirs autochtones .Lorsque les lois sur les droits d’auteur relatifs aux savoirs autochtones n’existent pas ou sont déficientes, des efforts devraient être déployés aux niveaux national et régional pour les mettre en place ou renforcer celles qui existent déjà.

5. Intégrer les savoirs autochtones dans le curriculum des écoles. Toutes les matières scolaires, des mathématiques à l’économie et à la médecine à tous les niveaux des systèmes d’éducation devraient avoir une composante sur la théorie et la pratique des savoirs autochtones.

6. Les politiques de recherche sur les systèmes des savoirs autochtones devraient être promulguées ou renforcées. Leurs contenus devraient inclure des investissements encourageant les parties prenantes à renforcer la recherche en partenariat avec les praticiens des connaissances occidentales qui ont adopté des méthodes scientifiques.

7. Une politique qui prévoit un allégement fiscal lorsque les savoirs autochtones sont déployés pour la production commerciale devrait être promulguée parce qu’elle encouragera une plus grande utilisation et le développement de ces systèmes des savoirs

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La reconnaissance et les récompenses nationales: Aux niveaux national et régional, il devrait y avoir un système de reconnaissance des contributions exceptionnelles au développement des savoirs autochtones. L’Afrique du Sud dispose d’un système en plein essor sur les « détenteurs des savoirs autochtones». Le programme de l’UNESCO sur les «Trésors humains vivants»a des objectifs similaires à ceux du système de l’Afrique du Sud. L’Institut pour la culture africaine et la compréhension internationale met actuellement en œuvre un programme au Kenya, au Mozambique et au Nigeria. Ces reconnaissances nationales ou régionales encouragent ceux qui ont gagné des prix de s’efforcer à faire davantage et de stimuler ceux qui n’ont pas gagné à travailler pour mériter une reconnaissance nationale grâce à leurs activités dans les systèmes des savoirs autochtones.

Remarques finalesDans cette Note concise des politiques, nous nous sommes réjouis de l’impressionnante performance économique des pays africains dans le firmament mondial des régions et insisté sur la nécessité d’être prudent dans l’optimisme affiché au sujet des gains à long terme. La dépendance de nombreux pays africains sur les ressources naturelles plutôt que sur les connaissances et les ressources humaines comme leviers de développement économique a été évoquée comme une des raisons de cette prudence. Nous avons fourni les avantages d’exploiter la puissance des savoirs autochtones et proposé un certain nombre d’options politiques. C’était notre point de vue que si les connaissances autochtones constituent une valeur ajoutée, la croissance du PIB des pays africains pourra atteindre un taux de croissance annuel moyen de 0,2 % dans les années à venir. Si l’Afrique revendique le 21e siècle, il existe plusieurs obstacles au progrès qui devront être démantelés. Un de ces obstacles concerne la contribution relativement faible de la région au développement des savoirs. Comme les savoirs autochtones semblent constituer un domaine de force, il est logique pour l’Afrique d’accélérer le développement de ces savoirs autochtones et de s’efforcer à établir une complémentarité avec le savoir occidental. .Parmi plus de dix domaines thématiques, les deux domaines les plus importants sont la médecine autochtone et les pratiques des soins de santé ainsi que l’agriculture et la sécurité alimentaire. Ces domaines sont alignés à deux secteurs qui sont confrontés à des défis majeurs au niveau mondial: la santé et l’agriculture. Le monde gémit sous un énorme fardeau pour la santé avec des maladies telles que l’hypertension, le diabète, le cancer, l’obésité et le paludisme que les médicaments à base de plantes en Afrique ont le potentiel d’aborder, mais uniquement si ces plantes sont mieux étudiées à travers la recherche. Les prévisions montrent que la faim dans le monde augmentera dans les années à venir. Les pratiques agricoles autochtones en Afrique, lorsqu’elles sont couplées avec la mécanisation de la technologie occidentale et les semences améliorées pourraient aider à atténuer ce risque. Nous concluons sur la note que l’investissement dans les systèmes des savoirs autochtones en Afrique ne résoudra pas tous les problèmes de développement de la région. Nous affirmons cependant que ce type d’investissement, comme les petites gouttes d’eau qui constituent l’immense océan, pourraient se traduire par une amélioration de la situation socio - économique de la région de quelques crans dans les années à venir.

Options politiques– suite

8. Soutenir l’organisation d’expositions et des foires. De tels événements aux niveaux national et régional présenteront des processus et des produits des savoirs autochtones et de fournir une plate-forme où les praticiens qui ignorent peut-être de ce que font les autres, pourront découvrir les résultats d’autres collègues et partenaires et pour former une coalition de groupes d’intérêts spéciaux.

9. Aux niveaux national et régional, il devrait y avoir un système de reconnaissance des contributions exceptionnelles au développement des savoirs autochtones.

L’investissement dans les systèmes des savoirs autochtones en Afrique se traduira par une meilleure situation socio-économique de la région de quelques crans dans les années à venir.

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Coordonnateur des Notes concises des politiques Professor Isaac Albert (Expert Associé)

Coordonnateur de la 2ème Note concise des politiquesProfessor Peter A. Okebukola

Editeur en ChefProfessor Peter A. Okebukola

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Au sujet de l’Institut

L’Institut pour la culture africaine et la compréhension internationale, un Institut de catégorie II de l’UNESCO situé à la Bibliothèque présidentielle Olusegun Obasanjo (BPOO) à Abeokuta, dans l’Etat d’Ogun au Nigeria a été approuvé par le Conseil exécutif de l’UNESCO en Octobre 2008. Le processus de son installation été officiellement lancé sur son site de la BPOO le 9 Janvier 2009 par Koichiro Matsuura, ancien Directeur général de l’UNESCO . Le conseil d’administration de l’Institut présidée par SE Dr. Christopher Kolade , a été inauguré le 4 Mars 2009.

Vision

La vision de l’Institut est de « renforcer le dialogue interculturel et la compréhension internationale entre l’Afrique et les autres civilisations

Mission

La mission de l’institut est de préserver le patrimoine culturel de l’Afrique , promouvoir et renforcer la renaissance dans les cultures africaines à la fois aux niveaux régional et international.

Objectifs de l’Institut

L’institut vise à:

• sensibiliser les parties prenantes aux niveaux national , régional et international sur le rôle important joué par la diversité culturelle et de son corollaire, le dialogue interculturel pour la cohésion sociale dans les sociétés pluralistes;

• animer le réseau d’ institutions travaillant dans ces domaines et soutenir des études universitaires et scientifiques pertinentes;

• fournir une plate-forme pour une véritable coopération de spécialistes de la culture africaine;• assurer le renforcement des capacités à travers la promotion du partage des connaissances sur les traditions

spirituelles et religieuses et leurs valeurs sous-jacentes afin de renforcer la coexistence harmonieuse; et• mettre en lumière les valeurs de diversité et de dialogue en étudiant le patrimoine matériel et immatériel

ainsi que les expressions culturelles contemporaines dans la région de l’Afrique et de la diaspora ( au moyen d’inventaires et des catalogues, notamment sous forme numérisée , diffuser et exposer des collections et autres documents pertinents)

Conseil d’administration

Président: Dr. Christopher Kolade

Membres: Ambassadeur Dr. Mary M. Khimulu, Ambassadeur Denise Houphouet-Boigny, Ambassadeur Mohamed Sameh Amr, Ambassadeur Dolana Msimang, Professeur Hassana Alidou, (Directrice du Bureau regional multi sectorial de l’ UNESCO à Abuja); M. George Ufot(Représentant du Secrétaire permanent du Ministère fédéral de la culture, du tourisme et de l’Orientation nationale), Professeur Peter A. Okebukola; Sultan de Sokoto Muhammad Sa’ad Abubakar III, Professeur Oye Ibidapo-Obe.

Secrétariat

Professeur Peter A. Okebukola (Directeur), Omotayo Ikotun, Vitalis Ortese, Damian Oyibo, Oladiran Olaniyi, Ibukun Olagbemiro, Akintayo Peters, Tunde Sobola, Femi Jenrola Adebayo, Rotimi Ajayi.

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Experts associés

Professeur Isaac Albert, Ayo Tella, Professor Gbenga Ogunmoyela, Professeur Wole Ogundele, Dr. Anthony Onwumah

Bureau éditorial Institute for African Culture and International UnderstandingOlusegun Obasanjo Presidential LibraryOke-mosan, Abeokuta, Nigeria

Tel: +2348022904423; +2348023400030, +23439290761.

Website: www.iaciu-oopl.org

À propos de la Bibliothèque présidentielle Olusegun Obasanjo

La Bibliothèque Présidentielle Olusegun Obasanjo , la première du genre en Afrique, est située sur un terrain de 32 hectares dans la ville historique d’Abeokuta au Nigeria. Elle a pour mission de: «favoriser la compréhension de la vie, de la carrière et de l’administration du Président Olusegun Obasanjo et à travers cette exposition, de promouvoir les idéaux de démocratie, de bonne gouvernance et de leadership , de faciliter la réflexion critique sur les meilleures pratiques en matière de service public, et de fournir une meilleure compréhension du développement du Nigeria, de l’Afrique, du Commonwealth et du reste du monde. Elle met un accent particulier sur le centre et le musée de la Bibliothèque présidentielle autour desquels sont bâties les unités académiques dont la mission fondamentale est de promouvoir la sécurité humaine en Afrique, un centre international des conférences, des aires d’attraction, de loisirs et d’hébergement et d’autres installations d’appui. Elle est conçue pour encourager le patronage des chercheurs internationaux et les organisateurs des conférences, et pour promouvoir le tourisme au niveau mondial. Outre l’amélioration de la vie socio- économique des communautés environnantes, sa présence représente une contribution positive à l’image internationale du Nigeria et de l’Afrique et une ressource importante pour avoir inspiré les idéaux de démocratie et de bonne.

Conseil d’administration de la Bibliothèque Présidentielle Olusegun Obasanjo

Co-Présidents: H.E. Dr. Christopher Kolade and Hon Carl Masters

Promoteur en Chef: His Excellency Chief Olusegun Obasanjo, GCFR

Membres: Alhaji Ahmed Joda, Professor Akinlawon Mabogunje, Chief Olatunde Abudu, Dr. Onaolapo Soleye Dr. Iyabo Obasanjo-Bello, Chief Obafemi Olopade, Chief (Mrs) Chinyere Asika.

Secrétaire: Vitalis Ortese

©Institute for African Culture and International Understanding, OOPL, Abeokuta