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Publié le: 2012-09-10

Evaluation physicochimique et bactériologique des eaux usées brutes de la ville d’El Jadida (Maroc)

Auteur :SALAMA Youssef, Mountadar Mohammed, Rihani Mohammedet Assobhei Omar

Catégorie : Science du vivant> Biologie

ScienceLib Editions Mersenne : Volume 4 , N ° 120906ISSN 2111-4706

www.sciencelib.fr

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Evaluation physicochimique et bactériologique des eaux usées brutes de la ville d’El

Jadida (Maroc)

Evaluation physicochemical and bacteriological of raw sewage from the city of El Jadida

(Morocco)

SALAMA Youssef 1,2*, Mountadar Mohammed2 , Rihani Mohammed1 et Assobhei Omar1

1Laboratoire de Biotechnologies Marine et de l’Environnement, Département de Biologie,

Faculté des Sciences BP. 20 - El Jadida 24 000, Tél : 212 (0) 523 342 325 / 343 003, Maroc.

2Laboratoire de l'Eau et Environnement, Département de Chimie, Faculté des Sciences BP.

20- El Jadida 24 000, Tél : 212 (0) 523 342 325 / 343 003, Maroc.

*Auteur Correspondant: [email protected]

SALAMA Youssef

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RESUME

L'objectif principal est de suivre l'évolution physico-chimique et bactériologique des eaux usées brutes de la ville d’El Jadida. Des prélèvements mensuels ont été effectués au niveau du collecteur SIDI DAWI de la ville d’El Jadida entre mai 2008 et juin 2010. Les résultats des analyses présentés dans ce travail ont montré que les eaux usées brutes de la ville d’El Jadida ont des températures maximales pouvant atteindre 32,2 °C. Le pH oscille entre 6,5 et 7,2. En ce qui concerne les composés azotés, les mesures montrent que l'azote se trouve principalement sous forme ammoniacale avec une concentration maximale de 32,48 mg/L tandis que les concentrations des formes oxydées de l'azote sont généralement faibles. Les teneurs en orthophosphates oscillent entre 7,66 mg/L et 10,02 mg/L. La charge polluante est comprise entre 481,8 mg/L et 896 mg/L pour la DBO5, 862 mg/L et 1451,22 mg/L pour la DCO et entre 542,8 mg/L et 937,43 mg/L pour les matières en suspension. L’analyse bactériologique de ces eaux usées a montré que les concentrations en coliformes fécaux et streptocoques fécaux sont très élevées et dépassent largement les directives de l’OMS concernant les eaux destinées à une irrigation non restrictive.

Mots-clés : Pollution, Eau usée, Paramètres physico-chimiques, Paramètres bactériologiques, El Jadida.

ABSTRACT

The main goal is to monitor the physicochemical and bacteriological of raw sewage from the city of El Jadida. The monthly collections were made at the collector of the SIDI DAWI between May 2008 and June 2010. The test results presented in this work have shown that raw sewage from the city of El Jadida maximum temperatures up to 32.2 ° C. The pH varies between 6.5 and 7.2. With regard to nitrogen compounds is found that nitrogen is found mainly in the ammonium form with a maximum concentration of 32.48 mg/L while the concentrations of oxidized forms of nitrogen are generally low. The levels of orthophosphate ranged from 7.66 mg/L and 10.02 mg/L. The pollution load is between 481.8 mg /L and 896 mg /L for BOD5, 862 mg/L and 1451.22 mg /L for COD and between 542.8 mg /L and 937.43 mg /L for suspended matters. The bacteriological analysis of the wastewater showed very high concentration of faecal coliforms and faecal streptocoques largely exceeding the WHO norms concerning not restrictive irrigation waters.

Key-words: Pollution, Wastewater, Physico-chemical parameters, Bacteriological parameters, El Jadida.

SALAMA Youssef

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1. Introduction

Les problèmes de l’environnement n’ont pas de frontières. Dès le début du siècle, ils sont

devenus une préoccupation internationale. Leur évolution rapide, a conduit la communauté

des Nations à élaborer des instruments juridiques de protection de l’environnement sous

forme de conventions de l’environnement et de protocoles internationaux. Afin d’intégrer

l’environnement dans les processus de développement, en démontrant que sans

l’environnement il ne peut y avoir de développement et sans le développement on ne peut

protéger l’environnement [1].

Au Maroc, l’état de l’environnement ne cesse de se dégrader, à cause de la surexploitation des

ressources naturelles, la pollution de l’air, la désertification, les changements climatiques et le

développement du secteur industriel [2].

Ce travail a pour objectif l’évaluation de la charge polluante des eaux usées brutes de la ville

d’El Jadida afin de montrer la nécessité de leur traitement avant tout déversement dans le

milieu aquatique.

2. Matériels et méthodes 2.1. Milieu d'étude

La ville d’El Jadida, second pôle industriel du Maroc, est située sur le littoral atlantique

marocain (figure 1), entre Casablanca (90 km au Sud-Ouest de celle-ci) et Jorf Lasfar (l’un

des plus grands ports africains). Elle s’étend sur la superficie de 2480 Hectares, avec une

latitude de 27 m et elle comporte 4 arrondissements urbains [3].

Elle est délimitée :

au Nord par l’Océan Atlantique,

à l’Est par la commune rurale Haouzia,

au Sud par la commune rurale Oueld Hcine,

à l’Ouest par la commune rurale Mly Abdellah et l’Océan Atlantique (Figure1).

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Figure 1. Situation géographique du site d’étude

La population d'El Jadida était de 144 440 habitants en 2004 pour 2 480 hectares, soit 58

hab/ha contre 119083 habitants en 1994 soit 48 hab/ha.

Le taux de croissance annuel depuis 1994 est de 1,9%. Des estimations de la population future

ont été faites et dont les résultats sont reportés dans le tableau1.

Tableau1. Population recensée et projetée d’El Jadida

Population 1994 2000 2003 2015 2025

Habitants 119 083 124 229 133 000 190 000 227 000

Ménages 24 192 28 762 32 000 45 049 54 700 Source : [4]

En raison de la proximité immédiate de l'océan et de l'absence d'obstacles naturels, la ville

d’El Jadida a un climat littoral modéré. (Commune Moulay Abdellah, Novembre 2004). Les

précipitations sont très irrégulières d'une année à l'autre. Leur répartition au cours de l'année

n'est pas homogène. La saison pluvieuse couvre en moyenne la période allant d'octobre à

mars. Les pluies tombent régulièrement en automne et en hiver et présentent une moyenne

annuelle de 386,4 mm (Commune rurale de Moulay Abdellah).

Les moyennes climatologiques mensuelles du cumul des précipitations en millimètre pour la

station d'El Jadida sont présentées dans le tableau 2 (données fournies par la Direction de la

Météorologie Nationale pour la période 1976-2000 et extraites du document «Ressource en

eau du Maroc» pour la période 1933-1963).

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Tableau 2. Moyennes mensuelles des précipitations à El Jadida

JAN FEV MAR AVR MAI JUIN JUIL AOU SEP OCT NOV DEC CUMUL PERIODE 72,9 47,7 28,7 29,3 12,3 3,1 0,1 0,6 5,9 36,8 76,2 72,8 386,4 1976-2000 55 46 39 30 20 2 0 1 9 34 58 72 366 1933-1963

On peut noter une légère augmentation de la pluviométrie entre la période 1933-1963 et la

période 1976-2000 : +20 mm en cumul soit +5,6%.

La température moyenne annuelle est de 18°C avec des maximums de 35°C à 40°C au mois

d'août, et des minimums de 5°C au mois de janvier, mais des variations importantes sont

remarquables du nord au sud, donnant lieu à des hausses notables, à mesure que l'on s'éloigne

du littoral [1].

2.2. Prélèvement et analyses des eaux usées

Les prélèvements ont effectués au niveau du collecteur des eaux usées de SIDI DAWI de la

ville d’El Jadida entre mai 2008 et juillet 2010 (Figure 2). Les échantillons d'eau usée sont

prélevés dans des bidons de 27 litres, l’eau usée était acheminée au laboratoire BIOMARE à

la Faculté des Sciences d’El Jadida par tranches de 81 litres. Les paramètres

physicochimiques étudiés sont : la température, le pH, les nitrates, les nitrites, l’ammonium,

les orthophosphates, le phosphore total (PT-P), la Demande Chimique en Oxygène (DCO), la

Demande Biochimique en Oxygène pendant 5 jours (DBO5), les Matière en Suspension

(MES). Pour les paramètres bactériologiques étudiés sont : les Coliformes Fécaux (CF) et

Streptocoques Fécaux (SF).

Figure 2. Zone de prélèvement d’eau usée à SIDI DAWI (El Jadida)

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Le pH et la température ont été déterminés par un pH-mètre de type JENCO 6173 muni d’une

sonde mesurant la température. Les MES sont déterminées par filtration d’un volume d’eau

usée sur filtre cellulosique (0,45 microns mètre). Les nitrates, les nitrites, l’ammonium et les

orthophosphates sont analysés par des méthodes colorimétriques à l’aide d’un spectro-

photomètre UV Visible de type ANACHEM. Les ions nitrates sont dosés par la méthode de

salicylate. Les ions nitrites par la diozotation de l’acide sulfanilique et sa complexation avec

α-naphtylamine. Les ions ammonium par le réactif molybdique. La DCO a été determinée

avec méthode colorimétrique (par K2CrO4). La DBO5 est déterminée par la méthode de

dilution et incubée a -20 ͦ C et à l’obscurité dans un incubateur de type TS 606/02. La DBO5

est mesurée au bout de 5 jours (=DBO5). Deux échantillons sont nécessaires : le premier sert

à la mesure de la concentration initiale en O2, le second à la mesure de la concentration

résiduaire en O2 au bout de 5 jours. La DBO5 est la différence entre ces 2 concentrations. Les

mesures seront effectuées sur un même volume et le second échantillon sera conservé

pendant 5 jours à l’obscurité et à 20 °C en utilisant la méthode de Winkler pour la mesure de

l’oxygène dissous dont le principe est de déterminer la quantité d'oxygène dissous dans l'eau

à l'aide de la réaction de précipitation dans l'eau de l'hydroxyde de manganèse qui absorbe

entièrement l'oxygène qui se trouve dans l'eau pour aussi former de l'hydroxyde manganique.

Le dénombrement des coliformes fécaux (CF) est déterminé par ensemencement sur le milieu

sur le milieu de culture Bouillon Lactosé Bilié au Vert Brillant (BLBVB) et incubation à

44,5°C. C’est un dénombrement indirect qui consiste à ensemencer plusieurs tubes du milieu

de culture avec la même dilution. Le total des tubes positifs (dégagement gazeux) dans

chaque dilution donne le nombre caractéristique. La numération est effectuée selon la

méthode NPP (nombre le plus probable) en se référant à une table statistique (table de

Mac Crady). Pour les streptocoques l’ensemencement sur le milieu est fait sur des boîtes de

Pétri qui contient un milieu de culture sélectif solide de Slanetz et Bartley (SB), à raison de

0,1 ml / boîte et deux boîtes par dilution, incuber à 37°C pendant 48 heures. La lecture des

résultats se fait par comptage du nombre de colonies caractéristiques de ce groupe : lisses

avec un centre de colonies rouge foncé.

3. Résultats et discussion

Les résultats détaillés des analyses physico-chimiques et bactériologiques des eaux usées

brutes de la ville d’El Jadida déterminés à partir de prélèvements mensuels effectués entre mai

2008 et juin 2010, sont illustrés par les Tableaux 3.

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Tableau 3. Résultats de paramètres globaux des eaux usées brutes de la ville d’El Jadida

Paramètres Max. Min. Moy.

T ( ͦ C) 32,2 25,2 28,6

pH 7,2 6,5 6,9

MES (mg/L) 937,43 542,8 767,2

DCO (mg/L) 1451,22 862 1202,12

DBO5 (mg/L) 896 481,8 705,3

NH4+ (mg/L) 32,48 22,25 28,91

NO3- (mg/L) 5,19 3,03 4

NO2- (mg/L) 2,11 1,4 1,62

PO43- (mg/L) 10,02 7,66 9,08

PT-P (mg/L) 14,24 10,1 11,44

Coliformes Fécaux (CFU/100 ml) 9,21.1010 1.107 7,21.109

Streptocoques Fécaux (CFU/100 ml)

12.108 5,71.103 2,32.106

La température des eaux usées brutes de la ville d’El Jadida est comprise entre 25,2 °C et 32,2

°C avec 28,6 °C comme valeur moyenne. Les températures moyennes enregistrées sont

légèrement inférieures à 30 °C [5] et 35 °C considérée comme valeur limite de rejet direct

dans le milieu récepteur [6], mais présente toujours un risque sur le milieu récepteur :

l'oxygène se dissout mieux dans les eaux froides que dans les eaux chaudes. Dans des eaux à

5° C, le taux de saturation de l'oxygène dissous est environ une fois et demi supérieur à celui

qui est dans des eaux à 20° C. Il est en effet d'environ 13 ppm dans des eaux à 5°C et de 9

ppm dans des eaux à 20° C [7].

Le pH est un élément important pour l'interprétation de la corrosion dans les canalisations des

installations de l'épuration. Les valeurs de pH oscillent entre 6,5 à 7,2 avec 6,9 comme étant

la valeur moyenne. Le pH a oscillé entre des valeurs voisines de la neutralité vers des valeurs

acides.

Les concentrations des nitrates varient entre 3,03 mg/L et 5,19 mg/L et sont très inférieures à

50 mg/ L [10]. Les concentrations des nitrites sont très faibles et elles varient entre 1,4 mg/L

et 2,11 mg/L. Les faibles concentrations en nitrites rencontrées au niveau des eaux usées de

l'effluent étudié, pourraient être expliquer par le fait que l'ion nitrite (NO2-) est un composé

intermédiaire, instable en présence de l'oxygène, dont la concentration est généralement très

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inférieure à celle des deux formes qui lui sont liées, les ions nitrates et ammonium [8]. Les

ions ammonium proviennent de la dégradation des protéines animales (cycle de l'azote), des

effluents domestiques (urée) et des ruissellements urbains [9 ; 10]. Les teneurs en ammonium

varient entre 22,25 mg/L et 32,48 mg/L.

La grande partie du phosphore organique provient également des déchets du métabolisme des

protéines et de son élimination sous forme de phosphates dans les urines par l'homme [11].

Les eaux usées brutes de la ville d’El Jadida sont caractérisées par des teneurs moyennes en

orthophosphates oscillant entre 9,86 mg/L et 12,02 mg/L avec une moyenne de 10,58 mg/L.

La concentration de 10 mg/L en orthophosphates est une valeur limite acceptable d’un rejet

direct dans le milieu récepteur [12]. Les sels nutritifs azotés (ammoniaque, nitrate, nitrite) et

phosphorés (phosphates) sont des composés nécessaires à la vie aquatique. Leur niveau de

concentration en fonction de la lumière favorisera ou limitera la croissance de la biomasse.

Présents en excès, ces éléments peuvent provoquer un phénomène d’eutrophisation du milieu,

en particulier dans les zones fermées ou semi-fermées (lagunes, estuaires...). Ils sont présents

dans l’eau sous forme minérale, telle que les nitrates, les nitrites et les orthophosphates, ce qui

favorise leur assimilation par l’ensemble de la chaîne alimentaire aquatique. Ceci assure un

retour partiel de ces éléments au milieu [7].

Les matières en suspension représentent l'ensemble des particules minérales et organiques

contenues dans les eaux usées. Leurs effets sur les caractéristiques physicochimiques de l'eau

sont très néfastes (modification de la turbidité des eaux, réduction de la pénétration de la

lumière mettant en péril photosynthèse) [7]. Les eaux usées brutes de la ville d’El Jadida sont

caractérisés par une concentration moyenne de 767,2 mg/L avec une concentration maximale

de 937,43 mg/L et une concentration minimale de 542,8 mg/L (Tableau 2). Ces teneurs

enregistrées en matières en suspension sont supérieures à la concentration limite de rejet

direct (50 mg/L) et à la concentration pour le rejet indirect (600 mg/L) mais très inférieures à

2000 mg/L considéré comme concentration limite des eaux destinées à l'irrigation [6].

La DCO permet d'apprécier la concentration en matières organiques ou minérales, dissoutes

ou en suspension dans l'eau, au travers de la quantité d'oxygène nécessaire à leur oxydation

chimique totale [8]. Les valeurs de la DCO varient entre 314 mg/litre et 720 mg/L. Les

valeurs moyennes de la DCO enregistrées sont très largement supérieures à 500 mg/L,

considérée comme valeur limite de rejet direct mais très inférieures à 1000 mg/L considérée

comme étant la valeur limite de rejet indirect [10].

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La DBO5 est une expression pour indiquer la quantité d'oxygène qui est utilisée pour la

destruction de matières organiques décomposables par des processus biochimiques [8]. Les

valeurs de la DBO5 varient entre 481,8 mg/L et 896 mg/L avec une moyenne de 705,3 mg/L.

Les valeurs moyennes de la DBO5 enregistrées sont supérieures à 100 mg/L considérée

comme valeur limite de rejet direct mais très inférieures à 500 mg/L considérée comme étant

la valeur limite de rejet indirect [10].

Présente en quantité modérée, la matière organique contribue à l’enrichissement du milieu

marin et favorise la production biologique. Cependant, si elle est excédentaire par rapport aux

possibilités d’assimilation du milieu, elle peut entraîner une dégradation des peuplements en

place (voisinage d’émissaire).

En général, l’impact de la matière organique est moins important dans les zones où les

courants des marées favorisent sa dispersion (cas de l’Atlantique). Au niveau des zones

confinées ou dans certains estuaires, la matière organique rejetée subit une oxydation qui

consomme de l’oxygène, ce qui provoque une anoxie du milieu et le rend par conséquent

défavorable aux organismes vivants [13] (Figure 3).

Les analyses bactériologiques montrent la présence de coliformes fécaux et streptocoques

fécaux avec des valeurs très élevés. Les concentrations en coliformes fécaux et streptocoques

fécaux sont très élevées et dépassent largement les directives de l’OMS [14 ; 15] concernant

les eaux destinées à une irrigation non restrictive.

Cette pollution présente d’une part, des risques très graves sur l’Homme sont surtout cutanés

ou muqueux, amplifiés par les irritations de la peau et des muqueuses dus au soleil et à la

salinité de l’eau de mer. D’autre part une grande partie des coquillages filtrent, pour se

nourrir, des volumes d’eau très importants et concentrent les éléments en suspension dans

l’eau, supports de polluants microbiens. Ils deviennent, dans certains milieux très pollués, de

véritables réservoirs de germes dangereux [16 ; 17].

La figure suivante donne un aperçu sur les impacts possibles des rejets liquides sur le milieu

littoral [17].

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Figure 3. Impacts des rejets liquides sur le milieu littoral

3.2. Devenir des polluants dans le milieu marin

Certains polluants, notamment chimiques, peuvent être véhiculés à l’état dissous dans la

masse d’eau. Le pouvoir de dilution, fait que les concentrations finissent par atteindre des

valeurs très faibles et deviennent moins dangereuses. D’autres se fixent sur le matériel

particulaire et ont donc un comportement lié au sédiment (transport en suspension ou en

charriage près du fond). Ils se trouvent principalement adsorbés sur la fraction organique liée

à la vase. En général, un endroit vaseux aura plus de risque d’être pollué qu’un endroit

sableux [18].

S’agissant des bactéries, leur survie en mer dépend de nombreux facteurs : la température,

l’éclairement, la turbidité, et les taux de matière organique. Les T90 (le temps nécessaire à la

disparition de 90 % des bactéries) peuvent varier de quelques heures (le jour, en été, en

Méditerranée par beau temps) à quelques jours (Atlantique par temps couvert). Les bactéries

pénétrant dans le milieu marin sont également soumises à divers prédateurs (d’autres

bactéries, des bactériophages et autres petits organismes marins....), mais la dilution joue

souvent un rôle plus important que la mortalité, dans la diminution de la concentration

bactérienne [19].

La pollution microbienne est généralement une pollution de proximité. Les sources de

contamination doivent être recherchées localement.

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3.3. Proposition d’un procédé de traitement

Le choix de la filière de traitement a adopté pour le traitement des eaux usées da la ville d’El

Jadida est relativement lié à l’étude du rapport DCO/DBO5.

Le rapport DCO/DBO5 a une importance pour la définition de la chaine d'épuration d'un

effluent [20]. En effet, une valeur faible du rapport DCO/DBO5 implique la présence d'une

grande proportion de matières biodégradables et permet d'envisager un traitement biologique.

Pour un de DBO5/DCO supérieur à 0,4, la biodégradabilité des eaux usées est élevée, et par

conséquent le processus biologique est le plus approprié pour le traitement de ces effluents

[20]. Cependant, à des taux de DBO5/DCO inférieur à 0,30, les procédés physicochimiques

sont généralement plus efficaces que les procédés biologiques [21]. Les valeurs du rapport

DBO5/DCO étaient entre 0,56 et 0,62 avec une moyenne de 0,59. DBO5 et la concentration

de DCO dans les eaux usées étudiées était plus élevés que les normes de rejet (120 et 40

mg/L).

4. Conclusion

Les eaux usées brutes de la ville d’El Jadida présentent des valeurs des paramètres physico-

chimiques majeurs de pollution qui dépassent relativement les valeurs limites générales des

rejets directs et indirects. De ce fait, ces eaux usées, vu leur charge physico-chimique et

bactériologique, ne doivent pas être rejetées directement dans les écosystèmes marins ou

autres ce qui représente un risque de pollution environnementale.

Les résultats obtenus montrent la nécessité d'un traitement préalable de ces eaux usées brutes

et qu’un traitement biologique devrait être envisagé pour améliorer leur qualité selon les

normes requises et répondre aux attentes des pouvoirs publics en matière de protection de

l’environnement et de la santé humaine.

Remerciement

Les auteurs expriment leurs remerciements à tous les membres et Doctorants du Laboratoire

de Biotechnologies Marine et de l'environnement (BIOMARE) à la Faculté des sciences pour

leur soutien et aide. Nous tenons également à exprimer nos remerciements à tous les

collègues du laboratoire de l'Eau et l'Environnement.

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SALAMA Youssef

ScienceLib Editions Mersenne : Volume 4 , N ° 120906 ISSN 2111-4706