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SOMMAIRE

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Sommaire Introduction Les films OHRA Izza Génini Prix et récompenses Dossier de presse

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INTRODUCTION

Izza Genini Août, 2013

Izza Génini avec un group des enfants. Aït Bouguemez (Maroc), 1993

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Born in Morocco and of Moroccan ancestry, I spent a happy childhood and teenage between the city of Casablanca and Boucheron, a little village in the cereal crops region of Gharb, renamed since Independence, El Gara. I was living in Paris since some fifteen years, certain to have exchanged the souks, the diffas, the “ha na na” for a fully integrated Parisian life, when one day in March 73, we decided with my husband to have a week of vacations in Morocco. As would have done any tourist looking for sun and a removal from his usual surroundings… Except that for me, the warm atmosphere of Morocco that caught hold of me as soon as I went out of the plane took me rather on the way of my real surroundings. The Arabic words came back spontaneously on my lips, some gestures and reflexes that I believed to be buried in an obsolete past came back naturally, and the styles of music that I despised when I was a teenager, found a new favour to my ears… I was living then again the beginning of a love reunion with my native country that, step by step, was going to lead me into the most enthralling experience of my professional life. Everything became a pretext to keep in touch with the country: to promote, to distribute, to produce films of the rising Moroccan Movie industry, and even to go, as a perfect autodidact, behind the camera to be the director of a whole collection of documentary films, for an homage and a sharing of this huge culture that Morocco and Moroccans were offering to me with such a generosity!... The title “MOROCCO BODY AND SOUL” forced itself upon me at once and inaugurated the way that was spread with infinite fights and joys and produced some twenty documentaries that are here presented. They tell, each one in its own way, about the soul and the body of Morocco.

Marocaine de naissance et d’ascendance, j’ai connu une enfance et une adolescence heureuses entre la métropole Casablanca et Boucheron, petite bourgade sur les plaines céréalières du Gharb, rebaptisée depuis l’Indépendance, El Gara. Je vivais à Paris depuis une quinzaine d’années persuadée d’avoir définitivement troqué les souks, les fantasias, les diffas, les «ha na na» contre une vie parisienne pleinement intégrée quand, un jour de Mars 73, nous décidons avec mon mari de prendre une semaine de vacances au Maroc. Comme l’aurait fait tout touriste en quête de soleil et de dé-paysement. Sauf que pour moi, l’air chaud de Marrakech qui me saisit au sortir de l’avion me poussa plutôt sur le chemin du re-paysement! Les mots d’arabe remontèrent spontanément à mes lèvres, certains gestes et réflexes que je croyais relégués à un passé dépassé reprirent naturellement place, et ces musiques que je dédaignais adolescente, retrouvèrent grâce à mes oreilles. Je vivais là les prémices de retrouvailles amoureuses avec mon pays d’origine qui, étape par étape, allaient me conduire à l’aventure la plus exaltante de ma vie professionnelle. Tout devint prétexte à garder le contact avec le pays: promouvoir, distribuer, produire les films du cinéma marocain naissant, et même passer, en parfaite autodidacte derrière la caméra pour réaliser toute une collection de films documentaires, en hommage et en partage avec cette immense culture que m’offraient si généreusement le Maroc et les Marocains!... En lisant un jour à l’envers MAROC en COR AM, le titre «MAROC CORPS ET AME» s’imposa d’emblée à moi et inaugura la voie semée de combats et de joies infinies qui aboutit à la vingtaine de films documentaires présentés ici. Ils parlent, chacun à sa manière, de l’âme et du corps du Maroc.

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LES FILMS

Nûba d'or et de lumière / Nûba of gold and light

Tambours battant / With drum beating

Pour le plaisir des yeux / For the eyes' delight

La route du cédrat / Citron, fruit of splendour

Voix du Maroc / Voices of Morocco

Concerto pour 13 voix / Concerto for 13 voices

Retrouver Oulad Moumen / Return to Oulad Moumen

Gnaouas / Gnaouas

Nuptiales en Moyen Atlas / Nuptials in middle-atlas

Vibrations en Haut Atlas / Vibrations in high-atlas

Moussem / Moussem

Rythmes de Marrakech / Rhythms of Marrakech

Malhoune / Malhoune

Chants pour un Shabbat / Songs for a Shabbat

Cantiques Brodés / Embroidered canticles

Louanges / Hymns of praise

Des luths et délices / Lutes and delights

Aïta / Aïta

Transes / Trances

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               ûba d’or et de lumière raconte l'histoire d'une musique. La musique arabo-andalouse dont la nûba serait la symphonie... À l'image d'un arbre musical, ses branches sont nourries d'une sève qui, depuis 14 siècles, monte des confins marocains et des courants venus d'Arabie, grandit dans les cours des califes andalous, se fortifie dans l'Espagne médiévale, se mêle au chant des trouvères et des sépharades, puis replantée au Maghreb, s'épanouit au Maroc sous le nom d'el Ala.

NÛBA D'OR ET DE LUMIÈRE

he film tells the story of a music. The Arab Andalusian music, with Nuba as its symphony... As a musical tree, its branches are nourished by the sap flowing since fourteen centuries from Morocco’s most remote areas and currents coming from Arabia, grew in the courts of the Andalusian Caliphs, gained strenght in medieval Spain, mingled with the songs of the troubadours and the Sephardim, before being replanted in the Maghreb and flourishing further into Morocco under the name of el Ala.

Réalisation: Izza Génini Production: OHRA / SOREAD-2M / SIGMA / SACEM Année: 2007 Durée: 80 minutes Image: Jean-Jacques Mrejen et Guillaume Génini Son: Samuel Cohen Montage: Claude Santiago et Abderrahim Mettour

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es tambours emplissaient l'espace. Il y en avait des ronds, des plats, des ventrus... Il y en avait de minuscules et d'énormes comme ceux des musiciens qui venaient virevolter sous nos fenêtres à Casablanca..." Izza Génini se souvient et s'interroge à travers le film Tambour battant sur la place mystérieuse que tient la musique dans sa relation à un être, à son monde d'origine mais aussi et surtout à lui-même.

TAMBOURS BATTANT

           u Maroc, l'art et la manière d'embellir repose essentiellement entre les mains d'une femme, appelée dans le Nord Ziyana "l'embellisseuse", partout ailleurs Neggafa. Autrefois désignée au sein de la famille ou du clan, la Neggafa est aujourd'hui une professionnelle.

A travers un périple qui va du Nord au Sud marocain, Hajja Khadija et Fanida, captivantes conteuses, nous initient aux secrets des soins de la beauté et de la séduction.

POUR LE PLAISIR DES YEUX

he drums filled the space. There were round, dishes, pot-bellied ... There were tiny and huge like those musicians who came twirl under our windows in Casablanca ...” Izza Génini remembers and wonders through the film Drums Beating about the mysterious place which holds the music in his relationship to a being, in its original world but especially to himself.

n Morocco, the art of embellishment rests largely in the hands of a woman, called in the North Ziyana "the embellisseuse" , Neggafa elsewhere. Formerly designated within the family or clan, Neggafa is now a professional.  Through a journey that goes from north to south Moroccan, Hajja Khadija and Fanida, captivating storytellers, introduce us the secrets of beauty care and seduction.

Réalisation: Izza Génini Production: OHRA / MUZZIK

Année: 1999 Durée: 52 minutes

Image: Jean-Jacques Mrejen Son: Richard Zolfo

Montage: Jean Pierre Sanchez

Réalisation: Izza Génini Production: OHRA / CANAL + Année: 1997 Durée: 52 minutes Image: Jean Jacques Mrejen Son: M. Bouhadioui Montage: Jean Pierre Sanchez

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         u creux de la vallée de l'anti-Atlas marocain, il est cultivé par les berbères du Souss, selon les exigences de perfection commandées par la loi divine aux Hébreux pour la prière de la Fête de Soukkot (la Fête des Cabanes).

 Le film "La Route du Cédrat" (Etrog) part à la recherche de ce fruit sacré dont les érudits juifs du monde entier et les paysans du Doumder attestent l'authenticité originelle entretenue depuis des siècles.

LA ROUTE DU CÉDRAT

ilm de montage à partir des 10 films de la série documentaire "Maroc, Corps et Ame" reprenant, au travers de ses musiques, le fil des civilisations et des courants qui distinguent le Maroc dans sa richesse et sa diversité.

VOIX DU MAROC

             n the deep of the valley of the Moroccan Anti Atlas, the fruit of the citron tree is cultivated by the Souss Berbers, following the rules of perfection demanded by the Divine Law to the Hebrews. The film "La route du Cédrat", goes in search of this sacred fruit whose original authenticity and uninterrupted tradition are certified by the Jewish scholars of the entire world and the peasants of the Doumder.

             tarting from the series Morocco Body and Soul that DVD describes a musical journey going from the Berbers to Nass El Ghiwane, through the Gnawas, the Sufis, the Andalus, the Aïta of the Cheikhate, the Malhoune, the Dekka, the Houarate, the Mwazniya and many other treasures of an rich and diversified patrimony that compose the Moroccan community.

             Réalisation: Izza Génini Production: OHRA

Année: 1991 Durée: 26 minutes

Image: Abderahman Bouhadioui Son: Guillaume Génini Montage: Reski Harani

Réalisation: Izza Génini Production: OHRA / ED. MONTPARNASSE Année: 1995 Durée: 50 minutes Image: Jean-Jaques Mrejen Son: Ricardo Zolfo Montage: Jean Pierre Fernandez

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n Juin 1995, à l’iniciative du Consistoire dans la très belle synagogue des Tournelles de Paris, un concert exceptionnel de Hazanout (musique liturgique juive) réunit pour la première fois les plus grands hazanim (chantres): Adolphe Attia, Philippe Darmon, Léon Cohen, Yeoucha Danow, Haïm Soudry, Malkiel Benamara, Mevorah Zerbib, David Mechach, Maurice Abourmat, Benjamin Dahan, Nissi Bouzaglo, Adolphe Zerbib et Gérard Hababou.

CONCERTO POUR 13 VOIX

               âti sur une vaste oliveraie au sud de Marrakech, Oulad Moumen est le village où fut fondée dans les années 10 la famille Edery. La migration, marocaine d’abord, mondiale ensuite, a transplanté les membres de cette famille, les a séparés, transformés et assimilés à d’autres cultures.

Izza Génini réalisatrice, les réunit à Oulad Moumen, sur les lieux de leurs origines. Le film retrace la saga de cette migration exemplaire à laquelle s’identifie la multitude des familles éclatées.

RETROUVER OULAD MOUMEN

          n June 1995, in the Synagogue des Tournelles in Paris, an exceptional concert of Hazanout (Jewish liturgical music) gathered the greatest hazanim (cantors) of Paris : Adolphe Attia, Philippe Darmon, Léon Cohen, Yeoucha Danow, Haïm Soudry, Malkiel Benamara, Mevorah Zerbib, David Mechach, Maurice Abourmat, Benjamin Dahan, Nissim Bouzaglo, Adolphe Zerbib, Gérard Hababou.

           uilt on a great olive grove in the South of Marrakech, Oulad Moumen is the village where was founded the Edery family. The migration, transplanted the members of this family, separated them, transformed and assimilated them to other cultures. Through personal and historical archives as well as live shooting, the film describes the saga of this exemplary migration to which the multitude of scattered families may identify.

Réalisation: Izza Génini Production: OHRA

Année: 1995 Durée: 87 minutes

Image: Serge Guez et Philippe Gautier

Son: Studio Mobile Voyageur

Montage: Eric Ravagnani

Réalisation: Izza Génini Production: OHRA Année: 1991 Durée: 50 minutes Image: Jean-Claude Lubtchansky Son: Jean-Claude Lubtchansky Montage: Marie-Catherine Miqueau et Stéphane Peyssard

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Afrique Noire coule dans les veines du Maroc. Esclaves arrivés dès le XV° siècle avec l'or du Soudan Occidental, les Gnaouas ont formé des confréries qui pratiquent encore des rituels de possession et d'exorcisme.

Au cours de la lila, les chants en bambara, le rythme du guembri, le crépitement des crotales métalliques et le battement sourd du tambour appellent les mlouks, les génies bienveillants, pour accompagner le danseur au sommet de sa transe.

GNAOUAS NUPTIALES EN MOYEN ATLAS

      ans le Moyen-Atlas, autour de Khenifra les tribus Zayane et Ichker se réunissent sous la direction du "Maestro" Moha u Hoceine pour célébrer la noce mythique de Asli et Taslit, le Fiancé et le Fiancée. Dans ces régions berbères, ils sont les symboles du Ciel et de la Terre qui, par leurs chants et leurs danses, feront jaillir les forces vives de la nature.

                 lack Africa flows in the veins of Morocco. The Gnaouas gathered into brotherhoods continue to practice rituals of possession and exorcism, borrowing as much from pre- Islamic culture as from the rituals of African divinities. These religious and therapeutic ceremonies, call for the mlouk, the beneficial genie who will come down upon the dancer at the acme of his trance.

           n the Middle Atlas, near Khenifra, the tribes Zayane and Ichker meet under the direction of "Maestro" Moha u Hoceine to celebrate the mythical wedding of Asli and Taslit, the Fiancé and the Fiancée. In the Berber areas, they are the symbols of Heaven and Earth. Their songs and dances, will spring the forces of nature.

Réalisation: Izza Génini Production: OHRA / FRANCE 3

Année: 1993 Durée: 26 minutes

Image: Arnaud du Boisberranger et Abdelkrim Derkaoui Son: Antoine Rodet, Alain Garnier et Guillaume Génini

Montage: Marie- Catherine Miqueau et Stéphane Peyssard

Réalisation: Izza Génini Production: OHRA / FRANCE 3 Année: 1993 Durée: 26 minutes Image: Mustafa Stitou, A.Alaoui Son: Alain Garnier, Guillaume Génini Montage: Marie-Dominique Danjou

 

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ans la vallée d'Aït Bouguemez dans le Haut-Atlas, la musique est l'expression naturelle de cet univers primordial: les polyphonies aiguës des femmes, leurs youyous stridents accompagnent chacune de leurs actions. La clarinette et le tambourin sont les instruments que les hommes pratiquent, en particulier lorsque le soir venu, les villageois se retrouvent pour danser Adersi, la ronde cosmique.

VIBRATIONS EN HAUT ATLAS

       ête populaire, pèlerinage religieux, souk et foire commerciale, le Moussem est la manifestation la plus emblématique de la vie traditionnelle marocaine.

    A Moulay Abdallah, face à l'Océan Atlantique, au sud d'El Jadida, plus d'un millier de chevaux et de cavaliers se réunissent pour la compétition de plus célèbre des fantasias. Toufik NAOMI, 22 ans, l'un des plus doués des cavaliers, en sera l'heureux élu.

MOUSSEM

n the Aït Bouguemez Valley, into the High Atlas, the music it’s the essential expression for this primeval universe: the songs of women in high polyphonies, in youyous or in ritornelles, accompany every action. The flute and the frame drum are the only instruments played by the men, in particular when, at nightfall, the villagers assemble to dance Adersi, the dance recalling the cosmic round dance.

feast, a pilgrimage, a souk, the Moussem is the most popular and the most regular Moroccan event. The one of Moulay Abdallah is the most renowned for its Fantasia. It gathers every year around one thousand horses and their magnificents horsemen. Through successive waves the troops unfurl up to the official platforms, shooting all together the honour "baroud".

Réalisation: Izza Génini Production: OHRA / FRANCE 3

Année: 1993 Durée: 27 minutes

Image: Paolo Ferrari, Mustafa Stitou et Ricardo Umetelli Son: Alain Garnier et Guillaume Génini

Montage: Rodolfo Wedeles et Marie-Dominique Danjou

Réalisation: Izza Génini Production: OHRA / CANAL + Année: 1991 Durée: 26 minutes Image: Paolo Ferrari Son: Alain Garnier et Guillaume Génini Montage: Marie-Catherine Miqueau et Guillaume Génini

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             Marrakech, les tambourineurs de la deqqa dirigés par le mythique "Baba", les femmes percussionnistes des houara, les musiciennes de aïta et les mwazniya, violonistes-danseurs, participent tous au tempo de la ville.

             Les ruelles de la médina résonnent du son des tambours, des crotales et du neffar, longue trompe de cuivre, avant que les musiciens ne se retrouvent dans les jardins de la Ménara pour célébrer dans la bonne humeur, la fête champêtre de la nzaha.

RYTHMES DE MARRAKECH

e malhoune signifie "parole dialectale chantée. A Meknès, Hajj Houceine Toulali, maître incontesté de ce genre musical nous révèle les subtilités de cette langue millénaire et savoureuse.

Réunis dans les traditionnels salons de musique, les amateurs éclairés et de simples artisans composent des poèmes sur un rythme cadencé.

MALHOUNE

n Marrakech, the drummers of deqqa led by the legendary "Baba", percussionists women Houara, the musicians of Aïta and Mwazniya, violinists-dancers, all participating in the tempo of the city. The streets of the medina resonate with the sound of drums, cymbals and neffar. At dawn, the musicians gathed in the Menara Gardens to celebrate the country festival of Nzaha.

he malhoune means "dialect word sung." In Meknes, Hajj Houceine Toulali, the undisputed master of the genre reveals the intricacies of this ancient and delicious language. Gathered in traditional music lounges, the amateurs and simple craftsmen compose poems on a rhythmic pace.

Réalisation: Izza Génini Production: OHRA / ARTE

Année: 1989 Durée: 26 minutes

Image: Arnaud du Boisberranger et Abdelkrim Derkaoui Son: Antoine Rodet

Montage: Marie-Catherine Miqueau et Sophie Gueroult

Réalisation: Izza Génini Production: OHRA Année: 1989 Durée: 24 minutes Image: Jean-Jaques Flori, Arnaud Boisberranger, Mustafa Stitou et Abdelkrim Derkaoui Son: Antoine Rodet Montage: Anne Kreiss

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éunis à Paris, autour du rabbin Haïm Louk, les cantors Malkiel Benamara, Albert Bouadanah, Gad Benchabat, Elie Tordjman et Salomon Nahmias, tous originaires du Maroc, entonnent des chants sacrés du Shabbat et ceux des bakkachot.

         Interprétés sur le mode andalou, ces chants réunissent des groupes d’adeptes fidèles au Roi David, le psautier, appelés les «Gardiens de l’Aube».

CHANTS POUR UN SHABBAT

ans le film on assiste au rencontre exceptionnel à Paris des deux maîtres de musique arabo-andalouse, le rabbin Haïm Louk et le maître Abdelsadek Chekara. On est témoin de comment Juifs et Musulmans marocains ont préservé avec ferveur les trésors de leur patrimoine musical commun. Hérité de l’Andalousie à son Age d'Or, le matruz justifie les entrelas d’une «broderie».

CANTIQUES BRODÉS

athered in Paris, around Rabbi Haim Louk, the cantors Malkiel Benamara, Albert Bouadanah, Gad Benchabat, Elie Tordjman and Solomon Nahmias, all from Morocco, sing sacred Sabbath songs and bakkachot songs. Interpreted on the Andalusian form, these songs bring together groups of loyal followers to King David, the Psalter, called "Guardians of the Dawn".

he exceptional meeting in Paris of two masters of Arab-Andalusian music, Rabbi Haim Louk and master Abdelsadek Chekara, clearly shows how Jews and Moroccan Muslims fervently preserved the treasures of their common musical heritage. Inherited from Andalusia at its Golden Age, the matruz justifies the interlacement of one "embroidery".

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Réalisation: Izza Génini Production: OHRA

Année: 1989 Durée: 26 minutes

Image: Ahmed El Maanouni et Jean-Jacques Mrejen Son: Jean-Louis Garnier

Montage: Marie-Catherine Miqueau et Stéphane Peyssard

Réalisation: Izza Génini Production: OHRA Année: 1989 Durée: 25 minutes Image: Ahmed El Maanouni et Arnaud du Boisberranger Son: Jean-Louis Garnier et Antoine Rodet Montage: Marie-Catherine Miqueau et Stéphane Peyssard

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ntre Volubilis et Meknès, le sanctuaire de Moulay Idriss Ier est le théâtre d'un des plus importants pèlerinages du Maroc. Pendant huit jours, au son des tambours et des hautbois, confréries soufi et simples pèlerins défilent sur des rythmes lancinants, en quête de bénédictions et de transes libératrices.

LOUANGES

est à Tétouan surnommée "Fille de Grenade" que le légendaire maître de musique Abdelsadek Chekara et son orchestre interprètent le répertoire classique arabo-andalou des noubas, suites musicales aux accents de flamenco, héritées l'Andalousie toute proche.

DES LUTHS ET DÉLICES

 

           ocated between Volubilis and Meknes, the shrine of Moulay Idriss the First is the site of one of the most important pilgrimages of Morocco. During eight days, the sound of drums and oboes, brotherhoods and ordinary pilgrims march on throbbing rhythms, seeking blessings and liberating trances.

           t is in Tetouan called "Daughter of Granada" the legendary music teacher Abdelsadek Chekara and his orchestra interpret the Arab Andalusian classical noubas musical suites with hints of flamenco, inherited from Andalusia nearby.

Réalisation: Izza Génini Production: OHRA

Année: 1988 Durée: 26 minutes

Image: Jean-Jacques Flori et Mustafa Stitou Son: Antoine Rodet, Youssef El Manjra

Montage: Marie-Catherine Miqueau et Sophie Gueroult

Réalisation: Izza Génini Production: OHRA Année: 1988 Durée: 26 minutes Image: Jean-Jacques Flori et Mustafa Stitou Son: Antoine Rodet Montage: Marie-Catherine Miqueau et Sophie Gueroult

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nterprétée par les cheikhate -musiciennes itinérantes- la aïta est le cri qui devient chant, chant qui devient appel: appel à la mémoire, appel à témoin de la douleur, appel au dépassement de soi, la aïta est aussi un cri d’amour et d’espérance. Au Moussem de Moulay Abdallah, au sud de Casablanca, la diva marocaine Fatna Bent El Hocine et sa troupe Oulad Aguida réjouissent les milliers de cavaliers présents et les amateurs fervents Êde la aïta.

AÏTA

ès les années 70, le Maroc a connu, grâce à cinq musiciens formés à l'école de la rue et décidés à rompre avec les "langueurs orientales" envahissantes, une explosion musicale qui devait être pour les jeunes les cris de leurs désirs, de leurs frustrations et de leur révolte. Dans "Transes" ("Al Hal"), Ahmed el Maanouni re-trace l'itinéraire géographique et culturel de ce groupe mythique : Nass El Ghiwane. Transes a été choisi par Martin Scorsese pour inaugurer la "World Cinema Foundation " en 2007.

TRANSES

nterpreted by cheikhate -traveling musicians- aïta it is the cry that becomes song, song who becomes call: cry to pain, call to memory, call to transcendence, the aïta is a cry of love and hope. In Moussem of Moulay Abdallah, at south of Casablanca, the Moroccan diva Fatna Bent El Hocine and his troupe Oulad Aguida welcome the thousands of riders present and fervent lovers aïta.

ince the 70s, Morocco has experienced through five musicians schooled in the street and decided to break with the "oriental languor" invasive, a musical explosion that was to be for young people shouting their desires, their frustrations and their revolt. In "Trances" ("Al Hal"), Ahmed el Maanouni redid the geographical and cultural route of this mythic band: Nass El Ghiwane.

Réalisation: Izza Génini Production: OHRA / ARTE

Année: 1988 Durée: 26 minutes

Image: Jean-Jacques Flori, Mustafa Stitou Son: Antoine Rodet

Montage: Marie-Catherine Miqueau et Ahmed Bouanani

Réalisation: Ahmed el Maanouni Production: Izza Génini / OHRA Année: 1981 Durée: 85 minutes Image: Ahmed El Maanouni Son: Ricardo Castro Montage: Jean-Claude Bonfanti

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OHRA IZZA GÉNINI

16  bis  rue  Lauriston  75116  PARIS S.A.R.L  au  capital  de  49  595  Euros RC  PARIS  B  732045117 SIRET  :  73204511700015  APE  921  C Gérante  :  Madame  Izza  GENINI

En Juillet 1973, se créa la société S.O.G.E.A.V (Société de Gestion et d'Etudes AudioVisuelles) par Louis Malle, Claude Nedjar et Izza Génini. À l’origine, la société est créée en vue de l'exploitation de la salle de projection privée Le Club 70, situé à Paris. La SOGEAV entreprend la distribution et l'exportation de films de long métrage (Mille et une mains, Noces de sang, Alyam alyam, Ruecase negres, Bob Marley exodus, Reggae sunsplash...) Par l’augmentation de son capital, la SOGEAV entreprend la production et la distribution en salles de films de long métrage comme: Transes de Ahmed El Maanouni, Hadda de Mohammed Aboulouakar, Baiser de tosca de Daniel Scmid, Ablakon de Roger M'Bala... De 1987 à l’actualité a participé en la production des films réalisés par Izza Génini, comptant parmi eux quelques uns qui ont obtenu des prix internationaux: - Des Luths et Délices: Mention d’Honneur au Festival International de

Valladolid (Espagne) en 1988. - Maroc Corps et Ame: Prix Festival du film Montecatini (Italie) en 1989. - Retrouver Oulad Moumen : prix du Festival du Film d’histoire de Pessac

en 1995. - Nûba d’or et de lumière: Prix Méditerranos de Grenade (Espagne) en

2008 et le Prix Coup de Coeur Charles Cros en 2011. - Coffret de 11 films Maroc en Musiques : Prix Coup de Coeur Charles

Cros en 2011.

Izza Génini est une productrice/réalisatrice née à Casablanca (Maroc) en 1942. Depuis 1960 elle vit à Paris. Après des études de lettres et de langues étrangères à la Sorbonne et à l’Ecole des Langues Orientales, s’engage dans le cinéma. Chargée de l’accueil et des relations extérieures aux Festivals de Tours et d’Annecy, elle prend ensuite la direction de la salle de projection privée, le Club 70, lieu de rencontres des professionnels de cinéma. En 1973, avec Louis Malle et Claude Nedjar, ils créent la société SOGEAV (aujourd’hui dénommée OHRA) pour le rachat de la salle qui développera par la suite la promotion de films marocains, 1001 mains, Alyam, Transes... et l‘exportation de films en Afrique comme Rue case-nègres, Bob Marley, Reaggae sunsplash... ainsi que distribution en salles des films Baiser de Tosca, Ablakon... Après quelques productions de longs métrages (dont en 1981 Transes réalisé par Ahmed El Maanouni) en 1987, date de fermeture de la salle de projection, Izza Génini se lance dans la réalisation de films documentaires essentiellement consacrés à la musique et à la culture du Maroc.

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PRIX ET RÉCOMPENSES

"Maroc corps et âme" est né d’un jaillissement du désir, hors de toute raison, juste une envie de partager quelques unes des heures de bonheur pur reçu généreusement de personnes et d’artistes croisés ici et là sur le chemin de mes retrouvailles avec le Maroc.

Aujourd’hui, après quelques décades et une vingtaine de films, l’accueil reçu lors d’innombrables festivals à travers le monde, les témoignages de reconnaissance de spécialistes autant que de simple spectateurs, les hommages et récompenses que ce travail continue de susciter, la valeur patrimoniale qu’il gagne avec le temps…tout cela m’enchante et m’emplit de gratitude.

Tout cela a un prix!

Izza Genini

New  York,  2012 Fès,  2008 Marrakech,  2007

2012: Pomegranate Award for life achievment- l’American Sephardi Federation- (New York) 2009: Nomination à la distinction Khmisa-Lesieur pour «parcours d’exception» (Maroc) 2007: Transes premier film produit par Izza Génini et réalisé par A. El Maanouni, est choisi et restauré par Martin Scorsese pour le lancement de la World Cinema Foundation. 2008: Prix Méditerranos à Nûba d’or et de lumière (Grenade, Espagne) 2011: «Coup de Cœur Charles Cros» à Nûba d’or et de lumière et au coffret Maroc en Musiques (Marseille, France) 1995: Prix du Festival du Film d’Histoire à Retrouver Ouled Moumen (Pessac, France) 1992: Prix Jules Verne à Moussem (Paris- Festival CNRS) 1989: Prix du International Tourfilm Festival à Maroc Corps et Âme (Montecatini, Italie) 1988: Mention d’Honneur au Festival International de Valladolid à DesLuths et Délices (Valladolid, Espagne)

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DOSSIER DE PRESSE groupes marocains qui avaient déjà compris que l'avenir était au métissage, à la fusion. Les rythmes des Gnawas qui inspirent les Nass El Ghiwane sous l'impulsion de Tayeb Seddiki- ce fils d'Essaouira, bercé depuis le biberon aux sons des guembri et des crotales, devenu homme de théâtre, fut le premier à intégrer dans ses mises en scène ces rythmes des confins de l'Afrique noire- n'émeuvent que quelques initiés et les immigrés des banlieues.

Avec Izza, nous courrons de Saint Denis à Gennevilliers, de Corbeil à La Courneuve, pistant les Nass El Ghiwane de concerts en concerts, souvent financés par des associations maghrébines. Les grands promoteurs ne sont pas encore sur le coup.

Un matin de 81, Izza m'annonce: "Je vais produire un film sur les Nass El Ghiwane et Maânouni va le réaliser!" Un pari fou sur un groupe confiné aux ghettos maghrébins des grandes villes de France et à "Mosaïques" l'émission du dimanche matin sur la 3.

C'est ainsi que "Transes" est né. Le seul et unique film musical du Maghreb. L'apothéose de "Transes" est le concert de Carthage, dans l'amphithéâtre romain, où une dizaine de milliers de jeunes tunisiens exprimaient leur bonheur à l'unisson des musiciens.

"L'effet mode" du tout premier festival de Gnawas d'Essaouira devrait faire bénéficier "Transes" d'une nouvelle carrière.Il aura fallu sept ans de gestation pour qu'Izza éprouve le besoin de s'exprimer par elle-même.

En 1988, elle décide de passer à la réalisation. Véritable artisane, pourvue du bon sens hérité de son père, grainetier qui sillonnait le Maroc de souk en souk, Izza fait tout par elle-même.

Envoyée Spéciale Permanente de RFI en Afrique du Sud

www.artsouk.com, 2003

La passion contagieuse (extrait)

       Février 1979. Aéroport de Roissy. Nous sommes un certain nombre de cinéastes, producteurs et critiques à attendre l'embarquement pour le vol d'UTA en direction de Ouagadougou. Parmi nous, Izza Genini, une femme que je n'ai plus perdue de vue depuis ce FESPACO 79, alors affaire de famille pour une poignée de passionnés du cinéma arabe et africain.

Le pays des hommes intègres, Burkina Faso, était alors tout simplement Haute Volta, dénomination géographique héritée de la coloniale. Les projections avaient lieue en plein air, le déroulement des bobines couvrait la bande son, les images défilaient dans un flou artistique et aux cris des professionnels qui réclamaient "le point!" faisaient échos les expressions savoureuses des ouagalais avides de leur reflet: "On veut goûter l'image! On veut goûter le son!"

Izza faisait son entrée dans la grande famille du cinéma africain avec un poulain de choix: "Alyam, Alyam", le premier long métrage d'Ahmed El Maânouni. Avec énergie et générosité, Izza, se contentait à l'époque de promouvoir, de vendre et de distribuer les films des autres. Les films des cinéastes marocains comme El Maânouni et son ami de toujours, Souheil Ben Barka.

Quelques années auparavant, elle avait effectué son retour aux sources, dans ce Maroc qu'elle avait quitté à dix-sept ans. Une révélation et une passion qui inspireront le parcours artistique d'Izza Génini: de la gestion du Club 70, salle de projection privée, mais aussi lieu de fêtes mémorables autour de films musicaux, jusqu'à la réalisation d'une œuvre titanesque: "Maroc corps et âme", une encyclopédie filmée de toutes les musiques marocaines.

Au début des années 80, le concept de World Music est balbutiant. Mais avec Izza, je découvre Nass El Ghiwane, Jil Jalala et d'autres

Farida Ayari

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DOSSIER DE PRESSE Un langage racontant l'histoire des hommes à sa façon: les rondes ahwach ou ahidous célèbrent la nature et sa place dans les mythes amazighs; dans la lila raisonne la  cosmogonie de l'Afrique préislamique ; la aïta des chikhate crie la douleur de l'exode rural et les désillusions urbaines.

Pas besoin d'être initié pour être sensible à l'art. Izza avance à l'instinct ou au hasard, guidée par le plaisir et la curiosité sur le chemin de l'autodidacte. Idem pour le cinéma. Pendant ses études, elle trouve un petit boulot d'hôtesse d'accueil au Club 70. Dans cette salle de projection privée du quartier L'Etoile, on projette des films en 70mm, “un format géant conçu spécialement pour de grands films épiques” et qui fera son temps. La passion d'Izza pour le Septième art, elle, ne faisait que naître. Izza observe les rouages, rencontre les professionnels, se passionne pour Visconti, Kurosawa, Tarkovski. “J'étais au cœur du métier”, se rappelle-t-elle.

En 1970, la France est en plein trip hippy. “Le patron d'alors voulait céder le Club 70 pour aller élever des moutons”. Les trois acquéreurs s'appellent Louis Malle, Claude Nejdar - son producteur - et Izza Genini. Trois ans plus tard, à 31 ans, Izza monte sa propre boîte de distribution, Sogeav (devenue depuis OHRA, clarté en hébreu) et se lance dans la distribution de films musicaux. Le mariage entre musique et cinéma est consommé, ses enfants s'appellent Le Baiser de Tosca, Carmen,Ablakon, Bob Marley Exodus…

La révélation Transes “J'avais rendez-vous sur cette voie-là”, explique-t-elle. En 1978, Izza a à peine 36 ans et monte deux fois les marches de Cannes en tant que distributrice: Une brêche dans le mur, de Jilali Ferhati, est en compétition, ainsi que Alyam, Alyam, de Ahmed Maânouni, qui inaugure la section “Un certain regard”. Trois ans plus tard, Maânouni lui demande de produire Transes (Al Hal), docu-fiction de référence sur Nass el Ghiwane. (...)

Izza Génini. Des racines et des ailes

Documentariste pionnière et aventurière, avide de remonter la source de ses origines, Izza Genini célèbre l'identité plurielle du Maroc. En images et en musique.

Quand Izza Genini est à Casablanca, c'est à l'hôtel Dawliz Corniche, un ancien cinéma, qu'elle choisit de loger. Rien d'étonnant, quand on est la première réalisatrice marocaine de documentaires et que son œuvre, depuis vingt ans, a pour muse la mémoire. Les cheveux gris clair retenus par une barrette, le teint rose rehaussé par deux pommettes saillantes, elle ressemble autant à une maîtresse d'école qu'à une gamine espiègle.

Le lendemain, elle repart pour son QG du quartier L'Etoile à Paris, sur sa terre d'adoption. Quant à sa terre natale, elle vient d'y passer quelques jours pour boucler le financement de son nouveau film, tourné entre le Sud espagnol et le Nord marocain. Intitulé Noubas d'or et de lumière, le documentaire célèbre Al Ala. Après le malhoune, le matrouz, la aïta, tagnaouite, ahidous ou ahwach, Izza Genini n'avait pas encore abordé la musique arabo-andalouse. “Je n'étais pas prête. C'est un art qui demande une exigence particulière dans l'écriture, la qualité du son... dit-elle, presque essouflée. Depuis la première ligne en août 2005, je n'ai pas levé le nez. Je travaille sur ce film comme le ferait un artisan”. Rencontre entre deux passions Elle n'a peut-être pas levé le nez, mais a certainement tendu l'oreille. Avec une vingtaine de documentaires en autant d'années, la réalisatrice a signé une quasi-encyclopédie en images du patrimoine musical du royaume. Pourtant, Izza n'est pas musicienne, encore moins ethnologue. À Paris, elle étudie les lettres et les langues étrangères sur les bancs de la Sorbonne et de Langues O. Mais des langues à la musique, il n'y a qu'un pas. “La musique est un langage”.

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DOSSIER DE PRESSE réunit sa famille, dispersée sur plusieurs continents, dans la vieille oliveraie de Oulad Moumen, là où le clan s'est enraciné au début du siècle dernier. Tout au plus une ruine de maison en pisé, “même le merveilleux moulin à huile a disparu”. Il en naît pourtant, en 1994, un de ses plus beaux films, hommage à la mémoire judéo-marocaine et à l'osmose culturelle telles que les chantent Abdessadek Chekara et le rabbin Haïm Louk dans Cantiques brodés. Mais avant d'être juive, Izza est marocaine, et le reflet vivant d'une diversité culturelle omniprésente dans son travail. Chants soufis, qraqeb gnaouis, plaintes arabo-andalouses ou chants hébreux réveillent, chacun à sa manière, souvenirs et sensations qu'elle croyait disparus. De 1988 à 1992, comme jadis son père grainetier, vendant ses récoltes de souk en souk, Izza, devenue réalisatrice, sillonne le Maroc de fête en moussem, pour enregistrer la mémoire des arts populaires du royaume.

D'un film à l'autre, Izza voyage en immersion dans son sujet, sans placer de frontière entre son travail et sa vie personnelle. “Je suis toujours prête à recevoir ce quelque chose d'imprévisible, ce moment de grâce que permet le documentaire”. En 2002, elle ébauche l'écriture d'un premier long-métrage de fiction, Lettre à Rita. “Sur le destin d'une femme juive… non, d'une femme tout court”. Pas autobiographique, mais “lié à une histoire vécue”. Le projet est “détourné par Noubas”, mais Izza tient à le mener à bout. “J'aurais besoin d'un co-scénariste”.

Après tout, la “confiance mutuelle” est aux sources du succès de Transes, comme l'évoque Ahmed Maânouni. “J'étais habitué à monter des projets avec trois bouts de ficelle. Je savais que, lorsqu'on croit à quelque chose, c'est possible. Et elle m'a laissé libre dans mon travail”. “Elle a eu le courage de le suivre dans son idée”, poursuit Ali Essafi. Le courage d'une documentariste. “Commercialement, c'est très difficile”, insiste Maânouni. “Disons que j'y arrive même si ce n'est pas lucratif”, reconnaît pudiquement Izza, saluant au passage toutes les mains tendues - amis, institutions, ministères, chaînes télé, associations…

“Le Maroc lui doit beaucoup", répète Ali Essafi. [...]

Transes. En un mot, le titre du film exprime le délire qui porte les foules aux sons de cette poésie insoumise. Au début, Izza pense juste filmer le concert de Carthage, façon Woodstock. Mais Maânouni la persuade d'aller plus loin. L'aventure dure deux mois. Une “entreprise difficile de bout en bout, dont j'ai mis dix ans à me remettre!”. Il n'y a rien à regretter: le film suscite émoi et fascination autant chez Scorsese (qui en réitère les éloges en 2005, au Festival de Marrakech) que chez chaque génération de jeunes Marocains depuis vingt-cinq ans. “Un film qui montre combien les Marocains ont toujours aimé la musique populaire, qui réconcilie le Maroc avec son identité”, commente le réalisateur Ali Essafi.

“Le blé a beau tourner autour…” Izza en a-t-elle aussi ressenti le message? Elle n'aura de cesse, par la suite, de vouloir se réconcilier avec ses origines. En 1973 déjà, son instinct la ramène sur sa terre natale. “Ce jour-là, en allant voir ma maison, celle de ma grand-mère, j'ai reçu un choc”. Et l'envie de “tout savoir”. Heureuse ironie? Petite dernière d'une fratrie de neuf, la seule à épouser un non-juif, incarnant malgré elle l'éloignement des racines après l'exil, elle deviendra pourtant le ciment mémoriel de la famille. Mue par sa frustration de peu connaître son pays natal, de ne savoir ni chanter le malhoune ni battre le tambour, Izza va respecter à la lettre le proverbe de son enfance : “le blé a beau tourner autour, il finit toujours par tomber dans le trou de la meule”. Vingt ans après son premier retour, pour un anniversaire, elle

Cerise Maréchaud Tel Quel, 24/11/2006

(...) "Je n'y connaissais rien, je n'avais pas un rond”, avoue-t-elle, reprise par sa complice Farida Ayari, journaliste à RFI : “C'était un pari fou”. À l'époque, la World Music balbutie à peine et Nass el Ghiwane est “un groupe confiné aux ghettos maghrébins des grandes villes”. Izza elle-même ne les connaît que depuis peu. “Médusée” par la voix de Larbi Batma dans Alyam, Alyam, elle se laisse entraîner par son amie Béatrice P. à un concert du groupe au Palais des Glaces, un soir de 1979. Puis, de Saint-Denis à Gennevilliers, de Corbeil à la Courneuve, Izza réalise l'effet du groupe sur son public.

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DOSSIER DE PRESSE

Martin Scorsese qu’il utilise la musique de Nass El Ghiwan pour son film La Tentation du Christ. «Non seulement, j’en suis fière», explique Izza Génini à propos de Transes, «mais ça a toujours pris une place extrêmement importante dans ma vie, depuis sa conception jusqu’à aujourd’hui.» Suite au succès de Transes, Izza Génini décide de réaliser ses propres films. Ce désir prend la forme d’une série documentaire: Maroc, corps et âmes. Composé de onze films, cet itinéraire musical met en images le patrimoine vivant du Maroc à travers les témoignages d’hommes et de femmes musiciens. Le film a récemment été réédité et remasterisé sous forme de coffret DVD intitulé Maroc en musiques. L’omniprésence au quotidien de la musique traditionnelle marocaine et cette culture commune fascinent Izza Génini, jalouse de ne pas pouvoir chanter à l’unisson les classiques du répertoire. Nûba d’Or et de Lumière, dernier film réalisé et produit par Izza Génini, en 2007, aborde la musique arabo-andalouse dans sa forme historique. Les DVD et CD explorent en particulier la nûba, poèmes chantés sur une rythmique précise et l’aspect presque rituel de la musique au sein des foyers. «Je ne suis ni musicologue, ni musicienne» précise-t-elle, ajoutant que ses élans artistiques se font à l’instinct et au fil des rencontres. «Quand une voix donne la chair de poule ou vous arrache des larmes, c’est que vous êtes dans un autre registre que celui du réel et du concret. Et ça c’est un mystère.» La musique est aussi thérapeutique que divine. Les mouvements perpétuels entre l’Histoire et la musique font la force du patrimoine culturel marocain. «Musiques subsahariennes des Gnaouas, musiques arabo-andalouses ou berbères, musiques du terroir ou des Marsaoui (musique des ports)» appartiennent au Maroc. Elles sont préservées et vivantes, liées à l’Histoire tout en ayant «une force de résistance formidable» aux artistes contemporains. La preuve: Izza Génini est le «Coup de cœur musiques du monde» de l’Académie Charles Cros au festival Babel Med Music de Marseille en Mars 2012 pour ses coffrets Maroc en musiques et Nûba d’or et de lumière. Elle y voit une reconnaissance positive d’un genre musical ancien en expansion. «Quand j’ai démarré, la musique arabe était comme la chose la plus méprisable qui soit», se rappelle-t-elle, «maintenant, elle est même à la mode. Au Womex ou à Bab El Med (deux salons de musique), on en ressent l’effervescence, l’énergie. Maintenant, l’oriental est omniprésent.»

www.mondomix.com, 11/05/2012

Izza Génini met le Maroc en musique

Productrice et réalisatrice, Izza Génini se consacre depuis près de 40 ans à la musique traditionnelle marocaine, qu’elle documente sous toutes ses formes. Livres, CDs, production et réalisation de documentaires, les supports sont aussi divers que la culture en elle- même. Portrait d’une femme passionnée.

«Qui est Izza Génini? Si je savais ! J’aurais fait un bon bout de chemin» annonce avec humour Izza Génini. Née au Maroc, dernière d’une famille de neuf enfants, Izza Génini prend «le train français en marche» en 1960, en classe de première. S’en suivent le bac, des études de langues et un premier poste au Club 70, salle de projection privée.

Une semaine de vacances au Maroc et c’est «un choc absolument extraordinaire». A travers la musique, Izza Génini retrouve ses racines. «Je redécouvrais. J’étais inconsciemment imprégnée de tout ça mais avec un rejet total puisque ma génération tournait le dos à cette culture» explique-t-elle. En renouant avec sa culture et sa langue, Izza délaisse aussi Lison, prénom qu’elle utilise jusque là «pour faire plus français».

Izza Génini distribue ensuite des films musicaux et marocains, notamment Alyam Alyam, du réalisateur Ahmed El Maânouni, avec sa propre société de production et de distribution, OHRA. La rencontre avec Nass El Ghiwan et la découverte de leur musique est l’élément déclencheur dans l’envie de la distributrice d’allier cinéma et Maroc: Transes naît en 1981. «Explorer l’effet du concert et des musiciens sur le public me semblait une entreprise faisable. Je voulais aller au-delà de la simple captation pour faire un documentaire, travailler sur le lien avec les musiciens, la spontanéité, la liberté» dit Izza Génini. Film inclassable, réalisé par Ahmed El Maânouni, Transes séduit tellement

Moriane Morellec »

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DOSSIER DE PRESSE de l'histoire millénaire des juifs de notre pays, compatriotes de nos ancêtres, et légataires d'une partie de notre mémoire commune qu'on continue de respirer et de célébrer dans nos rites et nos us. Film où la réalisatrice [...] découvre pour les oublieux de leur origine fondatrice ce qui les fait vivre et signale en tant qu'hommes et participants au tumulte du monde dans les cinq continents. Et on a tous besoin de notre fondement premier. Nos marocains de l'ailleurs un peu plus que nous autres respirant l'odeur de la terre de la Chaouia arabe ou la Montagne amazighe ou la splendeur des jardins des villes impériales tel Fès. C'est là où le cinéma agit, fédère musulmans et juifs, de langue arabe, amazighe ou hébreu, de cet empire prospère d'antan, nation libre d'aujourd'hui, et qui essaie d'intégrer son glorieux passé au présent moderniste approprié. On ne pourrait passer sous silence cet apport. Car dans selon le même souci fondateur, Izza Genini investit le champ le plus fédérateur de toutes les différences et toutes les aspirations, la musique. Et le Maroc en est tellement riche. Ce furent les oeuvres de "Voix du Maroc", global inventaire sommaire de nos expressions de chants et de danses, avec leur infinie variété. Aita, Malhoun, Andaloussi, Ahwach, Ahidous... et autres, tous donnés a voir, magie du cinéma du réel oblige, dans leurs milieux originaux, dans la vie de tous les jours, sans exclusion ni préférence. Juste en montrant leur créativité inhérente. Ces films sont des morceaux de bravoure défiant les contrastes et les différences. Ils nous restituent, grâce a cette artiste hors pair, notre pays, notre Maroc de tous les temps, l'éternel qui vit en nous partout dans le monde. Izza Genini fait éveiller les marocains de tous les horizons à leur conscience constitutive. Celle qui leur a donné leur cachet spécifique. Avec la manière et dans l'art. Les autres ne peuvent que les admirer. Izza, qui porte un prénom originel, du fond du terroir, celui des origines particulières, des femmes créatrices. Izza, un prénom voyageant entre Paris et Casablanca.

Izza Genini : Le chant judaïque du cinéma marocain

       Que serait l'image culturelle et surtout cinématographique sans la veine documentaire insufflée par les films d'Izza Genini? Sûrement elle serait amputée d'un grand élan lyrique et d'un fond riche de connaissances. Car tout le travail de cinéma de cette dame intelligente est axé sur deux piliers constitutifs d'une grande part de la culture marocaine: la musique et la judeite typiquement marocaine. Et il faut l'entreprendre pour s'en assurer. Ce qu'elle a fait durant une longue carrière faite de recherches, de musique, et d'images vivantes.

Et on ne peut que s'émerveiller devant les dizaines de films qu'elle a réalisés. Sensibles, pleins d'émotions, originaux, et dont la touche personnelle est indéniable, empreinte d'amour et de passion pour son pays, le Maroc, dont elle perpétue la mémoire vivante, objectif de départ et d'arrivée afin d'en dire l'ampleur de l'apport culturel au monde.

Elle a commencé vers les années soixante-dix où elle participa à l'éclosion du cinéma national en lui conférant avec fougue son cachet de cinéma intellectuel, en ce temps où le nombre de films etait visiblement réduit. Et ce, avec la production et la promotion des films tels l'interdit "Mille et une mains" de Souheil Ben Barka ou le mythique "Transes" de Mohammed Maanouni que le grand Martin Scorsese a mis en bonne place dans son choix des meilleurs films de l'histoire du cinéma. Entre autres. C'est dire que le départ était un choix de taille, d'une pionnière.

Puis ce fut la production personnelle imprégnée de la vivacité des sujets élus. Plonger dans la mémoire collective, racler le fond des souvenirs collectés, aller a la rencontre des vivants pour tracer la vie et l'apport d'une partie de la population marocaine que les aléas de l'histoire tantôt ancrent dans la fertilité de la terre, tantôt fait voyager à travers le monde entier. Les Juifs marocains. Là on ne peut que saluer cette oeuvre majeure qu'est "Retrouver Ouled Moumen", récapitulatif imaginé et remis a fond a partir d'un vécu multiple

M'Barek Housni Al Bayane, 29/08/2012

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DOSSIER DE PRESSE mystères du Khôl, les vapeurs parfumées d'argile et d'essence de coquelicots s'échappant du hammam, et la complicité entre ces femmes, sont une invitation au voyage. «Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté» écrivait Baudelaire. Entretien avec Izza Genini, cinéaste à la caméra polyphonique, qui depuis plus de 40 ans, consacre sa vie à faire entendre les voix du Maroc.

On vous présente souvent comme la première femme réalisatrice et productrice du Maroc. Pourriez-vous faire vous même une mini biographie d'Izza Génini. J'ai commencé par la distribution des films des autres, comme ceux d'Ahmed el Maanouni. Son film Transes fait d'ailleurs partie de la programmation du Festival du Monde Arabe de Montréal cette année. Je cherchais une occasion d'être reliée au Maroc, et c'est comme ça que je me suis improvisée distributrice de cinéma marocain. Cela m'a d'ailleurs permis de visiter à plusieurs reprises Montréal, dans le cadre du festival Vues d'Afrique. De fil en aiguille, la distribution m'a menée à la production, puis à la réalisation, alors que je n'avais jamais fait ça.

Comment des études de lettres et langues étrangères à la Sorbonne vous ont-elles menées au cinéma? Etudiante à Paris, j'avais besoin de travailler. On m'a engagée comme hôtesse d'accueil dans une salle de projection. Petit à petit, je me suis laissée gagner par le cinéma, et je n'en suis jamais sortie.

Mais alors, pourquoi avoir privilégié le documentaire au long-métrage? Tout dans mon expérience de départ était lié au long métrage. Mes activités de productrice et de distributrice auraient normalement du m'orienter vers la fiction. Cette envie de faire du documentaire m'a prise au hasard. En tant que spectatrice, j'affectionne tout particulièrement ce genre. Un jour, j'ai trouvé un sujet qui m'intéressait, et bien que je n'avais de qualifications en production télé ou en réalisation, je me suis lancée. J'ai appris en faisant.

Portrait de femme: Izza Genini, productrice/réalisatrice.

Izza Genini est née en 1942 à Casablanca. En 1960, elle quitte le Maroc avec ses parents pour Paris. Cet exil marque le point de départ d'une carrière cinématographique qui permettra à cette autodidacte de génie de faire le pont entre la France, le Maroc et le reste du monde, mais aussi entre ses deux passions: la musique et le cinéma.

Alors qu'elle est directrice de la salle de projection privée, le Club 1970, Izza Genini fonde en 1973 la société SOGEAV (aujourd'hui OHRA) pour la promotion du cinéma marocain et africain à travers le monde et la distribution de films en Afrique. Depuis son premier documentaire Aïta, en 1987, Izza Génini sillonne le Maroc pour nous offrir un «témoignage vivant» de la diversité ethnique et culturelle de son pays. Le Festival du Monde Arabe de Montréal 2011 (FMA), en association avec le Cinéma du Parc, organise du 4 au 6 novembre, une rétrospective des 10 meilleures oeuvres présentées au cours des 10 dernières éditions du festival. L'occasion de mettre en valeur un cinéma dynamique, divers et résolument moderne. Un cinéma qui témoigne que cette énergie créatrice, qui se manifeste dans le Printemps arabe, existe depuis longtemps déjà.

Vous pourrez ainsi découvrir ou redécouvrir les deux visages d'Izza Genini. La productrice d'abord, avec Transes, réalisé par Ahmed Maanouni en 1981, et remasterisé par Martin Scorcese en 2007, et la réalisatrice de documentaire ensuite, dans Pour le plaisir des yeux, sorti en 1997.

Ce film nous plonge dans l'univers intemporel des Neggafa, ces femmes gardiennes des secrets de beauté et des rites de passage qui jalonnent la vie des marocaines et se transmettent de génération en génération. Du Nord au Sud du Maroc, la réalisatrice dévoile avec tendresse, la profondeur de cet univers féminin. Les mille et une vertus du henné, les

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Femme, marocaine de confession juive et documentariste, on vous considère aujourd'hui comme une pionnière du cinéma marocain et comme une productrice engagée, pourtant vos débuts n'ont pas dû être faciles... Comment avez-vous réussi à vous faire accepter? Avez-vous rencontré des difficultés dans la diffusion de vos films? Quand on se lance à l'instinct, qu'on se fie à ses intuitions, on est porté par cette sensation de pouvoir abattre des montagnes. Et, je reconnais en avoir abattu quelques unes. J'ai connu des moments difficiles; non pas à cause de ma condition de femme ou de marocaine, mais parce que produire des films, trouver le financement, c'est compliqué. De plus, un réalisateur est habité par ses propres peurs, il a ses propres défis à relever quand il se lance dans un projet. C'est là que se situe l'enjeu de faire un film. [...] Chez vous l'émigration, la musique la culture et la tradition sont des thèmes moteurs. Montrer cette pluralité culturelle et religieuse marocaine est-elle un moyen de renouer avec votre pays et de compenser l'oubli inhérent à l'exil? Dans quelle mesure s'agit-il d'un travail de mémoire individuelle et de mémoire collective? Je ne me suis jamais posée cette question. Comme je l'ai dit, je fonctionne de manière instinctive. Mon travail relève d'un besoin strictement personnel de partager tout ce que je reçois à travers ma vie professionnelle et ma culture. En réalité, c'est parce que ces films circulent toujours et apportent un témoignage vivant, qu'ils participent intrinsèquement à la préservation de ce patrimoine.

Le Festival du monde arabe fait la part belle aux femmes dans sa programmation. On pourra y écouter Emel Mathlouthi, chanteuse icône de la révolution tunisienne, et plusieurs conférences auront pour thème la place des femmes arabes dans les révolutions actuelles, mais aussi dans la société. En tant que marocaine, que vous inspire le «Printemps arabe»? Je vois dans ce mouvement ce que tout un chacun peut y voir: une

formidable énergie, une envie de liberté et de construire la Démocratie. Je souhaite de tout coeur que ce «Printemps arabe» soit porteur de création et de créativité. [...] Vous même, à travers votre parcours, cassez les clichés occidentalocentrés de la femme arabe soumise et muselée. On ressent aussi dans vos films une volonté profonde de rappeler les liens d'amitiés et l'importance du dialogue interculturel et confessionnel entre juifs et musulmans pour faire avancer la société. A cet égard, peut-on qualifier votre oeuvre, véritable ethnographie du Maroc, comme militante au même titre que les films de Nadine Labaki ou les très beaux écrits de Joumana Haddad, dans un autre registre? Je ne me qualifie pas moi même de militante. Si je le suis, c'est sans le savoir. Dans mes films, cette coexistence judéo-musulmane ou arabo- berbère transparait parce que l'ai vécue. C'est une respiration naturelle de ce que je suis. En revanche, si certains veulent y voir une action militante en faveur de la diversité, je suis d'accord avec ça.

Si vous deviez résumer votre filmographie en un seul message, quel serait-il? En faisant ces films, j'ai ressenti beaucoup d'émotions et de plaisir. Ce sont ces émotions et ce plaisir que je cherche à transmettre.

www.mademoiselleamontreal.com, 31/10/2011

Bertile de Contencin

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