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DOCUMENT DE TRAVAIL DES SERVICESDE LA BANQUE MONDIALE
Numéro 634F
Les Chemins de fer et l'énergie
Liviu L. Alston
Banque mondialeWashington, D.C., Etats-Unis d'Amérique
Copyright © 1984Banque internationale pour la reconstructionet le développement/BANQUE MONDIALE1818 H Street, N.W.Washington, D.C. 20433Etats-Unis d'Amérique
Tous droits réservésImprimé aux Etats-Unis d'AmériquePremière impression (édition anglaise) Mars 1984Première impression (édition française) Octobre 1984
Le présent document de travail est publié par la Banque mondiale à titre officieux.Afin de présenter les résultats des travaux de recherche avec le moins de retardpossible, le texte dactylographié n'a pas été établi selon les méthodes appliquées dansle cas de textes imprimés officiels et la Banque mondiale n'accepte aucune responsabilitépour les erreurs qui pourraient s'y trouver. La publication peut être obtenue contrepaiement d'un prix symbolique qui permet de défrayer la Banque d'une partie des coûtsd'impression et de distribution.
Les opinions et interprétations exprimées dans la présente publication n'engagentque leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position de la Banque mondialeni de ses institutions affiliées ni d'aucune personne agissant pour leur compte. Les cartesqu'elle contient sont uniquement destinées à faciliter sa lecture; les termes qui y sontutilisés et les frontières qui y figurent n'impliquent, de la part de la Banque mondialeet de ses institutions affiliées, aucun jugement quant au statut juridique d'un territoirequelconque et ne signifient nullement que ces institutions reconnaissent ou acceptentces frontières.
La série complète des publications de la Banque mondiale est décrite dans leCatalogue des publications de la Banque mondiale; le programme continu de recherche dela Banque est exposé dans le Programme recherche de la Banque mondiale : Résumé desétudes en cours. Les deux brochures sont mises à jour chaque anée; la plus récenteédition de chacune d'elles peut être obtenue sans frais auprès du Publications Sales Unitde la Banque à Washington ou du Bureau européen de la Banque, 66 avenue d'Iéna,75116 Paris, France.
Liviu L. Aiston est conseiller pour les chemins de fer au Departement des transportsde la Banque mondiale.
La Bibliothèque du Congres des Etats-Unis a catalogué comme suite l'éditionanglaise:
Alston, Liviu L. (Liviu Leonard), 1926-Railways and energy.
(World Bank staff working papers ; no. 634)Bibliography: p.1. Railroads--Electrification. 2. Railroads--Energy
consumption. I. Title. II. Series.TF858.A4A47 1984 385'.1 84-3506ISBN 0-8213-0345-7
CONDENSE
Il faut considérablement moins de puissance motrice pour déplacer, à
la même vitesse, un véhicule ferroviaire qu'un véhicule routier du même poids.
Cependant, comme on l'explique dans la première partie, d'autres facteurs jouent
en faveur des transports routiers. La consommation relative d'énergie de ces
deux modes varie beaucoup selon les conditions d'exploitation et les caractéris-
tiques des véhicules. Ainsi, pour le transport en vrac de grandes quantités de
marchandises, les chemins de fer utilisent l'énergie plus efficacement, mais
pour le transport des voyageurs, leur rendement énergétique n'est généralement
pas supérieur à celui des autocars. La première partie de ce document passe
également en revue certaines possibilités d'accroître l'efficacité énergétique
des chemins de fer et montre que l'amélioration de l'exploitation permet de
réaliser des gains importants.
La deuxième partie est consacrée à l'étude de l'électrification des
réseaux ferroviaires. La viabilité économique de cette opération est fonction
de multiples facteurs : coût d'opportunité du capital; coût du carburant diesel
et de l'électricité; composition du trafic et nature du terrain; coût d'inves-
tissement initial et d'entretien des ouvrages ferroviaires et du matériel néces-
saires pour la traction électrique et la traction diesel. Si la rentabilité de
l'électrification augmente avec la densité du trafic, le volume requis pour
atteindre un taux de rentabilité donné varie considérablement selon les condi-
tions du projet. Une série d'exemples, qui ne prétend pas être complète, montre
que pour obtenir une rentabilité de 12 %, le seuil critique peut aller selon le
projet de 5 à 22 millions de tonnes brutes. La deuxième partie du document
présente également une analyse, susceptible d'être utilisée pour des études de
préfaisabilité, permettant d'estimer à partir de quel volume de trafic l'élec-
trification devient économiquement valable.
TABLE DES MATIERES
RESUME PAGE
Comparaisons entre transports routiers et ferroviaires 1
Réductions de la consowmati-n d'énérgLe des chemins de fer 3
Eleçtrification des chemins de fer 4
INTRODUCTION 6
PREMIERE PARTIE : CONSOMMATION D'ENERGIE 8
Comparaisons de la consomm'ation d'énergie des transports ferroviaires et routiers 8
Service marchandises 9
Service voyageurs 15
Part de l'énergie dans le coût d'exploitation des chemins de fer 16
Réduction de la consommation d'énergie des chemins de fer 18
Conclusion 21
DEUXIEME PARTIE : ELECTRIFICATION DES CHEMINS DE FER 23
Estimation du trafic critique 24
Cas de base 28
Postes de dépenses : installations fixes 29
Entretien des installations fixes 33
Investissements en locomotives 33
Facteurs influant sur le nombre relatif de locomotives électriques et diesel 34
Coût d'investissement des locomotives 38
Economie d'énergie : consommation d'énergie 39
Coût du gas-oil 43
Coût de l'électricité 47
Coût d'entretien des locomotives 50
Composition du trafic 55
Exploitation sur terrain difficile 55
PAGE
Economies au niveau du personnel et des voitures 56
Accroissements de la capacité 57
Conclusion 58
Remerciements 59
Bibliographie 61
Annexe 1 Estimation du Trafic Critique 63
Entretien des installations fixes 65
Investissements dans les locomotives 65
Economies d'énergie 68
Economies d'entretien des locomotives 70
Trafic critique du cas de base 72
Réserve de combustibles 73
Augmentations de capacité 75
Annexe 2 Cout de l'Electricité 78
Tableau 1. Part des chemins de fer (en pourcentage) dans la consommationtotale de produits petroliers 84
Tableau 2. Comparaison de la consommation d'énergie de differents modesde transport en Pologne 85
Tableau 3. Comparaison de la consommation d'énergie des gros camions etdes chemins de fer pour le transport des marchandises en France 86
Tableau 4. Comparaison de l'énergie consommée par ensembles articulés ettransport de semi-remorques par fer, aux Etats-Unis 87
Tableau 5. Comparaison de l'énergie consomée pour le transport de voyageurspar la route et le rail en France 88
Tableau 6. Depenses d'énergie en pourcentage du total des coGts totauxd'exploitation (Amortissement et paiements d'intérêts non compris) 89
Tableau 7. Estimations des économies d'énergie réalisables dans les transportsferroviaires 90
PAGE
Tableau 8. Trafic critique donant un rendement de 12% dans differentes conditions 91
Figure 1. Lien entre la consonnation d'énergie et le rapport poids-puissance 92et la vitesse
Figure 2. Variation du taux de rentabilité en fonction du trafic, case de base 93
Figure 3. CoÛt d'entretien des locomotives, en dollars par locomotive-km 94
RESUME
i. Ce document traite des questions qui se posent lorsque l'on exa-
mine les effets qu'ont des hausses des prix des produits pétroliers sur le
développement des chemins de fer. La première partie étudie les rendements
énergétiques relatifs des transports ferroviaires et routiers et les
mesures susceptibles de réduire la consommation d'énergie des chemins de
fer. Seule l'énergie utilisée pour la traction est considérée. La
deuxième partie examine les facteurs déterminant la viabilité économique
de l'électrification des chemins de fer et présente une méthode facile
appliquer pour exécuter des analyses de préfaisabilité visant à déterminer
si une étude plus détaillée s'impose.
ii. Il convient de faire deux observations pour placer ces questions
en perspective. Tout d'abord, le rendement global d'un mode de transport
dépend du coût de tous ses intrants, dont l'énergie ne constitue qu'un
seul. Rien ne prouve que la hausse des prix des produits pétroliers n'ait
fait plus qu'améliorer la compétitivité des chemins de fer à la marge.
Deuxièmement, ces derniers ne représentent qu'une faible proportion -
généralement moins de 4 % - de la consommation nationale de pétrole et il
est donc peu probable qu'une diminution de leur consommation ait une inci-
dence considérable st.r la consommation nationale de produits pétroliers
d'un pays donné.
Comparaisons entre transports routiers et ferroviaires
iii. Un véhicule ferroviaire nécessite nettement moins d'énergie pro-
pulsive qu'un véhicule routier du même poids total se déplaçant à la même
vitesse. Toutefois, d'autres facteurs favorisent les transports routiers,
-2-
notamment, pour les marchandises, une meilleure utilisation de la capacité
disponible et le fait que la formation des trains (triage) consomme de
l'énergie. En conséquence, les rendements énergétiques relatifs varient
considérablement en fonction du service assuré, et notamment du type et de
la quantité des produits transportés, ainsi que de leur provenance et de
leur destination. Malheureusement, la plupart des données relatives à la
consommation d'énergie sont des moyennes portant sur toutes sortes de ser-
vices et elles ne peuvent servir à déterminer les rendements énergétiques
relatifs des différents modes de transport lorsqu'ils assurent les mêmes
services. Les données disponibles montrent toutefois que les chemins de
fer ont le meilleur rendement énergétique lorsqu'ils assurent des services
pour lesquels ils utilisent toutes leurs ressources avec un rendement élevé
- c'est-à-dire lorsqu'ils transportent de grandes quantités de marchandises
pondéreuses. Si ce type de transport était assuré par la route, la con-
sommation d'énergie s'en trouverait fortement accrue; mais le transfert de
trafic routier au rail n'entrainerait pas nécessairement une réduction de
la consommation d'énergie. Toutefois, les tendances modernes de la dis-
tribution, à savoir la création de grands centres de distribution, créent
de grands courants de trafic pour lesquels les transports ferroviaires
pourraient utiliser l'énergie et d'autres ressources avec un meilleur ren-
dement que les transports routiers. Naturellement, les chemins de fer
peuvent également présenter des avantages d'ordre énergétique pour d'autres
services. Une étude réalisée par le Département de l'énergie des
Etats-Unis a montré qu'entre les terminaux de Chicago et de Minneapolis,
le transport de semi-remorques par fer consommait moitié moins d'énergie
que si l'on utilisait des tracteurs routiers. Pour obtenir des données
concluantes, il importe d'effectuer davantage de mesures de l'énergie
-3-
consommée respectivement par les transports fecroviaires et routiers assu-
rant les mêmes services.
iv. Pour ce qui est des services voyageurs, les trains ont tendance
à avoir un rendement énergétique inférieur à celui des cars, essentielle-
ment parce qu'il est plus facile d'adapter la fréquence des cars que la
composition des trains aux variations de la demande de transport et auei
parce que le poids des cars est inférieur. Toutefois, les chemins de fer
ont un rendement énergétique nettement supérieur à celui des voitures par-
ticulières et comme ils peuvent être plus rapides et confortables que les
cars, ils ont éventuellement plus de chances de dissuader les voyageurs
d'utiliser leurs voitures particulières.
Réductions de la consommation d'énergie des chemins de fer
v. Comme on l'a vu, réduire la consommation d'énergie des chemins
de fer a peu de chance de diminuer considérablement la consommation natio-
nale d'énergie. C'est donc le souci d'abaisser les charges de fonctionne-
ment des chemins de fer qui incite à réduire leur consommation d'énergie.
La part de l'énergie dans ces charges varie considérablement : d'après des
données de 17 administrations ferroviaires, elle représente de moins de 5 Z
à 30 % du montant total. Ces variations reflètent en partie celle du prix
du gas-oil. Si l'on veut encourager les chemins de fer - et en fait tous
les usagers - à l'utiliser efficacement, le gas-oil ne doit pas être vendu à
un prix inférieur à son prix coûtant.
vi. Dans certains cas, on peut réduire considérablement la consomma-
tion d'énergie en améliorant la conduite, le mouvement et la composition
des trains - notamment en réduisant les vitesses et le nombre d'arrêts.
Des programmes d'ordinateur peuvent être utilisés pour mettre au point les
-4-
stratégies appropriées. On peut également réduire la consommation d'éner-
gie par des améliorations du matériel mais leur réalisation peut être coû-
teuse et elle est généralement assez lente du fait de la longue durée de
vie du matériel ferroviaire. En outre, pour les pays en développement,
l'intérêt de ces améliorations doit être mis en balance avec la complexité
accrue de l'entretien et de l'exploitation qu'elles impliquent. En ce qui
concerne la conception des matériels, il faut donner la priorité à la fia-
bilité, en tenant compte du personnel et des installations d'entretien
disponibles.
Electrification des chemins de fer
vii. L'électrification implique un investissement initial considérable
en installations fixes et en locomotives et comporte au niveau de l'exploi-
tation et de l'entretien des avantages qui augmentent avec le trafic. Il
existe donc un trafic critique au-delà duquel l'électrification est écono-
miquement justifiée. Ce trafic critique, généralement exprimé en tonnes
bruý..es, varie considérablement d'un projet à l'autre. Dans la série
d'exemples fournis au Tableau 8 et qui n'est en aucune manière exhaustive,
ce trafic critique varie entre 4,7 et 22 millions de tonnes brutes. Il
faut donc déterminer si un projet d'électrification est viable en effec-
tuant pour chaque cas une étude de faisabilité. Les facteurs à prendre en
compte sont examinés dans le document et résumés ci-dessous.
viii. Le document contient une analyse qui peut être utilisée pour des
études de préfaisabilité, afin de déterminer si une étude plus poussée
s'impose. Cette analyse donne la formule suivante pour le trafic critique
T, en tonnes brutes :
SCF + MFE + ML - L
CF et MF représentant les valeurs actualisées (VA) des coûts d'inves-
tissement et d'Antretien des installations fixes, par kilomètre de ligne;
W la VA des économies liées à une augmentation de capacité; s, la longueur
de la ligne; E, ?L et CL, les VA des économies d'énergie et d'entretien
des locomotives, ainsi que de l'investissement net en locomotives (coût du
parc de locomotives électriques moins celui du parc de locomotives néces-
saire en l'absence d'électrification), divisées par le nombre de tonnes-km
brutes transportées durant la première année du projet. Ces coûts et
avantages sont calculés à partir de paramètreu fondamentaux tels que
l'utilisation des locomotives et le poids des trains.
ix. Le trafic critique (en tonnes brutes) dépend largement du coût
d'opportunité du capital, ainsi que du coût des installations fixes, du
gas-oil et de l'électricité. Les arguments quelquefois invoqués
pour appliquer dans les calculs une majoration spéciale au prix du gas-oil
sont examinés dans ce document et jugés non convaincants. Le coût de l'élec-
tricité est étudié de façon assez détaillée et il est bien précisé que c'est
son coût marginal à long terme cui devrait être utilisé dans les études de
faisabilité et non les tarifs en vigueur, qui peuvent être différents.
x. Le niveau de trafic critique est nettement inférieur lorsque
l'on peut utiliser à plein la puissance supérieure (à distinguer de
l'effort de traction) des locomotives électriques. Il dépend largement du
coût du parc de locomotives - et de celui du parc de locomotives diesel
nécessaire en l'absence d'électrification. Le coût des locomotives élec-
triques peut être très variable, en fonction du nombre de locomotives
construites , et une standardisation de la construction permet de le limiter.
xi. En général, les données nécessaires pour entreprendre des études
de faisabilité relatives à l'électrification des chemins de fer existent
- 6-
déjà ou peuvent être calculées à l'aide de méthodes bien établies. Toute-
fois, une compilation systématique des données relatives à l'entretien des
locomotives électriques et diesel de modèles représentatifs peut faciliter
les décisions à prendre en matière d'électrification, particulièrement
dans les pays ou le coût de l'électricité est relativement élevé, de telle
sorte que des économies d'entretien représentent une proportion plus
importante des avantages.
INTRODUCTION
1. Deux questions principales sont soulevées au cours des discus-
sions concernant l'incidence des hausses de prix de pétrole sur le déve-
loppement des chemins de fer. Il s'agit tout d'abord de savoir dans
quelle mesure ces hausses ont donné aux chemins de fer un avantage compa-
ratif accru, compte tenu de ce que leur consommation d'énergie est relati-
vement faible par rapport au volume de trafic assuré et, d'autre parL, de
déterminer les moyens de réduire la consommation de produits pétroliers
des chemins de fer et de décider en particulier s'il convient d'accélérer
leur électrification. Les possibilités d'électrification sont quelquefois
présentées comme un argument supplémentaire pour accroître le rôle des
chemins de fer. Ces questions sont généralement examinées du point de vue
de l'énergie consommée à bord des véhicules, qui est tirée du pétrole sauf
dans le cas des réseaux électrifiés dont les centrales ne sont pas alimentées au
fuel. En outre, la construction et l'entretien d'installations de trans-
port (y compris les véhicules) consomment de l'énergie mais il y a peu de
données sur les quantités en jeu; l'énergie utilisée à ces fins peut être
largement indépendante du pétrole, et ce, partiellement en fonction du
7-
mode de production de l'électricité. L'énergie utilisée pour la construc-
tion et l'entretien ne sera pas examinée dans ce document.
2. Avant d'étudier ces questions en détail, il convient de faire à
leur sujet deux observations pour les mettre en perspective. Tout d'abord,
l'énergie n'est pas la seule ressource utilisée pour assurer des services
de transport. Le rendement global d'un mode de transport dépend des coûts
de toutes les ressources qu'il consomme pour produire une unité donnée
(tonne-km ou voyageur-km) d'un service d'une qualité déterminée. Rien ne
prouve que les récentes hausses des prix du pétrole aient fait plus
qu'améliorer la compétitivité des chemins de fer à la marge. En outre, le
remplacement du pétrole par le charbon a tendance à accroître le trafic
ferroviaire. Deuxièmement, les chemins de fer ne représentent normalement
qu'une part assez faible de la consommation totale de pétrole d'un pays
donné. C'est ainsi qu'en 1980, la consommation directe des chemins de
fer 1/ a représenté moins de 2 % de la consommation totale de produits
pétroliers de l'ensemble des pays de l'OCDE et elle n'a dépassé 4 Z de la
consommation totale dans aucun pays de l'OCDE (Tableau 1). Pour l'ensemble
des pays européens membres de l'OCDE, ce pourcentage est nettement infé-
rieur (0,5 %) parce que leur trafic ferroviaire est assuré pour une large
part par traction électrique. Si tout leur trafic avait été assuré par
traction diesel, la consommation estimative des chemins de fer en question
n'aurait encore représenté que quelque 2 % de la consommation nationale
totale, pourcentage compris entre ceux qui sont enregistrés aux Etats-Unis
1/ La consommation directe exclut le pétrole servant à la productiond'électricité.
-8-
(1,8 Z) et au Canada (2,7 Z) ob une très faible part du réseau est élec-
trifiée. Pour les pays en développement, on ne dispose pas de données
aussi systématiques que pour l'OCDE, mais le Tableau 1 contient quelques
données portant sur différentes années. Il en ressort que la consommation
des chemins de fer n'a pas dépassé 4 Z de la consommation nationale au
Brésil, au Mexique, en Inde et en Zambie, mais qu'elle a été exceptionnel-
lement élevée au Kenya (Il %) et au Zimbabwe (10 Z). La consommation
importante des chemins de fer du Kenya a tenu essentiellement à l'utilisa-
tion de locomotives à vapeur chauffées au mazout, dont le rendement éner-
gétique est très inférieur à celui des locomotives diesel 2/.
3. Ce document comprend deux parties, la première traitant des ren-
dements énergétiques comparés dec transports ferroviaires et routiers et
des possibilités de diminution de la consomation d'énergie des chemins de
fer et la seconde, de l'électrification des chemins de fer.
PREMIERE PARTIE
CONSOMMATION D'ENERGIE
Comparaisons de la consommation d'énergie des transports ferroviaires
et routiers
4. Deux propriétés physiques favorisent le transport ferroviaire. Le
premier est que la résistance au roulement entre des roues et des rails
d'acier est moindre qu'entre des pneus en caoutchouc et la surface d'une
2/ Les locomotives à vapeur encore utilisées au Kenya en 1976 lorsqueces données ont été obtenues (Tableau 1) ont depuis lors été rempla-cées par des locomotives diesel.
- 9 -
route. Le second est que la résistance aérodynamique des véhicules ferro-
viaires est moindre parce qu'ils se déplacent normalement en trains tandis
que les véhicules routiers se déplacent isolément. En conséquence, un
véhicule ferroviaire nécessite moins d'énergie propulsive qu'un véhicule
routier de même poids total. Une récente étude très approfondie montre
que pour un déplacement à la même vitesse sur terrain plat, la consomma-
tion d'énergie est au moins quatre fois plus grande pour un véhicule
routier (1) 3/.
5. Service marchandises. Toutefois, la consommation d'énergie liée
à l'exécution d'une opération de transport donnée dépend également d'autres
facteurs, et notamment du rapport charge utile/tare du véhicule (en poids)
et du rapport entre les distances parcourues par les véhicules chargés et
à vide respectivement. Des données françaises (2) montrent que même si le
rapport charge maximale possible/poids du véhicule chargé est en gros le
même (en général 62-69 %) pour les véhicules ferroviaires et leurs princi-
paux concurrents routiers (gros camions), les véhicules ferroviaires uti-
lisent moins efficacement leur charge utile potentielle. Là encore, la
proportion de véhicules effectuant des trajets de retour à vide est plus
importante pour le rail que pour la route, ce qui tient essentiellement à
la plus grande souplesse des services routiers, à quoi s'ajoute la spécia-
lisation des véhicules ferroviaires. Cela tient aussi à ce que les entre-
prises de transport routier sont plus dynamiques au plan commercial, les
chauffeurs s'efforçant notamment de ne pas faire leur trajet de retour à
3/ Les chiffres entre parenthèses renvoient à des sources indiquées à lafin du document.
- 10 -
vide. C'est ainsi qu'en France, le taux d'utilisation de la charge utile
va de 36 à 48 Z pour différents services de transport de marchandises par
fer, tandis qu'une étude sur les services de transport routier à grande
distance par gros camions (19 à 38 tonnes) a fait apparaître des taux
d'utilisation de 77 à 83 Z (2) 4/.
6. Outre l'énergie utilisée pour les transports en ligne, les che-
mins de fer utilisent pour des manoeuvres une quantité d'énergie qui
représenterait environ 5 % de la consommation totale du transport de mar-
chandises par fer au Royaume-Uni (3), 7 Z en France (4) et 10 Z aux
Etats-Unis (5). Les transports ferroviaires impliquent également des
dépenses d'énergie liées à des opérations de collecte et desserte par
transport routier, ainsi qu'à des transferts de charges entre véhicules
ferroviaires et routiers, lorsque le train n'assure pas un transport d'er-
branchement à embranchement. En outre, les distances par voie ferrée ont
tendance à être plus longues que par la route, en général d'environ 10 %,
parce que les tracés des voies ferrées évitent les fortes pentes. Toute-
fois, le surcroît de distance peut être compensé par le fait que les chan-
gements de niveau sont moindres pour le chemin de fer. Une caractéris-
tique importante commune à tous les modes de transport est que la consom-
mation d'énergie dépend de la vitesse et s'accroît avec le nombre d'arrêts.
7. Ainsi, l'énergie nécessaire pour assurer un service de transport
donné dépend de plusieurs facteurs, dont l'effet net dépend du type de
marchandises, de l'itinéraire et d'autres caractéristiques du service.
Des comparaisons des modes de transport basées simplement sur la consomma-
tion par tonne-km ou voyageur-km prêtent à confusion, car elles ne
4/ La charge utile disponible comprend les véhicules se déplaçant à vide.
- il -
tiennent pas compte des grandes différences existant dans la gamme de ser-
vices assurés par chacun d'eux. Les données polonaises résumées au
Tableau 2 font apparaitre ce phénomène : par tonne-km transportée, la con-
sommation moyenne de tous les services routiers est six fois supérieure à
celle de tous les services ferroviaires, et jusqu'à huit à dix fois si
l'on exclut la traction à vapeur. Cependant, les services routiers
incluent des opérations locales de collecte et desserte, ce qui n'est pas
le cas des chemins de fer. Si la comparaison se limite aux camions diesel
et aux chemins de fer (traction à vapeur non comprise), qui assurent des
services de transport plus voisins, quoique évidemment pas identiques,
cette consommation moyenne n'est plus que de trois à quatre fois
supérieure.
8. Le Tableau 3 montre plus en détail l'incidence de certains des prin-
cipaux facteurs influant sur la consommation d'énergie. Il compare la consomma-
tion de gros camions utilisés sur de longues distances et celle de différents
services ferroviaires en France. Dans les deux cas, le rendement énergétique est
d'autant plus élevé que l'envoi est important. Par tonne-km transportée, la con-
sommation d'énergie d'un ensemble articulé de 38 tonnes correspond seulement aux
deux tiers de celle d'un camion de 19 tonnes, malgré une diminution de l'utili-
sation moyenne de la capacité qui n'est que de 77% au lieu de 83%. Le trafic en
trains complets consomme environ 40% de l'énergie nécessaire aux plus gros
véhicules routiers (également par tonne-km transportée) et environ les deux tiers
de l'énergie nécessaire aux autres types de trafic par wagons isolés en régime
ordinaire.
9. Les données françaises figurant au Tableau 3 montrent également
que la consommation des wagons isolés en régime accéléré est supérieure de
trois fois, environ à celle des trains complets, et plutôt supérieure à
- 12 -
celle des plus gros ensembles articulés 5/. Cela tient en partie au fait
que le régime accéléré transporte des marchandises relativement volumi-
neuses par rapport à leur poids (par exemple, véhicules routiers, machines
agricoles, fruits et légumes) et en partie à la nécessité d'assurer un
transport plus rapide, caractérisé, entre autres, par une utilisation plus
faible de la capacité (35 %) que les autres services (42 et 48 %). La
consommation moyenne pour le régime accéléré dissimule d'importantes
variations selon les différents produits. Ainsi, la consommation d'éner-
gie pour le transport de véhicules routiers par fer est 2,4 fois supé-
rieure à cette moyenne (1).
10. Il apparaît donc que l'on ne peut comparer de façon concluante
des consommations d'énergie que sur une base ponctuelle pour des services
similaires assurés par différents modes de transport. Les publications
portant sur des comparaisons de ce genre sont assez rares, mais une étude
entreprise sous les auspices du Département de l'énergie des Etats-Unis
comporte une comparaison de l'énergie consommée sur l'axe Chicago-
Minneapolis, respectivement, par des ensembles articulés (tracteurs et
semi-remorques) reliant les terminaux et par des services de transport de
5/ En ce qui concerne ces données, l'Union internationale des chemins defer (UIC) a signalé que lorsqu'on calcule la consommation totale descamions à partir de la consommation de différents types de camion, onn'arrive qu'à 70 % de la quantité globale de gas-oil consommé par tousles camions. Compte tenu de cet écart, l'UIC estime que la consomma-tion moyenne des camions de plus de 17 tonnes est supérieure d'envi-ron 1,8 fois à la consommation moyenne des services grande vitesse demarchandises (6). Cela montre bien combien il est important de fairedes mesures précises lorsque l'on compare des consommations d'énergie(10), et cela montre aussi une fois encore à quel point les rende-ments énergétiques relatifs des deux modes de transport dépendent dumatériel utilisé.
- 13 -
semi-remorques par fer (7). Le Tableau 4 indique que la consommation des
services ferroviaires a été inférieure de moitié à celle des transports
routiers, et des simulations par ordinateur ont indiqué que l'on aurait pu
réduire d'environ un tiers l'énergie consommée par les transports par fer
de remorques routières en portant de 11.0 à 18.4 tonnes la charge des
semi-remorques et en supprimant le transport des semi-remorques
vides 6/. Cette étude montre également que la consomation du transport
par fer de semi-remorques peut être réduite par des améliorations au
niveau du matériel et l'on verra qu'il est possible de réaliser d'impor-
tantes économies d'énergie en réduisant la vitesse (par. 17); toutefois,
des améliorations peuvent également être apportées aux opérations de
transport par route. Une autre comparaison des transports routiers et du
transport de semi-remorques par fer, qui tenait compte de la consommation
d'énergie liée à la collecte et desserte par route, a estimé que l'avan-
tage en faveur du rail en France (8) n'était que de 1,3-1,45 contre 1.
Ces conclusions montrent toute l'attention qu'il faut accorder aux spéci-
fications du matériel utilisé et aux autres conditions de service.
il. Etant donné que les rendements énergétiques augmentent avec la
charge, il faut faire des choix entre la consommation d'énergie et la
dimension des envois. Si l'énergie utilisée pour le transport ou même le
coût total du transport de marchandises et de voyageurs indépendamment de
la qualité du service, constituait le critère prédominant à considérer
avant de prendre une décision d'ordre économique, la production se trouve-
rait concentrée dans des centres qui alimenteraient de grands centres de
6/ Cela présuppose un courant de trafic équilibré dans les deux sens- pour le rail come pour la route.
- 14 -
distribution régionaux. L'importance des courants de trafic pourrait jus-
tifier un transport ferroviaire entre les centres de production et de dis-
tribution, à partir desquels la distribution s'effectuerait par la route;
c'est là le système en vigueur en Roumanie. Pour certains types de trafic,
ce système constitue en fait la solution la plus économique pour la chaine
de distribution. Ainsi, il n'est pas rare qu'en Amérique du Nord, le bois
de construction, la potasse et les engrais soient transportés sur de très
longues distances - de l'ordre de 3.000 km - par trains complets du Canada
aux Etats-Unis, ob la distribution jusqu'aux utilisateurs finals s'effectue
essentiellement par la route. Dans le cas de marchandises d'une plus
grande valeur, un groupage suffisant pour remplir un train complet - ou
même un seul wagon - impliquerait la constitution de stocks importants aux
centres de production comme aux centres de distribution, ce qui accroîtrait
les coûts de distribution. Toutefois, il peut être nécessaire de consti-
tuer en tout état de cause des stocks relativement importants dans le cadre
des chaînes de distribution. C'est ainsi qu'en France, de grandes sociétés
de production et plus récemment des sociétés de distribution ont mis au
point des chaînes de distribution mettant en jeu toute une série d'instal-
lations de stockage, avec des centres de stockage régionaux qui génèrent
d'importants courants de trafic (9). Ce système offre aux chemins de fer
de nouvelles possibilités de tirer parti de leurs avantages d'ordre éner-
gétique et autres pour assurer des volumes de trafic considérables. Il
faut toutefois se souvenir que même si le volume de trafic est important,
le rendement énergétique des chemins de fer - mesuré par tonne-km - serait
moindre pour des produits légers tels que des céréales et des meubles que
pour les produits pondéreux qui constituent une grande part des
marchandises acheminées par trains complets.
-15-
12. Service voyageurs. Le poids et l'utilisation de la capacité des
véhicules jouent 1h encore un r8le fondamental dans l'énergie consommée
par voyageur-km. Des données concernant des villes françaises (Tableau 5)
montrent qu'il y a peu de différence entre le train et l'autobus mais que
tous deux ont un rendement énergétique nettement supérieur à celui des
voitures particulières et des taxis. Il est à noter que si des automo-
biles étaient utilisées pour les transports publics et que leur taux de
remplissage moyen passe à quatre voyageurs (contre 1,3 d'après l'étude
française), leur consommation d'énergie serait pratiquement du même ordre
que celle des autres transports publics. Les autobus présentent un léger
avantage sur les trains essentiellement parce qu'il est plus facile de
modifier leur fréquence que la composition des trains suivant les varia-
tions de la demande de transport, et que le poids du véhicule par siège
est inférieur dans le cas des autobus. Les données valant pour l'ensemble
de la Pologne font apparaître un avantage encore plus grand pour les auto-
bus, dont la consommation d'énergie par voyageur-km est inférieure de près
de 30 % à celle des trains (à l'exclusion de la traction à vapeur,
Tableau 2). Toutefois, comme les trains peuvent être plus rapides et con-
fortables que les autocars, ils pourraient réussir plus facilement à dis-
suader certains voyageurs d'utiliser l'automobile et l'avion, qui con-
somment davantage d'énergie 7/. Bien que les trains à grande vitesse
7/ Les voyageurs font entre l'autocar et le train un choix qui dépendnaturellement du prix et de la qualité du service, et aussi de leursrevenus. C'est ainsi qu'au Royaume-Uni, les voyageurs effectuant delongs parcours en autocar sont souvent des retraités ou des personnesà faible revenu, qui accordent relativement peu d'importance à ladurée du trajet.
- 16 -
consomment plus d'énergie que les trains classiques, ils ont un rendement
énergétique nettement supérieur à celui des voitures particulières ou des
avions. A titre d'exemple, une étude récente de l'Union internationale
des chemins de fer (10) cite les consommations d'énergie suivantes par
voyageur-km ; 16 grammes équivalent pétrole (gep) pour un train roulant à
260 km/h (avec un coefficient d'occupation des places de 66 Z), 12 gep
pour un train classique (46 Z d'occupation des places), 28 gep pour l'au-
tomobile (avec en moyenne deux voyageurs) et 60 gep pour l'avion (65 %
d'occupation des places).
Part de l'énergie dans le coût d'exploitation des chemins de fer
13. La consommation de pétrole des chemins de fer ne représentant
généralement qu'une faible part de la consommation nationale, les écono-
mies d'énergie qu'ils peuvent réaliser n'ont guère de chances d'avoir des
effets sensibles au niveau national, bien qu'elles puissent être impor-
tantes pour les chemins de fer proprement dits. Les dépenses des chemins
de fer consacrées à l'énergie exprimées en pourcentage du total de leur
charges de fonctionnement 8/ peuvent être très variables, allant de 20-29 %
en Inde, en Corée, en Thaïlande et au Pakistan, à moins de 5 Z au Mexique
et en France (Tableau 6). Ces différences tiennent en partie au prix du
gas-oil; au Pakistan, le prix payé par les chemins de fer dépasse depuis
1980 le prix à l'importation, d'où un pourcentage relativement élevé. Par
contre, au Mexique, le gas-oil ne coûtait qu'environ 0,06 dollar le litre
en 1979-81 (et peut-être un peu moins pour les chemins de fer, en tant
8/ Les charges de fonctionnement sont constituées par le total desdépenses liées aux opérations des chemins de fer, amortissement etpaiement des intérêts non compris.
- 17 -
qu'acheteurs de très grandes quantités), tandis que son coût f.o.b. sur le
marché caraïbe <Curaçao) était compris entre 0,13 et 0,25 dollar environ
(11). Le gas-oil ne devrait pas être vendu à un prix inférieur à son prixcoûtant si l'on veut encourager les chemins de fer - et en fait tous les
utilisateurs - à l'utiliser plus efficacement.
14. La consommation d'énergie dépend des caractéristiques des che-
mins de fer. Elle est supérieure dans les régions montagneuses ainsi qu'à
grande vitesse. Le type de traction joue un rôle important : les locomo-
tives à vapeur ont un rendement énergétique relativement faible et leur
utilisation continue explique en partie le niveau assez élevé des dépenses
énergétiques au Pakistan et en Inde. Le remplacement de la traction à
vapeur par la traction diesel a généralement pour effet d'améliorer sensi-
blement l'exploitation des chemins de fer, indépendamment de la diminution
des coûts de l'énergie, mais il nécessite des investissements considé-
rables. L'électrification des chemins de fer constitue un progrès encore
plus sensible mais elle implique des investissements encore supérieurs,
comme on le verra dans la deuxième partie.
15. Naturellement, le pourcentage du total des coûts imputable à
l'énergie dépend aussi des prix de ressources non énergétiques et de l'ef-
ficacité avec laquelle celles-ci sont utilisées. Ainsi, sur la ligne
acheminant le minerai de fer de Minas Gerais au port de Sepetiba, au
Brésil - opération particulièrement efficace -, l'énergie a représenté 49 %
des charges de fonctionnement en 1980. Dans ces circonstances, il est
manifestement très important de réaliser des économies d'énergie, mais
lorsque l'énergie ne représente qu'un faible pourcentage du total des
coûts, il faut donner la priorité à d'autres postes de dépenses.
- 18 -
Réduction de la consommation d'énergie des chemins de fer
16. Cependant, certaines économies d'énergie peuvent être relative-
ment faciles à réaliser. Généralement, 85 Z de la consommation d'énergie
des chemins de fer est liée à la traction et dépend sensiblement des tech-
niques de conduite. Il peut être utile d'envisager dans un premier temps
de former les conducteurs pour réduire la consommation d'énergie, particu-
lièrement lorsque celle-ci dépasse 6 litres de gas-oil pour 1.000 tonnes-km
brutes de marchandises transportées - bien que la consommation puisse être
supérieure sur terrain difficile, même si la technique de conduite est
satisfaisante. Les chemins de fer français ont mis au point un programme
d'ordinateur qui calcule des diagrammes vitesse-distance pour réduire au
maximum la consommation d'énergie (12). Des tests ont montré qu'en utili-
sant ces diagrammes, les conducteurs réalisaient des économies d'énergie
de 6 à 15 % pour les trains de voyageurs et de 4 à 10 Z pour les trains de
marchandises, tout en respectant les horaires. Toutefois, il n'est pas
toujours possible de conduire un train de façon à optimiser la consomma-
tion d'énergie : si une perturbation se produit dans les horaires, il est
généralement plus important de réduire les retards, et les variations de
vitesse peuvent être également limitées par la capacité des voies. Les -
économies réalisables au niveau de tout un réseau peuvent donc être très
inférieures aux pourcentages cités plus haut mais, même alors, l'applica-
tion d'un programme d'utilisation optimale de l'énergie chaque fois que
cela est possible a des chances d'être très rentable (4). Dans le cas du
réseau français, le diagramme vitesse-distance est établi de façon préa-
lable par un ordinateur central. Les chemins de fer allemands envisagent
l'utilisation d'un micro-ordinateur à bord du train qui devrait permettre
- 19 -
de réduire la consommation de 15-20 %, et même de 25 % dans certains cas(13).
17. On peut réaliser des économies d'énergie en améliorant les opé-
rations des trains, notamment en réduisant le nombre d'arrêts ainsi que la
vitesse des trains. Une série de tests effectués par la société ferroviaire
Canadien National montre les économies d'énergie réalisables en accroissant lerapport poid-puissance des trains, ce qui diminue les vitesses moyennes
(Figure 1). C'est ainsi qu'en réduisant la vitesse de marche de 82 à72 km/h (14), on fait baisser de 30 % la consommation de gas-oil, ainsi
ramenée de 6,3 à 4,5 litres pour 1.000 tonnes-km brutes. Des réductions
de vitesse de cette ampleur sont souvent tolérables, bien qu'il faille
veiller à ne pas réduire la compétitivité des chemins de fer pour les
services voyageurs et certains services marchandises et que la capacité
des voies puisse imposer certaines limites.
18. Des expériences effectuées en Amérique du Nord montrent qu'un
lotissement des wagouâ visant à réduire leur résistance au vent (particu-
lièrement dans le cas des trains transporteurs de remorques) permet une
réduction de la consommation de combustible atteignant 10 % sur un parcours
donné (15). De meilleures stratégies de triage, et notamment une utilisa-
tion accrue des trains complets, qui ont normalement pour objet d'amélio-
rer l'efficacité de l'ensemble des opérations ferroviaires, devraient éga-lement réduire la consommation d'énergie. Il est possible de réaliser deséconomies considérables en arrêtant le moteur des locomotives diesel au
lieu de le laisser tourner au ralenti (bien que des installations de
chauffage auxiliaires puissent être nécessaires dans les pays au climat
-20-
très froid), en renforçant la sécurité du stockage de pétrole et en amé-
liorant le fonctionnement du matériel de manutention du combustible, et
notamment du dispositif de fermeture automatique.
19. Il semble que des améliorations de conception du matériel rou-
lant offriraient des possibilités considérables d'économie d'énergie.
C'est ainsi que les participants aux journées d'études organisées en 1979
par le Département des transports des Etats-Unis ont conclu que l'on pou-
vait réduire d'environ 40 Z la consommation d'énergie en apportant des
améliorations, notamment au niveau de la récupération des chaleurs perdues
des locomotives, de l'utilisation de la puissance, de la réduction du
poids à vide (facilitée, pour les locomotives, par un meilleur contr8le de
l'adhérence) et de l'aérodynamisme (Tableau 7) (16). Toutefois, ces amé-
liorations ne peuvent être apportées qu'assez lentement, à mesure que le
parc est renouvelé, et elles nécessitent des investissements considé-
rables. En outre, dans le cas des pays en développement, leur intérêt
doit être mis en balance avec la complexité accrue des opérations d'entre-
tien que peut impliquer l'utilisation de modèles plus perfectionnés ou
plus variés. Pour beaucoup de chemins de fer, le problème de traction le
plus critique conce-ne la disponibilité des locomotives, qui est parfois
insuffisante pour répondre à la demande. On a donc mis l'accent - et il
conviendrait de continuer à le faire - sur la fiabilité en tenant compte
de l'environnement et desî installations d'entretien. Toute caractéris-
tique du matériel qui réduit la consommation au prix d'une complexité
accrue des opérations d'entretien risque fort d'aller à l'encontre du but
recherché si les chemins de fer manquent de personnel ou d'installations
pour assurer un entretien adéquat.
- 21 -
Conclusion
20. La plupart des données relatives à la consommation d'énergie des
différents modes de transport sont des moyennes qui portent sur une vaste
gamme de services et ne peuvent pas être utilisées pour comparer les con-
sommations énergétiques de différents modes de transport assurant les
mêmes services. Pour faire ces comparaisons, il faut effectuer davantage
de tests dans des conditions rigoureuses, comme l'a fait le Département de
l'énergie des Etats-Unis pour les transports de semi-remorques par fer et
par route. Il faut toutefois se souvenir que l'énergie ne constitue qu'un
des éléments des coûts de transport et que, pour déterminer la rentabilit6
globale des différents modes de transport, il est indispensable d'établir
les valeurs de tous les éléments de coûts et avantages - et notamment les
frais de main-d'oeuvre. Une conn,.ssance aussi précise des coûts est
nécessaire afin que les chemins de fer développent les services pour les-
quels ils sont plus efficaces que les autres modes de transport.
21. Les données disponibles permettent cependant de tirer certaines
conclusions. Pour les marchandises, les chemins de fer ont le meilleur
rendement énergétique (en tonnes-km par gep) lorsqu'-ils assurent le trafic
ferroviaire type, à savoir le transport d'importantes quantités de produits
pondéreux. Si ceux-ci étaient transportés par la route, li consommation
d'énergie s'en trouverait fortement accrue. Toutefois, on n'obtient pas
nécessairement une réduction sensible de la consommation d'énergie en
recourant au rail plut8t qu'à la route, particulièrement si les transports
par fer remplacent les plus gros véhicules routiers disponibles. Il n'em-
pêche que les chemins de fer ont souvent un rendement énergétique supé-
rieur, ce qui accroît leur compétitivité à la marge.
- 22 -
22. Pour le trafic voyageurs, les chemins de fer n'ont pas, en géné-
ral, un rendement énergétique supérieur à celui des autocars. Il peut
être plus facile d'inciter les automobilistes à prendre des trains rapides et
express plutôt que des autocars, en réduisant ainsi la quantité d'énergie
utilisée pour les transports, car on peut organiser les chemins de fer de
telle façon qu'ils assurent des services d'une meilleure qualité que les
autocars. Ces aménagements, qui impliquent normalement des services
rapides et fréquents, sont très coûteux au niveau de l'infrastructure et
des véhicules. La viabilité économique de ces trains dépend largement de
la demande, qui dépend elle-même en grande partie de la qualité du ser-
vice. Du fait qu'ils sont utilisés essentiellement par des passagers à
revenu relativement élevé, il est difficile de justifier qu'on les subven-
tionne. Naturellement, les coûts d'exploitation conditionnent également
leur viabilité économique, dans laquelle le rendement énergétique joue son
rôle.
23. Un important élément susceptible d'améliorer le rendement éner-
gétique des chemins de fer, pour les services aussi bien marchandises que
voyageurs, serait une meilleure utilisation de la capacité - qui améliore-
rait également la productivité du personnel et du matériel et réduirait
l'ensemble des coûts d'exploitation. Là encore, les trains peu chargés,
tels que ceux qui peuvent circuler sur des lignes non rentables, risquent
fort d'avoir un rendement énergétique inférieur à celui de services rou-
tiers dont la capacité est plus facilement adaptable à la demande.
24. Il semble possible d'accroltre sensiblement le rendement énergé-
tique des chemins de fer en améliorant les techniques de conduite et en
modifiant la conception du matériel. En ce qui concerne la conduite, une
- 23 -
formation des mécaniciens et une conduite assistée par ordinateur pour-raient avoir des effets considérables. Pour ce qui est du matériel, ilfaut veiller à ce que toutes modifications soient compatibles avec les
installations d'entretien - la fiabilité restant la priorité numéro un.En toute état de cause, il conviendrait que les prix du combustible cor-respondent à leur coût, pour que les chemins de fer puissent déterminer enconnaissance de cause les degrés de priorité respectifs qu'ils devraient
accorder à une réduction de leur consommation d'énergie et d'autres coûtsd'exploitation.
DEUXIEME PARTIE
ELECTRIFICATION DES CHEMINS DE FER
25. La hausse des prix du pétrole a rendu l'électrification des
chemins de fer plus intéressante dans la mesure ou elle permet de réduire
les coûts énergétiques. L'ampleur de cette réduction dépend naturellement
du coût de l'électricité et de l'évolution future des prix du pétrole etde l'électricité. L'électrification comporte également d'autres avantages
dont le principal est généralement une diminution des coûts d'entretien
des locomotives. Elle permet normalement d'accroître la vitesse des
trains, ce qui peut s'accompagner de gains de productivité et de capacité.
Toutefois, l'électrification nécessite d'importants investissements en
installations fixes, comprenant au minimum un système de caténaires et dessous-stations électriques. Elle peut entraîner des dépenses supplémen-
taires considérables, notamment pour protéger les ouvrages d'art et les
installations de signalisation et de télécommunications, du réseau detraction h haute tension. Enfin, il faut généralement consacrer des
- 24 -
investissements à l'achat de locomotives électriques, ce qui permet cepen-
dant, en général, de ne pas avoir à acheter les locomotives diesel qui
auraient été nécessaires sans l'électrification.
26. Les investissements dans les installations fixes sont pour
l'essentiel indépendants du trafic tandis que les investissements dans les
locomotives et tous les avantages augmentent avec le trafic. En consé-
quence, il existe pour toute ligne de chemin de fer un trafic critique
au-delà duquel l'électrification devient rentable. Ce trafic est
normalement exprimé en tonnes-km brutes par kilomètre de ligne, ou plus
simplement en tonnes brutes, du fait que les tonnes brutes sont liées plus
directement aux coûts et avantages que les tonnes nettes ou le nombre de
voyageurs transportés (10) 9/. Il peut varier très fortement selon les
lignes de telle sorte que la viabilité d'un projet d'électrification doit
être déterminée par une étude de faisabilité concernant chaque ligne, ce
qui est généralement très complexe en raison des nombreux facteurs à
prendre en considération. Ces facteurs sont examinés ci-dessous et seront
illustrés par des données représentatives, en prix datant du début de
1982, sauf indication contraire.
Estimation du trafic crïtique
27. Avant de décider d'entreprendre une étude de faisabilité propre-
ment dite, il est souhaitable d'estimer, au moyen d'une analyse relative-
ment simple, si la combinaison de coÛts et d'avantages liée à une ligne
9/ On peut tenir compte d'éventuelles diminutions de la tare des véhi-cules lorque l'on établit des prévisions de trafic en tonnes-kmbrutes, particulièrement si le matériel est en cours de modernisation.
- 25 -
déterminée justifie une analyse approfondie. Une analyse qui peut servirpour des étudeswde préfaisabilité est présentée ci-dessous. Elle serautilisée dans les sections qui suivent, pour montrer la sensibilité dutrafic critique à diverses modifications des coûts et des avantages. Lesavantages de l'électrification seront considérés comme les coûts de latraction diesel qui sont évités. Le trafic sera supposé être le même dansles deux cas, c'est-à-dire en augmentation de 3 Z par an; d'autres tauxd'accroissement peuvent être facilement introduits dans l'analyse, y com-pris des taux différents pour diverss périodes de la durée de vie utiledu projet. Le trafic critique est le niveau de trafic assuré durant lapremière année du projet, pour lequel la valeur actualisée (VA) des coûtstotaux engagés avec la traction électrique égale la valeur actualisée (VA)correspondante avec la traction diesel. Les coûts d'investissement etd'entretien des installations fixes seront considérés comme proportionnelsà la longueur des lignes, tandis que les investissements consacrés auxlocomotives et les coûts énergétiques et d'entretien de celles-ci serontconsidérés comme proportionnels au trafic, en tonnes-km brutes. Les sym-boles suivants seront utilisés :
r w Taux d'actualisation - taux de rentabilité correspondant àun trafic T.
T a Trafic critique, en tonnes brutes.
s a Longueur de la ligne, en kilomètres.
CF m Valeur actualisée (VA) des coûts d'investissement desinstallations fixes, par kilomètre de ligne.
CL - Valeur actualisée des investissements nets dans leslocomotives (coût du parc électrique moins coût duparc diesel) par tonne-km brute (TKmB) transportéedurant la premiére année du project.
- 26 -
MF Valeur actualisée des coÛts d'entretien desMantallations fixes, par kilomètre de ligne.
E - Valeur actualisée des économies d'énergie, par tonne-kmbrute transportée durant la première année du projet.
ML Valeur actualisée des économies d'entretien des locomotivespar tonne-km brute transportée durant la première année duprojet.
W - Valeur actualisée des travaux nécessaires pour accroitre lacapacité sans électrification, moins la valeur actualiséedes travaux similaires nécessaires en cas d'électrification.
28. Suivant ces définitions, les valeurs actualisées (VA) des coûts
d'investissement et d'entretien des installations fixes sont C Fs et
MF s, respectivement; celles des investissements dans les locomotives,
des économies d'énergie et des économies d'entretien des locomotives sont
respectivement CLTs, ETs et MLTs; W désigne la valeur actualisée de
l'avantage lié aux gains de capacité. En fonction des conditions du
projet, certains autres coûts et avantages peuvent être sensibles bien que
probablement très inférieurs à ceux qui sont cités plus haut. Ainsi, si
les vitesses des trains à traction électrique sont très supérieures à
celles à traction diesel, des économies sensibles sont réalisables en
frais de personnel (par. 71). Par ailleurs, une exploitation en traction
diesel peut nécessiter un agrandissement des ateliers. En tout état de
cause, il devrait être possible d'exprimer ces coûts et avantages
supplémentaires en proportion du trafic (comme ETs) ou sous forme de
montants globaux (comme W) de façon à les introduire facilement dans
l'analyse. Toutefois, dans les cas examinés ici, ces coûts et avantages
supplémentaires seront supposés négligeables.
-27-
29. On obtient le trafic critique T, donnant un taux de rentabilitér, en supposantfque la valeur actualisée (VA) des coûts et des avantagesest égale, c'est-à-dire :
(VA d'investissements en installations fixes, CFs)+ (VA des investissements nets dans les locomotives, CLTs)
+ (VA de l'entretien des installations fixes, MFS)- (VA des économies d'énergie, ETs)
+ (VA des économies d'entretien des locomotives, MLTs)
+ (différence entre les VA des travaux nécessaires pouraccroître la capacité sans et avec électrification, W)ou, si l'on utilise seulement des symboles
CFS + CLTs + MFS m ETs + MLTs+W (1)
En divisant par s et en séparant les termes excluant T de ceux quil'incluent :
CF + MF- ET + MLT - CLT - T [E + ML - C'L (2)
WCF +F 5 I
(3)on obtient ; T FE + ML- CL
L'Annexe 1 indique comment calculer les termes utilisés dans l'équation (3)à partir de paramètres fondamentaux tels que le nombre de locomotives
nécessaires avec et sans électrification (et l'incidence sur ces para-
mètres de la disponibilité et l'utilisation des locomotives, et du tonnage
brut remorqué moyen par locomotive); les coûts d'investissement et d'en-
tretien des différentes locomotives; le coût du gas-oil et son évo-lution probable; le coût de l'électricité et son évolution; le taux d'ac-
croissement du trafic et le taux de rentabilité. Ces paramètres pouvant
- 28 -
être très variables et leurs valeurs étant susceptibles de se combiner de
nombreuses faço.ns, les exemples numériques indiqués ci-dessous ont un
caractère essentiellement indicatif. Toutefois, pour toute série de
valeurs donnée, on peut utiliser,cette formule pour faire rapidement une
estimation du trafic critique.
30. Les exemples chiffrés s'appliquent à une ligne à voie unique.
On a supposé que 0,5 tonne-km nette ou 1 voyageur-km générait 1 tonne-km
brute et que le trafic augmentait au taux de 3 Z par an. Etant donné que
le prix du gas-oil varie dans le temps, il importe de préciser la
première année du projet, et l'on a retenu 1985 en l'occurrence. Pour
plus de commodité, on a supposé que tous les travaux portant sur les ins-
tallations fixes seraient achevés cette même année. Naturellement, ils
auraient pu être étalés sur plusieurs années et actualisés en conséquence.
On a considéré que la durée de vie utile du projet était de 25 ans, que le
taux d'actualisation était de 12 % sauf indication contraire et les
valeurs résiduelles n'ont pas 'té prises en compte. Dans la plupart des
cas, l'électrification s'est révélée justifiée à des niveaux de trafic qui
peuvent être assurés par voie unique (par. 72) et en conséquence, l'avan-
tage W lié à un accroissement de la capacité de la voie n'a pas été pris
en compte.
Cas de base
31. Le Tableau 8 illustre l'application de cette formule au calcul
du trafic critique correspondant à différentes valeurs pour les principaux
déterminants. Dans ce tableau, le point de départ, qui a lui-même un
caractère illustratif, est appelé le cas de base. Il s'agit d'une ligne
de chemin de fer servant essentiellement au transport des marchandises,
transportant 3 tonnes-km nettes pour chaque voyageur-km, avec des trains
- 29 -
remorqués par des locomotives sur terrain facile et des trains de voya-geurs dont la vitesse ne dépasse pas 140 kan/h. En outre, on utilise pourle cas de base des valeurs sélectionnées pour les principaux postes dedépenses qui sont examinés en détail dans les sections suivantes, ainsique des variations plausibles de ces valeurs.
32. Compte tenu des valeurs choisies et des caractéristiques suppo-sées, le trafic critique pour le cas de base est de 13,7 millions detonnes brutes. Nous pouvons immédiatement montrer la variation du traficcritique à mesure que le taux d'actualisation varie (toutes les autrescaractéristiques du cas de base restant inchangées par ailleurs) :
Cas de base, taux d'actualisation variableTaux d'actualisation 10 % 12 Z 15 Z 18 zTrafic critique(million de tonnes brutes) 11,3 13,7 17,3 21,5Dans les limites de cette plage de taux d'actualisation, le trafic cri-tique est donc proportionnel au taux d'actualisation, comme l'indique laFigure 2.
Postes de dépenses : installations fixes
33. Pour le cas de base, on a fixé à 180.000 dollars par kilomètrede ligne à voie unique (KLVU) le coût des installations fixes CF. Enoutre, deux valeurs supplémentaires ont été choisies à titre illustratif,l'une correspondant à un projet nécessitant seulement un minimum de tra-vaux d'électrification (par. 34) et l'autre un projet impliquant des tra-vaux supplémentaires considérables (par. 35 à 37) .
- 30 -
Par KLVU Trafic critique
Projets n'impliquant pasde travaux supplémentaires :$ 130.000 9,9 millions de tonnes brutes
Cas de base : $180.000 13,7 millions de tonnes brutes
Projets impliquant un volumede travaux supplémentairesconsidérable : $ 230.000 17,5 millions de tonnes brutes
Pour des coûts variant de cette façon, le trafic critique varie pratique-
ment du simple au double. En fait, il résulte de l'équation 3 (par. 29)
qu'avec W - O et un coût d'entretien des installations fixes proportionnel
à leur coût d'investissement, le trafic critique est proportionnel au coût
des installations fixes.
34. Tous les projets d'électrification de grandes lignes impliquent
l'aménagement d'un système de caténaires et des installations nécessaires
à l'alimentation électrique de la ligne (sous-stations, postes de section-
nement des voies et télécommande). Différentes tensions et fréquences ont
été utilisées par le passé, mais les chemins de fer utilisent de plus en
plus une tension et une fréquence normalisées (25 kV et 50 ou 60 c/s res-
pectivement) qui sont celles qui ont été retenues dans l'étude qui suit.
Pour les systèmes de 50 kV, qui ont été développés aux Etats-Unis et
Afrique du Sud, les coûts et avantages sont similaires.
35. Le Tableau 9 indique les coûts moyens et fourchettes de coûts
relatifs aux investissements dans les installations fixes, d'après une
étude sur des projets d'électrification récemment achevés dapu plusieurs
pays d'Europe, au Japon et au Zimbabwe. Certains de ces projets concer-
naient des lignes à double voie et d'autres des lignes à voie unique; on a
divisé par 1,8 les coûts par kilomètre de ligne à double voie pour obtenir
- 31 -
des valeurs correspondantes pour les lignes à voie unique. Pour les tra-
vaux minimums d'électrification - à savoir installation d'un système de
caténaires et alimentation électrique -, les coûts enregistrés dans les
différents pays ont été en moyenne de 129.000 dollars par kilomètre de
ligne à voie unique (KLVU), avec un minimum de 106.000 et un maximum de148.000 dollars, respectivement. Des travaux supplémentaires s'imposent
généralement. Il peut être nécessaire d'améliorer l'imperméabilisation
des tunnels et d'abaisser la voie dans les tunnels et sous les ponts pour
assurer un meilleur dégagement. Dans certains cas, on doit construire des
lignes à haute tension pour relier les sous-stations au réseau électrique
principal. Il faut parfois protéger les lignes de télécommunications
n'appartenant pas aux chemins de fer mais situées à proximité. Dans cer-
tains cas, des installations d'entretien doivent être construites ou
agrandies. Ainsi, le coût total des travaux supplémentaires peut varier
sensiblement selon les projets. Dans le cas des projets examinés ici, ces
travaux ont coûté de 4.000 à 146.000 dollars par KLVU. Ces considérations
nous ont amenés à retenir pour les installations fixes les trois valeurs
utilisées ci-dessus et au Tableau 8.
36. Nous n'avons pas encore évoqué la protection des installations
de signalisation et de télécommunications (S et T) des chemins de fer
contre les interférences provenant du réseau de traction électrique. Les
coûts en jeu varient sensiblement d'un projet à l'autre. Si la ligne est
équipée d'installations S et T parfaitement satisfaisantes pour la traction
diesel, le. remplacement d'éléments incompatibles avec l'électrification,
qui peut être très coûteux, doit être porté au passif de l'électrification.
Dans de nombreux pays en développement cependant, les installations S et T
- 32 -
doivent être modernisées de telle sorte que l'investissement nécessaire
peut se justifier séparément par les avantages qu'il génère. Même alors,
le matériel nécessaire pour générer ces avantages est généralement plus
coûteux avec traction électrique (peut-être de 15 à 20 %) et la différence
entre les cots de S et T correspondant aux deux types de traction doit
être portée au passif de l'électrification et non imputée aux installations
S et T. Il importe de savoir si des conducteurs aériens plut8t que des
cables souterrains conviendraient à la-traction diesel. A proprement par-
ler, les valeurs de CF utilisées plus haut n'incluent pas une provision
pour S et T et s'appliquent donc à une ligne qui a déjà été équipée d'un
système de S et T compatible avec l'électrification - peut-être parce que
lorsque le système de S et T a été modernisé, on prévoyait que la ligne
serait électrifiée t8t ou tard. Toutefois, en dehors de la plus faible
valeur de CF (130.000 dollars par KLVU, ce qui correspond au seul coût
du système de caténaires et d'alimentation électrique), les valeurs de
CF incluent une provision pour des travaux supplémentaires dont la
nature n'a pas été précisée et dont on peut considérer qu'elle inclut les
coûts de S et T qui doivent être portés au passif de l'électrification si
le système de S et T est modernisé lors des travaux d'électrification.
Inversement, on peut effectuer des estimations du trafic critique avec des
valeurs de CF supérieures, ce qui s'impose presque à coup sûr si le
système de S et T existant est satisfaisant pour la traction diesel mais
des composantes importantes doivent être remplacées pour l'électrification.
37. Généralement, les sous-stations ferroviaires n'utilisent qu'une
des trois phases du réseau électrique. Etant donné que la part des che-
mins de fer dans la consommation d'électricité est généralement faible (2h 3 Z), le déséquilibrage qui en résulte au niveau du réseau est le plus
- 33 -
souvent tolérable. Si, toutefois, la consommation des chemins de fer
représente une part sensible de la demande d'électricité au niveau de la
région (10 % par exemple), comme cela peut être le cas lorsqu'une lignetraverse une région peu peuplée, des transformateurs spéciaux peuvent être
nécessaires pour réduire le déséquilibrage. Par ailleurs, les techniques
de régulation de puissance utilisées par les locomotives électriques
peuvent provoquer des distorsions et l'emploi de filtres peut être
nécessaire. Le coût de ces matériels spéciaux n'a pas été pris en compte
ci-dessus.
Entretien des installations fixes
38. Les dépenses annuelles engagées pour l'entretien des installa-
tions fixes correspondent en général à 1 Z de leur coût d'investissement.
Ce pourcentage sera utilisé dans l'analyse qui suit et, comme indiqué dansl'Annexe 1 (équation Al), la valeur actualisée (VA) du coût d'entretien
des installations fixes, compte tenu d'un taux d'actualisation de 12 %,
est la suivante :
MF - 0,079 cF (4)
Le trafic critique n'est pas sensible aux changements de valeur de MF,qui sont faibles par rapport aux autres coÛts et avantages. Pour cette
raison, on n'a pas utilisé d'autres valeurs de MF 4 ceci près que chaque
fois que la valeur de CF a été modifiée, 14F l'a été proportionnellement.
Investissements en locomotives
39. L'investissement net en aux locomotives par tonne-km brute,
CL, est constitué par la différence entre le coût d'investissement duparc de locomotives électriques et celui du parc de locomotives diesel qui
- 34 -
aurait été nécessaire sans électrification. Comme l'indique l'Annexe 1
(équation A7), compte tenu d'un taux d'actualisation de 12 %,
CL - 8.31 (PLE - ) x10-9 (5)
PLE et PLD représentant les prix c.a.f. d'une locomotive électrique et
d'une locomotive diesel et z le rapport entre le nombre de locomotives
électriques et le nombre de locomotives diesel qui seraient nécessaires
pour assurer un niveau de trafic donné. Le tableau ci-dessous compare le
cas de base, pour lequel il y a peu de différence entre les coûts
respectifs des parcs diesel et électrique, avec des cas où les
conditions sont soit particulièrement favorables à l'électrification, soit
le contraire
z PLE PLD CL T
En millions de ' $/1000 TKmB millions de tonner
Cas de base 0,79 1,7 1,3 0,5 13,7
Cas favorable 0,6 1,3 1,43 -9,0 8,2
Cas défavorable 0,79 2,2 1,18 5,9 22,0
Ainsi aonc, le trafic critique dans le cas défavorable à l'électrification
est près de trois fois supérieur à ce qu'il est dans le cas favorable.
Cela montre à quel point la viabilité d'une électrification dépend du coût
du parc de locomotives.
Facteurs influant sur le nombre relatif de locomotives électriques etdiesel
40. Une locomotive diesel est équipée d'une centrale énergétique
mobile - à savoir un moteur diesel et un générateur ou un alternateur -
transformant l'énergie contenue par le combustible diesel en électricité.
- 35 -
Les locomotives électriques sont alimentées en électricité par la caté-naire et les avantages de l'électrification tiennent à cette différence.Les locomotives sont généralement conçues de telle sorte que leur poidscorrespond à la charge maximale par essieu tolérable sur la voie. Pourune charge donnée, on peut accroître le poids en utilisant davantage d'es-sieus, mais le coût de la locomotive s'en trouve accru; normalement, leslocomotives diesel et électriques ont le même poids si elles sont prévuespour le même type d'opération. Une part importante du poids d'une locomo-tive diesel est constituée par le poids du moteur diesel et du réservoiret, de ce fait, les locomotives électriques peuvent généralement fournirplus de puissance - 5.000 kW, par exemple, au lieu de 2.500. En outre, lematériel électrique peut fournir une surcharge considérable, ce qui n'eatpas le cas d'un moteur diesel. Il existe donc une différence de puis-
sance encore plus grande sur de courtes périodes, qui peut permettre à deslocomotives électriques de maintenir une vitesse supérieure dans desrampes ou d'accélérer plus rapidement. Toutefois, la force maximale(appelée "effort de traction", en tonnes) qu'une locomotive peut exercerest limitée par l'adhérence des roues et donc par le poids de la locomo-tive, dont on a vu qu'il était le même pour les locomotives diesel etélectriques. Une puissance supérieure se traduit donc par une vitessesupérieure (la puissance étant proportionnelle au produit de la vitesse etde la force), ce qui peut être particulièrement utile aux trains de voya-
geurs auxquels la traction électrique permet d'accélérer plus vite et dese déplacer à des vitesses supérieures. En cas de fortes rampes, lestrains de marchandises peuvent également maintenir des vitesses plusgrandes. La capacité des voies s'accroit avec la vitesse, mais la diffé-rence de vitesse entre locomotives diesel et électriques peut être réduite
- 36 -
si l'on utilise davantage de locomotives diesel, notamment des locomotives
de pousse dans les rampes. Il ne faut cependant pas perdre de vue le fait
que la consommation de combustible augmente avec la vitesse (par. 17).
Grace à leur vitesse supérieure, et aussi parce qu'elles n'ont pas besoin
d'être réapprovisionnées en combustible, les locomotives électrives effec-
tuent en moyenne davantage de kilomètres par jour. Pour le cas de base,
on a pris comme exemple un chemin de fer effectuant des opérations sur
terrain facile, à 140 km/h au maximum, sans services de banlieue impli-
quant des arrêts et des redémarrages fréquents. Dans ces conditions, la
puissance supérieures des locomotives électriques joue relativement peu et
l'on a supposé que des locomotives électriques ne permettraient d'assurer
que 15 % de locomotive-km par jour de plus que les locomotives diesel, les
trains étant supposés de poids égal 10/. Lorsque la puissance disponible
maximale a une importance critique, cet avantage peut être supérieur et le
poids moyen d'un train par locomotive peut être supérieur avec une trac-
tion électrique, comme on le verra au paragraphe 70 qui porte sur les opé-
rations en terrain difficile.
41. Un moteur diesel est plus complexe que l'équipement électrique
de traction et il nécessite beaucoup plus d'entretien. En conséquence,
les locomotives diesel sont hors service pendant des périodes plus
10/ Il y aurait intérêt à envisager l'utilisation de locomotives élec-triques dont la puissance est inférieure à la puissance maximale pos-sible pour leur poids, mais cela n'a guère de chances de réduire leurcoût de plus de 20 % environ étant donné que celui-ci ne dépend pasbeaucoup de leur puissance. Une considération plus importante est lastandardisation de la production (par. 44) d'où l'intérêt de choisirune puissance facilitant une production sur une échelle plus grande.Une normalisation avec le parc de locomotives existant peut être éga-lement souhaitable pour faciliter les opérations ferroviaires.
- 37 -
longues. Dans les pays industrialisés, les taux de disponibilité sont
typiquement de 85% pour les locomotives diesel et de 95% pour les locomotivesélectriques, mais dans de nombreux pays en développement, le taux de dis-ponibilité des locomotives diesel est très inférieur faute de personnel
qualifié, d'ateliers d'entretien adéquats, des devises nécessaires pouracheter des pièces de rechange et/ou en raison de complications résultantdes longs délais de livraison de ces pièces. Des efforts considérables
- soutenus par la Banque mondiale - sont actuellement déployés pour
résoudre ces problèmes, mais certains pays, particulièrement en Afrique,
risquent de ne pas pouvoir parvenir avant plusieurs années à obtenir dura-blement des taux de disponibilité supérieurs à 65-70 % pour les locomotives
diesel. Les locomotives électriques posent parfois certains problèmes,
mais ceux-ci sont généralement dus à des défauts de conception d'un groupespécifique de locomotives et ils ne sont pas inhérents aux locomotives
électriques.
42. Dans les études de faisabilité, il conviendrait de déterminer le
nombre de locomotives électriques et diesel à partir d'analyses du trafic,de la composition et des horaires des trains, de la programmation deslocomotives, et d'estimations réalistes des disponibilités. Aux fins decette analyse, le nombre de locomotives, et par conséquent les investisse-
ments nets consacrés à celles-ci, ont été estimés sur la base du poids
moyen des trains, du nombre moyen de locomotives-km par jour et la dispo-
nibilité des locomotives. Pour le cas de base (traction électrique), on a
fixé respectivement à 1.200 et 600 tonnes remorquées les poids des trains
de marchandises et de voyageurs, l'utilisation correspondante des locomo-
tives étant de 400 et 600 km/jour et le taux de disponibilité de 95 %. On
a supposé que la traction électrique assurait 15 % de locomotive-km de
-38-
plus par jour et que son taux de disponibilité était de 10 Z supérieur à
celui des locomotives diesel, avec la même charge. Par conséquent, le
rapport entre le nombre de locomotives électriques et diesel nécessaire
pour assurer un volume de trafic donné est z - 0,79. Comme indiqué au
paragraphe 39 et au Tableau 8, des calculs ont été également effectués
avec z - 0,6, ce qui correspond à un taux de disponibilité des locomotives
diesel de 65 Z (par. 41) ou à un terrain difficile (par. 70).
Coût d'investissement des locomotives
43. Si, malgré l'exécution d'un projet d'électrification, les chemins
de fer continuent à acheter des locomotives diesel, l'électrification évite
l'achat des locomotives diesel qui auraient été nécessaires pour assurer
le trafic sur la ligne que l'on électrifie. L'achat évité de ces locomo-
tives sera considéré comme un avantage de l'électrification aux fins de la
présente analyse 11/. Naturellement, si l'électrification entraîne un
excédent de locomotives diesel, cet avantage peut s'en trouver considéra-
blement réduit.
44. Du fait de leur plus grande complexité, les locomotives diesel
seraient normalement plus coûteuses que les locomotives électriques, mais le
11/ Etant donné qu'en général les locomotives ne sont pas affectées à uneligne particilière, ce point peut appeler quelques précisions. Con-sidérons unc. société envisageant l'électrification de l'une de ceslignes. Supposons que i) si cette ligne n'était pas électrifiée, lasociété de chemin de fer achèterait 100 locomotives diesel et20 locomotives électriques en 1985; ii) si la ligne était électrifiée,elle aurait besoin de 10 locomotives électriques supplémentaires et;iii) le trafic sur la ligne dont l'électrification est envisagéenécessiterait 12 locomotives diesel si la ligne n'était pas électri-fiée. Par conséquent, si la ligne est électrifiée, la société dechemin de fer achètera 30 locomotives électriques et 88 locomotivesdiesel en 1985. L'achat de 10 locomotives électriques de plus (30 aulieu de 20) constitue l'un des coûts du nouveau pro gramme d'électri-fication et l'achat évité de 12 locomotives diesel (88 au lieu de 100)l'un de ses avantages.
- 39 -
coût de chaque type peut varier considérablement, en fonction du nombre
construit selon la même spécification et de la mesure dans laquelle deslocomotives aux spécifications différentes peuvent utiliser des pièces
communes. Come le marché américain des locomotives diesel est relative-ment vaste, les coûts de production des constructeurs des Etats-Unis sontrelativement faibles, de l'ordre de 1,3 million de dollars pour une loco-motive de 3.300 CV. Le prix d'une locomotive électrique du même poids etd'une puissance d'environ 4.500 à 5.000 kW peut aller de 1,3 à 2,5 mil-
lions de dollars en fonction du nombre de locomotives du même modèle cons-
truites. Lorsque l'on envisage un programme d'électrification, on peutdonc réduire considérablement les coûts en utilisant un modèle existant delocomotive plutôt qu'un nouveau modèle. Les avantages d'une normalisation
de la production ont amené la Roumanie et la Yougoslavie à se spécialiser
respectivement dans la construction de locomotives électriques à six etquatre essieus, destinées à être utilisées dans les deux pays.
45. Pour le cas de base, les prix unitaires des locomotives diesel
et électriques ont été fixés à 1,3 et 1,7 million de dollars respective-
ment. On a vérifié l'incidence de variations de prix en utilisant égale-ment des prix de 1,3 et 2,2 millions de dollars pour les locomotives élec-triques. En ontre, étant donné que les rapports entre ces prix peuvent
être affectés par des fluctuations des taux de change qui sont difficile-
ment prévisibles, on a effectué des calculs avec des variations de + 10 %du coût des locomotives diesel, les résultats obtenus figurant au para-
graphe 39 et au Tableau 8.
Economie d'énergie : consommation d'énergie
46. Pour le cas de base, la consommation d'énergie pour 1.000 tonnes-km brutes remorquées a été fixée à 6 litres en traction diesel et à 23 kWh
- 40 -
en traction électrique. En outre, des variations de + 10 Z du rapport
entre les consommations d'énergie et des réductions de 10 et 20 Z de la
consommation des deux types de traction ont été choisies pour donner des
exemples chiffrés concernant des opérations sur terrain facile.
Trafic critiqueElectricité En millions
Gas-oil (en litres) (en kWh) de tonnes brutes En Z
6 23 13,7 100
6 20,7 12,7 93
5,4 23 15,9 116
5,4 20,7 14,5 106
4,8 18,4 15,5 113
Ainsi, le trafic critique est très sensible aux variations de la consoma-
tion d'énergie, et en particulier de la seule consommation de gas-oil.
47. Le rendement de la conversion de l'énergie est sensiblement le
même pour la traction électrique alimentée par des centrales alimentées au
fuel et pour la traction diesel. On peut considérer qu'une centrale élec-
trique alimentée au fuel consomme 241 grammes équivalent pétrole (gep)
pour produire 1 kWh (2). Il en résulte qu'un litre de gas-oil, qui con-
tient 830 gep, équivaut à 3,4 kWh. En conséquence, si le rendement de la
conversion de l'énergie était exactement le même pour les deux types de
traction et si ceux-ci assuraient exactement les mêmes services, le rap-
port entre leurs consommations serait de 3,4 kWh pour un litre. En exami-
nant les études de faisabilité entreprises au titre de quatre projets de
la Banque mondiale et d'un projet français (16) ainsi que des données
relatives à l'Afrique du Sud (17), on a constaté que le rapport entre la
quantité d'électricité (en kWh) et de gas-oil diesel (en litres) néces-
saire pour assurer un trafic donné (en tonnes-km brutes) était compris
- 41 -
entre 3,1 et 4,7 kWh/litre, avec un point médian de 3,9 kWh/litre. Comme
ce chiffre est supérieur à 3,4 kWh/litre, il indique que la traction
diesel a un rendement énergétique supérieur à la traction électrique. Le
chiffre cité plus haut concernant la consommation nécessaire pour produire
de l'électricité (241 gep/kWh) est sujet à caution, mais la consommation
supérieure de la traction électrique va de pair avec les vitesses supé-
rieures que cette dernière permet d'obtenir. Le rapport de 3,9.kWh pour
un litre a donc été utilisé pour le cas de base. Comme l'indique le para-
graphe 46, une augmentation de 10 % de ce rapport due à une plus faible
consommation de gas-oil diesel accroît le niveau de trafic critique de
16 %.
48. On a expliqué au paragraphe 40 que si la caractéristique critique
d'une locomotive est sa puissance plutôt que l'effort de traction qu'elle ex-
erce, le tonnage brut remorqué par locomotive peut être plus faible en traction
diesel qu'en traction électrique; la part de la puissance de la locomotive
utilisée pour déplacer la charge représente alors une plus faible propor-
tion de la puissance de la locomotive diesel que de la locomotive élec-
trique (le poids des locomotives constituant une proportion plus importante
du poids total du train dans le cas de la traction diesel), La réduction
consécutive du rendement énergétique de la traction diesel est normalement
assez faible dans le cas de trains tractés par des locomotives et particu-
lièrement pour le trafic marchandises caractérisé par un nombre de tonnes
remorquées important par rapport au poids des locomotives. Toutefois, une
étude britannique a montré que dans le cas de certaines rames automo-
trices, le poids supérieur des moteurs diesel faisait augmenter de 22 %
leur consommation d'énergie (17).
- 42 -
49. Des données statistiques montrent quelquefois que la consommation
d'énergie de la traction électrique est sensiblement inférieure à celle de
la traction diesel. Il y a à cela deux raisons qui sont généralement plus
importantes que celle dont il est question au paragraphe précédent. Tout
d'abord, ces comparaisons portent souvent sur différents types de services.
La traction électrique est normalement introduite sur les lignes où le
trafic est le plus dense et pour lesquelles l'énergie peut être utilisée
avec un rendement supérieur. Deuxièmement, le rendement de la conversion
de l'énergie est plus important pour les centrales hydroélectriques que
pour les centrales thermiques du fait que les premières ne subissent pas
les pertes inhérentes à un moteur thermique. Par conséquent, la traction
électrique peut avoir un meilleur rendement énergétique mais cet avantage
tient à l'utilisation d'une source d'énergie différente, à savoir une chute
d'eau au lieu de pétrole.
50. La consommation d'énergie peut varier considérablement selon les
types de services assurés, en fonction des déclivités, des vitesses et du
nombre d'arrêts. Les études de faisabilité devraient donc se fonder sur
des consommations d'énergie établies à partir des performances des trains
calculées par ordinateur pour les différents services assurés sur la ligne
dont on envisage l'électrification, compte tenu de l'énergie consommée
dans les opérations de triage et d'hypothèses réalistes concernant les
méthodes de conduite. Toutefois, pour une étude de préfaisabilité, on
peut utiliser des consommations moyennes fondées sur la consommation de
gas-oil sur la ligne dont on envisage l'électrification. Sur terrain
facile et avec un trafic essentiellement marchandises, celle-ci peut être
d'environ 5 à 6 litres par 1.000 tonnes-km brutes. L'estimation de la
consommation d'électricité sera moins précise que celle de la consommation
- 43 -
de gas-oil à partir de laquelle sera calculée la consom-ation d'électri-
cité. Toutefois, les exemples fournis au paragraphe 46 ont montré que
pour la consonmation d'électricité, les inexactitudes sont généralement
moins critiques que pour la consommation de combustible diesel; une dimi-
nution de 10 Z de la consommation d'électricité a réduit, à elle seule, letrafic critique de 7 % seulement, tandis qu'une réduction de 10 Z de la
consommation de gas-oil a accru, à elle seule, le trafic critique de 16 %.
Une diminution de la consommation de gas-oil a une incidence considérable
sur le trafic critique, même lorsqu'elle s'accompagne d'une diminution de
la consommation d'électricité - une diminution de 20 Z des deux consomma-
tions réduisant le trafic critique de 13 Z. Lorsque la consommation de
gas-oil est importante, il y a donc intérêt à vérifier s'il serait pos-
sible de la réduire, particulièrement en améliorant l'entretien et
l'exploitation.
Coût du gas-oil
51. Deux scénarios ont été utilisés pour le coût du gas-oil, incluant
les frais de stockage et de distribution, comme indiqué ci-dessous.
Coût du litre Augmentation annuelle Trafic critique, Ten 1985 en termes réels en millions deen dollars 1985-1995 Après 1995 tonnes brutes
0,26 3 % 2 % 13,70,26 1 % 1 z 17,3
Ainsi, sur la base du plus faible taux de hausse des prix du gas-oil, le
trafic critique est supérieur de 26 Z.
52. En 1982, le prix moyen du gas-oil diesel f.o.b. à Rotterdam,
Curaçao, Bahreïn et Singapour était d'environ 0,25 dollar le litre. Son
évolution dépendra du prix du brut et de la demande respective de gas-oil
et d'autres produits pétroliers. Le prix du brut diminue depuis 1981 mais
-44-
il devrait se stabiliser et augmenter en termes réels après 1985. Il est
manifestement difficile de prévoir un taux de hausse mais un scénario
possible, aux prix de 1982 12/, serait le suivant :
Année 1983 1985 1990 1995
Prix par baril $28 27 $ 31 $ 37
Entre 1985 (première année du projet) et 1995, on peut prévoir que cette
évolution des coÛts correspondra plus ou moins à une hausse annuelle
d'environ 3 %. D'ici à 1995, on peut s'attendre à ce qu'un grand nombre
de techniques de production de carburant de synthèse soient appliquées à
l'échelle industrielle, ce qui ralentira théoriquement la hausse des prix
du pétrole qui ne devrait être que d'environ 2 Z par an. Ces taux d'ac-
croissement - 3 Z par an de 1985 à 1995 et 2 % par la suite - ont été uti-
lisés pour le cas de base. On a également utilisé un taux d'accroissement
nettement plus faible - 1 Z par an après 1985 - pour vérifier l'incidence
du taux d'accroissement des prix des produits pétroliers.
53. Des progrls récents tels que l'amélioration du rendement énergé-
tique des automobiles et l'utilisation du charbon et d'autres sources
d'énergie au lieu du fuel pour la production d'électricité ont réduit la
demande de distillats supérieurs et de fuel mais la demande de distillats
moyens reste forte. Cela a donné un rendement élevé aux investissements
nécessaires pour raffiner davantage le fuel afin de produire davantage de
gas-oil et, en conséquence, de nouvelles et importantes installations de
conversion fonctionnent déjà tant aux Etats-Unis qu'en Europe occidentale,
12/ La différence entre les prix du début de 1982 (utilisés pour d'autresdonnées) et ceux de l'ensemble de l'année 1982 est estimée à moins de1 Z et n'est pas prise en compte.
- 45 -
et on en construit également ailleurs, notamment dans les nouvelles raffi-
neries de la région du golfe Persique orientées vers l'exportation. De cefait, le rapport entre le prix du gas-oil et celui du brut, qui était de1,27 en 1982 (moyenne valable pour Rotterdam, Curaçao, Bahreïn et
Singapour), devrait normalement diminuer légèrement pour tomber à 1,25
environ en 1985 et 1990 et à 1,22 en 1995. En conséquence, pour le cas de
base, le prix f.o.b. du litre de gas-oil devrait normalement être en
moyenne de 0,21 dollar en 1985, de 0,24 dollar en 1990 et de 0,28 dollar
en 1995. Cette évolution des prix équivaut approximativement à une hausseannuelle de l'ordre de 3 Z (en termes réels). Ainsi, le prix du gas-oil
devrait augmenter pratiquement au même rythme que celui du brut entre 1985
et 1995 et l'on a supposé qu'il continuerait d'en aller ainsi après 1995.
Un autre scénario fondé sur une hausse annuelle du prix du brut de 1 Z
seulement a aussi été envisagé. On a calculé le coût du gas-oil pour leschemins de fer en majorant de 6 Z son prix f.o.b. pour tenir compte des
frais d'assurance et de fret, et de 15 % pour le stockage et la distribu-tion au sein du réseau, ce qui donne un coût de 0,26 dollar le litre en
1985. C'est en fonction de ces considérations que les prix du gas-oil et
les taux de hausse indiqués au paragraphe 51 ont été choisis.
54. Certains affirment que même si l'électrification n'est pas plei-
nement justifiée économiquement, elle devrait néanmoins être réalisée
parce qu'elle réduit la consommation de pétrole. Toutefois, comme on l'a
déjà vu, les chemins de fer ne représentent normalement qu'une faible
fraction de la consommation nationale de telle sorte que la réduction de
la consommation de pétrole résultant d'un grand projet d'électrification
ferroviaire risque d'être assez limitée - moins de 1 Z dans des pays assezindustrialisés comme le Brésil ou la Yougoslavie et quelques pour cent
- 46 -
dans certains pays africains. Les grands projets d'électrification sont cofteux
- de l'ordre de 100 millions de dollars - et il devrait exister des moyens
plus économiques de réduire la consomation de pétrole. Un autre argument
est que l'électrification mettrait les chemins de fer à l'abri d'une
désorganisation des livraisons de pétrole, à condition toutefois que la
production d'électricité ne soit pas assurée par des centrales à fuel.
Des mesures allant très au-delà d'une électrification des chemins de fer
seraient nécessaires pour parer à l'éventualité d'une désorganisation
durable des livraisons de pétrole. Il est certain qu'en l'absence
d'autres mesures, l'électrification faciliterait l'exploitation des che-
mins de fer dans l'immédiat, mais il pourrait être plus efficace de cons-
tituer des réserves suffisantes de gas-oil équivalant peut-être à plu-
sieurs mois de consommation et l'on pourrait tenir compte du coût de ces
réserves dans une analyse de la viabilité économique d'un projet d'élec-
trification. Si l'on prend en compte le coût d'une réserve de six mois,
le niveau de trafic critique du cas de base serait ramené de 13,7 millions
de tonnes brutes sans réserve de combustible diesel à 12,8 millions de
tonnes avec cette réserve - soit une réduction de 7% (Annexe 1,
par. 15-16).
55. Les produits pétroliers doivent être payés en devises tandis que
l'électricité est produite à partir de ressources locales. Certains
affirment qu'il faut majorer dans les calculs le prix du pétrole, du fait
que des économies de devises ont plus de valeur que des dépenses en monnaie
nationale. Cet argument n'est valable que si la monnaie nationale est
surévaluée, de telle sorte que le taux de change ne reflète pas sa valeur
réelle. Dans ce cas, il faut majorer le coût des devises en utilisant un
taux de change virtuel pour toutes les importations et exportations, y
- 47 -
compris les équipements et matériels qui doivent être importés pour élec-
trifier les chemins de fer et produire de l'électricité 13/.
Coût de l'électricité
56. Pour le cas de base, on a fixé le coût de l'électricité à 0,05
dollar par kWh, sans hausse en termes réels durant la vie du projet. Pour
illustrer l'incidence de variations de ce coût, les exemples suivants ont
été utilisés
Augmentation annuelle Trafic critique, T,Coût en dollars en % pendant la durée en millions depar kWh en 1985 de vie utile du projet tonnes brutes
0,05 0 13,70,05 1 14,70,03 0 10,30,07 0 20,2
Un accroissement annuel de 1 Z en termes réels du coût de l'électricité
n'a ainsi qu'une incidence limitée sur le trafic critique mais celui-ci
peut varier considérablement en fonction des différents coûts de l'élec-
tricité dans chaque pays, come on le verra ci-dessous. Il est à noter
que, dans le cas du scénario relatif au gas-oil utilisé pour le
cas de base, qui implique une hausse assez sensible des coûts du combus-
tible en termes réels, la valeur des économies d'énergie actualisée au
taux de 12 % serait nulle si l'électricité coûtait environ 0,09 dollar; le
trafic critique serait alors de 34 millions de tonnes (Annexe 1, par. 9).
57. Le coût marginal à long terme (CMLT) de l'électricité qui devrait
être utilisé pour les analyses économiques diffère souvent des tarifs de
l'électricité. La méthode utilisée pour le calculer est indiquée, par
13/ Il faut tenir compte à la fois des dépenses directes et indirectes endevises. Ainsi, si l'on fabrique localement des transformateurs enutilisant du cuivre importé, le coût du cuivre doit être considérécoue une dépense en devises.
- 48 -
exemple, dans le document de référence 21; seules ses principales caracté-
ristiques seront étudiées ici. Le CMLT est constitué des coûts marginaux
de la puissance et de l'énergie. L'élément puissance inclut à la fois les
coûts de production et de transport de l'électricité. Comme les postes
ferroviaires utilisent de l'électricité à relativement haute tension
(132 kV en général), le CMLT est plus faible que pour les consommateurs
alimentés en courant à plus faible tension.
58. La consommation d'électricité des chemins de fer varie au cours
d'une même journée et le coût de la puissance est déterminé par la consom-
mation durant la période de demande maximale d'électricité. Etant donné
que les chemins de fer sont généralement exploités 24 heures sur 24, ils
utilisent la puissance électrique aussi bien aux heures de pointe qu'aux
autres heures. En Espagne, durant la période de demande de pointe, la
consommation des chemins de fer correspond plus ou moins à la consommation
moyenne sur 24 heures, la demande maximale d'électricité des chemins de
fer et ceple des autres utilisateurs intervenant à des moments différents
(22). Naturellement, les chemins de fer pourraient réduire encore davan-
tage les coûts de la puissance en réduisant leurs opérations durant les
heures de pointe, mais cela reviendrait à limiter l'emploi de la capacité
ferroviaire afin de réduire l'utilisation de la puissance électrique.
L'énergie représentant en général 10 à 15 % des dépenses de chemins de
fer, cette contrainte risque le plus souvent d'être inacceptable.
59. En général, les réseaux électriques utilisent plusieurs sources
d'énergie différentes, dont certaines sont sollicitées la plupart du temps
et d'autres seulement en fonction des besoins. Le document de référence 21
montre ainsi qu'au Pakistan, pays qui dispose d'une puissance hydroêlectrique
considérable, le coût marginal de la puissance au niveau de la production était
-49-
déterminé par les turbines à gaz qui fournissent la charge de pointe. L'autre
élément du coût de la puissance est déterminé par un renforcement des install-
ations de transport d'électricité, jusqu'au niveau de tension auquel les chemins
de fer sont alimentés. A tout moment, le coùt de l'énergie est déterminé
par les rendements des unités fournissant la charge. A mesure que celle-ci
change, ces rendements et la structure du parc de production changent éga-
lement. Toutefois, le coût marginal est déterminé par le coût de la der-
nière unité qui est sollicitée et qui est généralement, parmi les unités
qui fournissent la charge, celle qui a le rendement le plus faible. Etant
donné que la structure du parc de production varie dans le temps, les
coûts marginaux sont différents durant les heures de pointe et en dehors.
Ainsi, alors que les services publics ont pu consacrer d'importants inves-
tissements à des centrales électriques aux faibles coûts énergétiques, qui
fournissent la charge minimale, l'élément énergie du CMLT est déterminé
par les centrales qui fournissent la charge marginale. Les coûts margi-
naux de l'énergie peuvent donc êtie sensiblement supérieurs aux coûts
moyens de l'énergie d'un réseau électrique. Le choix des coûts de l'élec-
tricité (CMLT) indiqués au paragraphe 56 et au Tableau 8 se base sur des
données de la Banque mondiale sur les coûts marginaux de la puissance et
de l'énergie dans différents pays pour les consommateurs alimentés en
haute tension (Annexe 2).
60. L'électricité peut être utilisée dans certains cas à la place du
pétrole - pour l'électrification des chemins de fer en l'occurrence - et
du pétrole peut être utilisé pour produire de l'électricité. Des hausses
sensibles des prix du pétrole ont donc des chances de s'accompagner d'une
certaine hausse des prix de l'électricité. On connait assez mal l'élasti-cité croisée de ces prix, qui varierait selon les pays en fonction de
- 50 -
l'assortiment de sources d'énergie utilisées pour la production d'électri-
cité. Toutefois, pour mettre au point un scénario compatible avec la
hausse des prix du combustible diesel prévue dans le cas de base, on a
considéré une production d'électricité fondée sur le charbon, qui repré-
senterait alors environ la moitié du coût de l'électricité. Comme le
pétrole, le charbon a vu son prix diminuer depuis 1981 mais on peut imagi-
ner une hausse en termes réels à partir de 1985 de 2 % par an jusqu'en
1990 et de 1 % par an par la suite. Les prix de l'électricité pourraient
ainsi augmenter en principe de 1 % par an entre 1985 et 1990, et de 0,5 %
par an ultérieurement. On a utilisé au paragraphe 56 et au Tableau 8 un
taux d'augmentation plutôt supérieur - à savoir 1 % par an pendant la vie
du projet - ce qui a eu pour effet d'accroître le niveau de trafic cri-
tique de 8 %.
Coût d'entretien des locomotives
61. On a fixé les coûts d'entretien des locomotives à 0,83 dollar
par locomotive-km pour les locomotives diesel et à 0,16 dollar pour les
locomotives électriques. Cela donne, pour le cas de base, des économies
au d'entretien des locomotives par 1.000 tonnes-km brutes, ML, de 6,3
dollars. A titre indicatif, on a également utilisé une autre valeur
supplémentaire de ML, inférieure de 30 %, ce qui donne
ML T$/1.000 tonnes-km brutes Millions de tonnes brutes
6,3 13,74,4 15,8
Une diminution de 30 % de ML a ainsi un effet sensible sur le trafic
critique, qui augmente de 15 Z. Si ML constituait une proportion plus
importante des avantages, par exemple si les économies d'énergie étaient
- 51 -
moindres parce que le prix de l'électricité était de 0,07 dollar au lieu
de 0,05 dollar (par. 56), l'effet des variations de la valeur de MLaurait été supérieur.
62. La plus grande complexité des locomotives diesel entraîne des
coûts d'entretien supérieurs mais il n'est pas facile d'évaluer les écono-
mies que l'électrification permettrait de réaliser sur ce plan. Les coûts
d'entretien des différents modèles de locomotives diesel peuvent varier
considérablement, ce qui est également le cas pour les locomotives élec-
triques. L'évolution des méthodes d'entretien - devenues plus efficaces,
donc moins coûteuses - a compliqué l'interprétation des données relatives
au passé. Ces coûts varient d'un pays à l'autre, en fonction des niveaux
de salaires et aussi du personnel et des installations disponibles. Dans
certains pays, on ne dispose de données rétrospectives que pour des
groupes de locomotives, comptant chacun plusieurs modèles, et il est dif-
ficile de déterminer les coûts afférents à tel ou tel modèle. Là encore,
lorsque l'électrification rend superflu l'achat de nouvelles locomotives
diesel, les économies d'entretien doivent également être rapportées aux
locomotives neuves, alors que l'on ne dispose parfois de données rétro-
spectives que sur un parc plus ancien.
63. Dans la plupart des études relatives à l'électrification, les
coûts d'entretien par locomotive-km sont fixés à un niveau constant pourla durée de vie utile du projet, bien qu'ils changent à mesure que les
locomotives vieillissent. Le choix d'une valeur représentative "constante"
implique un examen minutieux de la variation des coûts pendant la durée de
vie de la locomotive et, comme on l'a signalé plus haut, les coûts enre-
gistrés par le passé demandent à être interprétés. Dans les pays dépour-
vus de lignes déjà électrifiées, on considère souvent que le coût de
- 52 -
l'entretien des locomotives électriques correspond à une fraction - par
exemple, un tiers - de celui de l'entretien de locomotives diesel. Pour
ces raisons, les estimations des économies d'entretien des locomotives
(ML) risquent d'être entachées d'erreurs importantes si l'on se fonde sur
des coûts d'entretien constants par locomotive-km. L'effet de ces erreurs
sur les conclusions d'une étude de faisabilité dépend de l'importance
relative de ML et des autres coûts et avantages. Si ML est relativement faible,
une approximation peut être suffisante, sinon il faut analyser minutieusement
le nombre d'heures de travail nécessaires, les niveaux de salaires ainsi que
les coÛts et quantités 6e pièces de rechange.
64. La Figure 3 illustre la variation des coûts d'entretien des
locomotives selon leur modèle et leur âge. La courbe AD est fondée sur
des données fournies par plusieurs sociétés de chemins de fer américaines
et la courbe AE sur des données suédoises, suisses et américaines ajustées
de façon à correspondre aux coûts de main-d'oeuvre et aux frais généraux
américains (23). Les autres courbes sont fondées sur des données fran-
çaises tenant compte d'améliorations d'entretien et représentent
ainsi des coûts pour l'avenir plutôt que des coûts enregistrés dans le
passé. Les courbes FD1 et FEl s'appliquent à des locomotives plus
anciennes et les courbes FD2 et FE2 aux locomotives les plus modernes
(24). On trouvera de plus amples détails en Annexe 1.
65. Il est naturellement commode d'utiliser un coût d'entretien
constant par kilomètre car il faut sinon effectuer des calculs supplémen-
taires pour les locomotives achetées chaque année. On a donc effectué un
calcul pour évaluer l'ordre de grandeur de l'erreur résultant de l'utili-
sation d'un coût d'entretien constant par locomotive-km (mD pour les
- 53 -
locomotives diesel et mE pour les locomotives électriques) correspondant
à la valeur moyenne de ce coût pendant la durée de vie utile du projet.
Le coût moyen a été déterminé pour chaque courbe sur les premières
25 années de vie d'une locomotive (la courbe AD a dû être extrapolée au
delà de 16 ans), et le résultat obtenu a été inscrit dans les deuxième et
troisième colonnes du tableau ci-dessous. Pour ce test, on a considéré un
trafic constant pendant la durée de vie utile du projet, en utilisant des
trains de 1.000 tonnes remorquées et un taux d'actualisation de 12 %.
Valeur actualisée des économiesd'entretien,
$/1.000 tonnes-km brutesCoût d'entretien sur la base de sur la base de
moyen $/km valeurs valeursME mD moyennes effectives
Données américaines 0,30 0,93 4,9 3,9
Données françaisesFD1 et FEl 0,48 1,20 5,6 5,6FD2 et FE2 0,16 0,83 5,2 5,2
La quatrième colonne indique la valeur actualisée des économies réalisées
dans l'entretien des locomotives, calculée à partir des valeurs moyennes
des coûts d'entretien par locomotive-km, suivant la méthode décrite en
Annexe 1. La cinquième colonne indique la valeur actualisée des économies
réalisées dans les coûts d'entretien des locomotives, calculée rigoureuse-
ment en utilisant pour chaque année les coûts d'entretien (et, partant,
les économies réalisées à ce niveau) indiqués par les courbes appropriées.
Comme le montre le tableau, l'erreur liée à l'utilisation d'une valeur
moyenne est insignifiante dans le cas des données françaises : cela est
compatible avec les écarts relativement faibles par rapport aux valeurs
moyennes des courbes fondées sur ces données (Figure 3). Ces écarts sont
- 54 -
beaucoup plus marqués dans le cas des données américaines et, si l'on uti-
lise leur valeur moyenne, les économies d'entretien s'en trouvent suresti-
mées de 26 %.
66. Sauf indication contraire, on a considéré come constants les
coûts d'entretien par locomotive-km, en utilisant des valeurs moyennes
correspondant aux courbes FD2 et FE2. Pour le cas de base, on a obtenu
une économie du coût d'entretien des locomotives (ML) de 6,3 dollars par
1.000 tonnes-km brutes, comme indiqué au paragraphe 61. Il est à noter
qu'une diminution du tonnage remorqué par locomotive accroit le nombre de
locomotives-km nécessaire pour un niveau de trafic donné et par conséquent
les coûts d'entretien, et donc les économies réalisables à ce niveau
(Annexe 1, équation A 15).
67. Le rapport entre les coûts d'entretien moyens respectifs des
locomotives diesel et électriques (mD/mE) est assez élevé (5,2:1), ce
qui représente une économie relativement importante. L'économie
correspondant aux données américaines est également apparue plus faible et
c'est la raison pour laquelle on a utilisé aussi une valeur inférieure de
ML dans les exemples chiffrés donnés au paragraphe 61 et au Tableau 8.
68. Il ne faut pas perdre de vue le fait que les coûts d'entretien
utilisés dans cette analyse s'appliquent à des pays industrialisés. Dans
des pays en développement, ceux-ci pourraient être très différents, infé-
rieurs si l'on dispose d'une main-d'oeuvre locale qualifiée, et supérieurs
dans le cas contraire. Une meilleure connaissance des coûts d'entretien
des locomotives et des fucteurs susceptibles de les réduire est souhai-
table pour les pays en développement, pour faciliter des décisions - et
pas seulement dans le domaine de l'électrification.
- 55 -
Composition du trafic
69. On a considéré jusqu'à maintenant une ligne de chemin de fer
assurant essentiellement un trafic marchandises. Pour une ligne où le
trafic voyageurs prédomine, le trafic critique se situe plus bas, et ce,
pour deux raisons. Tout d'abord, les vitesses sont supérieures, ce qui
entraîne une consommation d'énergie plus importante et, par conséquent,
des possibilités accrues d'économies d'énergie. Deuxièmement, le tonnage
remorqué par locomotive est plus faible de telle sorte qu'il y a davantage
de locomotives par tonnes-km brutes, ce qui accroit les économies d'entre-
tien des locomotives qui sont réalisables. A titre indicatif, considérons
une ligne transportant trois voyageurs-km par tonne-km nette, seulement
dans des trains tractés par locomotives. Les économies d'entretien
seraient probablement supérieures si des rames automotrices étaient utili-
sées parce qu'il y aurait davantage de moteurs. Comme indiqué au
Tableau 8, on a fixé la consommation d'énergie à 8 litres de combustible
diesel ou 31 kWh, soit 33 % de plus que dans le cas de base, pour tenir
compte des vitesses supérieures. Les économies d'entretien ont été calcu-
lées comme auparavant. Il en résulte un trafic critique de 10,1 millions
de tonnes brutes, soit 26 Z de moins que dans le cas de base.
Exploitation sur terrain difficile
70. Jusqu'à maintenant, il n'a été question que d'opérations sur
terrain facile, qui ne permettent guère de tirer parti de la puissance
supérieure des locomotives électriques. Toutefois, cette caractéristique
peut donner à l'électrification un avantage supplémentaire considérable si
la ligne se situe pour l'essentiel sur terrain difficile avec fortes
rampes. L'incidence de cette puissance supérieure a été illusttée pour un
trafic essentiellement voyageurs. Les différences par rapport au cas de
- 56 -
base sont les suivantes : le tonnage remorque pour locomotive électrique a
été fixé à 25 %.de plus que par locomotive diesel; le nombre de
locomotives-km par jour a été fixé à 33 Z de plus pour la traction élec-
trique; en outre, comme l'indique le Tableau 8, on a considéré que la con-
sommation d'énergie était supérieure de 50 Z en traction électrique et de
58 % en traction diesel. La différence entre les accroissements de con-
sommation est liée aux différences de tonnage remorqué par locomotive
(par. 48). Il n'a pas été tenu compte des réductions des coûts du person-
nel roulant ni du nombre de voitures (par. 71). Dans ces conditions, le
trafic critique est de 6,5 millions de tonnes brutes, soit moins de la
moitié du cas de base. Si l'on utilise la valeur inférieure de CF' le
trafic critique tombe à 4,7 millions de tonnes brutes.
Economies au niveau du personnel et des voitures
71. Les économies résultant d'une productivité accrue du personnel
et d'une meilleure utilisation des wagons de marchandises et de voyageurs
n'ont pas été prises en compte pour calculer le trafic critique. Ces éco-
nomies varient fortement d'un projet à l'autre de telle sorte qu'il serait
difficile de fixer une valeur type, mais elles sont relativement faibles
lorsque la différence entre le nombre de i- -rmètres par jour assuré res-
pectivement en traction diesel et élec, . est faible et que les poids
des trains sont les mêmes, comme cela a été postulé pour presque tous les
cas examinés ici. Les seules exceptions sont les cas de terrain difficile,
pour lesquels les différences dans le nombre de kilomètres par jour et le
poids des trains auraient pu faire baisser sensiblement les frais de per-
sonnel, en fonction d'arrangements contractuels (portant notamment sur le
niveau des salaires et les pratiques suivies en ce qui concerne le roule-
ment du personnel et l'accompagnement des trains). Des économies sensibles
- 57 -
pourraient également être réalisées au niveau des voitures grâce à une
vitesse supérieure. Quel que soit le projet envisagé, il est possible
d'évaluer facilement ces économies et d'en tenir compte en calculant le
trafic critique. Il est à noter que dans les cas cités plus haut dans
lesquels ces économies auraient pu être importantes - terrain difficile -elles devraient atteindre 7,5 dollars par 1.000 tonnes-km brutes, soit
près des deux tiers des économies d'entretien des locomotives, pour abais-
ser de 20 % le niveau de trafic critique. Toute économie de frais de per-
sonnel réalisable grâce à l'électrification serait réduite si le montant
total des frais de personnel était lui-même réduit par des changements
d'exploitation - notamment par l'utilisation de trains plus longs comptant
deux locomotives ou davantage, exploités sans faire appel à un personnel
plus nombreux que celui de trains à locomotive unique. Des trains plus
longs permettraient également d'accrottre la capacité des voies. Il con-
vient de se demander si une productivité accrue peut être utilisée effica-
cement, soit grâce à un accroissement correspondant du trafic, soit grâce àune diminution du personnel et à l'élimination de voitures en surnombre.
Accroissements de la capacité
72. Si des travaux d'infrastructure sont nécessaires pour accroître
la capacité d'une voie, l'un des avantages de l'électrification peut être
de les retarder. La méthode utilisée pour calculer cet avantage, W, par
rapport au coût des travaux en jeu, est décrite en Annexe 1. Cette annexe
indique également le calcul de la valeur de ces travaux, susceptibles de
réduire de 20 % le trafic critique. Si l'électrification les reporte de
cinq ans et si le coût des installations fixes est le même que dans le cas
de base, ces travaux coûteraient 83.000s dollars (s désignant la longueur
- 58 -
de la ligne en kilomètres) ou 33 millions de dollars pour un projet por-
tant sur 400 km. Si l'accroissement de la capacité dû à l'électrification
est supérieur et si le taux d'accroissement du trafic est inférieur, ce
coût tombe à 14 millions de dollars. Ces coûts, quoique considérables,
seraient dépassés en cas de travaux de doublement d'une partie importante
de la voie. Toutefois, l'électrification devient viable dans de nombreux
cas - notamment dans la plupart des cas cités au Tableau 8 - à des niveaux
de trafic très inférieurs à ceux auxquels un doublement de la voie semble
devenir nécessaire.
Conclusion
73. On a montré que le niveau de trafic critique auquel l'électrifi-
cation devient rentable était très variable. Les exemples donnés au
Tableau 8 et à la Figure 2, qui n'ont aucun caractère exhaustif, couvrent
une plage comprise entre 4,7 et 22 millions de tonnes brutes. Le trafic
critique est particulièrement sensible au coût d'opportunité du capital,
au coût des installations fixes et à celui du combustible diesel. Il est
également sensible à la consommation d'énergie, au coût de l'électricité
et aux coûts d'entretien des locomotives. Il peut être très variable
selon le coût du parc de locomotives électriques et celui du parc de loco-
motives diesel éliminé du fait de l'électrification. Il peut être sensi-
blement plus faible sur terrain difficile que sur terrain facile et pour
un trafic essentiellement voyageurs plut8t que marchandises.
74. On ne peut utiliser aucun paramètre unique comme indicateur de
la viabilité de l'électrification. Une étude de faisabilité distincte
- et généralement complexe - doit être entreprise pour chaque projet envi-
sagé. Les facteurs à prendre en compte ont été examinés. Il est apparu
que les données nécessaires étaient disponibles ou bien que l'on pouvait
-59
les calculer à l'aide de méthodes bien établies. Une analyse de préfaisa-
bilité a été mire au point pour déterminer si une étude plus détaillée
S'impose.
75. Les conclusions tirées de la première partie du présent document
sont exposées aux paragraphes 20 à 24. L'observation suivante vaut pour
les deux parties : généralement, les coûts de l'énergie ne sont pas le
principal facteur déterminant le r8le des chemins de fer. La hausse des
produits pétroliers a ouvert de nouvelles perspectives aux chemins de fer
mais, pour définir ces perspectives, il faut bien connaitre les coûts de
l'énergie et les autres coûts en jeu, pour les chemins de fer comme pour
leurs concurrents. Cela est également indispensable pour pouvoir faire en
connaissance de cause des choix entre l'électrification et d'autres inves-
tissements susceptibles de réduire les coûts ou d'améliorer la qualité des
services.
Remerciements
76. L'auteur tient à remercier, pour les nombreux et fructueux
entretiens qu'ils ont bien voulu lui accorder et aussi pour certaines des
données citées dans le présent document, les responsables de l'Union
internationale des chemins de fer, de l'Association des chemins de fer
américains, de l'Administration fédérale des chemins de fer américains, de
la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe, de la Corée, de
l'Espagne, de la Finlande, de la France, de l'Inde, du Japon, du Royaume-
Uni, de la Suisse, de la Yougoslavie, de la Zambie et du Zimbabwe, ainsi
que ses collègues de la Banque mondiale. Des représentants des construc-
teurs de matériel ferroviaire ont fourni certaines données relatives aux
- 60 -
locomotives. Le Pr D. L. Genton a vérifié l'analyse utilisée pour procé-
der à une première estimation du trafic critique justifiant une électrifi-
cation. Il convient de citer tout particulièrement les entretiens avec
M. R. Schlemmer sur l'électrification, M. M. Ephraim sur les locomotives
diesel et M. M. Djuricic sur la consommation d'énergie. Les personnes qui
ont fourni certaines des données non publiées utilisées dans le présent
document sont citées dans la bibliographie. Il convient toutefois de pré-
ciser que les vues exprimées ici n'engagent que leur auteur.
- 61 -
Bibliographie
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2. Les consommations unitaires d'énergie dans les transports, Documenta-tion française, décembre 1979.
3. Freight transport; short and medium term considerations. Paper No. 6.Advisory Council on Energy Conservation, HMSO, London 1977. (Cedocument indique que les opérations de triage ont représenté environ5 % de la consommation totale de gas-oil en 1974, et, que par ail-leurs, les locomotives électriques n'ont été utilisées que 5 % dutemps pour les trains de marchandises).
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14. W. H. Cyr, Canadien National, communication privée.
15. S. R. Ditmeyer, La contribution des chemins de fer aux éconmiesd'énergie, Congrès AICCF/UIC, septembre 1982.
- 62 -
16. Technical Proceedings of the Energy Management Workshop, U.S.Department of Transportation Report No. FRA/ORD-80, 1979.
17. N. Howard: A comparison between fuel efficiency of railway diesel andelectric traction units, Electrical Engineering Transactions, TheInstitute of Engineers, Australia, 1980.
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19. J. B. Quail: Economics of the use of electric traction by the SouthAfrican Railways for the transport of coal on the Richards Bay Line,presented at the Annual Meeting of the Transportation Research Board,janvier 1981.
20. Price prospects for major primary commodities, Rapport de la Banquemondiale, Volume 5, juillet 1982.
21. M. Munasinghe et J. J. Warford: Electricity Pricing - Theory and CaseStudies, publi4 par la Banque mondiale par Johns Hopkins UniversityPress, 1982.
22. M. Losada, Indicateurs permettant de mesurer le rendement 6nerg6tiquedu chemin de fer et d'autres modes de transport, Congrbs AICCF/UIC,septembre 1982.
23. E. G. Schwarm, Arthur D. Little, Inc., communication priv6e, 1982.
24. J. M. Jomard et P. Meyreau, SNCF, communication priv6e, 1982.
- 63 -
ANNEXE 1Page 1
ESTIMATION DU TRAFIC CRITIQUE
1. Il s'agit d'expliquer ici plus en détail, à l'aide des données
correspondant au cas de base, les méthodes utilisées pour estimer le tra-
fic critique. Les méthodes utilisées pour évaluer l'avantage lié à des
augmentations de capacité (par. 72 du document) et à une diminution de
l'éventuelle réserve nationale de gas-oil (par. 60) seront également
décrites en détail.
2. Les paramètres applicables au cas de base sont les suivants :
Durée de vie utile du projet : 25 ans, à partir de 1985.
Terrain : facile, sans déclivités ni courbes prononcées.
Trafic : T millions de tonnes brutes en 1985, augmentant de 3 Z
par an; 0,5 tonne-km nette ou 1 voyageur-km génèrent 1 tonne
brute; trafic voyageurs assuré par trains remorqués par locomo-
tive, à une vitesse ne dépassant pas 140 km/h.
Tonnage des trains : tonnage remorqui des trains de marchandises, en trac--tion électrique et diesel, tEPwtDP w 1.200 tonnes; tonnage
remorqué des trains de voyageurs, tEP=tDP m 600 tonnes.
Utilisation des locomotives : électriques, 400 km/jour pour les
marchandises et 600 km/jour pour les voyageurs; diesel, 348 km/
jour pour les marchandises et 522 km/jour pour les voyageurs.
Ratio d'utilisation des locomotives électriques et diesel :
1,15:1.
- 64 -
Page 2
Disponibilité des locomotives : électriques, 95 X, diesel, 86 Z.
Ratio de disponibilité : 1,1:1.
Prix des locomotives : électriques, P L 1,7 million de dol-
lars. Diesel, Pg L 1,3 million de dollars.
Coûts d'entretien des locomotives par locomotive-km : élec-
triques, mE a 0,16 dollar; diesel, mD a 0,83 dollar.
Coût du gas-oil : coùt en 1985, pD m 0,26 dollar le litre,
augmentant de 3 Z par an jusqu'en 195 et de 2 Z par an ensuite.
Coùt de l'électricité : p 0,05 dollar le kWh.
Consoation d'énergie : 6 litres ou 23 kWh pour 1.000 tonnes-km
brutes.
Coût d'investissement des installations fixes : CF
180.000 dollars par ligne-km à voie unique.
Coût d'entretien annuel des installations fixes : 1 Z des coûts
d'investissement.
Taux de rentabilité : 12 Z.
Les valeurs résiduelles ne seront pas prises en compte.
On utilisera largement la formule :
b - bn-l-
- 65 -
ANNEXE 1Page 3
x représentant une fonction du taux d'actualisation et de différents tauxd'accroissement, comme indiqué ci-dessous.
Entretien des installations fixes
3. Etant donné que les coûts annuels d'entretien correspondent à 1 %du coût d'investissement des installations fixes, la valeur actualisée descoûts d'entretien sur la base d'un taux d'actualisation de 12 Z est lasuivante :
u-25'F C 1 a n-i
100 n
- 0.079 Cp (Ai)
De telle sorte qu'avec CF - 180.000 dollars, 'IF n 14 x 103 par kilo-mètre de ligne à voie unique.
Investissements dans les locomotives
4. Le trafic de T tonnes brutes durant la première année du projetpasse à 1,03 T la première année d'exploitation en traction électrique.
Compte tenu d'une longueur de ligne a (km), le trafic marchandises et letrafic voyageurs généreront un tonnage-km brut équivalant respectivement à0,15 et 0,88 fois Te durant la première année de service (c'est-à-dire ladeuxième année du projet). Pour les poids des trains, l'utilisation et la
- 66 -
ANNEXE 1Page 4
disponibilité des locomotives (indiquée au paragraphe 2 de la présente
annexe), le nombre de locomotives électriques à acheter durant la première
année du projet (et devant être disponibles au cours de la deuxième année)
sera de :
MEI 0.88 Te + 0.15 Te1200 x 365 x 400 x 0.95 600 x 365 x 600 x 0.95
- 6.49 Te x 10-9 (A2)
On peut calculer à partir de cette expression le nombre correspondant de
locomotives diesel, en se souvenant que les locomotives électriques
couvrent 15 Z de km/jour de plus et que leur taux de disponibilité est
supérieur de 10 %.
ND, - 6.49 x 1.15 x 1.1 Ta x 10-9 - 8.21 Tg a 10-9 (A3)
5. Les achats de locomotives se poursuivront durant toute la durée
de vie utile du projet, à mesure que le trafic augmente, et l'on suppo-
sera que les locomotives supplémentaires nécessaires pour chaque année
seront achetées l'année précédente. Compte tenu d'un taux d'accroissement
annuel de 3 %, le trafic de l'année (n) dépassera le trafic de l'année
(n-1) de
0.03 x 1.03n-1 T,
- 67 -
ANNEXE 1Page 5
et étant donné que les locomotives électriques NE1 correspondent à untrafic de 1,03 T, le nombre de locomotives électriques à acheter durantl'année (n-1) sera de :
NElNEU M ---- x 0.03 x 1.03X-1 (A4)1.03
Etant donné que PLE et PLD représentent les coùts unitaires des
locomotives, la valeur actualisée (VA) des investissements consacrés auxlocomotives électriques est de
C Ta - N P + 0.03î 1.030l- 6LE El LEn-2 - 1.03 1.12U
n-24
• El LE 1 + 0.0291 - 3 106
- 1.28 NEPLE (A5)
La valeur nette actualisée (VNA) des investissements dans les locomotives
est constituée par la différence entre les VA du parc de locopotives
électriques et du parc de locomotives diesel, c'est-à-dire :
CLTs - 1.28 [NEl 2La - N LD
- 1.28 NE1 IPLE -PD (A6)
- 68 -
ANNEXE 1Page 6
NE 1ou z -- ; en utilisant la valeur de NE1 de l'équation A2
>Dl
PCL I L.3 E (PX (A7) •
Sur la base des équations A2 et A3, z m 0,79. Si l'on utilise les valeurs
de PLD et P indiquées au paragraphe 2 de la présente Annexe,
CL - 0.5 x 10-3 (A8)
Economies d'énergie
6. On illustrera le calcul de X, VA du coût du combustible diesel,
en utilisant les symboles PD pour le coût en 1985 du combustible diesel
par litre, k1 pour le taux d'augmentation annuelle de ce coût durant les
premières années m du projet et k2 pour le taux correspondant d'augmen-
tation pendant le reste de la durée de vie du projet. Comme indiqué au
paragraphe 2 de la présente Annexe, on fixera la consommation à 6 litres
pour 1.000 tonnes-km brutes, l'accroissement du trafic à 3 % par an et le
taux d'actualisation à 12 Z. On obtient alors i
- 69 -
ANNEXE 1Page 7
nao n25
6pT I.03 (+k) 1 1.03(1+kl) I[..03(I+k2)1000M 1. 12 J1.12 anl 1.12 (9
Si l'on utilise les valeurs numériques du cas de base (umll, k 1 3 %,
k2m2 %, PD-O,26), on obtient :
1 m 19.8T@ z 10-3
7. On illustrera le calcul de Y, VA du coùt de l'électricité, enutilisant les symboles PE pour le coùt du kWh et k pour son taux
d'augmentation annuelle pendant la durée de vie utile du projet. La
consommation d'électricité itant de 23 kWh pour 1.000 tonnes-km brutes,
les taux d'accroissement du trafic et le taux d'actualisation restant
inchangés, on obtient :
2 3 pETs 1.03(1+k] (All)
1000 1.12n-2
et si l'on utilise les valeurs numériques du cas de base (pE 0,05, ks0)
à Ii.4Ta X 10-3 (A12)
- 70 -
ANNEXE 1Page 8
8. Pour le cas de base, la VA des économies d'énergie est donc de :
ETs m I-T - 8.4T* x 10-3 (A13)
et la VA des économies d'énergie par tonne-km est de
E - 8.4 X 10-3 (A14)
9. On peut noter que les économies d'énergie deviennent nulles si
le coût de l'électricité est de 0,087 dollar, les VA des coûts du combus-
tible diesel et de l'électricité étant alors égales.
Economies d'entretien des locomotîves
10. On se souviendra que mE et m, représentent les coûts d'entre-
tien par kilomètre des locomotives dieatl et électriques et tEF et tDF'les tonnages remorqués par locomotive pour les trains de marchandises. La
composition du trafic correspondant au cas de base est de 3 tonnes-km
nettes par voyageur-km, et comme 1 tonne-km nette génère 2 tonnes-km
brutes et 1 voyageur-km 1 tonne-km brute, le trafic marchandises et le
trafic voyageurs constituent un tonnage-km brut de 0,86 Ts et 0,14 Ts,
respectivement, durant la première année du projet. Les services assurés
par traction électrique commencent la deuxième année du projet. Par con-
séquent, pour le trafic marchandises, la VA des économies d'entretien des
locomotives est de :
1D ME I 1.03 I-1Ts-•-- 0.86T* ---
. DF E (.12
•-8.5 Tu -.~..L (AiS>LDF EFJ
- 71 -
ANNEXE 1Page 9
Par conséquent, avec mD 0,83, mE - 0,16 ettN D - 1200 tonnes,
%-,. 4.75 0 (A16)De mrne, pour le trafic voyageurs (600 tonnes remorquées)N,Ta • 1.5 Te X 1- (3
et la VA de l'économie totale d'entretien des locomotives devient :NLT@ - 6.3T 10-3
(A)et
ML - 6.3 x 10-3 (A19)
i1. Il convient de faire une observation supplémentaire concernant
les graphiques relatifs aux coÙts d'entretien des locomotives par rapport
à l'ige de la locomotive (Figure 3) à partir desquels mD et mE ont été
calculés (par. 64 et 65). Ces graphiques dépendent du nombre de
locomotives-km par an, étant donné que certains coûts d'entretien
dépendent de l'utilisation et d'autres du temps écoulé. Le tableau
ci-dessous indique le nombre de kilomètres par an correspondant à chaque
courbe
AD 160.000
AE 320.000
FD1 96.000-120.000
FEl 130.000
FD2 180.000
FE2 300.000
- 72 -
ANNEXE 1Page 10
12. Suivant les hypothèses applicables au cas de base, les locomo-
tives diesel et électriques couvriraient respectivement 139.000 km et
160.000 km par an, tandis que dans le cas d'un trafic "essentiellement
voyageurs", ces valeurs seraient de 170.000 et 190.000 km par an respecti-
vement. Pour les locomotives diesel, ces valeurs sont assez proches de
FD2 sur lequel mD a été fondé. Pour les locomotives électriques, ces
valeurs ont été sensiblement plus faibles que celles qui correspondent à
FE2 mais come les économies d'entretien sont dominées par le coOt des
locomotives diesel, cette différence n'affecte pas sensiblement l'analyse
présentée dans ce document. Toutefois, l'effet de l'utilisation des
locomotives sur les courbes telles que celles de la Figure 3 doit être
pris en compte dans les études de faisabilité.
Trafic critique du cas de base
13. A partir de l'équation 3, on obtient le niveau de trafic critique
par: CF + MF -WT a
E + ML - CL
Pour le cas de base, CF a 180.000 dollars et W - 0. Les valeurs de MFp
E, ML et CL sont données par les équations Al, A14, A19 et 8A, respec-
tivement, de telle sorte que :
T - 180000 + 14000T 13.7 x 106 tonnes brutes8.4 x 10-3 + 6.3 x l0-3 - 0.5 x l0-3
- 73 -
ANNEXE 1Page 11
14. Ces données ont été consignées au Tableau 8 où, pour plus de
conodité, CF et MF sont exprimés en milliers de dollars, E, ML et
CL sont exprimés par milliers de tonnes-km brutes et T en millions de
tonnes brutes.
Réserve de combustibles
15. Comme on l'a vu au paragraphe 54, les gouvernements pourraient
constituer une réserve de pétrole pour mettre leur économie à l'abri d'une
éventuelle désorganisation des livraisons de pétrole. Si les chemins de
fer étaient électrifiés - et si l'électricité n'était pas produite à par-
tir de pétrole - la réserve de pétrole serait réduite de la quantité
nécessaire pour alimenter les locomotives diesel en l'absence d'électrifi-
cation. On peut se demander si cette réduction devrait être considérée
coe un avantage de l'électrification étant donné que la constitution
d'une réserve de combustible peut être considérée comme l'une des mesures
prises par l'Etat pour protéger les intérêts nationaux, au même titre
qu'une réserve de produits alimentaires ou une armée permanente. Toute-
fois, on a fait des calculs pour évaluer dans quelle mesure cet avantage
contribuait à rendre une électrification viable. On se réfère à des con-
ditions correspondant au cas de base.
- 74 -
ANNEXE iPage 12
16. On supposera que la réserve correspond à six mois de consomma-
tion de gas-oil. Les services assurés en traction électrique commencent
la deuxième année du projet, lorsque le trafic est de 1,03 Ts. La consom-
mation est de 6 litres pour 1.000 tonnes-km brutes et le prix du litre de
gas-oil de 0,26 x 1,03 dollars. Par conséquent, la valeur actualisée des
économies réalisées cette même année (la deuxième année) est de :
R2 w 1.032 x 6 x 0.26 Te - 0.74 Te (A20)1.12 x 2
La réserve devrait être augmentée chaque année pour tenir compte de l'ac-
croissement du trafic qui est de 3 % par an. Les 11 premières années, le
prix du combustible diesel augment- de 3 Z par an, et par conséquent
durant cette période, la VA de la réserve supplémentaire nécessaire pour
la n-ième année est de :
Ru . 0.03 x i x 1.03n-1 T x 0.26 x 1.03n-1 x2 20-1000 ( = '(A21
- 0.023T@ ( x 10-3 (A21)1.12
et la VA de la réserve pendant la durée de vie du projet devient :
n-il11 32 -I Ta X 10-3 0.74 + 0.023 11 2)-1
nm3
n-251.032 X 0.023 n«25 1.03 X 1.02U-11
+ 1.12 T2 1.12.0 Tx12
-1.0 Te z lo-3 (A22)
- 75 -
ANNEXE 1Page 13
La VA de la réserve par tonne-km brute est donc de
1.0 x 10-3V Ta
(A23)Compte tenu de cet avantage, la formule relative au trafic critiqu.
devient :
T + HL - + +L (A24)
et si l'on introduit les valeurs du cas de base et la valeur de F de
l'équation A23
T m .180000 + 14000 612.8 18.4 10-3 + 6.3 x 10-3 - 0.5 x 10- 3 + 10-3 10 tonnes brutes
Ainsi, cans l'hypothèse d'une réserve de gas-oil de six mois, le trafic
critique du cas de base diminue de 7 Z.
Augmentations de capacité
17. Si le coût des travaux nécessaires pour accroître la capacité de
la voie est Wc et si les travaux doivent être entrepris l'année j duprojet avec traction diesel et b années plus tard avec électrification et
si le taux d'actualisation est de 12 %, la VA de cet avantage est
SWe. (A25)
- 76 -
ANNEXE 1Page 14
18. La valeur de We nécessaire pour obtenir une réduction sensible,
fixée à 20 % du trafic critique, peut être rapportée au coOt CF des ins-
tallations fixes. A partir de l'expression pour T (équation 3), si W 0 0
donne T T T , la valeur de W correspondant à T • 0,8 T , peut être
obtenue à partir de l'équation
.*m <+(A26)
CF+ M-
et comme MF est très inférieur à CF,
0.2CF (A27)
En utilisant les données relatives au cas de base, on supposera que
l'électrification augmente la capacité de 15 %; comme le trafic augmente
de 3 % par an, b - 5. Si les travaux destinés à accrottre la capacité
devaient être exécutés durant la première année du projet en l'absence
d'électrification,
W - -C 0.43 Ce (A28)1.12~ .3C
Par conséquent, avec CF 180.000 dollars
wc - 2.3W - 0. 4 6CFs $83,000 (A29)
Naturellement, la valeui de W1 nécessaire pour réduire de 20 Z le trafic
critique serait inférieure si l'augmentation de capacité due à l'électri-
fication était plus importante, étant donné que b s'en trouverait accru.
A la limite, si b dépasse la durée de vie du projet (ce qui impliquerait
un très lent a croissement du trafic),
c W 0 0.2CF - $360008. (A30)
- 77 -
ANNEXE 1Page 15
Pour un projet portant sur 400 km, ces valeurs de We passent respective-
ment à 33,2 et 14,4 millions de dollars. Par conséquent, il faudrait
entreprendre des travaux assez importants pour affecter sensiblement le
niveau de trafic critique.
19. Ces valeurs de W seront dépassées si des travaux considé-
rables de doublement de la voie sont nécessaires. Mais pour le cas de
base, avec des trains de marchandises de 1.200 tonnes brutes remorquées,
et des trains de voyageurs de 600 tonnes brutes remorquées, le trafic cri-
tique de 13,7 millions de tonnes brutes remorquées pourrait être assuré
par 18 paires de trains par jour, ce chiffre passant à 38 paires à la fin
du projet. Cela se situe dans les limites de la capacité d'une ligne à
voie unique, et par conséquent il ne devrait pas être nécessaire de procé-
der à d'importants travaux de doublement de la voie, bien que des inves-
tissements risquent fort d'être nécessaires, par exemple, pour des instal-
lations de signalisation ou des voies d'évitement supplémentaires. En
outre, on devrait pouvoir combiner certains trains de façon à constituer
des crains remorquant 2.400 tonnes brutes, réduisant ainsi la pression
exercée sur la capacité de la voie dans d'autres cas caractérisés par un
trafic essentiellement marchandises et un trafic critique plus élevé. Une
exploitation à voie unique est également possible pour un trafic essen-
tiellement voyageurs parce que, même s'il y a davantage de trains pour un
niveau de trafic donné, le trafic critique est inférieur. Ainsi, pour la
plupart des cas cités au Tableau 8, l'électrification devient viable à desniveaux de trafic qui ne devraient pas nécessiter d'importants travaux de
doublement de la voie.
- 78 -
ANNEXE 2Page 1
COUT DE L'ELECTRICITE
1. Co-mme on l'a vu, le coût de l'électricité comporte deux éléments
principaux ; l'un lié à la puissance et au transport d'électricité à assu-
rer à mesure que la demande d'électricité s'accroit et que le réseau se
développe et l'autre lié à l'énergie consonnée pour produire de l'électri-
cité. Les coûts d'exploitation et d'entretien sont généralement inclus
dans les coûts de la puissance. L'énergie est normalement produite à par-
tir de sources diverses (pétrole, gaz, charbon, centrales nucléaires ou
hydroélectriques ou éventuellement d'autres sources), choisies de façon à
constituer la solution la plus èconomique. Certaines des centrales élec-
triques fournissant la charge minimale sont sollicitées la plupart du
temps et d'autres seulement en fonction des besoins.
2. Il convient de diviser le cycle quotidien de la demande en deux
périodes, à savoir heures de pointe et hors pointe. Leur durée dépend des
caractéristiques du réseau, la période de pointe étant d'environ quatre
heures au Pakistan et de sept heures en Yougoslavie. Dans certains cas,
le cycle quotidien de la demande se divise en plus de deux périodes et il
peut également y avoir des variations saisonnières, mais il suffira ici de
considérer simplement un cycle quotidien à deux périodes. On supposera
également que, comme c'est généralement le cas, les coûts de la puissance
sont liés uniquement à l'accroissement de la demande qui se produit lorsque
- 79 -
ANNEXE 2Page 2
le réseau électrique fournit sa charge de pointe. Toutefois, dans le cas
de certains réseaux alimentés en partie par des centrales hydroélectriques,
la nécessité d'assurer une réserve pour les années de sécheresse peut éga-
lement entrainer un coût au niveau de la puissance hors pointe.
3. Les centrales électriques fournissant la charge de pointe ne
sont normalement sollicitées que quelques heures seulement par jour et il
est donc important de limiter dans leur cas le coût de la puissance plutat
que le coût de l'énergie. Il s'agit souvent de turbines à gaz ou d'hydrau-
lique de pointe et elles déterminent normalement le coût marginal de la
puissance. Il faut en outre tenir compte des renforcements du réseau de
transport d'électricité - mais seulement jusqu'au niveau de tension auquel
les postes ferroviaires sont alimentés, le plus souvent 132 kv. Le coût
de la puissance par kWh qui en résulte, annualisé sur l'ensemble de la vie
utile du matériel, sera désigné par q.
4. Le coût marginal de l'énergie est le coût lié aux centrales à
solliciter en dernier par ordre des coûts d'exploitation croissants pour
satisfaire la demande additionnelle; il sera normalement plus faible hors
pointe qu'en période de pointe et sera désigné respectivement par w et
w par kWh. Comme cela est expliqué dans le corps du document, ces
coûts de l'énergie peuvent être sensiblement supérieurs aux coûts moyens
de l'énergie.
- 80 -
ANNEXE 2Page 3
5. Pour déterminer le CHLT par kWh de l'électricité, il faut déter-
miner la part des chemins de fer, dr kW, dans la demande de pointe et leur
consommation annuelle totale, c et c kWh, respectivement, en périodep o
de pointe et hors pointe. Deux cas possibles ont été examinés pour calcu-
ler dr : tout d'abord, on l'a considéré comme la valeur moyenne de la
conson-ation des chemins de fer (ce qui implique que le réseau électrique
fait face à l'irrégularité de la demande des chemins de fer sans coût
supplémentaire) et, deuxièmement, on a considéré qu'il résultait d'un
facteur des charges des chemins de fer de 0,7, la demande de pointe des
chemins de fer coïncidant entièrement avec la période de pointe sur le
réseau et étant responsable à 100 Z du renforcement de la puissance.
Ainsi, dans le premier cas,
drl - eo + Co , CO + co (A31)24 x 365 8760
et dans le second
dr2 " c + Co C + cO (A32)24 x 365 x 0.7 6132
Dans le premier cas, on obtient de la façon suivante le coût de la consom-
mation annuelle d'électricité :
y - (coût de capacité, qd )
+ (coût de l'énergie durant les heures de pointe, w c )p p
• (coOt de l'énergie hors des heures de pointe, w c )O O
- 81 -
ANNEXE 2Page 4
On obtient le CMLT par kWh en divisant le coÙt total de la consommation
d'une année par l'énergie totale consommée, de telle sorte que :
CHL 1 qdrl + *pe + woco (A33)cp + co
et si l'on remplace drl de l'équation A31,
CMLT • + cpWp + cowo (A34)8760 Cp + Co
et de même, L 2 M q + coyv + %o o (A35)
6132 ep + CO
6. On détermine cp et co à partir des horaires des chemins de
fer et des heures de la période de pointe. Faute de ces renseignements,
on peut seulement établir une fourchette dans laquelle doivent se situer
les valeurs du CMLT, le bas de la fourchette étant valable si toute la
consommation d'énergie s'effectue hors pointe et le haut si cette dernière
s'effectue durant la période de pointe. Le tableau ci-dessous indique les
CMLT applicables à plusieurs pays, d'après des données calculées à partir
d'études entreprises à divers moments depuis 1978 et actualisées uniquement
à l'aide d'indices des prix. Ces valeurs de CMLT sont donc approximatives
mais elles montrent néanmoins dans quelle mesure les CMLT dépendent des
consommations en périodes de pointe et hors pointe, des coùts de l'énergie
et des conditions propres à chaque pays.
- 82 -
ANNEXE 2Page 5
Cents EU (1982) par kWh
CMLTj _a CULT 2 /a
Zimbabwe /b 1 1Sud-Est du Brésil 3-4 3-5Sud du Brésil 3-5 4-5Portugal /c 5 6Yougoslavie 4-6 4-6Pakistan 7 8Tunisie 6-10 7-10
/a Source : Données de la Banque mondiale et référence 21. Les coûts dela puissance q utilisés pour établir ce tableau ont été annualisés àdes taux de 10 à 12 %, correspondant au coût d'opportunité probabledu capital dans les pays intéressés. Dans le cas des pays caractéri-sées par plus d'un coût de l'énergie hors pointe, on a pris w. commemoyenne. De même, dans le cas des pays ayant plus d'un coût del'énergie en période de pointe (en raison de variations saisonnières),on a pris vp comme moyenne.
/b Coût indiqué seulement pour la période de pointe.
/c Moyenne des coûts de l'énergie durant les périodes de pointe et horspointe.
7. Le faible coût enregistré au Zimbabwe est exceptionnel et
l'Annexe 1 (par. 9) a montré que les économies d'énergie devenaient nulles
si le coût de l'électricité passait b 9 cents par kWh, toutes autres con-
ditions étant égales. La fourchette des valeurs du CMLT utilisé pour les
exemples chiffrés a donc été fixée à 3-7 cents par kWh, et à 5 cents par
kWh pour le cas de base.
8. Pour les études de faisabilité, il faut s'assurer que les CMLT
sont fondés sur les plans courants des compagnies d'électricité. Comme
cela est expliqué dans le corps du document, on peut s'attendre à ce que
- 83 -
ANNEXE 2Page 6
des hausses des prix du pétrole se répercutent sur le coût de l'électri-
cité mais toute hausse consécutive de celle-ci variera d'un paya à
l'autre. Pour les exemples chiffrés donnés dans le présent document, on a
considéré le coût de l'électricité coie constant en termes réels pendant
la durée de vie utile du projet, à l'exception d'un calcul sur la base
d'une hausse de 1 Z par an liée à une hausse plus forte du prix du gas-oil
(par. 56 et 60).
9. Il convient de se rappeler que le CMLT de l'électricité pour
l'électrification des chemins de fer est sensiblement plus faible que pour
les conso-mateurs de courant à faible tension, qui doivent couvrir égale-
ment les coûts de capacité et les pertes d'énergie des réseaux de distri-
bution et de transport au-dessous du niveau de tension auquel les postes
ferroviaires sont alimentés.
- 84 -
Tableau 1 : PART DES CHEMINS DE FER (EN POURCENTAGE)DANS LA CONSOMMATION TOTALE DE PRODUITS PETROLIERS
Pays de l'OCDE (données de 1980)
Jusqu'à 0,5 X 0,5 à 1 Z 1 à 2 Z 2 à 4 Z 10 à 15 Z
Espagne Pays europedns Ensemble des pays AustralieGrèce membres de l'OCDE membres de l'OCDE CanadaItalie Allemagne Etats-UnisNorvège Autriche Royaume-UniPaya-Bas BelgiqueSuède DanemarkSuisse Finlande
FranceIrlandeJaponLuxembourgPortugal
Pays en développement (année indiquée entre parenthèses)Brésil Inde Kenya(1976) (1976) (1976)Mexique Thaïlande Zimbabwe(1976) (1981) (1980)
Zambie(1981)
Jusqu'à 0,5 % 0,5 à 1% 1 à 2% 2 à 4 % 10 à 15 %
Sources : Statistiques annuelles sur le pétrole et le gaz, Agence internatio-nale de l'énergie, 1982; Journée d'études sur les données relativesà l'énergie dans les pays en développement, OCDE, 1978; rapports dela Banque mondiale et de consultants.
/l Consommation totale à l'exclusion des soutes relevant du commerceinternational.
o85 -
Tableau 2 : COMPARAISON DE LA CONSOMMATION D'ENERGIEDE DIFFERNTS MODES DE TRANSPORT EN POLOGNE
aLes chif'fres indiquent la cons&omation d'gnergie en kiloéquivalent charbon pour 100 tonnes-km ou 100 voyageurs-km
Voyageurs MarchandisesChemins de fer - moyenne globale /a 3,6 2,4Chemins de fer - traction 4 vapeur 7,6 6,0Chemins de fer - traction électrique 2,6 1,5Chemins de fer - traction diesel 2,7 1,8Voitures particulières
7,5 -Autocar 1,9Avion
11,4 -Camion - 14,5Camion (diesel pour transports routiers) - 5,7Camion (à esence) - 21,9Transports fluviaux (Vistule et Oder) - 2,6Pipeline - 0,6
Source . S. Solevski, Problème concernant l'énergie et le combustible posepar la traction ferroviaire, Problemy Kolejnictwa Varsovie, 1980; résuméfigurant dans le document publid par l'Union internationale des chemins defer sous le titre "Energie et transports", Paris, 1980.
la Le niveau moyen de consommation relativement élevé est lié à l'utili-sation de la traction à vapeur, qui n'est plus utilisée dans la plu-part des pays empruntant i la Banque mondiale.
- 86 -
Tableau 3 : COMPARAISON DE LA CONSOMMATION D'ENERGIE DES GROS CAMIONSET DES CHEMINS DE FER POUR LE TRANSPORT DES MARCHANDISES EN FRANCE /a
gep/tktdivisé par
Utilisation gep/tkt d'unde la ensemblecapacité articulé
gep/tko /b gep/tkt /c z de 38 tonnes
Route
Camion de 19 t 24,0 29,1 83 1,52Ensemble articulé de 21 t 23,3 28,5 82 1,48Ensemble articulé de 38 t 14,9 19,2 77 1,0
Rail
Trains complets 3,5 7,3 48 0,38Wagons isolés (hors
trains complets)Régime ordinaire 4,7 11,0 43 0,57Régime accéléré 7,79 21,8 36 1,14
Source : Les consommations unitaires d'énergie, Documentation française,décembre 1979 (2).
/a Les données indiquent l'énergie consommée à bord des véhicules. Pour leschemins de fer, elles incluent les manoeuvres et les consommations destrains de service. Elles représentent 85 Z de la consommation totaled'énergie des chemins de fer, le reste étant utilisé dans des bâtimentset autres installations fixes (4). Les données n'ont pas été corrigéespour tenir compte du fait que les distances par rail sont en moyennesupérieures d'environ 10 Z aux distances par la route.
/b Gramme équivalent pétrole par tonnes-kilomètres-offerte.
/c Gramme équivalent pétrole par tonne-kilomètre-transportée.
- 87 •
Tableau 4 : COMPARAISON DE L'ENERGIE CONSOMMEE PAR ENSEMBLESARTICULES ET TRANSPORT DE SEMI-REMORQUES PAR FER, AUX ETATS-UNIS
Route Chemin de fer
Distance (km) 672 659
Vitesse (km/h) 68,2 61,1
Poids brut remorque (tonnes) 21,0 1.330 /a
Combustible consomme (litres) 311,5 4.856,9 /b
Semi-remorques chargées/vides 1/0 42/3
Semi-remorques-km par litre 2,2 5,7
Poids brut des semi-remorques (tonnes) /c 21,0 16,4
Tonnes-km brutes par litre 45,1 98,9
Charge payante des semi-remorques (tonnes) 15,5 11,0
Tonnes-km payante par litre 33,3 66,3
Consomation unitaire d'énergie
gep par tonne-km payante 25 12.5
Source . Reilway Age, janvier 1980, et référence 7. D'après des essaiseffectués entre octobre 1978 et mars 1979.
/a Ensemble du train.
/b Y compris le combustible utilisé en ligne et au terminal.
/c Semi-remorques de 13,7 m pour la route et de 12,2 m pour le fer.
- 88 -
Tableau 5 : COMPARAISON DE L'ENERGIE CONSOMMEE POUR LE TRANSPORTDE VOYAGEURS PAR LA ROUTE ET LE RAIL EN FRANCE /a
Trafic voyageurs gep/sko /b gep/pko le gep/pkt /d
Voiture particulibre _d 14-20 61-74
Taxi /e 21-24 104-122
Autobus /e 4,6 19,4
Métro /f 4,2 23,6
Train de banlieue 3,5 20,0
Source : Les consommations unitaires d'énergie, Documentation française,décembre 1979 (2).
/a Voir note de bas de page la, Tableau 3.
lb gep par siège-kilomètre-offerte.
lc gep par place-kilomètre-offerte.
/d gep par passager-kilomètre-transporté.
/e Région parisienne.
/f La consotmiation totale d'énergie, y compris celle des installotionsfixes, est supérieure de 31 Z.
- 89 -
Tableau 6 : DEPENSES D'ENERGIE EN POURCENTAGE DU TOTALDES COUTS TOTAUX D'EXPLOITATION
(AMORTISSEMENT ET PAIEMENTS D'INTERETS NON COMPRIS)
Jusqu'à5 % 5 à 10% 11 15 % 20 à 24 % 25 à 29 %
France Argentine Canadien Corée ThaïlandeNational
Mexique Japon Inde PakistanEtats-Unis
Yougoslavie -BurlingtonNorthern
Bolivie Etats-Unis-SouthernPacific
C8te d'Ivoire- BrésilHaute-Volta -RFFSA
Roumanie Turquie
Données portant sur 1980 ou sur l'exercice 1979-80, et sur 1980/81dans le cas du Japon.
Source : Rapports de la Banque mondiale et rapports annuelssur les chemins de fer.
- 90 -
Tableau 7 : ESTIMATIONS DES ECONOMIES D'ENERGIE REALISABLESDANS LES TRANSPORTS FERROVIAIRES
Economies de combustible additionnellesen % du volume total de combustibleconsommé par les chemins de fer
Améliorations en cas d'application généralisée
Rendement accru du matériel 19 X (combiné) /b
Récupération des chaleurs perduesdes locomotives 6 %
Réduction des efforts de frottementdes bagues d'étanchéité 4 %
Gestion économique des auxiliaireset des installations accessoires,etc. 10%
Réduction du poids à videdu matériel roulant 16 % (combiné) lb
Voitures 12 %Locomotives avec dispositif de
contr8le de l'adhérence la 4 %
Changements divers du matériel 14 Z (combiné) /b
Aérodynamisme des locomotives 7 %
Carénage des wagons 6 %
Autres améliorations des wagons 2 Z
Total combiné 41 % /b
Source Département des transports des Etats-Unis, Rapport No FRA/ORD-80, 18,intitulé Compte rendu technique et Journée d'études sur la gestionde l'énergie, novembre 1979.
/a Il s'agit d'un syst?me de contr8le du patinage des roues qui permetd'utiliser avec un meilleur rendement le poids de la locomotive.
/b Les économies combinées sont généralement inférieures à la somme des dif-férentes sortes d'économies du fait que celles-ci se recoupent souvent.
Tableau 8 TRAFIC CRITIQIT DONNANT UN RF.NDMEENT DF 12 7 DANS DIFFERFNTES CONDITTONS
Cas de ------------------------------- Ecart par rapport au cas de base ----------------------------base -------------- lorsqu'aucun chiffre n'est cité, celui du ces de base S'applique) ------------
Traficmarchandises
Trafic voyageurTrafic essentiellement /a essentiellement /bTerrain Facile
Plus difficile
VA d'installations fixes, CF,1.009 /km 180 130 230
130
VA de l'entretien desinstallations fixes, NF,1.000 $/km 14 10 18
10
Nombre de locomotiveselectriques - z 0,79 0,6 0,6 0,6Nombre de locomotives diesel
CoOt d'une locomotiveDiesel PLD, millions de S 1,3 1,43 1,18Electrique PLE, millions de $ 1,7 1,3 2,2
VNA d'investissementsdatis les locomotives CL,1.000 t/TKums 0,5 -9,0 5,9 -3,9 -3,9
Consciation par 1.000 GTkm,litre*/kWdh 6 5,4 6 5 4,8 8 9 5 9»523 23 20,7 20,7 18,4 31 34,5 34,5Coût du gas-oilen 1985, t/litre 0,26
Mousse en termes réels du 3 Z - 1995 1 %coût du gas-oil 2 Z par la1 par an suite
CoOt de l'électricité en 1985,t/kmh 0,05 0,03 0,07
Nusse en terme@ réelsdu coût de l'électricité,Z par an 0 1 y
Economies d'énergie PV, E,1.000 S/TKmB 8,4 6,4 9,5 7,6 6,7 5,4 13,0 3,8 7,4 11,0 14,2 14,2
VA des économies d'entretiendes locomotives ML,1.000 $/Tma 6,3
4,4 8,8 11,6 11,6
Trafic critique, T,millions de tonnes brutes 13,7 9,9 17,5 8,2 22,0 15,9 12,7 14,5 15,5 17,3 10,3 20,2 14,7 15,8 10,1 6,5 4,7
/a 3 tonnes-km nettes pour chaque voyageur-km. /b 3 voyageurs-km pour chaque tonne-km nette.
-92-
1086 km/h
682 km/h
77 km/ha*.6 72 km/h
69 km/h
• 66 ko/h
Ca26
G48
216
1-i0
~0 0, 1,0 1,5 2.0Rapport poids/puissanceTonnes brutes/puissance maximale en CV
Banque mondiale -255wFigure 1. Lien entre la consommation d'énergie et le rapport poids-puissanceet la vitesse.
La courbe supérieure est fondée sur les mesures indiquées. Lesvitesses moyennes indiquées résultent de calculs par ordinateur desperformances des trains (COPT). Les quatre courbes inférieures ontété obtenues à partir de COPT pour lesquels les vitesses moyennesétaient respectivement de 40, 30, 20 et 10 miles/heure.
Source Référence 14
-93-
Figure 2. Variation du taux de rentabiliti en fonction du trafic,cas de base
0000
10 -
2 e 10 12 14 16 Ms 22Trafic critique en millions de tonnes brutes
Banque tondiale-25749
FIGURE 3 - COUT D'ENTRETIEN DES LOCOMOUVES, EN DOLLARS PAR LOCOMOTIVE-KM
2,0-1,0-
Locomotives Diesels w1 ,8- .Locomotives Electriques
s ... P4
R 9 AD -. '929
9~~~~~ -- ........
0,7-
FE
-- 0
$ 12 - e
0 -
9 i i1f3 IS 17 10 21 23 25 27 29 31 3:3 35 s73AGE DE LA LOCOMOT,IVE, ANNEES
World BankPublicationsof RelatedInterest
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efficiency in the use of energy by rail-__________Institution Building for Traffic ways. Discusses returns on electrifica-
NEW Management tion of railways. Presents an analysissuitable for prefeasibility studies forEconomic Appraisal of Rural Urban areas face rising demand for estimating the traffic volume at whichtransport which they must meet with electrification becomes economicallyRoads: Simplified Operational low-cost solutions. This guide offers a viable. Includes nine tables, three fig-Procedures for Screening and flexible approach for organizing the ures, and two annexes.Appraisal traffic management function in city Staff Working Paper No. 634. 1984. 94H. L. Beenhakker and A.M. Lago governments. Gives procedures easily pages.Operational approaches simplify Stock No. WP0634. $3.screening and appraisal of rural road Technical Paper No. 8. 1983. 74 pages.
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