Christian McBride’s New Jawn

Josh Evans trumpetMarcus Strickland saxophoneChristian McBride double bassNasheet Waits drums

~ 90’ sans pause

résonances 19:30 Salle de Musique de ChambreArtist talk: Christian McBride in conversation with Francisco Sassetti (E)

16.09.2017 20:00Grand Auditorium

Samedi / Samstag / SaturdayJazz & beyond

Christian McBride

Philadelphia calling? Christian McBride’s New JawnPhilippe Gonin

Un artiste aux visages multiplesNé en 1972 à Philadelphie, formé à la Juilliard School de New York, Christian McBride est devenu en quelques années une figure incontournable de la scène jazz. En leader ou en soliste, aussi à l’aise à la contrebasse qu’à la guitare basse électrique, la carrière du musicien, qui compte plus de trois cents collaborations, est riche, foisonnante et aux multiples visages. Son nom côtoie, au fil de ses rencontres, autant des artistes jazz (Diana Krall, Kurt Elling ou George Duke), world (Angelique Kidjo) ou pop rock (Sting, Paul McCartney ou Joe Jackson) pour n’en citer que quelques-uns. Il lui arrive parfois d’intégrer des projets sur un plus long terme. S’il faut n’en citer qu’un, retenons le supergroupe de jazz fusion Five Peace Band qu’il rejoint en 2009 et dans lequel œuvrent non moins que Chick Corea, John McLaughlin, Kenny Garrett et Vinnie Colaiuta (puis Brian Blade). Le double CD de la tournée de la formation, « Five Peace Band Live », dont la pochette psychédélique rappelle les grandes heures de la fin des sixties et sa relecture de « In A Silent Way/It’s About That Time », a remporté en 2010 le Grammy Award dans la catégorie « Best Jazz Instru-mental Album, Individual or Group ».

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L’homme pourtant ne mène pas qu’une carrière de sideman de luxe, il est aussi actif en solo, acteur important dans le monde musical menant de front plusieurs projets. Directeur artistique du Jazz Aspen Snowmass Summer Sessions (2000), co-directeur du National Jazz Museum d’Harlem (2005), il est aussi, depuis 2016, le nouveau directeur artistique du Newport Jazz Festival, succédant à George Wein, fondateur historique d’une manifesta-tion qui a vu défiler les plus grands créateurs du siècle dernier.

Sa prise de fonction n’est d’ailleurs pas passée inaperçue. « Newport Jazz Festival Begins a New Era, With History as a Guide » titre le New York Times tandis que le Providence Journal explique, sous la plume d’Andy Smith : « McBride, qui, en coulisse, portait un T-shirt James Brown orange, a déclaré qu’il considérait que son travail était d’apporter le plus de diversité possible à Newport, que ce soit The Roots [un groupe de hip-hop de Philadelphie], ou la Fats Waller Dance Party [projet hommage à Waller mené par Jason Moran], ou une configu-ration plus classique piano-basse-batterie comme le Cyrus Chestnut Trio. »Une programmation à l’image de sa propre carrière, éclectique, variée et sans frontières. Investi dans ces diverses institutions, McBride se montre également en artiste engagé avec le projet The Movement, Revisited de 1998.

The Movement, Revisited, l’hommage aux héros des « Civil Rights »Cette suite en quatre mouvements, commande du Portland Arts Society (Maine) et du National Endowment for the Arts, est dédiée à quatre figures majeures du Mouvement pour les Droits Civiques, Rosa Parks, Malcolm X, Mohamed Ali et Martin Luther King Jr. Créée et interprétée par le quartet de McBride, elle est accompagnée par un chœur gospel d’un peu plus de vingt chanteurs. De son propre aveu, c’est à un véritable défi que s’est confronté McBride avec The Movement, Revisited car, si composer et arranger pour quartet ne lui a pas posé de problèmes particuliers, en revanche il n’avait absolument aucune expérience dans l’art d’écrire des textes ou de composer pour chœur. On lui présenta JD Steele, chef de la Philadelphia Heritage Chorale qui se chargea de retranscrire pour les voix ce que le contrebassiste lui montrait au piano.

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La pièce, pour fêter son dixième anniversaire, a été rejouée dans une version révisée et élargie à un big band de dix-huit musiciens, quatre acteurs/récitants s’ajoutant au chœur gospel, l’évocation de Barack Obama venant s’ajouter aux quatre héros originels. Sans pousser trop loin l’analyse de cette œuvre essentielle dans le parcours de McBride, soulignons simplement que l’écriture oscille entre une musique d’aspect très libre et des sections plus structurées (notamment les passages gospel) faisant en quelque sorte office d’airs et de récitatifs. Ainsi, chaque personnage est présenté par le récitant et des extraits de textes puisés dans les écrits et discours des quatre icônes du combat pour les Droits Civiques sont récités. Les « récitatifs » sont sobrement accompa-gnés : la flûte et la contrebasse pour « Sister Rosa », la contrebasse seule pour « Brother Malcolm », la batterie pour « Rumble in the Jungle » (pièce consacrée à Mohamed Ali). Débutant au saxophone ténor, « L’air » de « Brother Malcolm », fait appel à une autre grande figure, celle de John Coltrane, en rappelant l’atmosphère du « Psalm » clôturant « A Love Supreme » ou bien encore « Reverend King ».Lorsque l’œuvre fut rejouée au Walt Disney Concert Hall de Los Angeles, Le Los Angeles Times la décrivit comme une pièce « admi-rable […] pour à la fois le contenu de sa musique et le caractère de son message ». Le lecteur curieux trouvera facilement sur Internet une version de l’œuvre (incomplète en vidéo mais intégrale en audio, entrecoupée d’entretiens avec McBride) enregistrée au Kimmel Center (Merriam Theater) de Philadelphie le 21 novembre 2015 dans le cadre des Jazz Night in America dont McBride est l’un des invités réguliers.

D’Inside Straight à New Jawn : les cinq groupes de McBrideEn tant que leader, McBride est aujourd’hui à la tête de pas moins de cinq formations couvrant un large champ d’esthétiques diverses. On compte un quintet, Inside Straight, un trio, un big band de dix-huit musiciens (avec lequel il publie en 2011 « The Good Feeling »), un groupe expérimental, A Christian McBride Situation, avec la pianiste Patrice Rushen et le saxophoniste Ron Blake, Alyson Williams à la voix, DJ Logic et Jahi Sundance aux platines et, enfin, ce New Jawn que l’on va entendre ce soir. La formation n’a pas encore enregistré d’album mais on peut découvrir des

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extraits de cette musique au groove électrique sur YouTube.Les motivations qui l’ont conduit à créer ces formations sont très diverses. Ainsi, J. Hunter, sur le site allaboutjazz, écrit-il : « Les musiciens créent des groupes pour plusieurs raisons : pour rassembler des artistes ayant le même esprit ou pour mener à bien un grand projet artis-tique. Christian McBride a créé Inside Straight pour obtenir un concert. » La formation ne répond en fait qu’à une seule envie : celle d’être programmée au mythique Village Vanguard. Face aux réticences de Lorraine Gordon, propriétaire du club, qui, quoiqu’appréciant la musique de McBride, la trouvait difficilement programmable, McBride se décida à rassembler autour de lui quelques musiciens pour proposer un jazz furieusement swing et purement acoustique : une formation plus propice à être accueillie sur la scène du vénérable et historique club new-yorkais. C’est ainsi que Steve Wilson (sax alto), Warren Wolf (vibraphone), Peter Martin (piano) et Carl Allen (batterie) se retrouvèrent aux côtés du contrebassiste.Un premier opus, « Kind of Brown », proposait un jazz mainstream de bonne facture. Le follow-up « People Music » paraît en 2013. Plus qu’un titre, « People Music » ne définit rien moins que la manière dont McBride, avec cet album, conçoit la musique. Une musique qui se doit d’être proche des gens, loin des expérimen-tations. « ‹ People music › est mon mantra personnel de musicien » explique McBride. Pour lui, les musiciens de jazz sont parfois trop préoccupés par leur propre réflexion. « Ils sont tellement sérieux et pris dans leur créativité qu’ils n’entraînent pas les gens […] Lorsque vous attirez les gens à vous, vous pouvez aller n’importe où pour autant qu’ils estiment qu’ils font partie du jeu, C’est pourquoi Cannonball Adderley a toujours été mon héros – il a toujours été l’exemple d’un talent artistique élevé, mais […] il était toujours relié aux gens. Et j’ai toujours eu le sentiment que ce groupe jouait de la ‹ musique des gens ›. »La « musique des gens », c’est aussi celle que McBride propose avec son trio. Dernier opus en date de l’artiste « Live at the Village Vanguard », enregistré avec Christian Sands au piano et Ulysses Owens Jr. à la batterie en décembre 2014, propose un répertoire oscillant entre standards jazz (« Cherokee », « Down by the Riverside ») et titres, entre autres, issus du répertoire des grandes heures de la Blaxploitation tel « Car Wash » (originellement interprété par le

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groupe de rhythm & blues Rose Royce et thème principal de la bande originale du film éponyme sorti en 1976, ce hit fut même réenregistré en 2004 par Christina Aguilera et Missy Elliott pour la bande originale du film Gang de requins).

McBride’s New JawnEst-ce une nouvelle envie de faire entendre de la « people music » ? Avec New Jawn, dernière formation en date, McBride fait un clin d’œil à sa ville natale, Philadelphie. Le mot, issu de l’argot de la ville, est à proprement parlé intraduisible. New Jawn est un quartet sans piano, à l’image de celui qui, en 1959, réunissait autour d’Ornette Coleman, Charlie Haden (contrebasse), Don Cherry (trompette) et Billy Higgins (batterie) pour les séances qui don-nèrent naissance à « The Shape of Jazz to Come » (Atlantic). Ce sont Josh Evans (trompette), Marcus Strickland (saxophone) et Nasheet Waits (batterie) qui entourent McBride.

Si l’on excepte les quelques vidéos (plus ou moins officielles) que l’on trouve sur Internet, la formation, à l’heure où ces lignes sont écrites, n’a pas encore publié d’album mais on peut toutefois dire qu’elle rencontre un succès incontestable à chaque fois qu’elle se produit dans une salle de spectacle ou un festival. Avec une section rythmique en parfaite osmose, ça swingue, ça groove, que dire d’autres sinon, comme le souligne Jazz Magazine que parmi les formations dirigées par McBride, « ce New Jawn est assurément un grand cru » ?

SidemenQuelques mots, pour finir, sur ces trois musiciens qui se produisent ce soir aux côtés de McBride. Jeune trompettiste né dans le Connecticut en 1984 et musicien remarqué de la scène new-yorkaise, Jazz Hot, sous la plume de Mathieu Perez, voit en Josh Evans un musicien s’inscrivant « dans la droite lignée des trompettistes au son puissant et élégant, à la façon de Freddie Hubbard, Lee Morgan et Charles Tolliver, avec une approche très contemporaine ». Lui se réclame de Clifford Brown ou de Roy Eldridge, tout en se sentant proche, parmi ses contemporains, de Keyon Herrold et Marquis Hill. Evans n’a encore enregistré que deux albums en leader, « Portrait » (2011) et « Hope & Despair » (2015), tous deux produits par le saxophoniste Oliver Lake. 8

Autre soufflant du quartet, Marcus Strickland est né en 1979 à Miami. Le saxophoniste a, depuis 2000, enregistré une quinzaine d’albums sous son nom ou en tant que sideman, accompagnant Roy Haynes, Kenny Garrett ou encore Lonnie Plaxico. Musicien accompli, Strickland a déjà produit une dizaine d’albums. Le dernier en date, enregistré avec le Marcus Strickland’s Twi-Life composé de Mitch Henry aux claviers, Charles Haynes à la batterie, Kyle Miles à la basse, le pianiste Masayuki Hirano au piano et quelques invités (dont Pino Palladino), intitulé « Nihil Novi » (2016) marque ses débuts en leader chez Blue Note. La plupart des critiques le souligne, l’entente entre McBride et Nasheet Waits est l’un des atouts majeurs du New Jawn Quartet. Osmose parfaite qui donne à l’ensemble un groove implacable sur lequel se greffent sans mal les deux soufflants. Sideman sur de nombreux projets, Waits a publié deux albums avec son ensemble Nasheet Waits Equality, « Alive at NPI » et « Between Nothingness and Infinity », et est l’un des membres fondateurs du trio (à géométrie variable) Tarbaby qui compte trois albums à son actif, « Tarbaby », « The End of Fear » et « Ballad of Sam Langford ».

Guitariste, compositeur, arrangeur et enseignant-chercheur à l’Université de Bourgogne Franche-Comté, Philippe Gonin tra-vaille sur les musiques de jazz, le rock et la musique de cinéma. Il a publié de nombreux articles et divers ouvrages consacrés, entre autres, à Magma, Pink Floyd, Robert Wyatt ou The Cure.

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Permanenter NeuerfinderTatjana Mehner

Dies- und jenseits des BassesWas macht ein Musiker, wenn er schon mit Mitte vierzig an gut 300 Einspielungen mitgewirkt und vier Grammy Awards nach Hause getragen hat? Das Gleiche wie vorher, nämlich etwas Neues. Zumindest trifft das auf Christian McBride zu, den man als die graue Eminenz unter den Jazzern bezeichnen könnte, obwohl er sich auf vielseitige Weise Projekt für Projekt neu zu erfinden scheint – aufregend unaufgeregt, mit beeindruckender Selbstver-ständlichkeit. Gerade das ist sein Stil: Immer präsent als Sideman ebenso wie als Leader der unterschiedlichsten Projekte und Formationen. Gern auch mal ein Stück weit auf Abstand von seinem Instrument in ambitionierten Musikvermittlungsinitia-tiven live und im Radio.

Wollte man den aus Philadelphia stammenden Bassisten stilistisch irgendwo zu fassen bekommen, wäre er wahrscheinlich längst wieder wo ganz anders. Da klingt der Name seiner neuen For- mation fast schon wie Programmmusik: New Jawn. Im Dialekt seiner Heimat heißt das ungefähr so viel wie «new joint». Wobei Jawn sich auch gern für alles gebrauchen lässt, für das konkrete Worte fehlen – quasi im Sinne von «Dingsbums». Kurz und gut: ein neues Zusammentreffen mit ästhetisch einzigartigem Ergebnis.

Mehr als einfach ein Wortspiel ist dieser Rückgriff auf den phila-delphischen Slang – ein Bekenntnis gewissermaßen, zumal der Musiker seine Heimat bereits vor mehr als zwei Jahrzehnten für das Studium verließ. Richtung: New York. Neben der klassischen

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Ausbildung an der Juilliard School of Music wuchs er in der dortigen Jazz-Szene, spielte u. a. mit Saxophonlegende Bobby Watson, steuerte satten Sound zu Joe Hendersons Tributalben «Lush Life: The Music of Billy Strayhorn» und «Double Rainbow: The Music of Antonio Carlos Jobim» bei, fand und erfand sich und prägte mit unverwechselbaren Tiefen mehr als nur die Jazz-Szene im engeren Sinne.

So erregte 1998 McBrides Komposition The Movement, Revisited für Gospel-Chor und das eigene Quartett nicht nur in musikali-scher Hinsicht Aufmerksamkeit. Die Suite vereint vier Porträts zentraler Figuren des Civil Rights Mouvements: Rosa Parks, Malcolm X, Muhammad Ali und Dr. Martin Luther King Jr. Letztlich stellt das Werk eine unmittelbare Verbindung von musikalischem und dem politischen Engagement dar, mit dem sich der Bassist spätestens 1997 einen unverwechselbaren Ruf erwarb, als er auf dem Town Hall Meeting des damaligen Präsiden-ten Bill Clinton über «Racism in the Performing Arts» sprach.

Dies- und jenseits des SwingKein Genre, dem Christian McBride im Laufe der Jahre nicht seinen Stempel aufgedrückt hätte – natürlich dem Jazz: Er spielte mit Freddie Hubbard, Sonny Rollins, J.J. Johnson, Ray Brown, Milt Jackson, McCoy Tyner, Roy Haynes, Chick Corea, Herbie Hancock, Pat Metheny. Im R&B musizierte er mit Isaac Hayes, Chaka Khan, Natalie Cole, Lalah Hathaway sowie dem legendären James Brown. Projekte an der Seite von Sting, Paul McCartney, Carly Simon, Don Henley oder Bruce Hornsby führten ihn in Rock-Pop-Gefilde. Und letztlich steht sein Name auch im Line-up von Klassik-Produktionen von Kathleen Battle oder Edgar Meyer, des Shanghai oder Sonus Quartet. Selbst vor Hip-Hop und Neo-Soul mit The Roots, D’Angelo und Queen Latifah macht seine Neugier nicht halt.

Mit der Jahrtausendwende etablierte sich schließlich die Christian McBride Band – kurz CMB – als feste Größe unter den Triebfe-dern aktueller Jazzentwicklung. Immer wieder für die eine oder andere Überraschung gut, fanden McBride, Saxophonist Ron Blake,

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Keyboarder Geoffrey Keezer und Drummer Terreon Gully zu einer Symbiose, die vor allem mit Live-Shows das Genre fit machte für das neue Jahrtausend. Insight Straight war dann ab 2009 der Name des Quintetts, mit dem sich der Bassist endgültig in die Annalen des Jazz einschrieb.

Dass New Jawn herausragt aus den vielen großen und kleinen McBride-Projekten und -Ensembles von Grammy-geehrter Big Band und Grammy-nominiertem Trio, mag viele Gründe haben, doch einen ganz besonders: Wieder einmal ist es die Neuerfin-dung aus Vertrautem…

Rhythmus-Sektion neu gedachtWas das Charakteristische am McBride-Sound ist? Viele Facetten könnte man da ins Feld führen, Markantes, das für das eine oder andere Projekt zutrifft, auch für mehrere. Doch wenn man sich auf ein einziges Charakteristikum festlegen müsste, dann handelt es sich um ein Phänomen, das gerade auch bei New Jawn fast schon prototypisch hervortritt – weil McBride in Nasheet Waits den idealen Partner genau dafür hat. Die Idee der Rhythmus- Sektion wird auf ihre Basis zurückgeführt und von dort aus neu entwickelt. Bass und Drums schöpfen aus einer Klarheit, die neue Farben generiert – zwei Virtuosen inspirieren sich gegenseitig, indem sie eingefahrene Denkweisen ihres Instruments verlassen, Modelle in Klangkonzepte überführt. Wie selbstverständlich greifen die Musizierkonzepte der beiden Künstler ineinander und ver-schmelzen mit den Ansätzen zweier weiterer Jazzer, die ihr Inst-rument so meisterlich beherrschen, dass sie dessen jeweilige Rolle im Gefüge jederzeit neu definieren können.

Neu zusammengesetztEs ist nicht das Alter-Wein-aus-neuen-Schläuchen-Prinzip, was die Idee von New Jawn trägt, vielmehr scheint der Gedanke hinter der Neuformation von McBride und Kollegen jener zu sein, dass das Zusammenfügen das Neue gebiert, das Miteinander. Tatsächlich – alles und nichts scheinen gleichermaßen innovativ zu sein. Vier Jazzer mit vergleichbaren Biographien machen gemein-sam Musik, jeder eine Ausnahmegröße auf seinem Instrument

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und jeder Inbegriff von Individualismus und Virtuosität. Was sie noch verbindet: alle vier gehören einer Generation an, die direkt oder wenigstens indirekt noch von den ganz großen Altmeistern des Genres lernte und geprägt wurde, aber dennoch in eine ästhetisch per se komplexere Umwelt hineingeboren wurde als etwa eine unmittelbare Vorgängergeneration, in der mehr Mög-lichkeiten auch immer ein stärkeres Hinterfragen des eigenen Tuns erfordert. Insofern stellt New Jawn eine Art Gipfeltreffen virtuoser Selbsterfinder einer Generation dar, die die Chance nutzt und nutzen muss, Grenzen täglich neu zu ziehen und zu überschreiten unter Einbezug des Existenten und der eigenen Erfahrung.

Jazz-Trompete 2.0 – Josh EvansDas Instrument der unbegrenzten Möglichkeiten – spätestens seit der Mitte des vorigen Jahrhunderts genießt die Jazztrompete insgeheim diesen Status. Unmöglich, sich aus dem Schatten der großen Legenden des Instruments heraus zu entwickeln? Mit Josh Evans hat Christian McBride seinem New Jawn einen Trompeter hinzugefügt, der dieses Ding der Unmöglichkeit ver-mocht hat, mit einer gesunden Mischung aus Virtuosität alter Schule und Offenheit für nahezu alles. Auch Evans zählt zu den Musikern, die scheinbar überall mitgemischt haben, wo Jazz in den letzten knapp zwei Jahrzehnten Neuland betrat, als Leader genauso wie als Side-Man, als Interpret ebenso wie als Arrangeur. Mit dieser Erfahrung liefert er – Meister samtweicher Töne ebenso wie grooviger Expressivität – idealen Input für ein Projekt, das seine Vielseitigkeit aus der Rückführung auf strukturelle Klarheit schöpft.

Existentialistisch virtuos: Marcus StricklandOffen bis zur Selbst-Infragestellung und dann im künstlerischen Ergebnis doch wieder glasklar ist einer von Evans bewährten Partnern. Nicht nur als Solo-Künstler, sondern in den unterschied-lichsten Formationen macht sich der Saxophonist Marcus Strickland Stile zu eigen, die man weder vordergründig mit seinem Instrument noch mit Jazz im weiteren Sinne in Verbindung bringt – fast minimalistische Bezüge zum weiten Feld der Elektronik ziehen sich durch sein Schaffen ebenso wie der Flirt mit Pop. Was in seinem aktuellen Projekt «Nihil Novi» fast existentialistische Züge

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annimmt, fließt in New Jawn als virtuoser Impuls ein. Seine Idee, dass es Neues an sich eigentlich nicht mehr gebe, scheint ihm die Freiheit zu ermöglichen, sich absolut alles anzueignen, was er in seiner Umwelt findet – im engeren musikalischen Sinne wie in anderen Künsten.

Schlagender Philosoph: Nasheet WaitsGeht man davon aus, dass es Philosophen am Schlagzeug gibt, dann gehört Nasheet Waits mit Sicherheit dazu. Geprägt von Max Roach, in dessen Percussion-Ensemble M’Boom er seine Laufbahn begann, scheint es nichts Akustisches zu geben, das Waits nicht mit seinem Schlagzeug erzeugen könnte – die perma-nente und durchdachte Überführung von Klang in Rhythmus und von Rhythmus in Klang wirkt wie die Basis einer Weltan-schauung, die eine der treibenden Kräfte hinter dem Kosmos von New Jawn zu sein scheint. Kaum eine zeitgenössische Jazz-legende, die der Sohn von Schlagzeuger Frederick Waits über die Jahre nicht mit Beats versorgt hätte, bricht der Virtuose mit Christian McBride doch abermals auf zu neuen Ufern.

Tatjana Mehner arbeitet seit 2015 als Programme Editor in der Philharmonie Luxembourg. Sie studierte Musikwissenschaft und Journalistik, promovierte 2003 an der Universität Leipzig und arbeitete als Publizistin und Forscherin in Deutschland und Frankreich.

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InterprètesBiographies

Josh Evans trumpetJosh Evans, born and raised in Hartford, CT, was drawn to the trumpet after hearing a Roy Eldridge and Dizzy Gillespie recording at the age of ten. Josh began studying with Raymond ‹Dr. Rackle› Williams; and within a year he began performing regularly with Dr. Rackle’s Sound Griot Brass Band. By the age of 14 Evans’ musical career began to take shape, when he started to study with and be mentored by the celebrated alto saxophonist/com-poser, and educator Jackie McLean. Studying under McLean who shared the bandstand with Miles Davis, Charlie Parker, and Art Blakey, would be pivotal in Josh’s career. The experience would blaze the path for performances with Jackie McLean which included New York based venues known as the Blue Note, Iridium, the Regattabar located in Boston, MA, and the Bushnell Center for Performing Arts in Hartford, CT. In April 2005 Josh began a three and a half year stint with the Winard Harper Sextet, touring the United States performing and con-ducting master classes. The group personnel, at different points, consisted of Billy Taylor, Frank Wess and George Cables, as well as trumpet players Terrell Stafford, Claudio Roditi and Phillip Harper. The group would also record an album in 2006 for Piadrum Records, entitled «Make it Happen». In April 2007, Josh was invited to perform a two week tour of Siberia with master saxophonist and composer Benny Golson. It was during this time period that Evans would also start performing with master drummer Rashied Ali and would become the bands trumpet player for the next two years. The Rashied Ali Quintet toured 18 different countries and recorded one CD live in

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Europe. In January 2011, Josh Evans recorded and released his debut album «Portrait». This Album shares Evans influential relationships with Rasieid Ali, Jackie McLean, Raymond Williams, Alan Palmer, and Ralph Peterson.

Marcus Strickland saxophone«People have to be careful when they call something new» says saxophonist and composer Marcus Strickland. «I think about what’s around me instead of trying to create something new. Everything is inspired by something else. Ecclesiastes says: ‹There’s nothing new under the sun.›» Marcus may wax philosophical when he gets talking about his Blue Note/Revive debut «Nihil Novi» (a Latin phrase that translates to «nothing new»). Along with producer Meshell Ndegeocello, he draws upon a world of music from J Dilla’s hip-hop beat making to Bartók’s Hungarian folk music. From Fela’s propulsive Afrobeat to Mingus’ freewheeling jazz truths. Since the turn of the century, the Miami-native has made indelible imprints on the modern jazz scene playing with such titans as Roy Haynes, Dave Douglas and Jeff ‹Tain› Waits and reinvigorating the genre with his own band Twi-Life. Beginning with his 2001 debut, «At Last» (Fresh Sounds/New Talent), he’s also been steadily building an impres-sive body of work. Last year Marcus appeared on Blue Note/Revive’s acclaimed statement of purpose, «Supreme Sonacy Vol. 1», on which he and singer Christie Dashiell delivered a spellbinding makeover of Janet Jackson’s 1986 quiet-storm classic, «Let’s Wait Awhile». The New York Times review singled out the track, writing that it «approaches the high bar for sim-mering R&B covers set by the Robert Glasper Experiment.»

Christian McBride double bassChristian McBride is a five-time Grammy Award-winning bassist/ composer who, since the early 1990s, has recorded over 300 dates as a sideman and released albums as a leader since 1995. Aside from various stints with Sting, Chick Corea, Pat

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Metheny, Roy Haynes, John McLaughlin, and George Duke, among others, McBride has been artist-in-residence and artistic director with organizations such as Jazz Aspen, Los Angeles Philharmonic, The Jazz Museum in Harlem, Jazz House Kids, and NJPAC (New Jersey Performing Arts Center – Newark). McBride tours consistently with his trio and his quintet, Inside Straight. He also fronts the Christian McBride Big Band, whose Mack Avenue Records recording, «The Good Feeling», won the Grammy Award for Best Large Jazz Ensemble Album in 2012 – his third win overall. In addition, McBride hosts a show on Sirius/XM and DJs at clubs as DJ Brother Mister. McBride was recently named host of «Jazz Night in America», a new program from NPR Music and WBGO that showcases today’s thriving jazz scene.

Nasheet Waits drumsNasheet Waits is a New York native. His interest in playing the drums was encouraged by his father, legendary percussionist, Frederick Waits. Nasheet’s college education began at Morehouse in Atlanta, GA, where he majored in Psychology and History. Deciding that music would be his main focus, he continued his college studies in New York at Long Island University, where he graduated with honors, receiving his Bachelor of Arts in Music. While attending Long Island University, Waits studied privately with renowned percussionist, Michael Carvin. Carvin’s tutelage provided a vast foundation upon which Waits added influences from his father, as well as mentor Max Roach. It was Max that first gave Nasheet’s talent international spotlight, hiring him as a member of the famed percussion ensemble M’Boom. One highlight of Nasheet’s tenure with M’Boom was the live concert performance with special guests Tony Williams and Ginger Baker. Nasheet’s talent came to the attention of reedman Antonio Hart, who asked Waits to originate the percussion chair of his first quintet. Waits remained a standing member of Antonio’s various ensembles, recording three albums and touring nationally and internationally in noted venues, jazz festivals, as well as live television and radio performances. Nasheet remained a

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member of Antonio’s group through 1998. Most recently Nasheet has been a member of Andrew Hill’s various bands, Jason Moran’s Bandwagon, and Fred Hersch’s trio. As an originating member of pianist Jason Moran’s Bandwagon, Jason, bassist Tarus Mateen, and Nasheet have been deemed, «the most exciting rhythm section in jazz» by JazzTimes. The 2001 recording «Black Stars» with the Band wagon, featuring Sam Rivers was named the «Best CD of 2001» (Jazz Times and The New York Times). Nasheet’s recording and performing discography is a veritable who’s who in Jazz, boasting stints with jazz notables such as Geri Allen, Mario Bauza, Hamiett Bluiett, Jane Bunnett, Abraham Burton, Jaki Byard, Ron Carter, Marc Cary, Steve Coleman, Stanley Cowell, Orrin Evans, Stefon Harris, Andrew Hill, Bill Lee, Joe Lovano, Jackie McLean, Mingus Orchestra, The New Jersey Symphony Orchestra, Greg Osby, Joshua Redman, Vanessa Rubin, Antoine Roney, Wallace Roney, Shirley Scott, Jacky Terrasson, and Mark Turner. Waits has recorded and toured extensively in Africa, Europe, Japan, Canada, South America and the United States. Amidst his performing, recording and touring activity, Nasheet teaches private lessons to youth and adults, stressing a personal approach to the drums and music. He has been heralded for his musicality and creativity by such virtuosos as Ed Thigpen, Max Roach, Andrew Hill, and Stanley Cowell. True to his personal philosophy of the necessity to balance Tradition and Modernism, Waits collaborates and performs regularly with musical cohorts, contemporaries, and masters. Nasheet is dedicated to exploring his role and creative path in music.

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Jazz & beyondProchain concert du cycle «Jazz & beyond»Nächstes Konzert in der Reihe «Jazz & beyond»Next concert in the series «Jazz & beyond»

24.10.2017 20:00 Grand Auditorium

Mardi / Dienstag / Tuesday

«An evening with Pat Metheny» feat. Antonio Sánchez, Linda May Han Oh & Gwilym Simcock

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Partenaire officiel: Partenaire automobile exclusif:

La plupart des programmes du soir de la Philharmonie sont disponibles avant chaque concert en version PDF sur le site www.philharmonie.lu

Die meisten Abendprogramme der Philharmonie finden Sie schon vor dem jeweiligen Konzert als Web-PDF unter www.philharmonie.lu

Impressum

© Établissement public Salle de Concerts Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte 2017Pierre Ahlborn, PrésidentStephan Gehmacher, Directeur Général Responsable de la publication: Stephan GehmacherRédaction: Lydia Rilling, Charlotte Brouard-Tartarin, Dr. Tatjana Mehner, Anne Payot-Le Nabour Design: Pentagram Design LimitedImprimé au Luxembourg par: Imprimerie Centrale Tous droits réservés.

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