a21 brochure actes forum web

32
Université du Travail de Charleroi / 1 er avril 2015 Actes du Forum de la Transition Solidaire

Upload: antoinette-brouyaux

Post on 22-Jul-2016

215 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

Actes du Forum de la Transition Solidaire à Charleroi le 1er avril 2015

TRANSCRIPT

Université du Travail de Charleroi / 1er avril 2015

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

1/INTRODUCTION

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

3

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

3

1. Pourquoi ce forum ?Associations21 et ses membres, associations actives en

Wallonie et à Bruxelles, ont souhaité contribuer à concré-tiser la transition vers une société solidaire et sobre, en

organisant, avec divers partenaires un Forum de la Tran-sition Solidaire le 1er avril 2015 à l’Université du Travail de Charleroi. Celui-ci a réuni 330 personnes, dont une centaine d’intervenantes et d’intervenants, permettant ainsi la rencontre d’acteurs diversifiés, les uns engagés professionnellement dans la transition, d’autres en tant que citoyens, d’autres encore étant désireux de monter un projet, ou juste curieux.

Toutes et tous ont pu ainsi présenter ou découvrir des expériences inspirantes, portées par des dyna-miques collectives pour lesquelles l’équité est une valeur centrale.

Ces exemples concrets, ancrés dans diverses réa-lités locales, constituent le moteur de notre action parce qu’ils offrent, dans un contexte anxiogène, la perspective d’une transition pacifique et joyeuse vers une société plus sobre et plus juste.

Cependant, celle-ci n’aura de sens et de résultat que si nous en assumons, collectivement, la res-

ponsabilité. Pour ce faire, il s’agit de nous entendre sur nos valeurs communes ( p. 5

à 8 ), largement débattues lors du Forum de la Transition Solidaire.

Avant d’aborder celles-ci, rappelons, comme l’a fait Ralph Bölcke du Réseau

Transition, en introduction du forum, quels sont les grands enjeux de cette transition que nous voulons solidaire.

2. Les grands enjeuxEngager notre société dans une transition collective, vers une société plus sobre et solidaire, est nécessaire pour plusieurs raisons : climatiques, environnementales, économiques et sociales.

En effet, avec le « Business as usual », notre planète se réchauffera d’au moins 2 degrés dans les 35 prochaines années et ce, de manière irrémédiable.

Pour limiter ce réchauffement, la réduction de nos émis-sions en gaz à effet de serre implique que l’on s’abstienne d’exploiter 80 % des ressources énergétiques fossiles encore disponibles.

Il ne suffira pas de changer les ampoules de nos lampes et de basculer vers une mobilité électrique. Nous devrons changer profondément nos modes de consommation, de production et de vie. Ceci, d’autant que les ressources na-turelles s’épuisent, et que la biodiversité est en chute libre.

Dans ce contexte, rappelons aussi l’injustice climatique, telle que les premières victimes du réchauffement sont

les populations qui y ont le moins contribué.

Pour accomplir ces nécessaires changements et prendre notre destin en main, il faut rassembler toutes nos forces : interna-tionales, nationales, régionales, locales et individuelles.

AntoinetteBrouyaux, coordinatrice

d’Associations 21

Ralph Bölcke, du Réseau Transition

4

Cette transition est une belle opportunité pour rendre notre monde plus désirable et l’orienter plus spécifiquement vers nos besoins. A l’avenir, ceux-ci seront plus sûrement satisfaits si notre futur est plus local, plus résilient et idéalement un tout petit peu moins complexe.

Commençons, alors ! En réalité, nous avons déjà commencé et la présentation de visions et de solutions locales peut en inspirer d’autres, les inciter à se mettre en toute. La transition est un état d’esprit, qui s’entraîne mieux collectivement !

Marie Dagnely, dans le jardin desFraternités Ouvrières de Mouscron

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

5

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

5

1. Justice et équitéLe bien-être de toutes et tous, partout dans le monde,

passe par le bien-être du plus vulnérable. La transition vise à instaurer davantage de justice et d’équité, aux

niveaux intra-générationnel comme intergénéra-tionnel. Il faut simultanément lutter contre les

injustices entre riches et pauvres (dans le Nord comme dans le Sud) et entre peuples du Nord

et peuples du Sud et contre celles commises par les générations actuelles à l’égard des générations futures.

Ce qu’on observe au contraire - et ce que nous dénonçons - ce sont les réalités d’accaparement, d’exploitation de l’humain ou des ressources, qui tirent la société dans l’autre sens, celui du chacun pour soi et de la destruction du cadre de vie, comme de la violation des droits fondamentaux. Il est donc important de reconnaître la dimension conflic-tuelle du social et de se positionner clairement dans ce contexte.

A l’opposé, nous mettons en avant les liens d’interdépendance au niveau

planétaire et la responsabilité de la portée de nos actes : ceci afin d’éviter tout impact

négatif de nos modes de consommation et de production (pollution, surexploitation des

humains, des ressources�). La solidarité prend alors une dimension internationale incontournable.

2/NOS VALEURS

Commentenraciner la

transition dans les luttes et résis-

tances des plus vulnérables ?

6

2. Reconnaître et respecter ensemble les limitesde la terre

Nous n’avons qu’une seule planète, il est plus qu’urgent de limiter les émissions de gaz à effet de serre, de stopper la dégradation de la biodiversité et la spoliation des ressources vitales : ce patrimoine commun devrait être géré en commun.

Nous sommes pleinement conscients de la complexité du défi, au croisement des enjeux sociaux, environnementaux et

économiques : c’est pourquoi nous prônons une approche transversale et décloisonnée, ce qui suppose l’articulation

de nos complémentarités et la cohérence de nos actions.

Nous voulons contribuer à une répartition la plus équitable possible des ressources, pour garantir leur accessibilité et permettre à tous les humains de satisfaire leurs be-

soins. Ceci, tout en empêchant le mal-développement et la surconsommation.

3. Réorienter l’économie La source principale des injustices réside dans une

conception pervertie de l’économie. L’économie est un moyen, non une fin en soi. Comme l’indique l’étymologie de ce mot (« oikos », maison et « nomos », loi) l’économie doit être au service du bien-être de toutes et tous, dans

les limites des capacités de l’écosystème.

Le PIB n’est pas un indicateur de bien-être car il ne prend en compte ni la répartition des richesses au sein d’une société

ni son impact sur la qualité de l’environnement.De nombreux indicateurs systémiques existent déjà. Il est important d’y inclure un « seuil de suffisance ». Un tel seuil absolu doit être exprimé en terme de besoins de base, que chacun.e doit pouvoir satisfaire. Ce seuil de suffisance représente donc un plancher en dessous duquel il n’y a pas de vie digne. Outre ce plancher, il faut définir un plafond qui fixe les limites à ne pas dépasser : limites planétaires (capacité du système terre à faire face aux pressions anthropiques en gardant un équilibre), et sociales (inégalités).

Pour permettre à toutes et tous d’atteindre ce seuil de suffisance, sans dépassement des limites planétaires et sociales, il faut transformer l‘économie. Nous entendons y contribuer dans la mesure de nos moyens. De leur côté, les pouvoirs publics disposent d’importants leviers, c’est pourquoi nous plaidons auprès d’eux pour une planification résolue et ambitieuse de la transition vers une société plus sobre et plus juste.

4. Résistance et résilienceCependant, tandis que nous œuvrons à la transition, les pro-blèmes sociaux et environnementaux s’aggravent. Il est crucial d’opposer aux mécanismes qui en sont la cause une résistance concertée, plu-rielle et créative. Mais cela ne suffit pas.

Résistance, résilience et créativité vont de pair et se complètent. D’une part, pour permettre un changement

Commentpromouvoirle Commun

à traversnos activités ?

Tout le mondene peut pas

s’occuper de tout : comment travailler

ensemble ?

Quelle stratégieadopter face

au modèle économique dominant qui prône

la croissance ?

Quellesmesures concrètes

préconiser ?

Commentconcilier en pratiquela résistance créative

et la résilience ?

7

positif, et, d’autre part, pour éviter que celui-ci ne soit récupéré par le système dominant. Cela implique vigilance et regard cri-tique sur ce que nous produisons en vue de ce changement que nous souhaitons. De plus, des liens et un maillage fort entre les acteurs de la transition et les mouvements sociaux sont requis. Car tout comme dans les écosystèmes, la résilience tient autant aux interrelations entre les initiatives qu’à leur diversité.

5. Repenser le travail Le travail est considéré aujourd’hui comme le principal

facteur d’intégration dans notre société. Pourtant, le travail,

lui non plus, n’est pas une fin en soi ! C’est un moyen de subvenir aux besoins fondamen-taux, c’est aussi un moyen de cultiver les conditions d’une vie épanouie. Pour ce faire, un travail doit faire sens : sens qui va au-delà de la rencontre des demandes solvables d’un marché pour contribuer à une société plus sobre et plus juste. On ne peut qualifier de convenables des emplois contribuant à exploiter les êtres humains et la nature, au service de l ’enrichissement de quelques-uns.

En l’occurrence, de très nombreuses personnes recherchent un emploi contribuant à la transition. Le constat est général dans notre secteur : tant de personnes compétentes, expérimentées et motivées se proposent spontanément ou dès qu’une offre paraît, qu’elles soient sans emploi ou désireuses de se réorienter. Tant de personnes sont déçues qu’on ne puisse pas les engager� Non seulement les chercheurs d’emploi cherchent – parfois désespérément – du travail, mais en plus ils ou elles aimeraient être engagés pour un emploi qui ait du sens et qui s’inscrive dans une perspective de durabilité ! Il faut aussi souligner le caractère collectif de cette quête d’un emploi « convenable » souvent menée de façon individuelle.

Par ailleurs, le travail non-rémunéré, notamment le travail domestique et l’éducation, ne sont pas reconnus à leur juste valeur.

Comment revisiter les notions de

métier, d’emploi et de travail ?

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

Comment financer des activités économiques durables ?

Commentreconnaître le

travail non rémuréré qui contribue à la

transition ?

8

Nous voulons alerter l’opinion publique et les décideurs sur ce gâchis social que constitue la mauvaise répartition du travail : tout le monde pourrait travailler moins de sorte que tout le monde ait accès à l ’emploi – et que le travail non-rémunéré soit partagé égalitairement – pour contribuer à la transition. Et ce, sans être pénalisé financièrement ou sur le plan de la sécurité sociale. Il ne suffit pas d’aider les porteurs de projets de transition au cas par cas, nous plaidons aussi pour des politiques plus équitables dans la répartition de l’emploi et plus favorables aux investissements dans des

activités économiques durables.

6. Une démocratie réellement participative

Nous voulons mettre en œuvre une démocratie plus participative et entendons promouvoir auprès des auto-

rités publiques, les initiatives citoyennes qui devraient être davantage entendues et prises en compte.

L’éducation joue un rôle fondamental dans la transition. Face à un système renforçant compétition et performance individuelle, nous prônons une pédagogie qui donne priorité à l’éducation à la coopération. L’enseignement scolaire doit aussi être porteur de sens et fournir les outils intellectuels de construction de sens. De manière générale, l’éducation doit permettre tout au long de la vie, d’exercer une réflexion critique sur la société et de s’émanciper.

Au-delà de l’engagement individuel, en tant qu’associations et mouvements citoyens, notre contribution vise à soutenir et essaimer des dynamiques collectives.

7. Pluralité et complémentarité des démarches

La transition se fait pas à pas et il n’y a pas qu’un seul chemin ou qu’une seule façon de cheminer.

La diversité des approches et des acteurs est un atout important. Au même titre que la biodiversité dans le monde naturel, elle est un gage de résilience et d’adaptabilité. Elle permet en outre à toutes les composantes de la société et à tous les publics de s’approprier le projet de la transition et de s’y investir, en particulier ceux que le système dominant exclut de la coopération sociale et maintient dans la précarité.

La transition est en route. En témoignent les nombreuses expériences concrètes et positives qui s’y inscrivent ou s’en inspirent. Toutes ne sont pas transposables telles quelles, �à nous de faire en sorte qu’elles s’enrichissent mutuellement, se développent et se multiplient.

Dans cette perspective, nous proposons un pacte sociétal qui valorise, à côté des acteurs socio-économiques et des autorités publiques, le rôle de la société civile dans toute la richesse de sa diversité.

Quels types d’alliances

entre lesdifférentsacteurs de

la transition ?

Commentprofiter de

la réforme fiscalepour mieux

répartirl’emploi ?

Comment favoriser des approches éducatives interdisciplinaires et participatives ?

Comment améliorer le dialogue entre

responsablespolitiques et

citoyens ?

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

9

Nos valeurs en débat

Temps d’agir, temps de pauseLes participants à l ’atelier sur les métiers du futur, en mettant en commun les valeurs que sous-tendaient leurs visions, ont abordé plusieurs de ces questions, notamment : le besoin de reconnexion à soi et en même temps, le lien aux autres et à la nature – le partage, notamment l’échange de savoirs, le respect, l ’écoute, la solidarité – la nécessaire répartition des emplois, des tâches – l’idée d’éviter un tra-vail mono-tâches, plutôt de varier les activités – le souhait d’avoir du temps (pas uniquement pour travailler, aussi pour les loisirs et l’oisiveté), l ’aspiration à la lenteur, notamment pour prendre du recul – le souci de continuer à apprendre, tout au long de la vie.

Au world café « partager l’engagement », il a aussi été question du temps, celui qui presse, vu les défis de notre époque, raison pour laquelle il ne faut pas attendre ni repartir à zéro, mais s’inspirer de ce qui existe déjà et l’améliorer, en recherchant la simplicité, et la convivialité !

La transition, non le contrôle !Dans plusieurs ateliers, de manière transversale, nous avons remarqué qu’il faut continuellement garder une vigilance et un regard critique sur les projets dit de « transition ».

Par exemple lors de la discussion sur le réseau éducatif « Tous Dehors », une militante du mouvement LST explique que pour garder ses allocations du revenu d’intégration social (RIS), elle doit obligatoirement participer à l’atelier jardin collec-tif du CPAS. Si cette militante voulait avec ses voisins, eux

aussi allocataires, créer un jardin collectif et jardiner en jour-née, ils ne pourraient pas, ils seraient sanctionnés car ils ne se montreraient pas disponibles sur le marché de l’emploi.« Quand on est dépendants des allocations, il y a des réglemen-tations abominables. Ou quand ce n’est pas le cas, on doit subir ce que des personnes bien pensantes ont mis sur pied pour nous ». Ici, il ne s’agit plus tant de transition que de contrôle.

Dans le document « Nos valeurs », nous avons vu que la résistance, la résilience et la créativité vont de pair et se complètent. Les plus pauvres et tous ceux qui résistent aux systèmes d’oppression, créent, inventent pour pouvoir survivre. Par exemple, un autre militant de LST explique : « dans le temps, je faisais le recyclage, je faisais les grosses poubelles, ça permettait à la famille de survivre et d’être autonome ». Maintenant, les personnes qui vont ramasser dans les poubelles, sont sanctionnées, et des entreprises ont repris le travail de survie de toute une série de personnes.

Nous devons sans cesse veiller à ce que nos projets ne soient pas récupérés par le système dominant. Nous sommes très souvent sujets à la colonisation : ainsi beaucoup de gens veulent éduquer les pauvres, leur dire comment faire, au lieu d’empêcher l’exploi-tation ou l’exclusion. L’enjeu est la démocratisation culturelle : construire ensemble la culture avec tout le monde, en apprenant à voir les choses aussi du point de vue des plus pauvres.

Vive la diversité, pourvuqu’on se comprenne�Un autre constat émergeant du forum, de façon transversale à travers plusieurs ateliers, et en lien avec « Nos valeurs » : la transition se fait pas à pas, il n’y a pas qu’un seul chemin ou qu’une seule façon de cheminer. Pour pouvoir faire la route

10

ensemble, il faut pouvoir s’écouter et comprendre nos diffé-rences, nos références, nos langages, nos points de vues� Et avec nos dissemblances, nos histoires différentes, dialoguer et partager les expériences de chacun.

Apprendre le vocabulaire et la réalité d’autres personnes est indispensable pour pouvoir réellement se comprendre. Aussi, construire le désaccord, comme le préconise Patrick Viveret1, en vérifiant ce qui fait vraiment débat et en écartant ensemble ce qui est de l ’ordre du malentendu. De la sorte, on peut construire une alliance sur ce qui réunit en mettant de côté ce sur quoi on n’est pas d’accord.

�Et que l’on soit compris !Dans l’atelier « structuration et financement », il fut rap-pelé que l’économie est un moyen et non une fin en soi. Les

participants ont alors pointé que les politiques actuelles sont extrêmement formatantes. Ainsi pour avoir un soutien, un subside ou une re-connaissance, il faut pour l’instant se couler dans des modèles classiques reconnus par des banques ou être une grosse société.

Le développement aujourd’hui se fait aussi fortement par des petites initiatives, in-novantes, sortant du modèle classique. Il est temps que le politique ose soutenir et financer des initiatives présentant des modèles différents. Aussi, un emploi convenable peut être un emploi que l’on crée soi-même, sortant des modèles pensés et formatés ailleurs.

D’où le besoin d’un meilleur service dans les institutions FOREM, ONEM & ACTIRIS pour permettre la créativité dans la création d’emploi et soutenir des projets en construc-tion plutôt qu’une oppression telle qu’elle est vécue actuellement par les chômeurs.

Enfin, dans un souci de justice, d’équité et de résistance, les participants à cet atelier ont affirmé que tout citoyen a droit à la participation citoyenne, y compris au choix de faire du bénévolat, et de choisir lui-même le lieu de cet engagement, quand bien même il est chômeur. Il nous semble important de réaffirmer forte-ment ces droits fondamentaux et de veiller particulièrement à ce qu’ils ne puissent être réduits pour les plus pauvres.

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

11

3/TÉMOIGNAGES

12

1. Que font les acteursde la transition ?

Elles et ils relocalisent la production de ce que nous consommons :À Ath, l’Épi d’Ici2 est un projet citoyen et associatif (coopéra-tive en cours d’élaboration) qui vise à développer la production, la transformation et la commercialisation de céréales bio

destinées à la consommation humaine. Car pour l’instant, la plupart de ces céréales viennent de France, d’Allemagne ou des Pays-Bas. Il s’agit donc de reconnecter les céréaliers avec les boulangers et de permettre la transformation et la vente de farine en circuit court, via des coopératives telles que Coprosain ou les groupes d’achat solidaires de l’agri-culture paysanne.

À Grez-Doiceau, Graines de vie3 nourrit depuis 8 ans, 120 familles avec son potager cultivé en permaculture. Une coopérative, du même nom, s’échafaude pour compléter ce circuit local avec des céréales, du pain, de la bière, du miel. Une halle commune est en projet. Graines de vie organise aussi des formations et des ateliers d’échanges de bonnes pratiques. La dynamique locale de Grez en Transition favorise évidemment cette effervescence�

À Lobbes et ses environs, on retrouve une dynamique semblable avec le Cellier de la Haute-Sambre4, coopérative de producteurs et consommateurs. Il s’agit là de la première action d’envergure de l’Asbl Haute-Sambre en Transition.

À Meix-devant-Virton, que nous avions visité en septembre 2013, l’Epicentre, épicerie de village reprise par une coopéra-tive, a généré une telle initiative (circuit court « Les Grosses Légumes »), complétée par une monnaie locale, « L’Epi Lor-rain »5, désormais utilisable dans toute la Lorraine belge, et ce, notamment par voie électronique. Une telle monnaie locale fonctionne évidemment mieux si elle a le soutien de la commune ; cependant, sa dynamique citoyenne est primordiale. Ainsi, à Bruxelles, l’Eco-iris, impulsé par les pouvoirs publics, n’a pas constitué une expérience concluante. Mais, aussi, la notoriété de telles monnaies locales nécessite du temps, et beaucoup de vulgarisation.

Grez-Doiceau, Graines de vie

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

13

On relocalise aussi dans le réemploi, comme l’a montré Rezippons la terre6 de Châtelet, asbl qui a ouvert un magasin de seconde main et de « customisation » / récupération, pour offrir des biens accessibles et une possibilité de réinsertion professionnelle à des personnes en situation d’exclusion, le tout en collaboration avec divers partenaires locaux.

On relocalise même dans la culture ! Avec le projet du Monty7, à Genappe, où le Tof Théâtre élabore, également avec divers partenaires locaux, citoyens, commerçants et associations, une coopérative à finalité sociale et culturelle, tout en rénovant un ancien cinéma de quartier.

Elles et ils créent du lien social, avec des publics diversifiésLes plus pauvres sont ceux qui paient le prix le plus fort des changements de notre société. D’où l’importance de question-ner l’avenir de la société au départ des résistances des plus pauvres : le fait de trouver un moyen de survie est un acte de résistance. C’est à travers ces luttes et résistances à la misère, luttes qui deviennent collectives, qu’on envisage la transition, dans le mouvement Lutte Solidarité Travail8, né à Namur et qui a essaimé dans d’autres villes wallonnes.

À Marche, le Miroir Vagabond9, au départ d’une maison de quartier, associe les populations de la région rurale du nord de la province de Luxembourg au développement local à travers des formations, animations et l’éducation permanente. Le travail artistique permet l’expression de jeunes esseulés dans une situation de défaitisme, pour aborder l’avenir « Autrement Mieux Ensemble », sans apitoiement ni condescendance. Et s’associer à d’autres, notamment via le mouvement social Tout Autre Chose10, également présenté au forum.

Dans les Repair Cafés11, à Ixelles ou Soignies (il y en a maintenant 54 en Wallonie et à Bruxelles !), on répare ensemble, ce qui favorise la mixité des publics « non pour la mixité mais pour répondre à un besoin ». De la sorte, la richesse de chacune est prise en compte, toutes et tous étant en capacité d’être acteur de changement.

La transition c’est aussi regrouper, mutualiser�Ceci est particulièrement vrai à propos des habitats groupés, comme l’ont montré Les Fondus du Petit Marais12, qui ont créé une fondation pour créer un habitat groupé à Jemappes, tout en suivant la philosophie des Community Land Trust.

Mais aussi, les initiatives citoyennes locales ont parfois besoin de se fédérer, comme c’est le cas des coopératives citoyennes de production d’énergie renouvelable, regroupées au sein de Rescoop-Wallonie13, elle-même membre d’un réseau belge et européen d’initiatives citoyennes locales : ceci est bien nécessaire pour faire face, sur le marché, aux géants du secteur énergétique ! Et pour être également mieux reconnus par le régulateur (les pouvoirs publics).

...� Soutenir...�Des accompagnateurs professionnels14 de projets de tran-sition et d’entreprenariat sociétal ont également, à travers toute une série d’exemples concrets, expliqué comment ils soutiennent des groupes ou personnes dans le montage

14

de leurs projets, tant sur le plan juridique (SAW-B, Ideji) que financier (Crédal, Finan-cité) ou pour favoriser une bonne dynamique de groupe (Réseau Transition, Réseau des Consommateurs Responsables) et une plani-fication fructueuse (Groupe one). Il est donc intéressant de connaître de tels services, financés en partie par des subsides publics, pour savoir quel type d’accompagnement on peut obtenir, et à quelles conditions.

L’enjeu est en effet de donner place à chacun, de soutenir l’engagement15, y compris dans la durée, pour concevoir – mobiliser – réaliser des projets collectifs, en s’appuyant sur la variété des contributions (Cf. p. 28 chapitre Articulons). In fine, pour pouvoir concrétiser son expérience, il s’agit de l’ancrer dans un quartier ou un territoire.

... Voire changer d’échelle !Nous avons également abordé, le 1er avril, la question du changement d’échelle : ainsi, Vert Pellets, soutenu par SAW-B, récupère les déchets de jardinage pour en faire des pellets de chauffage, avec une chaudière ad hoc expérimentale qui devrait être produite à l’échelle industrielle.

Quant à la Ceinture Alimen-terre Liégeoise16, elle part d’une dynamique locale émergeante, entre producteurs et consommateurs, pour

élargir le mouvement du circuit court et développer la transformation. Comment ces initiatives vont-elles pou-voir dépasser le stade expérimental et concurrencer, sur le marché, des acteurs commerciaux sans perdre leurs valeurs écologiques et sociales ? C’est ce que nous verrons dans les « Perspectives » et les « Conclusions » de ce document.

Pas de transition sans éducation !Les acteurs de l’éducation se mettent aussi en transition. Avec Tous dehors, la pédagogie quitte les écrans pour se reconnecter à la nature17, établir une relation émotionnelle avec celle-ci et éveiller l’amour des humains pour tout ce qui vit. Humus crée des potagers dans les écoles, et les anime. L’Institut Robert Schuman de Eupen transforme, depuis plus de 10 ans, la gestion de l’école pour mieux gérer ses déchets, son énergie et son environnement, si bien qu’à présent cette école est certifiée ISO 14001. La Wallonie a financé la création du manuel « Les Cahiers du Développement Durable »18, pour permettre à d’autres écoles de suivre cet exemple.

Même les écoles de commerce s’y mettent, avec les social business clubs soutenus par le Réseau des Positive Entre-preneurs. Quant à l’asbl Quinoa, elle permet à des jeunes de s’immerger, pendant leurs loisirs, dans des alternatives locales19, leur offrant ainsi une alternative aux voyages coûteux et lointains qui ne sont pas absolument indispensables pour « former la jeunesse » hors du cadre scolaire.

Des services bénévoles ou d’échanges sont aussi proposés. Ainsi le GRAC (groupe de réflexion et d’appui aux collectifs) assemble des associations et des personnes qui soutiennent le « penser et agir » collectivement, en vue de l’émergence

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

15

de projets (GAC, habitat groupé, jardin urbains, etc.). En mode «self-help », on s’y forme à l’accompagnement de dynamiques et à la régulation de groupes (techniques de créativité et méthodes pour les processus), à la gouvernance horizontale (en cercle), etc.

En chemin, on se passe le flambeauCes chemins pris par des militants, des citoyens, certains ont déjà été empruntés par d’autres, ils ne sont jamais terminés. On les trace en marchant. Et chemin faisant, on rencontre des exemples inspirants qui ne doivent pas être vus comme des modèles à dupliquer, mais comme des expériences à transmettre, pour que d’autres puissent aller plus loin.

2. Echos des discussions autour des exemples

Compléter les circuits courtsEn matière de transition alimentaire, on remarque la difficulté de recréer tous les maillons de la chaîne, pour compléter les circuits courts, qui permettent de relocaliser des filières. Ainsi, pour les pains20, céréaliers et boulangers doivent redéployer des moulins hors des structures industrielles traditionnelles. Dans le Sud Luxembourg21, le développement d’une filière courte de produits maraîchers par les Grosses Légumes22 est passé par l’encouragement à la reconversion d’agriculteurs qui n’avaient pas de tradition maraîchère. La greffe n’a pas pris partout. Certaines reconversions sont mieux assumées que d’autres. Il en va de même dans le

secteur laitier. Encore faut-il pouvoir faire face à l’appareil normatif, comme on l’a vu avec les fromagers du pays de Herve !

De manière générale, les associations plaident pour des politiques agricoles permettant non seulement la survie mais aussi le redéploiement de l’agriculture paysanne, qui doit être protégée, face au poids des lobbies de l’agro-business. Il y va de notre souveraineté alimentaire.

Le bottom up,soutenu par le topConcernant les monnaies complémentaires23 aussi, on constate que l’appui des pouvoirs publics peut faire la différence : un comptoir de change dans une administration communale apportera du crédit à une initiative de monnaie complémentaire. Des partenariats peuvent se nouer avec les CPAS pour permettre que des publics plus précaires en bénéficient.

En effet, la dissémination prend beaucoup de temps et ne peut s’inscrire que dans un temps long, c’est pourquoi les promo-teurs de monnaies complémentaires doivent être tenaces ! Et nouer des partenariats solides avec les producteurs, où ceux-ci trouvent également leur compte.

Points communs à ces initiatives, dans des domaines aussi variés que l’agriculture, l’habitat ou la finance :• l’appui des pouvoirs publics est décisif, pour autant que la

dynamique de départ repose sur une base citoyenne solide (et durable car tout prend du temps !)

Quinoa

16

• il ne s’agit pas seulement d’appui financier mais aussi de contribution à la communication pour renforcer la crédi-bilité des initiatives de transition.

Des évolutions réglementaires sont nécessaires, et une régulation, permettant aux initiatives citoyennes de se développer dans un contexte dominé par des acteurs économiques super-puissants.

Capacitation,pour toutes et tousDans le domaine des habitats groupés, on relève que les groupes sont fragiles, surtout au regard du temps long de la mise en œuvre des projets. Des orga-nismes professionnels peuvent apporter une aide technique, juridique, urbanistique, financière� Mais le coût de cette intermédiation peut être excluant pour les catégories les plus fragiles. Aussi, le risque est « l’habitat groupé washing » où au nom des valeurs de solidarité et de convivialité, on vend (plus cher) des logements et non un projet de vie co-construit.

C’est pourquoi, il est important que les pou-voirs publics financent des services d’intermé-diation dans le champ associatif, qui peuvent jouer un rôle d’éducation permanente tout en aidant des groupes à concrétiser leur projet. C’est notamment le rôle de l’asbl Habitat et Participation24.

On souhaite aussi voir évoluer les dispositions urbanistiques, rarement favorables à ce type de projet, et développer des parte-nariats public-privé (par exemple avec des sociétés de logement public), pour autant que les habitants gardent la maîtrise de leur projet, en co-gestion. Le Community land trust25 est un modèle éprouvé pour de tels partenariats.

En bref, l’habitat groupé est une solution intéressante de solida-rité, d’entraide, de mise en mouvement, de lieu démocratique, de capacitation (« empowerment »), mais il faut pondérer l’idée qu’il coûte moins cher. Dans les faits c’est rarement le cas, d’où son

accès limité pour les personnes à faible revenu. C’est l’enjeu des politiques publiques dans ce domaine.

Selon les membres de Lutte Solidarité Travail, il existe d’autres configurations d’habitats groupés qui

ouvrent des perspectives en ce sens, enraci-nées dès leur conception dans la résistance

à la misère de populations en situation de grande pauvreté. Ainsi, dans le cadre

des dynamiques collectives du mouve-ment LST, différents projets ont vu le

jour depuis 30 ans : tel l’habitat groupé de l’asbl TROC (temps pour la recherche

d’Outils Conviviaux), la société coopérative « Habiter en solidarité » � L’habitat collectif se

retrouve aussi dans le logement public qui constitue un réel patrimoine socialisé. C’est important d’y garantir un

accès aux populations les plus pauvres et surtout d’utiliser un tel outil avec des objectifs de promotion humaine et collective.

Comme celle-ci, de nombreuses questions abordées lors du forum montrent qu’il y a matière pour de nouveaux échanges et que de nombreuses démarches créatives et innovantes

méritent attention et soutien.

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

17

3. Perspectives

La transition, vers où ?« L’accomplissement de soi au service des autres »

Arnaud, écoconseiller,chercheur d’emploi et porteur de projets

Dans l’atelier sur les métiers du futur26, on s’est laissé aller à imaginer des métiers permettant de tisser des liens : transmetteur de connaissances, accompagnateur de découvertes, média-teur-modérateur de débats citoyens, connecteur, accueilleur, concierge, éveilleur de consciences et de dons, lâcheur-priseur, lentitionniste (qui aide à ralentir)...

On a aussi beaucoup parlé de métiers existants à remettre à l’honneur, notamment les soins aux personnes et les métiers manuels : maraîcher, bâtisseur, berger, permaculteur� Tout en envisageant de re-diversifier les métiers, en lien avec un sa-voir-faire, un artisanat. Les réparateurs et les transformateurs auront la cote, ils pourront faire appel à des obsoleurs, experts en déprogrammation de l’obsolescence.

Dans la société plus sobre et solidaire vers laquelle nous voulons transiter, l’espace public a une place importante : on y entendra des crieurs de rues, on y tiendra des forums. Mais aussi, l’eau, l’énergie y seront dûment gérées, et les guides nature seront très prisés, de même que les simpliciteurs.

Il faudra aussi des systémiciens bien reliés aux décycleurs pour éviter de tourner en rond, voire des réviseurs-décroisseurs !

De façon plus pragmatique, des personnes et des collectifs déjà actifs dans la transition souhaitent professionnaliser leurs

initiatives et certains ambitionnent un changement d’échelle : qu’il s’agisse de la valorisation de déchets verts en combustible de chauffage, ou de « ceintures aliment-terre » autour de Liège, Ath ou d’autres villes, certaines initiatives de transition sont appelées à grandir. D’autres au contraire sont volontairement limitées à une petite échelle, qui permet de garder la maîtrise du processus. Dans ce cas, la mul-tiplication des initiatives est le but recherché par l’essaimage.

Il s’agira alors d’œuvrer dans le respect mutuel et l’articulation des complémen-tarités, plutôt que dans un esprit de com-pétition. Mais on ne pourra pas toujours éviter celui-ci, à mesure que la transition se concrétisera : les valeurs sociales et envi-ronnementales sont toujours confrontées aux réalités de la concurrence. C’est pourquoi, il faut des normes sociales et environnementales strictes pour tout le monde.

La transition,avec qui et par qui ?

« Les gens nous rejoignent pour apprendre à faire le poirier, pour voir le monde d’en bas ! »

Luc Lefèbvre, Lutte Solidarité Travail

« Ce qui nous rassemble, c’est d’abord le projet de société, dit Luc Lefèbvre (Lutte Solidarité Travail8). On est en résistance

Tof Théâtre,M. et Mme Beaureste

18

sur une série de choses inadmissibles. Des gens vivent dans la misère. La pauvreté est le lot de la majorité de l’humanité. Ce qu’il faut éradiquer, ce sont les mécanismes qui

produisent la misère. Les lois qui se mettent en place sont des lois qui tuent la solidarité.

Les coopérations s’expérimentent dans des lieux où on est en formation ensemble. Les gens nous rejoignent

pour apprendre à faire le poirier, pour voir le monde d’en bas ! Quand on se mobilise, c’est aussi un travail. On peut devenir solidaires parce qu’un changement de société est important ».

Dans les Repair Cafés11, on tisse de nouveaux liens Inter-générationnels et interculturels. Mais il s’agit avant tout de répondre à une problématique citoyenne. La mixité est un complément à un besoin. Si la réponse qu’on donne à un

problème s’ouvre sur la mixité, tant mieux. C’est en répondant à des besoins qu’on crée la mixité.

« Il faut qu’il y ait de la diversité, que des différentes tranches de la société prennent conscience des réalités, dit Patrick Navatte (Miroir Vagabond9). Sinon, les fossés et l ’incom-préhension se creusent ».

C’est en effet ce qu’on constate, avec la dualisation de la société contemporaine. Dominique Nalpas, qui a présenté l’approche du Commun27 au forum, évoque les Sans-papiers : sont-ils les vagabonds contemporains, des travailleurs en puissance ? En tout cas, ils sont désaffiliés� D’où l’idée de reconstruire du social sur base de la gestion en commun : co-gestion de biens communs, sur base de critères précis (cf travaux d’Elinor Ostrom), voire réaffiliation et réap-propriation de son devenir, du travail, de la ville et de la démocratie par le Commun, et ses pratiques coopératives (cf. p. 23 Conclusions : les chantiers de l’avenir).

Quels sontles freins ?Il y a des freins d’ordre systémique, relationnel :

• Complexité du système, des lois, des obliga-tions et procédures dans les différents domaines

• En partie à cause de cette complexité mais aussi par habitude, on pense « dans le cadre », avec trop d’idées préconçues. La culture de notre société est conditionnée, formatée.

Rassemblementd’Ekta Parishad

en Inde

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

19

• Les travailleurs manquent de temps pour essayer, expé-rimenter, vu l’exigence de la productivité. On n’a pas le droit à l’erreur.

• On est aussi parfois coincé dans sa spécialisation, d’où un manque de vision d’ensemble (histoire/liens/relation/causalités)

Le manque d’ouverture aux autres et au monde, l’égocen-trisme, ont pour effet qu’il manque de liens, d’échanges au niveau local, de solidarité, de partage. En particulier de liens interculturels et inter-générationnels.

Pour toutes ces raisons, beaucoup ont un sentiment d’im-puissance (« la tâche est trop énorme ! »). Et ont peur de l’inconnu, de changer leurs habitudes, de ne pas pouvoir assumer les besoins primaires.

Le manque de confiance en soi se double d’un manque de confiance en l ’autre, on n’utilise pas toujours toutes les ressources dont on dispose, vu aussi la difficulté de trouver les bonnes personnes. La culture des systèmes partagés est à développer.

Il y a des freins d’ordre politique :

• Les rapports de force actuels et le pouvoir de l ’argent renforcent les inégalités, les exclusions, le chômage.

• On pointe aussi les pressions politiques, la mauvaise gouvernance, les abus de pouvoir et leurs conséquences.

• Le résultat est une perte de biens communs, notamment via les privatisations.

• Le système capitaliste est en effet fondé sur une écono-mie libérale et une éducation à la compétition. Dans ce cadre, il est difficile d’œuvrer à une transition vers une société sobre et solidaire !

• Ce système impose aussi une éthique du travail pour lui-même et non pour ce qu’il procure, c’est le culte de l’effort pour l’effort.

• A tout cela ajoutons les manipulations média-tiques, la désinformation et le matraquage pu-blicitaire qui endorment, abrutissent, poussent à la surconsommation, créent des désirs de tout, et finalement, poussent à l’indifférence.

Pour lever ces freins, nous œuvrons à la mise en com-mun, à valoriser la diversité des métiers, l’autogestion, la coordination, l’entraide psychologique et spirituelle, l ’éducation à la créativité, la coopération.

Quels sont les leviers ?• Education : une pédagogie par projets, qui favorise l’es-

prit critique, une vision plus systémique – l’éducation à la parentalité

du il t.dia-

e pu-ssent de tout, et

e en com-togestion, spirituelle,

20

• L’allocation universelle et une réduction du temps de travail pour permettre à chacun de s’engager dans la transition et de se mobiliser sur le long terme

• La relocalisation, via notamment les monnaies locales, la réappropriation des énergies et l’émergence des cir-cuits courts

• L’économie de la fonctionnalité (et la lutte contre l’ob-solescence programmée)

• Une fiscalité plus juste et un partage des richesses via le modèle des coopératives

• Une démocratie plus participative• Des services publics de qualité et gratuits• L’approche du bien commun• Des emplois de qualité et une juste rémunération pour

les activités utiles à la collectivité• Les espaces d’échanges, de débat et de convivialité (ex.

salles de fête dans les quartiers).

« Rien n’est plus puissant qu’une idéedont l’heure est venue »

Victor Hugo, cité par le Tof Théâtre

« Nous menons un travail de repaysannisationdes agriculteurs ! »

Stéphanie Delhez, Mouvement d’Action Paysanne

« A qui appartient la graine,à qui appartient la terre ?

Et vous, à qui appartenez-vous ? » Zoé Gallé, Terre-en-Vue

« Avec 1 tonne de CO2 épargnée en moyennepar ménage à Totnes, quelle inspiration pour Ath ! »

Méline Lemaire, Rues en Transition

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

21

4/CONCLUSIONS

22

Notre messageau gouvernement wallonTandis que se multiplient les activités qui réorientent la société vers plus de sobriété et de justice, une préoccupation s’impose : comment rendre viables ces activités souvent initiées par des citoyens ? Quels leviers les pouvoirs publics pourraient-ils action-ner pour permettre le financement des métiers de la transition ?

Le 1er avril, nous avons proposé à Paul Magnette, Ministre Pré-sident de la Wallonie, venu nous rejoindre en fin de journée28, qu’un axe du Plan Marshall soit consacré à cet objectif. Vu l’urgence climatique, des investissements massifs devraient être consentis dans différents secteurs stratégiques : la réno-vation énergétique des bâtiments, les énergies renouvelables, les réseaux électriques intelligents, les transports publics, les pistes cyclables, les circuits courts�

C’est ce que proposait déjà l’an dernier la campagne jobs4climate29

de la Coalition Climat. Ces secteurs nécessitent une vision politique claire, un cadre réglementaire adapté, un cadre

économique stable stimulant l’investissement et des filières de formation adaptées. Il ne s’agit pas unique-ment de moyens financiers. La société civile souhaite également débattre avec le Gouvernement Wallon de deux questions importantes : celle du sens du travail, et de sarépartition.

Nos associations sont assaillies de candidatures de per-sonnes qui cherchent un emploi contribuant à la transition.

Ce que des individus ne peuvent exprimer, en tant que collectif, il nous revient de le dire : à la notion d’’emploi convenable, à la définition de travail décent, il est temps d’ajouter l’examen de la durabilité des activités productrices. À quoi contribuons-nous,

en tant que travailleurs ? À renforcer la justice sociale et éco-logique ou à exploiter des humains ? A restaurer l’environne-ment ou à dégrader et épuiser les ressources naturelles ? Et ne pourrait-on répartir mieux ces emplois, entre jeunes et vieux, entre femmes et hommes ? Puisqu’il est question de réforme fiscale, saisissons cette occasion. L’enjeu de la transition est de ne laisser personne derrière nous.

Rejoindre l’engagementdes Nations uniesNe laisser personne derrière nous, sur le chemin de la transition, c’était le sens de ce forum de la Transition Solidaire. C’est aussi le principe fondateur des 17 objectifs de développement durable30 qui seront adoptés à l’ONU en septembre 2015. Nous nous réjouis-sons que la Belgique et ses entités fédérées s’engagent ainsi dans un agenda mondial 2015-2030. Mais qui le sait ? Il est temps de communiquer au public cet engagement. Et, pour honorer celui-ci, que chaque niveau de pouvoir se dote d’outils réglementaires pour assurer le suivi, le rapportage et la redevabilité31.

Les autorités sont en effet garantes de la cohérence des politiques publiques et du respect des droits, par elles-mêmes et par les autres acteurs. Tout comme il faudra en tenir compte dans la Vision à Long Terme au niveau fédéral, au niveau régional, les stratégies de développement durable devront intégrer la manière dont les Objectifs de Développement Durable seront atteints en Wallonie et à Bruxelles aussi bien qu’au niveau mondial.

Il s’agit que ces stratégies soient érigées de façon participative, et que les mécanismes de suivi restent ouverts à la participation des différentes parties prenantes. Un mécanisme de révision par les pairs serait le bienvenu pour les politiques de développement

Luc Lefèbvre,président d’Associations 21

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

23

durable, à l’instar de ce qui existe au sein de l’examen périodique universel pour les droits humains.

« Ne laisser personne en chemin » signifie également que toutes les parties prenantes et les groupes – y compris les jeunes et les enfants, les femmes, les diverses minorités et les personnes avec un handicap – puissent participer au suivi de la mise en œuvre et à la collecte des données. La participation était déjà l’un des grands principes de la Déclaration de Rio : elle reste cruciale pour la réalisation de l’agenda post-2015. D’où l’importance d’un dialogue social ouvert à la diversité de la société civile. C’est pourquoi nous parlons de « dialogue sociétal ». La Belgique est connue pour ses traditions dans ce domaine : l’agenda post-2015 constitue une belle opportunité de le redéployer !

Afin de ne laisser personne en chemin dans un contexte d’iné-galités croissantes, il importe également de pouvoir mesurer les progrès des différents groupes sociaux par une récolte de données ciblées selon le niveau de « relégation » sociale, les revenus, le sexe, l’âge, la localisation géographique etc. En effet, pour les plus pauvres la mesure du mépris que subit une population passe avant le niveau de revenu ainsi que « l’enca-drement » et le contrôle social.

Rappelons aussi l’importance de l’éducation tout au long de la vie. Pour participer, les différents groupes sociaux doivent pouvoir comprendre les enjeux, être en capacité de se positionner et de faire entendre leur point de vue. Cela nécessite un accompa-gnement par les acteurs de l’éducation à l’environnement et au développement durable, de l’éducation formelle et permanente, soutenus par les pouvoirs publics.

Par ailleurs, les indicateurs économiques ne suffisent plus pour évaluer les politiques. Les indicateurs de bien-être, de genre, d’égalité et d’empreinte écologique sont la pierre angulaire de la politique de mise en œuvre du développement durable. En la

matière, la Wallonie dispose d’une large expertise32 : il s’agit que celle-ci soit mise au service de l’agenda post-2015 !

De plus, la Wallonie est le point focal national pour mettre en œuvre le cadre de programmes à 10 ans sur les modes de consommation et de production durables des Nations unies.

Natacha Zuinen, directrice du Département Développement Durable du Service Public de Wallonie33, nous confirme que dans ce cadre, des programmes seront financés, en partenariat avec des pays du Sud, notamment dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation.

Selon nous, le projet de la transition peut remobiliser l’ensemble de la population, travailleurs, entreprises, société civile, pouvoirs publics. 2015 est une année clé pour ce faire, avec le vote en septembre des Objectifs de Développement Durable aux Nations Unies mais aussi avec la 21ème Conférence des Parties pour le Climat à Paris en décembre 2015. Nous attendons bien sûr de la Belgique et de ses régions qu’elles y plaident pour un accord contraignant et ambitieux.

Les citoyens n’attendent pas ces événements internationaux pour s’engager, concrètement, à titre volontaire ou professionnel, individuel ou collectif. Cependant, l’action politique est un levier décisif pour assurer le cadre nécessaire à une démultiplication de ces initiatives.

Les chantiers de l’avenirDans la vision du Commun27, les ressources et les territoires, ou toute autre forme de bien commun, sont gérées par la communauté, les pouvoirs publics ou des systèmes hybrides associant ces composantes, selon des règles précises, pour assurer leur pérennité.

Brigitte Gloire,Oxfam Solidarité

24

Plus généralement, « le Commun » désigne à la fois des pra-tiques instituantes et des communautés de pratiques, fondées sur la coopération plutôt que sur la compétition. Dans cette optique, on oppose le droit d’usage au droit de propriété. On parle du droit à la ville, à la co-gestion des espaces publics, sans évacuer la dimension conflictuelle.

Le travailleur n’est plus asservi mais émancipé, par exemple par le biais de la gestion coopérative. On revient là aux sources de l’économie sociale, et de la démocratie.

Au plan mondial, il est urgent d’instituer des biens communs mondiaux face aux replis nationalistes, et de fédérer ces communs, sous les auspices d’une organisation internationale apte à jugu-ler la financiarisation qui introduit de nouvelles inégalités : le commerce des compensations (marché du carbone, sites naturels, biodiversité) remplace en effet des régulations fortes et instaure des droits de « polluer » qui autorisent les plus riches à continuer de polluer, plutôt qu’à changer de modèle, et à s’approprier des territoires ou des ressources, au détriment des usagers locaux.

Localement ou globalement, cette pers-pective du Commun offre donc un cadre propice à une transition juste, vers une société plus sobre, plus égalitaire, mais aussi plus sûrement pacifique, ce qui est la condi-tion sine qua non de tout développement durable. Et ce cadre peut être utilisé de façon transversale, dans tous les secteurs d’activité.

Recommandations spécifiquesLors des ateliers, les intervenants et les participants ont fait part de demandes spécifiques que nous considérons importantes à transmettre aux interlocuteurs suivants :

A l’attention des parlementaires et ministres responsables des politiques de l’emploi :• il y a lieu de repenser les liens entre droit

au chômage et bénévolat. Actuellement, les responsables politiques diffusent un double discours : d’une part, on active les chômeurs en leur faisant faire du bénévolat forcé ; d’autre part, les chômeurs qui souhaitent faire volontairement du bénévolat, sont soumis à une grande complexité administrative et à des risques de sanctions.

• Viser une réduction collective du temps de travail : la réforme fiscale peut constituer une opportunité pour ce faire, et encourager la création d’emplois dans des activités utiles à la collectivité, surtout au regard des défis climatiques et sociaux actuels.

• Une meilleure synergie entre le Forem, Actiris, les syndicats et les associations, aiderait les chômeurs à se lancer dans une autre dynamique telle que l’entreprenariat.

A l’attention du législateurs, des juristes, entrepreneurs et investisseurs :• la reconnaissance du statut des sociétés

coopératives par les acteurs économiques, comme une des formes juridiques les plus adaptées pour répondre aux défis sociaux et environnementaux permettrait de sortir du modèle dominant des S.A.

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

25

• Si les entreprises d’économie sociale développent un marché intéressant, d’autres acteurs (commerciaux) y viennent. Les valeurs sociales et environnementales sont toujours confrontées aux réalités de la concurrence. C’est pourquoi, il faut des normes sociales et environnementales plus strictes pour tout le monde.

• Poser des limites au matraquage publicitaire, pour éviter la surconsommation et le gaspillage.

« Le politique doit oser financer les structures innovantes et résilientes car c’est une des conditions essentielles pour

redéployer la Wallonie au 21e siècle »Eric Dewaele, Financité

A l’attention des organismes de formation : permettre la participation de stagiaires aux initiatives de transition tout en reconnaissant ces stages dans un cursus diplômant, aurait plusieurs avantages :• d’une part, les étudiants trouveraient plus facilement des

stages.• D’autre part, leur apport dans les initiatives de transition

seraient apprécié, non seulement parce que ces initiatives ont peu de moyens, mais aussi parce que lorsqu’on est en formation, on est, à priori, plus ouvert à l’expérimentation (on a encore le droit à l’erreur !)

A l’attention de la police, de la justice : nous voulons faire reconnaître comme premiers actes de résistance, les actes de survie des personnes en situation de grande pauvreté (ex. les squats�) alors qu’ils sont trop souvent criminalisés.

A l’attention des parlementaires et ministres responsables des politiques agricoles et de sécurité alimentaire : revoir

les normes sanitaires pour qu’elles tiennent mieux compte à la fois de la santé des consommateurs (y compris à l’égard des pollutions chimiques) et des capacités de production et de transformation des unités paysannes.

A l’attention des médias :• nous comptons sur la déontologie

de la profession pour défendre la qualité de l’information et faire état des « nouvelles positives » mon-trant l’implication des citoyennes et des citoyens comme acteurs du changement.

• Assurer l’indépendance des rédactions• vis-à-vis des pouvoirs en place, qu’ils soient éco-

nomiques ou politiques.

A l’attention des institutions culturelles : un accès plus facile aux lieux culturels pour les demandeurs d’asile (ex : bibliothèques, ateliers artistiques) favoriserait les liens avec les habitants des communes où ils résident.

A l’attention des pouvoirs locaux :• accroître la crédibilité d’initiatives locales de transition

(monnaies complémentaires, habitats groupés, circuits courts, ceintures aliment-terres) en contribuant à les faire connaître.

• En cas de conflit entre des initiatives de transition et des riverains méfiants, éviter de laisser pourrir la situation, et faciliter la médiation.

• Faciliter la mise en place, à travers l’action du CPAS, de l’agenda 21 ou des eco-teams34, d’outils à l’échelle de la commune permettant la transition économique : ex. la création de points de collecte adaptés aux besoins des

26

particuliers et des entreprises de jardinage pour la valorisation des déchets verts.

A l’attention des mouvements de/en transition :

• renouveler régulièrement les rencontres, voire organiser des groupes de self-help permettant aux porteurs de projet de présenter leur initiative et d’en expliquer les points de blocage afin de profiter des lumières des autres acteurs de la transition pour lever ou contourner ces blocages.

• Encourager les porteurs de projets à être suffi-samment prospectifs pour prendre en compte des paramètres considérés comme constants, mais qui en réalité ne le sont pas (ex. prix du pétrole). L’impact de tels paramètres est énorme !

• Etre attentif à l’élaboration des statuts pour choisir un cadre juridique qui permette la mise en œuvre des objectifs à travers des règles de transparence, des prises de décision respectueuse de chacun, etc.

• Mettre sur la place publique, en open-source, les projets en cours afin d’examiner les critiques de façon ouverte, et tirer profit de ces critiques pour améliorer le futur contenu des projets.

• Etre vigilant sur les initiatives menées qui peuvent accroître encore les inégalités sociales.

• Sortir de l’apitoiement, de la condescendance.• Considérer la richesse de chacun et chacune,

toutes et tous étant en capacité d’être un acteur de changement.

• Ne pas faire de la mixité une obligation (de la mixité pour la mixité) mais répondre à des be-soins identifiés et qui pourront construire de la mixité, elle-même utile pour répondre aux besoins identifiés.

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

27

5/ARTICULONS

28

1. Le mandala du collectifCette animation35 nous a été inspirée par l’ouvrage de Robina McCurdy, Faire ensemble. Outils participatifs pour le collectif36.

Le mandala holistique et la fleur d’Ogren permettent de donner pouvoir à nos complé-

mentarités et à la richesse de nos différences, en alliant nos formes variées d’intelligences.

Une animation autour du cœur (nos valeurs), de la tête (les principes et mécanismes de mise en œuvre), des intentions (les activités à mettre en œuvre, à déployer, qui s’ancrent dans la durée) et des mains (nos actions concrètes).

2. Le grand maillage denos complémentarités

« Comme dans la nature, chaque élément est indispensable pour qu’un ensemble de « petites molécules » puissent

ensemble former des « cellules » puis des « organes » et les interactions entre eux. Et chaque composition sera forcément unique. On peut penser aux métaphores des

gouttes d’eau, des grains de sable, des pierres d’un édifice, des cristaux de neige� »

Hélène Kufferath, scénographe

Animation-performance visant à rendre visible dans l’espace, l’enjeu de l’articulation de nos compétences et expertises, pour réussir la transition sociétale. Imaginée pour le Forum de la Transition Solidaire, elle est à présent proposée comme outil pédagogique37, labellisé Creative Commons.

Matériel : 280 foulards, fournis par la filière du commerce équitable (Oxfam) : 137 jaunes, 72 roses et 71 verts. Ces 3 couleurs symbolisent les différents rôles des acteurs de la transition/du changement : par exemple les « transitionneurs » (qui mènent des actions concrètes sur le terrain), les mobi-lisateurs (animateurs/sensibilisateurs), et les plaidoyeurs (lobbyistes de la transition). Selon les circonstances, ces rôles peuvent être ajustés ou transposés. Par exemple, dans une activité culturelle, on pourrait distribuer les rôles suivants : « artiste », « public » et « financeur »...

Actesdu Forumde la Transition

Solidaire

29

Table des matières1/INTRODUCTION

1. Pourquoi ce forum ? ........................................................................................................................................................................................................ 32. Les grands enjeux ............................................................................................................................................................................................................. 3

2/NOS VALEURS .........................................................................................................................51. Justice et équité ................................................................................................................................................................................................................. 52. Reconnaître et respecter ensemble les limites de la terre ....................................................................................................................63. Réorienter l’économie ................................................................................................................................................................................................. 64. Résistance et résilience ............................................................................................................................................................................................. 65. Repenser le travail ........................................................................................................................................................................................................... 76. Une démocratie réellement participative ............................................................................................................................................... 87. Pluralité et complémentarité des démarches ..................................................................................................................................... 8Nos valeurs en débat ............................................................................................................................................................................................................ 9

3/TÉMOIGNAGES ..................................................................................................................... 111. Que font les acteurs de la transition ? ......................................................................................................................................................122. Echos des discussions autour des exemples .....................................................................................................................................153. Perspectives ........................................................................................................................................................................................................................ 17

4/CONCLUSIONSNotre message au gouvernement wallon ....................................................................................................................................................22Rejoindre l ’engagement des Nations unies ..............................................................................................................................................22

5/ARTICULONS ......................................................................................................................... 271. Le mandala du collectif ...........................................................................................................................................................................................282. Le grand maillage de nos complémentarités ....................................................................................................................................28

30

Références Actes du Forum de la Transition Solidaire1. http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-De_la_convivialite-9782707167149.html2. http://www.athentransition.be/groupes-et-projets/epi-d-ici/3. http://www.grainesdevie.coop4. http://www.cellierdelahautesambre.be/5. http://www.enepisdubonsens.eu/6. http://rezipponslaterre.be/7. http://www.toftheatre.be/Tof_Theatre.html8. http://www.mouvement-lst.org/9. http://www.miroirvagabond.be/10. http://www.toutautrechose.be/11. http://www.repaircafe.be/fr/12. http://www.lesfondusdupetitmarais.be/13. http://www.rescoop-wallonie.be/14. Accompagnateurs professionnels de projets de transition : http://www.transition21.be/?page_id=73215. Compte-rendu de l’atelier « Partager l’engagement » : http://www.transition21.be/?page_id=68616. Ceinture Aliment-Terre Liégeoise : http://www.catl.be/17. http://www.tousdehors.be/18. http://www.transition21.be/wp-content/uploads/2015/05/Cahiers-du-DD.pdf19. http://www.quinoa.be/20. http://www.transition21.be/wp-content/uploads/2015/05/L-Epi-d-Ici.pdf21. Compte-rendu de la visite d’Associations 21 à Meix-devant-Virton http://www.transition21.be/?p=36122. http://grosses.legumes.over-blog.com/23. http://www.transition21.be/wp-content/uploads/2015/05/EPI-LORRAIN.pdf24. http://www.habitat-participation.be/25. Plate-forme Community Land Trust Wallonie : http://www.cltw.be/26. Compte-rendu de l’atelier “Les métiers du futur”: http://www.transition21.be/?page_id=103227. http://www.transition21.be/wp-content/uploads/2015/02/Commons-Forum-Transition-Solidaire-1avril2015.pdf28. Discours de Paul Magnette au Forum de la Transition Solidaire : http://www.transition21.be/wp-content/uploads/2015/05/Magnette-re-

ponse-FTS-2015.pdf29. http://www.jobs4climate.be/fr/30. Objectifs de Développement Durable : http://www.fao.org/fileadmin/user_upload/post-2015/Info_Kit_Post-2015/OWG_SDGs_report_

and_proposal/OWG_SDGs_report_and_proposal.FR.pdf31. http://www.cncd.be/IMG/pdf/2._position_monitoring_review_and_accountability.pdf32. http://www.iweps.be/indicateurs-complementaires-au-pib33. http://www.wallonie.be/fr/guide/guide-services/1636834. Eco-teams : http://www.espace-environnement.be/content.php?idpage=601&niv3=6635. Mandala du Collectif: http://www.transition21.be/?page_id=80236. http://www.passerelleco.info/article.php?id_article=177837. Le Grand Maillage de nos complémentarités : http://www.transition21.be/?page_id=90538. http://www.associations21.org/-Les-membres-39. Partenaires du Forum : http://www.transition21.be/?page_id=568

Le Forum de la Transition Solidaire, en quelques chiffres :• 330 participants recensés• Une centaine d’intervenants : dans les ateliers, la bourse aux idées et les différentes animations• Une parité femmes/hommes parmi ces intervenants• Une majorité de femmes (184) dans l’ensemble des participants• Une moitié de participants à titre citoyen/bénévole, une moitié à titre professionnel• Le secteur social était le mieux représenté, ensuite l’environnement, l’agriculture & l’alimentation, l’économie, la culture

et l’éducation.• Provenance des participants : Bruxelles : 110 Hainaut Occidental : 18

Province de Namur : 51 Flandres : 6

Arrondissement de Charleroi : 31 Province du Luxembourg : 4

Brabant Wallon : 30 Non localisés : 60

Province de Liège : 20

• P Prorovevevenananancncncnceeee dedededesss papapap rtr ici ipipanants :

Partenaires du Forum de la Transition Solidaire : les membres d’Associations 2138, dont les Compagnons de la transition, Espace Environnement, Financité, FUGEA, Groupe One, Institut Eco-Conseil, Institut pour un Développement Durable, Inter-Environnement Wallonie, Luttes Solidarités Travail, Maison du Développement Durable, Oxfam Solidarité, Réseau Idée, SAW-B.

Et d’autres partenaires39 : Maison pour Associations, Rencontre des Continents, Réseau des Consommateurs Responsables, Réseau Transition.

Rue d'Edimbourg, 26 – 1050 BruxellesTél. : +32 (0)2 893 09 40

www.association21.be – [email protected]

Avec le soutien de :