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ADVERTISSEMENTEt

EXHORTATIONAVX PRINCES CHRES-TIENS DE MODERER LAtrop grande puiflancc de la Cour

Romaine y traduit de Latin fur

l'Originalimprime à Vcnife.

Pari. L. F. P.

M. DC. XVÏ.

ATidT LcBei^Yy ce^r^fenî tratBé a. cflé comfoje

imprimé&pMie A Veni[ca.tt temps des diffèrens

qm^mtdlotent entre U Sainteté du pyefent Pape & ^^

SeremiJi'ne Seignenrie dadicl f^cnife, Contenan t les occA*

fions& m.irteres d^iceux^iffcrcns hfquels encores quils

ÇemhUffcnt pacifie\ O" dffoupis , ( pM- l'entremife , c^ aU'

thoritt d" mflye I{oy Henry le Grand de tres-glorieufe me^

moire) fi cft ce qt^'ils ont depuis piilulé & germé ùtfques

au terrât de no^re France , en laquelle s efforcent depren-

dreracineCS!* s'jperp^rueycomme en^n Vais tresferuUi

C^ très-important. Mais la 'vigilance & JoUicitude des

bons Françoisj'efforce de les extirpe? o* du tout defraciner

{ comme dangereux& preutdiciables k la vraje & an-'

sienne liberté , de la nation , ef^at & ^^ife Galiicarme. )

7^'eflant d-oncqiHs tumbê es mains ^vn exemplaire dudtB

tra^tBi^ le cognoiffant vtile a ce bon osuure.Vay bien vou--

leu lepfMier en langue 'vulgaire : Ajjîn que tout le monde

'v,oye dr entende les caufes de^ eÇmottons qui trauaiUent &trmblentU^aix o* tranquditê fublicque eftant treS'

p/trifonable que chaoun trauaille à maintenir la liberté^

franchise de fa patrie , laquelle teprie le tout puijjant qu'il

nousveueilU conferuer en toute profperitémnobfiant lesm^fes des ennemis , traifires 0* perturbateurs ficelle.

A ij

DE ] M M E N S ACuriaKoman^ Potentia moàt^

randa ad Trincipcs Chrifim-

nos Oratio.

QVoufque tandem veftra fùmmi Principes

eximia humanitate inçredibilique patien-

tiaiaeris initiatusOrdo rerum diuinarum admi-niftracioiie non contentus , adnouam fibipotcn-

tfam comparandam ,ad veftra.m euertédam abu-

tetur î Quamdia harcadeo deçantata Ecclefia-

fticaLibercas^quseolimpraecIare fecumadbû pu-

taï>at , fi reruni {euiffimaruiyi , ctin(-lirquepaten-

tium vfu^ commerdo no prok'ôeeecur, per vni -

uerfum terrarum. otbem tànquam Domina &:

Regina incedet, triumphabit, & de grauifïimo

feruirijiugo veïtris quoque ceruicibusimponen-

do cogitare audebit fEcquando Clçrici finem fa-

cient priuatosopibus> Vrbesprsfidiis jRefpubli-

cascapite, vpsaudtoritacerpoliandi, vimqueom-nem quâ h^cmortaliagubernanciir , in fetraliê-

di ? Numquamne illa adulatiojiun) fcecundifsirna

c^DrSRTISS E M ENT^ Exhortation aux Princes Chré-

tiens 3 de modérer la trop grande

puifsace de la Cour F^omaine^ traduit-

de Latin fur ïoriginal , Imprimé a

Venixe.Ta^rf.L.F.P.

IVfques à quand , ô Princes, l'ordre Êcclefîafti-

que,non contant du maniement des choies

(àcrées,abuzera-il de vofire grand' douceur& pa-

tience incroyable, pour s'efleuer vne nouuelle

puiilànce , & mettre a bas la voftre ? lufques à

quand cette liberté tant vantée de l'Eglise,qui au

premiertempseftoic alfez contente, (ionneluy

defFendoit point rvrage& le commerce des cho-

ies de peu &cftans en la main de chacun, ira pat

touteîaterre faisant la Royne & la Dame ,fe fe-

ra porter en triomphe, ozantmermcsTairedciTeiii

de vous courber le col foubs vnioug infupporta-

ble de feruitude: & quand fera ce donc que le.

Clergé celTera de defpoiiiller les particuliers dç:

leurs biens, les Villes de leurs forces, les Republi-

ques de leur dignité , vous de voftre authoricé, Se

d attirer àfoy toute la puiiTance qui faiâ; Tnouuoir

& régit les chofes d'icy bas: ceftt Court Romaineiî fertile en flate ries , criera elle a jamais que le

pape feul a le fonueram pouuoir far toutes chofes,

A îii

4Romaiia ailla, ia(5lcire dediiet famm^ rerum^om-njum poceftatem vni Pontificidatam ; vnû muocîioculum, PniidpuraPriîicipefn,Reg^m Rega.,

inortaleai Deum ; vniim inxmenik molis huius

moderacorem 5 ab eius vniiis f^iperciîio nutuquecuné^apendêre^ad eumcuiidtareferd Qportere,

c^terismt)rralibus obfequij tantûm , veneratiQ-

nifque , & obedienti^Eglotiamrelidlram elle ? èc

fcxcentahuiufrnodi, qux ab ingeaiisad feruitu-,

temnatisSpes.jTimioi',ali)afF^6t:a'5 folent expri-

mere.O corruptafecula I O. mpram longe dil'pa-

rem prifci illiussîui monbus condsriotiem. Pon-tifices olim v'diflTes in fumma rerum omnium iiio-

piaaIieiia,minopiam vtvt poterant faWeuantes,

nuncviidiqaecolledas opes in iltana Sç fu^oruni

domum coiigerentes licet afpicere : Iiiermes olim

eranc, nunc claffibus ,exsrodbiis inftruAi * olïïti

ad accipiendam coiicuiiieliam paraci, uunc ad

inferendam. Siiioiim,nancaliemcîLaons prodi-

gi:olimpalmaîilIius , &:aure^, quam fafus. pro

Chriftofaiiguismerecui',nunc fcepcri Rcgii, Se

Çorotiacaure^cupidi. Principes olim (ladiofîifi-

mecolebant, & verebantur, nunc longe infra,

fuam; mkgnitudinem dacunc, contumeliofe, fi

quidruccenfuerint, appellant, dir:ordiarum fe-

minainteireosfpargunt,quàincecim Roma mu-tuiseorumcrefcacexcidiis, C^Girum olim genua^

amplexabincar,nunc eorum colla calcandi elle

fibi ius diditant. Ponticificij munetis (Ibi delati

approbacionem ab eis olim. fupplices exporcebaiit;

qu'il eft l*beiîvnique du monde,le iPrince des prin-

ces, le RoydesRoys , êc le Dieu mortel ,gLui efl:

le feul diceâ:eur de ce grand Tout , qUc tontes

choies dépendent delon iourcil, &c du clin deloii

Qeil,qtieioutluy doit eftreiappouésle refte des

hommes n'auoir rien de demeurant cjue

^honneur èc la gloire de le feruirjdeThonorer^

& ployer lous fbnHmpire?*5^ infinies autres vani-

ïez quel'elpeiance, la crainte ,& autres paflions

extorquent des âmes feruiles, ô Siècle corrom-

pu! 6 mœurs bien différentes de celle du premier

îiecle. Les Papes jadis en extrême indigence de

touteschofes , tendoienc la main le raouis mal

qu'ils poiiuoient a la neceiîîté d'autruy, mainte-

nant on les Void enrichir eux ôc leurs parents des

biens qu'ils attrapent de tous coftez, ils eftoienc

iadis Tans armes ,maintenain on les void garnis

de Hauires Se ioldats, auicfois prcfts à louffrir

l'indignité d'vnc iiiiure ores a la portée fur autruy.

Autrefois elpandatitliberalemét leur propre fàngj

auiourd'huy celuy de leur prochain , Iadis cher-

chans la palme& le laurier que mérite le (àng ver-

Té pour laqiierelledeChrift, maintenant courans

après les fceptres $c les Couronnes : en ce premier

temps ils refpedoienc ôc reueroient les Princes,

maintenant ils neles regardent que fous leur grâ-

deur3forment des appellations iniurieufes fi les

Princes ozent tant foit peu murmurer , femec la

difcoïde entr'eux , afin que cependaîitRome aille

s*esleuant fur leurs ruynes : Ils* fe courboienc

autrefois aux genoux de l'Empereur , main-

tenant ils fe vantent qu'ils pcauenc du pied

luy fouler le col , ils les requeroienc aucc tou-

te fubmiflion d'aduouer leur inhalation a la Pa-

nunc, quia hoc vcîiiti sre aîieno foluti funt , ni-

hilqneeis ledcbcre aiburanrur , magnos fpimusgerunt,(!?^ impuneabofiiciodifccclunt. îccircone

igiturniaiorcsveftriConftantini,Theodofi , lu-

ftiniani, Pipini ^Qz\ïo\\ , Ludouid,alij,redcra Apoilolicam tain al te extulernnt, vt ip(a aliquando

fuo faftigio folia oninia iniimbraretî eos^qui tune

erant, Pomificestot taniaiumque virium acccf-

iîoneamplificarunt, vt poftmodum eorum fiic-

cclTorcs re$ opefquc vefliasfiangerent ,aut labe-

fa<5i:arent? Quanquam quid ego Romanam aù-

lam,qmd Pontificcs,qiiid PontificumafTeutato-

resaccufo? Vos vos ceKiiîîmi Principes (ignofcite

voci libcrae , & pro vobis crnmpere aufam auribus

, ^quis accipite ) vos,iiiqnam,ac€urandieftis,qui

immodica vtftri fauoris aura nauis huius vê-

la nirois implcftis , uimis longe prouexi-

ikis y ôc quantum de iure veftro detraheretis,

quantum Èccicfiaftico Ordini adderetis, caeca

quâdam picrate dudi, parum animaduertiftis.

Sciebatis diuinis prçceptionibus cotinen,Yt qui in

Chrifti milîtiam nomina dcdilfent , à negociis,

quas fecularia appellant, quam longiflime abe£^

fcnt. Cur vt intereflcnt , vcî potius praecflent , an-

nuiftisîTenebatis, Apoftolos numquam forumcgifTe , numquam nifi de rébus facris iudicallc,

Aacuiire,ChriO:um ipfum caufam ad fe delataxa

reiecide. Cur faccrdotcs ,qui Ôc ipfi veftri funt ci-

ues, de rébus profanis in ius vocatos, negantes

veiliisMagiftratibusvIiam efTciurisin fedicundi

facul*"

7^

yautc,atnourd'Kuy pour ce qu'ils ont comme ef-^

îuyé cette debte. & qu'ils penfent ne luy en de-

uoirplusiienjenflçntfuperbement ie poulmon,êc fe desbauchenc {ans crainte de leur deuoir 5 vos

deuancieis les Conftantins, les Theodofès, les

îuftinians , les Pépins , les Charles , les Louys, Ôc

les autres ont ils monté (i haut le iàinâ: Siège , afia

que du fefte de la grandeur, il ÛA ombre aux au-

tres puiflancesîontilsgotgéde tous biens lesPapes

d'alors, afin que leurs fucceffetirs viniTent a vous

anéantira couper le tendon de voftreauthoritéf

Maispourquoy en attribue-ie la coulpe & vay^ic

a-ccufàntla Cour Romaine, les Papes,& leurs £a*

teurs: C'eft vous , ô Princes/f' pardonnez a la li-

berté de ma voix & efcoutez fauorableroent cji

que i ofe dire pourvoflre conferuation jc'câ voii«

dif^ie qui eues àblafoier ^ qniauez par trop enflé

les voiles de ce Nauire du vent cxccfi/ de voftre

faueut:vousrauez porté trop auam,& pipez par

ne fcay quelle image dVne pieté aucogie j vojus

uauez pris garde combien vousalkz dimiauanc

^oftreauthoîicé&accroiflamla p^aiiTance dei-E--

flife: vousicauiez q«e Dieu auoit enfeignédeiâ

Guche que ceux qui s'cftoiem enrôliez loubsJa

milice de Chdft , ne deuoient s'entremefler es

chofes profanes, pourquoy auez vous fo}}€Eext

qu'ils y ayent eu partou pour mieux dire ^ju'ilsy

afent tenu le premier rang? Vous fçauiez.queJe^

Apoftres n'auoientiamais exercé aucune iûJîildi-

â:ior>,que leur icigement n auoit onc p&fic Isis

-' choies diuines 5 que Chrift mefmes auoit lefuré

de fe conftituer iuge fur vnecaufe laquelle il eftoic

requis de vuidçr.PourquoyavjçzYOUsfouffert queB

8 .

fàcultatem,elabi , Se ad Epifcopos confugere pafîî^

cftis ? Legeratis prifcos ilîos ludœorum Reges (ac

quos viros? fumma virrute & piobicate prsftan-

ies)in Pontificesmaximos/i quid grauiuspeccaf-

fentjanimaduertiire^GuripfiClencosdelidisne-

farjjs obftridos fori piiercriptioncm obiicientes,

&aduerrusvimlegum,atqueiudiciorumfacraab

Ara,quse fceleratisprodeiïenon débet , praefîdi-

ummutuantes, non modo impunitos,verum e-

tiamvltrogJonantcs&infulcantes aliquando di%

mififtis 'i Haerebant vobiSjin animo veterum illo-

Tum Patrum hominum fandifîimorum fententis

quiEcclefiafticam fuperbiam , luxum , ambitio-

nem , domiiiandi libidinem acriter infedantur.

Curvos haecomniainconfuka, 6c noxia bonitate

veftraaluiftis? Haudvoslatebat Amifticuim deli-

gendorum facultatem pênes facerdot.'iiia Comi-tiafuilTe.Cur jVt eam Pontifices , qui Nepotes,

propinquos, adminiftros , dominationi rubfidia

deligunCjinfe transferrent permififtis ? Cur,cur

DijÊonihumerisvtitadkâvcftris eos in cœium-

fuftuliftiSjtantofquefeciftis, vt non polîint vo*

bis-eilènon horribiles , ^pertimefcendi l omitro

vetera , nolo qiiae ab i/s iniuriofe , fuperbe antea

facbafunt, commemorare. En nunc in manibus,

îp{îi!queruboculis,remnouicate infignem , ma-gnitudineadmirandam,motuturbulentam, exe-

ploperniciofam. Venetum Principem , Senatufi-

quevniuerfum propterea quôd Clericos quofdâ

fadnorofbs, ficaiios, adultères, parricidas , ve-

9les Preftres qui font vos fubieâ: s , appeliez en lu-

fticepour cbofes profanes ,ayent décliné la iùrif-

didion de vos iuges , ôc fè foienc retirez pardeuâc

leurs Euefques dilant que vos Magiftracs n'auoiéc

aucune iurifdiârion fur eux? vous auez aptis quelesantiens Roys des Iui$,&quels hommes eftoiéë

ils , cxcellens certes en vertu' Se probité , auoïeuÊ

chaftié leurs fouuerainsPontifes quand il leur e-

floit aduenu de commettre quelque lourde faute;

Pourquoylesgêsd'Eglifeapresauoir commis des

crimes exécrables oppo(ans vue (impie declina-

toirej&embraiïans les autels qui ne doiuécpoinc

Xeruir de refuge aux fcelerats contre la force des

loix& des iugemens, ont ils elle r'enuoyez par

vous mefmes, non ieulement fans aucun chaiU-

nient,mais auffifaiGint trophées de leurs vices,

& fe moquans delà iuftice î vous auiezencores enla mémoire le dire des anciens pères qui auoient

tant crié contre l'orgueil des Eccieiîaftiques, leur

luxc5leurambition,& véhément defir de com-mander : pourquôy voftrepeu caïute & pernitieu-

fe bonté a elle feruy d'aliment a tout cela ? vous

neftiez pas ignorant quel'eledlion aux preîacure^

appartenoic aux Sinodes ^Chapitres , pourquôyâuez-vous permis que les Papes qui par ce moyeiVauancentleursnepueux&proches, «3^ autres iér-

uiteùrs pour la manutention de leur puiiïancei ie

foienc atribuezcepouuoir ? Pourquôybon Dieu,*

leur auez vous fait efpaule pour lespoiter dans le

. Ciel ,pourquôy les auez vous fai6ts fi grands qu'il

nepeutraaintenantquilsnevous foient effroya-

bles? Ietaislepa(ré,ny ne veux point ramente-

uoir ce qu'ils ont iniurieufementà: fuperbement^

Bij

beficos in vîncula , vt tnos vetuftiflîmus , duci iuf-

feruc^quodqjlegesà fè, aucàmaioribuslatas(qui-

bus legibus , ne omnibus belli fublldiis , & pacis

ornamentisfpolientur , neuc eorum florentiiïimje

vrbesignotishominumcoetibus prxdx, direptio»

ni & ludibno forent , profpe£luiTi eft ) abrogare

polucruut, Paulus quintus Pont Max. ex albo

piorum expunxit,locifque omnibus 5 quseVenetae

ditionis funtjfacrorum viu interdixit. Quanquamquidegohuius fadi inuidia Paulum onero ? llle

veto, vc eft ingenioleni ,moderato,prudenti,ni-

hil quicquam huiufmodi vnquamaggreirusforet,

iiifialiense eum fuafîones tranfuerium egiflent.

Alij. alii extiteruntjqui eicallidea(ïèntantes. Se ex

aflentacione iua non leuia,aut ïudicra pracmia ca-

ptâtes piecatis fimulatione eu in fraudé induxeruc.

Hisqaicqaid huius accidit, affignandum, His,

qubdcriciescentenahominummiliaà fide, à re-'

ligioncpeneauocatafuerint,aicribendum.ObIi*

teratoenimcultuexterno, facile fequitur, vt &interior obfolefcat. His acceptiîm référendum > fi

Italiagrauiflimobellorumflagraret incendio, Oconfilium importunum, feditiofum ,iniquura ( Odeteftâdam ambitioforum hominum impofturâ 1

O fadumindignum , acerbum 1 Quid liîc primii

mirer ? quid querar ? quam mulrale Ce. ofïerunr«

qusereiattocitatem facile po(sint oftendere :Sea

{ingulaperfequiliaudfertanimus. Equidem cumcxiftimo tant^ indignatis famam in vltimasrcrras

petlatâjiûilludmihi pcrfuadeo neminc hominc

II

fâi£fc, voicyvnechofe que nous touchons de nos

mains & voyons de nos propres yeux, chofcre^

roarqaable pour fa nouueaucc.merueilleufe pour

fà grandeur ,feditieure pour les troubles qu'elle

peut cauier » ôc dangerufe pour l'exemple. Paul

cinquieGne Pape à feparc du nombre des Chre-

ftiens le Duc 3c Sénat de Vcnize, &: interdit Tvia-

ge des S»?.cfcmens a tous les pays de leur obeilTan-

cc pource cu'ils ont faiâ: emprifonner félon la

trcs-ancienne couftume quelques Eccîeflaftiques

mauuaisgarnemens, aiîamns, adultères ,parrici-

des , & cmpoifonncufs , Se pour ce qu'ils n*ont

voulu abolir certaines loix faites par eux ou leurs

deuanciers ,loixparIefquellesil eft pourueu a ce

qu'ils ne foient point delHcuez de fecours en teps

de guerre ,& d'ornement en celuy de paix, & que

leurs florifTantes Villes ne feruent de proye Ôc de

ioliet a certaine manière de gensincogneuc.Mais

pourquoyenreietterlafauce fur le Pape, certes

comme il eft d'vn efprit doux,paifible ,moderé&

fort fage 5il n'euftiamais attenté cela, s'il n'yeufl

cfté poulTé d'ailleurs. Sont eftévoirement d'autres

quile flatans accortement & e(perans de recueil-

lirvngrand fruiâ: de leurs piperies,rontâin(urô-

pé fous le beau femblant de pieté. C'cft a eux a qui

il fe faut prendre de tout ce qui eft aduenu c'eft a

eux aquiilfautraportecqae trois millios de pet'

fonnes , fe font , peu s'en fault feparez de la foy ÔC

de la religion, car oftez le culte extérieur. Tinte-

rieur s'abolit aifement font eux qui feroient caufe

fil*embrafementdelagacrre deuoroit l'Italie, ô

Confeil in humain feditieux& mefchant î 6 dete-

fttblcefFrontetic degensambiteux ! ô chofe indi-

B iij

extitiflcjqtiîanimo periniquo non tulerit hanc ta-

tam vrbiprimariac, &ciim omnibus regnis , pro-

uinciis quamuis di(îua(5birsimis eorum omniumqns ad humanç cultum vita: cum neccirariura ,

tunicommodiorem fpectanc , communione, ôc

quadamvelut,fociecate coniundas inuftam no^

tam.Icaquemukaquae dici poireiitprstermicco,

&in cacica cogicatione veftrâ défila relinquo. Hçcpauca tâtum perpendâ. Fac Venecos in eo peccaf-

re,quodlibertatéip(acûvrbenaram Pôtificis gra-

tis anceponendâ iudicaiût : qaod nihd immortali

Deogi'acius^quamfiprofaliue, 5c dignicatePa*

tricEnullumiiibcerfugcrent incommodum , nul-

lumrecufàrencdi(cnmen,fe fe facere polîe cen-

fuerunttquodncniortaîicuiquâmin eorum lan-

éli(îîmx,ornatiiïimsqueParentiscriné , finum-

quemanusiniedioeireCjfibiferendumnonpuu-

runc : quod Chrifto, qubd Apoftolis ,qubd vetu-

ftifîimis , religiofîiUmifque Pacdbus maiorem ali-

quanco^quamPontifici^velponuseiasafiTeclis fit

dem habuerunc. Fac , inquam ,peccaiïe. Numic-

circoid connlij dandum , hue cranlcendendum

fuit? Anignocabanthi boniCoafultoreSjfummos

Principes, eciam il quid^ii Reip. adminiftranone

pcccent , fi reâ:a à ratione defleCtant , non diris il-

los perfequendos ^ fed horcationibus , fuafioni-

bus, precibus , ad faniora condiia reuocandos;

cui remedio (i nih'il fît loci, Déum opt, Max. oran-

dum , vc lucemillis porrigat fuam , nihil praeterea

13

gne actuelle ,dequoy me doys ie ky première-

ment c$mjerueiller:ciequoy me plaindre. ) Com-'

bien de chofcs Te preientent a foule pour mon-ftier l'atrocité de et fai(^ l Mais ie n'ay pas dclTeiii

^efuyure chafqiie chofe par le menu, ie penfc

bien.a part mo y que lors que le bruit dVne Ci gran-

dedigniié fut porté aux terres loiugtaines il n'y

euft aucun qui n*euft vn vif relîentimêt quVn tel

affront fut faidt à l'vne des premières Villes du

monde, & quitouehantce qui regarde les necef-

lltez& commodités delà vie humaine, eft con-

iointe&quâiicompagne des Royaumes plus re-

cuIez,^C'cft pourquoy ie nediray point tout ce qui

fèpourroit(urceiubie6l&vous le lailîe a conli-

derer, le toucheray ce point reulcment,po(èz

que la republiquedeVenifeayfefailly en ce qu'el-

les plus chery îaliberté née quand Se (a Ville, que

les bonnes grâces du Pape, qu'elle a penfé ne fai-

re rien de plus agréable àî)ieu que de deuorer

toutes les incommodicez du monde. Se courre

tous les dangers qu'on pourroit imaginer pour la

conferuanon & honneur de la patrie , qu'elle nacreudeuoirroufiPrirqu'aucunviuaRtrepeuftpren»

dreauxcheueux 6: aufeindefacreiïaindle &tres-

glorieufe mère,qu'elle a pluftoft obligé /à créan-

ce, àce qu'elleaieçeudcla bouche de Chiid:, des

Apoftres,&: des tref-anciensPcrcs, qu'au Pape , 6c

à fespartizans; Prenez dif-ie que ia republicque

ayefait faute en cela : falloiî?il pourcant donner vn

Il mefçhant confej!? en falloit-il venir iufques-là>

Ncfçauoient point ces bons Confeillers , quefi les

Princes errent au gouuernement de leur Eftat,s'ils

fefouruoyent du droite rentier de la raifon,

qu'il

14

molicndum ? Quod C\ koc ignorabant , annc illud

quidem fciebant, Grcgeœ? (î Paflor es délinquant

luerc eoium cuîps poenasnon debere? Sed agc fac

etiam moitales omnes , qui huius Reip. gremio

continentur , aliquid in fe fceleris admifîiîe, idcir.

coquodin officio , & fîde perfcuerarinc^ quam-que debent obedîentiam ipn Reip. quœ eos filio-

rumloco ducit,pra:ftitennt ^num eos fugicbat , fi

muhitudo delinquac , (i exercitus feditione orta

Imperatorcm déférât 5 de paucis feditionis audo-ribusTuppliciuinfumcndum^ à pccna multitudi-

nistemperandams Adhaccnon eisin mentcmve-niebat ,homincspennoreshancrem in difcepta-

tionem vocaturos5& propalamitadiduios. A ut

Sacrorum interdidio posnâ continct , aut minus.

'^icondnet , cur innocentes ple<îluntur ? Si noncontinet eut plebeculailluditur ? curîmperidsho-

minibusperfuadetur eorum capita orco damnataî

Kihilnihilhorumnoftiiprçclari foaforcs cogita-

runt. Quid ira? incrcdilisillahonorum , & litulo-

lum fitiscos impulitjVt Pontifici quanquam pet-

bonoj&rapicntipcrfuaderent, nibilaliud (pcéla-

re eum debere , nifi quo pado ad fummum in vos

imperiam obtinendum , fibi, iuifquc deinceps

{uccelïbrïbus viam Ûerneret. Quo fadum , vi il-

le primum , hincfïbigradum faciandumpura-

rii ,qua in re opinio eum, immo illos fefelllit. Vc-

nctienimplusapud fèPairia^ caritatem, ciuium

falutem ,perpétua? libcrtatis decus , à natura !p(à

JhauAam èc expreflam ratioïkm ^quam Pontihcis

Edi-

15

ne faut pas quand &quâcl les exercer Se deuouef^

mais doucement les faire r'eiurer au bon cheminpar enhortemens& prières: Que fi le mal s'obfli-

jîecontretcl remède, prier Dieu qu'il les vueille

eiclairer du flambeau de Ton erprit, Ô6 rien tentée

plusauant, que s'ils ne fçauoient tout cela, aumoins ignoroient-ils que le troupeau ne doit pas

patirpourlafauteduPalleur? Maisencorts pofez

que chacun des fubietfts de la republique feuft en(oycoulpable pour ce qu'ils auoient perfeueréen

leurdeuoir&fideHtc, & qu*ilsâUoient prefté l'o-»

beyiïànce telle qu'ils doiuent à la republique qui

les tient pour Tes cnfans,n*auoient-ils iamais apris,

que (i vue grand' multitude a failiy , (i Tatmee fe

foufleuant abandonne Ton gênerai, faut punir les

chefsdelafedition &: pardonner au refte? Adiou-

flons.encor, comment ne leur venoit-il en l'efpric

quegens dedoélrine mettroient fe faid en con-

trouerfe Se ratiocineroientainfi.Ou l'interdidim-

potte peine ou non , s'il eft pénal,pourquoyle

fulmine l'on contre àçs Innocens ? S'il ne l'efl

point, pourquoyfeiouer ainfi du fimple peuple?

Pourquoy faireaccroire aux greffiers & ignorants

qu'ils fonc deucuez à TEnfer? Mais certes, ces

beaux Confeillers n'ont rien penfé de tout cela,

pourquoy î Cefte foifincroyable 6c inextinguible,

d'honneurs Ôc de di^nitez,les apercez iufques là

deperfuader âu,pape, quoy que tout bon ôc f^^ge"»

qu'il ne deuoic regarder à autre chofejfinon coiii-

mentil s'ouuriroit vn chemin ô*: a Tes Succetreurs,

pour vousmettre le pied furlagorge, èc de-là il à

creu qu'il falloit que la république de Veniieex>

feuft la planche ^le premier elchclon. EnquoyC

ï6

Ëdi£l:a vaîere voIuernnt.At vospotentiflîmi Prin-

cipes quJd agitîs, quid moramini , cur ad cam gra-

uempericulofiffimihuius tumultus fragorein,ad

pulcherrimum , ventorum exemplum qui ex

bac altifîlma j & nobilifsima Poteftatis libeiae pla-

ça lamum illum aureum defringere vclêcibus ge-

îieiofe &c acriter obftiteruut, non exaidefdds,

nonconiurgitis ,noricommuni ftudio & confen-

fu de moderanda, intraque prsefcriptum cohiben-

da Curiae Ronmnae potentiacogicatis } Equidem,

cumRemp.Venetamintueor, quocumqueocu-

los circumfero, video omnia plena conftantiar,

prouidentiœ , fordtudinis , ciaritâtis. Vi<leo,ad

clauum fédère Leonardum Donatum, illum,

cjuem vos omnes probe nodis, cuius eximiam

Viruuem, integntateni , prudentiam, Galliar,

Hifpanias,ali^ Prouinçiae, Roma ipfa totie^ ex-

perta , 5c admirata eft : quicitius de vira,quam de

iurefuo , decedat , ôc in apernfsima qu^eque péri-

cuiacapucproiiciatpocius, quam Patriam capite

minui patiacur. Video ei in puppi afsidere prccftâ-

tifsimos Senatores, quorum in vmbra educara

fludia , nunc in folem,& puluerem proïalute pu-

blicaprodieruntjnofquedocuerunt id quod an-

tea minus crat animaduerfum ,quot, quafque

machinas Ecclefîafticaambicio ex cogitarit 5 & ad

moritâd veftra*omnium imminuendam audori^

tatem. Q^ocirca cum tôt , tancifque Re(p. fit or-

iiataluminibus^tot tantifque pr^fidiis circunfe-

ptajcumqueftimma,^ iîngularispietas,qu2e in

certes le pape, ou pluftoft Ces flatteurs fe font

meicontez, caries Vénitiens ont plus fait d'eftac

de la charité qu'ils doiuent à leur patrie, du falut de

leurs citoyens, de la rjoire de leur non perifTable

liberté, qui font tous mouaements inipirez de la

mefme nature, que des comraandemens& ordo-

nanqesdu pape.

Mais vous ô puilTances delà terre, que failles

vous , ôc que, tardez vous plus ? que n'allumez-

vous vos courages 5 que nevouseUieillez-vous au

bruit, & à lefciacde ce dangereux trouble-, que ne

reprenez vous vos efprits à rexemple h iliuftre de

mémorable des Vénitiens qui ont genereuiemeE

redfté à ceux qui ont voulu aiiaclier le rameau

d'ordecettetantbelle plate de leur liberté? Pour-

quoy d'vne commune afrcdion Ôc confentement,

nepenfez vousàclorre de bornes TefFreneepuif-

fance de la Cour Romaine f Quant à moy, iettant

les yeux fur la republique de Venifc , par tout ou

ie tourne la veuc,ie ne rencontre rien, que confia -

ce, preuoyance,generofité & courage. ïe voy au

timon des afîuires, Léonard Donat , Prince que

vous connoiiîez très -bien, de qui la guand'vertu,

intégrité& prudence, a elle il fouuent recogneuë,

Scenfemble admirée delà France, de l'Eipagne,

des autres Prouinces, Ôc mefmes de Rome ,qui

abandon neraplufto.ft fa viejquvnfeul poindl de

fêsdroi6ts,&qui donnera pluHofl dans les dan-

gers plus efpais & prefens ,que voir la Maiefté de

fà patrie indignement pollue. Ce grand Sénat aiifîî

fe prefente a mes yeux, feant àfes coilez , dont les

veilles Se les cftudes , nourris & efleuees à Tvm-bre de la foliitude font (orties au iour ôc en li-

C ii

ea maxime eincet, diuina ope digna pofsît cenÇe-

ri,nihil plane verendiuîi, ne nonei omnia Istif-

fîraa & opradfsima coutingant. Cascerum.fiquid

veri video, harc occafio vobis ad vmuerfa; Rcip.

Chriftianac defenfionem fufcipiendamjad veftram

îpfbrum dignicacem tuendam ^ad clericorum ni-

miumfereefîerentium,illudqueimperium,àquo

Chriftus maxime abhorruic, afFedantiura licen-

tiam compefcendam ,inuitamencoc(ïèdebet,id-

queeomagis ,quod verboqiiidem caufàhçc Ve-iietorameîl,reautemveftra.Etenimquisveftrum

eft, apud quem eçdem leges^, mores; inftituta

non vigeant,quïE hancTragsdiam exckauerunt?

Quidigicurimpedimento erit Pontifici,qiiominus

iirdem artibuscircunuentus jCrasautperendie v-

num aliquem vedrnm deligat , quem aggrediatur

êc pietatis fpeciead vetcrum legum abrogationê,

adnoaarumlationccompellat ,aucfitnoIic pare-

re,eodemfuîmineferiat, in idem difcrimen ad-

ducat? Tantseneigicurcaufetam opportune tem-

poriiudormiftisj^calcicudinisforrunïveftraEpro-

pe oblici noneam, quxvosdecet,Maie(i:acis Rc-

giartuendœSramplificandx,quanullares efl ia-

rer monales pulchrior , nulla, qua ad diuinam na-

turam propitius accedatur , curam fufcepirtis,

Ac enim Romani Pontifices nihil (ibi iuris in vos

vendicanc direda quadam ratione , 6c via , led

obliqua tantummodo , hoc eft ,ica demum,ïi, que

potifîimum cmx ei efle débet , animarum falus

oflulare videatur. ProhDiuûm jatquehominum

c«pour lefalutdctous , d'on nous auoiis app^ris

ce dcquoy on ne s*eftoic encor adiiifé, combienrambiciondeRomeàinuenté de machines & mo-yens pour ruynervoftre légitime puilîance. C*eftr

pourquoy, puis que cette republicque eft illuîlrce,-

dc tant de belles & viues lumières, qu'elle eft en,

uironnee de fi forts rampars , Ôc que leur pieté fîn-

guliere&deuotionquirartoutrefplandit en clle-

peuteftre réputée digne de l'ayde du Ciel , il ne

fauît ia craindre que tout neluy.vicnne àfbnhaiâ:.

Au demeurant cet accident icy, à mon aduis. Vousdoit conuicràprendreladciïènce delà republique

Chreftienne , à defîèndre la dignité de vos puiflan-

ceSjàabbâiferlatrop desbordee licence des Ec-

clefîaftiques qui vont s'elTorant trop haut, Ôc pac

trop muguetant & ambitionnant la fouueraineté,

de laquelle Chrift s'eft tenu (î loin , de d'aurâc plus

y elles vous obligez , que cette cauze eft voftre en

efîèâ;, ou elle n eft que de parole aux Vénitiens»

Carie vous prie, qui eft d'entre vous qui n'ayt les

mermesloix,couftumes& ftatuts,qui ont (eruy

d'argument a cette tragédie? Qui donc empefche-

ra le Pape, furpris $c feduid par des mefmes artifi-

ces, deprendrervn de ces matins le premierd'en-

tre vous, Se foubs couleur de pieté, le contraindre

d'abolirl es anciennes loix defon eftat,ô^d'en pro-

mulguer de nouuelles, ou s'il ne le fai<5l,luy lancer

le mefme foudre, &: le porter à mefme necefEcé?

Auez-vous donc dormy& demeuré les bras croi-

zez en vn fi beau fubieà , Se vne fi belle occafion,

ôc comme ayant enfeuely la mémoire de la gran-

deur de voftre condition. Vous n'auez pris tel (bin

«^u'ilappartenoitdeconferuerôcefleuer vos Ma-C iii

fidem ! Quidallud obfecro eft, verborum aucupio

deludere, fallere, teiiebcas ocuiis oflPundere, (î ho c

non eft ? Libertacem igitur, s& poteftatem veftra

reda oppugnare non licet , oblique, hoc eft ex in-

fidiislicebic j per mediarn ,& patentem vrbis por-

taminhaiicveftramcocloproximatiiArcemingre-

di nefas , perlimen obfcurum, auerfum , aiu per

cuniculos ius,fâfque?an rainiisfortaire vobis per-

nicioia, minus grauis, minus dominationis capax

hase rano î Qmd latius ? quid libeiius *, quid capa-

cius? Nullummediusfidiusnegociumen: ,iijpque

il leges feras, neque li Vrbem communias , ne-

que Il bellum géras , neque lî pacem ineas , nequefî cribucaimpercs, nequefipoitoriaexigas, neque

(ifluminiscurfum, neque (îcamposirrigcs ( (ed-

quid pubhca cantum confeiftor ? quin etiam ad pri-

uata venio, eaqueperpufilla) nullum igiturpnua-

tum negocium eft , neque fi tecum agas , neque (i

cum aiio contrahas , neque fiquid famulo mandesneque^fiquidVxoriinaurem dicas , quodadiftam

animarum falutisprocurationem non poiîît reuo-

cari, eiufque ambitu continerijtaqueperbelieea

mihi videtur cum immenl^r aliquo Circino poiïe

cpmparan , cuius Circini pars illa incerior ,qus ab

eo, in quo femel h£Efic,pun6fco numquam difcedic

in média VrbeRomapotua fie ;alrerajvero ,quà;

manu arcifiei circum agitur ,ad omnes mundi pla-

gas pertiugac , omnes cerrasj maria omnia ambiat,

iuoquegiro definiat,&cocludac.Qupd cum ira fie

dihgenter vobis cauendum, uehocpr^dulce ^ &

Il

ieilezroyaîeSjaufquellesiien foubsle cîeî, ne fe

peut parangonner>&: par lefquelles on approche

de plus prez delà diuinité.

Maison ditque les Papes ne Jettent point les

mains (urvoilreauthorité , diredVement ains par

voyc oblique, & feulement fi le falut des ames,doc

le foinleur appartient, femble le requérir, Dieu,

êc hommes, ie vous appelle! & qu'eft cela quenous mener par le nez auec leurs fubtilitez* nous

feduireô^nousietterdelapoufîiereaux yeux ? Il

n'eft donc pas permis de combattre voftre liberté,

ouucrrement il le fera paraguets & fiirprifes ? îl eft

deffèndudeiëietterpar la gradeporte dans voftre

fortereire, dont la grandeur voifinele ciel, ôcilTe-

ra permis d'y entrer par la poterne, ou fous terre.

Ceftefâçonlàvous fera elle moins dangereufe ôc

dommageable jVous femblera-elleplus exempted'ambition & moins capable d*efleuer les Papes à

la Souueraineté : Y a-il rien de plus large, de plus

ouuert,& plus vafteî Certainement il n'eft rien au

monde , foit qu'on face des ordonnances, foie queTon fortifie vnevillejfoit qu'on face ou la guerre,

ou la paix, ou qu'on leue tailles, ou exige péages,

foit que Ton arrefte le cours d'vneriuiere, ouqu'oarrole la campagne,& pourparler àuffi non feule-

ment des chofes publiques, mai? auili des priuees ,

iu fques aux plus menues, il n'eft rien , ou que ce

foir à part foy, ou que Ton contradie auec autruy,

foit que l'on commande à Ton valet , ou que l'on

parle à l'oreille à fa femme, qu'il ne fe puifTer'ap-

porter à cède Cure generaile des âmes, & qu'il nepuiireeftre compris en fon cercle: Sibien queceloin des âmes, femblefepouuoir, fort bien acco-

12.

perpulchrum scternaefàlutisnomen vobis impo-

nat.Qilpdprofeuo non eueniet, fi cum animis

veftris haec duo ideinidem cogitabitis, primumicilicet , fraudibus fewfer honcfta nomma pratencîi

jchre , deinde nullam capicaliorem elFe pe-

flem ,quam qucEfub religionis, & pietatis perfo-

nalatet-NequehaEcàme ira dida accipiatis, pe-

linde quafi is fim , qui prse corona, & fceptro

nuîlam diuini cultui rationem habendam pu-

cem . Non h^c mihi mens , non ha?c fenten-

tia eft. Scio nuUum in terris maius , aut fîr-

mius fuircum imperiorum efîe, quam rcligio-

nem,necpriuatorum hotwinum tancum, quan-

tum eorumquosDiuûmfauorReip. gubernacu-

lisadmouitjintereflè. vt ei plurimum tribuatur.

Colantur igitur faora , colantur qui fâcris praefunr,

omni ftudio ,of?ido pietate illudque pro explora-

to habeatur, Religionefubiatanuliaimperiapor-

fe eile diuturna. Pontifex ipie Chrifti Vicarius,

Pctri fuccefTor, pacisinterhomines Deumque ie-

queller habeatur ,& appelletur. Qui ei in his quç

ad fidcmjadfacrajadpios ^lincorruptostitusno-

bis antiquitus traditos pertinent j éïùo non au-

diens fuat, impiuSjinteftabiliiqueefto. Atfuam^ipfe Pontifex intra fines certos coerceat pote-

flateni , eamque memineritmari , veiham auteni

liuic ,quam nos'mortales incolimus , tcrrç fimilem

elle :Vtquerummusillererum omnium proccea-

tor&redormarilcgesquardam prçfcriplic , cer-

tofquefixit termines,'extra quos ei egredi nefas,

Ke terram obruat jita fuam Pontifex vim^&audlo-

xitatqm

parer âvn grand compas, dont le coftéqui s*arre-

îleau point foit en la ville de Rome , l'autre qui

fait le cercle, aille cernant toutes les parties dujnonde, euferre la terre& les mers, & les enferme

de fon tour èc cercle , Cela eftant ainfî.il vous faut

bien & foigneufemêt prendre garde,que ce doux

ScTpecieux nom de la vie éternelle, ne vous pipe,

Ge qui n'aquiendra certainement pâs,fî vous gar-

dez ces deux maximes icy profondement dans vosâmes, la première que toujours on tàfche d'acco-

moderalatromperie quelque beau nom &pre-rexte 6c l'en pallier , La fecode qu'il n y a point de

plus dangereule pelle, queceliequifegiiirefoubs

le mafque de pieté Bc religio. Et n eflimez pas quei'aye di6t tout cecy ,comme faifant eftatdu culte

diuinàrégard de la manutention àts Sceptres Se

Couronnes , ce n'efllà, ny mon deiïein, ny monaduis. le fçay qu'il n'y a point de plus ferme eftâ-

çon del'Eftat,que la Religion, 5c que les Princes

ont plus d'inteteft,queles petits &: particuliers , à

ce qu'elle Toit touiiours maintenue , Donc qu'on

reueretoufiours les chofès diuines,^ ceux qui enontla charge, auec touteiorte de(oin,dedeuoir

& de pieté : Tenons cette reigle afl'turee t que les

Eftatsfans la religion , ne peuuent eftrelongtêps

debout. Quele Pape foit réputé &c nommé le Vi-

caire deChriftjfucceireurde S.Pierre, depofitai-

re&moyenneurdelapaix entre Dieu & Ton peu-

pie. Que celuy-là foit exécrable qui neluyptelle-

raobeifïance, en ce qui regarde la foy, le Culte, 6^:

les cérémonies qui nous ont elle laiflees de nos

pères. Maisaulîi que luy-mefmespofè des limites

àfapuiidance, Ôcqu'ilfefouuienne que fon pou-

D

i4

ncat«tn,quaiiquam longe maxîmam 8c latiflîmam

vir^ulacanieii quadamffciai: cffe circumlcripcam ,

excraquameaagari,terrenaiftaiiiuadere , Ôc oc-

cupareeiiionlicec.Sedhçcipfcvideric.

Vos, quorum maxime lacereftjiii mediam coii-

fulice,quoiiivertice collocati fitii , etiam arque

eciam confiderace ,rummumillud , ôceximium dé-

çus, quod eft proprium regij nomiiiis,& fanguinis

retiaere >(iquidnimiainduIgentiapoccatum, vir-

tute Se rapieatia corrigite ,inprimifque ne tanquâ

pupilîifubcuroribus 6c curaconbus perpétue çca-

îem agatis , neue canquam Tragçdi in hac orbis

fcena vano ornatus (plendore Tpedantium oculos

pçrftringatis, fumma ope nicimini, &prouidete.

FINIS.

uoir eft corne la nier, levoftre (èmblable a la terre

que nous habitons. Et que comme le Créateur detoutes chofes j&fouuerain gouuerneur , a enfer-

méla merde certaines bornes lefquelles elle nepeut paiFerdepeur qu'elle ne vint a faire efcrou-

1er la terre , & la faire fondre dans fon large fein ,

Ainfîquele Pape fçacbe, que fapuiffance , quoyque très-grande ôcimmenlejcft neantmoins re-

tenue Se limitée dVne certaine ligne,outre laquel-

le il n'eft permis de s*e(garer,& de venir enjamber

fur les chofès terriennes : Mais laiiTons ce loin à

luy-mefme,

Vousquiy auez le plus d'intereft^confiderezen

quel E^fte d'honneur Dieu vous a colloquez,pen-

£ez& repéfez y, confetuez chèrement ce grand Ôç

précieux luftre qui eft propre au nom royal Se a

voftre ra*ce eminente. Si vous auez par lepafle,

laifTé altérer quelque cho(è par voftre trop grande

facilité , Reparez la maintenant par voftre vertu

&:prudence5& furtout donnez ordre, à ce quevous ne fbyez à iamais foubs la verge des Tuteurs

ôc Curateurs comme pupilles, de que fur le Théâ-

tre du monde, vous n'ayez comme les RoysdesTragédies jquVn vain efclatde gcandsur.

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