technologie nouvelle de construction

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  • 5/26/2018 Technologie Nouvelle de Construction

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    CONFEDERATIONCONSTRUCTION

    WALLONNE

    Technologies nouvelles dans la construction

    Mai 1996

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    NOTICE

    Le prsent fichier peut tre copi librement pour autant que son contenu ne soit pasaltr.

    Ce document est galement disponible sous forme imprime auprs de la

    Confdration de la Construction Wallonne

    34-42, rue du Lombard1000 Bruxelles

    Tl. (02) 545.56.68 Fax (02) 545.59.05 E-mail info@ccw.be

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    1. PREFACE

    Depuis plusieurs annes, loccasion de son rapport annuel, la CCW rappelle le rle depremier plan que joue la construction wallonne dans des domaines aussi diversquimportants comme : lconomie, l emploi, la politique du logement, la formation etlenvironnement.

    Cette anne, nous avons voulu mettre en vidence lutilisation des technologies nouvellesdans notre secteur, lequel est trop souvent encore qualifi de low-tech, voire de no-tech.

    La mise en oeuvre de technologies nouvelles na dintrt que dans la mesure o ellesoffrent des avantages en termes de qualit, de rduction des cots, de gain deproductivit et de comptitivit, damlioration des conditions de travail.

    La description de ces nouvelles technologies travers tous les mtiers de la construction

    y compris ceux que lon qualifie tort de traditionnels montre le chemin parcouruces dernires annes.

    Limage de marque de nos entreprises doit sen trouver renforce car, construire sans lerecours aux professionnels est souvent une conomie court terme qui entrane dessurcots importants et durables au niveau de lentretien, des rparations, de laconsommation nergtique et du confort, ce pour un investissement de longue dure,de toute une vie en ce qui concerne lhabitat.

    La recherche dans notre secteur, caractris par une majorit de PME, peut tre le fruitdune dmarche individuelle. Elle rsulte plus souvent de la collaboration tablie avec nosdeux centres de recherche collective - le CSTC et le CRR- dont lexistence et ledveloppement sont primordiaux pour la promotion de la modernit du produitconstruction. A cet gard, leur clatement doit absolument tre vit car il ne pourraitque pnaliser le secteur tout entier.

    Notre dmonstration des efforts dvelopps par nos entreprises et nos centres derecherche, souvent mconnus par le grand public, dans le domaine des technologiesnouvelles doit, je pense, contribuer une confiance renforce auprs de nos clientsprivs, industriels et publics.

    Bernard Sacr,Prsident de la CCW.

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    2. INTRODUCTION

    La construction fait partie de ce que l'on appelle les secteurs traditionnels del'conomie. Traditionnelle, elle l'est certainement plus d'un titre : l'art de construire aune longue histoire derrire lui, s'appuie encore pour une large part sur le travail manuel,le savoir-faire et la dextrit des hommes, et emploie toujours des techniques etmatriaux anciens dans certains domaines. Pour autant, il serait faux de croire que lesinnovations y sont rares. Sans doute sont-elles gnralement moins spectaculaires quedans d'autres secteurs, ou plus mconnues. La technologie de la construction ne cessetoutefois de progresser et avec elle le potentiel de performances, dadquation auxbesoins et de rapidit de ralisation des ouvrages.

    Nous nous attacherons dans ce rapport situer tout dabord le contexte et les enjeux delinnovation technologique dans la construction, et ensuite donner un aperu nonexhaustif de ses manifestations, telles quelles sillustrent dans les ralisations petites et

    grandes des entrepreneurs wallons. Forts de comptences techniques leves et demoyens de plus en plus sophistiqus, ceux-ci sont en effet mme de satisfaire au mieuxaux exigences croissantes et varies des matres d'ouvrage et des rglementations.

    Les nouvelles possibilits techniques sont nombreuses et leurs avantages nonngligeables, tant en construction neuve quen rnovation. Encore faut-il les connatre ety faire appel. Une certaine mode de l'ancien ou un mauvais calcul court terme font tropsouvent perdre de vue les gains de confort, de productivit, de scurit, de salubrit et decot d'usage que peuvent apporter la modernisation ou le renouvellement des btimentset ouvrages, quelle que soit leur destination. Bien entendu, il importe de faire appel desprofessionnels comptents si lon veut tirer le plein parti des technologies avances.

    Enfin, le progrs technologique ne doit pas faire perdre de vue lapport essentiel desqualits humaines et dune bonne organisation du travail. La technicit des mtiers de laconstruction va de pair avec llvation du contenu technologique de la productionsectorielle. Ceci pose bien entendu certains problmes de formation, mais revalorise lescarrires professionnelles varies quoffre la construction et devrait augmenter leur attraitaux yeux des jeunes. Du point de vue organisationnel, les systmes de gestion de laqualit simposent de plus en plus. Nous nous y intressons ici dans la mesure o ilsconstituent une nouveaut importante pour la construction, source de dveloppementsquant lvaluation des technologies utilises par les entreprises et quant la capacit decelles-ci les amliorer systmatiquement.

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    3. TECHNOLOGIES NOUVELLES,DEFINITION

    La technologie dune activit dsigne lensemble des procds, des outils, des machines,des matriaux et des composants auxquels elle fait appel. Le caractre novateur dunetechnologie peut provenir de l'un ou l'autre de ces lments, mais aussi de leurcombinaison originale, ou tout simplement du fait de leur application des finsnouvelles.

    Les technologies nouvelles constituent un facteur essentiel mais non unique duprocessus plus vaste de linnovation industrielle, par lequel les entreprises renouvellent etlargissent la gamme de leurs produits et services, mettent en place de nouvellesmthodes de production, dapprovisionnement et de distribution, amliorent leurgestion, remanient lorganisation du travail.

    Ces diffrents aspects de linnovation sinfluencent mutuellement. Lexemple le plusfrappant est probablement celui des technologies informatiques, qui ont profondmenttransform les modalits et la conception mme de la gestion des entreprises.Inversement, limplantation dun systme qualit dans le management (que nousaborderons dans la suite de ce document) est susceptible damliorer sensiblement ledveloppement technologique au sein des entreprises par une intgration systmatiquedes bonnes ides et innovations identifies loccasion dun projet donn. Enfin,soulignons la ncessaire adquation des ressources humaines aux technologies utilisesou en passe de ltre, tout particulirement dans le secteur de la construction o lemanque de main-duvre qualifie est un problme rcurrent.

    Linnovation nest pas, ou plus, le maillon dun mcanisme linaire de transformationdune ide originale ou dune connaissance scientifique fondamentale en un produit ouservice commercialis via des tapes bien dlimites (recherche applique,dveloppement, innovation et introduction sur le march). Il sagit plutt dun processusinteractif et cumulatif dans lequel entrent en jeu diffrents acteurs apportant chacun saperception (objective ou subjective), son exprience, ses connaissances et son savoir-faire. Ceci se vrifie tout particulirement dans une filire aussi complexe que celle de laconstruction. La rapidit et le dynamisme de linnovation requirent des structures oudes rseaux de collaboration et dinformation adapts et efficaces, non seulement au seindu secteur considr, mais aussi avec son environnement conomique (notion de veilletechnologique). Les innovations dune branche dactivits procdent en effet en grande

    partie de lassimilation de loffre technologique des fournisseurs et du reste delconomie.

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    4. LINNOVATION TECHNOLOGIQUE DANSLA CONSTRUCTION

    4.1 SPECIFICITE SECTORIELLE

    La construction prsente un certain nombre de caractristiques qui conditionnentlapparition et la diffusion des innovations technologiques dans le secteur.

    La production est hautement diffrencie et seffectue sur un grand nombre de sitestemporaires, disperss et de caractristiques varies (taille, nature du sol, delenvironnement, etc.). Ces circonstances tendent limiter lapplicabilit grande chelledinnovations dveloppes dans le cadre dun projet donn. Elles limitent aussi lesopportunits dautomatisation et de standardisation oprationnelle de la plupart desactivits de construction, du moins en ce qui concerne la mise en oeuvre in situ. Laproduction des matriaux et composants sest par contre industrialise. On dnote deplus un transfert toujours croissant du travail sur chantier vers latelier ou lusine. Entmoigne le recours de plus en plus frquent des lments prfabriqus tels quepoutrelles en bton prcontraint, pices architectoniques, faades, planchers, ... pourcertaines catgories de btiments et douvrages de gnie civil. Il va de soi que cettevolution a considrablement modifi le fonctionnement des chantiers concerns. Lesavantages procurs sont nombreux, en termes de productivit, de cots, de prcisiondimensionnelle, de contrle des performances. La prfabrication nest cependant passynonyme de production de masse standardise. La demande demeure, surtout enBelgique, trs variable dans ses exigences, de sorte que la production dlmentprfabriqus se doit dtre assez largement adaptable celles-ci.

    La ncessit de personnalisation de loffre a par ailleurs conduit de nombreuxdveloppements dans le sens dune technologie sur mesure, base sur ladaptabilit desmatriaux aux exigences spcifiques des projets, par intervention sur leur microstructure(matriaux de synthse) ou leur macrostructure (btons spciaux, mortiers de rsine,matriaux composites).

    Les produits btis sont arrivs un stade avanc de maturit et de diffusion. I l en va demme pour les principaux matriaux et composants (plus de 20.000 matriaux etproduits pour la construction sont rpertoris sur le march). Les besoins fondamentauxauxquels ils sont susceptibles de rpondre sont par ailleurs relativement stables et

    circonscrits. Il sensuit que linnovation dans la construction est de nos jours de naturenettement plus progressive (amliorations, recombinaisons, applications nouvelles deproduits, procds et services existants) que radicale (lancement de produits nouveauxsur le march).

    Le secteur de la construction est faiblement concentr. La grande majorit desentreprises du secteur sont des PME, tout particulirement en Belgique et en Wallonie.Les PME peuvent savrer dans certains cas plus aptes que les grandes entreprises sengager dans la voie de technologies innovantes. Elles prouvent par contre plus dedifficults runir les ressources ncessaires laccomplissement dun programme deR&D important, puis la commercialisation des rsultats obtenus. Elles sont de mmepeu susceptibles en rgle gnrale de pouvoir investir de faon permanente en R&D.

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    Les fonctions de conception, production des matriaux et composants, constructionsont remplies par des intervenants distincts architecte(s), bureau(x) dtudes,fabricants de matriaux et dlments de construction, entrepreneur(s). Cettefragmentation tend ralentir la diffusion des innovations ayant une implication plusieurs stades du projet. Elle tend aussi dcourager leffort de recherche et

    dveloppement des entreprises de construction. Lorsque le cahier des charges dcritlouvrage attendu dans le dtail, ce qui est souvent le cas, il ne reste lentrepreneurquune faible latitude de crativit dans loffre propose. Enfin, la rgle du moinsdisant, qui prvaut pour les marchs publics et dans une moindre mesure pour lesmarchs privs, ne favorise gure linnovation qualitative, mme si celle-ci savre plusconomique la longue. I l y aurait lieu de faciliter les procdures dattribution desmarchs dpassant, tant pour les concepteurs que les constructeurs, le seul critre de prixet prenant en compte la qualit de louvrage et son cot dusage.

    Les entreprises de construction peuvent difficilement garder longtemps lexclusivitdune innovation en raison de la visibilit de la plupart de leurs activits et de la mobilitde lemploi. Au-del de la rsolution de problmes spcifiques un projet donn,lavantage concurrentiel quelles sont susceptibles de retirer de leurs efforts en rechercheet dveloppement sen trouve limit.

    Hormis ces particularismes, les principaux courants technologiques gnraux seretrouvent dans le secteur de la construction:

    industrialisation du processus de production; ingnierie des matriaux mcanisation des tches, mme sur les petits chantiers; automatisation (des engins utiliss sur site et des machines-outils utilises en atelier ouen usine); diminution de lencombrement du matriel; informatisation (calculs techniques, CAO, logistique, gestion administrative et

    comptable).

    4.2 FACTEURS DETERMINANTS DU PROGRESTECHNOLOGIQUE DANS LA CONSTRUCTION

    Les moteurs de linnovation technologique dans la construction peuvent se classer entrois ordres.

    souci de comptitivit; nouvelles exigences ou demandes de la part des matres douvrage et auteurs de

    projet;

    volution des contraintes imposes par les circonstances de production ou lesrglementations en vigueur.

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    4.2.1 COMPETITIVITE

    La concurrence, particulirement vive dans la construction, est un stimulant puissant delinnovation dans la mesure o elle permet de rduire les cots, daccrotre la productivitdu travail (facteur prpondrant dans le prix de revient) ou damliorer la qualit et lafiabilit des produits et services proposs. Elle peut prendre la forme de matriaux

    moins onreux ou plus faciles mettre en uvre (bton cellulaire, plaques de pltrecartonnes, tuyaux sanitaires plastiques), de mcanisation et automation accrue du travail(engins compacts, outils semi-automatiques dassemblage sur chantier), dquipementsplus prcis (mesurage, vise et pilotage au laser, commandes numriques etinformatiques), de prfabrication sur chantier ou en amont (gain en cot comme enqualit/fiabilit des lments), de techniques de conception, planification et gestion plusefficientes (par des moyens informatiques notamment).

    Informatique

    La vague informatique na pas manqu de toucher la construction. Une pliade delogiciels de CAO, dingnierie, de gestion administrative et technique, de planification, dedevisage-metrage, et autres (e.g. aide la dcision) sont quotidiennement utiliss, voiredvelopps par les entreprises de construction. Dans un secteur o les PME sontmajoritaires, la banalisation de la micro-informatique a constitu une tape dcisive.Dans la mesure o chaque chantier ou presque ncessite un travail de conception adhoc, la CAO sest vite rvle rentable en termes de temps et defficacit, voireindispensable dans les projets complexes. De mme la planification, la gestion logistique,lments-cls du bon droulement et du rendement dune production rpartie sur deschantiers multiples, se sont-elles parfaitement prtes un traitement informatique.

    Lavenir verra probablement une utilisation accrue des systmes de partage des

    informations via rseau tlmatique entre les diffrents intervenants du processus deconstruction, et une diffusion des tlcommunications (outre la phonie) sur chantier. Unsecteur aussi dcentralis que la construction a tout gagner des avances technologiquesrcentes en la matire.

    Il est noter que la construction sest trs tt dote en Belgique de banques de donneson-line runies sous lappellation COBOTEL (catalogue des matriaux et produits,rpertoire des entreprises de construction, informations sectorielles, adjudications).

    Il est noter, comme nous lavons vu plus haut, que les entreprises de constructionnont gure la possibilit dinnover quant au produit fini, nen ayant que rarement lamatrise complte. Certaines entreprises adoptent cependant comme stratgie de se

    diffrencier par leur know-how en techniques spciales ou pointues. Dautres largissentleur offre par un couplage produit-service : ralisation de louvrage + financement, +maintenance moyen ou long terme,...

    4.2.2 EXIGENCES

    Les exigences de la demande vont croissantes au fil du temps. Outre les performancesstructurelles, ce sont surtout les exigences de sant et de confort des usagers (qualit delair, innocuit des matriaux et appareils, contrle de la temprature et de lhumidit,optimisation de lclairage, isolation acoustique, ...), de protection de lenvironnementextrieur (limitation des interactions des chantiers avec leur environnement, rduction de

    la pollution atmosphrique et aquatique issue des btiments, utilisation rationnelle delnergie et de leau, gestion et recyclage des dchets de construction et de dmolition,

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    conomie de matires premires, ...) qui ont donn et donneront encore lieu auxprincipaux courants dinnovation technique dans le secteur. A noter galementlmergence des systmes lectroniques et informatiques de contrle, de rgulation, dedtection et de communication entre les btiments (voire les infrastructures) et le mondeextrieur.

    La rnovation et la restauration occupent une part croissante dans les activits deconstruction, notamment en Wallonie, du fait de lapparition fatale au fil du temps debesoins importants en modernisation des infrastructures, en adaptation des btiments de nouveaux critres socio-conomiques et en maintenance du patrimoine (souvent dansun environnement plus agressif que par le pass). Cette tendance a induit ledveloppement de techniques, produits et quipements spcifiques, dont on peut citercomme exemples dapplication : le nettoyage des faades, lhydrofugation desmaonneries, la consolidation des matriaux altrs, la restructuration de btiments avecprservation dlments architecturaux anciens, la rparation des btons, etc.

    4.2.3 ENVIRONNEMENTLa protection de lenvironnement est devenue plus dun titre un facteur dvolutionmajeur des technologies de la construction, et mme dans certains cas un march enpleine expansion.

    Limiter les nuisances et/ou effets dsagrables sur lenvironnement extrieur desproduits de construction dans chaque phase de leur cycle de vie, des quipements , desbtiments et constructions dans leur ensemble et des activits qui y prennent placeconstitue de plus en plus une priorit. Cette proccupation environnementale a tencourage par divers programmes de recherche, dveloppement et dmonstration, soitde manire directe, soit de manire indirecte - lon parle de gestion intgre de

    lenvironnement -, tant alors un critre dvaluation du projet, soit de manire gnrale,soit en envisageant plus spcifiquement la construction. Lon peut citer au planeuropen, sans tre exhaustif, la dcision du Conseil 89/626/CEE du 20 novembre 1989arrtant un programme spcifique de R&D technologique dans le domaine des matirespremires et du recyclage, le programme BRITE-EURAM concernant les technologiesindustrielles et des matriaux, le programme JOULE-THERMIE sagissant dutilisationrationnelle de lnergie et dintgration des nergies renouvelables dans les btiments oulInstrument Financier Communautaire pour lEnvironnement LIFE cr en 1992 poursoutenir divers projets en la matire.

    Cette volont dune politique intgre de lenvironnement se retrouve galement auniveau de la normalisation. LOrganisation internationale de normalisation, lISO, a ainsitout rcemment labor un projet de guide en vue dintroduire les aspectsenvironnementaux dans les normes de produits, partant du principe que limpactenvironnemental dun produit devrait tre compar dautres facteurs comme safonctionnalit, sa performance, la sant et la scurit, le cot, sa qualit, etc. Plus, leprojet considre que vu le taux lev dinnovation, la rvision des normes devrait treexamine chaque fois que lenvironnement peut bnficier de nouvelles donnes. Ladirective 89/ 106/ CEE relative aux produits de construction consacre elle aussi au sujettrois des six exigences essentielles que les ouvrages sont appels satisfaire par lesproduits qui leur sont incorpors.

    Des matriaux, quipements et techniques ont t dvelopps pour rpondre aux

    objectifs de protection accrue de lenvironnement et dconomie des richessesnaturelles :

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    installations sanitaires, de chauffage et de climatisation de moindre consommationspcifique, de rendement optimal, dots de systmes de rgulation automatique desdbits;

    isolation thermique, pour laquelle les exigences rglementaires (arrt de lExcutifrgional wallon du 29.02.1984) sont en cours de rvision avec lassistance techniquedu CSTC, en termes de svrit accrue, dextension du champ dapplication, etdevraient tre compltes par des exigences de ventilation des btiments,indispensables pour assurer un renouvellement dair, limiter la concentration dans leslocaux de dioxyde de carbone et surtout de monoxyde de carbone, premire cause demort toxique en Belgique selon le Centre anti-poison, sans compter lhumiditresponsable notamment de la mrule.

    produits propres, cest--dire ayant une incidence moindre sur lenvironnement, enprincipe pendant tout leur cycle de vie, encourags par ailleurs par la Rgion wallonnecomme les Communauts europennes qui ont mis en place cet effet un systmedattribution dun label cologique (Rglement europen n 880/ 92/CEE du 23 mars1992, JOCE, 11.04.1992) et ont labor dans ce cadre tout rcemment des critres envue de loctroi dun co-label aux peintures intrieures et vernis. Des peintures sanssolvants ont ainsi t dveloppes.

    produits recycls ou fabriqus base de produits recycls, appels devenir unlment dimportance croissante dans lexcution des projets de construction et dernovation et du savoir-faire des entrepreneurs, si lon en croit les conclusions dugroupe des experts (Project Group Construction and Demolition Waste) chargspar la Commission europenne de formuler des recommandations en vue damliorerla gestion des dchets de construction et de dmolition, considrs commeprioritaires.

    La Rgion wallonne tmoigne cet gard dun certain retard par rapport dautrespays europens, sans doute en raison de sa richesse particulire en matires premires(carrires). Les difficults de la mise en dcharge, les options dfendues au planeuropen et reprises dans la lgislation sectorielle sur les dchets et le plan desdchets, axes prfrentiellement sur la rduction des dchets, de leur nuisance et surleur valorisation, la conduisent nanmoins rattraper ce retard. Ainsi quon le verraau chapitre 8 consacr spcifiquement la gestion des dchets de construction et dedmolition, diverses initiatives ont t prises en ce sens. En attendant, divers produitsfabriqus ltranger partir de matriaux rcuprs se trouvent dj sur le marchwallon, comme des panneaux en PVC ou partir de chutes de scieries, des profils

    pour fentres en PVC, des membranes en polythylne, etc. Nombre dentre euxdevraient tre mis en oeuvre prochainement par le CSTC dans le cadre de laconstruction dune maison pilote.

    Si le recyclage devient la voie incontournable des matriaux en fin de vie desconstructions, cela obligera toutefois se repositionner face certainsdveloppements intervenus, et prendre en compte cette destination ds laconception des travaux.dispositifs visant matriser, traiter ou limiter les missions polluantes ou nuisibles(collecte et traitement des eaux uses, filtrage des fumes, confinement desinstallations industrielles, amnagement et rhabilitation des dcharges) ou protgercontre la pollution atmosphrique (traitement des monuments et faades), le bruit

    (isolation acoustique, barrires anti-bruit accompagnant les chausses), voire amliorer la qualit de lenvironnement intrieur (qualit de lair et de leau) et

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    extrieur (amnagement despaces publics, des chausses et de leurs abords afin deprotger le gibier de notre Ardenne, voire dautres espces animales comme lesbatraciens), etc.

    Les investissements caractre environnemental impliquent souvent des cotsadditionnels linstallation; mais outre quils peuvent donner droit dans certains cas une aide de type fiscal ou subvention, ils peuvent galement engendrer des conomies long terme.

    Notons enfin que lactivit de la construction est elle-mme soumise des contraintesenvironnementales lgard desquelles elle est appele se positionner et sorganiser.Cela fera lobjet du chapitre 8.

    4.3 ORGANISATION DE LA R&D DANS LA CONSTRUCTIONEN BELGIQUE

    En Belgique, la recherche et dveloppement dans le secteur de la construction seconcentre principalement1dans les activits de deux centres de recherche collectivefonds linitiative du secteur dans le cadre de larrt - loi de 1947 visant promouvoirlessor de la recherche dans lindustrie, savoir :

    le Centre scientifique et technique de la construction (CSTC) dont laction serapporte au btiment et au gnie civil.

    Le Centre de recherches routires (CRR) lequel, comme son nom lindique, estspcialis dans les diffrents aspects de la construction routire2.

    Leurs activits sont multiples : Recherche applique et dveloppement dans les diffrentes matires techniques

    relatives la conception, la construction, la rnovation, lentretien et la rparation desouvrages, ainsi que dans le domaine de la gestion des entreprises et des projets(informatique applique, systmes dassurance qualit).

    Diffusion de linformation et des connaissances technologiques parmi lesprofessionnels de la construction3, par le biais de publications, de cours etconfrences, de mise disposition de bases documentaires et de banques de donnes.

    Assistance technique et organisationnelle directe aux entrepreneurs, concepteurs,experts, etc., sous forme davis, de ralisation dessais, et de visites sur chantier.

    Le financement de ces instituts est principalement assur par les redevances obligatoiresverses par les entreprises4, et complt par les subsides la recherche des pouvoirs

    1On peut estimer que 97% de leffort en R&D proprement dite dans la construction est caractre collectif. Cette

    proportion est exceptionnelle dans le monde industriel o, au contraire, 95% 97% de la R&D est meneindividuellement par les entreprises.

    2Les statuts du CRR ont la particularit de prvoir une reprsentation des administrations routires au sein desorganes dirigeants du centre.

    3Entre dans cette catgorie lactivit de veille technologique qui a pour but dassurer le transfert des nouvellestechnologies dans les diffrents secteurs de lindustrie, notamment vers les PME.

    4La redevance anneulle au CTSC est gnralement calcule sur base des rmunrations brutes dclares lONSS, defaon correspondre 1du montant total des travaux.. Le taux exprim par rapport la masse salariale varieselon le corps dtat en fonction de la part moyenne des rmunrations brutes dans le chiffre daffaires (une

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    publics (IRSIA5, Rgions, Union europenne), ainsi que par les recettes issues de la ventede services. Globalement, les activits des centres de recherche sectoriels reprsententdes dpenses annuelles de lordre de 1 milliard de francs.

    Les programmes de recherche et dveloppement des deux centres sont labors enconcertation avec les professionnels de la construction. Pratique qui garantit uneorientation rpondant effectivement aux besoins du secteur.

    Outre les missions nonces ci-dessus, les centres de recherche de la construction jouentgalement un rle important dans lchange d'information et la collaboration entreentrepreneurs, universits, autres centres de recherche, bureaux d'tudes, auteurs deprojets, industriels et pouvoirs publics, de mme que dans llaboration des normessectorielles. Ce rle sexerce tant au plan national quinternational. La dimensioninternationale de la R&D construction est une ralit depuis longtemps divers rseauxsont en place, tels que ENBRI6, FEHRL7, RILEM8, etc. . Lachvement delintgration europenne la encore renforce, dune part en raison de louverture desmarchs, dautre part en raison de lmergence des rglementations et normes

    europennes. Les centres de recherche belges de la construction, sont prsents au seindes comits techniques de la Fdration de lindustrie europenne de la construction(FIEC), de la Commission des Communauts europennes, du Comit europen denormalisation (CEN), de lEuropean Organisation for Technical Approvals (EOTA).Une nouvelle organisation, ECCREDI (European Council for Construction, Research,Development and Innovation), runit lensemble des forces vives europennes de lindustriede la construction : FIEC, ENBRI, FEHRL, ENCORD (association des douzeprincipaux entrepreneurs en Europe), des associations de producteurs de matriaux, debureaux dtudes, et les organisations dagrment technique. Son premier objectif est depromouvoir, en concertation avec la Commission europenne, la stimulation delinnovation technologique et laccessibilit des programmes de recherche europens aux

    entreprises (en particulier les PME).Peu dentreprises possdent des structures et services permanents de R&D proprementdite. Bien que les entreprises de grande taille possdent gnralement un service dtudeset que mme les entreprises de taille plus rduite disposent souvent de comptencesscientifiques et techniques de niveau universitaire. Cette situation tient la nature dumarch de la construction ou une comptition par le lancement de nouveaux produitsest peu susceptible dintervenir, contrairement dautres secteurs industriels (chimie,lectronique, automobile, ...), la division des fonctions de fabrication des matriaux etlments de construction, de conception des projets et de ralisation des travaux quia pour corollaire une multiplicit de filires de R&D aboutissant dans le secteur , et la prdominance des PME dans le secteur. Il serait cependant faux de croire que lesentreprises de construction nont cure de la R&D. Bon nombre dentre elles mnent desprojets ponctuels (souvent en association avec un institut de recherche ou un fabricantde matriaux). Le souci dacquisition, de matrise et de perfectionnement des

    redevance forfaitaire est applique aux entreprises noccupant pas de personnel. La redevance au CRR est calculesur base du chiffre daffaires ralis en travaux routiers. Son taux est de 8.

    5Institut pour lencouragement de la recherche scientifique dans lindustrie et lagriculture.

    6European Network of Building Research Institutes.

    7Fdration des laboratoires europens de recherches routires.8Rseau international des laboratoires dessai de matriaux.

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    technologies nouvelles est par ailleurs permanent dans les entreprises de constructiondynamiques, quelle que soit leur taille.

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    5. BATIMENTS

    5.1 GROS-OEUVRE

    5.1.1 FONDATIONS

    5.1.1.1 PieuxMme si la technique des fondations profondes existe depuis longtemps, on constateque celle-ci fait encore rgulirement lobjet dadaptations et damliorations qui larendent plus performante. Cest ainsi par exemple que, dans le cadre des travaux duTGV ou du tunnel de Cointe, on ralise des parois constitues par un rseau de pieuxscants de grand diamtre.

    De faon limiter la gne rsultant du battage de pieux, la technique des pieux visss afait lobjet damliorations qui font que cette technique est frquemment retenue pourdes btiments raliss dans des zones habites. La technique des micro-pieux apportegalement une solution dans certains cas particuliers.

    5.1.1.2 Parois moulesDe mme, au niveau des parois moules, le perfectionnement des quipements et de latechnique permet de raliser des voiles de plus en plus profonds et excuts avec uneprcision sans cesse croissante.

    5.1.1.3 Systmes dancrageCes derniers temps, on utilise de plus en plus d'ancrages de sols pour stabiliser lesconstructions souterraines. Ces systmes d'ancrages peuvent tre temporaires oupermanents. Les armatures des ancrages traditionnels sont gnralement constituesde fils, de cbles ou de barres mtalliques.

    Dans le cas des ancrages temporaires, la prsence d'lments mtalliques pourrait tregnante lors de l'excution des travaux ultrieurs. Une nouvelle gnration d'ancragesutilise des armatures de fibres de verre.

    Dans le cas des ancrages permanents avec armatures mtalliques, il importe de prendre

    les prcautions ncessaires pour les protger contre la corrosion. Dans ce cas,l'application d'armatures de fibres de verre peut galement donner de bons rsultats.

    5.1.1.4 Injection des solsLe but recherch par une injection des sols figure parmi les possibilits suivantes :

    l'augmentation de la densit ou de la rsistance, la ralisation d'une tanchit, le remplissage des creux et des videsPour les injections axes sur l'augmentation de la densit ou de la rsistance, on met enoeuvre de nouveaux types de ciment ultra fins, dont la finesse est deux trois fois

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    suprieure celle des ciments conventionnels, le CEM I 52,5 R inclus. L'utilisation deces nouveaux ciments permet galement de traiter des fissures dont l'ouverture n'est quede l'ordre de 0,2 mm.

    Quant aux injections ralises dans l'optique d'une meilleure tanchit des sols, on leseffectue traditionnellement au moyen d'un mlange de ciment et de bentonite. Audbut, on utilisait gnralement un bentonite classique, mais celui-ci avait tendance floculer en prsence de ciment. Il en rsultait qu'il tait trs difficile, voire mmeimpossible d'obtenir une bonne tanchit dans le cas d'un sol trs fin.

    Ces derniers temps, les volutions au niveau de la technologie des bentonites ont t trsimportantes, notamment en ce qui concerne l'ajout de diffrents additifs, la modificationdes rapports SiO2/ Al2O3/ Fe2O3, et l'ajout d'oxydes de diffrents mtaux, soit de mtauxalcalins, soit de mtaux alcalino-terreux, soit de mtaux de transition, comme parexemple le titane ou le zirconium. Ces volutions ont permis d'amliorer lecompatibilit avec le ciment et la stabilit long terme.

    Pour le dernier type d'injections, ralises pour remplir les nombreux creux, naturels ouartificiels, que l'on rencontre lors de l'excution d'ouvrages de gnie civil, on utilise deplus en plus des btons ars avec des additifs spcifiques permettant la formation debulles d'air. De nos jours, on obtient facilement des btons dont la densit se situe entre1 et 2.

    5.1.1.5 Etanchit des constructions souterrainesLa protection des constructions souterraines contre lhumidit peut tre ralise de troismanires diffrentes :

    au moyen d'une tanchit extrieure, au moyen d'une tanchit intrieure, au moyen d'un drainage extrieur.Les parois extrieures rendre tanches peuvent par exemple tre couvertes par unmortier ou par une barbotine, laquelle des rsines acryliques sont rajoutes. Si le risquede fissuration existe, ou si la paroi est dj fissure, on utilisera de prfrence un nouveautype de mortier hydraulique auquel une grande quantit de rsines est rajoute. Ce typede mortier est dnomm mortier lastique.

    Des parois extrieures peuvent galement tre couvertes de panneaux sandwichconstitus d'une plaque de bentonite (argile) sche enveloppe dans deux couches decarton ou de tissus synthtiques. Pendant son humidification, le bentonite gonfle etforme de cette manire un film pais, plastique et tanche. Ce type d'tanchit prsenteune excellente rsistance contre les eaux agressives et offre gnralement une bonneefficacit, condition que les joints entre panneaux successifs aient t excutssoigneusement.

    Dans le cas o une tanchit extrieure ralise antrieurement prsente certainsdfauts entranant des infiltrations d'eau, il y a moyen d'injecter localement des produits base de polyurthannes ragissant leau. Les dveloppements rcents dans ce secteuront permis de diminuer d'une manire trs importante la viscosit de ce type deproduits, d'o rsulte la possibilit d'injecter des fissures ou des ouvertures de

    dimensions plus restreintes. Ces produits ragissant leau prsentent une grande

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    flexibilit et forment en gonflant des cellules fermes, favorisant l'tanchit de la paroitraite.

    Il est galement possible d'injecter des rsines acryliques au droit des imperfections dansune tanchit ralise antrieurement. La viscosit de ces rsines est relativementproche de celle de l'eau.

    Pour la ralisation d'une tanchit intrieure d'une construction enterre, il existe de nosjours des mortiers hydrauliques auxquels des rsines acryliques ont t ajoutes. Enfonction des quantits utilises, le mortier est plus ou moins flexible. Ce type de mortierpeut aussi tre mis en oeuvre par projection, par exemple dans le cas de la ralisationd'une tanchit de tunnels. On utilise galement des mortiers poxy-urthannes, quisont relativement flexibles. Pour ce genre de mortiers lastiques, il importe d'obtenirune couche dont l'paisseur est plus ou moins constante.

    Dans les cas o l'on ne souhaite pas crer une couche parfaitement tanche, quimaintient la pression d'eau son niveau maximal, mais que l'on prfre diminuer cettepression le plus possible, on met en oeuvre un systme bas sur une couche drainante,ventuellement complte par une couche d'tanchit.De nos jours, on retrouve sur le march des systmes drainants constitus de fibres quisont relis entre eux et qui forment une structure avec un volume important de vides. Ils'agit de fibres de polypropylne, de polythylne, de polyester ou de polyamide.La liaison entre les fibres se fait soit mcaniquement (par accrochage), soit parthermosoudure des fibres mmes, si celles--ci sont thermoplastiques, ou parthermosoudure de fibres non thermoplastiques enrobes d'un polymrethermoplastique.La structure poreuse est protge contre les terres au moyen d'un filtre gotextile qui nelaisse passer que de l'eau.Dans certains cas, l'utilisation de ces nouveaux systmes drainants peut prsenterquelques problmes. A titre d'exemple, mentionnons que les proprits hydrophobes decertains filtres peuvent entraner un colmatage de ce dernier par des bulles d'air. Dansd'autres cas, la couche drainante pourrait se colmater par un dpt de sels de chaux oude fer suite au fait que l'eau arrive dans une zone o le CO2solubilis est libr. Leprocessus peut tre acclr par la prsence de bactries. De manire gnrale, la vitessede colmatage est fonction du matriau des fibres ou de leur enrobage.

    5.1.2 STRUCTURES

    5.1.2.1 Btons

    Aussi bien en termes de volume qu'en termes de finances, les btons constituent lesmatriaux les plus utiliss dans le btiment. Essentiellement, les btons sontconfectionns au dpart de gravier, des sable, de ciment et d'eau, mais part ces quatrecomposants fondamentaux, les btons actuels contiennent de plus en plus d'additifs etd'adjuvants. Ces derniers permettent de modifier les caractristiques des btons de tellemanire que ceux-ci, mme si la dnomination de bton reste d'application, peuventtre considrs comme des matriaux nouveaux.

    Les volutions au niveau du matriau bton ont indiscutablement entran de nouvellesapplications dont l'impact ne peut tre sous-estim. A titre d'exemples, citons lespossibilits offertes par le bton trs haute rsistance (HSCouH igh Strength Concrete)

    pour l'utilisation offshore, mais galement pour la construction de ponts ou de colonnesde btiments trs levs.

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    De nos jours, les caractristiques des btons peuvent tre adaptes en fonction desperformances spcifiques souhaites.

    Le termeadditifsest utilis pour indiquer des produits qui sont additionns au mlange debton dans des quantits infrieures 5 % du poids du ciment. Les additifs les plusutiliss sont les plastifiants. Ces dernires annes, l'application plus ou moins gnralisedes plastifiants a augment l'ouvrabilit des btons sur chantier, sans pour autant mettreen danger la durabilit du matriau, comme cela est le cas si l'on ajoute de l'eau pourfaciliter la mise en oeuvre. Les volutions dans le domaine des plastifiants ont t tellesque maintenant on parle dj de superplastifiants (lignosulfonates, formaldhydes demlamine sulfones, ...). Ces nouveaux dveloppements permettent dsormais defabriquer des btons auxquels sont ajoutes uniquement les quantits d'eau ncessaires l'hydratation du ciment (rapport eau/ciment d'environ 0.25 0.35), offrant une bonnedurabilit et des rsistances trs hautes, de l'ordre de 50 N/ mm 100 N/mm.La fabrication de btons haute rsistance mcanique ncessite toujours l'applicationd'additifs spcifiques.

    D'autres additifs, comme par exemple ceux qui forment des bulles d'air, sont utilissplutt dans le secteur du gnie civil et des voiries, en particulier pour des btons quipeuvent tre en contact avec des sels de dneigement, comme par exemple lesNew-Jerseydes autoroutes, les pistes cyclables, les caniveaux, ...

    On appellecendres volantesles fines poudres qui sont rcupres des fumes des centraleslectriques fonctionnant au charbon. Annuellement, la Belgique en produit environ unmillion de tonnes. Plus de la moiti en est recycl, en particulier dans les btons et lesmortiers, tant donn que ces cendres volantes prsentent une raction pouzzolaniqueen prsence de chaux libre. Cette raction entrane une prise secondaire du bton ou dumortier, d'o rsultent des caractristiques favorables au niveau de la rsistance et de ladurabilit. Ces dernires annes, les cendres volantes constituent 5 20 % de lacomposition du ciment Portland compos CEM II/ B-M. De manire moins courante,les cendres volantes sont galement additionnes directement au mlange de bton, oleur forme sphrique entrane un effet favorable du point de vue ouvrabilit.

    Lesmicrosilicates (sil icafumes)constituent un produit secondaire de la fabrication de siliceou d'alliages ferro-siliceux. Cette poudre trs fine doxyde de silice, cent fois plus fineque le ciment, est ajoute au bton parce que, grce sa surface spcifique trsimportante, elle prsente une raction pouzzolanique et remplit en mme temps lespores les plus fins du bton. L'ajout de microsilicatespermet de confectionner desbtons de haute rsistance et de basse permabilit. Dans le cas du bton projet,l'utilisation de microsilicatesprsente l'avantage de limiter le rebound(rejaillissement des

    granulats projets).Lebton modifibase de polymresest un bton auquel un produit synthtique estadditionn sous forme d'une dispersion de polymres en phase aqueuse. Un trs largeventail de produits est disponible sur le march, dont le taux de polymres variepratiquement de 0 % 100 %. Lors du dveloppement des btons modifis base depolymres, on a constat que ces matriaux prsentent, en dehors d'une rsistance latraction amliore et d'une bonne capacit de dformation, pas mal d'autres avantagescomme par exemple : une bonne adhrence divers substrats, une bonne cohsion dumlange, une absorption d'eau restreinte, une permabilit trs basse, ainsi qu'unersistance chimique amliore. Parmi les polymres couramment additionnes aux

    btons sous forme de dispersion, citons les mthylmthacrylates (MMA), les esthersd'acides acryliques (AE), les amines poxydiques (EP) et les styrnes-butadines (SBR).Une des applications les plus rpandues des btons modifis base de polymres est

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    sans doute celle de la rparation des btons. Signalons galement le recouvrement deroutes et de ponts, le bton trs ouvert, les mortiers-colles pour carrelages, les solsindustriels, les coatings d'acier, les btons renforcs de fibres de verre, ...

    De plus en plus, on ajoute des fibresaux mlanges de btons dans le but d'une part delimiter la microfissuration interne, favorisant de cette manire entre autres la rsistance etla durabilit, et d'autre part dans le but de donner au matriau un comportementspcifique du point de vue fissuration ultrieure, les fibres ancres dans le bton faisantfonction de pontage des fissurations.

    Les fibres d'aciersont surtout utilises dans les btons des sols industriels couls sur terreplein, dans des quantits de l'ordre de 50 kg/m. Les btons de fibres d'aciers'appliquent galement dans le cas des recouvrements minces de routes, de la fabricationde conduites d'vacuation d'eaux uses et du renforcement des votes (bton de fibresd'acier projet).

    Les fibres synthtiques(fibres de polypropylne, fibres de Nylon) prsentent uncomportement totalement diffrent de celui des fibres d'acier, tant donn leur moduled'lasticit restreint. Souvent, elles sont ajoutes dans des quantits de 600 900 g/mpour qu'elles soient actives dans la phase plastique du bton et qu'elles limitent lafissuration lorsque le bton est encore dans cet tat. Elles peuvent galement tre utilespour viter les caillages locaux lors du dcoffrage ou du transport d'lmentsprfabriqus.

    Pour tre complet, signalons galement les applications spcialises deSIFCON(SlurryInfiltrated Concrete) et dePIFCON(Polymer Infiltrated Concrete). Il s'agit de fibres d'acier quel'on introduit dans des moules, qui ensuite sont remplis soit avec un coulis de ciment,soit avec un polymre, afin d'obtenir un matriau de trs haute rsistance et ductilit.Les applications se situent surtout dans le domaine des structures militaires.

    Ces derniers temps, on remarque galement une tendance accrue substituer le graviernaturel par desgranulats alternatifs, comme par exemple les btons recycls, les dchets demines, divers laitiers, ...

    5.1.2.2 AciersComme c'est le cas pour les btons, les nouveaux dveloppements dans le domaine desaciers se sont axs sur l'amlioration des caractristiques mcaniques et de la durabilit,en particulier la rsistance la corrosion.

    En ce qui concerne les aciers utiliss comme armature des btons, on a pu constater une

    application de plus en plus rpandue des aciers haute rsistance, comme le BE 400(rsistance de 400 N/ mm2) et le BE 500 (rsistance de 500 N/ mm2), ainsi qu'un intrtaccru pour les barres d'armature recouvertes d'poxy. Signalons galement ledveloppement de nouveaux procds de galvanisation d'aciers d'armature.

    Dans le domaine de l'acier de construction, nous observons galement une tendanceprononce l'utilisation d'aciers de haute rsistance, en particulier pour les grandesportes.Les poutres soudes remplacent de plus en plus les profils lamins.Des profils plis base de tles d'acier galvanis trouvent une application courante dansles moises (profils en Z, C et sigma).

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    5.1.2.3 Structures en bois et mtaux lgersEn ce qui concerne les nouveaux dveloppements au niveau de l'application des boisdans les structures, on signale en premier lieu les volutions dans le domaine du traitementdes boiset de leur protection contre la pourriture.Il n'y a qu'un nombre limit de types de bois qui prsentent une excellente durabilit

    naturelle, et il est vident que ce sont ceux-ci, gnralement d'origine trangre, qui ontt le plus recherchs.De nos jours, il existe toutefois une possibilit d'amlioration technologique des boismoins durables, par exemple ceux cultivs dans nos rgions.Le secteur de la protection chimique des bois a connu des changements importants cesdernires annes, sous l'influence de nouvelles rglementations d'une part et d'actionsindustrielles d'autre part. Il en rsulte une nouvelle gnration de produits de protectionplus cologiques.

    On observe galement des volutions non ngligeables dans le domaine des poutreslamelles colles. Pour des applications structurelles spcifiques, plusieurs produits

    nouveaux sont proposs, comme par exemple le Kertopu et des lments de boiscomposs. Leur utilisation cherchant surtout faire des conomies au niveau desquantits de bois consommes, en comparaison avec les autres poutres massives oulamelles colles qu'ils remplacent, entrane de manire vidente un effet positif sur lerendement de l'application (poids limit, portes plus grandes, ...).

    Au niveau des panneaux en bois, il y a de nouveaux produits comme les plaquesOSB(orientated strands board) et les plaqueswaferboard, utiliss dans les systmes de construction ossature en bois et dont la fonction est la fois structurelle et isolante.

    5.1.2.4 Maonneries

    En ce qui concerne les maonneries portantes, des volutions se sont manifestes aussibien au niveau des briques traditionnelles qu'au niveau des blocs de constructionalternatifs. De manire gnrale, ces volutions ont t axes sur la diminution du poidset l'amlioration des caractristiques isolantes des briques et des blocs.

    Dans cette optique, on peut citer la pntration remarque sur le march des briques deterre cuite isolantes, que l'on fabrique en ajoutant l'argile des matires organiques, qui sontbrles pendant la cuisson et forment de cette manire des pores allgeant et amliorantlisolation thermique des briques.

    Paralllement cette volution, on observe un dveloppement du march de blocs deconstruction en bton lger, en bton cellulaire et en bton de bois. Lesblocs de bton

    lgersont confectionns base de diffrents granulats lgers. Quant aubton cellulaire, cematriau a connu un dveloppement remarqu grce sa mise en oeuvre par collage quia permis damliorer les performances thermiques.

    Lebton de boisfinalement a fait l'objet d'un intrt renouvel, grce aux produitsd'imprgnation amliors qui assurent la compatibilit du bois avec les ciments.

    Quant la qualit des briques de parement, celle-ci a t amliore, notamment en ce quiconcerne la rsistance au gel. En effet, la paroi extrieure d'un mur isol est soumise des sollicitations par le gel plus importantes qu'un mur sans isolation thermique.

    Pour la mise en oeuvre des maonneries, on utilise de plus en plus et surtout pour les

    chantiers importants, desmortiers prfabriqussecs ou humides, garantissant unecomposition et une qualit constantes. En ce qui concerne les ciments utiliss, le ciment

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    Portland compos CEM II/ B-M qui contient entre 5 et 20 % cendres volantes (voirgalement ci-avant au point traitant des btons), a pris une partie importante du march.

    Les remontes capillaires deau sources de problmes dhumidit sont monnaie courantedans les maonneries anciennes. La partie basse de celles-ci ntaient en effet paspourvue la construction dune coupure de la capillarit. En ce qui concerne letraitement de ces problmes, nous assistons aujourdhui au dveloppement et lagnralisation de nouvelles techniques polyvalentes et performantes, permettant detraiter les maonneries moindre cot et de sattaquer des ouvrages jusquici rputsnon asschables du fait de problmes de stabilit, de lpaisseur des murs, etc. Cestechniques permettent galement de traiter des habitations occupes sans gneparticulire au niveau du bruit, des poussires ou de lesthtique. A titre dexemple,citons dune part lintroduction dune membrane polythylne dans une entaille dunepaisseur de 8 mm seulement, ralise proximit du sol laide dune machine spciale,et dautre part linjection dans le bas des murs de produits hydrophobes , gnralement base de silicones,. Ces produits sont de plus en plus souvent prpars en phase solvantdsaromatis ou en phase aqueuse afin de limiter les risques dmanation de solvants.

    5.1.2.5 Matriaux compositesQuoique le fait que les applications de matriaux composites dans la construction et enparticulier au niveau des lments structurels soient l'heure actuelle encore limites, onpeut dj tracer quelques volutions et tendances.

    De prime abord, il convient de noter un grand intrt pour des lments composites deprcontrainte, constitus soit de fibres de verre enrobes de rsine polyester, soit defibres d'aramide enrobes de rsine poxydique notamment pour des lmentsstructurels lgers comme des toitures. De tels lments de prcontrainte sont

    caractriss par une excellente rsistance la corrosion et un poids extrmement faible.Ils offrent en plus l'avantage de permettre l'incorporation de capteurs destins suivre lecomportement des lments, pendant toute le dure de vie de la construction danslaquelle ils ont t mis en oeuvre.

    5.1.2.6 Injections et rparations de structuresLes injections effectues dans des structures concernent principalement le colmatage desfissures prsentes dans du bton, de la maonnerie, des joints d'tanchit, etc.De plus en plus, les injections de rsines poxydiques sont remplaces par des injectionsde coulis de ciments ultra-fins.On utilise galement des mortiers hydrauliques, auxquels des rsines acryliques sontadditionnes. Ils prsentent l'avantage d'avoir un module d'lasticit plus lev et plusproche des matriaux injecter. Leur rsistance aux rayons ultra-violets est meilleureque celle des rsines poxydiques et les conditions d'excution sont moins strictes : ilspeuvent tre mis en oeuvre ds que la temprature ambiante est suprieure 5C et dansune marge trs large de conditions d'humidit.

    La rparation des charpentes en bois anciennes fait appel des techniques traditionnellesmais aussi des prothses modernes de haute rsistance composes de bois et dpoxy,moules autour dpinglages scells la rsine.

    5.1.2.7 Vitrage extrieur coll (structural glazing)L'alternative actuellement rencontre la prise en feuillure traditionnelle du vitrage dansles ensembles menuiss est le recours au collage du vitrage sur un cadre adquat. Cette

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    technique porte le nom devitrage extrieur collouV EC,Structural Sealant Glazingenanglais. Les systmes VEC peuvent se concevoir de quatre manires diffrentes.

    Le premier systme utilise des accessoires de reprise du poids propre pour reporter lacharge du vitrage sur le cadre de collage. Le mastic structurel reprend toutes les autressollicitations. Des accessoires de scurit sont utiliss pour maintenir en place le vitrageet rduire ainsi le danger en cas de rupture du mastic.

    Le second systme utilise galement des accessoires de reprise du poids propre pourreporter la charge du vitrage sur le cadre de collage, tandis que le mastic structurelreprend toutes les autres sollicitations, sans qu'il n'y ait daccessoires de scurit.

    Il est galement possible de transmettre le poids propre du vitrage au cadre de collagepar le biais d'un joint de collage, le mastic structurel reprenant toutes les autressollicitations et le danger en cas de rupture du mastic tant rduit grce des accessoiresde scurit.

    Dans le quatrime type de vitrage extrieur coll, c'est le mastic structurel qui assure lui-

    mme la reprise de toutes les sollicitations : poids propre, vent, ...

    5.2 SECOND-OEUVRE

    5.2.1 MENUISERIES ET VITRAGES

    Lesmenuiseriesextrieures ont toujours constitu un des lments de base dterminant leconfort intrieur ainsi que l'aspect extrieur des btiments.

    Mis part l'clairage et la ventilation, il faut citer les exigences de fermeture, d'isolationthermique et acoustique,... Les menuiseries de fentres doivent tre tanches aux pluieset aux vents, prsenter une bonne rsistance structurelle, garantir une certaine durabilitainsi qu'une facilit d'entretien. Les portes extrieures et les fentres coulissantes doiventen plus rpondre aux exigences d'accessibilit et de verrouillage.

    Les possibilits d'excution des fentres et portes, les dtails de conception et le choixdes matriaux utilisables est pratiquement illimit.

    Pour les menuiseries, le bois est traditionnellement recherch pour ses qualits dedurabilit, d'aspect, d'isolation thermique et acoustique. La part de march des chssismtalliques ou synthtiques sest cependant accrue en raison de leur facilit d'entretien,de processus de fabrication amliors et de leur adquation certains types de faades

    (murs-rideaux). Actuellement, les menuiseries se fabriquent de plus en plus base dematriaux composs et notamment de profils d'aluminium avec une coupure thermiquesynthtique, ainsi que de profils composs bois/ aluminium qui permettent d'offrir lafois l'aspect du bois et la durabilit de l'aluminium.

    Lindustrialisation de la fabrication de chssis a connu une forte croissance. Les ateliersde menuiserie se sont paralllement moderniss et comprennent actuellementautomatismes, commandes numriques, etc.

    Pour rpondre des proccupations de type conomico-environnementales, il leur estapparu par ailleurs ncessaire de diversifier leur approvisionnement en matirespremires, et de recourir aux bois schs issus des frets wallonnes. Ils sont notamment

    demandeurs de bois lamell qui prsente entre autres avantages une plus grande stabilit.

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    Les besoins en matire de conservation et de rnovation des menuiseries en bois sontpar ailleurs importants. Les techniques rcentes, base de rsines multi-composants,permettent un assainissement durable des chssis en bois, par reconstitution des profilsaltrs et obturation des raccords et fissures.

    Les vitrages assurent l'clairage naturel des btiments, ainsi que le contact visuel directentre l'intrieur et l'extrieur. L'utilisation de vitrages en faade incite l'utilisateur consacrer une attention particulire l'ensoleillement (prvoir des volets, destentures, ...), l'isolation thermique et acoustique, l'entretien, ainsi qu' la scurit et auxrisques de cambriolage. On constate que de nos jours on utilise de plus en plus denouveaux types de vitrages spciaux : vitrages de scurit, vitrages acoustiques, vitragesassurant une protection solaire et une isolation thermique amliore, vitrages pare-balles,vitrages rsistant au feu.

    La hausse du risque deffraction a stimul la demande pour les huisseries de scurit.Outre leur qualit de blindage, des progrs ont t accomplis ces dernires annes dansleur performances phoniques.

    Par ailleurs, afin de prvenir la propagation des incendies et dassurer la scurit despersonnes, des portes rsistantes au feu trs performantes ont t dveloppes etdoivent, depuis le 26 mai 1995, tre poses par des placeurs spcialement agrs.

    5.2.2 COUVERTURE ET BARDAGE

    Les matriaux et produits de couverture des toitures plates ont notablement gagn enlongvit et performances mcaniques, quil sagisse des membranes bitumineuses ou desmembranes de synthse (PVC, EPDM).

    La longvit des lments dtanchit est, entre autres, fonction de la qualit de leur

    fixation. Si cest essentiellement au niveau des toitures et plus particulirement destoitures plates que les progrs ont t les plus sensibles en matire de fixation destanchits, on peut nanmoins faire remarquer que des progrs sensibles ont t ralissdans les techniques dancrage des revtements de faade en pierre.

    Dans le contexte de lamlioration des performances thermiques des btiments, de trsnombreuses solutions de bardage compltent lapport dun isolant thermique au niveaudes faades. Ces techniques de bardage la fois souples et performantes du point de vuetanchit aux pluies, sont conues pour rsister aux sollicitations exerces par le vent. Ilen va de mme des couvertures et tanchits de toiture pour lesquelles des techniquesdessai rcentes permettent de vrifier la rsistance aux dpressions exerces par le vent.

    Cest ainsi que de plus en plus de membranes permettent une fixation mcanique et queces dernires ont t dveloppes pour diffrents types de support. On note galementune volution des techniques de collage (remplacement de la soudure chaud deslments bitumineux par le collage froid, colles de contact, etc.).

    5.2.3 REVETEMENTS DE FAADES

    La tendance actuelle qui veut que lon procde au nettoyage et l'entretien des faadesfait ressentir, d'une manire de plus en plus accrue, le besoin d'appliquer des traitementsincolores destins protger les matriaux contre l'humidit et les dgradations qui enrsultent d'une part, et contre les graffiti et les affichages sauvages apparaissant

    rgulirement sur les faades. Les traitements prventifs concerns se ralisent aumoyen de produits d'hydrofugation de surface et de produits dnomms "anti-graffiti".

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    Leshydrofuges de surfacesont des produits incolores, applicables sur les matriaux deconstruction poreux et qui permettent de les rendre moins permables aux pluiesbattantes. Il faut en effet savoir que les matriaux de construction poreux (briques,pierres naturelles, mortiers, certains btons, ...), du fait de leurs nergies superficiellesleves (de l'ordre de 70x10-3J/m2), ont en commun la proprit d'absorber l'eau par

    capillarit. Cette proprit, qui peut tre compare un effet de buvard, peutnotamment entraner de nombreux problmes d'humidit l'intrieur des btiments,favoriser la fixation des encrassements dans la structure poromtrique superficielle desmatriaux, permettre la dgradation des matriaux par les effets du gel, des pluies acides,de la migration et de la cristallisation des sels. L'application des produits hydrofuges vise rduire fortement les nergies superficielles jusqu' des valeurs de 14 24x10-3J/m2,ce qui rend les matriaux hydrophobes et permet de les protger des problmes prcits.Dans la mesure o l'on exclut les produits filmognes ou semi-filmognes, lestraitements d'hydrofugation ne modifient pas sensiblement l'aspect ou la rsistance ladiffusion de vapeur d'eau des supports. Cette dernire proprit est importante dans lamesure o elle permet l'vaporation de l'eau contenue dans les matriaux.

    Les traitements d'hydrofugation raliss suivant les rgles de l'art et l'aide de bonsproduits prsentent de nombreux avantages pour les matriaux de faades, tout en tantdurables et en ne prsentant pratiquement pas d'effets secondaires nfastes. En effet,ces traitements rduisent des phnomnes tels les pntrations d'eau de pluie, lesencrassements, les attaques acides, la susceptibilit au gel ou aux dveloppementsd'algues et de mousses.En ce qui concerne les produits utiliss, les fabricants ne sont pas rests inactifs cesdernires annes et, outre la multiplication des produits disponibles sur le march, on aassist une diversification des formulations de base et au dveloppement de nouveauxproduits sans solvant.

    Par traitement prventif anti-graffiti on sous-entend, de manire limitative, les produitsapplicables sur chantier, qui, sans modifier sensiblement l'aspect des matriaux de faade,s'opposent la pntration des souillures volontaires ou accidentelles. En pratique, cetteproprit facilite l'enlvement des taches, colles et graffiti, l'aide de mthodes denettoyage simples et non agressives pour les supports, le nettoyage liminant ou non laprotection selon le caractre rversible ou permanent du traitement.A ce propos, signalons qu' l'exception du traitement des surfaces fortement sollicites,pour lesquelles les produits permanents, gnralement base de polyurthannes, restentles plus adquats, on tend actuellement utiliser des procds exempts de solvants, aussibien dans les produits de protection que dans les produits de nettoyage. A titred'exemple, citons les dveloppements rcents d'anti-graffiti base de cires ou de

    polysaccharides, qui permettent un dtachage ais l'eau chaude sous pression, sans qu'iln'y ait besoin d'utiliser de produits de nettoyage chimiques. Ces traitements rduisent lesnuisances et dangers lors du travail dans des zones couvertes, entranent une moindrepollution directe et, de ce fait, rpondent mieux aux nouvelles tendances etrecommandations environnementales en la matire.

    Dautres produits encore, base de molcule polyre, offrent lavantage de prmunir dessupports et matriaux trs divers, depuis les toitures et balcons aux lments mtalliqueset aux cuves, contre diffrentes catgories dagression de par leur rsistance labrasioncombine leur rsistance mcanique, chimique et leur tanchit parfaite leau.

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    5.2.4 CHAUFFAGE, CLIMATISATION, VENTILATION

    Lamlioration des rendements des appareils de chauffage sest poursuivie, souslimpulsion des gains en cot dusage quil procurent et des mesures prises dans le cadrede la politique dusage rationnel de lnergie (URE). Celle-ci a trouv une nouvelle raisondtre dans lobjectif environnemental de rduction des missions polluantes issues de la

    combustion (CO, CO2, NOx, suies). Le secteur domestique mrite certainement uneattention toute particulire, sachant quil participe raison de 45% environ laconsommation totale en nergie, principalement aux fins de chauffage et que lesdpenses annuelles lies lutilisation de lnergie dans un btiment atteignent facilement25 % du cot total du btiment (somme du cot annuel li lamortissement et du cotli lutilisation de celui-ci).

    Des rendements minimaux sont imposs par la rglementation nationale relative auxinstallations de chauffage (AR du 11.03.1988 relatif aux exigences en matire dUREauxquelles doivent satisfaire les gnrateurs de chaleur). La directive 92/42/CEE,obligatoire partir du 1/ 1/98, rendra ces critres plus svres. La directive 93/76/CEE

    indique par ailleurs une srie de moyens visant limiter les missions de dioxyde decarbone par une amlioration de lefficacit nergtique : isolation thermique desbtiments neufs, inspection priodique des chaudires, diagnostic nergtique desentreprises ayant une consommation dnergie leve et certification nergtique desbtiments, une approche globale fonde sur lvaluation de la performance nergtiquedu btiment. Cette dernire a t tudie par le C.S.T.C. en collaboration avec lInstitutVITO et lInstitut Wallon en 1995. La transposition de cette directive en droit belge natoutefois pas encore t ralise9.

    Le rendement des installations de chauffage est le produit de quatre rendements partiels :le rendement de production de la chaudire de chauffage central, pour lequel intervientnotamment le rendement de combustion (importance du brleur), le rendement dedistribution (importance des conduites), le rendement d mission (importance desradiateurs et convecteurs) et le rendement de rgulation de la temprature intrieure.

    Les hauts rendements actuels10, dj conformes ou suprieurs aux normes annonces,sont obtenus grce lallumage lectronique, la rgulation automatique de la puissancedes brleurs selon la demande de chaleur, au contrle lectronique du dosagecombustible/ comburant, la basse temprature module, des dispositifs dercupration de chaleur, etc.

    Les progrs ne se limitent pas aux seuls aspects nergtiques, mais portent galement surla longvit, la scurit, lencombrement et le niveau sonore des appareils. La durabilitet la scurit tiennent bien entendu la conception et aux qualits structurelles descomposants et matriaux, mais aussi lemploi de llectronique. Les dispositifs demodulation par exemple rduisent le nombre de cycles de fonctionnement et allongentla dure de vie des appareils.

    Ces dveloppements ne dispensent toutefois pas les utilisateurs de lentretien rgulierimpos par larrt royal du 6 janvier 1978 pour les installations alimentes encombustible solide et liquide et qui devrait tre tendu sous peu aux installations dechauffage au gaz, en application de la directive 93/76/ CEE prcite. Un entretien

    9Elle tait cense ltre pour le 31/ 12/ 94. Notons que son application pratique relve en partie de la comptence

    rgionale.

    10Les chaudires hauts rendements proposes par les fabricants dpassent presque toujours, selon ceux-ci, les 90%PCI, certaines atteignent mme les 100% et plus.

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    priodique de linstallation et le ramonage rgulier de la chemine par des techniciensqualifis donnent seuls la certitude que le systme dans son ensemble est en bon tat defonctionnement et a un rendement optimal pour des missions polluantes minimales.

    Pour les canalisations deau chaude de chauffage, lutilisation de nouveaux matriaux desynthse saffirme (cf. infra, 5.2.5 Plomberie - sanitaire). Certains tubes compositesallient mme les avantages du plastique et du mtal (rsistance la corrosion et lentartrage, faible dilatation, entre autres). Lquipement des metteurs en dispositifs dergulation thermostatique sest gnralise. De grands progrs ont aussi t accomplisdans les possibilits dintgration harmonieuse des lments radiants danslamnagement.

    La rgulation automatique et la surveillance lectronique des installations, leur gestioncentralise, voire leur contrle distance constituent sans doute une tendancetechnologique majeure dans le domaine du chauffage. Ces concepts sont de faon plusou moins labore appliqus dans les btiments non rsidentiels. Ils commencent prsent faire leur apparition dans les habitations. Leur apport, au-del du confort, est

    bien rel quant aux performances thermiques des habitations donc leur cot dusage.Cest le thme de la domotique - immotique que nous aborderons plus loin.

    Le dimensionnement correct de linstallation de chauffage reste essentiel pour viter legaspillage et assurer une fourniture thermique adquate dans les locaux. Une mthode decalcul normalise et des logiciels permettent de calculer au plus prs les dperditions etdonc la puissance requise.

    La sophistication des installations de chauffage entrane des prestations dune technicitaccrue dans leur mise en place, leur rglage et leur entretien. Ces tches requirent desconnaissances approfondies des nouvelles technologies et font appel un matriel pluslabor de contrle et de mesure de la combustion, du rendement, de la dpression, etc.

    Malgr le climat tempr sous nos latitudes, la matrise de la chaleur comme du froiddevient un lment plus sensible du confort thermique de nos btiments. Les grandessurfaces vitres des immeubles modernes sont une source apprciable dclairage naturelet dapport nergtique gratuit en hiver, mais aussi de surchauffe sous lensoleillementestival. Les techniques de climatisation se dveloppent dans le sens dune meilleureindividualisation de la fourniture dambiance, fonde sur des systmes de rgulationavancs, dune rduction de la taille et du niveau de bruit des bouches de diffusion, dunrduction galement du niveau de bruit des units extrieures (compresseurs rotatifs).Les systmes de planchers chauds, plafonds froids bnficient dune amliorationnotable en lintroduction de la rversibilit de lapport thermique. Lavenir verra sans

    doute une plus grande diffusion des installations de climatisation dans les habitations.La qualit de lair, longtemps nglige, fait lobjet dune plus grande attentionquauparavant, tant dans les btiments non rsidentiels que rsidentiels (la norme deventilation des logements est rcente et ne sera que prochainement rendue obligatoire enWallonie). Ltanchit accrue des btiments, le recyclage imparfait de lair dans lesinstallations de conditionnement dair (souvent par manque dentretien suivi), ledysfonctionnement de conduits dvacuation des produits de combustion, etc., ontcontribu une frquence inquitante de taux anormalement levs de CO2, dhumidit,de particules, etc. La prvention de ces problmes passe par une conception soigneusedu systme de ventilation11, qui pourra faire appel divers dispositifs dalimentation, de

    11La ventilation est galement un facteur important du climat interne des btiments.

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    circulation et dextraction. Les progrs dans ce domaine portent sur la modulationautomatique des dbits en fonction des besoins (dfinis selon lhumidit de lair, laconcentration de CO2et autres gaz, la prsence de personnes). Les fonctions deventilation et disolation des lments de faade (chssis notamment) tendent par ailleurs tre mieux intgrs.

    5.2.5 PLOMBERIE - SANITAIRE

    Lemploi de matriaux de synthse, dj trs rpandu pour les circuits dvacuation,devient galement de plus en plus frquent pour lamene deau froide ou chaude. Cetype de canalisations limine les problmes de corrosion et dentartrage. Souples et sanssoudure, elles sont plus rapides mettre en uvre et moins chres au mtre courant (lesraccordements prfabriqus sont toutefois plus chers). Une plus grande rapidit de miseen uvre est galement offerte par les lments de tuyauterie prcalorifugs en usine.Lemploi de rubans chauffants autorgulants constitue une solution techniquementperformante au problme du maintien de la temprature de leau chaude sanitaire

    production centralise (pas de bouclage du circuit, rgulation locale de la puissance).Leau est une ressource conomiser, compte tenu de proccupationsenvironnementales qui se rpercutent de plus en plus sur son prix. Les terminauxdisponibles sur le march permettent de limiter au mieux la consommation aux besoins :robinets commande par dtection de personne, fermeture automatique, chasses deauconomiques, etc.

    5.2.6 CARRELAGE

    Dans le domaine des carrelages - quils soient de mur ou de sol - on remarque unemultiplication des produits disponibles, non seulement du point de vue aspect, mais

    galement du point de vue dimensions.Certains produits ont par ailleurs t nettement amliors en matire de performancesmcaniques, de rsistance lusure et au salissement, ...

    En ce qui concerne la pose des carrelages, si celle-ci seffectue de plus en plus par collageen remplacement de la pose au moyen des mortiers traditionnels, on constate que,mme au niveau des produits de collage, des volutions sont enregistres. En effet, nonseulement les colles offrent actuellement des performances bien suprieures du point devue adhrence, mais peuvent tre appliques dans des paisseurs mieux adaptes auxtolrances du support.

    Dans le contexte des parachvements de plus en plus rapides des ouvrages et desapplications dans des sols chauffants, par exemple, le recours des produits de collageplus dformables permet de mieux absorber les variations dimensionnelles desmatriaux.

    Enfin, des mortiers prpars en usine permettent de raliser un jointoiement dont lescaractristiques mcaniques et daspect sont plus constantes.

    5.2.7 PIERRE ET MARBRE

    Si nous constatons que la varit des pierres naturelles importes sur le march belgesest considrablement largie, nous pouvons galement remarquer que les applicationsdes pierres dorigine belge - et plus particulirement wallonne - tendent galement sediversifier.

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    Les pierres naturelles peuvent actuellement tre dbites avec une telle prcision que leurapplication en faibles paisseurs nengendre plus de problme et que la pose par collageest rendue possible.

    Lemploi de colles galement trs performantes permet actuellement des assemblagesdlments de formes compliques ou reprsentant des motifs trs varis.

    Lagrafage des pierres au moyen dancrages rglables dans les 3 dimensions permet laralisation rapide et sre de revtements de faade en pierre protgeant une isolationthermique.

    5.2.8 PLAFONNAGE, CHAPES ET JOINTOIEMENT

    Dans le domaine des enduits muraux et plafonnage, on constate un largissement sanscesse croissant de la gamme des produits.

    En effet, ceux-ci sont de plus en plus adapts aux diffrents supports rencontrs dans laconstruction afin dobtenir les adhrences voulues, mais galement dtre appliqus dansles paisseurs adaptes (de lenduit pelliculaire lenduit de charge).

    Les caractristiques mcaniques ont par ailleurs t amliores et peuvent souvent treobtenues dans des dlais trs courts.

    Enfin, certains enduits ont t modifis afin de leur confrer des performancesacoustiques (absorption) et thermiques...

    Les mortiers prts lemploi peuvent actuellement tre livrs en silos et leur applicationpar projection augmente sensiblement les vitesses dexcution.

    Les mortiers de jointoiement sont actuellement de plus en plus souvent livrs sous

    forme prdose, de sorte que leur prparation est plus rapide, que leurs caractristiquessont plus constantes et que les variations de teinte sont nettement plus limites.

    On constate galement un dveloppement dans notre pays des enduits pour lextrieur.L galement, la gamme des produits prpars en usine est trs large, non seulementpour ce qui est de laspect, mais galement de ladaptation au support. Lamlioration duniveau disolation thermique des btiments existants entrane par ailleurs undveloppement des techniques denduit sur isolant.

    Dans le domaine des chapes destines recevoir un revtement de sol, on constate uneaugmentation sensible des chapes auto-nivelantes. Celles-ci permettent la ralisation degrandes surfaces dans des dlais trs courts grce une mise en place facilite par des

    quipements adapts.

    5.2.9 PEINTURE ET REVETEMENTS SOUPLES

    La mise au point de peintures performantes - mais ne faisant plus appel des solvantsnocifs pour les applicateurs et lenvironnement - est poursuivie par la plupart desfabricants de peinture.

    Cest ainsi que lon trouve actuellement sur le march des peintures adaptes desapplications industrielles (alimentation, industrie pharmaceutique, ...) telles que celles base de rsines polyurthanne ou poxy, en phase aqueuse.

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    La recherche soriente galement vers le dveloppement de peintures mieux adaptes des supports subissant des dformations - tels que le bois - et, donc, moins sensibles aurisque de fissuration.

    Dans le domaine des revtements muraux, on remarque une meilleure adaptation auxnormes en vigueur du point de vue lavabilit, comportement au feu, stabilitdimensionnelle, rsistance aux UV, ...

    Ces caractristiques font lobjet dun marquage qui tend galement vers uneuniformisation.

    Certains revtements contribuent galement la ralisation de corrections acoustiques.

    Pour ce qui est des revtements de sol souples, on constate des tendances similaires celles envisages pour les revtements muraux.

    Aux performances acoustiques et au comportement au feu, il faut ajouter une exigencede plus en plus frquente qui concerne lamovibilit des revtements (tapis

    dmnageables).Quant aux sols rsineux, leur application est devenue trs large, non seulement dans ledomaine industriel tant donn leur rsistance lusure et au salissement, mais galement des endroits o ils doivent jouer un rle esthtique (magasins, salles dexposition, ...).

    Au niveau des plafonds, les vinyles tendus sont de plus en plus souvent employs dansdes rnovations ou encore des endroits soumis des clairages indirects.

    Il faut relever enfin des progrs au niveau des quipements de protection individuelles etdes quipements de rcupration des produits du grenaillage, particulirement sagissantde travaux de peinture spciaux tels ceux aux ouvrages dart, et les dispositifslectroniques de mesures de la luminescence et de la conformit des coloris.

    5.2.10 DOMOTIQUE ET IMMOTIQUE

    La domotique dsigne les systmes lectroniques et informatiques centraliss de gestionet dusage intelligent dune habitation. Un systme domotique intgre plusieursfonctions. Les plus courantes sont la rgulation du climat interne (chauffage, ventilation,protection solaire, ...), le contrle de lclairage et des installations de scurit (dtectionde leffraction, de lincendie). Peuvent sy adjoindre la gestion de lappareillagelectromnager et les tlcommunications.

    La maison PLEIADE12, projet de dmonstration de concepts darchitecture climatique,

    donne un excellent chantillon des applications de la domotique : contrle du confort thermique de chaque zone ; programmation jour/ nuit pour chaque zone ; fermeture automatique du chauffage en cas douverture des fentres, de non

    occupation, ou dexcs de chaleur prvisible ;

    rgulation de la ventilation mcanique et naturelle ;12

    Passive Low Energy Innovation Architecture Design, maison modle construite Louvain-la-Neuve dans le cadre duprojet Low Energy Advanced Dwellingsde lAgence internationale de lnergie, par le consortium CSTC, UCL,Electrabel, Rgion wallonne, BCDI, Laborelec, ARBG et Comita.

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    contrle de lclairage naturel et artificiel en fonction de loccupation, delensoleillement ;

    contrle des volets et crans solaires (en fonction du vent et de lensoleillement) ; contrle des systmes de scurit et de communication ; gestion nergtique et de la courbe de charge lectrique en fonction de la tarification ; alarmes techniques (fuites, dysfonctionnement dappareils lectriques).Les dveloppements rcents de ces systmes vont, notamment, dans le sens delintelligence distribue (processeurs effectuant certaines analyses et rglages localement),dune simplification de linterface utilisateur, dune rduction des cots de linstallation deces quipements, dune amlioration des stratgies dautomation, de lextension dessystmes domotiques la gestion de lentretien (via des capteurs).

    Il va de soi quune collaboration intersectorielle et pluridisciplinaire est un facteur

    important de russite des efforts de R&D en ce domaine.Si la domotique constitue une approche encore relativement jeune dans le domaine desimmeubles rsidentiels, son alter ego en matire dimmeubles usage professionnel(limmotique) est dj largement applique. Lefficience de la gestion des immeubles,tant dun point de vue des quipements techniques que des ressources humaines est unenjeu non ngligeable pour les entreprises13: la gestion intgre des btiments, services etfacilits est source dconomies structurelles14et permet damliorer la qualit desservices rendus par les btiments, facteur indniable de productivit dans lactivitprincipale de lentreprise. A son stade le plus avanc, limmotique permet aujourdhui auxentreprises spcialises de proposer des services de tlgestion pour lentretien et lamaintenance en continu des installations techniques des btiments.

    Llectronique constitue une nouvelle catgorie de composants de constructionimpliquant de nouvelles mthodes dinstallation pour plusieurs corps dtat, notammentles lectriciens qui se trouvent confronts un mlange de circuits de commande et designalisation (bus de communication) dune part, de puissance dautre part15.

    13Celles-ci sont galement plus sensibles que dautres catgories de matres douvrage lensemble des paramtres de

    rendement, prsents et futurs, de leurs investissements immobiliers.

    14Les systmes de contrle de lclairage dans les bureaux (programmation horaire, contrle li la lumire du jour

    ou loccupation), par exemple, sont susceptibles de rduire la consommation de 30% 50%.15Ce qui peut poser dailleurs certains problmes dinterprtation du rglement gnral des installations lectriques.

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    6. GENIE CIVIL

    6.1 OUVRAGES DARTDans le domaine du gnie civil - et tout particulirement celui des ouvrages dart - lesdfis, chaque fois diffrents, relever sont lis aux objectifs trs pointus rencontrer,aux contraintes de cot et de dlai, la configuration des lieux et la minimisation ennuisances lgard de lenvironnement.

    Compte tenu de la spcificit de chaque ouvrage dart, les technologies employes serontdiffrentes et il est impossible den tablir un relev exhaustif.

    On se limitera quelques ralisations rcentes qui illustrent le savoir-faire, lingniositdes concepteurs et entrepreneurs.

    La liaison E40-E25 Lige (Tunnel de Cointe)o le choix des moyens dexcutionest la hauteur des contraintes relever.

    La section creuser est importante; la gologie, complexe, difficile et trs htrogne; letunnel doit se creuser dans un terrain minier, exploit dans le pass (cavits, puits,dconsolidations).

    Ces conditions tant peu favorables lutilisation dun tunnelier, les tunnels sont creuss laide dune machine attaque ponctuelle dune puissance effective de coupe de300 Kw.

    Son poids de 120 tonnes lui assure une stabilit remarquable et permet de dvelopper le

    maximum de sa puissance lors de la rencontre de terrains dont la rsistance estlocalement suprieure 1.500 bars. On vite ainsi lemploi dexplosifs qui ralentirait lacadence et nuirait lenvironnement.

    Lquipement a t complt de faon assurer un rendement maximal de cet engin. Lebras portant la tte de coupe attaque transversale est quip dune plate-forme detravail et dun bras de forage tlescopique. Une projection automatique deau souspression sur le front diminue fortement la propagation des poussires, nettoie etrefroidit aussi les outils de coupe.

    Un dtecteur de grisou, install sur la machine de creusement, arrteraitautomatiquement le fonctionnement de celle-ci au cas o le seuil de scurit serait

    dpass. Un convoyeur blind rcolte les produits dabattage lavant de la machine, lestransporte larrire de celle-ci et les dverse sur dumpers.

    Ils sont vacus de la galerie, stocks, puis quittent le chantier aprs rechargement surcamions. Lalimentation en air frais est assure au front par un puissant ventilateur dundbit de 30 m/ s, tandis que lair vici est aspir vers des turbofiltres.

    Au viaduc de lEau Rouge, le terrain ntait pas suffisamment rsistant que pour ymettre des piles en bton supportant le tablier du pont. Dautre part, un remblai jusquauniveau souhait aurait boulevers le paysage et condamn la source de Bernister.

    Pour ces raisons, la solution retenue a t celle dun viaduc lanc, dont laudacieuse

    construction a ncessit un double arc dune porte centrale de 270 mtres, ce qui placelouvrage parmi les dix plus grands arcs du monde.

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    Autre problme, celui de lagressivit de leau de la nappe phratique vis--vis du btonqui rsulte de son acidit, ainsi que dune haute teneur en CO2. Cela signifie un risque dedsagrgation du bton sur une priode relativement courte. Des dispositifs deprotection du bton ont t prvus, qui doivent galement sauvegarder la qualitalimentaire des eaux profondes.

    Pour assurer la solidit des fondations, un bton compact et rsistant est mis en place.De plus, dans les zones exposes aux eaux agressives, les btons en contact avec le solsont protgs par une membrane tanche en matriaux synthtique.

    A Strpy-Thieu, les travaux comprennent

    lascenseur, assurant le franchissement de la chute (73,15 m); deux ponts-canaux daccs lascenseur; les travaux de terrassement (4 millions de m) en dblai et en remblai; lamnagement de la cunette du canal en amont et en aval de lascenseur et du pont-canal; les dispositifs de scurit du tronon en remblai permettant son isolement immdiat

    en cas de rupture de digue.

    Louvrage unique comprend deux ascenseurs funiculaires verticaux indpendants.Le bac est suspendu par des cbles et quilibr par des contrepoids. Sa translationverticale seffectuera une vitesse de 20 cm/s, ce qui porte la dure de translation du bac 7 minutes. Le franchissement complet de louvrage totalisera, lui, 40 minutes.

    Le viaduc dArbre, long de 2.002 mtres est le plus long ouvrage ferroviaire de ce typeen Europe. Les exigences et un planning contraignant demandaient une rotation rapidedes coffrages (5.000 m).

    Ltude du coffrage de chaque composante de la structure sest concentre sur deuxlments vitaux : conomie et rapidit.

    Un aspect important tait de concevoir des plans avec des profils et poutrelles renforcsafin de minimiser le nombre de trous de brlages. La recherche de rutilisation desmmes composantes dans plusieurs phases dexcution a exig de nombreusesvrifications.

    Les colonnes dun diamtre de 3,20 m qui supportent la dalle ont une semelle defondation excute en coffrage de grande surface.Les piles proprement dites sont coules dans des moules mtalliques de 8,60 m de haut.Les grandes traves requirent des paisseurs de piles plus importantes, de sorte que lecoffrage existe en deux versions, les deux tant rtractables pour un dcoffrage ais. Lecoffrage extrieur se compose de trois segments plutt que deux pour des raisons dedcoffrage galement, aucune tige dancrage nest ncessaire.

    Ouvrage original constitu de deux cuves superposes, disposition qui procure un gainde place et une conomie pcuniaire, lechteau deau de Gillyalimente le haut et lebas service de la section de Gilly ainsi que les points hauts de la section de Charleroi.

    Cet ouvrage est remarquable plus dun titre.

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    En effet, il est inhabituel de combiner dans une mme construction deux cuves degrande capacit, lune de 2.600 m dans sa partie suprieure destine alimenter le hautservice, lautre de 2.100 m en dessous de celle-ci, pour desservir le bas service du rseaude distribution.

    De par sa forme aussi ce chteau deau est particulier en ce sens que les deux cylindresconcentriques rpondaient exactement aux besoins et ont permis la construction dunouvrage extrmement

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