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E C O L E P O LY T E C H N I Q U E D 'A R C H I T E C T U R E E T D 'U R B A N I S M E
Cours Module d'Urbanisme 4ème année
ANALYSE SENSORIELLE
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Introduction La perception est le processus interactif (mental et comportemental) par lequel
l’information est extraite des stimuli reçus par nos sens en interprétant leur signification et en vérifiant la validité des interprétations dans l’action
" …Notre perception de l'espace est dynamique. Elle est liée à l'action. Plutôt qu'une vue contemplative à partir d'un point fixe notre perception est cinématique. Ce qui faisait dire à Le Corbusier : " l'architecture est jugée par les yeux qui voient, par la tête qui tourne, par les jambes qui marchent. L'architecture n'est pas un phénomène synchronique, mais successif, fait de spectacles, s'ajoutant les uns aux autres et se suivant dans l'espace et dans le temps, comme d'ailleurs le fait la musique. " Robert Auzelle, Réflexions sur l'architecture p.5 et 6.
Séquence visuelle :
Concept contemporain qui associe la lecture de l'espace à sa représentation et s'inspire du n.f. séquence d'origine romane utilisé à partir de 1925 au cinéma. "Suite de plans constituant un tout sous le rapport d'une action dramatique déterminée ". Dictionnaire Robert.
Précurseurs :Les précurseurs sont au nombre de 2: •Gordon Cullen •Kevin Lynch
Camillo Sitte serait indirectement à travers son oeuvre « L'art de bâtir les villes » précurseur de cette approche
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Gordon Cullen (1914-1994) Townscape de Gordon Cullen, publié en 1961, est issu de la réflexion conduite, dès le milieu des années 1944, par le staff de The Architectural Review.
Gordon Cullen est architecte anglais qui a le premier Abordé les notions d’analyse perceptuelle. Il écrit en 1961 son ouvrage phare: Townscape
Tr aitant le paysage urbain (townscape) comme une série d'espaces mis en relation, Cullen conceptualise l’idée de « vision sérielle »
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Vision cinétique :L’auteur met l'accent sur une vision cinétique de l'espace piéton, en soulignant l'espace urbain kinesthésique: les sols, les façades, les volumes, les couleurs, le mobilier urbain... se modifient au fur et à mesure du déplacement du piéton pour former un enchaînement d'espaces, une vision sérielle. Processus pouvant être enregistré séquentiellement au moyen de dessins ou de photographies
Approche de Cullen :1.Le mouvement : La vue sérielle : – La vue de l’existant– La perception de l’émergeant
2.La position : nos réactions à notre position dans l’environnement
3.Le contenu : la matérialité, caractère, identité…
4.L’adéquation fonctionnelle à travers le temps
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Apports de Cullen •Précurseur dans l’analyse urbaine via les images illustrant de multiples points de vue
•Analyse perceptuelle des composantes du cadre bâti et de leurs effets
•Exploration graphique (dessin comme outil de l’architecte) – esthétique
•Méthode illustrée par des études de cas
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Kevin Lynch (1918-1984)Architecte américain ayant étudié au MIT sous Frank Lloyd Wright et a été diplômé en 1947.
Son livre « L’image de la cité » sort en 1960 et devient un classique de l’analyse urbaine perceptuelle
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Principes de Kevin Lynch •Étudie la qualité visuelle de la ville américaine, via ses représentations mentales chez ses habitants
•Met l’accent sur le concept de lisibilité (clarté apparente) du paysage urbain qui devient crucial pour reconstruire harmonieusement nos villes
•Les habitants structurent et identifient leur milieu en se dotent d’une image de leur environnement
•Cette image sert à interpréter l’information et à guider l’action
Image mentale commune Lynch en conclut que, pour n'importe quelle ville donnée, il existe une image collective qui « envelopperait » un grand nombre d'images individuelles, et propose le terme d’imagibilité pour rendre compte de la capacité d’un espace à véhiculer une forte identité qualitative chez les gens.
L’imagibilité : « La qualité qu’à un objet de produire une image mentale chez l’observateur »
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Composantes de l’Image Les composantes de l’image de l’environnement :
•Identité : identification de l’objet, reconnaissance comme identité séparée
•Structure : relation spatiale ou paradigmatique de l’objet avec l’observateur et les autres objets
•Signification : l’objet doit avoir une signification pratique ou émotive pour l’observateur
Eléments de la forme urbaineLes formes pouvant être envisagées suivant cinq types d’éléments :
•Les voies, le réseau des déplacements
comme première appréhension de la ville et
mise en relation de ses éléments
•Les limites, éléments linéaires permettant
de singulariser des entités
•Les quartiers, parties de ville aux
spécificités clairement identifiables
•Les noeuds, jonctions de voies où se
prennent certaines décisions (de
direction...) et à forte valeur symbolique
•Les points de repère, références simples et
ponctuelles qui assurent efficacité
fonctionnelle et sécurité émotionnelle, leur
singularité étant donnée par une forme
claire et un contraste avec un arrière-plan
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Apports de Lynch •Premier à développer une méthode systématique d’analyse du cadre bâti lu comme entité paysagère
•Conscient que l’analyse perceptuelle est celle de l’analyste
•Développe des entrevues pour valider les conclusions de l’analyste et prétendre à « l’image collective »
•Avec la notion d’« imagibilité » donne un statut à la capacité d’évocation du cadre bâti
•Développe les notions de parcours, de nœud, de secteur (avec limites et repères) en lecture 3D.
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Autres auteurs •La méthode « responsive environnement », qui à travers une démarche ordonnée inspirée (concept 3: lisibilité) de Kevin Lynch tente de donner une approche complémentaire à la notion d’image mentale et vise expressément la Projection urbaine
•Les analyses factorielles perceptuelles dans lesquelles l’analyse mathématique utilisé par les sciences humaines et sociales viennent renforcer la démarche, notamment Antoine Bailly « Perception de l’espace urbain »
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