application du système d’irrigation goutte à goutte dans

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Institut International d’Ingénierie Rue de la Science - 01 BP 594 - Ouagadougou 01 - BURKINA FASO Tél. : (+226) 50. 49. 28. 00 - Fax : (+226) 50. 49. 28. 01 - Mail : [email protected] - www.2ie-edu.org Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo: cas particulier de la tomate MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU MASTER II OPTION : HSI OU MASTER SPECIALISE EN HYDRAULIQUE ET GESTION DES SYSTEMES IRRIGUES Présenté par Saturnin BAYALA Promotion 2011/2012

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo:

cas particulier de la tomate

MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU

MASTER II

OPTION : HSI

OU

MASTER SPECIALISE EN HYDRAULIQUE ET GESTION DES SYSTEMES

IRRIGUES

Présenté par

Saturnin BAYALA

Promotion 2011/2012

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Dédicaces

A notre Famille Bien aimée, je dédie le présent mémoire en guise de remerciements pour son

soutien. Qu’elle trouve à travers ce mémoire, satisfaction et réconfort!

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Remerciements

Le présent travail est le fruit de la collaboration de plusieurs personnes (morales et

physiques); aussi, voudrions nous remercier toutes ces personnes qui ont concouru à sa

production. Nous remercions particulièrement:

Monsieur le Directeur général de l’institut international d’ingénierie de l’eau et de

l’environnement (2ie) et le corps professoral, en particulier les enseignants de l’option

HSI pour la formation et l’encadrement dispensés;

M. Oumarou BAMOUNI, notre directeur de mémoire, qui malgré ses multiples

occupations a su trouver du temps pour nous guider dans cette recherche. Nous lui

exprimons profondément nos remerciements pour ses conseils, ses corrections et sa

rigueur dans le travail.

Toute l’équipe de la ZAT/Réo pour l’attention qui nous ait réservée au cours de nos

travaux et leur soutien.

Les producteurs qui ont bien voulu nous accompagnés dans cette expérience ainsi que

tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail.

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Résumé

Le Burkina Faso, pays en voie de développement est sujet d’une importante variation

climatique. Cette condition climatique est dégradante d’année en année ce qui ne permet pas à

la population de survenir convenablement à son besoin alimentaire. C’est une population

essentiellement agricole car elle occupe plus de 80% ce nous faire croire que l‘évolution de

notre pays ne peut que passer par l’agriculture. Mais les conditions climatiques sont ci

aléatoires que aucune prévision ne peut être établie, il faut donc que nos méthodes culturales

évoluent de paire avec les nouvelles technologies pour pouvoir atteindre notre objectif qui est

l’autosuffisance alimentaire.

C’est en ce sens que nous proposons à nos producteurs de produits maraichers en particulier,

un système en fonction de nos réalités quotidiennes, un système qui nous permettra de

travailler convenablement et d’accroitre la production avec le peu de ressources en eau que la

nature nous procure. Le système d’irrigation par goutte à goutte, en dépit des quelques

inconvénients liés au coût et la non maitrise par les producteurs a un tas d’avantages dont la

finalité est la garantie d’eau jusqu’à la fin de la campagne avec une quantité inattendue de

produits qui est la preuve d’une rentabilité inédite. En plus de ces derniers, le producteur

économise plein d’énergie et a besoin de très peu de personnels pour l’exécution de son

travail.

Mots clés: Agriculture, irrigation goutte à goutte, gestion d’eau, conditions climatiques,

rentabilité

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Liste des abréviations

IFDC: International Fertilizer Development Center.

PIB : Produit Intérieur Brut.

DPAHRH : Direction Provinciale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources

Halieutiques.

RN : Route Nationale.

DRID : Direction Régionale des Infrastructures et du Désenclavement.

ZAT : Zone d’Animation Technique.

UAT : Unité d’Appui Technique.

SNDDAI : Stratégie National de Développement Durable de l’Agriculture Irriguée.

DADI : Direction des Aménagement et du Développement de l’Irrigation.

APEFE : Association pour la Promotion de l’Education et de la Formation à l’Etranger.

NPK : Azote, Phosphore, Potassium.

USG : Urée Super Granulée.

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Sommaire

INTRODUCTION GÉNÉRALE……………………………………………………….1

PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION DU MILIEU D'ÉTUDE………………….3

I. Généralités……………………………………………………………………………4

II. Présentation de la province du sanguié……………………………………………. 4

1. données physique……………………………………………………………………6

2. La Faune…………………………………………………………………………… 8

3. Ressources minières…………………………………………………………………9

4. Infrastructures routières et ferroviaires……………………………………………..9

5. Le Commerce……………………………………………………………………...10

6. Les données humaines…………………………………………………………….10

7. Les activités économiques………………………………………………………...10

III. Présentation de la structure d'accueil…………………………………………….. 12

DEUXIÈME PARTIE : LE SYSTÈME D'IRRIGATION GOUTTE À GOUTTE DANS LA

VILLE DE RÉO: CAS PARTICULIER DE LA TOMATE

I. Historique du système goutte à goutte…………………………………………….14

II. Hypothèse de travail et/ou Objectifs du travail…………………………………..17

III. Matériels et Méthodes……………………………………………………………...18

1 Matériel végétal…………………………………………………………………...18

2 Dispositif………………………………………………………………………….18

IV. Processus de travail………………………………………………………………...20

1. Préparation du sol…………………………………………………………………20

2. Repiquage…………………………………………………………………………20

3. Apport d'engrais…………………………………………………………………..20

4. Fréquence d'arrosage……………………………………………………………...21

5. Suivi évaluation………………………………………………………………….. 21

V. Résultats…………………………………………………………………………….23

VI. Analyses de données………………………………………………………………..24

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1. Avantages du système goutte à goutte………………………………….………24

2. Inconvénients du système goutte à goutte…………………………….………..27

VII. Recommandations……………………………………………….………………28

1. Le dispositif……………………………………………………….……………24

2. La ressource d'eau…………………………………………………………………………….…………………..27

VIII. Conclusions et Perspectives………………………………………….………….29

IX. Bibliographie………………………………………….…………………………31

X. Annexes…………………………………………………….…………………….32

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Liste des tableaux

Tableau n°1 : Relevée pluviométrique des dix (10) dernières années

Tableau n°2 : Evolution de la population de 1996 à 2020

Tableau n°3 : La production par site

Tableau n°4 : les prix des récoltes

Tableau n°5 : Système d’irrigation goutte à goutte

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Liste des figures

Figure n°1 : Situation géographique de Réo.

Figure n°2 : L'évolution en dent de scie des précipitations annuelles.

Figure n°3 : Variations interannuelles des températures moyennes dans la province du sanguié

de 1974 à 2004.

Figure n°4 : Puisette en seaux

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

1

INTRODUCTION GENERALE

L’irrigation est un apport artificiel d’eau à des plantes cultivées, qui a pour but de compenser

l’insuffisance des précipitations naturelles et de permettre le développement harmonieux de

ces plantes en cas de déficit d'eau induit par un déficit pluviométrique, un drainage excessif

ou une baisse de nappe, en particulier dans les zones arides. Les systèmes d'irrigation sont

également utilisés pour le dépoussiérage, l'élimination des eaux usées, et dans l'exploitation

minière tout comme le cas de la mine d’or de Yatéla au mali où pendant le traitement du

minerais les tuyaux d’irrigation au goutte-à-goutte alimentent les cellules en solution de

cyanure (cf. http://www.iamgold.com/French/Exploitations/Mines-en-exploitation/Mine-dor-

Yatla-Mali/Extraction-et-traitement/default.aspx). L'irrigation est souvent étudiée en même

temps que le drainage, qui est l'élimination naturelle ou artificielle de la surface et sous la

surface de l'eau à partir d'une zone donnée.

Il y a deux grands types d’irrigation : l’irrigation de surface et l’irrigation sous pression. Cette

dernière représente deux sous-types également, le premier est l’irrigation par aspersion, le

second est l’irrigation localisée dont le goutte-à-goutte qui fait l’objet de notre étude. Le

système d’irrigation goutte à goutte est le dispositif qui nous permet d’obtenir cette forme

d’approvisionnement localisée à la plante, entre autres nous pouvons citer le système IFDC

qui est celui expérimenté au cours de nos travaux.

La micro-irrigation, également connue sous le nom de «goutte à goutte », est une méthode

d’irrigation utilisée en zone aride car elle réduit au minimum l’utilisation de l’eau et des

intrants et induit une économie rationnelle de cette dernière. L’eau s’égoutte lentement vers

les racines des plantes soit en coulant à la surface du sol soit en irriguant directement

la rhizosphère par un système de tuyaux. Il consiste à n’arroser qu’une fraction du sol, et ne

mouille pas le feuillage, en utilisant de faibles débits d’eau avec de faibles pressions. Le

goutte-à-goutte met en œuvre des équipements légers, et convient bien à la fertigation, autre

nomination de l’irrigation fertilisante. Il est totalement indépendant vis-à-vis des autres

interventions sur la culture et impose dans la plupart des cas l’automatisation car les apports

doivent être fréquents et fractionnés (cf. Maintenance Manual, published by Jain Irrigation,

1989).

Le goutte à goutte peut également utiliser des dispositifs appelés tête de micro-

vaporisation qui pulvérisent de l’eau sur une petite zone (micro aspersion). Ce système est

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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généralement utilisé dans des vergers ou pour la vigne qui sont des cultures à zone racinaire

plus large.

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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PREMIERE PARTIE: Présentation du milieu d’étude

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

4

I. GÉNÉRALITÉS

Le Burkina Faso est un pays sahélien, enclavé au cœur de l'Afrique de l'ouest. Il est entouré

du Mali au nord, du Niger à l’est, du Bénin au sud-est, du Togo et du Ghana au sud et de

la Côte d'Ivoire au sud-ouest. Avec une population est estimée à 16 241 811 habitants en

2005, le Burkina Faso est classé parmi les pays en voie de développement. Il est le premier

producteur africain de coton malgré l’aridité des sols et l’absence de mise en valeur durant la

période coloniale. L’agriculture représente 32 % du produit intérieur brut (PIB) et occupe

80 % de la population active. Il s’agit principalement d’élevage mais également, surtout dans

le sud et le sud-ouest, de cultures de sorgho, de mil, de maïs, d’arachides, de riz. Son climat se

caractérise par deux saisons très contrastées : une saison des pluies qui dure en général quatre

mois de juin à septembre, avec des précipitations comprises entre 300 mm dans le nord

et 1200 mm dans le sud du pays, et une saison sèche qui dure huit mois d'octobre à juin.

L'agriculture burkinabé est donc dépendante des pluies pour sa production mais de plus en

plus se développent des cultures irriguées en saison sèche. Le secteur agricole occupe une

place prépondérante dans l’économie du pays car sa contribution au PIB est très importante.

Le Burkina Faso est divisé en 13 régions et 45 provinces parmi lesquelles nous citons la

province du Sanguié où se déroule notre stage.

II. PRÉSENTATION DE LA PROVINCE DU SANGUIÉ

Située dans la région du Centre-Ouest du pays, la province du Sanguié est limitée au nord

par la province du PASSORE, au sud par la province de la Sissili, à l’est par la province du

BOULKIEMDE, à l’ouest par la province du NAYALA et du MOUHOUN, au sud-ouest par

la Province des BALES.

Elle compte dix (10) communes, dont une commune urbaine et neuf (9) communes

rurales, dix (10) départements et 130 villages administratifs. La province du Sanguié couvre

une superficie de 5165 km2 avec une population de 229370 habitants (RGPH2006). Son chef

lieu est Réo situé à 115km de la capitale Ouagadougou et à 15km de Koudougou chef lieu de

la région du Centre-Ouest.

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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A coté de cette organisation administrative, la province est soumise à une organisation

traditionnelle dirigée par les chefs de terres. Ces derniers assurent les fonctions de gérant du

domaine foncier et de gérant de la paix dans le village.

La DPAH du Sanguié couvre donc les dix (10) communes et disposent d’environ

123761ha de terres cultivables dont seulement 96521ha ont été emblavées en 2010. Parmi ces

dix communes, nous avons celle de Réo où se sont déroulés nos travaux (voir la carte ci-

dessous).

Situation géographique de Réo (cf. http://www.memoireonline.com/10/10/3997/m_Cultures-

maracheres-dans-leconomie-des-menages--Reo-et--Goundi-dans-la-province-du-Sang1.html)

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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1. Données physiques

a) Le climat

La province du Sanguié a un climat de type soudano-sahélien caractérisé par 2 saisons : Une

longue saison sèche allant d’octobre à mai et une saison pluvieuse qui s’étale de juin à

septembre. Les vents dominants sont la mousson en saison pluvieuse et l’harmattan en saison

sèche.

b) La pluviométrie

La province du Sanguié est traversée par les isohyètes 800mm au nord, 900mm au centre et

1000mm au sud. On retient de nos jours trois caractéristiques essentielles de la pluviométrie

au Sanguié :

- Une durée irrégulière de la saison pluvieuse ;

- Une grande variabilité des précipitations. En effet, les hauteurs de pluies varient

beaucoup entre 500mm et 1000mm/an ;

- Une mauvaise répartition des précipitations dans le temps et dans l’espace qui cause

beaucoup de tort à l’agriculture.

L'évolution en dent de scie des précipitations annuelles montre cette irrégularité. Selon le

même graphique, la tendance des précipitations est à la baisse au fil des années.

L'évolution en dent de scie des précipitations annuelles

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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c) Les températures

Les températures varient intensément et selon les périodes de l’année on observe des

minimales et maximales qui vont de 12°C à 38°C. Ainsi, on a une période froide et sèche

d’octobre à décembre voire janvier dominée par l’harmattan. La période de soleil intense

prend le relais accompagnée de rafales de vents sec pour ne fermer ses portes qu’à l’annonce

de la saison pluvieuse.

Variations interannuelles des températures moyennes dans la province du sanguié de 1974 a

2004

(http://www.memoireonline.com/10/10/3997/m_Cultures-maracheres-dans-leconomie-des-

menages--Reo-et--Goundi-dans-la-province-du-Sang1.html)

d) Le relief

Le Sanguié possède un relief peu accidenté avec des altitudes moyennes de 300

mètres. Cependant on rencontre par endroits de petites élévations, des collines, des chaînes de

collines dont le mont Sanguié qui est le sommet le plus culminant avec une altitude de

400mètres. La province porte d’ailleurs le nom de ce dernier. On constate que le relief est

composé de quelques plaines et de bas-fonds.

e) Les sols

Le sous-sol du Sanguié se compose dans sa majorité par la présence de formation

précambrienne (Birrimien). Le reste est constitué de granites actuellement recouverts de

produits d’altération notamment de cuirasse et de sable. D’une façon générale, les sols

hétérogènes sont prédominants. Les types de sols rencontrés sont :

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

8

- Les sols ferrugineux tropicaux et ferralitiques épais, meubles généralement bons pour

la culture du mil, de l’arachide et du coton. Les sols ferralitiques sont des sols rouges

très profonds et hétérogènes de faible valeur chimique.

- Les sols d’érosion et les cuirasses qui sont des sols peu évolués de faibles rendements

sans apport d’engrais.

- Quelques îlots de sols hydromorphes de richesse humique variée, saturés d’eau de

façon permanente ou saisonnière viable pour la riziculture lorsqu’il existe une

possibilité de drainage.

f) La végétation

Le couvert végétal est constitué d’une savane arborée au sud qui devient de plus en

plus arbustives vers le nord. Les espèces végétales rencontrées sont : Mangiféra indica, Parkia

biblobosa, Acacia albida, Lanéa microcarpa, Bombax costatum, Azadirachta indica, Saba

sénégalensis, Vittelaria paradoxa, Piliostigma thoningii. Au niveau du site d’étude, on

rencontre aussi des espèces sus-cités en plus de Matrigina inermis, Andropogon gayanus.

g) Hydrographie

Le Sanguié est intégralement situé dans le bassin versant du fleuve MOUHOUN dont

le cours d’eau principal traverse le département de DASSA et longe ceux de TENADO,

POUNI et ZAWARA constituant ainsi une limite naturelle avec la province du MOUHOUN.

De multiples cours d’eau intermittents parcourent la province et sont tous des affluents du

fleuve MOUHOUN. Les principaux sont du sud au nord, le bobo qui arrose le département de

ZAWARA.

Il y a aussi des marigots et rivières saisonniers ainsi que des barrages et retenues d’eau de

moindre importance. Concernant les eaux souterraines, notons que le Sanguié présente de

bonnes potentialités. En effet les réserves d’eau souterraines sont satisfaisantes (en témoigne

la faible profondeur des niveaux d’eau (10m environ). Les ressources totales ont été estimées

à 465mm d’après l’étude bilan d’eau réalisée par le Ministère de l’eau. Le rechange des

nappes est également bon. Elle est estimée à 37mm par an mais avec la mauvaise gestion des

sites d’orpaillages, on assiste malheureusement à la pollution des ressources d’eaux de

surfaces ainsi que les eaux souterraines.

2. La Faune

La faune dans la Province du Sanguié est assez abondante et variée par rapport à

d’autres provinces du Burkina. On constate aujourd’hui une baisse de cette population

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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faunique (en espèces et en quantité) liée à des systèmes d’exploitation inappropriés des

ressources naturelles (systèmes extensifs de productions végétales et animales). On rencontre

beaucoup d’espèces herbivores, carnivores et plusieurs espèces de singes…

A cela, il faut ajouter les reptiles et quelques rares éléphants. La faune aquatique est

aussi abondante et variée.

3. Ressources minières

Le sous-sol de la Province du Sanguié regorge plusieurs types de minerais qui attirent

aussi bien des exploitants industriels (La société Nantou Mining pour le zinc de PERKOA)

que des exploitants traditionnels (orpaillage).

En dépit des opportunités d’emploi et d’accélération de croissance économique de la

province, l’exploitation artisanale des zones aurifères dans la province du Sanguié n’est pas

sans risques car on assiste à une désagrégation du tissu économique et social. Elle constitue

un véritable cauchemar pour les autorités avec ses conséquences dramatiques que sont les

pertes en vies humaines (à NEBIA dans la commune de DASSA en 2011), la recrudescence

de la délinquance, de la prostitution, la criminalité, la cherté de la vie et la pollution des eaux

sous-terraines par les produits de traitement du minerai.

4. Infrastructures routières et ferroviaires

Le réseau routier comprend les routes nationales, les routes départementales, les pistes rurales

et les voies urbaines. De façon générale, à l’exception des trois (3) routes nationales (RN1,

RN14 et RN21) et quelques routes départementales, les voies de communication sont

impraticables, surtout en saison pluvieuse.

Ce réseau routier n’a pas connu d’évolution significative au cours de ces dernières années,

seul la nationale 1 est bitumée mais une partie de ce réseau bénéficie d’un entretien. Il faut

espérer que le réseau connaitra une extension avec les grands travaux de désenclavement

interrégional et intra-régional prévus par la Direction Régionale des Infrastructures et du

désenclavement (DRID) pour la période 2009-2011 et le programme Millenium Challenge

Account (MCA) qui réalisera plus de soixante quinze (75) kilomètre de routes bitumées et

quelques pistes rurales d’ici 2014.

Quant au réseau ferroviaire de la province, il est constitué par un tronçon du chemin de fer

Ouagadougou-Abidjan qui traverse le Sanguié de l’Est au sud-ouest. Cette voie facilite les

échanges commerciaux aussi bien avec le reste du pays qu’avec la côte d’ivoire.

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

10

Comme d’autres infrastructures, nous avons :

- Des écoles primaires et secondaires ;

- Des centres de loisirs ;

- Des grands et petits marchés ;

- Des banques de céréales.

Beaucoup d’efforts restent à fournir particulièrement au niveau des infrastructures routières

mais dans l’ensemble la province n’est pas riche en infrastructures comparativement à la

province du Houet et du Kadiogo.

5. Le Commerce

L’activité commerciale de la province du Sanguié est essentiellement basée sur les échanges

des produits de l’agriculture, de l’élevage, de l’artisanat et des produits manufacturés. Les

opportunités d’échange intra-provinciales se réalisent grâce aux différents marchés implantés

dans la plus part des localités (départements et villages). La plus part des produits

manufacturés viennent de Ouagadougou à travers la voie routière (Nationale N°1).

6. Les données humaines

La population de la province du Sanguié a évolué de 1985 à nos jours. En effet, de 217.277

habitants en 1985, elle est passée à 249.583 habitants en 1996, 269.056 en 2002 pour atteindre

299.370 en 2006. La population croit à un rythme tel qu’elle risque de doubler en 40 ans (cf.

Tableau n°2 : Evolution de la population de 1996 à 2020)

La province compte une diversité ethnique dont la famille des Gourounsi (Lyélé, Nuni,

Kassena) et Samo, les Mossi venus du plateau central et les Peuls (nomades).

La langue la plus parlée au Sanguié est le lyélé. Les différentes religions pratiquées par cette

population sont l’animisme qui compte plus d’adeptes, le catholicisme, le protestantisme et la

religion musulmane.

7. Les activités économiques de la population

La principale activité économique de la population est l’agriculture et l’élevage qui se fait de

façon intensive. De sources verbales, nous pouvons évoquer aussi l’orpaillage traditionnel où

les jeunes arrivent à se faire des revenus mais de façon éphémère autour de la propriété de

Nantou Mining (Société d’exploitation de la mine de zinc à perkoi)

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

11

a) L’agriculture

L’agriculture est pratiquée au Sanguié par 90% de la population, voire plus. Cette

agriculture est caractérisée par un système de culture extensive avec des moyens

d’exploitation rudimentaires. On y cultive principalement le sorgho, le mil, le maïs, le riz

comme cultures vivrières de base, le niébé, l’arachide, la patate, le voandzou comme culture

secondaire. Les cultures de rente sont également produites (coton, sésame, soja), mais aussi et

surtout les fruits et légumes (oignons, chou, aubergine). La production maraîchère fait la

renommée de la province du Sanguié avec 13% de la production légumière nationale.

Afin de mieux faire connaître les potentialités fruitières et légumières et d’impulser un

meilleur élan à cette production, une journée des fruits et légumes est organisée chaque année

entre le mois de février et mars. Elle permet de consolider les relations entre producteurs,

transformateurs, consommateurs et conservateurs, d’améliorer la qualité des produits et

surtout de susciter le désir de professionnalisation des acteurs.

b) L’élevage

L’élevage est l’une des composantes essentielles de la province, 90% des producteurs sont

agro-pasteurs. Les productions sont issues d’un système d’élevage extensif. On distingue :

Un élevage sédentaire pratiqué par des agro-pasteurs : Lyélé, Nuni, Mossi. Il

comprend les taureaux, les petits ruminants, les asins, les porcins et la volaille.

Un élevage transhumant pratiqué par les peuls dont les troupeaux sont

constitués essentiellement de zébus. Mais ils ont une forte tendance à vouloir

se sédentariser de nos jours.

La production porcine est particulièrement développée du fait qu’elle est pratiquée par une

majorité de femmes (53% de la population). Elle ne rencontre aucune contrainte d’ordre

socio- culturelle à l’opposé des ruminants et de la volaille dont l’élevage est soumis à des

normes socio- culturelles.

Page 21: Application du système d’irrigation goutte à goutte dans

Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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III. PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL HISTORIQUE

La DPAHRH, direction provinciale de l’agriculture, l’hydraulique et des ressources

halieutiques est une représentation au niveau provincial du Ministère de l’agriculture et de la

sécurité alimentaire du Burkina Faso. Elle intervient dans la mise en place des groupements

maraîchers et des coopératives par l'obtention des certificats d'agrément et se charge de la

sensibilisation des producteurs à l'esprit coopératif et au respect du règlement intérieur. Le

réseau d'encadrement de la DPAHRH pour l'ensemble des activités agricoles est subdivisé en

Zone d'Animation Technique (ZAT) dans la province du Sanguié. Ces ZAT sont structurées

en 30 Unités d'Appui Technique (UAT) avec 5 UAT par ZAT. L'ensemble de ces ZAT

comprend au total 138 villages dont 32 seulement sont encadrés. Le nombre d'UAT

fonctionnelles est de 16. Pour ce qui est de la culture maraîchère, l'encadrement concerne 5

ZAT fonctionnelles dont celle de Réo où nous avons effectué notre stage.

La ZAT de Réo est constituée d’un chef de service chargé de coordonner les activités et

élaborer les programmes de sortie de terrain. Il intervient sur le terrain lorsque la nécessité

s’impose.

Il a sous sa coupe des agents qui sont au nombre de trois et ces derniers assurent aux

groupements maraîchers, l'encadrement technique à partir des séances d'animation sur

l'utilisation et le traitement des semences, la mise en place des pépinières, le repiquage,

l'application des engrais, le traitement phytosanitaire et la conservation des produits

maraîchers. Ainsi, des séances de formations théoriques sont organisées, suivies de séances

pratiques dans des jardins aménagés avec les groupements maraîchers ou même des

particuliers.

Page 22: Application du système d’irrigation goutte à goutte dans

Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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DEUXIEME PARTIE : Le système d'irrigation goutte à goutte dans la ville de

Réo: Cas particulier de la tomate

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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I. HISTORIQUE DU SYSTÈME GOUTTE À GOUTTE

La micro-irrigation, a été utilisée depuis l’Antiquité où l’on enterrait des pots d’argile remplis

d’eau afin que l’eau s’infiltre graduellement dans le sol. L’irrigation par goutte à goutte

moderne s’est développée en Allemagne vers 1860 quand les chercheurs ont commencé à

expérimenter la subirrigation à l’aide de tuyau d’argile pour créer une combinaison

d’irrigation et de système de drainage. Dans les années 1920, des tuyaux perforés ont été

testés en Allemagne, puis O.E. Robey a expérimenté l’irrigation par tuyau poreux de toile à

l’université du Michigan. Avec l’arrivée des plastiques modernes après la Seconde Guerre

mondiale, des améliorations sont devenues possibles. Des micro-tubes de plastique et divers

types d’émetteurs ont été employés en serre en Europe et aux États-Unis.

La technologie moderne d’irrigation par goutte à goutte a été inventée en Israël par Simcha

Blass et son fils Yeshayahu. Au lieu de libérer l’eau par des trous minuscules, facilement

obstrués par des particules minuscules, l’eau est libérée par de plus grands et plus longs

passages en employant le frottement pour ralentir l’eau à l’intérieur d’un émetteur en

plastique. Le premier système expérimental de ce type a été établi en 1959 quand les

partenaires de Blass au Kibboutz Hatzerim créèrent une compagnie d’irrigation

nommée Netafim. Ensemble, ils ont développé et ont fait breveter le premier émetteur

extérieur d’irrigation par goutte à goutte. Cette méthode très performante s’est développée

en Australie, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud vers la fin des années 1960.

Ainsi, depuis les années 1970, le développement de l'irrigation est une priorité du

gouvernement burkinabé. Cela s'est traduit en 2003 par l'élaboration de la Stratégie Nationale

de Développement Durable de l'Agriculture Irriguée (SNDDAI) et par la création au sein du

ministère de l'agriculture d'une direction en charge du développement de l'irrigation.

Actuellement, elle se nomme la Direction des Aménagements et du Développement de

l'irrigation (DADI). Depuis 2008, l'APEFE (Association pour la Promotion de l’Education et

de la Formation à l’étranger) appuie la DADI pour améliorer les compétences de ses cadres,

techniciens et encadreurs de base.

En Afrique de l’Ouest, environ 40% de la population n’a pas accès à l’eau potable. Moins de

2% des terres cultivées seraient irriguées et dans un premier temps l'homme utilisera

simplement l'énergie développée par ses muscles pour transporter l’eau à l’aide de récipient

naturel (grosse calebasse) ou artificiel (sceau, voir fig. 4).

Page 24: Application du système d’irrigation goutte à goutte dans

Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

15

Figure n°4 : Puisette en seaux

Les systèmes d’irrigations modernes ont été développés dans les années 1950 au Burkina

Faso. Ce développement est passé par de grandes étapes suivant :

- De la colonisation aux années 1970, environ une centaine de barrages ont été construits

essentiellement pour des besoins pastoraux. Néanmoins une dizaine de périmètres irrigués ont

été aménagés. Ce sont des périmètres comme Loumana dans l’ouest, boulbi au centre, yalgo

dans la province du namentenga, etc.

- 1970-1980 a été caractérisé par la grande sécheresse qui a entrainé la famine des années

1973 révélant ainsi le caractère précaire de l’agriculture pluviale et le rôle de l’irrigation et la

sécurité alimentaire. Cette situation a amené l’Etat et ses partenaires financiers et techniques à

consentir des efforts important dans le domaine de l’Irrigation. C’est durant cette période que

l’irrigation en aval des petits barrages et les programmes de conservation des eaux et du sol

ont commencé à se développer.

- La dernière décennie a été marquée par une volonté manifeste du gouvernement et des

bailleurs de fonds d’une mobilisation des ressources en eau. De grands ouvrages ont été

réalisés (Sourou, Kompienga, Bagré) et de nombreux barrages de moyennes et petits tailles

ont été construit soit par l’état sur prêt ou subvention, soit par des ONG avec la participation

des populations bénéficiaires.

En 1993, la superficie totale aménagée en maitrise totale était estimé à 14 600 ha dont 10 600

ha aménagement par l’état et environ 4000ha aménagé à partir d’initiatives privé. En

agriculture avec maitrise partielle, les superficies actuellement aménagées sont de l’ordre de

6000ha de bas fonds. Les ressources proviennent de l’état et de ses partenaires, ou ONG.

L'irrigation gravitaire est la technique la plus répandue dans le monde, représentant environ

80 à 90% des quelques 270 millions d'hectares irrigués.

Depuis 3 ans, l'appui de l'APEFE auprès de la DADI s'est concrétisé par la réalisation de

formations diplomates, de formations de courte durée et par l'organisation de stage, ainsi que

Page 25: Application du système d’irrigation goutte à goutte dans

Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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par le développement de technique et d'outils pour améliorer la gestion de l'eau d'irrigation au

Burkina Faso. Dans la foulée, le programme de l'APEFE a également permis d'équiper le

ministère au niveau central et au niveau déconcentré en matériel informatique et roulant. Un

centre de démonstration sur la technique d'irrigation goutte à goutte a donc été mis en place à

Ouagadougou. Cette technique d'irrigation qui consiste à apporter à chaque plante l'eau

d'irrigation à l'aide de tuyaux munis de petits goutteurs a l'avantage d'être très économe en eau

et de demander très peu de travail. Actuellement, cette technique n'est pratiquement pas

utilisée au Burkina Faso, mais muni de cette conscience que les techniques d'irrigation

précédentes sont trop gourmandes en eau, la Direction provinciale de l’Agriculture et de

l’Hydraulique du Sanguié /ZAT Réo entend instaurer le système goutte à goutte dans la ville

de Réo ainsi qu’aux alentours en prenant pour cobaye la tomate.

Système d’irrigation goutte à goutte

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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II. HYPOTHÈSE DE TRAVAIL ET/OU OBJECTIFS DU TRAVAIL

La commune de REO observe annuellement quatre à cinq mois de pluie inégalement réparti

dans le temps et dans l’espace. Ce qui ne permet pas d’avoir de bons rendements. C’est ainsi

que bon nombre de paysans s’orientent vers la culture des produits maraîchers pour mettre à

profit la longue saison sèche que les conditions climatiques leur imposent. Durant cette

période donc, ils pourront d’une part se faire des occupations et d’autres part, assurer les

besoins économiques de la famille. Mais l’effet du changement climatique fait de l’eau, une

denrée rare d’année en année et on assiste ainsi à une baisse considérable des rendements dans

ce domaine également. Nous assistons à un tarissement de nos puits qui sont en majorité nos

sources d’eau très souvent en beau milieu de la saison maraichère.

Au vue du type d’exhaure si archaïque qu’utilisent nos parents, nous sommes incités à faire

recours à de nouvelles technologies pour une bonne gestion de notre ressource en eau d’une

part et d’autre part accroitre nos rendements dans le but d’atteindre l’autosuffisance

alimentaire dans cette région voire sur tout le territoire national. Pour démontrer donc la

fiabilité de notre technologie de choix qui est le système goutte à goutte en vue de l’appliquer

dans la zone, nous procédons par comparaison de ce dernier avec l’arrosage manuel par

combinaison avec de l’urée ordinaire et de d’urée super granulé.

Ainsi, nous avons choisi d’expérimenter le système IFDC qui est l’un des dispositifs du

goutte à goutte et la tomate comme notre matériel végétal. Au total nous avons effectué six

(06) tests entretenus par des producteurs différents. Un producteur au secteur N°6 de Réo, un

au secteur N°3, un à Zoula et trois au secteur N° 9. Les critères qui ont servi pour le choix

étaient entre autres la disponibilité en eau, l’ouverture aux nouvelles technologies et

l’acceptation des visites des autres producteurs dans leurs sites.

Par ailleurs, chaque producteur possède quatre (04) parcelles dont les deux premières sont

traitées séparément par les engrais NPK et l’urée avec le goutte à goutte (IFDC) comme

système d’irrigation et les deux autres traitées de la même manière avec l’arrosage manuel

comme système d’irrigation. Cela va nous permettre de savoir si le type d’engrais pourrait

influencer le rendement dans un même système d’irrigation.

Page 27: Application du système d’irrigation goutte à goutte dans

Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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III. MATÉRIELS ET MÉTHODES

1. Le matériel végétal

La tomate (Solanum lycopersicum) est une espèce de plante herbacée de la famille

des Solanacées, originaire du nord-ouest de l'Amérique du Sud, largement cultivée pour

son fruit climactérique. Le terme désigne aussi ce fruit charnu, qui est l'un des légumes les

plus importants dans l'alimentation humaine et qui se consomme frais ou transformé. La

tomate est devenue un élément incontournable de la gastronomie de nombreux pays, et tout

particulièrement en Grèce (72 kg par habitant/par an), Italie, Espagne et France (pour ce qui

concerne les pays de l'Union européenne).

La plante est cultivée en plein champ ou sous abri sous presque toutes les latitudes, sur une

superficie d'environ trois millions d'hectares, ce qui représente près du tiers des surfaces

mondiales consacrées aux légumes. La tomate a donné lieu au développement d'une

importante industrie de transformation, pour la production de concentré, de sauces,

notamment le ketchup, de jus et de conserves.

L'espèce compte quelques variétés botaniques, dont la « tomate cerise » qui est le type cultivé

lors de nos travaux (mais la « tomate groseille » appartient à une espèce voisine, Solanum

pimpinellifolium), « la tomate multiloculaire », « la tomate bleue », etc.

Compte tenu de son importance économique, elle est l'objet de nombreuses recherches

scientifiques et est considérée comme une plante modèle en génétique. Elle a donné naissance

à la première variété génétiquement transformée autorisée à la consommation et

commercialisée de façon éphémère aux États-Unis dans les années 1990.

La tomate, comme beaucoup de produits maraîchers, est produite dans toutes les régions au

Burkina Faso et plus particulièrement à Réo. Le choix est porté sur ce fruit durant nos travaux

pour aucune raison particulière, nous avons juste respecté celui de la majorité des producteurs

engagés dans ce projet.

2. Le dispositif

Pour la conduite des tests six (06) producteurs ont été choisis et chacun a conduit quatre (04)

parcelles (planches) dont deux (02) avec Urée Super Granulée les deux (02) autres avec de

l’urée ordinaire à l’exception du sixième qui devrait conduire dix (10) parcelles dont 05 avec

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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Urée Super Granulée et les 05 autres avec de l’urée ordinaire. Malheureusement ce dernier fût

vite abandonné suite aux dégâts causés par les animaux. Tous les 05 producteurs ont chacun

bénéficié de deux fûts de 200 litres montés sur des supports métalliques et quatre tuyaux

menus de gouteurs qui accompagnaient ces fûts. La source d’eau est un puits soit ordinaire

pour certains ou soit à grand diamètre pour d’autres.

L’eau est puisée par le biais d’une pompe à pédale sauf dans le cas du site abandonné où un

politank (de 1000L) a été installé sur support construit en brique pleines avec une motopompe

pour actionner l’eau. Après l’abandon du site le matériel du sixième site à été transféré sur un

autre site au secteur 6 hors mis la motopompe qui est déposée à la ZAT.

La quantité d’engrais utilisée par ha dans chaque parcelle est:

Parcelle N°1 = NPK (400 kg/ha) + Urée ordinaire (160 kg/ha)

Parcelle N°2 = NPK (400 kg/ha) + Urée Super Granulée (160 kg/ha)

Dimension de chaque parcelle ou planche: longueur 15 m, largeur 1,6 m

15m

1.6m

0.40m

Schématisation de la surface d’exploitation

GG + USG

GG + USG

GG+Urée ordinaire

GG+ Urée Ordinaire

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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IV. PROCESSUS

1) Préparation du sol

Après la délimitation des planches, toutes les parcelles ont été creusées à une profondeur de

10 à 15 cm à l’aide d’une daba conçue à cet effet, et nivelées avant l’installation du kit et le

repiquage qui ont été fait avec l’assistance du chef ZAT de Réo.

2) Repiquage

Le repiquage est fait sur toutes les parcelles en quatre lignes par parcelle. C'est-à-dire, 30 cm

entre les lignes et 30 cm entre les poquets. Le tuyau des goutteurs passe entre deux lignes de

part et d’autre et les deux lignes de goutte sont à 60 cm l’une de l’autre.

Le premier producteur a repiqué le 31 décembre et le dernier le 7 janvier 2012. Tous ces

repiquages ont été faits dans l’après-midi.

3) Apport d’engrais

Toutes les parcelles ont eu un apport en fumure organique comme fumure de fond.

La quantité d’engrais minérale appliquée à chaque planche est la suivante :

NPK : 0,96 kg

Urée : 0.384kg

USG : 100 granules de 2,7 gr

Le NPK a été appliqué entre le 14ème et 17ème jour après le repiquage en une seule fois.

L’Urée simple a été appliquée en deux fois, la dose d’urée à été divisée en deux parts égales.

La première partie (première application) a été faite au moment de l’apport du NPK c'est-à-

dire deux semaines après le repiquage. La seconde (deuxième application) a été faite au

moment de la fructification.

L’Urée super granule (USG) a été appliquée en une seule fois et au moment de l’apport du

NPK.

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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Dans le système d’arrosage manuel, l’application de l’urée ordinaire est faite à la main à 10

cm du poquet. L’Urée super granulé est placé à 10 cm de profondeur à une distance de 10 cm

du poquet.

Dans le système par goutte à goutte, l’application de l’urée ordinaire est faite sous le goutteur.

L’Urée super granule est placé à 7-10 cm de profondeur sous chaque goutteur de sorte que

l’eau puisse les dissoudre.

4) Fréquence d’arrosage

Avant le repiquage, il y a eu apport suffisant de l’eau pour humecter et ameublir toute la

surface de la planche.

- Première et deuxième semaine

Arrosage manuel : arrosage s’est fait avec les puisettes en seaux. Il a été donc difficile d’avoir

une idée précise sur la quantité d’eau (matin et soir). Mais le site de Kinda Salif nous donne

un peu d’indicatifs : il a utilisé une puisette de 20 litres et chaque parcelle recevait 41puisettes

(410 litres par arrosage) dont 820 litres d’eau par jour pour chaque parcelle.

Goutte à goutte : dans tous les sites le remplissage de la barrique (200litres) se faisait avec des

puisettes une fois tous les deux jours.

- Troisième semaine

Arrosage manuel : l’arrosage manuel s’est poursuivi comme à la première et deuxième

semaine

Goutte à goutte : le remplissage de la barrique (200l) une fois par jour.

5) Le suivi évaluation

Le suivi était fait une fois par semaine et cela a permis de noter ensemble avec les producteurs

les observations suivantes :

- La reprise des plants sur les parcelles goute à goute est rapide par rapport aux parcelles

arrosée manuellement ;

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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- Dans les parcelles manuellement arrosées il ya eu beaucoup de crevaison allant jusqu'à

50% ;

- Il y avait beaucoup de fleurs sur les parcelles du goute à goute

- Il y’a beaucoup de fruits dans le goute à goute

- Il y’a de gros fruits sur les parcelles goute à goute.

Au cours des sorties nous déterminons la profondeur de l’humectation était mesurée à l’aide

d’un bois qu’on enfonce dans le sol et le retire pour mesure la profondeur de son

enfoncement (exemplaire de cette dernière Fiche n°1 dans les annexes).

A titre indicatif nous avons mesuré l’humidité à la date du 15 janvier et cela nous donne les

résultats suivants :

- Le goute à goute : 53 cm de profondeur

- Manuel : 26 cm de profondeur.

Nous avons enregistré sur deux parcelles des problèmes de brulure sur les fruits et cela serait

dû à l’insuffisance d’eau. Le premier cas le producteur avait effectué un déplacement de 5

jour et sa femme n’a pas pu respecter les doses et le deuxième quant a lui il continuait

d’arroser une barrique tous les deux jours pourtant en cette l’arrosage devrait être une

barrique par jour.

Nous avons également cherché à connaitre le temps mis pour remplir un fût en fonction du

matériel utilisé (puisette, pompe à pédale ou motopompe). Il ressort que pour remplir

manuellement la barrique, le producteur a besoin de 15 minutes. Le site de BASSOLET

Gilbert a utilisé une motopompe et il fallait seulement 5 minutes pour le remplissage.

Une visite commentée a été organisée pour montrer la technologie aux producteurs et au total

56 producteurs ont pu prendre part. Cette visite à été organisée par la DPA en collaboration

avec l’IFDC.

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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V. RÉSULTATS

Tableau N°1 : La production par site

N° Nom du site Production (par panier)

Observations GG/Urée GG/USG M/Urée M/USG

02

Kinda Salif

7

9

4,5

5,5

Il a fait quatre récoltes sur les

planches de goute à goute et sur

trois récoltes

03 Bationo

Ferdinand

3 4 1.5 2 -

04 Bayala Zéphirin 4 6,5 4.5 5 -

05 Centre Abbé

Nicolas

- - - - Le site a été abandonné à la 3ème

journée du repiquage suite a des

dégâts d’animaux.

06 Site famille

Bationo André

- - - - Le site a été abandonné au stade

reprise suite a des dégâts

d’animaux. Les parcelles qui

avaient été repiquée était au

nombre de 5.

GG = Goutte à goutte USG= Urée Super Granulé M= manuel

NB : 03 paniers pour un sac de ciment.

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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Tableau N°2 : les prix des récoltes

N° Nom du site Prix (Fcfa)

TOTAL (Fcfa) GG Manuel

01 Bassolet Gilbert 25 875 21 375 47 250

02 Kinda Salif 36000 22500 58 500

03 Bationo Ferdinand 15750 7875 23 625

04 Bayala Zéphirin 23625 21375 45 000

05 Centre Abbé Nicolas - - -

06 Site Famille Bationo - - -

174 375

NB : 1 panier a coûté 2250 francs

VI. ANALYSES DES DONNÉES

Les productions des parcelles goute à goute sont plus élevées que celles manuellement

arrosées quel qu’en soit le type d’engrais utilisé et cela, sur tous les sites qui sont arrivés à

terme. D’autre part, cette mise en pratique nous a permis de mettre en évidence que les

parcelles ayant reçues l’urée super granulé ont aussi une production meilleure que l’urée

ordinaire.

Les tableaux numéros 1 et 2 dans la partie résultats donnent respectivement les productions

par sites des différentes parcelles et les ventes effectuées.

1. Avantages du système goutte à goute

Il ressort de notre étude que cette nouvelle méthode de travail est une merveille. Cela est

autant chez les producteurs qui ont eu la chance de mettre en pratique ce système que ceux qui

ont fait le déplacement pour visiter. Ensemble, nous avons entre autres énumérés les

avantages qui sont ci-dessous :

a. Economie de l’eau

Seule une partie du sol est humectée donc les pertes par évaporation sont réduites au

maximum : pas de pulvérisation aérienne de l’eau (sauf dans le cas des mini diffuseurs), pas

d’humidification des feuillages des plantes, peu d’évaporation directe à la surface du sol où

les zones humides sont recouvertes par le feuillage. Si le réseau est bien cossu et l’irrigation

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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bien conduite, les pertes par ruissellement superficiel ou par percolation profonde sont

négligeables. En outre, il n’y a pas d’interférences avec les parcelles voisines.

b. Utilisation optimale des engrais (Contrôle précis des apports)

Chaque plante reçoit individuellement et précisément la quantité d’eau et les substances

nutritives qui lui sont nécessaires, des produits fertilisants. Toute fois, ces derniers doivent

être totalement solubles dans l’eau, sans quoi des précipitations sont à craindre au niveau des

goutteurs. Les composés de l’azote et du potassium ne présentent généralement guère de

problèmes contrairement au phosphore (utilisé de préférence des ortho-phosphates de

potassium, des poly-phosphates d’ammonium ou des phosphates organiques). Il est également

possible d’appliquer avec profit des herbicides et des pesticides.

c. Réduction de la croissance des mauvaises herbes

Vu que c’est un arrosage ponctuel, nous observons une importante réduction des herbes. Il n’y

a que le pied de la plante qui est sensé être humidifié et où il pousse de l’herbe facilement

contrôlée par le producteur. Nous pouvons donc éliminer toute herbe qui y pousse.

d. Maintien d’un potentiel sol-eau élevé dans la zone radiculaire

Dans les procédés traditionnels d’arrosage (gravité, aspersion, etc.), le sol est considéré

comme un réservoir que l’on rempli périodiquement. Par conséquent, les efforts consentis par

la plante pour prélever l’eau qui lui est nécessaire sont extrêmement variables. Pendant et peu

après l’arrosage, le potentiel matriciel est élevé mais peu à peu la succion augmente si bien

que le végétal passe par des cycles qui commencent dans l’abondance et qui se terminent dans

la disette. La technique du goutte à goutte diminue ces inconvénients par des apports réguliers

qui maintiennent l’humidité du sol à un taux favorable pour la plante. Dans ces conditions, la

dépense d’énergie fournie par le végétal pour absorber l’eau est minimale et la plante peut

affecter toutes ses ressources à sa croissance. Plusieurs auteurs ont rapporté des rendements

supérieurs, une meilleure qualité et une plus grande régularité en irrigation localisée qu’avec

les techniques traditionnelles, surtout dans le cas de cultures maraîchères.

e. Réaction de la tomate

Nous avons remarqué que les fruits sont saints et il y en a peu qui sont pourris. En outre, la

plante est chargée de fruits comparativement à celle du planché arrosé manuellement car lors

de la floraison le jet d’eau fait tomber les fleurs au niveau. Lorsque les plants sont plus petits,

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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avec l’arrosage manuel il faudrait à chaque fois les relever pour redresser le tronc ce qui n’est

pas le cas dans le système goutte à goutte.

f. Humectation du sol

Seule une fraction du sol est humidifiée, idéalement la portion du sol occupée par les racines.

Les conséquences en sont :

- L’évaporation directe du sol est très réduite

- Les surfaces entre les rangs des cultures espacés restent sèches. Il est donc possible

d’accéder au champ même en période d’irrigation. Ceci permet d’effectuer des

traitements poly sanitaires ou des interventions sur les cultures en tout temps, sans

risques de dégradation de la structure du sol.

- La croissance des mauvaises herbes est entravée, même dans les zones humectées

où l’ombre du feuillage retarde leur croissance.

g. Main d’œuvres

L’intervention humaine se limite au control périodique des installations, de filtrage et de

régulation, ainsi qu’au bon fonctionnement des goutteurs. Le débit étant faible, le diamètre

des conduites est restreint. La pression nominale de fonctionnement des distributeurs est

réduite de 1 bar. Compte tenu des pertes de charge au droit de l’installation de tête (0.5 à 1bar

selon sa complexité) et dans les conduites, il faut donc disposer d’une pression d’environ 1.5

à 3bars en tête de la parcelle, notablement plus faible que dans le cas de réseaux par aspersion.

Les coûts énergétiques et les frais de mains d’œuvre sont donc très inferieurs à ceux

occasionné par les autres systèmes d’irrigation.

En outre, or mis le remplissage de la barrique d’eau qui demande éventuellement une bonne

force physique quand l’on travail sans motopompe, une personne d’âge avancé pourrait

entreprendre le goutte à goutte comparativement aux autres systèmes. En utilisant donc une

motopompe, le paysan pourrait largement économiser sont énergie pour palier au

vieillissement précoce dont il est exposé dans les campagnes et se faire en même temps une

bonne épargne.

h. Autres avantages

- La forme des parcelles ne constitue pas un obstacle, des parcelles de forme

quelconque peuvent être équipées facilement sans qu’il n’y ait interférences sur les

parcelles voisines.

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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- Le système est insensible au vent et il n’y a pas de contact entre l’eau

d’irrigation et le feuillage, ce qui diminue les risques de maladies cryptogamiques.

- Possibilité d’arrosage sous paillage plastique (fraises, melons,…), car on peut

placer les rampes sous le plastique.

- Sensibilité réduite à l’utilisation d’eau salée : La plupart des recherches

démontrent que les rendements sont moins affectés par la présence de sels dans l’eau

d’irrigation avec le système par goutte à goutte qu’avec les autres méthodes pour au

moins trois saisons car :

Le taux d’humidité du sol est maintenu constamment à un niveau élevé

or pour une même quantité de sels, la concentration est d’autant plus

faible que le sol est humide.

Les sels sont lessivés à chaque application et entrainé à la périphérie du

bulbe d’humidification, hors de portée de la zone active des racines.

Pas de risques de dégâts aux parties aériennes des végétaux par

pulvérisation d’eau salée (contrairement à l’aspersion qui subit aussi

bien au niveau des racines que des feuilles).

2. Inconvénients

Comme nous l’avons si bien dit précédemment, cette méthode nous accorde beaucoup

d’avantages mais elle n’est sans inconvénients. Entre autres, nous avons :

a. Coût de l’installation du système

D’après nos sondages effectués auprès des productions, il ressort beaucoup que le coût du

matériel d’installation est exorbitant. Pour des cultivateurs de leur état, il s’avère compliqué

de réunir une certaine somme (plus de 50000FCFA) pour s’acquérir le matériel quand bien

même celui-ci peut résister pendant des années.

b. Obstruction des goutteurs

C’est l’un des problèmes relevés car les puits ne sont pas protégés donc ils contiennent des

impuretés qui passent dans les conduits malgré la présence des filtres. Néanmoins lorsqu’on a

de bons filtres et une source bien couverte, cet effet pourrait être négligeable.

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Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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c. Divers

Du fait que les feuilles ne sont pas arrosées et que nous sommes dans un contexte

poussiéreux, il se trouve que la plante observe beaucoup de difficultés dans la synthétisation

de son élément vital qu’est la chlorophylle lorsque ses feuilles sont couvertes de poussière.

Nous pensons que c’est principalement la raison pour laquelle le feuillage (jaune-vert) est

différent de celui qui est arrosé permanemment à l’ancienne (vert sombre).

Il faudrait aussi plus d’attention pour cultiver dans les parcelles afin d’éviter d’endommager

les kits, ce qui ralenti cette phase.

L’un des inconvénients est aussi du fait que c’est une technique nouvelle et tout producteur

désirant appliquer cette méthode d’irrigation doit nécessairement bénéficier d’un encadrement

afin d’être indépendant mais vue le nombre d’agent de terrain, il va falloir pus de temps.

VII. RECOMMANDATIONS

Nos suggestions vont se portées à deux niveau, à savoir le dispositif d’alimentation et la

ressource en eau :

a. Le dispositif

- Il faudrait prendre des mesures pour faciliter l’acquisition du matériel aux

producteurs qui sont dépourvus de moyens financiers et cela, soit par la subvention

du dit matériel, soit par une location vente qui leur permettra d’amortir la somme

avec les produits récoltés.

- Il faudrait que le producteur choisisse le type de réseau qu’il maitrise le mieux

pour ne pas être confronté à certaines difficultés en plein milieu de sa campagne.

Pour les nouveaux et même les anciens, il faudrait une assistance technique au

cours de l’installation et du piquetage afin que l’espacement des goutteurs ou des

diffuseurs ainsi que de la gestion de l’irrigation soient parfaits.

b. La ressource en eau

- L’un des avantages de ce système est la réduction importante de la main d’œuvre,

il faudrait donc s’assurer de la qualité de l’eau en installant un bon filtre afin

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Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012

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d’éviter le colmatage des goutteurs pour ne pas avoir à mobiliser du personnel

pour les déboucher.

- Il serait commode d’installer le fût sous un arbre si il y en a pour éviter que l’eau

ne chauffe trop car cela pourrait provoquer la mort des petites plantes qui seront

alimentées.

- Il faut gérer de façon optimale l’eau en alimentant la plante du strict nécessaire

pour ses fonctions vitales, le fait d’alimenter en excès ou d’oublier le robinet

ouvert est un gaspillage. Cette eau en excès n’est mise qu’au profit de

l’évaporation.

- La présence d’une motopompe est très importante car elle réduit les pertes d’eau

qui pourraient être dû au transport avec des récipients.

- Il faut que chaque producteur ait un puits à grand diamètre bien couvert pour

véhiculer de l’eau un peu plus propre.

En somme, Il faudrait procéder à une sensibilisation des paysans afin qu’ils prennent

conscience que l’eau se fait rare et qu’il faudrait un sacrifice de leur part pour adhérer aux

techniques nouvelles dans le but de luter tous ensemble contre la famine en Afrique.

VIII. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

L’agriculture utilise environ 70% de la consommation mondiale d’eau. Dans les pays plus

pauvres comme le Burkina, ce chiffre est encore plus élevé malgré la présence des industries

minières dans ces dernières années. La sécurité alimentaire passe donc par la disponibilité de

l’eau nécessaire à la production agricole et de la bonne gestion de cette eau vue les conditions

pluviométriques de notre pays. Il est donc impératif que tous les producteurs prennent

connaissance de ces techniques nouvelles, les appliquent ainsi que nous puissions atteindre

nos objectifs fixés.

Au cours de ces expériences nous nous rendons compte que l’irrigation par goutte à goutte est

le système qui nous procure plus de rendement et permet une économie optimum de notre

ressource en l’eau et en énergie. Cela, de façon indépendante au type d’engrais utilisé par le

producteur.

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Le gouvernement devrait cependant renforcer cette équipe de proximité (les agents des

différentes ZAT) qui ne ménage aucun effort pour satisfaire de façon individuel chaque

producteur car ils sont encore plus nombreux, ceux qui ne maitrisent pas encore ce système.

Mieux, les doter de bagages importants par des formations régulières car ils sont sensés

transmettre cela à nos braves producteurs qui luttent jour et nuit pour non seulement se faire

de l’argent mais par-dessus tout vont mener notre pays vers l’autosuffisance alimentaire, la

clé de notre sortie du sous-développement.

Le prix actuel du kit n’est pas à la portée de bon nombre de producteurs se qui freine la

vulgarisation du goutte à goutte dans la zone de Réo malgré la conviction unanime sur les

bienfaits du système. Encore une fois nous faisons un appel au gouvernement pour soutenir

les groupements villageois dans ce sens.

En somme cette nouvelle technologie donnera un grand pouce à notre agriculture qui souffre

des conditions climatiques de plus en plus dégradantes. Ce stage nous a permis de connaitre

non seulement le mode de production de certains produits de première nécessité et aussi les

difficultés que traversent nos braves producteurs pour les mettre à notre disposition.

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IX. Bibliographie

Ouvrages et articles

-Arlette mémoire final juillet_2oo7

-Rapport Définitif BATIONO Aimé-VC_2011

Sites internet

http://fr.wikipedia.org/wiki/Burkina_Faso#.C3.89conomie

http://www.wikiwater.fr/e53-la-micro-irrigation-le-procede.html#outil_sommaire_7

http://fr.wikipedia.org/wiki/Micro-irrigation

http://www.irrigationglobal.com/contents/en-

us/d252_irrigation_design_irrigation_projects.html?gclid=CMmMxLX1zK0CFdEj3god2WUXKQ

http://fr.wikipedia.org/wiki/Micro-irrigation

http://www.memoireonline.com/10/10/3997/m_Cultures-maracheres-dans-leconomie-des-menages--Reo-et--Goundi-dans-la-province-du-Sang6.html

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Annexes

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Tableau n°1 : Relevée pluviométrique des dix (10) dernières années

Poste

Années H J H J H J H J H J

2001 530,7 44 506,2 45 971,5 49 636,3 52 756,0 54

2002 639,5 47 706,5 41 769,0 47 583,2 37 784,1 44

2003 809,4 60 880,4 41 1 096,5 70 939,4 52 1 136,2 56

2004 600,3 48 615,8 37 964,0 53 599,6 47 825,0 43

2005 659,1 46 693,0 43 984,5 57 780,8 52 882,7 53

2006 617,1 46 789,2 56 1 206,5 53 724,8 49 827,4 51

2007 733,3 47 836,1 42 968,5 46 787,5 36 876,1 46

2008 874,9 50 761,6 43 1 585,5 63 772,0 56 813,8 52

2009 834 48 772,7 53 871,6 55 727,6 52 693,7 50

2010 936,06 55 1015,1 58 1094,35 62 888 57 936 52

2011 503,3 42 578,5 40 742,5 53 627,25 56 749,5 43

TénadoDidyr Kordié Pouni Réo

H : Hauteur de pluie J : Nombre de jour

SOURCE : Rapport d’activités DPAH/Sanguié

Tableau n°2 : Evolution de la population de 1996 à 2020

Année 1996 2000 2005 2010 2015 2020

Population 249 583 262 402 279 355 298 125 316 848 337 319

SOURCE : DRED-CO/Koudougou ; 2003

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

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Fiche n°1 : Modèle de fiche de mesure du front d’humectation (cm) chez les producteurs

Nom et prénoms du technicien…………

ZAT/UAT……..

Producteur…………..

Repiquage…………

Année………

Province………….

Commune…………..

Village………

Date Type Traitements Mesure 1

Mesure 2

Mesure 3 Moyenne Observations

Goutte à Goutte + NPK + USG

P1

P2

P3

P4

P5

Goutte à Goutte + NPK + Urée ordinaire

P1

P2

P3

P4

P5

Arrosage Manuel + NPK +USG P1

P2

Arrosage Manuel + NPK + Urée Ordinaire

P1

P2

NB. Les mesures se feront par semaine

ZAT/UAT……..

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Fiche n°2 : Fiche de mesure des fréquences d’arrosage chez les producteurs Nom et prénoms du

technicien…………

ZAT/UAT……..

Producteur………….. Repiquage…………

Année………

Province…………. Commune…………..

Village………

Date Type Traitements

Quantité

d'eau

Temps mis par

arrosage

Nb

personne Observations

Goutte à Goutte

+ NPK + USG

P1

P2

P3

P4

P5

Goutte à Goutte

+ NPK + Urée

ordinaire

P1

P2

P3

P4

P5

Arrosage Manuel

+ NPK +USG

P1

P2

Arrosage Manuel

+ NPK + Urée

Ordinaire

P1

P2

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Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo

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Fiche n°3 : Fiche de suivi des opérations culturales chez les producteurs

Nom et prénoms du technicien ……………………

ZAT/UAT …

Producteur…………….. Pépinière (nb jour)……

Année………

Province……………….. Commune …………………… Village………

Activités Date Nbre personne Temps mis Observations

Installation des KIT

Repiquage

Apport de NPK

Apport d'Urée Super Granule

Apport (1 er) d'urée ordinaire

Apport (2è) d'urée ordinaire

Binage

1er Traitement phytosanitaire

2è Traitement phytosanitaire

Période de la floraison

Récolte

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Fiche n°4 : Fiche de suivi de la main d'œuvre lors des opérations culturales chez les

producteurs

Nom et prénoms du technicien ……………………

ZAT/UAT …

Producteur……………..

Année………

Province……………….. Commune …………………… Village………

Activités Date Nbre personne Temps mis Coût Observations

Préparation sol

Repiquage

Apport de NPK

Apport d'Urée Super Granule

Apport (1 er) d'urée ordinaire

Apport (2è) d'urée ordinaire

Binage

1er Traitement phytosanitaire

2è Traitement phytosanitaire

Arrosage

Récolte

Coût d'achat engrais

Coût d'achat produit phyto

Coût achat semence - -