application du système d’irrigation goutte à goutte dans
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Institut International d’Ingénierie Rue de la Science - 01 BP 594 - Ouagadougou 01 - BURKINA FASO Tél. : (+226) 50. 49. 28. 00 - Fax : (+226) 50. 49. 28. 01 - Mail : [email protected] - www.2ie-edu.org
Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo:
cas particulier de la tomate
MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU
MASTER II
OPTION : HSI
OU
MASTER SPECIALISE EN HYDRAULIQUE ET GESTION DES SYSTEMES
IRRIGUES
Présenté par
Saturnin BAYALA
Promotion 2011/2012
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Dédicaces
A notre Famille Bien aimée, je dédie le présent mémoire en guise de remerciements pour son
soutien. Qu’elle trouve à travers ce mémoire, satisfaction et réconfort!
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Remerciements
Le présent travail est le fruit de la collaboration de plusieurs personnes (morales et
physiques); aussi, voudrions nous remercier toutes ces personnes qui ont concouru à sa
production. Nous remercions particulièrement:
Monsieur le Directeur général de l’institut international d’ingénierie de l’eau et de
l’environnement (2ie) et le corps professoral, en particulier les enseignants de l’option
HSI pour la formation et l’encadrement dispensés;
M. Oumarou BAMOUNI, notre directeur de mémoire, qui malgré ses multiples
occupations a su trouver du temps pour nous guider dans cette recherche. Nous lui
exprimons profondément nos remerciements pour ses conseils, ses corrections et sa
rigueur dans le travail.
Toute l’équipe de la ZAT/Réo pour l’attention qui nous ait réservée au cours de nos
travaux et leur soutien.
Les producteurs qui ont bien voulu nous accompagnés dans cette expérience ainsi que
tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail.
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Résumé
Le Burkina Faso, pays en voie de développement est sujet d’une importante variation
climatique. Cette condition climatique est dégradante d’année en année ce qui ne permet pas à
la population de survenir convenablement à son besoin alimentaire. C’est une population
essentiellement agricole car elle occupe plus de 80% ce nous faire croire que l‘évolution de
notre pays ne peut que passer par l’agriculture. Mais les conditions climatiques sont ci
aléatoires que aucune prévision ne peut être établie, il faut donc que nos méthodes culturales
évoluent de paire avec les nouvelles technologies pour pouvoir atteindre notre objectif qui est
l’autosuffisance alimentaire.
C’est en ce sens que nous proposons à nos producteurs de produits maraichers en particulier,
un système en fonction de nos réalités quotidiennes, un système qui nous permettra de
travailler convenablement et d’accroitre la production avec le peu de ressources en eau que la
nature nous procure. Le système d’irrigation par goutte à goutte, en dépit des quelques
inconvénients liés au coût et la non maitrise par les producteurs a un tas d’avantages dont la
finalité est la garantie d’eau jusqu’à la fin de la campagne avec une quantité inattendue de
produits qui est la preuve d’une rentabilité inédite. En plus de ces derniers, le producteur
économise plein d’énergie et a besoin de très peu de personnels pour l’exécution de son
travail.
Mots clés: Agriculture, irrigation goutte à goutte, gestion d’eau, conditions climatiques,
rentabilité
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Liste des abréviations
IFDC: International Fertilizer Development Center.
PIB : Produit Intérieur Brut.
DPAHRH : Direction Provinciale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources
Halieutiques.
RN : Route Nationale.
DRID : Direction Régionale des Infrastructures et du Désenclavement.
ZAT : Zone d’Animation Technique.
UAT : Unité d’Appui Technique.
SNDDAI : Stratégie National de Développement Durable de l’Agriculture Irriguée.
DADI : Direction des Aménagement et du Développement de l’Irrigation.
APEFE : Association pour la Promotion de l’Education et de la Formation à l’Etranger.
NPK : Azote, Phosphore, Potassium.
USG : Urée Super Granulée.
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Sommaire
INTRODUCTION GÉNÉRALE……………………………………………………….1
PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION DU MILIEU D'ÉTUDE………………….3
I. Généralités……………………………………………………………………………4
II. Présentation de la province du sanguié……………………………………………. 4
1. données physique……………………………………………………………………6
2. La Faune…………………………………………………………………………… 8
3. Ressources minières…………………………………………………………………9
4. Infrastructures routières et ferroviaires……………………………………………..9
5. Le Commerce……………………………………………………………………...10
6. Les données humaines…………………………………………………………….10
7. Les activités économiques………………………………………………………...10
III. Présentation de la structure d'accueil…………………………………………….. 12
DEUXIÈME PARTIE : LE SYSTÈME D'IRRIGATION GOUTTE À GOUTTE DANS LA
VILLE DE RÉO: CAS PARTICULIER DE LA TOMATE
I. Historique du système goutte à goutte…………………………………………….14
II. Hypothèse de travail et/ou Objectifs du travail…………………………………..17
III. Matériels et Méthodes……………………………………………………………...18
1 Matériel végétal…………………………………………………………………...18
2 Dispositif………………………………………………………………………….18
IV. Processus de travail………………………………………………………………...20
1. Préparation du sol…………………………………………………………………20
2. Repiquage…………………………………………………………………………20
3. Apport d'engrais…………………………………………………………………..20
4. Fréquence d'arrosage……………………………………………………………...21
5. Suivi évaluation………………………………………………………………….. 21
V. Résultats…………………………………………………………………………….23
VI. Analyses de données………………………………………………………………..24
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1. Avantages du système goutte à goutte………………………………….………24
2. Inconvénients du système goutte à goutte…………………………….………..27
VII. Recommandations……………………………………………….………………28
1. Le dispositif……………………………………………………….……………24
2. La ressource d'eau…………………………………………………………………………….…………………..27
VIII. Conclusions et Perspectives………………………………………….………….29
IX. Bibliographie………………………………………….…………………………31
X. Annexes…………………………………………………….…………………….32
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Liste des tableaux
Tableau n°1 : Relevée pluviométrique des dix (10) dernières années
Tableau n°2 : Evolution de la population de 1996 à 2020
Tableau n°3 : La production par site
Tableau n°4 : les prix des récoltes
Tableau n°5 : Système d’irrigation goutte à goutte
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Liste des figures
Figure n°1 : Situation géographique de Réo.
Figure n°2 : L'évolution en dent de scie des précipitations annuelles.
Figure n°3 : Variations interannuelles des températures moyennes dans la province du sanguié
de 1974 à 2004.
Figure n°4 : Puisette en seaux
Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo
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INTRODUCTION GENERALE
L’irrigation est un apport artificiel d’eau à des plantes cultivées, qui a pour but de compenser
l’insuffisance des précipitations naturelles et de permettre le développement harmonieux de
ces plantes en cas de déficit d'eau induit par un déficit pluviométrique, un drainage excessif
ou une baisse de nappe, en particulier dans les zones arides. Les systèmes d'irrigation sont
également utilisés pour le dépoussiérage, l'élimination des eaux usées, et dans l'exploitation
minière tout comme le cas de la mine d’or de Yatéla au mali où pendant le traitement du
minerais les tuyaux d’irrigation au goutte-à-goutte alimentent les cellules en solution de
cyanure (cf. http://www.iamgold.com/French/Exploitations/Mines-en-exploitation/Mine-dor-
Yatla-Mali/Extraction-et-traitement/default.aspx). L'irrigation est souvent étudiée en même
temps que le drainage, qui est l'élimination naturelle ou artificielle de la surface et sous la
surface de l'eau à partir d'une zone donnée.
Il y a deux grands types d’irrigation : l’irrigation de surface et l’irrigation sous pression. Cette
dernière représente deux sous-types également, le premier est l’irrigation par aspersion, le
second est l’irrigation localisée dont le goutte-à-goutte qui fait l’objet de notre étude. Le
système d’irrigation goutte à goutte est le dispositif qui nous permet d’obtenir cette forme
d’approvisionnement localisée à la plante, entre autres nous pouvons citer le système IFDC
qui est celui expérimenté au cours de nos travaux.
La micro-irrigation, également connue sous le nom de «goutte à goutte », est une méthode
d’irrigation utilisée en zone aride car elle réduit au minimum l’utilisation de l’eau et des
intrants et induit une économie rationnelle de cette dernière. L’eau s’égoutte lentement vers
les racines des plantes soit en coulant à la surface du sol soit en irriguant directement
la rhizosphère par un système de tuyaux. Il consiste à n’arroser qu’une fraction du sol, et ne
mouille pas le feuillage, en utilisant de faibles débits d’eau avec de faibles pressions. Le
goutte-à-goutte met en œuvre des équipements légers, et convient bien à la fertigation, autre
nomination de l’irrigation fertilisante. Il est totalement indépendant vis-à-vis des autres
interventions sur la culture et impose dans la plupart des cas l’automatisation car les apports
doivent être fréquents et fractionnés (cf. Maintenance Manual, published by Jain Irrigation,
1989).
Le goutte à goutte peut également utiliser des dispositifs appelés tête de micro-
vaporisation qui pulvérisent de l’eau sur une petite zone (micro aspersion). Ce système est
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généralement utilisé dans des vergers ou pour la vigne qui sont des cultures à zone racinaire
plus large.
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PREMIERE PARTIE: Présentation du milieu d’étude
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I. GÉNÉRALITÉS
Le Burkina Faso est un pays sahélien, enclavé au cœur de l'Afrique de l'ouest. Il est entouré
du Mali au nord, du Niger à l’est, du Bénin au sud-est, du Togo et du Ghana au sud et de
la Côte d'Ivoire au sud-ouest. Avec une population est estimée à 16 241 811 habitants en
2005, le Burkina Faso est classé parmi les pays en voie de développement. Il est le premier
producteur africain de coton malgré l’aridité des sols et l’absence de mise en valeur durant la
période coloniale. L’agriculture représente 32 % du produit intérieur brut (PIB) et occupe
80 % de la population active. Il s’agit principalement d’élevage mais également, surtout dans
le sud et le sud-ouest, de cultures de sorgho, de mil, de maïs, d’arachides, de riz. Son climat se
caractérise par deux saisons très contrastées : une saison des pluies qui dure en général quatre
mois de juin à septembre, avec des précipitations comprises entre 300 mm dans le nord
et 1200 mm dans le sud du pays, et une saison sèche qui dure huit mois d'octobre à juin.
L'agriculture burkinabé est donc dépendante des pluies pour sa production mais de plus en
plus se développent des cultures irriguées en saison sèche. Le secteur agricole occupe une
place prépondérante dans l’économie du pays car sa contribution au PIB est très importante.
Le Burkina Faso est divisé en 13 régions et 45 provinces parmi lesquelles nous citons la
province du Sanguié où se déroule notre stage.
II. PRÉSENTATION DE LA PROVINCE DU SANGUIÉ
Située dans la région du Centre-Ouest du pays, la province du Sanguié est limitée au nord
par la province du PASSORE, au sud par la province de la Sissili, à l’est par la province du
BOULKIEMDE, à l’ouest par la province du NAYALA et du MOUHOUN, au sud-ouest par
la Province des BALES.
Elle compte dix (10) communes, dont une commune urbaine et neuf (9) communes
rurales, dix (10) départements et 130 villages administratifs. La province du Sanguié couvre
une superficie de 5165 km2 avec une population de 229370 habitants (RGPH2006). Son chef
lieu est Réo situé à 115km de la capitale Ouagadougou et à 15km de Koudougou chef lieu de
la région du Centre-Ouest.
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A coté de cette organisation administrative, la province est soumise à une organisation
traditionnelle dirigée par les chefs de terres. Ces derniers assurent les fonctions de gérant du
domaine foncier et de gérant de la paix dans le village.
La DPAH du Sanguié couvre donc les dix (10) communes et disposent d’environ
123761ha de terres cultivables dont seulement 96521ha ont été emblavées en 2010. Parmi ces
dix communes, nous avons celle de Réo où se sont déroulés nos travaux (voir la carte ci-
dessous).
Situation géographique de Réo (cf. http://www.memoireonline.com/10/10/3997/m_Cultures-
maracheres-dans-leconomie-des-menages--Reo-et--Goundi-dans-la-province-du-Sang1.html)
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1. Données physiques
a) Le climat
La province du Sanguié a un climat de type soudano-sahélien caractérisé par 2 saisons : Une
longue saison sèche allant d’octobre à mai et une saison pluvieuse qui s’étale de juin à
septembre. Les vents dominants sont la mousson en saison pluvieuse et l’harmattan en saison
sèche.
b) La pluviométrie
La province du Sanguié est traversée par les isohyètes 800mm au nord, 900mm au centre et
1000mm au sud. On retient de nos jours trois caractéristiques essentielles de la pluviométrie
au Sanguié :
- Une durée irrégulière de la saison pluvieuse ;
- Une grande variabilité des précipitations. En effet, les hauteurs de pluies varient
beaucoup entre 500mm et 1000mm/an ;
- Une mauvaise répartition des précipitations dans le temps et dans l’espace qui cause
beaucoup de tort à l’agriculture.
L'évolution en dent de scie des précipitations annuelles montre cette irrégularité. Selon le
même graphique, la tendance des précipitations est à la baisse au fil des années.
L'évolution en dent de scie des précipitations annuelles
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c) Les températures
Les températures varient intensément et selon les périodes de l’année on observe des
minimales et maximales qui vont de 12°C à 38°C. Ainsi, on a une période froide et sèche
d’octobre à décembre voire janvier dominée par l’harmattan. La période de soleil intense
prend le relais accompagnée de rafales de vents sec pour ne fermer ses portes qu’à l’annonce
de la saison pluvieuse.
Variations interannuelles des températures moyennes dans la province du sanguié de 1974 a
2004
(http://www.memoireonline.com/10/10/3997/m_Cultures-maracheres-dans-leconomie-des-
menages--Reo-et--Goundi-dans-la-province-du-Sang1.html)
d) Le relief
Le Sanguié possède un relief peu accidenté avec des altitudes moyennes de 300
mètres. Cependant on rencontre par endroits de petites élévations, des collines, des chaînes de
collines dont le mont Sanguié qui est le sommet le plus culminant avec une altitude de
400mètres. La province porte d’ailleurs le nom de ce dernier. On constate que le relief est
composé de quelques plaines et de bas-fonds.
e) Les sols
Le sous-sol du Sanguié se compose dans sa majorité par la présence de formation
précambrienne (Birrimien). Le reste est constitué de granites actuellement recouverts de
produits d’altération notamment de cuirasse et de sable. D’une façon générale, les sols
hétérogènes sont prédominants. Les types de sols rencontrés sont :
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- Les sols ferrugineux tropicaux et ferralitiques épais, meubles généralement bons pour
la culture du mil, de l’arachide et du coton. Les sols ferralitiques sont des sols rouges
très profonds et hétérogènes de faible valeur chimique.
- Les sols d’érosion et les cuirasses qui sont des sols peu évolués de faibles rendements
sans apport d’engrais.
- Quelques îlots de sols hydromorphes de richesse humique variée, saturés d’eau de
façon permanente ou saisonnière viable pour la riziculture lorsqu’il existe une
possibilité de drainage.
f) La végétation
Le couvert végétal est constitué d’une savane arborée au sud qui devient de plus en
plus arbustives vers le nord. Les espèces végétales rencontrées sont : Mangiféra indica, Parkia
biblobosa, Acacia albida, Lanéa microcarpa, Bombax costatum, Azadirachta indica, Saba
sénégalensis, Vittelaria paradoxa, Piliostigma thoningii. Au niveau du site d’étude, on
rencontre aussi des espèces sus-cités en plus de Matrigina inermis, Andropogon gayanus.
g) Hydrographie
Le Sanguié est intégralement situé dans le bassin versant du fleuve MOUHOUN dont
le cours d’eau principal traverse le département de DASSA et longe ceux de TENADO,
POUNI et ZAWARA constituant ainsi une limite naturelle avec la province du MOUHOUN.
De multiples cours d’eau intermittents parcourent la province et sont tous des affluents du
fleuve MOUHOUN. Les principaux sont du sud au nord, le bobo qui arrose le département de
ZAWARA.
Il y a aussi des marigots et rivières saisonniers ainsi que des barrages et retenues d’eau de
moindre importance. Concernant les eaux souterraines, notons que le Sanguié présente de
bonnes potentialités. En effet les réserves d’eau souterraines sont satisfaisantes (en témoigne
la faible profondeur des niveaux d’eau (10m environ). Les ressources totales ont été estimées
à 465mm d’après l’étude bilan d’eau réalisée par le Ministère de l’eau. Le rechange des
nappes est également bon. Elle est estimée à 37mm par an mais avec la mauvaise gestion des
sites d’orpaillages, on assiste malheureusement à la pollution des ressources d’eaux de
surfaces ainsi que les eaux souterraines.
2. La Faune
La faune dans la Province du Sanguié est assez abondante et variée par rapport à
d’autres provinces du Burkina. On constate aujourd’hui une baisse de cette population
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faunique (en espèces et en quantité) liée à des systèmes d’exploitation inappropriés des
ressources naturelles (systèmes extensifs de productions végétales et animales). On rencontre
beaucoup d’espèces herbivores, carnivores et plusieurs espèces de singes…
A cela, il faut ajouter les reptiles et quelques rares éléphants. La faune aquatique est
aussi abondante et variée.
3. Ressources minières
Le sous-sol de la Province du Sanguié regorge plusieurs types de minerais qui attirent
aussi bien des exploitants industriels (La société Nantou Mining pour le zinc de PERKOA)
que des exploitants traditionnels (orpaillage).
En dépit des opportunités d’emploi et d’accélération de croissance économique de la
province, l’exploitation artisanale des zones aurifères dans la province du Sanguié n’est pas
sans risques car on assiste à une désagrégation du tissu économique et social. Elle constitue
un véritable cauchemar pour les autorités avec ses conséquences dramatiques que sont les
pertes en vies humaines (à NEBIA dans la commune de DASSA en 2011), la recrudescence
de la délinquance, de la prostitution, la criminalité, la cherté de la vie et la pollution des eaux
sous-terraines par les produits de traitement du minerai.
4. Infrastructures routières et ferroviaires
Le réseau routier comprend les routes nationales, les routes départementales, les pistes rurales
et les voies urbaines. De façon générale, à l’exception des trois (3) routes nationales (RN1,
RN14 et RN21) et quelques routes départementales, les voies de communication sont
impraticables, surtout en saison pluvieuse.
Ce réseau routier n’a pas connu d’évolution significative au cours de ces dernières années,
seul la nationale 1 est bitumée mais une partie de ce réseau bénéficie d’un entretien. Il faut
espérer que le réseau connaitra une extension avec les grands travaux de désenclavement
interrégional et intra-régional prévus par la Direction Régionale des Infrastructures et du
désenclavement (DRID) pour la période 2009-2011 et le programme Millenium Challenge
Account (MCA) qui réalisera plus de soixante quinze (75) kilomètre de routes bitumées et
quelques pistes rurales d’ici 2014.
Quant au réseau ferroviaire de la province, il est constitué par un tronçon du chemin de fer
Ouagadougou-Abidjan qui traverse le Sanguié de l’Est au sud-ouest. Cette voie facilite les
échanges commerciaux aussi bien avec le reste du pays qu’avec la côte d’ivoire.
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Comme d’autres infrastructures, nous avons :
- Des écoles primaires et secondaires ;
- Des centres de loisirs ;
- Des grands et petits marchés ;
- Des banques de céréales.
Beaucoup d’efforts restent à fournir particulièrement au niveau des infrastructures routières
mais dans l’ensemble la province n’est pas riche en infrastructures comparativement à la
province du Houet et du Kadiogo.
5. Le Commerce
L’activité commerciale de la province du Sanguié est essentiellement basée sur les échanges
des produits de l’agriculture, de l’élevage, de l’artisanat et des produits manufacturés. Les
opportunités d’échange intra-provinciales se réalisent grâce aux différents marchés implantés
dans la plus part des localités (départements et villages). La plus part des produits
manufacturés viennent de Ouagadougou à travers la voie routière (Nationale N°1).
6. Les données humaines
La population de la province du Sanguié a évolué de 1985 à nos jours. En effet, de 217.277
habitants en 1985, elle est passée à 249.583 habitants en 1996, 269.056 en 2002 pour atteindre
299.370 en 2006. La population croit à un rythme tel qu’elle risque de doubler en 40 ans (cf.
Tableau n°2 : Evolution de la population de 1996 à 2020)
La province compte une diversité ethnique dont la famille des Gourounsi (Lyélé, Nuni,
Kassena) et Samo, les Mossi venus du plateau central et les Peuls (nomades).
La langue la plus parlée au Sanguié est le lyélé. Les différentes religions pratiquées par cette
population sont l’animisme qui compte plus d’adeptes, le catholicisme, le protestantisme et la
religion musulmane.
7. Les activités économiques de la population
La principale activité économique de la population est l’agriculture et l’élevage qui se fait de
façon intensive. De sources verbales, nous pouvons évoquer aussi l’orpaillage traditionnel où
les jeunes arrivent à se faire des revenus mais de façon éphémère autour de la propriété de
Nantou Mining (Société d’exploitation de la mine de zinc à perkoi)
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Mémoire SATURNIN BAYALA_M2-HSI_2011-2012
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a) L’agriculture
L’agriculture est pratiquée au Sanguié par 90% de la population, voire plus. Cette
agriculture est caractérisée par un système de culture extensive avec des moyens
d’exploitation rudimentaires. On y cultive principalement le sorgho, le mil, le maïs, le riz
comme cultures vivrières de base, le niébé, l’arachide, la patate, le voandzou comme culture
secondaire. Les cultures de rente sont également produites (coton, sésame, soja), mais aussi et
surtout les fruits et légumes (oignons, chou, aubergine). La production maraîchère fait la
renommée de la province du Sanguié avec 13% de la production légumière nationale.
Afin de mieux faire connaître les potentialités fruitières et légumières et d’impulser un
meilleur élan à cette production, une journée des fruits et légumes est organisée chaque année
entre le mois de février et mars. Elle permet de consolider les relations entre producteurs,
transformateurs, consommateurs et conservateurs, d’améliorer la qualité des produits et
surtout de susciter le désir de professionnalisation des acteurs.
b) L’élevage
L’élevage est l’une des composantes essentielles de la province, 90% des producteurs sont
agro-pasteurs. Les productions sont issues d’un système d’élevage extensif. On distingue :
Un élevage sédentaire pratiqué par des agro-pasteurs : Lyélé, Nuni, Mossi. Il
comprend les taureaux, les petits ruminants, les asins, les porcins et la volaille.
Un élevage transhumant pratiqué par les peuls dont les troupeaux sont
constitués essentiellement de zébus. Mais ils ont une forte tendance à vouloir
se sédentariser de nos jours.
La production porcine est particulièrement développée du fait qu’elle est pratiquée par une
majorité de femmes (53% de la population). Elle ne rencontre aucune contrainte d’ordre
socio- culturelle à l’opposé des ruminants et de la volaille dont l’élevage est soumis à des
normes socio- culturelles.
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III. PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL HISTORIQUE
La DPAHRH, direction provinciale de l’agriculture, l’hydraulique et des ressources
halieutiques est une représentation au niveau provincial du Ministère de l’agriculture et de la
sécurité alimentaire du Burkina Faso. Elle intervient dans la mise en place des groupements
maraîchers et des coopératives par l'obtention des certificats d'agrément et se charge de la
sensibilisation des producteurs à l'esprit coopératif et au respect du règlement intérieur. Le
réseau d'encadrement de la DPAHRH pour l'ensemble des activités agricoles est subdivisé en
Zone d'Animation Technique (ZAT) dans la province du Sanguié. Ces ZAT sont structurées
en 30 Unités d'Appui Technique (UAT) avec 5 UAT par ZAT. L'ensemble de ces ZAT
comprend au total 138 villages dont 32 seulement sont encadrés. Le nombre d'UAT
fonctionnelles est de 16. Pour ce qui est de la culture maraîchère, l'encadrement concerne 5
ZAT fonctionnelles dont celle de Réo où nous avons effectué notre stage.
La ZAT de Réo est constituée d’un chef de service chargé de coordonner les activités et
élaborer les programmes de sortie de terrain. Il intervient sur le terrain lorsque la nécessité
s’impose.
Il a sous sa coupe des agents qui sont au nombre de trois et ces derniers assurent aux
groupements maraîchers, l'encadrement technique à partir des séances d'animation sur
l'utilisation et le traitement des semences, la mise en place des pépinières, le repiquage,
l'application des engrais, le traitement phytosanitaire et la conservation des produits
maraîchers. Ainsi, des séances de formations théoriques sont organisées, suivies de séances
pratiques dans des jardins aménagés avec les groupements maraîchers ou même des
particuliers.
Application du système d’irrigation goutte à goutte dans la ville de Réo
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DEUXIEME PARTIE : Le système d'irrigation goutte à goutte dans la ville de
Réo: Cas particulier de la tomate
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I. HISTORIQUE DU SYSTÈME GOUTTE À GOUTTE
La micro-irrigation, a été utilisée depuis l’Antiquité où l’on enterrait des pots d’argile remplis
d’eau afin que l’eau s’infiltre graduellement dans le sol. L’irrigation par goutte à goutte
moderne s’est développée en Allemagne vers 1860 quand les chercheurs ont commencé à
expérimenter la subirrigation à l’aide de tuyau d’argile pour créer une combinaison
d’irrigation et de système de drainage. Dans les années 1920, des tuyaux perforés ont été
testés en Allemagne, puis O.E. Robey a expérimenté l’irrigation par tuyau poreux de toile à
l’université du Michigan. Avec l’arrivée des plastiques modernes après la Seconde Guerre
mondiale, des améliorations sont devenues possibles. Des micro-tubes de plastique et divers
types d’émetteurs ont été employés en serre en Europe et aux États-Unis.
La technologie moderne d’irrigation par goutte à goutte a été inventée en Israël par Simcha
Blass et son fils Yeshayahu. Au lieu de libérer l’eau par des trous minuscules, facilement
obstrués par des particules minuscules, l’eau est libérée par de plus grands et plus longs
passages en employant le frottement pour ralentir l’eau à l’intérieur d’un émetteur en
plastique. Le premier système expérimental de ce type a été établi en 1959 quand les
partenaires de Blass au Kibboutz Hatzerim créèrent une compagnie d’irrigation
nommée Netafim. Ensemble, ils ont développé et ont fait breveter le premier émetteur
extérieur d’irrigation par goutte à goutte. Cette méthode très performante s’est développée
en Australie, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud vers la fin des années 1960.
Ainsi, depuis les années 1970, le développement de l'irrigation est une priorité du
gouvernement burkinabé. Cela s'est traduit en 2003 par l'élaboration de la Stratégie Nationale
de Développement Durable de l'Agriculture Irriguée (SNDDAI) et par la création au sein du
ministère de l'agriculture d'une direction en charge du développement de l'irrigation.
Actuellement, elle se nomme la Direction des Aménagements et du Développement de
l'irrigation (DADI). Depuis 2008, l'APEFE (Association pour la Promotion de l’Education et
de la Formation à l’étranger) appuie la DADI pour améliorer les compétences de ses cadres,
techniciens et encadreurs de base.
En Afrique de l’Ouest, environ 40% de la population n’a pas accès à l’eau potable. Moins de
2% des terres cultivées seraient irriguées et dans un premier temps l'homme utilisera
simplement l'énergie développée par ses muscles pour transporter l’eau à l’aide de récipient
naturel (grosse calebasse) ou artificiel (sceau, voir fig. 4).
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Figure n°4 : Puisette en seaux
Les systèmes d’irrigations modernes ont été développés dans les années 1950 au Burkina
Faso. Ce développement est passé par de grandes étapes suivant :
- De la colonisation aux années 1970, environ une centaine de barrages ont été construits
essentiellement pour des besoins pastoraux. Néanmoins une dizaine de périmètres irrigués ont
été aménagés. Ce sont des périmètres comme Loumana dans l’ouest, boulbi au centre, yalgo
dans la province du namentenga, etc.
- 1970-1980 a été caractérisé par la grande sécheresse qui a entrainé la famine des années
1973 révélant ainsi le caractère précaire de l’agriculture pluviale et le rôle de l’irrigation et la
sécurité alimentaire. Cette situation a amené l’Etat et ses partenaires financiers et techniques à
consentir des efforts important dans le domaine de l’Irrigation. C’est durant cette période que
l’irrigation en aval des petits barrages et les programmes de conservation des eaux et du sol
ont commencé à se développer.
- La dernière décennie a été marquée par une volonté manifeste du gouvernement et des
bailleurs de fonds d’une mobilisation des ressources en eau. De grands ouvrages ont été
réalisés (Sourou, Kompienga, Bagré) et de nombreux barrages de moyennes et petits tailles
ont été construit soit par l’état sur prêt ou subvention, soit par des ONG avec la participation
des populations bénéficiaires.
En 1993, la superficie totale aménagée en maitrise totale était estimé à 14 600 ha dont 10 600
ha aménagement par l’état et environ 4000ha aménagé à partir d’initiatives privé. En
agriculture avec maitrise partielle, les superficies actuellement aménagées sont de l’ordre de
6000ha de bas fonds. Les ressources proviennent de l’état et de ses partenaires, ou ONG.
L'irrigation gravitaire est la technique la plus répandue dans le monde, représentant environ
80 à 90% des quelques 270 millions d'hectares irrigués.
Depuis 3 ans, l'appui de l'APEFE auprès de la DADI s'est concrétisé par la réalisation de
formations diplomates, de formations de courte durée et par l'organisation de stage, ainsi que
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par le développement de technique et d'outils pour améliorer la gestion de l'eau d'irrigation au
Burkina Faso. Dans la foulée, le programme de l'APEFE a également permis d'équiper le
ministère au niveau central et au niveau déconcentré en matériel informatique et roulant. Un
centre de démonstration sur la technique d'irrigation goutte à goutte a donc été mis en place à
Ouagadougou. Cette technique d'irrigation qui consiste à apporter à chaque plante l'eau
d'irrigation à l'aide de tuyaux munis de petits goutteurs a l'avantage d'être très économe en eau
et de demander très peu de travail. Actuellement, cette technique n'est pratiquement pas
utilisée au Burkina Faso, mais muni de cette conscience que les techniques d'irrigation
précédentes sont trop gourmandes en eau, la Direction provinciale de l’Agriculture et de
l’Hydraulique du Sanguié /ZAT Réo entend instaurer le système goutte à goutte dans la ville
de Réo ainsi qu’aux alentours en prenant pour cobaye la tomate.
Système d’irrigation goutte à goutte
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II. HYPOTHÈSE DE TRAVAIL ET/OU OBJECTIFS DU TRAVAIL
La commune de REO observe annuellement quatre à cinq mois de pluie inégalement réparti
dans le temps et dans l’espace. Ce qui ne permet pas d’avoir de bons rendements. C’est ainsi
que bon nombre de paysans s’orientent vers la culture des produits maraîchers pour mettre à
profit la longue saison sèche que les conditions climatiques leur imposent. Durant cette
période donc, ils pourront d’une part se faire des occupations et d’autres part, assurer les
besoins économiques de la famille. Mais l’effet du changement climatique fait de l’eau, une
denrée rare d’année en année et on assiste ainsi à une baisse considérable des rendements dans
ce domaine également. Nous assistons à un tarissement de nos puits qui sont en majorité nos
sources d’eau très souvent en beau milieu de la saison maraichère.
Au vue du type d’exhaure si archaïque qu’utilisent nos parents, nous sommes incités à faire
recours à de nouvelles technologies pour une bonne gestion de notre ressource en eau d’une
part et d’autre part accroitre nos rendements dans le but d’atteindre l’autosuffisance
alimentaire dans cette région voire sur tout le territoire national. Pour démontrer donc la
fiabilité de notre technologie de choix qui est le système goutte à goutte en vue de l’appliquer
dans la zone, nous procédons par comparaison de ce dernier avec l’arrosage manuel par
combinaison avec de l’urée ordinaire et de d’urée super granulé.
Ainsi, nous avons choisi d’expérimenter le système IFDC qui est l’un des dispositifs du
goutte à goutte et la tomate comme notre matériel végétal. Au total nous avons effectué six
(06) tests entretenus par des producteurs différents. Un producteur au secteur N°6 de Réo, un
au secteur N°3, un à Zoula et trois au secteur N° 9. Les critères qui ont servi pour le choix
étaient entre autres la disponibilité en eau, l’ouverture aux nouvelles technologies et
l’acceptation des visites des autres producteurs dans leurs sites.
Par ailleurs, chaque producteur possède quatre (04) parcelles dont les deux premières sont
traitées séparément par les engrais NPK et l’urée avec le goutte à goutte (IFDC) comme
système d’irrigation et les deux autres traitées de la même manière avec l’arrosage manuel
comme système d’irrigation. Cela va nous permettre de savoir si le type d’engrais pourrait
influencer le rendement dans un même système d’irrigation.
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III. MATÉRIELS ET MÉTHODES
1. Le matériel végétal
La tomate (Solanum lycopersicum) est une espèce de plante herbacée de la famille
des Solanacées, originaire du nord-ouest de l'Amérique du Sud, largement cultivée pour
son fruit climactérique. Le terme désigne aussi ce fruit charnu, qui est l'un des légumes les
plus importants dans l'alimentation humaine et qui se consomme frais ou transformé. La
tomate est devenue un élément incontournable de la gastronomie de nombreux pays, et tout
particulièrement en Grèce (72 kg par habitant/par an), Italie, Espagne et France (pour ce qui
concerne les pays de l'Union européenne).
La plante est cultivée en plein champ ou sous abri sous presque toutes les latitudes, sur une
superficie d'environ trois millions d'hectares, ce qui représente près du tiers des surfaces
mondiales consacrées aux légumes. La tomate a donné lieu au développement d'une
importante industrie de transformation, pour la production de concentré, de sauces,
notamment le ketchup, de jus et de conserves.
L'espèce compte quelques variétés botaniques, dont la « tomate cerise » qui est le type cultivé
lors de nos travaux (mais la « tomate groseille » appartient à une espèce voisine, Solanum
pimpinellifolium), « la tomate multiloculaire », « la tomate bleue », etc.
Compte tenu de son importance économique, elle est l'objet de nombreuses recherches
scientifiques et est considérée comme une plante modèle en génétique. Elle a donné naissance
à la première variété génétiquement transformée autorisée à la consommation et
commercialisée de façon éphémère aux États-Unis dans les années 1990.
La tomate, comme beaucoup de produits maraîchers, est produite dans toutes les régions au
Burkina Faso et plus particulièrement à Réo. Le choix est porté sur ce fruit durant nos travaux
pour aucune raison particulière, nous avons juste respecté celui de la majorité des producteurs
engagés dans ce projet.
2. Le dispositif
Pour la conduite des tests six (06) producteurs ont été choisis et chacun a conduit quatre (04)
parcelles (planches) dont deux (02) avec Urée Super Granulée les deux (02) autres avec de
l’urée ordinaire à l’exception du sixième qui devrait conduire dix (10) parcelles dont 05 avec
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Urée Super Granulée et les 05 autres avec de l’urée ordinaire. Malheureusement ce dernier fût
vite abandonné suite aux dégâts causés par les animaux. Tous les 05 producteurs ont chacun
bénéficié de deux fûts de 200 litres montés sur des supports métalliques et quatre tuyaux
menus de gouteurs qui accompagnaient ces fûts. La source d’eau est un puits soit ordinaire
pour certains ou soit à grand diamètre pour d’autres.
L’eau est puisée par le biais d’une pompe à pédale sauf dans le cas du site abandonné où un
politank (de 1000L) a été installé sur support construit en brique pleines avec une motopompe
pour actionner l’eau. Après l’abandon du site le matériel du sixième site à été transféré sur un
autre site au secteur 6 hors mis la motopompe qui est déposée à la ZAT.
La quantité d’engrais utilisée par ha dans chaque parcelle est:
Parcelle N°1 = NPK (400 kg/ha) + Urée ordinaire (160 kg/ha)
Parcelle N°2 = NPK (400 kg/ha) + Urée Super Granulée (160 kg/ha)
Dimension de chaque parcelle ou planche: longueur 15 m, largeur 1,6 m
15m
1.6m
0.40m
Schématisation de la surface d’exploitation
GG + USG
GG + USG
GG+Urée ordinaire
GG+ Urée Ordinaire
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IV. PROCESSUS
1) Préparation du sol
Après la délimitation des planches, toutes les parcelles ont été creusées à une profondeur de
10 à 15 cm à l’aide d’une daba conçue à cet effet, et nivelées avant l’installation du kit et le
repiquage qui ont été fait avec l’assistance du chef ZAT de Réo.
2) Repiquage
Le repiquage est fait sur toutes les parcelles en quatre lignes par parcelle. C'est-à-dire, 30 cm
entre les lignes et 30 cm entre les poquets. Le tuyau des goutteurs passe entre deux lignes de
part et d’autre et les deux lignes de goutte sont à 60 cm l’une de l’autre.
Le premier producteur a repiqué le 31 décembre et le dernier le 7 janvier 2012. Tous ces
repiquages ont été faits dans l’après-midi.
3) Apport d’engrais
Toutes les parcelles ont eu un apport en fumure organique comme fumure de fond.
La quantité d’engrais minérale appliquée à chaque planche est la suivante :
NPK : 0,96 kg
Urée : 0.384kg
USG : 100 granules de 2,7 gr
Le NPK a été appliqué entre le 14ème et 17ème jour après le repiquage en une seule fois.
L’Urée simple a été appliquée en deux fois, la dose d’urée à été divisée en deux parts égales.
La première partie (première application) a été faite au moment de l’apport du NPK c'est-à-
dire deux semaines après le repiquage. La seconde (deuxième application) a été faite au
moment de la fructification.
L’Urée super granule (USG) a été appliquée en une seule fois et au moment de l’apport du
NPK.
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Dans le système d’arrosage manuel, l’application de l’urée ordinaire est faite à la main à 10
cm du poquet. L’Urée super granulé est placé à 10 cm de profondeur à une distance de 10 cm
du poquet.
Dans le système par goutte à goutte, l’application de l’urée ordinaire est faite sous le goutteur.
L’Urée super granule est placé à 7-10 cm de profondeur sous chaque goutteur de sorte que
l’eau puisse les dissoudre.
4) Fréquence d’arrosage
Avant le repiquage, il y a eu apport suffisant de l’eau pour humecter et ameublir toute la
surface de la planche.
- Première et deuxième semaine
Arrosage manuel : arrosage s’est fait avec les puisettes en seaux. Il a été donc difficile d’avoir
une idée précise sur la quantité d’eau (matin et soir). Mais le site de Kinda Salif nous donne
un peu d’indicatifs : il a utilisé une puisette de 20 litres et chaque parcelle recevait 41puisettes
(410 litres par arrosage) dont 820 litres d’eau par jour pour chaque parcelle.
Goutte à goutte : dans tous les sites le remplissage de la barrique (200litres) se faisait avec des
puisettes une fois tous les deux jours.
- Troisième semaine
Arrosage manuel : l’arrosage manuel s’est poursuivi comme à la première et deuxième
semaine
Goutte à goutte : le remplissage de la barrique (200l) une fois par jour.
5) Le suivi évaluation
Le suivi était fait une fois par semaine et cela a permis de noter ensemble avec les producteurs
les observations suivantes :
- La reprise des plants sur les parcelles goute à goute est rapide par rapport aux parcelles
arrosée manuellement ;
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- Dans les parcelles manuellement arrosées il ya eu beaucoup de crevaison allant jusqu'à
50% ;
- Il y avait beaucoup de fleurs sur les parcelles du goute à goute
- Il y’a beaucoup de fruits dans le goute à goute
- Il y’a de gros fruits sur les parcelles goute à goute.
Au cours des sorties nous déterminons la profondeur de l’humectation était mesurée à l’aide
d’un bois qu’on enfonce dans le sol et le retire pour mesure la profondeur de son
enfoncement (exemplaire de cette dernière Fiche n°1 dans les annexes).
A titre indicatif nous avons mesuré l’humidité à la date du 15 janvier et cela nous donne les
résultats suivants :
- Le goute à goute : 53 cm de profondeur
- Manuel : 26 cm de profondeur.
Nous avons enregistré sur deux parcelles des problèmes de brulure sur les fruits et cela serait
dû à l’insuffisance d’eau. Le premier cas le producteur avait effectué un déplacement de 5
jour et sa femme n’a pas pu respecter les doses et le deuxième quant a lui il continuait
d’arroser une barrique tous les deux jours pourtant en cette l’arrosage devrait être une
barrique par jour.
Nous avons également cherché à connaitre le temps mis pour remplir un fût en fonction du
matériel utilisé (puisette, pompe à pédale ou motopompe). Il ressort que pour remplir
manuellement la barrique, le producteur a besoin de 15 minutes. Le site de BASSOLET
Gilbert a utilisé une motopompe et il fallait seulement 5 minutes pour le remplissage.
Une visite commentée a été organisée pour montrer la technologie aux producteurs et au total
56 producteurs ont pu prendre part. Cette visite à été organisée par la DPA en collaboration
avec l’IFDC.
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V. RÉSULTATS
Tableau N°1 : La production par site
N° Nom du site Production (par panier)
Observations GG/Urée GG/USG M/Urée M/USG
02
Kinda Salif
7
9
4,5
5,5
Il a fait quatre récoltes sur les
planches de goute à goute et sur
trois récoltes
03 Bationo
Ferdinand
3 4 1.5 2 -
04 Bayala Zéphirin 4 6,5 4.5 5 -
05 Centre Abbé
Nicolas
- - - - Le site a été abandonné à la 3ème
journée du repiquage suite a des
dégâts d’animaux.
06 Site famille
Bationo André
- - - - Le site a été abandonné au stade
reprise suite a des dégâts
d’animaux. Les parcelles qui
avaient été repiquée était au
nombre de 5.
GG = Goutte à goutte USG= Urée Super Granulé M= manuel
NB : 03 paniers pour un sac de ciment.
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Tableau N°2 : les prix des récoltes
N° Nom du site Prix (Fcfa)
TOTAL (Fcfa) GG Manuel
01 Bassolet Gilbert 25 875 21 375 47 250
02 Kinda Salif 36000 22500 58 500
03 Bationo Ferdinand 15750 7875 23 625
04 Bayala Zéphirin 23625 21375 45 000
05 Centre Abbé Nicolas - - -
06 Site Famille Bationo - - -
174 375
NB : 1 panier a coûté 2250 francs
VI. ANALYSES DES DONNÉES
Les productions des parcelles goute à goute sont plus élevées que celles manuellement
arrosées quel qu’en soit le type d’engrais utilisé et cela, sur tous les sites qui sont arrivés à
terme. D’autre part, cette mise en pratique nous a permis de mettre en évidence que les
parcelles ayant reçues l’urée super granulé ont aussi une production meilleure que l’urée
ordinaire.
Les tableaux numéros 1 et 2 dans la partie résultats donnent respectivement les productions
par sites des différentes parcelles et les ventes effectuées.
1. Avantages du système goutte à goute
Il ressort de notre étude que cette nouvelle méthode de travail est une merveille. Cela est
autant chez les producteurs qui ont eu la chance de mettre en pratique ce système que ceux qui
ont fait le déplacement pour visiter. Ensemble, nous avons entre autres énumérés les
avantages qui sont ci-dessous :
a. Economie de l’eau
Seule une partie du sol est humectée donc les pertes par évaporation sont réduites au
maximum : pas de pulvérisation aérienne de l’eau (sauf dans le cas des mini diffuseurs), pas
d’humidification des feuillages des plantes, peu d’évaporation directe à la surface du sol où
les zones humides sont recouvertes par le feuillage. Si le réseau est bien cossu et l’irrigation
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bien conduite, les pertes par ruissellement superficiel ou par percolation profonde sont
négligeables. En outre, il n’y a pas d’interférences avec les parcelles voisines.
b. Utilisation optimale des engrais (Contrôle précis des apports)
Chaque plante reçoit individuellement et précisément la quantité d’eau et les substances
nutritives qui lui sont nécessaires, des produits fertilisants. Toute fois, ces derniers doivent
être totalement solubles dans l’eau, sans quoi des précipitations sont à craindre au niveau des
goutteurs. Les composés de l’azote et du potassium ne présentent généralement guère de
problèmes contrairement au phosphore (utilisé de préférence des ortho-phosphates de
potassium, des poly-phosphates d’ammonium ou des phosphates organiques). Il est également
possible d’appliquer avec profit des herbicides et des pesticides.
c. Réduction de la croissance des mauvaises herbes
Vu que c’est un arrosage ponctuel, nous observons une importante réduction des herbes. Il n’y
a que le pied de la plante qui est sensé être humidifié et où il pousse de l’herbe facilement
contrôlée par le producteur. Nous pouvons donc éliminer toute herbe qui y pousse.
d. Maintien d’un potentiel sol-eau élevé dans la zone radiculaire
Dans les procédés traditionnels d’arrosage (gravité, aspersion, etc.), le sol est considéré
comme un réservoir que l’on rempli périodiquement. Par conséquent, les efforts consentis par
la plante pour prélever l’eau qui lui est nécessaire sont extrêmement variables. Pendant et peu
après l’arrosage, le potentiel matriciel est élevé mais peu à peu la succion augmente si bien
que le végétal passe par des cycles qui commencent dans l’abondance et qui se terminent dans
la disette. La technique du goutte à goutte diminue ces inconvénients par des apports réguliers
qui maintiennent l’humidité du sol à un taux favorable pour la plante. Dans ces conditions, la
dépense d’énergie fournie par le végétal pour absorber l’eau est minimale et la plante peut
affecter toutes ses ressources à sa croissance. Plusieurs auteurs ont rapporté des rendements
supérieurs, une meilleure qualité et une plus grande régularité en irrigation localisée qu’avec
les techniques traditionnelles, surtout dans le cas de cultures maraîchères.
e. Réaction de la tomate
Nous avons remarqué que les fruits sont saints et il y en a peu qui sont pourris. En outre, la
plante est chargée de fruits comparativement à celle du planché arrosé manuellement car lors
de la floraison le jet d’eau fait tomber les fleurs au niveau. Lorsque les plants sont plus petits,
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avec l’arrosage manuel il faudrait à chaque fois les relever pour redresser le tronc ce qui n’est
pas le cas dans le système goutte à goutte.
f. Humectation du sol
Seule une fraction du sol est humidifiée, idéalement la portion du sol occupée par les racines.
Les conséquences en sont :
- L’évaporation directe du sol est très réduite
- Les surfaces entre les rangs des cultures espacés restent sèches. Il est donc possible
d’accéder au champ même en période d’irrigation. Ceci permet d’effectuer des
traitements poly sanitaires ou des interventions sur les cultures en tout temps, sans
risques de dégradation de la structure du sol.
- La croissance des mauvaises herbes est entravée, même dans les zones humectées
où l’ombre du feuillage retarde leur croissance.
g. Main d’œuvres
L’intervention humaine se limite au control périodique des installations, de filtrage et de
régulation, ainsi qu’au bon fonctionnement des goutteurs. Le débit étant faible, le diamètre
des conduites est restreint. La pression nominale de fonctionnement des distributeurs est
réduite de 1 bar. Compte tenu des pertes de charge au droit de l’installation de tête (0.5 à 1bar
selon sa complexité) et dans les conduites, il faut donc disposer d’une pression d’environ 1.5
à 3bars en tête de la parcelle, notablement plus faible que dans le cas de réseaux par aspersion.
Les coûts énergétiques et les frais de mains d’œuvre sont donc très inferieurs à ceux
occasionné par les autres systèmes d’irrigation.
En outre, or mis le remplissage de la barrique d’eau qui demande éventuellement une bonne
force physique quand l’on travail sans motopompe, une personne d’âge avancé pourrait
entreprendre le goutte à goutte comparativement aux autres systèmes. En utilisant donc une
motopompe, le paysan pourrait largement économiser sont énergie pour palier au
vieillissement précoce dont il est exposé dans les campagnes et se faire en même temps une
bonne épargne.
h. Autres avantages
- La forme des parcelles ne constitue pas un obstacle, des parcelles de forme
quelconque peuvent être équipées facilement sans qu’il n’y ait interférences sur les
parcelles voisines.
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- Le système est insensible au vent et il n’y a pas de contact entre l’eau
d’irrigation et le feuillage, ce qui diminue les risques de maladies cryptogamiques.
- Possibilité d’arrosage sous paillage plastique (fraises, melons,…), car on peut
placer les rampes sous le plastique.
- Sensibilité réduite à l’utilisation d’eau salée : La plupart des recherches
démontrent que les rendements sont moins affectés par la présence de sels dans l’eau
d’irrigation avec le système par goutte à goutte qu’avec les autres méthodes pour au
moins trois saisons car :
Le taux d’humidité du sol est maintenu constamment à un niveau élevé
or pour une même quantité de sels, la concentration est d’autant plus
faible que le sol est humide.
Les sels sont lessivés à chaque application et entrainé à la périphérie du
bulbe d’humidification, hors de portée de la zone active des racines.
Pas de risques de dégâts aux parties aériennes des végétaux par
pulvérisation d’eau salée (contrairement à l’aspersion qui subit aussi
bien au niveau des racines que des feuilles).
2. Inconvénients
Comme nous l’avons si bien dit précédemment, cette méthode nous accorde beaucoup
d’avantages mais elle n’est sans inconvénients. Entre autres, nous avons :
a. Coût de l’installation du système
D’après nos sondages effectués auprès des productions, il ressort beaucoup que le coût du
matériel d’installation est exorbitant. Pour des cultivateurs de leur état, il s’avère compliqué
de réunir une certaine somme (plus de 50000FCFA) pour s’acquérir le matériel quand bien
même celui-ci peut résister pendant des années.
b. Obstruction des goutteurs
C’est l’un des problèmes relevés car les puits ne sont pas protégés donc ils contiennent des
impuretés qui passent dans les conduits malgré la présence des filtres. Néanmoins lorsqu’on a
de bons filtres et une source bien couverte, cet effet pourrait être négligeable.
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c. Divers
Du fait que les feuilles ne sont pas arrosées et que nous sommes dans un contexte
poussiéreux, il se trouve que la plante observe beaucoup de difficultés dans la synthétisation
de son élément vital qu’est la chlorophylle lorsque ses feuilles sont couvertes de poussière.
Nous pensons que c’est principalement la raison pour laquelle le feuillage (jaune-vert) est
différent de celui qui est arrosé permanemment à l’ancienne (vert sombre).
Il faudrait aussi plus d’attention pour cultiver dans les parcelles afin d’éviter d’endommager
les kits, ce qui ralenti cette phase.
L’un des inconvénients est aussi du fait que c’est une technique nouvelle et tout producteur
désirant appliquer cette méthode d’irrigation doit nécessairement bénéficier d’un encadrement
afin d’être indépendant mais vue le nombre d’agent de terrain, il va falloir pus de temps.
VII. RECOMMANDATIONS
Nos suggestions vont se portées à deux niveau, à savoir le dispositif d’alimentation et la
ressource en eau :
a. Le dispositif
- Il faudrait prendre des mesures pour faciliter l’acquisition du matériel aux
producteurs qui sont dépourvus de moyens financiers et cela, soit par la subvention
du dit matériel, soit par une location vente qui leur permettra d’amortir la somme
avec les produits récoltés.
- Il faudrait que le producteur choisisse le type de réseau qu’il maitrise le mieux
pour ne pas être confronté à certaines difficultés en plein milieu de sa campagne.
Pour les nouveaux et même les anciens, il faudrait une assistance technique au
cours de l’installation et du piquetage afin que l’espacement des goutteurs ou des
diffuseurs ainsi que de la gestion de l’irrigation soient parfaits.
b. La ressource en eau
- L’un des avantages de ce système est la réduction importante de la main d’œuvre,
il faudrait donc s’assurer de la qualité de l’eau en installant un bon filtre afin
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d’éviter le colmatage des goutteurs pour ne pas avoir à mobiliser du personnel
pour les déboucher.
- Il serait commode d’installer le fût sous un arbre si il y en a pour éviter que l’eau
ne chauffe trop car cela pourrait provoquer la mort des petites plantes qui seront
alimentées.
- Il faut gérer de façon optimale l’eau en alimentant la plante du strict nécessaire
pour ses fonctions vitales, le fait d’alimenter en excès ou d’oublier le robinet
ouvert est un gaspillage. Cette eau en excès n’est mise qu’au profit de
l’évaporation.
- La présence d’une motopompe est très importante car elle réduit les pertes d’eau
qui pourraient être dû au transport avec des récipients.
- Il faut que chaque producteur ait un puits à grand diamètre bien couvert pour
véhiculer de l’eau un peu plus propre.
En somme, Il faudrait procéder à une sensibilisation des paysans afin qu’ils prennent
conscience que l’eau se fait rare et qu’il faudrait un sacrifice de leur part pour adhérer aux
techniques nouvelles dans le but de luter tous ensemble contre la famine en Afrique.
VIII. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
L’agriculture utilise environ 70% de la consommation mondiale d’eau. Dans les pays plus
pauvres comme le Burkina, ce chiffre est encore plus élevé malgré la présence des industries
minières dans ces dernières années. La sécurité alimentaire passe donc par la disponibilité de
l’eau nécessaire à la production agricole et de la bonne gestion de cette eau vue les conditions
pluviométriques de notre pays. Il est donc impératif que tous les producteurs prennent
connaissance de ces techniques nouvelles, les appliquent ainsi que nous puissions atteindre
nos objectifs fixés.
Au cours de ces expériences nous nous rendons compte que l’irrigation par goutte à goutte est
le système qui nous procure plus de rendement et permet une économie optimum de notre
ressource en l’eau et en énergie. Cela, de façon indépendante au type d’engrais utilisé par le
producteur.
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Le gouvernement devrait cependant renforcer cette équipe de proximité (les agents des
différentes ZAT) qui ne ménage aucun effort pour satisfaire de façon individuel chaque
producteur car ils sont encore plus nombreux, ceux qui ne maitrisent pas encore ce système.
Mieux, les doter de bagages importants par des formations régulières car ils sont sensés
transmettre cela à nos braves producteurs qui luttent jour et nuit pour non seulement se faire
de l’argent mais par-dessus tout vont mener notre pays vers l’autosuffisance alimentaire, la
clé de notre sortie du sous-développement.
Le prix actuel du kit n’est pas à la portée de bon nombre de producteurs se qui freine la
vulgarisation du goutte à goutte dans la zone de Réo malgré la conviction unanime sur les
bienfaits du système. Encore une fois nous faisons un appel au gouvernement pour soutenir
les groupements villageois dans ce sens.
En somme cette nouvelle technologie donnera un grand pouce à notre agriculture qui souffre
des conditions climatiques de plus en plus dégradantes. Ce stage nous a permis de connaitre
non seulement le mode de production de certains produits de première nécessité et aussi les
difficultés que traversent nos braves producteurs pour les mettre à notre disposition.
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IX. Bibliographie
Ouvrages et articles
-Arlette mémoire final juillet_2oo7
-Rapport Définitif BATIONO Aimé-VC_2011
Sites internet
http://fr.wikipedia.org/wiki/Burkina_Faso#.C3.89conomie
http://www.wikiwater.fr/e53-la-micro-irrigation-le-procede.html#outil_sommaire_7
http://fr.wikipedia.org/wiki/Micro-irrigation
http://www.irrigationglobal.com/contents/en-
us/d252_irrigation_design_irrigation_projects.html?gclid=CMmMxLX1zK0CFdEj3god2WUXKQ
http://fr.wikipedia.org/wiki/Micro-irrigation
http://www.memoireonline.com/10/10/3997/m_Cultures-maracheres-dans-leconomie-des-menages--Reo-et--Goundi-dans-la-province-du-Sang6.html
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Annexes
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Tableau n°1 : Relevée pluviométrique des dix (10) dernières années
Poste
Années H J H J H J H J H J
2001 530,7 44 506,2 45 971,5 49 636,3 52 756,0 54
2002 639,5 47 706,5 41 769,0 47 583,2 37 784,1 44
2003 809,4 60 880,4 41 1 096,5 70 939,4 52 1 136,2 56
2004 600,3 48 615,8 37 964,0 53 599,6 47 825,0 43
2005 659,1 46 693,0 43 984,5 57 780,8 52 882,7 53
2006 617,1 46 789,2 56 1 206,5 53 724,8 49 827,4 51
2007 733,3 47 836,1 42 968,5 46 787,5 36 876,1 46
2008 874,9 50 761,6 43 1 585,5 63 772,0 56 813,8 52
2009 834 48 772,7 53 871,6 55 727,6 52 693,7 50
2010 936,06 55 1015,1 58 1094,35 62 888 57 936 52
2011 503,3 42 578,5 40 742,5 53 627,25 56 749,5 43
TénadoDidyr Kordié Pouni Réo
H : Hauteur de pluie J : Nombre de jour
SOURCE : Rapport d’activités DPAH/Sanguié
Tableau n°2 : Evolution de la population de 1996 à 2020
Année 1996 2000 2005 2010 2015 2020
Population 249 583 262 402 279 355 298 125 316 848 337 319
SOURCE : DRED-CO/Koudougou ; 2003
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Fiche n°1 : Modèle de fiche de mesure du front d’humectation (cm) chez les producteurs
Nom et prénoms du technicien…………
ZAT/UAT……..
Producteur…………..
Repiquage…………
Année………
Province………….
Commune…………..
Village………
Date Type Traitements Mesure 1
Mesure 2
Mesure 3 Moyenne Observations
Goutte à Goutte + NPK + USG
P1
P2
P3
P4
P5
Goutte à Goutte + NPK + Urée ordinaire
P1
P2
P3
P4
P5
Arrosage Manuel + NPK +USG P1
P2
Arrosage Manuel + NPK + Urée Ordinaire
P1
P2
NB. Les mesures se feront par semaine
ZAT/UAT……..
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Fiche n°2 : Fiche de mesure des fréquences d’arrosage chez les producteurs Nom et prénoms du
technicien…………
ZAT/UAT……..
Producteur………….. Repiquage…………
Année………
Province…………. Commune…………..
Village………
Date Type Traitements
Quantité
d'eau
Temps mis par
arrosage
Nb
personne Observations
Goutte à Goutte
+ NPK + USG
P1
P2
P3
P4
P5
Goutte à Goutte
+ NPK + Urée
ordinaire
P1
P2
P3
P4
P5
Arrosage Manuel
+ NPK +USG
P1
P2
Arrosage Manuel
+ NPK + Urée
Ordinaire
P1
P2
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Fiche n°3 : Fiche de suivi des opérations culturales chez les producteurs
Nom et prénoms du technicien ……………………
ZAT/UAT …
Producteur…………….. Pépinière (nb jour)……
Année………
Province……………….. Commune …………………… Village………
Activités Date Nbre personne Temps mis Observations
Installation des KIT
Repiquage
Apport de NPK
Apport d'Urée Super Granule
Apport (1 er) d'urée ordinaire
Apport (2è) d'urée ordinaire
Binage
1er Traitement phytosanitaire
2è Traitement phytosanitaire
Période de la floraison
Récolte
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Fiche n°4 : Fiche de suivi de la main d'œuvre lors des opérations culturales chez les
producteurs
Nom et prénoms du technicien ……………………
ZAT/UAT …
Producteur……………..
Année………
Province……………….. Commune …………………… Village………
Activités Date Nbre personne Temps mis Coût Observations
Préparation sol
Repiquage
Apport de NPK
Apport d'Urée Super Granule
Apport (1 er) d'urée ordinaire
Apport (2è) d'urée ordinaire
Binage
1er Traitement phytosanitaire
2è Traitement phytosanitaire
Arrosage
Récolte
Coût d'achat engrais
Coût d'achat produit phyto
Coût achat semence - -