art is dead magazine vol.3

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art is dead magazine #3 etrange étr ange

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art is dead-magazine ist eine publikation von lokal-int, raum für kunst, herausgegeben von edition fästing plockare

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Page 1: Art is dead Magazine vol.3

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Page 3: Art is dead Magazine vol.3

Etr-ANGE-r-ÈRE-eté

ÊTRE étrange estrange estraigne extraneus incompréhensible hors du commun épouvantable extrême bizarre extraordinaire singulier surprenant indéfinissable étonnant inexplicable original inaccoutumé inquiétant insolite louche exceptionnel rare anormal curieux drôle énigmatique paradoxal singulier PARTICULES ETRANGES abracadabrant baroque biscornu inconvenable surprenant inconvenant étranger lointain AUX FRONTIERE DE

L’ETRANGE étrangeté fantastique banal commun courant fréquent habituel normal ordinaire

étranger ETRANGE ÈRE immigré immigrant réfugié résident ressortissant (chauvin) (raciste) (xénophobe) extérieur LA LEGION ETRANGERE différent intrus isolé ignoré étrange ignorant profane insensible différent indifférent distinct extérieur allogène exotique lointain indépendant contraire déconnecté insensible inhospitalier CORPS ETRANGER extranéité Ausländer Fremder Ausland ausländisch auswärtig fremd unbekannt inconnu tiers extraterritorial touriste (cosmopolite) estrangier (extrader) (exporter) (importer) autochtone indigène aborigène natif national naturel propre connu domestique familier citoyen compatriote parent étrangeté estrangeté bizarrerie singularité anomalie excentricité originalité INQUIETANTE

ETRANGETE (confusion) (schizophrénie) (spectre) banalité normalité étrangèreté Unheimlichkeit altérité éloignement aliénation (angoisse) (autre possible d’être au

monde) dasein identité ÊTRE ANGE STRANGER THAN PARADISE Caroline Nicod

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J’ai sauté dans le train. Je ne pou-vais pas passer sur les rails. J’ai sauté dans le train, de manière inexplicable et pour une raison qui m’échappe. J’avais deux sacs. L’un à dos, l’autre en bandouli-ère, très sale. Le train était rose et bleu et vert. Je me suis assis en parallèle d’une fille blonde, pas très jolie, au charme russe. Je fu-mais des Winston. A ma droite, du côté de la fenêtre, il y avait deux justaucorps transparents, de type sexy, vert fluo et rose. J’ai tout de suite pensé qu’ils appartenaient à la dame à l’air russe. Celle-ci com-mença à chanter, un chant adres-sé à personne, d’une beauté ma-jestueuse. Très rapidement, elle s’est tue. J’en voulais plus. Nous n’échangeâmes aucun regard. Je pense qu’elle ne me vit même pas. Je reprenais gentiment mon souffle, le paysage s’accéléra autour de moi, nous nous retrouvâmes bientôt près de mon village d’enfance. Alors que nous n’étions que deux à occuper les huit sièges côtes à côtes, nous étions désormais plusieurs. Nous approchions dan-gereusement de ma destination. Les passagers fumaient des cigarettes. Même la chanteuse étrangère en tenait une qui se consumait lentement entre ses doigts. Seule une dame ne fumait pas. Elle n’avait plus de cigarettes, elle répétait qu’elle voulait des Winston, que les Winston étaient les meilleures et qu’elle don-nerait tout pour des Winston. Mon paquet avait étrangement disparu, mais dans ma tête, je lui proposai de fumer les mégots qui traînaient dans les cendriers nichés dans les accoudoirs des sièges. Je me levai, afin de me préparer à la sortie du train. Il me fallait récupérer mes affaires dont une partie jonchait le sol, désormais encombré d’une multitude d’affaires de voyageurs sortis de nulle part. Un contrôleur, jeune, blond, à costume bleu et cravate rouge arriva à notre hauteur. Comme j’étais en train d’écraser ma dernière cigarette, debout dans ce capharnaüm, à réfléchir à ce que je faisais-là, à la beauté du chant russe dont j’allais perdre la mélodie, je ne fus pas pressé de lui présenter mes ti-tres de transports. Il fit rapidement le tour des deux compartiments et m’adressa une petite pique afin de manifester son impatience. Comme s’il était préférable, pour moi, dans un premier temps, de laisser hors de ma vie ce chant et cette cigarette et d’à tout prix chercher un absur-de ticket que je ne possédais sans doute pas puisque j’avais sauté dans le train de manière spontanée, guidé par un rêve en train de m’échapper. Il s’impatienta, je me retournai vers lui, pendant un temps qui a dû lui du-rer une éternité, je l’incendiai littéralement au moyen des injures les plus dégradantes que je connaissais. Je rajoutai des connecteurs entre chaque grossière-té afin de créer une insulte très longue. Il se dressa sur ses pieds. Je le dominais, nos visages l’un près de l’autre. Il avait son pied sur mon sac très sale qui con-tenait ma caméra ce qui m’énerva encore plus profondément. Sentant le vent tourner, le contrôleur se rétracta et, soudain, sans que je puisse l’expliquer ici, il me proposa un dédommagement. Plusieurs possibilités s’affichaient comme sur une page de résultats d’un moteur de recherche internet. Bien que de même apparence, le contrôleur était devenu magicien. Parmi les propositions les plus classiques, on trouvait notamment la possibilité d’une fortune considérable. Cela me fit envie, mais soudain je fus submergé d’un autre désir. Plus discrète, pré-

Page 6: Art is dead Magazine vol.3

sente dans la liste ou imaginée, une pensée prit place dans ma tête voulais ses cordes vocales. Je voulais ce son, cette mélodie, posséder cet arrangement de notes. Très simplement, nous nous mîmes d’accord. Sans plus tarder, je me retrouvai en possession de ce chant russe. Très vite, je regrettai mon choix. La fortune colossale eut été plus judicieuse. Mais je n’arrivais pas à revenir en arrière. Nous arrivâmes dans le village où mes souvenirs de jeunesse résidaient. Miraculeusement, et sans vraiment descendre du train qui était devenu une sorte d’autobus, je me mis à mar-cher le long de la route en direction de mon ancienne demeure. Posséder ce chant, tout compte fait, était une chose étrange. Je ne palpais pas son existence. Je ne pouvais pas le chanter. La mélodie s’était envolée. Pour-tant, une pluie fine s’était introduite en moi, imbibant chaque partie de mon corps. Je sa-vais que quelque chose de nouveau m’avait assommé. Mon corps entier palpitait. Mes nerfs étaient à fleur de peau. Avais-je privé de son langage cette perle caucasienne désormais muette ? Etais-je moi-même devenu russe ? De quel droit ce contrôleur s’était-il changé en ma-gicien ? Et pourquoi, tout d’abord, avais-je réagi de manière aussi ignoble, en canardant de balles grossières ce pauvre blondinet au torse fragile ?

Augustin Rebetez

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Et pourquoi ce train allait-il comme une pensée, vagabondant où cela lui chantait, et s’arrêter, et se remplir, et déverser l’un ou l’autre de ses rejetons dans un village d’enfance, après s’être magiquement transformé en autobus à rail ? Mais surtout, cerise de mes questionnements du moment : que faisais-je ici, dans ce village qui m’avait vu naître, à marcher en direction de l’ancienne maison familiale ? Une voix en moi m’assura qu’elle serait vide. Cette même voix, qui devait être la mienne, me répéta que la bâtisse n’avait pas disparu. Il n’était pas possible qu’elle ait disparue ! Je pressentais ma tristesse en m’en approchant, à l’idée que le ter-rain eut été dépouillé et le nid déserté. Je compris soudainement que j’étais terriblement seul dans mon existence. Je compris, à quelques mètres de cette maison encore invisible, que tous mes souvenirs d’enfance n’avaient plus le droit d’exister, que la vie passée jusqu’ici à cet endroit devait être oubliée. Je compris aussi que cette maison n’était plus la mienne. Je ne la vis même pas, peut-être l’imaginai, décrépie et tenace, sombrant dans le siècle comme un navire dans des eaux noires. J’étais seul au monde. Cette soudaine conscience de ma liberté m’effraya. Sans famille ni attaches, j’étais là, à traîner ma solitude sur ce chemin parcou-ru mille fois que je ne connaissais plus. Augustin Rebetez

Benoît

Billotte

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milica slacanin

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Fabienne Bideaud

L’ETRANGE

Extrait de :Witold Gombrowicz, C

osmos, 1966

Quelles significations sont possibles au

travers d’une interprétation per-

sonnelle d’éléments ?

L’exemple de l’étrange interprétation d’

une flèche par le protagoniste et

Fuchs, dans le roman

Cosmos.

« Mais aujourd’hui, après coup, je sais

que le plus important était cette

flèche, donc dans mon récit je la mets au

premier plan et, d’une masse de

faits indifférenciés, je dégage le futur

. (…)

Au bout d’un moment, j’entendis qu’il se

relevait (Fuchs) et allait encore

regarder le plafond (de la chambre). (…)

- (Fuchs) Cette ligne qui va là, au

milieu, le corps de la flèche, tu vois…Je

sens une odeur, comme si on venait

à peine de la tracer, avec un poinçon…El

le se détache du reste. Elle n’y

était pas hier, je l’aurais remarquée. E

t elle est juste dans la même

direction que l’autre, dans la salle à m

anger. (…) La flèche n’indiquait

rien dans notre pièce (chambre), cela sa

utait aux yeux. Il fallait donc la

prolonger par la pensée à travers le mur

, chercher si elle ne serapportait

pas à quelque chose dans le corridor et,

dans la négative, la prolonger

jusqu’au jardin. (…) Je descendis dans l

e jardin en prenant dans l’entrée

un râteau dont le manche indiquerait sur

le gazon une ligne correspondant

à celle que mon compagnon matérialisait

par la petite fenêtre de la cage

d’escalier, avec le manche d’un balai-br

osse. (…) Qui s’était glissé dans

notre chambre, sans aucun doute dans la

matinée, et avait creusé cette lig-

ne pour faire une flèche…Pourquoi ? Par m

oquerie ? Par provocation

? Pour laisser entendre quelque chose ?

(…) Enfin, nous pûmes établir la

direction de la flèche : la ligne menait

(dans le jardin) derrière la caba-

ne aux outils, près du mur d’enceinte, l

à ou se terminait le terrain qui,

semé de gravats et de briques, faisait s

uite au jardinet. (…) Il y eut un

relent de pourriture tiède : non loin de

là se trouvait un tas d’ordure,

les pluies avaient creusé près du mur un

e petite rigole…Encore la chaleur,

bizarre,inconnue… Oui, oui…ce recoin qui

vivait d’une vie à part se rat-

tachait au fourré de là-bas,frais et som

bre – avec son moineau – et par le

seul fait de la distance un lieu se reflé

ta dans l’autre – et ce fut comme

si notre quête se ranimait. (…) Un peu p

lus haut que nos têtes, le mur éb-

réché comportait une sorte de niche fait

e de trois cavités successives, de

plus en plus petites, et dans l’une d’el

les quelque chose pendait. Un bout

de bois. Une minuscule baguette de deux

centimètres. Cela pendait au bout

d’un fil blanc, guère plus long.Qui était

accroché à un fragment de brique.

(…) Quoiqu’il en soit, la flèche conduisa

it à quelque chose ! déclara-til

(Fuchs) avec prudence. (…) En fait, il é

tait difficile de l’ignorer : le

moineau pendu – le bout de bois pendu –

cette pendaison-ci sur le mur qui

répétait cette pendaison-là dans le four

ré – étrange suite grâce à laquel-

le le moineau prenait de plus en plus d’

importance (ce qui révélait à quel

point nous avions la chose à coeur tout

en feignant de ne pas y penser).

Le bout de bois et le moineau, le moinea

u renforcé par le bout de bois !

Il était difficile de ne pas imaginer que

quelqu’un, par cette flèche, nous

avait conduits au bout de bois pour étab

lir un lien avec le moineau…Pour-

quoi ? Dans quelle intention ? Une plais

anterie ? Une blague ? »

Page 12: Art is dead Magazine vol.3

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Lokal.int est un

lieu pour l’art contem

porain.

Lokal.int offre de l’espace pour des expérien

ces et des travaux expérimen

taux ; loin

des contrain

tes des institution

s artistiques représentatives et du m

arché de l’art, il

offre la possibilité de développer des positions artistiques in

édites et de les mettre

en discussion

.Lokal.in

t. est une vitrin

e de la scène artistique locale et un

satellite pour les artis-

tes venan

t d’ailleurs.Lokal.in

t est un lieu de ren

contre et de m

ise en réseau.

Lokal.int rayon

ne dan

s l’espace public grâce à sa situation de vitrin

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e cellule reproductrice d’un art vivan

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Page 15: Art is dead Magazine vol.3

Messieurs dames!Vous avez le troisième épisode de l’Art is dead Magazine dans vos mains.Une édition purement française intitulé „étrange“.

Etre ange. Art is dead.

Mais tout le monde fait comme si rien ne s’etait passé. Très étrange.

Il y’a quelqu’un qui manifeste depuis longtemps que art is dead. Il s’appelle Christophe Lambert. Il mérite la dernière page de ce magazine.Un grand merci aussi aux autres auteurs: Sylvain Froidevaux, anthropologe et artiste, Genève ; Micha Zweifel, artiste, Bâle; Caroline Nicod, curatrice (ex- Centre PasquArt) Bienne; Fabienne Bideau, curatrice, (ex- Utopics 11e Exposition Suisse de Sculpture) Paris; Augustin Rebetez, fotographe etc, Mervelier; Milica Slacanin, artiste, Bienne; Mohéna Kuehni, artiste; Berne; Benoît Billote, artiste; Genève.

Comme vous savez Art is dead Magazine est une publication de lokal-int, espace d’art, biel-bienne, planet earth; produit par les éditions fästing plockare.Voilà. ----------------------->Encore ceci:

Art is dead! Dites-le! Art is dead!! Plus fort... Art is dead!!!! Tous ensemble: Art is dead!!!!! Art is dead! Art is dead! Art is dead!

Je vous prie d‘agréer, Madame, Monsieur, l ‘expression de mes sentiments distingués.

Redaktör en chef: Chri Frautschi

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christophelambert