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ASSOCIATIONS INTERNATIONALINTERNATIONALES TRANSNATIONALTRANSNATIONALES ASSOCIATIONS36th year Revue bimestrielle - 1984 36e année

This publication, produced by the UAI, appears withsix issues per year.

The purpose of the studies, surveys and informationincluded in this periodical concerning the interna-tional and transnational networks of nongovern-mental organizations is to promote understandingof the associative phenomenon in a human societywhich continues to grow and evolve heedless of theimplications.

The programme of the review, in accordance withthe principles of the UAI, is intended to clarify gene-ral awareness concerning the associative pheno-menon within the framework of international relationsand, in particular, to inform associations aboutaspects of the problems which they tend to share orwhich are of common interest to them.

The columns of this review are open both to officersof associations, researchers and specialists ofassociative questions. The articles do not of coursenecessarily reflect the point of view of the pu-blisher.

Cette publication, éditée par l'UAI, se présente à seslecteurs sous la forme d'une revue de période bimes-trielle.

Son objet associatif d'études, d'enquêtes, d'infor-mations, au service des réseaux internationaux ettransnationaux d'organisations non gouvernemen-tales, s'attache aux idées et aux faits d'un phéno-mène de société humaine en expansion continue eten évolution hâtée.

Son programme, conforme aux principes et aux mé-thodes de l'UAI, vise, en général, à éclairer lesconnaissances du grand public sur la vie associa-tive dans la perspective des relations internationa-les et, en particulier, à informer les associationsdes divers aspects de leurs problèmes propres etd'intérêt commun.

Les colonnes de la revue sont ouvertes à la fois auxresponsables d'associations, chercheurs, spécia-listes des matières associatives, dont les articlesn'expriment pas nécessairement le point de vue del'éditeur.

UNION OF INTERNATIONAL ASSOCIATIONS

EXECUTIVE COUNCIL COMITE DE DIRECTIONPrésident Président :F.A. CASADIO, Directeur. Sociela Italiana per laVice-Présidents : Vice-Présidents :S.K. SAXENA(India)Former Director of the International CooperativeAlliance.Auguste VANISTENDAEL (Belgique)Secretaire general. Cooperation et SolidaritéTrèsorier Général : Treasurer General :Paul E HIERNAUX (Belgique)des Chambres de Commerce at d'Industrie de laCommunauté Economique Européenne

Secretaire General : Secretary-General :

Robert FENAUX (Belgique)

Ambassadeur honoraire.Membres: Members :F W G. BAKER (U.K.)Executive Secretary. International Council ofScientific Unions

Christian DE LAET (Belgique)Secretary, Canadian Plains Research Centre. Uni-versity of Regina.Johan GALTUNG (Norvège)Professor of Peace ResearchUniversity of OsloVladimir HERCIK (Tchécoslovaquie)Ancien haut fonctionnaire de l'Unesco.Nikola A. KOVALSKY (URSS!Directeur adjoint de l'Institut du Mouvement Ouv-rier International de l'Académie des Sciences del'URSSMarcel MERLE (France)Professeur a l'Université de Paris I.Jet RENS (Belgique)Président hre du Conseil National du Travail.Andrew E. RICE (U.S.A.)Former Executive Secretary of the Society for In-ternational DevelopmentCynl RITCHIE (United Kingdom)President. Federation of Semi -Official and PrivateInstitutions establishes) m Geneva.Albert TEVOEDJRE (Benin) Directeur, Institut In-ternational d'Eludés Sociales. Secrétaire generalde l'association mondiale de Prospective Sociale

UNION DES ASSOCIATIONSINTERNATIONALES

REPRESENTATIONS PERMANENTES DE LUAI

UAI REPRESENTATIVESOrganisation des Nations-UniesNew-York : Andrew RICEGenève: Cyril RITCHIEUNESCO : Vladimir HERCIKPans . Maryvonne STEPHAN

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1984 - N° 6Novembre-December

Redaction/EditorialRobert FENAUXGeorges Patrick SPEECKAERTGeneviève DEVILLEAnthony J.N. JUDGEGhislaine de CONINCKPaul GHILSPublished by /Publié par :Union of International Associations - UAI(founded 1 9 1 0 )lssn-0020-6059Editorial and Administration :Rue Washington 40. 1050 Brussels (Bel-gium! Tel (02)6401808-64041 09Tx 65080 INAC BEditeur responsable ; R. Fenaux,Rue Washington 40. 1050 Bruxelles (Belgi-que)Tel. (02)6401808-64041 09Publicitè/Advertising : Union of Internatio-nal Associations, Rue Washington 40. 1050Brussels. Belgium. Tel (02)6401808 -64041 09. Tx 65080 INAC B.OU/ORFrance: Roger Ranson, délégué-Directeurde publicité, 18 avenue du 19 janvier.92380 Garches. Tel. 741 81 80.U.K. : Maureen Wingham Media Represen-tations Ltd. 2 High Gate Av. London NGS Rx.Tel. 3489111Subscription rate: BF 1.100. or équivalentper year (6 issues) + postage BF 150.Abonnement: FB 1.100 Ou équivalent, paran (6 numéros] + Frais de port FB 150.Method of payment :Mode de paiement à utiliser :Bruxelles : Compte-chèque postal n° 000-0034699-70 ou Compte n° 210-0508283-55a la Société Générale de Banque, 253, Ave-nue Louise. 1050 BruxellesLondon: Account n° 04552334. NationalWestminster Bank Ltd.. 1 Princes street.Genève : Compte courant n° 472.043.30 Q al'Union des Banques Suisses.Paria : par virement compte n° 5451 50-42 auCrédit du Nord. Boulevard Haussmann. 6-8,Pans 75009.Copyright. 1984 by Union of InternationalAssociations. All rights reserved. No part ofthis work may be reproduced or copied inany form or by any means - graphic, electro-ns, or mechanical, including photocopying,recording, taping, or information and retrie-val systems - without written permission ofthe Secretary General, Union of InlernationalAssociations

SOMMAIRE CONTENTSEditorial 294

| Colloque UAI Colloquium Bruxelles 1984 |

- La participation des ONG au développement -

Le développement économique et social, par Gilbert Jaeger- La participation des ONG au développement économique et social

de l'Afrique, par Paul Ghils 295 299

- NGO Participation in Development, by Andrew Kailembo

- Cohérence de l'action des ONG. par Lambert F. Gbossa

- The Participation of Farmers' Organizations in Rural 308

310Development in Africa, by Michael Cracknell

- Développer sans abîmer - Approche du développement à partir

de la culture d'un peuple, par Bernard L. Ouedraogo

- Role of Agricultural Co-operatives in Egypt, by Mohamed Idris 3 1 4

317

322- Renforcer le role des femmes dans le développement

économique et social, par Fanny Fuks 326- La coopération au ras du sol par les jumelages-coopération

de la FMVJ. par Pierre Lébè

- NGO Movement in Africa, by Simon Muchiru 328 330- How African NGO's working in Rural Development can contribute

to a New World Order, by Addulah Mwamose 332- Les ONG et le développement rural dans les régions défavorisées,

par Vladimir Drachoussov 333- Les ONG et l'Unesco, par Robert Harris 336- Refugees in Africa : the Challenge to UNHCR and NGOs,

by Bénédicte Dandoy-Harmel

- African International and Regional NGOs by date of foundation,

by Anthony Judge 337 341NGO Participation in Development, by F.W.G. Baker 343Directory of Rural Development Projets 344Echos de le vie associative - News on Associative Affairs 345Meeting of UAI Associate Members

Congressalia 349

3501984 Index 354

TRANSNATIONAL ASSOCIATIONS, 6/1984 293

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LA DEMARCHE PARTICIPATIVE

Suivant la vaste tâche de documentationentreprise par l'UAI à l'occasion du collo-que d'octobre dernier sur « l'identité asso-ciative et la participation des ONG au déve-loppement de l'Afrique en vue d'un nouvelordre mondial » et dans !a perspective dela publication de ses actes, nous repre-nons ci-après, après avoir débattu duthème de l'« identité », l'essentiel descontributions consacrées au thème de laparticipation.

Concept clè s'il en est, d'où il apparaîtd'emblée que. sans sa mise en œuvre, lesnotions d'identité, de communication etde nouvel ordre mondial - autres thèmesdu colloque - se trouveraient vidées deleur substance.

C'est également vers la démarche partici-pative que se trouvent souvent ramenésaujourd'hui ceux qui, pour quelque motifque ce soit, avaient adopté avec précipi-tation les stratégies du développementclassique. Axé sur l'expansion économi-que indéfinie, l'industrialisation et la maî-trise des ressources par le développe-ment de l'entreprise privée ou de la plani-fication étatique, ce type de développe-ment devait mener aux désillusionsqu'engendré inévitablement toute entre-prise qui. appliquée aux sociétés humai-nes, néglige gravement leur richesse pre-mière : le facteur humain.Or, c'est là précisément que le mouve-ment associatif a entrepris, pour userd'une figure traditionnelle, de revenir à lamaison, dans le sens où les Anciensentendaient le retour sur soi et la réflexionsur la destinée de l'homme.Ce « retour à la maison », que le langagemoderne dans le domaine qui nousoccupe appelle développement endo-gène, autocentré ou intégré, invite aussi àla redécouverte de la globalité, de la soli-darité, de l'universalité. Mais qu'on ne s'ytrompe pas : il ne s'agit plus de l'universa-lité fondée sur une communauté homo-gène aux frontières immuables et auxrègles définies une fois pour toutes: ils'agit au contraire d'édifier des formationssociales nouvelles et multiples, dont lesprojets mis en œuvre par les ONG dites dedéveloppement fournissent souvent desexemples édifiants. Ceux-ci permettenten effet une plus grande maîtrise des res-sources essentielles, des transferts detechniques adéquates et la restaurationde certaines formes d'autonomie, alimen-taire notamment.

D'extraverti, exogène et non participatif,le développement se trouve alors animé

d'une dynamique interne, centré sur sespropres acteurs et sur leur participation al'œuvre d'ensemble. Il s'agit bien en effetd'un projet global : loin d'exclure les Etatset les organisations interétatiques, celui-ci les invite au contraire à s'insérer dansun véritable codéveloppement associantprojets locaux et globaux, acteurs gouver-nementaux et non gouvernementaux. Lessecteurs associatifs africains, souventaffaiblis et désarticulés, y retrouvent unenouvelle raison d'être tandis que lesEtats, pour peu qu'ils consentent à unminimum de participation - et non demobilisation -de leurs populations, rede-viennent la res publica qu'ils ne devraientjamais cesser d'être.

C'est dans un tel codéveloppement àcaractère participatif que nous situonsl'homme de la Cité, littéralement «civi-lisé », au sein de la société universelleque nous entrevoyons. Si Michel Foucaultannonçait naguère la « mort del'homme », il n'en concédait pas moinsque l'homme - nous dirions universel -est une invention récente. Suprême para-doxe, il a fallu que le processus de plané-tarisation lance d'Occident touche à sonterme et arrive à saturation pour provo-quer enfin un retour aux solidarités de lacommunauté, au paysage associatif de laCité que le Prince avait trop vite enterrée,C'est ainsi que se trouve remise en ques-tion la vision unilinèaire. universelle parimposition, d'une histoire qui, croyait-on,allait mener tout droit au modèle ultimed'une société planétaire soumise àl'assemblée toute puissante des Etats-nations.

Bien au contraire, les prises de cons-cience parallèles des communautés loca-les, des associations actives dans lessecteurs les plus divers de nos sociétésfont redécouvrir une forme d'universalitéenracinée dans la diversité des espacesculturels et des histoires de l'humanité. Letype de développement que les associa-tions sont appelées à définir en coopéra-tion avec les gouvernements des pays duSud mais aussi du Nord s'ouvre sur unepluralité d'avenirs possibles, dans unmouvement qui serait certes transnatio-nal et transculturel, mais aussi transhisto-rique. Si comme le pense l'historienmalien Hampatè Bah. c'est « la modernitétoute entière qui est mal partie -, il y a làune œuvre de civilisation dont la portéeest à la mesure des ambitions de ceux quiy ont aussi place leurs espoirs.

Paul Ghils

294 ASSOCIATIONS TRANSNATIONALES, 6/1984

Editorial

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LA PARTICIPATION DES ONG AU DEVELOPPEMENT

LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUEET SOCIAL

par Gilbert Jaeger*

La notionde développement1. Comme le montrent les études et rap-ports préparés pour ce colloque, le terme« développement » (au sens de dévelop-pement économique et social) recouvreune rèalitè polymorphe qui ne se prêteguère à la définition. En effet, tout modede production postérieur-chronologique-ment ou technologiquement - à l'écono-mie africaine traditionnelle relève de l'uneou l'autre démarche du développement etpeut être intégré dans l'une ou l'autrethéorie du développement. Il en est demême des multiples formes de vie etd'organisation sociales postérieures àcelles qui constituaient ou constituentencore la société africaine traditionnelle.

2. Toutefois le langage économique, poli-tique et - plus généralement - sociologi-que contemporain désigne plus spéciale-ment par « développement » les plans,programmes et projets de nature volonta-riste qui visent une transformation délibé-rée de l'économie et de la société africai-nes. Cette transformation peut se vouloirrapide et radicale ou au contraire, trèsévolutive. Elle peut viser l'intégration del'économie africaine dans les grands cir-cuits de l'économie mondiale, sans douteen aménageant les rapports entre le« Nord » et le « Sud » de façon plus favo-rable à l'Afrique, ou vouloir ancrer l'acti-vité économique et sociale plus solide-ment dans le sol de l'Afrique en lui assu-rant une prospérité à la fois organique etauthentique.

3. Quelles que soient les préférences per-sonnelles du rapporteur, ce n'est pas lepropos du présent colloque de se pronon-cer pour ou contre l'une ou l'autre doctrinedu développement économique et social.

recharches pour la développement (Euro Action-

(ACORO)

I! s'agit ici d'examiner la participation desONG aux diverses formes de ce dévelop-pement.

Les ONG africaines4. Le terme « organisation non gouverne-mentale » est sans doute a peine plus netque celui de « développement ». Il s'agiten principe d'une assocation spontanéed'habitants qui s'assigne un objet socialrelativement précis, qui n'est pas soumiseà l'autorité publique et qui. même si ellepoursuit des objectifs d'ordre économi-que, n'est pas une entreprise privée ausens usuel de ce terme.

5. Tous ceux qui s'occupent d'ONG, et ilssont nombreux à participer à ce colloque,savent combien les frontières entre legouvernemental et le nongouvernemen-tal peuvent être floues, surtout si l'on dis-tingue autonomie réelle et indépendanceformelle. On retiendra finalement le carac-tère formel qui reste le critérium le plussûr.

6. La distinction entre ONG et entrepriseprivée est spécialement importante si l'onaborde le développement économique. Iltombe sous le sens que de nombreusesONG qui participent au développementpoursuivent ipso facto des objectifs éco-nomiques. C'est le cas. comme le démon-tre une des communications, de toutes lesassociations à caractère de coopérativesde production, de distribution, etc. Si l'onécartait ces associations de notre champd'intérêt on réduirait celui-ci jusqu'à l'insi-gnifiance. On posera simplement quenous entendons ici par entreprise privéel'organisation (de production et de vente)qui vise l'enrichissement individuel de sesdirigeants, alors que l'ONG vise essentiel-lement le bien-être d'une collectivité,même si ses membres s'enrichissent parleur participation à l'œuvre commune.

7. Dans le sens qu'on vient de délimiter,l'Afrique est riche en ONG. Ce n'est pas

notre intention d'en faire ici la typologie.On la trouvera dans le rapport sur « Laparticipation des ONG au développe-ment '• de M. Pau! Ghils.

8. Il convient, toutefois, de distinguer deuxsituations extrêmes :La situation au niveau local (celui du vil-lage ou du quartier urbain) où l'on rencon-tre :- l'association de fait, sans personnalité

juridique,- l'association à caractère de coopéra-

tive, souvent dotée d'une personnalitéjuridique.

- la section locale d'associations régio-nales, nationales ou fédérales.La situation au niveau régional, nationalou fédéral où l'on trouve :

- les grandes associations créées le plussouvent sous l'influence de concep-

tions importées pendant la périodecoloniale ou post-coloniale : congréga-tions religieuses, syndicats ouvriers,

fédérations de coopératives, etc.Dans leur participation au développement

économique et social, les assocationslocales et les grandes associations natio-

nales ont des rôles assez différents.

Les phasesdu développement

9. Au sens de transformation volontaristedu système économique et social, ledéveloppement se déroule selon unschéma obligatoire qui, dans sa généra-lité, ne diffère guère selon la théorie quil'anime :- le plan global qui s'étend sur plusieurs

années.- les plans particuliers par année, par

secteur, région, etc..- les recherches et études qui préparent

des projets concrets.- la mise en place du dispositif d'exécu-

tion de chaque projet ; agence d'exécu-tion, financement, directives ou contrat,etc..

TRANSNATIONAL ASSOCIATIONS. 6/1984 295

Colloque UAIBruxelles 1984

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Participation des ONGBruxelles 1984 au développement de l'Afrique

- l'exécution proprement dite,- l'évaluation en cours d'exécution et

l'évaluation finale.- les rapports intérimaires et final.

10. Il convient de situer la participationdes ONG africaines à chacune de cesphases du développement économique etsocial.

Le plan global1 1 . La responsabilité primaire d'élaborerle plan global incombe, dans chaque Etat,à une autorité spécifique : ministère duplan, bureau du plan. etc. De toute évi-dence, les ONG locales n'interviennentpas dans l'élaboration du plan global. Il enva autrement des grandes associationsnationales ou fédérales. Celles-ci peu-vent être représentées formellement dansdes organes qui sont consultés dans laphase d'élaboration du plan global ou quisont appelés à l'approuver. Même lorsquece n'est pas le cas, les dirigeants desgrandes associations appartiennent à laclasse dirigeante de la nation au mêmetitre que les dirigeants politiques et leshauts cadres techniques. Les contacts ausein de la classe dirigeante peuventconcerner les divers problèmes que sou-lèvent la conception et l'élaboration duplan global. Toutefois, le plan global resteessentiellement l'œuvre des technicienset des dirigeants politiques.

12. Dans les pays en voie de développe-ment et donc également dans les paysafricains, le plan global est élaboré engénéral avec le concours plus ou moinsimportant des organisations intergouver-nementales qui relèvent du système desNations Unies. Toutefois, le colloque dis-pose de plusieurs communications quitraitent spécifiquement de la coopérationentre les organisations intergouverne-mentales et non gouvernementales. Nousnégligerons donc délibérément ici la par-ticipation des organisations intergouver-nementales - dont il ne s'agit pas de nierl'importance parfois considérable - pournous concentrer sur la participation desONG.

13. Le rôle des grandes associationsnationales africaines devient plus signifi-catif au moment où le pouvoir cherche àobtenir l'adhésion de la nation au plan.Même dans les pays où le pouvoirs'appuie sur ses propres mouvements demasse (parti unique, mouvement nationaldes femmes, de la jeunesse, etc.). il peutsouhaiter le soutien des grandes associa-tions restées autonomes a l'égard del'Etat. Le rôle des grandes organisationsnon gouvernementales est évidemmentplus important dans les pays où les mou-vements de masse ne sont pas organiséspar le pouvoir.

Les plans partiels14. Le problème de la participation(consultation, approbation, adhésion) sepose également a propos des pians par-

tiels et surtout, des plans régionaux etdes plans par secteur d'activité : agricul-ture, pêche, industries, etc. A ce stadeégalement, les ONG du niveau local nesont guère appelées à intervenir ou parti-ciper. Par contre, la nécessité d'obtenirl'adhésion au plan des grandes associa-tions - voire de les consulter au préalable- augmente au fur et à mesure que le planse précise et se rapproche de ses phasesconcrètes. La pratique africaine est à cetégard très disparate (et il n'en va pas dif-féremment dans d'autres continents). Onpeut même estimer que dans de nom-breux pays, la participation des grandesassociations non gouvernementales n'estobjectivement pas suffisante.

La préparationdes projets concrets15. Les recherches et études nécessairespour préparer des projets concrets dedéveloppement doivent s'effectuer engrande partie in situ, au contact de l'éco-système et de l'environnement humaindirectement concernés. Dès ce stade, laparticipation au moins passive sous formede consultation de tous les agents locauxdevient une nécessité technique, quelleque soit la démarche théorique ou lapréoccupation idéologique. Une partici-pation active est moins probable, dans lamesure où la formulation des projetsexige une formation rarement atteinte parles membres des ONG locales.

16. La participation passive concerneégalement l'adhésion de la populationlocale au projet de développement quisera obtenue par l'entremise tant desONG locales que des sections locales desmouvements de masse, là où ces derniersfont partie de la structure de l'Etat et de lanation. Cette adhésion locale est unenécessité évidente lorsqu'il s'agit de pro-jets « au ras du sol », essentiellement desprojets de développement rural. L'adhé-sion de la population n'en est pas moinsune nécessité technique lorsqu'on envi-sage un projet dont l'exécution requiertdes moyens et méthodes relativementavancés du point de vue technique : cons-truction d'un grand barrage, d'un pontmétallique, d'une centrale électrique.Pour avoir négligé d'obtenir l'adhésionlocale, les responsables de tel ou tel pro-jet ont rencontré parfois de sérieux déboi-res.

La mise en placedu dispositif etl'exécution proprement dite17. L'exécution des projets de développe-ment est la phase par excellence où lesassociations locales participent active-ment au développement économique etsocial. Les modalités de cette participa-tion seront définies nécessairement lorsde la mise en place du dispositif :- S'il s'agit de grands travaux (barrage,

etc.), on fera appel à la main-d'œuvre

locale. Dans ce cas, il s'agira plutôt dela participation de la population commetelle et pas de sa participation sous unaspect véritablement associatif.- Lorsqu'il s'agit de travaux d'intérêt local(aménagement d'une route, assèche-ment d'un marais, construction d'unponceau), la responsabilité peut en êtreconfiée - en tout ou en partie - à desgroupes villageois, éventuellementsous la direction d'un surveillant destravaux. Il y a souvent synergie de grou-pes d'initiative locale et de sectionslocales des mouvements de masse.

18. Cependant, la participation des asso-ciations locales se manifeste dans toutesa plénitude lors de l'exécution de projetsde longue durée : nouvelles méthodes deculture, reconstitution du cheptel, adduc-tion d'eau ou forage de puits et entretientdes installations, alphabétisation desadultes. La population locale et sa terresont à la fois l'agent et l'objet du proces-sus de développement. C'est dans cesconditions que les associations de faitmais aussi des ONG plus structurées, parexemple les coopératives de productionet de commercialisation, non seulementparticipent, mais - comme nous venonsde le dire - font le développement.

Evaluation et rapports19 . Notre aperçu ne serait pas completsans faire mention de ces dernières pha-ses du projet de développement que sontl'évaluation et la rédaction des rapports.Les ONG locales y sont nécessairementimpliquées, surtout s'il s'agit de projets àl'échelon local, et sont appelées à colla-borer avec les organes responsables. Sil'évaluation se fait selon des méthodesquelque peu exigeantes, le projet devraêtre discuté sous ses divers aspects avecles associations locales qui ont participéà sa mise en œuvre (riziculture) ou qui enrecueillent les avantages ou les inconvé-nients (barrage). Il ne s'agit pas seule-ment de mesurer le résultat quantitatif,par exemple en surface cultivée ou enquintaux produits, mais surtout d'évaluerl'attitude de la population concernée,l'acceptation des nouvelles méthodesculturales ou de la nouvelle formationtechnique, la réalité de leur implantationdans le tissu social.

20. La rédaction des rapports incombe al'agence ou autorité responsable du pro-jet. L'association locale n'intervient guèredans le relevé des données techniques:dates, agencement du projet, quantités.Par contre, elle aura fourni une contribu-tion essentielle au rapport par sa partici-pation à l'évaluation, heure de vérité detout projet de développement.

Les ONG non africaines21 . Parmi les agents non gouvernemen-taux du développement, les ONG non afri-caines ont joué dès le début un rôle impor-tant. Nous songeons surtout aux ONG des

296 ASSOCIATIONS TRANSNATIONALES, 6/1984

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Participation des ONGau développement de l'Afrique

pays industrialisés d'Amérique du Nordd'Europe et d'Océanie, auxquelles sontvenues s'ajouter récemment des ONGd'Asie occidentale et orientale. Pour desraisons historiques, l'ONG non africaine« type - a ses bases en Europe ou enAmérique du Nord.

22. Une étude complète du rôle des ONGnon africaines exigerait une analyse deleur genèse, de leur structure et de leurfonction dans leur milieu original, les paysindustrialisés. Ceci nous obligerait dequitter le cadre africain de ce colloque.Toutefois, il convient de noter un certainnombre de faits importants :

- Les ONG ont joue et continuent de jouerun rôle déterminant dans l'élaborationdes théories du développement écono-mique et social. Ces théories non seu-lement régissent leurs propres projets,mais influencent la politique de déve-loppement des pays industrialisés etpar répercussion, celle des grandesorganisations intergouvemementales.

- Grâce aux cotisations et dons de leursadhérents et aux appels de fondsqu'elles lancent à intervalles réguliersau public des pays industrialisés, lesONG ont une capacité financière proprenon négligeable. Par la technique duco-financement que pratiquent certainsgouvernements et certaines organisa-tions intergouvernementales (parexemple, la Communauté économiqueeuropéenne), mais plus généralementpar la méthode de la « mise de fonds ini-tiale » - plus connue sous le termeanglais de « seed money » - la capacitéfinancière des ONG est pourvue d'uneffet multiplicateur.

- Alors que les gouvernements des paysindustrialisés sont parfois suspectés,voire accusés d'agir - en matière dedéveloppement - dans une perspectivepolitique nationaliste ou simplementmercantile, les ONG des pays industria-lisés revendiquent une motivationaltruiste et humanitaire.

- On reconnait en gênerai une plusgrande efficacité aux projets de déve-loppement conçus, financés et parfoisexécutés par les ONG, par comparaisonavec les projets du circuit gouverne-mental ou intergouvernemental. Cetteefficacité est attribuée à la motivationplus authentique, à la taille plus petitedes projets et surtout à la meilleure col-laboration - le « partenariat » - entreONG étrangères et ONG africaines.

23. Du point de vue de ce colloque, ilimporte surtout de considérer le rôle desONG étrangères en Afrique. Avant dereprendre notre analyse opérationnelle duprocessus du développement - depuis leplan global jusqu'au rapport final sur unprojet concret - il convient de noter le rôleque jouent les ONG étrangères dans lagenèse du système non gouvernementalafricain moderne.

24. Il va de soi qu'on ne vise pas ici lesassociations de la société africaine tradi-tionnelle qui se forment par des mécanis-mes endogènes. Mais l'Afrique compteaujourd'hui de nombreuses associationsnon gouvernementales d'origine exo-gène. Les ONG le plus évidemment exo-gènes sont celles qui se rattachent auxEglises, aux idéologies politiques impor-tées ou. telles les coopératives, à desdoctrines de développement nées hors ducontinent. De fait, dans l'œuvre de déve-loppement économique et social, de nou-veaux groupements africains voient cons-tamment le jour qui sont une nécessitéinhérente, sinon un objectif du programmede développement considéré.

25. Les ONG africaines d'origine étran-gère n'en font pas moins partie du pay-sage associatif de l'Afrique moderne. II nes'agit pas de mettre en question leur afri-canité. Mais il est utile de montrer que denombreuses formes associatives étran-gères à l'Afrique y ont été transplantées,portées par le mouvement même du déve-loppement économique et social auquelelles sont appelées à participer.

26. Les ONG non africaines établies enAfrique exercent une influence généralesur les plans de développement par lescontacts qu'elles peuvent entretenir avecles agents d'élaboration des plans, hautscadres techniques et dirigeants politi-ques, ou encore avec les ONG africainesde même allégeance idéologique. Mais ilest évident qu'aucun rôle précis ne leurest dévolu dans ce domaine. Ces consi-dérations valent également pour les planspartiels, de secteur ou de région.

27. Cependant, il est certain qu'une ONGspécialisée dans le domaine de l'éduca-tion ou dans l'encouragement de l'éle-vage ne saurait se désintéresser desplans de développement qui concernent«. son » secteur. Mais il n'y a pas véritableparticipation à l'élaboration du plan, àmoins que l'ONG ne soit formellementconsultée en raison de son expérience etde sa réputation. Finalement, tout proces-sus social, y compris l'élaboration d'unplan de développement, est d'une com-plexité qui échappe à l'analyse sommaire;il implique tous les agents présents dansle champ d'action considéré.

28. En ce qui concerne la préparation desprojets concrets, les ONG étrangèresétablies en Afrique prennent fréquem-ment l'initiative de concevoir et même depréparer des projets précis qui s'insèrentdans la démarche de développement quileur est propre. Le point de départ de cesprojets ne se trouve pas tellement dans leplan global ou partie! de développementdu pays ou de la région considérés, maisplutôt dans la réalité concrète de la situa-tion économique et sociale, telle qu'elleest perçue par l'ONG intéressée. Le projetrequiert de toute évidence l'approbationdes autorites compétentes avant d'êtremis en œuvre. 11 doit être conforme au piande développement ou en tout cas compa-

tible avec ce plan. Il se peut que le projetdoive être modifié dans sa conception oudans ses modalités d'exécution.

29. L'élaboration d'un projet précis parune ONG étrangère se fera très souventen collaboration avec une ONG africaine,si possible une association de même obé-dience idéologique. Cette remarque estde portée générale : la présence physiquede l'ONG étrangère est normalement limi-tée à quelques personnes, parfois uneseule: la participation d'une telle ONGétrangère au développement de l'Afriquese fait donc en coopération et par l'entre-mise d'éléments africains et spécialementd'associations africaines, associations defait ou ONG pourvues d'une structure for-melle.

30. Dans certains cas, les autorités char-gées de l'exécution générale du plan dedéveloppement s'adressent elles-mêmes, à l'échelon du projet, à des ONGétrangères connues pour leur expériencedans un domaine particulier : élevage, rizi-culture, formation professionnelle, etc.,etc. Dans un tel cas, le projet est élaboréd'emblée dans le cadre du plan de déve-loppement; ses modalités résulteront dudialogue entre l'ONG sollicitée et lesautorités responsables.

31. Un aspect essentiel de la mise enplace du dispositif d'exécution d'un projetde développement est la mobilisation desressources nécessaires. Or. une desmodalités typiques de participation desONG étrangères est le financement desprojets, même dans les cas où l'ONG inté-ressée n'intervient ni dans l'élaborationdes projets ni - ultérieurement - dans leurexécution. Les ONG étrangères, surtout sielles sont de taille modeste et issues dumouvement «tiers mondiste», accusentune préférence assez marquée pour lefinancement de projets mis en œuvre parune ONG africaine ou encore, exécutéespar elles-mêmes en collaboration avecune ONG africaine. Ceci est conforme à ladoctrine du « partenariat ». Toutefois, lesONG non africaines interviennent aussidans le financement de projets conçus etmis en œuvre par des organisations gou-vernementales ou intergouvernementa-les. En dernière analyse, le financementest une modalité qui se combine ou nonavec d'autres formes de participation.

32. Le financement d'un projet par uneONG non africaine est le plus souvent par-tiel. Les autres « bailleurs de fonds »seront le gouvernement africain directe-ment interesse, des gouvernements nonafricains, des organisations intergouver-nementales ou des ONG. Dans ce demiercas, les autres ONG étrangères partici-pent généralement sur le plan financierproprement dit. tandis que les ONG afri-caines interviendront en nature, surtoutsous la forme de services. Il faut encorerelever la formule du consortium, où plu-sieurs ONG non africaines se groupentafin de financer - en tout ou en partie - unprojet relativement important et afin de

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Participation des ONGau développement de l'Afrique

participer éventuellement à sa mise enoeuvre.

33. La désignation de l'agence d'exécu-tion est un autre aspect important de lamise en place du dispositif. Si l'interven-tion de l'ONG non africaine a été sollicitéeau stade de la préparation du projet, ellesera normalement appelée à participer àl'exécution. Ce sera également le caslorsque l'ONG non africaine aura pris elle-même l'initiative du projet.

34. Si, dans les circonstances qu'on vientde décrire très succinctement, l'ONG nonafricaine participe à l'exécution propre-ment dite, on ne saurait pour autant met-tre Sur le même pied les ONG africaines etnon africaines dans la mise en œuvre desprojets de développement. L'ONG nonafricaine est et demeure fondamentale-ment un élément étranger au développe-ment de l'Afrique. L'ONG africaine est à !afois agent et objet du développement.

35. Alors que l'ONG africaine est très sou-vent l'agent même de l'exécution danslaquelle elle engage ses propres mem-bres, l'ONG non africaine assumera soitune responsabilité générale de supervi-sion, soit une tâche plus concrète d'orga-nisation, d'animation, de direction et deresponsabilité financière et comptable.Nous n'insisterons pas ici sur toutes lesmodalités intermédiaires dont le nombre

relève de l'analyse combinatoire. D'autantplus que la responsabilité de l'ONG étran-gère sera souvent une co-responsabilitépartagée avec les autorités, des ONGlocales, etc.

36. Dans de nombreux cas. le rôle del'ONG non africaine dans l'évaluation desprojets de développement sera nettementpassive, surtout si l'association a fait unecontribution financière partielle à l'inten-tion d'un projet où elle n'assume aucuneresponsabilité d'exécution. Par contre, sisa participation financière est proportion-nellement significative et davantageencore, si l'ONG étrangère intervient dansla mise en œuvre du projet, elle sera ame-née à participer activement à l'évaluation.Elle organisera l'évaluation ou bien ellel'effectuera, seule ou en collaborationavec d'autres.

37. Quant aux rapports intermédiaires etfinal, l'ONG non africaine ne les rédigeraou ne participera à leur rédaction que s'ilsconcernent un projet où elle exerce desresponsabilités d'exécution.

Conclusion38. Plusieurs types d'associations africai-nes se forment en fonction même dudéveloppement économique et social :elles en sont l'objet, le produit et l'agent.Cette formation relève en partie de la

transplantation en Afrique d'ONG étran-gères au continent.

39. Les ONG africaines participent a tou-tes les phases du processus de dévelop-pement. Les temps forts de cette partici-pation semblent être la mobilisation de lapopulation en faveur des plans et projetsde développement et l'exécution effectivedes projets de développement d'intérêtlocal.

40. La participation au développementdes ONG non africaines est assez diffé-rente. Dans les pays industrialisés, àl'extérieur de l'Afrique, elles jouent un rôlesignificatif dans la conception et la formu-lation des doctrines du développement.Sur place, en Afrique, leur participationrevêt surtout l'aspect d'un appui financieret d'un apport d'expériences : expériencegénérale de l'organisation et expériencetechnique de diverses activités économi-ques et sociales.

41 . La participation des ONG dans ledéveloppement économique et social estdonc considérable. Cette constatation nesaurait guère surprendre, dans la mesureoù l'objet premier et dernier du dévelop-pement est l'homme au sein de sa com-munauté, de sa collectivité et où l'asso-ciation non gouvernementale est unemanifestation inhérente à la vie commu-nautaire, collective des hommes.

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LA PARTICIPATION DES ONGAU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL

DE L'AFRIQUE- Première partie par Paul Ghils*

Avant-propos

Pour familiers qu'ils soient, les termes « participation » et « développe-ment » recouvrent une multitude de sens induits de la diversité dessituations auxquelles ils réfèrent. Nous nous proposons donc dans unpremier temps de démêler cet écheveau sémantique, afin de mieuxsituer dans la seconde partie de cette étude le rôle effectif joué par lesorganisations non gouvernementales dans le contexte africain dudéveloppement

Si l'importance de la participation des différents acteurs du ou des pro-cessus de développement semble largement admise, ne serait-ce

qu'en intention, sa signification réelle inciterait plutôt à la controverse,car elle dépend directement de l'orientation donnée aux actions et auxstratégies mises en œuvre. Il s'agira donc plutôt de savoir de quelleparticipation et de quel développement on parle.

Un premier élément de réponse nous est fourni par les recherchesactuelles portant sur le développement, dont les concepts tirent leursubstance des expériences passées et guident les réalisationsd'aujourd'hui et de demain. Un autre élément, plus pragmatique, noussera fourni par l'action effective des ONG auprès des populationsqu'elles appellent à participer à leur propre développement

La théorie du développement est d'appa-rition à la fois récente et ancienne.Récente, dans la mesure où son émer-gence dans les sciences de l'homme esten corrélation avec les événements quiont suivi la seconde guerre mondiale, enparticulier le processus de décolonistionet l'entrée aux Nations Unies d'un grandnombre d'Etats nouveaux. La création desNations Unies a en effet été marquée parle constat brutal que les deux tiers del'humanité se trouvaient économique-ment marginalisés et dépendants par rap-port à l'autre tiers, dit « développé ».

La notion de développement ne peutcependant pas être considérée comme unphénomène récent si. en deçà de sonapparition dans les sciences humainesd'il y a une trentaine d'années, on repèrele profil épistomologique des divers para-digmes, peu ou prou scientifiques, aux-quels se rattache le concept de dévelop-pement. Les divers paradigmes théori-ques en présence proviennent tous, eneffet, de traditions intellectuelles spécifi-quement occidentales, derrière lesquellescertains anthropologues ne manquerontpas de voir se profiler le vieux mythe pro-methéen, sous la forme des attentes etdes espoirs rédempteurs que le dévelop-pement suscite, tant parmi les politiciens

REPERESet leurs partisans que parmi les théori-ciens et praticiens des stratégies dedéveloppement mises en œuvre (1) .

Si fondamentale que soit l'analyse épisté-mologique et anthropologique du conceptde développement, les considérationsqu'elle entraînerait nous feraient sortir ducadre de cette étude. Nous nous borne-rons donc à définir dans leurs grandeslignes les principales théories du déve-loppement, afin de mieux cerner la spéci-ficité de l'action des ONG par rapport àcelle des autres acteurs du développe-ment économique et social.

Le nouveau champ conceptuel ainsidénommé, en même temps qu'il se déta-che du corps des disciplines traditionnel-les, se concrétise dès son émergence parla création de commissions économiquesau sein du système des Nations Unies,comme la Commission économique desNations Unies pour l'Amérique latine(CEPAL) en 1948, ou la Commission éco-nomique pour l'Afrique (CEA) en 1958.Les préoccupations qui y président sontdéjà marquées par les concepts-clés dudéveloppement : maîtrise de la crois-sance, organisation des rapports écono-miques et sociaux et orientation volon-taire du progrès conformément aux aspi-rations des communautés humaines.C'est dans le domaine du développementque l'on retrouvera la plus forte liaisonfonctionnelle entre analyse, formulation

des projets et création des outils d'inter-vention sur la réalité. C'est aussi l'un desdomaines où l'approche des phénomènesest la plus globale, d'où le caractère net-tement pluridisciplinaire des recherchesmenées dans des centres tels que l'Insti-tut des sciences sociales de La Haye,l'Institute of Development Studies et laSciences Policy Unit de l'Université deSussex ou l'Institut africain pour le déve-loppement économique et social (INA-DESI de Dakar.

Au niveau intergouvememental, l'Institutdes Nations Unies pour la formation et larecherche (UNITAR), la Faculté latino-américaine de sciences sociales(FLACSO) ou l'Institut des Nations Uniespour la recherche sur le développementsocial (UNRISD) ont également choisi lavoie pluridisciplinaire.

Avec l'aide du Centre de développementde l'Organisation de coopération et dedéveloppement économique (OCDE) et.plus récemment, de l'Unesco. desréseaux non gouvernementaux se sontconstitués : conseil pour le développe-ment de la recherche économique etsociale en Afrique (CODESRIAI, Associa-tion of Development Research and Trai-ning Institutes of Asia and the Pacific(ADIPA). associations regroupées au seindu Inter-Regional Coordinating Commit-tee of Development Associations(ICCDA).

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Participation des ONGau développement de l'Afrique

LES THEORIES EN PRÉSENCE

Depuis ses débuts, l'étude du développe-ment s'est trouvée investie par une multi-tude de disciplines : économie, politique,démographie, sociologie, histoire socialecomparée, anthopologie. géographiehumaine. La variété des paradigmes etdes idéologies qui les sous-tendent,l'absence de critique èpistèmologique etla prègnance des figures de l'imaginaireoccidental donnent souvent l'impressiond'une certaine confusion. Si l'on se placedans une perspective évolutive, on peutcependant repérer deux grandes pério-des dont le point de rupture correspond,selon M. Ikonicoff et J. Masini (2), auconstat d'une « crise » de fonctionnementdu système mondial et des entités natio-nales et au désarroi des sciences socia-les face aux nouvelles réalités.

Avant la rupture : théories de la moderni-sation.

1. Approche critériologique (Y. Lacoste,H. Leibenstein. P. Lebret), d'où seradérivée une typologie réductrice etmanichéenne opposant société primi-tive et société moderne, particularismeet universalisme, conformisme et effi-cacité innovatrice, état fonctionnel dif-fus et spécialisation fonctionnelle.

2. identification entre sous-développe-ment et absence de croissance (A.Lewis, R. Nurkse, Rosenstein-Roban,S. Kuznets).

3. Identification entre sous-développe-ment et dépendance (R. Prebish, A.Gunder Frank, C. Furtado, S. Amin et A.Emmanuel).

Les trois courants dérivent d'un modèle,dit «modèle de croissance», proposénotamment par W.W. Rostow (3) et sonécole, dont la filiation remonte aux théo-ries èvolutionnistes de la seconde moitiédu 19ème siècle (4). Selon ce modèle, lesétapes de la croissance s'enchaînent defaçon automatique: tradition, transition,décollage, maturité, consommation inten-sive. Malgré les nombreuses critiquesdont il a fait l'objet, ce modèle conserveune forte influence sur la pensée contem-poraine si l'on note que des termes telsque « retard », « structures archaiques »,révolution verte », « décollage » ou « rat-trapage » restent d'usage fréquent (5).

Le troisième courant, dit de la « dépen-dance », traduit cependant une réaction,principalement latino-américaine, contrel'optimisme affiché par les tenants dunéo-evolutionnisme. Un groupe d'écono-mistes reunis autour de R. Prèbish au seinde la CEPAL, auquel il faut ajouter SamirAmin pour l'Afrique et Arghiri Emmanuelpour l'Europe, s'insurgent contre ladépendance de la « périphérie » a l'égarddu « centre » et accordent une importanceprimordiale a l'industrialisation, destinée

à faciliter la substitution des importations.à la planification et à l'intervention del'Etat, ainsi qu'à l'intégration régionale. Auniveau idéologique, la théorie est unexemple de « nationalisme économique »incarné notamment par Allende au Chili,Manley en Jamaïque et Nyerere en Tan-zanie, et stimulera le débat sur le Nouvelordre économique international.

Certes, les divers courants devaient peu àpeu se contaminer mutuellement, le cou-rant réformiste de la « croissance avecjustice » tendant à se rapprocher de l'ana-lyse plus radicale et critique du dévelop-pement présentée par les marxistes et lesdèpendantistes. Les réformistes admet-taient les interventions publiques pourl'allocation de biens et services sociaux etcritiquaient les relations économiquesinternationales en admettant par la mêmela revendication d'un Nouvel ordre inter-national (NOIE), tandis que les marxisteset dèpendantistes dérivaient fréquem-ment leurs solutions de l'analyse qui voitdans le sous-développement et le déve-loppement deux aspects inséparablesd'un même processus historique.

Depuis 1970 environ, les profondes trans-formations qui affectent le système éco-nomique mondial se répercutent forte-ment sur les sociétés du tiers monde.L'unification de l'espace de production etla délocalisation des activités producti-ves, les transferts de techniques inadap-tées, l'êtroitesse de certains marchés, ledéséquilibre des termes de l'échange, laréalisation systématique de grands pro-jets d'investissement (Banque mondiale,ONUDI. OCDE) dans le tiers monde etl'endettement qui en résulte (d'où le rôledu FMI) révèlent l'inadéquation desmodèles de développement classiques àcette partie du monde.

Après la crise : l'interdépendance.La mutation sociale qui s'opère et ledéclin consécutif des théories classiquesdu développement s'accompagnent :

- sur le plan juridique, de l'émergenced'un droit transnational distinct desdroits nationaux et international, et dontla revendication par les ONG d'un statutjuridique international représente unexemple significatif (6):

- sur le plan culturel et social, de la propa-gation continue du modèle occidental (ycompris sa variante marxiste) sur toutela planète et, dans certains pays, d'unphénomène de rejet socio-culturel(Iran), socio-économique (Amériquecentrale) ou socio-politique (Afghanis-tan, Erythrée) de ce modèle.

Ces diverses réactions sont symptomati-ques d'une remise en cause du modèle deréférence, qui amène à redéfinir l'appro-che même des problèmes de développe-

ment. Jusque là, tant l'optique marxiste(transformation des relations de produc-tion pour libérer les forces productives)que l'optique néo-libérale (optimisationde l'utilisation des facteurs productifspour permettre une croissance équilibrée)posait le problème en termes de moyens,les fins restant similaires.

Vers un nouveaudéveloppementOr. la nouvelle approche qui s'ébauche aucours des années 70 intégre désormais àla problématique du développement unecomposante résolument télèologique. Ledéveloppement pour quoi faire ? Telle estla question centrale de ce qu'il estaujourd'hui convenu d'appeler « dévelop-pement autre » (7), « nouveau développe-ment ». «auto-développement», «déve-loppement auto-centre », « développe-ment endogène », « développement orga-nique ». « développement alternatif »,écodéveloppement (8). voire « dévelop-pement holistique » (9). La qualification laplus complète est sans doute celle qu'endonne F. Perroux (10) : développementglobal, intégré et endogène. Celui-ciimplique la définition pour les pays dutiers monde du champ des options possi-bles, l'identification de l'option ou desoptions qui correspondent le mieux auxexpectatives des communautés nationa-les aux niveaux politique, économique,social, culturel et éthique, et enfin la créa-tion et l'utilisation d'outils technologiques(dans tous les domaines) aptes a y parve-nir. Les initiateurs de cette nouvelleapproche se recrutent essentiellementdans les pays industrialisés, et singulière-ment dans les milieux non gouvernemen-taux, dont les praticiens de l'aide ont tiréles leçons des deux premières décenniesdu développement et analysé l'expé-rience propre accumulée par les ONG ence domaine.

Sans doute le nouveau développement a-t-il commencé par prendre le contre-pieddes conceptions explicites ou implicitesdu développement « classique », en refu-sant par exemple l'extraversion et ladépendance externe résultant de l'inser-tion des pays du Sud dans un système derelations économiques internationalesfondé essentiellement sur la croissancequantitative des facteurs économiques(croissance par les exportations, intégra-tion au système de production internatio-nalisé) et en critiquant le modèle d'accu-mulation préconisant un type d'industria-lisation calqué sur les modes de produc-tion et de consommation des économiesoccidentales. Cependant, à la différencede l'école dependantiste dont les concep-tions sont essentiellement négatives, teprojet du développement nouveau adopteune approche nettement plus positive, en

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mettant notamment en valeur les aspectsqualitatifs du développement qui, pourreprendre les termes de Björn Hettne,-... ne consiste pas seulement à modifier lesconditions de ta division internationale dutravail et de la production, ainsi que la distri-bution des biens matériels. Il intéresse toutl'homme, affecte son mode de vie et estinfluencé par sa conception du bien-être,déterminée par sa culture »( 1 1 ) . Envisagédans cette optique, le développement sefonde sur quatre caractéristiques princi-pales

1. il vise à la satisfaction des besoinsessentiels de la majorité : matériels(biens et services), mais aussi nonmatériels (enseignement, participationà la gestion et aux décisions);

2. il se veut intégré et auto-centre : l'in-tégration entre activités (agriculture,industrie, services) et régions (villes,campagnes) doit utiliser en priorité lesressources (matérielles et humaines)locales disponibles dans le cadre d'es-paces nationaux ou régionaux permet-tant une autonomie collective et lacréation de relations économiquesSud-Sud:

3. il doit être endogène, c'est-à-dire sefonder sur un processus politiqueautonome conforme à la spécificitéculturelle de chaque société, et exigedes transformations structurellesaussi bien politiques que socio-écono-miques (7);

4. un dernier critère tendant à se généra-liser parmi les tenants du nouveaudéveloppement concerne la dimensionécologique du développement

Inspirée des thèses d'Ignacy Sachs (8),des travaux du Club de Rome sur les limi-tes de la croissance et de la Conférencesur l'environnement organisée par les Na-tions Unies en 1972, la dimension écolo-gique tend a devenir une composante es-sentielle du nouveau développement.L'écodéveloppement illustre parfaitementla globalisation de la problématique dudéveloppement, et tend à effacer la dis-tinction qui était faite entre ONG « déve-loppementistes » et ONG » écologistes »,comme en témoigne la collaboration étab-lie récemment entre l'International Coali-tion for Development Action (ICDA) deBruxelles, qui regroupe plus de 500 grou-pes et organisations dans 21 pays indus-trialisés, et le Centre de liaison pour l'en-vironnement (CLE) de Nairobi, constituéd'organisations concernées par les ques-tions d'environnement dans 78 pays ré-partis sur les cinq continents, ceci avecl'appui du Service de liaison non gouver-nemental des Nations Unies (UN NGLS).

L'écodêveloppement recouvre égalementles approches du développement autre deE-F. Schumaker(12) et Serge Mc Ro-bie(13) et des technologies appropriées,qui ont donné naissance à des centrestels que l'Appropriate Technology Centreau Ghana, l'Appropriate Technology De-velopment Association à Lucknow (Inde).

le Mian Desa en Indonésie ou le CentroMesoamericano de Estudios de Tecno-logia Apropiada (CEMAT) au Guatemala.

Selon Bernadette Madeuf ( 14 ) , la techno-logie approprié recouvre elle-même troisvoies d'approche :

- amélioration des techniques tradition-nelles, qui sont alors qualifiées de tech-nologies intermédiaires (Schumaker);

- adaptation des techniques industriel-les;

- création de technologies nouvelles, fai-sant appel aux potentialités spécifiquesdu système écologique tropical (éner-gie solaire, biomasse, agrisylviculture,écotechniques diverses), ou recher-ches de techniques nouvelles adapta-bles aussi bien dans les pays en déve-loppement que dans les pays dévelop-pés (agriculture urbaine, serres solai-res, recyclage des déchets, énergiesolaire et eolienne, habitat solaire pas-sif, turbines hydrauliques, aquaculture).Madeuf en conclut à la nécessité d'unélargissement des critères de choixtechnologiques tenant compte desconditions antérieures des choix detechnologie inadaptée, de la persis-tance de la dépendance technologiquedue à l'insertion des économies endéveloppement dans l'économie mon-diale et à leurs importations de techno-logie. La stratégie de choix technolo-gies devrait alors se donner pour butd'organiser les transferts internatio-naux, de promouvoir la création decapacités locales d'adaptation puis decréation technologique, l'objectif finalétant de réduire la dépendance techno-

logique externe par la maitrise deschoix. Le nouveau développement doitdonc se fixer une stratégie technologi-que intégrée dans le projet global deréappropriation collective du processusde développement.

L'une des conséquences remarquablesde cette optique est que. par définition,elle ne saurait aboutir à l'adoption d'unestratégie unique et universelle de déve-loppement, mais implique une pluralité desolutions résultant de l'extrême diversité,non seulement économique, mais aussisociale et culturelle, des régions du Sud.Les orientations de la recherche s'entrouveront elles-mêmes diversifiées, enmême temps qu'elles imposeront auxthéoriciens de retraiter les données fac-tuelles à l'aide de techniques d'analyserenouvelées notamment par l'apportd'une socio-anthroplogie en plein renou-veau (15). L'approche globale, loind'aboutir à une conception homogène dudéveloppement surdeterminée par l'éco-nomie mondiale, engendre au contraireune hétérogénéité théorique et pratiquequi fait sa souplesse et sa richesse.

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La conception de « techniques appropriées » permis ta production d'instruments nouveaux, mieux adapté aucontexte social et aux ressources locales. Ci-contre : engin à pompe peristaltique monté sur roue unique destiné àl'epandage des herbicides et pesticides.

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Participation des ONGau développement de l'Afrique

LA THEORIE A LA PARTIQUE DE LA PARTICIPATION

L'éventail des pratiques que recouvre levocable « participation » en fait un castype de ce que. pour prendre une défini-tion empruntée à la mathématique, onpourrait appeler un ensemble flou.

De la version franchement autoritaireretenue par un document de la CEPAL :« contribution volontaire aux programmespublics... où les gens ne sont pas censésprendre part à la formulation du programmeni critiquer son contenu» (16), à l'idéeopposée d'« efforts organisés visant àaccroître la maîtrise des ressources et desinstitutions dans des situations socialesdéterminées et entrepris par des groupes etmouvements formés par ceux à qui une tellemaîtrise était jusque là interdite » (2). onretrouve sous l'étiquette participative unevariété de phénomènes qui interdit d'enfaire une réalité sociale unique. Le modede relations sociales qu'elle désigne sevoit en effet qualifié de passif ou actif sui-vant le cas, et inclut ou exclut à desdegrés divers des éléments aussi fonda-mentaux que le mode de décision, l'exé-cution des tâches, la partage des avanta-ges et bénéfices, l'évaluation des réalisa-tions.

A défaut donc de pouvoir attribuer auterme de participation un contenu raison-nablement stable, nous en ferons ici uninstrument heuristique fondé sur quel-ques relations dynamiques fondamenta-les que nous empruntons à Peter Oakleyet David Mardsen (18 ) :

a. Collaboration à un programme, plan ouprojet prè-établi. Dans ce cas. le parti-cipant (passif) est invité par l'autorité,gouvernementale ou autre, à prendrepart a un processus qu'il ne maîtrisepas. La participation s'apparente alorsau concept de « mobilisation » et sup-pose l'existence d'un cadre institution-nel pré-existant et invariant.

b. Organisation d'une communauté dansle but explicite de favoriser la partici-pation de ses membres. Les coopérati-ves et unions rurales sont les exem-ples les plus anciens de formes d'orga-nisation importées dans le tiersmonde. Si les coopératives ont sansaucun doute favorisé la participationde certains paysans et amélioré leursort, il est tout aussi certain que cetype d'organisation n'a pas permis,selon les mêmes auteurs, la participa-tion des ruraux pauvres. Une étude dela FAO sur le sujet a abouti aux mêmesconclusions (19). Quant au domaineafricain, Manzi Bakuramutsa (20), qui atravaillé plusieurs années sur le terrainpour le compte du Centre d'étudeséconomiques et sociales de l'Afriquede l'Ouest (CESAO), attribue précisé-ment ce qu'il nomme l'échec des coo-pératives africaines à l'absence departicipation volontaire et a l'imposi-

tion « du haut » de structures coopéra-tives bureaucratisées aux ruraux afri-cains, à partir du postulat erroné del'analogie entre les conditions ruralesde l'Europe du 19éme siècle et lasituation des campagnes africainespendant et après la colonisation.

c. Développement communautaire: ontrouve de nombreux exemples de par-ticipation réussie lorsque le champd'application est clairement défini(soins de santé, eau, infrastructures).Cette dernière forme de participationne prend pas nécessairement uneforme institutionnalisée. Elle requiertl'initiative des participants et leur délè-gue une part de responsabilité dansles décisions et l'exécution destâches, éventuellement reconnue parun conseil communautaire. Son exten-sion est cependant limitée: elle nesemble pas devoir entraîner la partici-pation à d'autres domaines ou niveauxde la vie sociale.

d. Responsabilisation : les activités deforme participative promues par lesONG impliquent souvent, fût-ce defaçon implicite, le partage du pou-voir C) comme des ressources. Lesrecherches dans ce domaine, qui n'ensont qu'au stade des balbutiements,se centrent sur trois éléments : recher-che des unités socio-économiquesfondamentales, éducation non institu-tionnalisée et prise de conscience,appui externe considéré comme déci-sif dans la prise de pouvoir.

L'adéquation des concepts de participa-tion et de pouvoir ne s'est faite que tardi-vement, en raison des obstacles de tousordres qu'elle révèle et dont la natureconflictuelle n'est pas à démontrer. L'inté-gration du concept de pouvoir dans lagrille d'analyse des divers modes de par-ticipation ne peut que préciser et affinerl'appréhension des dynamismes qui lesaniment.

Les bouleversements qui ont affecté lepouvoir politique dans de nombreux paysdu tiers monde ne sont sans doute pasétrangers à cette ouverture de la démar-che participative à la dimension politique.Les mouvements de solidarité du couranttiers-mondiste avec les luttes de libéra-tion nationale culminent avec les luttes delibération nationale en 1968, à la suite desindépendances africaines, des victoiresenregistrées par les mouvements natio-nalistes populaires d'Algérie, du Viet-Nam, de Guinée-Bissau et, plus tard, duMozambique, du Zimbabwe et de l'Angola.Les options socialistes choisies par plu-sieurs des nouveaux régimes (Guinée,Mali, Ghana...) expliquent sans doutel'importance du mouvement participatif dumoment, qu'il serait d'ailleurs plus justed'appeler.. mobilisation », la mobilisationintérieure étant, avec la renegotiation a

l'extérieur défendue dans le cadre duNouvel ordre économique international(NOIE) en 1974, l'une des deux grandesidées du courant radical des années 70.Les déceptions causées chez les dépen-dantistes et les marxistes par l'évolutiondu régime socialiste en URSS et la fin des«lendemains qui chantent » (21) , long-temps incarnés par Cuba et la Chine, seconjuguent avec le constat de l'échec del'approche traditionnelle et libérale par lacroissance pour rendre à l'approche par-ticipative auto-centrée un rôle central,consacré par le courant du nouveau déve-loppement et reconnu par bon nombred'ONG de développement. C'est ainsi quele thème participatif, considéréjusqu'alors comme la clé de voûte du cou-rant dit radical, pénétrera peu à peu lesthèses soutenues dans le cadre desassemblées du Groupe des 77, puis de laCNUCED, de l'ONUDl, du BIT et des confé-rences mondiales portant sur le dialogueNord-Sud et les problêmes de l'alimenta-tion, de la démographie et du développe-ment en général.

En Afrique, la pratique de la participationreste un phénomène intermittent : Jac-ques Bugnicourt (22) relève les cas descoopératives autogérées en Algérie,immédiatement après l'indépendance, lesvillages de résistants organisés selon lesprincipes énoncés par Amilcar Cabrai,l'animation rurale lancée au Sénégal dansles années 60 et les « Ujamaa » tanza-niens, regroupements de villages réalisésà l'initiative du président Nyéréré. Dans lemonde arabe, quelques mouvements sontapparus, inspirés par l'Umma - commu-nauté des fidèles -, mais sans grand suc-cès. Un certain nombre de pays quiavaient été placés sous la tutelle britanni-que conservaient, de leur côté, des orga-nisations inspirées de la tradition dudéveloppement communautaire (Commu-nity development).

L'éparpillement des projets à participationcommunautaire sur le continent africain,et la survivance de quelques grands pro-jets dont la réussite a été reconnue, nesemblent pas encore avoir fait l'objet derecherches systématiques. II serait inté-ressant, notamment, de déterminer teseffets des projets de développement ruralen matière de participation et d'effectuerdes études comparatives des cas connus,ainsi que l'évaluation des facteurs inter-nes et externes concourant à l'apparition,à l'évolution et à la désintégration du faitparticipatif.

(*) « Pouvoir» est pris ici dans le sens sociologique quelui donne par exemple Max Weber, pour qui il est lapossibilitè donnée A un acteur, à l'intérieur d'unerelation sociale, d'être en mesure de la ding er selonson gré. Celte interpétation pourra facilement êtretransposée su niveau de la communauté, dont il estquestion ici (G Balandier, Anthropologie politique.PUF, p. 42).

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L'analyse des formations associatives dela société africaine contemporaine pré-sente un caractère particulièrement com-plexe qu'aggravent d'une part, la confu-

sion qui résulte parfois de rapproche-ments hâtifs entre associations tradition-nelles et formes associatives étrangèreset, d'autre part, les perturbations subiespar les associations africaines elles-mêmes à la suite de la tutelle coloniale.Les associations parentales et claniquesanciennes recoupaient, et recoupentencore, un grand nombre d'autres formesassociatives fondées sur les différencesde sexe, d'âge, d'accès à certainesconnaissances par l'initiation, et dont lesfonctions (rituelles, militaires, politiques,juridiques, économiques...) varient d'unesociété à l'autre.

L'administration coloniale a superposé àce premier système, de caractère person-nalisé, des institutions à caractèrebureaucratique: coopératives, associa-tions professionnelles, regroupements devillageois d'origine administrative, etc. Lacoexistence des deux systèmes repré-sentait bien plus qu'une simple juxtaposi-tion : le système moderne, en imposant sapropre hiérarchisation et sa propreconception du pouvoir, « court-circuite »en quelque sorte le fonctionnement desinstitutions locales, qui s'en trouventaffaiblies et dévalorisées. Les déviationsqui en résultent permettent alors aux inté-rêts individuels comme aux centres depouvoir, comme le montre Fellers (23), dejouer un « double jeu », en opposant unsystème à l'autre suivant les circonstan-ces du moment. Manipulée, la traditionévoluera vite vers un pseudo-traditionna-lisme, tandis que les institutions adminis-tratives post-coloniales engendreront unautocratisme modernisé à visage tradi-tionnel.

On comprendra dès lors que les tentati-ves de greffer des pratiques associativesexogènes sur les institutions traditionnel-les comportent quelques risques de rejet,ainsi qu'en témoignent les résistancespaysannes tant aux politiques gouverne-mentales qu'aux projets non gouverne-mentaux qui ne tiennent pas suffisam-ment compte des réalités sociales dedépart. Des praticiens comme ManziBakuramutsa (24), Mark Nieuwkerk (25)ou Dominique Gentil (26) font d'autre partremarquer que les solidarités anciennessont parfois surestimées, et que l'imageidéalisante ou homogénéisante qui en estdonnée tend à gommer les conflits intra-communautaires et les facteurs d'inéga-lité qui fondent les associations tradition-nelles et qu'elles consacrent. Si toutecommunauté humaine est riche de poten-tialités participatives, il ne faut pas sous-estimer, comme le remarque justementRené-Jean Dupuy, les potentialités

conflictuelles qui la caractérisent tout

autant (27).

Aux ambiguïtés provoquées par les inter-férences entre les systèmes associatifsanciens et modernes et au double dys-fonctionnement qui en résulte, il faut ajou-ter les obstacles inhérents à la naturemême des institutions modernes. Jac-ques Bugnicourt désigne ainsi six fac-teurs anti-participatifs (28) :

- l'enseignement, où les enfants s'initientà la compétition plus qu'à la solidarité etqui, selon les mots de Julius Nyerérécité par l'auteur, a hérité du colonia-lisme un système éducatif qui « encou-rage non pas les instincts coopératifs del'homme, mais ses instincts individualis-tes » et « renforce les comportements iné-galitaires »;

- l'administration, de caractère hiérarchi-que et bureaucratique, préfère la com-munication écrite uniformisée et imper-sonnelle au contact oral direct;

- le mépris affiché à l'égard des connais-sances traditionnelles et des groupessociaux considérés comme retardatai-res;

- la dépendance des individu s à l'égard del'Etat;

- le poids excessif supporté par les grou-pes les plus défavorisés des villes et descampagnes dans toute action à carac-tère participatif:

- l'inadéquation des théories étrangères àla situation africaine (influences del'islam, du christianisme, du marxisme,etc.).

De son côté. Dominique Gentil a relevé,dans le cadre d'une étude consacrée aumouvement coopératif en Afrique (26),des facteurs d'inégalité qu'on peut sansdoute ranger parmi les causes des obsta-cles a la participation : rôle des Etats,chefferies et féodalités, importance del'esclavage, domination des aînés sur lescadets, statut souvent inférieur de lafemme,..

Les solidarités elles-mêmes, outre l'usuresubie au cours de la colonisation, présen-tent des caractéristiques qui les différen-cient des coopératives modernes:

- elles fonctionnent, à l'instar d'autrescontextes paysans, en cas de calamités(décès, maladies, incendie...):

- les structures de réciprocité (commeles tontines, où chacun cotise périodi-quement mais un seul à tour de rôlereçoit l'ensemble des sommes versées)fonctionnent selon un modèle et dansun esprit très différent de ceux des coo-pératives.

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Colloque UAIBruxelles 1984

Participation des ONGau développement de l'Afrique

LES ASSOCIATIONS AFRICAINES

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Participation des ONGau développement de l'Afrique

D'autres types de solidarité sont à réci-procité dissymétrique : travaux collectifsau profit du chef en échange de repas ouautres prestations sociales, services ren-dus aux aines... L'unanimité de la démo-cratie villageoise cache souvent des lut-tes de factions, et maintient les femmes etles jeunes à l'écart des décisions. SelonDominique Gentil, les structures tradition-nelles se fondent, de façon schématique.sur la réciprocité (chacun profite à sontour de l'organisation collective), différanten cela des coopératives, fondées sur lasolidarité (travaux collectifs pour unobjectif commun et affectation collectivedes bénéfices). De là la taille plus res-treinte des structures communautaires, etle caractère plus ponctuel ou imperma-nent de leurs interventions (campagneagricole, construction de logements...),les coopératives se caractérisant par leurdimension supérieure et la permanencede leurs activités dans le temps.

Les obstacles au développement des pra-tiques associatives et participatives afri-caines sont, on le voit, nombreux et detaille. Ifs n'ont cependant pas empêchéque des expérimentations en tous genresaient été menées, avec des fortunesdiverses, sur tout le continent. Dés avantles indépendances, de nombreux groupe-ments de type charitable s'étaient implan-tés à l'initiative d'associations européen-nes. Généralement liées aux missionsévangélisatrices des Eglises, elles pro-mouvaient des actions de bienfaisancefondées sur une vision paternaliste etsentimentale des choses.

En Afrique de l'Est et notamment enOuganda, la tradition dite du « développe-ment communautaire », d'origine britanni-que, essaimait dès 1946 et atteignait leGhana en 1948. Créées par les servicesd'assistance sociale, les actions qui s'enréclamaient visaient avant tout à établirdes liens entre l'administration colonialeet les villages. Les principes qui l'inspi-raient et qui devaient être définis à Cam-bridge en 1954 avant d'être adoptés parles Nations Unies en 1960, s'inscrivaientrésolument dans la mouvance participa-tive et associative : le développementcommunautaire devait naitre des initiati-ves de la population elle-même et encou-rager celle-ci à maîtriser [es diversesactions qui y menaient : alphabétisation,clubs de jeunes, travaux communautai-res, formation des agriculteurs...

Après la décolonisation, l'action des grou-pes tiers-mondistes européens etl'impact des mouvements de libérationnationale devaient mener ces associa-tions a adopter peu a peu des principesmoins paternalistes et plus désintéressésa l'égard des populations qui, d'assistées,allaient progressivement être appelées aparticiper a leur propre développement.L'action non gouvernementale d'originelocale ou étrangère venait en fait se juxta-poser a l'action des gouvernements afri-cains tendant a regrouper les populations

rurales au sein de structures coopérativesqui. comme nous le verrons plus loin, sontloin d'avoir produit les résultats escomp-tés. Au Kenya par exemple, les structurestraditionnelles ont été intégrées dansl'administration publique, tandis qu'enTanzanie et en Ethiopie des institutionsmodernes ont remplacé les organisationscommunautaires traditionnelles (29). EnAlgérie, le gouvernement mit sur pied descoopératives agricoles autogérées immé-diatement après l'indépendance sur labase des anciennes propriétés colonia-les. Au Sénégal, le gouvernement a lancédans les années 60 un programme d'ani-mation rurale à caractère participatif.

regroupements plus « spontanés » : GuyBe!!oncle (30) cite le cas des associa-tions villageoises créées par la Compa-gnie malienne de développement des tex-tiles (CMDT) et de groupements villageoisdu Burkina, où la liberté d'association adéjà permis de nombreuses réalisations.Certains réseaux coopératifs sont crééspar des émigrés ou d'anciens étudiantsde retour dans leurs villages après unséjour en Europe : c'est le cas de la fédé-ration des groupements villageois deKayes (Mali), appuyée par un grouped'ONG françaises, et des groupementscréés au Rwanda par d'anciens étudiantsde la Faculté d'agronomie de Gembloux(Belgique). D'autres encore, comme lecollectif de réflexion de Thiès (Sénégal)composé de groupements paysans séné-galais, de l'IRED, d'ENDA, du BECIS et deconseils indépendants, tente une redéfi-nition globale du processus de « dévelop-pement participe » a partir de l'évaluationqu'en font les groupes paysans eux-mêmes.

L'extrême dispersion des actions nongouvernementales a incité les ONG d'ungrand nombre de pays a se regrouper,généralement sous l'impulsion d'ONGétrangères, en fédérations nationales quipuissent se poser en interlocuteurs vala-bles face aux autorités gouvernementaleset aux ONG étrangères. C'est le cas de laSociété permanente des ONG (SPONG)au Burkina, la Fédération des ONG(FONGS) et le Conseil des ONG d'aide audéveloppement (CONGAD) au Sénégal, leConseil des ONG du Togo (CONGAT), laFreedom from Hunger Council for NationalDevelopment au Kenya, le Sudan Councilof Voluntary Agencies (SCOVA). etc.Les fédérations nationales s'appuientelles-mêmes sur des réseaux interafri-cains, dont certains ont déjà fait la preuvede leur efficacité :

- Institut africain pour le développementéconomique et social (INADES), Abid-jan, et son émanation :

- Institut africain pour le développementéconomique et social - Agri-Service -Centre africain de formation (INADES-FORMATION), Abidjan;

- Institut panafricain pour le développe-

ment (IPD). Douala-Buea-Ouagadou-gou - Kabwe;

- Innovations et reseaux pour le dévelop-pement (IRED), secteur africain;

- Environnement et développement afri-cains (ENDA). Dakar;

- Conseil pour le développement de larecherche économique et sociale enAfrique (CODESRIA), Dakar;

- Centre d'études économiques et socia-les pour l'Afrique occidentale (CESAO),Bobo-Dioulasso;

- Association pour la promotion des ini-tiatives communautaires africaines(APICA). Douala.

Citons également le Fonds d'appui audéveloppement participé (FADEP). envoie de constitution, proposé par l'IRED envue de soutenir l'action des ONG d'Afri-que occidentale.

Enfin, on ne saurait clore ce chapitre sansdire un mot de la remarquable expériencemenée par l'association « 6 S » (Se Servirde la Saison Sèche en Savane et auSahel). Il s'agit de l'une des tentatives lesplus intéressantes de « greffe » sur desassociations traditionnelles en fonctiondes nécessités actuelles, réalisée par lafédération de 2000 groupements paysansdu Burkina, du Sénégal et du Mali. Ceux-ci ne sont en effet que les nouveaux ava-tars des associations traditionnelles dejeunes, les Naam, qui avaient déjà étéconfrontées dans le passé aux problèmesposés par la sécheresse et l'exode despopulations et créé des réseauxd'entraide pour y faire face. « 6 S » étendaujourd'hui ses activités à l'hydraulique,au maraîchage, à la pisciculture, à lasanté humaine et animale, à l'alphabéti-sation, à l'énergie (biogaz et reboise-ment), à des activités culturelles et artisa-nales, etc. En outre, elle peut se targuerd'avoir gagné l'aide extérieure à sesconceptions, puisqu'un gouvernement ettrois ou quatre ONG européennes se sontrisqués à créer un fonds d'appui de200.000 dollars. Les animateurs de cetteexpérience exemplaire espèrent pouvoir,dans un proche avenir, élaborer des ins-truments méthodologiques qu'ils pour-raient mettre à la disposition d'autresassociations (31 ).

Des réseaux confessionnels se sont éga-lement constitués suite a l'africanisationdes institutions étrangères implantéessur le Continent, ou à la création d'orga-nes proprement africains. Ainsi la Confé-dération des Eglises de toute l'Afrique(CETA), qui s'est détachée de la Sociétédes missions protestantes de Paris, etdiverses organisations catholiques qui.en même temps qu'elles diversifient ladestination de leur aide, conquièrent unerelative autonomie par rapport a l'Eglise-mêre. Les organisations islamiques,comme l'Agence de secours islamiqueafricaine (IARA). sont plus rares etd'apparition plus récente.

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Participation des ONGau développement de l'Afrique

Les assocations et réseaux non gouver-nementaux africains ont continué de semultiplier au cours de ces dernièresannées, encourages en cela par la capa-cité croissante des ONG du Nord de cap-

ter auprès de leurs sympathisants et deleurs gouvernements des ressourcesmatérielles qu'elles destinent de plus enplus, dans l'optique du partenariat évo-quée plus haut, au soutien d'actions non

gouvernementales autonomes dans leSud et à leur organisation à l'échelonlocal, national ou transnational.

LES ASSOCIATIONS NON AFRICAINES

Genèse

Parallèlement à la floraison des théoriesdu développement au cours de ces vingtou trente dernières années, une multituded'organisations non gouvernementalesont surgi, dans les pays industrialisés, del'initiative d'individus, de groupements, demouvements religieux, syndicaux ou poli-tiques, et dont les objectifs s'inscrivaientdans une problématique du développe-ment en évolution rapide.

Certes, des réseaux de groupements cha-ritables et autres œuvres de bienfaisances'étaient constitués dans les métropolescoloniales et assuraient les missionsevangelisatrices de leur solidarité agis-sante. Mais il fallut attendre les lende-mains de la seconde guerre mondialepour qu'apparaissent les premières orga-nisations, chrétiennes surtout, dont lesprincipes d'une solidarité moins intéres-sée et moins paternaliste annonçaient ce

suite, les guerres d'indépendance et lemouvement de décolonisation allaientaccélérer la formation de mouvements desolidarité de tous bords et de toutes origi-nes.

En Grande-Bretagne, par exemple, Chris-tian Aid (32). la principale ONG de déve-loppement d'origine confessionnelle dupays, a été créée en 1948 en tant que divi-sion du Conseil britannique des Eglisesdans le but d'apporter une aide aux réfu-giés et autres popuiations affectées parles calamités naturelles. En France, leComité inter-mouvernents pour les éva-cués (CIMADE). aujourd'hui Service œcu-ménique d'entraide, est ne en 1939 de larésistance pacifique à l'occupation et del'aide apportée aux déportés et aux sinis-trés. Pendant la guerre d'Algérie, elleappuiera et coordonnera les groupes decitoyens opposés à la poursuite de laguerre. C'est dans sa mouvance que seracréé en 1961 le Comité catholique contrela faim et pour le développement (CCFD),qui se donne pour but explicite d'informerle public sur le problème de la faim et delutter contre le sous-développement. AuDanemark. l'Eglise crée en 1950 Falkekir-kins Nodhjaelp, qui reste aujourd'huil'ONG la plus importante du pays. Dansd'autres cas, des organisations bénévo-les prolongent l'action des partis politi-ques ou des syndicats, comme War onWant créé en Grande-Bretagne en 19 51par des dirigeants du parti travailliste, ouWereldsolidanteit en Belgique, issue de lacentrale des syndicats chrétiens (CSC). Ilarrive aussi que des mouvements politi-

ques appuyent directement des projets dedéveloppement, comme ECOLO en Belgi-que, qui prélève 1 % de son budget pourl'affecter à un projet de son choix.

Parallèlement aux organisations liées auxEglises, des organisations laïques ou plu-ralistes se créent : Oxfam en 1942,l'Agence suédoise d'assistance techni-que en 1952, Terre des Hommes en 1962,etc. D'autres, plus rares, se sécularisentavec le temps, comme I'lnstitute for Cultu-ral Affairs (ICA) aux Etats-Unis ou AFC-Solidarité Tiers Monde au Luxembourg.Des courants radicaux qui, à partir de1960 et plus encore après 1968, expri-ment leur solidarité avec les luttes de libé-ration nationale du tiers-monde, naissentde nombreuses organisations qui, sansrecourir aux mêmes formes d'action, sesentent interpellées par la situation despopulations anciennent colonisées.

Au cours des dix années qui suivent, onassiste à une relative accentuation descourants radicaux parmi les ONG euro-péenne. La publication de l'encycliquePopularum Progressio par le page Paul VIen 1967 constitue sans conteste l'un desévénements qui ont permis cette évolu-tion, encouragée par les prises de posi-tion subséquentes des évéques d'Améri-que latine en 1968 (Conseil episcopallatinoaméricain - CELAM) à Medellin(Colombie) en faveur des populationsdéfavorisées et des prêtres socialementengages à leurs côtés, position officiali-sée par la deuxième assemblée duCELAM a Puebla (Mexique) en 1979. Sil'Afrique n'a été gagnée que tardivementparce puissant courant, peut-être est-cedû, comme l'observe Philippe Malvé (35),aux différences d'option entre les pèresblancs et autres religieux missionnairesinstallés en Afrique et la fraction de la hié-rarchie catholique latino-américaine laplus socialement engagée, souvent re-présentée par des dominicains et des jé-suites de formation plus intellectuelle.

Il faut toutefois noter que dès 1972. uncontre-courant se développa à l'intérieurmême du CELAM en opposition à la« théologie de la libération ». bientôt pré-sentée comme un « virus contagieux » etcombattue à l'occasion de divers collo-ques organisés notamment par le Cercled'études Eglise et libération. Aux Etats-Unis, l'Institute for Religion and Demo-cracy est fondé en 1980 dans le but dedénoncer l'aide apportée par des groupeschrétiens nord-américains à la théologiede la libération et à l'Eglise populaire enAmérique latine (37).

Trajectoire

Assez rapidement, les ONG passent dupartage et de l'aumône au partenariat et àla coopération, complétant les appels defonds par des campagnes d'information etdes actions multiformes destinées à éveil-ler la sensibilité de leurs concitoyens.

Les désillusions politiques rencontréesentre 1960 et 1980 aidant, les mouve-ments de solidarité se globalisent etabandonnent peu à peu les illusions mes-sianiques de l'exotisme militant (34).Dans le même temps et dans un souci deréalisme et d'efficacité, les ONG tententd'articuler leur action à celle de leurs gou-vernements respectifs et de coordonnerquelque peu leurs propres efforts par lamise sur pied d'organes inter-ONG. Danscertains pays, celles-ci se regroupent encollectifs de niveau national et de carac-tère pluraliste: c'est le cas du Comitécentral de l'assistance technique sué-doise, du Comité national de la coopéra-tion au développement (CNCD) et duNationaal Centrum voor Ontwikkelings-samenwerking (NCOS) en Belgique ou dela Confédération des ONG de développe-ment d'outre-mer (CONGOOD) en Irlande.Dans d'autres pays, les regroupementss'opèrent suivant les courants idéologi-ques ou confessionnels classiques: enAllemagne fédérale BUKO réunit de 1000a 2500 groupements sans appartenancepolitique ou confessionnelle, tandis queles associations liées aux Eglises protes-tantes coordonnent leurs actions parl'intermédiaire de leur agence de pressecommune EPD. Les organisations néer-landaises se rattachent de leur côté àquatre grands collectifs, soit par ordred'importance: l'Organisation catholiquede cofinancement pour des programmesde développement (CEBEMO). Inter-Church Coordination Committee forDevelopment Projects (ICCO). protestant;Organisation néerlandaise pour la coopé-ration internationale au développement(NOVIB). sans appartenance; Instituthumaniste de coopération avec les paysen voie de développement (HIVOS),humaniste. Aux Etats-Unis. CAREregroupe les associations catholiques etprotestantes.

Certaines fédérations obéissent à un cri-tère fonctionnel : ainsi l'Associationdanoise de coopération internationale(MS) concentre les activités relatives àl'éducation au développement et financeun certain nombre d'ONG spécialiséesdans ce domaine. Le Conseil de la jeu-nesse danoise (DUF), quant à lui, joue le

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Participation des ONGau développement de l'Afrique

même rôle à l'égard de 57 ONG de jeunes,tandis que l'organisation religieuse Folke-kirkins Nodhjaelp, créée peu avant 1960,capte !e plus gros des collectes destinéesaux projets de développement et à l'aided'urgence. En Norvège, 80 ONG se sontreunies au sein de l'Association desNations Unies (UNA) pour mener à bienleurs activités d'information dans tout lepays.

Enfin, dans des pays comme l'Italie ou leJapon (38), où le volume des ressourcesmobilisées par le secteur non gouverne-mental est encore faible, les ONG n'ontpas encore réussi à se coordonner àl'échelon national.

Au niveau international, les ONG du Nordse sont rendu compte là aussi de l'intérêtque présentait pour elles la coordinationde leurs actions ou, tout au moins, l'éta-blissement de relations permanentes etl'échange d'informations concernantleurs activités respectives. C'est de cesouci qu'est né en 1976 le Comité de liai-son des ONG auprès des Communautéseuropéennes, qui s'est donné pour buts,outre ceux qui ont mené à sa création :

- obtenir la reconnaissance officielle desONG par les Communautés et renforcerla collaboration entre les unes et lesautres;

- encourager la création d'ONG authenti-ques dans les pays en développement;

- informer l'opinion publique européennedans le domaine du développement;

- promouvoir une politique de développe-ment européenne qui tienne comptedes objectifs du monde des ONG.

Le Comité de liaison est constitué de 10membres nationaux représentant chacunla totalité des ONG de son pays qui entre-tiennent des relations avec la CEE, plusquatre membres indépendants expertsdans les domaines suivants: éducationpour le développement, aide alimentaire,aide d'urgence et volontariat. Il constituede la sorte l'unique organe de contactpermanent entre les milieux officiels etnon officiels, si l'on peut dire, des Commu-nautés, pour tout ce qui concerne la coo-pération au développement. De plus, lefait qu'il soit représentatif des assem-blées nationales d'ONG le distingued'organes comme la Conférence des ONGayant le statut consultatif auprès duConseil économique et social des NationsUnies (CONGO), qui ne peut se prévaloird'un tel statut dans ses rapports avec lesinstances intergouvemementales.

D'autres regroupements repondent à desnécessités plus en rapport avec l'exécu-tion et la coordination de leurs projets res-pectifs. On peut ranger dans cette caté-gorie des consortiums tels que le Conseilinternational des agences bénévoles(CIAB). la Coalition internationaled'action pour le développement (ICDA) oul'Association de coopération et de recher-ches pour le développement (EUROACTION-ACORD). Parmi ces dernièresorganisations, le CIAB, issu de la fusionen 1962 de trois organisations et regrou-pant actuellement 70 ONG, et EUROACTION-ACORD. avec 22 organisations

membres en Europe et au Canada, sesont fixé pour but d'accroitre les contactsentre leurs membres et de rationaliserleurs activités sur le terrain. Les activitésd'ICDA. par contre, se concentrent plutôtdans le domaine de l'information ; ses 500groupements et organisations situésdans 21 pays occidentaux (dont 16 enEurope de l'Ouest) ont pu, grâce à lagrande variété de leurs buts et activités,lancer toute une gamme de projets com-muns : ressources génétiques en rapportavec les activités des sociétés multinatio-nales agroalimentaires, rôle des femmesdans le développement, stratégies alter-natives de développement en Amériquecentrale et dans les Caraïbes, appui desONG à la Conférence de coordinationpour le développement du Sud de l'Afri-que (SADCC) et évaluation des relationsNord-Sud dans les domaines de l'aide, decommerce, de finances et du rôle des mul-tinationales, etc.

Aide publique et aide privée

Les divers regroupements qui s'opèrentau niveau national et. plus récemment, auniveau international, représentent uneétape essentielle de l'évolution des ONGdans la mesure où cette vaste concerta-tion renforce la cohérence de leurs ac-tions respectives et accroit les pressionsqu'une partie d'entre elles entend exercersur les Etats, afin d'obtenir de ceux-ciqu'ils prennent mieux en compte les inté-rêts des partenaires du Sud et donc, plusconcrètement, qu'ils accroissent l'aidequ'ils leur destinent.De fait, on assiste aujourd'hui à une dou-ble montée : d'abord celle du nombre des

Contributions des ONG, 1970 à 1981 (d'après les données de l'OCDE)Pays 1981

En % dollars pardu PNB habitant

Contributions nettes des ONGmillions de dollars

1970 1975 1980 1 9 8 1

Norvège 0,06 9 3.9 10.6 33,0 36.0

Suisse 0,06 9 10,9 32,1 63,2 (60.0)Pays-Bas 0,06 6 5.2 23,5 78,7 85.2Allemagne 0,05 6 77,8 205.0 420.7 3 7 1 . 1

Suède 0,05 7 25.2 38.8 59,0 59,0Belgique 0,04 4 14,8 20,0 45.0 37,3

CanadaEtals-Unis

0,04 40,03 4

51.6598,0

66,5804,0

102.01.301.0

103,01.018,0

Autriche 0.02 2 15,7 33.8 39.7 35,8FinlandeNouvelle Zélande

0,03 30,03 2

0.81 ,4

2,26.4

15,56,8

13.46.8

Australie 0.02 2 15,7 33,8 39,7 35,8

DanemarkRoyaume Uni

0.02 20,02 2

3.033.6

6,257,8

12,9120.2

10,01 01. 4

France 0,01 1 6.3 15.2 35.7 32,0ItalieJapon

- 5.02.9

3.010.0

3,126,4

1.227,3

Total CAD 0.03 3 859,7 1.346.2 2.386,4 (2.017,7)

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Participation des ONG

au développement de l'Afrique

ONG consacrées au développement, déjàsupérieur aux 1702 entités recensées parl'OCDE en 198 1 (35). ensuite celle desressources mobilisées par celles-ci et quien 1980 atteignaient 2,386 millions dedollars (total des pays du Comité d'aideau développement - CAD), prés du tripledu chiffre de 1970 (*). Notons que la priseen compte des sommes transférées dusecteur public (national et international)aux ONG augmente la contribution de cesdernières d'environ 50 %. Leur apporttotal est donc considérable, et représentela troisième source d'aide au développe-ment (**) après les transferts publics bila-téraux et multilatéraux. Si d'après lesdonnées de l'OCDE, le montant net de lacontribution des ONG ne représentait en1980 que 0,03 % du PNB global des paysconcernés (contre 0.37 % pour l'aidepublique au dèveloppement-APD), onpeut établir une comparaison plus signifi-cative entre ces deux postes si l'onretranche du montant de l'APD un certainnombre de dépenses qui. comme les cré-dits octroyés à des conditons de faveur,les rémunérations des coopérants offi-ciels ou certaines formes d'aide militairereviennent en fait au pays donneur sousforme de remboursements, d'achats dematériels ou de rapatriements de capi-taux. C'est ainsi que, dans une étudeconsacrée à l'aide privée belge, JacquesDumont (36) ramène le chiffre de 22 mil-liards de francs belges affectés à l'APD à4 ou 5 milliards nets de «dons», pluscomparables aux apports des ONG, dontle caractère désintéressé les assimileplutôt, selon l'auteur, à des dons. Si l'ons'en tient aux montants ainsi définis, lacontribution des ONG (plus d'un milliardde FB) correspond à près de 20 % dumontant brut de l'APD, ou encore 30 %des fonds relevant de la « coopération »au sens strict. Ce qui, compte tenu de laposition moyenne de la Belgique dans leclassement des sommes consacrées àl'APD, nous donne une estimation sansdoute plus réaliste de l'apport réel desONG dans le contexte global de l'aide audéveloppement.

Certes, il faudrait pour être juste retran-cher des montants mobilisés par les ONGcertaines dépenses comme celles affec-tées strictement aux œuvres missionnai-res, à certains secours d'urgence ouautres actions charitables, qui ne tombentpas dans la catégorie de l'aide au déve-loppement proprement dite. Il n'en restepas moins que la comparaison de don-nées comparables, même purementquantitatives, fait désormais apparaître lacontribution non gouvernementalecomme un élément non négligeable dansle domaine du développement.

10.000 le nombre de volontaires amployés car deONG européennes dans le tiers-monde.(**)Parfois dépassée, dans certains pays, par letransferts effectues par les travailleurs emigrévers leur pays d'origine. Mais s'agit-il d'une

«aide»?

RÉFÉRENCES

(1 ) G. Durand. Science de l'homme et tradition. Berg1979.

(2) Voir notamment: M. Ikonicoff et J. Masini. LaRecherche sur le développement, CNRS, 1983.

(3( W.W.Rostow. Les Etapes de la croissance économi-que. 1962

voulu dédier Das Kapital a Darwin.

(5) La Rapport Brandt (1980). qu'on peut situer dans la

la libéralisation du système pour permettre le «rat-trapage - souhaité, et préserver, il est vrai, les

développement, dans cette optique, et conformé-ment au modèle dit de l'interbépenuance, est decorriger les déséquilibres historiques et actuelspar l'application des mesures du NOEI : prix plusstables et rémunérateurs pour les matières pre- mitères. accès aux marches du Nord pour les pro-

etc. Sa caractéristique la plus marquante est qu'ilne concerne que les Etats, entièrement responsa-bles du développement de leurs peuples. C'estdans le Rapport Brandi que les notions de trans-ferts massifs, d'intérêts réciproques et d'interde-

la plus achevée.

(6) Voir notamment : Le Róle des ONG dans la sociétécontemporaine, colloque de Strasbourg 1983,Associations transnationales 1/1983, et Statutjuridique des OING - Projet de rapport des experts

(7) Development Dialogue, Dag Hammarskjöld Founda-tion, 1975.

(8) I, Sachs. Stratégies de l'ècodéveloppement. Edi-tions Ouvrières. 1980.

(9)Voir notamment: J. Galtung. Los Azules y tosRojos : tos Verdes y (os Pardos : una Evaluation deMonmientos Alternatives, Alternatives 1/1983.Academia de Humanisme Cristiano. Santiago.

(10) F. Perroux. Pour une philosophie du nouveau déve-loppement. Aubier. Presses de l'Unesco. 1931, citepar M, Ikonicoft et J, Masini.

( 1 1 ) Bjöm Hettne. The Theory of Development and theThird World. Swedish Agency lor Research Coope-ration with Developing Countries (SAREC). 1982

(12) E.F. Schumaker. Small is Beautiful. Le Seuil 1978.

(13) G. Mc Robie. Small is Possble. Intermediate Tech-nology Development Group (ITDGI. London.

(14) B. Madeuf, Quelle technologie pour quel développe-ment ?, in Transfert de technologie et nouvel ordreéconomique international, colloque international.Université de Louvain-la-neuve (Belgique). 1982.

( 15 ) P . Jacquemot. Economie et sociologie du Tiers-Monde, L'Harmattan. 1981; C. Alien and G. Wil-liams. Sub-Saharian Africa, Sociology of Developing,Societies. Macmillan 1982; P. Worsley. The ThreeWorlds. Weidenfeld and Nicolson 1984; EuropeanAssociation of Development Research and Trai-

pean Perspective or, Development Studies in the 80s,EADI 1983.

cite dans Approaches to Participation in Rural Dowlopment ILO. 1984.

( 1 7 ) A. Pearse el M. Stiefel. Inquiry into Participation.UNRISD, 1979. cite en (18).

( 18 ) Peter Oakley et David Mardsen, Approaches to Par-tictpation in Rural Development. ILO. published onbehalf of the ACC task Force on Rural Develop-ment. ILO. Genève, 19B4.

(19) Research Guidelines et Participation of the Poor inRural Organizations, FAO, Rural Organizations

(20) Manzi Sakuramutsa, Afrique : pourquoi l'échec denos coopératives ?, CMCF/AO. FAO. 1982/3.

(21 ) René Dumont. Finis les lendemains qui chantent, ft.Laffont 1984.

(22) Jacques Bugnicourt. Participation populaire audéveloppement en Afrique. Carnets de l'enfance59/60. Unicef, 1982.

(23) Cite par Georges Balandier. Anthropologie politi-que, p. 190, PUF. 1967.

(24) Manzi Bakuramutsa. Afrique: pourquoi l'échec denos coopératives ? CMCF/AD. FAO. 1982/3.

(25) Dominique Gentil, Les pratiques coopératives en

coopérative. Université de Sherbrooke (Canada)1979.

(37) René-Jean Dupuy. Développement et droits del'homme. Le Monde, 15 janv. 1984.

(28) Jacques Bugnicourt, Participation populaire au

nautaire. Carnets de l'enfance 59/60. Unicef1982.

(29) Séminaire regional CMCF/AD sur l'élaboration deprojets participatifs en Afrique noire. Côte-d'Ivoire,du 22 nov. au 8 dec. 1982.

(30) Guy Belloncle. La Question paysanne en Afriquenoire. Karthala. 1982.

(31 ) Elude de cas - Six S -. Stratégies paysannes. Com-ment une ONG du Sud est capable de s'imposer ausystems dominant de l'aide internationale. Congres

caise, IRED. mai 1984.Voir aussi dans ce même numéro : B.L Quedraogo,

SIX S. B.P. 100. Ouahigouya. Burkina.(321 Pour les ONG de la Communauté européenne, voirnotamment : The European Ten and the Third World.ICDA. 1983.

France, in Famines el penuries. Maspèro, 1982.(34) Voir le pamphlet de Pascal Bruckner, te sanglot de

l'homme blanc. Seuil, 1983.(35) Aide au développement- Organisations non gouver-

nementales sans but lucratif. OCDE, 1981.(36) Jacques Dumont. Laide privée au développement:

(CRISP). Bruxelles, 1982.(37) François Houtart. Une grande offensive du Vatican

contre la theologiede la libération. Le Monde Diplo-matique, juin 1984. Voir aussi Donal Dor. Option forthe Poor. 100 Years of Vatican Social Teaching. Or-bis Book.

(38) Japonese NGOs and International Development Coo-pération. Centre tor the Development o! Human Re-sources in Rural Asia (CENDHRRA) Newsletter,mars 1984.

TRANSNATIONAL ASSOCIATIONS, 6/1984 307

Colloque UAIBruxelles 1984

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NGO PARTICIPATION IN DEVELOPMENT

In my capacity as representative of the In-ternational Confederation of Free TradeUnions. I should first like to give a brief in-troduction about the nature of our organ-isation. It is a Confederation of nationaltrade union centres, representing 137 af-filiated organisations in 95 different coun-tries on all five continents, totalling amembership of some 85 million.

The subject matter which we are about todiscuss under this item is the participationof NGO's in development. The motto of theICFTU is « bread, peace and freedom ». By« bread » we. of course, mean an end topoverty the world over. The ICFTU, interms of its constitution, exists to promotethe interests of working people every-where; and to work for constantly risingliving standards, full employment, socialsecurity; and to reduce the gap betweenrich and poor, both within and betweennations. This commits us to a comprehen-sive global development strategy.

History has shown us time and again thatthere cannot be social and economic de-velopment without peace and stability:there cannot be peace and stability in theabsence of basic human rights. It is there-fore clear that the ICFTU, in its task of pro-moting the interests of working peopleeverywhere, must be actively involved inthe defence of fundamental human andtrade union rights.

The scope of our organisation in thatframework which I have just outlined istremendous and. for the sake of clarityand taking into account the time factor, Ishall proceed point by point on the basisof the topics chosen for discussion underthis item.

Firstly, co-operation between intergov-ernmental and non-governmental organi-sations. The International Labour Organi-sation with its unique tripartite character,and as the organisation responsible forthe setting of internationally-recognisedLabour standards, is naturally a focalpoint for a great deal of the ICFTU's workon a wide range of issues - be they relatedto standard-setting procedures or viola-tions of the conventions and recommen-dations by governments or employers, or,

Free Trade Unions (lCFTU)

to economic and social policy issues, ed-ucation or development co-operation TheICFTU has major influence in the ILO Gov-erning Body, as the overwhelming major-ity of the Governing Body members on theworkers side are from ICFTU-affiliated or-ganisations; the Chairman of the ILOWorkers Group is from the ICFTU-affiliat-ed DGB; and the Secretary of the ILOWorkers Group is at the same time Direc-tor of the ICFU Geneva office, which main-tains a daily Liaison with the ILO. Largelythrough the efforts of the ICFTU WorkersGroup, a special Committee on Apartheidwas established as a permanent ILO Con-ference Committee to monitor the ILO up-dated declaration concerning the Policy ofApartheid in South Africa.

The ICFTU has the highest consultativestatus with the United Nations and its Ag-encies and maintains a Liaison office forthe UN in New York, with a permanentICFTU representative. An ICFTU input canbe seen at the level of the UN Conferenceon Trade and Development (UNCTAD).UN Conference on Least DevelopedCountries, United Nations Economic andSocial Council, UNESCO, the United Na-tions Industrial Development Organisa-tion and at the level of the UN's interna-tional development strategy and globalnegotiations. We also have a particularlyclose working relationship with the UNCentre on Transnationals and the UNSpecial Committee Against Apartheid,which has reproduced ICFTU's list of com-panies investing in South Africa as part ofits basic documentation.

Coming to the next point on our agendanamely « Humanitarian Action », the ICF-TU Constitution defines as one of our aims« to weld international trade union solidarityby giving succour to the victims of all kindsof oppression, by giving token assistance tothose suffering from the consequences ofnatural and industrial disasters and by prov-iding support in all other cases where work-ers should stand shoulder to shoulder and toassist in providing peoples who have beenvictims of war and subjugation with all prac-ticable means for the speedy rebuilding oftheir economies and in promoting interna-tional measures of aid for them, with full re-spect for their political and economic indep-endence ». In this framework, we have giv-en considerable rehabilitation assistance

to countries such as Sudan, Nigeria andUganda - more recently Chad, whoseeconomies were seriously affected by civilwar, or Zimbabwe, in the post-indepen-dence nation-building process, we haveaided earthquake or flood victims, such asthose in Swaziland earlier this year. TheAfrican Sahelian region, affected bydrought and famine, has been the objectof special ICFTU programmes. In Decem-ber 1982, the ICFTU organised jointly withits affiliated in Upper Volta, a trade unionconference on « Problems of the Sahel andtheir Consequences for Workers and Peas-ants ». The conclusions of the conferenceput forward recommendations to the Sa-hel governments and international donororganisations for increasing the effective-ness of aid. The crucial role of popularbroad-based participation of rural work-ers in their own development throughworkers organisations was stressed.Strong recommendations were made fortrade union involvement in developmentat the national, regional and internationallevels, with the aim of speeding up theprocess towards food self-sufficiency andsustained economic growth for the Sahelsub-region. The problem of African refu-gees has also been of concern to us andnumerous trade unionists, forced into ex-ile because of their trade union activities,have been assisted together with theirfamilies.

Needless to say, the Southern Africa re-gion - because of the threat posed byapartheid - has and is a priority area forthe ICFTU as far as humanitarian action isconcerned. In fact, the struggle againstapartheid has been a top priority for theICFTU ever since its inception.

The ICFTU has a special Co-ordinatingCommittee on South Africa with the fol-lowing terms of reference: 1) to co-ordi-nate pressure campaigns on companiesinvesting in South Africa and employersrefusing to recognise black trade unionsor obstructing the efforts of black workersto organise; 2) to co-ordinate campaignsagainst white emigration to South Africa;and 3) to co-ordinate financial, material,technical, legal and relief assistance tothe black workers inside South Africa intheir efforts to build independent blacktrade unions. When our Co-ordinatingCommittee was set up in 1974, the inde-

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UAI ColloquiumBrussels 1984

by Andrew Kailembo*

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pendent black trade union movementnumbered some 45.000 members and un-til 1980 only one collective agreementwas signed by an employer with an inde-pendent black trade union. Today, the in-dependent black trade union movementhas Over 400.000 members and some 400collective agreements have been signed.These achievements have come throughtremendous human sacrifice - time andagain, black unionists have been arrest-ed, banned, harassed in every possibleway, killed by riot police, tortured untildeath in prison cells; their cars have beentampered with causing fatal accidents,union offices have been regularly raided;eviction orders have been served on them.In the circumstances, it is obvious that hu-manitarian assistance, in this case legaland relief assistance, on a large scale, isa must. Legal assistance serves to meetthe costs of cases against the securitypolice, such as the court case after thedeath in detention of trade unionist NeilAggett; against the the banning of suchunions as the South African Allied Work-ers Union; and in numerous cases oftrumped up charges against unionists forwhat in any other country would be con-sidered normal union activity; unfair dis-missals; and so on - the list is endless.South Africa and the struggle againstapartheid is a vast topic in itself and I donot wish to take up any more of your timeon this. For those who are interested, Ihave brought along with me the ICFTU up-dated Programme of Action in support ofthe independent black trade union move-ment, which was adopted by a specialICFTU international conference held inJanuary this year, and subsequently end-orsed by the ICFTU Executive Board. Thisconstitutes a comprehensive guideline toICFTU policies and action as far as SouthAfrica is concerned.

As far as the next three items are con-cerned, namely economic and social de-velopment; rural and co-operative devel-opment; and North-South solidarity, theyare all closely connected and I think, inview of the time factor, it would be mostappropriate if I were to handle them to-gether.

Perhaps as a link with my earlier remarksabout apartheid South Africa, I should saywe put an important emphasis on theneeds of the Front-Line States and active-ly encourage and assist the workers ofthat region to contribute to efforts aimedat eliminating economic domination bySouth Africa and to end South Africa'smilitary aggression on the region. Exten-sive migrant worker programmes are or-ganised by the ICFTU in the Front-LineStates and on-the-spot representativeshave been stationed in the region to assistthe trade unions concerned.

Trade union organisation is potentiallyone of the most effective means of engag-ing working people in the development

process. The Brandt Commission in its re-port « North-South : A Programme of Surviv-al », has stressed the importance of therole of trade unions in development in thefollowing unequivocal terms: «Economicdevelopment will need to be accompanied byefforts to encourage people to organisethemselves. Workers and peasants, womenand youth - organised in trade unions, co-operatives and other groups - will often bethe guarantee of implementing reforms inmany social and economic areas. Further-more, such organisations can help in decen-tralising development activities, in mobilis-ing resources, particularly through self-helpand public works projects and in providingsocial services, extension services, credittraining and inputs on a group basis ».

Indeed, in Africa - as in other parts of thedeveloping world - many of the servicesprovided by the State or employers in de-veloped countries are not available. TheICFTU, well before the findings of theBrandt Commission, was involved in as-sisting African trade unions to set up co-operatives, credit unions, workers clinicssuch as the one in Upper Volta, fishing co-operatives as in Senegal, vanilla co-oper-atives as in Madagascar, vocationalschemes, tailoring institutes, vocationalschemes, tailoring institutes, child day-care centres as in Botswana, a soap-producing factory for refugees, literacytraining schemes, and many other self-help projects, enabling trade unions toplay a constructive role in the develop-ment process.

The deep crisis shaking the world todayhas strengthened even more the need forinternational solidarity. Unemployment,inflation, development, control of the mul-tinationals, these are all problems whichcannot be solved by national action alone;nor, for that matter, continental action.They all require a concerted global ap-proach. At least, at trade union level, theICFTU has done its utmost to promotesuch a global approach by providing forafor the workers of both developed anddeveloping countries to hammer out - to-gether - concrete responses to the prob-lems confronting them. We have tried topromote such a global approach throughthe organisation of such events as specialconferences on the Role of Trade Unionsin Development; numerous symposia onthe role of multinationals; unemployment;workers participation; trade union rese-arch: Lome Convention; migrant workersin South Africa; and so on. These gather-ings are far from mere brain-storming ses-sions with no practical follow-up. We havealways taken the recommendations ofsuch symposia very seriously, taking im-mediate steps to ensure their implemen-tation. Thus, we have been running an ex-tensive employment campaign in manyAfrican countries. We have assisted na-tional centres to run research depart-ments and have organised various types

of education activities, ranging from gen-eral trade union education to highly spe-cialised topics, in recognition of that factthat a properly trained and skilled labourforce is a prerequisite for economicgrowth and development. Training poli-cies and programmes are being increa-singly orientated towards improving basicneeds, improving productivity and localtechnological capabilities, and ensuringthat investments in development achievelasting progress by training local peopleto take charge. Emphasis is being put onthe upgrading of skills in the rural areasand the unions insist that a training com-ponent must be integrated into every pro-ject.

The ICFTU's 13th World Congress, held inOslo in June last year, has as one of itsthree main themes « Full Employment andan End to Poverty ». The Congress debatesshowed very clearly that the world econ-omic crisis had affected the African conti-nent more than any other and that manyAfrican economies had been pushed tothe verge of collapse. African trade unionsare in a position to offer a means of action,which by focussing on immediate realneeds, can build up the capacity of Africaitself to tackle its manifold problems.

It is in this spirit, that the ICFTU organised,jointly with the CNTS of Senegal, a Pan-African Conference in Dakar in March thisyear, on the theme of « The African Workerand the World Economic Crisis ». The con-ference, which brought together over 41top representatives of 25 African nationaltrade union organisations, and 31 guestsfrom international and regional tradeunion organisations, industrialised coun-try trade unions and intergovernmentalorganisations, adopted a comprehensiveDeclaration summarising the views andconcerns of African trade unions. TheDeclaration contained an agenda for ac-tion, which, among other things, focusseson the role of international trade union so-lidarity in organising joint pressure cam-paigns with unions from industrialisedcountries for world-wide growth and de-velopment: organising joint action vis-a-vis transnational corporations, and so on.On the basis of the Declaration, the ICFTUhas made representations to the Secre-tary-GeneraI of the United Nations, callingfor a major stepping up of UN developmentefforts in Africa. Similar representativeswere made to the specialised agencies ofthe UN, to the international summit meet-ings and to national governments. TheConference working papers are containedin a special publication, which is intendedto serve as a policy tool for further repres-entations, I shall be happy to make copiesof this publication available to this confer-ence, together with copies of the ICFTUWorld Economic Review, our publicationson the Lome Convention and other rele-vant documentation to the discussion un-der this agenda item.

TRANSNATIONAL ASSOCIATIONS. 6/1984 309

UAI Colloquium

NGO Participationsin African Development

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COHERENCE DE L'ACTION DES ONG

par Lambert. F. Gbossa *

Pour faire de grosses choses, il ne faut pasêtre au dessus des hommes, il faut être aveceux.

Montesquieu

Nous cherchons un coopérateur

Un jour dans les rues d'Athènes. Diogèneen plein jour, en plein soleil, se promenaitune lampe allumée à la main. A ceux quil'interrogeaient, il répondait inlassable-ment, « j e cherche un homme». Fantaisiede philosophe ou folie d'un homme ? Lavérité nous semble être que l'homme quecherchait Diogène devait avoir un enga-gement particulier pour un type particulierd'action.Pour être analphabète au sens de « ab-sence d'écriture » le paysan du tiersmonde n'est pas moins sage au sens plusgénéral de culture : celle de l'oralité.

Le paysan africain cherche uncoopérateurII faut savoir que pour se comprendredans le monde moderne, il faut avoirrecours aux services d'un scribe, généra-lement son jeune enfant scolarisé.Le texte ci-après, repris d'un journal localreprend les interrogations d'un paysan.Nous lui laissons la parole.

Le sage africain cherche un coo-pérateur

Laissons encore une fois la parole auvieux paysan, l'homme du terrain,l'homme des sentiers, pour appréciernotre méthode d'agir pour faire du déve-loppement. La question s'est posée dansune région du Sahel, il s'agissait de forerun puits pour donner l'eau au village. Uneéquipe mixte a fait les recherches pourtrouver la nappe d'eau.Sur le terrain, des Européens, des Afri-cains fils du pays, des machines. Auscul-tation ici, forage là... toute la petite équipeétait en activité depuis des jours. Elles'attira l'attention du village. Le vieux DJI-BRILL, courbé sur sa canne, venait cha-que jour admirer à la fois chercheurs etmachines. Observateur, il ne comprenaitrien a ce qui se cherchait.

* Secretaire general du Centre international d'etudesde recherche et d'action pour le developpement (CIN-TERAD)

Les jours passent. Les techniciens sonttoujours là au travail, DJIBRILL aussi atrouvé l'occasion de tuer le temps. Et puisun jour il se résolut à leur demander, maisque faites-vous ?On lui répondait nous cherchons où passela nappe d'eau souterraine parce quenous allons creuser un puits. Après untemps, le vieux DJIBRILL, interpela le filsdu pays, prêtant main forte aux techni-ciens d'Outre Afrique.- Dis-moi mon fils, vous cherchez bien de

l'eau ?- Oui Monsieur, répondit l'autre.

- Alors mon fils, regarde ici. il y a quel-ques arbres desséchés, mais lève la

tête, là-bas derrière le champ deMOHAMED, il y a aussi des arbres, et ilsont des feuilles encore vertes pendant

cette saison sèche.Vous faut-il toutes ces machines pour

savoir que c'est là-bas l'eau ? Et toi filsdu pays tu ne savais pas cela ?

C'est à dessein que nous avons laissé laparole au paysan pour situer la nécessitédans les programmes de développementde situer le rôle et la place de la commu-

nauté de base. La première ligne : le pay-san OPERATEUR qui définit et met en

œuvre l'opération. Dans cette coopéra-tion, le coopérateur devient l'auxiliaire, àla fois humble et discret pour une action

endogène, autonome (selfreliance) etdurable (sustainable) en sorte que

l'action du coopérateur devient l'acces-soire d'un programme principal dont la

communauté de base conserve l'initiative.

La Communauté locale

Elle renferme les véritables acteurs duprojet qui doit être le fruit d'une commu-nauté locale sensibilisée, organisée etstructurée.En dehors des villes, le tissu culturel esten général encore bien vivant malgré lefait qu'il soit de plus en plus entamé auniveau des jeunes pour que l'assimilationdes valeurs étrangères soit source dedéchirement et d'incertitude. La participa-tion des femmes dans la définition et lamise en œuvre des programmes, la sensi-

bilisation précoce des enfants est indis-pensable pour éliminer les ferments d'unerupture déchirante.

Une approche nouvelleII faut s'attacher et s'attacher toujours à lapromotion et au soutien des initiativeslocales pour un développement auto-nome.L'objectif est de faire en sorte que, sur labase de ses propres ressources humai-nes, la population définisse elle-même sapolitique de développement et trouve enelle-même les moyens de sa réalisation.Dans cette optique de donner d'abord lapriorité à l'effort pour un développementautonome et durable, l'appui extérieur,maigre son intérêt évident, est considérécomme transitoire et envisagé dans uneoptique de disparition progressive.

Les prioritésElles sont avant de parler de micro-pro-jets :- l'étude de l'existant, la connaissance

du milieu- la promotion des organisations civiles

- la responsabilisation et la dynamisationdes populations.

Réaliser un micro-projet sans avoir aupréalable préparé la population à sa pro-pre expression, c'est manifestement refu-ser de se donner les meilleures chancesde réussite.La population doit être suffisamment pré-parée comme on prépare la terre que l'onenrichit avant d'y semer la graine. La con-dition est nécessaire mais elle n'est passuffisante.Les O.N.G. du Sud sont alors des informa-teurs, constatant l'état du terrain et parti-cipant à sa préparation pour la mise enœuvre des programmes.L'observation pour une bonne connais-sance du milieu rural prendra pour base :- les ressources humaines, leur organi-

sation, formation et éducation- la terre villageoise- le capital humain- les intrants et ressources

310 ASSOCIATIONS TRANSNATIONALES. 6/1984

Colloque UAIBruxelles 1984

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Participation des ONGau développement de l'Afrique

- les produits- la distribution- la consommation- la nutrition.

L'enquête sur la vie villageoise prendral'orientation d'appréhender les besoins etl'attitude du milieu rural, le mode adéquatde renforcement des capacités locales.Elle permettra de dégager les possibilitésréelles, les perspectives d'évolution etsurtout la volonté politique du paysan às'engager dans un processus de dévelop-pement.C'est là le préalable à la mise en œuvredes actions de développement, à la pro-motion d'une coopération SUD-SUDd'abord et NORD-SUD ensuite.Ainsi donc la structuration interne, lamobilisation de la population et l'observa-tion du milieu doivent prendre le pas sur laparticipation a la mise en œuvre desmicro-projets.

Définition des micro-projetsL'on est de plus en plus convaincu de ceque « Les microprojets doivent émaner de lapopulation elle-même ». Il est donc néces-saire de travailler à ce qu'une telle politi-que soit effectivement appliquée pour nepas élaborer des micro-projets à fa placedes acteurs réels. Cela suppose que l'onart présent à l'esprit une approche plussimple, plus souple pour ne pas attendred'une population analphabète, qu'ellefournisse un dossier parlait. Il faut quitterune approche mécanique pour épouserles préoccupations et les aspirations réel-les du village.

Les organisationsde volontaires et l'EtatII paraît important d'insister sur les rela-tions avec le système politique pour éviterl'ambigüité et les incompréhensions quijusqu'ici n'ont pas favorisé la collabora-tion entre gouvernement et associationsde volontaires.Pour avoir essentiellement voulu politiserle débat avec les autorités politiques, desorganisations du Sud assument leur partde responsabilité dans l'absence demobilisation effective nécessaire à laconduite de l'action sur le terrain.La politisation du débat pour nécessairequ'elle soit, a provoqué des ruptures avecle système politique, incompréhension etindifférence du milieu rural qu'il fallait jus-tement servir.L'action pour le développement que lesO.N.G. du Sud doivent inscrire à leur pro-gramme ne doit pas viser une quelconqueprise de pouvoir, mais recherchera aucontraire, le dialogue avec le pouvoir,avec l'Etat et ses institutions.Le développement autonome qui estl'objectif final, ne postule-t-il pas qu'ilappartient aux intéressés eux-mêmes dese prendre en charge ? Ce serait contra-diction que de vouloir conduire le débatpolitique à la place de la communauté de

base dont la sagesse et l'habilité à négo-cier sont légendaires.

Quelle communauté de base ?

Approche TOP-DOWNLa mise en œuvre des programmes dedéveloppement, quand elle est conduitede l'extérieur, comporte le risque évidentd'une insuffisante préparation du milieuhumain, ou d'une appréciation inadéquatedes facteurs positifs pouvant favoriser ledéveloppement, ou des facteurs négatifspouvant susciter des blocages.Comment de l'extérieur, motiver unepopulation, la sensibiliser en tenantcompte de sa culture, de son moded'information et de communication, deses structures sociales ?Dans une approche où un pouvoir politi-que ou économique décide de ce qui estbon pour la communauté de base, com-ment construire un programme endogèneet auto-soutenu ?Avant la définition des moyens à mettre enœuvre, un dialogue sur les politiques estnécessaire pour permettre au milieu exté-rieur d'avoir une connaissance des réali-tés, des résultats souhaités et des instru-ments disponibles.Sinon, l'action comporte en elle-mêmeses propres limitations, notamment celledu manque d'appui sur les ressourceshumaines locales par suite de :- besoin mal défini- solution orientée vers l'extérieur (extra-

version)

- une viabilité incertaineet surtout une passivité de la commu-nauté de base.

Une approche globaleCompte tenu de la gravité du problème dela faim, il convient d'opposer une démar-che permanente et non ponctuelle. Celle-ci devra puiser sa force dans la populationqu'elle est appelée à servir, elle devra s'yenraciner pour être la préoccupation de«l'homme du sentier» et des groupessociaux. Elle ne peut se soustraire à ladimension culturelle et c'est en se repo-sant sur un consensus général, sur la soli-darité, sur la compréhension et l'accepta-tion des différences qu'elle s'attribuerales meilleurs atouts de réussite.Le sous-développement ne connaît pasSes frontières des nations; il sévit sur unebase régionale ou transnationale. C'est laraison pour laquelle il faut le combattresur cette base régionale ou transnatio-nale.La solidarité est alors nécessaire pourconduire le co-développementQuant il affecte une population, le sous-développement l'atteint dans tous lesaspects de la vie; il faut donc lui opposerune démarche globale et « sociètale »,englobant tous les aspects de la vie. Uneapproche intégrée doit être recherchée pourcombattre la faim dans le monde.

Pour combattre sa résurgence, il apparaîtnécessaire de donner à ceux qui le vivent,les moyens de le combattre de façon per-manente, en trouvant en eux-mêmes,dans leur environnement spatial, social etculturel, les ressources humaines, mora-les et matérielles pour ce combat, plutôtque de les réduire à une politique inopé-rante de main tendue vers l'extérieur pourla recherche d'aide et d'assistance.Les démarches isolées, les projets isolésne répondent plus à l'arithmétique d'unerègle additive. Ils manquent la dimensiontemporelle pour s'associer la perma-nence, la continuité, la stabilité et la flexi-bilité.Ils ont généralement une forte polarisa-tion vers le pays donateur dont ils tendentà recréer le modèle au détriment des aspi-rations locales, de la culture, des ressour-ces et de la technologie internes.

// faut déléguer aux peuples du tiers mondela responsabilité de conjurer leur sous-développement en trouvant la solution adap-tée à leur culture, à leur science, a leur tech-nique.En dehors de toute situation conflictuelle,il s'agit dans la paix de contribuer au res-pect des aspirations et de l'identité cultu-relle, d'avoir toujours présent a l'espritqu'il appartient au peuple en développe-ment d'assurer son autodétermination. Ausein d'une société civile organisée, lescomposantes actives, les jeunes, les fem-mes, doivent plus que par le passé, jouerun rôle à la lumière de la tradition et avecles structures locales et les détenteurslocaux de la science et du savoir-faire.

Une démarche coordonnéePour réussir la mise en œuvre de la coo-pération au développement, il faut aussitravailler au développement de la coopéra-tion. Il est dès lors indispensable pour lesorganisations non gouvernementales,d'inscrire leurs actions dans un systèmeinstitutionnel assurant notamment:

- la solidarité- la permanence- la globalité (il faut refléchir globalement

et agir localement)- l'efficacité- la cohérence

Développer la coopération suppose aupréalable une attitude nouvelle chez lesvolontaires du tiers monde. L'échec évi-dent des programmes de développementdepuis des décennies et le bilan préoccu-pant de la situation économique du tiersmonde pour les prochaines années invi-tent les volontaires du tiers monde à pren-dre leurs responsabilités et a donner uncontenu concret à une approche nouvelleet concrète de développement dont ils sesont plus souvent reclames en paroles. Ilsse doivent d'avoir présent a l'esprit qu'iln'y a pas de progrès dans leur pays sansun dialogue préalable avec la Commu-nauté de base, paysanne à plus de 90 %,

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Colloque UAIBruxelles 1984

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Participation des ONGau développement de l'Afrique

analphabète à plus de 90 %. jeune à plusde 50%Développer la coopération suppose plusencore que les jeunes tiennent compte durôle et de la place des anciens.Il s'agit de soustraire l'action des organi-sations non gouvernementales à l'effetdes aléas, pour créer un cadre permanentde concertation et de réflextion commune,et même de définition des relations, faci-litant un meilleur dialogue. La Conventionde Lomé, au niveau des institutions offi-cielles, offre un modèle particulier dedémarche organisée entre des partenai-res.Convention de Lomé :Elle favorisera l'examen de deux axes :- Il s'agit aussi d'un volet commun: pro-

gramme de connaissance du milieu dedéfinition des besoins et des priorités,de mise en commun collective desmoyens et programme de recours à desressources partagées pour la réalisa-tion d'un programme tout aussi négo-cié.

- D'un volet autonome: dans lequel cha-que organisation conserve sa libertéd'action.

Cela suppose une action pour la connais-sance des partenaires.

Les partenaires et les relations

Une connaissance préalable des parte-naires s'avère indispensable, tant dupoint de vue structurel que communica-tionnel.

- Les pays du tiers mondeLeur culture est à découvrir ou à redé-couvrir.La richesse de leur culture est telle que,sa tradition orale présente beaucoup derichesse et de densité. Sa civilisation aenrichi celle du monde entier.

- L'Europe et l'Occident en généralComme indiqué dans le rapport de sonExcellence l'Ambassadeur R. CHASLE,qui précisait «ses écrivains, ses pen-seurs, ses jeunes devançant les politiquesont toujours été a l'avant garde. Ils ontperçu les changements, les mutationsradicales et leurs effets sur la société... lapensée y est dotée d'une puissance etd'une égalité qui portent au même momentde menace et de déclin le germe de renou-veau. -

Les nouveaux termesde la collaboration

Malgré ces richesses culturelles quicaractérisent l'un et l'autre partenaire, letiers monde et l'Europe s'interpellent l'unsur ce qu'il peut attendre de l'Occident,l'autre sur ce que le tiers monde peut luidemander.Ce sont la en effet les axes profonds dunouveau changement dans les rapports,il apparaît utile de reconnaître qu'il estnécessaire dans le cadre de toute plate-

forme de coopération et prioritairementdans le domaine du développement rural,de prendre en compte la dimension cultu-relle du développement qui présuppose lerespect des spécificités socio-culturellesdes populations du tiers monde et princi-palement des communautés rurales.Il faut une plus grande sensibilisation deceux qui sont appelés à coopérer avec lespopulations des pays en voie de dévelop-pement afin de respecter les identitésculturelles de ces populations.Sous l'aspect global dépassant te cadrelimité des ONG. il semble opportun delancer un appel à tous les pays industria-lises pour une division internationale dutravail, et d'insister pour que des mesuresurgentes soient prises pour la stabilisa-tion et la revalorisation des cours desmatières premières afin de permettre auxpopulations du Sud d'obtenir les ressour-ces nécessaires à assurer leur dévelop-pement d'une manière plus conforme àleur besoin réel.

Les actions à entreprendrechez chacun des partenaires

Au niveau des partenaires des paysindustrialisés, il apparaît nécessaire dedévelopper un programme de découvertepour l'éducation à la compréhensioninternationale et à la dépendancemutuelle.Dans le cas particulier du coopérant, ilfaut le mettre en situation de compréhen-sion non seulement du modèle culturel,nouveau pour lui, mais aussi des nou-veaux et vrais acteurs.

La coopérationentre sociétés civilesElle est complémentaire à celle dévelop-pée par les Etats. Elle est généralementdifférente, notamment du point de vue de :- groupe-cible (plus identifiable)- des objectifs (micro-réalisations)- des moyens (plus réduits).Elle contribue à l'enrichissement desactions officielles d'une part en favorisantl'expression de la population pour uneinformation DOWN-TOP et une prise encompte des aspirations locales.

La communauté villageoise

En milieu villageois, la mise en œuvre desactions doit répondre aux aspirationsd'une population disposant de ses capa-cités propres pour en assurer le suivi.Le programme de développement sup-pose un village organisé pour dépasser lecadre de la subsistance individuelle, etaboutir à la perception collective desbesoins et à l'élaboration d'une politique.La promotion d'une organisation villa-geoise autonome, n'est pas une actionponctuelle. Elle oblige à établir une com-munication avec les structures villageoi-ses, avec le souci du respect des identi-tés.

Plus particulièrement dans la perspectived'une activation des structures locales,les actions doivent être conduites par levillage lui-même, à condition de favoriserla promotion et l'expression des organisa-tions.Les organisations villageoises ainsi dyna-misées s'attacheront à inscrire leur actiondans le cadre national pour que le déve-loppement villageois contribue au déve-loppement national. On révêlera ainsil'interaction réciproque entre développe-ment national et développement villa-geois, qui ne peuvent s'ignorer.Les organisations villageoises et lesorganisations locales non gouvernemen-tales trouveront un appui auprès d'unestructure nationale de coordination apte àdévelopper un programme d'échange et

Promotion des organisationsnon gouvernementales du Sud

Elles œuvrent pour:- la connaissance du milieu - la prépara-

tion des actions;- favoriser l'organisation et l'expression

de la population;- assister la population dans la formula-

tion de ses objectifs;- promouvoir l'échange d'information de

l'Etat vers la population et de la popula-tion vers l'Etat;

- promouvoir la solidarité régionale et in-ternationale.

Promotion desstructures régionales

Les pays ou groupes de pays s'intégrentde plus en plus dans des ensemblesrégionaux. Ceci permet de « dépasser leschéma traditionnel des rapports entreEtats-Nations pour lui substituer un systèmede relations entre groupes régionaux ougrands ensembles continentaux fondantleur rapport d'intérêt mutuel sur la prévisibi-lité, la sécurité et la connaissancemutuelle ».La promotion des organisations non gou-vernementales régionales est ainsinécessaire pour :- susciter la recherche de complémenta-

rité

- promouvoir l'échange d'information

entre pays- assurer la cohérence des efforts.

Pour un co-développement du

Nord et du Sud

Les populations tant du Nord que du Sudsubissent les effets de la crise mondiale.Il parait donc opportun de développer laconcertation pour rechercher les condi-tions de promotion des échanges.La solidarité internationale et la compré-hension internationale permettront:- l'établissement et l'approfondissement

de la connaissance mutuelle grâce auxéchanges :

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Colloque UAIBruxelles 1984

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Participation des ONGau développement de l'Afrique

- l'organisation de l'information sur les

ONG;- l'instauration d'un cadre permanent de

dialogue et de concertation;- la contribution au renforcement des sy-

stèmes de coopération entre ONG;- la préparation et l'évaluation des pro-

grammes de micro-projets;- l'information des populations locales,

leur préparation à la mise en œuvre desprogrammes.

Renforcer les organisationsdu Sud ou promouvoirleur existence

II se pose toujours la question de savoircomment atteindre efficacement le monderural et définir avec lui la politique dedéveloppement en évitant de se substi-tuer à lui. La mise en œuvre de ces actionssuggère de renforcer les structures desorganisations de volontaires du Sud ou depromouvoir leur existence. Ceci permettrade disposer des informations sur la realitédes situations.

Relation avec les ONG du Nord

La règle des 3 C :cohésion, cohérence, coordination

Les ressortissants du tiers monde, ayantà cœur autant l'idéal de développementque celui de la compréhension internatio-nale, se réjouissent de la spontanéité etdu dévouement particulier avec lequeldes organisations des pays industrialiséset plus spécialement des pays européens,se consacrent aux mêmes idéaux.On se doit de leur apporter contribution etcollaboration afin de renforcer l'efficacitéde leur action, de mieux les éclairer sur lesmentalités du tiers monde, l'environne-ment socio-culturel, et les aspirations dela communauté de base.Cet élan de solidarité humaine, reposantsur !a confiance et le respect mutuels, doitpour mieux réussir, s'intégrer dans unepolitique organisée et cohérente.De ce fait, dans les pays industrialisés, etcela est heureux, on assiste à la multipli-cation des organisations non gouverne-mentales coopérant au développement.Si l'objectif réel est d'aboutir à l'éradica-tion du sous-développement, d'éviter ladispersion des efforts parce que les pro-jets ou micro-projets isolés ne répondentpas à l'arithmétique d'une règle additive.alors, il faut :

- s'assurer d'abord que les bénéficiairessont organisés et préparés;

- coordonner les efforts et les program-mes;

- inciter à une coopération entre paysappartenant à une même zone de pau-vreté;

- assurer la complémentalité des micro-réalisations.

Il est important d'indiquer sur le plan pra-tique une toute autre démarche : celle quiconduit à la réalisation en commun d'unensemble d'initiatives, sous forme demicro-projets multi-donneurs.Cette approche originale et novatricemérite d'être soulignée surtout parcequ'elle renforce la solidarité et aboutira àune mise en commun des moyens.Ce renforcement de la cohésion en amontdu micro-projet, dans les pays du Nord,suscitera aussi une recherche en aval,dans les pays du Sud, sous la forme demicro-projets multi-bénéficiaires favorisantla consommation commune des ressour-ces et accentuant la dimension régionaledes efforts.Ce mouvement de solidarité, de réflexioncommune et d'échanges d'expériencescontinuera de rechercher le consensusdes organisations non gouvernementalesdes pays qui pourront, dans le strict res-pect de leur autonomie ou de leursoptions idéologiques ou politiques, parti-ciper en commun à la réalisation desactions tout en se partageant la recher-che de moyens,II faut aboutir à un système dans lequelchaque organisation gardant son autono-mie réalise dans le cadre d'une politiquecommune une partie d'un programme in-tégré pour une région déterminée.La concertation et la coordination sontnécessaires pour les organisations despays industrialisés. Ellessont indispensa-bles pour l'organisation des pays du tiersmonde. Elles sont utiles pour développer!a coopération et susciter l'échanged'expériences.On est conduit naturellement à proposerun système de coordination et de solidaritéinternationale permettant:- la connaissance préalable et l'organi-

sation du milieu;- la promotion des organisations paysan-

nes;- la sensibilisation des populations;- l'établissement et l'approfondissement

de la connaissance mutuelle;- l'instauration d'un cadre permanent de

concertation pour mieux cerner lesbesoins et les moyens à mettre enœuvre en matière de microrèalisations:

- l'information des donateurs sur lesbesoins exprimés par les organisa-tions du tiers monde;

- l'appui à la préparation des program-mes.

La démarche des ONG du Sud ne vise pasune concurrence avec les ONG des paysindustrialisés. L'action vise leur informa-tion et leurs relations avec les organisa-tions du tiers monde opérationnelles surle terrain pour permettre «d'entreprendredans des conditions favorables, un certainnombre d'actions essentielles qui ne peu-vent être poursuivies que sur de longuespériodes ».Il s'agit en définitive de créer un cadre deréflexion sur les questions d'intérêt com-mun.Il s'agit là d'une démarche positive enmatière de coopération parce qu'elleaboutira à un contact profond et completavec les vrais acteurs. Elle permettra auxactions de s'inscrire dans un cadre cohé-rent et global, incitant à la coopérationinternationale, favorisant la coopérationSud-Sud, de telle manière que les régionsdu Sud cherchent « dans leur sol, dans leurculture, dans leur voisinage et dans leursressources humaines, les facteurs détermi-nants de leur avenir ».Elle indique que les actions que les Orga-nisations non gouvernementales pourrontdévelopper, notamment en matière demicro-projets, devront être déterminéespar les bénéficiaires eux-mêmes, enl'occurence la communauté villageoise oul'organisation paysanne.Le rôle des organisations non gouverne-mentales des pays industrialisés seracelui de soutien de politique, d'appuilogistique ou d'assistance limitée.Leur apport sera coordonné afin d'accen-tuer sa cohérence et son efficacité dans lecadre prioritaire de la recherche de l'auto-développement. Leur relation entre lesorganisations non gouvernementales despays du tiers monde, techniciennesauprès des populations rurales, entre cesorganisations et celles des pays indus-trialisés d'autre part, sont résolues dansle cadre d'un organe de coordination et deliaison, élément moteur dans la nouvelleapproche.Il intégrera à la fois les spécificités du Sudet une parfaite connaissance du Nord et,grâce à cette approche bilatérale, pourraoeuvrer pour assurer et faciliter un meil-leur dialogue pour l'organisation d'unréseau structurel et communicationnel,dans une symbiose parfaite avec les pro-grammes nationaux dans lesquels touteaction doit s'intégrer.

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Colloque UAIBruxelles 1984

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THE PARTICIPATION OF FARMERS' ORGANIZATIONSIN RURAL DEVELOPMENT IN AFRICA

by Michael P. Cracknell*1. IntroductionIt is increasingly recognized that promot-ing sustainable development requiresmore than the transfer of technical know-how. Development is to do with people:improving communications between peo-ple, increasing participation by people,and establishing the necessary condi-tions for people to achieve their goals byworking together in self-help groups. Thisdiscussion paper looks at the identity ofrural people's organizations in several Af-rican countries and the problems whichthey are trying to tackle. It then points tosome of the ways in which INGOs such asIFAP can take action - in collaborationwith each other and with peoples' organ-izations in Africa - to promote more rapidbut sustainable development based upona sound agriculture.

2. Agriculture - the basisfor development

Results of the past twenty-five years ofdevelopment assistance have disappoint-ed both the donors and recipients. In the1960's, and immediately following the in-dependence of many African countries, agreat deal of emphasis was placed on in-dustrialization of the modern sector. Inview of the poor results of these policies,a re-direction of development policy in fa-vour of agriculture is now advocated. Ag-riculture is at the heart of African econo-mies. Most of the population earns its live-lihood directly from agriculture. Moreover,the transport, processing, and trade sec-tors depend on the production of agricul-tural commodities. It is therefore essentialthat overal economic development bebased upon an expanding, healthy agri-culture.Yet, despite the change in orientation,there has been insufficient involvement ofrural people in the development process.Food production per head in the majorityof African countries has continued to de-cline over the past decade. This, together

• Secretary Genial. International Federation of Agri-cultural Produces (IFAP),

with the fact that 24 African countriesneeded emergency food aid in 1983, indi-cates that increasing priority has to begiven to agricultural development.

3. The importance ofassociations of farmers

The International Federation of Agricultu-ral Producers has, for many years,stressed that the farmer is central to agri-cultural development. Experience hasclearly shown that if farmers, especiallysmall farmers, do not actively participatein both formulating and implementing ruraldevelopment programs, then the chancesof success are very small indeed. Farmersin African countries are scattered widelythroughout the countryside, are individu-ally very small in relation to the total mar-ket, and communication links betweenthem are very poor. It is therefore essen-tial that farmers be encouraged to formself-help organizations and autonomousco-operatives from the grass-roots up tothe national level. Policies for World Farm-ing, IFAP's policy statement, strongly ad-vocates the establishment of farmers' or-ganizations :« IFAP is convinced that the setting up of tru-ly representative and independent farmers'organizations is essential to the improve-ment of the living conditions, including prog-ress towards better nutrition, of rural peoplein those countries. No effort should bespared to encourage such developments.Such organizations, besides their indispen-sable action in the field, should also be in aposition to present suggestions to their gov-ernments on appropriate policies and prior ,ities, so that these may be better adapted tothe real needs of farmers ».Despite the need, there exist today far toofew authentic and active associations offarmers in Africa. All too many govern-ments and local authorities are still reluct-ant to encourage their development oreven tolerate them. Other governmentsmake such organizations mere instru-ments of government policy.Nevertheless, many associations in agri-culture do exist or are emerging in Africa.

It is important thatn INGOs involved in co-operation in Africa be aware of the identityand development of these associations.Information relating to such associationsis frequently not easily available and isvery limited. Being the only world-widebody grouping together nationally-repres-ented farmers' organizations and agricul-tural co-operatives, IFAP acts as a centreof communications in this field, and is anx-ious to collaborate with other organiza-tions, including INGOs, involved in agricul-tural development.

4. The identity of farmers' or-ganizations in Africa

There are many organizations which re-present farmers in different areas of Africaand which provide a link by which commu-nications can be improved. They rangefrom village-level groups to national bo-dies. It would be neither useful nor possi-ble to list them all. Rather, in the followingparagraphs, a background into the evolu-tion of three distinct types of farmers' as-sociations is presented - chambers of ag-riculture, farmers' unions, and agriculturalco-operatives.Many of these agricultural associationswere established prior to independenceand have since evolved and adapted -some to a greater extent than others - topresent day conditions.

(i) Chambers of Agriculture

Chambers of agriculture originated in Eu-rope, and were introduced into Africa dur-ing the colonial period, for example inCameroon, Central African Republic andIvory Coast. Chambers of Agriculture areestablished by law as public institutionsfor the purpose of providing a link betweenfarmers and government and vice-versa.These links are to make the views of farm-ers known to government and to ensurethat the interests of rural people are ade-quately represented. Another objective isto channel technical know-how from theresearch institutions to farmers. Cham-bers of agriculture receive public funds to

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UAI Colloquium

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carry out their functions. Despite this di-rect financial link, however, a degree ofautonomy is assured through the democ-ratic election of officials. It would clearlybe unrealistic to regard chambers of agri-culture as independent farmers' Organiza-tions, However, several participants atIFAP's 26th General Conference in NewDelhi expressed the view that chambersof agriculture in francophone Africa haveproved an appropriate and successfulsystem. It was also pointed out that suchbodies established by law may be moreacceptable in those developing countrieswhere governments fear that strong farm-ers' organizations may become subver-sive anti-government political organiza-tions.

(ii) Farmers' Unions

A different form of organization, which hasalso evolved from pre-independencetimes, is that of the farmers' union. TheKenya National Farmers' Union for exam-ple, represents farmers, puts forward pol-icy and pricing proposals to government. Ithas a small headquarters staff, about 10field officers and area branches in 25 dis-tricts. All office bearers - district as well asnational - are democratically elected and

are unpaid. In Tunisia, the Union des pro-ducteurs agricoles provides an exampleof an effective farmers' union which exertsconsiderable influence on government topromote farmers' interests. In Zimbabwe,where there are also very great differ-ences between farm types, three distinctorganizations directly involved with farm-ers, co-exist. The Commercial Farmers'Union representing large scale Europeanfarmers; its African counterpart the Na-tional Farmers' Union; and the NationalFarmers' Association representing small-holders in the communal lands.This latter association provides an exam-ple of how farmers can be assisted to or-ganize themselves to ensure their partici-pation in agricultural development. In the1960's, extension staff awarded MasterFarmer certificates to smallholders whohad satisfactorily completed practicaltraining in basic agriculture. Master farm-ers, currently numbering around 100.000,subsequently formed themselves intogroups in an endeavour to overcome -through self-help and co-operative efforts- their difficulties concerning marketing,input supply and credit. To co-ordinatethis action at the national level, the Na-tional Farmers' Association was esta-blished in 1980.

Cohesion to local or regional activities isalso being provided in Senegal where theSNAEPS (Syndicat national des agricul-teurs, eleveurs, et pêcheurs du Sénégal)was created in 1978. The SNAEPS wasformed as a response to the need of farm-ers to express their views in a united man-ner so that they could influence agricultu-ral and food policies. It is a unique organ-ization in francophone Africa due to its rel-atively high level of independence of ac-tion. It also has a broadly-based structureat the local level, not simply in the capitalcity: farmers elect chairmen for the agri-cultural, livestock and fisheries sectionsas well as women representatives fromthe village up to the national level.

(iii) Co-operatives

Co-operative organizations have a keyrole to play in agricultural development inAfrica. That some perform their functionmore effectively than others is well known.Co-operatives especially at the nationallevel, are often poorly managed and arefrequently organized as instruments ofpolitical control by central government. Inmuch of francophone West Africa, for ex-ample, co-operatives were promotedshortly after independence as a policychoice and have not resulted from grass-roots initiatives. The process of co-opera-tive development has been very muchcontrolled by the State to the extent thatbureaucracies have stifled the aspirationsof farmers (1).

Two main reasons can be given for the li-mited credibility of the co-operative move-ment, especially in West Africa ;- Co-operatives have not been adapted

to local conditions have been promotedin a top-down approach;

- These co-operatives are too unwieldy,and their procedures too complex, to becontrolled and managed by their mem-bers.

At the village level, there exists a strongtradition of co-operation in many Africansocieties. This manifests itself in many ofthe everyday tasks, for example : cultivat-ing, harvesting or even house-building.Where circumstances permit, farmers canbuild upon their group traditions. Collec-tively, they can form and have formed ruralco-operatives in order to buy inputs, tosell outputs, and provide agriculturalcredit. By means of goodwill, intimateknowledge of local conditions, and enfor-cement of loans, they can help raise theirproduction and incomes.However, the further that co-operativesare detached from this local level, thegreater the problems that tend to arise.Typical problems are : a lowering of prod-ucer control and responsibility of officialstowards the co-operative, inadequate

This exhibit has been arranged by the young farmers'

clubs of Luapula Province in Zambia to display some

of their produce.Photo Unicef

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UAI Colloquium

NGO Participationin Rural Development

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training of officials to meet the require-ments of orderly management, preferen-tial treatment being granted to somemembers, and mis-appropriation of funds.Despite the problems that can anse, a co-ordinated co-operative structure is ess-ential for effective planning. In fact inmany instances co-operatives have prov-ided valuable services to farmers.In Uganda, the apex organization, theUganda Co-operative Alliance, groups to-gether some 3.000 primary societies andunions. Further, as in some other coun-tries where no general farmers' organiza-tion exists, the Alliance takes on the roleof representing farmers nationally.Uganda also provides an illustration thatco-operatives built on a Western model,once adapted to local circumstances, canoperate effectively under adverse condi-tions. Under Amin's regime, general mis-management of the economy, widespreadcorruption in all sectors have been wellpublicised. Arbitrary and inadequate pro-cessing margins were imposed, resultingin huge financial losses to the processingco-operatives. Despite these disastrousset-backs, the co-operatives have sur-vived, and are again handling a major partof the country's export crops.In Western Cameroon, the Union of Arabi-ca Coffee Co-operatives (UCCAO). firstestablished in 1958, provides another ex-ample of co-operatives which have adapt-ed, with considerable success, to presentday conditions. Although chartered by theGovernement, the co-operatives fully con-trol their own affairs, including financesand terms of employment of staff. In recentyears, about 100.000 smallholders haveused the co-operatives to make about18,000 tons of coffee and to purchaseabout 20,000 tons of fertilizer annually,

5. The African Context

Just as technology cannot be simplytransferred without adaptation so the for-mation and development of farmers' or-ganizations has to take place within thecontext of African societies. A major prob-lem in forming national body is that ofmaintaining a sense of unity and respon-sibility. As mentioned with reference toco-operatives, there are strong codes ofconduct and responsibility at the family,village and often levels. Nationally, how-ever, this feeling of belonging and respon-sibility is often weaker.In addition, conflicts between establishedhierarchies arise. There is also a strongtendency for the poorest sections, espe-cially women, to be excluded and who, inany case, rarely have the resources toparticipate. These factors constitute acontraint to democratic elections as wellas the full participation of the smallerfarmers in the activities of these organiza-tions.The task of organizing farmers, especiallysmall farmers in remote areas, is a veryarduous one. But the problem is more than

that of communications alone. The rela-tively small amount of finance needed isfrequently lacking.Indeed, the lack of resources is the begin-ning of a vicious circle. Without adequatefunds, farmers' organizations cannot en-gage competent staff, pay for even themost basic equipment, cover essentialrunning costs, meet the out-of-pocket ex-penses of their leaders, provide usefulservices to their members or recruit a re-presentative and large membership. Andyet until there is a large paying member-ship the organization will not have thefunds to function effectively.Collecting subscriptions is very difficult.Indeed, an annual subscription is not anaccepted custom in Africa. Apart from theassociated administrative problems,many farmers question whether it is evennecessary to pay on the basis that : if ben-efits accrue to all farmers, why join ?Farmers' organizations which have facedand, to some extent, overcome, suchproblems have an important role to play inassisting their counterpart organizationsin. Africa to raise the necessary finance.Several possibilities exist including com-modity levies, commercial activities, andimproving annual subscription methods.

6. NGO Development Co-opera-

tion

(i) Funding for NGOs

Very large projects funded by national orinternational agencies and carried out bythe recipient country's government haverarely achieved their objectives. Donorshave often preferred larger projects in or-der to economise on their own administra-tive costs and personnel. However, notonly is it not proven that smaller projectshave relatively greater administrationcosts, the « cost » of larger projects failingis high. In recent years, a number of don-ors have had to confront colossal ratherthan small failures, and subsequent badpublicity. One way for such donors to re-duce administrative costs is for them tochannel assistance through non-govern-mental organizations, both indigenousand international (2). The level of fundingchanneled in this way should be signifi-cantly increased in the future. NGOs aresmall relative to the entire developmentassistance effort, but they often have theimportant advantages of local contact,speed, flexibility and commitment, to theextent of their manpower resources. Inaddition, NGOs can often operate in im-portant, but politically sensitive areas,which may otherwise be impossiblethrough government-government chan-nels.

(ii) The farmer-to-farmer approach

Farmers' organizations and other NGOsalready carry out projects which link farm-ers through their own associations. Forexample, the Swedish Co-operative Cen-tre (SCC), is implementing a development

program on behalf of the Swedish Interna-tional Development Agency (SIDA), withthe Zambia Co-operative Federation asits direct partner. ACDI and the Co-oper-ative League of the U.S. (CLUSA) have formany years been involved in agriculturalprojects, acting on behalf of U.S. farmersand co-operators. Small village-basedprojects, partly financed by French farm-ers are being promoted by the associationAFDl which operates in a fex West Africancountries.

In recent years, IFAP itself has. on a mod-est scale, become involved in formulatingseeking finance for and - where appropri-ate - implementing smallscale projects.These actions have dual aims. First, to in-crease the capacity of the farmers' organ-ization to provide better representationand services to its members. The second,parallel aspect, is to initiate income-rais-ing activities for farmers at the grassroots. Not only does this help to raise thestandard of living of small farmers directlybut also demonstrates the ability of thefarmers' organization to assist farmers ina visible and practical way. In Uganda, forexample. 62.500 hand hoes were madeavailable to the Uganda Co-operative Al-liance in 1981/82 and were subsequentlysold to co-operative societies, education-al institutions, and direct to farmers. Theresulting income was used to establish arevolving fund which is enabling the DCAto import supplies for co-operatives, or-ganize farmers' training courses, produceeducational material and develop its prin-ting services.

(iii) Community development

In several African countries, assistancewhich benefits farmers directly and. at thesame time, indirectly through strengthen-ing of their national-level organization isnot possible simply because such a verti-cally integrated structure has not yet de-veloped. In such cases, it would seem ap-propriate for international NGOs to collab-orate more closely in assisting locally-formed groups to develop their activitiesand link together to create a broader ne-twork. This type of activity can constitutethe basis for national representation. Itcan also help overcome the criticism thatsmall community development projectsare little more than « drops in the ocean »,As an illustration, two NGOs recentlyjoined force in Burundi to assist farmergroups in several locations to set up smallcentres for the supply of 30 day old chicksto smallholders. The centres subsequent-ly purchased any production surplus andorganized the marketing also. The projectis advancing successfully, but it is recog-nized that it will take time before a region-al - let alone national - coverage will beachieved. It is important that such projectsbe carried out in close collaboration withgovernment, and must be seen to fit inwith - rather than compete against - gov-ernment strategies and initiatives. In theexample given, government extension

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NGO Participationin Rural Development

UAI Colloquium

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workers were encouraged to visit and ad-vise farmers who had received new in-puts.

(iv) Policy

It would be wrong to view projects as thesole means by which agriculture can bepromoted. It is essential that African gov-ernments adopt realistic, well co-ordinat-ed long-term agricultural strategies. Thefood strategy program supported by theEEC, currently focussing on Kenya, Mali,Rwanda and Zambia, reflects the import-ance which needs to be attached to over-all planning. NGOs including farmers' or-ganizations have an important part to playin this. IFAP in collaboration with the Com-ité des organisations professionnelles ag-ricoles auprès de la CEE/Comité Généralde coopération agricole CEE(COPA/COGECA) is organizing a prelimi-nary seminar in September 1984 in Brus-sels. At the meeting, farmer representa-tives from the four countries named abovewill be presenting the problems from thefarmers' viewpoint. Hopefully this will as-sist in the adoption of strategies which ful-iy take the farmers' interests into account.In addition, IFAP is exploring ways of help-ing farmers' organizations with limited re-sources to collect and analyse essentialinformation on agricultural policies, pricesand costs for presenting a sound case togovernment.

7. Actions by NGOsIn conclusion, amongst the actions whichNGOs involved in agricultural develop-ment in Africa might like to consider are :

NGOs based in industrialized countries• Examining the most effective way in

which they can influence their govern-

ments to support a sound agriculturaldevelopment policy in African countries.

• Persuading government and interna-tional agencies to provide greater finan-cial support for rural development andto channel more funds through NGOs.

• Exploring possibilities of promotingfarmer-to-farmer projects.

• Establishing contacts with developingcountry farmers' organizations in colla-boration with IFAP for the purpose ofco-operation and exchange of informa-tion.

NGOs based in Africa

• establishing a continuous and con-structive dialogue with governmentin connection with agricultural devel-opment policies and projects;

• persuading government - and interna-tional agencies -that the active partici-pation in all stages of developmentprojects by farmers and their organiza-tions is an essential component of suc-cessful implementation;

• contracting the local representative ofinternational bodies such as WorldBank, FAO, International Fund for Agri-cultural Development (IFAD), WorldFood Programme (WFP), EEC with aview to exchanging experiences andestablishing a working relationship;

• formulating projects for submission toIFAP or development agencies aimedat strengthening their organization andassisting their members;

• exploring possibilities of their projectsbeing included in larger government orinternational agencies' programs.

Information sources

1. Agricultural Development Policy andFarmers' Organizations, working papersfor IFAP's 26th General Conference,New Delhi, May 1984.

2. The Financing of Farmers' Organiza-tions. 26th Gen. Conf. New Delhi. May1984.

3. Rural Development Projects. A Guide lorFarmers' Organizations, Farm LeadersSeminar, Sorrento, Italy 17th-2st April1979.

4. National Agricultural and Food Policiesfor Developing Countries : Guidelines forAction by Farmer's Organizations. FarmLeaders' Seminar. London June 1982.

5. Politiques et Structures de PromotionCooperative dans l'Afrique Sahetienne.Etude Committee for the Promotion ofAid to Cooperatives (COPAC) Gouv-ernment Hollandais.

6. Accelerated Development in Sub-Sahar-an Africa. World Bank 1981.

7. Promoting Third World Agriculture. C.Gérard, North-South Institute 1984.

cultural Producers (IFAP).

(1) -Les appareils bureaucratiques ont étouffe les aspi-

isation et gestion des co-operatives agricoles enAlrique et a Haïti-.

(2) Among the bodies making funds available to NGOsare United States Agency for International Develop-ment (USAID). Swedish international DevelopmentAuthority (SIDA). Comité Interamericano de Desar-rollo Agricola (CIDA). Overseas Development Ad-ministration (ODA) and the European EconomicCommunity (EEC).

DEVELOPPER SANS ABIMÉRAPPROCHE DU DEVELOPPEMENT A PARTlR DE LA CULTURE D'UN PEUPLE

par Bernard Lédéa Ouedraogo *

L'article qui suit décrit l'expérience de l'assoction «Six S » (Se servir de la saison sèche ensavane et dans le Sahel). Il nous a été aimablement transmis par Femand Vincent, secrétairegénéral d'Innovations et réseaux pour le développement (IRED) et auteur de l'étude de cas « SixS » soumise aux participants du colloque.

L'association SIX S, illustrée par le grou-pement Naam en Haute Volta (Se Servirde la Saison Sèche en Savane et auSahel) est un organisme d'appui.Son principe philosophique » Développersans abimer» s'inspire du milieu, et saméthode d'action des aspirations desbénéficiaires.

' Secretaire executif de I'Association Six S.

En effet, l'analyse des systèmes de déve-loppement rural, depuis l'Indépendance,permet d'exhumer des incohérences dansla conception même des stratégies etméthodes appliquées.On n'a pas toujours tenu compte, dans laconception des nouveaux systèmes dudéveloppement rural, du modèle socio-économique actuel qui comporte deuxsystèmes distincts : le modèle « tradition-

nel » qui fonctionnait en vue de satisfairetout juste les besoins biologiques,sociaux et religieux, et le modèle de l'éco-nomie marchande. Ces deux modèles, aulieu de former un hybride ayant les quali-tés de l'un et celles de l'autre, se juxtapo-sent et s'opposent.

Dans de nombreux villages, les techni-ques innovatrices exogènes sont reje-tées, la production ne constituant pas

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NGO Participationin Rural Development

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Participation des ONGau développement de l'Afrique

l'objet essentiel des préoccupations dumilieu paysan. Les stratégies du dévelop-pement varient en Afrique selon les carac-ténstiques physiques et culturelles desrégions concernées. L'essentiel est depouvoir, dans une première étape, rendreles hommes responsables de leurs pro-pres problèmes.Pour promouvoir un développement inté-rieur en vue d'un changement d'attitude, ilfaut parvenir, au niveau de la collectivitéconcernée, à une communion de penséeet d'action.Pour ce faire, deux facteurs sont indis-pensables pour une action efficace :- la connaissance du milieu en deux

séquences, la société traditionnelle etla société d'aujourd'hui;

- la formation conséquente des leaderset des bénéficiaires des projets.

Les pages qui suivent tentent de donnerdes indications pour l'étude du milieu,appuyée par un exemple, le Naam, queSIX S appuie.

I. Connaissance du milieuPour agir efficacement sur l'individu, il fautconnaître le milieu dans lequel il vit : sesvaleurs, sa mentalité, son organisationsociale, les différents pouvoirs qui lerégissent et ses tendances économiques.Des enquêtes socio-économiquess'imposeront donc avant toute action dedéveloppement communautaire. Vouloiraller trop vite serait réaliser un saut dansl'inconnu.Les imbrications entre les valeurs idéolo-giques, morales et religieuses sont siliées et si complexes qu'il est difficile deles séparer en rubriques distinctes. Laphilosophie du paysan consiste à organi-ser le monde visible et non visible en unréseau de forces correspondant à unerépartition des tâches en fonction des« compétences ». Il ne cherche pas à sou-mettre la nature. Il essaie de s'y intégrerpour l'utiliser harmonieusement. Il vit enétroite communion avec elle. C'est ainsiqu'il sollicite des dieux et des divinités, àdes époques déterminées et par des ritesappropriés, des femmes prolifiques, labonne santé, de bonnes récoltes, la sécu-rité et le bonheur.Les systèmes èducationnels renforcentl'autorisé des anciens. Le chef du clan,entouré du conseil des anciens, détient leplus souvent le pouvoir politique, reli-gieux, législatif et judiciaire. A ce titre, ilincarne tout seul l'autorité rationnelle,l'autorité charismatique et l'autorité tradi-tionnelle. Tous les problèmes ont desinterférences avec les relations qu'ontisse avec Dieu, les ancêtres et les divini-tés.Les minorités privilégiées, les majoritéspsychologiques et les minorités discrimi-nées forment les principales catégoriessociales de la masse paysanne.Les différents pouvoirs sont détenus parles anciens du groupe. Les pouvoirs poli-tique, législatif et judiciaire sont assuméspar le collège des anciens que préside le

chef du clan. Ce dernier accomplit desrites et reçoit les serments en formed'ordalies (le serment du mil, par exemple,« si ce que je dis n 'est pas vrai, que le mil queje mange me tue ») avant d'exercer sesfonctions. Le pouvoir de la presse estdétenu par les griots et les troubadours.Dans la société traditionnelle, le statutdes bien économiques n'apparaît prati-quement pas. Il fallait satisfaire lesbesoins biologiques, sociaux et religieux.« On acquiert les biens en vue de chasser lahonte ». Les principaux facteurs de pro-duction n'ont pas de valeur marchande.La répartition des tâches est en fonctiondu sexe, de l'âge, du statut social et desbesoins. C'est ce qui a fait avancer leterme de « communisme primitif » paropposition au communisme moderne qua-lifié de scientifique. Cela permet d'organi-ser un certain contrôle sur les riches, surceux qui ont une prééminence religieuse,politique, morale et sociale. Ainsi lesstructures de groupe sont organiséespour éviter les comportements économi-ques individuels excessifs. L'épargne sefaisait en investissements animaux, dansla thésaurisation des cauris, du sel etdans le stockage des produits vivriers.Les échanges de biens portaient sur desdenrées vivriéres. des objets artisanauxet des biens de prestige.Le capital des techniques possédées parle paysan peut s'analyser selon les évé-nements constitutifs essentiels suivants :la pèche, la chasse, l'agriculture, l'éle-vage, les techniques artisanales, etc.L'intervention des valeurs importées, enparticulier celles de l'école et des reli-gions étrangères dans la société tradi-tionnelle, a créé de nouveaux groupessociaux. Ils forment de nouvelles classessociales encore mal structurées. Cesgroupes gardent, sociologiquement par-lant, des rapports étroits avec le mondepaysan dans lequel ils répandent, à unmoindre degré, les habitudes du modèleimporté.

Tendances actuellesNombre de nos valeurs sont de plus enplus mises en question. L'animisme estminimisé, et avec lui ses divinités. Maisles religions auxquelles on adhère parfoisavec calcul semblent pratiquées avec foi.Le principe de la famille nombreuse estremis visiblement en cause et l'autoritétraditionnelle contestée. La solidarité,l'honneur, l'amitié, la recherche de lavérité, les relations parentales et l'hospi-talité sont agressées et sont de moins enmoins solides. On constate la naissanceet le développement de l'individualismeau détriment de l'esprit communautaire.L'émancipation du jeune et de la femme,la violence de la technologie importée surnos techniques, le développement descultures de rente, du commerce, destransports, des moyens de communica-tion, des techniques éducatives, la nais-sance de la valeur économique et de nou-veaux besoins, forgent et modèlent une

nouvelle société. Les méthodes reflexiveset l'initiative privée mettent en doute l'effi-cacité du fatalisme. Il s'agit désormais desubstituer à l'organisation traditionnelle,qui avait pour objectifs et pour limites làvie et la sauvegarde du clan, une organi-sation qui dégage des excédents de res-sources en vue du développement; desubstituer à la discipline collective quiexigeait de chacun une tâche anonyme etimpersonnelle, le sens de l'effort indivi-duel, le goût de l'initiative, la recherche duprofit, le refus de se soumettre à desrègles restrictives et à des limitations.La prudence impose de proposer desméthodes à la mesure de l'hommeconcerné, de trouver des compromis,entre les habitudes anciennes et lesnécessités modernes, d'agir avec persé-vérance, de convaincre et ne jamais impo-ser.Nous voici donc en face d'une sociétédèculturèe. prise dans un processusd'acculturation diffuse. L'orientation deson développement pose des problèmesaux chercheurs. Si nous suivons la voietracée par Albert Meister, selon laquelle ilfaudrait « attaquer les structures tradition-nelles de l'extérieur, et en force, afin de bri-ser l'architecture le plus vite possible pouraboutira la situation de table rase et trouverdonc le terrain déblayé pour construire duneuf», nous ne sommes pas sur la bonnevoie. Si, au contraire, nous partons desvaleurs et des structures des populationsconcernées en vue d'un développementharmonieux, thèse défendue par Colin (1 ),nous devons au plus tôt réorienter nosrecherches en vue de proposer des pro-jets et des méthodes en fonction de ceque " le pays est, de ce qu'il sait, de ce qu'ilvit. de ce qu'il veut «afin de créer une endo-mobilisation, une dynamique sociale àl'intérieur des groupes concernés.En application de ce principe, nous avonsinventé au Yatenga une association pré-coopérative, construite par et pour lesintéressés à partir d'une association tra-ditionnelle de jeunes, dont les qualitésn'envient en rien celles d'une coopérativemoderne : égalité entre les membres,démocratie, répartition des tâches enfonction des compétences de chacun,équité dans les partages, sécurité dugroupe, exercice collectif des responsa-bilitès, self-control, etc.C'est le thème que nous essaieronsd'exposer dans cette étude de cas.

II. Le groupement NaamDans le souci d'enraciner le groupementpaysan dans le milieu, nous avons choisiune association traditionnelle de travailcommunautaire et à forme coopérative quiservira de structure d'appui, le Naam (2).Car si la destruction progressive et créa-trice des structures traditionnelles en vuedu développement est critiquable, leurdestruction systématique comporte plusd'inconvénients que d'avantages. LeNaam, association traditionnelle, résumeles conditions exigées par les principes

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Les membres d'une communauté villageoise du Yatenga (Burkina) aménagent le terrain en vue de la construction d'un barrage. Photo UNICEF.

directeurs de notre action : «Développersans abîmer, à partir de ce que le paysan est,de ce qu'il vit, de ce Qu'il sait et de ce qu'ilveut».Pour mieux cerner les raisons qui ont pré-sidé aux choix de cette association,essayons de l'êtudier.Le Naam. Les jeunes du même village oud'un groupe de quartiers (20 à 25 anspour les garçons, 15 à 20 ans pour les fil-les) se mettent d'accord pour organiser leNaam. en général pendant la saison despluies-Fonctions et titresdes dignitaires du NaamLe kombi-naaba (kombis = jeunes) est lechef des jeunes. C'est le responsablesuprême du Naam. Au Yatenga. il est éga-lement designé sous le nom de mogho-naaba. ce qui l'identifie au mogho-naaba.empereur des Mossis. Des discussionspréalables situent la personnalité à pro-poser aux élections. Elle est choisie engénéral pour ses qualités humaines : hon-nêteté, intelligence, patience, générosité,abnégation, esprit de tolérance, etc. La vieet les activités du Naam déterminent sesfonctions. Il organise les réunions, lesséances de culture, les fêtes, veille à labonne entente entre les nakomsés. Denombreux dignitaires le secondent dansses activités. Ce sont :

Le togo-naaba, ou porte-parole du kombi-naaba, chargé de transmettre les ordresde ce dernier aux nabisi. il est aussi ledirecteur technique des séances deculture. Au champ, c'est lui qui indique àses camarades par où il faut se diriger. Ilcultive à l'une des ailes de l'équipe, déli-mitant ainsi l'aire géographique surlaquelle il faut évoluer. Cette orientationse fait selon la position du soleil. Les tra-vailleurs cultivent le dos tourné à l'astrepour éviter les réverbérations. Le togo-naaba est aidé dans ses fonctions par leganganaaba, son messager. Le ganga-naaba (gangan hogo = tam-tam) est lechef tambourinaire, le « yuma ».Le soré-naaba (soré = chemin ou route)est te chef du chemin, l'escadron dereconnaissance et guide routier ou, plusprécisément, le responsable de la mar-che, du voyage, dont il détient le secret. Ilprécède le groupe des nakomsés endéplacement pour se rendre au travail ouà la téte. Chemin faisant, il peut immobili-ser le groupe au soleil, y compris tous lesautres responsables, uniquement pours'en amuser, pour marquer la significationde sa fonction. On n'a pas le droit de luidésobéir. Aussi, on ne le fait jamais. Il fautle supplier par le canal du ban'naaba. oului faire un cadeau (une noix de cola parexemple) pour être autorisé à continuer laroute.

Le tilb-naada (tilb = laisser, tolérer, ici par-donner) détient le pouvoir incontesté dupardon. Les jeunes gens ou jeunes fillesmembres au Naam, pris en infraction,juges et condamnés par un jury présidépar le kombi-naaba, peuvent être graciéspar le tilb-naaba si l'infraction est jugéeerreur ou peccadille. C'est l'avocat-dèfenseur.

Le bassi-naaba (Basse = laisser, icil'expression prend le sens d'abandonner,expulser, expatrier, sortir de). Les fonc-tions du bassi-naaba sont à l'opposé decelles du tilb-naaba. Ce dignitaire enté-rine et sacre la décision de condamnationdes délinquants par le tribunal coutumier.Le san-hamba-naaba est le responsabledes étrangers. Ce dignitaire est chargé deprotéger les filles contre les ravisseurs.Les san-hamba viennent-généralementdes villages voisins. Pendant toute ladurée du Naam. 4 à 5 mois environ, ilssont privés de la visite de leurs amies naa-bisi. Alors, ils viennent rôder la nuit autourdes lieux du Naam. Si l'occasion s'offre,on kidnappe son amie et on rentre chezsoi. Les voleurs capturés par le san-hamba-naaba sont dépouillés de leurshabits. Ils peuvent, pour mériter leursamies, payer une amende, ce qui enrichitla caisse de l'association.Le manem yam-naaba (manem = faire,yam = intelligence, astuce, ici « faire ses

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quatre votantes»). Ce dignitaire a le droitet le pouvoir de faire et de dire tout ce quilui plait au sein du Naam, C'est ainsi qu'ilcumule plusieurs fonctions. Il est à la fois :le chef dormeur: on a l'impression qu'ildort toujours. Au champ, il cultive pares-seusement, baille longuement, souvent etbruyamment. C'est une manière de sti-muler les paresseux; le chef vaniteux :pendant les fêtes, il s'habille bien. Iladopte une attitude fiére et fait le paon.Tacitement, il voudrait demander à tousles naabisi de s'habiller correctement; lechef buveur : lorsqu'il aperçoit un alcooli-que, il se fait passer pour un ivrogue. Iltitube pour se moquer de lui.

Le limbé-naaba (limbe = goûter) est lechef des profiteurs, le pique-assiette.Après le travail, le Iimbé-naaba goûte tousles repas qu'on doit prendre en commun.Ceci a une profonde signification. Il auraitle pouvoir de détecter les repas empoi-sonnés, li veille ainsi à la sécurité dugroupe.Il existe beaucoup d'autres fonctions àtitre. Nous ne citons ici que celles dont lerôle est prépondérant dans le fonctionne-ment du Naam.Les naabisi-filles ont, elles aussi, desfonctions à titre, correspondant à cellesdes garçons. Le naaba et la naaba y cor-respondant peuvent «se marier". Mon-sieur devient Naamsida et MademoiselleNaampaaga. Les relations sexuelles sontabsolument interdites dans ce«mariage». C'est plutôt l'école où lesjeunes des deux sexes apprennent à vivreensemble, en société. En même tempsqu'ils s'étudient, ils sont observés et sur-veillés par leurs parents. Si le couple faitpreuve de réciprocité et de loyauté dansses relations sociales (cadeaux rituels,protection de la Naampaaga par le Maam-sida contre tous les autres et tout danger,attention mutuelle particulière, sagesse,respect de l'interdit des rapportssexuels), des amitiés plus profondess'établissent au niveau de leurs parents, lipourrait s'ensuivre des échanges matri-noniaux plus tard entre les familles res-pectives. Mais si les relations « Naam-sida-Naampaaga » survivent au mariageblanc, les rapports sexuels restent àjamais interdits.

Ces considérations étaient autrefoiseffectivement respectées. Mais il arrivaitaussi que certains jeunes résistaient dif-ficilement au charme de leur conjoint duNaam. Dans ce cas, le couple s'expatriaitloin de la terre natale pour » aller y noyer sahonte ». Ces jeunes ne pouvaient plusvivre au milieu des parents et de leurscamarades du Naam. Les rapportssociaux étaient aussitôt coupés.A l'heure actuelle, cette coutume perd deplus en plus de sa valeur. Les mariages duNaam sont des occasions de mariagesréels, de mariages d'amour. La Naam-paaga et le Naamsida se concertent,s'organisent pour réaliser leur rêve. Lesparents protestent au début par tradition

peut-être, mais finissent par se rallier à ladécision de leurs enfants.L'apprentissage, par le couple du Naam-traditionnel, de la future vie en commun,n'est pas d'un moindre degré dans la hié-rarchie des méthodes pédagogiques tra-ditionnelles de la société yadéça. C'est un« couloir de la tentation », une épreuve, untest.

Caractéristiques coopérativesdu NaamTout au long de notre étude du Naam,nous constatons :- le caractère démocratique des élec-

tions des responsables dans un soucid'efficacité. C'est ainsi qu'on rencontredes dignitaires issus de la strate desminorités (forgerons, silmi-mossi, etc.)et même du groupe des hommes decondition servile (anciens esclaves);

- une discipline rigoureuse mais libre-ment consentie. On a l'impression queles jeunes se plaisent à cette rigueurorganisée par, pour et contre eux-mêmes;

- l'efficacité de la présence de certainsdignitaires du Naarn, représentant desinstitutions, permet d'éviter les éclate-ment possibles, le bassi-naaba, le tilb-naaba et le maanem-yam-naaba, parexemple, le tilb-naaba atténue larigueur de la punition prononcée par lesjuges du Naam dont le rôle est de sévircontre les délinquants. Cet assouplis-sement permet de garder la cohésiondans le groupe.

Le Naam nous apparaît comme un orga-nisme de formation morale, technique etcivique. L'éducation morale est assuréepar le rnaanem-yam-naaba, caricaturantdes qualités ou des défauts, corrigeantainsi les travers de ses camarades en semoquant d'eux. Nous avons enfin remar-qué le caractère évolutif du Naam. Lesanciens le tolèrent et l'utilisation à desfins diverses. Les institutions traditionnel-les, politiques, confessionnelles ne sesentent pas agressées. Elles le perçoi-vent sous l'angle de la participation defait, alors qu'en réalité il est révolution-naire.Tels sont les mobiles qui ont motivé lechoix de cette association traditionnellecomme l'un des tremplins du groupementprècoopèratif. Ainsi, toutes les tâches serépartissent selon les capacités physi-ques et morales des individus. Tout mem-bre du Naam assumerait difficilement lesfonctions du kombi-naaba. Ses responsa-bilités exigent: majesté, intelligence,patience, fermeté, altruisme.De nombreux naabisi échoueraient dansles fonctions du maanem-yam-naaba, leboute-en-train du groupe d'âge auquelappartient le Naam. Ses qualités appa-rentes : paresse, orgueil, banditisme, ivro-gnerie, dissimulent des qualités d'intelli-gence, de justesse de jugement et uneconnaissance approfondie des naabisi. Ilatteint chacun selon son tempérament.C'est un éducateur par excellence.

Bref, tout Naabiga a des attributions pré-cises. Elles conviennent à son caractère,à son comportement et à sa compétence,ce qui lui permet de remplir correctement,avec foi et efficacité, son devoir.L'ensemble des valeurs et des fonctionsreflétées dans les structures hiérarchi-sées, discipline paradoxalement soupleet rigoureuse, attitude évolutive, espritcoopératif, contraintes de fait, d'une part,le principe de la répartition des tâchesdans le Naam - nous voudrions écrirel'exercice collectif de la responsabilité,chacun remplissant correctement sesfonctions - d'autre part, trouveraient-ilsleur emploi dans la coopérativemoderne ? It est difficile de le dire; lesgroupements prècoopèratifs du Yatengas'expérimentent. Le Naam n'est qu'uninstrument, un moyen pour réaliser leurinstallation psychologique.

Définition et fonctionnementdu groupementLe passage du Naam au groupement estune stratégie pacifique selon laquellel'association sera en action avec l'assen-timent général, graduellement, pourqu'aucune formation politique ou confes-sionnelle, qu'aucun membre de l'associa-tion ne souffre du changement qui doit enrésulter.La présence des filles aux séances deculture est un stimulant, un levain puis-sant. En même temps qu'elles travaillentau même rythme que les garçons, ellesépongent les fronts des plus courageux,disent des proverbes d'admiration à leuradresse. Par des pointes acérées, ellesrallument le courage des autres. Il en vade même pour les tambourinaires del'association. Ils savent, au moment où lafatigue et la soif envahissent les travail-leurs, sortir la note juste pour les exhorterà se mettre avec plus d'ardeur à la beso-gne. C'est alors qu'on peut entendre deschants de bravoure et de courage, com-posés en leur temps à l'intention desaïeux. Les besoins (faim, soif, sommeil)disparaissent, semble-t-il, dans unconcert de voix et de tam-tam. La rémuné-ration varie : mil. arachide, ou encorequelques paniers de coton.Les contraintes nées de l'évolution dugroupement imposeront bientôt des chan-gements de (onctions et de titres auxdignitaires. Ils cesseront d'être des naabapour porter des titres modernes. Lekombi-naaba, en plus de ses fonctions decoordinateur, doit s'efforcer d'établir desrelations avec les autorités administrati-ves et judiciaires de la région : mandatépar le groupe auprès de tous, il doit parlerau nom de l'association. Ses responsabi-lités s'accroissent. Dans la sociétéactuelle, ce personnage se nomme prési-dent.Le togo-naaba, qui seconde le président.se voit contraint, quant à lui. de consignerles principales idées débattues pendantles réunions. Elles sont si nombreuses etsi importantes qu'aucun effort de mémoire

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Participation des ONGau développement de l'Afrique

ne peut les retenir. Il devient secrétairegeneral.Le gardiennage du trésor du roi revenait,autrefois, au rasam-naaba. Maintenant.ce dernier s'occupe de la gestion des troiscaisses (menues dépenses, rèinvestisse-ment et compte bancaire); recettes,dépenses, bilan, bénéfices, pertes... Cesnouvelles charges obligent à une nouvellenomination. Si le rasam-naaba du Naamtraditionnel n'a pas les compétencesnécessaires, il est souvent dégrossi parun stage.Le maanem-yam-naaba, cet éducateurpar excellence, au rôle si utile et si effi-cace dans !e Naam traditionnel, sent queses fonctions sont de moins en moinsappréciées. Elles sont désuètes. Il estenvoyé en stage chez le conseiller de laformation des jeunes agriculteurs oul'organisme régional de développement(ORD) d'où il reviendra animateur béné-vole.C'est de cette manière que les fonctionsdes dignitaires du Naam traditionnels'actualisent et leur permettent de nou-veaux titres. De nombreux titres, commele tanscha. disparaissent: ils ne sont plusfonctionnels, J.M. Kohler l'a remarqué àToessè. dans la sous-préfecture de Yako,où de nombreux dignitaires ont changé detitres. C'est ainsi que le mogho-naaba (oukombi-naaba) est devenu commandantde cercle, le tenscha, commandant adjointet le yako-naaba députe (3).Que faire, en effet, d'un chef de guerre ànotre époque ? Par contre, les réalités del'évolution de l'association créent de nou-velles fonctions. Citons les organisateursdu football (capitaine et entraîneur del'équipe) et ceux de la troupe théâtrale (lecompositeur et le metteur en scène).

Ainsi, nous obtenons un comité de ges-tion composé d'un président, d'un secré-taire, d'un trésorier, d'un ou de plusieursresponsables aux activités. Ce comité degestion est soutenu, au sein de la commu-nauté villageoise, par des responsablescoutumiers. Ils servent de trait d'unionentre le groupement et le conseil desanciens, l'incontestable « pouvoir dedécision « dans le village. Le responsablecoutumier est souvent un ancien combat-tant. Il a beaucoup voyagé et connaîtbeaucoup de choses. Il comprend le fran-çais et appartient de ce fait au groupe des- intellectuels » du village. A ce doubletitre, il est le meilleur des témoins. On luifait confiance.

Les activitésdes groupements NaamUne ou deux fois par semaine, les naabisivont travailler sur les champs des villa-geois qui en font la demande. Ils sarclent,binent ou récollent au son du tam-tam. Lesarclage et le binage réalises par le Naams'appellent le « naamkobo », la récolte, le« naam-kihimbogo ». Le « naam-tukuré »est le transport de mil du champ au villagepar les naabisi.

Les activités sont plus ou moins importan-tes selon les centres. Une fois implanté, legroupement doit prouver son efficacité.Au départ, c'est la vente des récoltesd'arachide et de sésame de ses champscollectifs qui lui permet d'acquérir lematériel de culture (charrettes, charrue,décortiqueuse, animaux de trait, etc.).- En saison des pluies : les travaux des

champs collectifs (culture de mil, coton,sésame, arachide) ont lieu un ou deuxjours par semaine, de préférence levendredi et le lundi, jours de repos dupaysan.

- En saison sèche : théâtre, sport (foot-ball, volley-ball, danses, autres jeux),

cours d'adultes et cours par correspon-dance INADES, des activités lucrativescomme le jardinage, le petit élevage, la

gestion d'un magasin de vente (pro-duits de première nécessité : savon, sel.pétrole, sucre). Le but de cette dernière

activité est de permettre aux membresdu groupement post-scolaire d'appren-

dre la comptabilité (achats, ventes,recettes, dépenses, bilan, benefices oupertes, solutions pour l'avenir en fonc-

tion des échecs ou des succès).La fabrication de briques, la location des

charrettes et les autres activités se fontselon la demande de la population. Lesproduits de vente de la production des

champs collectifs, du jardin, du petit éle-vage, de !a boutique et les recettes à

l'occasion des diverses activités sontrépartis en trois parts qui pourraient être

inégales. Ces dernières sont fonction desbesoins du groupement. La première estplacée à la banque pour servir à la cons-

titution d'un fonds de roulement. Laseconde constitue la caisse de menuesdépenses. La troisième servira au rèin-vestissement pour élargir l'ampleur des

possibilités économiques : acquisition defacteurs de production, achat ou renou-vellement des animaux de trait fatigués,

réparation des outils cassés, etc. Cesdeux dernières sont confiées aux respon-

sables coutumiers du groupement.

Les fonctionsdu groupementLe groupement est en réalité une celluled'éducation permanente. Les jeunes yappartenant sont placés à une époquecharnière: ils sont les héritiers d'hier et lesagents actifs du développementd'aujourd'hui. A ce double titre, ils formentau niveau du village une équipe polyva-lente qui est en fait :- un instrument d'éducation fonction-

nelle; les activités du groupement sontdécidées après des discussionsexhaustives auxquelles participent lesresponsables coutumiers de l'associa-tion et dans lesquelles on tient comptede l'environnement humain et physi-que : relations - jeunes-vieux »,cohabi-tation «tradition-modernité», reboise-ment d'un bois sacré grillé par la séche-resse, aménagement des places publi-ques et des marchés, construction de

ponceaux et pistes d'intérêt local. C'estégalement un laboratoire de recherche;

- un instrument d'éducation tradition-nelle : les jeunes « partent » des struc-tures et des habitudes traditionnellesencore fonctionnelles et utiles. Cellesqui sont désuètes disparaissent imper-ceptiblement;

- un instrument d'éducation perma-nente : cours par correspondance INA-DES, cours du soir, conférences, réu-nions d'information, séances de recher-ches etc. par tes encadreurs ORD et lesformateurs;

- un instrument d'éducation coopérative :produire, vendre, acheter et réaliserensemble des « investissementshumains » par des méthodes sosoga etsongsongtaaba (4), un CETA (Centred'études de techniques agricoles). Lesjeunes cultivent des champs collectifsdans lesquels ils appliquent les métho-des culturales enseignées au Centred'éducation rurale et par l'ORD. Lesmembres du groupement possèdentégalement des charrues, des charretteset des animaux de trait.

Ainsi les activités du Naam et celles intro-duites par les groupements s'interpéné-trent, se juxtaposent et se complètentharmonieusement. La méthode, semble-t-il, n'est valable que lorsqu'elle est inspi-rée par le milieu. Elle ne s'apprend pas.Elle se sent. Elle est plus poétique quemécanique. C'est par cette rechercheperpétuelle que peuvent se créer des atti-tudes qui conduisent au progrès et quel'homme prend conscience de ses nouvel-les possibilités. Les transformations desstructures et des habitudes traditionnel-les s'imposeront de plus en plus en pro-fondeur, inévitablement, avec le consen-tement tacite et implicite du groupegérontocratique de la communauté villa-geoise.Cette phase de l'installation des groupe-ments précoopératifs est psychologique.

Elle se situe à plusieurs niveaux:- acquérir les jeunes paysans à l'idée

qu'il faut désormais essayer de procé-der à l'évolution socio-économique deleur pays, évolution dont ils peuvent etdoivent être des artisans efficaces;

- leur apprendre les méthodes de recher-che, des techniques cufturales adap-tées, leur suggérer une foi. une doctrinede développement;

- amener le jeune à accepter l'échecaprès l'effort, à assumer l'insuccèssans se décourager et à être prêt àrecommencer, compte tenu des leçonsde l'expérience, permettre à tout asso-cié, une fois marie et propriétaire deterre, d'emprunter à la banque par lecanal du groupement pour s'installer(bœufs de labour, ânes de traction,charrues, charrettes, petit élevage,etc.). Il sera responsable envers l'asso-ciation et cette dernière envers la ban-que. Plus tard, lorsque ces fermiersseront suffisamment nombreux et quele besoin se fera sentir, ils organiseront

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Colloque UAIBruxelles 1984

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des cooperatives réelles (de crédit, deproduction ou de commercialisation)pour résoudre leurs problèmes com-

Voyons maintenant SIX S, qui empruntesa philosophie et ses méthodes aux grou-pements Naam.

III. L'Association SIX SL'Association SIX S est une associationinternationale, crée en 1976, dont l'effortporte essentiellement sur les régions tou-chées par la sécheresse, notamment leMali, le Sénégal, le Nord Togo, la Haute-Volta et bientôt le Niger et la Mauritanie.C'est un organisme d'appui, dont lessources de financement sont la Coopéra-tion technique suisse. l'Action de carêmesuisse, Misereor (Allemagne Fédérale),Cebemo (Hollande) et le Comité catholi-que contre la faim et pour le développe-ment (CCFD) (France). Son siège socialest à Genève et le siège exécutif à Oua-higouya.Son rôle essentiel est de former et aider àréaliser. Pour cela, elle coopère avec lesinstitutions et les organismes publics ouprivés qui agissent dans le même sens.C'est donc un projet à la fois d'éducation,d'organisation sociale, d'investissementset d'amélioration immédiate de revenus.Pour atteindre tes objectifs assignés, SIXS met à la disposition des bénéficiairesles moyens humains, financiers et maté-riels pour:- assurer la formation des membres des

groupements agricoles;- fournir aux groupements le. matériel

indispensable à la réalisation des tra-vaux dans les villages:

- assurer la rémunération des membresdes groupements agricoles pour le tra-

vail qu'ils auront à effectuer.L'Association SIX S intervient dans les

domaines suivants : agriculture, élevage.

forêt, équipement, petites industries, arti-sanat, infrastructures, santé, culture. Cesactivités se répartissent en :

- activités communautaires: retenuesd'eau, conservation des eaux et du sol(CES), ralentisseurs d'érosion, puits,reboisement, etc. Elles sont subven-tionnées;

- activités lucratives: maraîchage, éle-vage, artisanat, moulins à mil. Elles sontremboursées et réinvesties sous formede « projets-filles » ou « projets-fils »;

- activités sociales : pharmacie villa-geoise, santé primaire, jeux, lutte, théâ-tre, etc. Elles sont subventionnées.Se méthode d'intervention respecte leprincipe selon lequel il faut « partir de cequ'est le concerné, de ce qu'il sait, de cequ'il sait faire, de ce Qu'il vit et de ce qu'ilveut ».D'abord, des paysans volontaires, hom-mes ou femmes, 30 environ, sont reçusdans un chantier-école, pendant 2 ou 3mois selon les besoins de leur formation(élevage, maraîchage ou artisanat).Des animateurs spécialisés élaborent,avec et pour les intéressés et d'aprèsleurs suggestions, un programme d'activi-tés et de formation conséquent, comptetenu de leurs besoins et des indicationsdu plan de développement du pays.Ensuite, les stagiaires qui le désirent sontinstallés comme éleveurs. maraîchers ouartisans. Les travaux d'installation sontexécutés par les intéressés, avec l'appuifinancier de SIX S remboursable avecdeux ans de différé. Les sommes rem-boursées constituent un fonds de roule-ment qui assure le financement d'autresactions dans les mêmes zones.Au niveau de la zone, un agent, recrute etformé pour la circonstance, surveille lagestion des femmes, potagers et ateliers.Cet animateur, recruté sur place, est

capable de vivre le niveau culture) del'ensemble de l'environnement.L'écoulement de la production est assurépar les coopératives avec l'appui desautres services de développement enplace.

ConclusionSIX S n'est ni un projet (qui vient de l'exté-rieur) ni une banque (non formatrice) niune coopérative (tendance étatique etégoïste). SIX S est un système qui se défi-nit comme un ensemble d'unions de grou-pements de paysans autonomes. Il a pourobjectif de rendre les paysans responsa-bles de leur problèmes, pour une prise encharge du développement du monde pay-san par les intéressés eux-mêmes.Le changement est exogène, mais les ins-titutions et les systèmes educationnetsimportés, les méthodes appliquées abou-tissent difficilement aux résultatsescomptés.Pourquoi, enfin, n'essaierait-on pas departir du dedans traditionnel ? Ce dedansévoluera vers une dynamique intérieured'abord, extérieure ensuite. Ce serait unfil conducteur de la racine aux extrémités,un moyen de sensibilisation et de motiva-tion des masses rurales en vue d'unemobilisation volontaire pour le développe-ment.

1) R. Colin, La Société Sara du Mandoul face au change-ment (Paris : IRFED. 1971) 169 pages.

2) Ne pas confondre Naam pouvoir avec Naam associa-

le Naam. ou pouvoir, est détenu au Yatenga parl'empereur du Yatenga. seconde par quatre minis-tres : le togo-naaba. le widi-naaba. le baloum-naaba

nelle de jeunes, est l'image du Naam-Pouvwr.3) J.M. Kolher. Activités économiques et fransformations

socio-économiques dais une région de l'Ouest duMossi : aspects généraux, terme d'organisation du tra-vail système de production et te régime toncier (Oua-gadougou-Paris : ORSTOM, 1968: page 76.

4) Associations d'entraide.

ROLE OF AGRICULTURAL CO-OPERATlVES IN EGYPT

by Mohamed Idris *

The Co-operative Movement in Egyptgoes back to 1908. Co-ops were then la-belled as Agricultural Syndicates.Tracing, briefing and exposing the Move-ment through its history and develop-ments will go in six sequential phases.

1. 1908- 1952

Omar Lotfi. National Barrister, launchedwith his fellow compatriots a campaign for

President, Egyptian National Commitiee of Interna-tionall Federation of Agricultural Producers

HISTORICAL BACKGROUND

emancipation of Egyptian farmers fromthe yoke of foreign money-lenders, realestate mortgage establishments and for-eign financiers.He started preaching co-operation in therural areas.

At that time, a draft law was prepared andput before the legislature, but it did notmeet with official support. Later on it wascompletely neglected by the BritishGovernor.Meanwhile the co-operatives alreadyformed were gradually weakened and

breaking up for the following main rea-sons :a. The comparative novelty of the idea;b. The lack of Government support;c. The absence of any legislation to guideand to organize them;d. The absence of a higher authority to fi-nance and to supervise,

2. 1952 - 1956

In 1952 the Free Officers waged revolu-tion, toppled the monarchy and deposedthe king.

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UAI ColloquiumBrussels 1984

NGO Participation

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A new revolutionary government mustdestroy the bases of power of the « ancienregime ». These are the Party representedby large landowners, often a symbol of acorrupt « feudal » system, exploiters ofpoor peasants and absentee landlords.Some regimes Come into power with plansfor a root and branch reform of landholdingsuch as the total nationalisation of land,the collectivisation of farms and peasantholdings. The Free Officers did not havesuch sweeping plans, but were neverthe-less dedicated to some kind of land reformand to improving the welfare of the peas-ant, whom they saw as the basis of Egyp-tian society. A prosperous productivepeasantry would mean a prosperous pro-ductive country. The inequality in land-holding in Egypt before the revolution wasobvious. The large owners including theState, the royal family, local notables andan urban class including foreigners. In1952 some 2,000 owners held 20 m percent of the land; at the other end of thescale more than 2 million owners held 13per cent of the land. This meant that theselatter had tiny plots of land which they didnot always cultivate themselves butleased to others. At the very bottom of thescale were the millions of landless agri-cultural labourers.In 1952 the new Land Reform Law limitedthe maximum in divided holdings to 200feddans (1 feddan = 1.038 acres). Landheld above the limit by an individual wasexpropriated and gradually redistributedto landless tenants in plots of two to fivefeddans.Later laws modified the 1952 provisions,the maximum for individual holdings andforeign landholders were expropriated,nearly 1 million feddans had been distri-buted to almost 350,000.

The revolution removed the large lan-downers who had nevertheless providedcertain benefits to the agriculture ofEgypt. The establishment of new co-oper-atives was meant to replace their role in-providing credit, marketing and organisa-tion. The First Reform Law in 1952 de-creed that all peasants who received landwere to form co-operatives in their vil-lages. The government gradually ex-tended the co-operative system to covermost of rural Egypt.The agrarian reform created its own brandof agricultural co-ops which achieved

some major results within its capacity assponsored co-ops.

3. 1956- 1961

This period went down in co-operativehistory as the Golden Epoque of the entireco-operative movement.The enactment of a more liberal co-oper-ative code at the very beginning of this pe-riod heralded it.The success achieved by the agrarian re-form co-ops inspired the introduction ofan ultra new system based on offeringcredit to co-operative members (farmers)either in cash or in kind free of interestwithout any constraints of guarantees ex-cept crop guarantee.Five year plan was applied to spread localagricultural co-ops to cover 4,000 vil-lages.The local co-operative was created in thevillage with a minimum membership oftwenty and run by an elected council un-der the direction of a supervisor, usuallyan agricultural specialist. They were to bean important instrument of change whichwould influence the remotest parts of thecountry. The co-operatives themselveswere to organise and improve agriculturalproduction, establish marketing and pri-cing systems and provide credit, but theywere not to be models or collective com-munes.Co-operativization meant the control ofinputs (seed, fertilizers, pesticides) andthe forced marketing of the output of fieldcrops (beans, cotton etc.). Aspects of theproduction process were administrativelycontrolled, but land was individuallyworked and land owners claimed theirprofits individually. By controlling theprices of inputs and outputs, the stategained a high degree of control over thefarmer's income. It also gained an abilityto extract the surplus of economic activitythrough the manipulation of prices. Ne-vertheless, private ownership remainedimportant.

4. 1961 - 1969

This period was the phase of imposing so-cialist transformation, accordingly nation-alization of all the economic infrastructureincluding, cotton ginning mills, rice mills,banks, major trading companies, insur-ance companies, manufacturing factoriesexcept land property. A powerful publicsector was set up.

Socialism, besides eliminating the evils ofexploit under capitalism of the rural poorusually it generates red tape bureaucracyand creates a new class of white collartop-brass technocrats.Agricultural co-ops came to be the toysand tools of the state in the context ofimplementing the state plan of socialism.They were conducted by government offi-cials. Farmers be came more dependanton the state.As all inputs went to farmers through ag-ricultural co-ops, marketing of crops wentfrom farmers to public sector companiesvia the same channel, thereto all farmerswere indirectly induced to join co-ops.At the end of the phase a new co-opera-tive code was enacted putting an end forgovernmental domination over co-ops,ensuring the status of co-ops as voluntarynon-governmental organizations con-trolled and administered by their membersfor their own benefits.

4. 1970 - 1976

The resurrection phase, heralded by thesetting up of the Apex Body; The CentralAgricultural Co-operative Union accord-ing to the new law. which struggled milit-antly against all aspects of patronageover the co-operative movement and suc-ceeded to raise the heavy hand over co-ops during its existence until it was forfeit-ed by President Sadat in 1976.By the dissolution of the Union, the state-owned principal bank of agricultural creditsucceeded to replace its units, the ruralbanks, to get hold of the major functions ofinputs supply to farmers instead of agri-cultural co-ops.

6. 1977 - 1980

In spite of depriving the movement from itsapex body and the cold shoulder that thegovernment turned to co-operative move-ment, co-operative leaders and FarmersMembers of Parliament have not ceasedefforts to promote new types of agricultu-ral co-ops and providing legislative provi-sion for them.Single purpose co-ops were set up to ca-ter for a specific crop or activity and a newlaw was promulgated. Elections of newBoards took place and The Central Agri-cultural Co-operative Union was restoredonce again.

THE AGRICULTURAL CO-OPERPATIVE STRUCTURE

A. The Central Agricultural Co-operativeUnion culminates all sectors of the move-ment as the apex body of the followingsectors ;

B.1. The Credit Co-ops Sector

The traditional classic old sector;2. The Agrarian Reform Sector;

3. The New Reclaimed Land Sector;4. The Single Purpose Co-ops Sector.Each one of the 4 sectors has its ownstructure.The basic unit of the first three sectors arethe multi-purpose village level co-ops.The second tier of these three sectors arethe combined co-ops at the district level,then comes the Governorates level and

headed by trie national level. All catego-ries in the three sectors work on multi-purpose.As far as the 4th sector is concerned, itconsists mainly of specific co-ops dealingwith certain crops or activities which are :1. Potato growers co-op;2. Cotton growers co-op;3. Rice growers co-op;

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UAI Colloquium

NGO Participationin African Development

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4. Oil seeds grower co-OP:5. Flax grower co-op;6. Onion growers co-op;7. Sugar cane growers co-op;8, Animal wealth growers co-op:9. Fruit marketing growers co-op

Unionist horticulturalmechanization.

Each of them has its national, governorate

and local levels.

Multi-Purpose Co-operatives1. The local multi-purpose co-operativeundertakes activities such as agriculturalservices, production, marketing and ruraldevelopment, in response to membersneeds in its field of operation, and in par-ticular the following :

i) A study of the structure of crop ro-tation and the implementation ofthe results of the study which mustconform to the general State planfor their area.

ii) The planning and execution of pro-ductive local projects, according toits economic resources, includingprojects on rural industries, landreclamation or fisheries.

iii) Participation in the organization ofplanting of the land and consolida-tion and promotion of agriculturaldevelopment on a modem scientif-ic basis, in collaboration with theState authorities and local govern-ment units.

iv) Co-operative marketing opera-tions for members' crops.

v) Making available outside financingfrom various sources either to itselfas a corporate body or to those ofits members who want to deal withthe co-operative for the financingof productive and service projects.

vi) Expansion of agricultural mechan-ization by means of supply and useof modern machinery for variousoperations the training of workers,the management of machinery andits efficient operation and mainte-nance,

vii) Management and development ofits projects, lands and the landsentrusted to it by corporate bodiesor individual.

viii) Participation in the undertaking ofgeneral services to its members incollaboration with various bodies.

ix) Encouraging a concern for savingamong its members, and the or-ganization of the investment oftheir savings.

x)The co-operative may own, rent,reclaim and manage agriculturallands for its own purposes in ac-cordance with a decree issued by acompetent minister

xi) The co-operative may extend itsservices to non-members, withinthe limitations laid down by the co-operative's bye-laws

2. The Governorate Central Multi-pur-pose Co-operative

This co-operative shall help to consoli-date the co-operatives, forming and as-sisting them to undertake their functions,mainly in the following :

i) The establishing of a technical unitto undertake the functions of con-trol, supervision and inspection;ii) The establishing of a training cen-tre to undertake co-operativetraining, mechanical operations forco-operatives and their members;iii) The establishing of agricultural in-dustrial projects, and rural indus-tries, operating them in the inter-ests of the co-operative members;rv) The supplying of spare partsneeded for machinery owned bythe co-operatives and their mem-bers: the establishing of the cen-tral workshops for repairs not prac-ticable in the combined work-shops.

3. The General Multi-purpose Co-opera-

tive on the National Level

The general multi-purposes co-operativeis made up of the central multi-purposeco-operatives and its main functions are :i) To provide members with machin-ery, spare parts, various produc-tions pre-requisites. fertilizers,seeds, insecticides, whether local-ly produced or imported:ii) To realise economic co-ordinationand integration amongst co-oper-atives on a national level:iii) To establish major products on aco-operative basis, especially forthe production of fodder, fertilizers,insecticides, for spare parts formachinery and for the processingof agricultural produce;iv) To undertake guidance, extensionand training of its members,

The Specialised Co-operatives

These are the most advanced type of co-ops. They are dealt with here according totheir activities.

Field Crop Co-ops

1. Governorate level

This sector deals with crops such as cot-ton, cereals and peanuts, usually they ca-ter for the following objectives :

i) Participation in the organisationand investment in the cultivation ofthe land;

ii) Supply of inputs;iii) Making available for outsidesources the necessary funds, incash and in kind:iv) Undertaking of productive pro-

jects, processing and industriali-sation;

v) Preparation and running of market-ing centres, establishing stores,sheds and marketing transactions:

vii) Organization of training coursesviii) Promotion of social activities re

vant to Governorate needs.

2. National Level

The general field crop co-operatives =national level are made up of governsspecialized co-operatives.Their objectives are :

i) execution of the State plan;ii) planning and execution of proc

tion projects:iii) promotion of efficiency and mar- = -

research;

iv) contracting for export and with -dustrial companies;v) making available from outs :-sources the necessary funds -cash and in kind;vi) promotion of export trade;vii) establishment of large-scale pro-jects for the production of fertiliz-ers and insecticides:viii) organisation of training courses;ix) importation of all production

needs:x) contract with research centres and

companies to obtain up-to-dateproduction needs, know-how andconduct studies on these,

Horticultural Co-ops

1. Governorate Level

Specialised co-operstives in the sectorare concerned with the production andmarketing of vegetables and fruits,They assume the following activities :il Organization of cultivation, rota-tion, marketing, purchasing ofseeds and fertilizers and supplyingco-operatives with them;ii) Participation in the industrializa-tion and processing of the above-mentioned crops;

iii) Obtaining the assistance of localand foreign consultants through anapproach to the National level co-operatives;

iv) Establishment of centres for sort-ing, grading and packing, and con-tracting with the general co-opera-tive for the marketing of surplusproducts;

v) Promotion of co-operative market-ing, and establishment of market-ing channels:

vi) Ownership of transport and esta-blishment of cold storage andstores;viii Promotion of social activities.

2. National Level

The general national level is made up ofgovernorate specialized co-operatives toproducers of vegetables and fruits.They are assigned for :

i) Supply of machinery, spare parts,fertilizers, needs and insecticidesaccording to members' needs

324 ASSOCIATIONS TRANSNATIONALES. 6/1984

NGO Participationin African Development

UAI Colloquium

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ii) Co-operatives marketing of pro-duce and the promotion of exporttrade:

iii) Co-ordination and collaborationamong the societies;

iv) Establishment of large-scale pro-jects for processing, cold storage,facilities, fertilizer mills, and insec-ticide factories;

v) Improvement in methods of pro-duction and in the relevant agricul-tural industries;

vi) Importation of input requirementsfor cultivation;

viii) Importation and supply of equip-ment for collaboration, grading andsorting;

ix) Establishment and running of sort-ing and grading centres;

x) Marketing and export of the pro-ducts and provision of the neces-sary transport;

xi)0btaining of national and interna-tional loan according to the needsof the co-operative;xii) Representation on behalf of allmembers to defend the rights ofvegetable and fruit growers;xiii) Compilation of statistics and un-dertaking of economic research forproduction and marketing.

Agricultural Machinery Sector

1. Village Level

Members of the co-operatives are primar-ily individual farmers but local multi-pur-pose co-operatives may also enjoy mem-bership. These co-operatives serve one ormore villages by :

i) Assessing actual machineryneeds;

ii) Supplying agricultural machineryand instruments that the individualfarmer does not own personallyand cannot acquire by himself, aswell as machinery needed for ma-chanization and handling of pro-duce;

iii) Maintaining service stations, forthe supply of fuel, and the esta-blishment of repair workshops;iv) Providing on-the-spot repair facili-ties.

2. Governorate Level

The co-operatives at governorate levelare formed by local machinery co-opera-tives and undertake the following activi-ties :

i) Conduct the necessary researchto estimate the agricultural ma-chinery needs;

ii) Obtain and supply machinery, in-struments and tools necessary forproduction, handling and process-ing of agricultural products;iii) Establish repair workshops prov-ided with alt equipment required;ivi Run service stations tor the supplyof fuel and lubricating oils;

v) Own and manage mobile repairunits which would operate in thework area of the member co-oper-atives;

vi) Provide spare parts;vii) Train drivers and provide on-the-job training in the workshops;viii) Organize exhibitions and demon-strations of agricultural machinery.

3. National Level

Recently established to run more ad-vanced role in agro-mechanics and intro-ducing the appropriate technology.

D. Animal Production

These specialized co-operatives are serv-ing all farmers engaged in the field of an-ima! husbandry.

1. Village Level

This primary co-operative should consistof at least 20 members, may serve one ormore villages and its functions are as fol-lows :

i) Breeding and fattening of sheep,cattle and poultry;

ii) Establishment of an input supplyservice for fodder, drugs, equip-ment needed for artificial insemin-ation etc.;

iii) Owning and management of pas-tures and production of fodder;iv) Establishment of collection cen-tres and cold storage facilities forthe marketing of dairy, animal andpoultry products;v) Provision of cattle insurance andveterinary services;vi) Provision of tools, instruments andmachinery for breeding nutritionsand all other production and pro-cessing needs.

2. Govemorate Level

The Co-operative at this level is made upof the local co-operative for animal hus-bandry and individual farmers working inthis field. The main activies are ;

i) To undertake economic integrationof all member projects;

ii) To contract for the purchase ofproduction instruments;iii) To utilize national experience, pro-vide training and to undertake thenecessary feasibility studies;iv) To make available from outsidesources the necessary funds incash and in kind;

v) To develop industrial projects suchas dairies, slaughterhouses, coldstorage facilities and for the pro-

duction of fodder;vi) To own and run transport includingrefrigerator vans;

vii) To improve methods of produc-tions and support member co-operatives.

3. National Level

The general co-operatives for animal hus-bandry consists of co-operatives at vil-

lage and governorate level and its mainactivities are :

i) To undertake feasibility studiesconcerning projects in the field ofanimal husbandry;

ii) To undertake studies on financingpossibilities and resources;

iii) To contact national and interna-tional consultant institutions, tostudy various projects;

iv) To contract off importation of high-breed stock and to establish artifi-cial insemination centres;

v) To buy. import and obtain fodder,milk substitutes, chemicals, and toestablish special processingplants for their production;

v) To establish dairies and meat-han-dling centres;

vii) To establish modern slaughter-houses and provide for ownershipand maintenance of cold storagecentres;

viii) To import tools, equipment andmachinery necessary in the field ofanimal husbandry;

ix) To undertake market research forimport and export;

x) To contract with governorate co-operatives for the marketing of anysurplus;

xi) To establish self-insurance funds;xii) To organize training courses;xiii) To make available from outsidesources the necessary funds incash and in kind.

4. The Central Agricultural Co-operativeUnion

The Central Agricultural Co-operativeUnion is composed of general multipur-pose agricultural co-operatives, generalspecialized co-operatives, and all thegovernorate central co-operatives.The Union shall have a general assemblyformed from the members of the board ofdirectors of the above-mentioned co-operatives.The Central Agricultural Union assumesthe following activities :

i) Participation in the planning of theco-operative movement in Egypt;ii) Co-ordination between the gener-al agricultural co-operatives withinthe limits these co-operativeshave determined, regarding theimplementation of their plan, publi-city for the agricultural develop-ment co-operative movement, in-volvement of people, promotionand development; and the publica-tion of papers, magazines and co-operative circulars;iii) Supervision of co-operative train-ing operations in agricultural co-operatives in co-ordination withthe governorate central co-opera-tives;iv) The convening of the general agri-

cultural co-operative conference,once every four years, the follow-ing-up of the conference decisions

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UAI ColloquiumBrussels 1984

NGO Participationin African Development

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Participation des ONGau développement de l'Afrique

arid recommendations; the organi-zation of the specialized co-opera-tive seminars through the genera!co-operatives;

v) Participation in co-ordination ofthe agricultural co-operative sec-tor, and in the relations to be main-tained between them;

vi) Representation of the agriculturalco-operative movement abroad, byjoining international co-operativeorganizations, as well as regionaland Arab; participation in foreignconferences, exchanging co-oper-ative experiences with various in-ternational organizations, and ac-cepting financial aid from foreign

co-operative organizations, all inco-ordination with the Minister ofAgriculture;

vii) Proposals for agricultural co-oper-ative legislation;

viii) Defence of the interests of the ag-ricultural co-operative throughoutthe co-operative enterprise as awhole.

EVALATlON OF THE EFFECTIVENESS OF AGRICULTURAL CO-OPS IN EGYPT

Agriculture is still considered as thesacred cow of the Egyptian economy. Al-though agricultural co-operation is gain-ing more and more new land as the ade-quate means of rural development, mod-ernising agriculture, securing plentifulfood production and ensuring the under-privileged rural peasantry welfare in thedeveloping countries, it faced in Egyptsome critical times across the last two de-cades which caused it catastrophic setbacks resulting in arm and leg losses.Egyption farmers have endured, by virtueof their stamina, the hard times, realizedthe vital importance of self-reliance, self-help and self liability, went ahead promot-ing their co-ops which get numerous, larg-er and catalyst in some way or another.Nevertheless, some obstacles still hinderthe advancement of co-ops and cut downtheir effectiveness :

1. Overpopulation (2.5 %) imposing moredemand on food production, combinedwith sharp shortage of rural manpowerdue to migration to urban areas orneighbouring countries.

2. Fragmented small farm holdings notexceeding 2 feddans in average.

3. High ratio of rural illiteracy reaching65 %.

4. Fragmentation in land holdings and il-literacy together lead to primitive agri-cultural ways, adverse effect on bothproduction costs and yieldings.

The time is high now for CACU, the Cen-tral Agricultural Co-operative Union, asthe apex summit body to act seriously toenact the necessary measures that wouldhelp to re-shape the status-quo of the ag-ricultural co-ops, determine its destiny,goals and objective, to up-date the co-operative methodology and to formulatethe whole spectrum of the co-operativemovement.The Task Force before CACU is to draft along term co-operative development poli-cy which defines a specific role for co-operatives as far as co-operation is con-sidered the third pillar of the nationaleconomy besides public and private sec-tors according to the Constitution.CACU should endeavour to get the policyintegrated in the State Plan.

The urgent necessity is to embody intoexistence the Co-operative Bank, forwhich the Co-operative code made provi-sions to set it up. This Bank is a must forfurther steps towards a goal to emanci-pate farmers from the red tape proceduresof the governmental rural banks, to ensurefinancing co-operative projects and activ-ities in industrializations, mechanisationand co-operative import-export trade.Co-operative marketing systems, in fullcompliance with co-operative terms,should replace the actual ones which aremerely administrative even labelled co-operative.The foremost objective of CACU is co-operative training and education to en-hance the farmers potentials and raisetheir vocational efficiency in order to copewith new innovations in agricultural andco-operative managementIn his previous life CACU have not paid in-tensive attention upon all or some of theseissues, it was his mea-culpa, and he paidthe bill. Now, one is quite sure that CACUhave got the point and are working hardand seriously over all these issues whichare his credo-concept and raison d'être.

RENFORCER LE ROLE DES FEMMES D'AFRIQUEDANS LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL

Le Conseil international des femmes(CIF), s'est toujours préoccupé de l'éga-lité des droits, de la justice sociale àl'égard des femmes, mais aussi de leurpromotion grâce à une participationaccrue au développement économique etsocial : c'est-à-dire l'accès tant aux res-ponsabilités qu'aux avantages de celui-ci...

Les programmes visant à réaliser cesobjectifs se sont adaptés aux exigencesde l'évolution :La création de nouveaux Etats a entraînéla constitution de conseils nationaux de

Présidente de la commission « Economie » duConseil international des femmes (CIF).

femmes dans diverses régions du mondeen développement, et notamment en Afri-que.

Les mutations économiques, sociales,culturelles en Afrique et dans le mondeappellent une recherche sur les moyenset le but final du développement, afin qu'ilconduise à l'amélioration de la conditiondes femmes et à une répartition équitabledes avantages qu'il suscite.

I. SéminairesLa première démarche du CIF et desconseils nationaux a été d'étude etd'information puisque en 1970, uneassemblée pléniére triennale tenue àBangkok, décidait d'accélérer la partici-

par Fanny Fuks *

pation des conseils nationaux de femmesau développement, par des rencontres etdes échanges de vues, sur les expérien-ces, les problèmes, les méthodes à envi-sager. Les thèmes adoptes concernaientdes aspects lies à la vie quotidienne desfemmes, vie familiale, santé, éducation,alphabétisation, mais aussi les conditionsd'une intégration économique, sociale etpolitique.

Considérons, a titre d'exemple, les sémi-naires organisés dans des pays africains :- YAOUNDE (17-22 janvier 1972): -ta

planification pour le mieux-être de lafamille ».

- envisager le point de vue social ethumain, selon les objectifs de la Strate-

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Colloque UAIBruxelles 1984

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Participation des ONGau développement de l'Afrique

gie internationale de développement,adoptée en 1970.

- insiste sur la formation professionnelleet technique des femmes, et envisage,en avant-garde pour l'Afrique, leur par-ticipation à des associations de travail-

leurs (Syndicats notamment).Séminaire panafricain de Freetown (Sierra

Leone) - (novembre 1976). -« Intégrationdes femmes africaines dans le développe-

ment national - Pourquoi lutter pour lechangement? ».

Avec 3 sous-thèmes : Santé- Education -Femmes en tant que producteurs,consommateurs et distributeurs.

- MADAGASCAR- (janvier 1978).« Besoins ressentis par les femmes rura-les de Madagascar pour l'amélioration deleur condition de vie ».Exposés : (en langue malgache) : viefamiliale, agriculture et élevage, santé,alphabétisation, artisanat, institutionsspécialisées de l'ONU.- BOTSWANA - (juin 1980).« Amélioration de la vie familiale ».Problèmes dans un monde aux change-ments rapides.- BANGKOK (Thaïlande) - (février 1981) -

« CONEX 81 ».« Les activités rurales créatrices de reve-nus et principalement l'artisanat ».Trois manifestations :1} exposition internationale de produits

de l'artisanat2) rencontre de populations rurales3) colloque d'experts avec des représen-tants des agences de l'ONU, des gou-vernements, des ONG.Ce colloque souleva des problèmes finan-ciers, institutionnels techniques, d'ordreinternational :- ressources nationales et internationa-

les pour une assistance à la fois finan-cière et technique (« les technologiesappropriées»)

- coordination entre les organismes gou-vernementaux, non-gouvernementaux,et intergouvernementaux.H annonçait l'orientation des réflexions duCIF vers une approche plus globale desproblèmes du développement sans négli-ger pour autant ceux liés à la vie quoti-dienne des femmes, confirmée par lesséminaires suivants.- BRUXELLES- (avril 1981).« Femmes, agents du succès du dévelop-pement» envisage :1) nécessité d'un Nouvel ordre économi-

que; comment les femmes peuvent-elles contribuer à sa réalisation ?

2) la santé, important préalable à toutevie sociale:

3) la production alimentaire, te travailménager, les activités productices de

revenus dans le développement rural.- TANGER (Maroc) - (1-6 octobre 1983}- Femmes d'Afrique : une formationappropriée pour un avenir meilleur dansl'après décennie :1) Santé2) Education3) Participation des femmes à la vie

sociale, économique et politique deleur pays.

Les exigences sont mieux cernées,face àcet objectif :1) formation des cadres2) participation à l'élaboration de ta pla-

nification3) intégration aux pouvoirs de décision.

II. Projets réalisés:Parallèlement a cet effort de réflexion etd'information des femmes, le CIF a includans sa sphère d'activité permanente depetits projets.Les 15 premiers (« 15 petits miracles»(1 ) ) furent mis en œuvre avec un finance-ment partiel de la FAO. sur propositiondes conseils nationaux.Pour l'AFRIQUE, citons:- Au Botswana : formation de 50 femmes

rurales aux problèmes de nutrition,planning familial, éducation sanitaire.

- Au Cameroun : matériel très simple etpeu coûteux de technologie appropriéeen zone rurale (four, refraîchisseur aucharbon de bois, matériel pour séchagedes légumes, pompe à eau manuelle...).

- Au Kenya: cours pour responsables:techniques d'encadrement, établisse-ments de projets: utilisation d'experts-

- A Madagascar : jardins familiaux pilotes(légumes) et conservation.

- Au Maroc : coopérative modèle pourl'élevage des poulets.

Depuis 1981, le CIF. dispose de subven-tions octroyées par te Bureau australiend'aide au développement; elles permet-tront de financer de petits projets: pourl'Afrique, des demandes ont été présen-tées par :Madagascar: une dactylographe en vued'aider à la production d'un bulletin enlangue indigène.Zimbabwe : un équipement pour descours professionnels en faveur de fem-mes rurales (machines à coudre et maté-riel connexe).Fiji : des poêles non fumigènes (en colla-boration avec le département de l'éner-gie...)Le CIF a complète tes différentes filièresde financement déjà utilisées, en coopé-rant avec des agences de l'ONU : des pro-jets de conseils nationaux ont été soumisà divers programmes de l'Unesco (2). del'OMS (3) et de la FAO (3).

Conclusion :

Les travaux du CIF et des conseils natio-naux. ont rejoint, avant même qu'ils fus-sent exprimés en 1975 et en 1980. te pre-mier et le second (et par ailleurs te troi-sième; objectifs de la Décennie desNations Unies pour la femme « Egalité.Développement Paix »,La Plan mondial d'action en 1975. commeen 1980. te Programme d'action, préconi-sent la multiplication de projets rêalisésavec la collaboration des femmes et pourelles, c'est-à-dire en vue d'améliorer leursconditions de vie quotidiennes»Mais un processus de conscientisation aconduit les femmes à percevoir, au-delàde - projets - opérationnels, la globalitédu développement et à souhaiter marquerleur point de vue sur les buts et lesmoyens de celui-ci : cet accent nouveaudans leurs préoccupations, tes amené às'interroger sur l'opportunité et tes voiesd'un nouvel ordre mondial.L'enjeu des alternatives fondamentalesqui se posent au tiers monde leur appa-raît, bien qu'elles doivent encore fairel'objet d'une analyse plus affinée :culture ouvrière/culture industrielle:artisanat/productton industrielle;technologies simples, - appro-priées -/technologies sophistiquées.Quels en seront les effets sur ta conditiondes femmes ?.Nous devons éviter de transporter nosconceptions occidentales, propres auxsociétés industrialisées, et laisser auxfemmes africaines te droit et la responsa-bilité, d'élaborer leur point de vue sur tedéveloppement de l'Afrique (2); nous nepouvons surtout pas transférer tes difffi-cultés et tes impasses auxquelles lasociété occidentale s'est heurtée depuiste • démarrage - industriel de la fin dul8iéme siêcle—La prochaine conférence des NU qui sepropose de mesurer tes résultats de laDécennie de la femme (1975-1985) per-mettra de dégager tes facteurs positifs ounégatifs qui conditionnent la situation desfemmes africaines, une recherche demoyens pour améliorer leur participationau développement, et pour créer une soli-darité effective de réflexion et d'actionentre tes femmes africaines et cetes despays industrialisés.

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Colloque UAIBruxelles 1984

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LA COOPERATION AU RAS DU SOL

PAR LES JUMELAGES-COOPERATIONDE LA FEDERATION MONDIALE DES VILLES JUMELEES

La Fédération mondiale des villes jume-lées-Cités unies (FMVJ) a comme objectifl'établissement de relations internationa-les au niveau des collectivités localesavec la participation des populations deces collectivités.Le jumelage est le moyen d'établir cesrelations,Ainsi, la commune est le cadre de cettecoopération, les hommes et les femmesqui y vivent en sont les acteurs au seind'un comité de jumelage de forme asso-ciative, véritable petite ONG.Ainsi défini, le jumelage :- consacre et concrétise le droit et lacapacité des populations de participer àla vie internationale de leur pays- engage ces relations internationalesdans le sens d'une meilleure compréhen-sion entre les hommes, d'une plus grandefraternité et d'une solidarité agissanteentre les peuples.Pour mettre l'accent sur l'aspect solida-rité et coopération des jumelages, lesjumelages Nord-Sud réalisés par la FMVJportent le nom de jumelages-coopération.Mettant a profit sa longue expérience enmatière de jumelage, et en particulier dejumelages-coopération, la FMVJ apporteun certain nombre de données pratiques.de recettes éprouvées et d'expériencesconcluantes ou d'échecs.C'est de cette expérience participative etassociative pratiquée entre de nombreu-ses collectivités locales de pays indus-

modestement, la Federation mondiale desVilles Jumelées se propose d'apporter lestémoignages au colloque organisé parl'UAI sur le thème - l'identité associativeet la participation des OING en Afrique ».Cette contribution sera de surcroit unemarque de sympathie et de volonté decollaboration a l'égard de l'UAI Marque

Federation mondiale des villes jumelees-Cites Unies FMJV

de sympathie et volonté de collaboration àl'égard également de Monsieur l'Ambas-sadeur Feneaux, dont les initiatives dereflexion sur la vie associative internatio-nale viennent nourrir et motiver lesactions des OING sur le terrain, au ras dusol, là où se trouvent les hommes dansleurs besoins de solidarité et de coopéra-tion.Afin de bien voir ce qu'est un jumelagepour la pratique de la vie associative, il estbon d'en définir la philosophie et d'enapprécier les motivations.

Qu'est-ce qu'un jumelage ?C'est l'établissement de liens d'amitié etde solidarité entre deux collectivités loca-les (communes, départements ourégions), avec la participation de leurshabitants et de leurs associations.Lorsque de tels liens se nouent entredeux collectivités, dont l'une appartient àun pays industrialise et l'autre à un paysen voie de développement, c'est unJUMELAGE-COOPERATION.

Qu'est-ce qu'un jumelage-coo-pération ?

Le jumelage-coopération permet a deuxcommunes appartenant l'une à un paysindustrialise, l'autre à un pays en voie dedéveloppement, d'établir des liens d'ami-tié et de solidarité. Cette forme d'associa-tion intercommunale, lancée par la FMVJvoici une vingtaine d'années, a rencontrele succès escompte; on peut actuellementdénombrer plus de cent jumelages-coo-pération, en majorité franco-africains, quis'inspirent des principes de la FMVJ.

Une démarche d'ouvertureSi les objectifs et le contenu d'un jume-lage entre deux villes économiquementdéveloppées sont aisément définis etvécus, il n'en va pas de même pour le

jumelage-coopération; choisir commepartenaire une commune où sévissent lamisère, la pénurie, l'analphabétisme,n'est certes pas choisir la facilité.L'ecueil à éviter est évident : il faut que lesdeux villes demeurent sur un pied d'éga-lité et qu'en aucun cas ne puissent sefaire jour des réflexes d'assistance et. parconséquent, s'instaurer des rapports desubordination entre riches et pauvres. Lavraie relation à établir respecte la façond'être, la façon de faire, la culture proprede chacune des deux cités, l'égale dignitédes partenaires. Le jumelage doit êtreabordé dans un esprit de réciprocité sanspréjuge. C'est le rendez-vous du donneret du recevoir.Un jumelage-coopération bien compris nese définit pas en termes d'assistancefinancière. Et s'il inclut une idée d'aide audéveloppement de la commune défavori-sée, l'argent versé dans ce cadre ne peutl'être qu'avec mille précautions, car il estpernicieux sur les deux tableaux: pourcelui qui le donne, puisqu'il conforte soncomplexe de supériorité, et pour celui quile reçoit, parce qu'il altère sa volonté dese libérer par ses propres moyens et luiapprend insidieusement à être depen-dant, puis à devenir mendiant. Un peuplenoble et fier peut ainsi perdre sa dignité,alors que le jumelage-coopération viseprécisément le contraire.

Richesse moraleD'autant plus que la ville du tiers monde abeaucoup à lui apprendre sur le plan desvaleurs qui fondent une civilisation : lesens de l'accueil et de l'hospitalité.l'écoute des autres, le respect desanciens, l'importance de la famille,jusqu'à la joie de vivre. Quelle découverteque celle de la solidarité au sein de Isfamille africaine, qui ne se sépare ni deses malades (l'hôpital ne fournit que le litet les soins, la partie - hôtelière - étant

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Colloque UAIBruxelles 1984

par Pierre Lébé *

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Participation des ONGau développmement de l'Afrique

assumée par les proches), ni de ses vieux(les Africains sont toujours consternéspar l'existence, en Europe, de maisons deretraite), ni de ses enfants (les crèchessont également un beau sujet de stupé-faction).Le visage radieux des Africains est tou-jours une source d'étonnement pour lesEuropéens, qui assimilent pauvreté ettristesse, et inversement, en côtoyant lapopulation de leur jumelle nantie, quiarbore paradoxalement une mine morose,les habitants des villes en développementpressentent toutes les contraintes de lasociété de consommation.

L'indispensable complémentde l'aide officielle

On peut regrouper les objectifs du jume-lage-coopération autour de trois préoccu-pations : connaître, comprendre, coopé-rer. On est loin, on le voit, du caractèreunilatéral et dêpersonnalisé de l'aideclassique au tiers monde. Les micro-réa-lisations des villes toujours mises enœuvre à partir des besoins exprimés parles populations du tiers monde elles-mêmes, sont plus «réalistes», bien queplus modestes, qui les actions gouverne-mentales ou intergouvernementales. Maiselles ne sauraient se substituer à celles-ci. Au contraire, elles leurs confèrent unsupport, celui d'une opinion sensibilisée,mobilisée. Les deux types de coopérationsont donc complémentaires : aux organis-mes gouvernementaux et intergouverne-mentaux les grands moyens, aux villes ladimension humaine et la convivialitéappliquée : c'est le « circuit court » de lacoopération.Les villes «développées» du Nord dumonde n'ont pas la prétention de répon-dre à tous les problêmes ressentis auSud. Elles pensent seulement que le mou-vement vient en marchant, en mêlant lesaides concrètes à ce qui est le cimentd'une entente : LA SOLIDARITE, en four-nissant aux villes - pauvres » les moyensde vaincre leurs difficultés par leurs pro-pres efforts, dans un souci de dignité per-sonnelle, mais aussi d'efficacité, puisqueseules profitent à l'homme les acquisi-tions qu'il sait intégrer et réexprimer danssa culture propre.

Un jumelage-coopértion,

pour quoi faire ?

Etablir des échanges entre cités, c'est :- se connaître mutuellement;- s'enrichir de ses différences;

- être solidaires pour coopèer.Ni charité, ni-mème assistance, mais soli-darité active, le jumelage-coopération.C'est agir pour l'autre, avec l'autre, dansla perspective de son autodéveloppe-ment.

Le comité de jumelageC'est l'exécutif associatif du jumelage-cooperation. Il est composé de représen-

tants des forces vives de la population,dans son pluralisme, sans discrimination,ni exclusive.Il comprend, bien entendu, des représen-tants désignés par la municipalité, quisont associés aux activités du jumelage,et y intéressent leurs collègues duConseil municipal.

Trois objectifs permanentspour le Comité de jumelage :

- Etablir et entretenir des contacts avecla ville-sœur;

- Sensibiliser et mobiliser la populationen permance;

- Mettre sur pieds un programme annueld'activités, et les animer.

Celles-ci sont déterminées en fonctiondes besoins de la ville jumelle et définiesconjointement, au fur et à mesure que seconnaissent mieux les deux villes.Dans un premier temps, les échanges, decourrier, d'expériences scolaires, de pro-jets économiques, d'actions humanitairesou sociales, puis de délégations, dévelop-pent la connaissance mutuelle et entre-tiennent l'amitié.Dans un second temps, la solidarité actives'exerce sur des plans divers selon lesbesoins exprimés.

Par exemple :

- Agriculture: création de coopérativesagricoles, forage de puits, installationde pompes...;

- santé: réalisation d'équipements sani-taires (dispensaires, centres nutrition-nels, envoi de médicaments...);

- éducation : construction et équipementd'écoles, de bibliothèques, des mai-sons de jeunes...:

-formation professionnelle: stages deformation de personnels communauxau sein des municipalités...En un mot, le comité veille à cogérer lejumelage avec la ville-sœur.Le comité de jumelage, ONG de la collec-tivité locale européenne jumelée aveccelle du tiers monde, doit avoir son pen-dant dans cette dernière. L'histoire desjumelages-coopération entre villes euro-péennes et villes du tiers monde africainva permettre d'apprécier, à travers lescomités de jumelage africains et leurfonctionnement les réalités et les évolu-tions de la vie associative africaine, A lalumière du passé et du présent, des orien-tations d'avenir devraient pouvoir êtretirées, concernant l'action des ONG dansle tiers monde. Cette action est indispen-sable, ainsi que le déclarait le ministrefrançais de la coopération, Jean-PierreCot, dès sa prise de fonction en 1981. à unrassemblement d'ONG : « l'Etat ne peutpas et ne doit pas tout faire », justifiantainsi la nécessité de l'action des ONG.Un bref historique de la vie associativedans le tiers monde doit être fait.La période coloniale autorisait la vie asso-ciative puisque la loi française de 1901favorisant la création des associations

d'appliquait aussi bien à la métropolequ'aux colonies, départements et territoi-res d'outre-mer.L'accès aux indépendances a constituédès l'abord une régression, voir une dis-parition de la vie associative existante.D'une part, l'appareil législatif des nou-veaux Etats ne comprenait pas au départde loi organique sur le droit d'association.D'autre part, ce droit d'association, lesEtats en général n'étaient guère favora-bles à l'octroyer. Le parti unique était larègle. Il se prolongeait dans des organisa-tions de masse, qui constituaient à elles-seules le lieu de rencontre et d'action despopulations. Très vite, les associationstolérées entrèrent en conflit avec le partiunique et les organisations de masse,seuls porteurs des intérêts de tous lescitoyens: elles disparurent par interdic-tion d'exister ou impossibilité de fonction-ner. Seules existèrent quelques associa-tions créées à l'initiative du pouvoir etsubissant sa tutelle, dont l'action étaittrès limitée, tant dans leurs objet quedans leur déploiement géographique.L'aspect « contre-pouvoir » ne pouvait engénéral être pris en compte dans les Etatsindépendants.

En fait sont restées de l'ère coloniale,pouvant être assimilées à de la vie asso-ciative, certaines formes traditionnelles etcoutumiéres de vie sociale : famille, clan,tribu, chefferies coutumiêres des villages.Le pouvoir coutumier en effet tenait sonautorité d'un consensus de base familial,tribal ou villageois; il s'est maintenu, enaccord avec les nouveaux pouvoirs cen-traux reconnus par eux, les prolongeant etsubissant leur tutelle, souvent plus dedroit que de fait.

C'est donc dans une société africainepratiquement sans vie associative que lespremiers jumelages-coopération ont étéconclus : Avignon-Diourbel (Sénégal,1961 ). Loudun-Ouagadougou (HauteVolta. 1967). Concarneau-M'Bour (Séné-gal, 1973), Cabourg-Oussouye (Sénégal1974), Angers-Bamako (Mali, 1974).Les jumelages conclus entre villes adhé-rentes à la FMVJ comportent obligatoire-ment l'existence de comités de jumelage,comités de forme associative dans lescollectivités françaises.Les collectivités africaines en acceptè-rent elles-mêmes le principe, même si laforme associative n'y était guère. C'étaitreconnaitre implicitement et formellementque le jumelage concernait les popula-tions. En fait, les fonctionnaires ou nota-bles africains, la plupart du temps dés-ignés et non élus, qui composaient lescomités de jumelage, étaient plus là enreprésentants des populations qu'enfonctionnaires du pouvoir. Le jumelageapparaissait dès l'abord dans les paysafricains comme porteur de participationet de vie associative, ce qu'il était effecti-vement.On peut s'interroger sur cette adhésionde principe à un jumelage coopérationreprésentatif des populations, en relation

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Colloque UAIBruxelles 1984

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avec une ONG étrangère. Il faut se rappe-ler en particulier la réserve, la suspicion,voire l'opposition à l'égard des ONG,manifestées par les pays participants à laconférence des pays les moins avances,1982. Les OING apparaissaient porteusesd'orientations politiques, philosophiques,religieuses, voire économiques, pouvantêtre considérées comme subversives etdangereuses pour les propres orienta-tions des Etats. On peut penser que si lescomités de jumelage, OING françaises,ont été reçus favorablement, c'est qu'ilétaient porteurs et co-acteurs d'une soli-darité agissante en faveur du développe-ment des populations.

Les actions de coopération entreprisespar les deux populations, par l'intermé-diaire des deux comités de jumelage,favorisent l'êclosion d'une vie associativeautour des projets réalisés.Ainsi la construction, dans le cadre dujumelage Apt (Vaucluse) - Bakel (Séné-gal) d'une digue en terre battue accrois-sant la surlace des terres irriguées abou-tit à la création d'une coopérative d'usa-gers.

La réalisation d'une maison de jeunes dequartier, dans le cadre du jumelage Anges(Maine et Loire)-Bamako (Mali) a donnénaissance à une cogestion associativepar les deux villes.

Une batterie de moulins à mil, dont s'estdoté le comité de femmes de Ouahigouya(Haute-Volta) jumelé avec Vence enFrance et Lahnstein en RFA. a été l'occa-sion de mettre sur pied un organismeassociatif de gestion.Il y a là des essais timides maisconcluants de « dècommunalisation » desjumelages.Fréquemment, des associations de fem-mes, de jeunes, s'organisent marginale-ment aux organisations de masse autourdes jumelages et autour des projets desolidarité.La sécheresse du Sahel, par les initiativesde solidarité qu'elle fait naître, a étél'occasion de vastes mouvements asso-ciatifs. C'est le cas des associations decroyants, regroupant en Haute-Voltacatholiques, protestants, musulmans, ani-mistes. Là encore, l'aspect solidarité estcréateur de vie associative.

ConclusionDepuis des années, la Fédération mon-diale des villes jumelées-Cités unies pro-pose et soutient, devant l'opinion publi-que et les organisations internationales,un programme axé sur la participationdes hommes de la base aux grandestâches mondiales.

Ce programme implique :- que chaque ville doit pouvoir, dans lecadre d'une autonomie communale suffi-sante, assurer à ses concitoyens, jeunesou adultes un accès personnel et direct ala vie internationale et aux échanges detoute nature, en établissant des liens dejumelage avec toute autre ville de sonchoix, sans limitation ni discriminationd'aucune sorte.- Qu'une des tâches fondamentales dunouvel esprit civique sera de réduire ledéséquilibre tragique entre les sociétésdites de consommation et les sociétéssous-dèveloppées, en multipliant lesjumelages-coopération avec les villes dutiers monde, c'est à dire en faisant gérerla coopération par les coopérateurs eux-mêmes.L'expérience acquise par la FMVJ mani-feste que la participation directe des com-munes et des masses populaires àl'action internationale constitue un desmoyens nouveaux de sauvetage de cettecoopération, en même temps qu'un impé-ratif démocratique de notre temps.Il apparaît que le jumelage-coopérationest porteur et créateur de vie associativedans le tiers monde.Il est également porteur de solidarité agis-sante au niveau des hommes. C'est unedonnée essentielle de l'aide au dévelop-pement.

NGO MOVEMENT IN AFRICA

To many people in Africa, the term NGOrepresents a broad, varied and somewhatconfused Universe. Normally the term de-notes organisations that are autonomousfrom the state or national governments.The organisations are organised in mostcases on voluntary bases and endevour toachieve various goals for the benefit of thecommunities concerned. Though thescientific study of Africain NGOs is bede-villed by a lack of reliable and comparabledata, even the most cursory examinationof their work reveals a wide diversity of or-igins, forms of organisations and sphereson interest.Most of the NGOs found in Africa can bebroadly categorised into three groups.First NGOs which have their origins in or-ganisations first established in other re-gions and secondly those of indigenousongin or which have developed as a result

Africa (NGO's) Environment Network. Sponsored byEnvirontment Liaison Centre (ELC) was formed mMay 1982 by African Delegates to the NGO sympo-sium on Environment ana the Future, and UNEP ses-sion of special character

of local initiative. Finally the group that re-presents local chapters of foreign organ-isations such as Oxfam. Care. Ford Foun-dation, and African Wildlife Foundation.The first two sets of NGOs may includecommunity development groups, volun-tary welfare groups, peasants move-ments, religious groups, cooperatives,trade unions, youth and women groupsand nature conservation groups.The third category mainly represents adonor and aid constituency. They aremainly headquartered in Europe or Amer-ica. They include groups such as Oxfam,Care and African Wildlife Foundation.Among the first NGOs to be founded inAfrica were the Boy Scouts Association(Kenya) and the Société de TechnologieAgricole et Sucriére de Maurice (Mauri-tius) in 1 91 0 . Then came other groupssuch as the Egyptian Zoological Societyand Tanganyika (now Tanzania) BoyScouts in 192 1, the Men of the Trees(Kenya) was founded in 1922, and theWildlife Society of Southern Rhodesia(now Zimbabwe) in 1927. Many of these

pre-independent African NGOs mainlyconcentrated on social welfare, hobbies,recreation, vocational training and educa-tion for white settlers, missionaries and tosome extent for the missionary followers.A large number of local community NGOsare based around various churches den-ominations e.g. Union chrétienne dejeunes gens (Togo). National ChristianCouncil of Kenya, the Catholic Diocese.YWCA. YMCA, that are found in manycountries, and Croix - rouge voltaïque dela jeunesse, Haute-Volta. They werefounded by the mother churches of Eu-rope and America. Not only to promote thespiritual faith but also to provide a channelfor development in their locations.In the early days many of the wildlife andnature conservation organisations al-though of indigenous nature werefounded by the white settlers as hobbyand recreational clubs. This is also thecase tor many of the mountaineeringclubs. Care, exploration societies, andother geographical exploration groupsfound in Africa. It was until the early sixties

330 ASSOCIATIONS TRANSNATIONALES. 6/1984

NGO Participationsin African Development

UAI Colloquium

by Simon Muchiru '

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that membership to such groups startedincluding Africans. Their nature and ob-jectives have also changed with time to in-clude resource management and conser-vation for sustainable development of theAfrican countries.

Other NGOs linked to foreign organisa-tions that are not inter-denominational,addressing themselves to specific issueslike relief distress, disaster, and welfare ofthe under privileged include groups likeOxfam, the Red Cross Society, ProjectHope, and Sahel Club.The growth and development of NGOswith indigenous roots can be traced to thestrong base of kinship and tribal inte-rela-tionships. In many African countries theyare called self-help or community groups.Their success is as a result of most Afri-can communities still living in rural areasor in viliages where kinship is the stron-gest bond uniting people. Some of thecommunity based NGOs may owe theirexistence to the innovative action of indi-vidual, social entrepreneurs, or communi-ty group as is the case for Botswana Bri-gades.African NGOs continue to exist as a resultof voluntary effort. Staff and administra-tive capacity is frequently bolstered by theemployment of one or two full time em-ployees. Where such staff are not avail-able at all. it is often found that NGOs rare-ly carry their projects through to comple-tion unless support and aid comes fromthe government ministries or other well-to-do NGOs as mentioned earlier. How-ever, these NGOs have been the stron-gest single force in mobilizing resourcesfor development at community level. Ex-amples of NGOs Harambee spirit in Ken-ya, and the Ujamaa spirit in Tanzania areshining examples of what leads AfricanNGOs to success.It should however be realised that due tolack of adequate leadership capabilities,lack of funds, and institutional infrastruc-tures the average NGOs rest on fragilefoundations. This situation is changing,however slow. To facilitate this change,representatives of twenty one non-gov-

ernmental organisations concerned withEnvironment and Development issues inAfrica gathered in Nairobi to attend theNGOs symposium on "Environment andthe Future» and also the UNEP session ofspecial character that marked the Tenthanniversary of the United Nations (Stock-holm) Conference on the Human Environ-ment, they set up the African NGO Envir-onment Network (ANEN), as a regionalnetwork to strengthen communicationand cooperation between the NGOs andtheir governments, provide sound leader-ship among development and environ-mental NGOs, and facilitate active partici-pation of NGOs in Environmental and De-velopment projects. Africa NGOs Environ-ment Network incorporates the activitiesof Pesticide Action Network (Pan-Africa)and African Youth for Environment (AYE).After the 1972 United Nations (Stock-holm) Conference on Human Environ-ment, we have witnessed a rapid growthof African NGOs both in terms of new in-stitutions and leadership. It is apparentthat after the conference there has been aconsiderable effort between AfricanNGOs and those elsewhere particularly inEurope and America in sharing experi-ences, information, and technical exper-tise, which has improved the status of Af-rican NGOs- In fact, the Stockholm Con-ference also marked a new milestone inthe history of African NGOs and their rela-tionship with national governments. Previ-ously many governments saw NGOs assubversive elements in society and weretreated with suspicion. Today they areconsidered as an integral too! for develop-ment particularly in the rural areas. How-ever, many of them must learn to becomeplanning and programme minded, fittingprojects into programmes, determiningthem by priorities, and expressing them inplans. These plans must reflect peoplesneeds and create room for communityparticipation, otherwise the people be-come passive participants.

The membership of African NGOs is themost important factor to their success. It

actually determines the impact and role ofthe NGOs in the community, the scope ofprojects to be undertaken, and the suc-cess of their projects. In most cases theyprovide free labour on Harambee basis.Youth and women groups have some ofthe largest membership. The Scout move-ments, based in several countries, 4-Kclubs in Kenya, 4-B clubs in Botswanaand Wildlife Clubs in Kenya, Tanzania.Zambia and Malawi have a membershipranging between twenty and sixty thou-sand individuals mainly young people inlearning institutions. It is clear thereforethat the privileges of attending school of-ten confers a further bonus in the shape ofAccess to membership of organisationssuch as bove.

The Challengeof the Future

The choice facing the NGOs is unequivo-cal and the scale of problems facing Africain daunting. Now that the African govern-ments realise the potential of NGOs theycannot allow them to shirk their respon-sibilities to face up to the challenge of de-velopment. If the NGOs are to contributemeaningfully to meeting environment anddevelopment challenges, then interalia.they must work within the currentlyagreed national and regional develop-ment priority framework. However, per-haps the greatest contribution to develop-ment that NGOs can make in any countryis influencing the establishment of plan ofpriorities for the next planned develop-ment period. As articulators of alternativestrategies, proposers of different prioritiesof overlooked problems and projects, aschannels for the collective expression ofthe views of the people at all levels and inall types of social and economic situationthe NGOs have potentially a powerfulvoice. The NGOs must ensure that socie-tal objectives are only agreed and ex-pressed as a national policy after an ef-fective dialogue between the power eliteand the community.

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UAI Colloquium

NGO Participationin African Development

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HOW AFRICAN NGO'SWORKING IN RURAL DEVELOPMENT

CAN CONTRIBUTE TO A NEW WORLD ORDER

by Addullah Mwamose*This is a local NGO voice from Africa, oneof those that have not been heard toomuch yet during this conference. For thepast five years I have been involved withthe ICA Kenya (Institute of Cultural Af-fairs) an indépendant voluntary organiza-tion working in community development.Its national autonomous NGO's in about30 countries (all continents) are part ofthe international association based herein Brussels, called the ICA Internationalwhich has a coordinating function. I men-tion this because many of you might havenever heard of the ICA.We are field workers in the ICA. I met theICA in my own village, in Nguluku ShimbaHills on the south coast of Kenya. Peoplefrom the ICA, Kenyans and maybe also aperson from another nation came andtalked to all kinds of people in our village.They arranged an open and long planningsession. We talked about what had beengoing on in our village over the last years,what we the people were hoping for, whatwere the real difficulties towards realizingour hopes and how we could start workingtogether towards overcoming some of theobstacles. A longrange process of devel-opment was set in motion that would needeveryone's creativity and responsibility,would never be easy and never end.That became clear to me and is true for rnyvillage and the many, many other that arealso working on their own development,with their own village leaders gettingtrained and their own goals and ways ofdoing things. Now what has this to do witha new world order, the subject of our lastsession here today ? I think a lot. It comesfrom the other side of the question. TheICA and maybe other NGO's, working inAfrican villages are so to speak presup-posing a New World Order in our thinkingand living. We are persuaded that the NewWorld Order is a necessity and possibilityand that the key to its coming about ismassive grassroot activity of people allover the world who live out of the values ofthe new order. Though its form has notbeen created yet.

• Institute of Cultural Affairs (ICA) Kenya. P.O. Box21878, Wairobi

The central assumption is that all the re-sources of this earth belong to all the peo-ple, the economic, political and cultural re-sources or the goods of nature, historyand human inventions of all times andplaces. And the other crucial presupposi-tion is that all the people are both creativeand responsible, gifted with abilities thatare necessary for others and that they canand need to be in charge of their own de-velopment.

The staff of the ICA are all voluntarygrassroots people, receiving only a smallstipend, living together in poverty, decid-ing corporately and envisioning the newworld order as a practice not as a theory.In the Kenya ICA there are mostly villagepeople, but there are also some extrana-tionals who might have had much educa-tion and experience from elsewhere. Butthey have the same position of power orpowerlessness, there are no bosses andlabourers or chiefs and followers, all arecalled to play both roles as needed. Vo-lunteers from other countries do notsense themselves as donating their giftsto the impoverished « third world » but asworking on their own development and thefuture of their children while participatingin the movement of the African villages'renewal. If there is no food in the villagesthey don't have any either, if the villagestaff has no money to meet with neighbor-ing villages they don't have it either. Thecultural and historical traditions of the dif-ferent villages are celebrated and the her-itages of the participating staff in the fieldare brought in as a gift, sometimes caus-ing frictions and often counterbalancingparticular limited tendencies. Now, noneof these things are easy to act out, don'tget me wrong. The struggle is real butworth it.

In all our development efforts we assumethese very basic values of human dignitytowards a new world order and attempt tobuild models on the local and regional le-vel that night one day serve as exemplarysmall contributions for the new world or-der.

I would like to bring out six keystones ofthis work, some of them affirming otherspeakers' insights.

1. People, and all the people of any givensocial form - a village or part of town or or-ganisation - are the subjects of the devel-opment process, i.e. the inventors, plan-ners and implementers, even thoughsome initiative and methods of possibilityas well as other necessary and requestedresources might come from outside theparticular village or even country,

2. All aspects of the development, the ec-onomic, social and cultural sides of theprocess, need to be worked on simultane-ously, not successively development is acomplex and integrated affair, even on thevillage level.3. Key to the ability of sustaining ongoingvillage development is the intensive andcomprehensive training of unofficially orofficially named village leaders. This com-plements the particular skills training inareas like agriculture, housing, financing,health care, education etc.4. The human factor needs to be at thecenter of any serious development, deal-ing with people's relationships to them-selves and their families and communi-ties, to their traditions and to the future.We have learned that community partici-pation will not last and grow unless peo-ple's embeddedness in the past and fu-ture of the local and larger community isconstantly affirmed. This happens f.e.through celebrations and the creation ofsongs, symbols and other significant dailyexpressions. Unless people's « being » istouched change will not take place orcome as artificial and superficial only.5. We have learned that longrange devel-opment happens best when many differ-ent organisations of an area are involvedin bringing it about. NGO's in Africa knowthat they do not have a chance of successwithout working in some form with thestructures of the government. It is alsobeneficial in most cases to involve the pri-vate sector in supporting the efforts of thevillagers' own development. Ideologicalboundaries are less important than here,decisions are made and carried out at thelocal level and not as a theory or doctrine.Cooperation or solidarity is essential tosurvival, both in an immediate and a long-range perspective.

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UAI Colloquium

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La participation des ONGau développement de l'Afrique

6. The last learning I want to share here isthat the efforts of the villagers will dry outif they do not find a way of building a largervision of rural and regional developmentand carry their learnings to the next vil-lage, helping as well as learning from itsdevelopment attempts. Interchange canbe a sustaining dynamic for working on lo-cal development and on the formation of anew world order from the bottom up. A ru-ral network of people sharing approachesthat work on the local, regional, continen-

tal and even international level can teachbest what works and what does not workin the field and recreate the hope of allpractitioners who otherwise might drownin the unending difficulties of delivering ondevelopment.

On a parting note I would like to mentionthat in recent years the ICA has spon-sored an international exchange of « Ap-proaches that Work » called the IERD (In-ternational Exposition of Rural Develop-

ment). This three year process was sup-ported by organisations such as UNICEF.WHO. UNDP etc- Many learnings werepulled together at the international ga-thering of 600 people, mostly rural practi-tioners in Delhi, India this February. Thereare several printed and audiovisual docu-ments of the interchange available now orin the near future. One of them is the Di-rectory of participating Rural DevelopmentProjects to be published by the Union of In-ternational Associations.

LES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALESET LE DEVELOPPEMENT RURAL

DANS LES REGIONS DEFAVORISEESpar Vladimir Drachoussoff *

tes projets executes ou financés par les« O.N.G. » en milieu rural se conformentgénéralement aux cinq critères suivan-tes:

- ils ont une dimension petite oumoyenne et utilisent de préférence destechniques simples.- ils sont menés « au ras du sol », encontact étroit avec la population,

- ils donnent la priorité aux paysans etaux èleveurs les plus pauvres,- ils respectent les valeurs et systèmeculturels des milieux concernés et leurcomportement traditionnel,- ils essayent de mettre en place desstructures assumables par la commu-nauté, autogérables et autofinançâmes.Que se passe-t-il lorsque ces critèressont appliqués dans un milieu difficilecomme le Sahel. Sont ils fiables? Les-quels? Jusqu'à que! point? A quellesconditions ?Pour répondre plus concrètement a cesquestions fondamentales, nous nousréférerons à un cas d'espèce : l'Ile de Paixde Tombouctou. créée en 1976.

Le milieu naturel de Tombouctou

Du point de vue hydrologique, le cercle deTombouctou peut être divisé en deuxzones a potentiel très différent :- celle qui peut être irriguée à partir duNiger ou des lacs d'eau douce communi-quant avec le fleuve, ou encore par unenappe phréatique alimentée par celui-ci;- celle qui manque d'eau ou ne disposeque de nappes profondes, à faible débit etnon renouvelables.

- HES DE Paix

Depuis 10 ans, la situation s'est considé-rablement aggravée, faute de pluies. Lesprécipitations normales sont de 200,6 mmpar an. On peut espérer obtenir une cer-taine récolte entre 150 et 200 mm. s'ilssont bien répartis... ou si la crue du Nigerest régulière et suffisante. Sinon, c'estl'échec.Or. de 1970 à 1983, les 150 mm n'ont étéatteints qu'à cinq reprises. Il a plu 1 1 , 6mm en 1982 et 73.8 mm en 1983. Ladécrue du Niger a commencé le 9 novem-bre en 1983 (30 novembre en 1982, 15-20 décembre en année normale).Il en est résulté le tarissement ou uneforte baisse des débits des puits, la des-sication des mares cultivées en fin despluies, l'échec des cultures de décrue. •L'abreuvernent est devenu difficile, lespâturages ont disparu dans le nord et sontsurcharges dans le sud.Dans cette situation de disette et mêmede famine, seuls les périmètres irriguéspar pompage (diesel ou solaire) ont donnéune récolte de céréales. Dans la misèregénérale, les 530 h cultives à Koriomé(près de Tombouctou) ont donné un ren-dement moyen en paddy de 2.950 k/hsans engrais et 3.845 avec engrais. Cer-tains riziculteurs ont atteint 6 tonnes/hec-tare.Ces données nous permettent deconfronter nos critères initiaux avec le casconcret de la zone s'étendant à l'aval dudelta intérieur du Niger, en plein Sahelsub-saharien.

Petitesse et simplicitéDans les conditions de Tombouctou, il nepeut y avoir de sécurité de récolte sans

pompage. Mème lorsque cessera lasécheresse actuelle, la pression del'homme et du bétail sur les terres cultiva-bles et paturables imposera un accroisse-ment, mais aussi une régularisation de laproduction.On peut pomper à même le fleuve, là oules villages sont installés en bordure du litmineur : chaque petite agglomération dis-poserait d'une pompe à moteur de typeadéquat. Cette solution répond au critèrede petitesse et de (relative) simplicité:elle est utile, donc nécessaire mais certai-nement insuffisante. En effet :

- seule une minorité de villages seraitconcernée,

- la dispersion des pompes sur unegrande distance exigerait un encadre-ment important et un soutien logistiquecoûteux que l'importance du projet nejustifierait pas.

I! faudrait donc compléter ces mini-projetspar l'aménagement en périmètres irriguésde cuvettes du type de Koriomè et parl'installation de pompes à grand débit etde vannes. Entre le lac Horo et Bourem lessurfaces aménageables sont importanteset pourraient apporter la sécurité alimen-taire à des milliers de familles paysanneset aux populations urbaines du cercle deTombouctou. Mais nous entrons ici dansla catégorie des projets moyens, exigeantun matériel spécialise, des investisse-ments assez lourds, une structure de ges-tion élaborée et donc un encadrementdense et compétent.De plus, lorsqu'on aura réparti plusieursdizaines de pompes villageoises et mis envaleur une dizaine de périmètres moyens,il faudra organiser un soutien logistiquepermanent pour l'entretien des equipe-

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ments, l'approvisionnement en carburant,en pièces de rechange et en intrants agri-coles. Il faudra aussi contrôler les prélève-ments, les crues et les changements de litdu fleuve. Ce sont là des activités com-plexes et d'importance régionale.Ainsi, le climat et la géographie nousinterdisent de résoudre le problème agri-cole du Sahel ripuaire uniquement par depetits projets à techniques simples etcoûts modestes. Il faut y ajouter des réa-lisations plus importantes et plus com-plexes, c'est à dire plus difficiles à mettreen place, à gérer et à transférer,

Travail au ras du solA Tombouctou, le travail « au ras du sol »a largement débordé du périmètre de

Koriomé, même si celui-ci a fait l'objetd'une attention particulière en matièred'information, de sensibilisation et detransfert de responsabilités.Les activités de base se sont étendues àdes populations moins favorisées : lesèleveurs (prêts pour reconstitution ducheptel, creusement et revitalisation depuits); les maraîchers (fourniture desemences et installation solaire de Bou-rem); les pécheurs (coopérative d'achatde matériel et de pirogues); les citadins(ombrage, arrosage des plantations publi-ques).

Outre ces interventions de caractère plu-tôt économique. l'Ile de paix a initié uneaction sociale très diversifiée et qui estaujourd'hui entièrement autogérée :

- le creusement et l'approfondissementde puits urbains et villageois et la moto-risation de certains d'entre eux.

- la création de quatre jardins d'entantcomblant le vide pré-scolaire et asso-ciant les monitrices et les parents dansune activité commune.

- la création et le fonctionnement d'uneéquipe sociale et sanitaire, s'appuyantsur les matrones et des secouristes vil-lageois choisis par les habitants selondes critères précis, formés à l'hôpital deTombouctou, non rémunérés maisentretenus pas la population, lis sontsoutenus par des «comités villageoisde santé ».

Ces réalisations appellent deux commen-taires :

Ile de Paix de Tombouctou (Mali): creusement et surcreusement de puits Photo Iles ce Paix

Tout d'abord, un projet de développementrural ne peut réussir sans une action « auras du sol » multiforme et touchant toutesles couches de la population, y compriscelles qui ne bénéficient pas directementdu développement économique; endeuxième lieu, ce genre d'actions peutdifficilement être mené dans un projet detrès grande dimension et de haute techni-cité : elles seraient considérées commeaccessoires ou sinon alourdies et bureau-cratisées. C'est pourquoi les vastes pro-grammes régionaux doivent être subdivi-sés en sous-programmes ou projets dedimensions plus modestes, jouissant d'un

degré suffisant d'autonomie et de respon-sabilité. Les O.N.G., du fait de leur voca-tion et de leur mode de travail seront par-ticulièrement utiles a ce niveau.

Aider les plus pauvres

Presque toutes les O.N.G. ont pour voca-tion d'aider les couches les plus pauvresde la population.Toutefois, la réalité quotidienne du terrainne se prête pas une division rigide etmanichéenne entre riches et pauvres :- le plus souvent, on trouve plusieurséchelons intermédiaires entre l'opulence

et la misère : les exploitants de Koriomésont favorisés par rapport a ceux qui pra-tiquent la culture de décrue; les popula-tions disposant d'eau sont favorisées parrapport à ceux dont les puits tarissent; lessalariés et les artisans urbains sont moinspauvres que les réfugiés;- les relations économiques et socialesentre les petits cultivateurs et les - privi-légiés » ne sont pas uniquement conflic-tuelles ou oppressives : elles combinent -en proportions très variables- la collabo-ration, le clientélisme et l'exploitation;- il serait déraisonnable d'exclure systé-matiquement les plus favorisés: une fois

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que l'équipe extérieure d'assistance sesera retirée, les privilégiés auront vite faitde prendre leur revanche. Il vaut mieux lesassocier prudemment aux réalisations,tout en organisant l'ensemble de la popu-lation, afin de lui permettre de mieuxrésister aux tentatives inévitables d'acca-parement et de domination. C'est ce quel'Ile de paix a essaye de faire à Koriomé.

Respect des valeurs culturelleset des comportements tradition-nels

Rien de durable ne peut réussir en milieuvillageois si on s'attaque à ses valeurs

ses comportements au nom de valeurs etd'idéologies exogènes. Il appartient aumilieu concerné de trouver son cheminvers la modernité à partir de son identitépropre, en utilisant les outils et lesconnaissances qui sont mises à sa dispo-sition.

Cette position de principe est largementacceptée aujourd'hui. Mais la pratique estmoins simple que la réflexion et on se rendvite compte que la technique et l'efficaciténe sont jamais neutres. Si respectueusesoit-elle de l'environnement humain, uneintervention extérieure bouleverse lerythme naturel du groupe, ébranle seséquilibres et trouble sa sérénité. Lesméthodes et les équipements nouveauxtransforment la survie en croissance, lecyclique en linéaire. En rentabilisantl'effort, nous élargissons l'écart entre lesplus capables et les plus énergiques et,d'autre part, les autres. Ce qu'on appelle« développement » détruit autant qu'ilcrée et souvent avant de créer. C'est pour-quoi, plutôt que de vouloir résoudre laquadrature du cercle en cumulant la sécu-rité de la tradition et les avantages del'innovation, il vaut mieux, plus modeste-ment, apprendre à connaître le milieu ouon travaille, le respecter sans discrimina-tion ni illusion, s'appuyer sur celles de sestraditions qui favorisent l'évolution (il y ena toujours). Ainsi, pourra-t'on peut-êtremaintenir les tensions inévitables en des-sous du point de rupture.

li est une autre limite au respect de la cou-tume : l'intérêt commun de la région, dupays et des générations futures. Avecl'accroissement de la population humaineet animale et l'explosion des besoins, cer-taines attitudes deviennent destructricesde l'environnement écologique et sourcesd'injustice. Elles doivent alors s'adapterou se transformer.

Enfin - et ce n'est pas le moins important- n'oublions jamais qu'un projet ne s'ins-talle jamais dans un vide politique etadministratif. Qu'on le veuille ou non. ilfaut se conformer à la stratégie et auxpriorités des pouvoirs publics. Il restealors à rechercher des compromis plus oumoins difficiles entre la politique, le milieu

et les impératifs du développement. Heu-reusement, le pragmatisme africain per-met de concilier l'inconciliable plus sou-vent qu'on ne le pense.

Structures assumables,autogérables et autofinançablésSauf lorsqu'il s'agit d'un organismeautochtone ou d'une mission religieuse,l'intervention d'une O.N.G. est toujourstemporaire. Tôt ou tard, la communautéassistée devra se suffire à elle même etassumer son avenir.

Une telle autonomie est-elle possibledans le cercle le plus pauvre d'un desEtats les plus pauvres du monde, à 2.000kms du port de mer le plus proche, relié ausud du pays par un fleuve irrégulier et desroutes difficiles ? Une administrationmanquant de moyens, un trésor publicmanquant de devises, une populationmanquant de capacité d'investissementpourront-ils se substituer à l'appui exté-rieur?

L'expérience des Iles de Paix permetd'esquisser une réponse à cette question.On peut distinguer deux niveaux dans unprojet de développement rural intégré. Lepremier se situe sur le terrain. Un travailméthodique de formation et d'adaptation,une collaboration satisfaisante entrel'O.N.G., les cultivateurs, les notables tra-ditionnels ou autres, l'administration etles structures politiques, peuvent aiderles comités villageois et les coopérativesa accéder à l'autonomie opérationnelle etfinancière pour les activités qui leurincombent. Dans ce cas. on peut raison-nablement espérer que ces activités sepoursuivront après la cessation de l'inter-vention étrangère, avec un certain appuides autorités régionales.

Par exemple, le périmètre de Koriomé aété divisé en quartiers et les chefs dequartier, élus par les exploitants etappuyés par des comités de quartierassument les responsabilités d'animationet de direction. Aujourd'hui, la gestion duréseau d'irrigation, l'entretien et le fonc-tionnement des vannes et des modules, larécupération des redevances incombenttotalement aux exploitants. L'encadre-ment est composé d'un moniteur prête parl'Administration et de deux exploitantsspécialement formés. Avec l'appui del'Organisation internationale du travail etdu Service malien des coopératives, unesociété coopérative, longuement méditéeet préparée, est en voie de constitutionafin d'assurer la pérennité du fonctionne-ment du périmètre.

Cependant, l'autogestion à la base exigeque certaines mesures soient prises surun plan régional et. à ce niveau, l'autono-mie opérationnelle et surtout financièresera beaucoup plus difficile a réaliser.

Il s'agit notamment du soutien logistiqueet de la gestion des eaux du Niger dontnous avons déjà parlé et qui deviendrontindispensables dés lors que plusieursPérimètres seront aménagés dans laSixième Région du Mali. Ni les pouvoirspublics locaux, ni les coopératives, nimême le gouvernement du pays ne pour-ront fournir tous les moyens nécessaires.Dés lors, si on veut garantir la sécurité ali-mentaire de cette partie du Sahel. il faudrabien compter sur une assistance exté-rieure permanente ou du moins très lon-gue.

On aurait ainsi un agencement à deuxétages : à la base, des programmes dedimension petite ou moyenne s'attaque-raient aux problêmes d'aménagement etde fonctionnement et deviendraient auto-nomes aussi rapidement que possibles.Un appui logistique et une coordinationleur seraient fournis au niveau régional,avec une aide technique et financièredurable. On combinerait ainsi la responsi-bilitè et la solidité.

Synthèse

Nous avons examiné les critères appli-qués par les organisations non gouverne-mentales dans leurs interventions dedéveloppement intégré :

- petitesse et simplicité,

- travail au ras du sol,

- priorité aux plus pauvres.

- respect des valeurs culturelles et descomportements traditionnels,

- structures assumables, autogérables et

autofinançâmes.

Ces critères sont bien adaptés a la réalitédu tiers monde, plus particulièrement deses populations rurales les plus démuniesmais ils doivent être appliqués avec sou-plesse et pragmatisme.

En effet - comme le démontre le cas deTombouctou - plusieurs types d'interven-tion à différents niveaux sont nécessairespour que des actions locales aient unimpact significatif sur toute une région.Les activités de terrain pourront être pri-ses en charge par les populations concer-nées: les autres, plus complexes et pluscoûteuses, devront bénéficier d'une aideextérieure, nationale et internationale,pendant une longue période. Faut-il s'enétonner ? Après tout, notre agricultureeuropéenne, si bien équipée et si produc-tive, a été et reste subventionnée...

Une autonomie responsable appuyée parune coopération intelligente peut changerle destin du Sahel ripuaire. Et le fait qu'onpuisse envisager cette possibilité sansêtre taxe d'utopie illustre l'importance desorganisations non gouvernementalesdans la lutte pour le développement.

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Colloque UAI

Bruxelles 1984

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LES ONG ET L'UNESCO

C'est avec beaucoup de regret que jevous prie d'excuser mon absence à cetteoccasion, due à des difficultés de calen-drier et plus particulièrement au fait quej'assiste actuellement à la Conférenceinternationale de l'éducation qui sedéroule à Genève. Je peux vous assurerque votre colloque a suscité le plus grandintérêt parmi les ONG et les représentantsqui participent activement à l'Unescodans le cadre du Comité permanent desONG. Le Comité a été heureux d'appren-dre que deux de ses membres participe-raient au colloque : la Société africaine deculture, représentée par Mlle V. Rajoanah.et l'Association internationale de l'éduca-tion familiale, représentée par son Secré-taire général Mme Odile Goncet. Je suisreconnaissant que Mlle Rajoanah et MmeGoncet aient bien voulu accepter dereprésenter le Comité en même tempsque leurs propres organisations, et deprésenter cette déclaration.Chaque ONG internationale participant àun débat est en mesure d'apporter sa pro-pre contribution. Il s'agit ici de vous com-muniquer en quelques mots desréflexions sur les activités collectives desONG auprès de l'Unesco.Nous avons remarqué que votre colloquese situe dans le cadre des recommanda-tions du Forum de 1980 d'accentuer lesactivités de l'Union des associationsinternationales au service du tiers mondeet d'abord de l'Afrique. Ces recommanda-tions trouvent leur préoccupation analo-gue dans les actions du Comité perma-nent des ONG à l'Unesco. Plus précisé-ment, vers la fin du mois prochain, du 26au 28 novembre, le Comité organisera uncolloque sur les expériences et les contri-butions futures des ONG dans les pays envoie de développement. Nous espéronsvivement qu'en cette occasion, vous par-tagerez avec nous les fruits de vos délibé-rations.En fait, la proposition du directeur généralde I Unesco d'organiser un colloque surles ONG situées dans les pays en déve-loppement répond a deux soucis trèsanciens des ONG qui. par le passé, ont faitl'objet de débats aux conférences et réu-nions du Comité permanent. Le premier

* President du Comité permanent des ONG a l'UNESCO

de ces soucis est le vil désir des ONG departager les expériences et de faireconnaître l'importance qu'eles accordentdans le programme au développementdes organisations membres dans les paysen développement. Sur ce point, les ONGsont conscientes que leur actionconcorde avec les préoccupations duConseil exécutif de l'Unesco, lequel atta-che une très grande importance à l'exten-sion géographique des ONG. Le secondde nos soucis, qui est en relation étroiteavec le premier, est de trouver le moyenmatériel qui permette à un plus grandnombre d'ONG dans les pays en dévelop-pement de participer aux activités inter-nationales des ONG, y compris les activi-tés collectives.En préparant le colloque de novembre,nous nous sommes rendu compte ducaractère multidimensionnel de l'examendu rôle des ONG dans les pays en déve-loppement. D'abord, il convient de se rap-peler que la vie associative est liée danschaque pays à plus d'un facteur endo-gène du développement, touchant à l'his-toire, les mœurs et la culture de chaquepays. Il y a les particularités et les pointscommuns au niveau de chaque région dumonde. Il y a des particularités au niveaude chaque pays, au niveau de chaquerégion dans un pays et au niveau de cha-que communauté. Il y a les facteurs liés àla vie plus traditionnelle dans les régionsrurales, et les facteurs de la vie urbaine,laquelle ne cesse d'évoluer à un rythmebouleversant.Le pouvoir gouvernemental de chaquepays est délimité dans le sens géographi-que par les frontières. Mais nous savonstous que lorsqu'il y a plus de deux payssur un seul continent, les liens culturels etmême familiaux entre les peuples despays voisins ont des racines profondes.Prenons l'exemple de l'Europe, où de telsliens étaient associés fréquemment avecles tensions politiques. En Afrique, vivanttoujours les conséquences de la confron-tation de ses propres traditions et de sapropre histoire avec la période coloniale,cette situation se présente davantage.Ces constats ne sont nullement présen-tés pour mettre en cause les frontièresdes pays ! C'est un exemple frappant dela manière dont la période coloniale etl'évolution de l'histoire avaient perturbé et

souvent même détruit une vie associativedans sa forme traditionnelle qui existaitpréalablement. Aujourd'hui, on peut citerd'autres phénomènes qui ont mené à desconséquences semblables : l'urbanisa-tion, les évolutions économiques, lestechnologies.Et dans cette situation, quel est le rôle desorganisations non gouvernementales? Ily a une vieille tradition de la vie associa-tive en Afrique qui. même si elle étaitsérieusement perturbée par les évolu-tions dont je viens de parier, se traduitaujourd'hui par l'établissement des orga-nisations. Ces organisations sont néces-saires pour que la vie associative puissefonctionner dans une société plus grandeque la communauté du village; avec dessociétés interliées au niveau de chaquepays, de chaque région et du mondeentier Les syndicats, les mouvementsféminins et de la jeunesse, et beaucoupd'autres organisations se développent enAfrique actuellement II y a des élémentstirés des modèles établis précédemmentdans les pays qui sont actuellement plusindustrialisés. Mais il est frappant de voirla manière dont ces modèles du nord sontmodifiés par l'expérience et la traditionafricaines, et en plus, de voir à quel pointl'adhésion et la pleine participation desorganisations africaines dan les ONGinternationales ont profondémentinfluence les pensées, les préoccupationset les actions de leurs organisationshomologues dans les pays du Nord.Parlons plus précisément de la contribu-tion des ONG au développement endo-gène. Nous trouvons parmi les organisa-tions nationales déjà existantes dans laplupart des pays d'Afrique une diversitéénorme. En ce qui concerne les domainesde compétence de l'Unesco, nous trou-vons des organisations nationales travail-lant dans le domaine de l'éducation, dessciences naturelles et exactes, des scien-ces sociales, de la culture et des commu-nications. Leur rôle dans le développe-ment endogène est fondamental. CesONG, au niveau national, représentent unmoyen pour les populations de s'informer,de s'exprimer, d'agir et d'œuvrer pour ledéveloppement de chaque société. Cesorganisations nationales s'étendent auniveau de la communauté locale et coopè-rent à la mise en œuvre des programmes

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Colloque UAIBruxelles 1984

par Robert Harris *

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et contribuent des idées, elles fournissentles réponses des peuples aux innova-tions, et elles suggèrent des activitésnouvelles. Surtout elles reflètent la réalitédu travail sur le terrain.

En même temps, ces ONG. par leur adhé-sion et leur participation active sur le planinternational, à travers les organisationsinternationales non gouvernementales,contribuent au sens réel à la solidaritéinternationale. Les ONG sont en quelquesorte un point de rencontre pour le déve-loppement endogène et pour la solidaritéinternationale.Dans le processus de développement, cesont les ONG qui ont à la fois une contri-bution concrète à apporter et les moyensde garder les liens avec la vie associativeendogène, avec ses valeurs et sarichesse.A cet égard, permettez-moi de citer ledirecteur général de l'Unesco qui, ens'adressant à la 19éme Conférence desONG à l'Unesco au mois de juin dernier, adit que c'est surtout dans les sociétés endéveloppement que la démarche et leconcept de développement réduit à lanotion de croissance économique ontdévoilé ses défauts les plus graves.

« Là, en effet, elle ne s'est pas déployéecomme une aventure vécue du dedans, maiscomme une transformation suscitée dudehors», a-t-il dit.- Elle a ainsi été vécue comme une interrup-tion brutale des continuités historiquesendogènes. De plus, le divorce entre cultureet économie s'est aggravé par l'extraversionde celle-ci puisque ces pays se sont trouvésengagés dans un système qui leur imposede multiples contraintes, désorganise leursstructures économiques propres et faitpeser sur eux une part croissante de ses dif-ficultés.» C'est des lors, partout que se pose le pro-blème de rendre au développement unesignification plénière - celle d'être à la fois,et indissociablement, un plus-être et unmieux-être, pour chacun et pour tous. C'està ce niveau que s'impose, je crois, l'évi-dence d'une complémentarité essentielleentre deux notions clés - celles d'identitéculturelle et de développement intégré. Ren-dre à l'économie des finalités et une cohé-sion qu'elle ne peut puiser que dans laculture et rendre a la culture sa fonctionvitale de régulation socio-économique. C'estainsi que le développement peut retrouvertout son sens, celui d'un déploiement inté-gral des virtualités de l'homme. »

N'y a-t-il pas dans ces mots un défi auquelles ONG au niveau national, en Afrique etailleurs, et au niveau international, doi-vent faire face ? Il appartient a tousd'encourager la vie associative, en parti-culier dans les pays du tiers monde, etc'est pour cela que votre colloque a telle-ment d'importance et de valeur.Trop souvent l'être humain souffre de pri-vations inhumaines : faim, maladie, vio-lence, insécurité, affaiblissement des nor-mes éthiques et spirituelles, privation desdroits et libertés fondamentales.L'être humain ne peut pas trouver sonplein épanouissement dans un mondedépourvu de solidarité, dont le climat n'estfavorable ni à la famille, ni à la justicesociale, où il n'existe ni égalité des chan-ces ni moyens de participation pour lesfemmes, les jeunes, comme pour les plusdéfavorisés : minorités. handicapés,immigrés, réfugiés.Seule la mise en pratique d'un véritableesprit de solidarité internationale peutcontribuer à résoudre ces problèmes et àfaire avancer la réalisation des aspira-tions qui sont chères à nous tous, lesaspirations qui représentent la raison fon-damentale de l'existence de nos organi-sations et de leurs travaux.

REFUGEES IN AFRICA :THE CHALLENGE TO UNHCR AND NGOs

by Bénédicte Dandoy-Harmel*

It is often said that Africa is a continent ofrefugees, indeed, it is estimated that thereare between 3 and 5 million refugees inAfrica, amounting to almost half of theworld's refugee population. There are fewcountries in Africa which do not host ref-ugees on their soil and most do so with anexemplary generosity and hospitality.Many of these countries, however, arealso categorised as « least developed »(LDCs). with scarce resources of theirOwn. Their precarious economic situation,moreoever, is currently exacerbated bythe worst drought of this century. In thesecountries, the arrival of refugees requiringimmediate material assistance may placea considerable strain on the socio-econ-omic infrastructure, if the refugees stay onfor any length of time, or if they settlepermanently, their presence may drain lo-cal resources.

' United Nations High Commissioner for Refugees

in the face of such urgent problems thescope for international humanitarian as-sistance - and NGO involvement - is enor-mous. UNHCR assistance programmes inAfrica have traditionnaly benefited fromthe valuable services and technical ex-pertise of local and international NGOs.NGOs participate in all phases of refugeeassistance from emergency relief throughcare and maintenance to longer-term as-sistance. They also work with UNHCR topromote durable solutions : voluntary re-patriation, local integration, or resettle-ment in a third country. At presentUNHCR'S NGO partners administer some30 % of the High Commissioner's overallassistance budget through their imple-mentation of refugee programmes in thefield.The significance o! NGO involvement,however, goes far beyond the personnel,services and other material contributionswhich these agencies may providethrough UNHCR. As the High Commission

has often said, the NGOs represent the« conscience of the world »: as such, theirinvolvement in refugee assistance is areminder that the rest of the world is notindifferent to the plight of Africa's refu-gees.

International ProtectionThe primary responsibility of UNHCR inAfrica, as elsewhere, is to provide interna-tional protection to refugees. The interna-tional community, through the United Na-tions General Assembly, has entrustedUNHCR with this function which is embod-ied in the Statute of the Office of the HighCommissioner.The basic international instruments defin-ing the refugee and establishing his or herrights are the 1951 Convention and the1967 Protocol relating to the Status ofRefugees. According to the Convention, arefugee is a person who « ... owing to awell-founded fear of being persecuted for

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NGO Participationin African

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reasons of race, religion, nationality, mem-bership of a particular racial group or politi-cal opinion, is outside the country of his na-tionality... and unable... to avail himself of theprotection of that country... ». Recent reso-lutions of the General Assembly have ex-panded UNHCR's competence to includedisplaced persons in refugee-like situa-tions.

In situations of mass influx, however, it isoften difficult, for practical reasons, to de-termine a well-founded fear of persecu-tion in the case of each refugee, and moreweight must be given to the conditionsprevailing in the refugee's country of ori-gin. With this in mind, the Organization ofAfrican Unity (OAU) adopted in 1969 aConvention governing the SpecificAspects of the Refugee Problem in Africawhich widened the refugee definition toinclude persons fleeing civil strife orarmed aggression in their country of ori-gin. This definition has given UNHCR awelcome flexibility for action on the Afri-can continent.Although the function of international pro-tection has been assigned by the interna-tional community primarily to UNHCR,« private organizations » (i.e. NGOs) givevaluable support to UNHCR in this area.Some NGOs, in fact, play an important rolein drawing UNHCR's attention to specificcases of refoulement or arbitrary deten-tion. Many NGOs have daily contact withthe refugees and are thus able to alertUNHCR to the existence of protectionproblems. In some countries, organiza-tions such as the Internationa! Red Crosshelp in the reunification of separated ref-ugee families. Certain NGOs actively sup-port UNHCR's promotional work in thefield of international protection by encou-raging governments to accede to the in-ternational refugee instruments. To date,96 Slates have become Parties to the1951 Convention and/or the 1967 Proto-col. At a more general level. NGOs canhelp to create a climate of informed publicopinion sympathetic to the special situa-tion of refugees.

UNHCR Assistanceto Refugeesin Africa : An OverviewIt is. of course, the field of assistancewhich provides the greatest scope forcooperation between UNHCR and NGOs.When UNHCR was first created in 1 9 5 1 ,its programmes were directed towardsassisting refugees in post-war Europe.Since the early 1960s, however, as a re-sult of political disturbances and socialupheavals. UNHCR has expanded its ac-tivities to other continents. Some ofUNHCR's first major assistance pro-grammes were related to Africa's acces-sion to independence.In 1962. UNHCR coordinated a pro-gramme for the voluntary repatriation ofsome 250,000 Algerians who had fled toMorocco and Tunisia during the strife intheir country Ten years later, UNHCR

helped to bring back some 150.000 Suda-nese refugees from four adjoining coun-tries and set up a programme for their re-habilitation. In 1974, with the indepen-dence of the former Portugese territories,hundreds of thousands of refugees re-turned to their homes in Guinea Bissau,Cape Verde. Mozambique and Angola.More recently, following the indepen-dence of Zimbabwe, UNHCR assistedsome 650.000 refugees and displacedpersons to return to their homes.Today. UNHCR assistance in Africa,amounting to US$ 155 million, coversmany parts of the continent with majorprogrammes in the Horn of Africa and theSudan. The NGO component in almost allthese programmes is crucial. NGO in-volvement in specific programme sectorssuch as health care, food distribution, wa-ter supply and shelter has helped to makemany refugee assistance programmes inAfrica possible.

In recent years, the Horn of Africa hasbeen the scene of large-scale refugee re-lief operations. Considerable progresshas now been made, however, in workingtowards durable solutions in the area, not-ably through the promotion of voluntaryrepatriation to Ethiopia. In 1982, a specialprogramme was launched, with the help ofthe League of Red Cross Societies, to pro-vide assistance to spontaneous returneesto Ethiopia. At present. UNHCR is also in-volved in a voluntary repatriation pro-gramme for Ethiopian refugees from Djib-outi. In June 1983. an assistance pro-gramme was launched for refugees fromthe Southern Sudan who were crossingthe border into the Gambela district ofEthiopia.In Somalia, the focus of UNHCR assist-ance is shifting progressively from careand maintenance to income-generatingand self-help activities, particularly in theagricultural sector. In 1982, the SomaliGovernment Officially informed UNHCR ofits intention to allow those refugees whodid not wish to repatriate voluntarily to beintegrated locally in rural settlementschemes. UNHCR is at present takingsteps in this direction, in cooperation withthe Government of Somalia and with thevoluntary agencies concerned: some 30NGOs have been implementing varioussectors of the Somalia Programme, mak-ing it one of the heaviest concentrations ofNGOs per refugee assistance programmein the world.

In the Eastern Sudan, consolidation of ref-ugee settlements is under way. accom-panied by the upgrading of basic infras-tructure and the promotion of agriculturalproduction. In order to encourage refugeeself-reliance in this area, a series of in-come-generating projects has been in-itiated on the basis of a UNHCR/ILO studyof refugee skills and labour market condi-tions.

In Southern Sudan, which continues to re-ceive substantial numbers of refugees,UNHCR has maintained its relief assist-

ance and. where necessaryup new settlements to acccgrowing refugee population In Haul-Zaire the emergency ugee assistance ended intransfer of refugees into settlements. All refugee far re-ceived land to enable then comeself-sufficient and food assistance to ref-ugees who were settled in 1981 and 1982is gradually being phased out.Since October 1982, when some 44.000persons left Uganda for Rwanda and35.000 others moved into existing refugeesettlements within Uganda. UNHCR hasbeen providing emergency assistance toboth groups. A Joint Ministerial Commit-tee was created, composed of represen-tatives of the two governments, underUNHCR chairmanship, to draw up guide-lines for status determination and to se-arch for durable solutions for the personsinvolved.Another important focus of UNHCR activ-ities in Africa is assistance to Namibianrefugees in Angola and Zambia, and to the25.000 South African refugees who havereceived asylum in eight countries insouthern Africa. Recently UNHCR was re-quested to provide emergency assistancefor some 40.000 refugees from Mozam-bique in Zimbabwe.

Refugee Aidand DevelopmentRefugee assistance does not take placein a vacuum, It is useless, for example, tospeak of bringing refugees to the level ofthe surrounding population if that level isitself insufficient. On the other hand, as-sistance measures must avoid creatingfor the refugees a standard of living inac-cessible to the host society. The willing-ness of the international community toprovide assistance may. moreover, de-cline over time, as a refugee situation be-comes semi-permanent or is replaced byother emergencies.In the past. UNHCR's rote was often seenas an enhanced emergency operation, li-mited in time and having little relation tothe local development process. It is now.however, increasingly recognized that ref-ugee assistance must be linked to aid of adevelopmental nature for the host countryas a whole, if a viable and lasting solutionto the refugee problem, particularly in Afri-ca. is to be found.The focus of UNHCR activities today isshifting increasingly towards durable so-lutions. Whatever form that solution maytake, it will be « durable » only if it allowsthe refugees to become self-sufficient andto participate in the social and economiclife of the community on an equal footingwith the local population. The productivepotential, skills and resources of the refu-gees have too often been overlookedwhile relief and assistance has been prov-ided.In 1933 the High Commissioner conveneda Meeting of Experts to study questions

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related to refugee aid and development.NGOs and IGOs were subsequently invit-ed to comment on the report of the Groupof Experts, Their comments were submit-ted to the High Commissioner and thequestion of refugee aid and developmentwas considered by an informal meeting ofthe UNHCR Executive Committee of theHigh Commissioner's Programme early in1984.

The Meeting of Experts on Refugee Aidand Development came to a number ofconclusions which not only reflect pastexperience in refugee situations butwhich a!so take into account the needs ofthe host country and of the local popula-tion. It recommended that, in the earlystages of a refugee influx, urgent refugeeneeds must be given priority but. to theextent possible, assistance should take adevelopmental orientation from the out-set. As soon as possible after their arrival,the refugees should be involved in theplanning and implementation of self-helpprojects such as small-scale food produc-tion, or construction of shelter and localinfrastructure. Involving the refugeeswould not only help to restore their self-dignity and minimize their dependence onexternal assistance, but would also en-able the local population to perceive themas an asset to the community, rather thanas a disruptive influence. In fact, the ex-perts suggested, rural refugee settle-ments could provide poles of developmentfor surrounding areas, a potential whichshould be exploited for the benefit of ref-ugees and host countries alike.The Meeting of Experts also addressed it-self to the question of voluntary repatria-tion. In many cases there were indicationsthat more refugees would seek to repatri-ate if economic conditions in their areas oforigin were more favourable. The Group ofExperts therefore recommended thatUNHCR encourage bilateral and multila-teral development aid sources to under-take projects which would make repatria-tion a viable alternative in such areas.UNHCR assistance to returnees is, inprinciple, limited in time and scope. Insome cases, however, in order for theréintégration of returnees to be success-ful, rehabilitation may be required wellbeyond the initial period. In such casesthe Group of Experts recommended thatinterested organizations and govern-ments undertake appropriate assistancemeasures once the UNHCR programmehas ended.

The Meeting of Experts also drew atten-tion to the need for a more equitable shar-ing of the refugee burden by the interna-tional community as a whole. They recom-mended that bilateral and multilateraldonors re-examine their allocation of de-velopment funds to take account of theeconomic and social costs incurred bymany countries hosting large numbers ofrefugees.The NGO meeting held to discuss the re-port of the Group of Experts made a num-

ber of useful comments and recommenda-tions. While endorsing the basic positionof the Group of Experts, the NGOs felt thatit did not fully reflect the complexity anddiversity of refugee situations.In their comments, the NGOs referred tothe need to focus attention on root causesof refugee situations. This is an area ofparticular concern to many NGOs but onewhich goes beyond the mandate ofUNHCR.Several NGOs stressed the need for anadequate « early warning system » whichwould indicate possible mass movementsof refugees and would increase the effec-tiveness of international emergency re-sponse.The NGOs agreed that development con-siderations should be included in the in-itial planning phase of any refugee assist-ance programme and that concerned ag-encies should be involved as early as pos-sible, under UNHCR coordination. Thiswould require UNHCR to have access todetailed and up-to-date information onthe capabilities of individual NGOs, (Infact, the NGO Liaison Unit at UNHCRHeadquarters is currently updating andcomputerising its NGO data.)

Since many individual NGOs are special-ized and have limited resources at theirdisposal, it was suggested that they jointogether to form consortia, an idea whichsome NGOs have already implemented.

The importance of identifying andstrenghtening local agencies was alsoemphasized, since such agencies serveas a valuable link between the refugeeand the host community. The need to in-volve the local population in developmentprojects benefiting refugees was alsostressed; this approach is increasinglybeing practised by UNHCR.Certain UNHR programme already reflectthe new developmental approach to refu-gee assistance,In Somalia, for example, the focus ofUNHCR assistance in shifting progres-sively towards refugee self-sufficiency inrural settlements, from care and mainte-nance to income-generating and self-helpactivities, notably in the agricultural sec-otr. Many of UNHCR's traditional NGOpartners, particularly those specialized inshort-term relief, are in the process ofwithdrawing from the Somalia Pro-gramme, leaving room for other agencieswith longer-term, development interests.Traditional refugee assistance pro-grammes will, of course, be maintained inorder to respond to immediate refugeeneeds and, as in the past, UNHCR willcontinue to rely extensively on relief andemergency-oriented agencies for person-nel and services. Beyond the emergencystage, however, the whole concept of ref-ugee assistance must be situated within abroader context, taking into account notonly the needs of the refugees, but alsothose of the host society. This new ap-proach indicates increased scope forimplementation by the many NGOs alrea-

dy involved in development work in Africa.The expertise which they have acquired inthis field can now be placed at the serviceof refugees within the developmentalframework which will increasingly be ap-plied to assistance programmes in Africa.

ICARA IIThe need to link refugee aid and develop-ment was also one of the mobilizing forcesbehind the second International Confer-ence on Assistance to Refugees in Africa(ICARA II). which was held in Geneva from9 to n July 1984 and was attended by1 1 2 national delegations as well as re-presentatives of 120 non-governmentaland inter-governmental organizations.The United Nations General Assembly, inDecember 1982. adopted Resolution37/197 which, in paragraph 5. requestedthe Secretary-General of the United Na-tions, in close co-operation with the Se-cretary-General of the Organization of Af-rican Unity and the United Nations HighCommissioner for Refugees, to conveneat Geneva in 1984 a second InternationalConference on Assistance to Refugees inAfrica :(a) To review thoroughly the results of the

Conference held in 1981 as well asthe state of the progress of projectssubmitted to it,

(b) To consider the continuing, need forassistance with a view to providing,as necessary, additional assistanceto refugees and returnees in Africa forthe implementation of programmes fortheir relief, rehabilitation and resettle-ment,

(c) To consider the impact imposed onthe national economies of the Africancountries concerned and to providethem with required assistance tostrenghten their social and economicinfrastructure to cope with the burdenof dealing with large numbers of refu-gees and returnees.

The genera! goals of ICARA II receivedstrong support in both government andNGO statements to the Conference. Re-garding 5(b) projects, US$ 18.5 million innew funds were pledged to help cover theHigh Commissioner's programme for Afri-ca, with emphasis on durable solutions.As regards 5(c) projects, commitmentswere made towards about one third of the128 infrastructuraI projects presented by14 African countries hosting refugees andreturnees. In addition, a number of gov-ernments offered further support duringthe project period of three to five years.Within the framework created by ICARA II,a concerted effort is being made toachieve coordination and cooperationamong national governments. United Na-tions agencies and NGOs. In addition toUNHCR's traditional programmes of as-sistance to refugees, a new form of coo-peration will now be opened up.ICARA II can be viewed as a landmark fornon-governmental organizations. The

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NGO Participationin African Development

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ICARA II Declaration and Programme ofAction which was adopted by consensus,specifically refers to the need to draw on... the expertise of non-governmental or-ganizations in the assessment planning andexecution of projects... ». A number of don-ore, such as the United Kingdom, officiallylinked their 5(c) project contributions toimplementation by national NGOs.The European Community indicated thatthe majority of 5(c) infrastructure projectsconformed to the Lomé Convention'sprinciples of financial and technical coo-peration. The Community expressed in-terest in small-scale agricultural projectswhich could be financed under its co-funding scheme with NGOs. Technicallyspeaking, the Community's developmentfunds can only be channelled upon re-quest by the ACP states, as stipulated bythe Lomé Convention, which is currentlybeing re-negotiated. In the case of Africancountries which are not signatories of theLome Convention, 5(c) projects could befinanced directly through the Communitybudget.Many speakers at ICARA II praised thework of NGOs on behalf of refugees inAfrica. In his closing remarks, the Confer-ence President. Mr. Leo Tindemans. For-eign Minister of Belgium, stated :

« Refugees have been the subject of thisConference. Although on the minds of all ofus, they were not present Many speakersreminded the Conference that refugeesknow better than anybody else what theirneeds and aspirations are. That should betaken into account in our strategy for the fu-ture. The presence of numerous Non-Gov-ernmental Organizations - during this Con-ference and in direct daily contact with ref-ugees - will help to remind us of this import-ant point. »

Guidelines onUNHCR/NGO CooperationAs part of an on-going effort to promotepositive and effective cooperation withNGOs. UNHCR recently issued « Guide-lines on cooperation between NGOs andUNHCR in the planning and implementationof UNHCR-funded projects». A brief re-sume of the Guidelines, which ar availableto interested agencies, is provided below.Since UNHCR itself is not operational,project implementation should be entrust-ed to an outside agency, agreed to by thehost government. Preference should begiven to local agencies and, when neces-sary, UNHCR should help them tostrenghten their implementing capacity.

When no local agency is available a for-eign-based agency already in the country,or a suitable international agency, shouldbe approached.In addition to the agency's technical ex-pertise and administrative capacity, cri-teria for selection of an implementing ag-ency include :

(i) the willingness of the agency to partici-pate in the financing of the project or atleast to cover overhead administrativecosts; (ii) its capacity to train local staff inpreparation for eventual phasing-out; (iii)m the case of large multi-year projects,the ability to coordinate within a multi-sectoral framework through sub-con-tracts with other specialized agencies.UNHCR's role, although not directly oper-ational, covers programme planning, mon-itoring and evaluation. However, when-ever possible. UNHCR will seek the con-tribution of the prospective implementingagency in project planning and manage-ment.

Conclusions: Challenges

to NGOs in AfricaThere are a number of important issuesfacing NGOs involved in refugee assist-ance in Africa. A few of these issues areoutlined below and may serve as a subjectfor further discussion.One of the difficulties that must be ad-dressed by the international community inAfrica, including NGOs, concerns the« degree » of refugee assistance required.This term should not imply austerity in ref-ugee assistance programmes. However,in planning their responses to refugee si-tuations. UNHCR and NGOs should notunnecessarily perpetuate short-term careand maintenance measures which leadthe refugees to become dependent uponinternational relief efforts. The desirabilityof refugee self-sufficiency must be pro-moted whenever possible. Moreover,when circumstances in the country of or-igin permit, the option of voluntary repat-riation should not appear to disadvantagethe refugee economically.Another issue is the need for refugee par-ticipation. It is necessary, particularly inthe post-emergency period, to recognizethat refugees have distinct views regard-ing not only their present conditions, butalso their long-term future. Adequate op-portunity for the articulation of refugeeviewpoints should be incorporated in allplanning activities, through the establish-ment of. appropriate consultative mechan-isms.

Another important feature of the refugesituation in Africa is the need for the inter-national community to develop continuercy plans to address new refugee situa-tions as they emerge. Such plans are bee-ing developed for a number of key areason the African continent and will result .ra more rapid and efficient response byUNHCR to refugee influxes.Certain NGOs can respond with greaterspeed and flexibility to an emergency situ-ation than can an inter-governmental or-ganization such as UNHCR Other NGOs.however, could consider, within their ownplanning measures, a component to meetnew refugee crises. The appointment ofan officer responsible for contingencyplanning and emergency activities, for ex-ample, would be a positive step in this di-rection. Other measures could includesetting aside funds to meet emergency si-tuations or preparing resources (bothstaff and infrastructure) which could bedeployed at short notice. Some organiza-tions have already gone well beyondthese measures. For others, however, thevalue of creating an emergency responsecapacity needs to be further considered.Rapid NGO field response to a new refu-gee situation often provides the opportu-nity for longer-term involvement in refu-gee assistance.Effective coordination at the local, districtand country levels poses yet anotherchallenge to UNHCR and NGOs. UNHCRtraditionally has taken the lead coordinat-ing role in conjunction with the govern-ment concerned. There remains, however,significant room for improvement in thisarea. UNHCR is actively pursuing ways ofachieving better coordination by wider in-formation sharing, and. when necessary,by seeking to promote the admission ofappropriate NGOs in countries with refu-gee or returnee programmes.Cooperation with NGOs working in Africa.both local and international, constitutesan essential part of UNHCR assistanceprogrammes.The qualities that the NGOs represent, in-cluding expertise, experience, solidarityand commitment, cannot easily be foundelsewhere. It is the NGOs which in manycases have direct and regular contactwith the refugees and thus allow the refu-gee's voice to be heard. Without the con-tribution of non-governmental organiza-tions, assistance to refugees in Africawould not be possible. The involvement ofboth local and international NGOs in theassistance process, be it emergency reliefor longer-term assistance, is an invalu-able expression of the international com-munity's solidarity with refugees. -

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NGO Participationin African

UAI ColloquiumBrussels 1984

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ARFRICAN INTERNATIONAL AND REGIONALNON GOVERNMENTAL ORGANIZATIONS

BY DATE OF FOUNDATION

This list is compiled from the « Survey of African International Organizations and Participation of African Coun-tries in International Organizations » by A.J.N. Judge, UAI, 1984.One hundred thirty two international NGOs are listed by date of foundation and in alphabetic order. The namesare given in the language in which they are best known (English or French), followed by the entry number in theUAI Yearbook. Sections A, B, C, D, E, F only of the UAI Yearbook are taken in consideration. Organizations whosebirth date is unknown do not appear in this list. It is worth noting that during the same period and under the sameclassified sections of the Yearbook, 133 African inter-governmental organizations have been established.

Date offoundation

Name City

1910 East Africa Natural History Society (D 5346)

1926 International African Institute (F 1142) London

1934 Institut Marchoux (E 0030) Bamako

1943 East African Dental Association (D 0473)

1948 Posts and Telecommunications Central Training School (F 3765) Nairobi

1949 International Scientific Committee for TrypanosomiasisResearch and Control (E 2434)

London

1951 East African Court of Appeal (F 3895)

1957 African Football Confederation (D 0019)

African Medical and Research Foundation ( F 4288)Afro-Asian Peoples' Solidarity Organization (C 0029)

Association internationale pour le développement de la documentation, des bibliothèques et des ar-chives en Afrique (D 6417)

Société africaine de culture (D 3237)

KhartoumNairobiCairoSaint Louis-SénégalParis

1958 All Africa Conference of Churches (D 0036)Union des écrivains afro-asiatiques (C 3090)

Ibadan

1959 International African Law Association (D 1143) Tashkent-URSS

1960 Association of Medical Schools in Africa (D 6114) Paris

1961 Association of Member Episcopal Conferences in Eastern Africa (D 4339)

East African Wildlife Society (D 4296)

Nairobi

1962 Conseil permanent du Congrès international des études africaines (F 7831)Institut africain pour le développement économique et social (E 3642)International Congress of Africanists (D 1690)Pan African Women's Organization (D 0399)Society for African Church History (D 3225)

AbidjanAccraDar es SalaamFreetown

1963 Coordinating Committee for Liberation Movements in Africa (E 9671 )Union des agences d'information africaines (F 3393)

Tunis

1964 Comité des transports ferroviaires du Maghreb (E 0658)Institut panafricain pour le développement (D 3046)International Defence and Aid Fund for Southern Africa (F 4333)Standing Conference of African University Libraries (D 3991)

AlgerGenèveLondon

1965 Afro-Asian Housing Organization (C 0026)Society of Haernatology and Blood Transfusion of African and Near-East Countries (D 4984)

Cairo

1967 Association of Schools of Public Health in the African, Eastern Mediterranean, South East and West-ern Pacific Regions of the World Health Organization (E 0552)Conférence épiscopale d'Afrique du Nord (D 8819)International Institute of Tropical Agriculture (E 4109)Organisation régionale africaine des services publics et de l'enseignement (E 4618)

ManilaIbadanFribourg-Suisse

1968 Africa Cooperative Savings and Credit Association (D 0010)African Adult Education Association (D 0011)African Airlines Association (D 4373)

NairobiKampalaAccra

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Date of Namefoundation

City

African Studies Association of the West Indies (D 6158)Federation of African Medical Student Associations (D 3871)Pan African Cooperative Centre (E 4820)Society of the Promotion of Adult Literacy in Africa (D 4273)Recherches pour l'éducation affective des jeunes en Afrique (F 6971)

Ghana

Nairobi

1969 Bureau interafricain de développement et de coopération (D 5235)East and Central African Region Branch of the International Council on Archives (E 0009)

Nairobi

1970 Pan African Federation of Film Producers (D 6631)Société internationale financière pour les investissements et le développement en Afrique (F 0558)Union des producteurs transporteurs et distributeurs d'énergie électrique d'Afrique (D 6104)

Carthage. TunisieLuxembourg

1971 African Association for Public Administration and Management (D 5399}Association for Social Work Education in Africa (D 4628)East African Tea Trade Association (D 4345)Federation of African Organizations of Engineers (D 5382)

FreetownAddis AbabaNairobi

1972 African Insurance Organization (D 5298)Association de gestion des ports d'Afrique de l'Ouest et du Centre (D 3960)Association des réalisateurs de journaux ruraux africains (D 4348)Club Bucharest (F 4502)Environment and National Development in Africa (D 7793)Fédération panafricaine des travailleurs de l'industrie textile, habillement et cuir (D 4242)Pan African Episcopal Committee for Social Communication (E 5208)West African Association of Agricultural Economists (D 3019)

Le Réduit, MauritiusFreetownBamakoDakarCotonouNairobi

1973 African Association for Correspondence Education (D 4475)African Association of Political Science (D 0005)Association of African Faculties of Agriculture (D 7386)Bureau africain des sciences de l'éducation (E 0666)Conseil pour le développement de la recherche économique et sociale en Afrique (D 0006)Organization of African Trade Union Unity (D 0140)Port Management Association of Eastern and Southern Africa (D 4382)

NairobiDar es SalaamNairobiParisDakarAddis AbabaMombasa, Kenya

1974 Africa Badminton Federation (D 9631)All Africa Religious Liberty Council (D 3063)All Africa Teachers' Organization (D 6544)International Livestock Centre for Africa (E 4624)Port Management Association of North Africa (D 4769}Union of African Journalists (D 5342)

Accra

Kinshasa1975 African and Training Research Centre for Women (E 4184)

African Association of Cartography (D 6329)Association des langues vivantes pour l'Afrique occidentale (D 5827)Association of African Development Finance Institutions (D 4539)Club des amis du Sahel (F 6027)Conference of African Socialist Parties (F 4970)Inter-Regional Meeting of Bishops of Southern Africa (D 2437)Organization of Museum, Monuments and Sites of Africa (D 5339)Union des villes africaines (D 7815)West African Association of Agricultural Librarians and Documentalists (D 7992)Youth Environment Programme for West Africa (F 3918)

IbadanAbidjanNouakchottTunisDakarNigeriaOndo, Nigeria

1976 African Curriculum Organization (D 8538)African Federalist Association (D 8749)African Travel Association (F 6783)Association des centres pour handicapés de l'Afrique centrale (D 6352}Conférence de recteurs d'universités africaines (D 5453}SOS Sahel International (D 7603)West African College of Physicians (D 5992)

IbadanNairobiKigaliBrazzavilleDakar

1977 African Christian Peace Conference (D 7592)African Regional Organization for Standardization (E 6038)African Training and Research Centre for the Performing Arts (E 8314)Association des femmes africaines pour les recherches sur le développement (D 7436)Association régionale du crédit pour l'Afrique (D 0102)Centre ouest-africain de formation et d'études bancaires (E 7832)Ecole supérieure inter-africaine de l'électricité (F 9182)Institut africain d'éducation cinématographique (E 7922)Union catholique africaine de la presse (D 6995)

FreetownAccraDakarDakarNairobiDakarSenegal

1978 African Association for the Advancement of Science and Technology (D 8213)Association internationale pour le développement et la promotion de la musique et de la danse afri-caines (D 7165)Association panafricaine des étudiants en droit (D 4207)Centre interafricain d'études en radio rurale de Ouagadougou (F 0846)Conférence des recteurs des universités francophones d'Afrique (D 8033)Fédération de l'industrie textile africaine et malgache (D 0430)Standing Conference of African Library. Archives and Information Studies Schools (D 0098)

NairobiOuagadougouAbidjanIbadan

342 ASSOCIATIONS TRANSNATIONALES, 6/1984

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Date of Namefoundation

City

1979 Action concertée pour le développement en Afrique (D 1498)Africa Church Information Service (F 8355)Joint Christian Ministry in West Africa (D 8225)Pan African Association on Human Settlements (D 8997)World Campaign against Military Collaboration with South Africa (F 2611 )

NairobiNgaoundêré, CamerounNairobiOslo

1980 Association of African Tax Administrators (D 5157)Club d'Afrique (F 0359)Comité scientifique inter-africain (E 0863)Inter-African Union of Lawyers (D 0077)West African Federation of Associations for the Promotion of Disabled Persons (D 2400)

LoméDakarLomé

1981 Association africaine des formateurs et directeurs de personnel (D 8091)Association des professeurs de français en Afrique (D 4650)Association of African Researchers for Economie and Social Development (D 4223)Consortium international des librairies d'Afrique (F 0945)Internationa! Committee of Solidarity with the Struggle of Women in South Africa and Namibia(E 2595)Pan African Union of Journalists (D 0081 )Standing Commission for the Struggle against Racism, Anti-Semitism and Apartheid (D 4214)Settlements Information Network Africa (F 1025)Union africaine des architectes (D 9642)

Marrakkech. MarocBénin City, NigeriaIbadan. NigeriaKitwe, ZambiaLusakaLagos

1982 Africain Union of Physics (D 1474)Africa Youth for Environment (F 6659)Association des géophysiciens en exploration et recherches en Afrique de l'Ouest (D 0068)Association des produits à marché CEE/ACP (E 0055)Shelter Afrique (F 0317)

Ekomba, Ivory CoastNairobiOuagadougouBruxelles

1983 Pan African College of Radiographers (F 0035) Harare

NGO PARTICIPATION IN DEVELOPMENTby F.W.G. Baker*

In an article « International Scientific Coo-peration : Some Experiences » publishedin Transnational Associations No. 3 1984,I have given some indications of the par-ticipation of an association of scientists -the International Council of ScientificUnions (ICSU), in development in Africaand of cooperation between ICSU, a non-governmental organization, and a numberof intergovernmental organizations. Ishould, however, like to draw attention totwo points :

1) The important synergistic effect thatcan be obtained by close cooperationbetween an IGO and an NGO. As ICSUnow has more than 50 years of suchcooperation I will give a specific cur-rent example : ICSU has launchedjointly with Unesco the InternationalBiosciences Networks (IBN). Theseare networks of bioscientists in Africa,Asia, Latin America and the ArabStates with two objectives :a) to stimulate the development ofscientific research of relevance to

• Member of UIA Executive Council and Executive Se-cretary of International Confederation of ScientificUnions (ICSU).

the country in which it is being car-ried out;

b) to improve the level of bioscienceeducation.

The networks are extremely flexible inthe way in which they operate : in somecountries the nodes are associationsof scientists, départements of science,etc., but in others they are individuals.The networks provide a structurewhich permits better communication,exchange of results and acts to breakdown the isolation of national groupsof. or individual, scientists.The African Biosciences Network is or-ganized by Africans with its Secretar-iat in Africa. All the decisions are takenby Africans but there is an Internation-al Steering Committee to which Afri-cans can turn to if they need help.

2) The effective way in which internation-al programmes in science have actedas a stimulus to the national develop-ment of science; for example the majorimpetus that was given to atmosphericstudies in Africa as the result of theGlobal Atmospheric Research Pro-

gramme (GARP) launched jointly byICSU and WMO in 1968 is evident bythe increased or still increasing im-portance given to atmospheric sciencenetworks in Africa. Similar pro-grammes, such as the Man and Bios-phere Programme of Unesco, the Des-ertification Programme of UNEP, etc..are stimulating environmental studies.

In relation to the environment, may I justbriefly draw attention to the importance ofthe environment in the development ofculture, including science. The develop-ment of sculpture, painting, pottery, je-wellery, cooking, and to some extent mus-ical and verbal images, are all governed toa greater or lesser degree by the environ-ment in which a people and culture havedeveloped. Because of this we shouldwork together to maintain a multitude ofcultures in a wide variety of environments.Political will in this, as in other areas, isimportant. It is, therefore, essential thatpeople participate adequately in the deci-sion making process and also that theNGO's play an appropriate role in provid-ing information and in educating people ofall nations.

TRANSNATIONAL ASSOCIATIONS. 6/1984 343

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DIRECTORY OF RURALDEVELOPMENT PROJECTS

Edited by the Institute of Cultural AffairsInternational. Published by K.G. SaurMunchen. New York. London. Paris.The Directory of Rural Development Pro-jects 1985/86, in its first edition, consti-tutes Volume I of a new series derivedfrom the International Exposition of RuralDevelopment, 1982-85. It is an overviewof a large variety of rural development pro-jects being developed in some 50 coun-tries, and the approaches that make themeffective in their fields. Descriptions ofthese projects may be accessed througha variety of indexes and cross-references.Details are included for how to make di-rect contact for further information.

Rural development projects

In 425 pages approximately 300 projectsare indexed and described covering- Agriculture- Community Planning- Education

- Cottage Industries- Health- Women- Environment- Housing- Culture- Rural Credit- Appropriate Technology- Cooperatives- Small Businesses- Legal Aid- Youth

- Infrastructure- Elders- Animal Husbandry

Entries

There is a one page brief on each projectvarying in length according to the informa-tion available. The entires include someurban projects which are dealing with is-sues to those be confronted by rural de-velopment. Entries are from both the moredeveloped and less developed nations.This wide variety of entries intends tofurther the multi-logue of rural/urban,north/south, south/south and north/north, on all futures in rural develop-ment. Each entry is structured to cover:- Name and Location

- Sentence Summary- Sponsorship- Project Description- Objectives- Programme Activities

- Accomplishments and Learnings- Contact Person(s).

SourcesThe projects in the 1s t edition were der-ived from two years of research in 50countries which was reviewed and com-piled at the Central International Event ofthe International Exposition of Rural De-velopment (IERD) in New Delhi. 5 -15 Feb-ruary. 1984, These briefs are a collabora-tive effort between the Project and theEditor with an emphasis on how each pro-ject describes its own work and accom-plishments. Projects were identified fromthe following sources:- UN Agencies- Internationa! NGOs- IERD National Steering Committees- Government Ministries- National NGOs- IERD Global Advisory Board.

Cross-ReferencesTwo different cross-referencing systemsinterlink entries in this volume.- A Related Subjects Cross-reference of

over 75 primary and secondary em-phases

- An Approaches Cross-reference relat-int the approaches to emerging direc-tions and emphases in rural develop-ment identified through IERD findings.

Directory organization

The following planned sections and sub-sections provide a wide range of accessand means of identifying projects and or-ganizations undertaking rural develop-ment.

Project and Sponsor Indexes

Global Index : A global index gives an al-phabetical listing of projects and spon-sors from fifty countries included in this di-rectory.

Continental Index: Projects and theirsponsors are also listed alphabetically bycontinents to facilitate contiguous geog-raphic searches.National Index: The national index listsalphabetically the projects and sponsorswithin each nation.

Project Briefs

The one page project briefs are organizedin the following geographic groupings :- East, West and South Africa- North Africa and the Middle East- East and West Europe- North America

- Carribean, Central and South America- South Asia

- East and Southeast Asia and Pacific.

Cross references and analysesRelated Subjects Cross Reference : Pro-jects are cross-referenced under 75 majordevelopment subjects reflecting the focusof each project's work.Trends and Keys Analysis; an abstract of30 different rural development trends andkeys to effective rural development com-piled from documentation of the IERD.Approaches That Work : Over 500 specificapproaches currently being utilized in ru-ral development projects are listed by pro-ject and related to the rural development-trends. These were identified in the Cen-tral International Event of the IERD asthose which the practitioners themselvesconsidered significant.

Computerised databaseentry and access

Information on how to enter new projects,how to update information on existing pro-jects, and how to access information con-cerning projects on a selected subject ba-sis is provided in the conclusion. This dat-abase is currently being developed in acollaborative venture between Contro!Data Corporation and the Institute of Cul-tural Affairs International.

The ierd series of publications

Edited by the Institute of Cultural Af-fairs International, Brussels, based onthe findings of the International Expo-sition of Rural Development (IERD), incollaboration with the Union of Inter-national Associations and advisoryeditors.Vol. 1 : The Directory of Rural Develop-ment Projects, 1s t edition. 1985/86Approximate 400 pages. English Edi-tion. Hardcover.(Publication date January 1985) DM248.00Vol. 2 : The Voices of Rural Develop-ment Practitioners, 1 st edition,1985/86 Approximately 300 pages.English Edition.Edited by Dr. Scarlert Epstein. Univer-sity of Sussex. UK.Vol. 3 : The Directory of Rural Develop-ment Approaches, 1s t edition. 1985/86Approximately 300 pages. EnglishEdition.

K.G. Saur München. New York. London. Paris. - K.G. SaurVerlag KG. Postfach 711009.8000 München 71. Telephone (089) 798901. Telex5212067 saur d. - K.G. Saur Inc. 1 75 Fifth Avenue. New York, N. Y. 10010. Telephone (212) 982-1302. Telex 221564. - K.G, Saur Ltd. Shrop-shire House. 2 -1 0 Capper Street. London WC 1E 6JA Telephone 01 -637-1571. Telex 0051-24 902 saura - K G Saur. Editeur SARL 6 ruede la Sorbonne. 75005 Paris.

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ECHOS DE LA VlE ASSOCIATIVENEWS ON ASSOCIATIVE AFFAIRS

Global meetingof NGOsA Global Meeting of Environment and De-velopment Non-Gouvernmental Organi-sations will be held from February 4-8,1985, in Nairobi, Kenya, sponsored by theEnvironment Liaison Centre (ELC) andfunded by UN Environment Programme(UNEP). About 120 representatives of en-vironment and development NGOs, rese-arch institutes, trade unions, religious,youth and women's organisations andgrassroots concerned groups from Africa,Latin America, North America, the Pacificand major international network are ex-pected to take part in the meeting.Attendance at the meeting will be by invi-tation only.The background paper" for the meetingwill be on the definition of sustainable de-velopment. It will discuss the five maingoals for sustainable development - par-ticipation, equality, self-reliance, frugalityand respect for nature, stressing the interconnection between Environment and De-velopment and giving some ideas as tohow to bring about sustainable develop-ment.There will be five working groups : North-ern Development, Urban Economy(South), North-South Relations, Violenceand Culture and Rural Economy (South).The purpose of the meeting, the first of itskind, is to bring together select « environ-mental » and « non-environmental »NGOs (that is those whose principal man-date is not environmental) from differentwalks of life at a forum to generate a dia-logue and facilitate an exchange of infor-mation and experiences in dealing withenvironmental and development prob-lems.Apart from encouraging a closer coopera-tion between the different NGOs, themeeting will also aim to establish a com-mon strategy among them to work tow-ards bringing about sustainable develop-ment.It is also hoped that the meeting will helpto promote joint action and help coordi-nate a programme of action among the

• A first draft of this document was published in Trans-national Associations. 4/1984.

NGOs in areas of common concern, to en-able them to make a stronger impact onproblem-solving and positive policy orien-tation.

Bourse aux idéesDepuis 1982, la Ligue internationale desassociations pour les personnes handica-pées mentales organise, à l'occasion deses congrès, une «bourse aux idées »,Inauguré au congrès de Nairobi, ce sys-tème rencontra un vif succès et fut unvéritable «marché». A la fin de la pre-mière journée, de nombreux accordsavaient déjà été conclus entre diversesassociations. Toutes ces offres et deman-des ont été publiées dans une premièrebrochure qui a ensuite été envoyée à tousles membres.

ALATIR settles downThe Latin American Leisure and Recrea-tion Association (ALATIR), regional affil-iate of the World Leisure and RecreationAssociation will establish a General Se-cretariat in Puerto Rico. Scheduled tostart its operations on October 11. 1984,the Secretariat represents a definitivestop towards the institutionalization ofALATIR as a viable social service organi-zation.The following are some of the proposedactivities of the new Secretariat :- Publication of a quarterly newsletter in

Spanish, a biennial directory of profes-sionals and institutions related to theleisure and recreation field, a yearly an-thology of technical and/or backgroundpapers and translations (into Spanish)of relevant texts and documents pu-blished in foreign languages:

- Organize, stimulate or support semi-nars, workshops, pedagogical activi-ties, research activities in the fieldsconcerned:

- establish youth hostes, sholarship andinternship programme for students andtraining centres leading to a universitydegree, etc.

For more information concerning ALATlR'sGeneral Secretariat, please write to: ALA-TIR, P.O. Box 3659. HatoRey, San Juan, Pu-erto Rico 00919.

Anniversaires- L'année 1985 marquera le 120e anni-

versaire de l'Union internationale destélécommunications. C'est la premièrefois qu'une organisation du systèmedes Nations Unies atteint un âge aussivénérable.

- C'est en 1885 à Bruxelles que l'Unioninternationale des transports publics aété fondée. C'est aussi a Bruxelles qu'àl'invitation de l'Union belge des trans-ports en commun urbains et régionauxse tiendra le 46e congrès internationalde l'UlTP, Dans le cadre de ce congrèsqui aura lieu en mai 1985 des manifes-tations spéciales marqueront le cen-tième anniversaire.

- Le 21 juin 1949 se tenait à Turin laconférence constitutive de l'Unioninternationale des syndicats des tra-vailleurs de la métallurgie (UIS). Celle-ci a donc fêté en 1984 son 35e anniver-saire. Lors de sa fondation, I'UIS comp-tait 7.9 millions d'adhérents, elle encompte aujourd'hui 22 millions.

Street ChildrenFollowing the 1979 Year of the Child andin view of the scale and nature of chil-dren's welfare problems, several NGOspooled their resources to follow up the is-sues raised by increasing numbers ofstreet children, mostly in developingcountries. A Programme was thus initiat-ed by the International Catholic Child Bu-reau (ICCB). which had launched the In-ternational Year of the Child, and openedto a number of other NGOs with UNICEFsupport.At the end of the three-year time-span,the Programme may publish a manualsummarizing its findings. It would be in-tended as a guide for those working with

spiration for those planning to initiate newprojects.

For further information, please contact theInter-NGO Programme on Street Childrenand Street Youth, do International CatholicChild Bureau. 65 rue de Lausanne. 1201Geneva, Switzerland.

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La CEE etles associations

Dans le cadre des « déjeuners-débats -organises par la Fédération des Asso-ciations Internationales établies en Bel-gique, une réunion s'est tenue le27 novembre a la MAI. à Bruxelles, surle thème « Nature et étendue des rela-tions entre la Commission des Commu-nautés Européennes et les associa-tions internationales ». Près de quatre-vingts associations établies en Belgi-gue. principalement européennes, yétaient représentées.

Le débat fut brillamment introduit par M.Fernand Braun. Directeur général de laDG NI «Marché Intérieur et affairesindustrielles » à la Commission desCommunautés Européennes. L'orateur

n'auraient pas pu réaliser le consensusnécessaire à l'entreprise et sans douten'auraient pas eu le pouvoir d'influencerleurs Etats respectifs. Cet exemple peutvaloir dans d'autres cas. Mais par ail-leurs, l'« input» des associations serévèle tout à fait nécessaire. S'il s'agit,par exemple, de formuler des règles oudes orientations macro-économiques,le recours aux associations internatio-nales et l'appui de celles-ci - jusqu'auet y compris le lobby - est d'une impor-tance évidente. La Communauté doitêtre consciente du danger de se trouverbureaucratisée et isolée des forces quiportent la vie économique.Mais à quel moment se place l'interven-tion des associations ? Entre le momentoù la Commission a sollicité les avis etcelui ou les propositions sont reca-

ètre réduits au dénominateur communle plus bas possible.A la remarque d'un participant surl'abandon en cours de route d'une pro-position que la Commission avaitacceptée, encouragée et mise à l'étudeM. Braun répond : » Nous avons connuune certaine permanence : est-elle tou-jours ajustée aux mouvements desidées dans le temps ?» On a pu avoir, ily a 6 ou 10 ans, une bonne raison deposer une question. On peut se deman-der ensuite si cette proposition doitcontinuer à vivoter au Conseil. Auniveau national, aucun gouvernementne maintiendrait à l'ordre du jour pen-dant plus de deux sessions une ques-tion autour de laquelle on piétine.L'impuissance d'aboutir ne mérite pasde bloquer des organes délibérâtes qui

La réunion organisée par la FAIB sur « La CEE et tes associations internationales -. De gauche adroite : MM. R. Meis. Chef du Département de l'Administration de la Confédérationinternationale des syndicats libres. F. Braun. Directeur général de la DG III à la Commission des Communautés Européennes. Mme Y. de Wergifosse, Vice-Présidente de la FAIS,M. Laconte. Directeur du GEFA. UCL. Mlle G. De Coninck, Secrétaire Générale de la FAIB. M. Verbesselt. Secrétaire Général du Comité d'étude des producteurs de charbon d'Europeoccidentale. M. J. De Wachter. Secrétaire Général de la Fédération universelle des associations d'agences de voyages.

rappella d'abord que, au début de laCommunauté, des relations importan-tes se sont développées avec les asso-ciations internationales et cela auniveau le plus élevé. Dés le départaussi, la Communauté s'est intéresséeaux organisations qui se sont donnépour but la promotion de l'Europe; elle asoutenu la création d'associationseuropéennes; elle s'est adressée à desfédérations nationales pour les encou-rager a se regrouper sur le plan euro-péen. La Communauté a mis dans toutecette entreprise temps et investisse-ments. Et maintenant, 25 ans après,qu'en est-il de l'« input » des associa-tions ?

C'est l'orateur qui pose la question etdifférents intervenants y apportent desréponses diversifiées. If est un fait,reconnait M. Braun. que la Commissionnon seulement ne peut pas toujourstenir compte des avis des associations,mais dans certains cas s'interdit de lessolliciter. Lors de la création d'ESPRITpar exemple, M. Davignon s'est entouréde grands capitaines de l'industrie plu-tôt que de représentants d'associa-tions. Ceux-ci, de l'avis de l'orateur,

drèes. formulées et présentées auConseil, il est évident qu'un grand lapsde temps s'est écoule; de plus, ce sontles derniers entendus, c'est-à-dire !esMinistres du Conseil, qui sont le plusécoutés. Alors, qu'est devenu l' « input »des associations ? L'investissement setrouve-t-il justifie par les décisions quisortent du Conseil ? On peut se deman-der si l'intervention des associations nese trouverait pas mieux placée auniveau des gouvernements, donc ensens différent si pas opposé à celui desefforts actuels.

Une véritable relance est à faire de lapart des associations internationalespour arriver non pas seulement à réagiraux propositions de la Commission, maisaussi a agir avant la décision finale.Et ici M. Braun donne un avertissement.Attention ! Les intérêts nationaux ontrepris de la virulence, tant chez nous.Communauté Européenne, que chezvous, associations internationales. Lesnationalisations ont gagné du terrain.Certaines de vos associations nationa-les peuvent plaider des cas particulierset incompatibles entre eux. Nous nesouhaitons pas, les uns et les autres,

ont beaucoup d'autres questions à étu-dier. Il est impossible pour la Commis-sion d'avoir deux séances par trimestresur un sujet autour duquel on tournesans réussir à le faire passer. C'estaussi une question de crédibilité pour laCommission. Nous devons mettre decôté les priorités qui sont devenues despostériorités. D'ailleurs, certainesidées-forces perdent leur crédibilité encours de route. Il vaut mieux les mettreprovisoirement à l'écart et les reprendreplus tard.En l'absence d'un statut consultatif juri-diquement inscrit dans la constitution,la consultation des associations par laCommission est un fait acquis. L'avisdes associations est sollicite, les pro-positions non sollicitées sont reçues, lacontestation est admise : mais qu onn'aille pas dire qu'on n'est pas écoutéparce que la Commission n'a pasobtempéré.Comme on le voit, ce court débat aposé, en termes clairs dénues de touteéquivoque et de toute hypocrisie, leproblème fondamental des relationsentre la Communauté Européenne etles ONG.

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Terminologia latina

The Latin American Council for SocialSciences (CLACSO) announces a newresearch project : Terminology for the So-cial Sciences in Latin America. Further towhat the Council has already done in thisdirection, expressed in what was pu-blished under the title Latin American Ter-minology for Inclusion in Social SciencesDictionary, it is now trying to fill an increa-singly obvious gap in the present stage ofdevelopment of the Social Sciences in thearea referred to. Their treatment of suchpolitical and social phenomena that occurrequires a clear définition of certain con-

cepts peculiar to Latin American rese-archers. The elaboration of this Terminol-ogy will enable CLACSO to formulate.Classify and make more generally knownthe scientific concepts current in the area.The project is carried out in collaborationwith such regional and international bo-dies as the Committee ou Conceptual andTerminological Analysis (COCTA) and theInternational Information Centre for Ter-minology (INFOTERM).

For further information, write to Mr M.R. dosSantos, Director of the Social Sciences Lib-rary, CLACSO, Callao 875-3, Piso E. 023Buenos Aires, Argentina.

Education GlossariesA bilingual Glossary of Educational Tech-nology Terms/Glossaire des termes de tech-nologie éducative (IBEdata) grouping in onevolume English-French the terms relatedto educational technology which exist, inpart, in various specialized vocabularies,lexicons or dictionaries has just been pu-blished by the International Bureau of Ed-ucation. The work should assist in facili-tating understanding of these terms andthus promote and encourage communica-tion at the international level. It is intendedfor all specialists or laymen involved in ed-ucational technology. A second volume inEnglish and Spanish is now being pre-pared.

New... Creations... Plans... New... Creations... Plans

All-Indian Institute

The National Indian Youth Council (NIYC)is an association of native peoples in theAmericas which has just been recognizedas an NGO by ECOSOC. It participates inthe World Council of Indigenous Peoples,which held an Assembly in Mexico City inJune 1984. The NIYC also organized theFirst World Indian Congress in Tokyo thefirst two weeks last October. Owing largelyto NYIC efforts. Indian peoples were forthe first time represented in the October1984 Institute of the Organization of Am-erican States (OAS), which meets everyfive years. The NIYC is creating a philos-ophical base, through a non-statist ap-proach, from which a hemisphere pan-In-dian movement can be launched, and willbe seeking support at the World Congressof Americanist Scholars in Bogota in 1985for the creation of an all-Indian Institute.

Confact : Gerald Wilkinson. Executive Direc-tor, 201 Hermosa Drive N.E., Albuquerque,NM 87108, USA.

Centre européendes PMELa Commission va s'assurer que les intér-êts des PME sont pris en compte lors dela création de nouvelles mesures com-munautaires. Cette promesse a été don-née par le Commissaire Narjes à l'occa-sion d'une réponse à une question parle-mentaire. Certaines nouvelles proposi-tions vont bientôt être formulées, a-t-il af-firmé, et la Commission a organisé desrencontres en vue de créer un centre eu-ropéen des PME.M. Narjes a rappelé les différentes me-sures prises en 1983 - l'année euro-péenne des PME industrielles et artisa-nales - mesures qui ont simplifié leséchanges commerciaux entre les pays dela Communauté. Plusieurs publicationsont été éditées, dont une expliquant lesrègles de concurrence aux PME.

Euro-monuments

En réponse à une question parlementairerelative à la résolution du 14 septembre1982 du Parlement européen demandantla création d'un «Fonds européen desmonuments et des sites », M. GastonThorn a répondu au nom de la Commis-sion européenne qu'un tel fonds figuraitau Chapitre 67 du budget de la Commu-nauté pour un montant de 400.000 écus.La procédure relative à l'utilisation de ceFonds est en cours.

Agronomie tropicaleA partir de janvier 1984, les activités deshuit instituts de recherche spécialisés,actuellement coordonnés dans le cadredu Groupement d'étude et de recherchepour le développement de l'agronomietropicale (GERDAT) ont été regroupéesdans un nouveau centre qui aura le statutd'établissement public : le CIRAD (Centrede coopération internationale de re-cherche agronomique pour le développe-ment). Selon le communiqué publié à l'is-sue du Conseil des ministres français du19 octobre 1983 « la recherche en agrono-mie tropicale est l'un des domaines ou laFrance peut contribuer le plus efficacementau développement des pays du tiersmonde (...) ».Thorn a repondu au nom de la Commis-Disposant de chercheurs expérimentés,le Cirad mettra en application les re-cherches et les réalisations expérimen-tales pour le développement rural des ré-gions chaudes. Il contribuera, à la de-mande des Etats concernés, à la créationd'institutions nationales de recherche. Ilapportera son concours à la formation dechercheurs français et étrangers. La créa-tion du CIRAD permettra de renforcer lesliens qui existent entre les institutions desEtats partenaires, la communauté scienti-fique française et les professions concer-nées.

Mémoire ethniqueLe Centre de recherche, d'information etde documentation sur les ethnies minori-taires (CRIDEM) vient d'être créé. Ilémane de Survival international (France),né à Paris en 1978 et dont le siège setrouve à Londres. Ses « réseaux » de so-lidarité ont pour but d'attirer l'attention del'opinion publique sur le sort des ethniesminontaires. Unique en son genre, le Cen-tre recueillera l'ensemble des documentsrelatifs aux ethnies. Mais il a égalementpour objet de sensibiliser le public à cesquestions et surtout d'élaborer progres-sivement une « mémoire » des ethnies mi-noritaires. Trois objectifs qui ne manquentpas d'intérêt. Le Centre ouvrira ses portesprochainement.Pour tout renseignement: Survival interna-tional (France), 28, rue Saint-Guillaume,75007 Paris, Tél. 222.35.93.

Cross-ethnic studiesThe International Centre for Ethnie Stu-dies (ICES) was created last year in SriLanka to fill an important gap in ethnic stu-dies research, which has been traditional-ly concerned with either empirical rese-

eral theoretical understanding of the eth-

nic factor.The Centre will engage in comparativeresearch so as to develop a data basewhich is cross-national and which refersto a variety of different cultural settings.Its objectives are to encourage policyresearch, serve as a secretariat for infor-mation exchange and facilitate practicalcooperation between countries to resolveethnic conflicts in specific settings. Itmaintains international links through itsdirectors and a system of correspondingmembers from different parts of the globe.Publications include the newsletter EthnicStudies Report, as well as various bookson ethnic issues.For further information, write to : ICES. 8Kynsey Terrace, Colombo 8, Sri Lanka.

TRANSNATIONAL ASSOCIATIONS, 6/1984 347

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Jute organisation launchedAfter eight years of negotiations, an Inter-national Jute Organisation was finallylaunched at a meeting in Dhaka, Bangla-desh, early in January. The new organisa-tions's HQ is to be located in Dhaka:Bangladesh produces 56 per cent of worldjute exports, and neighbouring India 31per cent.

At the Dhaka meeting, leading jute produ-cing and consuming countries decided toput into force provisionally the Interna-tional Agreement on Jute and Jute Pro-ducts concluded in October 1982 withinthe framework of Unctad's Integrated Pro-gramme for Commodities.Through its policy-making body the Inter-national Jute Council, also established bythe agreement, the International Jute or-ganisation's chief activity will be to under-take multi-country projects concernedwith research and development, marketpromotion and cost reduction. At the Jan-uary meeting Mr A K Dutt. a senior officialof India's Commerce ministry, was namedExecutive Director of the !JO, with WestGermany providing the Chairman of theIJC. thus maintaining a balance betweenproducer and consumer countries.The IJO's administrative costs will beshared between exporting and importingcountries, while it is intended to financeprojects from members' voluntary contrib-utions and funds from U N agencies andother international agencies. Projects willalso be supported out of Unctad's Com-mon Fund for Commodities when this be-comes operational.

African microbes

Scientists from eleven African countrieshave formed a network on applied microb-iology in Africa. This is to carry out colla-borative research and to undertake train-ing and information work.The network was one outcome of a two-week workshop on the culture and con-servation of micro-organisms held in Nai-robi earlier this year under the Common-wealth Science Council's African NaturalProducts Programme. It was hosted byKenya and sponsored by the Common-wealth Fund for Technical Coopera-tion(CFTC), the Commonwealth Founda-tion and Unesco. The Commonwealth My-cological Institute and University of Nairo-bi provided resource persons.Culture collections are important for rese-arch in agriculture, food production andstorage, and also in industrial microbiolo-gy, and the protection of materials from bi-ological attack. But it can be difficult tokeep the micro-organisms healthy and topreserve their physiological and biochem-ical properties. Documentation of the col-lection can also be a problem, and provid-ing associated services - such as identi-fication, testing, consultancy, and workingwith new strains- which greatly enhancethe usefulness of a collection needs spe-cial skills. Participants at the workshopspent most of their time at the laboratorybenches of the nairobi Microbiological Re-

source Centre though disscussions andsite visits were also included.The scientists, from Ghana, Kenya, Leso-tho, Malawi, Mauritius. Seychelles. SierraLeone. Tanzania. Uganda, Zambia andZimbabwe, are now making plans for thenew regional network. As a start they haveproposed two projects : a directory ofscientists and institutions working in thisfield in Africa, and a survey of the availa-bility of micro-organisms for research andtraining.

Université euro-arabeUne université euro-arabe devrait être ou-verte en Europe et, plus précisément, enEspagne : c'est ce que demande M. Joch-en van Aerssen, member du Parlementeuropéen.« On reconnait généralement la nécessité dedévelopper nos échanges culturels, scienti-fiques et technologiques avec le monde isla-mo-arabe, et plus particulièrement avec lespays méditerranéens» souligne le parle-mentaire allemand. L'université euro-arabe aurait donc pour fonction premièrede stimuler les échanges d'idées sus-ceptibles de contribuer à la compréhen-sion mutuelle entre deux cultures qui onttant de racines communes, li devrait s'agird'une institution indépendante, financéepar une fondation.Le parlement européen a apporté sonsoutien à l'idée de M. van Aerssen en in-scrivant dans le budget communautaire1984 un poste s'y référant.

Environnement Asie-Pacifique

Le Réseau-Pacifique des organisationspopulaires pour l'environnement (APPEN-Asia-pacific People's Environment Net-work) a été formé pour rassembler diversgroupes non gouvernementaux et organ-isations populaires d'Asie et du Pacifique.Shabat Alam en est le coordinateur.Les buts du réseau sont de rassembler etde diffuser une information pertinenteconcernant les problèmes de l'environne-ment à différentes ONGs de la région. Cesinformations ont été reconnues commeune des armes principales des cam-pagnes lancées pour la défense de l'envi-ronnement.

Un autre but d'APPEN est de maintenirdes relations avec des groupes qui sonthors de la région Asie-Pacifique, par ex-emple l'Amérique Latine. l'Afrique et lesautres pays du tiers monde. APPEN peuts'adresser directement à des gouverne-ments, des agences de l'ONU, des institu-tions d'éducation et de recherche, lesmass médias, etc., concernant les prob-lèmes de l'environnement.Le réseau s'adresse aux groupes individ-uels, aux ONGs, aux mouvements popu-laires, aux universitaires, aux scienti-fiques, aux chercheurs et aux représen-tants des cultures traditionnelles.APPEN pense aussi réaliser des publica-tions qui s'adresseront aux populationssur le terrain et aux responsables régio-naux.

(SAHABAT ALAM MALAYSIA, 37 LorongBirch, PENANG, Malaysia).

ICAO AFRICAInaugural ceremonies for the tuning of anew International Civil Aviation organiza-tion (ICAO) Eastern African office in Nai-robi, Kenya, had been held on 1 December1983. This third Regional Office servingAfrica is expected to be accredited to over20 eastern and southern States of theContinent.

Located in the United Nations complex atGigiri. the new Office will be directed byICAO Representative Zephania MugereBaliddawa. The establishing agreementbetween the Government of Kenya andICAO was signed last 6 July.

« Le regard croisé »en Suisse

« AFRIKA YA'LEO NA MAISHI YA'WABA-BU YA'ULAYA »

Créer une association d'étude de l'héri-tage traditionnel de l'Europe sous le re-gard d'ethnologues africains, tel est leprojet de chercheurs africains de l'Univer-sité de Genève.

« Voici bientôt un quart de siècle que les Af-ricains, libères du joug colonial, contemplentavec admiration et surprise les sociétés faç-onnées par la culture européenne. Mais au-delà de ce regard parfois étonne, ils éprou-vent le besoin de connaître autrui et celui demieux comprendre ses usages, en bref: mi-eux définir sa condition humaine. »Un autre problème se pose aussi, et d'ur-gence : celui de l'évolution d'une technol-ogie ayant des implications à l'échelleplanétaire et mettant en danger les va-leurs les plus fondamentales, la surviemême de l'espèce humaine (pollution in-dustrielle, prédation des ressources natu-relles, systèmes monétaires inflationnisteentraînant l'appauvrissement et le chô-mage, urbanisation galopante et ac-croissement des maladies sociales, esca-lade des armes nucléaires et bactériolo-giques, famines, desertification, etc.). Enfait, cette technologie est en réalité dumarcottage, car elle n'est que le produitd'une seule culture : la culture euro-péenne. Elle n'est aussi le reflet que d'unseul système: le système des valeurstransmis par la culture européenne éc-rite ».Ces rèflextions ont conduit les chercher-us en question à proposer aujourd'hui lacréation d'une association d'étude sur lefonctionnement d'une Europe tradition-nelle, en se basant surtout sur ses con-naissances diverses transmises orale-ment de génération en génération. Ceci,pensent-ils, permettrait aux Africains demieux comprendre les structures ethnog-raphiques particulières de l'Occident... etpeut-être à l'Occident de profiter de cetéclairage nouveau sur sa propre culture.« Les chercheurs d'origine africaine, unefois introduits dans les communautés ru-rales d'Europe par des personnes connais-sant particulièrement bien le « milieu »,pourraient entreprendre un travail de repér-age des modes de transmission des valeursancestrales de l'Europe - dans un premiertemps ».

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MEETING OF THE UAl ASSOCIATE MEMBERS

Participants51 participants attended the 4th annualmeeting of UAI Associate Members' whichtook place last October in Brussels, at theInternational Association Centre.Representing 40 different association andcompany members, from 16 countries:Belgium. Canada, Denmark, Finland.France. Germany, Hong Kong, Italy. Mon-aco, Netherlands. Philippines. Spain.Sweden, Switzerland, Thailand. UK: most-ly representatives of National office ofTourism, convention bureaux, congresscentres, airlines companies, hotel chains,industry and international associations.

PurposeThe purpose of the meeting, chaired byGeoffrey Smith, recently elected UAI Ac-tive Member, was not only to develop con-tacts between members, but for UAI to re-port on its latest activities, publications,surveys, and information network, and toget members' input on their specific re-quirements.

Reports

On behalf of UAI, G. de Coninck and OwenVictor reported on a congress survey re-cently made by UAI in order to update in-formation on the international associationmeeting paterns and specifications - (seereport in «Transnational Associations n°4. 84 p. 222.

Tony Judge reported on the Agreementmade between ESA (European Space Ag-ency) and UAI, with regard to the UAI databank being accessible online through theESA Information Retrieval Service (ESA-IRS), this new development to becomeavailable in 1985.Information was also given by Tony Judgeon the new computerized system to beused in the future by UAI for the treatmentof its complete information network on in-ternational associations, meetings, mem-bership, world problems, etc.Tim Caswell gave a few words on « Trans-formative Conferencing » and presented adiagram describing five essential ele-ments of fruitful conferencing, (this matterwill be the subject of a detailled article inissue n° 2. 1985 of this magazine).

ConclusionDiscussion of these UAI reports showsgrowing interest from members for UAIachievements, specialy in the field ofresearch and surveys.A committee of members was set up. hav-ing for its aim recommending to UAI sub-jects for future services and serveys.Membes of this committee are : GeoffreySmith Consultant UK. Inge Manners-traele, Stockholm Information Service;Alain Dagouat, Comité Parisien des Con-gres; John Burt. London Convention Bu-reau.

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TRAVEL GUIDES

Fodor's is offering its series of well knowntravel guides for sale in bulK quantities toassociations who are holding conventionsin cities around the world for which travelguide are published.For orders of 1500 or more, special im-printing of association logos and custom-tailor the books to fit specific require-ments can be made. If only 50 to 1500copies are required, the books can bebought directly out of inventory at 60 %discount.

Geoffrey V. Smith of London. England washonored as International MarketingExecutive of the Year at the World Con-gress on Incentive Travel and MeetingsManagement held in the New York Coli-seum in July, 1984.The award is given annually by MPI (Meet-ing Planners International). SITE (Societyof Incentive Travel Executives) and Hall-Erickson, the Chicago-based travel showcompany.Geoffrey Smith was Director, LondonConvention Bureau and London TouristBoard until 1982 when he left to establishGeoffrey V. Smith Associates, a consul-tancy specialising in destination market-ing and communications in the meetingsand travel industries, with headquarters inRichmond. Surrey.He is Marketing Director, European Feder-ation of Conference Towns.

AACVB

The Asian Association of Convention andVisitor Bureaus (AACVB) recently held aData Convention Standardisation Work-shop at the Asian Institute of Tourism inManila, the first venture of its kind withinthe region and in the world.Member countries represented at theWorkshop- Hong Kong, Indonesia, Korea.Malaysia, Philippines, Singapore and

Thailand - discussed the procedures andmethods of collecting and distributingdata and agreed upon a common basis forthe provision of statistics on events, par-ticipants, revenue, and methods of datacollection and analysis to feed into theAACVB Information Exchange Pro-gramme.The operation of the AACVB InformationExchange Programme, a data bank esta-blished by AACVB member countries spe-cifically to disseminate information relat-ed to the organisation and holding of in-ternational conventions in the Asian re-gion served as a frame of reference for theworkshop.Adopting 1980 as the base year, the se-ven member countries periodically submitto the AACVB Information Exchange Cen-tre, data on all events solicited and ser-viced by their respective sales staff, pro-fessional congress organisers, conven-tion venues, local hotels and travelagents.The overall picture emerging is of a con-tinuous upward trend in convention busi-ness in the member countries from 1980-82, with an average growth rate of 28.6 %over a three year period.Of the total number of events reported, al-most 50 % were international in nature,regional conventions constituted 26%,whilst the rest were national offshoreevents. Participants in internationalevents accounted for 73.5 % of the totalnumber reported by AACVB membercountries.Almost 90 % of the events reported werepurely meetings, Trade Shows accountedfor 5.5 %. Hotels were the favoured ve-nues for almost 65 % of all events report-ed. Duration of events averaged 68 % forthose held for five days or less.

AIVFC

L'Association internationale des Villesfrancophones de Congrès a tenu son as-

semblée générale annuelle à Angers,sous la présidence de M. André Schœurs,ancien directeur du Palais des Congrèsde Liège, dont le mandat a été confirmépour un an.Cette assemblée marquait le 10è anniver-saire de l'Association, 25 villes avaientenvoyé un représentant à Angers, parmilesquelles Paris, Luxembourg, Dakar etMontréal,Les débats ont été très fructueux, tant parle nombre et la richesse des interventionsque par l'intérêt des propositions. On en-tendit notamment deux rapports du Prés-ident, l'un sur la vie de l'Association, l'au-tre sur l'état de la francophonie, particu-lièrement en ce qui concerne la situationdu français dans les congrès internation-aux.L'assemblée générale a pris des déci-sions nombreuses pour la bonne marchede l'Association et dans l'intérêt desmembres.Au cours de cette assembée a été remis lePrix de l'AIVFC pour le meilleur travail derecherche, en langue française, sur lescongres. Les deux lauréates retenues parle jury. Melles Anne-Marie Fiquet et Mar-ianne Jesse. chacune un chèque de10.000 FF pour leur ouvrage commun:« Diagnostic du phénomène congrès dansson contexte national et international »,mémoire présenté pour l'obtention de laMaîtrise de Tourisme.Cet ouvrage sera largement diffusé dansles milieux professionnels, les Univesitèset les Ecoles de tourisme.La prochaine assemblée générale del'AIVFC aura lieu à Dakar en novembre1985. Un séminaire y sera organisé con-jointement.

Résultats d'une étude aux EtatsUnisLa revue américaine « Meetings and Con-ventions » a publié une nouvelle analysedu marché des congrès et reunions auxE.U. (1983). comprenant également des

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commentaires sur les possibilités outre-mer. Selon les données des lecteurs, ladiminution dans le domaine des réunionsde sociétés, malgré la régression génér-ale, serait en dessous de 5 %. comparai-son faite à 1981 : de 22.400 à 21,400. Ap-plique sur tout le marché américain celasignifie un nombre de 30.000. Il faut con-stater que. si le nombre de reunions dimi-nue, les dépenses ont augmenté et sontpassées de 4 1 4 millions de dollars en1981 à 445 millions de dollars en 1983(7 % du montant global des dépenses dessociétés industrielles ou commercialeségal à 6.365 millions de dollars). On es-time que. dans ce domaine, le total dumarché des congrès et réunions en de-hors des E.U. représente 636 millions.Par contre, pour les congrès d'associa-tions internationales tenus hors des E.U.les dépenses sont moins élevées à 14millions de dollars (3 % de la totalité desdépenses - 452 millions - en congrès etréunions des associations internation-ales). Ce qui représente un marché de 20millions de dollars pour les pays hors desE.U. Les chiffres cités concernent les fraisà charge des organisateurs et ne com-prennent pas les dépenses des partici-pants.« Meetings and Conventions » affirmentque le chiffre d'affaires total est estimé à27 milliards de dollars, une augmentationde 1 2 % par rapport aux résultats de1981 .

En détail, les réunions de sociétés secomposent comme suite :- voyages de stimulation,de récompense- réunion de comitésde direction- réunions commercialesnationales- réunions commercialesrégionales- réunions professionnels/techniques- séminaires de formation- présentation de nouveauxproduits- réunions des actionnaires- autres réunions

39%

1 4 %

12 %

9%

7%5%5%4%5%

L'examen des destinations principaleshors des E.U. pour l'année suivante(1984) se présente comme suit :

d'affairessociétés

associations

EuropeHawaiMexiqueIlesCaraïbesCanadaOrientBahamasEn croisièreBermudesMoyen OrientAfriqueAmériquedu Sud

43%22%21 %21 %20%1 4 %1 3 %11 %8%

32%26%1 4 %34%32%1 4 %11 %1 2 %1 2 %6%6%5%

' Source - Inter-Europe - n° 10-84.

LondonAvailable now « Conversion London 85 »,the new completely updated 104-pagehandbook/directory which contains freshideas, suggestions, is information-packedand presented in such a way as to enablethe planner to obtain details on hotels, ve-nues and services quickly and easily.- CONVENTION LONDON 85 » can be ob-tained free of charge from :London Convention Bureau. 26 GrosvenorGardens, London SW1W ODU.

Barbican centreThe Barbican Centre has hosted its lar-gest conference to date, and the largestever meeting of pharmacologists any-where - the IUPHAR 9th InternationalCongress of Pharmacology.

Between 29 July and 3 August more than4.300 experts from 68 countries gatheredat the Barbican Centre to hear over 3,000papers on every aspect of pharmacology -the study of the effects of drugs and theirdesign and development.

Sponsored by IUPHAR, the InternationalUnion of Pharmacology, the Congressbrought together the world's leadingpharmacologists for sessions which tookplace concurrently in ten venues through-out the Barbican. Poster sessions and thetechnical exhibits have also been montedin the Centre and further oral sessionshave taken place in the Guildhall Schoolof Music and Drama, the Golden LaneTheatre. Whitbread's Porter Tun Room,and the Museum of London.

Including delegates* accomodation inLondon and spending on shopping andentertainment, the Barbican Centre'sConference Director Martin Kinna calcu-lates that IUPHAR has been worth over£2.5 million to London's businessesalone. In addition British Airways, as offi-cial carriers for the London Congress.earned an estimated £1.5 million from thefares of delegates, several of whom alsobrought guests.

Commenting on the success of the ninthtriennial meeting, Conference PresidentSir Arnold Burgen said :

« Never before have so many pharmacol-ogists been gathered together in oneplace at one time and, of our nine interna-tional meetings, this Barbican meetinghas undoubtedly been the most success-ful.

« There is nowhere else in London thatthis huge event could have been held assuccessfully and the organisers of thenext congress in Sydney will find it difficultto match.

« Thanks to the high level of co-operationbetween the organisers, meeting hasbeen a great success. From the impres-sive opening party for 3,500. and the ex-cellently run technical sessions, to thehighly successful social programme in-cluding orchestral concerts in the Barbi-can Hall, the conference has run likeclockwork ».

EFCTIncreasing conference business duringthe last year, and a healthy, increasinglycompetitive outlook for the future werereflected at the 20th anniversary Con-gress of the European Federation of Con-ference Towns, held in Bournemouth.England. 3 - 6 November, 1984.

Member towns from every Europeanmember country were present.

Robin Marchev of Zurich was re-electedfor a second two-year term as EFCT Pres-ident.

This was the first international conferencein the new Bournemouth InternationalCentre, opened few weeks earlier, EFCT'snext annual congress will be in Zurich,Switzerland, 7 - 1 0 September. 1985.

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A group of IAPCO members were happy tojoin FAIB (Federation of International As-sociations established in Belgium) lastOctober for a lunchtime gathering in theMAI building in Brussels.

The occasion was the second of theFAIB's Tuesday « déjeuners-débats », anopportunity for members to meet, listen toa speaker, and discuss that day's particu-lar topic.

IAPCO made a presentation of its« Guidelines for co-operation between aninternational association, the national or-ganizing committee and the PCO (profes-sional congress organizer) when settingup an international meeting ».The paper is still in working documentform and has been put together by IAPCOmembers. It is based on the study of num-erous agreements used by major interna-tional associations. The purpose of theBrussels meeting was to hear the com-ments of Association's representatives onthis document. A similar session will beheld in London in February 1985. The fin-ished paper will be published and distri-buted to a thousand or more associationsand other interested parties.

The objectives of the paper were laid outas this : «... to provide international asso-ciations with a document which whenadapted to their own needs will :

« 1. Assist national organizations in mak-ing the decision whether to invite therelated international association tohold a congress in their country.

« 2. Establish a check list of the organiza-tional tasks connected with the pre-paration and realization of an interna-tional association congress.

« 3. Help to ensure effective communica-tion and understanding between theinternational association and the re-sponsible national committee.

« 4. Ensure continuity of traditions ofprocedure and ambience of the con-gress ».

Its contents are divided into suggest-ed responsibilities of the internation-al association and of the national or-ganizing committee. Each area of re-sponsibility is clearly defined andsub-headed and each section detailsevery point to be considered underthose headings.

« It is an excellent check list », said JeanRemion, Vice President of FAIB. Anothermember said her own list was about 10

per cent the length of this one and in fu-ture she would use lAPCO's. But IAPCOPresident Lars Christensen emphasized itwas not hard and fast rules but a flexibleguide - « a manual for hosts ».In outlining the purpose and backgroundof the document. IAPCO Secretary Gener-al Christer Carlsson explained the rela-tionship between the international con-vener, the national host and the PCO.These days, when firm and satisfactoryagreements with suppliers become ofgreater and greater importance, the PCOcan relieve conveners of the burden ofsuch negotiations. In many other ways,too. the PCO can contribute in a big waytowards the success of the event. As thedocument states in its summary:« Many of the matters covered by theguidelines studied by the (IAPCO) sub-committee and by the draft are matters inwhich Professional Conference Organiz-

ers are experienced and expert. A nation-al committee would find the services of aPCO invaluable in meeting the require-ments of the international secretariat ».Above all, the FAIB members present, whoare themselves often instrumental in or-ganizing the meetings of their respectiveassociations, were very grateful for lAP-CO's initiative in producing this paper thatcould save them all a tremendous amountof valuable time - They all looked forwardto its completion and publication.The « hosts' manual » will follow severalalready published by IAPCO on differentaspects of running meetings and interac-tion with related services. IAPCO mem-bers do this work on a voluntary basis inan effort to provide standards throughoutthe industry for better more efficiently runand cost-effective meetings,IAPCO Secretariat ; 40 Rue Washington,1050 Brussels, Belgium.

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IANPCOINITIATIVE HELPS INTERNOTIONAL ASSOCIATIONS

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Communiqués

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NiceLe Carnaval de Nice 1985, 31 janvier - 20 février « Roi de la Publi-cité »

La tradition du Carnaval nous ramène au Moyen-Age. La premièremention de réjouissances carnavalesques à Nice remonte à l'an1294. où Charles il d'Anjou. Comte de provence, vint à Nice « poury passer les jours joyeux de Carnaval ».

Jusqu'au XVIIIe siècle, les fêtes carnavalesques se limitaient enbals masqués et farandoles effrénées a travers les rues de la vieilleville actuelle. Ces réjouissances ont été rapidement contrôlées etorganisées pour éviter certains abus. La naissance des « ABBESdes FOUS » répondait à cette organisation des festivités. Chaqueclasse sociale de l'époque (artisans, marchands, nobles, ouvrierset pécheurs) nommait ces « abbés » qui avaient le droit de perce-voir des taxes - le droit de « CHARIVARI » et la taxe de la- PELOTA » - par dérision vis-à-vis du clergé de l'époque très richeet très influent.

Cette tradition de l '« ABBAYE des FOUS - est en quelque sorte lapremière ébauche de ce qui sera le « COMITE DES FETES ».Jusqu'en 1873, la fête libre bat son plein dans les rues de la ville,toute la population y participe, la foule déguisée se bombardait deconfettis, de plâtre, d'œufs. Les pêcheurs y participaient en faisantsauter sur un drap une grosse poupée en étoffe bourrée de son.c'était « LOU PAILLASSOU ». tradition restée vivace de nos jours.Le Carnaval de Nice ne ressemble vraiment à aucun autre !

Aujourd'hui, le Carnaval de Nice est avant toute chose une grandefête et un merveilleux spectacle coloré qui attire chaque année descentaines de milliers de touristes et captive toujours autant lapopulation niçoise.

Quelque 150 personnes se consacrent toute l'année à sa prépa-ration et tiennent à conserver jalousement l'honneur d'être « Car-navaliers ». titre qui se transmet souvent de père en fils.

Pendant les « corsi » carnavalesques, ce sont des dizaines degrands chars, de « musiques » et farandoles, huit cents grossestètes, qui déambulent dans les rues de la ville. La conception deschars est devenue très sophistiquée, ils sont maintenant articulés,mécanisés et dotés d'une musique : celui-ci est un dragon qui cra-che des confettis sur la foule, celui-là une gigantesque pieuvre quiagite ses trentacules vers les spectateurs.Jours et nuits, des dizaines de chars multicolores, une féerie delumières, des cascades de couleurs, des torrents de confettis, deserpentins au milieu des rires et de la Musique.Pendant les corsi. plus de six cents personnes sont mobilisées àchaque sortie du Carnaval.

Même s'il demeure une manifestation traditionnelle. Carnaval suitde très prés l'actualité. Ainsi, chaque année le thème est renou-velé. On a connu successivement : - Carnaval, Roi des mers »,« Carnaval. Roi de la Bande Dessinée », « Carnaval, Roi du Show-Business ». et en 1983, Carnaval était » Roi de la Communica-tion », thème très actuel. En 1984. le roi Carnaval fêtait son cen-tième anniversaire, ce fut le « Carnaval du Siècle ».

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36thyear Vol. XXXVI 1984 36e année

L'Identité Associativeet la Participation des OINGen Afrique/The Identity of Associationsand the Participationof INGO's in AfricaLa CNUCED VI et l'Afrique, par François J. Van Hoek, n° 1, 9-11.L'Institut africain pour le développement économique et socialAgri - Service - Centre africain de formation (INADES-FORMA-TION), n° 1, 1 1 - 1 3 .The Council for the development of Economie and SocialResearch in Africa (CODESRIA). an epistemological overview,by Abdalla S. Bujra. n° 1, 1 4- 17 .Co-operatives in Africa, by S.K. Saxena, n° 1, 18.La collaboration OIG-ONG au service du développement, par R.Fenaux, n° 2, 56-57.African workers and the economic crisis, by the ICFTU. n° 2, 6 1 -63.La population et te développement en Afrique, par l'Union Inter-parlementaire, n° 2, 64-68.Le dossier des droits de l'homme et la participation des ONGau développement de l'Afrique, n° 2, 69-82- Sous-commission de la lutte contre les mesures discrimina-

toires et la protection des minorités, n° 2, 69-70.- Commission des droits de l'homme, n° 2, 70.- Rapport sur un projet de principes relatifs aux droits de

l'homme, par Mme Erica-lréne A. Daes, n° 2, 70-72.- L'exemple de certaines sociétés sénègambiennes pré-colo-

niales, par Iba Der Thiam, n° 2, 73-78.- Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, n° 2,

78-82.Les réseaux associatifs au service du développement de l'Afri-que, par R. Fenaux, n° 3. 1 1 2 - 1 1 3 .Population and development in Africa, by the inter-Parliamen-tary Union, n° 3, 130-133.Le travailleur africain et la crise économique mondiale, par laCISL, n° 3, 134-136.Les soins de santé primaires et la participation renforcée desONG. par un groupement d'ONG, n° 3, 137-138.La participation des ONG au développement social. Les ONGau service de l'UNICEF en Afrique, par l'ICSW, n° 3, 14 0- 1 4 1 .Profil historique et social des sociétés africaines traditionnel-les. Leur conception du fait associatif et les incidences decelui-ci sur l'exercice du pouvoir et le respect de l'individu, parMyriam Schreiber, n° 4. 168-172.Environment and development, by Jimoh Orno-Fadaka n° 4173-177.The influence of cooperative movements on the situation ofwomen with particular reference to Tanzania, by Charles HabaGashumba and Zakia Meghji, n° 4, 1 78- 18 1 .Le BIT et la liberté d'association. Résolution de la 6ème Confé-rence régionale africaine, n° 4, 182.The role of the International Council of Voluntary Agencies(ICVA), in Africa, n° 4. 183-185.La campagne contre la faim. Programme en Afrique, par leComité mondial contre la faim/Action pour le dèveloppment(CMCF/AD), n° 4, 192-195.Freedom from hunger campaign. Programme in Africa byFFHC/AD, n° 4. 205-208.

National development strategies in Sub Saharan Africa, by theInstitute of Development Studies, n° 4. 209.NGOs and their role in disaster and development, by KevinDoheny. n° 4, 210.Collaboration culturelle du Conseil international de la languefrançaise, par Joseph Hanse, n° 4, 211 - 21 2.L'héritage du Colloque, par F.A. Casadio, n° 5, 230-231.Rapport général du Colloque, par J.M. Chevallier, n° 5, 232-237.Pour un nouvel esprit anthropologique, par P. Ghils, n° 5, 238.Le fait associatif africain d'origine locale ou régionale, parViviane Baeke, n° 5, 239-246.Le fait associatif chez les Minyanka du Mali, par Danielle Jonc-kers, n° 5, 247-252.Notice sur les formes traditionnelles de coopération en paysluba, par J.A. Theeuws, n° 5, 253-257.Le mouvement associatif traditionnel en Mauritanie : la femmeet les associations traditionnelles, par Aïssata Kane, n° 5, 258-260.Traditions associatives rwandaises et développement rural,par Barabwilisa Runyinya, n° 5, 261-263.Le fait associatif pré et post-colonial chez les femmes d'Afriquenoire, par Christiane De Belder, n° 5, 264-266.Messages au Colloque : des Nations-Unies, par Eric Suy, n° 5,267-268; de l'Unesco, n° 5, 268-272: de l'OUA, par LibèreBuzingo, n° 5, 272-274; of the League of Arab States, by ChedliKlibi, n° 5, 274-275.Preconditions and limits in the formation of associations : theself-help and cooperative movement in Sub-Saharan Africa, byJohn H. Hamer, n° 5, 276-283.La participation des ONG au développement - Le développe-ment économique et social, par Gilbert Jaeger, n" 6, 295-298.La participation des ONG au développement économique etsocial de l'Afrique, par Paul Ghils, n° 6, 299-307.NGO participation in development, by Andrew Kailembo, n° 6,308-309.Cohérence de l'action des ONG, par Lambert F. Gbossa, n° 6.310-313.The participation of farmers' organizations in rural developmentin Africa, by Michael Cracknell, n° 6, 314-316.Développer sans abîmer - Approche du développement à partirde la culture d'un peuple, par Bernard L Ouedraogo, n° 6, 317-321.Role of Agricultural Co-operatives in Egypt, by Mohamed Idris,n° 6, 322-325.Renforcer le rôle des femmes dans le développement économi-que et social, par Fanny Fuks, n° 6, 326-327.La coopération au ras du sol par les jumelages-coopération dela FUVJ, par Pierre Lébé, n° 6, 328-329.NGO movement in Africa, by Simon Muchiru, n° 6, 330-331.How African NGO's working in rural development can contri-bute to a New World Order, by Addulah Mwamose. n° 6. 332.Les ONG et le développement rural dans les régions défavori-sées, par Vladimir Drachoussov, n" 6, 333-335.Les ONG et l'Unesco. par Robert Harris, n° 6, 336.Refugees in Africa; the challenge to UNHCR and NGOs, byBénédicte Dandoy-Harmel, n 6. 337-340.African international and regional NGOs by date of foundation,by Anthony J.N. Judge, n° 6, 341-342.

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Page 65: ASSOCIATIONS INTERNATIONAL...ET SOCIAL par Gilbert Jaeger* La notion de développement 1. Comme le montrent les études et rap-ports préparés pour ce colloque, le terme « développement

Methods and Experiences/Portraits d'ONGThe Indian Council of Research on International EconomicRelations, by K.B. Lall. n° 1, 19-21.The United Animal Nations/Les Nations-Unies des animaux.par la Fondation Franz Weber et Helvetica Nostra.L'IISA. ONG des sciences administratives. N° 2. 68.Coopération par l'éducation et la culture, par Joseph Hanse. N°4,212.

IGOs-NGOs Coopération/Coopération OIG-ONG

Association aid to refugees. An NGO-UNHCR meeting, Novem-ber 1983, by J.P. de Wartincourt. n° 1, 22-24.Le soutien des ONG sur le terrain. Les relations UNICEF-ONG.n° 3, 139-140.La participation des ONG au développement social, par l'ICSM.n° 3. 1 4 0 - 1 4 1 .La campagne contre la faim et la participation des ONG. Le dos-sier FAO-ONG-tiers monde, n° 4. 191- 202.La campagne contre la faim. Programme en Amérique latine,par le CMCF/AD. n° 4, 195-199.La 19ème Conférence des OING coopérant avec l'Unesco. parVladimir Hercik, n° 4, 226.

NGOs and the International System/Les ONG et le système InternationalLe système international et la solidarité associative, par RobertFenaux. n° 1, 4-5.Co-operation among non-governmental organizations in foste-ring oceanic research, by F.W.G. Baker, n° 2, 58-60.International scientific cooperation : some experiences byF.W.G. Baker. n° 3, 114- 118.La communication interculturelle au sein des organisationsinternationales non gouvernementales, par Vladimir Hercik, n°3, 1 1 9 -1 29 .The World's food ten years after : an NGO perspective, by ICVA,n° 4, 185-190.NGO participation in development, by F.W.G. Baker, n° 6. 343.Directory of rural development projects, n° 6, 344.

The World Today -Le monde aujourd'huiThe networking game, by Patricia Wagner and Leif Smith, n° 1,35-37.

The United Nations University today, n° 1, 25-31.The Yearbook of World Problems and Human Potential, n° 1,32-34.Societal learning and the erosion of collective memory, the roleof international organizations combatting global amnesia, byA.J.N. Judge, n° 2, 83-93.La documentation et l'information : deux instruments du déve-loppement rural, par José Antonio Viera-Gallo. n° 4. 203-204.Le volontariat. Première consécration officielle au Parlementeuropéen, n° 4, 220-221.Modem philanthropy, n° 4. 22 1 .

International Meetings/Réunions internationalesThe rightful place of the professional congress organizer, byIAPCO. n° 1. 43.Geographical distribution of internal meetings by continent,country and city in 1982, Repartition géographique des réu-nions internationales, n° 1, 51-52.Congressalia. n° 2, 106-108.The geographical distribution of meetings throughout theworld, by Gian Carlo Fighiera. n° 3, 142- 159.Report on international meetings, by Gh. de Coninck and O.Victor, n° 4, 222-224.

Regular Features/ChroniquesEchos de la vie associative/News on associative affairs n° 144-50; n° 2. 94-99; n° 3, 160-162; n° 4, 213-219- n° 5 284-287:

n° 6, 345-348.Supplements to the Yearbook of International Organizations20th edition n° 2. 100-103; 2 1s t edition, n° 4 227-228: n° 5288-291.Congressalia. n° 2, 106-108; n° 6, 350-352.Palais des Congrès, n° 2, 108; n° 3, 163-164.UAI Publications n° 1, 32-34; n° 4. 166-167.Meeting of UAI Associate Members, n° 6, 349.Bibliographie. Les ONG et la CSCE : Las Organizaciones noGubernamentales ante la Reunion en Madrid de la Conferenciasobre la Seguridad y la Cooperacion en Europa.1APCO News n° 1, 42-43; n° 4, 104-105.

Authors - Index

Baeke, Viviane N° 5, 239-246.Baker, F W G N° 2. 58-60; N° 3, 114 - 118 ; N° 6, 343.Bujra, Abdalla S N° 1 , 1 4 - 1 7 ,Buzingo, Libère N" 5. 272-274.Casadio, F A N ° 5,230-231.Chevallier, J M N° 5, 232-237.Cracknell, Michael N° 6,317-321.Daes, Erica-Irene N° 2. 70-72.Dandoy-Harmel, Bénédicte N° 6. 337-340.De Belder, Christiane N° 5. 264-266.De Coninck. Ghislaine N° 4, 222-224.de Warlincourt, J P N° 1, 22-24.Doheny, Kevin N 4. 210.Drachoussov. Vladimir N° 6, 333-335.Fenaux, Robert N 1,4-5; N° 2. 56-57; N° 3. 1 1 2 -1 1 3 .Fighiera, Gian Carlo N° 3, 142-159.Fuks. Fanny N° 6. 326-327.Gashumba, Charles Haba N° 4, 178 -181.Gbossa, Lambert F N° 6, 310-313.Ghils, Paul M° 5, 238; N° 6. 299-307.Hamer, John H N° 5, 276-283.Hanse, Joseph N° 4 , 2 1 1 - 2 1 2 .Harris. Robert N° 6. 336.Hercik, Vladimir N° 3, 119-129; N° 4, 226.Idris, Mohamed N° 6, 322-325.Jaeger, Gilbert N° 6. 295-298.Jonckers. Danielle N 5. 247-252.Judge. A J N N° 2. 83-93; N° 6. 341-342.Kailembo. Andrew N 6, 308-309.Kane, Aïssata N° 5. 258-260.Klibi. Chedli N° 5. 274-275.Lall. K.B. N° 1. 19 - 21 ,Lébé. Pierre N° 6. 328-329.Meghji, Zakia N° 4. 178 - 181 .Muchiru. Simon N° 6,330-331.Mwamose. Addulah N° 6. 332.Omo-Fadaka. Jimoh N° 4. 173-177.Ouedraogo. Bernard L N° 6. 317-321.Runyinya. Barabwilisa N° 5, 261-263.Saxena. SK N° 1, 18.Schreiber. Myriam N° 4, 168-172.Smith. Leif N° 1, 35-37.Suy. Eric N° 5, 267-268.Theeuws, J A N° 5, 253-257.Thiam. Iba Der N° 2, 73-78.Van Hock. J N° 1 , 9 - 11 .Victor. Owen N° 4, 222-224.Viera-Gallo. José Antonio N° 4, 203-204.Wagner. Patricia N° 1, 35-37.

Index of page numbers - Index de pagination

N° 1 pages 1 - 5 2N° 4 pages 165-228

N° 2 pages 53-108N° 5 pages 229-292

N° 3 pages 109-164N°6 pages 293-356

TRANSNATIONAL ASSOCIATIONS. 6/1984 355

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YEARBOOK OF INTERNATIONAL ORGANIZATIONS 1984/85Edited by the Union of International Associations

The current edition of the Yearbook of International Organizations contains names and detaileddescriptions of over 20,000 international organizations. The information given is based on data providedby the various organizations themselves and is therefore up-to-date and accurate. The wide range oforganizations listed cover every field of human activity. The Yearbook is a unique and very valuable sourceof information referring to all types of international organizations.

The YEARBOOK has now been expanded further to include two more guides to international organizations :

African International Organization Directory (and African participation m otherinternational organizations 1984/85, 1 s t edition)

Arab and Islamic International Organization Directory (and Arab/isiamicparticipation in other international organizations 1984/85, 1s t edition)

These two guides list the international organizations with their secretariats within the various African and Arab/Islamic countries. Foreach organization listed the address is given followed by telephone and telex details. The entries are usually in English.

Both Directories consist of three main parts :

PART I : Descriptions of Organizations

PART II : Secretariat Countries

PART III : Membership Countries

Each Directory also has a section with detailed statistical data which summarizes the information contained.

These two publications are a unique guide to international organizations active within the given countries. They provide a verypractical source of reference for international organizations, governmental bodies, political organizations, political scientists andresearch institutes.

K.G. Saur München - New York - London - ParisK.G. Saur Verlag KG - Postfach 711009 - 8000 München 71 -Tel. (089) 79 89 01 - Telex 521067 saurd

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