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Case studies highlighting the gendered Case studies highlighting the gendered dynamic around agriculture, trade and food sovereignty. dynamic around agriculture, trade and food sovereignty. Estudios de casos que destacan la dinámica de género en Estudios de casos que destacan la dinámica de género en torno a la agricultura, el comercio y la soberanía alimentaria torno a la agricultura, el comercio y la soberanía alimentaria Des études de cas soulignant la dynamique d’après le genre autour Des études de cas soulignant la dynamique d’après le genre autour de la suveraineté alimentaire, de l’agriculture, et du commerce de la suveraineté alimentaire, de l’agriculture, et du commerce

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Page 1: CCase studies highlighting the gendered ase studies ... · Livelihoods (Transformando los Medios de Vida de las Mujeres) en relación con los alimentos, la agricultura y el co-mercio

Case studies highlighting the gendered Case studies highlighting the gendered dynamic around agriculture, trade and food sovereignty.dynamic around agriculture, trade and food sovereignty.

Promotion/Promoción/Promotion:

Estudios de casos que destacan la dinámica de género en Estudios de casos que destacan la dinámica de género en torno a la agricultura, el comercio y la soberanía alimentaria torno a la agricultura, el comercio y la soberanía alimentaria

Des études de cas soulignant la dynamique d’après le genre autour Des études de cas soulignant la dynamique d’après le genre autour de la suveraineté alimentaire, de l’agriculture, et du commercede la suveraineté alimentaire, de l’agriculture, et du commerce

Support/Apoyo/Appui:

International and Gender NetworkIGTN Global Secretariat

Rua da Lapa, 180 / 909 Lapa20.021-180 Rio de Janeiro / RJ - Brazil

Telefax: +5521 2221-1182web: www.igtn.org

Institute for Agriculture and Trade Policy2105 1st Ave S. Minneapolis,

MN 55404 USATel. 612-870-3419

Fax: 612-870-4846web: www.iatp.org

www.tradeobservatory.org

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This fact sheets are part of a joint collaboration between International Gender and Trade Network (IGTN) and Insti-tute for Agriculture and Trade Policy (IATP) and the entitled project Transforming Women’s Livelihoods in relation to food, agriculture and trade.

This project intent to deepen the relation between agriculture, trade and gender with food sovereignty. Its pro-posal is generating research and facilitating dialogues to strengthen analysis and to identify alternative economic policies in support of food sovereignty, sustainable development, and human rights as critical goals from a feminist gender perspective. It is focused on building capacity among women leaders to advocate for agriculture just trade and food sovereignty.

IGTN and IATP would like to thank the Ford, Boël, Ebert and Hivos Foundations for their support in the execu-tion of this project.

Estas hojas de datos forman parte de una colaboración conjunta entre la Red Internacional de Género y Comercio (IGTN) y el Instituto para la Agricultura y la Política Comercial (IATP) y el proyecto titulado Transforming Women’s Livelihoods (Transformando los Medios de Vida de las Mujeres) en relación con los alimentos, la agricultura y el co-mercio.

El objetivo del proyecto es profundizar la relación entre la agricultura, el comercio y el género con la soberanía alimentaria. Su propuesta está generando investigación y facilitando diálogos para fortalecer análisis e identifi car políticas económicas alternativas en respaldo de la soberanía alimentaria, el desarrollo sostenible y los derechos hu-manos como objetivos fundamentales desde una perspectiva de género feminista. Se concentra en la capacidad de construcción de las mujeres dirigentes para abogar por la agricultura, el comercio justo y la soberanía alimentaria.

IGTN y IATP quieren agradecer a las Fundaciones Ford, Boell; Ebert e a Hivos por el apoyo recibido para la reali-zación de este proyecto.

Ces feuilles d’information font partie d’une collaboration conjointe entre le Réseau International du Genre et du Commerce (IGTN), l’Institut pour l’Agriculture et les Politiques Commerciales (IATP) et le projet intitulé Transfor-mant les Moyens d’existence des Femmes par rapport aux aliments, à l‘agriculture et au commerce.

Le but de ce projet est d’approfondir le rapport entre l’agriculture, le commerce et les sexes avec la souveraineté alimentaire. Sa proposition est de produire des recherches et de faciliter des dialogues afi n de renforcer l’analyse et d’identifi er des politiques économiques alternatives en faveur de la souveraineté alimentaire, le développement durable et les droits de la personne en tant qu’ objectifs essentiels d’un point de vue du sexe féminin. Il se concentre dans la construction de capacités parmi des femmes leaders pour recommander pour l’agriculture la souveraineté alimentaire et commerciale.

IGTN et IATP veulent remercier aux Fondations Ford, Boell, Ebert et à Hivos pour le support reçu pour la réali-sation de ce projet.

Grafi c design

Letra e Imagem (www.letraeimagem.com.br)

Illustration

Diogo Nogueira

Translation

Ana Franca Migliori and Glossa Traducciones

Production Coordination

IGTN secretariat; Ruth Mello (global project coordinator) and

Graciela Rodriguez (global coordinator)

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L’industrie avicole mondiale

En 2007, on espère que le volume de poulets commercia-lisés mondialement atteindra 6.7 millions de tonnes. Le Brésil est le principal exportateur, avec les États-Unis en deuxième place, très près – ils contrôlent ensemble 75% du commerce mondial du poulet.1

Le commerce mondial du poulet est contrôlé par des grandes sociétés avicoles multinationales, appelées cou-ramment des intégrateurs car elles dirigent un processus de production à intégration verticale où une entreprise contrôle chaque aspect du fonctionnement, de l’embryon au rayon du marché (la combinaison de production, trai-tement et distribution dans une seule entité). Les inté-grateurs coordonnent l’approvisionnement de poulets à travers un système de contrats avec les fermiers. Les fer-miers (des aviculteurs) apportent la terre, les bâtiments, l’équipement, les commodités et le travail pour élever les oiseaux jusqu’à un âge commercialisable, tandis que les sociétés apportent les poulets, les aliments et les médica-ments, et ils rachètent les oiseaux mûrs.

L’intégration verticale et la production de contrats ont surgi aux États-Unis dans les années ’50 et elles ont commencé rapidement à contrôler l’industrie. En 1950,

95% de la production de poulets à griller des États-Unis était indépendante. Dix ans plus tard, 90% de l’industrie était liée par des contrats. Actuellement, plus de 99% de la production totale de poulets à griller aux États-Unis se produit et est mise en marché par des entreprises à intégration verticale.

Au début des années ’70, les entreprises agroindus-trielles du monde entier adoptaient ce modèle de produc-tion. En Thaïlande, en Indonésie et au Vietnam, la pro-duction s’est multiplié par huit en 30 ans, atteignant les 2 440 000 de tonnes en 2001. La production de poulet de la Chine a triplé pendant les années ’90 à plus de 9 millions de tonnes par an. Presque toute cette nouvelle produc-tion de volailles a eu lieu dans des fermes industrielles concentrées dehors des grandes villes et s’est incorporée à des systèmes de production transnationaux.

Quoique cette transformation dans la production ait entraîné une production plus importante de poulets, elle a plusieurs effets secondaires négatifs :

• Fusion augmentée ;• Expansion du modèle industriel ;• Importations et exportations augmentées ;

* Sampson est chercheuse adjointe du Projet de sensibilisation de justice économique et sociale au Center of Concern. Mastère en Commerce International et Dével-oppement Économique de l’Université Tufts, B.A. de l’Université de l’Est à St. Davids, Coordonnatrice de l’US-IGTN; [email protected].

Carole Morrison est directrice exécutive de Delmarva Community Alliance depuis 1997. Pour plus de 20 ans elle a travaillé comme fermier avicole sous contrat à la Péninsule de Delmarva, élevant des poulets pour les principaux intégrateurs et plaidant en faveur de plus de justice dans l’industrie avicole.

1 L’Union Européenne, la Chine et la Thaïlande complètent la liste d’exportateurs les plus importants. Entre les principaux pays importateurs se trouvent la Russie, le Japon, la Chine et le Mexique.

poulet

exploitants comme des concurrents et recommander des po-litiques qui développeraient encore plus le modèle industriel. Comme il s’est passé aux États Unis, le système de produc-tion de petits exploitants, autrefois prospère, et ses bénéfi ces largement partagés pour la génération de revenus et de nour-riture se sont transformés dans un système qui concentre le pouvoir et la richesse dans quelques entreprises.

Les consommateurs américains préfèrent les vian-des blanches, mais en même temps que la production de poulets à griller se développe, il y a l’inévitable production additionnelle de viandes rouges dont la majeure partie est exportée, souvent vers des pays en développement. Entre 1960 et 2005, la production de poulets à griller a augmenté de 707% tandis que les exportations des États Unis ont augmenté de 5.736%. À cause de la majoration des vian-des blanches, des subventions au blé et au soja, des bas sa-laires dans l’industrie et de l’externalisation des dépenses clé (poulaillers, évacuation des déchets), la viande rouge peut être vendue à des prix très bas, déplaçant souvent la production locale et menaçant les moyens d’existence des petits exploitants, la plupart d’entre eux étant des femmes. L’accès au marché augmenté pour ces exportations de pou-lets américains a été suivi agressivement par les États-Unis dans des négociations commerciales récentes.

Des productrices rurales dans des pays en développe-ment voient que leurs marchés baissent en même temps que des chaînes de production mondiale et des importations transforment les volailles d’une source de revenu et d’ali-mentation peu coûteuse à une denrée agricole mondiale.

Exploitation à travers les frontièresLe succès de l’industrie avicole américaine, en aug-

mentant la production à des niveaux sans précédents, en créant une nouvelle demande des consommateurs et en transformant le poulet dans une denrée agricole lucra-tive mondiale représente un prix élevé pour les fermiers, les employés, les consommateurs et les communautés - plusieurs d’entre elles des femmes – aux États Unies et à l’étranger. Ce travail se centre dans l’industrie amé-ricaine, mais comme il a été mentionné, le modèle à in-tégration verticale a été adopté dans plusieurs pays qui, à présent, exportent du poulet dans le marché mondial. Intérieurement, et globalement, la concurrence est fé-roce et l’industrie devient de plus en plus concentré ; elle est encore profi tables pour les intégrateurs. Ce modèle d’affaires « réussi » demande que :

• Les familles agricoles soient attrapées dans des contrats injustes ;

• Les employés des usines continuent de percevoir des paiements bas et n'aient pas de protection ;

• Des déchets soient produits en excès ;• Les poulets soient nourris avec des additifs alimen-

taires dangereux qui passent aux consommateurs et à l’environnement ;

• Les marchés des pays en développement deviennent les dépôts des déblais pour les viandes rouges améri-caines non mises en vente à l’unité, menaçant souvent les moyens d’existence des femmes et la sécurité ali-mentaire ; et

• La production se développe vers des marchés étrangers transformant la production locale, à petite échelle, afi n d'augmenter les bénéfi ces des sociétés anonymes.

À travers les frontières, tout au long des pas de la chaîne de production, ces sociétés de plus en plus puis-santes sont capables d’exploiter le travail d’hommes et de femmes, l’environnement et la souveraineté ali-mentaire. Le modèle de production lui-même est assez agressif dans sa recherche de bénéfi ces, mais il n’existe pas dans le vide. Un élément clé pour le développement rapide du modèle et l’exploitation persistante de ceux prix dans les serres de « Poulet Mondial » est un climat de commerce et d’investissement qui favorise la produc-tion industrielle pour l’exportation.

Libéralisation du commerceLa libéralisation du commerce encourage le dévelop-

pement de la production industrielle de poulet, menaçant les moyens d’existence, l’environnement, la diversité géné-tique et les besoins de moyens d’existence et nutritionnels de plusieurs petits exploitants.ACCÈS AUX MARCHÉS : Dans ses négociations de libre échan-

ge, les États-Unis poussent systématiquement pour l’augmentation de l’accès aux marchés des ses exporta-tions avicoles. Pour les raisons ci-dessus, développer le marché pour des poulets de viande rouge a un intérêt particulier.

INVESTISSEMENT : Les régimes d’investissements libéralisés créent les conditions pour les sociétés américaines et d’autres méga transformateurs pour établir des opéra-tions internationalement, développant en plus le pro-cessus de production industrielle/par contrat.

PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE : Les dispositions de DPI perfec-tionnées dans des accords commerciaux consolident la position des éleveurs propriétaires qui fournissent des poussins aux opérations industrielles. Actuellement deux sociétés, Cobb-Vantress et Aviagen, contrôlent 65-85% du marché mondial de reproducteurs.

DISPOSITIONS ET RESTRICTIONS DE TRAITEMENT NATIONAL SUR DES PRESCRIPTIONS DE RÉSULTATS : Ces règles don-nent aux sociétés étrangères, comme des restaurants-

minute et des hôtels, la liberté de s’approvisionner de poulets via des fournisseurs internationaux plutôt que de fournisseurs locaux.

SANITAIRES ET PHYTOSANITAIRES (SPS) : Le coût élevé de satisfaire les standards SPS peut exclure effi cacement les petits exploitants qui ne peuvent pas supporter le coût, favorisant en même temps les producteurs plus forts ou industriels qui ont les ressources et la capacité pour satisfaire les demandes SPS.

Réfrences

ACES - Alabama Cooperative Extension System. The Alabama Poultry Engineering and Economics Newsletter, Auburn University, September, 2000 in: http://www.aces.edu/dept/poultryventilation/documents/Nwsltr-7.pdf. GOODMAN, Peter S. “An Unsavory Byproduct: Runoff and Pollution,” Washington Post, Agosto 1, 1999. GRAIN 2006, Fowl play: The poultry industry’s central role in the bird fl u crisis, GRAIN Briefi ng, Febrero, 2006 in: http://www.grain.org/briefi ngs/?id=194. IATP – Institute for Agriculture and Trade Policy. “Playing Chicken: Avoiding Arsenic in Your Meat”, 2006: http://www.iatp.org. LEVY, Brian “When the Farmer Makes the Rules,” New Rules Project, 2000 in: http://www.newrules.org/journal/nrfall-00farmer.html. MORRISON, Carole. “Contract Poultry Farming”. American Agriculture Movement, Inc. Newsletter. Noviembre, 2001in: http://www.aaminc.org/newsletter/v7i4/v7i4p4.htm. PFSN - Peoples Food Sovereignty Network. People’s Food Sovereignty Statement, Noviembre 13, 2001: http://www.peo-plesfoodsovereignty.org/content/view/32/26SHANE, Simon M. “The U.S. Broiler Industry A Decade of Evolution,” The National Provisioner, 2006 in: http://www.nationalprovisioner.com. SEGELKEN, Roger. “U.S. could feed 800 million people with grain that livestock eat, Cornell ecologist advises animal scientists: Future water and energy shortages predicted to change face of American agriculture.” Cornell University, Agusto 7, 1997 in: http://www.news.cornell.edu/releases/Aug97/livestock.hrs.htmlSTRIFFLER, Steve. “Undercover in a Chicken Factory,” Utne, Enero/Febrero 2004 in: http://www.utne.com. TADESSE, Luladey B. “Poultry Workers carrying resistant bacteria, study fi nds,” The News Journal, 5/12/2006.TNGE - The New Georgia Encyclopedia: http://www.georgiaencyclopedia.org/nge/Article.jsp?id=h-1811, 2006.USDA – United States Department of Agriculture. “A Survey of Common Practices in Commercial Broiler Processing Facilities and Their Effects on Water Use,” Enero 2003: http://www.ars.usda.gov/research/publications/publications.htm?SEQ_NO_115=140838. USDA. “Laos: Poultry and Products - Avian Infl uenza,” GAIN Report, Washington DC, 16 Marzo 2005.

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La Volaille Américaine dans l’économie mondiale : Les répercussions sur les femmes, les moyens d’existence et l’environnementKristin Sampson y Carole Morrison*

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• Exploitation des agriculteurs et des travailleurs aug-mentée et plus de menaces aux moyens d’existence des paysans ;

• Diversité génétique réduite ;• Répercussions négatives sur l’environnement concen-

trées ;• Déplacement de producteurs avicoles à petite échelle,

plusieurs d’entre eux des femmes, vers des pays en dé-veloppement.

Les règles de commerce et d’investissement mon-diales promeuvent l’expansion de la production de poulet industriel. Cette feuille d’information examine le commerce avicole mondial s'approchant d’abord de l’expérience des États-Unis, mais soulignant après des exemples clé de quelques pays en développement.

L’industrie avicole américaine

L’industrie avicole représente le secteur le plus vertica-lement intégré de toute l’agriculture et la production ali-mentaire des États-Unis, et il pourrait devenir prochai-nement un des plus concentrés également. Par exemple, en 1950 il y avait au-delà de 250 entreprises exerçant leur activité dans l’industrie des poulets à griller aux États-Unis ; aujourd’hui il y en a moins de 50. Deux entrepri-ses contrôlent 40% du marché américain (Tyson Foods, Inc. et Pilgrim’s Pride Corporation) et neuf entreprises contrôlent 67%. La production se concentre dans des ré-gions rurales du sud-est des États-Unis et la péninsule Delmava sur la rive Est de la baie Chesapeake.

L’intégration et la concentration apportent des avan-tages fi nanciers maximaux aux entreprises principales, augmentant les charges et les diffi cultés fi nancières des fermiers. Les sociétés avicoles contestent souvent toute forme de règlement nouveau ou mise en exécution de rè-glements en vigueur qui pourraient limiter leur pouvoir et leur rentabilité. La domination du marché de ce mo-dèle de production a des conséquences profondes pour le caractère des communautés rurales.

Utilisation/distribution du solAux États Unis, l’expansion du modèle industriel a

intensifi é l’utilisation du sol. Par exemple, en 1999, dans l’Eastern Shore, on élevait plus de 600 millions de poulets dans moins de sol que deux décennies auparavant, où l’on en avait produit 380 millions. À Hall County, GA, seule-ment une sixième partie du nombre de fermiers par contrat

en 1950 a produit six fois le nombre de poulets en 1997. Utilisation de l’eau

Dans les fermes, l’eau est utilisée pour nettoyer et désinfecter les poulaillers avec des systèmes de refroidis-sement par évaporation et comme un moyen de délivrer des nutriments et des médicaments. Il faut 3 500 litres d’eau pour faire un kilo de viande. Les maisons pour des poulets à griller modernes (par exemple, 500 pieds typi-quement) requièrent 10 gallons par minute. Plusieurs fer-miers ont des nombreuses maisons dans leurs fermes.

D’après un sondage de l’USDA, l’utilisation moyen-ne de l’eau dans les usines avicoles des États Unis est de 7,13 gal/oiseau. Chaque jour, les abattoirs d’Eastern Shore utilisent plus de 12 millions de gallons d’eau pour traiter plus de 2 millions d’oiseaux par jour.

L’industrie des poulets à griller des États-Unis a consommé près de 43 millions de tonnes de nourriture en 2005, plus d’1/3 de la production totale. Le blé et le soja sur pied, les ingrédients essentiels de la nourriture pour volailles, représentent une utilisation additionnelle d’eau, bien que des statistiques spécifi ques ne soient pas facilement disponibles.

Déchets et eaux d’égoutLa contamination de l’eau est devenue un problème

important qui menace les opérations de la volaille in-dustrielle. FUMIER DE POULET : Chaque année, plus de 600 millions

d’oiseaux sont élevés à Eastern Shore, ce qui produit plus de 750 000 tonnes de fumier. Le fumier avicole est riche en nitrogène et en phosphore, et il a contaminé l’eau souterraine et les voies d’eau superfi cielle tels que des fl euves et des baies. L’ammoniac doit être ventilé des poulaillers et il peut contaminer le sol et l’eau. L’ar-senic, un additif de la nourriture pour volailles, conta-mine la plupart des 26-55 milliards de livres d’ordures ou déchets générés chaque année par l’industrie amé-ricaine de poulets à griller, ainsi que les communautés dans lesquelles il est généré.

TRAITEMENT DES POULETS : Les entrailles, les têtes, les plu-mes, le sang et les eaux d’égout qui restent du trai-tement du poulet sont fondues jusqu’à leur essence avant d’être transportés comme boue pour fertiliser les fermes de la région. En 1999, 6 000 gallons de boue on été transportés chaque jour des opérations de Del-marva. Des eaux d’égout traitées sont libérées dans des ruisseaux proches ou arrosées dans des fermes de la région.

Agriculture familialeAux États Unis, l’élevage de poulets a été une sour-

ce de revenus agricoles additionnels, bien que plusieurs fermiers sont forcés de travailler dans un ou plusieurs travaux extérieurs. Leurs coûts d’entrée sont assez éle-vés : USD 250 000 – 150 000 par poulailler. Pour assu-rer les hypothèques, la ferme ou maison de ferme doit souvent être utilisée comme garantie. Les intégrateurs peuvent demander ou encourager des améliorations coû-teuses des maisons pour respecter les standards de l’in-dustrie, augmentant la dette du fermier. En vertu des dispositions des contrats des fermiers, rien n’assure que les intégrateurs continueront de placer des poulets chez le fermier.

Des études de la National Contract Poultry Growers Association montrent que les intégrateurs aux Etats-Unis jouissent d’un rendement de 20% à 30% sur leurs investissements, tandis que le plus que les aviculteurs ayant un contrat peuvent espérer c’est un rendement d’1% à 3% - en dépit du fait que les fermiers investissent plus de 50% du total du capital dont on a besoin dans l’industrie, et ils assument une grande partie du risque. Les fermiers sur contrat font face effectivement à l’éta-blissement monopoliste des prix pour les nourritures et les services vétérinaires, et ils n’ont pas de choix quant aux sources des poulets qu’ils élèvent, et ils ont un seul acheteur qui fi xe le prix pour les oiseaux mûrs.

Des études réalisées par la Louisiana Tech University et le National Contract Growers Institute (NCGI) ont démontré que plus de 71.6% des aviculteurs de la nation gagnent un niveau de revenu de ses opérations avicoles au-dessous du seuil de pauvreté, et selon les standards de l’USDA, ils réuniraient les conditions requises pour l’as-sistance publique.

Les femmes et la production avicoleLes femmes sont très impliquées dans la production

industrielle de poulets américaine. Les femmes reçoivent un impact direct de l’industrie en tant que fermières et travailleuses d’usine, et indirect en tant que consomma-trices et fournisseuses de soins. Cependant, leur partici-pation ne représente pas d’autonomisation.FERMIÈRES : Aux États-Unis, les « contract growing » sont

souvent entrepris comme une source secondaire de re-venu agricole, et les femmes sont souvent responsables de superviser les opérations avicoles. Fréquemment, des antibiotiques sont donnés aux poulets industriels pour lutter contre des maladies et stimuler la croissan-

ce. Une étude récente a trouvé que les travailleurs qui manipulent des volailles sur pied sont plus suscepti-bles de porter des anticorps et des bactéries résistantes à quelques antibiotiques.

TRAITEMENT : Le travail dans des abattoirs de volaille est notamment dangereux et il a une faible rémunération avec un coeffi cient de rotation élevé. La main-d’œuvre a de plus en plus d’immigrés, avec assez de ségrégation selon le sexe :

La plupart des employés subalternes sont des femmes, plusieurs entre 40 et 50 ans. Dans une usine où presque deux tiers des employés sont des hommes, ce fait est révélateur. Les emplois on-line sont le pire dans l’usine : monotones, voire dangereux, répéti-tifs. Ces employés demeurent dans le même endroit et répètent les mêmes mouvements pendant un poste complet. Les femmes se concentrent dans les emplois on-line parce qu’elles sont exclues de tous les travaux qui impliquent lever des poids ou faire fonctionner des machines…

Les employés subalternes signalent fréquemment des fractures de stress. La représentation des syndicats dans l’industrie est presque inexistante. Tant les femmes que les hommes sont l’objet de plusieurs abus—non paie-ment des heures passées changeant des canettes des équi-pements de protection, résiliation injuste et dénégation de pauses pour aller au toilette (même pour des femmes enceintes). Les employées femmes de l’usine ont aussi dénoncé des harcèlements sexuels et des intimidations.

CONSOMMATEURS/FOURNISSEURS D’ALIMENTS : Les poulets américains sont couramment alimentés avec de l’ar-senic comme additif, mais celui-ci n’est pas dissout par les poulets ou dans l’environnement. L’arsenic a été trouvé dans 55% des marques examinées dans une étude récente, et dans TOUS les produits prêt-à-man-ger en poulet.

FOURNISSEURS DE SOINS DE SANTÉ DE FAMILLE : La grippe aviaire a ravagé des bandes de poulets dans tout le monde et pourrait se transformer dans une pandé-mie humaine mondiale. L’attention a été centrée sur des petits producteurs artisanaux et sur des oiseaux migrateurs comme la principale source de transmis-sion, mais un nouvel rapport affi rme que ce sont la reproduction et la croissance industrielles celles qui ont transmis le virus aviaire. Le manque de diversité génétique chez les bandes industrielles, et les quartier fermés où ils sont élevés permettent la concentration nécessaire pour la rapide mutation et transmission du virus. Une pandémie de grippe aviaire chez des popu-lations humaines augmenterait considérablement les responsabilités de soin des femmes pour les malades.

Des connexions locales et mondiales

Souveraineté alimentaireL’intégration verticale, la production industrielle et

la concurrence mondiale croissante dans l’industrie avi-cole ont posé de nouvelles questions au niveau local et mondial sur des sujets de souveraineté alimentaire. Selon Via Campesina, la souveraineté alimentaire est défi nie comme :

…le droit des peuples de défi nir leurs propres po-litiques en matière d’alimentation et d’agriculture, de protéger et de réglementer la production et le commerce agricoles intérieurs afi n de réaliser leurs objectifs de développement durable, de déterminer dans quelle me-sure ils veulent être autonomes [et] de limiter le dum-ping des produits sur leurs marchés…

PRODUCTION INDUSTRIELLE DE POULETS ET SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE AUX ÉTATS-UNIS.

Le processus de production industriel aux États-Unis a restreint énormément le droit des agriculteurs de produire des aliments et le droit des consommateurs de décider ce qu’ils consomment, comment il est pro-duit et par qui. Les standards dans l’ensemble de l’acti-

vité économique renforcent la prédominance des opé-rations d’alimentation des animaux en claustration, rendent obligatoire des processus de production par opposition à qualité et sécurité de rendement fi nal.

Le choix du consommateur est souvent limité à une seule ou deux marques offertes dans les supermarchés locaux. Des standards organiques et en libre parcours offrent des améliorations minimales sur ce que les animaux mangent et comment ils sont traités. Ils ont beau ne pas offrir nécessairement une alternative plus humaine pour la production industrielle, ils n’adres-sent pas non plus le traitement juste des fermiers et des travailleurs. Les intégrateurs principaux ont com-mencé à entrer dans ce marché à créneaux à croissance rapide.

PRODUCTION INDUSTRIELLE DE POULETS ET SOUVERAINETÉ ALI-MENTAIRE DANS DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT

Dans plusieurs pays en développement, l’élevage de poulets est essentiel pour l’alimentation et le revenu de la famille, les femmes étant souvent responsables de l’élevage des poulets. La production est faite de ma-nière plus durable. Les poulets sont souvent alimentés avec des grains à bas prix et des résidus de ménage. Les poulets atteignent leur plein développement dans quelques mois, assurant une source de protéines re-nouvelable, pendant que les déchets des poulets peu-vent être utilisés comme engrais dans les champs de la famille. L’exemple suivant de Laos est révélateur de la situation dans plusieurs pays en développement :

L’industrie avicole au Laos est principalement de petits exploitants qui élèvent des poules de races locales en liberté, près de leurs logements, pour la viande et les œufs, qui sont consommés surtout par la famille ou vendus dans le marché local pour le re-venu… Un village moyen a environ 350 poulets, ca-nards, dindes et cailles élevés dans des petites bandes répandues entre les maisons du village de quelques 78 familles, les femmes étant les principales responsa-bles des bandes.

L’arrivée des entreprisses multinationales, facilitée par le commerce libéralisé et des règles d’investissement, avec leur modèle de production industrielle à intégration vertica-le, peut déstabiliser la production de poulets des petits exploi-tants et menacer les ressources communautaires environne-mentaux. Les marchés libres peuvent être remplacés par des contrats. Des intégrateurs riches peuvent percevoir les petits

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• Exploitation des agriculteurs et des travailleurs aug-mentée et plus de menaces aux moyens d’existence des paysans ;

• Diversité génétique réduite ;• Répercussions négatives sur l’environnement concen-

trées ;• Déplacement de producteurs avicoles à petite échelle,

plusieurs d’entre eux des femmes, vers des pays en dé-veloppement.

Les règles de commerce et d’investissement mon-diales promeuvent l’expansion de la production de poulet industriel. Cette feuille d’information examine le commerce avicole mondial s'approchant d’abord de l’expérience des États-Unis, mais soulignant après des exemples clé de quelques pays en développement.

L’industrie avicole américaine

L’industrie avicole représente le secteur le plus vertica-lement intégré de toute l’agriculture et la production ali-mentaire des États-Unis, et il pourrait devenir prochai-nement un des plus concentrés également. Par exemple, en 1950 il y avait au-delà de 250 entreprises exerçant leur activité dans l’industrie des poulets à griller aux États-Unis ; aujourd’hui il y en a moins de 50. Deux entrepri-ses contrôlent 40% du marché américain (Tyson Foods, Inc. et Pilgrim’s Pride Corporation) et neuf entreprises contrôlent 67%. La production se concentre dans des ré-gions rurales du sud-est des États-Unis et la péninsule Delmava sur la rive Est de la baie Chesapeake.

L’intégration et la concentration apportent des avan-tages fi nanciers maximaux aux entreprises principales, augmentant les charges et les diffi cultés fi nancières des fermiers. Les sociétés avicoles contestent souvent toute forme de règlement nouveau ou mise en exécution de rè-glements en vigueur qui pourraient limiter leur pouvoir et leur rentabilité. La domination du marché de ce mo-dèle de production a des conséquences profondes pour le caractère des communautés rurales.

Utilisation/distribution du solAux États Unis, l’expansion du modèle industriel a

intensifi é l’utilisation du sol. Par exemple, en 1999, dans l’Eastern Shore, on élevait plus de 600 millions de poulets dans moins de sol que deux décennies auparavant, où l’on en avait produit 380 millions. À Hall County, GA, seule-ment une sixième partie du nombre de fermiers par contrat

en 1950 a produit six fois le nombre de poulets en 1997. Utilisation de l’eau

Dans les fermes, l’eau est utilisée pour nettoyer et désinfecter les poulaillers avec des systèmes de refroidis-sement par évaporation et comme un moyen de délivrer des nutriments et des médicaments. Il faut 3 500 litres d’eau pour faire un kilo de viande. Les maisons pour des poulets à griller modernes (par exemple, 500 pieds typi-quement) requièrent 10 gallons par minute. Plusieurs fer-miers ont des nombreuses maisons dans leurs fermes.

D’après un sondage de l’USDA, l’utilisation moyen-ne de l’eau dans les usines avicoles des États Unis est de 7,13 gal/oiseau. Chaque jour, les abattoirs d’Eastern Shore utilisent plus de 12 millions de gallons d’eau pour traiter plus de 2 millions d’oiseaux par jour.

L’industrie des poulets à griller des États-Unis a consommé près de 43 millions de tonnes de nourriture en 2005, plus d’1/3 de la production totale. Le blé et le soja sur pied, les ingrédients essentiels de la nourriture pour volailles, représentent une utilisation additionnelle d’eau, bien que des statistiques spécifi ques ne soient pas facilement disponibles.

Déchets et eaux d’égoutLa contamination de l’eau est devenue un problème

important qui menace les opérations de la volaille in-dustrielle. FUMIER DE POULET : Chaque année, plus de 600 millions

d’oiseaux sont élevés à Eastern Shore, ce qui produit plus de 750 000 tonnes de fumier. Le fumier avicole est riche en nitrogène et en phosphore, et il a contaminé l’eau souterraine et les voies d’eau superfi cielle tels que des fl euves et des baies. L’ammoniac doit être ventilé des poulaillers et il peut contaminer le sol et l’eau. L’ar-senic, un additif de la nourriture pour volailles, conta-mine la plupart des 26-55 milliards de livres d’ordures ou déchets générés chaque année par l’industrie amé-ricaine de poulets à griller, ainsi que les communautés dans lesquelles il est généré.

TRAITEMENT DES POULETS : Les entrailles, les têtes, les plu-mes, le sang et les eaux d’égout qui restent du trai-tement du poulet sont fondues jusqu’à leur essence avant d’être transportés comme boue pour fertiliser les fermes de la région. En 1999, 6 000 gallons de boue on été transportés chaque jour des opérations de Del-marva. Des eaux d’égout traitées sont libérées dans des ruisseaux proches ou arrosées dans des fermes de la région.

Agriculture familialeAux États Unis, l’élevage de poulets a été une sour-

ce de revenus agricoles additionnels, bien que plusieurs fermiers sont forcés de travailler dans un ou plusieurs travaux extérieurs. Leurs coûts d’entrée sont assez éle-vés : USD 250 000 – 150 000 par poulailler. Pour assu-rer les hypothèques, la ferme ou maison de ferme doit souvent être utilisée comme garantie. Les intégrateurs peuvent demander ou encourager des améliorations coû-teuses des maisons pour respecter les standards de l’in-dustrie, augmentant la dette du fermier. En vertu des dispositions des contrats des fermiers, rien n’assure que les intégrateurs continueront de placer des poulets chez le fermier.

Des études de la National Contract Poultry Growers Association montrent que les intégrateurs aux Etats-Unis jouissent d’un rendement de 20% à 30% sur leurs investissements, tandis que le plus que les aviculteurs ayant un contrat peuvent espérer c’est un rendement d’1% à 3% - en dépit du fait que les fermiers investissent plus de 50% du total du capital dont on a besoin dans l’industrie, et ils assument une grande partie du risque. Les fermiers sur contrat font face effectivement à l’éta-blissement monopoliste des prix pour les nourritures et les services vétérinaires, et ils n’ont pas de choix quant aux sources des poulets qu’ils élèvent, et ils ont un seul acheteur qui fi xe le prix pour les oiseaux mûrs.

Des études réalisées par la Louisiana Tech University et le National Contract Growers Institute (NCGI) ont démontré que plus de 71.6% des aviculteurs de la nation gagnent un niveau de revenu de ses opérations avicoles au-dessous du seuil de pauvreté, et selon les standards de l’USDA, ils réuniraient les conditions requises pour l’as-sistance publique.

Les femmes et la production avicoleLes femmes sont très impliquées dans la production

industrielle de poulets américaine. Les femmes reçoivent un impact direct de l’industrie en tant que fermières et travailleuses d’usine, et indirect en tant que consomma-trices et fournisseuses de soins. Cependant, leur partici-pation ne représente pas d’autonomisation.FERMIÈRES : Aux États-Unis, les « contract growing » sont

souvent entrepris comme une source secondaire de re-venu agricole, et les femmes sont souvent responsables de superviser les opérations avicoles. Fréquemment, des antibiotiques sont donnés aux poulets industriels pour lutter contre des maladies et stimuler la croissan-

ce. Une étude récente a trouvé que les travailleurs qui manipulent des volailles sur pied sont plus suscepti-bles de porter des anticorps et des bactéries résistantes à quelques antibiotiques.

TRAITEMENT : Le travail dans des abattoirs de volaille est notamment dangereux et il a une faible rémunération avec un coeffi cient de rotation élevé. La main-d’œuvre a de plus en plus d’immigrés, avec assez de ségrégation selon le sexe :

La plupart des employés subalternes sont des femmes, plusieurs entre 40 et 50 ans. Dans une usine où presque deux tiers des employés sont des hommes, ce fait est révélateur. Les emplois on-line sont le pire dans l’usine : monotones, voire dangereux, répéti-tifs. Ces employés demeurent dans le même endroit et répètent les mêmes mouvements pendant un poste complet. Les femmes se concentrent dans les emplois on-line parce qu’elles sont exclues de tous les travaux qui impliquent lever des poids ou faire fonctionner des machines…

Les employés subalternes signalent fréquemment des fractures de stress. La représentation des syndicats dans l’industrie est presque inexistante. Tant les femmes que les hommes sont l’objet de plusieurs abus—non paie-ment des heures passées changeant des canettes des équi-pements de protection, résiliation injuste et dénégation de pauses pour aller au toilette (même pour des femmes enceintes). Les employées femmes de l’usine ont aussi dénoncé des harcèlements sexuels et des intimidations.

CONSOMMATEURS/FOURNISSEURS D’ALIMENTS : Les poulets américains sont couramment alimentés avec de l’ar-senic comme additif, mais celui-ci n’est pas dissout par les poulets ou dans l’environnement. L’arsenic a été trouvé dans 55% des marques examinées dans une étude récente, et dans TOUS les produits prêt-à-man-ger en poulet.

FOURNISSEURS DE SOINS DE SANTÉ DE FAMILLE : La grippe aviaire a ravagé des bandes de poulets dans tout le monde et pourrait se transformer dans une pandé-mie humaine mondiale. L’attention a été centrée sur des petits producteurs artisanaux et sur des oiseaux migrateurs comme la principale source de transmis-sion, mais un nouvel rapport affi rme que ce sont la reproduction et la croissance industrielles celles qui ont transmis le virus aviaire. Le manque de diversité génétique chez les bandes industrielles, et les quartier fermés où ils sont élevés permettent la concentration nécessaire pour la rapide mutation et transmission du virus. Une pandémie de grippe aviaire chez des popu-lations humaines augmenterait considérablement les responsabilités de soin des femmes pour les malades.

Des connexions locales et mondiales

Souveraineté alimentaireL’intégration verticale, la production industrielle et

la concurrence mondiale croissante dans l’industrie avi-cole ont posé de nouvelles questions au niveau local et mondial sur des sujets de souveraineté alimentaire. Selon Via Campesina, la souveraineté alimentaire est défi nie comme :

…le droit des peuples de défi nir leurs propres po-litiques en matière d’alimentation et d’agriculture, de protéger et de réglementer la production et le commerce agricoles intérieurs afi n de réaliser leurs objectifs de développement durable, de déterminer dans quelle me-sure ils veulent être autonomes [et] de limiter le dum-ping des produits sur leurs marchés…

PRODUCTION INDUSTRIELLE DE POULETS ET SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE AUX ÉTATS-UNIS.

Le processus de production industriel aux États-Unis a restreint énormément le droit des agriculteurs de produire des aliments et le droit des consommateurs de décider ce qu’ils consomment, comment il est pro-duit et par qui. Les standards dans l’ensemble de l’acti-

vité économique renforcent la prédominance des opé-rations d’alimentation des animaux en claustration, rendent obligatoire des processus de production par opposition à qualité et sécurité de rendement fi nal.

Le choix du consommateur est souvent limité à une seule ou deux marques offertes dans les supermarchés locaux. Des standards organiques et en libre parcours offrent des améliorations minimales sur ce que les animaux mangent et comment ils sont traités. Ils ont beau ne pas offrir nécessairement une alternative plus humaine pour la production industrielle, ils n’adres-sent pas non plus le traitement juste des fermiers et des travailleurs. Les intégrateurs principaux ont com-mencé à entrer dans ce marché à créneaux à croissance rapide.

PRODUCTION INDUSTRIELLE DE POULETS ET SOUVERAINETÉ ALI-MENTAIRE DANS DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT

Dans plusieurs pays en développement, l’élevage de poulets est essentiel pour l’alimentation et le revenu de la famille, les femmes étant souvent responsables de l’élevage des poulets. La production est faite de ma-nière plus durable. Les poulets sont souvent alimentés avec des grains à bas prix et des résidus de ménage. Les poulets atteignent leur plein développement dans quelques mois, assurant une source de protéines re-nouvelable, pendant que les déchets des poulets peu-vent être utilisés comme engrais dans les champs de la famille. L’exemple suivant de Laos est révélateur de la situation dans plusieurs pays en développement :

L’industrie avicole au Laos est principalement de petits exploitants qui élèvent des poules de races locales en liberté, près de leurs logements, pour la viande et les œufs, qui sont consommés surtout par la famille ou vendus dans le marché local pour le re-venu… Un village moyen a environ 350 poulets, ca-nards, dindes et cailles élevés dans des petites bandes répandues entre les maisons du village de quelques 78 familles, les femmes étant les principales responsa-bles des bandes.

L’arrivée des entreprisses multinationales, facilitée par le commerce libéralisé et des règles d’investissement, avec leur modèle de production industrielle à intégration vertica-le, peut déstabiliser la production de poulets des petits exploi-tants et menacer les ressources communautaires environne-mentaux. Les marchés libres peuvent être remplacés par des contrats. Des intégrateurs riches peuvent percevoir les petits

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Page 6: CCase studies highlighting the gendered ase studies ... · Livelihoods (Transformando los Medios de Vida de las Mujeres) en relación con los alimentos, la agricultura y el co-mercio

• Exploitation des agriculteurs et des travailleurs aug-mentée et plus de menaces aux moyens d’existence des paysans ;

• Diversité génétique réduite ;• Répercussions négatives sur l’environnement concen-

trées ;• Déplacement de producteurs avicoles à petite échelle,

plusieurs d’entre eux des femmes, vers des pays en dé-veloppement.

Les règles de commerce et d’investissement mon-diales promeuvent l’expansion de la production de poulet industriel. Cette feuille d’information examine le commerce avicole mondial s'approchant d’abord de l’expérience des États-Unis, mais soulignant après des exemples clé de quelques pays en développement.

L’industrie avicole américaine

L’industrie avicole représente le secteur le plus vertica-lement intégré de toute l’agriculture et la production ali-mentaire des États-Unis, et il pourrait devenir prochai-nement un des plus concentrés également. Par exemple, en 1950 il y avait au-delà de 250 entreprises exerçant leur activité dans l’industrie des poulets à griller aux États-Unis ; aujourd’hui il y en a moins de 50. Deux entrepri-ses contrôlent 40% du marché américain (Tyson Foods, Inc. et Pilgrim’s Pride Corporation) et neuf entreprises contrôlent 67%. La production se concentre dans des ré-gions rurales du sud-est des États-Unis et la péninsule Delmava sur la rive Est de la baie Chesapeake.

L’intégration et la concentration apportent des avan-tages fi nanciers maximaux aux entreprises principales, augmentant les charges et les diffi cultés fi nancières des fermiers. Les sociétés avicoles contestent souvent toute forme de règlement nouveau ou mise en exécution de rè-glements en vigueur qui pourraient limiter leur pouvoir et leur rentabilité. La domination du marché de ce mo-dèle de production a des conséquences profondes pour le caractère des communautés rurales.

Utilisation/distribution du solAux États Unis, l’expansion du modèle industriel a

intensifi é l’utilisation du sol. Par exemple, en 1999, dans l’Eastern Shore, on élevait plus de 600 millions de poulets dans moins de sol que deux décennies auparavant, où l’on en avait produit 380 millions. À Hall County, GA, seule-ment une sixième partie du nombre de fermiers par contrat

en 1950 a produit six fois le nombre de poulets en 1997. Utilisation de l’eau

Dans les fermes, l’eau est utilisée pour nettoyer et désinfecter les poulaillers avec des systèmes de refroidis-sement par évaporation et comme un moyen de délivrer des nutriments et des médicaments. Il faut 3 500 litres d’eau pour faire un kilo de viande. Les maisons pour des poulets à griller modernes (par exemple, 500 pieds typi-quement) requièrent 10 gallons par minute. Plusieurs fer-miers ont des nombreuses maisons dans leurs fermes.

D’après un sondage de l’USDA, l’utilisation moyen-ne de l’eau dans les usines avicoles des États Unis est de 7,13 gal/oiseau. Chaque jour, les abattoirs d’Eastern Shore utilisent plus de 12 millions de gallons d’eau pour traiter plus de 2 millions d’oiseaux par jour.

L’industrie des poulets à griller des États-Unis a consommé près de 43 millions de tonnes de nourriture en 2005, plus d’1/3 de la production totale. Le blé et le soja sur pied, les ingrédients essentiels de la nourriture pour volailles, représentent une utilisation additionnelle d’eau, bien que des statistiques spécifi ques ne soient pas facilement disponibles.

Déchets et eaux d’égoutLa contamination de l’eau est devenue un problème

important qui menace les opérations de la volaille in-dustrielle. FUMIER DE POULET : Chaque année, plus de 600 millions

d’oiseaux sont élevés à Eastern Shore, ce qui produit plus de 750 000 tonnes de fumier. Le fumier avicole est riche en nitrogène et en phosphore, et il a contaminé l’eau souterraine et les voies d’eau superfi cielle tels que des fl euves et des baies. L’ammoniac doit être ventilé des poulaillers et il peut contaminer le sol et l’eau. L’ar-senic, un additif de la nourriture pour volailles, conta-mine la plupart des 26-55 milliards de livres d’ordures ou déchets générés chaque année par l’industrie amé-ricaine de poulets à griller, ainsi que les communautés dans lesquelles il est généré.

TRAITEMENT DES POULETS : Les entrailles, les têtes, les plu-mes, le sang et les eaux d’égout qui restent du trai-tement du poulet sont fondues jusqu’à leur essence avant d’être transportés comme boue pour fertiliser les fermes de la région. En 1999, 6 000 gallons de boue on été transportés chaque jour des opérations de Del-marva. Des eaux d’égout traitées sont libérées dans des ruisseaux proches ou arrosées dans des fermes de la région.

Agriculture familialeAux États Unis, l’élevage de poulets a été une sour-

ce de revenus agricoles additionnels, bien que plusieurs fermiers sont forcés de travailler dans un ou plusieurs travaux extérieurs. Leurs coûts d’entrée sont assez éle-vés : USD 250 000 – 150 000 par poulailler. Pour assu-rer les hypothèques, la ferme ou maison de ferme doit souvent être utilisée comme garantie. Les intégrateurs peuvent demander ou encourager des améliorations coû-teuses des maisons pour respecter les standards de l’in-dustrie, augmentant la dette du fermier. En vertu des dispositions des contrats des fermiers, rien n’assure que les intégrateurs continueront de placer des poulets chez le fermier.

Des études de la National Contract Poultry Growers Association montrent que les intégrateurs aux Etats-Unis jouissent d’un rendement de 20% à 30% sur leurs investissements, tandis que le plus que les aviculteurs ayant un contrat peuvent espérer c’est un rendement d’1% à 3% - en dépit du fait que les fermiers investissent plus de 50% du total du capital dont on a besoin dans l’industrie, et ils assument une grande partie du risque. Les fermiers sur contrat font face effectivement à l’éta-blissement monopoliste des prix pour les nourritures et les services vétérinaires, et ils n’ont pas de choix quant aux sources des poulets qu’ils élèvent, et ils ont un seul acheteur qui fi xe le prix pour les oiseaux mûrs.

Des études réalisées par la Louisiana Tech University et le National Contract Growers Institute (NCGI) ont démontré que plus de 71.6% des aviculteurs de la nation gagnent un niveau de revenu de ses opérations avicoles au-dessous du seuil de pauvreté, et selon les standards de l’USDA, ils réuniraient les conditions requises pour l’as-sistance publique.

Les femmes et la production avicoleLes femmes sont très impliquées dans la production

industrielle de poulets américaine. Les femmes reçoivent un impact direct de l’industrie en tant que fermières et travailleuses d’usine, et indirect en tant que consomma-trices et fournisseuses de soins. Cependant, leur partici-pation ne représente pas d’autonomisation.FERMIÈRES : Aux États-Unis, les « contract growing » sont

souvent entrepris comme une source secondaire de re-venu agricole, et les femmes sont souvent responsables de superviser les opérations avicoles. Fréquemment, des antibiotiques sont donnés aux poulets industriels pour lutter contre des maladies et stimuler la croissan-

ce. Une étude récente a trouvé que les travailleurs qui manipulent des volailles sur pied sont plus suscepti-bles de porter des anticorps et des bactéries résistantes à quelques antibiotiques.

TRAITEMENT : Le travail dans des abattoirs de volaille est notamment dangereux et il a une faible rémunération avec un coeffi cient de rotation élevé. La main-d’œuvre a de plus en plus d’immigrés, avec assez de ségrégation selon le sexe :

La plupart des employés subalternes sont des femmes, plusieurs entre 40 et 50 ans. Dans une usine où presque deux tiers des employés sont des hommes, ce fait est révélateur. Les emplois on-line sont le pire dans l’usine : monotones, voire dangereux, répéti-tifs. Ces employés demeurent dans le même endroit et répètent les mêmes mouvements pendant un poste complet. Les femmes se concentrent dans les emplois on-line parce qu’elles sont exclues de tous les travaux qui impliquent lever des poids ou faire fonctionner des machines…

Les employés subalternes signalent fréquemment des fractures de stress. La représentation des syndicats dans l’industrie est presque inexistante. Tant les femmes que les hommes sont l’objet de plusieurs abus—non paie-ment des heures passées changeant des canettes des équi-pements de protection, résiliation injuste et dénégation de pauses pour aller au toilette (même pour des femmes enceintes). Les employées femmes de l’usine ont aussi dénoncé des harcèlements sexuels et des intimidations.

CONSOMMATEURS/FOURNISSEURS D’ALIMENTS : Les poulets américains sont couramment alimentés avec de l’ar-senic comme additif, mais celui-ci n’est pas dissout par les poulets ou dans l’environnement. L’arsenic a été trouvé dans 55% des marques examinées dans une étude récente, et dans TOUS les produits prêt-à-man-ger en poulet.

FOURNISSEURS DE SOINS DE SANTÉ DE FAMILLE : La grippe aviaire a ravagé des bandes de poulets dans tout le monde et pourrait se transformer dans une pandé-mie humaine mondiale. L’attention a été centrée sur des petits producteurs artisanaux et sur des oiseaux migrateurs comme la principale source de transmis-sion, mais un nouvel rapport affi rme que ce sont la reproduction et la croissance industrielles celles qui ont transmis le virus aviaire. Le manque de diversité génétique chez les bandes industrielles, et les quartier fermés où ils sont élevés permettent la concentration nécessaire pour la rapide mutation et transmission du virus. Une pandémie de grippe aviaire chez des popu-lations humaines augmenterait considérablement les responsabilités de soin des femmes pour les malades.

Des connexions locales et mondiales

Souveraineté alimentaireL’intégration verticale, la production industrielle et

la concurrence mondiale croissante dans l’industrie avi-cole ont posé de nouvelles questions au niveau local et mondial sur des sujets de souveraineté alimentaire. Selon Via Campesina, la souveraineté alimentaire est défi nie comme :

…le droit des peuples de défi nir leurs propres po-litiques en matière d’alimentation et d’agriculture, de protéger et de réglementer la production et le commerce agricoles intérieurs afi n de réaliser leurs objectifs de développement durable, de déterminer dans quelle me-sure ils veulent être autonomes [et] de limiter le dum-ping des produits sur leurs marchés…

PRODUCTION INDUSTRIELLE DE POULETS ET SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE AUX ÉTATS-UNIS.

Le processus de production industriel aux États-Unis a restreint énormément le droit des agriculteurs de produire des aliments et le droit des consommateurs de décider ce qu’ils consomment, comment il est pro-duit et par qui. Les standards dans l’ensemble de l’acti-

vité économique renforcent la prédominance des opé-rations d’alimentation des animaux en claustration, rendent obligatoire des processus de production par opposition à qualité et sécurité de rendement fi nal.

Le choix du consommateur est souvent limité à une seule ou deux marques offertes dans les supermarchés locaux. Des standards organiques et en libre parcours offrent des améliorations minimales sur ce que les animaux mangent et comment ils sont traités. Ils ont beau ne pas offrir nécessairement une alternative plus humaine pour la production industrielle, ils n’adres-sent pas non plus le traitement juste des fermiers et des travailleurs. Les intégrateurs principaux ont com-mencé à entrer dans ce marché à créneaux à croissance rapide.

PRODUCTION INDUSTRIELLE DE POULETS ET SOUVERAINETÉ ALI-MENTAIRE DANS DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT

Dans plusieurs pays en développement, l’élevage de poulets est essentiel pour l’alimentation et le revenu de la famille, les femmes étant souvent responsables de l’élevage des poulets. La production est faite de ma-nière plus durable. Les poulets sont souvent alimentés avec des grains à bas prix et des résidus de ménage. Les poulets atteignent leur plein développement dans quelques mois, assurant une source de protéines re-nouvelable, pendant que les déchets des poulets peu-vent être utilisés comme engrais dans les champs de la famille. L’exemple suivant de Laos est révélateur de la situation dans plusieurs pays en développement :

L’industrie avicole au Laos est principalement de petits exploitants qui élèvent des poules de races locales en liberté, près de leurs logements, pour la viande et les œufs, qui sont consommés surtout par la famille ou vendus dans le marché local pour le re-venu… Un village moyen a environ 350 poulets, ca-nards, dindes et cailles élevés dans des petites bandes répandues entre les maisons du village de quelques 78 familles, les femmes étant les principales responsa-bles des bandes.

L’arrivée des entreprisses multinationales, facilitée par le commerce libéralisé et des règles d’investissement, avec leur modèle de production industrielle à intégration vertica-le, peut déstabiliser la production de poulets des petits exploi-tants et menacer les ressources communautaires environne-mentaux. Les marchés libres peuvent être remplacés par des contrats. Des intégrateurs riches peuvent percevoir les petits

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L’industrie avicole mondiale

En 2007, on espère que le volume de poulets commercia-lisés mondialement atteindra 6.7 millions de tonnes. Le Brésil est le principal exportateur, avec les États-Unis en deuxième place, très près – ils contrôlent ensemble 75% du commerce mondial du poulet.1

Le commerce mondial du poulet est contrôlé par des grandes sociétés avicoles multinationales, appelées cou-ramment des intégrateurs car elles dirigent un processus de production à intégration verticale où une entreprise contrôle chaque aspect du fonctionnement, de l’embryon au rayon du marché (la combinaison de production, trai-tement et distribution dans une seule entité). Les inté-grateurs coordonnent l’approvisionnement de poulets à travers un système de contrats avec les fermiers. Les fer-miers (des aviculteurs) apportent la terre, les bâtiments, l’équipement, les commodités et le travail pour élever les oiseaux jusqu’à un âge commercialisable, tandis que les sociétés apportent les poulets, les aliments et les médica-ments, et ils rachètent les oiseaux mûrs.

L’intégration verticale et la production de contrats ont surgi aux États-Unis dans les années ’50 et elles ont commencé rapidement à contrôler l’industrie. En 1950,

95% de la production de poulets à griller des États-Unis était indépendante. Dix ans plus tard, 90% de l’industrie était liée par des contrats. Actuellement, plus de 99% de la production totale de poulets à griller aux États-Unis se produit et est mise en marché par des entreprises à intégration verticale.

Au début des années ’70, les entreprises agroindus-trielles du monde entier adoptaient ce modèle de produc-tion. En Thaïlande, en Indonésie et au Vietnam, la pro-duction s’est multiplié par huit en 30 ans, atteignant les 2 440 000 de tonnes en 2001. La production de poulet de la Chine a triplé pendant les années ’90 à plus de 9 millions de tonnes par an. Presque toute cette nouvelle produc-tion de volailles a eu lieu dans des fermes industrielles concentrées dehors des grandes villes et s’est incorporée à des systèmes de production transnationaux.

Quoique cette transformation dans la production ait entraîné une production plus importante de poulets, elle a plusieurs effets secondaires négatifs :

• Fusion augmentée ;• Expansion du modèle industriel ;• Importations et exportations augmentées ;

* Sampson est chercheuse adjointe du Projet de sensibilisation de justice économique et sociale au Center of Concern. Mastère en Commerce International et Dével-oppement Économique de l’Université Tufts, B.A. de l’Université de l’Est à St. Davids, Coordonnatrice de l’US-IGTN; [email protected].

Carole Morrison est directrice exécutive de Delmarva Community Alliance depuis 1997. Pour plus de 20 ans elle a travaillé comme fermier avicole sous contrat à la Péninsule de Delmarva, élevant des poulets pour les principaux intégrateurs et plaidant en faveur de plus de justice dans l’industrie avicole.

1 L’Union Européenne, la Chine et la Thaïlande complètent la liste d’exportateurs les plus importants. Entre les principaux pays importateurs se trouvent la Russie, le Japon, la Chine et le Mexique.

poulet

exploitants comme des concurrents et recommander des po-litiques qui développeraient encore plus le modèle industriel. Comme il s’est passé aux États Unis, le système de produc-tion de petits exploitants, autrefois prospère, et ses bénéfi ces largement partagés pour la génération de revenus et de nour-riture se sont transformés dans un système qui concentre le pouvoir et la richesse dans quelques entreprises.

Les consommateurs américains préfèrent les vian-des blanches, mais en même temps que la production de poulets à griller se développe, il y a l’inévitable production additionnelle de viandes rouges dont la majeure partie est exportée, souvent vers des pays en développement. Entre 1960 et 2005, la production de poulets à griller a augmenté de 707% tandis que les exportations des États Unis ont augmenté de 5.736%. À cause de la majoration des vian-des blanches, des subventions au blé et au soja, des bas sa-laires dans l’industrie et de l’externalisation des dépenses clé (poulaillers, évacuation des déchets), la viande rouge peut être vendue à des prix très bas, déplaçant souvent la production locale et menaçant les moyens d’existence des petits exploitants, la plupart d’entre eux étant des femmes. L’accès au marché augmenté pour ces exportations de pou-lets américains a été suivi agressivement par les États-Unis dans des négociations commerciales récentes.

Des productrices rurales dans des pays en développe-ment voient que leurs marchés baissent en même temps que des chaînes de production mondiale et des importations transforment les volailles d’une source de revenu et d’ali-mentation peu coûteuse à une denrée agricole mondiale.

Exploitation à travers les frontièresLe succès de l’industrie avicole américaine, en aug-

mentant la production à des niveaux sans précédents, en créant une nouvelle demande des consommateurs et en transformant le poulet dans une denrée agricole lucra-tive mondiale représente un prix élevé pour les fermiers, les employés, les consommateurs et les communautés - plusieurs d’entre elles des femmes – aux États Unies et à l’étranger. Ce travail se centre dans l’industrie amé-ricaine, mais comme il a été mentionné, le modèle à in-tégration verticale a été adopté dans plusieurs pays qui, à présent, exportent du poulet dans le marché mondial. Intérieurement, et globalement, la concurrence est fé-roce et l’industrie devient de plus en plus concentré ; elle est encore profi tables pour les intégrateurs. Ce modèle d’affaires « réussi » demande que :

• Les familles agricoles soient attrapées dans des contrats injustes ;

• Les employés des usines continuent de percevoir des paiements bas et n'aient pas de protection ;

• Des déchets soient produits en excès ;• Les poulets soient nourris avec des additifs alimen-

taires dangereux qui passent aux consommateurs et à l’environnement ;

• Les marchés des pays en développement deviennent les dépôts des déblais pour les viandes rouges améri-caines non mises en vente à l’unité, menaçant souvent les moyens d’existence des femmes et la sécurité ali-mentaire ; et

• La production se développe vers des marchés étrangers transformant la production locale, à petite échelle, afi n d'augmenter les bénéfi ces des sociétés anonymes.

À travers les frontières, tout au long des pas de la chaîne de production, ces sociétés de plus en plus puis-santes sont capables d’exploiter le travail d’hommes et de femmes, l’environnement et la souveraineté ali-mentaire. Le modèle de production lui-même est assez agressif dans sa recherche de bénéfi ces, mais il n’existe pas dans le vide. Un élément clé pour le développement rapide du modèle et l’exploitation persistante de ceux prix dans les serres de « Poulet Mondial » est un climat de commerce et d’investissement qui favorise la produc-tion industrielle pour l’exportation.

Libéralisation du commerceLa libéralisation du commerce encourage le dévelop-

pement de la production industrielle de poulet, menaçant les moyens d’existence, l’environnement, la diversité géné-tique et les besoins de moyens d’existence et nutritionnels de plusieurs petits exploitants.ACCÈS AUX MARCHÉS : Dans ses négociations de libre échan-

ge, les États-Unis poussent systématiquement pour l’augmentation de l’accès aux marchés des ses exporta-tions avicoles. Pour les raisons ci-dessus, développer le marché pour des poulets de viande rouge a un intérêt particulier.

INVESTISSEMENT : Les régimes d’investissements libéralisés créent les conditions pour les sociétés américaines et d’autres méga transformateurs pour établir des opéra-tions internationalement, développant en plus le pro-cessus de production industrielle/par contrat.

PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE : Les dispositions de DPI perfec-tionnées dans des accords commerciaux consolident la position des éleveurs propriétaires qui fournissent des poussins aux opérations industrielles. Actuellement deux sociétés, Cobb-Vantress et Aviagen, contrôlent 65-85% du marché mondial de reproducteurs.

DISPOSITIONS ET RESTRICTIONS DE TRAITEMENT NATIONAL SUR DES PRESCRIPTIONS DE RÉSULTATS : Ces règles don-nent aux sociétés étrangères, comme des restaurants-

minute et des hôtels, la liberté de s’approvisionner de poulets via des fournisseurs internationaux plutôt que de fournisseurs locaux.

SANITAIRES ET PHYTOSANITAIRES (SPS) : Le coût élevé de satisfaire les standards SPS peut exclure effi cacement les petits exploitants qui ne peuvent pas supporter le coût, favorisant en même temps les producteurs plus forts ou industriels qui ont les ressources et la capacité pour satisfaire les demandes SPS.

Réfrences

ACES - Alabama Cooperative Extension System. The Alabama Poultry Engineering and Economics Newsletter, Auburn University, September, 2000 in: http://www.aces.edu/dept/poultryventilation/documents/Nwsltr-7.pdf. GOODMAN, Peter S. “An Unsavory Byproduct: Runoff and Pollution,” Washington Post, Agosto 1, 1999. GRAIN 2006, Fowl play: The poultry industry’s central role in the bird fl u crisis, GRAIN Briefi ng, Febrero, 2006 in: http://www.grain.org/briefi ngs/?id=194. IATP – Institute for Agriculture and Trade Policy. “Playing Chicken: Avoiding Arsenic in Your Meat”, 2006: http://www.iatp.org. LEVY, Brian “When the Farmer Makes the Rules,” New Rules Project, 2000 in: http://www.newrules.org/journal/nrfall-00farmer.html. MORRISON, Carole. “Contract Poultry Farming”. American Agriculture Movement, Inc. Newsletter. Noviembre, 2001in: http://www.aaminc.org/newsletter/v7i4/v7i4p4.htm. PFSN - Peoples Food Sovereignty Network. People’s Food Sovereignty Statement, Noviembre 13, 2001: http://www.peo-plesfoodsovereignty.org/content/view/32/26SHANE, Simon M. “The U.S. Broiler Industry A Decade of Evolution,” The National Provisioner, 2006 in: http://www.nationalprovisioner.com. SEGELKEN, Roger. “U.S. could feed 800 million people with grain that livestock eat, Cornell ecologist advises animal scientists: Future water and energy shortages predicted to change face of American agriculture.” Cornell University, Agusto 7, 1997 in: http://www.news.cornell.edu/releases/Aug97/livestock.hrs.htmlSTRIFFLER, Steve. “Undercover in a Chicken Factory,” Utne, Enero/Febrero 2004 in: http://www.utne.com. TADESSE, Luladey B. “Poultry Workers carrying resistant bacteria, study fi nds,” The News Journal, 5/12/2006.TNGE - The New Georgia Encyclopedia: http://www.georgiaencyclopedia.org/nge/Article.jsp?id=h-1811, 2006.USDA – United States Department of Agriculture. “A Survey of Common Practices in Commercial Broiler Processing Facilities and Their Effects on Water Use,” Enero 2003: http://www.ars.usda.gov/research/publications/publications.htm?SEQ_NO_115=140838. USDA. “Laos: Poultry and Products - Avian Infl uenza,” GAIN Report, Washington DC, 16 Marzo 2005.

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La Volaille Américaine dans l’économie mondiale : Les répercussions sur les femmes, les moyens d’existence et l’environnementKristin Sampson y Carole Morrison*

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L’industrie avicole mondiale

En 2007, on espère que le volume de poulets commercia-lisés mondialement atteindra 6.7 millions de tonnes. Le Brésil est le principal exportateur, avec les États-Unis en deuxième place, très près – ils contrôlent ensemble 75% du commerce mondial du poulet.1

Le commerce mondial du poulet est contrôlé par des grandes sociétés avicoles multinationales, appelées cou-ramment des intégrateurs car elles dirigent un processus de production à intégration verticale où une entreprise contrôle chaque aspect du fonctionnement, de l’embryon au rayon du marché (la combinaison de production, trai-tement et distribution dans une seule entité). Les inté-grateurs coordonnent l’approvisionnement de poulets à travers un système de contrats avec les fermiers. Les fer-miers (des aviculteurs) apportent la terre, les bâtiments, l’équipement, les commodités et le travail pour élever les oiseaux jusqu’à un âge commercialisable, tandis que les sociétés apportent les poulets, les aliments et les médica-ments, et ils rachètent les oiseaux mûrs.

L’intégration verticale et la production de contrats ont surgi aux États-Unis dans les années ’50 et elles ont commencé rapidement à contrôler l’industrie. En 1950,

95% de la production de poulets à griller des États-Unis était indépendante. Dix ans plus tard, 90% de l’industrie était liée par des contrats. Actuellement, plus de 99% de la production totale de poulets à griller aux États-Unis se produit et est mise en marché par des entreprises à intégration verticale.

Au début des années ’70, les entreprises agroindus-trielles du monde entier adoptaient ce modèle de produc-tion. En Thaïlande, en Indonésie et au Vietnam, la pro-duction s’est multiplié par huit en 30 ans, atteignant les 2 440 000 de tonnes en 2001. La production de poulet de la Chine a triplé pendant les années ’90 à plus de 9 millions de tonnes par an. Presque toute cette nouvelle produc-tion de volailles a eu lieu dans des fermes industrielles concentrées dehors des grandes villes et s’est incorporée à des systèmes de production transnationaux.

Quoique cette transformation dans la production ait entraîné une production plus importante de poulets, elle a plusieurs effets secondaires négatifs :

• Fusion augmentée ;• Expansion du modèle industriel ;• Importations et exportations augmentées ;

* Sampson est chercheuse adjointe du Projet de sensibilisation de justice économique et sociale au Center of Concern. Mastère en Commerce International et Dével-oppement Économique de l’Université Tufts, B.A. de l’Université de l’Est à St. Davids, Coordonnatrice de l’US-IGTN; [email protected].

Carole Morrison est directrice exécutive de Delmarva Community Alliance depuis 1997. Pour plus de 20 ans elle a travaillé comme fermier avicole sous contrat à la Péninsule de Delmarva, élevant des poulets pour les principaux intégrateurs et plaidant en faveur de plus de justice dans l’industrie avicole.

1 L’Union Européenne, la Chine et la Thaïlande complètent la liste d’exportateurs les plus importants. Entre les principaux pays importateurs se trouvent la Russie, le Japon, la Chine et le Mexique.

poulet

exploitants comme des concurrents et recommander des po-litiques qui développeraient encore plus le modèle industriel. Comme il s’est passé aux États Unis, le système de produc-tion de petits exploitants, autrefois prospère, et ses bénéfi ces largement partagés pour la génération de revenus et de nour-riture se sont transformés dans un système qui concentre le pouvoir et la richesse dans quelques entreprises.

Les consommateurs américains préfèrent les vian-des blanches, mais en même temps que la production de poulets à griller se développe, il y a l’inévitable production additionnelle de viandes rouges dont la majeure partie est exportée, souvent vers des pays en développement. Entre 1960 et 2005, la production de poulets à griller a augmenté de 707% tandis que les exportations des États Unis ont augmenté de 5.736%. À cause de la majoration des vian-des blanches, des subventions au blé et au soja, des bas sa-laires dans l’industrie et de l’externalisation des dépenses clé (poulaillers, évacuation des déchets), la viande rouge peut être vendue à des prix très bas, déplaçant souvent la production locale et menaçant les moyens d’existence des petits exploitants, la plupart d’entre eux étant des femmes. L’accès au marché augmenté pour ces exportations de pou-lets américains a été suivi agressivement par les États-Unis dans des négociations commerciales récentes.

Des productrices rurales dans des pays en développe-ment voient que leurs marchés baissent en même temps que des chaînes de production mondiale et des importations transforment les volailles d’une source de revenu et d’ali-mentation peu coûteuse à une denrée agricole mondiale.

Exploitation à travers les frontièresLe succès de l’industrie avicole américaine, en aug-

mentant la production à des niveaux sans précédents, en créant une nouvelle demande des consommateurs et en transformant le poulet dans une denrée agricole lucra-tive mondiale représente un prix élevé pour les fermiers, les employés, les consommateurs et les communautés - plusieurs d’entre elles des femmes – aux États Unies et à l’étranger. Ce travail se centre dans l’industrie amé-ricaine, mais comme il a été mentionné, le modèle à in-tégration verticale a été adopté dans plusieurs pays qui, à présent, exportent du poulet dans le marché mondial. Intérieurement, et globalement, la concurrence est fé-roce et l’industrie devient de plus en plus concentré ; elle est encore profi tables pour les intégrateurs. Ce modèle d’affaires « réussi » demande que :

• Les familles agricoles soient attrapées dans des contrats injustes ;

• Les employés des usines continuent de percevoir des paiements bas et n'aient pas de protection ;

• Des déchets soient produits en excès ;• Les poulets soient nourris avec des additifs alimen-

taires dangereux qui passent aux consommateurs et à l’environnement ;

• Les marchés des pays en développement deviennent les dépôts des déblais pour les viandes rouges améri-caines non mises en vente à l’unité, menaçant souvent les moyens d’existence des femmes et la sécurité ali-mentaire ; et

• La production se développe vers des marchés étrangers transformant la production locale, à petite échelle, afi n d'augmenter les bénéfi ces des sociétés anonymes.

À travers les frontières, tout au long des pas de la chaîne de production, ces sociétés de plus en plus puis-santes sont capables d’exploiter le travail d’hommes et de femmes, l’environnement et la souveraineté ali-mentaire. Le modèle de production lui-même est assez agressif dans sa recherche de bénéfi ces, mais il n’existe pas dans le vide. Un élément clé pour le développement rapide du modèle et l’exploitation persistante de ceux prix dans les serres de « Poulet Mondial » est un climat de commerce et d’investissement qui favorise la produc-tion industrielle pour l’exportation.

Libéralisation du commerceLa libéralisation du commerce encourage le dévelop-

pement de la production industrielle de poulet, menaçant les moyens d’existence, l’environnement, la diversité géné-tique et les besoins de moyens d’existence et nutritionnels de plusieurs petits exploitants.ACCÈS AUX MARCHÉS : Dans ses négociations de libre échan-

ge, les États-Unis poussent systématiquement pour l’augmentation de l’accès aux marchés des ses exporta-tions avicoles. Pour les raisons ci-dessus, développer le marché pour des poulets de viande rouge a un intérêt particulier.

INVESTISSEMENT : Les régimes d’investissements libéralisés créent les conditions pour les sociétés américaines et d’autres méga transformateurs pour établir des opéra-tions internationalement, développant en plus le pro-cessus de production industrielle/par contrat.

PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE : Les dispositions de DPI perfec-tionnées dans des accords commerciaux consolident la position des éleveurs propriétaires qui fournissent des poussins aux opérations industrielles. Actuellement deux sociétés, Cobb-Vantress et Aviagen, contrôlent 65-85% du marché mondial de reproducteurs.

DISPOSITIONS ET RESTRICTIONS DE TRAITEMENT NATIONAL SUR DES PRESCRIPTIONS DE RÉSULTATS : Ces règles don-nent aux sociétés étrangères, comme des restaurants-

minute et des hôtels, la liberté de s’approvisionner de poulets via des fournisseurs internationaux plutôt que de fournisseurs locaux.

SANITAIRES ET PHYTOSANITAIRES (SPS) : Le coût élevé de satisfaire les standards SPS peut exclure effi cacement les petits exploitants qui ne peuvent pas supporter le coût, favorisant en même temps les producteurs plus forts ou industriels qui ont les ressources et la capacité pour satisfaire les demandes SPS.

Réfrences

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La production et le commerce mondial du maïs

Le maïs est l’un des quatre céréales qui constituent plus de la moitié de l’alimentation du monde, aliment principal dans 12 pays de l’Amérique Latine et six pays de L’Afri-que, habituel pour un quart de la population mondiale. La production mondiale de maïs en 2003 a atteint 637.444.80 tonnes, alors que pour 2006 on estime qu’elle atteindra 693 millions de tonnes.

Le procès d’industrialisation de l’agriculture a favorisé une concentration croissante de la production. Trois pays concentrent plus de 60% de la production du maïs au ni-veau mondial : les Etats Unis, la Chine et le Brésil. Les Etats Unis produisent et exportent le volume le plus im-portant du monde : 40% de la production mondiale ; suit la Chine avec 18% et le Brésil avec 8%. Aux Etats Unis on cultive quelque 140 millions d’hectares de maïs ,dont 20% de la surface semée est du maïs transgémique.

Le commerce mondial de ce céreale est estimé en 79 millions de tonnes, ce chiffre est le plus élevé dans ces trois dernières années commerciales (Bourse du commerce De Rosario, 2006). D’après les prédictions du commerce mon-dial, dans 10 ans l’Argentine sera le pays exportateur le plus important après les Etats Unis ; elle prendra le devant par rapport à la Chine parce que la hausse des prix attire plus d’investissements vers ce pays sudaméricain et les agricul-teurs chinois sont plus centrés sur la demande locale.3

Globalement, dix entreprises contrôlent à l’heure ac-tuelle la moitié du marché mondial des graines, et unique-ment six entreprises l’ensemble des espèces transgéniques. DuPont et Monsanto à eux deux dominent le marché mon-dial de graines de maïs (65%) . En 2001, Monsanto contrô-lait 91% du marché mondial des graines génétiquement modifi é, et il a acquis plus de 60% du marché brésilien des graines de maïs conventionnel dans le transcours de deux ans (1997 à 1999)

La production de maîs au Mexique et l’effet TLCAN1

Le Mexique a une importance stratégique dans la produc-tion mondiale du maïs étant donné qu’il est le lieu d’ori-gine, de domestication et l’une des réserves mondiales de sa diversité génétique.2 Malgré la perte de rentabilité par rapport à d’autres cultures, le maïs est toujours la culture la plus importante au niveau national avec une production de 18 millions de tonnes.

Environ 8 millions et demi d’hectares (50,3% de la surface agricole semée au Mexique) et 93% des produc-teurs agricoles du pays dans la plupart travaillant des lotissements de moins de cinq hectares sont consacrés à cette activité dont dépendent 12 millions de paysans. De l’ensemble des producteurs de maïs, plus de 80% utilise leur propre semence, adaptée à une énorme diversité de

maïs

* Ingénieur agronome, Ph.D., Département des Sciences Sociales, Faculté d’Agronomie, Université de la République, Montevideo, Uruguay. Membre du Chapitre Latino-américain d’IGTN; [email protected] et [email protected].

1 Traité de Libre Commerce d’Amérique du Nord2 Le pays à plus grande variété et diversité de maïs au monde est le Pérou, où on cultive 55 races différentes. (Manrique, 1997, cité par Valladolid Rivera s/d)3 Ceci est dû en partie à la concurrence croissante des importations de blé des Etats-Unis, qui sont en concurrence dans le marché avec des prix artifi ciellement

bas. Ces prix du marché bas sont le résultat d’une surproduction massive et de l’élimination d’un prix plancher dans le Farm Bill en 1996. Le résultat fi nal a été des prix du marché au-dessous du coût de production, et des subventions agricoles atteignant un sommet conçu pour maintenir les fermiers accrochés à la terre.

L’impact de la libéralisation des services d’approvi-sionnement d’eau dans la vie des femmes

Dans les communautés de paysans, les femmes ont la tâche de chercher, charrier, et stocker l’eau nécessaire pour les semailles ou pour la consommation familiale, ce pour quoi souvent elles doivent parcourir de longues dis-

tances. La privatisation de l’eau transforme ce bien natu-rel en marchandise, raison pour laquelle sa consommation est restreinte et soumise aux lois du marché. Cette mesure porte atteinte directement aux secteurs à faibles ressources, en particulier aux femmes qui sont marginalisées des pro-cessus de production et déplacées encore plus du contrôle sur les ressources naturelles.

Références

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BRAVO, Elizabeth (2006). Un cas de dette écologique. http://www.deudaecologica.org/modules.php?name=News&fi le=article&sid=116

COMMISSION POUR LA COOPERATION ENVIRONNEMENTALE (2006). Libre commerce et environnement. http://www.cec.org/pubs_info_resources/ecoregion/eco99/index.cfm?varlan=espanol

EN DÉFENSE DU MAÏS (2002), http://www.ceccam.org.mx/ConclusionesDefensa.htm

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GREENPEACE (2006). Vive le maïs créole. http://www.greenpeace.org/mexico/

GROUPE SEMENCES (2006). Semences d’ Identité. http://www.semillas.org.co/articulos.htm?x=11982&cmd%5B111%5D=c-1-18

HEINRICH BOELL FOUNDATION (2006). Agrodialogue spécial. http://boell-latinoamerica.org/es/web/686.html

IDEAS (2006). Observatoire de Corporations Transnationales. http://www.ideas.coop/html/OCTalgodon10.htm

MATA, María Eugenia (s/f). Maïs, travail et famille, une vision de genre. http://www.jornada.unam.mx/2004/09/27/eco-d.html

MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE DU PÉROU. Portal Agraire. http://www.minag.gob.pe/agricola/maiz_produccion.shtml

PORTER, G. (s/f). Libéralisation du commerce agricole et environnement en Amérique du Nord : analyse de l “effet production”. http://www.cec.org/fi les/pdf/ECONOMY/Gareth-PorterExSum_es.pdf

PRENSA.COM (2006). Commerce extérieur : l’ Argentine déplacera la China dans le maïs. http://mensual.prensa.com/mensual/contenido/2006/04/23/hoy/negocios/575905.html

RIBEIRO, Silvia (2006). Multinationales: Sememces de l’ Infamie. http://www.cbgnetwork.org/1355.html

Valladolid Rivera, Julio (s/f). Mama Sara (mère-maïs ): Elevage rituel de la diversité des maïs dans les Andes du Pérou. PRATEC. http://www.pratec.org.pe/articulos/posicion/p10.pdf

Etude de cas sur la chaîne de production du maïsMarta B. Chiappe*

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situations géo-climatiques. Malgré cinquante ans de révo-lution verte au Mexique, les semences hybrides et com-merciales sont employées uniquement par 15% des pro-ducteurs. Le reste utilise du maïs d’origine et continue toujours à entretenir et reproduire la diversité.

Jusqu’en 1993 le Mexique était autosuffi sant dans la production de maïs mais depuis 1994, l’année où entre en vigueur le TLCAN, les structures d’appui à la production nationale sont progressivement démantelées et les prix du maïs ont chuté sans arrêt. En effet, les prix du maïs pour les agriculteurs locaux ont baissé en 1982 de 1300 pasos la tonne à moins de 600 pesos la tonne en 1998. Celà est dû en partie à la concurrence croissante représentée par les importations de maïs des Etats Unis, qui agissent dans le marché avec des prix artifi ciellement plus bas grâce aux subventions que le gouvernement accorde à la production de cette culture. Ce procès a mené à un déclin de la production interne au Mexique, alors que les importations de maïs ont triplé. En attendant, de nombreux producteurs de maïs mexicains, qui traditionnellement ont cultivé les variétés locales à haute diversité génétique, ont été obligés d’abandonner leurs parcèles à la recherche d’autres emplois.4

En même temps, entre 1994 et 1999 le prix d’une tortilla a augmenté de 500%. En grande partie, cette augmentation a été produite par l’infl ation qui a fait suite à la crise du peso (1998) et à la suppression des subventions accordées aux consommateurs. Malgré cela les prix ont augmenté en termes réels de 279%. Cette augmentation est presque trois fois le prix de la tortilla et elle se produit en même temps que le prix pour les agriculteurs baisse à la moitié. (Nadal, 2000, cité dans Heiinrich Boell, 2006).

Le long des sept premières années du TLCAN on a enregistré un effet négatif dans la production de maïs du Mexique : la surface cultivée s’est réduite de 3% et le rende-ment a baissé 2% (Porter, s/d). Le TLCAN prévoyait qu’on importerait 2,5 millions de tonnes de maïs libres de charges en provenance des Etats Unis et 1000 tonnes provenant du Canada. Une fois dépassé ce seuil, le Mexique aurait le droit d’application des droits en fonction de la quanti-té importée et de la catégorie des charges à supprimer. La quota d’importation libre de droits augmenterait d’année en année jusqu’à englober l’ensemble des importations. Ce-pendant, entre 1994 et 2002, on a importé au Mexique plus de 15 millions de tonnes de maïs au dessus de la quota pré-vue pour l’année 14 du TLCAN (2008) ce qui a produit une chute dans les revenus effectifs des producteurs, supérieure

à 30%. Cette politique de désencouragement à la production nationale a augmenté la dépendance alimentaire – en 2002, 25% de la consommation nationale provenait d’importa-tions – et a approfondi la décapitalisation et la pauvreté des campagnes (En défense du maïs, 2002).

Effets de la libéralisation économique sur les paysans et sur la souveraineté alimentaire

Les Etats Unis ont libéré les semailles commerciales de maïs transgénique depuis 1996 et ils ont refusé systématique-ment de séparer le maïs traditionnel du maïs transgénique. En 1999 des cinq millions de tonnes de maïs importées en provenance des Etats Unis, 250.000 étaient transgéniques, pour être utilisées dans la production de tortillas, boissons rafraîchissantes, fructose de maïs, fritures et autres dérivés du produit.

Pour cause d’être le centre d’origine, au Mexique la semaille commerciale de maïs transgénique est interdite, et à partir de 1999 on a supprimé les permissions pour l’ex-périmentation dans les campagnes. Cependant, en 2001, l’Université de Berkeley et l’Union Zapoteca-Chanateca ont détecté la contamination transgénique de maïs naturel dans la Sierra Norte de Oaxaca, ce qui a été confi rmé par la suite par des autorités écologistes du Mexique. En plus, par le biais de plusieurs essais, on a prouvé la contamination dans des régions se trouvannt e dehors de la Sierra Norte de Oaxaca et dans quelques régions de l’état de Puebla.

La pénétration de graines transgéniques dans les pays producteurs de maïs a rencontré une énorme résistance du côté des organisations de défense des droits des paysans. Au Mexique l’Union nationale des Organisations de paysas (UNORCA) et Via Campesina, se sont manifestés contre l’introduction de semences transgéniques, parce qu’elles considèrent que cela mine la souveraineté alimentaire et mène les paysans à la dépendance des multinationales et des semences à brevet.

En Octobre 2006 les dirigeants des organisations de producteurs de maïs du Mexique ont répété leur demande d’exclure le maïs du TLCAN et ils ont mis l’emphase sur le besoin de rendre formelle une pause à la semaille de maïs transgénique dans l’ensemble du pays, ainsi que de modi-fi er la loi de Biosécurité sur les organismes génétiquement modifi és. Ils ont en plus exigé la fi n du modèle de privatisa-tion et du libre commerce dans le marché du maïs.

La relation femme-maïs

Parmi les peuples de l’altiplano, le rapport des femmes pay-sannes avec le maïs est encore importante. Au Pérou, sui-vant une tradition de l’époque préhispanique, c’est l’hom-me qui creuse le sillon et la femme qui dépose la semence de maïs. On cherche à ce que les femmes qui plantent les graines soient fertiles, c’est à dire qu’elles soient capables de concevoir des enfants, pour transmettre cette qualité à la terre de culture et à la graine de maïs qui y est semée. Ce sont en plus les femmes qui choisissent et qui gardent lse graines dans les entrepôts. A l’heure actuelle c’est la seule qui a le droit d’entrer dans l’entrepôt pour sortir le maïs et l’utiliser comme semence ou comme aliment. (Valladolid Rivera, s/d).

Au Mexique, la culture de Milpa, sécher les épis, les égrener, les cuire et les moudre jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène, les battre constamment, mettre les tortillas une à une, sont des tâches qui font partie de l’étroite re-lation entre maïs et femme dans la vie quotidienne. Ceci implique se lever à l’aube, faire le feu -au bois-, chercher de l’eau, moudre et cuire le maïs avec la préparatioon de hari-cots en y ajoutant de piments ou un peu de sauce. L’opéra-tion se répète en fonction des aliments quotidiens pris par la famille. Le travail augmente pendant les fêtes, où une bonne partie des aliments rituels et festifs sont préparés au maïs. Par conséquent, étant donnée la forte migration des hommes vers le nord du pays ou les Etats Unis et le Canada à la recherche de ressources de revenus pour la famille, la femme est celle qui doit prendre en charge l´éducation des enfants, l’entretien de la maison et la recherche de nourri-ture. Le texte d’un dépliant fait par les femmes indiennes illustre la façon dont elles ressentent leur propre action : dans nos communautés nous sommes présentes et nous sommes une partie importante de différentes façons : dans la terre et dans la communauté parce que nous travaillons la Mère Terre. Nous participons à la semaiille du maïs et des légumes pour avoir des aliments...Nous préparons le pain, le “mole” et battons les tortillas. Nous faisons passer nos croyances , nos coutûmes, notre langue, notre façon de vivre et notre façon d’être...”

En dehors des tâches dont on parle, la femme participe de façon intense dans la récolte et joue un rôle fondamental dans le stockage et sa gestion. Dans la transformation du

maïs elle doit faire une rude corvée dans la mouture quand elle n’a pas accès à un moulin public et si elle n’a pas des ressources pour apporter au moulin chaque jour le nixta-mal.5 Dans la préparation des tortillas,dans l’exposition quotidienne à la fumée du foyer... on reconnaît que tout cela peut avoir de graves conséquences sur l’appareil repi-ratoire et la vue, ainsi que sur la posture du corps, assise sur les talons, ce qui produit des problèmes sur la colonne vertébrale.

En ce qui concerne le rôle accompli par les paysans dans la conservation des espèces et la façon dont on perd le contrôle sur la variabilité génétique, une représentante des communautés paysannes de la région Tuxtleca, Vera-cruz, membre du “Colectivo de Educación Integral de la mujer” (CEDIM), affi rmait : “les paysannes et les paysans nous avons créé des milliers de variétés de maïs : de cou-leur différente, de goût différent, de différente taille, qui s’adaptent à tous les terrains du pays, en hauteur, plats, secs ou humides. Cela a été une création d’amour, de soin, que nous avons nourri et qui nous nourrit, c’est le coeur de ce que nos grands parents nous ont laissé, l’héritage le plus important pour nos enfants.

Maintenant, tout est menacé par la convoitise de quel-ques entreprises qui veulent s’approprier de ce trésor pour nous dépouiller de nos semences.”

En Equateur, le maïs est une des principales sources de nourriture des familles de paysans. Quand la graine man-que, ce sont les femmes qui sortent chercher le maïs vers d’autres endroits où les récoltes sont plus tardives, et elles l’échangent contre d’autres produits (Bravo, 2006).

En Colombie, le projet “Semences d’identité”6 fait remarquer la labeur qu’ont fait hommes et femmes de la campagne pour conserver les variétés de maïs et les pro-duits élaborés à partir de celles-ci. Depuis le début du pro-gramme on a identifi é 25 variétés de maïs autochtone et plus de 50 produits élaborés à partir de ces variétés.(Groupe “Semillas” – semences –, 2006).

Au Guatemala, enlever la peau des épis et choisir les graines est une tâche sacrée effectuée par les femmes. Ce sont elles qui sélectionnent les graines pour la consomma-tion domestique, pour les semailles, et celles destinées à être vendues ou échangées soit contre du matériel agricole, soit contre d’autres graines dans les marchés locaux de grai-nes (FAO, 2002).

4 D’après l’Union des Organisations de Paysans (UNORCA, 2005), la population qui abandonne le pays chaque année est de 400.000personnes, la plupart d’entre eux des paysans. http://unorca.org.mx/declaracion.htm.

5 Nixtamal : On fait allusion au maïs traité à la chaux pour l’élaboratioon de tortillas.6 Semences d’identité est une Campagne qui a comme but celui de la divulgation et la récuperation des variétés des semences autochtones de maïs et son utilisation

dans les communautés. On a appelé Semences d’identité Semillas de Identidad parce que c’est le produit base de l’alimentation et nourriture dans la région.

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situations géo-climatiques. Malgré cinquante ans de révo-lution verte au Mexique, les semences hybrides et com-merciales sont employées uniquement par 15% des pro-ducteurs. Le reste utilise du maïs d’origine et continue toujours à entretenir et reproduire la diversité.

Jusqu’en 1993 le Mexique était autosuffi sant dans la production de maïs mais depuis 1994, l’année où entre en vigueur le TLCAN, les structures d’appui à la production nationale sont progressivement démantelées et les prix du maïs ont chuté sans arrêt. En effet, les prix du maïs pour les agriculteurs locaux ont baissé en 1982 de 1300 pasos la tonne à moins de 600 pesos la tonne en 1998. Celà est dû en partie à la concurrence croissante représentée par les importations de maïs des Etats Unis, qui agissent dans le marché avec des prix artifi ciellement plus bas grâce aux subventions que le gouvernement accorde à la production de cette culture. Ce procès a mené à un déclin de la production interne au Mexique, alors que les importations de maïs ont triplé. En attendant, de nombreux producteurs de maïs mexicains, qui traditionnellement ont cultivé les variétés locales à haute diversité génétique, ont été obligés d’abandonner leurs parcèles à la recherche d’autres emplois.4

En même temps, entre 1994 et 1999 le prix d’une tortilla a augmenté de 500%. En grande partie, cette augmentation a été produite par l’infl ation qui a fait suite à la crise du peso (1998) et à la suppression des subventions accordées aux consommateurs. Malgré cela les prix ont augmenté en termes réels de 279%. Cette augmentation est presque trois fois le prix de la tortilla et elle se produit en même temps que le prix pour les agriculteurs baisse à la moitié. (Nadal, 2000, cité dans Heiinrich Boell, 2006).

Le long des sept premières années du TLCAN on a enregistré un effet négatif dans la production de maïs du Mexique : la surface cultivée s’est réduite de 3% et le rende-ment a baissé 2% (Porter, s/d). Le TLCAN prévoyait qu’on importerait 2,5 millions de tonnes de maïs libres de charges en provenance des Etats Unis et 1000 tonnes provenant du Canada. Une fois dépassé ce seuil, le Mexique aurait le droit d’application des droits en fonction de la quanti-té importée et de la catégorie des charges à supprimer. La quota d’importation libre de droits augmenterait d’année en année jusqu’à englober l’ensemble des importations. Ce-pendant, entre 1994 et 2002, on a importé au Mexique plus de 15 millions de tonnes de maïs au dessus de la quota pré-vue pour l’année 14 du TLCAN (2008) ce qui a produit une chute dans les revenus effectifs des producteurs, supérieure

à 30%. Cette politique de désencouragement à la production nationale a augmenté la dépendance alimentaire – en 2002, 25% de la consommation nationale provenait d’importa-tions – et a approfondi la décapitalisation et la pauvreté des campagnes (En défense du maïs, 2002).

Effets de la libéralisation économique sur les paysans et sur la souveraineté alimentaire

Les Etats Unis ont libéré les semailles commerciales de maïs transgénique depuis 1996 et ils ont refusé systématique-ment de séparer le maïs traditionnel du maïs transgénique. En 1999 des cinq millions de tonnes de maïs importées en provenance des Etats Unis, 250.000 étaient transgéniques, pour être utilisées dans la production de tortillas, boissons rafraîchissantes, fructose de maïs, fritures et autres dérivés du produit.

Pour cause d’être le centre d’origine, au Mexique la semaille commerciale de maïs transgénique est interdite, et à partir de 1999 on a supprimé les permissions pour l’ex-périmentation dans les campagnes. Cependant, en 2001, l’Université de Berkeley et l’Union Zapoteca-Chanateca ont détecté la contamination transgénique de maïs naturel dans la Sierra Norte de Oaxaca, ce qui a été confi rmé par la suite par des autorités écologistes du Mexique. En plus, par le biais de plusieurs essais, on a prouvé la contamination dans des régions se trouvannt e dehors de la Sierra Norte de Oaxaca et dans quelques régions de l’état de Puebla.

La pénétration de graines transgéniques dans les pays producteurs de maïs a rencontré une énorme résistance du côté des organisations de défense des droits des paysans. Au Mexique l’Union nationale des Organisations de paysas (UNORCA) et Via Campesina, se sont manifestés contre l’introduction de semences transgéniques, parce qu’elles considèrent que cela mine la souveraineté alimentaire et mène les paysans à la dépendance des multinationales et des semences à brevet.

En Octobre 2006 les dirigeants des organisations de producteurs de maïs du Mexique ont répété leur demande d’exclure le maïs du TLCAN et ils ont mis l’emphase sur le besoin de rendre formelle une pause à la semaille de maïs transgénique dans l’ensemble du pays, ainsi que de modi-fi er la loi de Biosécurité sur les organismes génétiquement modifi és. Ils ont en plus exigé la fi n du modèle de privatisa-tion et du libre commerce dans le marché du maïs.

La relation femme-maïs

Parmi les peuples de l’altiplano, le rapport des femmes pay-sannes avec le maïs est encore importante. Au Pérou, sui-vant une tradition de l’époque préhispanique, c’est l’hom-me qui creuse le sillon et la femme qui dépose la semence de maïs. On cherche à ce que les femmes qui plantent les graines soient fertiles, c’est à dire qu’elles soient capables de concevoir des enfants, pour transmettre cette qualité à la terre de culture et à la graine de maïs qui y est semée. Ce sont en plus les femmes qui choisissent et qui gardent lse graines dans les entrepôts. A l’heure actuelle c’est la seule qui a le droit d’entrer dans l’entrepôt pour sortir le maïs et l’utiliser comme semence ou comme aliment. (Valladolid Rivera, s/d).

Au Mexique, la culture de Milpa, sécher les épis, les égrener, les cuire et les moudre jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène, les battre constamment, mettre les tortillas une à une, sont des tâches qui font partie de l’étroite re-lation entre maïs et femme dans la vie quotidienne. Ceci implique se lever à l’aube, faire le feu -au bois-, chercher de l’eau, moudre et cuire le maïs avec la préparatioon de hari-cots en y ajoutant de piments ou un peu de sauce. L’opéra-tion se répète en fonction des aliments quotidiens pris par la famille. Le travail augmente pendant les fêtes, où une bonne partie des aliments rituels et festifs sont préparés au maïs. Par conséquent, étant donnée la forte migration des hommes vers le nord du pays ou les Etats Unis et le Canada à la recherche de ressources de revenus pour la famille, la femme est celle qui doit prendre en charge l´éducation des enfants, l’entretien de la maison et la recherche de nourri-ture. Le texte d’un dépliant fait par les femmes indiennes illustre la façon dont elles ressentent leur propre action : dans nos communautés nous sommes présentes et nous sommes une partie importante de différentes façons : dans la terre et dans la communauté parce que nous travaillons la Mère Terre. Nous participons à la semaiille du maïs et des légumes pour avoir des aliments...Nous préparons le pain, le “mole” et battons les tortillas. Nous faisons passer nos croyances , nos coutûmes, notre langue, notre façon de vivre et notre façon d’être...”

En dehors des tâches dont on parle, la femme participe de façon intense dans la récolte et joue un rôle fondamental dans le stockage et sa gestion. Dans la transformation du

maïs elle doit faire une rude corvée dans la mouture quand elle n’a pas accès à un moulin public et si elle n’a pas des ressources pour apporter au moulin chaque jour le nixta-mal.5 Dans la préparation des tortillas,dans l’exposition quotidienne à la fumée du foyer... on reconnaît que tout cela peut avoir de graves conséquences sur l’appareil repi-ratoire et la vue, ainsi que sur la posture du corps, assise sur les talons, ce qui produit des problèmes sur la colonne vertébrale.

En ce qui concerne le rôle accompli par les paysans dans la conservation des espèces et la façon dont on perd le contrôle sur la variabilité génétique, une représentante des communautés paysannes de la région Tuxtleca, Vera-cruz, membre du “Colectivo de Educación Integral de la mujer” (CEDIM), affi rmait : “les paysannes et les paysans nous avons créé des milliers de variétés de maïs : de cou-leur différente, de goût différent, de différente taille, qui s’adaptent à tous les terrains du pays, en hauteur, plats, secs ou humides. Cela a été une création d’amour, de soin, que nous avons nourri et qui nous nourrit, c’est le coeur de ce que nos grands parents nous ont laissé, l’héritage le plus important pour nos enfants.

Maintenant, tout est menacé par la convoitise de quel-ques entreprises qui veulent s’approprier de ce trésor pour nous dépouiller de nos semences.”

En Equateur, le maïs est une des principales sources de nourriture des familles de paysans. Quand la graine man-que, ce sont les femmes qui sortent chercher le maïs vers d’autres endroits où les récoltes sont plus tardives, et elles l’échangent contre d’autres produits (Bravo, 2006).

En Colombie, le projet “Semences d’identité”6 fait remarquer la labeur qu’ont fait hommes et femmes de la campagne pour conserver les variétés de maïs et les pro-duits élaborés à partir de celles-ci. Depuis le début du pro-gramme on a identifi é 25 variétés de maïs autochtone et plus de 50 produits élaborés à partir de ces variétés.(Groupe “Semillas” – semences –, 2006).

Au Guatemala, enlever la peau des épis et choisir les graines est une tâche sacrée effectuée par les femmes. Ce sont elles qui sélectionnent les graines pour la consomma-tion domestique, pour les semailles, et celles destinées à être vendues ou échangées soit contre du matériel agricole, soit contre d’autres graines dans les marchés locaux de grai-nes (FAO, 2002).

4 D’après l’Union des Organisations de Paysans (UNORCA, 2005), la population qui abandonne le pays chaque année est de 400.000personnes, la plupart d’entre eux des paysans. http://unorca.org.mx/declaracion.htm.

5 Nixtamal : On fait allusion au maïs traité à la chaux pour l’élaboratioon de tortillas.6 Semences d’identité est une Campagne qui a comme but celui de la divulgation et la récuperation des variétés des semences autochtones de maïs et son utilisation

dans les communautés. On a appelé Semences d’identité Semillas de Identidad parce que c’est le produit base de l’alimentation et nourriture dans la région.

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La production et le commerce mondial du maïs

Le maïs est l’un des quatre céréales qui constituent plus de la moitié de l’alimentation du monde, aliment principal dans 12 pays de l’Amérique Latine et six pays de L’Afri-que, habituel pour un quart de la population mondiale. La production mondiale de maïs en 2003 a atteint 637.444.80 tonnes, alors que pour 2006 on estime qu’elle atteindra 693 millions de tonnes.

Le procès d’industrialisation de l’agriculture a favorisé une concentration croissante de la production. Trois pays concentrent plus de 60% de la production du maïs au ni-veau mondial : les Etats Unis, la Chine et le Brésil. Les Etats Unis produisent et exportent le volume le plus im-portant du monde : 40% de la production mondiale ; suit la Chine avec 18% et le Brésil avec 8%. Aux Etats Unis on cultive quelque 140 millions d’hectares de maïs ,dont 20% de la surface semée est du maïs transgémique.

Le commerce mondial de ce céreale est estimé en 79 millions de tonnes, ce chiffre est le plus élevé dans ces trois dernières années commerciales (Bourse du commerce De Rosario, 2006). D’après les prédictions du commerce mon-dial, dans 10 ans l’Argentine sera le pays exportateur le plus important après les Etats Unis ; elle prendra le devant par rapport à la Chine parce que la hausse des prix attire plus d’investissements vers ce pays sudaméricain et les agricul-teurs chinois sont plus centrés sur la demande locale.3

Globalement, dix entreprises contrôlent à l’heure ac-tuelle la moitié du marché mondial des graines, et unique-ment six entreprises l’ensemble des espèces transgéniques. DuPont et Monsanto à eux deux dominent le marché mon-dial de graines de maïs (65%) . En 2001, Monsanto contrô-lait 91% du marché mondial des graines génétiquement modifi é, et il a acquis plus de 60% du marché brésilien des graines de maïs conventionnel dans le transcours de deux ans (1997 à 1999)

La production de maîs au Mexique et l’effet TLCAN1

Le Mexique a une importance stratégique dans la produc-tion mondiale du maïs étant donné qu’il est le lieu d’ori-gine, de domestication et l’une des réserves mondiales de sa diversité génétique.2 Malgré la perte de rentabilité par rapport à d’autres cultures, le maïs est toujours la culture la plus importante au niveau national avec une production de 18 millions de tonnes.

Environ 8 millions et demi d’hectares (50,3% de la surface agricole semée au Mexique) et 93% des produc-teurs agricoles du pays dans la plupart travaillant des lotissements de moins de cinq hectares sont consacrés à cette activité dont dépendent 12 millions de paysans. De l’ensemble des producteurs de maïs, plus de 80% utilise leur propre semence, adaptée à une énorme diversité de

maïs

* Ingénieur agronome, Ph.D., Département des Sciences Sociales, Faculté d’Agronomie, Université de la République, Montevideo, Uruguay. Membre du Chapitre Latino-américain d’IGTN; [email protected] et [email protected].

1 Traité de Libre Commerce d’Amérique du Nord2 Le pays à plus grande variété et diversité de maïs au monde est le Pérou, où on cultive 55 races différentes. (Manrique, 1997, cité par Valladolid Rivera s/d)3 Ceci est dû en partie à la concurrence croissante des importations de blé des Etats-Unis, qui sont en concurrence dans le marché avec des prix artifi ciellement

bas. Ces prix du marché bas sont le résultat d’une surproduction massive et de l’élimination d’un prix plancher dans le Farm Bill en 1996. Le résultat fi nal a été des prix du marché au-dessous du coût de production, et des subventions agricoles atteignant un sommet conçu pour maintenir les fermiers accrochés à la terre.

L’impact de la libéralisation des services d’approvi-sionnement d’eau dans la vie des femmes

Dans les communautés de paysans, les femmes ont la tâche de chercher, charrier, et stocker l’eau nécessaire pour les semailles ou pour la consommation familiale, ce pour quoi souvent elles doivent parcourir de longues dis-

tances. La privatisation de l’eau transforme ce bien natu-rel en marchandise, raison pour laquelle sa consommation est restreinte et soumise aux lois du marché. Cette mesure porte atteinte directement aux secteurs à faibles ressources, en particulier aux femmes qui sont marginalisées des pro-cessus de production et déplacées encore plus du contrôle sur les ressources naturelles.

Références

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MATA, María Eugenia (s/f). Maïs, travail et famille, une vision de genre. http://www.jornada.unam.mx/2004/09/27/eco-d.html

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PORTER, G. (s/f). Libéralisation du commerce agricole et environnement en Amérique du Nord : analyse de l “effet production”. http://www.cec.org/fi les/pdf/ECONOMY/Gareth-PorterExSum_es.pdf

PRENSA.COM (2006). Commerce extérieur : l’ Argentine déplacera la China dans le maïs. http://mensual.prensa.com/mensual/contenido/2006/04/23/hoy/negocios/575905.html

RIBEIRO, Silvia (2006). Multinationales: Sememces de l’ Infamie. http://www.cbgnetwork.org/1355.html

Valladolid Rivera, Julio (s/f). Mama Sara (mère-maïs ): Elevage rituel de la diversité des maïs dans les Andes du Pérou. PRATEC. http://www.pratec.org.pe/articulos/posicion/p10.pdf

Etude de cas sur la chaîne de production du maïsMarta B. Chiappe*

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Introduction

Traditionnellement, la production laitière a été un élément essentiel de l’exploitation agricole familiale, particulière-ment celle infl uencée par des traditions européennes, où les vaches, ainsi que les porcs, étaient considérés des membres de la famille élargie et les responsables de leur résilience et leur capacité d’expansion dans les terres domaniales.1 Les vaches paissent dans des espaces marginaux de la ferme non appropriés pour d’autres cultures, et ce sont des mem-bres de la famille non impliqués centralement dans d’autres activités de l’exploitation agricole qui peuvent s’occuper d’elles. Le lait est une source de nutrition vitale pour la fa-mille de l’exploitation agricole, pouvant être échangé facile-ment avec des voisins, ou vendu dans des marchés locaux. Le lait peut être utilisé aussi comme un ingrédient dans la cuisine, transformé dans des yaourts ou d’autres produits frais, et ses nutriments peuvent être conservés pour des périodes plus longes comme du fromage. Avec l’émergence des marchés urbains, la production laitière de l’exploitation agricole familiale a démontré qu’elle est particulièrement compétitive grâce à ses coûts bas, car elle est fondée sur des apports « marginaux » tant de la terre que du travail. En comparaison avec les cultures annuelles, elle a l’avantage d’assurer des revenus réguliers, soit quotidiennement dans des marchés informels, soit tous les quinze jours dans le cas de l’industrie. Comme telle, elle est devenue une source vi-tale des dépenses ménagères quotidiennes. La vache n’était pas originaire de l’Amérique du Sud, mais avec l’arrivée des Espagnols et des Portugais elle a été rapidement propa-gée, et la plupart des fermes familiales du Brésil ont des activités laitières.

Le secteur laitier mondial, le Brésil et la participation de l’exploitation agricole familialeJohn Wilkinson*

Vue d’ensemble mondiale

La domestication d’animaux pour le lait remonte probable-ment à quelques 10 000 ans, ainsi que le développement de ses principaux sous-produits – le yaourt, le fromage et le beurre. Pour ce produit hautement périssable, les conditions climatiques ont infl uencé fortement les habitudes de con-sommation, celles du lait frais étant beaucoup plus élevées dans les climats tempérés de l’Europe et la Scandinavie ; de là, elles ont été amenées vers les nouveaux pays crées par l’immigration ou la conquête, particulièrement les États Unis, l’Océanie et le Cône Sud. L’âge est un autre facteur capital dans la consommation, le lait frais étant consommé essentiellement par les jeunes et les sous-produits, en par-ticulier le fromage, devenant de plus en plus important avec l’âge. Chacune des principales catégories de sous-produits a été découverte dans les civilisations anciennes d’Orient et du Moyen-Orient, mais le besoin de conservation dans ces régions a conduit à la prédominance de produits fermentés, en particulier des yaourts. La diversifi cation des fromages est apparue dans des cultures tempérées, où les conditions inférieures d’acidité et de sel permettaient des processus de maturation plus lents et complexes. D’autre part, le beurre était souvent considéré un luxe et un produit cosmétique, prenant de l’importance pour la consommation alimentaire d’abord dans les régions plus froides du nord.

L’émergence du système de laiterie industrielle a été marquée par les inventions brevetées de lait concentré et évaporé, qui ont mené à la domination et l’internationalisation précoce de Nestlé en Europe et Carnation aux États-Unis, à compter de la seconde moitié du 19ème siècle. Une autre

* Profesor sénior en el curso de posgrado en Desarrollo, Agricultura y Sociedad, Universidad Federal Rural, Río de Janeiro; profesor y investigador sobre el sistema global agro-alimenticio; [email protected]

1 Dans des différentes parties du monde, les moutons, les chèvres et les buffl es sont également des sources importantes de lait et de produits laitiers, mais ils ne seront pas considérés ici.

frais commerciale, soit sous la forme de production de fro-mage. Dans ces deux cas, « l’homme de la maison » assume la responsabilité, soit négociant le marché, communicant avec d’extension rural, soit assistant à des cours de profes-sionnalisation. Maintenant il centralise aussi les rémunéra-tions des ventes, minant une zone clé de l’autonomie fémi-nine et probablement redirigeant aussi les priorités pour les dépenses domestiques. Les femmes, donc, affrontent une double exclusion : en tant que fermières familiales par les affaires importants, et par rapport aux hommes dans la fer-me familiale une fois que l’activité se modernise (Paulilo et al, 2000). Tandis que les hommes adoptent plus facilement les pratiques modernisées qui minent la viabilité de la ferme familiale, « les femmes s’occupent directement des vaches, des porcs, des poulets, des maniocs, des cacahuètes, assurant les produits de toute la famille… Elles pensent à la santé de leurs familles et comment elles feront pour acheter tout ce dont la famille a encore besoin avec les œufs qui restent, le poulet qu’ils n’ont pas besoin de manger, le fromage, le lait ; elles savent que ces choses-là produisent un certain rendement et qu’ils ne vivent pas exclusivement de la récolte de graine de soja une fois par an. ». (Castro Guedes & Souza, 2005).

Remarques fi nales

Dans une période de temps extraordinairement courte, le secteur laitier brésilien a subi des changements spectacu-laires. On pensait que la pression combinée de la nouvelle qualité et des demandes logistiques mènerait à une exclu-

sion généralisée de la production laitière non spécialisée de fermes familiales. Le changement vers la compétitivité exportatrice ne semble que confi rmer ce pronostic. Tan-dis que pour plusieurs personnes ceci a été vrai, les nou-velles formes d’organisation et support tant des politiques publiques que des organisations privées, souvent en tant qu’intermédiaires avec des ressources de coopération inter-nationale, sembleraient permettre que des segments impor-tants de l’exploitation agricole familiale demeurent dans la laiterie, soit dans les chaînes d’approvisionnement domi-nantes, le persistant secteur informel, soit dans le secteur émergent du fromage artisanal et des produits laitiers. Historiquement, la production laitière a été le soutien de l’exploitation agricole familiale dans plusieurs régions du monde, vu qu’il s’agit d’une garantie de nutrition impor-tante pour la famille de l’exploitation agricole;3 elle apporte du cash-fl ow régulier pour les besoins quotidiens et opti-mise les avantages du travail et de la terre de l’exploitation agricole familiale. Les femmes ont souvent été fondamen-tales dans la production de lait et de produits laitiers ar-tisanaux. L’entretien d’un système d’exploitation agricole mixte et le développement d’activités après récolte assurent plus d’opportunités d’emploi pour la famille et permettent une intégration plus importante dans un milieu rural qui promeut des valeurs territoriales et le développement de l’économie locale. Rechercher dans les réponses de la ferme familiale pour les défi s de la restructuration du marché dans le secteur laitier, et en particulier le rôle qui joue la femme dans ce système d’exploitation agricole mixte, pourrait fournir un facteur de production fondamental pour évaluer la viabilité de ce model agricole dans le monde actuel.

3 Contraster de façon frappante avec la promotion de Nestlé de lait en poudre dans des conditions où l’eau propre pourrait ne pas être garantie.

lait

Références

CASTRO GUEDES, M. de & R. Souza, Impacts of Liberalization on the Milk and Dairy Sector from a Gender Perspective, IGTN, 2005 LATOUR, B. The Pasteurisation of France, HUP, 1988Leite Brasil, 2005 www.leitebrasil.org.br MAGALHÃES, R. Soluções sociais para a competição no mercado de leite da Mesorregião Grande Fronteira Mercosul, São Paulo, 2005 USP (mimeo)NOFFAL, & Wilkinson J. “Production and Trade in Dairy Products”. Revista INTAL. Buenos Aires, v.7,n.1,p.75-100,1999.PAULILO, M. I., A. B. de Grandi & M. M. Silva, “Mulher e Atividade Leiteira: a dupla face da exclusão”, Cadernos de Pesquisa, no 21, Julho, 2000, PPGSP/UFSCWILKINSON, J. Estudo da Competitividade da Indústria Brasileira: Indústria de Laticínios, 1996 EDUR, Rio de Janeiro www.ablv.org.br

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innovation aussi importante a été le développement de la margarine comme une alternative au beurre, inaugurant la concurrence entre les huiles végétales et les chaînes d’aliments à base de produits laitiers, menant, de nos jours, au lancement du lait de soja. L’internationalisation précoce du secteur laitier a pris la forme d’un investissement direct étranger par Nestlé et Carnation, mais leurs innovations ont prévu également le développement du commerce mon-dial du lait concentré et évaporé.

À l’exception de la Nouvelle Zélande et dans une plus petite mesure l’Australie, l’industrie laitière est apparue et s’est développée dans le cadre de marchés locaux, puis ré-gionaux et fi nalement nationaux, conformément au dével-oppement et à la diffusion de technologies de conservation plus sophistiquées. Dans des pays de climat tempéré, la production laitière était un élément du système de la fer-me familiale et, comme tel, il a été décentralisé, menant à un modèle organisationnel dominé par des coopératives qui ont pris la responsabilité pour la collecte de lait et son traitement, bien que ceci était souvent fait par des indus-tries indépendantes. Des facteurs de santé publique ont accéléré l’adoption de technologies de pasteurisation et de stérilisation (Latour, 1988). L’amélioration génétique s’est adaptée pour la productivité de lait par vache ; cette amé-lioration, combinée à la mécanisation de la traite, a prévu l’émergence de production laitière plus spécialisée. Cepen-dant, la production non spécialisée de lait dans un système d’exploitation agricole familial mixte a prédominé.

Le commerce mondial de produits laitiers a été histo-riquement infécond, représentant quelque 5% du total de la production laitière et prenant d’abord la forme de lait en poudre. Même si, comme il a été mentionné, la Nou-velle Zélande et l’Australie ont développé leurs secteurs laitiers pour l’exportation, la plupart du commerce était composé par l’exportation subventionnée des excédents de lait, ceux-ci étant le résultat de subventions eux aussi, d’abord de l’Europe mais aussi des États-Unis. Une façon plus concurrente de commerce mondial a été développée dans le cas des fromages, de particulière bonne qualité, souvent des produits « d’origine », bien qu’ici, également, les matières premières subventionnées ont infl uencé les fl ux commerciaux. Outre l’Europe, les États-Unis et l’Océanie, les pays du Cône Sud, l’Argentine et l’Uruguay,

ont participé, eux aussi, dans des marchés d’exportation. L’internationalisation de produits laitiers frais a pris la forme, principalement, d’investissements directs dans des marchés étrangers par les principaux acteurs mondiaux.

L’organisation du secteur laitier a été transformée par le développement simultané de nouvelles technologies pour le lait frais et par la substitution de ventes au détail traditionnelles par le système de supermarchés. Parmalat a saisi le potentiel révolutionnaire de la technologie de conservation du lait frais UHT, combiné avec l’emballage breveté Tetrapak, qui a prolongé la durée de vie d’un ou deux jours à trois mois. L’ancienne division de la chaîne laitière entre le contrôle de lait frais du Coté du Marché ou coopératif et le contrôle de produits laitiers d’entreprise privée, de plus en plus multinational, était indéterminée. Parmalat s’est emparé du marché de lait frais, en particulier dans des pays moins tempérés où les ventes de lait porte-à-porte n’avaient jamais été faisables ; en conséquence, il a affaibli considérablement l’organisation coopérative du secteur, en particulier au Brésil, un de ses principaux marchés d’investissement étranger.

Les marchés locaux et régionaux ont cédé leur place à des circuits nationaux, et les achats quotidiens ont été rem-placés par l’approvisionnement de lait frais, maintenant in-corporé aux courses hebdomadaires aux supermarchés. Au Brésil, le lait « longue conservation », comme il a été appelé, avait le 5% du marché de lait frais brésilien au début des an-nées quatre-vingt dix, mais le 74% en 2005 (www.ablv.org.br ). Il faudrait ajouter, pourtant, que le secteur coopératif, tant au Brésil qu’à l’échelle mondiale, a subi, à son tour, une restructuration radicale, et il a établi des positions fermes dans le segment laitier frais. De cette façon Nestlé, qui dom-inait traditionnellement le secteur des yaourts et des desserts laitiers, s’est concentré de plus en plus sur le secteur des laits maternisés et des glaces. Une conséquence négative de cette « entrepreneurialisation » des coopératives a été la tendance à l’exclusion des petits producteurs laitiers, non spéciali-sés. D’autre part, il semblerait qu’une nouvelle génération de coopératives commence à surgir, fondée sur des formes d’organisation novatrices du secteur laitier de l’exploitation agricole familiale, rétablissant d’une certaine façon leur ca-pacité de concurrencer dans l’approvisionnement de matières premières (Magalhaes, 2005).

Des reformes institutionnelles et le Mercosur dans des nouveaux marches mondiaux

La restructuration du marché de lait frais a coïncidé avec des réformes institutionnelles et mondiales du marché, trans-formant profondément la dynamique du secteur laitier. Comme dans d’autres marchés, l’intervention et la régle-

mentation du Gouvernement ont été éliminées ou très lim-itées, bien qu’il faut remarquer que les pays développés ont résisté à l’élimination rapide des subventions. Cependant, l’Union Européenne a entrepris des reformes importantes du secteur laitier palliant un peu son impact négatif sur les marchés mondiaux. Dans le cas du Brésil, les réformes ont coïncidé avec des mouvements vers l’intégration ré-gionale, impliquant deux des plus compétitifs producteurs laitiers au monde. Les importations de l’Union Europée-nne ont été, dans la plupart, remplacées par des exporta-tions au Brésil depuis l’Argentine et l’Uruguay. Pendant un certain temps, ceci a été un arrangement harmonieux vu que le Brésil non seulement avait un défi cit historique qui s’élevait à quelque 10% du total des besoins de consomma-tion, mais qu’il subissait une forte croissance de la base de la pyramide de consommation à la suite de la stabilisation économique suivant le Programme « Real » en 1994.

En même temps, l’intégration régionale, avec les mou-vements vers l’harmonisation des standards, a impliqué une forte pression pour améliorer la qualité du lait au Bré-sil. Dans ce sens, un programme national qui impliquait une importante négociation et mobilisation pour garantir des conditions de conformité et des programmes plus fl ex-ibles pour des régions et des catégories de producteurs a été instauré. Des tensions dedans le Mercosur ont mené au re-cours de mesures de sauvegarde de la part du Brésil contre les importations laitières2 (Noffal & Wilkinson, 1999). Des changements dans les taux d’échange respectifs et la crise dans l’Argentine, combinés á des mouvements de la pro-duction laitière vers la production de soja dans ce pays, ont contribué à créer des conditions favorables pour le dével-oppement du secteur laitier brésilien. Subitement, bien que peu surprenant rétrospectivement, vu la compétitivité de son secteur agroalimentaire, le Brésil a compensé son dé-fi cit de production de 10% et en 2005 il est devenu, bien que légèrement jusqu’à présent, un exportateur laitier.

Dans cette même période, la dynamique du marché laitier mondial a changé radicalement de façon similaire. Dans les années ’90, Nestlé et d’autres acteurs importants - Parmalat, Danone, Bongrain, des Coopératives Allemandes et Danoises – ont vu l’Argentine, et dans une plus petite mesure l’Uruguay, comme la base future pour des exporta-tions régionales et mondiales. De nos jours Nestlé, dans une joint-venture maintenant avec Fonterra, l’entreprise laitière la plus importante de la Nouvelle Zélande, a choisi le Brésil comme plateforme pour ses exportations dans tout le conti-nent Américain, en particulier le Mexique, le deuxième im-portateur du monde de lait en poudre. La principale organi-sation productrice de lait du Brésil, Leite Brazil, ne considère

plus l’Europe ou les États-Unis comme les principaux cibles d’exportation ; elle se centre, par contre, sur les marchés nais-sants du sud. Ceci coïncide avec un changement général des exportations agroalimentaires du Brésil qui, en 2005, pour la première fois, ont été dirigées vers le Sud plutôt que vers le Nord. Le Brésil regarde maintenant vers le Moyen Ori-ent, l’Afrique et les géants émergents, l’Inde et la Chine vu que l’urbanisation, en augmentant le revenu par habitant, et l’occidentalisation de l’alimentation demandent des produ-its laitiers. Cependant, ces deux derniers, ont augmenté con-sidérablement leur production intérieure, bien qu’il n’est pas encore clair si la Chine pourra continuer à éviter de devenir un importateur de produits laitiers.

L’avenir du producteur familial et les rapports de genre dans la production laitière

Tandis que le secteur de la ferme familiale semble avoir encore une position ferme dans la chaîne de la production laitière, quelques centaines de milliers de producteurs n’ont pas pu ou n’ont pas voulu supporter les coûts de s’adapter aux nouvelles conditions du marché. Ceux-ci, comme on l’a vu, pourront encore survivre dans le secteur informel du lait frais. Pourtant, il y en a beaucoup qui ont changé ou qui ont augmenté leur production de fromage, majoritaire-ment aussi pour le marché informel. Le marché du fromage a augmenté considérablement avec la croissance de repas hors de la maison et/ou les repas à emporter, en particulier les pizzas. Dans ces deux cas, la consolidation de la ferme familiale dans ces marchés dépend de l’accès à des approvi-sionnements d’eau adéquats et propres, étant donnée le ris-que de contamination avec des produits laitiers. L’évidence du Brésil, qui est probablement un signe de la situation dans beaucoup d’autres pays, montre que traditionnelle-ment ce sont les femmes les responsables de la laiterie, à tel point que ceci reste une activité subordonnée dans le système de la ferme familiale. Elle est chargée non seule-ment de la traite deux fois par jour, mais aussi du nettoy-age, du soin et de la reproduction des animaux. Par ailleurs, elle fait souvent du fromage et d’autres produits, essentiel-lement pour la consommation de la famille. En générale, elle vend une partie du lait et garde les gains des ventes pour des dépenses domestiques. La laiterie traditionnelle, donc, malgré son caractère onéreux, a été aussi une source d’autonomie pour les femmes dans l’organisation de la fer-me familiale. Il a été remarqué que cette situation change une fois que la laiterie prend une importance majeure dans le système d’exploitation agricole, soit sous la forme de lait

2 Le Brésil réclamait que ses partenaires profi taient de différentes tarifes extérieures pour réacheminer les exportations laitières européennes vers le marché brésilien.

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innovation aussi importante a été le développement de la margarine comme une alternative au beurre, inaugurant la concurrence entre les huiles végétales et les chaînes d’aliments à base de produits laitiers, menant, de nos jours, au lancement du lait de soja. L’internationalisation précoce du secteur laitier a pris la forme d’un investissement direct étranger par Nestlé et Carnation, mais leurs innovations ont prévu également le développement du commerce mon-dial du lait concentré et évaporé.

À l’exception de la Nouvelle Zélande et dans une plus petite mesure l’Australie, l’industrie laitière est apparue et s’est développée dans le cadre de marchés locaux, puis ré-gionaux et fi nalement nationaux, conformément au dével-oppement et à la diffusion de technologies de conservation plus sophistiquées. Dans des pays de climat tempéré, la production laitière était un élément du système de la fer-me familiale et, comme tel, il a été décentralisé, menant à un modèle organisationnel dominé par des coopératives qui ont pris la responsabilité pour la collecte de lait et son traitement, bien que ceci était souvent fait par des indus-tries indépendantes. Des facteurs de santé publique ont accéléré l’adoption de technologies de pasteurisation et de stérilisation (Latour, 1988). L’amélioration génétique s’est adaptée pour la productivité de lait par vache ; cette amé-lioration, combinée à la mécanisation de la traite, a prévu l’émergence de production laitière plus spécialisée. Cepen-dant, la production non spécialisée de lait dans un système d’exploitation agricole familial mixte a prédominé.

Le commerce mondial de produits laitiers a été histo-riquement infécond, représentant quelque 5% du total de la production laitière et prenant d’abord la forme de lait en poudre. Même si, comme il a été mentionné, la Nou-velle Zélande et l’Australie ont développé leurs secteurs laitiers pour l’exportation, la plupart du commerce était composé par l’exportation subventionnée des excédents de lait, ceux-ci étant le résultat de subventions eux aussi, d’abord de l’Europe mais aussi des États-Unis. Une façon plus concurrente de commerce mondial a été développée dans le cas des fromages, de particulière bonne qualité, souvent des produits « d’origine », bien qu’ici, également, les matières premières subventionnées ont infl uencé les fl ux commerciaux. Outre l’Europe, les États-Unis et l’Océanie, les pays du Cône Sud, l’Argentine et l’Uruguay,

ont participé, eux aussi, dans des marchés d’exportation. L’internationalisation de produits laitiers frais a pris la forme, principalement, d’investissements directs dans des marchés étrangers par les principaux acteurs mondiaux.

L’organisation du secteur laitier a été transformée par le développement simultané de nouvelles technologies pour le lait frais et par la substitution de ventes au détail traditionnelles par le système de supermarchés. Parmalat a saisi le potentiel révolutionnaire de la technologie de conservation du lait frais UHT, combiné avec l’emballage breveté Tetrapak, qui a prolongé la durée de vie d’un ou deux jours à trois mois. L’ancienne division de la chaîne laitière entre le contrôle de lait frais du Coté du Marché ou coopératif et le contrôle de produits laitiers d’entreprise privée, de plus en plus multinational, était indéterminée. Parmalat s’est emparé du marché de lait frais, en particulier dans des pays moins tempérés où les ventes de lait porte-à-porte n’avaient jamais été faisables ; en conséquence, il a affaibli considérablement l’organisation coopérative du secteur, en particulier au Brésil, un de ses principaux marchés d’investissement étranger.

Les marchés locaux et régionaux ont cédé leur place à des circuits nationaux, et les achats quotidiens ont été rem-placés par l’approvisionnement de lait frais, maintenant in-corporé aux courses hebdomadaires aux supermarchés. Au Brésil, le lait « longue conservation », comme il a été appelé, avait le 5% du marché de lait frais brésilien au début des an-nées quatre-vingt dix, mais le 74% en 2005 (www.ablv.org.br ). Il faudrait ajouter, pourtant, que le secteur coopératif, tant au Brésil qu’à l’échelle mondiale, a subi, à son tour, une restructuration radicale, et il a établi des positions fermes dans le segment laitier frais. De cette façon Nestlé, qui dom-inait traditionnellement le secteur des yaourts et des desserts laitiers, s’est concentré de plus en plus sur le secteur des laits maternisés et des glaces. Une conséquence négative de cette « entrepreneurialisation » des coopératives a été la tendance à l’exclusion des petits producteurs laitiers, non spéciali-sés. D’autre part, il semblerait qu’une nouvelle génération de coopératives commence à surgir, fondée sur des formes d’organisation novatrices du secteur laitier de l’exploitation agricole familiale, rétablissant d’une certaine façon leur ca-pacité de concurrencer dans l’approvisionnement de matières premières (Magalhaes, 2005).

Des reformes institutionnelles et le Mercosur dans des nouveaux marches mondiaux

La restructuration du marché de lait frais a coïncidé avec des réformes institutionnelles et mondiales du marché, trans-formant profondément la dynamique du secteur laitier. Comme dans d’autres marchés, l’intervention et la régle-

mentation du Gouvernement ont été éliminées ou très lim-itées, bien qu’il faut remarquer que les pays développés ont résisté à l’élimination rapide des subventions. Cependant, l’Union Européenne a entrepris des reformes importantes du secteur laitier palliant un peu son impact négatif sur les marchés mondiaux. Dans le cas du Brésil, les réformes ont coïncidé avec des mouvements vers l’intégration ré-gionale, impliquant deux des plus compétitifs producteurs laitiers au monde. Les importations de l’Union Europée-nne ont été, dans la plupart, remplacées par des exporta-tions au Brésil depuis l’Argentine et l’Uruguay. Pendant un certain temps, ceci a été un arrangement harmonieux vu que le Brésil non seulement avait un défi cit historique qui s’élevait à quelque 10% du total des besoins de consomma-tion, mais qu’il subissait une forte croissance de la base de la pyramide de consommation à la suite de la stabilisation économique suivant le Programme « Real » en 1994.

En même temps, l’intégration régionale, avec les mou-vements vers l’harmonisation des standards, a impliqué une forte pression pour améliorer la qualité du lait au Bré-sil. Dans ce sens, un programme national qui impliquait une importante négociation et mobilisation pour garantir des conditions de conformité et des programmes plus fl ex-ibles pour des régions et des catégories de producteurs a été instauré. Des tensions dedans le Mercosur ont mené au re-cours de mesures de sauvegarde de la part du Brésil contre les importations laitières2 (Noffal & Wilkinson, 1999). Des changements dans les taux d’échange respectifs et la crise dans l’Argentine, combinés á des mouvements de la pro-duction laitière vers la production de soja dans ce pays, ont contribué à créer des conditions favorables pour le dével-oppement du secteur laitier brésilien. Subitement, bien que peu surprenant rétrospectivement, vu la compétitivité de son secteur agroalimentaire, le Brésil a compensé son dé-fi cit de production de 10% et en 2005 il est devenu, bien que légèrement jusqu’à présent, un exportateur laitier.

Dans cette même période, la dynamique du marché laitier mondial a changé radicalement de façon similaire. Dans les années ’90, Nestlé et d’autres acteurs importants - Parmalat, Danone, Bongrain, des Coopératives Allemandes et Danoises – ont vu l’Argentine, et dans une plus petite mesure l’Uruguay, comme la base future pour des exporta-tions régionales et mondiales. De nos jours Nestlé, dans une joint-venture maintenant avec Fonterra, l’entreprise laitière la plus importante de la Nouvelle Zélande, a choisi le Brésil comme plateforme pour ses exportations dans tout le conti-nent Américain, en particulier le Mexique, le deuxième im-portateur du monde de lait en poudre. La principale organi-sation productrice de lait du Brésil, Leite Brazil, ne considère

plus l’Europe ou les États-Unis comme les principaux cibles d’exportation ; elle se centre, par contre, sur les marchés nais-sants du sud. Ceci coïncide avec un changement général des exportations agroalimentaires du Brésil qui, en 2005, pour la première fois, ont été dirigées vers le Sud plutôt que vers le Nord. Le Brésil regarde maintenant vers le Moyen Ori-ent, l’Afrique et les géants émergents, l’Inde et la Chine vu que l’urbanisation, en augmentant le revenu par habitant, et l’occidentalisation de l’alimentation demandent des produ-its laitiers. Cependant, ces deux derniers, ont augmenté con-sidérablement leur production intérieure, bien qu’il n’est pas encore clair si la Chine pourra continuer à éviter de devenir un importateur de produits laitiers.

L’avenir du producteur familial et les rapports de genre dans la production laitière

Tandis que le secteur de la ferme familiale semble avoir encore une position ferme dans la chaîne de la production laitière, quelques centaines de milliers de producteurs n’ont pas pu ou n’ont pas voulu supporter les coûts de s’adapter aux nouvelles conditions du marché. Ceux-ci, comme on l’a vu, pourront encore survivre dans le secteur informel du lait frais. Pourtant, il y en a beaucoup qui ont changé ou qui ont augmenté leur production de fromage, majoritaire-ment aussi pour le marché informel. Le marché du fromage a augmenté considérablement avec la croissance de repas hors de la maison et/ou les repas à emporter, en particulier les pizzas. Dans ces deux cas, la consolidation de la ferme familiale dans ces marchés dépend de l’accès à des approvi-sionnements d’eau adéquats et propres, étant donnée le ris-que de contamination avec des produits laitiers. L’évidence du Brésil, qui est probablement un signe de la situation dans beaucoup d’autres pays, montre que traditionnelle-ment ce sont les femmes les responsables de la laiterie, à tel point que ceci reste une activité subordonnée dans le système de la ferme familiale. Elle est chargée non seule-ment de la traite deux fois par jour, mais aussi du nettoy-age, du soin et de la reproduction des animaux. Par ailleurs, elle fait souvent du fromage et d’autres produits, essentiel-lement pour la consommation de la famille. En générale, elle vend une partie du lait et garde les gains des ventes pour des dépenses domestiques. La laiterie traditionnelle, donc, malgré son caractère onéreux, a été aussi une source d’autonomie pour les femmes dans l’organisation de la fer-me familiale. Il a été remarqué que cette situation change une fois que la laiterie prend une importance majeure dans le système d’exploitation agricole, soit sous la forme de lait

2 Le Brésil réclamait que ses partenaires profi taient de différentes tarifes extérieures pour réacheminer les exportations laitières européennes vers le marché brésilien.

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Introduction

Traditionnellement, la production laitière a été un élément essentiel de l’exploitation agricole familiale, particulière-ment celle infl uencée par des traditions européennes, où les vaches, ainsi que les porcs, étaient considérés des membres de la famille élargie et les responsables de leur résilience et leur capacité d’expansion dans les terres domaniales.1 Les vaches paissent dans des espaces marginaux de la ferme non appropriés pour d’autres cultures, et ce sont des mem-bres de la famille non impliqués centralement dans d’autres activités de l’exploitation agricole qui peuvent s’occuper d’elles. Le lait est une source de nutrition vitale pour la fa-mille de l’exploitation agricole, pouvant être échangé facile-ment avec des voisins, ou vendu dans des marchés locaux. Le lait peut être utilisé aussi comme un ingrédient dans la cuisine, transformé dans des yaourts ou d’autres produits frais, et ses nutriments peuvent être conservés pour des périodes plus longes comme du fromage. Avec l’émergence des marchés urbains, la production laitière de l’exploitation agricole familiale a démontré qu’elle est particulièrement compétitive grâce à ses coûts bas, car elle est fondée sur des apports « marginaux » tant de la terre que du travail. En comparaison avec les cultures annuelles, elle a l’avantage d’assurer des revenus réguliers, soit quotidiennement dans des marchés informels, soit tous les quinze jours dans le cas de l’industrie. Comme telle, elle est devenue une source vi-tale des dépenses ménagères quotidiennes. La vache n’était pas originaire de l’Amérique du Sud, mais avec l’arrivée des Espagnols et des Portugais elle a été rapidement propa-gée, et la plupart des fermes familiales du Brésil ont des activités laitières.

Le secteur laitier mondial, le Brésil et la participation de l’exploitation agricole familialeJohn Wilkinson*

Vue d’ensemble mondiale

La domestication d’animaux pour le lait remonte probable-ment à quelques 10 000 ans, ainsi que le développement de ses principaux sous-produits – le yaourt, le fromage et le beurre. Pour ce produit hautement périssable, les conditions climatiques ont infl uencé fortement les habitudes de con-sommation, celles du lait frais étant beaucoup plus élevées dans les climats tempérés de l’Europe et la Scandinavie ; de là, elles ont été amenées vers les nouveaux pays crées par l’immigration ou la conquête, particulièrement les États Unis, l’Océanie et le Cône Sud. L’âge est un autre facteur capital dans la consommation, le lait frais étant consommé essentiellement par les jeunes et les sous-produits, en par-ticulier le fromage, devenant de plus en plus important avec l’âge. Chacune des principales catégories de sous-produits a été découverte dans les civilisations anciennes d’Orient et du Moyen-Orient, mais le besoin de conservation dans ces régions a conduit à la prédominance de produits fermentés, en particulier des yaourts. La diversifi cation des fromages est apparue dans des cultures tempérées, où les conditions inférieures d’acidité et de sel permettaient des processus de maturation plus lents et complexes. D’autre part, le beurre était souvent considéré un luxe et un produit cosmétique, prenant de l’importance pour la consommation alimentaire d’abord dans les régions plus froides du nord.

L’émergence du système de laiterie industrielle a été marquée par les inventions brevetées de lait concentré et évaporé, qui ont mené à la domination et l’internationalisation précoce de Nestlé en Europe et Carnation aux États-Unis, à compter de la seconde moitié du 19ème siècle. Une autre

* Profesor sénior en el curso de posgrado en Desarrollo, Agricultura y Sociedad, Universidad Federal Rural, Río de Janeiro; profesor y investigador sobre el sistema global agro-alimenticio; [email protected]

1 Dans des différentes parties du monde, les moutons, les chèvres et les buffl es sont également des sources importantes de lait et de produits laitiers, mais ils ne seront pas considérés ici.

frais commerciale, soit sous la forme de production de fro-mage. Dans ces deux cas, « l’homme de la maison » assume la responsabilité, soit négociant le marché, communicant avec d’extension rural, soit assistant à des cours de profes-sionnalisation. Maintenant il centralise aussi les rémunéra-tions des ventes, minant une zone clé de l’autonomie fémi-nine et probablement redirigeant aussi les priorités pour les dépenses domestiques. Les femmes, donc, affrontent une double exclusion : en tant que fermières familiales par les affaires importants, et par rapport aux hommes dans la fer-me familiale une fois que l’activité se modernise (Paulilo et al, 2000). Tandis que les hommes adoptent plus facilement les pratiques modernisées qui minent la viabilité de la ferme familiale, « les femmes s’occupent directement des vaches, des porcs, des poulets, des maniocs, des cacahuètes, assurant les produits de toute la famille… Elles pensent à la santé de leurs familles et comment elles feront pour acheter tout ce dont la famille a encore besoin avec les œufs qui restent, le poulet qu’ils n’ont pas besoin de manger, le fromage, le lait ; elles savent que ces choses-là produisent un certain rendement et qu’ils ne vivent pas exclusivement de la récolte de graine de soja une fois par an. ». (Castro Guedes & Souza, 2005).

Remarques fi nales

Dans une période de temps extraordinairement courte, le secteur laitier brésilien a subi des changements spectacu-laires. On pensait que la pression combinée de la nouvelle qualité et des demandes logistiques mènerait à une exclu-

sion généralisée de la production laitière non spécialisée de fermes familiales. Le changement vers la compétitivité exportatrice ne semble que confi rmer ce pronostic. Tan-dis que pour plusieurs personnes ceci a été vrai, les nou-velles formes d’organisation et support tant des politiques publiques que des organisations privées, souvent en tant qu’intermédiaires avec des ressources de coopération inter-nationale, sembleraient permettre que des segments impor-tants de l’exploitation agricole familiale demeurent dans la laiterie, soit dans les chaînes d’approvisionnement domi-nantes, le persistant secteur informel, soit dans le secteur émergent du fromage artisanal et des produits laitiers. Historiquement, la production laitière a été le soutien de l’exploitation agricole familiale dans plusieurs régions du monde, vu qu’il s’agit d’une garantie de nutrition impor-tante pour la famille de l’exploitation agricole;3 elle apporte du cash-fl ow régulier pour les besoins quotidiens et opti-mise les avantages du travail et de la terre de l’exploitation agricole familiale. Les femmes ont souvent été fondamen-tales dans la production de lait et de produits laitiers ar-tisanaux. L’entretien d’un système d’exploitation agricole mixte et le développement d’activités après récolte assurent plus d’opportunités d’emploi pour la famille et permettent une intégration plus importante dans un milieu rural qui promeut des valeurs territoriales et le développement de l’économie locale. Rechercher dans les réponses de la ferme familiale pour les défi s de la restructuration du marché dans le secteur laitier, et en particulier le rôle qui joue la femme dans ce système d’exploitation agricole mixte, pourrait fournir un facteur de production fondamental pour évaluer la viabilité de ce model agricole dans le monde actuel.

3 Contraster de façon frappante avec la promotion de Nestlé de lait en poudre dans des conditions où l’eau propre pourrait ne pas être garantie.

lait

Références

CASTRO GUEDES, M. de & R. Souza, Impacts of Liberalization on the Milk and Dairy Sector from a Gender Perspective, IGTN, 2005 LATOUR, B. The Pasteurisation of France, HUP, 1988Leite Brasil, 2005 www.leitebrasil.org.br MAGALHÃES, R. Soluções sociais para a competição no mercado de leite da Mesorregião Grande Fronteira Mercosul, São Paulo, 2005 USP (mimeo)NOFFAL, & Wilkinson J. “Production and Trade in Dairy Products”. Revista INTAL. Buenos Aires, v.7,n.1,p.75-100,1999.PAULILO, M. I., A. B. de Grandi & M. M. Silva, “Mulher e Atividade Leiteira: a dupla face da exclusão”, Cadernos de Pesquisa, no 21, Julho, 2000, PPGSP/UFSCWILKINSON, J. Estudo da Competitividade da Indústria Brasileira: Indústria de Laticínios, 1996 EDUR, Rio de Janeiro www.ablv.org.br

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Introduction

La République du Kenya couvre une superfi cie de 582 646 km2 environs, composée de 97% de terre et 2.2% d’eau. De ces terres, 16% seulement peuvent être classifi ées comme ayant un potentiel moyen ou fort, le reste étant surtout ari-de ou semi-aride. La population du Kenya est de 30 millions de personnes d’après un recensement de 1999. Environ 80% de la population du Kenya vit dans des régions rurales et tire ses moyens d’existence de l’agriculture. Le secteur est donc la source principale du revenu national et de création d’emplois pour plus de 80% de la population et il contribue à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire.1

Le maïs est la culture vivrière clé au Kenya, consti-tuant 3% du produit intérieur brut (PIB), 12% du PIB agri-cole et 21% de la valeur totale des denrées agricoles pri-maires.2 Le maïs est à la fois une culture vivrière et une culture commerciale, cultivée dans un estimatif de 1.4 mil-lions d’hectares par des grandes agriculteurs (25%) et par des petits exploitants (75%). La production annuelle totale de maïs entre 1988 et 1998 a été de 2.3 millions de tonnes métriques fl uctuant entre 1.7 millions de tonnes métri-ques en 1993/1994 et 3.4 millions de tonnes en 1988/89. La consommation nationale annuelle de maïs est d’environ 32 millions de sacs (2.9 millions de tonnes métriques), le dé-fi cit de production étant pallié à travers des importations commerciales.3

L’eau

Le Kenya subit un type de pluviosité bimodal avec de « grandes pluies » entre mars et mai et des « petites pluies » entre octobre et décembre. L’intensité et l’étendue des pré-cipitations dans chaque région déterminent leur effi cacité. Les précipitations annuelles moyennes oscillent entre 250 et 2500 mm. Il y a beaucoup de différents types de distribu-tion des précipitations. Pour cultiver des produits agrico-les, les fermiers comptent principalement sur les pluies, qui ont prouvé qu’elles sont ineffi caces à cause de l’irrégularité des précipitations. Le Kenya compte sur l’eau principale-ment des ressources suivantes : des lacs, des fl euves, hydro- géologique (de l’eau souterraine), des eaux de surface et des barrages. En 1997, le nombre total d’approvisionnements en eau maintenus par le gouvernement de Kenya était de 401 (107 dans des régions urbaines et 294 dans des régions rurales). Dans les régions arides et semi-arides, l’inadéqua-tion et le manque de fi abilité des approvisionnements en eau constituent les contraintes les plus sérieuses pour le développement de l’agriculture, le bétail, voire des ressour-ces humaines et des activités de développement.4 En rap-port à l’eau, quelques uns des défi s qui rendent impossible l’agriculture effective au Kenya incluent : des sources d’eau inadéquates ; des coûts élevés des intrants d’irrigation ; le manque d’une connaissance technique appropriée ; inten-sité d’allègement élevée ; des terres sodiques et salines.

maïs

* Wanjohi est avocat et Cadre du Programme Genta ; [email protected] Agrarian Reforms and Rural Development: New Challenges and Options for Revitalizing Rural Communities in Kenya. National Report from Kenya. Mars, 2006.2 Gouvernement du Kenya, 1998.3 Primary Agricultural Sector: Supply Side Policy Frame Work Strategies Status and Links with Value Addition, par l’Ing. Mwamzali Shiribwa.4 Gateway to Land water Information in Kenya National Report, par Peter Macharia, juillet 2004.

chez les innovateurs. Le problème principal du transfert de technologie dans l’agriculture a été en rapport avec le fait qu’elles sont transférées aux hommes, qui ne sont pas les principaux producteurs d’aliments en Afrique. Donc, la commercialisation de l’agriculture qui implique de nou-velles technologies a marginalisé encore plus les femmes. Elles leur refusent les terres les plus productives pour la production alimentaire et elles transfèrent les technologies modernes ou appropriées aux hommes. Ceci oblige les fem-mes à continuer avec leur vieille besogne dans des terres de plus en plus stériles et avec moins d’hectares.

Les “Brevets” pour protéger les droits de propriété in-tellectuelle (DPI) sont justifi és comme protection et stimu-lant de la créativité. En contrepartie, la société espère que les innovateurs mettent leurs travaux à disposition au pro-fi t de l’humanité. Bien que la société encourage la créati-vité, elle abhorre le monopole. Donc l’état, en délivrant les DPI, limite les droits accordés à l’inventeur à une période de temps spécifi que.

Conceptuellement, les DPI eux-mêmes ne doivent pas être un problème. Ce qui est devenu un sujet contro-versé est la nature du sens et de l’interprétation associée aux DPI dernièrement, en particulier avec l’introduction des Accords sur les Droits de Propriété Intellectuelle liés au Commerce (TRIPs) dans l’Organisation mondiale du commerce. Les TRIPs ont développé le concept de DPI au-delà de produits mécaniques et littéraires pour y inclure des produits biologiques et agricoles. Ce développement a eu une tendance à marginaliser les pays en développement les plus faibles comme le Kenya, et il a eu un impact négatif sur l’agriculture et la sécurité alimentaire.

Des conséquences des DPI pour les fermiers au Kenya

Avant l’introduction des Droits des Producteurs de Plantes (PBR), l’Institut Kenyan de Recherche Agricole (KARI), en tant qu’organisation publique, a participé à la création de variétés de cultures qui ont été traités exclusivement

comme des biens publics. Ceci a changé avec la libérali-sation de l’industrie de la semence, qui exige aux fermiers de payer des redevances pour les variétés qu’ils achètent. Maintenant les fermiers doivent payer pour les variétés qu’ils ont aidé à créer au lieu de partager les bénéfi ces qu’el-les cumulent.

En décembre 2001 on avait reçu 541 demandes environ dont 259 étaient de producteurs kenyans. La plupart des demandes étaient en rapport avec des cultures horticoles plutôt qu’avec des cultures clé pour la sécurité alimentaire. Plus de la moitié des demandes provenaient de pays indus-trialisés. C’étaient principalement des entreprises ou des particuliers qui voulaient protéger certaines variétés du marché d’exportation. Au Kenya, les cultures horticoles ont remplacé les principales cultures vivrières. Les PBR sont dessinés pour fortifi er les cultures commerciales et non les cultures vivrières comme le maïs. L’introduction des PBR dans le contexte du Kenya peut être décrite comme une fa-çon d’encourager les monocultures qui entraînent l’érosion de la diversité génétique et la concentration des bénéfi ces des variétés « nouvelles » entre les mains des entreprises commerciales, tout aux dépends du fermier pauvre. Les fer-miers qui comptaient sur les variétés anciennes et sur le recyclage des semences ont souffert et ils souffrent encore après la mise en vigueur des PBR au Kenya.8

Conclusion

D’après l’expérience du Kenya il est clair que la réduction de la productivité de maïs et l’accès aux marchés infl ue sur la réussite des fermiers locaux et provoque des problèmes de sécurité alimentaire.

Le fait est que les politiques de libéralisation des Ins-titutions Financières Internationales et de l‘OMC mena-cent de convertir le Kenya dans un importateur d’aliments à long terme. Des millions de petits exploitants de maïs dans tout le pays voient leurs moyens d’existence érodés à cause de la combinaison d’une gestion gouvernementale inappropriée et la libéralisation du commerce.

8 Ibid.

L’impact de la libéra-lisation du commerce dans la production de maïs au KenyaEdith Makandi Wanjohi*

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Le rôle des femmes dans la production de maïs au Kenya

L’idée que les femmes touchent un revenu dans la famille n’est pas neuf pour les femmes dans des régions rurales. Les femmes sont traditionnellement impliquées dans la planta-tion, l’entretien et la récolte du maïs. Leur rôle ne s’arrête pas après la récolte ; il continue, car elles sont responsables de conserver et d’entreposer les semences pour la prochaine saison. Leur fonction dans l’entreposage est fondamentale car elles doivent garantir que le maïs soit conservé de for-me telle que ni le temps ni les ennemis des cultures ne les affectent.

Les femmes jouent un rôle important pour atteindre les buts nutritionnels et de sécurité alimentaire. En Afri-que Subsaharienne, les femmes cultivent 70% des aliments pour la famille et la consommation locale. Tandis que la participation des hommes à l’agriculture diminue, le rôle des femmes dans la production agricole augmente. Les fem-mes continuent d’être les gardiennes principales de l’acqui-sition, la transformation et le marketing des aliments, et en fi n de compte de l’alimentation de la famille.5

Un autre défi important que les femmes affrontent dans la production de maïs est les maigres précipitations dans les terres arides et semi-arides. Dans les régions de potentiel moyen à fort, les problèmes les plus importants sont l’érosion du sol, la mauvaise qualité des semences, les mauvaises infrastructures, la faible fertilité du sol, la lixi-viation, la faible capacité du sol à retenir l’eau, le manque de facilité de crédit pour les fermiers, la pression de la po-pulation sur les terres agricoles et les faibles connaissances techniques sur la production agricole et l’entreposage.

L’impact de la libéralisation et la commercialisation du maïs

Après l’indépendance en 1963, le secteur agricole du Ke-nya fut dominé par des organismes parapublics gouver-nementaux. Ces organismes avaient l’intention d’aider les producteurs dans le traitement et la commercialisation des denrées agricoles. Le maïs était administré par des of-fi ces/ coopératives de commercialisation tels que l’Offi ce National des Céréales et des Produits Agricoles (NCPB). Au milieu des années ’80 c’était déjà évident que la com-mercialisation à travers les organismes gouvernementaux ne pouvait pas continuer à cause de la mauvaise gestion de ceux-ci. Le gouvernement a contrôlé strictement tous les aspects de la commercialisation du maïs jusqu’à 1986, lors

du début d’une graduelle libéralisation qui s’est complétée en 1995. C’est ici que les problèmes pour les fermiers de maïs au Kenya ont commencé.

Au début des années ‘90, le gouvernement a été forcé par des donateurs multilatéraux et bilatéraux d’appliquer les politiques de libéralisation et de privatisation, quoique avec réticence. Cette action a également entraîné le dessai-sissement des sociétés propriété de l’État qui avaient servi comme le seul et principal centre de commercialisation pour les denrées agricoles. La réforme impliquait aussi la privatisation de la commercialisation des produits agrico-les, l’élimination du contrôle des prix et du mouvement des grains, la déréglementation du commerce intérieur et exté-rieur, et la déréglementation des taux d’intérêt.

En 1996, le gouvernement du Kenya a introduit un document d’orientation sur Croissance Renouvelée et Ges-tion Économique (document de session 1 de 1996). Selon la nouvelle politique, l’économie devait être libéralisée en vue d’éliminer toutes les tendances monopolistiques, dessaisis-sant les investissements gouvernementaux dans des activi-tés commerciales, et encourageant les secteurs privés pour qu’ils s’engagent dans la direction des organismes gouver-nementaux formels et parapublics. En 1998 il y a eu une pro-duction estimée de 3 millions de tonnes de maïs ; environ 40% de celle-ci a été commercialisée. La libéralisation a été mise en pratique sans la formation d’institutions de com-mercialisation alternatives. Les prix du maïs fl uctuaient substantiellement selon les forces du marché concurrentiel avec des effets de modération du gouvernement limités à travers des interventions des marchés libres et des tarifs d’importation. Mais actuellement les règles des organisa-tions commerciales régionales et mondiales ont rendu im-possible cette intervention gouvernementale. La participa-tion du secteur privé a augmenté substantiellement à tous les niveaux dans le système de commercialisation.

L’objectif commun de ces réformes était d’augmenter la productivité, d’élever le niveau de production des pro-duits alimentaires de base à leur potentiel, d’améliorer la qualité et les normes des produits et de diversifi er les ex-portations menant à une importante croissance économi-que. Cependant, les réformes n’ont pas abouti à la récupé-ration économique voulue de la production de maïs et de l’économie. Dans une certaine mesure, le mauvais rende-ment a augmenté et il a mené à l’importation d’aliments modifi és génétiquement et au dumping d’aliments dans les marchés kenyans. Par conséquent, les fermiers n’ont plus les moyens de vendre leurs produits à un prix de marché convenable. Ces changements ont également tué la pro-duction locale de maïs et les fermiers ne sont même plus

capables d’alimenter leurs propres familles. À la suite de la libéralisation du marché, les fermiers ne traitent ni ne commercialisent leurs propres aliments.

Notre environement, notre richesse

Il y a deux autres facteurs en rapport avec le commerce qui infl uent sur la production de maïs et la sécurité alimen-taire au Kenya : Les Organismes Génétiquement Modifi és (OGM) et les Droits de Propriété Intellectuelle (DPI).

Les organismes genetiquement modifi es

…Il est probable que les générations futures analysent notre époque et nous remercient ou nous maudissent pour ce que nous faisons – ou nous ne faisons pas – à propos des OGM et de la biosécurité. Ce qui est correct n’est pas simple6

Le débat sur la valeur potentielle de la biotechnologie mo-derne s’accroît, en particulier celui de la technologie trans-génique, pour contribuer à atteindre le développement de l’Afrique et ses buts de sécurité alimentaire. Le défi qu’af-frontent les responsables n’est pas seulement celui de com-prendre ce que la technologie peut faire ou a fait ailleurs, mais celui d’établir quelles sont les opportunités qu’elle offre pour le contexte africain. Les OGM impliquent trois sujets fondamentaux :• Si les OGM offrent ou non une option de sécurité ali-

mentaire durable. Dans ce cas, si le maïs modifi é géné-tiquement peut remplacer le maïs traditionnel et donc augmenter la production de maïs ;

• Quelles sont les conséquences des technologies trans-géniques pour la biosécurité, ainsi que pour la santé et le bien-être humains ; et

• L’étendu de la capacité africaine existante pour entre-prendre des recherches et surveiller et évaluer effi ca-cement les produits génétiquement modifi és (GM) et leur utilisation.

OGM et sécurité alimentaire

• La plantation dans tout le monde de cultures GM a augmenté de 20% en 2004. Pour la première fois, la croissance en hectares des superfi cies cultivées avec

GM a été supérieure dans des pays en développement par rapport à des pays développés.

• La résistance croissante des cultures aux insectes et aux maladies, et la réduction d’herbes pourrait aider à réduire les pertes des cultures et la dépendance à l'égard d'engrais et d'herbicides coûteux, ce qui tour-nerait à des économies importantes pour les fermiers qui ont peu de ressources. Cependant, le défi d’amélio-rer la sécurité alimentaire implique plus qu’augmenter seulement la production alimentaire.

• À cause des contrats de licence et des systèmes de pro-duction des GM, les fermiers sont poussés à la mo-noculture, et la variété de cultures plantées pour la consommation au foyer est reduite.

Les OMG et des préoccupations pour la santé humaine

• L’augmentation de l’utilisation de cultures GM tolé-rantes aux herbicides peut représenter un nouveau ris-que pour l’environnement et pour la santé humaine. Par exemple, le glyphosate est une formulation impor-tante des cultures « Round-up- ready » et il est actuel-lement l’herbicide « total » le plus vendu au monde. À cause de l’introduction des cultures d’OGM Round-up Ready, l’exposition des êtres humains et de l’environ-nement à cet herbicide est sensé augmenter. En outre, il existe de fortes indications que les produits conte-nant glyphosate sont extrêmement toxiques pour les animaux et les êtres humains. Les femmes courent un risque élevé face à ces substances toxiques car elles les utilisent dans les fermes.

• Il peut se produire une résistance plus importante aux antibiotiques. Par exemple, le maïs Bt de Novartis contient un gène marqueur qui codifi e pour la résis-tance aux antibiotiques en E.coli. Il existe le risque que si des animaux ou des êtres humaines consomment des produits dérivés du maïs Bt tels que des aliments pour le bétail ou l’amidon, quelques antibiotiques devien-nent inutiles.7

Les droits de propriété intellectuelle et les technologies de la sécurité alimentaire : quel est le chemin pour les fem-mes africaines ?

Quelques technologies ont été transférées aux fer-miers au fur et à mesure qu’elles sont disponibles et effi ca-ces. Plusieurs technologies appropriées demeurent encore

5 Trends in Women’s Contribution to Agricultural Productivity: Lessons from Africa, by Ruth K. Oniang’O, PhD. août, 1999.6 CBD et PNUE 20037 Our environment, our wealth; www.unep.org/dewa/africa.

Page 19: CCase studies highlighting the gendered ase studies ... · Livelihoods (Transformando los Medios de Vida de las Mujeres) en relación con los alimentos, la agricultura y el co-mercio

Le rôle des femmes dans la production de maïs au Kenya

L’idée que les femmes touchent un revenu dans la famille n’est pas neuf pour les femmes dans des régions rurales. Les femmes sont traditionnellement impliquées dans la planta-tion, l’entretien et la récolte du maïs. Leur rôle ne s’arrête pas après la récolte ; il continue, car elles sont responsables de conserver et d’entreposer les semences pour la prochaine saison. Leur fonction dans l’entreposage est fondamentale car elles doivent garantir que le maïs soit conservé de for-me telle que ni le temps ni les ennemis des cultures ne les affectent.

Les femmes jouent un rôle important pour atteindre les buts nutritionnels et de sécurité alimentaire. En Afri-que Subsaharienne, les femmes cultivent 70% des aliments pour la famille et la consommation locale. Tandis que la participation des hommes à l’agriculture diminue, le rôle des femmes dans la production agricole augmente. Les fem-mes continuent d’être les gardiennes principales de l’acqui-sition, la transformation et le marketing des aliments, et en fi n de compte de l’alimentation de la famille.5

Un autre défi important que les femmes affrontent dans la production de maïs est les maigres précipitations dans les terres arides et semi-arides. Dans les régions de potentiel moyen à fort, les problèmes les plus importants sont l’érosion du sol, la mauvaise qualité des semences, les mauvaises infrastructures, la faible fertilité du sol, la lixi-viation, la faible capacité du sol à retenir l’eau, le manque de facilité de crédit pour les fermiers, la pression de la po-pulation sur les terres agricoles et les faibles connaissances techniques sur la production agricole et l’entreposage.

L’impact de la libéralisation et la commercialisation du maïs

Après l’indépendance en 1963, le secteur agricole du Ke-nya fut dominé par des organismes parapublics gouver-nementaux. Ces organismes avaient l’intention d’aider les producteurs dans le traitement et la commercialisation des denrées agricoles. Le maïs était administré par des of-fi ces/ coopératives de commercialisation tels que l’Offi ce National des Céréales et des Produits Agricoles (NCPB). Au milieu des années ’80 c’était déjà évident que la com-mercialisation à travers les organismes gouvernementaux ne pouvait pas continuer à cause de la mauvaise gestion de ceux-ci. Le gouvernement a contrôlé strictement tous les aspects de la commercialisation du maïs jusqu’à 1986, lors

du début d’une graduelle libéralisation qui s’est complétée en 1995. C’est ici que les problèmes pour les fermiers de maïs au Kenya ont commencé.

Au début des années ‘90, le gouvernement a été forcé par des donateurs multilatéraux et bilatéraux d’appliquer les politiques de libéralisation et de privatisation, quoique avec réticence. Cette action a également entraîné le dessai-sissement des sociétés propriété de l’État qui avaient servi comme le seul et principal centre de commercialisation pour les denrées agricoles. La réforme impliquait aussi la privatisation de la commercialisation des produits agrico-les, l’élimination du contrôle des prix et du mouvement des grains, la déréglementation du commerce intérieur et exté-rieur, et la déréglementation des taux d’intérêt.

En 1996, le gouvernement du Kenya a introduit un document d’orientation sur Croissance Renouvelée et Ges-tion Économique (document de session 1 de 1996). Selon la nouvelle politique, l’économie devait être libéralisée en vue d’éliminer toutes les tendances monopolistiques, dessaisis-sant les investissements gouvernementaux dans des activi-tés commerciales, et encourageant les secteurs privés pour qu’ils s’engagent dans la direction des organismes gouver-nementaux formels et parapublics. En 1998 il y a eu une pro-duction estimée de 3 millions de tonnes de maïs ; environ 40% de celle-ci a été commercialisée. La libéralisation a été mise en pratique sans la formation d’institutions de com-mercialisation alternatives. Les prix du maïs fl uctuaient substantiellement selon les forces du marché concurrentiel avec des effets de modération du gouvernement limités à travers des interventions des marchés libres et des tarifs d’importation. Mais actuellement les règles des organisa-tions commerciales régionales et mondiales ont rendu im-possible cette intervention gouvernementale. La participa-tion du secteur privé a augmenté substantiellement à tous les niveaux dans le système de commercialisation.

L’objectif commun de ces réformes était d’augmenter la productivité, d’élever le niveau de production des pro-duits alimentaires de base à leur potentiel, d’améliorer la qualité et les normes des produits et de diversifi er les ex-portations menant à une importante croissance économi-que. Cependant, les réformes n’ont pas abouti à la récupé-ration économique voulue de la production de maïs et de l’économie. Dans une certaine mesure, le mauvais rende-ment a augmenté et il a mené à l’importation d’aliments modifi és génétiquement et au dumping d’aliments dans les marchés kenyans. Par conséquent, les fermiers n’ont plus les moyens de vendre leurs produits à un prix de marché convenable. Ces changements ont également tué la pro-duction locale de maïs et les fermiers ne sont même plus

capables d’alimenter leurs propres familles. À la suite de la libéralisation du marché, les fermiers ne traitent ni ne commercialisent leurs propres aliments.

Notre environement, notre richesse

Il y a deux autres facteurs en rapport avec le commerce qui infl uent sur la production de maïs et la sécurité alimen-taire au Kenya : Les Organismes Génétiquement Modifi és (OGM) et les Droits de Propriété Intellectuelle (DPI).

Les organismes genetiquement modifi es

…Il est probable que les générations futures analysent notre époque et nous remercient ou nous maudissent pour ce que nous faisons – ou nous ne faisons pas – à propos des OGM et de la biosécurité. Ce qui est correct n’est pas simple6

Le débat sur la valeur potentielle de la biotechnologie mo-derne s’accroît, en particulier celui de la technologie trans-génique, pour contribuer à atteindre le développement de l’Afrique et ses buts de sécurité alimentaire. Le défi qu’af-frontent les responsables n’est pas seulement celui de com-prendre ce que la technologie peut faire ou a fait ailleurs, mais celui d’établir quelles sont les opportunités qu’elle offre pour le contexte africain. Les OGM impliquent trois sujets fondamentaux :• Si les OGM offrent ou non une option de sécurité ali-

mentaire durable. Dans ce cas, si le maïs modifi é géné-tiquement peut remplacer le maïs traditionnel et donc augmenter la production de maïs ;

• Quelles sont les conséquences des technologies trans-géniques pour la biosécurité, ainsi que pour la santé et le bien-être humains ; et

• L’étendu de la capacité africaine existante pour entre-prendre des recherches et surveiller et évaluer effi ca-cement les produits génétiquement modifi és (GM) et leur utilisation.

OGM et sécurité alimentaire

• La plantation dans tout le monde de cultures GM a augmenté de 20% en 2004. Pour la première fois, la croissance en hectares des superfi cies cultivées avec

GM a été supérieure dans des pays en développement par rapport à des pays développés.

• La résistance croissante des cultures aux insectes et aux maladies, et la réduction d’herbes pourrait aider à réduire les pertes des cultures et la dépendance à l'égard d'engrais et d'herbicides coûteux, ce qui tour-nerait à des économies importantes pour les fermiers qui ont peu de ressources. Cependant, le défi d’amélio-rer la sécurité alimentaire implique plus qu’augmenter seulement la production alimentaire.

• À cause des contrats de licence et des systèmes de pro-duction des GM, les fermiers sont poussés à la mo-noculture, et la variété de cultures plantées pour la consommation au foyer est reduite.

Les OMG et des préoccupations pour la santé humaine

• L’augmentation de l’utilisation de cultures GM tolé-rantes aux herbicides peut représenter un nouveau ris-que pour l’environnement et pour la santé humaine. Par exemple, le glyphosate est une formulation impor-tante des cultures « Round-up- ready » et il est actuel-lement l’herbicide « total » le plus vendu au monde. À cause de l’introduction des cultures d’OGM Round-up Ready, l’exposition des êtres humains et de l’environ-nement à cet herbicide est sensé augmenter. En outre, il existe de fortes indications que les produits conte-nant glyphosate sont extrêmement toxiques pour les animaux et les êtres humains. Les femmes courent un risque élevé face à ces substances toxiques car elles les utilisent dans les fermes.

• Il peut se produire une résistance plus importante aux antibiotiques. Par exemple, le maïs Bt de Novartis contient un gène marqueur qui codifi e pour la résis-tance aux antibiotiques en E.coli. Il existe le risque que si des animaux ou des êtres humaines consomment des produits dérivés du maïs Bt tels que des aliments pour le bétail ou l’amidon, quelques antibiotiques devien-nent inutiles.7

Les droits de propriété intellectuelle et les technologies de la sécurité alimentaire : quel est le chemin pour les fem-mes africaines ?

Quelques technologies ont été transférées aux fer-miers au fur et à mesure qu’elles sont disponibles et effi ca-ces. Plusieurs technologies appropriées demeurent encore

5 Trends in Women’s Contribution to Agricultural Productivity: Lessons from Africa, by Ruth K. Oniang’O, PhD. août, 1999.6 CBD et PNUE 20037 Our environment, our wealth; www.unep.org/dewa/africa.

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Introduction

La République du Kenya couvre une superfi cie de 582 646 km2 environs, composée de 97% de terre et 2.2% d’eau. De ces terres, 16% seulement peuvent être classifi ées comme ayant un potentiel moyen ou fort, le reste étant surtout ari-de ou semi-aride. La population du Kenya est de 30 millions de personnes d’après un recensement de 1999. Environ 80% de la population du Kenya vit dans des régions rurales et tire ses moyens d’existence de l’agriculture. Le secteur est donc la source principale du revenu national et de création d’emplois pour plus de 80% de la population et il contribue à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire.1

Le maïs est la culture vivrière clé au Kenya, consti-tuant 3% du produit intérieur brut (PIB), 12% du PIB agri-cole et 21% de la valeur totale des denrées agricoles pri-maires.2 Le maïs est à la fois une culture vivrière et une culture commerciale, cultivée dans un estimatif de 1.4 mil-lions d’hectares par des grandes agriculteurs (25%) et par des petits exploitants (75%). La production annuelle totale de maïs entre 1988 et 1998 a été de 2.3 millions de tonnes métriques fl uctuant entre 1.7 millions de tonnes métri-ques en 1993/1994 et 3.4 millions de tonnes en 1988/89. La consommation nationale annuelle de maïs est d’environ 32 millions de sacs (2.9 millions de tonnes métriques), le dé-fi cit de production étant pallié à travers des importations commerciales.3

L’eau

Le Kenya subit un type de pluviosité bimodal avec de « grandes pluies » entre mars et mai et des « petites pluies » entre octobre et décembre. L’intensité et l’étendue des pré-cipitations dans chaque région déterminent leur effi cacité. Les précipitations annuelles moyennes oscillent entre 250 et 2500 mm. Il y a beaucoup de différents types de distribu-tion des précipitations. Pour cultiver des produits agrico-les, les fermiers comptent principalement sur les pluies, qui ont prouvé qu’elles sont ineffi caces à cause de l’irrégularité des précipitations. Le Kenya compte sur l’eau principale-ment des ressources suivantes : des lacs, des fl euves, hydro- géologique (de l’eau souterraine), des eaux de surface et des barrages. En 1997, le nombre total d’approvisionnements en eau maintenus par le gouvernement de Kenya était de 401 (107 dans des régions urbaines et 294 dans des régions rurales). Dans les régions arides et semi-arides, l’inadéqua-tion et le manque de fi abilité des approvisionnements en eau constituent les contraintes les plus sérieuses pour le développement de l’agriculture, le bétail, voire des ressour-ces humaines et des activités de développement.4 En rap-port à l’eau, quelques uns des défi s qui rendent impossible l’agriculture effective au Kenya incluent : des sources d’eau inadéquates ; des coûts élevés des intrants d’irrigation ; le manque d’une connaissance technique appropriée ; inten-sité d’allègement élevée ; des terres sodiques et salines.

maïs

* Wanjohi est avocat et Cadre du Programme Genta ; [email protected] Agrarian Reforms and Rural Development: New Challenges and Options for Revitalizing Rural Communities in Kenya. National Report from Kenya. Mars, 2006.2 Gouvernement du Kenya, 1998.3 Primary Agricultural Sector: Supply Side Policy Frame Work Strategies Status and Links with Value Addition, par l’Ing. Mwamzali Shiribwa.4 Gateway to Land water Information in Kenya National Report, par Peter Macharia, juillet 2004.

chez les innovateurs. Le problème principal du transfert de technologie dans l’agriculture a été en rapport avec le fait qu’elles sont transférées aux hommes, qui ne sont pas les principaux producteurs d’aliments en Afrique. Donc, la commercialisation de l’agriculture qui implique de nou-velles technologies a marginalisé encore plus les femmes. Elles leur refusent les terres les plus productives pour la production alimentaire et elles transfèrent les technologies modernes ou appropriées aux hommes. Ceci oblige les fem-mes à continuer avec leur vieille besogne dans des terres de plus en plus stériles et avec moins d’hectares.

Les “Brevets” pour protéger les droits de propriété in-tellectuelle (DPI) sont justifi és comme protection et stimu-lant de la créativité. En contrepartie, la société espère que les innovateurs mettent leurs travaux à disposition au pro-fi t de l’humanité. Bien que la société encourage la créati-vité, elle abhorre le monopole. Donc l’état, en délivrant les DPI, limite les droits accordés à l’inventeur à une période de temps spécifi que.

Conceptuellement, les DPI eux-mêmes ne doivent pas être un problème. Ce qui est devenu un sujet contro-versé est la nature du sens et de l’interprétation associée aux DPI dernièrement, en particulier avec l’introduction des Accords sur les Droits de Propriété Intellectuelle liés au Commerce (TRIPs) dans l’Organisation mondiale du commerce. Les TRIPs ont développé le concept de DPI au-delà de produits mécaniques et littéraires pour y inclure des produits biologiques et agricoles. Ce développement a eu une tendance à marginaliser les pays en développement les plus faibles comme le Kenya, et il a eu un impact négatif sur l’agriculture et la sécurité alimentaire.

Des conséquences des DPI pour les fermiers au Kenya

Avant l’introduction des Droits des Producteurs de Plantes (PBR), l’Institut Kenyan de Recherche Agricole (KARI), en tant qu’organisation publique, a participé à la création de variétés de cultures qui ont été traités exclusivement

comme des biens publics. Ceci a changé avec la libérali-sation de l’industrie de la semence, qui exige aux fermiers de payer des redevances pour les variétés qu’ils achètent. Maintenant les fermiers doivent payer pour les variétés qu’ils ont aidé à créer au lieu de partager les bénéfi ces qu’el-les cumulent.

En décembre 2001 on avait reçu 541 demandes environ dont 259 étaient de producteurs kenyans. La plupart des demandes étaient en rapport avec des cultures horticoles plutôt qu’avec des cultures clé pour la sécurité alimentaire. Plus de la moitié des demandes provenaient de pays indus-trialisés. C’étaient principalement des entreprises ou des particuliers qui voulaient protéger certaines variétés du marché d’exportation. Au Kenya, les cultures horticoles ont remplacé les principales cultures vivrières. Les PBR sont dessinés pour fortifi er les cultures commerciales et non les cultures vivrières comme le maïs. L’introduction des PBR dans le contexte du Kenya peut être décrite comme une fa-çon d’encourager les monocultures qui entraînent l’érosion de la diversité génétique et la concentration des bénéfi ces des variétés « nouvelles » entre les mains des entreprises commerciales, tout aux dépends du fermier pauvre. Les fer-miers qui comptaient sur les variétés anciennes et sur le recyclage des semences ont souffert et ils souffrent encore après la mise en vigueur des PBR au Kenya.8

Conclusion

D’après l’expérience du Kenya il est clair que la réduction de la productivité de maïs et l’accès aux marchés infl ue sur la réussite des fermiers locaux et provoque des problèmes de sécurité alimentaire.

Le fait est que les politiques de libéralisation des Ins-titutions Financières Internationales et de l‘OMC mena-cent de convertir le Kenya dans un importateur d’aliments à long terme. Des millions de petits exploitants de maïs dans tout le pays voient leurs moyens d’existence érodés à cause de la combinaison d’une gestion gouvernementale inappropriée et la libéralisation du commerce.

8 Ibid.

L’impact de la libéra-lisation du commerce dans la production de maïs au KenyaEdith Makandi Wanjohi*

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I. Le marché étatsunien

La plupart des fl eurs cueillies et importées vers les Etats Unis proviennent de la Colombie, l’Equateur et la Hollan-de. Ces trois pays fournissent, à eux trois 85% des importa-tions de fl eurs vers les Etats Unis. Les états Unis importent également des fl eurs tropicales et du feuillage provenant du Costa Rica et du Guatemala pour la confection de bou-quets. Les importations de fl eurs cueillies importées vers les Etats Unis ont augmenté de 16% en 2004 et ont atteint 705,6 millions $ (Agricultural Marketing Resource Center). Contrairement à cela l’Europe importe la plupart de ses fl eurs de l’Afrique en raison de sa proximité géographique.

85% des fl eurs cueillies importées vers les Etats Unis entrent dans ce pays libres de droits de douane, dans le ca-dre de programmes préférentiels de commerce. 75% de ces importations libres de droits sont comprises dans la Loi de Promotion Commerciale des Andes et Eradication de la Drogue (ATPDEA) dont bénéfi cient la Bolivie, la Colom-bie, l’Equateur et le Pérou.

II. Développement du secteur en Colombie et à l’ Equateur

La fl oriculture constitue l’un des secteurs d’exportation à plus de succès dans l’économie de la Colombie. Le secteur

n’existant que depuis 35 ans, la Colombie a cependant pris la 2ème position comme exportateur mondial de fl eurs fraî-ches cueillies, avec une participation de 14% dans le com-merce total (la Hollande étant le premier avec une partici-pation de 56%).

La plupart du capital qui se trouve dans la fl oricul-ture est d’origine national. Les avantages cocurrentiels des cultures de la Colombie et de l’Equateur sur le plan interna-tional incluent : les caractéristiques climatiques des régions de culture, les condiditons de l’infrastructure des zones d’emplacement des cultures et la proximité géograpphique du marché étatsunien. En Colombie la corporation des fl o-riculteurs est Asocofl ores, créée en 1973 avec comme objec-tif, celui de stimuler la production de fl eurs colombiennes à prendre les premières positions dans le marché internatio-nal (Herrera, 2004)

En Equateur, la corporation des fl oriculteurs s’appelle Expofl ores. On ne dispose pas de données exactes sur les coûts de production, mais on remarque que la surface optimale pour

fl eurs

de l’homme, la population en situation de déplacement se compose de femmes, garçons, fi lles et vieillards. Le DANE, en collaboration avec le PNUD, a réalisé l’analyse de genre sur les données des enquêtes de qualité de vie dans les an-nées 1997 et 2003, dans le cas spécifi que des situations « chef de famille », et a trouvé les résultats suivants :

Dans les années en question, la situation « femme chef de famille » a augmenté de façon considérable : elle a passé de 25,8% du total des foyers en 1997 à 30% en 2003. Quant à « l’ homme chef de famille » on a trouvé que sa représenta-tion a baissé de 74,2% à 69,1% en 2003.

La tranche d’âge à moindre croissance est celle entre 26 et 40 ans. Les chefs de famille à plus de 40 ans sont la majo-rité mais en tendance décroissante. L’analyse de l’état civil des femmes chefs de foyer signale une majorité de veuves 30% ; séparées et divorcées 38% et célibataires 15% : en tout 81,6% de femmes chefs de famille. DANE a informé en plus d’ une croissance considérable du nombre de femmes chefs de famille sans conjoint : ce groupe est passé de 7% à 19% en zone rurale et de 5% à 30% en zone urbaine entre 1997 et 2003. Le nombre de femmes sans conjoint ayant des enfants âgés de moins de 18 ans a également eu tendance à augmenter ces dernières années.

Par rapport à la taille des foyers on a signalé que la pluplart a entre 0 et 2 enfants, sans rapport avec le genre du chef de famille (homme-femme). Les foyers à plus de 2 en-fants présentent une variation négative par rapport à 1997. Pour le « chef de famille femme » on trouve une croissance des foyers à deux enfants.

On peut trouver des données plus récentes à ce sujet dans l’enquête Nationale de Démographie et Santé de l’an-née 2005 : l’enquête remarque qu’on observe une féminisa-tion des chefs de famille. En 1995 24% des chefs de foyer étaient des femmes, en 2000, 28%, alors qu’en 2005 la pro-portion a augmenté à 30%. (Profamilia, 2005 : 37).

En ce qui concerne la composition des foyers ils si-gnalent d’après leurs enquêtes périodiques, que par rapport

* Jaramillo es Professeur du Département de Sociologie et Directrice de l’école d’Etudes de Genre de l’Université Nationale de Colombie; Point Focal de IGTN Pour la Colombie avec la collaboration et l’appui de Vivian Nayibe Castro, sociologue; [email protected].

Nora Ferm, Directice de Programmes, International Labor Rights Fund, Etats Unis-Equateur; [email protected].

COLOMBIE

Rose 48%Oeillet, Mini Oeillet 24% Chrisantème 4%Autres 24%Surface cultivée: 6.544 hectares, situSituées dans la Sabana de Bogota (85%) et Rionegro Antioquia (12%).

98% de la productin est exporté.Valeur des exportations2004-05, millions US$:

Amérique du Nord $596.61 85%

Union Européenne $62.18 9%

Autres pays $44.64 6%

Emplois directs: 94.271Emplois indirects: 80.130Femmes 66% (Asocolfl ores 2006)

4 Corporation Autonome régionale. Entité responsable de la gestion environnementale dans le centre de la région de Bogota et Cundinamarca, Colombie.

générale la Sabana de Bogota exerce une énorme pression à cause de la ressource hydrique par une augmentation dans la concurrence et par l’usage et une croissance de la contamina-tion avec tous les types de déversements de résidus. (POLO, 2004 : 6)

Dans ce contexte, l’industrie des fl eurs de la Sabana de Bogota et d’autres régions de la Colombie, a engendré

des effets négatifs aussi bien dans les conditions environ-nementales que dans la production d’aliments à cause du déplacement des cultures et de la contamination des terres se trouvant aux alentours de ces cultures. Par conséquent, cette industrie a des effets importants dans la qualité de vie de la population et dans les conditions de sécurité alimen-taire.

Importations de fl eurs cueillies vers les EEUU (2001)

Colombie 52%Equater 18%Hollande 12%Mexique 5%Canada 3%Costa Rica 3%

Israel 1%Chili 1%Guatemala 1%New Zealand 1%Autres 3%

Références

RÉPUBLIQUE DE COLOMBIE, Banque de la République, http : //www.banrep.gov.co

PROFAMILIA COLOMBIE, Enquête Nationale de Démographie et de Santé, 2005.

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ARTÍCULO : Dole supprime 2600 emplois. El Tiempo. Colombie, Samedi 14 Octobre 2006, p1-20

UNIVERSITÉ DE LA FLORIDE : http://edis.ifas.ufl .edu/Fe374

à l’année 2000, les en-fants vivant avec les deux parents ont dimi-nué de 61% à 58% : alors que ceux qui vivaient uniquement avec leur mère ont passé de 27% à 30%, ceux qui vivent uniquement avec leur père restent 3% (Profamilia, 2005 : 37-).

VI. L’eau et les ressources naturelles

Des études réalisées sur les effets de la fl oricul-ture sur l’environnement et les ressources hydri-ques remarquent « le faible contrôle de l’état par rapport aux fumigations, l’utilisation de l’eau et du sol, les conditions environnementales et le travail, l’accomplissement de la législation sur l’environnement et la santé occupationnelle ont permis des avantages pour la production au détriment de l’environnement naturel et de la population. »

L’eau pour les cultures est puisée dans sa plus grande partie de sources souterraines profondes, ce qui produit une réduction de réserves souterraines de cette ressource, à ce sujet on signale que : « les statistiques de la CAR4 signalent qu’entre 2001 et 2002 les réserves de l’aquifère de Guadalupe ont descendeu de 17 mètres, diminution qui dans les années précédentes n’avait été que de 3 mètres. D’autres aquifères tels que celui de Chico et de Balsillas ont baissé de 12 et de 10 mètres respectivement, contre 8 et 3 mètres dans les an-nées précédentes. Les réserves ont coulé à pic parce qu’on en puise plus d’eau que celle qu’on récupère par la fi ltra-tion » (El Tiempo, 2002 cité par POLO, 2004 : 34)

L’eau est utilisée dans plusieurs des processus ; dans la culture, l’arrosage, la préparation des produits agrochimi-ques, le nettoyage et les besoins domestiques : il est diffi cile de savoir le volume exact dont on se sert pour chacun des requis. Cependant, dans sa formulation d’un programme de gestion environnementale pour le secteur de la fl oricul-ture, Polo remarque qu’on a calculé que 9125 hectares de fl eurs demandent 4380 l/seconde ce qui demande un débit de 4,38 mètres cubes et un volume probable annuel de 136,2 millions de mètres cubes. 84% des maisons familiales s’ap-provisionne d’eau souterraine et 13,3% d’eau superfi cielle. Pour la surface d’usage agricole (pâturages et cultures) on a estimé qu’on requiert un volume total annuel de 307,8 mètres cubes (CAR 1994 cité par POLO, 2004, 32).

Parallèlement à l’usage de l’eau, les fl eurs et les cultu-res produisent des résidus liquides de divers types ; ceux-ci contribuent à la contamination des sources d’eau superfi -cielles : c’est pourquoi ce même travail signale que de façon

La fl oriculture en Colombie et en EquateurPatricia Jaramillo et Nora Ferm*

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que la culture soit rentable est de 10 hectares. En plus, les coûts sont en fonction du type de fl eur. Dans le cas des ro-ses, on emploie environ sept personnes par hectare alors que pour la culture des oeillets il en faut 15 à 20. (Repetto cité par Herrera, 2004).

En Equateur, la production de fl eurs pour l’exporta-tion a commencé en 1983. Le secteur fl oriculteur se concen-tre principalement au nord de la province de Pichincha. Pendant la première moitié des années 90, la production de fl eurs a augmenté à une énorme vitesse : plus de 24% annuel en moyenne. Après 1996 on a observé des taux d’en-viron 18% en moyenne. (Mena, 2004).

III. Multinationales

Dole est le seule grossiste étatsunien qui a des cultures fl o-ricoles à l’étranger. Jusqu’au mois d’Octobre Dole contrôlait 20% des fl eurs qui étaient exportées depuis la Colombie. Dole possède son propre service de transport aérien, un entrepôt frigorifi que de 328.000 pieds carrés à Miami pour le traitement des fl eurs et fait la livraison de ses produits directement aux détaillants. En 2002 ses revenus ont atteint 174 millions USD.

Les travailleurs et travailleuses dans la culture de Dole « Splendor Flowers » ont formé un syndicat indé-pendant, Sintrasplendor, en novembre 2004, avec l’appui de Untrafl owers, un syndicat dans la même branche. Les travailleurs informent qu’à partir de ce moment là, Dole a fait une campagne antisyndicale.

En Octobre 2006, Dole a annoncé que 30% de son opé-ration en Colombie sera supprimée par la fermeture de

Splendor Flowers et Porcelain Flowers, ainsi que les deux plantations qu’elle avait en Equateur. Cette décision en-traînera la perte de l’emploi pour 2600 personnes. Dole dit que la cause est la concurrence internationale qui a entraîné une baisse dans les prix et qui exige une plus grande pro-ductivité. Il semblerait cependant que la décision est aussi en rapport avec son désir de ne pas négocier avec Sintras-plendor. Ces fermetures rendront plus intense le problème alimentaire des personnes maintenant au chômage, qui s’ajouteraient dès lors à l’offre de main d’oeuvre pour les autres cultures, entraînant ainsi une baisse du taux de ré-munération proposé par les entreprises.

D’après un rapport de la Banque de la République du mois de Janvier 2006 dirigé par Fernando Tenjo sur le comporte-ment récent du secteur dans un échantillon de 146 entreprises, 70% du total, le drame se confi rme. Dans cet échantillon il y a 83 entreprises perdantes, celles ayant la plus grosse taille, le plus grand volume d’exportation et le plus grand inves-tissement en plantes et équipement par quantité de produc-tion. Plus l’exportation est importante, plus importante est la perte. Les ventes à l’étranger en 2003 dans ce groupe de fi rmes ont été de 130.000 tonnes, pareil qu’en 2004. Dans le premier cas le revenu a été zéro et dans le deuxième la perte a été de 30.000 millions de pesos. Le secteur est tombé dans une chute de revenus opérationnels, de marges de bénéfi ce et d’utilités brute et nette, avec une augmentation des coûts directs et in-directs. Même un meilleur taux de change ne pourrait rendre viable un nombre considérable d’entreprises. (Suarez, 2006)

D’après les Analistes, autant le gouvernement que ASOCOFLORES cachent depuis un certain temps que la fl oriculture traverse en Colombie une profonde crise struc-turale et ce n’est pas grâce au TLC qu’elle se rachètera. Cette crise est produite par trois grands facteurs : d’abord une offre supérieure à la demande dans le marché mondial1;

(...) la deuxième raison, conséquence de ce qui précède, est que les revenus par prix unitaire baissent en termes réels. Cette situation devient plus grave par la réévaluation du peso, celle de 5,6% en 2005, par exemple, a atteint les dits revenus étant donné que 90% provient de l’étranger, la si-tuation devient dramatique dans un marché où les marges se sont tellement réduits qu’ils peuvent dépendre de détails tels qu’enlever les épines des roses pour réduire les frais de transport. Le troisième facteur est constitué par l’aug-mentation des coûts, dont 50% est la main d’oeuvre et 25% le transport spécialisé et le contrôle phytosanitaire, anti-drogues et de sécurité par des inspecteurs dont la paye est assurée par les exportateurs. Cette dernière charge étant pratiquement invariable, l’espoir s’appuie sur la baisse du coùt de paiement des 94.000 ouvriers constituant la force de travail, dont 60% femmes. (Suárez, 2006)

IV. Main d’oeuvre et conditions de travail

L’étude réalisée en 2004 par Herrera, sur la situation de travail des travailleuses de fl oriculture en Colombie, a fait remarquer que les entrepreneurs préfèrent engager des femmes par leur plus grande productivité, soin et dédica-tion dans les labeurs de cueillaison et sélection des fl eurs. Cependant le pourcentage d’hommes employés dans la fl o-riculture augmente, en particulier en Equateur, probable-ment à cause du chômage parmi les hommes dans d’autres secteurs de travail et/ou parce que les employeurs préfèrent ne pas payer des droits tels que les congés de maternité.

En général les femmes employées sont assez jeunes : d’après une étude de Korovkin, 66% des travailleuses en-quêtées dans une communauté fl oricole avait entre 15 et 24 ans (cité à Oxfam Chili 2004). Souvent, les femmes qui demandent du travail doivent se soumettre à un test de grossesse, ce qui est illégal mais pratiqué couramment dans le secteur.

La culture de fl eurs requiert d’une main d’oeuvre abon-dante, car il est impossible de mécaniser les étapes de la production. S’il est vrai que les postes représentent un fai-ble pourcentage sur le plan national, cette culture constitue une ressource importante d’emploi, en particulier pour les femmes. Ce secteur se caractérise par une gestion fl exible de la main d’oeuvre, en accord avec les besoins de cueillai-son du produit : il existe par conséquent une forte rotation du personnel et, dans certaines périodes les entreprises ont aussi recours aux heures supplémentaires obligatoires pour assurer les besoins. En plus, aux moments de désajuste-ments dans le marché de travail, les femmes sont les pre-mières à en sortir. (Díaz, 1998)

La pression sur le processus de production est constan-te et en saison de forte demande, par exemple la Saint Va-lentin, on se sert de motivations monétaires en fonction

des niveaux de production de chaque culture. Ceux des tra-vailleurs permanents qui n’assurent pas la moyenne natio-nale sont pénalisés et ceux qui iront au delà récompensés.

Les conditions de travail et l’utilisation de pesticides toxiques ont toujours soumis à des critiques cette activité. Nombreuses sont les plaintes qui ont fait le tour du monde dues aux problèmes causés par les produits pour la fumiga-tion et leurs effets sur la santé des travailleurs et travailleu-ses qui les manipulent sans compter avec l’équipement nécessaire pour se protéger. En équateur, par exemple, des recherches réalisées par le Docteur Harari ont trouvé qu’on utilise environ 30 produits chimiques différentes, en dehors des engrais chimiques.2

Des recherches récentes signalent que même si on a amélioré les conditions dans plusieurs domaines, il y a en-core des cas où les petites entreprises n’assurent pas la sécu-rité pour leurs travailleurs, même si les engrais chimiques ont baissé les niveaux de toxicité et les effets négatifs qui en découlent : il faut assurer un règlement plus stricte et vérifi er son application.

Le harcèlement et la violence sexuelle dans les plan-tations fl oricoles constitue aussi un grave problème. Une recherche de 2005 dévoile que plus de 55% des travailleuses des fl eurs en Equateur a été victime de différentes sortes de harcèlement sexuel au travail. Ce chiffre était plus élevé parmi les travailleuses ayant entre 20 et 24 ans (71%). 19% était forcé à coucher avec un collègue ou un supérieur hié-rarchique. Uniquement 5% des travailleuses victimes de harcèlement sexuel a dénoncé ces agressions, soit par mé-connaissance de ses droits, soit parce qu’elles avaient été menacées ou par crainte d’un licenciement. Les plantations n’ont pas des dispositifs établis pour accueillir et répondre à ce type de plaintes. (Mena et Proaño, 2005).

Dans la recherche faite par la Corporation Cactus en 2003, les femmes travailleuses manifestent que leurs reve-nus n’atteignent pas le minimum nécessaire pour subvenir aux besoins. 12% est contraint à assurer d’autres labeurs, du travail domestique par exemple, afi n de compléter le sa-laire. Elles doivent également avoir recours à des prêts des fonds d’employés et assurer des heures supplémentaires. Les enquêtes réalisées pour Oxafam dévoilent qu’il exis-te une différence de 7,7% dans les revenues destinés à la nourriture et les besoins réels à satisfaire, sans prendre en compte le panier de la ménagère, établi par le Département National de Statistique (DANE) (Oxfam 2003 in Herrera, 2004).

On a constaté récemment quelques progrès dans les conditions précaires qui caractérisent ce secteur de travail depuis son existence. Les facteurs qui ont déterminé ces progrès ont été constitués par : l’incursion dans le commer-ce international, qui a implsé l’adoption de socles sociaux minimaux pour les travailleurs et travailleuses, les condi-tions imposées pour attribuer la certifi cation internationale aux cultures, l’incorporation de codes de conduite pour les entreprises et les campagnes internationales pour amélio-rer les conditions de travail dans cette branche (Herrera, 2004)

Même si les lois minimales sont assurées, les condi-tions de vie des travailleurs et des travailleuses de la fl ori-culture sont toujours précaires ; on remarque aussi que le salaire minimal établi par la loi n’atteint pas la moitié des besoins alimentaires de base établis par le DANE (Herrera, 2004), des sorte qu’entre 2003 et 2004, le pouvoir d’achat du salaire minimal, a diminué et le problème a été accentué, en particulier pour le cas des travailleuses de cette culture, dans leur plupart têtes de famille de foyers à plusieurs en-fants.3

La situation est aggravée par les conditions de com-mercialisation actuelle du produit, puisque sont en jeu des facteurs tels que la réevaluation de la monnaie, le problème de l’excès de l’ofrfre dans les marchés internationaux, et la nouvelle concurrence représentée par les marchés émer-gents de l’Afrique et de l’Asie (en particulier la Chine), qui

rendent diffi cile la permanence des entreprises dans l’acti-vité d’exportation.

De sorte que, dans ces familles dont la plupart peu-plant des zones rurales, à tête de famille féminine, le pro-blème alimentaire sera intensifi é. Il est pertinent d’insister sur ce point, que pour les travailleurs et travailleuses dans cette branche d’activité, l’insécurité alimentaire se présente fondamentalement pour des raisons de non accès aux biens alimentaires et les services connexes tels que santé, loge-ment, loisirs et éducation.

A partir de là on peut poser le besoin de travailler sur le niveau d’infl uence de la sécurité alimentaire par le biais d’études de cas où seront mis en rapport : les caractéristi-ques d’engagement temporaire, les niveaux de revenus, les chiffres de dépendance économique avec l’accès aux ali-ments des personnels employés dans les cultures de fl eurs ainsi que de leurs familles.

V. Changements dans la communauté et la Famille

Comme résultat de la croissance du secteur fl oricole, les communautés ainsi que les rapports de famille ont révélé des changements. En Equateur, depuis la fi n des années 90, on constate un taux de migration élevé vers la région fl ori-cole de Cayambe, principalement depuis la côte de l’ Equa-teur ou de la Colombie. Une recherche réalisée à Cayambe-Tabacundo a trouvé qu’uniquement 59% des résidents sont nés sur place, comparant avec 90% dans une communauté semblable (mais pas fl oricole), située plus au Nord (Oxfam Chili, 2004). La population de Cayambe a augmenté à un rythme exceptionnel ; ceci a produit une hausse des prix du logement, des terrains et des loyers. S’ajoute à cela que les services publics, l’ eau, la lumière, le travail des éboueurs sont restés insuffi sants. L’auteur signale un désordre dans la communauté, produit par de journées de travail qui em-pêchent la participation dans les activités et les responsa-bilités au sein des communautés d’indiens. Les journées de travail trop longues produisent aussi une perte de contact et de contrôle vis à vis des enfants. (Mena 2004).

La quantité de femmes chefs de famille travaillant dans la culture de fl eurs fait partie d’un phénomène qui se généralise qui, dans quelques municipalités a augmenté comme conséquence du processus de déplacement forcé : d’après les statistiques de différents organismes de droits

EQUATEUR

Roses 61.78%Gypsophilies 10.45%Fleurs d’été 13.68%Oeillet, Mini oeillet 5.23%Fleurs tropicales 4.7%Autres 2.8%Surface cultivée: 3.317 has(Expofl ores 2004) 71% des las fl eurs exportées vont aux EEUU:

Les États-Unis 71,30%

La Hollande 8,55%

La Russie 6,77%L’Allemagne 1,67%L’Italie 1,36%d’autres 10,35%

Femmes travilleuses: 50%Nombre d’entreprises: 382Entreprises à syndicats: 2

1 Où la Chine compte déjà avec le plus grand socle producteur dumonde, avec une surface de culture qui en 2004 a atteint 636.000 hectares, un tiers de la surface mon-diale et cent fois plus grande que celle de la Colombie, ayant une valeur de 5400 millions de dollars, cinq fois plus que la surface de la Colombie et un volume de 9.000 millions de fl eurs fraîches par an. Dans des régions telles que Shendu et Yunan, misées sur l’exportation, associées aux plus grandes enchères de la Hollande,on compte avec l’appui de l’Etat pour sa stratégie et des investisseurs du Taiwan et de la Corée du Sud. On sait qu’à cette augmentation de l’offre mondiale contribuent également des pays d’Afrique tels que le Kenia, le Zimbabwe, et qu’en Californie et à Hawai il y a déjà des producteurs ayant subi des dommages pour cette raison.

Tâches attribuées

Femmes:• Selection de fl eurs• Classement• Emballage• Bouquets

Hommes:• Fumigaciones• Bâtiment• Installation d’infrastructure

Les deux sexes:• Soin des plantes• Cultivo de plantas

2 L’enquête par Oxfam a trouvé que toutes les travailleuses enquêtées avaient subi des maladies dues à l’exposition aux agrochimiques.

Accords de l’OIT prioritaires pour le secteur fl orcole:

C81: Accord sur l’ inspection du travail, 1947

C98: Accord sur le droit d’être syndiqué et sur la négociation collective, 1949

C111: Sur la discrimination (emploi et occupation), 1958

C182: Accord sur les formes les pires du travail des enfants, 1999

C161: Accord sur les services de santé au travail, 1985

C170: Accord sur les produits chimiques, 1990

C135: Sur les représentants des travailleurs, 1971

C155: Accord sur la sécurité et la santé des travailleurs, 1981

Ratifi és par la Colombie et l’Equateur

Ratifi éspar la Colombie

Nno ratifi és par ces deux pays

3 Prenant comme point de départ l’enquête nationale de démographie et de santé.

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que la culture soit rentable est de 10 hectares. En plus, les coûts sont en fonction du type de fl eur. Dans le cas des ro-ses, on emploie environ sept personnes par hectare alors que pour la culture des oeillets il en faut 15 à 20. (Repetto cité par Herrera, 2004).

En Equateur, la production de fl eurs pour l’exporta-tion a commencé en 1983. Le secteur fl oriculteur se concen-tre principalement au nord de la province de Pichincha. Pendant la première moitié des années 90, la production de fl eurs a augmenté à une énorme vitesse : plus de 24% annuel en moyenne. Après 1996 on a observé des taux d’en-viron 18% en moyenne. (Mena, 2004).

III. Multinationales

Dole est le seule grossiste étatsunien qui a des cultures fl o-ricoles à l’étranger. Jusqu’au mois d’Octobre Dole contrôlait 20% des fl eurs qui étaient exportées depuis la Colombie. Dole possède son propre service de transport aérien, un entrepôt frigorifi que de 328.000 pieds carrés à Miami pour le traitement des fl eurs et fait la livraison de ses produits directement aux détaillants. En 2002 ses revenus ont atteint 174 millions USD.

Les travailleurs et travailleuses dans la culture de Dole « Splendor Flowers » ont formé un syndicat indé-pendant, Sintrasplendor, en novembre 2004, avec l’appui de Untrafl owers, un syndicat dans la même branche. Les travailleurs informent qu’à partir de ce moment là, Dole a fait une campagne antisyndicale.

En Octobre 2006, Dole a annoncé que 30% de son opé-ration en Colombie sera supprimée par la fermeture de

Splendor Flowers et Porcelain Flowers, ainsi que les deux plantations qu’elle avait en Equateur. Cette décision en-traînera la perte de l’emploi pour 2600 personnes. Dole dit que la cause est la concurrence internationale qui a entraîné une baisse dans les prix et qui exige une plus grande pro-ductivité. Il semblerait cependant que la décision est aussi en rapport avec son désir de ne pas négocier avec Sintras-plendor. Ces fermetures rendront plus intense le problème alimentaire des personnes maintenant au chômage, qui s’ajouteraient dès lors à l’offre de main d’oeuvre pour les autres cultures, entraînant ainsi une baisse du taux de ré-munération proposé par les entreprises.

D’après un rapport de la Banque de la République du mois de Janvier 2006 dirigé par Fernando Tenjo sur le comporte-ment récent du secteur dans un échantillon de 146 entreprises, 70% du total, le drame se confi rme. Dans cet échantillon il y a 83 entreprises perdantes, celles ayant la plus grosse taille, le plus grand volume d’exportation et le plus grand inves-tissement en plantes et équipement par quantité de produc-tion. Plus l’exportation est importante, plus importante est la perte. Les ventes à l’étranger en 2003 dans ce groupe de fi rmes ont été de 130.000 tonnes, pareil qu’en 2004. Dans le premier cas le revenu a été zéro et dans le deuxième la perte a été de 30.000 millions de pesos. Le secteur est tombé dans une chute de revenus opérationnels, de marges de bénéfi ce et d’utilités brute et nette, avec une augmentation des coûts directs et in-directs. Même un meilleur taux de change ne pourrait rendre viable un nombre considérable d’entreprises. (Suarez, 2006)

D’après les Analistes, autant le gouvernement que ASOCOFLORES cachent depuis un certain temps que la fl oriculture traverse en Colombie une profonde crise struc-turale et ce n’est pas grâce au TLC qu’elle se rachètera. Cette crise est produite par trois grands facteurs : d’abord une offre supérieure à la demande dans le marché mondial1;

(...) la deuxième raison, conséquence de ce qui précède, est que les revenus par prix unitaire baissent en termes réels. Cette situation devient plus grave par la réévaluation du peso, celle de 5,6% en 2005, par exemple, a atteint les dits revenus étant donné que 90% provient de l’étranger, la si-tuation devient dramatique dans un marché où les marges se sont tellement réduits qu’ils peuvent dépendre de détails tels qu’enlever les épines des roses pour réduire les frais de transport. Le troisième facteur est constitué par l’aug-mentation des coûts, dont 50% est la main d’oeuvre et 25% le transport spécialisé et le contrôle phytosanitaire, anti-drogues et de sécurité par des inspecteurs dont la paye est assurée par les exportateurs. Cette dernière charge étant pratiquement invariable, l’espoir s’appuie sur la baisse du coùt de paiement des 94.000 ouvriers constituant la force de travail, dont 60% femmes. (Suárez, 2006)

IV. Main d’oeuvre et conditions de travail

L’étude réalisée en 2004 par Herrera, sur la situation de travail des travailleuses de fl oriculture en Colombie, a fait remarquer que les entrepreneurs préfèrent engager des femmes par leur plus grande productivité, soin et dédica-tion dans les labeurs de cueillaison et sélection des fl eurs. Cependant le pourcentage d’hommes employés dans la fl o-riculture augmente, en particulier en Equateur, probable-ment à cause du chômage parmi les hommes dans d’autres secteurs de travail et/ou parce que les employeurs préfèrent ne pas payer des droits tels que les congés de maternité.

En général les femmes employées sont assez jeunes : d’après une étude de Korovkin, 66% des travailleuses en-quêtées dans une communauté fl oricole avait entre 15 et 24 ans (cité à Oxfam Chili 2004). Souvent, les femmes qui demandent du travail doivent se soumettre à un test de grossesse, ce qui est illégal mais pratiqué couramment dans le secteur.

La culture de fl eurs requiert d’une main d’oeuvre abon-dante, car il est impossible de mécaniser les étapes de la production. S’il est vrai que les postes représentent un fai-ble pourcentage sur le plan national, cette culture constitue une ressource importante d’emploi, en particulier pour les femmes. Ce secteur se caractérise par une gestion fl exible de la main d’oeuvre, en accord avec les besoins de cueillai-son du produit : il existe par conséquent une forte rotation du personnel et, dans certaines périodes les entreprises ont aussi recours aux heures supplémentaires obligatoires pour assurer les besoins. En plus, aux moments de désajuste-ments dans le marché de travail, les femmes sont les pre-mières à en sortir. (Díaz, 1998)

La pression sur le processus de production est constan-te et en saison de forte demande, par exemple la Saint Va-lentin, on se sert de motivations monétaires en fonction

des niveaux de production de chaque culture. Ceux des tra-vailleurs permanents qui n’assurent pas la moyenne natio-nale sont pénalisés et ceux qui iront au delà récompensés.

Les conditions de travail et l’utilisation de pesticides toxiques ont toujours soumis à des critiques cette activité. Nombreuses sont les plaintes qui ont fait le tour du monde dues aux problèmes causés par les produits pour la fumiga-tion et leurs effets sur la santé des travailleurs et travailleu-ses qui les manipulent sans compter avec l’équipement nécessaire pour se protéger. En équateur, par exemple, des recherches réalisées par le Docteur Harari ont trouvé qu’on utilise environ 30 produits chimiques différentes, en dehors des engrais chimiques.2

Des recherches récentes signalent que même si on a amélioré les conditions dans plusieurs domaines, il y a en-core des cas où les petites entreprises n’assurent pas la sécu-rité pour leurs travailleurs, même si les engrais chimiques ont baissé les niveaux de toxicité et les effets négatifs qui en découlent : il faut assurer un règlement plus stricte et vérifi er son application.

Le harcèlement et la violence sexuelle dans les plan-tations fl oricoles constitue aussi un grave problème. Une recherche de 2005 dévoile que plus de 55% des travailleuses des fl eurs en Equateur a été victime de différentes sortes de harcèlement sexuel au travail. Ce chiffre était plus élevé parmi les travailleuses ayant entre 20 et 24 ans (71%). 19% était forcé à coucher avec un collègue ou un supérieur hié-rarchique. Uniquement 5% des travailleuses victimes de harcèlement sexuel a dénoncé ces agressions, soit par mé-connaissance de ses droits, soit parce qu’elles avaient été menacées ou par crainte d’un licenciement. Les plantations n’ont pas des dispositifs établis pour accueillir et répondre à ce type de plaintes. (Mena et Proaño, 2005).

Dans la recherche faite par la Corporation Cactus en 2003, les femmes travailleuses manifestent que leurs reve-nus n’atteignent pas le minimum nécessaire pour subvenir aux besoins. 12% est contraint à assurer d’autres labeurs, du travail domestique par exemple, afi n de compléter le sa-laire. Elles doivent également avoir recours à des prêts des fonds d’employés et assurer des heures supplémentaires. Les enquêtes réalisées pour Oxafam dévoilent qu’il exis-te une différence de 7,7% dans les revenues destinés à la nourriture et les besoins réels à satisfaire, sans prendre en compte le panier de la ménagère, établi par le Département National de Statistique (DANE) (Oxfam 2003 in Herrera, 2004).

On a constaté récemment quelques progrès dans les conditions précaires qui caractérisent ce secteur de travail depuis son existence. Les facteurs qui ont déterminé ces progrès ont été constitués par : l’incursion dans le commer-ce international, qui a implsé l’adoption de socles sociaux minimaux pour les travailleurs et travailleuses, les condi-tions imposées pour attribuer la certifi cation internationale aux cultures, l’incorporation de codes de conduite pour les entreprises et les campagnes internationales pour amélio-rer les conditions de travail dans cette branche (Herrera, 2004)

Même si les lois minimales sont assurées, les condi-tions de vie des travailleurs et des travailleuses de la fl ori-culture sont toujours précaires ; on remarque aussi que le salaire minimal établi par la loi n’atteint pas la moitié des besoins alimentaires de base établis par le DANE (Herrera, 2004), des sorte qu’entre 2003 et 2004, le pouvoir d’achat du salaire minimal, a diminué et le problème a été accentué, en particulier pour le cas des travailleuses de cette culture, dans leur plupart têtes de famille de foyers à plusieurs en-fants.3

La situation est aggravée par les conditions de com-mercialisation actuelle du produit, puisque sont en jeu des facteurs tels que la réevaluation de la monnaie, le problème de l’excès de l’ofrfre dans les marchés internationaux, et la nouvelle concurrence représentée par les marchés émer-gents de l’Afrique et de l’Asie (en particulier la Chine), qui

rendent diffi cile la permanence des entreprises dans l’acti-vité d’exportation.

De sorte que, dans ces familles dont la plupart peu-plant des zones rurales, à tête de famille féminine, le pro-blème alimentaire sera intensifi é. Il est pertinent d’insister sur ce point, que pour les travailleurs et travailleuses dans cette branche d’activité, l’insécurité alimentaire se présente fondamentalement pour des raisons de non accès aux biens alimentaires et les services connexes tels que santé, loge-ment, loisirs et éducation.

A partir de là on peut poser le besoin de travailler sur le niveau d’infl uence de la sécurité alimentaire par le biais d’études de cas où seront mis en rapport : les caractéristi-ques d’engagement temporaire, les niveaux de revenus, les chiffres de dépendance économique avec l’accès aux ali-ments des personnels employés dans les cultures de fl eurs ainsi que de leurs familles.

V. Changements dans la communauté et la Famille

Comme résultat de la croissance du secteur fl oricole, les communautés ainsi que les rapports de famille ont révélé des changements. En Equateur, depuis la fi n des années 90, on constate un taux de migration élevé vers la région fl ori-cole de Cayambe, principalement depuis la côte de l’ Equa-teur ou de la Colombie. Une recherche réalisée à Cayambe-Tabacundo a trouvé qu’uniquement 59% des résidents sont nés sur place, comparant avec 90% dans une communauté semblable (mais pas fl oricole), située plus au Nord (Oxfam Chili, 2004). La population de Cayambe a augmenté à un rythme exceptionnel ; ceci a produit une hausse des prix du logement, des terrains et des loyers. S’ajoute à cela que les services publics, l’ eau, la lumière, le travail des éboueurs sont restés insuffi sants. L’auteur signale un désordre dans la communauté, produit par de journées de travail qui em-pêchent la participation dans les activités et les responsa-bilités au sein des communautés d’indiens. Les journées de travail trop longues produisent aussi une perte de contact et de contrôle vis à vis des enfants. (Mena 2004).

La quantité de femmes chefs de famille travaillant dans la culture de fl eurs fait partie d’un phénomène qui se généralise qui, dans quelques municipalités a augmenté comme conséquence du processus de déplacement forcé : d’après les statistiques de différents organismes de droits

EQUATEUR

Roses 61.78%Gypsophilies 10.45%Fleurs d’été 13.68%Oeillet, Mini oeillet 5.23%Fleurs tropicales 4.7%Autres 2.8%Surface cultivée: 3.317 has(Expofl ores 2004) 71% des las fl eurs exportées vont aux EEUU:

Les États-Unis 71,30%

La Hollande 8,55%

La Russie 6,77%L’Allemagne 1,67%L’Italie 1,36%d’autres 10,35%

Femmes travilleuses: 50%Nombre d’entreprises: 382Entreprises à syndicats: 2

1 Où la Chine compte déjà avec le plus grand socle producteur dumonde, avec une surface de culture qui en 2004 a atteint 636.000 hectares, un tiers de la surface mon-diale et cent fois plus grande que celle de la Colombie, ayant une valeur de 5400 millions de dollars, cinq fois plus que la surface de la Colombie et un volume de 9.000 millions de fl eurs fraîches par an. Dans des régions telles que Shendu et Yunan, misées sur l’exportation, associées aux plus grandes enchères de la Hollande,on compte avec l’appui de l’Etat pour sa stratégie et des investisseurs du Taiwan et de la Corée du Sud. On sait qu’à cette augmentation de l’offre mondiale contribuent également des pays d’Afrique tels que le Kenia, le Zimbabwe, et qu’en Californie et à Hawai il y a déjà des producteurs ayant subi des dommages pour cette raison.

Tâches attribuées

Femmes:• Selection de fl eurs• Classement• Emballage• Bouquets

Hommes:• Fumigaciones• Bâtiment• Installation d’infrastructure

Les deux sexes:• Soin des plantes• Cultivo de plantas

2 L’enquête par Oxfam a trouvé que toutes les travailleuses enquêtées avaient subi des maladies dues à l’exposition aux agrochimiques.

Accords de l’OIT prioritaires pour le secteur fl orcole:

C81: Accord sur l’ inspection du travail, 1947

C98: Accord sur le droit d’être syndiqué et sur la négociation collective, 1949

C111: Sur la discrimination (emploi et occupation), 1958

C182: Accord sur les formes les pires du travail des enfants, 1999

C161: Accord sur les services de santé au travail, 1985

C170: Accord sur les produits chimiques, 1990

C135: Sur les représentants des travailleurs, 1971

C155: Accord sur la sécurité et la santé des travailleurs, 1981

Ratifi és par la Colombie et l’Equateur

Ratifi éspar la Colombie

Nno ratifi és par ces deux pays

3 Prenant comme point de départ l’enquête nationale de démographie et de santé.

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que la culture soit rentable est de 10 hectares. En plus, les coûts sont en fonction du type de fl eur. Dans le cas des ro-ses, on emploie environ sept personnes par hectare alors que pour la culture des oeillets il en faut 15 à 20. (Repetto cité par Herrera, 2004).

En Equateur, la production de fl eurs pour l’exporta-tion a commencé en 1983. Le secteur fl oriculteur se concen-tre principalement au nord de la province de Pichincha. Pendant la première moitié des années 90, la production de fl eurs a augmenté à une énorme vitesse : plus de 24% annuel en moyenne. Après 1996 on a observé des taux d’en-viron 18% en moyenne. (Mena, 2004).

III. Multinationales

Dole est le seule grossiste étatsunien qui a des cultures fl o-ricoles à l’étranger. Jusqu’au mois d’Octobre Dole contrôlait 20% des fl eurs qui étaient exportées depuis la Colombie. Dole possède son propre service de transport aérien, un entrepôt frigorifi que de 328.000 pieds carrés à Miami pour le traitement des fl eurs et fait la livraison de ses produits directement aux détaillants. En 2002 ses revenus ont atteint 174 millions USD.

Les travailleurs et travailleuses dans la culture de Dole « Splendor Flowers » ont formé un syndicat indé-pendant, Sintrasplendor, en novembre 2004, avec l’appui de Untrafl owers, un syndicat dans la même branche. Les travailleurs informent qu’à partir de ce moment là, Dole a fait une campagne antisyndicale.

En Octobre 2006, Dole a annoncé que 30% de son opé-ration en Colombie sera supprimée par la fermeture de

Splendor Flowers et Porcelain Flowers, ainsi que les deux plantations qu’elle avait en Equateur. Cette décision en-traînera la perte de l’emploi pour 2600 personnes. Dole dit que la cause est la concurrence internationale qui a entraîné une baisse dans les prix et qui exige une plus grande pro-ductivité. Il semblerait cependant que la décision est aussi en rapport avec son désir de ne pas négocier avec Sintras-plendor. Ces fermetures rendront plus intense le problème alimentaire des personnes maintenant au chômage, qui s’ajouteraient dès lors à l’offre de main d’oeuvre pour les autres cultures, entraînant ainsi une baisse du taux de ré-munération proposé par les entreprises.

D’après un rapport de la Banque de la République du mois de Janvier 2006 dirigé par Fernando Tenjo sur le comporte-ment récent du secteur dans un échantillon de 146 entreprises, 70% du total, le drame se confi rme. Dans cet échantillon il y a 83 entreprises perdantes, celles ayant la plus grosse taille, le plus grand volume d’exportation et le plus grand inves-tissement en plantes et équipement par quantité de produc-tion. Plus l’exportation est importante, plus importante est la perte. Les ventes à l’étranger en 2003 dans ce groupe de fi rmes ont été de 130.000 tonnes, pareil qu’en 2004. Dans le premier cas le revenu a été zéro et dans le deuxième la perte a été de 30.000 millions de pesos. Le secteur est tombé dans une chute de revenus opérationnels, de marges de bénéfi ce et d’utilités brute et nette, avec une augmentation des coûts directs et in-directs. Même un meilleur taux de change ne pourrait rendre viable un nombre considérable d’entreprises. (Suarez, 2006)

D’après les Analistes, autant le gouvernement que ASOCOFLORES cachent depuis un certain temps que la fl oriculture traverse en Colombie une profonde crise struc-turale et ce n’est pas grâce au TLC qu’elle se rachètera. Cette crise est produite par trois grands facteurs : d’abord une offre supérieure à la demande dans le marché mondial1;

(...) la deuxième raison, conséquence de ce qui précède, est que les revenus par prix unitaire baissent en termes réels. Cette situation devient plus grave par la réévaluation du peso, celle de 5,6% en 2005, par exemple, a atteint les dits revenus étant donné que 90% provient de l’étranger, la si-tuation devient dramatique dans un marché où les marges se sont tellement réduits qu’ils peuvent dépendre de détails tels qu’enlever les épines des roses pour réduire les frais de transport. Le troisième facteur est constitué par l’aug-mentation des coûts, dont 50% est la main d’oeuvre et 25% le transport spécialisé et le contrôle phytosanitaire, anti-drogues et de sécurité par des inspecteurs dont la paye est assurée par les exportateurs. Cette dernière charge étant pratiquement invariable, l’espoir s’appuie sur la baisse du coùt de paiement des 94.000 ouvriers constituant la force de travail, dont 60% femmes. (Suárez, 2006)

IV. Main d’oeuvre et conditions de travail

L’étude réalisée en 2004 par Herrera, sur la situation de travail des travailleuses de fl oriculture en Colombie, a fait remarquer que les entrepreneurs préfèrent engager des femmes par leur plus grande productivité, soin et dédica-tion dans les labeurs de cueillaison et sélection des fl eurs. Cependant le pourcentage d’hommes employés dans la fl o-riculture augmente, en particulier en Equateur, probable-ment à cause du chômage parmi les hommes dans d’autres secteurs de travail et/ou parce que les employeurs préfèrent ne pas payer des droits tels que les congés de maternité.

En général les femmes employées sont assez jeunes : d’après une étude de Korovkin, 66% des travailleuses en-quêtées dans une communauté fl oricole avait entre 15 et 24 ans (cité à Oxfam Chili 2004). Souvent, les femmes qui demandent du travail doivent se soumettre à un test de grossesse, ce qui est illégal mais pratiqué couramment dans le secteur.

La culture de fl eurs requiert d’une main d’oeuvre abon-dante, car il est impossible de mécaniser les étapes de la production. S’il est vrai que les postes représentent un fai-ble pourcentage sur le plan national, cette culture constitue une ressource importante d’emploi, en particulier pour les femmes. Ce secteur se caractérise par une gestion fl exible de la main d’oeuvre, en accord avec les besoins de cueillai-son du produit : il existe par conséquent une forte rotation du personnel et, dans certaines périodes les entreprises ont aussi recours aux heures supplémentaires obligatoires pour assurer les besoins. En plus, aux moments de désajuste-ments dans le marché de travail, les femmes sont les pre-mières à en sortir. (Díaz, 1998)

La pression sur le processus de production est constan-te et en saison de forte demande, par exemple la Saint Va-lentin, on se sert de motivations monétaires en fonction

des niveaux de production de chaque culture. Ceux des tra-vailleurs permanents qui n’assurent pas la moyenne natio-nale sont pénalisés et ceux qui iront au delà récompensés.

Les conditions de travail et l’utilisation de pesticides toxiques ont toujours soumis à des critiques cette activité. Nombreuses sont les plaintes qui ont fait le tour du monde dues aux problèmes causés par les produits pour la fumiga-tion et leurs effets sur la santé des travailleurs et travailleu-ses qui les manipulent sans compter avec l’équipement nécessaire pour se protéger. En équateur, par exemple, des recherches réalisées par le Docteur Harari ont trouvé qu’on utilise environ 30 produits chimiques différentes, en dehors des engrais chimiques.2

Des recherches récentes signalent que même si on a amélioré les conditions dans plusieurs domaines, il y a en-core des cas où les petites entreprises n’assurent pas la sécu-rité pour leurs travailleurs, même si les engrais chimiques ont baissé les niveaux de toxicité et les effets négatifs qui en découlent : il faut assurer un règlement plus stricte et vérifi er son application.

Le harcèlement et la violence sexuelle dans les plan-tations fl oricoles constitue aussi un grave problème. Une recherche de 2005 dévoile que plus de 55% des travailleuses des fl eurs en Equateur a été victime de différentes sortes de harcèlement sexuel au travail. Ce chiffre était plus élevé parmi les travailleuses ayant entre 20 et 24 ans (71%). 19% était forcé à coucher avec un collègue ou un supérieur hié-rarchique. Uniquement 5% des travailleuses victimes de harcèlement sexuel a dénoncé ces agressions, soit par mé-connaissance de ses droits, soit parce qu’elles avaient été menacées ou par crainte d’un licenciement. Les plantations n’ont pas des dispositifs établis pour accueillir et répondre à ce type de plaintes. (Mena et Proaño, 2005).

Dans la recherche faite par la Corporation Cactus en 2003, les femmes travailleuses manifestent que leurs reve-nus n’atteignent pas le minimum nécessaire pour subvenir aux besoins. 12% est contraint à assurer d’autres labeurs, du travail domestique par exemple, afi n de compléter le sa-laire. Elles doivent également avoir recours à des prêts des fonds d’employés et assurer des heures supplémentaires. Les enquêtes réalisées pour Oxafam dévoilent qu’il exis-te une différence de 7,7% dans les revenues destinés à la nourriture et les besoins réels à satisfaire, sans prendre en compte le panier de la ménagère, établi par le Département National de Statistique (DANE) (Oxfam 2003 in Herrera, 2004).

On a constaté récemment quelques progrès dans les conditions précaires qui caractérisent ce secteur de travail depuis son existence. Les facteurs qui ont déterminé ces progrès ont été constitués par : l’incursion dans le commer-ce international, qui a implsé l’adoption de socles sociaux minimaux pour les travailleurs et travailleuses, les condi-tions imposées pour attribuer la certifi cation internationale aux cultures, l’incorporation de codes de conduite pour les entreprises et les campagnes internationales pour amélio-rer les conditions de travail dans cette branche (Herrera, 2004)

Même si les lois minimales sont assurées, les condi-tions de vie des travailleurs et des travailleuses de la fl ori-culture sont toujours précaires ; on remarque aussi que le salaire minimal établi par la loi n’atteint pas la moitié des besoins alimentaires de base établis par le DANE (Herrera, 2004), des sorte qu’entre 2003 et 2004, le pouvoir d’achat du salaire minimal, a diminué et le problème a été accentué, en particulier pour le cas des travailleuses de cette culture, dans leur plupart têtes de famille de foyers à plusieurs en-fants.3

La situation est aggravée par les conditions de com-mercialisation actuelle du produit, puisque sont en jeu des facteurs tels que la réevaluation de la monnaie, le problème de l’excès de l’ofrfre dans les marchés internationaux, et la nouvelle concurrence représentée par les marchés émer-gents de l’Afrique et de l’Asie (en particulier la Chine), qui

rendent diffi cile la permanence des entreprises dans l’acti-vité d’exportation.

De sorte que, dans ces familles dont la plupart peu-plant des zones rurales, à tête de famille féminine, le pro-blème alimentaire sera intensifi é. Il est pertinent d’insister sur ce point, que pour les travailleurs et travailleuses dans cette branche d’activité, l’insécurité alimentaire se présente fondamentalement pour des raisons de non accès aux biens alimentaires et les services connexes tels que santé, loge-ment, loisirs et éducation.

A partir de là on peut poser le besoin de travailler sur le niveau d’infl uence de la sécurité alimentaire par le biais d’études de cas où seront mis en rapport : les caractéristi-ques d’engagement temporaire, les niveaux de revenus, les chiffres de dépendance économique avec l’accès aux ali-ments des personnels employés dans les cultures de fl eurs ainsi que de leurs familles.

V. Changements dans la communauté et la Famille

Comme résultat de la croissance du secteur fl oricole, les communautés ainsi que les rapports de famille ont révélé des changements. En Equateur, depuis la fi n des années 90, on constate un taux de migration élevé vers la région fl ori-cole de Cayambe, principalement depuis la côte de l’ Equa-teur ou de la Colombie. Une recherche réalisée à Cayambe-Tabacundo a trouvé qu’uniquement 59% des résidents sont nés sur place, comparant avec 90% dans une communauté semblable (mais pas fl oricole), située plus au Nord (Oxfam Chili, 2004). La population de Cayambe a augmenté à un rythme exceptionnel ; ceci a produit une hausse des prix du logement, des terrains et des loyers. S’ajoute à cela que les services publics, l’ eau, la lumière, le travail des éboueurs sont restés insuffi sants. L’auteur signale un désordre dans la communauté, produit par de journées de travail qui em-pêchent la participation dans les activités et les responsa-bilités au sein des communautés d’indiens. Les journées de travail trop longues produisent aussi une perte de contact et de contrôle vis à vis des enfants. (Mena 2004).

La quantité de femmes chefs de famille travaillant dans la culture de fl eurs fait partie d’un phénomène qui se généralise qui, dans quelques municipalités a augmenté comme conséquence du processus de déplacement forcé : d’après les statistiques de différents organismes de droits

EQUATEUR

Roses 61.78%Gypsophilies 10.45%Fleurs d’été 13.68%Oeillet, Mini oeillet 5.23%Fleurs tropicales 4.7%Autres 2.8%Surface cultivée: 3.317 has(Expofl ores 2004) 71% des las fl eurs exportées vont aux EEUU:

Les États-Unis 71,30%

La Hollande 8,55%

La Russie 6,77%L’Allemagne 1,67%L’Italie 1,36%d’autres 10,35%

Femmes travilleuses: 50%Nombre d’entreprises: 382Entreprises à syndicats: 2

1 Où la Chine compte déjà avec le plus grand socle producteur dumonde, avec une surface de culture qui en 2004 a atteint 636.000 hectares, un tiers de la surface mon-diale et cent fois plus grande que celle de la Colombie, ayant une valeur de 5400 millions de dollars, cinq fois plus que la surface de la Colombie et un volume de 9.000 millions de fl eurs fraîches par an. Dans des régions telles que Shendu et Yunan, misées sur l’exportation, associées aux plus grandes enchères de la Hollande,on compte avec l’appui de l’Etat pour sa stratégie et des investisseurs du Taiwan et de la Corée du Sud. On sait qu’à cette augmentation de l’offre mondiale contribuent également des pays d’Afrique tels que le Kenia, le Zimbabwe, et qu’en Californie et à Hawai il y a déjà des producteurs ayant subi des dommages pour cette raison.

Tâches attribuées

Femmes:• Selection de fl eurs• Classement• Emballage• Bouquets

Hommes:• Fumigaciones• Bâtiment• Installation d’infrastructure

Les deux sexes:• Soin des plantes• Cultivo de plantas

2 L’enquête par Oxfam a trouvé que toutes les travailleuses enquêtées avaient subi des maladies dues à l’exposition aux agrochimiques.

Accords de l’OIT prioritaires pour le secteur fl orcole:

C81: Accord sur l’ inspection du travail, 1947

C98: Accord sur le droit d’être syndiqué et sur la négociation collective, 1949

C111: Sur la discrimination (emploi et occupation), 1958

C182: Accord sur les formes les pires du travail des enfants, 1999

C161: Accord sur les services de santé au travail, 1985

C170: Accord sur les produits chimiques, 1990

C135: Sur les représentants des travailleurs, 1971

C155: Accord sur la sécurité et la santé des travailleurs, 1981

Ratifi és par la Colombie et l’Equateur

Ratifi éspar la Colombie

Nno ratifi és par ces deux pays

3 Prenant comme point de départ l’enquête nationale de démographie et de santé.

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I. Le marché étatsunien

La plupart des fl eurs cueillies et importées vers les Etats Unis proviennent de la Colombie, l’Equateur et la Hollan-de. Ces trois pays fournissent, à eux trois 85% des importa-tions de fl eurs vers les Etats Unis. Les états Unis importent également des fl eurs tropicales et du feuillage provenant du Costa Rica et du Guatemala pour la confection de bou-quets. Les importations de fl eurs cueillies importées vers les Etats Unis ont augmenté de 16% en 2004 et ont atteint 705,6 millions $ (Agricultural Marketing Resource Center). Contrairement à cela l’Europe importe la plupart de ses fl eurs de l’Afrique en raison de sa proximité géographique.

85% des fl eurs cueillies importées vers les Etats Unis entrent dans ce pays libres de droits de douane, dans le ca-dre de programmes préférentiels de commerce. 75% de ces importations libres de droits sont comprises dans la Loi de Promotion Commerciale des Andes et Eradication de la Drogue (ATPDEA) dont bénéfi cient la Bolivie, la Colom-bie, l’Equateur et le Pérou.

II. Développement du secteur en Colombie et à l’ Equateur

La fl oriculture constitue l’un des secteurs d’exportation à plus de succès dans l’économie de la Colombie. Le secteur

n’existant que depuis 35 ans, la Colombie a cependant pris la 2ème position comme exportateur mondial de fl eurs fraî-ches cueillies, avec une participation de 14% dans le com-merce total (la Hollande étant le premier avec une partici-pation de 56%).

La plupart du capital qui se trouve dans la fl oricul-ture est d’origine national. Les avantages cocurrentiels des cultures de la Colombie et de l’Equateur sur le plan interna-tional incluent : les caractéristiques climatiques des régions de culture, les condiditons de l’infrastructure des zones d’emplacement des cultures et la proximité géograpphique du marché étatsunien. En Colombie la corporation des fl o-riculteurs est Asocofl ores, créée en 1973 avec comme objec-tif, celui de stimuler la production de fl eurs colombiennes à prendre les premières positions dans le marché internatio-nal (Herrera, 2004)

En Equateur, la corporation des fl oriculteurs s’appelle Expofl ores. On ne dispose pas de données exactes sur les coûts de production, mais on remarque que la surface optimale pour

fl eurs

de l’homme, la population en situation de déplacement se compose de femmes, garçons, fi lles et vieillards. Le DANE, en collaboration avec le PNUD, a réalisé l’analyse de genre sur les données des enquêtes de qualité de vie dans les an-nées 1997 et 2003, dans le cas spécifi que des situations « chef de famille », et a trouvé les résultats suivants :

Dans les années en question, la situation « femme chef de famille » a augmenté de façon considérable : elle a passé de 25,8% du total des foyers en 1997 à 30% en 2003. Quant à « l’ homme chef de famille » on a trouvé que sa représenta-tion a baissé de 74,2% à 69,1% en 2003.

La tranche d’âge à moindre croissance est celle entre 26 et 40 ans. Les chefs de famille à plus de 40 ans sont la majo-rité mais en tendance décroissante. L’analyse de l’état civil des femmes chefs de foyer signale une majorité de veuves 30% ; séparées et divorcées 38% et célibataires 15% : en tout 81,6% de femmes chefs de famille. DANE a informé en plus d’ une croissance considérable du nombre de femmes chefs de famille sans conjoint : ce groupe est passé de 7% à 19% en zone rurale et de 5% à 30% en zone urbaine entre 1997 et 2003. Le nombre de femmes sans conjoint ayant des enfants âgés de moins de 18 ans a également eu tendance à augmenter ces dernières années.

Par rapport à la taille des foyers on a signalé que la pluplart a entre 0 et 2 enfants, sans rapport avec le genre du chef de famille (homme-femme). Les foyers à plus de 2 en-fants présentent une variation négative par rapport à 1997. Pour le « chef de famille femme » on trouve une croissance des foyers à deux enfants.

On peut trouver des données plus récentes à ce sujet dans l’enquête Nationale de Démographie et Santé de l’an-née 2005 : l’enquête remarque qu’on observe une féminisa-tion des chefs de famille. En 1995 24% des chefs de foyer étaient des femmes, en 2000, 28%, alors qu’en 2005 la pro-portion a augmenté à 30%. (Profamilia, 2005 : 37).

En ce qui concerne la composition des foyers ils si-gnalent d’après leurs enquêtes périodiques, que par rapport

* Jaramillo es Professeur du Département de Sociologie et Directrice de l’école d’Etudes de Genre de l’Université Nationale de Colombie; Point Focal de IGTN Pour la Colombie avec la collaboration et l’appui de Vivian Nayibe Castro, sociologue; [email protected].

Nora Ferm, Directice de Programmes, International Labor Rights Fund, Etats Unis-Equateur; [email protected].

COLOMBIE

Rose 48%Oeillet, Mini Oeillet 24% Chrisantème 4%Autres 24%Surface cultivée: 6.544 hectares, situSituées dans la Sabana de Bogota (85%) et Rionegro Antioquia (12%).

98% de la productin est exporté.Valeur des exportations2004-05, millions US$:

Amérique du Nord $596.61 85%

Union Européenne $62.18 9%

Autres pays $44.64 6%

Emplois directs: 94.271Emplois indirects: 80.130Femmes 66% (Asocolfl ores 2006)

4 Corporation Autonome régionale. Entité responsable de la gestion environnementale dans le centre de la région de Bogota et Cundinamarca, Colombie.

générale la Sabana de Bogota exerce une énorme pression à cause de la ressource hydrique par une augmentation dans la concurrence et par l’usage et une croissance de la contamina-tion avec tous les types de déversements de résidus. (POLO, 2004 : 6)

Dans ce contexte, l’industrie des fl eurs de la Sabana de Bogota et d’autres régions de la Colombie, a engendré

des effets négatifs aussi bien dans les conditions environ-nementales que dans la production d’aliments à cause du déplacement des cultures et de la contamination des terres se trouvant aux alentours de ces cultures. Par conséquent, cette industrie a des effets importants dans la qualité de vie de la population et dans les conditions de sécurité alimen-taire.

Importations de fl eurs cueillies vers les EEUU (2001)

Colombie 52%Equater 18%Hollande 12%Mexique 5%Canada 3%Costa Rica 3%

Israel 1%Chili 1%Guatemala 1%New Zealand 1%Autres 3%

Références

RÉPUBLIQUE DE COLOMBIE, Banque de la République, http : //www.banrep.gov.co

PROFAMILIA COLOMBIE, Enquête Nationale de Démographie et de Santé, 2005.

RÉPUBLIQUE DE COLOMBIE. PNUD, Analyse de Genre sur les données des enquêtes sur la qualité de vie dans les années 1997 et 2003, Bogota, 2005.

DÍAZ, Baron Maritza, Fleurs qui s’Ouvrent, Femmes qui fl étrissent. Thèse pour le diplôme d’Antropologue, Université Nationale de Colombie, Santafé de Bogota, 1998.

HERRERA, Beethoven (et al) La législation du travail. In Fruits et fl eurs d’exportation : Les conditons de travail des travailleuses au Chili et en Colombie. Oxfam, 2004.

HERRERA, Beethoven (et al) La commercialisation des fl eurs. In Fruits et fl eurs d’exportation : Les conditions du travaildes tra-vailleuses au Chili et en Colombie. OXFAM, 2004.

HERRERA, Beethoven, (et al) Situation du travail des travailleuses en Colombie. In Fruits et Fleurs d’Exportation : Les Conditions de travail des travailleuses au Chili et en Colombie. OXFAM, 2004

JARAMILLO, Patricia. « Un regard de genres sur la Pauvreté Rurale en Colombie », Université Nationale de Colombie, Bogota, Septembre 2006.

MALDONADO, Ana María, Travailleuses de la Floriculture en Equateur : Etude d’un cas, OXFAM GB/Canada au Chili, Santiago du Chili, 2004.

MENA POZO, Norma, Quelques aspects en rapport avec le développement de la Floriculture en Equateur. Septembre 2004.

MENA, Norma, y Silvia Proaño. Harcèlement sexuel dans le travail de Floriculture en Equateur, septembre 2004. International Labor Rights Fund, Avril 2005.

POLO Lara, Aura Beatriz. Formulation d’un programme de gestion environnemental en rapporta avec les effets produits par le secteur de la fl oriculture dans la Sabana de Bogota (région Occidentale) . Thèse de Maîtrise en Environnement et Déve-loppement. Université Nationale de Colombie, Bogota 2004.

SUAREZ Montoya Aurelio, La crise de la Floriculture au seuil du TLC, La Tarde, Pereira, 17 Octobre 2006.

ASCOFLORES : http://www.ascofl ores.org/info/info_datosin.php

EXPOFLORES : http://www.expofl ores.com

ARTÍCULO : Dole supprime 2600 emplois. El Tiempo. Colombie, Samedi 14 Octobre 2006, p1-20

UNIVERSITÉ DE LA FLORIDE : http://edis.ifas.ufl .edu/Fe374

à l’année 2000, les en-fants vivant avec les deux parents ont dimi-nué de 61% à 58% : alors que ceux qui vivaient uniquement avec leur mère ont passé de 27% à 30%, ceux qui vivent uniquement avec leur père restent 3% (Profamilia, 2005 : 37-).

VI. L’eau et les ressources naturelles

Des études réalisées sur les effets de la fl oricul-ture sur l’environnement et les ressources hydri-ques remarquent « le faible contrôle de l’état par rapport aux fumigations, l’utilisation de l’eau et du sol, les conditions environnementales et le travail, l’accomplissement de la législation sur l’environnement et la santé occupationnelle ont permis des avantages pour la production au détriment de l’environnement naturel et de la population. »

L’eau pour les cultures est puisée dans sa plus grande partie de sources souterraines profondes, ce qui produit une réduction de réserves souterraines de cette ressource, à ce sujet on signale que : « les statistiques de la CAR4 signalent qu’entre 2001 et 2002 les réserves de l’aquifère de Guadalupe ont descendeu de 17 mètres, diminution qui dans les années précédentes n’avait été que de 3 mètres. D’autres aquifères tels que celui de Chico et de Balsillas ont baissé de 12 et de 10 mètres respectivement, contre 8 et 3 mètres dans les an-nées précédentes. Les réserves ont coulé à pic parce qu’on en puise plus d’eau que celle qu’on récupère par la fi ltra-tion » (El Tiempo, 2002 cité par POLO, 2004 : 34)

L’eau est utilisée dans plusieurs des processus ; dans la culture, l’arrosage, la préparation des produits agrochimi-ques, le nettoyage et les besoins domestiques : il est diffi cile de savoir le volume exact dont on se sert pour chacun des requis. Cependant, dans sa formulation d’un programme de gestion environnementale pour le secteur de la fl oricul-ture, Polo remarque qu’on a calculé que 9125 hectares de fl eurs demandent 4380 l/seconde ce qui demande un débit de 4,38 mètres cubes et un volume probable annuel de 136,2 millions de mètres cubes. 84% des maisons familiales s’ap-provisionne d’eau souterraine et 13,3% d’eau superfi cielle. Pour la surface d’usage agricole (pâturages et cultures) on a estimé qu’on requiert un volume total annuel de 307,8 mètres cubes (CAR 1994 cité par POLO, 2004, 32).

Parallèlement à l’usage de l’eau, les fl eurs et les cultu-res produisent des résidus liquides de divers types ; ceux-ci contribuent à la contamination des sources d’eau superfi -cielles : c’est pourquoi ce même travail signale que de façon

La fl oriculture en Colombie et en EquateurPatricia Jaramillo et Nora Ferm*

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I. Le marché étatsunien

La plupart des fl eurs cueillies et importées vers les Etats Unis proviennent de la Colombie, l’Equateur et la Hollan-de. Ces trois pays fournissent, à eux trois 85% des importa-tions de fl eurs vers les Etats Unis. Les états Unis importent également des fl eurs tropicales et du feuillage provenant du Costa Rica et du Guatemala pour la confection de bou-quets. Les importations de fl eurs cueillies importées vers les Etats Unis ont augmenté de 16% en 2004 et ont atteint 705,6 millions $ (Agricultural Marketing Resource Center). Contrairement à cela l’Europe importe la plupart de ses fl eurs de l’Afrique en raison de sa proximité géographique.

85% des fl eurs cueillies importées vers les Etats Unis entrent dans ce pays libres de droits de douane, dans le ca-dre de programmes préférentiels de commerce. 75% de ces importations libres de droits sont comprises dans la Loi de Promotion Commerciale des Andes et Eradication de la Drogue (ATPDEA) dont bénéfi cient la Bolivie, la Colom-bie, l’Equateur et le Pérou.

II. Développement du secteur en Colombie et à l’ Equateur

La fl oriculture constitue l’un des secteurs d’exportation à plus de succès dans l’économie de la Colombie. Le secteur

n’existant que depuis 35 ans, la Colombie a cependant pris la 2ème position comme exportateur mondial de fl eurs fraî-ches cueillies, avec une participation de 14% dans le com-merce total (la Hollande étant le premier avec une partici-pation de 56%).

La plupart du capital qui se trouve dans la fl oricul-ture est d’origine national. Les avantages cocurrentiels des cultures de la Colombie et de l’Equateur sur le plan interna-tional incluent : les caractéristiques climatiques des régions de culture, les condiditons de l’infrastructure des zones d’emplacement des cultures et la proximité géograpphique du marché étatsunien. En Colombie la corporation des fl o-riculteurs est Asocofl ores, créée en 1973 avec comme objec-tif, celui de stimuler la production de fl eurs colombiennes à prendre les premières positions dans le marché internatio-nal (Herrera, 2004)

En Equateur, la corporation des fl oriculteurs s’appelle Expofl ores. On ne dispose pas de données exactes sur les coûts de production, mais on remarque que la surface optimale pour

fl eurs

de l’homme, la population en situation de déplacement se compose de femmes, garçons, fi lles et vieillards. Le DANE, en collaboration avec le PNUD, a réalisé l’analyse de genre sur les données des enquêtes de qualité de vie dans les an-nées 1997 et 2003, dans le cas spécifi que des situations « chef de famille », et a trouvé les résultats suivants :

Dans les années en question, la situation « femme chef de famille » a augmenté de façon considérable : elle a passé de 25,8% du total des foyers en 1997 à 30% en 2003. Quant à « l’ homme chef de famille » on a trouvé que sa représenta-tion a baissé de 74,2% à 69,1% en 2003.

La tranche d’âge à moindre croissance est celle entre 26 et 40 ans. Les chefs de famille à plus de 40 ans sont la majo-rité mais en tendance décroissante. L’analyse de l’état civil des femmes chefs de foyer signale une majorité de veuves 30% ; séparées et divorcées 38% et célibataires 15% : en tout 81,6% de femmes chefs de famille. DANE a informé en plus d’ une croissance considérable du nombre de femmes chefs de famille sans conjoint : ce groupe est passé de 7% à 19% en zone rurale et de 5% à 30% en zone urbaine entre 1997 et 2003. Le nombre de femmes sans conjoint ayant des enfants âgés de moins de 18 ans a également eu tendance à augmenter ces dernières années.

Par rapport à la taille des foyers on a signalé que la pluplart a entre 0 et 2 enfants, sans rapport avec le genre du chef de famille (homme-femme). Les foyers à plus de 2 en-fants présentent une variation négative par rapport à 1997. Pour le « chef de famille femme » on trouve une croissance des foyers à deux enfants.

On peut trouver des données plus récentes à ce sujet dans l’enquête Nationale de Démographie et Santé de l’an-née 2005 : l’enquête remarque qu’on observe une féminisa-tion des chefs de famille. En 1995 24% des chefs de foyer étaient des femmes, en 2000, 28%, alors qu’en 2005 la pro-portion a augmenté à 30%. (Profamilia, 2005 : 37).

En ce qui concerne la composition des foyers ils si-gnalent d’après leurs enquêtes périodiques, que par rapport

* Jaramillo es Professeur du Département de Sociologie et Directrice de l’école d’Etudes de Genre de l’Université Nationale de Colombie; Point Focal de IGTN Pour la Colombie avec la collaboration et l’appui de Vivian Nayibe Castro, sociologue; [email protected].

Nora Ferm, Directice de Programmes, International Labor Rights Fund, Etats Unis-Equateur; [email protected].

COLOMBIE

Rose 48%Oeillet, Mini Oeillet 24% Chrisantème 4%Autres 24%Surface cultivée: 6.544 hectares, situSituées dans la Sabana de Bogota (85%) et Rionegro Antioquia (12%).

98% de la productin est exporté.Valeur des exportations2004-05, millions US$:

Amérique du Nord $596.61 85%

Union Européenne $62.18 9%

Autres pays $44.64 6%

Emplois directs: 94.271Emplois indirects: 80.130Femmes 66% (Asocolfl ores 2006)

4 Corporation Autonome régionale. Entité responsable de la gestion environnementale dans le centre de la région de Bogota et Cundinamarca, Colombie.

générale la Sabana de Bogota exerce une énorme pression à cause de la ressource hydrique par une augmentation dans la concurrence et par l’usage et une croissance de la contamina-tion avec tous les types de déversements de résidus. (POLO, 2004 : 6)

Dans ce contexte, l’industrie des fl eurs de la Sabana de Bogota et d’autres régions de la Colombie, a engendré

des effets négatifs aussi bien dans les conditions environ-nementales que dans la production d’aliments à cause du déplacement des cultures et de la contamination des terres se trouvant aux alentours de ces cultures. Par conséquent, cette industrie a des effets importants dans la qualité de vie de la population et dans les conditions de sécurité alimen-taire.

Importations de fl eurs cueillies vers les EEUU (2001)

Colombie 52%Equater 18%Hollande 12%Mexique 5%Canada 3%Costa Rica 3%

Israel 1%Chili 1%Guatemala 1%New Zealand 1%Autres 3%

Références

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PROFAMILIA COLOMBIE, Enquête Nationale de Démographie et de Santé, 2005.

RÉPUBLIQUE DE COLOMBIE. PNUD, Analyse de Genre sur les données des enquêtes sur la qualité de vie dans les années 1997 et 2003, Bogota, 2005.

DÍAZ, Baron Maritza, Fleurs qui s’Ouvrent, Femmes qui fl étrissent. Thèse pour le diplôme d’Antropologue, Université Nationale de Colombie, Santafé de Bogota, 1998.

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MENA POZO, Norma, Quelques aspects en rapport avec le développement de la Floriculture en Equateur. Septembre 2004.

MENA, Norma, y Silvia Proaño. Harcèlement sexuel dans le travail de Floriculture en Equateur, septembre 2004. International Labor Rights Fund, Avril 2005.

POLO Lara, Aura Beatriz. Formulation d’un programme de gestion environnemental en rapporta avec les effets produits par le secteur de la fl oriculture dans la Sabana de Bogota (région Occidentale) . Thèse de Maîtrise en Environnement et Déve-loppement. Université Nationale de Colombie, Bogota 2004.

SUAREZ Montoya Aurelio, La crise de la Floriculture au seuil du TLC, La Tarde, Pereira, 17 Octobre 2006.

ASCOFLORES : http://www.ascofl ores.org/info/info_datosin.php

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ARTÍCULO : Dole supprime 2600 emplois. El Tiempo. Colombie, Samedi 14 Octobre 2006, p1-20

UNIVERSITÉ DE LA FLORIDE : http://edis.ifas.ufl .edu/Fe374

à l’année 2000, les en-fants vivant avec les deux parents ont dimi-nué de 61% à 58% : alors que ceux qui vivaient uniquement avec leur mère ont passé de 27% à 30%, ceux qui vivent uniquement avec leur père restent 3% (Profamilia, 2005 : 37-).

VI. L’eau et les ressources naturelles

Des études réalisées sur les effets de la fl oricul-ture sur l’environnement et les ressources hydri-ques remarquent « le faible contrôle de l’état par rapport aux fumigations, l’utilisation de l’eau et du sol, les conditions environnementales et le travail, l’accomplissement de la législation sur l’environnement et la santé occupationnelle ont permis des avantages pour la production au détriment de l’environnement naturel et de la population. »

L’eau pour les cultures est puisée dans sa plus grande partie de sources souterraines profondes, ce qui produit une réduction de réserves souterraines de cette ressource, à ce sujet on signale que : « les statistiques de la CAR4 signalent qu’entre 2001 et 2002 les réserves de l’aquifère de Guadalupe ont descendeu de 17 mètres, diminution qui dans les années précédentes n’avait été que de 3 mètres. D’autres aquifères tels que celui de Chico et de Balsillas ont baissé de 12 et de 10 mètres respectivement, contre 8 et 3 mètres dans les an-nées précédentes. Les réserves ont coulé à pic parce qu’on en puise plus d’eau que celle qu’on récupère par la fi ltra-tion » (El Tiempo, 2002 cité par POLO, 2004 : 34)

L’eau est utilisée dans plusieurs des processus ; dans la culture, l’arrosage, la préparation des produits agrochimi-ques, le nettoyage et les besoins domestiques : il est diffi cile de savoir le volume exact dont on se sert pour chacun des requis. Cependant, dans sa formulation d’un programme de gestion environnementale pour le secteur de la fl oricul-ture, Polo remarque qu’on a calculé que 9125 hectares de fl eurs demandent 4380 l/seconde ce qui demande un débit de 4,38 mètres cubes et un volume probable annuel de 136,2 millions de mètres cubes. 84% des maisons familiales s’ap-provisionne d’eau souterraine et 13,3% d’eau superfi cielle. Pour la surface d’usage agricole (pâturages et cultures) on a estimé qu’on requiert un volume total annuel de 307,8 mètres cubes (CAR 1994 cité par POLO, 2004, 32).

Parallèlement à l’usage de l’eau, les fl eurs et les cultu-res produisent des résidus liquides de divers types ; ceux-ci contribuent à la contamination des sources d’eau superfi -cielles : c’est pourquoi ce même travail signale que de façon

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Vu d’ensemble de l’industrie du riz

Comme dans la plupart des pays d’Asie, le riz est, aux Philip-pines, la denrée de consommation courante la plus importante. De là qu’il y aient des discussions sur des politiques en ce qui concerne la sécurité alimentaire, ce qui tourne inévitablement autour l’autosuffi sance du riz.a• Ceci est très compréhensible étant donné que le riz représente 19% du total des dépenses des ménages en aliments en 2000.2 En outre, le riz contribue avec 65% et 45% de l’apport calorique et l’ingestion de protéines de la population respectivement.3

La production de paddy est une source importante de l’acti-vité économique et de subsistance dans les régions rurales. Elle représente 17% du rendement agricole du pays entre 2001 et 2005, et emploi directement au moins 4 millions de riziculteurs.4 Des 6 millions de femmes engagées dans l’agriculture, 37.36% ou plus d’un tiers se trouvent dans l’activité du riz.5 Le reste de la population de femmes dans l’agriculture se trouve dans les sec-teurs suivants : le blé (26.81%), le bétail (11.79%), la noix de coco (6.75%), la banane (1.95%), le sucre (1.97%), d’autres cultures et services (13.22%) et dans la chasse et la foresterie (0.15%).6

L’activité du riz peut se trouver également dans toutes les régions du pays. En effet, presque 40% du total des terres agricoles du pays sont plantées en riz. Les régions clé de pro-duction de riz sont le Luzon Central (Région Autonome de Mindanao), ARRM et la Vallée Cagayan.7

Politique du commerce de riz

Les Philippines maintiennent une restriction quantitative (QR) à l’importation de riz. La QR de riz est la seule me-

Feuille d’Information: Les femmes dans l’industrie du riz aux PhilippinesJessica Reyes-Cantos and Riza Bernabe*

sure de restriction à l’importation dans la Grande Charte des Petits Exploitants (Loi de la République nº7607 de 1992) qui n’a pas été convertie en tarif après que cette dernière fut amendé par la Loi sur la Tarifi cation Agricole (Loi de la République nº8178 de 1996). Le pays pouvait concréti-ser une exemption de libéralisation pour l’industrie du riz sous l’Annexe 5 de l’Accord sur l’Agriculture (AoA). Cette exemption autorisait le pays à maintenir des restrictions à l’importation sur la denrée même s’il taxait le reste des produits agricoles conforme à son engagement de libéralisa-tion selon l’Accord Général sur les Tarifs et le Commerce (GATT).

Pendant les dernières années il y a eu des pressions pour libéraliser l’industrie du riz. L’expiration de l’exemption de tarifi cation selon l’Annexe 5 en 2004 a soulevé des questions sur si les Philippines devraient continuer de maintenir des restrictions quantitatives à l’importation de riz. En plus, des institutions de fi nancement international comme la Banque asiatique de développement (ADB), à travers son Programme de Développement du Secteur des Semences, ont fait que la tarifi cation du riz soit une conditionnalité pour l’accord de prêts.

Cependant, des groupes de riziculteurs et des ONGs ont lancé une campagne qui a contrecarré avec succès les initiati-ves de libéraliser le secteur du riz. Les riziculteurs ont participé activement et effi cacement dans des délibérations législatives et exécutives pour s’opposer à la tarifi cation de l’importation du riz. Finalement, ils ont été capables d’infl uencer les négo-ciateurs du gouvernement de Philippines pour demander une extension de l’exemption de l’Annexe 5 dans l’OMC. Aussi important, ils ont été également capables de faire pression sur

* Cantos: BA et MA en économie, Université des Philippines. Convocatrice principale du Rice Watch and Action Network et vice-présidente d’Action for Economic Re-forms; [email protected].

Bernabe: BA en économie, Université des Philippines. Elle fait des cours de MA Public Management à l’Université Ateneo de Manila. Ella a travaillé à l’Institute Phi-lippine Peasant pendant 12 ans; [email protected]. Toutes les deux sont des collaboratrices de l’IGTN-Asia.

1 La sécurité alimentaire existe quand toutes les personnes, à tout moment, ont l’accès à des provisions alimentaires nutritives et saines, dans des quantités suffi san-tes pour couvrir leurs préférences et besoins alimentaires pour une vie active et saine. Cependant, quand elle est utilisée dans le contexte de pays en développement, la sécurité alimentaire est souvent associée à l’autosuffi sance alimentaire, car ces pays n’ont souvent pas la capacité de gagner les devises étrangères pour acheter les aliments dont ils ont besoin.

La souveraineté alimentaire, initialement exprimé par Via Campesina en 1996, fait référence aux « droits des peuples de défi nir leurs propres politiques en matière d’alimentation et d’agriculture, » par opposition au fait que les aliments soient soumis aux forces du marché international.

2 Données prises du Bureau of Agriculture and Statistics, fondées sur l’Enquête sur le revenu et les dépenses des ménages (FIES) 2000.3 Données fondées sur l’étude de Bernabe et Montemayor fait en 2006 sur des Produits spéciaux et mécanismes de sauvegarde spéciaux pour des produits agricoles

aux Philippines, patronné par le Centre International pour le Commerce et le Développement Durable.4 Fondé sur des données du Bureau of Agricultural Statistics, 2000-2005.5 Rural Women Statistics, Farm News and Views, Philippine Peasant Institute, Quatrième trimestre 2002, fondé sur des données du Bureau of Agricultural Statistics,

Indicateurs de Développement, 2002.6 Ibid.7 Selected Statistics, Bureau of Agricultural Statistics, 2005

représente un petit pourcentage de l’activité dans le segment de l’assemblage et du commerce qui, à l’heure actuelle, est dominé principalement par les commerçants de paddy et les viajeros.

En ce moment, il n’y a pas de données spécifi ques de sexe concernant l’assemblage et le commerce de riz.

Usinage du riz

Les commerçants de paddy et les viajeros vendent, donc, le paddy aux meuniers de riz. Quelques meuniers sont aussi engagés dans l’achat de paddy et la vente de riz usiné aux grossistes. L’industrie est monopolisée par quelques meuniers à grande échelle. En effet, l’étude de riz de l’UNDP-NEDA signale que les meuniers-commerçants registrent le profi t le plus important dans la chaîne de valeur.

De façon analogue aux situations de l’assemblage et le commerce de riz, les données ventilées par sexe concernant l’usinage du riz ne sont pas disponibles.

La distribution dans des marchés de gros et de détailLes grossistes achètent le riz aux meuniers et puis ils le

vendent aux détaillants. Quelques grossistes prennent aussi la fonction des détaillants. Ceux-ci vendent le riz directement aux consommateurs.

Affl ux du riz importéBien qu’il y ait une restriction quantitative aux importa-

tions, la NFA du gouvernement importe la denrée de consom-mation courante quand il y a un manque de production prévu. Dans les dernières années, le secteur privé a été autorisé à se charger des importations, bien qu’à des volumes fi xes, confor-mément aussi aux politiques de la QR du riz du pays. Pendant les cinq dernières années, le pays importe entre 800 000 et 1.1 millions de tonnes métriques de la denrée de consommation courante.12

Des groupes d’agriculteurs ont posé des questions quant au volume et au calendrier des importations. En particulier, ils soutiennent que le gouvernement est incliné à importer plus que le manque prévu. Ils citent aussi plusieurs cas où les importations du gouvernement coïncident avec la saison de récolte. Ces deux situations ont l’effet de réduire les prix du

riz produit dans le pays, et de diminuer les gains des petits riziculteurs et rizicultrices dans la chaîne de valeur du riz.

Les Philippines importent du riz de la Thaïlande, du Vietnam, de la Chine et des États Unis. La plupart des impor-tations depuis les États Unis sont effectuées à travers son pro-gramme d’aide alimentaire (PL 480). Des ONGs et des grou-pes d’agriculteurs ont critiqué l’importation PL 480 en raison du fait que, en tant que prêt assorti de conditions libérales, il donne des primes gouvernementales pour importer au-delà du volume du manque. En plus, ils considèrent ceci comme une forme de dumping légalisé par les États-Unis à travers l’utili-sation du mécanisme d’aide alimentaire.

En dehors de l’importation légale, le marché du riz local est aussi en train de se remettre de l’impact de la contrebande de riz. L’affl ux de riz introduit en fraude dans le marché exer-ce aussi une pression vers les bas sur les prix de vente au détail et les prix à la production. En septembre 2006, la Fair Trade Alliance (Commerce Equitable), un groupe multisectoriel d’agriculteurs, de travailleurs, d’entreprises locales et d’ONGs qui cherchent des termes de l’échange plus favorables aux philippins, ont signalé que 1200 camions de conteneurs avec une cargaison de 500 000 sacs de riz provenant de la Chine, le Vietnam et la Thaïlande étaient entrées par le port de Cebu, situé dans la partie sud des Philippines.13 Malheureusement, il n’y a pas de données sur l’étendue et l’ampleur générales de la contrebande de riz dans le pays.

Remarques fi nales

À partir des faits précités, il est clair que les femmes agricultri-ces philippines jouent un rôle très important dans le secteur du riz. De là, les politiques sur l’industrie du riz, y compris celles formulées par des accords de commerce internationaux et ré-gionaux qui ont tendance à favoriser les intérêts communs, ont des conséquences sur les rôles et les revenus productifs des femmes. Le fait que le secteur du riz soit déterminant pour la sécurité alimentaire et le développement rural des Philippines met encore en relief le rôle important qui jouent les femmes rurales dans le secteur agricole et dans toute l’économie. Ceci souligne également le besoin de garantir que les politiques pour l’industrie du riz doivent considérer tout aussi les droits, le bien-être, l’emploi du temps et les intérêts des femmes agri-cultrices.

12 Selected Statistics, Bureau of Agricultural Statistics, 2000-200413 Fair Trade Alliance (Commerce Equitable) frappe la contrebande agressive de riz, Septembre 2006, Site Web de la Fair Trade Alliance.

riz

References

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le gouvernement pour renoncer au prêt de l’ADB et maintenir la QR à l’importation de riz.

Malheureusement, des accords commerciaux régionaux comme la Zone de Libre-échange de l‘Association des Nations de l’Asie du Sud-est (ASEAN) – Tarif Préférentiel Effectif Commun (AFTA-CEPT) et la Zone de Libre-échange de l’ASEAN-Chine ont disposé le terrain pour la libéralisation des marchés de riz dans la région. Bien que le riz soit généra-lement traité comme un produit de nature hautement délicate entre les membres de l’ASEAN, les accords commerciaux ont fourni les moyens pour ouvrir le marche intérieur de riz du pays à d’autres pays exportateurs de riz dans la région. Sous l’AFTA-CEPT, les Philippines ont fi nalement supprimé les restrictions aux importations de riz et elles ont adopté un tarif de 50% aux importations des membres de l’ASEAN en 2003. Ceci va à contre-courant de leur position offi cielle à l’OMC, où l’extension de la QR du riz a été renégociée.

Les femmes dans la chaîne de valeur du riz

Les femmes philippines jouent un rôle très important dans l’industrie du riz. Elles sont des actrices et des collaboratrices actives, particulièrement dans certaines phases de la chaîne de valeur du riz. Il y a cinq segments principaux dans cette chaîne. (1) Faire appel à des intrants à la production, (2) la production réelle de riz, (3) le marketing, l’assemblage et le commerce du rendement de paddy, (4) l’usinage et (5) la dis-tribution à travers des marchés de gros et de détail. Cepen-dant, des données ventilées par sexe ne sont disponibles que pour les deux premières phases.

Accès aux intrants et génération

Acquisition d’immobilisation et créditLes femmes jouent un rôle très important faisant appel à

des intrants pour la production de riz. Un sondage des femmes engagées dans l’activité du riz, mené par le Philippine Peasant Institute (PPI) a montré que presque 70% des femmes sont directement impliquées dans l’acquisition d’immobilisation.8 Le sondage a montré aussi que dans le secteur du riz, 94% des femmes ont emprunté de l’argent, surtout de prêteurs infor-mels, de petits commerces de proximité ou sari-sari, de coopé-ratives, de parents et d’autres sources, pour fi nancer l’activité du riz et pour augmenter les dépenses des ménages. Les fem-mes empruntent de l’argent plus que les homes car elles sont celles qui gèrent directement les dépenses des ménages et de la production, et sont, donc, soumisses à une pression majeure pour réduire les écarts des ressources. Cependant, le sondage a montré également que, comparées avec les hommes, seule-ment une petite proportion de femmes (5%) avait accès aux crédits à travers des institutions fi nancières formelles.

L’accord de crédit est très important vu qu’il est lié à d’autres segments dans la chaîne de valeur. Aux Philippines, plusieurs prêteurs sont aussi des commerçants. Les agricul-teurs mettent leur production future en gage au profi t des prê-

teurs en paiement pour leurs prêts. Ceci limite leur capacité pour choisir des meilleurs prix pour leurs produits pendant la saison de la récolte, et minimise leurs gains de la production de riz.

Propriété de la terreLes femmes agricultrices engagées dans la production de

riz sont des petites propriétaires agricultrices, des afferma-trices ou des travailleuses agricoles. Les petites propriétaires agricultrices possèdent leur terre en vertu de brevets d’éman-cipation délivrés à travers la réforme agraire. Cependant, la plupart des titres fonciers des foyers possédant des terres sont sous le nom du conjoint homme, en dépit du fait que la femme joue un rôle important dans le segment de production de la chaîne de valeur du riz. Fondé sur des données du Dé-partement de la Réforme Agraire, les femmes bénéfi ciaires de la réforme agraire (ARBs) représentent 22% du nombre total de bénéfi ciaires en 2002. Cependant, la participation des femmes dans des projets agraires est plus importante compa-rée à celle des hommes, bien qu’elles ne soient pas si actives au niveau organisationnel, en particulier dans des positions de leadership comme le Conseil de Direction (BOD). [Voir tableau 1]

TABLEAU 1 : STATUT DE SEXE ET DE DÉVELOPPEMENT (GAD) POUR LES BÉNÉFICIAIRES DU DAR, 2002

Indicateurs GAD Femmes Hommes

No. d’ARBs 169 119 580 156

Niveau organisationnel

AppartenanceConseil de DirectionComité

120 527 5 58912 535

217 64513 86217 240

Participation au Projet 5 406 5 166

Participation à la Gouvernance Locale

BarangayMunicipalitéProvincial

4 409 529 912

11 715 1 581 375

Source : Rural Women Statistics, FNV 2002

IrrigationEn 2002, seulement 2,7 millions d’hectares d’un total de

4 millions d’hectares de terre consacrés au riz étaient irrigués. La différence (1,3 millions d’hectares) demeurait sous pluie. Soixante pour cent (60%) des superfi cies irriguées se trouvent à Luzon, 26% à Mindanao et 16% aux Visayas. Les informa-tions disponibles sur l’irrigation n’incluent pas des données ventilées par sexe des bénéfi ciaires des installations et des ser-vices d’irrigation.

Soutien publicLa plupart des bénéfi ciaires du soutien public sont des

agriculteurs hommes. En moyenne, les agricultrices femmes représentent moins d’un tiers du total des bénéfi ciaires des programmes du gouvernement. La seule exemption c’est dans le cas d’attribution de crédit sous le Conseil de Politique de Crédit Agricole, où les femmes constituent presque la moitié du nombre total de bénéfi ciaires. [Voir tableau 2]

TABLEAU 2 : BÉNÉFICIAIRES DU DÉPARTEMENT DE PROGRAMMES AGRICOLES DANS LE SECTEUR DU RIZ PAR SEXE

Fournisseurs de ServicesRiz

Femmes Hommes

Unités de Gestion Régionales 420 942 1 110 405

Institut de Formation Agricole 19 179 36 265

Conseil de Politique de Crédit Agricole 2 020 2 839

Bureau of Post Harvest and Research 1 240 3 273

Institut de Recherche sur le Riz de Philippine

44 085 125 729

Total 487 466 1 278 511

Source : Rural Women Statistics, FNV 2002

Production de rizLes résultats du sondage du PPI montrent en plus que

les femmes sont engagées dans presque tous les domaines de la production de riz. La participation des femmes est parti-culièrement élevée dans des activités comme le plantage, le désherbage, l’application d’intrants et d’engrais, le séchage et l’ensachage, parmi d’autres [Voir Tableau 3]

TABLEAU 3 : PARTICIPATION DES FEMMES DANS L’ACTIVITÉ DU RIZ

ActivitéParticipation des

femmes (%)

Acquisition d’immobilisation 69.23

Dégagement de terrain 31.54

Application d’intrants 56.92

Labourage avec tracteur 2.31

Application d’engrais 44.62

Plantage 60.00

Désherbage 49.23

Récolte 50.00

Battage 16.92

Vannage 32.31

Transport à la maison 17.00

Séchage 46.15

Ensachage 37.69

Entreposage 21.54

Transport au marché 24.62

Marketing 26.92

Embauchage des ouvriers 56.15

Préparation d’aliments 80.00

Emporter les aliments au champ 83.08

Entreposage des semences 58.46

Autres 1.54

Source : Sondage du Peasant Philippine Institute 2002

En dehors de participer activement dans la production réelle de riz, les femmes sont d’abord responsables pour des ac-tivités comme préparer des aliments et les emporter au champ

de riz à l’heure du repas. Elles sont très impliquées aussi dans des tâches comme l’embauchage des ouvriers et l’entreposage de semences pour le plantage futur.

L’étude du PPI a montré que le champ d’infl uence des femmes, contrairement à la croyance commune, s’étend au-delà de l’entretien de la maison pour couvrir des décisions concernant l’allocation budgétaire pour les dépenses des in-trants de la ferme et les activités productives.

TechnologieLe gouvernement des Philippines promeut l’utilisation

de technologie du riz hybride afi n d’atteindre l’objectif d’aug-menter la production de riz. Cette technologie a été incluse dans le programme de production de riz du pays en 1998 ; mais cela n’a été qu’en 2002 que les Philippines ont lancé leur Pro-gramme de Commercialisation du Riz Hybride.9

Des groupes d’agriculteurs ont posé des questions quant à la viabilité de cette technologie. En dehors d’être très dépen-dant des intrants chimiques, les riziculteurs et les rizicultri-ces ont signalé que l’utilisation de riz hybride, qui utilise F1 ou des semences Terminator, consolide la prise de ressources de semences par des sociétés multinationales et privées. Aux Philippines, les sociétés privées qui produisent du riz hybride comprennent Monsanto, Aventis Crop Science, Bayer et SL Agritech.10 La présence des ces sociétés dans l’industrie de la semence de riz contribue à la marginalisation du rôle des agri-culteurs en tant que producteurs et propagateurs de semences, et met en danger le rôle des rizicultrices en tant que gardiennes des semences. L’entreposage des semences est une des tâches les plus importantes, avec une grande participation féminine dans le processus de production de riz.

Assemblage et Commerce

L’étude de la chaîne d’approvisionnement de riz du Pro-gramme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l’Autorité Nationale du Développement Économique (NEDA) en 2005 énumère deux acteurs clé impliqués dans l’assemblage et le commerce de paddy de la ferme – des com-merçants de paddy et des viajeros (littéralement, « ceux qui font la navette »). Les commerçants de paddy achètent du palay directement aux agriculteurs. Dans la plupart des cas, ces commerçants sont aussi des prêteurs (comme indiqué ci-dessus) qui prêtent du capital aux riziculteurs en échange des récoltes futures. De là, ils se trouvent dans une position d’im-poser les prix, ayant négocié la vente du palay même avant la récolte réelle. Les commerçants de paddy dominent ce seg-ment de la chaîne de valeur.

D’autre part, les viajeros vont d’une ferme à l’autre pen-dant la saison de la récolte afi n d’obtenir du palay et puis le vendre à des meuniers de riz.

L’Autorité Nationale de l’Alimentation (NFA) du gou-vernement obtient également du palay des agriculteurs, dans le but de déclarer un prix plancher pour le palay et, par consé-quent, améliorer les prix à la production.11 Cependant, la NFA

8 PPI a enquêté 130 rizicultrices dans les provinces rizicoles de Nueva Ecija, Bulacan, Zambales, Pampanga, Bohol, Zamboanga del Norte et Sur et Lanao del Norte. Le sondage, fait en 2002, a analysé les différents problèmes économiques et sociaux auxquels les femmes agricultrices faisaient face dans des différents secteurs de l’agriculture.

9 Redona et al, Commercializing hybrid rice technology in the Philippines, Site Web du 4ème Congrès International des Sciences, 2004.10 Des données de “Fiasco on the fi eld – un update on hybrid rice in Asia”, Grain Website, 2005 et de “Why go hybrid rice, from the Pinoy Farmers Internet Website”,

2006.11 L’Autorité Nationale de l’Alimentation est l’organisme gouvernemental chargé d’aider à stabiliser les prix du riz dans les marchés de détail, et le prix du paddy à la

ferme. Le but de ces efforts de stabilisation est celui d’aider à garantir la disponibilité de riz abordable aux consommateurs, en appuyant des prix justes pour les produits des riziculteurs.

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le gouvernement pour renoncer au prêt de l’ADB et maintenir la QR à l’importation de riz.

Malheureusement, des accords commerciaux régionaux comme la Zone de Libre-échange de l‘Association des Nations de l’Asie du Sud-est (ASEAN) – Tarif Préférentiel Effectif Commun (AFTA-CEPT) et la Zone de Libre-échange de l’ASEAN-Chine ont disposé le terrain pour la libéralisation des marchés de riz dans la région. Bien que le riz soit généra-lement traité comme un produit de nature hautement délicate entre les membres de l’ASEAN, les accords commerciaux ont fourni les moyens pour ouvrir le marche intérieur de riz du pays à d’autres pays exportateurs de riz dans la région. Sous l’AFTA-CEPT, les Philippines ont fi nalement supprimé les restrictions aux importations de riz et elles ont adopté un tarif de 50% aux importations des membres de l’ASEAN en 2003. Ceci va à contre-courant de leur position offi cielle à l’OMC, où l’extension de la QR du riz a été renégociée.

Les femmes dans la chaîne de valeur du riz

Les femmes philippines jouent un rôle très important dans l’industrie du riz. Elles sont des actrices et des collaboratrices actives, particulièrement dans certaines phases de la chaîne de valeur du riz. Il y a cinq segments principaux dans cette chaîne. (1) Faire appel à des intrants à la production, (2) la production réelle de riz, (3) le marketing, l’assemblage et le commerce du rendement de paddy, (4) l’usinage et (5) la dis-tribution à travers des marchés de gros et de détail. Cepen-dant, des données ventilées par sexe ne sont disponibles que pour les deux premières phases.

Accès aux intrants et génération

Acquisition d’immobilisation et créditLes femmes jouent un rôle très important faisant appel à

des intrants pour la production de riz. Un sondage des femmes engagées dans l’activité du riz, mené par le Philippine Peasant Institute (PPI) a montré que presque 70% des femmes sont directement impliquées dans l’acquisition d’immobilisation.8 Le sondage a montré aussi que dans le secteur du riz, 94% des femmes ont emprunté de l’argent, surtout de prêteurs infor-mels, de petits commerces de proximité ou sari-sari, de coopé-ratives, de parents et d’autres sources, pour fi nancer l’activité du riz et pour augmenter les dépenses des ménages. Les fem-mes empruntent de l’argent plus que les homes car elles sont celles qui gèrent directement les dépenses des ménages et de la production, et sont, donc, soumisses à une pression majeure pour réduire les écarts des ressources. Cependant, le sondage a montré également que, comparées avec les hommes, seule-ment une petite proportion de femmes (5%) avait accès aux crédits à travers des institutions fi nancières formelles.

L’accord de crédit est très important vu qu’il est lié à d’autres segments dans la chaîne de valeur. Aux Philippines, plusieurs prêteurs sont aussi des commerçants. Les agricul-teurs mettent leur production future en gage au profi t des prê-

teurs en paiement pour leurs prêts. Ceci limite leur capacité pour choisir des meilleurs prix pour leurs produits pendant la saison de la récolte, et minimise leurs gains de la production de riz.

Propriété de la terreLes femmes agricultrices engagées dans la production de

riz sont des petites propriétaires agricultrices, des afferma-trices ou des travailleuses agricoles. Les petites propriétaires agricultrices possèdent leur terre en vertu de brevets d’éman-cipation délivrés à travers la réforme agraire. Cependant, la plupart des titres fonciers des foyers possédant des terres sont sous le nom du conjoint homme, en dépit du fait que la femme joue un rôle important dans le segment de production de la chaîne de valeur du riz. Fondé sur des données du Dé-partement de la Réforme Agraire, les femmes bénéfi ciaires de la réforme agraire (ARBs) représentent 22% du nombre total de bénéfi ciaires en 2002. Cependant, la participation des femmes dans des projets agraires est plus importante compa-rée à celle des hommes, bien qu’elles ne soient pas si actives au niveau organisationnel, en particulier dans des positions de leadership comme le Conseil de Direction (BOD). [Voir tableau 1]

TABLEAU 1 : STATUT DE SEXE ET DE DÉVELOPPEMENT (GAD) POUR LES BÉNÉFICIAIRES DU DAR, 2002

Indicateurs GAD Femmes Hommes

No. d’ARBs 169 119 580 156

Niveau organisationnel

AppartenanceConseil de DirectionComité

120 527 5 58912 535

217 64513 86217 240

Participation au Projet 5 406 5 166

Participation à la Gouvernance Locale

BarangayMunicipalitéProvincial

4 409 529 912

11 715 1 581 375

Source : Rural Women Statistics, FNV 2002

IrrigationEn 2002, seulement 2,7 millions d’hectares d’un total de

4 millions d’hectares de terre consacrés au riz étaient irrigués. La différence (1,3 millions d’hectares) demeurait sous pluie. Soixante pour cent (60%) des superfi cies irriguées se trouvent à Luzon, 26% à Mindanao et 16% aux Visayas. Les informa-tions disponibles sur l’irrigation n’incluent pas des données ventilées par sexe des bénéfi ciaires des installations et des ser-vices d’irrigation.

Soutien publicLa plupart des bénéfi ciaires du soutien public sont des

agriculteurs hommes. En moyenne, les agricultrices femmes représentent moins d’un tiers du total des bénéfi ciaires des programmes du gouvernement. La seule exemption c’est dans le cas d’attribution de crédit sous le Conseil de Politique de Crédit Agricole, où les femmes constituent presque la moitié du nombre total de bénéfi ciaires. [Voir tableau 2]

TABLEAU 2 : BÉNÉFICIAIRES DU DÉPARTEMENT DE PROGRAMMES AGRICOLES DANS LE SECTEUR DU RIZ PAR SEXE

Fournisseurs de ServicesRiz

Femmes Hommes

Unités de Gestion Régionales 420 942 1 110 405

Institut de Formation Agricole 19 179 36 265

Conseil de Politique de Crédit Agricole 2 020 2 839

Bureau of Post Harvest and Research 1 240 3 273

Institut de Recherche sur le Riz de Philippine

44 085 125 729

Total 487 466 1 278 511

Source : Rural Women Statistics, FNV 2002

Production de rizLes résultats du sondage du PPI montrent en plus que

les femmes sont engagées dans presque tous les domaines de la production de riz. La participation des femmes est parti-culièrement élevée dans des activités comme le plantage, le désherbage, l’application d’intrants et d’engrais, le séchage et l’ensachage, parmi d’autres [Voir Tableau 3]

TABLEAU 3 : PARTICIPATION DES FEMMES DANS L’ACTIVITÉ DU RIZ

ActivitéParticipation des

femmes (%)

Acquisition d’immobilisation 69.23

Dégagement de terrain 31.54

Application d’intrants 56.92

Labourage avec tracteur 2.31

Application d’engrais 44.62

Plantage 60.00

Désherbage 49.23

Récolte 50.00

Battage 16.92

Vannage 32.31

Transport à la maison 17.00

Séchage 46.15

Ensachage 37.69

Entreposage 21.54

Transport au marché 24.62

Marketing 26.92

Embauchage des ouvriers 56.15

Préparation d’aliments 80.00

Emporter les aliments au champ 83.08

Entreposage des semences 58.46

Autres 1.54

Source : Sondage du Peasant Philippine Institute 2002

En dehors de participer activement dans la production réelle de riz, les femmes sont d’abord responsables pour des ac-tivités comme préparer des aliments et les emporter au champ

de riz à l’heure du repas. Elles sont très impliquées aussi dans des tâches comme l’embauchage des ouvriers et l’entreposage de semences pour le plantage futur.

L’étude du PPI a montré que le champ d’infl uence des femmes, contrairement à la croyance commune, s’étend au-delà de l’entretien de la maison pour couvrir des décisions concernant l’allocation budgétaire pour les dépenses des in-trants de la ferme et les activités productives.

TechnologieLe gouvernement des Philippines promeut l’utilisation

de technologie du riz hybride afi n d’atteindre l’objectif d’aug-menter la production de riz. Cette technologie a été incluse dans le programme de production de riz du pays en 1998 ; mais cela n’a été qu’en 2002 que les Philippines ont lancé leur Pro-gramme de Commercialisation du Riz Hybride.9

Des groupes d’agriculteurs ont posé des questions quant à la viabilité de cette technologie. En dehors d’être très dépen-dant des intrants chimiques, les riziculteurs et les rizicultri-ces ont signalé que l’utilisation de riz hybride, qui utilise F1 ou des semences Terminator, consolide la prise de ressources de semences par des sociétés multinationales et privées. Aux Philippines, les sociétés privées qui produisent du riz hybride comprennent Monsanto, Aventis Crop Science, Bayer et SL Agritech.10 La présence des ces sociétés dans l’industrie de la semence de riz contribue à la marginalisation du rôle des agri-culteurs en tant que producteurs et propagateurs de semences, et met en danger le rôle des rizicultrices en tant que gardiennes des semences. L’entreposage des semences est une des tâches les plus importantes, avec une grande participation féminine dans le processus de production de riz.

Assemblage et Commerce

L’étude de la chaîne d’approvisionnement de riz du Pro-gramme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l’Autorité Nationale du Développement Économique (NEDA) en 2005 énumère deux acteurs clé impliqués dans l’assemblage et le commerce de paddy de la ferme – des com-merçants de paddy et des viajeros (littéralement, « ceux qui font la navette »). Les commerçants de paddy achètent du palay directement aux agriculteurs. Dans la plupart des cas, ces commerçants sont aussi des prêteurs (comme indiqué ci-dessus) qui prêtent du capital aux riziculteurs en échange des récoltes futures. De là, ils se trouvent dans une position d’im-poser les prix, ayant négocié la vente du palay même avant la récolte réelle. Les commerçants de paddy dominent ce seg-ment de la chaîne de valeur.

D’autre part, les viajeros vont d’une ferme à l’autre pen-dant la saison de la récolte afi n d’obtenir du palay et puis le vendre à des meuniers de riz.

L’Autorité Nationale de l’Alimentation (NFA) du gou-vernement obtient également du palay des agriculteurs, dans le but de déclarer un prix plancher pour le palay et, par consé-quent, améliorer les prix à la production.11 Cependant, la NFA

8 PPI a enquêté 130 rizicultrices dans les provinces rizicoles de Nueva Ecija, Bulacan, Zambales, Pampanga, Bohol, Zamboanga del Norte et Sur et Lanao del Norte. Le sondage, fait en 2002, a analysé les différents problèmes économiques et sociaux auxquels les femmes agricultrices faisaient face dans des différents secteurs de l’agriculture.

9 Redona et al, Commercializing hybrid rice technology in the Philippines, Site Web du 4ème Congrès International des Sciences, 2004.10 Des données de “Fiasco on the fi eld – un update on hybrid rice in Asia”, Grain Website, 2005 et de “Why go hybrid rice, from the Pinoy Farmers Internet Website”,

2006.11 L’Autorité Nationale de l’Alimentation est l’organisme gouvernemental chargé d’aider à stabiliser les prix du riz dans les marchés de détail, et le prix du paddy à la

ferme. Le but de ces efforts de stabilisation est celui d’aider à garantir la disponibilité de riz abordable aux consommateurs, en appuyant des prix justes pour les produits des riziculteurs.

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Vu d’ensemble de l’industrie du riz

Comme dans la plupart des pays d’Asie, le riz est, aux Philip-pines, la denrée de consommation courante la plus importante. De là qu’il y aient des discussions sur des politiques en ce qui concerne la sécurité alimentaire, ce qui tourne inévitablement autour l’autosuffi sance du riz.a• Ceci est très compréhensible étant donné que le riz représente 19% du total des dépenses des ménages en aliments en 2000.2 En outre, le riz contribue avec 65% et 45% de l’apport calorique et l’ingestion de protéines de la population respectivement.3

La production de paddy est une source importante de l’acti-vité économique et de subsistance dans les régions rurales. Elle représente 17% du rendement agricole du pays entre 2001 et 2005, et emploi directement au moins 4 millions de riziculteurs.4 Des 6 millions de femmes engagées dans l’agriculture, 37.36% ou plus d’un tiers se trouvent dans l’activité du riz.5 Le reste de la population de femmes dans l’agriculture se trouve dans les sec-teurs suivants : le blé (26.81%), le bétail (11.79%), la noix de coco (6.75%), la banane (1.95%), le sucre (1.97%), d’autres cultures et services (13.22%) et dans la chasse et la foresterie (0.15%).6

L’activité du riz peut se trouver également dans toutes les régions du pays. En effet, presque 40% du total des terres agricoles du pays sont plantées en riz. Les régions clé de pro-duction de riz sont le Luzon Central (Région Autonome de Mindanao), ARRM et la Vallée Cagayan.7

Politique du commerce de riz

Les Philippines maintiennent une restriction quantitative (QR) à l’importation de riz. La QR de riz est la seule me-

Feuille d’Information: Les femmes dans l’industrie du riz aux PhilippinesJessica Reyes-Cantos and Riza Bernabe*

sure de restriction à l’importation dans la Grande Charte des Petits Exploitants (Loi de la République nº7607 de 1992) qui n’a pas été convertie en tarif après que cette dernière fut amendé par la Loi sur la Tarifi cation Agricole (Loi de la République nº8178 de 1996). Le pays pouvait concréti-ser une exemption de libéralisation pour l’industrie du riz sous l’Annexe 5 de l’Accord sur l’Agriculture (AoA). Cette exemption autorisait le pays à maintenir des restrictions à l’importation sur la denrée même s’il taxait le reste des produits agricoles conforme à son engagement de libéralisa-tion selon l’Accord Général sur les Tarifs et le Commerce (GATT).

Pendant les dernières années il y a eu des pressions pour libéraliser l’industrie du riz. L’expiration de l’exemption de tarifi cation selon l’Annexe 5 en 2004 a soulevé des questions sur si les Philippines devraient continuer de maintenir des restrictions quantitatives à l’importation de riz. En plus, des institutions de fi nancement international comme la Banque asiatique de développement (ADB), à travers son Programme de Développement du Secteur des Semences, ont fait que la tarifi cation du riz soit une conditionnalité pour l’accord de prêts.

Cependant, des groupes de riziculteurs et des ONGs ont lancé une campagne qui a contrecarré avec succès les initiati-ves de libéraliser le secteur du riz. Les riziculteurs ont participé activement et effi cacement dans des délibérations législatives et exécutives pour s’opposer à la tarifi cation de l’importation du riz. Finalement, ils ont été capables d’infl uencer les négo-ciateurs du gouvernement de Philippines pour demander une extension de l’exemption de l’Annexe 5 dans l’OMC. Aussi important, ils ont été également capables de faire pression sur

* Cantos: BA et MA en économie, Université des Philippines. Convocatrice principale du Rice Watch and Action Network et vice-présidente d’Action for Economic Re-forms; [email protected].

Bernabe: BA en économie, Université des Philippines. Elle fait des cours de MA Public Management à l’Université Ateneo de Manila. Ella a travaillé à l’Institute Phi-lippine Peasant pendant 12 ans; [email protected]. Toutes les deux sont des collaboratrices de l’IGTN-Asia.

1 La sécurité alimentaire existe quand toutes les personnes, à tout moment, ont l’accès à des provisions alimentaires nutritives et saines, dans des quantités suffi san-tes pour couvrir leurs préférences et besoins alimentaires pour une vie active et saine. Cependant, quand elle est utilisée dans le contexte de pays en développement, la sécurité alimentaire est souvent associée à l’autosuffi sance alimentaire, car ces pays n’ont souvent pas la capacité de gagner les devises étrangères pour acheter les aliments dont ils ont besoin.

La souveraineté alimentaire, initialement exprimé par Via Campesina en 1996, fait référence aux « droits des peuples de défi nir leurs propres politiques en matière d’alimentation et d’agriculture, » par opposition au fait que les aliments soient soumis aux forces du marché international.

2 Données prises du Bureau of Agriculture and Statistics, fondées sur l’Enquête sur le revenu et les dépenses des ménages (FIES) 2000.3 Données fondées sur l’étude de Bernabe et Montemayor fait en 2006 sur des Produits spéciaux et mécanismes de sauvegarde spéciaux pour des produits agricoles

aux Philippines, patronné par le Centre International pour le Commerce et le Développement Durable.4 Fondé sur des données du Bureau of Agricultural Statistics, 2000-2005.5 Rural Women Statistics, Farm News and Views, Philippine Peasant Institute, Quatrième trimestre 2002, fondé sur des données du Bureau of Agricultural Statistics,

Indicateurs de Développement, 2002.6 Ibid.7 Selected Statistics, Bureau of Agricultural Statistics, 2005

représente un petit pourcentage de l’activité dans le segment de l’assemblage et du commerce qui, à l’heure actuelle, est dominé principalement par les commerçants de paddy et les viajeros.

En ce moment, il n’y a pas de données spécifi ques de sexe concernant l’assemblage et le commerce de riz.

Usinage du riz

Les commerçants de paddy et les viajeros vendent, donc, le paddy aux meuniers de riz. Quelques meuniers sont aussi engagés dans l’achat de paddy et la vente de riz usiné aux grossistes. L’industrie est monopolisée par quelques meuniers à grande échelle. En effet, l’étude de riz de l’UNDP-NEDA signale que les meuniers-commerçants registrent le profi t le plus important dans la chaîne de valeur.

De façon analogue aux situations de l’assemblage et le commerce de riz, les données ventilées par sexe concernant l’usinage du riz ne sont pas disponibles.

La distribution dans des marchés de gros et de détailLes grossistes achètent le riz aux meuniers et puis ils le

vendent aux détaillants. Quelques grossistes prennent aussi la fonction des détaillants. Ceux-ci vendent le riz directement aux consommateurs.

Affl ux du riz importéBien qu’il y ait une restriction quantitative aux importa-

tions, la NFA du gouvernement importe la denrée de consom-mation courante quand il y a un manque de production prévu. Dans les dernières années, le secteur privé a été autorisé à se charger des importations, bien qu’à des volumes fi xes, confor-mément aussi aux politiques de la QR du riz du pays. Pendant les cinq dernières années, le pays importe entre 800 000 et 1.1 millions de tonnes métriques de la denrée de consommation courante.12

Des groupes d’agriculteurs ont posé des questions quant au volume et au calendrier des importations. En particulier, ils soutiennent que le gouvernement est incliné à importer plus que le manque prévu. Ils citent aussi plusieurs cas où les importations du gouvernement coïncident avec la saison de récolte. Ces deux situations ont l’effet de réduire les prix du

riz produit dans le pays, et de diminuer les gains des petits riziculteurs et rizicultrices dans la chaîne de valeur du riz.

Les Philippines importent du riz de la Thaïlande, du Vietnam, de la Chine et des États Unis. La plupart des impor-tations depuis les États Unis sont effectuées à travers son pro-gramme d’aide alimentaire (PL 480). Des ONGs et des grou-pes d’agriculteurs ont critiqué l’importation PL 480 en raison du fait que, en tant que prêt assorti de conditions libérales, il donne des primes gouvernementales pour importer au-delà du volume du manque. En plus, ils considèrent ceci comme une forme de dumping légalisé par les États-Unis à travers l’utili-sation du mécanisme d’aide alimentaire.

En dehors de l’importation légale, le marché du riz local est aussi en train de se remettre de l’impact de la contrebande de riz. L’affl ux de riz introduit en fraude dans le marché exer-ce aussi une pression vers les bas sur les prix de vente au détail et les prix à la production. En septembre 2006, la Fair Trade Alliance (Commerce Equitable), un groupe multisectoriel d’agriculteurs, de travailleurs, d’entreprises locales et d’ONGs qui cherchent des termes de l’échange plus favorables aux philippins, ont signalé que 1200 camions de conteneurs avec une cargaison de 500 000 sacs de riz provenant de la Chine, le Vietnam et la Thaïlande étaient entrées par le port de Cebu, situé dans la partie sud des Philippines.13 Malheureusement, il n’y a pas de données sur l’étendue et l’ampleur générales de la contrebande de riz dans le pays.

Remarques fi nales

À partir des faits précités, il est clair que les femmes agricultri-ces philippines jouent un rôle très important dans le secteur du riz. De là, les politiques sur l’industrie du riz, y compris celles formulées par des accords de commerce internationaux et ré-gionaux qui ont tendance à favoriser les intérêts communs, ont des conséquences sur les rôles et les revenus productifs des femmes. Le fait que le secteur du riz soit déterminant pour la sécurité alimentaire et le développement rural des Philippines met encore en relief le rôle important qui jouent les femmes rurales dans le secteur agricole et dans toute l’économie. Ceci souligne également le besoin de garantir que les politiques pour l’industrie du riz doivent considérer tout aussi les droits, le bien-être, l’emploi du temps et les intérêts des femmes agri-cultrices.

12 Selected Statistics, Bureau of Agricultural Statistics, 2000-200413 Fair Trade Alliance (Commerce Equitable) frappe la contrebande agressive de riz, Septembre 2006, Site Web de la Fair Trade Alliance.

riz

References

MENDOZA, Maria. “Women in the Rice and Corn Industry”, Farm News and Views, 4ème Trimestre 2002LEYESA, Daryl. “Land Rights”, Farm News and Views, 4ème Trimestre 2002“Rural Women Statistics”, Farm News and Views, 4ème Trimestre 2002The Rice Industry Strategic Issues and Directions, Sikap/Strive Foundation and the Center for Food and Agribusiness, University of Asia and the Pacifi c. 2003, Quezon City, Philippines From Seed to Shelf: A logistical evaluation of Philippine agriculture, UNDP, NEDA Study.Selected Statistics, Bureau of Agricultural Statistics 2000-2005Filipino Women in Rice Farming, IRRI, 1988, UP Los Banos Role of Women in Agriculture, Bureau of Agricultural Statistics, 2004BERNABE, Riza. “Endangering Food Security”, Farm News and Views 2001

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Case studies highlighting the gendered Case studies highlighting the gendered dynamic around agriculture, trade and food sovereignty.dynamic around agriculture, trade and food sovereignty.

Promotion/Promoción/Promotion:

Estudios de casos que destacan la dinámica de género en Estudios de casos que destacan la dinámica de género en torno a la agricultura, el comercio y la soberanía alimentaria torno a la agricultura, el comercio y la soberanía alimentaria

Des études de cas soulignant la dynamique d’après le genre autour Des études de cas soulignant la dynamique d’après le genre autour de la suveraineté alimentaire, de l’agriculture, et du commercede la suveraineté alimentaire, de l’agriculture, et du commerce

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