Échanges scientifiques et universitaires entre la france ... · au total la mission...

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MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DIRECTION GÉNÉRALE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE ET DU DÉVELOPPEMENT ÉCHANGES SCIENTIFIQUES ET UNIVERSITAIRES ENTRE LA FRANCE ET L’AMÉRIQUE LATINE, ÉVALUATION DU PROGRAMME ECOS NORD ET SUD (1992-2005) Réalisé par Michel Lacave (ITD-Eu) François de Lavergne (Amnyos) Matthieu Lacave (ITD-Eu) Nicolas Subileau (Amnyos) Comité de pilotage sous la direction de Dominique PERREAU, Conseiller diplomatique du Gouvernement Novembre 2006

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Page 1: ÉCHANGES SCIENTIFIQUES ET UNIVERSITAIRES ENTRE LA FRANCE ... · Au total la mission d’évaluation a réalisé prés de 140 entretiens, tant en France qu’en Amérique latine,

MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

DIRECTION GÉNÉRALE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE ET DU DÉVELOPPEMENT

ÉCHANGES SCIENTIFIQUES ETUNIVERSITAIRES ENTRE LA FRANCE ET L’AMÉRIQUE LATINE,ÉVALUATION DU PROGRAMME ECOSNORD ET SUD (1992-2005)

Réalisé parMichel Lacave (ITD-Eu)

François de Lavergne (Amnyos)Matthieu Lacave (ITD-Eu)Nicolas Subileau (Amnyos)

Comité de pilotage sous la direction deDominique PERREAU,

Conseiller diplomatique du Gouvernement

Novembre 2006

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Ce rapport est un document interne établi à la demande du ministère des Affaires étrangères. Les commentaires et analyses développés n’engagent

que leurs auteurs et ne constituent pas une position officielle

Tous droits d’adaptation, de traduction et de reproduction par tous procédés,y compris la photocopie et le microfilm, réservés pour tous pays.

Conception graphique couverture : Aurette Leroy et Anne CaminadeCréation / Impression : mediatys / Groupe Corlet

Photos de couverture : IRD-Indigo : Sylvain BONVALOT, Claude DEJOUX, Claude ROBIN, Philippe BARRÉ© Ministère des Affaires étrangères, 2007

ISBN : 978-2-11-096631-5ISSN : 1249-4844

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7Programme ECOS

Lancé avec le Chili en 1992, à l’initiative du ministère des affaires étrangères et du ministèrede l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, pour renforcer etcoordonner la coopération dans le domaine de la recherche scientifique avec l’Amériquelatine, le programme ECOS (évaluation – orientation de la coopération scientifique) s’estensuite étendu successivement à l’Uruguay, l’Argentine, la Colombie, le Venezuela et leMexique.

A la suite d’appels à propositions, il a permis , sur la base de co-financement avec nospartenaires sud-américains, la mise en œuvre de 748 projets de recherche, évalués etsélectionnés conjointement dans le cadre de comités mixtes, ayant impliqué 4500 chercheurset suscité 218 thèses de doctorats.

A la demande de la Direction Générale de la coopération internationale et du développement,une évaluation de ces programmes a été réalisée en 2006. Cette évaluation, placée sous ladirection d’un comité de pilotage que j’ai eu l’honneur de présider, s’est appuyée sur uneanalyse documentaire et un échantillon de soixante douze projets de recherche. Une enquêteet des entretiens ont été menés auprès de responsables institutionnels français et sud-américains et de responsables de projets.

Le rapport d’évaluation souligne l’efficacité du programme en terme de résultats, sacontribution au développement et au renforcement de l’intégration des équipes latino-américaines dans la communauté scientifique internationale. De même, il montre que leprogramme ECOS participe pleinement de notre diplomatie culturelle pour la promotion de lalangue française et la formation en France des élites dans un esprit de partenariat et debénéfice mutuel.

Parmi les recommandations formulées dans le rapport, outre la poursuite, voire lerenforcement du programme, je tiens à souligner les recommandations suivantes qui reflètentbien les débats des différentes réunions du Comité de pilotage :

- maintenir l’ouverture à l’ensemble des champs scientifiques, sous réserve d’une meilleureadaptation aux priorités nationales des pays partenaires et d’un certain recentrage autour desdisciplines particulièrement importantes pour le rayonnement de la France en Amérique latinerépondant à un intérêt partagé,

- concentrer nos efforts de coopération scientifique sur des pôles régionaux, en appuyant demanière pragmatique et coordonnée l’émergence de projets régionaux et en renforcant la miseen réseau des programmes bilatéraux ECOS et du programme franco- brésilienCAPES/COFECUB impliquant des équipes françaises et celles de pays latino-américains,

- promouvoir le modèle ECOS au plan européen et renforcer son articulation avec desdispositifs visant des objectifs similaires au niveau de la Commission européenne.

Ce rapport illustre bien l’importance de notre investissement passé en Amérique latine etl’intérêt partagé avec nos partenaires au renforcement de cette coopération. Cependant, celui-ci ne pourra se faire, la règle du programme étant le financement paritaire entre la France etl’Amérique latine, sans un engagement financier accru de notre part. Se pose ainsi la questiondes priorités à donner à ce programme, ou la recherche de sources de financement nouvelles.

Dominique PerreauConseiller diplomatique du Gouvernement

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

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8Programme ECOS

Remerciements

Nous tenons à remercier l’ensemble des acteurs que nous avons pu rencontrer,tant en France qu’en Amérique latine qui, en nous accordant de leur temps,

nous ont permis d’avoir des échanges fructueux et d’obtenir une meilleure compréhension du programme ECOS et de ses enjeux.

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

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Synthèse 13Síntesis (Espagnol) 21Executive Summary (Anglais) 29

Introduction 37

Partie 1 : Présentation générale du programme ECOS et de son positionnement 41

1.1. Historique et contexte actuel du programme ECOS 43

1.2. Organisation et fonctionnement du programme ECOS 49

1.3. Positionnement d’ECOS par rapport aux programmes européens 53

Partie 2 : Résultats quantitatifs du programme ECOS 612.1. Nombre de projets depuis le lancement du programme 63

2.2. Allocation financière 65

2.3. Champs scientifiques 66

2.4. Bénéficiaires 67

2.5. Résultats obtenus : thèses, missions, comparaison 68

Partie 3 : Enquête auprès des bénéficiaires du programme ECOS : analyse des résultats 69

3.1. Sélection des projets de l’échantillon 71

3.2. Mise en œuvre et résultats de l’évaluation de l’échantillon 72

3.3. Conclusion 85

Partie 4 : Missions : analyse des résultats 874.1. Perception du programme ECOS

par les services compétents des Ambassades 89

4.2. Perception du programme ECOS par les responsables institutionnels des pays latino-américains 94

4.3. Conclusion : une perception commune du programme 105

Sommaire

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD9Programme ECOS

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Partie 5 : Questions en débat 1075.1. Question 1 : ECOS doit-il définir des priorités thématiques ? 108

5.2. Question 2 : La gestion et le suivi du programme doivent-ils se professionnaliser ? 111

5.3. Question 3 : Comment traiter le problème de l’applicabilité industrielle des projets ECOS ? 112

5.4. Question 4 : Faut-il introduire dans le programme la notion de “régionalisation” des projets ? 113

5.5. Question 5 : Faut-il renforcer la complémentarité avec les programmes européens et l’effet levier du programme ? 114

Partie 6 : Recommandations 1156.1. Le positionnement du programme ECOS 117

6.2. Recommandations à caractère stratégique 119

6.3. Recommandations à caractère opérationnel 122

6.4. Recommandations à caractère institutionnel : le rôle des SCAC 124

Conclusion :une feuille de route pour les ministères de tutelle 127

Annexe 1 - Composition du comité de pilotage 131

Annexe 2 - Liste des 72 projets de l’échantillon 133

Annexes jointes sur CD ROM

Annexe 3 - Liste des personnes rencontrées en France

Annexe 4 - Liste des personnes rencontrées par les experts seniors en Amérique latine au cours des missions de terrain

Annexe 5 - Rapport technique relatif au traitement des questionnaires envoyés aux bénéficiaires

Annexe 6 - Termes de références de l'étude

Annexe 7 - Présentation du Pré-rapport final lors de la réunion du Comité de Pilotage du 19 septembre 2006

Annexe 8 - Présentation des auteurs

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD10Programme ECOS

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ALBAN : Bourses de haut niveau en Amérique latineANUIES : Association nationale d’universités et d’institutions d’enseignement supérieur

(Mexique)ARCUS : Action en région de coopération universitaire et scientifiqueCDCHT : Centre de développement pour la science et la technologie (Venezuela)

CDEFI : Conférence des établissements et écoles de formation des ingénieursCGE : Conférence des grandes écoles

CIRAD : Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour ledéveloppement

CNRS : Centre national de la recherche scientifiqueCINVESTAV : Centre de recherche et d’études supérieures de l’Institut polytechnique national

(Mexique)CMM : Centre de modélisation mathématique (Chili)

COFECUB : Comité français d’évaluation de la coopération universitaire avec le Brésil COLCIENCIAS : Institut colombien pour le développement de la recherche et de la science (Colombie)

CONACYT : Conseil national de science et technologie (Mexique)CONICET : Conseil national de recherches scientifiques et techniques (Argentine)CONICYT : Commission nationale de la recherche scientifique et technologique (Chili et Uruguay)

CPU : Conférence des Présidents des UniversitéCORFO : Société de promotion de la production (Chili)DAAD : Office allemand d’échanges universitaires

DREIC (ex DRIC) : Direction des relations européennes et internationales et de la coopération duministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche

ECOS : Evaluation-orientation de la coopération scientifiqueESIEE : Ecole supérieure d’ingénieurs en électronique et électrotechnique

FONACIT : Fonds national de la science, de la technologie et de l’innovation (Venezuela)FONCyT : Fonds pour la recherche scientifique et technologique (Argentine)

FUNDAYACUCHO : Fondation Grand Maréchal de Ayacucho (Venezuela)ICETEX : Institut colombien de crédit éducatif et des études techniques à l’étranger

ICFES : Institut colombien pour le développement de l’enseignement supérieurIFREMER : Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer

INRA : Institut national de recherche agronomiqueINSERM : Institut national de la santé et de la recherche médicale

INTEVEP : Institut technologique vénézuélien du pétrole IRD : Institut de recherche pour le développement

MAE : Ministère des Affaires étrangèresMENESR : Ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche

PCP : Programme de coopération post-graduéPCRD : Programme cadre de recherche et développement

PEDECIBA : Programme de développement des sciences fondamentales (Uruguay)PICS : Projets internationaux de coopération scientifique

PROMEP : Programme d’amélioration de l’enseignement (Mexique)RDTI : Recherche, développement technologique et innovationSCAC : Service de coopération et d’action culturelle

SECyT : Secrétariat aux sciences et à la technologie (Argentine)SEP : Secrétariat à l’enseignement public (Mexique)SHS : Sciences humaines et sociales

STIC Amsud : Sciences et technologies de l’information et de la communication enAmérique du Sud

CSU/R : Sous direction de la coopération scientifique et de la recherche (Ministère des Affaires étrangères)

CSU/U : Sous direction de la coopération universitaire (Ministère des Affairesétrangères)

UBA : Université de Buenos AiresUE : Union européenne

UNAM : Université nationale autonome de Mexico

Liste des sigles et acronymes

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD11Programme ECOS

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L’évaluation du programme ECOS (“Évaluation-orientation de la coopération scientifique”) a été réaliséeentre le 15 avril et la fin du mois d’août 2006. Les différentes étapes de l’évaluation ont été suivies parle Comité de pilotage de l’étude sous la présidence de l’Ambassadeur Dominique PERREAU, Conseillerdiplomatique du Gouvernement.

Le travail d’évaluation s’est appuyé sur la documentation fournie par le ministère des Affaires étrangères(MAE) et par les secrétariats ECOS (Sud et Nord), ainsi que sur des entretiens conduits dans l’étapepréliminaire à Paris auprès des responsables du programme, tant au MAE, qu’au ministère de l’Éducationnationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (MENESR), des présidents des Comité ECOS,des secrétariats et des représentants des organismes d’enseignement supérieur et de recherche français

Elle a comporté une mission de terrain dans les six pays éligibles au programme, réalisée entre le 18 etle 30 juin 2006 par les experts seniors du groupement ITD-Eu / Amnyos1. A chaque étape ces experts ontrencontré les responsables au sein des ambassades françaises, et en premier lieu les ambassadeurs, ainsique les représentants des organismes partenaires de chacun des pays concernés.

Un échantillon de projets a été sélectionné ; il a fait l’objet de l’envoi d’un questionnaire destiné àrecueillir l’opinion des responsables de projet et d’une analyse détaillée ; un équilibre a été respecté entreresponsables français et responsables latino-américains ainsi qu’entre les différents champsdisciplinaires.

Au total la mission d’évaluation a réalisé prés de 140 entretiens, tant en France qu’en Amérique latine, etcontacté plus de 144 bénéficiaires (97 ont répondu).

Singularité du programme ECOS

Issu d’une vision de la coopération internationale fondée sur le partenariat, le programme ECOS est néau Chili et en Uruguay en 1992 et 1993 avec le retour de la démocratie dans ces pays. Presque à la mêmeépoque, la Commission européenne lançait une réflexion qui devait déboucher sur un mécanisme decoopération institutionnalisée entre universités européennes et latino-américaines, avec une visionsimilaire de la recherche-formation (ALFA). L’extension du programme à l’Argentine (1997), à laColombie (1998), puis au Venezuela (1999), est le fruit d’une “contamination positive”, tandis que ledémarrage du programme au Mexique en 1994 est davantage le fait d’un engagement du poste del’époque.

Le programme, à l’origine davantage orienté vers des projets de formation à la recherche et par larecherche, et conçu pour renforcer les systèmes de formation à la recherche des pays latino-américains,s’est tourné au fil des années, le niveau et les capacités scientifiques des pays s’élevant, vers des projetsconjoints de recherche de plus en plus pointus.

Aujourd’hui, le programme ECOS finance des projets pluriannuels de recherche conjointe qui permettentla réalisation de thèses (en cotutelle), d’échanges et la publication d’articles et d’ouvrages scientifiques,des missions d’enseignants-chercheurs (seniors) et des stages de jeunes chercheurs (doctorants).

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD13Programme ECOS

Synthèse

1) Michel Lacave a visité les pays de la zone ECOS Nord ; François de Lavergne a visité les pays ECOS Sud

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14Programme ECOS

La singularité du programme repose sur les caractéristiques suivantes :• une ouverture thématique large (approche bottom up), • la réciprocité des échanges dans le cadre d’un même projet scientifique, • une coopération d’égal à égal fondée sur un réel partenariat, • la simplicité et le caractère peu bureaucratique de la gestion

Le programme ECOS présente en outre un intérêt direct pour les acteurs français, qu’il s’agisse de façonglobale de sa contribution au rayonnement de l’influence et de la langue française, ou au niveau desbénéficiaires et des institutions auxquelles ils appartiennent, de la construction et de la démultiplicationde réseaux scientifiques et universitaires, de l’accès à des terrains d’expérimentation spécifiques, ainsiqu’à des opportunités de valorisation.

Cette singularité le démarque, notamment, des programmes européens de coopération scientifique, telsque les programmes ALBAN, ALFA, Marie Curie et Erasmus Mundus :

• ECOS complète les programmes communautaires par ses dimensions d’échanges de seniors, d’échangesdans le cadre d’une thématique, d’échanges dans le cadre de doctorats en co-tutelle

• ECOS offre l’avantage de la souplesse (user-friendly) par rapport aux programmes communautaires, enparticulier les PCRD dont les procédures sont lourdes et complexes.

Réalisations du programme ECOS

L’analyse des résultats du programme ECOS, d’un point de vue strictement quantitatif, fait apparaître desréalisations importantes et démontre l’effectivité des résultats atteints.

Le programme, depuis sa naissance en 1993 au Chili, a soutenu à ce jour (2005) 748 projets, dont 208 encours, répartis sur les 6 pays éligibles : - 152 projets pour le Mexique (entre 1994 et 2005) sur 650 projets déposés- 60 projets pour la Colombie (entre 1997 et 2005) sur 181 projets déposés- 49 projets pour le Venezuela (entre 1998 et 2005) sur 127 projets déposés- 281 projets pour le Chili (entre 1993 et 2005) sur 698 projets déposés- 158 projets pour l’Argentine (entre 1997 et 2005) sur 789 projets déposés- 65 projets pour l’Uruguay (entre 1993 et 2005) sur 168 projets déposés

Sur la période 2000-2005, période pour laquelle les données sont disponibles pour les 6 pays, les Comitésont sélectionné 412 projets pour un montant total de subvention versée par le ministère des Affairesétrangères de l’ordre de 6,7 millions d’euros. Depuis le début des années 2000, l’enveloppe annuelleglobale dédiée au programme par le ministère des Affaires étrangères s’est stabilisée autour de 1 milliond’euros, comme l’indique le tableau ci-dessous.

Si les mécanismes de financement et les montants des financements annuels des projets sont variables,l’ordre de grandeur est cependant relativement proche. Sur la période 2000 – 2005, et sur l’ensemble de lazone couverte par le programme, un projet a reçu par an en moyenne 5 000 € de subvention de la part duministère des Affaires étrangères. Il reçoit en plus à peu près l’équivalent du partenaire latino-américain.Quant au coût consolidé partiel d’un projet, du côté français, il s’élève à au moins 17 000 € par an.

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

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15Programme ECOS

Pendant la même période 2000-2005, la répartition des projets retenus selon leur champ scientifique faitapparaître les résultants suivants :- Sciences humaines et sociales : 54 projets, soit 13% de l’ensemble- Sciences de la vie (agronomie, écologie, environnement) : 92 projets, soit 22% de l’ensemble- Sciences de la santé : 73 projets, soit 18% de l’ensemble- Sciences exactes (mathématique, informatique, physique, chimie) : 143 projets, soit 35% de l’ensemble- Sciences de la terre et de l’univers, 52 projets, soit 13% de l’ensemble

Les résultats par catégorie de “produits” sont très importants en nombre et marquent l’effectivité duprogramme :

• 1802 missions de chercheurs seniors français en Amérique Latine depuis 1993

• 1447 missions de chercheurs seniors latino-américains vers la France

• 435 missions de doctorants français et 796 de doctorants latino-américains

• 46 thèses en France et 172 dans les universités latino-américaines réalisées dans le cadre d’ECOS Nord ;41 thèses dans le cadre du programme ECOS Chili sur la période 1993-1997

• 562 publications d’articles dans des revues internationales et 74 ouvrages dans le cadre du programmeECOS Nord ; 273 articles et 19 ouvrages dans le cadre du programme ECOS Chili de 1993 à 1997.

Programme apprécié par ses bénéficiaires

L’appréciation que portent les bénéficiaires sur le programme n’est pas sujette à de grandes variations selon lazone ECOS Sud ou Nord, l’origine des bénéficiaires (français ou latino-américains) et les pays éligibles. Si desdivergences existent, elles sont marginales et ne concernent principalement que la gestion du programme.

• Les bénéficiaires, tant français que latino-américains, apprécient particulièrement le programme ECOSpour son originalité – un programme de coopération d’égal à égal s’inscrivant dans le cadre d’un projetde recherche commun – et la souplesse de son fonctionnement.

• Ils soulignent l’importance des résultats atteints. Au-delà des résultats quantitatifs en matière derecherche et de formation, les bénéficiaires mettent en avant plus particulièrement la contribution duprogramme au développement et à la consolidation de leur propre travail de recherche et à l’échanged’expérience. ECOS fournit, selon eux, un cadre efficace et efficient stimulant la recherche partenariale,les publications collectives et la formation conjointe.

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16Programme ECOS

• Par ailleurs, l’effet de levier du programme sur la consolidation des réseaux déjà existants, voire lacréation de nouveaux réseaux de recherche, est considérable. Si l’effet d’entraînement du programme surd’autres programmes français et européens de coopération est jugé moindre, l’examen des réponsesmontre néanmoins l’intérêt des bénéficiaires pour aller vers davantage d’articulation entre ces programmeset capitaliser sur le programme ECOS pour développer une coopération de plus grande ampleur.

Les organismes de recherche et les universités françaises n’ont pas de stratégie définie vis-à-vis duprogramme ECOS mais ont des relations bilatérales avec certains des partenaires latino-américains duprogramme ECOS, à travers leurs propres programmes bilatéraux de coopération scientifiqueinternationale, tel que celui que le CNRS entretient avec le CONACYT chilien. Ils connaissentl’existence du programme, le jugent pertinent, fournissant un effort financier non négligeable et efficaceau regard des résultats qu’il produit et de l’effet de levier qu’il peut avoir pour la constitution de réseauxpérennes. Mails ils ne font pas de promotion spécifique du programme à destination de leur personnel,les projets se nouant sur la base de relations inter-personnelles.

Pistes d’amélioration suggérées par les bénéficiairesLes pistes d’amélioration suggérées par les bénéficiaires ne visent pas à le bouleverser. Au contraire, lapremière leçon à tirer selon ceux-ci eux est de maintenir le fonctionnement général du programme telqu’il est : souple et facile d’utilisation. Les principales pistes d’amélioration sont les suivantes :

• améliorer l’articulation du programme ECOS avec les autres instruments de coopération français eteuropéens• encourager la régionalisation du programme et/ou des projets au cas par cas et de façon pragmatique

• mobiliser le secteur privé dans le cadre d’actions post-ECOS pour valoriser les retombées de larecherche, nécessité sur laquelle insistent particulièrement les latino-américains

• améliorer la transparence du système de gestion du programme, en particulier les procédures desélection et de reporting

• améliorer le suivi du programme pour en renforcer la visibilité et la notoriété : “séminaires ou ateliersECOS”, amélioration de la plate-forme web, etc.

Programme jugé positivement par les acteurs “institutionnels”

Lors des missions dans les pays latino-américains éligibles au programme, les Services de coopération etd’action culturelle (SCAC) des ambassades, et les institutions latino-américaines partenaires duprogramme ont été approchés ; les deux parties se rencontrent pour souligner les traits suivants :

• ECOS est un outil pertinent d’intervention qui présente des résultats importants eu égard aux moyensfinanciers mis à disposition, a des effets significatifs sur le renforcement de la coopération entre la Franceet les pays concernés et apporte aussi une contribution de grand poids à la reconnaissance internationaledes équipes latino-américaines.

• ECOS apparaît comme un programme original dans le paysage de la coopération scientifique entre lespays latino-américains, d’une part, et les pays européens ou les Etats-Unis, d’autre part, comme une sortede “modèle” par la réciprocité des échanges dans le cadre d’un même projet scientifique.

• D’une façon générale, le rapport “produits et résultats directs et indirects / coût du programme” estconsidéré comme élevé.

• Des améliorations concernant l’information sur les projets, leur sélection, leur évaluation et lavalorisation des résultats, comme sur la gestion, sont cependant souhaitables.

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17Programme ECOS

Pistes d’amélioration potentielles identifiées par les SCAC

• Mettre en place en amont d’ECOS des systèmes d’information des porteurs de projet potentiels plusimportants et efficaces, notamment vers les universités de province (Chili, Mexique, Venezuela, maissurtout Argentine) et vers les équipes de recherche en sciences humaines et sociales.

• Définir des procédures ou des appuis techniques permettant de mieux valoriser les résultats descoopérations (projets avec un fort potentiel d’applications industrielles, PICS CNRS ou programmes dumême type) et les coopérations elles-mêmes via, par exemple, des projets européens (PCRD).

• Développer la promotion et la communication dans certains pays, et envisager une démarche endirection du mécénat au bénéfice du programme lui-même (de préférence aux projets).

Pistes d’amélioration potentielles pour les institutionnels latino-américains

• ECOS a un effet levier ou multiplicateur, en permettant l’émergence ou la consolidation de réseauxscientifiques, et s’accompagne d’un effet “inter-générationnel”. Néanmoins un effort de promotiondevrait attirer un plus grand nombre de jeunes chercheurs français.

• Bien que le programme soit considéré par les responsables latino-américains comme simple et peubureaucratique, il leur paraît souhaitable d’en améliorer la transparence en ce qui concerne l’évaluationdes projets du côté français et pour ce qui concerne les rapports transmis par les bénéficiaires auxautorités de suivi.

• Certains pays ont manifesté leur intérêt pour une ouverture du programme aux sciences de l’ingénieur,à de la RDTI et à une plus grande ouverture aux universités de province.

• Dans la perspective du développement d’applications industrielles, de consolidation de réseaux ou depréparation de nouveaux projets (européens par exemple), il serait souhaitable de soutenir des activitéspost-ECOS.

• La possibilité de donner une dimension régionale à certains projets est vue avec faveur, à conditionqu’elle soit abordée de façon pragmatique.

• Enfin, dans la majorité des six pays, les responsables institutionnels se déclarent prêts à accroître leurcontribution financière pour accueillir des projets plus nombreux.

Recommandations

Des conclusions et des recommandations ont été formulées autour des principales orientations etquestions soulevées au cours du travail d’évaluation.

1. Recommandations générales

• Le programme ECOS doit être maintenu.

Il a fait la preuve de son originalité et de sa maturité, de son utilité et de son efficacité. Son coût directpar projet est modeste eu égard à ses résultats directs et indirects. Le coût consolidé peut être mis en avantpour mieux valoriser la contribution française.

• L’enveloppe financière globale du programme (environ 1 M /an actuellement) devrait être augmentée.Il ne s’agit pas d’augmenter le financement par projet (sauf à la marge pour tenir compte des problèmesde logement dans certains cas), mais d’accroître le nombre de projets retenus et répondre ainsi aux fortesattentes des partenaires latino-américains.

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

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18Programme ECOS

• Un label “ECOS” mérite d’être formalisé, sous la forme d’une marque que les bénéficiairess’engageront à utiliser sur tous les produits qui résulteront du programme en contrepartie de lacontribution financière reçue.

2. Recommandations à caractère stratégiqueR1 – Maintenir l’ouverture du programme vers l’ensemble des champs scientifiques sous réserved’adaptations aux priorités nationales des pays partenaires, et créer un nouveau domaine decoopération pour les sciences de l’ingénieur :

• Expliciter et/ou flécher certaines thématiques en fonction et à la demande des pays partenaires.

• Introduire un nouveau champ scientifique distinct “Sciences de l’Ingénieur” dans des pays pilotes afinde prendre en compte la demande des partenaires latino-américains.

R2 – Adopter des actions incitant à la valorisation industrielle des projets :

• Développer des activités de sensibilisation et de mises en réseaux en amont des projets, et des activitéspost-ECOS spécifiques.

• Envisager les programmes ECOS et de coopération post-gradué (PCP) dans le contexte dudéveloppement des politiques d’innovation en Amérique latine.

R3 – Renforcer l’effet de levier du programme ECOS sur les programmes européens au traversd’actions de lobbying, de veille et d’information :

• Participer activement à la redéfinition des programmes européens régionaux de coopération au côté dela Commission européenne.

• Organiser la veille par pays et régionale sur les programmes européens de recherche et de bourses.

• Encourager la “capitalisation” sur ECOS, notamment à travers les programmes européens, par desactivités post-ECOS.

R4 – Faciliter des projets régionaux de manière pragmatique et coordonnée avec la COFECUB etles programmes européens :

• Faciliter des projets “régionaux” sans pour autant créer un programme spécifique, en particulier enliaison avec le COFECUB2 du fait de l’importance de la recherche brésilienne et des collaborationsexistantes dans le cône sud.

• Rechercher une coordination avec la Commission européenne concernant le programme ECOS “renouvelé”avec une ouverture vers les programmes européens en ce qui concerne la régionalisation des projets.

3. Recommandations à caractère opérationnelR5 – Améliorer la transparence, l’information et le suivi du programme en direction desbénéficiaires et des acteurs institutionnels du programme :

• Formaliser des procédures de sélection et de suivi simples et harmonisées, incluant notamment la miseen place d’une grille d’évaluation et d’un modèle de rapport uniques.

• Améliorer le retour d’information vers les porteurs de projet, tant au stade de la sélection que del’évaluation finale des projets.

R6 – Mettre en place un outil de gestion et de valorisation du programme sous la forme d’une plate-forme web interactive et multi-fonctions :

• Doter le programme d’une plate-forme web inter-active conçue comme un outil de communication etde gestion du programme à destination des autorités de tutelle, des Comités et des bénéficiaires.

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

2) Comité français d’évaluation de la coopération universitaire avec le Brésil

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19Programme ECOS

R7 – Adapter la structure de gestion du programme :

• Fusionner les deux secrétariats ECOS, et maintenir les deux Comités, en vue de renforcer la visibilitédu programme et contribuer à l’harmonisation des règles de fonctionnement du programme.

• Former les personnels administratifs à la gestion et la maintenance de la plate-forme informatique.

4. Recommandations à caractère institutionnelR8 – Conférer au SCAC un rôle de pivot pour l’information, la communication et la promotiond’ECOS dans les pays partenaires

• Faire bénéficier d’une information améliorée sur les projets qui leur permette d’en assurer le suivi localet d’anticiper les problèmes éventuels.

• Conférer au SCAC un rôle d’information, de promotion et de communication : organisation deséminaire d’information, information sur les programmes européens, sollicitation des entreprisesfrançaises et locales pour du mécénat ou du sponsoring.

R9 – Mettre en place des actions post-ECOS pilotées par les SCAC : club ECOS, ateliers etséminaires

• Mettre en place dans chaque pays un club ECOS facilitant la socialisation, les partages d’expériences,la consolidation des réseaux et le développement de nouveaux projets.

• Organiser un atelier annuel d’une journée sur les programmes européens en partenariat avec laDélégation de l’Union européenne.

• Organiser un séminaire annuel sur les applications industrielles avec les porteurs de projet ayant unpotentiel de valorisation, des responsables nationaux de la politique d’innovation et de transfert detechnologie et des entreprises françaises et locales.

Conclusion : une feuille de route pour les ministères de tutelle

Le programme ECOS occupe une niche bien identifiée sur le “marché” de la coopération scientifiqueavec l’Amérique latine. Il est un programme apprécié, efficace, efficient et mobilisateur à l’égard de lacommunauté scientifique, notamment latino-américaine. En cela il a atteint pleinement ses objectifs.

La ligne d’ensemble des ministères de tutelle, notamment du ministère des Affaires étrangères, est claire.La démarche ECOS (et CAPES/COFECUB) – qui a fait de l’Amérique latine une région pilote pour ladéfinition d’une politique de coopération scientifique et universitaire – participe de la diplomatieculturelle de la France, avec pour enjeux l’influence française et la promotion de la langue française, ainsique la formation de futures élites dans une perspective de bénéfices mutuels.

Pour autant, plusieurs facteurs amènent à préconiser un éclairage stratégique renouvelé, tels que : lastagnation de l’enveloppe financière du programme depuis quelques années ; l’ancienneté du programmequi invite à un réexamen ; le contexte des programmes européens ; et bien entendu les changementsintervenus en Amérique latine, en particulier le développement de l’enseignement supérieur et de larecherche et l’impact de la globalisation.

La présente feuille de route vise à présenter, au regard des recommandations formulées, les principauxaxes d’actions qui devraient guider la stratégie des ministères de tutelle.

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Axe 1 - Accroître l’enveloppe budgétaire du programme L’enveloppe financière annuelle globale dédiée au programme est stable depuis plusieurs années, alorsmême que la demande des partenaires institutionnels latino-américains en faveur d’un accroissement dela contribution française est très forte. Ces derniers ont marqué très nettement leur volonté d’augmenterleur propre enveloppe à condition que la France fasse de même de son côté.

Une enveloppe spécifique devrait être dédiée à la valorisation des projets “post-Ecos” afin de promouvoirles meilleurs projets en termes de résultats et leur apporter une aide pour le montage de projets dans lecadre de programmes de coopération élargis (programmes européens en particulier). Une discussiondevrait s’engager entre les ministères de tutelle pour définir le montant de cette enveloppe et sa prise encharge.

Axe 2 - Ré-examiner la multiplicité des programmes dans une perspectivede lisibilité et de visibilité de la coopération scientifique française avecl’Amérique Latine.La très récente initiative du ministère des Affaires étrangères de regrouper l’ensemble des PAI et desprogrammes assimilés, dont fait partie ECOS, sous l’appellation “Partenariats Hubert Curien” répond àce souci de lisibilité et de visibilité. Mais, cette démarche devrait se poursuivre, pour l’Amérique Latine,par l’évaluation du programme PCP dans les pays pertinents afin de permettre une mise en plat de laproblématique “coopération scientifique – coopération industrielle” (voire envisager une fusion des deuxprogrammes), et de mieux répondre aux attentes des partenaires latino-américains en matière d’appui àl’innovation et de transfert de technologie.

Axe 3 – Promouvoir le modèle ECOS au niveau européen dans laperspective de la future redéfinition du programme européen ALBANLe programme ECOS n’est pas connu des services de la Commission européenne dont le programmeALBAN entrera bientôt dans une phase de redéfinition et dont le 7ème PCRD qui inclut les actions MarieCurie n’a pas encore démarré. Il s’agit de faire en sorte que le programme ECOS soit un véritablecatalyseur pour le montage de projets européens.

A ce titre, les ministères devraient s’engager sur les actions suivantes :

• Faire connaître et communiquer sur le programme ECOS au niveau des services de la Commissioneuropéenne, en particulier de la DG Recherche, pour faire en sorte que la participation d’équipes derecherche françaises et latino-américaines à un projet ECOS soit considérée comme une plus-value dansle processus de sélection des projets sur financement européen.

• Mener un travail de veille systématique quant au successeur du programme ALBAN afin de participeractivement à sa redéfinition. Des actions conjointes avec les acteurs espagnols et allemands de lacoopération pourraient être envisagées.

• Sensibiliser les bénéficiaires du programme aux programmes européens à travers l’organisation deséminaires d’information, suivant en cela l’exemple mexicain.

Axe 4 – Doter le programme d’un outil de gestion et de communicationperformantLe mode de fonctionnement et de gestion du programme est apprécié pour sa souplesse et sa flexibilité.Néanmoins, l’absence de procédures harmonisées, la difficulté d’obtenir des données consolidées, lemanque de transparence ressenti par les bénéficiaires invitent à considérer que la mise en place d’uneplate-forme web interactive et multi-fonctions est nécessaire, à condition qu’elle soit conçue à la foiscomme un outil de communication et de valorisation - en direction notamment des bénéficiaires - et noncomme un simple outil de gestion opérationnel destiné à assurer un pilotage stratégique du programmede la part des ministères de tutelle.

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El programa ECOS (“Evaluación-orientación de la cooperación científica”) se evaluó entre el 15 de abrily finales de agosto de 2006. El comité de control del estudio, presidido por el embajador don DominiquePerreau, siguió las distintas etapas de la evaluación.

La evaluación se ha basado en la documentación francesa comunicada por el Ministerio de AsuntosExteriores (MAE) y las secretarías ECOS (Sur y Norte), así como en entrevistas realizadas en París durantela fase preliminar con los responsables del programa, tanto del MAE como del Ministerio de EducaciónNacional, Enseñanza Superior e Investigación (MENESR), los presidentes de los comités ECOS, lassecretarías y los representantes de los organismos franceses de enseñanza superior e investigación.

El estudio incluye una misión de campo en los seis países cualificados del programa, realizada entre el18 y el 30 de junio de 2006 por los expertos senior del grupo ITD-Eu / Amnyos5. Los expertos se hanencontrado en cada etapa con los responsables en las embajadas francesas, y en primer lugar losembajadores, así como con los representantes de los organismos asociados de cada país interesado.

Se han seleccionado algunos proyectos por muestreo, y se ha remitido un cuestionario destinado a recabarla opinión de los responsables de proyecto y un análisis detallado; se ha respetado el equilibrio entreresponsables franceses y responsables latinoamericanos, y entre las distintas disciplinas.

Se han realizado en total casi 140 entrevistas, tanto en Francia como en Latinoamérica, y se ha tomadocontacto con más de 144 beneficiarios (97 de ellos han respondido).

Singularidad del programa ECOS

Fruto de una manera de entender la cooperación internacional basada en el partenariado, el programa ECOSnació en Chile y Uruguay en 1992 y 1993, tras la vuelta de la democracia a ambos países. Casi al mismomomento, la Comisión Europea abría una reflexión que desembocaría en un mecanismo de cooperacióninstitucionalizada entre universidades europeas y latinoamericanas, con un enfoque similar en lainvestigación-formación (ALFA). La extensión del programa a Argentina (1997), Colombia (1998) yVenezuela (1999) es fruto de una “contaminación positiva”, mientras que el inicio del programa en México,en 1994, se debe esencialmente al compromiso de la representación diplomática francesa en aquella fecha.

El programa, que se orientaba al principio hacia proyectos de formación para y por la investigación, y quese proponía consolidar los sistemas de formación en investigación de los países latinoamericanos, fueevolucionando hacia proyectos conjuntos de investigación cada vez más específicos conforme crecía elnivel y la capacidad científica de los países.

En la actualidad, el programa ECOS financia proyectos plurianuales de investigación conjunta que permitenrealizar tesis (en tutela compartida), intercambios y publicación de artículos y obras científicas, misiones dedocentes investigadores (seniors) y periodos de prácticas de jóvenes investigadores (doctorandos).

La singularidad del programa reside en las siguientes características:

• una amplia apertura temática (enfoque bottom up),

• la reciprocidad de los intercambios en el marco del mismo proyecto científico.

• una cooperación de nivel idéntico, basada en un auténtico partenariado,

• la simplicidad y la limitada burocracia de la gestión

Síntesis

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD21Programme ECOS

5) Michel Lacave ha visitado los países de la zona ECOS Norte, y François de Lavergne los de ECOS Sur.

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El programa ECOS interesa además directamente a los interlocutores franceses, bien porque participaglobalmente en la expansión de la influencia y la lengua francesa, o bien porque interesa a losbeneficiarios e instituciones a las que pertenecen, la construcción y despliegue de redes científicas yuniversitarias, el acceso a campos de experimentación específicos, y las oportunidades de valorización.

Esa singularidad lo distingue en particular de los programas europeos de cooperación científica, comolos programas ALBAN, ALFA, Marie Curie y Erasmus Mundus:

• ECOS completa los programas comunitarios por la dimensión de los intercambios de seniors, detemáticas o de doctorados con tutela compartida.

• ECOS tiene la ventaja de su flexibilidad (user-friendly) respecto a programas comunitarios, enparticular los PCRD, cuyos trámites son complicados y complejos.

Realizaciones del programa ECOS

Desde un punto de vista estrictamente cuantitativo, el análisis de los resultados del programa ECOSevidencia importantes realizaciones y deja patente la efectividad de sus resultados.

Desde su inicio en 1993, en Chile, hasta 2005, el programa ha apoyado 748 proyectos -de los cuales 208 están en curso- en los seis países cualificados:

• 152 proyectos en México (entre 1994 y 2005) de los 650 presentados.

• 60 proyectos en Colombia (entre 1997 y 2005) de los 181 presentados.

• 49 proyectos en Venezuela (entre 1998 y 2005) de los 127 presentados.

• 281 proyectos en Chile (entre 1993 y 2005) de los 698 presentados.

• 158 proyectos en Argentina (entre 1997 y 2005) de los 789 presentados.

• 65 proyectos en Uruguay (entre 1993 y 2005) de los 168 presentados.

En el periodo 2000-2005, del que se dispone de datos de los seis países, los Comités seleccionaron 412 proyectos que representaban una subvención total del Ministerio de Asuntos Exteriores de unos 6,7 millones de euros. Desde el principio de los años 2000, el presupuesto total anual del Ministerio deAsuntos Exteriores para el programa se estabilizó en torno al millón de euros, como se ve en la siguiente tabla.

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Aunque los mecanismos de financiación y el monto de la financiación anual de los proyectos sonvariables, las cuantías son relativamente similares. En el periodo 2000-2005, el promedio de lasubvención anual concedida por el Ministerio de Asuntos Exteriores a cada proyecto en toda la zonacubierta por el programa fue de 5.000 euros. El proyecto recibe además un monto prácticamenteequivalente del socio latinoamericano. En cuanto al costo consolidado parcial de un proyecto, por partefrancesa, es de por lo menos 17.000 euros al año.

Durante el mismo periodo 2000-2005, el reparto de los proyectos subvencionados por campos científicoses el siguiente:

• Ciencias humanas y sociales: 54 proyectos (13 % del total).

• Ciencias de la vida (agronomía, ecología, medio ambiente): 92 proyectos (22 % del total).

• Ciencias sanitarias: 73 proyectos (18 % del total).

• Ciencias exactas (matemáticas, informática, física, química): 143 proyectos (35 % del total).

• Ciencias de la tierra y el universo: 52 proyectos (13 % del total).

Los resultados por categorías de “productos” son muy importantes y subrayan la efectividad del programa:

• 1.802 misiones de investigadores senior franceses en Latinoamérica desde 1993.

• 1.447 misiones de investigadores senior latinoamericanos en Francia.

• 435 missiones de doctorandos franceses y 796 de doctorandos latinoamericanos.

• 46 tesis en Francia y 172 en las universidades latinoamericanas en ECOS Norte; 41 tesis en el marcodel programa ECOS Chile en 1993-1997.

• 562 publicaciones de artículos en revistas internacionales y 74 obras en ECOS Norte; 273 artículospublicados en el marco del programa ECOS-Chile en 1993-1997, y 19 “otras publicaciones”.

Programa apreciado por los beneficiarios

La opinión de los beneficiarios sobre el programa no difiere mucho entre la zona ECOS Sur o Norte, nipor su origen (franceses o latinoamericanos) o los países cualificados. Cuando existen diferencias, sonmarginales y conciernen principalmente a la gestión del programa.

• Los beneficiarios, franceses y latinoamericanos, aprecian en particular el programa ECOS por suoriginalidad –un programa de cooperación en igualdad de condiciones, que se inscribe en el marco de unproyecto de investigación común-, y por la flexibilidad de su funcionamiento.

• Subrayan la importancia de los resultados obtenidos. Además de los resultados cuantitativos en materiade investigación y formación, los beneficiarios ponen de relieve en particular la contribución delprograma al desarrollo y consolidación de su propio trabajo de investigación y al intercambio deexperiencias. Opinan que ECOS brinda un marco eficaz y eficiente que estimula la investigación enpartenariado, las publicaciones colectivas y la formación conjunta.

• Por otra parte, el efecto de palanca del programa en la consolidación de las redes existentes, incluso lacreación de otras redes de investigación, es notable. Aunque se considera que el impulso del programa enotros programas de cooperación franceses y europeos es menor, el análisis de las respuestas demuestrasin embargo el interés de los beneficiarios por fomentar la articulación entre dichos programas ycapitalizar el programa ECOS para desarrollar una cooperación de mayor amplitud.

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Los organismos de investigación y las universidades francesas no tienen una estrategia definida respectoal programa ECOS, pero sí tienen relaciones bilaterales con algunos de los socios latinoamericanos delprograma ECOS a través de sus propios programas bilaterales de cooperación científica internacional,como el del CNRS (Centro nacional de investigación científica) con el CONACYT chileno. Conocen laexistencia del programa y lo consideran pertinente, saben que aporta un esfuerzo financiero considerabley eficaz vistos los resultados conseguidos y el efecto de palanca que puede tener para constituir redesperennes, pero no hacen una promoción específica del programa ante su personal y los proyectos seentablan a partir de relaciones entre las personas.

Sugerencias de los beneficiarios para mejorarloLos beneficiarios no pretenden transformar el programa con las pistas propuestas. Bien al contrario,consideran que la primera lección que se debe sacar es mantener el funcionamiento general del programatal cual: flexible y de fácil manejo. Las principales pistas propuestas son:

• mejorar la articulación del programa ECOS con los demás instrumentos de cooperación franceses yeuropeos;

• fomentar la regionalización del programa o de los proyectos individualmente y con pragmatismo;

• movilizar al sector privado en el marco de las acciones post-ECOS para valorizar los logros de lainvestigación, necesidad en la que insisten particularmente los latinoamericanos;

• mejorar la transparencia del sistema de gestión del programa, especialmente los procedimientos deselección e información;

• mejorar el seguimiento del programa para que sea más visible y gane notoriedad: “seminarios o talleresECOS”, mejorar la plataforma web, etc.

Opinión positiva de los actores “institucionales”

En el curso de las misiones realizadas en los países latinoamericanos cualificados para el programa, seha consultado con los Servicios de Cooperación y Acción Cultural (SCAC) de las embajadas y lasinstituciones latinoamericanas asociadas al programa, que coinciden en subrayar los siguientes aspectos:

• ECOS es un instrumento pertinente de intervención que presenta resultados importantes teniendo encuenta los medios financieros concedidos, tiene efectos considerables en la consolidación de lacooperación entre Francia y los países interesados, y aporta además una contribución eficaz alreconocimiento internacional de los equipos latinoamericanos.

• ECOS se muestra como un programa original en el sector de la cooperación científica entre los paíseslatinoamericanos, por una parte, y los países europeos o Estados Unidos, por otra. Es una especie de“modelo” por la reciprocidad de sus intercambios dentro de un mismo proyecto científico.

• Por lo general, se considera que la relación “productos y resultados directos e indirectos / costo delprograma” es alta.

• No obstante, son de desear mejoras en la información sobre los proyectos, su selección y evaluación yla valorización de los resultados.

Pistas potenciales de mejora identificadas por los SCAC

• Instaurar como etapa previa a ECOS, sistemas de información sobre los autores de proyectos másimportantes y eficaces, dirigidos en particular a las universidades de provincias (Chile, México,Venezuela y especialmente Argentina) y a los equipos de investigación en ciencias humanas y sociales.

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• Definir procedimientos o apoyos técnicos que permitan valorar mejor los resultados de lascooperaciones (proyectos con un fuerte potencial de aplicaciones industriales, PICS CNRS –proyectosinternacionales de cooperación científica del CNRS– o programas del mismo tipo) y las propiascooperaciones a través, por ejemplo, de proyectos europeos (PCRD).

• Fomentar la promoción y comunicación en algunos países, y elaborar una política de mecenazgo parael propio programa (preferentemente para los proyectos).

Pistas potenciales de mejora para las instituciones latinoamericanas

• ECOS tiene un efecto de palanca o de multiplicador al permitir que nazcan o se consoliden redescientíficas, y conlleva un efecto “intergeneracional”. Sin embargo podría atraer a más jóvenesinvestigadores franceses si se hace un esfuerzo de promoción.

• Aunque los responsables latinoamericanos consideran que el programa es sencillo y poco burocrático,les parece deseable que se mejore la transparencia de la evaluación de los proyectos por parte francesa, ylos informes que envían los beneficiarios a las autoridades de tutela.

• Algunos países han manifestado su interés por que el programa se abra a las ciencias del ingeniero, laRDTI (investigación, desarrollo, tecnologías e industrialización) y que se acerque más a las universidadesde provincias.

• En la perspectiva del desarrollo de aplicaciones industriales, de consolidación de redes o de preparaciónde nuevos proyectos (europeos, por ejemplo), sería deseable que se apoyara las actividades post- ECOS.

• La posibilidad de dar un alcance regional a determinados proyectos se ve de manera positiva, siemprey cuando se aborde con pragmatismo.

• Por último, los responsables institucionales de la mayoría de los seis países afirman estar de acuerdoen incrementar su contribución financiera para aceptar más proyectos.

Recomendaciones

Se han formulado conclusiones y recomendaciones respecto a las principales orientaciones y cuestionesplanteadas durante el trabajo de evaluación.

1. Recomendaciones generales

• Se debe mantener el programa ECOS.

Ha demostrado su originalidad y madurez, su utilidad y eficacia. Su costo directo por proyecto esreducido si se tienen en cuenta los resultados directos e indirectos. El costo consolidado puedeargumentarse para dar más relieve a la contribución francesa.

• Deberían aumentarse los presupuestos totales del programa (alrededor de un millón de euros anualesactualmente).

No se trata de aumentar la financiación de cada proyecto (salvo cuando haya que tomar en cuenta losproblemas de alojamiento en determinados casos), sino de incrementar el número de proyectosseleccionados y responder así a las fuertes expectativas de los socios latinoamericanos.

• Habría que formalizar un distintivo “ECOS”, en forma de una marca que los beneficiarios secomprometerían a utilizar en todos los productos que resulten del programa como contrapartida a lacontribución financiera recibida.

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2. Recomendaciones de índole estratégicaR1 – Mantener la apertura del programa a todos los campos científicos, con la reserva de que seadapten a las prioridades nacionales de los países socios, y crear un nuevo espacio de cooperaciónpara las ciencias del ingeniero:

• Explicitar o definir determinadas temáticas según los países socios y a instancia de éstos.

• Introducir un nuevo campo científico, “Ciencias del Ingeniero”, en países piloto para atender lademanda de los socios latinoamericanos.

R2 – Adoptar acciones que inciten a la aplicación industrial de los proyectos:

• Desarrollar actividades de sensibilización y creación de redes en las fases previas de los proyectos, yactividades post-ECOS específicas.

• Prever programas ECOS y de cooperación de postgrado (PCP) en el contexto del desarrollo de laspolíticas de innovación de Latinoamérica.

R3 – Reforzar el efecto de palanca del programa ECOS en los programas europeos medianteacciones de lobby, vigilia e información:

• Participar activamente con la Comisión Europea para redefinir programas europeos regionales decooperación.

• Organizar la vigilia por países y regiones respecto a los programas europeos de investigación y debecas.

• Fomentar la “capitalización” de ECOS, a través de los programas europeos en particular, medianteactividades post-ECOS.

R4 – Facilitar proyectos regionales con pragmatismo, coordinados con la COFECUB y losprogramas europeos:

• Facilitar proyectos “regionales”, aunque sin crear un programa específico, en relación con elCOFECUB6, sobre todo dada la importancia de la investigación brasileña y las colaboraciones que yaexisten con el cono sur.

• Buscar la coordinación con la Comisión Europea para el programa ECOS “renovado”, con aperturahacia los programas europeos en cuanto a la regionalización de los proyectos.

3. Recomendaciones de índole operativaR5 – Mejorar la transparencia, la información y el seguimiento del programa para con losbeneficiarios y agentes institucionales del mismo:

• Formalizar procedimientos de selección y seguimiento sencillos y armonizados, que incluyan enparticular la creación de una parrilla de evaluación y un modelo de informe únicos.

• Mejorar el retorno de información a los autores del proyecto, tanto en la selección como en laevaluación final de los proyectos.

R6 – Crear una herramienta de gestión y valorización del programa a través de una plataformaweb interactiva y multifunción:

• Dotar al programa de una plataforma web interactiva, diseñada para que sea una herramienta decomunicación y gestión del programa, destinada a las autoridades de tutela, los Comités y losbeneficiarios.

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6) Comité francés de evaluación de la cooperación universitaria con Brasil.

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R7 – Adaptar la estructura de gestión del programa:

• Fusionar las dos secretarías ECOS y mantener los dos Comités para consolidar la visibilidad delprograma y contribuir a la harmonización de las reglas de funcionamiento del programa.

• Capacitar al personal administrativo en la gestión y mantenimiento de la plataforma informática.

4. Recomendaciones de índole institucionalR8 – Conferir a los SCAC el papel de centralizador de la información, la comunicación y lapromoción de ECOS en los países socios

• Distribuirles una información más completa sobre los proyectos que les permita llevar el seguimientolocal y prever los problemas que puedan presentarse.

• Conferir a los SCAC un papel de información, promoción y comunicación: organización de seminariosde información, información sobre los programas europeos, solicitación de empresas francesas y localespara mecenazgo y patrocinio.

R9 – Crear acciones post-ECOS coordinadas por los SCAC: club ECOS, talleres y seminarios

• Abrir en cada país un club ECOS que facilite la socialización, la comunicación de experiencias, laconsolidación de las redes y el desarrollo de nuevos proyectos.

• Organizar un taller anual de una jornada sobre los programas europeos en colaboración con laDelegación de la Unión Europea.

• Organizar un seminario anual sobre las aplicaciones industriales con los autores de proyectos quetengan un potencial de valorización, responsables nacionales de la política de innovación y transferenciade tecnologías, y empresas francesas y locales.

Conclusión: una hoja de ruta para los ministerios de tutela

El programa ECOS ocupa un nicho bien identificado en el “mercado” de la cooperación científica conLatinoamérica. Es un programa apreciado, eficaz, eficiente y movilizador de la comunidad científica,especialmente latinoamericana. En este sentido, ha alcanzado plenamente sus objetivos.

La línea general de los ministerios de tutela, en particular el de Asuntos Exteriores, es clara. La políticaECOS (y CAPES/COFECUB) –que ha convertido a Latinoamérica en una región piloto para definir unapolítica de cooperación científica y universitaria- forma parte de la diplomacia cultural de Francia,teniendo por finalidad la influencia francesa y la promoción del idioma francés, así como la formaciónde futuras élites en una perspectiva de beneficios recíprocos.

Varios factores recomiendan sin embargo una renovación estratégica, como el estancamiento de lospresupuestos del programa desde hace años; la antigüedad del programa, que dicta su reconsideración; elcontexto de los programas europeos; y por supuesto, los cambios que se han producido en Latinoamérica,en particular el desarrollo de la enseñanza superior y la investigación, y el impacto de la globalización.

Esta hoja de ruta se propone presentar los principales ejes de acción que deberían guiar la estrategia delos ministerios de tutela a la luz de las recomendaciones ya expuestas.

Eje 1 – Incrementar los presupuestos del programa El presupuesto anual global dedicado al programa es estable desde hace varios años, aunque los sociosinstitucionales latinoamericanos piden con insistencia que se incremente la contribución francesa. Estossocios han afirmado querer incrementar sus propios presupuestos siempre y cuando Francia haga lomismo por su parte.

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Habría que reservar un presupuesto específico para valorizar proyectos “post-Ecos” con la finalidad depromocionar los que tengan mejores resultados, y ayudarlos a montar proyectos en el marco de programasampliados de cooperación (en particular, programas europeos). Se prevé que los ministerios de tutela seconsulten para definir el importe de este presupuesto y el origen de los fondos.

Eje 2 – Volver a examinar la diversidad de los programas para que lacooperación científica francesa con Latinoamérica sea más clara y visible La reciente iniciativa del Ministerio de Asuntos Exteriores de agrupar todos los PAI y programas afines,de los que forma parte ECOS, bajo la denominación de “Partenariados Hubert Curien” responde a esapreocupación de claridad y visibilidad. Pero esta política debería continuarse en lo que a Latinoaméricarespecta, con la evaluación del programa PCP en los países interesados para poder examinar a fondo laproblemática de la “cooperación científica-cooperación industrial” (incluso prever la fusión de ambosprogramas) y responder mejor a las expectativas de los socios latinoamericanos en materia de apoyo a lainnovación y transferencia de tecnologías.

Eje 3 – Promover el modelo ECOS a escala europea con la perspectiva dela futura redefinición del programa europeo ALBANEl programa ECOS no es conocido en la Comisión Europea, cuyo programa ALBAN entrará dentro depoco en una fase de redefinición, y donde todavía no se ha iniciado el 7° PCRD, que incluye las accionesMarie Curie. Se trata de conseguir que el programa ECOS sea un auténtico catalizador para crearproyectos europeos.

Para ello, los ministerios tendrían que comprometerse en los siguientes campos:

• Dar a conocer y comunicar sobre el programa ECOS en los servicios de la Comisión Europea, enparticular en la DG Investigación, para conseguir que la participación de equipos de investigaciónfranceses y latinoamericanos en un proyecto ECOS se considere como un valor añadido en el proceso deselección de proyectos con financiación europea.

• Realizar un trabajo de vigilia sistemática en cuanto al sucesor del programa ALBAN para participar demanera activa en su redefinición. Se podrían prever acciones conjuntas con los agentes de la cooperaciónespañoles y alemanes.

• Sensibilizar a los beneficiarios del programa respecto a los programas europeos mediante laorganización de seminarios de formación, imitando el ejemplo mexicano.

Eje 4 – Dotar al programa de una herramienta de gestión y comunicacióneficazEl funcionamiento y la gestión del programa se aprecian por su flexibilidad y sencillez. Sin embargo, lafalta de procedimientos armonizados, la dificultad para conseguir datos consolidados, la falta detransparencia que apuntan los beneficiarios llevan a considerar que es necesario crear una plataforma webinteractiva y multifunción, siempre y cuando se diseñe como una herramienta de comunicación yvalorización a la vez –dirigida especialmente a los beneficiarios- y no como una mera herramienta degestión destinada a realizar el control estratégico del programa por parte de los ministerios de tutela.

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The evaluation of the ECOS programme (scientific co-operation evaluation-steering) was conducted from15 April to the end of August 2006. The different stages of the evaluation were supervised by the studySteering Committee chaired by Ambassador Dominique Perreau.

The evaluation drew on documentation provided by the French Ministry of Foreign Affairs (MAE) andthe ECOS secretariats (South and North) as well as interviews held during the preliminary stage in Pariswith programme managers at the MAE and the French Ministry of National Education, Higher Educationand Research (MENESR), the ECOS Committee chairs, the secretariats, and representatives of Frenchhigher education and research bodies.

It included a field mission in the six countries eligible for the programme. This mission was conductedby the ITD-Eu/Amnyos3 group’s senior consultants from 18 to 30 June 2006. At each stage, theconsultants met the managers in the French embassies, essentially the ambassadors, as well as therepresentatives of the partner bodies in each of the countries concerned.

A sample of projects was selected and a questionnaire sent to the selected sample to determine the projectmanagers’ opinions and draw up a detailed analysis. A balance was respected between French managersand Latin American managers as well as between the different disciplinary fields.

The evaluation mission conducted nearly 140 interviews overall in both France and Latin America andcontacted over 144 beneficiaries (97 responded).

What makes the ECOS programme different

The ECOS programme grew out of a partnership-based approach to international co-operation. It was setup in Chile and Uruguay in 1992 and 1993 with the return of democracy to these countries. Around thesame time, the European Commission launched a think tank to create an institutionalised co-operationmechanism between European and Latin American universities with a similar approach to research-training (ALFA). The extension of the programme to Argentina in 1997, Colombia in 1998 and thenVenezuela in 1999 was the result of “positive contamination” while the launch of the programme inMexico in 1994 was due more to a commitment by the mission at the time.

The programme was originally designed to improve the research training systems in Latin Americancountries and initially focused more on training-in-research and training-through-research projects. Overthe years, as the countries’ scientific levels and capabilities have risen, it has focused on increasinglyspecialised joint research projects.

Today, the ECOS programme finances joint multiannual research projects generating bi-nationallysupervised doctoral theses, exchanges and the publication of scientific papers and studies, (senior)university lecturer-researcher missions, and training courses for young researchers (doctoral candidates).

The programme is singular for its:

• Broad acceptance of subject matter (bottom-up approach),

• Mutual exchanges within a given scientific project,

Executive Summary

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD29Programme ECOS

3) Michel Lacave visited the countries in the ECOS North zone while François de Lavergne visited the ECOS South countries.

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30Programme ECOS

• Co-operation between equals based on a real partnership,

• Simplicity and very little programme management red tape.

The ECOS programme also presents direct benefits for French players in terms of its general contributionto the spread of the French culture and language and, at the level of the beneficiaries and the institutionsto which they belong, the construction and increase in the number of scientific and academic networks,access to special test grounds, and opportunities for promoting the outcomes.

These features set it apart from European scientific co-operation programmes such as ALBAN, ALFA,Marie Curie and Erasmus Mundus:

• ECOS supplements the Community programmes with its senior researcher exchanges, subject-basedexchanges and bi-nationally supervised doctoral thesis exchanges

• ECOS has the advantage of user-friendly flexibility compared with the Community programmes,especially the Framework Research and Developement Programmes (FRDP) whose procedures arecomplicated and long-winded.

ECOS programme achievements

A strictly quantitative analysis of ECOS programme performance reveals a high level of projectaccomplishments and outcome effectiveness.

Since the project was launched in Chile in 1993, it has, to date (2005), backed 748 projects, 208 of whichare in progress, in the six eligible countries:• 152 projects in Mexico (from 1994 to 2005) of the 650 projects submitted• 60 projects in Colombia (from 1997 to 2005) of the 181 projects submitted• 49 projects in Venezuela (from 1998 to 2005) of the 127 projects submitted• 281 projects in Chile (from 1993 to 2005) of the 698 projects submitted• 158 projects in Argentina (from 1997 to 2005) of the 789 projects submitted• 65 projects in Uruguay (from 1993 to 2005) of the 168 projects submitted.

During the 2000-2005 period, for which data are available for the six countries, the Committees selected412 projects for a total sum of approximately €6.7 million disbursed in subsidies by the French Ministryof Foreign Affairs. Since the year 2000, the total annual budget allocated the programme by the FrenchMinistry of Foreign Affairs has stabilised at around one million euros, as shown by the table below.

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31Programme ECOS

The project funding mechanisms and annual funding sums are fairly similar overall, despite somevariations. Over the 2000-2005 period and for the entire zone covered by the programme, a given projectreceived an average €5,000 per year in subsidies from the French Ministry of Foreign Affairs. It alsoreceived more or less the equivalent sum from the Latin American partner. The partial consolidated costof a project, on the French side, comes to at least €17,000 per year.

For the same 2000-2005 period, the breakdown of projects by scientific field is as follows:

• Human and social sciences: 54 projects, or 13% of the total

• Life sciences (agronomy, ecology and the environment): 92 projects, or 22% of the total

• Health sciences: 73 projects, or 18% of the total

• Exact sciences (mathematics, computer sciences, physics and chemistry): 143 projects, or 35% of thetotal

• Earth and universe sciences: 52 projects, or 13% of the total.

The results by “product” category show a very high level of achievement in terms of numbers anddemonstrate the programme’s effectiveness:

• 1,802 French senior researcher missions in Latin America since 1993

• 1,447 Latin American senior researcher missions to France

• 435 French doctoral candidates and 796 Latin American doctoral candidates

• 46 theses in France and 172 in the Latin American universities for ECOS North, 41 theses written underthe ECOS-Chile programme during the 1993-1997 period

• 562 papers published in international journals and 74 studies for ECOS North, 273 papers publishedunder the ECOS-Chile programme and 19 “other publications” during the 1993-1997 period.

A programme appreciated by its beneficiaries

The beneficiaries’ appraisal of the programme is similar in both ECOS South and North zones, regardlessof beneficiary origin (French or Latin American) and eligible country considered. Although differencesexist, they are marginal and concern mainly the programme’s management.

• Both the French and Latin American beneficiaries particularly appreciate the ECOS programme for itsoriginality – a co-operation programme among equals in the form of a joint research project – and its userfriendliness.

• They stress the importance of the results achieved. In addition to the quantitative research and trainingoutcomes, the beneficiaries highlight more especially the programme’s contribution to the developmentand consolidation of their own research work and to the sharing of experiences. They consider that ECOSprovides an efficient and effective framework that stimulates research in partnership, collectivepublications and joint training.

• Moreover, the programme has had a considerable lever effect on the consolidation of networks alreadyup and running and even the creation of new research networks. Although the programme’s knock-oneffect on other French and European co-operation programmes is felt to be small, the analysis ofresponses nevertheless shows that the beneficiaries are interested in creating more of a bridge betweenthese programmes and using the ECOS programme to develop more extensive co-operation.

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32Programme ECOS

The research bodies and French universities have no definite strategy as regards the ECOS programme,but they do have bilateral relations with some of the ECOS programme’s Latin American partners viatheir own bilateral international scientific co-operation programmes such as the French National Centrefor Scientific Research (CNRS) programme with the Chilean CONACYT. They are aware that theprogramme exists and consider it to be pertinent, making a not-inconsiderable and effective financialeffort in terms of its results and the lever effect it can have on the formation of sustainable networks. Yetthey do not specifically promote the programme to their own staff and projects are developed on the basisof interpersonal relations.

Improvements suggested by the beneficiariesThe improvements suggested by the beneficiaries are not intended to make any radical changes. Far fromit, they first and foremost advocate that the programme’s general running should remain exactly the same:flexible and user friendly. The main suggested improvements are:

• Improve the bridge between the ECOS programme and the other French and European co-operationinstruments

• Encourage the regionalisation of the programme and/or the projects on a case-by-case basis and in apragmatic manner

• Mobilise the private sector with post-ECOS actions to promote the research results, a need particularlystressed by the Latin Americans

• Improve the transparency of the programme’s management system, especially the selection andreporting procedures

• Improve supporting actions to raise the programme’s visibility and profile: “ECOS seminars andworkshops”, improvement of the web platform, etc.

Programme seen in a positive light by the “institutional”players

The missions in the Latin American countries eligible for the programme contacted the “ Service decoopération et d’action culturelle “ (SCAC, co-operation and cultural action section) in the Frenchembassies and the programme partner Latin American institutions. The parties met and raised thefollowing points:

• ECOS is a pertinent tool for action with a high performance level in terms of the financial resourcesprovided, significant effects on increasing co-operation between France and the countries concerned, anda substantial contribution to the international recognition of the Latin American teams.

• ECOS is seen as an original programme in the landscape of scientific co-operation between LatinAmerican countries and European countries or the United States. It is regarded as a sort of “model” interms of its mutual exchanges within a single scientific project.

• In general, the ratio of “direct and indirect outcomes/programme cost” is considered to be high.

• However, it would be beneficial to improve the information on the projects, their selection, theirevaluation and the use of the results.

Potential improvements identified by the SCACs

• Set up more extensive and efficient potential project initiator information systems upstream of ECOS,targeting in particular the provincial universities (Chile, Mexico, Venezuela and especially Argentina) andthe human and social sciences research teams.

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33Programme ECOS

• Define procedures and technical support to make better use of co-operation results (projects with greatpotential for industrial applications, CNRS International Programmes for Scientific Co-operation (CNRSPICS) or similar types of programmes) and the co-operation itself via European projects (FRDP) forexample.

• Develop the promotion and communication strategies in certain countries and look into sponsorshippossibilities for the programme itself (preferably for the projects).

Potential improvements for the Latin American institutional players

• ECOS has a leverage and multiplier effect, promoting the emergence and consolidation of scientificnetworks, accompanied by an “intergenerational” effect. Nevertheless, promotional action should attracta larger number of young French researchers.

• Although the Latin American managers consider the programme to be simple and relatively free of redtape, they would like to see an improvement in the transparency of project evaluation on the French sideand the reports sent by the beneficiaries to the oversight authorities.

• Some countries have shown an interest in extending the programme to engineering sciences and RTDIand making it more accessible to the provincial universities.

• It would be beneficial to support post-ECOS activities with a view to developing industrialapplications, network consolidation and preparing new projects (e.g. European).

• The possibility of giving certain projects a regional dimension is seen in a positive light, provided thatit is addressed in pragmatically.

• Lastly, in most of the six countries, the institutional managers report that they are prepared to raise theirfinancial contribution to host a larger number of projects.

Recommendations

Conclusions and recommendations have been drawn up based on the main points and questions raised bythe evaluation.

1. General recommendations

• The ECOS programme should be maintained.

It has proved its originality and maturity, and its utility and effectiveness.

It has a low direct cost per project compared with its direct and indirect outcomes. The consolidated costcould be highlighted to further emphasise the French contribution.

• The total financial budget for the programme (currently some one million euros) should be increased.

The idea is not to increase funding per project (save peripheral costs to address accommodationproblems in certain cases), but to raise the number of projects selected and hence meet the LatinAmerican partners’ high expectations.

• It would be beneficial to develop a formal “ECOS” label in the form of a brand that beneficiaries wouldagree to use on all products generated by the programme in return for the French contribution received.

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34Programme ECOS

2. Strategic recommendationsR1 – Keep the programme open to all the scientific fields subject to adaptations to take account ofpartner countries’ national priorities and create a new area of co-operation for the engineeringsciences:

• Explain and/or highlight certain subject areas by and at the request of partner countries.

• Introduce a new separate “Engineering Sciences” scientific field in pilot countries to take account ofdemand from the Latin American partners.

R2 – Adopt actions to promote the industrial application of the projects:

• Develop awareness-building and networking activities upstream of the projects along with specificpost-ECOS activities.

• Look into how the ECOS programmes and post-graduate co-operation programmes (PCPs) can belinked with the development of innovation policies in Latin America.

R3 – Strengthen the ECOS programme’s lever effect on European programmes by means oflobbying, monitoring and information actions:

• Actively participate in the redefinition of European regional co-operation programmes alongside theEuropean Commission.

• Organise country and regional monitoring of the European research and grant programmes.

• Encourage the capitalisation on ECOS, especially via the European programmes, with post-ECOSactivities.

R4 – Facilitate regional projects in a pragmatic and co-ordinated manner with COFECUB4 and theEuropean programmes:

• Facilitate “regional” projects without creating a specific programme, in particular in liaison withCOFECUB given the importance of Brazilian research and existing co-operation in the southern region.

• Seek co-ordination with the European Commission concerning the “new” ECOS programme open toEuropean programmes in terms of project regionalisation.

3. Operational recommendationsR5 – Improve programme transparency, information and monitoring for the programme’sbeneficiaries and institutional players:

• Formalise simple and harmonised selection and monitoring procedures including, in particular, a singleevaluation grid and report model.

• Improve information feedback to the project initiators at both selection and final project evaluationstages.

R6 – Set up a programme management and optimisation tool in the form of an interactive andmultifunctional web platform:

• Give the programme an interactive web platform designed as a programme communication andmanagement tool for the supervisory authorities, the committees and the beneficiaries.

R7 – Adapt the programme’s management structure:

• Merge the two ECOS secretariats and keep the two committees to enhance the programme’s visibilityand contribute to the harmonisation of the programme’s operating rules.

• Train administrative staff in the management and maintenance of the IT platform.

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4)French Committee for the Evaluation of University Co-operation with Brazil

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4. Institutional recommendationsR8 – Give the SCACs a pivotal role in ECOS information, communication and promotion in thepartner countries

• Provide them with better project information to help them with local monitoring and the anticipationof potential problems.

• Give the SCACs an information, communication and promotion role: holding information seminars,providing information on the European programmes, and prospecting French and local companies forsponsoring.

R9 – Set up post-ECOS actions steered by the SCACs: ECOS club, workshops and seminars

• Set up an ECOS club in each country to further player interaction, experience sharing, networkconsolidation and the development of new projects

• Hold an annual one-day workshop on the European programmes in partnership with the EuropeanUnion Delegation.

• Hold an annual seminar on industrial applications with project initiators who display the potential forsuch applications, national innovation and technology transfer policy managers, and French and localcompanies.

Conclusion: a roadmap for the supervisory ministries

The ECOS programme occupies a well-defined niche on the scientific co-operation “market” with LatinAmerica. It is appreciated, effective, efficient and motivating for the scientific community, especially theLatin American community. In this, it has fully achieved its aims.

The supervisory ministries’ overall line, especially that of the French Ministry of Foreign Affairs, is clear.The ECOS (and CAPES/COFECUB) approach – making Latin America a pilot region for the definitionof a scientific and academic co-operation policy – fosters France’s cultural diplomacy, with itsconsiderations of French influence and promotion of the French language, and the training of future first-class professionals resulting in mutual benefits.

Yet a number of factors prompt a recommendation for a strategic review such as: the stagnation of theprogramme’s financial budget in recent years; the programme’s age, making it due for a review; thecontext of the European programmes; and obviously the changes that have taken place in Latin America,especially the development of higher education and research and the impact of globalisation.

This roadmap presents the main courses of action that should guide the supervisory ministries’ strategywith regard to the recommendations made.

Action 1 – Increase the programme’s budgetThe programme’s total annual budget has been stable for a number of years now, despite very strongdemand from the Latin American institutional partners for an increase in the French contribution. Thesepartners have clearly shown their intention to raise their own budget provided that France does likewiseon its side.

A special budget should be earmarked for the promotion of “post-ECOS” projects to promote the bestprojects in terms of outcomes and help them set up projects under extended co-operation programmes(European programmes in particular). The supervisory ministries should open discussions on definingbudget amount and responsibility.

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36Programme ECOS

Action 2 - Reconsider the range of programmes from the point of view ofthe clarity and visibility of French scientific co-operation with LatinAmerica.The recent French Ministry of Foreign Affairs initiative to group together all the integrated actionprogrammes (PAIs) and similar programmes, including ECOS, under the title of Hubert CurienPartnerships meets this concern for clarity and visibility. Yet this action should be rolled out in LatinAmerica with the evaluation of the PCP programme in the relevant countries to be able to examine the“scientific co-operation – industrial co-operation” issue from all angles (and possibly envisage mergingthe two programmes) and to better meet the Latin American partners’ expectations of support forinnovation and technology transfers.

Action 3 – Promote the ECOS model at European level to tie in with thefuture redefinition of the European Programme ALBANThe ECOS programme is unknown to the European Commission services, whose Programme ALBANwill soon enter a redefinition phase while the 7th FRDP, which includes the Marie Curie actions, has notyet been launched. Steps should be taken to make the ECOS programme a real catalyst for setting upEuropean projects.

Accordingly, the ministries should commit to the following actions:

• Inform the European Commission, especially the Research Directorate-General, of the existence anddetails of the ECOS programme so that the participation of French and Latin American research teams inan ECOS project is seen as a bonus when selecting projects for European funding.

• Systematically monitor Programme ALBAN’s successor to be able to take active part in its redefinition.Joint actions with the Spanish and German co-operation players could be envisaged.

• Raise the programme beneficiaries’ awareness of the European programmes by holding informationseminars, in keeping with the Mexican example.

Action 4 – Give the programme a high-performance management andcommunication toolThe programme’s running and management is appreciated for its flexibility and user friendliness.However, the absence of harmonised procedures, the difficulty of obtaining consolidated data and thelack of transparency felt by the beneficiaries all suggest that it might be necessary to set up an interactiveand multifunctional web platform, provided it is designed as both a communication and promotion tool– for the beneficiaries in particular – and not just as a simple operational management tool for thesupervisory ministries to strategically steer the programme.

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Introduction

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39Programme ECOS

L’évaluation du programme ECOS (“Évaluation-orientation de la coopération scientifique”) a étéréalisée entre le 15 avril et la fin du mois d’août 2006.

Elle s’est appuyée sur la documentation fournie par le ministère des Affaires étrangères (MAE) et par lessecrétariats ECOS (Sud et Nord), ainsi que sur des entretiens conduits dans l’étape préliminaire à Parisauprès des responsables du programme tant au MAE qu’au ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (MENESR), des présidents des Comités ECOS, des secrétariats et des représentants des organismes d’enseignement supérieur et de recherche français(cf. annexe 1).

Elle a comporté une mission de terrain dans les six pays éligibles au programme, réalisée entre le 18 etle 30 juin 2006 par les experts seniors du groupement ITD-Eu / Amnyos7. A chaque étape ces experts ontrencontré les responsables au sein des ambassades françaises, en premier lieu les ambassadeurs, ainsi queles représentants des organismes partenaires de chacun des pays concernés.

Par ailleurs un échantillon de projets a été sélectionné ; il a fait l’objet de l’envoi d’un questionnairedestiné à recueillir l’opinion des responsables de projet et d’une analyse détaillée ; un équilibre a étérespecté entre responsables français et responsables latino-américains ainsi qu’entre les différents champsdisciplinaires.

Ce rapport final présente les résultats du travail d’évaluation conduit à partir de l’analyse documentaire,des entretiens, de l’enquête auprès des bénéficiaires et des missions de terrain.

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7) Michel Lacave a visité les pays de la zone ECOS Nord ; François de Lavergne a visité les pays ECOS Sud

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Partie 1 : Présentation générale du programme ECOS

et de son positionnement

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1.1. Historique et contexte actuel du programme ECOS

Le programme ECOS est historiquement né au Chili et en Uruguay en 1992 et 1993. Il est issu d’unevision de la coopération internationale fondée sur le partenariat. Il a pris appui sur des expériencesantérieures de coopération avec le Brésil, via le programme Comité français d’évaluation de lacoopération universitaire avec le Brésil (COFECUB) et les Programmes de coopération post-gradué(PCP) mis en œuvre avec d’autres pays latino-américains ; expériences qui, en raison des liens historiquesforts, faisaient de l’Amérique latine une région pilote, pour le ministère des Affaires étrangères, pourdéfinir une politique de coopération scientifique et universitaire afin notamment de promouvoirl’université française à l’étranger.

Presqu’à la même époque, la Commission européenne lançait une réflexion qui devait déboucher sur unmécanisme de coopération institutionnalisée entre universités européennes et latino-américaines, avecune vision similaire de la recherche-formation (ALFA).

Auparavant, la coopération scientifique et universitaire existait déjà avec le Chili ; mais elle n’était pasformalisée dans un cadre intergouvernemental et était gérée par le biais de structures associatives, telleque, par exemple, l’association franco-chilienne pour la coopération et la recherche universitaire enchimie (AFCUC) créée en 1989 et subventionnée par le ministère des Affaires étrangères8. Le retour à ladémocratie au Chili et quasi-simultanément en Uruguay offrit au ministère l’opportunité de la formaliserà travers la signature d’accords intergouvernementaux et la mise en place d’une structure unique degestion, le Comité ECOS qui, d’une certaine façon, permettait aussi de reconnaître la légitimité desnouveaux gouvernements démocratiquement élus. La demande était d’origine universitaire avec,notamment côté chilien, une volonté de relancer le développement de certaines disciplines telles que lesmathématiques.

Le démarrage du programme ECOS au Mexique en 1994 est davantage le résultat de l’engagementvolontaire du poste de l’époque pour mettre en place cette forme de coopération partenariale, tandis quel’extension du programme à l’Argentine (1997), à la Colombie (1998) et au Venezuela (1999) est le fruitd’une “contamination” positive.

Le programme, tel que les accords intergouvernementaux le disposent, a pour objectifs de promouvoir“le perfectionnement des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche [des pays partenaires] ;l’échange d’informations scientifiques et pédagogiques, de documentation spécialisée et de publications ;la valorisation des recherches scientifiques et techniques conjointes sur la base du bénéfice mutuel”9. A l’origine davantage orienté vers des projets de formation à la recherche et par la recherche, et conçupour renforcer les systèmes de formation à la recherche des pays latino-américains, le programme s’esttourné au fil des années, le niveau et les capacités scientifiques des pays s’élevant, vers des projets derecherche conjointe de plus en plus pointus. Toutefois, la dimension formation est restée fortementprésente dans des pays comme le Mexique, et l’ambition de réaliser des “projets de haut niveauscientifique” était déjà présente dans l’accord intergouvernemental franco-chilien de 199410.

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD43Programme ECOS

8) Active jusqu’en 1996, l’AFCUC fut créée par Pierre Chartier (Université Louis Pasteur) qui devint en 1997 président du comité ECOSNord.9) A titre d’exemple, article 1er de l’accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Républiqued’Argentine, 4 février 1997.10) Article 1er de l’accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Chili, 24 octobre1994.

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44Programme ECOS Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

Aujourd’hui, le programme ECOS finance, dans le cadre de projets pluriannuels de recherche conjointequi permettent la réalisation de thèses (en cotutelle), d’échanges et la publication d’articles et d’ouvragesscientifiques, des missions d’enseignants-chercheurs (seniors) et des stages de jeunes chercheurs(doctorants). Il finance donc essentiellement la mobilité de chercheurs et de jeunes chercheurs (frais devoyage et de séjour).

1.1.1. Contexte mexicain Le Mexique est l’un des premiers pays latino-américains (avec le Brésil) a avoir très tôt affiché sesambitions et ses priorités en matière de recherche et d’enseignement supérieur.

En 1971, avec la création du CONACYT (Consejo Nacional de Ciencia y Tecnología), les sciencesexactes et appliquées étaient les seules à être concernées ; puis en 1998, le Consejo a ouvert ses boursesaux sciences humaines et sociales.

La priorité mexicaine a été la formation des doctorants qui demeure une préoccupation forte dans unsystème d’enseignement supérieur où seulement 22% des enseignants sont titulaires d’un doctorat.

En 2000, un changement est intervenu : le CONACYT qui était jusqu’alors l’agence de moyens duministère pour le Développement de la Recherche (rattaché à la SEP – Secretaría de Educación Pública),a été rattaché directement à la Présidence de la République, ce qui a entraîné des dysfonctionnements et,notamment, une perte de visibilité des priorités et des objectifs.

Aujourd’hui, le panorama de la recherche est très hétérogène. En principe, il existe une universitépublique d’État. La recherche est concentrée sur quelques grands organismes et universités : les centresSEP-CONACYT (27), quelques centres de haut niveau (tel que le CINVESTAV) et les grandesuniversités publiques (UNAM, Universidad Autónoma Metropolitana, Politecnico, Université deGuadalajara). L’UNAM est la plus grande université du pays et dispose de laboratoires de pointe dansquelques domaines : énergie, eau et environnement, médecine, agronomie, zootechnologies, chimie,science politique.

En matière de coopération internationale, seules les grandes universités et le CINVESTAV semblent avoirune politique de coopération définie. Mais cette politique reste cependant peu ciblée et sans prioritésthématiques particulières, même si la formation de docteurs reste la ligne majeure. Dans ce cadre, desréseaux ont pu se constituer, mais ils restent des exceptions.

Il semble qu’il n’existe qu’avec la France des programmes bilatéraux solides et surtout durables à traversle programme PCP et le programme ECOS qui ont contribué grandement à tisser des liens durables. Cettecoopération s’exerce aussi à travers la mise en place de laboratoires mixtes de recherche11, de programmesde formation d’ingénieurs12 ou de programmes bilatéraux menés par les organismes de recherche français(CNRS, INSERM, IRD). Par ailleurs, l’Ambassade de France à Mexico a lancé en 2005 une actiondestinée au financement de séjours scientifiques de haut niveau pour des post-doctorants mexicains afinde créer de nouveaux contacts entre laboratoires et de pérenniser ceux qui sont déjà établis.

Le Mexique vient de connaître une crise importante, les budgets de la recherche et de l’éducation ont étédrastiquement amputés et la part du PIB dédiée à la recherche, qui devait répondre à l’objectif de 1%, esten réalité de 0,34%. En 2005, beaucoup de bourses ont été supprimées et les 27 centres SEP-CONACYTont connu des difficultés de fonctionnement.

Enfin, il faut souligner que, si pour des raisons évidentes de voisinage, les USA sont le premier pays oùles chercheurs mexicains vont se former (avec des bourses), la fuite des cerveaux est préoccupante pourle pays, puisque 47% des docteurs mexicains formés aux États-Unis y restent après leur temps deformation. Du fait de l’attractivité des États-Unis, et de la proximité linguistique avec l’Espagne, laFrance est le troisième partenaire de coopération universitaire du Mexique.

11) Le Laboratoire Franco-Mexicain d’Automatique Appliquée – LAFMAA ; le Laboratoire Franco-Mexicain d’Informatique – LAFMI.12) Par exemple, le programme de formation d’élèves-ingénieurs mexicains dans les Ecoles françaises d’ingénieur qui devrait êtreprochainement transformé dans un programme fondé sur des échanges en partenariat d’établissements (MEXIFITEC) débouchant sur lamise en place de doubles diplômes. Voir également le projet en cours de mise en place d’un double diplôme entre l’Ecole Centrale de Pariset un partenaire mexicain.

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1.1.2. Contexte colombienLe gouvernement colombien a inscrit parmi ses priorités le renforcement du processus de paix et ledéveloppement.

Le Plan National de Développement (sous la Présidence Pastrana) était destiné à développer desstratégies à court et moyen terme en matière de santé, de réduction du chômage et de la pauvreté (20%de la population). Aujourd’hui la population colombienne vit majoritairement dans les villes et 69,2% dela population active travaille dans les services, 18,7% dans l’industrie et 12,1% dans l’agriculture.

Les principales institutions pertinentes sur le champ de l’étude sont :- COLCIENCIAS – Institut colombien pour le développement de la recherche et de la science- ICFES – Institut colombien pour le développement de l’enseignement supérieur- ICETEX – Institut colombien de crédit éducatif et des études techniques à l’étranger

L’Institut colombien pour le développement de la recherche et de la science, COLCIENCIAS, a ainsidéfini ses 6 priorités :- Recherche fondamentale en Sciences Humaines et Sociales, destinée à accroître la visibilité de lacréation de connaissance colombienne à l’international, et à générer de nouveaux paradigmes- Gestion de la connaissance des applications sociales et de la convergence technologique, destinée àasseoir le système d’innovation du pays, y compris dans le secteur privé- Matière et énergie- Processus biologiques, agro-alimentaires et biodiversité- Recherche sur l’être humain, la santé et l’environnement- Éducation, culture et institutions (citoyenneté et gouvernance)

COLCIENCIAS dispose d’instruments de suivi des acquis de la recherche au sein du Système Nationalde la Science et de la Technologie et d’un système d’indexation des revues scientifiques permettant leurclassement et leur sélection selon les critères internationaux.L’Institut appuie une série de programmes dédiés à soutenir l’effort en matière de formation dechercheurs de haut niveau :- Le programme de renforcement des “doctorats nationaux” pour faire face à la fuite des cerveaux et aucoût élevé d’envoi de chercheurs à l’étranger. Ce programme doit permettre de développer descompétences endogènes de haut niveau.- Le programme d’études de “post-gradués” à l’étranger, depuis 1992, grâce à des programmesinternationaux.- Un programme spécifique de détection de jeunes talents est dédié aux jeunes chercheurs.

ICETEX - Instituto Colombiano de Crédito Educativo, est l’organisme de crédit mutuel qui permet lefinancement de crédits et micro-crédits soutenant des programmes éducatifs, dont ceux dédiés àl’enseignement supérieur. Il s’agit d’aides financières permettant de couvrir partiellement ou totalementle coût des formations, faisant partie du registre du “Sistema National de Información de la EducaciónSuperior”.

ICFES – Instituto Colombiano para el Fomento la Educación Superior

Il a pour objectif l’évaluation du système éducatif colombien en accord avec les directions tracées par leministère de l’ Éducation Nationale.

Ces trois organismes sont co-gestionnaires colombiens du programme ECOS.

1.1.3. Contexte vénézuélienTroisième économie de l’Amérique latine et destinataire d’importants investissements français,“l’économie pétrolière” vénézuélienne ne se traduit pas par des investissements massifs dans larecherche, le développement technologique et l’innovation (les dépenses de R&D représentent 0,38% duPIB) ; le pays compte également près de 60 à 70% de sa population au dessous du seuil de pauvreté.

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Le Venezuela a connu une vie politique agitée au cours des dernières années. Peu après son arrivée à laPrésidence, en 1998, le président Chavez fait accepter une réforme constitutionnelle qui porte laprésidence à 6 ans avec reconduction.

En 2002, la crise est violente, la grève générale paralyse le pays, après le retour au calme, de nombreuxchangements interviennent dans l’organisation des institutions nationales, notamment dans les universitésd’ État et les quelques instituts publics de recherche (tel que l’INTEVEP, l’équivalent de l’InstitutFrançais du Pétrole) dont les laboratoires de recherche constituent le principal outil de recherche nationalet sont le point d’entrée et d’ancrage privilégiés des programmes de coopération ECOS et PCP.

C’est ainsi qu’après les troubles de 2002-2003 et le licenciement des 25 000 travailleurs de l’industriepétrolière (secteur public) le gouvernement a lancé la création de “nouvelles universités populaires”, avecpour objectif de démocratiser la recherche et d’augmenter le nombre d’étudiants, ce qui a entraîné uneredistribution des budgets dédiés à l’université. Tandis que ces nouvelles universités sont difficilement enmesure de faire de la recherche, les universités d’ État traditionnelles ont vu leurs budgets réduits et onten conséquence réduit les frais de laboratoire et les activités de recherche.

Toutefois, conscient de l’importance de la recherche, le Gouvernement actuel a fait voter une loi créantde nouvelles taxes pour un Fonds National Général soutenant la RDTI. Il est actuellement question de lacréation d’un institut de recherche spatiale et d’un institut de recherche sur les énergies non fossiles(nucléaire en particulier). La nouvelle stratégie mise en œuvre entend orienter la recherche scientifiquevers des solutions appliquées. Si la recherche fondamentale n’est pas abandonnée, elle doit de plus enplus être justifiée. En fonction de cette nouvelle orientation, les thèmes prioritaires sont actuellement lasanté, le pétrole, l’agriculture et l’agronomie, les nouvelles technologies de l’information et de lacommunication.

L’Espagne est le premier partenaire de la coopération internationale avec le Venezuela, notamment dansle domaine culturel. La coopération allemande est essentiellement centrée sur la formation des futurscadres et ingénieurs dans les entreprises. La coopération bilatérale avec les États-Unis, partenairecommercial historique et naturel, est devenue beaucoup plus compliquée, même si la force d’attractiondes universités américaines reste très forte auprès de la communauté scientifique vénézuélienne et desjeunes aspirants chercheurs. Après un début de programmation prometteur, et une baisse de régime durantles années 2002-2004, la coopération franco-vénézuélienne semble aujourd’hui se dérouler dans unclimat plus favorable, notamment dans les domaines universitaires et de la recherche. Après deux annéesdifficiles, l’année 2005 a été marquée par un retour des grandes universités vers davantage de coopérationet d’échanges. Elles ont de nouveau largement sollicité la coopération française, encouragées en cela parle ministère de la Science et de la technologie13.

La coopération scientifique et universitaire française s’appuie sur plusieurs actions : la promotion del’offre française de formation supérieure, les programmes PCP et ECOS, les programmes de rechercheconjoints CNRS-FONACIT (chimie) et IRD-ORE-HYBAM (observatoire de recherche en environ-nement), et l’appui à la mise en place de l’Institut des Hautes Études d’Amérique Latine (IHEAL).

1.1.4.Contexte chilien La science a joué un rôle primordial dans la construction et le développement du Chili. Une multitude defonds ont été constitués durant les 25 dernières années afin de satisfaire les besoins du pays en termes dedéveloppement scientifique, technologique et de développement de la formation.

La recherche au Chili se concentre dans un petit nombre d'universités “traditionnelles”14, concurrentesentre elles. La communauté scientifique reste relativement limitée en nombre, mais les chercheurschiliens ont une production scientifique qui les place au premier plan de l'Amérique latine.

13) Cependant, l’écart entre les moyens de la coopération européenne et ceux de la coopération bilatérale s’accroît. “Dans un contextetrès concurrentiel, comme celui offert par le Venezuela, la concurrence entre les influences s’est largement déplacée vers le champ desprogrammes communautaires” (in document de programmation 2006 des crédits de coopération et d’action culturelle du Poste).14) Universidad de Chile, Pontificia Universidad Católica de Chile, Universidad de Santiago, Universidad Católica de Valparaiso,Universidad de Concepción.

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La politique nationale de recherche au Chili est largement conduite par la Comisión Nacional deInvestigación Científica y Tecnológica (CONICYT), qui dépend du ministère de l'Éducation nationale.La mission principale de la CONICYT, créée en 1967, est l'appui au gouvernement chilien dans ledomaine de la science et de la technologie. Cette institution coordonne et exécute le système national dela science et la technologie de manière à promouvoir et renforcer la recherche scientifique ettechnologique, la formation, l'innovation productive et le développement de nouveaux champs de laconnaissance dans le pays, considérés comme des facteurs clés pour rapprocher davantage le Chili despays développés. La Commission administre au niveau national les ressources publiques destinées à cesobjectifs. Le budget annuel de la CONICYT a fortement augmenté depuis 1999 : inférieur à 30 millionsde US $ en 1999, il s'élève actuellement à 60 millions de US $.

En trois ans, l'investissement en science et technologie a connu un accroissement réel : en 1999 cetinvestissement représentait 0,5% du PIB et en 2002 le Chili a investi 0,7% du PIB en Recherche etDéveloppement, c'est-à-dire plus de 500 millions de US $.

D'autres structures contribuent également au développement de la recherche et de la technologie dans lepays : le ministère du Plan avec l'Initiative Scientifique Milenium15, la Fondation Chile, la Fundación parala Innovación Agraria (FIA) et l'Instituto Nacional de Investigaciones Agropecuarias (INIA).

En 1997, le gouvernement chilien a défini une nouvelle politique de développement de l'enseignementsupérieur. Dans le but d'enrichir la réforme de l'éducation entamée durant les années 1980, leGouvernement a créé le Programme d'amélioration de la qualité et de l'équité de l'enseignement supérieur(MECESUP)16. Grâce au MECESUP, entre 1999 et 2002, la masse de chercheurs chiliens est passé de 4933 à 5 989, correspondaant à une augmentation de plus de 20%, et la création de connaissances, mesuréeen termes de publications dans des revues, est passée de 2 121 à 3 003 entre 1999 et 2003, ce quireprésente une augmentation de 42%.

La coopération internationale en matière scientifique joue un rôle important dans le développement de laScience et la Technologie au Chili. Parmi les différents accords de coopération scientifique internationalegérés par la CONICYT, le programme ECOS est le plus important en termes d'échanges et deproductivité. La coopération entre le Chili et la France a eu un impact significatif sur la formation deschercheurs et la consolidation d'équipes et programmes d'excellence depuis cinq décennies.

Le Chili cherche à augmenter le nombre de doctorants. Aujourd'hui, moins de 150 sont formésannuellement dans tout le pays, contre 6 000 au Brésil.

1.1.5. Contexte argentin Au cours des dernières années, la conception et la mise en œuvre de politiques en la matière ont dépendude nombreux éléments circonstanciels et, dans une large mesure, de la vision et de la personnalité decertains responsables, principalement du secrétariat aux Sciences et à la technologie (SECyT) et dusecrétariat des Politiques universitaires du ministère de l’Éducation.

Avant 1993, l’action du gouvernement était centrée sur le traitement de la situation économique etpolitique difficile du pays, le gouvernement étant peu attentif aux besoins et enjeux liés à la science et àla technologie. De manière similaire, durant la période de 1999 à 2003, l’instabilité politique et la criseéconomique ont laissé peu de place à l’application d’une politique scientifique délibérée et créative.

Néanmoins, à partir de 1993, Juan Carlos Bello, nouvellement nommé Secrétaire à la politiqueuniversitaire, a initié un large effort afin de promouvoir les activités de recherche dans les universités,améliorer la qualité de l’enseignement et accélérer l’innovation technologique. Les principales politiquesmises en œuvre furent :- La création d’un fonds spécial afin de compléter les salaires des professeurs qui prenaient desresponsabilités dans des activités de recherche (incentivo docento).

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15) Lancée en 1999, cette initiative a permis de lancer ou de donner des moyens supplémentaires à des instituts et laboratoires.16) MECESUP 1 pour la période 1999-2000. MECESUP 2 pour les périodes 2005-2008 (première phase, disposant d'un budget de 91,25millions de US $) et 2008-2012 (deuxième phase).

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- L’organisation d’un vaste projet financé par la Banque Mondiale afin d’améliorer la qualité desenseignements et cursus universitaires au travers d’une relation plus proche avec la recherche. Le projetfinançait des infrastructures et activités de recherche en relation directe avec l’enseignement (FOMEC).- La loi sur l’enseignement supérieur adoptée en 1995 avec deux éléments majeurs : 1) La continuationet la consolidation de la Commission existante pour la reconnaissance (accréditation) des programmes“Post Graduates”, CONEAU, avec des responsabilités similaires pour l’ensemble des universitéspubliques ; 2) l’autorisation donnée au gouvernement d’aider financièrement les activités de recherchedes universités privées.

En 1996, le secrétariat aux Sciences et à la technologie (SECyT) a adopté le “Plan National de Scienceset Technologie 1998-2000” qui introduisait un nouveau cadre conceptuel prenant en compte lacontribution des sciences et technologies dans le développement économique. Il mettait en place lesréformes suivantes :- La création de l’Agence nationale pour la promotion des sciences et de la technologie (ANPCyT)comme principale agence de financement avec l’objectif explicite de séparer l’exécutif et les activités definancement des activités de recherche.- La réorganisation du Conseil national de la recherche scientifique et technique, comprenant un nouveaupilotage avec la participation de la communauté académique. Les financements allaient aux institutionset non plus aux chercheurs directement.- En 1998, l’Argentine a signé un accord avec l’UE et est devenue le quatrième pays latino-américain àbénéficier des PCRD17. Il s’agit d’une étape importante dans la consolidation de la collaborationscientifique de l’UE avec l’Argentine.

En 1998, le Gouvernement a assigné au Plan une orientation supplémentaire relative à la promotion dela recherche et des activités d’innovation dans le secteur privé, le principal instrument étant la possibilitéd’aides directes et d’exonérations d’impôts et taxes.

Après la période chaotique des années 1999-2003, la SECyT a commencé un travail de formulation d’unnouveau Plan stratégique intitulé Plan estratégico nacional en ciencia, tecnología e innovaciónbicentenario 2006-2010 qui affiche les objectifs suivants:- Accroître les ressources consacrées aux sciences et à la technologie de 0,51% du PIB en 2005 à 1% en2010.- Renforcer un certain nombre de domaines scientifiques qui ont été identifiés comme particulièrementfaibles (areas de vacancia).- La sélection de 8 domaines prioritaires pour la recherche qui serviront de lignes directrices pour lasélection de projets et l’allocation de ressources.- Accroître annuellement le nombre total de chercheurs de 7%.

Les principales politiques identifiées sont :- La conception d’une politique améliorée et articulée pour le droit de propriété intellectuelle (brevets).- La conception d’une meilleure politique fiscale pour la promotion de l’innovation dans le secteur privé.- Des accords avec des entreprises multinationales pour l’établissement de départements scientifiques ettechnologiques en Argentine.- Le renforcement des activités scientifiques et technologiques dans les régions.- L’organisation d’un conseil “Inter-agences” pour les Sciences et la Technologie, créé par la Loi 25467.

Le programme R@ices, créé par le secrétariat de la Science, de la technologie et de l’innovationproductive, est venu compléter le dispositif avec pour objectif de limiter la fuite des cerveaux et defaciliter le retour des chercheurs argentins expatriés. Une politique de bourses et subventions pour desprojets communs de chercheurs argentins résidant dans le pays et à l’étranger et la création d’un réseaude chercheurs argentins résidant en Argentine et à l’étranger ont été mises en place.

17) Programmes-Cadres de Recherche et Développement financés sur la base d’une programmation pluri-annuelle.

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1.1.6. Contexte uruguayen Au cours des quinze dernières années, plusieurs mécanismes ont été créés en Uruguay pour promouvoiret développer la science et la technologie dans le pays au service du développement national et local. Lepays cherche à renforcer l'innovation dans toutes les activités nationales et à stimuler la participation dusecteur privé dans le développement scientifique et technologique.

Le Programme de Développement Technologique (PDT) contribue à la mobilisation du potentield'innovation du pays et à l'amélioration de la compétitivité du secteur productif, principalement celle desPME. Ce programme, qui dépend du ministère de l'Éducation et de la Culture a une durée de 5 ans, durantlesquels 26,67 millions US $ de fonds publics seront employés : 20 millions US $ correspondent à unendettement externe obtenus auprès de la Banque Interaméricaine de Développement (BID), et 6,67millions US $ restants sont la contrepartie locale.

Le Consejo Nacional de Innovación, Ciencia y Tecnología (CONICYT Uruguay) a été créé en février2001, il fait partie du ministère de l’Education et de la Culture.

Au sein de ce ministère, une unité de coordination, administration et exécution des instruments politiquesrelatifs à la Science, à la Technologie et à l'Innovation a été mise en place : la Direction Nationale de laScience, de la Technologie et de l'Innovation (DINACYT). Elle contribue au renforcement du SystèmeNational de l'Innovation (SNI) et promeut le développement scientifique et technologique du pays, auniveau national et international.

Il n’existe qu’une seule université, très peu d’équipes scientifiques et peu de laboratoires. L’Uruguaycompte un peu plus de 1 200 chercheurs, soit plus de vingt fois moins qu’au Mexique ou en Argentine.

1.2. Organisation et fonctionnement du programme ECOS

Le programme ECOS résulte d’accords bilatéraux entre le ministère des Affaires étrangères et lesadministrations concernées des pays couverts, co-gestionnaires d’ECOS. Il est cofinancé par les deuxpays partenaires.

Pour ce qui est de la France, le programme est sous la double tutelle du ministère des Affaires étrangères(MAE) et du ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche(MENESR).

1.2.1. Acteurs en charge de la mise en oeuvre du programme ECOSLe pilotage et la mise en œuvre du programme fait intervenir une pluralité d’acteurs à différents niveauxde responsabilité : les services centraux des deux ministères de tutelle, les comités et leur secrétariat, lesservices des ambassades et les administrations des pays partenaires.

1.2.1.1. Les services centraux des ministères de tutelle : le pilotage stratégique duprogramme

Intégrée au sein de la Direction de la coopération scientifique et universitaire, la sous-direction de lacoopération scientifique et de la recherche (SUR/R) du ministère des Affaires étrangères assure quatremissions principales, afin de renforcer l’internationalisation de la recherche française : - assurer la veille technologique qui est l’une des missions principales des attachés scientifiques dans lespostes, - accompagner la structuration de l’espace européen de la recherche,

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- faire de la France le partenaire du Sud pour la production et le partage des savoirs (soutien auxprogrammes multilatéraux de recherche en faveur des pays en développement, appui aux organismes derecherche dédiés au développement – IRD, CIRAD), - développer les échanges scientifiques et appuyer l’internationalisation de la recherche française. Ce rôled’incitation est rempli par le bureau des échanges scientifiques internationaux de SUR/R à travers lefinancement des Programmes d’Action Intégrées (PAI) dont fait partie, sous une forme et une appellationquelque peu différentes, le programme ECOS pour l’Amérique latine.

Le pilotage du programme ECOS se fait en étroite liaison avec la Direction des relations internationaleset de la coopération (DRIC18) du ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de larecherche qui exerce une “cotutelle”. Les deux ministères nomment les présidents des Comités ECOS etassurent le financement du programme et des secrétariats administratifs. Siégeant au sein des Comités,ils orientent les discussions, font état de leurs priorités et discutent – négocient – des adaptations duprogramme à la spécificité de chacun des pays19.

Toutefois dans les documents consultés mis à disposition par le bureau de l’évaluation, la stratégie deSUR/R au regard du programme ECOS n’apparaît pas comme autonome et spécifique par rapport à cellefixée pour les programmes d’actions intégrées. Pour ces derniers, trois axes d’orientation étaient affichéspour 200520 : - développer des formules triangulaires (en particulier, intra-européennes) pour renforcer l’ouverture dela recherche française et l’accès à des financements multilatéraux ; - porter une attention particulière aux “pays émergents”, en particulier Chine, Inde, Brésil et Mexique ;- identifier, avec le ministère chargé de la recherche, des secteurs spécifiques de coopération (parexemples : nanotechnologies, environnement, eau, etc.).

Par ailleurs, la question de l’élaboration d’une stratégie sur le lien recherche/entreprise est égalementsoulevée par SUR/R.

En fait, si la ligne stratégique d’ensemble des ministères de tutelle est claire – la coopération scientifiqueet universitaire fait partie de la diplomatie culturelle de la France – avec pour enjeux le rayonnement del’influence et de la langue française, et la participation à la formation d’élites latino-américaines quiparticiperont à ce rayonnement, les quatre missions et les trois axes d’orientation mentionnés ci-dessusinvitent à tenter de focaliser davantage la stratégie propre du programme ECOS, ce que nous proposonsde faire en conclusion du présent rapport.

1.2.1.2. Les Comités ECOS : le pilotage scientifique du programme

Le programme ECOS fait l’objet d’un pilotage scientifique assuré par les Comités ECOS Nord et ECOSSud qui sont assistés respectivement par un secrétariat administratif en charge de la gestion et du suiviopérationnel du programme et des projets retenus.

Le programme ECOS était géré jusqu’en 1997 par un Comité couvrant le Chili, l’Argentine, l’Uruguayet le Mexique. A partir de 1997, deux Comités ECOS furent créés, assistés de deux secrétariatsadministratifs et se répartissant les 6 pays désormais couverts par le programme : - ECOS Nord : Colombie, Mexique, Venezuela- ECOS Sud : Argentine, Chili, Uruguay

Se réunissant au minimum une fois par an et par pays, les Comités comprennent un président et lescoordonnateurs de champs scientifiques. Les Comités sont en charge de l’évaluation et de la sélection desprojets issus des appels à propositions, du côté français.

Leurs présidents, qui sont des universitaires, sont désignés conjointement par le MAE et le MENESRpour une durée de 3 ans renouvelable une fois.

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18) Devenue depuis peu la Direction des relations européennes et internationales et de la coopération, DREIC19) Par exemple les restrictions d’accès au programme du côté mexicain ont fait l’objet d’intenses discussions à de nombreuses reprisesces dernières années lors des réunions bilatérales franco-mexicaines annuelles.20) Note de SUR/R, 25 octobre 2004

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La présidence est une fonction bénévole, bien que les responsabilités soient lourdes. Le taux de rotationrelativement faible des présidences leur permet de se constituer une “mémoire” du programme pour lespays concernés et d’assurer la continuité de sa gestion.

Les coordonnateurs scientifiques organisent le processus de sélection et d’évaluation des projets pourchacun des champs scientifiques relevant de leur responsabilité.

Ils sont désignés pour 4 ans par les ministères de tutelle sur proposition du président du comité et aprèsavis du MENESR ; ils sont au nombre de 5 ou 6 (en fonction des champs scientifiques couverts par leprogramme).

Les Comités comprennent également un représentant de chacun des ministères de tutelle ou del’ambassade pour le MAE, un de la CPU, un de la CDEFI, un de la CGE21.

1.2.1.3. Les secrétariats : la gestion et le suivi opérationnel du programme

Les secrétariats sont tous deux localisés dans les locaux de l’Université René Descartes – Paris V.

Ils sont chargés du suivi du programme.

Ils procèdent à :- La publication de l’appel à propositions annuel (pour la Colombie et l’Uruguay : tous les 2 ou 3 ans)- La réception des projets (selon le formulaire établi) sous forme électronique pour les dernièresgénérations de projets (cf. http://www.ECOS.univ-paris5.fr) et un exemplaire papier de la fiche projetsignée sous couvert du chef d’établissement- La préparation des réunions d’évaluation et de sélection et leurs comptes rendus- La préparation des missions des membres des Comités- La rédaction du rapport d’activité et du rapport financier annuel- Le suivi administratif des projets retenus et en cours

Les secrétariats étant intégrés au sein de l’Université René Descartes, le Président de l’Université RenéDescartes est l’ordonnateur des dépenses. L’université retient 8% de frais de gestion sur la subventionversée par le ministère des Affaires étrangères et 14% sur celle versée par le ministère de l’Éducationnationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche qui est dédiée à la rémunération du personneladministratif ECOS.

1.2.1.4. Les SCAC : la programmation financière du programme ECOS

Dans le cadre de la politique de déconcentration du MAE, les Services de coopération et d’actionculturelle des ambassades sont principalement en charge de la programmation financière annuelle duprogramme ECOS. A ce titre ils émettent des propositions budgétaires et de ventilation des crédits quifont l’objet de discussions avec les services centraux du ministère.

Les conseillers de coopération et les attachés scientifiques assistent par ailleurs aux réunions mixtesannuelles entre les Comités ECOS français et latino-américains, et assurent un suivi des porteurs deprojets du côté latino-américain. Certains conduisent également des actions complémentaires devalorisation du programme. D’une manière plus large, les conseillers ont aussi un rôle dans l’accueil etla valorisation des chercheurs français de passage.

Par ailleurs, les deux Conseillers régionaux, pour le Cône Sud et pour les Pays andins, peuvent égalementmener des actions de sensibilisation auprès des partenaires du programme. Au cours de l’année 2005, leConseiller pour le Cône Sud en partenariat avec les SCAC des Postes a organisé un séminaired’information sur les programmes européens, particulièrement le programme ALFA, pour inciter aumontage de ce type de projet entre les bénéficiaires du programme ECOS.

21) Respectivement, Conférence des Présidents d’Université, Conférence des Directeurs des Écoles Françaises d’Ingénieurs, Conférencedes Grandes Ecoles.

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1.2.1.5. Les administrations des pays partenaires

L’exécution des accords est confiée dans les pays partenaires aux entités suivantes :

Mexique : - ANUIES – Association nationale d’universités et d’institutions d’enseignement supérieur- CONACYT – Conseil national de la science et de la technologie- SEP – Secrétariat à l’éducation publiqueColombie :- COLCIENCIAS – Institut colombien pour le développement de la recherche et de la science- Ministère de l’Éducation- ICETEX – Institut colombien de crédit éducatif et des études techniques à l’étrangerVenezuela :- FONACIT – Fond national de la science, de la technologie et de l’innovation- FUNDAYACUCHO – Fondation Grand Maréchal de Ayacucho- CDCHT - Centre de développement pour la science et la technologieChili :- CONICYT - Commission nationale de la recherche scientifique et technologiqueArgentine- SECyT– Secrétariat de la technologie, la science et l’innovation productiveUruguay :- Université de la République- CONICYT – Conseil national de la science et de la technologie- Ministère des Affaires étrangères- PEDECIBA – Programme de développement des sciences fondamentales

1.2.2. Procédures d’évaluation et de sélection des projets soumis auxappels à propositionsLe programme ECOS utilise des appels à propositions bilatéraux annuels (ou tous les deux ans pour laColombie jusqu’en 2006) et symétriques.

Il s’appuie sur une évaluation scientifique des projets dans chacun des deux pays sur la base del’excellence scientifique :- L’évaluation est confiée aux coordinateurs scientifiques des Comités ECOS qui choisissent des expertsextérieurs tous bénévoles.- Une réunion des Comités français procède à une présélection par notation et classement des projets. Lescomités locaux, de leur côté, procèdent également à une pré-sélection des projets.- Une Commission mixte bilatérale pour chaque pays se réunit en fonction du calendrier, en alternanceen France et dans le pays partenaire, pour la sélection finale et partenariale des projets.

1.2.3. Financement du programme et de son fonctionnementLe MAE, par l’intermédiaire des SCAC, finance les projets ECOS à travers une subvention annuelleversée généralement en fin d’année (octobre ou novembre) aux secrétariats administratifs des comités vial’agent comptable de l’Université René Descartes.

La subvention annuelle du MAE est de l’ordre de 1 million d’ pour l’ensemble du programme ECOS.

Elle finance d’une part les actions ECOS déjà en cours ou nouvellement retenues (missions d’ensei-gnants-chercheurs et stages de jeunes chercheurs), et d’autre part une partie du coût de fonctionnementdu programme, à l’exception des salaires des personnels des secrétariats administratifs français d’ECOSNord et Sud.

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Parmi ces coûts de fonctionnement figurent les frais liés à l’organisation des réunions bilatérales ouréunions mixtes entre le Comité ECOS français et le Comité ECOS latino-américain, la part du payspartenaire au fonctionnement du Comité ECOS Nord, ainsi que les frais de gestion que retient l’universitéRené Descartes. Ces derniers représentent, depuis 2004, 8% de la subvention totale du MAE, au lieu de5% auparavant.

Au total les dépenses de fonctionnement ont représenté en moyenne au cours des années 2003 à 2005pour la zone ECOS Nord environ 20% des subventions annuelles, voire même plus pour certain payscomme le Venezuela (24% environ sur les années 2004 et 2005)22.

De son côté, le MENESR finance les secrétariats administratifs des comités ECOS Sud et ECOS Nord,essentiellement le salaire des personnels administratifs, tandis que l’Université René Descartes met deslocaux à la disposition des Comités.

Les réunions mixtes annuelles entre le comité ECOS français et le comité ECOS du pays concerné fixentannuellement le montant attribué à chaque nouveau projet ou projet en cours au regard de l’enveloppebudgétaire disponible. La lettre d’acceptation pour les nouveaux projets retenus mentionne explicitementque le projet pluriannuel recevra un financement annuel en fonction des moyens propres au comité ECOSconcerné. Cela signifie donc qu’un même projet peut ne pas recevoir un financement équivalent d’uneannée sur l’autre.

Pour autant, malgré le caractère annuel du financement du programme, ce dernier échappe de facto auprincipe de l’annualisation des dépenses tel que réaffirmé dans le cadre de la LOLF, dans la mesure oùle financement est porté sur des projets pluriannuels et que les activités soutenues peuvent se dérouler surl’année universitaire (de septembre à septembre, ou de mars à mars dans le cône Sud) et non sur l’annéebudgétaire, du 1erjanvier au 31 décembre.

1.3. Positionnement d’ECOS par rapport aux programmeseuropéens

1.3.1. Programmes transversaux de coopération décentralisée en matièrescientifique et académiqueDepuis le milieu des années 90, des programmes de la Commission Européenne se sont employés àfavoriser les liens entre acteurs européens et latino américains, avec la mise en œuvre des programmesdédiés aux échanges entre universitaires, doctorants et chercheurs : ALFA, ALBAN (Bourses de hautniveau en Amérique latine) et Erasmus Mundus.

Le succès de ces programmes est un encouragement à la poursuite de leurs activités ; pour 2007-2013, laCommission accorde une priorité à la construction d’un “espace commun d’enseignement supérieur entreles deux régions”.

1.3.1.1. ALFA

Il s’agissait d’un programme de coopération entre institutions d’enseignement supérieur européennes etlatino-américaines à travers des partenariats. Créé en 1992-1993 il était contemporain d’ECOS. Leprogramme s’est déroulé en deux volets.

22) Données fournies par le secrétariat ECOS Nord.

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ALFA I s’est terminé en 1998. ALFA II s’est terminé en 2005 avec la fin de la phase II. ALFA II avait unbudget de 42 Millions d’€23

Le programme visait à soutenir la coopération entre institutions d’enseignement supérieur d’Amériquelatine et d’Europe en vue d’améliorer le potentiel scientifique, académique et technologique des payslatino-américains. Les propositions reçues dans le cadre de ce programme devaient comporter troispartenaires de trois États membres de l’UE et trois partenaires de trois pays latino-américains. Il s’agissaitdonc de réseaux d’institutions d’enseignement supérieur basés sur la mobilité de ses participants(échanges entre Europe et Amérique latine et à l’intérieur de l’Amérique latine).

Il finançait des projets d’échanges et de développement d’expériences et de compétences relevant dumonde académique, dans leurs aspects administratifs, techniques et scientifiques, à travers des réseaux,en vue d’améliorer le niveau scientifique et technologique et par voie de conséquence le contexteéconomique, social et culturel.

En 1998, ALFA II est adopté par la Commission Européenne pour une période de 6 ans.

ALFA II a financé 214 projets (sur 565 propositions) ayant permis la participation de 745 institutionsd’enseignement supérieur (416 européennes et 332 latino-américaines) soit une moyenne de 9 partenairespar projets ; 3 460 bourses de mobilité ont été financées pour des étudiants en dernière année de diplôme,des post diplômés dans le contexte d’étude de maîtrise et de doctorat, des post diplômés pour desformations de courte durée, et des chercheurs pour des cours scientifiques spécialisés (données sur 208projets)24. La durée en moyenne des projets était de 4 ans.

1.3.1.2. ALBAN

Ce programme a démarré en 2002 et couvre la période 2002-2010 ; 88.5 Millions € lui sont attribuésdont 75 millions destinés à des bourses.

L’objectif d’ALBAN est de favoriser la mobilité grâce à des bourses de formation de haut niveau pourdes étudiants latino-américains désirant étudier dans des institutions ou établissements de recherche del’UE. Ces bourses s’adressent à des individus qui sont :- soit des étudiants latino-américains ayant déjà leur licence ou leur master, les bourses concernent alorsles niveaux “master ou doctorat” et sont d’une durée allant de 2 à 6 ans (90% des bourses allouées),- soit des “professionnels” des secteurs académiques et de l’entreprise sur des sujets d’intérêt mutuel auniveau bi-régional (10% des bourses allouées).

Le programme espère financer 3 900 bourses d’ici à 2010, d’un montant moyen de 19 200 € par an.

Des appels à candidatures sont publiés annuellement ; actuellement, le programme en est à son 3ème tourde sélection.

1.3.1.3. Erasmus Mundus

Il s’agit d’un programme de mobilité inspiré du programme européen Erasmus, dans le domaine del’enseignement supérieur. Il a été proposé par la Commission au Parlement Européen et au Conseil en200125. Il s’adresse aux pays tiers dont ceux de l’ensemble Amérique latine. A travers le financement debourses pour des cours de “master” intégrés, il vise à améliorer la qualité et l’attrait de l’enseignementsupérieur européen dans le monde.

Il prévoit également des bourses financées par l'UE pour les ressortissants de pays tiers participant à cescours de master, ainsi que des bourses pour les ressortissants de l'Union Européenne étudiant dans unpays tiers.

23) Informe de Evaluación, programa ALFA II, Comisión Europea, Julio de 2005.24) ALFA Programme (2000-2005) – Compendium Approved projects in the context of the ten selection rounds – Dec. 2005.25) COM/2001/0385 final

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55Programme ECOS Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

1.3.1.4. Les bourses Marie Curie

Dans le cadre des 4ème et 5ème programme cadre de recherche et développement technologique - PCRD –1994-2002 –, 12 000 bourses de mobilité ont été financées au cours de la période. Au cours du 6ème PCRDle programme Marie Curie a bénéficié d’un budget de 1,58 millions d’ destinés aux bourses de mobilitéet à des “actions” destinées au développement et au transfert de compétences et ouvertes à l’ensembledes champs scientifiques.

Dans le cadre du volet “Marie Curie Incoming International Fellowships (IIF)”26, les chercheurs des paystiers peuvent se porter candidats à des bourses de recherche-formation d’une durée de 1 à 2 ans dans lesinstituts d’enseignement supérieur des États membres et des pays Associés ; alors que les “Marie CurieOutgoing International Fellowships (OIF)” permettent à des chercheurs des États membres de l’Unioneuropéenne et des pays Associés, de se porter candidats pour des bourses de mobilité dans les pays tiers.

La bonne réputation du programme au sein de la communauté des chercheurs a établi son succès enencourageant les jeunes chercheurs à la mobilité (souvent leur première expérience d’expatriation) et acontribué à l’émergence d’une identité partagée parmi les jeunes scientifiques. Deux pays latino-américains de la zone ECOS ont participé au programme de mobilité : l’Argentine et le Chili27.

1.3.2. Participation des pays latino-américains dans les programmeseuropéensLes résultats concernant la participation des pays latino-américains portent sur les programmes ALFA etALBAN (résultats partiels) et sont disponibles sur les sites de la Commission Européenne.

ALFA

Nous avons extrait, très sommairement, les informations suivantes :- Coordination UE ou AL: signifie projet dont la coordination est assuré par une IESR (Institution d’Ensei-gnement Supérieur et de Recherche) européen, ou par une IESR établie en Amérique latine, nombre derécurrences permettant de classer le pays- Participants UE ou AL : signifie nombre de participants originaires de pays européens ou latino-américains, nombre de récurrences permettant de classer le pays

L’Espagne est à la fois le pays ayant le plus de coordinateurs et le plus de participants compte tenu desliens historiques, culturels et linguistiques. Elle représente à elle seule 41% des coordinations en Europe.L’Italie et la France viennent derrière l’Espagne, ainsi que le Portugal. L’Argentine, le Chili et le Brésilse disputent les premières places, alors que le Mexique n’apparaît pas pour la coordination de projets.

ALBAN

Le site web du programme fournit les renseignements statistiques de base concernant les trois toursd’appel à candidatures (http://www.programALBAN.org/) il est possible d’en extraire les résultatssuivants :

26) Cf. http://cordis.europa.eu/mariecurie-actions/iif 27) Impact assessment of the Marie Curie fellowships in the 4th and 5th Framework programmes of Research and TechnologicalDevelopment of the EU (1994-2002), June 2005, in http://ec.europa.eu/research/fp6/mariecurie-actions/pdf

Rang -> 1 2 3 4 5Coordination UE Espagne Italie France Allemagne Portugal

Coordination AL Chili Brésil Argentine Colombie Costa Rica

Participants UE Espagne Portugal Italie France Allemagne

Participants AL Argentine Chili Mexique Colombie Pérou

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56Programme ECOS

ALBAN – Candidatures éligibles: nombre de projets dans les pays ECOS et pourcentage parrapport au total de candidatures reçues pour l’ensemble Amérique Latine

Le Mexique et la Colombie sont très largement en tête, l’Uruguay compte tenu de sa petite taille est plutôtbien placé. Ensemble, les pays ECOS représentent 60% des demandes.

ALBAN – Candidatures effectivement sélectionnées dans les pays ECOS par rapport au total descandidatures sélectionnées en Amérique Latine

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

Nombre de MEX COL VEN CHILE AR UY Total éligible ECOS % par rapport aux demandes candidatures reçues2003 513 550 335 314 537 103 4010 61%

2004 495 381 178 256 247 49 2829 73%

2005 405 323 116 150 208 20 2183 77%

1413 1254 629 720 992 172 9022

Nombre de MEX COL VEN CHILE AR UY TOTAL Total % Total bourses accordées ECOS selectionné ECOSsélect/ AL2003 21 37 21 22 34 8 143 351 60%

2004 143 113 42 65 81 8 452 779 58%

2005 133 67 17 31 62 3 313 536 58%

297 217 80 118 177 19 908 1666

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57Programme ECOS

Le nombre de candidatures sélectionnées reste stable en pourcentage pour l’ensemble des pays ECOS,compte tenu du nombre de candidatures éligibles.

Le Mexique et la Colombie ont le plus grand nombre (et le plus fort taux en pourcentage) de sélections.Pour tous les pays ECOS, l’année 2004 a été un pic, le Mexique a été le pays où le nombre de sélectionsa le moins diminué entre 2004 et 2005. Pour la Colombie et le Chili, la réduction de la sélection est trèsimportante (de 40 à 50%), le Venezuela se distingue par une chute très forte des candidaturessélectionnées (60%).

Si l’on s’intéresse aux pays européens d’accueil, l’Espagne est la première destination, le Royaume-Uniest en deuxième position et la France est en troisième position.

Un certain rééquilibrage s’opère depuis 2003 au détriment de l’Espagne qui était le pays le plus“demandé” à cause de la communauté de langue, mais ce pays représente en 2005 encore 45% des“demandes” contre 62% au lancement du programme.

ALBAN - nombre de candidatures sélectionnées pour l’ensemble Amérique Latine et nombre decandidatures par pays UE d’accueil

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

FR ES UK DE PT Total Total sélectionnés %FR/totaldes 5 pays AL select.

2003 20 97 96 4 12 229 351 6%

2004 107 324 149 59 61 700 779 14%

2005 83 175 149 31 43 481 536 15%

Total en nb. 210 596 394 94 116 1410 1666

% moyen sur la période 13% 36% 24% 6% 7%

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58Programme ECOS

L’Espagne garde sa place prépondérante, mais elle accueille moins de boursiers au 3ème appel à propo-sitions. Le Royaume-Uni maintient sa place de second et la France celle de troisième.

Erasmus Mundus

La première année du programme a été l’année universitaire 2004-2005, les résultats ci-dessousconcernent l’intégralité des pays tiers dont nous n’avons pas isolé l’ensemble latino-américain.- 55 projets “cours de master” ont été sélectionnés, concernant tous les champs disciplinaires.- 9 “partnerships” en 2005, 10 en 2006. - 14 projets destinés à renforcer l’attractivité européenne (action 4).

En ce qui concerne les bourses attribuées à des étudiants nous obtenons les résultats suivants pour lespays éligibles ECOS :

Bourses Marie Curie

Les documents consultés dans le cadre de ce rapport d’étape ne fournissent pas de données quantitativesrelatives au nombre de chercheurs européens accueillis dans les pays éligibles à ECOS et inversement.Le rapport d’évaluation cité ci-dessus, indique simplement que l’Argentine et le Chili ont été des pays demobilité. Toutefois il est possible d’indiquer que le programme dans son ensemble a donné naissance àde nombreux travaux, publications (en co-rédaction ou non), brevets, etc.

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

2004-2005 2005-2006Mexique 4 18

Colombie 2 12

Venezuela 4

Chili 1 7

Argentine 0

Uruguay 0

Total 11 37

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59Programme ECOS

1.3.3. Complémentarités et synergies entre les programmes transversauxeuropéens et ECOS L’Union Européenne est le premier bailleur de fonds en Amérique Latine tous programmes confondus.

Le programme ALFA est terminé. On rappelle pour mémoire qu’il finançait des réseaux d’IESR à savoirau minimum six IESR (3 de l’UE et 3 AL). ECOS se situe en “bi-latéral” et on doit considérer qu’ilfavorise la participation future d’IESR des pays éligibles à de futurs programmes européens ; ECOS a puêtre un tremplin pour la formalisation de réseaux plus complexes dans le cadre d’autres programmes. Lesréseaux ALFA étaient considérés comme complexes, difficiles à organiser et à gérer.

ALBAN est un programme de bourses (mobilité) et s’adresse à des étudiants et à des professionnelsfuturs universitaires et cadres supérieurs, la dimension professionnelle de “l’encadrement de larecherche” en constitue l’originalité. De plus, il s’agit de bourses individuelles d’une durée très variable(de 6 mois à 3 ans). ECOS ne finançant pas de bourses, mais des échanges de chercheurs et doctorantssur un projet de recherche commun. On peut considérer qu’ECOS peut être une étape vers l’obtentiond’une bourse ALBAN ou une prolongation pour certains boursiers ALBAN qui entendent maintenir desliens avec les équipes et les institutions françaises où ils ont été formés.

ALBAN n’a pas de dimension “senior” ; ECOS est là encore complémentaire en offrant l’opportunité auxseniors des deux partenaires d’échanger sur un projet défini avec une thématique précise.

L’un des aspects intéressants d’ALBAN est la création en parallèle d’un réseau (Alumni) d’anciens élèvesdu programme afin de fédérer les bénéficiaires et ex-bénéficiaires pratiquant ainsi une politique deréseau. Cette dimension pourrait être introduite dans ECOS afin de donner de meilleures chances depérennisation aux réseaux qui se sont amorcés.

Les bourses Marie Curie (IIF et OIF) ont la particularité de ne pas obliger à une réciprocité dans lamobilité. Si la durée des séjours “à l’extérieur” est plus longue (de 1 à 2 ans) dans le cas des boursesMarie Curie, la nature des résultats produits est comparable à celle d’ECOS (publications, brevets, etc.).C’est le programme européen le plus proche d’ECOS ; ECOS peut servir de préfiguration à une mobilitéplus longue dans le cadre de Marie Curie pour des doctorants.

➤ ECOS complète les programmes communautaires par ses dimensions d’échanges de seniors,d’échanges dans le cadre d’une thématique, d’échanges dans le cadre de doctorats en cotutelle

➤ ECOS offre l’avantage de la facilité (user-friendly) par rapport aux programmes communautaires,en particulier les PCRD dont les procédures sont lourdes et complexes.

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

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Partie 2 : Résultats quantitatifs du programme ECOS

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD61Programme ECOS

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Le programme dans sa totalité et sur l’ensemble de la période considérée (1993-2005) a soutenu à ce jour748 projets dont 208 en cours, répartis sur les 6 pays éligibles.

Sur la période 2000-2005, période pour laquelle les données sont disponibles pour les 6 pays, les Comitésont sélectionné 412 projets pour un montant total de subvention versée par le MAE de l’ordre de 6,7 millions d’€.

2.1. Nombre de projets depuis le lancement du programme

Pour la zone ECOS Nord, les projets sélectionnés ont été au nombre de :- 152 projets pour le Mexique (1994-2005) sur 650 projets déposés- 60 pour la Colombie (1997-2005) sur 181 projets déposés- 49 pour le Venezuela (1998-2005) sur 127 projets déposés

En Colombie et Venezuela, la coopération a débuté respectivement en 1998 et 1999.

Dans les trois pays le nombre de propositions reçues, soumises à évaluation, est en baisse après les deuxpremiers appels à propositions. La sélectivité du programme est sans doute un facteur importantd’explication, sélectivité qui a pu décourager les éventuels bénéficiaires après l’effet d’aubaine qu’aconstitué le lancement du programme. A partir de 2001, le nombre de propositions reçues baisseégalement dans les trois pays.

Le rapport entre le nombre de projets reçus et le nombre de projets sélectionnés est en moyenne sur la

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD63Programme ECOS

AO

199

4

AO

199

5

AO

199

6

AO

199

7

AO

199

8

AO

199

9

AO

200

0

AO

200

1

AO

200

2

AO

200

3

AO

200

4

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200

5

AO

199

4

AO

199

5

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199

6

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199

7

AO

199

8

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199

9

AO

200

0

AO

200

1

AO

200

2

AO

200

3

AO

200

4

AO

200

5

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64Programme ECOS

durée du programme de l’ordre de 25% au Mexique, de 33 % en Colombie et de 38% au Mexique.

Pour la zone ECOS Sud, les projets sélectionnés ont été au nombre de : - 281 projets pour le Chili (1993-2005) sur 698 projets déposés- 158 projets pour l’Argentine (1997-2005) sur 789 projets déposés- 65 pour l’Uruguay (1993-2005) sur 168 projets déposés

Comme pour ECOS Nord le nombre de projets soumis pour le Chili et l’Argentine est allé en diminuant

après les premiers appels à propositions.

En Argentine, on observe une variation forte du nombre de projets soumis d’une année sur l’autre enfonction de l’instabilité du pays, alors qu’au Chili on observe une stabilité à partir de 2000 qui illustre lamaturité du programme dans ce dernier pays.

En Uruguay, il n’ y a pas d’appel à propositions annuel compte tenu de la taille du pays.

Le pourcentage de projets retenus par rapport aux propositions reçues est sensiblement différent dans lestrois pays. Le Chili a une proportion de 45% de projets retenus, l’Argentine de 20 à 25% et l’Uruguaydes taux fortement variables d’un appel à propositions à l’autre.

Tableau de synthèse : 765 projets sélectionnés sur la période

La zone ECOS Sud a bénéficié de 65,9% des projets, la zone ECOS Nord de 34,1%. Trois grands payssont les principaux bénéficiaires en termes de nombre de projets : Chili, Argentine (pourtant entrée avecretard dans la processus ECOS), et Mexique.

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

Pays Période couverte Nombre de projets sélectionnés Pourcentage par rapport au totalMexique 1994-2005 152 19,8%

Colombie 1997-2005 60 7,8%

Venezuela 1998-2005 49 6,4%

Chili 1993-2005 281 36,7%

Argentine 1997-2005 158 20,6%

Uruguay 1993-2005 65 8,5%

AO

199

4

AO

199

4

AO

199

3

AO

199

6

AO

199

7

AO

199

8

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199

9

AO

200

0

AO

200

1

AO

200

2

AO

200

3

AO

200

4

AO

200

5

AO

199

4

AO

199

4

AO

199

3

AO

199

6

AO

199

7

AO

199

8

AO

199

9

AO

200

0

AO

200

1

AO

200

2

AO

200

3

AO

200

4

AO

200

5

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65Programme ECOS

2.2. Allocation financière

Depuis 2005, l’enveloppe budgétaire annuelle dédiée au programme ECOS par le ministère des Affairesétrangères est de l’ordre de 1 million d’euros. Elle est en légère augmentation depuis 2003, traduisant uneprogression de l’ordre de 3,6% entre 2003 et 2006.

L’historique des subventions du ministère des Affaires étrangères au Comité ECOS Nord fait apparaîtreune croissance régulière des enveloppes budgétaires annuelles attribuées au programme ECOS Norddepuis 1998. Après un creux observé en 2000 et 2001, les enveloppes budgétaires semblent êtrestabilisées depuis 2003-2004, ce qui traduit une légère diminution de la capacité budgétaire du programmeen euros constants. Les subventions attribuées au programme ECOS Sud ont eu plutôt tendance àdiminuer jusqu’en 2002 pour se stabiliser ensuite. L’écart financier entre les deux programmes se trouvedonc aujourd’hui réduit par rapport aux années 2000-2001.

Les mécanismes de financement et les montants des financements annuels des projets sont variables,mais d’un ordre de grandeur proche. Sur l’ensemble du programme ECOS Nord et ECOS Sud, et sur lapériode 2000-2005, un projet reçoit en moyenne de l’ordre de 5 000 € par an.

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

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66Programme ECOS

Dans la zone ECOS Nord, les projets issus d’un même pays bénéficiaire reçoivent en moyenneannuellement le même financement. Pour le programme ECOS Colombie, le principe est celui del’enveloppe budgétaire, chaque projet recevant de l’ordre de 4 500 € annuels à dépenser entre le 1er décembre et le 31 janvier de l’année selon un calendrier de missions fixé en début d’année. AuMexique et au Venezuela, chaque projet bénéficie d’un “package”, c’est à dire d’une mission chercheursenior de 15 jours (dans les deux sens) et d’une mission junior de 15 jours (dans les deux sens), soitenviron respectivement 4 900 € (Mexique) et 5 500 € (Venezuela) par an en moyenne.

2.3. Champs scientifiques

La terminologie utilisée par les deux Comités ECOS pour désigner les champs scientifiques couverts parle programme est différente selon la zone ECOS Nord ou Sud. Dans le programme ECOS Nord, le champdes sciences exactes est scindé en deux champs distincts, les mathématiques et l’informatique d’un côté,et les sciences physiques et chimiques de l’autre.

Pour les besoins de la comparaison, nous avons regroupé les champs scientifiques de la manière suivante,obtenant ainsi 5 champs scientifiques :- Sciences humaines et sociales- Sciences de la vie (agronomie, écologie, environnement)- Sciences de la santé- Sciences exactes (mathématique, informatique, physique, chimie)- Sciences de la terre et de l’univers

Par ailleurs, les données que nous fournissons ici concernent uniquement la période 2000-2005, périodequi permet de couvrir l’ensemble des pays.

ECOS Nord et ECOS Sud ont très largement privilégié les Sciences exactes ; celles-ci sont suivies parles Sciences de la vie (agronomie, écologie, environnement) et la Santé, puis les Sciences de l’univers etles Sciences humaines et sociales au même niveau (plus faibles cependant au Sud qu’au Nord).

Les plus grandes différences sont constatées pour les Sciences de la vie (18% au Nord, 25% au Sud) etpour la Santé (24% au Nord, 14 % au Sud).

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

Répartition par champ scientifique des projets retenus - Total ECOS 2000-2005 (période 2000-2005)

SHS Sc. de la Vie Santé Sc. Exactes Sc. UniversECOS Nord

Mexique 15 19 15 26 5 80

Colombie 5 5 9 14 4 37

Venezuela 3 3 12 11 7 36

Projet ECOS Nord 23 27 36 51 16 153

% ECOS Nord 15% 18% 24% 33% 10%

ECOS Sud

Chili 19 32 12 53 21 137

Argentine 10 25 17 32 14 98

Uruguay 2 8 8 7 1 26

Projets ECOS Sud 31 65 37 92 36 261

% ECOS Sud 12 25 14 35 14

Total ECOS

Projets ECOS 54 92 73 143 52 414

Pourcentage 13% 22% 18% 35% 13% 100%

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67Programme ECOS

2.4. Bénéficiaires

2.4.1. Bénéficiaires français Les principaux bénéficiaires français, quelles que soient la zone et les années de référence sont les unitésmixtes de recherche communes aux universités et aux “grands” organismes de recherche – CNRS, puisINRA et INSERM respectivement assez loin derrière28.

Cela s’explique, notamment s’agissant du CNRS, par le fait que la plupart des laboratoires CNRS, INRA,INSERM impliqués sont en réalité des unités mixtes de recherche établies en partenariat avec lesuniversités. Par ailleurs, la présence récurrente d’unités mixtes associant les laboratoires de ces troisorganismes reflète l’orientation du programme ECOS vers des projets de recherche fondamentale (plusqu’appliquée) et des projets d’excellence scientifique, ainsi que, dans une certaine mesure, le poids dessciences “dures” dans le programme.

Les projets ECOS portés par les universités se concentrent dans les grands centres universitaires français :Paris, Lyon, Marseille, Montpellier, Rennes, Nantes et Toulouse. Les universités qui ressortent toutparticulièrement sont l’Université Paris VI Pierre-et-Marie-Curie (10 projets ECOS Nord, dont 7 auMexique), suivie de l’Université Grenoble-I et de l’Université Louis Pasteur de Strasbourg.

Cette répartition des projets selon les bénéficiaires ne connaît pas de variation selon la zone ECOS Nordou ECOS Sud. Néanmoins, pour certains pays, apparaissent d’autres bénéficiaires. Par exemple, enColombie, l’IRD et l’ENS sont davantage présents, avec respectivement 5 et 3 projets, derrière le CNRSqui comptabilise 10 projets. Au Chili, durant la période 1998-2005, l’IRD et l’ENS de Paris et Lyon ontégalement obtenu régulièrement entre 2 à 4% des projets retenus.

2.4.2. Bénéficiaires latino américains La tendance à la concentration des projets sur deux ou trois bénéficiaires est plus forte du côté latino-américain, ce qui correspond à une plus grande concentration du potentiel de recherche du pays dansquelques grandes universités, situées généralement dans les villes capitales. La situation particulière del’Uruguay s’explique par ailleurs par la taille du pays et l’absence d’équipes de recherche étoffées, endehors de l’Université de la République.

En Colombie, au Venezuela, au Chili et en Uruguay: - L’Universidad de los Andes à Bogotá, l’Universidad de Antioquia à Medellin et l’Universidad Centralde Colombia à Bogotá (respectivement 14, 13 et 12 projets) sont bénéficiaires de 65% des projetscolombiens retenus.- L’Universidad Central de Venezuela (UCV), l’Universidad de Los Andes à Mérida, (respectivement 16et 13 projets) sont bénéficiaires de plus de 60% des projets retenus.- L’Universidad de Chile et la Pontificia Universidad Católica de Chile représentent ensemble plus de60% des projets retenus (pour 1997 et la période 2000 à 2005).- l’Universidad de la República représente à elle seule 89% des projets retenus pour les appels àpropositions 1997, 2000, 2003 et 2005 en Uruguay.

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

28) Nous n’avons pu établir précisément les statistiques, en particulier pour l’Uruguay, et pour toutes les années. Des données obtenues,il ressort que le CNRS a bénéficié d’au moins 185 actions, l’INRA d’au moins 43 et l’INSERM d’au moins 32. Ces chiffres incluent lesprojets, majoritaires, portés par des unités mixtes de recherche.

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68Programme ECOS

Au Mexique, il existe quatre bénéficiaires principaux. Parmi ceux-ci :- L’UNAM (Mexico-Cuernavaca) a été bénéficiaire de prés de 45% des projets (30 projets depuis 1994) ;c’est l’établissement le plus représenté avec un total de 30 projets retenus sur la période.- Le CINVESTAV29 et l’Université de Guadalajara, la deuxième université du pays, représentent chacunplus de 7% des projets retenus, avec l’Instituto Politécnico Nacional.

En Argentine, la concentration est moindre, même si la Universidad de Buenos Aires a réalisé près de25% des projets (1997, 2000 à 2005). Le reste des projets est principalement porté par la Universidad dela Plata, la Comisión Nacional de Energía Atómica, la CONICET et la Universidad de Córdoba.

2.5 Résultats obtenus : thèses, missions, comparaison

Les résultats par catégorie de résultats – ou produits – sont très importants en nombre et soulignentl’effectivité du programme :- 1802 missions de chercheurs seniors français en Amérique Latine depuis 1993 - 1447 missions de chercheurs seniors latino-américains vers la France- 435 missions de doctorants français et 796 de doctorants latino-américains- 46 thèses en France et 172 dans les universités latino-américaines réalisées dans le cadre d’ECOS Nord ;41 thèses dans le cadre du programme ECOS Chili sur la période 1993-1997- 562 publications d’articles dans des revues internationales et 74 ouvrages dans le cadre du programmeECOS Nord ; 273 articles et 19 ouvrages dans le cadre du programme ECOS Chili

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29) Centro de Investigación y de Estudios Avanzados del Instituto Politécnico Nacional, Unidad México/Guadalajara.

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Partie 3 : Enquête auprès des bénéficiaires

du programme ECOS : analyse des résultats

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Un échantillon de projets (cf. annexe 2) a été préparé et proposé lors d’une réunion de travail entre lesévaluateurs, les services du ministère des Affaires étrangères en charge de l’évaluation et les responsablesfrançais des Comités ECOS. Les critères de sélection des projets de l’échantillonnage ainsi que lasélection elle-même des projets ont fait l’objet d’une discussion.

Le nombre de projets de l’échantillon a été fixé à 72.

L’annexe 5 du présent rapport présente de manière précise la méthodologie utilisée pour le choix desprojets, la méthodologie de l’enquête auprès des bénéficiaires, le questionnaire envoyé aux bénéficiairesainsi que les résultats détaillés des réponses des bénéficiaires.

3.1. Sélection des projets de l’échantillon

(i) Le choix des projets de l’échantillonnage s’est fait sur la base de deux critères principaux :• le pourcentage de projets acceptés par pays par rapport au nombre total de projets acceptés au cours dela période envisagée (1992-2005)

Répartition géographique des projets de l’échantillon :

• la répartition, dans chaque pays, des projets ECOS selon les champs scientifiques couverts30 :- Sciences humaines et sociales.- Sciences de la vie (agronomie, écologie, environnement).- Sciences de la santé.- Sciences exactes (mathématique, informatique, physique, chimie).- Sciences de l’univers.

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30) Nous avons regroupé, pour le programme ECOS Nord, au sein du champ “Sciences Exactes” les champs scientifiques“Mathématique/Informatique” et “Sciences physiques et chimie”.

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72Programme ECOS

Proportion du nombre de projets de l’échantillon par champs scientifiques :

(ii) Les critères complémentaires suivants ont également été pris en compte :• Une ventilation des projets selon les années d’appels d’offre par pays, y compris des projets en coursd’exécution31. • La note d’évaluation du rapport de fin d’activité des projets (A, B ou C)32.• L’articulation ou la complémentarité entre les projets ECOS et des projets relevant d’autres programmesde coopération (exemples : projets tripartites ; projets ayant prolongé ou débouché sur une autre actionECOS ou un projet européen).

3.2. Mise en œuvre et résultats de l’évaluation de l’échantillon

L’enquête auprès des bénéficiaires s’est déroulée selon la méthode et les phases suivantes :- Un questionnaire a été soumis au comité de pilotage de l’étude, puis traduit en espagnol. Il a été adresséaux deux chefs de projet – français et latino-américain – des 72 projets de l’échantillon (soit 144bénéficiaires au total).- L’enquête s’est faite par l’intermédiaire du courrier électronique ; les experts nationaux latino-américains ont contribué à la relance auprès des bénéficiaires latino-américains. - Un rappel systématique a été réalisé auprès des bénéficiaires français à la veille des vacances estivales.

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31) Nous avons du aussi tenir compte de la difficulté à contacter les bénéficiaires des premiers projets ECOS de la première période (1992-1997), par exemple au Chili.32) Y compris les projets arrêtés en cours de route

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73Programme ECOS

Les résultats :

Nous avons obtenu des réponses de bénéficiaires qui ne figuraient pas parmi la liste des 72 projets del’échantillon, compte tenu de l’adjonction de projets qui nous ont été signalés comme pertinents au coursd’entretiens : entretiens réalisés dans la phase 1 de cette étude auprès de responsables du programme(ministère des Affaires étrangères, ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et dela recherche, Présidents des Comités ECOS, secrétariats ECOS), et par des bénéficiaires rencontrés aucours des missions des experts dans les six pays ECOS (cf. rapports de mission – tables rondes).

Nous avons pu travailler sur 97 réponses au total : 44 ECOS Nord et 53 ECOS SudCes réponses concernent 66 projets différents.Pour 29 projets nous avons les réponses des 2 partenaires.

Répartition des réponses par pays :- Mexique : 18 réponses (12 FR et 6 AL), un projet ajouté par rapport à la liste initiale- Colombie : 12 réponses (6 FR et 6 AL), 1 projet supplémentaire.- Venezuela : 14 réponses (3 FR et 11 AL), 5 projets supplémentaires.- Chili : 29 réponses (15 FR et 14 AL)- Argentine : 20 réponses (9 FR et 11 AL)- Uruguay : 4 réponses (2 FR et 2 AL)

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Mexique

Venezuela

ColombieChili

Argentine

Uruguay

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74Programme ECOS

3.2.1. Fonctionnement du programme : cohérence (interne/externe), efficacitéet efficience organisationnelle

Question 1.Les procédures d’évaluation scientifique des propositions sont-elles adaptées ?

Les bénéficiaires du programme ECOS considèrent très majoritairement que les mécanismes etprocédures de mise en œuvre et le processus d’évaluation scientifique sont adaptés, 79,4% lesconsidèrent comme bons ou excellents.

Le travail de préparation des projets ainsi que les procédures de suivi – rapport à mi-parcours, rapportfinal – ne sont pas jugés “lourds” à gérer et sont considérés comme en rapport avec les montantsfinanciers relativement faibles en jeu 33.

Néanmoins dans le même temps, une large majorité des bénéficiaires latino américains, et une majoritédes bénéficiaires français, soulignent le manque de transparence du processus de sélection et de suivi desprojets, ainsi :

- Beaucoup de bénéficiaires, en particulier latino-américains, avouent ne pas connaître la procédure etles critères de sélection et d’évaluation, la structure des Comités ECOS et leur fonctionnement ; ilsconstatent un manque de clarté dans l’évaluation et ses critères ;- L’absence de retour (feed-back) sur l’évaluation initiale du projet est souvent signalée ; certains ontle sentiment que le refus d’un projet est simplement motivé par des raisons purement financières ouadministratives ; - L’absence de retour sur les rapports à mi-parcours et les rapports finaux est également regrettée dansla mesure où cela pourrait contribuer à réorienter certains projets.

Question 2Le programme ECOS a-t-il démontré souplesse et flexibilité par rapport au déroulement desprojets?

75,3% des bénéficiaires considèrent que les procédures de suivi ont permis une certaine souplessedans la mise en œuvre de leur projet.

Notamment, les bénéficiaires soulignent que les organismes de gestion du programme (Comités ECOS,Secrétariats) leur ont permis dans un certain nombre de cas : - d’adapter l’activité scientifique du projet en cours de réalisation ; - de modifier l’agenda prévu en reportant, par exemple, une mission d’une année sur l’autre ; - de concentrer les missions sur une année ; - d’intégrer de nouveaux chercheurs qui n’étaient pas initialement prévus dans le projet34.

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33) Toutefois un bénéficiaire français du programme ECOS Chili note le caractère contraignant de l’évaluation du côté chilien.34) Il semblerait toutefois qu’un bénéficiaire français d’un projet ECOS-Chili ait eu des difficultés à obtenir l’intégration de nouveauxdoctorants en tant que bénéficiaires suite au départ de ceux prévus à l’origine.

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75Programme ECOS

Les problèmes soulevés sont tous liés à la question du “timing” du programme et des projets :

- La durée d’un projet ECOS (3 à 4 ans selon les pays) n’est pas toujours en adéquation avec le tempsd’un projet scientifique ou d’une thèse, ce qui est d’autant plus dommageable que ECOS a une fortecomposante formation à la recherche : “ECOS devrait permettre de terminer ce qui a été commencé”.- La durée des missions, notamment des chercheurs seniors, n’est pas non plus toujours adaptée,certains bénéficiaires notent même une certaine rigidité dans la fixation du temps de mission à 15jours.- Le chevauchement entre le calendrier universitaire et le calendrier budgétaire est parfois contraignantd’autant plus qu’il est demandé longtemps à l’avance de fixer les dates des déplacements deschercheurs.- Le caractère pluri-annuel du financement pour des projets qui sont pluri-annuels offrirait davantagede souplesse dans l’utilisation des crédits.

Question 3 & 4 Les moyens financiers attribués aux projets ont-ils été en adéquation avec les besoins desbénéficiaires? Les financements ont-ils été mobilisés en temps voulu ?

Les bénéficiaires interrogés sont 53,6 % à déclarer que les moyens financiers sont en adéquation avecleurs besoins ; 43,3% sont d’un avis contraire.

Trois éléments soulevés par les bénéficiaires expliquent cette appréciation mitigée :

- L’insuffisance des montants affectés aux frais de séjour, en particulier des bénéficiaires latino-américains en France, mais également dans une certaine mesure des bénéficiaires français au Chili,Argentine, Mexique et Venezuela ; le plus souvent, une fois couverts les frais d’hébergement, lesbénéficiaires n’ont qu’une somme très réduite pour assurer les frais de bouche et y sont souvent de leurpoche ; à cette question s’ajoute celle des différences de taux de change.

- L’éventail des dépenses éligibles (frais de voyage et de séjour) est considéré comme trop limité. Unnombre significatif de bénéficiaires propose qu’ECOS finance les frais additionnels suivants : • Organisation ou participation à des colloques internationaux. • Aide à la publication de recherches menées en commun. • Petit matériel (livres, ordinateurs, réactifs, etc.) en particulier dans des projets informatiques. • Frais d’expédition de matériels et frais de terrain (location de voiture, déplacements intérieurs),spécialement pour les projets dans le champ des Sciences de la terre et de l’univers qui nécessitent untravail de terrain et l’envoi de matériel.

- Le nombre de missions seniors et juniors (souvent 1 à 2 missions) est parfois jugé insuffisant pourcorrespondre à l’ambition du projet. De plus, dans un certain nombre de cas, le nombre réel de missionsfinancées est inférieur à celui qui avait été demandé lors de l’acceptation du projet. Cela a été notammentle cas dans la zone ECOS Nord.

Par ailleurs, un point spécifique au Chili est soulevé tant par les bénéficiaires chiliens que français etconcerne la règle selon laquelle le Comité chilien ne prend en charge que 50% des frais de voyage deschiliens en France, ce qui aurait pour conséquences :- de limiter l’attrait du programme pour les chercheurs chiliens ; - de mettre en porte à faux les bénéficiaires français vis-à-vis de leur homologue chilien – un bénéficiairefrançais parle d’ “invitation empoisonnée dont l’impact sur l’image de la France est contre-productif”quand le bénéficiaire chilien découvre après acceptation du projet que le financement de ses voyagesn’est que de 50%.

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Les bénéficiaires tant français que latino-américains sont satisfaits à plus de 80% pour ce qui est de lamobilisation des paiements et des délais :

- du côté français, les bénéficiaires ne notent aucun problème particulier ; la réactivité et la qualité de lagestion sont mises en exergue ;

- du côté latino-américain, il y a eu quelques retards de paiement en Uruguay et en Argentine dus à lacrise financière en 2002, en Colombie et surtout au Venezuela ces dernières années (des retards de 1 à 6mois).

Question 5 Quelle a été la qualité du suivi et de la valorisation des projets ?

Globalement le système de suivi mis en place tant en France que dans les pays partenaires est apprécié.56,7 % des bénéficiaires jugent de bonne à excellente la qualité du suivi de la part du Comité ECOS,et une proportion semblable (57,8%) juge de la même façon la qualité et la facilité de l’accès àl’information sur les crédits, les voyages et les séjours.Une proportion plus faible de 47,4% juge de bonne à excellente la qualité des instruments d’accès enligne (inscription, information, échanges).

Néanmoins, près d’un tiers des bénéficiaires sont moyennement satisfaits, voire pas du tout satisfaits desprocédures mises en place, de la qualité du suivi et des outils à disposition.

Il apparaît, à travers les commentaires des bénéficiaires français, que le système de suivi est basé sur unerelation directe entre le bénéficiaire du projet et le secrétariat compétent à travers des contactstéléphoniques ou courriels réguliers. C’est en partie cette caractéristique ainsi que la grande disponibilitédes secrétariats qui assurent flexibilité et souplesse au programme.

Du côté latino-américain, les commentaires donnés fournissent peu d’information sur leur appréciationdes dispositifs nationaux ; néanmoins, les procédures semblent moins conviviales. La communicationbilatérale entre les porteurs de projet et les organismes gestionnaires est moins directe.

Les bénéficiaires, tant français que latino-américains, notent également que les instruments d’accès enligne pourraient être améliorés :- le site Internet d’ECOS délivre de l’information concernant les appels d’offre et les échéances et lesprojets retenus, mais rien ne permet de valoriser le programme et d’assurer la visibilité des résultatsauprès des financeurs et des futurs bénéficiaires potentiels ; - Le site pourrait rendre le programme plus accessible aux éventuels utilisateurs ; les ordres de mission,les modèles de rapport ne sont pas accessibles ; le site est jugé peu pratique d’accès par certainsbénéficiaires (peu “user friendly”).

Conclusion :

Un programme facile d’accès, facile d’utilisation, flexible dans sa gestion grâce au travail et à ladisponibilité des secrétariats, mais…

➤ …qui manque néanmoins de transparence dans la procédure de sélection, d’évaluation et de suivides projets pour les bénéficiaires tant français que latino-américains…

➤ dont le suivi auprès des bénéficiaires et la valorisation sont insuffisants…

➤ et dont les moyens financiers sont parfois trop limités pour répondre précisément aux besoins desbénéficiaires et couvrir réellement les frais engagés par les bénéficiaires à l’occasion de leursdéplacements

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Cette appréciation ne varie pas – ou peu - selon les zones Nord et Sud du programme, ni selon l’originedes bénéficiaires (français ou latino-américains). On peut simplement signaler que l’ensemble dusystème de gestion du programme est apprécié de façon légèrement plus favorable dans la zone Sud quedans la zone Nord. La situation difficile du Venezuela semble expliquer cet écart, de même quel’ancienneté du programme dans la zone Sud.

3.2.2. Résultats et impact du programme : effectivité, efficacité, efficience

Question 1.Des résultats tangibles ont-ils été atteints dans le domaine de la recherche et/ou de la formationuniversitaire ?

Les projets aboutissent majoritairement à des résultats tangibles considérables tant en termes derecherche que de formation. Près de 95% des bénéficiaires estiment que leur projet a abouti à desrésultats importants dans le domaine de la recherche ; ils sont 88% à juger également important lesrésultats atteints dans le domaine de la formation.

L’importance des publications en termes de résultats dans la recherche a déjà été soulignée. Ce sont despublications co-signées, souvent dans des revues internationales à comité de lecture. Par ailleurs lesrésultats de la recherche sont diffusés au cours de participations et de communications à des colloquesinternationaux (plus rarement des communications co-signées). En revanche les dépôts de brevets sontrares ce qui tend à indiquer l’absence d’implication des industriels dans la conception des projets etl’absence d’orientation du programme vers des applications industrielles.

Au delà de ces résultats “objectifs”, les bénéficiaires notent trois résultats complémentaires, que leprogramme leur permet de réaliser :- favoriser des avancées considérables dans leurs propres travaux de recherche et renforcer mutuellementleur capacité de recherche35

- développer de nouvelles thématiques de recherche36 au sein de leur laboratoire, - acquérir de nouvelles techniques de recherche37.

Dans le domaine de la formation, les résultats les plus souvent cités sont :- la réalisation de thèses par les étudiants latino-américains et français, mais le plus souvent par les latino-américains, ce qui traduit d’une certaine façon la difficulté d’attirer les jeunes chercheurs français dansles pays ECOS ; si les thèses soutenues ne sont pas toutes en cotutelle, les bénéficiaires observentnéanmoins que le programme permet d’assurer un niveau de qualité optimal de l’encadrement des thèsespar les deux équipes, - la participation des chercheurs aux jurys de thèse (particulièrement appréciée),- l’obtention de diplômes de Maestria et de Master en France et dans les pays ECOS, - l’organisation de séminaires et cours animés par les chercheurs seniors lors de leurs déplacements.

Parmi les autres résultats cités par les bénéficiaires figurent également :- la participation du partenaire latino-américain à des programmes européens,- l’extension du partenariat à d’autres laboratoires, soit français soit latino-américains à travers denouveaux projets, voire la structuration de réseau pérenne38, - l’ouverture de débouchés professionnels pour les bénéficiaires latino-américains, voire la possibilité deréaliser un stage post-doctoral en France (par exemple dans le cadre du projet A02E02),- l’échange culturel à travers l’apprentissage des langues.

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35) Pour exemple le projet A02E02.36) Pour exemple les projets M01A02 et C00E02.37) Pour exemple le projet CO00A01.38) Pour exemple les projets C00E02 , C00U02 et A97U03.

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Un exemple de projet scientifique de haut niveau combinant dimension humanitaire et potentiel de développement industriel :

Navigation visuelle d'un robot mobile détecteur de mine anti-personnel (Colombie n°CO00M01)

Ce projet est conduit du côté colombien par Carlos Alberto Parra (Pontificia Universidad Javeriana) etMichel Devy (LAAS Toulouse). La collaboration s’est avérée particulièrement précieuse pour la partiecolombienne dans le domaine du software (CALIFE : environnement de travail), et pour la partiefrançaise pour les possibilités d’expérimentation des prototypes. Elle a donné lieu à des publicationsinternationales et à la participation à de nombreux colloques internationaux, ainsi qu’à 3 thèses. Leprojet a des débouchés technologiques et industriels prometteurs, et un impact humanitaire potentieltrès important dans les pays qui ont été le théâtre de conflits armés et sur le territoire desquelssubsistent des mines anti-personnel en grand nombre.

Les bénéficiaires soulignent que ces résultats sont conditionnés par l’existence d’une bonnecomplémentarité et d’une synergie effective entre les équipes, que traduit le plus souvent l’antériorité desliens entre les laboratoires par rapport au programme ECOS.

Questions 2 & 3Les projets ECOS sont-ils des projets de “renforcement des capacités scientifiques”, des projets decoopération scientifique de haut niveau (excellence scientifique) ou des projets de transfert detechnologie ?Les projets ECOS cernent-ils bien les problèmes de protection de la propriété intellectuelle et desenjeux de transfert de technologie ?

Les projets de coopération scientifique de haut niveau fondés sur l’excellence scientifique dominentlargement, et comportent généralement le plus souvent un volet “renforcement des capacitésscientifiques” et dans une moindre mesure un volet “transfert de technologie”.Les bénéficiaires marquent leur attachement à ce qui fait, selon eux, la caractéristique du programme :une coopération d’égal à égal dont les bénéfices sont mutuels.

Les bénéficiaires considèrent à plus de 76% que leur projet est un projet de coopération scientifique dehaut niveau, ce qui reflète dans une certaine mesure l’orientation du programme : tournée versl’excellence scientifique (le critère principal de sélection des projets), une coopération d’égal à égal, etpartenariale. 52% des bénéficiaires considèrent avant toute chose que leur projet appartient à cettecatégorie.

Dans plus de 50% des cas, les bénéficiaires indiquent également que leur projet participe au renforcementdes capacités scientifiques des partenaires, à travers la formation et le transfert de savoir-faire. 30%considèrent que leur projet est avant toute chose un projet de cette catégorie. Mais, encore une fois, lescommentaires des bénéficiaires soulignent la caractéristique forte du programme - une coopérationd’égal à égal – car le renforcement des capacités scientifiques est le plus souvent mutuel, à double sens.

Seulement 35% des bénéficiaires – majoritairement latino-américains - considèrent que leur projet a unecomposante “transfert de technologie”, et seulement 3% qu’il est avant toute chose un projet de cettecatégorie. Cette appréciation est en partie confirmée par :- le très faible nombre de brevets déposés dans le cadre des projets de l’échantillon (2) ;- la faible prise en compte des aspects de propriété intellectuelle par les bénéficiaires :• parce que cette question n’est pas pertinente au regard de la nature du projet, • parce que les projets aboutissent essentiellement à des co-publications et thèses pour lesquelles lesquestions de copyright ne posent guère de problèmes particuliers ;- la quasi absence de participation des entreprises dans les projets, lesquels sont pour la plupart orientésvers la recherche fondamentale39.

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39) Pour un exemple a contrario, le projet V00A01

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En réalité par “projet de transfert de technologie”, les bénéficiaires qui ont répondu positivemententendent le plus souvent la mise à disposition et la formation à l’utilisation d’outils technologiquesspécifiques, en particulier dans le champ des sciences de la terre et de l’univers (astronomie, sismologie).

Un exemple de projet à fort potentiel de transférabilité :

Modélisation de la réponse sismique 3D du Bassin de Caracas. Evaluation des effets de site etapports au micro-zonage sismique (Venezuela n°V99U01)

Il s’agit d’un projet qui présente un intérêt direct pour l’agglomération de Caracas qui est établie dansun site à fort risque sismologique. Le projet associe FUNVISIS (Herbert Rendón) – la Fondationvénézuélienne de recherche sismologique rattachée à l’Université Centrale du Venezuela – et l’Institutde Physique du Globe à Paris (Jean-Pierre Vilotte). La collaboration ainsi établie a permis à FUNVISISde disposer d’un instrument de simulation autorisant l’évaluation des accélérations attendues en cas deséisme. Le projet est en voie d’extension et permet d’envisager d’autres collaborations latino-américaines et européennes. La dimension de transfert de technologie est importante. Le projet apermis aux chercheurs français d’expérimenter dans une zone à haut risque. Les résultats obtenuspeuvent être transférables dans d’autres zones critiques du globe, et en particulier en Amérique latine.

Par ailleurs, les bénéficiaires soulignent que si l’on entend par “transfert de technologie” le transfert et lavalorisation des résultats de la recherche en applications industrielles, ECOS n’est pas alors le cadreadéquat, car il ne permet pas d’impliquer le secteur productif et industriel et ses ressources financièressont par trop insuffisantes.

Question 4.Quel est l’impact des projets et plus largement du programme ECOS, sur la politique de R&D despays partenaires ?

Au delà des résultats quantitatifs produits par les actions ECOS, les bénéficiaires jugent importantl’impact du programme sur la politique de R&D dans les pays partenaires.

- À travers la formation de haut niveau des jeunes chercheurs, ECOS permet de former les futurs cadreset la future “élite” de la politique nationale de recherche, mais également des cadres universitaires.- Le programme contribue au renforcement de la politique nationale de R&D (qualité) et au renforcementdes capacités scientifiques des institutions académiques des partenaires. Ainsi est-il noté qu’au Mexique,la conjugaison des bourses CONACYT et d’ECOS, associées au programme mexicain PROMEP(permettant de former des professeurs docteurs), a contribué au développement des universitésmexicaines.- L’ouverture à l’international de la recherche latino-américaine et parallèlement le renforcement de sa“compétitivité” à l’international constituent également un apport important du programme ECOS, àtravers par exemple la mise en place de laboratoires de recherche communs tel, au Chili, le Centre deModélisation Mathématique (CMM).

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Un exemple de projet ayant un impact sur la politique de R&D des pays partenaires :

Systèmes dynamiques discrets et pavades : calcul combinatoire et géométrique (Chili n°C00E03)

Ce projet a été conduit par l’UMR CNRS Laboratoire d’Informatique (Algorithmique Fondements etApplications), et le DIM (Departamento de Ingeniería Matemática de la Facultad de Ciencias Físicasy Matemáticas) de l’Universidad de Chile.Il fait partie, avec les projets C97E05 et C00E08 (voir l’échantillon de projets en annexe 2), des actionsECOS qui ont directement ou indirectement préfiguré la création du Centre de MathématiquesAppliquées (Centro de Modelamento Matemático), laboratoire en partenariat avec le CNRS, établi àSantiago de Chile. Ce laboratoire, connu aujourd’hui dans l’ensemble du cône Sud et à l’échelleinternationale, est représentatif de “l’école chilienne” de mathématiques appliquées. Il présente uneactivité scientifique intense et a conclu de nombreux contrats avec des organismes de recherchepublics et privés, et le secteur privé. Il est une des meilleures réussites de la coopération scientifiquefranco-chilienne à ce jour.

De manière plus particulière encore, pour un pays comme l’Argentine, le programme ECOS a étéextrêmement important du fait de l’impact très négatif de la crise économique sur le soutien apporté à larecherche. Dans un contexte de réduction des crédits de fonctionnement et d’équipements deslaboratoires, dont la qualité pourtant conditionne de plus en plus la qualité de la recherche produite - etdès lors son degré de “compétitivité” à l’international - la possibilité de participer à des actionsinternationales soutenues financièrement et permettant d’accéder à des installations scientifiques dequalité est jugée tout à fait cruciale.

Conclusion :

➤ L’ensemble des résultats tangibles produits, ainsi que l’impact d’ECOS sur la politique de R&D despays partenaires illustrent, compte tenu des faibles sommes en jeu et du fait que le programme nefinance pas de bourse, l’efficacité et l’efficience du programme et de la collaboration à la fois sur levolet scientifique d’excellence et sur celui de la formation à la recherche et de son encadrement. ECOSest un cadre stimulant pour les recherches, les publications collectives et la formation conjointe

➤ Toutefois, les bénéficiaires soulignent que, dans le domaine de la formation, l’impact d’ECOSpourrait être renforcé en mettant davantage en avant les thèses en cotutelle (par une incitation plus fortepar exemple) et à condition dans ce cas de permettre des séjours plus longs aux doctorants

L’appréciation des bénéficiaires sur l’efficacité, l’effectivité et l’efficience du programme ne varie guèreselon leur origine (ECOS Nord ou Sud, français ou latino-américain), si ce n’est sur deux pointsparticuliers : - Les bénéficiaires français sont plus nombreux à considérer que les projets ECOS portent sur des projetsde coopération scientifique de haut niveau (58%), tandis que les bénéficiaires latino-américains sont plusnombreux à considérer qu’il s’agit de projets de renforcement des capacités scientifiques (32,6%) et deprojets de transfert de technologie (27,4%)- Les bénéficiaires des programmes ECOS Venezuela et Colombie sont les plus nombreux à signaler queleur projet porte sur le transfert de technologie.

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81Programme ECOS

3.2.3. Effet levier du programme : viabilité, pérennité et valeur ajoutée

Question 1 Quels sont les effets de levier d’un tel programme, en particulier dans le cadre européen ?

Le plus souvent ECOS ne sert pas à créer un nouveau réseau ex nihilo mais plutôt à renforcer desréseaux existants. En effet pour plus de 60% des répondants, les projets servent ou ont servi àconsolider les réseaux déjà existants voire à en créer de nouveaux à travers le développement denouveaux projets et l’élargissement à d’autres partenaires.Pour moins de la moitié des bénéficiaires interrogés, le projet ECOS a servi à mobiliser d’autresfinancements.Cette proportion est moins importante sur la question de l’ouverture à d’autres programmes puisquepour moins d’un quart des répondants le projet ECOS a servi de “pilote” ou catalyseur pour accéder àd’autres programmes français et européens.

Ce dernier point, sur le relatif faible effet levier sur l’ouverture à d’autres programmes, ne signifie pasobligatoirement un désintérêt des bénéficiaires pour les programmes français et européens. Au contraire,de nombreux bénéficiaires soulignent leurs diverses initiatives pour mobiliser les programmes ALFA etALBAN principalement. Les difficultés les plus citées sont la lourdeur administrative de ces programmespar rapport à ECOS, la difficulté pour mobiliser les partenaires latino-américains, le fait que cesprogrammes doivent mobiliser plus largement que le simple réseau des “partenaires ECOS” (autres payseuropéens notamment), et évidemment, dans le cas du programme ALFA sa clôture par la Commissioneuropéenne en 2005.

Le nombre de sollicitations pour des bourses ALBAN est significatif, avec des fortunes diverses. Pour leprogramme ALFA, le nombre de cas est moindre et les projets ont très rarement abouti pour les raisonscitées précédemment.

Nous pouvons signaler un certain nombre de cas où le projet ECOS a participé à l’ouverture vers denouveaux programmes ou de nouvelles sources de financements :- Le programme cadre de recherche et développement européen (pour exemple les projets : A01B02,C00E03, C00B05).- Le programme ALBAN (V00P01) ou ALFA (CO99A01).- Le dispositif français des bourses CIFRE (pour exemple : C03E08).- Un financement de la Région Rhône-Alpes (A00S02).

Un exemple de l’effet de levier du Programme ECOS :

Aliments fonctionnels: des bactéries lactiques productrices d'α-galactosidase pour l'améliorationde la digestibilité des produits dérivés du soja (Argentine n°A01B02)

Ce projet a été conduit par Vincent Juillard (Unité de Recherches Laitières et Génétique Appliquée -INRA, Jouy en Josas) et Graciela Savoy de Giori (Facultad de Bioquímica, Química y Farmacía -Universidad Nacional de Tucumán)Ce projet qui concerne l’analyse et le test de cellules spécifiques facilitant la digestion a été uneréussite scientifique de premier plan au niveau international. Il a conduit à présenter 7 publications deniveau international, 14 présentations dans des colloques et séminaires, et à l’élaboration de 3 thèsesde doctorat. La qualité des relations nouées entre les laboratoires a permis l’élaboration et ledéveloppement d’un projet de recherche européen du 5ème PCRD, le programme “Nutra Cells”, dont les2 laboratoires ont été partenaires.

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A plusieurs reprises, les bénéficiaires précisent que le projet ECOS leur a permis de mobiliser desfinancements au sein des organismes de rattachement des laboratoires partenaires.

Dans un certain nombre de cas, un projet ECOS appelle un autre projet ECOS sur des thématiquesproches ou différentes avec les mêmes équipes ou des équipes sensiblement différentes.

Enfin, plusieurs bénéficiaires signalent, comme suites au projet ECOS, des doctorats en cotutelles et lacréation de diplômes40.

Les bénéficiaires latino-américains et français répondent de manière très similaire à la question, exceptéen ce qui concerne l’ouverture à d’autres programmes français et européens, ce qui n’est pas surprenanten soi. Seulement 6,9% des bénéficiaires latino-américains mentionnent cet effet levier alors que lesfrançais sont 14,3%.

Question 2.Comment renforcer le suivi et la promotion des bénéficiaires ?

Sur la question de la mise en place d’un dispositif de suivi et de promotion des bénéficiaires desprogrammes ECOS les avis des bénéficiaires interrogées sont très divergents. Certains sont trèsfavorables tandis que d’autres craignent un alourdissement du programme.

Cependant, un point fait l’unanimité : l’opportunité, voire la nécessité, d’organiser des “SéminairesECOS” qui permettraient de présenter et valoriser “un bilan de la science développée dans les projetsECOS”. Ces réunions pourraient avoir lieu de manière périodique (tous les 2 ans par exemple) et êtrethématiques afin de réunir les équipes travaillant sur les mêmes champs.

Une autre suggestion est l’organisation de conférences doctorales réservées aux bénéficiaires ECOS.

Enfin, certains signalent la faible utilisation du site Internet actuel alors qu’il peut constituer unformidable outil pour le suivi et la promotion des bénéficiaires et du programme.

Il n’existe pas de différences significatives dans les réponses suivant les pays ou champs scientifiquesconcernés.

Question 3.Quel a été l’effet de levier des projets, et plus largement du programme, au regard du secteur privé ?

Les cas d’ouverture et de valorisation vers le secteur privé sont plutôt des exceptions.

Les raisons les plus souvent mises en avant par les bénéficiaires sont :- En premier lieu, le fait que les projets sont des projets d’excellence scientifique relevant de la recherchefondamentale. Cette première raison est à rapprocher du point 3.2.2 sur le très faible nombre de projets“Transfert de technologie” et la faible prise en compte des aspects de propriété intellectuelle.- D’après différents bénéficiaires latino-américains, il y a de la part du secteur privé une méconnaissancedes projets d’échanges scientifiques.- Des porteurs de projet ne souhaitent pas une implication directe du secteur privé, par contre ils pensentque les retombées de la recherche peuvent être valorisées dans un deuxième temps.- Les personnes interrogées signalent les faibles montants en jeu pour réussir à mobiliser le secteur privéet le manque de temps et moyens spécifiques pour le sensibiliser.

Il est intéressant de signaler les rares cas où les projets ECOS ont directement inclus le secteur privé ouont débouché sur des applications directes impliquant le secteur privé :- Une convention entre une université latino-américaine et un laboratoire pharmaceutique français qui aété d’un apport important pour la réussite du projet (projet U00S01).

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40) A titre d’exemple, le projet C02H03

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- L’utilisation des résultats d’un projet dans la mise en place de formations destinées aux techniciens del’élevage caprin (projet M03A03). - Un travail avec une entreprise travaillant le bois (projet V00A01).- Une thèse en cotutelle dans le cadre d’une coopération avec un industriel argentin (projet A97E03). - Une bourse CIFRE dans une entreprise basée en France (projet C03E08).

Un exemple de projet ayant donné lieu à des partenariats avec des entreprises :

Développement de protocoles d’expansion ex-vivo des cellules hématopoïétiques : Evaluationpréclinique (Uruguay n°U00S01)

Ce projet a été conduit par Christina Touriño (Hospital de Clínicas, Dpto de Medicina) et Ali Tuhran(Laboratoire de transfert -Institut Gustave Roussy)Ce projet qui a permis une coopération très étroite entre les deux laboratoires est exemplaire en ce sensqu’il a abouti à la signature d’un contrat de recherche entre l’Université (UDELAR), avec participationde l’équipe française, avec un laboratoire pharmaceutique pour l’évaluation des propriétés desmolécules hématopoiëtiques.

Les bénéficiaires font un certain nombre de suggestions afin de mobiliser le secteur privé :- réaliser un premier projet à visée très finalisée qui pourrait déboucher sur un second ouvert à despartenaires privés (PCP ?),- envisager des stages dans des entreprises dans le cadre des projets ECOS,- et informer le secteur privé de l’existence du programme ECOS.

De manière générale, les bénéficiaires latino-américains semblent être beaucoup plus sensibles à laquestion de la mobilisation du secteur privé puisqu’ils sont bien plus nombreux à répondre aux questionsafférentes à ce thème.

Question 4.Existe-t-il un label ECOS ?

Pour les bénéficiaires ayant répondu à la question “Peut-on parler d’une “labellisation” ECOS ?”, il nefait aucun doute qu’elle existe puisque plus de 80% répondent “oui”. Cependant ce résultat est àrelativiser car près de la moitié des bénéficiaires interrogés n’ont pas souhaité répondre.

Les bénéficiaires, pour qui la labellisation est réelle, expliquent que celle-ci est due à l’excellence desprojets. En effet, il est reconnu que le niveau de sélection est élevé. Par ailleurs le fait d’aider à mobiliserd’autres sources de revenus auprès des universités ou instituts de recherche de rattachement plaide enfaveur de l’existence d’un label ECOS.

Pour certains, les projets sont de trop faible ampleur pour parler d’une labellisation.

Un très grand nombre de bénéficiaires font des suggestions :- organiser des colloques, symposia ou workshops spécifiques ECOS,- faire un travail d’information et de “lobbying” auprès d’organismes tels que les agences nationales(ANR, IRD, CNRS…) afin que la participation à un projet ECOS soit prise en compte dans l’évaluationd’un chercheur,- renforcer le site Internet.

L’obligation de citer ECOS dans les communications est mentionnée comme un élément concourrant àcette labellisation.

Nous n’identifions pas de différences significatives dans les réponses suivant les pays et programmes(Sud et Nord).

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Question 5.Le programme ECOS continue-t-il de s’inscrire dans une stratégie de coopération scientifique etuniversitaire à long terme en Amérique latine des centres de recherche ou universités français et/oudes partenaires latino-américains ?

Le programme existe depuis plus de dix ans illustrant son inscription dans une stratégie à long termede coopération scientifique et universitaire en Amérique latine. Cependant les bénéficiaires soulignentqu’il s’agit de projets de durée limitée, portant sur de nombreux champs différents et avec des porteursde projet changeants.

Pour beaucoup de bénéficiaires, le sentiment est que le programme ECOS ne rentre pas dans la stratégienationale de leurs organismes mais permet de réaliser des projets qui ne pourraient pas se faire sans lui.Par exemple, les initiatives propres au CNRS au Chili ne sont pas toujours coordonnées avec les projetsECOS. Ce constat est à relativiser par le fait que, dans certains cas, les projets semblent avoir été àl’origine de convention entre organismes latino-américains et français (projets C02H05 ; M98S04). Pourd’autres, un projet ECOS a été à l’origine d’un travail plus large à long terme avec de nombreusesuniversités latino-américaines et européennes (projet M03A03).

Un projet s’inscrivant dans une “trajectoire scientifique” des laboratoires sur le moyen terme :

Stratégie de maîtrise intégrée des nématodes gastrointestinaux chez les caprins Criollos en zonetropicale, chaud humide du Mexique (Mexique n°M03A03)

Ce projet est conduit du côté mexicain par Juan Torres-Acosta (Universidad Autonoma de Yucatán) et,du côté français, par Hervé Hoste (UMR INRA/DGER Toulouse). Fondé sur une fortecomplémentarité entre les deux équipes, l’équipe mexicaine fournissant les dispositifs expérimentauxde terrain et l’équipe française apportant les méthodologies et les compétences de laboratoire, le projeta contribué à consolider les capacités scientifiques de l’équipe mexicaine. Le projet a débouché sur lamise en place de formations au Mexique, qui en sont à leur 4ème édition, destinées aux techniciens del’élevage caprins impliquant les producteurs. Par ailleurs, le projet a permis de constituer unpartenariat plus large à travers la signature d’une convention de collaboration entre le partenairemexicain et l’École nationale vétérinaire de Toulouse.Le projet a donné lieu à des co-publications (5) et à des participations croisées à des jurys et comitésde thèse soutenues au Mexique (3) et en France (2).

Il est également signalé que le fait que les projets ne puissent être reconduits nuit à l’inscription dans unestratégie à long terme. Or, dans bien des cas, le “pont créé” ne peut continuer sans le maintien de moyensqui ne semblent pas exister par ailleurs. Encore une fois ce point est à relativiser car pour un certainnombre la suite donnée à un projet ECOS a été un projet ECOS.

Encore une fois, nous n’observons pas de différences significatives entre les bénéficiaires français etlatino-américains.

Conclusion :

➤ Le principal effet levier identifié par les porteurs de projet est la création et/ou le renforcement deréseau(x).➤ Un autre effet est la mobilisation d’autres financements au sein des organismes de rattachement deslaboratoires partenaires et, plus rarement, au travers des programmes européens.➤ Les porteurs de projets font une série de recommandations afin de renforcer la notoriété et les effetslevier du programme ECOS auprès des potentiels porteurs de projet, du secteur privé ou desorganismes de recherche : organiser des congrès/réunions ECOS, renforcer le site Internet, prévoir desstages en entreprises…

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3.2.4. Suggestions d’amélioration du programme formulées par lesbénéficiaires

Question 1Quelles suggestions de réforme du programme ECOS ?

Pour plus de la moitié des bénéficiaires interrogés le programme ECOS devrait envisager des actionsafin de mieux s’articuler avec d’autres instruments de coopération français et européens.Pour un tiers d’entre eux, il devrait continuer tel qu’il est et pour 20% renforcer la régionalisation desprojets, c'est-à-dire leur ouverture à d’autres pays de la zone

La première des recommandations faîtes par les bénéficiaires interrogés est de garder le caractère légeret ouvert du programme ECOS. Cependant, un certain nombre de bénéficiaires latino-américainssuggèrent de cibler un certain nombre de thématiques où sont identifiées des potentialités importantes(dans une perspective de transfert de technologie et d’aide).

Une autre recommandation est d’améliorer l’articulation avec les autres programmes français eteuropéens existants. Cependant, une crainte est que les grosses équipes soient alors avantagées puisqueles autres programmes s’adressent bien souvent à ces premières de par leur ampleur.

La mise en place de cotutelles devrait être généralisée selon les bénéficiaires. Certains suggèrentégalement l’ouverture des projets à des étudiants qui ne se trouvent pas en thèse, afin de favoriser lerenforcement des compétences (aspect formation). Cette dernière suggestion est surtout le fait desbénéficiaires latino-américains (principalement mexicains).

Il est suggéré d’organiser des moments de rencontre et communication tels que des congrès afin derenforcer la notoriété du programme ECOS et de donner l’occasion de suites aux projets (projets plusvastes, conventions…).

Certains porteurs de projet proposent d’inclure la possibilité de financer de manière limitée (2 000 à 5 000 euros) l’achat de matériel qui peut être nécessaire au développement du projet. Par exemple,l’accueil des partenaires nécessite bien souvent d’avoir à disposition un bureau et un ordinateurdisponible.

Enfin, beaucoup de bénéficiaires ne comprennent pas pourquoi il est impossible de reconduire ouprolonger un projet alors que celui-ci est réussi. Souvent, les porteurs de projet semblent ne pas trouverde sources de financement suffisantes pour poursuivre le projet. Un autre argument est que la durée desprojets ECOS ne correspond pas toujours à la durée d’une thèse.

3.3. Conclusion

L’appréciation que portent les bénéficiaires sur le programme n’est pas sujette à de grande variation selonla zone ECOS Sud ou Nord, l’origine des bénéficiaires (français ou latino-américains) et les payséligibles. Si des divergences existent, elles sont marginales et ne concernent principalement que la gestiondu programme.

➤ Les bénéficiaires, tant français que latino-américains, apprécient particulièrement le programmeECOS pour son originalité – un programme de coopération d’égal à égal s’inscrivant dans le cadre d’unprojet de recherche commun – et la souplesse de son fonctionnement.

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➤ Ils soulignent l’importance des résultats atteints et de l’impact du programme sur la politique deR&D des pays partenaires. Au delà des résultats quantitatifs en matière de recherche et de formation,les bénéficiaires mettent en avant plus particulièrement la contribution du programme au développementet à la consolidation de leur propre travail de recherche et à l’échange d’expérience. ECOS fournit seloneux un cadre efficace et efficient stimulant la recherche partenariale, les publications collectives et laformation conjointe.

➤ Par ailleurs, l’effet de levier du programme sur la consolidation des réseaux déjà existants, voirela création de réseaux de recherche, est considérable. Si l’effet d’entraînement du programme sur d’autresprogrammes français et européens de coopération est jugé moindre, l’examen des réponses montrenéanmoins l’intérêt des bénéficiaires pour aller vers davantage d’articulation entre ces programmes etcapitaliser sur le programme ECOS pour aller vers une coopération de plus grande ampleur.

Concernant les universités et les organismes de recherche français, ceux-ci n’ont pas de stratégie définievis-à-vis du programme ECOS, mais ont des relations bilatérales avec certains des partenaires latino-américains du programme ECOS, à travers leurs propres programmes bilatéraux de coopérationscientifique internationale, tel que celui que le CNRS entretient avec le CONACYT chilien. Toutefois, ilsconnaissent l’existence du programme, le jugent pertinent, fournissant un effort financier nonnégligeable, bien que limité au regard du coût de fonctionnement des laboratoires de recherche, etefficace au regard des résultats qu’il produit et de l’effet de levier qu’il peut avoir pour l’amorce deréseaux pérennes. Le CNRS considère ainsi que le programme ECOS permet de financer un premierniveau d’échange permettant de constituer l’amorce d’un réseau qui peut ouvrir la voie ensuite à la miseen place d’un PICS (Projet international de coopération scientifique), d’un Laboratoire InternationalAssocié, puis en dernier niveau d’une Unité Mixte Internationale. Dans ce cadre, un projet ECOS n’estque le premier niveau d’un processus incrémental de mise en réseau.

Cependant les organismes de recherche et les universités ne font pas de promotion spécifique duprogramme à destination de leur personnel, les projets se nouant sur la base de relations interpersonnellesentre les chercheurs. De fait, les priorités à l’international des grands organismes de recherche françaissemblent davantage tournées vers les pays émergents (Chine, Inde, Brésil) que vers les pays de la zoneECOS.

Les suggestions d’amélioration du programme formulées par les bénéficiaires ne visent pas à lebouleverser. Au contraire, la première leçon à tirer selon les bénéficiaires est de maintenir lefonctionnement général du programme tel qu’il est, souple et facile d’utilisation. Les principales pistesd’amélioration sont les suivantes :

➤ améliorer l’articulation du programme ECOS avec les autres instruments de coopération français eteuropéens,

➤ encourager la régionalisation du programme au cas par cas et de façon pragmatique,

➤ mobiliser le secteur privé dans le cadre d’action post-ECOS pour valoriser les retombées de larecherche, nécessité sur laquelle insistent particulièrement les latino-américains,

➤ améliorer la transparence du système de gestion du programme, en particulier les procédures desélection et de reporting,

➤ améliorer le suivi du programme pour en renforcer sa visibilité et sa notoriété : “séminaires ouateliers ECOS”, amélioration de la plate-forme web, etc.

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Partie 4 : Missions : analyse des résultats

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Les deux missions d’experts (ECOS nord, ECOS sud) se sont déroulées entre le 17 et le 30 juin 2006,avec :- pour ECOS Nord : mission à Mexico, Bogota et Caracas- pour ECOS Sud : mission à Santiago du Chili, Montevideo, Buenos Aires.

Elles ont compris :- des entretiens approfondis avec les conseillers en charge des SCAC et leurs collaborateurs ainsi qu’avecles ambassadeurs ;- des réunions et entretiens avec les organisations nationales compétentes pour la gestion et le suivi duprogramme ECOS, avec les directions et services des ministères responsables de la coopérationscientifique ;- des entretiens et tables rondes avec des porteurs de projet ayant bénéficié d’ECOS (mais aussi avecquelques porteurs dont les projets avaient été refusés) ;- des entretiens ou réunions avec les antennes locales des organismes de recherche français (CNRS, IRDnotamment) ;- des entretiens et réunions avec les responsables concernés dans les délégations de l’Union Européenne.

Dans les six pays, ces missions ont bénéficié d’un appui très efficace des SCAC, tant en ce qui concernel’organisation des rendez-vous et des tables rondes, que sur le plan proprement matériel. Les expertsmissionnés se sont par ailleurs appuyés sur les experts nationaux qu’ITD-Eu et Amnyos ont contractésdans chaque pays.

Dans la mesure où les opinions et propositions des porteurs de projet ont été largement commentées plushaut, on se concentrera principalement dans ce qui suit sur les avis des postes, que l’on regroupera, etceux des autorités et organisations nationales des pays visités, qui seront au contraire déclinées par paysau plus près des réalités locales.

La liste des personnes rencontrées est consultable en annexe 2 du présent rapport.

4.1. Perception du programme ECOS par les servicescompétents des Ambassades

4.1.1. Place du programme ECOS dans l’intervention des postesECOS occupe une place de choix dans l’intervention des postes et tout particulièrement des SCAC. Cecise traduit d’abord en termes budgétaires, le budget d’ECOS représentant une part importante du budgetd’intervention. Ceci se traduit également par un positionnement spécifique de l’aide de la France : cetteaide apparaît comme une aide sur la durée et orientée vers l’instauration de coopérations équilibrées“gagnant-gagnant”, sans recherche de profits ou retombées économiques à court terme (au contraire dela coopération avec les États-Unis ou le Japon), et avec un risque limité, voire très limité, de “brain drain”au détriment des pays latino-américains (au contraire de la coopération avec les États-Unis).

Il en résulte que les SCAC ont vécu assez douloureusement les restrictions budgétaires affectant leprogramme dans les dernières années : confrontés à une demande constante (Chili, Mexique) oucroissante (Argentine, Colombie, Uruguay,Venezuela, notamment) qui résulte du succès du programmelui-même, et interpellés par les porteurs de projets locaux, ils ont le sentiment qu’il leur revient

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d’expliquer la légitimité de ces restrictions, mais aussi de certains choix peu transparents des Comitésdans la sélection.

Les SCAC, tout en souhaitant être mieux informés et consultés sur les modalités de sélection des projets,portent globalement une appréciation très positive sur le programme ECOS. Celle-ci repose d’abord surl’idée que ce programme est un vecteur solide de présence et d’appui à la coopération scientifique de laFrance en Amérique latine. De ce fait, le programme est aujourd’hui bien accepté par les SCAC même sicertains considèrent que le programme leur échappe partiellement à travers des processus de sélection etde gestion définis de façon extérieure et sur lesquels ils n’ont pas directement prise.

Certains ambassadeurs (Chili, Uruguay, …) s’interrogent même sur l’intérêt qu’il y aurait à augmenterles moyens d’ECOS par des arbitrages sur le budget des ambassades. D’autres (Mexique, Venezuela) ontune vision plus stratégique d’ECOS que ne le permet actuellement le programme (critères d’évaluationplus “politiques”, instrument de promotion de la présence française).

Plusieurs SCAC considèrent qu’il faut envisager concrètement la politique de coopération scientifique enintégrant les dotations, complémentaires d’ECOS mais n’en faisant pas partie, pour des bourses dedoctorat notamment en cotutelle (exemples du Chili et de l’Argentine).

Grâce à ECOS, les SCAC considèrent qu’ils sont en prise directe avec les autorités scientifiques des Étatsbénéficiaires et qu’ils ont des interlocuteurs de bon niveau, voire dans certains cas de très haut niveau,dans la communauté scientifique elle-même.

4.1.2. Appréciation par les postes du programme ECOS4.1.2.1. Conformité, pertinence et complémentarité

Un programme jugé pertinent

L’ensemble des postes souligne l’adhésion globale des autorités nationales des pays bénéficiaires auxcritères d’excellence scientifique proposés par ECOS, quoique parfois avec des nuances, concernantla participation des universités régionales hors des capitales (Colombie, Mexique, Venezuela) oul’intérêt “socio-économique” des projets (Venezuela).

En ce sens, les postes considèrent que le processus de sélection garantit globalement la conformité duprogramme avec les objectifs de coopération scientifique “gagnant-gagnant”. De façon complémentaire et parfois coordonnée, les postes mettent en avant le caractère très performantdu financement des bourses notamment en cotutelle hors ECOS et ils insistent sur la pertinence d’ECOSen tant que formation à la recherche (Uruguay, Chili, Mexique,…), mettant ainsi l’accent sur l’intérêt deformer des jeunes qui seront ultérieurement des interlocuteurs naturels de la communauté scientifiquefrançaise.Les postes soulignent cependant et déplorent le caractère déséquilibré en nombre des doctorants françaisaccueillis en Amérique latine par rapport aux doctorants sud-américains en France. Sans doute un effortd’information sur ECOS est-il à faire auprès des jeunes doctorants français et des directeurs de recherche,mais le déséquilibre résulte aussi des problèmes liés aux perspectives de carrière pour les jeuneschercheurs français.

L’ouverture aux sciences humaines et sociales et aux sciences appliquées

Si ECOS est présenté comme un programme ouvert à toutes les disciplines dans les 5 (ECOS Sud) ou 6champs scientifiques (ECOS Nord) fléchés, les postes regrettent en général la faiblesse relative dessciences humaines et sociales, tout en reconnaissant la dispersion des disciplines concernées etl’insuffisance du potentiel local (Chili, Uruguay) ou les difficultés causées par l’existence parallèled’autres modes de coopération (en particulier, en Argentine, le ciblage thématique et l’image du Centrefranco-argentin considérés comme insuffisants pour inciter à la coopération en économie, gestion,sociologie). En Argentine, le potentiel de recherche en sciences humaines apparaît très important et

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susceptible d’être mieux atteint et valorisé dans ECOS. La quasi-absence des sciences économiquesapparaît à certains postes comme particulièrement regrettable du fait même des besoins des pays concernés(Venezuela). Cela dit, les postes sont bien conscients qu’ECOS étant un programme alimenté par lespropositions des chercheurs (“bottom-up”), un renforcement du poids des sciences humaines et socialesne peut venir que d’encouragements informels adressés à la communauté scientifique dans ce champ.Forts du succès d’ECOS, certains postes se demandent, au cas où les budgets disponibles seraient encroissance (ce qui n’est pas la spéculation dominante...), s’il n’y aurait pas lieu de diversifier ECOS versdes sciences plus appliquées (sciences de l’ingénieur, génie civil, génie agro-alimentaire) et vers l’aval(programmes avec les industriels ou d’essaimage – cf. programme en démarrage d’incubateur au Chili).

Faciliter la structuration et la continuité des coopérations

De façon parallèle, se pose parfois la question de faciliter la structuration dans la durée des coopérationsentre la France et ces pays, à l’image de ce qui se passe (hors ECOS, mais largement à partir decoopérations nouées dans ECOS) au Chili (CMM pour les mathématiques appliquées, laboratoire debiologie marine avec le CNRS, projet en sismologie) ou en Uruguay (Institut Pasteur régional deMontevideo). Les personnels des postes qui sont présents depuis longtemps soulignent l’intérêt de la continuité duprogramme sur la durée, qui fait partie du paysage scientifique et qu’ils estiment très recherché par leslaboratoires comme une sorte de label d’excellence41. En revanche, ils ont du mal à repérer si laconformité et la pertinence du programme ont évolué dans la durée.

Assurer la complémentarité du programme avec les programmes européens

Les postes soulignent, en ce qui concerne la complémentarité, une bonne articulation avec la mise àdisposition de moyens de recherche pour les laboratoires, la vérification résultant du processus desélection. Ils font aussi part de leur rôle dans le déblocage de situations conflictuelles ou difficiles grâce aux liensprivilégiés qu’ils entretiennent avec les autorités locales (questions de visas, de trésorerie, cf. Colombie,Uruguay, Venezuela). Ce rôle les amène à souligner la nécessité d’être tenus mieux informés sur lesprojets et leur déroulement, de façon à pouvoir dans certains cas anticiper les problèmes (Venezuela).

Les SCAC sont en règle générale intéressés par la perspective de voir des projets ECOS préparer descoopérations pour des projets européens. Cependant, d’une part, l’arrêt d’ALFA a marqué les esprits, et,d’autre part, la participation aux Programmes-Cadres de Recherche et Développement (PCRD) estconsidérée comme difficile (identification des partenaires appropriés au-delà des partenaires ECOS,montage des propositions), même si elle est jugée souhaitable. Il y a aujourd’hui une forme d’attente pour en savoir davantage sur les futurs programmes et lespotentialités pour de futures coopérations, en l’absence d’indications précises, malgré d’excellentesrelations avec les délégations de l’Union européenne. Des actions de capitalisation sur ECOS pour lapréparation de futurs projets s’inscrivant dans le cadre de l’UE sont à l’étude en liaison avec lesdélégations de l’UE (Chili, Argentine, Mexique).

Le Mexique constitue à cet égard un cas particulier dans la mesure où un projet de coopération bilatéraleen science et technologie a été approuvé le 11 juillet 2006 par le Comité ALA. Ce projet fait suite àl’Accord de coopération scientifique et technologique signé entre le gouvernement mexicain (représentépar le CONACYT) et la Commission européenne (DG Recherche)42. Le poste a joué un rôle importantdans la conception du projet qui bénéficie d’une enveloppe de 20 millions d’euros. Des “ateliers” sontprévus pour aider la communauté scientifique mexicaine à préparer des propositions, sous laresponsabilité d’une “Oficina para la cooperación en ciencia y tecnología entre México y la Unión

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41) Pour beaucoup de bénéficiaires latino-américains, la participation à ECOS apporte en effet une reconnaissance internationale du faitde la collaboration avec des équipes françaises d’un niveau d’excellence internationale : cet aspect a été particulièrement souligné dansles tables-rondes organisées en Colombie et au Venezuela.42) Acuerdo de cooperación científica y tecnológica entre la Comunidad Europea y los Estados Unidos Mexicanos.

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Europea (UEMEXCYT)”. Les espoirs – et les perspectives – de capitalisation sur ECOS sont doncconsidérables. Cette situation explique, au moins pour partie, le souhait exprimé par l’Ambassadeur devoir prendre en compte parmi les critères de sélection des projets ECOS la cohérence avec les prioritésdu 7ème PCRD (volet “Coopération”).

D’une façon générale, la plupart des postes considère qu’il serait très utile d’initier des actions (ateliers,séminaires) – peut-être avec les délégations de l’UE – pour préparer les bénéficiaires des projets ECOSà la présentation de propositions dans le cadre du 7ème PCRD.

4.1.2.2. Cohérence, organisation, gestion

Le programme ECOS apparaît aux postes comme un programme cohérent, peu bureaucratique, bienrodé sur la durée, ouvert sur un champ large de projets et fondé sur une approche “bottom-up”permettant aux porteurs de projet d’exprimer leurs attentes au plus près des projets des laboratoires.

Ce qui apparaît le moins cohérent aux SCAC ce sont les restrictions budgétaires récentes frappant unprogramme “qui marche bien” et se justifie sur la durée par la permanence de l’effort.

Le programme ECOS, malgré le caractère “externalisé” (par rapport au MAE) de sa gestion, a pris saplace dans les postes comme un programme stratégique à “effets de levier” multiples (scientifique,financier, humain, politique).

En revanche, les SCAC considèrent qu’ECOS est parfois mal relié à d’autres grands projets decoopération entre la France et les pays concernés (exemple du nucléaire en Argentine). Par ailleurs, lesSCAC estiment qu’ils reçoivent relativement peu de visites et d’informations de la part des chercheursfrançais qui se rendent sur place dans le cadre d‘ECOS.

Une meilleure information et association des SCAC au suivi du programme

Si les SCAC comprennent la nécessité d’une organisation de la sélection, du côté français, à partir duterritoire français, ils souhaiteraient être mieux associés et consultés en ce qui concerne le dialogue surles capacités scientifiques locales, les choix effectués, et ils souhaitent de façon générale que l’onintensifie l’information des bénéficiaires (projets acceptés, mais aussi appréciation des résultats desprojets bénéficiaires par le Comité) et la leur. Certains peuvent même se sentir quelque peu “dépossédés”(Colombie). Comme il a été dit précédemment, ils estiment qu’une meilleure information leur permettraitd’anticiper les problèmes éventuels concernant tel ou tel projet, problèmes pour la solution desquels ilsseront de toute façon sollicités (Venezuela).

Des améliorations ponctuelles nécessaires à la bonne gestion du programme

Les SCAC suggèrent parfois des améliorations ponctuelles dans le déroulement des missions, parexemple une plus grande flexibilité dans le nombre de missions et dans la durée de celles-ci, comme dansla gestion financière dans le cadre de l’enveloppe attribuée (Colombie). Ils suggèrent parfois de releverles enveloppes de remboursements de frais ou d’allonger la durée des missions des jeunes chercheurs. Une question spécifique a été abordée par le SCAC de Buenos Aires qui démontre une incompréhensionet une difficulté de communication, à ce jour non résolue, entre le SCAC et l’équipe de gestion d’ECOS.Cette question est celle de la gestion de la réserve qui est apparue aux yeux du SCAC comme nontransparente, et contradictoire, cette réserve étant croissante, avec des instructions aux SCAC derestriction du budget alors même que la demande était croissante. Elle est révélatrice d’une demande desSCAC, adressée aux responsables de la gestion, d’une plus grande transparence dans la présentation descomptes et des justifications de dépenses. Par ailleurs, certains SCAC (Chili notamment) suggèrent queles déplacements soient gérés par les organismes qui font habituellement cela pour les actions duMinistère plutôt que de passer par la gestion par l’Université Paris V, qualifiée de “probablementcoûteuse” faute d’une justification précise des frais forfaitaires prélevés sur le budget du programme.

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4.1.2.3. Résultats, efficacité, efficience

Les postes ont conscience du nombre et de la qualité des résultats scientifiques décrits plus haut(publications et notamment co-publications, thèses, renforcement de l’excellence scientifique etreconnaissance internationale des laboratoires locaux).

En complément, ils mettent en avant plusieurs facteurs :- le programme ECOS est un instrument de discussion technique et politique privilégié avec les autoritésdu pays considéré (le cas a été particulièrement clair au Chili pendant la mission de l’expert, où le dialogues’est engagé sur la politique de la science du nouveau gouvernement, mais aussi en Argentine) ;- le programme ECOS est le véhicule d’une communication particulière de l’Ambassade de Francecomme instrument de coopération équilibrée et sur le long terme proposant une alternative à lacoopération plus directement intéressée et porteuse de risques de “brain drain” avec l’Amérique du Nord(Venezuela notamment) ;- le programme ECOS est porteur de réseaux de relations utiles sur le long terme notamment en directiondes élites scientifiques voire politiques43.

A l’inverse, les SCAC expriment la nécessité, sans pouvoir trouver des solutions immédiates dans uncontexte budgétaire contraint :- de mettre en place en amont d’ECOS des systèmes d’information des porteurs de projet potentiels plusimportants et efficaces, notamment vers les universités de province (Chili, Mexique, Venezuela, maissurtout Argentine en province) et vers les équipes de SHS ;- de définir des procédures ou des appuis techniques permettant de mieux valoriser les résultats descoopérations (projets avec un fort potentiel d’applications industrielles44, PICS CNRS ou programmes dumême type) et les coopérations elles-mêmes via par exemple des projets européens (voir ci-dessus lessuggestions d’ateliers ou séminaires de préparation) ;- au Venezuela, de développer la promotion et la communication dans le pays, et d’envisager unedémarche en direction du mécénat au bénéfice du programme lui-même (de préférence aux projets).

4.1.2.4. Effets du programme, plus-value, valeur ajoutée

Les effets pour les postes s’expriment en termes de renforcement de la coopération, de réseaux, et derésultats scientifiques, mais aussi en termes de maintien et de renforcement de la présence française etde l’image de la France dans les pays concernés.

Le positionnement d’ECOS est original et très différent des autres programmes de coopérationinternationale. Le coût d’ECOS est très raisonnable pour aboutir à ces résultats et l’effet de levierfinancier et politique est donc important.

Une plus-value bien identifiée est la possibilité de former en France un nombre significatif de jeunesdoctorants et post-doctorants qui deviendront des professeurs et chercheurs de haut niveau, interlocuteurspotentiels et naturels des laboratoires français, notamment dans certaines disciplines dominantes (parexemple mathématiques appliquées au Chili, santé et sciences de la vie en Uruguay et au Venezuela,automatique et robotique en Colombie, etc.). Un problème spécifique au Mexique est signalé par le posteconcernant la formation des chercheurs : la conjugaison partielle d’ECOS avec le programme mexicainPROMEP s’adressant à des professeurs titulaires est considérée comme “altérant” la logique d’ECOS (ily a peu de chances que les bénéficiaires entament une véritable carrière de chercheur) ; ce problèmedevrait trouver une solution à l’avenir dans la mesure où PROMEP est en fin de cycle.

En revanche, il est clair qu’ECOS ne peut prétendre être, en l’état, un vecteur de coopération à retombéeséconomiques ou sociales. Les postes l’ont compris tout en regrettant qu’un effort spécifique ne soit pasfait à cet égard, sensibles à certains arguments moins de la communauté scientifique locale que d’unepartie des autorités locales (Venezuela ; cf. infra).

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43) Par exemple, l’expert a été reçu par le Maire de Montevideo, ancien bénéficiaire du programme ECOS, qui a émis des suggestions decoopération dans le domaine du développement urbain.44) Notamment en Colombie.

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Conclusion :

➤ Pour les postes, le programme ECOS est un outil pertinent d’intervention qui présente des résultatset a des effets significatifs de renforcement de la coopération entre la France et les pays concernés, parconstitution de réseaux et formation de jeunes chercheurs.

➤ ECOS se différencie des autres programmes de coopération en étant un programme partenarial, etnon d’assistance, et de ce fait situe la coopération française dans un registre de prestige et decoopération équilibrée.

➤ Des améliorations concernant l’information sur les projets, leur sélection et leur évaluation et lavalorisation des résultats, comme sur la gestion, sont souhaitables. Certaines coopérations débouchentmême sur des coopérations structurelles entre les équipes françaises et les équipes locales.

➤ D’une façon générale, le rapport “produits et résultats directs et indirects / coût du programme” estconsidéré comme élevé.

4.2. Perception du programme ECOS par les responsablesinstitutionnels des pays latino-américains

Ce paragraphe reflète également dans un certain nombre de cas les opinions émises par les bénéficiairesrencontrés lors des missions (dans le cadre des tables rondes ou en dehors de celles-ci), opinions quiviennent donc compléter les données issues des réponses au questionnaire de l’échantillon. Ces opinionsn’ont pas été contredites par les responsables institutionnels rencontrés, à de rares exceptions près45.

4.2.1. MexiqueLes institutions mexicaines responsables d’ECOS sont la CONACYT, la Secretaría de Educación Pública(SEP) qui gère les bourses PROMEP, et l’Association des Universités (ANUIES). Alors que les deuxpremières institutions interviennent comme financeurs, l’ANUIES n’intervient que dans le processus desélection et dans la gestion du programme du côté mexicain.

La mission est intervenue à un moment peu opportun du fait de l’immédiate proximité des électionsprésidentielles. Les rencontres à la Direction de la coopération technique et scientifique du ministère desRelations extérieures ont été très brèves, et les rendez-vous au CONACYT ont été annulés au derniermoment, en dépit de tous les efforts des services de l’ambassade. Il était donc pratiquement impossibled’obtenir des plus hauts responsables une vision développée de leur perception d’ECOS.La SEP a montré en revanche une très grande disponibilité, explicable par sa volonté de défendre le lienfort critiqué entre ECOS et son propre programme PROMEP qui attribue des bourses aux professeurstitulaires doctorants, L’ANUIES a également manifesté une grande disponibilité et un très grand intérêt pour l’exerciced’évaluation, en participant à la table-ronde organisée par l’ambassade et en organisant dans ses locauxune réunion à laquelle ont participé des experts chargés de l’évaluation des projets et une chercheusefaisant sa thèse de doctorat sur le programme ECOS.

Si la politique de la science et de la technologie n’a certainement pas été une priorité pour la Présidencesortante de Vicente Fox, la situation politique actuelle ne permet pas d’évaluer les priorités futures. Ondoit cependant noter que l’Académie Mexicaine des Sciences46 avait entrepris l’an passé une vaste

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45) La principale exception, et pratiquement la seule, concerne l’appréciation de la conjugaison d’ECOS avec le Programme mexicainPROMEP.46) www.amc.unam.mx.

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consultation des chercheurs destinée à soumettre des propositions aux candidats à l’électionprésidentielle de 2006 ; un des résultats de cette consultation a été le souhait que le gouvernement fédéralaccorde davantage de poids à la recherche appliquée et au développement technologique par rapport à larecherche fondamentale. Comme on le verra plus loin, cette orientation n’est pas propre au Mexique.

Conformité, pertinence, complémentarité

La SEP considère ECOS comme un programme qui peut afficher une réussite incontestable, qui asurvécu à plusieurs administrations au cours de ses 13 années d’existence, et dont elle espère qu’il serapoursuivi. Elle considère ECOS comme parfaitement cohérent avec les priorités nationales, ce qui n’estguère surprenant dans la mesure où la SEP utilise ECOS dans le cadre de son propre programmePROMEP destiné aux professeurs titulaires doctorants des universités publiques, dans une perspective derenforcement et d’amélioration de la qualité du corps académique. On rappelle que cette utilisation estcritiquée par le poste et par les bénéficiaires mexicains “non-PROMEP” comme étant contraire à laphilosophie même du programme ECOS, dans la mesure où elle aboutit à envoyer en France despersonnels dont il y a peu de chance qu’ils fassent ensuite une véritable carrière de chercheur. ECOS s’esttrouvé lié à PROMEP depuis 1996 (19 ECOS sur un total de 5 650 bourses PROMEP). PROMEP s’arrêteen principe en 2006, et sa poursuite éventuelle dépend de la nouvelle administration.La SEP considère également que l’on pourrait mettre davantage l’accent sur les sciences de l’ingénieuret la technologie et donner une certaine priorité aux universités des États (hors México).

Pour ANUIES, le concept d’ECOS apparaît comme original dans le paysage de la coopérationscientifique internationale ; seule la coopération espagnole s’en approche quelque peu avec sonprogramme de coopération inter-universitaire (mais celui-ci n’implique pas nécessairement un travail encommun sur une thématique commune). Il est intéressant de souligner que le Mexique a utilisé ECOScomme modèle pour créer en 1998 un “Programma de intercambio académico México-Centro América”qui donne lui aussi satisfaction47.ANUIES souhaiterait qu’ECOS invite les porteurs de projet ayant des applications industrielles à allerplus loin en utilisant les PCP, les programmes européens (recherche appliquée), à travers des activitéspost-ECOS.

Organisation, pilotage

D’une façon générale, l’administration du programme est perçue comme simple et “fluide”.Les problèmes relevés concernent pour l’essentiel les calendriers du processus de sélection et le suivi desprojets. Concernant les calendriers, il y a un décalage dans le temps entre les appels à propositions PROMEP etceux d’ECOS (SEP) ; certains bénéficiaires notent aussi un certain manque de transparence descalendriers, jugés bureaucratiques du côté mexicain. Concernant le suivi des projets, il s’agit d’une préoccupation générale qui concerne le développementd’activités post-ECOS susceptibles de fortifier des réseaux thématiques. Plus spécifiquement, ANUIESsouhaiterait un encadrement plus ferme des doctorants, par exemple avec la formalisation d’un plan detravail clair et détaillé qui serait signé par les 3 parties prenantes (l’étudiant, le professeur français, leprofesseur mexicain).

Efficacité, efficience, plus-value

ECOS joue un rôle très important en matière de formation des ressources humaines, et plusspécifiquement de formation à la recherche. Le programme a permis de consolider les corps académiquesdes universités (PROMEP). Il a favorisé la création et le développement de réseaux scientifiques nonseulement franco-mexicains, mais aussi intra-mexicains et internationaux, en particulier avec des

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47) Seule différence notable : le Mexique prend complètement en charge le financement du programme.

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partenaires européens autres que français ; il y a dans l’ensemble un bon niveau de capitalisation surECOS (effet levier ou multiplicateur). Certains projets sont par ailleurs susceptibles de donner lieu à desapplications industrielles (et ont commencé de le faire).

Les résultats directs obtenus sont considérés comme importants : publications, en particulier de niveauinternational, thèses, colloques présentant le produit des recherches.

D’une manière générale, l’efficience du programme est jugée élevée. Si le coût direct moyen annuel parprojet s’élève du côté français à 4 900 €, le même coût du côté mexicain est estimé légèrement inférieurpar l’ANUIES (les boursiers PROMEP bénéficiant d’un traitement spécifique du côté mexicain). Lesproblèmes soulevés à cet égard concernent la durée des séjours (trop courts), la possibilité deprorogations de court terme (3-4 mois) qui pourraient être accordées pour l’achèvement d’une thèse et lapossibilité d’utiliser les financements ECOS pour acheter du petit matériel pour les laboratoires.

La plus-value la plus évidente réside dans le phénomène trans-générationnel : les docteurs qui reviennentde France et font carrière dans les universités mexicaines envoient à leur tour leurs étudiants en France.ANUIES estime toutefois que l’efficacité et la plus-value du programme seraient accrues si l’onencourageait de façon systématique la participation de jeunes chercheurs.

4.2.2. ColombieLes institutions colombiennes qui ont la charge du programme ECOS sont le ministère de l’ÉducationNationale (MEN), Colciencias et ICETEX. Colciencias joue un rôle central en ayant la responsabilité dusecrétariat technique du programme ECOS en Colombie depuis août 2002 ; tandis que le rôle d’ICETEXest devenu secondaire. Les représentants des trois institutions ont été rencontrés à deux reprises : lorsd’une réunion tenue à Colciencias et lors de la table-ronde organisée à l’ambassade.En termes de financement, le MEN finance les frais de transport des chercheurs colombiens qui sontprofesseurs à temps plein dans un établissement d’enseignement supérieur ; ICETEX finance les frais deséjour des chercheurs seniors français qui viennent en Colombie ; Colciencias prend en charge les fraisde transport des chercheurs seniors colombiens que ne finance pas ICETEX, les frais de transport de tousles chercheurs juniors colombiens et les frais de séjour de tous les chercheurs juniors français.

Le Plan Sectoriel intitulé “La Revolución Educativa 2002-2006” repose sur une stratégie d’améliorationde la qualité de l’enseignement supérieur : développement de la recherche dans les institutionsd’enseignement supérieur et articulation avec le Système national de Science & Technologie ;développement des études de doctorat et investissements dans les infrastructures et équipementsnécessaires à la recherche sur des lignes de financement de la Banque Mondiale ; renforcement desactivités de coopération nationale et internationale et soutien au financement de projets de recherchepermettant le développement d’équipes et centres de recherche et développement technologique.

Par ailleurs, Colciencias est en train de renforcer ses activités dans le domaine de l’innovation et dudéveloppement technologique48.

Conformité, pertinence, complémentarité

ECOS est considéré par les autorités colombiennes comme un excellent outil de coopération bilatérale.Il est en cohérence avec les orientations politiques nationales, en particulier celles mentionnées ci-dessus(développement des études de doctorat) et avec la stratégie de formation de ressources humaines pour larecherche. Dans ce contexte stratégique, la coopération internationale est considérée comme jouant un rôleimportant. L’Allemagne et la France sont les deux pays avec lesquels la coopération bilatérale est la plusdéveloppée. La coopération avec l’Allemagne résulte d’un accord-cadre qui a produit des conventions du

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48) Michel Lacave a été invité par la Direction de l’Innovation de Colciencias à animer un atelier sur les parcs technologiques le samedi24 juin.

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DAAD avec une cinquantaine d’universités colombiennes ; les moyens financiers sont très importants,notamment pour les bourses de doctorat et les étudiants ont la possibilité de revenir en Allemagne pour desprogrammes de post-doc. La philosophie de cet accord-cadre est tout à fait différente de celle d’ECOS (niréciprocité, ni projet de recherche commun). ECOS joue donc un rôle spécifique très apprécié.Les responsables colombiens sont sensibles à l’opportunité de capitaliser sur certains projets ECOS pardes propositions aux PCRD européens (2 projets dans le 5ème PCRD).

Il existe une cohérence de fait d’ECOS avec la volonté de Colciencias de régionaliser la politiquescientifique et technologique, dans la mesure où le programme a pu bénéficier à des universitésextérieures à la capitale.La condition de “doctorant” requise dans les projets pose cependant parfois problème car un certainnombre d’universités n’ont pas de programme de doctorat. Elle écarte par ailleurs les élèves-ingénieurs,ce qui apparaît regrettable.

Enfin, il y a un intérêt pour les applications industrielles49 et la possibilité de déboucher sur des PCP ainsiqu’une volonté clairement exprimée de favoriser les chercheurs “innovants” dans le cadre d’ECOS.

Globalement, les responsables de Colciencias parlent de “cohérence dynamique avec les changements quiinterviennent dans les priorités du pays”.

Organisation, pilotage

Il n’y a pas de critique fondamentale sur l’organisation et le pilotage du programme. Néanmoins, une plusgrande transparence est souhaitée concernant l’évaluation des projets. Certains bénéficiaires considèrentque les rapports périodiques qui leur sont demandés ne devraient pas être aussi détaillés qu’il est requis,d’autant qu’ils ne savent pas s’ils ont été examinés, lus ou utilisés (absence de “retour”).

Le problème du logement en France, en particulier dans la région parisienne, est souvent difficile àrésoudre dans des conditions satisfaisantes (la suggestion est avancée de rechercher un accord-cadre avecune chaîne de résidences hôtelières).

Il est souhaitable d’éviter les retards administratifs dans la planification des missions et de faciliterl’obtention des visas pour les bénéficiaires colombiens.

Efficacité, efficience, plus-value

Les institutions colombiennes se déclarent pleinement satisfaites des résultats obtenus dans le cadred’ECOS, qu’il s’agisse de la formation à la recherche, des thèses, ou des produits tels que les publicationsinternationales. Outre les résultats propres à chaque projet, les résultats d’ensemble du programme sontvisibles dans le temps en termes de construction de réseaux scientifiques durables. ECOS est partieintégrante de la stratégie d’un certain nombre d’équipes colombiennes (participation effective ouenvisagée aux PCRD de l’Union européenne).Grâce à ECOS, les équipes colombiennes bénéficiaires ont pu acquérir une crédibilité et unereconnaissance scientifique internationale du fait de la collaboration avec des équipes françaises de hautniveau (notamment avec les publications communes).La possibilité d’utiliser des équipements des laboratoires français, d’avoir accès à des outilsinformatiques non disponibles en Colombie, ainsi que le conseil et l’assistance fournis par les équipesfrançaises pour l’achat d’équipements de laboratoire sont considérés comme constitutifs d’une fortevaleur ajoutée.Les chercheurs colombiens qui sont envoyés en France reviennent avec une forte motivation pour allerplus loin dans leurs recherches et explorer de nouveaux thèmes.Les activités de socialisation développées à l’occasion des missions constituent également un facteurimportant d’efficacité et de durabilité des réseaux.

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49) Les bénéficiaires rencontrés lors de la mission étaient tous responsables de projets caractérisés par des opportunités réellesd’applications industrielles.

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98Programme ECOS

Les responsables colombiens insistent sur le fait qu’ECOS est un programme qui, à la différence debeaucoup de programmes similaires, procure des bénéfices mutuels, en permettant en particulier auxchercheurs français de disposer de terrains d’expérimentation auxquels ils n’ont normalement pas accès,et facilitant ainsi le développement de leurs propres recherches.

L’efficience du programme est jugée globalement satisfaisante. Si le coût direct du côté français estestimé à 4 500 € par projet et par an, l’évaluation qui est faite du côté colombien correspond à unmontant équivalent. Néanmoins, le nombre de missions est considéré comme insuffisant, et certainsbénéficiaires regrettent qu’ECOS ne puisse financer l’acquisition de petit matériel. Par ailleurs, lalogique de financement des chercheurs est différente : alors qu’en France, l’enveloppe budgétaire estfixée indépendamment du nombre de projets, c’est le nombre de projets retenus qui déterminel’enveloppe colombienne.Enfin et surtout, les responsables colombiens se déclarent prêts à augmenter leur propre contribution sila France augmente l’enveloppe accordée au programme. Il y a donc une incontestable attentecolombienne pour un développement d’ECOS (le passage à un appel à propositions annuel est déjàconsidéré comme positif).

Les responsables colombiens estiment que l’efficacité et l’efficience du programme seraient accrues si,d’une part, étaient mises en place des actions post-ECOS, par exemple un séminaire annuel desresponsables de projets, et si, d’autre part, l’on pouvait garantir que les maîtrises et doctorats arrivent àbonne fin (à cet égard, l’extension de la durée des projets de 2 à 3 ans est positive).

4.2.3. VenezuelaLes institutions vénézuéliennes qui ont la responsabilité du programme ECOS sont de façon directe leFONACIT, la Fondation Gran Mariscal de Ayacucho (FUNDAYACUCHO), et les universités en ce quiconcerne leurs chercheurs et leurs étudiants. Le ministère de la Science et de la technologie (Directiondes relations internationales) a une responsabilité politique globale.En termes de financement, les universités couvrent les frais de transport de leurs chercheurs et de leursétudiants ; FUNDAYACUCHO prend en charge les frais de séjour des chercheurs et étudiants français quiviennent au Venezuela ; FONACIT prend en charge l’ensemble de la logistique liée au programme.

Les responsables institutionnels ont été rencontrés à deux reprises au cours de la mission : une premièrefois, au FONACIT, dans les locaux du ministère de la Science et de la technologie ; la seconde fois, lorsde la table ronde organisée à l’ambassade de France.

Les orientations politiques sont clairement en faveur de projets présentant un intérêt “social” ou “socio-économique”, ce qui se traduit par une préférence pour les projets PCP plutôt qu’ECOS. Ladécentralisation ou la régionalisation de la recherche constitue également une priorité clairement affirmée.Enfin, on doit souligner un renforcement du contrôle politique sur la recherche et les universités de lapart du ministère et du gouvernement.

Conformité, pertinence, complémentarité

Les responsables vénézuéliens considèrent que le programme ECOS est en cohérence avec les prioritésnationales du pays dans la mesure où il permet de couvrir des champs tels que : santé, énergie (pétroleen particulier), alimentation, etc. Le processus de sélection vénézuélien garantit cette cohérence enévaluant les projets en fonction de leur pertinence par rapport aux champs prioritaires de la recherche. Ceprocessus permet également de favoriser les équipes et les laboratoires de recherche de l’intérieur dupays. La très faible place des sciences humaines et sociales est regrettable, dans le domaine de larecherche micro-économique et de la recherche sur le développement économique régional, dont leVenezuela a besoin ; il faudrait mieux souligner dans la formulation des appels à propositions qu’ECOSest ouvert aux sciences humaines et sociales (SHS).

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Le programme ECOS est perçu comme un modèle qui pourrait être répliqué dans les rapports avecd’autres pays. La réciprocité dans le cadre d’un même projet scientifique est en particulier considéréecomme un facteur-clé. Néanmoins, la préférence pour le programme PCP est affirmée, comme indiquéplus haut, d’où l’intérêt porté par les responsables vénézuéliens aux opportunités d’applicationsindustrielles et à la possibilité de prolonger des projets ECOS présentant ces opportunités en projets PCP.En revanche, les opportunités de prolonger ou de combiner des projets ECOS par des propositions auxPCRD européens, si elles intéressent quelques bénéficiaires (dont certains ont déjà franchi le pas avecsuccès), ne semblent guère retenir l’attention des responsables institutionnels.

Enfin, les responsables vénézuéliens sont favorables à l’idée de pouvoir donner une dimension régionaleà ECOS, tout en estimant que cela doit se faire “de façon naturelle et non institutionnelle”.

Organisation, pilotage

Les responsables vénézuéliens considèrent qu’il faudrait, dans l’intérêt du programme et desbénéficiaires vénézuéliens potentiels, faciliter l’identification des équipes et laboratoires françaissusceptibles de développer des coopérations avec des équipes et des laboratoires vénézuéliens,notamment en enrichissant le site web par des liens avec des universités et organismes de recherchepermettant de connaître le contenu de leurs programmes (et les détails opérationnels). La recherche departenaires apparaît comme un thème important.Une meilleure transparence et un meilleur retour sont également souhaités en ce qui concerne leprocessus de sélection et de suivi des projets, en particulier de la part des bénéficiaires rencontrés.Enfin, les responsables vénézuéliens regrettent la participation relativement limitée des juniors français.

Efficacité, efficience, plus-value

Le niveau de satisfaction général à l’égard du programme est élevé. Les échanges permis par ECOSgarantissent le prestige et la reconnaissance scientifique au niveau international aux équipes de recherchequi participent aux projets (ce que les programmes de bourses classiques n’apportent pas, mêmelorsqu’ils permettent à des étudiants vénézuéliens de fréquenter des universités de très haut niveau) : il ya là une forte plus-value d’ECOS.ECOS a incontestablement un effet levier ou multiplicateur : la majorité des bénéficiaires intègre ECOSdans leur stratégie, ou, comme l’a dit un bénéficiaire, dans sa “trajectoire scientifique”, capitalisant surECOS pour développer de nouveaux thèmes de recherche et/ou accéder à d’autres sources definancement (nationales ou internationales), ainsi que pour maintenir ou consolider des réseauxscientifiques. Cependant, il est arrivé que les collaborations internationales cessent à la fin d’un projet.Il est important de favoriser l’accès de nouvelles équipes à ECOS.ECOS est également très apprécié pour sa contribution à la formation des personnels à la recherche dansun environnement international. Cette dimension apparaît particulièrement importante pour lesuniversités situées en dehors de la capitale. Le développement des thèses en cotutelle est souhaité.

L’efficience du programme est estimée en gros satisfaisante. Si le coût moyen direct d’un projet s’élèveà 5 500 € par an du côté français, le coût direct du côté vénézuélien s’élève à environ 4 000 US$ par an(FUNDAYACUCHO et universités). Les résultats obtenus sont considérés comme importants en un courtlaps de temps (ECOS n’a démarré qu’en 2000 au Venezuela). Les responsables institutionnelsvénézuéliens s’affirment prêts à augmenter leur enveloppe du programme et regrettent les contraintesbudgétaires françaises.

Aux yeux des responsables vénézuéliens, l’efficacité d’ECOS se trouverait renforcée par le déve-loppement d’applications industrielles et/ou un prolongement de certains projets sur le programme PCP.

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4.2.4. ChiliLa mission a permis de rencontrer les plus hautes autorités de la politique de la science au Chili. Le contexte de la mission a été marqué par un renouvellement récent des équipes responsables de lapolitique de la science et de la technologie, avec en particulier la nomination d’une nouvelle présidentede la CONICYT50 et d’une nouvelle équipe de direction. La mission a permis de dialoguer à la fois avecles nouvelles équipes et les anciens gestionnaires, dépositaires de l’histoire d’ECOS au Chili. Lamédiation du Président de l’Académie des Sciences, M. Servet Martinez, qui a organisé pour l’évaluationune réunion spécifique à l’Académie, en présence de l’Ambassadeur de France, a été déterminante et apermis d’interroger les acteurs chiliens sur l’émergence d’une nouvelle politique de la science.Dans ce contexte, il apparaît que la nouvelle politique n’est pas encore définitivement établie, maisqu’elle sera probablement marquée par un souci croissant de promouvoir l’innovation et d’organiser lesretombées de la recherche, ce que facilitera la création du “Conseil pour l’Innovation et la Compétitivité”,dont le président pressenti a été rencontré. Mais cette ambition de définir une politique de la science etde la technologie ciblée se heurte à une forte tradition de libéralisme économique.La CONICYT (Comisión Nacional de Investigación Científica y Tecnológica de Chile) est l’interlocuteurinstitutionnel et opérationnel pour la mise en oeuvre du programme ECOS au Chili. La CONICYT gèredes crédits d’intervention directe et plusieurs fonds qui accordent des moyens aux organismes derecherche, dont le plus important est le FONDECYT, fonds de financement de la recherche, ce qui facilitela coordination des moyens des organismes avec les activités de coopération internationale (40 conventions), dont ECOS qu’elle suit directement. D’autres fonds sont complémentaires (FONDEFvers les entreprises, FONDAP vers les secteurs de pointe, mais ils n’ont pas de lien direct avec ECOS).Enfin, il faut mentionner que les activités de valorisation de la recherche et de transfert de technologiesont plutôt financés par la CORFO, avec qui le SCAC est en relation (programme d’incubateurs), maishors ECOS. La coopération ECOS est suivie avec intérêt, parmi d’autres coopérations, par l’Agence deCoopération Internationale (AGCCI) du ministère des Relations extérieures.

Conformité, pertinence, complémentarité

La CONICYT et ses experts considèrent qu’ECOS possède des vertus particulières dans le panorama dela coopération.En effet, ils considèrent que le positionnement d’ECOS comme programme d’excellence est unique, etque de ce fait, il répond à un besoin de coopération de haut niveau entre des équipes chiliennes etfrançaises, particulièrement dans le domaine des sciences exactes. La focalisation sur les sciences exactes est due pour les chiliens à l’enracinement historique d’ECOSauprès de certaines équipes, notamment en mathématiques appliquées. Cet enracinement, s’il a produitd’excellents effets (et notamment plus ou moins directement la création du centre franco-chilien demodélisation mathématique - CMM), a aussi des conséquences moins positives (financement de plusieursprojets consécutifs accordé aux mêmes équipes, compte tenu de la rareté et de la concentration descompétences dans certains champs scientifiques). Ainsi est déploré le déficit en SHS, mais celui-ci peutêtre imputé autant à la faiblesse de la recherche chilienne qu’à un manque de motivation des équipes pourla coopération avec la France, notamment en sciences économiques et de gestion, plus orientées vers lacoopération avec les États-Unis.Par ailleurs, les autorités notent que plusieurs projets “régionaux” sont nés au Chili, notamment lesprogrammes STIC Amsud (Sciences et technologies de l’information et de la communication enAmérique du Sud) et ARCUS (Action en région de coopération universitaire et scientifique).

Si la pertinence globale d’ECOS n’est pas contestée, de nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui pourestimer qu’ECOS devrait mieux prendre en compte des domaines jugés prioritaires pour la politique dela science. Ceux-ci ne sont cependant pas, à l’heure actuelle, identifiés formellement. En complément, un programme de type ECOS dans le domaine des sciences de l’ingénieur seraitaujourd’hui bien accueilli.

Les autorités déplorent, par ailleurs, que le Chili ne soit pas plus attractif pour les jeunes chercheurs français.

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50) Mme Vivian Heyl, que la mission a rencontrée.

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101Programme ECOS

Organisation, pilotage

Si, globalement, la façon dont s’organise la sélection des projets et le financement du programmeconvient à la partie chilienne, des pistes d’amélioration sont mentionnées, notamment :- Disposer d’une cartographie du programme sur la durée par disciplines, localisations, types d’équipeset identifier des opportunités pour des actions de diffusion et de valorisation.- Organiser l’instruction des dossiers plus en amont afin de confronter les résultats avant les sessions desComités et ne traiter réellement que des cas difficiles, mais en profondeur. - Mieux équilibrer dans l’instruction, et de façon explicite, le critère d’excellence scientifique de l’équipeet le critère de qualité du projet.- Améliorer l’information des équipes tant retenues que non retenues.- Trouver des formules permettant de mieux assurer des “transmissions intergénérationnelles” : vis-à-visdes seniors de 40-50 ans d’abord, vis-à-vis de jeunes équipes ensuite (un appel à projets ciblé sur lesjeunes équipes a été récemment organisé avec un grand succès).- Mieux faire connaître le programme et susciter des projets ECOS dans les universités de province ou àstatut totalement privé.

Efficacité, efficience, plus-value

Le label ECOS est devenu un label reconnu, ce qui a au Chili un poids particulier, car toutes lesuniversités sont privées et engagées dans une vaste compétition pour l’attraction des étudiants et deschercheurs, dont dépendent leurs ressources (publiques et privées).De ce fait, pour les autorités, l’efficacité du programme est aussi de renforcer la notoriété de certainesuniversités chiliennes au niveau international, grâce à une coopération de haut niveau. La plus-valuescientifique est mentionnée pour mémoire, mais ce qui apparaît comme essentiel est l’établissement surla durée de coopérations scientifiques de haut niveau.Aussi les autorités sont elles particulièrement heureuses de souligner qu’ECOS a été à l’origine decoopérations franco-chiliennes débouchant sur des structures mixtes comme le CMM pour lesmathématiques appliquées, le laboratoire CNRS de biologie marine, le projet sur la sismologie. Si une articulation plus grande en termes de débouchés avec les programmes de l’IRD, ou de l’Unioneuropéenne, leur apparaît comme souhaitable, elle s’accordent avec pragmatisme à considérer qu’au cas pascas les opportunités doivent être recherchées et qu’il s’agit avant tout d’un problème à gérer par les laboratoires.

Les coûts consacrés par les autorités chiliennes ne sont pas mentionnés comme un frein. La question dufinancement à seulement 50% des voyages des doctorants chiliens en France par la CONICYT n’a paspu être discutée directement, celle-ci mentionnant l’existence de nombreuses possibilités de financementcomplémentaire au cas par cas (notamment FONDECYT). Les autorités soulignent l’intérêt duprogramme de bourses en cotutelle sur financement du SCAC et sa complémentarité avec ECOS.

4.2.5. UruguayDu fait de la place éminente d’ECOS dans la coopération scientifique de l’Uruguay, l’exerciced’évaluation a représenté un véritable évènement, marqué par l’organisation par l’Ambassadeur, dans leslocaux de l’ambassade d’une table ronde spécifique et d’une conférence de presse.Les correspondants directs d’ECOS ont été rencontrés, dont le directeur de la coopération internationale,principal interlocuteur pour ECOS, mais aussi un grand nombre de personnalités engagées au plus hautniveau décisionnel dans la définition d’une politique de la science.Cette définition est actuellement débattue au niveau politique et a été annoncée la création d’une Agencenationale de la recherche et de l’innovation, destinée à stimuler les projets et coopérations dans certainsdomaines.La position particulière de Montevideo comme siège du Mercosur, combinée avec l’exiguïté de lacommunauté scientifique dans un pays de 3 millions d’habitants, rend l’ensemble de la communautéscientifique très attentive à la coopération internationale, notamment régionale, considérée comme unesorte d’exigence. Dans ce contexte, la question de la mobilité des chercheurs apparaît comme unepréoccupation fondamentale.

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Conformité, pertinence, complémentarité

Les autorités de l’Uruguay n’ont aucun doute sur la pertinence d’ECOS dans le paysage scientifique. Ceprogramme leur apparaît comme un élément essentiel pour contribuer au maintien à un haut niveau deleurs équipes universitaires et, au tout premier rang d’entre elles, plusieurs équipes de l’Université de laRépublique. Le soutien apporté par ECOS est particulièrement marqué dans des domaines clefs pourl’Uruguay, comme les sciences de la vie et la santé, l’agro-alimentaire, les télécommunications.L’évolution actuelle de la politique de l’innovation laisse entrevoir l’intérêt qu’il y aurait pour les autoritésà accepter dans ECOS, ou dans un schéma alternatif du même type, une sélection fondée sur l’excellence,mais pouvant intégrer des projets de recherche appliquée, de développement technologique, ou dans lechamp de l’ingénierie. Pour certains porteurs de projet, il y a en effet confusion du Comité ECOS entrela notion d’excellence scientifique et le champ du projet de recherche, ce qui amènerait à privilégier larecherche fondamentale et à écarter de fait la plupart des projets de recherche appliquée.Si la pertinence de cette distinction est aujourd’hui largement discutée par les spécialistes, il demeurequ’un ciblage explicite de champs de coopération scientifique potentiels, tels que le génie civil, le génieurbain, le génie des télécommunications, le génie des procédés notamment pour l’industrie agro-alimentaire, est effectué par les responsables uruguayens, qui estiment ce potentiel sous-développé dansl’état actuel du programme ECOS.

Dans un ordre d’idées voisin, des scientifiques uruguayens de renom déplorent que les programmes decoopération ne soient pas, de fait, plus ouverts aux grandes entreprises uruguayennes, notamment dans lesecteur des TIC jugé comme porteur.Les autorités considèrent qu’ECOS est complémentaire d’autres programmes, au niveau des programmeseuropéens ou du Mercosur. Mais elles soulignent en même temps qu’ECOS est une alternative à lacoopération avec les États-Unis jugée parfois trop contraignante et dangereuse en termes de fuite descerveaux.

Organisation, pilotage

Les autorités uruguayennes déclarent se caler, du côté du financement, sur les propositions françaises etsont prêtes, sur le principe et sur la base de propositions utiles et positives, à augmenter les co-financements. Elles semblent en particulier soucieuses d’augmenter le nombre de thésards uruguayens enFrance.L’allocation accordée aux uruguayens en France et notamment en Île-de-France apparaît souvent commeinsuffisante pour couvrir les frais de séjour.Le processus de sélection gagnerait, aux yeux de certains, à être plus transparent dans les critères desélection et plus équilibré (notamment par l’utilisation d’une grille commune en France et en Uruguay),et pourrait utiliser pour ECOS Sud de façon systématique une base de données d’experts des pays duMercosur. L’information sur ECOS devrait être mieux diffusée notamment dans le secteur des SHS.En amont d’ECOS, il serait possible d’enrichir les potentialités en créant un cadre d’appui à l’émergencede projets de coopération.Il est demandé de prendre en compte la difficulté pour les directeurs de laboratoire et chercheurs seniorsde rester deux semaines complètes en Uruguay : une plus grande flexibilité dans l’organisation desmissions est souhaitée.Le déficit de jeunes chercheurs français se déplaçant en Uruguay est souligné.La question de la préparation au départ (langue, connaissance du pays) a aussi été abordée comme unthème à développer.

Efficacité, efficience, plus-value

Le point le plus important qui est souligné est la possibilité offerte à travers ECOS de former des jeunesà la recherche et ainsi d’enrichir la qualité de la communauté scientifique au retour. On note d’ailleursque les bénéficiaires d’ECOS sont souvent jeunes et d’anciens thésards ayant effectué une large partie deleur recherche doctorale en France. Ce point a été souligné non seulement par les autorités mais aussi parun grand nombre de chercheurs rencontrés.

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Les autorités soulignent également la contribution d’ECOS à des projets structurants à vocation régionale(Institut Pasteur de Montevideo, STIC Amsud) qui sont préférés à l’inscription dans les programmes del’Union européenne. Il a aussi été mentionné qu’ECOS avait contribué à renforcer les liens entre les élites françaises eturuguayennes au-delà du champ scientifique. Au-delà d’ECOS persistent des liens de coopérationmultiples et se construisent des réseaux.Si les résultats scientifiques sont généralement mentionnés, il importe d’améliorer le suivi des projets etleur valorisation.

4.2.6. ArgentineDans le cas de l’Argentine, ECOS doit être analysé quant à sa place dans le panorama institutionnel entenant compte de trois éléments principaux: - un budget qui n’est pas aussi important, ni en valeur absolue, ni dans la répartition budgétaire des créditsde l’ambassade, qu’au Chili, donc modeste en terme de contrepartie pour l’Argentine,- mais qui s’est maintenu au cours du temps, voire a été exceptionnellement augmenté aux moments descrises les plus difficiles qu’a connues l’Argentine, - et qui n’atteint qu’une faible partie des équipes d’un potentiel scientifique argentin important etdiversifié.

Il en résulte qu’ECOS seul ne peut prétendre avoir un effet de masse sur le développement du potentielscientifique, même sectoriel. La panoplie des coopérations internationales universitaires estimpressionnante (que ce soit pour des coopérations entre laboratoires ou pour la recherche de bourses àl’étranger). Pourtant, un des enseignements de la mission est qu’ECOS possède en Argentine une reconnaissanceinstitutionnelle et de la communauté scientifique qui va bien au-delà de sa contribution budgétaire.Ce point a été largement souligné par les autorités nationales rencontrées.L’autorité correspondante d’ECOS est le SECyT (secrétariat à la Science, la technologie et l’innovationproductive) représenté en ce qui concerne ECOS par sa direction internationale, assistée par le présidentdu Comité ECOS.ECOS est géré par un Comité spécifique du côté argentin, qui fait largement appel à des expertsthématiques, et ceci de façon indépendante – comme dans le cas de la coopération avec l’Allemagne –, alorsque tous les autres projets de recherche en coopération doivent passer devant un Comité de pertinence.

Conformité, pertinence, complémentarité

Les autorités argentines estiment que les procédures actuelles assurent une conformité du programme àl’objectif de promouvoir et développer une coopération d’excellence à haut niveau. Le soutieninstitutionnel du SECyT au programme est très marqué auprès de la communauté scientifique. Ils’affirme à travers deux actions : l’utilisation du FONCyT, qui est son instrument d’interventionfinancière, et la mobilisation du CONICET, qui est le centre national de la recherche (équivalent duCNRS français dont il est proche en termes de modes de fonctionnement).Le SECyT indique qu’il ajustera ses moyens à la hausse compte tenu du grand nombre de projetsintéressants proposés, mais pour beaucoup rejetés faute de moyens, si la France fait de même. Le SECyTmanifeste également son intérêt pour la poursuite du programme de bourses en cotutelle du SCAC.La direction du FONCyT apprécie ECOS, mais souhaiterait qu’il ait un équivalent dans le domaine dessciences de l’ingénieur. Elle considère comme paradoxal que la France, qui a un potentiel reconnu engénie civil, en génie industriel, en génie urbain, ne propose pas de coopération scientifique de haut niveaudans ce champ. Par ailleurs, si le potentiel de Buenos Aires est présent dans ECOS, notamment à travers son université(UBA), celui des universités de province est plus difficilement atteint par ECOS.Le potentiel des SHS en Argentine n’est pas non plus mobilisé à la hauteur de ses capacités de rechercheet de son niveau d’excellence.

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La direction du CONICET souligne l’intérêt des mécanismes de séjour de chercheurs en France àcondition que le retour des chercheurs formés soit réel. Le CONICET a pris l’initiative de financer desbourses soumises à condition de retour effectif.Il y a une complémentarité de fait, non pas entre ECOS et d’autres programmes, mais projet par projet,entre les moyens proposés par ECOS et ceux proposés par le FONCyT et le CONICET, d’autresfinancements en coopération, et les ressources propres des laboratoires. Il n’est pas rare de voir desprojets ECOS donner lieu à des “suites” ou compléments de recherche sous d’autres formes, à l’initiativedes laboratoires, en particulier avec le Brésil. De façon générale, les coopérations avec le Brésil fontaujourd’hui l’objet d’une attention particulière.

Organisation, pilotage

Les autorités sont satisfaites du processus de gestion et de sélection à quelques éléments près :- examiner de façon plus approfondie les divergences dans l’évaluation des projets dans les cas de projetsclassés A+ d’un côté et A- ou B de l’autre, éventuellement par des conférences téléphoniques ou échangesde courriels entre experts thématiques avant le Comité ;- équilibrer, lors de la sélection, le critère de qualité du projet et le critère de reconnaissance scientifiquede l’équipe ;- améliorer l’information sur le programme ECOS notamment en SHS et dans les universités de province ; - assurer la présence physique réelle de tous les experts thématiques français et argentins au cours desComités ;- utiliser une base de données d’experts élargie notamment à des experts brésiliens.

En termes de remboursement de frais de séjour, les autorités argentines considèrent que les per diemoctroyés par la France aux chercheurs seniors sont insuffisants. Il serait aussi pertinent d’appuyer larecherche de logement pour les doctorants notamment en Île-de-France.Il est également demandé, comme en Uruguay, d’introduire une plus grande flexibilité dans la durée desséjours en Argentine.

Efficacité, efficience, plus-value

La plus-value d’ECOS se situe pour les autorités dans le cadre du renforcement de la tradition historiqued’échanges universitaires entre la France et l’Argentine. ECOS permet d’introduire quelques pratiquesd’excellence surtout dans le domaine des sciences exactes.

Les résultats soulignés sont :- les publications, co-publications, thèses, communications de niveau international, - la formation à la recherche pour des jeunes argentins en France,- la poursuite de coopérations sur la durée même si elles n’aboutissent pas à des centres franco-argentinsinstitutionnalisés,- le potentiel de mobilisation pour des opérations futures (programmes de l’Union européenne, IRD,PICS-CNRS, autres).

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4.2.7. Conclusion

➤ ECOS apparaît aux responsables latino-américains comme un programme original dans le paysagede la coopération scientifique entre les pays latino-américains d’une part, et les pays européens ou lesÉtats-Unis d’autre part, jusqu’à faire pour certains figure de “modèle” : réciprocité des échanges dansle cadre d’un même projet scientifique.

➤ Ses résultats sont importants eu égard aux moyens financiers mis à disposition : publications,thèses, formation à la recherche, mais aussi accès à des équipements scientifiques et contribution à lareconnaissance internationale des équipes latino-américaines.

➤ ECOS a un effet levier ou multiplicateur, les équipes participantes capitalisant fréquemment surECOS pour accéder à d’autres programmes ; ECOS fait naître ou consolide des réseaux scientifiques,et s’accompagne d’un effet “inter-générationnel”. Néanmoins la faible attractivité du programme endirection des jeunes chercheurs français est parfois considérée comme problématique dans certainspays.

➤ Le programme est considéré par les responsables latino-américains comme simple et peubureaucratique. Cependant, il leur paraît souhaitable d’améliorer la transparence dans l’évaluation desprojets du côté français, ainsi que le retour d’information sur les rapports transmis par lesbénéficiaires.

➤ Les responsables institutionnels latino-américains manifestent, quoique avec des variantes suivantles pays, un intérêt certain pour les opportunités d’applications industrielles des projets ECOS et pourles sciences de l’ingénieur. Ils souhaitent également une plus grande implication des universités horsdes capitales.

➤ Le développement d’activités post-ECOS est souhaité, que ce soit dans une perspective dedéveloppement d’applications industrielles, de consolidation de réseaux ou de préparation denouveaux projets (européens par exemple).

➤ La possibilité de donner une dimension régionale à certains projets est vue avec faveur, à conditionqu’elle soit abordée de façon pragmatique.

➤ Enfin, dans la majorité des six pays, les responsables institutionnels se déclarent prêts à accroîtreleur contribution financière pour laisser place à des projets plus nombreux.

4.3. Conclusion : une perception commune du programme

Il résulte des missions qu’il y a globalement convergence :- entre les SCAC et les responsables institutionnels latino-américains - entre les pays ECOS Nord et les pays ECOS SudAu-delà des différences normales entre pays, la perception générale du programme et de ses résultatsdirects et indirects est identique.

➤ Les SCAC et les responsables institutionnels latino-américains partagent la même vision d’unprogramme simple et peu bureaucratique, le même souci d’amélioration de la transparence et du retourd’information, ainsi que le même souhait du développement d’activités post-ECOS. S’ils voient avecfaveur la possibilité de donner une dimension régionale à certains projets (davantage sans doute au Sudqu’au Nord), ils l’envisagent de façon pragmatique.

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Partie 5 : Questions en débat

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Au cours des entretiens conduits en France, des missions et tables rondes en Amérique latine, et lors del’exploitation des questionnaires, sont apparus des questionnements que nous avons regroupés ici afind’en faire un état pour préparer la formulation des recommandations. Nous essayons de présenter lespositions dominantes et/ou les plus extrêmes relatives à ces questions. Certaines relèvent des orientationsde base du programme, d’autres concernent son suivi, enfin d’autres relèvent de son positionnement parrapport aux programmes de coopération proposés par d’autres donneurs.

Nous formulerons les recommandations qui nous paraissent les plus adaptées à ces questions dans lechapitre 6 tout en tenant compte des différentes pistes et améliorations suggérées par l’enquête de terrain.

5.1. Question 1 :ECOS doit-il définir des priorités thématiques ?

L’originalité d’ECOS réside dans la démarche spécifique mise en place, fondée sur trois critères quifondent l’identité et définissent le cœur du programme :- Ouverture thématique large mais avec un positionnement marqué sur la recherche fondamentale,- Sélection de projets sur la base de “l’excellence scientifique”,- Financement de la coopération s’additionnant au financement des projets obtenus par les laboratoires àtravers d’autres sources.

1° En ce qui concerne l’ouverture thématique large sur des champs scientifiques identiques pour tous lespays, on doit reconnaître l’intérêt, mais aussi les limites de ce positionnement :- ECOS permet à des projets de coopération de se matérialiser même si, dans le pays considéré, leschamps de recherche correspondants ne sont pas affichés comme une priorité de la politique de la scienceou de l’innovation (quand elle existe, ce qui est encore en émergence notamment au Chili, en Uruguay,par exemple, ou n’est pas encore défini comme dans le cas du Mexique avec les changements à la tête dupays) ou encore du développement du pays, ce qui permet d’éviter un ciblage trop dirigiste et favorisel’innovation dans la diversité.

- ECOS apparaît, en contrepartie, aux yeux d’une minorité (en particulier dans la zone ECOS Sud),comme un programme déconnecté des réalités du pays et peu ciblé ex ante pour contribuer à l’émergencede projets de développement économique et social ; ce dernier aspect ressort au Venezuela (cf. infra :Question 3).

- ECOS contribue largement à la crédibilité et à la reconnaissance scientifique internationale des équipeslatino-américaines et des équipes françaises qui y participent (opinion quasi-unanime) et joue un rôleimportant en matière de formation à la recherche ; le seul obstacle réel est la qualité et les compétencesdes équipes de recherche dans les universités latino-américaines “périphériques” (hors capitales) dans uncertain nombre de disciplines scientifiques.

- En effet, les potentiels thématiques de recherche d’excellence sont inégaux selon les champs par pays(exemple des sciences humaines et sociales au Chili et en Uruguay assez peu développées, alors qu’enArgentine existe un grand potentiel peu mobilisé dans ECOS) .

- Enfin, certains champs des SHS sont pratiquement absents, comme les sciences économiques, alorsmême que des responsables latino-américains estiment qu’il y a de réels besoins (Venezuela : micro-économie, développement régional).

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2° Lors des missions est apparue dans plusieurs pays une demande d’élargissement d’ECOS aux“sciences de l’ingénieur”.

Cette demande est fondée sur un double constat : les besoins de développement de compétences danscertains champs (génie industriel, télécommunications, génie civil et génie urbain) des pays concernés,l’existence d’un fort potentiel français public et privé dans ces champs. Cette demande estparticulièrement vivace dans les pays ECOS Sud, mais aussi en Colombie et au Mexique. Certes, il parait difficile d’élucider ce que recouvre sur le plan scientifique ce domaine, dans la mesureoù ces sciences de l’ingénieur sont définies “en extension” au sens mathématique du terme, comme enamont de divers champs d’applications, et utilisent largement les apports des autres sciences exactes ouappliquées. Il reste que ces sciences de l’ingénieur sont désignées par les responsables comme un objetréel de coopération potentielle utile, et identifiées comme une possibilité réaliste de nouer descoopérations compte tenu, d’une part, des besoins de développement du pays et, d’autre part, de lacapacité attribuée aux laboratoires sud-américains de coopérer réellement sur la base du critèred’excellence scientifique avec des laboratoires français. Si l’on ne peut contester la réalité de ce besoin et de l’existence du potentiel français, on doit enreconnaître le caractère spécifique lié à la dépendance vis-à-vis de recherches “de terrain”, d’une part, etde liens recherche-industrie, d’autre part. De ce fait, l’outil ECOS devra vraisemblablement, en ce quiconcerne ce champ, introduire un critère secondaire d’utilité sociale des débouchés de la rechercheproposée, le critère de débouchés vers des applications économiques ou sociales étant souvent importantpour juger de l’intérêt d’un projet.

3° Du fait même des processus de sélection dans les pays latino-américains et de l’implication dans ceprocessus d’organismes nationaux de recherche et d’enseignement supérieur, il semble que les prioritésnationales soient considérées, de fait, comme prises en compte. À titre d’exemple, on peut citer lesresponsables vénézuéliens qui déclarent explicitement que la cohérence avec les priorités nationales dupays est assurée par le processus de sélection vénézuélien. Bien entendu, cela peut conduire à desdifférences dans l’évaluation des projets. Cependant, nous n’avons pas relevé de cas clairement conflic-tuel (y compris du côté des porteurs de projet dont le projet a été refusé).Dans le même ordre d’idées, la suggestion faite par l’Ambassadeur de France au Mexique d’introduireun critère relatif à l’inscription des propositions ECOS dans les priorités thématiques du 7ème PCRDeuropéen est certainement intéressante en termes d’“affichage” et d’incitation à capitaliser sur ECOS endirection de projets européens, mais il nous semble qu’une sorte d’auto-régulation peut se développersans qu’une formalisation soit nécessaire51.

➤ Un des grands mérites d’ECOS pour la grande majorité de nos interlocuteurs (français et latino-américains) est son ouverture thématique, laquelle est inséparable de la dimension bottom-up duprogramme (les thématiques sont pilotées par les propositions, lesquelles sont évaluées pour l’essentielsur un critère d’excellence scientifique).

➤ Il ne nous paraît pas opportun d’altérer ce cadre général et d’introduire des critères plus “politiques”(que ce soit d’ailleurs du côté français ou du côté latino-américain) amenant à des orientationsthématiques prioritaires.

➤ En revanche, il est sans doute possible d’apporter des améliorations en encourageant des projetsdans certaines disciplines déficitaires et/ou dans des secteurs jugés particulièrement importants dansle pays partenaire.

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51) Les priorités thématiques du 7ème PCRD couvrent des champs très vastes, mais non les mathématiques par exemple pour lesquellesla recherche française se situe aux tout premiers rangs. En tout état de cause, le 7ème PCRD tend à inclure dans l’un de ses volets larecherche fondamentale.

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5.2. Question 2 : La gestion et le suivi du programmedoivent-ils se professionnaliser ?

Les entretiens menés, les missions et l’analyse des réponses aux questionnaires émanant des porteurs deprojet permettent, sur ce point, de mettre en avant quelques constats clefs.

Information des porteurs de projet : aspect matériel

- Il y a une véritable demande pour une information plus détaillée, plus claire, des porteurs de projet(partenaires possibles, règles d’éligibilité, critères de sélection, financements réels) - La même demande est adressée en ce qui concerne l’information sur les conditions de vie etd’hébergement lors des missions, dans les pays respectifs (France comprise), l’appui au départ (langues,modes de vie) pour les bénéficiaires.- Au Chili, compte tenu de la règle spécifique du financement à 50% des frais de voyages et de séjour, ily a une demande de clarification et de transparence sur ce point, notamment en ce qui concerne lespossibilités de financement complémentaires en faisant appel aux différents fonds de soutien existants.

Instruction technique, sélection des propositions, activité de suivi

- Le processus de sélection n’est pas globalement remis en cause. Toutefois une grille d’évaluationexplicite est souvent jugée souhaitable et l’Ambassadeur de France au Mexique est prêt à y contribuer.- Le travail bénévole des membres des Comités et en particulier des présidents, tant du côté français quedu côté latino-américain, est largement salué, même si est souligné l’intérêt d’un suivi plus actif de la partdes secrétariats (cf. suivi des rapports et retour d’information sur les rapports) et d’un usage plus élaboréde l’outil Internet.

Gestion technique et financière

- La mémoire du programme est difficilement consultable par les bénéficiaires eux-mêmes. L’accès aux“archives informatiques” des projets est inexistant. Ainsi, du fait d’une informatisation récente pourECOS Sud, il a été malaisé d’avoir une bonne cartographie du programme. La consultation des précédentsdossiers, par exemple, n’a pas été impossible, mais s’est effectuée dans des conditions difficiles lors dela présente évaluation. - Par ailleurs, on doit mentionner l’incompréhension du SCAC en Argentine quant aux documents fournispar le secrétariat (justificatifs), à l’utilisation de la réserve et à la date de lancement des appels à projets.- En revanche, le processus de candidature et de sélection apparaît comme correctement géré du point devue des délais une fois les appels lancés, au moins du côté français : le dossier est simple à remplir et lesdifficultés bureaucratiques, quand il y en a, se situent davantage en général du côté de certains payspartenaires.- Les SCAC estiment en général que l’information dont ils disposent pourrait être améliorée, tant en cequi concerne l’évaluation des projets que les problèmes qu’ils sont susceptibles de rencontrer (ce qui leurpermettrait en particulier d’anticiper les difficultés éventuelles). - Les SCAC considèrent également comme important le rôle qu’ils peuvent jouer sur place dans lapromotion du programme, la communication sur les résultats, leur valorisation et le suivi des projetsacceptés en faisant des bilans thématiques réguliers (par pays ou par zone) propres à analyser la situationde mobilisation des équipes nationales et, de façon générale, les activités post-ECOS à développer(“club”, séminaire annuel, etc.).

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➤ Personne ne remet en cause les modalités présentes de gestion du programme.

➤ Néanmoins, information et suivi devraient faire l’objet d’améliorations sensibles dans un souci detransparence tant en direction des bénéficiaires qu’en direction des SCAC.

➤ La “mémoire” du programme devrait être professionnalisée en mettant à la disposition des parties-prenantes une “cartographie” et un historique du programme d’accès aisé. Pour y parvenir, il estnécessaire de disposer d’un outil Internet plus professionnel que ce n’est le cas actuellement.

➤ Enfin, une définition plus claire du rôle des SCAC devrait être établie pour en faire des acteurs àpart entière du programme avec des fonctions clairement établies et formalisées dans le développementstratégique du programme.

5.3. Question 3 : Comment traiter le problème de l’applicabilité industrielle des projets ECOS ?

Le programme ECOS n’a pas d’objectif relatif à l’applicabilité ou à l’application industrielle effectivedes projets qu’il soutient. Il coexiste avec un autre programme, le programme PCP qui a, lui, un objectifde recherche industrielle et prévoit la participation d’entreprises. Les frontières entre les deuxprogrammes sont donc, en principe, bien tracées52

Dans la réalité de terrain, les choses sont un peu différentes. Il apparaît en effet qu’un nombre nonnégligeable de projets présentent un potentiel d’application industrielle et que, parmi ces projets, desapplications industrielles sont envisagées, voire en cours (Colombie, Mexique, Venezuela, en particulier).On l’a vu, en ce qui concerne les domaines couverts par les sciences de l’ingénieur, la question dudébouché se pose de façon plus directe, même si la nécessité de l’excellence scientifique doit êtremaintenue et réaffirmée.

Cette question est en outre liée à la question de la valorisation (et de la propriété intellectuelle) desrésultats de la recherche.- Pour l’heure, la question du dépôt de brevet ne s’est pas réellement posée parmi les bénéficiaires(seulement deux brevets dans le cadre de l’échantillon). Beaucoup de bénéficiaires estiment leur travauxbeaucoup trop en amont pour avoir un débouché industriel, ou bien leur sujet est un sujet de recherchefondamentale sans connections industrielles.- Par ailleurs, il existe un large consensus chez les porteurs de projet pour reconnaître que lapréoccupation de valorisation des résultats d’ECOS revient d’abord aux équipes engagées et auxlaboratoires ou universités concernés, et que cela n’est pas un problème de gestion du programme.- La majorité des projets ECOS ne relève pas d’une logique immédiate de valorisation économique.Recourir au mécénat ou au sponsoring ne peut intervenir que de façon exceptionnelle, mais semblepossible au Venezuela. Pour certaines recherches plus appliquées, des financements privésmultinationaux interviennent de façon parallèle à ECOS (Argentine). - Cependant, dans la mesure où certains chercheurs ont conscience que nombre de leurs résultats peuventêtre valorisés sur le plan industriel, économique ou social, ils appellent de leurs vœux une informationsur le sujet, voire des dispositifs qui leur permettraient d’améliorer les débouchés de la recherche.

On ajoutera que les orientations récentes des politiques nationales de la science et de la technologie vont,en général, dans le sens de la valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation comme enColombie, au Venezuela ou en Argentine. Les débats actuels au Mexique (Académie des Sciences)révèlent une tendance similaire. Certains pays latino-américains ont déjà anticipé la question de lavalorisation des résultats de la recherche en mettant en place des dispositifs de valorisation ou de

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52) Il y a cependant dans le Comité ECOS Sud un expert pour la valorisation.

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facilitation des transferts de technologies et des savoir faire (CORFO au Chili,…) et la valorisation estd’autant plus facile qu’un potentiel par pays ou un potentiel régional a été identifié, ce qui permet demettre en place des outils et des structures spécifiques (on peut citer l’exemple du CMM au Chili, ou del’Institut Pasteur de Montevideo, qui ont émergé, en partie au moins, grâce à ECOS).

Enfin, les SCAC sont sensibles aux opportunités offertes par certains projets ECOS pour prolonger lacoopération scientifique par une coopération offrant des perspectives économiques, soit à travers des PCP(comme en Colombie où l’ambassade essaie de relancer le programme PCP), soit suivant d’autresmodalités.

➤ ECOS soutient des “projets d’excellence en matière de collaboration scientifique”. Là encore, ceprincipe n’est pas remis en cause.

➤ Néanmoins, l’intérêt des pays latino-américains pour la valorisation et les applications industriellesest incontestable et, de fait, un certain nombre de projets ECOS ont un potentiel industriel important.Les SCAC y sont sensibles.

➤ Il y a donc place pour une activité post-ECOS qui pourrait être placée sous la responsabilité desSCAC en liaison avec les missions économiques et inclure, par ailleurs, une sensibilisation desbénéficiaires français aux problèmes de propriété intellectuelle.

➤ L’introduction d’un nouveau champ “sciences de l’ingénieur” dans ECOS pourrait égalementcontribuer à introduire un intérêt plus grand à la valorisation des résultats des recherches, en intégrant,dès l’origine, les préoccupations de valorisation et de propriété industrielles.

5.4. Question 4 : Faut-il introduire dans le programme la notion de “régionalisation” des projets ?

Si aujourd’hui les équipes mobilisées dans ECOS sont pour la quasi-totalité organisées sur une basenationale, la perspective régionale intéresse les chercheurs pour plusieurs raisons :- Prise de conscience d’une réalité de la recherche régionale pouvant consolider des acquis récents decoopération politique régionale, qui doit être organisée avec les équipes brésiliennes en particulier pource qui concerne ECOS Sud, mais également entre Venezuela et Colombie ou entre Colombie et Mexiquepour la zone ECOS Nord. Certains porteurs de projets ont tenté cette régionalisation, pour certains sanssuccès.- Existence réelle d’un courant de coopération entre équipes d’Amérique latine pouvant être valorisénotamment dans des programmes internationaux et, en particulier, dans des propositions présentées au7ème PCRD avec des équipes européennes.- Démarrage actif de coopérations spécifiques de type STIC-Amsud ou Institut Pasteur, pouvantpréfigurer des coopérations utiles sur d’autres champs : risques sismiques, biologie, agro-alimentaire, …

La possibilité de donner une “dimension régionale” à des projets ECOS est vue favorablement par lesbénéficiaires, comme par les responsables institutionnels latino-américains et les SCAC. Cela dit, lesSCAC au premier chef, mais aussi les responsables institutionnels et les bénéficiaires, sont attentifs à ceque cette possibilité ne rende pas les procédures plus complexes et ne porte pas atteinte à la simplicité etau caractère peu bureaucratique d’ECOS. Les projets “régionaux” doivent pour eux procéder des équipesde recherche elles-mêmes “de façon naturelle et non institutionnelle” (responsables vénézuéliens).

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➤ La possibilité d’avoir des projets ECOS “régionaux” avec la participation d’équipes latino-américaines de pays différents est considérée comme souhaitable. Elle doit cependant être envisagéede façon pragmatique et résulter de projets de recherche réalistes de la part des équipes de recherche(vs. effets d’aubaine : ALFA a été cité comme un contre-exemple par certains).

5.5. Question 5 : Faut-il renforcer la complémentarité avecles programmes européens et l’effet levier du programme ?

Les projets ECOS ont parfois été la matrice de projets ALFA ou ALBAN. Certains (peu à vrai dire) ontété prolongés par, ou ont été articulés avec des projets des 5ème et 6ème PCRD (Colombie, Venezuela).Au Venezuela, quelques chercheurs ont particulièrement bien saisi l’opportunité ECOS et parlent mêmed’une véritable “trajectoire scientifique” dont ECOS constitue l’étape clé.

La valorisation de nombre de projets ECOS peut, a priori, se faire par l’engagement dans des projetseuropéens qui leur permet d’accéder à des financements d’une tout autre ampleur : - ECOS est apprécié pour son ouverture internationale et son orientation d’égalité dans l’échange, lesbénéfices mutuels procurés aux équipes, la réciprocité dans le cadre d’un même projet scientifique. Dansle même temps, ECOS a procuré à certaines équipes latino-américaines des contacts avec des équipes derecherche d’autres pays européens (Belgique, Italie, etc.). La participation à ECOS est donc à même defaciliter l’accès d’équipes de recherche latino-américaines au 7ème PCRD.- Argentine, Chili et Mexique ont signé un accord-cadre de coopération scientifique et technologique avec l’UE.- Au Mexique, le projet de coopération bilatérale en science et technologie avec l’UE, récemmentapprouvé, met à disposition des chercheurs une enveloppe de 20 millions €.- Sur un plan proprement politique, on rappelle que la Commission européenne propose de construire un“Espace Commun d’Enseignement Supérieur” entre l’UE et les pays ALC (espace commun ALCUE), quirepose aujourd’hui en partie sur les programmes ALBAN et Erasmus Mundus53.

Cependant :- L’arrêt d’ALFA a été une désillusion (mentionnée au Chili) pour des équipes engagées dans des propo-sitions, même si la plupart des chercheurs ont souligné le caractère lourd et bureaucratique desprogrammes communautaires.- La complexité des procédures européennes est redoutée, en particulier celles du 7ème PCRD, et larecherche de partenaires reste considérée comme un exercice difficile, même avec les contacts dont leséquipes latino-américaines peuvent disposer à travers leurs partenaires français d’ECOS.

L’exemple donné par la Délégation de l’Union européenne à Mexico, qui organise des ateliers destinés àpréparer les chercheurs mexicains à répondre aux appels à propositions du 7ème PCRD, semble particuliè-rement intéressant.

➤ L’effet levier d’ECOS pour créer ou consolider des réseaux scientifiques est unanimement reconnu.

➤ La possibilité de capitaliser sur des projets ECOS pour accéder à des programmes et desfinancements européens a parfois été utilisée, et elle est vue positivement. Mais, en même temps, lesPCRD sont peu connus et, pour ceux qui les connaissent, ils sont perçus comme complexes et difficilesd’accès (recherche de partenaires, rédaction des propositions, procédures).

➤ Les SCAC pourraient, en collaboration avec les Délégations de l’UE, développer une activité post-ECOS dans cette direction. Le Mexique, où l’ambassade de France a collaboré à la préparation duprojet de coopération bilatérale en science et technologie, fournit l’exemple d’un effort concret pourfaciliter l’accès aux programmes européens.

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53) Communication de la Commission au Conseil et au Parlement européen sur “Un partenariat renforcé entre l’Union européenne etl’Amérique latine”, COM(2005)636 final, 8.12.2005.

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Partie 6 : Recommandations

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Il est temps à présent de synthétiser l’ensemble des acquis tirés de cette évaluation et de proposer desaméliorations stratégiques, opérationnelles et institutionnelles pour une meilleure information desbénéficiaires potentiels, un meilleur suivi des propositions puis des projets, un renforcement des réseauxcréés, une meilleure synergie avec d’autres programmes dans le cadre d’un partenariat, un meilleurengagement des ressources de terrain et notamment des SCAC, une notable amélioration des outils àdisposition des responsables du programme (France et Amérique latine) et des bénéficiaires.

Nous nous devons de souligner le bon accueil réservé aux évaluateurs partout où ils ont été appelés àintervenir, ce qui traduit l’intérêt général pour le programme et ses acquis et un esprit d’ouverture pourl’améliorer. La collaboration des Présidents de Comités, et des SCAC au cours des missions, a étéparticulièrement précieuse.

6.1. Le positionnement du programme ECOS

Le programme ECOS occupe une “niche de marché” bien spécifique qui en fait la valeur et qui lesingularise par rapport aux autres programmes de coopération bilatérale entre les pays d’Amérique latineet les pays européens ou les États-Unis (certains interlocuteurs latino-américains vont jusqu’à parler de“modèle”). Sa singularité repose sur les caractéristiques suivantes :

- ouverture thématique très large (pas de priorités définies ex ante : le programme est “bottom-up”) - réciprocité des échanges dans le cadre d’un même projet scientifique (par opposition auxprogrammes de bourses à sens unique, ou de coopération inter-universitaire classiques)- une coopération d’égal à égal sur la base du partenariat- simplicité et caractère peu bureaucratique

Il en résulte, dans l’ensemble, de très bons résultats :- formation à la recherche et production de thèses, avec un risque de “brain drain” minimisé ;- reconnaissance internationale des équipes latino-américaines, notamment par le biais des publicationscommunes dans des revues à comité de lecture ;- bénéfices mutuels en termes de développement de thèmes de recherche et/ou d’exploration de nouveauxthèmes ;- structuration ou consolidation de réseaux scientifiques (y compris à l’intérieur même des pays latino-américains) permettant à ECOS d’exercer un effet de levier ou multiplicateur et inscrivant ECOS dans la“trajectoire scientifique” des équipes bénéficiaires.

En termes d’efficience, le rapport utilité et efficacité / coût est élevé. Il est intéressant de soulignerque, ni les bénéficiaires, ni les responsables institutionnels latino-américains, n’ont dénoncé la faiblessedes montants alloués par projet, la majorité d’entre eux se félicitant au contraire d’avoir réalisé leséchanges avec des enveloppes réduites. Les critiques existent bien entendu, mais elles sont marginales,concernant les frais de logement dans la région parisienne, ou l’achat de petit matériel (qu’en tout état decause ECOS ne peut, par principe, pas financer).

En revanche, dans certains pays latino-américains, le montant de l’enveloppe globale est considérécomme insuffisant car ne permettant pas de financer un plus grand nombre de projets.

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Le coût direct moyen annuel est d’environ 5 000 € par projet du côté français54. Nous avons tentéd’évaluer le coût consolidé partiel55 en y ajoutant l’imputation :- des coûts salariaux du chercheur senior français : mission en Amérique latine, suivi du projet etencadrement des juniors latino-américains – soit une estimation de 25 jours effectifs par an en moyennepar projet- des coûts salariaux des coordonnateurs scientifiques membres des Comités et de leurs présidents :évaluation des propositions, lecture des rapports intermédiaires, lecture des rapports finaux. Sur la basedu nombre de projets présentés au comité ECOS Nord en 2005 (87 projets présentés), nous estimons cescoûts à environ 2 jours effectifs par an en moyenne par projet56.Le total est donc de 27 jours pour un professeur ou directeur de recherches dont nous calculons le coûttotal pour l’employeur sur la base de 9 000 € par mois (professeur de 1ère classe, 3ème échelon, horsprimes), le mois comprenant 21 jours de travail. L’imputation des coûts salariaux ajoute une somme de11 500 € environ au coût direct de chaque projet.On ajoutera des frais divers (“overhead”)57, pour l’établissement auquel appartient le chercheur senior,estimés à 10% des coûts salariaux, soit 1 150 €.

En conséquence, le coût consolidé partiel moyen d’un projet s’élève à environ 17 650 € par an.Le rapport entre le coût direct et le coût consolidé partiel, qui situe l’ordre de grandeur de l’effet de levierfinancier, peut donc être estimé comme étant au moins de 1 à 3,5.

Enfin il faut souligner le caractère équilibré des coûts directs par projet et par an. Les pays latino-américains engagés dans le programme assurent une contribution à peu près équivalente à la contributionfrançaise, même si ça et là quelques retards de paiement ont été signalés. Une bonne preuve de cetéquilibre est constituée par l’assurance donnée par les institutionnels latino-américains (en particulierpour la zone ECOS Nord) de suivre le co-financement en cas d’augmentation de l’enveloppe françaisedont la quasi stagnation ne permet pas de financer davantage de projets.

Recommandations générales :

➤ Le programme ECOS doit être maintenu.Il a fait la preuve de son originalité, de son utilité et de son efficacité. Son coût direct par projet estmodeste eu égard à ses résultats directs et indirects. Le coût consolidé peut être mis en avant pourmieux valoriser la contribution française.

➤ L’enveloppe financière globale du programme (environ 1 M€/an actuellement) nécessited’être augmentée.Il ne s’agit pas d’augmenter le financement par projet (sauf à la marge pour tenir compte desproblèmes de logement dans certains cas), mais d’accroître le nombre de projets retenus et répondreainsi aux attentes des partenaires latino-américains.

➤ Un label “ECOS” mérite d’être formalisé, sous une forme ou une autre (par exemple une“marque”).Les bénéficiaires s’engageront à l’utiliser sur tous les produits qui résulteront du programme encontrepartie de la contribution financière reçue.

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54) Ce montant inclut les frais de fonctionnement du programme (frais des secrétariats ECOS et organisation des réunions des Comités).55) Hors des coûts de la logistique et de l’amortissement des locaux et des matériels56) D’après les entretiens réalisés en France, les présidents consacrent un tiers de leur temps au programme ECOS (4 mois), les 5 coordonnateurs de champs scientifiques y consacrent chacun environ un mois par an.57) Correspondant en particulier à l’utilisation d’équipements scientifiques et d’outils informatiques, très appréciée par les équipes latino-américaines.

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6.2. Recommandations à caractère stratégique

R1 – Maintenir l’ouverture du programme vers l’ensemble des champs scientifiques sous réserved’adaptations aux priorités nationales des pays partenaires, et créer un nouveau domaine decoopération pour les sciences de l’ingénieur.

Tels qu’ils sont aujourd’hui identifiés, les champs scientifiques du programme ECOS sont définis defaçon suffisamment large pour que le programme soit ouvert à toutes les disciplines, sauf à ce que l’onnomme “sciences de l’ingénieur” avec leurs aspects d’applications et de liens vers l’industrie et laproduction.

Compte tenu du haut niveau de satisfaction de l’ensemble des acteurs, et des résultats réels obtenus, ceprincipe de base nous semble devoir être préservé moyennant quelques améliorations :- Pour les pays qui le souhaiteraient, nous proposons d’introduire, de façon non exclusive, un fléchage dethématiques de recherche spécifiques lors du lancement des appels à propositions, rendant le programmeplus explicitement adaptable aux priorités nationales affichées par les institutions latino-américaines,sans pour autant en dénaturer la structure générale à laquelle les universitaires et chercheurs françaissemblent souscrire.- Pour pallier le déficit de projets dans certains champs scientifiques et dans certains pays, en particulieren ce qui concerne les Sciences Humaines et Sociales (et, par exemple, à l’intérieur des SHS, les scienceséconomiques), nous proposons de spécifier plus clairement l’ouverture du programme aux différentesdisciplines des SHS lors des appels à propositions.

Pour les sciences de l’ingénieur, la demande provient de tous les pays latino-américains (avec certes uneintensité variable), et nous semble devoir être prise en considération dans un avenir proche. Pour tenircompte de cette demande, même si les sciences de l’ingénieur se définissent mieux comme un domained’applications que comme une discipline scientifique, trois solutions sont possibles :- Créer un programme ECOS 2 en introduisant un mécanisme de sélection fondé sur le double critère del’excellence scientifique et la capacité d’applications industrielles, économiques ou sociales- Introduire dans le programme ECOS actuel un domaine nouveau “sciences de l’ingénieur” avec,également, un double critère de sélection, mais en utilisant et élargissant les Comités actuels pour tenircompte d’effets d’échelle et de synergie, - Renvoyer systématiquement les recherches relevant principalement des sciences de l’ingénieur à desmécanismes de valorisation extérieurs et distincts d’ECOS propres à chacun des pays.

Notre préférence se porte sur la deuxième solution, qui a le mérite de s’inscrire dans la continuité duprogramme, de ne pas nécessiter la mise en place d’une infrastructure lourde supplémentaire et quipermet, sur le fond, d’encadrer le développement des processus de sélection, de suivi et de gestion parl’expertise et l’expérience accumulées du programme actuel.

Une discussion sur les conditions de réalisation de cette extension peut s’engager avec un, ou plusieurs,pays pilotes candidats (Chili, Colombie, Mexique, Uruguay ou Venezuela).

R2 – Adopter des actions incitant à la valorisation industrielle des projets

Il reste clair que la valorisation des résultats d’ECOS revient d’abord aux équipes engagées et auxlaboratoires ou universités concernés et que la majorité des projets ECOS ne relève pas d‘une logiqueimmédiate de valorisation économique.

Nous considérons cependant que cette dimension doit être prise en compte à l’avenir du fait de l’intérêtexprimé par les responsables nationaux latino-américains et de l’enjeu que peut constituer ce type deprojets pour les entreprises françaises souhaitant se développer en Amérique latine (en particulier cellesdéjà présentes). La valorisation est d’autant plus facile qu’un potentiel par pays ou un potentiel régionala été identifié et que des structures spécifiques supportent cette action (ex. : pétrole et énergie auVenezuela, Institut Pasteur à Montevideo).

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La prise en compte de cette dimension peut être abordée de la façon suivante :- Attirer l’attention des candidats potentiels sur l’intérêt de préparer et de réfléchir à l’avance auxconditions d’une valorisation éventuelle de leur projet, non pas comme critère de sélection, mais commeune stratégie de retour complémentaire qui gagne à être définie à l’avance. - Faciliter la mise en relation des postulants qui en feraient la demande ex ante avec des organismesspécialisés comme l’ANVAR ou l’INPI ou les réseaux de conseillers technologiques, à la fois pourexaminer les valorisations potentielles des recherches envisagées, et pour être conseillés en matièred‘approche d’industriels pouvant a priori être intéressés aux résultats de ces recherches.- Attirer explicitement l’attention des responsables de projets retenus lors des appels à propositionsannuels sur les problèmes de propriété industrielle, lorsque ces projets paraissent susceptibles dedéboucher sur des applications.- Demander aux SCAC, en liaison avec les missions économiques, d’examiner les opportunités devalorisation locale ou régionale des recherches soutenues avec les autorités nationales qui lesouhaiteraient et faciliter les partenariats avec des entreprises locales58 – Cet examen nous paraitsusceptible de déboucher sur une activité post-ECOS spécifique (cf. infra 6.4).- Encourager le prolongement de certains projets ECOS par des projets PCP.

De façon plus globale, il nous semble utile de poursuivre l’évaluation du programme ECOS par uneévaluation du programme PCP, qui permettrait une “mise à plat” de la problématique “coopérationscientifique – coopération industrielle” et de conduire une réflexion sur une fusion entre les programmesECOS et PCP. Cette recommandation est motivée par l’intérêt manifesté dans les pays latino-américainspour les politiques d’appui à l’innovation et au transfert de technologie.

R3 – Renforcer l’effet de levier du programme ECOS sur les programmes européens au traversd’actions de lobbying, de veille et d’information

La capitalisation sur nombre de projets ECOS peut, a priori, se faire par l’engagement dans des projetseuropéens de plus grande ampleur.

Il est cependant bon de souligner que ECOS n’est pas connu des fonctionnaires de la Commissioneuropéenne en charge de la coopération scientifique et universitaire que nous avons rencontrés et queceux-ci n’ont pas, pour l’instant, une vision très claire de ce que seront les futurs programmes européensde coopération avec l’Amérique Latine (ALBAN et/ou ALFA). ALFA est arrêté, ALBAN se poursuitjusqu’en 2010. Le 7ème PCRD couvrira la période 2007-2013, et son articulation financière avec ALBANn’est pas définie59. Le 7ème PCRD doit être expliqué (ex. : atelier à Mexico le 28 septembre 200660) car sacompréhension nécessite un effort important de la part des chercheurs et de leurs institutions hors Europe.Cette difficulté de compréhension est associée à un réel déficit d’attachés scientifiques en poste dans lesdélégations de l’Union européenne en Amérique latine (un seul au Brésil est prévu dans quelques mois).

Ce contexte pourrait engager le ministère des Affaires étrangères à :

- Intervenir dans le processus de redéfinition des programmes régionaux de coopération au côté de laCommission européenne pour définir de meilleures complémentarités entre les nouveaux programmeseuropéens et un “nouvel ECOS”, en particulier en ce qui concerne la “régionalisation” du programmeECOS que nous envisageons ici avec prudence. La Représentation permanente à Bruxelles devrait assurercette mission en lien avec SUR/R, la DREIC (ex DRIC) du ministère de l’Éducation nationale, del’enseignement supérieur et de la recherche, et les Comités ECOS.

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58) A titre d’exemple, nous pensons qu’une telle démarche est tout à fait envisageable en Colombie à travers une collaboration avec laDirection de l’Innovation de Colciencias.59) Entretien avec Mme. Myriam Menchen, Responsable du Programme ALBAN, Commission européenne, DG AIDCO.60) Entretien avec M. Medrano, Conseiller en charge des Pays en voie de développement, Direction de la Coopération Scientifiqueinternationale, Commission européenne, DG Recherche. Entretien avec Mme. Aurélie Pancera, Délégation de l’UE au Mexique.

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- Organiser la veille par pays et régionale sur les programmes européens de recherche et de bourses(Marie Curie), et assurer l’information et la formation des SCAC sur leur logique. En effet, ECOSconstitue une excellente préparation à des actions de mobilité de longue durée comme le sont les boursesMarie Curie61.- Préparer avec les Délégations de l’UE des modules d’information/formation des porteurs de projetECOS à la préparation de propositions dans le cadre des programmes européens.

Plus généralement, l’organisation par les SCAC d’un atelier ou séminaire annuel avec les responsablesde projet sur le thème “comment mieux capitaliser sur ECOS” est très souhaitable, au titre des activitéspost-ECOS (cf. infra, 6.4).

Par ailleurs le réseau des SCAC à l’étranger, en particulier dans les pays partenaires naturels del’Amérique latine (Espagne, Portugal), pourrait être mis à contribution pour trouver d’autres partenaireseuropéens et latino-américains.

R4 – Faciliter des “projets régionaux” de manière pragmatique, non systématique et coordonnéeavec le COFECUB et les programmes européens

Il existe aujourd’hui en Amérique latine un courant de coopération entre équipes de recherche ; ce courantpeut être valorisé, notamment par la participation à des programmes internationaux62 et par le développe-ment dans le cadre d’ECOS de projets impliquant des équipes et laboratoires de plusieurs pays latino-américains :- au cas par cas, lorsque les équipes latino-américaines ont déjà des échanges ou qu’une équipe françaisea déjà des contacts sur des sujets très voisins avec deux équipes éligibles au programme ECOS, cetterégionalisation peut être envisagée dans la limite des enveloppes disponibles et à condition qu’ellen’altère pas le caractère simple et peu bureaucratique d’ECOS ;- une coordination avec COFECUB doit être envisagée, du fait de l’importance de la recherche au Brésilet des collaborations existantes dans le cône sud ;- les perspectives de régionalisation doivent prendre en compte les opportunités de coordination avec lesprogrammes européens : le 7ème PCRD démarre en 2007, les autres programmes de coopération sont encours de modification et un dialogue constructif entre les représentants de la France et la Commissioneuropéenne peut s’établir.

Conclusion :

➤ Envisager l’élargissement d’ECOS en créant un nouveau domaine pour les sciences de l’ingénieur(avec un double critère de sélection : l’excellence scientifique, et la capacité d’application).

➤ Expliciter et/ou flécher certaines thématiques en fonction des pays.

➤ Encourager la valorisation industrielle des projets ECOS qui offrent des perspectives dans cedomaine par des activités de sensibilisation et de mises en réseaux en amont, et par des activités post-ECOS spécifiques – Envisager les programmes ECOS et PCP dans le contexte du développement despolitiques d’innovation en Amérique latine.

➤ Encourager la “capitalisation” sur ECOS, notamment à travers les programmes européens, par desactivités post-ECOS.

➤ Faciliter des projets “régionaux” sans pour autant créer un programme spécifique (utiliser laflexibilité d’ECOS).

➤ Rechercher une coordination avec la Commission européenne concernant le programme ECOS“renouvelé” avec une ouverture vers les programmes européens en ce qui concerne la régionalisationdes projets.

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61) Entretien avec M. Newman, Conseiller, Human Factor, Mobility and Marie Curie Actions, Coordination of International Aspects ofMobility, Commission européenne, DG Recherche ; selon M. Newman, ECOS est proche de l’action Marie Curie dans son volet “Transferof Knowledge”, qui est remplacé dans le 7ème PCRD par l’action “Industrial Academic Pathways”.62) Comme l’est le démarrage actif de coopérations spécifiques de type STIC-Amsud ou Institut Pasteur.

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6.3. Recommandations à caractère opérationnel

R5 – Améliorer la transparence, l’information et le suivi du programme en direction desbénéficiaires et des acteurs institutionnels du programme

Il s’agit ici d’améliorer les procédures en place et d’aligner les différents appels à propositions sur unmême schéma de sélection en utilisant une grille d’évaluation commune pour tous les projets, tous lespays et tous les champs disciplinaires, utilisée par les deux parties. Ceci renforcerait, d’une part, latransparence et, d’autre part, l’identité du programme pour ses bénéficiaires.- La grille d’évaluation devrait comprendre une notation globale et une notation détaillée prenant encompte la structure et les articulations du projet : qualité et originalité de la proposition, adéquation desmoyens par rapport aux objectifs, résultats attendus en termes scientifiques – éventuellementtechnologiques et d’innovation –, la qualité du programme de travail (pour les thèses en particulier),impact attendu sur les deux parties, qualité des équipes, expérience antérieure de la coopération.- La préparation des Comités s’en trouverait améliorée, les présidents pourraient préalablement échangerleurs “notes” sur les propositions (pour permettre le repérage des difficultés à traiter et des explicationspréalables en cas de divergences importantes).- La transparence vis-à-vis des bénéficiaires et l’information des SCAC s’en trouveraient égalementaméliorées.

Par ailleurs, au-delà de la transparence et de l’information relative à l’étape initiale de sélection desprojets, il est important d’améliorer le retour d’information sur les rapports remis par les bénéficiaires(rapports intermédiaires et rapports finaux) en direction des bénéficiaires eux-mêmes et des SCAC. Unmodèle de “note synthétique” à destination des bénéficiaires avec copie aux SCAC pourrait être élaborépour faciliter la tâche.

L’amélioration de la transparence, de l’information et du suivi devrait enfin conduire à l’harmonisationdes champs scientifiques entre les deux zones (5 dans la zone Sud, 6 dans la zone Nord), à la mise en enplace d’un modèle unique de rapport final et, d’une manière générale, au décloisonnement entre les deuxzones du programme.

R6 – Mettre en place un outil de gestion et de valorisation du programme sous la forme d’une plate-forme web interactive et multi-fonctions

Le site de l’Université Paris-V dédié à ECOS est un premier pas dans la mise en ligne des instrumentsdu suivi du programme. Comme tout chose, ce site est perfectible. Nous proposons des pistes, quitiennent compte des critiques formulées en particulier par les bénéficiaires (questionnaire del’échantillon et entretiens en Amérique latine) et de nos propres observations.

- Cartographie des projets : • elle est limitée aujourd’hui aux actions en cours avec un accès limité à un tableau (un par pays)mentionnant le code du projet, sa discipline, les titulaires en France et dans le pays concernés ;• un effort doit être fait relatif aux projets achevés, à un recensement des universités qui y participent et àla liste (à actualiser régulièrement) des résultats, notamment les publications qui intéressent les chercheurs(auteurs), titres des ouvrages, titres des articles dans les ouvrages collectifs, date de parution ; idem pourles colloques et les communications) ;• la cartographie doit pouvoir être consultable par pays et par disciplines scientifiques et le programmeinformatique doit permettre de fournir des données statistiques avec mise à jour ;• archivage (mémoire du programme) : au fur et à mesure de l’avancement des projets, un certain nombred’entre eux deviennent archives (définir l’accessibilité de l’onglet archive) ; il est clair que les archivesdoivent pouvoir présenter les résultats finaux et les rapports finaux validés.

- Le site doit présenter des informations pratiques : logements, modes de vie, tant en France que dans lespays éligibles, un effort doit être fait pour donner des adresses utiles pour l’hébergement.- Le téléchargement de formulaires identiques pour les pays éligibles doit être généralisé : fiche de projet,rapport intermédiaire, rapport final, demande de mission, etc. Ils doivent tous pouvoir être remplis en ligne.

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- Le site doit être ouvert aux commentaires des chercheurs seniors en mission et aux doctorants en stage(de type “blog” afin de donner une dimension personnalisée) et aux informations scientifiques en liaisonavec les projets (annonces de colloques auxquels les bénéficiaires participent ou qu’ils organisent, etc.)– Un forum pourrait également être créé sur quelques thèmes comme la régionalisation ou lesapplications industrielles.- Le site doit comporter des liens vers les sites des participants et vers des sites susceptibles de faciliterla recherche de partenaires – un volet interactif spécifique doit être prévu pour la recherche departenaires, notamment pour faciliter des projets “régionaux”.- Le site doit mettre en valeur les actions post-ECOS développées dans chaque pays et la plate-forme doitêtre un outil de liaison en continu avec les SCAC.- Le site doit présenter quelques “cas” pour donner chair au programme.

La conception et la mise en place d’une plate-forme interactive répondant à ces critères ne posent enelles-mêmes aucune difficulté. Elles supposent bien sûr un investissement financier de départ pour laconception de l’architecture et le démarrage de la plate-forme (relativement modeste au demeurant).

R7 – Adapter la structure de gestion du programme : un secrétariat unique renforcé au service desdeux Comités

L’adaptation de la structure de gestion du programme – secrétariats et comités – est un thème qui a étéabordé à l’occasion des discussions conduites sur la professionnalisation du suivi et de la gestion.

Le terme de “professionnalisation” mérite d’être explicité. Il ne s’agit pas de critiquer le travail de gestionfourni jusqu’ici, mais de souligner que le programme a aujourd’hui 14 ans d’existence et que sesmodalités de gestion et de pilotage résultent d’un processus historique, sans qu’il y ait eu jusqu’à présentde “remise à plat”, ce qui est précisément un des objectifs de la présente évaluation.Il résulte en effet de l’évaluation qu’il est nécessaire d’établir des procédures harmonisées entre les zonesdu programme concernant l’information, le suivi, et la transparence (voir ci-dessus) et de se doter d’unoutil de gestion associant les bénéficiaires avec la mise en place d’une plate-forme électroniqueinteractive.

Deux options nous semblent envisageables :

- L’externalisation complète de la gestion du programme. Certes, on peut considérer que cette gestion estaujourd’hui déjà externalisée dans la mesure où elle est confiée à l’Université Paris-V qui, on le notera,prend au titre des frais de gestion les 8% prélevés normalement par les universités françaises. Néanmoins,la gestion pourrait être totalement externalisée par le biais du transfert à la structure associative EGIDEqui gère près de 40 Programmes d’Actions Intégrées du ministère et offre des outils performants degestion, tels que : base de données en ligne des projets, suivi de la consommation des crédits par projeten ligne, suivi des publications pendant et 4 ans après la fin des projets, publication en ligne des appelsd’offre, saisie en ligne des propositions, etc.63 Cette externalisation sous EDIGE appellerait un recentragedes activités des Comités ECOS sur l’évaluation et la sélection des projets, la promotion du programmeet le suivi ex-post des projets pour renforcer la structuration des réseaux.

- L’autre option, qui nous semble la plus souhaitable, est de maintenir l’organisation générale de lastructure de gestion du programme sous réserve de fusionner les deux secrétariats. Nous avons déjàsouligné que l’évaluation du programme conduisait à considérer qu’il y avait en définitive peu dedifférences entre ECOS Nord et ECOS Sud. Si, pour des raisons à la fois historiques et pratiques, lemaintien des deux Comités nous paraît souhaitable, nous pensons en revanche que le maintien de deuxsecrétariats n’est plus justifié. Il l’est encore moins dans la mesure où nous donnons un rôle prépondérantà une plate-forme électronique interactive pour assurer un suivi du programme, et pour laquelle noussuggérons d’en externaliser la mise en place et la gestion, dans sa phase de démarrage en tout état decause, dans la mesure où cela requiert les compétences professionnelles d’un “web master”.

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63) Entretien avec Michel-Louis Pasquier (mai 2006)

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124Programme ECOS

Cette seconde option nous semble préférable pour deux raisons principales. D’une part la distinctionentre les deux secrétariats ne correspond plus à une nécessité et à la réalité. La mise en place d’unsecrétariat unique renforcé, disposant d’un outil informatique de gestion interactive et d’une assistancetechnique pour ce faire, contribuerait à harmoniser les procédures de gestion, les rapports annuels et àdonner plus de cohérence et de visibilité du programme auprès des autorités de tutelle. D’autre part,l’externalisation conduite sous EGIDE, et donc son insertion dans le “droit commun” des PAI, fait courirle risque d’une perte d’identité du programme ECOS auprès des bénéficiaires, des membres des ComitésECOS ainsi que des partenaires latino-américains. Cette solution irait à rebours de la volonté largementexprimée de renforcer la “marque”, le label ECOS.

La mise en place d’un secrétariat unique devrait s’accompagner du maintien de ses effectifs, compte tenude la charge que requiert la gestion du programme ECOS et du nombre de projets traités, et d’une actionde formation de ces personnels aux outils informatiques en particulier pour la mise à jour et la gestionquotidienne du site Internet remanié.

Conclusion :

➤ Améliorer la transparence, l’information et le suivi en direction des bénéficiaires et des SCAC àtravers la formalisation de procédures simples et harmonisées incluant une grille d’évaluation unique.

➤ Mettre en place une plate-forme électronique interactive multi-fonctions et envisager sonexternalisation.

➤ Fusionner les deux secrétariats tout en maintenant leurs effectifs et les deux Comités afind’harmoniser les procédures et donner plus de visibilité au programme auprès des autorités de tutelle.

6.4. Recommandations à caractère institutionnel :le rôle des SCAC

Malgré les différences entre les pays éligibles en termes de contexte scientifique et universitaire et entermes de choix (bottom-up) ou de priorités scientifiques plus ou moins explicites des institutions latino-américaines, les missions ont montré que les SCAC avaient globalement une perception positive duprogramme et exprimaient des préoccupations similaires concernant les améliorations qui pouvaient yêtre apportées.

De façon générale, les SCAC doivent être considérés comme des acteurs majeurs du programme et,comme il a été dit précédemment, l’information sur les projets et leur suivi doit être systématiquementdéveloppée de façon à leur permettre d’assurer un rôle élargi dans le fonctionnement d’ECOS.

R8 – Conférer au SCAC un rôle de pivot pour l’information, la communication et la promotiond’ECOS dans les pays partenaires

Il nous parait important de souligner les pistes d’action suivantes pour les SCAC :- Informer et communiquer sur le programme ECOS, ses opportunités, ses procédures, les formalitésd’appels à propositions une fois par an au cours d’un séminaire réunissant les institutionnels exerçant lacotutelle du programme dans le pays concerné, l’association des présidents des universités là où elleexiste, les présidents d’université du pays en insistant auprès des universités de province (afin de comblerleur déficit de représentation dans le programme), des bénéficiaires anciens et actuels chargés d’apporterleur témoignage sur la réalité et les résultats du programme dans leur pays et sur leur champ disciplinaire ;

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125Programme ECOS

- Utiliser un bulletin électronique à destination des responsables universitaires et des bénéficiairesanciens et présents ;- Informer et communiquer sur les opportunités offertes par les programmes européens à destination desbénéficiaires anciens et présents d’ECOS en liaison avec les Délégations de l’UE – en retour, assurerl’information et la communication sur ECOS auprès des Délégations.

En complément, il apparaît possible pour les SCAC dans certains pays – c’est notamment le cas auVenezuela – de solliciter à la fois des entreprises françaises et locales pour du mécénat ou du sponsoring.La philosophie est tout à fait différente de la participation des entreprises dans les programmes PCP (ilne s’agit pas d’une participation) : l’objectif est d’abonder globalement l’enveloppe des SCAC sur leprogramme sans distinction de projet.

R9 – Mettre en place des actions post-ECOS pilotées par les SCAC : club ECOS, ateliers etséminaires

Nous estimons que les actions suivantes peuvent être mises en place par les SCAC :- Création dans chaque pays d’un club ECOS avec réunion annuelle facilitant la socialisation, les partagesd’expériences, la consolidation des réseaux et le développement de nouveaux projets (on notera lapréférence du SCAC en Colombie pour un club plus large, le Club Concorde, au sein duquel peuvent seretrouver les bénéficiaires ECOS) – la réunion annuelle des bénéficiaires présents et passés peut traiterle thème “Comment capitaliser sur ECOS ?” en développant des exemples de bonnes pratiques.- Organisation avec la Délégation de l’UE d’un atelier annuel d’une journée sur les programmeseuropéens : préparation des propositions, recherche de partenaires, règles de financement, etc.- Organisation d’un séminaire sur les applications industrielles (ou, dans certains cas, sociales ouporteuses de transformations institutionnelles et organisationnelles) avec les porteurs de projet ayant unpotentiel de valorisation et des responsables nationaux de la politique d’innovation et de transfert detechnologie : problématique de la valorisation, identification d’opportunités de partenariat industriel,problèmes de propriété industrielle, etc.

Conclusion :

➤ Les SCAC doivent être considérés comme des acteurs à part entière du programme ECOS etbénéficier d’une information améliorée sur les projets qui leur permette d’en assurer le suivi local etd’anticiper les problèmes éventuels.

➤ Leur responsabilité est fondamentale pour l’information, la promotion et la communication,éventuellement pour recueillir des fonds de mécénat ou de sponsoring.

➤ Elle est également fondamentale pour développer des actions post-ECOS (que certains ontd’ailleurs déjà entreprises), en particulier pour le partage d’expériences, l’accès aux programmeseuropéens, et la valorisation industrielle. Ces actions devraient pouvoir se développer en partenariatavec les organismes de recherche français présents dans les pays couverts par le programme et lespartenaires latino-américains.

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Conclusion : une feuille de routepour les ministères de tutelle

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD127Programme ECOS

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Le programme ECOS occupe une niche bien identifiée sur le “marché” de la coopération scientifiqueavec l’Amérique latine. C’est un programme apprécié, efficace, efficient et mobilisateur à l’égard de lacommunauté scientifique, notamment latino-américaine. En cela il a atteint pleinement ses objectifs.

La ligne stratégique d’ensemble des ministères de tutelle, notamment celle du ministère des Affairesétrangères, est claire. L’Amérique latine a été depuis le lancement du programme CAPES/COFECUB auBrésil, une région pilote pour la définition d’une politique de coopération scientifique et universitaire. Ladémarche est volontariste et participe de la diplomatie culturelle de la France, avec pour enjeuxl’influence française dans les pays concernés et dans les instances internationales, la promotion de lalangue française, et la formation de futures élites dans une perspective de bénéfices mutuels et partagés(et non de brain drain).Pour autant, plusieurs facteurs amènent à envisager un éclairage stratégique renouvelé. Parmi cesfacteurs, on retiendra : la stagnation de l’enveloppe financière annuelle d’ECOS depuis quelques annéesqui fait question ; l’ancienneté même du programme qui a conduit à la présente évaluation et invite à unréexamen ; le contexte des programmes européens actuels et futurs ; les changements intervenus enAmérique latine, et en particulier le développement de l’enseignement supérieur et de la recherche etl’impact de la globalisation.

La présente feuille de route vise à présenter les principaux axes d’actions qui devraient guider la stratégiedes ministères de tutelle au regard de ce programme :

Axe 1 - Accroître l’enveloppe budgétaire du programme L’enveloppe financière annuelle globale dédiée au programme est stable depuis plusieurs années, alorsmême que la demande des partenaires institutionnels latino-américains en faveur d’un accroissement dela contribution française est très forte. Ces derniers ont marqué très nettement leur volonté d’augmenterleur propre enveloppe à condition que la France fasse de même de son côté.Compte tenu du caractère efficient du programme, des résultats qui sont jugés très pertinents, et de lavolonté des partenaires latino-américains, les ministères de tutelle devraient s’engager sur la voie d’uneaugmentation de l’enveloppe annuelle globale, non pas pour accroître le montant des financementsalloués à chaque projet, mais au contraire pour augmenter le nombre de projets sélectionnés par an danschacun des pays. Cet engagement permettrait non seulement de mieux satisfaire la demande, car nombrede projets jugés excellents ne peuvent être retenus faute de financement, mais également de produire unnouvel effet d’entraînement sur l’ensemble du programme à l’égard de la communauté scientifiquelatino-américaine et française.

Par ailleurs, une enveloppe annuelle spécifique devrait être dédiée à la valorisation des projets “post-Ecos” afin de promouvoir les meilleurs projets en termes de résultats et leur apporter une aide pour lemontage de projets dans le cadre de programmes de coopération élargis (programmes européens enparticulier). Il s’agit d’une étape essentielle pour mieux capitaliser sur les plus belles réussites duprogramme ECOS. Une discussion devrait pouvoir s’engager entre les ministères de tutelle pour définirle montant de cette enveloppe et les modalités de sa prise en charge.

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD129Programme ECOS

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130Programme ECOS

Axe 2 - Ré-examiner la multiplicité des programmes à partir de la présenteétude d’évaluation dans une perspective de lisibilité et de visibilité de lacoopération scientifique avec l’Amérique Latine.La très récente initiative du ministère des Affaires étrangères de regrouper l’ensemble des PAI et desprogrammes assimilés, dont fait partie ECOS, sous l’appellation “Partenariats Hubert Curien” répond àce souci de lisibilité et de visibilité.Mais, cette démarche devrait se poursuivre, pour l’Amérique Latine, par l’évaluation du programme PCPdans les pays pertinents afin de permettre une mise en plat de la problématique “coopération scientifique– coopération industrielle” (voire envisager une fusion des deux programmes), et de mieux répondre auxattentes des partenaires latino-américains en matière d’appui à l’innovation et de transfert de technologie.

Axe 3 - Promouvoir le modèle ECOS au niveau européen dans la perspec-tive de la future redéfinition du programme européen ALBANLe programme ECOS n’est pas connu des services de la Commission européenne dont le programmeALBAN entrera bientôt dans une phase de redéfinition et dont le 7ème PCRD qui inclut les actions MarieCurie n’a pas encore démarré. Au regard des programmes européens, la recomposition du programmeECOS que nous préconisons se situe donc dans une période charnière dont il faut pouvoir tirer partie. Ils’agit de faire en sorte que le programme ECOS soit un véritable catalyseur pour le montage de projetseuropéens.

A ce titre, les ministères devraient s’engager sur les actions suivantes :- Faire connaître et communiquer sur le programme ECOS au niveau des services de la Commissioneuropéenne, en particulier de la DG Recherche, pour faire en sorte que la participation d’équipes derecherche françaises et latino-américaines à un projet ECOS soit considérée comme une plus-value dansle processus de sélection des projets sur financement européen.- Mener un travail de veille systématique quant au successeur du programme ALBAN afin de participeractivement à sa redéfinition. Des actions conjointes avec les acteurs espagnols et allemands de lacoopération pourraient être envisagées.

Ces deux actions devraient être menées par les services centraux des deux ministères (CSU/R et DREIC)en relation étroite avec la Représentation permanente à Bruxelles.

- Sensibiliser les bénéficiaires du programme ECOS aux programmes européens à travers l’organisationde séminaires d’information.

Cette action devrait être conduite par les SCAC et les Comités ECOS en partenariat avec la Délégationde l’Union européenne des pays concernés.

Axe 4 – Doter le programme d’un outil de gestion et de communicationperformantLe mode de fonctionnement et de gestion du programme est apprécié pour sa souplesse et sa flexibilité.

Néanmoins, l’absence de procédures harmonisées, la difficulté d’obtenir des données consolidées, lemanque de transparence ressenti par les bénéficiaires invitent à considérer que la mise en place d’uneplate-forme web interactive et multi-fonctions est nécessaire, à condition qu’elle soit conçue à la foiscomme :- un outil de communication, tant interne (à destination des bénéficiaires) qu’externe (promotion etvalorisation des résultats) afin de renforcer la visibilité du programme et promouvoir le label “ECOS” ;- un outil de gestion du programme, tant pour le secrétariat et les Comités (gestion quotidienne), que pourles ministères de tutelle (tableaux de bords) afin d’assurer un pilotage stratégique du programme.

La mise en place d’un tel outil devrait faire l’objet d’une dotation financière ad hoc pour sa mise en placeet s’accompagner d’une formation des personnels des secrétariats à son utilisation.

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

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Annexe 1 – Composition du comité de pilotage

M. Dominique PERREAU Conseiller diplomatique du Gouvernement,Président du Comité de pilotage

Ministère des Affaires étrangères

M. Nicolas PAULISSEN Conseiller technique au Cabinet de la Ministre Déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie

M. Antoine GRASSIN Directeur de la coopération scientifique et universitaire – (CSU)

M. Roger MANIERE Sous Directeur de la coopération universitaire (CSU/U)

M. Christian THIMONIER Sous Directeur de la coopération scientifique et de la recherche(CSU/R)

Mme Geneviève VENTURI Bureau de la coordination géographique Amérique, Caraïbes (CG/AM)

M. Jean-Luc LARGUIER Bureau de la coordination géographique Amérique, Caraïbes (CG/AM)

Ministère de l’Education Nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche

M. Marc ROLLAND Sous Directeur des relations européennes et internationales et de lacoopération (DREIC)

M. Guy RENAUD Sous Direction des relations européennes et internationales et de lacoopération (DREIC)

M. Jean LAFOREST Direction de la recherche, Chargé de mission aux relationsinternationales

Ministère de l’Economie, des finances et de l’industrie

M. Etienne COFFIN Sous Directeur pour la coopération industrielle internationale

M. Bruno COSSET Sous Direction pour la coopération industrielle internationale

Ministère de l’Agriculture

Mme Pascale RICCOBONI Adjointe au Sous Directeur des Echanges internationaux

M. Philippe FERLIN Ingénieur général IGREF

Universités – Grandes Ecoles

M. Eric ESPERET Délégué général à la Conférence des présidents d’universités

M. Dominique DEPEYRE Délégation générale à la Conférence des grandes écoles

M. Jacques GELAS Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, Délégué aux affaires internationales

Annexes

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD131Programme ECOS

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132Programme ECOS

Personnalités Extérieures - Secteur associatif et privé

M. Jean-Claude ARDITTI Président d’AVRIST

Mme Marie-Claude BABY Conseillère au Haut Conseil de la Coopération Internationale (HCCI)

M. Etienne GUYON Société française de physique

M. Jean LUNEL AVENTIS, membre de la Commission de génie bio-moléculaire

M. Daniel CHAMPLON Institut français du pétrole, Directeur des Relations Internationales

Mme Elisabeth BARSACQ Institut français du pétrole, Adjointe du directeur des relationsinternationales

Commission Européenne

M. Jean-François AGUINAGA, Direction générale Entreprises E/2, Chef d’unité Coopération entre les entreprises

DAAD (Office allemand d’échanges universitaires)

M. Wolfgang GAIRING Chef d’unité Amérique latine

Invités :

M. Bernard LAVALLÉ Président ECOS NORD

M. Bertrand FRITZ Président ECOS SUD

M. François SIRY Secrétariat général ECOS NORD

M. Cheikh GUEYE Secrétariat général ECOS SUD

Secrétariat du Comité de pilotage :

Mme Agnès de GANAY Bureau des Echanges scientifiques internationaux (CSU/RES)

M. Yves YARD Bureau de l’Evaluation (SMR/EVA)

M. Daniel VOIZOT Bureau de l’Evaluation (SMR/EVA)

Mlle Julie BARBOT stagiaire au Bureau de l’Evaluation

Mlle Clarisse HERVET stagiaire au Bureau de l’Evaluation

Mlle Victoria POTEL stagiaire au Bureau de l’Evaluation

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

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Annexe 2 - Liste des 72 projets de l’échantillon

Les tableaux de l’annexe indiquent par pays, et pour chaque projet, le champ scientifique couvert, lenuméro de référence du projet, son titre, les partenaires et les noms des responsables de projet.

Mexique - 14 projets

** en 1996 : biologie-santé-agronomie était regroupé dans la même catégorie

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD133Programme ECOS

n° référence Titre Partenaire français Partenaire mexicainet nom du responsable et nom du responsable

Hu.Soc. 2 M00H01 La pauvreté, citoyenneté, Institut d'étude Universidad de discours et politiques. du développement Guadalaraja IEDESéconomique et social - Université Paris IRecherche comparative

M04H01 Histoire des mathématiques, Université Paris 7 UNAM Mexico (en cours) analyse, mécanique,

nombre complexeVie (agro., 4 M00A01 Amélioration de la INRA Station de recherche Instituto de Ecologia Ecolo. production de champignons sur les Champignons - Dep. Hongos,

comestibles et valorisation 33883 Villenave d'Ornon Xalapa Veracruzdes résidus agricoles locaux

M01A02 Activation des mastocytes INRA ENVA Instituto Politecnicode porcs et de rats Maison Alfort Nacional ZACA

TENCO M03A03 Maîtrise intégrée du UMR INRA/DGER Universidad (en cours) parasitisme par des nématodes Toulouse Autonoma

gastro intestineaux de Yucatan - Meridachez les caprins"

M05A04 Modélisations prospectives CNRS – UNAM(en cours) de l'occupation du sol par Université Toulouse 2

approches géomatique Le Mirail et statistique

Santé 2 M96B02** Effet de la parathormone sur Université Nice CINVESTAVle tubule distal du rein de rat Sophia Antipolis

M98S04 Rôle des informations INRA Noisilly Universidad physiologiques sensorielles Autonoma de Querétaro

Sc.Exactes 5 M98P03 Dynamique moléculaire CNRS - Laboratoire de BUAP Puebla (Math., Info, induite et contrôlée par Photophysique Moléculaire Instituto de FisicaPhys.Chimie.) des lasers intenses Université Paris Sud Orsay

M98M01 Accès par le contenu INP de Grenoble CICESEet environnements auteur Laboratoire LSRcoopératif et multimédia pour le web

M99P01 Dynamique des structures Centre de Physique Instituto de Investigaciondans les systèmes étendus Théorique UPR CNRS en Communicion Optica

Marseille Universidad de San Luis Potosi

M99P04 Analyse des défauts Institut National ITS Saltillo Dept. apparaissant durant la Polytechnique de Toulouse Metal-Mecanicasolidification d'alliages UPRESA-CNRS/INPT Saltillo Coahuila d'aluminium utilisés dans l'industrie automobile

M02M02 Problèmes d'équations EHESS Paris UNAM Mexico DF(arrêté) aux dérivées partielles

non linéaires en économie et en finance

Univers 1 M97U01 Simulation expérimentale CNRS - Université Nice Instituto Astronomicade synthèses organique en Sophia Antipolis de l’UNAMphase gazeuse et solide d'environnement extraterrestres

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134Programme ECOS

Colombie - 6 projets

Venezuela - 6 projets

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n° référence Titre Partenaire français Partenaire mexicainet nom du responsable et nom du responsable

Hu.Soc. 1 CO00H01 Agriculture préhispanique CNRS Paris X Nanterre Universidad Los Andes dans la région de Bogota Dept. Antropologia -

Bogota Sc. de la vie 1 CO99A01 Substance naturelle Université Louis Pasteur Universidad de (agronomie., antiparasitaires de la Strasbourg Antioquia Medelin écologie, etc.) biodiversité colombienneSanté 1 CO00S01 Synthèse et évaluation

biologique de pseudo-péptidesSc.Exactes 3 CO00M01 Navigation visuelle d'un robot LAAS Toulouse Pontifica Universidad (Math., Info, mobile détecteur de mine Bogota Phys.Chim.) anti personnel

CO03P04 Vaporeformage catalytique Université Louis Pasteur Universidad Nacional du bioéthanol en hydrogène Strasbourg de Colombia Dept.

UMR CNRS 7515 De Ingeneria Quimica CO05P01 Oxydation et photo oxydation Université Aix-Marseille III Universidad Industrial (en cours) catalysée par des complexes Santander Bucaramanga

dioxomolybdène et tungstène supportés sur SIO 2 et TiO2

Sc. de l'univers 0

n° référence Titre Partenaire français Partenaire mexicainet nom du responsable et nom du responsable

Hu.Soc 0Sc. de la vie 1 V00A01 Relations entre l'établissement CIRAD - AMIS - Programme Centro de Investigationes(agronomie., de l'architecture de l'arbre et la Modélisation des plantes Ecologicas de Gyanaécologie, etc.) croissance en épaisseur du Montpellier Universidad Nacional

tronc chez le grignon fou et Experimental de Guyanale pin Caraïbe des Guyanes Puerto Ordazvénézuéliennes

Santé 1 V03S02 Rôle du stress oxydant dans les Université Joseph Fourier Universdad Central de(en cours) mécanismes de signalisation des Grenoble 1 Venezuela (UCV)

récepteurs de l'angiotensine II Caracas Sc.Exactes 3 V00P01 Contrôle par laser du courant Université Paris Sud Laboratorio de Química(Math., Info, dans un fil moléculaire Laboratoire Photophysique Theorica - Ecole de Phys.Chim.) Moléculaire Chimie - UCV - Caracas

V00P02 Oxydation par l'oxygène ENSSPICAM, Faculté Escuela de Químicade dérivés pétroliers catalysée des Sciences - Marseille UCVpar les composés de Molybdène

V00M02 Analyse harmonique des Université d’Angers - CNRS Departamento de mesures gaussiennes Matematicá – UCV

Sc. de l'univers 1 V99U01 Modélisation de la réponse Institut de Physique du FUNVISIS - UCVsismique 3D du bassin Globe de Parisde Caracas

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135Programme ECOS

Chili - 25 projets

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

n° référence Titre Partenaire français Partenaire mexicainet nom du responsable et nom du responsable

Hu.Soc. 4 C97H03 Les conditions d'un Université Universidad développement durable dans Toulouse-Le Mirail de Los Lagos (Osorno)la région des lacs au Chili

C04H03 Frontière et ressource(s), entre PACTE – Territoires, UMR Instituto de Estudiosintégration et conflit : pour une CNRS 5194 – Université Internacionalesnouvelle géopolitique andine ? Joseph Fourier Grenoble 1 Universidad Arturo Prat,

IquiqueC00H02 Suivi de la désertification, Laboratoire ERMES AGRIMED, Facultad de

connaissance des systèmes UFR Lettres Ciencias Agronomicas, d’élevage caprins, gestion Université d’Orléans Universidad de Chile,de la ressource en eau : La Pintana, Santiagotrois aspects pour la définition d’une politique environnementaleincluant la participation des populations dans la 4ème région du Chili

C02H05 Dynamismes et conflits IRD –UMR ENS- Labo. Universidad Católica deterritoriaux liés à la Territoires et mondialisation Valparaiso mondialisation dans le Chili dans les pays du Sud Instituto de Geografíacentral

Sc. de la vie 6 C97B03 Isolement, caractérisation et INRA (Jouy en Josas) Universidad de Chile(agronomie., culture de cellules germinalesécologie, etc.) primordiales de mammifères

domestiquesC00B05 Caractérisation de peptides UMR CNRS 5098, DRIM, Laboratorio de Genética

anti-microbiens chez des Université Montpellier 2 e Immunología Molecularmollusques bivalves d’intérêt aquacole en vue de leur application pour le contrôle des maladies

C02B02 Détection d’effets de goulots CIRAD-AMIS – Laboratoire Pontifica Universidad d’étranglement dans des BIOTROP, TA Católica de Chile populations de laminaires ayant Depto. de Ecología, Fac. subi des extinctions massives de Ciencias Biológicas

C03B04 Analyse des discontinuités Centre d’Etudes Pontifica Universidad biogéographiques et des zones d’Océanographie et de católica de Chile – de transitions le long des côtes Biologie Marine, UMR Dpto. de Ecologíachiliennes : approches CNRS -UMPCphylogéographiques.

C01B01 Etude de la mise en place de INSERM, INRA Pontifica Universidad l'acrosome chez les mammifères: Católica de Chileapproche en système in vitro dans le système souris

C00B06 Etude de la dénitrification INRA – LBE Narbonne Universidad de d’un effluent agroalimentaire Concepcionméthanisé, à forte teneur en azote, en sulfures et en sel

Santé 2 C00S02 Potentialisation de l’effet INSERM-E9904-Laboratoire Facultad de Química y antinociceptif d’un de Pharmacologie Médicale, Biología, Universidad antidépresseur par un Faculté de Médecine, de Santiagoantagoniste des récepteurs Université Clermont 15-HT1A : Etude du site d’actionet influence sur les taux médullaires de sérotonine

C01S01 Participation du glutamate et INSERM- Université Universidad de Chilede l’insuline dans la régulation Montpeliier 2du tonus sympathique central activé par le stress d’exposition au froid. Implication dans la physiologie de l’ovaire

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136Programme ECOS

Chili - 25 projets (suite)

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

n° référence Titre Partenaire français Partenaire mexicainet nom du responsable et nom du responsable

Sc.Exactes 9 C97E05 Logiques d'action pour la Université de la Méditerranée Pontificia Universidad(Math., Info, planification et la mise à jour Aix-Marseille II Catolica de ChilePhys.Chim.) de bases de données

C00E02 Synthèse électrochimique de Ecole Nationale Supérieure Labo. de Electro-couches minces de Chimie de Paris, química, Instituto desemi-conductrices de UMR CNRS 7575 Química de Valparaisochalcogénures de zinc, ZnSe, ZnTe, ZnS pour applications photovoltaïques et optoélectroniques

C00E03 Systèmes dynamiques discrets Laboratoire d’Informatique DIM, Universidad deet pavades : calcul, Algorithmique : Fondements Chilecombinatoire et géométrique et Applications, UMR CNRS

C00E04 Chimie de coordination de Laboratoire Organométallique Facultad de Química y ligands et Catalyse : Chimie et BiologíaHétérocycliques assembleurs : Electrochimie Moléculaire Universidad de Applications en catalyse UMR CNRS 6509 Chileet en optique non linéaire. Université Rennes 1

C02E04 Mécanismes de corrosion des Institut National Universidad de réfractaires dans la Polytechnique de Grenoble Concepción – pyrométallurgie du cuivre LTPCM-ENSEEG Depto. de Ingeniería

MetalúrgicaC03E08 Modélisation, analyse Ecole Polytechnique Pontificia Universidad

mathématique et simulation Centre de Mathématiques Católica de Chilenumérique de quelques Appliquées, UMR CNRS Centro de Minería, Fac.phénomènes provenant des de Ingenieríasciences de l’ingénieur.

C98 E03 Equations elliptiques CEREMADE, Université PU Chile, Santiagonon-linéaires : méthodes Paris-Dauphinevariationnelles, propriétés qualitatives

C98E01 Transport électronique dans Labo. Physique quantique, PUC, Santiagoles milieux apériodiques Toulouse

C99E08 Distributions partoniques Centre de Physique Théorique Universidad Tecnica polarisées, tests du secteur Marseille Federico Santa Mariade spin de la QCD perturbative Valparaiso et au-delà du modèle standard

Sc. de l'univers 4 C00U02 Etude sismotectonique et aléa UMR 6526 Géosciences Azur Dpto. de Geofísica,sismique au Chili Central, entre Université Nice Universidad de ChileLa Serena et Los Vilos Sophia Antipolis, IRD, CNRS(30°S – 32°S)

C97U03 Etude du milieu interstellaire Observatoire de Paris Universidad de Chiledans les Nuages de Magellan

C03U03 Morphologie, structure Institut de Physique du Globe Universidad de Chiletectonique, sismicité et couplage de Paris – UMR CNRS 7578 Dpto. de geofísicamécanique au Chili Central.

C05U02 Transferts de magmas entre Labo. des Mécanismes de Dpto. de Geologíazone de subduction, manteau Transfert en Géologie, Fac. de Ciencias Físicaset croûte continentale : UMR 5563 CNRS, y Matemáticasmécanismes, vitesses et flux ; Université Toulouse 3 Universidad de Chileexemple du magmatisme miocène de Patagonie (laccolite du Torres del Paine)

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137Programme ECOS

Argentine - 15 projets

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

n° référence Titre Partenaire français Partenaire mexicainet nom du responsable et nom du responsable

Hu.Soc. 2 A97H05 Dynamiques des réseaux et Université Paris 3 Universidad de des territoires dans l'Argentine Buenos Airesdu Mercosur

A99H01 Recompositions territoriales Université de Toulouse Universidad del Surdans la zone de transition Le Mirailsud-pampéenne

Sc. de la vie 4 A98B03 Développement de modèles de INRA Versailles - Grignon Facultad de agronomia (agronomie., fonctionnement de cultures de de Buenos Airesécologie, etc.) blé et de maïs fondés sur une

description architecturale tridimensionnelle des plantes

A99B01 Dégradation physique du sol IRD - Université Paris 6 Universidad nacional due à la pullulation des buttes de Quilmesde fourmis dans les rizières abandonnées du Nord-Est de l'Argentine

A01B02 Aliments fonctionnels: des INRA, Jouy en Josas Universidad de Tucumanbactéries lactiques productrices d’á-galactosidase pour l'amélioration de la digestabilitédes produits dérivés du soja

A02B01 Mecanismos moleculares Unité de Recherche Associé Instituto de Biologíade la detoxificación de especies CNRS-CEA “Protéines Molecular y Celularreactivas del oxígeno en Transductrices d’Energie de Rosario, IBRbacterias fotosintéticas

Santé 2 A00S02 Biocapteurs enzymatiques : Labo. Electrochimie Facultad de Cienciasétudes théoriques, cinétiques Organique et de Photochimie Químicas, Universidad et applications analytiques Rédox, UMR CNRS 5630, de Córdoba, Ciudad

Université Joseph Fourier Universitaria, 5000Grenoble 1 Córdoba

A03S02 Estudio funcional de la GTPase UMR CNRS 144 / Universidad Nacional Rab24: identificación de Institut Curie de Cuyoproteínas con las que interacciona

Sc. Exactes 5 A97E03 Ecoulements et propriétés de Université Paris 6 Universidad de transport des milieux dispersés Buenos Aireset granulaires

A00E06 Méthodes statistiques et de Laboratoire de Physique, Depto. de Física, théorie des champs en systèmes ENS-Lyon, Universidad Nacional de matière condensée de basses UMR CNRS 5672 de La Platadimensions

A01E01 Etude de la phase vitreuse des Université Paris 6 Centro Atomico supra-conducteurs à haute Barilochetempérature critique

A02E02 Síntesis y caracterización de Université Joseph Fourier CNEAmateriales electrodos para celdas Grenoble 1combustibles que trabajan a temperaturas inferiores a 800 °C(IT-S.O.F.C.)

A03E02 Propiedades de transporte y de Laboratoire FAST- Université Facultad de Ingeniería.flujos de fluidos no newtonianos Paris 11 Universidad de en medios porosos y fracturados Buenos Aires

Univers 2 A97 U03 Investigation des conditions de CNRS – Université Institut Antartiqueproduction et d’écoulements Joseph Fourier Grenoble 1 Argentine/ Conycet, des avalanches de neige Mendoza

A05U02 Déformation récente et aléa UMR 5573 CNRS Dynamique Dpto. de Ciencias sismique en Patagonie centrale de la Lithosphère Geológicas Universidad(Sud Chili-Argentine) : CC60. ISTEEM - de Buenos Airesune approche géologique. Montpellier

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138Programme ECOS

Chili - 25 projets (suite)

Ministère des Affaires étrangères - DgCiD

n° référence Titre Partenaire français Partenaire mexicainet nom du responsable et nom du responsable

Hu.Soc 1 U97H01 L'Uruguay rural et le Mercosur : Université de Toulouse Universidad dynamiques d'organisation Le Mirail de la Republicasectorielle et territoriale

Sc.Vie 2 U00B01 Clonage et caractérisation Université Paris 11 Facultad de Cienciasd’un gène impliqué dans la trafic intracellulaire de perméases dans le champignon filamenteux Apergillus nidulans

U03B01 HOW does sensory information UPR CNRS 2191 Facultad de Cienciastransfer depend on imaging Unité de Neurosciences Lab. de Neurocienciasstrategy Intégratives et IIBCE - Montevideo

Computationnelles GIF-sur-Yvette

Santé 2 U00S01 Développement de protocoles Institut Gustave Roussy Universidad d’expansion ex-vivo des cellules de la Repúblicahématopoïétiques : Evaluation préclinique

U03S02 O-glycosylation et cancer Institut Curie – Département Facultad de Medicinadu sein. Développements de Transfert - Paris. Depto. de Bioquímicabiotechnologiques appliqués au diagnostic et au traitement du cancer.

Sc. Excates 1 U00E02 Spécifications et programmes : E N S de Paris Universidad modèles de calcul, types et de la Repúblicaimplantations

Univers 0

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139Programme ECOS

Titres parus dans la série “Evaluations”

Le programme des volontaires européens de développement. Evaluation de la phase pilote (1986-1988) (n°3).L'Ecole Nationale Supérieure des Industries Agro-Alimentaires du Cameroun (ENSIAAC) (n°6).Faune sauvage africaine. Bilan 1980-1990. Recommandations et stratégie des actions de la coopérationfrançaise (n°8). Le Comité Interafricain d'Etudes Hydrauliques (CIEH) (n°10).La politique des bourses. Evaluation de l'aide publique française (1979-1988) (n°11).La reconversion des agents de la fonction publique en Guinée. Evaluation de l'aide française (1986-1992)(n°12).L'Association Française des Volontaires du Progrès (n°13).L'appui dans les secteurs du plan et des statistiques (n°14).L'appui aux formations dans le secteur BTP (n°15).L'appui au système éducatif tchadien (n°16).L'appui à l'opération villages-centres du Congo : Mindouli et Lékana (n°17).L'appui dans le domaine du livre et de l'écrit (n°18).Les administrations mauritaniennes des finances et du plan (n°19).Les réseaux de développement (n°20).La politique du ministère en faveur de la coopération décentralisée (n°21).La politique des crédits déconcentrés d'intervention (1988-1993) (n°22).L'appui au développement urbain et à la gestion locale au Bénin et à Madagascar (1982-1994) (n°24).La navigation aérienne et les activités aéroportuaires en Afrique subsaharienne et dans l'Océan indien (n°25).Le volontariat français dans les pays en développement (1988-1994) (n°26).Conséquence de la suspension de la coopération. Cas du Togo, du Zaïre et d'Haïti (n°29).La coopération documentaire (1985-1995) (n°33).Etude de synthèse d'évaluations de l'action des ONG (n°34).Programme d'appui aux administrations financières et économiques (PAAFIE) (n°35).Programme mobilisateur Femmes et développement (n°37).Evaluation rétrospective des FAC d'intérêt général (91, 93, 95) consacrés à l'appui à la politiquesectorielle en éducation formation (n°38).Evaluation de la politique française d'aide dans le secteur minier (n°39).Evaluation de la politique française d'aide dans le secteur Jeunesse et Sports (n°41).Evaluation du programme CAMPUS. Coopération avec l'Afrique et Madagascar pour la promotionuniversitaire et scientifique (n°42).Evaluation dans le secteur de la santé au Cambodge (n°44).Evaluation rétrospective des systèmes financiers décentralisés (n°45).Evaluation du projet ARCHES (n°46).Projet santé Abidjan. Evaluation des FSU-Com (n° 47).Evaluation du F3E (Fonds pour la promotion des études préalables, des études transversales et desévaluations) (n°48).Evaluation des actions de l'aide française dans le secteur agricole et l'environnement à Madagascar (n° 49).Evaluation du programme développement local et migration au Mali et au Sénégal (n° 50).Evaluation des programmes de lutte contre le VIH/sida (1987-1997), 2 tomes (n° 51).Evaluation des programmes prioritaires Palestine et Vietnam (n° 52).Evaluation de la formation des personnels de santé en Afrique et à Madagascar (n° 53).Etudier en français en Europe centrale et orientale. Evaluation des filières universitaires francophones (n° 54).Evaluation d'actions de coopération franco-marocaines pour la recherche scientifique. Programmesd'actions intégrées (n° 55).Evaluation du pôle régional de recherche appliquée au développement des savanes d’Afrique centrale(Prasac) du Coraf. (n° 56).Evaluation de la coopération télévisuelle en Afrique subsaharienne (1995-2000) (n° 57).Rapprocher les jeunes du Sud et du Nord. Evaluation de Villes. Vie. Vacances/Solidarité internationale etde Jeunesse/Solidarité internationale (n° 58).

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140Programme ECOS

Evaluation de l’aide française dans le secteur pharmaceutique – Afrique subsaharienne et Madagascar(1994-2001) (n° 59).Evaluations (Fiches-résumés de 28 évaluations réalisées entre 1993 et 1997).Evaluation de la coopération culturelle, linguistique et éducative en Amérique centrale (n° 60).Evaluation du dispositif des crédits déconcentrés « Fonds social de développement » (n° 61).Festival international des francophonies en Limousin (n° 62)Evaluation de la coopération française dans le secteur de la santé au Gabon (n° 63).Appui à la professionnalisation des opérateurs culturels du continent africain (n° 64).Evaluation de la coopération décentralisée franco-malienne (n° 65).Evaluation des appuis de la France et de la Communauté européenne aux écoles africaines de statistique (n° 66).Soutenir le cinéma des pays du Sud (n° 67).La coopération scientifique et universitaire franco-sud-africaine (n° 68).Le secteur forestier en Afrique tropicale humide 1990-2000 (n° 69).Programmes de recherche bilatéraux en Europe 1990-2000 (n°70).L'appui de la France aux associations pour la recherche en Finlande, Norvège et Suède (n°71).Appui à la coopération non gouvernementale au Cambodge 1993-2003 (n° 72).Evaluation de l'enseignement technique et de la formation professionnelle (n° 73)Evaluation Convention d’objectifs avec Cités Unies France (n° 74)L’appui de la France aux éducations en développement (n° 75)Amélioration des conditions sociales de vie des réfugiés palestiniens (n°76)Evaluation des programmes d’appui aux actions non-gouvernementales en Bolivie (n°77)Evaluation rétrospective des actions d’appui à la mise en place de SAMU (1993-2002) (n°78)Projet d’appui à la réforme des systèmes hospitaliers dans les pays de la ZSP / Evaluation rétrospective(1998-2003) (n°79)Evaluation du programmes des évaluations 2000-2004 / Les évaluations dans la ZSP (n°80)Evaluation de la politique des bourses attribuées par le MAE aux étudiants étrangers (1998-2004) (n°81)La coopération franco-indienne en sciences humaines et sociales (1992-2004) (n° 82)Programmes d’actions intégrées de recherche (PAI) franco-tunisiens (1996-2004) (n°83)Projet d’appui au développement de l’anesthésie réanimation et médecine d’urgence dans l’Océan Indien(PARMU) (n°84)Appui de la coopération française à l’organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) (n° 85)Programme franco-chinois de recherches avancées (1993-2003) (n° 86)Actions de formation dans le domaine du développement social (1997-2003) (n° 87)Evaluation du contrat de désendettement et de développement (C2D) du Mozambique (n° 88)Actions en faveur du développement durable dans la coopération internationale de la France (n° 89A –résumé du n° 89)Actions en faveur du développement durable dans la coopération internationale de la France (n° 89 –version complète)Programme de recherche urbaine pour le développement (PRUD) – Evaluation finale du projetmobilisateur FSP n°2000-120 (2001-2004) (n° 90)Renforcement du partenariat entre ONG marocaines et françaises – Evaluation du « Programme concertéMaroc » (1999 – 2005) (n° 91)Programme Solidarité Eau – Evaluation 2000-2004 (n° 92)Coopération audiovisuelle et médiatique française au Proche-Orient, au Moyen-Orient et au Maghreb1995-2005 (n°93)Echanges scientifiques et universitaires entre la France et l’Amérique Latine –Evaluation desprogrammes ECOS Nord et ECOS Sud – 1992 –2005 ( n° 94)

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