composition corporelle: principes et méthodes de...
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Dr Judith Aron-Wisnewsky
ICAN Institute Cardiométabolisme et Nutrition
Inserm U872 NutriOmique
University Pierre & Marie Curie/Paris 6
Pitié-Salpêtrière, hospital Paris
Composition corporelle: principes et méthodes de mesure
Cours DU Obésité 3 octobre 2016
Classification IMC
Maigreur <18.5
Normal 18.5-24.9
Surpoids 25-29.9
Obésité classe I 30-34.9
Obésité classe II 35-39.9
Obésité classe III ≥40 Excès de masse grasse
néfaste pour la santé
OMS
IMC= Poids (kg)
Taille² (m²)
Définition IMC
IMC
Ris
qu
e d
e M
ort
alité
Modéré Très bas Bas Modéré Elevé
Diabète
Maladies cardio-
vasculaires
Femmes Hommes
IMC et mortalité
5 Rexford S. Ahima and Mitchell A. Lazar, Science 2013
REPARTITION DES
GRAISSES
-SOUS CUTANEE vs.
VISCERALE
-ANDROIDE vs.
GYNOIDES
DEPOTS ECTOPIQUES
ANOMALIES ET
CARACTERISTIQUES
DU TISSU ADIPEUX
…….
PHENOTYPAGE PLUS PRECIS NECESSAIRE
IMC outil simples mais nombreuses limites
Tissus adipeux ectopiques Stéatose
Oppert JM, service de nutrition
IMC et masse grasse
Grande variabilité interindividuelle de la composition corporelle
Mais en moyenne:
>>>> augmentation de l’IMC est accompagné d’une augmentation de la MG
♂/♀ • ♂
– masse maigre ↑
– mG « normale » 10-15%
– masse grasse viscérale ↑
• ♀
– masse grasse sous cutanée
– mG « normale » 20-30%
IMC et sexe
Composition corporelle - Modèles
Barbe et al traité de nutrition
Tissus
Organisation
spatiale
Composants
Propriété
chimique
Compartiments
Fonctionnellement
liés
Carbone= lipides
Azote = protéines
Na+ = extra
K+ = intra
Bone minerals
Total body protein
Intracellular
Extracellular
Essential
Non-essential
Total body water
Glycogen Soft tissue minerals
Fat
Fat- free mass
Lean soft
tissue
Molecular level Heymsfield, 2004
Total Lipids
Total Body Water
Glycogen
Minerals
Protein
Composition corporelle - Modèles
Barbe et al traité de nutrition
Tissus
Organisation
spatiale
Composants
Propriété
chimique
Compartiments
Fonctionnellement
liés
Carbone= lipides
Azote = protéines
Na+ = extra
K+ = intra
Bone
Skeletal muscle
Residual
Organs
Visceral
Subcutaneous
Tissue-organ level
Adipose tissue
Heymsfield, 2004
Composition corporelle - Modèles
Barbe et al traité de nutrition
Tissus
Organisation
spatiale
Composants
Propriété
chimique
Compartiments
Fonctionnellement
liés
Carbone= lipides
Azote = protéines
Na+ = extra
K+ = intra
Masse Grasse
(triglycérides stockés dans adipocytes)
Liquides Extra
Cellulaires (plasma et interstitiel)
Masse cellulaire
active
Solides Extracellulaires
Masse grasse
masse « maigre »
Masse
non grasse et
non osseuse
Contenu Minéral osseux
Masse
grasse
Masse non grasse
(FFM)
Masse « maigre »
4 (référence) 3 2
Modèles à x compartiments
DER
Masse
minérale
Plusieurs examens
nécessaires
Masse Grasse
(triglycérides stockés dans adipocytes)
Liquides Extra
Cellulaires (plasma et interstitiel)
Masse cellulaire
active
Solides Extracellulaires
Masse grasse
masse « maigre »
Masse
non grasse et
non osseuse
Contenu Minéral osseux
Masse
grasse
Masse non grasse
(FFM)
Masse « maigre »
4 (référence) 3 2
Modèles à x compartiments
DER
Masse
minérale
Le plus utilisé
Technique de
référence =
DEXA
Masse Grasse
(triglycérides stockés dans adipocytes)
Liquides Extra
Cellulaires (plasma et interstitiel)
Masse cellulaire
active
Solides Extracellulaires
Masse grasse
masse « maigre »
Masse
non grasse et
non osseuse
Contenu Minéral osseux
Masse
grasse
Masse non grasse
(FFM)
Masse « maigre »
4 (référence) 3 2
Modèles à x compartiments
DER
Masse
minérale
Estimation
++
Masse maigre
• Modèles à 2, 3 ou 4 compartiments dépendent – de la méthode de mesure
– d’hypothèses d’hydratation de la masse maigre, teneur en potassium…
Évolution de la MM avec le sexe et l'Age
Hydratation varie aussi avec l'âge : masse cellulaire diminue avec l'âge
Masse osseuse augmente jusqu’à 15-20 ans puis diminue lentement au cours de la vie adulte (aggravée après la ménopause)
Adiposité augmente jusq’à 6 mois, puis diminue jusqu’à 7 ans et augmente de nouveau
Composition corporelle
• Composition corporelle globale – densitométrie: hydrostatique* et par pléthysmographie
– absorptiométrie biphotonique (DEXA)
– impédancemétrie
– plis cutanés
– Mesure de l’eau totale* (traceurs deuterium ou eau marquée) COUTS++
– Mesure du potassium total* (mesure du rayonnement du K marqué) COUTS ++
• Composition corporelle régionale – anthropométrie
– imagerie (DEXA, scanner, IRM)
Composition corporelle
Méthodes* de référence
• Densitométrie
densité = masse/volume
• Hypothèses – Densités différentes, constantes
• Masse grasse 0,9 kg/L
• Masse non grasse 1,1 kg/L
– Hydratation constante
Densitométrie hydrostatique
• Volume corporel = Volume d’eau déplacé
- Volume résiduel (He) - gaz intestinaux (100ml)
• Equation de Siri MG (kg) = poids (kg) x (4,95/D –4,5)
• MNG = Poids - MG
• 2 compartiments
Densitométrie hydrostatique
• Avantages – précision +++
(référence)
– peu coûteux (mesure)
– peu de risques
– répétable
• Inconvénients – immersion + expiration
forcée
– jeune enfant, sujet âgé, malades, mobilité réduite
– taille matériel
– hypothèse constance densités
– variations hydratation
– estimation gaz intestinaux
Densitométrie hydrostatique
• Loi de Boyle-Mariote
– PV = nRT et PV(vide) = P’V’ (patient) = constante
• Pression modifiée à introduction sujet
• Détermination du volume
• densité = masse/volume
• >>> découle la composition corporelle à partir d’équations connues (Siri par ex)
Densitométrie Plethysmographie BODPOD
mesuré calculé
avantages
• variation intra-individuelle faible (2%)
• variabilité inter-machine faible (0.1%)
• validée chez obèses
inconvénients
• coopération
• absence de claustrophobie
• « petit volume »
• disponibilité matériel
Densitométrie Plethysmographie BODPOD
• atténuation différentielle entre rayons 2 niveaux d’énergie (40 et 100 KeV),
• dépend composition, épaisseur tissu traversé
• balayage corps entier point par point -> Image digitalisée (pixel)
• séparation
– masse calcique osseuse (MCO)/tissus mous
– mG/mM
• 3 compartiments
Dual Energy X-ray Absorptiometry DEXA
Avantages
• mesure 3 compartiments (mG, mM, mCO)
• approche régionale
• composition d’une perte de poids
• précision +++
• pas hypothèse hydratation
• coopération minimale
Dual Energy X-ray Absorptiometry DEXA
inconvénients
• coût appareillage (60 000 euros)
• irradiation (faible: 1/5 radio thorax)
• limites – de poids (validité si BMI<35, support de la table 160kg)
– dimensions corporelles
– pas de différence graisse viscérale et sous cutanée
• absence standardisation algorithmes – modèles : Lunar, Hologic
– étalonnage pour chaque modèle (bloc fantôme)
Dual Energy X-ray Absorptiometry DEXA
• impédance = résistance tissu au passage courant alternatif
• courant transmis à travers eau et électrolytes (masse maigre)
• résistance proportionnelle au volume eau corporelle totale
• hydratation : 73 % (mM)
Impédancemétrie bio électrique
I = 800µA
Fréquence = 50MHz
I : courant alternatif faible intensité; V:tension (ddp) entre électrodes
Impédancemétrie bio électrique
• Equation : Impédance => MM
• mG = Poids – mM
• 2 compartiments
• monofréquence (5 kHz) : eau totale
• multifréquence : eau intra et extracellulaire
Impédancemétrie bio électrique
AVANTAGES – peu coûteux (mesure)
– sans risque
– simple
– rapide
– portable
– répétable
– faible erreur interobservateur (#plis)
INCONVENIENTS
– erreurs dues à hydratation (oedèmes)
– contribution segments membres, tronc
– équations diverses
– validité ? (obèse)
Impédancemétrie bio électrique
Composition corporelle à partir de différentes équations
Impédance monofréquence
Homme 40 ans, 70 kg, 1m75
Lukaski Segal Deurenberg
MM (kg) 61,4 58,0 56,2
MG (kg) 8,6 12,0 13,8
% MG 12,3 17,1 19,7
Tricipital Bicipital Sous-scapulaire Sus-iliaque
plis cutanés
Hypothèse: masse grasse sous-cutanée reflète la masse grasse totale
Plis cutanés
Compas de Harpenden 3 mesures à chaque site
• plis cutanés
• log ( plis cutanés)
• proportionnel à densité corporelle (D)
• équation de Siri mG (kg) = poids (kg) x (4,95/D –4,5)
• mNG = Poids - mG
• 2 compartiments
Plis cutanés évalue la masse grasse totale
Avantages – peu coûteux
– sans risque
– rapide
– répétable
Inconvénients – variabilité inter-
observateur+++
– variabilité répartition graisse (membres inférieurs, viscérale?)
– peu précis (obèse, oedèmes)
– variations ethniques
Plis cutanés
METHODES DE MESURE DE
LA COMPOSITION CORPORELLE REGIONALE
•rapport taille/hanches •rapport pli cutané sous-scapulaire / tricipital • compartiments adipeux spécifiques par
• imagerie, • tour de taille, • diamètre saggital
Rapport taille/ hanche
• Pas de seuils reconnus +++
• Marqueur de risque CV +++ (INTERHAART)
• Interprétation ?
• Seuil 1 – Hommes 94 cm
– Femmes 80 cm
• Seuil 2 – Hommes 102 cm
– Femmes 88 cm
Lean et al, 1995; NHLBI, 1998; WHO, 2000
Graisse abdominale viscérale Marqueurs anthropométriques: tour de taille
• Tour de taille
> 102 cm H
> 88 cm F • Pression artérielle
130/85 ou ttt anti HTA
• Glycémie à jeun
• 1,10 g/l ou diabète
• Triglycérides
• ≥ 1,5 g/l
• HDL-cholestérol
• < 0,40 g/l ;< 0,50 g/l F
Au moins 3 critères
Syndrome métabolique NCEP III … IDF
0
5
10
15
20
I II III IV
abdominal visceral fat groups
cardiac cancer all causes
P<0.001
P<0.001
P<0.009
dea
th r
ate
s (%
)
Oppert JM, Charles MA et al. Am J Clin Nutr 2002
7608 middle-aged men
15-y follow-up
(Diamètre sagittal)
Abdominal Visceral Fat and Mortality: the Paris Prospective Study
• SCANNER
– Tissu adipeux 120 UH
• IRM
– (TA blanc)
• Méthode
– Calcul des surfaces de la répartition tissu adipeux (viscéral/sous cutané)
– Évaluation globale ou localisée (L2)
Mesures radiologiques
• Objectif
• Ressources
• Précision
• Reproductibilité
• Coût
• Simplicité
• Acceptabilité
• Risques
Choix de la méthode
• Âge
• Sexe
• Activité physique
• Alimentation (quantitatif/qualitatif)
• Ethnie
• Prédisposition génétique
• Statut hormonal (ménopause, hormone de croissance, cortisol, androgènes)
Facteurs de variation
Tissu/cpt cible Reprod. Diff.technique
Densitométrie MG, MNG 3 % +++
DEXA MG,MM,MCO 1 % ++
Impédance MM, MG < 5 % +
Plis MG, MNG 5-10 % +
Imagerie Ex. Cpt adipeux < 2 % +++
spécifique
• difficultés méthodologiques – mesures anthropométriques (validité?)
– DEXA (cf)
– impédancemétrie
– Bodpod validé
• augmentation masse maigre aussi (responsable de l’augmentation DER)
Le patient obèse
Conclusions
• Aller plus loin que l’IMC
Allier mesure
• de la composition corporelle
• Aux mesures anthropométriques