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UNIVERSITE CLAUDE BERNARD - LYON 1 FACULTE DE PHARMACIE
INSTITUT DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES ET BIOLOGIQUES
2014 THESE n°24
T H E S E
pour le DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE
présentée et soutenue publiquement le 20 Février 2014
par
Mlle ROME Pauline
Née le 16 Avril 1987
Au Puy-en-Velay (43)
*****
LES PRODUITS SOLAIRES A L’OFFICINE REVUE DE LA LITTERATURE
*****
JURY
Mme BOLZINGER Marie-Alexandrine, Maître de Conférences
M. CATALA Olivier, Docteur en Pharmacie
Mme BARJHOUX Victoire, Docteur en Pharmacie
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3
Président de l’Université M. François-Noël GILLY Vice-Président du Conseil d’Administration M. Hamda BEN HADID Vice-Président du Conseil Scientifique M. Germain GILLET Vice-Président du Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire M. Philippe LALLE
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Remerciements
8
REMERCIEMENTS
Merci à ma présidente de thèse, Madame Marie-Alexand rine Bolzinger,
Professeur au Laboratoire de Dermopharmacie et Cosmétologie de l’Université
Claude Bernard de Lyon, pour m’avoir fait l’honneur de m’accompagner durant ce
travail.
Merci à Monsieur Olivier Catala, Docteur en Pharmacie, pour m’avoir transmis sa
passion pour l’exercice officinal et pour sa patience et sa pédagogie durant son
enseignement.
Merci à Madame Victoire Barjhoux, Docteur en Pharmacie, chef de produit Junior
pour le laboratoire Sanofi-Aventis, pour avoir accepté d’apporter un regard de
professionnel de l’industrie et du marketing sur mon travail. Merci pour son amitié,
pour son soutien dans les études depuis la première année de Pharmacie et jusqu’à
maintenant. Merci pour être encore à mes côtés aujourd’hui dans les bon et les
mauvais moments.
Merci à mes parents, pour m’avoir tout donné, pour m’avoir soutenue et avoir cru en
moi, pour m’avoir poussée à atteindre mes rêves, pour leur présence au quotidien, je
vous aime plus que tout.
Merci à mes frères pour m’avoir appris à me battre et pour enrichir chaque jour mon
regard sur le monde.
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Remerciements
9
Merci à mes grands parents, pour m’avoir appris le sens du travail, de l’effort et de
la réussite, pour m’avoir transmis des valeurs magnifiques, pour tout leur amour et
leur fierté. Pas un jour ne passe sans que je ne sente leur regard sur moi, d’où qu’il
soit.
Merci à ma famille, pour leur soutien, pour leur amour et leur affection.
Merci à mes meilleures amies, Cécilia et Alice pour leur soutien inconditionnel,
pour m’avoir épaulée et soutenue dans les coups durs, pour leur amitié inébranlable
et pour tous les beaux moments qu’on a vécu et qu’on va vivre ensembles. Kim,
pour être devenue un des piliers de ma vie, pour les rires et les larmes, pour ton
optimisme et ta force, pour tout ce qu’on a partagé et pour ce que l’avenir nous
réserve.
Merci à mes ami(e)s Caro, Paupau, Camille, Julia, Raphaël, pour leur joie, leur
présence, leur complicité et leur amitié, qui ont fait de toutes ces années d’études un
moment de partage et de bonheur, qui m’ont aidé et m’aident à grandir humainement
chaque jour un peu plus et qui enjolivent mon quotidien.
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Table des matières
10
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS .................................................................................................... 8
TABLE DES MATIERES............................................................................................10
TABLE DES ABREVIATIONS ................................................................................... 13
TABLE DES FIGURES .............................................................................................. 16 INTRODUCTION GENERALE .................................................................................. 17 I. Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques ...................... 19
1. GENERALITES ET DEFINITIONS ........................................................................... 20
I.1.1 Le Rayonnement Solaire .................................................................................... 20
I.1.2 La Peau ............................................................................................................... 22
I.1.2.1 Les kératinocytes ........................................................................................ 23
I.1.2.2 Les cellules de Langerhans ......................................................................... 23
I.1.2.3 Les mélanocytes .......................................................................................... 24
I.1.2.4 Les phototypes ............................................................................................ 24
I.1.2.5 Les mélanines .............................................................................................. 26
I.1.3 Effets du rayonnement sur la peau au niveau physiologique ............................. 29
I.1.3.1 Réaction des mélanocytes ........................................................................... 29
I.1.3.2 Mécanisme de la mélanogenèse UV induite ............................................... 30
2. MODIFICATIONS CUTANEES INDUITES PAR LES UV ..................................... 32
I.2.1 L’Erythème induit par les UVB ......................................................................... 32
I.2.2 L’érythème induit par les UVA .......................................................................... 34
I.2.3 Vieillissement cutané induit par les UVA .......................................................... 34
3. CONSEQUENCES BIOLOGIQUES DU RAYONNEMENT UV ............................. 37
I.3.1 Altération des bases de l’ADN ........................................................................... 39
I.3.1.1 Lésions induites par les UVB ..................................................................... 39
I.3.2 Photosensibilisation et stress oxydant ................................................................ 43
I.3.2.1 Les chromophores ....................................................................................... 43
I.3.2.2 Mécanisme de type I : arrachement d’électron ........................................... 46
I.3.2.3 Mécanisme de type II : formation d’un oxygène singulet (1O2) ................. 48 I.3.3 Mécanismes de défense et de réparation naturellement présents dans l’organisme .......................................................................................................................... 49
I.3.3.1 Mécanismes de réparation de l’ADN .......................................................... 49
I.3.3.2 Systèmes de défense antioxydante .............................................................. 53
I.3.4 Immunosuppression ........................................................................................... 56
4. LES CANCERS CUTANES ........................................................................................ 59
I.4.1 Les différents types de cancers ........................................................................... 60
I.4.1.1 Les carcinomes basocellulaires (CBC) ....................................................... 60
I.4.1.2 Les carcinomes épidermoïde ....................................................................... 61
I.4.1.3 Les Mélanomes ........................................................................................... 63
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Table des matières
11
I.4.2 Epidémiologie des cancers cutanés .................................................................... 68
I.4.3 Traitements et perspectives de guérison ............................................................. 70
I.4.3.1 Traitements des carcinomes ........................................................................ 70
I.4.3.2 Traitements du mélanome ........................................................................... 72
I.4.4 Vit D et cancer de la peau .................................................................................. 78
5. PHOTODERMATOSES .............................................................................................. 80
I.5.1 Photodermatoses d’origine génétique ................................................................ 80
I.5.2 Photosensibilités ................................................................................................. 81 II. Les photoprotecteurs actuellement utilisés ....................................... 83
1. REGLEMENTATION ................................................................................................. 84
2. METHODES D’EVALUATION ................................................................................. 87
II.2.1 87
II.2.1.1 Le facteur de protection solaire ................................................................... 87
II.2.1.2 La pigmentation immédiate ........................................................................ 88
3. LES DIFFERENTS PRODUITS EXISTANTS ........................................................... 90
II.4.1 Composition ....................................................................................................... 90
II.4.1.1 . Liste des filtres UV autorisés .................................................................... 91
II.4.1.2 Filtres organiques : ...................................................................................... 94
II.4.1.3 Filtres minéraux : ........................................................................................ 99
II.4.1.4 Excipients : ................................................................................................ 100
II.4.2 .Formulation galénique ..................................................................................... 102
4. EFFICACITE , SECURITE ET TOXICOLOGIE ..................................................... 104 III. Controverses, alternatives et perspectives d’avenir ..................... 106
1. CONTROVERSES ..................................................................................................... 107
III.1.1 Efficacité de la protection ................................................................................ 107
III.1.2 Effets systémiques ............................................................................................ 108
III.1.3 Réactions cutanées ........................................................................................... 110
2. AUTRES MOYENS DE PROTECTION .................................................................. 111
III.2.1 Protection naturelle .......................................................................................... 111
III.2.2 Protection externe ............................................................................................. 112
3. COMPLEMENTS ALIMENTAIRES ........................................................................ 113
4. ASPECT ENVIRONNEMENTAL ............................................................................ 115
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Table des matières
12
IV. Les produits solaires à l’officine .......................................................... 116
1. DES PRODUITS ADAPTES A CHAQUE TYPE DE CONSOMMATEUR ........... 117
2. COMPARAISON DES COMPOSITIONS ................................................................ 123
IV.2.1 Crèmes visage SPF 50+ .................................................................................... 123
IV.2.2 Crèmes minérales SPF 50+ .............................................................................. 126
IV.2.3 Lait enfant SPF 50+ .......................................................................................... 128
IV.2.4 Discussion ........................................................................................................ 129
3. PREVENTION ........................................................................................................... 131 CONCLUSION ........................................................................................................ 133 BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................... 136 ANNEXES ............................................................................................................... 143
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Table des abréviations
13
TABLE DES ABREVIATIONS
ANSM : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé
BFGF : Basic fibroblast growth factor
BHT : Butyl hydroxy toluène
BMDBM : Butylméthoxy di-benzoylméthane
CBC : Carcinome baso-cellulaire
CSC : Carcinome spino-cellulaire
DEM : Dose minimale érythémateuse
DEMp : Dose minimale érythémateuse sur la peau protégée
DEMn : Dose minimale érythémateuse sur la peau non protégée
DHI : Dihydroxyindole
ECD : Détection électrochimique
EGFR : Epidermal growth factor receptor
EOR : Espèces réactives de l’oxygène
ESI : Ionisation par électrospray
FDA : Food and drug administration
FPS : Facteur de protection solaire
HDI : Interféron à haute dose
HGF : Hepatocyte cell growth factor
HPLC : Chromatographie Liquide Haute Performance
IL : Interleukine
ILI : Infusion isolée de membre
ILP : Perfusion isolée de membre
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Table des abréviations
14
INPES : Institut national de prévention et d'éducation pour la santé
INSERM : Institut national de la santé et de la recherche médicale
InVS : Institut national de veille sanitaire
IP : Indice de protection
IPD : Immediate pigment darkening
LEB : Lucite estivale bégnine
MOS : Marge de sécurité
NER : Réparation par excision de nucléotide
NoAEL : No observed adverse effect
PBT : Persistent bioaccumulative toxic
PAF : Facteur d’activation plaquettaire
PAO : Période après ouverture
PDT : Photothérapie dynamique
PCNA : Antigène nucléaire de prolifération cellulaire
PEC : Concentration environnementale prédite
PGE2 : Prostaglandines E2
POMC : Pro-opiomélanocortine
PPD : Persistant pigment darkening
RFC : Facteur de réplication C
SCCP : Scientific committee on consumer products
SCF : Stem cell growth factor
SED : Dose standard érythémale
SOD : Superoxyde dismutases
TNF : Tumor necrosis factor
TNM : Tumor node metastases
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Table des abréviations
15
Trans-UCA : Acide trans-urocanique
UV : Ultra-Violets
VEGF : Facteur de croissance vasculaire endothélial
vPBT : very persistent bioaccumulative toxic
XP : Xeroderma pigmentosum
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Table des figures
16
TABLE DES FIGURES
Figure 1 : Pénétration des UV dans la peau
Figure 2 : Synthèse d’eumélanine
Figure 3 : Synthèse de phéomélanine
Figure 4 : Mélanogenèse
Figure 5 : Dimères de cyclobutane
Figure 6 : Pyrimidine 6-4 pyrimidone
Figure 7 : Oxydation de la guanine en 8-oxoGua
Figure 8 : Réparation par excision de nucléotide
Figure 9 : Oxydation de la guanine
Figure 10 : Défense antioxydante
Figure 11 : Réaction de l’ADN avec les UVA et les UVB
Figure 12 : Voie de l’immunosuppression induite par les UV
Figure 13 : Spectre du méthoxycinnamate d’éthylhexyle
Figure 14 : Spectre de l’octocrylène
Figure 15 : Spectre de la benzophénone 4
Figure 16 : Spectre du DHHB
Figure 17 : Spectre du dioxyde de titane
Figure 18 : Spectre du TiO2 et du ZnO
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Introduction générale
17
INTRODUCTION GENERALE
Seulement 5 % de l’énergie du soleil est émise sous forme de rayonnement
ultraviolet (UV). Selon la longueur d’onde, les UV se partagent en trois domaines :
les UVC de 200 à 280 nm qui sont complètement absorbés par la couche d’ozone,
les UVB de 280 à 320 nm et les UVA de 320 à 400 nm. Les UVB sont les plus
agressifs, entraînent une toxicité aigue, causant notamment des érythèmes. Les
UVA, quant à eux, sont plus nombreux et responsables de photovieillissement
cutané et d’autres altérations cellulaires.
Dans la société française, seulement depuis les années 1930 et la survenue congés
payés, le bronzage est devenu un apparat à la mode. A cette époque là, le teint halé
représente une classe de la population qui peut s’offrir des vacances au soleil. Il est
synonyme de bonne santé et de réussite sociale. Sur le plan scientifique, l’exposition
solaire est préconisée pour lutter contre le rachitisme depuis le début du XXème
siècle alors que la synthèse de vitamine D n’est pas encore connue.
Le laboratoire l’Oréal crée « l’Ambre solaire » en 1936 pour éviter les coups de soleil
[8]. Le produit filtre les UVB mais ne protège pas de la plage totale de longueur
d’onde des UV. La nocivité du rayonnement solaire est mise en lumière dans les
années 1970, date d’apparition des premiers filtres solaires brevetés par les
laboratoires Roche, L’Oréal et Roc [8]. Ces dernières années, les connaissances
concernant les effets du soleil sur la peau ont beaucoup évolué. Seulement une
dizaine d’années auparavant, les scientifiques ignoraient encore la nocivité des UVA
et la majorité de la population s’exposait sans protection et sans crainte pour sa
santé. Aujourd’hui, les données scientifiques sont plus précises. Ce travail est
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Introduction générale
18
l’occasion de faire le point sur les informations récentes concernant le soleil et la
peau, les pathologies induites par le soleil et les produits de protection solaire
disponibles à l’officine.
Le soleil reste synonyme de bien-être pour la population. Les habitudes d’exposition
correspondent au plaisir des vacances et à la mode du teint halé. Pourtant,
l’augmentation importante de l’incidence du mélanome est un phénomène alarmant.
On compte 11 176 nouveaux cas en 2012, d’après L’Institut National du Cancer.
C’est pourquoi les autorités sanitaires françaises en ont fait un sujet de santé
publique majeur. L’épidémiologie des cancers cutanés montre une augmentation
considérable de ce type de cancers depuis les dernières décennies. De plus, le
mélanome malin est l’un des cancers les plus agressifs. La prévention tient un rôle
majeur dans la lutte contre les effets néfastes du soleil et plus particulièrement dans
la lutte contre le cancer.
Le pharmacien d’officine a une place importante dans la prévention, l’information et
le suivi de la population générale car il est un acteur de santé accessible. Il est
important qu’il connaisse bien les produits disponibles à l’officine, leur mode d’action
dans la protection contre les UV, mais aussi qu’il sache analyser leur composition
afin d’en déduire les spécificités de chaque produit. Le filtre solaire parfait n’existe
pas encore, il faut donc connaître les différents filtres existants afin de savoir s’ils
protègent de la majorité des UV ou non. Des controverses persistent quant à la
composition des produits solaires et trouver des réponses à celles-ci permettra de
mieux protéger la population. La santé des patients est la priorité mais avec le soleil,
il faut permettre à la population d’associer protection et plaisir .
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
19
I.I.I.I. Le rayonnement UV et ses Le rayonnement UV et ses Le rayonnement UV et ses Le rayonnement UV et ses
conséquences biologiquesconséquences biologiquesconséquences biologiquesconséquences biologiques
Pour comprendre la nocivité du rayonnement solaire pour l’organisme, il est
important de connaître la structure et la composition de la peau. Le phénomène
physique de la production des UV par le soleil entraîne une activité chimique dans la
peau et cela a des conséquences biologiques dans l’organisme. La mélanogenèse
est la réaction de l’organisme à l’agression par les UV. Mais les réactions de défense
de l’organisme peuvent être plus importantes en fonction des altérations causées par
les UV. En effet, selon le phototype de chacun, la peau est plus ou moins
naturellement protégée. Les érythèmes et le photovieillissement cutané sont des
phénomènes connus de la population générale mais le soleil peut entraîner des
pathologies bien plus inquiétantes telles que les cancers de la peau.
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
20
1. GENERALITES ET DEFINITIONS
I.1.1 Le Rayonnement Solaire
Le rayonnement ultraviolet représente seulement 5% du rayonnement solaire. Il est
partagé en 3 domaines : UVC de 200 à 280 nm, UVB de 280 à 320 nm et UVA de
320 à 400 nm lui-même partagé en UVAI de 340 à 400 nm et UVAII de 320 à 340 nm
[9]. L’homme n’est soumis qu’aux longueurs d’ondes de plus de 280 nm, car la
totalité des UVC sont arrêtés par la couche d’ozone. C’est pourquoi les UVC ne
présentent pas de danger pour l’homme. La couche d’ozone atténue également les
UVB donc le taux d’UVB dépend de la hauteur du soleil c’est à dire de la latitude, des
saisons, du moment de la journée [10, 11]. Il y a donc plus d’UVB en altitude car
l’atmosphère y est moins dense [12, 13].
Les UVA sont le composant majoritaire de la lumière (95%). Les scientifiques les
pensaient inoffensifs mais depuis quelques années, des études ont mis en avant leur
mutagénicité. L’ADN n’absorbe que très peu les UVA, cependant, ils produisent un
stress oxydatif créant des composés qui peuvent endommager des composants
cellulaires. Ils sont responsables à court terme du phénomène de Meirowski qui se
traduit par une pigmentation immédiate de l’épiderme et à long terme du
vieillissement photoinduit. Ils présentent un rôle néfaste à long terme de par leur
implication dans le stress oxydant créant des espèces réactives qui altèrent les
cellules de l’organisme [12].
Les UVB sont moins nombreux (<5%) mais sont les plus énergétiques, leurs photons
sont directement absorbés par l’ADN et y induisent des réactions photochimiques. Ils
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
21
sont environ 1000 fois plus agressifs que les UVA. Ils sont responsables d’effets
aigus tels que les érythèmes.
La lumière pénètre d’autant plus profondément dans la peau que la longueur d’onde
est importante, ainsi, les UVB atteignent l’épiderme alors que les UVA pénètrent plus
profondément jusqu’au derme.
Figure 1 : Pénétration des UV dans la peau. D’après [5]
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
22
I.1.2 La Peau
La peau est constituée de plusieurs couches ou strates ayant chacune des
caractéristiques et des fonctions particulières : ce sont l’épiderme, le derme et
l’hypoderme.
L’épiderme est la couche la plus externe. Il comprend la couche cornée ou stratum
corneum qui assure l’étanchéité de la peau. Elle filtre 70% des UVB. L’épiderme ne
comporte pas de vascularisation et les nutriments pénètrent par diffusion du derme
[12]. Il est constitué en majorité de kératinocytes (80% des cellules de l’épiderme) et
d’autres cellules telles que des cellules dendritiques de Langerhans, des
mélanocytes (<1% des cellules de l’épiderme), des cellules de Tokes, des cellules de
Merkel. Les cellules de Merkel sont des cellules sensorielles. Les cellules de
Langerhans sont des cellules présentatrices d’antigène et permettent d’orienter la
réponse immune en réponse inflammatoire ou en une tolérance active. Elles peuvent
surréagir à certains produits lors de réactions d’hypersensibilité. Les UV inhibent les
fonctions des cellules de Langerhans et peuvent induire leur apoptose, ce qui
engendre des cancers tels que le mélanome [14].
Le derme est la couche intermédiaire. Il comprend les fibroblastes, les fibres de
collagène, l’élastine, et la matrice extracellulaire composée de glycosaminoglycanes
dont l’acide hyaluronique. Les fibroblastes synthétisent le collagène, l’élastine, les
glycosaminoglycanes et les glycoprotéines de structure [13]. De nombreux vaisseaux
le traversent et il joue un rôle nutritif important [15].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
23
I.1.2.1 Les kératinocytes
Les kératinocytes fabriquent de la kératine qui est une protéine fibreuse permettant
d’assurer la fonction barrière de la peau. Ce sont les cellules les plus nombreuses de
l’épiderme, à un mélanocyte correspondent quarante kératinocytes.
Pendant les trois premiers jours après l’irradiation, l’épiderme se désorganise, il est
appelé épiderme parakératotique. Au niveau cellulaire, on observe une augmentation
du nombre et de l’épaisseur des différentes couches de kératinocytes ainsi que
l’apparition de cellules photodyskératosiques appelées cellules «sunburn». Ce sont
des kératinocytes en apoptose. Ils ont une forme ronde, ils sont déconnectés des
kératinocytes voisins. Leur cytoplasme est éosinophile, le noyau est dense et
contracté. Ils apparaissent 24 heures après l’irradiation et disparaissent des couches
profondes de l’épiderme au-delà de 36 heures [15]. Environ 3 jours après
l’irradiation, les kératinocytes de la couche basale se divisent activement. Cela
entraine l’épaississement de l’épiderme [3].
I.1.2.2 Les cellules de Langerhans
Les cellules de Langerhans sont d’origine hématopoïétiques. Ce sont des cellules
dendritiques situées dans la couche suprabasale de l’épiderme et y créant un réseau
interdigité. Elles représentent 2 à 4% des cellules épidermiques. Leur activité de
cellules présentatrices d’antigènes leur permet d’orienter la réponse immunitaire soit
en tolérance active soit en réaction inflammatoire. Elles sont activées par les
cytokines produites par les kératinocytes et elles captent les antigènes cutanés et
migrent jusqu’aux ganglions lymphatiques où elles vont les présenter aux
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
24
lymphocytes T. Leur nombre diminue après l’exposition aux UV, leur morphologie est
modifiée et leur activité diminuée [16-18].
I.1.2.3 Les mélanocytes
Les mélanocytes sont des cellules dendritiques qui produisent la mélanine dans les
mélanosomes (vésicules apparentées aux lysosomes), cela permet une protection
contre l’impact des UVB. Ils sont situés dans l’assise basale de l’épiderme au niveau
de l’infundibulum et au sommet des papules dermiques dans les follicules pileux.
Leur densité est de 2000/mm2, elle varie selon les zone du corps. Les mélanocytes
sont plus nombreux au niveau du visage et plus rares dans la paume et les
muqueuses. La mélanine est synthétisée dans leur cytoplasme puis transmise aux
kératinocytes qui sont autour du noyau, ainsi, ils protègent le matériel génétique. Les
modifications de l’ADN de ces cellules entraînent des mutations qui sont à l’origine
des mélanomes.
I.1.2.4 Les phototypes
La couleur de la peau dépend de plusieurs facteurs. En effet, l’hémoglobine ou les
caroténoïdes interviennent dans la couleur de la peau. Cependant, elle est
majoritairement influencée par les facteurs génétiques. La couleur de la peau varie
en fonction du type de mélanines présentes dans la peau. Les peaux plus foncées
sont plus riches en eumélanines et les peaux les plus claires en phéomélanines [19].
Les différentes couleurs de peau sont classées en phototypes. La classification de
Fitzpatrick est la référence. Elle a été mise au point en 1975 et classe les individus
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
25
en fonction de leur capacité à bronzer, de la couleur des yeux, de la peau et des
cheveux. Il existe six degrés de phototypes [20].
Phototypes Caractéristiques Réaction au soleil
I
Peau blanche Cheveux roux/blonds
Yeux bleus/verts Taches de rousseur
Ne bronze jamais Coups de soleil systématiques
II
Peau claire Cheveux blonds à châtain
Yeux clairs à bruns Parfois taches de rousseur
Bronze peu Coups de soleil systématiques
III Peau intermédiaire Cheveux châtain
Bronze Parfois des coups de soleil
IV Peau mate
Cheveux bruns à noirs Yeux bruns/noirs
Bronze facilement Coups de soleil occasionnels
V Peau foncée
Cheveux noirs Yeux noirs
Bronze très facilement Coups de soleil rares
VI Peau noire
Cheveux noirs Yeux noirs
Peau foncée Jamais de coups de soleil
La pigmentation mélanique dépend de deux composantes : la pigmentation
constitutive et la pigmentation facultative. La pigmentation constitutive est présente
sur les zones qui ne sont pas exposées au soleil et diffère en fonction des hormones
ou de l’âge. La pigmentation facultative correspond au bronzage donc dépend de
l’exposition aux UV [12]. La pigmentation constitutive est très faible à la naissance, le
contact à la lumière déclenche la synthèse de mélanine. Puis à l’âge adulte, le
nombre de mélanocytes actifs diminue de 10% tous les 10 ans. Au niveau des
follicules pileux, cela entraîne le blanchiment des cheveux et des poils [13].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
26
I.1.2.5 Les mélanines
La mélanine est un polymère chromophore qui absorbe les UV. Elle est synthétisée
dans les mélanocytes par deux oxydations successives de la tyronine en dopa puis
en dopaquinone. Celle-ci se différencie alors en deux formes : l’eumélanine et la
phéomélanine. L’eumélanine est de couleur brun-noire, elle est formée de polymères
de dihydroxyindole (DHI) et de dihydroxyindole-acide carboxylique (DHICA). La
phéomélanine, quant à elle, est de couleur rousse et incorpore une cystéine à la
suite de la synthèse. Les eumélanines ont la capacité de se regrouper autour du
noyau des kératinocytes afin de protéger le matériel génétique alors que les
phéomélanines sont peu protectrices et considérées comme dangereuses car elles
peuvent générer des espèces oxygénées réactives (EOR). Les deux mélanines sont
présentes dans des proportions différentes dans l’organisme selon la génétique et
définissent ainsi toutes les couleurs de peaux et de cheveux existantes [13, 21].
Les peaux claires ou caucasiennes correspondant aux phototypes I et II contiennent
principalement des mélanosomes à phéomélanines. Les peaux mates ou
méditerranéennes correspondant aux phototypes III et IV comptent un faible nombre
de petits mélanosomes à eumélanines. Enfin, les peaux noires, correspondant aux
phototypes V et VI contiennent de gros mélanosomes à eumélanines [12], 98% des
UVB sont alors arrêtés par l’épiderme [13].
Leur capacité de protection des UV dépend de leur structure chimique, les
phéomélanines sont plutôt photosensibilisantes alors que les eumélanines ont la
capacité de neutraliser les radicaux libres photo-induits [8].
De nombreux gènes sont impliqués dans cette synthèse. Le gène codant pour la
synthèse de tyrosinase est impliqué dans la production des deux types de mélanine.
La DOPAchrome tautomérase (TRP2) est codée par le gène DCT et est impliquée
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
27
uniquement dans la synthèse d’eumélanine. La DHICA oxydase (TRP1) est
également impliquée uniquement dans la synthèse d’eumélanine et elle aurait un
rôle stabilisateur de l’activité tyrosinase [22]. Des mutations des gènes codant pour
ces protéines entraînent des pathologies pigmentaires (albinisme occulo-cutané,
piébaldisme, syndromes de Waardenburg, etc.) [10]. La mutation du gène codant
pour la tyrosinase conduit à un albinisme oculaire cutané de type 1 et la mutation du
gène codant pour la TRP1 conduit à un albinisme oculaire de type 3 [22].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
28
Figure 2 : Synthèse d’eumélanine. D’après biologiedelapeau.fr
Figure 3 : Synthèse de phéomélanine. D’après biologiedelapeau.fr
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
29
I.1.3 Effets du rayonnement sur la peau au niveau
physiologique
La mélanine a un rôle photoprotecteur. En effet, elle absorbe le rayonnement de 200
à 2000 nm qui n’a pas été réfléchi à la surface de la peau. Lorsqu’elle absorbe des
photons, elle dégage de la chaleur. Cependant, en atténuant la quantité d’UV, elle
peut être responsable de difficultés dans la synthèse de vitamine D. Enfin, elle
neutralise certains radicaux libres qui se forment après irradiation UV mais peut
également produire des espèces réactives de l’oxygènes (EOR), elles peuvent être
un radical superoxyde (O2-) ou un peroxyde d’hydrogène (H2O2) et sont plus
toxiques. Elles sont responsables de mutation de l’ADN [9, 10].
I.1.3.1 Réaction des mélanocytes
Dans un premier temps, quelques minutes après l’irradiation, les UVA entraînent une
pigmentation immédiate. Elle résulte de la photo-oxydation des mélanosomes pré-
existants dans les kératinocytes par les UVA [12, 13].
Les mélanocytes donnent sa couleur à la peau. Ils sont stimulés lors des expositions
aux UVB. Alors, ils subissent d’importantes modifications morphologiques : leur
volume cellulaire augmente ainsi que le nombre de dendrites. Les mélanocytes
dormants sont stimulés, la tyrosinase est activée. La production de mélanine est
augmentée, cela se traduit par un brunissement cutané : le bronzage. La mélanine
est produite et concentrée dans des mélanosomes qui sont transférés des dendrites
mélanocytaires jusque dans le cytoplasme des kératinocytes [23]. Le bronzage
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
30
apparaît deux jours après l’exposition et est maximal au 20ème jour, ensuite il
disparaît progressivement en l’absence d’exposition [12].
I.1.3.2 Mécanisme de la mélanogenèse UV induite
L’exposition aux UVB entraîne l’activation de la protéine de stress p38 dans les
kératinocytes. La proopiomélanocortine (POMC) est produite, cette hormone est le
précurseur de l’α-MSH (Melanocyte Stimulating Hormone), de l’ACTH (Hormone
corticotrope) et des β-endorphines. L’α-MSH stimule les récepteurs à la
mélanocortine (MC1R) des mélanocytes et l’AMPC (Adénosine monophosphate
cyclique) [24]. Cela entraîne l’activation de la tyrosinase qui active le cycle AMP
tyrosinase dépendant. Il en résulte l’augmentation du nombre et de la taille des
mélanocytes et la production d’eumélanines. Pour cela, les mélanosomes mûrissent
en subissant quatre stades de maturation. Les mélanosomes de stade I sont appelés
pré-mélanosomes. Au stade II, ils fusionnent avec des vésicules bourgeonnant de
l’appareil de Golgi. Le stade III correspond à la synthèse de mélanine. Enfin, au
stade IV, la mélanine s’accumule dans les mélanosomes qui sont transportés à la
périphérie des mélanocytes [25]. Les mélanosomes migrent le long des dimères de
microtubules d’α et de β-tubuline grâce à différentes protéines : la dynéine, la
protéine Rab 27a puis la kinésine. La liaison de l’αMSH avec le récepteur MC1R
favorise le développement des dendrites et l’accumulation des mélanosomes. La
mélanine est ensuite transmise aux kératinocytes qui la transportent à la surface de
la peau [25].
D’autre part, la sécrétion de β-endorphines dans le sang pourrait contribuer à la
sensation de bien-être procurée par l’exposition solaire.
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
31
Figure 4 : Mélanogenèse. D’après [2]
La protéine ASIP (Agouti signaling protein) antagonise l’action de l’αMSH. Elle est
produite par les mélanocytes folliculaires. Cet antagonisme entraîne la production de
phéomélanines. Tous ces facteurs sont à l’origine des différences de phototypes.
Une mutation du récepteur MC1R entraîne une diminution de l’affinité du récepteur
pour l’αMSH et le phototype roux [26].
D’autres facteurs peuvent moduler la fabrication de mélanine comme par exemple le
monoxyde d’azote produit par les kératinocytes, certains facteurs de croissance
(bFGF, SCF, HGF, ET1), certaines prostaglandines, certains oligo-éléments (cuivre)
[12].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
32
2. MODIFICATIONS CUTANEES INDUITES PAR
LES UV
Les UVB provoquent d’importants changements au niveau cutané : érythèmes,
épaississement de l’épiderme, vieillissement cutané dû à une modification des tissus
élastiques de la matrice extracellulaire et à l’altération de la jonction dermo-
épidermique.
Les UVA pénètrent plus profondément, ils entraînent majoritairement des
modifications au niveau du derme et sont responsables du vieillissement photoinduit.
I.2.1 L’Erythème induit par les UVB
Communément appelé «coup de soleil » il est la réaction la plus classique à une
exposition prolongée aux UV. C’est une brûlure dont l’intensité et la durée dépendent
de la dose d’UV reçue. Les UVB sont les principaux responsables, leur efficacité
érythémale est mille fois supérieure à celle des UVA [27]. On peut définir la dose
minimale érythémateuse (DEM) comme la quantité d’UV nécessaire pour déclencher
un érythème d’intensité minimale. Elle dépend de la quantité et de la qualité des
mélanines synthétisées [23]. Elle est en moyenne de 150 à 600 J.m-2 chez les sujets
de phototypes I à IV [28].
L’érythème induit par les UVB est le plus intense et il apparaît rapidement. Il existe
quatre degrés d’érythème actinique :
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
33
- le premier degré correspond à un érythème rose pâle, fugace et qui disparaît sans
desquamation ni bronzage ;
- au 2ème degré, l’érythème est rouge vif, légèrement douloureux et s’efface en 72
heures avec une desquamation discrète, il est suivi d’une pigmentation transitoire ;
- l’érythème de 3ème degré est cyanique avec un œdème palpable et un prurit
survient entre la 2ème et la 6ème heure et est suivi d’une pigmentation durable ;
- le 4ème degré provoque des phlyctènes qui correspondent à une brûlure du
deuxième degré, cela entraîne des douleurs puis une exfoliation intense sans
pigmentation secondaire [27].
Au niveau histologique, il survient en deux phases et selon plusieurs phénomènes :
des phénomènes immédiats et transitoires, des phénomènes retardés à partir de 3 à
5 heures et un palissement après 72 heures. Après 24 h, des « sunburn cells »
apparaissent, ce sont des cellules dyskératosiques. Elles seront ensuite détruites par
apoptose.
L‘érythème résulte d’une vasodilatation et de la production de nombreuses
molécules dont des prostaglandines et du monoxyde d’azote (NO) [12].
L’acide arachidonique est situé dans les membranes phospholipidiques et synthétise
des eicosanoïdes, les kératinocytes produisent des prostaglandines E2 responsables
de la migration et de la prolifération lymphocytaire, à l’origine de la fièvre et des
prostaglandines F2α qui sont vasoconstrictrices. Les mastocytes produisent des
prostaglandines D2, elles sont les médiateurs du recrutement des lymphocytes T, des
éosinophiles et des basophiles et retrouvées dans le développement de maladies
allergiques. Les cellules endothéliales produisent des prostacyclines. La
phospholipase membranaire permet la continuité de ce cycle en relargant des
phospholipides [27]. Les UVB entraînent la production du vascular endohelial growth
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
34
factor (VEGF) qui est un inducteur de perméabilité microvasculaire exprimé par les
kératinocytes. De plus, les UVB induisent la production de cytokines pro-
inflammatoires : IL-1, IL-6, TNFα. Cela explique l’apparition de manifestations
systémiques telles que de la fièvre, une hyperleucocytose lors d’un coup de soleil
aigu. On observe également la production d’histamine quatre heures après
l’irradiation. La peau retrouve son aspect normal grâce à la desquamation au bout de
5 semaines environ [12].
I.2.2 L’érythème induit par les UVA
L’érythème UVA, quant à lui, est plus tardif (24 à 72 heures après l’irradiation), il se
traduit par une spongiose mais pas de formation de « sunburn cells ». La spongiose
entraîne la dissociation des cellules de l’épiderme et la production de liquide dans
des vésicules pouvant s’écouler lors de leur rupture [29]. Les UVA induisent
l’expression d’IL-1α, IL-1β, TNFα [27].
I.2.3 Vieillissement cutané induit par les UVA
Le vieillissement cutané est un processus regroupant plusieurs transformations et
faisant partie intégrante du vieillissement général de l’organisme. Il est l’expression
visible de ces changements physiologiques. Différents facteurs entrent en ligne de
compte : des facteurs intrinsèques comme le temps, la génétique, les changements
hormonaux et des facteurs extrinsèques comme les expositions aux UV, le tabac,
l’alcool, les stupéfiants.
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
35
La mélanine, en absorbant les UVB et en les empêchant d’atteindre le derme
protège l’organisme de l’irradiation, ainsi, les populations caucasiennes sont plus
sensibles au vieillissement cutané que les populations noires. La fréquence des
expositions du sujet aux UV est un facteur déterminant de ce processus. En effet, la
répétition des agressions sature les systèmes de protection et de réparation
cellulaire.
Le vieillissement cutané au niveau du visage se traduit par une peau épaissie, des
pores dilatés, des lentigos solaires et des rides profondes, surtout au niveau de la
lèvre supérieure et de la patte d’oie. Ces rides sont perpendiculaires à la direction de
contraction des muscles. Les rides sont classées selon la classification de Glogau en
4 classes : l’absence de rides, la présence de rides dynamiques, la présence de
rides au repos, et la peau complètement recouverte de rides. Les vaisseaux sont
dilatés car ils sont moins bien maintenus par les tissus et causent des phénomènes
de couperose [30].
Au niveau de l’épiderme, atteint par les UVB, on observe une réduction lente et
progressive de la prolifération des kératinocytes et de l’épaisseur de l’épiderme.
L’accumulation des cornéocytes cause une xérose par rétention qui se traduit par un
toucher rugueux de la peau. Le nombre de mélanocytes en activité diminue avec
l’âge (moins 10% tous les 10 ans), ceci est visible par le grisonnement des cheveux
et des poils [12, 13]. De plus, la peau exposée devient hétérogène dans sa
pigmentation avec des zones d’hyperpigmentation ou de dépigmentation et la
présence de lentigos solaires. Les cellules de Langerhans sont moins nombreuses
dans les zones photo-exposées.
La jonction dermo-épidermique s’aplatit du fait de l’amoindrissement des oxytalanes
et des eulanines qui sont de fines fibres élastiques assurant l’armature des papilles
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
36
dermiques. La jonction entre derme et épiderme se fait donc moins bien et cela
entraîne l’apparition de ridules [30].
Cependant, la majorité des modifications a lieu dans le derme, là ou les UVA
accèdent. Le derme papillaire est le plus touché mais le derme réticulaire est aussi
modifié par ces altérations. L’exposition aux UVA entraîne la mise en place du
processus d’élastose. Les cellules perdent leur aspect dendritique pour devenir
sphériques et le contact étroit avec les fibres de collagène est diminué. Les
collagènes fibrillaires sont moins nombreux et des dystrophies des fibres d’élastine
apparaissent. Ces fibres sont alors courbes, épaisses et assemblées en amas qui
sont responsables du manque d’élasticité de la peau. L’organisation parallèle autour
de l’élastine est altérée. Ainsi, la peau apparaît moins ferme et ridée. La répétition
des expositions aux UV sont la cause de la saturation des mécanismes de réparation
de l’ADN, cela entraine des mutations de la protéine p53 et de l’ADN mitochondrial.
D’autre part, les EOR provoquent des dégâts au niveau de l’ADN, des membranes
cellulaires et des protéines de la peau. Elles sont responsables de la synthèse
excessive de MMPs (Métalloprotéases matricielles) qui sont des protéases détruisant
surtout les fibres de collagène (les collagénases) mais aussi l’élastine et les
protéoglycanes [31]. Les fibroblastes sont moins sensibles aux signaux de
transduction des facteurs de croissance tels que le TGFβ kératinocytaire. Ces
modifications entraînent une perte des propriétés physico-mécaniques du derme et le
fragilisent. [12, 30, 32, 33].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
37
3. CONSEQUENCES BIOLOGIQUES DU
RAYONNEMENT UV
Le rayonnement UV altère l’ADN soit de manière directe, avec les UVB qui atteignent
les bases de l’ADN et les modifient ; soit de manière indirecte avec les UVA qui, par
le phénomène de photosensibilisation et par l’intermédiaire de chromophores, créent
des molécules excitées qui vont agir sur les bases de l’ADN. Les photoproduits issus
de la modification des bases de l’ADN sont les mêmes après irradiation UVA ou UVB
mais sont obtenus par des voies différentes.
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
38
Figure 11 : Réactions de l’ADN avec les UVA et UVB D’après [6]
Légende : CPD : Dimères de cyclobutane 6-4PP : Pyrimidine 6-4 Pyrimidone FapyGua : 2,6-diamino-4-hydroxy-5-formoamodopyrimidine 8-oxoGua : 8-oxo-7,8-dihydroguanine
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
39
I.3.1 Altération des bases de l’ADN
I.3.1.1 Lésions induites par les UVB
Le rayonnement UVB est très énergétique. Il induit des réactions photochimiques se
traduisant par l’excitation des bases nucléiques. Les plus touchées sont les
pyrimidines (thymine et cytosine), si elles sont adjacentes, elles réagissent deux à
deux et créent de nouvelles liaisons covalentes. Ainsi, elles entraînent la formation
de photoproduits dimériques. Ces modifications de l’ADN altèrent le fonctionnement
de la cellule et peuvent induire sa mort ou entraîner des mutations qui risquent de
déclencher l’apparition de tumeurs [34].
De plus, ces photoproduits sont responsables de cascades de réactions complexes
dont découle un effet immunosuppresseur qui a un rôle dans la progression tumorale
[11].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
40
• Les dimères de type cyclobutane :
Ce sont les photoproduits issus de l’exposition aux UVB les plus nombreux. Les
rayons UVB, les plus énergétiques sont directement absorbés par l’ADN et y
induisent des réactions photochimiques, notamment sur les thymines et les cytosines
[34]. Les dimères de type cyclobutane sont produits par cyclo-addition [2+2] des
doubles liaisons C5-C6 de deux pyrimidines adjacentes [35]. Selon la position des
deux noyaux pyrimidiques par rapport au cyclobutane (syn ou trans), les diastéréo-
isomères pouvant être obtenus sont différents. Cependant, pour des raisons
stériques, seuls les dérivés syn sont formés dans l’ADN et l’isomère cis est
majoritaire [36]. Les UVA entraînent également ce type de dimères dans le cas de
deux thymines adjacentes [34].
Figure 5 : Dimères de cyclobutane D’après [7].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
19
• Pyrimidine 6-4 pyrimidone :
Ils représentent l’autre catégorie de photoproduits de la pyrimidine. Ils sont issus
d’une cycloaddition [2+2] entre la double liaison C5-C6 de la pyrimidine en 5’ et le
groupement carbonyle de la thymine situé en position 4 de la base en 3’. On obtient
alors un intermédiaire de type oxétane (ou azétidine si la base en 3’ est une
cytosine). Ensuite, une dégradation hydrolytique conduit à l’adduit (6-4).
De plus, ces photoproduits peuvent se transformer en isomère de valence Dewar
lorsqu’ils sont soumis aux UVA [35, 36].
Figure 6 : Pyrimidine 6-4 pyrimidone D’après [7]
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
19
• Autres photoproduits existants :
Les photoproduits issus de l’interaction entre deux bases pyrimidiques sont les plus
importants, cependant d’autres produits peuvent apparaître. L’adénine peut se
dimériser ou réagir avec une thymine adjacente. D’autre part, la guanine peut
s’oxyder en 8-oxo-7,8-dihydroguanine (8-oxoGua) après exposition aux UVB et UVC
[36]. Ces photoproduits sont 100 fois moins nombreux que les dimères de type
cyclobutane.
Figure 7 : Oxydation de la Guanine en 8-oxo-Gua D’après [7]
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
43
I.3.2 Photosensibilisation et stress oxydant
Il faut rappeler que les UVA sont le composant majoritaire de la lumière, de plus, leur
grande longueur d’onde entraine une pénétration jusqu’au derme alors que les UVB
pénètrent seulement dans l’épiderme.
La photosensibilisation est la formation d’espèces oxygénées réactives (EOR) après
absorption des photons UVA ou UVB par un chromophore. Il existe deux types de
réaction de photosensibilisation. La réaction de transfert d’électron ou d’atome
d’hydrogène entre le photosensibilisateur excité et le substrat représente le
mécanisme de type I. Dans l’autre cas, l’énergie absorbée par le photosensibilisateur
est transférée sur l’oxygène. Il y a alors création d’un singulet (1O2) qui peut réagir
avec le substrat. C’est le mécanisme de type II.
I.3.2.1 Les chromophores
L’énergie photonique est absorbée par des molécules appelées chromophores. Cela
les transforme en chromophores activés (ou excités). Ainsi, cette activation va
produire différentes réactions : le chromophore peut établir des liaisons avec des
macromolécules ou transmettre l’énergie qu’il a absorbée à des molécules
environnantes en créant des EOR que l’on appelle aussi « radicaux libres ».
L’oxygène singulet, les anions superoxydes, le peroxyde d’hydrogène sont des EOR.
Ces EOR sont très agressives et vont être capables de modifier les fonctions
biologiques des molécules auxquelles elles s’attaquent [13].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
44
La modification de la structure moléculaire des chromophores ou des molécules qui
ont absorbé l’énergie libérée va entraîner des altérations des activités métaboliques
cellulaires soit directement par les produits photochimiques, soit par l’induction de
processus enzymatiques ou par stimulation de l’expression de gènes [8].
Les chromophores les plus fréquents sont le 7-déhydrocholestérol, l’acide
urocanique et la mélanine. Les acides aminés les plus susceptibles d’être oxydés
sont l’histidine, la cystine et le tryptophane. Des protéines jouant le rôle de co-
facteurs absorbent également les UV : la riboflavine, la NADH, la
tétrahydrobioptérine. Les acides aminés de l’élastine et du collagène dans le derme
absorbent l’énergie autour de 300 nm et se comportent comme des chromophores.
Les membranes cellulaires, riches en acides gras polyéthyléniques insaturés (LH)
sont également la cible des oxydations, les lipides et les protéines composant la
membrane peuvent être modifiés par la photochimie. En effet, les lipides absorbent
directement les UV, les lipides non saturés sont oxydés après exposition aux UVB et
UVA. Dans la membrane, les UVA entraînent l’inhibition de la liaison du facteur de
croissance épidermique à son récepteur (EGFR). On observe également des
réactions cellulaires secondaires, par exemple l’oxydation du glutathion et de l’acide
ascorbique par des lipides oxydés. Quelques minutes après l’irradiation UVB, la Src-
tyrosine-kinase est activée et cela entraîne l’activation de gènes de stress NF-κв. Les
réactions photochimiques membranaires entraînent : l’activation de la protéine kinase
C ; l’altération du potentiel de la membrane cellulaire après irradiation par les UVB
[8].
La réaction d’oxydation se déroule en trois étapes : une phase d’initiation par un
radical libre ou par un photosensibilisateur qui entraîne la formation du radical
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
45
peroxyde (L•) puis l’arrachement d’un hydrogène entraîne la formation d’un
hydroperoxyde (LOOH) et la régénération du radical L•.
LH + •OH → L• + H2O
L• + O2 → LOO•
LOO• + LH → LOOH + L•
Ensuite, une phase de propagation permet le renouvellement du cycle à l’infini. Enfin,
on observe une phase de terminaison traduite par la recombinaison d’espèces
radicalaires. On obtient des radicaux peroxyles LOO• ou alkoxyles LO• [8].
La mélanine est un polymère chromophore qui absorbe les UVB. Ainsi elle protège
les mélanocytes et kératinocytes des UV. En outre, elle produit des EOR qui sont à
l’origine d’une plus grande susceptibilité aux mélanomes. Elle a donc un rôle pro et
anti-oxydant [37].
L’acide urocanique est un produit de la dégradation de la filaggrine, il est riche en
histidine et localisé dans la couche cornée. Il absorbe des rayons de longueur d’onde
supérieure à 290 nm. La photoactivation produit alors une transformation de la forme
trans vers la forme cis. Il est impliqué dans certains types d’immunosuppression [8].
Les β-carotènes et les lycopènes absorbent les UV et entraînent une inhibition de
l’érythème aux UV, de la dégradation du collagène et de la carcinogenèse, ils ont
une action antioxydante et photoprotectrice [8].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
46
I.3.2.2 Mécanisme de type I : arrachement d’électron
Les bases sont les éléments les plus sensibles de l’ADN aux réactions de type I
(notamment la guanine). Elles peuvent être oxydées par des radicaux libres
provenant de radicaux hydroxyles qui ont reçu de l’énergie de chromophores [12].
La guanine est celle qui possède le potentiel d’oxydation le plus bas. Son cation
radical peut se déprotoner en un radical neutre oxydant. Celui-ci réagit avec
l’oxygène et forme une base de type imidazolone qui s’hydrolyse en oxazolone. De
plus, dans l’ADN, le cation radical de la guanine peut s’hydrater et entraîner la
formation de 8-oxo-7,8-dihydroguanine (8-oxoGua) par oxydation ou de 2,6-diamino-
4-hydroxy-5-formamidoguanine (FapyGua) par réduction [36, 38].
Les pyrimidines sont, quant à elles, peu dégradées par l’arrachement
photosensibilisé. Pour la cytosine et la thymine, les réactions sont identiques. Le
cation radical est hydraté et forme ainsi des radicaux 6-hydroxy-5,6-dihydro-5-yles.
Ensuite ces radicaux réagissent avec l’oxygène pour donner des 6-hydroxy-5-peroxy-
5,6-dihydropyrimidines qui sont réduites en 5-hydroperoxy-6-hydroxy-5,6-
dihydropyrimidines. Enfin, ces produits peuvent donner des diols de thymine ou de
cytosine ou d’autres produits [36].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
47
Figure 9 : Oxydation de la Guanine. D’après [7]
UVA
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
48
I.3.2.3 Mécanisme de type II : formation d’un oxygène
singulet ( 1O2)
Le mécanisme de type II est un mécanisme indirect. En effet, il nécessite des
molécules intermédiaires : les chromophores. Les UVA sont absorbés par les
chromophores qui s’excitent et transfèrent leur énergie sur l’oxygène moléculaire qui
devient un oxygène singulet. L’oxygène singulet formé va réagir avec la guanine par
addition [4-2] et donne un endoperoxyde : la 8-oxo-Gua qui va elle-même se
décomposer en 4-hydroxy-8-oxo-4,8-dihydro-2’-désoxyguanosine (4-OH-8-oxodGua)
ou se réduire en 6-oxodGua [36, 38].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
49
I.3.3 Mécanismes de défense et de réparation naturellement
présents dans l’organisme
I.3.3.1 Mécanismes de réparation de l’ADN
L’organisme humain est conçu de telle sorte que, si l’ADN est altéré par un facteur
extérieur, des systèmes enzymatiques lui viennent en aide afin de réparer les
lésions. Ces systèmes enzymatiques sont définis génétiquement et une modification
génétique entraîne leur altération et peut être la cause d’une réponse exagérée à
une exposition aux agents génotoxiques. De plus, la capacité de réparation diminue
avec l’âge [29]. Selon les lésions engendrées, les mécanismes de réparation sont
différents.
• La réparation des mésappariements de bases
Les enzymes de la réparation des mésappariements permettent d’assurer la fidélité
de la duplication de l’ADN (fréquence d’erreurs de 10-9 à 10-10). Dans un premier
temps, ils reconnaissent l’erreur et identifient le brin parental. Puis, ils excisent la
séquence d’ADN qui entoure l’erreur. Enfin, ils reconstruisent la séquence d’ADN
avec une ADN-polymérase et une ADN-ligase. Un défaut dans ce système de
réparation peut entraîner des lésions graves, chez l’homme, cela est une
prédisposition au cancer du côlon [39].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
50
• La réparation par excision de bases
Ce mécanisme est utilisé lors de lésions spontanées de l’ADN causés par le
métabolisme interne de la cellule mais aussi pour des oxydations induites par la 8-
oxoguanine notamment par les radiations UVB.
Les enzymes intervenant dans cette réparation sont les ADN-glycosylases. Il en
existe huit chez l’homme. Elles clivent les liens glycosidiques avec le sucre et créent
ainsi des sites apuriques et apyrimidiques. Ce sont des lésions instables qui
empêchent la synthèse d’ADN par les polymérases.
L’ADN-glycosylase hGG1 permet d’éliminer les lésions oxydatives tels que la 8-
oxoGua face à une cytosine.
Certaines maladies héréditaires telles que les syndromes de Bloom et de Werner se
traduisent par une déficience des glycosylases [39].
• La réparation par excision de nucléotides (nucleotide excision
repair ou NER)
Elle représente la méthode la plus efficace contre les effets toxiques des UV. Des
protéines codées par des gènes XP interviennent dans presque chaque étape de la
réparation. Ces gènes-là sont mutés chez les patients atteints de Xeroderma
pigmentosum (voir chapitre « Photodermatoses d’origine génétique »). La NER
présente deux mécanismes différents : la réparation des lésions sur l’ensemble du
génome (GGR) et la réparation des lésions bloquant la transcription (TCR) [35].
Le processus de réparation comprend 5 étapes : tout d’abord, la lésion de l’ADN est
reconnue par le complexe protéique [XPC/hHR23B] associé aux protéines XPA et
RPA qui permettent la liaison à l’ADN simple brin ; ensuite, la protéine XPA interagit
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
51
avec le facteur TFIIH et avec l’endonucléase ERCC1/XPF, ce qui entraîne
l’écartement des brins d’ADN ; la protéine XPG incise en 3’ et le complexe
[ERCC1/XPF] coupe en 5’, ainsi, un oligonucléotide de 24 à 32 nucléotides est
excisé ; l’ADN polymérase δ ou ε reconstruit le brin excisé avec deux activateurs (le
facteur de réplication C (RFC) et l’antigène nucléaire de prolifération cellulaire
(PCNA)) ; enfin, l’ADN ligase I reconstitue la continuité du brin d’ADN [39].
Figure 8 : Réparation par excision de nucléotides .D’après [3]
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
52
• La réparation des cassures double brin par recombinaison
homologue
La réparation par recombinaison homologue préserve l’information génétique avec
une grande fidélité. Elle a lieu lorsque les extrémités des brins d’ADN ont pu être
attachées entre elles par la protéine Rad52 [39].
Dans un premier temps, les coupures double brin sont nettoyées par un complexe
exonucléolytique [hRad52/MRE11/Xrs2]. Ensuite, la protéine hRad52 se lie avec le
complexe sur le site endommagé, elle attire un duplex d’ADN homologue double brin
et déclenche ainsi la recombinaison homologue. Ainsi, la protéine hRad51 forme des
filaments entre les deux brins. Puis, on observe une invasion du double brin
homologue intact par les extrémités 3’ de l’ADN cassé. Enfin, l’ADN ligase 1
reconstruit et religature l’ADN nouvellement formé [39].
• La réparation des cassures double brin par religation non
homologue (non homologous end-joining : NHEJ)
Ce mécanisme est plus utilisé que la recombinaison homologue. L’orientation vers
l’un ou l’autre des mécanismes dépend des quantités de protéines Rad52
(recombinaison homologue) et Ku (recombinaison non-homologue) qui permettent la
reconnaissance des cassures double brin et la protection des extrémités des brins
d’ADN.
Lors de la rupture double brin de l’ADN, les extrémités simple brin obtenues sont
façonnées pour fournir un substrat pour la synthèse d’ADN par une polymérase puis
le complexe [ADN ligase IV/XRCC4] ligature les brins. Le façonnage et l’introduction
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
53
de petites délétions lors de la ligation peuvent entraîner une perte de l’activité
génétique, ce qui en fait une technique de réparation peu fidèle [39].
I.3.3.2 Systèmes de défense antioxydante
La cellule est dotée de capacités à réguler elle-même les désagréments causés par
la surproduction d’EOR. Il existe deux types de défenses, les défenses constitutives
qui sont présentes en permanence dans la cellule et les défenses inductibles.
• Protection par les systèmes enzymatiques
Les superoxydes dismutases (SOD) catalysent la dismutation de l’anion superoxyde
en oxygène et peroxyde d’hydrogène.
2O•2- + 2H+ → H2O2 + O2
Ainsi, l’anion radical superoxyde est éliminé et il ne peut plus coexister avec le
peroxyde d’hydrogène. Deux sortes de SOD sont connues : d’une part les enzymes à
cuivre et zinc, résidant dans le cytosol pour lesquelles les ions Cu2+ jouent le rôle
catalytique et les ions Zn2+ ont une activité stabilisante ; d’autre part les enzymes à
manganèse, résidant dans les mitochondries et pour lesquelles les ions Mn2+ jouent
le rôle catalytique [9].
La catalase (Cat) comporte 4 molécules d’hèmes conjuguées à des atomes de fer III.
Ce site actif catalyse la dismutation du peroxyde d’hydrogène en eau et en oxygène.
2H2O2 → 2H2O + O2
Cela conduit à l’élimination du peroxyde d’hydrogène et évite la formation du radical
hydroxyle en présence de Fe2+. Cette enzyme est inactivée par les UVA et a donc un
rôle de protection modeste [9].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
54
Enfin, la glutathion peroxydase (GSHPx) catalyse la décomposition du peroxyde
d’hydrogène en eau après oxydation du glutathion.
H2O2 + 2GSH → 2H2O + GSSG
Cette enzyme est dépendante du sélénium et se trouve uniquement dans le cytosol
des cellules. Il existe des enzymes complémentaires de cette protection. La
glutathion réductase réduit le glutathion oxydé lors de la réaction et permet de
maintenir une balance glutathion réduit – glutathion oxydé correcte. De plus, la
phospholipase A2 permet aux acides gras hydroperoxydés d’être libérés afin qu’ils
soient pris en charge par la GSHPx. Ainsi, cette enzyme permet la réduction des
hydroperoxydes organiques et d’acides gras polyéthyléniques [9].
• Protection par des petites molécules
De petites molécules sont connues pour protéger la cellule, il s’agit de la vitamine E
(α-tocophérol), la vitamine C (acide ascorbique) et les caroténoïdes.
Les pigments caroténoïdes sont très hydrophobes. Ils permettent la désactivation
physique de photosensibilisants excités triplets et de l’oxygène singulet et l’inhibition
des réactions radicalaires [9] .
La vitamine E est une molécule située essentiellement dans la membrane, elle est
donc également très lipophile. Elle a un pouvoir réducteur très important et interrompt
ainsi la propagation radicalaire dans les membranes. Elle joue un rôle dans la
désactivation de l’oxygène singulet et dans l’interception du radical hydroxyle [9].
La vitamine C, lors de son oxydation en acide déhydroascorbique, passe par la forme
de radical ascorbyl qui assure la régénération de la vitamine E en réduisant le radical
qui en est issu. Elle a également des propriétés pro-oxydantes qui entraînent la
réduction de Fe3+ et Fe2+ [9, 40].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
55
O2 (Oxygène fondamental)
H2O2 (Peroxyde
d’hydrogène)
1O2
(Oxygène singulet)
OH• (Radical
hydroxyle)
Lipoperoxydes
Protéines oxydées
ADN oxydé
-1e-
-1e-
-2e-
Fe, Cu
Catalase
Vit E, Ubiquinone,
Phospholipases
Macroprotéines, Protéasome
Endonucléases, Ligases
Ferritine, Transferrine, Chélateurs
Acide urique, Vit C, GSH, Albumine, Bilirubine
Caroténoïdes
O2-•
(Anion superoxyde)
SOD, Vit C
Les caroténoïdes et la vitamine A ont un rôle protecteur du stress induit par les UVA.
Le glutathion réagit avec le radical hydroxyle et l’oxygène singulet. Il a un pouvoir
réducteur important qui lui permet d’être donneur d’hydrogène. Ainsi, il permet la
régénération des vitamine E et vitamine C. De plus, il participe à des réactions
enzymatiques qui contribuent aux défenses antioxydantes.
Figure 10 : Défense antioxydante D’après [4].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
56
I.3.4 Immunosuppression
Des expériences ont montré que les UVB ont un effet immunosuppresseur qui est un
facteur de progression tumorale. L’acide trans-urocanique (trans-UCA), qui provient
de la désamination de l’histidine dans la couche cornée de l’épiderme, est une des
cibles des UVB. En effet, ils entraînent son isomérisation en cis-UCA qui est éliminé
dans la sueur mais une partie est diffusée dans le derme et dans le sang circulant.
Le cis-UCA a une activité immunosuppressive. Il se fixerait aux mastocytes et
augmenterait la production de prostaglandines E2 (PGE2) [11]. Les UVB provoquent
une altération de la fonction de présentation antigénique des cellules de Langerhans.
De plus, ils entraînent une réponse inflammatoire et on observe une augmentation
des PGE2 mais aussi des interleukines IL-1, IL-6 et IL-8 et de l’interféron-α. La
production de ces cytokines entraîne une cascade de réactions qui sont
responsables de l’immunosuppression [11, 41].
Les radiations entraînent des changements dans la production de cytokines et
d’autres médiateurs par les kératinocytes dans l’épiderme et par les mastocytes dans
le derme. Cela induit la migration des cellules de Langerhans dans la lymphe et
jusqu’aux ganglions. Pendant le transport, les cellules de Langerhans mûrissent et
deviennent des cellules dendritiques. Elles stimulent alors les lymphocytes T CD4+
qui se différencient en lymphocytes T helper de type 1 ou 2 et sécrètent alors des
cytokines (IL-4, IL-10) [17].
D’autre part, les kératinocytes, en réponse au stress oxydant causé par les UV,
produisent un facteur d’activation plaquettaire (PAF). La liaison du PAF à son
récepteur provoque la production de PGE2, d’IL-4 et d’IL-10 [17].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
57
Radiation UV
Absorption par les photorécepteurs présents dans la peau
Libération de médiateurs dans la peau
Changements des cellules présentatrices d’antigène
Production de lymphocytes T
IMMUNOSUPRESSION
Les UVB entraînent une immunosuppression proportionnelle à la dose d’UV reçue de
manière linéaire. Cependant, les UVA causent une immunosuppression non linéaire
sans qu’on ne puisse l’expliquer [42]. L’immunosuppression est maximale à 310 nm
pour les UVB et à 370 nm pour les UVA. On observe qu’avec une exposition
standard correspondant à 15-20 minutes l’après-midi, les UVA entraînent une
Figure 12 : Schéma de la voie de l’immunosupression induite par les UV D’après [1]
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
58
immunosuppression trois fois plus importante que les UVB. Pour une exposition lors
d’activités normales, les UVA causent l’immunosuppression due aux UV la plus
importante. Cependant, pour une exposition prolongée, il a été observé que les UVB
entraînent l’immunosuppression la plus importante. Cette différence reste encore
inexpliquée [42, 43]. L’immunosuppression induite par les UVB est maximale 24
heures après l’irradiation alors que l’immunosuppression induite par les UVA met 48
heures à apparaître. Ces divergences restent inexpliquées mais pourraient être dues
aux différents photoproduits issus des UVA et des UVB et donc à des voies menant à
l’immunosuppression différentes [44].
L’immunosuppression au niveau de la peau est causée par des lésions de l’ADN,
une isomérisation de l’acide trans-urocanique en sa forme cis et un stress oxydatif.
Cependant, l’immunosuppression due aux UV au niveau des organes internes reste
inexpliquée [43].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
59
4. LES CANCERS CUTANES
Depuis plusieurs décennies, on observe une augmentation régulière de l’incidence
des cancers cutanés, notamment dans les pays de fort ensoleillement. En effet, dans
les pays dans lesquels la population est majoritairement de phototype I et II, son
incidence double tous les dix à vingt ans, elle est passée de 2,5 à 10,8 pour 100 000
hommes et de 4 à 11 pour 100 000 femmes de 1980 à 2012 [45]. Les zones atteintes
sont les zones photo-exposées et l’incidence est plus importante chez les personnes
de phototype clair. Elle est de 3,7 % chez les femmes et de 2,7 % chez les hommes
en France en 2012 [46]. La corrélation entre les UV et les cancers de la peau a donc
été établie depuis plusieurs années déjà [34, 47].
Cela constitue une préoccupation croissante de santé publique. En effet, les
habitudes d’exposition ont considérablement changé depuis le siècle précédent. De
plus, la population vieillissante et l’augmentation de la fréquence des dépistages
contribuent à cette augmentation. C’est pourquoi, ces cancers font partie des
cancers prioritaires à surveiller par l’Institut National de Veille Sanitaire [34].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
60
I.4.1 Les différents types de cancers
Comme nous l’avons expliqué précédemment, les UVB causent des lésions de
l’ADN, entraînant des mutations géniques. Quand celles-ci interviennent sur des
gènes oncogènes ou suppresseurs de tumeurs (protéine p53), la transformation
cellulaire intervient et les cellules mutées se multiplient, donnant naissance à une
tumeur. D’autre part, les UVA créent un stress oxydant qui génère des espèces
oxygénées hautement réactives et potentiellement mutagènes. Le rayonnement
solaire provoque des lésions dans les cellules de la peau et engendre la création
tumeurs. D’autre part, il déclenche la synthèse de cytokines qui vont favoriser
l’expansion de la tumeur [47].
On observe 2 types de carcinomes : les Carcinomes Baso-cellulaires (CBC) qui
évoluent lentement et ont une malignité seulement locale et les carcinomes
spinocellulaires (CSC) qui sont eux plus agressifs. D’autre part, la forme de cancer la
plus dangereuse est le mélanome.
I.4.1.1 Les carcinomes basocellulaires (CBC)
Ils représentent le type de cancer le moins agressif. En effet, ils entraînent des
tumeurs à croissance lente, les métastases sont rares. Ils se présentent sous forme
de petites cellules basaloïdes sombres. Elles sont assez peu invasives mais
peuvent , cependant, être la cause de destruction tissulaire importante. Le traitement
est généralement l’exérèse chirurgicale.
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
61
Dans 60% des cas, on observe la perte d’hétérozygotie sur le bras long du
chromosome 9 et sur le bras long du chromosome 1. Or, ce dernier comporte de
nombreux gènes impliqués dans la différenciation terminale de l’épiderme.
Dans plus de 50 % des carcinomes spino- et basocellulaires, des mutations du gène
p53 sont présentes [47]. Le gène p53 est un gène dit « suppresseur de tumeur ». Il
code pour la protéine p53 qui permet, en cas de lésions de l’ADN de bloquer la
croissance cellulaire et de réparer l’ADN lésé. De plus, sous l’effet des UV, la
protéine p53 active la transcription de la pro-opiomélanocortine ce qui active le
bronzage. Cela explique la corrélation entre l’incapacité à bronzer et les cancers
cutanés [12].
I.4.1.2 Les carcinomes épidermoïde
Les carcinomes épidermoïdes, également appelés carcinomes spinocellulaires
(CSC) présentent une malignité locale mais aussi métastatique bien plus importante
que les carcinomes basocellulaires. On observe une plus grande fréquence
d’apparition sur les parties du corps exposées et chez les individus ayant le teint clair
ainsi que dans les professions plus exposées au soleil (marins, agriculteurs). Le rôle
du soleil dans l’apparition de cette pathologie est donc incriminé [13]. La kératose
actinique et la maladie de Bowen sont des lésions précancéreuses prédisposantes
[48, 49]. La kératose actinique entraîne des lésions squameuses, rugueuses de 2 à
6 mm de diamètre, légèrement saillantes, ayant la même couleur que la peau ou
allant de rosé à brun. La chéléite actinique est une lésion de la lèvre inférieure, elle
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
62
apparaît sèche, craquelée, blanche et rugueuse. La leucoplasie touche la muqueuse
buccale, ce sont des taches blanches dans la bouche ou à l’intérieure des joues.
La maladie de Bowen est caractérisée par une plaque squameuse, rouge à brune,
persistante qui peut être confondue avec de l’eczéma. Certaines souches de
papillomavirus peuvent entraîner des lésions de ce type [50].
Les anomalies cytogénétiques sont ici plus nombreuses, lors de lésions
précancéreuses, on observe la perte d’hétérozygotie sur les loci 3p (31%), 9p (39%),
9q (22%), 13q (52%), 17p (64%) et 17q (46%). Des pertes alléliques fréquentes sur
le chromosome 9 laissent penser que ce chromosome porte des gènes suppresseurs
de tumeur. Des mutations fréquentes des gènes suppresseurs de tumeur p53 et p16
sont également observées [13, 47]. Les CSC sont classés en fonction de critères
cliniques et histologiques afin de définir des groupes à risque faible ou à risque
significatif de récidive et/ou de métastases. Ces carcinomes sont traités soit par
exérèse chirurgicale, c’est le traitement de référence, soit par radiothérapie, soit par
chimiothérapie en dernier recours [48, 49].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
63
I.4.1.3 Les Mélanomes
Tous les 10 ans, l’incidence globale du mélanome double [47, 51]. De nombreuses
études ont montré l’implication des radiations UV dans l’augmentation de son
incidence, les UVA potentialisant l’effet carcinogène des UVB [12].
I.4.1.3.1 Facteurs de risque
De nombreux facteurs entraînant une augmentation du risque de contracter un
mélanome ont été mis en évidence. Parmi eux, certains peuvent être évités alors que
d’autres sont innés. La situation géographique, les habitudes d’exposition solaire, les
expositions précoces dans l’enfance, les expositions répétées aux UV artificiels sont
autant de facteurs qui peuvent être modifiés. D’autre part, un âge avancé et le sexe
masculin sont des facteurs associés à des plus mauvais pronostics. Le mélanome
est diagnostiqué en moyenne à 62 ans chez l’homme et à 54 ans chez la femme
[46]. Une immunosuppression chronique (leucémie chronique, lymphome non-
hodgkinien, SIDA, post-transplantation) est également observée comme étant une
cause de sensibilité plus grande au mélanome [46].
D’autres facteurs sont d’origine génétique, tels que le phénotype et le nombre et le
type de nævus [51]. Les patients porteurs de l’anomalie responsable de Xeroderma
pigmentosum ont 1000 fois plus de risque de contracter un mélanome (voir chapitre
« Photodermatoses d’origine génétique ») [52]. Des études ont également montré
qu’une mutation du gène BRAF (V600E) est présente dans environ 50 % des cas et
particulièrement chez les sujets jeunes (86 % entre 20 et 30 ans) [46]. La protéine
issue du gène BRAF joue un rôle dans le contrôle de la croissance des cellules.
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
64
Lorsqu’elle est issue du gène mutée, elle contribue à la croissance incontrôlée des
cellules tumorales [53].
D’autre part, une mutation sur le chromosome 10 de la phosphatase PTEN engendre
un risque accru de tumeur, notamment dans le cancer de l’endomètre et le
mélanome. Cette phosphatase régule négativement le cycle de la
phosphatidylinositol 3-kinase (PI3K). La PI3K est impliquée dans la croissance
cellulaire, leur différenciation et leur survie. La PTEN inhibe la PI3K et a donc une
activité suppressive de tumeur. Si la PTEN est mutée, alors les effecteurs de la PI3K
vont être activés, en particulier la protéine kinase B (AKT) qui assure la survie
cellulaire en inhibant l’apoptose [54].
La protéine B-raf régule les protéines MAPK et ERK et joue un rôle dans la division
et la différenciation cellulaire. Une mutation du gène codant pour cette protéine est
présente dans 50 à 60 % des mélanomes. La mutation a majoritairement lieu sur le
codon 600, la plus fréquente est la mutation V600E [55]. D’autres polymorphismes
prédisposent à l’apparition d’un mélanome. Ainsi, une étude a été réalisée sur
l’implication des gènes GSTM1 et GSTT1 dans le risque d’apparition de mélanomes.
Une corrélation a été établie entre l’absence de gènes GSTM1 et GSTT1, les coups
de soleil dans l’enfance et un haut risque de mélanome [28].
Les enzymes de la famille des glutathion S-transférases jouent un rôle dans la
destruction des composés induits par le stress oxydatif et ont donc une activité
antioxydante. C’est pourquoi, une mutation des gènes codants pour ces enzymes
inhiberait cette défense naturelle et augmenterait le risque de mélanome [56].
D’autres gènes peuvent être impliqués en cas de mutation dans la
mélanocarcinogénèse, tels que les gènes NRAS, CKIT, GNAQ/GNA11.
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
65
I.4.1.3.2 Classification des mélanomes
La dangerosité d’un mélanome est établie en fonction de sa classification TNM
(Tumor Node Metastases). Selon la taille de la tumeur primitive, l’atteinte des
ganglions périphériques et la présence ou non de métastases, le stade du cancer est
déterminé. Ainsi, les mélanomes de stades I et II sont localisés, ils n’ont pas
d’atteinte ganglionnaire ni de métastases. Ils sont traités par la chirurgie seule. Le
mélanome de stade III comporte des métastases et/ou une atteinte ganglionnaire. Le
mélanome de stade IV présente des métastases touchant des organes éloignés de
la tumeur primitive. Le pronostic de survie est en moyenne de moins d’un an bien
que des essais mettent en avant des survies plus longues [28].
La classification des tumeurs est effectuée grâce à l’indice de Breslow [53, 57, 58].
C’est un indicateur qui permet d’évaluer le pronostic de survie à 5 ans d’un patient
atteint de mélanome. Il est basé sur la mesure de l’épaisseur maximale de la tumeur.
Niveau Epaisseur de la tumeur
Niveau I Moins de 0,75 mm
Niveau II De 0,75 à 1,5 mm
Niveau III De 1,51 à 2,25 mm
Niveau IV De 2,25 à 3,0 mm
Niveau V Plus de 3,0 mm
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
66
L’indice de Clark représente le niveau d’invasion de la tumeur. Il traduit la profondeur
de la peau pénétrée par la tumeur [58].
Niveau Couche de la peau atteinte
Niveau I Epiderme
Niveau II Derme papillaire
Niveau III Jonction derme papillaire et réticulaire
Niveau IV Derme réticulaire
Niveau V Hypoderme
I.4.1.3.3 La mélanocarcinogénèse
A l’échelle cellulaire, les mélanocytes provenant de la crête neurale, dérivent vers la
peau où ils prennent la forme de cellules dendritiques. Certains subissent un blocage
de différenciation ou de migration, ils apparaissent alors sous forme de cellules
rondes, groupées et forment des hamartomes naeviques. 20% d’entre eux
deviendront des mélanomes [51].
La mélanocarcinogenèse est liée à la mutation d’un gène codant pour une protéine
indispensable à la suppression naturelle des tumeurs par l’organisme. Ainsi,
certaines mutations sont retrouvées dans de nombreux cancers. Comme nous
l’avons vu précédemment, la mutation du gène codant pour la protéine p53 qui est
responsable du bon fonctionnement des mitoses ou de l’apoptose est retrouvée dans
40 % des cancers humains [23] et 50 à 60 % des mélanomes.
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
67
Les métastases sont fréquentes, atteignant les ganglions lymphatiques et les
vaisseaux sanguins qui les entraînent vers le foie, les os, le cerveau, etc. C’est un
des cancers les plus dangereux et les plus mortels [2].
I.4.1.3.4 Aspect clinique
Il se manifeste alors par une tache noire, de plus de 6 mm de diamètre, plate, aux
contours irréguliers avec une couleur non uniforme variant de rouge, gris, blanc,
marron à bleu-noir et s’étendant sur la peau. Après plusieurs mois, la tâche s’épaissit
et finit par s’ulcérer. Il est fréquemment localisé sur la poitrine pour les femmes, sur
les jambes pour les hommes, mais aussi sur la tête, le cou ou les extrémités, où il est
associé à une exposition chronique au soleil [46]. Il peut également s’observer au
niveau de l’iris, de la rétine, ou encore des muqueuses buccales [59].
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
68
I.4.2 Epidémiologie des cancers cutanés
Des données provenant de registres départementaux sont centralisées et étudiées
par le Service de Biostatistiques des Hospices Civils de Lyon qui les traduit en
estimation de l’incidence au niveau national. Seuls les mélanomes invasifs sont pris
en compte. Le mélanome est le 11ème cancer le plus fréquent chez l’homme et le 9ème
chez la femme [45, 60].
Le mélanome représente environ 2% des cancers découverts chaque année en
France, c’est donc un cancer rare [13]. Une estimation en France en 2000 sur une
population de 58 518 395 habitants donne 7231 cas de mélanomes avec 58% chez
les sujets féminins contre 42% chez les sujets masculins. En 2012, selon l’institut
national du cancer, il y a eu 11 176 nouveaux cas en France dont 5429 hommes et
5747 femmes. L’évolution par rapport aux estimations précédentes montre une
augmentation majeure du nombre de cancers et une réduction de l’écart entre
hommes et femmes. Le mélanome est le cancer ayant la plus grande progression
chez l’homme (2ème accroissement le plus important chez la femme après le cancer
de la thyroïde) [61]. Le taux d’incidence du mélanome varie de 3 à 5/100 000 par an
dans les pays méditerranéens alors qu’il est de 12 à 20/100 000 par an dans les
pays nordiques [59]. C’est un chiffre qui double avec une population majoritairement
caucasienne tous les 10 à 20 ans [45]. De 1969 à 1997, le taux de mortalité par
mélanome a été multiplié par 2,9 chez l’homme. En France, l’incidence est de
10,8/100 000 hommes et 11,0/100 000 femmes en 2012.
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
69
Selon les données de l’institut national du cancer, on estime à 1 672 le nombre de
décès par mélanomes durant l’année 2012 en France, c'est-à-dire 1 % des décès par
cancers en France [45], soit un taux de mortalité en 2012 de 1,7/100 000 hommes
par an et 1,0/100 000 femmes par an.
L’incidence augmente avec la latitude, cela est encore plus marqué pour les
carcinomes spinocellulaires. On estime que l’irradiation durant l’enfance augmente
l’incidence. On observe des différences d’une région à une autre, en effet, l’incidence
est la plus élevée dans l’ouest, notamment en Bretagne avec 11,4 cas par an et pour
100 000 habitants, soit trois fois plus que sur la Côte d’Azur [13]. En effet, l’exposition
est importante dans ces régions là, l’activité agricole ou la pêche y sont répandues.
Les carcinomes cutanés sont beaucoup plus difficiles à recenser. Cependant, on
estime l’augmentation de leur incidence à 2 ou 3% par an [13]. Les carcinomes
spinocellulaires sont les carcinomes les plus mortels. L’incidence et la mortalité
augmentent fortement avec l’âge [60]. Leur incidence a régulièrement augmenté
depuis une vingtaine d’années du fait de l’allongement de la durée de vie et de
l’augmentation des mauvaises habitudes comportementales. L’incidence du CBC en
France en 2005 était d’environ 70/100 000 habitants par an. Dans un pays de fort
ensoleillement comme l’Australie, elle atteint 400/100 000 habitants par an.
L’incidence du CSC est beaucoup plus faible, elle va de 10 à 20/100 000 hommes
par an en France, contre 5 à 10/100 000 femmes [62].
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
70
I.4.3 Traitements et perspectives de guérison
I.4.3.1 Traitements des carcinomes
I.4.3.1.1 Traitements du CBC
Les traitements du CBC dépendent de l’âge du patient, de la taille de la tumeur, de
sa localisation, de l’état de santé du patient et de ses antécédents. Le plus fréquent
est la chirurgie. Pour les tumeurs aux contours bien définis, de moins de 2 cm de
diamètre, le médecin effectue une exérèse chirurgicale. Il peut également utiliser une
technique chirurgicale particulière : la chirurgie de Mohs pour des tumeurs ayant les
contours peu définis et dépassant 2 cm de diamètre, cela consiste à retirer la tumeur
par plusieurs couches. Pour des petites tumeurs de moins d’un centimètre de
diamètre, le médecin effectue un simple curetage. La cryochirurgie peut être utilisée
pour des tumeurs à faibles risques.
La radiothérapie est mise en place si la chirurgie n’est pas possible ou en traitement
adjuvant de la chirurgie. Elle est utilisée pour de plus grosses tumeurs.
La chimiothérapie peut être prescrite en application locale. La molécule
généralement utilisée est le 5-fluorouracile [49].
I.4.3.1.2 La photothérapie dynamique
La photothérapie dynamique (PDT) est une technique prometteuse. Elle peut être
utilisée pour les kératoses actiniques et les CBC superficiels. Il s’agit d’administrer au
niveau systémique ou local, une molécule photosensibilisante qui n’est pas toxique
par elle-même et qui localise la tumeur. Le photosensibilisant est sous forme de
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
71
crème la plupart du temps mais peut être également par administré par voie orale ou
injectable. Une fois qu’il est absorbé (3 à 6 heures), il est irradié à une longueur
d’onde qui lui est spécifique par un laser de faible intensité pendant 45 minutes. cela
entraîne la production d’EOR qui vont entraîner la destruction spécifique de la
tumeur. Cette technique détruit seulement les cellules cancéreuses qui sont près de
la surface de la peau. Le laboratoire Spirig a commercialisé un emplâtre
photosensibilisant composé d’acide 5-aminolévulinique : Effala® qui a été approuvé
par la HAS comme ayant un haut service médical rendu et montrant une meilleure
efficacité que la cryothérapie. Il doit être posé 4 heures avant l’irradiation. Le
laboratoire Spirig commercialise également une crème à base d’aminolévulminate de
méthyle : Metvixia®. Elle doit être appliquée 3 heures avant la séance de
photothérapie.
De nombreuses études expérimentales ont montré l’efficacité de cette technique
pour le traitement des mélanomes. Mais les études sur l’homme sont encore peu
nombreuses[59, 63].
I.4.3.1.3 Traitement du CSC
Les traitements utilisés sont les mêmes que pour le CBC. On retrouve la chirurgie en
première intention, l’électrodessication et curetage, la cryochirurgie, la chimiothérapie
ou l’immunothérapie par voie topique, le laser, la radiothérapie en cas d’impossibilité
de pratiquer la chirurgie.
De plus, certaines souches de papillomavirus étant impliquées dans la maladie de
Bowen, le vaccin Gardasil® peut être un moyen de prévention du CSC [50].
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
72
I.4.3.2 Traitements du mélanome
Il existe différents types de traitements contre le mélanome. Avec un diagnostic
précoce, le taux de guérison est d’environ 80%. Mais lorsque le mélanome devient
métastatique, il est beaucoup plus difficile à traiter. Les traitements les plus courants
sont l’exérèse chirurgicale, la chimiothérapie ou la radiothérapie, mais
l’immunothérapie et la thérapie génique ont également fait leurs preuves.
I.4.3.2.1 L’exérèse chirurgicale
L’exérèse chirurgicale est le traitement adéquat pour des mélanomes de stade I et II.
Pour des tumeurs primitives de moins d’un millimètre de profondeur, il est
recommandé de retirer un périmètre de un centimètre autour de la tumeur. Pour un
mélanome plus épais, un périmètre de deux centimètre est recommandé [53].
Des métastases isolées peuvent également être retirées, notamment si celles-ci
entraînent des symptômes altérant la qualité de vie ou des douleurs importantes [53].
I.4.3.2.2 Thérapies adjuvantes : l’immunothérapie
Les traitements par haute dose d’interféron (IFN) sont fréquemment utilisés en
traitements adjuvants de la chirurgie, voire associés à une chimiothérapie.
L’interféron pegylé alfa-2b (Intron A® des laboratoires Merck) est utilisé pour 5 ans
de traitement et il doit être administré dans les 56 jours suivant l’exérèse chirurgicale
[53, 64]. Il entraine des effets secondaires tels que une anorexie, une asthénie, de la
fièvre, des maux de tête, des troubles gastro-intestinaux et est contre indiqué en cas
de fibrillation auriculaire ou d’antécédents de dépression sévère [64].
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
73
L’interleukine-2 (IL-2) est un facteur de croissance des lymphocytes T et son
administration permet d’augmenter la capacité d’immunité antitumorale. Elle est
commercialisée sous la forme d’aldesleukine (Proleukin® par les laboratoires
Novartis) pour un usage exclusivement hospitalier. Elle reste relativement toxique et
entraine une chute des cheveux, une instabilité hémodynamique et augmente le
risque d’infections. Son utilisation est donc limitée à des cas précis et dans des
conditions précises [53]. En effet, elle n’a pas d’autorisation de mise sur le marché en
France pour le mélanome, bien qu’elle soit approuvée par la FDA aux Etats-Unis.
L’ipilimumab (Yervoy® des laboratoires Bristol-Myers Squibb) a l’autorisation de mise
sur le marché en deuxième intention dans le mélanome métastatique. C’est un
anticorps monoclonal bloquant le CTLA4 (cytotoxic T-lymphocyte-associated antigen
4) et permettant ainsi la prolifération des lymphocytes T cytotoxiques. De ce fait,
l’immunité antitumorale du patient est augmentée [45, 53, 65, 66]. Ce traitement a
montré son efficacité dans les cancers métastatiques entrainant des rémissions
complètes de la maladie. Il est utilisé à un dosage de 3mg/kg tous les 21 jours et
pour quatre cures. Il présente peu d’effets indésirables (surtout des manifestations
cutanées, une asthénie, des diarrhées) mais il reste très cher (71 000€ pour le
traitement d’ un patient de 70 kg). Il est donc indispensable de cerner les profils de
patients répondeur au traitement. D’autres études à des doses plus élevées ou en
associations avec la dacarbazine ou le bévacizumab sont en cours [45].
D’autre part, le vemurafenib (Zelboraf® par les laboratoires Roche), un inhibiteur de
tyrosine kinase, peut être utilisé en première intention pour les mélanomes
métastatiques exprimant la mutation du gène Braf sur le codon 600 [65]. Cette
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
74
mutation est présente chez 42 à 66 % des patients atteints de mélanome
métastatique [45, 64, 66].
D’autres classes de molécules ont montré leur efficacité. Ainsi, le nivolumab (Bristol-
Myers Squibb) a montré une réponse intéressante suite a une étude de phase I dans
le traitement du mélanome métastatique en échec thérapeutique et entraînerait
moins d’effets indésirables que l’ipilimumab. Le lambrolizumab (Merck) est un
anticorps monoclonal qui bloque le récepteur à la PD-1 (Programmed death protein-
1), une protéine exprimée à la surface des lymphocytes T qui entraîne leur apoptose
[53]. Il a également montré des résultats fructueux après un essai de phase I dans le
traitement de mélanomes avancés.
I.4.3.2.3 Thérapies adjuvantes : la radiothérapie
La radiothérapie est préconisée en thérapie adjuvante après une exérèse
chirurgicale de la tumeur primitive dans certains cas de mélanomes avec un haut
risque de récurrence. Elle peut être associée à un traitement par interféron.
I.4.3.2.4 La perfusion/infusion primaire de membre
La perfusion isolée de membre (ILP) est une technique préconisée en cas d’atteinte
localisée à un membre par des métastases en transit. Elle consiste à effectuer une
dérivation du circuit sanguin du membre concerné, et à le faire passer dans une
machine qui le chauffe et l’oxygène à l’extérieur de l’organisme et à y injecter une
chimiothérapie afin que celle-ci n’engendre pas d’effets secondaires systémiques
[64]. L’infusion isolée de membre (ILI) est moins invasive, plus simple et permet des
traitements plus courts que l’ILP. En effet, le flux sanguin est reproduit manuellement
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
75
à l’aide d’une seringue donc il n’y a pas besoin de machine pour pomper et oxygéner
[64]. La molécule de chimiothérapie utilisée dans cette technique est le melphalan
(Alkeran®) qui est une moutarde à l’azote, elle sera associée avec du TNFα (Tumor
necrosis factor).
I.4.3.2.5 La chimiothérapie
La chimiothérapie était le traitement le plus utilisé jusqu’en 2011, notamment avec
des molécules telles que la dacarbazine, le temozolomide, la fotémustine, le
carboplatine ou les taxoïdes mais les résultats restent limités et ces molécules ne
garantissent pas une survie au cancer [45].
La dacarbazine (Déticene®) est une des molécules les plus utilisées pour le
traitement du mélanome. C’est un précurseur des bases puriques, elle inhibe donc la
synthèse de l’ADN tumoral. Elle entraine des nausées et vomissements fréquents
donc des antiémétisants doivent être associés ; une toxicité hématologique qui
explique une surveillance avant et après chaque cure et parfois des alopécies, des
photosensibilisations ou des aménorrhées.
Le temozolomide (Témodal®) est un alkylant également et montre des résultats
similaires à la dacarbazine mais serait mieux toléré. Il n’a pas encore d’AMM pour le
traitement du mélanome malin [53].
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
76
I.4.3.2.6 La thérapie ciblée
Le vemurafenib et le dabrafénib sont des molécules qui agissent directement sur le
gène BRAF muté et l’inactivent. Des essais ont montré leur efficacité. Les effets
indésirables observés sont des arthralgies, des rash cutanés, une asthénie. Des
mécanismes de résistance sont développés par les tumeurs qui réapparaissent [53].
C’est pourquoi leur association avec le trametinib est étudiée. C’est un inhibiteur de
la MAPK kinase qui est directement activée par la protéine BRAF. Cette association
montre des résultats intéressants et une diminution des phénomènes de résistance
[53].
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
77
Types de traitements Indication Médicaments AMM
Exérèse chirurgicale 1
ère intention pour tous les stades de Mélanome lorsqu’il est possible de l’enlever. Pour la tumeur primaire et les
ganglions environnants en fonction du stade.
Immunothérapie
Stade I et II, si tumeur > 1,5
mm
Thérapie adjuvante à la
chirurgie
Stade III et IV
Aldesleukin (Proleukin®) Pas d’AMM pour le mélanome
AMM pour l’adénocarcinome rénal
Interféron α2b (IntronA®) AMM pour le mélanome malin
Ipilimumab (Yervoy®) AMM en 2ème
intention pour le mélanome métastatique
Radiothérapie
Stade III adjuvante
Stade IV pour les
métastases
Chimiothérapie
Stade III si on ne peut pas
enlever le mélanome
Stade IV
Dacarbazine (Deticene®) AMM pour le mélanome malin
Temozolomide (Temodal®) Pas d’AMM pour le mélanome
AMM pour le glioblastome multiforme et le gliome malin
Perfusion de membre Métastases en transit dans
un membre Melphalan (Alkeran®) Pas d’AMM pour le mélanome
Thérapie ciblée Vémurafénib (Zelboraf®) AMM pour le mélanome non résecable ou métastatique
porteur d’une anomalie BRAF v600
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
78
I.4.4 Vit D et cancer de la peau
La vitamine D3 ou cholécalciférol joue un rôle central dans l’absorption du calcium et
du phosphate. C’est une pro-hormone liposoluble dérivée de la structure du
cholestérol. Elle est hydroxylée au niveau hépatique en 25-OH-D3 puis, dans le rein,
elle se transforme en calcitriol qui est indispensable à l’absorption digestive du
calcium et à la minéralisation osseuse [67]. De plus, la vitamine D3 améliore la
fonction musculaire, ce qui permet de réduire le risque de chutes. Elle joue aussi un
rôle dans la prévention de maladies cardio-vasculaires, auto-immunes et
cancéreuses. Les apports nutritionnels recommandés chez l’adulte sont de 200
UI/jour soit environ 5 µg, ils sont augmentés chez la femme enceinte ou allaitante
(400 UI/jour) ainsi que chez l’enfant (300 UI/jour avant 6 mois puis 400 UI/jour) et
chez la personne âgée (400 UI/jour) [67]. Cependant, 50 à 80% de la population en
serait déficitaire. Une insuffisance se traduit par un taux sérique inférieur ou égal à
50 nmol/L. Le taux souhaitable de Vitamine D est de 75-100 nmol/L [15]. Cependant,
il faut tenir compte du fait que les dosages de la vitamine D sont souvent peu
spécifiques et manquent de sensibilité et de reproductibilité [68].
Cette dose ne peut pas être apportée par l’alimentation seule, la vitamine D est
également produite par photosynthèse grâce au rayonnement UVB de la manière
suivante : Les UVB entraînent la photolyse du 7-déhydrocholestérol (Provitamine D3)
qui est un constituant des membranes cellulaires. Ce phénomène produit la
prévitamine D3 qui s’isomérise en vitamine D3 [67].
La quantité d’UVB nécessaire est inférieure au seuil de l’érythème. Elle correspond à
une exposition d’environ 30 minutes par jour, plus ou moins selon la latitude, la
saison et les facteurs personnels. Une exposition prolongée au soleil n’entraîne pas
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
79
une surproduction de vitamine D car la quantité de vitamine D augmente jusqu’à un
plateau correspondant à 15% du contenu cutané en 7-déhydrocholestérol. De plus, il
existe une photolyse de la prévitamine D et de la vitamine D qui permet d’éviter une
éventuelle intoxication [67].
Il existe de nombreux écrans entre le soleil et la provitamine D. La mélanine est un
écran solaire physiologique. Selon le degré de pigmentation cutané, l’exposition
nécessaire pour une production maximale de vitamine D peut être jusqu’à 6 fois plus
longue car une peau riche en mélanine doit absorber davantage de rayons UV pour
produire la vitamine D [15].
D’autre part, l’âge est un facteur de diminution de la production de vitamine D3. En
effet, la concentration épidermique en 7-déhydrocholestérol diminue avec l’âge [67].
De plus, la photosynthèse est diminuée chez les personnes âgées et chez les
personnes obèses et est modifiée selon l’intensité du rayonnement solaire : la
saison, la latitude, l’heure de la journée [67]. La supplémentation en vitamine D se
fait par voie orale, elle existe sous forme d’ampoules buvables (Uvedose®, ZymaD®)
et elle est le meilleur moyen de traiter une carence.
Des études épidémiologiques ont montré une corrélation entre des taux sériques de
vitamine D insuffisants et le risque de cancers [69]. Cependant, les techniques de
dosages et le taux normal de vitamine D sériques étant encore débattus, rien
n’atteste d’un effet préventif de l’exposition solaire ou d’une supplémentation en
vitamine D contre les pathologies cancéreuses ou cardiovasculaires. La
photoprotection ne modifie pas le taux de vitamine D dans le sang et surtout protège
contre les cancers cutanés et le photovieillissement [68].
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
80
5. PHOTODERMATOSES
I.5.1 Photodermatoses d’origine génétique
Ce sont des maladies entraînant des atteintes cutanées d’origine génétique, le plus
souvent dues à une mutation récessive. Elles peuvent être dues à un trouble de la
réparation des lésions de l’ADN induites par les UV. Il s’agit en général de
Xeroderma pigmentosum (XP). Les patients porteurs de cette maladie ont beaucoup
plus de risque de contracter un cancer cutané. C’est une maladie génétique rare,
autosomique récessive qui est due à une mutation des gènes responsables de la
NER. Sur les 30 gènes impliqués dans le système NER, sept d’entre eux sont liés à
la maladie (XPA à XPG) [70, 71]. Une mutation de ces gènes entraîne une déficience
du système NER, ce qui provoque de graves conséquences dermatologiques et
oculaire. Les patients atteints de XP ont une photosensibilité exacerbée de la peau et
des yeux. Ils présentent des anomalies de la pigmentation qui donnent un aspect
poïkylodermique. Des tumeurs bénignes et malignes apparaissent rapidement sur les
zones exposées au soleil. Les troubles oculaires sont des cataractes ou des kératites
mais également des tumeurs conjonctivales ou palpébrales qui peuvent entraîner la
cécité [35, 70, 71].
On trouve également des anomalies enzymatiques de la mélanogenèse qui
entraînent l’albinisme.
On rencontre d’autres syndromes tels que : le syndrome de Cockayne, les
trichotiodystrophies, le syndrome de Bloom, la poïklodermie congénitale de
Rothmund-Thomson et le syndrome de Smitt-Lemli-Gpitz mais ils sont beaucoup
plus rares. Le syndrome de Cockayne est une maladie autosomique récessive. La
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
81
mutation a lieu sur les gènes ERCC6 ou ERCC8. Elle entraîne une faille dans le
mécanisme de réparation NER. Cela cause un retard de croissance, une atrophie du
nerf optique, une surdité, une microcéphalie et une photosensibilité importante dès
six mois. Ce syndrome n’entraîne pas de risque accru de cancer de la peau sauf si il
est associé à Xeroderma pigmentosum [35]. Le syndrome de Bloom est une maladie
rare, entrainant un retard de croissance pré et post-natal, des érythèmes importants
au niveau du visage lors d’expositions au soleil, ainsi qu’une immunodéficience, un
retard mental ou moteur et surtout une prédisposition importante à de nombreux
cancers [72]. Le syndrome de Werner est également dû à une déficience d’une
hélicase. Il entraîne un vieillissement prématuré à partir de 10 ans et une
prédisposition aux cancers et aux maladies cardio-vasculaires importante, avec
environ 13 % de mélanomes malins et 5 % de carcinomes chez les patients atteints
de ce syndrome [73].
I.5.2 Photosensibilités
Les photodermatoses peuvent être dues à un contact avec un facteur exogène,
l’interaction entre un chromophore exogène et les UV le plus souvent les UVA. Ce
sont des réactions de phototoxicité et de photoallergie. La photosensibilité induit une
réponse cutanée anormale à une exposition normale à la lumière. Ce sont en fait des
réactions de photoallergie. Elles sont plus rares. Elles se traduisent généralement
par une réaction cutanée eczémateuse ou par une éruption lichénoïde, urticarienne
ou lupique [19].
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Chapitre 1 : Le rayonnement UV et ses conséquences biologiques
82
La présence de chromophores anormaux est responsable de certaines lucites voire
du lupus érythémateux [13]. La lucite estivale Bénigne (LEB) est une
photodermatose fréquente Elle touche une femme sur sept, généralement les
femmes jeunes, indépendamment du phototype. Les populations de phototype IV à
VI, malgré leur peau foncée et une meilleure défense contre les UV peuvent
présenter des photodermatoses et notamment la lucite, avec une même proportion
que dans les populations caucasiennes [19]. Elle se traduit par une éruption de
petites papules, préférentiellement au niveau du décolleté, du dos, des épaules et
des membres. Elle atteint rarement le visage. Les lésions sont très prurigineuses et
évoluent en vésicules avant de disparaître au bout d’une dizaine de jours. Le
traitement repose sur la photoprotection externe et la photoprotection par voie orale
ainsi que la photothérapie associée dans les formes les plus graves à une
corticothérapie de courte durée. La photoprotection externe et les conseils
d’exposition sont la base du traitement préventif [29].
Les réactions phototoxiques peuvent prendre différents aspects : hyperpigmentation
dans la dermite des parfums, photo-onycholyse ou pseudo-porphyrie (éruption
cutanée bulleuse). De nombreuses substances sont responsables de ces réactions
de phototoxicité, notamment les furocoumarines, les parfums, les médicaments
(cyclines, phénothiazines, psoralènes, quinolones, amiodarone) [13].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
83
II.II.II.II. Les photoprLes photoprLes photoprLes photoprotecteurs actuellement otecteurs actuellement otecteurs actuellement otecteurs actuellement
utilisésutilisésutilisésutilisés
Le produit de protection solaire est un produit cosmétique en Europe. De ce fait, il
doit répondre à de nombreuses exigences. En tant que produit de santé il doit
présenter des qualités d’innocuité, de tolérance, de stabilité. C’est un produit solaire
donc il doit être photoprotecteur des UVB et des UVA, mais aussi résister à l’eau ou
à la transpiration. De plus, en tant que produit cosmétique, il se doit de présenter des
qualités sensorielles. Il existe différentes formes galéniques, telles que : huiles, gels
aqueux ou hydro-alcooliques, émulsions, sticks, sprays et mousses.
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
83
1. REGLEMENTATION
Les produits solaires font partie des produits cosmétiques. Ceux-ci sont définis dans
le règlement cosmétique (CE) N°1223/2009 comme « To ute substance ou tout
mélange destiné à être mis en contact avec les diverses parties superficielles du
corps humain (épiderme, systèmes pileux et capillaire, ongles, lèvres et organes
génitaux externes) ou avec les dents et les muqueuses buccales en vue
exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer et d’en modifier
l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs
corporelles» [74]. Il faut savoir que les produits cosmétiques, contrairement aux
médicaments, ne font pas l’objet d’une autorisation préalable de mise sur le marché.
Le fabriquant doit s’assurer lui-même de la sécurité de son produit et constituer un
dossier technique mis à disposition des autorités. Cependant, pour certains
ingrédients tels que les filtres solaires, les colorants, les conservateurs, il existe des
substances répertoriées dans les listes annexées à la directive. L’annexe VI
correspond à la liste des filtres ultraviolets utilisés en Europe. D’autre part, l’annexe II
comprend les substances interdites dans la composition des produits cosmétiques et
l’annexe III celles qui sont utilisables sous certaines conditions, l’annexe IV présente
les colorants autorisés et l’annexe V, la liste des conservateurs autorisés [74].
Il existe une liste de 27 filtres dans l’annexe VI que peuvent contenir les produits de
protection solaire. Ils sont définis comme « des substances qui, contenues dans les
produits cosmétiques de protection solaire, sont destinées spécifiquement à filtrer
certaines radiations pour protéger la peau contre certains effets nocifs de ces
radiations ». Cette directive fixe également les concentrations maximales autorisées
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
85
et les conditions d’utilisation. Pour inscrire de nouveaux filtres solaires à l’annexe VI,
le fabricant doit fournir des données sur la toxicité aigüe, l’absorption percutanée,
l’irritation de la peau et des muqueuses, la sensibilisation, la toxicité sub-chronique,
la mutagénicité, la phototoxicité et la photomutagénicité et les données disponibles
chez l’homme [74].
Aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a établi une liste de 16 filtres
seulement et les produits de protection solaire sont élevés au rang de médicaments
en libre-service (OTC). Ils ont donc une réglementation plus stricte.
D’après les recommandations de l’ANSM, les produits solaires doivent présenter une
protection UVA et UVB. L’indice de protection UVA mesuré par la méthode de la
pigmentation persistante doit être égale à au moins un tiers du facteur de protection
solaire. La longueur d’onde critique déterminée par les dermatologues est de 370 nm
[75, 76].
• Règles d’étiquetage
Les produits solaires, en tant que produits cosmétiques, répondent à des normes très
précises en ce qui concerne l’étiquetage et les allégations. Celles-ci sont définies par
l’ANSM dans un rapport : « Recommandation de la commission du 22 septembre
2006 relative aux produits de protection solaire et aux allégations des fabricants
quant à leur efficacité » et dans le règlement cosmétique (CE) N°1223/2009 [76].
D’après ces recommandations, les produits solaires ne doivent pas mentionner des
allégations attestant de la protection complète vis-à-vis du soleil. Les termes « écran
total » ou « protection totale » sont interdits. L’étiquetage du produit fini doit
comporter les conditions d’utilisation et le mode d’emploi du produit. On y ajoute des
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
86
précisions sur les fréquences de renouvellement de l’application du produit ainsi que
des avertissements sur les effets néfastes du soleil. La liste des ingrédients en
concentration supérieure à 1 % est présente sur l’emballage ou sur la notice, dans
l’ordre décroissant des concentrations des différents ingrédients. Depuis le 11 mars
2005 et d’après le décret n°2004-1219 du 17 novembr e 2004 de la directive
2003/15/CE, les produits cosmétiques dont la durabilité est de moins de 30 mois
doivent comporter la mention « à utiliser de préférence avant fin » suivie de la date
de durabilité minimale. La période après ouverture (PAO) est la durée d’utilisation
optimale après ouverture sans dommage pour le consommateur.
Il est plus simple pour le consommateur d’utiliser les termes « protection faible »,
« protection moyenne », «haute protection », « très haute protection » que les
chiffres indiquant le FPS. Une protection faible correspond à un FPS de 6 à 10, une
protection moyenne à un FPS de 15 à 25, une haute protection à un FPS de 30 à 50
et une très haute protection à un FPS supérieur à 50 [75, 77]. Seules les valeurs 6,
10, 15, 20, 25, 30, 50 et 50+ peuvent être marquées sur les étiquetages, les valeurs
intermédiaires sont ramenées à la valeur inférieure la plus proche [78]. Des
messages de prévention amenant le consommateur à éviter le soleil, à avoir un
comportement responsable en matière d’exposition solaire, à utiliser correctement le
produit c'est-à-dire à le réappliquer fréquemment et à en mettre en quantité
suffisante, doivent figurer sur l’emballage. De plus, l’ANSM préconise des messages
au sujet de la protection des enfants, de la nocivité des coups de soleil, des heures
d’ensoleillement maximales.
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
87
2. METHODES D’EVALUATION
Les méthodes d’évaluation des indices de protection sont mises en œuvre in vivo et
in vitro. In vivo, on mesure la réponse érythémale due aux UVB. Pour les indices
anti-UVA, on mesure la pigmentation immédiate (IPD) ou persistante (PPD).
II.2.1.1 Le facteur de protection solaire
L’irradiation UVB est mesurée par le facteur de protection solaire (FPS ou SPF),
également appelé indice de protection (IP). Il est établi selon la méthode
internationale d’essai du facteur de protection solaire d’après les réglementations de
la FDA et de Cosmetics Europe afin d’obtenir un indice harmonisé au niveau
international. Il correspond au rapport des énergies nécessaire pour induire une
réponse érythémale minimale sur la peau protégée (dose érythémale minimale sur
peau protégée : DEMp) et non protégée (dose érythémale minimale sur peau non
protégée : DEMn) par le produit. La DEM étant la quantité d’énergie à partir de
laquelle un érythème apparaît sur la peau.
SPF = DEMp / DEMn [10, 76, 79].
L’unité de la DEM est la dose standard érythémale (SED). Elle exprime la quantité
d’UV nécessaire pour induire un érythème sur la peau humaine et équivaut à 100
J.m-2. En moyenne, la DEM pour les sujets de phototypes I à IV est comprise entre
1,5 et 6 SED soit, 150 à 600 J.m-2 [28].
Cette évaluation est définie par la méthode Cosmetics Europe au niveau Européen.
Elle est effectuée sur 10 sujets minimum, volontaires, de phototypes I, II et III. On
applique 2 mg de produit par cm² de peau, dans le dos. Ensuite, différentes zones
sont soumises à des doses croissantes d’ultraviolets. Enfin, les volontaires doivent
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
88
revenir 24 heures après l’exposition pour la lecture de l’expérience car c’est le temps
au bout duquel la réponse érythémale est maximale [79]. Cependant, des études
montrent que les consommateurs appliquent entre 0,5 et 1,5 mg/cm² de produit en
moyenne. Or, la dose spécifiée par les autorités pour les tests visant à déterminer le
SPF, notamment par la FDA et Cosmetics Europe, est de 2 mg/cm². Il est quasiment
impossible de faire appliquer cette quantité de produit par les utilisateurs, ils
appliquent la quantité qui leur paraît confortable. En effet, le produit cosmétique est
associé à la notion de plaisir et l’application doit donc être agréable. De plus
l’application par les utilisateurs est beaucoup moins uniforme que celle des tests.
C’est pourquoi, il faut tenir compte de ces données qui « faussent » le degré de
protection évalué par le SPF. pour un SPF donné, la protection sera inférieure à celle
obtenue par les tests [10, 80, 81].
Le coefficient de protection est dit « statique » car il renseigne sur la protection
instantanée mais pas sur la durée d’action.
La quantité d’ultraviolets absorbée par la peau dépend du SPF. Plus le produit a un
SPF élevé, plus la protection vis-à-vis des UVB est importante. On considère qu’un
SPF inférieur à 9 n’apporte pas de protection et est en l’occurrence déconseillé.
II.2.1.2 La pigmentation immédiate
La prise de conscience des effets biologiques dus aux UVA est récente, celle-ci a
entraîné une augmentation de la production de produits contenant des filtres anti-
UVA. Les méthodes utilisées reposent sur la réponse pigmentaire.
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
89
La pigmentation immédiate après l’exposition (IPD : Immediate Pigment Darkening).
correspond à la pigmentation de nuance gris-bleu qui se développe pendant
l’exposition aux UVA, elle est transitoire et disparaît après deux heures environ.
L’indice de protection obtenu est issu de la moyenne des rapports des doses d’UVA
nécessaires pour obtenir une pigmentation minimale sur peau protégée et sur peau
non protégée. La méthode doit être réalisée sur 10 sujets minimum et est assez peu
reproductible [79].
C’est pourquoi, le test reconnu par les autorités est la mesure de la pigmentation
persistante (PPD : Persistent Pigment Darkening). Elle est induite pendant
l’exposition mais est observée 2 à 4 heures après, elle persiste pendant environ 24
heures. Le facteur de protection UVA individuel (UVA-Fpi) est obtenu par la formule
suivante correspondant au rapport entre les doses minimales d’UVA pigmentantes
sur peau protégée (DMPp) et sur peau non protégée (DMPnp) :
UVA-FPi = DMPp / DMPnp [79].
La DMP correspond au taux de radiation reçu en une heure d’exposition en milieu de
journée à une latitude méditerranéenne. C’est la quantité d’énergie nécessaire pour
produire une pigmentation sur la peau humaine dans ces conditions. Elle est en
moyenne de 1500 J.m-2 sur une peau non protégée [82]. Soit presque 10 fois plus
que la DEM UVB.
In vitro, les mesures sont effectuées par spectrophotométrie. On obtient le spectre
d’absorption du filtre en solution ou du produit appliqué sur un substrat reproduisant
le relief de la peau.
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
90
3. LES DIFFERENTS PRODUITS EXISTANTS
Différents types de produits solaires sont présents sur le marché afin de convenir au
plus grand nombre. Ainsi, il existe des produits spécifiques pour les enfants, pour les
sportifs, pour les peaux sensibles ou acnéiques.
La majorité des filtres sont lipophiles donc sont dissous dans la phase huileuse de la
formulation galénique. Cependant les particules insolubles des filtres minéraux
(dioxyde de titane par exemple) sont dispersées dans le produit.
Certains filtres sont solubles dans l’eau, ils sont utilisés en général pour des crèmes
pour le visage. La majorité des produits est sous forme d’émulsion inverse (eau dans
huile) pour permettre une plus grande résistance à l’eau.
Plusieurs filtres sont associés dans un même produit, avec des excipients ayant un
effet amplificateur ce qui permet une synergie de l’effet protecteur [81].
II.4.1 Composition
Il existe différents types de filtres : les filtres organiques et les filtres d’origine
minérale. D’après l’annexe VI du règlement CE n° 1223/2009 qu i est en vigueur
depuis juillet 2013, il existe 27 filtres pouvant être utilisés dans les produits solaires
en Europe.
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
91
II.4.1.1 . Liste des filtres UV autorisés
D’après l’annexe VI du règlement CE n° 1223/2009 du Parlement Européen et du
conseil du 30 Novembre 2009 relatif aux produits cosmétiques, les filtres UV
autorisés en Europe sont les suivants :
Nom chimique DCI Nom INCI Abréviation λmax
Acide 4-aminobenzoïque PABA PABA 296 nm
Sulfate de méthyle de N,N,N-
triméthyle [(oxo-2-bornylidène-3)
méthyl]-4 anilinium
Camphor Benzalkonium Methosulfate
283 nm
Ester 3,3,5-
triméthylcyclohexylique de l’acide
2-hydroxybenzoïque Homosalate Homosalate HMS 306 nm
2-Hydroxy-4-
méthoxybenzophénone Oxybenzone Benzophénone-3 BP-3 286 nm et
328 nm
Acide 2-phényl-benzimidozol 5
sulfonique et ses sels de
potassium, de sodium et de
triéthanolamine
Ensulizole Phenylbenzimidazole
Sulfonic Acid PBSA 310 nm
3,3’-(1,4-Phénylènediméthylène)
bis (7,7-diméthyl-2-oxobicyclo-
[2,2,1]hept1-ylméthanesulfonique
acide) et ses sels
Ecamsule
Terephtalidene Dicamphor Sulfonic
Acid / Mexoryl® SX
TDSA 344 nm
1-(4-tert-Butylphényl)-3-(4-
méthoxyphényl)propane-1,3-
dione Avobenzone
Butyl Methoxydibenzoyl
Methane / Parsol® 1789
BMDBM 365 nm
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
93
Nom chimique DCI Nom INCI Abréviation λmax
Acide α-(oxo-2-bornylidène-3)-
toluène-4-sulfonique et ses sels
Benzylidene Camphor Sulphonic
Acid 293 nm
2-Cyano-3,3-diphényl-acide
acrylique, ester 2-éthylhexyl Octocrylène Octocrylene OC 303 nm
Polymère de N-[(2 et 4)-[(2-
oxoborn-3-
ylidène)méthyl]benzyl]acrylamide
Polyacrylamidomethyl
Benzylidene Camphor
295 nm
4-Méthoxycinnamate de 2-
éthylhexyle Octinoxate Ethylhexyl
Methoxycinnamate EMC 310 nm
Ethyl-4-aminobenzoate ethoxylé PEG-25 PABA 308 nm
Isopentyl-4-méthoxycinnamate Amiloxate Isoamyl p-Methoxycinnamate
IMC 308 nm
2,4,6-Trianilino-p-carbo-2'-
éthylhexyl-1'-oxy)-1,3,5-triazine
Ethylhexyl Triazone / Uvinul® T150 ET 312 nm
Phénol,2-(2H-benzotriazol-2-yl)-
4-méthyl-6-(2-méthyl-3-(1,3,3,3-
tétraméthyl-1-(triméthylsilyl)oxy)-
disiloxanyl)propyl)
Drometrizole Trisiloxane / Mexoryl® XL
DTS 303 nm et
344 nm
Acide benzoïque, 4,4-((6-((4-(((1,1-
diméthyléthyl)amino)carbonyl)phény
l)amino)-1,3,5-triazine-2,4-
diyl)diimino)bis-, bis(2-
éthylhexyl)ester)
Iscotrizinol Diethylhexyl
Butamido Triazone / Uvasorb® HEB
DBT 312 nm
3-(4-Méthylbenzylidène)-d-1
camphre/Enzacamène
4-Methylbenzylidene Camphor /
Parsol® 5000 MBC 300 nm
3-Benzylidène camphre 3-Benzylidene Camphor 3-BC 295 nm
2-Éthylhexyl salicylate Octisalate Ethylhexyl Salicylate ES 310 nm
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
94
Nom chimique DCI Nom INCI Abréviation λmax
4-Diméthylaminobenzoate de 2-
éthylhexyle Padimate-O
Ethylhexyl Dimethyl PABA ED PABA 312 nm
Acide 2-hydroxy-4-
méthoxybenzophénone-5-
sulfonique et son sel de sodium
Sulisobenzone Benzophenone-4, Benzophenone-5
BP-4 285 nm et 323 nm
2,2'-Méthylène-bis(6-(2H-
benzotriazol-2-yl)-4-(1,1,3,3-
tétraméthyl-butyl)phénol
Bisoctrizole
Methylene Bis-Benzotriazolyl Tetramethylbutyl
phenol / Tinosorb® M
MBBT 304 et 347 nm
Sel sodique de l'acide 2,2'-
bis(1,4-phénylène)1H-
benzimidazole-4,6-disulfonique
Bisdisulizole disodium (USAN)
Disodium Phenyl Dibenzimidazole Tetrasulfonate
2,2'(6-(4-Méthoxyphényl)-1,3,5-
triazine-2,4-diyl)bis(5-((2-
éthylhexyl)oxy)phénol)
Bémotrizinol
Bis-Ethylhexyloxyphenol
Methoxyphenyl Triazine /
Tinosorb® S
BEMT 310 et
340 nm
Dimethicodiethylbenzalmalonate Polysilicone-15
Dioxyde de titane Titanium Dioxide TiO2
Acide benzoïque, Hexyl 2-[4-
(diéthylamino)-2-
hydroxybenzoyl]- Benzoate
Uvinul® A plus DHHB 354 nm
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
94
II.4.1.2 Filtres organiques :
Ce sont des molécules chimiques qui absorbent l’énergie émise par le rayonnement
solaire et la transforment de manière à la rendre inoffensive. Ils interviennent dans
différents domaines de longueurs d’ondes selon leur structure. Les filtres absorbant
exclusivement les UVB interviennent dans un domaine de longueurs d’ondes
comprises entre 290 et 320 nm. Pour les UVA, ils absorbent un rayonnement de
longueurs d’ondes comprises entre 320 et 400 nm. Certains filtres à larges spectres
absorbent les UVB et les UVA. Les filtres organiques peuvent être solides ou
liquides, lipophiles ou hydrophiles, solubles ou insolubles [83].
Leur structure chimique compte de nombreuses double-liaisons, ce qui leur confère
un pouvoir de chromophore donc ils vont être capables d’absorber de l’énergie émise
par un photon. L’énergie du photon qui est absorbée par le filtre correspond à
l’énergie nécessaire pour le faire passer d’un niveau de basse énergie (état
fondamental) à un niveau de plus haute énergie (état excité). Après absorption, le
chromophore est donc dans un état dit « excité ». Il doit alors éliminer l’énergie
emmagasinée. Soit le filtre transforme l’énergie en un dégagement de chaleur
imperceptible, une fluorescence ou une phosphorescence et ainsi se désactive, il
revient à son état initial et peut alors recommencer un cycle d’absorption. Soit le filtre
se dégrade, l’efficacité photoprotectrice est alors perdue. Il peut alors interagir avec
d’autres composés et former des espèces réactives qui sont potentiellement nocives
[13, 83].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
95
Les filtres UVB les plus utilisés en Europe sont :
- les cinnamates et leurs esters : surtout le méthoxycinnamate d'éthylhexyle (EMC)
avec un pic d’absorption dans les UVB à 310 nm.
- L’octocrylène (ou cyanophénylcinnamate d'octyle ou Parsol® 340 ou OC) avec un
pic d’absorption dans les UVB à 303 nm.
Figure 14 : Spectre de l’octocrylène
Source : BASF
Octocrylène
Méthoxycinnamate d’éthylhexyle
Figure 13 : Spectre du méthoxycinnamate d’éthylhexyle. Source : BASF
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
96
- Les dérivés du benzylidène camphre tel que le méthylbenzylidène camphre (ou
enzacamène ou Parsol® 5000 de chez l’Oréal) qui est liposoluble et couvre tout
le spectre UVB.
- Les benzimidazoles : L’acide phénylbenzimidazole sulfonique
- La Bis-ethyhexyloxyphenol methoxyophenyl triazine (ou BEMT ou Tinosorb® S
de chez BASF)
- L’éthylhexyl triazone (ou ET ou Uvinul® T 150 de chez BASF)
- Le drométrizole trisiloxane (ou DTS ou Mexoryl® XL de chez l’Oréal)
Les benzophénones sont des filtres UVB dont le spectre déborde sur le domaine des
UVA. Leur large spectre leur a valu d’être incorporées dans de nombreux produits
solaires à la fin des années 1970 mais elles ont entraîné beaucoup d’allergies de
contact [84, 85]. La benzophénone-4 a deux pics d’absorptions, un pic dans les UVB
à 285 nm et un pic dans les UVA courts à 323 nm.
Figure 15 : Spectre de la benzophénone-4 Source : BASF
Benzophenone -4
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
97
Les filtres UVA retrouvés fréquemment sont :
- L’acide téréphthalylidène dicamphosulfonique (ou TDSA ou Mexoryl® SX de chez
l’Oréal) [33, 86]
- Le butyl méthoxydibenzoylméthane (BMDBM ou avobenzone ou Parsol® 1789 de
chez Merck), c’est un filtre peu stable qui doit être associé à un autre filtre le
stabilisant [86, 87].
- Le DHHB est une filtre absorbant dans les UVA longs, il a un pic d’absorption à
354 nm.
Figure 16 : Spectre du DHHB Source : BASF
Diéthylamino Hydroxybenzoyl Hexyl Benzoate
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
98
Pour les spectres larges, on retrouve les dérivés du dibenzoylméthane, le Mexoryl
XL, les Tinosorb M et S, les dérivés du 2-hydroxyphenyl benzotriazole et de la bis
resorcinyl triazine qui sont très photostables [83, 88]. Le MBBT est une molécule de
masse molaire importante, ce qui empêche sa pénétration transcutanée et ainsi évite
les effets systémiques [38]. La législation européenne limite la concentration du filtre
solaire, c’est pourquoi il est nécessaire d’associer plusieurs filtres pour couvrir une
large plage de longueurs d’ondes et garantir une protection importante [12, 88, 89].
Les laboratoires L’Oréal ont mis au point de nombreux filtres qu’ils ont brevetés et fait
évoluer. Leur tout premier filtre date des années 1936, à l’époque des premiers
congés payés et de l’envie de bronzer. En 1982, et après de nombreuses
recherches, ils mettent au point le Mexoryl® SX. Ce filtre est autorisé en Europe
depuis 1991 ainsi qu’au Japon mais toujours pas aux Etats-Unis. Plus tard, les
laboratoires L’Oréal découvrent que le Parsol 1789®, très instable, peut être stabilisé
par l’octocrylène. Enfin, ils créent le Mexoryl® XL qui couvre un spectre plus large
avec un pic d’absorption dans les UVB à 300 nm et un second pic dans les UVA à
345 nm [90].
Les filtres organiques sont souvent associés entre eux. En effet, cela permet à des
filtres photoinstables d’être stabilisés, mais d’autre part, leur association crée une
synergie de la protection [91]. D’autre part, certaines associations de filtres ont un
effet photostabilisant, ainsi, la présence d’octocrylène permet de stabiliser l’EMC, le
BMDBM et les BP [92]. En effet, le BMDBM est l’un des seuls filtres UVA longs mais
il est très photoinstable, or il est stabilisé par l’OC ou le TDSA et peut donc être
utilisé en association avec ces filtres là en garantissant une stabilité de la protection
[91]. Les études de stabilité sont menées pendant le développement du produit. Il
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
99
s’agit de conserver les produits pendant 3 à 6 mois à température ambiante et en
étuve à 40-45°C (cela doit correspondre à la conser vation du produit pendant 36
voire 48 mois). Ces conditions doivent montrer que le filtre reste stable dans des
conditions normales pendant 36 à 48 mois [93].
II.4.1.3 Filtres minéraux :
Les filtres minéraux sont opaques et réfléchissent la lumière. Leur protection s’étend
jusque dans le domaine du visible comme en témoigne l’effet blanchissant qu’ils
engendrent [83]. Les filtres minéraux ne sont pas allergisants, ils permettent ainsi
une utilisation chez l’enfant ou pour les peaux sensibles. Désormais, l’innovation
galénique des nanoparticules permet d’éviter l’effet blanchissant des produits
solaires minéraux. Cependant l’effet des nanoparticules sur l’organisme est encore
inconnu.
Les filtres minéraux utilisés sont le dioxyde de titane (TiO2) avec une concentration
maximale de 25% du produit et l’oxyde de zinc (ZnO). Le dioxyde de titane réfléchit
les petites longueurs d’ondes des UVB alors que l’oxyde de zinc est actif sur les UVA
[12]. Le dioxyde de titane est une poudre blanche ayant un fort pouvoir réfractant. Il
existe sous deux formes cristallines : les formes anastase et rutile. La forme
anastase génère des EOR et est donc photoinstable ainsi, la forme rutile est la forme
utilisée dans les produits solaires [94, 95]. Il est micronisé en une poudre blanche
fine qui est mise en suspension lors de son utilisation dans les produits solaires, et
peut être associé à des filtres chimiques [94]. L’oxyde de zinc est utilisé, pourtant il
n’est pas présent dans la liste des filtres autorisés de l’annexe VI [87].
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
100
II.4.1.4 Excipients :
La qualité des filtres est l’élément indispensable pour la photoprotection mais le
véhicule utilisé joue un rôle important. Ils vont agir sur les propriétés d’étalement, sur
l’épaisseur du film appliqué, sur la substantivité et la rémanence du produit. Il existe
différentes formulations, les huiles sont une des formes les plus anciennes. Les
émulsions eau dans huile sont la formulation la plus utilisée car elles permettent une
application facile, elles comprennent les crèmes et les laits. Elles peuvent associer
des filtres lipophiles et hydrophiles ou des filtres organiques et minéraux. On trouve
également les produits solaires sous forme de gels ou sticks (plus grande résistance
à l’eau), utilisés pour les petites surfaces. Les ingrédients utilisés pour la formulation
galénique sont pour la phase grasse des silicones, des huiles végétales et leurs
dérivés, des acides gras, des alcools gras, des esters, et pour la phase aqueuse des
Figure 17 : Spectre du dioxyde de titane Source : BASF
Dioxyde de titane
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
101
alcools, des glycols, des eaux, notamment des eaux thermales ou végétales souvent
retrouvées dans les produits de parapharmacie.
Les autres ingrédients intervenant dans la composition des produits solaires sont les
parfums, conservateurs, colorants, des produits hydratants, des produits améliorant
la fonction barrière (liposomes, céramides), des antioxydants (vitamine C, vitamine E,
β-carotène, oligo-éléments : sélénium, extraits végétaux : Ginko biloba, Aloe vera,
thé vert, flavonoïdes), des actifs ayant des propriétés anti-inflammatoires (allantoïne,
certaines eaux thermales) [83].
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
102
II.4.2 .Formulation galénique
La formulation galénique des produits solaires joue un rôle fondamental dans leur
efficacité et leur stabilité. La population ciblée, l’usage du produit, le système de
délivrance sont autant de facteurs qui vont avoir une incidence dans le choix de la
forme galénique.
La plupart des produits solaires sont des émulsions. Cette forme galénique permet
de dissoudre les filtres qu’ils soient hydrophiles ou lipophiles. Les tensioactifs
présents dans ce type de préparations permettent de stabiliser les filtres. De plus, ils
sont des agents mouillants, ce qui facilite l’incorporation de pigments insolubles tels
que les filtres minéraux dans l'émulsion.
L’huile solaire est la première forme galénique ayant été mise sur le marché. Elle
correspond à une solution de filtres dans une huile simple ou dans un mélange de
plusieurs huiles. L’inconvénient de cette forme est qu’elle permet uniquement
l’utilisation de filtres lipophiles. Actuellement, les produits présents sur le marché
sous l’appellation « huile » sont bien souvent des émulsions de type eau dans huile.
Les gels aqueux ou hydroaclooliques sont intéressants de par leur aspect
transparent et appréciés pour leur pénétration instantanée. Les sticks permettent
l’utilisation d’une protection solaire pour une zone ciblée telle que les lèvres ou une
cicatrice ou une zone fragilisée. Ils sont un mélange d’huiles et de cires à haut point
de fusion.
La substantivité est la capacité du produit à résister aux frottements, à l’eau et/ou à
la transpiration. Les excipients établissent des interactions chimiques avec les
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
103
kératinocytes du stratum corneum et créent un environnement hydrophobe qui
permet au produit de résister à l’eau. Une émulsion avec une balance hydrophile
lipophile (HLB) supérieure ou égale à 7 permet au produit d’être suffisamment
substantif pour être utilisé en tant que produit solaire. Sachant que les HLB
s’additionnent, de nombreux tensioactifs sont présents dans la formulation de ces
produits, créant une HLB généralement supérieure à 7 [96].
Les filtres peuvent être encapsulés dans des nanoparticules. Les nanoparticules
permettent de protéger le filtre des dégradations. De plus, de nouvelles techniques
de fabrications, telles que la Flash nanoprecipitation (FNP) permettent d’incorporer
dans une même nanoparticule, plusieurs filtres, qu’ils soient organiques ou minéraux.
L’association de différents filtres crée un effet de synergie et la protection solaire est
meilleure, plus durable et couvre un spectre plus grand [97]. La limite des systèmes
nanoparticulaires est leur diffusion à travers l’épiderme et leur passage dans le sang.
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
104
4. EFFICACITE , SECURITE ET TOXICOLOGIE
Le SCCS (Scientific Comitee on Consumer Substances) évalue l’efficacité et la
sécurité des filtres UV. En Europe, 158 substances sont utilisées comme filtres UV
ou pour leur propriété d’absorption des UV. Vingt-sept d’entre elles ont été
approuvées et sont référencées dans l’annexe VI alors que 132 sont utilisées pour
protéger les produits cosmétiques des effets des UV mais n’ont pas été approuvées
par les autorités en tant que filtre UV [81].
L’efficacité de la photoprotection doit être mesurée et est rapportée dans le dossier
de sécurité. Les facteurs pouvant modifier l’efficacité d’un produit solaire sont : la
dégradation et/ou photodégradation chimique, les interactions entre filtre et véhicule,
la substantivité du produit, le délai entre application et exposition et la durée
d’application.
Le NOAEL (Non observed adverse effect) détermine le niveau d’exposition d’un
organisme à la substance testée. Il représente la plus haute concentration pour
laquelle la substance n’entraine aucun effet indésirable sur l’organisme [98].
La marge de sécurité (Marge of safety : Mos) est calculée en comparant la dose
d’exposition systémique (SED) au niveau maximal sans effet observé NOAEL. Elle
est déterminée lors des études de toxicité chronique et sub-chronique effectuées sur
les animaux. Seules les substances avec une Mos ≥ 100 et un profil toxicologique
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Chapitre 2 : Les photoprotecteurs actuellement utilisés
105
sûr sont approuvées pour être utilisées sur les hommes [81]. Cela concerne les
substances qui composent le produit.
Les filtres UV subissent différentes études :
- Absorption percutanée : très importante compte tenu du risque systémique lié à la
surface d’application des photoprotecteurs.
- Phototoxicité : méthode alternative in vitro 3T3 NRU (OCDE : 432-mars 2002)
- Sensibilisation : test LLNA in vivo chez l’animal (OCDE : 429-juin 2001)
- Photosensibilisation.
Aux Etats-Unis, la photocarcinogénicité est également évaluée. Après ces études, ils
sont approuvés ou non par les autorités compétentes et en Europe sont ajoutés à la
listes des filtres autorisés dans l’annexe VI du Règlement.
Mais la toxicité du produit fini doit également être évaluée. Les résultats de l’étude de
toxicité du produit fini doivent figurer dans le dossier sécurité. Cette étude est
caractérisée par 13 critères : type de substance, concentration des ingrédients,
quantité de produit appliquée, fréquence d’application, surface traitée, modalités
d’application, site anatomique, durée de contact, quantité susceptible de pénétrer
dans l’organisme, type de consommateur, mésusage prévisible, estimation du
nombre de consommateurs potentiels, application sur des zones exposées au soleil.
Le dossier contient également tous les tests de toxicité qui ont été réalisés.
Les contrôles effectués sur les produits solaires finis sont : un contrôle
organoleptique (aspect macro et microscopique, couleur, odeur), des contrôles
physico-chimiques (pH, viscosité), la mesure du SPF avant et après vieillissement du
produit, le dosage des filtres après vieillissement si le SPF est diminué.
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Chapitre 3 : Controverses, alternatives et perspectives d’avenir
107
III.III.III.III. ControversesControversesControversesControverses, alternatives et , alternatives et , alternatives et , alternatives et
perspectives d’avenirperspectives d’avenirperspectives d’avenirperspectives d’avenir
Avec l’augmentation de l’utilisation des produits solaires et la présence des filtres UV
dans les crèmes de jour, des doutes concernant la sécurité de ces produits sont
apparus. Les questions qui reviennent souvent concernent l’absence d’une
protection UV correcte, la diminution de la fabrication naturelle de vitamine D, les
réactions cutanées, le passage systémique des molécules, le risque lors de
l’application sur peau lésée, la sécurité environnementale [81].
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 3 : Controverses, alternatives et perspectives d’avenir
107
1. CONTROVERSES
Efficacité de la protection
L’échec dans la prévention des coups de soleil est généralement dû à une mauvaise
application du produit et non pas à sa composition. Il faut savoir que le prix
conséquent des produits solaires entraîne une utilisation insuffisante de ceux-ci. De
plus, certaines zones du corps telles que le dos, le cou ou encore les oreilles sont
parfois oubliées [81].
Des études montrent l’inefficacité des produits bio ou uniquement minéraux, mettant
en évidence la nécessité de l’association de ces filtres avec des filtres chimiques
pour assurer une protection conforme au SPF qu’ils indiquent [78]. En effet, pour
qu’un produit solaire puisse bénéficier du label bio, il ne doit contenir que des filtres
minéraux, soit du TiO2 ou du ZnO. Cependant, pour que le produit n’ait pas un
aspect blanchâtre, ces filtres sont parfois encapsulés et des interrogations
importantes persistent quant à l’innocuité des nanoparticules. En effet, les effets de
la pénétration des nanoparticules dans l’organisme restent peu documentés. De
plus, d’après le spectre UV du TiO2, on observe une diminution de la protection UV
vers 330 nm pour arriver à une protection quasi nulle à partir de 380 nm. Un filtre
minéral seul ne couvre donc pas tout spectre UV, et n’apporte pas de protection pour
les UVA longs [99].
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Chapitre 3 : Controverses, alternatives et perspectives d’avenir
108
III.1.2 Effets systémiques
La pénétration dans la peau des filtres solaires engendre le probable passage au
niveau systémique. Ils exposent alors l’organisme à des conséquences inconnues, ils
peuvent perturber le système endocrinien ou encore causer des allergies en surface.
Les filtres UV minéraux, formés de particules insolubles ne pénètrent pas dans la
peau donc n’entraînent, a priori, pas de risque de passage systémique.
Les études montrent que le TiO2 micronisé ne traverse pas le stratum corneum, de
même que des particules inférieures à 100 nm et même sur peau lésée. Il
présenterait une toxicité et engendrerait la production d’EOR donc augmenterait le
risque de tumeurs dans le poumon, s’il est inhalé ou ingéré et passe dans
l’organisme par les poumons ou le tractus gastro-intestinal, mais cela ne concerne
pas son utilisation dans les produits solaires [94, 95, 99, 100]. Pour le
dibenzoylméthane, le phénylbenzimidazole sulfonique, les Mexoryl, l’octocrylène et
les Tinosorb, la pénétration transcutanée apparaît être inexistante. Cependant, elle
est significative pour la benzophénone-3 et le 3-benzylidène-camphre (3-BC) [75]. Le
3-BC est un filtre à surveiller. Il a une activité oestrogénique et pourrait interagir avec
le développement cérébral des fœtus féminin ainsi qu’avec le cycle hormonal. Pour
l’instant aucune étude ne le retrouve dans le lait des mères allaitantes mais son
activité oestrogénique en fait un filtre à surveiller [101]. De même, les filtres BP-3,
HMS, MBC sont des filtres ayant une activité oestrogénique [102]. La BP-3 pénètre
dans la peau et est retrouvée dans les urines [103].
L’oxyde de zinc micronisé apparaît être mutagène sur des cellules mammifères en
culture in vitro. Cependant, aucune étude in vivo ne prouve cette toxicité. Ce filtre est
autorisé par les autorités compétentes aux Etats-Unis et en Australie mais pas
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Chapitre 3 : Controverses, alternatives et perspectives d’avenir
109
encore en Europe ou il est utilisé sans être sur la liste de l’annexe VII [81]. L’ANSM
recommande tout de même d’éviter l’utilisation de produits contenant des filtres
insérés dans des nanoparticules sur une peau lésée ou sur le visage et de ne pas
utiliser un spray en contenant dans un local fermé [75].
De plus, le 4-MBC et le 3-BC ont une activité estrogénique. Cependant, aucune
étude n’a montré un effet nocif de ces filtres, mais par mesure de précaution, l’ANSM
a transmis un avis de retrait de la liste des filtres autorisés dans l’annexe VI pour le
4-MBC ainsi qu’une demande de réévaluation de la toxicité du 3-BC en décembre
2010 [75, 85].
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Chapitre 3 : Controverses, alternatives et perspectives d’avenir
110
III.1.3 Réactions cutanées
Les filtres UV étant de plus en plus utilisés au quotidien, notamment dans les crèmes
de jour, on remarque une hausse de l’incidence des réactions cutanées. Bien que les
allergies soient rares, elles se traduisent par des allergies de contact ou des
photoallergie [81]. Les filtres UV les plus allergisants sont les benzophénones, le
butylméthoxybenzoylméthane, le méthoxycinnamate, le méthylbenzylidène-camphre,
le PABA et l’octocrylène [75, 84].
Certains consommateurs suggèrent que les produits solaires augmentent le risque
de mélanome. Ceci découlerait d’un mauvais contrôle des facteurs tels que la dose
d’exposition solaire. Il a été démontré que l’utilisation des produits solaires retarde la
formation de nævi chez l’enfant de phototype clair. Cependant, l’utilisation de
produits solaires entraînerait une surexposition due à une fausse sensation de
sécurité induite par leur utilisation [13].
De plus, des interrogations subsistent quant à l’implication des produits solaires dans
la diminution de la production de la vitamine D, ce qui augmenterait l’incidence ou
aggraverait le pronostic de certains cancers internes [81].
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Chapitre 3 : Controverses, alternatives et perspectives d’avenir
110
2. AUTRES MOYENS DE PROTECTION
III.2.1 Protection naturelle
Il existe dans l’organisme divers moyens de protection naturellement présents pour
lutter contre l’agression causée par les ultraviolets. Ainsi, la couche cornée et la
pilosité permettent de réfléchir, diffracter et absorber une partie du rayonnement [84].
En s’épaississant, elle crée une hyperkératose qui augmente la protection. D’autre
part, la mélanine (surtout l’eumélanine) réfracte, diffracte et absorbe les ultraviolets et
absorbe les photons [84]. Enfin, l’acide urocanique absorbe les ultraviolets en jouant
le rôle d’un filtre solaire. Cependant, les UV le transforment de sa forme trans à cis
qui est un facteur d’immunosuppression photo-induite [83].
De plus, les mécanismes de réparation de l’ADN vus ci-dessus et l’apoptose sont
des moyens utilisés par l’organisme pour éliminer les éléments détériorés. Des
enzymes antioxydantes tels que la glutathion S-transférase (GST) permettent de
réguler l’oxydation cellulaire [56].
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Chapitre 3 : Controverses, alternatives et perspectives d’avenir
112
III.2.2 Protection externe
Notre environnement est le premier moyen de protection grâce à la couche d’ozone
qui absorbe une grande quantité d’UV. De plus, les nuages et le brouillard peuvent
eux aussi réduire la quantité d’UV qui nous atteint. Les feuillages et les parasols sont
un bon moyen de filtrer des UV.
Les vêtements sont bien évidemment les meilleurs photoprotecteurs. Il est possible
d’établir leur SPF. Par exemple, le jean a un SPF de 1600 alors que le coton a un
SPF de 56 [83]. Cependant un tiers des tenues estivales n’assurent qu’un SPF de 15
[12]. La protection apportée par les vêtements dépend de la nature des fibres, de la
maille, de la couleur (une couleur sombre protège mieux qu’une couleur claire mais
elle est moins confortable au soleil), de l’humidité (transpiration, baignade) [104].
De plus il est conseillé d’éviter une exposition au soleil aux heures les plus chaudes
de la journée, entre midi et 16 heures [104].
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Chapitre 3 : Controverses, alternatives et perspectives d’avenir
113
3. COMPLEMENTS ALIMENTAIRES
Les compléments alimentaires favorisant la préparation et le prolongement du
bronzage sont les premiers compléments alimentaires à être apparus en
cosmétologie. Ils contiennent fréquemment du bêta-carotène qui entraîne une
coloration de la peau, et différents antioxydants pour lutter contre le vieillissement
cutané tels que la vitamine E. Le zinc a montré un pouvoir protecteur contre les UVA
mais le mécanisme de cette protection reste inconnu. Le sélénium et le manganèse
présentent une activité anti-radicalaire. Le cuivre favorise l’élimination des radicaux
libres. Enfin, on trouve des acide gras de type oméga 3 qui ont une action préventive
contre les rides de par l’hydratation qu’ils entraînent [13].
Leur pouvoir antioxydant devrait apporter une protection contre les cancers de la
peau grâce à la diminution des EOR qui détériorent l’ADN. Une étude montre que
l’administration orale en bêta-carotène diminue l’incidence des cancers tels que le
mélanome chez l’animal. Cependant, les effets sont limités chez l’homme [105]. Les
études de différents antioxydants le bêta-carotène, la vitamine E ou la vitamine C
montrent une augmentation des taux circulants lors de la supplémentation par voie
orale mais ne montrent pas une diminution de la sensibilité de la peau aux UV [106].
De plus, il est important de déconseiller la consommation de compléments
alimentaires contenant des bêta-carotènes aux fumeurs car il augmente le risque de
cancer de par son activité pro-oxydante à forte dose [107].
Une étude récente reconnaît les bienfaits de l’ail dans la protection contre le
vieillissement cutané. Les actifs présents dans l’ail que sont l’acide caféique, la S-
allyl cystéine et l’uracile ont un effet antioxydant et montrent une diminution des
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Chapitre 3 : Controverses, alternatives et perspectives d’avenir
114
effets des MMPs et des processus inflammatoires et une augmentation des
précurseurs du collagène ce qui se traduit par un effet antirides [31].
D’autre part, une étude sur les caroténoïdes révèle le rôle de la lutéine issue de la
soie dans la protection des kératinocytes. Elle permettrait de diminuer l’apoptose des
cellules induite pas les UVB et d’augmenter la prolifération des kératinocytes [108].
La gamme Innéov® des laboratoires L’Oréal et Nestlé propose des compléments
alimentaires afin de diminuer la sensibilité au soleil. Les actifs présents sont des
probiotiques de la peau : Lactobacillus johnsonii, de l’extrait de tomate et des
bêtacarotènes. Dans la même gamme, le produit Solaire intensif antioxydant censé
« sublimer le bronzage » contient de l’extrait de Phyllanthus emblica, une plante riche
en vitamine C, de la vitamine E, des bêtacarotènes, des acides gras.
Les compléments alimentaires du laboratoire Oebnobiol® contiennent des
antioxydants tel que le sélénium, la vitamine E, du lycopène extrait de la tomate, la
lutéine, extrait d’une plante : les tagètes et des acides gras à visée hydratante.
Le laboratoire Arkopharma propose un complément alimentaire plus naturel :
Phytobronz®. Il contient des caroténoïdes naturels : du lycopène extrait de la tomate
et des bêtacarotènes extraits d’une algue (Dunaliella salina), de la lutéine ; des
huiles pour hydrater : huiles d’argan, de bourrache et de sésame ; de la vitamine E.
Les actifs présents dans les compléments alimentaires vendus en pharmacie sont
donc souvent les mêmes, ce sont des antioxydants ayant des propriétés
pigmentantes tels que le lycopène et la lutéine et des acides gras pour hydrater,
parfois d’autres antioxydants tels que le sélénium, les vitamines E et C.
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Chapitre 3 : Controverses, alternatives et perspectives d’avenir
115
4. ASPECT ENVIRONNEMENTAL
Les produits solaires et autres cosmétiques se retrouvent facilement dans
l’environnement aquatique. Les filtres chimiques peuvent être dangereux pour
l’environnement, par leur toxicité, leur dégradation et leur bioaccumulation, ils
agissent sur la faune et la flore aquatique. Leur incidence hormonale est notamment
mise en cause, entraînant une diminution des gamètes de certains poissons. D’autre
part, ils entraîneraient le blanchiment des coraux en augmentant l’incidence des
infections virales [109].
Les nanoparticules sont fréquemment incriminées dans l’intoxication des fond marins
et notamment des micro-algues. Les études montrent que les nanoparticules de TiO2
ou de ZnO diminuent la croissance et la reproduction de ces algues. Cela crée un
déséquilibre dans la faune et la flore marine et pourrait avoir des conséquences sur
la disparition de certains poissons ou espèces d’algues [110-113].
Un indice de risque pour l’environnement a été établi. Il correspond au rapport de la
concentration environnementale prédite (PEC) sur la concentration maximale sans
effet prédite (PNEC). Ils sont classés en fonction de leur toxicité, il existe la classe
des produits ayant une toxicité bioaccumulative persistante (PBT : persistent
bioaccumulative toxic) et ceux ayant une toxicité très bioaccumulative (vPBT : very
PBT).
La commission européenne a créé le règlement sur l’enregistrement, l’évaluation,
l’autorisation et les restrictions des substances chimiques (REACH) qui assure la
protection de la santé humaine et environnementale contre les risques que peuvent
entrainer les produits chimiques.
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Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
117
IV.IV.IV.IV. Les produits solaires à l’officineLes produits solaires à l’officineLes produits solaires à l’officineLes produits solaires à l’officine
A l’officine, différentes gammes sont présentées aux consommateurs comprenant
d’une quinzaine à une trentaine de produits ayant des compositions différentes, afin
de répondre à la demande de chacun. J’ai choisi de présenter cinq gammes
présentes sur le marché et de comparer les produits selon les gammes et selon le
type d’utilisateur visé. Bioderma est un laboratoire dermato-cosmétique lyonnais
orienté vers un public familial ; la gamme Avène est enrichie en eau thermale et
revendique la pureté naturelle de ses produits ; le laboratoire La-Roche-Posay a
également une vision familiale et crée des produits formulés à l’eau thermale ; les
laboratoires Liérac proposent des produits un peu plus haut de gamme, destinés
essentiellement à un public féminin et spécialisés dans la correction du vieillissement
cutané, Vichy qui dépend comme La-Roche-Posay du groupe L’Oréal, présente des
produits accessibles à tous types de peau et enfin Spirig est un laboratoire suisse
innovateur qui se différencie des autres par des formulations galéniques permettant
une activité plus longue et des produits performants.
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Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
117
1. DES PRODUITS ADAPTES A CHAQUE TYPE
DE CONSOMMATEUR
Le tableau ci-dessous présente les différents produits existants pour chaque gamme
étudiée. La gamme Daylong des laboratoires Spirig étant moins commune sera
présentée à part.
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Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
118
Forme galénique Bioderma Avène Liérac La Roche Posay Vichy
SPF 50/50+ Crème visage Photoderm MAX Crème SPF 50+ Crème sans parfum
Sunific Extrème Anthélios XL Capital Soleil émulsion anti brillance
Crème visage teintée Photoderm MAX teintée
Crème teinté Sunific Extrème crème invisible
Anthélios XL
Fluide
Photoderm MAX
Emulsion SPF 50+ Emulsion sans parfum
Anthélios XL
Fluide teinté Photoderm MAX Anthélios XL Gel Anthélios XL Lait Photoderm MAX Lait SPF 50+ Anthélios XL Capital Soleil Spray Photoderm MAX Spray SPF 50+ Sunific Extrème Anthélios XL Capital Soleil Huile Anthélios XL
Produits Photoderm SKI Reflexe solaire spécifiques Photoderm
SENSITIVE Crème zones sensibles
Photoderm LASER Photoderm AR
Photoderm MINERAL Crème minérale SPF 50+ Compacts teintés
Lait minéral SPF 50+
Activateurs de bronzage
Brume Photoderm BRONZ
Fluide Photoderm BRONZ Spray Photoderm BRONZ
SPF 40 Huile Capital Soleil SPF 30 Crème Crème SPF 30 Sunific 1,2,3 Anthélios
Capital Soleil émulsion anti brillance
Lait Lait SPF 30 Anthélios Capital Soleil Gel Anthélios Fluide Photoderm
Huile Sunific 1,2,3
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Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
119
Forme galénique Bioderma Avène Liérac La Roche Posay Vichy Spray Photoderm Spray SPF 30 Sunific 1,2,3 Anthélios Capital Soleil Poudre Sunific 1,2,3
peaux grasses Photoderm AKN spray Cleanance
Photoderm AKN Mat Anthélios AC fluide extrême Mat
Allergies Photoderm LEB
Activateurs de bronzage
Fluide Photoderm BRONZ
Spray Photoderm BRONZ Brume Photoderm BRONZ SPF 20 Crème
Crème SPF 20 Crème teintée
Emulsion Emulsion SPF 20 Spray Spray SPF 20 Anthélios Huile Capital Soleil
SPF 15 Crème Sunific 1,2,3 Spray Photoderm Huile Sunific 1,2,3 Brume Sunific 1,2,3 Poudre Sunific 1,2,3
Activateurs de bronzage
Fluide Photoderm BRONZ
Spray Photoderm BRONZ
SPF 10 Spray Spray SPF 10
SPF 6 Huile Sunific 1,2,3 Lait Sunific 1,2,3 ENFANTS Lait Photoderm KID
SPF50+ Lait SPF 50+
Anthélios Dermo-pédiatrics
Capital soleil lait Lait douceur
Spray Photoderm KID
SPF50+ Spray SPF 50+
Anthélios Dermo-pédiatrics
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Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
120
Forme galénique Bioderma Avène Liérac La Roche Posay Vichy
Spray SPF 30
Anthélios Dermo-pédiatrics
STICKS Stick zones sensibles
Photoherpes stick Stick zones sensibles
Anthélios XL stick zones sensibles
Photoderm MAX stick Stick SPF 30
Anthélios XL stick lèvres
APRES-SOLEIL Lait Photoderm Après soleil
Lait réparateur Après-soleil
Sunific Après-soleil Capital soleil
Sérum Sunific Après-soleil Crème Sunific Après-soleil Baume Sunific Après-soleil Capital soleil Gel Posthélios Gel fondant
BRONZAGE Photoderm Oral Capsules bronzage
Photoderm
Autobronzant Autobronzant hydratant
Sunific Autobronzant
Anthélios Gel crème Lait hydratant
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Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
121
La gamme solaire de Bioderma se compose de 36 références, 30 pour Avène, 22
pour La-Roche-Posay, 20 pour Liérac et seulement 13 pour Vichy. Il existe des
produits à différents niveaux de protection : de la protection anti-UVB et UVA
SPF50+ à SPF50, 40, 30, 20, 15, 10 et 6 pour la plus basse protection. Les produits
destinés aux enfants ont tous une protection maximale de SPF50+ ainsi que les
sticks pour zones sensibles. De plus, à la protection maximale, le laboratoire
Bioderma propose également des produits spécifiques : pour le ski avec un
packaging adapté permettant l’utilisation comme crème pour le visage ou comme
stick à lèvres ; pour les peaux intolérantes au soleil ; pour les peaux
hyperpigmentées ; pour les peaux réactives ; pour les peaux allergiques aux filtres
chimiques. Il décline également des produits dits « activateurs de bronzage ».
Toutes les gammes sauf Liérac proposent des produits respectant les peaux grasses
et acnéiques : Photoderm AKN pour Bioderma, Cleanance pour Avène, Anthélios AC
fluide extrême mat pour La-Roche-Posay, Capital soleil émulsion anti-brillance pour
Vichy.
Les produits sont déclinés dans de nombreuses formes galéniques : laits, crèmes,
gels, sprays, brumes, huiles, fluides et sérums.
Le laboratoire Liérac travaille sur les textures en déclinant chaque protection sous
différentes formes galéniques. Il est le seul à proposer une poudre protectrice SPF30
et SPF15.
Conformément à la politique du laboratoire, la gamme Avène se compose de
produits classiques, aux protections SPF50+, SPF30 et SPF20, de produits
spécifiques pour les enfants, d’un après-soleil et d’un autobronzant.
Ces produits solaires là font partie des gammes les plus fréquemment présentes en
officine ou en parapharmacie. J’ai choisis d’étudier également les produits de la
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Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
122
gamme Daylong du laboratoire Spirig®. C’est une gamme récente, moins connue du
grand public que les précédentes et qui met en évidence une protection solaire
importante et une formulation galénique qui permet d’assurer une protection de plus
longue durée grâce à l’utilisation de nanoparticules. La gamme comporte des
produits aux protections SPF50+, SPF30 et SPF25. Elle se différencie par la création
de leur produit phare, Actinica® qui possède le statut de dispositif médical de classe
I. Cela permet au laboratoire d’afficher des allégations interdites pour les produits
cosmétiques, notamment une efficacité dans la prévention des kératoses actiniques
et des carcinomes cutanés [114]. Cependant, ce statut empêche l’affichage de
l’indice de protection. La gamme décline des produits pour les enfants avec un
packaging en flacon pompe permettant le bon dosage du produit lors de l’application.
Elle compte également un produit sous forme stick, un spécial pour la montagne, un
produit anti-âge et deux produits après-soleil.
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Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
123
2. COMPARAISON DES COMPOSITIONS
J’ai choisi de comparer certains produits afin d’observer quels sont les filtres solaires
utilisés selon les gammes et la protection souhaitée ainsi que de considérer les
excipients utilisés et la présence ou non d’ingrédients controversés.
IV.2.1 Crèmes visage SPF 50+
Le premier tableau en annexe présente la comparaison de cinq crèmes pour le
visage avec une protection de SPF 50+.
Le premier constat est que la crème Liérac comporte beaucoup plus d’ingrédients
(44) que les autres crèmes. Ceci peut être expliqué par le fait que Liérac est un
laboratoire qui vise un public plus haut de gamme, ainsi, il donne plus d’importance à
la formulation afin de toucher sa clientèle de par les qualités sensorielles du produit.
Cependant, plus on trouve d’ingrédients plus les risques de réactions cutanées ou
allergiques sont importants. Contrairement, la crème Daylong compte seulement 22
ingrédients, ce qui est une garantie de haute tolérance. Les crèmes La Roche Posay
et Vichy sont produites par le même laboratoire : la recherche l’Oréal, elles
présentent de grandes similitudes dans leur composition.
- Filtres solaires : Le seul filtre minéral présent dans ces crèmes est le TiO2 pour les
crèmes La Roche Posay et Vichy. Les filtres chimiques retrouvés sont : le MBBT, le
BEMT, le DTS, la DBT, le BMDBM, le DHHB, le TDSA, l’OC, l’ET, l’ES et l’EMC. La
crème Bioderma contient uniquement 4 filtres chimiques dont deux ayant une
protection UVB et UVA courts, un filtre protégeant uniquement contre les UVA longs
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Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
124
et un filtre protégeant uniquement contre les UVB. Le lait Daylong comporte cinq
filtres chimiques dont trois filtres UVB et UVA courts, un filtre UVA longs et un autre
filtre UVB. La crème La Roche Posay inclut cinq filtres chimiques dont deux
spécifiques pour les UVA longs, un pour les UVB et deux qui protègent des UVA
courts et des UVB. La crème Vichy est la plus riche en filtres solaires, elle compte six
filtres chimiques et un filtre minéral. Deux filtres protègent des UVB, deux filtres des
UVA longs et trois filtres des UVB et UVA courts. Enfin, la crème Liérac est
composée de cinq filtres chimiques. On observe deux filtres UVB et deux filtre UVB
et UVA courts et un filtre UVA longs.
Les crèmes L’Oréal contiennent évidemment le filtre Mexoryl® XL (DTS) et le
Mexoryl® SX (TDSA). Les crèmes contenant le BMDBM associent de l’octocrylène,
ce qui améliore la photostabilité du BMDBM. Seule la crème Anthélios XL ne fait pas
cette association. Chaque crème contient au moins un filtre couvrant dans les UVA
longs et associe un ou plusieurs filtres pour couvrir les UVB et les UVA courts. Le
produit Daylong utilise des filtres BASF avec le Tinosorb S® et le Tinosorb M®.
- Antioxydants : Le tocophérol est retrouvé dans toutes les crèmes sauf dans
Daylong. La crème Liérac comporte du butyl hydroxytoluène (BHT). C’est un
composé controversé mais encore assez peu étudié. En effet, il est métabolisé en
cas d’ingestion et pourrait être allergène et cancérigène. La crème Bioderma
comporte également de l’ectoin et la crème Vichy de l’ascorbyl glucoside.
- Autres actifs : Les autres actifs sont présents pour leurs propriétés hydratantes ou
émollientes ou de protection de la peau. Ce sont surtout des extraits de plantes. Le
laboratoire Liérac est le plus riche en actifs améliorants les propriétés de la peau.
Les produits Bioderma sont presque tous enrichis en extrait de Laminaire qui est une
algue riche en vitamines, minéraux et oligo-éléments. D’autre part, ils contiennent
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Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
125
des sucres : mannitol, xylitol, fructooligosaccharides et rhamnose qui sont présents
pour leurs propriétés hydratantes. La crème Liérac inclut de la fleur de jasmin, de la
fleur de frangipanier pour leurs parfums, du jus d’aloe aux propriétés hydratantes et
de l’orobanche du genêt parmi les composants naturels végétaux ainsi que du
Morinda qui est un fruit tropical. Le Morinda citrifolia est utilisé par voie orale aux
Etats-Unis pour ses propriétés anti-vieillissement de la peau mais les autorités
sanitaires Européennes n’ont pas encore autorisé la commercialisation du jus de ce
fruit avec les allégations précédentes. Le produit Daylong contient de l’extrait d’Aloe
(également présent dans le produit Liérac) ainsi qu’un sucre, le sorbitol, pour leurs
propriétés hydratantes.
- Excipients : Les ingrédients restants sont présents pour permettre la formulation
galénique du produit. Ce sont des émulsifiants, des tensioactifs, des agents de
contrôle de la viscosité, des solvants, des liants. Les crèmes Bioderma et Daylong
sont celles qui comptent le moins de composants.
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Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
126
IV.2.2 Crèmes minérales SPF 50+
Le deuxième tableau en annexe compare deux crèmes SPF 50+ dites minérales.
Elles sont destinées à des peaux allergiques, ou ne tolérant pas les filtres chimiques.
Les filtres utilisés sont, en effet, exclusivement minéraux. Les deux crèmes
comprennent du dioxyde de titane. La crème Bioderma comporte en plus un
deuxième filtre minéral : l’oxyde de zinc qui n’est pas mentionné dans la liste de
l’annexe VI mais utilisé malgré tout. Il est en quantité supérieure au TiO2 dans la
crème. Les deux crèmes présentent des antioxydants. La crème de la gamme Avène
est enrichie en eau thermale Avène aux propriétés apaisantes et anti-irritantes. Les
deux crèmes comportent des conservateurs. Enfin, des colorants sont présents dans
la crème Avène alors qu’il n’y en a pas dans la crème Bioderma.
Le TiO2 couvre le spectre UV jusqu’à environ 340 nm alors que le ZnO montre un pic
d’absorption à environ 260 nm [115]. L’association des deux permet donc une
protection plus complète. Cependant, la présence exclusive de filtres minéraux est
synonyme d’une aspect blanc du produit, car les filtres, même micronisés doivent
être en quantité importante. Cet aspect là est assez gênant pour un produit
cosmétique. Pour éviter cet effet, les filtres minéraux peuvent être encapsulés dans
des nanoparticules, mais celles-ci sont controversées (voir chapitre III-1-2 Effets
systémiques).
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
127
Figure 18: Spectre du TiO2 et ZnO Source : Mitchnik et al., 1999
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
128
IV.2.3 Lait enfant SPF 50+
Enfin, le troisième tableau en annexe compare quatre laits pour enfants ayant une
protection de SPF 50+.
Les laits La Roche Posay et Vichy comportent un filtre minéral : le TiO2. Le lait
Bioderma compte seulement trois filtres chimiques, contre quatre pour le lait Avène,
cinq pour le lait La Roche Posay et six pour Vichy qui en possède quatre en commun
avec le produit La Roche Posay. Chaque produit comporte du BMDBM pour couvrir
les UVA longs. Chaque lait bénéficie d’un agent antioxydant, le tocophérol pour trois
d’entre eux. En outre, tous les laits détiennent des conservateurs. Seul le lait Avène
ne présente pas de phénoxyéthanol. Ceci peut paraître assez paradoxal étant donné
la toxicité éventuelle chez l’enfant de moins de trois ans de ce composé. Enfin un
colorant bleu est présent dans le lait Bioderma, il permet de garantir une meilleure
répartition du produit lors de l’application.
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
129
IV.2.4 Discussion
D’après l’étude de la composition des produits, nous remarquons que certains
composants sont retrouvés fréquemment. Les filtres solaires utilisés dans les
produits de parapharmacie sont souvent les mêmes. Le BMDBM est le filtre UVA
long le plus utilisé. Il est photoinstable et il est souvent associé au TDSA ou à l’OC
qui le stabilisent. Pour les filtres UVB, on retrouve systématiquement le BEMT et le
MBBT. Ce sont en effet des filtres à spectre large. Ils ont chacun deux pics
d’absorption et sont bien tolérés. L’association de plusieurs filtres chimiques et de
filtres minéraux permet de couvrir un spectre le plus large possible. Le TiO2 est donc
souvent associé aux filtres chimiques. Cependant, il a été retiré de la composition de
certains de ces produits dans lesquels il était présent durant la saison 2012. Les
controverses au sujet des nanoparticules et les particules micronisées ont amené les
industriels à prendre plus de précautions avec ces composés.
Chaque gamme se différencie des autres par certaines caractéristiques. Les produits
de dermocosmétique sont très épurés en nombre d’ingrédients afin d’éviter au
maximum des réactions cutanés ou des toxicités quelles qu’elles soient (de 22 à 36
ingrédients pour la crème visage des laboratoires Spirig, Bioderma, Avène, La Roche
Posay et Vichy). Par ailleurs, le laboratoire Liérac propose des produits enrichis en
nombreux composants afin d’améliorer les propriétés sensorielles de ses produits et
de satisfaire un public très exigeant quant au toucher, à l’odeur, au visuel du produit.
Il compte 44 ingrédients pour la crème visage. La Roche Posay et Vichy proposent
des produits très proches en matière de composition malgré des gammes différentes
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
130
et des produits moins spécifiques pour le laboratoire Vichy. Enfin Bioderma dispose
de produits spécifiques pour toucher un public le plus large possible et joue sur la
praticité de ses produits et leur ingéniosité en termes de présentation et de
formulation, notamment la présence de colorant bleu dans un produit destiné aux
enfants, un conditionnement spécifique pour le ski, ou encore la forme galénique
brume qui est agréable d’utilisation. La gamme Daylong se caractérise par un
nombre de produits limités mais des produits indispensables. De plus, les produits
sont épurés en composants et riche en filtre afin de garantir une protection
importante en limitant les risque allergiques. L’utilisation de nanoparticules permet
une diffusion des filtres de plus longue durée et une protection optimisée lorsqu’on
sait qu’un des défauts de protection est le manque de renouvellement de l’application
du produit.
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
131
3. PREVENTION
En Europe, les produits solaires doivent porter les informations garantissant une
application en quantité suffisante : les utilisateurs doivent réappliquer le produit
fréquemment pour rester protégés, notamment après avoir transpiré, s’être baignés
ou séchés [81].
L’ANSM a publié en 2011 des recommandations portant sur la qualité des produits
solaires, les méthodes de calcul des coefficients de protection, l’étiquetage et les
conseils d’utilisation. Le coefficient de protection en UVB doit être de 6 au minimum
et la protection UVA doit être équivalente au minimum à 1/3 du SPF. Il faut rester
vigilant sur les termes employés pour l’étiquetage du produit. En effet, indiquer la
fréquence de ré-application conduit à augmenter la durée d’exposition des patients.
De plus, les termes « écran total » ou « protection 100% » ne doivent pas apparaitre
car un produit solaire ne protège jamais intégralement des UV.
Les premiers filtres solaires étaient des anti-UVB, ils étaient caractérisés par le
facteur de protection anti-érythémale (SPF). Cela a poussé les consommateurs à
utiliser les produits de protection solaire non pas pour se protéger mais pour
prolonger le temps d’exposition sans avoir de coups de soleil. Ceci a conduit à une
augmentation de l’exposition aux UVA et des effets chroniques que cela engendre
(vieillissement cutané, cancers cutanés). De plus, les consommateurs utilisent les
produits solaires pour se protéger lors d’expositions prolongées mais pas lors
d’exposition non-intentionnelles [10]. Les produits photoprotecteurs diminuent
l’intensité du rayonnement qui pénètre dans la peau et donc le débit de dose, cela
diminue le risque de coup de soleil. Cependant, le vieillissement cutané et le risque
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Chapitre 4 : Les produits solaires à l’officine
132
de cancer sont fonction de la dose totale d’ultraviolets absorbés par la peau. Donc si
les produits solaires sont utilisés à mauvais escient pour prolonger la durée
d’exposition, la dose reçue par la peau sera plus importante donc la toxicité
chronique des ultraviolets ne sera pas diminuée. De plus, il n’y aura plus l’alerte
engendrée par le coup de soleil.
L’information sur le bon usage des produits solaires est donc très importante et doit
insister sur le fait que ces produits sont protecteurs dans la vie normale mais ne
doivent en aucun cas entraîner une augmentation du temps d’exposition et qu’ils
protègent des érythèmes mais que leur effet protecteur contre les cancers cutanés et
le vieillissement photoinduit n’a pas été prouvé scientifiquement.
Il est conseillé d’utiliser un SPF d’au moins 15 et d’éviter le soleil de 12h à 16 heures
[10, 48].
Enfin, des journées de dépistage et de prévention des cancers de la peau sont
organisées régulièrement par le Syndicat National des Dermatologues
Vénéréologues. La prochaine se déroulera le 22 mai 2014. Ils ont également mis en
place une application pour smartphones permettant de faire le point sur les risque de
cancers de la peau, de connaître l’indice d’ensoleillement de l’endroit ou on se trouve
et d’obtenir les coordonnées des dermatologues les plus proches. Par ailleurs l'
Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) lance chaque
année, pendant la période estivale, une campagne de prévention sur les risques
solaires dans le but de sensibiliser la population et de modifier les comportements à
risques. Il publie des documents pour sensibiliser le grand public (annexes).
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
Conclusion
133
CONCLUSION
Ces dix dernières années, la recherche dermo-cosmétologique a apporté de
nombreuses informations quant à la nocivité du soleil pour la peau. Les études
concernant l’apparition des cancers cutanés et leurs facteurs permettent de mieux
gérer les risques pour la population générale. Les UVB, de longueur d’onde plus
courte, pénètrent uniquement dans l’épiderme. Mais leur grande énergie leur permet
d’entrainer des réactions importantes dans l’organisme. L’érythème photoinduit est
l’image visible que la peau est agressée mais les UVB entraînent des réactions bien
plus nocives à long terme : ils dégradent l’ADN des cellules en créant des liaisons
entre ses bases (dimères de cyclobutane, pyrimidine 6-4 pyrimidone, 8-oxoGua). Les
UVA couvrent un spectre de longueurs d’ondes plus large. Ils pénètrent jusque dans
le derme ou les modifications qu’ils engendrent sont surtout visibles au long terme,
ils sont les principaux responsables du photovieillissement cutané. Cependant, ils ont
également la capacité d’altérer l’ADN des cellules, notamment par arrachement d’un
électron ou création d’un oxygène singulet. L’énergie des UVA transforme des
molécules présente dans l’organisme en chromophores. Ceux-ci peuvent alors réagir
avec d’autres molécules et créer des EOR qui sont des espèces très réactives
capables de modifier les fonctions biologiques de l’organisme. Il existe des
mécanismes de réparations de ces lésions. Cependant, lorsque les lésions sont trop
nombreuses, les mécanismes de défense sont dépassés et il peut se développer un
cancer cutané. Les carcinomes basocellulaires sont les moins dangereux, la tumeur
se développe doucement et les métastases sont rares. Ils sont traités par exérèse
chirurgicale. Les carcinomes épidermoïdes sont plus dangereux et interviennent
surtout sur les parties du corps exposées au soleil. Ils sont traités le plus souvent par
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Conclusion
134
exérèse chirurgicale mais la radiothérapie ou la chimiothérapie peuvent être
nécessaires en cas de métastases. Les mélanomes sont les cancers de la peau les
plus dangereux. Les UVA et les UVB sont impliqués dans leur développement. De
nombreux facteurs peuvent augmenter le risque de développer un mélanome. Si
certains de ces facteurs sont génétiques ou innés, d’autres peuvent être contrôlés.
C’est pourquoi les campagnes de prévention et les conseils du pharmaciens sont
importants. Le mélanome est un cancer souvent métastatique, avec un taux de
mortalité important. Les traitements du mélanomes sont souvent lourds et difficiles à
supporter. L’exérèse chirurgicale de la tumeur primitive est la première intention
quand cela est possible, associée à un traitement adjuvant par interféron ou par
radiothérapie. Lorsque les métastases sont nombreuses et en transit dans un
membre, la perfusion de membre est pratiquée. La chimiothérapie est un des
traitements les plus utilisés mais les effets secondaires des molécules utilisées sont
importants et difficiles à supporter pour les patients. Désormais, de nouvelles
thérapies montrent leurs preuves. L’immunothérapie, avec l’utilisation de l’ipilimumab
(Yervoy® par les laboratoires Bristol-Myers Squibb) et du vémurafénib (Zelboraf®
par les laboratoires Roche) montrent un réel bénéfice sur la survie des patients.
D’autre part, les thérapie ciblées sont étudiées, afin de diminuer au maximum les
effets indésirables systémiques, ainsi que de nouvelles formes de thérapies comme
la thérapie photodynamique, prometteuse mais restant encore à tester.
Les autorités, en associant campagnes de prévention et législations des produits
solaires, essaient de sensibiliser la population aux effets néfastes du soleil et
d’informer les consommateurs pour une meilleure utilisation des produits solaires.
Les différents filtres solaires sont associés et combinés afin de couvrir le plus
possible le spectre des UVB et UVA, mais pour l’instant, aucun filtre n’est idéal et ne
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Conclusion
135
couvre totalement le spectre, et il n’existe pas encore de filtre absorbant entre 365 et
400 nm. De plus, comme certaines molécules sont récentes, nous n’avons pas le
recul nécessaire pour assurer une totale innocuité systémique. Par ailleurs, de
nombreuses controverses concernent l’utilisation des systèmes nanoparticulaires et
leur toxicité.
Le pharmacien d’officine joue un rôle majeur dans la lutte contre les effets néfastes
du soleil et dans la sensibilisation de la population. Il doit informer les patients des
risques encourus lors d’expositions prolongées ou à des heures critiques. Il doit
veiller à la protection des plus petits, car on sait désormais que les coups de soleil
avant 18 ans sont un facteur de risque du mélanome. Il doit être capable de
décrypter l’étiquette d’un produit solaire mais aussi de détecter des médicaments
photosensibilisants. Il est le relais entre la recherche scientifique et le grand public et
doit considérer les risques dus au soleil comme un problème de santé publique
majeur. En France, les mauvaises habitudes d’exposition sont encore très présentes
et rien n’est plus protecteur pour la peau que d’éviter une exposition prolongée. Les
produits solaires sont victimes de critiques et de controverses auquel le pharmacien
doit savoir répondre pour rassurer le public et permettre une meilleur protection.
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Annexes
143
ANNEXES
Tableau 1 : comparison de crèmes visage SPF 50+
Bioderma : Photoderm MAX
Spirig : Daylong Extreme
La Roche Posay : Anthélios XL
Vichy : Capital soleil
Liérac : Sunific Extrème
Filtre UV minéral - Titanium dioxide - Titanium dioxide
Filtres chimiques
UVB et UVA courts
- MBBT (λmax 304/347nm) - BEMT (λmax 310/340nm)
- MBBT (λmax 304/347nm) - BEMT Nano (λmax 310/340nm) - DBT (λmax 312nm)
- BEMT (λmax 310/340nm) - DTS (λmax 303/344nm)
- BEMT (λmax 310/340nm) - DTS (λmax 303/344nm) - DBT (λmax 312nm)
- BEMT (λmax 310/340nm) - MBBT (λmax 304/347nm)
Filtres chimiques UVA longs
- BMDBM (λmax 365nm) - BMDBM (λmax 365nm) - BMDBM (λmax 365nm) - TDSA (λmax 344nm)
- BMDBM (λmax 365nm) -TDSA (λmax 344nm)
- DHHB (λmax 354nm)
Filtres chimiques
UVB
- OC (λmax 303nm)
- ES (λmax 310nm)
- ET (λmax312nm)
- OC (λmax 303nm) - ES (λmax 310nm)
- ET (λmax 312nm) - EMC (λmax 310nm)
Anti oxydants - Ectoin
- Tocophérol - Tocophérol - Tocophérol
- BHT
Substances actives
- Extrait de Laminaria ochraleuca - Mannitol - Xylitol - Rhamnose - Fructooligosaccharides
- Aloe Barbadensis Leaf Juice powder - Sorbitol
- Extrait de feuille de Cassia alata - Isopropyl lauroyl sarcosinate - Glycerin - Glycine soja oil/soybean oil
- Sodium hyaluronate - Glycerin
- Jasmin officinale flower extract - Aloe barbadensis leaf juice powder - Plumeria alba flower extract - Orobanche rapum extract - Biosaccharide gum-4 - Morinda citrifolia extract - Yeast amino acids - Glycerin
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Annexes
144
Autres ingrédients
- Cyclopentasiloxane - Cyclohexasiloxane - Glyceryl stearate - Pentylene glycol - Caprylic/Capric triglyceride - Hydroxyde de sodium - Dicaprylyl carbonate - PEG 100 stearate - Decyl glucoside - Hydroxymethyl acrylate/sodium acryloyldimethyl taurate copolymer - Propylene glycol - Gomme xanthane - C20-22 alkyl phosphate - C20-22 alcohols - Acide citrique - Eau
- Pentylene glycol - C12-15 Alkyl benzoate - Decyl glucoside - Propylene glycol - Gomme xanthane - Cetyl phosphate - Dibutyl adipate - Dimethicone - Triethanolamine - Acrylic acid/ VP Crosspolymer - Lecithin - Alcohol - Cetyl alcohol - Eau
- Glyceryl isostearate - Pentylene glycol - Caprylic/Capric triglyceride - C12-15 Alkyl benzoate -Pentaerythrityl tetraethylhexanoate - Stearyl alcohol - Talc - Synthetic wax - Maltodextrin - Acide stéarique - PEG 8 Laurate - Ammonium acryloyldimethyltaurate/steareth-8 methacrylate copolymer - Triethanolamine - Propylene glycol - Gomme xanthane - Styrene/acrylates copolymer - Nylon-12 - Ammonium polyacryldimethyltauramide / Ammonium polyacryloyldimethyltaurate - Alcohol denat. - Hydroxyde d’aluminium - Eau - Parfum
- Glyceryl stearate - Diméthicone - Hydroxyde d’aluminium - Diisopropyl sebacate - Aluminum starch octenylsuccinate - Synthetic wax - Dimethicone crosspolymer - Phenoxyethanol - Gomme xanthane - Acide palmitique - Acide stéarique - PEG 100 stearate - Acrylates/C10-30 alkyl acrylate crosspolymer - Triethanolamine - Potassium cetyl phosphate - Alcohol denat. - Parfum
- Tropolone - Coco caprylate - Pentylene glycol - Sodium polyacrylate - Sodium stearyl glutamate - sucrose polystearate - Tribehenin - Glyceryl dibehenate - Glyceryl behenate - 1,2-Hexanediol - Capryloyl glycerin - Trisodium phosphate - Hydrogenated polyisobutene - Butylene glycol - Hydrogenated Dimer Dilinoleyl/Dimethylcarbonate Copolymer - Diisopropyl sebacate - Polyamide-5 - Decyl glucoside - Propylene glycol - Gomme xanthane - Acide citrique - Parfum
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Annexes
145
Conservateurs - Phenoxyethanol - Chlorphenesin - Disodium EDTA
- Phenoxyethanol - Caprylyl glycol - Disodium EDTA
- Caprylyl glycol - Disodium EDTA
- Phenoxyethanol - Chlorphenesin - Hexamidine Diisethionate - Sodium Metabisulfite - Sodium benzoate - Potassium Sorbate - Caprylyl glycol
BEMT : Bis Ethylhexyloxyphenol Methoxyphenyl Triazine
BMDBM : Butyl Methoxydibenzoyl Methane
DBT : Diethylhexyl Butamido Triazone
DHHB : Diethylamino Hydroxybenzoyl Hexyl Benzoate
DTS : Drometrizole Trisiloxane
EMC : Ethylhexyl Methoxycinnamate
ES : Ethylhexyl Salicylate
ET : Ethylhexyl Triazone
MBBT : Methylene Bis-Benzotriazolyl Tetramethylbutylphenol
OC : Octocrylene
TDSA : Terephtalidene Dicamphor Sulfonic Acid
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Annexes
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Tableau 2 : comparaison de crèmes minérales SPF 50+
Bioderma : Photoderm MINERAL
Avène : Crème minérale SPF50+
Filtre UV minéral - Titanium dioxide - Zinc oxide
- Titanium dioxide
Antioxydants - Ectoin - Triethyl citrate
- Pentaerythrityl tetra-di-t-butyl hydroxyhydrocinnamate
Substances actives
- Extrait de Laminaria ochraleuca - Mannitol - Xylitol - Rhamnose - Fructooligosaccharides
- Triethylhexanoin - Tocopheryl glucoside - Eau thermale Avène
Autres ingrédients
- Cyclopentasiloxane - Cyclohexasiloxane - Dimethicone - Acide stéarique - Pentylene glycol - Caprylic/Capric triglyceride - Polyglyceryl-3 polydilethylsiloxyethyl dimethicone - Phenyl trimethicone - Butylene glycol - Hydroxyde d’aluminium - Sodium chloride - PEG/PPG-18/18 dimethicone - Dimethicone/methicone copolymer - Disteardimonium hectorite - Eau
- Cyclométhicone - Caprylic/Capric triglyceride - Glycerin - Polyglyceryl-4 isostearate - Cetyl PEG/PPG-10/1 dimethicone - C12-15 Alkyl benzoate - Silica dimethyl silylate - Sodium myristoyl glutamate - Sodium chloride - Disodium EDTA - Alumina - Gomme xanthane - Triethoxycaprylylsilane - Isodecyl neopentanoate - Acide stéarique - C30-45 alkyl methicone - Hexyl laurate - Acide sorbique - Caprylyl glycol - Octyldodecanol - Iron oxides (CI 77492) et (CI 77491)
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Annexes
147
Tableau 3 : comparaison de laits enfants SPF 50+
Bioderma : Photoderm KID
Avène : Lait SPF50+
La Roche Posay : Anthélios Dermo-
pédiatrics
Vichy : Capital soleil
Spirig : Daylong kids
Filtre UV minéral - Titanium dioxide - Titanium dioxide
Filtres chimiques
UVA courts et UVB
- MBBT (λmax 304/347nm) - MBBT (λmax 304/347nm) - BEMT (λmax 310/340nm) - DBT (λmax 312nm)
- BEMT (λmax 310/340nm) - DTS (λmax 303/344nm)
- BEMT (λmax
310/340nm)
- MBBT (λmax 304/347nm) - BEMT Nano (λmax 310/340nm)
Filtre chimique
UVA longs - BMDBM (λmax 365nm) - BMDBM (λmax 365nm) - BMDBM (λmax 365nm)
- TDSA (λmax 344nm) - BMDBM (λmax 365nm) - TDSA (λmax 344nm)
- DHHB (λmax 354nm)
Filtre chimique
UVB - ET (λmax 312nm) - ET (λmax 312nm)
- OC (λmax 303nm) - ET (λmax 312nm) - ES (λmax 310nm)
- ET (λmax 312nm) - EMC (λmax 310nm)
Antioxydants - Ectoin - Tocopherol - Tocopherol - Tocopherol - Tocopherol
Substances actives
- Extrait de Laminaria ochraleuca - Creatine - Mannitol - Xylitol - Rhamnose - Fructooligosaccharides - Glycerin
- Tocopheryl glucoside - Eau thermale Avène - Glycerin
- Hydroxyde d’Aluminium - Glycerin
- Hydroxyde d’Aluminium - Glycerin
- Glycerin - Panthenol - Aloe Barbadensis Leaf Juice powder
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Annexes
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Autres ingrédients
- Diméthicone - Pentylene glycol - Glyceryl stearate - Caprylic/Capric triglyceride - Hydroxyde de sodium - Disodium EDTA - PEG 100 stearate - Decyl glucoside - Gomme xanthane - C20-22 alkyl phosphate - C20-22 alcohols - Propylene glycol - Diisopropyl sebacate - Tetramethylbutylphenol - Hydroxypropyl dimethicone behenate - Methylpropanediol - Dicaprylyl carbonate - Phenoxyethanol - Chlorphenesin - Blue 1 (CI 42090) = bleu brillant FCF
- Hydrogenated palm glycerides - Hydrogenated palm kernel glycerides -Sorbitan isostearate - Polyacrylate-13 - Polyisobutane - Polysorbate-20 - Lauryl glucoside - Polyglyceryl-2-dipolyhydroxystearate - Glyceryl behenate - Tribehenin - Caprylic/Capric triglyceride - C12-15 Alkyl benzoate - Acide citrique - Cetearyl isononanoate - Dicaprylyl carbonate - Glyceryl dibehenate - Diisopropyl adipate - Decyl glucoside - Gomme xanthane - Propylene glycol - Disodium EDTA - Caprylyl glycol - Benzoic acid
- Pentylene glycol - Glyceryl stearate - Isopropyl lauroyl sarcosinate - Acide stéarique - Palmitic acid - Dimethicone - Diisopropylsebacate - C12-15 Alkyl benzoate - PEG 100 stearate - Hydroxypropylcellulose - Triethanolamine - Potassium cetyl phosphate - Propylene glycol - Ammonium polyacryldimethyltauramide / Ammonium polyacryloyldimethyltaurate - Phenoxyethanol - Caprylyl glycol - Disodium EDTA - Alcool denat. - Eau
- Glyceryl stearate - Acide stéarique - Palmitic acid - Diisopropyl sebacate - Dimethicone - Isohexadecane - Octenyl succinate - C12-15 Alkyl benzoate - Synthetic wax - PEG 100 stearate - Acrylates/C10-30 alkyl acrylate crosspolymer - Triethanolamine - Potassium cetyl phosphate - Propylene glycol - Gomme xanthane - Silice - Alcool denat. - Phenoxyethanol - Caprylyl glycol - Disodium EDTA - Eau
- C12-15 Alkyl benzoate - Lecithin - Carbomer - Dibutyl adipate - Dicaprylyl carbonate - Pentylene glycol - Tetramethylbutylphenol - Dimethicone - Cetyl phosphate - Triethanolamine - Cetyl alcohol - Alcohol - Eau - Decyl glucoside - Gomme xanthane - Propylene glycol - BHT
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Annexes
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VRAI OU FAUX? Les stances d'UV en cabine de bronzage préparenlla peau au soleil.
FAUX ! Lor.br<n.age~n·apwsd"etr.tprol9cteur eqœprepeoA!poas:la pNu aJtnmag9. Auoœ1!3re, laslNanifJcielsœç.aenoDredebronzag&rw1onl~s·~
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La crème solaire S!lfftt â protéger b peau du soleil. FAUX ! w.m.e~nPIOdulls~~leos~etficac«~neltttenlpa1 bi'OI..r.eœsf.JV "l'8crantoœl"n'austepas Parexoempl.e-.~dans!Ndoses~. ln!lmilmet:teme9CIÔa.IM.-dioa5Cr liiseta anoorapas:ser2'Modes IN. SonU!Iis.ai:IOn nepetmortdoncpasdoe ~·,.poowpi!A~
Même bronzé, il taut conUnuer de se protéger. VRAI! LBbronzagses! \A!'•~r&luMelabriqueepariape&lpooxlleptWpl!fdlo soMl Eh represen~e I.CI im::edeprol8c1iorl sxr.3 el 5, aasast IUpSf'fic:M!IIIe'l neo flw ~unepamedeslN.l.hepeaubrorVrieM1.moft;~-~desdà.ma15ni'Bipas
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Le risque n'est pas lkl à la sensatlion de cb3Je.-m;~is â l'tntenstlé des rayons W.
VRAI ! MWœ.-IIOU!Ide5~~de~~·itaii~Jr-aii:..wusi.Clciel !Uigi!Wicu.-.ecdu'J'S11œr e wpassem 1
Le daRger rient uniquement des ooups de soleil. FAUX ! t Y!Idegalemenldes · dbses • d 'W18ÇU8 101AOII.ik>nQœlii-. fl..~I'W)I.IY@~~~oon-S<On$~;ot~,lesWreçr.n.t'~<lt ~~oeot ler.fi~pculaPNUIII'IIs:!i'Vl!Wlo
L3rèWiftlér3tion du sol auoment• Pexposltion awec: une lntensHt ftl"bbbe. VRAI ! L'heroe.~aterre EI'I rell.l~moins detOM.dut~UVBknque
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En partenarial avec :
Annexes
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Plaquette d’information Afssaps 2011
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L’ISPB - Faculté de Pharmacie de Lyon et l’Université Claude Bernard Lyon 1 n’entendent donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les thèses ; ces opinions sont
considérées comme propres à leurs auteurs ;
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)
ROME Pauline
Les produits solaires à l’officine, revue de la littérature.
Th. D. Pharm., Lyon 1, 2013, 150 p.
RESUME
Les études scientifiques des dix dernières années ont permis de comprendre avec précision comment
les rayons ultraviolets interfèrent avec les cellules de la peau, créant des phénomènes déjà bien
connus comme l’érythème actinique ou le vieillissement cutané mais aussi d’autres plus complexes
entrainant des cancers cutanés. La nocivité des UVA est une découverte relativement récente qui a
beaucoup fait évoluer la composition des produits solaires et leur importance dans la prévention des
cancers cutanés. Leur implication dans la génération d’espèces oxygénées réactives a mis en relief
l’importance des antioxydants dans la formulation des produits solaires.
Cependant, malgré l’enrichissement des connaissances sur la nocivité du soleil pour la peau et la
prévention qui en découle, le nombre de mélanomes est en constante augmentation. C’est le
neuvième cancer le plus meurtrier en France. C’est pourquoi, il est important pour le pharmacien
d’officine de bien connaître les risques de l’exposition solaire, ainsi que les maladies qui en découlent
et leurs traitements, pour sensibiliser la population.
Ce travail est une revue de la littérature à propos d’une part, des effets du soleil sur la peau afin de
comprendre comment les rayons ultraviolets peuvent interagir avec les cellules de l’organisme, les
altérer et provoquer la carcinogenèse et à propos d’autre part , de la physiopathologie de ces cancers
et des traitements existants ou prometteurs pour l’avenir. L’étude de la composition de plusieurs
produits solaires présents en pharmacie d’officine a permis de mettre en évidence les filtres les plus
utilisés et l’importance de la formulation galénique dans l’efficacité de la photoprotection. Les
controverses quant à certains filtres ou certaines formulations ou encore l’impact sur
l’environnement sont autant de freins à la photoprotection de la population. Ainsi, la prévention et
les conseils du pharmacien d’officine doivent être complets, en écho à la demande grandissante de
produits de protection solaire et aux questionnements des consommateurs sur la composition et la
sécurité des produits qu’ils utilisent.
MOTS CLES
Soleil
Peau
Mélanome
Produits solaires
Filtres solaires
JURY
Mme BOLZINGER Marie-Alexandrine, Maître de Conférences
M. CATALA Olivier, Docteur en Pharmacie, Professeur PAST
Mme BARJHOUX Victoire, Docteur en Pharmacie
DATE DE SOUTENANCE
Jeudi 20 Février 2014
ADRESSE DE L’AUTEUR
35, Rue de Brest – 69002 LYON
ROME (CC BY-NC-ND 2.0)