fondements de l’éducation thérapeutique · qu'est-ce que l'éducation therapeutique?...
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Fondements de l’éducation thérapeutique
Dr Régis BressonService d’Endocrinologie-dabétologie et nutrition du CH de DouaiDirecteur médical de la Plateforme Santé DouaisisVice président du DELF (SFET) et de l’ANCRED
HISTORIQUE
C'est principalement pour améliorer la qualité du traitement et améliorer le bien-être et l'autonomie des patients, que la formation des personnes atteintes de maladies chroniques a été développée
l'effet de l'éducation thérapeutique a pu être montré par une femme médecin, Leona Miller en 1972pour aider des minorités accablées par la maladie et surtout abandonnées par la médecine officielle trop pressée et trop chère
La pédagogie thérapeutique du malade est une pédagogie globale, technique d'une part et humaniste de l'autre. Elle intègre le savoir-faire pour le traitement et la psychologie de la personne malade.
HISTORIQUE: les courants majoritaires
l’éducation du patient va recourir d’abord à la pédagogie: développement des savoirs et des apprentissages qui consistaient surtout à informer au moyen d’exposés et d’explications
puis d’autres références théoriques et méthodologiques ont été choisis en fonction de leur promesse d’efficacité: Pédagogie par objectifs, Notion de motivation La communication en relation Les représentations La réalité psychique Le coping et le lieu de contrôle
Qu'est-ce que l'éducation therapeutique?
Notions:
Éducation thérapeutique du patient A pour but de former les patients à l'autogestion, à l'adaptation du traitement à leur
maladie chronique, et à leur permettre de faire face au suivi quotidien.
Education du patient à sa maladie plus largement dirigée vers la vie avec une maladie, mais sans lien obligatoire avec le
traitement
s'intéresse à la façon dont le patient accepte son état et gère ses problèmes au quotidien (gestion du traitement mais aussi prévention des complications et des rechutes, impact de la maladie sur la vie personnelle, familiale, professionnelle, sociale, .)
Education pour la santé du patient s'inscrit dans une démarche globale de promotion de la santé et n'est plus axée
seulement sur la maladie
but de l'éducation pour la santé du patient est que la personne qui consulte un professionnel de soins, quel que soit son état de santé, soit en mesure de contribuer elle-même à maintenir ou améliorer sa qualité de vie.
Un contexte favorable avril 2007 : le plan pour l’amélioration de la qualité de vie des personnes
atteintes de maladies chroniques 2007-2011
juin 2007 : l’HAS donne l’impulsion à l’ETP en éditant le premier guide méthodologique ;
Septembre 2008: rapport « POUR UNE POLITIQUE NATIONALE D'EDUCATION THERAPEUTIQUE DU PATIENT »
mars 2009 : la loi Hôpital, santé, patients, territoires (HSPT) inscrit l’ETP dans le code de santé publique ;
juin 2009 : le manuel V2010 de certification des établissements de santé qui établit l’éducation thérapeutique du patient comme un des critères de certification (critère 23.a);
la formation médicale continue définit l’ETP comme un des thèmes prioritaires (n°14) ;
les DU ETP se multiplient.
2009 : une année historique pour l’ETP en France
La Loi HPST intègre l’ETP dans le code de la santé publique
La loi définit l’ETP en 3 parties: les programmes d’éducation thérapeutique d’accompagnement les programmesd’apprentissage.
HPST-- L'éducation thérapeutique s'inscrit dans le parcours de soins du patient.
Éducation thérapeutique: définition française « L’éducation thérapeutique s’entend comme un processus de renforcement des capacités du malade et/ou de son entourage à prendre en charge l’affection qui le touche, sur la base d’actions intégrées au projet de soins. Elle vise à rendre le malade plus autonome par l’appropriation de savoirs et de compétences afin qu’il devienne l’acteur de son changement de comportement, à l’occasion d’évènements majeurs de la prise en charge (initiation du traitement, modification du traitement, événement intercurrents,…) mais aussi plus généralement tout au long du projet de soins, avec l’objectif de disposer d’une qualité de vie acceptable. »
LA NOTION D’EDUCATION THERAPEUTIQUE INTEGREE AUX SOINS permanente, présente tout au long de la chaîne de
soins
ancrée dans la relation soignant/soigné
construite à partir d’une approche globale de la personne
officiellement reconnue et valorisée
L’approche globale et systemique de l’éducation thérapeutique Une action éducative s’intègre dans:
Le parcours de vie du patient avec sa maladie son environnement social un projet durable
le projet thérapeutique n’est qu’unprojet relatif parmi les projets de vie des
patients. ... J. Bury 2003
La notion d’approche multi-professionnelle de l’éducation therapeutique
L’action éducative est intégré aux soins et aux autres actions éducatives
On n’intervient pas seul en éducation du patient: Médecin traitant
Autres intervenants professionnels
Le patient et son réseau social
Les relais éducatifs
La notion d’approche transversale de l’éducation thérapeutique
L’essentiel des compétences requises en éducation thérapeutique permettent la prise en charge de l’ensemble des maladies chroniques: Écoute empathique
Relation soignant-soigné
Accompagnement psychosocial
la relation soignant-soigné
Modèle fonctionnel de la relation médecin-malade selon Szasz et Hollender
Médecin Patient Situation Prototype
Type 1 Activité PassivitéUrgence
Intervention chirurgicale
Mère-bébé
Type 2 Direction Coopération Maladies Aiguës
Parents-Enfants
Type 3 Participation mutuelle
Maladies Chroniques
GératrieRééducationEducation du
patient
Adulte-Adulte
Les compétences en éducation thérapeutique
Des compétences liéesà la façon d’êtreet de communiquer
1 Savoir s’ouvrir à l’autre2 Savoir prendre en compte le malade3 Savoir prendre le temps
Des compétencespédagogiqueset méthodologiques
4 Savoir différencier les pratiques éducatives5 Savoir faire progresser l’autre6 Savoir organiser, planifier, évaluer7 Savoir adopter une posture réflexive
La professionnalisationdes acteurs en France
8 La formation initiale, l’hôpital et les réseaux9 La formation continue et la reconnaissance de l’éducation du patient10 Les contenus des formations et les modalités de travail11 Former les soignants ou créer un nouveau métier ?
Séminaire INPES LILLE 2006
buts de l’éducation thérapeutique
« L’éducation thérapeutique vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. »
« l’éducation thérapeutique a pour but d’aider les patients à prendre soin d’eux-mêmes »
…………. et pas seulement de leur maladie et de leur traitement comme le décrit souvent la littérature médicale.
La démarche éducative
Les 4 étapes de l'éducation du patient
Le bilan éducatif partagé
Le plan d’ETP
L'intervention éducative
L'évaluation des résultats
Le bilan éducatif partagé initial Objectif: comprendre les besoins et les attentes du patient, en une ou plusieurs
fois
Par un ou plusieurs professionnels de santé
Comment: explorer avec le patient les différents facteurs qui influencent ses comportements de santé :
1. Son point de vue de sa santé
2. Quels sont ses comportements de santé ou de non santé ?
3. Son vécu de la maladie et sa manière de faire le deuil de sa santé antérieure
4. Ses connaissances, ses croyances, ses représentations
5. Ses habilités et ses caractéristiques personnelles
6. Ses projets de soins, de santé, de vie
7. Son contexte de vie : sa famille, son entourage, son travail, le soutien social qu'il reçoit
Données à consigner si possible par écrit sur tout support facilitant les échanges entre le patient et ses soignants
Guide d’entretien approfondiLa santé :
La santé, c’est quoi pour vous ? Entre 0 et 10, quelle note donneriez-vous à votre santé actuellement ? Et à votre moral ? Que pensez-vous pouvoir faire personnellement pour améliorer ou maintenir votre santé ?
La maladie
Quelle est actuellement votre principale maladie ? A quoi est-elle due selon vous ?
Quelles sont les conséquences de cette maladie sur votre vie quotidienne ? Et sur les relations avec votre entourage ?
Comment pensez-vous que cette maladie va évoluer ? Est-ce que cette maladie vous inquiète ? Pourquoi ?
Le traitement
Quelles sont selon vous les choses les plus importantes à faire pour prendre en charge cette maladie ? A long terme ? En cas de crise ou incident ?
Est ce que vous parvenez à faire ces choses? ……………
Les habitudes de vie
Que faites vous pour l’alimentation?
Pensez-vous utile, pour votre santé, de changer quelque chose à votre alimentation (nourriture et boisson) ? pourquoi ?
Quelles sont vos activités physiques tout au long de la semaine ? Pensez-vous utile, pour votre santé, de changer quelque chose à vos activités physiques ? pourquoi ?
Est-ce que vous fumez ? si oui, est-ce que vous souhaitez arrêter ? pourquoi ? autres ?
Les projets
Qu’est-ce qui vous procure le plus de plaisir actuellement dans la vie ? Est-ce qu’il y a un projet qui vous tient particulièrement à cœur dans les semaines, les mois ou les années qui viennent ?
……………
La synthese du bilan educatif partagé initial
Objectifs: discutés et déterminés ensemble par le patient et le soignant de manière à être réalistes et répondre aux besoins du patient.
comportementaux reliés aux objectifs santé (par ex diminuer la consommation de tabac, pratiquer une APA, prendre les médicaments…)
Objectifs psychosociaux (par ex: expliquer à sa famille sa maladie, sortir de son isolement social, …)
Modalités d’atteinte des objectifs : Micro-objectifs à court terme
Pas tout en même temps priorités
modalités d’apprentissage préférées: écrit, oral, images…
Le plan d’etp
En programmes d’ETP, d’accompagnement ou d’apprentissage
En groupe et/ou en individuel planification
L’intervention éducative
Le choix des interventions dépendra:
des ressources disponibles
Des techniques éducatives adaptées aux objectifs et compétences à atteindre: Compétences cognitives
Compétences gestuelles
Compétences psychoaffectives
L’évaluation
Intermédiaire: adéquation de nos interventions éducatives? adaptation éventuelle à apporter?
Finale: Santé du patient qualité de vie du patient
Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.). Bureau Régional pour l'Europe. Education thérapeutique du patient. Programmes de formation continue pour les professionnels de soins dans le domaine de la prévention des maladies chroniques. Copenhague : OMS ; 1998
- HAS-INPES 2007. Guide méthodologique pour la structuration d’un programme d’éducation thérapeutique du patient dans le champ des maladies chroniques. http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_601290/structuration-dun-programme-deducation-therapeutique-du-patient-dans-le-champ-des-maladies-chroniques
HAS 2008. Recommandations professionnelles ETP
Rapport Saout C, Charbonnel B, Bertrand D. Pour une politique nationale d’éducation thérapeutique du patient. Rapport à l’attention de Mme la Ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative. Août 2008 http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr/publications-documentation/publications-documentationsante/rapports/IMG/pdf/rapport_therapeutique_du_patient.pdf
- Assal J.-P. Traitement des maladies de longue durée : de la phase aiguë au stade de la chronicité. Une autre gestion de la maladie, un autre processuhttp://titan.medhyg.ch/mh/formation/print.php3?sid=22448s de prise en charge. In : Encyclopédie médico-chirurgicale. Paris, Elsevier, Thérapeutiques, 25-005-A-10, 1996
Fournier C, Kerzanet S. Communication médecin-malade et éducation du patient, des notions à rapprocher : apports croisés de la littérature. Santé publique 2007 ; 19 (5) : 413-425. http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=SPUB_075_0413
Lacroix A. Santé publique 2007 Quels fondements théoriques pour l’éducation thérapeutique ? http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=SPUB_074_0271
- Lagger G, Chambouleyron M, Lasserre-Moutet A, Giordan A, Golay A. Education thérapeutique, 1ère partie : origines et modèles. Médecine, 2008
Molho P, Gross P. La place de l'empathie dans l'éducation du patient. Santé éducation. 2001 ; n° spécial : 7-8 outils au service de la démarche éducative http://www.inpes.sante.fr/SLH/articles/377/06.htm
L’éducation à l’activité physique adaptée
LES OBJECTIFS de l’Education à l’Activité Physique Adaptée sont d’aider les patients à pratiquer une activité physique durable dans le cadre d’une pratique autonome.
Les notions de plaisir et de reconstruction du lien social sont des facteurs de réussite
Cycle éducatif
CYCLE INITIAL 150 euros / patient Objectifs
Favoriser la pratique durable d’APA Augmenter le niveau d’activité physique et réduire la sédentarité Améliorer la condition physique Aider au contrôle pondéral et des indicateurs de santé
16 séances de groupe de 1h30 et 2 séances individuelles de ½ heure - Groupe de 10 personnes - Par un éducateur médico-sportif (actiphysicien de niveau 2 ou 3)
CYCLE D’INTEGRATION optionnel: 100 euros / patient Objectifs
améliorer la condition physique, renforcer la motivation à la pratique d’APA
2 séances individuelles ou en groupe 1h Coaching téléphonique : 3 appels de 30mn Par un éducateur médico-sportif (actiphysicien de niveau 2 ou 3)
Le programme
Activité Régulière Adaptée Sécurisante et Progressive ( ARASP ) par l’intermédiaire du Fréquence Intensité et Temps ( FIT)
Diversité du contenu des séances: Activités variées, ludiques, favorisant le travail
collectif Temps de débriefing Retour sur l’expérience vécue: éducation à la
Fréquence cardiaque, Fréquence respiratoire, échelle de BORG, au seuil de la douleur.. en lien avec la qualité de vie perçue
Formations initiales et complémentaires des intervenants
COMPÉTENCES requises en Education du patient à l’activité physique adaptée= actiphysicien niveau 2 et 3 (rapport PNAPS)
Formations initiales : Masseur kinésithérapeute ou formation aux métiers du sport en APA (activité physique adaptée)
Formations complémentaires : • Formation à l’éducation du patient de niveau 1 OMS
(~ 30 - 50h)• Formation pratique aux pathologies chroniques ciblées
en milieu hospitalier ou médecine de ville (~ 30- 50h)
Les relais et la coordination de l’éducation à l’APA
COORDINATION et SUIVI de PROGRAMME : 0,5 ETP EMS pour 250 patients Objectif : favoriser l’autonomie pour une pratique durable après le cycle initial Identification des structures relais adaptées à l’accueil des malades
chroniques: Fédérations sportives Associations de patients Centres sociaux …..
Rencontre des structures relais et lien avec l’accueillant par l’éducateur médico-sportif
Si besoin, formation des animateurs des relais
…….démarche de labellisation de structures « activité physique-santé »
Évaluation de l’éducation à l’APA
Motivation: Questionnaire validé et adapté à l’activité physique / échelle de PROCHASKA et Di CLEMENTE Niveau d’activité et de sédentarité: Questionnaire RICCI et GAGNON adapté Tests de condition physique : DIAGNOFORM-SANTE
Test de marche : 6min Test d’endurance musculaire: « la chaise » Test de souplesse : distance doigts/sol (debout ou assis) Test d’équilibre : statique ( appui bipodal, unipodal) dynamique (marche sur une ligne
) Données anthropométriques
Taille , Poids, Tour de taille Structures relais
Nombre de structures relais identifiées et « labellisées » Nombre d’encadrants formés
Marshall
Pour les gens pressés
Répondre sincèrement à ces deux questions (Marshall, 2005) :
Combien de fois par semaine faites-vous 20 minutes d’activité physique intense au point de transpirer ou de haleter ?
(par exemple : jogging, port de charge lourde, aérobic ou cyclisme à allure rapide)
• plus de 3 fois par semaine > (score : 4)
• 1 à 2 fois par semaine > (score : 2)
• jamais > (score : 0)
Combien de fois par semaine faites-vous 30 minutes d’activité physique modérée, ou de la marche, qui augmente votre fréquence cardiaque ou qui vous font respirer plus fort que normalement ? (par exemple : tondre la pelouse, porter des charges légères, faire du vélo à allure modérée ou jouer au tennis en double).
• plus de 5 fois par semaine > (score : 4)
• 3 à 4 fois par semaine > (score : 2)
• 1 à 2 fois par semaine > (score : 1)
• jamais > (score : 0)
Faire le total des points A + B. Si vous avez 4 points ou plus, vous êtes suffisamment actif : continuez ! Si vous totalisez 0 à 3 points, alors il faudrait augmenter votre activité physique.
Est-ce aussi facile?
Que vit le patient ? Comment vit-il sa maladie ? Qu'est ce qui l'influence dans ses comportements de santé ?
Et du côté des professionnels ?
Facteurs influencants les comportements de santé ou de non santé Les facteurs affectifs: quel est l'« objet » perdu par le
patient?
Les facteurs cognitifs: les connaissances du problème de santé, du traitement... les représentations des problèmes de santé, des traitements, de soi, les croyances de santé et le lieu de maîtrise de sa santé
Les projets de vieLa santé n'est pas un but en soi pour les patients, mais le moyen d'accomplir des projets de vie
Les caractéristiques personnelles non modifiables: âge, sexe, maladies présentes ou antérieures, origine socio-culturelle, statut socio-économique,niveau d'instruction, expériences antérieures de traitement...
Les facteurs facilitant ou freinant les comportements
les savoir-faire, habilités : par exemple, savoir réaliser une injection d'insuline, un contrôle, ajuster le taux...
la disponibilité et l'accessibilité des ressources : par exemple, le coût des soins de santé (chaussures adaptées dans le cas du diabète...) et des professionnels,
la distance géographique pour accéder aux soins...
l'influence des autres : professionnels, entourage, médias
Quelques facteurs à prendre en compte
Les représentations: c'est l 'idée qu'on se fait de quelque chose, de la maladie, du traitement
S'intéresser aux représentations du patient
L'utilisation du « Pour vous... » favorise la rencontre de l'univers du patient et permet d'entendre ce que pense et ce que croit le patient à propos de sa maladie, de son traitement ,...
« Pour vous, qu'est-ce que c'est que le diabète? »
« Parlez-moi de ... »
« Qu'est-ce que cela représente pour vous...? »
« Le diabète, cela vous fait penser à quoi? »
Pour des patients qui ont connu dans leur entourage des personnes gravement invalidées par le diabète, le diabète signifie certainement cécité, amputation, dialyse ...
Pour certains patients, leurs conceptions se sont élaborées par le biais de circonstances ayant pour eux une signification dramatique.
Quelques facteurs à prendre en compte
Le processus de deuilLorsqu'une personne apprend qu'elle souffre d'une maladie chronique, elle a besoin de temps pour arriver à l'accepter, c'est-à-dire à se détacher de son vécu antérieur (de personne « bien portante ») et à investir de façon positive sa nouvelle situation, sur sa nouvelle vie avec sa maladie
choc ;
dénégation ;
révolte ;
marchandage ;
tristesse ;
acceptation.
Deuil et intervention éducative
Le choc initial ... soutenir, aider le patient à se retrouver, écouter, reformuler
La dénégation …..instaurer un climat de confiance, de chercher en quoi le patient se sent menacé, de donner des informations positives et encourageantes.
La révolte …chercher l'objet de la révolte, d'encourager la capacité du patient à faire face.
Le marchandage ….. lui permettre de s'exprimer sur ce qu'il vit, sur ce qu'il veut, de négocier son traitement (là où il le peut) afin de lui montrer qu'il peut être entendu, de réaliser par sa propre expérience que son traitement est nécessaire.
La tristesse, le retour sur soi ….renforcer l'écoute active, de ne pas craindre les manifestations de tristesse (larmes ...), d'aller à la rencontre du patient.
L'acceptation …renforcer la formation personnalisée du patient.
Quelques facteurs à prendre en compte
Le stade de motivation
La motivation : Modèle de Prochaska et Di
Clemente
SENSIBILISER
MOTIVER
AIDER
SUIVRE
PRECONSIDERATION
CONSIDERATION
PREPARATION
ACTION
Maintien
Achèvement
Rech
ute
Quelques facteurs à prendre en compte
Les lieux de maîtrise (locus of control)Ce qu 'on peut appeler le sentiment d'efficacité personnelle, ou l'absence de ce sentiment, est proche de concepts comme l 'empowerment qui vise à rendre à une personne le « pouvoir », une emprise sur sa propre santé.
Les questions clés sont :Qui donne l 'impulsion aux soins?
Qui contrôle la maladie?
Qui est responsable du traitement?
...
(Rosenstock, 1988)
Lieux de contrôle Exemple Logique Remarques
Externe MédecinDieuLa chance Abandon Personnes les plus à risques
Interne Le patient Gestion Nécessaire pour les maladies chroniques
Et le professionnel dans tout cela?
Il est difficile d'établir des relations patients-professionnels de la santé satisfaisantes.
Si l'on se focalise souvent sur le vécu et les difficultés des patients, on ne peut nier que des difficultés existent aussi du côté des professionnels.
Ils peuvent ressentir, dans la relation avec les patients, malaise, inquiétude, irritation, sentiment d'échec .
Dimension éthique de l’éducation thérapeutique
Approche multidisciplinaire Envisager l’éducation dans la durabilité Approche transversale de l’éducation Compétences des professionnels
La dimension éthique de l’éducation thérapeutiqueDifficile, pour les soignants d’abandonner la position de celui qui sait le bien de l’autre
Se confronter à la chronicité revient pour les soignants à envisager une nouvelle attitude en vivant les difficultés de l’accompagnement que les outils et les techniques ne suffisent pas à résoudre.
Reste à trouver cet autre positionnement entre le sentiment d’impuissance et le risque d’emprise.
Anne Lacroix, psychologue Genève
Une meilleure relation ne peut qu'améliorer la communication entre le soignant et le soigné
permet notamment au patient :
d'exprimer ses plaintes ;
de poser ses questions ;
d'oser dire qu'il n'a pas compris ;
de demander des informations complémentaires au médecin (attention au jargon !) ;
de négocier le traitement : ce qu'il a eu comme problème similaire, ce qui a marché ou échoué, médicaments et effets secondaires ;
de suivre le traitement prescrit ;
d'être attentif aux effets du traitement et en faire part au médecin (quels problèmes il rencontre).
Pour le patient comme pour le médecin, on peut s'attendre à :
un meilleur diagnostic : cela permet d'être sûr que le médecin comprend ce qu'il ressent, tient compte de ses particularités ;
un meilleur traitement, plus efficace et bien adapté : cela permet de mieux comprendre comment se soigner : médicaments, comportements, soins ;
une relation plus humaine ;
moins d'erreurs médicales : l'étude des erreurs médicales montre que beaucoup de ces erreurs trouvent leur origine dans les problèmes de communication : manque d'écoute du patient, problèmes ignorés ou mal définis, manque de compréhension de la conduite à tenir.
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Fondements de l’éducation thérapeutique
Dr Régis BressonService d’Endocrinologie-dabétologie et nutrition du CH de DouaiDirecteur médical de la Plateforme Santé DouaisisVice président du DELF (SFET) et de l’ANCRED
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HISTORIQUE
C'est principalement pour améliorer la qualité du traitement et améliorer le bien-être et l'autonomie des patients, que la formation des personnes atteintes de maladies chroniques a été développée
l'effet de l'éducation thérapeutique a pu être montré par une femme médecin, Leona Miller en 1972pour aider des minorités accablées par la maladie et surtout abandonnées par la médecine officielle trop pressée et trop chère
La pédagogie thérapeutique du malade est une pédagogie globale, technique d'une part et humaniste de l'autre. Elle intègre le savoir-faire pour le traitement et la psychologie de la personne malade.
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HISTORIQUE: les courants majoritaires
l’éducation du patient va recourir d’abord à la pédagogie: développement des savoirs et des apprentissages qui consistaient surtout à informer au moyen d’exposés et d’explications
puis d’autres références théoriques et méthodologiques ont été choisis en fonction de leur promesse d’efficacité: Pédagogie par objectifs, Notion de motivation La communication en relation Les représentations La réalité psychique Le coping et le lieu de contrôle
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Qu'est-ce que l'éducation therapeutique?
Notions:
Éducation thérapeutique du patient A pour but de former les patients à l'autogestion, à l'adaptation du traitement à leur
maladie chronique, et à leur permettre de faire face au suivi quotidien.
Education du patient à sa maladie plus largement dirigée vers la vie avec une maladie, mais sans lien obligatoire avec le
traitement
s'intéresse à la façon dont le patient accepte son état et gère ses problèmes au quotidien (gestion du traitement mais aussi prévention des complications et des rechutes, impact de la maladie sur la vie personnelle, familiale, professionnelle, sociale, .)
Education pour la santé du patient s'inscrit dans une démarche globale de promotion de la santé et n'est plus axée
seulement sur la maladie
but de l'éducation pour la santé du patient est que la personne qui consulte un professionnel de soins, quel que soit son état de santé, soit en mesure de contribuer elle-même à maintenir ou améliorer sa qualité de vie.
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Un contexte favorable avril 2007 : le plan pour l’amélioration de la qualité de vie des personnes
atteintes de maladies chroniques 2007-2011
juin 2007 : l’HAS donne l’impulsion à l’ETP en éditant le premier guide méthodologique ;
Septembre 2008: rapport « POUR UNE POLITIQUE NATIONALE D'EDUCATION THERAPEUTIQUE DU PATIENT »
mars 2009 : la loi Hôpital, santé, patients, territoires (HSPT) inscrit l’ETP dans le code de santé publique ;
juin 2009 : le manuel V2010 de certification des établissements de santé qui établit l’éducation thérapeutique du patient comme un des critères de certification (critère 23.a);
la formation médicale continue définit l’ETP comme un des thèmes prioritaires (n°14) ;
les DU ETP se multiplient.
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2009 : une année historique pour l’ETP en France
La Loi HPST intègre l’ETP dans le code de la santé publique
La loi définit l’ETP en 3 parties: les programmes d’éducation thérapeutique d’accompagnement les programmesd’apprentissage.
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HPST-- L'éducation thérapeutique s'inscrit dans le parcours de soins du patient.
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Éducation thérapeutique: définition française « L’éducation thérapeutique s’entend comme un processus de renforcement des capacités du malade et/ou de son entourage à prendre en charge l’affection qui le touche, sur la base d’actions intégrées au projet de soins. Elle vise à rendre le malade plus autonome par l’appropriation de savoirs et de compétences afin qu’il devienne l’acteur de son changement de comportement, à l’occasion d’évènements majeurs de la prise en charge (initiation du traitement, modification du traitement, événement intercurrents,…) mais aussi plus généralement tout au long du projet de soins, avec l’objectif de disposer d’une qualité de vie acceptable. »
permanente, présente tout au long de la chaîne de soins
faisant partie des activités de tout soignant, adaptée au contexte de chaque soin
bénéficiant à tous les patients, sans nécessité absolue d’adhérer à un programme particulier,
ininterrompue, suivie, évaluée, réajustée,
faisant l’objet d’une coordination entre soignants,
ancrée dans la relation soignant/soigné
reposant sur l’écoute du patient, sur l’adoption par le soignant d’un état
d’esprit, d’une posture ou d’une attitude éducative, d’une manière d’être au quotidien avec les patients,
s’appuyant sur une évaluation partagée de la situation, entre patient et soignant, et sur des décisions concertées,
construite à partir d’une approche globale de la personne
reconnaissant le patient dans sa singularité et dans sa complexité,
o centrée sur le patient (cf. encadré) et pas seulement sur la maladie ou sur des
contenus d’apprentissage,
o s’intégrant à une stratégie globale de prise en charge,
o reposant sur un raisonnement clinique holistique qui prend en compte les
besoins, les attentes et les possibilités du patient et de son environnement,
dans leurs dimensions physiques, psychologiques, culturelles, sociales,
religieuses ou éthiques,
- officiellement reconnue et valorisée
o mentionnée dans les recommandations professionnelles relatives aux
différentes pathologies,
o financée dans le cadre des pratiques professionnelles et des activités de
recherche,
o enseignée aux professionnels de santé en formation initiale et continue.
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L’approche globale et systemique de l’éducation thérapeutique Une action éducative s’intègre dans:
Le parcours de vie du patient avec sa maladie son environnement social un projet durable
le projet thérapeutique n’est qu’unprojet relatif parmi les projets de vie des
patients. ... J. Bury 2003
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La notion d’approche multi-professionnelle de l’éducation therapeutique
L’action éducative est intégré aux soins et aux autres actions éducatives
On n’intervient pas seul en éducation du patient: Médecin traitant
Autres intervenants professionnels
Le patient et son réseau social
Le soutien social est, avec l’empowerment, un déterminant des changements de comportement de santé. Pour aider les patients à maintenir durablement ce qu’ils ont décidé de changer dans leur mode de vie, nous les aidons en développant un réseau de soutien social au sein duquel nous pouvons les orienter. Ceci évite aussi le vécu d’une rupture entre la dynamique de groupe des cycles éducatifs du réseau Pôle Santé ou du service hospitalier et leur isolement social habituel ce qui peut créer les conditions favorisant une « rechute ».
Ce réseau social comporte des acteurs très variés, professionnels ou non:
Empowerment et soutien social des personnes vivant avec un diabète:développement d’un outil d’évaluation à usage clinique Education du Patient et Enjeux de Santé, Vol. 27, n°1, 2009
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La notion d’approche transversale de l’éducation thérapeutique
L’essentiel des compétences requises en éducation thérapeutique permettent la prise en charge de l’ensemble des maladies chroniques: Écoute empathique
Relation soignant-soigné
Accompagnement psychosocial
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la relation soignant-soigné
Modèle fonctionnel de la relation médecin-malade selon Szasz et Hollender
Médecin Patient Situation Prototype
Type 1 Activité PassivitéUrgence
Intervention chirurgicale
Mère-bébé
Type 2 Direction Coopération Maladies Aiguës
Parents-Enfants
Type 3 Participation mutuelle
Maladies Chroniques
GératrieRééducationEducation du
patient
Adulte-Adulte
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Les compétences en éducation thérapeutique
Des compétences liéesà la façon d’êtreet de communiquer
1 Savoir s’ouvrir à l’autre2 Savoir prendre en compte le malade3 Savoir prendre le temps
Des compétencespédagogiqueset méthodologiques
4 Savoir différencier les pratiques éducatives5 Savoir faire progresser l’autre6 Savoir organiser, planifier, évaluer7 Savoir adopter une posture réflexive
La professionnalisationdes acteurs en France
8 La formation initiale, l’hôpital et les réseaux9 La formation continue et la reconnaissance de l’éducation du patient10 Les contenus des formations et les modalités de travail11 Former les soignants ou créer un nouveau métier ?
Séminaire INPES LILLE 2006
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buts de l’éducation thérapeutique
« L’éducation thérapeutique vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. »
« l’éducation thérapeutique a pour but d’aider les patients à prendre soin d’eux-mêmes »
…………. et pas seulement de leur maladie et de leur traitement comme le décrit souvent la littérature médicale.
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La démarche éducative
Les 4 étapes de l'éducation du patient
Le bilan éducatif partagé
Le plan d’ETP
L'intervention éducative
L'évaluation des résultats
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Le bilan éducatif partagé initial Objectif: comprendre les besoins et les attentes du patient, en une ou plusieurs
fois
Par un ou plusieurs professionnels de santé
Comment: explorer avec le patient les différents facteurs qui influencent ses comportements de santé :
1. Son point de vue de sa santé
2. Quels sont ses comportements de santé ou de non santé ?
3. Son vécu de la maladie et sa manière de faire le deuil de sa santé antérieure
4. Ses connaissances, ses croyances, ses représentations
5. Ses habilités et ses caractéristiques personnelles
6. Ses projets de soins, de santé, de vie
7. Son contexte de vie : sa famille, son entourage, son travail, le soutien social qu'il reçoit
Données à consigner si possible par écrit sur tout support facilitant les échanges entre le patient et ses soignants
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Guide d’entretien approfondiLa santé :
La santé, c’est quoi pour vous ? Entre 0 et 10, quelle note donneriez-vous à votre santé actuellement ? Et à votre moral ? Que pensez-vous pouvoir faire personnellement pour améliorer ou maintenir votre santé ?
La maladie
Quelle est actuellement votre principale maladie ? A quoi est-elle due selon vous ?
Quelles sont les conséquences de cette maladie sur votre vie quotidienne ? Et sur les relations avec votre entourage ?
Comment pensez-vous que cette maladie va évoluer ? Est-ce que cette maladie vous inquiète ? Pourquoi ?
Le traitement
Quelles sont selon vous les choses les plus importantes à faire pour prendre en charge cette maladie ? A long terme ? En cas de crise ou incident ?
Est ce que vous parvenez à faire ces choses? ……………
Les habitudes de vie
Que faites vous pour l’alimentation?
Pensez-vous utile, pour votre santé, de changer quelque chose à votre alimentation (nourriture et boisson) ? pourquoi ?
Quelles sont vos activités physiques tout au long de la semaine ? Pensez-vous utile, pour votre santé, de changer quelque chose à vos activités physiques ? pourquoi ?
Est-ce que vous fumez ? si oui, est-ce que vous souhaitez arrêter ? pourquoi ? autres ?
Les projets
Qu’est-ce qui vous procure le plus de plaisir actuellement dans la vie ? Est-ce qu’il y a un projet qui vous tient particulièrement à cœur dans les semaines, les mois ou les années qui viennent ?
……………
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La synthese du bilan educatif partagé initial
Objectifs: discutés et déterminés ensemble par le patient et le soignant de manière à être réalistes et répondre aux besoins du patient.
comportementaux reliés aux objectifs santé (par ex diminuer la consommation de tabac, pratiquer une APA, prendre les médicaments…)
Objectifs psychosociaux (par ex: expliquer à sa famille sa maladie, sortir de son isolement social, …)
Modalités d’atteinte des objectifs : Micro-objectifs à court terme
Pas tout en même temps priorités
modalités d’apprentissage préférées: écrit, oral, images…
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Le plan d’etp
En programmes d’ETP, d’accompagnement ou d’apprentissage
En groupe et/ou en individuel planification
Par exemple, selon les domaines de compétences :
• Pour des compétences à dominante cognitive : ex. connaître la maladie, les traitements, choisir les aliments adaptés, interpréter une glycémie, déterminer les lieux d'injection, . on peut expliquer, s'aider de schéma, planches anatomiques, dépliants, brochures, s'exercer à résoudre des cas problématiques mais fictifs ...
• Pour des compétences à dominante gestuelle : ex. réaliser un contrôle de glycémie, réaliser une injection, un contrôle et des soins des pieds, . on peut montrer, décomposer les gestes, demander au patient de le réaliser, rectifier, s'entraîner ...
• Pour des compétences à dominante psychoaffective : ex. expliquer à son entourage l'attitude à adopter en cas d 'hypoglycémie, comment adapter les repas, faire appel aux soignants en temps opportun ... on peut faire des tables rondes, mettre en situation par jeux de rôle, utiliser l'audio-visuel ...
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On comprend par ce qui précède, qu'il faut évaluer selon les niveaux des objectifs
Si les objectifs ont été bien définis, formulés avec des critères adéquats à chacun des niveaux, il sera plus aisé de les évaluer:
1. Ex. Demander au patient d'expliquer la différence entre traitement de fond et traitement de crise dans le cas de la maladie de l'asthme, citer les allergènes, expliquer sa maladie, son traitement ... (psychosocial)
2. Ex. Demander au patient de montrer comment il utilise son puff, réalise une injection, un contrôle ... (comportement)
3. Ex. V érifier l'évolution de l'hémoglobine glyquée, du poids, de la tension artérielle ... (thérapeutique)
Il ne faut pas perdre de vue que l'objectif de l'éducation du patient est en finale d'améliorer la qualité de vie et la santé du patient. Mais les niveaux intermédiaires (psychosociaux et comportementaux) nous renseignent sur l'adéquation de notre intervention éducative et l'adaptation éventuelle à apporter. Si la santé ne s'améliore pas, demandons nous pourquoi et analysons de nouveau la situation du patient. Nous pouvons nous interroger également sur l'adéquation de nos méthodes, du matériel qui sert de support à notre action, sur notre interraction avec le patient, sur nos compétences ... Finalement, l'évaluation doit être constante pour adapter continuellement l'action.
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Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.). Bureau Régional pour l'Europe. Education thérapeutique du patient. Programmes de formation continue pour les professionnels de soins dans le domaine de la prévention des maladies chroniques. Copenhague : OMS ; 1998
- HAS-INPES 2007. Guide méthodologique pour la structuration d’un programme d’éducation thérapeutique du patient dans le champ des maladies chroniques. http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_601290/structuration-dun-programme-deducation-therapeutique-du-patient-dans-le-champ-des-maladies-chroniques
HAS 2008. Recommandations professionnelles ETP
Rapport Saout C, Charbonnel B, Bertrand D. Pour une politique nationale d’éducation thérapeutique du patient. Rapport à l’attention de Mme la Ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative. Août 2008 http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr/publications-documentation/publications-documentationsante/rapports/IMG/pdf/rapport_therapeutique_du_patient.pdf
- Assal J.-P. Traitement des maladies de longue durée : de la phase aiguë au stade de la chronicité. Une autre gestion de la maladie, un autre processuhttp://titan.medhyg.ch/mh/formation/print.php3?sid=22448s de prise en charge. In : Encyclopédie médico-chirurgicale. Paris, Elsevier, Thérapeutiques, 25-005-A-10, 1996
Fournier C, Kerzanet S. Communication médecin-malade et éducation du patient, des notions à rapprocher : apports croisés de la littérature. Santé publique 2007 ; 19 (5) : 413-425. http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=SPUB_075_0413
Lacroix A. Santé publique 2007 Quels fondements théoriques pour l’éducation thérapeutique ? http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=SPUB_074_0271
- Lagger G, Chambouleyron M, Lasserre-Moutet A, Giordan A, Golay A. Education thérapeutique, 1ère partie : origines et modèles. Médecine, 2008
Molho P, Gross P. La place de l'empathie dans l'éducation du patient. Santé éducation. 2001 ; n° spécial : 7-8 outils au service de la démarche éducative http://www.inpes.sante.fr/SLH/articles/377/06.htm
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L’éducation à l’activité physique adaptée
LES OBJECTIFS de l’Education à l’Activité Physique Adaptée sont d’aider les patients à pratiquer une activité physique durable dans le cadre d’une pratique autonome.
Les notions de plaisir et de reconstruction du lien social sont des facteurs de réussite
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Cycle éducatif
CYCLE INITIAL 150 euros / patient Objectifs
Favoriser la pratique durable d’APA Augmenter le niveau d’activité physique et réduire la sédentarité Améliorer la condition physique Aider au contrôle pondéral et des indicateurs de santé
16 séances de groupe de 1h30 et 2 séances individuelles de ½ heure - Groupe de 10 personnes - Par un éducateur médico-sportif (actiphysicien de niveau 2 ou 3)
CYCLE D’INTEGRATION optionnel: 100 euros / patient Objectifs
améliorer la condition physique, renforcer la motivation à la pratique d’APA
2 séances individuelles ou en groupe 1h Coaching téléphonique : 3 appels de 30mn Par un éducateur médico-sportif (actiphysicien de niveau 2 ou 3)
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Le programme
Activité Régulière Adaptée Sécurisante et Progressive ( ARASP ) par l’intermédiaire du Fréquence Intensité et Temps ( FIT)
Diversité du contenu des séances: Activités variées, ludiques, favorisant le travail
collectif Temps de débriefing Retour sur l’expérience vécue: éducation à la
Fréquence cardiaque, Fréquence respiratoire, échelle de BORG, au seuil de la douleur.. en lien avec la qualité de vie perçue
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Formations initiales et complémentaires des intervenants
COMPÉTENCES requises en Education du patient à l’activité physique adaptée= actiphysicien niveau 2 et 3 (rapport PNAPS)
Formations initiales : Masseur kinésithérapeute ou formation aux métiers du sport en APA (activité physique adaptée)
Formations complémentaires : • Formation à l’éducation du patient de niveau 1 OMS
(~ 30 - 50h)• Formation pratique aux pathologies chroniques ciblées
en milieu hospitalier ou médecine de ville (~ 30- 50h)
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Les relais et la coordination de l’éducation à l’APA
COORDINATION et SUIVI de PROGRAMME : 0,5 ETP EMS pour 250 patients Objectif : favoriser l’autonomie pour une pratique durable après le cycle initial Identification des structures relais adaptées à l’accueil des malades
chroniques: Fédérations sportives Associations de patients Centres sociaux …..
Rencontre des structures relais et lien avec l’accueillant par l’éducateur médico-sportif
Si besoin, formation des animateurs des relais
…….démarche de labellisation de structures « activité physique-santé »
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Évaluation de l’éducation à l’APA
Motivation: Questionnaire validé et adapté à l’activité physique / échelle de PROCHASKA et Di CLEMENTE Niveau d’activité et de sédentarité: Questionnaire RICCI et GAGNON adapté Tests de condition physique : DIAGNOFORM-SANTE
Test de marche : 6min Test d’endurance musculaire: « la chaise » Test de souplesse : distance doigts/sol (debout ou assis) Test d’équilibre : statique ( appui bipodal, unipodal) dynamique (marche sur une ligne
) Données anthropométriques
Taille , Poids, Tour de taille Structures relais
Nombre de structures relais identifiées et « labellisées » Nombre d’encadrants formés
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Marshall
Pour les gens pressés
Répondre sincèrement à ces deux questions (Marshall, 2005) :
Combien de fois par semaine faites-vous 20 minutes d’activité physique intense au point de transpirer ou de haleter ?
(par exemple : jogging, port de charge lourde, aérobic ou cyclisme à allure rapide)
• plus de 3 fois par semaine > (score : 4)
• 1 à 2 fois par semaine > (score : 2)
• jamais > (score : 0)
Combien de fois par semaine faites-vous 30 minutes d’activité physique modérée, ou de la marche, qui augmente votre fréquence cardiaque ou qui vous font respirer plus fort que normalement ? (par exemple : tondre la pelouse, porter des charges légères, faire du vélo à allure modérée ou jouer au tennis en double).
• plus de 5 fois par semaine > (score : 4)
• 3 à 4 fois par semaine > (score : 2)
• 1 à 2 fois par semaine > (score : 1)
• jamais > (score : 0)
Faire le total des points A + B. Si vous avez 4 points ou plus, vous êtes suffisamment actif : continuez ! Si vous totalisez 0 à 3 points, alors il faudrait augmenter votre activité physique.
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Est-ce aussi facile?
Que vit le patient ? Comment vit-il sa maladie ? Qu'est ce qui l'influence dans ses comportements de santé ?
Et du côté des professionnels ?
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Facteurs influencants les comportements de santé ou de non santé Les facteurs affectifs: quel est l'« objet » perdu par le
patient?
Les facteurs cognitifs: les connaissances du problème de santé, du traitement... les représentations des problèmes de santé, des traitements, de soi, les croyances de santé et le lieu de maîtrise de sa santé
Les projets de vieLa santé n'est pas un but en soi pour les patients, mais le moyen d'accomplir des projets de vie
Les caractéristiques personnelles non modifiables: âge, sexe, maladies présentes ou antérieures, origine socio-culturelle, statut socio-économique,niveau d'instruction, expériences antérieures de traitement...
La cohérence des messages est importante pour le patient, qu'ils proviennent des professionnels, de la famille, des médias ...
Parmi ces « autres », il y a :
les médias : par les campagnes TV, radio, des brochures...
le conjoint, la famille, l'entourage, les amis... : lorsqu'il s'agit d'adapter des régimes alimentaires, de partager des connaissances, d'encourager la pratique de certaines activités (arrêt du tabac, activité physique... ), de comprendre et accompagner le patient dans son parcours de la maladie....
les professionnels de santé, les associations de patients... : par leur attitude, leur capacité d'écoute, d'accompagnement...
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Les antibiotiques par ex. sont l'objet de représentations. On leur confère un pouvoir de guérison même sur des maladies qui ne sont pas liées aux infections bactériennes (ex. grippe). De cela découle un caractère de gravité à la maladie soignée (si je suis sous antibiotiques, c'est bien la preuve que c'est grave!) ...
Écouter les patients évoquer l'idée qu 'ils se font de la maladie ou d 'un traitement révèle une grande diversité de représentations. comment encourager les patients à partager leurs représentations au sujet de la maladie ou du traitement...?
Dans leur ouvrage A. LACROIX et J-P. ASSAL citent l'exemple d'un patient de 60 ans qui refusait catégoriquement de passer d'un traitement oral à l'injection d'insuline car son frère, traité à l'insuline s'était tué en voiture, probablement victime d'une hypoglycémie. Sa conception négative de l'insuline devait être très fortement ancrée.
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« Imaginons, de manière quelque peu caricaturale, la situation d'un étudiant qui découvre affichés aux valves de son école les résultats très insuffisants d'une interrogation qu'il croyait pourtant avoir réussie.
« Quoi ? »(attitude hébétée) ... choc
« Ce n'est pas possible, le prof a dû se tromper ! »... déni
« Quelle vache alors celui-là ! » ... révolte
« C'est foutu, je ne m'en sortirai jamais. »(pleurs) ... dépression
« Peut-être a-t-il oublié de corriger une question ? »... marchandage
« Essayons de comprendre ce qui n'a pas été. »... acceptation
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Le choc initial
C'est le choc de l'annonce de la pathologie, choc qui peut être plus ou moins brutal selon les personnes. Le patient peut être surpris, désintéressé, apathique, angoissé ... Cela se manifeste par ex. par les expressions : « Je ne réalise pas très bien », « Ce n'est pas vrai », « Ce n'est pas possible »...
2. La dénégation
Le patient paraît détaché, banalise ce qui lui arrive, « oublie »de façon involontaire de prendre son traitement ... Cela se manifeste par ex. par les expressions : « Il y a des maladies plus graves ... »
3. La révolte
La révolte est déjà une étape plus positive puisque le patient prend conscience de la réalité de la maladie. Le patient ressent sa maladie et les limitations qu'elle impose comme une injustice.Il peut se montrer très agressif, revendicateur. Il peut essayer de trouver un ou des coupables à sa maladie.
4. Le marchandage
Dans le stade du marchandage, le patient essaie de diminuer comme il le peut les contraintes de la maladie et du traitement. Cela peut se manifester par des expressions : « Je veux bien faire ceci mais pas cela », « Mon voisin n'a que tel médicament à prendre, pourquoi pas moi ? », « Pendant la journée, je n'ai pas le temps de faire mon traitement ...
5. La tristesse, le retour sur soi
Suite à des complications (hospitalisations répétées, insuffisance respiratoire qui s'installe,.), le patient prend peu à peu conscience qu'il doit assumer sa maladie. Cela le rend triste, méditatif ... et cela peut se traduire par des expressions du genre « Je réalise que ... » C'est le point de départ à une réelle prise en charge
6. L'acceptation
Dans le stade d'acceptation, le patient retrouve une équilibre émotionnel : il a fait le deuil de son état antérieur et il investit positivement sa nouvelle situation. Le patient se montre actif et réaliste. Il paraît tranquille, collaborant et peut s'exprimer par ex. par « Je vis avec mon diabète et non malgré mon diabète ... »
Les blocages dans le processus de deuil
Le processus ne se déroule pas naturellement de la meilleure manière qui soit et un certains nombre de blocages peuvent survenir.
La résignation
Le patient peut passer du déni à la résignation lorsque des complications apparaissent, le mécanisme protecteur s'effondre et les patients se réfugient dans la résignation. Ils deviennent de plus en plus dépendants des soignants et de leur entourage. Ils sont soumis, passifs, remplis d'amertume.
La pseudo-acceptation
Ces patients refusent d'être malades. Ils ne s'avouent pas malades et dissimulent leur maladie à leur entourage. Ce sont des personnes qui se montrent fortes et qui refusent de manifester la moindre faiblesse. Ce sont des personnes, par exemple, qui vont surinvestir leur profession au détriment de tout le reste.
Les personnes qui s'identifient à leur maladie
Tout s'organise autour de la maladie : le travail, l'habitat, les relations sociales, les loisirs, les voyages.... La famille doit également se plier aux exigences de la maladie. Le patient retire de tout cela d'importants bénéfices secondaires.
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Quelques facteurs à prendre en compte
Le stade de motivation
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Quelques facteurs à prendre en compte
Les lieux de maîtrise (locus of control)Ce qu 'on peut appeler le sentiment d'efficacité personnelle, ou l'absence de ce sentiment, est proche de concepts comme l 'empowerment qui vise à rendre à une personne le « pouvoir », une emprise sur sa propre santé.
Les questions clés sont :Qui donne l 'impulsion aux soins?
Qui contrôle la maladie?
Qui est responsable du traitement?
...
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(Rosenstock, 1988)
Lieux de contrôle Exemple Logique Remarques
Externe MédecinDieuLa chance Abandon Personnes les plus à risques
Interne Le patient Gestion Nécessaire pour les maladies chroniques
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Et le professionnel dans tout cela?
Il est difficile d'établir des relations patients-professionnels de la santé satisfaisantes.
Si l'on se focalise souvent sur le vécu et les difficultés des patients, on ne peut nier que des difficultés existent aussi du côté des professionnels.
Ils peuvent ressentir, dans la relation avec les patients, malaise, inquiétude, irritation, sentiment d'échec .
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Dimension éthique de l’éducation thérapeutique
Approche multidisciplinaire Envisager l’éducation dans la durabilité Approche transversale de l’éducation Compétences des professionnels
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La dimension éthique de l’éducation thérapeutiqueDifficile, pour les soignants d’abandonner la position de celui qui sait le bien de l’autre
Se confronter à la chronicité revient pour les soignants à envisager une nouvelle attitude en vivant les difficultés de l’accompagnement que les outils et les techniques ne suffisent pas à résoudre.
Reste à trouver cet autre positionnement entre le sentiment d’impuissance et le risque d’emprise.
Anne Lacroix, psychologue Genève
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Une meilleure relation ne peut qu'améliorer la communication entre le soignant et le soigné
permet notamment au patient :
d'exprimer ses plaintes ;
de poser ses questions ;
d'oser dire qu'il n'a pas compris ;
de demander des informations complémentaires au médecin (attention au jargon !) ;
de négocier le traitement : ce qu'il a eu comme problème similaire, ce qui a marché ou échoué, médicaments et effets secondaires ;
de suivre le traitement prescrit ;
d'être attentif aux effets du traitement et en faire part au médecin (quels problèmes il rencontre).
Pour le patient comme pour le médecin, on peut s'attendre à :
un meilleur diagnostic : cela permet d'être sûr que le médecin comprend ce qu'il ressent, tient compte de ses particularités ;
un meilleur traitement, plus efficace et bien adapté : cela permet de mieux comprendre comment se soigner : médicaments, comportements, soins ;
une relation plus humaine ;
moins d'erreurs médicales : l'étude des erreurs médicales montre que beaucoup de ces erreurs trouvent leur origine dans les problèmes de communication : manque d'écoute du patient, problèmes ignorés ou mal définis, manque de compréhension de la conduite à tenir.