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SAMEDI 17 MARS 2012 – 20H
Henri DutilleuxMétaboles
Jean Sibelius Concerto pour violon
entracte
Sergueï ProkofievSymphonie n° 5
Royal Concertgebouw OrchestraValery Gergiev, directionLeonidas Kavakos, violon
Coproduction Productions Internationales Albert Sarfati, Salle Pleyel.
Fin du concert vers 22h10.
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Henri Dutilleux (1916)Métaboles
Incantatoire
Linéaire
Obsessionnel
Torpide
Flamboyant
Composition : 1962-1964.
Commande de George Szell pour l’Orchestre de Cleveland.
Création : le 14 janvier 1965, à Cleveland, par l’Orchestre de Cleveland sous la direction de Georges Szell.
Édition : Heugel.
Effectif : 4 flûtes, 3 hautbois, cor anglais, petite clarinette, 2 clarinettes, clarinette basse, 3 bassons, contrebasson –
4 cors, 4 trompettes, 3 trombones, tuba – 3 percussionnistes, 4 timbales, xylophone, glockenspiel, harpe, célesta
– cordes.
Durée : 17 minutes environ.
La musique comme art des métamorphoses : l’idée résonne tout particulièrement chez Dutilleux, pour qui la question d’une forme musicale se libérant des « modèles préfabriqués » se pose avec acuité dès les premiers essais de composition. Du désir de créer « des œuvres qui soient unitaires comme celles du passé et ouvertes et mobiles comme celles du présent », les Métaboles de 1964, partition essentielle du compositeur, témoignent de deux manières. D’abord par leur forme, en cinq moments enchaînés : « Mon propos était de m’écarter du cadre formel de la symphonie […]. Il s’agit, en somme, d’un concerto pour orchestre. Chacune des cinq parties privilégie une famille particulière d’instruments, les bois, les cordes, les percussions, les cuivres, et l’ensemble pour conclure ». Mais surtout par leur matériau, touché par les métaboles du titre (Dutilleux avait un moment pensé à intituler l’œuvre Métamorphoses, mais avait renoncé à l’appellation en raison de son utilisation par Strauss et Hindemith dans les années 1940). Le compositeur explique ainsi : « Ce terme de rhétorique, adopté à propos de formes musicales, trahit ma pensée : j’ai voulu présenter une ou plusieurs idées dans un ordre et sous des aspects différents, jusqu’à leur faire subir, par étapes successives, un véritable changement de nature. Sur le plan formel, ces pièces s’imbriquent les unes dans les autres et présentent le schéma suivant : dans chacune d’elles, la figure initiale – mélodique, rythmique ou harmonique – subit une succession de transformations. À un certain stade d’évolution – vers la fin de chaque pièce – la déformation est si accusée qu’elle engendre une nouvelle figure et celle-ci apparaît en filigrane sous la trame symphonique. Cette figure sert d’amorce à la pièce suivante, et ainsi de suite jusqu’à la dernière pièce ».
Le premier mouvement, plus ou moins de forme rondo (l’« accord-cloche » du début, tout entier contenu entre le mi des contrebasses et celui des piccolos, hautbois, petite clarinette et violons, jouant le rôle d’un refrain), psalmodie ses impacts avant de les transformer en mouvements, notamment par le biais d’un solo de trompette. L’élément
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fondamental de triton (mi – si bémol) quitte ensuite le monde des bois « traités en foisonnement » pour les cordes de Linéaire, construites en strates horizontales, qui dessinent un univers au temps non pulsé. Un solo de contrebasse en pizzicatos énonce une série dodécaphonique qu’Obsessionnel travaille dans des timbres cuivrés, avant de déboucher dans Torpide sur des sonorités percussives (toms notamment) et volontiers indéterminées (comme le « son plat » des harmoniques de contrebasses ou les do dans l’extrême grave de la harpe). Le Flamboyant final signe la réunion de tous les groupes instrumentaux tout en ramenant des métaboles déjà énoncées, notamment l’élément originel d’« accord-cloche ». Un immense crescendo porte la vibration sonore à son plus haut niveau, donnant à l’« intense contemplation de la nature », à l’origine de ces Métaboles, des résonances mystiques.
Angèle Leroy
Jean Sibelius (1865-1957)Concerto pour violon en ré mineur op. 47
Allegro moderato
Adagio di molto
Allegro, ma non tanto
Composition : 1903-1904, révision en 1905.
Création : le 8 février 1904, à Helsinki, par Victor Novacek, sous la direction du compositeur ; création de la version
finale le 19 octobre 1905, à Berlin, par Karel Halír et la Staatskapelle Berlin sous la direction de Richard Strauss.
Publication : 1905, Schlesinger, Berlin.
Effectif : violon solo – 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones – timbales – cordes.
Durée : environ 32 minutes.
Des rêves de violoniste virtuose un temps caressés par Sibelius (il s’était d’ailleurs présenté à une audition du Philharmonique de Vienne, mais en vain, lors de ses études dans cette ville), il reste au compositeur un goût profond pour les sonorités de l’instrument et une connaissance certaine de sa technique. Du premier, le Concerto pour violon, composé au début du XXe siècle, témoigne brillamment ; et les autres pièces avec orchestre (Sérénades de 1913, Humoresques op. 87 et 89 de 1917) ainsi que les œuvres de musique de chambre, presque toutes avec violon, viennent compléter cet unique essai de concerto en marquant la prééminence de l’instrument. De la seconde, l’écriture concertante de cette œuvre atteste sans doute possible. Il n’est pas de figure instrumentale (doubles cordes, grands accords, balayages, superposition de deux strates mélodiques…) que Sibelius ne se refuse au cours de cette pièce marquée par une fréquente tendance à la virtuosité. Elle ne demande du soliste rien de vraiment insurmontable, mais présente plutôt « le genre de difficultés que les interprètes aiment à surmonter » (Robert Layton).
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La première version de l’œuvre était plus difficile, plus longue également. Achevée à grand-peine au dernier moment par le compositeur – dont l’alcoolisme n’aidait en rien –, elle fut créée en février 1904 par un violoniste dont elle dépassait les capacités, Victor Novacek. Le Concerto avait pourtant été promis à l’ami Willy Burmeister, qui en avait suivi la composition avec intérêt ; mais la seconde création, à Berlin en 1905, avec rien moins que Richard Strauss à la baguette, se fit encore sans lui, achevant d’épuiser sa bienveillance. Cette nouvelle première fut accueillie avec moins de critiques que la version de 1904, mais les opinions restèrent divisées, Joseph Joachim (célèbre violoniste et compositeur en son temps grand ami de Brahms, et également ancien professeur de Karel Halír, interprète du concert berlinois) comptant parmi ses détracteurs. Ce n’est que depuis les années 1930 (notamment grâce à l’enregistrement d’Heifetz) que le Concerto a conquis sa place au premier rang des œuvres pour violon et orchestre du XXe siècle.
Le féerique début du Concerto, qui a la saveur des désirs irréalisés, selon le grand spécialiste de Sibelius Erik Tawaststjerna, donne la couleur profondément romantique qui sera celle des quelque trente minutes suivantes. Sur un nuage de cordes aiguës en oscillations de tierces, le violon entame, comme hors du temps, sa déploration à l’expression crépusculaire, qu’il développe peu à peu rythmiquement et instrumentalement (élargissant notamment son registre vers le grave). Peu à peu, l’orchestre s’étoffe et se développe, s’épanouissant en sonorités veloutées et compactes, aux timbres de bois et de cuivres ; c’est à lui que revient l’énoncé des thèmes suivants, même si le violon conserve la place prépondérante, en terme de discours, qui doit lui revenir pour Sibelius. Dans le prolongement de Mendelssohn, le compositeur choisit ainsi de lui confier la partie centrale du mouvement et prend donc d’heureuses libertés avec la forme sonate consacrée afin de lui ménager une cadence, héritière des grandes cadences romantiques à la Tchaïkovski.
L’Adagio di molto commence par la bande, avec des tierces parallèles de bois qui laissent planer un doute tonal, et qui formeront la matière du second thème, dramatisé à l’unisson par les cordes ; puis le violon entre, intensément lyrique, sur un fond sonore étale de bois et de cuivres tout juste animé de quelques pizzicati d’altos et de violoncelles. Le ton intensément post-romantique débouche dans le dernier mouvement sur une danse râpeuse, où le soliste scande avec gravité un discours véloce sur l’ostinato rythmique des cordes graves et des timbales (« une polonaise pour ours polaires », selon Sir Donald Francis Tovey, grand admirateur du Concerto) ; le second thème, présenté à l’unisson par les violons, altos et violoncelles dans une texture dense, poursuit dans la même veine. Entre rondo et forme sonate, cette danse macabre donne au Concerto une conclusion pyrotechnique à souhait (d’un point de vue violonistique) portée par un souffle nordique du plus pur Sibelius.
Angèle Leroy
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Sergueï Prokofiev (1891-1953)Symphonie n° 5 en si bémol majeur op. 100
Allegro marcato
Adagio
Allegro giocoso
Composition : 1944.
Création : le 13 janvier 1945, dans la Grande Salle du Conservatoire de Moscou, par l’Orchestre symphonique d’État
sous la direction du compositeur.
Effectif: piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, cor anglais, petite clarinette, 2 clarinettes, clarinette basse, 2 bassons,
contrebasson, 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba, timbales, percussion (triangle, tambour de bois,
tambour de basque, caisse claire , cymbales, grosse caisse, tam-tam), harpe, piano, cordes.
Première édition : Anglo-Soviet Music Press, 1946.
Durée : environ 43 minutes.
Paradoxalement, la Deuxième Guerre mondiale fut en URSS une riche période en ce qui concerne la vie musicale. Les œuvres patriotiques fleurissaient, et l’on diffusait dans les abris souterrains la musique d’Alexandre Nevski, pour encourager les troupes au combat. Plus que jamais la musique véhiculait ce contenu idéologique auquel les valeurs du réalisme socialiste étaient profondément attachées : le sentiment national s’y trouvait exalté au plus haut degré.
Plus encore, les années de guerre ont apporté un souffle nouveau à la musique soviétique, épique et narratif ; il ne s’agit plus seulement d’exalter les efforts des travailleurs, mais de montrer les souffrances et les luttes du peuple russe. Dans ce contexte, les audaces d’écriture et les dissonances sont considérées comme moins suspectes, et même adaptées à cette expression : ce qui explique qu’une œuvre aussi moderne que la Septième Sonate ait obtenu le Prix Staline en 1943. La symphonie traduit elle aussi l’héroïsme du peuple soviétique, grâce à la théorie de « l’image musicale », chère aux théoriciens de l’Union des Compositeurs, qui associe aux éléments musicaux des références idéologiques. Elle se dote ainsi d’un programme plus ou moins explicite, comme celui de la Symphonie « Leningrad » de Chostakovitch (1941), qui est le plus souvent imaginé par ses commentateurs ou ses censeurs.
Quand l’Union des Compositeurs suggère à Prokofiev d’écrire une symphonie, la guerre est entrée dans sa phase finale et la victoire semble proche ; les autorités soviétiques attendent du musicien un message d’espoir et de victoire. Mais, celui-ci, apparemment, s’est fixé un but plus général, comme il l’explique à la radio : « Durant l’été de l’année 1944, j’ai écrit une cinquième symphonie, travail que je considère comme très important, non seulement par la technique musicale, mais aussi par un retour à la forme symphonie après un arrêt de seize ans. La Cinquième Symphonie couronne, en quelque sorte, toute une période importante de mon travail. Je l’ai conçue comme une symphonie sur la grandeur de l’esprit humain. » L’Union des Compositeurs y voit de façon plus précise « l’héroïque et noble image du peuple russe en temps de guerre ».
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Acclamée à sa création, l’œuvre reçoit, en janvier 1946, le « Prix Staline de Second Grade ».La Cinquième Symphonie connaît également un vif succès lors de ses créations à Paris et à New York en 1945.
On peut s’interroger sur les raisons qui ont éloigné Prokofiev pendant seize ans du genre de la symphonie. Certes, de nombreux projets (ballets, musiques de film, opéras) occupèrent son temps. On peut également imaginer que la musique pure pouvait faire l’objet d’une suspicion plus grande et se voir condamnée pour formalisme, c’est-à-dire « le sacrifice du contenu idéologique et émotionnel d’une composition musicale, au bénéfice de la recherche de nouveaux procédés dans le domaine des éléments musicaux : rythmes, timbres, combinaisons harmoniques. » On a vu dans cette œuvre, la plus longue de toutes les symphonies de Prokofiev, une conception cinématographique de la musique : certes, la longueur des thèmes et la diversité d’idées musicales très caractérisées peuvent être héritées d’Alexandre Nevski et d’Ivan le terrible. Mais ces traits appartiennent à la personnalité musicale du compositeur, et sont présents dans nombre de ses œuvres antérieures à son retour en URSS.Par ailleurs, la veine lyrique de la symphonie, généreuse mais ombrée de mélancolie, s’apparente à celle de l’opéra Guerre et Paix (commencé en 1941), notamment dans le premier mouvement.
L’Andante initial (en si bémol majeur), épique et méditatif, donne à l’œuvre son identité profonde. Le souffle épique est alimenté par un très long thème, développé et varié dans un flux généreux, des rythmes martiaux, une orchestration puissante, aux sonorités souvent cuivrées et percussives, de caractère militaire, une harmonie claire mais instable, chargeant certains accords de dissonances dans une volonté de clair-obscur.La forme sonate est exploitée avec logique et efficacité dans un discours qui voit le thème principal, donné initialement par la flûte et le basson, dans un caractère idyllique, progressivement transformé en hymne grandiose auquel des dissonances ajoutées apportent une dimension poignante et tragique. La variété des thèmes apporte par ailleurs une diversité de climats. Le second thème du mouvement forme un intermède d’une tendresse nostalgique. Il est suivi d’un élément en doubles croches, plutôt dansant, qui réapparaît dans les autres mouvements.
L’Allegro marcato, saisissant scherzo en ré mineur, construit à partir d’un mouvement de croches mécanique et obstiné, fait défiler un kaléidoscope d’idées. Un premier dessin, aux lignes incisives, présenté en dialogue serré, évoque certaines pages de Roméo et Juliette. Le trio, en ré majeur, offre les climats les plus opposés : un premier épisode, délicat, semble une réminiscence de Tchaïkovski, tandis que le second plonge l’auditeur dans l’univers international de la comédie musicale (produite également par les studios moscovites). Les éclats des bois, la présence renforcée des cuivres, les dissonances ajoutées transforment la reprise du scherzo en farce sinistre.
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samedi 17 mars
L’Adagio en fa majeur est une page lyrique, qui fait ressurgir l’univers de la guerre dans son volet central, musique funèbre aux accents mahlériens, adoptant un rythme de polonaise.Le final, en forme de rondo, instaure avec son joyeux refrain une détente provisoire. Le couplet central introduit un tout autre climat, plus sérieux, avec un thème d’allure chorale, en ré bémol majeur, traité en contrepoint. L’écriture, progressivement plus tendue, fait appel à un élément du premier mouvement, en doubles croches, évoqué plus haut. La coda réintroduit le motif obstiné du scherzo, et ressuscite le martèlement futuriste des œuvres occidentales les plus hardies de Prokofiev, dans un pilonnage implacable et terrifiant.
Anne Rousselin
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Leonidas Kavakos
Violoniste et artiste d’une qualité
exceptionnelle, Leonidas Kavakos s’est
imposé au plus haut niveau grâce à sa
virtuosité, sa musicalité admirable et son
jeu très personnel. Alors qu’il n’avait pas
encore vingt ans, il a obtenu la
reconnaissance internationale en se
distinguant au Concours Sibelius en 1985
et trois ans plus tard au Concours
Paganini. Aujourd’hui l’un des violonistes
les plus admirés et demandés au monde,
Leonidas Kavakos a su tisser des liens
d’étroite collaboration avec de nombreux
orchestres et chefs prestigieux. Par
ailleurs, il se produit régulièrement dans
les meilleures salles de concert et les
principaux festivals internationaux, que
ce soit avec des orchestres invités, en
musique de chambre ou en récital, étant
souvent l’élément central d’un projet
d’orchestre en résidence. Lors des
dernières saisons, il s’est produit en
soliste avec l’Academia Nazionale di
Santa Cecilia, l’Orchestre
Philharmonique de Berlin, le Boston
Symphony Orchestra, l’Orchestre du
Festival de Budapest, l’Orchestre
Philharmonique d’Israël, la Filarmonica
della Scala, le London Symphony
Orchestra, le Los Angeles Philharmonic,
le National Symphony Orchestra, le New
York Philharmonic, le Philadelphia
Orchestra, l’Orchestra Philharmonique
de Rotterdam, l’Orchestre du
Concertgebouw d’Amsterdam et
l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich. Il
collabore avec des chefs tels que Pierre
Boulez, Riccardo Chailly, Myung-Whun
Chung, Gustavo Dudamel, Christoph
Eschenbach, Iván Fischer, Alan Gilbert,
Valery Gergiev, Bernard Haitink, Daniel
Harding, Mariss Jansons, Paavo Järvi,
Vladimir Jurowski, Zubin Mehta, Anthony
Pappano, Christian Thielemann et Osmo
Vänskä. Parallèlement à sa carrière de
violoniste, Leonidas Kavakos s’est
affirmé comme un chef d’orchestre
talentueux et d’une grande musicalité. Il
a été directeur artistique de la Camerata
Salzburg d’octobre 2007 à septembre
2009, ayant été à partir de 2002 artiste
invité permanent de cet ensemble. En
septembre 2010, il s’est produit en tant
que soliste et chef avec la Camerata
Salzburg dans un programme autour de
Bach et des symphonies de Beethoven
au Musikverein de Vienne. Plus tard dans
la saison, il a retrouvé ce double rôle
face à diverses formations telles que
l’Academia Nazionale di Santa Cecilia,
l’Orchestre Philharmonique de Budapest,
le Houston Symphony Orchestra, le
Maggio Musicale et l’Orchestre
Philharmonique de Rotterdam. Parmi ses
illustres partenaires de musique de
chambre, on peut citer Gautier et
Renaud Capuçon, Natalia Gutman,
Emanuel Ax, Hélène Grimaud, Nicholas
Angelich, Nikolaï Luganski, Elisabeth
Leonskaïa et Enrico Pace. On le trouve
également parmi les habitués et les
favoris du Verbier Festival. Leonidas
Kavakos possède une discographie de
choix. Son enregistrement consacré à
Mendelssohn comprenant le Concerto
pour violon et les trios pour piano avec
Enrico Pace et Patrick Demenga pour
Sony Classical a reçu en 2009 le prix
ECHO Klassik dans la catégorie Meilleur
Enregistrement de Concerto du XIXe
siècle. Avec la Camerata Salzburg et
toujours chez Sony, il a enregistré en
concert les cinq concertos pour violon
ainsi que la Symphonie n° 39 de Mozart.
En 1991, il a remporté le Gramophone
Award avec le premier enregistrement
mondial de la version originale du
Concerto pour violon de Sibelius (1903-
1904) pour le label BIS. ECM a fait
paraître son enregistrement de sonates
d’Enesco et Ravel avec Péter Nagy ainsi
qu’un album alliant des œuvres de Bach
et Stravinski. Leonidas Kavakos joue sur
le Stradivarius « Abergavenny » daté de
1724.
Valery Gergiev
Depuis sa nomination en tant que
directeur artistique et directeur général
du Théâtre Mariinsky en 1988, Valery
Gergiev a brillamment mené les
ensembles du Mariinsky dans 45 pays,
recueillant invariablement des éloges
pour cette institution légendaire
présentant actuellement sa 228e saison.
Dans sa ville de Saint-Pétersbourg, sa
direction a donné lieu à la récente
ouverture du somptueux auditorium
Mariinsky en novembre 2006 et au
lancement du label Mariinsky en 2009.
Le nouveau Théâtre Mariinsky devrait
ouvrir ses portes en 2012, avec par la
suite la rénovation du Théâtre classique
originel du même nom pour répondre
aux normes scéniques du XXIe siècle.
Sous le label Mariinsky sont parus lors
de la première année Le Nez et les
Première et Quinzième Symphonies de
Chostakovitch, un disque de courtes
pièces de Tchaïkovski, Le Voyageur
ensorcelé de Shchedrin, le Concerto pour
piano n° 3 et la Rhapsodie sur un thème
de Paganini de Rachmaninov, ainsi que
Les Noces et Œdipus Rex de Stravinski,
les deux premiers enregistrements ayant
obtenu cinq nominations aux Grammy
Awards. À l’automne 2010, ce label a fait
paraître Parsifal de Wagner et en DVD les
Quatrième, Cinquième et Sixième
Symphonies de Tchaïkovski.
Actuellement chef permanent du London
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biographies
Symphony Orchestra et du World
Orchestra for Peace, Valery Gergiev est
également le fondateur et le directeur
artistique des festivals Étoiles des Nuits
Blanches et Nouveaux Horizons de
Saint-Pétersbourg, du Festival de Pâques
de Moscou, du Festival Gergiev de
Rotterdam, du Festival International de
Mikkeli et du Festival de la Mer Rouge
d’Eilat en Israël. Maestro Gergiev s’est vu
remettre de nombreuses récompenses
et distinctions telles que le Grammy
Award, le Prix Dmitri Chostakovitch, le
Golden Mask, le Prix Artiste du Peuple de
Russie, le World Economic Forum’s
Crystal Award, le Prix Polar Music de
Suède, l’Ordre du Soleil Levant du Japon,
la Médaille d’Argent de Valence et le Prix
Herbert von Karajan ; il a été nommé par
ailleurs Chevalier de l’Ordre du Lion des
Pays-Bas et Officier de la Légion
d’Honneur. Collaborant actuellement
avec les labels Mariinsky et LSO Live, il a
abondamment enregistré pour Decca
(Universal Classics), ainsi que Philips et
Deutsche Grammophon.
Royal Concertgebouw Orchestra
Quelques années à peine après sa
création (1888), l’Orchestre du
Concertgebouw d’Amsterdam était déjà
considéré comme l’un des meilleurs
orchestres européens ; un orchestre
« absolument magnifique, plein de
jeunesse, de vigueur et d’enthousiasme »,
comme le déclarait Richard Strauss en
1897. Son statut d’orchestre royal date de
1988. Le fait qu’il n’ait connu qu’un petit
nombre de chefs principaux a joué un
rôle décisif dans son évolution. Le
caractère de l’Orchestre du
Concertgebouw a été modelé par
l’acoustique unique de la grande salle du
Concertgebouw, par ses longues périodes
de collaboration avec les six chefs
principaux qu’il a connus depuis sa
création et par plusieurs générations
d’instrumentistes. Il réunit aujourd’hui
120 virtuoses, chacun de ces
instrumentistes perpétuant une tradition
d’interprétation qui procure à l’ensemble
un son et une flexibilité uniques. Pendant
les cinquante années du règne de Willem
Mengelberg, l’Orchestre du
Concertgebouw a été dirigé à plusieurs
reprises par des compositeurs de
l’envergure de Richard Strauss, Gustav
Mahler, Claude Debussy et Igor
Stravinski. Des célébrités comme Béla
Bartók, Serge Rachmaninov et Serge
Prokofiev se sont également produites
avec lui comme solistes dans leurs
propres œuvres. Depuis cette époque,
l’orchestre n’a jamais cessé d’entretenir
ce lien avec la création contemporaine
en collaborant régulièrement avec Bruno
Maderna, Peter Schat, Luciano Berio,
Hans Werner Henze, Luigi Nono ou John
Adams. L’Orchestre du Concertgebouw a
été applaudi dans le monde entier pour
ses interprétations du romantisme tardif.
Son association avec la musique de
Mahler, qui date des nombreux concerts
que le compositeur a dirigés au
Concertgebouw, a atteint des sommets à
l’occasion de l’organisation des festivals
Mahler de 1920 et de 1995. Bernard
Haitink a par ailleurs produit une forte
impression en dirigeant l’orchestre dans
l’intégrale des symphonies de Mahler et
dans le cadre des Matinées de Noël.
Depuis qu’Eduard van Beinum a attiré
l’attention de l’orchestre sur les
symphonies de Bruckner et la musique
française, Bruckner fait, lui aussi, partie
de son répertoire. En dirigeant
l’orchestre lors de nombreux concerts et
sur de nombreux enregistrements,
Riccardo Chailly a contribué de façon
significative à l’histoire de la musique
contemporaine et de l’opéra. Ses
interprétations de Mahler ont
notamment reçu un excellent accueil
public et critique. En 2004, l’arrivée de
Mariss Jansons a inauguré une nouvelle
ère : tout en continuant de privilégier des
compositeurs comme Mahler, Bruckner et
Richard Strauss, l’orchestre a commencé
à se tourner vers de grands compositeurs
du XXe siècle (Chostakovitch, Messiaen).
Pendant ses deux premières saisons au
poste de chef principal, Mariss Jansons a
également dirigé un répertoire allant de
Haydn et Mozart à des compositeurs
contemporains néerlandais en passant
par Henze (à qui il a commandé une
œuvre). Le son et le répertoire de
l’Orchestre du Concertgebouw ont été
modelés par les nombreux chefs de
renommée internationale avec lesquels il
a travaillé – Arthur Nikisch, Karl Muck,
Bruno Walter, Otto Klemperer, Rafael
Kubelik, Pierre Monteux, Eugen Jochum,
Karl Böhm, Herbert von Karajan,
Sir Georg Solti, George Szell, Carlos
Kleiber, Leonard Bernstein, Sir Colin
Davis, Kurt Sanderling, Kirill Kondrachine,
Carlo Maria Giulini, Kurt Masur, Lorin
Maazel et Zubin Mehta, sans oublier le
chef invité honoraire Nikolaus
Harnoncourt. Le Concertgebouw
d’Amsterdam est connu dans le monde
entier pour son acoustique
exceptionnelle. Dessiné par l’architecte
Adolf Leonard van Gendt et officiellement
inauguré le 11 avril 1888, il a été rénové à
l’occasion de la construction d’une
nouvelle aile dans les années 1980.
Depuis plus d’un siècle, il est au cœur de
la vie musicale néerlandaise.
Le Royal Concertgebouw Orchestra
reçoit le soutien d’ING et Unilever.
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Chief Conductor
Mariss Jansons
Conductor Emeritus
Riccardo Chailly
Conductor Laureate
Bernard Haitink
Honorary Guest Conductor
Nikolaus Harnoncourt
Violons I
Vesko Eschkenazy*
Liviu Prunaru*
Tjeerd Top
Marijn Mijnders
Ursula Schoch
Marleen Asberg
Keiko Iwata-Takahashi
Robert Waterman
Janke Tamminga
Tomoko Kurita
Henriëtte Luytjes
Borika van den Booren
Christian van Eggelen
Mirte de Kok
Junko Naito
Benjamin Peled
Nienke van Rijn
Valentina Svyatlovskaya
Michael Waterman
Violons II
Henk Rubingh*
Caroline Strumphler
Susanne Jaspers
Josef Malkin
Anna de Vey Mestdagh
Paul Peter Spiering
Petra van de Vlasakker
Herre Halbertsma
Marc de Groot
Arndt Auhagen
Amelie Chaussade
Sanne Hunfeld
Monica Naselow
Jane Piper
Eke van Spiegel
Annebeth Webb
Joanna Westers
Altos
Ken Hakii*
Michael Gieler
Gert Jan Leuverink
Saeko Oguma
Roland Krämer
Guus Jeukendrup
Jeroen Quint
Pieter Roosenschoon
Eva Smit
Eric van der Wel
Ferdinand Hügel
Yoko Kanamaru
Edith van Moergastel
Vincent Peters
Jeroen Woudstra
Violoncelles
Gregor Horsch*
Johan van Iersel
Fred Edelen
Benedikt Enzler
Yke Viersen
Arthur Oomens
Daniël Esser
Sophie Adam
Chris van Balen
Jérôme Fruchart
Christian Hacker
Julia Tom
Contrebasses
Dominic Seldis*
Thomas Brændstrup
Jan Wolfs
Mariëtta Feltkamp
Ruud Bastiaanse
Carol Harte
Rob Dirksen
Georgina Poad
Olivier Thiery
Flûtes
Emily Beynon*
Kersten McCall*
Julie Moulin
Mariya Semotyuk-Schlaffke
Piccolo
Vincent Cortvrint
Hautbois
Lucas Macías Navarro*
Alexei Ogrintchouk*
Nicoline Alt
Jan Kouwenhoven
Cor anglais
NN
Clarinettes
Jacques Meertens*
Andreas Sundén*
Hein Wiedijk
Clarinette en mi bémol
Arno Piters
Clarinette basse
Davide Lattuada
Bassons
Ronald Karten*
Gustavo Núñez*
Helma van den Brink
Jos de Lange
Contrebasson
NN
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biographies
Cors
Peter Steinmann
Sharon St. Onge
Fons Verspaandonk
Jaap van der Vliet
Paulien Weierink-Goossen
Trompettes
Alexandre Baty*
Giuliano Sommerhalder*
Hans Alting
Bert Langenkamp
Wim Van Hasselt
Trombones
Bart Claessens*
Jörgen van Rijen*
Nico Schippers
Trombone ténor/basse
Martin Schippers
Trombone basse
Raymond Munnecom
Tuba
Perry Hoogendijk*
Timbales
Marinus Komst*
Nick Woud*
Percussions
Mark Braafhart
Gustavo Gimeno
Herman Rieken
Harpe
Petra van der Heide*
Gerda Ockers
Équipe de tournée
Jan Raes, Directeur général
Joel Ethan Fried, Administrateur
artistique
Frauke Bernds, Responsable planning et
production
Else Broekman, Responsable de la
tournée
Manon Wagenmakers, Assistante du
responsable de la tournée
Harriët van Uden, Directeur du
personnel
Douwe Zuidema, Bibliothécaire
Jan Ummels, Responsable de la scène
Johan van Maaren, Equipe de scène /
logistique instruments
Ton van der Meer, Technicien
Salle Pleyel
Président : Laurent Bayle
Notes de programme
Éditeur : Hugues de Saint Simon
Rédacteur en chef : Pascal Huynh
Rédactrice : Gaëlle Plasseraud
Graphiste : Ariane Fermont
Stagiaires : Christophe Candoni, Coline Feler
Les partenaires média de la Salle Pleyel
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DIMANCHE 18 MARS, 16H
Gustav Mahler
Symphonie n° 2 « Résurrection »
Orchestre National du Capitole de
Toulouse
Chœur Orfeon Donostiarra
Tugan Sokhiev, direction
Anastasia Kalagina, soprano
Janina Baechle, mezzo-soprano
Coproduction Orchestre National du Capitole de
Toulouse, Salle Pleyel.
LUNDI 19 MARS, 20H
Béla Bartók
Chants paysans hongrois
Concerto pour piano n° 2
Franz Schubert
Symphonie n° 9 « La Grande »
Budapest Festival Orchestra
Iván Fischer, direction
András Schiff, piano
LUNDI 26 MARS, 20H
Alexandre Glazounov
Prélude de la Suite du Moyen Âge
Sergueï Prokofiev
Symphonie concertante, pour violoncelle et
orchestre
Alexandre Glazounov
Symphonie n° 6
Russian National Orchestra
Mikhail Pletnev, direction
Gautier Capuçon, violoncelle
MERCREDI 18 AVRIL, 20H
Wolfgang Amadeus Mozart
Concerto pour piano n° 24
Anton Bruckner
Symphonie n° 7
Staatskapelle Berlin
Daniel Barenboim, direction, piano
Coproduction Piano****, Salle Pleyel.
JEUDI 19 AVRIL, 20H
Wolfgang Amadeus Mozart
Concerto pour piano n° 22
Anton Bruckner
Symphonie n° 9
Staatskapelle Berlin
Daniel Barenboim, direction, piano
Coproduction Piano****, Salle Pleyel.
MARDI 1er MAI, 20H
Claude Debussy
Nocturnes
Karol Szymanowski
Concerto pour violon n° 1
Alexandre Scriabine
Symphonie n° 4 « Poème de l’extase »
London Symphony Orchestra
London Symphony Chorus
Pierre Boulez, direction
Christian Tetzlaff, violon
Avec le soutien de l’Institut Adam Mickiewicz
(Programme Polska Music) et de l’Institut
Polonais de Paris.
Salle Pleyel | et aussi…
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samedi 17 mars
L’Association est soucieuse de soutenir les actions favorisant l’accès à la musique à de nouveaux publics
et, notamment, à des activités pédagogiques consacrées au développement de la vie musicale.
Les Amis de la Cité de la Musique/Salle Pleyel bénéficient d’avantages exclusifs pour assister
dans les meilleures conditions aux concerts dans deux cadres culturels prestigieux.
Les Amis de la Cité de la musique et de la Salle Pleyel
DEVENEZ MÉCÈNES DE LA VIE MUSICALE !
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Mar
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CONTACTS
Patricia Barbizet, Présidente
Marie-Amélie Dupont, Responsable
252, rue du faubourg Saint-Honoré 75008 [email protected]
Tél. : 01 53 38 38 31 Fax : 01 53 38 38 01
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