la traction animale en mauritanie: situation et perspectives · au 17 juillet 1996 par paul...

33
Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO) République Islamique de Mauritanie 1996 La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives

Upload: others

Post on 30-May-2020

6 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO)

République Islamique de Mauritanie

1996

La traction animale en Mauritanie:situation et perspectives

Page 2: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour
Page 3: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO)

République Islamique de Mauritanie

La traction animale en Mauritanie:situation et perspectives

par

Professor Paul Starkey

Animal Traction Development et

Centre for Agricultural Strategy, University of Reading

1996

SPFP/MAU/4051

Page 4: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Rapport commandé et distribué par FAO

Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO)

Via delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, ITALY

FAO Représentation en Mauritanie

BP 665, Nouakchott, Mauritanie

Télécopie: + 222 253467; Tél: + 222 253157

Les opinions exprimées dans ce rapportsont celles de l’auteur. Elles ne réflètentpas forcément les points de vue de FAO,

pour qui le document a été préparé.

Préparation et microédition du document effectuéespar

Photographie de la couverture:

Labour, Hodh Chargui, Mauritanie

Photo: Paul Starkey ©

Professor Paul StarkeyCentre for Agricultural Strategy, University of Reading

Animal Traction DevelopmentOxgate, 64 Northcourt Avenue, Reading RG2 7HQ, Royaume Uni

Télécopie: + 44 (0)118 9 314525; Téléphone: + 44 (0)118 9 872152Courier électronique: [email protected]

Page 5: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Sommaire

Animal Traction Development 5

Sigles et abréviations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Résumé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Contextes et Objectifs de la Mission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Mandat du consultant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Le contexte mauritanien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

Généralités 11

Les Régions Agricoles 11

L’élevage 12

Réalisations et conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

La traction animale en Mauritanie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

Les charrettes, 13

L’énergie animale dans la production agricole, 13

Le Hodh Chargui et l’opération Charrue, 13

Le Guidimaka, 14

Gorgol, Brakna et Trarza, 15

Les systèmes de production du riz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Systèmes mécanisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Les problèmes de mécanisation., 16

Coût de la mécanisation à grande échelle, 16

Bas profits des tracteurs et des moissonneuses batteuses, 18

Autres expériences régionales, 19

Systèmes intermédiaires mécanisés, 19

La traction animale en production du riz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Le cas de l’énergie animale, 19

Opérations et équipements, 20

Les animaux, 20

Economie de l’énergie animale, 21

Travail manuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

Système de culture pluvial et de derrière barrage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

Fourniture d’aliments, 24

Introduction de la traction animale, 24

Problèmes techniques, vulgarisation, formation et recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

Harnachement 24

Vulgarisation et formation, 25

Recherche 25

Recommandations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Les systèmes de production du riz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Evaluation des expériences régionales, 27

Voyage d’étude: systèmes de production de riz, 27

Atelier régional, 27

La mécanisation à grande échelle, 28

Utilisation de l’énergie animale dans la riziculture, 28

Production de fourrage, 28

Evaluation du système de labour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

Atelier sur l’utilisation de l’âne, 29

Vulgarisation et manuels de formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Personnes contactées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

Itinéraire de la mission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

Références et bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Quelques manuels sur la culture attelée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Adresses et contacts utiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

Page 6: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

6 Paul Starkey

Sigles et abréviationsADRAO Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l’OuestAGETA Association Générale d’Etudes Techniques AgricolesARPON Amélioration de la riziculture paysanne à l’Office du Niger, MaliATNESA Animal Traction Network for Eastern and Southern AfricaCEEMAT Centre d’Etudes et d’Expérimentation du Machinisme Agricole Tropical, FranceCFA Franc d’Afrique ouest et centrale (la monnaie du Sénégal et d’autres pays)CFOOOP Charrue de SISCOMA/SISMARCIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, FranceCNRADA Centre National de Recherche Agronomique et de Développement Agricole, BP 22, KaediCTA Technical Centre for Agriculture and Rural Cooperation, The NetherlandsDGIS Directorate General for Development Cooperation, Ministry of Foreign Affairs, NetherlandsDRAP Direction Développement des Ressources Agro-pastorales, MDREDRFV Direction Recherche-Formation-Vulgarisation, MDREDRSPR Division de Recherches sur les Systèmes de Production Rurale, Institut d’Economie Rurale, MaliENFVA Ecole Nationale de Formation et de Vulgarisation Agricole, KaediFAO Food and Agriculture Organization of the United NationsFED Fonds Européen de Développement (European Development Fund), BelgiqueGRDR Groupe de recherche et de réalisations pour le développement rural dans le tiers monde, FranceGTZ Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit GmbH, GermanyIER Institut d’Economie Rurale, MaliIMAG-DLO Instituut voor Mechanisatie, Arbeid en Gebouwen, Wageningen. The NetherlandsISRA Institut Sénégalais de Recherches Agricoles, SenegalMDRE Ministère du Développement Rural et de l’EnvironnementNGO Non-governmental organizationONG Organisation non-gouvernementalePSSA Programme Spécial de Sécurité Alimentaire (FAO/MDRE)SAED Societé nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta du Fleuve, SénégalSISCOMA Société Industrielle Sénégalaise de Constructions Mécaniques et de Matériels Agricoles, SenegalSISMAR Société Industrielle Sahélienne de Mécaniques, de Matériels Agricoles et de Représentations, SenegalSONADER Société Nationale pour le Développement RuralUM Ouguiya, monnaie de Mauritanie. 1$E-U = 135 UM (juillet 1996)UK United Kingdom (of Great Britain and Northern Ireland)WARDA West Africa Rice Development Association

Page 7: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Résumé

Ce rapport est relatif sur une mission deconsultation effectuée en Mauritanie du 25 juinau 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialistede la traction animale pour le compte duProgramme Spécial pour la SécuritéAlimentaire de la FAO (PSSA). L’objectif decette mission était de passer en revuel’utilisation de l’énergie animale et mécaniquepour la riziculture et de fournir des conseilspour renforcer l’utilisation de l’énergie animaleen Mauritanie.

La grande majorité des terres cultivables enMauritanie sont localisées dans les zonesagro-climatiques saharo-sahéliennes où laproduction agricole est minimale. La plusgrande partie de la production agricole s’obtientdans la partie Sud Est (près du Mali) et dans leszones Sud, au bord du fleuve Sénégal. Plusieurspérimètres irrigués ont été établis dans sa partieSud. L’utilisation de l’énergie mécanique surlaquelle sont basées ces exploitations doit êtreprouvée économiquement viable ettechniquement durable.

Traditionnellement, la Mauritanie a connul’usage des animaux comme moyens detransport et de monture. Les vingt dernièresannées ont connu une rapide croissance dansl’utilisation de charrettes asines. Elles sontestimées à environ 75.000 unités dans le pays.Ceci représente un investissement d’environ de15.000.000 de dollars uniquement consentis parles transporteurs, les paysans et les ménagesavec peu ou sans support du Gouvernement.Les charrettes asines jouent un rôleextrêmement important dans l’économieurbaine et rurale de la Mauritanie. Le nombrede charrettes équines qui est limité est localiséau sud du pays. Les chevaux sont plus rapideset plus puissants que les ânes, mais coûtent pluschers et sont difficiles à nourrir.

L’utilisation des boeufs pour le labour s’estrépandu en Mauritanie dans sa partie Sud Esten provenance du Mali, vers la fin des annéescinquante. Elle fut répandue dans le cadre del’Opération charrue entreprise en 1966. Il enrésultat une rapide expansion de l’utilisation desboeufs dans les Hodhs, ce qui a permis uneaugmentation des surfaces cultivables etl’augmentation de la production. Le même

scénario a eu lieu à l’est du Guidimaka à partirdu Mali. Plusieurs milliers de paires de boeufssont actuellement utilisées dans les wilaya duHodh Chargui et du Guidimaka. La plupart descharrues ont été achetées du Mali mais leurmaintenance est assurée par les artisans locaux.

Le long du fleuve Sénégal, beaucoup depaysans utilisent les ânes ou les chevaux pourla culture du sorgho et du mil. Cependant, lesemis et le désherbage sont manuels.L’utilisation fut répandue à la suite des contactsinter paysans avec le Sénégal. La tractionanimale n’est pas commune en riziculture.

Les cultures irriguées du riz ont été établies,assumant que les tracteurs et les moissonneusespouvaient être rentabilisés. Beaucoup depersonnes pensent qu’une telle mécanisationn’est pas viable. Sur la base des figuresobtenues durant la mission, les tableauxprésentés indiquent qu’au coût actuel delocation et le niveau de la productivité que lamécanisation ne s’avère pas viable et durable.Cependant, bien que les prestations de servicessurvivent, les paysans comptent encore sur cettemécanisation. Le profit est réduit à cause desrendements bas (2 tonnes/ha) et la pratiqued’une seule culture par an.

Dans le court terme l’énergie humaine etanimale ne pourront pas complètementremplacer les tracteurs, mais à long terme, dessystèmes viables peuvent être développeés.Ceci pourra inclure probablement le repiquagedu riz.

Dans un premier temps, les paysans peuventêtre plus intéressés par l’utilisation du boeufpour le planage (opération manuelle). Ainsidonc, les opérations de labour et de malaxagede petites surfaces suivront, ce qui permettra àla traction animale de devenir une part dusystème de production du riz. Il sera plus faciled’introduire le boeuf dans la culture de riz auGorgol où la mécanisation est moinsdisponible. L’aliment du bétail constitue unecontrainte pour maximiser l’utilisation desboeufs et il est recommandé de faire dufourrage en rotation avec le riz (pour simple oudouble objectifs). Ce qui peut être considérécomme culture de rente dans la mesure où unmarché d’aliments existe.

Animal Traction Development 7

Page 8: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

L’utilisation des ânes et des chevaux pour laculture du sorgho et du mil intervient au sud dupays. Son introduction dans de nouvelles zonespour le transport de l’eau est tout à fait réaliste.La combinaison des équipements pour tester letransfert des technologies entre paysans peutêtre bénéfique pour une évaluation de cetteoption.

La Mauritanie doit compter sur l’expériencerégionale en matière de culture de riz et dessystèmes de labour des cultures sous pluies. Ilest recommandé qu’un voyage d’étude soitentrepris par le PSSA, les paysans, le MDRE etune équipe de chercheurs. Ils visiteront le projetARPON basé à Ségou au Mali qui a beaucoupd’expériences en traction animale pour laproduction du riz et d’autres systèmesmécanisés. Les projets de production de riz auSénégal et en Gambie doivent aussi être visités.

Le Coordinateur du PSSA doit contacter leschercheurs du Mali (DRSPR) et du Sénégal(ISRA) pour s’informer des nouveauxdéveloppements de la traction animale. Laparticipation à un atelier en Ethiopie sur lessystèmes de labour par les ânes doit être discutéet prouvé valable.

A la suite de ces voyages d’étude, le PSSA (encollaboration avec les structures devulgarisation et de recherche) doit initier etfinancer un programme d’évaluation-paysan sur

la technologie. Cette évaluation doit inclure lessystèmes de production du riz et des culturessous pluie.

Une formation sur le tas des agents devulgarisation sera nécessaire à le long terme.Cette formation peut s’effectuer qu’après ledéveloppement d’une expertise nationale sur leprogramme de système de production sur labase d’une recherche adaptée sur la tractionanimale.

Il est recommandé qu’un atelier régional soitorganisé (au Sénégal ou au Mali) où lesexpériences régionales en matière de productionrizicole utilisant l’énergie animale serontpartagées. Cet atelier pourra être conjointementorganisé avec l’ADRAO et le Réseau OuestAfricain de Traction Animale. Dans la mesureoù l’Organisation Hollandaise IMAG-DLO aplus d’expérience dans ce domaine, leprogramme d’aide de la Hollande peut êtreutilement mis à contribution pour un échanged’informations.

Très peu d’informations sont disponibles entraction animale en Mauritanie pouvant êtreutilisées pour la vulgarisation et la formation. Ilest recommandé que le PSSA et la FAOparticipent à la fourniture de référentielsconvenables. Le manuel modulaire de la FAOsur l’énergie animale n’est seulementdisponible qu’en anglais et une édition enlangue française doit être produite.

8 Paul Starkey

La traction animale en Mauritanie Résumé

Page 9: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Introduction

Contextes et Objectifs de la Mission

Le Programme Spécial de Sécurité Alimentairede la FAO a été récemment établi par la FAO etcommence à développer des programmesstratégiques dans certains pays. En Mauritanie,le Programme Spécial Sécurité AlimentairePSSA est implanté et exécuté par la Directiondu Développement des Ressourcesagro-pastorales (DRAP) du Ministère duDéveloppement Rural et de L’Environnement(MDRE) avec le soutien de la FAO.

DRAP-FAO-PSSA travaillent avec des paysansdu sud de la Mauritanie dans une zone deculture sous pluie (H’Neikatt, Gorgol) et dansle système irrigué au Sud Ouest (Trarza). Lespaysans dans ces zones n’utilisent pas à présentl’énergie animale pour le labour du sol. LePSSA est conscient des contraintes liées l’usageà grande échelle du tracteur en Mauritanie et durôle croissant que la traction animale pourraitjouer dans les systèmes agricoles. Cependant, àprésent, le MDRE a peu d’expériences dans cedomaine.

La FAO a invité le consultant pour une revuebrève de l’usage de la mécanisation enagriculture et le potentiel existant en énergieanimale dans le pays. Il est supposé compareret contraster l’usage des animaux de trait et lamécanisation dans la culture du riz. Il lui estaussi demandé de fournir des conseils en vue derenforcer l’utilisation de l’énergie animale dansle pays, commenté sur les espèces et racesanimales appropriées, les opérations, l’attelage,les équipements, le système de gestion et lesthèmes de vulgarisation. Les termes deréférence sont annexés au présent rapport.

Le consultant, Professeur Paul Starkey aconjointement effectué la mission du 25 juin au17 Juillet 1996 avec ABOU YERO KIDE,Coordinateur Adjoint du PSSA. Ensemble, ilsont discuté avec le staff du MDRE àNouakchott, Kaédi, Rosso et Néma. Ils ontaussi visité les paysans et un nombre

d’institutions gouvernementales ou privées auGorgol, au Trarza et au Hodh Chargui. Ils ontparcouru plus de 4.000 Km de routes et depistes et ont contacté plus de 80 personnes yinclus des officiels, des paysans et des privés.Les itinéraires et la liste des personnes sontjoints en annexe.

Remerciements

Le Consultant exprime ses appréciations auDirecteur de la DRAP-MDRE Dr. Ely OuldAhmédou et son personnel pour son soutienpersonnel pour l’organisation et la réeussite dela mission. Des remerciements personnels àAbou Yéro Kidé qui a consacré son tempsprofessionnel et libre pour travaillereffectivement avec le consultant. MonsieurKidé peut être considéré comme le Coauteur dece rapport dans la mesure où il a travaillécomme homologue du Consultant et que toutesles issues ont été discutés ensemble (bien que leConsultant soit responsable de la rédaction durapportet de toutes erreurs qui peuvent syglisser).

Des remerciements sont adressés auReprésentant de la FAO en Mauritanie,Monsieur Nourredine KADRA et à sonpersonnel. Des remerciements au siège de laFAO pour l’organisation de la mission sous lasupervision de Julien Amégandjin. Et que leDirecteur Technique Juan-Carlos Chirgwin soitici remercié. Nos appréciations vont aussi àtoutes les personnes contactées (officiels duMDRE, hommes d’affaires et paysans qui sontla base de ce rapport). Les informationstechniques supplémentaires ont été fournies parAlbert Wanders de l’Institut vor Mécanisatie,Arbeid en Gebouwen (IMAG-DLO), de laHollande et par Brian Sims de Silsoe ResearchInstitut, Grande Bretagne. Ont participé àl’édition en langue française de ce rapportSophie FALL (FAO Mauritanie) et Abou Kidé,PSSA. A toutes ces personnes qui ont assisté,un chaleureux remerciement.

Animal Traction Development 9

Paul Starkey

Reading, juillet 1996

Page 10: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

10 Paul Starkey

La traction animale en Mauritanie Introduction

Mandat du consultant

Conformément aux termes de la missiond’identification technique et sous la supervisiondirecte des unités techniques et administrativesde la FAO à Rome, le spécialiste doit:

Evaluer globalement d’une façon chiffrée etbrève les besoins, les contraintes et l’impactpratique de la mécanisation motorisée ainsi quel’emploi des animaux de travail dans uneoptique d’utilisation multiple de l’élevage.

Décrire et compter les activités productivesrecommandées pour la production du riz pourdeux modèles:

a) un faisant recours à la mécanisationmotorisée;

b) l’autre basée sur l’utilisation des animaux àfin multiples, bien intégrés dans toutes lesopérations de la culture du riz et d’autrestravaux (transport, propulsion, etc)

Préciser les besoins en formation pour larevitalisation des animaux de travail (traction,bât, transport, propulsion) concernant laconduite et le dressage des animaux, lamanufacture artisanale des harnais, lafabrication et réparation des équipements,

presse, ramasseur des résidus de récolte,faucheuses d’herbe, etc).

Identifier les espèces animales et le typed’animaux pour chaque activité, etrecommander ces harnachements etéquipements. Etablir un calendrier à respecterconcernant: l’alimentation quotidienne, letravail à fournir et le suivi des réalisations yinclus d’état des animaux. Elaborer unprogramme pratique pour l’utilisationrationnelle des animaux tout le long de l’année.

Elaborer un schéma de formation etrecommander des “messages techniques” debase proposer du matériel de formation (utiliserle manuel modulaire FAO pour la vulgarisationde cette technologie).

Rédiger et présenter en français un rapporttechnique de la mission suivant la structurerequise par la FAO (1. Sommaire, 2. Résumé, 3.Introduction, 4. Réalisations et Conclusions, 5.Recommandations, 6. Annexes). Une disquettecontenant ce rapport en WP 5.1 doit être remiseaux services techniques de la FAO.

Page 11: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Le contexte mauritanien

Généralités

La République Islamique de Mauritanie est unlarge pays couvrant plus de 1 million de km2.connu par son aridité, elle se situe au sud ouestdu désert du Sahara. Le pays est dominé par ledésert, mais avec des côtes océaniques et lefleuve Sénégal dans la partie sud du Pays. Ellecompte environ 2.000.000 de personnes, dont20% vivent dans la capitale, Nouakchott, 20%représentés par des agriculteurs sédentaires dansle sud) et 10% de nomades. La population sedistingue par sa mobilité géographique etprofessionnelle de l’intérieur comme del’extérieur avec des revenus importants. Lesdeux principales industries sont les mines (feret cuivre) et la pêche. Le pays n’a pas atteintl’auto-suffisance alimentaire, il importe environ70% des céréales.

Les Régions Agricoles

Il y a quatre régions agricoles. La plus grandepartie mais aride se trouve au nord. Lapluviométrie est très faible moins de 100 mm.L’agriculture est pratiquée seulement autour desoasis. Où la culture du palmier dattier, dumaraîchage, des céréales telles que le blé etl’orge et fruitiers sont pratiquées.

Le Sud et le Centre qui représentent ladeuxième plus grande zone agricole est unezone agro-sylvo-pastorale. L’élevage nomade etsemi-nomade de chameaux, de chèvres et demoutons y de pratique. Lapluviométrie annuellefluctue entre 100 mm et 300 mm. Lestroupeaux de chèvres et de moutons se trouvent

principalement au sud. Dans ces zones descultures de derrière barrage sont pratiquées. Lesorgho et le mil sont cultivés dans les bas fondsou derrière les diguettes. Des légumes sontégalement cultivés dans les zones les plushumides ou autour des points d’eau.

La troisième et plus petite zone agricole setrouve au sud est du pays, près de la frontièreavec le Mali. Cette zone reçoit 300 à 500 mmde pluie, ce qui permet à la population de sesédentariser et pratiquer des cultures de sorghoet mil sous pluie. Cependant, durant cesdernières années la moyenne pluviométrique

Animal Traction Development 11

Carte 2. Mauritanie régions administrativesT = Trarza; B = Brakna; A = Assaba

Go = Gorgol; Gu = GuidimakaHG = Hodh Gharbi; HC = Hodh Chargui

Carte 1. L’Afrique, Mauritanie, Nouakchott et NémaCarte 3. Mauritanie:

la pluviométrie en millemetres

Page 12: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

dans cette zone est tombée à moins de 300 mm.L’élevage des troupeaux y est également trèsimportant.

La partie sud est localisée sur le long du fleuveSénégal. Ici, la pluviométrie est de 200 à 500mm (souvent 600 mm avant la sécheresse desannées 70). Dans cette zone, le sorgho, le mil,l’arachide sont cultivés en sous pluie.Cependant, la proximité du fleuve (défluents etaffluents) permet les cultures irriguées de riz etd’autres céréales. C’est la plus grande régionagricole en terme de production où plusieurspérimètres irrigués environ (14.000 hectares)ont été établis ces dernières années dans le butd’accroître la production du riz..

L’élevage

La plus grande partie des animaux domestiquesest constituée de moutons et de chèvres (9millions). Les bovins (1,1 million) et leschameaux (1,1 million) sont élevés pour leurviande et leur lait. Une petite partie deschameaux est utilisée comme la monture etpour le transport. Les ânes sont partout et sontutilisés partout dans le pays (même àNouakchott). Ils sont utilisés pour le transportet pour monture. Il n’y a pas de statique sur lenombre exact d’ ânes, selon le consultant, ilssont estimés à environ 250.000 têtes. Un petitnombre de chevaux (peut être 25.000) utilisécomme monture et de trait existe dans les villeset villages du sud.

12 Paul Starkey

La traction animale en Mauritanie Introduction

Page 13: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Réalisations et conclusions

La traction animale en Mauritanie

Pendant des siècles, les animaux ont été utilisésen Mauritanie comme moyen de transport, etmoyen d’exhaure d’eau des puits profonds. Lechameau et l’âne ont été toujours des animauxconnus pour le travail. Le cheval et le boeufjusqu’à présent utilisés ont toujours servis pourle transport. Avec le nombre croissant denomades qui se sédentarisent et l’utilisation desgros camions pour le transport et ledéveloppement du commerce transsaharien,l’utilisation du chameau a graduellementdiminué. Cependant, le chameau joue encore unrôle important dans le transport des nomades,des pasteurs dans les zones sahéliennes etsahariennes.

Les charrettes

Les charrettes tirées par des animaux ont étéintroduites depuis la période coloniale mais surune petite échelle. Depuis les indépendances en1960, il y eut probablement moins de 1000charrettes, et depuis le nombre de charrettesasines et équines a radicalement augmenté. Unrapport (BIANQUIS, 1979) mentionnel’existence de 27 charrettes asines et équines,estimation basée sur les importations duSénégal entre les années 60 et 70. Actuellementselon l’auteur du même rapport, on les estime à75.000 (cette estimation est basée sur lapopulation asine et les observations sur leterrain et le nombre de charrettes dans les zonesurbaines ou rurales). Certaines charrettes sontimportées du Sénégal par des privés, maisbeaucoup d’autres sont fabriquées dans de petitsateliers locaux. Les charrettes sont conçues surle modèles Sénégalais SISCOMA/SISMAR quiutilisent les châssis en métal et une plate-formeen bois et de une barre métallique constituantl’essieu qui portent les pneus.

L’augmentation très rapide des charrettes asineset équines est remarquable et est l’oeuvred’entrepreneurs très actifs et ce sansintervention du gouvernement. Les charrettesasines coûtent environ 25.000 ou 35.000ouguiyas. Présentement on estime qu’une valeurde 2000 millions d’UM (soit 15 Million dedollars US) a été investie ces 20 dernièresannées. La plus grande majorité de cescharrettes ont été probablement achetées cash,

dans la mesure où les facilités de crédit pouracheter ces charrettes sont presque inexistantes.Ce qui est un grand investissement de la partdes populations rurales et des transporteursurbains, démontrant ainsi la capacité de cesderniers à investir sur les technologiesprofitables.

Les charrettes ont considérablement augmentéla capacité des ânes à transporter l’eau, lefourrage, les produits agricoles, le matériel deconstruction, les marchandises, les personnes etdes ordures ménagères. Les ânes et (leschevaux à un degré moindre) jouent maintenantun rôle extrêmement important dans leséconomies urbaines et rurales de la Mauritanieoù la tendance actuelle est l’accroissement dunombre de propriétaires de charrettes asines.

L’énergie animale dans la production agricole

Avant les années 60 on aurait cru peu ou sinonà la non existence de l’énergie animale pour lelabour et le sarclage en Mauritanie. Cependant,l’utilisation en était très limitée vers la fins desannées 50. Par exemple à Djigueni, dans leHodh Chargui les agriculteurs rapportent quel’énergie animale était introduite par lesautorités coloniales en 1958. Aussi à partir dela fin des années 50 l’utilisation de l’énergieanimale s’est répandue d’une manièrespontanée dans la partie sud-est du pays àtravers les contacts entre paysans Mauritanienset leurs voisins du Mali. On dit qu’il y avaitque 214 charrues d’origine malienne qui étaientutilisées dans le Hodh Chargui en 1961(BIANQUIS, 1979)

Le Hodh Chargui et l’opération Charrue

L’adoption spontanée de la charrue fut facilitéeen 1965/1966 par l’opération charrue basée àNéma, en zone agricole du sud-est du pays. Leprojet était financé par la Banque Nationale deDéveloppement. A cause du succès qu’il aconnnu après l’indépendance, le projet futfréquemment mentionné par les cadres duMDRE lors de la mission.

L’opération charrue n’était pas un projetnational typique parce ce que la zone étaitbeaucoup plus influencé par le Mali, trèsproche. Les populations des 2 cotés de la

Animal Traction Development 13

Page 14: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

frontière sont très liées, et durant lacolonisation, la zone était administrée à partirde Bamako. Et en plus, le Gouvernementconscient des mouvements des personnes surles frontières, voulait particulièrementencourager les gens à s’installer dans les partiesMauritaniennes.

Bien que le consultant ne soit informé de lapublication de rapport relatif à l’opérationcharrue, mais des souvenirs personnels font étatd’une intéressante archive au MDRE.

Les agriculteurs ont bénéficié d’un crédit surtrois ans pour l’achat de boeufs et de charrues.Les charrues sont fabriquées par SISCOMA(Sénégal) et EBRA (France). Il y’eut aussi desréférences de charrues à Balac, Fonder etHuard. En 1965, six cents charrues CFOOOPdu Sénégal furent distribuées. En 1966, centsoixante dix charrues CFOOOP, cinq centsEBRA et cent semoirs SUPER ECO furentdistribués. Des pièces de rechanges furentstockées pour la vente et une assistance futfournie aux artisans locaux pour la maintenancedes équipements. Le support des artisans futabandonné pour des raisons de logistique(Bianquis,1979).

Des essais sur production du fumier de ferme,production arachidière, construction dediguettes et l’utilisation de semoirs et de houesSine 7 furent aussi conduits et ce jusqu’en1970.

Il est connu par le personnel du MDRE et leagriculteurs que l’opération charrue a encouragéles agriculteurs à se sédentariser à l’intérieur dela Mauritanie, ce qui a permis uneaugmentation rapide des productions et uneaugmentation des superficies cultivées. A courtterme, le surplus ne put être absorbé par lemarché local.

Les années consécutives de sécheresse ternirentcette euphorie qu’ a connu l’opération charrue.Bien que les années de sécheresse soientpassées, la pluviosité n’est pas revenue à sonniveau normal. Le figures du MDRE des 20dernières années ont indiqué moins de 300 mmde pluie dans les sud-est (voir carte) qui aréduit considérablement le potentiel agricole dela région.

Bien qu’un intérêt soit porté à la tractionanimale aussi bien par les agriculteurs que leMDRE au Hodh Chargui, les services sontdevenus aléatoires. Les agriculteurs deviennentdépendants du Mali pour les équipements et lespièces de rechanges. Pourtant, la technologie de

la traction animale persiste dans la zone deDjiguéni. Dans le cas où les agriculteurs nesont pas propriétaires d’animaux, ilsempruntent ou louent ces derniers des parentset des voisins. On estime le nombre de charruesau Hodh Chargui à 2000, bien que desestimations précises ne soient disponibles.

Les agriculteurs affirment qu’ils entraînent lesanimaux pour trois ans et les maintiennent autravail pendant huit autres années. Le boeuf estl’animal le plus utilisé mais parfois le taureauqui sera castré plus tard est aussi utilisé. Lecheval, l’âne et le chameau sont utilisés mais leboeuf est resté le plus populaire.

Les artisans locaux réparent les charrues,fabriquent les jougs et les pièces travaillantesdes charrues. Ils sont aussi capables defabriquer des charrues mais ils sont limités parle manque matière première. Ainsi donc, lescharrues fabriquées par les artisans sontachetées du Mali.

Une gamme d’équipements de traction animaleest connue des paysans, mais la charrue à socest la plus connue. La charrue est parfoisutilisée pour le désherbage des cultures plantéesmanuellement. Au moment où les agriculteurspensent à des alternatives (diminuer l’érosionéolienne), ils pensent que le problème principalest d’obtenir les pièces détachées pour leséquipements.

Le Guidimaka

Le Guidimaka est frontalier au Mali (ausud-est) et au Sénégal par le fleuve (ausud-ouest). Dans une certaine mesure le sud-estdu Guidimakha est similaire au sud du HodhChargui parce que la pluviométrie est suffisantepour la culture du sorgho et du mil oùl’influence du Mali est très forte.

A la fin des années 70 et au début des années80, un programme financé par une ONGBritannique (WAR ON WANT) a introduit latraction animale dans le Guidimaka. Environ 70charrues principalement (les HouesOccidentales et 20 charrues types Mali) furentvendues à crédit entre 1979 et 1982(DUFUMIER, 1983). Cependant, l’utilisation aconnu des difficultés parce que les paysanspréféraient garder la méthode traditionnelle desemis direct après les pluies précoces. Lelabour est pratiqué seulement à la fin des semis.L’utilisation de l’énergie animale pourdésherbage et le sarclo-binage étaitencourageant (DUFUMIER 1983).

14 Paul Starkey

La traction animale en Mauritanie Réalisations et conclusions

Page 15: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

En dépit des résultats peu viables duprogramme Britannique WAR ON WANT, latraction animale semble s’être répandue dans leGuidimaka. Selon les sources du Ministère duDéveloppement Rural et de l’Environnement, lapartie du Guidimaka se trouvant à la frontièremalienne est (non visitée par le consultant)connue comme zone où l’utilisation de l’énergieanimale est la plus utilisée. Les paysansutilisent les boeufs et les charrues achetés auMali pour cultiver le sorgho et le mil. Danscette même zone, le cheval et l’âne sont lesprincipaux animaux de trait. Cette technologies’est répandue principalement par des contactset des visites entre paysans. Contrairement auHodh Chargui il n’y a pas eu de promotion oude programme de soutien du MDRE pour lavulgarisation de la traction animale.

Gorgol, Brakna et Trarza

Le long du fleuve Sénégal, de l’Est(GOURAYE) à l’Ouest (Rosso et au delà), il estcommun à ce que les familles soientpropriétaires d’ânes et des chevaux pour letransport. Il a été noté une rapide augmentationdes charrettes ces 20 dernièresannées. De mêmeces animaux travaillent les sols légers etsablonneux pour la production en sous pluie dusorgho, du mil et des arachides. Les chevauxsont plus forts et plus rapides mais beaucoup

plus chers. Par contre les ânes sont plusdisponibles et moins chers. Le paysans qui nepossède ni équipements ou animaux les louedes voisins.

L’équipement le plus utilisé est la houeoccidentale originaire du Sénégal, qui sertprincipalement au labour et au désherbage.Quelques semoirs Super ECO sont utilisés,bienque le semis manuel soit commun. Certainséquipements sont fabriqués et/ou maintenus pardes forgerons locaux.

L’utilisation de l’énergie animale le long dufleuve Sénégal est une pratique récente (ces 20dernières années) qui ne s’est répandue qu’àtravers les contacts entre paysans et les visitesdes ces derniers au Sénégal. Cette adoption futaccélérée par le manque de main d’oeuvre dansles villages d’où les jeunes regagnent les villesà la recherche du travail.

Il est difficile d’estimer l’étendue del’utilisation des animaux pour le labour sur lesplateaux, mais, il est certain qu’elle se répand.Par exemple, dans le village de NIABINA prèsde Kaédi, (Gorgol), la plupart des paysansdésherbent le mil avec un soc en forme de Vtiré par des chevaux ou des ânes. Cependant,dans ce village et dans d’autres le semis manuelest une pratique traditionnelle.

Les systèmes de production du riz

Systèmes mécanisés

De grands périmètres irrigués totalisant environ1.4000 hectares y inclus ceux de Kaédi, Boghéet Rosso ont été implantés le long du fleuve parla SONADER. Les plus grandes surfacesirriguées se trouvent à Rosso. Ces périmètresont les caractéristiques suivantes en commun.

Le nivellement a fait appel à de grandsmouvements de terre (graders). L’eau estpompée du fleuves Sénégal (ou bien à partir deses affluents) vers les canaux d’irrigation. Lapréparation initiale du sol pour nivellement desparcelles se fait sur des sols secs ou aprèspré-irrigation en utilisant les tracteurs et descharrues à disques. La seconde étape inclutl’utilisation du hersage.

L’étape finale de nivellement s’effectue à lamain après irrigation. L’ensemencement etl’épandage des fertilisants se fontmanuellement. Le repiquage est pratiqué dansla zone de Kaédi (le riz repiqué est moins

enherbé et plus productif). Les herbicides sontgénéralement utilisés pour aider à contrôler lesmauvaises herbes. La moisson des grandspérimètres se fait à la moissonneuses batteusesoù elles sont disponibles sinon manuellement.

La SONADER qui était impliquée dans ledéveloppement des infrastructures s’estdésengagée graduellement et a cèdé celles-ciaux utilisateurs (coopératives et grands privés).

Le système n’a pas réussi comme envisagépour plusieurs raisons. Les grandes productionsqui en théorie sont possibles durant la saisondes pluies n’ont pu être réalisées par lespaysans. D’après eux cette production a chutéde 5 à 2 tonnes à cause de multiples facteurstels que les adventices, les conditionschangeantes des sols, des pertes dues auxoiseaux, les problèmes liés à irrigation et audrainage, le calendrier cultural (attente demachines), utilisation inappropriée des engraiset détérioration de la qualité des semences.Plusieurs paysans ne font qu’une culture par an,

Animal Traction Development 15

Réalisations et conclusions La traction animale en Mauritanie

Page 16: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

craignant ainsi les dégâts d’oiseaux. Ceciengendre un grand impact économique surl’effectivité des coûts d’utilisation des terres,des motopompes, des tracteurs etmoissonneuses batteuses dont le capital doitêtre récupéré.

Les problèmes de mécanisation.

Des unités de maintenance viables à des coûtsabordables doivent être établies pour la lourdemachinerie (tracteurs et moissonneusesbatteuses). La SONADER et les donateurs ontinitialement fournis les machines et pièces derechange directement en outre passant lesagences locales. Le marché fut fragmenté parl’introduction de différentes marques detracteurs et de moissonneuses batteuses. Ceci ainduit à une compétition vive sur le marché cequi a élevé le coût du stockage des piècesdétachées.

Selon les paysans et l’AGETA, le manque depièces détachées est un problème majeur. Lecas similaire existe actuellement au Sénégal oùla production du riz est affectée par ladévaluation du franc CFA.

Les fournisseurs locaux affirment qu’il n’y apas de problèmes de pièces détachées, arguantqu’ils ont des stocks suffisants et peuventobtenir des pièces spéciales dans une semaine.Ils blâment les propriétaires des engins de nepas assurer les maintenances routinières et dene pas résoudre le problème au moment qu’ilfaut mais de se limiter aux solutions simplesmoins coûteuses. Cependant, ceci peutconstituer des facteurs limitants, mais leconsultant conclut qu’il y aurait des piècesdétachées mais à des degrés divers selon lesmachines et les différentes agences.

Il apparaît (à partir de cette courteinvestigation) que les fournisseurs qui sontcapables et motivés à assurer la maintenance deces machines sont ceux qui disposent euxmêmes de périmètres actuellement enproduction et/ou louent ces mêmes machines.Ces derniers ont un intérêt à mainteniropérationnelles ces machines et à garder unstock de pièces en place. Cependant, unconsensus clair n’émerge pas quant à ladéfinition des meilleures machines et pièces.

Il y a très peu d’évidences qui supportent que leprivé, la coopérative ou le donateur aient choisiles machines sur la base de leur possibilitélocale de maintenance. Le coût, la disponibilitéet d’autre facteurs semblent être importants aumoment de l’achat. Ainsi les pressions de

compétitions sur les agences locales à mieuxfaire sont faibles et au détriment des usagers.

Bien que le problème de maintenance et depièces de rechanges soit réel, le Consultant estd’opinion que ceci soit un symptôme demanque de profitabilité de la machinerie. Dansla même région, les camions et taxis broussesopèrent correctement sans trop de problèmesmécaniques et avec des revenus substantiels.Les transporteurs, les mécaniciens et lesfournisseurs de pièces pour auto ont rapidementsolutionné le problème de maintenance et depièces. Ce n’est pas simplement une questionde critique à l’égard des vieux et inutilisablesvéhicules qui sont maintenues opérationnelles.

Le problème majeur de mécanisation à grandeéchelle apparaît comme étant un manque dejustification économique. Si deux cultures paran avec un rendement de six tonnes par hectarepouvait être fait, le riz serait profitable et lesservices assurés. Dans ce cas, les fournisseurslocaux assureront certainement la disponibilitéet la fonctionnalité de la machinerie.

Coût de la mécanisation à grande échelle

Aucun rapport relatif aux coûts économiques dela mécanisation du riz n’est disponible dans lepays. Cependant, un économiste de L’ADRAOest organisée étudie l’économie de la rizicultureirriguée. Ainsi l’ADRAO doit être contactéepour plus d’informations. Des étudeséconomiques ont été réalisées par l’ISRA duSénégal et le projet ARPON au Mali.

En ce moment, il n’est pas possible d’obtenirdes détails sur l’économie de la production duriz sur la base de l’utilisation actuelle moyenne.Tableau 1 et 2 indiquent des ordres de grandeurrelatifs aux estimations de coûts impliqués surla base des informations fournies. Lesestimations peuvent être naturellement remisenten cause, mais ce qui est important c’estd’avoir une idée d’ensemble plutôt que desestimations spécifiques. Les coûts se rapportentsur les modèles courrants en hors taxe.

Les coûts du travail doivent être raisonnables,le paysan affirment que deux heures par hectarepour le labour, 30 mn pour le hersage et 1heure pour la récolte sont à titre indicatifsuffisantes. Les figures pour la récolte peuventêtre optimistes, les agriculteurs suggèrent que 5heures par jours sont raisonnables à conditionque tout soit en ordre. La consommation decarburant approche le standard international quiest de 20 litres/ha pour le labour, 15 litres/hapour le hersage et 13 litres/ha pour la récolte.

16 Paul Starkey

La traction animale en Mauritanie Réalisations et conclusions

Page 17: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Animal Traction Development 17

Réalisations et conclusions La traction animale en Mauritanie

Tableau1. Coûts relatifs à la possession et l'utilisation d'un tracteur en Mauritanie

Supposition initiale basée sur 5 ans

10000500025001250Vie d'un tracteur (heures de travail)

20001000500250Heures effectives par an

800400200100Hectares labourés/pulvérisés par an

7777Carburant consommé par heure (litre)

2222Heures par ha labouré

0.50.50.50.5Heures par ha pulvérisé

8000000800000080000008000000Coût d'un tracteur neuf (UM)

000 UM000 UM000 UM000 UMCalculs du coût annuel

Dépréciation annuelle

160016001600160020% du coût/an

Intérêt

40040040040012% sur 50% du capital

Réparations/maintenance

200020002000200025% coût initial par an

Assurance et sécurité

2402402402403% capital par an

Carburant

84042021010560 UM/litre

Lubrifiants

178422% du coût du carburant

Conducteur/main d'oeuvre

150150150150150000 par an

5247481846044497Total coût annuel

7122345Coût effectif par ha labouré

Tableau 2. Coûts relatifs à la possession et l'utilisation d'une moissonneuse en Mauritanie

Supposition initiale basée sur 5 ans

400020001000500Vie d'une moissonneuse (heures de travail)

800400200100Heures effectives par an

800400200100Hectares récoltés par an

12121212Carburant consommé par heure (litre)

1111Heures par ha récolté

11000000110000001100000011000000Coût d'une moissonneuse neuve (UM)

000 UM000 UM000 UM000 UMCalculs du coût annuel

Dépréciation annuelle

220022002200220020% du coût/an

Intérêt

66066066066012% sur 50% du capital

Réparations/maintenance

275027502750275025% coût initial par an

Assurance et sécurité

3303303303303% capital par an

Carburant

336168844260 UM/litre

Lubrifiants

73212% du coût du carburant

Conducteur/main d'oeuvre

180180180180180000 par an

6463629162066163Total coût annuel

8163162Coût effectif par ha récolté

Page 18: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Bien que le coût du transport et des voyagessoient importants, ils sont ignorés pour lesbesoins de simplicité de calculs.

Les estimations standards sont utilisées pour lecalcul des intérêts, de dépréciation et demaintenance. Le taux d’intérêt est un tauxfavorable. Une durée de vie moyenne de 5 anset un taux de 25% de réparations et demaintenances sont raisonnables compte tenu desconditions de travail difficile et desinfrastructures fragiles. Cependant, quelquesmachines persistent longuement tandisqued’autres deviennent inopérationnelles en moinsde temps.

En nous basant sur les modèles présentés, lesprix actuels (sans le carburant ) de 4.000 UMpour le labour, 2.500 UM pour le hersage et12.000 UM pour la récolte ne sont viables quesi la machinerie atteint sa productivité (800 hapar an pour chaque labour et chaque hersage etenviron 600 ha pour la récolte). Ces figures nesont pas atteintes jusqu’à présent.

Par exemple, la ferme de M’Pourié considère200 à 300 ha par tracteur par an êtreraisonnable et 250 ha par an pour unemoissonneuse batteuse (l’année dernière 4moissonneuses ont récolté 900 ha). D’autresfigures confirment 150 à 300 ha êtreraisonnables pour une moissonneuse en bonétat. Cependant, plusieurs pannes sontcommunes. La coopérative de BREUN disposed’un tracteur non destiné à la location (achetéen 1991) et d’une moissonneuse (1992) quipeut être louée pour une superficie de 160 ha.L’année dernière elle ne l’a pas été. Le coûtélevé et la baisse de la production expliquentpourquoi les services viables ne sont pasdisponibles et c’est pourquoi les paysans,coopératives et les fournisseurs nerenouvellement pas leur machinerie.Présentement, il apparaît que la location de lamachinerie induit une déplétion du capital etnon une accumulation. Bon nombre debusinessmen sont d’accord là dessus.

Bas profits des tracteurs et des moissonneusesbatteuses

Il apparaît que les coûts réels de lamécanisation sont plus grands que ceux desprix affichés par les contractants. Cetteapparente anomalie peut s’expliquer par le faitde l’absence de contractants spécialisés dont lerevenu dépend seulement des contrats. Cescontractants sont principalement des entreprisespossédant des équipements et assurant ainsi une

production à temps : la sous location représentesimplement un moyen de gain de revenu (ou deprestige social) une fois que leur propre travailest terminé.

Une seule exception prouve la règle à Kaédi.Ceci concerne un entrepreneur-agriculteur quifut assisté par un crédit pour l’achat dequelques tracteurs pour la sous location. Sansdépréciation, il trouva aberrant que son revenun’était pas suffisant pour le paiement desintérêts. Il faillit simplement à son prêt (sansconscience claire). Ceci n’est pasparticulièrement une histoire surprenante ouinhabituelle.

Le fait que les coûts de la mécanisation soientélevés, ne veut pas dire qu’ elle n’est pasprofitable, particulièrement si les coûts ducapital initial sont ignorés. La coopérative deBREUN a exploité 160 ha l’année dernière,pour un coût total (inclus le remboursement duprêt) de 52.000 UM à l’ha. Le rendement du rizétait de 2,6 tonnes par ha environ, ramenantainsi le revenu brut à environ 104.000 UM parha. Les adhérents obtinrent un revenu de50.000 UM à l’ha. Cet exemple doit êtreconsidéré avec précaution, compte tenu duremboursement à effectuer sur le créditd’acquisition de la moissonneuse (1.700.000UM par an), la vulnérabilité des machines vis àvis des pannes et des facteurs externes dont ellea peu de contrôle.

La profitabilité de la production du riz estgrandement influencée par un bas rendement.Selon les personnes contactées, les basrendements de 1,5 à 2 tonnes par ha sont dusaux manques (ou au coûts élevés de) herbicideset la pauvreté des sols. Un homme d’affairesqui s’investit pour la première fois enriziculture a connu des pertes dues aux coûtsélevés de production et de bas revenus.

La disponibilité effective de mécanisation àgrande échelle est la plus grande à Rosso où lescoûts sont les plus bas. Ceci, parce que Rossoest mieux desservi. Les coûts réels deviennentplus élevés vers l’Est. Actuellement il n’y a pasde moissonneuse batteuse basée à Kaédi. Enthéorie, elles peuvent être fournies à partir deRosso via Nouakchott. En pratique cet exerciceest peu rentable si la demande au niveau deRosso est faible. Ainsi, en l’absence desubvention pour la location, les agriculteurs deKaédi doivent s’attendre à des coûts élevés demécanisation.

18 Paul Starkey

La traction animale en Mauritanie Réalisations et conclusions

Page 19: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Autres expériences régionales

Certains pays africains ont une expérience dansl’utilisation du tracteur en riziculture. Il y a peud’exemples (s’il existent) de mécanisationprofitable et viable en riziculture à grandeéchelle.

L’exemple le plus éloquent est juste à côté dufleuve Sénégal, autour de Matam, Podor et dansle Delta. De façon similaire à la zone de Rosso,le tracteur a été longtemps utilisé en productionrizicole. Cependant, de récents rapportsindiquent que le tracteur Sénégalais survit et estvictime de la dévaluation, des bas rendementsde riz et le manque de récoltes multiples.L’évidence anecdotale qui revient le plussouvent est le manque de pièces de rechange auSénégal.

Les tracteurs ont été introduits en production duriz en Gambie et au Mali. Dans aucun des cas,il n’y a pas d’évidence claire que le paysan oul’entrepreneur puisse remplacer le tracteurexistant à partir des profit obtenus del’utilisation de celui-ci chez les petitsproducteurs.

Beaucoup de producteurs de riz en Afrique del’Ouest ont importé de grandes moissonneusesbatteuses mais qui ne sont pas économiquementviables et mal adaptées au conditions locales.Contrairement aux batteuses VORTEX quisemblent avoir du succès dans plusieurs pays,notamment au Mali. Et avec toutes cettetechnologies beaucoup de rizières en Afrique del’Ouest sont récoltées manuellement.

Systèmes intermédiaires mécanisés

Le tracteur et la moissonneuse utilisés dans lesud Mauritanien sont relativement de grosengins. Il existe dans le monde des systèmesintermédiaires avec une force plus réduite àquatres roues ou des tracteurs à deux roues pourle labour ainsi que de petites moissonneuses. Laplupart sont d’origine Sud Est Asiatique, maiscertains sont fabriqués en Europe et enAmérique (principalement pour les producteurspériurbains et les terrains de golf).

l’utilisation du tracteur à deux roues pour laproduction du riz se répand dans plusieurs paysen Asie. Certains pays Africains ont été dotésdeces machines pour essai. Cependant, à laconnaissance du Consultant, ils ne se sont pasavérés effectifs sur le plan coût dans lesconditions africaines. Le projet ARPON auMali a testé quelques tracteurs à deux roues dela Thaïlande, mais il s’avère tôt de conclure surla viabilité économique de ceux-ci.

Il apparaît que sous les conditions économiqueset technologiques des systèmes de productionde riz en Afrique, l’utilisation de lamécanisation ne se justifie économiquementque par l’utilisation des tracteurs moyens etgrands.

Dans les circonstances actuelles il n’est pasrecommandé à ce que la Mauritanieexpérimente les systèmes motorisésintermédiaires. Cependant, elle doit suivre leprogrès accompli dans les autres pays de larégion (notamment au Mali) pour qu’elle puissebénéficier du développement dans ceséquipements. Des suggestions relatives àl’accumulation d’informations dans ce domaineà travers des voyages d’étude et l’organisationd’un réseau ne seront que bénéfiques.

La traction animale en production duriz

Le cas de l’énergie animale

Selon les personnes contactées durant lamission, il n’y a pas de paysans qui utilisent lesanimaux dans rizières dans la zone de Rosso.On croyait généralement que les sols étaienttrès lourds et que les superficies grandes pourles animaux. En plus, les animaux etéquipements convenables n’étaient pasdisponibles et la nourriture des animaux dans larégion une contrainte. Les agriculteurs ontconnu l’énergie mécanique pour produire le rizet ne souhaiteraient pas abandonner cettepratique au détriment de l’énergie animale.

Le Consultant accepte certains points, etconvient qu’il n’y a pas une urgence à utiliserl’énergie animale à grande échelle dans laproduction du riz. Cependant, ce sujet demandeà ce qu’on fasse encore des recherches.

L’agriculture hautement mécanisée enproduction de riz par des petits exploitants enMauritanie doit être prouvée pérenne etprofitable à le long terme. Bon nombre decadres du MDRE et de privés doutent de laviabilité de la mécanisation à long terme.Cependant, les sources d’énergie sont largementdisponibles et utilisées et leur échec n’a pasencore été conclusif.

Pour que la traction animale soit attractive, lecoût de la motorisation doit augmenter et ladisponibilité de celle-ci décroître. Ceci sembleinévitable si les forces du marché prévalent. Sil’agriculteur devrait choisir entre lamécanisation et l’usage de ses mains, la tractionanimale serait une alternative de choix. La

Animal Traction Development 19

Réalisations et conclusions La traction animale en Mauritanie

Page 20: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Gambie, le Mali et ailleurs ont connu ce genrede situation.

L’énergie animale peut être utilisée pour de trèsgrandes surfaces, pourvu qu’il y ait un nombresuffisant de main d’oeuvre et animaux. Ainsidonc, l’énergie animale serait plus convenablepour les petites exploitations ou les périmètresfamiliaux de 1 à 10 ha. Dans le cas d’unimpératif économique, il ne serait pasimpossible dans un moyen terme d’opter pourla traction animale en défaveur du tracteur dansla production du riz. (Par exemple, au Cuba lenombre de boeufs de trait a doublé dans lestrois dernières années à cause des circonstancesd’économie changeante). Cependant, cesconditions économiques ne sont pas apparentesen Mauritanie où les systèmes de productions àpetites échelles sont évidents.

Opérations et équipements

Il n’y a pas de problème fondamental relatif àl’utilisation de l’énergie animale qui ne puisseêtre résolu compte tenu de l’existence desfacteurs suivants: la source d’énergie (typed’animal et nombre), l’équipement et la gestionde l’eau. La combinaison qui convient peut setrouver dans les tests locaux qui se sont prouvéseffectifs sous les mêmes conditions.

L’énergie animale peut être effectivementutilisée pour le labour (avec une houe), lehersage, le planage et le transport. Cestechnologies sont éprouvées en Afrique del’Ouest et leur transfert ne peut être que directen Mauritanie.

Le semoir à plusieurs rangées et le distributeurd’engrais ont été utilisés au Mali (projetARPON), mais ils n’ont pas été largementadoptés. Il serait plus approprié de faire recoursau repiquage.

Des repiqueurs manuels et à traction animalesont disponibles en Asie, mais ils sontgénéralement très compliqués. Quelques uns ontété testés en Afrique de l’Ouest, mais aucun n’aété adopté à grande échelle. Aucune tentatived’introduction n’a été tentée en Mauritanie,mais l’expérience d’autres pays peut êtreconcluante (voir recommandation du voyaged’étude).

Malheureusement, les équipements de récolte àtraction animale n’ont jamais été utilisés enAfrique de l’Ouest. L’énergie requise pour lesfaucheuses et les batteuses est assez élevée. Deséquipements motorisés et à traction animale ontété développés mais leur viabilité doit être

prouvée. Les recherches sur les possibilités del’utilisation des animaux pour la récoltepeuvent être entamées en utilisant laméthodologie proposée, mais à ce stade, aucunerecommandation ne peut être formulée pour laMauritanie.

La batteuse diesel VORTEX qui est montée auMali a eu du succès. Ceci implique que larécolte à la main et le battage mécaniquepeuvent être viables en Mauritanie et cesoptions doivent faire l’objet de recherche encollaboration avec le Mali et le Sénégal.

Les animaux

En première instance, le boeuf local estl’animal qui convient le plus. Quelquesagriculteurs utilisent l’âne sur les plateaux maisils ne s’avèrent pas puissants pour la riziculture.Les chevaux sont généralement utilisés pour lescharrettes et peuvent être utilisés (quelqueschevaux sont utilisés dans les rizières enIndonésie et en Gambie) mais il est préférabled’utiliser les boeufs dans les conditionshumides.

Les vaches peuvent être utilisées dans lespetites exploitations à long terme. Dans lesconditions où la nourriture est rare, le maintiend’un boeuf pendant toute l’année et pourquelques semaines de travail peut ne pas sejustifier sous de telles circonstances, par contre,une vache bien nourrie peut produire du lait,procréer et avec peu de travail être plusprofitable. La plupart des animaux impliquésdans les rizières en Indonésie et en Egypte sontdes femelles. Les vaches sont de plus en plusutilisées en production de riz au Bangladesh.Elles sont aussi utilisées dans les petitesexploitations au Maroc et dans certaines régionsdu Sénégal. Cependant, elles n’interviennentque pour un travail de raffinement après celuides boeufs.

La race la plus appropriée est celle qui estdisponible et la moins coûteuse. La race peules’est avérée efficace dans certaines régions.Présentement, les mâles sont vendus très jeunespour leur viande (2 à 3 ans). Ces animauxpeuvent être revendus pour un double prixquatre ans après. Les paysans préfèrent garderces animaux plus longtemps. Ce qui évitera undressage supplémentaire des nouveauxanimaux, mais aussi réduira les ventesd’animaux matures.

Le problème majeur pour les animaux de traitest le manque de nourriture. En saison sèche,les pâturages deviennent rares. Un marché pour

20 Paul Starkey

La traction animale en Mauritanie Réalisations et conclusions

Page 21: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

le fourrage sec existe déjà, y inclus paille deriz. Ils sont destinés aux bovidés, équidés, ovinset caprins et une portion destinée àl’exportation (à Nouakchott et probablement auSénégal aussi).

Les infrastructures pour la production du riz(terres, machines et motopompes) ne sont pasutilisées en saison sèche à cause des dégâtsd’oiseaux. Ces ressources peuventprofitablement employées pour la production defourrage qui sera commercialisé, compensantainsi les coûts de production. Une partie de cefourrage pourra être retenu pour les animauxdomestiques.

Une fois que ce fourrage sera disponible enquantité, le potentiel d’utilisation des animauxde trait dans la production du riz sera grand.Les revenus seront importants dans lesconditions locales si le double objectif del’utilisation de la vache et la culture fourragèrede légumineuses est économiquement visé.

Dans la zone de Rosso où le tracteur estdisponible et où la demande en fourrage estgrande, il est peu probable que l’énergieanimale soit populaire. Cependant, l’utilisationdes boeufs pour le planage qui se faitmanuellement peut être intéressant. Les boeufssont efficaces pour le planage avec deséquipements simples et dont l’opération de basene requière pas de dressage.

Economie de l’énergie animale

Il est beaucoup plus difficile d’estimer le coûtde l’énergie animale que le coût d’un tracteur.Avec les tracteurs, la plupart des coût sontexternes (coût de la machine, pièces etcarburant) et sont relativement fixes. Seulementune petite proportion est locale (main d’oeuvreet réparations) qui est assurée par un personnelavec un salaire fixe. Avec l’énergie animale peude coûts sont externes et fixes (coût de la maind’oeuvre).

En théorie, les coûts relatifs aux animaux sontceux liés à la main d’oeuvre locale pour opérerles équipements et le maintien des animaux. Detels travaux sont rarement accomplis à tempsplein avec un personnel payé. Les membres dela famille du paysan (parfois les enfants) ou lestravailleurs engagés à travers les arrangementsvillageois sont ceux qui s’acquittent de ce genrede travail. Les animaux doivent être entretenuschaque jour de l’année, mais rarement untravail payé s’effectue pour le maintien de cesderniers. Parfois la main d’oeuvre familialegratuite est utilisée pour cette objectif et

quelque fois les boeufs pâturent en communavec les troupeaux du village.

Le coût de l’alimentation varie énormément.Dans beaucoup de pays africains, les boeufss’alimentent à partir des pâturages sous lasupervision d’un berger payé où le coût del’aliment n’est pas valorisé. Il est inhabituelpour les boeufs d’être alimentés à partird’aliments achetés. Cependant, en riziculture oùtrès peu de pâturages existent, il est questionque l’alimentation provienne des résidus despérimètres qui peuvent être valorisés. Leschevaux de trait urbain et périurbain et les ânessont journalièrement et rationnellement nourrisà partir d’estimations raisonnables pendant lapériode de travail.

Les coûts relativement bas des animauxpeuvent être correctement estimés, mais pourles boeufs cette tendance peut être négative surune période de quatre ans (généralement lesboeufs sont appréciés en valeur dans lespremier quatre ans de travail et peuvent êtrevendus avec profit). Les chevaux et les ânes sedéprécient au bout de leur vie de travail environ8 à 10 ans en Mauritanie. Cependant, le rôleprincipal des chevaux et des ânes le long del’année est le transport et leur utilisation pour lelabour est certainement une activité secondaire.Dans de telles circonstances, il n’est pas réalistede charger un capital annuel et un coût demaintenance pour le labour. Il serait plusapproprié d’utiliser les coûts marginaux ou uneproportion des coûts annuels.

Comme résultat de toutes les variables locales,toutes estimation de budget relative auxanimaux tendent à être fonction du coût estiméet de la main d’oeuvre utilisée. L’énergieanimale peut apparaître coûteuse si une maind’oeuvre annuelle salariée au tauxréglementairel est assurée et si les coûtsannuels sont imputés à la production.

La traction apparaît moins coûteuse si la maind’oeuvre familiale est assurée, assumant que lesanimaux sont utilisés principalement pour letransport. Des budgets illustratifs sont fournis(Tableau 3) mais doivent être considérés avecprécaution.

Le problème des devises

La plupart des coûts des tracteurs sont descoûts d’importation (tracteur et carburant),tandisque les coûts des animaux sont deslocaux (travail et aliments). Pour chaque1.000UM dépensés pour l’utilisation ou la

Animal Traction Development 21

Réalisations et conclusions La traction animale en Mauritanie

Page 22: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

location d’un tracteur, presque tout est exporté.Pour chaque 1.000UM dépensé sur la propriétéou la location d’un animal de trait, presque toutreste dans le pays et dans la communautérurale. Même si les coûts financiers sont lesmêmes, la viabilité et les bénéficeséconomiques sur les animaux de trait sont plusgrands.

Travail manuel

L’agriculture manuelle est par défaut une optionde production du riz en l’absence de l’énergieanimale ou de motorisation. Les opérations depréparation du sol, semis, repiquage désherbageet récoltes peuvent être exécutéesmanuellement. Les systèmes agricoles enAfrique de l’Ouest et en Asie dépendententièrement de l’énergie humaine. De grandessuperficies peuvent être ainsi préparées pourvuque la main-d’oeuvre soit disponible.L’agriculture manuelle peut être rentable etproductive en terme de terre et capital, bien quel’efficacité soit inférieure à celle des systèmes àtraction animale et motorisés.

Dans le Sud Mauritanien, la disponibilité de lamain d’oeuvre peut être un facteur limitant. Lapréparation du sol et la récolte constituent desgoulots d’étranglement en production du riz. EnMauritanie, la récolte est la contrainte

principale pour des raisons technologiques (plusde tracteurs que de moissonneuses) etéconomiques (à la différence de la récolte, lapréparation du sol suit de grandes dépensessaisonnières). Plusieurs agriculteurs ou hommesd’affaires affirment avoir connu ces problèmeset font recours à la main d’oeuvre sénégalaisepour les récoltes. Ils affirment aussi que c’estune opération très coûteuse à cause du nombrede jours pour effectuer les différentesopérations de coupe, de transport et de battageet la prise en charge par le paysan de lanourriture et accessoires des travailleurs.

Ce problème de main d’oeuvre est le résultat duniveau et rapide développement infrastructurel.Le marché du travail, les populations locales etla sédentarisation n’ont pas pu encore eul’opportunité de s’ajuster à la demande (etavantages) des grandes exploitations de la zoneirriguée. Si la production du riz estintrinsèquement profitable dans le Sudmauritanien, l’offre et la demande doivents’équilibrer par l’apport de la main d’oeuvresaisonnière migrante.

L’introduction des batteuses motorisées,mentionnées plus haut, (prouvée efficace dansla région) rendra l’alternative de la maind’oeuvre plus facile comparée à l’utilisation dela moissonneuse.

Système de culture pluvial et de derrière barrage

Au Sud du pays, aux frontières maliennes etsénégalaises, le agriculteurs sont conscients del’utilisation des animaux pour les cultures souspluie de sorgho et mil.

A la frontière malienne, les agriculteurs duHodh Chargui et du Guidimaka ont toujourspossédé la charrue souvent achetée au Mali.Ces équipements sont utilisés pour le labour etle désherbage. Les boeufs sont généralementachetés pour ce travail. Après plusieurs années,ils sont revendus à profit.

L’usage des boeufs au Gorgol et Brakna est trèsrare ou inexistant, mais quelques agriculteursutilisent les chevaux ou les ânes. Les chevauxsont plus puissants et plus rapides à conditiond’en pouvoir acquérir. Les ânes sont moinschers et disponibles. La houe occidentale enprovenance du Sénégal est le principaléquipement, mais la Houe Sine à 7, la charrueen forme-V et semoirs sont aussi utilisés. Leschevaux et les ânes sont principalement destinés

au transport, leur utilisation en agriculture estsecondaire.

Le semis manuel est toujours d’usage dans lesud mauritanien. Il est considéré moins coûteux(seulement la pioche et la main d’oeuvre sontrequises) et flexible (le semis peut commencern’importe où si les conditions du sol sontconvenables). Dans les zones où le boeuf estutilisé, les semis se font après le labour,tandisque d’autres sèment directement.

La traction animale qui s’est répandue depaysan à paysan continue sa progression. Bienque bon nombre parmi eux ne l’ont jamaisutilisé, et/ ou l’ont peu connu.

Il n’y a pas de raisons techniques apparentes dela non utilisation de la traction animale dans leSud mauritanien en culture de sous pluie. Lafamiliarité avec les équipements et leurdisponibilité sont les principales contraintes.

22 Paul Starkey

La traction animale en Mauritanie Réalisations et conclusions

Page 23: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Animal Traction Development 23

Réalisations et conclusions La traction animale en Mauritanie

Tableau 3. Calculs des coût de possession et d'utilisation des animaux en Mauritanie

Sorgho/MilSorgho/MilSorgho/MilRizRizCulture principale

563104Dimension du champs

1 cheval2 ânes1 âne2 boeufs2 boeufsAnimaux de trait

Suppositions initiales

35000700070003500035000Prix d'achat par animal (UM)

10000007000070000Prix de vente par animal (UM)

87744Années de travail

1020156727Jours de travail par an

0.50.30.20.30.3Superficies cultivées par jour (ha)

0.30.3Superficies nivellées/malaxées par jour (ha)

563104Hectares travaillés par an (propre champs)

80008000800080008000Coûts nouvels équipements (UM)

20004000200010001000Coûts nouvel harnais (UM)

Calcul coût annuel équipements

Dépréciation annuelle équipements

1200120012001200120015% coût par an

Dépréciation annuelle harnais

40080040020020020% coût par an

Intérêt sur équipements et harnais

60072060054054012% sur 50% capital

Réparation/maintenance

2000240020001800180020% coût initial par an

Calculs coût annuel des animaux

Coût capital animal

-17500-17500Les boeufs s'apprécient au bout de 4 ans

714320001000Les ânes et chevaux se déprécient au bout de 7ans

Coût intérêt animal

21008408404200420012% sur 50% capital

Assurance (risque) et habitat

1750700350350035005% du capital par an

Gestion/santé

400020001000800080004000 UM par boeuf/cheval

1000 UM par âne

1919310660739019401940Coût total annuel (sans main d'oeuvre)

383917772463194485Coût effectif par ha labouré

Coût main d'oeuvre et supplément aliment

Coût supervision annuelle

150001500015000150001500030 jours effectifs de main d'ouvre à 500 UM

Main d'oeuvre pour le labour

50001000075003333313333500 UM par jour de travail

Suppléments aliment/coût gestion

2000150011253333133350, 75, 200 UM par jour de travail pour le boeuf, âne, cheval

4119337160310155360731607Coût total annuel (avec main d'oeuvre)

823961931033853617902Coût effectif par ha labouré

62394110658829444360Coût par ha si main d'oeuvre à 250 UM

NOTES

Les prix de animaux et des équipements sont obtenus lors de la mission

Pas de considération faites pour les coûts et bénéfices des animaux de transport

Pas de considérations faites pour les coûts et revenus associés à la location des animaux

Page 24: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Fourniture d’aliments

Compte tenu des efforts que fournissent lesanimaux, l’aliment bétail peut constituer unecontrainte économique à l’usage de la tractionanimale. Elle est économique parceque lesagriculteurs sont déjà conscients de l’apport desupplément d’aliments à apporter. Un marchéd’aliment bétail existe dans la région où le foinnaturel, résidus de récoltes et graines sontdisponibles.

Nourrir les animaux de trait est profitable àcourt terme. Cependant, les avantages del’alimentation des animaux pour des opérationsagricoles sont moins claires. Les stratégiesdépendent du gain de temps et l’augmentationde la production en comparaison auxalternatives manuelles. Si le bénéfice del’utilisation des animaux est considéré commemarginal, le agriculteurs seraient réticents àinvestir dans les aliments pour ces opérations.

Pour ces raisons, des recommandationsspécifiques ne seront pas formulées quant àl’amélioration de l’aliment bétail. En tous cas,toute méthode pour améliorer la nutrition desanimaux de trait ne doit pas être spécifique auxopérations agricoles. Tous les moyensd’amélioration à la portée des transporteurs etdes paysans propriétaires d’animaux serontrapidement adoptés.

Introduction de la traction animale

Dans certaines zones (telles que N’neikatt,Boudhirwa dans le Gorgol) l’énergie animalepourrait être introduite pour le système deculture derrière barrage. Les ânes constituentles animaux de choix du fait de leur

disponibilité. L’utilisation des bovins peut êtreconsidérée où ils existent. Les boeufs seraientutiles pour la confection des diguettes, bien quequelques ânes puissent le faire.

Les agriculteurs de H’Neikat pensent que leurterrain est lourd pour permettre une telleintroduction, néanmoins, des mesurescorrectives peuvent y être apportées en utilisantune combinaison appropriée d’équipements.

La meilleure méthode d’identifier la bonnecombinaison est le fait de permettre au paysanplusieurs options. Il est recommandé à ce quela Coordination du PSSA discute despossibilités avec l’ISRA et la SISMAR duSénégal et la DRSPR/IER, Mali. L’option àadopter serait la houe occidentale ou la lamesimple pour un ou deux ânes ou un cheval.Pour la confection de diguettes, une charruetirée par deux ou quatre ânes, un cheval ou unepaire de boeufs serait recommandé.

Les paysans du Hodh Chargui seraient prêts àtester la billonneuse. Cependant, l’expériencedes pays voisins doit être revue avant l’achat deces équipements.

Toute introduction dans ce système doit tenircompte de celle en vigueur dans la région. Elledoit être acceptable par les agriculteurs. Pour letravail d’un âne ou d’un cheval, une simplebande pectorale du harnais peut être utilisée(voir annexe). Pour deux ânes, un evener doitêtre utilisé. Si quatre ânes sont attelés, il seraitmieux de les harnacher par paire, en tandem.Le joug utilisé pour les boeufs au HodhChargui est approprié.

Problèmes techniques, vulgarisation, formation et

recherche

Harnachement

Il n’est pas évident que le modèle existant deharnachement (bande de poitrine pour leséquidés les jougs pour les boeufs) soit unecontrainte à l’utilisation de l’énergie animale enMauritanie. De tels systèmes sont largementusités dans la région et dans le monde. Bienque d’autres meilleurs systèmes soientdisponibles (colliers pour les équidés qui sontefficaces mais chers), changer ainsi l’attelagen’est pas une priorité.

Quoique le système soit effectif, certainsexemples individuels apparaissent inefficaces

ou même cruels dûs à leur pauvre fabrication,maintenance et installation. Il est plus profitablede consolider l’actuel système que de lechanger

Certaines charrettes asines causent dessouffrances aux animaux. La position de laselle et la façon de sa fixation à l’arbre font quela ferraille touche la croupe de l’âne lui causantdes blessures. Sans altérer la longueur del’arbre, la selle peut être décalée en arrière ouen ajustant la position de fixation de l’arbre.Ceci constitue un thème éducationnel que

24 Paul Starkey

La traction animale en Mauritanie Réalisations et conclusions

Page 25: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

malheureusement les usagers des charrettesasines ne semblent par connaître.

Vulgarisation et formation

Actuellement, l’institution nationale deformation des vulgarisateurs n’est pasproprement opérationnelle. L’école Nationale deFormation et de Vulgarisation agricoles deKaédi (ENFVA) entreprend une enquête visantà identifier les priorités et les besoins enformation et par la suite développera unnouveau programme qui sera basé sur lesrésultats de l’enquête.

Tous les vulgarisateurs contactés ont souligné lanécessité de formation en traction animale. Cequi doit inclure toutes les différentes options dela traction animale (obtenues à travers lesdocuments ou le voyage d’étude). Ces optionsdoivent se baser sur les connaissances localesdans ce domaine (Hodh Chargui et Guidimaka).

Il est probablement très tôt d’organiser uneformation spéciale sur le tas dans le domaine dela traction animale. Cependant, des documentset manuels peuvent être disponibilisés pourinformations complémentaires.

Il sera envisagé dans une année d’impliquerquelques vulgarisateurs dans les testsd’équipements en culture de riz et de souspluie. Le voyage d’étude proposé fournira à cesagents des outils directs pour (les participants)et indirects pour (les non participants) deformation. Des connaissances additionnellesseront acquises en travaillant avec lesagriculteurs.

Après un année de test, les connaissancesacquises seront partagées par l’organisationd’un atelier. A ce stade, de larges discussionspeuvent être entreprises relatives à lavulgarisation et la formation. Ainsi donc, lepetit groupe de vulgarisateurs forts de leurconnaissance seront capables de partager leursconnaissance avec d’autres.

Manuels de formation

Lors de la formation des vulgarisateurs, latraction animale était considérée comme unsujet mineur. Les animaux de trait (boeufs,chevaux et ânes) n’étaient pas normalement

entretenus à l’ENFVA et toute leçon de pratiqueétait limitée à l’identification et au réglage deséquipements. Les étudiants n’ont jamais eu àleur disposition des livres ou manuels relatifs àla traction animale. Les notes de leçonsdidactiques ont été basées sur les manuels deCEEMAT (1971,1974). Le personnel del’ENFVA est peu informé de l’existence despublications en langues françaises relatives à latraction animale. Une liste de ces dernières estannexée au rapport

Le manuel modulaire de formation de la FAOn’est pas connu en Mauritanie (le consultant adéposé une copie en anglais à la Coordinationdu PSSA). Ce manuel est uniquement édité enanglais, les versions en arabe et en françaisn’ont pas été produites.

Pour rendre le manuel plus approprié pour lesbesoins de la Mauritanie (et d’autre pays enAfrique de l’Ouest), il est utile d’y inclure desmodules relatifs à l’utilisation de la tractionanimale dans la production du riz.

Recherche

La recherche en traction animale n’est pasconnue en Mauritanie. Cependant, des réponsesdoivent fournie quant au présent et futur rôledes animaux de trait dans la production du riz,le labour du sol et le transport. Le besoinimmédiat en recherche fondamentale ou enstation dans ce domaine ne se fait pas sentir.Une approche participative d’utilisation de latraction animale est requise et qui sera suivie detests d’adaptation au champs. Une telleméthodologie combinée avec celle du réseauinternational de traction animale doit êtrerecherchée.

Les institutions de recherche existantes(CNRADA et DRFV) ont été contactées durantla mission. Elles ont exprimé l’intérêt qu’ellesportent au sujet mais reconnaissent leur limitedans ce domaine. Pourtant ces institutions sontactivement impliquées dans le planning etl’implantation des investigations relatives à latraction animale en Mauritanie. Il est possibleque d’autre études soient entreprises à partirdes enquêtes de diagnostiques initiaux et desessais en champs.

Animal Traction Development 25

Réalisations et conclusions La traction animale en Mauritanie

Page 26: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Recommandations

Les systèmes de production du riz

Evaluation des expériences régionales

Les ressources humaines et économiqueslimitées de la Mauritanie ne justifient pas unvaste programme de recherche sur le rôle desanimaux de trait (ou production mécanisée duriz). Elle doit surtout compter sur lesexpériences des pays voisins en adaptant cestechnologies bien éprouvées à ses conditionslocales. Cette approche demande une grandeconnaissance des expériences de ces pays quiseront acquises à travers un réseau.

Le moyen le plus rapide et le plus efficaced’obtenir ces informations serait l’organisationd’un voyage d’étude (1-3 semaines) dans lespays voisins. Ces visites concerneront aussibien les institutions (gouvernementales et nongouvernementales) impliquées dans lavulgarisation, recherche et la formation que leagriculteurs utilisateurs de cette technologie.

Voyage d’étude: systèmes de production de riz

Il est recommandé l’organisation rapide d’unvoyage d’étude dans les projets rizicoles et dansles stations de recherche en plein champs de larégion. Les plus importants sont au Mali (leprojet Arpon, Ségou et le IER/DRSPR), auSénégal (ISRA, SAED et le projet de Matam,Iles Amorphil, Podor) et en Gambie (JahalyPacharr).

Le projet Arpon semble être le plus intéressantdu point de vue de la traction animale(plusieurs milliers de boeufs de trait) etopérations mécanisées. Les contacts appropriéspeuvent être menés à travers les gouvernementset/ou la FAO. Des informations relatives à lacoopération technique hollandaise sont fourniesen annexe. Un voyage de deux à trois semainesserait réaliste.

Le petit groupe de personnes (5 à 6 personnesvoyageant dans un seul véhicule) doit êtrechoisi. Ce groupe doit inclure le Coordinateurdu PSSA et un ou plusieurs personnesintéressées et influentes parmi les agriculteursmembres des coopératives impliquées dans laproduction du riz et encadré par le PSSA. Dansla mesure du possible, deux personnes duMDRE et de la SONADER doivent êtreimpliqués pour les besoins du suivi ultérieur du

programme. Et si possible, il faut que le paysanqui sera choisi soit quelqu’un qui est intéressépar le planage à la traction animale (et/ou lelabour) et disposé à faire la culture fourragère.

Il serait aussi intéressant pour une question desuivi de recherche et formation d’y inclure lepersonnel du CNRADA, la DRFV et del’ENFVA.

Le groupe se doit d’acquérir les exemples detechnologies les plus intéressants vues.Celles-ci pourront être testées en Mauritanie.

Atelier régional

Il est recommandé à ce que la FAO siège et laReprésentation de la FAO explorent les optionspour l’organisation d’un atelier régional Ouestafricain qui aura pour but d’échanger desexpériences et de revoir d’une manière critiquel’utilisation de l’énergie animale en productionrizicole. Il n’est pas dit que la Mauritanieaccueille l’atelier, mais elle y participera et peutêtre co-financera celui-ci. Un tel atelier peutêtre soit organisé au Sénégal ou au Mali.

Les participants à cet atelier doivent êtrechoisis (par ordre d’importance descendant àpartir de la Mauritanie) et sera composé despaysans suivants: Mauritanie, Sénégal, Mali, laGambie, Niger, Guinée, Guinée Bissau, SierraLeone et Côte d’Ivoire.

L’atelier peut être organisé en collaborationavec le Réseau Ouest Africain de tractionAnimale et l’ADRAO. Les organisateurs del’atelier doivent considérer l’option de sitesmultiples et/ou des excursions de terrain pourles travaux de l’atelier.

Pour la tenue d’un tel atelier, le supporttechnique et financier peut être solliciteé àpartir des nombreuses agences nationales,régionales et internationales. Il est recommandéà ce que le Programme d’Aide de la Hollande(DGIS) soit parmi les premières à être contactéet pour les appuis techniques s’adresser àIMAG-DLO. Cette institution a une longueexpérience en traction animale et peut pourvoirde bons conseils au PSSA. Il est bien entenduque le conseiller du DGIS concerné par laMauritanie est basé à l’Ambassade du Royaumede la Hollande au Sénégal et il très familiariséavec le projet Arpon au Mali qui a reçu des

26 Paul Starkey

Page 27: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

conseils techniques de IMAG-DLO. Desadresses dont disponibles en annexe.

La mécanisation à grande échelle

Il n’est pas recommandé à ce que le PSSA soitimpliqué dans la mécanisation à grande échelle.Si elle doit être fonctionnelle, le grand besoinsera pour un secteur privé viable. Des mesuresà court terme pour l’approvisionnement enéquipements et pièces de rechanges par uneimportation directe ne sera pas productif à longterme. Cette activité compliquera le problèmedu développement de l’agriculture mécanisée.

Ainsi toute intervention relative à l’agriculturemécanisée doit être planifiée par le MDRE (etles donateurs associés) et être implantée par lesprivés locaux dans un esprit compétitif saint.Ceci est particulièrement important pour touteimportation d’équipements, de pièces derechanges et les contrats de maintenancesassociés.

Utilisation de l’énergie animale dans lariziculture

Il est recommandé à ce qu’un programmesimple soit initié à l’intention d’un paysan pourétudier le potentiel existant en matière detraction animale en riziculture. En collaborationavec le PSSA, la DRFV, le CNRADA et laSONADER, ce programme pourrait êtrevalablement exécuté.

En première instance, il sera demandé à despaysans sélectionnés d’essayer le boeuf pour leplanage du riz irrigué. Si le besoin se fait sentir,le projet FED de Podor au Sénégal a une bonneexpertise en la matière.

Le projet peut aider pour la formation et lafourniture des équipements convenables, maisles animaux et la main d’oeuvre doiventprovenir des paysans. Des exemplesd’équipements sont mentionnés en annexe, maisla décision finale interviendra après le voyaged’étude au projet ARPON au Mali.

Une fois que le boeuf est disponible, le projetpeut suggérer un essai sur l’utilisation de lacharrue à soc pour la préparation du sol enpré-irrigation. Le système de gestion des terresà adopter doit être déterminé après le voyaged’études dans les paysans voisins (projet FEDet projet ARPON). L’accent sera mis surl’utilisation de la traction animale sur le rizrepiqué.

Production de fourrage

Présentement la rareté des aliments bétail peutconstituer une contrainte à l’utilisation à grande

échelle des animaux de trait en riziculture dansle sud mauritanien. C’est le même problèmedont fait face les pays voisins.

Le PSSA, en collaboration avec les autrestructures (DRFV, SONADER, CNRADA)doivent initier des études relativesl’introduction de la culture fourragère enrotation avec le riz. Ce qui constituera uneèculture de récupération», (utilisant l’humiditérésiduelle) telle que Macroptiliumatropurpureum (Afrique Agriculture, 1995).Alternativement, elle peut être doublementutilisée comme fourrage et alimentationhumaine (exemple niébé ou arachide). Comptetenu de l’existence d’un marché d’alimentsbétail, une simple spéculation irriguée defourrage peut être possible.

La première activité est de passer en revuel’expérience du Sénégal, de la Gambie et duMali durant le voyage d’étude. Si cela estnécessaire, les options de production defourrage en saison sèche par les paysans sousforme d’essais peuvent être initiés.

Evaluation du système de labour

Le cheval et l’âne sont largement utilisés enMauritanie pour le labour en culture sous-pluie.L’utilisation de ces animaux va augmenter dansles prochaines années. Dans de tellescirconstances, il y’a deux principales optionsapproches qui permettront à l’approched’évoluer et de se répandre: l’évaluation dupaysan de la technologie et le transfert detechnologie de paysan à paysan.

Après discussions avec les paysans intéressés,ceux qui sont choisis seront invités à choisirparmi différents équipements qui sont prouvéspopulaires dans d’autres pays. Tels équipementsne doivent pas faire l’objet de promotion, maisprésentés comme option alternative. Une petitequantité d’équipements peut fiare l’objet detests qui par la suite permettront auxagriculteurs de décider d’eux mêmes del’opportunité de d’adopter ou de laisser.

Dans la zone de H’Neikat et Boudhirwa où latraction animale n’est pas utilisée, le transfertde connaissance sera à travers les visites depaysan à paysan. Ces derniers pourront visiterles localités voisines où la traction animale estde pratique. Selon les besoins, un agriculteur duvillage visité pourra initier les autres. laprocédure pourra être supervisée par l’agent devulgarisation. Cette approche semble être plus

Recommandations La traction animale en Mauritanie

Animal Traction Development 27

Page 28: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

effective que la formation formelle et les visitesdu vulgarisateur.

Cette approche permettra de sélectionner lesmeilleurs équipements convenables. Dans detelles circonstances, une assistance pourrait êtrenécessaire pour aider au choix d’équipementsefficaces et durables. Ceci doit impliquer lescommerçants locaux/les hommes d’affaireset/ou les artisans locaux. Hors de la préparationdu voyage d’étude, le Coordinateur du PSSAdoit tenter de collecter toutes les informationsrelatives au labour en culture sous pluie. Il doitdiscuter avec l’ISRA et la SISMAR (Sénégal)et DRSPR/IER au Mali. Dans la mesure dupossible, des équipements doivent être obtenuset testés en Mauritanie. Les équipements àtester doivent inclure la houe occidentale, lahoue Sine 7 du Sénégal et la houe localementfabriquée du Mali.

Atelier sur l’utilisation de l’âne

Le Coordinateur du PSSA ou un autre collèguedoit considérer participer à un atelier surl’utilisation de l’âne qui doit se tenir enEthiopie au début du mois de Mai 1997. Durantcet atelier, plusieurs équipements tels que lescharrues, les sarcleuses seront démontrées etdiscutées. Il sera aussi question deséquipements développés au Zimbabwe, Niger etBurkina Faso. Ce serait une opportunité dediscuter des options d’équipements pour laMauritanie. Après cet atelier, les équipements

les plus appropriés seront alors obtenus durantla campagne agricole 97. L’atelier sera organisésous les auspices du Réseau Sud et Est Africainde Traction animale et d’autres informationsseront fournies par le consultant.

Vulgarisation et manuels deformation

IL est recommandé à ce que le PSSA et/ou laFAO-Mauritanie obtienne des copies (listesannexée) des manuels de vulgarisation et deformation en version française. Des copiespeuvent être disponibilisées soit auxbibliothèques de l’ENFVA, CNARADA,MDRE et la FAO.

Il est demandé à la FAO Rome de produire uneédition française du manuel modulaire desanimaux de trait de la FAO. Et si possibleéditer une version en langue arabe.

Il est aussi recommandé à ce que la FAO Romefasse des modules couvrant l’utilisation de latraction animale en système de production duriz. Ce qui servira à beaucoup à la Mauritanieet à d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest.L’atelier régional proposé pour l’Afrique del’Ouest pour l’utilisation des animaux de traiten production du riz pourrait servir de forum oùdes définitions claires des ces modules serontprésentés pour la préparation finalisées demanuels et des documents.

28 Paul Starkey

La traction animale en Mauritanie Recommandations

Page 29: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Annexes

Animal Traction Development 29

Page 30: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Personnes contactéesEly Ould Ahmédou, Directeur DRAP et Coordinateur

PSSA, MDREAbou Yéro KIDE, Coordinateur Adjoint du Programme

Special Sécurité Alimentaire (PSSA), DRAP/FAONourredine KADRA, Représentant FAO, NouakchottDr. Dieydi DIAGANA, Chef du Service Amélioration des

Ressources Animales, DRAP, MDREDr. Mamoudou KANE, Chef de Division Recherche

Vétérinaire et Zootechnique, DRFV, MDREDr Moctar FALL, Directeur Adjoint, DRAP, MDREBaro Amadou BACHIROU, Agro-économiste et

consultant, Programme Special Securité Alimentaire,

DRAP/FAODr BA Mamoudou Yéro Besse, Directeur Adjoint, DRFV,

MDREDr Jean Claude CROUAIL, Conseiller Technique, DRAP,

MDRESIDIA ould Youssouf, Directeur des Etudes et de Stages,

ENFVA de KaédiMOHAMED El Moctar Ould Moustapha, Chef Division

Aménagements Ruraux, ENFVA de KaédiBRAHIM O/ Ahmed, Directeur Regional, SONADER,

KaédiHabiboullah O/ KERIM, Chef Service Exploitation,

SONADER,Tidjane Kao DIAGANA, Commerçant et cultivateur,

KaédiAbdoulaye MANGASSOUBA, Chef Service

Vulgarisation, Délégation MDRE, KaédiAmadou Boubou FALL, Technicien Specialisé

(Agriculture), Délégation MDRE, KaédiAhmed Salem BRAHIM, Commerçant et Agriculteur,

KaédiDIALLO Mamadou, Technicien Specialisé (Elevage),

Délégation MDRE, KaediKHADIM o Mahamedden, Agent de Vulgarisation de

Base, H’NeikattPENDA, Agent de Vulgarisation de Base, BouguidraISSELMOU Ould Demba, Agent de Vulgarisation de

Base, MaghamaMAMOUNI Ould Soulé, Agriculteur, H’NeikattALIOUNE ould Ciré, Agriculteur, H’NeikattGHADY ould Hamad, Agriculteur, H’NeikattCHEIBANY ould Ciré, Agriculteur, H’NeikattSIDI MOHAMED Ould Soulé, Agriculteur, H’NeikattHAMAD Ould Boirik, Agriculteur, H’NeikattZEINY Ould Sidi Chein, Agriculteur, H’NeikattHAMDOU Brahim Ould Bilal, Agriculteur, Boudhirwa IIMOHAMED Ould Moilid, Agriculteur, Boudhirwa IINAJI Ould Abdi Ould Maham, Agriculteur, Boudhirwa IINAJI Ould Abdi Ould Maham, Agriculteur, Boudhirwa IIYARBA Ould Messoud, Agriculteur, Boudhirwa IISIDI Ould R’chid, Agriculteur, Boudhirwa IIBRAHIM Ould R’chid, Agriculteur, Boudhirwa IIBOUBAKAR Ould Mabrouk, Agriculteur, Boudhirwa IIYOUBA Ould Douweihi Agriculteur, Boudhirwa IIMEKEYIN Ould R’chid, Agriculteur, Boudhirwa IIMOHAMED Ould H’Meida, Agriculteur, Boudhirwa IAHMED Salem, Agriculteur, Boudhirwa IN’DIAK Ould M’Bareck, Agriculteur, Boudhirwa IMOHAMED Ould Samba, Agriculteur, Boudhirwa IDEMBA Ould Fatma Agriculteur, Boudhirwa IBAKRINE Ould Sabar, Agriculteur, Boudhirwa I

DIALLO Abou M’berry, Chef Division des Systèmes de

Production et de Transfert de Technologie,

CNRADA, KaédiAbou Oumar N’GAM, Chef Division Semencière et des

Ressources Phytogénétiques, CNRADA, KaédiAminettou Ahmed ELY, Responsable du Centre de

Documentation, CNRADA, KaédiTOURE Sanounou, Chef Division Méthodologie,

CNRADA, KaédiAHMED Salem Ould Mohamed Abdallali, Chef Service

Exploitation, SONADER, RossoCHEIKH Ould Moussa, Superviseur de vulgarisation,

Direction Régionale SONADER Trarza, RossoFERRON Jean-Pierre, Centre de Formation Machinisme

Agricole, AGETA, RossoJacques MAUBUISSON, Conseiller technique, AGETA,

RossoAHMEDOU ould Hamada, Commerçant et Agriculteur,

RossoBA Oumar Haiba, Chef du Département Machinisme,

Ferme M’Pourié, RossoBA Bocar Soulé, Directeur Général, Ferme M’Pourié,

RossoMOHAMOUD, Chef d’Agence SPIA, RossoMOHAMED Salem, Chef d’Agence SODIAP, RossoMOHAMED ould Moujtaba, Chef d’Agence Deutz-Fahr,

Société TAWFIQ, RossoMadiagne DIAGNE, Président Coopérative, Breun Gouer,

RossoIssa MBODJ, Vice-Président Coopérative, Breun Gouer,

RossoIbrahima FALL, Trésorier Coopérative, Breun Gouer,

RossoAmadou DIAGNE, Sécrétaire Général Coopérative, Breun

Gouer, RossoAbdoulaye BA, Vulgarisateur, Breun Gouer, RossoMOMMOH o/ Hamahoullah, Délégué Régional, MDRE,

Trarza, RossoSaid FALL,Président Coopérative GarakDiokel DIAGNE, Président Coopérative TounguèneSALICK Ould Aleyatt, Paysan, Mousfeya, DjiguenniMAATA Ould Messoud, Paysan, Mousfeya, DjiguenniCHEIKHNA Ould Abeidella, Paysan, Mousfeya,

DjiguenniBRAHIM Ould Mohamed Sid’ahmed, Artisan, DjiguenniLEILLE Ould Sidi Ould Daff, Artisan, DjiguenniMAHFOUDH Ould Deye, Artisan, DjiguenniISSA Ould Khalifa, Artisan, DjiguenniKHALIHLOUMOU Ould Ahmedou, Artisan, DjiguenniOUMAR Ould Mohamed Baba, Agent de Vulgarisation de

Base, DjiguenniBA Moussa, Chef Service DRAP, Délégation MDRE

NémaSY Brahim Bowa, TS Superviseur, Délégation MDRE,

NémaMed MAHMOUD Ould Mohamed, TS Superviseur,

Délégation MDRE NémaMed LEMINE, Elevage, Délégation MDRE NémaMoussa Père NDIAYE, Chef Service de Vulgarisation,

NémaZEID Ould Messoud, Délégué Regional, MDRE, Assaba,

KiffaLIMAN Ould Abdawa, Consultant National

PSA/DRFV/MD

30 Paul Starkey

La traction animale en Mauritanie Annexes

Page 31: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

ISGAGH Ould Hamoud, Responsable Animation Rurale,Projet Assaba, Kiffa

Itinéraire de la missionMardi 25 juin 1996

Voyage Reading-London-Amsterdam-Casablanca-Nouakchott

Mercredi 26 juin 1996

Rencontres Nouakchott(FAO, PSSA, DRAP-MDRE)

Jeudi 27 juin 1996

Rencontres Nouakchott(DRFV-MDRE, DRAP-MDRE)

Vendredi 28 juin 1996

Observations de traction asine, Nouakchott

Revue des documents, Nouakchott

Samedi 29 juin 1996

Voyage Nouakchott - Kaedi

Dimanche 30 juin 1996

Rencontres Kaedi(Délégation MDRE, SONADER, ENFVA)

Voyage Kaedi - H’Neikat

Réunions avec agriculteurs

Lundi 1er juillet

Visites de terrain, H’Neikat

Voyage H’Neikat- Kaedi

Rencontres Kaedi (CNRADA)

Voyage Kaedi - Rosso

Mardi 2 juillet 1996

Rencontres Rosso(SONADER, AGETA, fournisseurs)

Visites de terrain et discussions avec agriculteurs,Trarza

Mercredi 3 juillet 1996

Visites de terrain, Trarza

Rencontres Rosso (MDRE)

Voyage Rosso - Nouakchott

Jeudi 4 juillet 1996

Nouakchott: travail PSSA/FAO

Vendredi 5 juillet 1996

Nouakchott: travail PSSA/FAO

Samedi 6 juillet 1996

Nouakchott: travail PSSA/FAO

Dimanche 7 juillet 1996

Nouakchott: travail PSSA/FAO

Lundi 8 juillet 1996

Voyage Nouakchott - Timbédra

Mardi 9 juillet 1996

Voyage Timbédra - Néma

Rencontres Néma (MDRE)

Voyage Néma - Djiguéni

Visites de terrain

Voyage Néma - Timbédra

Mercredi 10 juillet 1996

Voyage Timbédra - Néma

Rencontres Néma (MDRE)

Voyage Néma - Kiffa

Jeudi 11 juillet 1996

Rencontres Kiffa: Projet Assaba

Voyage Kiffa - Nouakchott

Vendredi 12 juillet 1996

Nouakchott: travail PSSA/FAO

Samedi 13 juillet 1996

Nouakchott: travail PSSA/FAO

Dimanche 14 juillet 1996

Voyage Nouakchott - Rome

Lundi 15 juillet 1996

Réunions FAO Rome

Mardi 16 juillet 1996

Réunions FAO Rome

Animal Traction Development 31

Annexes La traction animale en Mauritanie

Page 32: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Références et bibliographieAfrique Agriculture, 1995. Quel avenir pour les

rizicultures au sud du Sahara? Afrique Agriculture:229: 41-54

Arrif A. and Pascon P, 1985. Exhaure à traction animale:essai de transfert technologique approprié enMauritanie. Direction du Développement, InstitutAgronomique et Vétérinaire

Hassan II, Rabat, Morocco. 68p.

Ashburner J. and Starkey P, 1994. Draught animal powermanual. Food and Agriculture Organization, Rome,Italy. 240p.

Bianquis A. 1979. La culture attelée. Ecole Nationale deFormation et de Vulgarisation Agricoles, Kaédi,Mauritania. 40p.

Dufumier M, 1983. La culture attelée dans le Guidimaka.War on Want, London, UK.12p.

Mallet M, Dufumier M et Reynaud C, 1983.Compte-rendu de l’exposé de MM Dufumier etReynaud sur le War on Want dans le Guidimakha,Mautitanien, Groupe de recherche et de réalisationspour le développement rural dans le tiers monde(GRDR), Aubervilliers, France. 14p.

Lemine M M O M, 1996. Fiche technique: Culture attelée.Département de l’Elevage, Délégation Régionale duHodh Chargui, Ministère du Développement Rural etde l’Environnement, Mauritania. 8p.

Quelques manuels sur la culture atteléeCARDER-Borgou, 1984. Mémento de culture attelée.

CARDER-Borgou, Parakou, Bénin. 108p.

CEEMAT, 1971. Manuel de la culture avec tractionanimale: techniques rurales en Afrique. Centred’Etudes et d’Expérimentation du MachinismeAgricole Tropical (CEEMAT) et Ministère de laCoopération, Paris, France. 336p.

CEEMAT, 1974. Aide-mémoire du moniteur de cultureattelée. Centre d’Etudes et d’Expérimentation duMachinisme Agricole Tropical (CEEMAT) etMinistère de la Coopération, Paris, France. 147p.(texte) and 50p. (schémas).

CMDT, 1990. Mémento techniques culturales à l’usagedes agents d’encadrement agricole. Division deRecherches sur les Systèmes de Production Rurale(DRSPR) et Compagnie Malienne pour leDéveloppement des Textiles (CMDT), Ministère del’Agriculture, Bamako, Mali. 125p.

Dineur B., Morières G. et Canard P., 1976. Guide pratiquede la culture attelée au Bénin. Projet BEN 72.015,Food and Agriculture Organization of the UnitedNations (FAO), Rome, Italy. 84p.

Duchenne T, 1984. Le point sur les harnais pour latraction animale. Dossier No. 5. Groupe derecherches et d’échanges technologiques (GRET),Paris, France. 132p.

FAO, undated (c. 1982). Les bovins utilisés enHaute-Volta pour la traction animale: présentationdes bovins de trait; le choix des bovins de trait; ledressage des boeufs. Projet FAO/UPV/17. Food andAgriculture Organization of the United Nations(FAO), Rome, Italy. 40p.

FAO, non daté (c. 1982). Les bovins de trait: logement etalimentation; hygiène, soins et maladies. ProjetFAO/UPV/17. Food and Agriculture Organization ofthe United Nations (FAO), Rome, Italy. 48p.

FAO, 1983. Le matériel aratoire: la charrue et sonentretien; la houe et son entretien; le butteur et sonentretien; le travail du forgeron. (Booklet and filmstrip). Food and Agriculture Organization of theUnited Nations (FAO), Rome, Italy. 64p.

Gautier D. and Dagba E. F, 1992. Introduction à la cultureattelée. Manuel de culture attelée. Tome 1. Projetamélioration de la culture attelée et promotion del’artisanat rural (FAO projet BEN 84/007), Boko,Benin. 23p.

Gautier D. and Dagba E. F, 1992. Les animaux de trait.Manuel de culture attelée. Tome 2. Projetamélioration de la culture attelée et promotion del’artisanat rural (FAO projet BEN 84/007), Boko,Benin. 68p.

Gautier. D and Dagba E. F, 1992. Les techniquesculturales à la culture attelée. Manuel de cultureattelée. Tome 3. Projet amélioration de la cultureattelée et promotion de l’artisanat rural (FAO projetBEN 84/007), Boko, Benin. 56p.

Gautier. D and Dagba E. F, 1992. Le matériel de cultureattelée, son reglage et son entretien. Manuel deculture attelée. Tome 4. Projet amélioration de laculture attelée et promotion de l’artisanat rural (FAOprojet BEN 84/007), Boko, Benin. 58p.

Gautier D. and Dagba E. F, 1992. Culture attelée etprotection de l’environnement. Manuel de cultureattelée. Tome 5. Projet amélioration de la cultureattelée et promotion de l’artisanat rural (FAO projetBEN 84/007), Boko, Benin. 62p.

Inades, 1983. Gros élevage et culture attelée. Agripromo41. Inades-Formation, Abidjan, Côte d’Ivoire. 24p.

Inades, 1985. La culture attelée. Cours d’apprentissageagricole, Inades-Formation, Abidjan, Côte d’Ivoire.60p.

Mignolet B. and Lecca M, 1986. Sélection et dressage desbovins de trait. Fiche Technique No 1, Ministère del’Agriculture, Niamey, Niger. 18p.

Mignolet B., Lecca M., Ashburner J. and Romero G,1987. Utilisation du matériel de culture attelée. Fichetechnique No. 3, Projet Recherche, Formation etProduction pour l’Utilisation de Matériel Agricole enZone Sahélienne, Tahoua, Niger. 23p.

Mungroop, R. R. 1989. Dressage des jeunes bovins enculture attelée: guide pratique d’un stage de 21 jours.Institut d’Economie Rurale, Bamako, Mali,Compagnie Malienne pour le Développement desTextiles, Bamako, Mali et Institut Royal desTropiques (KIT), Amsterdam, The Netherlands. 62p.(plus 47 minute video).

PROPTA, 1991. Guide pratique de la traction animale.Projet pour la promotion de traction animale(PROPTA), Atakpamé, Togo. 167p.

32 Paul Starkey

La traction animale en Mauritanie Annexes

Page 33: La traction animale en Mauritanie: situation et perspectives · au 17 Juillet 1996 par Paul Starkey, spécialiste de la traction animale pour le compte du Programme Spécial pour

Sambou P, 1981. Dressage des boeufs pour la cultureattelée. Environnement et Développement duTiers-Monde (ENDA), Dakar, Sénégal. 15p.

Sodefitex, 1987. Le livret du vulgarisateur. Société deDéveloppement des Fibres Textiles (SODEFITEX),Ministère du Développement Rural, Dakar, Sénégal.42p.

Starkey P, 1994. Systèmes d’attelage et matériels àtraction animale. Vieweg for German AppropriateTechnology Exchange, GTZ, Eschborn, Germany.278p.

Zweier K, 1986. Manuel des agriculteurs en culture atteléedans la province de Nord-Oust Cameroun. GermanAppropriate Technology Exchange (GATE),Deutsche Gesellschaft für TechnischeZusammenarbeit (GTZ), Eschborn, Germany. 124p.

Adresses et contacts utiles

Quelques contacts familiers avec le NetherlandsTechnical Cooperation Programme et sonimplication dans la production du riz au Mali etau Sénégal

IMAG-DLO (Instituut voor Mechanisatie,Arbeid en Gebouwen)Attention: Aalbert A WANDERSMansholtaan 10-12, Postbus 436700 AA WageningenTHE NETHERLANDSTel: + 31-317-476350

Fax: + 31-317-425670

E-mail: [email protected]

Projet ARPON 3Segou, MaliAttn Mr S ZanenTel/Fax:+ 223 320432

Netherlands Technical Cooperationc/o Mr Van WalsenRoyal Netherlands EmbassyBamako, MaliFax:+ 223 223617

Netherlands Technical CooperationAttn: Mr TemplemanRoyal Netherlands EmbassyDakar, Senegal

Animal Traction Development 33

Annexes La traction animale en Mauritanie