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CENTRE D’ÉTUDES ET D’EXP~RIMENTATION DU MACHINISME AGRICOLE TROPICAL Parc de Tourvoie 92160 ANTONY F I LES EXPLOITATIONS MOTORISÉES DE LA RÉGION D’ODIENNÉ ASPECTS SOCI O-ÉCO N OMIQ U ES I - Ph. BONNEFOND Exirait de Machinisme Agricole Tropical no8 48-49 ---- - \ _- -- -- l. i

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  • CENTRE D’ÉTUDES ET D’EXP~RIMENTATION DU MACHINISME AGRICOLE TROPICAL

    Parc de Tourvoie 92160 ANTONY

    F I

    LES EXPLOITATIONS MOTORISÉES

    DE LA RÉGION D’ODIENNÉ

    ASPECTS SOCI O-ÉCO N OMIQ U ES I

    - Ph. BONNEFOND

    Exirait de Machinisme Agricole Tropical no8 48-49

    ---- - \ _ - -- - -

    l . i

  • LES EXPLOITATIONS MOTORISÉES DE L A RÉGION D’ODIENNÉ

    ASPECTS S0C10-ÉC0 NOMIQ U ES

    Monsieur P. BONNEFOND, du Centre O. R. S. T. O. M. de Petit Bassam, à Abidjan, a été chargé par les autorités ivoiriennes de mener une enquête sur le terrain afin de cerner les conditions de la mécanisation à travers la Côte-d’Ivoire, en général ; il a été amené à étudier le cas particulier présenté par la région d’Odienné. Le présent document est un condensé d’une étude la concernant. Peut-être pourrons-nous publier, un jour prochain, les résul- tats complets de ce travail.

    Si nous faisons paraitre d8s maintenant ce document c’est parce qu’il contient des chiffres sur la motorisation et sur son (i environnement )) dans une région déjà sahélienne de Côte-d’Ivoire. I1 s’y passe (i quelque chose )), en effet, et depuis plusieurs années : une motorisation pour l’exploitation d’une culture vivrière (le riz essentiellement) s’est implantée, parfois spontanément, parfois soutenue par une société de développement (SATMACI, MOTORA- GRI, SODERIZ ...).

    L’A. du rapport que nous publions aurait pu dire en fin d’exposé (i ce n’est pas raisonnable mais il n’y a pas de raison pour que ceci s’arrête D. Ce n’est pas raisonnable car il semble qu’on n’y gagne pas beaucoup d’argent ; les conditions d’équilibre des budgets d’exploitation peuvent inquiéter. Et pourtant, sans qu’on soit dans le cadre d’une opération bénéficiant d’un appui quelconque, des tracteurs agricoles et du matériel s’implantent, disparaissent, reviennent ... dans la région d’Odienné depuis plus de vingt ans. On a souvent parlé d’un pari ivoirien de la mécani- sation. I1 vaudrait peut-être mieux parler, maintenant, d’une approche ivoirienne de cette mécanisation.

    I1 est de toutes façons certain que les pages suivantes intéresseront les Lecteurs de M. A. T. I .:

    N. D. L. R.

    DONNÉES C O N C E R N A N T LA RÉGION D’ODIENNÉ

    Historique et évolution.

    TRACTEURS.

    L’apparit ion des tracteurs dans la Région d‘Odienné date de 1952. Le parc disponible a d’abord augmenté jusqu’en 1957 avant de décroitre jusqu’en 1964; depuis 1965 il augmente chaque année (cf. graphique no 1).

    L’origine de l’utilisation de ce nouveau matériel tient B la fois B une action de l’administration et B des initiatives privées ; lors du redémarrage en 1965, seule l’initiative malinké a joué.

    Le tableau n o 1 montre l’évolution de ce parc : 77 tracteurs ont été achetés dans la région de 1967 B 1971 ( A notre connaissance un seul tracteur RENAULT - d’occasion - a été acheté en 1972, e t trois tracteurs UTB l’ont été en 1973). Le maximum des achats a été atteint en 1969 (20) ; depuis ils décroissent. Les tracteurs immatriculés ne représentent que 77 yo du total.

    Les trois principales marques représentées sont RENAULT, MASSEY-FERGUSON et UTB. L’im- portance de RENAULT diminue au profit de M. F. et plus récemment de UTB. Les puissances quant B elles ont une très nette tendance B augmenter, les paysans préférant de beaucoup les tracteurs B forte puissance pour des raisons certainement plus socio- logiques qu’économiques ou techniques. Tous les tracteurs achetés depuis 1967 sont B roues e t B gas-oil.

    Machinisme Agricole Tropical - N o 48. 3

  • La diffusion spatiale de la motorisation depuis 1967 s’est réalisée surtout vers l’Ouest, à partir de l’axe Nord-Sud Mali-Odienné (cf. carte no 1). De 1967 à 1971, des tracteurs ont été achetés dans 24 villages ; 7 sur S des sous-préfectures ont été touchées, la premiAre concernée ayant été Odienné.

    PROPRIÉTAIRES DE TRACTEURS.

    Le graphique no 2 montre que le nombre d’ache- teurs s’est élevé à 64 pendant la même période (1967-1971). I1 convient d’en ajouter un pour 1972 et deux pour 1973.

    Le nombre moyen de tracteurs achetés par acheteur a une légère tendance à augmenter. Un certain nombre de tracteurs ont été achetés chaque année par d‘anciens acheteurs (67-71 : 14). Toute- fois la concentration des achats est au total assez faible (cf. graphique no 3).

    MATÉRIELS DIVERS.

    En général l’acheteur prend au minimum (et le plus souvent uniquement) une charrue et un pul- vériseur avec son tracteur. Les charrues sont toutes à disques. Parallèlement à l’augmentation de la puissance des tracteurs, les outils utilisés sont de plus en plus lourds (le nombre de disques augmen- tant). L’autre matériel que l’on trouve fréquemment est constitué par les remorques. Les autres outils achetés sont très peu nombreux (cf. tableau no 2). Au total ce matériel d‘accompagnement représente plus de 39 millions F CFA, soit 52 yo de la valeur des seuls tracteurs.

    E n dehors des camions et camionnettes, le maté- riel automoteur est peu important (cf. tableau no 3). La valeur des achats s’élève à plus de i 6 millions F CFA pour la période 1967-1971.

    CAPITAL FIXE D’EXPLOITATION.

    De 1967 à 1971, 300 engins et outils ont été ainsi achetés. Ceci représente une dépense globale de presque 132 millions de F CFA (cf. tableau no 4). L’investissement de base est constitué en moyenne d’un tracteur d’une valeur d‘un million, et de 500.000 F CFA de matériel d‘accompagnement ; le matériel automoteur ne concerne que peu d’ex- ploitations. Compte tenu des frais de crédit (+ S yo) la somme totale à payer s’élève à 142,7 mlliions ; la somme effectivement déboursée au 1/7/71 s’élevait à 103,5 millions (73 yo) ; celle réglée au 1/4/72 se montait au maximum à 121,5 mil- lions (S5 %).

    Situation actuelle.

    TRACTEURS €T PROPRIÉTAIRES.

    Lors des campagnes agricoles 1969/70, 1970/71, et 1971172, le parc de tracteurs disponibles s’élevait respectivement à 42, 61 et 73 unités. L’âge moyen de ce parc au 1/1/72 était de 3,2 ans (cf. graphi- que no 4).

    On trouvera sur le tableau no 5 les données concernant le parc effectivement utilisé durant les campagnes 1970171 et 1971172. Les types existants sont les suivants :

    19701 71 -

    RENAULT : Super 6 D ... 18 : R 5 6 . . . . . . . . 11

    R 86 . . . . . . . . 3 M. F. : 135 . . . . . . . . . 3

    165 ......... 10 178 ......... 5

    UTB :400 ......... 1 650 ......... 1 651 ......... O

    J. D. : 2020 ........ 4 I. H. :624 ......... i SIFT : ? ........... i ,

    1971172

    17 9 2 3

    14 9

    La localisation géographique (lieux d’attache) des tracteurs et de leurs propriétaires figure sur les cartes nos 2 et 3. L’essentiel des villages concer- nés se trouve dans le quadrilatkre : route Odienné- Mali, route Odienné-Guinée, frontière du Mali, frontière de Guinée. Parmi les 7 sous-préfectures concernées, les deux principales sont Odienné et Maninian. La concentration sur certaines agglomé- rations est particulièrement forte, la ville d‘Odienn6 venant largement en tête (cf. graphiques nos 5 et 6). Au total l’espace geographique intéressé est assez réduit et à l’intérieur même de celui-ci existe une grande concentration ponctuelle.

    L’utilisation qui a été faite de ces tracteurs est la suivante :

    1970171 1971/72 - - Nombre de tracteurs utilisés . . . . . . . . 58 71 Nombre de tracteurs ayant travail16 :

    surtout. en riziculture inondée . . . . . 57 70 2 { en riziculture . ’ uniquement ....... 51 68

    chez leurs propriétaires unique- ment 6 3

    surtout chez des clients ......... 51 67

    uniquement sur verger e t sans client. 1 1

    à la fois en riziculture et sur verger 6 ’

    ........................

    La plus grande partie de ces tracteurs appartient à des propriétaires individuels ; il n’existe que 7 associat.ions regroupant 2 (5 cas), 3 (I cas) ou IO (1 cas) personnes et ne possédant, chacune, qu’un seul tracteur. La majorité des propriétaires ont acheté eux-mêmes leurs tracteurs, quelques-uns

    P

    4 Machinisme Agricole Tropical - No 48.

  • n

    i

    T

    7

    6

    4,

    2:

    2( I!

    li

    Disponibles

    Entrdes (achats)

    I s 1 I I I I I I I I I I 1 I 1 I 1 0 1 9 1 1 1 0 1 2 ~

    Graphique N o 1. - Nombre de tracteurs par année.

    Machinisme Agricole Tropical - N O 48. 5

  • 1967 1968 1 970

    2 % 4

    21 $

    47 %

    i5 % 9

    ilenau1 t

    1971 TOTAL

    100 7: O 34

    46 5-

    23 % 100 % 6 26

    43 $0 33 ::

    Universal (WB)

    John Deere

    International Harvester (lhe Cormick)

    Sift

    O O

    O O

    O O

    12 /u 14 '/.

    1969

    O

    O

    !5 %

    2 %

    3 9

    55 t< 11 I

    6 30 5.

    O

    575 1

    5 %

    D $

    5 $ r

    5 $

    1

    1

    6 $ 20

    (44) 100 i-

    19

    (95 $1

    100 $

    100 $

    18 46 100 %

    O 1 1 5.

    O 1 1 :.

    49

    Nombre moyen de tracteurs achetés au total par $rrjpri&aire

    1, lO 1,12 1,20

    I l

    100 $

    14 L 100 /o

    16 5 5 fc

    32 %: 60 $

    1,20' 1 TABLEAU No 1

    Achats de tracteurs par les paysans d'odienné (par année d'achat et par marque, depuis 1967)

    .

    6 Machinisme Agricole Tropical - N O 48.

  • Suite du Tableau no 1

    N. B. : En ce qui concerne les puissances, il s'agit de (( puissance DIN )I.

    Marque

    Renault

    lassey-Ferg uson

    Jniversal (UTB)

    John Deere

    International Harvester

    Sift

    Total (cumulé)

    Xombre de tracyeurs moyenne immatriculés

    I I I I

    O 35 1 O0 O O

    lTombre de 17ornbre moyoi proprié- de tracteur: t a i r e s achet&/pro.

    1jriCtaire 'i ,I1 I j-& 1 ,o0

    Car

    Machinisme Agricole Tropical - N O 48. 7

  • Sont reçu par don. Dans presque tous les cas, le propriétaire du tracteur possede en même temps l’exploitation sur laquelle il travaille.

    Des professions déclarées par les propriétaires, il ressort que :

    - 27 yo d‘entre eux ne sont pas des agriculteurs (dans ce cas, généralement, c’est un membre de la famille qui s’occupe de l’exploitation) ; - 54 yo des agriculteurs ont en même temps

    une autre profession (agriculture à temps partiel) ; - 21 % seulement n’ont toujours Bté qu’agri-

    culteurs ; - Les professions les plus représentées sont les

    transporteurs, les commerçants et les cadres.

    Ces propriétaires présentaient, de plus, les caractéristiques suivantes :

    1970171 1971172 - -

    Nombre de familles . . . . . . . . . . . . . . . . 76 Nombre nioyen de personnes par famille 30 31 Nombre total de personnes . . . . . . . . . . 2.350

    65

    1.950

    N. B. : En 1971 le nombre de proprietaires restant dans la zone et correspon- dant aux 73 tracteurs dis- ponibles est de 62.

    - 1967 68 69 70 ,I Annee

    Graphique No 2. - Evolution par année du nombre de propridtaires de tracteurs achetés à partir de 1967.

    Ils ont travaillé à façon, respectivement, pour 789 et 1260 clients, soit pour autant de familles concernées. Si on prend, comme base de calcul, la taille moyenne du ménage rural dans la région (12,5 personnes), on obtient des populations mini- mum concernées de 9.863 et 15.750 personnes. Ainsi au total, pour les deux campagnes considé- rées, on peut estimer que les travaux réalises par les tracteurs privés ont touch6 une population d’au moins 11.813 et 18.100 personnes ; pour 1971/72, il faudrait en plus tenir compte des travaux réalisés par MOTORAGRI pour avoir une idée complète de l’importance réelle de la motorisation agricole dans la r6gion.

    Parmi ces propriétaires :

    - 55 yo travaillaient auparavant ayec les outils

    - 30 % ont commencé à cultiver, dès le départ,

    - 15 yo ont utilisé, à un certain moment, 1:i

    manuels traditionnels ;

    avec les tracteurs ;

    culture attelée.

    8 Machinisme Agricole Tropical - No 48.

  • Nombrs de I Nombre de propri6taires I ï\Tombre tckal de nouveaux tracteurs nouveaux tracteurs achetés

    1

    2

    3

    4

    1,24

    Nombre $ 5 cumulés Nombre $ $ cumulés

    52 84 84 52 GE 68

    6 10 94 12 15 83

    3 4 98 9 12 95

    1 2 1 O0 4 5 1 O0

    62 1 O0 - 77 1 O0 -

    Graphique N O 3. - Concentration des achats (on a éliminé les 2 propriétaires qui ont racheté des tracteurs existant déjà dans la zone).

    MATÉRIELS ' DIVERS.

    Les outils utilisés adaptables sur tracteurs sont mentionnés dans le tableau no 2.

    69 % des charrues sont B 3 disques, le reste est h 4 disques (pour M. F. 165 et 178, UTB 650 et 651).

    Les pulvériseurs se répartissent ainsi : - 12 % ?i 16 disques (UTB 400) ; - G I B 24 disques : - 15 ./o B 28 disques (M. F. 165) ; - 12 % B 32 disques (M. F. 178).

    Machinisme Agricole Tropical - No 48.

    Les remorques ont une charge utiIe moyenne de 3,7 t ; 44 yo sont de fabrication locale ; 22 yo seu- lement sont immatriculées.

    La liste du matériel automoteur figure dans le tableau no 3. Il.est surtout constitué par les véhi- cules de transport ; les camions et les camionnettes sont surtout de marque RENAULT et la charge utile varie entre 2 e t 3 t ; ils ont dans l'ensemble été achetés d'occasion.

    9

  • O O

    9 9

    pClvSr;=;- A O 9

    di_so_i-l.onf D ïJ

    A 1 3 Remorque AC 1 4

    D U

    A O 1 Semoir AC O 1

    D U

    s x r (t AC O 9

    Barre de A coupe AC

    cheuse) U (fan- D

    Barre de A coupe AC

    cheuse) U (fan- D

    A

    D U

    Batteuse AC A

    D U

    Batteuse AC

    O O O O O O

    O O

    O O

    1 1

    15 19 18 18 24. 43 61 79

    43 60 77 56 70

    15 19 16 18 24 43 59 77

    43 57 73 55 68

    3 8 9 10 7 15 24 34

    15 23 32 22 31

    1 1 O O

    -~

    TABLEAU NO 2

    Matériel d‘accompagnement

    (quantité : nombre d’unités)

    A : Achats ; AC : Achats cumulés ; D : Disponibles ; U : Utilisés.

    CAPITAL FIXE D’EXPLOITATION.

    Les machines et outils divers utilises se sont élevés B 214 et 267 unités pour les deux campagnes étu- diées. La valeur du capital fixe d’exploitation qu’ils représentelit est détaillée dans le tableau no 4. Compte tenu de la valeur globale du parc de trac- teurs, on peut estimer le prix unitaire moyen d‘achat t# I million de F CFA. L’achat principal,

    en matériel d’accompagnement., est constitué par une charrue et un pulvériseur représentant une valeur moyenne, pour les campagnes considér6es, de 359.000 et 378.000 F CFA. Enfin, il convient de dire que les moissonneuses-batteuses représentent une part importante du capital relatif au matériel automoteur.

    10 Machinisme Agricole Tropical - N O 48.

  • c

    ‘i967 1968

    O O O o

    o O O O

    O 1 O 1

    O O O 0

    O O 1 1

    O O O O

    P

    1969 , 1970

    O 1 O 1

    O 5 1

    O 1 O 1 O 1

    1

    O I 1 2 1 2

    2

    1 O 1 1 1 1

    O

    1 O 2 2 2 2

    2

    1 o 1 1 1 1

    I 1

    Y i t é r i e l

    3 3

    O 1 1 O

    c 2 2 2

    O I 1 1

    1 ÎO 10 10

    2 1 9 19 17

    Not ocul- teu? -i C, P, Re Tohd .

    - - 1 - - - 2

    - - 1 - - -

    10 - - . . - 19

    - -

    ?;io 5 s son- neuse- l i euse

    Ilotsson- neme- batteuse

    Bat teuse

    Décor t i- queur à r i z

    l o u l i n f a r i n e (maïs )

    Camion Camion- n e t t e

    T o t a l

    L AC D U

    A Ac D ir

    A AC D U .

    A AC D U

    A AC D U

    A AC D U

    d . A C 9 U

    A AC D u

    Acheté avant 1967 e t ex i s t an t encore

    O O

    O

    O O

    O O

    I 1

    O O

    I I I I

    TABLEAU No 3

    Mufériel uufomofeur (quantité : nombre d’unit&)

    A : Achats ; AC : Achats cumulds ; D : Disponibles ; U : Utilisés. Le motoculteur a comme outils : 1 charrue, 1 pulvbriseur, 1 remorque, 1 tondeuse.

    Machinisme Agricole Tropical - No 48. 1- -

    1 3 1 :

    11

  • 1 I 1968

    13.030 20.385

    1969 1970 1971 TOTAL

    18,490 21 .o21 15.898 75.794 38.875 59.896 75.794 - 37.345 58.366 72.739 - 28.485 41.167 45.693 -

    56.083 70 929 - 39.210 44.659 -

    6.334 10.894

    9.694 8.981 10.200 39 769 - 20.588 29.569 39.769 20.588 28.81 1 38.269 - 15.353 19.699 23 957 -

    27.496 35.704 - 18.948 22.737 -

    Acheté avant 1967 e t exis- tant encore

    1967 Materiel Grandeur

    7.355 7.355

    O O

    A AC D

    VRD U

    VRU A AC D

    m U

    VRU

    Tract e m s

    150 150

    4.410 4 560 Nat ér ie l

    dt accom- pagnement

    A AC D VRD U

    VRU

    2 .o00 2.000

    2.740 4 740

    3 750 8.490

    1 .o90 9.580 9.580 5.179

    3.375 12.955 12.955 6 989

    1 2.405 6.549

    3 -400 16.355 16.355 8 338

    15.805 7.977

    I t a t ér ie l automoteur

    TOTAL

    A AC D

    VRD U "U

    2.150 2.1 50

    14.505 16.655

    23.1 14 39.769

    29 * 274 69.043 67.513 49.017

    33.377 102.420 1 OO. 1 32 67.855 95.984 64.707

    29.498 131.918 1 27.363 77 988

    1 22.438 75.373

    TABLEAU No 4

    Valeur du capital fixe d'exploitation (en milliers de F CFA, francs courants)

    A : Achats ; AC : Achats cumulés ; D : Disponibles ; VRD : Valeur résiduelle du parc disponible, en fin d'année, avec un amortissement linéaire sur 7 ans ; U : Utilisés ; VRU : Valeur residuelle du parc utilisé.

    -.

  • I \ I

    ans 2 3 32 4 5 6 D I I I

    I971 70 69 68 67 b

    Graphique N O 4. - Age du parc de tracteurs disponibles au 1/1/1972 (en pourcentages cbmulés).

    Machinisme 'Agricole Tropical - N o 48.

    I .

    I

    13-

  • Caractkristiques I 1970/1971

    I I

    1 971 /i 972

    puissance moyenne

    Propriétaires

    1 tracteur 2 3

    Tract eur/propriétaire (moyenne)

    Parc utilisé I 58

    50 ch

    51

    44 P (86 6) 7 (14 $1 O

    1,14

    71

    l a n 2 3 4 5

    i6 28 $)

    15 I 26 $) 20 34 %I 7 (12 7.1 O

    age moyen 2,2 ans

    Renault Massey-Ferguson WB ‘John Deere Mac Cormick’ Sift

    42 ch DIN 45 51 60 62 65 72

    52 ch

    60

    1,18

    Villages (bases) I 19 22 TABLEAU No 5

    Pare utilisd effectivement. Y

    . .

    CREDIT ET FINANCEMENT. Les organismes prêteurs sont surtout RENAULT et la S. I. F. (Société Ivoirienne de Financement).

    La partie payée comptant représente 32 yo de la valeur d’achat. Le taux d’intérêt réel brut moyen annuel s’élève 8~17 % ; la valeur absolue moyenne des intérêts et frais réels versés augmente de I1 yo, en moyenne, le prix du matériel. Le crédit est accordé soit sur 2 ans (2 traites annuelles) soit sur 17 mois (traites mensuelles). Les traites annuelles, mieux adaptées au cycle cultural, s’élèvent en moyenne à 519.000 F CFA ; les traites mensuelles 8 62.000 F CFA. Généralement, la société créancière exige qu’une personne solvable donne son aval.

    CRÉDIT D’INVESTISSEMENT.

    Les fonds qui permettent de financer ces inves- tissements ne proviennent que pour 1/3 uniquement du secteur agricole; 56 Yo sont d‘origine extra- agricole et II % sont mixtes.

    E n dehors de cet apport extérieur, le crédit a joué également un rôle très important comme moyen de financement, essentiellement pour les tracteurs, les charrues et les pulvériseurs (8 tracteurs seule- ment ont été payés comptant).

    14 Machinisme Agricole Tropical - No 48.

  • Carte No 2. - Implantation des tracteurs en 1971.

    De 1967 à 1971 l’ensemble des prêts accordés pour l’achat du matériel agricole a représenté 51 % de la valeur de cet achat.

    Au 1/7/71, pour les 2f3 des tracteurs concernés, les propriétaires étaient en retard dans le règlement des traites, mais ceux qui devaient les régler au moyen des seuls produits de l’agriculture, l’étaient beaucoup plus que les autres. Au 1/4/72 les chiffres indiquaient tout de même une très nette diminution des impayés et un début de rattrapage du retard accumulé.

    i

    Machinisme Agricole Tropical - N O 48.

    CRÉDIT DE FONCTIONNEMENT (71172).

    - Prêts de campagne de la B. N. D. A. (Banque Nationale de Développement Agricole) ; 8 proprié- taires ont bénéficié d‘un prêt de cette banque. Au 1/4/72 le taux de recouvrement était de 95 yo. - Prêts de campagne SODERIZ (Société de

    Développement de la Riziculture) : le paysan paye en début de campagne 20 % du prix, plus l’intérêt, e t on lui,retient le solde lorsqu’il vend sa récolte. Ces prêts s’appliquent aux :

    15

  • \

    Carte NO 3. - Répartition géographique des tractoristes en 1971.

    Nombre

    Nombre de

    Tracteurs

    1

    . 2

    5

    14

    30

    392

    74 72 cumulés

    Nombre t o t a l de tracteurs

    Nombre

    16

    8

    5

    14

    30

    22

    11

    7.

    19

    41

    z cumuiés 22

    33

    40

    59

    1 O0

    73 I 100 I - - Machinisme Agricole Tropical - N O 48. :

    U

    V

  • T. cumules .)

    - o 7” v cumul;,

    Graphique N O 5. - Concentration géographique des tracteurs disponibles en 1971.

    o Semences sélectionnées (13 propriétaires concernés et 85 yo de l’ensemble des achats). L’in- térêt augmente de 6 % le prix des semences payées à crédit. Le taux d‘intérêt brut annuel est de 9 %.

    o Engrais (14 propriétaires et 64 yo de l’ensem- ble des achats). L’intérêt augmente de 8 yo le prix de l’engrais payé à crédit et le taux d’intérêt brut annuel est de 12 yo.

    o Travaux de moisson (10 propriétaires ont bénéficié d‘un prêt).

    En définitive, les prêts de campagne ont inté- ressé 28 propriétaires e t un crédit (intérêt inclus) de 129.000 F par exploitation concernée, en moyenne. Le taux de recouvrement au 1/4/72 était de 85 %.

    Remarque : les sommes effectivement rembour- sées l’ont Bté essentiellement au moyen de transferts en provenance du secteur tertiaire urbain et non avec les bénéfices (inexistants) du secteur agricole. La situation du crédit, toutefois, s’en trouve amé- liorée.

    Machinisme Agricole Tropical - Na 48.

    OPERATIONS CULTURALES ET TEMPS DE TRAVAUX.

    Les opérations concernant le riz inondé de plaine ou de bas-fond sont les suivantes (les parenthèses. indiquent qu’elles sont parfois r6alisées en motori- sation) :

    Opérations manuelles

    Défrichement -

    Semis

    Engrais Désherbage Surveillance

    Récolte Battage (bâton) Vannage

    Temps de travaux -

    Labour Pulvérisage Semis (volée) Engrais Désherbage Récolte (faucille)

    Périodes Opérations motorisées - -

    Mars { Zbi:Lérisage { Avril (Semis) Mai-Juin 2 e pulvérisage

    Juillet-Aolil: Septembre- Décembre

    (Récolte) Décembre (Battage) Janvier

    Transport

    Motorisés

    - 3 h/ha 1,5 h/ha

    1 jour/ha 1 -

    5 - 25 - env.

    17

  • Nombre de

    ?ropriétaires

    4 1 6

    1

    2

    4

    13

    23

    2,7

    Nombre de v i l l a g e s

    Nombre

    18

    2

    1

    1

    1

    23

    79 79 I

    9 1 88

    Nombre t o t a l de propriétaires I Nombre 4

    18

    4

    29

    6

    13

    23

    62

    21

    38

    1 O 0

    I y: cumulés 29

    35

    41

    62

    1 O 0

    I - I

    YO P cumulés f

    y :um&

    18

    Graphique N O 6. - Concentration-géographique des propriétaires en 1971.

    (& suiore ...)

    . .

    Muchinisme Agricole Tropical - N O 48.

    I

  • b

    D,

    LES EXPLOITATIONS MOTORISÉES D E LA RÉGION D’ODIENNÉ

    ASPECTS SOCIO-ÉCONOMIQUES. (Suite et fin)

    Ph. BONNEFOND

    LES RÉSULTATS paysans surestiment les surfaces travaillées au tracteur.

    Certains tractoristes exploitent uniquement des Superficies cultivées. terres dont ils sont propriétaires. D’autres cultivent

    uniquement sur des terres prêtées. Un troisibme Les valeurs qui seront citées ici doivent être groupe utilise ces deux types de terre. Ces trois caté-

    considérées comme des ordres de grandeurs indi- gories se répartissent ainsi pour la campagne quant un maximum ; il est en effet certain que les 1970/71 :

    Terres en propriété PropriétC et pr&t Prilt Total -

    Surfaces en ha . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.790 en yo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

    Propriétaires - nombre . . . . . . . . . . . 40 en % ............. 78

    Les paysans travaillant uniquement sur leurs propres terres constituent, par conséquent. le cas le plus fréquent. Les deux catégories de terre représentent quant à elles :

    Terres en propriété . . . . . . . . 1.942 ha soit SI yo Terres prêtées . . . . . . . . . . . . 445 ha soit 19 yo Total .................... 2.387 ha soit 100 yo

    Ainsi dans la majorité des cas, les terres sont cultivées par leurs propriétaires.

    - -

    RÉPARTITION DES SUPERFICIES CULTIVÉES.

    19 701 71 - - Sur les exploitations des pro-

    0 Superficie en riz - ha priétaires de tracteurs :

    Totale .............. 2.282 Par tracteur ......... 40 Par personne ......... 1,22 Totale 105 Par tracteur ......... 15

    2.387

    teur ................... 41

    Superficie en vergers - ha

    0 Superficies totales - ha ... 0 Superficies totales par trac-

    19 701 71 - - Lors des travaux réalisés à façon : 0 Superficie par tracteur -

    ha ................... 91 Nombre de clients ...... 789

    0 Superficie par client - ha. 6 0 Nombre de clients par

    tracteur utilisé ........ 15

    0 Superficie en riz - ha ... 4.646

    1971/72 -

    2.930 42 1,26

    51 17

    2.981

    42

    19 71/72

    7.289

    109 1.260

    6

    19

    -

    - 525 22 9

    18

    - - 72 2.387 3 100 2 51 4 100

    Des chiffres précédents et de l’analyse des dos- s i n , il ressort que : - les anciens, propriétaires ont davantage tra-

    vaillé le riz, pour eux, lors de la seconde campagne ; durant celle-ci ils ont travaillé plus que les nouveaux propriétaires ; - la superficie des vergers motorisés est faible

    et restera probablement toujours une activité mineure comparée à la riziculture ; - les superficies travaillées ont augmenté glo-

    balement et par tracteur ;

    Nota : Chaque propriétaire travaille pour lui- même dans un ou plusieurs lieux. Nous entendons par (( lieu d’exploitation o l’ensemble des champs situés sur un même terroir villageois ; un terroir villageois peut, à son tour, comprendre plusieurs plaines ou bas-fonds cultivés, séparés les uns des autres. Compte tenu de ces précisions terminologi- ques, les 2.981 ha de riz des propriétaires étaient répartis en 66 lieux d’exploitation (soit 45 haIlieu) en 1971/72. Sur la carte no 4, nous avons réussi à situer 55 de ces lieux.

    - d‘une campagne sur l‘autre, il y a gain d’ex- tensivité et d’intensivité dans l’emploi du capital, au profit des clients. Ce dernier aspect est parti- culikrement intéressant pour mieux rentabiliser le matériel à condition que les clients payent et que les travaux soit correctement réalisés (ce qui est loin d’être toujours le cas).,

    Machinisme Agricole Tropical - N O 49.

  • Nota : Les anciens propriétaires ont plus travaillé pour les clients, durant la seconde campagne, mais ils ont moins travaillé durant celle-ci que les nou- veaux propriétaires. L’évolution individuelle des propriétaires de tracteurs au cours des années est de moins travailler pour des clients et plus pour eux-mêmes. D’une année sur l’autre, on constate que la superficie par client reste la même mais que le nombre de clients par tracteur augmente. En 1971172, les 7.289 ha étaient répartis en 121 lieux d‘exploitation différents (soit en moyenne 61 ha /lieu). Nous avons pu situer 91 de ces lieux sur la carte no 4.

    SUPERFICIE TOTALE CULTIVÉE.

    1970/71 1971172

    Superficie totale - ha . . . . . . 7.033 10.270 Superficie en riz, totale - h a . 6.928 10.219 Superficie totale par trac- t e u r - h a ................. 121 145

    Puissance en ch/lOO ha 42 36

    - -

    ... . .

    La puissance moyenne utilisée pour 100 ha diminue nettement du fait de l’utilisation plus intensive du matériel.

    Nous pensons qu’à terme il y aura plutôt aug- mentation de superficie de la part des exploitations des propriétaires de tracteurs que de celle de leurs clients. L’accroissement total des superficies cul- tivées dépendra d’une part des disponibilités en terre qui vont en se restreignant, d‘autre part de l‘augmentation du parc de tracteurs qui sera surtout fonction de la politique de crédit adop- tée. I1 ne semble pas par ailleurs qu’on puisse encore augmenter l’intensivité de l’utilisation du matériel.

    En 1971172, chaque tracteur travaillait en moyenne à 3,2 endroits diff6rents d’une superficie de 46 ha chacun. Au total, il existait 137 lieux d‘exploitation géographiquement distincts, d‘une superficie moyenne de 76 ha chacun. Sur la carte no 4 nous avons localisé 101 de ces lieux d’exploita- tion. L’implantation géographique qui s’en dégage demeure la même que celle fournie par le lieu d’attache des tracteurs (cf. carte no 2).

    Afin d’avoir une idée complète des superficies motorisées dans la région d‘odienné, il faudrait ajouter pour la campagne 1971172, i.000 ha pr6- parés par MOTORAGRI pour la culture du riz.

    Nous avons resitué ces superficies par rapport à celles des années précédentes au moyen du tableau no 6 et du graphique no 7. L’évolution générale est la même que celle du nombre de tracteurs disponi- bles dans le secteur privé (cf. graphique no 1) ; il y a toutefois des variations sensibles dans l’intensivité d’emploi de ces tracteurs.

    Facteur travail (conduite exclue).

    QUANTITÉ E T QUALITÉ.

    On peut analyser la main-d‘œuvre (( d’accompa- gnement D de la motorisation de la façon suivante :

    Main-d’pPuvre permanente familiale :

    Travailleurs ................... Travailleurs/tracteur ........... ha/travailleur .................

    Main-d‘œuvre permanente salari& :

    Travailleurs ................... Travailleursltracteur ........... hajtravailleur .................

    Main-d‘œmvre permanente totale : Travailleurs ................... Travailleursltracteur ........... haltravailleur .................

    Main-d‘œuvre temporaire (presque ex-

    Travailleurs ................... Travailleurs/tracteur ........... haltravailleur ................. Nombre de journees de travail. ... Journées de travail/travailleur ...

    clusivement salariée) :

    /tracteur /ha

    - - _ ... . . - - - .......... Main-d’œuvre totale :

    Travailleurs ................... Nombre de journees de travail. ... Journees de travail/tracteur .....

    /ha - - - ..........

    1970171 -

    218 4

    1%

    165 3 14

    383 7 6

    523 9 5

    26.667 51 460 11

    906 147.200 2.538

    62

    19 71/72 -

    286 4 10

    155 2 10

    441 6 7

    426 6 7

    21.735 51

    306 7

    867 131.500 1.852

    44

    V

    La diminution de main-d’œuvre permanente salariée entre 70171 et 71/72 est probablement due au manque d‘argent du fait de la tres mauvaise campagne précédente.

    La main-d’œuvre salariée peut être déduite des chiffres concernant les permanents e t les tempo- raires. Elle représente pour 1970171 et 1971/72 respectivement : 688 et 581 manœuvres, 68.000 et 60.000 journées de travailleurs, 1.172 et 845 jour- néesltracteur, 28 et 20 journées de travailleurs/ha. La presque totalité des exploitations utilise de la main-d’œuvre salariée.

    Plus de 50 % des salariés sont des étrangers. Dans la majorité des cas, il existe un déficit de main-d’œuvre en particulier au moment de la récolte. Les exploitants sont le plus souvent satis- faits des manœuvres qu’ils utilisent.

    4 Machinisme Agricole Tropical - No 49.

  • Carte no 4. - Lieux d’exploitation et réseau hydrographique. Campagne 1971-72.

    Machinisme Agricole Tropical - N O 49. 5

  • Année

    953 954 955 956

    957

    958

    959 960

    96 1 962 963 964 96 5 966 967 968 96 9 970 1971

    Privés

    1.548 (129 ha/t) 1.520

    (127 ha/t) 850

    ( 85 ha/t)

    170

    337 250

    1.241 2.700

    3.766 6.298

    10.219

    Etat

    O O

    54 2 1.665 . 760

    234 O

    1 .o00

    Total

    270

    44 3 1.284

    1.548

    1.520

    850

    ?

    120

    ?

    60

    87 170

    337

    792 2.906 3.460 4 .O00 6.298

    I l .219

    Riz : évolution des superficies cultivées au tracteur (ha) dans la région d’odienné.

    COOT DE LA MAIN-D’GUVRE (F CFA).

    1970/71 1971/73 - - Main-d’œuvre permanente sala-

    riée : Codt total main-d’œuvre . . 8.712.000 8.000.000 Salaire annuellmanoeuvre . . 52.800 ’ 51.600 Salaire mensuel en espbces . 3.650 3.750 Salaire mensuel en nature . 750 550 Masse salarialeltracteur . . . . 150.207 112.676 Masse salarialelha . . . . . . . . 3.650 2.683

    Main-d’œuvre permanente fami- liale :

    Codt total main-d’œuvre . . 15.211.000 15.444.000 Masse salarialeltracteur . . . . 262.259 217.521 Masse salariale/ha . . . . . . . . 6.372 5.181 Codt total main-d’œuvre . . 4.000.000 2.837.000 Masse salariale/tracteur . . . . 68.966 39.958 Masse salarialelha . , , , . , , . 1.676 952

    Main-d’œuvre saisonnière :

    1

    Entre 1970/71 et 1971/72, le salaire mensuel des (( permanents salariés )) reste sensiblement le même mais il y a diminution de la masse salariale totale et des coûts unitaires (moindre utilisation de ces salariés).

    On a estimé, dans les chiffres préc’dents, la main-d’œuvre familiale aus mgmes k que d g l ~ &s salariés, pour en tenir compte dans les calculs.

    En d6finitive, les coûts totaux de la main-d‘œuvre concernée s’établissent comme suit :

    1970/7l 19rqrz

    190 200 - annuel par tracteur . . . . . . . 481.431 370.155 - annuel p a r h a ............ 11.698 8.816 ’

    - - Coat par journée de travail.. . . . .

    6 Machinisme Agricole Tropical - Nb 49,

  • i

    i

    h

    ha

    11219

    10 219

    6 928

    4 w o

    3 7Ea

    3 460

    2906

    2700

    1665

    I241

    I 000 m2 7 S O 54 2 3 37

    o 234 y7:

    SUPERFICIES ANNUELLES MISES EN CULTURE

    Por ie secteur prive‘ surioce moyenne por trocteu. disponible (ha/T)

    Par hiOTORAGRl - - - part ( % I du toto1 Total

    Graphique no 7. - Riziculture mécanisée dansla région d’odienné. ,

    Machinisme Agricole Tropical - No 49.

    1

    7

  • Utilisation du matériel agricole.

    DONNÉES RELATIVES A L‘UNIT€ MO TORISÉE MOYENNE.

    19 7 01 71

    976.000 F CFA

    19 711 72

    1.000.000 F CFA - -

    Prix d’achat du tracteur.. ..................................... Durée annuelle d‘utilisation du tracteur ......................... 900 h 1.100 h

    - - de la charrue ou du pulvkriseur ........ 380 h I 450 h Durke d’amortissement du tracteur ............................ 7 ans (6.300 h) 7 ans (7.700 h)

    - - de la charrue ou du pulvériseur ............ 7 ans (2.660 h) 7 ans (3.150 h)

    - - de la charrue et du pulvkriseur.. .................... 359.000 - 378.000 -

    CHARGES AFFÉRENTES A L‘UTILISATION DU MATÉRIEL.

    - Intérêt du capital : le calcul théorique, sur la base d’un taux égal A 6 %, donne pour chaque matériel et par an :

    19 701 71 19 71/72 - -

    Tracteur ............. 29.280 F CFA 30.000 F CFA Charrue et pulvkriseur 10.770 - 11.340 -

    - Assurance : très peu de tracteurs sont assurés. Aussi ne prendrons-nous pas en compte cet élément dans le calcul du coût d’utilisation du matériel. - Charges d’abri : là encore, il n’y a pas lieu de

    prendre en considération, dans la pratique, cet élément théorique du coût, - Impôts et taxes (vignettes) : le matériel

    agricole n’est frappé d’aucune taxe annuelle, en Côte-d’Ivoire. - Amortissement : le calcul théorique d’un

    amortissement linéaire sur 7 ans donne, pour chaque matériel et par an :

    1 9 701 71 1971172 - - Tracteur ............. 139.429 F CFA 142.857 F CFA Charrue e t pulvériseur. . 51.286 - 54.000 -

    - Remboursement d’emprunt : nous estimons, au niveau théorique, que la prise en considération de ce poste ferait double emploi avec l’amortisse- ment et l’inter&, aussi nous l’éliminons. - Entretien, révisions et reparations : leur coût

    a été estimé à partir des résultats de l’enquête, aux chiffres suivants :

    19 701 71 1971172 - -

    Tracteur ............. 175.000 F CFA 107.606 F CFA Charrue et pulvhriseur 25.000 - 8.422 -

    Mais la moyenne que nous avons avancée, pour le tracteur, en 1970/71 est certainement surestimée.

    I1 existe une corrélation linéaire entre le montant des réparations et le produit ch x an ou ch x h (puissance x temps de travail).

    La part de la main-d‘œuvre est de 29 yo et celle des fournitures 71 yo; 28 yo seulement de ces dernibres ont été achetées aux magasins de MOTO- RAGRI (maintenant SODERIZ) pendant la cam- pagne 1971/72. La plus forte dépense est constituée par l’achat de pneus et de chambres B air ; le reste se répartit en un grand nombre de réparations différentes. A la limite les mécaniciens doivent être capables de tout réparer et de trouver toutes les pieces et fournitures correspondant au matériel existant. Ceci ne facilite pas l’implantation d‘un service après-vente efficace.

    En 1971/72,1’Etat a pris A sa charge 20 % de ces dépenses (soit globalement 1.649.000 F CFA).

    Les réparations sont réalisées surtout par 4 méca- niciens d’Odienné.

    Le magasin de MOTORA4GRI a eu en 1971/72 un chiffre d’affaires de 1.710.000 F CFA et des charges directes d‘au moins 610.000 F CFA (36 yo). I1 se pose àson sujet un Probleme d’importance du stock, de sa composition et de ses variations dans le temps. Les moyens d‘inciter les paysans à s’y approvision- ner restent à trouver. Le stock moyen mensuel en 1971/72 s’élevait à 1.503.000 F CFA et les ventes à 142.500 (9 %). C’est de janvier A juin que l’on a intérêt à avoir le stock le plus important : remise en état du matériel en debut de campagne (grâce au produit des ventes de riz) et réparations r6alisees des la fin de la préparation du terrain.

    I1 est A noter que les pieces détachées cotltent tres cher (les droits de douane sont élevés) e t que le temps pour se les procurer est souvent important (déplacement, transport, rupture de stock...). I1 manque des mécaniciens compétents, au coíit pas trop élevé et qui acceptent d’aller sur le terrain.

    Enfin le matériel, relativement hétérogene, est assez mal conduit e t entretenu ; il travaille dans des

    7’

    8 Machinisme’ Agricole Tropical - Na 49.

  • h

    h

    t

    c,

    conditions difficiles et les utilisateurs manquent des connaissances techniques de base indispensa- bles. - Combustible (gas-oil) : les achats de gas-oil

    A Odienné sont réalisés A 42,7 F/1 soit 36 % plus cher qu’A Abidjan. A ce prix il faut, éventuellement, ajouter les frais de transport jusqu’au lieu d’exploi- tation.

    1970l7l 1971172 - - Coût annuel du combustible

    Consommation annuelle de

    Consommation spécifique l/ch/h . 0,08 0,075

    F CFAItracteur ............ 153.720 181.475 combustible I/tracteur ....... 3.600 4.250

    I1 existe une corrélation linéaire entre la consom- mation de combustible e t la puissance du tracteur multipliée, soit par la superficie cultivée, soit par le nombre d’heures d’utilisation.

    La plus grande partie du gas-oil est consommée d‘avril à juin (préparation du terrain) ; une petite pointe de consommation existe toutefois en décem- bre e t janvier (battage et transport).

    - Huile e t graisse.

    Huile Coût annuel de I’huileltrac- teur F CFA .............

    Consommation annuelle de l’huileltracteur en 1 .......

    Consommation caractéris- tique en 111 de gas-oil .....

    Col’lt annuel de la graisseltrac- t e u r F CFA .............

    Consommation annuelle de graisseltracteur en kg .....

    Coût total/tracteur F CFA.. .... Coût total/charrue et pulvériseur

    Graisse

    1 9 ro/ 71 -

    21.250

    100

    0,027

    4.875

    13

    24.000 2.125

    19 71/72 -

    13.664

    61

    0,014

    6.378

    19 18.439 1.603

    I1 existe une corrélation linéaire tres nette entre le nombre de litres d’huile consommés par tracteur et le nombre de litres de gas-oil correspondant.

    - Charges de conduite + Main-d‘œuvre de conduite.

    1970171 1971/72 - -

    Nombre de conducteurs/tracteur. ... 2,5 2 Nombre de mois de conduite/tracteur 22 16,6

    Plus de la moitié de la main-d’œuvre de conduite est représentée par des (I permanents n (étrangers à-la famille). Dans plus de la moitié des cas, les conducteurs ont appris à conduire ailleurs que 18 où ils travaillent actuellement. Leur (( formation ))

    Machinisme Agricole Tropical - N O 49.

    (qui laisse beaucoup à désirerj a toujours lieu ((sur le tas )) en qualité d’apprenti. Malgré le fait que les propriktaires déclarent en être satisfaits, il ne fait pas de doute que les conducteurs utilisent mal le matériel.

    + Coût de cette main-d‘œuvre en F CFA : 19 7 o/ 71

    Salaire mensuel du conducteur. ...... 10.750 dont en nature ................ 750

    Salaire mensuel de l’apprenti. ........ 4.150 dont en nature ................ 750

    Coût total/tracteur ................. 152.757 dont en nature ................ 15.655 dont travail familial ........... 24.540

    - 1971172

    11.000 432

    4.000 578

    148.048 7.842 21.668

    -

    I1 faut noter que certains apprentis, étrangers aux familles des exploitants, ne sont pas payés et ne figurent donc pas dans ces cohts.

    - Transports e t frais généraux. I1 s’agit des temps de trajet pour se rendre sur

    les lieux d’exploitation, des temps de transport du combustible et des temps de trajet pour les répara- tions. Nous estimons qu’il faut ajouter IO % aux heures d’utilisation directement productives pour connaftre le temps réel à imputer à un travail.

    RÉCAPIJULAJION DES CHARGES AFFÉRENTES A L‘UTILI- SATION DU MAJÉRIEL AGRICOLE.

    Les prix de revient ont été calculés pour l’unité motorisée constituée par le tracteur et la charrue ou le tracteur e t le pulvériseur ; pour simplifier on a considéré les matériels d’accompagnement comme identiques au point de vue charge. On a considéré aussi les seules heures productives pour pouvoir dégager le prix à facturer.

    - en F CFA :

    Prix de revient annuel du tracteur. ... dont en nature ................

    Prix de revient annuel, travail familial exclu ...........................

    Prix de revient horaire du tracteur. ... Prix de revient horaire, travail familial

    exclu ........................... Prix de revientlha du tracteur

    Prix de revient/ha, travai1 familial exclu (1 labour + 2 pulvérisages). .......

    1970/71 1971172

    763.367 703.790 15.655 7.842

    738.827 682.123 941 788

    911 743

    5.646 4.728 5.466 4.596

    - -

    Lorsque les clients paient intégralement la redevance de 7.000 F/ha, il y a bénéfice (respective- ment 1.354 et 2.272 F/ha) ; lorsqu’ils ne paient que l’avance de 2.500 F/ha, il y a perte (respecti- vement 3.146 et 2.228 F/ha).

  • Autres charges. Recettes d’exploitation (produit brut).

    ENGRAIS.

    1970/7l 1971179 - -

    Quantité - t . . , . . 12 48,85 Superficies - ha . . 210 (9 %) 1.187

    (47 % = maximum)

    LI€ES A LA PRODUCTION DU RIZ.

    Dose - Irg/ha .... 57 ‘41 (minimum) Nombre d’exploi-

    tations . . . . . . . 11 (22 %) 25(42 %) . Coût - F CFA.. .. 288.000 1.234.600

    La forte progression des achats d‘engrais est due A la reprise des crédits par la SODERIZ. La dose préconisée (100 lrg/ha) est loin d‘être respectée. Plus de la moitié des exploitations n’utilise pas d’engrais ce qui entrahe 1’Bpuisement des sols cultivés de faqon continue.

    SEMENCES.

    Quantité - t ............. Dose - kg/ha ............. Nombre d’exploit a ti on s achetant

    des semences ordinaires. . - sélectionnées Semences produites par les exploitations - t . . . . . . . . . . Valeur en F CFA/kg . . . . . .

    - /ha . . . . . . - /tracteur

    Valeur totale des semences.

    1970/71 - 171,15 75

    16 très peu

    115,725

    22,5 (68 %)

    1.689 67.614

    3.854.000

    1971/72 - 219,6 75

    23 14

    167 (76 %) 22,5

    1.690 .... 70.733

    4.951.300

    L’augmentation des achats de semences sélec- tionnées est due la reprise du crédit. Toutefois, on constate une diminution de l’ensemble des quantités de semences achetées ; malgré le crédit, le manque de liquidité s’est fait sentir ; la diminu- tion des achats a obligé les paysans à utiliser comme semences une partie du riz qu’ils avaient conservé primitivement pour l’auto-consommer.

    MOISSONNEUSES-BATTEUSES ET BATTEUSES (MOTORAGRI).

    1970l7l 1971172

    Coût total des moissonneuses-batteu- ses ........................... 575.000 2.239.000

    Coat F CFA/ha (estimation) . . . . . . . . 5.000 6.000 Superficie récoltbe A la moissonneuse-

    batteuse (ha) .................. 115 373 Nombre d’exploitations concernées. . 7 23 Coût de la batteuse utilisée.. ....... - 6.600

    La campagne agricole 1970/71 a Bté très mauvaise du fait d‘une pluviométrie insuffisante et mal répartie qui a eu des répercussions sur l’inondation des plaines. Les pluies de la campagne suivante peuvent être considérées comme représentatives d‘une année moyenne.

    I1 y a tout lieu de penser que les valeurs de la production sont plutôt sous-estimées et que la production des propriétaires de tracteurs doit, en moyenne, être supérieure à celle ici indiquke, au moins par unité de surface.

    Production totale de riz (paddy) - t Rendement Bg/ha . . . . . . . . . . . . . . . Part vendue en t ............... - auto-consommée - t ........ - destinée A la semence - t . . . . .

    Prix du paddy F CFA/lrg . . . . . . . . Produit monbtaire brut/ha F CFA Produit en nature /ha - Produit total brut /ha - Produit monétaire brutltracteur

    F CFA ....................... Produit en natureltracteur F CFA Produit total brutltracteur -

    19 ro/ 71 - 633,s 278 371,9 164,8 97,1 20

    3.259 2.295 5.554

    130.491 91.895 222.386

    LiÉEs AUX TRAVAUX EFFECTUÉS A FAÇON.

    1971/72

    1.158,O 395 868,3 161,6 128,l 23

    6.816 2.274 9.090

    285.299 95.187 380.486

    -

    Les travaux de préparation comprennent I labour e t 2 pulvérisages soit 6 heures réelles de tracteur. Le prix pratiqué est de 7.000 F CFA/ha, soit 2.500 F d’avance et un solde de 4.500 F. L’heure directement productive est donc facturée 1.167 F. En réalité, le plus souvent, seule l’avance est réglée ; on a ainsi les valeurs suivantes :

    19 7 o/ 71

    Recettes totales F CFA/tracteur.. .... 637.686 Fraction paybeltracteur . . . . . . . . 227.745 Fraction impayéeltracteur ...... 409.941

    Recettes totales F CFA/ha .......... 7.000 Fraction payée/ha ............. 2.500 Fraction impayée/ha ........... 4.500

    Recettes totales F CFAklient ....... 41.219

    - 1971/72

    761.328 241.134 520.194 6.998 2.216 4.782 40.483

    -

    Fraction payéelclient ........... 14.721 12.822 Fraction impayéelclient ........ 26.498 27.661

    I1 conviendrait normalement d’ajouter ici les travaux réalisés par les moissonneuses-batteuses et

    tracteurs et utilisées soit chez eux, soit chez des client s.

    La part considérable des impayés demeure un

    Les recettes dues aux transports réalisés pour les batteuses appartenant aux propriétaires de des principaux problèmes des travaux façon.

    des clients sont peu importantes.

    n

    1

    A

    10 Machinisme Agricole Tropical - No 49.

  • n

    RÉCAPITULA TION.

    Lorsqu’on reprend la masse globale par poste, et qu’on la rapporte au tracteurs concernés, on aboutit aux vants :

    des recettes nombre de

    chiffres sui-

    1970/71 1971172 - -

    Produit brut, en nature par tracteur 91.895 95.187 - - , monbtaire payé - 334.263 517.670 - - , monbtaire impayb - 366.789 498.214 - - , monbtaire total - 701.052 1.015.884 - - . total par tracteur .... 792.947 1.111.071

    Les résultats économiques.

    A partir des données enregistrées sur le terrain, dont nous avons classé une partie ci-dessus, on a pu réaliser une série de tableaux reprenant, poste par poste, les données économiques de différents types d‘exploitations rencontrés à Odienné. I1 serait trop long et fastidieux de reprendre l’ensemble de ces calculs. Aussi ne donnerons-nous que les résultats clefs permettant de se faire une idée sur la situation de ces exploitations. On constatera que les chiffres se passent de commentaires : financièrement, la motorisation telle qu’elle est pratiquée actuellement (et pourrait-on dire tra- ditionnellement) dans la RBgion d’Odienné est un échec.

    L‘EXPLOITATION TYPE e PROPRIÉTAIRE DE TRACTEUR )).

    Ih‘

    1970/71 1971172 - -

    Perte totale de l’exercice - F CFA. . 1.410.686 1.090.100 Chargesiha pour l’exploitation pro-

    prement dite ................. 34.541 29.865 Prix de revient du kg de paddy pro-

    Transfert minimum en provenance de l’extbrieur necessaire pour équilibrer l’exploitation - F CFA. 380.381 52.633

    Seuils de production A partir des- quels le profit apparaft sur l’ex- ploitation proprement dite - kg/ha 984 645

    duit - F CFA/kg .............. 124 76

    Ainsi, le système ne peut se perpétuer que dans la mesure oh il bénéficie de :transferts en prove- nance de l’extérieur (secteur tertiaire urbain) set si certaines charges ne sont ni Péglées ni prises en considération. Du strict point de vue de la renta- bilité financière, il serait préférable de ne pas faire fonctionner les exploitations, les charges fixes étant moins importantes que les pertes subies. D’un sondage qualitatif, il ressort une nette

    tendance à la détérioration des résultats obtenus au fur et à mesure de l’accroissement du parc de matériels.

    L’EXPLOITATION .

    1970171 1971172 - -

    Perte totale de l’exercice - F CFA. . 2.305.324 1.621.332 Chargesiha - F CFA ............ 24.771 20.190 Prix de revient du kg de paddy

    - F CFA ...................... 89 51 Transfert minimum en provenance

    de I’extbrieur nécessaire pour réé- quilibrer l’exploitation - F CFA . 725.019 45.041

    Seuil de production B partir duquel le profit apparaft sur l’exploitation 934 640

    Revenu agricole et marge brute globale sont n6gatifs pour les 2 campagnes considérées.

    Interprétation globale des résultats.

    On peut au total considérer que l’introduction de tracteurs a eu, dans la Région d’odienné, les conskquences suivantes : - augmentation très importante des superficies

    cultivées,

    Machinisme Agricole Tropical - N O 49. 11

  • - qui a entrafné un fort accroissement de la production,

    - ceci a eu pour conséquence une augmentation du revenu monétaire brut,

    - il y a eu une croissance importante des charges tant globalement que par hectare (il semble bien que le tracteur revienne plus cher que la main-d‘œuvre),

    - globalement il est stìr qu’il n’y a pas eu augmentation du revenu monetaire ne t ; il y a eu au contraire des pertes qui ont été couvertes par des transferts en provenance de l’extérieur. Mais au niveau de l’ensemble de la région, et non plus des seules exploitations concernées, l’augmen- tation des dépenses a entrafné un accroissement des revenus distribués ; de ce point de vue l’impact régional est non négligeable car il y a création d’une certaine activité économique (économie monétaire, échange, distribution, emplois, ...) peut-être artificielle mais cependant bien réelle ; la motorisation est finalement le prétexte à des transferts de fonds qui font vivre la région ; cette situation est peut-être aberrante mais elle n’en existe pas moins. Comme nous le verrons plus loin il s’agit justement de faire évoluer la situation pour la rendre économiquement plus saine c’est-à- dire moins dépendante de l’extérieur,

    - il a pu se produire dans quelques cas une augmentation des rendements donc un accroisse- ment du revenu monétaire brut par hectare,

    - mais cette croissance a de toute façon été inférieure à celle des charges ce qui a entrafné une diminution du revenu monétaire net 5 l’hectare. Là oh il y a eu augmentation du revenu monétaire net global celle-ci a été obtenue par un gain en superficie ; il s’agit d’une opération extensive et non intensive,

    - il y %y diminution du temps de travail par hectare maiqla superficie totale ayant augmenté dans une proportion plus importante il en résulte un accroissement global de la demande de travail et de la consommation effective de ce facteur de production,

    - il y a eu croissance de la production et du revenu monétaire brut par journée de travail mais le revenu monétaire net par unité de travail a, quant à lui, diminué (en ne tenant évidemment. pas compte des transferts),

    - enfin, s’iln’y a pas eu vraiment apparition de nouvelles cultures, on peut cependant constater une tres forte croissance de la culture du riz et un début de développement des vergers d‘arbres fruitiers. En ce qui concerne le riz, on est passé du riz pluvial au riz inonde de plaines ou de bas- fonds,

    LES PE RSP ECTl VES

    Croissance.

    DONNEES QUANTITATIVES.

    Q uel avenir a la motorisation agricole dans la région d’Odienné ? I1 est bien difficile de se prononcer étant donné qu’actuellement les moti- vations sont beaucoup plus dlordre sociologique qu’économique. On pourrait dire que les raisons subjectives d’acheter des tracteurs sont largement indépendantes des résultats objectivement obtenus. Par ailleurs, une étude de marché est impossible dans la mesure o h on ne sait pas pour le moment si des moyens financiers (et de quelle ampleur) soutiendront effectivement la demande potentielle. La réponse à cette question dépend à la fois de l’initiative privée et de la politique de l’Etat ; en ce qui concerne cette dernikre on peut seulement constater un intérêt certain porté à la motorisation de l’agriculture dans le Nord de la Côte-d‘Ivoire.

    Dans ces conditions, pour le moins imprécises, on peut imaginer soit une stagnation au niveau actuel, soit une régression, soit enfin un accroisse- ment du parc de tracteurs disponibles. I1 nous semble probable que finalement cette dernière hypothèse l’emportera. Si on tente de réaliser une projection mécanique (avec toutes les incertitudes qu’une telle démarche comporte) des données passées, ceci dans le même contexte socio-écono- mique et moyennant certaines conditions (cf. ci-aprbs), on obtient pour l’horizon SO environ I S0 tracteurs disponibles appartenant à une cen- taine de propriétaires. Si une telle progression se réalise ce devrait être par une croissance du nombre moyen de tracteurs par propriétaire et par une augmentation de la concentration de la propriété. En tout état de cause, il faudrait voir s’il existe dans la région une superficie mécanisable suffisante pour y faire travailler un tel parc dont l’estimation, redisons-le, doit être considérée avec beaucoup de prudence.

    CONDITIONS.

    I1 existe un profond désir chez les paysans de la region d’Odienné de continuer acheter des tracteurs. Quel que soit le jugement économique que ,l’on puisse porter sur une telle attitude on est bien obligé de tenir compte de cette donnee fondamentale du problkme. Une seule condition limite finalement la realisation de ce vœu : la possession de moyens financiers suffisants. Ceux-ci dependent actuellement d’une part des transferts

    t

    4

    12 Machinisme Agricole Tropical - No 49.

  • b

    r;

    h

    du secteur tertiaire urbain vers le secteur primaire rural, d‘autre part des possibilités d’obtention de crédits. A moyen terme s’ajoutera très proba- blement un troisième élément : les résultats écono- miques obtenus, autrement dit le remplacement progressif des transferts par un autodéveloppement du secteur agricole ; on peut en effet difficilement penser que cette politique spontanée d‘investisse- ment à perte puisse indéfiniment se poursuivre quelle que soit la pression sociologique qui l’explique. On peut par conséquent résumer ainsi les conditions d‘une éventuelle croissance de l’agriculture motorisée dans la région d‘0dienné (et ceci indépendamment de l’opinion que l’on peut avoir sur le caractère souhaitable ou non de cette croissance) :

    - la continuation, au moins pendant un certain temps, des transferts d’argent au profit du secteur

    ’ ural,

    - la possibilité d’obtenir des crédits, au moins aussi facilement que par le passé,

    - enfin l’amélioration des résultats économiques obtenus qui elle-même dépend de la politique de développement adoptée.

    Politique de développement.

    LES RAISONS.

    On peut tout d’abord se demander dans quelle mesure il convient ou non d’intervenir pour tenter d’améliorer la situation Bconomique des exploi- tations concernées. A notre avis les raisons que l’on peut avancer en faveur d‘une intervention sont les suivantes :

    - il existe un parc important de- matériel qui probablement s’accroftra dans les années 9 venir. Economiquemeiit ce serait une perte de ne pas faire produire B cet investissement le maximum de ce qu’on peut en attendre.

    - cette activité économique a un impact régional qui ne peut pas être considéré comme négligeable et qui ira en s’accroissant. I1 ne semble pas possible, économiquement et politiquement, que 1’Etat se désintéresse de ce secteur d‘activité compte tenu des conséquences qui pourraient en résulter à moyen terme.

    Si, compte tenu de ceci, on décide d‘intervenir, l’action peut soit viser simplement à maintenir le potentiel de production actuel, soit contribuer à son développement. Dans le premier cas on tentera de limiter au maximum l’achat de nouveau

    matériel, dans le second on favorisera au contraire le dkveloppement du parc. I1 appara’lt que le principal moyen d’action sur les achats soit la politique de crédit adoptée ; selon son caractère libéral ou non on peut espérer, au moins en partie, favoriser ou freiner les achats. Si on opte pour une politique d‘augmentation du capital fixe d’exploitation (par exemple dans un deuxième temps) il importe de bien réaliser que des depenses d‘encadrement et d’interventions diverses de la part de I’Etat, plus importantes que dans le cas contraire, seront nécessaires.

    LES BUTS.

    I1 convient dès maintenant de se fixer les objec- tifs suivants :

    - En ce qui concerne le rendement moyen à obtenir au minimum dans la culture motorisée du riz inondé chaque année, il faut se donner comme but dans un premier temps 1.000 kg/ha, puis rapidement 1.500 kg/ha de riz paddy (aux agronomes de dire si un tel objectif est possible techniquement compte tenu du milieu naturel et moyennant quelles conditions).

    - Pour les travaux à façon il convient d‘obtenir que les clients payent effectivement dans un premier temps 5.000 F CFA/ha puis, dès que possible, 7.000 F/ha. Cela suppose que les actions en faveur de l’augmentation des rendements soient réaliskes aussi bien auprès des propriétaires de tracteurs que de leurs clients.

    - I1 faut enfin suivre les exploitations concer- nées de très près afin d‘kvaluer au mieux les résul- tats obtenus et de déterminer les difficultés rencon- trées. Cela suppose dans un premier temps de réaliser des enquêtes très précises et détaillees, puis peu à peu de mettre en place un réseau comptable.

    LES MOYENS.

    Les principaux points sur lesquels devrait porter l’action sont les suivants :

    a) Plus encore que de la technique ou de la climatologie il s’agit ici de l’homme. Le milieu humain concerné est difficile mais seule son Bvolu- tion peut permettre de sortir de l’impasse actuelle. L‘essentiel de l‘action à entreprendre consiste en la formation d’un paysannat moderne. Cette forma- tion devra concerner en priorité :

    - l’apprentissage et l’application de nouvelles méthodes de production : utilisation de semences sélectionnées et traitées, emploi d’engrais, calendrier des travaux et opérations culturales, ,..

    Machinisme Agricole Tropical - N O 49, 13

  • - les conducteurs de tracteur : utilisation cor- recte du matériel, façons culturales bien réalisées, entretien des engins, ... - les mécaniciens : formation et recyclage, ... - les propriétaires de tracteur : enseignement

    d'une comptabilité simple et de quelques rbgles de gestion, ...

    b) Dans l'immédiat e t pour soulager certaines exploitations il faudrait consolider e t réaménager leurs dettes. Ensuite, même si on décide de favoriser la croissance du secteur motorisé, il faudrait de toute façon moduler le crédit en fonction des résultats obtenus afin d'éviter que l'endettement des exploitations pose à nouveau des problèmes insolubles. Le secteur agricole doit être capable de rembourser rationnellement les crédits accordés sur les bénéfices réalisés sans l'aide d'aucun transfert.

    c) Compte tenu du fait que les terres méca nisables sont limitées e t que des Problemes fonciers commencent B se poser il conviendrait de réaliser un inventaire général des zones utilisables avec, 6ventuellement, estimation du coût de leur défri- chement. I1 faudrait arriver à définir, en accord avec les habitants de la région, une politique cohérente d'attribution et d'exploitation des terres mécanisables. Cela devrait finalement conduire B l'établissement d'un cadastre (bornage, ...), B un remembrement des exploitations existantes et B une rationalisation des nouvelles implantations.

    d) I1 est nécessaire de mettre en œuvre les moyens connus de lutte préventive contre les aléas climatiques : aménagement des plaines, méthodes culturales, ... (cette action est en cours).

    e) On doit veiller à comprimer autant que pos- sible le prix de revient :

    - Voir dans quelle mesure il est possible de diminuer le prix des pieces détachées (problbme des droits de douane élevés sur celles-ci).

    BIBLIOGRAPHIE

    TRICART (J.). - Deux types de production agricole aux environs d'Odienné (Haute Cate-d'Ivoire). (In : Bull. de I ' IFAN, série B, T. 19, no 1-2, janv.-avr.

    MAILLAND (P.) - Riziculture mécanisée en Nord Côte- d'Ivoire (In : Bull. de Liaison du CMAOM, no 32, sept.-oct. 1961, pp. 3-9).

    RCI, Ministère de l'Agriculture ; FAC. - Opération de développement régional intégré d'odienné. Phase préliminaire. Durée de l'opération : 2 aus. Mon- tant : 280 millions F CFA (Fiche programme de développement régional integré dans le depar- tement du Nord). Abidjan, Ministère de l'Agri- culture (1966). 29 p. 1 carte, multigr.

    KELLERMANN (J.). - Etude de l'opération de developpe- ment régional intégrk d'Odienn6 (Côte-d'Ivoire).

    1957, pp. 284-294).

    - Installer un service apes-vente efficace (pibces e t mécaniciens).

    - Pour les mécaniciens reglementer la factura- tion de l'heure de travail et surtout des frais de déplacement. - Faire baisser ou au moins éviter la hausse

    du prix du gas-oil (ce qui parait malheureusement difficile dans le c.ontexte international actuel), réduire l'écart de prix entre Abidjan et Odienné, installer des dépôts au moins B Samatiguila e t B Maninian (ceci est maintenant réalisé), enfin organiser des transports moins onéreux vers les lieux d'exploitation.

    f) Enfin, et d'une façon générale, il s'agit d'orga- niser complbtement ce secteur d'activité et de créer l'infrastructure indispensable la ratio- nalisation de la production. L'initiative privée, quel que soit son dynamisme, s'est développée de façon anarchique et a sérieusement besoin d'être encadrée. Le Probleme de la motorisation dans la région d'Odienn6 est celui de l'introduction brutale et artificielle, sans aucune préparation, de tracteurs agricoles ... et de rien d'autre. I1 s'agit d'une greffe partielle, préparée par aucune évolution, d'un corps étranger moderne sur un secteur traditionnel. I1 convient maintenant d'œuvrer B la création du soubassement qui aurait dû précéder l'inves- tissement ; il faut mettre en place un environnement technique, économique et humain indispensable à l'obtention des fruits que l'on est en droit légi- timement d'attendre d'une telle greffe.

    Note finale : I1 convient de signaler que depuis la rédaction de cet article, d'une part le prix du paddy a fortement augment6, d'autre part les coûts ont également varié en hausse (mathriel, carburant, engrais, ...). Dans ces conditions un certain nombre de calculs devraient être réactua- lisés pour repréciser en particulier où se trouve le seuil de rentabilité.

    * * *

    Paris, Abidjan, Secrétariat @Etat aux Affaires Etrangères chargé de la Coopération, R. C. I., 1966, 48 p. multigr.

    R. C. I., Ministère de l'Agriculture. -Etude de la mkcani- sation de la riziculture en Côte-d'Ivoire. Rome, Agrotec., 1970, 137 p. multigr. (pp. 40-137 : La mécanisation du riz dans la region d'odienné).

    Documents internes au Ministère de l'Agriculture. BONNEFOND (Ph.). - Les (I tractoristes i) d'odienné.

    Abidjan, Centre ORSTOM de Petit Bassam ; Côte-d'Ivoire, Ministère du Plan, Ministère de l'Agriculture, 1972, 100 p. multigr. (Sciences Humaines, vol. V, no 1, 1972).

    BONNEFOND (Pli.). - Les exploitations motorisees de la région d'Odienné : campagne agricole 1971/72. Abidjan, Centre ORSTOM de Petit Bassam ; Côte-$Ivoire, Ministère du Plan, Ministère de l'Agriculture, 1973, 148 p. multigr. (Sciences Humaines, vol. VI, no 2, 1973).

    14 Machinisme Agricole Tropical .- No 49.

  • SUMMARY

    Cet article est u n résumé de deux rapports rédigés par l’Auteur :

  • P I 1

    f

    I

    d

  • Imprimé ea France. - Imp. JOUVE. 17. rue du h u m e . 75001 Paris