louis schweitzer - acteurs de l'economie en rhône-alpes

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17 CHEMIN DU PETIT BOIS 69130 ECULLY - 04 72 18 09 18 JUIN 12 Parution irrégulière Surface approx. (cm²) : 2763 Page 1/6 INITIATIVE2 5346442300502/GFD/OTO/3 Eléments de recherche : - FIR - ou France Initiative Réseau - ou FRANCE INITIATIVE : association d'aide à la création d'entreprise, toutes citations

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Interview de Louis Schweitzer parue dans le numéro de juin 2012 des Acteurs de l'Economie Rhône-Alpes.

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Louis Schweitzer,69 ans,

ancien directeurde cabinet de

Laurent Fabius auxministères du Budget

puis de l'industrieet a Matignon,

a éte Pdg de Renault,président de la HALDE

et du conseild'administration

de Volvo.Il préside ie CAd'AstraZerteca

et de France InitiativeI! est president

ou membre du CAde BNP Paribas, L'Oréai,

Véolia Environnement,Allianz, Bosch,

de la Fondationnationale des sciences

politiques, de l'Ifri,et dans le domaine

culturel, du Quai Branlyet du Festival d'Avignon

action gouvernementale a été et serasymptomatique de la place que la sociétédans son ensemble réserve à l'esprit d'en-treprendre et aux entrepreneurs. Lequeldemeure intrinsèquement et culturelle-ment défaillant... Ce que la campagneélectorale, sourde à la cause entrepre-

neuriat, a cimenté .. En matière de soutien à l'entre-preneuriat, quel examen faites-vous du quinquennal quivient de s'achever? Qu'espérez-vous concrètementdu nouveau gouvernement qui, on l'a constaté avecl'affaissement en 2011 du dispositif Nacre - prét auprofit des chômeurs qui créent leur activite -, devracomposer avec une très faible marge de manœuvrebudgétaire?Les grandes entreprises semblent être dans une posi-tion favorable Les problèmes auxquels elles sontconfrontées relèvent davantage de la relation et del'intensité du lien que le pays entretient a leur endroitLa creation d'entreprises bénéficie de leviers intéres-sants, et les tres petites societes ont pu profiter depuisquèlques annees de dispositifs simplificateurs oppor-tuns Fnlre tes deux extrémités du spectre fonction-nent des petites et moyennes entreprises qui, on lesait trop bien notamment lorsqu'on compare ce tissua celui d'outre Rhin, peinent a grandir. Leur nombre,leur taille, leur dynamique exportatrice sont insuf-fisants Et elles subissent de lourds problèmes definancement Sur ce plan, les prochaines annees serontcruciales Ces PMt sont aussi en demande d'un envi-ronnement législatif, reglementaire, social, stableauquel le prochain gouvernement devra repondreclairement Bref, l'effort d'accompagnement et d'm-citation a la croissance doit être prioritairement entre-pris en faveur de ces PME Et il doit prendre placedans un discours d'ensemble qui valorise l'entreprise

Votre prédécesseur à la tête de France Initiative,Bernard Brunhes, corrélait cette défaillance de crois-sance des PME au "rejet de management" des patrons.Ce rejet est-il culturel ou découle-t-il seulement de cemême contexte - excès de législation, droit du travailcoercitif, déclin de la valeur travail - décourageant?Lesprit d'entreprendre et l'ambition de croître sontindissociables Etre entreprenant s inscrit dans unesprit conquérant, a partir duquel on repousse leslimites pour explorer de nouveaux champs EnFrance il est exact que cet esprit se contente souventdes satisfactions recueillies au sem du périmètre d'ori-gine ' Mon adn ite me permet de vivre correctement etde maniere perenne ~> C'est suffisant ' Ainsi on prefere

li a succédé à Bernard Brur,, ,^o « «atête de France Initiative, dispositifde prêts d'honneur dont 17750créateurs d'entreprise ont profitéen 2011. L'énarque ancien hautfonctionnaire et présidentd'entreprise publique circonscrit au"projet, professionnel et de vie", laracine commune à "tous lesentrepreneurs" La condition de"la liberté",

PROPOS RECUEILLIS PAR DENIS LAMY

parfois cette logique a la prise renouvelée de risquesCela, même si les Français ne sont pas moins aptesque d'autres a cette prise de risques Encore faut ilun environnement favorable Et les exemples horsde l'Hexagone ne manquent pas Ainsi, toujours enAllemagne, l'engagement responsable des grandesentreprises a accompagner les petites entreprises, afaciliter leur croissance, a doper leur dynamique d'exportation a les sécuriser dans des contrats demoyenne duree, est fécond

Vous appelez à valoriser l'entreprise pour réveiller l'es-prit d'entreprendre. Or, la stigmatisation dont à Gaucheon frappe régulièrement les "patrons", épingles sansdiscernement, est délétère. La campagne électoralel'a une nouvelle fois exposé : le discours a instillé l'amal-game entre Maurice Lévy (Publicis) et le créateur deTPE. L'effort de pédagogie et de responsabilité a étébalayé, notamment parce que le ressort individuel -qu'il s'agisse de prise de risque, de responsabilité,d'épanouissement, de mérite de récompense - propreà l'acte d'entreprendre conteste le dogme socialiste dela collectivité et du partage. A quelles conditions peut-on (ré)concilier ces deux fondamentaux?J'ai dirige le cabinet du ministre de l'Industrie puisdu Premier ministre de 1983 a 1986. Les entrepre-neurs le reconnaissent aujourd hut ce fut une périodede réconciliation de la France avec ses entreprises,parce que le gouvernement avait pris conscience qu iln'existe pas de réussite sans engagement economi-que et sans encouragement a favoriser I esprit d'en-treprendre La modernite prend racine dans la conci-liation de la dynamique individuelle et de la réussitecollective, une Gauche incapable d y souscrire seraitvouée a I echec

Une hécatombe s'est abattue en Italie. Plus de ving-taine d'entrepreneurs se sont suicidé, attestant d'unesituation générale de cette corporation très fragile.Etre entrepreneur expose dangereusement, aux plansautant financier, familial que psychique. Ce qu'enFrance on tait, au contraire de la situation compara-ble des salariés. Deux poids deux mesures'' Commentles responsables des 240 plateformes locales deFrance Initiative intègrent-ils concrètement cette condi-tion au moment d'arbitrer les engagements?Lanalyse auprès des salaries révèle que la qualite deleur sante est liee au degré d'autonomie dont ils béné-ficient dans leur emploi Plus ce degie est eleve, plusla perception de l'utilité et du sens dè leur I ravail estgrande mieux ils se portent Lautonomie étant

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"Le nombre,la taille,

la dynamiqueexportatrice

des PMEfrançaises sont

insuffisants.Les prochainesannées seront,

pour elles,cruciales"

La creation à entrepriseconstitue une réponse aux dis-criminstions notamment liées

a I origine Pour autant ellen est pas un terrain ou legaliteréelle des chances est parfai

tement assuree'(ici Abdel Belmokadem

fondateur de Nes&Cite)

•• consubstantielle a l'acte entrepreneunal, les patronssont epargnes par ce facteur Ce dont ils souffrent,en revanche, c'est de solitude Cette solitude, c'estaussi a elle que le dispositif de France Initiative tentede repondre Bien sur, nous ne procédons pas a uneanalyse psychologique des candidats, et la capacitede conviction constitue un facteur majeur d éligibi-lité auprès des (ex) chefs d entreprise qui composentles comites d agiement Maîs une fois retenus, cescandidats bénéficient pendant plusieurs annees d unaccompagnement formel — par un parrain - ou infor-mel qui vise davantage a juguler ce risque de sohlude qu'a resoudre des problématiques techniquesQue le taux de pérennité a trois ans atteigne 85 %contre une mo) enne nationale qui plafonne a 60 %,en découle

Cette image contestée des entrepreneurs résulte ausside la sacralisation individuelle que certains se sontarrogés dans le sillage de medias complices Peut-onencore faire entendre qu'entreprendre est une oeuvrecollective?Plus l'entreprise est de taille importante, plus la réa-lité collective de l'acte entrepreneunal est pregnanteToute action y est, par definition, collective Lesdimensions individuelle et collectrv e doivent s arti-culer de maniere équilibrée I!une ne va pas sans I au-tre Lmventeur peut etre de 'genie", s'il ne s'entourepas de collaborateurs pour mettre en œuvre sa decou-verte, celle-ci demeure embryonnaire U entrepreneurn'est rien sans son equipe, et il donne le meilleur delui-même lorsque sa relation aux autres a tous lesautres — collaborateurs, actionnaires, concurrents,clients, environnement - est performante Le collec-tif e est avant lout être avec les autres

Mais être entrepreneur, c'est avant tout prendre enmain son destin Est-il compatible de développercette appétence au sein d'un Etat-providence quipeine à distinguer l'assistance, capitale, de l'assis-tanat, délétère?Je ne vais pas établir de frontière entre assistance et

assistanat So) ens clairs tres peu de gens aspirent aI assistanat Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, on affirmait que la population rêvait d'assis ta-nat a I epoque, la semaine de travail atteignait 48 heu-res et la France dénombrait moins de I % dechomeurs D'autre part, I existence d'un filet desecurite qu'il soit psychologique, financier ou socialest essentielle poui faciliter la prise de risque Cettesecurite psychologique permet a l'échec de n êtrequ un accident, et non une tare Aux Etats-Unis, cefilet de securite est, au niveau social, nettement moinsdéveloppe qu en France En revanche il est plus efficace au plan psychologique simplement parce quel'échec n est pas considère comme le signe d'une défi-cient e personnelle

Vous abordez un point sensible. La résilience, chère auneuropsychiatre Boris Cyrulnik, trouve l'une de sesmanifestations les plus exemplaires dans l'acte d'en-treprendre Mais elle est limitée par le mépris, mêmele rejet culturels de l'échec. Quels progrès peut-onespérer dans ce domaine tant que le système educa-tif dès le plus jeune âge entretient un tel esprit9

La situation évolue Si I appréhension de I echec étaitsi défaillante, le nombre dè créations d'entreprisesne serait pas aussi eleve Or, nonobstant le tassementdes initiatives autoentrepreneunales, il demeure aun nu eau extraordinaire Ne dramatisons donc pasPendant longtemps, on a associe la situation de cho-mage a un echec

... D'ailleurs, en un an, la part que les chômeurs consti-tuent dans le total des entrepreneurs soutenus parFrance Initiative est passée de 63 a 68 %, 19 % étantsans emploi depuis plus d'un an. Bâtit-on durable-ment une entreprise lorsqu'on lui donne naissancedavantage par réponse que par envie9

Les resultats sont explicites ces demandeurs d'em-ploi reconv erlis en entrepreneurs connaissent, pour85 % d entre eux, le succes C est simplement lapreuve qu une fois accompagne, forme soutenu poursurmonter un echec, chacun est en mesure de ripos-ter Cela étant, accorder une seconde chance n'estpas naturel dans la mentalité française, et notamment dans celle des banquiers Dans ce domaineprogresser exige une action constante suivie, exigéante, vigilante, c'est la condition pour aider a fran-chir les obstacles

Entreprendre, c'est se construire et étre autonomegrâce à l'acte de bâtir, c'est aussi générer du sens,pour soi et pour les autres. Ce sens que les candidatsà l'entrepreneuriat espèrent retrouver apres l'avoirperdu dans leur emploi. . La dynamique entrepreneu-riat est-elle avant tout la réponse a l'incapacité desentreprises de produire du sens ?Mon experience d entreprise est celle d une grandefirme, Renault J'y suis entre comme salarie et l'aiquittée president J'ai lu tous les livres qui ont retracelhistoire de Renault Qu'y ai-je découvert7 Qu au-trefois, contrairement aux préjuges les salaries nedemeuraient guère plus d un an dans I etablissement,I attachement des ouvners était faible, la sohdante ausein du corps social était inexistante Mon ainveechez Renault intervint peu apres l'avènement deGeorges Besse a la suite d'une crise majeure Ce dernier confia alors dans une interview au Monde"Jamais je n ai vu autant d'engagements des collabo-

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ratews pour redresser leur entreprise C était la realue La mobilisation et la foi des salaries étaientimpressionnantes, leur volonté d apprendre et des associer au destin de l'entreprise tout aussi remar-quable Elles réclamaient, pour s exprimer, d'êtresimplement débridées, affranchies des traditionnelscarcans orgamsationnels ou manageriaux Cela afinde libérer les initiatives, l'envie de progresser brefle potentiel de chacun N oublions pas la capacitenaturelle des Français a s'impliquer J en veux pourpreuve cette période électorale, 80 % d entre euxont vote lors du scrutin présidentiel Aux Etats-unis, le taux de participation ti atteint pas la barredes 50 %

"Les salariés souffrentdu manque d'autonomie,les entrepreneurs de solitude"

"Mous nous battons pour que l'économie de marchésoit accessible au plus grand nombre, qu'elle fasseune part plus grande au capital humain, a la gratuiteet a la solidarite, et qu'elle intègre la dimension socialeet sociétale comme une composante intrinsèque dudéveloppement et de la réussite des petites entrepri-ses", soutenait en 2011 l'ancien président de FranceInitiative, Jean-Pierre Worms. Cette espérance rejointcelle, plus large, qui avait jailli apres la crise de 2008.Le monde, la sociéte, nos comportements allaientchanger, nous promettait-on. Rien n'est arrive "Parcequ'il s'appuie sur des valeurs de solidarité, deconfiance, de désintéressement, de gratuite, de respectdes personnes, France Initiative est un modèle d'ave-nir", estimez-vous de votre côte. Modèle d'avenir titrerad'ailleurs votre prochaine universite organisée enArdèche du 6 au 8 juin. L'accomplissement de cesvaleurs au sein de France Initiative n'est-il pas davan-tage un ilot de resistance, une anecdote dans unesociété qui n'a jamais été aussi peu solidaire, confiante,désintéressée, gratuite?Sou on croît a la possibilité du progres soit on seresigne J'ai fait mon choix, celui du progres LEuropeet les Etats-Unis furent longtemps un ilot de prospé-rité dans un monde domine par la pauvrete et I ab-sence de liberte Ce n est plus la réalité Partout deI Asie a I Amerique du sud, les écarts se sont réduitsII faut s'en féliciter Et ne pas en déduire I anéantisse-ment programme de l'Occident Certes, la périodeque nous traversons est bousculée, maîs la riposteexige au contraire une clairvoyance et une mobilisa-tion accrues

ll n'y a plus guère d'établissement d'enseignementsupérieur qui ne dispose pas de formation a I entre-preneuriat Pourtant, l'état des lieux est inchange lesjeunes candidats à la création ou a la reprise d'entre-prise sont toujours aussi peu nombreux...ll est exact qu en France, pendant tres longtemps, laformation au management et a l'apprentissage a brillepar son absence C'était vrai dans I administrationcomme dans l'enseignement Cela résultait de l'idéeque l'art du management I art de faire savoir l'art d'enseigner sont innés et ne s apprennent pasHeureusement ce dogme n est plus Et au-delà du purmanagement, e est davantage a I approche et au trai-

TaMeau de bordFrance Initiative 2011

17 750 entrepreneurs finan-ces pour 15 953 créationsou reprises d entreprises

154.1 Mf de prêts dhonpeur engages(pour unmontant moyen de 8150 €)

979.2 M€ de financementsbancaires associes auxprêts a taux zero avec uneffet de levier de 8,2

35367 emplois crées

1,133 Md€ injectes dansl'économie des territoires

14200 bénévoles(dont 4700 parrains) et624 permanents BTP repar-tis dans 239 plateformes

51900 chefs d'entreprisesaccompagnes

98% el 85% respective-ment taux de rembourse-ment des prêts d'honneuret pérennité des entreprisesà 3 ans

tement des relations humaines qu il faut désormaissensibiliser Chaque grand pation a ses caractéristi-ques certains sont conquérants, d'autres pédagogues,d'autres encore dans I empathie On ne va pas contresa personnalité, il s agit simplement d en tirer le meilleur et de progresser dans les autres domaines

France Initiative est une réponse à l'insuffisance desfonds propres des entrepreneurs Lassociation béné-ficie du concours de ces mêmes etablissements ban-caires frileux à soutenir les entrepreneurs "tradition-nels", qu'il s'agisse d'amorçage ou de developpementCette schizophrénie vous laisse-t-elle stoique ?La reglementation rend l'octroi de credits plus difftcik Et le pret auprès des TPE ne constitue pas uneactivite tres rentable pour les etablissements bancai-res ^intervention, a ce niveau, d'associations commela nôtre a la fois repond axt besoin des entrepreneurset comble ce segment moins prise des banques Toutle monde} trouv e donc son compte Et notammentces banques qui, en accompagnant les dossiers quenous sélectionnons, élargissent leur clientele sanspour autant mobiliser d importants moyens endogè-nes Plus généralement, les banques ne sont pas hos-tiles a prêter Simplement il faut souhaiter que la regu-lation ne les incite pas a privilégier les activites •

snnnellement, e est auucture que j exprime le

ia capacite entrepreneunale Et rien n assure quejaurais ete un entrepreneurindividuel performant

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"Accorder uneseconde

chance n'estpas naturel

dans lamentalité

française. Etnotamment

dans celle desbanquiers"

Ls modernite prend racinedans la conciliationde la dynamique individuelleet de la réussite collective,une Gauche incapable dysouscrire serait vouée aleched

• generatnces de retours sur fonds propres superieursaux gains des metiers de prêt

Dans ces colonnes, Maria Nowak (fondatrice de l'Adie)et Claude Alphandery (France active) se sont affron-tés. Enjeu • tout le monde est-il apte à entreprendre?Estimez-vous, à l'instar de Muhammad Yunus, que"chacun est un entrepreneur en puissance"?Chacun porte en lui la capacite d agir, de faire Apres,il lui faut trouver le bon terrain d expression Cepeut être la creation d'entreprise, maîs pas seule-ment Personnellement, c'est au sem d une struc-ture que j exprime le mieux cette capacite Et rienn'assure que j aurais ete un entrepreneur individuelperformant

Le développement du microcrédit s'est accompagnéde dérives : bénéficiaires endettés, créances insup-portables, et même acteurs côtes en bourse. De même,les économistes rappellent que cette économie resteembryonnaire, anecdotique, et peu impactante. Bref,elle est perfectible et demeurera toujours en marge..France Initiative accorde des prêts d'honneur sansintérêt Le risque de dérive et celui de surendette-ment sont donc nuls D'autre part, France Initiativen'accorde de prêts qu'une fois la candidature validée

par un comite d agrement qui évalue les competen-ces et la capacite de reussir du futur patron Enfin,presque systématiquement ces prêts d'honneur sontcouples a des prets bancaires, et prennent donc placedans un environnement protecteur E ,ultat, le tauxde recouvrement des prets atteint 98

La problématique de proximité caractérise l'action deFrance Initiative, tant dans son fonctionnement décen-tralisé que dans la nature, très locale, des projetsaccompagnés. Plus d'1,1 milliard d'euros retombent"en pluie fine" dans l'économie des territoires Cetteatomisation n'a d'avenir que si elle mutualise les ini-tiatives et si elle est relayée par de plus importantsdonneurs d'ordre. Or la culture de la collégialité et del'agrégation ne caractérise pas la France. Pour preuve,dans votre domaine, ce qui domine est la superposi-tion voire la rivalité des dispositifs: Adie, FranceInitiative, France active, Réseau entreprendre...Certes ces dispositifs peuvent parfois être amenés ase croiser maîs pour l'essentiel ils s'adressent a despublics ou poursuivent des objets tous distincts 'Vucontraire de celle de France Initiative ou de Franceactive, la clientele de I Adie ne franchira normale-ment pas la porte d une banque Reseau entrepren-dre cible des entreprises moins nombreuses de tailleplus importante Ces quatre associations n'exercentpas le même metier, ne poursuiv ent pas le même des-sein, et n'emploient pas les mêmes outils Pour autantpersonne n a le monopole d une activite des lorsqu'elle est universellement utile et que plusieursacteurs peuvent contribuer a son developpementEn revanche nous devons resoudre deux ecueilsD une part celui de la notoriété Celle de FranceInitiative est inversement proportionnelle a I éten-due de son action A la tête de la Halde, je rn étaisemploye a accroître la notoriété de l'institution afinque chacun, en besoin ou en devoir de le faireacquière le réflexe de la solliciter Seconde preoccu-pation I orientation Tout demandeur d emploi séduitpar un projet de creation d'acnvite doit pouvoir êtreinforme des dispositifs d accompagnement Ce quePole emploi peine encore a accomplir Et cela exigedes intermédiaires - outre Pôle emploi les chambresconsulaires, les chambres de metiers, les organisa-tions patronales - qu ils travaillent en reseau etcoordonnent I information C est capital si I on veutassurer a tous les postulants d avoir acces a la mêmeinformation C'est cela aussi l'égalité des chances

"L'existence d'un filet de sécurité,qu'il soit psychologique, financierou social, est essentielle pourfaciliter la prise de risque"

L'injustice des chances n'épargne effectivement pasles candidats à la création d'entreprise. Les portess'ouvrent pour certains et demeurent fermées pourd'autres. Mais ('entrepreneuriat peut aussi être unlevier d'intégration et le moyen de contourner certai-nes manifestations discriminantes...Effectivement, lorsque je présidais la Halde j'ai sou-vent constate que la creation d entreprise constituaitune réponse aux discriminations dont pouvaient etrefrappes certains en raison notamment de leur on-

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Herge fut un grand entrepre-neur Son heros parcourait lemonde maîs était un ëtre totalement immobile il était doncbien davantage entreprenantqu entrepreneuf

• gmc Ils étaient libères de certaines contraintes et dis-posaient d'une grande capacite de s'exprimer Pourautant, soyons lucides il demeure plus facile de creerune entreprise lorsqu on dispose d atouts au departLa creation d'entreprise n'est pas un terrain ou l'ega-lite réelle des chances est parfaitement assuree

Vous avez été fonctionnaire puis avez présidé une entre-prise longtemps publique. De cette double expérience,quels enseignements avez-vous extraits de la capacitéd'entreprendre, de l'encouragement à entreprendre,de la récompense d'entreprendre ailleurs que dans la

création d'entreprise privée? Corps public et espritd'entreprendre ne forment-ils pas un oxymore?Renault était une entreprise publique, maîs autantles dirigeants que les salanes savaient qu'ils évoluaientdans un monde de compétition et qu'a ce titre ilsétaient responsables de leur avenir Les servicespublics se sont eux aussi rendu compte qu'ils n'appar-tenaient plus a un monde privilégie domine par larente et la protection A Faune de ce qu'est devenul'enseignement supeneur, l'opposition entre secteursprotege et expose n'est plus Les frontieres se sonteffacées Enfin, n'oublions pas ces innovateurs, cesinventeurs, ces chercheurs immenses qui ont entre-pris avec succes dans un cadre public Qu'ont-ils tousen commun ' Et que partagent-ils avec les entrepre-neurs plus traditionnels ? Un projet Projet profes-sionnel qui se confond avec un projet de vie

L'organisation et le management dans le public exhor-tent-ils bien à nourrir puis à accomplir un projet?Avoir un projet accroît la liberte, car son accomplis-sement exige une volonté, une détermination, uneinventivité farouches pour surmonter les difficultésDans l'entreprise publique, ces difficultés ont pournoms donneurs d'ordres, reglementations, etc Dansl'entreprise privee banquiers, financement, legisla-tion du travail

Vous affectionnez Tintin. Etait-il un bon entrepreneur?Herge fut un grand entrepreneur Son heros par-courait le monde maîs était un être totalementimmobile, il était donc bien davantage entrepre-nant qu'entrepreneur *