message du saint-père - mission foi · 2019. 9. 16. · preuve vivante de l’existence de dieu....

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Message du Saint-Père

pour le Mois missionnaire extraordinaire d’octobre 2019

Réveiller l’Église missionnaire au Sri Lanka

José I. Sierra | Rédacteur en chef [email protected]

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Message du Saint-Père

pour le mois missionnaire d’octobre 2019


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Conférence des évêques catholiques du Canada :Mgr André Gazaille (évêque ponens)

Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires :P. Yoland Ouellet, o.m.i.

Directeur des publications : P. Yoland Ouellet, [email protected]

Rédacteur en chef : José I. [email protected]

Collaborateurs : Luc Phaneuf, Jacques Gauthier

Cahier central détachable : Ginette Côté, coordonnatrice de Mond’Ami

Ont collaboré à ce numéro :P. Yoland Ouellet, Jacques Gauthier, S.S. le pape François, José I. Sierra, Cahier Mond’Ami

Conception et infographie : Charles Lessard

Page couverture : Affiche pour le Mois missionnaire extraordinaire d’octobre 2019

Œuvre pontificale de la propagation de la foi175, rue Sherbrooke EstMontréal (Québec) Canada H2X 1C7Téléphone : 514 844-1929 Sans frais : 1 866 844-1929Télécopieur : 514 844-0382Par courriel : [email protected]

Conseil d’administration :Benoît Cardin (président),P. Yoland Ouellet, o.m.i. (secrétaire),P. Jean-Claude Bergeron, m.s.a.,P. Jean-Paul Chiasson,Sr. Micheline Marcoux, m.i.c., etP. Gilles Guimond

La revue UNIVERS est répertoriée dans l’Argus des communications et est membre de l’Association des médias catholiques et œcuméniques (AMéCO)ISSN 0381-9876Dépôt légal : Bibliothèque Nationale du QuébecEnvoi de poste – publications – enregistrement n° 09585Numéro de convention : 40007626

Juillet – décembre 2019 Numéro 2, 95e année

Revue d’information et d’animation missionnaire

au service de l’Église canadienne, publiée par l’Œuvre pontificale

de la propagation de la foi.

3 | Billet Par P. Yoland Ouellet, o.m.i.

4 | Comprendre les dimensions spirituelles pour une meilleure portée missionnairePar Jacques Gauthier

8 | Message du Saint-Père pour le Mois missionnaire extraordinaire d’octobre 2019Par S.S. le pape François

12 | Réveiller l’Église missionnaire au Sri LankaEntrevue réalisée par José I. Sierra

16 | Le Mois missionnaire extraordinaire : À quoi sommes-nous appelés ? Vers qui et pourquoi sommes-nous envoyés ?Par José I. Sierra

18 | Intentions de prière

19 | Aidons-les à bâtir l’Église à la grandeur de la foi

CAHIER CENTRAL DÉTACHABLE

BILLET DU DIRECTEUR NATIONAL

P. Yoland Ouellet, o.m.i. [email protected]

3JUILLET • DÉCEMBRE 2019

Toute personne possède cette attitude missionnaire d’annoncer quelque chose ! De la dame du village qui ra-

conte aux personnes qu’elle rencontre les nouvelles du petit coin de terre où elle vit jusqu’aux jeunes qui publient leur selfie et partagent des images dans les réseaux sociaux: ils sont tous en train d’annoncer quelque chose !

Quand Dieu, à travers Jésus, a pris notre condition humaine, il est venu avec une grande mission en vue: nous sauver en nous communiquant la vie en abondance. Jésus nous a transmis le pouvoir d’aimer et de nous aimer dans le respect mutuel, la bonté et la compassion, dans la charité, la justice et la réconciliation. Il est venu habiter chaque cœur humain pour le transformer, et même le sanctifier ! En lui, et avec lui, une humanité nouvelle est entrée dans un nouvel état de mission.

Le Mois missionnaire extraordinaire est l’occasion de redécouvrir la grandeur de la mission que nous partageons en tant que baptisés qui sont envoyés vers les autres avec les mains et le cœur remplis de la bonté du Créateur, inscrite dans toute sa création, spécialement dans l’être humain.

Nous sommes appelés à accueillir la Vie et à apprendre à la faire fructifier par une écologie intégrale. C’est-à-dire par les bons soins apportés à tout être vivant, spécia-lement à notre famille humaine. C’est ainsi que nous nous accomplirons humainement.

La grâce de l’annonceLa foi n’est pas confort, mais envoi: tout

un monde nous attend pour être renouvelé. «Allez ! de toutes les nations faites des

Tous appelés à annoncer Jésus-Christ !

disciples» (Mt 28, 19), dit le grand mission-naire Jésus. Comment fait-on des disciples finalement ? Partout au Canada franco-phone, nous vivons un tournant missionnaire dans nos Églises locales et cherchons à former des disciples-missionnaires qui vont annoncer le Christ. Saint Paul nous donne la réponse à partir de son expérience et celle de toute l’Église de l’époque en s’interro-geant ainsi : ceux qui ne connaissent pas Jésus, comment l’invoqueraient-ils sans avoir cru en lui ? Comment croiraient-ils en lui sans l’avoir entendu ? Et comment l’en-tendraient-ils si personne ne le proclame ? (cf. Romains 10, 14) L’annonce de Jésus-Christ et de son Évangile apporte une grâce extraordinaire, puisqu’elle introduit l’être humain dans le mystère de l’amour de Dieu qui l’invite à une relation personnelle avec lui, en Jésus Christ, et ouvre à une vie nou-velle en lui. (cf. Redemptoris missio, nº 44)

Le Saint-Père nous souhaite que « le Mois missionnaire extraordinaire soit une occa-sion de grâce intense et féconde pour promouvoir des initiatives et intensifier de manière singulière la prière – âme de toute mission –, l’annonce de l’Évangile, la réflexion biblique et théologique sur la Mission, les œuvres de charité chrétienne et les actions concrètes de coopération et de solidarité entre les Églises, afin que se réveille et jamais ne nous soit volé l’enthousiasme mission-naire ».

C’est toute une grâce, toute une intense prière, toute une annonce de l’Évangile que nous vivrons !

Bon Mois missionnaire extraordinaire et, surtout, bonne mission avec un enthou-siasme renouvelé !

4 JUILLET • DÉCEMBRE 2019

Comprendre les dimensions spirituelles pour une meilleure portée missionnaire

Le pape François a décrété le mois d’octobre 2019 Mois

missionnaire extraordinaire. Pour bien intégrer le thème proposé,

« Baptisés et envoyés : l’Église du Christ en mission dans le monde »,

il propose quatre dimensions spirituelles : la rencontre personnelle

avec le Christ, le témoignage des saints, la formation catéchétique

à la Mission, la charité missionnaire. J’ai déjà abordé la rencontre

du Christ dans le précédent numéro d’Univers1. Je parlerai

brièvement dans cet article des trois autres dimensions spirituelles.

PAR JACQUES GAUTHIER


Le témoignage des saintsDans son exhortation apostolique Gaudate

et exsultate, le pape François présente la sain-teté comme une réalité toute proche, possible, destinée non pas à une élite mais à la « classe moyenne ». « Les saints nous encouragent et nous accompagnent », écrit-il dans le premier chapitre. Leur témoignage nous surprend et nous dérange, « parce que leurs vies nous invitent à sortir de la médiocrité tranquille et anesthésiante » (nº 138).

Les saints, que j’appelle « ces fous admira-bles2 », témoignent, par leur vie donnée, qu’évangéliser, c’est d’abord aimer. Nous n’avons pas à les copier, mais à imiter l’amitié ardente qu’ils ont pour le Christ et le prochain. Ils font avancer l’Église en vivant l’Évangile au quotidien. Ils nous incitent à être des témoins audacieux de la Bonne Nouvelle. Avec eux, nous créons du neuf en laissant la place à l’Esprit.

En nous donnant la vie, Dieu assigne à cha-cun et chacune une mission à accomplir, un rôle à jouer dans son plan d’amour. Chaque per-sonne a la tâche de connaître sa mission dans le monde, de discerner la volonté de Dieu en elle, de faire de sa vie une œuvre de beauté et de salut pour les frères et sœurs en humanité.

Or « la volonté de Dieu, c’est que vous viviez dans la sainteté » (1 Th 4, 3). Devenir saint, c’est devenir l’être que le Père a voulu que je sois en me créant à son image, me destinant à être son enfant. « Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. » (Ép 1, 4)

Le concile Vatican II a affirmé que nous sommes tous appelés à la sainteté. Voilà notre chemin et notre mission, nous rappelle François dans Gaudate et exsultate : « Chaque saint est une mission; il est un projet du Père pour refléter et incarner, à un moment déterminé de l’Histoire, un aspect de l’Évangile. Cette mission trouve son sens plénier dans le Christ et ne se comprend qu’à partir de lui. Au fond, la sainteté, c’est vivre les mystères de sa vie en union avec lui. » (nos 19-20)

François de Sales disait que l’Évangile doit être la règle de notre vie et l’amour l’unique méthode dans la Mission. L’important est d’accomplir notre devoir d’état le mieux possible, de modeler notre vie à celle du Christ, de fréquenter ses amis les saints. « Ils nous réconfortent dans l’espérance, puisqu’ils ont vaincu la mort avec le Christ. Ils nous aident

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à traverser les épreuves de la vie. En les priant, nous exprimons notre confiance et notre relation en un Dieu proche, intime, bienveillant. Avec eux, nous devenons des amis de Dieu3. »

Le pape François nous invite à être une « Église en sortie », stimulée par le témoignage des saints : « L’Église n’a pas tant besoin de bureaucrates et de fonctionnaires que de mis-sionnaires passionnés, dévorés par l’enthou-siasme de transmettre la vraie vie. » (nº 138) Le cardinal théologien Walter Kasper va dans le même sens quand il constate que les chrétiens qui donnent de la joie au monde sont une preuve vivante de l’existence de Dieu. « Un cœur rempli de joie et d’enthousiasme : voilà ce qui est le plus nécessaire à la chrétienté d’aujourd’hui4. »

La formation catéchétique à la MissionLe Père vient à notre rencontre par son Fils

qui donne l’Esprit pour faire de nous des disciples-missionnaires5. Toute catéchèse part de cette relation trinitaire qui est don et com-munion. Le Christ nous envoie dans le monde pour annoncer la Bonne Nouvelle du salut et faire rayonner son amour. « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la Créa-tion. » (Mc 16, 15) Il fait de nous ses « apôtres », mot grec qui signifie « envoyé ». De par le bap-tême, nous sommes appelés par notre nom pour être envoyés en son nom6. La Mission découle d’une rencontre avec le Christ où nous sommes appelés à être tout à tous.

L’Église est essentiellement missionnaire; elle n’existe pas pour elle-même, mais pour la Mission. Le chrétien la rend présente dans le monde de plus en plus sécularisé. Il participe à la mission de Jésus en partageant une parole de libération où l’objectif n’est pas de vouloir changer l’autre, mais de le rencontrer; non de le convaincre, mais de l’accompagner. « Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. » (Lc 4, 18)

Aujourd’hui, nous avons à passer d’un style passif d’une pastorale d’entretien à un style plus dynamique d’évangélisation. Il ne s’agit pas de faire du prosélytisme ou du marketing, de vou-loir grossir les rangs de l’Église ou d’obtenir du succès, mais d’accueillir les gens et de créer des liens par notre présence et notre amour. Le pape François le rappelait dans son homélie

de la messe du 30 novembre 2018 : « Nous n’avons pas un produit à vendre, mais la vie divine à communiquer à tous, quel qu’il soit, à temps et à contretemps. »

Notre vie est une grâce et une mission, d’où la responsabilité de la faire fructifier en vue de la croissance du Royaume, comme l’évoque Jésus dans la parabole des talents (cf. Mt 25, 14-30). Acquérir des compétences peut aider à la Mission, mais rien ne vaut la méditation quo-tidienne de la parole de Dieu, l’abandon confiant en sa miséricorde et une vie d’oraison profonde où nous établissons un dialogue d’amour avec la Trinité. En buvant à cette source divine, nous pouvons désaltérer la soif des gens en leur proposant des raisons de croire, d’espérer et d’aimer.

Le Christ anime et vit la Mission en nous. Il fait de nous ses témoins par son Esprit. Plus que l’efficacité, il féconde notre action en la rendant plus intérieure, en nous faisant porter des fruits qui témoignent par eux-mêmes. Ce témoignage passe par le don de soi et l’écoute, la compassion et la réconciliation, la cohérence entre la parole et les actes. Tel est le chemin de Jésus, celui des Béatitudes, vécues dans de petites communautés de foi qui sont le levain dans la masse. Comme disait la mystique Élisa-beth Leseur (1866-1914) : « Une âme qui s’élève élève le monde. »

La charité missionnaireEn parlant de charité missionnaire, nous

remontons à la source même de la Mission qui se trouve au cœur de la Trinité où le Père, le Fils et l’Esprit se donnent mutuellement dans un amour de diffusion. « Dieu engendre sans cesse son Fils, du Père et du Fils procède cons-tamment le Saint-Esprit; c’est pourquoi Dieu est éternel amour. L’amour qui nous est donné ne saurait s’arrêter en nos âmes. Il a besoin de remonter vers sa source et il veut par nous continuer son mouvement de diffusion de lui-même7. »

Dieu se donne par attraction, rayonnement. Il cherche à se communiquer, à se donner, à se répandre : « L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. » (Rm 5, 5) Ce mouvement expansif de l’amour trinitaire nous pousse à prolonger la mission du Christ. Le soir de sa résurrection, il apparaît à ses apôtres craintifs, leur montre ses mains et son côté, leur communique son Esprit pour la réalisation de la Mission. « “La


1. Jacques Gauthier, « Ma vie comme mission », dans Univers, janvier-juin 2019, p. 9-11.

2. Je présente soixante-trois figures de sainteté chrétienne dans mon livre Les saints, ces fous admirables, Novalis / Béatitudes, 2018.

3. Jacques Gauthier, Comment devenir saint ?, Novalis, 2019, p. 25.

4. Walter Kasper, La joie des chrétiens, Salvator, 2019, p. 252.5. Voir le livre : Jean-Philippe Auger, Tous disciples-mission-

naires, Novalis, 2017.6. Voir le livre : Paul-André Durocher, Appelé par mon nom,

envoyé en son Nom. Causeries sur l’Église en sortie, Novalis, 2019.

7. Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, Je veux voir Dieu, Éd. du Carmel, 1957, p. 301.

8. Gazouillis de @Pontifex_fr du 14 mai 2019.

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de multiples ressources qui vous permettront d’avancer pas à pas !

animissio.ca

Qu’est-ce que c’est ? C’est l’œuvre qui voit au réveil de tous les baptisés dans le but de provoquer en eux l’élan missionnaire.

Aussi connu sous le nom d’Union pontificale missionnaire (UPM), l’œuvre est particulièrement dédiée à celles et ceux qui ont reçu la responsabilité d’annoncer la Bonne Nouvelle de JésusChrist.

MissionRéveiller et animer l’élan missionnaire des Baptisés.

Formation missionnairePar où commencer ?

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Animation• par l’annonce de l’Évangile• par la prière• par le témoignage• par le partage• par la réflexion biblique,

théologique, catéchétique

Cette œuvre pontificale vous offre de multiples ressources pour la mission.

Un site Web • Moyens d’animation • Magistère de l’Église • Capsules vidéo d’acteurs de la Mission.• Communautés missionnaires

canadiennes

paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie.” Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : “Recevez l’Esprit Saint.” » (Jn 20, 21-22)

Évangéliser, n’est-ce pas nommer Dieu qui est déjà là, caché au cœur du monde comme un feu ? Il est spécialement présent dans la communauté qui célèbre l’Eucharistie et qui est engagée auprès des démunis. Nous ne sommes pas envoyés pour imposer l’Évangile comme si c’était une idéologie, mais pour que le Christ soit aimé, connu, partagé. « Dieu se propose, il ne s’impose pas; il illumine, mais il n’aveugle pas », écrit le pape François sur Twitter8.

Dans son exhortation apostolique adressée aux jeunes, Christus vivit, il rappelle que nous sommes appelés à témoigner de l’Évangile au cœur des réalités terrestres par notre vie et notre parole. « Où nous envoie Jésus ? Il n’y a pas de frontières, il n’y a pas de limites : il nous envoie à tous. L’Évangile est pour tous, et non pour quelques-uns. » (nº 177)

Jésus nous invite à sortir de nous-mêmes et à nous tourner vers les autres pour bâtir la paix et la justice afin de rendre le monde plus hu-main, la terre plus habitable. Cette mission implique des renoncements, jusqu’au don total de notre vie, à la suite du Maître. « Vous serez alors mes témoins […] jusqu’aux extrémités de la terre. » (Ac 1, 8)

Pour aller plus loin, voir les derniers livres de Jacques Gauthier, publiés aux éditions Novalis, qui abordent la mission sous différents angles : Les saints, ces fous admirables; Georgette Faniel, le don total; La petite voie avec Thérèse de Lisieux; Comment devenir saint ?

Consulter aussi son site Web et son blogue : jacquesgauthier.com.


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Chers frères et sœurs,J’ai demandé à toute l’Église de vivre un temps missionnaire extraordinaire au mois d’octobre 2019 afin de commémorer le centenaire de la pro-mulgation de la lettre apostolique Maximum illud du pape Benoît XV (30 novembre 1919). La clairvoyance prophétique de sa proposition apostolique m’a confirmé dans l’importance aujourd’hui de renouveler l’engagement missionnaire de l’Église, de repréciser de manière évangé-lique sa mission d’annoncer et de porter au monde le salut de Jésus Christ, mort et ressuscité.

Le titre du présent message est identique à celui du Mois missionnaire extraordinaire d’octobre : Baptisés et envoyés : l’Église du Christ en mission dans le monde. Célébrer ce mois nous aidera en premier lieu à retrouver le sens missionnaire de notre adhésion de foi à Jésus Christ, foi gratuitement reçue comme don dans le Baptême. Notre appartenance filiale à Dieu n’est jamais un acte individuel, mais un acte toujours ecclésial : de la communion avec Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, naît une vie nouvelle avec beaucoup d’autres frères et sœurs. Et cette vie divine n’est pas un produit à vendre – nous ne faisons pas de prosélytisme –, mais il s’agit d’une richesse à donner, à communiquer, à annoncer : voilà le sens de la Mission. Nous avons reçu gratuitement ce don et nous le parta-geons gratuitement (cf. Mt 10, 8), sans exclure

personne. Dieu veut que tous les hommes soient sauvés en arrivant à la connaissance de la vérité et à l’expérience de sa miséricorde grâce à l’Église, sacrement universel du salut. (cf. 1Tm 2, 4; 3, 15; Lumen gentium, nº 48)

L’Église est en mission dans le monde : la foi en Jésus Christ nous donne la juste dimension de toute chose en nous faisant voir le monde avec les yeux et le cœur de Dieu; l’espérance nous ouvre aux horizons éternels de la vie divine à laquelle nous participons vraiment; la charité dont nous avons l’avant-goût dans les sacrements et dans l’amour fraternel nous pousse jusqu’aux confins de la terre. (cf. Mi 5, 3; Mt 28, 19, Ac 1, 8; Rm 10, 18) Une Église en sortie jusqu’aux confins de la terre demande une conversion missionnaire constante et permanente. Que de saints, que de femmes et d’hommes de foi nous en donnent le témoignage, nous montrent comme possible et praticable cette ouverture illimitée, cette sortie miséricordieuse comme une incitation urgente de l’amour et de sa logique intrinsèque de don, de sacrifice et de gratuité ! (cf. 2 Co 5, 14-21) Que celui qui annonce Dieu soit homme de Dieu ! (cf. Maximum illud)

C’est un mandat qui nous touche de près : je suis toujours une mission; tu es toujours une mission; toute baptisée et tout baptisé est une mission. Celui qui aime se met en mouvement, il est poussé en dehors de lui-même, il est attiré et attire, il se donne à l’autre et tisse des relations qui engendrent la vie. Personne n’est inutile ni insignifiant pour l’amour

Message du Saint-Père pour le Mois missionnaire extraordinaire d’octobre 2019


de Dieu. Chacun d’entre nous est une mission dans le monde parce qu’il est fruit de l’amour de Dieu. Même si mon père et ma mère trahis-saient l’amour par le mensonge, la haine et l’infidélité, Dieu ne se soustrait jamais au don de la vie en destinant chacun de ses enfants, depuis toujours, à sa vie divine et éternelle. (cf. Ep 1, 3-6)

Cette vie nous est communiquée dans le Baptême qui nous donne la foi en Jésus Christ vainqueur du péché et de la mort, nous régé-nère à l’image et à la ressemblance de Dieu et nous insère dans le Corps du Christ qu’est l’Église. En ce sens, le Baptême est donc vrai-ment nécessaire pour le salut parce qu’il nous garantit que nous sommes fils et filles, toujours et partout, jamais orphelins, étrangers ou esclaves, dans la maison du Père. Ce qui est une réalité sacramentelle chez le chrétien – dont l’Eucharistie est l’accomplissement – demeure une vocation et une destinée pour chaque homme et chaque femme en attente de conver-sion et de salut. Le Baptême, en effet, est la promesse réalisée du don divin qui rend l’être humain fils dans le Fils. Nous sommes les enfants de nos parents naturels, mais dans le baptême nous sont données la paternité origi-nelle et la vraie maternité : ne peut pas avoir Dieu pour père celui qui n’a pas l’Église comme mère. (cf. saint Cyprien, L’unité de l’Église, nº 4)

Ainsi, notre mission s’enracine dans la paternité de Dieu et dans la maternité de l’Église, car l’envoi exprimé par Jésus dans le mandat pascal est inhérent au Baptême : comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie remplis de l’Esprit Saint pour la réconci-liation du monde. (cf. Jn 20, 19-23; Mt 28, 16-20) Le chrétien reçoit ce mandat afin que ne manquent à personne l’annonce de sa vocation d’enfant adoptif, la certitude de sa dignité personnelle et de la valeur intrinsèque de toute vie humaine depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle. La sécularisation déferlante, quand elle devient un refus patent et culturel de la paternité active de Dieu dans notre histoire, empêche toute fraternité universelle

authentique qui s’exprime dans le respect réciproque de la vie de chacun. Sans le Dieu de Jésus Christ, toute différence se réduit à une menace infernale en rendant impossibles tout accueil fraternel et toute unité féconde du genre humain.

La destination universelle du salut offerte par Dieu en Jésus Christ a conduit Benoît XV à exiger que soient surmontées toute fermeture nationaliste et ethnocentrique et toute com-promission de l’annonce de l’Évangile avec les puissances coloniales, avec leurs intérêts économiques et militaires. Dans sa lettre apos-tolique Maximum illud, le Pape rappelait que l’universalité divine de la mission de l’Église exige la sortie d’une appartenance exclusive à sa propre patrie et à sa propre ethnie. L’ou-verture de la culture et de la communauté à la nouveauté salvifique de Jésus Christ demande que soit surmontée toute intrusion ethnique et ecclésiale indue. Aujourd’hui également, l’Église continue d’avoir besoin d’hommes et de femmes qui, en vertu de leur Baptême, répondent généreusement à l’appel à sortir de chez eux, de leur famille, de leur patrie, de leur langue, de leur Église locale. Ils sont envoyés aux peuples, dans le monde qui n’est pas encore transfiguré par les sacrements de Jésus Christ et de son Église sainte. En annonçant la Parole de Dieu, en témoignant de l’Évangile et en célébrant la vie de l’Esprit, ils appellent à la conversion, ils baptisent et offrent le salut chrétien dans le respect de la liberté personnelle de chacun, dans le dialogue avec les cultures et les religions des peuples vers qui ils sont envoyés. La missio ad gentes, toujours nécessaire pour l’Église, contribue ainsi de manière fondamen-tale au processus permanent de conversion de tous les chrétiens. La foi dans la Pâque de Jésus, l’envoi ecclésial baptismal, la sortie géo-graphique et culturelle de soi-même et de chez soi, le besoin de salut du péché et la libération du mal personnel et social exigent la mission jusqu’aux confins de la terre.

La coïncidence providentielle avec la célé-bration du synode spécial sur les Églises en

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Amazonie-toi !

Cette année, Mond’Ami – Œuvre pontificale de l’enfance missionnaire soutiendra le projet de former plus de 800 jeunes leaders équatoriens par des spécialistes en matière d’environnement.

Ils formeront les jeunes de leur milieu qui sen sibiliseront, à leur tour, leurs familles pour qu’elles apprennent à prendre soin de leurs terres situées dans la région amazo-nienne.

Un autre objectif est de sensibi li ser ces mêmes jeunes aux ethnies indigènes qui sont en état de vulnérabilité.

Le projet aura lieu en Équateur, plus précisément au vicariat apostolique d’Aguarico, en pleine Amazonie équato-rienne où une communauté de frères capucins missionnaires est bien établie.

Le tout se déroulera sous forme d’ateliers qui porteront sur les problèmes environne-mentaux de la région. Ils seront présentés de manière simple, à la lumière de l’encyclique du pape François Laudato si (Loué sois-tu, Seigneur).

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Jeunes leaders de l’Enfance missionnaire,

de la ville de Coca en Équateur.

Apprendre + Prier + Partager

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« Et Dieu vît que cela était bon. »Genèse 1, 31

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Lors de sa visite en territoire indigène madame Ginette Côté, la coordonnatrice de Mond’Ami – Œuvre pontificale de l’enfance missionnaire

était accompagnée par les directeurs nationaux du Canada et de l’Équateur.

Ils ont eu la chance d’être accueillis par la communauté des Shuar sur leur propre territoire.

Ils ont été témoins des danses traditionnelles réalisées par les enfants, c’était de toute beauté!

Ils ont également pris part au dialogue, assis en rond, en écoutant les revendications du chef du village.

Pour terminer, ils ont mangé chez les Aînés, accompagnés du jeune évêque du vicariat de Coca,

Mgr José Adalberto Jiménez Mendoza, ofmcap.

Accueillis chez les ShuarGinette Côté, coordonnatrice de Mond’Ami.

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L’évêque de Coca, Mgr José Adalberto Jiménez Mendoza, ofmcap, au centre.

Attention où nous mettons les pieds, il y a des territoires à protéger

et des cultures à préserver !

2019-2020

Venez découvrir l’Équateur avec Mond’Ami !

Naviguez sur le site Web et consultez nos différentes activités découvertes :

Vidéos – Témoignages Bricolage – Recettes – Géographie

et plus encore.

LA MITAD DEL MUNDO !

mondami.ca Les enfants aident les enfants !

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Vue de la ville de Quito en Équateur.

NE 11914 6413 RR0001FAITES PARVENIR VOTRE DON À :Œuvre pontificale de l’enfance missionnaire – Mond’Ami, 175, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2X 1C7, CANADA

MON DON À L’ŒUVRE

Je collabore à l’Œuvre pontificale de l’enfance missionnaire – Mond’Ami qui est présente dans quelque 140 pays où elle appuie des projets pour les enfants du monde : l’aide à l’éducation des enfants défavorisés, la construction de puits ou de foyers pour les enfants de la rue, l’accès des enfants aux soins médicaux, à la nourriture, à la sécurité et à l’éducation, et le soutien à l’animation missionnaire des enfants.

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Chaque pays était appelé à chercher des candidats pour le représenter. Le but était de composer une chanson qui servirait à l’enre-gistrement d’un CD à Rome.

La direction nationale du Canada franco-phone lançait le projet l’hiver dernier. Les parti cipants avaient jusqu’au 30 mai pour nous soumettre leur chanson. Nous avons dû choisir un gagnant parmi les différentes candi datures reçues en utilisant des critères éta-blis. Ce ne fut pas facile, car il y avait beaucoup de jeunes talentueux ! C’est donc avec plaisir que nous vous annonçons qui représentera le Canada francophone à Rome : il s’agit d’un groupe d’éveil à la foi de la paroisse Sainte-Famille de Blainville. L’agente de pastorale responsable du groupe est Mme Ana Paula Pessoa.

« C’est avec beaucoup de joie que nous partici-pons à ce concours ‘Baptisés et envoyés’. Notre groupe d’éveil à la foi existe dans notre paroisse depuis une quinzaine d’années. Depuis 2017,

nous avons donné une nouvelle couleur à la démarche offerte à nos jeunes. Notre approche missionnaire est centrée sur le désir de partager le grand amour de Dieu partout où nous sommes. Nous sommes engagés dans cette mission que Jésus nous a apprise : ‘de nous aimer les uns les autres’ et de partager la joie de l’évangile. »

Amazonie-toi !

Les gagnants sont…

Dans le cadre du Mois missionnaire extraordinaire, le Vatican lançait un concours de chant international pour l’Enfance missionnaire.

De droite à gauche, le musicien M. Igor, la responsable du groupe Paula Pessoa et le père Yoland Ouellet. À gauche, en premier plan, la coordonnatrice de Mond’Ami, Ginette Côté.


Amazonie m’amène à souligner comment la mission qui nous a été confiée par Jésus avec le don de son Esprit est encore actuelle et nécessaire également pour ces terres et pour leurs habitants. Une pentecôte renouvelée ouvre grand les portes de l’Église afin qu’au-cune culture ne reste repliée sur elle-même et qu’aucun peuple ne soit isolé, mais s’ouvre à la communion universelle de la foi. Que personne ne reste replié sur luimême, dans l’autoréférentialité de sa propre appartenance ethnique et religieuse. La Pâque de Jésus rompt les limites étroites des mondes, des religions et des cultures en les appelant à gran-dir dans le respect pour la dignité de l’homme et de la femme vers une conversion toujours plus accomplie à la vérité du Seigneur ressus-cité qui donne la vraie vie à tous.

À ce propos, me viennent à l’esprit les paroles du pape Benoît XVI au début de notre rencontre d’évêques latino-américains à Aparecida au Brésil, en 2007, paroles que je voudrais rapporter ici et faire miennes : « Qu’a signifié l’acceptation de la foi chrétienne pour les pays de l’Amérique latine et des Caraïbes ? Pour eux, cela a signifié connaître et accueillir le Christ, le Dieu inconnu que leurs ancêtres, sans le savoir, cherchaient dans leurs riches traditions religieuses. Le Christ était le Sauveur auquel ils aspiraient silencieusement. Cela a également signifié qu’ils ont reçu, avec les eaux du Baptême, la vie divine qui a fait d’eux les enfants de Dieu par adoption; qu’ils ont reçu, en outre, l’Esprit Saint qui est venu féconder leurs cultures en les purifiant et en développant les nombreux germes et semences que le Verbe incarné avait déposés en elles, en les orientant ainsi vers les routes de l’Évangile. […] Le Verbe de Dieu, en se faisant chair en Jésus Christ, se fit également histoire et culture. L’utopie de redonner vie aux religions précolombiennes, en les séparant du Christ et de l’Église univer-selle, ne serait pas un progrès, mais plutôt une

régression. En réalité, il s’agirait d’un retour vers un moment historique ancré dans le passé. » (Discours lors de la Session inaugurale, 13 mai 2007 : Insegnamenti III, 1[2207], pp.855-856)

À Marie notre Mère, nous confions la mission de l’Église. Unie à son Fils, depuis l’Incarnation, la Vierge s’est mise en mouve-ment, elle s’est laissé totalement impliquer dans la mission de Jésus, mission qui est éga-lement devenue au pied de la Croix sa propre mission : collaborer comme Mère de l’Église à engendrer dans l’Esprit et dans la foi de nouveaux fils et filles de Dieu.

Je voudrais conclure par quelques mots sur les Œuvres pontificales missionnaires, déjà proposées dans Maximum illud comme instru-ment missionnaire. Les Œuvres pontificales missionnaires accomplissent leur service en faveur de l’universalité ecclésiale comme un réseau mondial qui soutient le Pape dans son engagement missionnaire par la prière, âme de la mission, et la charité des chrétiens répandus dans le monde entier. Leur don soutient le Pape dans l’évangélisation des Églises particulières (Œuvre de la propagation de la foi), dans la formation du clergé local (Œuvre de Saint-Pierre-Apôtre), dans l’éducation d’une conscience missionnaire des enfants dans le monde entier (Œuvre de la Sainte Enfance) et dans la formation missionnaire de la foi des chrétiens (Union pontificale missionnaire). En renouvelant mon soutien à ces Œuvres, je forme le vœu que le Mois missionnaire extraordinaire d’octobre 2019 contribue au renouvellement de leur service missionnaire à mon ministère.

Aux missionnaires hommes et femmes, ainsi qu’à tous ceux qui de quelque manière partici-pent, en vertu de leur Baptême, à la mission de l’Église, j’adresse de tout cœur ma bénédiction.

François

Du Vatican, le 9 juin 2019, Solennité de la Pentecôte

... la mission qui nous a été confiée par Jésus avec le don de son Esprit est encore actuelle et nécessaire...


En tant que directeur national des OPM au Sri Lanka, que pensezvous du Mois missionnaire extraordinaire ?

PÈRE ROHAN – Personnellement, je pense qu’on aurait pu avoir une année missionnaire extraordinaire au lieu d’un seul mois. Mais ce qui compte, c’est que nous sommes tous appelés à être missionnaires. Nous pouvons limiter la Mission à un seul mois ou à une seule année, mais tout chrétien, de par son baptême, est appelé à faire mission tout au long de sa vie.


Le père Basil Rohan Fernando est le directeur national des Œuvres pontificales missionnaires (OPM) au Sri Lanka. Il est également président des OPM de la région d’Asie. Comme il était de passage au Canada l’été dernier, nous avons profité de sa visite pour lui demander comment l’Église srilankaise vitelle le Mois missionnaire extraordinaire ? Quels sont ses enjeux en matière d’évangélisation dans un pays majoritairement bouddhiste où les catholiques comptent pour moins de 10 % de la population ?

ENTREVUE RÉALISÉE PAR JOSÉ I. SIERRA

JOSÉ

I. S

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OPM

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Ce qui est bien avec le Mois missionnaire extraordinaire (MME), c’est qu’il constitue une occasion de réfléchir sur notre façon de faire mission, de penser à notre tâche et à notre rôle en tant que chrétiens dans un contexte de mission. En d’autres mots, c’est l’occasion de dire aux gens que le grand moment est encore venu de penser à ce qu’est la Mission.

J’avoue que ce Mois arrive à point pour nous, parce que notre Église commençait à perdre de vue sa mission. Elle a été très influencée par le matérialisme et la sécularisation… Mais maintenant, on a cette chance de retourner à notre appel premier, à nos racines.

À ce moment précis de notre histoire, c’est très important de penser à une nouvelle manière d’évangéliser. Au Sri Lanka, nous ne voulons pas être évangélisés de nouveau, cette époque est déjà passée. Nous devons réévangéliser les gens. Beaucoup de chrétiens baptisés, par exemple, ne savent pas encore qu’ils sont des missionnaires. Il y aussi l’autre question : pour réévangéliser, il faut d’abord déterminer notre propre mission. Cheminer dans la foi sans avoir de mission, c’est comme essayer de trouver quelque chose dans l’obscurité.

Le MME est très important pour l’Église au Sri Lanka, qui est mise au défi par les diverses dénominations chrétiennes et les sectes. Beaucoup de gens ne savent pas qu’ils sont baptisés. Certains pensent que le baptême est un acte séculier. Mais le baptême, comme vous le savez, est un appel. En ce sens, « Baptisés et envoyés », le thème qui a été choisi et adopté mondialement par les OPM lors de l’assemblée générale de 2018, est très à point.

C’est un thème simple – de trois mots seule-ment – qui contient l’essentiel de la mission que Jésus nous a demandé d’accomplir : nous sommes baptisés, et donc nous sommes envoyés. Inversement, nous ne pouvons pas envoyer quelqu’un en mission sans qu’il soit baptisé. C’est une double dynamique.

Nous, les OPM au Sri Lanka, avons le devoir de mettre en place une campagne de sensibi-lisation. Il faut surtout donner de la formation et faire de l’animation missionnaire, au lieu de nous limiter à faire des affiches. Notre équipe des OPM fait de son mieux avec les ressources qu’elle a, et prend des initiatives afin de conscientiser les gens et de leur dire : « L’heure est à la Mission ! »

Je crois que le MME constitue un moment crucial autant pour l’Église au Sri Lanka que pour l’Église universelle.

Pour vous, c’est important que l’Église au Sri Lanka trouve son identité chrétienne…

P. R. – Oui, assurément ! Quand on travaille pour les Œuvres pontificales missionnaires, on est en train de trouver son identité. Je suis un baptisé catholique : voilà mon identité. Si quelqu’un me demandait : « Comment peut-on prouver que tu es catholique ? », je lui dirais : « Je suis baptisé ! »

Je pourrais, en théorie, quitter l’Église catho-lique et m’intégrer à une autre dénomination chrétienne. Mais le sceau que j’ai reçu dans mon cœur lors de mon baptême est permanent. Je pourrais brûler mon certificat de baptême, mais je resterais toujours marqué par le sceau du baptême.

JOSÉ

I. S

IERR

A


Je suis un catholique. En vue de quoi ? Pour être envoyé. Envoyé pour faire quoi ? Pour pro-clamer. Proclamer quoi ? La Parole de Dieu. Comment ? À partir de mon expérience de vie. Voilà une belle dynamique de témoignage personnel qu’on développe en tant que baptisé.

Je constate qu’on n’a pas besoin de promou-voir des choses compliquées, mais des choses simples. Nous invitons les gens à partager au moins leur témoignage de vie : « Soyez un bon père; soyez une bonne mère pour votre famille; soyez de fidèles époux… Voilà votre mission. » Il est important d’être de bons parents. La famille est le fondement de toute société. Et la société, qu’est-ce que c’est ? Ce sont les personnes de votre voisinage. Ainsi, peut-être sans le savoir, vous êtes en train de proclamer la Bonne Nouvelle.

Qu’estce que vous avez préparé comme activités pour vivre ce Mois missionnaire ?

P. R. – Nous avons des ressources assez limi-tées, mais nous faisons de notre mieux pour développer et introduire des programmes de sensibilisation à la Mission, spécialement ceux qui sont créés par l’Enfance missionnaire. Nous tenons également compte des jeunes. Cette année, par exemple, beaucoup de nos diocèses célèbrent une Année de la jeunesse. Et pour les familles, il y a un congrès national qui leur est consacré depuis quelques années maintenant. Finalement, il y a une formation qui se donne chaque année pour les religieux, les religieuses et les prêtres. Le thème utilisé pour tous ces rassemblements est celui du MME. De telle manière que tous les catholiques sont engagés dans une même dynamique !

Je dois souligner ici le soutien de tous les évê-ques de nos diocèses. Cette année, le Dimanche missionnaire mondial est célébré dans toutes

les cathédrales par tous les évêques de chacun de nos douze diocèses.

Ce que je trouve intéressant, c’est que ce Dimanche missionnaire est préparé par notre équipe des OPM conjointement avec les comi-tés missionnaires diocésains – qui incluent tous les apostolats respectifs – et leur directeur diocésain des OPM. De telle façon que tout le diocèse y prenne part.

D’initiative en initiative, sans qu’on s’en aper-çoive, nous aurons réveillé nos gens… notre Église. C’est comme si on réveillait un géant, le géant de l’Évangélisation.

Mais tout ne s’arrête pas au mois d’octobre. Nous avons voulu mettre en pratique les quatre dimensions spirituelles suggérées par Rome pour vivre le MME. Pour le mois de décembre, nous avons invité les gens à vivre celle de la charité missionnaire. Ainsi, il y aura des visites dans les diocèses les plus pauvres du pays. Il faut dire que la plupart d’entre eux peuvent être qualifiés de « missionnaires ». Au Sri Lanka, les catholiques sont éparpillés partout au pays, dans un territoire majoritairement bouddhiste.

Outre ces visites, nous avons voulu clore l’année en préparant un programme de partage pour Noël où les enfants seront invités à aller porter des cadeaux aux enfants habitant d’autres diocèses.

Nous pourrions penser que le travail investi au cours de cette année spéciale donnera des fruits à l’avenir…

P. R. – Ce Mois missionnaire extraordinaire que nous célébrons est une occasion pour l’Église de se réveiller, de prendre conscience de son identité en vue de son avenir. Cet élan que nous vivons n’est que le début d’un long processus. Dans la vie, quand on veut que quelque chose dure longtemps, il est nécessaire d’avoir un bon départ. Et cela demande d’avoir une bonne préparation.

Je considère que le Dimanche missionnaire mondial est le point de départ de notre proces-sus. C’est, en quelque sorte, le moment de notre envoi en mission. C’est seulement à ce stade de notre cheminement comme Église que nous pouvons nous déclarer comme étant réévan-gélisés, réveillés de nouveau. Et ce n’est qu’à ce moment-là que l’évangélisation commencera. Les non-catholiques vont s’apercevoir que nous aurons changé, que notre désir pour une vie spirituelle plus profonde aura été renouvelé.

PMS

SRI-

LAN

KA

Le père Basile accompagné d’enfants.


CAMPAGNE NUMÉRIQUE

Participez au Mois missionnaire extraordinaire.Partagez votre mission aujourd’hui !

#MME2019

Participez à la chaîne de prière chaque vendredi midi. Récitez l’Angélus suivi de la prière du Mois missionnaire extraordinaire

du pape François.

#MME2019

Chaque homme, chaque femme est une mission.

« Je suis une mission sur cette terre, et pour cela je suis dans ce monde. »

Evangelii Gaudium, 273

Quelle est ta mission ?

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ce mois d’octobre, nous éclaire à ce propos : « Baptisés et envoyés : l’Église du Christ en mission dans le monde ».

Nous sommes baptisés et envoyés. Si le baptême nous ouvre à une vie de foi person-nelle et communautaire avec le Christ, c’est en étant envoyés dans le monde par lui que nous concrétisons l’expression de notre foi. Elle se fait en annonçant le message d’amour de Jésus à ceux et celles qui ne le connaissent pas.

Être des missionnaires n’est pas un critère pour faire partie de l’Église, c’est un critère pour être l’Église.

Intégrer les sens de la Mission ?Que signifie donc être envoyé ? C’est une

question que nous devons nous poser, puisque la mission de chacun et chacune varie selon son charisme, mais aussi selon ses capacités, son expérience de vie, voire même son appel. Il existe des familles – parents et enfants – qui ont choisi comme projet missionnaire d’aller en Asie ou en Amérique du Sud. D’autres ont préféré visiter les sans-abris de leur propre ville et de leur offrir à manger. D’autres encore ont

LE MOIS MISSIONNAIRE EXTRAORDINAIRE :

À quoi sommes-nous appelés ? Vers qui et pourquoi sommes-nous envoyés ?PAR JOSÉ I. SIERRA

Il y a quelques années, j’ai entendu quelqu’un dire une phrase qui m’a beaucoup marqué.

C’était en septembre 2015. J’étais à Porto Rico où avait lieu un symposium missiologique international en vue de la préparation du 5e Congrès missionnaire de l’Amérique (Bolivie 2018). Je travaillais avec une petite équipe au tournage du documentaire Cœur mission-naire*. Parmi les personnes que nous avions interviewées, il y avait l’évêque d’un diocèse bolivien qui nous parlait de l’importance, comme catholiques, de prendre conscience de notre identité missionnaire. D’un ton convain-cant et passionné, il affirmait en espagnol : « Soit nous sommes des missionnaires, soit nous ne sommes pas l’Église. Point ! »

Ces propos m’avaient pris par surprise. L’évêque voulait-il dire que le critère pour faire partie de l’Église était d’être missionnaires ? Pas du tout. Quelqu’un pourrait arguer, avec raison, que c’est par le baptême que nous devenons et formons Église. Il y a quand même une notion importante à saisir dans la phrase de l’évêque. Le thème du Mois missionnaire extraordinaire (MME), que nous célébrons en


pris l’initiative de former des groupes de forma-tion, de partage et de prière en vue de soutenir les missionnaires. Il y en a même qui ont décidé de présenter l’Évangile par divers moyens de communication sur le continent numérique.

À quoi sommes-nous appelés ? Vers qui et pourquoi sommes-nous envoyés ?

Ici comme ailleurs dans notre pays, ce ques-tionnement fait partie de ce grand projet, entrepris depuis quelques années, que l’on a nommé « le tournant missionnaire ». Ambitieux et, en même temps, en harmonie avec le pon-tificat actuel, ce tournant peut marquer le début d’une culture missionnaire complètement nouvelle, dont l’Église a tant besoin. D’un autre côté, ce même tournant, s’il est mal compris, peut ne s’avérer qu’un renouveau passager où on aura recyclé et mis au goût du jour de vieilles façons de faire, histoire de faire vivre l’Église juste un peu plus longtemps.

Mais Dieu veut des choses plus grandes pour nous. Il se plaît à nous voir vivre, et non survivre. Une nouvelle culture missionnaire est nécessaire pour faire Église, pour rendre vivant le visage du Christ à travers elle.

À quoi sommes-nous appelés ? Vers qui et pourquoi sommes-nous envoyés ? La Mission nous fait réaliser que nous sommes faits pour nous ouvrir aux autres au lieu de rester enfermés chez nous; que nous sommes faits pour rencontrer les autres, dialoguer et partager avec eux, et non pour les éviter; que nous sommes aussi faits pour nous laisser évangéliser par les autres, au lieu de tout tenir pour acquis.

En ce Mois missionnaire extraordinaire d’octobre que célèbrent tous les baptisés dans le monde, je pense que le moment est arrivé de prendre enfin conscience collectivement qu’il importe de trouver notre identité mission-naire. Aurions-nous le courage de nous regarder dans le miroir du cœur de Dieu et de nous interroger ?

* Cœur missionnaire est sorti en octobre 2018. Produit par les Œuvres pontificales missionnaires (OPM) et réalisé par la Fondation catholique Sel et Lumière média, ce documentaire sert comme outil d’animation missionnaire. Il est disponible sur la chaîne YouTube des OPM.

JOSÉ

I. S

IERR

A

INTENTIONS DE PRIÈRE

DÉCEMBRE 2019L’AVENIR DES ENFANTS, UNE PRIORITÉPour que chaque pays prenne les moyens nécessaires pour faire de l’avenir des enfants une priorité, particulièrement ceux qui sont en souffrance.PRIÈREEsprit de Dieu, éclaire toutes les personnes qui sont responsables du développement humain et spirituel de nos enfants. Guide-les afin qu’elles sachent leur offrir un avenir à la hau-teur de leur dignité humaine.

JANVIER 2020FAVORISER LA PAIX DANS LE MONDEPrions pour que les disciples de Jésus, les croyants et les personnes de bonne volonté favorisent ensemble la paix et la justice dans le monde.PRIÈRESeigneur Jésus, que la paix et la justice, tant sou-haitées dans le monde, soient dans le cœur de toute personne de bonne volonté; montre-toi à ceux et celles qui s’engagent à travailler ensemble pour construire un monde meilleur.

FÉVRIER 2020ENTENDRE LE CRI DES MIGRANTSPrions pour que le cri de tant de migrants victimes de trafics criminels soit entendu et pris en compte : ils sont nos frères et sœurs en humanité.PRIÈREDieu le Père, dans ta bonté infinie, fait que le cri souffrant des femmes et des hommes migrants soit entendu par ceux et celles qui peuvent agir et les aider.

SEPTEMBRE 2019LA PROTECTION DES OCÉANSPour que les politiciens, les scientifiques et les économistes travaillent ensemble à la protection des mers et des océans.PRIÈRESeigneur Dieu, guide les nombreuses personnes soucieuses de protéger l’environnement, en particulier les océans et toute vie marine, afin qu’elles unissent leurs efforts pour le bien commun de tous et toutes.

OCTOBRE 2019PRINTEMPS MISSIONNAIRE DANS L’ÉGLISEPour que le souffle de l’Esprit Saint suscite un nouveau printemps missionnaire dans l’Église.PRIÈREEsprit de vie, que ton souffle nous sorte de notre routine et de notre confort; fais-nous découvrir notre vocation missionnaire; propulse-nous vers des horizons jusqu’à maintenant insoup-çonnés afin que l’Évangile soit annoncé avec créativité et audace.

NOVEMBRE 2019DIALOGUE ET RÉCONCILIATION AU PROCHEORIENTPour le Proche-Orient, où diverses religions par-tagent le même espace de vie, afin que surgisse un esprit de dialogue, de rencontre et de récon-ciliation.PRIÈRENous te prions, ô Père, de veiller sur tes enfants qui habitent le Proche-Orient. Qu’ils trouvent en toi celui qui les rassemble et voient en chacune des différentes expressions religieuses une mosaïque riche en humanité.



RENTE DE BIENFAISANCEEn contrepartie d’un capital cédé à l’Œuvre pontificale de la propagation de la foi, vous bénéficierez d’une rente fixe jusqu’à la fin de votre vie. Vous recevrez dès le don, un reçu pour fins d’impôt d’un minimum de 20 % du capital cédé. À votre décès, le résiduel de la rente servira à la mission de l’Église universelle dans les pays les plus démunis.

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AUTRES DONSVous pouvez aussi aider de diverses façons : don de police d’assurance-vie, don de valeurs immobilières ou don de titres admissibles (obligations, actions, etc.).

Christine Massé, coordonnatrice nationaleTéléphone : 514 844-1929 Téléphone sans frais : 1 866 844-1929Télécopieur : 514 844-0382

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Pour se préparer au Mois missionnaire extraordinaire

d’octobre 2019, consultez :

Guide d’animation Recueil électronique de Rome

Lettre du pape FrançoisCélébrations diocésaines

Prière universelleCampagne numérique mondiale

Piste d’homélieRosaire missionnaire avec François

Veillée de prière missionnaireSaints missionnaires canadiens

Affiche du mois et l’affiche souvenirPrière du mois

Carte postale avec les intentions du PapeRéflexion théologique et biblique

Citations des papes François, Benoît XVI et Saint Jean-Paul IIMéditations pour tous les jours

Heure d’adorationNeuvaine de prière pour les disciples missionnaires

Vidéo : Cœur missionnaire

missionfoi.ca

message du saint-père - mission foi · 2019. 9. 16. · preuve vivante de l’existence de dieu....

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