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S O M M A I R E

Ministry®, Revue internationale pour les pasteurs12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

[email protected]

Rédacteur en chef : Derek J. MorrisRédacteur adjoint : Willie E. Hucks II

Rédacteur de l’édition en français :Bernard Sauvagnat

Secrétaire de rédaction : Sheryl BeckResponsable des financiers et de fabrication : John Feezer IVConseillers internationaux : Mario Brito, L. Chansanga Colney, Michael Kaminsky, Janos Kovacs-Biro, Armando Miranda, Rudatinya Mwangachuchu, Daniel Opoku-Boa-teng, Jongimpi Papu, Bruno Raso, Ángel M. Rodríguez, Héctor Sánchez, Houtman Si-naga, David Tasker, Ivan L. Williams, Ted N.C. Wilson.Publicité : Cheri Gatton ; [email protected]; +1 208 965-0157Abonnements et changements d’[email protected]; +1 301-680-6508; +1 301-680-6502 (fax)Couverture, maquette & corrections : Dominique Gilson - Éditions Vie & Santé - FranceTarif : 4 numéros pour le monde entier : 10 US$. Pour commander, envoyer nom, adresseet règlement à Ministry® Subscriptions, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.Articles : Nous accueillons les articles non sollicités. Avant de soumettre un article, mercide consulter les consignes de rédaction sur www.ministrymagazine.org. Merci d’envoyervos textes par courrier électronique à : [email protected] ou à[email protected]

Ministry® est publié chaque mois depuis 1928 par l’Association pastorale de la Confé-rence générale des adventistes du septième jour®

Secrétaire : Jerry N. PageAdjoints : Jonas Arrais, Robert Costa, Willie E. Hucks II, Anthony Kent, Derek J. Morris,Janet Page.Centre de ressources pastorales Coordinatrice : Cathy Payne 888-771-0738, (téléphone) +1 301-680-6508;www.ministerialassociation.com

Imprimé par la Pacific Press® Pub. Assn., 1350 N. Kings Road, Nampa,ID 83687-3193. Port payé à Nampa, Idaho (ISSN 1947-5829).

Membre d’Associated Church Press. Adventiste®, Adventiste du septième jour®, et Ministry® sont des marques déposées deGeneral Conference Corporation of Seventh-day Adventists®.

Volume 5 Numéro 1 © 2012 - IMPRIMÉ AUX ÉTATS-UNIS.

4 Comment conjuguerfoi et politique

J o h n W e s l e y Ta y l o r V

10 Revêtir la puissancerevivifiante de la Parolede Dieu

B a r r y C . B l a c k

15 Travaillercôte à côte

S t a n l e y E . P a t t e r s o n

18 La troisième conférencebiblique internationaleinnove

21 Les avantages d’un districtde plusieurs églises

To m G l a t t s

28 La Bible est-ellehistoriquement fiable ?

G e r h a r d P f a n d l

M I N I S T R Y ® 2 ‡ ‡ 1 E R T R I M E S T R E 2 0 1 3 ][

3 ÉDITORIAL

13 NOUVELLES

17 RÉVEIL ET RÉFORME

24 Lumière sur les ténèbresdu déhors : le langagede l’enfer

K i m P a p a i o a n n o u

27 LIVRE

31 COURRIER DU LECTEUR

Co-Animateurs :Anthony Kent et Derek Morriswww.MinistryinMotion.tv

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[ ]M I N I S T R Y ® 3 ‡ ‡ 1 E R T R I M E S T R E 2 0 1 3

É D I T O R I A L | B E R N A R D S A U VA G N AT

J’aime les arbres. En toute saison jeles admire. Par exemple, en faisantmon jogging dans les rues de Dam-

marie-les-Lys, la commune française oùj’habite, j’ai remarqué plusieurs majestueuxcèdres du Liban, oui en pleine ville !Chaque fois que je les vois, je suis im-pressionné par la force qui s’en dégage.

Quand je lis la Bible, je constate queles hommes y sont très souvent comparésà des arbres, des arbres qui marchent,comme le dit cet aveugle que Jésus aguéri en deux temps (Marc 8.24). Ilspeuvent être comme des buissons chétifsdans la steppe, qui n’ont aucune chancede voir le bonheur, qui restent parmi lespierres du désert dans une terre stérileque personne n’habite, s’ils se détournentde Dieu et mettent leur confiance uni-quement dans les hommes et cherchentla force dans les pauvres moyens humains,comme le décrit le prophète Jérémie(17.5 et 6, La Bible en français courant).Ou, au contraire, s’ils font confiance àDieu, s’ils cherchent en lui leur sécurité,ils peuvent être comme des arbres plantésprès de l’eau, dont les racines s’étendentprès du ruisseau, qui n’ont rien à craindrequand vient la chaleur et dont le feuillagereste vert. Des arbres qui, même pendantla sécheresse, ne cessent de porter desfruits (Jérémie 17.7 et 8). En effet, l’hommequi aime l’enseignement du Seigneur, etle médite jour et nuit, on dirait un arbreplanté près d’un cours d’eau : il produitses fruits quand la saison est venue, etson feuillage ne perd jamais sa fraîcheur.(Psaume 1.2 et 3).

Un jour Dieu a donné à un hommeune vision. Voici comment cet homme ladécrit : Au milieu de la terre se dressaitun arbre immense. Cet arbre devint encoreplus grand et puissant ; ses plus hautesbranches atteignaient le ciel. Il était visiblejusqu’aux extrémités du monde. Il portaitdes fruits si abondants que tout être ytrouvait de quoi se nourrir. Les bêtes des

champs s’abritaient sous son ombre, lesoiseaux faisaient leur nid dans sesbranches. Chaque créature tirait de luisa subsistance. C’est une vision magni-fique, n’est-ce pas ?

Le texte se poursuit et raconte qu’unreprésentant de Dieu a pu lui expliquerce qu’il avait vu, voici ce qu’il lui a dit : Tuas vu un arbre grand et puissant, dontles plus hautes branches atteignaient leciel et qui était visible du monde entier.Cet arbre au feuillage magnifique portantdes fruits si abondants que tout être ytrouvait de quoi se nourrir, les bêtes deschamps venaient se mettre à l’abri souslui et les oiseaux faisaient leur nid dansses branches. Eh bien… cet arbre, c’esttoi ! (Daniel 4.10-12 et 20 et 21). Quelcompliment! Ce serait magnifique si Dieunous percevait, chacun de nous pasteurs,comme de tels arbres!

Nous connaissons la suite de cettehistoire. L’orgueil démesuré qui étourdissaitcet homme exceptionnel l’a conduit à ladémence. Dieu, en faisant abattre cetarbre, lui a fait comprendre que sa suffi-sance, son orgueil et sa vantardise étaienttotalement déplacés. Cependant, il nefaudrait pas déduire de ce drame queDieu ne souhaiterait voir en nous que depetits arbres rabougris et stériles. Jésusa pris l’image du grain de moutarde pourmontrer que l’Évangile est une semencequi fait grandir ceux qui l’accueillent. Il apris l’image des sarments attachés aucep de vigne pour nous expliquer qu’ilveut nous voir porter des fruits. Il a mêmefait de ces fruits le critère qui permet dereconnaître qui sont ses authentiquesporte-parole.

Et ça, ça nous concerne en tant quepasteurs. Être l’arbre que Dieu veut, c’est être enraciné dans le solqu’il a créé pour nous porter, c’est-à-diredans la valeur suprême qu’est l’amour(voir Ephésiens 3.17). C’est être arrosé par celui qui fait

pleuvoir sur les bons comme sur les mé-chants, c’est-à-dire être abreuvé et nourripar sa Parole (voir Ésaïe 55.10 et 11).

C’est être éclairé et réchaufferpar le soleil qu’il fait briller sur les unscomme sur les autres sans discrimina-tion. C’est refléter cette lumière en «bien-traitant» (dommage que notre langue neconnaisse que le verbe maltraiter !) lesautres (voir Matthieu 5.14-16).

C’est grandir. Mais grandir ne sertà rien si nos branches qui se renforcentet s’allongent n’accueillent ni n’héber-gent les étrangers, les veuves et les or-phelins avec hospitalité (voir Hébreux13.2).

C’est avoir un feuillage abondant.Un feuillage qui non seulement réjouitles yeux par ses couleurs variant de sai-son en saison, mais qui offre aussi del’ombre pour rafraichir, protéger et guérirles autres.

C’est porter du fruit. Pas seulementpour fournir les graines nécessaires à sareproduction, mais aussi pour nourrir lesaffamés plutôt que pourrir sur lesbranches! (voir Matthieu 25.35-40)

Quand l’apôtre Jean admire la nouvelleJérusalem, il y voit un arbre de vie implantéde chaque côté du fleuve, et qui donnedu fruit douze fois par an, une fois chaquemois, et dont les feuilles servent à guérirles nations (Apocalypse 22.2). Il ne veutcertainement pas nous dire par là qu’il yaura encore des maladies à guérir dansce paradis. Mais qui nous empêche depenser qu’il y a là une image pertinentepour décrire les hommes que Dieu veutintroduire dans son paradis ? Des hommesqui ont compris que la vie consiste àfaire tout pour la croissance, le bien-êtreet la santé totale des autres.

Mon souhait est que la lecture de cenouveau numéro du Ministry contribue àfaire de nous, pasteurs, de tels hommes.

Des arbres en marche !

M

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M I N I S T R Y ® 4 ‡ ‡ 1 E R T R I M E S T R E 2 0 1 3 [ ]

J O H N W E S L E Y TAY LO R V, PhD, est directeuradjoint du département de l’Éducation à laConférence générale des adventistes du septièmejour à Silver Spring, Maryland, États-Unis.

Quelle attitude les chrétiens de-vraient-ils adopter envers la po-litique? Un croyant, par exemple,

devrait-il s'impliquer dans des causessociales, s'engager dans un activismepolitique, ou pratiquer la désobéissancecivile? Un chrétien devrait-il voter, fairepartie d'un parti politique ou mener unecampagne en faveur d'une personne oud'un parti? Devrait-il devenir membredu gouvernement, par nomination ouélection ?

Quelle devrait être l'attitude de l'Égliseenvers l'arène politique? Devrait-elles'aligner sur un parti ou une plate-forme? L'Église devrait-elle encouragerses membres à un activisme politiqueou au contraire à une désobéissance ci-vile? Devrait-elle légiférer sa morale?

Même si les réponses à ces questionsne sont pas faciles, les Écritures peuventnous donner des exemples pris dans lavie de tous les jours et des lignes deconduite pouvant nous guider efficacementdans ce domaine important de la vie.

Un spectrede perspectivesIl y a probablement autant de pers-

pectives nuancées sur la politique quede groupements religieux. On pourraitcependant les classer dans des catégo-ries conceptuelles1.

Rejet : le Christ contre la politique. Ungrand nombre de fondamentalistes consi-dèrent la société dans laquelle ils viventcomme essentiellement mauvaise et

appartenant au domaine de Satan.Dans cette approche exclusive d'un seulroyaume, défendue par Tertullien, leschrétiens ne sont citoyens que d'un seulroyaume, celui du ciel. L'Évangile selimite à la vie personnelle et le mondeest laissé au diable. Par conséquent, lapolitique est rejetée et l'Église chercheà se protéger contre ses influences cor-ruptrices.

Paradoxe : Christ et la politique. Pourd'autres, le chrétien vit dans le mondeaussi bien qu'il le peut. Le christianismeet la société sont en opposition, sansaucune réconciliation possible. Danscette conception des royaumes séparés,la politique est considérée comme unmal nécessaire. Le chrétien ne devraitpas jouer de rôle important en politique,ne faire partie d'un gouvernement quelorsque la loi l’y oblige ; pour le reste, seprotéger contre sa mauvaise influence.L'Église, en tant qu'institution, se retireà l’intérieur de sa sphère religieuse.

Collaboration avec un esprit critique :le Christ au-dessus de la politique.Thomas d'Aquin affirme : « Bien que leschrétiens et la société doivent coexister,le christianisme est supérieur à la so-ciété. » Dans cette perspective duroyaume d’en bas et de celui d’en haut,la politique est considérée comme bonne,éventuellement neutre, mais toujoursimparfaite. Bien que des arrangementset des compromis soient inévitablesdans certains domaines, le rôle du chré-tien est essentiellement d’être critique -- il doit évaluer les règles de la politique

du point de vue de l'Évangile-- et s'en-gager judicieusement dans une actionsociale, sans compromis avec les prioritésévangéliques.

Synthèse : Le Christ fait partie de lapolitique. Dans la tradition de JustinMartyr remise au goût du jour par le li-béralisme, le gouvernement est considérécomme bon en soi, comme un élémentdu plan divin pour l'humanité. Danscette vision d'un seul royaume inclusif,il existe peu ou point de tensions entrele chrétien et la politique. En fait, lechristianisme est identifié à la politiquesous son meilleur jour.

Imposition : le Christ domine la poli-tique. Certains chrétiens, peut-être re-présentés le mieux par la théologie dela libération et la droite chrétienne, main-tiennent que le christianisme doit réformerla société de fond en comble. La politiquea pour but de combattre le mal etd'établir les règles divines comme loisdu pays. Dans cette perspective duroyaume révolutionnaire, le monde estconsidéré comme déchu mais capabled’être sauvé. Les chrétiens sont lesagents divins d'un renouveau radicalayant pour but d'aligner le gouvernementsur le plan d’action politique de Dieu.

Même si chacune de ces positions(résumées dans le tableau 1) peutconstituer une solution dans des cir-constances biens spécifiques, il seraitutile de développer un tableau unificateur.Nous nous tournons vers les Écriturespour qu'elles nous aident à trouver unebase solide.

Comment conjuguerfoi et politique?

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Éclairagepar des personnages de l'Ancien Testament. La vie des personnages bibliques

donne une orientation pour la relationque le chrétien peut avoir avec la politiqueet, en particulier, fait découvrir des prin-cipes qui fondent leurs priorités et leursactions.

Joseph. Amené devant le pharaonpour lui interpréter ses songes, Josephne se contente pas de simples explica-tions. Il propose un plan d'action politiquequi comprend également la nominationd’un intendant et l'instauration d'unimpôt (Genèse 41.33- 36). Quelquesannées plus tard, en pleine famine, Jo-seph dit à ses frères que c'est Dieu qui« m'a fait maître de toute l'Égypte » (Ge-nèse 45.9) (2), et que cela s'est passé« pour sauver des vies » (v. 5). En fait,Joseph considère sa position dans legouvernement comme le résultat directde l'intervention de Dieu afin qu'il puisseaider autrui à surmonter des temps dif-ficiles.

Moïse. Comme activiste politiqueMoïse n'a pas son pareil. Par exemple,en constatant qu'un hébreu était maltraitépar un contremaître égyptien, Moïses’est immédiatement lancé dans l'action(Exode 2.11-15). Cet acte précipité amomentanément mis fin à sa carrièrepolitique et l’a conduit en exil pendantquarante ans.

Alors que le degré et la forme de la participationpolitique peuvent être différents pour l’Église en tant

qu’institution, pour ses dirigeants, ou pour sesmembres pris individuellement, la mission de

l’Évangile consiste toujours à proclamer et à révélerd’une manière tangible qui est Dieu.

Seigneur me garde de commettre unetelle action, de porter la main sur monseigneur, sur l'homme qui a reçu l'onctiondu Seigneur ! » (1 Samuel 24.6). Davidsemble satisfait de laisser Dieu destituerun chef corrompu, ce qui en fait servirasa propre carrière politique. Quelquesannées plus tard, Adonija, un des fils deDavid, se proclame roi à l'insu de David.Nathan le prophète, se rappelant la pro-messe de David à Bethsabée désignantson fils Salomon comme futur roi, lamet au courant des événements et lapousse à présenter une requête à David.En plus, Nathan lui offre de l’accompa-gner et d'intercéder en sa faveur (1 Rois1.11-30). Ici nous voyons Nathan, unchef religieux, s’efforcer de maintenirle processus politique dans les limitesdes paramètres éthiques et moraux.

Achab. Comme il est écrit dans 1Rois 21.5-13, Achab convoite et Jézabelcomplote pour s’emparer de la vignede Naboth. En secret ils envoient unmessage aux notables locaux leur or-donnant d'accuser faussement Nabothde blasphème. Et, comme on pouvaits'y attendre, Élie, un chef religieux, re-proche à Achab ce crime sordide. Ce-pendant, la partie la plus tragique del'histoire est que les gens de la ville deNaboth, les anciens et les notables,«agirent selon les instructions de Jézabel,d'après ce qui était écrit dans la lettrequ'elle leur avait envoyée ». Si ceshommes avaient été intègres en s’op-

Moïse, sur invitation directe de Dieu,cette fois-ci, se lance dans une deuxièmeinitiative pour essayer d'aider son peupleopprimé. Il tient tête au pharaon etlibère le peuple hébreu de l'esclavage(Exode 2.23-14.31). Ensuite, il institueun système de gouvernement hautementdéveloppé. Comme le mentionne Hébreux11.24-27, son œuvre, comme interces-seur d'un peuple écrasé et marginalisé,place Moïse dans l’élite des héros de lafoi.

Saül. L'histoire de Saül nous montreun curieux incident de protestation civile.Dans un accès de rage, le roi Saül faitserment de tuer son fils Jonathan. Maisles soldats du roi protestent. « Quoi ! Jo-nathan mourrait, lui qui a réalisé cettegrande victoire en Israël ! Jamais ! Parla vie du Seigneur, il ne tombera pas àterre un seul cheveu de sa tête… » (1Samuel 14.45). Leur intervention politiqueest efficace et sauve la vie de Jonathan,illustrant ainsi qu’une action politiquepeut changer le cours des affaires etavoir un résultat favorable pour les ci-toyens.

David. Sur l'ordre de Dieu, Samueloint David comme futur roi d'Israël. Leroi Saül, bien conscient de la popularitéde David, le poursuit sans relâche avecla détermination de le tuer. Cependant,par un retournement étrange des évé-nements, Saül se trouve entre les mainsde David et ses hommes l'incitent àtuer le roi. David leur répond : « Que le

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Pierre et les apôtres. Lorsqu'ils sontconduits devant le sanhédrin, une autoritéreligieuse autant que civile, les apôtresreçoivent l'ordre strict de ne pas enseignerau nom de Jésus. Pierre répond : « Ilfaut obéir à Dieu plutôt qu'à deshommes ». Quand des membres duconseil insistent pour que les apôtressoient mis à mort, Gamaliel intervienten leur faveur et persuade le conseil deles libérer.

Cet épisode indique clairement (1)que le chrétien doit rester loyal enversune Autorité plus élevée que le gouver-nement civil ; (2) que la désobéissancecivile peut être une réaction appropriée;et (3) que celui qui, comme Gamaliel,occupe une position d'autorité civile,peut exercer une influence pour faireprévaloir le bien.

Paul. Tout au long de son ministère,Paul a fait valoir ses droits de citoyenromain pour proclamer l'Évangile etpour se protéger. À Philippes, par exem-ple, Paul et Silas sont battus en publicet jetés en prison. Le lendemain, lesmagistrats envoient leurs agents pourles faire relâcher. «Mais Paul leur répondit :après nous avoir fait battre publiquementet sans jugement, nous qui sommes ci-toyens romains, ils nous ont jetés enprison, et maintenant ils nous chasse-raient en secret? Pas question ! Qu'ilsviennent eux-mêmes nous libérer ! »(Actes 16.37). Paul demande avant toutque le gouvernement reconnaisse pu-bliquement sa propre erreur, et admetteque la communauté chrétienne ne consti-tue aucunement une menace pour laloi romaine 3.

Les expériences de la vie de Paul il-lustrent différents concepts clés : (1)Étant au courant des lois, le croyantpeut faire appel à l'État pour appliquerla justice et protéger le bien-être des ci-toyens. (2) Les chrétiens peuvent faireusage de leurs droits légaux pour main-tenir la liberté et pour proclamer l'Évan-gile. (3) Un chrétien doit se soumettre àl'autorité civile (Paul est resté dans laprison de Philippes alors qu'il avait tout

J O H N W E S L E Y TAY LO R V

posant à cet ordre politique immoral, latragédie aurait pu être évitée. Les citoyensautant que les notables ont la respon-sabilité morale de résister à l'impactdévastateur sur des vies innocentes d'ungouvernement corrompu.

Daniel et Nabuchodonosor.Tout heu-reux que son rêve ait été interprété, Na-buchodonosor nomme Daniel chef dela province de Babylone, position poli-tique que Daniel accepte. En plus, à lademande de Daniel, le roi nomme Sha-drak, Méshak et Abed-Nego comme ad-ministrateurs provinciaux. Daniel, un pro-phète de Dieu, ne voit pas de mal à ceque des croyants occupent une positionde responsabilité civile au sein d’ungouvernement humain.

Daniel 3 mentionne que Shadrak,Méshak et Abed-Nego étaient présentsà l'inauguration de la statue d'or, commeNabuchodonosor l'avait ordonné, maisqu’ils ont refusé de s'agenouiller devantl'image. Avant tout, ils se sont soumis àl'autorité civile en obéissant à l'ordredu roi et ne se sont pas opposés à lapunition, mais ils ont refusé de se com-promettre en adorant un faux dieu. Dieua approuvé leur prise de position en sejoignant à eux dans la fournaise ardente.De même, lorsque Daniel a été confrontéà un édit contraire à son engagementenvers Dieu (Daniel 6.10), il n'a pashésité à se lancer dans une désobéis-sance civile tout en ne s’opposant pasaux conséquences de ses convictions.

Esther et Mardochée. Bien que Dieun’y soit jamais directement mentionné,le livre d'Esther donne une descriptionvivace de la grande controverse entrele bien et le mal à l’œuvre dans le do-maine politique. Le récit commence parEsther, une jeune fille juive choisie parmides femmes inconnues, pour devenirreine aux côtés de Xerxès. Mardochée,le cousin d’Esther, est fonctionnaire à lacour. Il refuse de se prosterner devantHaman, un homme très haut placé.

Ce récit très détaillé donne une des-cription (1) de la désobéissance de Mar-dochée refusant de s'agenouiller devant

Haman, et d’Esther se présentant devantle roi sans y être invitée ; (2) d’un planpour faire pression sur l'autorité civile etéviter un génocide, en invitant le roi etHaman à une série de banquets ; (3)d’un rapport aux autorités de l’existenced’une activité criminelle quand Mardochéedévoile un complot d'assassinat ; (4) dela mise en œuvre d'une nouvelle légis-lation pour contrecarrer les effets négatifsde la loi précédente ; et (5) de l'octroi àun groupe menacé de la population dudroit de se défendre.

Éclairagepar des personnages du Nouveau TestamentJean-Baptiste. « Car Hérode avait fait

arrêter Jean, il l’avait fait lier et mettreen prison à cause d’Hérodiade, femmede Philippe, son frère. En effet, Jean luidisait : Il ne t’est pas permis de l’avoirpour femme » (Matthieu 14.3, 4). Enplus de la relation adultère d’Hérodeavec Hérodiade, Jean avait fait des re-proches au roi « au sujet de toutes lesmauvaises actions » qu’il avait commises(Luc 3.19). Il y a obligation de dénoncerla corruption et l'immoralité. Les chrétiensne peuvent pas approuver le comporte-ment des gouvernants simplement parcequ'ils occupent une position élevée.

Jacques et Jean. Afin de s’assurerune position clé et exercer de l'influencedans le royaume à venir, Jacques etJean font appel à leur mère pour adresserune demande à Jésus (Matthieu 20.21).Lorsque les autres disciples apprennentce qui s'est passé, ils en sont indignés !

Alors Jésus appelle ses disciples etleur dit : « Vous savez que les chefs desnations dominent sur elles en seigneurs,et que les grands leur font sentir leurautorité. Il n’en sera pas de même parmivous. Au contraire, quiconque veut devenirgrand parmi vous sera votre serviteur »(v. 25-28). Rechercher une fonction po-litique pour occuper une position envue et jouir du prestige est opposé àl'esprit de Jésus.

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COMMENT CONJUGUER FOI ET POLITIQUE ?

pour proclamer aux captifs la délivrance,et aux aveugles le retour à la vue, pourrenvoyer libres les opprimés » (Luc4.18)4.

Le Christ a abordé clairement desproblèmes sociopolitiques, mais il n’apas été intéressé à occuper une positionpolitique, ni à révolutionner l'ordre établi.Au contraire il a déclaré clairement queson royaume n'était « pas de ce monde»(Jean18.36). Son but était de changerla société « un cœur à la fois »5.

En particulier, les dernières heures dela vie du Christ témoignent clairementde la relation que le chrétien doit avoiravec le gouvernement et la politique. ÀGethsémané, le Christ a prié pour sesdisciples afin qu’ils ne deviennent pas« du monde », bien qu'étant dans lemonde (Jean17.16). Quand il s'esttrouvé devant la foule envoyée par lesautorités civiles et religieuses pour l'ar-rêter, le Christ n'a pas essayé de résisterni d’échapper, bien qu'il ait demandé

le loisir de s'échapper) mais doit refuserde participer à sa corruption (pour sa li-bération, Paul refuse de donner del'argent à Félix).

Jésus. Après son baptême, le Christest tenté par le diable. La dernière ten-tation a une dimension politique : « Lediable l'emmena encore sur une mon-tagne très haute, lui montra tous lesroyaumes du monde et leur gloire, et illui dit : Je te donnerai tout cela si tutombes à mes pieds pour te prosternerdevant moi » (Matthieu 4.8, 9). Jésus arésisté avec succès à l’attrait du pouvoirdu monde.

Au début de son ministère, Jésus aénoncé des principes politiques auxconséquences d’une portée considérableet a fait comprendre qu'il faudrait deschangements fondamentaux dans lesstructures de la société : « L'esprit duSeigneur est sur moi, parce qu'il m’aconféré l'onction pour annoncer la bonnenouvelle aux pauvres ; il m'a envoyé

que ses disciples ne soient pas appré-hendés.

Jésus n'a pas voulu se défendre contreles fausses accusations lancées en cestermes par le grand prêtre : « Je jure parle Dieu vivant de nous dire si c'est toiqui es le Christ, le fils de Dieu » (Matthieu26.63), « Jésus lui répondit : c'est toiqui l'as dit » (v.64). Plus tard, quandPilate a demandé : « Ne sais-tu pas quej'ai le pouvoir de te… crucifier ? » (Jean19.10), le Christ lui a répondu : « Tun’aurais sur moi aucun pouvoir s'il net'avait été donné d'en haut » (v.11).

Jésus fut accusé de subversion poli-tique, mais Pilate l’a déclaré non coupablede résistance au pouvoir romain en dé-clarant : « Je ne trouve rien qui méritecondamnation chez cet homme » (Luc23.4). Faussement condamné sur desaccusations politiques comme étant le« Roi des Juifs », le Christ est mort sur lacroix, signe d'exécution politique.

Position Rejet Paradoxe Collaboration Synthèse Impositionavec esprit critique

Point central Christ contre Christ et Christ au-dessus Le Christ fait Le Christ dominela politique la politique de la politique partie de la la politique

politique

Conception Un seul royaume Royaumes séparés Royaumes d’en haut Un seul royaume Royaume révolutionnairedu royaume exclusif et d’en bas inclusif

Orientation La politique est La politique est La politique est La politique est La politique doit êtreconsidérée considérée considérée considérée réformée avec vigueurcomme un mal comme un mal comme bonne comme bonne, pour se conformerpar nature, comme relatif, mais ou neutre, mais du moins en aux normes divinesle domaine de nécessaire insuffisante principeSatan.

SchémaC P C P

CP C P

CP

Tableau 1 : Perspectives sur la relation entre le christianisme et la politique

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Principes • L'égalité du genre humain (Genèse. 1.26, 27 ; Actes 17.26)fondamentaux • Gestion de l'environnement (Genèse 2.15 ; Apocalypse 11.18)

• Un bon gouvernement fait naître la prospérité (Psaume 33.12 ; Proverbes 14.34 ; 29.2)

Le rôle de Dieu • Dieu institue le gouvernement civil (Genèse 9.3 ; Exode 21-23 ; Nombres 35.12 ; Romains 13.1)dans le • Dieu désapprouve la corruption dans le gouvernement (Proverbes 17.15 ; Ésaïe 1.23 ; 10.1 ; Michée 3.9)gouvernement • En dernier ressort Dieu maîtrise tout gouvernement terrestre (Psaume 22.29 ; Proverbes 21.1 ; Jérémie 18.7-10)

Rapport avec le • Dieu attend des citoyens qu’ils respectent les autorités civiles et s’y soumettent (Deutéronome 17.12 ; Romains 13.1-7 ;gouvernement Tite3.1 ; 1 Pierre 2.13-17 ; 2 Pierre 2.10-12 ; Jude 8-10)

• Les chrétiens ne doivent pas se soumettre aveuglément aux autorités civiles (Actes 4.19 ; 5.29) • Dieu exhorte les croyants à prier pour les dirigeants séculiers (Esdras 6.10 ; Jérémie 29.7 ; 1 Timothée 2.1, 2)

Action en • Le christianisme doit imprégner la société (Matthieu 5.13-16)politique • Les chrétiens ont la responsabilité de faire la critique du gouvernement (Ézéchiel 3.17-19 ; Éphésiens 5.11)

• Dieu encourage un engagement actif dans les causes sociales (Ésaïe 58.6 ; Michée 6.8 ; Matthieu 25.31-46 ; Jacques 1.27)• Les chrétiens doivent prôner la paix (Psaume 122.6 ; Ésaïe 2.4 ; Luc 6.29 ; Romains 12.18 ; 14.19)• Les chrétiens doivent vaincre le mal par le bien (Romains12.14-21)

Tensions avec • Les relations en politique impliquent des risques inhérents (2 Corinthiens 6.14-17 ; 2 Timothée 2.4 ; 1 Jean 2.15)la politique • Les chrétiens doivent avant tout se comporter en tant que chrétiens (Matthieu 6. 24, 33 ; Jean 17.15, 16)

• Être citoyen du ciel signifie à la fois avoir des limites et des responsabilités (2 Corinthiens 5.20 ; Philippiens 3.18-21 ;Colossiens 3.1, 2 ; 1 Pierre 2.9-11)

• Les chrétiens doivent satisfaire à des normes plus élevées (2 Corinthiens 8.21 ; 10.3, 4)

Tableau 2 : Principes bibliques à propos de la relation entre le christianisme et la politique

neté, mais comme citoyens du royaumede Dieu qui englobe tout.

Vu sous cet angle, le chrétien reconnaîtque l’humanité est impliquée dans leconflit cosmique entre le bien et le mal,entre Christ et Satan. Cette perspectivedu grand conflit reconnaît des manifes-tations du bien et du mal dans tous lesaspects de la société, y compris dans lapolitique. Ainsi, dans cette vision chrétiennedu monde, le mal est combattu mais lasociété humaine est soutenue et valoriséepar la grâce de Dieu (voir tableau n° 3).

Selon cette conception de la Seigneurie,

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On pourrait l’appeler la position de laSeigneurie -- la reconnaissance queJésus Christ est Seigneur de tout et quela société humaine, dans chacune deses dimensions, doit reconnaître cettesouveraineté. Paul, par exemple, a écrit:« Quoi que vous fassiez, en parole ou enœuvre, faites tout au nom du SeigneurJésus » (Colossiens 3.17). « Soit quevous mangiez, soit que vous buviez, ouquoi que vous fassiez, faites tout pour lagloire de Dieu » (1 Corinthiens 10.31).Ainsi, les croyants ne se voient pascomme possédant une double citoyen-

Un paradigmequi englobe toutAprès avoir considéré des exemples

et des principes bibliques (voir tableaun° 2), retournons à la question fonda-mentale sur notre attitude en tant quechrétiens envers la politique. Chacunedes perspectives mentionnées plus hautpeut nous aider à comprendre desfacettes de cette attitude, pourtant ilnous semble qu’un paradigme qui en-globe tout pourrait guider le chrétiendans sa relation avec le politique.

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COMMENT CONJUGUER FOI ET POLITIQUE ?

main ; il a fini par demander de comparaîtredevant César. Nous pouvons remarquer ce-pendant que la demande de Paul d'être entenduà Rome n'avait pas pour but premier de sauversa vie mais d’apporter, sans détour, l'Évangile àla cour impériale.4. En fait, la vie quotidienne du Christ était untravail de fond, au niveau du peuple : il fréquentaitles laissés pour compte de la société, mangeaitavec les exclus et apportait de l'espérance auxmarginalisés et aux exploités. Il a dénoncé lesmaux de la société, tels que la négligenceenvers des parents âgés et le dépouillementdes veuves de leurs biens (Luc 20. 47). Cepen-dant il a refusé d'être considéré comme uneautorité civile ; en réponse à une dispute ausujet d'un héritage, il a déclaré : « Qui a fait demoi votre juge ou votre arbitre ? » (Luc 12. 14).5. Les enseignements du Christ sont égalementinstructifs. Par exemple, il a défendu le principede la non-violence : « Si quelqu'un te frappesur une joue, présente lui aussi l'autre. Siquelqu'un te prend ton vêtement, ne l'empêchepas de prendre aussi ta tunique » (Luc 6. 29).Dans le cadre de l'obéissance à Dieu, il a aussipréconisé la soumission aux autorités civiles.Lorsque les pharisiens et les hérodiens, dansune alliance inattendue, ont essayé de piégerJésus par une question sur l’impôt, il a répondu« Rendez donc à César ce qui est à César et àDieu ce qui est à Dieu » (Matthieu 22. 21).

réorientation radicale de la pensée : l’en-gagement du chrétien, d’abord vu es-sentiellement en termes d’action politique,peut devenir un engagement fidèle detémoin.

Alors que le degré et la forme de laparticipation politique peuvent être dif-férents pour l’Église en tant qu’institution,pour ses dirigeants, ou pour ses membrespris individuellement, la mission de l’Évan-gile consiste toujours à proclamer et àrévéler d’une manière tangible qui estDieu.

Ce mandat nécessite de combattrel’immoralité par la voix et le vote, et des’exprimer en faveur de ce qui est justeet bon. Il implique également de prendresoin de la création de Dieu dans toutesa diversité, et cela jusqu’au « plus petitsde mes frères » (Matthieu 25.40). Cemandat consiste à hâter le royaume deDieu par notre témoignage et notre ser-vice. Il comprend l’engagement de menerà tous égards une vie à l’image de celledu Christ, par Sa force et à Sa gloire.

1. Pour ces catégories, je suis redevable à H. R.Niebuhr, Christ and Culture. New York: Harper &Row, 1951, et à N. E. Thomas, “Church-State Re-lations and Mission,” dans James M. Phillipsand Robert T. Cootes, eds., Toward the 21stCentury in Christian Mission. Grand Rapids, MI:William B. Eerdmans, 1993, p. 363.2. Les citations bibliques sont tirées de laNouvelle Bible Segond. 3. À plusieurs occasions Paul a clamé son in-nocence et a fait valoir ses droits de citoyen ro-

il y a de la place pour l’engagementsocial : prendre soin des souffrances etdes angoisses d’autrui, défendre la justicesociale. Cela peut inclure un activismenon violent, particulièrement quand desaspects moraux sont en jeu. Des formesd’activisme politique qui s’accordent trèsbien à ce paradigme sont les fonctionsde plaidoyer, de médiation et de conci-liation.

La perspective de la Seigneurie peutimpliquer le vote en faveur de certainsprogrammes ou plateformes plutôt quela simple adhésion à un parti. À conditionqu’aucun principe biblique ne soit com-promis, le chrétien peut occuper un postedans la politique afin de mieux pouvoirfaire face à des injustices ou améliorerle bien-être d’autrui. Enfin, bien que lechrétien soit appelé à respecter le gou-vernement terrestre, des situations peu-vent se présenter où la désobéissancecivile est de mise lorsque les exigencesdu gouvernement sont en conflit aveccelles du royaume des cieux.

Ainsi, cette position de la Seigneuriereconnaît qu’il y a des pièges, mais aussides possibilités d’action pour le chrétien.Certes, le danger existe de compromettredes principes, de corrompre des valeurset de se laisser noyer par les activités dela politique. Mais, en même temps, desoccasions clés se présentent, permettantde se comporter comme « le sel de laterre » et « la lumière du monde » (Mat-thieu 5.13, 14). Par conséquent, unetelle perspective peut conduire à une

Position Conception du Orientation Schémaroyaume

Le Christ inspire Royaume englobant tout Le mal est combattu, mais la politiqueet transforme la politique en tant qu’élément de la société humaine

est encouragée et valorisée par la grâce divine.

Tableau 3 : Relation entre le christianisme et la politique : le paradigme de la Seigneurie

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Faites-nous part de votre opinion sur nos articles.Envoyez-nous un courriel à

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Bernard Sauvagnat, B.P. 10077193 Dammarie-les-Lys Cedex, France

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réunion. J’y resterai jusqu’à la fin du ser-mon. Je veux simplement avoir la ré-ponse à deux questions : Quand et Où?Quand l’argent sera jeté et où il le sera.Parce que, moi, je connais quelqu’unqui s’arrêtera pour le ramasser ! » Elleest allée aux réunions et pendant douzesemaines, elle a écouté le message ad-ventiste. Notre Seigneur a déclaré : «Mesbrebis entendent ma voix » (Jean10.27). Et par la puissance de la Parolede Dieu, une famille dont aucun mâlen’avait décroché le bac, une famille dontles proches nageaient dans l’alcoolismeet d’autres addictions s’est jointe àl’Église adventiste et a expérimenté unrevirement radical à cause de la puis-sance de la Parole de Dieu.

Puissancedans la ParoleNous ne cherchons pas la Parole de

Dieu autant que la Parole de Dieu nouscherche. La Parole recèle une puissanceque nous devons revêtir en tantqu’église. On constate une ignorancede la Bible même parmi les croyants.Lorsque vous, pasteurs, vous utilisez desillustrations, parfois vous détectezl’anxiété dans les regards perplexes devos auditeurs; parce que nombre de nosjeunes ne connaissent même plus leshistoires de la Bible. Billy Graham a dé-claré que les chrétiens sont à une gé-nération de distance de l’agnosticisme.Si nous ne racontons pas l’histoire, si

nous ne revêtons pas la puissance, lapuissance revivifiante de la Parole deDieu, nous risquons de créer une géné-ration qui ne connait pas la puissancede Dieu et ses hauts faits. Parlant de Da-vid, Actes 16.36 dit : «David, après avoiren son temps servi au dessein de Dieu,est mort, a été réuni à ses pères, et a vula corruption. » Je crois que c’est unedéclaration de mission pour toute per-sonne de foi – servir au dessein de Dieudans votre vie, parmi votre génération.Une des meilleures manières de le faireconsiste à apprendre de la générationprécédente, à recevoir la torche de cettegénération et à servir fidèlement àchaque saison de la vie. Le printempsd’un chrétien devrait être avenant etexemplaire. Mais, il devrait en être autantde l’été, de l’automne et de l’hiver. Lafin de notre vie devrait être comme uncoucher de soleil doré avec ses bellesnuances, servant aux desseins de Dieudans notre génération. Et une partie dece service devrait inclure la transmissionde la puissance revivifiante de la Paroleà la génération qui vient après nous.

J’aime la Bible. Ce livre a sauvé mavie. Quand j’avais 13 ans, dans le milieutoxique du centre-ville, des prostituéeset des dealers, deux de mes amis sontvenus me dire : « Barry, viens nous aiderà nous venger ! » Ce matin-là – et je lefais depuis plus de 50 ans – j’avais lu lechapitre des Proverbes qui correspondaità cette date du mois (31 chapitres pour

Si l’Esprit me le permet, je vaisvous parler de la puissance re-vivifiante de la Parole de Dieu.

Et mon sujet est simple : revêtir la puis-sance revivifiante de la Parole de Dieu.Quand nous parlons de réforme, nouspensons souvent à un nouveau genrede service d’adoration ; à une nouvelleapproche d’évangélisation pour l’Église.Mais la réforme vient sous des formesvariées. Lorsqu’un inconnu a mis unprospectus dans la boîte aux lettres dema maman, au cœur de la ville de Bal-timore, il n’était pas conscient qu’il allaitsusciter un réveil dans ma famille. Mamaman avait déjà trois enfants et en at-tendait un quatrième. C’était moi. Leprospectus stipulait que le message dela soirée d’ouverture était : « Le jour oùl’argent sera jeté dans les rues de Balti-more, Maryland, et que personne ne s’ar-rêtera pour le ramasser. »

Ma maman dépendait de l’aide so-ciale. Il n’y avait pas de présence pa-ternelle à la maison. Elle a pris cette in-vitation et a dit : « Je vais assister à cette

BA R RY C. B L AC K , Docteur en Philosophie, estaumônier au Sénat des États-Unis, WashingtonDC, États-Unis.

Revêtir la puissance revivifiante de la parole de DieuNote de la rédaction :Ce sermon a été prêché ausiège de la Conférence Générale des Adventistes duSeptième jour, Silver Spring,Maryland en Octobre 2011.

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découvert que ses hommes sages luijouaient des tours. Dès qu’il se seraitsouvenu du songe, ils pourraient lui endonner une explication. Et c’est bien ca-ractéristique de tant d’experts contem-porains. Mais une connaissance par ré-vélation est indispensable. Car mêmeles experts disent : «Nous ne savons quefaire. »

Nebucadnetsar a dit : « La chose m'aéchappé; si vous ne me faites connaîtrele songe et son explication, vous serezmis en pièces, et vos maisons seront ré-duites en un tas d'immondices. »

Et Daniel lui a dit : «Que le roi ne sehâte pas de se mettre en colère. Je croisque notre contact nous donnera un mes-sage pour lui. »

Et je me suis mis à expliquer Daniel2. Babylone, les Mèdes et les Perses, laGrèce, Rome et les pieds en partie defer et en partie d’argile, j’ai dit : «Mes-sieurs les Sénateurs, avant que Dieu nepermette au genre humain de détruirela planète, il affichera le signe “Tempsde la fin”. La puissance revivifiante etrévélatrice de la Parole de Dieu est unavantage merveilleux. « Ouvre mes yeuxafin que je contemple les merveilles deta loi. »

Le bénéfice du réveil Il y a aussi le bénéfice du réveil. Nous

le constatons au verset 25 : «Mon âmeest attachée à la poussière : Rends-moila vie selon ta parole ! »

Ézéchiel était un prédicateur. Dieul’avait chargé du défi de prêcher un mes-sage d’adoration à une congrégationd’ossements desséchés. Des fois, cesentiment me hante tandis que jeprêche un message. Ézéchiel 37 com-mence ainsi : « La main de l'Éternel futsur moi, et l'Éternel me transporta enesprit, et me déposa au milieu d'unevallée remplie d'ossements… Il me fitpasser auprès d'eux, tout autour ; etvoici, ils étaient fort nombreux, à la sur-face de la vallée, et ils étaient complè-tement secs. Il me dit : Fils de l'homme,

ces os pourront-ils revivre? Je répondis :Seigneur Éternel, tu le sais. »

Verset 4 : « Il me dit : “Prophétise surces os, et dis-leur : Ossements dessé-chés, écoutez la parole de l'Éternel !”» Ily a dans la Parole de l’Éternel une puis-sance revivifiante. Et si vous voulez re-former l’église au moyen d’un réveil, sivous voulez voir les ossements dessé-chés remplir l’église, se rassembler, ces-sons de prêcher uniquement le contenudes journaux ; arrêtons-nous de prêcherdes « subtilités » théologiques. La Parolede Dieu renferme la puissance qu’il fautpour raviver les ossements desséchés.Et vous verrez les os secs de votre viese rassembler et revivre par la puissancede l’Esprit.

Le bénéfice de la force Psaume 119.28 mentionne un troi-

sième bénéfice : celui de la force prove-nant de la Parole. «Mon âme pleure dechagrin : Relève-moi selon ta Parole ! »Steve Farrar a écrit un merveilleux livreintitulé Finishing Strong (Terminer avecforce). Dans ce livre, il expose commentseul un dixième de ceux qui commen-cent leur ministère le terminent avecforce. Et j’ai pensé à moi-même. Quelleintéressante statistique ! Cela pourrait-ilêtre vrai ? J’ai commencé par penseraux membres de ma promotion au Sé-minaire de l’université Andrews il y aplus de 40 ans. Selon Farrar, il y a deuxterrains piégés en cause : le sexe et l’ar-gent. J’ai revu comment ma promotiona été littéralement décimée. De l’avis deFarrar, il existe une raison fondamentale.Son étude a questionné ceux qui ont eudes défaillances morales et mis le doigtsur la négligence de la piété personnellecomme source principale des défail-lances morales. Je n’ai tout simplementpas pris le temps de recourir à la Paroleet de recevoir la force que je pouvais ypuiser. Il n’y a rien de tel qu’une parolevenant de l’Éternel pour vous fortifier.

Dans 1 Rois 19, Élie était au bord dusuicide. Vous vous souvenez? Il s’est en-fui, et Jézabel a prononcé son arrêt de

31 jours). C’était le premier jour du mois.Et ce jour-là, j’ai lu le premier chapitre,et me suis attardé sur le verset 10 : «Monfils, si des pécheurs veulent te séduire,ne te laisse pas gagner. » Grâce à lapuissance revivifiante de la Parole deDieu, je n’ai pas accompagné mes deuxamis. Mes amis ne se sont pas simple-ment « vengés» ; ils ont tué quelqu’un.Soir après soir, leur triste histoire étaitdiffusée aux nouvelles. Un des deux di-sait : «Ce n’est pas moi qui l’ai fait. C’estlui qui l’a fait ! » Finalement, le verdictjudiciaire a été le même pour les deux :la prison à perpétuité. Si je les avais ac-compagnés, même si j’étais resté à re-garder en citant les Écritures, j’aurais eula même sentence. Littéralement, ma viea été épargnée par la puissance revivi-fiante de la Parole de Dieu.

Le bénéficede la révélationNous avons besoin de nous revêtir de

cette puissance encore et encore. Lepsaume 119 est l’un des plus beaux pas-sages de la Bible. Il nous parle des bien-faits de la Parole dont le premier est celuide la révélation. Il dit au verset 18: «Ou-vre mes yeux, pour que je contemple lesmerveilles de ta loi ! ». Au sénat des États-Unis, j’organise une étude biblique avecles sénateurs une fois par semaine. Aprèsun exposé sur la façon dont des terro-ristes entendent éradiquer les grandscentres urbains à forte concentration depopulation, un des sénateurs est venud’un air furieux me dire : «Croyez-vousque Dieu permettrait à l’humanité de dé-truire la planète?»

Je lui ai répondu : «Monsieur le Sé-nateur, la prophétie de Daniel 2 vousest-elle familière?»

Il m’a répondu : «Non, elle ne m’estpas familière. »

Je lui ai dit : «Bien, nous la gardonspour l’étude biblique de la semaine pro-chaine. » Devant une salle archicomblepour la circonstance, j’ai déchiffré Daniel2 et ses révélations. Nébucadnetsar a

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sance en priant en s’appuyant sur lespromesses de Dieu.

Quand ton enfant vient à toi et te dit,«Mais papa, tu as promis», tu as le de-voir de faire ce que dit cet enfant. J’aicommis cette erreur lorsque j’ai dit àmon fils : «Quelle que soit l’École supé-rieure où tu décideras d’aller, après avoirprié, je m’engage, je promets de t’épau-ler dans tes efforts. » Un jour il est venuavec des demandes de boursesd’études remplies pour trois ou quatreécoles et m’a dit «Papa, le Saint Espritm’a dit d’aller à Yale. »

Ma première réponse a été : « Le dia-ble est un menteur. » Cinquante milledollars par an ! «Est-ce qu’ils donnentdes bourses ?» «Non, ils n’en donnentpas. Ils donnent seulement des boursesau plus nécessiteux et tu gagnes trop ! »

«Mais papa, tu as promis ! » Et, fort dema simple promesse, ce garçon est alléà Yale et, gloire à Dieu, en est sorti avecun diplôme en biophysique moléculaire.Plus tard, il a terminé à l’École médicalede l’Université du Michigan, grâce à unebourse d’études complète !

Conclusion Lorsque je m’accroche à la puissance

revivifiante des Écritures, je dis : «MaisSeigneur, Tu as promis». Dites-Lui : « Tuas promis dans Philippiens 4.6, 7 que sije ne m’inquiète de rien, mais prie pourchaque chose, ta paix qui surpasse touteintelligence gardera mon cœur et mapensée en Jésus-Christ ; Tu as promisdans Ésaie 54.17 que toute arme forgéecontre moi sera sans effet. Tu as promisdans Romains 8.28 que toutes chosesconcourent au bien de ceux qui aimentDieu, de ceux qui sont appelés selonson dessein. Tu as promis dans Psaume34.10 que les lionceaux éprouvent ladisette et la fin ; mais ceux qui seconfient en l’Éternel ne sont privés d’au-cun bien». Et par-dessus tout, tu as pro-mis que je peux trouver Jésus dans ceLivre et que Le connaitre, c’est avoir lavie éternelle. »

Plongez-vous dans la Parole.

revivifiante de la Parole de Dieu en re-cevant le bénéfice de la sagesse. J’aimela façon dont David l’exprime. Il dit auverset 99 : « Je suis plus instruit [sage]que tous mes maîtres, car tes préceptessont l'objet de ma méditation. »

J’étais pasteur à Chesapeake dansl’état de Virginie. J’avais une maison àVirginia Beach qu’il me fallait vendre.Elle est restée sur le marché de l’immo-bilier pendant neuf mois. Mon courtierétait aux abonnés absents. Et voilà qu’enécoutant les nouvelles en revenant deChesapeake, j’entends un journalistedire : «C’est le pire moment, probable-ment, pour vendre une maison. » C’étaittout ce dont l’homme de Dieu avait be-soin d’entendre à ce moment-là. La pireépoque de l’histoire ! Une pensée vaga-bonde a envahi mon esprit : « Tu ne ven-dras jamais ta maison. »

Je savais que c’était une pensée dé-moniaque et j’ai décidé de l’amenercaptive au rang des imaginations dé-moralisantes. Immédiatement, dans mavoiture, j’ai dit : «C’est pas vrai Satan.Philippiens 4.19 dit : “Mon Dieu pour-voira à tous [mes] besoins”. Et je l’airépété à haute voix, il faut que je vendecette maison. »

Le jour suivant, j’ai reçu un appel té-léphonique. J’ai dit : «Qui est à l’appa-reil ? » Et une voix m’a répondu : «C’estRon Gregory, votre agent immobilier. »

«Ron, je n’ai même pas reconnu votrevoix. Ça fait si longtemps». Il m’a dit :«Nous avons une offre pour votre mai-son. »

J’ai dit : «Vraiment ?» Il m’a dit le prix(c’était la somme minimum que la Pa-role m’avait donnée). J’ai répondu :«Bien, laisse-moi faire une contrepropo-sition. Je veux exactement ce que j’aidemandé pour la maison et je paierailes frais à la signature du contrat. »

Le jour suivant, l’agent immobilier m’adit : « Je ne sais comment vous avez fait,mais la maison est vendue. » Gloire àDieu ! La Parole vous donne la sagessede ne pas laisser le malin vous intimider,la sagesse de savoir qu’il y a de la puis-

M I N I S T R Y ® 1 2 ‡ ‡ 1 E R T R I M E S T R E 2 0 1 3 [ ]

mort. Élie qui avait accompli des œuvrespuissantes au Mont Carmel était abattu,découragé, épuisé, affaibli. Il avait besoinde force. Elle est merveilleuse la façondont Dieu a géré cette situation. Il l’anourri et l’a laissé dormir. C’est ce dontla plupart d’entre vous a besoin. PuisDieu l’a réveillé. L’ange l’a nourri uneseconde fois. Et Dieu l’a laissé dormirun peu plus avant d’essayer de corrigersa distorsion cognitive. Élie avait besoinde plus que du repos et de la nourriture.Il avait besoin d’une parole venant del’Éternel. Et cette petite voix calme a pé-nétré le brouillard.

Cet homme s’était tellement épuiséqu’il était devenu une légende à sespropres yeux. « Je suis resté, moi seul »(1 Rois 19.10). Comment donc ne re-connais-tu pas 7000 saints ? Commentt’es-tu tant emmitouflé que tu n’as puidentifier 7000 saints ? Il te faut la forcede la Parole de Dieu. Et Dieu lui a donnéà la fois une vision et une mission re-nouvelées. Et alors Dieu a dit : « Je saisque tu m’as demandé de prendre ta viemais j’ai une parole différente pour toi.Mon plan pour toi est que tu ne meuresjamais. Tu seras un des rares habitantsde la planète cités dans l’Ancien commedans le Nouveau Testament. Mon Fils,vois-tu, sera un jour sur une montagne.Il rendra son visage semblable à uncaillou devant Jérusalem, Il aura alorsbesoin de quelqu’un qui sache ce quesignifie fouler seul au pressoir. Mon filssera là, et Il aura besoin d’encourage-ments. J’aurai besoin de toi, et je telaisse un co-équipier, Moïse, pour des-cendre jusque là et pour Lui dire : “Tiensbon, Jésus. Ça c’est un jeu pour Toi, Jé-sus”. Je veux que tu l’encourages avecton témoignage. »

Tout comme Élie, vous passez par ledécouragement et la détresse émotion-nelle. Laissez Sa petite voix pénétrer vo-tre brouillard. Il y a force et puissancedans la Parole de Dieu.

Le bénéficede la sagesse. Revêtez-vous enfin de la puissance

BA R RY C. B L AC K REVÊTIR LA PUISSANCE VIVIFIANTE DE LA PAROLE DE DIEU

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La semaine dernière (fin septembre 2012) l’Église adventiste du septième jour a reçu l’autorité de diffuserson programme de télévision par câble et par satellite. C’est une première pour le protestantisme dans cepays de l’Europe de l’Est. La chaîne satellite a été lancée en novembre, elle émet 24h sur 24, 7 jours sur 7 et

a la capacité d’atteindre 75% de la population du pays. La licence accordée par le Conseil national de radio télévision permet en outre à Hope Channel Ukraine de

diffuser ses programmes sur 600 réseaux câblés. « C’est une étape importante pour l’histoire de notre Église en Ukraine », a déclaré Brad Thorp, le président de

Hope Channel. « Auparavant les programmes en ukrainien de Hope Channel étaient retransmis par d’autreschaînes câblées du pays. Désormais, cette licence va permettre d’atteindre 3 ukrainiens sur 4 », a précisé VacheslavDemyan, le directeur de Hope Channel Ukraine.

« Avant cette autorisation, les règlements empêchaient tout organisme religieux d’obtenir une licence dediffusion », a expliqué Oleg Kostyuk, l’un des animateur d’émission, travaillant au siège américain de HopeChannel, ukrainien lui-même. « Il n’y avait pas de télévision protestante en Ukraine, maintenant il y en a une. Cen’est pas seulement une bonne nouvelle, c’est une avancée importante et miraculeuse », a-t-il précisé.

Selon le communiqué de presse du Conseil national ukrainien de radio télévision, Hope Channel est une chaînereligieuse et culturelle. Hope Channel Ukraine va proposer de nouveaux programmes sur la Bible, sur la santé, lamusique, le style de vie ainsi que des émissions pour les enfants, pour les jeunes et pour les familles. Cette chaînepropose 18 heures par jour de programme en langue ukrainienne et 6 heures dans d’autres langues pratiquées dansla région. [Ann]

NOUVELLES

La revue Ministry®, dont vous avez un exemplaire del’édition en Français entre les mains, est envoyée enAnglais à plus de 77 000 pasteurs et prêtres de diffé-

rentes églises chrétiennes dans le monde. Ce n’est pas seulementune revue professionnelle pratique mais c’est aussi un serviceque l’Église adventiste offre aux autres pour leur être utile et lesaider dans leur mission. Anthony Kent, le responsable de la for-mation pastorale continue liée à la revue, raconte qu’il est allé àune rencontre pastorale internationale et interconfessionnelle

avec un stand et une importante quantité de Ministry à distribuer gratuitement. Larencontre s’étalant sur trois jours, il avait prévue de distribuer chaque jour un numérodifférent. Et dans les trois numéros choisis il y avait un article en trois parties, une dans

chaque numéro. Le deuxième jour quantité de participants se sontrués vers son stand pour réclamer le deuxième numéro en disantqu’ils reviendraient le lendemain pour avoir le troisième et terminerla lecture de cet article. Il a dû faire venir en urgence une livraisonsupplémentaire pour satisfaire la demande. C’est dire que la revueest appréciée.

Si vous aussi vous appréciez cette revue, merci de nous l’écrire(Bernard Sauvagnat, BP 100, 77193 Dammarie-les-Lys Cedex, France,[email protected]). Si vous souhaitez aider à sa dis-tribution à des pasteurs non adventistes, vous pouvez faire un donsur www.ministrymagazine.org/donate.

Kiev, Ukraine : l’Église adventiste, première entité protestante à recevoirune licence pour exploiter une chaîne de télévision.

MINISTRY® : Offrir pour bénir

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En préparant cet article, j’ai été vitesubmergé par des douzaines de sitesweb, de blogs, d’articles imprimés, dedocuments de position, et même delivres entiers, sur la position adventistedes femmes dans le ministère.4 Il estclair que l’Église – bien que quelquepeu divisée concernant la consécrationdes femmes – a un sentiment relativementclair du large chemin que nous devrionssuivre afin d’agir en toute capacité dansle monde complexe d’aujourd’hui.

La discussion«biblique» en coursLe changement est difficile pour nous

tous, même si nous affirmons y être ou-verts. Quand nous le voyons venir, nousl’évitons, et allons à gauche ou à droite.C’est bien que les autres changent (ilsen ont probablement besoin), mais noussommes convaincus que nos manièressont bonnes. Nous bataillons pour ac-cepter le changement comme un amiqui nous aide, plutôt que comme unemenace.

L’église adventiste du septième jour aété formée à une époque où les femmesoccupaient un certain rôle dans la société,

mais un rôle sans grand potentiel. CommeKit Watts l’exprime dans un article duMinistry® :

«Au début du dix-neuvième siècle auxÉtats-Unis, les femmes avaient approxi-mativement le même statut légal queles enfants ou les esclaves. Généralement,les femmes mariées ne pouvaient pasavoir de propriété indépendamment deleur mari. Si elles étaient employées,leur mari pouvait s’approprier leur salaire.Les dispositions légales concernant lesenfants étaient entièrement entre lesmains du père. »5

C’est là le sol dans lequel les femmesadventistes ont commencé à travailler.L’église a été formée dans un contexteculturel qui définissait le rôle des femmesen termes étroits et restreints. En 1889,Ellen G. White se rappelait que son proprefrère l’avait suppliée de ne pas s’engagerdans un ministère public. Il lui avait écrit :«Je te supplie de ne pas faire honte ànotre famille. Je ferai tout ce que tu veuxsi tu ne deviens pas prédicateur. »6 Pourbeaucoup de femmes de son époque,ceci aurait pu être un obstacle tropdifficile à vaincre. Mais Ellen lui a répondu:«Cela ferait-il honte à la famille que jeprêche Christ et lui crucifié ! Si tu me

Avec ces paroles, Ellen G. Whiteétablit un principe clair sur lamanière dont l’œuvre de Dieu

doit être accomplie en ces derniers jours;elle doit être accomplie par des hommeset des femmes travaillant côte à côte,associant leurs dons et leurs énergies.Ellen G. White, en fait, avait beaucoup àdire sur le rôle des femmes dans le mi-nistère. 2 Elle a chargé l’église de trouverde nouvelles possibilités en permettantaux dons et aux talents de femmes derépondre aux besoins du Seigneur, ycompris de femmes libres et autoriséesà croitre afin qu’elles puissent devenirdes agents efficaces dans la main duSeigneur. Elle a écrit :

« Il nous faut davantage diversifiernos méthodes de travail. Aucune mainne doit être liée, aucune âme découra-gée, aucune voix ne doit être ignorée ;que chaque individu travaille, en privéou en public, pour faire avancer cegrand travail. Placez les fardeaux surles hommes et les femmes de l’église,afin qu’ils puissent se développer parl’exercice, et ainsi devenir des agentsefficaces dans la main du Seigneurpour illuminer ceux qui sont assis dansles ténèbres. »3

DA N DAY, MDiv, est directeur des projetsspéciaux, Division nord-américaine desadventistes du septième jour, Silver Spring,Maryland, États-Unis.

Travailler côte à côte« Quand une œuvre importante et de portée décisive doit être faite,

Dieu choisit des hommes et des femmes pour l’accomplir,et l’on y perdra si les talents des uns et des autres ne sont pas utilisés

pour qu’ils se complètent mutuellement. » 1

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donnais tout l’or que ta maison pourraitcontenir, je ne cesserais pas de donnermon témoignage pour Dieu.» 7

Cette prise de position exigeait har-diesse et courage. L’Église elle-même adû montrer courage et hardiesse, pouraccepter d’avoir une prophétesse en sonsein qui n’était pas disposée à cachersa lampe sous un sceau, ou à ne pasdélivrer un témoignage clair et convain-cant en faveur de Jésus.

La théologiederrière la théologieTous les arguments ne peuvent pas

être correctement défendus en suivantune ligne droite. En jouant au mini-golf,j’ai découvert qu’on ne peut s’approchercorrectement de certains trous par uneligne droite. Il faut faire le tour d’un coin,rebondir contre un mur, passer à traversun moulin. De la même façon, il faut ap-procher certains aspects de la vie del’Église en appliquant des principes pluslarges que ceux que l’on aurait choisisnormalement.

Par exemple, l’apôtre Paul offre troisprincipes fondamentaux pour traiter lesquestions complexes.

Tout d’abord, toujours aller du généralau spécifique. Nous devons nous de-mander quel serait le plan plus large deDieu, et comment les questions spécifiquesque nous affrontons sont éclairées parces principes plus généraux . Par exemple,que ce soit pour les femmes en respon-sabilité, pour le parler en langues, oupour les relations raciales, Paul désireque nous comprenions la relation généralede Dieu avec nous : en Christ « Il n'y aplus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclaveni libre, il n'y a plus ni homme ni femme»(Ga 3.28, VLS). Ça c’est l’idée généralequi sous-tend tout le reste. Vous ne pouvezpas avoir une compréhension des ques-tions complexes et controversées de ma-nière simpliste ou linéaire; vous devezcommencer avec la question centrale etvoir comment elle répond aux questionsspécifiques..

Deuxièmement, être disposé à vivrela soumission spirituelle. Que ce soit

pour les femmes soumises à leur mari,pour tous les chrétiens soumis au Christ,ou pour Jésus soumis à son père, lavaleur de base qui forme notre compré-hension des choses est que nous devonsêtre disposés à établir des priorités. Nousavons besoin de comprendre que toutn’est pas de signification ou d’applicationégales, et nous devons confronter nospropres intérêts face à ce que Dieucherche à faire dans le monde. Nous nesommes pas que des individus, nous fai-sons partie de quelque chose de plusgrand que nous-mêmes.

Troisièmement, mettre le partage dela bonne nouvelle de Jésus au centrede nos communautés. L’Église existepour être un milieu accueillant où Dieupeut amener à lui ceux qu’il sauve. Aucunde nos débats ou de nos désaccords –que ce soit les batteries dans l’église, lesméthodes d’évangélisation ou la consé-cration des femmes – ne doit être autoriséà dominer la conversation. La questionqui est au cœur du débat est : cela nousaide-t-il à partager Jésus ou bien celal’empêche-t-il?

Ceux qui sont opposés aux femmesdirigeantes justifient leurs arguments pardes passages de l’apôtre Paul, tels que«Que les femmes se taisent dans les as-semblées, car il ne leur est pas permisd'y parler; mais qu'elles soient soumises,selon que le dit aussi la loi.» (1 Co14.34, VLS). Si nous ne suivions pas lestrois principes de Paul, aller du généralau spécifique, considérer le temps et lelieu, ce passage par lui-même termineraittoute discussion.

Mais il ne le fait pas. L’approche litté-raliste des Écritures est une approcheque les adventistes ont formellement re-jetée depuis longtemps. Les théologienset historiens adventistes ont toujours as-socié ces mots à d’autres passages del’écriture, y compris les récits qui montrentles femmes dirigeant de manière signifi-cative, aussi bien dans l’Ancien Testamentque dans le Nouveau, qui révèlent legrand désir de Dieu de détruire toutebarrière sociale. Certains d’entre nous,dans l’église aujourd’hui, continuent ànous diviser en « littéralistes » qui vou-

draient appliquer les Écritures sans réfléchirau temps et au lieu, et en ceux qui vou-draient appliquer le « principe » derrièreles mots. Et puis, bien sûr, nous nous cri-tiquons sévèrement les uns les autres dene pas être « suffisamment bibliques »(ce qui veut dire : « vous n’interprétezpas la Bible comme je le fais »). Ce n’estpas tellement la théologie de la chose(les interprétations spécifiques), maisplutôt la théologie derrière la théologie.

Toucher le monded’aujourd’huipour JésusNous vivons dans des cultures distinctes

avec de nombreuses valeurs divergentes,et mêmes concurrentes. Si nos vues etnos croyances doivent être considéréescomme appropriées et sérieuses, il nousfaut parler de manière à paraitre logiquespour nos auditeurs. L’apôtre Paul l’exprimede la manière la plus urgente quand ilécrit : «Que votre parole soit toujours ac-compagnée de grâce, assaisonnée desel, afin que vous sachiez comment ilfaut répondre à chacun» (Col 4.6 VLS).La paraphrase de la Bible, The Message,l’exprime de manière encore plus dra-matique : «Utilisez votre tête, alors quevous vivez et travaillez parmi les gensdu dehors. Que rien ne vous échappe.Profitez au maximum de toute opportunité.Soyez gracieux dans votre discours. Lebut est de faire ressortir le meilleur chezles autres dans une conversation, et nonpas de les rabaisser, non pas de les éli-miner» (versets 5,6).

Il est clair que nous avons besoin detrouver des manières de communiqueravec les autres selon leurs points de vue,d’employer un langage qui ait du senspour eux, selon leur contexte culturel.

L’éléphantdans la chambreIl existe un certain consensus dans la

conversation sur le ministère des femmes,mais il est souvent annulé par « l’éléphantdans la chambre». Il est ironique, netrouvez-vous pas, que dans une déno-

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de dire, dans l’intérêt de l’unité, “Non,en tous cas pas maintenant”. » 10

Jan Paulsen ne connaît aucune raisonbiblique qui expliquerait pourquoi lesfemmes ne peuvent pas être consacrées,et recevoir des postes de direction dansle ministère. 11 L’enjeu est donc de main-tenir un équilibre parmi les organisations,dans l’attente d’un environnement plusfavorable.

Le rôle des femmesdans la directionNotre préoccupation dans cet article

n’est pas le débat sur la consécrationdes femmes, mais plutôt de permettreaux femmes et aux hommes de travaillercôte à côte. Il y a eu une expansionrapide des femmes en position de direc-tion au cours des années qui ont précédéla mort d’Ellen G. White, suivie ensuitepar un déclin rapide. 12 Il y a plusieursraisons à ce changement, la plupart sontd’ordre sociologique. Un facteur a été ledésir de protéger l’emploi des hommesdurant la grande dépression, qui s’estaccéléré à la fin de la seconde guerremondiale, quand les hommes sont reve-nus de la guerre. Aujourd’hui le processusd’emploi des femmes dans le ministères’inverse. En particulier en Amérique duNord, un nombre croissant de femmessert de nouveau comme pasteures etdirigeantes dans les fédérations. Ceci sevoit aussi dans le nombre croissant defemmes étudiant au séminaire dans lebut de devenir pasteures.

Ainsi, pleinement conscients de cetype d’événements, nous nous tournonsvers la question plus large des femmesaujourd’hui dans des postes de direction.Les adventistes ont toujours lutté pourtrouver un terrain d’entente sur cettequestion, étant donné notre passion pourles gens. Évidemment, cela fait partie denotre conception plus étendue de l’en-gagement social qui a fortement carac-térisé les premiers croyants adventistes.

Les premiers adventistes ont comprisles paroles prophétiques de Paul dansGa 3.28 : il y a « ni Juif ni Grec, il n'y aplus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni

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mination dont l’histoire a été énormémentfaçonnée par une femme, il y ait unelutte interne au sujet du rôle des femmesdans la direction 8. Ceci, bien sûr, est unaspect du débat plus étendu qui touchela consécration des femmes – une bataillequi dure dans l’Église depuis des géné-rations. Mais ceci fait partie d’un débatplus fondamental concernant le ministèrede tous les croyants, touchant la questionprincipale de ce que la consécration si-gnifie pour nous en tant que dénomination(qui, pour certains groupes, ne signifiepas la même chose).

Pour le moment, le débat concernantla consécration des femmes est dansune période d’attente du fait des opinionscontraires dans diverses parties du monde.Il ne sera pas possible d’échapper aufeu venant de ces aspects de la question,avec des défenseurs et opposants pas-sionnés. Chacun pense non seulementavoir raison, mais aussi qu’il défend unhaut niveau moral.

Le statut actuel de la consécrationdes femmes a été présenté avec unecertaine clarté par notre ancien présidentde la Conférence générale, Jan Paulsen.Il a déclaré que la question n’était nithéologique ni biblique, mais dépendaitdu maintien de l’unité dans l’église mon-diale. En conversation avec des jeunes,il a dit : «Pour les adventistes du septièmejour, la consécration au ministère évan-gélique signifie la consécration à servirl’église mondiale partout où le pasteurest appelé. Dans beaucoup de pays, etde cultures, il est exclu pour les femmesd’exercer une activité de direction, qu’ellesoit politique, religieuse, ou sociale.» 9

Et il a ajouté : « L’Église adventiste adonné une grande valeur à l’unité et auconsensus mondial concernant cettequestion, et lors de la session de laConférence générale de 1990, il a étévoté que, pour notre dénomination, lesfemmes ne seraient pas consacrées auministère évangélique. La question a étéde nouveau abordée lors de la Conférencegénérale de 1995, et cette décision aété confirmée. Une fois de plus, il étaitquestion pour l’église adventiste mondiale

homme ni femme; car tous vous êtes unen Jésus-Christ. » (VLS) comme la raisonde nombreuses réformes qui ont conduità l’abolition de plusieurs erreurs socialescomme l’esclavage, la distinction entreclasses sociales en raison de la naissance,et l’exclusion en raison du sexe, dans lasociété et dans l’Église. Les premiersadventistes étaient des abolitionnistes,des démocrates sociaux, et des républi-cains en matière de gouvernance. 13

Les adventistes n’ont jamais été desimples représentants des tendancessociales. Nous avons toujours fait valoirnotre conscience sociale dans le débat,ainsi que notre désir de trouver des en-seignements bibliques plus profonds. Parexemple, en résistant à la conceptiontraditionnelle que la Bible empêche lesfemmes de parler dans l’église, quatrearticles ont paru dans les publicationsde l’église entre les années 1860 et1870 sur le sujet des femmes dans leministère, dont certains signés par J.H.Waggoner et J.N. Andrews.

Il est assez intéressant de noter qu’au-cun de ces articles n’a cherché à direque le cas d’Ellen G. White devrait êtreexempté de la pensée traditionnelle, dufait qu’elle était un prophète. Ces articles,comme nous avons vu que Paul le sug-gère, allaient du général au spécifique.

La discussion sur le rôle des femmesdans le ministère a toujours fait partiede notre dialogue interne. À la sessionde la Conférence générale de 1881, unerésolution a été présentée pour la consé-cration des femmes : Résolu, « Que lesfemmes, possédant les qualifications né-cessaires pour remplir cette position,puissent, de façon parfaitement appro-priée, être mises à part par la consécrationau ministère chrétien. » La résolution aété soumise à un comité de trois per-sonnes de la Conférence générale etelle a été annulée,15 mais même à cemoment-là, elle faisait partie de la questionplus vaste concernant les femmes dansle ministère.

Virtuellement, toute l’église reconnaîtque le sujet des femmes dans l’admi-nistration est complexe, et exige une

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nous évaluer en examinant si ce quenous faisons est conduit ou non parl’amour (Jn 13.35). Toute autre valeurreste secondaire. Nous avons tous besoinde célébrer les contributions des femmesadventistes dans l’administration, et d’agirpour multiplier partout les occasions deservir pour les femmes.

1. Ellen G. White, Évangéliser. Dammarie-les-Lys :Vie et Santé, 1986, p. 422.2. Je recommande comme source appropriée, l’ap-pendice sur ce que Ellen White a dit sur le sujet,dans Patricia Habada and Frost Brilhart, editors,The Welcome Table (Langley Park, MD : TEAM Press,1995, à partir de la page 301.3. Ellen G. White, “The Duty of the Minister and thePeople.” In Review and Herald, 8 juillet 1895.4. Par exemple, Nancy Vyhmeister, ed. Women inMinistry : Biblical and Historial Perspectives (BerrienSprings, MI: Andrews University Press, 1998), unlivre savant et complet publié par le Séminairethéologique de l’Université adventiste Andrews, etécrit par une liste impressionnante de théologienset d’historiens.5. Lorna Tobler, “A More Faithful Witness”, in WestCoast Religion Teacher’s Conference, May 2-4, 1985,p. 2-6, cité par Kim Watts dans “The Rise and Fall ofAdventist Women in Leadership”, Ministry, Avril1995, p. 6.6. Ellen G. White, “Looking for the Blessed Hope”, inSigns of the Times, 24 juin 1888 (Ellen G. White aprêché ce sermon à Washington DC, le 26 janvier,1889.7. Idem.8. La décision du Conseil annuel de la Conférencegénérale de 2011 de ne pas approuver la requêtede la Division nord-américaine fondée sur les réalités

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TRAVAILLER CÔTE À CÔTE

M

étude permanente. Cependant la questionplus large n’est ni politique ni même so-ciologique. Au contraire, elle est prag-matique, fondée sur le troisième principede Paul. Elle concerne ce que nousdevons faire pour faciliter l’œuvre deDieu avec la plus grande chance desuccès, partout où l’Évangile est proclamé.Dans certaines cultures, l’idée deshommes et des femmes travaillant en-semble est non seulement acceptable,mais attendue, et même exigée (parfoispar la loi). Le désir de pratiques uniformespartout dans le monde ne devrait jamaisempêcher de travailler quelque part, sim-plement pour éviter des problèmes ail-leurs. Au contraire, la logique qui prônel’application de pratiques différentesdans des églises vivant la réalité de dif-férences culturelles doit être affirméeclairement et avec force, puis défendueavec vigueur. En d’autres termes, il nousfaut affirmer les trois principes de Paulavec vigueur et ténacité.

Finalement, alors que nous discutonsdu rôle des femmes dans des postes dedirection, nous devons saisir que l’appelde Paul à ouvrir largement la porte duministère est motivé par la valeur déter-minante de l’amour. Jésus a dit à sesdisciples que le monde va inévitablement

Le message de la Bible nous est par-venu sans équivoque : les humains,

dans leur état actuel, ne peuvent pas voirDieu. Voir Dieu dans sa gloire, sa majestéet sa pureté causerait leur disparition. Moïse,un jour, a demandé à Dieu de lui faire voirSa gloire. Il voulait expérimenter sa présencecomme jamais auparavant (Exode 33.18).C’était une prière à la fois bonne et dange-reuse. Il est évident que la relation de Moïseavec Dieu avait atteint un niveau si élevéqu’il souhaitait voir la dernière barrière tom-ber. Il s’était identifié à Dieu et son caractèreétait devenu semblable au Sien, au point qu’ilsouhaitait voir son Créateur et Sauveur.

Les israélites avaient demandé à Dieu dene plus leur parler directement (Exode

Quel est votre désir ?

revivalandreformation.org

culturelles de l’Amérique du Nord de permettre àdes femmes et à d’autres personnes non consacrées(tels que des trésoriers) de servir comme présidentsde fédération, Illustre la différence d’opinions. 41,9%des délégués au Conseil annuel ont soutenu cettedemande de la NAD, et 58,1 % ne l’ont pasapprouvée. Donc, pour le moment, une femme peutservir comme secrétaire de fédération (la fonctionla plus élevée suivante) mais elle ne peut pas –selon le règlement – devenir présidente.9. Cette citation de Jan Paulsen a été tirée de cequi était écrit dans une section de Questions et ré-ponses sur le site Let’s Talk, un forum pour lajeunesse adventiste. Cependant l’original n’existeplus depuis que ce site web a été retiré en 2010.10. Ibid.11. Le 22 août 2012, par correspondance avecJan Paulsen.12. Watts, “The Rise and Fall of Adventist Women”,p. 6-10. “En 1905, par exemple, les femmes occu-paient 20 des 60 postes de trésoriers. Le nombrede femmes à la tête de départements dans les fé-dérations était encore plus remarquable. En 1915approximativement deux tiers des 60 responsablesdu département de l’éducation et plus de 50 des60 responsables du département de l’École duSabbat étaient des femmes.” Idem, p.8.13. Denis Fortin, “What Did Early Adventist PioneersThink About Women in Minstry ?” Memory, Meaning& Faith (blog). April 8, 2012, consulté le 2O août2012, www. Memorymeaningfaith.org/blog/2010/04/Adventist-pioneers women-ministry html#more.14. General Conference of Seventh-day Adventists,“Business Proceedings; Fifth Meeting, Dec. 5, 10AM, Review And Herald, December 20, 1881, 392.Voir aussi Helen Ward Thompson, “Questions andAnswers About Women’s Ordination and the Se-venth-day Adventist Church,’ cité dans Habada etBrillhart, “Ellen White and the Ordination of Women”(sermon, Sligo, Maryland, Seventh-day AdventistChurch, 15 Octobre, 1988, www. Camelback church,net/assets/391782.15. Stephen Haskell, George Butler et Uriah Smith.

20.19) : c’était devenu insupportable poureux. Moïse, lui, ne demandait pas moins deDieu. Au contraire, il en désirait davantage.Les croyants authentiques désirent voirDieu ; et Jésus et le Nouveau Testament pro-mettent qu’un jour ils verront Dieu (Mt 5.8 ;1 Co 13.12 ; 1 Jn 3.2 ; Ap 22.3-5). C’est là no-tre glorieuse espérance.

Mais, pour que cela devienne réalité, vi-vons aujourd’hui avec Dieu et développonsavec Lui une relation qui s’approfonditconstamment. Tout en étant infiniment re-connaissants pour notre salut, engageons-nous à vivre selon sa volonté et à laisser leSeigneur nous transformer. C’est cela quenous pouvons appeler réveil et réforme. Unjour, par sa grâce, lorsque les morts ressus-

citeront, nous serons complètement trans-formés et en mesure d’expérimenter pleine-ment la merveilleuse sainteté et l’amour sanségal de Dieu.

– Ekkehardt MUELLER. docteur en Théologie,directeur adjoint de l’institut de recherches bibliques,Silver Spring, Maryland, États-Unis.

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Quelque 330 théologiens, pro-fesseurs de Bible, et adminis-trateurs de l’Église adventiste

du septième jour se sont retrouvés surles bords du lac de Galilée pour lasession d’ouverture de la troisièmeConférence biblique internationale quis’est tenue du 11 au 21 juin 2012. Or-ganisée par l’Institut de recherche bi-blique et sponsorisée par la Conférencegénérale et la Division nord-américainede l’Église adventiste, des délégués deprès de 70 pays ont entendu et présentédes exposés sur l’anthropologie biblique.Pendant ces dix jours de conférencesils ont aussi visité d’importants sitestouchant à l’histoire biblique tels queBethlehem, Césarée, Megiddo, Nazareth,Capernaüm, Tel Dan, Massada et denombreux sites dans et près de Jérusa-lem. Des scientifiques de l’Institut de re-cherche en sciences de la terre y ontaussi participé en sélectionnant et enprésentant quelques sites d’intérêt géo-logique.

C’était la plus grande Conférence bi-blique jamais tenue par l’Église adven-tiste, cet événement s’est montré enoutre révolutionnaire sur bien d’autresaspects : C’est la première fois que les

présentations pouvaient être sui-vies en direct sur Internet.

C’est la première fois que desenregistrements vidéo de laconférence ont été rendus ac-cessibles.

C’est la première fois qu’un livre

académique sera produit conte-nant les exposés présentés à laconférence.

C’est la première fois que lesresponsables de l’Église mon-diale ont rencontré des officielsde l’État d’Israël.

Pour la grande majorité des dé-légués, ce fut leur première visiteen Israël.

Il convient de noter en particulier lesermon du sabbat matin tenu par lepasteur Ted Wilson, président de l’Églisesur le plan mondial, et un après-midiconsacré à la prière à propos de sujetsthéologiques importants posant depuispeu des défis à l’Église adventiste telsque le récit biblique de la création, l’af-firmation scripturaire du mariage entreun homme et une femme et sa condam-nation du mode de vie homosexuel, etl’étude actuelle de la théologie de laconsécration. Lors du sabbat après-midiun temps fut réservé à des questionsspontanées au pasteur Wilson et à sonépouse Nancy. Un programme festif aclos la conférence le mercredi soir. Lorsde cette rencontre, une déclaration deconsensus théologique sur le thème dela conférence a été lue, discutée, réviséeet approuvée unanimement à mainlevée. Cette déclaration, qui commenceavec des sections détaillant les contextesthéologiques et historiques entourantla conférence, contient sept affirmationset quatre négations en rapport avecl’anthropologie biblique et met en avantquelques implications missiologiques

et certaines recommandations.

Déclarationde consensus. Préambule théologiqueDès ses origines, le mouvement ad-

ventiste du septième jour a mis l’accentsur la compréhension biblique de lanature humaine. Selon les descriptionsfondamentales de l’anthropologie bi-blique, les humains, hommes et femmes,sont des « créatures » à « l’image deDieu» (Gn 1.26, 27), des expressionsqui relèvent à la fois ce qu’ils ont encommun avec d’autres formes de vie etce qui les distingue au sein de la nature.En tant que créatures, les êtres humainssont des êtres physiques dans un mondephysique dont la vie dépend de Dieu,lequel seul possède l’immortalité (1Tm6.16). Bien que dépendants et finis, lesêtres humains ont une grande valeuraux yeux de Dieu. La déclaration deDieu selon laquelle tout ce qu’il a faitétait « très bon » (Gn 1.31) affirme ainsique le corps est une bonne chose et ré-fute le dualisme. Elle affirme la valeurde la réalité matérielle, et en conséquencede l’existence physique, corporelle, ex-cluant la notion selon laquelle des êtreshumains pourraient exister dans un étatnon physique ou désincarné quelconque.

En tant que créatures à « l’image deDieu», façonnées par Dieu au sixièmejour de son œuvre créatrice, les êtreshumains se distinguent d’autres formesde vie sur la terre de nombreuse façonssignificatives (Gn 1.26-29). Bien qu’in-

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La troisièmeCONFÉRENCEBIBLIQUE INTERNATIONALE innove

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terprétées de différentes manières, l’ex-pression suggère que les êtres humainsse distinguent des autres créatures parune relation unique avec Dieu et entreelles. Elles sont dotées par Dieu de qua-lités et de privilèges particuliers dont lacapacité de saisir librement l’amoursouverain de Dieu et sa volonté à leurégard. Dieu a aussi confié des respon-sabilités aux êtres humains : prendresoin de ce monde et vivre en harmonieavec lui et avec les autres humains.Créés à l’image de Dieu, Adam et Ève,et leurs descendants se sont trouvés aucentre du grand conflit entre les forcescosmiques du bien et du mal. Leur ré-bellion délibérée contre l’amour de Dieua affecté défavorablement toutes chosesautour d’eux (Es 59.2 ; Ep 2.11-13). Lepéché, dans son essence, souligne ladivergence tragique entre ce que lesêtres humains devraient être et la condi-tion dans laquelle ils vivent véritablement.Le péché les a mis en conflit avec Dieu,les uns avec les autres, et avec lacréation. Il les a soumis à la peine, lasouffrance, le déclin physique et mentalet finalement à la mort.

Tout comme une vue d’ensemble del’humanité retient toutes les dimensionsqui font de nous des humains, ce quicomprend les dimensions physiques,mentales, émotionnelles, sexuelles, socialeset spirituelles, une vue d’ensemble dupéché reconnaît que chaque aspect denotre humanité n’est pas parvenu à sonachèvement et se trouve endommagé.De même, une vue d’ensemble du salutprojette la restauration de notre humanité,dans tous ses aspects essentiels.

Le thème de la restauration de l’hu-main traverse toute la Bible. Une relationrestaurée avec Dieu est offerte au pécheurqui met sa foi en Jésus, le Fils incarnéde Dieu, dont la mort les réconcilie avecle Père. (Rm 5.6-15 ; 2Co 5.17-19). Laprésence de l’Esprit dans la vie descroyants renouvelle et restaure en per-manence leur communion avec Dieu etles uns avec les autres. La doctrine dela résurrection contient la promessed’une restauration personnelle, un corps

immortel et glorifié. La prédication duroyaume par Jésus promet la restaurationd’un ordre social parfait. Et la littératurebiblique apocalyptique promet la res-tauration à un niveau cosmique, de nou-veaux cieux et d’une nouvelle terre. Cesdifférentes formes sont anticipées dansle ministère de Jésus qui a pardonné lepéché, guéri les malades, dénoncé l’in-justice, défié les pouvoirs oppresseurs,chassé les démons et ressuscité lesmorts. Comme en témoigne son œuvreévangélique, éducative, sociale et mé-dicale, il est de la mission de l’Égliseadventiste d’étendre le ministère de res-tauration de Jésus aux besoins spirituels,physiques, mentaux, émotionnels, sexuelset sociaux des êtres humains, que Dieuconsidère encore comme ses enfants,créés à son image et conçus pour com-munier avec Dieu et entre eux.

Le contexteLes théologiens, éducateurs, pasteurs,

membres et administrateurs de l’Égliseadventiste servent dans un monde danslequel les défis posés au concept bibliquede la nature humaine sont profonds etenvahissants. Des centaines de millionsde personnes acceptent et pratiquentdes religions traditionnelles qui permet-tent ou encouragent l’animisme, le cultedes ancêtres, la communication avecl’esprit des morts et l’usage des pouvoirsoccultes. D’autres millions associent uneou davantage de ces fausses doctrinesdu spiritisme de la fin des temps avecdes fois monothéistes, dont le christia-nisme. Il en résulte un syncrétisme quiprive de sa force vitale la bonne nouvellede la mort de Jésus et de sa résurrectioncorporelle. Les adventistes du septièmejour ont mis l’accent sur l’enseignementbiblique relatif à la nature de l’hommedès leurs premiers efforts missionnaires.Ellen G. White fait de la croyance dansla non immortalité naturelle des êtreshumains une des « bornes » du messageadventiste. La réalité de la confusiondans laquelle se trouvent certains ad-ventistes du septième jour issus d’autres

systèmes de croyances souligne l’urgencede relever les défis posés par le dualismesous toutes ses formes de croyances etde pratiques.

La troisième Conférence biblique in-ternationale s’est tenue en Israël du 11au 20 juin 2012, sur des sites en Galiléeet à Jérusalem. Le thème de la Confé-rence était « Questions posées par l’an-thropologie biblique dans une perspectiveadventiste ».

Ardents défenseurs d’une vision dumonde biblique, plus de 300 théologienset administrateurs adventistes venus dumonde entier se sont rassemblés pourexplorer des perspectives bibliques, théo-logiques, historiques, missiologiques etscientifiques sur l’anthropologie, pourfortifier les liens et l’unité entre théolo-giens, et entre théologiens et adminis-trateurs, et pour être mieux équipés pourservir le Seigneur et son Église. Il est es-péré qu’au travers des discussions etdes occasions de partages fournis parcette Conférence, les participants aurontfait l’expérience d’un sens renouveléde leur appartenance et auront été sti-mulés à apporter d’autres contributionsde valeur pour l’Église mondiale au tra-vers de leur enseignement et de leurservice.

Alors que les réunions prennent fin,nous, les participants, nous reconnaissonsque nous avons été enrichis spirituelle-ment et intellectuellement au traversdes études bibliques, des méditations,des moments de prière, des lectures,des discussions et des visites instructivesd’importants sites bibliques et archéo-logiques. Nous proclamons aussi quela compréhension adventiste de la naturehumaine et son refus du dualisme an-thropologique est profondément enracinéet entretenu par l’anthropologie biblique.

AffirmationsConvaincus par les principes de sola

scriptura et tota scriptura, et parce quenous acceptons les enseignements dela Bible sur l’origine, la nature et la des-tinée de la vie humaine :

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immatérielle, les peines éter-nelles et la réincarnation sousune quelconque forme de vie.

Nous rejetons le naturalismecomme explication de l’originede la vie humaine, ou de touteforme de vie.

Nous rejetons la permanenced’une quelconque forme deconscience après la mort, et enconséquence l’usage de pra-tiques pour communiquer avecles morts, l’adoration des ancê-tres ou l’acquisition de pouvoirsoccultes.

Nous rejetons toute forme dedualisme anthropologique, par-ticulièrement la croyance que« l’âme » et le corps constituentdifférentes formes d’être.

ImplicationsmissiologiquesLa proclamation de la victoire du Christ

sur la mort et la délivrance de la peur dela mort et des puissances spirituellespar la foi en lui est une partie essentiellede la mission de l’Église (He 2.15). Nousreconnaissons que la peur de la mort etdes puissances spirituelles mauvaisessévit dans l’expérience humaine et qu’elleprend forme sous une diversité decroyances et de pratiques religieuses.Nous acceptons la responsabilité d’en-seigner la vérité biblique sur la naturedes êtres humains dans toute culture etdans tout contexte, de sorte que tousceux qui l’entendent trouveront une viede liberté et de joie dans l’Évangile etseront prêts pour rencontrer en paix leSauveur. Nous attendons avec confiancele retour littéral de Jésus par lequel Dieurestaurera dans la plénitude tous ceuxqui auront mis leur foi en Jésus. Nousprêchons et enseignons la Parole deDieu avec assurance, invitant les individusde toute race, ethnie et langue à entrerdans la communion avec Dieu et avecson peuple de la fin des temps. Recon-naissant la dignité et la valeur de toutêtre humain, nous nous engageons dansl’éducation, les soins médicaux et l’aide

Nous affirmons que les êtres hu-mains sont des créatures deDieu, formés de façon indivisiblede la poussière de la terre danslaquelle Dieu a insufflé son souf-fle de vie (Gn 2.7).

Nous affirmons la bonté de laréalité matérielle et de l’exis-tence corporelle selon les pa-roles divines qui ont déclaré«c’est très bon » (Gn 1.31).

Nous affirmons que Dieu a crééles êtres humains à l’image età la ressemblance de Dieu. C’estpourquoi toute vie humaine estrevêtue d’une dignité, d’une va-leur et d’une responsabilité quilui sont uniques (Ps 8.3-8).

Nous affirmons que le péché aprofondément affecté la naturehumaine dans toutes ses dimen-sions, séparant les êtres hu-mains de la communion avecDieu et entre eux (Rm 3.23 ; Gn3.7, 8).

Nous affirmons que la mort estl’inévitable conséquence du pé-ché. Elle est à la fois une cessa-tion de la conscience person-nelle et une fin de la viehumaine dans toutes ses dimen-sions jusqu’à la résurrection.

Nous affirmons que l’œuvre sal-vatrice de Dieu, au travers dela mort, de la résurrection cor-porelle du Christ et de l’actionpermanente de l’Esprit, ren-verse les effets du péché et res-taure en l’homme son image(1Co 3.16-18).

Nous affirmons qu’au retour duChrist, ceux qui sont en Christ,qu’ils soient vivants ou ressus-cités des morts, recevront le donde l’immortalité, recevront uncorps glorifié et entreront dansla vie éternelle (1Co 15.51-54).

Dénégations Nous rejetons l’immortalité na-

turelle sous ses diverses formes,y compris le concept de l’âme

L A T R O I S I È M E C O N F É R E N C E B I B L I Q U E I N T E R N AT I O N A L E . . .

humanitaire pour combattre la pauvreté,l’injustice et l’engagement dans l’occul-tisme. Nous faisons ces choses en tantqu’expressions de l’objectif du Christ quiest de restaurer dans les êtres humainsl’image de Dieu et la pleine communionavec Dieu et entre les humains.

RecommandationsInstruits par l’enseignement des Écri-

tures et par la conviction d’Ellen Whiteque les doctrines bibliques du sabbat etde l’état des morts seront d’une impor-tance décisive à la fin des temps (Ap12.17 ; 14.7 ; 13.13, 14), nous recom-mandons que l’administration de l’Égliseencourage et sponsorise des travauxacadémiques majeurs sur l’anthropologiebiblique et que des fonds importantssoient mis à disposition pour ce travailacadémique et éducatif important. Desdéfis missiologiques particuliers à cer-taines régions précises du monde de-vraient être relevés en réservant desfonds qui leur soient dédiés.

Les administrateurs de l’Église devraientencourager les théologiens adventistes,les éducateurs et les leaders à mettreun accent particulier sur l’enseignementbiblique relatif à la nature humaine dansle curriculum et le plan stratégique del’enseignement supérieur.

Les théologiens adventistes devraientêtre encouragés à donner une attentionparticulière à ces importants sujets pourfournir des ressources aux pasteurs, en-seignants, colporteurs et membres d’Égliseengagés. Le programme de l’école dusabbat, de la formation pastorale et del’éducation permanente devrait offrir desoccasions de fournir aux pasteurs, ani-mateurs de l’école du sabbat et aumô-niers les moyens d’instruire les membresd’Église sur l’enseignement bibliquerelatif à la nature humaine.

Des études supplémentaires et atten-tives devraient être conduites par leBureau de la Mission adventiste pours’attacher aux implications de l’ensei-gnement biblique sur l’anthropologiepour la mission de l’Église, l’évangéli-sation et le témoignage.

M

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]M I N I S T R Y ® 2 1 ‡ ‡ 1 E R T R I M E S T R E 2 0 1 3 [

T O M G L AT T S est pasteur des Églisesadventistes du septième jour de Westminster etWhite Rock, Colombie britannique, Canada

membres a augmenté. De même, Palm-dale, ma nouvelle église a connu unecroissance impressionnante grâce à unnouveau service de culte en espagnolque nous avons ajouté. Ce qui s’estproduit par la suite m’a surpris davantage.La croissance a été telle que j’ai été dé-chargé de la seconde église me per-mettant ainsi de concentrer toutes mesénergies sur le développement de lapremière. Après trois ans et demi detravail ardu, l’assistance y a diminué de200 à 180. Notre croissance est devenuenégative.

Qu’est-ce qui s’est passé ?J’ai réalisé que j’étais devenu un pas-

teur voltigeur1. Lorsque la seconde églisem’avait été confiée, je devais développerau mieux mes capacités à déléguer. Lesanciens étaient responsables de la pré-dication, les membres assuraient le suiviet des instructeurs bibliques étaient for-més. Les églises bourdonnaient d’activités.Quand je me suis retrouvé de nouveauen charge d’une seule église, l’activité acessé en grande partie – non pas queles membres ne voulaient pas prêcher –mais parce que désormais j’étais là àplein temps. J’ai aussi découvert quedans plusieurs cas, il paraissait simple-ment plus facile d’exécuter les tâchesmoi-même. Un travail collectif était-il né-cessaire? Je prenais toute la planificationen main. Une ampoule était-elle grillée?Je la remplaçais moi-même. Lors desadieux organisés pour moi, le premierdiacre s’est lamenté : «Je déteste ça, jevous perds, pasteur. Vous êtes le meilleurdiacre que j’aie jamais eu ! »

En réalité, ces résultats ne devraientpas être surprenants. L’histoire nous a

montré qu’ils sont ce à quoi nous devrionsnous attendre.

AntécédentsPar exemple, durant le premier voyage

missionnaire de Paul (Actes 13 et 14), ila fondé des églises à Antioche de Pisidie,Icone, Lystre et Derbe. « Ils firent nommerdes anciens dans chaque Église, et,après avoir prié et jeûné, ils les recom-mandèrent au Seigneur, en qui ils avaientcru» (Actes 14.23). Paul retourna à Icône,Lystre et Derbe au cours de ses deuxièmeet troisième voyages missionnaires consé-cutifs, invitant cette fois le jeune Timothéeà l’accompagner. Timothée avait été re-commandé par les frères (Actes 16.2).Qui étaient ces frères? En toute proba-bilité, il s’agissait des anciens que Paulavait consacrés lors de sa visite de retourcar ils avaient la charge des églisestandis que Paul continuait à défricherde nouveaux terrains.

Les premiers adventistes se sont ins-pirés des tactiques d’implantation denouvelles églises que Paul utilisait. Despasteurs consacrés pénétraient de nou-veaux territoires et fondaient de nouvelleséglises. James White a écrit : « Il nesemble pas que c’était dans le plan deDieu que Ses ministres restent stationnéscomme des prédicateurs salariés. Il estdit de Ses premiers pasteurs que, immé-diatement après avoir reçu leur grandmandat, ‘ils s'en allèrent prêcher partout.Le Seigneur travaillait avec eux, et confir-mait la parole par les miracles qui l'ac-compagnaient’» (Marc 16.15-20)2.

James White considérait le travail despasteurs adventistes comme semblable

Le premier ancien de la premièreéglise que j’ai servie s’est mis encolère lorsque la fédération m’en

a confié une deuxième. «Le pasteur estici avec nous cela fait seulement sixmois», s’est-il plaint au président, «etnous commençons à peine à voir ledébut de quelque progrès. Le partageravec une autre église va tuer le progrèsque nous avons fait. »

«Nous sommes confrontés à certainesexigences financières, a rétorqué le pré-sident et nous devons faire des ajuste-ments» (Je n’avais jamais entendu lemot exigence auparavant ; mais j’aiappris qu’il signifie que j’allais maintenantêtre obligé de conduire 120 km aller-retour deux fois par semaine).

Cet incident a suscité quelques ques-tions plus sérieuses et plus importantes.Les districts regroupant plusieurs églisesfont-ils partie du plan de Dieu pour unecroissance spectaculaire ou bien sont-ils tout simplement le résultat decontraintes budgétaires ? Employer unpasteur par église favoriserait-il une plusforte croissance ?

Selon mes observations, la réponsen’est pas celle que pour la plupart nousaurions espérée.

Résultats surprenantsTout d’abord, quatre années se sont

écoulées depuis que la seconde églisem’a été confiée. Pendant ce temps, l’as-sistance dans ma première Église, cellede Santa Clarita en Californie, bien quefaisant partie de ce nouveau district estpassée de 70 à 200 adorateurs. Les of-frandes ont quadruplé et le nombre de

Les avantages d’un districtde plusieurs églises

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M I N I S T R Y ® 2 2 ‡ ‡ 1 E R T R I M E S T R E 2 0 1 3 [ ]

fédération pour lui permettre de dépêcherdes pasteurs dans des champs vierges,soutenant ainsi l’implantation permanentede nouvelles églises. Avec la multiplicationdes nouvelles églises, les fonds se mul-tipliaient pour engager de nouveaux dé-fricheurs. Le potentiel pour supporterl’implantation de nouvelles églises étaitexponentiel. Cet état d’esprit devraitentrer dans l’ADN de chaque nouvellecongrégation.

« Dieu tient ces pasteurs responsablesdes âmes de ceux qui sont dans les té-nèbres. Il ne vous appelle pas à allerdans des champs qui n’ont pas besoinde médecins. Établissez vos églises avecla mentalité qu’elles ne doivent pas sereposer sur les pasteurs et espérer qu’ilsles nourrissent continuellement.»5

Districtsde plusieurs églisesQuels sont donc les avantages des

districts à plusieurs églises?

Des ouvriers plus forts et plusnombreux. Ellen G. White ra-conte l’histoire d’un chef d’en-treprise dont le contremaîtres’affairait à de simples répara-

tions alors que six ouvriers le re-gardaient faire. Ce contremaître,

convoqué au bureau du patron, fut re-mercié. Lorsqu’il demanda pourquoi, lepropriétaire répliqua: «Je vous emploiepour surveiller le travail de six hommes.Or, je les trouve tous les six inoccupéstandis que vous faites vous-même le tra-vail qu’un seul d’entre eux aurait pu faire,et aussi bien que vous. Je ne puis payerle salaire de sept hommes pour que vousleur appreniez la paresse.»6

Russell Burrill explique le danger que re-cèle le système de répartition pastoraled’aujourd’hui. «Si l’Église du premier siè-cle avait tenté d’implanter des églisescomme nous le faisons aujourd’hui, ennommant un pasteur pour superviserchaque nouvelle église, il en résulteraitdes églises faibles composées de chré-tiens sans maturité qui n’ont pas été dis-ciples.»7 Il continue en citant Roland Al-

len : «Les églises qui ont reçu le plusd’attention font preuve de faiblesse, d’ab-sence de vitalité et d’incapacité à ai-der. »8

Durant mes dernières années dans undistrict du Montana, nous avons fondédeux nouvelles églises. Cela m’a laisséjuste le temps de prêcher une fois parmois dans chacune d’elles. En réalitél’église principale n’avait pas tant besoinde moi. Les anciens pouvaient prêcheraussi bien et même mieux que moi. Ilsétaient même désireux d’aller aider pourla prédication dans les plus petiteséglises. Des talents qui, normalement, seseraient atrophiés si j’avais ressenti lemoindre besoin d’être présent plus sou-vent se sont développés. C’est la méthode en usage aujourd’huien Amérique du Sud. J’ai passé troismois au Pérou dans le cadre de monannée sabbatique. J’y ai cherché à ap-prendre les principes qui permettent lacroissance rapide de l’église adventistedu septième jour dans cette région. Lepasteur d’un district de 25 églises m’ainvité à une session de formation pourses responsables de petits groupes. LeSabbat matin à 5h nous avons pris unpetit taxi en direction d’une de seséglises. Nous y sommes arrivés à 6h ety avons trouvé plus de 20 personnesadorant déjà dans le sanctuaire dansl’attente de leur session de formation. Laformation des responsables est l’activitémajeure des pasteurs dans ce mouve-ment qui grandit rapidement.

Plus de temps, moins de fric-tions. «S’ils [les pasteurs] ac-cordaient plus d’attention àmaintenir en activité leur trou-

peau, ils accompliraient plus debien, auraient plus de temps pour

l’étude et les visites pastorales et, d’autrepart, ils écarteraient bien des causes defriction.»9

Qu’est-ce qui cause les frictions? Dansle cas de Moïse, c’était le fait de prendretrop de responsabilités sur lui-même. «Tut'épuiseras toi-même, et tu épuiseras cepeuple qui est avec toi; car la chose estau-dessus de tes forces, tu ne pourras

à celui des premiers missionnaires chré-tiens qui entraient dans des villes, com-mençaient à y prêcher la Parole jusqu’àce qu’ils aient constitué un groupe decroyants qu’ils organisaient en église.«Ces pasteurs passeraient alors à unnouveau champ de travail. Ces églisesn’étaient pas à la charge des épaulesde leurs pasteurs, mais plutôt responsa-bles de soutenir le service de Dieu elles-mêmes. À l’occasion, Ils passeraientvisiter les frères pour les exhorter, les en-courager et les réconforter. »3

Le système adventiste consistant àenvoyer la dîme à la fédération localesemble lui aussi refléter la stratégie duNouveau Testament. Paul a expliqué auxCorinthiens : « J'ai dépouillé d'autresÉglises, en recevant d'elles un salaire,pour vous servir (2 Corinthiens 11.8).»L’effort de Paul à Corinthe était supportépar l’église de la Macédoine (v 9). EllenWhite a conseillé aux églises qui gardaientles pasteurs pour elles seules à faire demême : « Au lieu de maintenir les prédi-cateurs en poste dans des églises quiconnaissent déjà la vérité, les membresde ces communautés devraient leur dire:“Allez travailler pour les âmes qui périssentdans les ténèbres ; nous nous chargeronsnous-mêmes d’assurer les services reli-gieux de l’église. Nous continuerons àtenir des réunions et, en nous appuyantsur le Christ, nous maintiendrons la viespirituelle. Nous travaillerons pour lesâmes qui nous entourent, et nous prieronset enverrons des dons pour soutenir lespasteurs qui travaillent dans les champsplus nécessiteux et plus démunis que lenôtre”. »4 Notez la comparaison “champsplus dépourvus et plus nécessiteux”.Selon James et Ellen White, le critère derépartition pastorale semble être l’absencede présence adventiste. Les formules derépartition pastorale d’aujourd’hui sonttout l’opposé : on espère un supportpastoral proportionnel au nombre demembres et au chiffre de dîmes. Commerécompense, les grandes églises béné-ficient d’un personnel plus nombreux ;les plus petites sont regroupées endistricts avec d’autres églises. Les premiersadventistes envoyaient leurs dîmes à la

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l’église locale à prendre en charge uneplus grande portion du travail qu’exigele ministère. Au cours d’une réunion en avril pour dis-cuter de l’addition des 55 membres del’église de White Rock, on m’a demandéqui prêcherait quand je serais absentdeux sabbats par mois. Mon premier an-cien a vite répondu : «Nous avons assezde prédicateurs pour couvrir jusqu’à laNoël.» Les plus grandes églises ont destalents qui ont besoin d’être exercés,mais ils ont tendance à s’exhiber seule-ment en l’absence du pasteur.

Ajouter des églisesaux pasteurs et pas des pasteurs aux églisesComment ajouter des églises sup-

plémentaires ?Le premier pas consiste à enseigner

à vos dirigeants l’approche pastorale bi-blico-historique adventiste. Gerard Dams-teegt a écrit un article utile et exhaustifsur ce sujet.10

Ensuite, trouvez un remplaçant pourchaque tâche que vous exécutez. Prédi-cation, visites, études bibliques, directiondes comités, même préparations au ma-riage : tout cela peut être fait par desmembres bien formés. Expliquez à vosmembres qu’ils sont eux aussi des pas-teurs et qu’ils ont besoin d’être préparéspour le jour où vous implanterez ouqu’on vous confiera une autre église. Siles anciens adoptent cette nouvelle ap-proche, l’église, généralement, emboiterale pas.

Finalement, le pourcentage de sabbatspassés dans les plus petites églisesdevrait pencher en leur faveur. Je saisque cela semble étrange, mais la pluspetite église rassemblant moins de talents,a davantage besoin de vous ; et la plusgrande église regroupant plus de mem-bres capables nécessite plus d’exercices.Les deux églises croitront et aucune desdeux ne se sentira négligée. Kalispell,ma plus grande église lorsque j’étaispasteur dans le Montana, était assez ai-mable pour accepter que j’y sois présent

seulement une fois par mois. En cetemps-là, c’était l’église à la croissancela plus rapide de la fédération.

Ma fédération locale a économiséune moitié de salaire en me confiantune seconde église. À quoi aurait servicet argent s’il avait été envoyé à d’autresdivisions, à des champs moins pourvuset plus nécessiteux? Je crois que lespasteurs de l’Amérique du Nord autantque ceux de l’Amérique du Sud auraientun fardeau moins pesant et produiraientdavantage pour le royaume de Dieu siune plus grande portion de la dime étaitenvoyée là où l’on en a le plus besoin.Regrouper les églises en districts peutfocaliser les pasteurs nord-américainssur ce qui est essentiel et, du mêmecoup, économiser plus de dime pour ledéveloppement futur de l’œuvre en d’au-tres endroits. La stratégie biblique et his-torique adventiste pour la croissancedes églises consistait à «donner plusd’églises aux pasteurs et non donnerplus de pasteurs aux églises ». Fairerevivre cette stratégie devrait être au bé-néfice de l’œuvre dans le monde.

1. Hovering (traduit ici par voltigeur) est unterme dont Ellen G. White a fait usage pourparler des pasteurs qui dépensent leurs énergiesseulement dans les églises locales et négligentleur mission de défricher de nouveaux champs.C’est le cas par exemple quand les pasteursconcentrent leurs efforts dans les églises quiconnaissent déjà la vérité tandis que des millierspérissent sans Christ.” General ConferenceBulletin, 12 avril 1901, p. 204.2. P. Gerard Damsteegt, “Have Adventists Aban-doned the Biblical Model of Leadership for theLocal Church?” in Here We Stand: EvaluatingNew Trends in the Church, ed. Samuel Koran-teng-Pipim. Berrien Springs, MI: Adventist Affirm,2005, p. 654.3. Ibid.4. Ellen G. White, Évangéliser. Dammarie-les-Lys : Vie et Santé, 1986, p. 344.5. Ellen G. White, Pastoral Ministry. Silver Spring,MD: General Conference Ministerial Association,1995, p. 100.6. Ellen G. White, Ministère évangélique. Dam-marie-les-Lys : Vie et Santé, 2000, p. 192.7. Russell Burrill, Radical Disciples for RevolutionaryChurches. Fallbrook, CA: Hart Research Center,1996, p. 60.8. Ibid.9. White, Ministère évangélique, p. 193.10. Voir note 2. Cet article peut être téléchargésur son site : www.andrews.edu/~damsteeg/He-rewestand_sec_6.pdf.

pas y suffire seul» (Exode 18.18). Lorsquele pasteur passe la majorité de sontemps à développer les capacités desmembres, le service prend de l’expansionet beaucoup de problèmes peuvent êtregérés par des croyants formés. Quand je dirigeais un district de plusieurséglises, tout l’opposé d’une seule église,j’étais obligé de consacrer plus de tempsà développer la capacité de mes mem-bres d’église à diriger. Comme résultat, jedisposais de plus de temps pour les acti-vités que je souhaitais entreprendre, tellesl’évangélisation publique et faire œuvrede pionnier dans un nouveau domaine. Dans un district, nous avons engagé unjeune collègue étudiant pour diriger unprojet de distribution de littérature pourles jeunes. Pour m’assurer que ce pro-gramme soit une réussite, j’ai dit à mesanciens qu’ils ne devaient pas espérerme voir trop souvent au cours de l’été.Ils m’ont béni et congédié. Ces dirigeantscompétents se sont occupés des réu-nions de prière, des séances de comitéd’église et ont assuré le suivi par des vi-sites. (Ils m’ont envoyé des courriels pourm’informer que les réunions du comitéfonctionnaient mieux sans moi!) Selonmon expérience, le pasteur de cinqéglises et un total de 500 membres dis-pose de plus de temps et connait moinsde problèmes que le pasteur d’une seuleéglise de 200 membres.

Il met de l’accent sur l’issue.Lorsque j’ai été appelé à des-servir l’église de Westminsteren Colombie britannique, j’aiinformé le président et l’église

que j’accepterais seulements’ils me permettaient d’avoir une

seconde église. Westminster est uneéglise de 350 membres dont l’assistances’élève à 275 avec un montant de dîmesde plus de 400000 dollars canadiens.Alors que cette église, normalement, nedevait pas faire partie d’un district, je sa-vais que si je redevenais le pasteur d’uneseule église, j’allais régresser et devenirun pasteur voltigeur. C’est mauvais, tantpour le pasteur que pour l’église. Uneseconde église oblige les dirigeants de

LES AVANTAGES D’UN DISTRICT DE PLUSIEURS ÉGLISES

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Les ténèbres du dehorsNous allons tout d’abord considérer

les ténèbres du dehors. Dans Mt 22.13,l’expression conclut la parabole de l’habitde noces. Un roi prépare un banquetpour le mariage de son fils. Quand lesinvités ne viennent pas, le roi envoieses serviteurs aux « carrefours » (v.9)pour rassembler des gens de toutessortes. Une fois que la salle est pleine,le roi entre pour inspecter les invités, etil en trouve un qui n’a pas revêtu l’habitde noces. Le roi l’interroge, et l’hommene peut donner d’explication. Offensé,le roi ordonne que l’homme soit lié etjeté dans les ténèbres du dehors où il ya des pleurs et des grincements dedents.

Dans Mt 25.30, l’expression conclutla parabole des talents. Un homme richepart pour un long voyage et confie destalents à trois de ses serviteurs, cinq au

Le thème de l’enfer a provoquéune étrange fascination sur leschrétiens à travers les siècles. Et

bien qu’on en entende moins parler denos jours, toutes les églises cherchent àdonner une réponse à la question cap-tivante concernant ce qui arrivera auméchant au jour du jugement. Pour lamajorité l’enfer consiste en une tourmenteéternelle et atroce.2 Au contraire, uneminorité, petite mais vocale, soutientqu’un tel enseignement est incompatibleavec le caractère aimant et juste deDieu3. Ces derniers maintiennent que lejugement aura pour résultat la destructiondu péché et des pécheurs, et préparerale chemin vers le nouveau ciel et lanouvelle terre, où il n’y aura plus dedouleur, ni de souffrance, ni de mortd’aucune sorte.

Il y a une variété d’arguments enfaveur du jugement, et chacun a sonimportance. L’un d’entre eux a joué un

rôle clé. C’est l’expression : « les ténèbresdu dehors» où il y aura des pleurs etdes grincements de dents. Cette expres-sion « ténèbres du dehors» apparait troisfois (Mt 8.12 ; 22.13 ; 25.30) et estsupposée deux autres fois (Mt 24.51 ;Lc 13.28). Les «pleurs et grincementsde dents» apparaissent dans les cinqtextes sur les ténèbres du dehors, etdeux fois par eux-mêmes (Mt 13.42).Ces expressions ont souvent été com-prises comme reflétant les horreurs del’enfer ; l’obscurité extérieure – sa naturesombre et triste – avec la tristesse et ladouleur de ses tourments 4. Mais detelles opinions sont-elles correctes?

Cette courte étude va explorer cesexpressions dans leur contexte. Biencomprises, elles nous dirigeront loin destourments supposés de l’enfer dansd’autres réalités plus raisonnables, maisqui nous portent toujours à réfléchir.

Lumière sur les ténèbres du dehors:le langage de l’enfer

K I M PA PA I OA N N O U , PhD, enseigne leNouveau Testament et dirige le programmedoctoral à l’Institut Adventiste Internationald’Études Approfondies, à Silang, Cavite,Philippines.

« Alors le roi dit aux serviteurs: Liez-lui les pieds et les mains,et jetez-le dans les ténèbres du dehors,

où il y aura des pleurs et des grincements de dents. » (Mt 22.13)1

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Les cinq textes évoqués ci-dessussont tous dans le contexte d’un banquet,et il est important de le noter. Dans Mt8.11, 12 et Lc 13.28, le banquet consisteen un festin où Abraham, Isaac, et Jacobsont présents. Le fait qu’un banquet soitmentionné est rendu évident par le motanaklithesontal (littéralement « allongé»– Les repas dans les banquets de l’ancienmonde étaient pris allongés)6 dans Mt8.11 et Lc 13.29, et par la mention deoikodespotes dans Lc 13.25, le maîtrede maison qui ferme la porte afin qu’au-cun autre invité ne puisse entrer.7 DansMt 22.13, le banquet est clairementmentionné du fait que la parabole del’habit de noces prend place dans lecontexte d’un repas de noces. Dans Mt25.30, dans la parabole des talents, iln’est pas fait mention spécifique d’unbanquet, mais il est supposé. L’hommeriche revient de ses longs voyages,appelle ses serviteurs pour leur demanderdes comptes, et invite les deux qui ontété fidèles à «entrer dans la joie de leurmaître», clairement une célébration deson retour8. Et dans Mt 24.46-51, dansla parabole du méchant serviteur, nousavons de nouveau le maitre qui revientd’un long voyage, c’est pourquoi il yaura normalement une célébrationjoyeuse de son retour.

Tout comme aujourd’hui, les banquetsdans les temps anciens se faisaientdans la soirée. À une heure où il n’yavait que peu de lumière pour éclairerune nuit sombre, il y avait un contrasteévident entre une salle illuminée dubanquet, et l’obscurité du dehors. Parconséquent, l’expression ténèbres dudehors est descriptive, en d’autres termes,de « l’obscurité qui est dehors (hors dela salle du festin).» «Ténèbres du dehors»ne décrit pas l’enfer, mais les conditionshors de la salle du banquet ; ce n’estpas un langage de tourment, mas unlangage d’exclusion.

Pleurs etgrincements de dentsCeux qui se trouvent hors de la salle

du banquet pleureront et grinceront des

premier, deux au deuxième, et un autroisième, leur recommandant de lesemployer sagement jusqu’à son retour.Les deux premiers agissent avec diligenceet doublent leurs talents. Mais le troisièmecache son talent et ne fait rien. À sonretour, l’homme riche appelle ses troisserviteurs et leur demande des comptes.Les deux premiers font leur rapport, etsont félicités, et chacun encouragé à«entrer dans la joie de ton maître» (v.21, 23). Le troisième s’excuse et chercheà blâmer le maitre pour son manqued’action. Pourtant il est pris par ses pro-pres paroles, et finalement déclaré in-digne. Le maÎtre alors ordonne qu’il soitjeté dans les ténèbres du dehors, où il ya des pleurs et des grincements dedents.

Dans Mt 8.12, l’expression apparaitdans le contexte de la guérison du ser-viteur d’un centenier. Jésus félicite lecentenier pour sa foi, et affirme quebeaucoup de païens entreront dans leroyaume et seront à table avec les pa-triarches, alors que ceux qui avaient étéappelés au début, mais qui n’ont pasrépondu, seront jetés dans les ténèbresdu dehors.

Dans Mt 24.51, les ténèbres du dehorsne sont pas mentionnées spécifiquement,mais de manière implicite par l’utilisationde l’adverbe grec ekei (« là-bas»)5. Mt24.51 conclut la parabole du serviteurinfidèle. Un maître s’en va et établit unserviteur pour surveiller sa maison. Unserviteur fidèle supervisera correctementla maison de son maître. S’il fait du mal,le maitre reviendra à un moment où onne l’attend pas. Le maître le «mettra enpièces» (v. 51) et le jettera là où il y ades pleurs et des grincements de dents.

Finalement, Lc 13.28 fait part de laporte étroite par laquelle tous les vraisdisciples devraient chercher à entrerdans le royaume, et se mettre à tableavec Abraham, Isaac, et Jacob. Ceux quichoisissent de ne pas entrer serontlaissés dehors, ou eke (« là») il y a despleurs et des grincements de dents.

Ainsi, quelles sont ces mystérieusesténèbres du dehors? Une descriptionde l’enfer?

dents. Est-ce là une description de tour-ment? Ou s’agit-il d’autre chose?

Le grec pour «pleurer », klauthmos,peut faire référence à une série d’émo-tions comme la joie (LXX Gn 45.2 ;46.29), une anticipation vivement at-tendue (LXX Jr 31.9), mais surtout ladouleur (LXX Jg 21.2 ; 2 Sm 13.36 ; Es3.13 ; Est 65.19). Ce mot n’est nullepart employé en relation avec des tour-ments de quelques sortes. Le grec pourle «grincement des dents », brugmoston odonton, révèle de manière consis-tante la colère (Ac 7.54 ; LXX Jb 16.9 ;Ps 35.16 ; 37.12 ; 110.12 ; Pr 19.12),et jamais la douleur du tourment.

Le fait que ceux qui étaient exclus dubanquet puissent éprouver ces deuxémotions est compréhensible. Le cha-grin est une réaction normale quandune personne comprend qu’une bonnechose lui a échappé. La colère se com-prend aussi. Le contexte des cinq pas-sages qui ont été discutés ci-dessus dé-montre un comportement, généralementla désaffection envers le maitre. Dans laparabole des talents, le serviteur qui arefusé d’utiliser son talent était déjà pré-disposé négativement envers son mai-tre. Quand on lui a demandé pourquoiil n’avait pas employé son talent, il a ré-pondu « je savais que tu es un hommedur… » (Mt 25.24). Il n’est pas surpre-nant que de tels sentiments se trans-forment en colère quand il voit les deuxserviteurs fidèles reçus au banquet alorsqu’il en est exclu.

Dans le banquet céleste, avec Abra-ham, Isaac, et Jacob, ceux qui sontinvités sont les païens venant de tousles coins de la terre (Mt 8.11; Lc 13.29).Ceux qui en sont exclus sont les juifsqui n’ont pas pu croire en Jésus. Ilsétaient les héritiers naturels du royaume,les « fils du royaume » (Mt 8.12), mais àleur grand chagrin, ils s’en trouventexclus. En fait, dans Lc 13.24, ils cherchentà venir au banquet, consciemment etmême par force 9. Il est clair qu’ils nesont pas heureux de la décision dumaitre de les en exclure.

Dans Mt 22.13 (la parabole de l’habitde noces) la colère de l’homme exclu

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K I M PA PA I OA N N O U

est ici aussi facile à comprendre. Certainsspécialistes suggèrent que c’était lacoutume pour l’hôte du mariage de vé-rifier que les invités aient les vêtementsappropriés 10. Le fait que l’homme choi-sisse de ne pas utiliser ce service indiquequ’il considérait ses vêtements commeétant de meilleure qualité. Quand le roile confronte, et ordonne qu’il soit jetédehors, l’homme ressent naturellementde la colère du fait que le roi n’ait pasapprécié la qualité et la beauté de sesvêtements.

Et dans Mt 24.45-51, la parabole duméchant serviteur, le serviteur est clai-rement mécontent du fait que le maitresoit arrivé sans prévenir, le surprenanten train de maltraiter les autres serviteurset de gaspiller ses biens. Certainementla logique du style de vie prodigue duserviteur était que «Mon maître tarde àvenir » (v. 48). L’arrivée soudaine dumaitre produit une grande anxiété et dela colère chez ce méchant serviteur.

Dans tous les cas mentionnés ci-des-sus, la colère est dirigée contre le maitre,un symbole de Dieu. Ceux qui sontlaissés dehors pensent qu’ils devraientêtre dedans, et par conséquent ils sontirrités par ce verdict. Ils sont en colère.

Le tableau semble assez cohérent :un banquet céleste, les personnes in-dignes laissées dehors en train de pleurer(tristesse) et de grincer des dents (colère)parce qu’ils en sont exclus. On ne ditrien concernant l’enfer ou les tourments.

Deux derniers textes Il y a deux derniers textes qui men-

tionnent les pleurs et les grincementsde dents, sans aucune mention d’unbanquet, ou de ténèbres du dehors. Lepremier est Mt 13.42, à la conclusionde la parabole du blé et de l’ivraie. Unchamp est ensemencé avec de la bonnesemence, mais, durant la nuit, un ennemisème de l’ivraie. Le propriétaire les laissepousser ensemble, mais au moment dela récolte il demande à ses serviteursde placer le blé dans ses greniers, et debrûler l’ivraie. Jésus explique que cetteparabole est au sujet du royaume deDieu. La bonne semence représente les

SynthèseLe tableau est très consistant. L’ex-

pression ténèbres du dehors se trouvetoujours dans le contexte d’un banquet,généralement dans des paraboles, etdécrit l’obscurité du soir hors de la salledu banquet. Ceux qui ne sont pas dansla salle du banquet sont dehors, dansl’obscurité de la nuit. Le mot pleursdéfinit les sentiments de tristesse et deperte que vivent ceux qui sont exclusdu banquet. Le grincement des dentsdécrit leur colère. Ils croient qu’ils de-vraient être dans la salle, mais ils se re-trouvent dehors.

Le jour du jugement ne sera pasagréable. Pour Dieu ce sera un jour oùil fera « son œuvre étrange » (Es 28.21)de destruction du péché et des pécheurs.Pour les pécheurs, ce sera un jour terrible,car c’est réellement « une chose terribleque de tomber entre les mains du Dieuvivant » (He 10.31). Mais quelles quepuissent être les souffrances temporairesque ce jour amène, en employant lelangage des ténèbres du dehors et celuides pleurs et des grincements des dents,Jésus choisit de se concentrer sur d’au-tres réalités, non sur la douleur physiquemais sur l’immensité et la tristesse dela perte. Les divers banquets en questionsont tous des symboles du royaume deDieu. Être laissé dans l’obscurité du de-hors signifie être laissé hors du royaume.

Il y a un sentiment de tragédie danstoutes ces histoires. Tous ceux qui se re-trouvent exclus auraient pu, et auraientdû, être dans le royaume. L’homme sansl’habit de noces était déjà là ; tout cequ’il devait faire était de s’habiller demanière appropriée. Le serviteur avecle talent unique n’était même pas obligéde travailler. Tout ce qu’il devait faireétait de déposer son talent à la banqueet en obtenir les intérêts. La raison pourlaquelle il est laissé dehors ne révèlepas un manque de capacité mais unmanque d’intérêt ; il ne voulait pass’embêter à faire le bien. Et les auditeursde Jésus qui auraient du être au banquetavec Abraham, Isaac, et Jacob, mais quis’en trouveront exclus, auraient dû, enfait, être ceux qui devaient y être. Ils ont

saints qui sont rassemblés dans leroyaume, alors que l’ivraie représenteles méchants. Avec tout ce qui fait tomber(v. 41), ils seront jetés dans la fournaise,où il y a des pleurs et des grincementsde dents (v. 42).

L’autre est Mt 13.50, à la conclusionde la parabole du filet. Tout comme lespécheurs séparent les bons poissonsdes mauvais, de même, au jour du ju-gement les anges ôteront les méchantsdu milieu des saints, et les jetterontdans la fournaise, où il y a des pleurs etdes grincements de dents.

Ces deux références pourraient-ellesêtre des descriptions des tourments del’enfer ? Quatre éléments suggèrentque non. Premièrement, l’expression« les jetteront dans la fournaise ardente» (Mt 13.50) est une citation de Daniel3.6, l’histoire des trois jeunes hébreux.Le but de la fournaise n’était pas detourmenter, mais plutôt de détruire.Deuxièmement, dans les paraboles dufilet, du blé et de l’ivraie, les méchantssont comparés aux mauvais poissonset à l’ivraie, qui sont brûlés, non pas parvengeance et tourment, mais parcequ’ils ne sont pas bons. Troisièmement,dans la parabole du blé et de l’ivraie« tous les scandales et ceux qui com-mettent l'iniquité » (v. 41), animés etinanimés, sont jetés au feu. Le feu va-t-il les tourmenter pour toujours ? Non, ilva les détruire. Quatrièmement, en règlegénérale en exégèse, les mots et lesconcepts devraient être compris en ac-cord avec leur sens premier, à moinsqu’il soit clairement évident qu’il en estautrement. Du fait que les pleurs et lesgrincements de dents ne reflètent nullepart le tourment, de même ils ne devraientpas être ici compris comme se référantau tourment.

L’intertextualité suggère que les pleurset les grincements de dents de Mt 13.42et 50 devraient être compris de la mêmefaçon que dans Mt 8.12 ; 22.13, 24.51,25.30, et Lc 13.28 comme faisant réfé-rence respectivement aux sentimentsde tristesse et de colère que connaissentles méchants quand ils sont exclus duroyaume.

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LUMIÈRE SUR LES TÉNÈBRES DU DEHORS...

M

été les premiers à recevoir l’invitation etsont appelés les « fils du royaume ».Tout ce qu’ils avaient à faire était demontrer leur foi en Jésus, comme le fitle centenier. Mais au lieu de cela, ilsl’ont rejeté.

Un certain sentiment de tragédie existedu fait que personne ne devait êtrelaissé dehors. Tout le monde serait entrési seulement ils avaient voulu faire l’effortd’entrer.

Jésus est mort pour tous, et voudraitque tous soient dans son royaume. Il alancé de nombreux appels, et continuede le faire. Mais dans une triste répétitionde l’histoire, souvent les gens ne veulentpas faire l’effort nécessaire. Quand laporte se fermera, ceux qui se retrouverontdehors pourront pleurer et grincer desdents, mais ce sera trop tard.

Ainsi, est-ce que les ténèbres du de-hors, où il y aura des pleurs et des grin-cements de dents, sont une description

Samuele Bacchiochi, Immortality or Resurrection?A Biblical Study on Human Nature and Destiny.Berrien Springs, MI: Biblical Perspectives, 1997;John W. Wenham, The Goodness of God. DownersGrove, IL: InterVarsity Press, 1974.4.Ulrich Luz, Matthew 8-20, Hermeneia Series.Minneapolis, MN: Fortress Press, 2011, p. 11.5. Voir Donald A. Hagner, Matthew 14-28, WorldBiblical Commentary, vol. 33b. Dallas, TX: Word,1995, p. 725.6. Luz, Matthew 8-20, 11; Joseph A Fitzmyer,The Gospel According to Luke XXIV (The AnchorBible, Vol 28a). New York: Doubleday, 1985, p.1020, 1026.7.Idem, p. 1021.8.Voir David L. Turner, Matthew, Baker ExegeticalCommentary. Grand Rapids, MI: Baker Academic,2008, p. 501.9.Voir Fitzmyer, The Gospel According to LukeXXIV, p. 1025. R.C.H. Lenski, The Interpretationof St. Luke’s Gospel. Columbus, OH: WartburgPress, 1946, p. 747, 748. W. Bauer, F. W. Danker,W. F. Arndt and F. W. Gingrich, eds, A Greek-English Lexicon of the New Testament and OtherEarly Christian Literature, 3rd ed. 10. Craig L. Blomberg, Matthieu (New AmericanCommentary, vol. 22). Nashville, TN: BroadmanPress, 1992, p.328,329. Voir aussi Ellen G.White, Christ’s Object Lessons, Washington, DC:Review and Herald, 1941, p. 309.11. Luz, Matthieu 8-20, 263.

des tourments supposés de l’enfer ?Non. L’accent est plutôt sur la tristessede cette perte inutile. La plus grandetragédie dans l’histoire de ce mondeest que ceux qui devraient être dans leroyaume se retrouveront dehors. En tantque telle, l’expression est avant tout unappel au salut, aujourd’hui.

1. Toutes les citations bibliques sont tirées de laversion Louis Segond.2. Voir Robert A. Peterson, Hell on Trial: The Casefor Eternal Punishmen. Philipsburg, NJ P & RPub, 1995. Paul Helm, The Last Things: The LastThings, Death, Judgment, Heaven and Hell. Edin-burg, UK: Banner of Truth Trust, 1989; John Blan-chard, Whatever Happened to Hell? Edinburg,UK: Evangelical Press, 1993; Anthony A. Hoskema,The Bible and the Future. Grand Rapids, MI:Eerdmans, 1994; Robert A. Morey, Death andthe Afterlife. Minneapolis, MN: Bethany House,1984.3. LeRoy E. Froom, The Conditionalist Fath ofOur Fathers, Vol. 2. Washington DC: Review andHerald, 1965. Edward W. Fudge, The Fire ThatConsumes: The Biblical Case For ConditionalImmortality. Carlisle. UK: Paternoster Press, 1994.

Doug Fields a été considéré comme le plus grand spécialiste contemporain du ministère chrétien enfaveur des jeunes. Il a été l’un des associés de Rick Warren, dans l’église baptiste de Saddleback Valley àForest Lake en Californie. Il a écrit plus de 50 livres. Celui-ci lui a valu une médaille d’or. C’est donc un

privilège de l’avoir en français. En tant que pasteur pour des jeunes, il a puisé dans ses expériences pour écrirece livre. Son principe se résume ainsi : « Je ne veux pas organiser davantage d’activités, mais plutôt avoir unimpact sur davantage de vies. »Le ministère auprès de la jeunesse est l’une des missions les plus difficiles dans une société toujours plus enmouvement et en mutation. La jeunesse demande sans cesse un renouvellement et dudynamisme plus que les autres tranches d’âge.Si vous brûlez d’envie de toucher des jeunes et de voir leur vie changée par Dieu, ou si voussouhaitez redynamiser votre ministère auprès des jeunes, alors ce livre est pour vous.Pratique et bien organisé, ce livre vous conduit, pas à pas, à travers 9 étapes essentielles, et 19pistes pour apprendre comment faire, dans une progression saine et durable pour travaillerauprès des jeunes. Il vous propose de vivre les fondamentaux d’un ministère tourné vers lesjeunes et surtout adapté et en permanence réactualisé pour la société contemporaine. Depuis la prise de conscience personnelle jusqu’à la formation des jeunes à devenir disciplesdu Christ, Doug Fields conduit son lecteur dans une démarche progressive en compagnied’une équipe de jeunes engagés. Il vous invite à vous tourner vers les jeunes de votrequartier et à vivre l’Évangile avec eux.Il montre l’importance pour tous les responsables de jeunesse de suivre un plan decroissance spirituelle avant de se lancer dans un ministère pour les jeunes. C’est ce qui faitla force de ce livre.

Doug FIELDS, La jeunesse. Une passion, une vision.9 fondements essentiels pour une saine croissance(titre original : The Purpose Driven Youth Ministry, 1998, traduction française d’Aline Neuhauser).

Éditions Ministères multilingues, s.l., 1999, 370 pages. Disponible sur Internet aux édition Vida.

LIVRE

Pascal Rodet, pasteur, responsable du pôle éducation de l’Union franco-belge des adventistes du septième jour.

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appelerait les rouleaux de Qumran, ou,plus communément, les manuscrits dela Mer Morte : la découverte archéolo-gique la plus importante du vingtièmesiècle.

Jusqu’à la découverte des rouleauxde Qumran, les plus anciens manuscritsbibliques que l’on possédait étaient unfragment des dix commandements (Pa-pyrus Nash), daté du 1er siècle avantJ.-C. ; quelques fragments bibliques dela Genizah du Caire (une réserve d’unesynagogue) datant du Ve siècle ; et destextes hébreux du IXe au XIe siècle.

Le plus ancien manuscrit hébreu com-plet de l’Ancien Testament, le codex deLeningrad, est daté de la première dé-cennie du XIe siècle. En conséquence,la grande importance des rouleaux dela Mer morte provient du fait que certainsd’entre eux remontent jusqu’au IIe siècleavant J.-C., seulement 300 ans aprèsque le dernier livre de l’Ancien Testamenta été rédigé.

Grâce aux rouleaux de la Mer Morte,nous avons maintenant un manuscritcomplet du texte hébreu du livre d’Ésaïeet des fragments de la plupart des autreslivres de la Bible, plus vieux de 1000ans que tous les autres manuscritsconnus. Plus significatif encore, c’est laproximité, jusque dans le détail, du rou-leau d’Ésaïe (daté d’environ 125 avantJ.-C.), avec le texte hébreu de 1000 ansplus tardif. Cela démontre la fidélitéinhabituelle des copistes de l’Écritureau cours de cette période.

Bien que les deux copies d’Ésaïe, dé-couvertes dans la grotte 1 de la MerMorte en 1947, aient mille ans de plus

que le plus ancien manuscrit connujusque-là (980), elles se révèlent être,mot pour mot, identiques à notre Biblehébraïque standard pour plus de 95%du texte. Les 5% de variantes consistentpour l’essentiel en erreurs d’écriture eten différences de prononciation. 2

Ainsi nous savons que notre texte ac-tuel de l’Ancien Testament est identiqueau texte hébreu employé à l’époque deJésus. Le texte que nous avons dansnos Bibles est donc, sans aucun doute,substantiellement identique à celui queles auteurs de l’Ancien Testament ontécrit. Aucun autre document de l’antiquité,comparable à l’Ancien Testament, n’aété transmis aussi fidèlement. Cela tientau fait que les scribes Juifs ont traité laParole de Dieu avec le plus grand respect.Ils ont mis au point un système compliquéde comptage des versets, des mots etdes lettres du texte pour le préserver detoute étourderie dans la rédaction.

La Transmissiondu Nouveau Testament Qu’en est-il maintenant du Nouveau

Testament? Quelle preuve avons-nousde la fidélité des textes du Nouveau Tes-tament? Pour commencer, tous les livresdu Nouveau Testament ont été écritsdurant la seconde partie du premiersiècle : l’épître aux Galates et les deuxlettres aux Thessaloniciens autour del’an 50, l’évangile de Jean et l’Apocalypseentre l’an 90 et l’an 100. Comme pourles textes de l’Ancien Testament, tousles autographes (manuscrits originaux)du Nouveau ont été perdus. Cependant,parce que les livres du Nouveau Testa-

G E R H A R D P FA N D L , retraité, ancien directeurassocié de l’Institut de Recherche biblique, SylverSpring, Maryland, États-Unis

LA BIBLE est-ellehistoriquement fiable ? 1

Les chrétiens sont très souventinterpelés, en particulier par l’opi-nion publique, qui remet en ques-

tion l’exactitude historique de la Bible.Certains savants réputés présentent àla télévision diverses théories sur lavalidité de l’histoire telle que les Écrituresla rapportent, et quasiment dans tousles cas, ils la remettent en question.Depuis l’Exode, jusqu’à la résurrectionde Jésus, rien n’est respecté par cescritiques. Aussi, diverses questions sesont posées : à quel point l’histoire bi-blique est-elle digne de confiance ?Quelles raisons avons-nous de faireconfiance aux textes bibliques ? Tellessont les questions que nous allonsaborder.

La valeur des rouleaux de la Mer Morte.Au début de l’année 1946, un berger

bédouin dénommé Mohamed était à larecherche d’une chèvre qui s’était égarée.Il jeta une pierre dans un trou d’un es-carpement situé sur le côté ouest de laMer Morte, à environ 13 km au sud deJéricho. Il fut surpris d’entendre le bruitd’une poterie brisée. En examinant letrou, il découvrit plusieurs grandes jarrescontenant des rouleaux de cuir enve-loppés de lin et reposant sur le sol de lagrotte. Parce que les jarres étaient par-faitement scellées, les rouleaux avaientété préservés et se trouvaient en excellentétat. Ils avaient été placés là, de touteévidence, avant la chute de Jérusalem,en 70, ce qui leur donnait au moins1900 ans d’âge.

Le jeune berger avait trouvé ce qu’on

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[ ]M I N I S T R Y ® 2 9 ‡ ‡ 1 E R T R I M E S T R E 2 0 1 3

ment sont les plus copiés et les pluslargement diffusés de l’antiquité, nouspossédons aujourd’hui plus de 5000manuscrits grecs connus du NouveauTestament. Aucun autre livre de l’antiquiténe parvient à approcher un tel nombrede manuscrits conservés. En comparai-son, l’Iliade d’Homer est deuxième avecseulement 643 manuscrits. Le premiertexte complet préservé d’Homer datedu XIIIe siècle.3

Les manuscritsdu Nouveau TestamentLe plus ancien manuscrit parmi les

5000 manuscrits grecs connus du Nou-veau Testament est un petit fragmentde papyrus (appelé P52) daté d’environl’an 130 et contenant des éléments deJean 18.31-33, 37, 38.

Les papyri Chester Beatty (du nom deleur premier propriétaire) proviennentdes second et troisième siècles, etcontiennent des extraits des quatre évan-giles et des Actes des apôtres, presquetoutes les épîtres de Paul, l’épître auxHébreux, et Apocalypse 9 à 17. Nouspossédons de la même période lespapyri Bodmer (aussi nommés d’aprèsleur propriétaire), qui contiennent lesévangiles de Luc et de Jean, et leslettres de Jude, 1 et 2 Pierre. Ces papyriviennent tous d’Égypte dont le climatsec a permis la conservation.

Les manuscrits du Nouveau Testamentles plus complets, écrits sur du velum(parchemin), sont du quatrième siècle :(1) le Codex Sinaïticus (A), découvertpar Constantin von Tischendorf au mo-nastère de Sainte Catherine au pied duSinaï est du milieu du quatrième siècleet contient tous le Nouveau Testamentgrec. (2) Le Codex Vaticanus (B), de labibliothèque du Vatican, est légèrementplus ancien que le Sinaïticus et contientle Nouveau Testament jusqu’à Hébreux9.14. Sur le plan textuel, le Codex Vati-canus est considéré comme le plus va-lable de tous les manuscrits du Nouveau

Le témoignagede l’archéologieEn plus des preuves apportées par la

Bible elle-même, nous possédons le té-moignage de l’archéologie. Bien quel’archéologie ne puisse garantir lesvérités spirituelles de la Bible, elle peutéclairer et clarifier les circonstances his-toriques de nombreux passages et, enconséquence, valider l’historicité denombreux événements rapportés dansles Écritures. Parmi les plus importantesdécouvertes archéologiques qui sou-tiennent la validité historique des Écri-tures, on peut noter les découvertes sui-vantes :

1. La stèle d’Hammourabi (1700avant J.-C. environ) découverte par desarchéologues français au cours de l’hi-ver 1901-1902, à Susa, la Suse biblique(Dn 8.2), est exposée au Musée du Lou-vre à Paris. Elle contient environ 280lois dont un bon nombre sont étonne-ment similaires aux lois mosaïques :

Hammourabi 14 : si un citoyen kid-nappe et vend comme esclave un mem-bre d’une autre famille de la cité, il serapuni de mort.

Exode 21.16 : « Celui qui déroberaun homme, et qui l'aura vendu ou retenuentre ses mains, sera puni de mort. » 6

Hammourabi 196 et 197 : Si uncitoyen crève l’œil d’un officiel, son œildevra être crevé. Si un citoyen brise unos d’un autre, son propre os devra êtrebrisé.

Exode 21.24 : « œil pour œil, dentpour dent, main pour main, pied pourpied. »

La découverte de la stèle d’Hammou-rabi et d’autres codes de lois antiquesa renversé le point de vue critique ancienselon lequel les lois du Pentateuque nepouvaient pas remonter à l’époque deMoïse.

2. La stèle de Méneptah (environ1200 avant J.-C.) a été découverte dans

Testament existants. Le Codex Alexan-drinus, le Codex Bezae et le CodexEphraemi, du cinquième siècle sontd’autres manuscrits importants. En plusdes 3200 manuscrits contenant un textesuivi, nous possédons 2200 lectionnaires.Il s’agit de manuscrits dans lesquels letexte des livres du Nouveau Testamentest divisé en péricopes (sections) sépa-rées, et qui sont arrangés en séquencesservant à la lecture publique pour l’annéeliturgique.4 Quelques-uns de ces lec-tionnaires remontent jusqu’au quatrièmesiècle, mais la majorité ont été écritsaprès le huitième.

Les variantesdu Nouveau TestamentAucun ensemble littéraire ne bénéficie

dans l’histoire d’une telle richesse demanuscrits anciens comparable à celledu Nouveau Testament. C’est aussi unesource de problèmes propres : plus vousavez de manuscrits, plus vous avez devariantes textuelles créées par les erreursdes copistes. Si un scribe écoute unedictée, il peut commettre des erreurssur des mots qui ont le même son ; s’ilcopie un manuscrit, il peut prendre unmot pour un autre qui lui ressemble. Ouson regard peut sauter d’un mot à unautre qui se termine de la même façonet ainsi un paragraphe peut être sautéou répété deux fois.

Cependant, malgré les nombreusesvariantes dans les manuscrits, aucunen’affecte sur un point quelconque la foiet la pratique chrétienne. Le spécialisteanglais bien connu, Sir Fréderic Kenyon,déclarait : « Il est finalement rassurantde découvrir que le résultat général detoutes ces découvertes et de toutes cesétudes est de conforter la preuve del’authenticité des Écritures, et notreconviction que nous tenons dans nosmains, dans une substantielle intégrité,la véritable Parole de Dieu. »5

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la chambre funéraire du temple deThèbes, publiée en 1897, et exposéeaujourd’hui au Musée du Caire. La stèlecélèbre la victoire du pharaon Méneptah(1213-1203) sur les mouvements derébellion dans ses territoires d’Asie, etcontient la plus ancienne référence aupeuple d’Israël dans le monde ancien.

3. La stèle de Mesha, roi deMoab (environ 850 avant J.-C.), est ex-posée au Musée du Louvre. En 1868,un scheik arabe de Dhiban a montré aumissionnaire allemand F. Klein, une stèlegravée d’un mètre quinze de haut,soixante centimètres de large et dequinze centimètres d’épaisseur. Des of-ficiels français et allemands se sontmontrés intéressés par la pierre. Cler-mont-Ganneau, un orientaliste françaisa pu obtenir un estampage (une copieen papier-mâché) de l’inscription. Cefut une chance car les Arabes, ayantréalisé qu’elle avait de la valeur, l’ontbrisée en morceaux. Les morceaux ontété dispersés pour être vendus. Toutesles pièces n’ont pas été retrouvées, maisl’inscription a été restaurée. Elle racontel’histoire de la rébellion du roi moabiteMesha contre le roi d’Israël, et complètele récit des relations d’Israël avec Moabrapportées en 2 Rois 3.

La stèle déclare : « Omri, roi d’Israël, aenvahi Moab année après année parceque Kemosch, la divinité protectrice deMoab, était en colère contre son peuple.Quand le fils d’Omri lui a succédé aucours de mon règne, il s’est vanté en di-sant : « moi aussi, je vais envahir Moab.»Cependant, j’ai battu le fils d’Omri etchassé Israël hors de notre pays pourtoujours. Omri et son fils ont régné surles plaines de Madaba pendant quaranteans. »

2 Rois 3.4, 5 : « Méscha, roi de Moab,possédait des troupeaux, et il payait auroi d'Israël un tribut de cent mille agneauxet de cent mille béliers avec leur laine.À la mort d'Achab, le roi de Moab se ré-volta contre le roi d'Israël. »

4. L’obélisque noir de Salmana-zar III (environ 840 avant J.-C.) a étédécouvert en 1846 par A. H. Layard àNimrud et exposé au British Muséum. Ilmontre le roi israélite Jéhu payant sontribu au roi assyrien et constitue unepreuve extrabiblique de la dominationde l’Assyrie sur Israël ainsi que de l’exis-tence de Jéhu comme roi d’Israël. « Tuoindras aussi Jéhu, fils de Nimschi, pourroi d'Israël ; et tu oindras Élisée, fils deSchaphath, d'Abel-Mehola, pour pro-phète à ta place » (1 Rois 19.16).

5. La stèle de Tel Dan (Neuvièmeou huitième siècle avant J.-C.) est unestèle en basalte noir érigée par un roiAraméen, tout au nord d’Israël, et conte-nant une inscription araméenne quicommémore sa victoire sur les anciensIsraélites. Il ne reste que quelques mor-ceaux de l’inscription, mais on peut lirede façon très lisible la phrase « maisonde David » (1S 20.16). Joram, le filsd’Achab (2R 8.16) apparaît aussi surl’inscription. C’est la première fois quele nom de David a été découvert sur unsite archéologique. Comme la pierreMoabite, la pierre de Tel Dan a toutesles allures d’un mémorial dont le butest de vanter des mérites militaires.

6. Les chroniques babyloniennes(sixième siècle avant J.-C.) sont des ta-blettes d’argile qui présentent un brefrécit des événements majeurs concer-nant Babylone. Elles décrivent la chutede Ninive en 612 (So 2.13, 15), la ba-taille de Karkemish et la soumission deJuda en 605 (2R 24.7 ; Dn 1.2), la cap-ture de Jérusalem en 597 (2R 24.10-17), et la chute de Babylone entre lesmains des Perses en 539 (Es 45.1 ; Dn5.30). En rapport avec la chute de Ba-bylone, les chroniques mentionnent Bel-schatsar (Dn 5.1) qui était corégentavec son père Nabonide, le dernier roide Babylone.

7. L’inscription de Ponce Pilate(premier siècle) a été découverte en1961 dans le théâtre de la Césarée ma-

ritime, la cité dont Pilate avait fait sa ré-sidence en Palestine. On peut y lire clai-rement : Pontius Pilatus Prefet de Judée.L’inscription est le premier témoin ar-chéologique sur Pilate devant lequel Jé-sus a été jugé et condamné à mort (Mt27.2, 11-26).

Le témoignagede la prophétie.Le but de la prophétie n’est pas de

satisfaire la curiosité humaine à proposde l’avenir, mais de révéler des faits im-portants relatifs à la nature divine : sapré connaissance, sa maîtrise des nationset ses plans pour son peuple. De plus,les prophéties réalisées constituent d’im-portantes preuves de l’inspiration desÉcritures et de la véracité de la Parolede Dieu. Les deux prophéties mention-nées ci-dessous sont représentativesdes nombreuses prophéties de l’Ancienet du Nouveau Testament.

Daniel 2. Le livre de Daniel a étéécrit au sixième siècle avant Jésus-Christ, mais ses prophéties attestent quel’histoire demeure sous le contrôle deDieu. Daniel interprète la vision du cha-pitre 2 comme représentant quatre em-pires mondiaux successifs, commençantpar Babylone comme premier empire(v. 38). Le quatrième empire sera suivipar de nombreux petits royaumes ounations symbolisés par les dix orteils (v.41-43). Ces nations vont perdurer jusqu’àce que le royaume de Dieu, symbolisépar la pierre qui « se détacha sans lesecours d'aucune main, frappa les piedsde fer et d'argile de la statue, et les miten pièces» (v. 34) soit établi sur la terre(v. 44). Cette prophétie a connu une re-marquable réalisation dans l’histoire.Babylone fut suivie par trois autres em-pires mondiaux (Médo-Perse, Grec etRomain) puis Rome se divisa en denombreux petits royaumes qui existentencore en Europe et autour de la MerMéditerranée. La seule partie de la pro-phétie qui n’est pas encore réalisée estcelle de l’arrivée du Royaume de Dieu.

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Vara Prasad Deepati a présentéde manière convaincante dans son ar-ticle (Ministry, édition française du 4e tri-mestre 2012) que les Dixcommandements ne doivent pas êtrecompris comme un code légalistedonné par Dieu à Israël, mais plutôtcomme le véhicule d’une relationd’amour entre Dieu et son peuple ra-cheté. Les arguments qu’il a présentés,grâce au contexte littéraire à la fois im-médiat et plus large et à l’analyse lexi-cale, sont vraiment fondé etexégétiquement solides. De plus, cet article devrait être appréciéparce qu’il met en lumière l’effet positifde ces Dix Commandements, ou dix pa-roles, sur la joie, le bonheur et la ferveurdans la relation avec Dieu dans le cadrede l’alliance qui suit l’expérience dusalut en Christ.

Alfredo Augustin, mèle.

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LA BIBLE EST-ELLE HISTORIQUEMENT FIABLE ?

COURRIER DU LECTEURVous réagissez aux articles de «Ministry®»

Michée 5.2. Selon cette prophétie, leMessie devait naître à Bethlehem. Selonles Évangiles, bien que les parents deJésus aient vécu à Nazareth, en raisondu recensement dans l’Empire romain,Joseph et Marie ont dû se rendre àBethlehem, la cité d’origine de la famillede Joseph, où Jésus est né (Lc 2.4-7).

ConclusionBien que la Bible s’authentifie elle-

même, c’est-à-dire que les livres desÉcritures attestent eux-mêmes que lesvérités qu’ils contiennent sont inspiréesde Dieu, le témoignage des manuscrits

comme de l’archéologie et de la pro-phétie confirme que les Écritures sonthistoriquement dignes de confiance. Lesmanuscrits de la Mer Morte et les autresmanuscrits découverts, démontrent lafidélité des textes de la Bible ; et lesnombreuses découvertes archéologiquesdémontrent qu’ils sont historiquementfidèles. Finalement, l’accomplissementdes prophéties de la Bible confirme ladéclaration de la Bible selon laquelle :« car ce n'est pas par une volontéd'homme qu'une prophétie a jamaisété apportée, mais c'est poussés par leSaint-Esprit que des hommes ont parléde la part de Dieu» (2P 1.21).

1. Cet article a été adapté d’un livre dontGerhard Pfandl est l’éditeur : Interpreting Scripture,Silver Spring, MD: Biblical Research Institute,2010.2. Gleason L. Archer, A Survey of the OldTestament, Chicago: Moody Press, 1974, p. 25.3. Charles Leach, Our Bible: How We Got It, Chi-cago: Moody Press, s.d., p. 145.4. Idem, p. 1635. Frederic Kenyon, The Story of the Bible, GrandRapids, MI: Eerdmans, 1967, p. 1136. Les références bibliques sont tirées de laNouvelle Bible Segond.

L’article de Karen et Bernie Holford (Ministry, édition française du 4e trimestre2012) est un appel à la conscience des couples pastoraux et un encouragementà tirer le maximum de leurs relations conjugales et familiales et de leur vocationpastorale. Cependant, le titre et, finalement, l’ensemble de l’article donnent l’impression àmon sens que les pasteurs célibataires ou divorcés sont privés de la possibilitéde croître à l’image de Dieu à cause de leur solitude. Si l’auteur n’a pas eu l’in-tention de transmettre ce message , alors la revue Ministry pourrait tenter de ré-tablir l’équilibre en sollicitant des articles des pasteurs, célibataires ou divorcés,toujours plus nombreux, qui seraient intitulés « Comment votre vie solitaire vousaide-t-elle à croître à l’image de Dieu».

Claude Lombart, mèle.

Quelle personne chaleureuse et accueillante est cet ami décrit par JanPaulsen dans son article sur le Saint-Esprit (Ministry, édition française du 4e trimestre 2012). Les principes énoncés et les expériences personnelles ontà la fois validé et défié le vécu du lecteur que je suis. Nous pouvons rechercherla compagnie de l’Esprit et rester humblement confiant dans sa présence etdans son pouvoir en nous chaque jour. Merci, pasteur Paulsen d’avoir partagévotre ami avec des mots si attrayants et adressé un appel si aimable.

Ken Lockwood, mèle.

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