numéro 29 décembre 2012 grand témoin christian baffy ... · du 20 au 22 mars 2013 ecobat, porte...

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RT 2012 C’est parti ! DOSSIER GRAND TéMOIN Christian Baffy « Créer de la valeur pour nos clients et nos entreprises » GROS œUVRE/ STRUCTURE Optimiser les performances thermiques du béton ENVELOPPE Ossature bois : les connaissances scientifiques progressent éQUIPEMENTS TECHNIQUES Installations solaires thermiques : un NF DTU renouvelé en profondeur AMéNAGEMENT/ FINITIONS Métiers des sols : le moteur du partenariat BATI METIERS LA REVUE DES BâTISSEURS NUMéRO 29 DéCEMBRE 2012

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RT 2012C’est parti !

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Grand témoin Christian Baffy « Créer de la valeur pour nos clients et nos entreprises »

Gros œuvre/structureOptimiser les performances thermiques du béton

enveloppe

Ossature bois : les connaissances scientifiques progressent

équipements techniquesInstallations solaires thermiques : un NF DTU renouvelé en profondeur

aménaGement/ finitions

Métiers des sols : le moteur du partenariat

Batimetiersla revue des bâtisseurs

numéro 29 décemBre 2012

S O M M A I R E . É D I T OB ât i M é t i e r s • r e v u e t r i M e s t r i e l l e • n u M é r o 2 9 • d é c e M B r e 2 0 1 2

MÉTIERS

gROS œuvRE/ STRuCTuRE

14

Béton de chanvre : vitrine environne-mentale pour un hypermarché 13optimiser les performances thermiques du béton 14Construction bois : application réussie dans le monde agricole 17Béton : la norme NF EN 206-1 s’adapte aux évolutions du marché 19Bilan carbone : un nouvel enjeu pour les entreprises de gros œuvre 20Carnet de chantier : bien mettre en œuvre prédalles et prédalles suspendues 20

Enduits sur terre crue : enfin des règles professionnelles ! 23ossature bois : les connaissances scientifiques progressent 24Fiche pathologie : infiltrations par les liaisons menuiserie extérieure/gros œuvre 27Enduits de mortier : de l’inventaire des usages à l’élaboration de bonnes pratiques 28Toitures-terrasses : quelles règles pour leur aménagement ? 30

Légionelles : des règles prudentielles pour une meilleure prévention 33installations solaires thermiques : un nF dtu renouvelé en profondeur 34Bonnes pratiques : équipements techniques et confort acoustique 36Comptage et affichage des consommations : un nouveau marché pour les électriciens 37Chantiers photovoltaïques inachevés : comment intervenir ? 38

Moquette : le revêtement de sol anti-allergène 41Métiers des sols : le moteur du partenariat 42Décapage chimique des façades: l’efficacité des produits sans DCM 44Incendie, acoustique, thermique : un guide de performances pour les ouvrages en plaques de plâtre 45Peinture : les bénéfices d’une bonne préparation de chantier 46

EnvElOppE

24

ÉquIpEMEnTS TEChnIquES

34

AMÉnAgEMEnT/ FInITIOnS

42

rt 2012 : c’est parti !

l a RT 2012 s’applique pour toute construction neuve à partir du 1er janvier.

En instituant un engagement de résultat sur les performances énergétiques et un contrôle systématique des ouvrages, cette réglementation représente de formidables défis pour l’ensemble des acteurs de la filière. Le premier d’entre eux est la nécessité d’un meilleur dialogue entre les entreprises, la maîtrise d’œuvre et la maîtrise d’ouvrage : on ne peut que s’en réjouir. Le deuxième, et non des moindres, nous vise directement. Nous devons en effet mieux nous organiser sur le chantier, c’est-à-dire gérer et maîtriser les interfaces entre corps d’état. Mais pas seulement : la qualité d’exécution doit être irréprochable, pour répondre aussi bien aux objectifs fixés qu’aux attentes de nos clients. Nombre d’entreprises n’ont pas attendu pour s’y préparer, comme le montrent les témoignages de professionnels que vous retrouverez dans le dossier de ce numéro. L’un des points-clés de cette adaptation est la remise en cause de nos habitudes. La formation FEEBat constitue pour cela un outil aussi indispensable qu’efficace. Pour accompagner les professionnels, la Fédération française du bâtiment met également à leur disposition une panoplie de supports : logiciel de calcul, guides, fiches d’autocontrôle… À nous de relever ces défis !

jean-yves roBin, Président du conseil des ProFessions de la FFB

InnOvATIOn 54

Béton de terre : prendre le matériau là où il est

pRÉvEnTIOn 55

Risque électrique : tous les métiers sont concernés

ChAnTIER 57

Vols sur chantiers : la technologie RFID testée à Bondy

FORMATIOn 58

Étanchéité à l’air : les formations misent sur l’exercice pratique

nORMAlISATIOn 59

NF DTU et Avis techniques : quelques repères utiles

EnvIROnnEMEnT 61

Labels HPE : les modalités d’obtention en construction neuve

lA pAROlE à 64

Emmanuel Noyelle Section professionnelle départementale : créer du lien

l’ACTuAlITÉ 2

Performance énergétique, accessibilité : le marché de plus en plus demandeur de Pros • Panorama des publications techniques • Conférence environnementale : une nouvelle feuille de route pour la profession • Améliorer le raccordement électrique des chantiers • Marchés publics de l’État : vers une obligation de qualification • Formations FEEBat : la voie royale pour être « Reconnu Grenelle environnement » • Pour réussir les grands chantiers

gRAnD TÉMOIn 10

Christian Baffy : Créer de la valeur pour nos clients et nos entreprises

ZOOM ChAnTIER 62

Mention spéciale pour le lavoir

DOSSIER 48

La RT 2012questions / réponses

B â t i M é t i e r s J déceMBre 2012

l ’ A C T u A l I T É

2

Partenariat : signature d’une convention entre la FFB et l’UMIHLe 12 novembre dernier, à l’occasion du salon Equip’Hotel 2012, la Fédération française du bâtiment et l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) ont signé une convention de partenariat, afin de renforcer leur coopération sur trois thématiques communes : l’efficacité énergétique, l’accessibilité et la sécurité incendie. Avec près de 80 000 adhérents, l’UMIH constitue la première organisation professionnelle du secteur CHRD (cafés-hôtels-restaurants-discothèques) en France. L’objectif de la convention est de favoriser les rapprochements entre les adhérents des deux fédérations au niveau local, de s’informer mutuellement des évolutions réglementaires et de renseigner les adhérents de l’UMIH sur ces thématiques.

Tout Bâtimétiers  en un clicBâtimétiers sur le web, c’est bien sûr la possibilité, pour tous les adhérents de la FFB, de lire le dernier numéro paru, sous la forme d’un pdf feuilletable ou par un accès direct aux rubriques et articles. Mieux encore, c’est la collection complète de la revue disponible avec de nombreux outils pour faciliter la consultation : impression des articles, affichage des sommaires, recherche par numéro, date ou mots-clés. Le plus : tous les dossiers parus sont téléchargeables en pdf. Pour en savoir plusConnectez-vous sur votre espace adhérent, www.ffbatiment.fr

Performance énergétique, accessibilité le marché de plus en plus demandeur de Pros

lés par l’extérieur, de chaudières hybrides et de chauffe-eau ther-modynamiques, la logique glo-bale de la performance éner-gétique, avec de nombreux prospects et futurs clients à la clé (jusqu’à 30 pour l’un des Pros).De plus en plus, ce sont les acteurs du marché eux-mêmes qui sont demandeurs de signes de qualité. Ainsi, la fédéra-tion du bâtiment de Haute- Normandie a été contactée par la Chambre commerciale et arti-sanale de Rouen, qui regroupe 1 800 commerçants de la ville. Objectif de cette démarche ? Trouver les bons partenaires qui leur permettront de mettre leurs points de vente aux normes accessibilité d’ici le 1er janvier 2015. Le chantier est lancé : après un prédiagnostic réalisé sur une vingtaine de magasins, l’ordre des architectes du département a mis à disposition de l’associa-tion un architecte référent acces-sibilité, et les premiers chantiers devraient se faire en 2013, en fai-sant appel aux entreprises qua-lifiées, Pros de l’accessibilité® en tête. L’Association des paraly-sés de France Haute-Norman-die et la Coordination handicap Normandie ont été associées à

l e nombre de Pros de la per-formance énergétique®

– marque lancée en 2009 pour renforcer les compétences des entreprises en vue d’atteindre les objectifs du Grenelle de l’en-vironnement – se rapproche des 900 à la fin 2012, tandis que les Pros de l’accessibilité® – marque lancée fin 2011 pour répondre aux enjeux de l’accessibilité – sont aujourd’hui près de 200. Des chiffres qui montrent que les opérations mises en œuvre par la FFB pour promouvoir localement ces deux marques portent leurs fruits. Ainsi, la fédération Rhône-Alpes du bâti-ment a réalisé, en mars 2012, un document de quatre pages, « Propos de Pros », qui vise à expliquer en quoi consistent les deux marques et à mettre en valeur la démarche des entre-prises titulaires. Ce document, qui comprend aussi un annuaire des Pros de Rhône-Alpes, a été diffusé à 25 000 exemplaires par divers canaux : via les Pros eux-mêmes, les Espaces Infos-Éner-gies de l’Ademe, les agences ban-caires partenaires des entreprises, les salons régionaux de l’habi-tat, sans oublier les partenaires maîtres d’œuvre. Autre exemple, une initiative comparable a été prise par la fédération de la Haute-Vienne sur le salon de l’Habitat et de la Décoration de Limoges, qui a eu lieu du 27 au 30 septembre dernier : 500 pla-quettes de présentation des Pros du département ont été distri-buées au public. Sur le salon lui-même, le stand de la fédération a été animé par des Pros de la performance énergétique®, qui ont expliqué aux visiteurs, à l’aide de maquettes de murs iso-

l’opération, afin que les travaux correspondent bien aux besoins des usagers. Dernier exemple, la communauté urbaine de Dunkerque reconduit pour la période 2010-2014 le disposi-tif « Réflexénergie », qui subven-tionne les travaux d’améliora-tion énergétique des particuliers – isolation des murs, systèmes solaires combinés, chaudières à condensation… 1 006 aides attribuées en 2011 pour un montant de 500 000 euros – à condition qu’ils fassent appel à des entreprises qualifiées, au premier rang desquelles figurent les Pros de la performance éner-gétique®. Un tel signe de qua-lité deviendra même indispen-sable à compter de janvier 2014, puisque seules les entreprises titulaires d’un signe « Reconnu Grenelle environnement » – ce qui est le cas des Pros de la per-formance énergétique® – pour-ront faire bénéficier leurs clients des aides publiques (CIDD, Éco-PTZ…). J

Pour en savoir Plus

• www.performance-energetique.lebatiment.fr• www.travaux-accessibilite. lebatiment.fr

• Pros de la performance énergétique®

.SignerlacharteBâtiravecl’environnement .Détenirunequalificationdanssonmétier .Disposerdepersonnelforméàl’efficacitéénergétique

(modulesFEEBat) .Passeruncontrôlederéalisationaprèsdeuxans• Pros de l’accessibilité®

.SignerlacharteBâtiravecl’environnement .Détenirunequalificationdanssonmétier .Suivreuneformationàl’accessibilitéou disposerdechantiersderéférenceenaccessibilité

DevenIr « Pros » : la MarcHe à sUIvre

l ’ A C T u A l I T É

déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s 3

AgEnDA

20 décEMBRE 2012colloque « crime, contrefaçon et bâtiment », FFB, Paris (voir p. 4)

du 27 au 30 jaNviER 2013Planet energy, centre des congrès, épinal Salon de la maîtrise et des énergies renouvelables

du 6 au 8 FévRiER 2013sabine, Parc des expositions, reims Salon du bâtiment innovant du Nord-Est

du 13 au 14 FévRiER 2013urbaccess, cnit, Paris Salon européen de l’accessibilité et de la conception universelle

du 19 au 22 FévRiER 2013salons Be+, eurexpo, lyon Sept salons entièrement dédiés aux problématiques énergétiques et durables des différentes filières du bâtiment : Enéo (énergie, confort climatique et eau), Smartgrid expo, Flam’expo (poêles et cheminées), ExpoBiogaz, EnR (énergies renouvelables), BlueBat (performance du bâtiment et construction durable), Eurobois (bois dans la construction)

du 20 au 22 MaRs 2013ecobat, Porte de versailles, Paris Le rendez-vous du bâtiment et de la ville durable

du 20 au 24 MaRs 2013Bois energie, Parc des expositions, nantes Le salon du chauffage au bois

du 20 au 22 MaRs 2013Batimed, Parc chanot, Marseille Le salon des professionnels du bâtiment et des TP du Sud

28 MaRs 2013« un jour en entreprise » Organisée par la FFB, une journée destinée aux professeurs, conseillers d’orientation et chefs d’établissement pour découvrir le quotidien des entreprises

Panorama des publications techniques

Pour en savoir Plus

Le nouveau site de l’OPPBTP :www.preventionbtp.fr

Prévention btP un site pour simplifier la prévention des risques

nouvelles obligations en matière d’habilitation élec-

trique ou de pénibilité, nouvelle réglementation sur l’amiante… Pas toujours facile de s’y retrou-ver ! La réponse de l’OPPBTP pour permettre aux profession-nels de rester informés des der-nières évolutions législatives et d’optimiser leur organisation est le site Prévention BTP, un outil en ligne unique et gratuit pour gérer simplement la prévention des risques dans l’entreprise. Ce nouveau site à vocation pra-tique permet de consulter toute la documentation de l’OPPBTP, enrichie d’un volet magazine : actualités, dossiers théma-tiques, conseils pratiques, offres de formation, initiatives ter-rains, quiz… Trouver la bonne

information devient très simple grâce à un accès par métier. Autre nouveauté sur Prévention BTP : l’espace e-prévention, un compte sécurisé, avec des ser-vices personnalisés, pour tout avoir « sous la main ». Le chef d’entreprise pourra y centraliser l’ensemble de son dossier pré-vention : évaluation des risques professionnels, suivi des forma-tions des collaborateurs, renou-vellement du matériel et suivi de sa maintenance, mise en place des plans de prévention, avec un système d’alertes. L’espace e-prévention propose aussi une aide précieuse pour la rédaction du document unique d’évalua-tion des risques (DUER) et l’éla-boration des fiches individuelles de prévention des expositions

aux facteurs de risques profes-sionnels liés à la pénibilité pour chaque salarié de l’entreprise. Des modèles de plan particu-lier de sécurité et de protection de la santé (PPSPS) et de plan de retrait ou d’encapsulage de l’amiante sont également à dis-position. J

Guide des enduits à Base de chaux dans le Bâti ancien Il propose une méthode de diagnostic du support et traite des solutions adaptées à chaque pathologie pour prévenir les sinistres. www.sebtp.com

Guide de diMensionneMent des radiateurs à eau chaude

Bien dimensionner un radiateur, c’est améliorer la performance énergétique de l’installation et réduire

les consommations d’énergie du logement. Ce guide présente des règles simples en fonction des types de

générateur, de distribution et de régulation. www.uecf.fr

Fiches Pratiques « aMélioration énerGétique des BâtiMents existants » Ces nouvelles fiches détaillent les conseils pratiques de mise en œuvre et les aides de financement. www.ffbatiment.fr, espace adhérents, Dossiers/Technique-Environnement

le nouveau Guide des PuBlications techniques 2013 vient de paraître. Il recense pas moins de 300 publications techniques et métiers émanant des unions et syndicats de métiers la FFB. À consulter sur www.ffbatiment.fr, espace adhérents, rubrique Médiathèque/Publications/Technique-EnvironnementExemples de réferences issues du catalogue

Fascicule « Métallerie et Photovoltaïque »

Cette brochure a pour but d’informer le métallier du marché qu’il peut

développer en énergie renouvelable : murs-rideaux, verrières, brise-soleil,

ombrières, garde-corps, toitures. www.metal-pro.org, espace adhérents,

rubrique publications

ISOLATION DES MURS EXTERIEURSPAR L’EXTÉRIEUR

A M É L I O R AT I O N É N E R G É T I Q U E D E S B Â T I M E N T S E X I S TA N T S

• Prévoir ces travaux avant le remplacement de la chaudière dont la puissance pourra être réduite ;• Le remplacement des fenêtres nécessitant un parfait jointoiement avec l'isolation, il est préférable

de prévoir ces travaux au moment ou après le changement des menuiseries.• Prévoir une adaptation éventuelle du système de ventilation.

Travaux induitsTravaux induits

• Les matériaux doivent être posés par un professionnel, de préférence certifié QUALIBAT, selon les avis techniques associés à l’opération.

• Utiliser des produits ayant la certification ACERMI.

DTU, certificationset qualifications

• Amélioration du confort d’hiver (pas de paroi froide) et d’été (diminution des apports).• Diminution des pertes de chaleur et de la consommation d'énergie.• Rénovation de la façade avec protection contre la pénétration des eaux de pluie.• Annulation des ponts thermiques au niveau des planchers et refends.• Bien adapté aux bâtiments à chauffage continu (forte inertie des murs).• Pas de réduction du volume habitable.

Avantages

1.02

CHAPITRE 1 : ISOLATION THERMIQUE DE L’ENVELOPPE

• Le

Pointsde vigilance

Pointsde vigilance

confort d’hiver (pas de paroi froide) et d’été (diminution des apports)• Amélioration du

(a) (b) (c)

L'isolation par l'extérieur des murs de façade est réalisée principalement suivant 3 méthodes :

• Enduit sur isolant collé, calé-chevillé, ou fixation mécanique : - Enduit mince armé d’un treillis de verre (a) - Enduit hydraulique armé d’un treillis métallique ou de verre• Bardages sur isolant (b),• Isolant avec peau incorporée de type vêture (c) / vêtage.

• Bien vérifier l’adhérence et la cohésion de la surface support.• Vérifier l’emplacement de la limite de propriété avant la réalisation des travaux (augmentation de

l’épaisseur des murs après isolation, pose de l’échafaudage, etc.).• Attention à ne pas bloquer l'humidité dans le mur existant avec un isolant trop imperméable à la

vapeur d'eau.• Penser au traitement des points singuliers (arrivées des fluides, arrêtés au niveau des toitures et des

balcons, ouvertures, etc.).• Pour les systèmes calés-chevillés et mécaniques, prévoir des tests d’arrachage des fixations en cas

de doute.• Traiter le niveau rez-de-chaussée avec un revêtement résistant aux chocs et aux dégradations.• Pour les systèmes collés en neuf, vérifier la compatibilité de la colle avec les huiles de décoffrage

dans le cas des bétons banchés.

CH

Réalisé par le pour laLes fiches sont téléchargeables

sur l’espace adhérent du sitewww.ffbatiment.fr

4

l ’ a c t u a l i t é

B â t i M é t i e r s J déceMBre 2012

le Plan Bâtiment  2012-2017 maintenu et orienté réhabilitationLancé en 2009 pour réduire la consommation énergétique du secteur du bâtiment, le Plan Bâtiment a été reconduit à l’issue de la Conférence environnementale des 14 et 15 septembre dernier, ainsi que son président Philippe Pelletier. Les pouvoirs publics lui ont donné une nouvelle dynamique en faisant de la réhabilitation des bâtiments existants une priorité, et en demandant aux entreprises du bâtiment de jouer un rôle de premier plan sur ce chantier.

acoustique : attestation de conformité obligatoire pour les logementsConformément à un décret du 30 mai 2011, une attestation de conformité à la réglementation acoustique sera obligatoire pour les bâtiments d’habitation neufs construits en France métropolitaine (immeubles collectifs, maisons individuelles accolées, maisons jouxtant un local d’activité), dont le permis de construire sera déposé après le 1er janvier 2013. Un arrêté à paraître avant la fin de l’année fixera le contenu de cette attestation et les modalités de réalisation des mesures acoustiques après travaux. L’attestation devra être fournie, avec la déclaration d’achèvement des travaux, à l’autorité qui aura délivré le permis de construire.L’attestation repose sur un autocontrôle de la qualité acoustique, sur la base de constats visuels au fur et à mesure des travaux, mais également de mesures acoustiques après travaux. Lorsque l’attestation introduira un doute sur le respect de la réglementation, les services de l’État pourront exiger du maître d’ouvrage qu’il mette le bâtiment en conformité. La nouvelle réglementation souligne la nécessité, pour une bonne prise en compte de l’acoustique, d’intégrer cette problématique dès la phase de conception et d’études.

étanchéité à l’air des Parois maçonnées quelle contribution des joints verticaux ?

colloque « crime, contrefaçon et Bâtiment »

o n le sait, avec l’applica-tion généralisée de la

RT 2012 au 1er janvier 2013, le contrôle systématique de l’étanchéité à l’air, en résiden-tiel, devient une obligation à la réception du chantier. Afin de parvenir au résultat global de 0,6 m3/(h.m2) (cas d’une mai-son individuelle), il y a pléthore de solutions dont la pertinence n’a toujours pas été vérifiée. C’est ainsi que dans le domaine des parois maçonnées, chacun y va de sa recette : remplissage des joints verticaux, enduits intérieurs à ajouter… Face à

M ise en danger de la santé ou de la sécurité des uti-

lisateurs, dégradation de la qua-lité des ouvrages, augmen-tation des sinistres, atteinte à l’image de marque du secteur, menaces sur l’emploi à tous les échelons de la chaîne de valeur : telles sont, pour le bâtiment, les conséquences de l’arrivée sur le

ces solutions préconisées par-fois avec une certaine légèreté, l’UMGO-FFB, le CTMNC (Centre technique des maté-riaux naturels de construction) et le CERIB (Centre d’études et de recherches de l’industrie du béton) ont confié, avec le sou-tien du PRDM (Programme recherche développement métier de la FFB), à Ginger CEBTP une campagne d’es-sais afin d’évaluer l’influence du remplissage des joints ver-ticaux sur l’étanchéité à l’air des parois maçonnées (blocs béton, briques de terre cuite,

marché de matériaux et d’équi-pements non-conformes et/ou dangereux, avec pour effet une concurrence déloyale exa-cerbée. Eu égard aux enjeux, seule une mobilisation de l’en-semble des acteurs de la filière pourra endiguer à terme ce fléau. Tel est l’objet du colloque, placé sous le parrainage du

momomurs…) en présence d’un enduit extérieur. Résultat : que ce soit avec un montage à joints minces ou à joints épais, tous les résultats montrent qu’il n’y a pas de différence notable entre un mur à joints verti-caux remplis ou non. Ce qui veut dire qu’une paroi maçon-née courante, recouverte d’un enduit monocouche conforme au NF DTU 26.1, participe pleinement aux exigences de la RT 2012. J

Bâtimétiers reviendra sur les résultats de cette recherche importante et ses implica-tions dans un prochain numéro.

ministre du Redressement pro-ductif, Arnaud Montebourg, que la FFB organise le jeudi 20 décembre 2012, de 14h30 à 17h au siège de la FFB à Paris. J

l es 14 et 15 septembre à Paris, la Conférence envi-

ronnementale a rassemblé des représentants des salariés, des employeurs, de l’État, des col-lectivités et des ONG, ainsi que des parlementaires. Enca-drées par les discours du pré-sident de la République et du Premier ministre, cinq tables rondes étaient au programme : transition énergétique ; bio-diversité ; santé et environne-ment ; fiscalité écologique ; gou-vernance. Concerné par chacun des thèmes, le secteur du bâti-

ment était au cœur des débats : sur la transition énergétique, avec la question de la rénova-tion du parc existant, en parti-culier des logements en situa-tion de précarité énergétique ; sur la biodiversité, avec la ques-tion de l’artificialisation des sols ; sur la fiscalité enfin, la profes-sion s’interrogeant sur les leviers financiers à maintenir, renforcer et imaginer pour déclencher des travaux de rénovation ou neufs. Le président de la FFB, Didier Ridoret, invité du Gouverne-ment, a pu exprimer les fortes

attentes des entrepreneurs du bâtiment vis-à-vis des pouvoirs publics et rappeler les efforts importants du secteur pour se former, dans le domaine de la performance énergétique notamment. Des mesures pour relancer leur activité, comme la mise en œuvre d’un plan de réhabilitation des bâtiments, ainsi que le soutien au Plan Bâti-ment issu du Grenelle de l’en-vironnement ont été réclamés. Prochaine étape : des signaux clairs et positifs, ainsi que la mise en œuvre concrète des actions. J

conférence environnementale une nouvelle feuille de route pour la profession

Pour en savoir Plus

inscription au colloque au tél. : 01 40 69 52 34

6

l ’ A C T u A l I T É

B â t i M é t i e r s J déceMBre 2012

Un guide pour la réalisation des escaliers métalliquesLa nouvelle édition revue et augmentée du guide Comment faire des escaliers ? a été présentée en novembre sur le stand de l’Union des métalliers (FFB Métallerie) à Metalexpo. Elle tient compte de l’évolution des normes et de la réglementation (Eurocodes 1 et 3, accessibilité, incendie…), en les déclinant par type de bâtiments (public, habitation, locaux industriels, bureaux…). Rédigé par des professionnels métalliers, le guide est agrémenté de nombreux conseils pratiques ou de mise en œuvre.Pour en savoir plusContactez SEBTP, tél. : 01 40 69 53 16, www.sebtp.com

enquête : où en sont les entreprises  de métallerie ?Publiée tous les quatre ans, l’enquête sectorielle diligentée par l’Union des métalliers (FFB Métallerie) – 6 000 entreprises interrogées – donne une photographie exhaustive du secteur, d’un point de vue tant quantitatif que qualitatif. Parmi les enseignements de la dernière édition : malgré un déficit d’image auprès des jeunes, les entreprises de métallerie ont réussi à s’adapter aux nouveaux marchés (accessibilité, économies d’énergie…), qui soutiennent l’activité. Autre constat : les lots de métallerie sont mieux positionnés dans les appels d’offres, avec une diversification d’utilisations (aménagements intérieurs, escaliers, mobilier urbain…). Pour en savoir plusÉtude disponible sur le site www.metal-pro.org

les performances thermiques des parois vitrées sur internet a vec l’entrée en vigueur

de la RT 2012, les fabri-cants et installateurs de parois vitrées, ainsi que les bureaux d’études thermiques sont tenus de fournir les perfor-mances thermiques et lumi-neuses des parois vitrées – fenêtres, façades associées ou non à des fermetures ou des stores – qu’ils mettent en œuvre ou conçoivent. Pour les accompagner dans la réalisa-tion de ce calcul, le pôle Fenêtre

de la FFB a lancé en novembre dernier un site internet – www.paroisvitreesRT2012.fr – en libre accès pour tous, qui com-porte à la fois une source d’in-formations techniques de réfé-rence sur les parois vitrées et un outil de calcul d’une utilisation simplifiée. Il suffit en effet de sélectionner les composants de base – type de vitrage (double, triple…), type de fenêtre (bat-tante, à un vantail, à deux van-taux, coulissante…), type de

protection (store intérieur, volet extérieur…), dimen-sions… – pour obtenir en retour les performances ther-miques et lumineuses des configurations de parois vitrées les plus communément mises en œuvre. J

Pour en savoir Plus

Brochure disponible auprès des fédérations départementales ou en ligne sur www.umgo. ffbatiment.fr (espace adhérents)

Pour en savoir Plus

• www.paroisvitreesRT2012.fr• Pôle fenêtre de la FFB(voir Bâtimétiers n°28, p.24)

s uite à l’ouverture totale du marché de l’énergie et à la

séparation d’EDF et d’ERDF, les professionnels du bâtiment rencontrent souvent des dif-ficultés à accéder au réseau électrique, avec des retards de raccordement qui les obligent à recourir à des groupes élec-trogènes pour démarrer leurs chantiers, occasionnant des surcoûts non prévus dans les appels d’offres. Afin de cla-rifier la situation, faciliter les contacts et contribuer à dimi-nuer les délais, l’UMGO-FFB a réalisé une brochure pour répondre aux questions qu’une entreprise de gros œuvre se

pose sur le sujet. Rédigé avec l’aide d’EDF et d’ERDF, le document décrit les différentes étapes du raccordement et explique quels sont les types de contrats réglementés proposés par EDF (tarifs bleu, jaune ou vert, contrats à la quinzaine ou annuel). Les délais y figurant sont les délais officiels d’ERDF et correspondent à ce qui a été négocié avec l’UMGO-FFB.Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une collaboration plus générale entre la FFB et ERDF, qui a fait l’objet d’une conven-tion signée en septembre 2012 pour améliorer les relations entre les deux entités (respect

des délais de raccordement, meilleure préparation des chantiers…). J

améliorer le raccordement électrique des chantiers

marchés Publics de l’état vers une obligation de qualificationa près avoir défini des cri-

tères de sélection des entre-prises du bâtiment pour les par-ticuliers avec la charte « Reconnu Grenelle environnement », l’État renforce aujourd’hui la dyna-mique qu’il a initiée en s’appli-quant à lui-même des critères similaires. Une circulaire minis-

térielle de la DHUP(1) à paraître stipulera en effet que, pour les marchés publics de travaux sur les bâtiments de l’État, des cer-tificats de qualification, délivrés par des organismes accrédités par le Cofrac, devront être exi-gés par le maître d’ouvrage. Ces dispositions seront applicables

pour les travaux liés à la per-formance énergétique des bâti-ments. Une évolution saluée par la FFB, puisqu’elle contribuera à faire reconnaître la qualité et le sérieux des entreprises du secteur. J(1) Direction Habitat, urbanisme et paysage.

B â t i M é t i e r s J déceMBre 20128

l ’ A C T u A l I T É

Mesures amiante : publication de l’arrêté « laboratoire »Publié au Journal Officiel du 23 août 2012, un arrêté du 14 août 2012 précise les conditions de contrôle de la valeur

limite d’exposition professionnelle (VLEP) aux fibres d’amiante par les organismes de contrôle. Il précise les conditions de mesurage des niveaux d’empoussièrement et les conditions d’accréditation des organismes procédant à ces mesurages. Pour en savoir pluswww.amiante.ffbatiment.fr, rubrique Vous informer, onglet actualité

rubans du patrimoine 2012 sur internetOrganisé par l’Association des maires de France, la Fondation du Patrimoine et la Fédération française du bâtiment, le concours les Rubans du patrimoine récompense chaque année les communes ayant mené à bien les meilleurs projets de rénovation du patrimoine bâti. Les cinq lauréats nationaux de l’édition 2012 – trois prix nationaux, un prix spécial et une mention spéciale – sont à découvrir en vidéo sur le site www.batiportail.com, rubrique les Rubans du patrimoine, qui mentionne également les 11 prix régionaux et les 35 prix départementaux. Les candidatures pour l’édition 2013 sont à déposer avant le 31 janvier 2013.

formations feebat la voie royale pour être « reconnu Grenelle environnement »

aux petits et moyens bâti-ments tertiaires. Parmi ses dernières évolutions, FEEBat intègre maintenant un nou-veau module « Bâtiments anciens », qui traite de la mise en œuvre des solutions d’amélioration énergétique des bâtiments datant d’avant 1948. De même, pour s’adap-ter aux besoins des entre-prises, le module 3 se décline

d ispositif lancé en 2008 pour améliorer les com-

pétences des entreprises en matière de rénovation éner-gétique et répondre aux objectifs du Grenelle de l’en-vironnement, FEEBat(1) a déjà permis de former, à la fin 2012, près de 50 000 sala-riés. Il se décline en cinq modules (voir tableau). Deux autres modules sont dédiés

par technologies en quatre sous-modules (contre neuf auparavant). Le passage par FEEBat devient d’autant plus stratégique qu’il sera indis-pensable pour obtenir la marque les Pros de la per-formance énergétique®, un signe de qualité « Reconnu Grenelle environnement » (RGE), l’obtention d’un tel signe devenant le seul moyen pour les entreprises de faire bénéficier leurs clients des aides publiques au finan-cement des travaux – Éco-PTZ, crédit d’impôt dévelop-pement durable – à compter du 1er janvier 2014. J

(1) Formation aux économies d’éner-gie des entreprises et artisans du bâti-ment.

Pour en savoir Plus

• adressez-vous à votre fédération départementale ou à votre iFRB (www.formation-batiment.fr) • www.feebat.org

Module 1 Identifier les éléments clés d’une offre globale d’amélioration énergétique des bâtiments

Module 2 Maîtriser les outils pour mettre en œuvre une offre globale

Module 3 Connaître, maîtriser et mettre en œuvre les groupes de technologies performantes d’amélioration énergétique des bâtiments (décliné en 4 sous-modules)

Module 4 Porter l’offre globale de rénovation énergétique

Module 5 Construire des bâtiments résidentiels basse consommation : RT 2012 et perméabilité à l’air (décliné en 2 sous-modules)

ForMaTIons FeeBaT

Pour en savoir Plus

Pour connaître le calendrier des réunions et vous inscrire gratuitement :www.qualiteconstruction.com, rubrique Manifestations

l ’ Ag e n c e Q u a l i t é Construction (AQC) a

publié en 2012 deux guides sur la prévention des risques de construction des grands ouvrages de bâtiment(1). En réponse à la demande des professionnels, l’AQC a choisi de prolonger sa démarche par une série de réunions organisées en régions. Après une première ren-contre à Metz le 24 octobre, six autres sont prévues jusqu’en mars 2013. L’ob-jectif : réunir tous les acteurs de l’acte de construire pour anticiper les risques liés à la réalisation des grands

ouvrages (logements collec-tifs, immeubles de bureaux, hôpitaux…) en neuf comme en rénovation, à toutes les étapes du projet. Chaque réunion débute par un rappel des bonnes pra-tiques en matière de mana-gement d’une opération, avec un focus sur deux sujets essentiels mais souvent méconnus : l’assurance et le contrôle technique. Une étude de cas, spéci-fique à chaque rencontre, est ensuite proposée. Maîtrise d’ouvrage, maî-trise d’œuvre et entrepre-neurs viennent présenter leur retour d’expérience sur un

chantier local, les problèmes rencontrés et les solutions mises en œuvre. Questions, échanges et débats entre par-ticipants sont bien sûr au cœur de ces journées. J(1) Prévention des risques impor-tants des grands ouvrages de bâti-ment, juin 2012, et Prévention des risques importants en réhabilitation-restructuration de grands ouvrages de bâtiment, mai 2012. Les partici-pants aux réunions AQC se verront remettre un exemplaire de chaque guide.

Pour réussir les grands chantiers

B â t i M é t i e r s J déceMBre 201210

quelle est votre vision du rôle de la sMaBtP dans l’univers du bâtiment ?Je la résumerai d’une formule : notre différence doit faire la diffé-rence. La SMABTP a été créée par et pour les entrepreneurs il y a plus de 150 ans. Les fédérations pro-fessionnelles qui représentent les métiers de la construction siègent à son conseil d’administration. Qui mieux qu’elle connaît de l’intérieur ces métiers et leurs besoins en assu-rance ? Nous sommes donc claire-ment au service des entreprises du bâtiment et des travaux publics, et notre mission est de les accompa-gner dans les évolutions de leurs métiers. C’est dans cet esprit que je me suis attaché à resserrer les liens entre la SMABTP et les organisations professionnelles du secteur. L’une des concrétisations de cette colla-boration renforcée a été la créa-tion, avec la FFB et ses unions de métiers, d’une collection de guides d’assurance – vingt-cinq sont déjà parus –, qui abordent de manière claire et concise tous les risques liés à la pratique de chacun des métiers du bâtiment, avec tous les conseils utiles pour tirer le meilleur parti de son assurance. Avec cette initia-tive, nous rendons accessible un monde de l’assurance qui manque souvent de transparence, et nous aidons l’entrepreneur à répondre

à la question essentielle : quel est mon risque principal, et est-ce que la garantie mise en place est suf-fisante ? Dans le prolongement de ces guides métiers, nous allons réaliser sur le même principe un guide « Gérer la survenance d’un sinistre », qui aidera les entrepre-neurs et artisans, dès lors qu’un sinistre survient, à gérer au mieux les procédures qui en découlent. L’objectif est donc bien d’accom-pagner nos sociétaires tout au long de l’activité de leur entreprise et de la vie du chantier.

comment accompagnez-vous les entreprises qui réalisent des travaux de rénovation thermique et prennent des engagements de performance ?Nous proposons aux sociétaires qui prennent ce type d’engage-ment le contrat Reno Sure, qui couvre « l’erreur thermique » : si la performance prévue n’est pas au rendez-vous, la garantie couvre le remboursement des travaux complémentaires à réaliser pour atteindre les objectifs contractuels. Et nous sommes en train de travail-ler à un nouveau type de contrat qui visera non pas la performance énergétique conventionnelle, mais la consommation réelle. Nous innovons aussi au service d’autres métiers : par exemple la

promotion immobilière, avec la garantie Annulation permis de construire ; les métiers du pho-tovoltaïque, avec un contrat qui couvre à la fois les risques liés à la réalisation des ouvrages mais aussi, en cas de dysfonctionnement, la production électrique pendant le temps de la réparation ; ou encore la construction de maison indi-viduelle, avec la création du Pass CMI, qui couvre à la fois la partie construction et la partie maîtrise d’ouvrage. Il faut souligner d’ail-leurs que ce nouveau contrat est vendu par les trois mutuelles d’as-surance du BTP regroupées au sein de la SGAM BTP (SMABTP, l’Au-xiliaire et la CAM BTP), qui tra-vaillent ensemble à proposer une gamme de produits identiques aux entreprises du secteur.

qu’en est-il des « contrats de progrès » que vous êtes en train de mettre en place ? Nous avons constaté que ce sont souvent les mêmes sociétaires, au fil des années, qui présentent des niveaux élevés de sinistra-lité. Or, nous considérons que ce n’est pas une fatalité. L’idée est de leur proposer de mettre en place une démarche de progrès, dans le cadre du contrat « Cap engage-ment ». Pour les encourager, nous réduisons de 5 % le montant de leurs cotisations. En contrepartie,

les sociétaires s’engagent, avec les outils que nous développons pour les accompagner, à faire un tra-vail d’analyse sur les origines des sinistres, puis à mettre en œuvre les actions correctives qui les aideront à réduire leur sinistra-lité. Avec l’ISUPRA BTP, l’Ins-titut supérieur des risques de l’assurance du BTP, nous avons conçu des formations spécifiques, qui peuvent se dérouler sur le site de l’en-treprise assurée. La phase de test des premiers contrats de progrès est en train de s’ache-ver. Une quarantaine d’entreprises se sont déjà engagées, de manière volontaire, dans la démarche. Notre objectif est de la proposer progressivement à toutes celles qui présentent un niveau élevé de sinis-tralité, quel que soit leur métier. Certes, le disposi-tif est lourd à gérer, mais c’est à nous, assu-reurs de la construction, de proposer à nos sociétaires d’entrer dans cette logique ver-tueuse. Tout le monde est bénéfi-ciaire à terme, car l’amélioration du ratio de sinistralité permet ensuite de réduire le montant des cotisa-tions appelées auprès des socié-taires. Je voudrais citer aussi, dans le même esprit d’accompagnement, un autre service innovant que

créer de la valeurPour nos clients et nos entrePrises

ENTRETIEN avEC ChRISTIaN BaFFy, PRéSIDENT DE La SMaBTP

Les sociétés mutualistes d’assurance du BTP font évoluer leurs produits et services pour mieux accompagner les entreprises du bâtiment. À ces dernières de savoir s’adapter aux mutations de leurs métiers, à commencer par les nouvelles attentes des clients.

g R A n D T É M O I n

11décembre 2012 J b â t i m é t i e r s

nous sommes en train de tester : la médiation. Pour éviter, quand les choses se passent mal à la suite d’un sinistre, d’entrer dans une mécanique judiciaire qui risque d’asphyxier nos entrepreneurs et de coûter cher à la mutuelle, nous proposons de renouer le dialogue autour d’un médiateur, générale-ment un ancien entrepreneur, qui amène les deux parties à s’entendre sur une solution amiable.

avec votre regard à la fois d’assureur, d’entrepreneur et d’ancien président de la FFB, comment les entre-prises du bâtiment doivent-elles s’adapter selon vous à la mutation de leurs métiers ?La première évolution à laquelle les entrepreneurs doivent aujourd’hui s’adapter, à mon sens, c’est celle qui concerne la demande des clients. De plus en plus, nos clients attendent des réponses d’ensem-blier et le mouvement va en s’accé-lérant avec l’approche globale que requièrent les nouvelles exigences de performance thermique. Je n’ai cessé de le dire quand j’étais pré-sident de la FFB et je le répète : les entreprises du bâtiment doivent s’organiser, au sein de leurs propres structures ou en s’asso-ciant avec d’autres, pour fournir ces réponses globales. Plus on enrichit son offre, plus on amé-liore sa valeur ajoutée. Et plus la conjoncture sera difficile, plus il faudra être à l’écoute de nos clients, adapter nos outils de travail et être ima-ginatifs pour répondre à leurs attentes. La grande force d’un entrepre-neur, demain plus encore qu’aujourd’hui, sera de se donner les moyens de faire évoluer son entre-prise. Certes, ce n’est pas facile, car l’habitude est tranquillisante et éco-nomise l’effort. Mais il faut savoir, quand c’est

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nécessaire, se remettre en ques-tion et se demander : demain, qui seront mes clients, qu’est-ce que je vais leur apporter, quel est mon projet d’entreprise ? Se poser de telles questions n’est pas réservé aux grandes entreprises : même si vous n’avez que deux ou trois sala-riés, il est toujours utile de réfléchir au positionnement de votre acti-vité et à la meilleure façon d’abor-der votre marché.

ne s’agit-il pas aussi de s’adapter aux évolutions technologiques ?Bien sûr, et l’un ne va pas sans l’autre : apporter la bonne réponse aux attentes de nos clients implique d’être simultanément en veille sur les évolutions technologiques de nos métiers, mais aussi sur tous les volets – financier, contrac-tuel, maintenance… – qui envi-ronnent les travaux et font par-tie de la réponse. De même, pour enrichir ses offres, pour préserver sa valeur ajoutée, il faut travail-ler sans relâche sur le développe-ment des compétences – en tech-nique mais aussi en conseil et en management de chantier, dès lors qu’on déploie des solutions multi-métiers. Et toutes ces compétences, il faut les faire valider et les valori-ser par les démarches de qualifi-cation, de certification ou encore par des labels comme les Pros de la performance énergétique® ou les Pros de l’accessibilité®. Car ce sont autant de gages qui ras-surent nos clients sur notre capa-cité à bien réaliser leurs projets ! J

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Principal acteur du développement du groupe Baffy – une entreprise de plâtrerie-peinture qui a acquis au fil des années des compétences d’ensemblier –, Christian Baffy a exercé plusieurs mandats nationaux au sein de la FFB avant d’en devenir président en 2002, pour deux mandats successifs. Tout en continuant à diriger son entreprise, il est depuis 2008 président de la SMABTP et président d’immobilière 3F, un acteur majeur de l’habitat social.

gros œuvre/structure

13déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s

béton de chanvre vitrine environnementale pour un hypermarché Alors que les règles professionnelles d’exécution des ouvrages en béton de chanvre viennent d’être acceptées par l’AQC, le nouvel hypermarché de Sens constitue une référence inédite pour ce matériau.

nauguré en octobre dernier, le nouvel hypermarché de Sens (Yonne) est le premier de France

à être construit en partie en béton de chanvre : la partie supérieure de sa façade sud se compose d’un mur en béton de chanvre projeté sur une ossature métallique, avec solivage bois et fond de coffrage en canisse de roseau. Cette façade est d’une épaisseur de 30 cm et d’une sur-face de 300 m2, pour une hauteur variant de 6 à 12 m. Elle a été recou-verte en extérieur d’un enduit de chaux et, en intérieur, d’un mélange composé soit de chaux et chène-votte apparente, soit de terre crue. Les élus locaux ayant conditionné la délivrance du permis de construire à la mise en œuvre d’un volet envi-ronnemental, le maître d’ouvrage, le groupe Schiever (propriétaire de l’enseigne Auchan), a joué le jeu, en choisissant de réaliser l’une des façades en béton de chanvre projeté. Il a répondu au souhait conjoint de la Chambre d’agriculture et de la Chambre de commerce de l’Yonne

de donner une vitrine à cet éco-matériau, première étape au déve-loppement de toute une filière locale.

ProPriétés MultiPlesL’entreprise de maçonnerie et entreprise générale Gremy, qui emploie une vingtaine de per-sonnes à Collemiers (Yonne), a pris en charge la réalisation de ce chan-tier pilote. Pour sa dirigeante Del-phine Gremy, l’intérêt et le poten-tiel du béton de chanvre ne font pas de doute : « C’est un matériau qui assure une parfaite isolation thermique grâce à ses propriétés isolantes intrinsèques et à la tech-nique de projection qui supprime tout raccord ou joint. Il régule l’hu-midité ambiante, en captant ou en redistribuant la vapeur d’eau qui le traverse. C’est aussi un fongi-cide naturel, antirongeurs. Enfin, le chanvre présente un bilan car-bone négatif, car sa production absorbe plus de CO2 qu’elle n’en produit, et le matériau est 100 %

recyclable en fin de vie. » Le chan-tier de l’hypermarché de Sens a été réalisé par des compagnons for-més à la mise en œuvre du béton de chanvre, conformément aux règles professionnelles : prépara-tion de la structure de remplis-sage (ossature métallique), réalisa-tion du solivage bois intermédiaire pour recevoir les canisses de roseau en fond de coffrage, pose des cadres pour les incorporations des portes et fenêtres, avant de procéder à la projection de 80 m3 de béton de chanvre. Pour assurer la sécurité des salariés, cette opération a exigé le strict respect des règles de travail en hauteur, dans la mesure où la projection a été effectuée en porte-à-faux du bardage, depuis un poste situé de 6 à 12 m de hauteur.

rèGles ProFessionnellesPortées par l’association Construire en Chanvre, les règles profession-nelles d’exécution des ouvrages en béton de chanvre ont été accep-tées en juillet 2012 par la Commis-sion Prévention Produits (C2P) de l’Agence Qualité Construc-tion (AQC). Ce qui permet désormais de les assurer au même titre qu’une technique courante, et ouvre en particulier de nou-velles perspectives pour le mar-ché de la maison individuelle. Les obstacles semblent plus impor-tants pour les ERP comme l’hy-permarché de Sens. En l’absence de tout classement du matériau, le groupe Schiever a dû finan-cer en effet la réalisation de plu-sieurs Atex(1) et d’essais au feu exigés par le bureau de contrôle : des coûts importants qui ne sont pas à la portée de tous les maîtres d’ouvrage. Ajoutons, parmi les contraintes du béton de chanvre, une durée de séchage de l’ordre de deux mois avant de pouvoir réali-ser les enduits. L’essor de la filière semble donc lié à des classements du matériau mutualisés et mis à la disposition de tous, en fonction des différents procédés construc-tifs, et sans doute à une préfabri-cation de briques ou prémurs qui affranchirait les maîtres d’ouvrage des contraintes associées au cli-mat et à la durée des chantiers. J (1) Appréciation technique d’expérimen-tation, procédure d’évaluation délivrée par le CSTB.

Pour en savoir Plus

uMGO-FFB (union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

i1  la ProjecTIon DU BéTon depuis un poste situé de 6 à 12 m de hauteur a nécessité le strict respect des règles de sécurité en vigueur. 

2  avec sa FaçaDe en BéTon  De cHanvre ProjeTé, l’hypermarché  de sens constitue une vitrine pour la filière locale.

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En enfermant un isolant et une lame d’air, son double mur béton confère à cette maison individuelle une inertie hors pair. Un système expérimental, développé par un entrepreneur des Côtes-d’Armor, qui montre la contribution que la maçonnerie peut apporter pour atteindre les exigences de la RT 2012.

our chauffer cette maison de 265 m2 actuellement en construction en Bre-

tagne, la facture énergétique ne devrait pas excéder, selon l’étude thermique du projet, 400 euros par an. Comment une telle per-formance pourra-t-elle être obte-nue ? Grâce notamment à un pro-cédé innovant de mur de 40 cm d’épaisseur, composé d’un voile intérieur en béton de 15 cm, de 14 cm d’isolant d’une résistance thermique de 6,10, d’une lame d’air de 2 cm et d’un second voile de parement extérieur en béton de 9 cm. Cette maison indivi-

duelle est construite par Catros Entreprise, une entreprise fami-liale de maçonnerie qui existe depuis 1937, emploie une dou-zaine de personnes à Lamballe dans les Côtes-d’Armor, et exerce

oPtiMiser les PerForMances therMiques duBeton

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B â t i M é t i e r s J déceMBre 201214

son activité à 80 % dans le loge-ment social, à 15 % dans les bâti-ments industriels et à 5 % dans la maison individuelle. « Cette réali-sation, menée à titre expérimen-tal, traduit avant tout notre vision de la maçonnerie, explique Bruno Catros, dirigeant de l’entreprise. Nous pensons en effet que notre métier doit arrêter de laisser filer ses savoir-faire vers des métiers spécialisés comme les façadiers ou les dallagistes, ce qui risque à terme de réduire notre marché à la réalisation des soubassements. Ce mur de conception innovante rappelle que la maçonnerie a un rôle à jouer dans la performance thermique des bâtiments, et qu’elle peut acquérir avec ce type de système une nouvelle valeur ajoutée. » Lancé en 2010, le projet a fait l’objet d’une étude béton armé, pour le dimensionnement des murs et d’une étude thermique, qui a fait état de performances dépassant très largement les exi-gences de la RT 2005, en vigueur à l’époque. Les points forts de ce procédé constructif lui permet-tront probablement de satis-faire aux nouveaux critères de la RT 2012, comme devra le confir-

mer une nouvelle étude ther-mique actuellement en cours. Le procédé s’appuie en effet sur un système d’isolation par l’exté-rieur, ce qui supprime quasiment les ponts thermiques, même avec une partie de la maison en porte-à-faux. D’autre part, le double mur en béton apporte à la maison une forte inertie, qui minimisera sa consommation énergétique – seul un chauffage d’appoint devrait être nécessaire deux à trois semaines par an – et assurera une tiédeur en hiver et un grand confort en été. La maison sera par ailleurs équipée d’un système de VMC double flux à récupération de calories. Enfin, la lame d’air de 20 mm située entre le pare-

ment extérieur et l’isolant, obte-nue grâce à un panneau en maté-riau biodégradable en quelques mois, a pour fonction d’éviter le déphasage du mur. Autrement dit, la circulation d’air garantit l’ho-mogénéité de son comportement dans le temps, que les zones du mur soient exposées au soleil ou maintenues à l’ombre, ce qui sup-prime le risque de désordres liés à l’humidité.

une Mise en œuvre MinutieuseLa mise en œuvre de ce pro-cédé constructif reste tradition-nelle. Elle s’adresse aux entre-prises maîtrisant le béton banché, ce qui implique notamment un

toutes les exiGences du Procédé résident dans les Phases

PréalaBles au coulaGe. Bruno CATroS, dirigeAnT de CATroS enTrePriSe

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gROS œuvRE/STRuCTuRE

déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s

calepinage des murs et une rota-tion des banches, pour antici-per les problèmes de cotes blo-quées. Catros Entreprise a pris le parti d’effectuer le coulage en une seule fois, ce qui exige un enchaî-nement méticuleux des opéra-tions successives : mise en place de la banche intérieure, pose des armatures, pose du panneau iso-lant contre les armatures en utili-sant des distanceurs, pose du pan-neau biodégradable (pour créer la lame d’air de 20 mm), pose des armatures du parement exté-rieur, avec un nouvel emploi de distanceurs, puis fermeture de la banche. « Toutes les exigences du procédé résident dans ces phases préalables au coulage, commente

Bruno Catros. En effet, les joints périphériques étanches doivent être irréprochables, pour ne pas que de la laitance passe entre deux panneaux, ce qui créerait une dis-continuité de l’isolation et donc un pont thermique. » Il faut faire en sorte que l’isolant ne bouge pas d’un iota pendant le coulage des deux voiles de part et d’autre du panneau, ce qui peut être obtenu grâce à une utilisation rigoureuse des distanceurs. Attention à percer l’isolant du dia-mètre précis de ces tiges métal-liques, pour ne pas créer d’espace, et à utiliser des distanceurs de nouvelle génération en acier syn-thétique, un matériau composite qui est six fois moins conducteur

Pour en savoir Plus

uMGO-FFB (union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

que l’acier, ce qui réduit d’autant les ponts thermiques qui peuvent naître du perçage de l’isolant. Ajoutons que les essais intermé-diaires de perméabilité à l’air réa-lisés juste après le clos et le couvert se sont révélés tout à fait concluants (0,30 m3/h.m2). Autre élément critique à surveiller, la mise en place des mannequins de réservation pour les ouver-tures, qui mesurent 40 cm de large et peuvent avoir tendance à glis-ser pendant le coulage en raison de leur poids : il faut les maintenir avec des aimants puissants. Enfin, le procédé mis en œuvre intègre aussi une cloison de doublage de 25 cm, pour pouvoir faire circu-ler toutes les gaines techniques.

Un choix qui est justifié, en mai-son individuelle, par la volonté de ne pas créer de point faible dans le béton et de pouvoir effectuer des travaux évolutifs et reconfigurer les réseaux sans toucher au bâti. Pour Bruno Catros, ce type de procédé pourrait trouver de nom-breuses applications non seu-lement en maison individuelle, mais aussi en logement collectif, en contribuant à assurer une tem-pérature de confort, et dans les bâtiments industriels. Selon l’en-trepreneur, une réflexion pour-rait être menée avec les industriels afin de trouver des solutions pour simplifier la mise en œuvre et faire baisser le coût encore élevé. « On peut penser à des marquages sur les isolants et à un accrois-sement de leurs performances qui en réduirait l’épaisseur, afin de limiter l’épaisseur globale des murs pour ne pas grever la sur-face habitable. Les hautes perfor-mances thermiques de ce procédé pourraient alors bénéficier à une large typologie de bâtiments. » J

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1  le MUr InnovanT mis en œuvre sur cette maison individuelle rappelle que  la maçonnerie peut acquérir  une nouvelle valeur ajoutée en matière de performance thermique.

2  composition du double  mur béton.

3  vUe De DessoUs :  la lame d’air située entre  le parement extérieur et l’isolant, obtenue grâce à un panneau  en matériau biodégradable, garantit l’homogénéité du comportement du mur  dans le temps. 

4  le panneau isolant est posé  à l’aide de distanceurs,  afin d’éviter qu’il ne bouge  lors du coulage des voiles.2

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Isolant 14 cmvoile extérieur

9 cm

voile intérieur 15 cm

Lame d’air 2 cm

IntérieurExtérieur

gROS œuvRE/STRuCTuRE

17déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s

construction bois application réussie dans le monde agricole La construction bois a parfaitement répondu à la problématique d’une grande exploitation, grâce à une bonne répartition de la préfabrication entre le fournisseur de lamellé-collé et l’entreprise, à un outil de production performant et à la planification des approvisionnements.

c ’est le plus grand bâtiment en bois de toute ma car-

rière », assure Joël Chabrun, pré-sident de l’entreprise du même nom implantée à Montsûrs (Mayenne), qui a pris en charge la construction d’un projet agri-cole à l’échelle effectivement peu commune. Cette entreprise fami-liale de construction bois, dont il représente la quatrième géné-ration, emploie une trentaine de personnes et réalise 50 % de son chiffre d’affaires avec les bâti-ments agricoles, l’autre moitié de l’activité étant répartie entre les bâtiments industriels, la maison à ossature bois et la menuiserie. Réalisé à Coulans-sur-Gée, dans la Sarthe, et réceptionné en octobre dernier à l’issue de près d’un an de travaux, le chantier concernait la reconstruction complète d’une exploitation spécialisée dans l’éle-vage, suite à une expropriation liée à la future ligne ferroviaire à grande vitesse Le Mans-Rennes. D’où l’échelle exceptionnelle : au bâtiment principal de 4 100 m2, abritant les vaches laitières et allai-tantes, s’ajoutent un bâtiment de

1 200 m2 dédié aux taurillons et au stockage de paille, et un troisième de 500 m2 destiné au matériel. À l’exception des fondations en maçonnerie, l’ensemble est entiè-rement composé d’une charpente traditionnelle en bois. Ont été mis en œuvre 360 m3 de ce matériau, répartis en 208 m3 d’épicéa (dont 103 m3 de lamellé-collé), 38 m3 de bardage bois, 16 m3 de poteaux en chêne, auxquels il faut ajou-ter 1 300 m2 de panneaux OSB, notamment pour les planchers. Un matériau qui peut aller de pair avec des équipements tech-niques innovants, comme le montre la présence d’un circuit de séchage en grange, qui permet de faire sécher l’herbe verte dans des fosses en propulsant par le sol de l’air chauffé, aspiré ensuite au niveau du toit.

loGistique et Moyens de levaGePour Joël Chabrun, le princi-pal défi du chantier résidait dans son organisation. Après la défi-nition du projet par l’architecte (Christophe Logéat, du cabinet

Agriplan de Vern-sur-Seiche, en Ille-et-Vilaine), les tâches ont été clairement réparties. Les plans d’implantation et le calcul des descentes de charges ont été réali-sés par le fournisseur de lamellé-collé, qui a livré directement les grandes poutres « bananes » (jusqu’à 16 m de portée) sur le chantier. L’entreprise Chabrun a pris entièrement en charge toute la partie charpente tradition-nelle. « Nous avons préfabriqué non seulement les poteaux en chêne, mais également 130 m3 de pannes et contreventements, pré-cise le chef d’entreprise. De tels volumes ont pu être produits en temps et en heure grâce à notre bureau d’études interne, à l’infor-matisation de notre outil de pro-duction et au robot de taille dont nous sommes équipés depuis quatre ans. » Toute la difficulté a ensuite consisté à planifier l’ap-provisionnement du chantier – une dizaine de camions semi-remorques uniquement pour le bois, et six pour les plaques de toi-ture – et à mobiliser les moyens de levage de l’entreprise Chabrun, à

savoir trois grues et cinq nacelles élévatrices, pour pouvoir assem-bler la charpente dans le respect des délais et en assurant la sécu-rité du personnel.Ce vaste bâtiment illustre la légi-timité du bois pour la construc-tion de bâtiments à voca-tion agricole. Non seulement le lamellé-collé permet de fabriquer des poutres de très grande por-tée, mais ce matériau ne deman-dera aucun entretien particulier dans le temps et sera protégé des attaques acides liées à l’exploita-tion du bétail, puisque les poteaux sont scellés dans un muret en béton qui les isole du sol. Enfin, sur le plan environnemental, outre son bilan carbone avanta-geux, ce matériau peut être pris en compte dans les critères d’attribu-tion d’une marque ou d’un label de type agriculture biologique. J

Pour en savoir Plus

FFB-cMB (Fédération française du bâtiment charpente, menuiserie, parquet), tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr

clés De la réUssITe De ce cHanTIer de bâtiment agricole aux dimensions hors normes : un matériau aux propriétés remarquables et une organisation sans faille.

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gros œuvre/structure

19décembre 2012 J b â t i m é t i e r s

béton la norme nF en 206-1 s’adapte aux évolutions du marché Additions, bétons d’ingénierie, granulats recyclés, classes d’exposition, informations producteur/utilisateur… La révision de l’annexe nationale de la norme NF EN 206-1 offre de nouvelles possibilités aux utilisateurs de béton assurant de garantir les performances attendues.

P ar souci d’anticipation des changements attendus

dans la nouvelle norme euro-péenne, la Commission de nor-malisation française sur le béton a engagé une révision de l’an-nexe nationale de la norme NF EN 206-1 « Béton », afin que la nouvelle norme euro-péenne et son annexe natio-nale forment, le moment venu, un ensemble cohérent. L’an-nexe nationale révisée intro-duit un premier changement qui concerne l’utilisation des additions, à savoir les compo-sés qui se substituent au ciment pour remplir la fonction de liant hydraulique. D’une part, il est désormais possible d’utili-ser le métakaolin. D’autre part, l’utilisation du laitier de haut fourneau est élargie : ce com-posé, présent dans les ciments CEM III, est dans tous les cas considéré comme un liant équi-valent, et peut, à ce titre, être

incorporé au béton au niveau de la centrale à béton, à condi-tion de respecter un taux de substitution de 30 % maximum dans le cas d’un mélange avec un ciment CEM I, et de 20 % si le mélange s’effectue avec un ciment CEM II/A. Autre nouvelle disposition, l’annexe nationale fait une place au gra-nulat recyclé, déjà reconnu dans la norme européenne. En stipu-lant que le granulat utilisé doit être conforme à la norme en vigueur, la norme béton révisée ouvre donc mécaniquement la porte au granulat recyclé, mais en limitant le taux de substitu-tion autorisé, en fonction des classes d’exposition et de la qua-lité de ce granulat recyclé. Il y a également du changement concernant les classes d’exposi-tion. Jusqu’à présent, les bétons relevant des zones de gel/dégel plus ou moins sévères – classes d’exposition XF2, XF3 et XF4 –

étaient tenus de compor-ter 4 % d’air entraîné, réparti de manière homogène dans le matériau pour pouvoir absor-ber les variations du volume de l’eau sous l’effet du gel/dégel. La Commission de normalisa-tion a considéré que la réponse, en termes de formulation pour répondre à ce type d’agressions climatiques (XF2), pouvait être autre (XD3).

inForMation Producteur/utilisateur et Béton d’inGénierieAutre modification importante : dans la partie « livraison du béton frais », l’annexe nationale intègre désormais les éléments du protocole d’accord signé par la profession (UMGO-FFB, EGF-BTP et FNTP) et les producteurs (SNBPE) en 2009. Ainsi, le producteur est tenu de transmettre à l’utilisa-teur un ensemble d’informa-

tions concernant le béton livré. Tout changement opéré dans la formulation du béton pour les ouvrages sensibles (catégorie C du NF DTU 21) – au niveau, par exemple, du granulat, du ciment ou des adjuvants… – doit être transmis au préalable à l’utilisateur, qui doit donner son accord.Enfin, la révision introduit la possibilité de mettre en œuvre une nouvelle catégorie de bétons, comportant de 30 à 50 % de laitier de haut four-neau, à condition de respecter certaines contraintes. Appelés bétons d’ingénierie, ces bétons doivent faire l’objet d’une étude préliminaire et d’un accord préalable entre le maître d’ou-vrage, le producteur du béton et l’entreprise. Si leur utilisa-tion peut être intéressante sur les plans économique et tech-nique, il faut cependant prendre garde aux problèmes qu’ils peuvent poser au jeune âge et au fait qu’ils peuvent modifier les durées de cure et, dès lors, les habitudes de chantier (ralentis-sement des cadences de coffrage et de décoffrage). Les bétons d’ingénierie sont donc réser-vés à certains types d’ouvrage, à l’appréciation du maître d’ou-vrage, du producteur et de l’en-treprise de gros œuvre. À compter de l’automne 2012 et pendant toute l’année 2013, l’UMGO-FFB, le SNBPE et la FNTP viendront au devant des professionnels du gros œuvre pour animer des réunions loca-lement et les informer des chan-gements apportés par la nou-velle annexe nationale de la norme. J

Pour en savoir Plus

uMGO-FFB (union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

Classe d’exposition

Type de granulat recyclé X0 XC1, XC2 XC3, XC4, XF1, autres classes XD1, XS1 d’exposition

Gravillon de Type 1 60 30 20 0 (1)

Gravillon de Type 2 40 15 (1) 0 (1) 0 (1)

Gravillon de Type 3 30 5 0 0

Sable 30 0 0 0

TaUx De sUBsTITUTIon Par TyPe De granUlaT recyclé

(1) Pour les bétons de chaussées, un taux de substitution de 20 % est autorisé pour les gravillons provenant de la déconstruction des couches de base et de roulement des chaussées routières ou aéroportuaires et dont la traçabilité est assurée. Les gravillons recyclés de Types 2 et 3, ainsi que les sables recyclés ne peuvent être utilisés que pour des bétons de résistances inférieures ou égales à C25/30.

bilan carbone un nouvel enjeu pour les entreprises de gros œuvre

l e bilan carbone – autrement dit la quantité de gaz à effet

de serre émis par une entreprise ou par une activité – est appelé à devenir un critère de sélection et de compétitivité pour les entre-prises, car il reflète leur impact sur le réchauffement climatique.

Pour sensibiliser les entreprises du gros œuvre à cet aspect de leur activité, l’UMGO-FFB a demandé à un cabinet spécialisé d’analyser le bilan carbone d’un échantillon représentatif de six entreprises de maçonnerie. Mathieu Klotz, diri-geant de Klotz Construction, une entreprise de maçonnerie et gros œuvre de 15 salariés implantée à Sundhouse (Bas-Rhin), se féli-cite d’avoir participé au test, qui ne lui a pris qu’une demi-jour-née de compilation de ses appro-visionnements. « Ce bilan nous a permis d’évaluer nos princi-paux postes d’émission de gaz à effet de serre et d’identifier ou de confirmer des axes de pro-grès, comme le traitement des déchets et des matériaux en fin de vie, ou le transport des per-

sonnes et des marchandises. Cette démarche est aujourd’hui engagée dans notre entreprise. » Par exemple, le covoiturage, les stages d’éco-conduite et l’acqui-sition le moment venu d’engins moins consommateurs d’éner-gie permettent non seulement de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de réduire la consommation et donc les coûts de l’entreprise. Il est à noter que le bilan carbone « entreprise » ne prend pas en compte la construc-tion du bâtiment construit. Un bilan carbone « bâtiment » per-met aux maîtres d’ouvrage de tra-vailler à l’échelle du bâtiment.

réduire l’iMPact des Matériaux entrantsPour réduire le poste le plus émis-sif de gaz à effet de serre, celui des matériaux entrants, à savoir l’énergie nécessaire à la fabrica-tion des matériaux – béton, aciers, ciments… – plusieurs pistes se dessinent : « Il est dès aujourd’hui possible d’agir sur ce poste en sélectionnant les fournisseurs les plus proches possible du chan-tier pour réduire le poste trans-port, argumente Pascal Michaud, responsable de l’agence Nièvre de C3B (filiale de VINCI Construc-tion), une entreprise de plus de 200 salariés également partie pre-nante du test. Le maillage serré du territoire par les fournisseurs de la filière minérale le permet. » Une réflexion peut aussi être menée pour l’emploi de produits

de nouvelle génération, notam-ment les ciments « verts », qui sont plus vertueux pour l’environne-

ment, à condition qu’ils ne repré-sentent pas un surcoût prohibitif et qu’ils présentent des perfor-mances équivalentes aux produits conventionnels. « La question du bilan carbone est encore nou-velle pour les entreprises de gros œuvre, mais ce critère com-mence à apparaître dans certains appels d’offres qui demandent un bilan carbone pour un chan-tier précis, ajoute Pascal Michaud. Nous devons nous préparer à ce qui deviendra une obliga-tion réglementaire. » Ce premier test devrait permettre d’alimen-ter les travaux de la Commis-sion Environnement Construc-tion durable (CECD) de la FFB, qui visent à élaborer un outil simplifié d’évaluation des émis-sions de gaz à effet de serre pour les entreprises de bâtiment. J

Pour en savoir Plus

uMGO-FFB (union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

B â t i M é t i e r s J déceMBre 201220

gROS œuvRE/STRuCTuRE

carnet de chantier : bien mettre en œuvre prédalles et prédalles suspendues  Plus de 9 millions de m2 de prédalles, qu’elles soient sur appuis ou suspendues, sont mises en œuvre chaque année en France pour la réalisation de planchers. Il s’agit d’une technique éprouvée et fiable, mais la réussite des ouvrages exige une parfaite coordination entre les différents acteurs du chantier – fabricant, bureau d’études, entreprise – ainsi que le respect des règles de l’art. Dans le cadre du PRDM de la Fédération française du bâtiment et pour rappeler aussi simplement que possible, principalement au personnel de chantier, les bonnes pratiques les plus importantes, l’UMGO-FFB, EGF-BTP, le CERIB et la FIB ont édité un carnet de chantier Plancher à prédalles qui traite essentiellement du stockage, de la sécurité, de la manutention et de la mise en œuvre des prédalles, sur appuis ou suspendues. Cette publication vient compléter la collection qui regroupe déjà le guide Qualiprédal, les recommandations professionnelles concernant les planchers à prédalles suspendues avec boîtes d’attente, le guide d’application de ces recommandations professionnelles et les affiches traitant de ce sujet. Ce carnet de chantier, qui peut être obtenu auprès des fédérations départementales, est complété par un film documentaire Prédalles suspendues : mise en place de boîtes d’attentes, disponible sur www.umgo.ffbatiment.fr.Pour en savoir plusUMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

ce Bilan nous a PerMis de conFirMer des axes de ProGrès, coMMe le traiteMent des déchets et des

Matériaux en Fin de vie. MAThieu KloTz, dirigeAnT de KloTz ConSTruCTion à SundhouSe (BAS-rhin)

la question du Bilan carBone est encore nouvelle, Mais deviendra

une oBliGation réGleMentaire. PASCAl MiChAud, reSPonSABle de l’AgenCe nièvre de C3B

Réalisé à l’initiative de l’UMGO-FFB, un test a permis d’évaluer le bilan carbone de six entreprises de gros œuvre et de dégager des axes de progrès, pour réduire à la fois leurs émissions de gaz à effet de serre et leurs coûts.

EnvElOppE

déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s 23

enduits sur terre crue enfin des règles professionnelles !Transmis de génération en génération, les savoir-faire liés à la mise en œuvre des enduits sur terre crue sont désormais formalisés dans des règles professionnelles.

evenues rares aujour-d’hui, la construction en terre crue et l’utilisa-

tion de la terre dans la construc-tion ont longtemps prévalu, avant que se développent les techniques et les matériaux modernes. Selon un recensement de 1980, près de 2 millions de logements seraient bâtis en France selon ces procé-dés, qui connaissent d’impor-tantes variations selon les régions : pisé en Rhône-Alpes, Auvergne et Limousin ; bauge en Bretagne et Normandie ; torchis en Nor-mandie et en Lorraine ; adobe en Aquitaine et Midi-Pyrénées ; sans oublier l’utilisation tradition-nelle et générale de la terre dans les maçonneries de pierre. En rénovation, il arrive donc très fré-quemment que les maçons et les façadiers soient amenés à refaire ou à ré-enduire ce type d’ouvrage. Jusqu’alors, ils ne disposaient pas de règles de l’art écrites et ne pouvaient s’appuyer que sur leur expérience, certaines études par-

tielles ou la documenta-tion des fabricants. C’est ainsi que, depuis l’après-guerre, s’étaient répan-dues de mauvaises pra-tiques consistant par exemple à transpo-

donc un vrai motif de satisfac-tion. » La démarche a été menée, entre autres, par l’ensemble des organisations professionnelles, en association avec le réseau Écobâ-tir, dans le rôle de maître d’œuvre du projet, de l’École nationale des travaux publics d’État (ENTPE), qui a permis d’établir les bases scientifiques des essais. Tout au long de l’année 2008, région par région, quelque 80 profession-nels ont confronté expérience et savoir-faire, et sont parvenus à un consensus sur les définitions (pro-cédés et composants) et sur un cadre pour l’exécution des chan-tiers. Au cœur des règles profession-nelles, ce cadre repose pour l’es-sentiel sur la réalisation d’une étude préalable et de deux types d’essais sur échantillons. Les pre-miers sont destinés à valider le dosage en liant des mortiers pour assurer la non-fissuration de l’en-duit et sa bonne adhérence à la paroi ; les seconds portent sur la résistance de l’enduit au décolle-ment. Intégrées à la publication semestrielle de la C2P(2) en juil-let dernier, donc applicables, ces règles professionnelles ouvrent le chantier de la formation. Celle-ci s’effectuera par validation des acquis de l’expérience (VAE) pour les professionnels déjà nombreux maîtrisant l’exécution des enduits à la chaux, ou via un dispositif plus traditionnel dont la mise en place mobilisait les organisations professionnelles dès la rentrée. J

(1) Les Règles professionnelles pour la mise en œuvre des enduits sur supports composés de terre crue sont téléchar-geables sur les sites des partenaires depuis octobre dernier et, en version papier, auprès de SEBTP (www.sebtp.com).(2) Commission Prévention Produits.

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Pour en savoir Plus

•uNEEF-FFB (union nationale des entrepreneurs d’enduits de façade), tél. : 01 40 69 51 69 •uMGO-FFB (union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

la PUBlIcaTIon Des règles ProFessIonnelles, fruit d’un travail de longue haleine avec notamment près  de 80  professionnels de toute la France, est un vrai motif  de satisfaction. 

ser des usages de la construction neuve en employant des liants industriels imperméables – tel le ciment – pour la fabrication des enduits. Conséquence, l’humidité restait bloquée dans les bâtiments au détriment de leur confort et entraînait désagrégation et fissu-ration du matériau des parois.En 2007, lorsque s’est réunie la commission chargée de la révi-sion du NF DTU 26.1 « Travaux d’enduits de mortiers », il avait donc été prévu d’y traiter égale-ment des enduits sur terre crue. Finalement, la commission a dû

y renoncer, vu la place excessive que ce chapitre risquait d’occuper dans le document. Des règles pro-fessionnelles ont aussitôt été mises en chantier par la FFB pour per-mettre aux professionnels d’as-surer leurs ouvrages et de pour-suivre leur activité. « Ces règles, comme leur élaboration, ne relèvent pas tout à fait du schéma classique, explique Nicolas Meu-nier, responsable de l’entreprise éponyme établie dans la Loire, qui a pris part à leur rédaction. En effet, il ne pouvait être question de normer un matériau comme la terre pour définir une « recette ». L’aboutissement du projet(1), qui a bénéficié de tout le soutien nécessaire de la Fédération, est

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ces rèGles, coMMe leur élaBoration, ne relèvent

Pas tout à Fait du schéMa classique.

niColAS Meunier, dirigeAnT de l’enTrePriSe niColAS Meunier (loire)

ans la construction en ossature bois comme dans la construction tra-

ditionnelle, la recherche d’une meilleure performance thermique conduit aujourd’hui à prendre en compte l’ensemble des facteurs contribuant à l’efficacité de l’iso-lation. C’est le cas de l’étanchéité à l’air de l’enveloppe et de la maî-trise des transferts d’humidité, déterminants pour l’efficacité de l’isolant et le confort de l’habita-tion, mais aussi pour la pérennité du bâti. En effet, une conception ou une mise en œuvre inadéquate peuvent générer d’importants phénomènes de condensation

ossature Bois les connaissances scientiFiques ProGressent

à l’intérieur de la paroi, jusqu’à provoquer le pourrissement et la ruine de la structure. Pour prévenir ces risques, les profes-sionnels s’appuient sur deux prescriptions du NF DTU 31.2 « Construction de maisons et bâti-ments à ossature bois ». La pre-mière concerne la mise en place d’un pare-vapeur continu, assu-rant l’imperméabilité à l’air de l’enveloppe et limitant les trans-ferts de vapeur d’eau de l’inté-rieur de l’habitation vers la paroi. La seconde règle, dite des 2/3 – 1/3, consiste à placer deux tiers de l’iso-lant en face extérieure du pare-vapeur (à l’intérieur de l’ossature

d

B â t i M é t i e r s J déceMBre 201224

Une étude commandée au CSTB permet d’améliorer la connaissance des transferts de vapeur d’eau dans les ossatures en bois. Synthèse des principales conclusions.

bois) et un tiers entre le pare-vapeur et le support du parement intérieur. Or le premier principe se trouve aujourd’hui remis en question, notamment parce que les panneaux de contrevente-ment en OSB(2) placés côté exté-rieur peuvent présenter une forte valeur de résistance au passage de la vapeur d’eau, autrement dit retenir l’humidité dans la paroi.

donner à la ProFession des Bases scientiFiquesC’est dans ce contexte, avec l’ob-jectif de donner à la profession les bases scientifiques qui lui manquent et lui permettent d’aller

vers des marchés plus importants et des bâtiments plus complexes, que le Codifab(3), auquel sont affi-liées les organisations profession-nelles, et la DHUP(4) ont com-mandé au CSTB une étude sur le transfert de la vapeur d’eau dans les parois à ossature bois. Réalisée à l’aide du logiciel Wufi, cette étude, dont les résultats ont été présentés en février 2012, a consisté à simu-ler numériquement le compor-tement hygrométrique de quatre configurations de parois en ossa-ture bois : panneau de contreven-tement situé côté extérieur et iso-lant intégré dans l’ossature bois (configuration la plus répan-due sur le marché) ; panneau de contreventement situé côté exté-rieur, 2/3 d’isolant intégré à l’ossa-ture bois, 1/3 d’isolant placé entre le pare-vapeur et le parement inté-rieur (conforme à la règle 2/3 – 1/3 admise par le NF DTU) ; pan-neau de contreventement situé côté intérieur entre deux couches d’isolant avec ajout d’une isola-tion du côté extérieur ; panneau de contreventement placé côté intérieur avec une unique isola-tion côté extérieur. Chacune de ces configurations a été testée pour quatre zones climatiques : Nancy, Brest, Nice et La Pesse.

«Depuisqu’aétéintroduitleprincipedupare-vapeurintérieur,laconnaissancedestransfertsdevapeurd’eaudanslesparoisabeaucoupprogressé.Lareprésentationstatiquedesphénomènesdecondensation(diagrammedeGlaser)acédélaplaceàunereprésentation

dynamiqueprenantencomptelaporositédesmatériaux,leurcapacitédestockageetderestitutiondel’humidité…Onapuainsiconstaterque,danscertainesconditions,laparoipeutrégulernaturellementsontauxd’humidité.Cettenouvelledonneneremetpasencauselefonctionnement

satisfaisantdesparoisavecpare-vapeur,maispermetdeconcevoirdesconfigurationsdeparoisouvertesparticulièrementsaines,carséchanttrèsrapidement,cequilesprotègedesdommagespouvantêtreprovoquéspardespénétrationsaccidentelles.»

Hubert Fèvre, chargé de projet, bureau d’études structures bois Gaujard Technologie Scop

« Une représentation dynamiqUe »

25déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s

EnvElOppE

Pour en savoir Plus

FFB-cMP (Fédération française du bâtiment charpente, menuiserie, parquets), tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr

«Lesentreprisess’efforcentdesuivrelarègleduNFDTUenempêchanttouttransfertdevapeurd’eaudanslesparois,parlamiseenplaced’unpare-vapeur.Malgrécela,l’humiditédesparoispeutprovenird’autressources,ettoutelaquestionestdeleurpermettredesécher.Surcepoint,l’inconvénientdelaconfigurationclassique

–pare-vapeurintégralcôtéintérieur,panneaudecontreventementenOSBcôtéextérieur–c’estquel’OSBn’estpastrèsperméableàlavapeurd’eauetrisqued’entraîneruneaccumulationd’humiditédanslaparoi.C’estlàquelesentreprisesattendentuneévolutionduNFDTUetqu’ellesexpérimententdenouvellesformules:

soitdespanneauxdecontreventementbeaucoupplusperméablesàlavapeurd’eauqueceuxenOSB,soitdesfreinsvapeurditshygrovariables(dontlavaleurSdvarieavecletauxd’humidité).Uneautrestratégieconsisteàplacerlepanneaudecontreventement(typeOSB)côtéintérieur,commecelasepratiqueenAllemagne

etenSuisse,desortequ’ilprotègelaparoi.D’unefaçongénérale,nousattironsl’attentiondesentreprisessurlanécessitédenepasfaireobstacledanslaparoiautransfertdevapeurd’eau,etsurl’intérêtdesconfigurationsdontlesélémentsprésententdesvaleursdeSddeplusenplusouvertesdel’intérieurversl’extérieur.»

Marc Delorme, ingénieur thermicien, en charge du programme éco-bois + (Inter Forêt-Bois 42)

« vers des valeUrs sd de plUs en plUs oUvertes de l’intérieUr vers l’extérieUr »

PrinciPaux enseiGneMentsDes nombreux enseignements de cette étude, on retiendra tout d’abord la reconnaissance des propriétés pare-vapeur de l’en-semble des constituants de la paroi, et la nécessité de respec-ter une valeur dégressive de leur coefficient de perméabilité à la vapeur d’eau (Sd) de l’intérieur vers l’extérieur. Plus précisément, l’étude préconise de respecter un rapport d’au moins 1 à 5 entre le Sd du voile de contrevente-ment, côté extérieur, et celui du pare-vapeur, côté intérieur (ce qui nécessitera que les fabricants éta-

blissent et publient la valeur Sd des maté-riaux). À noter égale-ment, la validation de la règle des 2/3 – 1/3. Autre enseignement d’importance : dans certaines conditions, la paroi se révéle-rait capable de réguler naturelle-ment son humidité en l’absence de pare-vapeur (sans que cela remette en cause la nécessité de l’imperméabilité à l’air de l’enve-loppe). Il se confirme enfin dans tous les cas qu’une fuite locali-sée (déchirure du pare-vapeur ou non-recouvrement des lés

sur quelques milli-mètres) entraîne un doublement de la teneur en eau du panneau de contre-ventement, et se révèle plus domma-geable pour la struc-ture qu’une absence

de pare-vapeur.Conjuguées à celles d’autres tra-vaux en cours, les conclusions de cette étude contribueront à la révision de fond du NF DTU 31.2, lancée début 2011, au lende-main de son harmonisation avec les normes européennes (plan Inea). J

(1) Institut technologique FCBA (Forêt Cel-lulose Bois-Construction Ameublement).(2) OSB (oriented strand board) ou pan-neaux de particules orientées, composés de lamelles de bois orientées dans des direc-tions spécifiques et encollées en plusieurs couches croisées. (3) Comité professionnel de développement des industries françaises de l’ameublement et du bois.(4) Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages, rattachée au ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.

L’utilité du pare- vapeur est confirmée.

La pratique des 2/3 -1/3 est validée scientifiquement.

La paroi régule naturellement son humidité, même sans pare-vapeur dans certaines conditions.

La rupture localisée de la continuité du pare-vapeur est le cas de figure le plus dommageable.

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3

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les 4 PrinciPaux enseiGneMents

de l’étude

1  et  2  PoUr êTre eFFIcace, le pare-vapeur intérieur doit être associé à des panneaux de contreventement extérieurs suffisamment perméables à la vapeur d’eau.

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déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s

infiltrations par les liaisons menuiserie extérieure/gros œuvrele constatLes infiltrations d’eau peuvent provoquer un gonflement des enduits et plaques de plâtre, la dégradation des finitions (papiers peints, peintures…) et l’apparition de moisissures. La pathologie peut toucher les menuiseries en bois, en métal ou en PVC, et des désordres peuvent aussi apparaître sur les ouvrages proches des menuiseries (prises électriques, isolant acoustique sous parquet…).La pathologie est largement influencée par les conditions climatiques du site et l’exposition du bâtiment, ainsi que par la hauteur de la baie au-dessus du sol.

le diaGnosticLa méthode traditionnelle par bourrage au mortier, souvent accompagnée de fissures de retrait ou de défauts localisés, a laissé place à des calfeutrements par mastics organiques. Un cordon en mousse imprégnée, comprimé à la mise en œuvre, reçoit, côté extérieur, un joint en mastic élastomère ; le premier assure l’étanchéité à l’air, le second l’étanchéité à l’eau.

Deux causes principales De DésorDres

• Montage irrégulier de la maçonnerie de baie- Les cotes de la baie ne respectent pas les cotes des plans ou les tolérances.- Le tableau se présente avec du « faux aplomb » ou un défaut de parallélisme.- L’appui de fenêtre et son rejingot ne sont pas bien plans et horizontaux, ou sont discontinus en raccordement aux tableaux.- L’appui de fenêtre en maçonnerie est réalisé après la pose de la menuiserie.La réalisation du joint est imparfaite si le recouvrement de la menuiserie en vis-à-vis de la maçonnerie est insuffisant, ou bien si ce joint est d’épaisseur trop variable. Le cordon en mousse imprégnée n’est efficace que s’il est comprimé uniformément sur toute sa longueur.

• Malfaçons lors de la pose- La section du cordon est inadaptée à la taille de l’interstice à calfeutrer.- Le mastic sélectionné n’est pas adapté à la taille de l’interstice à calfeutrer.- Le cordon en mousse imprégnée présente des discontinuités (liaison rejingot/tableaux).- Le cordon en mousse imprégnée est trop ou insuffisamment comprimé entre menuiserie et maçonnerie.- Le nettoyage soigné des parois de contact n’a pas été réalisé.

autres causes De sinistres• Fixation de la mesuiserieUn défaut de fixation de la menuiserie, notamment dans les parpaings creux, peut être à l’origine de pénétrations d’eau et d’air. En effet, l’instabilité de la menuiserie entraîne la rupture ou le décollement des joints en mastic élastomère, la décompression, voire le déplacement des cordons en mousse imprégnée.

• autres désordres présentant les mêmes symptômesUn défaut d’étanchéité à la jonction traverse basse/montant vertical, l’obturation des dispositifs de récupération des eaux ou un défaut dans le joint entre le bâti et l’ouvrant peuvent entraîner les mêmes dommages. Mais ces points relèvent de vices de la menuiserie elle-même, et non de la jonction menuiserie/maçonnerie. À noter : les infiltrations d’eau se manifestent souvent en partie basse de la fenêtre, mais attention aux parties supérieures. L’apparition d’humidité en partie basse peut provenir d’une malfaçon du calfeutrement en partie haute. En cas d’infiltration, l’examen complet du calfeutrement de la fenêtre doit être effectué.

les Bonnes Pratiques- Vérifier la compatibilité et la qualité des mastics : dimensions de l’interstice à calfeutrer, élongation et contraction minimales, compatibilité, adhésivité, durée de vie et stockage. - Soigner la pose des fonds de joints.- Veiller au raccordement entre le cordon sous la traverse basse et les cordons verticaux.- Rester dans les tolérances d’exécution : épaisseur et profondeur minimales de l’interstice, parallélisme et planéité des parois recevant le calfeutrement.- Privilégier, dans les ouvrages en béton armé, la pose sur précadre inséré au coulage.

l’essentielLa garantie d’un ouvrage de qualité nécessite de :- porter un soin particulier au parallélisme et planéité des parois, fonds de joint, qualité des mastics, respect des cotes de pose ;- définir les interfaces entre corps d’état et organiser l’acceptation des ouvrages en maçonnerie avant intervention du menuisier.

Pour en savoir plus • NF DTU 20.1 « Ouvrages en maçonnerie de petits éléments » • NF DTU 36.5 « Mise en œuvre des fenêtres et portes extérieures »• NF DTU 44.1 « Étanchéité des joints de façade par mise en œuvre des mastics »

F I C h E p A T h O l O g I E

Cette fiche est extraite du classeur « Fiches pathologie du bâtiment », réalisé par l’Agence qualité construction (AQC) et la Fondation Excellence SMA. Les fiches pathologie sont consultables sur www.qualiteconstruction.com ou www.smabtp.fr ; elles reprennent les principales pathologies par type d’ouvrage (fondations et infrastructures, structures et gros œuvre, toitures et charpentes, enveloppes et revêtements extérieurs, équipements, aménagements intérieurs).

Avant pose Après posePose

Pose en embrasement avec feuillure Pose en applique intérieure

Écrasementminimal

pour assurerl‘étanchéité

Cordond’étanchéité

Appuibéton

Enduit ciment

Fond de joint

Mastic

Largeur minimale

Dormant

Épaisseur minimaleaprès écrasement

pour éviterle cintrage

de la traverse

Enduit organique

Fond de joint

Mastic

Épaisseur entremini et maxi

Dormant

Mur

Isolation

Calfeutrement à « sec » de montants par cordons extrudés

Calfeutrement à « sec » de traverse basse par cordon préformé

exeMPles De calFeUTreMenT à « sec »

B â t i M é t i e r s J déceMBre 201228

EnvElOppE

enduits de mortier de l’inventaire des usages à l’élaboration de bonnes pratiquesConfrontés à une forte évolution des usages sur les chantiers, les enduiseurs façadiers ont pris l’initiative d’un état des lieux, avec l’ambition de fédérer la profession autour d’objectifs « qualité ».

u ne des finesses du métier d’enduiseur façadier, clé de

la qualité et de la durabilité des ouvrages, est la bonne adéquation de l’enduit et de sa mise en œuvre avec le support. Pour détermi-ner la bonne formule et prévenir les phénomènes de faïençage, de microfissuration et de fissuration pouvant entraîner des pénétra-tions d’eau et des décollements, les professionnels s’appuient depuis toujours sur leur expérience. Et depuis 2008, sur le NF DTU 26.1 « Travaux d’enduits de mortier », qui intègre également la mise en œuvre des enduits monocouches, traitée jusque-là par un Cahier de prescriptions techniques.Nouveauté marquante, le NF DTU propose une répartition des sup-ports en trois classes, en fonction de la cohésion de surface des élé-ments de maçonnerie et de leur résistance à l’arrachement. Le document attire également l’at-tention sur d’autres facteurs déter-minants pour la qualité de l’exé-cution : l’exposition de la façade à la pluie, la limite basse d’applica-tion de l’enduit (parfois jusqu’au sol, parfois sur la partie enterrée de la façade), la présence éven-tuelle d’un revêtement, le délai à respecter entre l’achèvement du gros œuvre et l’intervention de l’enduiseur façadier, les restric-tions d’application en une seule passe et l’utilisation de la fini-tion talochée… Toutes ces pres-criptions mettent en évidence la forte technicité du métier, qui

est aujourd’hui confronté à une importante évolution des pra-tiques et des matériaux, avec les écueils que cela génère : données insuffisantes du CCTP ; prescrip-tion erronée du fournisseur ; pro-duits de construction « exotiques », non répertoriés dans une catégorie ou ne disposant pas d’Avis tech-nique (blocs, planelles, coffres de volets roulants…) ; matériaux insuffisamment homogènes ou respectueux des tolérances dimen-sionnelles (largeur ou hauteur des blocs) ; façades associant des maté-riaux de différentes catégories…Face à cette situation, l’Union nationale des entrepreneurs d’en-duits de façades (UNEEF-FFB) a pris l’initiative, fin 2011, de lan-cer une vaste enquête auprès de quelque 300 entreprises afin de

dresser un inventaire des situa-tions et des difficultés rencon-trées. À l’échéance fixée, fin 2012, sur la base des résultats chiffrés de cette enquête et de ses ensei-gnements, les autres organi-sations professionnelles et les partenaires seront invités à par-tager le constat pour définir des règles de bonnes pratiques(1). J

(1) Celles-ci seront intégrées au Cahier du façadier (voir Bâtimétiers n° 28, p. 28), dont la publication est prévue courant 2013.

vision Bois : 10 ans et de nouveaux développements en perspective En 2002, pour permettre aux fabricants de menuiseries sur mesure en bois de calculer le coefficient de transmission thermique (Uw) de leurs produits et de justifier leurs niveaux de performances, l’Institut de recherches appliquées au bois (Irabois), entité de la FFB-CMP, a mis à leur disposition un logiciel inédit : Vision Bois. Depuis, il a été enrichi de nouvelles fonctionnalités. Ainsi, début 2007, la version « RT 2005 » a permis de calculer le facteur solaire (Sw) et le coefficient moyen jour-nuit (Ujn) des menuiseries équipées de fermetures. Depuis début 2011, cette version 1.1 est utilisable sous Windows 7. Conforme à la norme européenne de calcul des menuiseries bois, Vision Bois est reconnu par les bureaux de contrôle et agréé par les pouvoirs publics pour justifier des performances minimales imposées par la réglementation thermique et pour l’obtention du crédit d’impôt développement durable. Une prochaine version devrait permettre de répondre à la demande croissante concernant les profils traditionnels (dormant à noix, mouton et gueule-de-loup) en rénovation, les châssis coulissants ou encore les châssis fixes vitrés sur dormant, afin de fournir une note de calcul pour chaque type d’ouverture aux bureaux d’études thermiques, comme l’impose la nouvelle réglementation thermique 2012.Pour en savoir plusFFB-CMP (Fédération française du bâtiment charpente menuiserie parquets), tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr

Pour en savoir Plus

uNEEF-FFB (union nationale des entrepreneurs d’enduits de façade), tél. : 01 40 69 51 69

Face à l’évolUTIon Des PraTIqUes et des matériaux, le métier d’enduiseur façadier exige une technicité croissante.

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EnvElOppE

toitures-terrasses quelles règles pour leur aménagement? d epuis quelques années, la

densification urbaine et le besoin de nature poussent un nombre croissant de citadins à annexer tout ou partie des toi-tures-terrasses attenantes à leurs logements, pour y installer des plantes ou des salons de jardin jusque-là cantonnés aux balcons et terrasses de plain-pied. À côté de ces aménagements clas-siques, apparaissent des équipe-ments beaucoup plus lourds (pis-cine, jacuzzi) ou plus conséquents (serres, pergolas, couvertures de loggias). Ils ne peuvent être mis en place sans autorisation du pro-priétaire ou du syndic dans le cas d’un immeuble collectif, et ils imposent certaines obligations et dispositions techniques liées à la nature accessible ou inaccessible de la toiture-terrasse(1) et au type d’étanchéité mis en œuvre(2). Si des travaux sont nécessaires, ils devront être confiés à un spécia-liste : entreprise d’étanchéité et/ou professionnel de l’équipement installé. En effet, si un particulier effectue des aménagements sus-ceptibles de nuire à la pérennité d’un ouvrage d’étanchéité, l’en-treprise qui a réalisé cet ouvrage peut se voir exonérée de la res-ponsabilité qui lui incombe d’or-dinaire dans le cadre de la garantie décennale. De même, il reviendra au particulier qui a installé des équipements avec ou sans auto-risation d’assurer leur évacuation en cas de travaux.

équiPeMents léGers…Le cas le plus courant est celui des toitures-terrasses équipées de dalles sur plot. Accessibles, elles peuvent recevoir des équipements légers, à condition que soient res-pectées certaines règles. Le poids

total et permanent de chaque équipement (jardinières notam-ment) ne doit pas dépasser 90 kg, afin qu’il puisse être déplacé lors des opérations d’entretien. Les aménagements ne doivent pas empêcher le nettoyage régulier de la terrasse, ni la vérification des systèmes d’évacuation des eaux pluviales. Aucun élément ne peut être fixé dans les joints des dalles (pied de parasol par exemple) ; aucun feu ne peut être allumé directement sur les dalles (prévoir un barbecue avec tôle de protec-tion et bac à braises) ; aucun équi-pement (banc, table) susceptible d’être escaladé par un enfant ne doit être situé à proximité immé-diate d’un garde-corps (respect de la norme NF P0-012).

… et équiPeMents lourdsLes équipements lourds imposent une toute autre démarche. Un diagnostic préalable, réalisé par un bureau d’études spécialisé, doit vérifier la capacité de la structure porteuse, mais aussi l’aptitude de l’isolation thermique et du com-plexe d’étanchéité, à supporter les nouvelles charges.

La transformation d’une terrasse inaccessible en terrasse accessible en vue d’aménagements est éga-lement possible. Elle doit être réa-lisée selon le même schéma que les aménagements lourds, mais nécessitera une réfection totale de l’étanchéité et de sa protec-tion, et l’installation ou la mise aux normes de garde-corps. Il en sera de même s’il s’agit de la trans-former tout ou partie en terrasse technique pour y installer des cap-teurs solaires thermiques et/ou photovoltaïques.Un cas particulier à signaler, enfin : celui des toitures-terrasses végétalisées, qui font partie des terrasses inaccessibles, contraire-ment aux toitures-terrasses jar-dins, et sur lesquelles aucun amé-nagement ne peut être effectué. J

(1) Seule une toiture-terrasse accessible peut être aménagée sans travaux lourds.(2) Voir en particulier les fiches publiées en 2010 par la CSFE-FFB, détaillant par type de terrasse et système d’étanchéité les amé-nagements pouvant être ou non réalisés.

Pour en savoir Plus

csFE-FFB (chambre syndicale française de l’étanchéité), tél. : 01 56 62 13 20, www.etancheite.com

essais au feu des bardages bois :  les lames de mélèze classées M2 En 2006, dans la perspective d’une amélioration de leur classement conventionnel (donné dans la réglementa-tion incendie), l’Institut de recherches appliquées au bois (Irabois) avait testé la réaction au feu de six essences indi-gènes utilisées en bardage (douglas, pin maritime, mélèze, châtaignier, hêtre, chêne). À l’issue de ces tests, seules les lames de mélèze avaient pu être classées M2 (euroclasse C), rendant pos-sible leur utilisation dans cer-tains établissements collectifs et ERP, les autres essences étant maintenues dans la catégorie M3 (euroclasse D). À l’expiration de la validité du procès-verbal d’essai et de classement, en 2011, il a été reconduit sans limitation de durée. Publié le 3 octobre 2011 par l’Institut technolo-gique FCBA, il a l’avantage de fournir un descriptif détaillé des lames et des conditions de mise en œuvre(1). Afin de pouvoir répondre à une impo-sition de réaction au feu M2, plusieurs configurations de montage et de mise en œuvre de bardage ont été imaginées par les professionnels. Ainsi la FFB a lancé, dans le cadre de son Programme recherche développement métier (PRDM), un projet visant à évaluer le niveau de réaction au feu sur d’autres configu-rations de lames en mélèze (profils différents, positions horizontales et verticales des lames, cas du mélèze en faible densité…) et de montage (ossature bois). Le résultat des essais sera publié dans un mémento pratique.

(1) Téléchargeable sur le site www.polebois.ffbatiment.fr

Pour en savoir plusFFB-CMP (Fédération française du bâtiment charpente menuiserie par-quets), tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr

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légionelles des règles prudentielles pour une meilleure préventionLa réglementation en matière de légionelles fixe les obligations de surveillance du réseau d’eau chaude sanitaire des établissements recevant du public. Mais la prévention passe aussi par la conception, le dimensionnement et la maintenance des installations.

près une forte augmen-tation jusqu’en 2005, le nombre de cas de légio-

nellose a diminué progressive-ment, en même temps que se mettaient en place des mesures réglementaires de prévention. Depuis la publication de l’arrêté interministériel du 30 novembre 2005, les propriétaires de réseaux d’eau situés à l’intérieur des bâti-ments sont tenus de respecter différentes obligations relatives à la température de l’eau, un fac-teur de maîtrise de la proliféra-tion des légionelles. Ainsi, la tem-pérature de l’eau chaude sanitaire doit être supérieure à 50 °C sur l’ensemble du réseau bouclé, et inférieure à 60 °C aux points de puisage (elle ne doit pas excéder 50 °C dans les pièces destinées à la toilette). D’autre part, quand le volume total de l’eau stockée atteint 400 litres, la température de l’eau chaude sanitaire doit, soit

être supérieure à 55 °C en per-manence à la sortie des équipe-ments, à l’exclusion des ballons de préchauffage, soit faire l’objet de montées en température suf-fisantes au moins une fois par 24 heures. S’ajoutent des dispositions spé-cifiques aux établissements qui accueillent des populations fra-giles. Ainsi, depuis la circulaire du 22 avril 2002, les établissements de santé doivent mettre en place un programme de surveillance, établir un carnet sanitaire et, en cas de présence de légionelles, mettre en place des mesures cor-rectives et une planification des travaux de réfection des réseaux. L’arrêté du 1er février 2010 pré-cise les fréquences minimales pour les mesures de température de l’eau chaude sanitaire et les analyses de légionelles à effectuer par les établissements de santé, médico-sociaux, pénitentiaires,

Pour en savoir Plus

uNcP-FFB (union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

température entre le départ et le retour de boucle, calcul des pertes de charges et pertes thermiques du bouclage – sans oublier les organes de réglage permettant d’équilibrer l’installation. Le choix de la pompe devra être effectué de façon à compenser la perte de charges et à obtenir le débit d’eau souhaité(2). Dans une optique de prévention du développement des légionelles, il est préférable de pri-vilégier les installations simples et de dimensions raisonnables, au détriment du multibouclage, qui génère des installations difficiles à équilibrer en débit et en tem-pérature.Enfin, si la réglementation en vigueur ne s’applique pas aux immeubles d’habitation, il est de la responsabilité des propriétaires de prévenir le développement des légionelles par la mise en œuvre de recommandations relatives à la maintenance des réseaux d’eau chaude sanitaire(3). De la vérifica-tion des étanchéités au contrôle des températures, sans oublier la surveillance des purgeurs, déga-zeurs automatiques et témoins de corrosion, jusqu’à la désinfec-tion des réseaux, ces recomman-dations ont pour but de surveiller la qualité de l’eau et de pérenniser les installations, une mission au cœur du métier des plombiers. J

(1) L’ensemble de la réglementation relative aux légionelles est consultable sur le site du ministère de la Santé (www.sante.gouv.fr/legionellose.html).(2) Ces règles de conception sont réunies dans le guide Maîtrise du risque de déve-loppement des légionelles dans les réseaux d’eau chaude sanitaire, téléchargeable sur le site du CSTB (www.cstb.fr).(3) Ces recommandations sont présentées dans le guide de l’ASTEE (Association scien-tifique et technique pour l’eau et l’environ-nement) : Recommandations de bonnes pratiques de maintenance des installations d’eau dans les immeubles d’habitation.

les hôtels, résidences de tourisme et autres établissements recevant du public(1).

une Bonne concePtion Pour une Bonne PréventionCependant, le respect des obliga-tions réglementaires dépend lar-gement de la bonne conception et du bon dimensionnement de l’installation, qui doit satisfaire à une double exigence : de confort, grâce à une température de l’eau adéquate ; et de sécurité, obtenue par un bon équilibre de l’instal-lation, l’absence de bras morts où l’eau pourrait stagner, ainsi qu’une circulation suffisante dans les boucles. Selon les cas, l’entreprise ou le bureau d’études doivent prendre en compte un ensemble de paramètres – adap-tation de la production d’eau chaude, bon débit du bouclage pour maîtriser la différence de

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Plus que le fruit d’une révision, le NF DTU 65.12 remanié est un nouveau référentiel fixant les règles de mise en œuvre et précisant l’ensemble des équipements techniques indispensables au bon fonctionnement d’une installation solaire thermique avec des capteurs vitrés.

dans ses critères de choix des matériaux, des spécificités des capteurs sous vide. L’avantage de cette technologie est d’améliorer le rendement des installations grâce aux tubes sous vide et de permettre de s’affranchir davan-tage des problèmes d’orientation ou d’inclinaison insuffisante des capteurs. Autre technologie intégrée au NF DTU : les systèmes autovi-dangeables, conçus pour appor-ter une réponse au problème du gel tout en améliorant le rende-ment des installations. Ces sys-tèmes comprennent un réservoir

epuis novembre der-nier, les professionnels de la plomberie et du

génie climatique disposent d’une version profondément remaniée du NF DTU 65.12 « Installations solaires thermiques avec des cap-teurs vitrés ». Ce nouveau référen-tiel se compose désormais d’un Cahier des clauses techniques, d’un Cahier de critères géné-raux de choix des matériaux et d’un Cahier des clauses spéciales. Remplaçant la version précédente de 1987, il réunit l’ensemble des techniques et équipements inté-grés par les professionnels depuis

systèmes collectifs de production d’eau chaude et de chauffage. Il ne traite pas, en revanche, du dimen-sionnement des installations et se concentre sur la partie hydrau-lique du captage. Il n’aborde donc pas la mise en œuvre des pan-neaux solaires assurant la fonction de couverture : un domaine qui reste sous la procédure de l’Avis technique.

caPteurs sous vide et systèMes autovidanGeaBlesParmi les nouveautés impor-tantes, le NF DTU tient compte,

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installations solaires therMiques un nF dtu renouvelé en ProFondeur

plus de vingt ans, et bénéficie d’un retour d’expérience suffisamment significatif pour pouvoir rejoindre le domaine traditionnel. Le nouveau texte est un NF DTU de travaux. Il traite de la réalisa-tion des installations solaires ther-miques, de la mise en œuvre des capteurs solaires à la boucle de transfert et au stockage de l’eau chaude, sans oublier les équipe-ments de sécurité (vase d’expan-sion, purgeurs au niveau des cap-teurs, soupapes de sécurité au niveau de la boucle de captage), aussi bien pour les chauffe-eau solaires individuels que pour les

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1  le noUveaU nF   DTU 65.12 traite notamment du vase d’expansion du circuit primaire de captage, indispensable pour toute installation à circulation forcée.

2  aUTre noUveaUTé : la prise en compte des spécificités des capteurs sous vide, qui améliorent notamment  le rendement des installations.

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Pour en savoir Plus

• uEcF-FFB (union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr• uNcP-FFB (union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

ÉquIpEMEnTS TEChnIquES

tampon qui permet une régula-tion programmée : en l’absence de montée en température en rai-son d’un ensoleillement insuffi-sant, le fluide est stocké dans un réservoir situé en zone hors gel ou dans le volume de l’échangeur. Dès lors, les canalisations expo-sées au gel ne sont plus en eau et ne risquent plus d’éclater. Autre avantage du système, il n’est pas nécessaire de rajouter de l’antigel, qui protège l’installation mais en pénalise le rendement. A contra-rio, en cas de surpression liée à un ensoleillement excessif, le système fonctionne de la même façon : les capteurs sont vidés du fluide, qui migre vers le réservoir tampon, et l’installation est ainsi autovidan-gée. La commission de normali-sation a considéré que le retour d’expérience sur ce type de tech-nologie, qui correspond à une protection maximale de l’instal-lation, est suffisamment probant pour qu’il puisse être intégré au domaine traditionnel.

sécurité et MaintenanceLà où l’ancienne version se contentait de dire qu’il fallait pro-téger l’installation de la surpres-sion, le nouveau NF DTU 65.12 traite de l’ensemble des équipe-ments de sécurité qui concourent à son bon fonctionnement. Il est notamment question du vase d’expansion du circuit primaire de captage, dont la fonction est d’absorber la dilatation du fluide qui se produit dans le circuit fermé de l’installation en cas de montée en pression excessive. Un dispositif d’expansion permet également d’éviter le déclenche-ment intempestif des soupapes de sécurité en fonctionnement nor-mal, ce qui entraînerait une perte de fluide et une baisse de pres-sion, donc un déficit de rende-ment de l’installation. Cet équi-pement est indispensable pour toute installation à circulation forcée, mais pas pour les systèmes autovidangeables, qui possèdent

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déjà un réservoir tampon rem-plissant cette fonction. Précision importante, le nouveau NF DTU comprend une annexe consa-crée au dimensionnement du vase d’expansion, qui doit tenir compte notamment du volume de fluide présent dans la boucle, de la distance entre les capteurs et le vase, ainsi que de la pression de tarage de la soupape de sécurité. La nouvelle version du référen-tiel comprend aussi une par-tie consacrée aux essais et à la mise au point des installa-tions au moment de la livrai-son. Les phases de remplissage et de démarrage de l’installation solaire s’accompagnent notam-ment de contrôles de fonction-nement et d’un paramétrage de la régulation. D’autre part, un ensemble de pratiques est désor-mais rendu systématique pour améliorer la maintenance des installations, notamment le rac-cordement des soupapes à un réservoir récupérateur, et la mise

en œuvre des vannes de rem-plissage et de vidange en vue du renouvellement du fluide calo-porteur. Une annexe informa-tive donne les épaisseurs cou-rantes de calorifuge de la boucle de captage, afin de minimiser les pertes de calories lors des trans-ferts et de prévenir les risques de brûlures liés aux températures élevées du fluide caloporteur. J

DeUx conFIgUraTIons D’InsTallaTIons fréquemment rencontrées.  le cesI autovidangeable  est une nouveauté  du nF  DTU 65.12 remanié.

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bonnes Pratiques équipements techniques et confort acoustique Le bruit est placé en tête des nuisances par les Français. Il provient parfois des équipements techniques dans l’habitat. Bien concevoir une installation dans le respect des bonnes pratiques permet, dans la plupart des cas, d’assurer le confort acoustique.

i nstallations techniques et confort acoustique ne font pas

toujours bon ménage. Réseau d’eau, chaudière, VMC simple ou double flux, pompe à chaleur (PAC)… Autant d’équipements techniques qui peuvent devenir des sources de nuisances sonores, à l’intérieur des bâtiments, pour les occupants, comme à l’exté-rieur, pour le voisinage. Et avec des locaux de plus en plus confi-nés en raison des exigences d’iso-lation thermique et d’étanchéité à l’air – donc mieux protégés des bruits extérieurs – les bruits intérieurs sont davantage per-çus par les occupants qu’ils ne l’étaient auparavant. Mais dans ce domaine comme ailleurs, il n’y a pas de fatalité. Pour éviter les problèmes, quatre principes sont à appliquer : étude de conception ; respect de la réglementation ; choix d’un matériel performant acoustiquement ; mise en œuvre conforme aux recommandations des fabricants et aux règles pro-fessionnelles.

étude de concePtion Un bon confort acoustique découle avant tout de l’étude de conception. Mieux vaut en effet tout prévoir dès cette phase plu-tôt que de réagir après coup, car une installation, même si elle est conforme, ne peut pas tout si les choses n’ont pas été pen-sées en amont. Ainsi, à côté d’une chambre à coucher, une colonne de descente d’eau peut s’avérer source d’inconfort, même si cette

dernière a été conçue conformé-ment aux règles de l’art. L’étude de conception inclut le respect de la réglementation acoustique, laquelle fixe les exigences mini-males. Le choix des matériels est tout aussi important. Les fabricants sont, eux aussi, tenus de respecter la réglemen-tation et d’indiquer la puissance acoustique de l’équipement. Mais là également, le matériel ne peut pas tout car, à puissances acous-tiques égales, le bruit perçu sera différent selon la géométrie des lieux, les réflexions sur les maté-riaux, les individus… Bonne Pratique Dans la chaîne d’acteurs, le rôle de l’installateur est de mettre en place les dispositifs prévus lors de la phase de conception qu’il aura réalisée ou fait réaliser par un tiers s’il n’a pas les compétences requises. Pour les installations

de plomberie, le NF DTU 60.1 en cours de révision ne consa-crera pas de chapitre à l’acous-tique, car ce sont les bonnes pra-tiques décrites dans le document qui conduisent à réaliser une installation conforme au plan acoustique. Dans ce domaine spécifique, c’est notamment la maîtrise des vitesses de circula-tion qui importe pour l’acous-tique, et cela s’obtient par un bon dimensionnement : le bon diamètre pour le bon débit. Il est essentiel également de contrôler la pression sur chaque portion du réseau. Installer des réducteurs de pression permet d’éviter les coups de bélier qui, en plus de fragili-ser les installations, sont bruyants. Les installateurs peuvent utiliser des dispositifs tels que plots anti-vibratiles, socles désolidarisés, colliers résiliants, coffrages et gai-nages, pour éviter que les bruits ne soient transmis à une paroi.

intéGration acoustique Sifflements aux bouches d’in-sufflation, vibrations, mauvais réglages des débits d’air, trans-missions de sons par les gaines, vibrations de l’équipement en lui-même, défauts de fixation, malfa-çons… Autant d’impacts sonores, nuisibles au confort d’usage, qui ont été relevés par les experts pour les systèmes de ventilation dans le rapport Règles de l’art Grenelle environnement 2012. Les systèmes de ventilation simple ou double flux et PAC sont victimes de leur succès. Pour que celui-ci ne se démente pas, il est capital que ces équipements soient mis en place en conformité. Cela passe par une bonne inté-gration dans un local semi-ouvert ou fermé de manière à éviter la propagation du bruit aux logements ou au voisinage. Cela inclut une implantation des prises et des rejets d’air, ainsi qu’une bonne vitesse de circu-lation de l’air dans le réseau. Là aussi, le dimensionnement de l’installation et essentiel. Dans le cas particulier des PAC air/eau dont l’unité est instal-lée à l’extérieur, il faut prévoir une intégration acoustique de la machine par rapport au voisi-nage. Un écran acoustique peut s’avérer utile. Et comme pour une chaudière, lorsque les PAC ou les unités de ventilation sont posées sur un support (socle, béton, plots…), il ne doit pas y avoir de liaisons rigides avec le bâti si l’on veut éviter les vibra-tions. La règle : support antivi-bratile dès qu’il y a un moteur. J

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Liquide caloporteur

Dispositif de désolidarisation entre la PAC et les canalisations(raccords flexibles par exemple)

Sol de l’habitation

Plots antivibratilesSocle désolidarisé de l’habitation

exeMPle De solUTIon PoUr lIMITer les nUIsances acoUsTIqUes

Pour en savoir Plus

• uEcF-FFB (union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr• uNcP-FFB (union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

comPtage et affichage des consommations un nouveau marché pour les électriciensSuivre ses consommations d’énergie et de fluides en direct pour en assurer une meilleure gestion : voilà une demande qui ira croissant, qu’elle émane des particuliers ou des gestionnaires d’immeubles. Pour l’installation des appareils permettant ce comptage, les électriciens sont en première ligne.

a vec le renforcement de la réglementation ther-

mique (RT 2012) et le renchéris-sement de l’énergie, la question du comptage et de l’affichage des consommations énergétiques se fait de plus en plus pressante. Cela concerne toutes les énergies, pas seulement l’électricité, mais aussi tous les types de locaux. Dans l’habitat individuel, les pro-priétaires auront de plus en plus besoin de contrôler leurs consom-mations de gaz ou de fioul pour identifier les dysfonctionnements et pour gérer au mieux leur bud-get. Dans le collectif et le secteur tertiaire, les gestionnaires ont besoin, pour les mêmes raisons, de gérer au plus près les consom-mations via une analyse fiable des données… et de façon indépen-dante des fournisseurs d’énergie. Cet affichage des données, espère-t-on, aura aussi une influence positive sur les comportements. On estime ainsi que l’affichage

de la consommation énergé-tique permet pour les combus-tibles des économies immédiates pouvant aller jusqu’à 20 %. Et ce, juste par la modification des com-portements des usagers qui lisent l’information. Il permettra aussi d’ajuster au mieux, pour chacun des fluides, les besoins en fonc-tion de l’occupation des locaux et du bâtiment.

Prestation suPPléMentaireTrès concrètement, c’est un mar-ché balbutiant qui est en train de s’ouvrir. Les électriciens ont une part importante à prendre, dans la mesure où ils ont toutes les com-pétences requises pour installer les dispositifs de comptage. Pour eux, c’est une prestation supplé-mentaire qu’ils peuvent d’ores et déjà proposer à leur clientèle. Attention, la mise en place d’un tel dispositif reste du ressort d’une entreprise d’installation de fluides si des canalisations doivent être coupées – pour l’insertion d’un compteur par exemple. Il y a là un problème de responsabi-lité. Dans tous les autres cas, une entreprise d’installation électrique pourra apporter ses compétences. Le comptage, donc le suivi des consommations, concerne l’en-semble des fluides (fioul, gaz, vapeur, eau froide et chaude, y compris températures, bois, EnR). Ces consommations sont géné-ralement mesurées au niveau

d’un bâtiment, mais peuvent l’être aussi au niveau d’un sous-ensemble physique (par étage) ou fonctionnel (cuisine, laverie, appartement…).

Plusieurs tyPes d’équiPeMents Au plan technique, les solutions proposées sont semblables quel que soit le type d’immeuble. Seuls varient le nombre de points de mesure et la sophistication de l’affichage. Les équipements pro-posés par les électriciens sont de plusieurs ordres. Par exemple, des dispositifs de lecture fixés sur les compteurs existants et fonc-tionnant par analyse optique des roues codées ou de la rotation des aiguilles ; des débitmètres associés à un capteur amont et un capteur aval ; ou encore des appareils de réception des informations ou des appareils de traitement des infor-mations (automates d’analyse). Pour les très petites installations, un afficheur dédié ou un logiciel de présentation sur PC peuvent tout à fait convenir. Il est possible également de faire communiquer les équipements entre eux, soit par une commu-nication filaire en passant des câbles, soit par courant porteur (CPL) en utilisant ceux exis-tants, soit par une communica-tion radio. Bien sûr, le choix du ou des modes de communication entre les différents équipements doit tenir compte de la possibilité

Une fiche poUr  les électriciens  

La FFiE-FFB tient à la disposition de ses adhérents une fiche appelée « comptage et affichage des consommations énergétiques hors électricité ». Elle revient sur l’ensemble des questions que peuvent se poser les installateurs : solutions techniques, points de vigilance ou encore argumentaire commercial.

Pour en savoir Plus

FFiE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr

de passage de câbles, de la struc-ture du réseau de distribution existant ou des distances et des matériaux traversés. L’affichage quant à lui pourra être réalisé sur un PC ou accessible par le web. J

ÉquIpEMEnTS TEChnIquES

déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s 37

1  InDIcaTeUr De consoMMaTIon vIa écran TacTIle. 

2  cenTrale De MesUre.

3  coMPTeUr D’énergIe TrIPHasé. 

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ÉquIpEMEnTS TEChnIquES

chantiers Photovoltaïques inachevés comment intervenir ?

q ue faire face aux nombreux chantiers d’installations pho-

tovoltaïques qui sont aujourd’hui inachevés ? Longtemps pénalisé par l’absence de documents de référence pour la mise en œuvre, ce marché bénéficiera prochaine-ment du guide Conception, mise en œuvre et maintenance des systèmes d’intégration PV en toiture incli-née, élaboré dans le cadre du pro-gramme RAGE 2012, et auquel le GMPV-FFB a activement parti-cipé. Cependant, en maison indi-viduelle comme dans le logement collectif et dans les ERP, un nombre important de chantiers restent ina-chevés, c’est-à-dire que soit certains éléments sont manquants – pan-neaux, onduleurs, raccordement électrique… – soit les installations sont finies mais ne fonctionnent pas ou plus, soit elles présentent des désordres, en termes d’étanchéité par exemple. « Pour des raisons bien compréhensibles, les profes-sionnels hésitent à intervenir sur ces installations, constate Didier Izert,

dirigeant de Izert Maintenance Sarl, une entreprise de génie climatique implantée à Bourges (Cher). Ils doivent cependant considérer que non seulement il existe une clien-tèle à laquelle nous devons appor-ter une solution, mais il s’agit aussi d’une opportunité en termes de marché. »

transParence et conFiance Pour sortir de l’impasse, l’entrepre-neur a imaginé une méthode qui permet aux entreprises du secteur d’intervenir tout en se protégeant, et qui a déjà démontré son effica-cité sur plusieurs dossiers traités par sa société. Dans un premier temps, il est indispensable que le profes-sionnel se rende sur place, pour faire un diagnostic de l’installa-tion : état de la toiture, du champ photovoltaïque, des abergements, de l’étanchéité, des onduleurs, du raccordement électrique, mise en œuvre des produits… tous les élé-ments doivent être examinés, le

Pour en savoir Plus

GMPv-FFB (Groupement des métiers du photovoltaïque), tél. : 01 40 69 52 24, www.gmpv.ffbatiment.fr

Pour répondre aux nombreuses demandes d’interventions sur des chantiers photovoltaïques inachevés, il existe des méthodes qui permettent de protéger l’entreprise tout en rétablissant la confiance des clients. Les premiers retours d’expérience sont positifs.

niveau d’achèvement du chantier et la gravité des dysfonctionnements doivent être évalués. Ce diagnos-tic écrit, accompagné d’un chif-frage des travaux à effectuer pour remettre l’installation à niveau, doit être envoyé au client. L’étape sui-vante, en cas d’acceptation du devis par le client, consiste à faire consta-ter l’état de l’installation, par écrit et photos à l’appui, par un huis-sier de justice, une prestation qui est à la charge du client. « Le constat d’huissier doit être joint à la com-mande de travaux, ce qui évite que l’entreprise se voit imputer les dys-fonctionnements de l’installation initiale, ajoute Didier Izert. De son côté, le client prend connaissance des raisons de l’inachèvement de son installation, et des travaux qui seront réalisés pour la remettre à niveau. » Dernière étape du proces-sus, une mise en route et une récep-tion des travaux doivent obligatoi-rement être effectuées et signées par le client, qui peut être le point de départ d’une garantie ou d’un contrat de maintenance à définir au cas par cas. Pour plus d’information, la FFB a élaboré une note détaillée sur les procédures tous métiers confon-dus de reprise de chantiers, publiée dans la revue Bâtiment Actua-lités du 6 novembre 2012(1).J

(1) Disponible sur www.ffbatiment, espace adhérents.

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gaz : la fin programmée des raccordements par tubes en caoutchouc L’arrêté du 25 avril 2012 modifie les règles techniques et de sécurité applicables aux installations de gaz combustible et d’hydrocarbures liquéfiés à l’intérieur des bâtiments d’habitation. À compter du 1er juillet 2015, l’utilisation de robinets comportant une extrémité non démontable (about porte-caoutchouc soudé), sur laquelle est enfilé un tube souple à base de caoutchouc, sera interdite. Ils devront être remplacés par des robinets à obturation automatique intégrée (ROAI), la seule exception concernant les abouts porte-caoutchouc commercialisés conjointement avec un détendeur à usage domestique pour butane distribué à partir de récipients. De même, à compter du 1er juillet 2019, l’utilisation de tubes souples à base de caoutchouc de 15 mm de diamètre intérieur (répondant à la norme NF D 36-102), qui se raccordent directement à chaque extrémité sur des tétines (abouts annelés), sera également interdite, à l’exception des tubes souples de 6 mm de diamètre intérieur pour appareils ménagers à butane ou à propane. Ils devront être remplacés par des tuyaux flexibles à embouts mécaniques vissables. Ces nouvelles dispositions devraient être prochainement intégrées au référentiel NF DTU 61.1 (contrôle de conformité des installations gaz) et à la norme NF P 45-500 relative aux diagnostics gaz. Pour en savoir plusUNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

© baniDes & Debeaurain

© baniDes & Debeaurain

41déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s

AMÉnAgEMEnT/FInITIOnS

moquette le revêtement de sol anti-allergène

a moquette est de loin le meilleur revêtement de sol pour lutter contre

la pollution de l’air intérieur », avance sans ambages Alain Mal-fanti, expert auprès de la cour d’appel de Versailles et président de la CNERS (Compagnie natio-nale des experts en revêtements de sols et murs). Et de joindre la démonstration au discours : « Elle évite la propagation des aller-gènes dans l’air, qui se bloquent dans son velours. Or, les sols lisses laissent plus facilement dif-fuser les particules dans l’atmos-phère, les allergènes deviennent ainsi faciles à inhaler. » Pour-tant, depuis les années 80 et 90, la moquette a progressive-ment disparu des pièces de l’ha-bitat en France. Elle était consi-dérée comme un véritable nid à poussière, vecteur d’allergies. La faute notamment à un hebdo-madaire à fort tirage. « Le maga-zine avait publié sur une double page en couleurs la photo zoo-mée d’un acarien, qui avait effrayé bien des lecteurs et alerté le monde médical », se souvient l’expert. La moquette est alors devenue synonyme d’allergies. Or, en 1996, l’Institut suédois pour la recherche sur les fibres et polymères publie une étude qui démontre exactement l’in-verse. Alors que la part de mar-ché de ce revêtement de sol tex-tile s’effondrait de 40 % en 1975 à 2 % en 1992, les allergies chez les Suédois étaient multipliées par six sur la même période. Dans d’autres pays, plusieurs études ont également prouvé que la moquette ne présentait pas de

conditions favorables au déve-loppement d’allergies – aux aca-riens y compris.

Pas de corrélation avec l’asthMe chez les enFants Dès les années 80, en Suisse, des tests effectués en laboratoire prou-vaient que la moquette offre une protection efficace contre les aller-gènes d’acariens domestiques ; mais ces tests émanaient de fabri-cants de produits de traitement. « Ils pouvaient donc donner le sentiment qu’ils prêchaient pour leur paroisse », concède Alain Malfanti. Reste qu’entre 1995 et 2000, si une étude allemande publiée dans la revue Allergy and Immunology a bien observé une corrélation chez l’enfant entre asthme et exposition aux moi-sissures, à la cuisine au gaz ou encore à la fumée de tabac, la pré-sence de moquette dans l’habitat,

Pour en savoir Plus

uNRsT-FFB (union des revêtements de sols techniques), tél. : 01 40 69 51 45, www.unrst.com

a permis de conclure que la pré-sence de moquette dans leurs chambres entraînait une baisse de consommation des médica-ments contre l’asthme. Pour sa part, le DAAB, l’associa-tion allemande Asthme et Aller-gie, a publié pour la première fois en 2005 des recommanda-tions officielles en faveur des pro-duits qui réduisent la concentra-tion des poussières fines dans l’air intérieur. Parallèlement, elle a commandé auprès de l’insti-tut environnemental allemand GUT une étude sur la concen-tration des poussières fines à l’intérieur des locaux. En s’ap-puyant sur le constat scienti-fique de cette étude, le DAAB a décidé de recommander aux per-sonnes allergiques des moquettes contrôlées et certifiées – un gage de qualité. Selon Alain Malfanti, au vu de ces différentes analyses, il faut une bonne fois pour toutes réfuter les idées reçues. « La moquette constitue un excellent revêtement de sol sur le plan de la lutte contre les allergies. Elle est le seul capable de fixer les allergènes, dont l’élimination ne relève plus que d’un entretien adapté. De plus, les fabricants de moquettes ont considérable-ment amélioré leurs produits en leur apportant des fonctions complémentaires, dont les trai-tements contre les acariens pour des risques d’asthme encore plus éludés. » J

Depuis plus de trente ans, la moquette souffre d’une mauvaise image en France, notamment parce qu’elle contribuerait à une mauvaise qualité de l’air intérieur. Des allégations sans fondement et contraires à des études scientifiques menées dans d’autres pays.

en revanche, n’a révélé aucune association positive vis-à-vis des conditions respiratoires. Par ailleurs, en 2001, aux États-Unis, le docteur Allen Hedge, expert en environnement inté-rieur, a présenté les résultats de ses études lors d’une réunion annuelle du Conseil des respon-sables des bâtiments d’éducation scolaire. « Il rapporte notam-ment que la moquette est capable d’améliorer la qualité de l’air inté-rieur dans les écoles en captant et retenant la poussière, les conta-minants et les allergènes, qui, avec un autre revêtement, seraient des polluants en suspension », pour-suit le président de la CNERS.

la Moquette recoMMandée contre l’asthMeUne autre étude américaine, réalisée en 2003 sur plus de 4 600 enfants d’écoles primaires,

caPaBle De FIxer les allergènes, la moquette  est un excellent revêtement de sol sur le plan de la lutte contre les allergies.

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quel est le métier de Plamursol ?Nous sommes spécialisés dans la pose de revêtements de sol de tout type. L’entreprise compte un effectif d’une cinquantaine de personnes et intervient de Bayonne jusqu’à Bordeaux sur le marché de l’habitat collectif, du tertiaire, de l’hospitalier et des éta-blissements scolaires. Son chiffre d’affaires avoisine 12 millions

d’euros. À ce métier historique, s’ajoute depuis une dizaine d’an-nées celui des chapes fluides, que nous réalisons dans le cadre d’un partenariat avec la société Lafarge.

Pourquoi cette extension de savoir-faire ?Par volonté de se réapproprier et de faire avancer le métier en l’abordant de manière globale. Dans la construction actuelle,

de la réalisation de la chape à la finition, en passant par la pose des complexes isolants. Et de la même façon que nous travaillons avec Lafarge pour la chape fluide, nous avons développé des partenariats avec les fournisseurs des isolants (Tramico), des colles et mortiers (Cegecol) et des revêtements de sols (Tarkett). Ces relations pri-vilégiées nous garantissent l’uti-lisation de produits au goût du jour, certifiés, traçables, présen-tant toutes les assurances de fiabi-lité. Nous bénéficions également d’un accompagnement en termes de formation des équipes de mise en œuvre, de tarifs préférentiels, avec l’assurance d’être toujours bien approvisionnés, à temps, en quantité et en qualité. Cette approche métier rassure nos clients et profite à nos partenaires en leur assurant un volume d’ac-tivité et toutes sortes de prolon-

Métiers des sols le Moteur du Partenariat En Aquitaine, une entreprise de revêtement de sol développe une approche métier singulière et s’attache à la faire connaître

au travers de journées portes ouvertes sur ses chantiers. Bâtimétiers a interviewé son dirigeant, Christophe Dufour : éclairage sur un positionnement original.

avec les systèmes de chauffage intégrés, les exigences d’isolation thermique et/ou acoustique…, le sol doit être abordé comme un tout. Il n’est plus possible de négli-ger certains détails ou même des contraintes parfaitement identi-fiées dans les NF DTU, qui, pas ou mal traités à une étape ou à une autre, vont engendrer des sinistres qui seront imputés à l’entreprise. Le bien-fondé de cette orientation « système » s’est confirmé depuis les années 2000 avec le dévelop-pement des planchers chauffants, qui a stimulé l’activité chape fluide, portée aujourd’hui par un département qui compte six col-laborateurs.

en quoi consiste précisément cette solution « système » ? quels sont ses avantages ?Nous traitons l’intégralité du lot :

1  et  5  Une centaine  de professionnels ont assisté  aux ateliers découvertes.

2  carrelage : exécution  au niveau de la plinthe.

3  Test de l’éprouvette.

4  Pose du sol souple.

6  Isolation acoustique  au niveau des plinthes.

7  coulage de la chape fluide.

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43déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s

Métiers des sols le Moteur du Partenariat ils téMoiGnent

AMÉnAgEMEnT/FInITIOnS

gements (voir témoignages). Elle bénéficie aussi au chantier, où le stockage des matériaux (sable, treillis métalliques) est toujours compliqué à gérer.

c’est aussi un changement important pour les équipes de mise en œuvre…J’ai parlé de notre ambition de faire avancer le métier. Le recours à la chape fluide, qui est direc-tement livrée sur chantier par camion toupie et approvision-née en étage par un système de pompe, contribue à la forte dimi-nution de la pénibilité des tâches pour les compagnons. Le côté novateur et la technicité du pro-duit sont d’autres atouts, car les applicateurs sont spécialement formés. Dégagés de la préparation et de l’application traditionnelle, ils sont employés sur d’autres postes comme la mise en place des

« Nous travaillons avec Plamursol depuis six ou sept ans, et c’est la deuxième fois que nous participons à une journée portes ouvertes sur chantier. Bien sûr, nous communiquons nous-mêmes sur notre gamme d’isolants acoustiques sous chape flottante, mais comme ce sont

des produits qu’on ne “voit” pas, l’impact est bien plus important quand on a la possibilité de suivre la mise en œuvre de a à Z sur un chantier. d’autre part, la diffusion de nos produits s’effectue pour l’essentiel via des réseaux de distributeurs ; nos contacts directs avec Plamursol et ses retours d’expérience nous sont donc très précieux. »

« L’entreprise Plamursol fait partie du réseau d’applicateurs “Le système sols de Lafarge”. Mais

avec elle, la collaboration va plus loin, car nous partageons une même vision du métier et un même engagement dans l’innovation. c’est donc tout naturellement que nous nous associons à ses opérations portes ouvertes, qui ont le grand mérite de présenter la problématique de réalisation du “sandwich sol” de manière globale. Plus largement, l’intérêt de ce type de partenariat, ce sont aussi les

remontées qui nous aident à développer de nouveaux produits au service du métier. ces deux dernières années, nous avons ainsi lancé deux chapes innovantes : l’une qui ne nécessite pas d’être poncée, opération toujours fastidieuse et consommatrice de temps pour l’entreprise ; l’autre spécialement adaptée au marché du traditionnel, pour permettre aux professionnels de compenser le ralentissement de l’activité en élargissant leur segment de marché. Le partenariat facilite les nouveaux développements, grâce à un retour terrain.»

Nicolas Garin-Sehli, responsable grands comptes (Tramico)

Anne-Sophie Monnet-Grenier, responsable développement marché (Lafarge)

« À travers nos produits, colles et mortiers, qui ne sont pas les plus visibles dans l’exécution du lot

sol, nous visons le même objectif d’amélioration du métier que Plamursol. Nous développons ainsi des produits allégés, respectueux de l’environnement, qui facilitent le travail, et nous

accompagnons les entreprises en leur proposant formation et assistance technique. ces échanges avec des gens de terrain sont très profitables car ils nous permettent de rester en prise directe avec les nouveautés techniques, par exemple en nous confrontant aux chapes sans ponçage de Lafarge. »

Christine Peltier, service technique (Cegecol)

« Tarkett a la volonté d’être reconnu comme apporteur de solutions et de tirer le métier vers le haut. Pour

concrétiser cette volonté et pour aller plus loin que la relation client/fournisseur, notre entreprise est à l’origine de nombreuses initiatives : création d’une école de formation à Toulouse, organisation de journées techniques thématiques, programme “Reuse” de récupération et de recyclage de chutes de revêtements de sol Pvc… La participation

aux journées portes ouvertes orchestrées par Plamursol relève du même esprit, puisqu’elles mettent en valeur les éléments constitutifs du système sol et leur interdépendance. ce type de partenariat engendre une dynamique qui nous fait aussi avancer, nous industriels. ainsi, avec les autres fournisseurs de Plamursol, nous avons préparé en commun des modules de présentation des “systèmes sol” à l’intention de l’untec (union nationale des économistes de la construction) de la Gironde. »

Sophie Feito, chargée d’affaires Habitat, région Aquitaine (Tarkett)

isolants, qui enrichit leur domaine de compétence. Ces avancées sont très positives dans un métier qui souffre d’un fort déficit d’image et où l’on peine à recruter.

est-ce la raison qui vous conduit à organiser des journées portes ouvertes ?Nous aimons notre métier et nous faisons tout ce que nous pouvons pour promouvoir l’approche « système » qui nous permet de le maîtriser et de ne pas travailler en aveugle. Ce n’est pas par des discours et avec des powerpoint que nous arriverons à faire pas-ser ce message, mais en montrant très concrètement l’interaction des savoir-faire sur le terrain. Le succès d’une première opération portes ouvertes, il y a quelques années, nous a amenés à renou-veler l’expérience en mai dernier. Nous avons invité une centaine de professionnels – ingénieurs de bureaux d’études, économistes, architectes, maîtres d’ouvrage – et la presse à suivre cinq ate-liers découvertes sur le chantier de l’éco-quartier Ginko, à Bor-deaux. Les retours sur cette mani-festation nous laissent penser que ce ne sera pas la dernière. J

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décaPage chimique des façades l’efficacité des produits sans dcMDepuis juin dernier, la réglementation relative aux produits de décapage chimique des revêtements de façade a évolué. Le point sur les nouveaux décapants sans dichlorométhane (DCM).

P lus question de procéder au décapage chimique de façades

avec des produits contenant du dichlorométhane (DCM) à une concentration égale ou supérieure à 0,1 % en poids. Ils sont désor-mais proscrits(1), en raison d’une forte suspicion d’effet cancérigène concernant le DCM. Mais sans ce principal constituant des déca-pants de peinture, les nouvelles générations de produits sont-elles aussi efficaces ? Pour le savoir, une étude a été confiée en 2010 à l’Ins-titut de recherche et d’études de la finition (Iref) par la FFB, à la demande du Syndicat français des joints et façades (SFJF-FFB) et de l’Union professionnelle pein-ture finitions (UPPF-FFB). Elle a été réalisée dans le cadre du Pro-gramme recherche développe-ment métier (PRDM) de la FFB. Premier constat : les décapants chimiques sans DCM sont aussi efficaces que les anciens, voire davantage pour certains, grâce à une action plus durable. En outre, cette efficacité se vérifie autant sur des peintures dites « films minces » classiques pour façades, que sur des revêtements épais.

sans dcM, Mais Pas sans danGerLa manipulation des décapants sans DCM peut toutefois néces-siter des précautions. L’étude a dénombré en effet beaucoup de produits inflammables (un risque absent avec le DCM) et/ou irri-tants. Elle établit une classification en trois catégories selon le dan-ger de la préparation (au sens de

la réglementation Reach(2)) : de la catégorie A (sans aucun danger) à la catégorie C, qui regroupe les produits estampillés irritant et/ou facilement inflammable. Le temps d’action de ces derniers produits est très rapide, proche de celui des produits d’ancienne génération, tandis qu’il est plus long pour les catégories A et B (3 à 6 heures sur revêtement épais, plus court sur film mince).

Bien choisirEn général, les prix des décapants sans DCM sont deux à trois fois supérieurs à ceux des produits d’ancienne génération. Mais l’ab-sence de rinçage, autorisée pour certains, compense alors à peu près cette différence. Reste que dans tous les cas, trois facteurs indissociables doivent être pris en compte lors du choix : l’effi-cacité, la sécurité et le coût glo-

bal. Un choix à effectuer en se référant à la fiche technique du décapant, qui permet de s’in-former sur ses caractéristiques : consommation, mode d’appli-cation, temps d’action, temps ouvert, nécessité ou non d’un rinçage. Autre prérequis indis-pensable : consulter la fiche de données de sécurité. Elle permet d’identifier les dangers et indique toutes les mesures de précautions idoines. Ces deux fiches doivent être fournies obligatoirement et gratuitement par le fabricant. J

(1) Décision n°455/2009/CE du Parlement européen et du Conseil du 6 mai 2009, applicable depuis le 6 juin 2012.(2) Registration Evaluation and Autorisa-tion of Chemicals.

Pour en savoir Plus

uPPF-FFB (union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr

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carrelages collés  en façade :  nouveau MémoUn outil pratique et gratuit, qui rappelle les points clés de la mise en œuvre de carrelages collés en façade : c’est le nouveau Mémo Chantier® publié par l’Agence Qualité Construction (AQC). Élaboré à partir du NF DTU 52.2 avec la participation active de l’Union nationale des entreprises céramistes du bâtiment (UNECB-FFB), il détaille, schémas à l’appui, les différentes étapes d’un projet : analyse de la façade et du support, choix des matériaux et mise en œuvre, exécution des points singuliers, suivi à l’avancement et réception. Destiné à accompagner le carreleur ou le façadier, il pourra aussi contribuer au dialogue avec le maître d’œuvre ou au travail du formateur.Pour en savoir plus• UNECB-FFB (Union nationale des entreprises céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr• Pour consulter ou télécharger gratuitement le Mémo Chantier® et son affiche : www.qualiteconstruction.com rubrique Nos publications

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Pour en savoir Plus

Guide disponible auprès de l’uMPi-FFB (union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr

incendie, acoustique, thermique un guide des performances pour les ouvrages en plaques de plâtre

d ans le domaine de la pro-tection incendie, de l’acous-

tique ou de la thermique, l’infla-tion de textes, réglementaires ou non (NF DTU, normes, procès-verbaux de fabricants…), a pour effet une grande difficulté d’accès et d’interprétation pour les pro-fessionnels de la construction, singulièrement pour les entre-preneurs. Pour aider ces derniers à s’y repérer, l’Union des métiers du plâtre et de l’isolation (UMPI-FFB), avec l’appui du Programme recherche développement métier (PRDM) de la FFB, a élaboré un guide des performances traitant de ces trois domaines pour l’en-semble des ouvrages en plaques de plâtre. Le document a été pré-senté lors du congrès de l’UMPI-FFB en octobre 2012. Il réunit sous forme synthétique (tableaux notamment) l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur les performances à atteindre afin d’appliquer les dif-férentes réglementations, tant au niveau de la conception que de la mise en œuvre des produits. Au préalable, l’ouvrage énumère l’ensemble des réglementations en application et rappelle quelques définitions utiles. Par exemple,

en matière de risques incendie, la différence entre réaction au feu et résistance au feu, deux notions souvent confondues(1). Dans la partie sur la conception, le guide donne des repères utiles pour aborder les informations sur les produits. Celles-ci sont parfois peu accessibles dans les documenta-tions des fabricants et peuvent chercher à orienter les entrepre-neurs vers un système avec des composants d’une même marque. Se basant sur des travaux anté-rieurs du PRDM, qui ont mon-tré l’interchangeabilité des pro-duits conformes au NF DTU en vigueur, le guide permet de savoir précisément avec quels types de composants ou de produits il est possible d’atteindre tel ou tel niveau de performance.

ProMouvoir l’interchanGeaBilité des coMPosantsEn matière d’acoustique, après un rappel des fondamentaux et des définitions essentielles (par exemple, qu’est-ce qu’un déci-bel ?(2)), le guide propose des tableaux et des schémas synthé-tiques exposant les performances

à atteindre en fonction des régle-mentations en vigueur. Là encore, ce travail de clarification prend appui sur les campagnes d’es-sais réalisées par l’UMPI-FFB, qui ont démontré la possibilité d’interchanger les composants (plaques et ossatures conformes au NF DTU) de marques diffé-rentes pour réaliser les divers types de cloisons concernées dans le NF DTU, sans altérer les perfor-mances acoustiques de manière significative. Un glossaire permet d’expliciter des notions souvent complexes, comme la différence entre affaiblissement et correction acoustique. Enfin, concernant la thermique, le guide propose un descriptif des performances thermiques moyennes (lambda moyen, R pour 10 cm d’épaisseur) de la plupart des isolants dispo-nibles (fibres minérales, animales, végétales, isolants artificiels).La dernière partie du guide traite des garanties légales et des assu-rances, afin de clarifier les respon-sabilités des acteurs lors du proces-sus de construction, notamment en cas de dommages aux travaux avant réception de l’ouvrage, de défaut d’exécution ou de non-conformité. J

(1) La réaction au feu concerne le maté-riau en tant qu’aliment du feu (combus-tibilité, inflammabilité). La résistance au feu est le temps durant lequel l’élément de construction joue son rôle de limitation de la propagation. Voir dossier Bâtimétiers n°10, mars 2008.(2) Voir dossier Bâtimétiers n°12, septembre 2008.

ouvrages en plaques de plâtre : deux nF   DTU en cours de révision Les nouvelles versions des NF DTU 25.41 « Ouvrages en plaques de plâtre – plaques à faces cartonnées » et NF DTU 25.42 « Ouvrages de doublage et habillage en complexes et sandwiches plaques de parement en plâtre et isolant » vont prochainement être publiées par l’Afnor. Parmi les particularités du NF DTU 25.42, il faut noter l’intégration des isolants plus épais, en particulier les complexes de PSE d’épaisseur inférieure à 140 mm. La nouvelle version inclut aussi des dispositions particulières relatives à la perméabilité à l’air, illustrées par des exemples et des schémas sur les liaisons des complexes de doublage.Dans le NF DTU 25.41, les méthodes de dimensionnement pour les cloisons et contre-cloisons ont été revues. Pour les plafonds, il a été tenu compte du poids toujours plus important des isolants. Des tableaux facilitent la lecture de ces nouvelles données. Dans la partie traitant des matériaux, les essais sur les couples fourrure/suspente ou montant/suspente sont mentionnés, et de nouvelles définitions clarifient la signification exacte des termes « plaques de plâtre », « parements doubles » et « peau ». Enfin, dans les deux NF DTU, les critères généraux des matériaux rappellent les spécifications et les types de plaques de plâtre visés. Pour en savoir plusUMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr

B â t i M é t i e r s J déceMBre 201246

AMÉnAgEMEnT/FInITIOnS

Peinture les bénéfices d’une bonne préparation de chantier

P our nous les peintres, préparer son chantier en amont devient

très important, d’autant que nous exécutons de plus en plus de tra-vaux d’isolation. Anticiper nous permet aussi de mieux respecter les délais de livraison. Par consé-quent, les conducteurs de travaux doivent être aguerris à toutes les phases d’organisation du chan-tier », affirme d’emblée Audric Pog-gia, chef de chantier et chargé d’af-faires au sein de l’entreprise Poggia, à Seyssinet-Pariset (Isère). Témoi-gnant de son expérience, il recom-mande dès le début du chantier de planifier au mieux les livraisons. « Nous préparons le matériel et les produits en fonction des travaux à réaliser, et nous les stockons dans des conteneurs. Cela évite de lais-ser trop de matériel sur le chantier, sans tomber dans le piège de livrer au fur et à mesure de l’avancement. Et puis, quand certaines peintures sont périssables, cette meilleure ges-tion de l’approvisionnement et des livraisons permet de ne pas conser-ver inutilement des produits sen-sibles au froid ou à l’humidité. » Cette organisation des produits et matériels à utiliser répond à un autre objectif : planifier les règles de sécurité inhérentes à chaque réa-lisation. « Le chef de chantier dis-pose d’un document unique dans un classeur que nous avons établi. Ainsi, il identifie immédiatement les équipements de protection indi-viduelle (EPI) qui doivent être por-tés en fonction de conditions de travail ou de produits chimiques à manipuler », poursuit Audric Poggia. Cette planification permet

aussi de préparer les équipements collectifs, « le principal pour nous étant l’échafaudage. En début de chantier, le chef monteur spécia-lisé le vérifie avec le conducteur de travaux, donne son accord pour démarrer le travail et s’assure qu’il ne manque aucun équipement de protection ».

valoriser les déchets de PeintureAutre étape importante dans l’orga-nisation d’un chantier de peinture : celle du traitement des déchets. « Les seuls qui repartent à l’ate-lier sont les métaux. En revanche, les déchets inertes – gravats, céra-mique ou verre – sont directement triés sur le chantier, précise Audric Poggia. Tous les autres déchets sont entreposés dans des bennes de 3 m3, 5 m3 ou dans des conte-neurs pris en charge par un pres-tataire local. Concernant l’enlève-ment des déchets de peinture, un traitement spécifique a été mis en

Pour en savoir Plus

uPPF-FFB (union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr

place par mon père, qui a négo-cié auprès d’une entreprise dédiée le même tarif pour tous nos chan-tiers. » La collecte consiste à déposer les déchets dans des conteneurs sur site qui, une fois pleins, sont empi-lés sur des palettes. Ces dernières sont retirées lors de plusieurs rota-tions journalières. « Cette gestion des déchets de peinture répond au souhait de les valoriser. Nous ne voulions pas non plus que des pro-duits dangereux soient rapportés à l’atelier et manipulés par nos com-pagnons », conclut Audric Poggia. Là encore, planification rime avec sécurité. J

Préparer en amont l’approvisionnement et la livraison sur les chantiers permet d’améliorer l’organisation et la sécurité. Une anticipation nécessaire aussi pour bien gérer la question des déchets.

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TraITer les DécHeTs De PeInTUre répond aussi à un objectif de sécurité pour les compagnons.

Un calepin de chantier sur les plafonds suspendus  Afin de simplifier la lecture du NF DTU 58.1 sur les plafonds suspendus, un Calepin de chantier reprenant les principales caractéristiques du texte vient d’être publié à l’initiative de l’UMPI-FFB. Ce livret d’une trentaine de pages, en quatre parties, aborde de façon très pédagogique les principales caractéristiques du NF DTU, en tenant compte notamment de celles liées à la sismicité. La première partie traite de l’environnement et de tout ce qui s’y réfère : conditions climatiques, planning d’intervention, équipements individuels et collectifs, matériaux employés. La deuxième traite des supports, du calepinage et des conditions d’intervention. La troisième partie propose un exemple courant de mise en œuvre, tandis que la dernière aborde plusieurs points particuliers, notamment les notions nouvelles en matière de sismicité, les dispositions qui concernent les plénums de grande hauteur, de 2 à 4 m (nécessitant une ossature intermédiaire), ainsi que les risques de soulèvement des dalles de plafond.Pour en savoir plusLe calepin est disponible auprès de l’UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr

Entreprise titulaire de la marque

PoGGIA ENTREPRISE, SEySSINET- PARISET (38)

La RT2012DOSSIER

4848 B â t i M é t i e r s J déceMBre 2012

questions / réponses

49décembre 2012 J b â t i m é t i e r s 49

En décembre 2010, Bâtimétiers a présenté les principes généraux de la nouvelle réglementation thermique. À la veille de sa généralisation et en complément d’une brochure pédagogique dédiée à la RT 2012, il répond aux questions les plus fréquemment posées par les entrepreneurs et artisans. Des témoignages illustrent également les premiers retours.

La RT2012RÉAlISÉ En pARTEnARIAT AvEC

A u 1er janvier 2013 – un an, deux mois et six jours après une première application par-

tielle – la généralisation de la réglementa-tion thermique 2012 marquera l’aboutisse-ment d’un des grands objectifs du Grenelle de l’environnement. Cinq ans n’étaient pas un délai trop long au regard de l’ambition : diviser par 3 ou 4 la consommation éner-gétique moyenne des constructions neuves dès 2013. Et il faut bien constater que l’en-semble des acteurs du secteur (maîtres d’ou-vrage, architectes, bureaux d’études et entre-prises) s’est mobilisé en prenant part à la démarche pour se préparer sans attendre à l’échéance. En témoigne l’implication de la Fédération française du bâtiment, faisant un retour des remontées des professionnels dans les groupes de travail chargés de l’élabora-tion des textes, sensibilisant leurs adhérents, diffusant de l’information et programmant des formations RT 2012. En témoigne égale-ment, entre 2008 et 2011, le nombre impor-tant des demandes de labels BBC-Effinergie, tous secteurs confondus. Une préparation du même type sera le meilleur atout pour atteindre le nouvel objectif du bâtiment à énergie positive (Bepos) à l’horizon 2020. Là aussi, il ne saurait y avoir de réussite sans une identification claire et un partage des enjeux. Le cadre pourrait d’ores et déjà en être esquissé, avec la création du groupe de travail Réglementation Bâtiment Respon-sable 2020, qui s’est réuni pour la première fois en juillet dernier.

Oui, même si le niveau de performance éner-gétique (consommation d’énergie primaire) visé par la RT 2012 est identique à celui du label BBC-Effinergie (50 kWh/m2.an) et si les deux réglementations partagent une exigence de perméabilité à l’air de l’enve-loppe maximale de 0,6 m3/(h.m2) en maison individuelle ou accolée, et de 1 m3/(h.m2) en bâtiment collectif d’habitation.La grande différence, liée au changement complet de moteur de calcul, est que les résultats ne sont plus comparables. Les autres changements sont la disparition des valeurs garde-fou, l’obligation de respecter une sur-face vitrée supérieure ou égale à 1/6e de la surface habitable d’un logement, l’apparition du coefficient de besoin énergétique (Bbio), d’une « Shon RT » et de nombreux autres éléments, comme le comptage des énergies poste par poste ou la part d’énergie renouve-lable à utiliser en maison individuelle.

?bâtimentsà quels s’applique la rt 2012

?BBC existe-t-il des différences entre la rt 2012 et le label

rt 2005

La loi, déjà applicable depuis le 26 octobre 2011 aux bâtiments tertiaires à usage de bureaux et d’enseignement, aux établisse-ments d’accueil de la petite enfance et aux bâtiments résidentiels en zone Anru, s’ap-pliquera à tous les bâtiments neufs dont le permis de construire sera déposé à partir du 1er janvier 2013, à l’exception des bâti-ments situés dans les départements d’outre-mer, de certains bâtiments destinés à rester ouverts en fonctionnement normal ou rele-vant de règles particulières compte tenu de leur usage. Elle concerne exclusivement les opérations de construction neuve.

?étudeest-ce qu’une thermique est obligatoire

Elle l’était avec la RT 2005, elle le reste avec la RT 2012, qui lui donne un rôle central puisqu’elle doit établir les trois critères déterminant la conformité du projet : le Bbio, indispensable à l’attribution du per-mis de construire ; le calcul de la consomma-tion d’énergie primaire (Cep) et de la tem-pérature intérieure conventionnelle (Tic), nécessaires à la délivrance de l’attestation de conformité.

Conseil ffb : l’entreprise doit s’assurer que les prescriptions du marché sont bien celles prises en compte dans l’étude thermique.

questions / réponses

DOSSIER RT 2012

B â t i M é t i e r s J déceMBre 201250

lité. La proximité de la date d’application nous met en situation d’urgence et les entreprises générales se sont clairement déclarées prêtes à collaborer et à échanger sur la mise au point des outils pour aboutir au plus vite à une situation plus satisfaisante. »

TéMOIGNaGE DE CLauDE LENGLET, DIRECTEuR SCIENTIFIquE Du GROuPE RaBOT-DuTILLEuL, WaSquEhaL (59)

Non, car les moyens d’atteindre l’objectif sont définis de manière globale à l’échelle du bâti-ment via l’étude thermique. La définition du projet se joue donc en amont de l’appel à consultation des entreprises (voir question sui-vante). Pour elles, la situation ne change pas vraiment par rapport à la RT 2005, sauf qu’elles n’ont plus la possibilité de s’appuyer sur des valeurs garde-fou en cas de description insuffi-sante de leur lot. Elles ne peuvent travailler qu’à condition de disposer d’un cahier des charges bien défini prenant en compte les résultats de l’étude thermique.

Conseil ffb : lire attentivement le descriptif des marchés avant de répondre.

?lot par lotPeut-on respecter la rt 2012

? perméabilitéquelle méthode employer pour ne pas dépasser le niveau

de à l’air réglementaire

?test quel intérêt présente le intermédiaire d’étanchéité à l’air

?variantesles des entreprises sont-elles possibles

?L’affichage des consommations est-il obligatoire

?l’application

quels sont les premiers retours sur

de la rt

Pour atteindre la consommation énergé-tique réglementaire, la RT 2012 fixe un seuil de perméabilité à l’air de l’enveloppe à ne pas dépasser, qui doit être contrôlé à la récep-tion du chantier. Évolution marquante dans l’acte de construire, cette exigence implique une démarche continue de maîtrise de la qua-lité tout au long du projet. La réalisation de la « peau » étanche et continue qui assure l’étan-chéité à l’air de l’enveloppe nécessite notam-ment d’identifier, dès le stade conception, l’en-semble des sources de fuites et leur traitement. Pour la phase réalisation, le concepteur veil-lera à la cohérence de l’allotissement et de l’or-donnancement des tâches afin de rationaliser et limiter le nombre d’interventions. Un car-net de détails remis aux entreprises précisera les solutions à mettre en œuvre.

Conseil ffb : il est fortement recommandé de sensibiliser tous les intervenants à l’enjeu de l’étanchéité et au soin à apporter à l’exécution, notamment en les associant à la réalisation d’un test intermédiaire.

C’est une obligation réglementaire. Cet affi-chage doit être visible pour l’acquéreur et présenté poste par poste (chauffage, refroi-dissement, eau chaude sanitaire, éclairage et auxiliaire). En revanche, la loi ne se prononce pas sur l’unité d’affichage : la consommation affichée peut donc être réelle ou convention-nelle, et s’exprimer en énergie primaire ou en énergie finale. En pratique, cette obligation risque d’entraîner de nombreux contentieux si l’affichage n’est pas clairement expliqué. La pédagogie qu’implique cette disposition devrait systématiquement conduire à remettre à l’utili-sateur un livret de bonnes pratiques.

Conseil ffb : s’en tenir aux consommations conventionnelles exprimées en énergie pri-maire.

variante ne sera pas sans incidence sur l’exécu-tion et nécessitera un travail d’équipe avec plus d’échanges entre les différents acteurs (maîtrise d’ouvrage, maîtres d’œuvre et entreprises), de la phase conception jusqu’au commissionne-ment. Ce travail interactif méthodique per-mettra de gagner en performance et d’amélio-rer la démarche qualité. Avec les autres corps de métier, nous serons tenus de mieux travail-ler ensemble, car ne pas atteindre le résultat ris-quera de coûter cher en cas de contrôle. »

TéMOIGNaGE D’éRIC PONS, RESPONSaBLE DE L’ENTREPRISE TECh ThERM, éPINay-SOuS-SéNaRT (91)

« Pour délimiter précisément la portée de mon propos, il faut préciser qu’il rapporte les pre-mières conclusions faites en juillet 2012 dernier par un groupe de travail formé fin décembre 2011. Celui-ci réunit plusieurs responsables techniques d’entreprises travaillant sur des études de projets tertiaires avec la RT 2012. Une première série d’observations a pointé l’absence d’arrêtés complémentaires pour cer-tains types de bâtiments (aucun nouvel arrêté n’est venu compléter celui du 26 octobre 2010 pour les usages non traités), l’incohérence tem-poraire touchant la surface de référence (la sur-face de plancher est devenue la seule ayant une existence légale, mais le moteur de calcul fait encore référence à la SHOB), l’absence de cer-tains systèmes thermodynamiques pourtant couramment mis en œuvre… Des dysfonc-tionnements plus gênants sont liés au moteur de calcul et/ou aux logiciels. Ceux-ci ont en effet donné des résultats très différents à partir de données rigoureusement identiques utili-sées entre décembre 2011 et mai 2012. Or, il se trouve que les entreprises qui réalisent l’étude thermique doivent s’engager sur ces valeurs vis-à-vis du maître d’ouvrage. Cet engagement res-tera donc très problématique tant que l’outil n’aura pas fait preuve d’une plus grande fiabi-

« Oui, mais comme ces variantes engagent l’entreprise sur la performance finale, elles nécessitent de faire une nouvelle étude ther-mique. Sans avoir un recul suffisant – nous n’en sommes qu’aux premières affaires de loge-ment BBC, et l’on voit bien que tous les interve-nants cherchent leurs marques –, on peut gager que cette pratique, courante aujourd’hui, per-durera puisqu’elle est le moyen privilégié pour l’entreprise d’affirmer sa valeur ajoutée. Dans le contexte de la RT 2012 – réglementation « performancielle », cette valeur ajoutée pourra s’exprimer à travers une plus grande liberté de conception et des solutions plus efficientes. Un chauffe-eau électrique avec une part d’énergie renouvelable pourra légitimement être pro-posé en variante d’un ballon thermodyna-mique, plus conforme à l’esprit de la régle-mentation. Au-delà de l’offre sur le papier, la

« Entre la RT 2005 et la RT 2012, l’exigence vis-à-vis de l’entreprise a augmenté d’un cran. Avec le test obligatoire d’étanchéité à l’air, l’entreprise est tenue à une performance qui résulte de la bonne exécution de toutes

déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s 51

RÉAlISÉ En pARTEnARIAT AvEC

CCTP précis pour savoir si ce qu’elle s’en-gage à faire est réalisable, à la fois technique-ment et financièrement, car un projet BBC et a fortiori RT 2012, c’est aussi davantage de temps passé en exécution. »TéMOIGNaGE DE SéBaSTIEN GuINChaRD, ChEF DE ChaNTIER, ENTREPRISE LEGaBaT, WaSquEhaL (59)

? rupteurs thermiques la mise en œuvre des

pose-t-elle des problèmes ?extensionune par modification de pente de toiture est-elle soumise à l’application de la rt 2012

?climatisation l’utilisation de la

est-elle compatible avec la rt 2012

les étapes du projet. Mais on ne peut pas attendre la réception des travaux pour s’aper-cevoir que le résultat n’est pas atteint. C’est tout l’intérêt du test intermédiaire, que Bouy-gues Bâtiment Île-de-France Habitat Résiden-tiel a généralisé sur ses opérations. C’est un voyant qui s’allume en cours de chantier. Vert, il rassure tout le monde. Orange ou rouge, il signale qu’on n’a pas fait assez de pédagogie. Et comme on prend soin d’inviter tous les acteurs du projet au test, il est facile de pas-ser très vite de la leçon aux travaux pratiques. C’est une clarification spectaculaire pour de nombreux intervenants, pour qui cette exi-gence reste très abstraite sur le papier. Cha-cun comprend aussi qu’il est concerné pour lui-même et vis-à-vis des autres corps d’état, car une maladresse peut facilement compro-mettre la qualité du travail des autres. Pas tou-jours très bien accueilli au départ, le test inter-médiaire suscite en fait une dynamique très positive d’esprit et de travail d’équipe – une fierté de faire du bon travail ensemble, qui est très réconfortante. »

TéMOIGNaGE DE PaTRICk RIBEIRO, EN ChaRGE DES SujETS RéGLEMENTaTION ChEz BOuyGuES BâTIMENT ÎLE-DE-FRaNCE haBITaT RéSIDENTIEL, SaINT-quENTIN-EN-yvELINES (78)

« Mon activité d’aménageur de combles se partage en deux branches : la transforma-tion de charpente sans modification de toi-ture, et le changement de pente ou la surélé-vation de toit. Nos chantiers ne concernent que les maisons individuelles. La première branche entre dans la catégorie des travaux de rénovation et relève du décret n° 2007-363 du 19 mars 2007 ; la seconde est consi-dérée comme une surélévation entrant dans le champs de la RT 2012 à partir du 1er jan-vier 2013. Elle devra donc respecter les nou-velles exigences, dont la limitation de la consommation énergétique du bâtiment à 50 kWhep/(m2.an), ce qui va évidemment dans le bon sens. La difficulté réside dans le fait que nous ne traitons pas l’ensemble du bâti. Ainsi, l’étude thermique prévue pour cette partie du bâtiment et le test d’étan-chéité à l’air sont difficilement réalisables

Oui. La RT 2012 n’interdit pas le recours à la cli-matisation, dès lors que le niveau de consom-mation conventionnelle d’énergie primaire (Cep) du bâtiment reste sous le niveau de réfé-rence. Exception : un léger dépassement de consommation est admis pour les bâtiments dont les fenêtres ne peuvent pas être ouvertes pour des raisons d’exposition au bruit. Il faut souligner par ailleurs que le renforcement de l’isolation thermique, avantageux pendant la saison froide, pourra se révéler défavorable au confort d’été, et nécessiter vraisemblablement l’équipement en climatisation d’immeubles situés en zone climatique H3 (Côte d’Azur).

?énergiescertaines sont-elles interdites par la rt 2012Non. N’importe quelle énergie peut être employée. Mais le taux de conversion utilisé pour exprimer les consommations en éner-gie primaire limitent certaines applications de l’énergie électrique, comme l’effet joule, d’où l’intérêt des équipements thermodynamiques (pompe à chaleur), dont le coefficient de per-formance compense le taux de conversion de l’énergie consommée en énergie primaire. Dans la pratique, le choix doit s’effectuer au cas par cas en tenant compte de la zone climatique.

« Jusque-là, le problème tient moins à la mise en place des rupteurs thermiques qu’au calcul de leur impact sur la structure et au choix du modèle à employer. Actuellement, sur une opération BBC en cours à Faches-Thumes-nil (Nord), l’entreprise doit mettre en place des rupteurs thermiques pour assurer la continuité de l’isolation intérieure au niveau des raccords de planchers. Or, au terme de l’étude thermique, il n’a été fourni à l’entre-prise qu’une simple préconisation de la valeur du coefficient de transmission thermique (U) à atteindre pour la paroi. C’est une donnée insuffisante, car le bureau d’études struc-ture, compétent pour les calculs de charges, ne l’est pas dans le domaine thermique et ne sait pas corréler des données. L’entreprise a donc dû gérer le problème. Elle y est parve-nue grâce à l’aide du fournisseur. Dans l’ave-nir, il faudrait que l’étude thermique aille plus loin et que l’entreprise puisse disposer d’un

?matériauxexiste-t-il des

ou composants rt 2012La notion n’a pas de sens, même si cet étique-tage apparaît inévitablement dans la publicité. Ce que vise la RT 2012 est une performance globale. Elle laisse le concepteur entièrement libre du choix de ses matériaux. Au 30 juin 2012, 60 000 logements ont été labellisés BBC sans qu’un procédé ou un matériau ne prenne l’avantage sur les autres. La RT 2012 a toute-fois suscité l’apparition de nouveaux compo-sants, tels les rupteurs de pont thermique, et remis au goût du jour des solutions déjà exis-tantes, comme l’isolation thermique par l’in-térieur ou la ventilation double flux.

Conseil ffb : vérifiez, dans tous les cas, que les matériaux choisis sont certifiés.

sur nos travaux, du fait notamment de la trémie d’escalier mise en place entre le haut et le bas. Il y a là besoin de simplifier le texte pour le rendre plus conforme à la réalité, et il vaudrait mieux définir a priori des bonnes pratiques (R cibles, Uw…), plutôt que de mener des études peu compatibles qui ren-chérissent le coût global pour nos clients. Par contre, si la surélévation est inférieure à 150 m2 et à 30 % de la SHON du bâtiment, il faut appliquer la réglementation thermique des bâtiments existants, dite “élément par élément”.»

TéMOIGNaGE DE ChRISTIaN MaRquIS, RESPONSaBLE DE L’ENTREPRISE COMBLES D’EN FRaNCE, BRIONNE (28)

B â t i M é t i e r s J déceMBre 201252

DOSSIER RT 2012

exeMPles de solutions resPectant la rt 2012, en zone cliMatique h2B

shon rt = 110 M2

Somme des ponts thermiques = 0,13 W/m2shon RT

Taux de vitrage = 18 % - Perméabilité à l’air = 0,6 m3/(h.m2)

EnvEloppE Murs extérieurs en oSB + 13 cm d’isolant : R = 3,25 m2.K/W U = 0,29 W/m2.K Plancher sur terre plein + 6 cm de PUR : R = 2,75 m2.K/W U = 0,33 W/m2.K Combles avec 24 cm d’isolant : R = 6 m2.K/W U = 0,19 W/m2.K Fenêtres double vitrage base argon, châssis bois : U = 1,60 W/m2.K

ÉquipEmEnts tEchniquEs• Chauffage : chaudière gaz à condensation• Eau chaude sanitaire : capteurs solaires thermiques de 2 m2

• Ventilation simple flux - Hygro B

r é s u l t a t s

> Bbio = 55,8

> Cep = 49,7 kWh/m2.an

> tic = 29,1°C

∆Cepperméa (0,6 0,16)

= -0,2 kWh/m2.an

shon rt = 137 M2

Somme de ponts thermiques = 0,10 W/m2shon RT

Taux de vitrage = 23 % - Perméabilité à l’air = 0,6 m3/(h.m2)

EnvEloppE Murs extérieurs en brique

+ isolation par l’intérieur : R = 3,85 m2.K/W U = 0,25 W/m2.K Plancher sur vide sanitaire + entrevous

isolants + 4 cm d’isolant sous chape : R = 5,25 m2.K/W U = 0,18 W/m2.K Toiture avec 24 cm d’isolant : R = 6 m2.K/W U = 0,16 W/m2.K Fenêtres double vitrage base argon, châssis PVC : U = 1,40 W/m2.K

ÉquipEmEnts tEchniquEs• Chauffage : PAC air/eau

certifiée + plancher chauffant• Eau chaude sanitaire :

thermodynamique sur air extrait• Ventilation simple flux - Hygro B

r é s u l t a t s

shon rt = 98 M2

Somme des ponts thermiques = 0,10 W/m2shon RT

Taux de vitrage = 18 % - Perméabilité à l’air = 0,6 m3/(h.m2)

EnvEloppE Murs extérieurs en blocs ciment 35 cm

+ isolation par l’extérieur 10 cm : R = 5,5 m2.K/W U = 0,18 W/m2.K Plancher sur terre plain + 6 cm d’isolant

sous chape + 8 cm d’isolant sous dalle : R = 6,10 m2.K/W U = 0,16 W/m2.K Combles avec 24 cm d’isolant : R = 6 m2.K/W U = 0,19 W/m2.K Fenêtres double vitrage base argon, châssis PVC : U = 1,40 W/m2.K

ÉquipEmEnts tEchniquEs• Chauffage : électrique à effet Joule – panneaux rayonnants• Eau chaude sanitaire : thermodynamique sur air extrait• Ventilation simple flux - Hygro B• Production d’électricité : 4 m2 de capteurs photovoltaïque

r é s u l t a t s

> Bbio = 37,9

> Cep = 53,5 kWh/m2.an

> tic = 31,4°C

> Prod = 12 kWh/m2.an

∆Cepperméa (0,6 0,16)

= -2,9 kWh/m2.an

shon rt = 133 M2

Somme des ponts thermiques = 0,14 W/m2shon RT

Taux de vitrage = 28 % - Perméabilité à l’air = 0,6 m3/(h.m2)

EnvEloppE Murs extérieur en béton cellulaire

de 25 cm : R = 2,95 m2.K/W U = 0,32 W/m2.K Plancher sur vide sanitaire+ entrevous

isolants + 6 cm d’isolant sous chape : R = 6,60 m2.K/W U = 0,14 W/m2.K Combles avec 24 cm d’isolant : R = 6 m2.K/W U = 0,19 W/m2.K Fenêtres double vitrage base argon, châssis bois : U = 1,60 W/m2.K

ÉquipEmEnts tEchniquEs• Chauffage : poêle à bûches de bois

+ panneau rayonnant en salle de bain• Eau chaude sanitaire :

thermodynamique sur air extrait• Ventilation simple flux - Hygro B

r é s u l t a t s > Bbio = 41> Cep = 56,7 kWh/m2.an> tic = 33,1°C∆Cepperméa (0,6 0,16) = -2,9 kWh/m2.an

Ma

iso

n in

div

idu

elle

> Bbio = 46,8> Cep = 46,7 kWh/m2.an> tic = 31,1°C∆Cepperméa (0,6 0,16) = -3,3 kWh/m2.an

déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s 53

RÉAlISÉ En pARTEnARIAT AvEC

Entreprise titulaire de la marque

LEGABAT CoNSTRUCTIoN SA, WASqUEHAL (59)

?conformitéla des bâtiments à la rt 2012 est-elle contrôlée Pour chaque projet, la conformité à la RT 2012 est contrôlée à trois reprises : soit par un bureau de contrôle, un architecte, un diagnostiqueur ou un organisme de certification. En amont des travaux, l’attestation d’étude thermique, jointe au dossier de permis de construire, éta-blit que la valeur du Bbio est inférieure à un seuil défini par la réglementation. Après l’achè-vement des travaux, deux autres contrôles doivent obligatoirement être réalisés : le pre-mier porte sur la perméabilité à l’air de l’en-veloppe ; le second atteste la conformité de la réalisation à l’étude thermique. Ces deux attes-tations doivent être enregistrées dans la base de données des services instructeurs des permis de construire (Sitadel). Ces services, sur demande, peuvent délivrer un certificat de conformité. J

exeMPles de solutions resPectant la rt 2012, en zone cliMatique h2Bshon rt = 5 644 M2

Somme des ponts thermiques = 0,18 W/m2shon RT

Taux de vitrage = 19 % - Perméabilité à l’air = 1 m3/(h.m2)

EnvEloppE Murs extérieurs en béton + isolation par l’extérieur : R = 2,00 m2.K/W U = 0,49 W/m2.K Murs intérieurs en béton + isolation par l’intérieur : R = 2,10 m2.K/W U = 0,41 W/m2.K Toiture-terrasse en béton + 6 cm d’isolant : R = 2,60 m2.K/W U = 0,35 W/m2.K Plancher sur local non chauffé en dalle béton

+ 8 cm d’isolant sous dalle : R = 1,67 m2.K/W U = 0,48 W/m2.K Plancher sur sous-sol + 8 cm d’isolant sous dalle : R = 1,67 m2.K/W U = 0,48 W/m2.K Fenêtres double vitrage base argon, châssis alu : U = 2,0 W/m2.K

ÉquipEmEnts tEchniquEs• Chauffage : chaudière bois• Eau chaude sanitaire : liée à la chaufferie bois• Ventilation simple flux - Hygro B

shon rt = 869 M2

Somme des ponts thermiques = 0,15 W/m2shon RT

Taux de vitrage = 20 % - Perméabilité à l’air = 1 m3/(h.m2)

EnvEloppE Murs extérieurs en brique + isolation par l’intérieur : R = 3,40 m2.K/W U = 0,22 W/m2.K Murs intérieurs en brique + isolation par l’intérieur : R = 2,85 m2.K/W U = 0,24 W/m2.K Combles avec 32 cm d’isolant : R = 8 m2.K/W U = 0,16 W/m2.K Plancher sur hall en dalle béton + 10 cm sous dalle : R = 2,50 m2.K/W U = 0,33 W/m2.K Plancher sur terre plain + 8 cm d’isolant sous chape

+ 10 cm d’isolant sous dalle : R = 7,85 m2.K/W U = 0,12 W/m2.K Fenêtres double vitrage base argon, châssis bois : U = 1,6 W/m2.K Volets roulants - coffre monobloc : U = 1,5 W/m2.K

ÉquipEmEnts tEchniquEs• Chauffage : 2 PAC air/eau certifiées• Eau chaude sanitaire : production semi-accumulée liée aux PAC • Ventilation simple flux - Hygro B

r é s u l t a t s > Bbio = 36,1> Cep = 58,4 kWh/m2.an> tic = 30,1°C∆Cepperméa (1 0,28) = - 0,2 kWh/m2.an

Quelques repères pour décrypter les résultats

• ∆ Cep = gain énergétique induit par une étanchéité à l’air plus importante.- maison individuelle : passage

d’une perméabilité de 0,6 à 0,16 m3/(h.m2) de parois déperditives

- logement collectif : passage d’une perméabilité de 1 à 0,28 m3/(h.m2) de parois déperditives

• Dans tous les cas traités, le Bbio et le Cep sont inférieurs au Bbio max et Cep max calculés par la réglementation.

• Maison individuelle : orientation Est.• Logement collectif : orientation Ouest.• La Tic correspond au confort d’été (température intérieure conventionnelle) ; elle est inférieure à la Tic de référence calculée par la réglementation.

loG

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t co

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Pour en savoir Plus

• La FFB a élaboré des fiches techniques qui détaillent l’étude de 48 exemples en maison individuelle, 24 exemples en logement collectif et 32 exemples en bâtiment tertiaire.Elles sont téléchargeables sur www.ffbatiment.fr, espace adhérent.• FFB-daT (direction des affaires techniques), tél. : 01 40 69 57 62

r é s u l t a t s

> Bbio = 58,1

> Cep = 64,0 kWh/m2.an

> tic = 28,2°C

∆Cepperméa (1 0,28)

= -6,2 kWh/m2.an

RABoT DUTILLEUL CoNSTRUCTIoN, WASqUEHAL (59)

Entreprise titulaire de la marque

B â t i M é t i e r s J déceMBre 201254

I n n O v A T I O n

béton de terre Prendre le matériau là où il est

e n observant les opérations de terrassement, Alain Lefebvre

a eu l’idée de développer le Cema-terre, un béton composé à 86 % de terre. Depuis de longues années, son entreprise Lefebvre Industries construit des bâtiments indus-triels sur des plates-formes, trai-tées au préalable par des engins de chantier qui retournent la terre avant d’y injecter de la chaux et du ciment. « C’est en perforant ces plates-formes, pour y réaliser nos fondations, que j’ai constaté que cela pouvait devenir un matériau très dur, raconte-t-il. À partir de là, pourquoi ne pas développer ce qu’on sait faire à l’horizontale pour construire à la verticale ? » Après avoir créé une activité dédiée en 2008, Cematerre, il entre en contact avec un bureau d’ingénierie. Il établit avec lui un cahier des charges pour un béton de terre, en listant une dizaine de critères correspondant aux contraintes de la construc-tion. Dans un second temps, il présente son projet à l’univer-sité du Havre, qui l’intègre dans son programme de recherche sur la construction en terre. Trois enseignants-chercheurs de l’an-tenne régionale du CNRS sont affectés au perfectionnement de la formulation et au développe-ment du matériau. Une straté-gie payante : Cematerre décroche son premier contrat en 2010, la construction d’un bâtiment ter-tiaire d’un étage pour la mairie de Gonfreville-l’Orcher (Seine-Mari-time), suivi d’un second en 2011, un bâtiment d’un étage dans l’hô-pital de Dieppe (Seine-Maritime). Pour ces deux réalisations, l’en-treprise a obtenu une Atex B, une

procédure d’évaluation délivrée à titre expérimental par le CSTB pour une construction précise, et qui permet de garantir son assu-rabilité.

ProPriétés therMiques et vertus environneMentalesLe Cematerre se distingue de la terre par une formulation qui en fait un matériau stabilisé : en plus de 86 % de terre (limons argileux), il comprend 10 % de ciment qui assure sa stabilité, 3 % de chaux vive qui flocule et assèche les argiles, et 0,4 % de fibres de lin qui jouent le rôle de liant pour éviter le retrait et la fissuration ; à quoi s’ajoutent l’eau de gâchage et les adjuvants pour obtenir la fluidité. Il en résulte un maté-

riau dont la résistance thermique est trois fois supérieure à celle du béton, qui présente une inertie thermique considérable, et qui est un excellent régulateur hygro-métrique : il libère de la vapeur d’eau quand l’air est trop sec et en absorbe en cas contraire – un fac-teur de bien-être même avec des températures modérées. Si cet ensemble de proprié-tés en fait un excellent allié de la RT 2012, le matériau trouve ses limites du côté de sa résistance mécanique qui, bien que six fois supérieure à celle de la construc-tion en terre traditionnelle, reste trois fois inférieure à celle du béton. Cette différence est com-pensée par une surépaisseur des murs, mais elle limite pour l’ins-

1  le ceMaTerre est fabriqué sur le chantier, coulé comme  du béton, avant d’être vibré  à l’aiguille : une réelle innovation par rapport aux constructions  en terre traditionnelles.

2  PreMIère consTrUcTIon en cematerre : un bâtiment tertiaire de 176 m2 à gonfreville-l’orcher (seine-Maritime).

Fabriqué sur le chantier à partir de limons argileux prélevés sur place, le Cematerre associe hautes performances thermiques et excellent bilan carbone, un double intérêt face à la RT 2012 et à la lutte contre le changement climatique.

tant son utilisation aux bâtiments R+2. Il n’est pas question non plus de l’employer pour fabriquer des planchers autoportants, des poteaux ou des poutres. Le béton de terre est par ailleurs un excellent isolant acoustique, comme doit le confirmer une étude en cours. Des essais de sta-bilité au feu réalisés en septembre dernier au CSTB ont aussi fait état d’une remarquable résistance au feu. Le PV ainsi obtenu viendra étayer l’obtention d’une Atex A, ouvrant la voie à une utilisation du procédé pour une durée de deux ans. Le Cematerre affiche également un excellent bilan car-bone, puisque l’essentiel du maté-riau est prélevé sur le chantier, sous le manteau végétal. Il suffit d’une analyse de la terre prélevée par rapport à la courbe de granulométrie du matériau, pour adapter sa formulation en vue d’obtenir les performances attendues. Le mélange, effectué sur le chantier dans une centrale de malaxage mise au point par l’entreprise, donne, avec très peu d’énergie consommée, un maté-riau fluide pouvant être mis en œuvre comme du béton ban-ché, en obtenant un parement de haute tenue. « Du fait de ses qualités thermiques et de la pres-sion environnementale crois-sante, ce matériau intéresse de plus en plus de maîtres d’ou-vrage publics et privés, ce qui lui ouvre de grandes perspec-tives », conclut Alain Lefebvre, qui entend désormais diffu-ser son innovation sous forme de licence. La prochaine étape, déjà engagée, consistera, en s’ap-puyant sur le retour d’expérience, à obtenir un Avis technique. J

Pour en savoir Plus

uMGO-FFB (union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

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l ’entrée en vigueur le 5 mai 2012 de la nouvelle norme

NF C 18-510, par arrêté du 26 avril 2012, modifie les obli-gations qui s’imposent à tous les chefs d’entreprise du bâtiment. Ils doivent désormais s’assurer de la compétence des salariés en matière de sécurité électrique en fonction de la nature des inter-ventions qui leur sont confiées – travaux au voisinage des ins-tallations, réalisés hors tension, réalisés sous tension… – et de leur niveau de responsabilité sur le chantier. Autre nouveauté, les entreprises qui réalisent des travaux photo-voltaïques, notamment les cou-vreurs, sont également concer-nés par cette habilitation.

formation comporte une éva-luation positive. Ils doivent éga-lement leur remettre un recueil de prescriptions, complété le cas échant d’instructions de sécurité relatives aux travaux effectués. Enfin, la nouvelle norme accorde aux entreprises une phase transi-toire de trois ans pour procéder à l’ensemble des habilitations, pendant laquelle celles déjà déli-vrées restent valables. Un recy-clage de chaque salarié doit être planifié tous les trois ans. J

délivrer la Bonne haBilitationPour être en conformité avec la réglementation, les chefs d’en-treprise doivent donc réper-torier les tâches effectuées par chaque salarié, afin d’identifier la formation et l’habilitation qui leur correspond, parmi les dix habilitations définies dans la norme. Pour les aider à s’y retrouver, Bâtimétiers propose un tableau de correspondance entre anciennes et nouvelles habilitations. Conformément à la nouvelle norme, les chefs d’entreprise doivent, à l’issue de la formation théorique et pra-tique, délivrer à chaque salarié une habilitation électrique, après s’être assuré que le certificat de

risque électrique tous les métiers sont concernés

Pour en savoir Plus

• un tableau complet des habilitations par métier est disponible sur www.ffbatiment.fr, rubrique Emploi-formation (volet adhérent)• voir également Batimétiers n°28, (septembre 2012), pp. 34-35

TaBleaU Des corresPonDances enTre ancIennes eT noUvelles HaBIlITaTIons élecTrIqUes

anciennes nouvelles habilitations tâches habilitations (à partir du 01/01/2012)

électriciens B1 B1 Travaux électriques dans la zone de voisinage BT

B1 v B1 v Travaux électriques dans la zone des opérations électriques BT

h1 h1 Travaux électriques au voisinage simple

h1 v h1 v Travaux électriques au voisinage renforcé en hT

BR BR Intervention d’entretien et de dépannage

autres BO BO professions

BO v Supprimé du bâtiment

hO hO

hO v hO v Travaux non électriques au voisinage renforcé en hT

BR BS Intervention de remplacement ou de raccordement

BE Opérations particulières : essais, mesures, manœuvres

BR Intervention d’entretien et de dépannage

Travaux non électriques au voisinage simple

55déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s

amiante : sensibilisez vos salariés !  Dans le cadre de la campagne nationale de sensibilisation « Pas formé - pas toucher » mise en place par le ministère du Travail, la CNAMTS, l’INRS, l’OPPBTP et les organisations professionnelles de la branche, deux outils sont à la disposition des chefs d’entreprise pour informer leurs collaborateurs de la nécessité d’une formation avant toute intervention sur des matériaux amiantés. Il s’agit : • du parcours de sensibilisation « amiante » développé par la FFB, disponible sur les sites internet de la FFB (volet adhérents) ; • d’une émission télévisée « amiante » développée par l’OPPBTP, disponible sur www.amiantereponsedexpert.fr.Rappelons par ailleurs que l’arrêté du 23 février 2012 redéfinit les modalités de la formation des personnels à la prévention des risques liés à l’amiante. Ceux capables de travailler sur des matériaux contenant de l’amiante doivent suivre une formation dont le contenu dépend de la fonction occupée – encadrant technique, encadrant de chantier ou opérateur de chantier –, mais également de la nature des travaux – activités d’entretien et de maintenance ou activités de retrait / encapsulage.Pour en savoir pluswww.amiante.ffbatiment.fr

57déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s

C h A n T I E R

vols sur chantiers la technologie rFid testée à Bondy

s ur les chantiers, câbles, engins, machines ou stocks

de matériaux disparaissent tous les jours. C’est pour combattre ce fléau, qui représente près de 1 % du chiffre d’affaires des entre-prises du bâtiment (enquête FFB, 2007), que l’opération « Ras le vol » a été lancée en 2008 par la FFB, en partenariat avec les pou-voirs publics. L’objectif ? Sus-citer l’émergence de nouvelles solutions antivol. Les solutions de détection électronique exis-tantes – vidéosurveillance, détec-tion de présence, gardiennage – sont trop souvent inadaptées aux petits chantiers ou à la réhabili-tation. Plutôt que de protéger un site dans son ensemble, il est pos-sible de protéger individuellement les objets sensibles au vol. Les solutions électroniques à base de puces RFID actives sont apparues comme une piste per-

tinente. La FFB a signé un proto-cole de coopération avec la filière RFID, représentée par l’associa-tion FILRFID, afin d’inciter les industriels concernés à dévelop-per ces solutions. Le principe : un tag RFID intelligent est fixé sur les objets sensibles. Si l’objet bouge durant la période d’inactivité du chantier, une antenne relaie l’in-formation à la centrale GPS ou GPRS implantée sur le chan-tier. Celle-ci déclenche alors une alarme sonore et/ou lumineuse, et se connecte prioritairement avec une station de télésurveillance. Ces solutions sont déjà dispo-nibles. Testées par les industriels, elles ont fait la preuve de leur effi-cacité : pas d’alertes intempestives, et l’action conjuguée de la cen-trale RFID et de l’alarme a per-mis de faire fuir la plupart des voleurs. Dès qu’il y a une alerte, le voleur d’opportunité abandonne

le plus souvent sa tentative. Il ne reste plus à la station de surveil-lance qu’à intervenir en envoyant quelqu’un sur place puis, si l’alerte est justifiée, à prévenir les forces de l’ordre.

un chantier Pilote Grandeur natureLe chantier Terre-Saint-Blaise de Bondy est la première opé-ration pilote initiée en partena-riat par la SMABTP, l’association FILRFID et Immobilière 3F afin de tester l’efficacité des solutions RFID tout au long d’un chantier. « Quand la FFB nous a contactés, nous avons proposé pour tester ce dispositif le quartier de Terre-Saint-Blaise, enclavé et difficile,

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Pour en savoir Plus

www.ffbatiment.fr, rubrique « Ras le vol ».

Comment s’est manifesté votre intérêt pour la problématique des vols sur les chantiers ?InvitésparlaFFBàlarestitutiondel’enquêtemenéeen2007surlaproblématiqueduvolsurleschantiers,nous

avonsrapidementétéassociésàl’opération«Raslevol».LasolutionRFIDestunesolutionnouvelle,susceptibled’intéresserlesassureurs.Cependant,pourquenouspuissionsmettrecettesolutionenavant

commeunélémentdeprévention,ilfallaitquedesindustrielsaienttravaillésurlesujet.

Quelle est la clé d’une bonne protection ?L’essentielestlaréactivité.Plusvitelatentativedevold’unobjetestdétectée,plusviteuneinterventionpeutêtredéclenchée,l’idéalétantquelerelaisauprèsdesforcesdel’ordresoitréaliséparunesociétédevidéosurveillance.Laprotectionphysiqueetlessolutionsdesurveillanceélectroniquesexistent,maislasolutionRFIDestd’unemiseenœuvreplusfacileetmoinscoûteuse.

De quelle manière êtes-vous associé au chantier pilote de Bondy ?Noussommesprésentsauxcôtésdumaîtred’ouvrageetdel’associationFILRFIDpouraiderl’entrepriseàbiendisposerlestagssurlesobjets,afinquelesystèmesoitefficace.Deplus,nousproposonsunesolutiond’assuranceavecunegarantievolrenforcée,encomplémentd’uncontrat«tousrisqueschantier».LesmatérielsprotégésparunsystèmeRFIDserontgarantiscontrelevolsanssupplémentsurlecontratetavecunefranchiseréduitedemoitiéencasdesinistre.

« la solUtion rfid : Une mise en œUvre plUs facile et moins coûteUse »

Gérard Klein, SMABTP

précise Emmanuelle Fosse, du groupe 3F. En participant à cette expérience, notre objectif est d’ac-compagner l’entreprise générale et de l’aider à ce que le proces-sus se mette en place. » À l’issue de ce test, les assureurs pourront évaluer la pertinence des solu-tions proposées et leur prise en compte éventuelle dans le cadre d’une couverture spécifique « vols sur chantiers », clé de leur déve-loppement. J(1) Les puces RFID sont des dispositifs d’identification par radiofréquence (Radio Frequence Identification Devices).

éTIqUeTTes De DIssUasIon informant d’un marquage  à l’aDn moléculaire  de la machine.

Dans le cadre d’un projet de rénovation urbaine, Immobilière 3F construit un ensemble de 47 logements sociaux, à Bondy, en Île-de-France. Ce chantier sera l’occasion de tester le nouveau dispositif antivol par technologie RFID(1), suivi avec attention par la FFB Grand Paris.

F O R M A T I O n

B â t i M é t i e r s J déceMBre 201258

Pour en savoir Plus

• www.nordpdc.ffbatiment.fr• www.paysdelaloire.ffbatiment.fr

d epuis 2011, de nombreuses entreprises du Nord-Pas-de-

Calais se sont formées à l’étan-chéité à l’air grâce à une structure originale et légère, d’une surface de 120 m2, située sur le parking de la Fédération à Marcq-en-Barœul. Soutenue par le Conseil régional du Pas-de-Calais, ce qui en réduit fortement le coût pour les entreprises, la formule com-porte une demi-journée d’ensei-gnement théorique, complétée par des exercices pratiques sur dif-férentes cellules de formation qui présentent les principaux maté-riaux rencontrés sur le chantier – brique, bloc béton, bois. Sans oublier un espace consacré à la réalisation de travaux types qui génèrent le plus fréquemment des problèmes d’étanchéité, comme par exemple la mise en œuvre d’une membrane d’étanchéité sur un plafond ou autour d’un che-vêtre de fenêtre de toit.Dirigeant d’une entreprise de menuiserie bois pour 80 % de son activité à Tourcoing (Nord), Bruno Delcour a utilisé cet outil pour former ses quatre menui-siers-poseurs, par équipe de deux. « Étant donné les nou-velles exigences, il était devenu indispensable de nous former à l’étanchéité à l’air et aux nou-veaux produits qui permettent de construire BBC, et demain RT 2012, car nous avons une obli-gation de résultat », assure-t-il. La première après-midi, les partici-pants mettent en œuvre ce qu’ils savent faire, et les travaux se ter-

bilisation à l’étanchéité à l’air, qui se rendent sur les territoires de projets et sur les salons régionaux, le tout dans le cadre du nouveau cluster « Ekwation » soutenu par le Conseil régional et l’Ademe (www.ekwation.fr).

s’adaPter aux entrePrisesProposer des formations person-nalisées, adaptées aux attentes de chaque entreprise, c’est aussi la stratégie de la fédération régio-nale du bâtiment Pays de la Loire. Depuis 2011, les entre-prises peuvent être sensibilisées en bénéficiant, à leur demande, d’un test d’étanchéité à l’air réa-lisé sur le chantier. D’autres outils ont été développés depuis lors : des maquettes en bois qui per-mettent de mettre en évidence et de traiter tous les points sensibles de l’enveloppe ; une maquette grandeur nature de 10 m2, où les différents métiers – menuisier,

couvreur, électricien, plaquiste, maçon… – peuvent simuler leurs travaux respectifs en intégrant la question de l’étanchéité à l’air à la gestion des interfaces. Parallè-lement à ces outils qui peuvent se déplacer dans les entreprises, la fédération régionale a égale-ment créé, en partenariat avec le lycée technique du bâtiment de Nantes, une plate-forme de 25 m2 située dans cet établissement, où peuvent être dispensées des for-mations très poussées dans les détails. Ces outils ont l’avantage de s’adapter aux besoins de l’en-treprise et génèrent une offre de formation très large. Pour répondre aux appels d’offres publics à compter du 1er janvier 2013, Pananceau SAS, une entre-prise de 70 salariés spécialisée dans la pose de cloisons sèches et l’isolation, implantée à Durtal (Maine-et-Loire), a opté pour une formation interne à l’entreprise en octobre dernier. « En trois jours, nous avons formé deux conduc-teurs de travaux, quatre sala-riés chevronnés et quatre jeunes chefs de chantier, qui auront pour tâche de transmettre l’ensemble des savoir-faire à toute l’entre-prise, se félicite Denis Leray, le président de l’entreprise. En plus des acquis techniques, nous avons aussi appris à prendre en compte les interfaces, en laissant par exemple un vide technique entre la membrane d’étanchéité et notre plafond, pour que l’électricien puisse faire passer ses réseaux. » Les entreprises du bâtiment dis-posent donc aujourd’hui, au-delà des enseignements théoriques, d’un ensemble d’outils pour apprendre à mettre en œuvre de façon concrète les bonnes pra-tiques en matière d’étanchéité à l’air. J

minent par un test d’étanchéité à l’air en diffusant une fumée qui met en évidence les fuites. La deu-xième journée est consacrée aux apprentissages de la bonne mise en œuvre, qui permet de les sup-primer. « Cette approche montre que nous maîtrisons environ 80 % du process, mais ce sont les 20 % restants qui comptent, explique Ludovic Malesys, l’un des quatre menuisiers-poseurs formés. J’ai notamment appris à utiliser les bons adhésifs en fonction des dif-férents matériaux, à me servir de manchons en caoutchouc pour isoler les perçages et à mettre en œuvre une membrane d’étan-chéité en sous-charpente. »Parallèlement à cette structure de formation fixe, la fédération du bâtiment Nord-Pas-de-Calais a également mis sur pied, avec son partenaire de formation, des cel-lules de formation mobiles qui se déplacent à la demande sur les chantiers, et des cellules de sensi-

étanchéité à l’air les formations misent sur l’exercice pratique

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Cellules installées dans des structures fixes ou mobiles, maquettes démontables, sensibilisations sur les chantiers et dans les entreprises... Des fédérations régionales du bâtiment multiplient les initiatives pour apporter aux entreprises une formation pratique à l’étanchéité à l’air. Exemples en Nord-Pas-de-Calais et Pays de la Loire.

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59déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s

n O R M A l I S A T I O n

nf dtu et avis techniques quelques repères utiles

c omment les NF DTU et les Avis techniques cohabitent-

ils ? Qu’est-ce qu’un CPT par rapport à un NF DTU ? Qu’est-ce que la liste verte ? Eléments de réponse.

théoriqueMent, une distinction claireLes NF DTU sont des normes de travaux de bâtiment. Elles pro-posent des clauses-types pour les marchés de travaux mettant en œuvre des produits et techniques traditionnels, c’est-à-dire couram-ment utilisés par la plupart des entreprises, avec succès sur une période de recul suffisante.Pour leur part, les Avis techniques « sont destinés à mettre à disposi-tion des acteurs de la construction

cite l’existence des produits non traditionnels et présente, tel un catalogue, toutes les solutions disponibles sur le marché. Or, ce n’est pas son objet et, par défini-tion, la liste des solutions inno-vantes ne sera jamais à jour.

le cPt du côté des avis techniquesUn NF DTU a d’autant moins vocation à traiter de la mise en œuvre de produits sous Avis tech-nique qu’il existe par ailleurs un document décrivant les spécifi-cations de mise en œuvre com-munes à plusieurs Avis tech-niques. C’est le Cahier des prescriptions techniques (CPT). Regroupant les informations communes à plusieurs Avis tech-niques, il évite de répéter dans chacun d’eux les mêmes indica-tions. Le CPT n’est donc utilisable qu’avec un Avis technique qui y fait référence.

la Position des assureursLes assureurs utilisent une autre distinction que le domaine tra-ditionnel/non traditionnel : entre technique courante et non cou-rante. Les travaux de technique courante sont normalement garantis par les contrats, alors que les travaux de technique non cou-rante nécessitent une déclaration préalable – voire une étude spé-cifique – et peuvent faire l’objet de conditions spéciales de sous-cription d’assurance. C’est une notion propre à chaque assu-reur. Toutefois, la plupart des assureurs considèrent que les travaux utilisant des produits bénéficiant d’un Avis technique et inscrit sur la liste verte de la C2P(3) (voir encadré) sont des tra-vaux de technique courante. J (1) Arrêté du 21 mars 2012.(2) Le DTA est un Avis technique pour les produits faisant l’objet d’un marquage CE.(3) La Commission Prévention Produits mis en œuvre (C2P) est une commission de l’Agence Qualité Construction (AQC).

des éléments d’appréciation sur la façon de concevoir et de construire des ouvrages, au moyen de pro-duits et procédés dont la constitu-tion ou l’emploi ne ressortent pas de savoir-faire et pratiques tradi-tionnels »(1). Autrement dit, les Avis techniques sont réservés aux pro-duits non traditionnels.Puisqu’ils traitent des produits traditionnels, les NF DTU ne devraient pas en principe se réfé-rer à des produits bénéficiant d’Avis techniques ou de Docu-ments techniques d’application (DTA)(2).

concrèteMent, des conFusions FréquentesLa mise en œuvre des produits principaux nécessaires à la réali-sation d’un ouvrage faisant l’ob-jet d’un NF DTU nécessite parfois certains produits secondaires non normalisés, mais qui doivent être décrits pour éviter les sinistres. Lorsque qu’il n’est pas possible de décrire les essais à effectuer sur le produit et le résultat à obtenir à l’issue de ces essais, il est toléré d’exiger exceptionnellement que le produit bénéficie d’un Avis technique pour cet emploi.Souvent par facilité, certains NF DTU ont abusé de cette tolé-rance et comprennent de nom-breux renvois à un Avis technique. C’est un risque de confusion, car tous les produits d’une famille citée par un NF DTU et bénéfi-ciant d’un Avis technique ne se mettent pas nécessairement en œuvre selon le NF DTU. C’est au contraire à l’Avis technique d’in-diquer si sa mise en œuvre s’ef-fectue comme celle des produits décrits dans le NF DTU.Parfois, certains participants au processus de normalisation expri-ment le souhait que le NF DTU

la liste verte  de la c2p

La liste verte recense les produits et procédés bénéficiant d’un avis technique ou d’un document technique d’application en cours de validité, qui ne sont pas mis en observation par la commission Prévention Produits mis en œuvre (c2P) de l’agence Qualité construction (aQc).La c2P met en observation une famille de produits et/ou de procédés de construction pour attirer l’attention des professionnels sur les problèmes qu’elle risque de poser. cette mise en observation ne doit pas pour autant être considérée comme un jugement de qualité sur ce produit, mais comme une simple information à destination des professionnels et des assureurs. La liste verte est disponible sur le site de l’aQc (http://listeverte-c2p.qualiteconstruction.com/). Elle peut être consultée à partir du nom du produit, du nom du fabricant ou de la référence d’avis technique.

nF DTU : s’y repérer aisémentLes documents techniques unifiés (DTU) précisent les conditions techniques de bonne exécution des ouvrages. Destinés à être incorporés dans les marchés de travaux de bâtiment, ils sont le fruit d’un consensus entre les diverses parties intéressées : entrepreneurs, fournisseurs, architectes, bureaux de contrôle, maîtres d’ouvrage... En grande majorité, ils sont élaborés ou révisés par le BNTEC, bureau de normalisation géré par la FFB.Pour aider les entreprises à mieux connaître et utiliser les NF DTU, la FFB propose le dépliant « DTU, vue d’ensemble », qui recense l’ensemble des NF DTU, organisés par famille (structure, enveloppe...) pour une meilleure lisibilité.Pour en savoir plusLa plaquette « DTU, vue d’ensemble » est disponible auprès des FFB départementales.

E n v I R O n n E M E n T

61déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s

E n v I R O n n E M E n T

Pour en savoir Plus

• www.mamaisonneuvecertifiee.com • www.promotelec-services.com • www.qualite-logement.org • www.certivea.fr

l es labels HPE (Haute per-formance énergétique) sont

des labels réglementaires qui visent des performances éner-gétiques d’un bâtiment, rési-dentiel ou tertiaire, supérieures à la valeur réglementaire. Avant la nouvelle étape de la RT 2012 en janvier 2013, cinq niveaux d’exigence permet-taient au maître d’ouvrage de construire un bâtiment plus performant : HPE, THPE, HPE EnR, THPE EnR et BBC 2005. Mais ces labels énergétiques ne sont délivrés qu’à la condi-

être appliqué à la construction pour s’assurer que les maté-riaux ou équipements installés sont conformes aux exigences du cahier des charges de l’orga-nisme certificateur. Dans le cas contraire, il y a un risque de se voir refuser le label. Il faut également rappeler que la demande de certification d’un bâtiment est bien une démarche volontaire de la part du maître d’ouvrage qui prendra contact avec l’organisme certificateur de son choix.En 2013 et du fait du change-

ment de réglementation ther-mique (RT 2012), les niveaux d’exigences de performance énergétique HPE vont évoluer mais les modalités d’obtention resteront les mêmes. Un arrêté ministériel en précise par ail-leurs le contenu et les moda-lités pratiques pour en faire la demande. J

tion d’être adossés à une certi-fication globale de la qualité de l’ouvrage portée par un orga-nisme certificateur (Cequami, Cerqual Services, Certivea et Promotelec Services) agréé par l’État. Dans cette approche, la perfor-mance énergétique du bâtiment n’est donc qu’une des compo-santes et le seul respect de ce critère ne suffit pas à l’obten-tion d’un label tel que THPE ou BBC. Il est donc important de s’infor-mer sur le référentiel qui doit

labels hPe le point sur les modalités d’obtention en construction neuvePour obtenir un label de haute performance énergétique (HPE), il est obligatoire d’en passer par un organisme certificateur habilité à le délivrer. Mais attention, tous les organismes n’ont pas la même méthode ni les mêmes critères d’exigence, tous ne certifient pas la même typologie de bâtiments.

typologie organisme label(s) délivré(s) par commentaires / Principes de bâtiment certificateur l’organisme certificateur*

Maison Céquami - NF Maison individuelle Certification du maître d’ouvrage individuelle - NF Maison individuelle démarche hqE

Promotelec - Label Promotelec Certification ouvrage par ouvrage. Services Performance Les produits et matériaux disposent d’un label, d’une certification, d’une marque ou d’un aTec qui définit leurs caractéristiques.

Logements Cerqual - habitat & environnement Certification ouvrage par ouvrage pour h&E. collectifs Services - NF logement Certification du maître d’ouvrage (NF).et individuels - NF logement groupés démarche hqE

Promotelec - Label Promotelec Certification ouvrage par ouvrage. Services Performance Les produits et matériaux disposent d’un label, d’une certification, d’une marque ou d’un aTec qui définit leurs caractéristiques.

Bâtiments Certivea - NF Bâtiments tertiaires du secteur - NF Bâtiments tertiaires tertiaire démarche hqE

raPPel Des laBels DélIvrés Par les organIsMes cerTIFIcaTeUrs en consTrUcTIon neUve

* Possibilité d’adosser aux labels délivrés par les organismes certificateurs, un label haute performance énergétique (HPE, HPE EnR, THPE, THPE EnR, BBC 2005).

B â t i M é t i e r s J déceMBre 201262

ZOOM ChAnTIER

Restaurer un lavoir du XIXe siècle, unique en Franche-Comté, sans plans ni photos : tel est le défi relevé par la commune de La Tour-de-Sçay, grâce à l’implication d’artisans locaux passionnés. Une réhabilitation primée lors du concours des Rubans du patrimoine 2012.

LES INTERVENANTSMaîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre : commune de La Tour-de-Sçay.Maçonnerie : entreprise Alain Loyenet à Cirey-les-Bellevaux (70).charpente : SARL Mareschal à Besançon (25). couverture : Pateu & Robert à Besançon (25).Durée des travaux : 1 an. coût de l’opération : 100 269 euros (dont 53 % pris en charge par la commune).

Mention spéciale pour le lavoir©

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Édifié en 1834, le lavoir de La Tour-de-Sçay (Doubs) était alimenté par plusieurs sources. Afin de protéger les lavandières, il avait été ceint de murs et couvert. Sa forme circulaire donnait le plus grand développement possible avec peu d’eau, et un appoint en eaux pluviales était fourni par son toit en entonnoir, dit « impluvium ». L’édifice, déserté en 1958 à l’arrivée de l’eau courante dans le village, s’est peu à peu délabré.En 2008, le conseil municipal décide d’engager la restauration du lavoir, unique dans la région et structurant pour l’identité du village. La commune s’entoure d’artisans qui l’accompagneront tout au long de ce chantier atypique. Ceux-ci contribueront à l’enrichissement du cahier des charges, élaboré à partir d’un simple document de l’architecte retrouvé en mairie. Grâce à l’engagement sans failles de tous les intervenants, le lavoir à impluvium de La Tour-de-Sçay revit au terme d’un an de travaux. En 2012, une mention spéciale du concours des Rubans du patrimoine distingue la qualité de sa restauration (lire aussi p. 8).

déceMBre 2012 J B â t i M é t i e r s 63

ZOOM ChAnTIER

La toiture de l’ouvrage avait vraisemblablement été retirée, car aucun vestige n’a été retrouvé alentour. La couverture en entonnoir a été recomposée en petites tuiles plates 15 x 17 cm, fournies par la tuilerie locale Blache. Elles reposent sur un platelage en peuplier. La protection des corniches est assurée par un habillage en plomb. Une bande en zinc ceinture l’entonnoir.

Principale difficulté en l’absence de tout repère : réali-ser les relevés pour la taille de la pierre. Les murs en moellons équarris seront remontés et cré-pis avec un enduit composé de chaux aérienne et de sable issu de l’Ognon, rivière toute proche. Ce dernier confère aux joints leur aspect rosé. Le dallage en camembert, découvert sous 50 cm de boue, a été totalement repris, les deux tiers étant réali-sés à partir de pierres retrou-vées sur le site. Les éléments manquants ou défectueux (dont les bancs) ont été taillés dans les carrières d’Andelarrot (Haute-Saône) et mis en œuvre dans les règles de l’art.

La charpente a été recomposée à l’aide de poutres de section 30 x 30 cm et de chevrons de section 10 x 10 cm en chêne massif. Ces éléments ont été taillés, assemblés et installés dans l’esprit de l’époque. Le bois utilisé est issu de la forêt de La Tour-de-Sçay.

la charPente

la couverture

la Maçonnerie

B â t i M é t i e r s J déceMBre 201264

lA pAROlE à

En métallerie, contrairement à d’autres métiers plus touchés par la crise, l’activité ne manque pas. En dépit d’un certain ralen-tissement de la construction, nos ouvrages progressent, stimulés par la demande des architectes qui s’intéressent à leurs possibili-tés expressives, par les contraintes de la RT 2012 et par le développe-ment des aménagements d’acces-sibilité. Pourtant, nous le consta-tons quotidiennement dans les difficultés de recrutement et l’insuffisance de la formation, le métier souffre de beaucoup

de méconnaissance et d’un fort déficit d’image. Le public, par-fois même nos partenaires et clients, ignorent que nous tra-vaillons dans des ateliers vastes et lumineux, équipés de machines modernes, et que les métalliers d’aujourd’hui sont des profes-sionnels complets, maîtrisant connaissances théoriques pous-sées et fabrication.Dans ce contexte, la reconnais-sance et la valorisation du métier sont les premières missions d’un président de section. Il doit en priorité s’attacher à faire « des-

cendre » et « remonter » l’infor-mation entre l’Union de métier et les adhérents, et favoriser la com-munication. Car, c’est peut-être une vertu de la crise, nous voyons revenir aujourd’hui une certaine dynamique d’échange chez une nouvelle génération de chefs d’entreprise, davantage enclins à communiquer sur des sujets métier, parfois même sur leurs difficultés.Pour jouer son rôle en répondant à cette évolution, la section Métal-lerie de la Fédéra-tion du bâtiment et des travaux publics du Calvados orga-nise deux réu-nions par an, cha-cune dédiée à un thème (RT 2012, nouvelles normes garde-corps, acces-sibilité…), avec un objectif à la fois pédagogique et convivial. En revenant de manière ciblée sur ces sujets, il s’agit d’aiguil-ler vers l’information utile et de conforter les messages en évitant le piège d’une « ultracommunica-tion » contre-productive. Chaque réunion, conçue comme un petit événement, se déroule chez un fournisseur et permet à la fois de mieux connaître un métier et de resserrer les liens. Réser-vées au départ aux chefs d’entre-prise adhérents, ces rencontres sont aujourd’hui ouvertes aux métreurs, directement concernés

par les problèmes techniques et les évolutions métier, mais aussi à nos confrères non adhérents, et se clôturent par un dîner dans un esprit de grande convivia-lité. Après de premières réunions classiques parfois très restreintes, cette formule nous a permis d’ac-cueillir jusqu’à une trentaine de

personnes. Elle se révèle créa-trice de liens – qu’il faut savoir entretenir – qui peuvent aider les petites structures à prévenir les risques de l’iso-lement, entraîner certains à partici-per à des initia-tives de valorisa-tion (« Un jour en entreprise », réu-nions d’infor-mation dans les collèges, ouver-ture des ateliers

aux clients) et d’autres à accueil-lir des apprentis, voire susciter de nouvelles adhésions. Ainsi avons-nous progressé, mais il nous reste à concrétiser ces liens dans notre exercice même pour parvenir un jour à nous réunir en grou-pement afin de répondre à des appels d’offres inaccessibles à chacun de nous séparément… J

section ProFessionnelle déParteMentale : créer du lien

eMManuel noyelle en BreFDepuis 1999, Emmanuel Noyelle, 48 ans, dirige l’entreprise SNM (Socié-té Nouvelle de Métalle-rie), 25 salariés, basée à la périphérie de Caen (Calvados). Délégué de la section Métallerie de la Fédération du bâtiment et des travaux publics du Calvados depuis janvier 2007, il en est devenu le pré-sident en juin 2009. Il est par ailleurs membre du conseil d’administra-tion et du bureau de la FFB Calvados et admi-nistrateur du centre de formation des apprentis BTP Basse-Normandie depuis 2010.

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Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris Cedex 16 - Tél. : 01 40 69 52 58 www.ffbatiment.fr - association déclarée – Siret 301 652 673 0015 - Code aPE 913E –ISSN 1772-3078 - Dépôt légal à parution directeur de la PuBlication : Didier Ridoret directeur de la rédaction : Philippe Tempere coMité de rédaction : Membres de la Fédération française

du Bâtiment, de ses fédérations départementales et régionales, de ses unions et syndicats de métiers journalistes : jean-Marc Brujaille, Delphine Goater, hubert kernéïs, Stéphanie Lacaze, Stéphane Miget, François Salanne, Céline von der Weid concePtion et réalisation idé édition : andré haillotte, Pierre Salanne, Nelly hurlé, Caroline Palma, katia Boudet, Céline Binet FaBrication : Sphinx/Sib tiraGe de ce nuMéro : 72 000 exemplaires illustration de couverture : © h. Pinel

Prix du nuMéro : 26 e TTC aBonneMent annuel : 85 e TTC (4 numéros) service aBonneMent : SEBTP - Tél. : 01 40 69 53 05 réGie coMMerciale : IT-FFB - Tél. : 01 40 69 57 68 annonceurs : CGI Bâtiment (p. 7), Delta Dore (p. 39), Dyrup (p. 31), EBP (p. 7), EDF (4e couv.), Feebat (p.18), Festool (p. 16), Fiat (p. 26), kiloutou (p. 40), Molinel (p. 29), Petzl (p. 60), Point P (p. 12), Pro BTP (p. 5), Pros de la performance énergétique (p. 47), Recyclum (2e couv.), SFR Pro (p. 21), Sitex (p. 56), SMaBTP (p. 22), Total Gaz (p. 32).

Entreprise titulaire de la marque

SNM (SoCIÉTÉ NoUVELLE DE MÉTALLERIE), MoUEN (14)