our1032-extrait

7
Table des matières Préface ............................................. 7 Introduction ........................................ 11 1 ère partie L’astrologie vécue ................................... 19 1. Ce qui m’a conduite à l’astrologie ............... 21 2. La dépendance ................................ 27 3. Le chemin de la délivrance ..................... 33 4. Ma nouvelle vie ................................ 51 2 e partie L’astrologie, une analyse ............................. 67 5. L’origine de l’astrologie ......................... 69 6. Les fondements de l’astrologie ................. 79 7. Le calcul des horoscopes ....................... 111 8. Y aurait-il du vrai dans tout cela? ................ 131 9. L’ astrologie et la Bible .......................... 147 Titre original en allemand: Weißt du wie die Sterne stehen? Martin Doering & Sabine von der Wense Autorisierte Lizenzausgabe der bei SCM Hänssler, D-71087 Holzgerlingen, unter dem Titel «Weißt du wie die Sterne stehen?» erschienenen Originalausgabe © Copyright 2007 by SCM Hänssler, D-71087 Holzgerlingen für die deutsche Ausgabe Sauf mention contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 www.universdelabible.net Toutes les photos de la première partie sont la propriété de Sabine von der Wense. Traduction et adaptation française: Roger Foehrlé, Olivia Festal © et édition de la version française: Ourania, 2009 Case postale 128 CH-1032 Romanel-sur-Lausanne [email protected] www.ourania.ch ISBN 978-2-940335-32-9 Imprimé en UE

Upload: la-maison-de-la-bible

Post on 15-Mar-2016

213 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

Sauf mention contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 www.universdelabible.net ISBN 978-2-940335-32-9 Imprimé en UE Titre original en allemand: Weißt du wie die Sterne stehen? Martin Doering & Sabine von der Wense Traduction et adaptation française: Roger Foehrlé, Olivia Festal www.ourania.ch Chapitre 1 1 Ancien Etat du Saint Empire romain germanique qui fait aujourd’hui partie du Grand-Berlin (N.d.E.) 2 Quartier de l’actuelle ville de Berlin. (N.d.E.) 21

TRANSCRIPT

Page 1: OUR1032-extrait

Table des matières

Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1ère partieL’astrologie vécue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

1. Ce qui m’a conduite à l’astrologie . . . . . . . . . . . . . . . 212. La dépendance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273. Le chemin de la délivrance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 334. Ma nouvelle vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

2e partieL’astrologie, une analyse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

5. L’ origine de l’astrologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 696. Les fondements de l’astrologie . . . . . . . . . . . . . . . . . 797. Le calcul des horoscopes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1118. Y aurait-il du vrai dans tout cela? . . . . . . . . . . . . . . . . 1319. L’ astrologie et la Bible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147

Titre original en allemand: Weißt du wie die Sterne stehen?Martin Doering & Sabine von der Wense

Autorisierte Lizenzausgabe der bei SCM Hänssler,D-71087 Holzgerlingen, unter dem Titel «Weißt du wiedie Sterne stehen?» erschienenen Originalausgabe© Copyright 2007 by SCM Hänssler, D-71087 Holzgerlingen für die deutsche Ausgabe

Sauf mention contraire, les textes bibliquessont tirés de la version Segond 21www.universdelabible.net

Toutes les photos de la première partie sont la propriétéde Sabine von der Wense.

Traduction et adaptation française:Roger Foehrlé, Olivia Festal

© et édition de la version française: Ourania, 2009Case postale 128CH-1032 [email protected]

www.ourania.ch

ISBN 978-2-940335-32-9Imprimé en UE

Page 2: OUR1032-extrait

21

Chapitre 1

Ce qui m’ a conduiteà l’ astrologie

Mon enfance, qui est pour moi un souvenir agréable, s’est déroulée paisiblement dans la sécurité et le confort d’un foyer protestant aisé. Mon père, qui était juriste, occupait en outre un poste à responsabilité dans le consistoire de l’église protestante de la région de Berlin et de la Marche de Brandebourg1. A l’époque, nous habitions Wilmersdorf2,dans un spacieux appartement de sept pièces, au troisième étage d’une maison bourgeoise.

Ce monde chéri de mon enfance s’est effondré en 1943, et ce en une seule nuit, lorsqu’une bombe est tombée sur no-tre maison. Cette nuit-là, nous avons perdu tout ce que nous possédions. Les deux années suivantes, qui ont précédé la fin de la guerre, ont été marquées par la faim, les bombar-dements nocturnes et l’angoisse. Mon père, qui refusait de porter l’ insigne du parti nazi, rencontrait beaucoup de diffi-cultés dans l’exercice de sa fonction. Mais celle-ci lui a per-

1 Ancien Etat du Saint Empire romain germanique qui fait aujourd’hui partie du Grand-Berlin (N.d.E.)2 Quartier de l’actuelle ville de Berlin. (N.d.E.)

Page 3: OUR1032-extrait

Le ciel décrypté

22 23

Ce qui m’a conduite à l’astrologie

mis d’aider des pasteurs juifs à quitter le pays. Nous étions donc sur un volcan, notre vie était en danger.

Une fois la guerre terminée, mon père a été nommé prési-dent du consistoire. C’est avec beaucoup de peine que nous avons passé l’hiver glacial de 1947, grâce au pont aérien or-ganisé par les Américains qui nous ont sauvé la vie.

Dès mon jeune âge, j’ai appris à connaître les valeurs chrétiennes. Je priais Dieu le Père et je savais que Jésus avait souffert à la croix. Pourtant, le salut restait pour moi quelque chose d’étranger. A 19 ans, je suis partie à Munich pour étudier les langues, ce qui a marqué le début d’une pé-riode de recherche, pleine de questionnements, d’agitation intérieure et de difficultés. Le dimanche, j’allais écouter les prédications de Romano Guardini3 à l’église Saint-Louis. Je n’avais jamais rien entendu de pareil. Je réfléchissais à ces choses, mais cela ne changeait en rien ma vie. J’ai donc cherché le réconfort dans diverses relations humaines. Je construisais «ma maison sur le sable» et celle-ci s’effondrait régulièrement.

Divers chemins d’égarementAu bout de quatre ans, déçue, je suis partie pour Hambourg dans l’ intention de trouver un emploi comme décoratrice d’ intérieur. J’essayais de donner un sens à ma vie. Je m’ouvrais à tout ce qui se présentait sur ma route: j’ai appris à pratiquer le yoga et la méditation, assisté à des «cultes» anthroposo-phiques et fait connaissance du monde miroitant et sédui-sant de l’ésotérisme. Ma quête de sens m’accaparait totale-ment. D’où venais-je et vers où se dirigeait mon existence? Cette question me hantait.

3 Prêtre et théologien catholique qui pensait renouveler la foi par un renouveau de la liturgie. (N.d.E.)

Puis, en 1962, j’ai épousé Hilmer von der Wense. Après avoir passé plusieurs années a Essen4 et Goslar5, nous som-mes retournés à Hambourg, avec trois enfants et deux chiens. Ma vie était bien remplie, mais j’avais toujours en moi cette recherche spirituelle, et celle-ci ne me laissait pas en paix.

Puis, j’ai fréquenté un centre hindouiste, situé à quelques pas de notre appartement. Là, j’ai pratiqué la méditation, mais je ne faisais que de très lents progrès et ne parvenais pas au résultat que je recherchais. Toujours en quête d’ex-périences spirituelles, j’ai alors décidé de me joindre à un groupe qui partait visiter un centre brahmanique en Inde.Ce que j’ai vécu dans cet endroit était inquiétant et dissuasif: une fois arrivés, nous avons été confrontés, par un médium, à la prétendue «voix de Dieu». Cet homme, qui trônait dans la cour intérieure de l’ashram, assis sur un coussin blanc, nous délivrait ses messages d’une voix grave et gutturale. J’avais vraiment l’ impression de me trouver dans l’antichambre de l’enfer et je n’avais qu’une seule envie: partir.

Que se passe-t-il ici et que veut-on de nous? me demandais-je.Une chose était sûre, cette religion m’était totalement étran-gère et je n’y trouvais pas la sécurité et le réconfort auxquels j’aspirais.

La «découverte» de l’astrologiePuis, un jour, alors que je traversais une période particulière-ment malheureuse de ma vie et que je souffrais de dépres-sion, une de mes amies a établi mon horoscope. J’ai été com-plètement ahurie de voir tout ce qu’elle avait «deviné» à mon sujet. Comment pouvait-elle définir si clairement mes traits

4 Ville d’Allemagne (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), sur la Ruhr. (N.d.E.)5 Ville d’Allemagne du Nord. (N.d.E.)

Page 4: OUR1032-extrait

Le ciel décrypté

24 25

Ce qui m’a conduite à l’astrologie

de caractère et décrire de façon si précise mes tendances naturelles? Je voulais aller au fond des choses! Je suis donc entrée dans une librairie ésotérique, me suis procuré la docu-mentation nécessaire et me suis fait conseiller de façon très détaillée sur la question. Puis, une fois rentrée chez moi, je me suis penchée sur le difficile calcul des horoscopes.

Je dois préciser ici que je ne suis absolument pas douée en sciences et que les mathématiques ont toujours été pour moi une matière totalement hermétique. Pourtant, à mon grand étonnement, j’ai appris très rapidement à calculer un horoscope. Après m’être entraînée plusieurs fois, j’ai constaté que cela «fonctionnait». La représentation graphi-que était moins difficile: à l’aide d’un tableau, je dessinais les «maisons astrologiques»6, fixais le «Milieu du Ciel»7 et l’«ascendant»8, et d’après les tables des grandeurs astrono-miques variables (éphémérides), je plaçais les planètes dans leur zone zodiacale correspondante.

Pour interpréter un horoscope, on a besoin des «aspects» (distances angulaires entre les planètes).9 Je me suis donc procuré différents livres, puis me suis plongée dans l’ in-terprétation. Tout cela me fascinait. Je ne faisais plus rien d’autre, négligeant la tenue de ma maison. Dès que j’avais un instant à disposition, je faisais des calculs et j’en dessi-nais la représentation graphique. Le soir, une fois au lit, je continuais: j’avais, sur les genoux, le livre des horoscopes et, de chaque côté, une pile d’ouvrages astrologiques. J’ai d’abord établi mon propre horoscope, puis celui de mes en-fants et celui de mon mari. Un nouveau monde s’ouvrait à moi, l’ennui avait disparu de ma vie. Les livres que j’avais

6 Voir pp. 117-119.7 Voir p. 116.8 Voir pp. 114-115.9 Voir pp. 119-121.

tant aimés auparavant se trouvaient relégués dans un coin.Le monde des étoiles me dominait totalement!

Dans un premier temps, j’ai étudié les traits de caractère de différentes personnes, c’est-à-dire qu’à partir de l’horoscope, j’établissais leur «portrait». Alors, le schéma que j’avais devant les yeux prenait vie: les côtés positifs étaient confirmés, tout comme les défauts supposés. Il en était de même des capaci-tés et des talents que j’avais remarqués chez mes enfants.

Mais, bientôt, j’ai à nouveau éprouvé un sentiment d’en-nui. J’ai alors acheté les tables des grandeurs astronomi-ques variables jusqu’en l’an 2000, afin de pouvoir suivre le mouvement des astres sur un temps plus long. Par la mise en rapport de ces valeurs astronomiques et des planètes de l’horoscope concerné, je déduisais l’avenir. Je calculais, des-sinais, faisais des suppositions et cherchais la signification de certaines constellations dans d’épais ouvrages astrologi-ques. C’est ainsi que, petit à petit, j’ai pénétré dans un uni-vers entièrement nouveau qui a pris possession de toute ma pensée et a fini par m’obséder jour et nuit.

Premiers succès professionnelsUn jour, mes enfants ont apporté leur horoscope à l’école et en ont parlé avec leurs camarades. Peu de temps après, le téléphone a sonné: d’une voix hésitante, une maman de-mandait la même chose pour son enfant. C’est ainsi que j’ai commencé à travailler comme astrologue. Ce travail me plai-sait bien; il me remplissait. Et mon mari, ravi de ma nouvelle occupation, a commencé à s’y intéresser lui aussi.

Durant l’ automne de la même année, j’ai suivi, à Heilbronn10,un séminaire conduit par Thomas Ring11, astrologue connu à

10 Ville du sud de l’Allemagne. (N.d.E.)11 1892-1983.

Page 5: OUR1032-extrait

Le ciel décrypté

26 27

l’époque. J’y ai approfondi mes connaissances et je me suis entretenue avec d’autres personnes intéressées par l’astro-logie. Lorsque j’ai montré l’horoscope de mon fils à un jeune homme très «doué» en la matière, son jugement a été particu-lièrement négatif: «Il ne peut rien tirer de cela.» Je suis rentrée chez moi, blessée et troublée, mais fermement décidée à ne pas me laisser influencer par ses propos. Malgré tout, cela m’a laissée pensive.

A la maison, beaucoup de travail m’attendait: des gens que je ne connaissais pas m’appelaient et voulaient un ho-roscope: quelqu’un leur avait donné mon adresse. Réjouie de ce succès, j’acceptais toutes les demandes. C’est ainsi, que sans le vouloir vraiment, j’ai commencé une nouvelle vie. Du statut de femme au foyer, je suis passée à celui d’astrologue.Les gens allaient et venaient, je leur consacrais du temps et les conseillais, toujours à partir de mes calculs astrologiques.Bientôt, des personnes qui m’étaient totalement étrangè-res, des gens de tous les âges, ont demandé à me voir. Mon passe-temps favori est devenu un métier sans que je ne fasse aucune publicité. Puis, mon mari, voyant combien ce travail m’accaparait, m’a conseillé de faire payer mes consultations.Chaque entretien durait une heure et demie et, de plus, je le préparais avant en déterminant les traits de caractère de la personne.

Chapitre 2

La dépendance

La dépendance à laquelle conduit l’astrologie est double: d’un côté le client devient dépendant de son conseiller et, de l’autre, le conseiller devient dépendant de la reconnaissance de ses clients et esclave de l’astrologie elle-même. Ces deux dépendances sont intimement liées.

La dépendance du client:de la «drogue douce» à la «drogue dure»

Le temps passant, j’ai remarqué que les gens venaient me voir toujours pour les mêmes choses: des décisions qui leur semblaient importantes et qu’ils ne voulaient plus prendre seuls. Ce n’étaient pas tant des renseignements au sujet de leur caractère et de leur personne qui les intéressaient, mais bien plutôt des prédictions concernant leur avenir. Comme j’ai une intuition très vive, il ne m’était pas difficile de trouver là où le bât blessait. En parlant avec mes clients, j’apprenais beaucoup au sujet de leur caractère et de leurs tendances na-turelles. Puis, à partir des schémas astrologiques que j’avais devant moi, j’essayais de deviner le reste.

Page 6: OUR1032-extrait

Le ciel décrypté

28 29

La dépendance

En réalité, j’étais devenue une sorte de directeur de cons-cience. Combien j’ai pu voir la peur et l’incertitude sur le vi-sage de ces personnes qui venaient demander conseil pour leur vie, qui cherchaient la direction à prendre, qui voulaient une «recette à succès» ou qui, tout simplement, avaient be-soin d’une main tendue pour les aider. D’autres encore ve-naient juste par curiosité ou uniquement pour parler d’eux-mêmes. Je les aidais, leur donnais des conseils, leur remontais le moral et faisais des prédictions. Je prenais ce travail très au sérieux et, pour moi, il reposait sur des bases scientifiques.Pour établir un horoscope, je n’avais besoin que de la date, de l’heure (à la minute près) et du lieu de naissance, et tout le reste se «clarifiait» dans la discussion.

Cette forme soi-disant «scientifique» de l’astrologie n’a rien de commun avec la «pseudo-astrologie» des horosco-pes publiés dans les journaux, qui ne se fient qu’à la position du soleil (si tant est que ce soit le cas) et qui donnent des indications tellement générales qu’elles sont valables pour tout le monde et ne sont «utiles» à personne. Ces horosco-pes ne servent manifestement qu’à augmenter la vente des journaux concernés. Car si 30 à 40% des Français accordent du crédit à l’astrologie1, on comprend bien que les éditeurs ne veulent pas renoncer à cette rubrique. Aujourd’hui, je suis convaincue que tout cela n’est pas simplement du charlata-nisme sans importance ou un jeu inoffensif, mais qu’il y a là un très grand danger: celui d’amener les gens à l’astrologie dite «scientifique», avec toutes les conséquences que cela engendre et, finalement, de les conduire dans une dépen-dance dont on ne se sort pas si facilement.

Cette dépendance était une des raisons de mon succès: sans que je ne fasse de publicité pour mon activité, celle-ci

1 Voir pp. 14-15.

ne cessait de se développer. Je conseillais des danseurs du Ballet de Hambourg, des médecins, des avocats et des ac-teurs qui m’appelaient de Berlin pour des consultations télé-phoniques, mais aussi des étudiants et des femmes au foyer.Combien de personnes n’ai-je pas entendues pleurer parce qu’elles se trouvaient dans des situations désespérées. J’es-sayais de les aider, de les consoler et de les encourager.

Pourquoi avais-je tant de succès? Il est vrai que je prenais le temps nécessaire, que je ne regardais pas ma montre et que je ne disais jamais rien de négatif. J’aidais les gens du mieux que je pouvais, j’étais sincèrement dévouée. D’ailleurs, la plupart d’entre eux ne s’intéressaient aucunement à l’as-trologie; ils voulaient simplement un conseil pour leur vie, recherchaient des solutions rapides, avaient besoin d’êtrerassurés.

Au début, je refusais de dicter à ces personnes ce qu’ellesavaient à faire dans tel ou tel domaine de leur vie privée. Mais ensuite, comme elles revenaient sans cesse chercher conseil et me demander de l’aide, je m’y suis finalement habituée, et c’est devenu pour moi quelque chose de naturel. C’est ainsi que, avec le temps, certaines personnes m’appelaient pour n’importe quoi, ne voulant plus prendre aucune décision elles-mêmes. J’étais très sollicitée, et lorsque je rentrais de vacances, on me disait: «Tout Hambourg se réjouit que vous soyez de retour!»

La dépendance de l’astrologue et ses conséquencesCe succès me faisait du bien, car il m’élevait au-dessus de mon statut de simple femme au foyer. On avait besoin de moi, j’étais appréciée, et j’acquérais de plus en plus d’expé-rience dans un travail qui, sans que je ne m’en rende compte, m’influençait et me changeait. Sur ma table de nuit se trou-

Page 7: OUR1032-extrait

Le ciel décrypté

30 31

La dépendance

vaient les éphémérides, et chaque matin, je regardais la po-sition des étoiles pour déterminer mon horoscope. Je suivais avec attention les mouvements de Jupiter et de Saturne.Lorsque Jupiter m’apportait une phase «harmonieuse», je programmais de courts voyages, et quand le rayonnement de Saturne ne m’était pas «favorable», je m’en abstenais.J’étais dépendante, je me laissais influencer et je ne décidais plus rien sans m’en référer aux astres.

Il me semblait que cela me réussissait. Au fond, j’avais «tout en main». Je contrôlais ma vie, j’étais consciente de mes fai-blesses et je me réjouissais de mes points forts. Comme tout un chacun, j’avais des hauts et des bas, mais je m’en sortais mieux, car je savais les «expliquer».

Mes clients avaient confiance en moi, j’étais leur conseillère, je savais tout. Pour toutes les situations, dans tous les domai-nes de la vie, nous cherchions ensemble le moment le plus favorable: nous fixions des dates de procès, des périodes de vacances et déterminions le meilleur jour pour un rendez-vous médical. Tout était soumis à l’horoscope. La liberté indi-viduelle disparaissait, l’astrologie et ses lois triomphaient.

J’avais peu de contacts avec d’autres astrologues. De toute façon, ils utilisaient d’autres méthodes de calcul. Chacun avait sa propre manière d’interpréter le mouvement des astres et, très souvent, j’ai entendu cette phrase: «Pour ma part, je vois cela tout à fait autrement!»

Stimulée par mon succès, je travaillais seule, selon des mé-thodes qui m’étaient tout à fait propres, et je ne cherchais pas vraiment à me tenir au courant des nouveautés dans le domaine.

M’était-il seulement possible de prendre encore des dé-cisions importantes par moi-même? Non, je ne le crois pas.Je «planchais» sur mes schémas cherchant dans les astres la

direction à prendre. Je ne parlais plus aux autres et ne de-mandais plus conseil autour de moi, car, de toute façon, j’en savais plus qu’eux.

Cependant, j’ai vite compris que l’astrologie était tout à fait incapable de «révéler» des faits précis. Je ne pouvais jamais rien dire de très exact. La plupart du temps, les astrologues se contentent de dire: «La tendance va vers…» Pourtant, les gens étaient satisfaits. En réalité, je tombais régulièrement sur des personnes plutôt indécises. Ainsi, il n’était pas néces-saire de se fatiguer à donner des conseils précis, puisque des généralités suffisaient.

Les mois passaient, les années se succédaient, et mon ac-tivité d’astrologue était florissante. De 11 heures le matin jusqu’à 20 heures le soir, j’étais à mon bureau, faisant des calculs, dessinant des diagrammes et passant du temps au téléphone. Les clients allaient et venaient; certains finissaient par devenir des amis, d’autres ne gardaient pas le contact. Il arrivait parfois qu’on me dise: «Ce que vous m’avez prédit ne s’est pas vérifié du tout…» ou: «Si seulement je ne vous avais pas écoutée…» Mais la plupart du temps, les gens étaient enchantés. Ils appréciaient ma sollicitude, se reposaient sur moi et s’en remettaient à moi pour tout.

Toutefois, il y avait aussi des personnes qui m’avertissaient: «Tu te prends pour Dieu; attention, n’aie pas trop d’emprise sur les gens…» Je leur répondais alors: «Mais je ne fais que les conseiller, ils viennent chez moi de leur plein gré et ils ont besoin de moi!»