radjatarangini, v. 2 - tr. par m.a. troyer (1852)
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UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY
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DONNER
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COLLECTIONpurchased from
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THE DONNER CANADIAN
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X
MMOIRESTEXTES ORIENTAUX ET TRADUCTIONSPUBLIS
PAR LA SOCIT ASIATIQUE DE PARIS
II
SE TROUVE A PARIS
:
AU BUREAU DE LA SOCIT ASIATIQUERUE TARANNE,?i1
2
;
CHEZ
M* \'
DONDEY-DUPR,N 2.
RUE VIVIENNE,
A LEIPSICK,CHEZ BROCKHAUS.
RADJATARANGINIHISTOIREDES
ROIS
DU KACHMIRTRADUITE ET COMMENTEE
PAR
M. A.
TROYERPARIS, LONDRES ET CALCUTTA
MEMBRE DES SOCITS ASIATIQUES DEET PUBLIEE
AUX FRAIS DE LA SOCIT ASIATIQUE
TOMETRADUCTION;
II
ESQUISSE GEOGRAPHIQUE ET ETHNOGRAPHIQUE DU KACHMR ANCIEN ET MODERNESIX PREMIERS LIVRES
EXAMEN CRITIQUE DES
PARISIMPRIM PAR AUTORISATION DE M. LE GARDE DES SCEAUX
A L'IMPRIMERIE ROYALE
M DCCC XL
i)5
114fi303
RADJATARANGINIOU
HISTOIREDES ROIS DU KACMIR.
LIVRE PREMIER.
1.
Adoration celui qu'embellit commeles crtes
^
une robe
la splen-
deur des joyaux dontporte
de serpents sont ornes, qui
un!
collier
de perles! Adoration l'arbre du dsir de
Hara2.
Puisse-t-il
vous donner de
la gloire,
le ct
gauche ou
droit da dieu qui est caractris par le taureau, dont le corpsa
pour moiti
sa belle
pouse qui
lui est unie;
qui porte un
front
marqu de flammes decou transparent
feu, au-dessus de l'oreille du-
quel billent des serpents rassembls qui se jouent; ce dieu
dontdont5.
le
reluit
du suc produit par fOcan1
,
et
la poitrine est
couverte de peaux de serpents
Qu'il est digne d'loges, le gnie
du bon potel
II
rend
vil le
breuvage du nectar,,
et c'est
par lui qu'une existence,
glorieuse
que ce
soit la
sienne ou celle d'un autre obtient de
la solidit.
^
Les mots en italique ne
se
trouvent pas dans
le texte sanscrit; ils
ont t
ajouts pour rendre la traduction plus claire.II.
1
2A.
RADJATARANGINI.Qui pourrait ramenerle
temps pass devant nos yeux,
si
ce ne sont les potes, ces matres de la cration, et auxil
quels5.
appartient de produire ce qui doit plaire?seraitle
Quels'il
savoir que pourrait
communiquer
lui
pote,
ne voyait pas toutesla?
les conditions
des choses qu'on
peut connatre par
lumire de
la raison, et le reste
dans
une6.
intuition divine
Quelque vari que puisse
tre
un abrg, par
suite
du
resserrement de l'tendue d'un rcit, cependant rien n'y estrellement essentiel que ce qui7.
satisfait les
gens de bien.a banni de
Bien louable
est
l'homme vertueux, qui
son cur la passion et la haine, et dans le rcit historique
duquel Sarasvati8.
[la desse de Vloriuence) s'est
rellement
fixe.
Puisque
la
matire de l'histoire compose par
mes
prles
dcesseurs a t pour
moi
l'objet d'un
travail
nouveau,
gens de bien ne doivent pas dtourner leur face de moisans avoir cout9.
mes
motifs.et puis
Aprs avoir souvent examin,
combin
l'his-
toire des rois qui ont subi le sort des mortels, quelle adresse
ne faut-il pasle rcit10.
pour complter, par unele
suite
de narrations,
de ceux qui ont vcu dans
temps pass!
C'est pourquoi, dans cette reprsentation des choses
passes que rendent confuse tant de versions diffrentes,
mes
efforts
ont tendu les combiner.l'histoire des rois,
11.
Les livres contenant
primitivement
trs-tendus, furent abrgs, dans le but d'aider la
mmoire,les rcits
en une narration suivie, par Suvrata, qui rsumaantrieurs.12.
Cette composition de Suvrata obtint de laelle
renomme;clart
cependantst\le,
ne montre aucun talent dans
la
du
parce qu'elle est surcharge d'une vaine rudition.
.
LIVRE PREMIER.15.
3
Quoiquede
la
gnalogie des rois, compose par Kchil
mndra,
soit l'ouvrage d'un pote,la
ne
s'y
trouve pas cepenpartie qui
dant, cause
ngligence de
l'autear,
une seule
soit sans dfaut.14.
Onze
livres d'anciens savants, ainsi
que celui qui
est
attribu
Nla
Muni, contenant
l'histoire
des rois, m'ont
servi d'objets de recherche.15.
Aprs avoir examin
les
conscrations et les donations
de proprits des anciens
rois, ainsi
que
les
documents
les
plus authentiques, et les Castras, jela fatigue d'incertitudes
me
suis enfin repos
de
innombrables.
16
Cinquante-deux
rois
ne sont pas mentionns cause de au nombre de ces princes.
leur apostasie de la doctrine des Vdas. L'opinion de Nla est
que Gonarda17.
et quatre autres sont
Une
gnalogie de rois a t compose jadis en douze
mille granthas [vers de trente-deux syllabes) par le
brahmane
Hmardja, qui18.
tait
un grand
dvot.
Padmamihira, ayant examin l'opinion de ce dernier,
indiqua dans son propre ouvrage huit rois qui prcdent
Aka jusqu' Lava,19.
Mais Cri Tchhavillkarala suite
nomma, parmi,
les cinquante:
deux, cinq rois 20.(( ((
d'Aoka. Voici son slokaci-dessus
Les cinq
rois puissants,
nomms,
,
ont t
pris par les anciens
parmi
les
cinquante-deux
commencer
d'Aoka, jusqu' Abhimanyu.21.
Cette histoire des lieux, des temps et des rois, pen-
dant leur prosprit et leur dcadence, devient, composed'une manire convenable22.,
un remde
salutaire.
Quand
les
anciens et innombrables usages des temps
passs sont rassembls ainsi en une guirlande, quelintelligent n'en aurait pas le
homme
cur pntr de joie?1.
,
/i
IIADJATARANGIN.23.
Lorsqu'on songe
comment
les
mortels s'lvent et se
brisent en
un
instant,
il
faut mditer sur le sacre qui s'obtient
dans24.
le
repos des passions.,
Puisse ce fleuve des rois
clair
dans
toutes ses parties
pntrer dans les conques des oreilles, ainsi que l'agrablerose d'un nectar salutaire!25.
Jadis, ds le,
commencement du
kalpa, pendant
six
manvantarassitu20.
le
pays fut un lac rempli d'eau, appel Satisara,
dans
le flanc
de l'Himdri.tant ensuite arriv,les
Le prsent kalpa de VaivasvataKasyapa,fit
le crateur des tres,
descendre
dieux Druhina,
Upndra, Rudra27.
et d'autres;le
Et aprs avoir tul'eau,il
dmon Djaldbhava qui demeuraitfond du laclele
dans28.
forma dans
le
pays de Kamr,les
Qui
est
protg par Xla,
chef de tous
Ngs,
qui
tient
sur le bassin d'eau un parasol dont le bton
immo-
bile est lev sur la Vaitasta.29.
Guri, qui dans ce lieu
s'est
transforme en Vitast,fils
le
regard fix sur Guha, et abreuvant son antre
Ganesa,lait,
qui porte une tte d'lphant, de l'abondance de son
ne
perd cependant rien de30.
la
splendeur qui
lui est propre.
Cette contre est habite
par
les
Ngs dont
les chefs
sont agkha et
Padma, quila ville
resplendissent d'une varit de
joyaux,
comme
de Kuvra,
du
distributeur des ri-
chesses, est orne de ses trsors.31.
Ce pays qui semble porter un rempart de rocher surla
son dos, tend ses bras, sans doute pour
protection des
Ngas qui32.
s'y
sont rfugis par la crainte de Trkchya.la
La possession de
jouissance de la batitude terl,
nelle devient le partage
de ceux qui
dans l'intrieur du
,
LIVRE PREMIER.sanctuaire de Ppasdana{(jul
5toiiclicnl
dtruit tout pch),
l'image de bois de l'poux d'Um.'
53.
La desse Sandhy entretient dansne
cetteest
montagneconforme
aride l'eau dans laquelleet ce qui34.l'est
on reconnat ce quiauvice.
pas, la vertu et
Le dieu
existant par
lui-mme, qui jouit du
sacrifice
du
feu, jaillissant
du
sein de la terre, reoit dans sesle
nomforme
breux bras de flamme35.
beurre
clarifi
des sacrificateurs.
La desse elle-mme,
Sarasvati, y parat sous lale
d'un cygne, au milieu d'un lac, sursanctifi par l'ruption36.
sommet du mont Bdadvotion y sont remarles gnies
de Gang.la
Des
glo])ules
du sandal de
qus encore aujourd'hui, dposs parle ciel,
qui traversent
au champ de Nandi, dans
le
palais habit par les
dieux.57.
Aprs y avoir vu
la
desse Srad, on obtient enet
un
instant le fleuve de la douceur,
l'loquence recherche
par
les potes.Il
38.
ne
s'y
trouve pas une particule de terre de la grantila,
deur d'un grain de
qui ne soit occupe par un sanctuaire,
tout tant consacr au dieula victorieuse39.
arm du disque, au seigneur deet Iana.
Durg, au Kava primitif
C'est par les forces de la dvotion, et
non par
celles
des armes, que ce pays est conquis; la principale crainte deses habitants vient d'un autrehO.
monde.le
Les maisons de bain sont chaudes en hiver; sur
rivage, les places par lesquelles
on descend dansles
le
courant
de
la rivire,
sont
commodes;
fleuves sont libres des
monstres41.
et l'abrisoleil,
de tout phnomne formidable.qu'il sait avoir t cr
Le
dans ce pays,
par
son pre, maintient,
comme
par respect,
mme
au sein de
RADJATARANGINI.l't,
une temprature douce queLes coles de science
l'excs
de
la
chaleur ne
dtruit pas.42.
y sont leves;les
il
s'y
trouve dules
safran, de l'eau frache, des raisins; ettrois cieux
biens
que, dans
mmes
,
il
est difficile
de se procurer, y sont com-
muns.43.
Dans
ces trois
mondes,
la
contre
fertile
en joyaux de.
Kiivr,l
du seigneur des
richesses, est digne de louangec'est l
c'est
que
se trouve le
mont, pre de Guri;
mme
que
se trouve le pays de Kamr.44.
L, les descendants de Kuru et de Kunt furent conle
temporains dans
Kaliyuga.
A
partir de
Gonarda, on n'a
pas conserv tous les45.
noms
des cinquante -deux rois;
Car dans ce temps, sans doute cause des mauvaises
actions de ces rois
du pays de Kayapa,
il
ne se trouva pas de leur
de potes habiles qui eussent pu treexistence glorieuse.4G.
les crateurs
La
terre, ceinte de l'Ocan, reposaitla couvraient,
en toute scurit,
jouissant de l'ombre dont
semblables
une
fort
d'arbres, les bras de ses puissants potentats; cependant, pri-
vs de
la
faveur des potes, ces rois ne laissrent aucuneeux.
mmoire aprs
Nous rendons hommage
l'art
de
la
posie dont la nature est sublime.47.
Leurs pieds reposaient bien surdes lphants;ils
les lvations fron-
tales
taient bien
combls de prosprits;
dans leur palais demeuraient bien jadis djeunes beauts quirpandaientl'clat
du jour; mais
le
monde
regarde ces orne-
ments de
la terre
comme
s'ils
n'taient pas ns,
mme
dans
un songe.sans
frre! toi
qui as accompli l'uvre d'un
bon
pote, qu'as-tu besoin de tant d'loges? letoi.
monde
est aveugle
LIVRE PREMIER.48.
7
Gonarda
et d'autres rois
rgnrent sur les Ramriensle
pendant deux mille deux cent-soixante-huit ans dansliyuga.49.
Ka-
La guerre de Bharata eut
lieu, dit-on, la
fm du
se-
cond ge: embarrasss deregard50.
cette assertion, quelques-uns ont
comme
erron
le calcul
de
la
dure de ces
rois.
Ayant calcul
les
annes des rois en comptant deet les ayant soustraites
leur
avnement au pouvoir suprme,s'tait
du temps du Kaliyuga, quine trouve en51.
coul en
mme
temps,
on
effet
point de reste.cent-cinquante-trois,
Quand
six
ans
du Kaliyugales
se
furent couls sur la terreet les52.
c'est alors
que vcurent
Kurus
Pandavas.
Dans Tanne
actuelle, la vingt-quatrime da cycle ha-
mirieriy mille soixante-et-dix
ans se sont couls depuis aka
jusqu' nos jours.53.
En un mot, deux
mille trois-cent-trente annes se sont
coules partir de Gonarda III jusqu' nous.54.
La dure de cinquante-deux rois milleles
a t fixe, par le calcul
du temps,55.
deux cent soixante-six ans.sept Munis, dans la constellation de la
Comme
grande Ourse, passent en cent ans d'une mansion lunaire l'autre,
on trouve encore une autre confirmation de ce
calcul dans l'nonc des auteurs des traits astronomiques.56.
Les Munis taient en Magb, lorsque
le roi Yudhicli-
thira rgnait sur la terre; se sont couls de ce57.
deux mille cinq cent vingt-six ans
monarque jusqu' fre de aka.fut obi
Le
puissantle
Gonarda
commetoffe
souverain de
GonarJap
Kamr, par
pays qu'embellissaient
le riant Kalasa et
fon-
doyante Gang qui s'tend58.
comme unepour
de
soie.la crainte
Ce pays
quittant sa place,
ainsi dire,
par
,
8
RADJATARANGIN.,
des treintes venimeuses du serpent clia
chercha un
asile
dans
les
bras du prince, qui taient orns d'meraudes et de
joyaux prcieux.59.
Appel au secours de son
alli
Djarsandha,la ville
il
assigea
avec des forces considrables Mathura, de Kansa [Krihna).GO.
de l'ennemi
Aprs avoir plac son camp sur
la rive
de
la Klind
la
gloire de ses guerriers s'clipsa devant les sourires des
filles
de Yadu.
61.
Rama, ayant une charrue pour tendard,ses troupes disperses
s'efForant
un jour de sauverpela ce guerrier en62.
de toute part, ap-
combat
singulier.
Comme
ils
taient d'gale force
dans
le
combat,la
la
guirlande du choix, longtemps suspendue dansla
main dela vic-
fortune victorieuse, se
fltrit
dans l'incertitude de
toire.63.
Enfin
le roi
de Kamr,le la
les
membres
dchirs par les
armes, embrassa, sur
champ de
bataille, la terre, et le
descendant de Yadu,64.
desse de la victoire.
Quand
ce brave Kchatriya fut entr dans la voie quiles
n'est facile
que pour
hros, son heureux
fils,
nomml'abonla
Dmdara,65.
prit l'empire
de
la terre.
Quoiqu'il possdt
un royaume puissant par
dance des biens, ce monarque orgueilleux, se rappelant
mort de son pre, ne jouit d'aucun repos.66.
Anim paril
l'orgueil,
ayant des bras forts
comme
des
arbres,
apprit que les enfants de Vrichni, invits par less'taient ports fille
Gndhras, voisins de l'Indus,
une
fte pr-
pare pour le choix d'un poux qu'unefaire.67.
elle-mme devait
Alors, pouss par fexcs de sa fureur,
il
entreprit
une
LIVRE PREMIER.expdition contre ses voisins. L'espace
9
du
ciel fut
englouti
par
la
poussire des chars et des chevaux.
68.
Alors la
fiance,
prte choisir son poux, impa-
tiente
du mariage,
fut tue
dans
le
combat,
et le choix lihre
d'un poux devint le partage des
femmes
clestes qui s'at-
tachent aux morts.69.
Alors, ayant attaqu l'arme ennemie, l'opinitre
em-
pereur,
dans
le
combat avec Krihna, qui
tait
arm du
disque, passa au ciel sur lede son adversaire.70.fit
chemin du tranchant de l'armechef de la famille de Yadu,
Ensuite Krichna,
l'illustre
sacrer reine, par les brahmanes, l'pouse
du vaincu, ap-
pele Yavat, et qui tait enceinte.71.
Dans
ce
temps
le
destructeur de
Madhu rprimaPurnasest,:
ses
compagnons mcontents, en72.((
citant ce sloka des
((
Kamiriens,
c'est Parvat.;
Sachez qu'un roi
uneft-il
portion incarne de Hara
il
ne doit pas tre mprisle salut.
mme75.
mchant, par un sage qui dsirevils
Les yeux
de ces
hommes
qui ne voyaient dansalors
une femme qu'un objet de jouissance, regardrent
comme une74.
desse cette reine,
mre de
ses sujets.
Ensuite, dans le dernier mois de sa grossesse, elle acfils
coucha d'un
qui portait les marques d'une origine divine,
rejeton de l'arbre d'une famille presque75.
consume parla
le feu.
Toutes
les
crmonies d'usage
naissance d'un enle sacre
fant, unies h celles qui sont prescritesainsi
pour
d'un roi,
que d'autres encore, furent accomphes par des brahchoisis.
manes76.
L'enfant royal reut, avec la souverainet sur le paysle
Couani.
ii.
d'Himalaya,
nom
de Gonarda, son grand-pre, conform-
ment
l'usage.
1077.
RADJATARANGINI.Deuxnourrices furent attaches l'enfant pour Tlelait,
ver; lune pour lui donner du
fautre pour avoir soin de
son bien-tre78.
comme unen'tait
mre.lui
Les conseillers de son pre, entretenant en
un
contentement qui
pas strile, donnaient des rcom-
penses ceux qui l'entouraient,involontaires.79.
mme
pour
ses sourires
Les serviteursde l'enfant
,
qui ne pouvaient obir au langage in-
distinct
qu'ils
ne comprenaient pas, croyaient
presque avoir commis un crime.80.
L'enfant royal,
mont sur
le
trne de son pre, ne
regrettait pas
son marclie-j^ied que ses jambes allonges ne
pouvaient atteindre.81.
Aprs avoir plac sur
le trne l'enfant
dont
lesle
che-
veux, tombant sur ses tempes, taient agits par
vent
du tchmara,82.11
les ministres
coutaient les procs
du peuple.Kurus
C'est ainsi
que
le roi
de Kacmr passa son enfance.la
ne
fut pas induit
prendre part
guerre entre
les
et les83.
Pandavas.Ensuite trente-cinq dominateurs de 3a terre, dont leset les actions prirent
noms84.
par
la violation
des Vdas, furent
plongs dans l'ocan de l'oubli.Puis Lava devint roi,
ornement de
la terre
,
vase de
prdilection de la fortune victorieuse autour de laquelle flotte
un vtement soyeux de85.
gloire.
Le
bruit de son
arme qui
causait l'insomnie
du monde
fora ses ennemis subir, chose tonnante, la ncessit d'un
long sommeil.86.
Aprs avoir lev 8,/iOO,ooo maisons de pierre,de Llra.la terre
il
btit
la ville87.
Ayant donn
de Lcvra, dans
le
district
de Le-
LIVRE PREMIER.dari, la
11
communaut des brahmanes,
ce puissant roi, d'uneciel.Kua.
valeur et d'une grandeur irrprochable, monta au88.
Son
fils
Kua, appel Kuaykcha [aux yeax de
lotus) lui
succda, roi plein de dignit et de science, qui,
donna pendant son rgnemanes.89.
l'
Agrahra de Kuruhara aux brah-
Puis son heureux fds Khagndra obtint le pouvoir suasile
^hag^nd
prme;
de
la valeur,
il
fut ferme, et destructeur des
races ennemies des Ngas.90.
Ayant construitet
lesil
deux principaux agrahras nommspassa en son temps dans les rgions
Khgi
Khunamucha,
achetes par des actions pures et agrables Hara.91.
Ensuite son
fils
Surndra devint roi, d'une grandeurlui toutla
Surudr
d'me inapprciable, ayant banni loin devicieux92.,
penchant
d'une admirable persvrance danscleste n'galait
dvotion.terrestre:
Le Surndra
pas ce Surndra
l'un tait
matre de cent sacrifices, l'autre matre de son
orgueil; l'un divisait les montagnes, fautre conservait l'union
des familles.93.
Ce
roi glorieux, aprs avoir bti
une
ville
appele Su-
raka, dans le voisinage
du pays de Darad,
construisit
un
vihra94.
nomm
le palais
du
roi.
Ce prince d'une
gloire qui n'a jamais t interrompue,
vertueux dans ses actions, leva aussi dans son pays un vihravaste et bien bti, appel Surasa.95.
Comme
ce roi
mourut
sans postrit,
un descendant
d'une autre famille, appel Godhara, obtint la possession dela terre96.
avec ses montagnes.Godiian
Godhara, d'un esprit lev, vertueux dans ses actions,
aprs avoir donn fagrahra de Hastila aux brahmanes,
monta au
ciel.
1207.
RADJATAHANGINI.Sonfils
fut
aj)|)el
Suvarna, distrihuleiir d'or auxd'or et de pierres prcieuses
pauvres;
il fit
travailler
une mine
dans08.
le
pays de Karala.fils
Son
eut le
nomses
do Djanaka [pre) parcesujets;il
qu'il tait
connue un pre pour
])atit
un
viiira, et
un
agralira appel Djlora.09.
atchinara, son
fils,
rgna sur
la terre,
comme un
Indra terrestre, glorieux, d'un caractre doux, et sans queson gouvernement prouvt aucun chec.100.
Ce
roi btit lesil
deux agrahras de amngaet eut
et
de
Sanara;
fut sans enfants
pour
asile la
moiti du
sige d'Indra.101.
Acka, arrire-petit-fds de akuni,
et
fils
de l'oncle
paternel
du
roi (atchinara), prince fidle sesla terre.
promesses,
gouverna ensuite102.
Ce monarque ayantla religion
teint en
lui
tout penchant vicieux,.sa
embrassa
de
Djiiia, et tendit
domlnallon parle
des enclos d'lvations sacres de terre danskala, ou est situe la10.^.
pays de
uch
montagne de
Vitast.ville
La Vitast
passait dans la
au milieu des bois
sacrs et des Vihras; c'tait l o s'levait, bti par lui, un
sanctuaire de
Buddha, d'une hauteur dont
l'il
ne pouvait
atteindre les limites.lO/i.
Ce
roi fortun btit la ville capitale
de rnagar,
compose de cent mille quatre-vingts niaisons resplendissantesde beaut.105.
Aprs avoir enlev
le
vieux temple de brique de
l'a-
dorable seigneur dech,fit
la victoire,
ce prince, pur de tout p-
construire une enceinte de pierre autour du nouveau
sanctuaire.100.
Ce monarque, qui
avait atteint le dernier degr de
,
LIVRE PREMIER.la
13la
tranquillit
dame
,
joignit prs
du sanctuaire de ivale
construction de deux autres temples connus sous
nom
d'Acksvaras.107.
Le pays ayant
t
inond de Mltchhas, ce roi ver,
tueux obtint, pourquitait satisfait
les dtruire
un
fds
,
par
la
faveur de iva
de sa dvotion.Djaloka, fut ensuite roi; ce fut undj^iIj.
108.
Ce
fils,
nomm
chef des dieux, un Indra de cenectar de sa gloire, purifia109.
monde
terrestre, qui, par le
la terre.
Les
rcits relatifs sa force divine, passant
par
les
voies de l'oue, causent toujours l'tonnement cpa'excitemer\'eille,110.
une
mme aux habitants du ciel. Comme un Siddha pntre touteroi,
chose selon sa vocapable defaire
lont, ce
par des donationsle
d'or, tait
mme111.
une ouverture dans
mont Sumru.l'eau
Aprs avoir contenu
par des digues,
il
fit
un
passage au milieu du lac des Ngas. et disposa denesse de leurs112.filles
la
jeu-
pour
les plaisirs
de l'amour.la
Un
sdi^e,
d'une dvotion parfaite, vainqueur dela
multitude des buddhistes, ses adversaires, et dequi dominait dans ce tempsdoctrine.^
sciencela
,
fut celui qui lui
enseigna
113.
Le dvouement decommele
ce roi vridique au culte de iva,la victoire
qui est rvre
seigneur de
de Nandi
et
des
endroits les plus sacrs, se montrait de toute part.114-
Un
certain Nga, par amiti
pour
lui,
empcha
tou-
jours, de lui-mme, au
moven de chevaux
posts de station
en
station, toute incursion dprdatoire, qui pouvait avoir lieu.11.3.
Aprs avoir dlog avec une grande vigueurquiassigeaient le
les
Ml-
tchhas
monde, ce monarque conquit,la terre ceinte
par des expditions victorieuses,
de l'Ocan.
14116.
RADJATARANGINI.L'endroit o les Mltchhas, envahisseurs
du pays,
furent mis en droute par lui, est appel encore aujourd'hui
par
le
peuple,
a le
comhat dele
la
droute.
117.il
Aprs avoir conquis
pays de Kanyakubdja et autres,
introduisit de l les quatre castes, leurs usages et les formes
de justice, dans son propre pays.118.
Le gouvernement,
tel qu'il tait
commun
h
son pays,
n'avait pas acquis
suffisamment de force par l'administration11
de
la justice,
des revenus, et par d'autres institutions.
y
avait alors dans ce119.
royaume
:
Sept grands ministres
:
le
surintendant de la-justice,trsor; le
celui des subsistances et celui
du
commandant enla religion
chef de l'arme,
le
chef des ambassades, celui de
et celui des prdictions.120.
Aprs avoir rang
les
cours judiciaires sous dix-huit
titres,
fadministralion fut, depuis ce temps, mise par ce roi
sur le pied de celle de Yudhichthira.121.
Avec
la
fortune acquise par sa vigueur et sa magna-
nimit, ce prince, d'une haute sagesse, occupa Vravla etautres agrahras.122.
La reine Inadev, d'un
esprit lev,
forma des cerclesles portes
mystiques qui taient pleins d'un sens subhme, suret
en d'autres lieux.125.
Ayant entendu
le
Nandipurna d'un lve de Vysa,
le roi
observa, avec une ferveur particulire pour Nandsa,
le culted'aprs124.
de
la fontaine sacre, et d'autres attributs 50115 lescjueb,
un
rite prescrit, ce dieu recevait les adorations des dvots.
Aprs avoir rpandu rnagari,
la
vnration du pre,
mier Rudra
il
se ralentit
de sa ferveur pour Nandsa
par
f absence de la fontaine sacre.125.
Ayant oubli, un jour,
cause
de l'embarras des
af-
LIVRE PREMIER.faires, la
15fait
crmonie obligatoire;
allig
de n'avoir pas
son
ablution avec l'eau de la fontaine sacre qui tait trop loi-
gne,120,Il
vit
soudainement
s'lever, d'un endroit aride,
de
l'eau avec la couleur, le got, et les autres qualits incontes-
tables de la fontaine sacre.127.
Aprs avoir accompli l'immersion dans cette eau sacre
qui lui avait apparu, ce roi superbe prouva le comble de lasatisfaction128.
dans sa ferveur pour Nandirudra.jour,
Un
pour
faire
un
essai,
il
jeta
un vase
d'or dontla
l'orifice
tait
ferm
et e
ventre trou, dans le fond de
source.129.
En deux
jours et demi, ce vase tant ressorti de
l'eau qui s'tait leve rnagari, trancba les doutes130.
du
roi.
Certes, Nandi lui-mme descendit pour se rjouir
du
sacrifice;
autrement un
tel
accomplissement visible d'une
action invisible n'aurait pas eu lieu.131.,
Un jour, une femmela
qui marchait au milieu du cheallait
min demanda dede Civa.132.
nourriture au roi qui
au sanctuaire
Aprs avoir obtenu de
lui la
promesse
qu'il lui
dontait
nerait la nourriture qu'elle dsirerait, cette
femme, qui
une desse transforme,
feignit
de ne pouvoir tre
satisfaite
cjuen mangeant de la chair133.
humaine.faire
Le
roi qui, avait
horreur de
du mal
un
tre vilui
vant
lui
offrit
manger son propre corps,:
lorsqu'elle
parla en ces termes134.((
Tu
es
un Bodhisattva, les tres vivants
roi!
quel autre tre d'une
pit et d'une vertu aussi leves pourrait galer ta pitiinaltrable135.
pour
!
Le
roi
dvou au grand dieu iva n'entendit pas
la
16
KADJATARANGINI.des
langue((
Biiddhas lu Qu'est -ce
que ce
Rodhisatlva?qu'il lui
femme, me connais-tu pourElle rpliqua au roi
tel? C'est ainsi
parla.156.:
a
Apprends
le
motif qui m'anime.
u
Je suis pousse par les Buddhas que ta colre perscute.137.((
Habitant sur
le flanc
de
la
montagne Lkalka, nousdes Pliades au sein dele
((
qui
sommes comme
la constellation
((
la nuit,
nous n'avons d'autre
asile
que
Bodhisattva, dsi-
((
rant la destruction des tnbres.138.((
Les tres, quels
qu'ils soient, (
commencer par),
le
((
bienheureux seigneur du mondedlivrs de la douleur, sache139. Ils
Baddha
qui sont ici-bas
que ce sontenvers
l
des Bodhisattvas.
ne
s'irritent
pasils
mme
l'ofl'ense, et la
sup-
u a
portent avec patience;
ne dsirent pas
la sagesse
pour
eux seuls, mais140.({
ils
s'appliquent la conservationles
du monde.mchants,
Quand, priv du sommeil paret excit
sons des instrules
((
ments musicaux des Vibras,
par
((
tu ordonnas, dans ta colre, la destruction de nos temples,141.((
Les Buddhas courroucs pensrent
moi; j'accou-
((
rus excite ta perte, exhorte ainsi par les Bddhisaltvas
qui m'avaient invoque142.((
:
Ce
roi est d'une
grande force;
il
ne pourra pas tre
((
contraint par toi: mais en te voyant,
femme bienheureuse,il
tes
tnbres seront dissipes.((
143.((
Tout corrompu qu'il est par les mchants,tre induit,
pourra
nanmoins
par nos paroles et par
toi
,
h rebtir
u
nos vibras, en y contribuant de son or.144.((
Si cela russit, le ravage et la destruction
de nos
((
temples n'auront pas lieu, et l'expiation de ce roi et de sesinstigateurs s'accomplira.145.u
u
C'est
pourquoi fexcs de
ta
vertu
a t
mis
T-
LIVRE PREMIER.((
17
preuve,
mme
par une tromperie; aujourd'hui mes pchs
sont efFacs sous ce dguisement; sois bni146.
J'ai
achev.les
Aprs que
le roi
eut
fait la
promesse de rebtir
vihras, la desse Krity, les yeux panouis de plaisir, dis-
parut.147.
Ensuite ce monarqued'asile Krity,
satisfit la
desse en construisant,(
pour servir
le
vihra de Kchna tamasa
dans
lequel les tnbres sont dtruites).148.
Ce prince
btit
dans
le
champ de Nandi un templelui
de pierre au seigneur des tres, iva, et
voua un
culte
riche en trsors et en ornements prcieux.149.
Aprs que ce roi eut exerc une dvotion austre,
pendant bien des nuits, dans fendroit sacr de Tchramtchana; aprstitude150.
qu'il
eut occup le sige dela
Brahma dans
l'at-
immobile deEt aprs
mditation
;
qu'il eut,
pendant longtemps, pratiqu des(
uvresdel'or),
saintes au bord de la rivire Kanakavliinalors le dsir
transportant
de toucher Nandsa
le
plongea dans
un
tat151.
de langueur.Il
voua au premier des Rudras cent femmes dependant
ses
appartements secrets, pour exercer leur art sous f influence
du
plaisir,
les
heures destines
la
danse et au
chant.152.
Aprs avoir joui du pouvoir suprme, ce
roi,
qui
avait consacr
Tchramtchana,
alla enfinla
avecfille
la
reine, son
pouse, se runir au dieu, mari
du mont Hi-
mavat.155.
Ensuite Dmdara, descendant deissu d'une autre race,
la famille le
d'Aka,
Dmdra
ii.
ou peut-treseigneur154.
gouverna
pays,
comme
du monde.,
La magnificence du joyau quiH.
resplendissant d'un2
18
RADJATARANGINI.clat, a t plac
haut
par
lui sur la tte
de iva, est re-
nomme155.
encore aujourd'liui
comme unele
merveille du monde.
Viravana lui-mme,
dieu des richesses, se lia d'a-
miti avec ce roi fortun qui, par la seule faveur de Ilara,tait
vivement port aux bonnes uvres.Il tait
156.
le plus
grand desles
rois,
semblable
Kuvm
mme;il
et,
en employant
Guhyakas, dociles ses ordres,
construisit157.
un pont longle
et solide.
Dans
pays de Suda, qui appartenait Dmdara,
tait
une
ville btie
par
lui.
Il
voulut, en construisant ce
pont, fournir un158.
moyen de
traverser l'eau.
Les
difficults
que rencontre une me leve qui
dsire de faire
honte!
par
un grand bien au monde, sont augmentes,le
manque de vertufaire construire
des
hommes.les
159. Il tchait
de
dans son pays, par
Yakchas, de longues digues de pierre pour contenir l'eaudes inondations.160.
Les pouvoirs miraculeux declat,
la
dvotion des brah-
manes, dous d'un grand
de ceux
mmes
qui ont
com-
mis quelque chose de contraire leur dignit, sont incomprhensibles.101.
Le bonheur de ne plus
renatre s'est
vu souvent perdu
par le mpris que des rois tmoignrent aux brahmanes,
mais aussi relev pardescendants.162.
les
mrites de leur fds et de leurs
Ce
roi, se
prparant un jour
prendre
le
bain pour
un
service funbre, fut abord, avant de s'tre baign, par
quelques brahmanes affams qui lui demandrent des aliments.103.
Dsirant d'entrer dansc'est
la Vitast,ils
il
ne leur prta au-
cune attention;
pourquoi
hrent, par leur pouvoir,
que
cette rivire appart devant lui.
,
LIVRE PREMIER.164.((
19
((Voici la Vitast; puisque tu)>
l'as
vue, donne-nous
manger.la
C'est ainsi qu'ils lui parlrent;la rivire cre
nanmoins
il
re-
connut165.
forme de
par illusion.offrir
Sans m'tre baign, je ne dois vous,
aucune
nourriture
brahmanes,
!
allez prsent. :
Aprs avoir en,
tendu ces paroles((
ils le
maudirent
Va toi-mme
et sois
un serpent;166.((
Mais quand tu auras entendu dans un seul jour
((
tout le
Rmyana,
la
maldiction aura sa fm.s'tre
C'est ainsi
qu'ils parlrent
avec bienveillance, aprs
calms dans
leur ressentiment.167.
Dmdarapays de
se voit encore aujourd'hui,,
parle peuple,
dans
le
Sda
courant au loin
,
tourment par la soif
qui se manifeste par ladiction.168.
vapeur du
souffle brlant
de
la
mal-
Ensuite rgnrent trois rois,
et
Kanichka
qui btirent trois
nomms Huchka, Djuchka villes dsignes par le nomles
Huclika.
Djuchka.Kanichka.
de chacun d'eux.169.
Djuchka, roi vertueux, construisit un vihra et de Djuchkapuraet
villes170.
de Djayasvmi.la
Ces
rois, issus
de
race des Turuchkas, taient ce-
pendant protecteurs de
la vertu. Ils btirent
dans
le
champ
uchka
et
dans d'autres contres, des collges, des templesdifices.
de Buddha et d'autres171.
Pendant
le
long rgne de ces rois, le pays de Kamr
fut, la
plupart du temps, entre les mains des Buddhas, dont
la force s'accrot172.
par
la vie errante.l'-
Alors cent cinquante ans s'taient couls dejDuisle
mancipation du bienheureux kyasinha dans
fond de ce
monde173.
prissable.
Ensuite l'heureux Ngrdjuna fut souverain de
ce
Ngrdji
,
20pays; Bddhisattva,AbL
RADJATARANGINI.l
prit refuge
dans
le
bois de siv Arhats.
174.
Puis
Abhimanyu rgnaautre
sans opposition et sans crainte,(Indra).Il
comme unde Kanlaka175.
atamanyu
donna
les
agrahras
et d'Otsa
aux brahmanes.
L'heureux Abhimanyu, aprs avoir lev une imagela tte
de iva, qui avaitdsigne par lechesses.176.
orne d'une demi-luneroi, btit
et qui taitri-
nom du
une
ville
remplie de
Tchandrtchrya
et autres
,
aprs en avoir reu les
ordres, expliqurent son Castra, et composrent
un grand
commentaire177.
et
une grammaire portantles
le
nom
de Tchandra.
Dans ce temps
Buddhas obtinrent l'ascendantle
dans le pays, protgs parBodhisattva.178.
sage Ngrdjuna qui tait
un
Ces argumentateurs
,
aprs avoir vaincu, par la pa-
role, tous les savants,
abolh^ent, dans leur haine
pour
les
Castras, le culte enseign par le Nla Purna.179.
Les
murs
tant corrompues dans le pays, les Ngas
dont
les
sacrifices avaient t
interrompus
,
dtruisirent les
hommes180.
en faisant tomber une grande abondance de neige.il
Comme
tombait beaucoup de neige chaque anne,
au dtriment des Buddhasdantsix
le roi
demeurait, en hiver, penet d'autres lieux.
mois, Darva, Abhisraarriva alorsles rites,
181.
Il
un prodige. Les brahmanesles
qui, pai^
obissance pour
observaient les crmonies religieuses,
ne prissaient pas, tandis quemort.182.
Buddhas trouvaient
la
Un
certain
brahmane appel Tchandradva, dele
la
raceet le
de Kayapa, aprs avoir enseign Nla,
grand dieu
protecteur du pays, pratiqua alors une dvotion austre.183.
Ayant apparu devant
ses yeux, Nla arrta les ravages
LIVRE PREMIER.dufroid,
^21
et
enseigna en
mme
temps
,
de nouveau
,
ies pr-
ceptes de son Purna.184.
La premier Tcbandradva mit fm, dans ce pays,
l'interruption des sacrifices; le second, l'insupportable ca-
lamit des mendiants.185.
Le
roi
Gonarda
III obtint ensuite le trne.
Pendantcrmo-
Gouarjani.
son rgne
les processions, les sacrifices et d'autres
nies des Ngas furent pratiqus186.
comme
auparavant.
Commeles
les
usages prescrits par Nla furent rtabliset les calamits
par ce roi,
mendiants
du
froid dispa-
rurent compltement.187.Il
s'lve
de temps en temps, par
ies vertus des
peu-
ples, des rois par lesquels s'accomplit la
runion d'un em-
pire dont les parties taient disperses au loin.188.
Ceux qui
s'attacbent foppression de leurs sujets,
prissent avec leur race; mais la flicit de ceux qui cber-
cbent rparer189.
les pertes, se
transmet leur postrit.ce qui s'est passils
C'est pourquoi,les sages
examinant l'bistoire de
dans ce pays,
ont un signe faide duquel
pr-
voient la bonne ou la mauvaise fortune des rois futurs.190.
Ce pays a
t possd
pendant longtemps par Prava-
rasna, et par d'autres familles parfaitement pieuses et ver-
tueuses, issues de celui qui a reconstitu le royaume.191.
Le premierle
roi des descendants dela
Gonarda,
commela terre
Ragbu,
premier de
race de ce
nom, gouverna
pendant trente-cinq ans.192.
Le
fils
de Gonarda, appel Vibbcbana, rgna sur
la vibiikLana
i.
terre cinquante-trois ans et six mois.193.
Indradjit et Rvana, le pre et le
fils,
furent rois sucet
luJraJju.
cessivement, et rgnrent, lun trente-cinq ansl'autre trente ans.
six
mois,
,
22194.
RADJATARANGINI.Lelinga
de Vatevara, sur lequel
la
splendeur de
la
ligne qui y est trace paratbrille195.
pour annoncer
les
choses futures
comme
l'objet
de
la
vnration de Rvana.fut
Toute rtendue du Kamr
voue par ce
roi
Vatsvara [iva), qui fut plac dans l'intrieur d'un collge,
form de quatre btiments.196.
Une
autre Vibbchana,
fils
du
roi
Rvana, dou d'une
grande force, gouverna197.
la terre
trente-cinq ans et demi.celui
Connu
sous un autre
nom,
de Kinnara,
nomun
sous lequel sa puissance a t clbre par les Kinnaras,fils
de Vibbchana, appel Nara, devintjgg
roi.fit
Narai.
yq[^
quoquc dspos
la vertu,
cependant,
cause des obstacles qu'opposa la fortune de ses sujets et dela
corruption des sens, une suite d'actions blmables.199.
Un
certain
ramana, habitant,
seul
un vihra qui,
se
trouvait dans le village de Kinnaras
enleva
par
la force
de
son influence, une femme favorite de ce200.
roi.
C'est pourquoi, dans sa colre,
il
brla mille vihras,
et
fit
occuper leurs habitations par des brahmanes qui vivaient
au milieu des collges.201-202.
Sur une
le
de Vitast, fut btie par ce roi au-
guste une ville o se trouvait une rivire brillante d'clat
par
le
mouvement
des vaisseaux; elle tait pourvue de mar-
chs abondants et de grandes routes, orne de jardins quitaient couverts de fleurs et de fruits;
une
ville qui,
par des
richesses accumules par la conqute des pays, surpassaitla
rsidence de Kuvra; une ville enfin qui tait, pour ainsi,
dire
vin autre
nom du
ciel.
205.
C'tait li
dans un jardin de plaisance, que se trouet
vait
un
lac
rempli d'eau claireSuravas.
douce,
la
demeure d'un
Nga,
nomm
LIVRE PREMIER.204.
25Viklia, fatigu
Un
jour,
un jeune brahmane, appelsur le bord
dune longuede l'ombre205.,
route, au milieu de la journe, voulant jouirs'assit
du
lac.
Au
pied d'un arbre qui l'ombrageait, dlass par lesl'eau,il
souffles
du vent, aprs avoir lentement touchla
se mit
manger de206.
poudre deil
riz torrfie.il
Comme,
en tenait dans sa main,les
entendit devantdoigts
lui le
son des ornements que
femmes portent aux
des piedsse
brait semblable celui que produisent les cygnesle rivage.
jouant sur
207. Il vit alors
devant
lui, sortant
d'un berceau de fleurs,
deux jeunesbleus;
filles
aux yeux charmants, couvertes de voiles
208. Elles sduisaient les
yeux par
les attrayants
ornements
des tiges de lotus, des rubis et des boucles d'oreilles, et par
une
ligne dlicate de collyre trace dans les coins blancs et
gracieux de leurs yeux,209. Ainsi qae
par des charpes de soie verte qui, attaches
sur leurs paules, et dranges par les ondulations d'un vent
doux, ressemblaient des pointes d'une belle bannire.210.
Ayant vus'
les
deux femmes dont
le visage galait la
lune en beaat
approchant peu
peu de
lui,
il
cessa de
manger, immobile d'une grande pudeur.211. Il fixait
de temps en temps, avec des regards quelque
peului,
attentifs, les belles
aux yeux de lotus qui, places devantet des touffes d'herbe sur le rivage.telle
mangeaient des grains
212.
honte! des femmes d'unenourriture!
beaut, rduites ainsi,
une
telle
Le brahmane, pensant
mu depoudre
piti, les salua
respectueusement,
et leur offrit
de
la
de
riz torrfie.
215.
Ayant
pris
de feau pure
et frache
du
lac
avec des
24feuillesil
RADJATARANGINI.formes en caliceset
rendant un
murmure
agrable,
la
leur apporta pour boire.
214.le
Aprs avoir observ
les rgles
de propret usites aprs
repas, et aprs s'tre assises, le brahmane, en leur faisantfeuilles
du vent avec des215.((((
de palmier, leur parla
ainsi
:
Ayant, par quelques bonnes actions de sa vie ant-
rieure, acquis le
bonheur de vous
voir, celui qui est
devant
uvous, avec une timidit bien naturelle
un brahmane,
dsire vous interroger.216.si
Quelle famille vertueuse a t orne par vous, quidignes d'tre heureuses? D'o vous vientsi
((
tes
la
dtresse
u
qui vous oblige une nourriture217.
dsagrable?
Une
d'elles lui
rpondit
:
a
Sache que nous sommes
((
toutes
deux
fdles
de Suravas; n'ayant,
pu obtenir une
((
nourriturecelle-ci?218.
plus
agrable
comment
ddaignerions -nous
Je suis Irvati, qui fus destine par
u
donne au chef des Vidydharas.dette, s'appelle Tchandralkh.219.:
mon pre tre Celle-ci, ma sur cacette austritsait la
Le brahmane?
reprit ainsi
:
Pourquoiu
((
volontaireraison220.-,
Elles rpondirentlui.
Notre pre en
demande-lale
((Dansla
mois de djyesta [mai-juin), au douzimeil
u((
jour de
lune obscure,le
viendra
la
procession de Tak-
chaka; tu
reconnatras certainement la touffe de chele
((
veux place sur221.((
sommet defilles
sa tte et
dgouttante d'eau.
Tu nous
y verras aussi places prs de lui. Ayant
parl ainsi, les deux222.
du Nga disparurent en un
instant.
La grande
fte
de
la
procession se prpara ensuite, enet d'acteurs,
son temps, avec une foide de danseursd'une multitude de spectateurs.
entoure
,
LIVRE PREMIER.Le brahmane aussi attir par le plaisir, marchant pidement autour du thtre, arriva auprs du Nga qu'il225.,
25ra-
re-
connut au signe qui224.
lui avait t
indiqu par les jeunes
filles.
Le chef des Ngas,Puis
dj instruit par ses fdles qui taient
ses cts, accueillit le dvidja225.,
comme un,
bienvenu.le
dans
le
cours de l'entretien
Nga interrog
rvla au brahmane, en soupirant, la cause de ses malheurs.226.
puis la91.
mort sur
poteau; ensuite tu auras l'empire.
Cet
homme,duqu'il
vers dans la science sacre, ayant
vu
trois partiesla
sloka accomplies, fut pntr de joie dansverrait
confiance
de
mme:
s'accomplir
la
qua-
rime.92.
Confus,
il
rflchissait
Comment
cela arrivera-t-il
LIVRE SECOND.Et aprs avoir longtemps mdit surprhensible de Brahma,95.((
53la
puissance incom-
il
dit
:
Par
suite
de
la
dpendance qui rsulte de,
l'influence
rciproque des actions les unes sur les autres
toutes les
((
mesures
prises
avec soin tournent souvent Tanantissement!
rapide de nos efforts. Chose tonnantes'lve la puissance
c'est
bien
l
que
((
miraculeuse de Brahma, par
la
gran-
deur duquel l'accomplissement des entreprises diffrentesa lieu sans obstacle.94.
((Brahma,le
le trsor la fille
de toute merveille,dela
fit,
revivre,le fils
((
par
pouvoir de
race des serpents
de
((
Prith [Ardjuna), tu dans la ville de Manipura.95.((
Le dieu, qui soutient
tout, rendit la vie Parkchit
((
qui avait t brl dans le sein de safils
mre par
l'arme
du
((
de Drona [AvattJim),la((
et qui obtint le
gouvernement
((
par96.
magnanimit de Krihna.
Qui peut
se glorifier,
si
ce n'est Dieu, d'avoir rap-
((
pel la vie Katcha qui avait t rduit en cendres par
((les((
Dityas? qui, d'avoir? il
fait
revivre les Ngas, dvors
par Trkcha97.
Ayant
ainsi parl
se disposa voir l'accomplisse-
ment deil
l'avenir, et s'tantle squelette.
arrang une demeure prs de
l,
garda98.
Ensuite, minuit, tenu veill par sa mditation sur
ce
fait
merveilleux, Ina sentit tout coup l'odeur dli-
cieuse d'un99.Il
parfum
divin.
entendit des sons confus produits par le bruit de,
tambours violemment battus
et
par
le
retentissement d'une
multitude de mtaux frapps par des btons, et d'instruments
de musique dont on jouait fortement.100.
Les tnbres ennemies
s'tant dissipes,
il
se trouva
,
54
RADJATARANGINI.vit les
ou milieu d'un cercle de lumire, et
Yginis dans le
champ de101.
la
demeure des
anctres.cju elles
Iana ayant entendu le bruit
faisaient,
et
vu
quelles emportaient le squelette, fut alarm, et, tenant son
pe
,
les suivit
au cimetire.
102.
Alors, cach par
un
arbre,
il
vit
que
la
troupe des
Yginis recomposait tous les
membres du
squelette qui tait
pos au milieu du cercle.105.
Ces divinits d'un ordre infrieur, portes dela
satisfaire
le dsir
jouissance avecet
un poux minent, ayant
cher-
ch partout,emportrent104.
ne trouvant pas un
hommeun
digne
d'elles,
le squelette.
Ayant dans un
instant joint
un
les
membres
quelles avaient apports de toute part, elles formrent lecorps d'un105.
homme
parfait.
Ensuite, aprs avoir,
par leur pouvoir,
attir
une
substance qui, sans avoir pass dans une autre forme, errait
dans les huit rgions
,
les
Yginis en animrent celle de
Sandhimati.106.
Ce
seigneur,
comme,
s'il
s'veillait
d'un songe, cou-
vert d'une onction divine
tant
devenu
le
chef de
la
troupe
se rjouit avec elles selon son dsir.107.
La
nuit se dissipait, et Ina effray doutait que les
desses eussent rellement enlev le corps dont lesavaient t disperss.108.
membres
Le
sage, pour le protger, poussant des cris, s'avana
vers ce lieu, et tout de suite la troupe de Ygsvars disparut.109.((
((
Alors
il
entendit leur voix
:
Ina, ne crains rien;il
tu ne perds pas par nous le corps de ton ami;d'illusion110.
n'y a point
dans ce que nous faisons.c'est
Par notre faveur
un corps divin recompos;
LIVRE SECOND.((
55
c'est
((
tre
nomme Sandbimn, cause de son caracrespectable il sera, sous le nom d'Ai^ardja, clbrepourquoi,,
dans le monde.111.
Alors, revtu
dune robesalua
cleste, portant
une
guir-
lande, par d'ornements divins, Sandbimn, ayant recouvrsa
premire mmoire
,
,
en s'inclinant
,
son matre
spi-
rituel.112.
Ina, en embrassant celui qu'il ne croyait pas pou-
voir atteindre
mme
dans un songe, quel rle
joua-t-il alors?
qui pourrait113.
le
reprsenter?ces
La conversation de,
deux sages, pleine d'un discer-
nement lumineux
roulait
mutuellement sur ce monde aussi
merveilleux qu'illusoire.114.
Ayant appris
cette nouvelle, les babitants
de
la ville,
jeunes et vieux, ainsi que les ministres, vinrent de tous lescts
pour
le reconnatre.
115.
Le dsaccord qui
s'leva sur sa
premire forme,lui\
fit
douter que ce fut ou que ce ne ft pasdissipa l'incertitude tous.lie.
mais Sandhimati
en adressant
la
parole et des questions
Sans ambition lui-mme, stimul paril
le conseil
de son
matre spirituel,
consentit gouverner fempire des habi-
tants fortuns, qui117.
manquait de matres.
Ayant amen dans un jardin voisin cetpar une forme divine,
bommele
qui
se distinguait
lesles
brabmanes
baign-
rent,118.
au son des tambours, dans
eaux du sacre royal.Aryardja.
Le nouveau
rdja n'avait pas besoin d'tre instruitil
aune119.
conduite convenable; examinant toutes les affaires,
s'acquitta des devoirs
de
la royaut.la ville qui,
Le
roi,
convenablement orn, entra danstait
remplie de troupes,
joyeuse, au milieu des cris de b-
56
RADJATARANGINI.du grain dutrne mapalais.il
ndiclion des habitants, et qui faisait pleuvoir
haut des120.
Comme
tait
mont sans passions surni
le
gnifique,
aucun malheur,
de
la part
des dieux, ni de la
part des121.
hommes, n'atteignit ses sujets. Ce n'taient pas les femmes d'une forme voluptueuse,d'amour, maisles flancs
et dlirantes
des monts et les bois
paisibles qui s'emparaient122.Il,
de son cur.
se plaisait tre touch par les
mains des dvots
pnitents
mains qui taient pntres du parfum du cam-
phre, et des odeurs pures d'un assemblage de fleurs desbois.125.
Parmi
ses affaires royales
,
il
avait la
coutume de voirtres,
tous les jours les temples de Btea, seigneur des
de
Varddhamna
,
seigneur de l'accroissement, et de Vidjaya,
seigneur de la victoire.124.
Touch par
les vents
qui taient rafrachis par les
gouttes d'eau qui humectaient l'escalieril
du temple de Hara,baignait
se sentait le corps125.
immobile de batitude.acte obligatoire de dvotion,il
Pour premierle
lui-mme iva,ornement,126.
matre de la victoire, qui est beau sans
et
qui n'est pas connu par la vue des yeux mortels.qu'il se reposait, hassant le luth,il
Lors
mme
aimait
le
son que
faisait
sur la terre une urne d'eau renverse qui
baignait, en roulant, le pidestal127.
du
linga sacr.
La cour de ce monarque, semblable
l'assemble
du
matre suprme, iva, resplendissait des pnitents religieux qui taient distingus par leur chevelure confusment entassesurle
sommet de
leur tte,
par des rosaires et par
la
cendre qui
les couvrait.
128.
Le vu que dans
la
pratique du culte ce roi avait
LIVRE SECOND.fait,
57 de lingas de iva,
de vnrer tous
les
jours
un
nnillier
n'a
pas t une seule129.
fois viol.
Comme
preuve de son
zle
dans cette heureuse pra-
tique de dvotion,
on voit encore aujourd'hui partout milledomestiques qui ont creus un rocher.
lingas forms par ses130.
Voulant jouir partout de l'illusion d'un linga prsent
devant ses yeux, ainsi que pour produire des lotus de sa propresaintet,il
planta en plusieurs tangs des lignes d'arbres dontrosaires.
les grains131.Il
composent des
dirigea le cours
ondoyant deles
la
Narmd parmi
lesdif-
ingas rigs
en grand nombre sur
bords des eaux en
frents endroits.132.
Des
villages considrables,
donns par
lui
dans
le
voisinage de chaque linga, sont encore aujourd'hui au pouvoir
des communauts des bralimanes, quoique le tempsoublier133.
ait fait
l'origine de ses donations.
Le grand souverain
rendit la
terre
grande par de
grands difices, de grands lingas, de grands taureaux et de grands tridents.134.
Aprs avoir lev un Sandhvaram dansil
le bois
qui
runit les corps de ses pres,
btit
un Ivaram Haram,
nomm135.
,
d'aprs Ina
,
son matre
spirituel.
Il
consacra,
comme une
grande offrande, Khida
,
Bhma136.
dv, et
beaucoup
d'autres contres avec de grands
difices joi/1^5 des lingas, des
images
et des collges.
Lui-mme, savant, orn detait purifi
pit,
savait jouir
du
pays de Kamr qui137.
par ses propres terres saintes.fait
Le
roi passait le,
mois quidans
natre des fleurs, baign,
par l'eau des cascades
les bois
parmi des uvres de
dvotion, entour de lingas et de fleurs.138.
Le pays de Kamr
est trs-agrable, et
d'une tenip-
58rature douce;les troisil
RADJATARANGINI.est difficile d'en
trouver un semblable dans
mondes. L, parmiil
les bois,
par le culte rendu aux
lingas de glace,159.
parvint au comble de ses vux.
S tant
retir sur le
bord d'un tang, en des lieux en-
tours d'une abondance de lotus panouis, ce prince, ami
de Lakchm,dontla touffe
tait
absorb dans
la
mditation surle
le
dieusa
de cheveux, qui s'lve surla lune.
sommet de
tte, est140.
orne du croissant de
S'tant baign dans des tangs, lesquels, revtus de,
lotus bleus
sont purs de venin au lever de la constellationentra dans la saison chaude, occup de la vn-
d'Agastya,
il
ration de Hara.141.
Les nuits d'hiver n'taient pas sans
fruit
pour ce
roi
qui clbrait des ftes de veille avec des
compagnons
riches
en dvotion.142.
En,
faisant
un
tel
usage d'un empire miraculeusement
acquis145.
ce prince sage passa quarante-sept ans.
A
cette
poque
les ministres se lassrent
de ce
roi
qui, incapable dans son apathie, ngligeait les affaires
du
gouvernement.144.
Cherchant undela
roi,
ils
apprirent qu'il existait,
un
cer-
tain prince
famille de Yudhichthira
dou de belles
qualits, capable de rgner et ambitieux de gloire.145.
En
effet, le roi
des Gndhras,le
nomm
Gpditya,
dans
le dsir
de vaincre
souverain de Kamr, avait gard
un
petit-fils
de Yudhichthira.
146.
Ce
dernier, aprs tre
tomb du trne, demeurantdes temps,
dans ce pays, obtint, dans
la suite
un
fils,
Mgha-
vhana, qui147.
n'tait
pas en vain pourvu des marques divines.,
ginaire
Le jeune homme, par ordre de son pre qui tait orid'une famille de Vichnavas alla dans le royaume du,
LIVRE SECOND.roi
59au choix libre qu'une
de Pragdjtich [Asam), pour
assister
princesse devait faire d'un poux.148.
La
fdle
dula
roi,
resplendissante
comme une immordu.parasol
telle,
honora de
guirlande d'poux le prince qui, dans le
voisinage du roi, tait couvert de l'ombre
de
Varuna.149.
On connaissait sa prosprit future par la mme
raison
qu'on connat l'accroissement d'un nuage par l'action d'unvent d'ouest.150.
En
effet, le parasol,
protgeant contre la chaleur, qui
fut apport par
Naraka de f ocan de f Ouest, ne couvrit
jamais personne de son ombre sans lui donner l'empire du
monde.151.
Les conseillers adressrent leurs invitations celui
qui avait obtenu une place prs du pre, et la possession
de
la
fortune, d'un pays, et d'une pouse bien assortie par
sa famille.152.
Aryardja, sachant son royaume dchir par la disfit
corde, nevoir,
rien
pour y remdier, quoiqu'il en etle
le
pou-
mais resta tranquille, prt quitterIl
cjouvernement.
153.((
pensaitil
:
iva, fauteur des tres, m'est propice
sans doute;
est prt carter les longs obstacles qui s'op-
((
posent faccomplissement de154.((
ma flicit.c'est
Aprs avoir achev beaucoup de travaux,
par
lassitude que je
me
livre
au repos, semblable un voyale destin,
geur dans un temps de pluie; je suis accabl par
non pas par155.
le
sommeil.
Je ne dois pas rougir du bannissement violent que
j'essuie par le destin, quittant dans
ma
famille la fortune
comme une1
courtisane irrite.agit sur la scne
56.
Aprs m'tre
de ce royaume
comme
60((
RADJATARANGINI.acteur, quoique je
un
me
fusse acquitt de
mon
rle, j'ai
((
prouv l'aversion du157.((
sort, et
non des
spectateurs.
Ainsi,
toujours sous les coups du destin, poussant
((
un
cri lev sur la fuite
de
la fortune, je suis effray et
((
abandonn dans un
instant
comme un,
chef vaincu dans
((
un combat.158.
Le
roi,
pensant ainsi en lui-mme abandonnant tout,ciel,il
regardant vers legal 159.
se faisant des
empires de son me,
un pauvre,
se sentit content.les
Le lendemain, tous
conseillers tant runis,
il
remit, au milieu de l'assemble, le royaume
comme un
dpt
bien conserv.160.
Personne, malgrle
les plus
grands efforts, ne put
lui
faire
reprendre
gouvernement
qu'il avait
librement quitt;la
c'est ainsi
qu'un grand serpent ne se revt plus de
peau
qu'il a rejete.
161.
Ayant
pris le linga rvr, vtu d'un habitle
pur,
la
tte sans
diadme,
souverain du peuple marcha pied,
se dirigeant vers le162.
Nord.la ville,
Les habitants de
sans profrer
un
seul mot,
suivirent la routefixs
du seigneur qui
partait silencieux, les
yeux
sur ses pas.
165.il
Aprs avoir passsous
la distance
de
2 cos
( Ix
milles anglais),
s'assit
un arbre,le
et arrta,
en
les
calmant, chacun de
ceux d'entre164.
peuple qui pleuraient.le
Marchant lentement suril
chemin,
le
long du pied
des montagnes,
quitta la foule, et
on
le vit
monter peuS'levant
peu avec un
petit
nombre de gens de
sa suite.
ainsi,
aprs avoir travers cette terre quiil
est hrisse
de
difficults,
sortit
de sa misre semblablela
un fleuve
qui,
suivi
de peu d'eau, se dcharge dans
mer.
LIVRE SECOND.105.
61
Bientt, s'tant arrt au milieu de la fort avec cela
qui lui restait de sa suite, pntr de douleur,
voix enil
trecoupe de sanglots, les ayant salus et renvoys,
entra
dans
le
bois
o
les
demeures des cavernesla
brillaient
de
la
splendeur des joyaux qui ornent la. tcte dedes Siddhas quis'y
troupe vagabonde
reposaient, et o le vent murmurait,
enferm par166.
les
corces des bouleaux.
Ensuite, sous
un arbre, surilil
le
bord d'un ruisseauil
qui
coulait
dans
le bois,
se
fit
une habitation o
avait
une
abondance d'eau dontdefeuilleslit
remplissait le ventre d'un vase/ormelafin
concaves, et o,
du
jour,
il
s'arrangea
un
lev au
moyen
des jeunes branches d'un arbre sacr.
167.
A
ses regards errants, s'offraient les
montagnes voisoleil
sines
,
sur les
sommets desquellesdontles
la
lumire blanche du
se reposait toujours, et
pentes taient bigarres d'om-
bres; c'est l que dormaient les bergres runies sur
une
terre
que couvraient des fleurs de mallikas purs, qui taient pa-
nouies, ainsi que des gazons verts; c'est l que le roi fatigutrouvait le
sommeil au milieu des eaux tombantes, dont
le
bruit se mlait au son des fltes des bergers168.
du
bois.
Les lions des
forts, par leurs
rugissements,
dont
l'cho,
de temps en temps, ressemblait au bruit d'un largeet les coqs,
tambour,
par leur chant, avertissaient le roi que,
trois veilles
de
la nuit taient passes
et alors
il
se prparait
au dpart.169.
Le jour
suivant, au couchersoir,
du
soleil,
ayant,
fait d'a-
bordle
la prire
du
au bord d'un tang de lotusle lieu sacr
et
banni
sommeil,
le roi
gagna
de
la
clbre fontaine
d'eau habite par Nanda, le seigneur des tres.170.
Dans
le
champ de Nandi
il
resta
devant
le
matre
de
trois
mondes
juscpi' ce qu'il obtint la satisfaction
de ses
62
RADJATARANGINl.mainautour
vux; couvert de cendres, ayant son paisse chevelure bienrassemble en nud, des rosaires dansla
et
du cou,171.
il
tait
regard avec plaisir par de vieux Munis.occup des
Il errait
bonnes uvres qui naissent enle
foule de la foi
du dieu dont
cou
est resplendissant,,
etles
demandait l'aumne
chaque habitation de Munis parmi
femmes
qui,
par une dvotion fervente, taient disposes
k la charit envers les pauvres.
Tandis que sa coupe de mendiant se remplissait d'unesuite
de
fleurs et
de
fruits
purs
,
prsents ds arbres
,
il
resta
honor; car ce que, malgr son abngation deil
toute passion^
demandait aux autres par ncessit,
n'tait
que de peu d'im-
portance.
Dans
ce livre sont
nommes
6 rois; partir
jas;
543
sokas. Ceci est le
deuxime
livre
du commencement, ^4 rddu Rdjatarangin, com-
pos par Kalhana, fds du seigneur Tchampaka, grand minisire de
Kamr. Dans ce deuxime
livre se trouvent
nomms
6 rois pendant
192 ans, avec l'indication de leur caractre.
,
LIVRE TROISIME.Que Hara vouslui
1.
protge, ce dieu qui, dans l'union des,
deux moitis de son corpsempresse de
s'entretient avec sa bien-aime
rpondre mot pour mot, quoiqu'elle doive:
carter le serpent d'elle, lorscjuil ditu
u
Lche
la
peau de
cet
lphant;
il
se trouve dans la cavit
de son lvation fron-
u taie
des perles qui sont dignes d'orner ton sein lev; oui,
u((
consumes par le feu deservir2.
mon
front,
elles
doivent
mmedansle
de collyre pour
reliausser clat
de
tes yeux. alls
Les gens
nomms
par les ministres tantle
pays des Gndharas, amenrent
brillant et trs-clbre
Meghavhana.3.
L'affection
qu'avait
pour son peuple cetissu
roi qui luiet
Mfghavhan.i
tait
dvou, apparut semblable un
de soie, pur
resplendissant.4.
Ce prince magnanime surpassa par des uvres dela
libralit,
conduitesi
mme
des Bodhisattvas redescendus
sur la terre, qui sont
pleins de compassion envers les tres
vivants.5.
A
son sacre,
les
chefs occupantle
le
commandement
firent partout
rsonner
tambour en signe de leur adhsionde tout tre vivant
son autorit.6.
Comme
la destruction
tait
dfen-
due dans l'empire par ce prince misricordieux,et autres,
les
bouchers,
obtinrent de son trsor une subsistance irrpro-
chable.
O'i
RADJATARANGINI.7.
Dans
le
royaume de ce souverain
qui,
semblable se servait
un Djina, dfendait de tuer undansles sacrifices et
tre vivant,
on ne
dans les offrandes aux esprits, que de
figures8.
d'animaux
faites
de beurre et de farine.sa
Ce prince, minent par
saintet, btit
un agrahet
lam nomm Mcghavana,matbam.9.
et puis
Yuchtagrma,
Mgba-
Amritaprabba
,
une de
ses
femmes,,
construisit
un
vihra lev,diants10.
nomm AmritabhavanamGuru du pre debtii' la
l'usage des
men-
duL,
pays.le
cette
femme,le
arriva d'une
province de son pays, et l'engagea parrique qu'il tint, 11.
langage pangy-
maison de charit de Lstani.appele Ykadvi, excite parla
Une femme du
roi,
rivalit
d'une autre de ses
femmes
,
fit
construire Nadavana
un vihar d'une forme merveilleuse.12.
Dans une moiti dedela
cet difice taient placs
par
elle
les lves les chefs
vertu, vivant d'aumnes; dans l'autre moiti
de famille d'une classe infrieure avec femmes,
enfants, bestiaux et proprits.15.
Une
autre favorite, appele Indradv, btit Indrad-
vbhavanam, vihra consistant en un carr form de quatrefiles
de btiments,
ainsi
qu'un stpa.
14.
Un grand nombre
de vihras fut bti par d'autres
femmesdela
distingues par le roi, et chacan appel par le
nom
femme, teVque Khdan, Masm.
15.
Le rgne de
ce roi, quoiqu'il ft n dans des tempshis-
modernes, parut cependant merveilleux, compar auxtoires relatives des
monarques mprisables,
ses prdces-
seurs.10.
Comme un
jour ce prince se promenait en dehors de
,
LIVRE TROISIEME.sa rsidence,il
65
entendit un cri de terreur pouss par des gens
effrays17.((
:
a
C'est
un
voleur,
un
voleur.
Qui
est-ce? qui est-ce? qu'on tue le voleur. Aprs,
qu'il
eut prononc ces mots avec colre
le cri d'effroi se tut,
et
il
ne parut point de voleur.
18.
Quand, deux outroislui,
trois jours aprs,
il
sortit
de nou-
veau, deux ou
femmes, d'unprotection.
clat cleste, apparurent
devant19.
demandant
coutes
et interroges
par ce roi qui, dispos
la
piti, avait arrt
son cheval
,
elles lui parlrent
en ces termes,:
portant les mains respectueusement vers la tte20.((((
Hommemonde
divin, toi qui es
un
trsor de bont,
dou
dans ce
d'une puissance cleste, quelle crainte peux?
tu jamais prouver d'un autre21.
((A prsent que
les
nuages couvrent l'espace dudes champs duriz
ciel,est
la
conservation de
la prosprit
mr
regarde
comme
illusoirela
par les laboureurs qui, les curs
agits,
craignent
chute d'une grle subite.
22.((
((Les Ngas
cjui,
seigneur, sont devenus les objets,
de
la svrit
de
ta colre
sont nos poux.le
25.a((
Quand, aprs avoir entendu!
cri
de dtresse
:
Au2/i.
voleur
au voleur
!
tu ordonnas, dans ta colre, qu'ils
fussent conduits la
morttait-il
((A peine ton ordreliens.
donn,
qu'ils
tombrent
((
enchans depiti25.
Accorde-leur prsent leur grce, par
((
pour nous.
A
ces mots, le rdja, souriant, le front radieux de:
bont, dit26.
u
Que
tous les Ngas soient dlivrs des liens.
Alors, par cet ordre du roi, les Ngas, relchs desse prosternrent ses pieds, et s'en allrent rapide-
liens,
ment avecII.
leur suite.
5
,
0627.
RADJATARANGINI.Ceroi qui pratiquait la vertu sans feinte, partit lala des-
conqute des pays trangers, voulant, pour empcher
truction des tres vivants, assujettir les rois ses ordres.28.
Jointe
un hrosme louahletait dsirable
et
au consentement des
hommestelle29.
qui taient rassurs sur leur sort, l'entreprise d'une
conqute
pour
les
peuples eux-mmes.
Aprs avoir conquis parla religion
la force, et initi les princes
dans
qui dfendait
la
destruction d'un tre vivant
ce monarque, libre de blme, s'approcha
du seigneur des
eaux50.
(
Varuna).
L, s'tant repos avec son arme sous l'ombre agrail
ble d'un bois de palmiers,
rflchit
un moment encri
lui-
mme51.
sur le
moyen
d'envahir les
les voisines.
Alors:
il
entendit prs
dule
bois
du rivage un
de dil
tresse est
Quoi,!
mmes'il
dans
royaume de Meghavhana,
assassin
52.
Comme
et t profondment bless d'une jave,
line
au
fer ardent
il
courut
la
hte
,
accompagn du para-
sol, vers cet endroit.55.Il vit
alors
,
devant
l'autel
de Durga
,
un homme qui
avait la face tourne vers la terre et qu'un chef des barbaresallait tuer.54.
Insens
!
horreur
!
quelle action abominableluifit
!
Ainsi:
menac par55.((
le roi, lefils,
barbare pouvant
ce rcit
((Mon
dans l'enfance, souffrant de maladie,
est
prt mourir, roi!
Ce
sacrifice a tle
indiqu par les dieux
u
pour56.
le((
sauver en dtournantla
malheur.il
Par
suspension de ce sacrificela vie
prira dans
l'ins-
u((
tant;
mais sache que
de tous nos parents dpend de
la
vie de cet enfant.57.((
Si,
seigneur, tu protges un tre pris dans un bois
LIVRE TROISIEME.((
07soit,
impntrable qui n'appartient qui que ce
comment
((
abandonnes-tu un enfant rclam par tant de personnes?58.
Le prince qui
avait
1
ame grande:
,
aussi affect par les
parolesla
du barbare que par,
les regards pleins
de terreur de
victime39.((
rpondit en ces termes
Chasseur, ne sois pas troubl; je protge galementqui a beaucoup d'amis, et cette victime qui n'entout.fais
tonu a
fils
pas40.
duJe
de
mon
propre corps une offrande Tchan-
((
dik, dirige tes coups surl'un et l'autre.41.
moi sans
crainte; qu'ils vivent
((
Etonn de l'admirable grandeur de
sa pit et
de sa
gnrosit d'me, les yeux fixs sur lui, les cheveux hrisss,
l'homme sauvage42.((((
lui
rponditla terre,
:
Seigneur de
sous l'apparence^ d'une exces-
sive bont, quelque chose
de diffrent
et
de contraire
((
fintention que tu exprimes, s'lve dans ton cur.45.
Toi qui dois
te conserver,
mme
au prix de
l'exis-
c(
tence des trois mondes,
comment abandonnes-tu avec mbonheur dela
pris ce tribut qui t'appartient, le
jouissance
((
de
la terre?((
44.((
Pousss par
le dsir
de vivre,
les rois
ne gardent ni
honneur, ni richesses, ni femmes, ni parents, ni justice, nienfants.45.((
Veuille
donc de grce, seigneur, ne pas avoir
pitisi
({
de cette victime; quevis. 46.
mon
enfant et tes sujets vivent,
tu
Lesi,
roi,
dsireux del'clat
se sacrifieril
lui-mme, souriantla:
commdont47.
par
de ses dents,la
honorait dj,
desse
la tte
est
couronne deles habitants
lune
lui rpondit
Comment
des bois connatraient-ils5.
le
08(.
RADJATARANGINI.du nectar crimebelle conduite? Ainsi ceux qui
goiit
demeu-
((
rcnt dans
un paysla
aride ignorent le plaisir de se plonger
((
dans48.
les((
eaux de
Djahnav
(
Ganga)
;
Certes, par
le
sacrifice de;
ce corps passager s'achte
((
une
gloire,
imprissable,
cette sollicitudele dsir.
pour moi
t'est
((
venue49.
insens
pour m'en ter;
Ne
dis plus rien
si
tu as trop de piti pour
me
frap-
((
per,
mon
propre glaive ne
me
suffit-il
pas pour accomplir
mon50.
dessein?
Ayant parl
ainsi,
il
tait prt se frapper, et levaitla tte.
dj son pe51.
nue pour
se
couper
Alors
la tte
de ce prince, qui dsirait de se frapper,ciel,
fut
couverte par des Heurs du
et sa
main
se trouva
arrte par52.
une formecet tatilil
cleste.
Dans
ne
vit
devant
lui
que cette apparitionla vic-
cleste;
mais
ne
vit plus ni la desse
Tchandik, ni
time, ni le chasseur, ni l'enfant.55.((
Alors l'habitant du ciel lui dit
:
0
toi, trsor
de mi-
sricorde,
lune du
monde
central,
reconnais,
en
moi,
Varuna, qui a t subjugu par54.((
ta vertu.
Le parasol du
pouvoii^ que le trs-puissant
Ruma,aujour-
((
ton ancien beau-frre, enleva jadis ded'hui en ta possession.55.
ma
ville, est
((
Sans ce signe unique du,
monde
infrieur qui indiquela vie
u le
pouvoir suprme des phnomnes destructeurs de
surviennent chaque pas aux habitants de56.((
ma
ville.
Ta magnanimit
a t
mise l'preuve par
le
dsir
uc(
de
le
possder, d piince misricordieux, et ce que tu as vu
n'tait57.((
qu'une illusion dont je suis l'auteur.
Ton
pidcesseur, issu de
la famille
de Vasu, priva
,
LIVRE TROISIME.((
60ainsi dire,
bien des tres de
la
vie
;
toi
,
tu fais
,
pour
i'ex-
piation de ce crime en prservant tous les tres.58.
De mme que
dans
le
corps du serpent Scha qui
est capable de soutenir la terre, se trouvent deux choses((
diffrentes,
qui excitent lune de la terreur, l'autre du dsir;
a
savoir: l'missionces dans sa crte;59.((
du poison
et la
multitude des joyaux pla-
De mme queles
dans,
le
feu dont la force se rpand
((
dans toutes
directions
sont contenues deux chosesl'autre la lumire; savoir:;
dont Tune amne l'obscurit,
une
masse de fume00.
et
des flammes qui s'lancent
De mme quela
dans l'enveloppe d'un nuage d'automnesoleil,
((
qui intercepte
splendeur du disque du causer
se runissent
((
deux choses, servant l'une
de
la lassitude, et l'autre
((
du rafrachissement,de de61.
c'est--dire, la chaleur
du jour
et l'on-
((
la pluie
:
Ainsi, dans une
seule grande famille
s'est
vue
la
naissance surprenante de deux personnages
trs - diffrents
tun de Vautre, celle d'un
destructeur
de
trois
millions
d'hommes,
et la tienne, Seigneur, qui pargnes la vie
de
tous les tres.62,
Le matre souverain,
s'inclinant alors,
^et
portant ses
mains jointes sa
tte, rendit
hommage au
seigneur des ani-
maux marinset le parasol.65.
qui venait de parler, en lui offrant des louanges
Et
le roi, le
chef des
hommes
vertueux, parla en cesle
termes Varuna, qui accepta avec plaisirtge contre la chaleur64.'
cause de la grandeur de ce pays infiniment
((
Ainsi les chemins traverss sans peine, les maisons,
hospitalires des habitantssaient de pas225.Il vit
et les
bonnes rceptions
favori-
en pas
le
voyageur.
enfin devant lui le
mont Hima
qui, revtu de
gazon, et d'arbres qui se balanaient, resplendissant
commersine
un beau vase de220.
lait caill, se
perdait dans les airs.les
Des vents qui portaientla
parfums de
la
de pin, et des gouttes delui
Ganga, vinrent au-devant defertiles et
pendant227.Il
(juil s'approchait
des pays
renomms.et la villele
atteignit l'endroit appel
Kramavarta,
de Kmbuva, qui existe encore aujourd'hui sousrapura.228.Il
nom
de
entendit dans ce lieu qui tait rempli d'une popula,
tion varie,
que
les
grands conseillers de Kamr
s'y
trou-
vaient pour certains motifs.229.
Alors, ayant dpos ses anciens vtements, et s'tantil
habill de robes blanches,
alla
auprs d'eux pour leur pr-
senter
l'crit
du
roi.
88250.
RADJATARANGINI.
Comme
pendant sa marche
,
des faucons annonant
sa fortmie s'taient levs, quelques voyageurs le suivirent
pour voir251.
les rsultats,
de ces signes.
Les portiers
informs qu'un envoy de Vikramditya
tait arriv,252.
l'annoncrent vite aux conseillers de Kamr.:
Qu'il vienne, qu'il entreIl
c'est
ainsi qu'il fut dit
de toute part.255.
s'approcha librement de ces chefs runis.
L'ayant reu
comme un premierils le
ministre
du
roi
avec
des honneurs usits,qu'ils lui assignrent.
firent asseoir sur
im
sige distingu
254.
Ayant reu ces honneurs,
il
fut interrog
par les
conseillers sur l'ordre
du grand
roi, et leur prsenta l'crit la timidit.
lentement,255.
et
commeils:
embarrass pardevant
Aprs
s'tre inclin
l'crit
du seigneur,ils
se-
crtement runis,ntrs de respect256. lui,)) ((
l'ouvrirent, et l'ayant lu,
dirent p-
Ton nomQui
rvr
est- il
Matriguptasourire.
?
C'est bien
leur rpondit-il avec({
unvit
257.
est-ce? qui est l
?
Gest ainsi qu'on entendaitles
dire de toute part. Alorsratifs
on
qu'on rassemblait
prpa-
du
sacre
du
roi.
258.
Puis,
en un instant, agit par une grande multitude
de peuple
qui faisait
un
bruit confus et formidable, le pays
ressemblait uneMatrigupta.
mer
agite.
259.
Alors
,
plac sur
un magnifique
sige d'or, tourn vers
l'orient,
entour des principales autorits, Matrigupta futusit.
sacr roi par Hondoiement240.
L'eau de l'aspersion, qui dcoulait avec bruitla
de
tout son corps, dont
poitrine tait ferme
comme un banc
des montagnes de Vindhya, resplendissait semblable au torrent de la Rva.
,
LIVRE TROISIME.241.
89
Alors les peuples furent informs que le roi, ayanttait
le
corps baign et oint, et tout revtu d'ornements,le
mont sur242.
trne royal
Install
par
le roi
Vikramditya qui avait t pri de,
protger cette terre lui-mme.ces termes((
On
s'adressa Matricjiipta en
:
Gouverne-nous
et
ce pays
comme
si
nous
t'ap-
partenions.245.
Des royaumes ne s'acquirent pasroi, ce
tout
moment;
((
ne mprise pas, des autres.244.((
pays
comme
devant tre accept
((
Comme
les
parents sont les auteurs de la naissanceles
((
qui s'obtient pard'autres tiennent
propres
actions
de chacan
,
ainsi
((
du
roi l'autorit dans fadministration
du
royaume.245.
Gela tant ainsi, lorsqu'on s'adresse quelqu'un ensuis
disant, Je
toi,
ne pense pas lgrement pour)>
cela,246.
roi, ni de nous, ni de toi-mme.
Aprs,
qu'ils
eurent prononc ce
discours,
le
roi
Matrigupta
rflcbissant sur le bienfait
du seigneur
Vikra-
mditya, resta247.
un
instant souriant,libralittait
Et clbrant une fte avec uneil
accrue par
ce nouvel empire,
termina ce jour qui
combl de
bonbeur.248.
Le lendemain, engag paril
le