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1 Langue: Français Original: Français REHABILITATION DE LA ROUTE SENOBA-ZIGUINCHOR-MPACK ET DESENCLAVEMENT DES REGIONS DU SUD PAYS : SENEGAL RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL (EIES) FÉVRIER 2018 Equipe de préparation du projet Équipe du projet Chef de Division Directeur sectoriel Directeur général Mohamed El Abass WADE, Ingénieur des transports, RDGW/COSN Lydie EHOUMAN, Socio Economiste, PICU.1 Gisèle BELEM, Consultante Sauvegardes Sociales, SNSC Moctar MBODJ, Consultant Economiste des Transports, RDGW/COSN M. Jean Noel ILBOUDO M. Amadou OUMAROU M. Janvier KPOUROU LITSE

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Langue: Français

Original: Français

REHABILITATION DE LA ROUTE SENOBA-ZIGUINCHOR-MPACK ET

DESENCLAVEMENT DES REGIONS DU SUD

PAYS : SENEGAL

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL (EIES)

FÉVRIER 2018

Equipe de

préparation

du projet

Équipe du projet

Chef de Division

Directeur sectoriel

Directeur général

Mohamed El Abass WADE, Ingénieur des transports, RDGW/COSN

Lydie EHOUMAN, Socio Economiste, PICU.1

Gisèle BELEM, Consultante Sauvegardes Sociales, SNSC

Moctar MBODJ, Consultant Economiste des Transports,

RDGW/COSN

M. Jean Noel ILBOUDO

M. Amadou OUMAROU

M. Janvier KPOUROU LITSE

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Titre du projet : PROJET DE REHABILITATION DE LA ROUTE SENOBA-

ZIGUINCHOR-MPACK ET DE DESENCLAVEMENT DES

REGIONS DU SUD

Numéro du projet : P-SN-DB0-023

Pays : SÉNÉGAL

Secteur : RDGW Catégorie du projet : 1

INTRODUCTION

Le présent document résume les Études d’impact environnemental et social (ÉIES) du Projet

de réhabilitation de la route Sénoba-Ziguinchor-Mpack et de désenclavement des régions sud.

En conformité avec le système de sauvegarde intégré (SSI) de la Banque africaine de

développement (BAD) et la réglementation nationale, le projet a été classé en catégorie 1. Il a

fait l’objet de deux ÉIES : l’ÉIES de la route national No 4 Sénoba-Ziguinchor qui a été

préparée en 2014 et validée par la DEEC le 21 septembre 2016 ; elle a été mise à jour en 2018

afin de se conformer aux exigences du SSI. La deuxième EIES porte sur les pistes rurales

longues de 52 km, constituant la boucle des Kalounayes. À la demande des autorités et des

populations, cette section initialement considérée pour une réhabilitation de pistes dans le cadre

des initiatives connexes a été rajoutée au projet à la suite de la mission de préparation. Compte

tenu de son envergure et des enjeux environnementaux et sociaux escomptés, cette section a

également fait l’objet d’une étude d’impact approfondie en 2018. Le quitus environnemental

de la DEEC a été octroyé à cette étude le 23 février 2018. Les impacts environnementaux et

sociaux des aménagements connexes prévus dans le cadre du projet seront pris en considération

par les entreprises en charge de ces lots de travaux dans le cadre d’un PGES de chantier. Une

provision sera réservée pour la gestion des impacts potentiels pour pourraient survenir en cours

de travaux. Finalement, un plan abrégé de réinstallation (PARA) a été préparé afin de

compenser 177 personnes affectées, surtout par des déplacements économiques aux entrées des

villes le long de la RN4. Le PARA fait l’objet d’un résumé distinct. Les deux EIES, ainsi que

le présent résumé les synthétisant ont été préparées en conformité avec les directives et

procédures d’évaluation environnementale et sociale de la BAD applicables aux projets de

catégorie 1.

Ce résumé comprend : (1) la description et la justification du projet ; (2) la présentation du

cadre législatif, institutionnel et administratif ; (3) la description des principales composantes

de l’environnement du projet, notamment les composantes biophysiques et socio-

économiques ; (4) la présentation des alternatives du projet ; (5) la présentation des impacts

positifs et négatifs les plus significatifs ; (6) les mesures d’atténuation et de bonification

développées ; (7) la synthèse des risques relatifs aux changements climatiques et les mesures

d’adaptation et d’atténuation proposées et ; (8)les consultations publiques tenues ainsi que les

initiatives complémentaires envisagées dans le cadre du projet.

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1. DESCRIPTION ET JUSTIFICATION DU PROJET

1.1. Description du projet

Le Projet de réhabilitation de la route Sénoba-Ziguinchor-Mpack et de désenclavement des

régions sud consiste en la réhabilitation de la Route Nationale No 4 entre Sénoba à Ziguinchor,

se poursuivant par la section Ziguinchor-Mpack à la frontière bissau-guinéenne. Le projet

comprend également l'aménagement et le bitumage de 52 km de la boucle des Kalounayes

constituée des pistes suivantes : Tobor-Ouonk (27 km) Ouonk-Diéba (15 km) et Diéba-RN4

(10 km). Le projet comprend enfin la réhabilitation de 95 km de pistes connexes : Tenghory-

Kounabano (26 km), Silinkine-Sindian (22 km), Boukiling-Inor (7 km), Bounghari-Bona (7

km), Tobor-Niamone-Colomba (26 km) et Kandialon-CFN4 (10 km). Finalement, le projet

impliquera la construction et la réhabilitation d’infrastructures d’assainissement, ainsi que la

réalisation d’aménagements connexes. La Figure 1 présente la localisation du projet.

En résumé, les activités qui ont été identifiées ont été regroupées en quatre (4) composantes :

A- Réhabilitation et/ou aménagement de routes et pistes : (i) Réhabilitation des 165 km de

route entre Sénoba et Mpack en béton bitumineux y compris 15 km de voiries en pavé à

Bounkiling, Bignona et Ziguinchor, aménagement d’espaces verts et appui à la sécurisation

de la zone pendant les travaux; (ii) aménagement et bitumage des 52 km de la boucle des

Kalounayes; (iii) aménagement de 95 km de pistes; (iv) contrôle et surveillance des travaux;

(v) sensibilisation au VIH/SIDA, à la mobilisation sociale, à la protection de

l'environnement et à la sécurité routière; (vi) plantations de 65 000 arbres et de 30 ha de

mangrove; (vii) construction d'un poste de pesage; (viii) insertion de jeunes ingénieurs ou

techniciens supérieurs stagiaires ; et (ix) libération des emprises et suivi de la mise en œuvre

du PGES.

B- Aménagement et mesures connexes : (i) aménagement et/ou réhabilitation d'infrastructures

sociales et marchandes, de gares routières et gares gros porteurs, gestion de déchets,

forages et de bas-fonds pour la culture de riz et le maraîchage; (ii) appui aux associations

des jeunes et des femmes; (iii) appui pour le renforcement de l'employabilité des jeunes à

travers des chantiers-écoles; (iv) contrôle et surveillance des travaux connexes; et (v) études

détaillées et DAO aménagements connexes.

C- Facilitation du transport et Sécurité routière : (i) Appui à l'Observatoire des Pratiques

Anormales (OPA); (ii) appui à la sécurité routière par la prise en charge rapide des

accidentés; (iii) appui au contrôle de la charge à l'essieu par l'acquisition de pèses essieux

mobiles.

D- Gestion du projet : (i) suivi-évaluation des impacts socio-économiques et de facilitation du

projet; (ii) audit technique et de sécurité routière ; (iii) audit comptable et financier; (iv)

audit de la passation des marchés; (v) équipements de l'organe d'exécution; et (vi)

fonctionnement de l'organe d'exécution.

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Figure 1 : Localisation du projet

1.2. Justification du projet

Le tronçon Ziguinchor-Sénoba-Mpack de 165 km est une route revêtue en enduit superficiel

dont environ 7 km en pavés autobloquants entre Tobor et Ziguinchor. Cette route qui a été

construite en deux phases entre 1992 et 1998 se trouve actuellement dans un état relativement

mauvais à moyen dans l’ensemble, sauf pour le tronçon constitué de pavés qui est en très

mauvais état, surtout pour les sections non traitées dans le cadre de l'entretien périodique. La

section Ziguinchor-Mpackest en enduit bi-couche reconstruite en 2005. L'état de la route est

moyen et présente des ornières dans les zones de rizières pouvant être considérées comme

compressibles. Les pistes connexes, notamment les sections Tobor-Koubanao-Ndiéba-RN4

comportent des tronçons dans un état de dégradation avancée, notamment entre Ounk et Diéba,

de même que la section Tenghori-Koubanao. Ces sections ne sont pas carrossables en toutes

saisons du fait de leur état de dégradation avancée.

Le transport étant une activité primordiale à la fois pour l’offre agricole et l’accès aux marchés,

les contraintes pesant sur un système de transport routier ont une incidence économique

importante. En effet, le coût du transport, qui compte pour les deux tiers des coûts de

commercialisation, est largement influencé par l’état des routes et pistes existantes, en

particulier pendant l’hivernage. L’activité économique principale de la zone du projet, soit les

régions de Ziguinchor et Sédhiou est l’agriculture, soutenue par une pluviométrie très

favorable, une disponibilité importante de terres aptes à l’agriculture et des ressources en eaux

de surface et souterraines abondantes. Le tourisme représente également un secteur dynamique

avec notamment avec la zone touristique par excellence de Cap-Skirring qui abrite de

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nombreuses chaines hôtelières, des auberges et maisons d’hôtes. Dans ces conditions,

l’évacuation des produits agricoles en dehors des régions ainsi que l’accès aux différentes

agglomérations représentent un défi.

D’un point de vue pratique, les routes et pistes visées par le projet permettront d’améliorer la

desserte de cinquante-deux (75) villes et villages dans le cas de la RN4 et vingt-quatre(24)

villages dans le cas de la boucle des Kalounayes. Sur le plan stratégique, la réhabilitation de

l’axe routier Sénoba-Ziguinchor-Mpack, la construction d’une route en lieu et place des pistes

constituant la boucle des Kalounayes ainsi que la réhabilitation des pistes connexes contribuera

à : (i) améliorer le niveau de service de manière à faciliter l’accès aux capitales régionales de

Ziguinchor, Sédhiou et Kolda et la circulation à l’intérieur de la ville de Ziguinchor, (ii)

améliorer les conditions de sécurité du trafic et des zones traversées, (iii) améliorer l’accès aux

services et équipements sociaux, notamment pour les femmes, (iv) favoriser le développement

économique et social, (v) accroître les échanges commerciaux entre les différentes collectivités

de la zone et au-delà vers les grandes villes du pays, (vi) désenclaver les zones de production,

(vii) réduire la pauvreté et (viii) renforcer la compétitivité des activités économiques du Sénégal

par rapport à la sous-région.

1.3.Travaux envisagés

La réhabilitation du tronçon Sénoba-Ziguinchor consistera en la pose : (i) d’une couche de

fondation ; (ii) d'une couche de base en latérite améliorée au ciment ; (iii) d'une couche de

liaison sur 8 cm en GB et (iv) d’une couche de roulement en béton bitumineux sur 5cm.

Pour le cas particulier de la section de Tobor, des études techniques sont en cours dans le but

de confirmer l’approche suivante : (i) le rehaussement de la ligne rouge et l’élargissement par

un système de pré-consolidation ; (ii) l’installation d’une batterie d'ouvrages pour assurer

l'équilibre hydraulique et hydrodynamique des eaux de la mangrove ; (iii) la pose d’un

géocomposite sur la couche de forme ; (iv) la pose des couches de fondation et d’une base en

latérite crue et (v) la pose d'une couche de roulement en pavés autobloquants de 10 cm

d'épaisseur.

Sur le tronçon Ziguinchor-Mpack, il s’agira de poser une couche de liaison en grave bitume,

un tapis en béton bitumineux et pour les zones déformées (zones de rizières), une couche de

base en latérite crue et une couche de roulement en pavés autobloquants.

Le rehaussement des pistes de la boucle des Kalounayes consistera en la pose : (i) d’une couche

de fondation de 20cm ; (ii) d'une couche de base en latérite améliorée au ciment de 20cm et

(iii) d’une couche de roulement en béton bitumineux sur 5 cm.

Finalement, la réhabilitation des pistes connexes impliquera ; (i) le traitement assiette sur une

largeur de 11 à 12m ; (ii) la pose de remblais et d’une couche de forme et (iii) la pose d’une

couche de roulement en latérite crue sur 20cm conformément au gabarit routier.

Les critères de conception des ouvrages prévus sont résumés au Tableau 1.

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Tableau 1 : Critères de conception des ouvrages

Caractéristiques Section

Sénoba-

Ziguinchor

(137 km)

Section de

Tobor (7 km)

Section

Ziguinchor-

Mpack

(23 km)

Boucle des

Kalounayes

(52km)

Pistes rurales

(95 km)

Ouvrages

hydrauliques

(dalot, buses

etc.)

Largeur de la

plate-forme

10-20 m

10-20 m

10-20 m

10 à 12m 9-11m

n.a.

Largeur de la

chaussée

7,20 m 7,20 m 7,20 m 7.20 m - 6 m

Largeur des

accotements

2 x 1,50 m

2 x 1,50 m

2 x 1,50 m

2 x 1.50 m - 2 x 1 m

Vitesse de

référence

80 km/h

80 km/h

80 km/h

80 km/h 40 km/h n.a.

Type de

revêtement

Béton

bitumineux

5 cm

Pavés

autobloquants

10 cm

Béton

bitumineux

5cm et pavés

autobloquants

de 10 cm en

zones

compressibles.

Béton

bitumineux

5 cm

Graveleux

latérite ou

autres

matériaux.

Béton

Les travaux prévus dans le cadre du projet consisteront en la réhabilitation ou construction des

routes/pistes en suivant le tracé existant, avec des aménagements spéciaux tels que des aires de

stationnement aux traversées des agglomérations ou des zones d’arrêt d’urgence en section

courante. Les travaux porteront essentiellement sur : (i) l’installation de chantier, (ii) le

dégagement des emprises, (iii) le terrassement, (iv) la construction des chaussées, (v) le

revêtement, (vi) l’assainissement et la construction de petits ouvrages, (vii) la signalisation pour

les besoins de la sécurité routière, (viii) la réalisation d’infrastructures connexes et la mise en

œuvre de mesures environnementales à prendre en compte dans le cadre du projet.

Le coût estimatif du projet est de 120,58 millions d’UC, soit 145,54 millions d’Euros. Il sera

financé conjointement par la Banque (20 Mo UC, soit 24,14 Mo Euros du FAD et 39,40 Mo

Euros de la BAD), l’UE (25 Mo Euros), la BEI (20 Mo Euros) et le Gouvernement (3,99 Mo

Euros) et parallèlement par la BID (33 Mo Euros).

2. CADRE STRATEGIQUE, JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL

2.1. Cadre juridique national

La Constitution du 22 Janvier 2001 affirme son adhésion aux institutions internationales

adoptées par l’ONU, l’UA et à la charte africaine des Droits de l’homme et des Peuples. Il

garantit le droit à un environnement sain à tout citoyen. La circulaire de la Primature N°009

PM SGG/SP du 30 Juillet 2001 rappelle à toutes les structures la nécessité de respecter les

dispositions de la Loi N°2001-01 du 15 Janvier 2001 portant Code de l’Environnement et du

Décret d’application N°2001-282 du 12 Avril 2001 stipulant que tous les projets de

développement ou activités susceptibles de porter atteinte à l’environnement, devront faire

l’objet d’une évaluation environnementale préalablement à tout projet et doit être conduite

conformément aux procédures définies dans le décret d’application de ladite loi. Du point de

vue législatif, le gouvernement du Sénégal s’est doté d’un nouveau Code de l’Environnement

depuis l’année 2001 par la Loi N°2001-01 du 15 Janvier 2001 avec son Décret d’application

N°2001-282 du 12 Avril 2001.

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Dans le soucis de protection de l’environnement, le Code de l’Environnement stipule dans son

Titre II, Article L 48 que « tout projet de développement ou activité susceptible de porter

atteinte à l’environnement, de même que les politiques, les plans, les programmes, les études

régionales et sectorielles devront faire l’objet d’une évaluation environnementale», et l’étude

d’impact sur l’environnement est la procédure qui permet d’examiner les conséquences, étant

bénéfiques que néfastes, qu’un projet ou programme de développement envisagé aura sur

l’environnement, et de s’assurer que ces conséquences sont dûment prises en compte dans la

conception du projet. Toujours dans son Titre II, Chapitre I, l’Article L10 classe ces

installations en deux classes. Suivant le danger ou la gravité des inconvénients que peut

présenter leur exploitation, elles sont soumises soit à autorisation, soit à déclaration. Le présent

projet, en tant qu’ouvrages d’infrastructures d’amélioration notable du réseau routier, fait partie

de la classe I et en tant que tel, est soumis à une étude d’impact approfondie.

La loi n° 98-03 du 8 janvier1998 portant Code forestier, complétée par son décret d’application

n° 98-164 du 20 février 1998, régissent la Conservation de la Biodiversité, indique à son article

R.50, les restrictions relatives au défrichement dans les zones sensibles, notamment les

mangroves.

Le Sénégal dispose par ailleurs d’un cadre normatif renforçant le code de l’environnement è

travers divers arrêtés : (i) la norme NS 05-062 relative à la pollution atmosphérique, (ii) la

norme NS 05-061 sur les rejets d’eaux usées, (iii) la norme NS 05-060 relative à la pollution

automobile.

2.2. Cadre administratif et institutionnel national

La gestion de l’environnement et des installations classées interpelle plusieurs acteurs

institutionnels dont les plus concernés sont les suivants :

La Direction des Routes est chargée, entre autres : de définir une politique cohérente

de gestion de l’ensemble des infrastructures routières du Sénégal et d’assurer le suivi de

sa mise en œuvre ; d’assurer une planification du développement routier ; d’élaborer une

réglementation et une normalisation routière nationale ; de coordonner la mise en œuvre de la

stratégie nationale de transport en milieu rural ; de promouvoir la démarche qualité et la

recherche appliquée dans le domaine routier.

Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) : il a la

responsabilité de la mise en œuvre de la politique nationale en matière de gestion de

l’environnement et du cadre de vie. Il a sous sa tutelle la Direction de l’Environnement et des

Etablissements Classés (DEEC) qui est chargée de la mise en œuvre de la politique du

Gouvernement en matière de protection de l’environnement, notamment contre la pollution et

les nuisances. Elle assure le (i) contrôle de la gestion des déchets dangereux, des produits

périmés et obsolètes et leur élimination ; (ii) le suivi du respect des conventions internationales

en la matière ; (iii) la prévention et de la réduction des pollutions et nuisances dues aux activités

industrielles, agricole, commerciale, et (iv) le suivi des évaluations environnementales.

La Direction des Eaux, Forêts, de la Chasse et Conservation des Sols (DEFCCS) est chargée

de la mise en œuvre de la politique forestière nationale et de l’exercice des prérogatives de

l’Etat dans le domaine de la foresterie, de la conservation des sols.

Le Ministère de l’Intérieur, à travers la Direction de la Protection Civile (DPC) est chargé de

la gestion de la sécurité dans et autour du chantier ainsi que dans la phase exploitation de

l’ouvrage en rapport avec les accidents de la route.

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Le Ministère des Mines et de l’Industrie qui met en œuvre de la politique minière définie par

l’Etat notamment de l’administration de l’ensemble des dispositions du Code Minier.

Le Ministère de l’Hydraulique Rurale et du Réseau Hydrographique National chargé de

la gestion des ressources en eau.

Les Collectivités locales qui, depuis l’avènement de la Loi 96-06 du 22 mars 1996 portant

transfert de compétences aux collectivités locales, sont au premier plan dans la gestion de

l’Environnement et des ressources naturelles sur l’étendue de leur territoire respectif et doivent

veiller avec l’appui des Services techniques à une gestion rationnelles de ces ressources.

2.3. Mesures de sauvegarde de la BAD

En plus de cette réglementation nationale, l’étude a été réalisée en tenant compte du Système

de Sauvegarde Intégré (SSI) de la BAD conçu pour promouvoir la durabilité des résultats des

projets par la protection de l’environnement et des personnes contre les éventuels impacts

négatifs. Ce système comprend quatre (04) volets interdépendants :

• la Déclaration de politique de sauvegardes intégrée;

• les cinq Sauvegardes opérationnelles;

• les Procédures d’évaluation environnementale et sociale (PEES);

• les Lignes directrices d’évaluation intégrée des impacts environnementaux et sociaux.

Les autres politiques et directives pertinentes restent applicables dès qu’elles sont déclenchées

dans le cadre du SSI. Il s’agit principalement de:

• Politique de la Banque en matière de genre (2001) ;

• Cadre d’engagement consolidé avec les organisations de la société civile (2012) ;

• Politique de diffusion et d’accès à l’information (2012) ;

• Manuel de consultation et de participation des parties prenantes aux opérations de la

Banque (2001)

• Politique de la Banque en matière de population et stratégie de mise en œuvre (2002);

Le projet déclenche les cinq Sauvegardes Opérationnelles suivantes.

• OS1 : Évaluation environnementale et sociale : compte tenu de l’envergure du projet

(réhabilitation de 217 km de routes et 95 km de pistes) et de la sensibilité des milieux

affectés (forêts classées et mangrove), le projet génèrera des impacts négatifs

significatifs. Une étude d’impact environnemental et social détaillée a donc été préparée

pour une meilleure évaluation de ces impacts et une identification des mesures

d’atténuation appropriées.

• OS2 : Acquisition de terres, déplacement involontaire et indemnisation : Le projet

occasionnera principalement des déplacements économiques qui feront l’objet

d’indemnisation. Un Plan abrégé de réinstallation a été préparé à cet effet.

• OS3 : Biodiversité et services écosystémiques : le projet traversera plusieurs forêts

classées. Le déboisement devra être minimisé dans les habitats sensibles et une

compensation par reboisement devra être effectuée. Au niveau de la mangrove de

Tobor, la solution technique de réhabilitation de la route devra favoriser la continuité

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des flux entre les deux parties de la mangrove séparées par la route. Une réhabilitation

de la mangrove sera effectuée comme mesure d’atténuation.

• OS4 : Prévention et contrôle de la pollution, GES, matières dangereuses et gestion

efficiente des ressources : le projet impliquera l’entreposage et l’utilisation de produits

dangereux tels que le fuel lourd et le gasoil, l’asphalte, les liants et émulsions qui ont le

potentiel de polluer les sols, les eaux de ruissellement et les eaux souterraines en cas de

déversement. Le projet utilisera par ailleurs de l’eau dont la gestion efficiente sera

requise.

• OS5 : Conditions de travail, santé et sécurité : pendant les travaux, les employés seront

confrontés à différents risques : blessures dues à la machinerie, présence de produits

dangereux (bitume à température élevée et fumées associées), insolations, heurts par

accident ou bruit des engins. Des conditions de travail en conformité avec la législation

et les standards internationaux en santé et sécurité devront être mises en place afin de

minimiser ou éliminer les risques potentiels sur la santé et la sécurité.

2.4. Conventions internationales

Pour illustrer son engagement dans la protection de l’Environnement, le Sénégal a adhéré à

plusieurs conventions internationales ayant trait à l’Environnement. Ce qui induit l’acceptation

par le pays de mettre en place des instruments juridiques nationaux afin de traduire dans sa

propre législation l’esprit et les principes fondamentaux de ces conventions. Les conventions

internationales auxquelles a souscrit le Sénégal et qui pourraient avoir un impact sur les

activités du secteur des infrastructures routières exercées dans le pays sont : (i) la Convention

sur la Biodiversité et le Patrimoine National (Nairobi, Décembre 1993), (ii) la Convention sur

la Lutte contre la Désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la

désertification (Paris, Octobre 1994) ; (iii) la Convention de Rotterdam ; (iv) la Convention de

Stockholm, (v) la Convention Ramsar (1971) qui vise la protection des zones humides (vi) la

Convention Internationale sur la Convention de la Nature et des Ressources Naturelles (Alger,

1968), (vii) la Convention sur les Changements Climatiques ; (viii) la Convention de Rome sur

la protection des végétaux, (ix) la Convention de Paris sur la protection du Patrimoine mondial,

culturel et naturel ; (x) la Convention de Bonn sur la conservation des espèces migratrices

appartenant à la faune sauvage ; (xi) la Convention de Vienne sur la protection de la couche

d’ozone et (xii) le Protocole de Montréal sur les substances qui appauvrissent la couche

d’ozone.

3. ENVIRONNEMENT DU PROJET

3.1. Zone d’influence du projet

Sur le plan environnemental, la zone d’influence directe du projet est constituée par l’emprise

directe de la route concernée par les travaux. Au niveau social, la zone d’influence est plus

étendue dans la mesure où la RN 4 et le tronçon de la boucle des Kalounayes sont situés dans

les régions de Ziguinchor et de Sédhiou, particulièrement dans les départements de Bounkiling,

Bignona et Ziguinchor. Ces trois départements constituent au plan socio-économique, la Zone

d’influence Directe du Projet (ZIDP). Par ailleurs, la RN4 faisant partie du corridor routier

Transafricain N°7 Dakar-Lagos, la Zone d’Influence Élargie (ZIEP) du projet au niveau socio-

économique couvre les régions de Dakar, Thiès, Kaolack au niveau du Sénégal, ainsi que la

Gambie et la Guinée Bissau.

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3.2. Environnement physique

Le climat : le climat de type tropical sub-guinéen, se caractérise par une longue saison sèche

allant d’octobre à mai et un hivernage sur quatre mois et demi. La synthèse des données de la

station météorologique de Ziguinchor de2001 à 2010 couvrant la zone du projet indique une

température moyenne annuelle est de 30°C, une humidité relative de l’ordre de 49,1% par

année, une évaporation totale de 786,6mmet une pluviométrie moyenne annuelle de 1 613 mm.

Le relief : le substrat géologique (roche mère) de la zone du projet ZIDP est majoritairement

constitué de formations du tertiaire et du quartenaire (Continental terminal), recouvert dans les

dépressions des bassins par des alluvions récentes. Les principaux types de sols rencontrés

sont:(i) des sols hydromorphes au niveau des vallées, exploités pour la riziculture et le

maraîchage; (ii) les sols sont acides et impropres à l’agriculture au niveau de la partie basse du

département où l’eau marine en s’évaporant a laissé des dépôts de sel et (iii) sur les plateaux et

terrasses, des sols ferrugineux tropicaux et ferralitiques sableux ou argilo sableux, exploités en

cultures pluviales (arachide, niébé, riziculture, etc.) et colonisés par des formations ligneuses,

le plus souvent des palmeraies. La dégradation des sols est devenue une contrainte majeure à

la mise en valeur optimale du capital foncier. Le phénomène est dû à la

salinisation/acidification des sols des bas-fonds et des bolongs qui sont des marigots, à la perte

de fertilité consécutive aux passages répétés des feux de brousse, à l’érosion pluviale des

plateaux et terrasses, à l’ensablement des rizières, au recul de la berge sur les côtes suite à

l’érosion marine qui s’accompagne par endroit de phénomènes de formation dunaire.

L’hydrographie : le réseau hydrographique de la ZIDP est essentiellement constitué par le

fleuve Casamance et ses affluents dont les principaux affluents sont le Soungrougrou (considéré

pour le prélèvement des ressources en eau pendant les travaux), le Thiangol Dianguina, la Khorine,

les marigots Bignona, Nyassia. Dans la région de l’estuaire, le réseau hydrographique présente

de nombreuses ramifications que sont les bolongs. Ils découpent la zone du delta en de

nombreuses îles dont les sols sont souvent marécageux. Le bras principal du cours d’eau a une

longueur de 350 km. Concernant les eaux souterraines, le niveau de la pluviométrie et

l’existence d’un réseau de failles permettent le renouvellement des nappes souterraines.

L’exploitation des ressources en eaux souterraines est en général limitée à la satisfaction des

besoins en eau domestique à partir des puits traditionnels. Cependant, il existe un important

potentiel de gisement d’eau douce (nappes semi-profondes et profondes), sauf dans les zones

côtières et au niveau de la nappe superficielle dans les vallées où l’eau est salée.

3.3. Milieu biologique

La flore : dans la ZIDP, la flore se retrouve dans les différentes formations végétales que sont :

- la forêt sèche dense se rencontre sous forme d’îlots dans la zone, avec une flore

guinéenne dominante dont les principales espèces sont : Daniellia oliveri

(Santan),Khaya senegalensis(Cailcédrat), Ceiba pentandra (Fromager).C’est le cas de

la forêt classée de Tobor, qui se prolonge dans le même sens par la forêt des Kalounayes

vers Marsassoum ou encore de la forêt de classée de Kourouck observée à partir du

village de Badiouré entre Ziguinchor -Senoba et enfin après le village de Diabir, la forêt

classée de Djipakoum.

- La savane boisée : la quasi-totalité des espèces en présence sont du domaine soudano-

guinéen, notamment : Afzelia africana ; Prosopis africana ; Burkeaafricana,

Danielliaoliveri.

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- La palmeraie se rencontre par endroits dans la zone du projet sous forme de peuplements

de palmiers à huile (Elaeis guineensis). Les superficies de ces peuplements varient en

fonction des conditions édaphiques et de la pression anthropique.

- La rôneraie : le rônier ou Borassus aethiopium se rencontre également par endroits dans

la zone du projet sur la piste Silinkine-Sindian. Cette espèce est aujourd’hui fortement

menacée entre autres par l’extraction du vin de palme et les feux de brousse.

- La mangrove se rencontre particulièrement à Ziguinchor et ses environs, de part du

d’autre du pont Emile Badiane sur le fleuve Casamance et non loin du village de Tobor,

sur le tronçon Ziguinchor-Sénoba. C’est un écosystème saumâtre, composé de

Rhizophora racemoza sur les bordures et d’Avicenia nitida en vasière. La mangrove est

d’une importance économique certaine pour les populations: production de bois de

chauffe et de construction, utilisation des feuilles (salées) pour l’élevage, disponibilité

de poissons et crustacés etc.

Les aires protégées : La région de Ziguinchor compte au total une trentaine de massifs

forestiers classés, dont une vingtaine dans le département de Bignona, d’une superficie totale

de 100 524,3 ha avec 20 forêts classées à Bignona, 6 à Oussouye et 4 à Ziguinchor. Bignona

renferme également les plus grands massifs forestiers avec les mangroves de Djignaki (30 000

ha) et les massifs Narangs et Kalounayes, respectivement de 20 820 ha et 15 100 ha.

La faune : les forêts galeries et certaines forêts classées sont ainsi devenues des habitats de

prédilection de la faune à poils, notamment : les guibs harnachés, les céphalophes à flanc roux,

les céphalophes à dos jaune et des cercopithèques (singes verts, patas et colobes), le lièvre, le

rat palmiste, le porc-épic, la civette, la genette, le chat sauvage, le céphalophe, l’hyène etc. La

végétation ripicole bien représentée constitue l’habitat de premier choix des singes verts. Le

littoral constitue une étape importante dans la migration des espèces aviaires paléarctiques.

L’hyène est devenue une espèce rare dans la zone. Selon la législation sénégalaise, les espèces

partiellement protégées sont le phacochère, le patas, le cynocéphale, le cercopithèque hocheur

et le singe vert. Le guib harnaché est une espèce intégralement protégée.

3.4. Milieu humain

La population : La ZIDP abrite une population estimée en 2016 à 666 551 habitants, soit près

de 4,50% de la population du pays. La proportion de femmes dans la ZIDP est de 48,79%. La

proportion de la population vivant en milieu rural représente 57,74%. La structure par âges

montre que dans la ZIDP la proportion des 15-35 ans communément appelés jeunes est de

67,50%.L’incidence de la pauvreté dans la ZIDP (66,70% est supérieure à la moyenne nationale

(46,70%).

Les groupes ethniques et religions pratiquées : la population de la région de Ziguinchor est

dominée par une grande diversité ethnique. Plus de la moitié de la population est constituée par

l’ethnie Diola (61%), viennent ensuite le groupe Mandingue (9%), le groupe Peulh (7%), les

Wolofs (5%), les Manjaques (4%), les Mancagnes (3%), les Balantes (2,5%), les sérères

(2,4%), les autres ethnies (5,18%). Ce brassage ethnique fait de cette région est l’une des plus

cosmopolites du Sénégal. Quant à la région de Sédhiou, la population est constituée de 60 %

de Mandingue, 20% de Diolas, 10% de Peulhs, 2% de Wolofs et autres. Les principales

religions sont l’Islam et le Christianisme.

L’activité économique : l’économie de la ZIDP est pour l’essentiel une économie à vocation

agricole. La ZIDP dispose de plusieurs types de sols propices à l’agriculture. De par sa richesse

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en ressources forestières, sa production agricole, son potentiel en matière d’élevage et de

tourisme, la ZIDP est souvent considérée comme le grenier du Sénégal. Plus de quatre

cinquième des ménages pratiquent l’agriculture. Les spéculations dominantes restent

l’arachide, le mil et le riz. L’exploitation forestière et l’arboriculture, notamment, fruitière

constituent une source alternative de revenus pour les populations.

Le tourisme : les régions de Ziguinchor et Sédhiou sont à vocation touristique en raison de

leur nature luxuriante et de leur riche patrimoine historique et culturel. La zone touristique par

excellence est celle du Cap Skirring qui abrite de nombreuses chaines hôtelières, des auberges

et maisons d’hôtes.

Le transport : les échanges au niveau de la zone du projet utilisent trois modes de transport,

notamment les réseaux routiers, fluviomaritime et aérien. Le réseau routier dans l’ensemble est

dégradé. Quand bien même les moyens mobilisés pour la réhabilitation et l’entretien courant

de certaines routes sont importants, beaucoup d’efforts restent à fournir pour favoriser le

développement du transport terrestre.

L’éducation : le Sénégal consacre à peu près 40% de son budget à l’éducation. Au niveau des

régions de la zone du projet (Ziguinchor/Sédhiou), les structures scolaires connaissent une

évolution régulière d’année en année, preuve d’une l’amélioration constante du système

éducatif et des taux de fréquentation. Les taux bruts de scolarisation sont cependant plus élevés

au primaire qu’au niveau secondaire : 97% et 99.8% contre 22% et 31.8% respectivement à

Ziguinchor et Sédhiou.

La santé : d’une manière générale, la situation sanitaire dans la zone du projet demeure

marquée par une faible couverture en infrastructures et en personnel. Le niveau de fréquentation

des infrastructures existantes est également faible, notamment dans la zone de Silinkine-

Sindian. Les affections les plus courantes dans la ZIDP sont le paludisme, les maladies

intestinales, les IST avec notamment le VIH/SIDA dont le taux de prévalence atteint près de

2% dans la région de Ziguinchor, pour une moyenne nationale de 0,7%.

4. SOLUTIONS DE RECHANGE DU PROJET

L’analyse des solutions de rechange ne porte pas sur le tracé car le projet consiste en une

réhabilitation d’une route nationale en suivant le tracé existant et en l’amélioration de pistes

rurales en suivant également des tracés existants. L’analyse des variantes porte donc sur

l’alternative avec ou sans projet.

Les deux variantes « avec projet » et « sans projet » ont été évaluées en considérant leurs effets

sur l’environnement, le milieu humain et l’économie.

La variante « sans projet» : cette option équivaut à laisser la situation dans son état actuel avec

les désagréments que cela pose aux usagers et riverains. Cette option serait incontestablement

une entrave au développement de la zone. Cette solution implique que les populations de la

zone concernée continuent d’éprouver d’énormes difficultés à se déplacer vers les centres

urbains où sont concentrées les infrastructures administratives, sanitaires, éducatives et

commerciales dont elles ont besoin. Du point environnemental, l’option de pas réaliser la route

sera sans impact négatif majeur sur le milieu : pas de nuisances (poussières, pollution) et de

perturbation du cadre de vie (bruit) par les activités de travaux, pas de démolition, pas de

déboisement, pas de comblement de dépressions et autres chemins de ruissellement, pas de

perturbation du cadre de vie des populations riveraines ; pas d’impact sur la mangrove, les

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forêts classées, les forêts communautaires et les mis en défens. Au total, la situation « sans

projet » présente des inconvénients du point de vue du développement socioéconomique. Sous

ce rapport, elle ne constitue pas une option à privilégier.

La variante « avec projet » : cette option privilégie la réhabilitation de la route de Sénoba à

Ziguinchor et des pistes connexes. Toutefois, cette option aura aussi un certain nombre d’effets

et d’impacts sur le plan environnemental et social. La réalisation de la route aura des incidences

négatives importantes sur l’environnement. En effet, les travaux vont générer des émissions de

poussières et de bruits qui incommoderont les populations riveraines de la route. Avec les

activités de chantier, des risques de pollutions des sols et des ressources en eaux sont à craindre.

Des déboisements et défrichages seront réalisés sur les axes ciblés et un

empiétement sur les forêts classées surtout pour la mise en place des déviations.

Cette option permettra une meilleure desserte des localités situées dans la zone d’emprise de la

route. La route réhabilitée permettra à tous les producteurs de tirer profit des potentialités de la

zone du projet. A l’issu des travaux on pourrait s’attendre à une meilleure vulgarisation de la

production agricole, un accroissement du tourisme, de l’artisanat et des activités industrielles.

Ces effets seront par ailleurs amplifiés par la livraison du pont de la Trans-gambienne.

L’analyse comparative de ces deux variantes permet de mettre en évidence la nécessité des

aménagements envisagés. « Ne rien faire », outre les conséquences décrites ci-dessus, n’est pas

conforme avec la lettre de politique sectorielle des transports, ni avec les objectifs du Plan

Sénégal Emergent. Le statuquo constituera une contrainte majeure à l’essor des productions de

la zone, au développement et à la croissance économique des localités. Ainsi, l’option « avec

projet » est à privilégier bien qu’elle comporte aussi bien des impacts négatifs. Des mesures

appropriées seront proposées pour atténuer les impacts négatifs et bonifier les impacts positifs

du projet.

5. PRINCIPAUX IMPACTS POTENTIELS

5.1. Impacts positifs

En phase de travaux, les impacts positifs portent sur les emplois et l’activité commerciale.

• Accroissement des activités commerciales le long des axes concernés : le projet aura

pour effet de stimuler les activités commerciales. La présence des chantiers et de leurs

personnels stimulera de manière temporaire l’activité commerciale des agglomérations

traversées, notamment par la vente de produits de consommation et de restauration et par

la location des hébergements. Les travaux auront pour effet d’améliorer les conditions de

vie des populations par le développement d’activités génératrices de revenus.

• Création d’emploi pour les jeunes pendant les travaux: pour les besoins des chantiers,

la main d’œuvre temporaire sera embauchée dans les localités traversées. Il est prévu la

création d’environ entre 1500 et 2000 emplois pendant les travaux. Pendant l’exploitation

les emplois 400 et 500 emplois sont prévus. Un accent particulier sera mis sur la création

d’emplois pour les jeunes par la mise en place de chantier-écoles pendant les travaux. Par

ailleurs, les projets connexes auront pour effet de favoriser l’appui aux structures de

formation pour les jeunes.

En phase d’exploitation, la présence d’infrastructures nouvelles ou réhabilitées aura des

effets importants sur le plan socio-économique. Les effets décrits ci-après concernent la

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ZIEP dont la mise en œuvre améliorera d’une manière générale les échanges entre les

différents départements de Ziguinchor et Sédhiou et la capitale Dakar et, à plus grande

échelle, avec la Gambie et la Guinée Bissau.

• Désenclavement des régions de Ziguinchor et Sédhiou et accès aux infrastructures

socio-économiques: la RN4 fait partie du corridor routier Transafricain No7 Dakar-

Lagos identifié comme l’épine dorsale du développement économique et social de la

sous-région. Sa réhabilitation viendra faciliter les échanges sous-régionaux mais

également intérieurs. En effet, les populations à proximité des axes revêtus et pistes

connexes bénéficieront d’un accès plus rapide et moins coûteux aux équipements sociaux

et sanitaires : écoles, postes de santé et hôpitaux, bâtiments administratifs, entre autres,

ainsi qu’aux lieux de transactions commerciales tels que marchés journaliers ou

hebdomadaires (loumas) et magasins. Un autre avantage majeur sera la meilleure

pénétration parmi les populations riveraines des programmes de développement

gouvernementaux ou non gouvernementaux concernant notamment l’approvisionnement

en eau, la santé publique, l’éducation, les productions rurales et halieutiques et la promotion

féminine. La réhabilitation des infrastructures routières facilitera l’accès des enfants aux

établissements scolaires notamment ceux des tronçons Silinkine-Sindian et Tenghori-

Koubanao. Par ailleurs, la construction de clôtures et de sanitaires, notamment pour les

écoles se trouvant en bordure de route, aura un effet bénéfique sur la sécurité, l’hygiène

et la santé des enfants.

• Commercialisation accrue des productions rurales et maritimes : la circulation

améliorée des intrants et des produits agricoles, ainsi que celle des agents de

développement contribuera à accroître les revenus agricoles dans la zone du projet. Par

ailleurs, les infrastructures réhabilitées faciliteront la circulation des agents de

développement des projets d’appui à l’élevage et à la pêche, ainsi que l’approvisionnement

en aliments de complémentation, en vaccins et produits vétérinaires qui sont nécessaire

pour le bon développement de cette filière. L’évacuation des produits de la pêche et du

poisson séché de Ziguinchor vers Sénoba sera également facilitée. Ceci contribuera

ultimement à une amélioration des conditions de vie des populations sur les plans de

l’alimentation et sur le plan sanitaire.

• Accroissement des activités commerciales : l’augmentation du trafic sur les tronçons

réhabilités entraînera une demande accrue de la part des voyageurs, notamment au

niveau des activités de restauration et de vente de produits locaux d’agriculture (huile

de palme), d’élevage (viande) ou d’artisanat. D’autre part, l’approvisionnement des

commerçants sera facilité et renforcé par une plus grande disponibilité de produits et

plus variés.

• Amélioration de l’accès aux zones touristiques: la réhabilitation des routes et pistes

aura un effet bénéfique sur le tourisme local et international dans la mesure où il

permettra de mieux valoriser les ressources éco touristiques des régions de Ziguinchor

et Sédhiou.

• Genre et activités spécifiques aux femmes : pendant la phase des travaux, les

restauratrices et les commerçantes verront leur revenu s’accroître significativement. La

présence de la route facilitera le transport des biens et des personnes. Ceci contribuera

à alléger les tâches des femmes d’autant plus qu’elles sont les premières concernées par

le transport des produits agricoles vers les points de vente. Cette dynamique pourra se

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poursuivre avec les nouveaux débouchés qu’elles trouveront certainement pour

l’écoulement de leurs produits. Au total, l’augmentation des revenus des femmes

améliorera leurs conditions de vie et facilitera leur participation financière au

développement local. De même, l’évacuation sanitaire des femmes enceintes vers les

maternités des centres urbains pourra se faire de façon plus rapide et confortable.

5.2. Principaux impacts négatifs

5.2.1. Source d’impacts

Les sources d’impacts potentiels sont les différentes activités prévues dans le cadre du projet

qui affecteront possiblement les différentes composantes de l’environnement biophysique ou

socio-économique pendant les différentes phases du projet : les travaux préparatoires, la

réhabilitation et l’exploitation.

En phase de préparation du chantier et de réhabilitation, les principales sources d’impact

seront les suivantes : (a) installation de la base vie et de chantier ; (b) débroussaillage et

nettoyage de l’emprise; (c) terrassement et mise en œuvre de la chaussée; (d) préparation et

épandage du bitume; (e) exécution des ouvrages d’assainissement et des dispositifs de drainage;

(f) ouverture et exploitation des zones d’emprunt et des carrières; (g) transport et entreposage

de matériaux; (h) installation des déviations et ouvrages de signalisation; (i) présence de la

main d’œuvre.

En phase d’exploitation des infrastructures réhabilitées, les sources d’impact attendues sont :

(a) présence de la route et circulation des véhicules; (b) travaux d’entretien périodique.

5.2.2. Impacts en phase de préparation et de travaux

Les principaux impacts présentés sont ceux d’importance forte ou moyenne.

5.2.2.1. Milieu physique

• Modification de la structure des sols : les sols connaîtront de fortes perturbations dues à:

(a) l’élargissement de l’emprise au niveau des pistes (de 3 m en moyenne), conformément

aux standards d’aménagement retenus pour les pistes, (b) l’ouverture des zones d’emprunts,

ainsi que (c) l’implantation des bases vie et installations fixes. Au niveau des carrières de

roche, compte tenu de l’inexistence de sites appropriés dans la zone du projet, les

entreprises s’approvisionneront dans la région de Thiès (Diack) ou à Kédougou

(Mansadala) sur des carrières existantes. Les superficies estimées pour les zones

d’emprunts sont de l’ordre de 104 ha pour les besoins de la RN4 et de 42 ha pour la boucle

des Kalounayes. Pour le tronçon Ziguinchor-Mpack, il n'a pas été trouvé d'emprunt. Il sera

question de se rabattre sur l'emprunt de Gonoum à 25 km de Ziguinchor sur l'axe de la RN6

en cours d'exploitation. Les possibilités d'extension sont estimées à 3 ha. Outre les

prélèvements, les sols seront tassés sur une bande plus ou moins large de 20 m à 40 m de

chaque côté de l’axe des routes et pistes, du fait de la circulation des véhicules et engins de

chantier. La nature généralement limono-sableuse des sols atténuera néanmoins cet impact.

Par ailleurs, les surfaces décapées des zones d’emprunts, des bases vie et installations fixes

seront particulièrement vulnérables à l’érosion du fait des eaux de pluie, ce qui pourrait

résulter en un ravinement accru, surtout sur les surfaces en pente.

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• Pollution chimique des sols : les sols pourront également être pollués par les déchets des

bases vie, ainsi que les opérations d’approvisionnement et de manutention des produits

chimiques sur les bases chantiers. Les produits qui peuvent être à l’origine de cette pollution

sont les lubrifiants, les hydrocarbures, les granulats, les déchets solides inertes et

organiques etc. Cette pollution peut être plus ou moins importante en absence de mesures

de gestion et d’atténuation adéquates.

• Impact sur la quantité des eaux : Les besoins prévisionnels en eau dans le cadre du projet

sont estimés à environ 700 000 m3. Les prélèvements d’eau par les entreprises devraient

être effectués principalement dans les cours d’eau permanents après vérification des critères

(Soungrougrou par exemple), physico-chimiques afin de réduire l’impact sur les ressources

en eau disponibles. Les forages des bases vie pourront néanmoins influencer les débits des

forages des populations présentes à proximité, perturbant l’alimentation en eau des

populations de manière plus ou moins conséquente pendant la phase d’exécution du projet.

• Pollution des eaux : les eaux superficielles s’écoulant à proximité des chantiers, des bases

vie, et des zones d’emprunt pourraient être souillées par divers déchets et rejets issus des

travaux : huiles usagées, hydrocarbures, détergents, etc. Par ailleurs, les travaux de

réhabilitation et de construction des routes et pistes et des nombreux ouvrages hydrauliques

peuvent perturber la circulation des eaux superficielles et engendrer une pollution de leurs

eaux par les dépôts des matériaux de déblais ou des débris d’anciens ouvrages le long de

l’axe. D’autre part, la pollution des sols et/ou des eaux de surface pourra en partie être

transférée à la nappe superficielle, d’autant plus que les sols et les roches mères sont le plus

souvent perméables. Des nuisances significatives peuvent être causées par des fuites ou des

déversements accidentels au niveau des citernes d’hydrocarbures légers (carburants) qui

s’infiltrent très rapidement.

• Pollution de l’air : l’ouverture et l’exploitation des sites d’emprunt et des déviations, les

travaux de débroussaillage et de nettoyage de l’emprise et des bases vie et chantier, les

travaux de terrassement et la circulation des engins contribueront à détériorer la qualité de

l’air du fait de l’emportement de poussières. Par ailleurs, la centrale d’enrobé générera des

odeurs désagréables dues aux hydrocarbures qui occasionnent gênes et maux de têtes. Si elle

n’est pas maîtrisée, la pollution atmosphérique pourrait avoir des conséquences sur la

visibilité, ainsi que sur la santé des travailleurs et des populations riveraines.

• Pollution sonore : l’usage des engins de chantier sur les tronçons en travaux sur de/vers

les sites d’emprunt, ainsi que pour le transport des matériaux troubleront la quiétude

habituelle qui règne dans les villages le long des routes et pistes.

5.2.2.2. Milieu biologique

• Destruction et dégradation de la végétation : la réhabilitation de la voirie entraînera la

destruction de la végétation sur l’ensemble de la zone de l’emprise et une destruction

partielle en bordure de celle-ci, du fait de la circulation des engins et des personnes,

spécifiquement au niveau des pistes de la boucle des Kalounayes. De plus la demande en

bois de feu augmentera en raison de la présence du chantier. Les pertes les plus importantes

concerneront en particulier les arbres de grande taille sur les pistes de la boucle des

Kalounayes, notamment la piste Tenghori-Koubanao qui traverse une forêt de teck longeant

les deux côtés de la piste sur environ 7 km. Les formations végétales concernées sont

principalement la savane arborée, les formations herbacées, la forêt de teck et quelques

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plantations d’arbres fruitiers composées essentiellement de manguiers, d’orangers et de

goyaviers. Les calculs estimatifs des surfaces de végétation perdues dans le cadre

d’ouverture des emprunts, l’implantation des bases vie, les installations fixes et le respect

de l’emprise est estimé à170 ha.

• Perturbation de la faune et destruction d’habitat : la perte de végétation, les

mouvements des véhicules et des personnes ainsi que les bruits émis par le chantier

provoqueront l’éloignement des animaux sauvages. Certains habitats naturels seront

détruits avec la végétation sur les zones d’emprises et d’emprunts. Cette perte d’habitats

pourrait avoir des effets sur les colonies d’oiseaux avec un risque de compétition

interspécifique.

5.2.2.3. Milieu humain

• Déplacements économiques : la traversée des villes par la RN4, l’élargissement de

l’emprise au niveau des pistes de la boucle des Kalounayes, auront pour effet d’affecter des

marchés permanents ou hebdomadaires. Pour une grande part, les travaux de la route

entraineront une perte sensible des revenus pour 145 personnes. Il s’agit principalement de

femmes pratiquant une activité commerciale journalière ou hebdomadaire, dans l’emprise

routière avec des installations semi-permanentes (tables avec hangars et cantines). Cette

situation a nécessité la préparation d’un plan de réinstallation abrégé comprenant des

indemnisations pour les pertes et un accompagnement social estimé à deux cent quatre-

vingt-dix millions huit cent quatre-vingt-neuf mille cinq cent (319 434 500) F CFA. Le

résumé du PAR abrégé est préparé séparément, comme annexe au résumé de l’EIES.

• Impacts des travaux sur la qualité de vie : les impacts physiques du projet qui auront des

incidences sur le bien-être des populations riveraines des chantiers sont le bruit, la

poussière, les odeurs. La poussière soulevée pourra être source de gêne et occasionnera

également de légers problèmes de santé respiratoires et oculaires chez les populations

résidentes au niveau des villages traversés. Par ailleurs, le bruit de fonctionnement des engins

troublera la quiétude habituelle qui règne dans les villages. Les odeurs émanant des produits

bitumineux pourraient causer une nuisance olfactive et des maux de tête chez les travailleurs

et les populations résidents aux abords immédiats de la centrale d’enrobé. L’élargissement de

la couche de roulement ou le dégagement de l’emprise notamment au niveau des pistes, pourra

justifier l’abattage d’arbres d’alignement fruitiers, d’ombrage ou utilitaires. Ces arbres ont

souvent un rôle important dans le bien-être et même dans la vie sociale de la communauté par

la création de zones d’ombrage très appréciées. Ils constituent parfois des alignements

harmonieux qui signalent aux arrivants, avant les maisons, la présence du village. Ils peuvent

également être utilisés comme sources d’aliments ou de produits cosmétiques ou médicaux.

• Impacts des travaux sur la santé des populations : en période de pluies, des maladies

liées à l’eau pourraient survenir compte tenu de la présence de sites de stagnation des eaux

laissées par le chantier, source de pullulation d’insectes vecteurs. D’autre part, la présence

du personnel de chantier pourrait entraîner un accroissement des relations sexuelles non

protégées avec des partenaires multiples, causant une augmentation possible de cas

d’infections au VIH/Sida et aux différentes autres affections sexuellement transmissibles qui

présentent déjà des taux de prévalences préoccupants dans la zone du projet.

• Impact des travaux sur les déplacements et la sécurité des populations : pendant les

travaux, la circulation des engins et véhicules de chantier, les excavations d’emprunts,

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dépôts de matériaux sur l’emprise augmentent le risque d’accidents chez les personnes

transportées le long des axes en chantier. Cet aspect sera particulièrement critique lors des

travaux de réhabilitation de la Route 54 sur la section Ziguinchor-Mpack, qui se trouve en

milieu urbain.

• Impact sur le patrimoine culturel : les cimetières et mosquées identifiés le long des routes

et pistes ne devraient pas être menacés par les travaux car étant tous situés à une certaine

distance du corridor routier. Cependant, l’ouverture des sites d’emprunts pourrait affecter

certains sites en dehors des villages. Une procédure en cas de découverte sera mise en place

dans le cadre des travaux.

• Risques de conflit : la présence du personnel des entreprises pendant les travaux sera à

l’origine d’un brassage culturel pouvant générer des conflits si des mesures préventives

adéquates ne sont pas mises en œuvre. Les causes de conflits pourraient notamment porter

sur le non-respect des us et coutumes des populations, le manque d’information sur les

activités du projet, le non-respect des modalités ou des montants relatifs au

dédommagement des biens détruits pendant les travaux, l’absence de consultations avant

le choix des sites, d’emprunt, de carrière, de base vie, de déviation, etc. Il est à noter que

les dommages causés par les travaux non pris en considération par le Plan de réinstallation

abrégé seront pris en compte par l’entreprise qui mettra en place un plan de gestion des

dommages.

5.2.3. Impacts en phase d’exploitation

5.2.3.1. Milieu biophysique

• Impacts sur les sols et les eaux: le long des routes et pistes réhabilitées, la pollution des sols

sera due aux déchets et déversements rejetés de manière volontaire ou accidentée par les

usagers devenus plus nombreux. A plus long terme et indirectement, de nouvelles constructions

de logements ou de marchés entraineront une pollution des sols par l’accroissement des déchets

solides et liquides non traités et déversés dans la nature et dans les caniveaux. L’érosion par

ruissellement sera quant à elle marquée en quelques rares endroits où les pentes sont plus ou

moins remarquables, par exemple sur la RN4, dans les environs des villages de Mandouar et

Fangoumet et sur la piste Tangori-Koubanao. Compte tenu des fortes pluies enregistrées dans

ces localités les risques d’érosion peuvent être importants.

• Impact sur la végétation et la faune: d’une manière générale, l’expérience a montré que la

réhabilitation d’une route ou d’une piste peut entrainer un accroissement de la population qui

à son tour, entraîne une augmentation de la demande de produits forestiers, une diminution des

temps de jachère, etc. ce qui entraîne un accroissement de la déforestation. Dans la zone riche

en faune, comme c’est le cas dans la zone de la piste Silinkine-Sindian, une plus grande facilité

de la circulation routière pourrait se traduire par une augmentation de la chasse.

5.2.3.2. Milieu humain

• Nuisances sonores : Le niveau des nuisances sonores lors de la traversée des villages va

croître du fait d’une part de l’augmentation du trafic et, d’autre part, sera réduit du fait de

la disparition des nids de poule et autres obstacles qui entraînent des freinages et des

accélérations bruyantes.

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• Sécurité et risques d’accidents: le bon état des routes et pistes encouragera les

automobilistes à maintenir leur conduite à une vitesse élevée. Ainsi, compte tenu de l’état

des véhicules (âge souvent avancé) et de la surcharge fréquente, on assiste bien souvent à

une augmentation des accidents de la circulation.

5.3. Impacts cumulatifs

Les différents projets de développement en cours dans la région sont notamment le Projet Pôle

de Développement de la Casamance (PPDC) avec la réhabilitation de pistes comme celle de

Mampalago-Sindian-Balandine-Djibidione, la réhabilitation de la route Ziguinchor-Tanaff.

Les projets envisagés induiront des impacts similaires au présent projet, en phase de

construction, notamment avec le déplacement de travailleurs à la recherche d’emplois ou

d’autres activités économiques, l’accroissement de la circulation routière ou encore

l’augmentation du prélèvement des ressources naturelles. Cependant, la RN4 fait partie du

corridor routier Transafricain N°7 Dakar-Lagos. Sa réhabilitation viendra de ce fait améliorer

le réseau routier sous-régional et faciliter la circulation des biens et des personnes au niveau.

Ce bénéfice sera par ailleurs accentué par la mise en service du pont transgambien, fournissant

ainsi au Sénégal et à la Gambie un trajet direct et rapide entre le nord et le sud du pays.

6. MESURES D’ATTENUATION / BONIFICATION ET INITIATIVES

COMPLEMENTAIRES

6.1. Phase de sélection des entrepreneurs et préparation du chantier

• Choix des entrepreneurs : dans le cadre de la préparation de documents d’appel

d’offre (DAO), des clauses environnementales seront intégrées dans ces documents

permettant d’optimiser la protection de l’environnement et le milieu socio-économique.

Ces clauses seront relatives aux routes, pistes et projets connexes (marchés, aires de

stationnement, écoles, centres de santé, pistes rurales etc.). Le projet devra veiller au

respect des lois et de la réglementation nationale relative à l’environnement, à la

réglementation foncière, ainsi qu’aux exigences de BAD. Le bureau de contrôle devra

s’assurer que les entrepreneurs en charge de chaque lot obtiennent les différents permis

et autorisations requis pour la réalisation des travaux.

• Engagement de l’entrepreneur : les entreprises seront tenues de soumettre un Plan de

gestion environnementale et sociale du chantier (PGESC). Ce Plan devra être validé par

l’AGEROUTE dans un délai de 45 jours suivant l’attribution du marché. Pour chacun

des lots identifiés, l’entreprise développera au titre du contenu du PGESC, un Plan de

Protection de l’Environnement du Site (PPES). Le ou les PPES sont annexés au PGESC.

Le PGESC constitue le document unique de référence où l'Entreprise définit en détail

l’ensemble des mesures organisationnelles et techniques qu'il mettra en œuvre pour

satisfaire aux obligations des clauses relatives à l’environnement, l’hygiène, la santé et

la sécurité. Le PGESC devra contenir les éléments suivants : (i) système de gestion

environnemental et social ; (ii) plan de gestion de l’environnement ; (iii) plan hygiène,

santé et sécurité ; (iv) plans de gestion des relations avec les employés et les populations

incluant le recrutement local, la gestion des dommages pendant les travaux, la gestion

des plaintes ou encore la gestion du trafic et de la signalisation.

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• Indemnisation préalable : les personnes affectées par le projet et identifiées dans le

Plan abrégé de réinstallation devront être indemnisées de manière juste et équitable

avant le démarrage des travaux.

6.2. Mesures pendant les travaux

Milieu biophysique

• Protection de la structure des sols : les mesures suivantes seront mise en œuvre par

l’entrepreneur afin de minimiser les impacts sur les sols : (i) régaler les carrières

exploitées temporairement de manière à éviter l’érosion des sols et l’écoulement des

eaux vers la chaussée ; (ii) reboiser les sites de carrières exploitées temporairement par

des espèces appropriées ; (iii) privilégier l’exploitation de carrières existantes afin de

minimiser le déboisement et l’érosion des sols ; (iv) revégétaliser les talus et bordures.

• Maintien de la qualité des sols : l’entrepreneur est responsable de la collecte et de la

gestion appropriée des différents déchets ; il devra : (i) collecter les huiles et autres

produits chimiques ; (ii) stocker les produits bitumineux sur une plate-forme cimentée

afin de minimiser toute forme de dégradation et pollution des sols et des nappes par le

déversement de produits chimiques ; (iii) installer les exutoires (fossés/canaux) en

dehors des zones d’habitations de manière à prévenir les risques d’inondation des

habitations riveraines ; (iv) effectuer les rejets des résidus solides dans des lieux

autorisés et (v) mettre en place une procédure de récupération et de traitement des sols

contaminés en cas de déversement.

• Gestion des ressources en eau : l’entrepreneur devra (i) réhabiliter les forages

existants et en panne; (ii) réaliser de nouveaux forages pour améliorer la couverture en

eau des populations; (iii) prévoir l’installation de citernes d’eau et la réalisation de

bassins de stockage. Pour ce qui est des eaux de ruissellement, des ouvrages de drainage

seront intégrés aux infrastructures routières afin de garantir la protection de la route.

• Qualité de l’air : afin de limiter effets des gaz d’échappement, des plantations

d’alignement seront réalisées, notamment à la traversée des agglomérations.

• Gestion de la pollution atmosphérique : afin de minimiser les effets de la poussière,

les mesures suivantes seront mises en place par l’entrepreneur : (i) informations et

sensibilisation préalable des populations riveraines; (ii) arrosage des surfaces de travail

et des chemins d’accès; (iii) fourniture d’équipement de protection individuelle au

personnel des sites de travaux et aux populations riveraines; (iv) suivi sanitaire des

ouvriers et des populations locales; (v) suivi régulier de l’effectivité de l’application de

ces mesures. Le choix de l’emplacement des usines d’enrobé source d’émissions de gaz,

de bruit et de fumées devra éviter les zones d’habitation et fera par ailleurs l’objet d’une

autorisation.

• Mesures de protection des ressources naturelles et de la faune : l’entrepreneur devra

des mesures de prévention des feux de brousse seront mises en place en collaboration

avec les agents des Eaux et Forêts. Par ailleurs, les déviations à l’intérieur des forêts

classées seront évitées au maximum. L’entrepreneur exécutera les travaux par demi-

chaussée aux endroits où les voies de déviation risquent de perturber les forêts classées,

notamment aux traversées des forêts classées de Tobor, Kalounayes, Kourouck et celle

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de Djipakoum après le village de Diabir qui sont toutes localisées sur la RN4. Un

programme de surveillance sera mis en place, mené conjointement par les Eaux et

Forêts et les comités de vigilance afin de garantir la protection des ressources forestières

dans la zone du projet. Toutes les pertes de végétation dans le cadre du projet feront

l’objet d’un reboisement compensatoire au ratio de 5 pour 1 en forêt classée et 2 pour

1 pour le reste des superficies affectées.

Milieu humain

• Expropriation : la mise en œuvre du PARA, notamment le paiement des

indemnisations et la soumission des preuves afférentes est une condition de démarrage

des sections de routes concernées.

• Découverte de vestiges archéologiques : si vestiges sont découverts lors des travaux,

l’Entrepreneur est tenu d’en faire la déclaration immédiate à l’autorité administrative

compétente (Des services chargés du Patrimoine Culturel) en ce qui concerne les

procédures à suivre. Il prendra les précautions raisonnables pour empêcher qu’un

quelconque élément ne soit enlevé ou endommagé sur ces objets; il doit également

avertir le maître d’ouvrage de cette découverte et exécuter ses instructions quant à la

façon d’en disposer. Il revient à l’État de statuer sur les mesures à prendre à l’égard des

découvertes à caractère immobilier faites fortuitement.

• Mesures relatives à la santé et à la sécurité des populations : en vue d’assurer la

sécurité des travailleurs et des populations, l’entrepreneur prendra les mesures

suivantes : (i) Mettre en place un programme de sensibilisation du personnel de chantier

sur les mesures de sécurité à prendre et à respecter y compris la conduite à tenir et les

précautions à prendre en matière de transport des matériaux ; (ii) Systématiser le port

des équipements de protection individuel (masque, casque, chaussures de sécurité etc.) ;

(iii) Mener des campagnes de sensibilisation des populations aux risques d’accident ;

(iv) Réaliser une campagne de mesure de l’ambiance sonore initiale avant le démarrage

des travaux ; (v) Eviter de travailler aux heures de repos à la traversée des villes et

villages; (vi) travailler en demi-chaussée aux endroits où les voies de déviation risquent

de perturber les habitations ou les champs ; (vii) Réaliser une signalisation adéquate des

travaux et mettre en place un plan de déviation lorsque requis pour minimiser les risques

d’accidents pendant les travaux ; (viii) Installer un dispositif de limitation des vitesses

et informer le personnel sur les risques d’accidents ; (ix) Prévoir des zones de passages

des animaux, pour limiter les risques d’accidents ; (x) pendant les opérations de

rechargement par de la latérite, doter systématiquement le personnel de masques à

poussières pour limiter les effets induits par l’envol de poussière ; (xi) Réaliser des

ralentisseurs au niveau des traversées d’agglomérations et aussi au niveau des écoles

proches de la routes (moins de 50 m). Dans le cadre de la lutte contre le VIH/SIDA, une

campagne d’information spécifique sera mise en place, visant le personnel et les

populations avec l’appui des districts sanitaires et d’ONG locales œuvrant dans le

secteur.

Compte tenu des conditions de sécurité particulières dans la zone, Il sera mis en place

un plan de gestion des actes de rébellion et de banditisme. Il sera demandé aux

entreprises attributaires des marchés de travailler en étroite collaboration avec l'armée

pour éviter tout risque de braquage sur chantier et retard ou suspension dans l'exécution

des travaux.

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• Gestion des conflits : plusieurs types de conflits peuvent survenir en phase de

préparation et d’exécution du projet. Les mécanismes suivants seront mis en œuvre par

l’entrepreneur pour la résolution des conflits : (i) organisation de séances

d’informations destinées aux populations; (ii) recours à l’arbitrage des notables de la

communauté (chefs coutumiers, religieux etc.) en cas de conflits et (iii) recours aux

tribunaux en dernier recours.

6.3. Mesures pendant l’exploitation de la route

• Risques d’accident : la route comprendra une signalisation verticale et horizontale,

ainsi que des ralentisseurs à la traversée des agglomérations afin de limiter les risques

d’accident. Des campagnes de sensibilisation à l’usage et au respect de l'infrastructure

routière seront également développées.

• Travaux d’entretien : l’AGEROUTE sera en charge d’assurer des mesures

d’inspection pour surveiller la qualité de la route et prévoir des travaux d’entretien au

besoin. Ces travaux d’entretien couvriront entre autres le curage des caniveaux dans le

but d’assurer un bon drainage et la protection de la route, ainsi que le remplacement des

arbres morts.

6.4. Impacts résiduels et risque environnemental

6.4.1. Impacts résiduels

Aucun impact résiduel négatif d’importance moyenne ou forte n’est attendu après

application des mesures d’atténuation. Les impacts résiduels négatifs sont mineurs et ne

font pas l’objet de mesures particulières.

6.4.2. Risque environnemental

Le risque environnemental a trait au déversement possible de produits bitumineux,

d’hydrocarbures ou autres substances chimiques présentes sur le chantier. Les mesures

préconisées pour la prévention de ces risques sont les suivantes : (i) la maintenance

régulière et l’inspection préventive des équipements ; (ii) la formation du personnel et la

sensibilisation des populations sur les risques liés aux zones dangereuses ; (iii) la mise en

place d’un dispensaire au niveau de la base vie ; (iv) le stockage du carburant conformément

à la réglementation. Sur le plan des mesures d’atténuation, il s’agira de (i) disposer d’un

plan d’opération interne (besoins en moyens d’extinction : eau, émulseur et pompage) ; (ii)

mettre en place des couronnes d’arrosage sur bac qui permettent de refroidir les parois du

bac en cas d’incendie ; (iii) disposer de suffisamment de boîtes à mousse ; (iv) installer des

déversoirs à mousse sur le bord de la cuvette de rétention etc. L’ensemble des mesures

seront formalisées dans un Plan de mesures d’urgence.

6.5. Aménagements connexes et mesures d’appui au développement local

Outre la réhabilitation des infrastructures, les projets routiers sont compris comme des

projets de développement qui apportent un appui à la réhabilitation d’infrastructures socio-

économiques (construction ou réparation de forages et puits, réfection de structures

sanitaires, réfection et/ou clôtures d’écoles existantes, de marchés, pistes de production;

foyers des femmes, etc.) situées le long des axes routiers concernés. Les agglomérations

traversées par l’emprise, notamment Bignona, Bounkiling et Ziguinchor bénéficieront de

ces mesures connexes. Il s’agit notamment de projets dans le domaine éducatif (salles de

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classe et bâtiments administratifs) ; sécuritaire (centre de secours), sanitaire (case de santé,

et maternité) et social (clôtures, blocs sanitaires, postes de contrôle, marché quotidien,

matériel d’allégement pour les femmes, gares routières etc.). Le montant total dédié à ces

infrastructures connexes est de 3 920 000 000 FCFA, soit 4,16 % du montant du projet.

6.6. Risque climatique

6.6.1. Mesures d’adaptation

Concernant les changements climatiques, le projet présente une sensibilité aux effets des

fluctuations climatiques à savoir les inondations, et aux dépôts éoliens de sables. En

conséquence, sa conception prévoit la mise en place de réseaux d’assainissement et

quelques prolongements vers les exutoires, ainsi qu’un linéaire appréciable de voies en

pavés permettant l’infiltration dans les zones sablonneuses. Des puits d’infiltration seront

préconisés également.

6.6.2. Mesures d’atténuation

La construction de la route permettra d’augmenter les vitesses moyennes de circulation par

rapport à la situation sans projet, ce qui donne lieu à un trafic plus fluide et des ratios

d’émissions généralement moindres que ceux avec les vitesses actuelles (les ratios

d’émission atmosphérique sont généralement inversement proportionnels aux vitesses de

circulation). Cependant, le projet engendrera également une augmentation du trafic en

mesure d’augmenter les émissions de CO2.

Pour compenser les pertes liées au potentiel de séquestration du carbone dû à la coupe

d’arbres pendant les travaux et aux émissions dues à la circulation, il est prévu un

reboisement/restauration compensatoire d’environ 65 000 arbres, ainsi que la restauration

des emprunts et carrières après exploitation. Par ailleurs, dans le cadre de la réhabilitation

de la section pavée de Tobor, une restauration de la mangrove sur une superficie de 30 ha

est prévue. A ce titre, le projet contribuera à l’atténuation des émissions de gaz à effet de

serre. Un Plan de reboisement est requis pour les entreprises soumissionnaires ainsi que

pour les ONG chargées des plantations et du suivi à long terme par les autorités compétentes

des Eaux et Forêts. Le coût de la restauration de la végétation et de son suivi est estimé à

692 504 000 F CFA.

7. PROGRAMME DE SUIVI ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL

L’AGEROUTE établira une unité environnementale qui va épauler et faciliter la mission du

Comité Régional de Suivi Environnemental (CRSE/DREEC) mis en place au niveau régional.

7.1. Surveillance environnementale

La surveillance environnementale a pour but de s’assurer du respect : (i) des mesures proposées

dans l’étude d’impact, notamment les mesures d’atténuation ; (ii) des conditions fixées dans le

Code de l’Environnement ; le décret d’application et les arrêtés relatifs aux EIE ; (iii) des

engagements par rapport aux collectivités locales et autorités ministérielles ; (iv) des exigences

relatives aux autres lois et règlements en matière d’Hygiène et de Santé publique, de gestion

du cadre de vie des populations, de protection de l’Environnement et des ressources naturelles.

La surveillance environnementale concernera aussi bien la phase de construction que celle de

la mise en exploitation. Elle est assurée par le Bureau de contrôle (phase de travaux) et

l’AGEROUTE (travaux et exploitation).

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7.2. Plan de suivi

Le suivi environnemental a pour but de vérifier, sur le terrain, la justesse de l’évaluation de

certains impacts et l’efficacité des mesures d’atténuation ou de compensation prévues par

l’EIES, et pour lesquelles subsiste une incertitude. Les informations tirées du suivi

environnemental permettront d’apporter des correctifs sur les mesures d’atténuation et si

nécessaire de réviser certaines normes de protection de l’environnement. Le Programme de

suivi décrit : (i) les éléments devant faire l’objet d’un suivi ; (ii) la méthodologie utilisée pour

le suivi ; (iii) les responsabilités de suivi ; (iv) la période de suivi. Le suivi environnemental est

assuré par la DEEC/DREEC et les CRSE.

7.3. Plan de renforcement des capacités institutionnelles

L’AGEROUTE doit déployer une Unité environnementale pour faciliter la mission des

Comités Régionaux de Suivi Environnemental et des Divisions régionales de l’environnement

et des établissements classés (CRSE/DREEC). Cette Unité Environnementale et Sociale sera

chargée d’assurer le respect des critères environnementaux et sociaux dans le processus de

finalisation et validation des études et participera à la supervision environnementale et sociale

des travaux. Elle assurera la coordination de la mise en œuvre et de la surveillance de proximité

des aspects environnementaux et sociaux des activités, instruira les bureaux de supervision pour

assurer le suivi environnemental de proximité et servira d’interface entre le projet, les

collectivités locales et les autres acteurs concernés par le projet.

Dans le cadre d’un Protocole d’Assistance au Projet, la DEEC assurera le suivi du PGES au

niveau national. Elle pourrait déléguer son mandat aux services régionaux de l’Environnement

de Ziguinchor et de Sédhiou (DREEC). La mise en œuvre du plan de suivi environnemental

nécessitera l’acquisition de moyens logistiques au profit de la DEEC et par ricochet de la

DREEC et du CRSE. Le coût du renforcement des capacités institutionnelles incluant l’achat

d’équipements et de la formation est estimé à 60 000 000 FCFA. L’AGEROUTE établira un

protocole d’accord avec la DEEC pour les modalités et le financement du suivi.

7.4. Coûts du PGES

Le coût du PGES est présenté dans le tableau ci-dessous. Il est de 5 711 294 000 FCFA

excluant le PARA et de 6 030 728 500 FCFA avec le PARA. Le PARA sera financé par la

contrepartie nationale alors que les autres coûts du PGES seront financés par le projet.

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Tableau 2 : Coûts du PGES Mesures spécifiques Total

Indemnisation (PARA) 319 434 500

1. Phase travaux

Tronçon Sénoba-Mpack

Mesures environnementales 1 002 790 000

Reboisement 450 640 000

Sensibilisation MST/VIH SIDA/EBOLA 16 000 000

Boucle des Kalounayes

Mesures environnementales 34 000 000

Reboisement 145 864 000

Sensibilisation MST/VIH SIDA/EBOLA 10 000 000

Coûts PGES travaux 1 659 294 000

2. Phase exploitation

Mesures de sécurité routière (signalisation adéquate,

curage des fossés, etc.)

52 000 000

3. Suivi environnemental et social

Renforcement de capacités 30 000 000

Suivi environnemental par la DEEC et le CRSE 50 000 000

Coût suivi 80 000 000

4. Aménagements connexes (Marchés,

infrastructures scolaires, appui aux femmes, etc.)

3 920 000 000

Total PGES hors PARA 5 711 294 000

Total PGES et PARA 6 030 728 500

8. CONSULTATION DU PUBLIC ET DIFFUSION DE L’INFORMATION

L’organisation des consultations publiques a eu lieu dans les agglomérations (villes et villages)

traversées par les routes Ziguinchor-Sénoba, et les pistes Silinkine-Sindia et Tenghori-

Koubanao au cours des périodes suivantes : en juillet du 8 au 14 puis du 20 au 23 et ensuite du

24 au 29 Août 2014. Des activités de consultations publiques ont ensuite été complétées dans

la région de Sédhiou durant la période du 06 au 09 juin 2015.Dans le cadre de l’EIES de la

boucle des Kalounayes, les consultations ont été tenues en Août 2017 et des audiences

publiques en janvier 2018. Par ailleurs, dans le cadre du PARA, des consultations avec les

personnes affectées ont été tenues en janvier, février et mars 2018.

Les consultations publiques, ont été conduites au niveau des principales agglomérations

traversées par les routes/pistes (Ziguinchor, Bignona, Django, Mampalago, Sénoba, Sédhiou,

Kounaya mankagne, Ndiende, Ndiama, Diaroume,Kounaya Manding, Medina Wandifa,

Missira, Nimzatt,Silinkine, Sindian, Tenghory, Diobour, Boulendien etc.).

Environ 350 personnes dont environ 30% de femmes ont été rencontrées lors des consultations

des deux ÉIES portant sur le tronçon Sénoba-Ziguinchor-Mpack et le tronçon boucle des

Kalounayes. Les catégories d’acteurs consultés sont les suivantes :

• Les populations des localités traversées ;

• Les groupements de femmes ;

• Les associations de jeunes ;

• Les occupants des gares routières ;

• Les délégués de marchés ;

• Les chefs de villages ;

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• Les autorités administratives régionales et nationales ;

• Les sapeurs-pompiers ;

• Les services techniques de l’État (Environnement et établissements calssés, eaux et

Forêts ; Élevage, Hydraulique, Urbanisme et habitat, Travail et sécurité sociale,

Développement Rural etc.).

Ces consultations publiques ont permis de faire connaitre le projet auprès des populations et de

présenter ses impacts potentiels sur l’Environnement aux populations et de recueillir leurs

préoccupations et attentes. Par ailleurs, la mission de préparation entreprise par la BAD en

décembre 2017 a permis la tenue de série de séance de consultations publiques à Bounkiling,

Bignona et Ziguinchor. Ces séances ont donné lieu à des rencontres avec les populations, les

autorités administratives ainsi que les services techniques. Les consultations ont permis aux

populations d’avoir une meilleure connaissance du projet, d’apprécier les impacts potentiels

tant sur le plan humain que naturel mais aussi d’émettre leurs préoccupations et

recommandations. De manière générale, les populations sont favorables au projet et souhaitent

son démarrage dans les meilleurs délais, compte tenu de la forte dégradation des pistes

notamment. Pour les populations, avoir des routes et des pistes de qualité constitue un élément

fondamental du développement économique et social. La concrétisation du projet va aider au

désenclavement des villes et villages desservis par ces tronçons routiers en facilitant

l’écoulement des produits agricoles, la mobilité des personnes, avec notamment la facilitation

de l’accès aux structures de santé pour les tranches sensibles que sont les femmes et les enfants,

la réduction des temps de parcours et du coût du transport.

Les attentes et recommandations visent à rendre le projet viable par un respect des règles,

l’atténuation des impacts négatifs et la bonification des aspects positifs. Elles contribuent à

renforcer l’acceptabilité sociale et la durabilité du projet. Ces recommandations sont entre

autres :

• Avoir des routes et pistes de qualité ;

• Prévoir l’arrosage régulier de la route en construction et les déviations ;

• Prévoir un budget pour la mise en œuvre du Plan de Gestion (PGES), son contrôle et

son suivi ;

• Envisager une exploitation des zones d’emprunt en respectant l’Environnement et les

mesures sécuritaires qui y sied ;

• Impliquer les élus locaux dans le recrutement du personnel (jeunes,

chauffeurs femmes) ;

• Installer des panneaux de signalisation de limitation de vitesse et des ralentisseurs

notamment aux abords des écoles pour sécuriser les déplacements des personnes

notamment les entrées et sorties des élèves dans les écoles.

• Envisager sur demande de plusieurs villages l’installation d’une électrification rurale.

• Mettre en place un fonds pour le dédommagement des personnes et biens qui pourront

être affectés par le projet.

La majorité de ces recommandations a été intégrée dans les mesures d’atténuation du projet ou

dans les propositions d’aménagement connexes. Certaines mesures, telles que l’exploitation

des zones d’emprunt, seront intégrées dans le PGES de chantier et exécutées par les entreprises

en charge des travaux.

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Dans le cadre des exigences de consultation de la Banque et en conformité avec le SSI, le

présent résumé sera publié sur le site web de la Banque pendant une période de 120 jours

avant la présentation du projet au Conseil d’administration.

9. CONCLUSION

Les EIES ont permis de montrer que le projet n’engendrera pas d’impacts environnementaux

irréversibles aussi bien dans sa zone directe que dans sa zone élargie d’influence. Les impacts

identifiés seront circonscrit par la mise en œuvre de mesures d’atténuation appropriées ou de

mesures de compensation le cas échéant, tel que décrit dans le PGES. Il est par contre attendu

du projet d’importantes retombées positives aux niveaux sous-régional, national et régional.

Dans ces conditions, le projet est jugé acceptable sur le plan environnemental et social.

10. REFERENCE ET CONTACTS

Evaluation actualisée d’impact environnemental et social pour le projet de réhabilitation de la

route Sénoba-Ziguinchor-Mpack et le désenclavement des régions Sud.

Pour de plus amples informations, veuillez prendre contact avec :

POUR LA BAD :

• Mohamed El Abass WADE, Ingénieur des transports : [email protected]

• Gisèle BELEM, Consultante Sauvegardes Sociales : [email protected]

• Moctar MBODJ, Consultant Economiste des Transports : [email protected]

• Lydie EHOUMAN, Socio Economiste : [email protected]

Pour l’AGEROUTE :

• Alioune Mané, Coordonnateur du projet : [email protected]

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Annexe 1 : Plan de gestion environnemental et social

Activités

spécifiques des

travaux

Impacts Potentiels Négatifs Mesure d’atténuation Indicateurs de

suivi

Responsabilités Calendrier

de

réalisation Exécution Surveillance Suivi

PHASE DES TRAVAUX

Installation de

chantier

(aménagement

base de chantier;

mise en place

logistique)

Pollution du milieu par les déchets

d’aménagement du site,

d’entretien des engins et matériel

et les déchets solides et liquides

Se concerter avec la Collectivité Locale

pour le choix du site d’implantation de

la base-vie pour éviter les conflits

Rencontre de

concertation Entreprise

Consultant en

Environnement

Collectivités

locales

DREEC/ IREF

/AGEROUTE/

Collectivité

locales

Au début du

projet

Collecter les huiles et autres produits

toxiques dans des cuves appropriées et

les acheminer vers des sociétés de

recyclage et d’hydrocarbures

Système de collecte

mis en place (bacs) Entreprise

Mettre en place de sanitaires Existence de latrine

et points d’eau Entreprise

Rejeter les déchets solides dans des sites

autorisés par les collectivités

Système de gestion

mis en place et

effectif

Entreprise

Conflits sociaux avec l’occupation

de terres privées - Informer/négocier avec les

populations ;

- Recenser les personnes et les biens

affectés et les indemniser.

- Nombre de

conflits ;

- Nombre de

personnes

indemnisées.

Entreprise

Pression sur les ressources locales

en eau potable

Déboisement

- S’assurer de la capacité de charge

des points d’eau sollicités

- Prévoir en option des citernes

d’approvisionnement et de

stockage

- Négocier l’utilisation des points

d’eau avec les Collectivités locales/

ASUFOR

Sondage effectué

Options

d’approvisionneme

nt mis en place

Entreprise

Consultant en

Environnement

Collectivités

locales

Service

Hydraulique

DREEC/Hydr

aulique

Au début du

projet

Ouverture de

zones

d’emprunts

Déboisement

Dégradation d’espaces agricoles

Solliciter l’autorisation du service

Forestier régional, du service des Mines

et de la Collectivité locale concernée,

avant toute opération de déboisement

Recenser et indemniser pour les terres

agricoles affectées

Nombre

d’autorisations

accordées

Nombre de champs

affectés et de

personnes

indemnisées

Entreprise

Consultant en

Environnement

Collectivités

locales

Service forestier

Service des mines

DREEC/

/IREF/Service

des Mines

collectivités

locales /

Au début du

projet

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29

Activités

spécifiques des

travaux

Impacts Potentiels Négatifs Mesure d’atténuation Indicateurs de

suivi

Responsabilités Calendrier

de

réalisation Exécution Surveillance Suivi

Réhabiliter les zones d’emprunts

temporaires (régalage et reboisement

compensatoire, sous l’égide du Service

Forestier et le service des Mines

Nombre de carrières

régalées et reboisées

A la fin des

travaux

Se concerter avec les populations sur la

technique de réhabilitation des carrières

si de nouvelles carrières sont prévues

d’être ouvertes

Nombre de zones

d’emprunts

régalées ou

aménagées selon les

besoins des

populations

Entreprise /

ONG/GIE

Consultant en

Environnement

Collectivités

locales

Service forestier

Service des Mines

DREEC/ IREF

Service des

Mines

Collectivités

locales /

A la fin des

travaux

Personnel de

chantier

Risque de transmission de maladie

infectieuse (IST-VIH/SIDA)

Sensibiliser le personnel de chantier et

les populations locales

Nombre d’agents

sensibilisés

Nombre de séances

organisées

DREEC

/Région

médicale

Au début et

pendant le

projet

Non-respect des us et coutumes Mener des séances d’information et de

sensibilisation du personnel de chantier

Nombre d’agents

sensibilisés

Entreprise

/ONG

Consultant en

Environnement

Collectivités

locales

DREEC

/Collectivités

locales

Au début du

projet

Conflits sociaux liés au

déplacement de main d’œuvre

Privilégier autant que possible le

recrutement de la main d’œuvre locale ;

Publier localement les opportunités

d’emplois

Nombre de

personnes recrutées

sur place

Nombre de conflits

relatifs à l’emploi

Entreprise

Consultant en

Environnement

Collectivités

locales

DREEC

/Collectivités

locales

Durant les

travaux

Transport et

stockages des

matériaux

inertes

(graviers, latérite,

sables, etc.)

Obstruction de l’écoulement des

eaux de ruissellement

Dégradation de terres privées par

stockage matériaux

Eviter le stockage des matériaux sur les

chemins d’écoulement naturel et sur des

terrains privés

Nombre de chemins

d’eau obstrués

Nombre de champs

dégradés

Entreprise

Consultant en

Environnement

Collectivités

locales

DREEC/IREF

/ Collectivités

Locales

Durant les

travaux

Envol de poussières

Protéger les chargements (bâches.)

Exiger le port de masque à poussière

Arroser régulièrement la plateforme en

latérite

Sensibiliser les conducteurs pour un

déversement en douceur des matériaux

Réaliser des plantations d’alignement

pour servir d’écran de poussière à la

traversée des villages

Existence d’EPI

Respect du port des

EPI

Nombre d’arbres

plantés à la

traversée des

villages

Entreprise Consultant en

Environnement

DREEC/DRT/

Collectivités

locales/IREF

Durant les

travaux

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30

Activités

spécifiques des

travaux

Impacts Potentiels Négatifs Mesure d’atténuation Indicateurs de

suivi

Responsabilités Calendrier

de

réalisation Exécution Surveillance Suivi

Risque d’accidents

Signalisation des travaux et

ralentisseurs

Pose de bandes réflectorisées

Nombre de

panneaux de

signalisation posés

Nombre de

ralentisseurs

installés

Entreprise

Consultant en

Environnement

Collectivités

locales

DREEC/DRT/

Durant les

travaux

Travaux

préliminaires

(décapage;

plateforme,

débroussaillage)

Dégradation des champs agricoles

Informer les propriétaires de champs

concernés

Nombre de

personnes

informées

Entreprise

Consultant en

Environnement

Collectivités

locales

DREEC/Colle

ctivités locales

Au début du

projet Dédommager ou indemniser les

victimes en cas de dégradation des

champs et d’autres biens

Nombre de biens

détruits

Nombre de

personnes

dédommagées

Projet/AGE

ROUTE

Dégradation terres privées par les

résidus de décapage Evacuer dans des endroits autorisés

Conformité des

sites de rejets des

déblais

Entreprise

Durant les

travaux

Risque de dégradation de clôtures

d’habitation

Optimiser le choix pour l’élargissement

de la plateforme pour limiter les pertes

Compenser les victimes en cas de

dégradation des champs et d’autres

biens

Nombre de biens

détruits

Nombre de

personnes

dédommagées

Projet/AGE

ROUTE

Au début du

projet

Risque feux de brousse par brûlage

résidus désherbage Contrôler le brûlage des herbes

Nombre de feux

enregistrés

Entreprise Consultant en

Environnement

Collectivités

locales/ Services

Forestiers

DREEC/IREF

Durant les

travaux

Abattage de plantation d’arbres

Reboiser (bois villageois) et planter des

arbres d’alignement (2 arbres plantés

pour 1 arbre abattu) et 5 pour 1 en forêt

classée

Nombre d’arbres

plantés Entreprise

Après les

travaux

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31

Activités

spécifiques des

travaux

Impacts Potentiels Négatifs Mesure d’atténuation Indicateurs de

suivi

Responsabilités Calendrier

de

réalisation Exécution Surveillance Suivi

Exécution des

Travaux de

chaussée :

Rechargement

des accotements ;

Démolition

asphalte;

Scarification

plate-forme ;

Terrassement

déblais) ;

Remise en forme

de la chaussée

Risque d’accidents au cours des

travaux

Protéger les chargements

Exiger le port d’équipement de sécurité

(masque à poussière, casques,

chaussures de sécurité)

Assurer la signalisation des travaux

(panneaux, bandes réflectorisées.)

Disposer d’une boîte à pharmacie pour

les premiers soins ;

Afficher une notice d’hygiène et de

sécurité pour le chantier

Aménager des espaces de stationnement

des transports en commun en zone de

traversée des agglomérations

Installer des panneaux de limitation de

vitesse

Réaliser des ralentisseurs (dos d’âne) à

la traversée des agglomérations

Afficher un plan de

circulation/déviation

Effectuer une campagne de

sensibilisation des conducteurs

Nombre de camions

bâchés sur nombre

total de camions

Nombre d’agents

dotés d’EPI

Existence de boîte

de soins de premiers

secours

Existence d’une

notice d’hygiène

affichée

Existence de

panneaux de

signalisation des

stationnements et

des travaux

Nombre de

ralentisseurs

réalisés

Entreprise

Consultant en

Environnement

DREEC

/DRT/Régions

médicales

Au début et

Durant les

travaux

Perturbation du cadre de vie par

l’émission de gaz et de poussières

Bâcher les camions de transport des

matériaux

Conformité des

ICPE;

Nombre de plaintes.

Entreprise

Consultant en

Environnement/

Collectivités

locales

DREEC/DRT

Au début et

Durant les

travaux

Respecter les normes d’aménagement

des ICPE

Port des équipements de protection

(masque, etc.)

Arrosage régulier de la zone de travaux

y compris les chemins d’accès vers les

carrières et zones d’emprunts

Existence d’EPI

Respect du port des

EPI

Nombre de plainte

Dépôt anarchique des produits de

démolition/déblais

Evacuer les déchets dans des endroits

autorisés

Conformité des

sites de rejets

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Activités

spécifiques des

travaux

Impacts Potentiels Négatifs Mesure d’atténuation Indicateurs de

suivi

Responsabilités Calendrier

de

réalisation Exécution Surveillance Suivi

Préparation,

transport et

mise des

produits

bitumineux :

liants et

émulsions

bitumineux;

enrobé)

Dégradation et pollution des sols

et des nappes (puits) par le

déversement de produits toxiques

Procéder à la manipulation des produits

bitumineux sur des aires stabilisées

Niveau/ou Nombre

de cas de

contamination

d’aires de travail

Entreprise

Entreprise

Consultant en

Environnement/

Collectivités

locales

Consultant en

Environnement/

Collectivités

locales

DREEC/DRT

IREF/Collecti

vités locales

DREEC/DRT

IREF/Collecti

vités locales

Durant les

travaux

Durant les

travaux Eviter de stocker les produits sur des

terrains privés ou agricoles

Niveau ou Nombre

de cas de

contamination de

terrains privés ou

agricoles

Procéder au nettoyage des sols où des

produits bitumineux sont déversés

accidentellement

Qualité des sols

après nettoyage

Ouvrages

d’assainissement

Risques d’inondation des

habitations riveraines

Assainissement de la route (caniveaux

drainage)

Caler les exutoires des fossés/canaux en

dehors des zones d’habitations

Existence de

système de drainage

pluvial performant

Entreprise Consultant en

Environnement

DREEC/Colle

ctivités locales

Durant les

travaux

Dégradation des champs par les

fossés divergents Réaliser les exutoires hors des terrains

privés (vergers, champs etc.)

Existence de

système de drainage

pluvial performant

Erosion des fossés en terre Entretien régulier des fossés et buses Régularité du curage

Rejets anarchiques de produits de

curage

Evacuer les résidus de curage à des

endroits autorisés

Conformité des sites

de rejets des déblais

Déviation et

signalisation

Perturbation des habitations, des

champs de cultures par les voies de

déviation Exécuter les travaux par demi-chaussée

Nombre de conflits

ou de plaintes

Entreprise

Consultant en

Environnement

DREEC/Colle

ctivités

locales/

AGEROUTE

Durant les

travaux

Repli de

chantier

Pollution et déstructuration des

sites Procéder au nettoyage avant le repli de

chantier à la fin des travaux

Conformité du site

et réception après les

travaux

Entreprise Consultant en

Environnement

DREEC/collec

tivités locales/

AGEROUTE

Durant les

travaux

PHASE D’EXPLOITATION

Circulation des

véhicules

Risques d’accidents des personnes

Risques d’accidents des animaux

Mettre en place une signalisation

verticale et horizontale / ralentisseurs.

Aménager des zones de passage des

animaux (au niveau des points d’eau)

efficience de la

signalisation

Nombre de passages

aménagés

Nombre d’accidents

relevés

Entreprise

Consultant en

Environnement

Collectivités

locales ; Service

Forestier

DREEC/DRT

/Collectivités

locales

Après les

travaux

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Activités

spécifiques des

travaux

Impacts Potentiels Négatifs Mesure d’atténuation Indicateurs de

suivi

Responsabilités Calendrier

de

réalisation Exécution Surveillance Suivi

Pollution de l’air par les gaz

d’échappement

Réaliser des plantations d’alignement à

la traversée des villages

Nombre d’arbres

plantés Entreprise

Après les

travaux