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INVESTMENT SOLUTIONS & PRODUCTS Economic Research Manuel des branches 2016 Janvier 2016 Swiss Issues Branches Répercussions du choc du franc

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INVESTMENT SOLUTIONS & PRODUCTSEconomic Research

Manuel des branches 2016

Janvier 2016

Swiss Issues Branches

Répercussions du choc du franc

2Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Impressum Éditeur Loris Centola Global Head of Research Tél. +41 44 333 57 89 E-mail: [email protected] Oliver Adler Head Economic Research Tél. +41 44 333 09 61 E-mail: [email protected] Contact E-mail: [email protected] Tél. +41 44 332 09 74 Impression Staffel Medien AG, Staffelstrasse 12, 8045 Zurich Clôture de rédaction 23 décembre 2015 Série de publications Swiss Issues Branches Visitez notre site Internet www.credit-suisse.com/research Commandes Exemplaires à l’unité (gratuits) directement auprès de votre conseiller. Exemplaires électroniques via www.credit-suisse.com/publications. Commandes internes via MyShop avec n° mat. 5510022. Copyright Ce document peut être cité en mentionnant la source. Copyright © 2016 Credit Suisse AG et/ou sociétés liées. Tous droits réservés.

Auteurs Nicole Brändle Schlegel Andreas Christen Patricia Feubli Emilie Gachet Lukas Gehrig Sascha Jucker Jan Riss Thomas Schatzmann Fabian Waltert

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Sommaire

Éditorial 4 Conjoncture des branches 5 Répercussions du choc du franc Évaluation des branches à moyen terme 8 Vieillissement et numérisation principaux moteurs de la demande Chiffres-clés des branches 11 Les branches en bref Industrie 12 Industrie alimentaire 12 Industrie du bois 13 Impression et édition 14 Chimie 15 Industrie pharmaceutique 16 Industrie des métaux 17 Électronique 18 Industrie horlogère 19 Électrotechnique 20 Industrie des machines 21 Technique médicale 22 Énergie 23 Construction 24 Services 25 Commerce automobile 25 Commerce de gros 26 Commerce de détail 27 Transport et logistique 28 Hôtellerie-restauration 29 Télécommunications 30 Informatique 31 Banques 32 Assurances 33 Immobilier 34 Conseil juridique, fiscal et en gestion d'entreprise 35 Bureaux d'architectes et d'ingénieurs 36 Enseignement 37 Santé 38 Social et homes 39

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Economic Research

Éditorial Le 15 janvier 2015, quelques heures seulement avant la transmission à l'imprimerie de l'édi-tion 2015 du Manuel des branches, la Banque nationale suisse (BNS) supprimait le taux plan-cher du franc par rapport à l'euro. Il ne nous restait alors que deux alternatives: ne rien faire en justifiant cette décision par la date de clôture de rédaction, ou arrêter les rotatives et ajourner la publication. Comme cette mesure de la BNS entraînait un changement massif des perspectives de nombreuses branches, du moins à court terme, nous avons tout de suite su qu'il nous fau-drait analyser en détail les conséquences et donc reporter la publication du Manuel. Au terme d'une évaluation précise de l'impact sur les différents secteurs et après traduction et révision, l'édition 2015 du Manuel des branches est finalement parue avec une semaine de retard. Cette semaine était toutefois essentielle, car le Manuel des branches a pour objectif de fournir une vue d'ensemble des différents secteurs d'activité suisses qui doit être valable pour un an au moins. 2015 restera incontestablement dans les mémoires comme l'année du choc du franc. L'économie suisse n'est certes pas entrée en récession en termes réels, c'est-à-dire dans une perspective corrigée des prix. La situation en termes nominaux, et de certaines branches en particulier, a pourtant été nettement plus négative. Les branches orientées à l'international, telles que l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM), ont vu leurs marges diminuer en raison de concessions sur les prix ou ont dû accepter une réduction significative de la demande. L'hôtellerie-restauration ainsi que le commerce de détail ont aussi fortement souffert de la dégradation de la situation concurrentielle liée à l'évolution des prix. Dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, le recul du taux de fréquentation n'a pas encore été dramatique durant l'hiver 2014/2015 et l'été 2015 en raison des réservations déjà effectuées et des conditions météorologiques avantageuses. Mais en raison des rabais octroyés, la couleur dominant les chiffres d'affaires devrait majoritairement avoir été le rouge. Une image similaire s'est dessinée dans le commerce de détail en raison du climat de consommation mitigé et du tourisme d'achat. La force du franc restera probablement un thème dominant cette année encore. Elle continuera d'imposer des défis aux entreprises des secteurs de l'industrie, du commerce de détail et de l'hôtellerie-restauration. Compte tenu de la situation actuelle et moyennant un taux de change d'environ 1.10 entre l'euro et le franc suisse, ces branches pourraient cependant passer le creux de la vague au deuxième semestre 2016. Viendra ensuite le temps où les entreprises pourront et devront se consacrer de nouveau à d'autres thèmes que celui de la limitation des dégâts à court terme. À moyen terme, ces thèmes (comme l'évaluation de la croissance de la demande, les chances et risques engendrés par la révolution informatique, l'accès aux marchés européens, les débouchés possibles en Asie ou les impacts de la conscience environnementale croissante) sont d'une importance cruciale. La présente publication résume, sur une page, les opportunités et défis structurels à long terme auxquels les 28 principales branches suisses se verront confrontées. Le Manuel des branches fournit non seulement les chiffres-clés, mais également une analyse systématique du profil chances-risques de chaque branche. La description de la situation actuelle et des perspectives vient parfaire ces portraits, permettant une évaluation diffé-renciée de la manière dont les branches suisses seraient préparées pour un éventuel nouveau choc – qui, espérons-le, ne se reproduira pas de sitôt. L'équipe de rédaction vous souhaite une agréable lecture.

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Economic Research

Conjoncture des branches

Répercussions du choc du franc L'année 2015 entrera dans l'histoire économique comme l'année du choc du franc. Même si la vigueur de la monnaie helvétique aura des répercussions en 2016 encore et continuera d'imposer des défis aux secteurs de l'industrie, du commerce et de l'hôtellerie-restauration, le creux de la vague pourrait être franchi au second semestre.

Le 15 janvier 2015, un séisme sans pareil secoue l'industrie d’exportation helvétique, mettant fin à trois ans et demi de stabilité monétaire. La Banque nationale suisse supprimant, de ma-nière inattendue, le taux plancher de l'euro, les produits et services suisses vendus à l'étranger ont immédiatement enregistré une hausse de prix ou les prix mesurés en francs des entreprises exportatrices ont d'un seul coup sensiblement diminué. Le franc s'est certes à nouveau déprécié quelque peu dans les mois suivants, mais reste massivement surévalué du point de vue du sec-teur exportateur et du tourisme (cf. figure).

Grâce à une économie intérieure toujours robuste, la Suisse a certes évité de justesse la réces-sion. Mais comme dans l'industrie les prix à la production et à l'importation ont connu la plus forte baisse de ces dernières décennies et que les prix dans l'hôtellerie-restauration et le com-merce de détail se sont également retrouvés sous forte pression, les chiffres d'affaires et les marges ont diminué, parfois de façon marquée, dans de nombreux secteurs en 2015. Les ex-portations et chiffres d'affaires du secteur des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) ont reculé dans des proportions supérieures à la moyenne (cf. figure). Comme ces branches réalisent la majeure partie de leurs revenus grâce à l'exportation de biens vers la zone euro, elles ont particulièrement souffert de la vigueur du franc. L'industrie des machines et de l'électrotechnique, relativement fortement orientée vers l'Asie, a également ressenti le ralen-tissement conjoncturel de l'économie chinoise.

Même des branches qui avaient pu augmenter continuellement leurs exportations ces dernières années (comme l'industrie pharmaceutique, l'horlogerie ou le secteur alimentaire) ont dû faire face à un recul des exportations en 2015. Elles ont cependant tendanciellement moins pâti de l'appréciation du franc que d'autres branches industrielles, le choc du taux de change ne repré-sentant qu'une partie des raisons expliquant leur faible dynamique. Ainsi, le recul des exporta-tions de l'industrie horlogère est dû bien plus au ralentissement économique dans les pays émergents et à des facteurs politiques (p. ex. campagne anticorruption en Chine). Comparée à d'autres branches, l'industrie pharmaceutique quant à elle affiche des marges si élevées qu'elle est capable de surmonter relativement bien une baisse des prix et des chiffres d'affaires dus aux

2015: l'année du franc fort

L'industrie MEM fortement touchée

Recul des exportations aus-si dans des branches autre-fois en plein essor

Même à 1.20, le franc était surévalué pour l'industrie* 2015: recul des exportations dans la plupart des industriesTaux de change; taux de change à juste valeur par secteur. *La surévaluation semanifeste dans la différence entre les taux de change à juste valeur spécifiques auxbranches et le cours CHF/EUR réel; pour une explication plus détaillée du conceptde juste valeur, cf. Credit Suisse (2015): Moniteur Suisse – Une année de stagna-tion, mars 2015.

Exportations nominales de branches industrielles sélectionnées, variation en compa-raison annuelle en %

Source: Banque nationale suisse, Eurostat, Office fédéral de la statistique, Credit Suisse Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse; *valeurs estimées par le Credit Suisse

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Economic Research

taux de change. L'industrie alimentaire a certes enregistré des baisses des marges et des quan-tités sur les marchés d'exportation, tout en ressentant les effets de l'augmentation du tourisme d'achat. Les chiffres d'affaires du secteur, orienté vers le marché intérieur, ont toutefois dans l'ensemble moins reculé que dans d'autres branches industrielles. Conformément aux attentes, la vigueur du franc a généralement nettement moins touché l'éco-nomie intérieure – à l'exception du commerce de détail affecté par le tourisme d'achat – que l'industrie d'exportation et certaines parties du secteur de l'hôtellerie-restauration. Relativement robuste, le marché du travail a soutenu l'immigration. Combiné à l'augmentation du pouvoir d'achat du fait du franc et à des taux d'intérêt toujours bas, cela a généré une demande crois-sante en biens de consommation et en logements. Cette dynamique s'est certes essoufflée par rapport à 2014, mais certaines branches, notamment celles orientées vers le marché domes-tique et proches de l'État comme la santé, le social et l'enseignement, ont continué d'enregistrer une croissance robuste en 2015. En 2015, ces trois branches ont été à l'origine d'une grande partie de la croissance totale de l'emploi en Suisse. Les domaines des transports, de la logis-tique, des télécommunications ainsi que les prestataires de services aux entreprises, tels que les avocats et conseillers, ont aussi pu étoffer leurs effectifs l'année dernière (cf. figure). Malgré la forte demande en logements, le secteur de la construction a lui connu un certain ralentissement en 2015. Dans l'absolu, les chiffres d'affaires de la construction ont été encore relativement élevés, mais inférieurs à ceux de 2014 en raison de l'effondrement des activités de construction dans les régions touristiques (suite à la loi sur les résidences secondaires), des offres excessives en surfaces commerciales et de l'achèvement de quelques grands projets de génie civil. Si l'abandon du taux plancher remonte à plus d'un an déjà, ses conséquences devraient toute-fois encore se faire ressentir nettement en 2016. Même un taux de change EUR/CHF autour de 1.10 représente un véritable défi pour l'industrie d'exportation, le tourisme alpin fortement axé sur les hôtes européens et le commerce de détail. Les entreprises doivent accroître leur productivité afin de pouvoir retrouver les marges qu'elles obtenaient auparavant. Les décisions d'investissement devraient, à l'avenir, plus souvent tomber en défaveur des sites de production locaux et la délocalisation de postes de travail devrait augmenter. Malgré les séquelles laissées par la vigueur du franc, nous partons du principe que l'économie helvétique enregistrera en 2016 une croissance un peu plus importante qu'en 2015. La con-joncture globale ne devrait pas s'améliorer ni se dégrader outre mesure. Selon nos attentes, la reprise de la zone euro poursuivra son évolution cahoteuse, alors que la conjoncture américaine restera dynamique et l'économie des principaux pays émergents plutôt fragile. Si le franc ne fait pas l'objet d'une nouvelle forte appréciation, le secteur exportateur pourrait franchir le creux de la vague dans le courant du deuxième semestre 2016 (cf. figure de la page suivante). Cela concerne en particulier les branches cycliques qui ont été fortement touchées par le choc du franc comme l'industrie MEM ou la chimie. Au cours des mois à venir, ces branches devraient toutefois encore parcourir un processus parfois douloureux d'adaptation à la nouvelle réalité des taux de change. Durant le premier semestre 2016, des suppressions de postes (cf. figure), délocalisations à l'étranger et faillites sont ainsi attendues dans le secteur manufacturier.

Croissance dynamique des branches proches de l'État, ralentissement dans la construction

2016: séquelles du choc du franc

2015: hausse de l'emploi des secteurs proches de l'État 2016: emploi en croissance, mais pas partout Équivalents plein temps, prestataires sélectionnés, variation en comparaison annuelle en % Emploi en équivalents plein temps, variation en comparaison annuelle en %

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse; *valeurs du premier semestre 2015 Source: Office fédéral de la statistique; *estimations 2015 et prévisions 2016: Credit Suisse

En 2016, l'industrie d'expor-tation franchira le creux de la vague, mais restera con-frontée à des défis

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Secteur 2014 2015* 2016*

Industrie de transformation 0.3% -1.0% -1.2%Construction 0.8% -0.6% -0.5%Commerce 0.0% 0.0% 0.0%Hôtellerie-restauration 0.5% -1.4% -2.9%Transport et communications 0.6% 1.1% 0.2%Banques, assurances, immobilier,informatique, autres services aux entreprisesServices publics, sociaux et de santé 1.6% 2.6% 1.7%Emploi total 0.8% 0.7% 0.1%

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Economic Research

Dans l'hôtellerie-restauration, la force du franc continue également à se faire ressentir, ce qui devrait être particulièrement visible lors de la saison hivernale 2015/2016. Lors de l'hiver 2014/2015, la branche n'avait pratiquement pas dû composer avec l'absence des hôtes étran-gers en raison des réservations précoces. Selon nous, cette dynamique à la baisse affectant le tourisme devrait toutefois progressivement ralentir, compte tenu de la reprise économique en Europe, à condition que le taux de change EUR/CHF reste stable aux alentours de 1.10. L'économie intérieure devrait encore perdre quelque peu de son élan en 2016, mais continuer à croître de manière modérée. Comme la situation sur le marché du travail se dégrade en raison des restructurations liées à la vigueur du franc, le climat de consommation devrait certes rester plutôt morose et certaines branches comme le commerce de détail devraient tout au plus se stabiliser par rapport à 2015. Les taux d'intérêt toujours bas et l'immigration vraisemblablement appelée à rester robuste soutiendront toutefois la demande en biens de consommation, et les besoins en logement. Cette évolution devrait profiter, entre autres, au commerce de détail, aux transports et aux télécommunications. Après une année 2015 plus morose, le secteur de la construction devrait se stabiliser en 2016, ce qui devrait profiter aux branches associées (p. ex. architectes, industries du bois, des métaux et des matières plastiques). Alors que les prestataires de services aux entreprises, comme les avocats et conseillers, tireront parti en 2016 de la consolidation du secteur bancaire privé international, l'informatique bénéficie quant à elle de la numérisation progressive de l'économie. Les secteurs de l'enseignement, de la santé et du social devraient poursuivre leur croissance, car les moteurs démographiques à long terme continueront de produire leur effet cette année. Mais en parallèle, ces branches se verront confrontées à des finances publiques souvent tendues et à une pression accrue sur les coûts.

Les branches dans un cycle conjoncturel stylisé: prévisions pour le deuxième semes-tre 2016 Taux de croissance réels

Source: Credit Suisse

Dérivation du graphique des cycles

Le graphique des cycles nous permet d’établir la position des différentes branches dans leur propre cycle conjoncturel, sur la base des données actuelles et de nos évaluations. Comme nous n’examinons ici que la position relative d’une branche dans son propre cycle, la position plus élevée d’une branche par rapport à une autre ne signifie pas obligatoirement qu’elle connaît une croissance plus importante. Idéalement, les branches suivent les cycles de gauche à droite. Dans de nombreux cas, les branches progressent toutefois par bonds en raison de chocs exogènes. La vitesse à laquelle elles traversent le cycle peut en outre varier. Les branches indiquées en bleu foncé et en rouge foncé ont un comportement relativement cyclique. Les branches des groupes bleu clair et bleu foncé ont une croissance structurelle relativement plus élevée.

Comm. de détail

Industrie pharmaceutique

Matières plastiques

Chimie

Textile

Commerce automobile

Hôtellerie-restauration Industrie horlogère

Machines

Services aux entreprises

Information/ communications

Industrie alimentaire

Métaux Industrie du papier

Électrotechnique

Suisse

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Banques

Santé/social

En 2016, le moteur de l'économie intérieure tourne toujours, mais plus douce-ment

Le secteur de la santé pour-suit sa croissance en 2016

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Economic Research

Évaluation des branches à moyen terme

Vieillissement et numérisation principaux moteurs de la demandeMême si le vieillissement démographique et la numérisation progressive ne sont pas des thèmes nouveaux, ils continueront d'influencer les branches suisses à l'avenir. Cette évolution devrait profiter, avant tout, aux branches proches de la santé et au secteur informatique. Les analyses conjoncturelles des branches se basent sur des fluctuations à court terme de la demande, lesquelles se répercutent de manière différente selon les branches. À moyen et long terme, ce sont essentiellement les tendances sociétales et démographiques, les conditions-cadres politiques et les grandes évolutions technologiques qui déterminent la structure écono-mique et la demande en services et en biens de consommation. Chaque année, nous analysons systématiquement la structure des branches économiques suisses. Nous estimons, ce faisant, le potentiel de croissance à moyen terme des branches, en tenant compte des risques existants et potentiels. Les résultats de cette évaluation chances-risques nous permettent alors une comparaison directe des secteurs économiques helvétiques. La figure montre les résultats de l'évaluation chances-risques 2016 pour les 28 secteurs dont le Manuel des branches dresse le portrait (pour de plus amples informations concernant la mé-thode d'évaluation, cf. encadré «L'évaluation chances-risques du Credit Suisse», en page 10). Le potentiel de croissance des différents secteurs économiques est influencé par divers fac-teurs, lesquels se distinguent fortement les uns des autres en termes d'incertitude prévision-nelle. Des décisions politiques peuvent, par exemple, déjà avoir été prises ou être encore en suspens. Les tendances sociétales et démographiques peuvent aussi être déjà en cours – ou alors au début de leur évolution. L’effet des développements techniques ne peut pas vraiment

Les tendances de la de-mande et les progrès tech-nologiques influencent la structure économique

Chaque branche a son profil chances-risques

Évaluation chances-risques à moyen terme 2016 Indicateur synthétique; ensemble de l'économie = 0; points noirs: part dans la valeur ajoutée brute suisse 2014 en %

Source: Credit Suisse

Des facteurs d'influence affectés par différentes incertitudes prévisionnelles

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supérieure à la moyenne moyenne inférieure à la moyenne

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Economic Research

être prédit juste après leur création; quant aux futures innovations technologiques, elles sont imprévisibles en raison de leur mode de survenance aléatoire. Les facteurs d'influence affectés par de fortes incertitudes prévisionnelles ont moins de poids dans notre évaluation des branches. Facteur d'influence majeur de l'évolution des secteurs économiques suisses, le vieillissement démographique sera source de grands défis dans les décennies à venir, et notamment dans les pays industrialisés. Nous estimons qu'en Suisse, la part des personnes de plus de 80 ans dou-blera quasiment d'ici 2040, atteignant 9%.1 Le secteur le plus touché sera principalement celui de la santé et, plus précisément, des soins gériatriques, qui devra fournir d'ici 2040 au moins 48 000 soignants supplémentaires dans les homes afin de pouvoir répondre à la croissance de la demande. Les secteurs fortement exportateurs de la technique médicale et de l'industrie pharmaceutique profiteront, quant à eux, du vieillissement démographique à l'étranger. Dans l'ensemble, l'évaluation chances-risques pour la santé et la technique médicale est supérieure à la moyenne, et celle de l'industrie pharmaceutique même nettement supérieure à la moyenne. Le 15 janvier 2015, la Banque nationale suisse a décidé de supprimer le taux plancher EUR/CHF de 1.20 introduit le 6 septembre 2011. Le franc s'est alors apprécié de plus de 20% par rapport à l'euro, mais s'est quelque peu déprécié depuis. La devise helvétique est considé-rée comme surévaluée, et pas seulement depuis l'abandon du taux plancher: pour preuve, à la fin 2007, un euro valait encore 1.68 franc, soit 56% de plus qu'à la fin 2015. La vigueur persis-tante du franc a entraîné des changements structurels au sein des secteurs économiques suisses. Dans les secteurs industriels fortement orientés vers les exportations, comme l'industrie des machines, la chimie et l'électrotechnique, les chiffres de l'emploi sont en recul depuis plu-sieurs années. Cette évolution est due principalement à la pression sur les prix à laquelle sont soumis les producteurs nationaux vendant leurs marchandises sur des marchés internationaux. C'est ainsi dans le but de réduire le gros bloc de coûts en francs suisses qu'une partie toujours plus importante de la chaîne de création de valeur a été délocalisée à l'étranger. Mais l'industrie n'est pas la seule à souffrir du renchérissement continu de son offre: certains prestataires de services se voient également affectés par cette tendance. Caractérisé par des entités de petite taille, le secteur de l'hôtellerie-restauration doit depuis longtemps faire face à une mutation structurelle: des hôtels possédant une structure désuète doivent notamment fermer par manque d'hôtes étrangers. Le commerce de détail lutte quant à lui, depuis la première forte appréciation du franc en 2010/2011, contre un tourisme d'achat croissant. Selon nos estimations, celui-ci représente désormais environ un dixième des chiffres d'affaires du commerce de détail en Suisse.2 C'est notamment en raison de la vigueur du franc que nous estimons le profil chances-risques des secteurs industriels et tertiaires fortement touchés (industrie des machines, chimie, électrotechnique, hôtellerie-restauration ainsi que commerce de détail) comme inférieur à la moyenne. Tout comme le changement démographique et la vigueur du franc, la numérisation croissante est un facteur influençant toutes les branches qui a entraîné des transformations fondamentales et qui continuera de provoquer des changements structurels dans de nombreuses branches. La collecte croissante de grandes quantités de données (big data) dans bon nombre de branches (p. ex. santé, commerce de détail ou industrie pharmaceutique) génère pour le secteur informa-tique une demande croissante en centres de serveurs et de données ainsi qu'en prestations de conseil correspondantes (data analytics, security services). À la lumière, notamment, de ces conséquences de la numérisation, nous estimons le profil chances-risques du secteur informa-tique comme fortement supérieur à la moyenne. Les détaillants se voient obligés de repenser leurs concepts de vente traditionnels et d'intégrer de nouveaux canaux de vente (comme le commerce électronique) à leur stratégie. Le secteur de la finance doit lui aussi prendre en compte les chances et les risques générés par la numérisation. Face à la tendance à une utilisa-tion accrue des terminaux mobiles, le secteur des télécommunications est confronté à une de-mande accrue de sa clientèle en haut débit puissant. En raison des contenus disponibles en ligne, les imprimeries devront à l'avenir aussi faire face au recul des impressions physiques ainsi qu'à une diminution des marges. De plus en plus, l'industrie horlogère doit composer avec des produits concurrents comme les smartwatches commercialisées par des entreprises externes au secteur.

1 Vous trouverez de plus amples informations sur les prévisions en matière de demande en soins gériatriques dans notre étude sur

le système de santé 2015 «L’avenir du marché des homes médicalisés». 2 Vous trouverez les perspectives détaillées du commerce de détail suisse dans notre étude «Retail Outlook 2016: Quelle est la

part suisse dans le commerce de détail helvétique?».

Vieillissement démogra-phique et conséquences intersectorielles

La force du franc devient une composante structu-relle

La numérisation, un moteur important de la demande en services informatiques

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Economic Research

En tant que petite économie ouverte, le commerce extérieur a toujours eu une grande impor-tance pour la Suisse. La majeure partie des exportations est à destination des pays industriali-sés, principalement de l'Allemagne et des autres pays de l'UE. Comme ces marchés sont déjà saturés pour de nombreux biens, les entreprises exportatrices suisses se concentrent, depuis quelque temps déjà, sur les pays émergents. La croissance dynamique que ces derniers ont enregistrée ces dernières années se reflète en particulier dans une classe moyenne croissante qui dispose d'un revenu plus élevé qu'elle investit, entre autres, dans des prestations de santé et des produits de luxe. Ce sont l'industrie pharmaceutique et la technique médicale qui profitent majoritairement de cette hausse des dépenses de santé. Les produits de luxe sont notamment consommés sous la forme de montres de qualité. Dans certains pays émergents, la Suisse a pu s'établir en tant que destination de vacances, ce qui profite au secteur de l'hôtellerie-restauration dont la structure est mise à mal. Pour les entreprises industrielles helvétiques, l'es-sor des pays émergents représente non seulement un marché de débouchés grandissant, mais aussi une concurrence accrue avec les producteurs locaux, qui sont en mesure d'offrir des pro-duits à un prix attractif grâce aux faibles coûts du travail et à un progrès technologique rapide. Pour de nombreuses branches, l'acceptation de l'initiative contre l'immigration de masse repré-sente un facteur de risque fondamental. Si sa mise en œuvre est conforme avec le texte de l'ini-tiative, ce sont surtout les secteurs dépendant aujourd'hui déjà fortement de la main-d'œuvre étrangère qui devraient connaître des complications au niveau du recrutement de personnel spé-cialisé. La réduction de l'immigration liée à cette initiative freinerait en outre la croissance démo-graphique qui a représenté, par le passé, un pilier important de la demande, notamment pour les branches axées sur le marché national comme l'immobilier, la santé, le commerce de détail, la construction ou l'hôtellerie-restauration. Mais l'initiative contre l'immigration de masse représente aussi des risques pour l'industrie, majoritairement exportatrice. L'éventuelle résiliation des accords bilatéraux compliquerait l'accès à l'UE en tant que marché d'exportation et freinerait une éven-tuelle amélioration de l'accès au marché nord-américain. Pour la majorité des industries exporta-trices suisses, l'Union européenne constitue de loin le débouché le plus important.

L'évaluation chances-risques du Credit Suisse

L'évaluation chances-risques du Credit Suisse compare les opportunités offertes et les risques encourus par les

branches de l'économie suisse à moyen terme. Elle repose sur une modélisation développée en 2006 qui a subi

une révision fondamentale en 2012. L'évaluation propose une estimation de l'évolution future d'un point de vue

macro-économique. Les facteurs micro-économiques ou internes aux entreprises ne sont explicitement pas pris

en compte. L'horizon temporel porte sur trois à cinq ans.

La modélisation différencie les deux dimensions «chances» et «risques». L'évaluation intègre des aspects quanti-

tatifs (orientés vers le passé) et qualitatifs (orientés vers l'avenir). Les éléments orientés vers le passé reposent

sur des données sectorielles issues des statistiques officielles suisses, alors que ceux orientés vers l'avenir

s'appuient sur les évaluations des experts du service Economic Research du Credit Suisse. Les données secto-

rielles présentent l'inconvénient de ne refléter que le passé, souvent avec un retard important. L'intégration

systématique d'évaluations d'experts permet de tenir compte de tendances et de facteurs structurels que les

statistiques ne reflètent pas (encore), mais qui s'avèrent déterminants pour l'évolution future d'une branche.

La dimension «chances» décrit le potentiel de croissance des différentes branches. Cet aspect est évalué sur la

base de données relatives à la croissance de la valeur ajoutée, de la productivité et de l'emploi, mais aussi

relatives à l'évolution des salaires et à la création d'entreprises. À cela s'ajoutent des avis d'experts sur les

perspectives de croissance s'offrant aux différentes branches en raison des tendances globales et de l'environ-

nement politique. La dimension «risques» reflète les incertitudes pouvant affecter le potentiel de croissance

durable. Cet aspect repose sur des indicateurs quantitatifs mesurant l'ampleur des fluctuations de la croissance

et l'étendue des mutations structurelles intervenues dans les différents secteurs, ainsi que sur des analyses

d'experts relatives aux risques découlant des tendances et de l'environnement politique.

Chances et risques sont ensuite pondérés pour tous les secteurs, et ce rapport est quantifié sous la forme d'une

seule valeur. Les résultats sont standardisés de manière à obtenir un résultat global égal à zéro pour l'ensemble

de l'économie. L'évaluation chances-risques permet donc une observation relative: une branche affichant une

valeur élevée devrait connaître une évolution plus favorable à moyen terme qu'une branche dont la valeur est

plus faible. L'évaluation ne donne cependant explicitement aucun pronostic quant à la croissance absolue des

différents secteurs.

Demande et concurrence des pays émergents

L'initiative contre l'immigra-tion de masse, un facteur de risque latent

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Economic Research

Chiffres-clés des branches

Les branches en bref

Informations relatives aux chiffres-clés des branches Les branches traitées dans les pages suivantes sont délimitées conformément à la «Nomenclature générale des activités économiques (NOGA 2008)». Les données relatives aux effectifs 2014 sont estimées par le service Economic Research du Credit Suisse sur la base des statistiques structu-relles des entreprises (STATENT) et de l'emploi (STATEM) de l'Office fédéral de la statistique (OFS). Elles sont indiquées en équivalents plein temps. Les données relatives à la valeur ajoutée brute nominale pour 2014 sont estimées par le service Economic Research du Credit Suisse sur la base du Compte de production publié par l'OFS.

Chiffres-clés 2014 Prévisions 2016 Évaluation chances-risques

Effectifs (équivalents plein temps)

Valeur ajoutée brute(en mrd CHF)

Part dans la valeur ajoutée brute suisse

Croissance du chiffre d'affaires

Évaluation des branches à moyen terme

Industrie

Industrie alimentaire 72 500 11,6 1,9% –0,2 Moyenne

Industrie du bois 36 200 3,1 0,5% –1,0 Inférieure à la moyenne

Impression et édition 34 700 3,8 0,6% –1,9 Très inférieure à la moyenne

Chimie 28 300 6,0 1,0% –1,2 Inférieure à la moyenne

Industrie pharmaceutique 40 400 25,3 4,1% 1,9 Très supérieure à la moyenne

Industrie des métaux 94 500 11,0 1,8% –1,7 Inférieure à la moyenne

Électronique 25 400 5,9 0,9% –0,8 Inférieure à la moyenne

Industrie horlogère 50 800 11,8 1,9% 0,6 Moyenne

Électrotechnique 35 000 5,6 0,9% –0,7 Inférieure à la moyenne

Industrie des machines 77 300 11,2 1,8% –1,2 Inférieure à la moyenne

Technique médicale 26 300 4,8 0,8% 0,8 Supérieure à la moyenne

Énergie 26 100 9,4 1,5% –1,4 Inférieure à la moyenne

Construction 322 100 33,2 5,3% –0,1 Moyenne

Services

Commerce automobile 75 900 6,9 1,1% –0,3 Moyenne

Commerce de gros 204 300 58,0 9,3% 0,3 Moyenne

Commerce de détail 236 200 24,7 4,0% –0,8 Inférieure à la moyenne

Transport et logistique 129 400 17,6 2,8% –0,3 Moyenne

Hôtellerie-restauration 188 100 11,0 1,8% –1,1 Inférieure à la moyenne

Télécommunications 23 200 7,8 1,3% –0,2 Moyenne

Informatique 78 400 12,6 2,0% 3,0 Très supérieure à la moyenne

Banques 119 100 28,6 4,6% –1,1 Inférieure à la moyenne

Assurances 45 800 20,0 3,2% 0,2 Moyenne

Immobilier 57 600 8,1 1,3% 0,4 Moyenne

Conseil juridique, fiscal et en gestion d'entreprise 150 000 19,7 3,2% 1,2 Supérieure à la moyenne

Bureaux d'architectes et d'ingénieurs 99 100 14,3 2,3% 0,1 Moyenne

Enseignement 207 500 12,8 2,1% 0,6 Supérieure à la moyenne

Santé 346 000 39,7 6,4% 1,6 Supérieure à la moyenne

Social et homes 106 900 7,9 1,3% 0,7 Supérieure à la moyenne

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse Légende: > +5%; entre +2% et +5%; entre –2% et +2%; entre –2% et –5%; < –5% par rapport à l'année précédente

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12Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Industrie

Industrie alimentaire Évaluation chances-risques à moyen terme: –0,2 Moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 72 500 Valeur ajoutée brute: 11,6 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,9%

Principaux facteurs d'influence Croissance démographique, tendances de consommation, croissance des classes moyennes dans les pays émergents

Caractéristiques de la branche Acyclique, division entre marché intérieur et d'exportation, réglementée

Favoris Fabricants de produits des segments convenience et functional food, fabricants de produits «Swissness»/régionaux, fabricants avec une forte présence à l'étranger Description de la branche De la miche de pain traditionnelle au chocolat grand cru en passant par les plats de gibier cuisinés, l'industrie alimentaire suisse produit des denrées alimentaires et boissons de toutes catégories. Ses débouchés principaux sont d'une part le com-merce de détail et d'autre part les restaurants, hôtels, écoles, hôpitaux et compagnies aériennes. En comparaison, la de-mande en denrées alimentaires réagit peu au cycle conjonctu-rel et progresse avec la population ainsi que, jusqu'à un certain niveau de vie, avec le pouvoir d'achat. Le marché suisse est largement saturé, mais des tendances de consommation per-mettent une certaine croissance dans quelques niches spéci-fiques (convenience, développement durable, régionalité, san-té), souvent au détriment d'autres secteurs. Globalement, le secteur est fortement orienté sur le marché intérieur, les exportations représentant moins de 25% de son chiffre d'affaires. Les deux secteurs principaux que sont la trans-formation de viande et la boulangerie se concentrent presque entièrement sur le marché domestique. La fromagerie en re-vanche exporte près d'un tiers de sa production, les fabricants de chocolat et de boissons rafraîchissantes environ la moitié. Les producteurs d'aliments pour bébés, de sucreries et de café réali-sent nettement plus de la moitié de leur chiffre d'affaires à l'ex-portation. Les produits d'exportation sont généralement de quali-té premium et peuvent ainsi en partie se soustraire à la concur-rence internationale sur les prix. Au vu de la saturation du marché intérieur, les potentiels de croissance majeurs se trouvent à l'étranger. Les pays limitrophes de la Suisse et les États-Unis représentent certes encore les débouchés principaux, mais, ces dernières années, les pays émergents et leurs classes moyennes croissantes ont gagné en importance. Ce secteur relativement réglementé est protégé en partie de la concurrence étrangère par des droits de douane sur de nom-breuses denrées alimentaires (p. ex. produits à base de viande et de céréales). Mais il existe aussi pour les biens intermé-diaires agricoles de fortes entraves tarifaires, ce qui se réper-cute sur les coûts des producteurs alimentaires. La «Loi cho-

colatière» en est un parfait exemple: celle-ci permet en effet à la Confédération de rembourser aux exportateurs une partie des frais tarifaires supplémentaires afin qu'ils restent concur-rentiels à l'exportation malgré une base de coûts élevée. La Loi chocolatière doit toutefois être supprimée jusqu'en 2020 suite à une décision de l'OMC. Ce protectionnisme est (dans certains segments) l'une des raisons pour lesquelles près des trois quarts des aliments consommés en Suisse sont fabriqués sur place, malgré des frais de production élevés. Les consom-mateurs sont également prêts à payer plus pour des denrées alimentaires d'origine suisse. Dans la foulée de l'appréciation du franc survenue ces dernières années, le tourisme d'achat et la pression à l'importation ont toutefois augmenté, ce qui a freiné l'évolution des prix dans la branche. Grâce à une demande de base stable et au potentiel de crois-sance des pays émergents, la branche présente un profil chances-risques moyen, même si l'important marché intérieur est saturé et si la pression de la concurrence étrangère aug-mente malgré la protection douanière. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 Suite à l'abandon du taux plancher (et en raison d'un excédent de porcs d'abattage), les prix dans l'industrie alimentaire ont baissé assez nettement (de près de 2%) en 2015. Sur fond de production stagnante, cela a mené à un recul de chiffre d'af-faires, notamment à l'exportation (exportations: –3% par rap-port à 2014). Sous réserve d'un taux de change EUR/CHF aux alentours de 1.10, nous tablons pour 2016 sur une stabili-sation voire une légère croissance des chiffres d'affaires.

Produits alimentaires: exportations selon les segments Contributions à la croissance en points de pourcentage, variation en comparaison annuelle en %

En 2015, les exportations alimentaires suisses ont diminué comme jamais encore depuis l'an 2000. La faute, entre autres, aux exportations de café qui ont enregistré, après 2014, leur deuxième baisse depuis le début du boom du café en capsule. Les autres segments ont évolué de la même manière qu'en 2011 (une autre année de forte appréciation du franc) et en 2009 (récession après la crise financière).

Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse; *valeurs estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche L'industrie alimentaire comprend la fabrication de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux (NOGA 10) et de boissons (NOGA 11). Les principales sous-branches sont la boulangerie, la transformation de viande et la fabrication d'autres denrées alimentaires.

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2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015*

CaféBoissons rafraîchissantesChocolatFromageDiversExportations totales

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Economic Research

Industrie

Industrie du bois Évaluation chances-risques à moyen terme: –1,0 Inférieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 36 200 Valeur ajoutée brute: 3,1 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 0,5%

Principaux facteurs d'influence Construction, croissance démographique, taux d'intérêt, cons-cience écologique

Caractéristiques de la branche Axée sur le marché intérieur, dominée par les petites entreprises

Favoris Producteurs associés à la construction spécialisés dans les maisons en bois, fournisseurs innovants d'éléments pour la construction écologique

Description de la branche Cette branche comprend la chaîne de création de valeur tout entière de la transformation du bois (p. ex. scieries, fabricants de parquets) à la fabrication de produits en bois pour les con-sommateurs finaux. La charpenterie et la menuiserie, qui se trouvent à la fin de la chaîne de création de valeur, sont influen-cées positivement par les activités de construction et d'aména-gement intérieur. La construction dépend, quant à elle, de la croissance démographique et des taux d'intérêt hypothécaires. Les scieries comptent également le secteur principal de la construction comme débouché. Leur demande est cependant moins dépendante de la conjoncture de la construction, car une partie du bois transformé est exportée et les chutes de sciage sont utilisées pour la fabrication de papier, de cellulose et de matériaux dérivés du bois ou la production de chaleur. Ces cinq dernières années, la transformation du bois n'a ainsi pas profité autant de l'activité soutenue de la construction que les fabri-cants de produits en bois. La conscience écologique croissante entraîne d'une part une augmentation continue du chiffre d'af-faires réalisé avec le bois énergie et d'autre part une utilisation accrue du bois comme matériau de construction. Depuis 17 ans, la Suisse importe plus de produits en bois qu'elle n'en exporte. Ce déficit commercial a augmenté d'envi-ron 5% par an. Les prix du bois brut et du bois coupé suisses sont déterminés principalement par le marché international ainsi que par les sinistres naturels. Le franc fort depuis des années représente un problème notamment pour les scieries. L'appréciation du franc a en effet entraîné des remises sur les prix du bois coupé, les marges se voyant également mises sous pression par les frais de transport qui tendent à augmen-ter. Bien que moins menacées par la concurrence étrangère en raison du fort ancrage local de leurs services, les charpenteries et menuiseries sont de plus en plus confrontées à des produits et services étrangers dans les régions frontalières. Certaines entreprises étrangères ont réussi une percée jusque dans le Mittelland. Les menuiseries suisses ne peuvent pratiquement plus faire la différence face à la concurrence étrangère que par la haute qualité de leurs produits et services. Les entreprises

leaders sur le plan régional sont de plus en mesure de négo-cier les prix en raison de leur position sur le marché et de leurs plus grands volumes d'importation. Si la valeur ajoutée brute a augmenté de 1,6% par an en moyenne ces dix dernières années, l'industrie du bois a enre-gistré sur la même période un léger recul de l'emploi (–0,5%). Cette évolution est liée principalement aux scieries qui, contrai-rement aux menuiseries, ont dû réduire leurs effectifs voire fermer à cause d'une concurrence acharnée. Comparée aux autres secteurs industriels, la branche est fortement orientée vers le marché intérieur et fractionnée. Ainsi, plus de 90% des menuiseries emploient moins de dix collaborateurs. Le bois profite certes d'une conscience écologique croissante, mais la pression concurrentielle internationale affecte désor-mais à la fois les scieries et les menuiseries, ce qui représente de gros défis pour la branche. Nous évaluons donc le profil chances-risques de l'industrie du bois comme inférieur à la moyenne. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 L'abandon du taux plancher début 2015 ainsi que le recul de l'activité de construction de logements ont mis fin à la reprise dans l'industrie du bois. La construction de logements devrait cependant se stabiliser en 2016 et offrir aux menuiseries des carnets de commandes toujours solides. En 2016, la force du franc devrait toutefois encore mettre à l'épreuve la transforma-tion du bois brut.

Importations et exportations de l'industrie du bois Indice 2006 = 100; variation en comparaison annuelle en %

Le déficit commercial a dépassé son zénith en 2013 (plus de 1,7 mrd CHF), car depuis lors les importations ont, en termes absolus, reculé plus fortement que les exportations. En 2014, les principales importations étaient les feuilles de placage, les contreplaqués, les panneaux en particules de bois et en fibres de bois ainsi que les produits de charpenterie, les produits en bois de tous genres et les bois ronds des scieries menant le bal des exportations.

Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse; *valeurs estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche L'industrie du bois (NOGA 16) englobe la fabrication de pro-duits en bois et en liège ainsi que la vannerie et la sparterie (sauf meubles). 80% des salariés de la branche travaillent dans des menuiseries, 13% dans la production de planches, parquets et éléments de construction et 7% sont répartis entre les scieries, raboteries et usines d'imprégnation.

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Croissance du déficit commercial (axe de droite)ExportationsImportations

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Economic Research

Industrie

Impression et édition Évaluation chances-risques à moyen terme: –1,9 Très inférieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 34 700 Valeur ajoutée brute: 3,8 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 0,6%

Principaux facteurs d'influence Consommation de médias des ménages, budgets publicitaires des entreprises, croissance démographique, numérisation

Caractéristiques de la branche Dominée par les petites entreprises avec quelques grandes entreprises, axée sur le marché intérieur

Favoris Fournisseurs avec une large offre numérique, entreprises d'impression numérique axés sur les services

Description de la branche Le secteur de l'impression comprend non seulement les im-primeries, mais aussi les prestations situées en amont et en aval ainsi que, de plus en plus souvent, des prestations de conseil. Dans le secteur de l'édition, les médias imprimés réalisent aujourd'hui encore la plus grande part du chiffre d'af-faires; ils devraient cependant perdre à l'avenir des parts de marché au profil des médias numériques. Côté demande, les secteurs de l'impression et de l'édition dépendent fortement de la consommation médiatique des ménages ainsi que des bud-gets publicitaires des entreprises, ce qui les rend relativement dépendants de la conjoncture. La consommation médiatique suit la démographie et évolue de manière moins volatile que les budgets publicitaires que les entreprises n'hésitent pas à ré-duire vite et drastiquement en temps de crise et qui ne se rétablissent que lentement dans les phases de reprise. Le secteur de l'impression et de l'édition a été l'un des premiers à subir l'impact de la transformation numérique et reste très touché. D'un côté, l'utilisation des médias continue d'évoluer vers des solutions en ligne comme des sites Internet ou appli-cations dynamiques et mobiles, au détriment des canaux publi-citaires classiques et imprimés tels que les journaux et maga-zines. D'un autre côté, les progrès effectués dans l'impression apportent à ce secteur des possibilités d'optimisation et des opportunités. L'impression numérique s'avère par exemple plus avantageuse que l'impression offset pour les petits tirages avec un temps de traitement plus court. À l'inverse d'autres secteurs, l'impression d'emballage profite même un peu de la numérisation, puisque les marchandises commandées en ligne sont pratiquement toujours envoyées avec un emballage sup-plémentaire. Dans ce contexte, les secteurs print-on-demand (web-to-print), impression fonctionnelle (électronique d’impres-sion) ou 3D offrent un grand potentiel de croissance. Axée sur le marché intérieur, la branche n'exporte que peu vers l'étranger. L'une des raisons principales est le manque de compétitivité au niveau des prix des imprimeries suisses sur le marché international. À l'inverse, cela signifie que le secteur de l'impression doit faire face à une forte pression à l'importation.

Cette évolution se manifeste par la baisse constante de la valeur ajoutée brute ces dix dernières années, et par la réduc-tion du nombre des entreprises et employés dans ce secteur. La branche, toujours plus gourmande en technologie et capi-taux, nécessite de grands investissements infrastructurels difficiles à réaliser pour de nombreuses petites entreprises. C'est pour cette raison que l'on assiste, de plus en plus, à des fusions et, dans certains domaines, à des partenariats (p. ex. campagnes avec multiples canaux). Une structure fractionnée persiste dans l'impression, malgré les tendances à la concen-tration. L'impression offset est toutefois marquée par quelques grandes entreprises. Le secteur de l'édition de journaux est, quant à lui, caractérisé par des entreprises de grande taille. La mutation structurelle liée la numérisation continue de repré-senter, pour l'ensemble du secteur, un véritable défi. Nous évaluons ainsi le profil chances-risques du secteur de l'impres-sion et de l'édition comme fortement inférieur à la moyenne. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 En 2015, la branche a connu une année difficile. Au premier semestre, l'emploi dans l'édition a cédé 3,5%, et 0,5% dans l'impression, par rapport au premier semestre 2014. La vigueur du franc est venue s'ajouter aux défis déjà engendrés par la numérisation. Ces deux facteurs devraient continuer à influen-cer négativement les résultats de la branche en 2016. Comme la conjoncture intérieure suisse devrait plutôt légèrement faiblir, aucune impulsion positive n'est à attendre de ce côté.

Utilisation des médias Presse écrite: tirages pour les cinq journaux principaux; numérique: unique user pour les mêmes journaux; variation en comparaison annuelle en %

Alors que la presse écrite affiche un recul continu des tirages depuis 2009, le segment en ligne connaît presque chaque année un taux de croissance à deux chiffres, même si la tendance est au ralentissement. La presse écrite continue cependant d'atteindre plus de lecteurs que les médias électroniques.

Source: NET-Metrix AG, WEMF AG, Credit Suisse; *rupture structurelle due à la nouvelle méthode de correction Unique Client; **valeurs estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche L'impression (NOGA 18, 58% de l'emploi) englobe la fabrica-tion de produits imprimés comme les journaux et les maga-zines, la fourniture de prestations associées à l'impression ainsi que la reproduction d'enregistrements sonores, visuels et de données. L'édition (NOGA 58, 42%) comprend l'édition de livres, magazines et logiciels.

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2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015**

Contenus en ligne Presse écrite

n.a.*

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15Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Industrie

Chimie Évaluation chances-risques à moyen terme: –1,2 Inférieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 28 300 Valeur ajoutée brute: 6,0 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,0%

Principaux facteurs d'influence Production industrielle, taux de change, prix des matières premières, progrès technologique

Caractéristiques de la branche Cyclique, très axée sur l'exportation, forte intensité de re-cherche, concentrée

Favoris Producteurs de spécialités chimiques orientés à l'international avec une forte présence dans les pays émergents

Description de la branche Les produits chimiques sont très hétérogènes dans leurs do-maines d'application. Environ la moitié des produits chimiques est utilisée sous forme de produits de base dans différents secteurs industriels situés en aval (p. ex. pharma), en Suisse et à l'étranger. La deuxième activité principale de la branche est la chimie spécialisée qui transforme les substances chimiques de base en produits semi-finis (polymères, huiles essentielles, etc.) ou produits finis (peintures, produits phytosanitaires, etc.). Les débouchés des produits chimiques sont, entre autres, le secteur pharmaceutique, l'industrie des matières plastiques, la construction ainsi que l'agriculture. Dépendante de la produc-tion industrielle globale et de la conjoncture de la construction, la fabrication de produits chimiques est fortement cyclique. À long terme, la demande en produits chimiques est mue par la croissance démographique et la prospérité grandissante dans les pays émergents. L'essor économique de ces marchés re-présente cependant aussi une concurrence accrue pour l'indus-trie chimique suisse. En 2011 par exemple, la production chi-mique chinoise était responsable d'environ un tiers de la pro-duction mondiale. Selon les prévisions, cette part devrait s'ac-croître à la moitié d'ici 2030. Avec une part d'exportation de plus de 90% de leur chiffre d'affaires, les producteurs chi-miques suisses sont fortement orientés à l'exportation, si bien que la concurrence ne se limite pas au seul marché intérieur. En 2014, près de 20% des exportations ont été livrés à l'Alle-magne, de loin le principal débouché des fabricants chimiques helvètes. L'Espagne (9%), l'Italie (8%), la France (8%) et les États-Unis (7%) figurent également parmi les principaux clients. En tout, plus de 55% des exportations sont destinés à la zone euro; de ce fait, le taux de change EUR/CHF influence forte-ment le chiffre d'affaires à court et moyen terme. Les matières premières de la production chimique sont, en première ligne, le pétrole brut, les minéraux et les métaux, dont les prix sont négociés sur les marchés internationaux. Comme les producteurs de produits chimiques de base, en particulier, doivent faire face à une concurrence mondiale au niveau des prix, leurs marges sont faibles. La chimie spécialisée est ca-

pable de mieux résister à cette pression sur les marges grâce à une différenciation plus importante de ses produits. L'indus-trie chimique investit massivement dans la recherche et le développement, ce qui mobilise un capital important et pro-voque une forte concentration du secteur. L'attrait de la Suisse en tant que pôle de recherche dépend en grande partie de la disponibilité d'une main-d'œuvre hautement qualifiée. La demande globale en produits chimiques continuera d'aug-menter dans les années à venir en raison de la croissance démographique et de la prospérité grandissante des principaux pays de débouchés. La pression concurrentielle étrangère en hausse et la réduction de la compétitivité des entreprises chi-miques suisses liée au franc fort ont pour conséquence une évaluation chances-risques inférieure à la moyenne. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 Avec une diminution des prix de 2,7% (janv.–nov. par rapport à l'année précédente) et de la production de 3,0% (T1–T3), la chimie a ressenti en 2015 les conséquences négatives du franc fort par rapport à l'euro. Les exportations ont ainsi plon-gé sur l'ensemble de l'année d'environ 10% en comparaison annuelle. Grâce à une légère reprise de la conjoncture en Europe et pour autant que le taux de change EUR/CHF reste stable à environ 1.10, la demande étrangère en produits chi-miques suisses devrait à nouveau légèrement augmenter en 2016. La pression sur les prix et les marges devrait cependant persister en raison de la forte concurrence internationale.

Prix, emploi et chiffre d’affaires dans la chimie Prix à la production, équivalents plein temps, chiffre d’affaires; indice 2006 = 100

Depuis la crise économique en 2009, les prix, les chiffres d'affaires et l'emploi dans l'industrie chimique ont fortement diminué. Entre 2008 et 2011, la branche a réduit ses effectifs d'environ 15%. D'un côté, les processus de plus en plus automatisés nécessitent moins de main-d'œuvre et d'un autre côté, les entreprises ont délocalisé une partie de leur production à l'étranger. En raison de la vigueur du franc, les prix en CHF des produits chimiques ont nettement diminué en 2015, ce qui se reflète également dans une baisse des chiffres d'affaires. Le nouveau renchérissement de la place économique suisse devrait en outre continuer de faire reculer l'emploi.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse; *valeurs estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche La chimie (NOGA 20) comprend les sous-branches suivantes: produits chimiques de base (27% de l'emploi), produits agro-chimiques (5%), peintures et mastics (14%), produits d'entre-tien, cosmétiques et parfums (21%), fibres chimiques (2%) et autres produits (32%).

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16Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Industrie

Industrie pharmaceutique Évaluation chances-risques à moyen terme: 1,9 Très supérieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 40 400 Valeur ajoutée brute: 25,3 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 4,1%

Principaux facteurs d'influence Évolution du niveau de vie, démographie, progrès technolo-gique et médical, réglementation des homologations et des prix, droit des brevets

Caractéristiques de la branche Très axée sur l'exportation, forte intensité de recherche et de capital, fortement concentrée et réglementée

Favoris Producteurs de nouvelles substances et de produits biophar-maceutiques hautement complexes non reproductibles

Description de la branche La demande en médicaments et diagnostics dépend fortement du niveau de vie et du vieillissement démographique de la population. Les dépenses en prestations de santé et en médi-caments augmentent plus que proportionnellement avec la prospérité sociale. Le progrès technique et médical soutient la demande en produits pharmaceutiques par le biais de deux facteurs: d'un côté par l'âge moyen en hausse de la popula-tion, un facteur qui favorise la prévalence de maladies chro-niques (p. ex. diabète, démence, cancer). D'un autre côté, par des innovations technologiques qui génèrent de nouvelles méthodes de diagnostic et de traitement. Le secteur est certes peu dépendant de l’évolution de la conjoncture dans les pays destinataires, mais subit négativement, par temps de crise, la hausse de la pression sur les finances publiques, qui se réper-cute sur les dépenses de santé et le prix des médicaments. L'industrie pharmaceutique est fortement orientée à l'exportation; elle représente environ un tiers du volume des exportations suisses. Plus de 90% du chiffre d'affaires est réalisé à l'étranger. Les pays destinataires de loin les plus importants sont les États-Unis (17%) et l'Allemagne (14%), mais les exportations vers la Chine (4%) deviennent de plus en plus substantielles, avec une croissance annuelle de 25% enregistrée entre 2005 et 2014. La majeure partie du chiffre d’affaires est générée par les médicaments à la charge des caisses, dont les prix doivent être approuvés par l'État. Les marges les plus importantes sont réalisées avec des médicaments originaux brevetés. En raison du système de référence dominant dans le monde entier, le marché des génériques doit faire face à une forte concurrence internationale au niveau des prix, ce qui pèse sur les marges. La branche est très intensive en termes de recherche, et le développement d'une nouvelle substance active prend souvent plusieurs années. Les exigences, déjà élevées et sans cesse croissantes, imposées aux médicaments quant à leur efficaci-té, leur adéquation et leur rentabilité, prolongent les phases de recherche cliniques, augmentant ainsi les coûts de développe-ment. La forte croissance annuelle de l’emploi (2004–2014:

3%) est due en premier lieu à une intensification des activités de recherche. Les essais cliniques mènent à des volumes de données collectées toujours plus importants (big data), rendant nécessaire le développement d'infrastructures informatiques dotées de la main-d’œuvre qualifiée correspondante. Le déve-loppement de nouveaux médicaments, gourmand en capitaux, étant lié à de fortes incertitudes financières, quelques grandes entreprises capables de supporter les risques dominent le marché. Cependant, 50% des entreprises pharmaceutiques comptent moins de dix salariés et sont considérées comme moteur de l'innovation sur le marché. La concurrence en hausse sur le marché des génériques ainsi que le développe-ment coûteux de nouveaux médicaments ont un impact tou-jours plus lourd sur la branche. Le vieillissement démogra-phique, la prospérité croissante dans les pays émergents ainsi qu'un meilleur accès au système de santé dans le monde nous permettent toutefois d'émettre une évaluation chances-risques très supérieure à la moyenne pour l'industrie pharmaceutique. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 En raison des taux de change défavorables, l'industrie phar-maceutique a subi une forte réduction des prix en 2015, ce qui s'est également traduit par une croissance fortement ralentie des exportations. Si le taux de change EUR/CHF reste stable aux environs de 1.10, le renforcement du dollar prévu pour 2016 devrait entraîner une solide croissance des chiffres d'af-faires, car la demande internationale en produits pharmaceu-tiques devrait continuer d'augmenter. De fortes impulsions de croissance devraient provenir notamment des pays émergents et des États-Unis.

Exportations de produits pharmaceutiques par pays Nominales; contributions à la croissance en points de pourcentage; variation en comparaison annuelle en %

Malgré la crise économique mondiale, les exportations nominales de produits phar-maceutiques suisses ont fortement augmenté (en moyenne de 6% par an) entre 2007 et 2014. Elles n'ont stagné qu'en 2011, année de l'appréciation marquée du franc. Suite à l'abandon du taux plancher, la croissance des exportations s'est à nouveau ralentie en 2015.

Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse; *valeurs estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche L'industrie pharmaceutique (NOGA 21) comprend la fabrica-tion de produits pharmaceutiques de base (NOGA 211) et de spécialités (NOGA 212). Ces dernières réunissent, entre autres, les médicaments, les vaccins et la biotechnologie.

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17Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Industrie

Industrie des métaux Évaluation chances-risques à moyen terme: –1,7 Inférieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 94 500 Valeur ajoutée brute: 11,0 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,8%

Principaux facteurs d'influence Production industrielle, construction, prix de l'énergie et des matières premières, taux de change

Caractéristiques de la branche Cyclique, plutôt axée sur le marché intérieur, concentrée (métallurgie) essentiellement dominée par les petites entre-prises (produits métalliques)

Favoris Producteurs de métaux et produits en métal novateurs et éner-gétiquement efficaces, fournisseurs de produits sur mesure Description de la branche L'industrie des métaux est surtout un fournisseur de l'industrie. Les clients principaux sont la construction de machines et de véhicules, l'industrie des métaux elle-même ainsi que l'industrie électronique/électrotechnique et de précision. La demande dépend de la marche des affaires de ces secteurs parfois très cycliques. La volatilité des chiffres d'affaires est ainsi très éle-vée. D'autres moteurs importants de la demande, comme la construction (p. ex. pour l'acier de construction), la consomma-tion privée (coutellerie et outils) et les budgets d'armement pu-blics (armes et munitions) ont un effet quelque peu stabilisant. La branche se caractérise par une concurrence forte sur les prix touchant notamment les métaux standard et les produits fabriqués en série. Côté coûts, la fabrication de produits métal-liques dépend principalement des salaires et du prix des ma-tières premières. Comme elle nécessite beaucoup d'énergie en comparaison, la fabrication et première transformation des métaux est très tributaire, quant à elle, des prix de l'énergie. Environ 30 à 40% des chiffres d'affaires sont réalisés à l'ex-portation. En sa qualité de fournisseur de branches plutôt orientées à l'exportation, l'industrie des métaux est dans l'en-semble toutefois étroitement dépendante du commerce exté-rieur. Principal partenaire commercial, l'UE accueille près de 80% des exportations directes. Comme les importations pro-viennent aussi à 70% des pays limitrophes, le taux de change EUR/CHF influence à la fois les coûts d'acquisition et la com-pétitivité internationale. En raison de frais de transport généra-lement élevés, les fournisseurs suisses profitent sur le marché domestique d'un certain avantage lié aux distances par rapport aux concurrents étrangers, notamment en ce qui concerne les produits de construction. Depuis l'abandon du taux plancher, les clients, parfois très sensibles aux prix, se tournent cepen-dant de plus en plus vers des fournisseurs étrangers. La sous-branche de la métallurgie/transformation des métaux est concentrée, en raison notamment de la grande complexité de ses installations (hauts fourneaux, coulée continue et lami-

noirs). Ancrée dans l'artisanat traditionnel, la fabrication de pro-duits métalliques est en revanche structurée surtout en PME. Le défi principal auquel la branche doit actuellement faire face est la vigueur persistante du franc qui entraîne un durcissement massif de la pression sur les prix et concurrentielle, aussi bien sur le marché intérieur que dans le commerce extérieur. La métallurgie est aussi influencée négativement par les surcapaci-tés globales de la production métallurgique et les distorsions de prix liées. Aucune correction n'étant attendue prochainement, un haut degré d'innovation et de spécialisation est essentiel dans ce contexte. Au vu de la pression persistante sur les prix et à l'importation, nous évaluons le profil chances-risques de l'industrie des métaux comme inférieur à la moyenne. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 L'industrie des métaux a fortement ressenti l'abandon du taux plancher. Si les commandes existantes se sont inscrites légère-ment en soutien, du moins au premier semestre 2015, la branche a néanmoins enregistré des reculs considérables de ses chiffres d'affaires. La faute à la baisse de la demande étrangère et au durcissement massif de la pression sur les prix et à l'im-portation sur le marché domestique, mais aussi au ralentisse-ment dans la construction. Au vu des perspectives moroses des principales branches de débouché en Suisse, nous tablons pour 2016 sur des chiffres d'affaires toujours en recul dans l'industrie des métaux – mais dans des proportions plus faibles que l'année passée, la condition étant que le franc ne s'apprécie pas sensi-blement à plus de 1.10 par euro.

Prix à la production/à l'importation industrie des métauxIndice T1 2006 = 100

Depuis l'abandon du taux plancher début 2015, les prix à la production des produits en métal ont baissé de quelque 5% et ceux de la métallurgie de 9%, depuis un niveau déjà relativement bas. Comme les prix à l'importation ont connu un fléchisse-ment encore plus important, la pression concurrentielle internationale a elle aussi fortement augmenté.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse

Délimitation de la branche L'industrie des métaux inclut la production de métaux et leur transformation (métallurgie, NOGA 24; 13% de l'emploi) ainsi que la fabrication de produits métalliques (NOGA 25). Les principaux domaines de NOGA 25 sont les ateliers mécaniques (28%), les éléments de construction en acier et en métaux légers (18%) ainsi que la fabrication d'outils (8%).

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18Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Industrie

Électronique Évaluation chances-risques à moyen terme: –0,8 Inférieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 25 400 Valeur ajoutée brute: 5,9 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 0,9%

Principaux facteurs d'influence Production industrielle, progrès technologique, prix des ma-tières premières

Caractéristiques de la branche Cyclique, concentrée, axée sur l'exportation, forte intensité de recherche et de capital

Favoris Leaders technologiques dans le domaine des semi-conducteurs, fournisseurs avec savoir-faire dans les réseaux mobiles Description de la branche La fabrication de composants électroniques et de circuits im-primés équipés est la sous-branche de l'électronique qui em-ploie le plus de salariés. Ces produits sont des biens intermé-diaires utilisés par des fabricants et commerçants issus de tous les secteurs industriels: le secteur des semi-conducteurs, l'automatisation industrielle et la domotique, les techniques de capteurs et de mesures ou encore l'automobile. Les semi-conducteurs sont très demandés notamment dans le domaine des énergies renouvelables (p. ex. énergie solaire). Comme elle est dépendante de la production industrielle, la fabrication de composants électroniques est plus influencée que la moyenne par la conjoncture. La production d'appareils de télécommunication, la deuxième sous-branche, dépend princi-palement des investissements des clients. Il s'agit principale-ment d'entreprises de télécommunications, mais aussi d'ac-teurs issus des domaines des transports et de la défense. Cette sous-branche présente globalement une demande moins cyclique. Au vu de la connexion croissante des bâtiments, véhicules, machines et appareils avec Internet, la radiocommu-nication devrait devenir toujours plus importante. La branche réalise la majeure partie de ses chiffres d'affaires à l'exportation. Ces dix dernières années, près d'un quart des exportations est allé vers l'Allemagne, et environ 9% aux États-Unis. Sur cette même période, la Chine a gagné quatre positions pour atteindre la troisième place en 2015. Le secteur de l'électronique s'accompagne d'investissements élevés dans la recherche et le développement. Comme les coûts de production en Suisse sont très élevés, le secteur électronique helvète doit impérativement rechercher le lea-dership technologique, ce qui le rend très gourmand en capi-taux. La forte densité de hautes écoles techniques en Suisse a un impact positif sur le potentiel d'innovation. La pénurie de main-d'œuvre qualifiée est un défi crucial pour ce secteur, car les employés suisses ne sont pas en mesure de couvrir l'en-semble de la demande et le secteur de l'électronique est tribu-taire de spécialistes étrangers hautement qualifiés. L'adoption de l'initiative contre l'immigration de masse pourrait renforcer

ce problème et plomber la force d'innovation. La vigueur du franc et les frais de production relativement élevés en Suisse incitent d'autant plus les entreprises à délocaliser à l'étranger les étapes de production intensives en main-d'œuvre. De plus, les fluctuations de l'offre et des prix des métaux industriels et de haute technologie (terres rares) peuvent également influen-cer nettement les frais de production. Le secteur est considéré comme concentré. Les entreprises comptent en moyenne 32 collaborateurs. La rigueur de la concurrence internationale a entraîné un recul du nombre d'entreprises: entre 2011 et 2013, 63 entreprises ont disparu. La vigueur du franc ainsi que la concurrence internationale acharnée sont les plus grands défis du secteur de l'électro-nique. Nous évaluons donc son profil chances-risques à moyen terme comme inférieur à la moyenne. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 En 2015, les prix à la production ont baissé de 2,4% dans l'électronique en raison de la vigueur du franc et de la concur-rence globale. En 2016, les taux de change seront une nou-velle fois un thème majeur pour le secteur fortement axé à l'exportation. Comme elle dispose de débouchés dans des secteurs industriels plutôt robustes, l'électronique est relative-ment bien positionnée. En 2016, si le taux de change EUR/CHF reste stable aux alentours de 1.10, le volume d'ex-portation devrait être similaire à celui de l'année passée.

Exportations de composants électroniques par région En mio. CHF

Les composants sont le principal bien d'exportation du secteur électronique suisse. En 2015, ils représentaient près de la moitié de ses exportations totales. Pour la première fois, la part de l'Europe dans les exportations de composants électroniques est passée sous la barre des 50% en 2015. Les exportations vers les pays de l'UE/AELE, qui avaient reculé notamment lors de la récession en 2009, s'étaient ensuite reprises à court terme. Depuis 2011, les exportations vers l'Europe affichent une tendance à la baisse en raison de la forte concurrence des États-Unis et de laChine et de l'évolution conjoncturelle maussade en Europe.

Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse; *valeurs estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche L'électronique est subdivisée en quatre sous-branches: la fabrication de composants et cartes électroniques (NOGA 261, 79% de l'emploi), les appareils pour le traitement de données, la technique de télécommunications et l'électronique grand public (NOGA 262 à 264; 4%, 15% et 2%).

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19Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Industrie

Industrie horlogère Évaluation chances-risques à moyen terme: 0,6 Moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 50 800 Valeur ajoutée brute: 11,8 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,9%

Principaux facteurs d'influence Demande mondiale en produits de luxe, évolution du niveau de vie, climat de consommation, flux touristiques mondiaux, nu-mérisation

Caractéristiques de la branche Très axée sur l'exportation, concentrée, verticalisation croissante

Favoris Marques connues avec des marchés géographiquement diver-sifiés

Description de la branche Près de 95% des montres produites en Suisse sont vendues à l'étranger. Avec un prix moyen à l'exportation de plus de 700 CHF (départ usine), elles appartiennent pour l'essentiel à la catégorie des produits de luxe. Les dépenses liées aux montres dépendent donc principalement du niveau de vie et du climat de consommation sur les divers marchés. Mais le mar-ché horloger est également dépendant de facteurs sociolo-giques, culturels ou politiques propres à certains pays. Un exemple est la campagne anticorruption lancée en 2012 par le gouvernement de Pékin qui a entraîné, après un boom de plusieurs années, un recul de la demande chinoise en montres suisses, notamment dans le segment de prix supérieur. La Chine continentale (part des exportations 2015: 6%) est, après Hong Kong (15%) et les États-Unis (11%), le troisième marché d'exportation de l'industrie horlogère. Hong Kong joue le rôle d'une plaque tournante. De nombreuses montres qui y sont livrées sont réexportées, soit directement, soit en étant vendues dans le commerce de détail local à des clients étran-gers (principalement des chinois continentaux). Dans d'autres pays également (p. ex. Suisse, France, Singapour), les tou-ristes représentent une part importante des ventes de montres. Des événements qui freinent les flux de voyageurs (instabilités politiques, dispositions relatives aux visas, épidémies) peuvent donc affecter les chiffres d'affaires du secteur. Avec leurs smartwatches, des entreprises technologiques (notamment Apple qui a lancé l'Apple Watch au printemps 2015) pénètrent progressivement sur le marché horloger, mais ne devraient que peu menacer le segment du luxe. Les smart-watches pourraient cependant représenter une sérieuse con-currence pour les segments de prix inférieurs et moyens, où l'industrie horlogère suisse réalise certes moins de 15% de son chiffre d’affaires, mais plus de 80% de sa production. Une baisse de la demande ne resterait ainsi pas sans conséquence pour les capacités de production helvètes qui ont été sensi-blement étoffées ces dernières années. Entre 2010 et 2014, l'emploi a augmenté de plus de 20%. Dans le même temps, la concentration du secteur a augmenté dans le sillage de la

verticalisation (notamment par le rachat de fournisseurs ex-ternes par les producteurs). Près de deux tiers des employés travaillent dans de grandes entreprises. Les quatre groupes horlogers et de luxe Swatch Group, Richemont, Rolex et LVMH possèdent la majorité des marques suisses les plus porteuses de chiffres d'affaires, ainsi que des fabricants de composants. La branche inclut toutefois encore de nombreux producteurs et sous-traitants indépendants plus petits. La prospérité croissante dans les pays émergents continue d'offrir à l'horlogerie suisse un vaste potentiel de demande. Compte tenu des incertitudes concernant l'évolution à moyen terme de la conjoncture de certains de ces marchés, les risques ont toutefois augmenté récemment. Le profil chances-risques à moyen terme de la branche nous paraît désormais moyen, mais les chances prévalent encore selon nous. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 En 2015, les exportations horlogères suisses ont connu leur premier recul depuis 2009. Mue notamment par la forte aug-mentation du nombre de touristes (asiatiques), la demande en Europe a certes évolué positivement, du moins jusqu'à l'au-tomne, sans toutefois parvenir à compenser les baisses cons-tatées dans les autres principaux pays d'exportation (avant tout à Hong Kong, mais aussi en Chine ou en Russie). Compte tenu des perspectives en demi-teinte pour le tourisme en Eu-rope et des incertitudes sur les marchés de Chine et de Hong Kong, nous tablons sur une évolution à nouveau relativement retenue de l'horlogerie en 2016.

Exportations horlogères par région Nominales; contributions à la croissance en points de pourcentage, variation en comparaison annuelle en %

En 2015, la situation a été fortement dégradée par la faiblesse du marché de Hong Kong (exportations: env. –23% par rapport à l'année précédente). Celui-ci a notam-ment souffert de la baisse de la demande émanant de touristes chinois. Y ont contribué la campagne anticorruption et le ralentissement conjoncturel en Chine, des restrictions en matière de visa à l’encontre des Chinois continentaux et l’appréciation du dollar de Hong Kong face au yuan. Vers la Chine elle-même, les exportations horlogères ont baissé d'environ 5% en 2015. La demande asiatique ne s'est cepen-dant pas entièrement tarie, elle s'est partiellement déplacée, notamment vers l'Europe.

Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse

Délimitation de la branche L'industrie horlogère (NOGA 2652) comprend la fabrication et l'assemblage de montres et de pendules ainsi que la produc-tion de mouvements et d'autres composants horlogers.

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20Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Industrie

Électrotechnique Évaluation chances-risques à moyen terme: –0,7 Inférieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 35 000 Valeur ajoutée brute: 5,6 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 0,9%

Principaux facteurs d'influence Cyclique, investissements publics et privés en biens d'équipe-ment, production industrielle, construction, taux de change, progrès technologique

Caractéristiques de la branche Axée sur l’exportation, forte intensité de recherche et de capi-tal, concentrée

Favoris Fournisseur de solutions novatrices dans le domaine de l’efficacité énergétique (p. ex. transmission de courant à faibles pertes, équipements de stockage performants)

Description de la branche Les débouchés principaux des produits électrotechniques sont l'industrie (avant tout la construction de machines, de véhicules et d'instruments de précision) ainsi que la construction, où ils entrent dans la production en tant que biens intermédiaires ou d'investissement. D'autres clients importants sont les secteurs d'infrastructure (énergie, transports et télécommunications). Dans l'électrotechnique, la production et les chiffres d'affaires connaissent en partie de fortes fluctuations. D'une part, la de-mande industrielle est relativement tributaire de la conjoncture, d'autre part, les besoins notamment infrastructurels se caractéri-sent par des mandats de grande envergure. Les dépenses pu-bliques sont souvent un moteur essentiel. La vente d'appareils électroménagers dépend de la consommation des ménages privés et de la dynamique de la construction de logements. L'électrotechnique réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires à l'étranger. Les moteurs électriques, générateurs, transformateurs et installations de distribution électrique consti-tuent près de trois quarts des exportations totales, et les câbles et les appareils électroménagers 15%. L'Allemagne est le mar-ché destinataire principal (2015: 29%; UE total 62%), devan-çant les États-Unis (9%). Les pays non industrialisés ont gagné en importance ces dix dernières années: en 2014, la Chine (5%) a supplanté la France en tant que troisième pays d'expor-tation. L'ascension rapide de l'Arabie Saoudite (4%) au classe-ment (2006: 22e place, 2015: 5e place) est due à une forte demande en infrastructures portée par les pouvoirs publics. Les sociétés électrotechniques suisses doivent faire face à une forte concurrence internationale. En plus des groupes occiden-taux établis, de plus en plus d'entreprises des pays émergents investissent le marché. Dans ce contexte, les coûts de produc-tion élevés en Suisse ainsi que la vigueur du franc représentent un handicap compétitif de taille pour les fournisseurs suisses. Ces dernières années, ceux-ci ont développé leur production à l'étranger. En Suisse, l'emploi a reculé de plus de 15% après le zénith atteint en 2008. Ce sont surtout les étapes de pro-

duction à forte intensité de main-d’œuvre qui sont délocali-sées. Restent en Suisse pour l'essentiel les activités à forte intensité de savoir et de capital (recherche, développement, production de composants high-tech). La branche est très concentrée: 60% des salariés travaillent dans de grandes entreprises. La structure future dépend fortement des déci-sions opérationnelles de quelques grandes entreprises. À moyen terme, une nouvelle baisse de l'emploi est attendue. Nous estimons le profil chances-risques de l'électrotechnique comme inférieur à la moyenne. Car si le besoin toujours élevé en infrastructures à l'échelle mondiale offre un solide potentiel de demande, la concurrence internationale est exacerbée par le franc fort. Les finances publiques tendues dans certains pays pourraient de plus se répercuter négativement sur la demande. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 L'abandon du taux plancher en 2015 a provoqué d'importantes baisses de chiffres d'affaires dans le secteur (janv.–sept.: –11% par rapport à l'année précédente). Les exportations vers l'UE ont fortement reculé et le marché chinois a lui aussi connu une évolution négative. La marche des affaires plus faible des dé-bouchés principaux s'est répercutée négativement sur la de-mande suisse. Les États-Unis ont en revanche fourni des impul-sions positives. Si le taux de change EUR/CHF reste stable autour de 1.10, nous attendons une certaine stabilisation au deuxième semestre 2016, mais aucun changement net de tendance, car la pression concurrentielle reste élevée.

Emploi et chiffre d’affaires dans l'électrotechnique Emploi en équivalents plein temps; indice 2006 = 100

En 2009, les chiffres d'affaires de l'électrotechnique se sont remis relativement rapidement et nettement de la crise grâce, notamment, aux mesures de relance économique mises en place par la Confédération. En 2011/2012, la situation était cependant plus morose, voire négative à partir de 2013. Ce phénomène s'explique principalement par l'évolution faible du marché européen et le ralentissement de la croissance des investissements en biens d'équipement suisses.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse; *valeurs estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche L'électrotechnique (NOGA 27) inclut la fabrication de produits permettant de générer (générateurs), transformer (transforma-teurs), distribuer (câbles), stocker (batteries) ou utiliser (moteurs électriques/électroménager/lampes) de l'électricité. La fabrica-tion de moteurs électriques, générateurs et transformateurs est le plus grand employeur (34% des équivalents plein temps).

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Emploi Chiffre d'affaires (axe de droite)

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21Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Industrie

Industrie des machines Évaluation chances-risques à moyen terme: –1,2 Inférieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 77 300 Valeur ajoutée brute: 11,2 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,8%

Principaux facteurs d'influence Cycles d'investissement mondiaux, efficacité énergétique et des ressources, taux de change, progrès technologique

Caractéristiques de la branche Cyclique, axée sur l'exportation, forte intensité de recherche et de capital, concentrée

Favoris Fournisseurs innovants de solutions épargnant des ressources, fabricants avec une offre de services bien développée

Description de la branche Les principaux acheteurs de l'industrie des machines sont des entreprises issues de tous les secteurs industriels et de la construction, ainsi que des secteurs de l'énergie, de l'agricul-ture, de la gastronomie et des particuliers. L'évolution des différents fabricants de machines dépend donc de la conjonc-ture et du climat d'investissement dans les débouchés respec-tifs. Les produits de l'industrie des machines sont principale-ment des biens d'investissement, mais certains entrent en tant que biens intermédiaires dans la production industrielle et la construction (p. ex. engrenages). La demande connaît de fortes fluctuations conjoncturelles, ce qui s'explique notam-ment par les montants parfois élevés des commandes. Cette branche se caractérise aussi par des temps de production relativement longs. Elle réagit ainsi plutôt en fin de cycle aux changements conjoncturels. La conscience écologique crois-sante et surtout la pression grandissante sur les coûts chez de nombreux clients représentent des opportunités pour l'industrie des machines, puisqu'elles stimulent la demande en solutions économiques en termes d'énergie, de ressources et de coûts. Le secteur des machines réalise environ deux tiers de ses chiffres d’affaires à l'étranger, voire plus selon les segments. Au vu de la forte orientation à l'exportation, les taux de change sont un facteur d'influence important. Près de la moitié des machines sont exportées vers l'UE, principalement vers l'Allemagne (2015: 24%), suivie par les États-Unis (10%) et la Chine (8%). Dans la dernière décennie, le développement de l'industrie et des infrastructures dans les pays émergents a été un pilier im-portant de la demande. Aujourd'hui, les pays non industrialisés représentent un tiers des exportations de machines suisses. Ces dernières années, les pays émergents ont gagné en im-portance également en tant que sites de production et concur-rents de l'industrie des machines suisse. Des entreprises de pays à plus faibles coûts de production pénètrent toujours plus sur le marché (même dans le segment premium), augmentant la pression sur les prix et à l'innovation à laquelle les fournis-seurs helvètes doivent faire face. L'industrie des machines suisse connaît ainsi depuis longtemps déjà une mutation struc-

turelle. La recherche et le développement ont notamment gagné en importance ces dix dernières années, au détriment de la production pure (tertiarisation). Depuis la crise financière, la branche a perdu plus de 10 000 postes en Suisse, alors que les capacités de production à l’étranger ont continué d'être développées. La branche est dominée par des entreprises de moyenne et grande taille (avec 40% et 36% de l'emploi). Nous estimons que le profil chances-risques pour l'industrie des machines est inférieur à la moyenne. La pression concur-rentielle et sur les prix est accentuée par le franc fort actuel. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 En 2015, l'industrie des machines a enregistré une baisse de ses chiffres d'affaires de plus de 5% due, en premier lieu, à la chute des prix suite à l'abandon du taux plancher. Outre cet effet sur les prix, le franc a également provoqué une baisse des commandes en termes réels. À l'exportation, les impul-sions négatives sont venues notamment de l'UE et de Chine (pour des raisons conjoncturelles). Le marché américain s'est développé lui positivement. Au vu du volume de commandes en baisse en 2015, le recul des chiffres d'affaires devrait se poursuivre au premier semestre 2016. Nous attendons une stabilisation au plus tôt au deuxième semestre – à condition que la paire EUR/CHF continue à évoluer autour de 1.10.

CA et utilisation des capacités industrie des machines Variation en comparaison annuelle en %; taux d’exploitation des capacités en %

Grâce aux carnets de commandes bien remplis de l'année précédente, la production de l'industrie des machines a résisté assez bien au premier semestre 2015. C'est du moins ce que montre l'utilisation des capacités, plus ou moins stable aux deux premiers trimestres. Dans le même temps, les entrées de commandes ont diminué, ce qui s'est traduit à partir de l'été par une baisse de l'utilisation des capacités. Le repli des chiffres d’affaires s'est ainsi renforcé à partir du deuxième semestre.

Source: Office fédéral de la statistique, Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ, Credit Suisse

Délimitation de la branche Les principaux domaines de l'industrie des machines (NOGA 28) sont les machines-outils (17% des équivalents plein temps), le matériel de levage et de manutention (10%) et les machines pour les industries plastique et alimentaire (6% cha-cune). D'autres machines spécifiques à un secteur (p. ex. machines textiles ou d'impression) représentent quant à elles 19%. Les pompes, les compresseurs les éléments de trans-mission ainsi que les systèmes de refroidissement et de clima-tisation figurent eux aussi notamment dans cette branche.

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Chiffre d'affaires Utilisation des capacités (axe de droite)

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Economic Research

Industrie

Technique médicale Évaluation chances-risques à moyen terme: 0,8 Supérieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 26 300 Valeur ajoutée brute: 4,8 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 0,8%

Principaux facteurs d'influence Démographie, évolution du niveau de vie, progrès technolo-gique et médical, taux de change, réglementation

Caractéristiques de la branche Très axée sur l'exportation, concentrée ou dominée par les pe-tites entreprises selon les secteurs, forte intensité de recherche

Favoris Fournisseurs se différenciant par des produits hautement inno-vants intégrant de nouvelles technologies (p. ex. informatique)

Description de la branche Les consommateurs directs de produits médicaux sont les acteurs du système de santé (hôpitaux, médecins, services de soins) et indirectement les patients. Les facteurs déterminant la demande sont, entre autres, la structure d'âge, la préva-lence de maladies ainsi que le niveau de vie de la population dans les différents pays. Le progrès technologique et médical contribue également à la croissance de la demande en créant de nouvelles possibilités de diagnostic et de thérapie. Au total, la branche réalise plus des trois quarts de ses chiffres d'affaires à l'étranger, voire plus de 90% selon le produit. Les États-Unis et l'UE étant les principaux acheteurs de produits médicaux au niveau mondial, ils constituent, avec le marché suisse, les plus grands débouchés des producteurs suisses (part des exportations 2015: États-Unis 24%; total UE 51%, Allemagne 20%). Le Japon (5%) et la Chine (4%) sont d'au-tres destinations importantes. En règle générale, la demande de santé est peu dépendante de la conjoncture. Dans de nom-breux pays, la pression sur les coûts de la santé augmente toutefois en raison de mesures d'économies publiques, ce que les fournisseurs de produits médicaux ont toujours plus ressen-ti ces dernières années. Par endroit, les conditions de rem-boursement des prestations médicales ont été durcies, ce qui augmente la sensibilité aux prix des acheteurs. Dans ce con-texte global, la vigueur persistante du franc s'avère particuliè-rement désavantageuse. Les prix à la production du secteur mesurés en CHF ont baissé de plus de 10% au total depuis 2009. Dans le même temps, le durcissement des prescriptions réglementaires (p. ex. concernant la sécurité des patients) entraîne souvent, pour les entreprises, des frais d'homologa-tion supplémentaires. L'ordonnance suisse sur les dispositifs médicaux harmonisée en 2015 avec le droit européen impose par exemple des exigences plus strictes aux services respon-sables de la certification des produits. Dans les pays BRIC, l'importation de produits médicaux par des fournisseurs étran-gers est compliquée par des droits de douane et des entraves à l'homologation. Simultanément, la concurrence augmente avec des fournisseurs en provenance de ces pays.

La branche compte environ 70 entreprises de moyenne et grande taille (ayant, pour beaucoup, leur siège social à l'étran-ger) qui regroupent plus des deux tiers des employés du sec-teur. Mais 87% des entreprises ont moins de dix salariés. Ces microentreprises sont principalement des laboratoires dentaires et des sociétés d'orthopédie. À moyen terme, la consolidation de la branche devrait progresser, car le combat efficace contre la pression croissante sur les prix, à la réglementation et de la concurrence nécessite des ressources (notamment dans les domaines du personnel et de la recherche). Selon des son-dages, les sociétés suisses de technique médicale investissent plus de 10% de leurs chiffres d’affaires dans la R&D. L'inté-gration de nouvelles technologies (informatique, mais aussi nanotechnologies/biotechnologies) dans les produits médicaux représente un champ d'innovation prometteur. Même si l'environnement économique s'est durci ces dernières années, notre évaluation chances-risques reste, pour ce sec-teur, supérieure à la moyenne. Ce résultat est surtout motivé par l'augmentation de la demande de santé mondiale due à la démographie et au niveau de vie. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 En 2015, l'abandon du taux plancher a entraîné un nouveau durcissement de la pression sur les prix et les marges dans le secteur suisse des techniques médicales. Au dernier trimestre 2015, les prix à la production étaient en moyenne 5% plus bas qu'en début d'année. Les exportations totales ont tout de même réussi à rester tout juste positives. Pour 2016, nous attendons une demande réelle toujours positive, avec des prix restant cependant sous pression. Les chiffres d’affaires de-vraient donc augmenter de manière modérée seulement.

Exportations de la technique médicale par catégorie En mio. CHF La branche se caractérise par une grande diversité de produits. Les points forts de la technique médicale suisse sont les prothèses articulaires et autres produits orthopé-diques ainsi que les appareils électromédicaux comme les appareils auditifs et les stimulateurs cardiaques. La légère croissance des exportations en 2015 est presque exclusivement à mettre au crédit de ces derniers. Les autres secteurs ont, pour la plupart, enregistré une stagnation ou une baisse (liée surtout aux prix).

Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse; *valeurs estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche La technique médicale (NOGA 266/325) inclut la fabrication d'appareils électromédicaux, de produits orthopédiques, de prothèses et d'autres appareils et matériaux médicaux, ainsi que les laboratoires dentaires.

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Produits orthopédiques Pacemakers (sans pièces)Prothèses articulaires Technique dentaireAutres appareils électromédicaux Appareils auditifs (sans pièces)Autres

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23Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Énergie

Énergie Évaluation chances-risques à moyen terme: –1,4 Inférieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 26 100 Valeur ajoutée brute: 9,4 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,5%

Principaux facteurs d'influence Croissance démographique et économique, conditions météo-rologiques, mobilité, efficacité énergétique, prix de l'énergie sur le marché international, réglementation

Caractéristiques de la branche Forte intensité de capital, concentrée, forte imbrication entre les entreprises, capital social en mains des pouvoirs publics

Favoris Fournisseurs avec une efficacité élevée en termes de coûts, avec un modèle commercial aussi diversifié que possible sur la chaîne de création de valeur

Description de la branche La demande en électricité est déterminée principalement par la croissance démographique et économique. En 2014, les mé-nages représentaient 32% de la consommation suisse, les entreprises 60% et les transports 8%. Alors que la mobilité croissante et la propagation des applications électriques/ électroniques entraînent une hausse de la demande, les pro-grès effectués dans le domaine de l'efficacité énergétique ont en partie l'effet inverse. À court terme, la conjoncture, mais aussi les conditions météorologiques, font fluctuer la demande. Suivant la source de production, les conditions météorolo-giques influencent aussi l'offre. L'hydraulique constitue la prin-cipale source d'électricité suisse, devant le nucléaire (2014: 57% et 38%). Les déséquilibres entre demande et production sont compensés par des importations et des exportations. Les importations priment traditionnellement en hiver, tandis que le secteur se caractérise sur l'ensemble de l'année par un excé-dent d'exportations. Comme elle est fortement intégrée (physi-quement du moins) au marché européen de l'électricité, la Suisse est dépendante des évolutions de ce marché. Une extension de l'offre (due notamment à la promotion des éner-gies renouvelables et aux prix bas du charbon et des certificats CO2) et une demande plutôt timide en raison de la conjoncture ont provoqué ces dernières années des surcapacités dans la production électrique européenne. Les prix de gros ont donc considérablement baissé depuis 2011. Les coûts de produc-tion des centrales hydroélectriques suisses dépassent actuel-lement en partie les prix du marché, ce qui représente une entrave importante aux investissements et va à l'encontre de la Stratégie énergétique 2050 débattue au Parlement. Le projet prévoit une sortie progressive du nucléaire, une compensation par réduction de la consommation électrique (efficacité éner-gétique) ainsi que le développement de la production d'éner-gies renouvelables (y c. hydraulique). Le projet est contesté sur plusieurs points (durée d'exploitation des centrales nu-cléaires, système de promotion du renouvelable, subvention de

l'hydraulique). La poursuite prévue de la libéralisation du mar-ché est également controversée. Selon le Conseil fédéral, les petits clients (ménages et artisanat) devraient eux aussi pouvoir choisir librement leur fournisseur d'électricité à partir de 2018, à l'instar des grands clients depuis 2009. Les négociations avec l'UE concernant un accord sur l'électricité destiné à ga-rantir une meilleure intégration de la Suisse dans les méca-nismes commerciaux européens sont actuellement bloquées. L'approvisionnement en énergie est une branche concentrée et intensive en termes de capital: 83% des employés travaillent dans des entreprises de moyenne ou grande taille. Les diffé-rentes entreprises (grandes entreprises d'électricité, distributeurs régionaux, centrales électriques, etc.) sont étroitement liées les unes aux autres via les rapports de propriété. Que ce soit direc-tement ou indirectement, le secteur de l'électricité est détenu majoritairement par les pouvoirs publics. En 2014, les cantons, les communes et les CFF détenaient à eux trois 88% du capital social. En raison des incertitudes politiques, économiques et techniques régnant actuellement dans la branche, nous évaluons son profil chances-risques comme inférieur à la moyenne. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 En 2015, malgré le ralentissement de la conjoncture, la con-sommation suisse d'électricité a augmenté, surtout en raison d'un mois de février froid et de la canicule de l'été. La fai-blesse continue des prix de gros de l'électricité (encore à la baisse en CHF suite à l'abandon du taux plancher) continue de plomber les chiffres d’affaires et la rentabilité des producteurs. La pression sur les prix devrait se maintenir en 2016. Côté demande, aucune impulsion importante n'est à attendre compte tenu des prévisions conjoncturelles modérées.

Production d'électricité par source d'énergie Production brute en TWh; part des énergies renouvelables (sans hydraulique) en %

Malgré une forte progression ces dernières années (2006–2014: +123%, photovol-taïque +3408%), les énergies renouvelables (sans l'hydraulique) ne représentent actuellement qu'une faible part de la production électrique suisse (2014: 4%). Pour compenser la sortie souhaitée du nucléaire, le Conseil fédéral prévoit entre autres, dans sa Stratégie énergétique 2050, une multiplication par cinq de la production des énergies renouvelables (sans énergie hydraulique) d'ici 2035 et par neuf d'ici 2050.

Source: Office fédéral de l'énergie, Credit Suisse; *valeurs estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche Le secteur énergétique (NOGA 35) comprend l'approvisionne-ment en électricité, en gaz, en vapeur et en air conditionné. Le secteur de l'électricité emploie 92% des salariés du secteur.

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Énergies renouvelables (sans hydraulique)Énergie thermique conventionnelle (non renouvelable)NucléaireHydrauliquePart des énergies renouvelables (axe de droite)

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24Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Construction

Construction Évaluation chances-risques à moyen terme: –0,1 Moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 322 100 Valeur ajoutée brute: 33,2 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 5,3%

Principaux facteurs d'influence Coûts de financement, état de la substance bâtie, croissance de la population et de l'emploi, dépenses publiques

Caractéristiques de la branche Axée sur le marché intérieur, dominée essentiellement par les petites entreprises

Favoris Entreprises innovatrices et interrégionales avec une stratégie claire qui peuvent échapper à la guerre des prix grâce à leur productivité, leur fiabilité, leurs bons contacts avec les maîtres d'ouvrage et les promoteurs ainsi qu'une qualité convaincante

Description de la branche Les affaires de la construction sont influencées en premier lieu et dans tous les segments par le niveau des taux d'intérêt et leur évolution. En second lieu, l'activité de construction dépend de l'état de la structure bâtie. Dans le génie civil notamment, les cycles de rénovation de l'infrastructure jouent un rôle im-portant. La conjoncture de la construction est influencée, en troisième lieu, par la croissance de la population et de l'emploi: un plus grand nombre de personnes signifie une demande de surfaces pour l'habitat et le travail plus importante, et l'infras-tructure publique doit également s'adapter en conséquence. Les prix de la construction bougent à peine depuis 2008. En particulier dans le bâtiment, le clivage entre les prix de la cons-truction et les prix de vente des immeubles terminés s'accroît de plus en plus. Les raisons sont d'abord la forte hausse des prix des terrains et ensuite les marges des promoteurs et des marchands de biens immobiliers. Ces prestations proches de la construction ont permis la réalisation de gains plus élevés que dans l'exécution des travaux ces dernières années; bon nombre d'entrepreneurs ont donc élargi leur champ d'activité vers le développement, la planification et la vente. Il ne faut toutefois pas sous-estimer les risques de cette stratégie, car avec le développement de grands projets, les entrepreneurs courent un risque de concentration. La concurrence dans les secteurs d'entreprise générale/totale et du développement a enregistré une croissance marquée. Des innovations, des processus optimisés, un bon savoir-faire en matière de ges-tion, l'utilisation de nouvelles technologies (p. ex. building information modeling) et l'augmentation de productivité ainsi obtenue offrent aux entreprises exécutrices une échappatoire à la guerre des prix dans les activités de volume. Les défis qui s'imposent à la branche augmentent. Le boom persistant ainsi que les faibles barrières à l'entrée ont favorisé l'accès de nom-breuses entreprises au marché. Un assainissement structurel, qui séparerait le bon grain de l'ivraie, a déjà commencé, no-tamment dans les régions touristiques. Les perspectives de

croissance sur les marchés de l'immobilier sont limitées du point de vue conjoncturel et réglementaire. Les mesures d'économies publiques entravent également la croissance, en particulier dans le bâtiment public et le génie civil. Les mesures de rénovation ne pourront compenser que partiellement les réductions du volume de construction de nouveaux bâtiments. Les perspectives de croissance de la branche sont ainsi limi-tées et peuvent être considérées, au mieux, comme moyennes. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 En 2015, le secteur de la construction n'a pas pu poursuivre sa phase de croissance à long terme. D'un niveau déjà élevé, le secteur principal de la construction a enregistré un repli de ses chiffres d'affaires. Les raisons principales de cette correc-tion ont été l'absence de contrats dans les communes touris-tiques, la conclusion de grands projets dans le génie civil et les offres excédentaires dans la construction industrielle et com-merciale dans certaines régions. En parallèle, les taux d'intérêt négatifs pousseront toujours à investir dans l'immobilier en 2016, procurant ainsi au secteur de la construction de nom-breuses nouvelles commandes. Alors que cet effet ne s'est répercuté qu'en partie sur les chiffres d'affaires de 2015 en raison des cycles de planification longs d'usage dans la cons-truction, nous tablons pour 2016 sur une stabilisation de la conjoncture dans la construction. Cette conclusion est corrobo-rée par les projets de construction déposés dans le bâtiment pendant les trois premiers trimestres 2015, qui sont inférieurs de seulement 2,2% à ceux de la même période de l'année précédente.

Conjoncture et emploi dans la construction Indice de la construction, emploi en équivalents plein temps, variation en comparaison annuelle en %

Selon l'indice de la construction du Credit Suisse et la Société Suisse des Entrepre-neurs, la longue phase d'expansion dans la construction a pris fin en 2015. Cette évolution se traduit par des reculs de chiffres d'affaires et par une réduction de la dynamique de l'emploi dans le secteur principal de la construction (état au deuxième trimestre 2015: –3,0% en comparaison annuelle).

Source: Office fédéral de la statistique, Société Suisse des Entrepreneurs, Credit Suisse

Délimitation de la branche Environ un tiers de tous les salariés de la construction travail-lent dans le bâtiment et le génie civil (NOGA 41 et 42); 30% sont actifs dans l'installation, 18% dans l'aménagement et 19% dans d'autres secteurs de la construction (NOGA 43).

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Indice de la constructionEmploi gros œuvreEmploi second œuvre

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25Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Services

Commerce automobile Évaluation chances-risques à moyen terme: –0,3 Moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 75 900 Valeur ajoutée brute: 6,9 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,1%

Principaux facteurs d'influence Climat de consommation, pouvoir d'achat, mobilité, croissance démographique, interdépendances commerciales, conscience écologique

Caractéristiques de la branche Dominée par les petites entreprises, partiellement réglementée

Favoris Fournisseurs avec stratégies en ligne et offres de car sharing

Description de la branche Le commerce automobile inclut le négoce de voitures, de motos, d'accessoires automobiles ainsi que l'exploitation de garages. En septembre 2015, environ six millions de véhicules étaient immatriculés en Suisse et au Liechtenstein, dont 4,5 millions de voitures particulières, 660 000 motos et 340 000 véhicules de livraison. Dans le commerce automobile, la demande est influencée, à court terme, par le climat de consommation et le pouvoir d’achat et, à moyen terme, par la croissance et la mobilité de la population ainsi que par les besoins en transport de l'économie. À plus long terme, la conscience écologique ainsi que la politique de transfert de la route au rail et aux transports publics devraient avoir un impact. Dans le commerce de voitures neuves, les prix sont fortement dépendants des taux de change, car une grande partie des véhicules est importée (plus de 40% sont produits en Alle-magne). Depuis l'appréciation du franc en 2010/2011, les prix des véhicules neufs sont par conséquent sous pression. En particulier dans ce secteur, les prix sont également dépendants des taxes d'incitation pour les véhicules à fortes émissions de CO2. Fondamentalement, les grands importateurs disposent d'un certain pouvoir de marché et donc de fixation des prix, car ils possèdent généralement des contrats d'exclusivité avec les fabricants. Ce pouvoir de marché se voit cependant réduit par les importations directes qui ont augmenté ces dernières années ainsi que par la Communication automobile de la Commission de la concurrence, si bien que la pression sur les prix s'accroît. Dans le commerce automobile, les coûts sont dictés principa-lement par les coûts d'approvisionnement et de transport. Relativement faibles, les dépenses en personnel représentent environ 9% des chiffres d’affaires. Le commerce automobile et l'exploitation de garages sont dominés par les petites entre-prises. Près de 90% des entreprises emploient au plus neuf salariés. Côté chiffre d'affaires, les ventes de véhicules neufs ont gagné en importance ces dernières années, au détriment du commerce d'occasion et de l'exploitation de garages. Parmi les grands défis auxquels il est confronté, le commerce automobile doit faire face au commerce en ligne et au déve-loppement de l'économie collaborative. Les consommateurs

achètent sur Internet des véhicules d'occasion et aussi, de plus en plus souvent, des voitures neuves. Les places de marché en ligne proposant plusieurs marques jouent un rôle important. De ce fait, les concessionnaires doivent désormais impérative-ment adopter une stratégie en ligne. En outre, le partage de véhicules entre plusieurs utilisateurs (car sharing ou ride sha-ring) est toujours mieux accueilli par les consommateurs. Les plates-formes de partage comme Sharoo enregistrent des taux de croissance élevés. Cette évolution devrait avoir, à long terme, un effet modérateur sur la demande en véhicules. En raison d'une demande de base stable, d'une part, et de l'augmentation de la concurrence et de la pression sur les prix, d'autre part, nous dotons le secteur automobile d'un profil chances-risques moyen. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 L'année 2015 a enregistré une hausse de près de 8% des immatriculations de véhicules neufs par rapport à 2014, ce qui devrait également s'être répercuté de manière positive sur le négoce d’occasions. Cependant, les prix étaient nettement à la baisse aussi bien pour les véhicules neufs, les occasions que les garages. La réduction des prix à la vente est allée de pair avec des prix d'importation fortement en recul. Si le taux de change EUR/CHF reste stable aux alentours de 1.10, les réductions de prix devraient perdre de la vitesse en 2016. Nous n'attendons de plus aucune amélioration sensible du climat de consommation, car le taux de chômage devrait légè-rement augmenter. La demande en véhicules neufs devrait donc se stabiliser en 2016.

Prix dans le commerce automobile Prix à la consommation, variation en comparaison annuelle en %

Le commerce automobile connaît depuis longtemps des prix à la baisse. Après la forte appréciation du franc en 2010/2011, les prix des véhicules neufs ont subi une forte pression et ont été en recul jusqu'à fin 2015: dans le négoce de véhicules d'occasion, ils enregistrent une baisse depuis 2009, et dans les affaires de garages depuis 2013. Ce recul des prix dans le secteur des garages est vraisemblablement à imputer à la concurrence grandissante, laquelle tire son origine d'un réseau de fournisseurs dense et d'une fréquence de maintenance des véhicules qui tend à la baisse.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse

Délimitation de la branche Le commerce automobile (NOGA 45) emploie quelque 76 000 salariés: 85% dans le négoce de véhicules et l'exploitation de garages, 15% dans la vente de pièces détachées et d'acces-soires automobiles ou dans le commerce de motos.

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26Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Services

Commerce de gros Évaluation chances-risques à moyen terme: 0,3 Moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 204 300 Valeur ajoutée brute: 58,0 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 9,3%

Principaux facteurs d'influence Production industrielle, construction, consommation privée, taux de change, politique extérieure, marchés financiers

Caractéristiques de la branche Branche hétérogène, marges basses

Favoris Grossistes avec stratégie en ligne/multicanale et offres de livraison Description de la branche Les grossistes jouent les intermédiaires et procèdent au com-merce de marchandises entre les branches industrielles et avec les détaillants en Suisse ou au-delà des frontières. La branche inclut aussi le commerce international de matières premières qui négocie les sources d'énergie (pétrole, charbon, électricité), les pierres et métaux (p. ex. fer ou or) ainsi que les denrées alimen-taires (p. ex. blé ou sucre). Les matières premières sont généra-lement achetées sur le marché mondial, puis revendues à l'étranger, sans que les marchandises pénètrent en Suisse. Les clients principaux sont le commerce de gros lui-même, l'industrie pharmaceutique, l'industrie des appareils de traitement des données, l'horlogerie, la construction, l'industrie des machines, l'alimentaire et l'électrotechnique. La demande du commerce de gros dépend donc, avant tout, de la production industrielle, des activités de construction, de la consommation privée, des inter-dépendances commerciales internationales, des taux de change et de la politique extérieure. Le commerce des matières pre-mières dépend des évolutions mondiales de l'économie et des marchés financiers, des progrès de l'efficacité énergétique et la politique climatique. Dans le commerce international de gros, les prix sont influencés par les taux de change. L'extraction et le commerce des matières premières sont parfois très concentrés, si bien que quelques entreprises ou pays individuels peuvent influencer les prix. Notamment dans le domaine des ressources énergétiques, les prix sont majoritairement tributaires des opéra-tions à terme. Dans le commerce de gros, les marges brutes sont globalement très basses en comparaison sectorielle. Grâce à des contrats exclusifs et à des monopoles sur certains produits de niche, les grossistes peuvent améliorer leurs marges. Les coûts du commerce de gros sont fortement influencés par les intrants. En plus des coûts liés aux marchandises négociées, les coûts du transport, du conseil juridique et fiscal ainsi que les prestations financières et de courtage jouent un rôle essentiel. Le commerce de gros est surtout présent dans le Mittelland et au Tessin. À Zoug, Genève et Lugano, d'importants pôles de négoce de matières premières ont vu le jour. En raison du finan-cement nécessaire de grands volumes de négoce et des vastes infrastructures de transport et de logistique, l'accès au marché du commerce de gros est difficile.

Les défis importants s'imposant au commerce de gros sont non seulement la pression concurrentielle croissante, mais aussi la transformation vers une société de services et le commerce en ligne business to business. D'une part, parce que l'e-commerce facilite le contact direct entre clients et producteurs, facilitant ainsi le contournement du commerce de gros. Et d'autre part, parce que la progression du commerce électronique rend néces-saire, pour les grossistes, une stratégie en ligne ou multicanale avec des offres de livraison. Dans le commerce des matières premières, des exigences politiques revendiquant plus de trans-parence remettent en question les modèles commerciaux. Au vu de ces défis, nous estimons le profil chances-risques du com-merce de gros comme moyen malgré une demande de base solide portée par les fortes interdépendances commerciales. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 2015 a été une année difficile pour le commerce de gros. Com-parés à l'année précédente, les prix ont été globalement à la baisse. Dans le commerce pétrolier, ils ont même plongé en raison d'une offre croissante. De plus, de par la vigueur du franc, la demande a été modérée notamment dans le commerce de gros orienté à l'exportation. Les rendements devraient ainsi avoir été plus mauvais que l'année précédente. Si le taux de change EUR/CHF reste stable autour de 1.10, nous attendons pour 2016 une réduction des baisses de prix. Les prix des ma-tières premières devraient légèrement se reprendre. Dans l'en-semble, la demande devrait enregistrer une croissance plus forte que l'année précédente en 2016, en raison des exportations en hausse et d'une économie intérieure toujours solide.

Position concurrentielle et prix du commerce de gros Indice, min. = –100, max. = 100, inchangé = 0

En 2015, l'évaluation des grossistes concernant leur propre position concurrentielle et leurs prix de vente s'est nettement dégradée. Ces dernières années déjà, les grossistes tablaient sur des prix de vente pour l'essentiel en recul.

Source: Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ, Credit Suisse

Délimitation de la branche Le commerce de gros (NOGA 46) emploie un total de 204 000 salariés. Les principales sous-branches sont les biens de consommation durables et non durables (28% des employés), les produits chimiques, matériaux et matières pre-mières (24%), les machines et biens d'équipement (16%) ainsi que les denrées alimentaires et boissons (15%).

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Position concurrentielle propre Prix de vente 3 mois suivants

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Services

Commerce de détail Évaluation chances-risques à moyen terme: –0,8 Inférieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 236 200 Valeur ajoutée brute: 24,7 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 4,0%

Principaux facteurs d'influence Croissance démographique, évolution des salaires réels, climat de consommation, tourisme, taux de change

Caractéristiques de la branche Concurrence d'éviction, position dominante sur le marché de certains fournisseurs

Favoris Détaillants bien situés, fournisseurs avec stratégies omnica-nales, offre de service en ligne et système logistique moderne

Description de la branche Le commerce de détail assure un approvisionnement de base. Le marché est saturé côté demande. La part du budget des ménages dépensée dans le commerce de détail diminue légè-rement depuis plusieurs années. À moyen et long terme, la croissance du commerce de détail est ainsi fortement tributaire de la croissance démographique, de l'immigration nette ainsi que de l'évolution du salaire réel. Elle est donc peu volatile. À court terme, le climat de consommation (notamment les at-tentes des consommateurs sur l'évolution du marché du travail) influence la demande. Dans les segments bricolage/jardinage et habillement, les conditions météorologiques jouent aussi un rôle important, comme les flux de voyageurs dans le commerce de détail des régions touristiques et horloger. Depuis cinq ans, la demande évolue de plus en plus en fonction des fluctuations des taux de change. Suite à l'appréciation du franc face à l'euro, l'évasion du pouvoir d'achat vers l'étranger a fortement augmenté. En 2015, la valeur des achats effectués par des Suisses à l'étranger devrait frôler les 11 mrd CHF. Combinée au commerce en ligne en plein boom, aux progrès technologiques (notamment dans l'électronique grand public) et à la concurrence d'éviction (entre autres dans l'habillement), l'appréciation du franc exerce une forte pression sur les prix. Les grands distributeurs possédant une forte industrie propre et les fournisseurs de marques et de niche devraient pouvoir mieux défendre leurs marges que d'autres détaillants. Avec 17%, la part des frais de personnel dans le chiffre d'af-faires du commerce de détail est relativement faible. Dans la branche, les coûts sont fortement dictés par les prix d'achat, les frais de transport, la logistique ainsi que par les loyers des surfaces de vente. En fonction des segments, les prix d'achat dépendent quant à eux fortement des taux de change. 77% de l'habillement et des textiles et 53% des meubles sont par exemple importés. Les deux facteurs de coût que sont le per-sonnel et les loyers devraient à l'avenir perdre progressivement de leur importance au profit des dépenses dans l'informatique, la logistique et les technologies. Avec les deux grands distribu-teurs Coop et Migros, le commerce de détail alimentaire est

bien plus concentré que le segment non-food. Les obstacles à l'accès au marché sont peu élevés notamment dans le com-merce en ligne. Le développement de l'e-commerce nécessite cependant de grands investissements dans les infrastructures informatiques et logistiques. Compte tenu de la numérisation croissante de la société et du nombre grandissant de «digital natives», une stratégie virtuelle est de plus en plus essentielle pour les détaillants. Cette stratégie ne doit pas offrir seulement des possibilités d'achat, mais proposer également un conseil numérique. Un des grands défis pour la branche sera donc de développer des stratégies en ligne ou multicanales rentables. En raison de la demande saturée, de la forte concurrence, de la pression sur les prix et des défis représentés par le com-merce en ligne, nous estimons le profil chances-risques du commerce de détail comme inférieur à la moyenne. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 Comme l'année 2015 a été marquée par la vigueur du franc et un climat de consommation mitigé, elle s'est avérée difficile pour le commerce de détail. Les chiffres d'affaires nominaux ont cédé 1,7% (par rapport à l'année précédente), les prix 1,3%. Le recul des chiffre d'affaires était plus prononcé dans le domaine non-food (–3,2%) que dans l'alimentaire (–0,4%). Pour 2016, nous n'attendons aucune amélioration nette du climat de consommation en raison de la probable légère crois-sance du taux de chômage. Si le taux de change EUR/CHF reste stable aux alentours de 1.10, le tourisme d'achat devrait se stabiliser au niveau élevé actuel. Les baisses des prix de-vraient ralentir et les prix devraient, quant à eux, stagner grâce notamment à une immigration appelée à demeurer robuste.

Emploi dans le commerce de détail Emploi en milliers postes à plein temps, variation en comparaison annuelle en %

Pendant les deux années précédant la crise financière de 2009, le taux d'emploi a nettement augmenté dans le commerce de détail. Ces deux années représentent cependant une véritable exception sur la dernière décennie. De fait, en 2015, 250 000 personnes environ travaillaient dans le commerce de détail, c'est-à-dire environ 48 000 de moins qu'en 1992. En 2011 et 2015, la vigueur du franc a entraîné un net recul de l'emploi.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse; *valeurs estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche Dans le commerce de détail, quelque 236 000 employés se répartissent sur 53 000 établissements. 30% des salariés travaillent dans le commerce de détail alimentaire, 70% dans le non-food.

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Economic Research

Services

Transport et logistique Évaluation chances-risques à moyen terme: –0,3 Moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 129 400 Valeur ajoutée brute: 17,6 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 2,8%

Principaux facteurs d'influence Mobilité, démographie, marche des affaires des branches clientes, flux commerciaux nationaux et continentaux

Caractéristiques de la branche Caractère monopolistique et fortement réglementée (transport de personnes et marchandises par rail), dominée par les pe-tites entreprises (fret routier), concentrée (logistique)

Favoris Fournisseurs interconnectés de solutions de transport et de logistique intégrées, fournisseurs de prestations de niche bien ancrés au niveau régional

Description de la branche En fonction des sous-branches, le secteur des transports et de la logistique est marqué par des facteurs d'influence très di-vers. La demande en transport de personnes suit une ten-dance de croissance stable reposant essentiellement sur la progression de la mobilité et la croissance démographique. Les remontées mécaniques constituent une exception, car elles sont confrontées à une demande fluctuante due à une forte sensibilité des flux de touristes à la météo, à la conjoncture et aux taux de change. Les transports de marchandises sont également exposés aux cycles conjoncturels. Avec une part de transport intérieur de près de 60% (2013), les transports rou-tiers assurent, avant tout, la répartition fine au niveau régional et sont donc tributaires de la marche des affaires dans les principaux secteurs clients, comme le commerce de détail et la construction. Avec ses colis généralement de petite taille et sa haute fréquence d'expédition, le commerce en ligne a des répercussions positives sur les prestations de transport. Le transport ferroviaire de marchandises s'oriente majoritairement autour des flux continentaux de biens d'investissement et de produits semi-finis et finis, raison pour laquelle environ deux tiers des prestations de transport sont liés au trafic de transit. Le transport routier de marchandises est soumis à une concur-rence intensive sur les prix. Les prix du carburant et de l'éner-gie constituent un important facteur de coûts. Les fournisseurs suisses doivent en outre faire face à une part de charges sala-riales élevée de 40-50% des coûts totaux. À l'exception des taxis et remontées mécaniques, les prix des transports de personnes sont principalement déterminés par la politique. Du fait du degré élevé de réglementation, l'accès au marché est difficile. Hormis le transport routier de marchandises plutôt dominé par les petites entreprises, la branche se caractérise par les positions monopolistiques des CFF et des entreprises publiques régionales. Dominé par des fournisseurs internatio-naux interconnectés, le marché de la logistique affiche égale-ment une haute concentration. Les goulets d'étranglement sur

les routes et le rail représentent un défi pour la branche tout entière. Les big data et les solutions de business intelligence offrent certes de plus en plus de potentiels d'efficacité pour les fournisseurs. Toutefois, la situation devrait se durcir encore en raison de l'augmentation du trafic et du processus politique laborieux pour le développement des réseaux routiers. Le transport de marchandises par rail devrait profiter de la sup-pression de la priorité du transport de personnes (décidée en 2015 dans la foulée de la refonte de la Loi sur le transport des marchandises) et gagner en compétitivité par rapport aux transports routiers. D'autres impulsions favorisant le transfert de la route au rail sont attendues du tunnel de base du Go-thard, dont l'ouverture officielle est prévue en décembre 2016. Malgré la demande croissante, l'évaluation chances-risques est considérée comme moyenne en raison des goulets d'étran-glement de plus en plus fréquents dans le réseau de transport et de la pression persistante sur les prix dans le fret routier. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 En raison de la vigueur du franc, du plus faible volume du commerce extérieur (rail) et du recul de la demande dans les branches clientes suisses (route), le secteur du transport de marchandises a enregistré un repli de son chiffre d'affaires en 2015. En revanche, la croissance structurelle du transport de personnes et les prix bas du carburant ont eu des effets posi-tifs. La branche devrait profiter de la reprise conjoncturelle en Europe ainsi que d'une immigration toujours robuste et enre-gistrer une légère croissance en 2016.

Transports de personnes et de marchandises Transport de marchandises en tonnes-kilomètre nettes, route y compris les véhicules étrangers en Suisse; transport de personnes en personnes-kilomètre dans les transports en commun; indice 2006 = 100

Alors que le transport de personnes présente une faible dépendance conjoncturelle, le transport de marchandises subit de plus fortes fluctuations. En 2014, les presta-tions de transport ont sensiblement augmenté dans la plupart des sous-branches. Seul le transport routier de marchandises a stagné.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse; *valeurs pour le transport routier de biens et de personnes estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche La branche inclut, sous NOGA 49 (transports terrestres), principalement le transport de personnes (47% des employés) et de marchandises (32%) et, sous NOGA 5229, la logistique (21%; expédition de biens, organisation de prestations de transport et capacités de fret, expédition, etc.).

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Marchandises rail Marchandises routePersonnes rail Personnes route

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Economic Research

Services

Hôtellerie-restauration Évaluation chances-risques à moyen terme: –1,1 Inférieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 188 100 Valeur ajoutée brute: 11,0 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,8%

Principaux facteurs d'influence Climat de consommation, pouvoir d'achat en Suisse et à l'étranger, taux de change, conditions météorologiques

Caractéristiques de la branche Forte intensité de main-d'œuvre, faibles barrières à l'entrée, dominée par les petites entreprises

Favoris Hôtels renommés dans le segment de prix supérieur, chaînes hôtelières internationales, restauration rapide dans des sites fortement fréquentés

Description de la branche Le plus grand groupe de consommateurs de l'hôtellerie-restau-ration sont les particuliers suisses et étrangers. La demande est ainsi tributaire du climat de consommation et du pouvoir d'achat réel des hôtes; elle suit avec un certain retard le cycle conjonc-turel. Le pouvoir d'achat réel des hôtes étrangers est détermi-né, d'une part, par le revenu disponible et, d'autre part, par les taux de change. Mais les prix relatifs varient aussi pour les hôtes suisses en raison des fluctuations des devises. Les hôtels situés dans les grandes villes, où le tourisme commercial est influencé majoritairement par les budgets des entreprises, sont moins dépendants des taux de change. Comme les réservations spontanées sont toujours plus fréquentes, la demande est aussi toujours plus tributaire des conditions météorologiques. Près de la moitié des nuitées sont réservées par des hôtes suisses. Les impulsions de croissance proviennent cependant en premier lieu des pays émergents. Entre 2005 et 2014, le nombre de nuitées d'hôtes chinois (+22% à 5% des nuitées étrangères), indiens (+8% à 3%), russes (+8% à 3%) et bré-siliens (+9% à 1%) a fortement augmenté. Ces hôtes n'ont pu compenser qu'en partie la non-venue de nombreux touristes d'Allemagne (–3% à 22%), du Royaume-Uni (–2% à 8%) et d'autres pays européens. Plus axée sur le marché intérieur, la gastronomie répond à un certain besoin fondamental de la population nationale. Les variations conjoncturelles sont donc moins ressenties que dans l'hôtellerie. La majeure partie des dépenses liées aux repas hors domicile est réalisée dans la gastronomie traditionnelle (2014: 53%). L'importance de la restauration rapide a cependant augmenté ces dernières an-nées. En 2005, la part des dépenses était de 11%, en 2014 de 18%. Dans l'hôtellerie-restauration, près de la moitié du chiffre d’affaires est dépensée en frais de personnel. La branche, qui présente de faibles obstacles à l'accès au marché, est domi-née par les petites entreprises. Une société sur deux est enre-gistrée en tant qu'entreprise individuelle. En moyenne, un établissement de restauration dispose de 77 places et 70%

des hôtels moins de 50 lits. Comparé à d'autres branches, le nombre de faillites et nouvelles inscriptions est très élevé et la concurrence acharnée. Avec l'apparition de plates-formes de réservation en ligne et de places de marché virtuelles comme Airbnb, la concurrence s'est renforcée, notamment pour les hôtels des segments de prix moyen et inférieur. La pression intensive sur les prix ainsi que les surcapacités existantes mè-nent à une faible rentabilité. Si l'on prend en compte le salaire de l'entrepreneur et les intérêts sur les fonds propres, 61% des entreprises ont subi des pertes en 2014. Ce chiffre, qui n'a pas beaucoup changé ces dernières années, traduit la lenteur du changement structurel malgré la vigueur persistante du franc. Les régions alpines notamment comptent encore un grand nombre de petites entreprises aux infrastructures partiel-lement obsolètes. En raison des problèmes structurels affec-tant de nombreuses entreprises du secteur de l'hôtellerie-restauration et d'une monnaie nationale forte depuis des an-nées, l'évaluation chances-risques est inférieure à la moyenne. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 Avec un recul des nuits d'hôtel de 0,8% (janv.–oct. 2015, par rapport à l'année précédente) et une pression grandissante sur les prix, l'hôtellerie-restauration a fortement souffert de l'aban-don du taux plancher. Grâce aux réservations déjà effectuées, elle n'a été touchée que partiellement par l'absence des hôtes étrangers pendant l'hiver 2014/2015; cependant, mais les baisses de prix ont pesé sur les marges. En 2016, la dyna-mique baissière de la branche devrait ralentir, sous réserve d'un taux de change EUR/CHF aux alentours de 1.10 et que l'économie européenne continue sa timide reprise.

Nuitées selon le type de commune Indice 2006 = 100

Jusqu'à la récession en 2009, le nombre de nuitées a évolué de manière relative-ment synchronisée dans les communes touristiques et (sub)urbaines. Depuis 2010, des écarts peuvent être observés au niveau régional. Ils s'expliquent en premier lieu par la forte dépréciation de l'euro par rapport au franc. Les régions touristiques et alpines sont, en général, plus fréquentées par les touristes européens et souffrent ainsi le plus de leur absence.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse; *valeurs estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche La branche englobe, sous NOGA 55, l'hébergement, à savoir notamment les hôtels, les locations de vacances et les cam-pings. NOGA 56 inclut la gastronomie avec les restaurants, les cafés, les glaciers, les traiteurs, les bars et les discothèques.

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Suisse

Centres et communes suburbaines

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Economic Research

Services

Télécommunications Évaluation chances-risques à moyen terme: –0,2 Moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 23 200 Valeur ajoutée brute: 7,8 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,3%

Principaux facteurs d'influence Croissance démographique, progrès technologique, mobilité

Caractéristiques de la branche Concentrée, réglementée

Favoris Grands fournisseurs avec une infrastructure de réseau moderne

Description de la branche La branche des télécommunications se compose principale-ment des quatre marchés partiels que sont la téléphonie fixe, la téléphonie mobile, Internet et la télévision. Comme les ser-vices de télécommunication constituent un besoin fondamen-tal, la branche présente une faible dépendance à la conjonc-ture. En raison de la saturation élevée du marché, la demande est déterminée en premier lieu par la croissance démogra-phique. Les nouveautés technologiques et les produits attei-gnent en outre une forte pénétration du marché en peu de temps. Avec la numérisation croissante et les tendances asso-ciées comme les big data et le cloud computing, les attentes des clients commerciaux quant aux capacités de transmission des données augmentent. À usage privé également, les vo-lumes de données transmis croissent à une vitesse impres-sionnante, la demande évoluant toujours plus en direction de services nomades. À l'exception de la téléphonie fixe, les prix des prestations de télécommunication n'ont cessé de baisser ces dernières an-nées. Les causes sont notamment la réglementation des prix par l'État ainsi que les produits de substitution basés sur Inter-net comme WhatsApp (depuis avril 2015 aussi avec fonction d'appel vocal) ou Netflix. La pression politique et concurren-tielle sur les prix du roaming a aussi un impact négatif sur les chiffres d'affaires de la branche. Au vu de ces évolutions, certains fournisseurs recherchent de plus en plus des champs d'activité alternatifs comme les services informatiques, les technologies financières ou le stockage de données. Le secteur des télécommunications présente une haute con-centration. Dans le domaine de la téléphonie fixe et de l'Inter-net haut débit, Swisscom, UPC et Sunrise dominent le mar-ché. Le marché de la téléphonie mobile est contrôlé par Swisscom, Sunrise et Salt (anciennement Orange). Dans le marché de la télévision, la structure des fournisseurs présente une certaine dynamique: grâce à Swisscom TV 2.0 et à la position dominante de Teleclub dans le domaine de la retrans-mission sportive en direct, Swisscom enregistre une clientèle toujours croissante et remporte continuellement des parts de marché sur le leader UPC. Les obstacles d'entrée au marché sont élevés en raison de la position monopolistique de longue

date des acteurs actuels, des coûts élevés de l'infrastructure du réseau et du régime de concession (téléphonie mobile). Un développement de l'infrastructure de réseau répondant aux besoins des clients est un véritable défi: les exigences sans cesse croissantes en matière de vitesse et de couverture ainsi que les volumes de données grandissants requièrent des in-vestissements d'envergure. La révision de la loi sur les télé-communications, vraisemblablement traitée par les Chambres fédérales en 2016, devrait soulever les questions de l'ancrage dans la loi de la neutralité des réseaux ainsi que d'un éventuel plafond de prix pour le roaming. Une réglementation accrue sur ces deux points a été décidée en octobre 2015 par l'UE, ce qui devrait augmenter la pression sur le marché suisse. En raison du haut degré d'investissement nécessaire et de la pression sur les prix, nous évaluons le profil chances-risques de la branche des télécommunications comme moyen, malgré une demande de base stable. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 Grâce à la croissance dans la téléphonie mobile et Internet, la branche des télécommunications devrait avoir enregistré, en 2015, un chiffre d'affaires en légère hausse. La demande en forte baisse dans la téléphonie fixe s'est répercutée négative-ment sur les chiffres d'affaires. En raison du niveau des prix qui devraient continuer à baisser et de la forte pression sur les prix et à l'innovation, la croissance du chiffre d'affaires devrait rester modérée en 2016.

Prix des télécommunications et volumes de données de téléphonie mobile Prix pour un usager moyen, indice 2006 = 100; volume total des données trans-mises en mio. gigaoctets

Le secteur des télécommunications se voit simultanément confronté à une forte pression sur les prix et à une augmentation rapide des flux de données mobiles. Entre 2006 et 2014, les prix de la téléphonie mobile ont baissé en Suisse d'environ un tiers, et dans le domaine du haut débit de quelque 28%. La téléphonie fixe a moins été touchée par cette érosion des prix.

Source: Office fédéral de la communication, Credit Suisse; *volume de données pour l'Internet haut débit estimé par Credit Suisse

Délimitation de la branche Avec 78% des employés, les télécommunications par câble représentent le principal segment de la branche des télécom-munications (NOGA 61). 14% travaillent dans les télécommu-nications sans fil, 1% dans celles par satellite et 7% dans les autres segments des télécommunications.

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Volume de données Internet haut débit (axe de droite)Prix Internet (données)Prix téléphonie mobile (voix, données, SMS)Prix téléphonie fixe (voix)

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31Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Services

Informatique Évaluation chances-risques à moyen terme: 3,0 Très supérieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 78 400 Valeur ajoutée brute: 12,6 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 2,0%

Principaux facteurs d'influence Transformation numérique, marche des affaires dans les branches clientes, exigences en matière de sécurité des données

Caractéristiques de la branche Dominée par les petites entreprises, majoritairement axée sur le marché intérieur, concurrence internationale croissante

Favoris Fournisseurs de solutions intégrées de big data, cloud computing et security, conseillers et développeurs informa-tiques agiles et novateurs, exploitants de data center

Description de la branche La transformation numérique progresse à grande vitesse dans tous les domaines de la société et de l'économie. Les techno-logies informatiques (IT) sont demandées dans toutes les branches en raison du progrès technologique et de la forte pression à l'innovation et à l'amélioration des performances. Les principaux clients de la branche sont l'industrie, les banques et assurances, le commerce ainsi que l'administration publique. Les prestataires de services IT sont ainsi dépendants de la marche des affaires dans ces branches. Les tendances novatrices sont d'une part le cloud computing, grâce auquel les entreprises peuvent délocaliser leurs capacités de stockage et de calcul et, d'autre part, les big data (saisie, stockage et ana-lyse intelligente de volumes de données immenses et souvent dynamiques). Grâce à une législation stricte en matière de protection des données, la Suisse devrait rester un site d'im-plantation attrayant pour les data center, malgré une croissance qui s'affaiblit. Avec l'augmentation attendue de 13,4 milliards à près de 38,5 milliards d'appareils interconnectés dans le monde d'ici à 2020, le thème de l'Internet des objets (IoT) gagne en importance. L'interconnexion intelligente des machines et appa-reils crée, notamment dans l'industrie, un énorme potentiel d'efficacité et d'innovation. Les prestataires IT offrant des solu-tions intégrées de conseil et de logiciel devraient profiter le plus de cette implémentation. Les exigences en matière de sécurité des données augmentent parallèlement à ces évolutions. L'augmentation des logiciels malveillants et de la cybercriminali-té ciblée génère une demande supplémentaire en solution d'IT security. Les secteurs du conseil et de la transmission de don-nées profitent ici de fortes impulsions de croissance. Avec une part d'exportation de près d'un sixième du chiffre d'affaires, la branche est majoritairement axée sur le marché intérieur. Les changements structurels allant du hardware vers des solutions IT basées sur des clouds entraînent cependant une internationalisation de la concurrence. En raison du franc fort, les prestataires IT suisses sont toujours plus confrontés à une pression internationale sur les prix. Innovations, proximité

du client et connaissances fondées des secteurs clients sont de plus en plus des facteurs concurrentiels déterminants. Le secteur des prestations de service IT est majoritairement dominé par les petites entreprises. Grâce à un excellent sys-tème de formation et en tant que site accueillant plusieurs acteurs mondiaux de la branche, la Suisse et notamment les villes de Zurich, de Berne et la région lémanique possèdent des clusters IT présentant un fort potentiel d'innovation. Le défi majeur, côté offre, reste la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, notamment dans le développement et le conseil, qui devrait s'accentuer au vu de la complexité croissante des infrastruc-tures informatiques. La multiplication des changements techno-logiques disruptifs requiert des acteurs IT qui se caractérisent par un haut degré d'agilité, c'est-à-dire des temps de réaction courts, l'identification et la saisie d'opportunités et une interac-tion intensive avec les clients. En raison du fort potentiel de la demande, et malgré la pénurie persistante de main-d’œuvre qualifiée, le profil chances-risques du secteur de l'informatique nous semble très supérieur à la moyenne. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 Comparés à d'autres branches, les prestataires IT ont relati-vement bien résisté à l'abandon du taux plancher. Après une dégradation significative de la situation globale au premier semestre 2015, les chiffres d'affaires et le volume de com-mande se sont assez rapidement repris. Au vu des tendances à long terme de la demande, une nouvelle croissance des chiffres d'affaires est attendue pour 2016, mais la pression sur les prix devrait persister en raison de la vigueur du franc.

Postes vacants et emploi dans l'informatique Part des postes vacants dans l'emploi total en %; équivalents plein temps (en milliers)

Les services informatiques présentent, toutes branches comprises, le taux le plus élevé de postes à pourvoir. Depuis 2009, celui-ci est relativement stable à près de 3% de l'emploi total et donc supérieur de 2 points de pourcentage à celui du secteur tertiaire tout entier. Ces dix dernières années, les services informatiques ont cepen-dant enregistré une croissance de l’emploi d'environ 40%.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse

Délimitation de la branche Les services informatiques (NOGA 62) englobent principale-ment les activités de programmation (45% de l'emploi) et le conseil IT (49%). Les 6% restants se répartissent entre l'ex-ploitation d'installations de traitement de données pour des tiers et d'autres services liés à la technologie de l'information.

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Economic Research

Services

Banques Évaluation chances-risques à moyen terme: –1,1 Inférieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 119 100 Valeur ajoutée brute: 28,6 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 4,6%

Principaux facteurs d'influence Taux d'intérêt, réglementation, marchés financiers, mesures d'amélioration de l'efficacité, numérisation

Caractéristiques de la branche Axée d'une part sur le marché intérieur, d'autre part sur le marché étranger; concentrée

Favoris Gestionnaires de fortune globaux bien positionnés en Asie

Description de la branche La demande en opérations de crédit est stimulée par le niveau des taux d'intérêt et les perspectives conjoncturelles. En prin-cipe, intérêts bas et conjoncture stable donnent de l'élan à la demande de crédit. La réglementation sur l'octroi d'hypo-thèques, renforcée ces dernières années en raison du fort endettement des ménages suisses, freine par contre la de-mande. En Suisse, les opérations d'intérêts représentent, tous groupes bancaires compris, un bon tiers des rendements, et même deux tiers pour les banques régionales et cantonales. Les rendements issus des opérations d'intérêts souffrent de-puis longtemps sous le poids de l'environnement de taux bas. Les affaires de gestion de fortune dépendent fortement de la croissance de la fortune mondiale. En Suisse, ces activités se concentrent principalement sur la gestion des fortunes privées. Si aucun trouble profond ne secoue l'économie mondiale, on peut s'attendre à une croissance considérable de la demande en prestations de gestion de fortune. Des chances de crois-sance s'ouvrent notamment en Asie, où une évolution positive de la fortune est prévisible en raison du développement des classes moyennes. Comme la gestion des fortunes privées présuppose une certaine proximité avec le client, les chances de croissance sont particulièrement bonnes pour les gestion-naires déjà bien implantés en Asie. Les chances de croissance font face au fardeau réglementaire croissant que seuls des instituts d'une certaine taille peuvent porter. Une consolidation des affaires de clients privés est ainsi probable. En raison de la taille limitée du marché, les chances de croissance du retail banking en Suisse sont réduites. À l'étranger aussi, les petits clients sont déjà pris en charge efficacement par les banques locales, ce qui empêche l'extension des affaires suisses. Des gains de rendement ont certes été déjà réalisés, par exemple grâce à l'e-banking ou l'octroi de crédits axé sur la technolo-gie, mais d'autres innovations technologiques favorisant la numérisation des prestations de private banking classiques sont possibles. Le secteur bancaire suisse se subdivise en petits instituts orientés vers le marché intérieur et actifs essentiellement dans

les affaires de crédit et des entreprises de grande taille forte-ment spécialisées dans la gestion de fortune. Dans le secteur bancaire, les risques réglementaires sont multiples. L'instauration de l'échange automatisé d'informa-tions a pratiquement supprimé le secret bancaire pour les clients étrangers, ce qui réduit l'attractivité de la place finan-cière suisse. Comme ils augmentent les coûts de la gestion de fortune, les différents efforts de réglementation entraînent une consolidation des gestionnaires de fortune indépendants et des petites banques. La numérisation apporte par contre une aug-mentation considérable de l'efficacité au vu du nombre impor-tant de nouveaux clients disponibles sur le marché asiatique, et ainsi de nouvelles opportunités. En profitent toutefois surtout les grands gestionnaires de fortune. C'est pour ces raisons que nous évaluons le profil chances-risques à moyen terme du secteur bancaire comme inférieur à la moyenne. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 Alors que la valeur ajoutée brute des prestataires financiers a augmenté en 2015, l'emploi a stagné. En 2016, les marges d'intérêt devraient se stabiliser par rapport à 2015, notamment grâce à l'extension de la fourchette pour les prêts. Les affaires de gestion de fortune devraient croître en 2016, en particulier en Asie. Les seuls bénéficiaires de cette évolution sont toute-fois les grands instituts financiers.

Marge d'intérêt des banques de crédit orientées sur le marché intérieur En %

En 2014, la marge d'intérêt a atteint un plancher historique, parce que les banques n'ont pas baissé les taux débiteurs au même rythme que le niveau général des taux d'intérêt. En raison des taux d’intérêt négatifs introduits sur les avoirs en comptes de virement détenus à la BNS, la marge d'intérêt ne s'est pas rétablie en 2015, mais a enregistré une baisse supplémentaire.

Source: Banque nationale suisse, Credit Suisse; *valeurs estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche Le secteur bancaire (NOGA 64) est constitué de huit groupes de banques: grandes banques, banques cantonales, banques Raiffeisen, banques régionales et caisses d'épargne, établis-sements spécialisés dans les opérations boursières, banquiers privés, banques étrangères et autres banques. La Banque nationale suisse, les instituts de leasing et les deux banques d’émission de lettres de gage appartiennent aussi à cette branche.

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33Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Services

Assurances Évaluation chances-risques à moyen terme: 0,2 Moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 45 800 Valeur ajoutée brute: 20,0 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 3,2%

Principaux facteurs d'influence Besoin de sécurité, taux d'intérêt, démographie, réglementation, sinistres de grande ampleur, coûts de la santé, numérisation

Caractéristiques de la branche Concentrée (assurances-vie et activités de réassurance), frag-mentée (assurances non-vie)

Favoris Assureurs avec infrastructure IT moderne et processus com-merciaux efficaces, fournisseurs de produits novateurs

Description de la branche La population suisse accorde une grande importance à la sécu-rité: en 2014, elle a dépensé environ 7220 CHF par tête en primes d'assurance, ce qui représente la plus grande densité d'assurance du monde. Les assurances protègent contre les conséquences financières négatives des risques de la vie comme l'âge, le décès, l'invalidité et les dommages matériels et personnels. Les affaires vie ainsi que les caisses de pension et maladie sont fortement influencées par les taux d'intérêt, le vieillissement démographique et la réglementation. Pendant les longues phases de taux d'intérêt bas, le défi des assureurs vie réside dans le fait que les rendements moyens baissent plus rapidement que les garanties existantes. S'ils souhaitent investir leurs actifs dans des placements plus rentables, ils doivent fournir plus de capital propre. Les caisses maladie et le calcul de leurs primes sont définis principalement par les dépenses de santé. Entre 2000 et 2013, ces dépenses ont augmenté de près de 2% par an. Par la nature de leurs affaires, les assu-reurs dommages ainsi que, indirectement, les réassureurs sont tributaires des incidents majeurs comme les catastrophes natu-relles et techniques. Avec les changements climatiques, les dommages découlant de violents orages estivaux devraient augmenter à l'avenir. Une clientèle toujours plus sensible aux prix exige une adaptation plus flexible des assurances aux nou-veaux canaux de distribution et de communication (p. ex. mé-dias sociaux). Cela permet d'atteindre les clients de manière plus diversifiée et d'augmenter leur confiance. Les tendances technologiques comme les big data devraient aussi offrir des chances, nécessitant toutefois des investissements de poids. Comme la transparence des prix sur le marché augmente dans la foulée de la numérisation, la lutte des prix se voit renforcée, notamment dans les affaires liées aux accidents et dommages. Alors que les réassurances génèrent leurs recettes de primes principalement à l'étranger, les assurances directes se concen-trent sur le marché intérieur. La Suisse compte en tout plus de 680 compagnies d'assurance, dont 231 placées sous le con-trôle de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés finan-ciers ou de l'Office fédéral de la santé publique. Dans les af-

faires vie et réassurance, cinq entreprises représentent en moyenne 80% du marché. Le secteur non-vie est nettement plus fractionné. Les cinq fournisseurs principaux possèdent «tout juste» 45% de part de marché. En tant que partie inté-grante du secteur financier, les assurances sont soumises à différentes réglementations et vont au-devant de nouvelles adaptations qui influenceront directement leurs modèles com-merciaux. Si le test suisse de solvabilité (SST) renforce depuis 2011 les fonds propres, la loi sur les services financiers (LSFin) tend quant à elle à augmenter la protection des consommateurs et la réforme «Prévoyance vieillesse 2020» actuellement pré-sentée au Parlement vise entre autres à garantir durablement le niveau de performance de la prévoyance vieillesse. Une demande continue, mais en perpétuel changement, une forte concurrence et de nouvelles réglementations obligent les assurances à développer de nouveaux produits et canaux de service numériques. Nous évaluons le profil chances-risques du secteur des assurances comme moyen. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 En 2015, au défi représenté par les taux d'intérêt bas persis-tants est venu s'ajouter l'appréciation du franc. Les taux d'intérêt bas devraient continuer à exercer une pression sur le marché intérieur en 2016. Le volume des primes en Suisse devrait se situer à un niveau à peu près similaire à celui de l'année précédente en raison d'une conjoncture intérieure quasi identique. Les recettes des primes encaissées à l'étran-ger devraient augmenter de manière tout au plus modérée suite à la légère amélioration de la conjoncture européenne.

Recettes de primes des assurances dommages En mrd CHF, brut, caisses d'assurance-maladie comprises

Les affaires dommages connaissent, depuis des années, une croissance lente, mais continue. La part de marché cumulée des cinq principaux assureurs a baissé de seulement 2% environ depuis 2006. Peu de changements sont également survenus dans le top 10 des assureurs. La croissance provient principalement des autres petits assureurs dommages et des caisses d'assurance-maladie. La lutte pour gagner des parts de marché continuera de se renforcer.

Source: Association Suisse d'Assurances, Credit Suisse; *valeurs estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche La branche (NOGA 65) se compose des assureurs dommages et accidents, des assureurs-vie et des réassureurs ainsi que des caisses de pension et maladie. Le segment non-vie em-ploie 77% des salariés, les réassureurs 9%. Les assureurs-vie et les caisses de pension représentent 7% chacun.

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Economic Research

Services

Immobilier Évaluation chances-risques à moyen terme: 0,4 Moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 57 600 Valeur ajoutée brute: 8,1 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,3%

Principaux facteurs d'influence Coûts de financement, nombre de nouvelles constructions, loyers, taux de surfaces vacantes, réglementation, outsourcing

Caractéristiques de la branche Axée sur le marché intérieur, fort ancrage régional, fragmentée avec quelques grands et beaucoup de petits prestataires

Favoris Sociétés immobilières et promoteurs se concentrant sur les centres et possédant un portefeuille équilibré de biens immobi-liers et de projets, agences régionales avec une large gamme de services (gérance, commercialisation, facility management)

Description de la branche L'immobilier est une branche hétérogène incluant non seule-ment le développement, la commercialisation et la gestion de biens immobiliers, mais aussi leur négoce. Les facteurs influen-çant la branche sont donc aussi variés que ses activités. Les facteurs les plus importants sont le montant des coûts de finan-cement, les activités de construction de nouveaux bâtiments, l'évolution des loyers, le taux de vacance ainsi que la réglemen-tation du marché. Les marges obtenues dans les grandes sous-branches que sont la gestion immobilière et le facility manage-ment sont plus élevées lorsque les loyers augmentent et que le taux de vacance est faible, car les honoraires sont générale-ment liés aux loyers perçus. En outre, ces deux sous-branches profitent de l'externalisation de la gérance immobilière. Les affaires des courtiers sont influencées par le nombre de tran-sactions. Les promoteurs immobiliers profitent avant tout de coûts de financement bas, de prix en hausse et d'un faible taux de surfaces vacantes. Le potentiel de l'ensemble de la branche est limité par de nombreuses mesures réglementaires. Fortement axé sur le marché intérieur, l'immobilier est peu dépendant, à court terme, des fluctuations des taux de change et de la conjoncture à l'étranger. Il est en outre doté d'un fort ancrage régional et se caractérise par quelques très grandes et beaucoup de petites entreprises. En matière de gérance et de courtage immobilier, les barrières à l'entrée sont faibles et le pouvoir de fixation des prix est donc minime. Depuis quelques années, un nombre croissant d'entreprises étrangères pénètre sur le marché suisse, ce qui accentue la concurrence, en parti-culier entre courtiers. La situation est différente pour les pro-moteurs et les agents immobiliers, pour qui les barrières à l'entrée sont plus élevées en raison des besoins en capitaux élevés. Un nombre croissant d'entreprises étrangères issues notamment de la construction pénètre cependant sur le mar-ché suisse, ce qui accentue la concurrence. La location tem-poraire de logements dans des centres où règne une pénurie de logements représente un marché jusqu'ici petit, mais en

croissance. La hausse de la réglementation dans la branche par le biais de l'octroi de crédits et de l'aménagement du terri-toire limite la marge de manœuvre des acteurs du marché. Dans l'ensemble, nous considérons le rapport chances-risques de l'immobilier comme moyen au vu de la professionnalisation croissante de la branche et malgré les interventions réglemen-taires (p. ex. loi sur les résidences secondaires, initiative contre l'immigration de masse). Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 Partant d'un niveau élevé, la branche a quelque peu perdu de son dynamisme en 2015. La demande est restée intacte, mais l'immigration a toutefois été inférieure au niveau des années précédentes. Comme le segment de la location a encore enre-gistré de fortes activités de planification, le taux de vacance a de nouveau augmenté en 2015 et la croissance des loyers s'est affaiblie. En 2016, les agents et courtiers immobiliers devraient ressentir l'impact du durcissement réglementaire qui limite, malgré des taux hypothécaires encore très attrayants, le nombre de transactions et la croissance des prix dans le seg-ment des logements en propriété. D'un autre côté, la pénurie de placement créée par la politique de taux négatifs de la Banque nationale suisse continue de permettre aux investis-seurs institutionnels de générer une forte demande en presta-tions immobilières. Nous tablons donc, pour 2016, sur une évolution stable.

Emploi dans l'immobilier Équivalents plein temps, indice T1 2000 = 100; variation en comparaison annuelle en %

Après un essoufflement de la dynamique de l'emploi dans l'immobilier en 2013 et 2014, l'année 2015 (état au deuxième trimestre) a même enregistré un recul de l'emploi. Il s'agit là d'une correction à haut niveau, puisque l'emploi dans le secteur de l'immobilier a augmenté de 68% depuis l'an 2000.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse

Délimitation de la branche L'immobilier est dominé par la gérance immobilière (NOGA 6832) et le facility management (NOGA 811), qui regroupent 60% des effectifs. Avec 20%, les entreprises de commerce et de location de biens immobiliers (NOGA 681, 682) arrivent en deuxième place. 18% des effectifs sont employés par des entreprises de courtage et d’estimation (NOGA 6831). Les promoteurs (NOGA 411) représentent la plus petite sous-branche, avec 3% de l'ensemble des effectifs.

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Economic Research

Services

Conseil juridique, fiscal et en gestion d'entreprise Évaluation chances-risques à moyen terme: 1,2 Supérieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 150 000 Valeur ajoutée brute: 19,7 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 3,2%

Principaux facteurs d'influence Budget de conseil des entreprises, réglementation, exigences de compliance, attrait de la place économique suisse

Caractéristiques de la branche Majoritairement dominée par les petites entreprises et axée sur le marché intérieur, faibles barrières à l'entrée

Favoris Grands cabinets de conseils mondiaux présentant une offre vaste et un savoir spécifique concernant les branches clientes, boutiques de conseil bien interconnectées avec ancrage local

Description de la branche Les clôtures d'exercice et déclarations d'impôts tombant régu-lièrement, les experts comptables, fiduciaires et fiscaux possè-dent une demande de base stable. Exception faite des avo-cats, le reste du secteur est fortement dépendant du cycle conjoncturel. Plus l'évolution économique est positive, plus le budget des entreprises alloué aux prestations de conseil ex-ternes est important. C'est d'autant plus le cas en présence de fusions et acquisitions. Mais les phases de ralentissement, comme les faillites ou restructurations, génèrent aussi des besoins en conseil, si bien que le secteur connaît une évolution stable. Sur le long terme, le conseil juridique et d'entreprise profite de la haute densité réglementaire, des exigences crois-santes en matière de compliance ainsi que de la complexifica-tion et de l'imbrication internationale de l'économie. La haute attractivité de la Suisse détermine la demande en activités de sièges sociaux qui appartiennent également à cette branche. Ces dernières années, les sites concurrents ont cependant rattrapé leur retard. Suite à plusieurs interventions politiques, comme l'initiative contre l'immigration de masse, la stabilité économique et politique de la Suisse est de plus en plus re-mise en question. Exception faite des quatre grands groupes d'experts-comptables du «Big Four», des grands conseillers d'entreprises internationaux et des activités de sièges sociaux, la branche est dominée par de petites entreprises axées en majorité sur le marché domestique. La concurrence d'entreprises proposant au moins une part de leurs prestations de service depuis l'étranger a augmenté ces dernières années, notamment en raison de la vigueur du franc. Mais en Suisse aussi, la pression concurrentielle a gagné du terrain dans cette branche marquée par de faibles barrières à l'entrée. Cela met tout particulière-ment sous pression les entreprises de taille moyenne qui ne possèdent ni le poids, ni le positionnement des grands fournis-seurs, ni encore le degré de spécialisation des fournisseurs de

niche. La consolidation qui en résulte devrait se poursuivre. Dans le domaine du conseil juridique, les grands cabinets internationaux ne sont pratiquement plus représentés en Suisse. Comme leurs activités clés sont déjà saturées, les grands experts-comptables se lancent progressivement à la conquête du marché du conseil. Les seuils applicables au contrôle restreint ayant été relevés début 2012, le nombre d'entreprises nécessitant un contrôle ordinaire a diminué. L'UE appliquera à l'avenir des prescriptions plus strictes en matière d'obligation de rotation des réviseurs et de séparation entre conseil et révision. Cette évolution aura aussi un effet sur la Suisse. La branche voit venir avec préoccupation la mise en œuvre de l'initiative contre l'immigration de masse, car elle est confrontée, aujourd'hui déjà, à une pénurie de main-d’œuvre expérimentée. Malgré la concurrence grandissante, ce sont les chances qui prévalent dans le secteur, en raison du besoin de base stable et des nombreux moteurs de la demande. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 En 2015, le secteur financier a conféré à la branche une de-mande solide dans les domaines de la réglementation et de la compliance. Le marché des fusions/acquisitions suisse n'a par contre pas tourné à plein régime. De plus, en raison de la vigueur du franc, les clients orientés à l'exportation notamment se sont montrés prudents lors de l'octroi de mandats de con-seil et ont davantage négocié le montant des honoraires. L'an-née 2016 devrait apporter une légère détente. Les moteurs de la demande que sont la réglementation et la compliance conti-nuent de générer un important besoin en conseil.

Nombre et volume de transactions M&A suisses Nombre de transactions avec participation suisse; volume de transaction en mrd USD

Après 2014, année record, le nombre et le volume de transactions sur le marché M&A suisse se sont normalisés en 2015. De grandes transactions, qui avaient marqué le marché en 2014, ne sont pas survenues en 2015, contrairement à ce qui s'est passé sur le marché M&A global. Cela devrait avoir affaibli la demande en prestations de conseil.

Source: KPMG, Credit Suisse; *valeurs estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche La branche regroupe, sous NOGA 69, les avocats et cabinets de conseil en brevets (15% des effectifs), les experts-comptables, les fiduciaires et les conseillers fiscaux (27%) et, sous NOGA 70, les activités de sièges sociaux (30%) et les conseillers d'entreprises et en relations publiques (27%).

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36Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Services

Bureaux d'architectes et d'ingénieurs Évaluation chances-risques à moyen terme: 0,1 Moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 99 100 Valeur ajoutée brute: 14,3 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 2,3%

Principaux facteurs d'influence Activités de construction et de transformation, tendances dans la construction, dépenses publiques

Caractéristiques de la branche Dominée par les petites entreprises, faibles barrières à l'entrée

Favoris Bureaux avec prestations globales et contacts étroits avec les investisseurs immobiliers et les entreprises générales et to-tales, ingénieurs et architectes spécialisés dans l'efficacité énergétique et la construction durable dotés d'un bon histo-rique de performance et d'une grande conscience des coûts

Description de la branche Les bureaux d'architectes et d'ingénieurs se distinguent au niveau de leurs activités. Le domaine d'activité des architectes s'étend de la conception et la planification de constructions et transformations jusqu'à l'aménagement du territoire, en pas-sant par l'architecture paysagiste. Le besoin en logements abordables combiné à la forte hausse des prix fonciers et à l'orientation des investisseurs aux rendements exigent des architectes des solutions aussi pragmatiques que bon marché. La solidité conjoncturelle et les tendances dans la construction telles que les surélévations, l'efficacité énergétique et la dura-bilité apportent aux architectes un volume de commandes élevé. Les bureaux d'ingénieurs ont des activités plus diversi-fiées que les architectes et mettent l'accent sur les problèmes techniques tels que la statique et la fonctionnalité dans leurs planifications. Outre le bâtiment, les ingénieurs sont particuliè-rement demandés dans la planification d'ouvrages d'infrastruc-ture et de transport, la marche des affaires dépendant forte-ment des investissements des pouvoirs publics. Les mandats publics atténuent la dépendance conjoncturelle de la branche. Les ingénieurs sont aussi responsables pour la domotique et l'électrotechnique. Près d'un tiers des ingénieurs travaillent dans des domaines sans rapport direct avec l'immobilier (p. ex. conception de machines et installations industrielles). La pression concurrentielle dans la branche est élevée, les barrières d'entrée faibles. Comme les prix de la construction en général, les honoraires des architectes sont sous pression. De nombreux bureaux d'architectes complètent donc leurs activités par des prestations de construction et immobilières ou s'enga-gent en tant que maître d'ouvrage. Le résultat est une concur-rence intense. Les marges sont faibles comparées aux risques encourus. Pour décrocher des contrats lucratifs dans un con-texte très concurrentiel, d'étroits contacts avec les entreprises générales et totales qui externalisent souvent les mandats de

planification sont indispensables. Les bureaux spécialisés dans des domaines comme l'efficacité énergétique, la modernisation, la densification, la construction de remplacement ou de loge-ments abordables et qui ont su se faire un nom grâce aux pro-jets déjà réalisés bénéficient d'avantages concurrentiels. Les architectes sont menacés par un assainissement structurel du secteur en cas de recul de la demande. Un facteur de réussite de plus en plus important est l'intégration d'outils numériques dans le processus de planification et de construction (building information modeling) dans le but d'améliorer la productivité. Les investissements dans les infrastructures de transport et d'approvisionnement sont porteurs d'opportunités, surtout pour les ingénieurs. Au vu de la pression concurrentielle élevée et des marges basses, l'évaluation chances-risques est seulement moyenne pour l'ensemble de la branche. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 Malgré les interventions réglementaires côté financement et les incertitudes qui affectent les régions touristiques, une activité de planification intensive, mesurée au nombre de permis de construire, a été enregistrée en 2015, notamment dans la construction de logements locatifs. Bien qu'une tendance à la saturation puisse être observée sur les marchés immobiliers, la politique des taux négatifs de la Banque nationale suisse de-vrait permettre aux bureaux d'architecture et d'ingénieurs de bien remplir leurs carnets de commandes également en 2016. Nous attendons donc encore une évolution légèrement positive de la marche des affaires.

Créations d'entreprises et emploi Bureaux d'architectes et d'ingénieurs; nombre de nouvelles entreprises selon leur taille; emploi en équivalents plein temps, variation en comparaison annuelle en %

Grâce aux faibles barrières d'entrée et à la forte conjoncture de la construction, de nombreux bureaux d'architectes et d'ingénieurs ont vu le jour ces dernières années, la plupart d'entre eux sous forme de petites ou microentreprises. La croissance annuelle de l'emploi n'est pas passée, au cours de la dernière décennie, en dessous de la barre des 1,5%, atteignant même jusqu'à 6%.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse

Délimitation de la branche Environ 40% des employés des bureaux d'architectes et d'ingénieurs sont actifs dans l'architecture et l'aménagement du territoire (NOGA 711). Un nombre similaire de salariés travaillent dans les bureaux d'ingénieurs. Les travailleurs res-tants se répartissent entre les bureaux de géomètres et d'autres activités de conseil et de planification technique.

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Nouvelles entreprises < 1 EPTNouvelles entreprises 1 à < 5 EPTNouvelles entreprises 5 à < 10 EPTNouvelles entreprises 10+ EPTEmploi (axe de droite)

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37Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Services

Enseignement Évaluation chances-risques à moyen terme: 0,6 Supérieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 207 500 Valeur ajoutée brute: 12,8 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 2,1%

Principaux facteurs d'influence Démographie, dépenses publiques, progrès technologique, mondialisation, pouvoir d'achat, niveau de formation

Caractéristiques de la branche École obligatoire majoritairement publique, marché de la for-mation continue principalement privé

Favoris Prestataires certifiés avec une vaste offre de formation conti-nue, fournisseurs de diplômes reconnus avec une bonne répu-tation

Description de la branche L'enseignement couvre non seulement l'école obligatoire et le degré tertiaire, mais également le secteur de la formation continue et le vaste domaine de la formation non formelle. Les principaux moteurs de la demande sont le taux de natalité et la migration, surtout dans le domaine de l'école obligatoire. Majo-ritairement publique, cette dernière est protégée des fluctua-tions de la conjoncture à court terme. À moyen terme, les dépenses publiques dans l'enseignement sont également tributaires des ressources disponibles et de l'évolution écono-mique. Sur la base de l'évolution passée du taux de natalité, on peut partir du principe que les effectifs de l'école obligatoire enregistreront une certaine croissance sur la prochaine décen-nie, que ceux du secondaire connaîtront un léger recul et ceux du tertiaire une légère augmentation. L'accélération du progrès technologique et la mondialisation génèrent non seulement une demande croissante en diplômes universitaires et formations professionnelles, mais rendent aussi l'apprentissage tout au long de la vie toujours plus important. Le vieillissement démo-graphique contribuera à l'avenir aussi à l'augmentation de la demande en perfectionnement et reconversion professionnels. La hausse du pouvoir d'achat, le niveau de formation grandis-sant ainsi que la société à choix multiples renforcent l'intérêt porté aux formations non professionnelles (p. ex. cours linguis-tiques, de cuisine ou de danse). Malgré l'apparition d'offres d'apprentissage en ligne, la branche de l'enseignement reste majoritairement locale et axée sur le marché intérieur. Les institutions de formation suisses (universités, écoles privées) bénéficient globalement d'une excellente renommée, ce qui se traduit par un taux élevé d'étudiants étrangers (40% dans le domaine universitaire des sciences économiques et naturelles). En Suisse, environ 95% de tous les élèves fréquentent une école publique. 22% de l'offre du secondaire II et 41% de l'offre du tertiaire sont privés. Le marché du perfectionnement ainsi que la majeure partie de l'offre de formation non formelle – exception faite des formations proposées par les universités

et hautes écoles – sont privés. Les fournisseurs sont très hétérogènes quant à leur gamme de services et leur structure, la palette allant des microentreprises (studios d'apprentissage, auto-écoles) aux écoles privées en passant par les grands groupes de formation continue (p. ex. école-club Migros avec 1600 collaborateurs). La formation continue notamment (p. ex. fournisseurs de diplômes CAS/DAS/MAS) a engendré une multitude d'offres diverses provoquant ainsi un certain manque de transparence sur le marché, si bien que la réputation de l'institution de formation joue un rôle toujours plus important. La pression sur les coûts affectant les dépenses publiques de formation devrait augmenter ces prochaines années, mais nous évaluons le profil chances-risques de l'enseignement comme supérieur à la moyenne en raison de l'importance croissante de la formation et de l'évolution démographique. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 Au premier semestre 2015, avec 3,4%, l'emploi dans l'ensei-gnement a augmenté près de trois fois plus rapidement que dans l'ensemble de l'économie. La croissance du tertiaire et les effectifs d'élèves dans l'école obligatoire en hausse depuis peu ont été responsables de cette évolution. C'est pour ces mêmes raisons que nous attendons pour 2016, malgré des finances publiques plus restrictives, une certaine croissance, même si celle-ci devrait être quelque peu inférieure.

Employés dans l'enseignement, enfants scolarisés Emploi en équivalents plein temps, indice 2006 = 100; nombre d'enfants de 7 à 15 ans; variation en comparaison annuelle en %

Depuis la crise financière de 2008, l'emploi dans l'enseignement a crû plus rapide-ment que dans l'ensemble de l'économie. Cette tendance est due, en premier lieu, à la croissance dans le tertiaire qui a connu, entre 2011 et 2013, une croissance plus rapide (+5,1%) que celle de l'école obligatoire (+0,8%). Après avoir enregistré un recul pendant environ dix ans, le nombre d'élèves de 7 à 15 ans a recommencé à croître depuis 2013, ce qui devrait augmenter les besoins en personnel enseignant à ce niveau de formation.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse; *valeurs estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche L'enseignement (NOGA 85) englobe l'éducation ainsi que la formation et le perfectionnement publics et privés à tous les degrés. Il comprend également les formations non formelles comme les cours de danse ou de langue. L'école obligatoire, niveau secondaire II compris, inclut 60% des employés de la branche, le niveau tertiaire 26% et le reste du domaine de la formation environ 15%.

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Enfants de 7 à 15 ans (axe de droite)EnseignementEnsemble de l'économie

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38Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Services

Santé Évaluation chances-risques à moyen terme: 1,6 Supérieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 346 000 Valeur ajoutée brute: 39,7 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 6,4%

Principaux facteurs d'influence Évolution du niveau de vie, progrès technologique et médical, démographie, système de financement

Caractéristiques de la branche Prestataires stationnaires concentrés, prestataires ambula-toires dominés par les petites entreprises, fortement réglemen-tée, marchés régionaux

Favoris Prestataires avec un bon réseau et facilement accessibles dans des régions de croissance, prestataires spécialisés avec groupe cible clair Description de la branche Sur le long terme, les tendances comme l'évolution du niveau de vie, le progrès technologique et médical ainsi que le vieillis-sement démographique représentent les moteurs principaux de la demande dans la santé. En raison du système de finance-ment basé principalement sur l'État et les assurances sociales, les fluctuations conjoncturelles n'ont que peu de répercussions ou seulement un impact différé sur l'évolution du système de santé. Les exigences imposées à la santé ainsi que la propen-sion à dépenser les fonds nécessaires augmentent de manière plus que proportionnelle par rapport à la croissance du niveau de vie. Cette évolution est favorisée par les rapides progrès technologiques et médicaux qui mettent sans cesse à disposi-tion de nouvelles méthodes de diagnostic et de traitement. La croissance ainsi que le vieillissement démographique (important surtout dans le domaine des soins de longue durée) jouent un rôle central dans l'évolution de la demande. Dans ce contexte, le traitement et les soins de personnes souffrant de maladies chroniques gagneront en importance à l'avenir. L'asymétrie d'information entre prestataire et patient, le système de finan-cement incitant peu les bénéficiaires à économiser ainsi que les différents mécanismes de redistribution des coûts sont d'autres raisons pour le recours (accru) au système de santé. La branche est fortement axée sur le marché intérieur. Seuls 3% environ des patients hospitalisés ne sont pas domiciliés en Suisse. Les exceptions sont entre autres la douzaine d'hôpitaux et cliniques spécialisés dans l'accueil de patients étrangers. Dans la santé, les prix sont rarement le résultat d'un marché, mais des tarifs négociés entre les caisses d'assurance-maladie et les prestataires, souvent accompagnés de prescriptions étatiques. En général, le degré de réglementation est élevé. Dans la plupart des domaines, les trois niveaux étatiques sont impliqués. Le secteur de la santé est ainsi fortement empreint de fédéralisme, même si la coordination cantonale s'intensifie par endroits dans le domaine hospitalier. En raison de la forte hausse des dépenses de santé et de la dégradation des fi-

nances publiques, la pression sur les coûts augmente. C'est notamment pour cette raison que le processus de concentra-tion, de spécialisation et de coordination continuera de s'inten-sifier. Compte tenu des besoins changeants (dus p. ex. à l'augmentation de la multi-morbidité) et grâce aux nouvelles possibilités technologiques (p. ex. eHealth), l'interconnexion des fournisseurs le long de la chaîne de création de valeur (p. ex. hôpital pour cas aigus – home médicalisé/soins à domi-cile) gagne toujours plus en importance. Certains domaines (médecins de famille, soins) sont caractérisés par une pénurie de main-d’œuvre qualifiée menaçante ou déjà aiguë. Malgré la pression grandissante sur les coûts, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et les changements structurels, nous évaluons le profil chances-risques de la santé comme supérieur à la moyenne. Ce résultat est motivé par la dynamique robuste et durable de la demande appuyée par le progrès technologique et médical ainsi que par le vieillissement démographique. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 Au premier semestre 2015, l'emploi dans la santé a augmenté de plus de 4%, nettement plus rapidement que dans d'autres secteurs. Le chiffre d'affaires de la branche a fortement aug-menté (mesuré aux dépenses des caisses d'assurance-maladie) notamment chez les médecins, laboratoires et physiothéra-peutes. En 2016 aussi, les chiffres d'affaires et l'emploi de-vraient augmenter selon la tendance de croissance à long terme.

Dépenses de santé et emploi Contribution à la croissance des dépenses selon les sous-branches en points de pourcentage; part de l'emploi (équivalents plein temps) du secteur de la santé dans l'emploi total en Suisse en %

Entre 2006 et 2012, les dépenses de santé ont augmenté de 4,3% par an, entre 2012 et 2015 de 3,0% en moyenne selon les estimations du KOF. Environ 40% de la croissance était due aux hôpitaux, pour lesquels la Suisse dépense aujourd'hui environ 27 mrd CHF par an (contre 19 mrd CHF en 2006). Une grande partie de la croissance des dépenses est due à la hausse de l'emploi, lequel a évolué considéra-blement plus rapidement que dans d'autres secteurs. En 2015, près de 11% de tous les postes se trouvaient dans le secteur de la santé et des homes. En 2006, cette part n'était que de 9%.

Source: Office fédéral de la statistique, Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ (KOF), Credit Suisse; *dépenses 2014/2015 estimées par le KOF, emploi 2015 estimé par le Credit Suisse

Délimitation de la branche La branche englobe le secteur de la santé (NOGA 86), c'est-à-dire les hôpitaux, les médecins et les autres prestataires comme les physiothérapeutes, les services de soins à domicile, les labo-ratoires médicaux ainsi que les homes médicalisés (NOGA 871).

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39Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

Services

Social et homes Évaluation chances-risques à moyen terme: 0,7 Supérieure à la moyenne

Chiffres-clés 2014 Effectifs: 106 900 Valeur ajoutée brute: 7,9 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,3%

Principaux facteurs d'influence (Socio-)démographie, disposition au bénévolat, dépenses publiques, disposition aux dons

Caractéristiques de la branche Très réglementée, forte intensité de main-d'œuvre, marchés à l'échelle locale

Favoris Garderies dans les zones résidentielles ou commerciales ap-préciées, institutions avec mandat de prestations public, orga-nisations caritatives établies et certifiées Description de la branche Le secteur social englobe l'encadrement et le conseil des personnes nécessitant une assistance sociale, c'est-à-dire tous les groupes vulnérables, les segments principaux assurant la prise en charge des enfants ainsi que des personnes âgées et handicapées. La demande en prestations sociales dépend en premier lieu des tendances démographiques (p. ex. vieillis-sement, taux de natalité) et sociodémographiques (p. ex. em-ploi des femmes, individualisation). Les prestations couvertes par la branche représentent pour la plupart des offres de subs-titution ou de remplacement pour les activités internes à la famille ou bénévoles. Les soins bénévoles des adultes, par exemple, équivalaient, en 2007, à près de 43 000 emplois à plein temps, mais le bénévolat est en recul depuis des années et est de plus en plus remplacé par des offres profession-nelles. Comme le financement des homes est assuré majoritai-rement par l'État et les assurances sociales, cette branche est protégée, à court terme, des fluctuations conjoncturelles. Les dépenses sociales publiques sont cependant aussi tributaires, à moyen terme, de l'évolution économique. Pour les organisa-tions caritatives (p. ex. Croix Rouge, Pro Infirmis), le montant des dons joue un rôle prépondérant. Chaque année, ils reçoi-vent des dons à hauteur de 1 à 2 mrd CHF. Les prix des prestations sociales sont fixés principalement par le biais de tarifs. Les crèches pour enfants non subvention-nées, par exemple, constituent une exception. Comme le sec-teur social tout entier est très intensif en personnel (part du personnel dans le chiffre d'affaires: 70-80%), il ne convient que peu à une rationalisation – notamment aussi parce que le rapport de prise en charge est défini, dans de nombreux do-maines, par le législateur. L'autorisation, la surveillance, la planification des offres ainsi que la réglementation sont du ressort des cantons, voire des communes. Cet état de fait se traduit d'une part par une fragmentation spatiale de la branche et, d'autre part, par un manque de transparence quant aux conditions-cadres réglementaires. Les organisations caritatives comme Pro Senectute sont, en revanche, orientées sur le plan

national. Malgré le fédéralisme réglementaire, le domaine des crèches fait en partie l'objet d'un processus de consolidation. Il existe ainsi désormais des «chaînes de crèches» proposant jusqu'à 1000 places dans toute la Suisse. La consolidation devrait persister car elle permet des économies d'échelle, malgré un potentiel de rationalisation faible. À Zurich, par exemple, les organisations plus importantes réalisent plus souvent des bénéfices que les petites. Avec la hausse signifi-cative du nombre de crèches, la pression concurrentielle a ponctuellement augmenté ces dernières années (p. ex. en ville de Zurich). Mais de nombreuses régions présentent encore des lacunes dans la couverture de crèches. La pression sur les dépenses sociales publiques devrait aug-menter à l'avenir. Nous évaluons toutefois le profil chances-risques du secteur social comme supérieur à la moyenne en raison des différentes tendances démographiques et sociodé-mographiques. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2016 L'emploi dans le secteur social a connu, au premier semestre 2015, une croissance inférieure à la moyenne des dernières années avec près de 1,5%, une évolution qui devrait être liée à la dégradation des finances publiques. Nous attendons, pour 2016, une certaine croissance portée par les tendances de demande à long terme, mais pensons que celle-ci sera, comme en 2015, inférieure à la moyenne à long terme, en raison de la situation tendue des budgets publics.

Dons, chiffre d'affaires crèches, emploi du secteur socialEn mio. CHF, emploi en équivalents plein temps; indice 2006 = 100

Dans le secteur social ainsi que dans les homes pour handicapés et personnes souffrant de dépendances et de problèmes psychosociaux, l'emploi a augmenté ces dernières années plus rapidement que dans d'autres secteurs. Les crèches ont connu une évolution très dynamique. Le chiffre d'affaires total de cette branche est passé, entre 2011 et 2014 de près de 1,3 mrd CHF à 1,6 mrd. CHF. Les dons aux associations caritatives ont aussi nettement augmenté (de 1,1 mrd CHF en 2006 à 1,7 mrd CHF en 2014).

Source: Office fédéral de la statistique, Zewo, Credit Suisse; *valeurs estimées par le Credit Suisse

Délimitation de la branche Le secteur social (NOGA 88) englobe les prestations d'aide sociale, de médiation, de conseil et de prise en charge ainsi que les organisations caritatives et les garderies d'enfants. Les homes (NOGA 87) font aussi partie de la branche, sauf les homes médicalisés.

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Dons associations caritativesChiffres d'affaires crèches*Emploi secteur social (axe de droite)Emploi homes (sans homes médicalisés, axe de droite)Emploi ensemble de l'économie (axe de droite)

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Economic Research

Notifications Les informations et opinions exprimées dans ce rapport (autres que les contributions apportées à des articles par des stratèges en investissement) sont celles du dépar-tement Research de la Division Private Banking & Wealth Management du CS au moment de la rédaction; toute modification demeure réservée sans préavis. Les opinions exprimées en relation avec un titre spécifique dans ce rapport peuvent être différentes ou ne pas concorder avec les observations et les opinions du département Research de la Division Investment Banking du Credit Suisse en raison de diffé-rences dans les critères d’évaluation. Les contributions apportées à des articles par des stratèges en investissement ne sont pas des rapports de recherche. Les stratèges en investissement ne dépendent pas du département Research du CS. Plusieurs politiques du CS ont été mises en œuvre pour garantir l'indépendance du département Research du CS, y compris des politiques relatives aux restrictions en matière de négoce des titres concernés avant la publication des rapports Research. Lesdites politiques ne s'appliquent pas aux stratèges en investissement. Le CS décline toute responsabilité à l’égard de toute perte découlant de l’utilisation des éléments présentés dans ce rapport; cette exclusion de responsabilité ne saurait être invoquée dans les cas prévus par la législation ou la réglementation applicable au CS. Ce rapport ne doit pas être substitué à l’exercice d’un jugement indépendant comme fondement à la prise de décision. Le CS peut avoir émis ou pourrait émettre à l’avenir une idée d’investissement concernant ce titre. Les idées d’investissement sont des opportunités à court terme basées sur des événements et des éléments déclencheurs sur les marchés, tandis que les notations des sociétés s’appuient sur la performance absolue escomptée sur une période de six à douze mois tel que cela est défini dans la section notification. Les idées d’investissement et les notations de sociétés reflètent des hypothèses sous-jacentes et des méthodes d’analyse diffé-rentes. Par conséquent, il est possible que les idées d’investissement diffèrent des notations de sociétés. En outre, le CS peut avoir publié d’autres rapports, ou pourrait en publier à l’avenir, qui contredisent les informations présentées dans ce rapport ou qui en tirent des conclusions différentes. Ces rapports reflètent les diverses supposi-tions, visions et méthodes d'analyses des analystes qui les ont rédigés et le CS n'est nullement tenu de garantir que lesdits rapports soient portés à l'attention de tout destinataire du présent rapport. Certification par les analystes Chacun des analystes mentionnés dans le présent document certifie que les points de vue exprimés dans cette brochure à l’endroit des entreprises et des titres qu’il ou elle est amené(e) à évaluer reflètent précisément son opinion personnelle. Il affirme que sa rémunération n’est et ne sera jamais liée, directement ou indirectement, à des recom-mandations et opinions particulières émises dans ce document. Les analystes Knowledge Process Outsourcing (KPO) mentionnés dans le présent rapport sont employés par Credit Suisse Business Analytics (India) Private Limited. Indications importantes Le CS publie ses brochures au moment qu’il estime le plus approprié. C’est le cas dès lors qu’il juge que l’évolution de l’entreprise, du secteur ou du marché soumis à son évaluation est susceptible d’avoir des répercussions sensibles sur les points de vue et opinions exprimés dans la brochure. Le CS se fait fort de publier uniquement des analyses impartiales, indépendantes, honnêtes, claires et intelligibles. Le code de conduite du Credit Suisse, auquel la totalité des employés doit adhérer, est accessible par Internet sous: http://www.credit-suisse.com/governance/en/code_of_conduct.html Pour des détails complémentaires sur la méthodologie de notation du Credit Suisse, veuillez vous référer aux informations sur l’indépendance des recherches financières qui se trouvent sous: https://www.credit-suisse.com/legal/pb_research/independence_en.pdf L’analyste responsable de la rédaction de cette brochure se voit rétribué en fonction de plusieurs paramètres parmi lesquels la totalité des revenus touchés par le CS, dont une partie est générée par les activités d’investment banking du Credit Suisse. Notifications complémentaires Royaume-Uni: En ce qui concerne la notification des informations sur titres à revenu fixe pour les clients de Credit Suisse (UK) Limited et de Credit Suisse Securities (Europe) Limited, veuillez téléphoner au +41 44 333 33 99.

Inde: Veuillez consulter le site http://www.credit-suisse.com/in/researchdisclosure pour les notifications complémentaires requises

en vertu des réglementations du Securities And Exchange Board of India (Research Analysts), 2014. Le Credit Suisse est susceptible d’avoir un intérêt dans les sociétés mentionnées dans le présent rapport. Les rapports publiés par le Département Research du CS sont également disponibles sur https://investment.credit-suisse.com/ Pour des informations sur les notifications relatives aux sociétés recommandées par Credit Suisse Investment Banking et mentionnées dans le présent rapport, veuillez vous référer au site de la division Investment Banking sous: https://rave.credit-suisse.com/disclosures Pour toutes informations complémentaires, y compris les notifications relatives à tout autre émetteur, veuillez vous référer au site de la division Private Banking & Wealth Management sous: https://www.credit-suisse.com/disclosure

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41Swiss Issues Branches I Janvier 2016

Economic Research

également être le seul teneur de marché pour de tels investissements. Le CS est impliqué dans plusieurs opérations commerciales en relation avec les entreprises mentionnées dans ce rapport. Ces opérations incluent notamment le négoce spéciali-sé, l'arbitrage des risques, les activités de tenue de marché et autres activités de négoce pour compte propre. IMPÔTS: Aucune des informations contenues dans le présent rapport ne constitue un conseil de nature juridique ou en matière de place-ments, de comptabilité ou d’impôts. Le CS n’offre pas de conseils sur les consé-quences d’ordre fiscal liées aux investissements et vous recommande de consulter un conseiller fiscal indépendant. Les niveaux et bases d’imposition dépendent des circonstances individuelles et sont susceptibles de changer. SOURCES: Les infor-mations et les opinions contenues dans le présent rapport ont été obtenues ou tirées de sources jugées fiables par le CS. 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Dubaï: Cette information est distribuée par Credit Suisse AG (DIFC Branch), dûment agréée et réglementée par la Dubai Financial Services Authority («DFSA»). Les produits ou services financiers liés ne sont proposés qu’à des clients professionnels ou à des contreparties du marché, tels que définis par la DFSA, et ne sont pas destinés à d’autres personnes. Credit Suisse AG (DIFC Branch) est sise Level 9 East, The Gate Building, DIFC, Dubaï, Émirats arabes unis. France: Le présent rapport est distribué par Credit Suisse (Luxembourg) S.A., Succursale en France,, autorisé par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) en tant que prestataire de services d’investissement. Credit Suisse (Luxembourg) S.A., Succursale en France, est placé sous la supervision et la réglementation de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution ainsi que de l’Autorité des Marchés Financiers. Gibraltar: Ce rapport est distribué par Credit Suisse (Gibraltar) Limited. 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Inde: Ce rapport est distribué par Credit Suisse Securities (India) Private Limited («Credit Suisse India», nº CIN U67120MH1996PTC104392), qui est réglementé par le Securities and Exchange Board of India (SEBI) sous les numéros d’enregistrement SEBI INB230970637, INF230970637, INB010970631, INF010970631, INP000002478, et dont l’adresse enregistrée est 9th Floor, Ceejay House, Plot F, Shivsagar Estate, Dr. Annie Besant Road, Worli, Mumbai 400 018, Inde, tél. +91-22 6777 3777. Italie: Ce rapport est distribué en Italie par Credit Suisse (Italy) S.p.A., banque de droit italien inscrite au registre des banques et sou-mise à la supervision et au contrôle de la Banca d’Italia, de la CONSOB et est aussi distribué par Credit Suisse AG agissant à titre de banque suisse autorisée à fournir des prestations bancaires et financières en Italie. Japon: Ce rapport est publié uniquement au Japon par Credit Suisse Securities (Japan) Limited, Financial Instruments Dealer, Director-General of Kanto Local Finance Bureau (Kinsho) No. 66, membre de la Japan Securities Dealers Association, de la Financial Futures Association of Japan, de la Japan Investment Advisers Association et de la Type II Financial Instruments Firms Association. Credit Suisse Securities (Japan) Limited ne publiera ni ne transmettra ce rapport en dehors du Japon. Jersey: Ce rapport est distribué par Credit Suisse (Chan-nel Islands) Limited, Jersey Branch, dont les activités d’investissement sont réglemen-tées par la Jersey Financial Services Commission. L’adresse à Jersey de Credit Suisse (Channel Islands) Limited, succursale de Jersey, est TradeWind House, 22 Esplanade, St Helier, Jersey JE4 5WU. Liban: Le présent rapport est distribué par Credit Suisse (Lebanon) Finance SAL («CSLF»), un établissement financier enregistré au Liban, réglementé par la Banque centrale du Liban («BCL») et titulaire d’une licence bancaire n° 42. Credit Suisse (Lebanon) Finance SAL est soumis à la législation et à la régle-

mentation de la BCL ainsi qu’à la législation et aux décisions de la Capital Markets Authority du Liban («CMA»). CSLF est une filiale de Credit Suisse AG et fait partie du Credit Suisse Group (CS). La CMA décline toute responsabilité quant au contenu, à l’exactitude et à l’exhaustivité des informations présentées dans ce rapport. La res-ponsabilité du contenu du présent rapport est assumée par l’émetteur, ses administra-teurs et d’autres personnes tels des experts, dont les opinions sont incluses dans le rapport avec leur consentement. La CMA n’a pas non plus évalué l’adéquation de l’investissement pour tout investisseur particulier ou tout type d’investisseur. Les investissements sur les marchés financiers peuvent présenter un degré élevé de complexité et de risques et ne pas convenir à tous les investisseurs. CSLF procédera à l’évaluation de l’adéquation de cet investissement sur la base des informations que l’investisseur lui aurait fournies et conformément aux instructions et procédures internes du Credit Suisse. Il est entendu que l’anglais sera utilisé dans tous les docu-ments et communications fournis par le CS et/ou CSLF. En acceptant d’investir dans le produit, l’investisseur confirme ne pas s’opposer à l’utilisation de la langue anglaise. Luxembourg: Ce rapport est distribué par Credit Suisse (Luxembourg) S.A., une banque du Luxembourg autorisée et réglementée par la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF). Qatar: Cette information a été distribuée par Credit Suisse (Qatar) L.L.C qui a été autorisée et qui est réglementée par la Financial Centre Regulatory Authority (QFCRA) sous le n° QFC 00005. 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Espagne: Ce rapport est distribué en Espagne par Credit Suisse AG, Sucursal en España, autorisée sous le numéro 1460 dans le registre de la Banco de España. Thaïlande: Ce rapport est distribué par Credit Suisse Securities (Thailand) Limited, qui est réglementé par l'Office of the Securities and Exchange Commission, Thaïlande, et dont l'adresse enregistrée est 990 Abdulrahim Place Building, 27/F, Rama IV Road, Silom, Bangrak, Bangkok, tél. 0-2614-6000. Royaume-Uni: Ce document est publié par Credit Suisse (UK) Limited et Credit Suisse Securities (Europe) Limited. Credit Suisse Securities (Europe) Limited et Credit Suisse (UK) Limited, toutes deux autori-sées par la Prudential Regulation Authority et réglementées par la Financial Conduct Authority et la Prudential Regulation Authority, sont des sociétés associées mais indépendantes du Credit Suisse sur le plan juridique. 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Veuillez noter que les règles relatives à la protection des clients de détail aux termes du Financial Services and Market Act 2000 du Royaume-Uni ne vous seront pas applicables et que vous ne disposerez pas non plus des éventuelles indemnisations prévues pour les «demandeurs éligibles» («eligible claimants») aux termes du Financial Services Compensation Scheme du Royaume-Uni. L’imposition applicable dépend de la situation individuelle de chaque client et peut subir des changements à l’avenir. ÉTATS-UNIS: LE PRÉSENT DOCUMENT, EN SA FORME ORIGINALE OU CO-PIÉE, NE SAURAIT ÊTRE ENVOYÉ, INTRODUIT OU DISTRIBUÉ AUX ÉTATS-UNIS OU À DES PERSONNES IMPOSABLES AUX ÉTATS-UNIS (AU SENS DE LA REGULATION S DU US SECURITIES ACT DE 1933 , DANS SA VERSION AMEN-DÉE).

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