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Traitement de l'addiction aux drogues selon une méthode innovante, combinant homéopathie et psychothérapie Treatment of drug addiction using an innovative method, combining homeopathy and psychotherapy 19, rue P. Karavelov, 8000 Burgas, Bulgarie Disponible en ligne sur ScienceDirect le xxx L es drogues sont inhérentes à la civilisa- tion, à la culture et aux mythes de notre époque. Elles sont présentes dans notre vie indépendamment du fait que l'on accepte ou pas leur existence, de la gravité du problème et de l'attention que nous leur réservons. Elles s'inltrent partout, sans dis- tinction de statut social ou de degré d'éduca- tion : personne n'est épargné par leur agression. Il n'y a pas de médecin qui ne soit pas déjà heurté aux drogues, à leur usage, ou aux problèmes qu'elles engendrent. Voilà pourquoi il vaut mieux, face au problème, adopter dès le début un comportement adé- quat. Le meilleur moyen d'y parvenir, c'est d'en apprendre plus possible à leur sujet : leur provenance, qui les utilise ? pourquoi sont- elles utilisées ? quels sont les risques ? comment peut-on résoudre le problème ? Les drogues sont des substances ou des médicaments d'origine naturelle ou synthé- tique, qui sont capables de modier de façon importante l'état psychique et physique de l'organisme, depuis le sommeil et son blocage REVHOM 149 No. of Pages 6 Ivaylo Dimitrov (psychiatre) Mots clés Addiction Alcoolisme Drogues Homéopathie Médecine alternative Psychothérapie Keywords Addiction Alcoholism Alternative medicine Drugs Homeopathy Psychotherapy Adresse e-mail : [email protected] RÉSUMÉ L'addiction, que ce soit aux drogues (narcotiques ou stimulantes), produits médicamenteux, alcool, est un éau social de plus en plus répandu. La description d'une prise en charge homéopathique, associée à une psychothérapie comportementale et familiale apporte une réponse alternative aux traitements médicamenteux classiques souvent longs et coûteux. Cet article reprend la description des différents types de substances, les moyens de repérer les signes de leur consommation et leurs traitements homéopathiques ciblés en fonction des symptômes rencontrés. © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. SUMMARY Addiction, whether it be to drugs (narcotics or stimulants), prescribed medication or alcohol, is a social scourge which is becoming increasingly widespread. The description of a homeopathic treatment, combined with behavioural and family psychotherapy, offers an alternative response to traditional pharmacological treatments which are often long and expensive. This article describes the different types of substances, how to detect signs of their use and their homeo- pathic treatments targeted according to the symptoms. © 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. La Revue d'Homéopathie 2014;xx:16 Pratiques Pour citer cet article : Dimitrov I. Traitement de l'addiction aux drogues selon une méthode innovante, combinant homéopathie et psychothérapie. La Revue d'Homéopathie (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2014.04.003 http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2014.04.003 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 1

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La Revue d'Homéopathie 2014;xx:1–6 Pratiques

Traitement de l'addiction auxdrogues selon une méthodeinnovante, combinant homéopathieet psychothérapie

Treatment of drug addiction using an innovativemethod, combining homeopathy and psychotherapy

Ivaylo Dimitrov

19, rue P. Karavelov, 8000 Burgas, Bulgarie (psychiatre)

Disponible en ligne sur ScienceDirect le xxx

Mots clésAddictionAlcoolismeDroguesHoméopathieMédecine alternativePsychothérapie

KeywordsAddictionAlcoholismAlternative medicineDrugsHomeopathyPsychotherapy

RÉSUMÉL'addiction, que ce soit aux drogues (narcotiques ou stimulantes), produits médicamenteux,alcool, est un fléau social de plus en plus répandu. La description d'une prise en chargehoméopathique, associée à une psychothérapie comportementale et familiale apporte uneréponse alternative aux traitements médicamenteux classiques souvent longs et coûteux.Cet article reprend la description des différents types de substances, les moyens de repérerles signes de leur consommation et leurs traitements homéopathiques ciblés en fonction dessymptômes rencontrés.© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

SUMMARYAddiction, whether it be to drugs (narcotics or stimulants), prescribed medication or alcohol, is asocial scourge which is becoming increasingly widespread. The description of a homeopathictreatment, combined with behavioural and family psychotherapy, offers an alternative responseto traditional pharmacological treatments which are often long and expensive. This articledescribes the different types of substances, how to detect signs of their use and their homeo-pathic treatments targeted according to the symptoms.© 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

es drogues sont inhérentes à la civilisa- pourquoi il vaut mieux, face au problème,

Adresse e-mail :[email protected]

L tion, à la culture et aux mythes de notreépoque. Elles sont présentes dans

notre vie indépendamment du fait que l'onaccepte ou pas leur existence, de la gravitédu problème et de l'attention que nous leurréservons. Elles s'infiltrent partout, sans dis-tinction de statut social ou de degré d'éduca-tion : personne n'est épargné par leuragression. Il n'y a pas de médecin qui ne soitpas déjà heurté aux drogues, à leur usage, ouaux problèmes qu'elles engendrent. Voilà

Pour citer cet article : Dimitrov I. Traitemenhoméopathie et psychothérapie. LaRevued

http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2014.04.003© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

adopter dès le début un comportement adé-quat. Lemeilleur moyen d'y parvenir, c'est d'enapprendre plus possible à leur sujet : leurprovenance, qui les utilise ? pourquoi sont-elles utilisées ? quels sont les risques ?comment peut-on résoudre le problème ?Les drogues sont des substances ou desmédicaments d'origine naturelle ou synthé-tique, qui sont capables de modifier de façonimportante l'état psychique et physique del'organisme, depuis le sommeil et son blocage

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total jusqu'à l'euphorie et l'excitation. Leur usage prolongé peutprovoquer une dépendance psychique et/ou physique. Leseffets narcotiques des différentes substances sont déterminéspar leur structure chimique et les mécanismes biologiquesprovoquant des changements dans l'organisme humain.Aujourd'hui, la consommation explose et prend l'allure d'unecatastrophe sociale. Étant donné les conséquences que peutavoir l'addiction aux drogues sur lesmembres de la famille de lapersonne dépendante, on comprend pourquoi le nombre despersonnes qui souffrent directement de la drogue est en aug-mentation. La drogue est consomméepar tout lemonde et danstoutes les couches sociales. Le nombre des jeunes gens quisuccombent à la drogue ne cesse d'augmenter, tandis que leurâge moyen (15-18 ans) baisse sans arrêt. Il n'est pas rare dutout de rencontrer ce problème vers l'âge de 9-11 ans. Si chezles adultes âgés de 30 à 40 ans, le problème est plus rare, c'estque, malheureusement, très peu de ceux qui ont commencéà se droguer étant jeunes ou même enfants, vivent jusque-là.Nos études médicales ne nous apprennent pas toujoursà adapter notre comportement face à ces patients, nicomment les aider. Beaucoup d'entre eux, enfants ou jeunesgens, vont à première vue très bien, car ils n'ont pas encoreperdu leurs liens familiaux, ni leur travail, ni leur intelligence.Souvent très sympathiques, ils paraissent avoir un comporte-ment tout à fait « normal », ont souvent tous les talents, voiredu génie. Rien ne les différencie apparemment des autrespersonnes. Leurs « différences » apparaissent lorsque lecontact est très proche, surtout à la maison, ou lorsque lapersonne droguée vole, secrètement ou pas, tout ce qui luitombe sous la main pour le vendre, parce qu'il a besoind'argent pour obtenir sa dose de drogue. Au sein de sa famille,il provoque la douleur, la souffrance et parfois la mort.D'où l'intérêt de bien connaître quelles sont les droguesfréquemment consommées et quels sont les symptômes quipeuvent nous révéler que la personne se trouve sous l'emprisede la drogue ou en état d'abstinence.

CLASSIFICATION DES SUBSTANCESNARCOTIQUES

Opiacés, alcool et antidépresseurs

Dans ce groupe, on trouve les dérivés du pavot : lamorphine, lacodéine, l'héroïne, ainsi que des substances synthétiquescontenant de l'opium, comme la méthadone. Y figurent aussil'alcool et certaines substancesmédicamenteuses (antidépres-seurs) délivrées en pharmacie, comme les barbituriques (phé-nobarbital, amobarbital, pentobarbital, trihexyphénidyl), lestranquillisants et les benzodiazépines : diazépam (Valium®),nitrazépam, clonazépam (Rivotril®). . .Ces substances agissentde manière différente, mais toutes ont plus ou moins pour effetde diminuer l'activité du système nerveux, elles provoquent lasomnolence et rendent difficile l'activité respiratoire.Indices révélant une consommation : les doses modéréesprovoquent de la détente, une euphorie légère, une baisse dela sensibilité à la douleur, un ralentissement des mouvements,l'individu est flasque ou inerte. L'aspect des pupilles est unsigne très caractéristique : elles sont très fortement rétréciesmême en l'absence de lumière (myosis). Les yeux larmoyants,le nez qui coule sans arrêt et la soif permanente (mais sansfaim) également. Un autre signe très évident de consommationde drogue est la possession d'aiguilles hypodermiques, de

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seringues ainsi que des traces de piqûres (en cas d'usagerégulier, ces traces se présentent sous la forme de « sen-tiers » le long des veines dans le pli cubital, bien que la droguepuisse être injectée aussi sur d'autres parties du corps).Lorsque les doses sont plus élevées, on observe une euphorieprononcée, une respiration ralentie, et souvent un endormis-sement. En cas de consommation, le malade perd beaucoupde poids. En cas de manque (lorsqu'on arrête de prendre ladrogue), les pupilles sont dilatées, la fréquence de la respira-tion et du rythme cardiaque augmente, la personne transpireabondamment, la tension artérielle augmente, apparaissentune rhinite, des bâillements, des coliques gastro-intestinales,ainsi que des douleurs dans tout le corps et dans les articu-lations, de la diarrhée, des nausées et des vomissements.

Psychostimulants

Appartiennent au groupe des psychostimulants, des substan-ces tellesque lacocaïne (et sondérivé trèsdangereux, le crack),l'éphédrine et ses dérivés : la méphédrone et la pervitine (dansle jargon de drogués, on les nomme souvent le « blanc »).L'amphétamine et la méthamphétamine relèvent aussi dugroupe des stimulants, ainsi que certains antidépresseurs, cer-tains produits pour diminuer l'appétit, la caféine, la théophyllineet la nicotine. Toutes ces substances provoquent une augmen-tation de l'activité du système nerveux, qui se traduit par unehypersensibilité et une hyperexcitabilité.Indices révélant uneconsommation : lesdosesmodéréesdeces stimulants provoquent une euphorie forte, mais brève, unehausse de la tension artérielle et de la fréquence du pouls, unesensation d'inquiétude et une augmentation brutale du désirsexuel. Après la période d'excitation et de plaisir vient la dépres-sion. Si les doses de stimulants sont élevées et l'abus prolongé,on observe une dilatation des pupilles, un comportement comi-queet étrange, uneaugmentationde la fréquencedupoulset dela température, une pâleur et sécheresse de la peau. En cas desurdosage, on observe des troubles de la coordination desmouvements, des tremblements, des spasmes, une forteinquiétude, qui peut se transformer en délire avec des halluci-nations. En cas demanqueapparaissent une forte somnolence,un appétit accru, une forte excitabilité et des hallucinations.

Hallucinogènes

Ce sont d'étranges substances, qui même en doses très faiblessont à même de modifier le comportement et de provoquer deshallucinations.Ces substances sont connues depuis des tempsimmémoriaux.Déjà les Indienssud-américainsconnaissaient lecactus peyotl, que l'on considérait commeune plante « divine »et qui était utiliséepar leschamans. LesAztèquesutilisaient uneautreplante, le psilocybe, ou« champignondeDieu ».En1943,le laboratoire d'une société pharmaceutique suisseaobtenuparsynthèse une substance, le diéthylamide de l'acide lysergique,le LSD, dont l'effet est bien plus fort que celui des substancescontenues dans la plante. On estime que cette substance neprovoque pas de dépendance physique, mais la dépendancepsychique est très forte. Elle est vendue par les dealers sous laforme de petits carrés de carton rouge imprégnés de drogue.Souvent ceux qui préfèrent les hallucinogènes utilisent desmédicaments, vendus légalement ou presque, contenant del'atropine et d'autres substances psychoactives. Des substan-ces utilisées pour l'anesthésie comme la kétamine et le kalipsol[utilisédans lespaysde l'Est,NDLR]sont également populaires.Toute une subculture, qui s'est formée sous l'influence des

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hallucinogènes et qui possède sa propre musique et ses mani-festations artistiques.Indices révélant une consommation : une gaieté anormale,une forte dilatation des pupilles, une rougeur de la face et desyeux, une sécheresse de la bouche et du nez, un appétit accruet un pouls accéléré. Chez les personnes qui consomment detelles substances, des hallucinations peuvent apparaître le len-demain, même si elles n'ont pas pris de drogue. La sensation demanque n'est pas prononcée et peut ne pas apparaître si l'usageaétéépisodiqueoumodéré.Encasd'abus, onpeut observer unepoussée d'hypertension et une accélération du pouls, une irrita-bilité, des troubles du sommeil et une diminution de l'appétit.

L'ITINÉRAIRE DE LA DÉPENDANCE

Le développement de la dépendance passe par quatre étapesprincipales. Beaucoup de gens prennent une première fois desstupéfiants pour expérimenter, pour savoir ce que c'est. Laplupart arrêtent la consommation au cours de la première oude la deuxième étape. Seul un petit pourcentage rencontre desproblèmes sérieux avec des répercussions sur la vie defamille, les relations avec les amis, à l'école et/ou au travail.Ces problèmes peuvent concerner la santé physique ou psy-chique et se poursuivent dans les étapes trois et quatre.L'usage des stupéfiants peut être arrêté à tout moment, il suffitque le patient soit suffisamment motivé et soutenu.

1. Expérience

La consommation des stupéfiants se fait en compagnie. Lesados sont curieux et désirent prendre de la drogue pour connaî-tre son effet. Les facteurs de base sont la curiosité et la pressiondu groupe. À cette étape il n'y a pas encore de problèmesà l'école ou au travail, avec la santé ou la situation financière.Une fois cette curiosité satisfaite, les consommateurs peuventsoit arrêter, soit passer à l'étape suivante et rechercher active-ment de la drogue. Quelqu'un qui prend de la drogue pour lapremière fois nedeviendra pas forcément dépendant,mais tousceux qui sont dépendants ont commencé par une premièretentative. . .

2. Recherche active

Après avoir constaté l'effet des stupéfiants sur leur humeur, lesjeunes les incluent à leur vie. Un milieu de personnes qui usentde stupéfiants se forme. On connaît déjà l'effet de la substanceet on commence sciemment à rechercher cet effet pour changerd'humeur. À cette étape, on sent avant tout les effets positifsprovoqués par la drogue, mais pour la première fois aussi semanifestent les problèmes financiers, ainsi que les troubles desanté et dans le cadre du travail. On change le profil de ses amiset on se laisse aller dans le milieu du travail ou de l'école.

3. Soumission, usage régulier (abus)

À cette étape, les jeunes gens prennent régulièrement de ladrogue, parfois aussi pour surmonter certains problèmes dansleur vie. L'abus de stupéfiants se traduit par des prises desubstances psychotropes de manière à provoquer un effetnégatif sur la santé, la croissance, la réalisation et le fonction-nement social entier de l'individu. Disparaît l'intérêt pour deschoses qui étaient avant considérées comme importantes : les

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hobbies, le sport, l'école, les amis. . . Commencent aussi lesconflits avec la famille ou d'autres proches. Sous l'influence dela drogue, les jeunes se retrouvent dans des situations à ris-ques, dont les conséquences peuvent être non désirées :grossesse, infections transmissibles par voie sanguine, mala-dies sexuellement transmissibles, accidents de la route, etc. Ilsarrivent parfois à arrêter la consommation de stupéfiants surune courte période, mais la reprennent à la première occasion.Arrêter d'abuser de la drogue est encore possible même sansl'intervention d'un spécialiste, s'il y a une motivation claire etune suite dans les actions.

4. Dépendance

C'est le degré final de l'abus. L'usage de la drogue est devenule centre de la vie de l'individu et occupe le premier plan devanttoutes les activités quotidiennes naturelles et nécessaires. Àcette étape, le plaisir est insignifiant ou nul, puisque la sub-stance est prise dans le but de remédier à l'indisposition et auxsymptômes de manque. Les fonctions physiques, psychiqueset sociales sont gravement perturbées. Le cercle d'amis estsurtout celui des drogués. Les chances de rester à l'école ouà l'université et/ou de garder son travail sont presque inexis-tantes. À ce stade, arrivent parfois la criminalité et les pro-blèmes avec la loi.

SIGNES ET SYMPTÔMES RÉVÉLANT L'USAGEDE DROGUES

La présence de certains signes et symptômes peut témoignerde l'usage de stupéfiants ou d'autres problèmes.

À l'école

Les troubles repérés dans le comportement scolaire ou uni-versitaire sont les suivants :� l'augmentation de l'absentéisme ou des retards en classe ;� la baisse de la réussite scolaire ;� les problèmes comportementaux ;� l'attitude négative par rapport à la scolarité.

Dans la vie sociale, dans les rapports avec les amis

Dans la vie sociale, les changements les plus notables sont :� une perte d'intérêt pour les activités d'avant ;� la perte d'anciens amis et l'apparition de nouveaux contactsavec des jeunes qui usent de stupéfiants ;

� les conversations téléphoniques étranges au cours desquel-les on parle de drogue.

Psychisme

Les signes psychiques révélateurs sont :� le changement de caractère : avant il était sociable, main-tenant il est renfermé ; avant il était renfermé, maintenant ilest liant ; avant il était calme, maintenant il est nerveux ;

� les sautes d'humeur inexplicables : de l'euphorie suivie detension et d'irritation ; une suspicion excessive ou uneparanoïa ;

� une perte d'intérêt pour la scolarité, le sport et d'autresactivités ;

� l'apathie et un état de « gueule de bois » ;� une distraction accrue.

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Dans la famille

Les relations avec les membres de la famille sont modifiées.Le consommateur :� devient cachottier (ne pas confondre avec la recherche de lasolitude) ;

� se désengage de ses responsabilités à la maison ;� devient plus agressif.

Changements physiques

L'addiction entraîne les modifications physiques suivantes :� des yeux rouges ;� une hygiène personnelle négligée ;� une perte de poids (dans le cas de certaines drogues) ;� des troubles du sommeil ;� de la lassitude ou, au contraire, de l'hyperactivité ;� la présence de matériels divers qui suggèrent l'usage pos-sible de stupéfiants, comme des ustensiles pour la prépara-tion de drogue, l'usage d'encens (pour masquer l'odeur de lamarijuana), la disparition inexplicable dans la réserve fami-liale de boissons fortes, d'argent ou d'objets de valeur, demédicaments prescrits à d'autres membres de la famille oudestinés à être inhalés.

Au cours de ma pratique de médecin, je me suis rendu comptequ'avec les médicaments qu'on utilise en psychiatrie, onn'obtient pas de résultats satisfaisants. Voilà pourquoi je mesuis tourné vers la thérapie homéopathique en la combinantavec de la psychothérapie. Je me suis constitué un nouveausystème de traitement, qui s'est avéré extrêmement efficace,parfaitement accessible et peu onéreux.Pendant 10 ans, j'ai traité de cette manière 532 personnes, lepourcentage de réussite étant de 68 % après un suivi de cinqans. C'est un pourcentage très élevé, si l'on tient compte desstatistiques qui font état d'une guérison allant jusqu'à 9 % oud'un traitement substitutif à vie avec de la méthadone qui nepermet pas une guérison complète.Dansmapratique, à l'exception du traitement de la dépendancealcoolique, je n'utilise pas de médicaments allopathiques.

ORIENTATION ET DÉROULEMENT DUTRAITEMENT

Première étape

Le plus grand intérêt de cette méthode, qui permet de convain-cre le consommateur de drogue de continuer ce système dethérapie homéopathique, est le fait que pendant les 7 à 10 pre-miers jours il n'y a pas de sensation physique de manque ouelle est extrêmement faible. Souvent le sommeil redevientnormal dans les 3 à 5 jours. Les symptômes prononcés demanque, tels que les nausées, les vomissements, la faiblessephysique, la diarrhée, les vertiges ou la perte totale d'énergien'apparaissent pas. Voici, classés en fonctions du typed'addiction et des symptômes rencontrés, les médicamentshoméopathiques prescrits.

En cas d'addiction à l'héroïne, aux dérivés del'opium ou à la méthadone

Nux vomica 9 CH : en présence de poussées de colère,lorsque le patient ne supporte pas les contradictions, montrede l'hyperexcitation et de l'irritabilité, de la haine, de l'envie, de

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la cruauté, du pragmatisme, de la colère avec injures, destendances suicidaires. Le syndrome lié au sevrage se carac-térise par une asthénie, des problèmes gastriques et intesti-naux, des hyperesthésies, des spasmes, une combinaison destupéfiants et d'alcool, une éjaculation non volontaire, uneforte sécrétion nasale, des palpitations.Opium 15 CH : lorsqu'il y a un état d'obnubilation et de som-nolence, une idéation euphorique et une hyperesthésie, unesurexcitation des sens (la vue, l'odorat, l'ouïe, le toucher), unétat de somnolence décompensée, le patient paraît absent,n'arrive pas à dormir.Nux moschata 9 CH : en présence de somnolence, de fortdésespoir émotionnel, d'obnubilation et d'indifférence,d'incompréhension, de perte de mémoire, de céphalées decontradiction, de sensation de lipothymie.

En cas d'addiction à l'alcool

Lachesis mutus 15 CH : en présence d'un désir irrépressibled'alcool chez des alcooliques aux tendances anorexiquesprésentant des nausées, des vomissements, des spasmesde l'estomac, une hépatomégalie avec des douleurs, de l'agi-tation ; un tempérament extraverti avec des crises de colère ouvindicatif, jaloux, ne supportant pas les limitations ; d'uneparanoïa.Nux vomica 9 CH : lors de poussées de colère, d'hyperexci-tation et d'irritabilité, de haine, d'envie, de cruauté, de prag-matisme. Le syndrome d'abstinence se caractérise par desproblèmes gastriques et intestinaux, une hyperesthésie, desspasmes ; pour le traitement des symptômes de convulsionsépileptiformes.Arsenicum album 15 CH : en cas d'éthylisme décompensé,avec inquiétude et insatisfaction de soi, frilosité, excitationmotrice et peur, asthénie prononcée ; une fonction perturbéedu foie, des problèmes cutanés : furonculose, abcès,œdèmespalpébraux.Natrum muriaticum 15 CH : pour son effet antidépresseursur fond d'alternance d'hyperémotivité et de dépression, avecperte de poids, œdèmes localisés, céphalées et larmoiementsdes yeux, agoraphobie, en cas de réactions affectives parado-xales, avec évitement des proches et des amis, insomnie etterreurs.Opium 15 CH : aide à la prévention des convulsions aumoment du syndrome alcoolique, du delirium tremens, del'encéphalopathie alcoolique ; lors d'un état d'obnubilation etde somnolence, d'idéation euphorique et d'hyperesthésie, desurexcitation des sens (la vue, l'odorat, l'ouïe, le toucher), desomnolence décompensée ; le patient paraît absent, n'arrivepas à dormir.Posologie : cinq granules, toutes les unes ou deux heures.

En cas d'addiction aux dérivés du cannabis,marijuana, gandja, haschich

Cannabis indica 200 EEH : en cas d'abstinence avec d'hallu-cinations auditives et lorsque le corps est perçu différemment,les sons comme venant de loin ; lors de la présence d'inquié-tude et de méfiance allant jusqu'à la paranoïa. Le médicamentn'est pas disponible sur les réseaux pharmaceutiques bulgareet français.En cas d'addiction aux stimulants : amphétamines, ecstasy,métamphétamines

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Anacardium orientale 15 CH : le bien contre le mal ; étatvindicatif, de désordre psychologique, de méchanceté, deparanoïa avec manie de la persécution, d'insensibilité, d'arro-gance, de crises de fureur, de manque de confiance en soiallant jusqu'à la manie.Posologie : cinq granules, toutes les unes ou deux heures.Agaricus muscarius 15 CH : lors d'activité intellectuelleralentie, d'euphorie suivie de dépression, d'impuissance,d'états épileptiformes, de séquelles de la prise de stimulants.Staphysagria 15 CH : en cas de colère et de jalousie refou-lées, de susceptibilité allant jusqu'à la manie, d'excitation, detics du visage et de prurit psychogène.Stramonium 30 CH : lorsqu'il y a oscillation entre deux extrê-mes, la lumière et le noir, une excitation motrice, des spasmeset convulsions, un delirium tremens furieux, une insomnie etdes terreurs nocturnes, une logorrhée incohérente, des hallu-cinations provoquées par la peur.Lachesis mutus 15 CH : en cas d'agitation, de tempéramentextroverti avec poussées de colère, d'un caractère vindicatif,de jalousie, d'égoïsme, qui ne supporte pas les entraves, deparanoïa.Hyoscyamus niger 15 CH : patient qui soupçonne le mondeentier, fait preuve de jalousie ; en cas de stress, peut tomberdans une colère furieuse, a peur de devenir fou ; en présencede paranoïa : peur d'être empoisonné, il s'imagine qu'il a étéoffensé, délire.Posologie : cinq granules, trois fois par jour du médicamentchoisi par le médecin comme médicament de terrain.

Deuxième étape

C'est la période au cours de laquelle on travaille avec le patientpour le préparer à ce qu'on appelle « la première vague » desevrage psychique, qui apparaît entre le 17e et le 25-30e jour.Nous mettons l'accent sur la motivation pour arrêter laconsommation et cesser définitivement toute prise de stupé-fiants. Nous mettons aussi au point la règle des « 15 minu-tes ». C'est une règle que j'ai introduite dans le but de soutenirle patient qui essaie de résister au désir de prendre la drogue.Elle est composée de trois facteurs : le début de l'apparition dudésir, un délai maximum de 15 minutes d'attente pour observerla réaction du patient et le développement d'un système dedétournement de l'attention dans une direction excluant laconsommation de drogue.Nux vomica 15 CH ; Opium 15 CH ; Hyoscyamus niger30 CH ; Gelsemium sempervirens 15 CH.Posologie : cinq granules des médicaments choisis par lemédecin, trois à cinq fois par jour, la fréquence étant propor-tionnelle à la gravité des symptômes.Phosphorus 15 CH : en cas d'éthylisme avec congestionhépatique, de subictère, d'hépatite toxique ou virale.Staphysagria 15 CH : en cas de colère et de jalousie refou-lées, de susceptibilité allant jusqu'à la manie, d'excitation, detics du visage et de prurit psychogène.Stramonium 30 CH : lorsqu'il y a oscillation entre deux extrê-mes, la lumière et le noir, une excitation motrice, des spasmeset convulsions, un delirium tremens furieux, une insomnie etdes terreurs nocturnes, une logorrhée incohérente, des hallu-cinations provoquées par la peur.Lachesis mutus 30 CH : en cas d'agitation, de tempéramentextraverti avec poussées de colère, d'un caractère vindicatif,de jalousie, d'égoïsme, qui ne supporte pas les entraves, deparanoïa.

Pour citer cet article : Dimitrov I. Traitement de l'addictionhoméopathie et psychothérapie. LaRevued'Homéopathie

Posologie : cinq granules, deux à trois fois par jour, du médi-cament choisi par le médecin comme médicament de terrain.

Troisième étape

C'est le deuxième mois, « le mois du sourire », celui durééquilibrage du système des valeurs du patient, de ses res-sources pour venir à bout de son problème, de la restaurationdes liens au sein de sa famille et de la société, de la création denouveaux buts et des moyens de les réaliser.Sont utilisés les médicaments du schéma individuel pre-scrits comme traitement de terrain par le médecin, deuxà trois fois par jour.

Quatrième étape

Elle dure de la fin du deuxième à la fin du quatrièmemois. C'estla période qui crée le plus de soucis au médecin et au patient,parce que « la deuxième vague » de sevrage psychiquearrive. Il est vrai qu'elle apparaît rarement, parfois sous laforme de rêves. En raison de l'étape précédente, qui a étécelle de l'équilibrage émotionnel, le malade est convaincu quetout était bien fini. Voilà pourquoi cette étape est très impor-tante pour le mûrissement du patient au sujet de la responsa-bilité pour son comportement et de la prise du contrôle définitifsur sa vie.Sont utilisés les médicaments du schéma individuel pre-scrits au patient lors de la deuxième étape, incluant aussi letraitement du terrain. La prise des médicaments étant liée à lafréquence et à la gravité des symptômes de l'abstinence.

Cinquième étape

Au cours des deux derniers mois du traitement, je metsl'accent sur la psychothérapie comportementale familiale,ainsi que sur la resocialisation du patient. Tous les change-ments ont un effet positif sur la santé physique et psychiquedes patients. À la fin du traitement, ils deviennent des « hom-mes nouveaux », qui ont conscience d'avoir surmonté leursproblèmes provoqués par leur addiction aux stupéfiants.La thérapie est nécessaire pour que le patient réagisse d'unemanière adéquate à ses problèmes de santé. Le traitementavec des produits homéopathiques ne surcharge pas l'orga-nisme des malades, comme le fait la thérapie avec certainsmédicaments allopathiques aux graves effets secondaires.Les conditions sont créées pour un nettoyage plus rapidede l'organisme. Avec les moyens thérapeutiques traditionnels,le traitement dure de 5 à 7 ans. Grâce à l'homéopathie, lepatient apprend à vivre sans stupéfiants, assisté dans cetapprentissage par le médecin.

CONCLUSION

Le but de cette prise en charge est de rétablir un fonctionne-ment social normal du patient, de lui permettre de rétablir descontacts avec sa famille et ses amis et de réussir son intégra-tion dans la société ; de retrouver à nouveau confiance en lui. Ilest extrêmement important que, parallèlement à cette luttepersonnelle individuelle, l'on procède à une psychothérapieavec la participation de la famille tout entière, qui a besoin, elleaussi, d'aide et de conseils pour surmonter ce sérieuxproblème.

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aux drogues selon une méthode innovante, combinant(2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2014.04.003

Page 6: Traitement de l’addiction aux drogues selon une méthode innovante, combinant homéopathie et psychothérapie

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I. DimitrovPratiques

Le fait que le coût de cette thérapie combinée est nettementplus bas que celui des autres méthodes thérapeutiques utili-sées dans ces cas n'est pas sans importance.La prescription d'une thérapie homéopathique pour le traite-ment des addictions aux drogues, accompagnée d'une psy-chothérapie de motivation bien choisie est une chance pourdes milliers de jeunes de revenir à la vie normale.

Déclaration d'intérêtsL'auteur déclare ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cetarticle.

POUR EN SAVOIR PLUS

American Psychiatric Association. Diagnostic and statistical manual ofmental disorders (DSM5). 5th edition. Arlington: American Psychia-

tric Publishing; 2013.

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Pour citer cet article : Dimitrov I. Traitement de l'addictionhoméopathie et psychothérapie. LaRevued'Homéopathie

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