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Histoire de la pensée économique Modalités de contrôle : 2 questions de cours et un commentaire Attente du prof lors de la réponse aux questions : Il tient compte de la propreté de la copie, il faut aussi que la réponse ait du sens. Il faut être capable d’identifier l’élément clé et y apporter une réponse précise. Questions de cours : Réponses claires et précises ! 1 commentaire de citations : à travailler ! Structure et clarté d’expression. Robert Heilbrower, les grands économistes Chapitre 1 : Les Physiocrates et la naissance de la doctrine libérale La physiocratie est une doctrine qui exprime l’enrichissement par le fait de mettre les agriculteurs au cœur du système de production, d’où Physis. L‘école physiocratique a été très limitée dans le temps (1756-1780). I. La critique du mercantilisme : La naissance de la physiocratie est une conséquence de la crise économique, et d’une critique du mercantilisme, d’où la nécessité de commencer par le mercantilisme. La physiocratie est née dans la période de la triple crise, c’est la crise qui frappe la France au XVIII Siècle. La physiocratie est une doctrine du XVIII Siècle qui est exclusivement française, que des physiocrates français, et limités à une période très courte. Crise budgétaire : Une crise des finances publiques, L’état français est très lourdement endettée depuis le début du XVIII Siècle, les tentatives de renflouement des finances publiques échouent. L’état manque d’argent. Crise Politique : guerre de 7 ans (1756-1763) Sous Louis XV. Guerre perdue par la France, la France perd alors toutes ses colonies américaines (Canada, Louisiane) en février 1763“Traité de Paris qui met fin à la guerre’’, le pouvoir politique est alors affaiblit. Crise Agricole L3 S.E U.M 1

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Histoire de la pensée économiqueModalités de contrôle :

2 questions de cours et un commentaire Attente du prof lors de la réponse aux questions :

Il tient compte de la propreté de la copie, il faut aussi que la réponse ait du sens. Il faut être capable d’identifier l’élément clé et y apporter une réponse précise.

Questions de cours : Réponses claires et précises ! 1 commentaire de citations : à travailler ! Structure et clarté d’expression.

Robert Heilbrower, les grands économistesChapitre 1 : Les Physiocrates et la naissance de la doctrine libéraleLa physiocratie est une doctrine qui exprime l’enrichissement par le fait de mettre les agriculteurs au cœur du système de production, d’où Physis. L‘école physiocratique a été très limitée dans le temps (1756-1780).

I. La critique du mercantilisme :La naissance de la physiocratie est une conséquence de la crise économique, et d’une critique du mercantilisme, d’où la nécessité de commencer par le mercantilisme. La physiocratie est née dans la période de la triple crise, c’est la crise qui frappe la France au XVIII Siècle.

La physiocratie est une doctrine du XVIII Siècle qui est exclusivement française, que des physiocrates français, et limités à une période très courte.

Crise budgétaire :

Une crise des finances publiques, L’état français est très lourdement endettée depuis le début du XVIII Siècle, les tentatives de renflouement des finances publiques échouent. L’état manque d’argent.

Crise Politique : guerre de 7 ans (1756-1763) Sous Louis XV.

Guerre perdue par la France, la France perd alors toutes ses colonies américaines (Canada, Louisiane) en février 1763“Traité de Paris qui met fin à la guerre’’, le pouvoir politique est alors affaiblit.

Crise Agricole

Les mauvaises récoltes ont entrainées des famines.

Le diagnostic de la crise par les physiocrates est le suivant : Herbert (Essai sur la Police général des grains) 1755, Il calcul dans son ouvrage que la France pourrait produire de quoi nourrir 31,200 Millions de personnes alors que la population de l’époque était estimée à 18 millions.

La France n’est pas un pays pauvre, mais elle est mal gérée surtout à cause de l’influence des mercantilistes sur le pouvoir, et cette mauvaise gestion conduit à la production de trop peu de richesse.

Les économistes mercantilistes étaient très proches des rois de France, Colbert était Ministre, donc ils ont eu une mauvaise influence sur la politique économique conduisant à appauvrir le pays parce qu’ils ont mis l’accent sur le commerce comme une ou la seule source de richesse en oubliant quasiment l’agriculture.

Le mercantilisme est une doctrine qui considère que la richesse est avant tout pécuniaire, ce qui signifie qu’elle n’est pas matérielle. Parce qu’ils considèrent qu’il n’y a qu’une seule catégorie d’agent économique qui soit susceptible de créer de la richesse, c’est à dire les commerçants.

Il y a des différences entre le mercantilisme Français, Espagnol et anglais :

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Le mercantilisme espagnol : met l’accent uniquement que sur l’accumulation de métaux précieux, cela a conduit au bullionisme. Contrôle des Imports/exports, excessivement protectionniste.

Le mercantilisme Anglais : Correspond à la forme la plus pure des mercantilismes, qui insiste sur un développement basé sur le commerce avec une volonté d’augmenter la balance commerciale et donc de s’enrichir de la sorte.

Le mercantilisme Français : Plus modéré que les précédents, l’accent est mis sur le commerce, mais on insiste un peu plus sur l’industrie, sur la production et en même temps l’agriculture n’est pas totalement négligée mais est secondaire par rapport aux autres activités économiques.

Pour les physiocrates, mettre le commerce au dessus des autres activités économiques signifie une incompréhension entre le nécessaire et le superflue, le commerce et l’industrie sont secondaires pour les physiocrates, et l’activité agricole est nécessaire. L’objet de la physiocratie va être de renverser la hiérarchie et montrer que l’agriculture est importante et comment.

Pierre le pesant de Boisguillebert 1646-1714

En 1695, il écrit un ouvrage “le détail de la France sous le règne présent : la cause de la diminution de ses gains et la facilité du remède en fournissant en un mois tout l’argent dont le roi a besoin et enrichissant tout le monde’’

Il explique la ruine générale du Pays et propose certaines solutions pour résoudre la crise, son argumentation est très proche de celle que les physiocrates vont développer :

Il critique les mercantilistes et en particulier Colbert pour avoir favoriser les manufactures et avoir négligé l’agriculture. Il explique que la richesse d’un pays ne réside pas dans sa masse monétaire mais dans sa capacité de production, adopte une définition matérielle de la richesse contre une définition monétaire de la richesse. Il insiste sur l’importance de l’agriculture parce que l’agriculture permet de produire les biens nécessaires pour la satisfaction du besoin humain. Toutes les autres activités économiques sont secondaires et viennent après l’agriculture, ce qui veut dire qu’on peut produire du superflue à condition d’avoir satisfait auparavant les besoins nécessaires.

Finséance 1

La naissance de la physiocratie coïncide avec une crise politique qui survient lors de la guerre des 7 ans, les physiocrates tiennent les mercantilistes comme responsable des difficultés économiques.

Il existe trois formes de mercantilismes : Anglais, Espagnol et français. Commerce > Agriculture, richesse pécuniaire.

Le premier écrit dont les physiocrates seront proches est celui de Boisguillebert 1695.

Physiocrate : Critique de l’influence des mercantilistes, Colbert ministre. Agriculture > autre activité, richesse matérielle.

II. Les principes économiques de la physiocratie 04/09Remarque historique :

François Quesnay (1694-1774) : L’un des principaux théoriciens de la physiocratie, il s’est tardivement mis à réfléchir sur l’économie, il était médecin du Roi Louis XV qui lui permit d’être proche du pouvoir et d’avoir une certaine influence sur la mise en œuvre de certaines idées.

L’idée qu’il soit médecin est importante, il avait une vision organique de la société et de l’économie, la société fonctionne comme un corps dans lequel circule les richesses comme le sang circule dans le corps humain.

Victor Riquet (1715-1789) : Le second physiocrate, il était le marquis de MIRABEAU, un aristocrate, sa proximité avec le pouvoir politique a permis de diffuser certaines idées, et de les faire passer dans la politique économique.

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1760“Théorie de l’impôt’’ : il critiquait les impôts parce qu’il pensait que c’était trop élevé, les fermiers généraux achetaient le droit de collecter les impôts à l’état. Il critique le niveau de l’impôt et la méthode. Il fut emprisonné à la bastille à cause de cet ouvrage.

Mercier de la Rivière (1720-1793) ‘’ l’ordre naturel et essentiel des sociétés’’ traité de philosophie politique le plus important des physiocrates.

Dupont de Nemours (1739-1817) : l’un des moins importants du groupe, il a fondé une Grande entreprise. (1768) définit l’économie : « La science économique n’est rien d’autre que l’application de l’ordre naturel aux gouvernements des sociétés ».

Les physiocrates on influencé Adam Smith, d’une certaine façon, ils ont influencé Marx. Toute la comptabilité nationale à ses origines dans le tableau économique.

Ils ont inventé une maxime “laisser faire, laisser passer’’

D’un coté, ils ont inventé des concepts qui seront repris par des économistes interventionnistes, mais d’autre coté, ils ont inventé le libre échange.

1. La théorie du produit net   : Elaboré par Quesnay à partir d’observation des ressources et des dépenses de certaines exploitations agricoles. Il a donc essayé d’élaborer une comptabilité des entreprises agricoles, les concepts de produit net et produit brut sont des concepts comptables avant d’être économiques.

Le produit net : C’est la richesse d’une économie. C’est la différence entre la richesse obtenue par la production et la richesse dépensée pour la produire.

Produit Brut : La richesse du Pays

L’idée est de produire de la richesse, pas de commerce, ce qui signifie qu’une valeur est ajoutée à la production. Ils ont une conception matérielle de la richesse.

- Ils s’opposent au commerce, car il ne crée pas de valeur ajouté, c’est simplement le fait de circuler les richesses que d’autres ont créées.

- Les artisans et industriels ne créent non plus de richesse, ils n’ajoutent rien par rapport à ce qui existait déjà, ils se contentent de transformer de la matière.

Exemple : Un menuiser qui crée une table ne crée rien de nouveau.

- Les seuls qui créent de la richesse sont les agriculteurs, un agriculteur qui sème un blé en récolte 10, l’agriculteur est donc le seul pour lequel le revenu créé est supérieur aux dépenses engendrées pour créer ce revenu. L’agriculteur est le seul à créer un produit net, le travail de l’agriculteur est complété par celui de la nature.

Cette conception renvoi aux fondements déiste de la physiocratie. Nous avons trois classes d’agent économique dans l’économie des physiocrates :

La classe stérile : ceux qui ne produisent pas de richesse, commerçant et industriel. La classe productive : Celle des agriculteurs. La classe des propriétaires : Ceux qui possèdent les terres qui sont exploitées par les agriculteurs.

Les agriculteurs vont devoir payer un loyer.

Ces trois classes produisent et échangent les ressources. La classe stérile et la classe des propriétaires sont loin d’être inutile dans l’économie. Elles alimentent le circuit économique.

2. Le tableau économique (Quesnay)   :

C’est la représentation du circuit que suivent les richesses lorsqu’elles se forment et s’échangent dans l’économie. L’important pour lui est la circulation des richesses sinon l’économie serait en crise.

Avant Quesnay, Boisguillebert et Cantillon ont déjà eu l’idée de circuit.

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Chez Cantillon un élément supérieur à Quesnay, c’est la balance commerciale, propose un mécanisme de rééquilibrage automatique.

Deux versions du T.E 1758 1766

Explication du schéma sous forme de tableau :

Classe productive

Classe propriétaire

Classe stérile

5 milliards  dans l’économie, distribué comme ça :

2 milliards :

Les 2 milliards sont les

sommes : qui ont été

dépensées l’année

précédente pour faire naitre les récoltes actuelles

2 milliards 1 milliard

Ce qui a été économisé en

T-1

Avances 01/01 Représente les avances annuelles

Ce sont des revenus (qu’ils tirent de la location de leurs terres)

Avances annuelles.

Dépenses : Ces 2 milliards de revenu des propriétaires proviennent d’un paiement qui a été fait l’année précédente par les agriculteurs. Pour Quesnay, les propriétaires répartissent leur revenu en 2 type de dépenses : 50% d’achats faits aux agriculteurs, et 50% a la classe stérile. Il s’agit d’un flux sortant, c’est de l’argent que les propriétaires

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dépense, et il s’agit d’un flux monétaire (c’est de l’argent).

Donc ici les agriculteurs reçoivent 1 milliard des propriétaires

La classe stérile reçoit 1 milliard des propriétaires.

La classe stérile utilise cet argent pour acheter 1 milliard aux agriculteurs (des matières premières nécessaires à la production) et 1 milliard pour acheter de la nourriture.

Donc les agriculteurs gagnent encore 2 milliards en flux monétaire.

La classe productive a gagné 3 milliards.

La classe productive va utiliser le milliard qu’elle a reçu des propriétaires pour acheter des biens auprès de la classe stérile.

Il lui reste 2 milliards, qui vont être utilisés pour louer les terres aux propriétaires (rente).

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Le 1 milliard restant (sous forme de matière première) va être utilisé par la classe stérile pour reconstituer les avances annuelles pour la période d’après.

Enfin, les 2 milliards d’avance des agriculteurs restant vont servir d’avance annuelle pour l’année suivante.

Ce sont 5 Milliards qui circulent, différentes sommes payées par différents acteurs.

Pr

1 Milliard de bien de subsistance

1 milliard de biens de subsistance Achat 1 milliard de biens de subsistance 1 milliard de produits manufacturés

Rente 2 milliards

Achats de subsistance (1 milliard) achat d’1 milliard

Achat d’1 milliard de produit manufacturé

1 milliards de produits manufacturés

La classe productive a tirée 3 milliards de la vente de produits agricoles, mais en doit 2 milliards aux propriétaires, doit 1 milliard aux stériles.

La classe des propriétaires dépenses la moitié de son revenu en matière agricole et l’autre moitié en produit artisanal.

La classe stérile avec1 milliard d’avance : Achat de 1 milliard matière première agriculteur, et 1 milliard de subsistance.

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Le produit net des Agriculteurs = 2 milliards Produit Brut = 5 milliards

Les agriculteurs dépenses 3 milliards pour produire : Avance 2 milliards (subsistance, graine épargnée pour l’année suivante) et 1 milliard de Produit outil fait à la classe des artisans et rapporte 5 milliards.

Le produit net est utilisé pour payer les loyers aux propriétaires.

RQ : Les agriculteurs peuvent aussi être propriétaire.

3. Le libéralisme et l’ordre naturel :

Les physiocrates Malgré leur définition organiciste et circuitiste de l’économie avaient une philosophie politique libérale. Il y a une contradiction entre le tableau économique et l’organicisme, car le tableau économique est un instrument qui permet de contrôler le fonctionnement de l’économie il peut être utilisé à des fins interventionnistes. Et pourtant, les physiocrates étaient en faveur de la liberté des échanges (Laisser faire, laisser passer), ils ont justifié ce libéralisme dans l’ordre naturel.

3.1 La liberté du commerce, la liberté des échanges :

Les physiocrates pensent que seul le libre échange en interne mais aussi la liberté d’échange avec l’extérieur peut permettre l’accroissement du produit net et donc l’enrichissement de l’économie. L’effet attendu de la liberté des échanges est triple : L’unification des prix : on parle des prix des grains, ressources agricoles.

Leur stabilisation Leur augmentation.

En laissant les grains circuler librement, on est certain qu’ils vont aller là où il y a une demande, cela va assurer non seulement des débouchés, mais aussi des prix correctes pour les fermiers que les physiocrates appellent un bon prix.

A l’inverse, le protectionnisme va entrainer une mauvaise allocation des ressource.

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Propriétaire

+50%=Croissance 50%=Normal +50%= Déclin

Agriculteur Stérile

Laisser passer Bon prix Profit pour la

classe productive

Loyer élevé aux

propriétaires

Circulation des richesses

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Une sorte de loi d’offre et de la demande, seul la liberté de commerce permet d’avoir le meilleur prix.

Grace à leur proximité avec le pouvoir, les physiocrates ont pu influencer certaines mesures de politique économique, ils ont pu orienter la politique économique vers un certain libéralisme en l’occurrence un libéralisme d’échange, et en particulier ils ont influencé un EDIT du 18 juillet 1764 qui autorisa la libre exportation des grains et qui supprima le protectionnisme. Cet EDIT a été l’initiative de TURGOT qui était secondé par Dupont de Nemours et l’objectif affirmé était véritablement de permettre une augmentation de la richesse des agriculteurs.

La conséquence de l’EDIT a été une augmentation des exportations et donc, une augmentation du prix à l’intérieur du pays, augmentation du prix du pain, d’où un mécontentement de la population.

1770 : Le pouvoir revient à l’ancienne règlementation et supprime donc la liberté de commerce, à partir de cette époque, l’influence des physiocrates va commencer à baisser. Ils ne vont pas survivre à la révolution. Les années 1770 marquent la fin de la physiocratie.

3.2 L’ordre naturel :

Pour les physiocrates, la défense de la liberté repose sur la croyance en un ordre providentiel, parce qu’il est voulu par dieu pour le bonheur des hommes et qui s’impose aux gouvernants. Cela veut dire que la propriété privée ne peut pas être remise en cause par les hommes car droit d’origine naturel. C’est un des fondements de l’ordre naturel. On ne peut pas porter atteinte à la propriété privée, on ne peut pas s’opposer au fait que certaines personnes soient propriétaires de la terre.

La croyance en l’ordre naturel pousse les physiocrates à justifier la non intervention dans les activités économiques, puisque la société est naturellement ordonnée, intervenir ne peut créer que du désordre, argument typiquement libéral de l’ordre spontané ou encore de l’harmonie naturel des intérêts. Le laisser faire se justifie par l’ordre naturel.

Anecdote : le Roi demande à Quesnay :

- « que feriez vous si vous étiez roi » il répond

- « sire, je ne ferais rien ».

- « mais alors qui gouvernerait ? »

- « Les lois » (sous entendu, les lois naturelles), donc il faut laisser faire selon les physiocrates.

Pour Dupont de Nemours, l’exercice du pouvoir c’est quelque chose de simple et facile, car exercer le pouvoir signifie deux choses :

Ne pas empêcher le bien qui se fait tout seul et punir le petit nombre de gens qui attentent à la propriété d’autrui.

FinSéance 2Remarque: Il y a plusieurs niveaux de réflexion chez les physiocrates (Contradiction Organiciste VS Libéralisme) :

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Protectionnisme

Prix trop faibles Prix trop élevés

Surabondance des grains

Insuffisance des grains

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Aujourd’hui, les économistes ne s’intéressent qu’au second niveau. Comme si on pouvait faire des modèles sans avoir d’idées philosophique sur la nature, le monde, les Hommes. Chez les économistes qu’on va voir, il y a aussi ces 3 niveaux.

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Ordre naturel

Produit net, tableau économique

Libéralisme(Laisser faire, laisser passer)

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Chapitre 2 : L’école classique britannique et ses prolongements continentaux.Origine de l’économie politique fin XVII ‘s : le terme d’économie politique classique a été inventé par Marx, il fait la distinction entre l’économie politique classique et l’économie politique vulgaire.

En terme économique, l’économie politique classique repose sur le concept de valeur travail. Pour Marx, le concept de valeur travail est fondamental parce qu’il met en évidence l’exploitation des travailleurs par les capitalistes, et pour Marx, la proposition du concept valeur travail est un trait distinctif entre les deux.

Au niveau économique, l’économiste vulgaire abandonne la théorie de la valeur travail, pour une théorie de la valeur utilité.

Parmi les auteurs, au sens de Marx, certains sont des économistes politiques classique d’autres sont vulgaires.

La catégorisation proposée par Marx ne recouvre pas la catégorisation proposée par les historiens de la pensée économique.

Keynes inclus dans l’économie classique des économistes néoclassiques : les économistes classiques sont les économistes qui croient dans l’efficacité des marchés et dans l’absence de crise de surproduction.

I. Les précurseurs

1. L’ordre spontané et l’harmonie naturelle des intérêts. 11/09

L’harmonie naturelle des intérêts signifie que la poursuite individuelle des intérêts donne naissance à l’intérêt général en dehors de toute intervention de l’état. Si chaque individu recherche son intérêt personnel cela va contribuer à l’intérêt général. Toute intervention de l’état dont l’objectif serait d’atteindre l’intérêt général va nuire à ce bien collectif, cela veut dire que les marchés sont toujours équilibrés, pas de défaillance.

Un des précurseurs des économistes classique est Bernard de Mandeville (1670-1733) médecin, il est le premier à avoir démontré le théorème fondamental ‘l’ordre spontané’.

A partir du moment où il y a une harmonie naturelle des intérêts, à partir du moment où il y a l’ordre spontané, il n’est pas nécessaire d’intervenir dans le fonctionnement de l’ordre social. Si l’ordre est spontané, l’intervention de l’état va être nuisible comme chez les physiocrates.

Tous les économistes libéraux s’attachent à l’idée de l’ordre spontané, ils ont cherché et continuent de chercher à montrer que cela existe effectivement.

La version économique de l’ordre spontané, c’est l’idée d’efficacité des marchés, c’est l’idée que les marchés s’auto-équilibrent, pas de crise économique donc.

Il existe différentes explications de l’ordre spontané :

Pour les physiocrates, l’ordre spontané à une origine naturelle :

Puisque l’ordre spontané a une origine divine, les sociétés seront ordonnées quelles que soient les actions des individus. Même si les individus ne sont pas égoïstes, la société sera ordonnée.

La version de Mandeville :

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Marx

Théorie de la valeur travail et compréhesion de

l'économie capitaliste

Théorie de la valeur utilité et appologie de l'économie

capitaliste

Economie politique classique Economie politique vulgaire

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L’ordre spontané s’explique par la recherche de l’intérêt personnel, aucun fondement non humain qui explique l’ordre spontané. Il faut que les individus soient égoïstes pour que la société puisse fonctionner. C’est la démonstration qu’il fait dans la Fable des abeilles’1714, La première version de 1705 a connu un tel succès qu’il a publié une deuxième version en 1714.

Mandeville décrit la situation d’une ruche peuplée d’abeille qui ne sont intéressées que par le profit, la jouissance, le luxe et plus précisément elles ont un certains nombres de vices ‘l’envie, la jalousie, la vanité’ et le résultat est que la ruche peuplée de ces abeilles avec ces vices est prospère. Il y a la démonstration selon laquelle, une société peuplée d’individus qui avec un comportement basé sur le vice, est ordonnée, stable et riche.

Prise de remord, les abeilles demandent à Jupiter de devenir vertueuses, sobres, charitables. Le résultat que décrit Mandeville est que les industries du luxe font faillite, ce qui donne naissance à du chômage, de l’instabilité, et une crise sociale.

La morale est donc qu’une société peuplée d’individus vertueux va être pauvre et chaotique, et une société peuplée d’individus dont les comportements sont fondés sur le vice va être prospère et stable. Les vices privés se transforment en vertus publiques, ce n’est pas de l’addition de vertus individuelles que va provenir la prospérité.

C’est parce que les individus cherchent leur intérêt privé qu’ils vont contribuer au bien être général.

Cela ne veut pas dire que pour les libéraux, il ne doit pas y avoir de sympathie, mais la sympathie est enracinée dans le bien être.

II. L’invention de l’économie politique : Adam Smith 1723-1790

Adam Smith est supposé être le père de l’économie politique qu’il approfondie dans son ouvrage ‘1776 recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations’.

Le terme d’économie politique a été inventé par Antoine de Montchrestien ‘Traité d’économie politique 1615’, présent que dans le titre de l’ouvrage. Le terme apparaît pour la deuxième fois avec Rousseau en 1755, Rousseau et Montchrestien ont juste utilisé le terme.

1759 ‘La théorie des sentiments moraux’, c’est un traité de morale contrairement à la richesse des nations.

Avant la richesse des nations, Smith a rencontré Quesnay et les physiocrates et a été influencé par leur idée, particulièrement par leur libéralisme.

Pour résumer, un concept fondamental chez Smith qui est le phénomène d’échange. Pour lui, il y a une caractéristique fondamentale dans la nature humaine, c’est la propension à échanger avec autrui et à réaliser des gains dans l’échange. L’échange matériel est une activité économique. L’échange a une grande importance chez Smith

Son insistance sur l’échange vient du fait que Smith écrit au début de la révolution industrielle, il observe donc des phénomènes totalement nouveaux et révolutionnaires, qui sont la généralisation du marché et des échanges, la transformation de l’économie d’une économie de subsistance en une économie d’échange.

Karl Polanyi appelle cela la grande transformation, c’est le fait que les marchés se généralisent.

Au moment où Smith écrit, les effets pervers de la révolution industrielle n’étaient pas apparus, il avait donc une vision positive de la société aux antipodes de Malthus et Riccardo qui eux étaient pessimistes. Un des éléments qui vont influencer Smith dans sa conception de l’économie, c’est la Division du travail.

Exemple : la fabrique d’épingles.

C’est l’envie d’échanger qui donne naissance à la division du travail. Avec un marché à peu d’échange, moins d’incitation à se spécialiser. S’il n’y a pas de division du travail, si chacun produit tout, alors il n’y a pas besoin d’échanger.

1) « Le problème Adam Smith » : Das Adam Smith problem

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Das Adam Smith problem a été mis en avant par des philosophes allemands tel que Hegel et Marx, ils pensaient qu’il y avait une contradiction fondamentale dans la pensée de Smith.

Le problème : Cela vient des deux ouvrages de Smith qui semblent être contradictoires :

La théorie des sentiments moraux est un traité de philosophie morale dans lequel Smith explique l’importance de la sympathie et de la bienveillance des comportements humains.

Il explique un monsieur qui voit un père pleurer son fils. Il explique que cet observateur éprouve par sympathie, une peine ‘plus faible que celle du père’ qui est similaire à celle éprouver par le père. Cette sympathie indique que l’on se sente concerné par ce qui arrive aux autres.

Dans la richesse des nations, Smith change radicalement de perspective, il ne parle que de l’intérêt personnel, avec la citation :

« Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre diner, mais plutôt du soin qu’ils apportent à la recherche de leur propre intérêt »

Deux ouvrages avec deux visions radicalement opposées, y a t il vraiment contradiction ?

On admet qu’il n y a pas de contradiction, et que les deux ouvrages sont complémentaire.

Solution : Chez Smith, il y aurait une séparation entre deux domaines d’activité, d’un coté dans l’économie l’intérêt personnel prend toute sa place (dans la richesse des nations), et de l’autre coté il y aurait toutes les autres activités hors économie ou la sympathie prend sa place. Cette explication est peu probable, parce qu’elle suppose que pour Smith il ne peut pas y avoir de bienveillance dans les activités économiques et il ne peut pas y avoir d’intérêt personnel en dehors des marchés.

Deux autres explications peu probables :

- L’intérêt personnel (SELF LOVE) est une condition nécessaire à l’amour des autres. L’intérêt personnel donne naissance à la Sympathie, cette explication n’est pas très différente de ce que disent les économistes sur l’égoïsme et l’altruisme, l’analyse économique de l’altruisme est fondée sur l’intérêt personnel, parce que l’altruisme est modélisé sous la forme d’interdépendance des fonctions

d’utilités U =U i (C i ; C j ) ouU i(Ci;Uj) cette conception de l’altruisme est totalement intéressée ∂U i

∂ C j

, en étant altruiste et en permettant à J d’augmenter sa consommation, I augmente son utilité.- Continuité des motivations qu’on ne peut pas distinguer entre l’intérêt personnel et la bienveillance,

dans certains cas l’intérêt personnel domine, dans d’autres cas c’est la bienveillance, sans pouvoir prédire le moment où cela arrive.

Ces deux ouvrages se complètent plutôt.

Finséance 4Il y a deux visions de l’harmonie naturelle des intérêts :

Celle des physiocrates : quelles que soient les actions des individus, la société sera toujours ordonnée et paisible.

Celle de Mandeville : La société n’est paisible et prospère que si les individus sont vicieux.

Il y a une grande place accordée à l’échange dans les écrits de Smith du fait qu’il écrit au moment de la révolution industrielle et la généralisation des échanges. Polanyi « la grande transformation »

2) Valeur et répartition des revenus :

A/ Une théorie de la valeur travail :

L’une des originalités de Smith, c’est de distinguer la valeur d’usage de la valeur d’échange. Le mot valeur a deux significations :

L’utilité d’un objet particulier (valeur d’usage)

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La faculté que donne l’objet d’acheter d’autres marchandises (valeur d’échange)

Ces deux valeurs étant distinct, l’utilité aura un rôle secondaire dans la détermination du prix et la valeur d’échange, un bien qui n’a pas d’utilité aura une valeur d’échange nulle. L’utilité est une condition nécessaire mais pas déterminante dans la valeur d’échange. (Ex : l’eau et le diamant)

Smith pense avoir démontré que l’utilité ne détermine pas l’échange, la valeur des biens est déterminée par le travail pour Smith. Le travail est la mesure réelle de la valeur d’échange des marchandises.

La valeur travail incorporée : la quantité de travail qui est nécessaire à la production d’un bien. La valeur travail commandée : la quantité de travail qui permet d’acheter un bien. La valeur travail inconnue (Sans importance) : la quantité de travail que le consommateur aurait dû

effectuer pour fabriquer le bien.

Smith semble hésiter entre les deux premières théories, cette hésitation s’explique par le fait que Smith a une approche historique de la valeur. Dans les sociétés primitives, la valeur incorporée est plus adaptée, dans les sociétés développées, la valeur commandée serait mieux adaptée.

L’explication que Smith donne :

- Dans les sociétés primitives la valeur est incorporée dans les marchandises, les individus travaillent et possèdent entièrement le fruit de leur travail. Ni propriétaire de capital, ni propriétaire terrien.

- Dans les Société plus évoluée la valeur est commandée. (Ex : les daims et les castors). La terre est possédée par les propriétaires terriens, et le capital par les capitalistes. Pour produire, le propriétaire terrien demande un revenu (rente payée avec une partie du travail) dans l’industrie le travailleur va perdre une partie de son revenu pour financer le capital, taux de profit=partie du travail. On ne peut pas considérer que la valeur d’échange des marchandises soit déterminée par la quantité de travail nécessaire.

La conclusion pour Smith est qu’on doit utiliser la théorie de la valeur commandée. Deux critiques :

Définition de la valeur d’échange pas très opérationnelle.

Cette conception de la valeur travail commandée est tautologique (critique de Marx et Riccardo)Il faut trouver une mesure qui ne varie pas. Smith propose d’utiliser le prix du blé comme mesure de la valeur d’échange, il pense que c’est une mesure invariante. Le prix du blé peut varier dans le court terme, mais à long terme il va demeurer stable parce qu’à cette époque le blé est la base de l’alimentation, donc c’est une marchandise dont on ne peut pas se passer. Donc quand on doit mesurer la valeur d’échange, on doit la mesurer en terme réel en utilisant le prix du blé.

Le prix du blé va aussi déterminer les salaires, puisque les salaires sont le revenu du travail, le travail est une marchandise.

B/ La répartition des revenus :

Pour les classiques, il y a la répartition primaire et la répartition secondaire des revenus

- Revenus primaires : directement lié au processus de production : deux types o Les revenus de la propriété : la rente et le profit sont des revenus résiduels qui sont obtenus

après que les salaires aient été payés. Il n y a pas de théorie de la rente ni de revenu pour les entrepreneurs chez Smith. Pas de distinction entre entrepreneur et capitaliste.

o Les revenus du travail : le salaire est la source de tous les autres revenus, le travail donne naissance à tous les revenus, et donne naissance à la richesse. Ce salaire est déterminé comme le prix d’une marchandise, comme pour toute marchandise, il va y avoir deux prix :

Le prix naturel et le salaire naturel : salaire déterminé par les conditions d’échange, prix du marché (confrontation offre et demande)

Prix courant et salaire courant : La somme des revenus (salaire, rente et profit) qui ont été dépensés pour produire ce travail. Dans le cas du travail, c’est le salaire de subsistance.

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Le salaire sur le marché peut être différend du salaire subsistance, mais ne peut pas durer parce que l’écart entre les deux salaires va affecter la population :

Et cette idée que le salaire courant ne peut pas différer de manière significative du salaire de subsistance, c’est la loi d’airain des salaires.

- Revenus secondaires : revenus de transfert ou de redistribution. Ils incluent les salaires versés aux travailleurs improductifs, l’intérêt sur le prêt.

Remarque : le salaire est seulement issu du revenu du travail.

Finséance 5

3) Division du travail et théorie de la main invisible 22/09

Le terme de main invisible apparait une fois dans la richesse des nations. « Ce n’est que dans la vue d’un profit qu’un homme emploi son capital, et en dirigeant cette industrie de façon que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu’a son propre gain ; En cela, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions. ».

Comment se crée la richesse dans l’économie ? Deux explications :

° La richesse vient du travail, tout tourne autour du travail

° C’est la division du travail qui crée de la richesse et contribue à la richesse par un mécanisme de main invisible.

Il y a deux visions de la richesse :

o Les mercantilistes : la richesse est fondée sur l’argent.o Les physiocrates : La richesse est matérielle.

Adam Smith a une définition de la richesse qui se distingue des deux conceptions, il considère que chacune de ces définitions sont trop restrictives.

La définition monétaire est insuffisante, celle des physiocrates aussi est insuffisante. La richesse est matérielle mais ne vient pas que de l’agriculture. Elle est constituée par toutes les choses nécessaires et commodes à la vie que permet d’obtenir le travail annuel de la nation. Le travail produit de la richesse, sauf certains types de travails qui sont « improductifs ».

Le travail improductif ’Adam Smith, Riccardo, Mill’: ce sont les activités de service.

Le travail doit être organisé d’une certaine façon à créer de la richesse, la division du travail crée de la richesse, une importante division du travail implique une forte productivité du travail qui implique une richesse en hausse.

Il y a 3 moyens par lesquels la division du travail augmente la productivité :

° Spécialisations des taches entre les ouvriers

° Diminution des pertes de temps liée au changement de tache.

° La division et la spécialisation du travail permettent une meilleur utilisation des machines et accroit la productivité du travail.

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Croissance économique = Salaire Naturel > Salaire

courantHausse de la demande Hausse de la demande de

travail Hausse du salaire

le marché protège les ouvriers en cas de croissance

Sa la ire C ou ran t > Sa laire n atu re l H a u sse d e la p o p u lati o n B a isse d es sa la ires à term e

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L’origine de la division du travail ?

La division du travail est un phénomène spontané, qui vient de la propension à l’échange qui caractérise les êtres humains. Les individus ne cherchent pas intentionnellement à diviser le travail, mais résulte d’une envie d’échanger.

La main invisible permet de comprendre comment les individus qui sont motivés par leurs intérêts personnels arrivent à travers leurs actions au bien être global. La main invisible explique que les individus ne cherchent pas intentionnellement à faire le bien et à contribuer à la prospérité générale.

C’est à peu près la même idée chez Mandeville dans la fable des abeilles, Smith n’est pas aussi radical que lui.

La main invisible est incompatible avec l’intervention de l’état, toute intervention dans le fonctionnement de l’économie ne peut créer que des effets négatifs par rapport aux effets attendus de la main invisible, La main invisible fonctionne mieux qu’une intervention publique malgré quelques imperfections.

HOBBES a une théorie opposée à la main invisible : Il décrit une situation comparable à l’état de la nature (loi du plus fort). Dans cet état de nature tout le monde a intérêt à ce qu’il y ait des lois.

La théorie de la main invisible est basée sur la spontanéité de l’action ’’la monnaie est un exemple typique d’une institution spontané’’

Smith n’est pas totalement opposé à l’intervention de l’état contrairement aux Libertariens, il pense que l’état doit intervenir dans certains domaines, il est favorable à un état protecteur (Justice-Police-Armée), il s’agit de protéger les droits de propriétés.

L’état doit intervenir dans la production d’un certain nombre de biens, l’état doit produire ce que personne d’autre ne voudra produire parce qu’il n’apporte aucun bénéfice privé, ce sont les biens publics. Adam Smith préfigure l’économie publique contemporaine en disant que l’état doit intervenir pour corriger les défaillances du marché.

4) Accumulation, croissance et commerce extérieur :

La division du travail existe aussi entre les nations, elle justifie la liberté des échanges et le laisser passer, la main invisible aussi joue entre les nations. Il existe un ordre spontané, une harmonie naturelle des intérêts entre les individus mais aussi entre les nations.

Montesquieu : doctrine du doux commerce, la même idée que la main invisible entre les nations chez Smith, l’idée est très simple, le commerce, les échanges marchands sont doux parce qu’ils contribuent à la paix entre les nations.

Explication : l’accumulation (investissement) est la base de la croissance contrairement aux classiques qui pensent que c’est l’épargne qui crée l’investissement, seuls les capitalistes épargnent, donc l’épargne provient du profit, le taux de profit est donc la condition de la croissance. Les travailleurs n’épargnent pas, car ils ont un salaire de subsistance. Les propriétaires terriens non plus.

Dans le long terme, les taux de profit ont tendance à baisser, parce qu’un grand nombre d’investissements impliquent moins de possibilités d’investissement rentable qui implique moins de rémunération du capital. Si les taux de profit baissent, les taux de croissance baissent aussi, donc l’économie tend vers un état stationnaire.

Peut on l’éviter ?

La réponse pour Smith est que l’état stationnaire peut être évité grâce au commerce extérieur, car elle offre la possibilité d’une division du travail selon la théorie des avantages absolus, elle offre aussi des possibilités d’investissement. Smith est optimiste, il pense que le commerce extérieur permettra toujours d’échapper à l’état stationnaire.

Conclusion :

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Smith est présenté comme un auteur libéral voir ultra libéral, c’est en partie vrai mais il n’est pas aussi ultra libéral que ce qu’on pourrait penser, il admet l’intervention de l’état, il admet que l’état puisse avoir « des politiques sociales, il admet que l’état puisse aider les pauvres »

Finséance 6

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III. Malthus et l’utilité de la misère : 25/09Malthus (1766-1834), en 1788, il devient pasteur, il a prononcé ses vœux « vœux à chercher ? » la même année.

1805 : il est nommé professeur d’histoire, politique, commerce, finance. Ce titre est changé peu de temps après en professeur d’histoire et d’économie politique, ce qui fait que Malthus est le premier professeur d’économie politique d’Angleterre.

Les idées de Malthus sont marquées par un pessimisme fort comme Riccardo, ils se différencient de l’optimisme de Smith. Cela s’explique en partie que Malthus et Riccardo vivent et écrivent au moment où la première révolution industrielle est quasiment terminée, on peut voir que ces effets sont plutôt négatifs. Il y a deux phénomènes qui vont marquer Malthus et Riccardo :

A la fin du XVIII : Il y a un essor démographique sans précédent, car les conditions s’améliorent. Des mouvements migratoires apparaissent à l’intérieur de l’Angleterre, les gens quittent les campagnes pour les villes, car :- Il y a moins de travail que dans les villes, Il y a une mécanisation très rapide dans l’agriculture.- Phénomènes des enclosures : c’est un mouvement qui consiste à clôturer les champs qui n’étaient pas clôturé. Les champs

communaux disparaissent, et à cause de ces clôtures, il y a une rationalisation de la taille des parcelles, modification de la structure de la propriété agricole.

Ce double mouvement de l’augmentation de la population et de la migration va déboucher sur une augmentation de la pauvreté qui va être un véritable problème en Angleterre et qui va marquer Malthus, aussi il sera marqué par l’augmentation des prix des grains et donc du pain. Ce qui renforce le problème de la pauvreté. Il y a augmentation de l’importation, ça augmente encore plus le prix du grain.

A la fin du 18è siècle, se met place un cercle vicieux autour de l’augmentation des prix du grain et de l’importation. La question qui se pose est, faut il aider les pauvres ?

1. Malthus, La loi d’évolution de la population :

a) Faut-il vraiment aider les pauvres ? :

La question de l’aide aux pauvres est une question ancienne en Angleterre. Il y a une série de lois qui vont être mises en place à partir du 16è -17è siècle « POOR LAWS », trouver les moyens pour aider ceux qui ne peuvent pas subvenir à leur besoin en travaillant. A la fin du 18è siècle, la situation des pauvres devient difficile à cause de l’augmentation du prix du blé.

6 Mai 1795 : Les magistrats dans le SPEENHAMLAND décident de mettre en place un barème qui fixe un «revenu minimum » qui est versé aux pauvres en fonction de l’évolution du prix du blé, si le prix du blé dépasse un certain niveau, chaque personne recevra un complément de revenu payé par la collectivité, de sorte à garantir le minimum de revenu.

Ce système s’est métastasé très rapidement, de 4 millions en 1803, à 8 millions en 1818. Les avantages du système :

A empêché un nombre conséquent de personnes de mourir de faim

Les inconvénients :

Ce système a empêché la création d’un véritable marché du travail, un marché ou s’échangerait l’offre et la demande.

Il a favorisé le comportement stratégique des entreprises puisqu’elles ont été incitées à baisser les salaires, en même temps les ouvriers n’étaient pas incités à chercher du travail

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Malthus et Riccardo sont marqués par:

Phénomène migratoire

Plus de L dans les villes que campagne

EnclosuresEssor

démographique sans précédent

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C’est un équilibre sous optimal qui satisfait tout le monde, sous optimal parce que ça n’incite pas les agents à avoir un comportement efficace.

Problème de mobilité des travailleurs, l’aide étant distribuée par les paroisses, les pauvres avaient des incitations à aller dans les paroisses les plus riches. Pour éviter ce problème, les anglais avaient mis en place un système empêchant la mobilité, il est très difficile d’avoir un marché du travail efficace sans mobilité.

Un débat important intervient autour de la légitimité de ces lois, le père de Malthus était favorable à ces lois, aussi un philosophe William GODWIN « ami du père de Malthus », il a publié « political justice » dans lequel il défend les lois d’aide aux pauvres, son argument est le suivant :

Les lois d’aide aux pauvres vont contribuer à l’augmentation de la population. Il pensait aussi qu’un changement dans la nature humaine permettrait de contrôler cette augmentation de la population.

Il disait que les plaisirs intellectuels allaient se développer et remplacer les plaisirs physiques « plaisir sexuel »

b) La loi de la population :

Cette loi « Loi de la population » n’a pas forcément de dimension économique, il n y a rien qui puisse laisser penser que Malthus a été économiste.

Malthus étant au courant de l’argumentation de ceux qui étaient favorable aux lois d’aides aux pauvres, les éléments qui le poussent à être contre :

1789-1798 : dans la paroisse dans laquelle il est prêtre, il observe un boom démographique avec 16 baptêmes et 5 décès par an. Il constate aussi une malnutrition de la population et les gens sont de petite taille.

Cette idée va le conduire à écrire « Essai sur le principe de population », il publie une première version en 1798, car il pense que les gens vont le critiquer donc il le fait en anonyme.

1803 : Il publie une deuxième version, il y aura 6 éditions entre 1798 et 1827.

Son ouvrage rencontre un succès fulgurant à cause de la loi sur la population, son argument est :

La croissance de la population est infiniment plus grande que le pouvoir de la terre à produire des subsistances. Selon lui, la population croît à un rythme géométrique (1, 2, 4, 8, 16) et double tous les 25ans alors que les subsistances augmentent à un rythme arithmétique (1, 2, 3, 4, 5).

A la première période, il y a assez de subsistance pour nourrir la population, mais dans 25 ans, le rapport de la

population aux subsistances sera de 51210 , dans 300 ans, le rapport sera de

409313 .

Malthus est conscient de l’irréalité de son analyse, même si cela n’est pas précis, mais il décrit une tendance. Malthus n’utilise pas de donnée empirique pour justifier son analyse.

L’une des limites de cette loi est la non prise en compte du progrès technique. La terre ne produit pas assez de subsistance pour nourrir la population.

Solutions :

La quantité de terre utilisable est limitée, les rendements des terres sont décroissants. On ne peut pas agir sur les subsistances, la seule variable d’ajustement est la population :

Le contrôle de la population peut vêtir plusieurs formes : Contrôle préventive : faire en sorte que les gens fassent moins d’enfants !!!!! c’est un contrôle moral. Faire preuve d’abstinence amoureuse.

Repousser l’Age du mariage. Contrôle destructif : tous les contrôles liés à l’augmentation de la mortalité « famine, misère, guerre »

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L e s g e n s s o n t t r o p p e ti t s c a r m a l n o u r r i s m a l n o u r r i s c a r t r o p n o m b r e u x t r o p n o m b r e u x c a r p a s d e r e t e n u m o r a le

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Capacité prédictive des individus : il pensait que les individus étaient capables de prévoir les conséquences négatives des familles nombreuses et, en particulier les coûts associés aux grands nombres d’enfants. Ces capacités pouvaient inciter les individus à limiter le nombre d’enfants car calcul coût/avantage.

L’idée qu’il faut laisser les plus faibles mourir va influencer les biologistes.

c) L’héritage biologique de Malthus

Malthus a influencé deux biologistes britanniques :

Alfred WALLACE et Charles DARWIN, ces deux biologistes ont inventés la théorie de la sélection naturelle en biologie et, ils ont été inspirés par Malthus. L’idée est que toutes les espèces produisent plus de descendants que ceux qui peuvent survivre réellement, deux principes vont se développer :

Principe de sélection : Une partie des individus qui vont naitre, va disparaître, il y a un mécanisme de régulation spontané de la population.

Principe de survie : donner naissance à trop de descendants crée un environnement concurrentiel, ceux qui survivent sont ceux qui sont les mieux adaptés à leur environnement.

Le Malthusianisme consiste à dire que dans un processus concurrentiel, ceux qui survivent sont les mieux adaptés, et ceux qui ne sont pas adaptés sont condamnés à disparaître, cela se produit non seulement dans la nature,

Important : Au XX siècle, le Darwinisme dépasse les frontières idéologiques, certains économistes disent que le marché est efficace en vertu du principe darwinien.

Finséance 7

2. Les grands thèmes de l’économie malthusienne : 29/09/2015

La pensée de Malthus se résume : « Malthus croyait que l’offre de biens pouvait excéder la demande et donc que ça allait entrainer des crises de surproduction, et c’est à peu près tout ce à quoi il pensait en terme économique. » Dans ces conditions, on peut difficilement dire que Malthus était véritablement un économiste. Il a quand même eu des idées économiques. Il a écrit deux ouvrages :

1815 ‘’Enquête sur la nature et les progrès de la rente’’

1820 ‘’Principe d’économie politique’’

a) La théorie de la valeur travail chez Malthus.

Comme tous les économistes classiques, il s’intéresse et défend la valeur travail.

Au moment où Malthus écrit sur la valeur travail, Riccardo a déjà critiqué la théorie de la valeur travaille commandée de Smith, et a proposé sa théorie de la valeur travail incorporée, la critique que Riccardo fait à Smith est la circularité de la valeur travail commandée.

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Controle de la population

Contrôle préventive

Contrôle moral, empecher les gens

de faire des enfants

Contrôle destructif

Famine, Misère, guerre

Capacité prédictive des

individus

Calcul Cout/avantage

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Malthus était parfaitement informé de cette critique et, il admettait cette critique. Il a quand même, malgré tout, adopté une théorie de la valeur travail commandée. Il rejetait la théorie de la valeur travail incorporé au profit de la valeur commandée. Pour lui aucune des deux n’est parfaite, mais il choisit la moins imparfaite.

Son argumentation est que la valeur des marchandises ne peut pas être déterminée par le travail employé pour produire ces marchandises parce que le coût des marchandises ne dépend pas que du coût du travail, en plus du coût du travail on doit ajouter le profit et la rente. Donc le coût d’une marchandise n’est pas simplement du travail incorporé.

Pour Malthus, la valeur d’une marchandise a toujours pour mesure la quantité de travail ordinaire qu’elle peut rétribuer ou contre lequel elle peut s’échanger.

Il introduit une dimension originale pour l’époque qu’on ne retrouve pas chez Smith ou Riccardo concernant l’écart entre le prix courant et le prix naturel du travail, il admet que le prix courant des marchandises peut être différend de leur prix naturel. Pourquoi ?

Le prix naturel est celui déterminé par la valeur travail, or le prix courant peut varier en fonction de l’offre et de la demande.

La valeur d’échange des marchandises n’est pas déterminée que par la valeur travail, le prix peut être déterminé par les conditions sur le marché. L’idée que le prix puisse être déterminé par le marché est une idée qu’on retrouvera chez les classiques (marginalistes), mais ce sera une théorie fondée sur l’utilité.

b) Théorie de la rente différentielle

La rente : loyer payé par les locataires (agriculteurs) c’est le revenu des propriétaires terriens.

C’est à la fois une grande et petite innovation de Malthus : Il va se distinguer de la conception qu’on trouve chez Smith, pour qui la rente est fondée sur le monopole.

Smith dit que la rente est un revenu qui vient du fait que les propriétaires sont en situation de monopole et donc, ils peuvent vendre les subsistances à un prix supérieur au coût de production. Chez Smith, il y a rente parce qu’il y a monopole.

La position de Malthus est différente : Comme la population augmente, il y a une augmentation de la demande pour les subsistances, or les subsistances sont produites à partir de terres de moins en moins fertiles, ce qui conduit à une décroissance de la rente.

Cette idée correspond à la théorie de la rente différentielle que l’on retrouve chez Riccardo, il est le premier à avoir parler de la rente différentielle, mais c’est Riccardo qui va développer cette théorie de la rente différentielle.

c) La demande effective :

Au moment où Malthus écrit, Jean baptiste Say a inventé la loi des débouchés « Offre crée sa propre demande », c’est une loi qui démontre que les crises de surproduction sont impossible, le capitalisme ne peut donc pas être en crise.

Il a fondé tout ce qu’on appelle les théories de l’offre (années 1980)

Malthus est en désaccord avec Say et, va proposer une théorie de la demande, il souligne deux problèmes :

- Le rôle de la demande : l’offre ne va pas correspondre à la demande car, ceux qui sont susceptibles de répondre à l’offre n’en ont pas les moyens. Malthus fait la différence entre le désir de possession et la demande qui en découle. Pour que le travailleur demande des marchandises, encore faut il que quelqu’un demande le travailleur.

Si la demande n’est pas solvable, l’offre ne créera pas de demande, va s’en suivre une crise de surproduction.

- Le rôle de l’épargne et, de la propension à épargner des capitalistes ‘’Désaccord fondamental entre Malthus et Say’’ : Pour Say, l’épargne représente une fuite dans le système économique, mais cette fuite n’empêche pas le système de fonctionner car, les sommes qui sont épargnées sont nécessairement réinjectées à un moment où à un autre.

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Pour Say, on a des mouvements d’épargne et de désépargne permanent, donc jamais de décalage, l’épargne n’est pas un problème.

Pour Malthus, ce n’est pas le cas, l’épargne peut être trop importante à un moment donné, car l’épargne est réalisée par les capitalistes, or la propension à consommer des capitalistes est assez faible, les capitalistes ont tendance à épargner, épargne qui servira d’investissement et donc hausse de la production mais, la consommation étant faible, l’offre augmentera plus vite que la demande.

Ses idées sur l’épargne et la consommation vont se traduire dans certaines recommandations qu’il va faire :

- Il suggère de morceler la propriété foncière au profit d’un grand nombre de propriétaire car, il est persuadé que 30 propriétaires terriens qui ont un revenu de 3000 livres chacun vont dépenser plus qu’un propriétaire qui gagne 90000 livres car, plus le revenu augmente moins la consommation augmente.

Si on souhaite que les gens consomment, il faut repartir la propriété, mais en terme de rente ce n’est pas mieux, puisque les terres à grande surface sont les plus rentables.

- Il propose de maintenir la consommation improductif: Il faut des gens qui consomment sans produire pour contribuer à l’augmentation de l’offre. Ce sont des personnes qui produisent des services (improductif chez les classiques), ils n’offrent pas de biens, mais en revanche contribuent à la réduction de l’écart entre l’offre et la demande.

Malthus n’imagine pas augmenter le nombre de travailleur improductif sans limite, il faut que leur proportion reste raisonnable ou convenable par rapport au nombre des travailleurs productifs.

Deux grandes idées :

- Loi sur la population - Insistance sur la demande dans le fonctionnement de l’économie.

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IV. Le pessimisme de Ricardo (1722-1823)

Il a prit sa retraite à l’âge de 42 ans. Il a ensuite été élu au parlement et a écrit deux ouvrages d’économie important :

1817 : principe d’économie politique et de l’impôt Finséance 8

A. La théorie de la valeur travail de RicardoComme Smith, Malthus … Ricardo refuse de considérer que la valeur des biens est fondée sur l’utilité que les gens en retirent. Il accepte donc une théorie de la valeur fondée sur le travail. C’est intéressant de voir que des auteurs aussi différents idéologiquement aient tous les deux la même théorie de la valeur. Mais, à la différence de Smith, Ricardo adopte une théorie de la valeur travail incorporée parce qu’il critique la valeur travail commandée.

Il dit que la détermination de la valeur d’un bien selon cette théorie est totalement circulaire (tautologique).

Ricardo souligne un autre point qui est de dire que dans une théorie de la valeur travail commandée, il y a un autre problème : La valeur des biens n’est pas indépendante de la répartition des revenus parce que si les salaires changent, les prix des biens vont changer. Il dit que si les salaires changent, les prix des biens vont changer aussi, donc leur valeur va changer, donc on peut en déduire que la valeur des biens changent parce que la répartition entre salaire et profit change.

Donc la valeur des biens va dépendre de la manière dont sont répartis les revenus entre les salaires et les profits. C’est un problème, parce qu’on est dans une théorie de la valeur travail, la valeur des biens doit dépendre du travail, elle ne doit pas dépendre de la répartition des revenus. Cette théorie de la valeur travail commandée se contredit.

Explication :

Si les salaires augmentent avec des profits constants, puisque les salaires déterminent la valeur des biens, la valeur des biens va augmenter parce que la quantité de travail que ces biens commandent augmente.

Mais si les salaires augmentent à profit constant, il y a une seconde conséquence : La répartition des revenus entre salaire et profit change.

Ça veut dire que la valeur des biens est affectée par la répartition des revenus entre salaire et profit ! Cela signifie que la valeur des biens n’est plus totalement dépendante du travail.

- Il fait la différence entre deux formes de travail :

Le travail direct : main d’œuvre effectivement employé dans la production.

Le travail indirect : le travail incorporé dans le capital utilisé.

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La valeur d’une marchandise ne dépend pas que du travail qui est incorporé dans le bien, mais elle dépend de la combinaison des deux types de travail.

B. La théorie de la rente de Ricardo

Il existe, comme chez tous les classiques, trois types de revenus :

- Salaire : rémunération du travailleur- Profit : rémunération du capitaliste - Rente : Rémunération du propriétaire terrien !!! la rente n’est pas un salaire !!!

Comme pour Smith, il considère que le salaire va se fixer au minimum vital « taux de salaire naturel qui permet aux travailleurs de survivre », Le salaire courant varie autour du salaire naturel, mais ne peut pas être très différent de ce salaire.

Le profit est un revenu sans travail, mais dépendant du travail parce que le niveau de profit dépend du prix des biens et le prix des biens dépend du travail (théorie de la valeur travail)

Comment et pourquoi le profit dépend du prix des biens ?

Différence entre prix et coût de production, or le prix des biens correspond à la quantité de travail incorporé dans les biens, le coût du bien (Prix du travail payé aux travailleurs qui est le salaire naturel).

Le profit du capitaliste est influencé par la rente sans dépendre de la rente.

La rente

La réflexion de Riccardo sur la rente s’inscrit dans un contexte historique particulier dans lequel :

- la propriété foncière est domaine des aristocrates qui donnent leurs terres à cultiver à des fermiers- Les fermiers payent une rente aux propriétaires pour avoir le droit de culture sur la terre- La classe des propriétaires fonciers est très séparée du reste de la population

Cette structure de la population est celle qui influence Riccardo, dans un contexte historique, cette structure n’existe qu’en Angleterre au moment où Riccardo prend la plume.

Il considère que la rente n’a pas un caractère absolu au sens où elle n’est pas liée à une situation de monopole, mais elle est liée à la fertilité des terres. C’est un surplus dégagé sur des terres de fertilités inégales.

Le niveau de la rente se détermine par rapport à la productivité et au coût de production des terres les moins fertiles. Si toutes les terres avaient la même fertilité, il n y aurait pas de rente.

Riccardo fait deux hypothèses sur la formation de la rente :

- Rendements marginaux décroissants : en augmentant la quantité de ressource variable utilisée sur une ressource fixe, la production diminue.

- La quantité de terre agricole fertile est limitée : si on augmente la quantité de capital utilisé dans une économie, cela va augmenter la quantité de bien, et une augmentation de l’offre d’emploi, ce qui implique une augmentation des salaires et donc par une augmentation de la demande de bien agricole, donc il faut produire plus de produit agricole, pour faire face à cette hausse on est obligé de mettre en

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Bien final

Capital

Travail Indirect

Travail direct

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culture des terres de moins en moins fertiles parce qu’il y a des rendements décroissants. Pour Riccardo, cette situation est représentative de la période de la révolution industrielle.

L’idée d’ensemble est que face à l’augmentation de la production agricole, on est obligé de mettre en production des terres de moins en moins fertile.

Terre a Terre b Terre c Terre e0

1

2

3

4

5

Produit totalProfitSalaireRente

Sur les terres les moins fertiles, le produit physique obtenu par unité de travail est plus faible que sur les terres les plus fertiles.

La terre marginale (e) « la terre la moins fertile qu’on est obligé de mettre en culture » : le produit sur cette terre est utilisé entièrement pour payer le salaire de l’ouvrier agricole, et le profit.

Le salaire est identique sur toutes les terres et pour tous les ouvriers. Le profit va aussi être identique sur toutes les terres, le profit, dans le secteur agricole, se fixe sur niveau de profit de la terre la moins fertile.

C’est la terre la moins fertile qui détermine les conditions qui sont appliquées sur les autres terres, parce que la rente est la différence entre le produit réalisé sur une terre et le produit réalisé sur la terre la moins fertile.

La rente différentielle existe parce qu’il y a ce principe d’uniformisation des taux de profit.

Pourquoi les taux de profit sont égalisés ??

L’explication vient du fait que les fermiers pourraient se faire concurrence pour obtenir le droit de cultiver les terres, plus précisément, si les profits étaient différents, les fermiers utiliseraient une partie de leur profit pour acheter le droit de cultiver les terres.

Il est possible d’imaginer un processus :

Départ d’une situation dans laquelle les salaires seraient identiques, mais les taux de profit seraient différents. Les fermiers vont dépenser une partie du profit et l’offrir aux propriétaires pour avoir le droit de cultiver la terre, par conséquent, le fermier qui est sur la terre la plus fertile va dépenser la plus grande partie de son profit pour conserver le droit de cultiver la terre la plus fertile.

Pourquoi les terres marginales ne dégagent pas de rente ?

Riccardo répond en proposant d’interpréter en terme de rente intensive, c’est à dire en terme de productivité du travail. Chaque colonne sur l’histogramme représente un travailleur et mesure la productivité du travail.

La productivité du travail est décroissant, et le travailleur (e) est un travailleur dont la productivité ne permet de dégager aucune rente, sur chaque terre il y a des travailleurs de productivités différentes y compris des

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Hausse du capital utilisé hausse de la quantité de bien

augmentation de l'offre d'emploi

hausse des salaires

augmentation de la demande de bien agricole

Hausse de la production de bien agricole

Utilisation de terres de moins

en moins fertiles.

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travailleurs à la productivité nulle. Mais tous les autres travailleurs contribuent à la rente. Il existe une rente sur chaque terre, mais tous les travailleurs ne contribuent pas à la rente de manière identique.

FinSéance 9C. laisser faire selon Ricardo :

Riccardo est encore moins libérale que Smith, il n’est pas contre l’intervention de l’état mais, malgré tout, il était en faveur du libre-échange.

Deux arguments qui vont justifier sa position :

- le libre-échange est bénéfique parce qu’il permet un retour à l’équilibre de la balance commerciale

- le libre-échange est bénéfique aux pays qui le pratique parce qu’il contribue à leur enrichissement, référence à la théorie des avantages relatifs, comparatifs.

L’analyse que fait Riccardo repose sur la théorie quantitative de la monnaie (lien croissant entre la quantité de monnaie en circulation dans l’économie et le niveau des prix) à laquelle il adhère.

Riccardo propose de contrôler la masse monétaire en adoptant un mécanisme d’étalon OR, ce qui permet un contrôle des prix.

- L’un des avantages est qu’on ne peut pas émettre de monnaie supérieure à la quantité d’or disponible, donc pas de hausse des prix.

- L’inconvénient : l’activité économique est très dépendante de la quantité d’or disponible.

Pour Riccardo, l’étalon OR est un avantage, car on peut contrôler l’inflation. Le système d’étalon OR est le fondement de son analyse.Le mécanisme d’étalon OR couplé avec la liberté du commerce (laisser faire) va permettre la stabilisation automatique de la balance commerciale.

- On suppose un déficit de la balance commerciale : comme il y a ce mécanisme d’étalon OR ‘’l’OR est utilisé pour payer les importations :

Même raisonnement à faire lorsque la balance commerciale est excédentaire.

- Le libre échange est bénéfique aux pays qui le pratique en vertu de la théorie des avantages comparatifs

Pour Adam Smith, le commerce international doit s’organiser sur la base des avantages absolus que certains pays ont sur d’autres pays.

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Théorie quantitative de la monnaie

Un controle de la quantité de monnaie permet de

controler les prix

Un accroissement de la quantité de monnaie

accroit le niveau des prix

Mecanism e étalon Or

Déficit de la balance

com mercialeSortie d'or Baisse des prix Hausse de

l'exportation Baisse de

l'importationRetour à

l'équilibre

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On suppose deux pays (A ; B) qui produisent deux biens :

Le pays A est plus productif que le pays B sur la production des deux biens, le pays A doit se spécialiser dans la production des deux biens. La conséquence fâcheuse est que le pays B ne produira rien, il sera un simple consommateur.

Riccardo est contre cette théorie, il est pour la théorie des avantages relatifs « comparatifs » il fait un modèle dont les hypothèses sont :

- Absence de monnaie : justifier par le fait que la monnaie n’est qu’un voile - Les pays sont identiques : sauf pour le temps de travail nécessaire à la production de chaque bien.- Marchés internationaux : les prix sont déterminés par le travail incorporé dans chaque bien.- Egalité internationale des salaires

Riccardo prend deux pays : L’Angleterre et le Portugal

Ces deux pays produisent et échange deux biens : du vin et du textile

Vin (heures de travail nécessaire pour 1 litre)

Textile (heures de travail nécessaire pour 1 mètre)

Heures total avant libre échange

Heures total après libre échange

Economie d’heures de travail

Angleterre 120 100 220 heures 100 +100 = 200 heures (ne produit plus de vin)

20 heures

Portugal 80 90 170 heures 80 + 80 = 160 heures (ne produit plus de drap)

10 heures

Avant libre échange :

En vertu de la théorie des avantages absolus, le Portugal est plus productif que l’Angleterre dans la production des deux biens, le Portugal doit se spécialiser dans la production des deux biens et l’Angleterre va se limiter à la consommation.

Mais Riccardo dit que l’avantage du Portugal dans la production du textile est plus faible en matière de textile qu’en matière de Vin.

Dans la logique des avantages comparatifs, le Portugal doit se spécialiser dans la production du bien pour lequel il a l’avantage relatif le plus important, en l’occurrence le Vin. L’Angleterre va se spécialiser dans la production de bien dans lequel elle a le désavantage le plus faible.

Après libre échange

La conséquence au niveau international, avec le libre échange, le Portugal ne va produire que du vin et l’Angleterre ne va produire que du Drap. Après la spécialisation, il faudra 80+80 = 160 heures de travail car

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Libre échange

Théorie de l'avantage

comparatif/relatif

Théorie de l'avantage absolu

Ricardo Smith

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deux litres de Vin (pour lui-même et l’autre) au lieu de 170 heures de travail (80 + 90) et, il faudra 200 heures de travail pour produire deux mètres de Drap au lieu de 220 heures de travail.

L’économie de 10 heures de travail va être utilisées pour produire du Vin en plus.

La conclusion est que grâce au libre échange, on a plus de produit avec la même quantité de travail ou bien la même quantité de produit avec moins d’heures de travail, avec le libre-échange on a augmenté la productivité.

Pour les économistes, ce gain de productivité est positif pour l’économie.

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V. L’utilitarisme :L'origine de la doctrine utilitariste se trouve dans le débat qui a opposé pendant la plus grande partie du XVIIIè siècle, les philosophes du "sens moral", Shaftesbury et Hutcheson, qui essaient de trouver un fondement naturel pour la motivation morale dans la bienveillance spontanée que nous éprouvons pour autrui et son bonheur, et leurs critiques, que l'on décrit comme des disciples de Hobbes, lui qui, pourtant, n'était pas utilitariste.(…) Les principaux auteurs utilitaristes sont Bentham et John Stuart Mill « un des plus grand économistes de tous les temps »

L’utilitarisme est une doctrine particulière qui ne repose pas que sur l’utilité, c’est une doctrine qui repose sur l’utilité comme critère d’évaluation des actions individuelles, mais aussi des situations collectives ou états collectifs.

Niveau individuel : les individus sont supposés agir de façon à obtenir la plus grande utilité possible.

Niveau collectif : on cherche à promouvoir les situations, les états qui procurent la plus grande utilité pour la collectivité.

L’utilitarisme n’est pas une doctrine individualiste. L’idée fondamentale pour l’utilitarisme, c’est l’idée d’agrégation des utilités individuelles.

L’utilitarisme est une doctrine conséquatialiste, cela signifie qu’on évalue les situations, les mesures de politique économique par leur conséquence. Ce qui signifie qu’une mesure est bonne ou efficace si ses conséquences sont bonnes, c’est à dire que cette mesure est bonne si elle permet d’augmenter l’utilité collective. (Ex : s’il faut sacrifier une personne pour augmenter l’utilité, ce sacrifice est justifié)

On n’évalue pas une mesure en fonction des principes, mais en fonction de ses conséquences.

Le conséquentialisme s’oppose aux approches déontologiques qui, elles sont basées sur des principes.

Finséance 10L’utilitarisme se définit par deux éléments : le conséquentialisme et le bonheur.

1. Jeremy Bentham : Utilitarisme et Ordre social (1748-1832)A. Présentation générale de l’utilitarisme de Bentham

Il vivait à Londres, il cherchait à trouver un fondement à la morale qui ne soit pas religieux « qui ne soit pas basé sur des principes à priori » et qui soit accepté par tous.

Son idée est de maximiser « terme inventé par Bentham » le plus grand bonheur du plus grand nombre. Il appartient au siècle des lumières, et l’un des plus grand philosophe des lumières est Kant.

Bentham est à cheval entre les lumières continentales et écossaises, mais se rapproche plus des lumières écossaises, et il était proche des acteurs de la révolution française.

Il y a deux visions différentes qui opposent Kant et Bentham

Kant : l’utilitarisme déontologique, l’utilitarisme de principe :

C’est le fait de juger une action sur les principes, même si les conséquences augmentent le bien être du plus grand nombre, on ne doit ni tuer ni mentir parce que les principes l’interdisent. Même tuer un dictateur sanguinaire trônant sur une république bananière est mauvais.

Bentham : L’utilitarisme du conséquentialisme

Le conséquentialisme de l'utilitarisme se trouve dans le fait qu'une action doit être jugée pour ses conséquences sur le bonheur du plus grand nombre. C'est-à-dire, ma recherche du bonheur s'arrête à partir du moment où elle diminue le bonheur d'un autre individu ou de celui du plus grand nombre, de la société ou communauté. Comme la liberté individuelle se conçoit dans le respect de la liberté de l'autre et de la communauté, ma liberté s'arrête lorsqu'elle porte atteinte à la liberté de l'autre ou au bon fonctionnement de la société

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Pour mesurer les conséquences, Bentham part du bonheur individuel, pour lui, la recherche du bonheur est un fait objectif. Tous les gens cherchent à être heureux et, plus précisément le bonheur « utilité pour les économistes » est définit par le plaisir et la fuite de la peine et de la douleur.

On peut déduire que l’analyse économique et l’utilitarisme sont conséquentialistes. Les conséquences prévalent sur les principes en économie et dans l’utilitarisme.

Bentham cherche à construire ce qu’il appelle une arithmétique des plaisirs, il cherche à prouver comment mesurer, quantifier le plaisir que les individus retirent de ce qu’ils font. Le terme d’arithmétique des bonheurs est important, cela signifie qu’on peut évaluer objectivement le bonheur que les individus retirent de ce qu’ils font.

Il ne cherche pas à mesurer ce qui est bon ou utile à chaque individu, il cherche à mesurer ce qui est utile à la collectivité. Une action ne sera bonne que si elle contribue à l’augmentation du bonheur de la collectivité. Le bonheur de la collectivité est définit comme étant le bonheur du plus grand nombre.

Chaque fois qu’une décision doit être prise, l’utilitarisme exige que :

- On établisse les conséquences associées à toutes les options possibles - On évalue les conséquences du point de vue de l’utilité (bonheur) des individus affectés- On fasse l’agrégation de ces utilités individuelles. Et enfin, on choisit l’option qui est telle que la

somme des utilités individuelles soient au moins aussi grande que la somme des utilités associées à chacune des autres options. Dans cette agrégation, tous les individus valent la même chose, c’est très égalitariste.

On prend deux individus A et B :

50%50%

Partage Gâteau 1: taille plus petite

que gâteau 2A BA'>A B'>B

9%

91%

Partage Gâteau 2:

L’utilitarisme ne s’intéresse qu’à la taille du gâteau à partager et non pas la manière dont le gâteau est partagé. Ce qui implique qu’on peut favoriser certaines personnes au détriment d’autres, et donc sacrifier certaines personnes « Le sacrifice de certains est justifié quand ce que gagne les gagnants est supérieur à ce perde les perdants »

Ce qui est important, ce n’est pas le nombre de personnes dont l’utilité est élevé, mais c’est le fait que ceux qui ont une utilité positive aient plus de gain que ce qui ont une utilité négative.

L’utilitarisme n’exclue pas les politiques de redistributions au sens où il est tout à fait possible de rajouter dans une deuxième étape des mesures redistributives pour compenser les résultats d’une mesure conséquentialiste.

L’utilitarisme de la richesse : POSNER

L’idée est de maximiser la richesse de la collectivité et non pas le bonheur.

Mais comment se définit la richesse ? Elle se définit par la disposition à payer pour obtenir un bien qu’on n’a pas ou, la somme que l’on demande pour vendre le bien.

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Mais la disposition à payer dépend de la capacité à payer. La maximisation de la richesse est donc de vendre un bien à la personne qui a la disposition maximale à payer.

B. Quelques précisions importantes :

On étudie les conditions pour que l’utilitarisme Benthamien puisse fonctionner, or l’utilitarisme consiste à maximiser la somme des utilités individuelles, quelques problèmes qu’on peut évoquer :

Quels sont les individus que l’on doit prendre en considération lorsqu’on maximise l’utilité collective ?

Doit on prendre en compte l’humanité toute entière pour éventuellement étendre le calcul utilitariste à l’ensemble des êtres qui sont capables de ressentir du plaisir ou du bonheur ? Ou bien se limiter à un groupe particulier d’individus ?

La question de savoir s’il faut inclure les animaux dans le calcul du bien être utilitariste se pose aussi.

PETER SINGER est l’un de ceux qui ont fortement défendues l’idée d’inclure les individus (arbre, animaux) dans le calcul utilitariste.

Michel SERRES aussi défend cette idée.

Cette idée ne signifie pas qu’il ne faille pas faire de mal aux animaux, mais si tuer un animal permet d’augmenter le bonheur de l’humanité, alors ce sacrifice est acceptable.

Le dilemme moral : Tramway qui n’a plus de frein, doit on actionner l’aiguillage et tuer une personne, ou ne pas actionner l’aiguillage et tuer 5 personnes ? La solution utilitariste sera de faire le lien entre les avantages et les coûts et recommandera d’actionner l’aiguillage et tuer une personne.

Comment agréger les utilités individuelles ?

Bentham : On fait une somme simple, car tous les hommes se valent.

John Stuart Mill : On fait une moyenne, et on cherche à obtenir l’utilité par tête la plus élevée

De quelle utilité parle l’utilitarisme ?

Bentham : Il a une vision Hédoniste de l’utilitarisme, il parle des plaisirs et des douleurs dans le sens matériel. On retrouvera cet hédonisme chez JEVONS.

Mill : Il hiérarchise les plaisirs et considère que les plaisirs intellectuels ont plus de valeur que les plaisirs matériaux.

La comparaison interpersonnelle des utilités :

Pour pouvoir agréger les utilités, il faut pouvoir les mesurer et les comparer. Tous les individus sont capables d’évaluer des utilités et de les comparer aux utilités d’autres personnes, ce calcul reste à la fois intuitif ou implicite et parfaitement individuel, or l’utilitarisme a une dimension collective, dans ce cas on doit disposer d’instrument rigoureux, précis pour comparer les utilités individuelles.

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Idéologies utilitaristes

Déontologie, principe : Kant

Pas tuer pas mentir

Bentham, conséquence

voler ou tuer si cela accroit le

bonheur du plus grand nombre

POSNER

Maximiser la richesse

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Pour Bentham, les utilités individuelles sont mesurables et comparable, donc la difficulté de ce calcul ne se pose pas.

Il propose d’utiliser la monnaie pour faire la comparaison. L’utilité se mesure par la disposition des individus à payer un bien.

En donnant cette proposition, Bentham invente le concept de coût d’opportunité ‘’mesure de l’utilité que l’on ressent lorsqu’on consomme un bien’’

Les quatre difficultés sont plus ou moins résolues par Bentham, mais il reste des limites ou des problèmes importants pour l’utilitarisme.

C. Le rôle des législateurs :

Bentham se distingue d’Adam Smith dans le sens où il ne croit pas du tout à la main invisible, à l’harmonie naturelle des intérêts et à l’ordre spontané. C’est à dire qu’il ne pense que les individus vont agir spontanément de manière à maximiser le plus grand bonheur du plus grand nombre.

La différence entre Smith et Bentham :

Smith : Le marché n’a pas d’objectif particulier, il a une vision du marché presque déontologique. L’important pour lui, c’est de ne pas intervenir dans le fonctionnement du marché.

En l’absence d’intervention, tout le résultat obtenu par le marché sera légitime, donc l’intervention délégitime le résultat obtenu par le marché.

On a donc une approche procédurale, on ne juge pas un état par rapport au résultat, mais par rapport à la procédure.

Bentham : ça n’est pas la procédure qui importe, mais l’objectif. Cet objectif ne peut pas être atteint de manière spontanée.

Pour Bentham, la réconciliation entre la poursuite des intérêts personnels et des intérêts collectifs ne peut se faire que de manière artificielle, c’est à dire par la loi, par un système de sanction et de récompense qui est institutionnalisé.

Le législateur ou le juge doit prendre des mesures de façon à dissuader les individus d’agir contre le bien être collectif et de façon à inciter d’autres individus à agir en faveur du bien être collectif.

Cette doctrine est toute sauf favorable à la liberté, tout est organisé autour de l’utilité.

Bentham a écrit « PANOPTIQUE » dans lequel il explique comment il faut organiser la société pour maximiser le bien être.

Le PANOPTIQUE est un modèle de prison dans lequel il explique comment rééduquer les individus pour qu’ils agissent en faveur du bien être.

Dans le PANOPTIQUE, les prisonniers savent qu’ils sont surveillés, mais ils ne voient jamais le surveillant. C’est l’idée d’être surveillé qui conduit les individus à bien se tenir « le genre de big brother ».

Toute l’architecture carcérale du XIX è siècle est influencée par le PANOPTIQUE.

D. L’héritage de la pensée BENTHAMIENNE dans l‘économie :

Il n’est pas vrai de dire que Bentham est l’un des précurseurs de la théorie microéconomique au motif qu’il parle de l’utilité, car dans l’utilitarisme, il y a la dimension collectiviste qui est éloignées des préoccupations des microéconomistes.

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S m i t h M a r c h é P r o c é d u r e

B e n t h a m M a r c h é O b je c ti f In s i t u ti o n

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Il a influencé certains marginalistes dont JEVONS puisque JEVONS adhère à la conception hédoniste de Bentham et fonde son calcul marginaliste sur l’idée de plaisir et de douleur comme chez Bentham.

Il y a deux différences très importantes entre JEVONS et Bentham :

L’utilité est subjective et n’est pas une caractéristique des objets, les objets ne sont pas utiles à eux-mêmes.

JEVONS ne cherche pas à construire une théorie morale contrairement à Bentham. Fin XIX début XX, les économistes ont cherché à se démarquer des utilitaristes, en particulier, en

abandonnant la conception cardinale des utilités et en abandonnant la nécessité de pouvoir comparer les utilités.

C’est Pareto qui a abandonné le besoin de comparer les utilités qu’il a remplacé par l’optimum de Pareto.

Très grande différence entre le concept d’utilité chez les économistes et le concept d’utilité chez Bentham :

Bentham : un individu va choisir l’action A plutôt que l’action B, si l’utilité de A>B. dimension causale chez Bentham.

Economistes : la dimension causale n’existe plus, car les économistes ont introduits le concept de préférences. Un individu fera A plutôt que B parce qu’il préfère A plutôt que B. l’utilité n’est pas causée par les préférence mais est juste représentée par les préférences.

Les économistes ne cherchent pas à expliquer pourquoi l’individu préfère A plutôt que B, mais cherchent à expliquer pourquoi l’individu consomme A plutôt que B.

Finséance 11

2. L’utilitarisme de John Stuart Mill 6/11 : le couronnement de la pensée classique (1806-1873)

Biographie : deux parties

1. Il était le fils de l’économiste et philosophe James MILL, le père était ami de Bentham et de Riccardo. James Mill était un économiste important du XIX siècle.

Il écrit un ouvrage en 1808, dans lequel il donne la première formulation de la loi des débouchés en expliquant que l’épargne est une source de croissance économique, c’est la partie du revenu qui n’est pas consommé, qui crée donc de la richesse. Si on se souvient que l’épargne donne naissance à l’investissement, on voit le lien avec la loi des débouchés.

Donc, la croissance vient de l’épargne, donc de l’offre chez James Mill.

2. James Mill était persuadé que tous les hommes sont identiques et qu’ils sont façonnés par leur environnement, par leur éducation, c’est avec cette idée sur le rôle de l’éducation que James Mill a éduqué son fils en le faisant travailler.

John Stuart Mill savait tout et était favorable aux droits de la femme, ce qui lui a valu beaucoup de critique dont le surnom de veille dame.

1809, il avait appris à parler le grec, et en 1814 il parlait le latin.

A 12 ans, il a écrit un abrégé de l’histoire universelle.

Il ne prenait jamais de vacance, car il avait peur de perdre le goût de l’effort.

A 14 ans (1820), il a fait un séjour en France avec le frère de Bentham notamment à Montpellier.

Son travail acharné à duré jusqu’à l’âge de 20 ans, âge à laquelle il durablement arrêté de travailler.

Il faut attendre 1843 pour qu’il écrive son premier ouvrage majeur « Le système de logique déductive et inductive »

1848 : Principe d’économie politique, la même année que le manifeste du parti communiste de Karl Marx. Mais c’est aussi le moins libéral d’entre eux et le moins économiste. S’il croit aux vertus du marché, il

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s’attache à montrer qu’on peut résoudre la question sociale grâce à l’auto-organisation des travailleurs et des consommateurs au sein de coopératives.

On peut catégoriser ses travaux en 2 axes :

A) L’apport méthodologique de John Stuart Mill : Citation : « L’économie politique s’intéresse à l’homme exclusivement comme un être qui désire posséder des richesses, et qui est capable de juger l’efficacité comparative des moyens d’arriver à cette fin. Elle “économie politique’’ fait entièrement abstraction de toute autre passion ou motif humain ; hormis ceux qui peuvent être conçu comme s’opposant au désir de richesse, c’est à dire l’aversion pour le travail, et le désir de la jouissance présente de plaisir couteux. »En introduction : Fondamentalement cette citation fait référence à la définition de l’économie chez John Stuart Mill, il met au centre de l’économie politique un motif d’action qui est le désir de richesse. L’économie politique ne s’intéresse qu’à ce que font les hommes lorsqu’ils cherchent à acquérir des richesses.Cette définition de l’économie est étroitement liée à la conception qu’il a de la science. Est ce que l’économie politique est une science ? Dans quelle condition ? Mill pose une hypothèse comportementale, la conception de la science chez lui rend nécessaire une telle hypothèse. Sans cette hypothèse, on ne peut pas expliquer la science. L’objet de la citation se trouve là.*La première phrase de la citation peut être interprétée comme équivalent 19ièmiste de l’hypothèse d’aujourd’hui par les économistes, selon laquelle l’économie est une science qui étudie les comportements de maximisation d’utilité sous contrainte budgétaire. Cette première phrase annonce donc ce que font les économistes d’aujourd’hui.L’hypothèse de Mill n’est qu’une hypothèse méthodologique (équivalent de l’hypothèse du comme si), ce n’est pas une hypothèse sur la nature humaine. Ce qui signifie qu’il ne dit pas que les êtres humains ne sont motivés que par le désire de richesse, mais il dit qu’on est obligé de faire cette hypothèse pour expliquer pourquoi l’économie politique est une science.

1) qu’est ce qu’une science ? pour John Stuart MILL

Pour Mill, on ne peut parler de science que lorsqu’il y a un apport, une relation avec les faits ou autrement dit, une science s’appuie sur les faits.

Il a été très influencé par la philosophie positive d’Auguste Comte.

Selon Mill, il y a deux manières d’aborder les faits, donc deux méthodes scientifiques :

1ère méthode scientifique : La méthode à postériori

C’est une approche inductive, on infère les conclusions générales à partir de l’observation de faits particuliers. Les points de départ sont donc les faits.

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Méthodes scientifiques

A psotériori

Conclusions générales à partir de

la somme de faits particuliers

A priori

(induction-déductio)Hyphotético-

déductive

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On accumule des faits particuliers à partir desquels on induit des conclusions générales, ces méthodes sont scientifiques en vertu de cette méthode. C’est une méthode qui a été défendu par l’école historique allemande à la fin du XIX siècle, mais aussi par les économistes institutionnalistes.

L’un des problèmes de la théorie est l’absence de loi, puisque les généralisations proviennent de faits particuliers.

A la méthode à postériori, Mill oppose la méthode à priori

2ème méthode scientifique : La méthode à priori

Méthode de type hypothético-déductive, on fait des l’hypothèses et on en tire des conclusions.

C’est un mélange d’induction et de déduction, il y a une partie inductive pour l’élaboration des hypothèses. Les hypothèses sont donc obtenues par induction, mais pas par induction à propos de l’objet qui est étudié (Illustration : on se pose la question de l’introduction d’un nouvel impôt et son impact sur le marché des cigarettes ?

La méthode à priori ayant besoin d’hypothèse, l’hypothèse sera d’observer sur d’autres marchés comment se comportent les gens.

Une fois que l’hypothèse est formulée, on déduit des propositions en l’appliquant au cas qui nous intéresse.)

- Pour avoir une science : il faut avoir un rapport aux faits - On utilise deux méthodes : à priori et à postériori 2) L’économie est elle une science ?

Pour Mill, l’économie ne peut pas suivre la méthode à postériori pour deux raisons :

- Parce que les données empiriques en économie sont des données d’observation et pas des données expérimentales.

Par conséquent, on ne peut pas utiliser ces données pour faire de l’induction dû à une trop grande subjectivité de la part de l’observateur.

- Les phénomènes économiques sont complexes, il est donc très difficile d’espérer induire une relation causale, une loi, des observations qui sont faites.

On ne peut pas utiliser la méthode à postériori, donc il faut utiliser la méthode à priori, sinon l’économie ne sera pas une science. L’économie peut utiliser la méthode à priori en faisant l’hypothèse que les individus sont intéressés par la richesse. A partir de cette hypothèse, on déduit les hypothèses qu’on va utiliser pour comparer aux faits.

Pour conclure :

Oui, selon Mill, l’économie est bien une science, mais pas à postériori, donc pas comme les sciences physiques (c’est les sciences qui peuvent utiliser les expérimentations), l’économie est donc une science morale.

C’est donc en faisant l’hypothèse que les gens cherchent la plus grande richesse, à maximiser leurs utilités.

Pour en savoir un peu plus: Approfondissement Mill

Fin commentaire.

Finséance 12B) Quelques éléments de théorie économique de John Stuart Mill 10/11

Il y a 3 éléments :

a) distinction entre production et distribution des richesses : c’est une distinction entre l’allocation (efficacité) des ressources et la distribution des ressources (justice)

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*La production des richesses obéit à des lois naturelles, cette idée est vrai pour les économistes classiques mais aussi pour Mill qui ne se différencie pas des économistes classiques sur ce point. Il précise que ces lois sont aussi vrai que les lois de la physique. Ce qui signifie que les êtres humains n’ont pas d’action possible sur la production des richesses, elle est inéluctable.

*La distribution des ressources n’est pas régit par une loi naturelle, la distribution des ressources est un choix humain, les êtres humains ont la possibilité de modifier la distribution des ressources entre les individus.

Le fonctionnement de l’économie peut conduire à une société très inégalitaire, mais les hommes peuvent décider de modifier ces inégalités en redistribuant les ressources à l’intérieur de la société.

Cette distinction entre production et distribution, d’un point de vue éthique, est très importante, puisqu’elle donne une marge de manœuvre très importante aux décideurs publics. C’est très loin de la main invisible, Mill dit qu’on peut changer la situation contrairement à la main invisible.

b) La détermination des salaires chez Mill est une combinaison de deux théories : La théorie du fond des salaires :

Ce n’est pas une idée originale de Mill, on la trouve esquissée chez Adam Smith, on la trouve aussi chez Malthus.

Malthus donne deux éléments qui permettent d’expliquer ce qu’est la théorie du fond des salaires :

- La demande de travail est déterminée par la valeur totale du capital d’un pays : plus il y a de capital, plus il y a de la demande de travail

- La demande de travail dépend de la valeur des fonds (quantité d’argent) qui sont employés à l’entretien du travail (paiement des salaires) :

John McCULLOCH : c’est lui qui va formuler la théorie du fond des salaires pour la première fois en

Les citation de McCULLOCH « les salaires dépendent du montant des fonds qui est consacré au paiement des salaires » « La capacité d’un pays à soutenir et employer des travailleurs dépend entièrement du montant du capital qu’il peut consacrer au paiement des salaires »

John Stuart Mill va reprendre cette idée telle qu’elle, dans la théorie du fond des salaires, il existe à un moment donné, dans un pays, une somme qui est consacrée totalement au paiement des salaires. Cette somme, c’est le fond des salaires.

Cette somme est une partie du capital circulant que les capitalistes ont investi dans l’économie. Une partie du capital circulant est prélevée, et sert à payer les salaires. Les salaires dépendent totalement du capital circulant disponible à un moment dans une économie.  

Ce fond des salaires peut augmenter ou baisser d’une période à l’autre, mais à un instant du temps, le fond des salaires est donné. Il est donné parce qu’il est déterminé par l’accumulation des capitalistes, il est donné ou déterminé par l’épargne (l’épargne détermine le capital et le capital détermine le fond des salaires).

La loi des salaires

Cette loi dit que le niveau général des salaires dépend du rapport entre le fond des salaires et le nombre de travailleurs, ou entre le capital circulant et le nombre de travailleurs.

Non seulement, le montant global des salaires est limité par le capital, mais en plus le salaire moyen est déterminé par le nombre de travailleurs.

Remarques : Pour signifier cette théorie

- Cette théorie de la détermination des salaires indique qu’une population de travailleurs ne peut pas toucher plus de salaire que ce que les capitalistes décident d’avancer sous forme d’épargne (Si les capitalistes décident de ne plus épargner, il n y a plus de capital, plus de capital, plus de production, plus de production plus de salaire)

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- Le salaire moyen dépend du nombre de travailleurs qui existent à un moment donné dans une

économie : toute augmentation de l’emploi va se faire au détriment des salaires.w=F(k )

N , il y a un

arbitrage à faire entre le salaire et le nombre d’emploi.

C’est une théorie qui est opposée aux syndicats, Mill disait « les syndicats devraient prêcher l’abstinence plutôt que la révolution ». Les syndicats qui défendent l’emploi le font au détriment de ceux qui travaillent.

Dans le court terme, le capital circulant est donné, donc le fond des salaires est donné.

Dans le long terme, il est possible d’augmenter les salaires, à une condition, si et seulement si le fond des salaires (F (k )) augmente plus vite que le nombre de travailleurs (N) , alors les salaires (w) pourront augmenter.

John Stuart Mill a fini par abandonner cette théorie et par admettre qu’il n y a pas de loi naturelle qui détermine le niveau des salaires, et que plusieurs facteurs affectent les salaires. Il n y a pas que le fond des salaires et le niveau d’emploi qui déterminent les salaires, il y a plusieurs éléments qui affectent la fixation des salaires. Il a admis ce point assez tardivement et n’a pas modifié ses principes d’économie politique, mais il a modifié la conclusion.

La loi des salaires illustre l’opposition entre production et distribution des richesses, d’une certaine façon, la loi des salaires relève de la production des richesses, c’est à dire que ce sont des lois naturelles (elles sont vraies au même titre que les lois de la physique).

Si on admet que la distribution peut corriger cette loi naturelle, on doit admettre aussi qu’il existe des mécanismes pour corriger la loi des salaires, et donc redistribuer des ressources aux salariés.

En présentant cette loi, on est dans la production de richesse et pas dans la distribution, on se pose des questions d’efficacité et pas de justice.

Que peut on garder de la théorie des salaires ?

Il y a deux éléments intéressants :

- la demande de travail varie en fonction du capital, plus les capitaux sont rares par rapport au travail, plus les salaires sont bas.

- L’arbitrage entre salaire et emploi : on trouve encore des entreprises qui défendent l’idée que la baisse des salaires peut contribuer à maintenir ou élever le niveau des emplois.

c) L’état stationnaire :

Tous les économistes classiques ont soulignés le risque que l’économie tombe dans la situation d’état stationnaire.

C’est une situation très négative à éviter, parce que c’est une situation sans richesse. L’état stationnaire n’est pas une situation idéale pour les économistes classiques.

L’état stationnaire provient de la baisse tendancielle du taux de profit, à long terme, l’épargne baisse, donc l’investissement et le taux de profit baissent, parce que les possibilités d’investissement rentable sont de moins en moins nombreux.

On peut ralentir l’arrivé de l’état stationnaire grâce au progrès technique, grâce au commerce internationale, limitation de la population, mais c’est inéluctable, juste une question de temps.

Lorsqu’on arrive à l’état stationnaire, puisqu’il n y a plus d’épargne, il n y a plus de croissance, très peu d’emplois, parce qu’il n y a plus de capital pour payer et entretenir les travailleurs.

John Stuart Mill est favorable à l’état stationnaire, parce que c’est une situation sans concurrence, sans lutte pour la survie. L’humanité est débarrassée des effets négatifs de la concurrence, à ce moment là, l’humanité pourra se consacrer aux vrais progrès.

L’état stationnaire permettra de retrouver la véritable humanité des hommes.

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Finséance 13Bla Bla Bla…

Finséance 14

VI. Le libéralisme économique sur le continent européen.

1. Jean Baptiste Say et l’impossibilité des crises :

19/11

Commentaire de citation « Toute offre crée sa propre demande ».

Ça n’est pas une phrase de Jean baptiste Say, mais cette phrase vient de Keynes. Cela ne veut pas dire que la loi des débouchés vient de Keynes.

Keynes présente la loi de Say  en disant que l’approche de Say repose sur le fait que toute offre crée sa propre demande, il la présente de cette façon pour la critiquer. Il cherche à montrer que c’est la demande qui crée la dynamique dans l’économie.

On peut faire un commentaire citation de la façon suivante :

A. La loi des débouchés B. Les conditions

Conclusion

Ou bien

A. La loi des débouchés B. Les limites : la neutralité de la monnaie, rôle de la demande.

Conclusion

Introduction :

Cette citation a été écrite ou vient de…(Keynes) et présente une version qui est réductrice de la loi des débouchés, car ne correspond pas exactement à ce que pensait Say, parce que cette phrase donne l’impression que l’offre va créer la demande quel que soit le niveau de l’économie auquel on se situe (c’est à dire que l’offre de chaussure crée sa propre demande de chaussure ; l’offre de voiture crée sa propre demande etc.), or ça n’est pas ce que dit Say.

Keynes se trompe t’il en présentant cette vision réductrice de la pensée de Say ?

Say n’est concerné que par le niveau global, c’est à dire par l’impossibilité des crises générales de surproduction. Il dit que l’offre en générale crée sa demande en générale (Partie 1)

Dans la deuxième partie, on verra que cette loi ne fonctionne qu’à certaines conditions, ils sont nécessaires donc important de préciser.

Autre introduction possible : facultative

On commence par la pensée de Say…

Keynes a présenté la citation de cette manière en disant que l’offre ne crée pas sa propre demande, mais c’est la demande qui crée l’offre.

Comment est il possible que Jean Baptiste Say, qui était intelligent, ait pu prononcer une loi qui soit contraire aux faits ?

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Pour Jean B Say, comme pour Smith, Riccardo, Mill, pour tous ces gens là, les crises durables de surproduction ne sont pas possibles. L’idée qu’il puisse y avoir des déséquilibres sur l’ensemble des marchés en même temps paraissait totalement impensable.

On est à une époque où l’on pense qu’il n’y a pas de limite à l’accumulation de capital, plus on produit plus il y a de croissance (il n y pas de limite à la croissance), l’état stationnaire est quelque chose d’inéluctable mais très lointain.

La grande différence entre les Keynésiens, les socialistes et les libéraux (différence entre Keynes et Say), ça n’est pas sur la crise, car ils sont d’accord sur l’existence de la crise, mais :

Pour Keynes, les crises existent, mais ne se résolvent pas spontanément, il faut une intervention.

Or, pour Say et les classiques, les crises se résolvent spontanément, donc pas d’intervention.

A. L’impossibilité des crises :

Pour JBS, la loi des débouchés concerne les crises générales, il admet que les crises partielles soient possibles (qu’il y ait de la surproduction sur certains marchés), mais pour lui, s’il y a de la surproduction sur certains marchés, cela va s’accompagner de la sous-production sur d’autres marchés.

Donc, il y a l’idée que les déséquilibres partiels se compensent, l’idée d’ensemble de la loi de Say, c’est l’absence de crise globale.

Parenthèse : La différence entre Keynes et la Say, c’est la modalité de résolution des crises.

Pour Say, comment est il possible que les crises se compensent ?

Pour JBS, au niveau global, le montant d’argent disponible pour l’achat de biens est nécessairement égal au montant d’argent qui provient des ventes. On ne peut donc acheter que parce qu’on vendu « l’achat d’un produit ne peut être fait qu’avec la valeur d’un autre. »

L’idée d’ensemble est que les achats et les ventes sont indissociables.

Pour JBS « un besoin qui ne peut pas payer n’existe pas »  c’est à dire qu’en l’absence de capacité à payer un bien, il ne peut pas y avoir de besoin pour ce bien. Ça correspond à ce que dit ROSNER.

Remarque :

Les seules causes de déséquilibres durables qui sont possibles, sont des causes extra économiques, c’est à dire les phénomènes naturels ou l’intervention de l’état.

B. Les conditions de fonctionnement de cette loi 1) La neutralité de la monnaie

Pour JBS, la monnaie est un simple intermédiaire des échanges, elle n’est pas désirée pour elle même, mais uniquement pour l’achat de biens. Ça signifie que la monnaie ne peut pas être thésaurisée, il y a donc une absence de fuite dans l’économie.

Quelques citations de JBS :

« La monnaie n’est qu’un voile »

« L’argent n’est que la voiture de la valeur des produits, l’argent a voituré la valeur des produits » c’est à dire que c’est l’argent qui sert à transporter la valeur des produits d’un individu à un autre.

« Puisque l’argent n’est qu’un voile, une fois les échanges terminées, il se trouve toujours qu’on échange des produits avec des produits »

Dire que les produits s’échangent contre des produits ne veut pas dire qu’on soit dans un système de troc,

ça n’est pas du troc ! Mais il veut dire que personne ne garde l’argent, l’argent est utilisé soit sous forme d’épargne, soit sous forme de consommation, car il n’y a pas de préférence pour la liquidité chez JBS.

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P r o d u i t X A c h a t d u p r o d u it X a v e c d e l'a r g e n t L e v e n d e u r d u p r o d u it x v a a c h e t e r le p r o d u it Y a v e c l'a r g e n t o b t e n u d e la v e n te d e X

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2) La demande effective et la demande potentielle

Pour JBS, la production de bien engendre des revenus, donc du pouvoir d’achat, et donc de la demande. Tout revenu correspond à une demande effective. Cette demande potentielle est nécessairement effective.

Sur ce point, JBS a un désaccord avec Malthus, et Keynes sera un désaccord avec JBS :

- pour Malthus comme pour Keynes, la demande potentielle ne se traduit pas forcément en demande effective, donc la demande effective peut être insuffisante. Pour Keynes, on relance l’activité par la demande.

- Pour JBS, on relance l’activité par l’offre.

Remarque historique :

Les théories de l’offre sont des théories qui ont émergées dans les années 80 aux USA en reprenant les idées de SAY.

En disant qu’il n y a pas de crise, les classiques entendent dire que dans le long terme, il ne peut pas y avoir de crise. Donc il ne faut rien faire dans le court terme.

Pour Keynes, on mourra tous dans le long terme ! Donc il faut agir dans le court terme.

Exemple de question de cours : 6pt

La baisse tendancielle du taux de profit chez Marx : Il n’est pas nécessaire de parler de la baisse tendancielle du taux de profit chez Riccardo ou Malthus Mais il faut d’abord donner la définition du taux de profit chez Marx, et dans un second temps expliquer pourquoi avec cette définition, on a une baisse tendancielle du profit chez Marx.

Définition :

Le taux de profit c’est le rapport ¿ profit récolté ( plus value)

les capitaux investies(capital fixe ), les profits sont égaux à la plus values.

La plus value, c’est la partie du travail qui n’a pas été payé aux salariés. L’idée est que sur 10h travaillé, le capitaliste ne paiera que 8h correspondant au salaire de subsistance. Ces 8h, c’est exactement ce que le capitaliste doit payer, donc ça n’est pas du vol. les 2h constituent donc le plus value.

Il exprime ensuite le taux de profit : π= ρLC+1

=

ρLv

cv+1

⟺= εω+1

ε : taux d ’exploitation

ω=CV

=KL

=l ’ intensité capitalistique: composition organiquedu capital

Pour Marx, on a en quelque sorte deux lois qui se combinent, le taux d’exploitation et l’organisation organique du capital évoluent en sens inverse.

KL

augmente, c’est à dire que le capital par tête augmente, car les capitalistes cherchent à faire des

économies sur la main d’œuvre, donc ils emploient moins d’ouvrier. Mais, si l’intensité capitalistique augmente, les capitalistes vont gagner moins de plus value, parce qu’il y a moins d’ouvrier, par conséquent, on a deux tendances :

KL

va augmenter

ε vadiminuer

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La seule possibilité, ça serait que les taux d’exploitation augmentent, mais Marx considère que ça n’est pas possible.

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