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UNION EUROPEENNE – AFRIQUE DE L’OUEST DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DE FILIERES AGRO INDUSTRIELLES - RAPPORT MALI Version provisoire 765 Juillet 2002 92-98, bd Victor Hugo, 92115 CLICHY – France Tél: + 33 1 41 27 95 95 Fax: + 33 1 47 37 96 20 E-mail: [email protected] / Web : www.sofreco.com

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UNION EUROPEENNE – AFRIQUE DE L’OUEST

DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DE FILIERES AGRO INDUSTRIELLES -

RAPPORT MALI

Version provisoire

765 Juillet 2002

92-98, bd Victor Hugo, 92115 CLICHY – France Tél: + 33 1 41 27 95 95 Fax: + 33 1 47 37 96 20

E-mail: [email protected] / Web : www.sofreco.com

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TABLE DES MATIERES

1. INFORMATIONS GENERALES SUR LE PAYS........................................................... 3

1.1. CHIFFRES CLES DE L’ECONOMIE MALIENNE.................................................................... 3 1.2 CONTEXTE ECONOMIQUE DU DEVELOPPEMENT................................................................ 3 1.3. L’AGRICULTURE ET LES FILIERES AGRO-INDUSTRIELLES DANS L’ECONOMIE..................... 4 1.4. LES STRUCTURES D’APPUI AU SECTEUR AGRO-INDUSTRIEL ............................................ 4

2. FILIERES AGRO-INDUSTRIELLES SELECTIONNEES.............................................. 5

2.1. LA FILIERE FRUITS ET LEGUMES .................................................................................... 5 2.1.1. Généralités $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ % 2.1.2. La sous-filière mangue $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ & 2.1.3. La sous-filière pomme de terre$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ ' 2.1.4. La sous-filière pois sucré$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ (

2.2. LA FILIERE ALIMENT DU BETAIL ....................................................................................11 2.2.1 Généralités $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ )) 2.2.2 Statistiques et données économiques $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ )) 2.2.3 Potentialités et contraintes $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ )) 2.2.4 Besoins de partenariat $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ )#

2.3. LA FILIERE KARITE ......................................................................................................12 2.3.1 Généralités $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ )# 2.3.2 Statistiques et données économiques $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ )# 2.3.3 Potentialités et contraintes $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ )* 2.3.4 Transformation locale $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ )* 2.3.5 Besoins de partenariat $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ )*

2.4. LA FILIERE SESAME .....................................................................................................14 2.4.1 Généralités $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ )+ 2.4.2 Statistiques et données économiques $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ )+ 2.4.3 Potentialités et contraintes $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ )+

3. PERSONNES RENCONTREES ..................................................................................15

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1. Informations générales sur le pays

1.1. Chiffres clés de l’économie malienne

Superficie 1 248 574 km² Population (2000) 10,8 millions d’habitants Croissance démographique (1994-2000) 2,4% P.I.B. (2000) 1 800 milliards FCFA (2,74 milliards €) P.I.B. / habitant (2000) 273 € Taux de change 1 € = 656 FCFA Contribution au P.I.B. (2000) : ! Agriculture 44,8 % ! Industries et mines 16,8% ! Services 38,5 % 1999 2000 2000-04 Croissance du P.I.B. +6,1% +4,5% 4,3% 1999 2000 Taux d’inflation -1,2% -0,7% Commerce extérieur 1999 ! Exportations FOB 536 millions € ! Importations FOB 773 millions € Principales exportations du secteur primaire : coton (38%) et or (42%)

Source : BIRD

!"#$%&'()*()$+,&'&-./0)$10$1+2)3&44)-)'($ Sous l’effet combiné des programmes d’ajustement structurel, d’une stabilité politique et institutionnelle restaurées et grâce à de bonnes conditions climatiques, l’économie malienne a connu depuis le début des années 1990 des progrès remarquables sur le plan des indicateurs macro-économiques. Le Mali n’en reste pas moins l’un des pays les plus pauvres du monde, avec un PIB / habitant inférieur à 300 US$ / an. Sous l’impulsion du FMI et de la Banque Mondiale, une politique de libéralisation de l’économie et de décentralisation est mise en œuvre. L’Etat se désengage progressivement des activités à caractère commercial, qui sont transférées au secteur privé. Le secteur agricole et agroalimentaire, qui représente plus de 40% de la richesse du pays, est particulièrement concerné par cette nouvelle stratégie de développement qui incite les privés, maliens et/ou étrangers, à investir au Mali. Le code des investissements prévoit des incitations d’ordre fiscal substantielles pour les entreprises investissant au Mali et dont le taux de valeur ajoutée est supérieur à 35% ; il s’agit en particulier d’une exonération de l’impôt sur les bénéfices pendant une période de 5 à 8 ans. Des avantages supplémentaires sont octroyés aux investisseurs développant leurs activités dans des régions défavorisées et il existe par ailleurs un système de zone franche

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prévoyant des avantages spécifiques (franchises douanières en particulier) pour les entreprises qui exportent plus de 80% de leur production (produits transformés). Fortement dépendante des exportations d’or et de coton, l’économie malienne a souffert depuis les dernières années des faibles cours de ces deux matières premières. L’agriculture de la zone de savane (Sud du pays) a été particulièrement affectée. La Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles (CMDT), seul opérateur dans les domaines de la production, égrenage et exportation du coton et dont le chiffre d’affaires représente approximativement la même valeur que celui de toutes les autres entreprises maliennes du secteur productif, fait face à une situation financière difficile.

1.3. L’agriculture et les filières agro-industrielles dans l’économie Le secteur primaire occupe près de 80% de la population au Mali et représente plus de 40% de la richesse totale du pays. Au sein du secteur primaire, l’agriculture vivrière représente 39% de la valeur du secteur, les cultures industrielles 21%, l’élevage 25% et les produits de la forêt et de la pêche 15% (chiffres DNSI année 2000). Le secteur industriel représente, quant à lui, 11% du PIB, les industries agro-alimentaires contribuant pour 24% à ce secteur. Si l’on exclut de ce chiffre les secteurs tels que la production de boissons et cigarettes, la fabrication de farine à partir de céréales importées et la filière coton (ainsi que ses dérivés telle que l’huile alimentaire), il apparaît que les filières agro-industrielles maliennes « non traditionnelles » contribuent à l’heure actuelle pour une part négligeable au PIB, malgré des atouts importants et des potentiels considérables. Parmi les contraintes limitant le développement du secteur agro-industriel, il faut souligner : ! l’enclavement qui rend peu compétitives les productions maliennes pour lesquelles le

coût de transport représente un facteur important ; ! l’absence d’un véritable tissu industriel et d’entrepreneurs dynamiques ; ! des infrastructures encore trop souvent insuffisantes (réseaux routier et électrique, zones

industrielles inexistantes ou sous-équipées) ; ! un problème fréquent de disponibilité en eau et énergie électrique. Il convient de signaler

à ce propos que le prix de l’électricité est élevé au Mali et que la mise en service récente (fin 2001) du barrage hydroélectrique de Manantali n’a pas provoqué la baisse du prix escomptée par les utilisateurs, même si elle doit néanmoins désormais garantir un approvisionnement sans coupure ni délestage.

1.4. Les structures d’appui au secteur agro-industriel Outre les structures étatiques, deux organisations apportent un appui soutenu aux filières agro-industrielles du Mali et constituent des sources d’information précieuses ; il s’agit de :

• L’Agence pour la Promotion des Filières Agricoles (APROFA) financée par la Banque Mondiale ;

• Le Centre Agro Entreprises (CAE) financé par l’USAID (www.agromali.com).

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2. Filières agro-industrielles sélectionnées Les filières traditionnelles (filières coton, céréales) ne seront pas prises en compte dans le cadre de cette étude et seules les filières porteuses et disposant d’un fort potentiel de développement seront évoquées. C’est ainsi qu’ont été sélectionnées les filières (ou sous-filières) suivantes : ! La filière fruits et légumes (sous-filières mangue, pois sucré, pomme de terre) ; ! La filière aliment du bétail ; ! La filière karité ; ! La filière sésame.

2.1. La filière fruits et légumes 2.1.1. Généralités Longtemps marginalisées sur le plan de la politique agricole, les productions horticoles sont désormais reconnues pour leur potentiel de développement important, à la fois pour le marché intérieur, la consommation étant en constante augmentation (elle est estimée actuellement à 30 kg / personne et par an) et pour l’exportation dans le cas de certaines spéculations. Sur le plan des exportations, le Mali n’exporte que deux produits en Europe, la mangue et le haricot vert. Deuxième exportateur de mangues d’Afrique de l’Ouest (loin derrière la Côte d’Ivoire), il n’est que le quatrième exportateur de haricots verts, après le Sénégal, le Burkina Faso et la Gambie alors que l’enclavement ne constitue pas une contrainte pour ce produit. Les filières légumes - fruits sont relativement peu développées au Mali en regard de l’énorme potentiel existant. Outre les contraintes générales déjà évoquées précédemment, cet état de fait s’explique par des contraintes spécifiques telles que : ! l’absence fréquente de concertation et de coordination entre les intervenants des filières ; ! le faible niveau d’organisation des producteurs et leur manque de compétence

technique ; ! l’absence de professionnalisme des opérateurs économiques ; ! des organisations professionnelles peu efficaces. Une conséquence des difficultés rencontrées avec l’organisation de la production est la volonté manifestée par certains exportateurs de fruits et légumes d’en mieux maîtriser le processus par une intégration plus poussée des opérations. A la suite des nombreux problèmes rencontrés avec les producteurs, manque de technicité, insuffisance de fonds propres, non-respect des contrats (itinéraires techniques, délais de livraisons), ces derniers sont souvent considérés comme trop peu fiables par certains exportateurs qui souhaiteraient s’affranchir des contraintes liées à la production en milieu paysan en envisageant une production en régie, entièrement sous leur contrôle. Des problèmes de financement se posent alors généralement, la production en régie nécessitant souvent des investissements élevés et des fonds de roulement conséquents.

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2.1.2. La sous-filière mangue a. Généralités Les zones de production de mangues au Mali sont principalement localisées dans les régions de Bamako, Sikasso et Koulikoro. Plus de 35 variétés de mangues sont cultivées, dont essentiellement trois sont exportables (variétés Amélie, Kent et Keitt). Les vergers de manguiers sont très dispersés et leur superficie est dans 90% des cas inférieure à 5 ha. Avec la concurrence de la mangue « bateau » et la disparition de la société FRUITEMA principalement à la suite de problèmes de gestion, l’exportation de fruits et légumes par avion a connu un net déclin au Mali. Une multitude d’exportateurs interviennent, dont cette activité n’est souvent pas la principale. Aucun exportateur ne dispose actuellement de chambre froide de taille suffisante en état de fonctionner, et les tentatives de relance des exportations de mangues par avion l’année dernière se sont soldées par un échec. L’exportation de mangues « bateau » à partir de la zone de production de Sikasso se développe en revanche, essentiellement sous l’impulsion d’opérateurs ivoiriens. b. Statistiques et données économiques Il n’existe pas de statistiques fiables concernant la production de mangues au Mali ; les données FAOSTAT font état de 50 000 T en 1999 mais ce chiffre est totalement erroné, un recensement effectué la même année dans la seule région de Sikasso ayant estimé la production à environ 205 000 T (dont 101 000 T pour les trois variétés « exportables »). L’évolution des exportations des mangues du Mali depuis 1994 est la suivante :

Année 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Tonnes 837 756 716 1 448 1 006 818 1 148

Source : COLEACP

Le coût de transport de la mangue « avion » est d’environ 650 FCFA / kg, contre 350 FCFA / kg pour le transport par conteneur frigorifique et bateau (via Abidjan). L’exportation de mangue par avion n’est possible qu’à partir de la région de Bamako (aéroport) ; la construction de l’aéroport de Sikasso, à l’occasion de l’organisation par le Mali de la CAN 2002 (Coupe d’Afrique des Nations) n’a pas résolu le problème de transport aérien à partir de cette région, la piste construite à cette occasion étant trop courte (1 500 m) pour accueillir les avions cargos de taille standard. b. Transformation locale Il n’existe pas d’unité de transformation industrielle de mangues au Mali, mais de petites unités artisanales produisent de la mangue séchée (essentiellement par séchage solaire), du jus de mangue et de la marmelade, en petite quantités à destination du marché local. La société industrielle SOCAM, qui produisait du jus de mangue, a cessé ses activités en janvier 2000. Le séchage artisanal ne permet pas la production de mangue de qualité exportable, et des projets sont actuellement à l’étude en vue d’une production industrielle basé sur un séchage utilisant l’énergie électrique.

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c. Potentialités et contraintes Le Mali dispose d’un potentiel énorme de production de mangues dont la qualité est reconnue par les consommateurs. L’enclavement et les problèmes d’organisation de la production et de la commercialisation sont les principaux freins au développement des exportations de mangues. La mangue « bateau » pose des problèmes difficilement surmontables dans la région de Bamako, où la disponibilité en conteneurs réfrigérés pour fret retour est insuffisante et aléatoire. La location de conteneurs spécifiques pour cette activité serait coûteuse et l’opération perdrait tout intérêt économique. La mangue « bateau » est en revanche plus développée dans la région de Sikasso, sous l’impulsion en particulier des opérateurs ivoiriens. Il semble même qu’une part importante de la production « ivoirienne » de mangue soit en réalité originaire de la région de Sikasso, les mangues étant libellées « Côte d’Ivoire » par certains opérateurs qui les ont pourtant achetées au Mali. d. Besoins de partenariat Le potentiel énorme de la mangue malienne, sur les plans quantitatif comme qualitatif, sont à l’heure actuelle largement sous-exploités, et seule des partenariats avec des investisseurs extérieurs semble susceptible de redynamiser la filière mangues au Mali. Les possibilités de partenariat concernent plus particulièrement la construction de structures de stockage (chambres froides) et la possibilité de transformation de la mangue.

2.1.3. La sous-filière pomme de terre a. Généralités La consommation de la pomme de terre en Afrique de l’Ouest est essentiellement urbaine et est en augmentation constante. La consommation moyenne par personne et par an est estimée à environ 31 kg au Sénégal et 16 kg en Côte d’Ivoire et au Mali. Une part importante de la consommation est encore couverte par des importations en provenance d’Europe. La production de pomme de terre est relativement ancienne au Mali, et les producteurs en maîtrisent bien les techniques ; deux périodes de production sont possibles, durant les saisons humides ou sèches, la production de contre-saison (saison sèche) étant de loin la plus importante. b. Statistiques et données économiques La production totale de pomme de terre dans la sous-région a été estimée à 155 000 Tonnes en 1999, dont 107 000 pour le Nigeria ; le Mali arrive en seconde position avec environ 30 000 T. La production malienne de pommes de terre est essentiellement originaire de la région de Sikasso où elle a été produite dans 44 bas-fonds, sur une superficie de près de 1 700 hectares. Le rendement moyen obtenu au Mali est de l’ordre de 20 T / ha, ce qui est largement supérieur au Nigeria (6 T / ha) et les rendements atteignent même 40 T / ha sur certaines exploitations. La production malienne couvre en grande partie la consommation du pays (estimée à 23 000 Tonnes), seules environ 1 000 T étant importées annuellement d’Europe, à des

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périodes de pénuries de production locale. Outre la consommation locale, le débouché naturel de la production malienne est constitué par les exportations dans les pays limitrophes. c. Potentialités et contraintes La technicité des producteurs de pomme de terre maliens est indéniable et un potentiel d’augmentation de la production existe, destinée à l’exportation dans les pays limitrophes du Mali, en substitution aux importations actuelles, dans la mesure où la production malienne sera compétitive par rapport à des productions étrangères. Des potentiels d’exportation conséquents existent encore en particulier au Sénégal et en Côte d’Ivoire, qui ont chacun importé 15 000 T de pommes de terre en 1999. La Mauritanie, qui a importé plus de 7 000 T en 1999, représente également un débouché potentiel intéressant. L’une des principales contraintes auxquelles font face les producteurs maliens de pomme de terre est celle de la disponibilité en semences de qualité, actuellement importées dans leur intégralité d’Europe. Les importations de semences de pomme de terre s’élèvent à environ 700 Tonnes par an actuellement et représentent un coût important pour les producteurs. Le poste « semences » représente environ 70% du coût de production total des pommes de terre. Les semences sont achetées auprès de producteurs semenciers privés européens et sont transportées par bateau via Abidjan. En vue de diminuer le coût d’approvisionnement en semences et de maîtriser cet élément fondamental de la filière, certains opérateurs du secteur au Mali souhaiteraient développer une production locale de semences de pommes de terre et recherchent des partenaires à cet effet. Des actions dans le domaine de la recherche ont également été entreprises à l’Institut Polytechnique Rural de Katibougou. La pertinence d’une production locale des semences de pomme de terre ne semble pas toutefois certaine, car : ! la production de semences de pomme de terre de qualité nécessite une haute technicité,

non nécessairement maîtrisée par les producteurs locaux ; ! les quantités actuellement importées demeurent relativement faibles et ne justifient pas

nécessairement la mise en place d’un coûteux dispositif de production de semences (économie d’échelle).

Le problème le plus important de la filière pomme de terre est celui de la conservation des pommes de terre et des pertes élevées sont encore trop souvent à déplorer en raison de conditions de stockage médiocres, à tous les niveaux de la chaîne, de la production (pertes post-récolte) à la vente au détail. Ces problèmes entraînent un phénomène de surabondance de l’offre à certaines périodes de l’année et de pénuries à d’autres périodes, avec des différences de prix très importantes, au moins du simple au double. Cet état de fait est lié à l’insuffisance voire l’absence d’infrastructures de stockage appropriées et la maîtrise insuffisante par les producteurs des techniques de récolte, stockage et conservation. Dans ces conditions, il semble pertinent d’envisager la possibilité de construction de magasins de stockage de pomme de terre, qui pourraient être rentabilisés en bénéficiant des fluctuations de prix. Une étude de faisabilité à ce sujet est en cours au niveau du CAE, dont les résultats sont attendus dans quelques semaines. Les bénéfices attendus d’un dispositif de stockage de pomme de terre devront être mis en regard du coût élevé de l’investissement nécessaire et des coûts de fonctionnement, dont le principal élément sera celui de l’électricité nécessaire à la réfrigération. Il est à noter que ce type de structure de stockage pourrait être utilisé à d’autres fins, d’autres types de fruits et légumes pouvant y être stockés.

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d. Transformation locale Il n’existe actuellement pas de transformation industrielle de la pomme de terre au Mali, seules des expériences, à un niveau très modeste, de production de chips artisanales ont été réalisées. La demande pour des produits transformés issus de la pomme de terre est difficile à estimer, même s’il semble exister un marché potentiel pour des chips, une unité de fabrication pouvant éventuellement être utilisée pour d’autres produits tels que les bananes, afin de garantir sa rentabilité. e. Besoins de partenariat Les besoins potentiels de partenariat concernent essentiellement les domaines suivants : ! La construction de structures de stockage adaptées aux besoins, sous réserve de la

confirmation de la faisabilité technique, économique et financière d’un tel projet. ! Un projet de transformation des pommes de terre, en vue de la production de chips. Ces deux projets nécessiteraient la participation de partenaires financiers et techniques, susceptibles d’apporter le know-how et de contribuer au financement des investissements nécessaires. 2.1.4. La sous-filière pois sucré a. Généralités Le pois sucré (Cyperus Esculentus) est une plante herbacée originaire de la Méditerranée et de l’Asie. Il est cultivé pour ses tubercules qui ont une valeur nutritionnelle appréciable et est consommé sec ou après transformation. Consommé au Mali sous forme de tubercule, il existe une importante demande pour ce produit en Espagne, où sa consommation est traditionnelle en été, sous forme de lait de pois sucré et de sorbets. Sur le marché espagnol, la production malienne est en concurrence avec la production locale, dont les coûts élevés rendent la production malienne compétitive. Le pois sucré est cultivé au Mali dans la région de Sikasso. La production de pois sucré a été principalement développée par la CMDT, qui a également mené des actions de recherche d’accompagnement aboutissant en particulier à la mise au point d’une formule d’engrais chimique spécialement adaptée au pois sucré. La CMDT a incité les producteurs à se regrouper au sein d’une association, l’association des producteurs de pois sucré des cercles de Sikasso et Kadiolo (APPSK) ; la majeure partie des producteurs est constituée par des femmes (68% en 1999). La CMDT se désengage actuellement de l’appui aux producteurs de pois sucré dans la cadre de sa restructuration et la production est organisée par les exportateurs qui accordent des crédits de campagne aux producteurs via les institutions bancaires. b. Statistiques et données économiques En 1999, l’on recensait 1 953 ha de pois sucré, cultivé par 8 703 producteurs (dont 5 914 exploitantes) répartis dans 72 villages. La production s’est élevée à 6 285 Tonnes, soit un rendement de 3,2 T / ha.

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Les rendements moyens au Mali sont de l’ordre de 3 à 4 Tonnes / ha et le prix payé aux producteurs a fluctué durant les dernières années entre 175 et 210 FCFA / kg. Les rendements obtenus et les prix payés aux producteurs permettent au pois sucré d’être une spéculation rentable comparée aux autres productions possibles dans la région de production, et en particulier au coton. Deux sociétés privées dominent le secteur, « La Sikassoise » et « CIC SA ». c. Potentialités et contraintes Le pois sucré malien est économiquement compétitif sur le marché espagnol et son goût est également apprécié et recherché par les utilisateurs. Le principal obstacle à son développement est la qualité du produit fini exporté, avec la présence d’un taux d’impureté inacceptable par de nombreux utilisateurs potentiels. Il s’agit d’un problème se situant au niveau des producteurs qui prêtent une attention insuffisante à ces aspects, ainsi qu’à celui des exportateurs maliens, qui ne disposent pas des équipements nécessaires à un nettoyage des pois sucrés. L’une des principales contraintes rencontrées durant la commercialisation est celle du manque d’infrastructures de stockage du pois récolté au niveau des zones de production. La productivité au niveau des paysans pourrait également être améliorée de façon importante, avec la vulgarisation d’un itinéraire technique plus performant que celui généralement en vigueur à l’heure actuelle. Les principales améliorations à apporter concernent notamment l’adoption d’un mode de culture sur billons ; l’introduction de semences améliorées ; et la mécanisation de la récolte. d. Transformation locale Il n’existe actuellement aucune transformation locale des pois sucrés qui sont transformés en jus en Espagne. Le sous-produit issu de la production de jus est susceptible d’être utilisé comme aliment du bétail. e. Besoins de partenariat Les besoins potentiels de partenariat concernent essentiellement les domaines suivants : ! La mise en place d’installations de nettoyage et de conditionnement du pois sucré ; ! La construction d’une unité de production de jus de pois sucré, destiné à l’exportation

comme au marché local. Ces projets nécessiteraient des ressources financières dont ne disposent pas les entreprises maliennes susceptibles de les mettre en œuvre ; la recherche de partenaires financiers est donc liée à la réussite de tels projets. Un appui technique industriel sera nécessaire pour mettre en œuvre les deux projets ; un appui technique dans le domaine agricole serait de même très utile en vue d’améliorer la productivité au niveau paysanal.

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2.2. La filière aliment du bétail 2.2.1 Généralités! L’élevage constitue la principale source de subsistance pour 30% de la population malienne ; il est principalement constitué de bovins, d’ovins et de caprins. Avec le développement de la culture attelée liée à la culture du coton, l’élevage bovin s’est considérablement développé en zone de savane durant les 20 dernières années. L’aviculture s’est également fortement développée durant les dernières années, avec un courant d’exportation de la région de Sikasso vers la Côte d’Ivoire. Le Mali dispose du cheptel le plus important de la sous-région avec environ 7 millions de têtes de bovins et 15 millions d’ovins/caprins. L’augmentation des effectifs des troupeaux ne permet plus aux pâturages traditionnels de faire face aux besoins alimentaires des animaux durant la longue saison sèche et leur alimentation pose de plus en plus de problèmes. Une demande considérable existe donc pour les aliments du bétail, principalement pour l’embouche bovine ; les besoins actuels sont manifestement non entièrement satisfaits comme en témoignent les difficultés auxquelles font face les éleveurs pour s’approvisionner. 2.2.2 Statistiques et données économiques Les besoins totaux annuels en aliments du bétail sont estimés à 500 000 Tonnes, la demande « solvable » étant plus difficile à évaluer. La production actuelle est de l’ordre de 87 000 T par an, la société HUICOMA produisant environ 80 000 T et les Grands Moulins du Mali 7 000 T. HUICOMA est une société d’état produisant de l’huile alimentaire à partir de graines de coton ; cette société a connu de grosses difficultés financières et est en voie de privatisation. Les Grands Moulins du Mali utilisent essentiellement les sous-produits des minoteries pour fabriquer les aliments. D’autres sous-produits sont par ailleurs utilisés tels que les résidus du décorticage du riz paddy. Des céréales et des compléments vitaminiques et minéraux sont également utilisés. 2.2.3 Potentialités et contraintes Le Mali présente l’avantage d’être le plus important producteur de coton de la sous-région et il y existe de ce fait une disponibilité importante en tourteau de coton, sous-produit issu de la transformation de la graine de coton en huile alimentaire. Ces tourteaux sont utilisés en mélange pour la fabrication des aliments du bétail, des problèmes de qualité en limitant toutefois l’usage. Des quantités importantes de sous produits existent de même au Mali, essentiellement issus du décorticage du paddy. Il est certain que d’importants débouchés solvables existent encore au Mali pour l’aliment du bétail et plusieurs projets sont d’ailleurs en cours : ! une usine de grosse capacité (300 000 T / an, financement BOAD) est en début de

construction à Fana : ! un autre projet est en voie de mise en œuvre à Koutiala, basé sur la construction d’une

huilerie (graines de coton) et l’utilisation des tourteaux de coton.

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Dans la mesure où ces deux projets seront menés à leur terme dans de bonnes conditions, il n’est pas certain que de nouvelles opportunités existeront encore à court terme dans ce domaine, même si la production d’aliments spécialisés pour certains types d’élevage (aviculture par exemple) demeurera une possibilité à priori intéressante pour un investisseur. A terme, il conviendra d’étudier les possibilités d’exporter des aliments du bétails dans les pays voisins, et en particulier au Sénégal où la demande est forte et les disponibilités en tourteau de coton nettement inférieure. 2.2.4 Besoins de partenariat Compte tenu des importants projets de production d’aliments en cours, il n’est pas sûr qu’il soit opportun à l’heure actuelle d’envisager la construction de nouvelles unités de production, le problème étant d’estimer la demande solvable du pays. La possibilité de produire des aliments du bétail au Mali en vue de leur exportation dans les pays limitrophes mérite d’être étudiée, le Mali présentant un avantage comparatif indéniable dans ce secteur. Les besoins en partenariat concernent essentiellement, outre les aspects liés au financement des projets éventuels, en un appui technique en matière de formulation et de process industriel.

2.3. La filière karité

2.3.1 Généralités Le Mali possède le plus grand peuplement de karité d’Afrique avec plus de 50 % de la population totale du continent. La production annuelle est très fluctuante ; le potentiel de production est difficile à évaluer, et peut être estimé à 200 000 Tonnes / an d’amandes sèches. Le fruit du karité est composé de la pulpe qui est consommée et de la noix qui après décorticage donne une amande transformée en beurre de karité. Les produits du karité (amande et beurre) sont vendus sur les marchés national, sous-régional et international. Le ramassage des noix est effectué traditionnellement et utilisé sous forme de beurre. Les femmes pratiquent l’extraction d’huile de karité selon une technique traditionnelle très pénible à mettre en œuvre. La majeure partie des exportations maliennes est réalisée sous forme d’amandes, commercialisée par des acheteurs possédant des réseaux de collectes dans les zones de production. Les commerçants exportateurs maliens sont regroupés au sein de l’Association Maliennes des Exportateurs des Produits de Cueillette (AMEPROC). De nombreux commerçants des pays voisins interviennent par ailleurs au Mali. Plusieurs ONG interviennent au Mali afin d’aider les femmes à procéder à une production de beurre de karité de bonne qualité, et sa transformation en savon et autres produits cosmétiques ; des presses artisanales sont diffusées à cet effet. 2.3.2 Statistiques et données économiques Il n’existe pas de statistiques fiables concernant les quantités réellement exploitées d’amandes de karité, que l’on estime généralement entre 80 et 120 000 T / an.

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Les prix de l’amande de karité payés aux producteurs évoluent en général fortement durant la campagne de commercialisation, de 35 à 40 FCFA / kg en Juillet – Septembre à un prix plafond de 100 à 115 FCFA en Mai. Les prix du beurre de karité évoluent sur les marchés villageois entre 250 et 450 FCFA / kg. Il n’existe pas de statistiques fiables relatives aux exportations ; d’après la DNCC, le Mali aurait exporté annuellement 20 000 T d’amandes entre 1991 et 1994 ; d’après les services des douanes, le Mali aurait exporté en 1999 environ 5 555 d’amandes de karité et 1 436 de beurre en direction de la France, du Sénégal, du Burkina Faso et de Singapour. Depuis quelques années, l’essentiel des exportations est réalisé via des comptoirs basés à Abidjan qui ont progressivement évincé du marché les exportateurs traditionnels maliens. Ces comptoirs achètent les amandes (principalement) de karité au Mali et l’exportent dans les pays industrialisés où elles sont traitées. Les prix imposés par ces comptoirs sont de l’ordre de 65 FCFA FOB Abidjan pour les amandes et 425 FCFA pour le beurre. 2.3.3 Potentialités et contraintes Le principal atout du Mali est son énorme potentiel de production, dont environ 100 000 T encore inexploités. Cette situation s’explique principalement par les difficultés de collecte et commercialisation primaire. Le karité récolté est par ailleurs souvent mal valorisé en raison d’une qualité insuffisante des produits obtenus par des méthodes de traitement des noix inadaptées. 2.3.4 Transformation locale Outre les ateliers de transformation artisanale, deux unités de transformation industrielle de l’amande de karité ont été installées au Mali : ! SIKA-MALI est une unité de grande capacité (25 000 T d’amande de karité / an pour

environ 10 000 T de beurre) construite en 1983 près de Bamako et uniquement destinée au karité. Investissement de plusieurs milliards de FCFA, l’opération a été un échec, l’unité n’ayant traité à ce jour que 500 T d’amandes de karité, en raison de gros problèmes de collecte dus à des prix proposés plus faibles que ceux du marché.

! KARITE-MALI est une unité située à Bougouni et appartenant à un opérateur privé malien. Il s’agit d’une unité de pressage automatique d’une capacité de traitement de 3 000 T d’amandes par an (1 200 T de beurre). L’unité dispose d’équipements polyvalents et est susceptible de traiter plusieurs sortes de graines oléagineuses. L’usine a commencé ses activités en Décembre 1997 mais a été confrontée à des difficultés de fonctionnement et n’avait produit fin 2001 qu’environ 200 T de beurre de karité.

2.3.5 Besoins de partenariat Le principal besoin de partenariat concerne l’étude de la possibilité d’une transformation industrielle permettant d’apporter une valeur ajoutée plus élevée au Mali, par l’exportation de beurre au lieu d’amandes. L’opportunité de la reprise de la réhabilitation de SIKA-MALI devrait être étudiée, sachant qu’il semble exister encore des problèmes juridiques à régler pour une éventuelle reprise de l’unité.

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2.4. La filière sésame 2.4.1 Généralités Le sésame est une culture traditionnelle dans la région de San, dans les villages situés entre San et Tominian. La CMDT et l’OHVN ont promu la culture du sésame depuis plusieurs années. Les rendements demeurent faibles, de l’ordre de 350 kg / ha, alors qu’une culture bien conduite pourrait produire plus de 1 000 kg / ha. Le sésame est essentiellement destiné à l’exportation, principalement vers l’Europe et l’Asie ; une partie du sésame produite au Mali est également vendue à des acheteurs Burkinabé qui réexportent la production ultérieurement. 2.4.2 Statistiques et données économiques La production de sésame a évolué de façon irrégulière, culminant à 1 802 tonnes en 1999/2000 ; cette évolution est liée à celle des cours mondiaux et des possibilités d’exportations. Le coût moyen de production est de l’ordre de 140 FCFA / kg, et le prix de vente par les producteurs de 200 FCFA / kg, soit une marge de 60 FCFA x 350 kg / ha = 21 000 FCFA / ha. 2.4.3 Potentialités et contraintes Les principales contraintes au développement de la production de sésame au Mali sont de plusieurs types : ! les fortes fluctuations des cours mondiaux ; ! les coûts de production élevés dus à des rendements faibles ; ! une qualité de production souvent médiocre, principalement en raison d’un nettoyage

insuffisant du produit fini. La principale opportunité pour le sésame au Mali réside dans la promotion de la production bio, déjà largement développée au Burkina Faso. L’OHVN (Office de la Haute Vallée du Niger) a commencé à développer ce type de production avec un contrat de production avec une société française, « Provence Régime », pour une quantité de 300 Tonnes en 2002 /03. La certification « bio » est effectuée par « ECOCERT» organisme français de contrôle et de certification des produits biologiques.

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3. Personnes rencontrées

Nom Fonction Contact Sanogo Bounafou Chargé de programme, Délégation

U.E. Tel. +223 222 20 65

Cheick Hamala Coulibaly

Resp. Dévpt. Technique / Qualité, Agence pour la Promotion des Filières Agricoles (APROFA)

Tel. +223 223 83 56

Paul K. Dembele Resp. Mobilisation des financements, Agence pour la Promotion des Filières Agricoles (APROFA)

Tel. +223 223 83 56

Amadou Sylla Chargé Transformation Agro-Alimentaire, Centre Agro Entreprises (CAE)

Tel. +223 224 11 10

Cheick Ahmed Soumaré

Représentant CAE à Sikasso, Centre Agro Entreprises (CAE) Sikasso

Tel. +223 262 14 56

Cyril Achkar Directeur Commercial, Groupe A.M.I. Tel. +223 221 36 64 Monzon Keita Gérant, Mali Primeurs Tel. +223 221 42 69 Famory Keita Chef des ventes, Air France Tel. +223 222 66 04 Aliou Diaby Chef Centre Fret, Air Afrique Cargo Tel. +223 220 35 18 Daba Traoré Secrétaire Général, Chambre de

Commerce et d'Industrie du Mali Tel. +223 222 96 45

Tapon Jean Jacques Gérant, Agrumes et Oléagineux du Mali

Tel. +223 262 04 44

Saade Jean Claude Directeur, Interagro Tel. +223 262 04 84 Issa Djire Directeur Général, Office pour la Haute

vallée du Niger (OHVN) Tel. +223 223 30 19

Mohamedi Doumbia Directeur Général Adjoint, Office pour la Haute vallée du Niger (OHVN)

Tel. +223 223 30 19

Ousmane Sow Directeur, Centre International pour le Commerce SA

Tel. +223 262 04 69

Mohamed Diarra Directeur, Association Malienne pour l'Assistance Technique Villageoise

Keriba Coulibaly Aviculteur à Sikasso Harouna Konaté Directeur, Sikassoise (importation

semences de pommes de terre) Tel. +223 262 07 08