Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

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HAL Id: dumas-01907474 https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01907474 Submitted on 29 Oct 2018 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Distributed under a Creative Commons Attribution - NonCommercial - NoDerivatives| 4.0 International License Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage de la ventilation mécanique mené par les infirmiers diplômés d’état en réanimation chirurgicale Sophie Le Bot To cite this version: Sophie Le Bot. Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage de la ventilation mécanique mené par les infirmiers diplômés d’état en réanimation chirurgicale. Sciences du Vivant [q-bio]. 2017. dumas-01907474

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HAL Id: dumas-01907474https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01907474

Submitted on 29 Oct 2018

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

Distributed under a Creative Commons Attribution - NonCommercial - NoDerivatives| 4.0International License

Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevragede la ventilation mécanique mené par les infirmiers

diplômés d’état en réanimation chirurgicaleSophie Le Bot

To cite this version:Sophie Le Bot. Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage de la ventilation mécaniquemené par les infirmiers diplômés d’état en réanimation chirurgicale. Sciences du Vivant [q-bio]. 2017.�dumas-01907474�

Page 2: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

UNIVERSITEDEBREST-BRETAGNEOCCIDENTALE

FacultédeMédecine&desSciencesdelaSanté

*****

Année 2017 N°

THESE DE

DOCTORAT en MEDECINE

DIPLOME D’ETAT

Par

Mme Sophie LE BOT

Née le 29/09/1989 à Brest

Présentée et soutenue publiquement le 28 avril 2017

Evaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage de la

ventilation mécanique mené par les infirmiers diplômés d’état

en réanimation chirurgicale

Président du Jury Monsieur le Professeur Yves Ozier

Membres du Jury Monsieur le Professeur Olivier Huet

Monsieur le Professeur Ba Vinh Nguyen

Madame le Docteur Anne de Tinténiac

Directrice de Thèse Madame le Docteur Véronique Vermeersch

Page 3: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

UNIVERSITE DE BRETAGNE OCCIDENTALE

-------

FACULTE DE MEDECINE ET

DES SCIENCES DE LA SANTE DE BREST

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AGRÉGÉS / CERTIFIÉS DU SECOND DEGRÉ

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RIOU Morgan Anglais

Page 9: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

Remerciements

AMonsieurleProfesseurOzier,

Vousmefaîtesl’honneurdeprésiderlejurydemathèse.

Jevousexprimemonentièregratitudepourvotrebienveillanceetpour l’intérêtquevous

portezàmesétudes.Jevousremerciepourlesopportunitésquevousm’offrez.Jevousen

suisprofondémentreconnaissanteetjevousexprimemonplusgrandrespect.

AMonsieurleProfesseurHuet,

Jevousremerciedem’avoirproposécetravail.Jevousexprimemasincèregratitudepourle

suivipersonnaliséquevousm’offreztoutaulongdemoncursus.Jesuistrèsreconnaissante

pourlarichesseetl’immenseintérêtquevousportezàmaformation.Soyezassurédemon

plusprofondrespect.

AMonsieurlePrNguyen,

Jevousexprimemasincèregratituded’avoirbienvouluparticiperàmon jurydethèse. Je

vous remercie de l’intérêt que vous portez à notre enseignement. Je vous remercie aussi

pourvotreécoute.Soyezassurédetoutemareconnaissance.

AMadameleDocteurdeTinténiac,

Je te suis profondément reconnaissante d’avoir accepté de faire partie de mon jury. Un

immensemercipourtonenseignement,tapatienceettonhumour.Jet’exprimemonplus

grandrespect.

AMadameleDocteurVermeersch,

Jeteremercieinfinimentd’avoirétémadirectricedethèse.

Jeteremerciepourtapatience,tonaideettesprécieuxconseilstoutaulongdecetravail

maisaussitoutaulongdel’internat.Trouveicitoutemareconnaissance.

AtouslesIDEduservicequiparticipentàlaréalisationduprotocoledefaçonquotidienneet

quiontparticipéàcetravail,ungrandmerci.

Page 10: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

A nosmerveilleuses secrétaires, Catherine,Martine et Sylvie qui nous rendent la vie plus

facile,nousécoutentetnousfontrire,unimmensemerci.

Atouslesmédecinsanesthésistes-réanimateurs,auxinternesd’anesthésie-réanimationetà

l’ensembledel’équipeparamédicaledevenuscollèguespuisamis,ungrandmerci.Ilyaune

telle cohésion entre nous et une si bonne ambiance qu’il est un véritable plaisir de venir

travailler.

Amonfiancé,Thomas,mercipourtapatience,tonécouteettonhumour.J’aitellementde

chancedet’avoiràmescôtés,notrecomplicitéestunvraibonheur.Lavieà tescôtésest

tellementbelle.

Amesparents,quichaquejourdurantceslonguesétudesmesoutiennent.Mercipourvos

encouragements,votrepatienceettoutesvosattentionsdurantcesannées.

Amonfrère,MathieuetàMélanie,ungrandmercipourvotreprésencedansmavieetpour

vosnombreuxservicesrendus.

Amesgrands-parents,Tata,Philippeetà l’ensembledemafamillechéri, jevousremercie

pourvotreimmensesoutienetvotreamour.Jemesuretouslesjourslachancedevousavoir.

Amabelle-famille,Sylvie,Pierre,Céline,Tudual,MarieetPierremercidem’avoiraccueilliet

soutenue.C’estunvéritablebonheurdefairepartiedevotrefamille.

A tous mes amis chéris, un grand merci pour votre immense soutien et pour tous les

moments heureux ou moins heureux que l’on passe ensemble. Vous avez une immense

placedansmoncœur.

Page 11: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

Tabledesmatières

Introduction.......................................................................................................................1

1-Donnéesdelalittérature................................................................................................31-1Epidémiologie........................................................................................................................31-2Complicationsliéesàlaventilationmécanique......................................................................6

1-2-1Pneumopathieacquisesousventilationmécanique(PAVM)................................................61-2-2Dysfonctiondiaphragmatique...............................................................................................71-2-3Lésionslaryngées.................................................................................................................101-2-4VoloetBarotraumatisme.....................................................................................................111-2-5Extubationimprévue............................................................................................................11

1-3Lesevragedelaventilation..................................................................................................121-3-1Définitiondusevrage...........................................................................................................121-3-2Lescritèresd’application.....................................................................................................131-3-3Modalitésderéalisationdel’épreuvedeventilationspontanée........................................141-3-4Lescritèresd’échecdusevrageventilatoire........................................................................151-3-5Lescausesd’échecdel’extubation......................................................................................181-3-6Intérêtd’unprotocoledesevrageventilatoire....................................................................19

1-4Rôledel’équipesoignanteetdel’environnement...............................................................211-4-1Rôledel’équipesoignante...................................................................................................211-4-2Rôledel’environnement.....................................................................................................22

2-MatérielsetMéthodes.................................................................................................242-1Modèledel’étude...............................................................................................................242-2Populationdel’étude..........................................................................................................24

2-2-1Critèresd’inclusion..............................................................................................................242-2-2Critèresd’exclusion..............................................................................................................242-2-3Périodesd’inclusion.............................................................................................................24

2-3Protocoledesevragedelaventilationmécanique...............................................................252-2-1Créationduprotocole..........................................................................................................252-2-2Avantlamiseenplaceduprotocole....................................................................................272-2-3Miseenplaceduprotocole.................................................................................................272-2-4Lerecueildesdonnées.........................................................................................................27

2-4Questionnaireinfirmier.......................................................................................................292-5Analysestatistique..............................................................................................................30

3-Résultats.....................................................................................................................313-1Populations.........................................................................................................................313-2Caractéristiquesdespatients...............................................................................................313-3-Duréesdeventilationetdeséjour......................................................................................333-4Critèressecondaires.............................................................................................................36

3-4-1VNIpost-extubation.............................................................................................................363-4-2Complications......................................................................................................................373-4-3Réintubation........................................................................................................................383-4-4Leprotocoledesevrage.......................................................................................................39

Page 12: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

3-5Lesdifférentstypesdesevrageetleurmortalité..................................................................403-5-1SelonlaConférencedeConsensusInternationalede2005.................................................403-5-2Selonl’étudeTheWind........................................................................................................41

3-6Analyseensous-groupedeladuréedeventilationmécanique............................................423-6-1Enfonctiondelagravitéetdumotifd’hospitalisation........................................................423-6-2Enfonctiondutypedesevrage...........................................................................................44

3-7Questionnaire......................................................................................................................453-7-1CaractéristiquesdesIDE......................................................................................................453-7-2Evaluationdelafaisabilité...................................................................................................463-7-3IntérêtduprotocoleselonlesIDE........................................................................................483-7-4Evaluationdelaréalisation..................................................................................................503-7-5Améliorationduprotocole...................................................................................................52

4-Discussion.....................................................................................................................544-1Lesrésultats.........................................................................................................................544-2Placedesexamensparacliniquesdanslesevrageventilatoire..............................................574-3VNIprophylactiquepost-extubation....................................................................................584-4Associationàunprotocoledesédation................................................................................604-5Protocoledesevrageventilatoireetpatientscérébrolésés..................................................614-6Lesdifférentstypesdesevrage............................................................................................624-7Leslimitesdel’étude...........................................................................................................644-8Perspectives........................................................................................................................65

Conclusion........................................................................................................................67

Bibliographie....................................................................................................................68

Listedesabréviations.......................................................................................................77

Listedestableaux.............................................................................................................78

Listedesfigures................................................................................................................80

Annexes...........................................................................................................................81Annexe1...................................................................................................................................81Annexe2...................................................................................................................................82Annexe3...................................................................................................................................83Annexe4...................................................................................................................................84Annexe5...................................................................................................................................90

Page 13: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

1

Introduction

La ventilation mécanique est un support d’organe fréquemment utilisé en

réanimation. Comme tout traitement, sa prescription doit tenir compte de la balance

bénéfice-risque car elle est pourvoyeuse de complications1. En effet, une ventilation

mécanique inutilement prolongéemajore la durée de séjour en réanimation et lamorbi-

mortalité. Ainsi toute ventilation mécanique non indispensable entraine une balance

bénéfice-risque défavorable. Par ailleurs, la ventilation mécanique est un facteur majeur

d’augmentationducoûtduséjourenréanimation2.

L’un des domaines les plus étudiés afin de diminuer la morbi-mortalité des patients de

réanimationestdoncl’optimisationdelaventilationmécanique.Decefait,l’améliorationde

lapriseenchargeventilatoireestconstante,commelemontreuneétuded’Estebanetalqui,

entredeuxcohortesdepatientsde1998et2010,trouventunediminutiondelamortalitéde

31à28%enlienavecl’optimisationdelaventilationmécanique3.

Le sevragede la ventilationmécaniqueest déterminantpour le pronostic despatients en

réanimation.Eneffet,lapériodedesevrageventilatoirereprésentejusqu’à40%deladurée

de ventilation mécanique4 5. Réduire la durée de ventilation mécanique passe par une

diminutiondeladuréedusevrageventilatoire.

La protocolisation des soins en réanimation permet de répondre aux besoins

d’uniformisationetdesystématisationdespratiques.Ainsidepuislesannées90,destravaux

évaluant l’intérêtdeprotocolesdesevrageventilatoiresur ladiminutionde laduréede la

ventilationmécanique sontmenés6. En effet, le sevrage de la ventilationmécanique doit

êtreenvisagédèsl’intubationdupatient,lamiseenplacedeprotocolerépondparfaitement

àcetteproblématique.

La première étape d’un protocole de sevrage ventilatoire comporte une liste d’objectifs

fondéssurdescritèrescliniques leplussouvent,permettantd’évaluer laprédispositiondu

patient à respirer sans assistance du ventilateur. Ces critères sont recherchés

Page 14: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

2

quotidiennement. La deuxième étape du protocole consiste à diminuer l’aide du support

ventilatoireparuneépreuvedeventilationspontanéelorsquel’ensembledescritèresdela

premièreétapesontréunis.Latroisièmeétapepermetd’évaluersilepatientprésentetous

lescritèrespourêtreextubé.

Desétudessesont intéresséesàévaluerdesprotocolesdesevrageventilatoiremenéspar

desinfirmier(e)sdiplômé(e)sd’état(IDE)puisqu’ilssontlessoignantsquipassentleplusde

tempsaulitdumalade.Ilspeuventeneffetrechercherdefaçonfréquentelaprésencedes

critères nécessaires au sevrage, puis à l’extubation. Ces travaux ont mis en évidence les

effets bénéfiques de la mise en place de protocoles de sevrage ventilatoire. Cependant,

l’agencementd’untelprotocoleestlong.Eneffet,ilrequiertl’adhésiondel’équipeentière,

tantparamédicalequemédicale.

L’objectifdecetravailestd’évaluerl’efficacitédelamiseenplaceduprotocoledesevrage

de la ventilationmécanique en réanimation chirurgicale au CHRU de Brest à l’aide d’une

analyse de type avant/après. L’observance du protocole est aussi déterminée. Un

questionnaire à l’intention des IDE est associé, permettant d’évaluer son application, sa

faisabilitéetlespossibilitésd’amélioration.

Page 15: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

3

1-Donnéesdelalittérature

1-1Epidémiologie

Dans une étude prospective internationale, parue en 2008, 25% des patients de

réanimation avaient un support par ventilation mécanique invasive pendant plus de 12

heures7 8. Lepourcentagedepatientsventilésen réanimationvariede20à60%selon les

études9.DanslerapportréseauREAde2014,56,1%despatientsétaientintubésaucours

duséjourenréanimationetladuréemoyenned’intubationétaitde10,7jours.Lacausela

plus fréquente de ventilation mécanique est la détresse respiratoire aiguë et représente

environ60à90%despatientsventilés10.Uneétudeobservationnelle,multicentrique,dans

36centreseuropéensaétéeffectuéeen2013:Thewindstudy.Danscetteétude,ladurée

médianedeventilationmécaniqueestde4jours.

Denombreusesétudesontmontréunecorrélationentreladuréedeventilationmécanique

et la mortalité. En effet, l’incidence des complications augmente avec la durée de

l’intubation1011.Lescomplicationslesplusfréquentessontlespneumopathiesacquisessous

ventilation mécanique (PAVM) et les lésions traumatiques causées par l’intubation. De

même une méta-analyse publiée en 2003, comparant une extubation précoce après

chirurgiecardiaque(dansles8heurespost-opératoires)àuneextubationconventionnelle,a

montréunediminutionde laduréedeséjourenréanimationetà l’hôpitaldans legroupe

interventionnel (diminution de 7,02 h [-7,42à -6,61] et de 1,08 jours [-1,35 à –0,82]

respectivement)12.

Ainsi, une ventilation mécanique prolongée entraine une augmentation de la durée de

séjourenréanimationetuneaugmentationdelamortalité.

Encasd’échecd’extubation, laréintubationestassociéeàuneaugmentationdurisquede

mortalitéetàl’apparitiondenouvellescomplications,notammentdepneumopathieacquise

sous ventilation mécanique10 13 14. Il est donc important de planifier de façon objective

l’extubationafinqu’elleaitlieudanslesmeilleuresconditionsetquesaprobabilitédesuccès

soitmaximale.

Page 16: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

4

Lesevragedelaventilationmécaniqueestdéfiniparlepassagedelaventilationassistéeàla

ventilationspontanée.Ilcorrespondàunesuccessiond’étapesquipeutreprésenterjusqu’à

40%deladuréetotaledeventilation11.

Au milieu des années 90 sont apparues des études évaluant l’intérêt des protocoles de

sevrage.Ellesontainsipermisdemontrerquelamiseenplacedecesprotocolespermetde

réduire laduréedeventilationmécaniquede façonsignificative5 6 15 16 17.Dansuneétude

espagnole publiée en 1996 dans Intensive Care Medicine par Saura et al, les patients

bénéficiant du protocole de sevrage dirigé par lesmédecins ont une durée de ventilation

mécanique de 10,4 ± 11,6 jours versus (vs) 14,4 ± 10.3 jours (p < 0.05) dans le groupe

contrôle(p<0,05)18.Plusrécemment,unemétaanalysepubliéedansTheCochraneLibrary

montreunediminutionde26%deladuréedeventilationmécaniqueencasdeprotocolede

sevrageventilatoire,parcomparaisonàunsevrageventilatoireconventionnel(71hvs96h;

p=0,002)19. Dans cette étude, il existe aussi une diminution significative de la durée de

sevragede70%(96hvs71h;p<0,009)etdeladuréedeséjourenréanimationde11%(8

joursvs7jours;p=0,01%)encasd’utilisationd’unprotocoledesevrageventilatoire.

Dansl’étudeprospectiveTheWind,réaliséeenEurope,seulement43%descentresavaient

un protocole de sevrage de ventilationmécanique et 12,4% des patients étaient extubés

sansépreuvedeventilation spontanéeaupréalable.Dans cetteétude, lamortalité toutes

causesconfonduesétaitde28,5%20.

Selonuneméta-analysepubliéeparThilleen2013,letauxd’échecd’extubationvariede10

à20%selonlesétudesetestassociéàaugmentationdelamortalité.Celle-ciestde3à12%

chez les patients non réintubés, et de 26 à 50% chez les patients réintubés21. Le taux

d’échecs diminue lorsque celle-ci est planifiée et varie alors de 5 à 10%. L’extubation est

planifiéechezseulement50à60%despatientsderéanimation21.

Page 17: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

5

Tableau1:Nombred’extubation,tauxd’échecd’extubationetmortalitéchez lespatientsréintubés

etnonréintubés.IssudeThilleetal,AJRCCM,201321.

Ledélaideréintubationestaussiunfacteurderisquedemortalitéetnotammentlorsqueles

patients sont réintubés tardivement 22. Dans une étude prospective américaine parue en

1998dansl’AmericanJournalofRespiratoryandCriticalCareMedicine,lamortalitévariede

24% lorsque laréintubationa lieudans les12heuresaprèsextubationà69% lorsqu’ellea

lieuentre49et72heuresaprèsextubation.

Laventilationmécaniqueestparailleursresponsabled’uneaugmentationdesdépensesde

santé. Une étude rétrospective multicentrique réalisée aux USA en 2002, montre qu’elle

entraineuneaugmentationducoûtde1522$parjour2.

Ainsi laventilationmécaniqueentraineuneaugmentationdelamorbi-mortalitéassociéeà

unemajorationdesdépensesdesanté.

Page 18: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

6

1-2Complicationsliéesàlaventilationmécanique

1-2-1Pneumopathieacquisesousventilationmécanique(PAVM)

La PAVM est une infection pulmonaire qui apparaît chez un malade ventilé, soit de

manièreinvasive(intubé,trachéotomisé),soitdemanièrenoninvasiveparmasquefacialou

autre.Undélaid’aumoins48heuresavantlespremierssignesd’infectionetledébutdela

ventilationmécaniqueestnécessaireaudiagnosticdePAVM.L’incidencedelaPAVMvarie

entre10et40%etlepourcentagedepatientsprésentantunePAVMvariede8à28%1.Il

s’agitdelapremièrecaused’infectionnosocomialeenréanimation,etellereprésente30à

50% des causes d’infection23. Elle est définie par la survenue d’une nouvelle image à la

radiographie thoracique chez un patient ventilé depuis plus de 48 heures, associée à au

moinsdeuxdestroiscritèressuivants:

- Température≥38,5°Cou<36°C

- Aspirationstrachéalespurulentes

- Leucocytes≥10000/mm3ou<1500/mm3

Unexamenmicrobiologiquepositifdoityêtreassocié,examencytobactériologiquetrachéal

protégé[≥105CFU/ml]oulavagebronchoalvéolaire[≥104CFU/ml].

Cettedéfinitionatoutefoisquelqueslimites:ellemanquedesensibilitéetdespécificitéetil

existeunevariationinterprofessionnelleainsiqu’interétablissement.

Le«CentersforDiseaseControloftheNationalHealthcareSafetyNetwork»adoncproposé

une nouvelle définition en 2013 incluant dans unemême entité toutes les complications

liéesà la ventilationmécanique:ventilator-associatedcondition (VAC). Elleestdéfiniepar

une augmentation de la pression expiratoire positive (PEP) ≥ à 3 cmH2O et/ou par une

augmentationdelaFiO2≥20%.

La complication infectieuse liée à la ventilation mécanique (infection-related ventilator-

associated condition, IVAC) est, quant à elle, définie par l’apparition d’un syndrome

inflammatoire(hypoouhyperthermie,hyperleucocytoseouleucopénie)dansles48heures

suivant la mise en place d’une ventilation mécanique, associée à la mise en place d’un

traitementanti-infectieuxpouruneduréed’aumoins4jours.LediagnosticdePAVMestpar

la suite posé en cas de secrétions purulentes associées à des données microbiologiques.

Page 19: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

7

Ainsicettedéfinitionsupprimel’interprétationdelaradiographiethoraciqueetlesvariations

inter-individuellesliéesàsoninterprétation.

Desétudesayantanalysécesnouvellesdéfinitionsontmontrélafaibleconcordanceentrela

définition de VAC (Ventilator-Associated Condition) et celle de PAVM. En effet, cette

définitionmanquedesensibilitéetnepermetdoncpasd’identifiertouslespatientsatteints

dePAVM2425.L’utilisationenpratiquedecettedéfinitionn’estdoncpasrecommandée23.

LerisquededévelopperunePAVMaugmenteavec laduréedeventilation.Cerisquen’est

paslinéairepuisquequ’ilestplusimportantsurles5premiersjours(3%parjour),puisde2%

les5joursquisuivent,puisde1%après10joursdeventilation1.

LamortalitéliéeàlaPAVMestde10à30%26.

LesfacteursderisquesdePAVMsont:

- Ceuxliésaupatient:bronchopneumopathiechroniqueobstructive(BPCO),âge>60

ans, coma,arrêt cardiaque, SDRA, traumatismecrânien, sexemasculin, scoreélevé

dedysfonctiond’organe

- Ceux liés au traitement: neurochirurgie, chirurgie thoracique, transport hors

réanimation,réintubation.

- Facteurs de risque modifiables: anti-H2, anti-acide, changement du circuit de

ventilation toutes les 24h, antibiotique, positiondéclive stricte, nutritionentérale,

pressionduballonnet<20cmH20,trachéotomie,traitementsparaérosols.

Le risque de PAVM augmente avec la durée de ventilation et, à l’inverse, la PAVM est

associéeàuneaugmentationdeladuréedeventilationmécaniqueetdelamortalité.Ainsi

la prévention de la PAVM passe surtout par l’optimisation de la durée de la ventilation

mécaniqueenessayantdelalimiteraumaximum.

1-2-2Dysfonctiondiaphragmatique

Ils’agitdeladiminutiondelacapacitédesmusclesrespiratoires,dontlediaphragme,

à générer une force contractile, secondaire à une ventilation mécanique prolongée. Une

étude française récente montre que 63% des patients de réanimation médicale ont une

dysfonctiondiaphragmatique27.

Page 20: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

8

- Liéeàlaventilationmécanique:

Uneventilationcontrôléeetprolongéeentraineunemiseaureposdesmusclesrespiratoires

et une altération des propriétés contractiles du diaphragme avec diminution de sa force.

Cette complication, est appelée dysfonction diaphragmatique induite par la ventilation

mécanique(DDIVM).

LespremièresétudesquiontmisenévidencelaDDIVMontétéréaliséeschezl’animal.Chez

le rat, il a en effet étémontré que 48 h de ventilationmécanique diminuait la force de

contractiondiaphragmatique 28 29.Dansuneétudeeffectuéechez l’hommeetpubliéeen

2010par Jaberetal30,uneanalysefonctionnelleethistobiochimiquedudiaphragmeaété

réalisée sur des patients ayant une courte durée de ventilation mécanique et sur des

patients ayant une longue durée de ventilation mécanique. Le groupe longue durée de

ventilationmécaniquecomprenaitdespatientshospitalisésenréanimationetventilésentre

5 et 6 jours pour l’analyse fonctionnelle et des patients en état de mort encéphalique

ventilés entre 1 et 10 jours pour l’analyse histobiochimique. Le groupe courte durée de

ventilation mécanique comprenait des patients sous anesthésie générale pour un geste

endoscopiqueouunechirurgie,ventilés30minutespourl’analysefonctionnelleetventilés

pendant2à3heurespourl’analysehistobiochimique.Cetteétudeapermisdemontrerune

diminution de la force diaphragmatique chez les patients ayant des longues durées de

ventilation, associée à une atrophie et à des lésions structurellesmusculaires. En effet la

mise au repos du diaphragme au cours de la ventilation entraine une diminution de la

transcriptiondesprotéinesmusculaires,etdoncuneatrophiedesfibresdiaphragmatiques.

D’autresmécanismesexpliquant ladysfonctiondiaphragmatiqueontétémisenévidence:

atrophie musculaire par augmentation de la protéolyse, stress oxydatif, disruption des

myofibrilles,remodelagedesfibresmusculairesdiaphragmatique.

Unautrefacteurimportantestladéchargedumusclediaphragmatiquequiestresponsable

d’undéconditionnement.

A partir de 24 heures de ventilation mécanique, on observe une perte de force du

diaphragme,uneatrophieetdes lésions structurellesavecnotammentunedisruptiondes

myofibrilles. L’intensité de ces altérations est corrélée de façon linéaire à la durée de la

ventilationmécanique3031.

- Liéeàlaneuromyopathieacquiseenréanimation:

Page 21: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

9

Ladysfonctiondiaphragmatiquepeutaussiêtresecondaireàuneneuromyopathieacquise

enréanimation.Eneffet,celle-ciestcorréléeàunretarddesevrageventilatoireetmajorela

durée de séjour en réanimation. Une étude de De Jonghe et al publiée en 2004montre

l’augmentationdeladuréemédianedusevragechezlespatientsatteintsdeneuropathiede

réanimation:6jours[1;22]vs3jours[1;7](p=0.01)32.Uneétudepubliéeen2016montre

que 80% des patients présentant une neuromyopathie acquise en réanimation

diagnostiquée par un score MRC (Medical Research Council) inférieur à 48 ont une

dysfonction diaphragmatique33. L’incidence de la neuromyopathie de réanimation est non

négligeable, de l’ordre de 30% après une ventilation mécanique prolongée, et peut aller

jusqu’à100%chezlespatientsayantunedysfonctionmultipled’organe.3432

- Liéeàuneparalysiephrénique:

La dysfonction diaphragmatique peut aussi être liée à une atteinte du nerf phrénique et

notammentaprèschirurgiecardiaque35.

La dysfonction diaphragmatique entraine donc une difficulté et un retard de sevrage

ventilatoire. Les moyens diagnostiques sont la radiographie du thorax, la mesure de la

pression transdiaphragmatique en ventilation spontanée, la stimulation des nerfs

phréniques, l’échographie diaphragmatique avec la mesure de l’épaisseur et de

l’épaississementainsiquelamesuredel’excursiondudiaphragme3637

Lesfacteursderisquededysfonctiondiaphragmatiquesontlamiseaureposdudiaphragme

engendréeparuneventilationmécaniquecontrôléeetlacurarisationdespatients38.

Desétudesréaliséeschezl’animalontpermisdemontrerquelapersistancedemouvements

respiratoiresspontanéspermettaientderéduirelapertedeforcediaphragmatique39.

Un des moyens de prévenir la dysfonction diaphragmatique est donc de mettre une

ventilationassistéecontrôléequivapermettredestimulerlediaphragmedèsquepossible.

LesmodesdeventilationpartielletelsquelaNAVA(NeurallyAdjustedVentilatoryAssist)ou

ASV (Adaptative Support Ventilation) pourraient permettre de limiter la dysfonction

diaphragmatique.Uneétuderéaliséechezdesporceletsad’ailleursmontrél’intérêtdel’ASV

pourlimiterleslésionsdiaphragmatiques40.

Page 22: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

10

La dysfonction diaphragmatique est une des étiologies de l’échec du sevrage de la

ventilation mécanique. Son diagnostic permet ainsi d’organiser une prise en charge

multidisciplinaireayantpourobjectifladéventilationdupatient.Plusieursactionspeuvent

alors être envisagées. L’optimisation du mode ventilatoire associée à des objectifs

quotidiens de ventilation, une trachéotomie précoce afin d’optimiser la remise en charge

progressive des muscles ventilatoires, la mise en place d’une kinésithérapie avec des

objectifs quotidiens de mobilisation et de durée de ventilation sont proposés afin

d’améliorerlapriseenchargedecespatients.Desthérapeutiquesmédicamenteuses:anti-

oxydants,corticostéroïdes,inhibiteurdeprotéasesontencoursd’évaluationspourprévenir

ladysfonctiondiaphragmatique334243.

1-2-3Lésionslaryngées

Environ 70% des patients ventilés vont présenter des lésions laryngées. Elles

comprennent l’œdème, l’ulcération muqueuse, la parésie des cordes vocales et les

granulomes.L’œdèmedesvoiesaériennesestlaseulelésionlaryngéequipeutentrainerune

dyspnée laryngée post-extubation. L’obstruction des voies aériennes supérieures est

présente dans 5 à 15 % des patients intubés et représente environ 15% des patients

réintubésdansles48premièresheures4444.

Lesfacteursderisquesontlesexeféminin,undiamètredesondetropimportantparrapport

au poids du patient, la durée de la ventilation mécanique, une intubation traumatique

difficile et la cause de l’intubation 45. Le test de fuite qui mesure la différence entre le

volume inspiré avant dégonflage et le volume expiré lorsque le ballonnet est dégonflé

permetdeprédirelaprésenced’unœdèmelaryngé.Eneffetuntestdefuite<130mlou<

12% permet d’identifier les patients à haut risque de stridor post-extubation46 47. Ainsi, il

permet de cibler la population pouvant bénéficier au moins 12h avant l’extubation d’un

traitementparmethylprednisolonequipermetderéduirel’obstructiondesvoiesaériennes

etlaréintubation48.Lesrecommandationsformaliséesd’expertsde2016faitesparlaSFAR

(Société Françaised’Anesthésie et deRéanimation) et la SRLF (SociétédeRéanimationde

LangueFrançaise)surl’intubationetl’extubationdupatientderéanimationrecommandent

deréaliseruntestdefuiteavantextubation.

Page 23: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

11

1-2-4VoloetBarotraumatisme

Al’étatphysiologique,lapressiondanslespoumonsestnégative.Lorsdelamiseen

placed’uneventilationmécanique,celle-cidevientpositiveetdoncnonphysiologique. La

ventilationmécaniquepeutengendrerdeslésionspulmonairesappeléesVentilationInduced

LungInjuryouVILI.Ellessontdedeuxtypes:volotraumatismelorsquelevolumeinsuffléest

tropimportant,etbarotraumatismelorsquelapressionintra-pulmonaireesttropélevée.

La ventilation protectrice a été initialement développée pour les patients présentant un

syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). En effet, il existe une perte de la

compliance et une augmentation des forces de rétraction chez les patients atteints d’un

SDRA.Ils’ensuitdoncuneperteduvolumeaérédéveloppédansleconceptdubabylung49.

Laventilationprotectricecomprenddonc laréductionduvolumecourantà6à8ml/kgde

poids idéal afin de limiter les volotraumatisme 50 et une surveillance de la pression de

plateau < 30 cmH20 qui permet de limiter les barotraumatismes en limitant la pression

maximaleauniveaudel’alvéole51.Leconceptdeventilationprotectriceestdeplusenplus

appliqué à l’ensemble des patients de réanimationmais aussi au bloc opératoire52 53. La

méta-analyse publiée par Neto et al. en 2012 a montré un lien entre une ventilation

protectricedéfinieparunvolumecourantentre6et8ml/kgetunmeilleurdevenirdéfini

par une diminution des lésions pulmonaires et de la mortalité chez les patients de

réanimationn’ayantpasdesyndromededétresserespiratoireaiguë.

1-2-5Extubationimprévue

L’extubation imprévue est définie par la mobilisation précoce de la sonde

d’intubation. Elle comprend l’auto-extubation (c’est-à-dire l’ablation de la sonde par le

patient) et l’extubation accidentelle qui a lieu lors d’un soin infirmieroud’unexamen. Le

tauxd’extubations imprévuesvariede2% 54 à18,9% 55. L’auto-extubationest la cause la

plusfréquented’extubationimprévueetvariede50à100%selonlesétudes56.

Page 24: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

12

Les facteurs de risque d’extubation accidentelle sont: le sexemasculin, un scoreAPACHE

≥17, une bronchopneumopathie chronique obstructive, une agitation, un bas niveau de

sédationoul’utilisationdecontentionsphysiques5758.Ledéveloppementd’undéliriumou

unesédationparmidazolamsontd’autresfacteursderisqued’auto-extubation545960.

Laréintubationalieudans1,8%à88%descasavecunemédianede45,8%.Elleestassociée

àuntauxélevéd’intubationdifficileetd’hypoxémie.Laréintubationa lieu leplussouvent

immédiatementaprèsl’extubationimprévue(74%deréintubationdansl’heurequisuit)61.

Laréintubationestmoinsfréquentechezlespatientsencoursdesevrage(15à30%versus

61à81%).

Les patients réintubés après une extubation imprévue ont une durée de ventilation

mécaniqueetuneduréedeséjourenréanimationaugmentées,associéesàuneprobabilité

augmentéededévelopperunePAVM.Al’inverse,lespatientsnonréintubésontunedurée

deséjourenréanimationetà l’hôpitalainsiqu’unemortalitéenréanimationetà l’hôpital

diminuées.

Un ratio infirmier/patient suffisant ainsi qu’une formation adéquate de l’équipe

paramédicalepourraitlimiterletauxd’extubationsimprévues.Lamiseenplacedeprotocole

desevragedelaventilationmécaniquepermetderéduirel’incidencedel’auto-extubation6.

1-3Lesevragedelaventilation

1-3-1Définitiondusevrage

Le sevrage de la ventilation mécanique est défini par le passage de la ventilation

assistée à la ventilation spontanée. Il correspond à une succession d’étapes qui peut

représenterjusqu’à40%deladuréetotaledeventilation.Cesétapessont1)letraitement

delacausedel’intubation(deladétresserespiratoireaiguëleplussouvent),2)lapossibilité

dudébutdesevrage,3) le recueildescritèrespour l’épreuvedeventilationspontanée,4)

l’épreuvedeventilationspontanée,5)l’extubation,et,éventuellement6)laréintubation11.

Page 25: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

13

Figure1:Représentationsous formedeschémadesdifférentesétapesdusevragede laventilation

mécanique,publiéedansEurRespiJ,J-MBolesetal,200711.

1-3-2Lescritèresd’application

Le protocole de sevrage comprend plusieurs étapes. La première correspond à la

recherchesystématiqueetquotidiennedecritères simplespermettant, s’ils sontprésents,

dedébuterl’épreuvedeventilationspontanée.Danslesprotocolesdesevrageventilatoire

mené par les IDE, cette première étape est effectuée quotidiennement de façon

systématique.

Lescritèresrequisavantdedébuterl’épreuvedesevragesontlarésolutionoul’amélioration

delacausedel’intubation,lastabilitérespiratoireavecuneSpO2correcte(≥90%)avecune

FiO2 ≤ 50 % et une PEP ≤ 5, une toux efficace, la stabilité hémodynamiques (absence

d’amine ou faible dose) et des critères neurologiques tels que l’absence de sédation, la

réponse aux ordres simples. Ces critères peuvent légèrement varier d’une étude à l’autre

maissontassezsimilairesdansl’ensemble11.

Laréponseauxordressimplesestpeudiscriminantechezlepatienttraumatisécrânienavec

unealtérationdelaconscience.Eneffet,lespatientsayantunscoredeGlasgowinférieurou

égalà8peuventêtreextubésavecsuccès.DansuneétudepubliéeparCoplinetalen2000,

80%des patients ayant un score deGlasgow inférieur à 8 étaient extubés avec succès 62.

D’autres scores sont donc en cours d’évaluation chez le patient neurolésé comprenant

notammentlatoux,leréflexenauséeux,ladéglutitionetunexamenneurologiqueparl’item

visuelduscoreCRS-R(ComaRecoveryScale-Revised)63.

Page 26: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

14

L’itemvisuelestcôtésur5:

- 5:Reconnaissancedesobjets

- 4:Localisationdesobjets:atteinte

- 3:Poursuitevisuelle

- 2:Fixation

- 1:Réflexedeclignementàlamenace

- 0:Néant

1-3-3Modalitésderéalisationdel’épreuvedeventilationspontanée

L’étapesuivanteestlaréalisationdutestdeventilationspontanéequipeutêtrefait

dedeuxmanières:épreuvesurtubeenTouépreuveAI7PEP0.

L’épreuvesurtubeenTconsisteàdébrancher lepatientduventilateurpuisàdisposerun

système de pièce en T qui permet de mettre de l’oxygène tout en humidifiant les voies

aériennes.Ledébitd’oxygèneestréglépourobtenirunesaturation>92%.L’épreuveenAI7

PEP 0 consiste à diminuer l’aide inspiratoire (AI) à 7 et à abaisser le niveau de pression

expiratoirepositive(PEP)à0cmH20.

Iln’yapasdedifférencefrancheentrecesdeuxméthodes,notammentsurletauxd’échecs

d’extubation64 65. Toutefoisdenouvelles recommandationsde l’AmericanCollegeof Chest

Physicians et de l’American Thoracic Society concernant le sevrage de la ventilation

mécaniqueontétépubliéesdansChest en janvier201766. Elles recommandentde réaliser

l’épreuve de sevrage spontanée en pression positive de type AI 7 PEP 0 par rapport à

l’épreuve sur tube en T. En effet, une méta analyse réalisée à partir de quatre articles

montrentun tauxd’extubationsavecsuccèsetun tauxdesuccèsde l’épreuvedesevrage

plusimportantavecl’AI7PEP0ainsiqu’unediminutiondelamortalité6768.Certainspatients

échouant lors de l’épreuve sur tube en T peuvent réussir avec succès l’épreuve de

ventilationspontanéeenAI7PEP0.

La durée du test de ventilation spontanée doit être aumoins de 30minutes. Une étude

compare une épreuve de ventilation spontanée de 30min versus 120minet retrouve un

mêmetauxd’échecentrelesdeuxgroupes,ainsiqu’untauxdemortalitésimilaireentreles

deux groupes69. Dans cette même étude, 13,5 % des patients étaient réintubés ce qui

Page 27: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

15

augmenté la mortalité de 32 % dans ce groupe versus 4,6 % dans le groupe qui tolère

l’extubation. Le succès de l’épreuve est déterminé par des critères cliniques évaluant la

bonne tolérance: fréquence respiratoire, pression artérielle, fréquence cardiaque, SpO2,

sueurs,agitation,étatdeconscience,tirage,utilisationdesmusclesaccessoires,cyanose.Les

gazdusangpeuventaussiêtreeffectuésafindeconfirmerlesuccèsdel’épreuve.

Si l’épreuve de ventilation spontanée est réussie, le patient devra alors être extubé sans

délai.C’estsouventàcemoment-làquelespraticiensretardentl’extubation.Eneffet,une

étudedeCoplinetalpubliéeen2000montreque27%despatientssontextubésavecun

retardmédiande 3 jours.Or une ventilationmécaniqueprolongéede façon inappropriée

majorelerisquedecomplicationsetnotammentdePAVM,ainsiqueladuréedeséjouren

réanimationetàl’hôpital,etlamortalité62.

1-3-4Lescritèresd’échecdusevrageventilatoire

Dans la conférence de consensus de 200511, l’échec de sevrage est défini, soit par

l’échecdutestdeventilationspontanée,soitaprèsextubationparunrecoursàunsupport

ventilatoireouàuneréintubationdans les48h.Cettedéfinitionestremiseenquestionen

suite de la publication d’étudesmontrant l’intérêt de l’introduction de la ventilation non

invasive et de l’oxygénothérapie à haut débit de façon préventive dans la stratégie de

déventilation. Le taux d’échec varie de 25 à 45 % selon les études. La conférence de

consensus de 2005 estime le taux à 30%11. Le taux d’échecs varie aussi en fonction de la

pathologiesous-jacente,pouvantallerjusqu’à61%chezlespatientsatteintsdeBPCO70.

Lessignesd’échecoud’intolérancedel’épreuvedeventilationspontanéecomprennentdes

critèresobjectifs:désaturationouSpO2à 90%avecuneFiO2≥50%,augmentationdela

fréquence respiratoire > 35/min ou augmentation de plus de 50%, indice de respiration

superficiellerapidef/Vt>105,hypertensionartérielle>180mmHgouhypotensionartérielle

< 90mmHg, tachycardie > 140/min et critères subjectifs(agitations, anxiété, somnolence,

épuisement,sueurs,miseenjeudesmusclesrespiratoiresaccessoires).

L’indice de respiration rapide superficielle (Rapid Shallow Breathing) représenté par la

fréquence respiratoire (F) divisée par le volume courant (Vt) semble être un critère

Page 28: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

16

performant pour prédire l’échec du test de ventilation spontanée. En effet, lorsqu’il est

supérieur à 105 dans les premières minutes, il prévoit une forte probabilité d’échec de

l’épreuvedeventilationspontanée.71Sasensibilitéestde0,97,etsaspécificitéde0,64.

Lescausesresponsablesd’uneprolongationdusevragedelaventilationmécaniquesont:

Causesmatérielles:

- L’absencedeprotocolepermettantd’identifierlasevrabilité

- Lasurassistanceventilatoire

- Ledéficitdepersonnelmédicalounonmédical

- Unesédationtropprofonde

Causescardiaques:

- Lasurchargehydrosodée

- L’insuffisancecardiaquegauche

- L’insuffisancecoronarienne

Causespulmonaires:

- Labronchopneumopathiechroniqueobstructive

- Uneneuromyopathieacquiseenréanimation

- Unedysfonctiondiaphragmatique

- Uneparalysiephrénique

Causesmixtes:

- Multifactorielles : insuffisance respiratoire chronique, insuffisance cardiaque,

dénutrition

- Facteursfavorisants:constipation,troubledusommeil,facteurspsychologiques

Lorsquelepatientaréussisontestdeventilationspontanée,ilestalorsextubé.

Laconférencedeconsensusinternationalede2005proposeuneclassificationdusevragede

laventilationmécaniquedépendantdeladifficultédusevrage11:

- Sevragesimple:succèsdel’épreuvedeventilationspontanéeetdel’extubationdès

lepremieressai.Environ70à80%despatientssontconcernés20.Lamortalitédans

cegroupeestdel’ordrede5%.

- Sevragedifficile:moinsde3épreuvesdeventilationspontanéeoumoinsde7jours

aprèslaréalisationdupremiertestdesevragepourobtenirlesuccèsdusevragede

Page 29: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

17

la ventilationmécanique. Environ 20% des patients sont concernés20. Lamortalité

danscegroupeestdel’ordrede25%.

- Sevrageprolongéoutrèsdifficile:àpartirde3épreuvesdeventilationspontanéeou

àpartirde7joursaprèslaréalisationdupremiertest.Celareprésenteenviron10%

despatientsderéanimation20.Lamortalitédanscegroupeestdel’ordrede25%.

Toutefois,danscetteclassification,lespatientsquinesontjamaissevrésouquidécèdentne

sontpasinclus.Demême,lespatientsdoiventavoirbénéficiéd’uneépreuvedeventilation

spontanéepourêtreinclus.Dansenviron40%descas,lespatientsnepeuventêtreclassés

selon l’étude TheWind study publiée en 2016 dans l’AJRCCM20 . Cette étude évalue une

nouvelleclassificationpermettantd’inclurecespatients:

- Groupe0oupasdesevrage

- Groupe1ousevragerapideenunjouroudécèsdanscettepériode.

- Groupe2ousevragedifficileplusd’unjourmaismoinsd’unesemaineoudécèsdans

cettemêmepériode.

- Groupe3ousevrageprolongéplusde7joursoudécèsdanscettemêmepériode.

Lamortalité pour le groupes pas de sevrage est de 86%, pour le groupe 1 d’environ 6%,

pourlegroupe2d’environ16%,etpourlegroupe3de30%.

Page 30: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

18

Figure2:Schémareprésentantladéfinitiondesdifférentsgroupesdesevrageselonl’étudeTheWind;

issudeTheWindstudy,AJRCCM,201620.

1-3-5Lescausesd’échecdel’extubation

L’échec d’extubation concerne 10 à 20% des patients et est associé à unmauvais

pronostic avec une mortalité de 25 à 30%21. Il est défini soit par la nécessité d’une

réintubation,soitparlanécessitéderecouriràdelaventilationnoninvasivecurativedans

uncontexted’insuffisancerespiratoireaiguëpostextubation,soitparlasurvenuedudécès,

dans les 48h suivant l’extubation. Devant l’intérêt démontré de la VNI ou de

l’oxygénothérapie à haut débit instaurée de façon prophylactique dans la période suivant

l’extubation,ledélaide48hpourraitêtreaugmentéà7jourscommel’aproposél’étudeThe

Wind20.

Lescausesd’échecdel’extubationsontdifférentesdecellesd’échecdela«sevrabilité»et

sontprincipalement69:

- L’obstructiondesvoiesaériennessupérieures

- Dessécrétionsabondantes

- Unencombrementbronchique

- Destroublesdeladéglutition

- Unetouxinefficace

Page 31: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

19

- Untroubledelaconscience

- Unedysfonctioncardiaque

- Uneatélectasie

- Unehypoxémie

- Uneparalysieoudysfonctiondiaphragmatique

D’autrescausesd’échecpeuventêtreliéesàl’histoiredelamaladiecommelaréapparition

du motif d’hospitalisation en réanimation, la survenue d’un nouveau sepsis, d’une

complicationchirurgicale,d’unsyndromecoronarienaiguoud’uneatteinteneurologique132122.L’échecdusevragedelaventilationmécaniquepeut-êtreassociéàplusieurscauseset

êtred’originemultifactorielle.

Les facteurs associés à un risque d’échec d’extubation sont: la durée de la ventilation

mécanique, l’âgeélevée, l’anémie, lasévéritéde lapathologieaumomentde l’extubation,

l’utilisationd’unesédationcontinueintraveineuse,lanécessitéd’untransportendehorsde

la réanimation et l’extubation non programmée, un nombre d’infirmière insuffisant et un

bilanhydriquepositifavecsurchargevolémique13707273.

1-3-6Intérêtd’unprotocoledesevrageventilatoire

Laventilationmécaniqueestunfacteurderisquedemorbi-mortalité.Afindelimiter

lescomplicationsdelaventilationmécanique, lesevragedoitdébuterdèsquepossible.Le

sevragereprésentelapériodecorrespondantaupassagedel’assistancerespiratoiretotaleà

la ventilation spontanée jusqu’au succèsde l’extubation. Leprocessusde sevragedébute

parl’identificationàl’aidedecritèresprédéfinisdespatientsprêtsàêtresevrés.Cettephase

estsuivieparuneépreuvedeventilationspontanée.

Denombreuxessaisrandomisésontpermisdemontrerque lenombredepatientsprêtsà

être«déventilés»dès lepremieressaide séparationduventilateurestde60à80%.De

même,plusdelamoitiédespatientsquis’auto-extubentn’ontpasbesoind’êtreréintubés11.

Enrevanche,l’échecd’extubationaugmentelerisquedemortalité.Ilestdoncnécessairede

planifier au mieux l’extubation afin de diminuer au maximum la durée de ventilation

Page 32: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

20

mécanique tout en évitant l’échec d’extubation. Une approche systématique est donc

nécessaire.

Un protocole permet d’avoir une approche systématique et uniforme des pratiques. Il

permet ainsi de s’affranchir des suppositions ou croyances de chacun. Dans le cadre du

sevrageventilatoire, lamiseenplaced’unprotocolepermetuneprocédurestandardiséeà

l’aide d’algorithme préalablement défini comportant une évaluation quotidienne des

critèrespermettantdedébuterlesevragedupatient.

La mise en place d’un protocole clinique de sevrage ventilatoire permet d’identifier

précocementlespatientsprêtspouruneépreuvedeventilationspontanée5.

Les protocoles de sevrage ventilatoire ont montré leur bénéfice pour le patient8se

traduisantparunediminutiondeladuréedeventilationmécaniqueetdeladuréedeséjour

notamment74. Il existedifférents typesdeprotocolesquipeuventêtremenés soitpardes

kinésithérapeutesspécialisésdanslarespirationnotammentdanslespaysnord-américains,

soit par les IDE, ou encore par des algorithmes informatiques. Une étude européenne a

comparé un sevrage ventilatoire mené à l’aide d’un algorithme informatique intégré au

ventilateur versus un sevrage ventilatoire conventionnel et montre une réduction de la

duréedesevragede5à3jours(p=0,01)etdeladuréedeventilationmécaniquede12jours

à7,5jours(p=0,003)ainsiqu’unediminutiondeladuréedeséjourenréanimationde15,5

joursà12jours(p=0,02)75.L’étuded’Elyetalpubliéeen1994comparelamiseenplaced’un

protocole de sevragemené par lesmédecins, kinésithérapeute et infirmiers à un sevrage

conventionnel. L’étude met en évidence une diminution de 1,5 jours de ventilation

mécaniquedanslegroupeinterventionnel(6vs4,5j;p<0,003)etunediminutiondeladurée

desevragede2jours(3vs1j;p<0,001)6.Danscetteétudelecoûttotaldelaréanimation

par patient était moins élevé dans le groupe interventionnel (15 740 dollars vs 20 890

dollars;p=0,03).

Lamiseenplaced’unprotocoledesevragesystématiqueréaliséeparlesIDEadenombreux

effets bénéfiques. En effet, il permet de diminuer la durée de ventilation mécanique de

façonsignificativesansaugmenter le risquedecomplicationsetcelaaétédémontrédans

plusieursétudes767477.Dansuneétudefrançaisepubliéeen2005, laduréedeventilation

mécaniquediminuede22,5±21vs16,6±13j(p=0,02)aprèsmiseenplaceduprotocolede

sevragemenépar les IDE,ainsique laduréedeséjouren réanimation27,6±21,7joursvs

Page 33: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

21

21,6±14,3(p=0.02).

Lamiseenplaced’unprotocoledesevragepermetdoncde limiter laduréedeventilation

mécanique qui est source de complications et la durée de séjour en réanimation 18. Elle

permet aussi de diminuer le temps de sevrage de la ventilation qui représente à lui seul

jusqu’à 40% de la durée de ventilationmécanique, ainsi que le nombre de réintubations,

l’incidencedetrachéotomieetlecoût.

Chez une population de patients traumatisés, le protocole de sevrage permet aussi de

diminuer l’incidence des PAVM et la mortalité38. Une étude comparant un protocole de

sevrage mené par les IDE à un sevrage conventionnel a retrouvé une diminution de

l’incidencedesPAVMdansunepopulationdepatientsderéanimationschirurgicales (5/84

vs12/81patients;p=0,061)77.

1-4Rôledel’équipesoignanteetdel’environnement

1-4-1Rôledel’équipesoignante

Lesevrageventilatoirepeutêtre initiésoitpar lesmédecinssoitpar lespersonnels

paramédicaux (kinésithérapeute et IDE). L’intérêt d’un protocole de sevrage ventilatoire

réaliséparlesIDEestexpliquéparlefaitquelesIDEsontlespersonnelssoignantspassantle

plusdetempsaulitdumalade.Ainsiledélaipourl’identificationdespatientsprêtsàêtre

sevré est réduit. Le protocole de sevrage mené par les IDE consiste en une recherche

systématique quotidienne des critères de sevrage et en la réalisation d’une épreuve de

ventilation spontanée dès qu’elle est possible. La décision d’extuber le malade reste en

revanchede laresponsabilitédumédecin. Desétudesontmontré l’intérêtd’unprotocole

desevrageréaliséparlesinfirmiers76.

Uneétuderéaliséeen201378compareunsevrageventilatoireconventionnelsansprotocole

conduitparlesmédecinversusunprotocoledesevrageventilatoiremenéparlesIDE.Cette

étude a d’abordpermis demettre en évidenceunediminutionde la duréede ventilation

mécaniquedans le groupeprotocolede sevragemenépar les IDEpar rapport au sevrage

ventilatoireconventionnel(2vs4jours;p=0,001).Ilexistaitégalementunediminutiondela

durée de séjour (5 vs 7 jours; p=0,01). Dans cette même étude, les médecins étaient

Page 34: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

22

interrogéssur lamiseenplaced’unprotocoledesevragemenépar les IDE.Autotal,76%

d’entreeuxontréponduauquestionnaire.Ainsi,87%desmédecinsinterrogéspensentque

les IDE sont capables de réaliser un protocole de sevrage ventilatoire, 84% d’entre eux

pensentquelaréalisationduprotocoleparlesIDEestsécurisé,92%pensentquelamiseen

placeduprotocolepermetd’aideràidentifierlespatientsprêtsàêtresevrésdefaçonplus

précoceet94%pensentque lamiseenplaced’unprotocoledesevrageventilatoiremené

parlesIDEestpositif.

L’adhésiondel’équipeparamédicaleauprotocoledesevrageventilatoireestindispensable

afin d’obtenir une compliance optimale. L’adhésion et la compliance passe par des

formations spécifiques. Il est aussi nécessaire de réaliser des réunions régulières afin

d’évaluer le ressenti du personnel. La création du protocole doit donc être réalisée en

collaborationaveclesIDE.

Uneétudea interrogéplusieurs infirmiers afind’extrairedifférents facteurs influençant le

sevragedelaventilationmécanique.Cetteétudeapermisdefaireressortir6itemspouvant

influencer le sevrage ventilatoire réalisé par les IDE: critères physiologiques; l’évaluation

clinique et les décisions prises; l’expérience de l’IDE, ses croyances et son éducation; les

antécédents du patient et la ventilation en cours; l’environnement professionnel;

l’utilisationdeprotocole79.

Une étude sur le sevrage ventilatoire des patients atteints de bronchopneumopathie

chroniqueobstructive (BPCO) amontré l’intérêt d’avoir une équiped’infirmiers formés et

qualifiés.Eneffetdanscetteétude,ilexisteunecorrélationentrelenombred’infirmiers,la

qualificationdesinfirmiersetladuréedeventilation.

1-4-2Rôledel’environnement

Les recommandations doivent être adaptées à chaque environnement, chaque

personnelsoignantetàchaquepatient80.

Il est important lors de la mise en place d’un protocole de prendre en compte

l’environnementdanslequelilseraréaliséetnotammentl’ensembledel’équipesoignante,

l’organisationduserviceetàlapopulationdepatientsconcernés80.

Eneffet,mêmesilamiseenplaced’unprotocoledesevrageventilatoireestrecommandée,

ilestnécessairede l’adapterauservice.Dece fait chaqueéquipemédicaledoit créer son

Page 35: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

23

propreprotocole et une collaboration étroite entre équipesmédicale et paramédicale est

nécessaire.

Parailleursunefois leprotocolemisenplace,uneévaluationrégulièredesonapplication,

desapertinencecliniqueetdesonacceptationparlepersonnelsoignantestindispensable

afindepouvoiroptimiserleprotocole.L’évaluationdel’instaurationd’unprotocolepeutse

fairepardesréunionsdetravailafinderecueillirlarépercussionduprotocolesurletravail

des IDE et le confronter à d’éventuelles données de la littérature. Une évaluation des

pratiquesprofessionnellesestaussipossible.

Page 36: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

24

2-MatérielsetMéthodes

2-1Modèledel’étude

Ils’agitd’uneétuderétrospectiveeffectuéedansl’UnitédeRéanimationChirurgicale

du Centre Hospitalier Régional Universitaire de Brest, sur le site de La Cavale-Blanche.

L’unitéestcomposéede15 lits.L’objectifestd’évaluer lamiseenplaced’unprotocolede

sevrageventilatoire.Leprotocoledesevrageaétémisenplacedurantl’année2015après

plusieurs essais et modifications du protocole. Dans notre travail, trois périodes de trois

mois ont été étudiées. Avant l’instauration du protocole de sevrage (avril à juin 2014), 6

moisaprès instaurationduprotocole(avrilà juin2016)et1anaprès(octobreàdécembre

2016).Unquestionnaireàl’intentiondesIDEpermetd’évaluerlamiseenplaceduprotocole

enjanvier2017.

2-2Populationdel’étude

2-2-1Critèresd’inclusion

Tous les patients hospitalisés en réanimation chirurgicale ventilés pendant plus de

48hontétéinclus.

2-2-2Critèresd’exclusion

Lespatientsventilésmoinsde48heures,ayantunetrachéotomieàl’admissionetles

patientsprovenantd’uneautrestructurederéanimationsontexclusainsique lespatients

âgésdemoinsde18ans.

2-2-3Périodesd’inclusion

Page 37: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

25

Troispériodesdetroismoisontdoncétéétudiées:d’avrilàjuin2014,d’avrilàjuin

2016etd’octobreàdécembre2016.Lapremièrepériodeétudiéecorrespondàl’année2014.

Iln’yavaitpasdeprotocoledesevragedelaventilationmécanique.Lespatientsprêtsàêtre

sevrés n’étaient pas détectés systématiquement. L’épreuvede ventilation spontanée était

réaliséesuiteàuneprescriptionmédicale.

L’année2015concernel’annéedemiseenplaceduprotocole.Lapériodesuivanteétudiée,

d’avril à juin2016 concerne lapériodedébutant6mois après l’instaurationduprotocole,

puislapérioded’octobreàdécembre2016explorelapériodeunanaprèsl’instaurationdu

protocole.

Leprotocoleestévaluédanssaglobalité.Toutd’abordlesparamètresconcernantlepatient

sont recueillis, ensuite l’application du protocole est évaluée et enfin un questionnaire

destinéauxIDEestanalysé.

2-3Protocoledesevragedelaventilationmécanique

2-2-1Créationduprotocole

Le protocole de sevrage de la ventilation mécanique a été écrit par un groupe

composé d’unmédecin et de huit infirmières. Les recommandations de la Conférence de

ConsensusInternationalesurlesevragedelaventilationmécaniquequiaeulieuenfévrier

2005 à Budapest et réalisé par the European Respiratory Society (ERS), the American

ThoracicSociety(ATS),theEuropeanSocietyofIntensiveCareMedicine(ESICM),theSociety

ofCriticalCareMedicine(SCCM)etlaSociétédeRéanimationdeLangueFrançaise(SRLF)et

approuvé par le comité exécutif de l’European Respiratory Society (ERS)11 ont servis à

l’élaborationduprotocole(Annexe1).

La recherche des critères permettant de débuter le protocole de sevrage est effectuée

quotidiennement et de manière systématique lorsque le patient est intubé. Les IDE

remplissentquotidiennementunefeuilleregroupanttouscescritères(Annexe2).

Ceuxsisontdéfinispar:

- Noradrénaline<0,5mg/h

- Fractioninspiréeenoxygène(FiO2)<50%

- Pressionexpiratoirepositive(PEP)<6cmH20

Page 38: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

26

- Absencedesédationpharmacologique

- Réponseauxordressimples

Lorsque lepatientprésente l’ensembledecescritères, l’IDEpeutalorseffectuer l’épreuve

de ventilation spontanée. L’épreuvede ventilation spontanée consiste enune épreuve en

pressionpositiveavecuneaideinspiratoireà7cmH2OetunePEPà0mmHg.

Elleestréaliséelematinentre7het8h.�Laduréedel’épreuvedeventilationspontanéedoit

êtrede30minutesminimumetpeutdurerjusqu’à60minutes.

Lesparamètresévaluésdurantl’épreuvesont:

- Lasaturationpulséeenoxygène(Sp02)

- Lafréquencerespiratoire(FR)

- Levolumecourant(Vt)

- LerapportF/Vt

- Lapressionartériellesystoliqueetdiastolique,etlapressionartériellemoyenne

- Lafréquencecardiaque

Tous ces paramètres sont référés à 1, 5, 10 et 30 minutes du début de l’épreuve de

ventilationspontanée(Annexe3).

Lescritèresderéussitesontlemaintiende l’épreuvedeventilationspontanéependantau

moins30minuteset:

- Unefréquencerespiratoire<40/minutes

- Unevariationdelafréquencecardiaque,delapressionartériellesystoliqueetdela

SpO2<20%

- L’absencedesueursetd’agitation

Lorsquetouscescritèressontréunis,l’épreuvedeventilationspontanéeestdoncunsuccès

et le patient est alors éligible à l’extubation. L’IDE doit alors revenir aux paramètres

ventilatoiresantérieurs,mettre lasondenasogastriqueenaspiration,surveiller laglycémie

etprévenirlemédecinavantlestaffmédical.

Page 39: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

27

Lemédecinprendalors ladécision finaled’extuber lepatientenprenantencompteaussi

d’autres critères qui sont, notamment, la présence ou non d’une toux efficace et

l’abondancedessécrétionsdesvoiesaériennes.

Sil’épreuvedeventilationspontanéeestunéchec,l’IDErevientauxparamètresventilatoires

antérieursetnotifiesur lafeuillederecueildescritères lacausedel’arrêtde l’épreuvede

ventilationspontanée.

2-2-2Avantlamiseenplaceduprotocole

Avantlamiseenplaceduprotocole,c’est-à-direavant2015,l’épreuvedeventilation

spontanéeétaitréaliséesurprescriptionmédicale.

Iln’yavaitpasderecherchesystématiquedecritèresde«sevrabilité».Lescritèresd’échec

ouderéussiten’étaientpasdéfinisàl’avance.Lesparamètresdesurveillancen’étaientpas

systématiquementrecueillis.

2-2-3Miseenplaceduprotocole

Le protocole a été développé et expérimenté durant l’année 2015 et approuvé

définitivementen2016.L’ensembledesIDEabénéficiéd’uneformationsurleprotocolede

sevragedelaventilationmécanique.

2-2-4Lerecueildesdonnées

Le recueil de données a été effectué à partir des dossiers papiers et informatique de

chaquepatient.Lesdonnéessurlapériodedesevrageontnotammentétérecueilliesàl’aide

desfeuillesdesurveillancerempliesparlesIDE:

- La feuille quotidienne à la recherche des critères nécessaires à une épreuve de

ventilationspontanée(Annexe2).

- Lafeuillederecueildesparamètresventilatoiresetdesconstantesremplies lorsde

l’épreuvede ventilation spontanée1heure avantpuis à 1, 5 10, 15 et 30minutes

(Annexe3).

Page 40: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

28

L’ensembledesdonnéesontétéreportéesdansunfeuilletderecueilpréalablementétabli

(Annexe4).

Pourcomparerlespopulationsdechaquegroupe,lesdonnéescaractéristiquessuivantesont

étérecueillies:âge,sexe,antécédents,motifd’hospitalisation, typedechirurgieencasde

motifd’entréechirurgical,scoredegravitéSAPSIIetAPACHEII.

Lerecueilconcernantlesparamètresventilatoirescomporte(Annexe4):

- L’étiologiedelaventilationmécanique(VM)

- La durée totale de VM, de ventilation assistée contrôlée (VAC) et de ventilation

spontanéeavecaideinspiratoire(VSAI)

- NombredejoursvivantsansventilationmécaniqueàJ28définipar:28–nombrede

joursdeVM.Pourlespatientsdécédés,lenombredejourest0.

- Lenombred’épreuvesdeventilationspontanéeréaliséespourchaquepatient,avec

lejouretl’heuredechaqueépreuvedeventilationspontanée

- La durée du protocole de sevrage par la formule suivante (jour extubation – jour

débutdusevrage)

- Lesduréesdeséjourenréanimation,àl’hôpital.

- Ledécès

Lerecueilconcernantlapériodedesevrage:

- Nombre de jours où il n’y a pas d’épreuve de sevrage réalisée alors que tous les

critèresétaientprésents

- Paramètresdel’épreuvedeventilationspontanée:AI7PEP0ouTtube

- Lescausesd’échecdesevrage

- L’heureetlejourdel’extubation

- L’heureetlejourdelaréintubation

- Laraisondelaréintubation

- Laprescriptiond’uneVNIpost-extubation:thérapeutique/prophylactique

- L’heureetlejourdel’auto-extubation

Lescomplicationssecondairesàlaventilationmécanique:

- PAVM

Page 41: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

29

- Traumatismedesvoiesaériennessupérieures

- Dysfonctiondiaphragmatique

Chaquepatientaétéclasséselonsontypedesevrage: selonlaConférencedeConsensus

Internationale de 2005 en simple, difficile ou prolongé et selon la nouvelle classification

proposéeparl’étudeTheWindquicomporte4groupes:

- Groupe0oupasdesevrage

- Groupe1:sevrageavant24hdudébutdusevrageoudécésdanscettepériode

- Groupe 2: sevrage entre J2 et J7 du début de sevrage, ou VNI post-extubation

durantcettepériode,oudécésdurantcetteperiode

- Groupe3:sevragedeplusde7jours,ouVNIthérapeutiquedurantcettepériodeou

décés

Uneanalyseensous-groupeaétéréaliséepourladuréedeventilationmécaniqueainsique

lamortalité.

2-4Questionnaireinfirmier

L’objectifduquestionnaireestd’évaluerl’avisdesIDEsurlafaisabilitéetl’utilitédu

protocole.Iln’existepasdequestionnairepubliéànotreconnaissancesurlesujet.

Desquestionnairesévaluant lesconditionset leressentiautravaildes infirmiersdiplômés

d’état ont été trouvé81. Notamment, la version francisée du questionnaire de Karasek a

permisd’élaborernotrequestionnaire.Parailleurs,uneétudefrançaiseévaluant l’avisdes

IDE sur les différentes extubation terminale possible a aidé à l’élaboration du

questionnaire82.

Lequestionnairecomportecinqparties.Lapremièreapourbutd’évaluer l’expériencedes

IDE,ladeuxièmeévaluelafaisabilitéduprotocole, latroisièmel’intérêtduprotocoleselon

les IDE, laquatrième laréalisationduprotocoleet lacinquièmeévalue lapossibilitéd’une

améliorationduprotocoleselonlesIDE.Lamajoritédesquestionssontfermées,uneseule

estàchoixmultipleetquatrequestionssontouvertes(Annexe5).

Page 42: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

30

Laréponseauquestionnaireétaitanonyme.ChaqueIDEtravaillantdejourdevaitrépondre

auquestionnaire.

2-5Analysestatistique

Les résultats sont exprimés en valeur moyenne ± écartype en cas de distribution

paramétrique et en valeurs médianes avec quartile inférieur et supérieur en cas de

distributionnonparamétrique.

LesdifférencesstatistiquesontétédéterminéesgrâceautestdeMann-Withneylorsqueles

donnéesàcomparerétaientnonappariéespourcomparerdeuxgroupes.LetestdeKruskal-

Wallisaétéutilisépourcomparerlestroisgroupesensemble.UntestduChi-2aétéutilisé

pourl’analysedesvariablesqualitativeslorsqueleseffectifsdesgroupesétaientsupérieursà

5 et un test de Fisher a été utilisé pour les variables qualitatives lorsque les effectifs des

groupesétaientinférieursà5.

La probabilité de rester intubé en fonction de la durée de ventilation mécanique a été

analyséepourchacundesgroupesparuntestdeLog-Ranketreprésentéepardescourbes

deKaplan-Meier.

Lesdifférencesétaientconsidéréescommesignificativessip<0,05.

L’analysedesrésultatsaétéréaliséegrâceaulogicielExcel®(Microsoft,Redmond,USA)et

grâceausiteinternetBiostaTGV.

Page 43: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

31

3-Résultats

3-1Populations

Notreétudecomportetroispériodesdéfinissanttroisgroupesdepatients:

- Avrilàjuin2014appelé«2014»

- Avrilàjuin2016appelé«Début2016»

- Octobreàdécembre2016appelé«Fin2016»

Pendantlapériode2014,176patientsontétéhospitaliséset31patientsavaientlescritères

d’inclusion.Pendantlapériodedébut2016,206patientsontétéhospitaliséset32patients

avaient les critères d’inclusion. Pendant la période, fin 2016, 167 patients ont été

hospitaliséset30patientsavaientlescritèresd’inclusion.

Autotal,93patientssur549ontétéinclus.

3-2Caractéristiquesdespatients

Les populations de chaque groupeont été comparées. En fonction des groupes, la

moyenned’âgevariede57,1à61,3ansetlespatientssontdans58%à75%descasdesexe

masculin. Le motif principal d’hospitalisation était chirurgical pour les trois groupes. Les

patients étaient de gravité équivalente concernant les scores SAPS II et APACHE II. Les

différentesspécialitéschirurgicalessont:laneurochirurgie,lachirurgiecardio-thoraciqueet

vasculaire, la chirurgie viscérale et les patients polytraumatisés. Les trois groupes sont

comparablessaufsurlemotifd’hospitalisationdetypechirurgieviscérale(Tableau2).

Page 44: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

32

Paramètresphysiologiques

2014 Début2016 Fin2016 P*

Nombredepatients 31 32 30

Age 61,3±16,4 57,1±16 61,0±15,7 0.47Sexemasculin 18(58,1) 24(75,0) 19(63,3) 0.35Diagnosticàl’admission

Chirurgie 29(93,5) 24(75,0) 23(76,7) 0.07Neurochirurgie 8(25,8) 14(43,8) 13(43,3) 0,20CCTV 5(16,1) 6(18,8) 3(10,0) 0,38Viscérale 11(35,5) 2(6,3) 5(16,7) 0,01Polytraumatisme 5(16,1) 2(6,3) 1(3,3) 0,21Autre 0(0,0) 0(0,0) 1(3,3) 0,32Médecine 2(6,5) 8(25) 7(23,3) 0,07

ScoredegravitéSAPSII 50,8±17,2 52,9±15,1 53,8±12,3 0.89APACHEII 21,1±7,4 22,6±6,7 21,7±7,1 0.81Antécédents BPCO 6(19,3) 4(12,9) 6(20,0) 0.74HTA 12(38,7) 7(21,8) 8(26,67) 0.35Diabète 2(6,4) 1(3,1) 5(16,7) 0.14IDM/angor 4(12,9) 5(15,6) 5(16,7) 0.93

Tableau 2: Caractéristiques des patients. Les valeurs quantitatives sont exprimées en moyenne ±

écart-type et les valeurs qualitatives en nombre (%) *Test de Kruskal-Wallis pour les variables

quantitatives et Test deChi2ou Test exact de Fischer (si < 5 valeurs par groupe) pour les variables

qualitatives. APACHE: Acute physiology and chronic health evaluation; BPCO:

Bronchopneumopathie chronique obstructive; CCTV: Chirurgie cardiaque thoracique et vasculaire;

HTA:Hypertensionartérielle;IDM:Infarctusdumyocarde;SAPS:Simplifiedacutephysiologyscore

L’indicationdeventilationmécanique laplus représentéeest lapoursuitede laventilationenpost-opératoiredechirurgie(Figure3).

Page 45: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

33

Figure 3: Indications de la ventilationmécanique exprimées en pourcentage pour chaque groupe.

BPCO: Bronchopneumopathie Chronique Obstructive; IC: Insuffisance cardiaque; Post-op: Post-

opératoire; SDRA: Syndrome de détresse respiratoire aiguë; SMDV: Syndrome de Dysfonction

Multipled’Organe.

3-3-Duréesdeventilationetdeséjour

Un an après l’instauration du protocole, soit fin 2016, il existe une diminution par

rapportà l’année2014,deladuréedeséjourenréanimation(22[9,5;27,5]vs12[9;17];

p=0.04)etàl’hôpital(39[24;60]vs26[19,3;38,3];p=0.01)ainsiqu’uneaugmentationdu

nombredejourssansventilationmécaniqueàJ28(12[0;23,5]vs19,5[13;23,8]p=0.04)par

rapport à l’année 2014. Concernant la durée de ventilation mécanique, on observe une

0,0%

10,0%

20,0%

30,0%

40,0%

50,0%

60,0%

Pourcentagede

patients

2014 Début2016 Fin2016

Page 46: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

34

tendanceàladiminutiondunombretotaldejoursfin2016versus2014(8[4;13,5]vs13[5;

22,5];p=0.056).Lamortalitéestlamêmeentrelestroisgroupes.Elleestde19,6%(6/31)en

2014,15,6%(5/32)début2016,16,7%(5/30)fin2016(p=0,9)(Tableau3).

Tableau3:Caractéristiquesdelaventilationetduréedeséjouren2014,début2016etfin2016.Les

valeurs sont exprimées en médiane [quartile 1; quartile 3]. VM: Ventilation Mécanique, VAC:

VentilationAssistéeContrôlée,VS-AI:VentilationspontanéeavecAideInspiratoire.*TestdeKruskal-

Wallis réalisé pour comparer les trois groupes; ** Test de Mann-Whitney réalisé pour comparer

l’année2014etfin2016.

Différentesduréesenjour

2014 Début2016 Fin2016 p* p**

VMtotale

13[5;22,5]

9,5[5;16,3]

8[4;13,5] 0.14 0,056

VAC 8[4;14,5] 5[3;9,3] 4,5[2;7] 0,03 0,01

VS-AI 4[2;8,5] 3,5[2;6,3] 2[1,4;4,8] 0,20 0,20

NombredejoursansVMàJ28

12[0;23,5] 13,5[7,5;22,3] 19,5[13;23,8] 0.11 0.04

Duréedeséjourenréanimation

22[9,5;27,5]

15[7,5;26]

12[9;17]

0,13 0.04

Duréedeséjouràl’hôpital

39[24;60]

22[16,3;35]

26[19,3;38,3]

0,01 0.01

Page 47: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

35

Il existe une diminution de la probabilité de rester intubé en fonction de la durée de

ventilationmécaniquefin2016versus2014(p=0,012).

Figure4 : Probabilité de rester intubé en fonction de la durée de ventilation mécanique en jours

représentéepourchaquegroupepardescourbesdeKaplan-Meier.

*TestdeLog-Rank:p=0,012.

Page 48: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

36

Figure 5: Durées de séjour en réanimation et à l’hôpital représentées en médiane et quartile

respectivementpour chacuneetpour chaquegroupe.*TestdeKruskal-Wallispour comparer les3

groupesensemblep=0,01pourladuréedeséjouràl’hôpitaletTestdeMannWhitneyentre2014et

fin2016p=0,04pourladuréedeséjourenréanimationetp=0,01pourladuréedeséjouràl’hôpital.

3-4Critèressecondaires

3-4-1VNIpost-extubation

TouslespatientsrecevantdelaVNIpost-extubationdansles24heuressontrecueillis.

Lors du recueil de données, la VNI prophylactique et la VNI thérapeutique ont été

différenciées. Le nombre de patients bénéficiant de VNI post-extubation augmente

significativementde19,4%à53,3%(p=0,02)(Tableau4).

0

10

20

30

40

50

60

70

2014 Début2016 Fin2016

Nombrede

jours

Duréesdeséjour

Duréedeséjourenréanimation Duréedeséjouràl'hôpital

*

**

Page 49: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

37

2014 Début2016 Fin2016 p*VNIpost-extubation 6(19,4) 11(34,3) 16(53,3) 0.02

VNIprophylactique 0 4(12,5) 5(16,7) 0,05

VNIthérapeutique 6(19,4) 7(21,9) 11(36,7) 0,28

Duréemédiane 1,5[1;2,8] 3[2;4,5] 2[1;3]

0,39**

Tableau 4: Nombre de patients bénéficiant de VNI en nombre (%) et durée médiane de la VNI

[quartile1;quartile3].*TestdeChi2(si>5valeurspargroupe)ouTestexactdeFischer(si<5valeurs

pargroupe).**TestdeKruskal-Wallis.

3-4-2Complications

Lacomplication laplus fréquenteest lapneumopathieacquisesousventilationmécanique

(32,3%en2014,25%début2016et20%fin2016).Vientensuiteletraumatismedesvoies

aériennes ou l’œdème laryngé avec 9,7% en 2014, 0% début 2016 et 13,3% fin 2016. En

revanche,letauxd’auto-extubationestsignificativementplusélevéfin2016:23,3%vs7,0%

en2014(p=0,04)(Tableau5).

Page 50: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

38

Tableau 5: Les différentes complications en nombre (%) dans chacun des groupes. PAVM:

PneumopathieAcquisesousVentilationMécanique;VAS:VoiesAériennesSupérieures.

*TestdeChi2(si>5valeurspargroupe)ouTestexactdeFisher

3-4-3Réintubation

On n’observe pas d’évolution du nombre de réintubations. En revanche, la

réintubationatendanceàêtreplustardive.Eneffet,iln’yavaitpasderéintubationaprèsla

48ème heure en 2014 alors qu’il y en a entre 6,7 et 9,4 % après la 48ème heure en 2016

(Tableau6).

Tableau6:Réintubationennombre(%)danschacundesgroupes.

*TestdeChi2outestexactdeFisher(si<5valeurspargroupe).

Complications 2014 Début2016 Fin2016 p*PAVM 10(32,3) 8(25,0) 6(20,0) 0,54TraumatismedesVAS

3(9,7) 0(0,0) 4(13,3) 0,07

Dysfonctiondiaphragmatique

0(0,0) 1(3,0) 0(0,0) 0,99

Autoextubation 2(7,0) 1(3,0) 7(23,3) 0,04

Réintubation 2014 Début2016 Fin2016 p*Nombrederéintubations

8(25,8) 6(19,0) 8(26,7) 0,72

RéintubationàJ2 7(22,6) 2(6,2) 5(16,7) 0,17

RéintubationentreJ3etJ7

0(0,0) 3(9,4) 2(6,7) 0,28

Réintubationaprèsauto-extubation

0 0 1 1

Page 51: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

39

3-4-4Leprotocoledesevrage

Depuis l’instauration du protocole, le début de la première épreuve de ventilation

spontanéealieuplustôtdanslegroupefin2016parrapportaugroupe2014(6èmejour[3;

9,3]vs13èmejour[5,5;22,8]p=0;008)(Figure6).Lenombredepatientsextubéslematinest

plusimportantfin2016parrapportà2014(52,3%vs17,9%p=0.016)(Tableau7).

Tableau 7: Informations sur le sevrage de la ventilation. Valeurs exprimées en nombre (%). AM:

après-midi;VS:ventilationspontanée.*TestdeChi2.

Caractéristiques 2014 Début2016 Fin2016 p*Nombred’épreuvesdeVS

35 50 54 0,37

Moyenned’épreuvesdeVS/patient

1,1 1,6 1,8

Nombred’épreuvesdeVSselonprotocole(entre7het8h)

/ 24(48) 30(55,6) 0,56

Nombred’épreuvesdeVSréaliséesentre8het12h

31(88,6) 18(36) 13(24) 1,66

Nombred’épreuvesdeVSréalisél’AM

3(8,6) 7(14) 9(16,7) 0,67

Nombred’épreuvesdeVSréaliséàunhoraireindéterminé

1(3,1) 1(2) 2(3,7) 1

NombredejourssansépreuvedeVSmalgrélaprésencedescritères

/ 11 6 0,22

Jourmédiand’extubation 8[4,8;18,3] 8,5[5;15] 5[4;10] 0,29

Heured’extubation:MatinAMNuit

5(17,9)20(71,4)3(10,7)

13(50)13(50)0

11(52,3)9(42,9)1(4,8)

0,0160,100,21

Page 52: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

40

Figure6:Jourdelapremièreépreuvedeventilationspontanéedanschacundesgroupesexpriméen

médianeetquartile.*TestdeKruskal-Wallis,p=0,008.

3-5Lesdifférentstypesdesevrageetleurmortalité

3-5-1SelonlaConférencedeConsensusInternationalede2005

Lorsqu’onappliquelaclassificationdelaconférencedeConsensusInternationalede

2005,37,6%despatientsontunsevragesimple,17,2%ontunsevragedifficileet17,2%ont

unsevrageprolongétousgroupesconfondus.Autotal,28%despatientssoit26sur93ne

peuvent être inclus dans la classification de la conférence de consensus de 2005 pour

différentesraisons:décèsavantpériodedesevrage,décèsaucoursdelapériodedesevrage

ouextubationsansépreuvedesevrageaupréalable(tableau8).

0

5

10

15

20

25

2014 Début2016 Fin2016

Jour

PremièreépreuvedeVS

*

Page 53: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

41

Population Simple Difficile Prolongé HC

2014(n=31) 14(45,2) 5(16,1) 4(12,9) 8(25,9)Début2016(n=32) 11(34,3) 7(21,9) 4(12,5) 10(31,2)Fin2016(n=30) 10(33,3) 4(13,3) 8(26,7) 8(26,0)Total(n=93) 35(37,6) 16(17,2) 16(17,2) 26(28,0)Tableau 8 : Classification des patients selon la conférence de consensus internationale de 2005 en

nombre(%).HC:Horsclassification.

Lamortalitédanslegroupesevragesimpleestde5,7%,danslegroupesevragedifficilede

6,2% et dans le groupe sevrage prolongé de 18,7%. Les patients hors classification ont la

mortalitélaplusélevéeavec38,5%(Tableau9).

Mortalité Simple Difficile Prolongé HC

2014 2(14,3) 1(20,0) 1(25,0) 2(25,0)Début2016 0(0,0) 0(0,0) 1(25,0) 4(40,0)Fin2016 0(0,0) 0(0,0) 1(12,5) 4(44,4)Tousconfondus 2(5,7) 1(6,2) 3(18,7) 10(38,5)Tableau9:Mortalitédanschaquegroupeselonlaconférencedeconsensusinternationaleetchezles

patientshorsclassificationennombre(%).HC:Horsclassification.

3-5-2Selonl’étudeTheWind

SelonlaclassificationTheWind,ilya9,7%depatientsdanslegroupepasdesevrage,

41,9%danslegroupe1,29,0%danslegroupe2et20,4%danslegroupe3parmil’ensemble

delapopulationétudiée(Tableau10).Touslespatientsontpuêtreclassés.

Population groupepasdesevrage groupe1 groupe2 groupe3

2014(n=31) 2(6,5) 17(54,8) 7(22,6) 5(16,1)

Début2016(n=32) 4(12,5) 10(31,3) 14(43,8) 4(12,5)

Fin2016(n=30) 3(10,0) 11(36,7) 6(20,0) 10(33,3)

Total(n=93) 9(9,7) 38(41,9) 27(29,0) 19(20,4)

Tableau10:Classificationdespatientsselonl’étudeTheWindennombre(%).

Page 54: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

42

Lamortalitédanslegroupepasdesevrageestde100%,danslegroupe1de5,3%,dansle

groupe2de3,7%etdanslegroupe3de21,1%.

Legroupepasdesevrageestceluiquialamortalitélaplusélevéeavec100%demortalité.

Legroupe1aunemortalitéde5,3%,àpeuprèségaleàlamortalitédanslegroupesevrage

simpledelaclassificationde2005quiestde5,7%(Tableau11).

Tableau11:MortalitéenfonctiondechaquegroupedelaclassificationdeTheWindennombre(%).

3-6Analyseensous-groupedeladuréedeventilationmécanique

3-6-1Enfonctiondelagravitéetdumotifd’hospitalisation

LespatientsontétéclassésselonleurgravitéparlescoredeSAPSII(Tableau12).

Nombredepatients SAPSII<40 SAPSII40-64 SAPSII>642014 8 17 6

Début2016 5 18 9

Fin2016 4 19 7Tableau12:Patientsclassésen3groupesselonleurscoredeSAPSII:SAPSII<40;SAPSII40-6et

SAPSII>64.

Ilyaunedifférencesignificativepourlespatientslesplusgraves(SAPS>64)surladuréede

ventilationmécanique(24,5[16,5;37]vs10[9;17];p=0,046)(Tableau13).

Dans le sous-groupe neurochirurgie, il existe une augmentation du nombre de jours sans

ventilationmécaniqueàJ28de2,5[0;7,5]en2014à18[9;21]fin2016(p=0,03).Dansce

mêmesous-groupe,iln’yapasdedifférencesurlenombrederéintubations:1en2014,1

début2016et2fin2016(p=0,82).

Mortalité groupepasdesevrage

Groupe1 Groupe2 Groupe3

2014 2(66,6) 2(12,5) 1(14,3) 1(20,0)Début2016 4(100,0) 0(0,0) 0(0,0) 1(25,0)Fin2016 3(75,0) 0(0,0) 0(0,0) 2(20,0)Total 9(100,0) 2(5,3) 1(3,7) 4(21,1)

Page 55: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

43

Tableau13:Nombrede joursdeVMetnombrede jours sansVMà28 joursexprimésenmédiane

[quartile1;quartile3]enfonctionduscoredeSAPSII,etselonlessous-groupesmédecine,chirurgieet

neurochirurgie.*TestdeMann-Whitney

Sous-groupe 2014 Début2016 Fin2016 p*

DuréedeVMtotale

ScoredeSAPS

SAPSII<40 6[3,8;17] 5[5;15] 11[6,3;15] 0,94SAPSII40-64 12[5;22] 10[6;16,8] 7[4;9,5] 0,14SAPSII>64 24,5[16,5;37] 7[5;15] 10[9;17] 0,046

Motifd’entrée

Médecine 27,5[21,8;33,3] 6[4;10] 5[4;10,5] 0,096

Chirurgie 12[5;22] 13[5,5;18] 8[5;15] 0,43

Neurochirurgie 19[12,8;25,5] 12[6;16,8]

10[7;15] 0,18

NombredejourssansVMà28jours

ScoredeSAPSII

SAPSII<40 22[11;24,3] 13[6;23] 17[13;21,8] 0,59SAPSII40-64 6[0;22] 14,5[8;22] 21[18,5;24] 0,02SAPSII>64 5[0;11,5] 13[11;22] 9[2;15,5] 0,18

Motifd’entrée

Médecine 6[3;9] 22[18;24] 19[8;23,5] 0,17

Chirurgie 12[0;23] 12[0;20] 20[13;23] 0,07

Neurochirurgie 2,5[0;7,5] 10[0;17] 18[9;21] 0,03

Page 56: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

44

3-6-2Enfonctiondutypedesevrage

- Selonlaconférencedeconsensusde2005

Il existe une différence significative sur la durée de ventilationmécanique totale pour les

patientsdugroupedifficile16jours[13;33]vs5,5jours[4;7,5](p=0,019)fin2016etpourles

patientsdugroupessevrageprolongé40[33,3;45,8]vs15jours[14,3;16,8](p=0,029)fin2016)

(Tableau14).

Tableau14:NombredejoursdeVMetnombredejourssansVMà28joursexprimésenmédiane

[quartile1;quartile3]enfonctiondelaclassificationdelaconférencedeconsensusde2005.*Testde

Mann-Whitney

- Selonl’étudeTheWind

Pourl’étudeTheWind,laduréedeventilationmécaniqueestsignificativementdiminuéefin

2016pourlegroupe2:18jours[14,5;34]à4[4;6,3](p=0,01)(Tableau15).

Durées 2014 Début2016 Fin2016 p*

DuréedeVMtotaleSimple 13,5[7;21,5] 6[5;16] 7,5[4,3;10] 0,09

Difficile 16[13;33] 14[8,5;15] 5,5[4;7,5] 0,019

Prolongé 40[33,3;45,8] 24,5[16,5;32,3] 15[14,3;16,8] 0,029

NombredejourssansVMàJ28

Simple 9[0;19,8] 22[12;23] 20,5[18,5;24] 0,07

Difficile 12[0;15] 14[13;19,5] 22,5[20,5;24] 0,019

Prolongé 0[0;3] 5,5[0;11,5] 13[11,3;13,8] 0,039

Page 57: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

45

Tableau15:NombredejoursdeVMetnombredejourssansVMà28joursexprimésenmédiane

[quartile1;quartile3]enfonctiondutypedesevrageselonTheWind.*TestdeMann-Whitney

3-7Questionnaire

L’ensembledesIDEtravaillantdejouraréponduauquestionnaire,soit36questionnaires

remplis.

3-7-1CaractéristiquesdesIDE

La population des IDE travaillant en réanimation chirurgicale est majoritairement

féminine24/36IDEsoit66,7%.Surles36IDE,18ontmoinsde35ansetavecpeud’années

d’expériencepuisqueseulement9d’entreeuxontentre11et20ansd’expérienceetunseul

IDEaplusde20ansd’expérience(Tableau17).

Durées 2014 Début2016 Fin2016 p*

DuréedeVMtotale

Groupepasdesevrage

5,5[4,3;6,8] 5,5[5;6,8] 10[6;10] 0,70

Groupe1 6[5;14] 4,5[4;15,3] 6[4;8] 0,46Groupe2 18[14,5;34] 11,5[6;15] 4[4;6,3] 0,01Groupe3 39[16;41] 24,5[16,5;32,3] 15[12,5;15,8] 0,06

NombredejoursansVMàJ28

Groupepasdesevrage

0[0;0] 0[0;0] 0[0;9] 0,37

Groupe1 22[6;23] 23,5[11,3;24] 22[20;24] 0,44Groupe2 10[0;13,5] 16,5[13;22] 24[21,8;24] 0,01Groupe3 0[0;12] 5,5[0;11,5] 13[9,8;15,3] 0,16

Page 58: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

46

Tableau 16: Répartition des infirmiers en fonction de leur âge et de leurs années d’expérience

expriméennombre.

3-7-2Evaluationdelafaisabilité

A la question «réalisez-vous fréquemment le protocole», la réponse la plus

fréquenteest«parfois»avec22/36 soit 61,1%des réponses (Tableau17). Sur36 IDE,25

soit69,4%,trouventqueleprotocoleestfacilementréalisable(Tableau17bis).

Questions/réponses Toujours Souvent Parfois Jamais Pasderéponse

Q1:Réalisez-vousfréquemmentleprotocole?

0,0 30,6 61,1 8,3 0,0

Q3:Pensez-vousréaliserleprotocoledefaçonsystématique?

2,8 44,4 38,9 11,1 2,8

Q5:Avez-vousdesdifficultésàréaliserleprotocole?

0,0 2,8 52,8 30,6 13,9

Q6:Etes-voussouventinterrompulorsdelaréalisationduprotocole?

16,7 33,3 36,1 2,8 11,1

Tableau17:Réponsesauxquestionsévaluantlafaisabilitéduprotocoleexpriméesenpourcentage.

Caractéristiques <5ans 5à10ans 11à20ans >20ans Pasderéponse

<35ans 13 4 1 0 0

35-50ans 1 7 8 1 0

>50ans 0 0 0 0 0

Pasderéponse 0 0 0 0 1

Page 59: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

47

Tableau 17bis : Réponses aux questions évaluant la faisabilité du protocole exprimées en

pourcentage.

Figure7:RéponsesàlaQuestion2:Pensez-vousqueleprotocolesoitfacilementréalisable?

Aplusieursreprises,lesIDEontposélaquestiondel’applicabilitéduprotocoleauxpatients

cérébrolésés,quinerépondrontjamaisoutrèstardivementauxordressimples.

02

8

25

1

0

5

10

15

20

25

30

Non,pasdutoutd'accord

Non,plutôtpasd'accord

Oui,plutôtd'accord

Oui,toutàfaitd'accord

Pasderéponse

Nombrede

répo

nses

Facilitéàréaliserleprotocole

Questions/Réponses Oui,toutàfaitd'accord

Oui,plutôtd'accord

Non,plutôtpasd'accord

Non,pasdutoutd'accord

Pasderéponse

Q2:Leprotocoledesevrageventilatoireest-ilfacilementréalisable?

11,1 69,4 16,7 0,0 2,8

Q4Laréalisationduprotocolevousdemande-t-ellebeaucoupdetemps?

11,1 47,2 33,3 0,0 8,3

Page 60: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

48

3-7-3IntérêtduprotocoleselonlesIDE

Unetrèsgrandemajorité(33/36soit91,7%)pensequ’uneventilationmécaniqueprolongée

entrainedescomplicationset32/36soit88,9%pensentquelamiseenplaceduprotocolea

unintérêtpourlepatient.

Questions/Réponses Oui,toutàfaitd'accord

Oui,plutôtd'accord

Non,plutôtpasd'accord

Nonpasdutoutd'accord

Pasderéponse

Q7:UneVMprolongéeentraine-t-elledescomplications?

69,4 22,2 5,6 0,0 2,8

Q8:Leprotocolea-t-ilunintérêtpourlepatient?

63,9 25,0 5,6 0,0 5,6

Q9:Laréalisationduprotocoledesevragediminue-t-elleladuréedeVM?

30,6 52,8 8,3 0,0 8,3

Q10:Laréalisationduprotocolediminue-t-elleladuréedeséjourenréanimation?

30,6 41,7 22,2 2,8 2,8

Q11:Laréalisationduprotocoleentraine-t-elleunediminutiondelamortalité?

11,1 41,7 27,8 0,0 19,4

Q12:Leprotocolepermet-ildevousrendreplusautonomedanslagestiondelaventilation?

19,4 30,6 25,0 19,4 5,6

Tableau 18: Réponses aux questions évaluant l’intérêt du protocole selon les IDE exprimées en

pourcentage.

Page 61: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

49

Figure8:Réponsesàlaquestion8:Selonvousceprotocoleat-ilunintérêtpourlepatient?

0

2

9

23

2

0

5

10

15

20

25

Non,pasdutoutd'accord

Non,plutôtpasd'accord

Oui,plutôtd'accord

Oui,toutàfaitd'accord

Pasderéponse

Nombrede

répo

nses

Intérêtduprotocole

Page 62: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

50

3-7-4Evaluationdelaréalisation

Le protocole est plutôt bien réalisé puisque 22/36 IDE soit 61,1% pensent que le

protocolen’estpasréaliséalorsquetouslescritèresétaientprésentsseulement«parfois».

Les raisons pour laquelle le protocole n’est pas réalisé alors que tous les critères étaient

présentssontsurtoutlasurchargedetravailetl’oubli.

Tableau19:RéponsesauxquestionsévaluantlaréalisationduprotocoleselonlesIDEexpriméesen

pourcentage.

Questions/réponses Toujours Souvent Parfois Jamais Pasderéponses

Q13:Arrive-t-ilqueleprotocolenesoitpasréalisémalgrélaprésencedetouslescritères?

0,0 25,0 61,1 5,6 8,3

Q14:Arrive-t-ilquelepatientnesoitpasextubéalorsqu'ilavaittouslescritèrespourl'être?

0,0 5,6 86,1 0,0 8,3

Q16:Leprotocoledesevrageest-ilbienrespectéparlesmédecinsetinternes?

2,8 30,6 50,0 11,1 5,6

Q17:Avez-vousétéconfrontéàunéchecd'extubationmalgrélesuccèsduprotocoledesevrage?

0,0 8,3 66,7 16,7 8,3

Page 63: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

51

Figure 9: Réponse à la question 13bis: Dans votre pratique, pour quelle(s) raison(s) selon vousle

protocolen’estpasréaliséalorsquetouslescritèresétaientprésents?

Tableau20:RéponsesauxquestionsévaluantlaréalisationduprotocoleparlesIDEexpriméesen

pourcentage

16

12

12

6

16

3

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18

Oubli

Manquedetemps

Patientsemblantnonprêtpourl"IDE

Prescriptiondumédecin

Surchargedetravail

Autre

Nombrederéponses

Raisonspourlaquelleleprotocolen'estpasréalisé

Questions/Réponses Oui,toutàfaitd'accord

Oui,plutôtd'accord

Non,plutôtpasd'accord

Non,pasdutoutd'accord

Pasderéponse

Q15:Leprotocolevouspermet-ild'êtreplusattentifàlaprogressiondespatients?

8,3 63,9 11,1 8,3 8,3

Q18:Leséchecsd'extubationmodifient-ilsvotreperceptionduprotocole?

2,8 19,4 50,0 11,1 16,7

Page 64: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

52

3-7-5Améliorationduprotocole

La grande majorité des IDE (31/36 IDE soit 86,1%) est satisfaite du protocole de

sevrage.

Enrevanche15/36desIDEsoit41,7%pensentqueleurformationn’estpassatisfaisante.

Questions/Réponses Oui,toutàfaitd'accord

Oui,plutôtd'accord

Non,plutôtpasd'accord

Non,pasdutoutd'accord

Pasderéponse

Q19:Selonvousleprotocoleest-iladapté?

5,6 80,6 8,3 0,0 5,6

Q20:Selonvousvotreformationest-ellesatisfaisante?

5,6 47,2 36,1 5,6 5,6

Q22:Pensez-vousqueleprotocoledesevragepourraitêtreamélioré?

2,8 36,1 36,1 0,0 25,0

Tableau21:Réponsesauxquestionssurl’améliorationduprotocoleexpriméesenpourcentage.

Figure10:Réponsesàlaquestion:votreformationest-ellesatisfaisante?

2

13

17

2 2

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

non,pasdutoutd'accord

non,plutôtpasd'accord

oui,plutôtd'accord

oui,toutàfaitd'accord

pasderéponse

Nombrede

répo

nses

Formationsatisfaisante

Page 65: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

53

Question/Réponses Trèsbonnes Bonnes Suffisantes Insuffisantes

Q21Selonvous-vosconnaissancessont?

36,1 13,9 38,9 11,1

Tableau22:Réponsesenpourcentageàlaquestionselon-vousvosconnaissancessurleprotocolede

sevragesont-elles?

Les propositions faites pour améliorer le protocole sont la modification de l’horaire de

réalisation de l’épreuve de ventilation spontanée, l’adaptation du protocole aux patients

cérébrolésés et, chez les autres, à leur état de fatigue. Une autre proposition est aussi

d’améliorer la collaboration entre médecin, infirmier et kinésithérapeute. Les infirmiers

souhaiteraientaussiavoiruneformationplusimportante.

Page 66: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

54

4-Discussion

4-1Lesrésultats

Il s’agit d’une étude rétrospectivedébutée en janvier 2017 afin d’évaluer de façon

globalelamiseenplaced’unprotocoledesevragedelaventilationmécaniquemenéparles

IDEauseindelaréanimationchirurgicaleduCHRUdeBrest.

En2014,iln’yavaitpasdeprotocoledesevragedelaventilationmécanique.Laprescription

d’uneépreuvedeventilationspontanéeétaitfaiteparlemédecinlorsquecelui-cijugeaitle

patientprêt.Alafindel’épreuvedeVS,lemédecindécidaitounond’extuberlepatient.

Durantl’année2015,leprotocoledesevragedelaventilationmécaniques’estmisenplace

progressivement.Leprotocoleaétéréaliséparungroupedetravailcomposéd’unmédecin

etd’IDEduservice.

Après présentation auxmédecins du service et IDE, et après plusieurs phases d’essais, le

protocoledesevrageventilatoireestmisenplace.Nousavonsdoncdécidéd’analyseravant-

aprèssansprendreencomptel’annéedemiseenplaceafind’évitercertainsbiais,commele

biaisdesuivi.Ensuite,nousavonsdécidéd’analyserl’évolutiondelapratiqueduprotocole

surl’année2016.Notrepremièrehypothèseétaituneperted’assiduitéauprotocole.

Les résultats montrent une différence significative entre 2014 et fin 2016 concernant la

diminution de la durée de séjour en réanimation (22 jours [9,5; 27,5] vs 12 jours [9; 17]

p=0.04)etàl’hôpital(39jours[24;60]vs26jours[19,3;38,3]p=0.01),etl’augmentationdu

nombredejourssansventilationmécaniqueà28J(12jours[0;23,5]vs19,5jours[13;23,8]

p=0.04).

Demême, Tonnelier et al en 2005 ontmontré une diminution de la durée de séjour en

réanimation de 21,6 ± 14, 3 jours vs 27,6 ± 21,7 jours; p=0,02 76. Horst et al montrent

égalementunediminutionde29%deladuréedeséjoursoit1,8joursd’hospitalisation8.

Anoterqueces résultatsnesontpas significatifsentre2014etdébut2016concernant la

durée de séjour en réanimation ce quimontre qu’une longue période est nécessaire à la

miseenplaceeffectived’unprotocoleetàl’obtentionderésultats.

Page 67: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

55

Onobserveunetendanceàladiminutiondeladuréedeventilationmécaniquetotaleentre

2014etfin2016(8[4;13,5]vs13[5;22,5]p=0.056).Cesdonnéessontenphaseavecde

nombreusesétudes17.Eneffet,lamétaanalysedugroupeCochranemontreunediminution

significativede laduréede ventilationmécaniquedans les groupesprotocolesde sevrage

ventilatoire19.

Dans l’étude française de Tonnelier et al comparant un protocole de sevrage ventilatoire

mené par les IDE à un protocole de sevrage ventilatoire conventionnel, il existe une

diminutiondeladuréedeventilationdanslegroupeinterventionnel(16,6±13joursversus

22,5 ± 21 jours; p=0,02) 76 5. De même dans l’étude de Marelich et al, on observe une

diminutiondeladuréedeventilationmécaniquede124heuresà68heures(p=0,0001)dans

legroupeprotocoledesevrageventilatoire77.Demêmepourl’étudedeRohetal,ilexiste

unediminutionde151heuresà139heures(p=0,016)83.

Iln’yaenrevanchepasdedifférencesignificativesurlescomplicationssuivantes:incidence

des PAVM, incidence des traumatismes des voies aériennes supérieures ou incidence des

dysfonctions diaphragmatiques. La littérature apporte des données très différentes

concernant, la diminution du taux de PAVM. Il a surtout étémontré une diminution des

PAVM chez les patients traumatisés crâniens77. Il n’y a qu’un seul cas de probable

dysfonction diaphragmatique, probable car non confirmé par des examens paracliniques.

Cettecomplicationpeutêtresous-estiméedufaitqu’iln’yapasderecherchesystématique

decettedysfonction.Celle-cin’estalorsévoquéequedevantunpatientsymptomatique,en

casd’échecdesevragesansautrecauseidentifiée.Eneffet,selonuneétudepubliéeen2016

parDresetal,63%despatientsderéanimationontunedysfonctiondiaphragmatique.

Iln’yapasnonplusdedifférencesignificativequantàlamortalité.Cerésultatestenaccord

avecplusieurs études83 5, comme celle deKollef et al (22,3%demortalité dans le groupe

protocoleversus23,6%danslegroupesevrageconventionnel;p=0,779). Enrevanche,onnoteunedifférencesignificativedestauxd’auto-extubationentrelestrois

groupes,cetauxétantplusélevédans legroupefin2016.Celapeuts’expliquer justement

par des objectifs deniveauminimal de sédation. Parmi les patients auto-extubés, un seul

nécessite une réintubation et est dans le groupe fin 2016. Ainsi,malgré l’instauration du

Page 68: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

56

protocole, certains patients sont prêts à être extubés et ne sont pas détectés. Dans la

littérature, en revanche, lamise en place de protocole ne semble pasmajorer le nombre

d’auto-extubations8,celui-ciayantmêmeplutôttendanceàdiminuer84.

Depuisl’instaurationduprotocole,lapériodedesevragesembledébuterplusprécocement:

13èmejoursdébut2016vs6èmejoursfin2016.Lenombredepatientsextubéslematinaussi

estplusimportant(17,9%en2014vs52,3%fin2016;p=0,02).Demême,entreledébutetla

find’année2016,ilsembleyavoirunetendanceàunediminutiondunombredejoursoùle

protocolen’estpasréaliséalorsquetouslescritèressontprésents(11joursdébut2016vs6

joursfin2016).

Parailleurs,ilyapeudedifférenceslorsquel’oncomparelesgroupes2014etdébut2016.

Celapeuts’expliquerparuneassiduitécroissantedupersonnelauprotocole.Ainsi,l’analyse

decertainscritèresmontreune tendanceallantdanscesens:plusd’épreuvesdesevrage

réaliséeselon leprotocole,plusd’épreuvesdesevrageparpatientenmoyenne,moinsde

jours où le protocole de sevrage n’est pas réalisé alors que l’ensemble des critères sont

présents.

Lesrésultatsdel’exploitationduquestionnairemontrentqueleprotocoleestencoreréalisé

de façon peu fréquente selon les IDE. En effet, seulement la moitié le réalise de façon

systématique. Il est perçu comme facilement réalisable pour 80% des IDE, mais 58,3%

d’entre aux trouvent qu’il demande beaucoup de temps. Toutefois, 88,9% des IDE sont

convaincusdesonintérêtpourlepatient.

Lorsque celui-ci n’est pas réalisé, c’est le plus souvent à cause d’une surcharge de travail

(44,4%)oud’und’oubli(44,4%).Lagrandemajorité(86,1%)estsatisfaiteduprotocolemais

41,7%pensentqueleurformationn’estpassuffisante.Celapeuts’expliquerparlefaitquela

majorité des IDE sont plutôt jeunes et avec peu d’années d’expérience et qu’ils ont donc

besoind’uneformationplusintense.Parmilescommentaires,cequisembleimportantpour

euxestl’obtentiond’unebonnecollaborationmédecin-infirmier-kinésithérapeute.

Ainsi, les IDEsontdans l’ensembleconvaincusde l’intérêtduprotocoledesevragepour le

patientmaissouhaiteraientuneformationplusimportanteetunecollaborationplusétroite

entrelesmédecins,lesinfirmiersetleskinésithérapeutes.Dansunsecondtempsilpourrait

Page 69: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

57

être intéressant d’étudier les possibilités d’adaptation du protocole aux patients

cérébrolésés.

4-2Placedesexamensparacliniquesdanslesevrageventilatoire

Nous observons une tendance à une extubation plus précoce (8ème jour en 2014

versus5èmejourfin2016;p=0,29)sansaugmentationdunombrederéintubations(25,9%en

2014et26,7%fin2016;p=0,72).

L’objectifduprotocoleestdedétecterprécocementlespatientspouvantêtreextubésafin

d’éviter une intubation prolongée abusive et ainsi éviter les complications liées à la

ventilationmécanique 10,maisaussi leséchecsd’extubationcar ceux-cimajorentaussi les

risquespourlepatient73.Eneffet,laréintubationmajorelerisquedecomplicationsliéesà

laventilationmécaniquenotamment l’apparitiondesPAVMet l’augmentationde ladurée

deséjouràl’hôpitaletdelamortalité66.

Ilestdoncnécessaired’avoirunprotocoledesevragepermettantdesélectionneraumieux

les patients prêts à être extubés. Des examens paracliniques sont donc évalués en

association à un protocole de sevrage ventilatoire afin de prédire au mieux un probable

échecpost-extubation.

Une étude a porté sur l’évaluation du volume d’aération pulmonaire mesurée par

échographie avant et lors d’une épreuve de ventilation spontanée, afin d’évaluer une

possible perte du volume d’aération pulmonaire. Elle a permis de mettre en évidence

qu’unediminutionduvolumepulmonaireaéréenfind’épreuvedeventilationspontanéeest

corréléeàlasurvenued’unedétresserespiratoirepost-extubation85.

Le dosage du Peptide B Natriuretique ou la réalisation d’une échographie cardiaque86 87

avant et après épreuve de ventilation spontanée pourrait prédire un échec d’extubation

notamment chez le patient insuffisant cardiaque. En revanche, aucune corrélation n’est

identifiéeentrecesdeuxexamensetunedétresse respiratoirepost-extubation.Toutefois,

d’autres études ont montré qu’une concentration plasmatique élevée de Peptide B

Natriurétiqueestcorréléeàunéchecdesevrageventilatoire88.Unprotocoledesevragede

laventilationmécaniquebasé sur ledosagede la concentrationdeBNPetune restriction

Page 70: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

58

hydrosodée associée à un traitement diurétique en cas de valeur élevée a été évalué en

201289.Ceprotocoleamisenévidenceunediminutiondeladuréedejourssansventilation

mécaniqueetnotammentchezlespatientsprésentantuneinsuffisancecardiaquegauche.

Dans notre unité, un protocole fondé sur le monitorage hémodynamique permet de

rationaliserleremplissagevasculaireafindenégativerlabalancehydro-sodée.

Il est donc important d’avoir un protocole de sevrage ventilatoire capable de prédire au

mieux les patients prêts à être extubés avec succès. Le protocole permet de déceler plus

systématiquement les patients prêts à être extubés. Le nombre d’auto-extubations sans

réintubation (6 sur7auto-extubations fin2016)montreque tous lespatientsprêtsàêtre

extubésnesontpasencoredétectés.Celapeutêtreexpliquéparlefaitqueleprotocolene

permet pas la détection de tous les patients et par le fait que le protocole n’est pas

systématiquement appliqué. Parmi ces patients, les examens paracliniques permettraient

peut-êtred’identifierlespatientsàrisquenécessitantunencadrementparticulier.

4-3VNIprophylactiquepost-extubation

La ventilation non invasive a déjà montré son intérêt chez le patient en détresse

respiratoire aiguë secondaire à une décompensation de BPCO90 91 ou chez l’insuffisant

cardiaqueprésentantunœdèmeaigupulmonaireafindeprévenirl’intubation92.Lesautres

indicationsdelaVNIsontl’insuffisancerespiratoireaiguëhypoxémique,enpost-opératoire

de certaines chirurgies, chez les patients immunodéprimés à haut risque d’infection

pulmonaireencasd’intubation,ouenpréparationd’unefibroscopiebronchique.

Toutefois, la VNI peut, dans certaines circonstances, conduire à retarder une intubation,

notamment chez le patient en SDRA 93 ou en cas d’échec d’extubation chez le patient

présentantunedétresserespiratoireaiguë.Ellemajoredanscecaslamortalité94.

Desétudesontmontréque l’application immédiatedeVNIpost-extubationpermettaitde

réduire letauxderéintubations,notammentchez lespatients lesplusgraves95.Uneétude

publiéedansleLanceten2009amontréunediminutiondurisquededétresserespiratoire

etde lamortalitéchezdespatients insuffisants respiratoireschroniquesavechypercapnie

durant l’épreuve de ventilation spontanée bénéficiant de VNI en post-extubation 96. Une

Page 71: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

59

métaanalyseparueen2009 trouveaussiunediminutionde lamortalitéetde l’incidence

desPAVM97.

Chezdespatientsà risqued’échecd’extubation, l’applicationd’uneVNIenprophylactique

pendant48h,enpost-extubationimmédiatepermetdediminuerlerisquederéintubationet

demortalité en réanimation95. Les patients définis comme à risque sontceux ayant: une

hypercapnie, une insuffisance cardiaque gauche, une toux inefficace, des sécrétions

bronchiques excessives ou plus d’un échec à une épreuve de ventilation spontanée. Une

autreétudedéfinitlespatientsàrisqueparunâgesupérieurà66ans,unscoreAPACHEau

momentdel’extubationsupérieurà12,uneinsuffisancecardiaqueourespiratoire98.

Desétudesrécentesmontrentaussil’intérêtd’uneoxygénothérapieàhautdébit.Dansune

étude publiée dans l’AJRCCM en 2014, l’application d’une oxygénothérapie à haut débit

pendant 48 heures immédiatement après l’extubation chez des patients ayant un P/F ≤ à

300mmHgavantextubation,comparéeàl’applicationd’oxygèneparunmasqueventuriest

associéàunmeilleurconfort,moinsdedésaturation(40%vs75%;p=0,001)etàmoinsde

réintubations (4%vs21%;p=0,01)99.Uneétudeparueen2016dans le JAMA100chez les

patientsextubésàfaiblerisquederéintubationacomparél’utilisationdel’oxygénothérapie

à haut débit à une oxygénothérapie conventionnelle pendant 24 heures immédiatement

après extubation et a montré une diminution du risque de détresse respiratoire et de

réintubationà72H.

Des recommandations émises par l’American College of Chest Physicians (CHEST) et

l’American Thoracic Society (ATS) proposent l’utilisation de la VNI prophylactique chez les

patientsàrisqued’échecdel’extubation.Eneffet,lesrisquesdelaVNIsontfaiblesetsont

représentés principalement par des lésions cutanées de l’arête du nez, des lésions des

muqueusesàtyped’ulcérationsetlaconjonctivite.Labalancebénéficerisquedel’utilisation

delaVNIestdoncenfaveurdecelle-ci.

Nous observons un changement de pratique dans ce contexte avec une augmentation du

nombredepatientsbénéficiantdelamiseenplacedeVNI(19,4%en2014vs53,3%en2016;

p=0,02). Nous observons aussi une augmentation du nombre de patients réintubés plus

tardivement (J3-J7). Ce constat est cohérent avec la littérature puisqu’un changement de

définitiondusuccèsdusevragedeventilationmécaniqueestproposédepuisl’introduction

de la VNI en prophylactique. En effet, il est proposé de définir le succès du sevrage par

l’absencederéintubationoudeVNIjusqu’à7joursaprèsextubationetnonplus48heures.

Page 72: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

60

L’augmentation de la VNI post-extubation associée au protocole de sevrage s’inscrit donc

dans une stratégie de «déventilation» précoce, étape importante pour la réhabilitation

rapidedesmaladesderéanimation.

4-4Associationàunprotocoledesédation

Lasédationetlesanalgésiquesaltèrentl’étatdeconsciencedupatientetinhibentla

commanderespiratoire.Lamiseenplaced’unprotocoledesédationpermettraitenlimitant

auminimumlesdosesadministréesaupatientdelimiterleseffetssecondairesengendrés

parceux-ci.

Ilexistedeuxpossibilitésdediminuerleniveaudesédation.Lepremierestunprotocolede

sédation «classique» basé sur des scores de sédation-analgésie telle que le RASS ou le

RAMSAYayantcommeobjectifd’obtenirleminimumniveaudesédationpermettantd’avoir

unpatientéveillé,calme,coopérant,sansdouleur.L’autretypedeprotocoleconsisteenun

arrêtquotidiendelasédationallant jusqu’auréveildupatientetpermettantd’yajoutersi

les critères sont présents une épreuve de ventilation spontanée. Le deuxième est

difficilementapplicableàtouslespatientsderéanimationetdemandeplusd’attentionetde

logistiqueauquotidien.Certainesétudesontmêmeanalysélacombinaisondesdeux101.

Des études sur un protocole de sédation comprenant un réveil quotidien associé à une

épreuve de ventilation spontanée ont montré une diminution de la durée de ventilation

mécanique,deladuréedeséjourenréanimationetàl’hôpital102103.

Lamiseenplaced’unprotocolede sédationaugmenteaussi laprobabilitéd’extuberavec

succèslespatients104.Maispeudeservicesontmisenplacedesprotocolesdesédation.Une

enquête réalisée en 2004, montre que 60 à 90% des patients de réanimation sont sous

sédationetque seulement40%d’entreeuxontuneévaluationde laprofondeurdecette

sédation, et qu’un tiers des centres avait un protocole. Dans l’étude TheWind, 57% des

centresontunprotocoledesédation20.

En 2017 des recommandations de l’American College of Chest Physicians (CHEST) et de

l’AmericanThoracicSociety(ATS)67suggèrentd’utiliserunprotocoledesédationcarcelui-ci

permetdediminuerladuréedeséjouretaunetendanceàdiminuerladuréedeventilation

mécanique tout en permettant de limiter les effets indésirables de la sédation en la

Page 73: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

61

minimisant.Unesédationminimaleesttoutefoisaussinécessaireafindelimiterlesrisques

d’auto-extubationsetlescomplicationsquiendécoulent.

Parailleurs,lechoixdelamoléculedesédationestaussiunélémentclé.Ilestpréférablede

choisirdesagentsàéliminationrapideafindediminuer ledélaid’extubation. Ilaainsiété

montré qu’une sédation par propofol, par comparaison avec le midazolam, permet une

extubation plus précoce105. Plus récemment, la dexmedetomidine utilisée comme agent

sédatif en réanimation a montré un intérêt sur la durée de ventilationmécanique. Une

étudeacomparéladexmedetomidineaumidazolametapermisdemontreruneextubation

plus rapidedans le groupedexmedetomidine (24,2h±1,7 vs31,4±3,3h; p =0,026)106 .

D’autresétudesontmontrédesrésultatssimilairessansabaisserleniveaudesédationdans

le groupe dexmedetomidine: durée de ventilation 123 heures vs 164 heures (p=0,03)107,

diminutiondu tempsd’extubationde1,9 jours (p=0,01) 108.Actuellementunprotocolede

sédation mené par les IDE est en cours de réalisation dans le service de réanimation

chirurgicaleduCHRUdeBrest.

4-5Protocoledesevrageventilatoireetpatientscérébrolésés.

Une étude a aussi montré l’intérêt d’un protocole de sevrage ventilatoire chez le

patientcérébrolésé.Eneffet,celui-cipermetdeprévenir la réintubationchezdespatients

atteintsdetroublesneurologiques(5%vs12%;p=0,047)109.

Chez lepatientcérébrolésé, leproblèmeestd’éviterune intubation inutilementprolongée

liée à une altération de la conscience tout en évitant le risque d’échec d’extubation. Un

niveaudeconscienceminimalestuneconditionhabituellementrequiseafindedébuterune

épreuvedesevrage,celui-cileplussouventdéfiniparunscoredeGlasgow>8110.Or,chez

les patients cérébrolésés ayant des troubles de la conscience, cette réponse aux ordres

simplesestsouventabsente,cequi induitdesdifficultésàévaluerunepossibleextubation

voire une absence de détection des patients éligibles à une extubation. En effet, certains

patientssont incapablesderépondreauxordresmaisconserventuncontrôleducarrefour

aéro-digestifetpeuventainsiêtreextubésen toutesécurité.Certes, l’absencede réponse

auxordresestunfacteurderisqued’échecd’extubationtoutcommeunetouxinefficaceou

laprésencede sécrétions importantes.Cesdifférents facteursde risque sonten revanche

Page 74: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

62

indépendantslesunsdesautres110.Toutefois,ilexisteuneinteractionsynergiqueentreeux

puisque les patients qui présentent les trois facteurs de risque ont un risque d’échec

d’extubationde100%111.

Dansnotreétude,l’undescommentaireslesplusfréquentsémisparlesIDEsurleprotocole

est«comment inclure lepatient cérébroléséavecunealtérationde la consciencedans le

protocoledesevrage».Ilesteneffetfréquentquecespatientspuissentêtreextubésbien

avantderetrouverunétatdeconsciencepermettantuneréponseauxordressimples.Une

extubationsansconscienceestpossible.Eneffet,lescoredeGlasgown’influepasseulsurla

réussitedusevragechezlespatientscérébrolésés.Uneétudefrançaise,prospective,publiée

dans Anesthesiology en 2017, s’est intéressée à la création d’un score prédictif d’échec

d’extubationchezlepatientcérébrolésé63.Ellepermetl’élaborationd’unscorecomportant

commecritères:latoux,ladéglutition,lereflexenauséeuxetunexamenneurologiquebasé

surlescoreComaRecoveryScale-Revised(CRS-R)etnotammentl’itemvisuel.Lasensibilité

decetestestde84%etsaspécificitéde75%.Letotalestsur14etunscoreinférieurà9est

enfaveurd’unrisqued’échecd’extubation.Toutefois,lavaliditédecetestdoitêtrevérifiée

pard’autresétudes.

Lesevrageventilatoirechezlepatientcérébroléséestdonctrèsspécifiqueetdemandeune

attention particulière. Les patients éligibles à une extubation ne peuvent être détectés

uniquement à l’aide du protocole de sevrage et la réussite de l’épreuve de ventilation

spontanéeestpeuprédictivedutauxd’échecs.

Dansnotreétudeilexisteuneaugmentationdunombredejourssansventilationmécanique

àJ28chezlespatientscérébrolésés,sansaugmentationdunombrederéintubations.

4-6Lesdifférentstypesdesevrage

En2007,uneconférencedeConsensusinternationaleaproposédeclasserlesdifférents

typesde sevrageen trois groupes: simple,difficile,prolongé. Lamortalitéaugmented’un

groupeàl’autrepuisqu’elleestd’environ6%pourlegroupe1,de16%pourlegroupe2,et

de 30% pour le groupe 3. Le groupe sevrage simple comprend environ 69% des patients

ventilésenréanimationetlegroupesevrageprolongécorrespondquantàluienviron15%

despatients.Malheureusement,cetteclassificationestincomplètepuisqu’elleneprendpas

encomptelespatientsdécédésavantunepossiblepériodedesevrageoudécédéspendant

Page 75: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

63

lapériodedesevrage,etsous-entendqu’uneépreuvedeventilationspontanéeestréalisée.

En2016, l’étudeTheWind aproposéd’évaluerunenouvelle classificationqui comporte4

groupes:

- Groupe0oupasdesevrage:24,3%despatientsventilésetunemortalitéde86,9%

- Groupe 1 ou sevrage dans les 24h qui suivent le début du sevrage ou décès dans

cettepériode:57,0%despatientsventilésetmortalitéde5,8%

- Groupe2ousevrageentre2et6 joursaprès ledébutdusevrageoudécèsdurant

cettepériode:10,1%despatientsetmortalitéde16,5%

- Groupe3sevrageou7 joursaprès ledébutoudécèsdanscettepériode:8,7%des

patientsventilésetmortalitéde29,8%

Cetteclassificationpermetd’inclurelespatientsquin’ontjamaiseudepériodedesevrage

cardécédèsavant, lespatientsdécédésavantextubationet lespatientsayantétéextubés

sansépreuvedeventilationspontanéeaupréalable,cequenepermetpas laclassification

delaconférencedeconsensusde2005.Cetteétudemodifieaussiladéfinitiondusuccèsdu

sevrage par une extubation sans décès ou réintubation dans les 7 jours qui suivent

l’extubation, sans support ventilatoire. La tentative de séparation de la ventilation

mécaniqueestdéfinieparuneépreuvedeventilationspontanéeavecousansextubationou

uneextubationréussiesansépreuvedeventilationspontanéeaupréalable.

Ainsinousavonsrépartilespatientsdenotreétudeselonlesdeuxclassificationsafindeles

analyser. Dans la classification proposée par la Conférence 2005, 28% des patients ne

peuventêtreclassés.Danslaclassificationproposéeparl’étudeTheWind,touslespatients

peuvent l’être. Selon la classificationde la conférencede consensusde2005,nousavons,

52,9%desevragesimple,23,9%dedifficileet23,9%deprolongé.Nousavonsdoncunpeu

moinsdesevragessimples,quisontdel’ordrede70%.SelonlaclassificationdeTheWind,

nousavons9,7%depatientsdans legroupepasdesevrage,41,9%dans legroupe1,29%

danslegroupe2et20,4%danslegroupe3.Seloncetteclassificationnousavonsmoinsde

patientsdans legroupepasde sevrage (24,3%)etdans legroupe1 (57,0%)par rapportà

l’étudeTheWind.

Lamortalitédanslesgroupessevragesimpleet legroupe1estrespectivementde4,2%et

de 4,7%. Elle semble donc correspondre aux patients de même gravité. De même, les

Page 76: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

64

groupessevragedifficile(6,2%)etgroupe2(4,8%)etlesgroupessevrageprolongé(18,7%)

etgroupe3(21,7%)sontaussisimilaires.

L’intérêtduprotocoledesevragesevoit cheznousparticulièrementpour lespatientsdes

groupes sevrage difficile et sevrage prolongé selon la classification de Boles avec une

diminutiondeladuréedeventilationmécaniquede16jours[13;33]à5,5jours[4;7,5](p=

0,019)pourlegroupesevragedifficileetde40[33,3;45,8]à15jours[14,3;16,8](p=0,029)

pourlegroupesevrageprolongé.SelonlaclassificationdeTheWind,cesontlespatientsdu

groupe2quientirentleplusgrandbénéficeavecunediminutiondeladuréedeventilation

mécaniquede18[14,5;35]à4[4;6,3](p=0,01).

4-7Leslimitesdel’étude

Tout d’abord, les limites portent sur la nature de l’étude qui est rétrospective. En

effet, un risque de biais de sélection et de classement est possible du fait du recueil

rétrospectif. Le recueil de données a été effectué à partir des dossiers «papier» et

certaines données manquaient. Les groupes ne sont pas randomisés, ce qui réduit la

comparabilité notamment sur la spécialité chirurgicale puisqu’il y a un nombre plus

importantdepatientsdechirurgieviscéraleen2014.Unnombreplusimportantdepatients

neurochirurgicaux dans les deux groupes de 2016 par rapport à l’année 2014 est aussi à

noter.Iln’yavaitenrevanchepasdedifférencesignificativesurlesautresfacteursétudiés.

Parailleurs,notre collectifdepatientsestdepetite taille, etunmanquedepuissanceest

probable. Ilyaeneffetunetendancetrèsnetteà ladiminutiondeladuréedeventilation

mécanique aprèsmise enplaceduprotocolemais la différencen’est pas significative.Un

nombreplus importantdepatientsauraitpeut-êtrepermisd’avoirplusdepuissancepour

mettreenévidenceunedifférencesignificative.

Enfin,l’analysedetroispériodesdifférentesnotammentà2ansd’intervallenepermetpas

nonplusd’imputerl’ensembledesrésultatsàlaseulemiseenplaceseuleduprotocolede

sevrageventilatoire.

Page 77: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

65

4-8Perspectives

La mise en place du protocole de sevrage ventilatoire n’est probablement pas

achevéecommeentémoignelenombred’auto-extubationssansréintubationfin2016etle

nombredejoursoùlespatientsnebénéficientpasd’épreuvedesevragealorsquetousles

critèressontréunis.CeschiffressontconfirmésparleressentidesIDEquidéclarentnepas

réaliser systématiquement le protocole par manque de temps ou par oubli. Les voies

d’améliorationsduprotocolesontsuggéréesparlesIDEavecnotammentlaréévaluationdu

protocole ainsi que la poursuite des formations avec pour objectif une améliorationde la

compliance.

Ainsi, le protocole permet non seulement la détection quasi systématique des patients

pouvantêtresevrésdelaventilationmécanique,maispermetaussid’impliquerl’ensemble

de l’équipe médicale et paramédicale dans la prise en charge du patient. Le protocole

s’intègredansune stratégie globale de«déventilation»précocedupatient et s’associe à

d’autres modifications de la prise en charge, telle que l’introduction de la VNI ou de

l’oxygénothérapieàhautdébitprophylactiquesenpostextubationimmédiat.

Notre évaluation des pratiques professionnelles a permis de mettre en évidence une

diminutiondeladuréedeséjourenréanimationetàl’hôpital,uneaugmentationdunombre

dejoursvivantsnonventiléstraduisantuneaméliorationdelapriseenchargedespatients.

Cetteaméliorationpeutd’unepartêtreattribuéeàlamiseenplaceduprotocolemaisaussi

àunchangementde l’ensemblede lapriseenchargedupatient.Eneffet, leprotocolede

sevrage de la ventilation mécanique s’intègre dans une stratégie globale. Celle-ci a pour

objectifdestandardiseretd’optimiser lapriseenchargetoutens’adaptantà laspécificité

dechaquepatient.Dans lecadredecetobjectif,desprotocolesdedialyseetdenutrition

ont été mis en place. De même, une stratégie de sédation, fondée sur des objectifs de

sédationetl’introductiondenouvellesmolécules,ainsiquedelagestiondelabalancehydro

sodée, fondée sur un monitorage du remplissage vasculaire, s’intègrent aussi dans les

objectifsd’améliorationdelapriseencharge.

D’autres voies d’amélioration sont possibles, tel que la détection des patients pouvant

bénéficier d’un encadrement spécifique du sevrage comme les patients insuffisants

cardiaques ou les patients présentant une dysfonction diaphragmatique. L’instauration

Page 78: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

66

systématiquedeVNIoud’oxygénothérapieàhautdébitchez lespatientsàrisquepourrait

aussipermettred’optimiserlapriseencharge.

Lamiseenplaced’unprotocoledegestiondelasédationparlesIDEetlerecueiletl’analyse

dudeveniràlongtermedespatientss’inscritdansunobjectifpermanentd’optimisationet

deréhabilitationprécocedupatientderéanimationtoutcommeleprotocoledesevragede

laventilationmécanique.

Page 79: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

67

Conclusion

Cetravaild’évaluationdespratiquesprofessionnellesexploredemanièreglobale la

mise en place d’un protocole de sevrage de la ventilation mécanique par les IDE en

réanimationchirurgicaleauCHRUdeBrest.

Lamise en place du protocole est associée à une diminution significative de la durée de

séjourenréanimationetà l’hôpital,ainsiqu’àuneaugmentationdunombredejourssans

ventilation à J28 entre 2014 et fin 2016.Depuis l’instauration du protocole, la période de

sevragedébuteplusprécocement.

La majorité des IDE est convaincue de l’intérêt du protocole mais seulement la moitié

d’entre eux pensent le réaliser de façon systématique. Les principales causes de non

réalisationsontl’oublietlemanquedetemps.Lagrandemajoritéestsatisfaiteduprotocole

et le trouve facilement réalisable. Cependant, près d’un tiers des IDE pensent que leur

formationn’estpasencoresuffisante.Cequisembleimportantpouraideràlaréalisationdu

protocole est une étroite collaboration entre personnel médical et paramédical (IDE et

kinésithérapeute). Cette étude permet aussi de montrer la difficulté et le long délai

nécessaireàlamiseenplaced’unprotocoleafind’intégrercelui-cidanslefonctionnement

del’unité.Unprotocoledoitêtreenconstanteévolutionafindetenircomptedesnouvelles

donnéesdelalittératureetdesproblématiquesspécifiquesauserviceetàsonorganisation.

Leprotocoledesevragedelaventilationmécaniquepermetdoncd’envisagerlesevragedès

l’admissiondupatientets’intègredansunestratégieglobalede«déventilation»précoce.Il

requiertlacollaborationentrelesdifférentsacteursmédicaux,IDEetkinésithérapeutes

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104. Arias-Rivera,S.etal.Effectofanursing-implementedsedationprotocolonweaningoutcome.Crit.CareMed.36,2054–2060(2008).

105. Hall,R.I.etal.PropofolvsmidazolamforICUsedation :aCanadianmulticenterrandomizedtrial.Chest119,1151–1159(2001).

106. Gupta,S.,Singh,D.,Sood,D.&Kathuria,S.Roleofdexmedetomidineinearlyextubationoftheintensivecareunitpatients.J.Anaesthesiol.Clin.Pharmacol.31,92–98

Page 88: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

76

(2015).

107. Jakob,S.M.etal.Dexmedetomidinevsmidazolamorpropofolforsedationduringprolongedmechanicalventilation:tworandomizedcontrolledtrials.JAMA307,1151–1160(2012).

108. Riker,R.R.etal.Dexmedetomidinevsmidazolamforsedationofcriticallyillpatients:arandomizedtrial.JAMA301,489–499(2009).

109. Navalesi,P.etal.Rateofreintubationinmechanicallyventilatedneurosurgicalandneurologicpatients:evaluationofasystematicapproachtoweaningandextubation.Crit.CareMed.36,2986–2992(2008).

110. King,C.S.,Moores,L.K.&Epstein,S.K.Shouldpatientsbeabletofollowcommandspriortoextubation?Respir.Care55,56–65(2010).

111. Salam,A.,Tilluckdharry,L.,Amoateng-Adjepong,Y.&Manthous,C.A.Neurologicstatus,cough,secretionsandextubationoutcomes.IntensiveCareMed.30,1334–1339(2004).

Page 89: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

77

Listedesabréviations

AI:Aideinspiratoire

AM:Après-Midi

APACHE:AcutephysiologyandchronichealthEvaluation

BPCO:Bronchopneumopathiechroniqueobstructive

BNP:PeptideBNatriurétique

CRS-R:Comarecoveryscale–revised

DDIVM:Dysfonctiondiaphragmatiqueinduiteparlaventilationmécanique

FC:Fréquencecardiaque

FIO2:Fractiond’oxygène

FR:Fréquencerespiratoire

HTA:Hypertensionartérielle

IC:Insuffisancecardiaque

IDE:Infirmiersdiplômésd’état

NAD:Noradrénaline

PAVM:Pneumopathieacquisesousventilationmécanique

PEP:Pressionexpiréepositive

PAS:Pressionartériellesystolique

RASS:Richmondagitation-sedationscale

SAPS:Simplifiedacutephysiologyscore

SMDV:Syndromededysfonctionmultipled’organe

SDRA:Syndromededétresserespiratoireaiguë

SINCH:Soinsintensifsdeneurochirurgie

SNG:Sondenaso-gastrique

SpO2:Saturationpulséeenoxygène

VAC:Volumeassistécontrôlé

VM:Ventilationmécanique

VS-AI:VentilationspontanéeavecaideInspiratoire

VS:Ventilationspontanée

Vt:Volumetotalcourant

Page 90: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

78

ListedestableauxTableau1:Nombred’extubations,tauxd’échecd’extubationetmortalitéchez lespatients

réintubésetnonréintubés.IssudeThilleetal,AJRCCM,2013.

Tableau2:Caractéristiquesdespatients.

Tableau3:Caractéristiquesdelaventilationetduréedeséjouren2014,début2016etfin

2016.Lesvaleurssontexpriméesenmédiane[quartile1;quartile3].

Tableau4:NombredepatientsbénéficiantdeVNIennombre(%)etduréemédianede la

VNI[quartile1;quartile3].

Tableau5:Lesdifférentescomplicationsennombre(%)danschacundesgroupes.

Tableau6:Réintubationennombre(%)danschacundesgroupes.

Tableau7:Informationssurlesevragedelaventilation.

Tableau 8 : Classification des patients selon la conférence de consensus internationale de

2005ennombre(%).

Tableau9:Mortalitédanschaquegroupeselon laconférencedeconsensus internationale

etchezlespatientshorsclassificationennombre(%).

Tableau10:Classificationdespatientsselonl’étudeTheWindennombre(%).

Tableau 11:Mortalité en fonction de chaque groupe de la classification de TheWind en

nombre(%).

Tableau12:Patientsclassésen3groupesselonleurscoredeSAPSII:SAPSII<40;SAPSII

40-6etSAPSII>64.

Tableau13:Nombrede joursdeVMetnombrede jours sansVMà28 joursexprimésen

médiane [quartile1; quartile3]en fonction du score de SAPS II, et selon les sous-groupes

médecine,chirurgieetneurochirurgie.

Tableau14:Nombrede joursdeVMetnombrede jours sansVMà28 joursexprimésen

médiane[quartile1;quartile3]enfonctiondelaclassificationdelaconférencedeconsensus

de2005.

Tableau15 :Nombrede joursdeVMetnombrede jours sansVMà28 joursexprimésen

médiane[quartile1;quartile3]enfonctiondutypedesevrageselonTheWind.

Tableau 16: Répartition des infirmiers en fonction de leur âge et de leurs années

d’expérienceexpriméennombre.

Page 91: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

79

Tableau 17: Réponses aux questions évaluant la faisabilité du protocole exprimées en

pourcentage.

Tableau17bis: Réponses auxquestions évaluant la faisabilité duprotocole exprimées en

pourcentage.

Tableau18:Réponsesauxquestionsévaluantl’intérêtduprotocoleselonlesIDEexprimées

enpourcentage.

Tableau19 : Réponses aux questions évaluant la réalisation du protocole selon les IDE

expriméesenpourcentage.

Tableau20 : Réponses aux questions évaluant la réalisation du protocole par les IDE

expriméesenpourcentage.

Tableau21 : Réponses aux questions sur l’amélioration du protocole exprimées en

pourcentage.

Tableau 22: Réponses en pourcentage à la question selon-vous vos connaissances sur le

protocoledesevragesont-elles?

Page 92: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

80

Listedesfigures

Figure 1: Représentation sous forme de schéma des différentes étapes du sevrage de la

ventilationmécanique,publiéedansEurRespiJ,J-MBolesetal,2007.

Figure2:Schémareprésentantladéfinitiondesdifférentsgroupesdesevrageselonl’étude

TheWind;issuedeTheWindstudy,AJRCCM,2016.

Figure3:Indicationsdelaventilationmécaniqueexpriméesenpourcentagepourchaque

groupe.

Figure4:Probabilitéderesterintubéenfonctiondeladuréedeventilationmécaniqueen

joursreprésentéepourchaquegroupepardescourbesdeKaplan-Meier.

Figure5:Duréesdeséjourenréanimationetàl’hôpitalreprésentéesenmédianeetquartile

respectivementpourchacuneetpourchaquegroupe.

Figure6:Jourdelapremièreépreuvedeventilationspontanéedanschacundesgroupes

expriméenmédianeetquartile.

Figure7:RéponsesàlaQuestion2:Pensez-vousqueleprotocolesoitfacilementréalisable?

Figure8:Réponsesàlaquestion8:Selonvous,ceprotocoleat-ilunintérêtpourlepatient?

Figure9:Réponsesàlaquestion13bis:Dansvotrepratique,pourquelle(s)raison(s)selon

vousleprotocolen’estpasréaliséalorsquetouslescritèresétaientprésents?

Figure10:Réponsesàlaquestion:votreformationest-ellesatisfaisante?

Page 93: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

81

Annexes

Annexe1

Algorithme du sevrage de la ventilation mécanique pour les patients de Réanimation Chirurgicale et des Soins Intensifs de Neurochirurgie

Intervenants(QUI ?)

Description du processus(Fait quoi ?)

Supports/Outils(Comment ?)

Critères de ventilation à évaluer tous les matins entre 7h00 et 8h00

Epreuve de ventilation spontanée

Ai +7 cmH2O et PEP à 0 durée 30 à 45mn

IDE

Critères conformes :- NAD ≤ 0,5mg/h

- FiO2 < 50% - PEP < à 6 cm H2O

- Patients répondant aux ordres simples- Patient non sédaté

- Le sevrage ventilatoire ne débute pas ce

jour- A réévaluer le

lendemain

Observation clinique :- FR < 40 / min

ET- variation < 20% de la FC et PAS et SPO2

ET- Absence de sueurs et d’agitation du patient

OUI

NON

- Stop sevrage ventilatoire- Retour aux paramètres antérieurs- Prévenir le médecin

NON

oui

Patient éligible à l’extubationMettre SNG en aspiration

Arrêt Insuline ET Surveillance de la glycémie à H+1

Prévenir le médecin avant le staff médicalet revenir aux paramètres ventilatoires antérieurs

Page 94: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

Date:

• Arem

plirparl’IDE

o

NAD≤0,5m

g/ho

FIO2 ≤

50%

o PEP<6cm

H2 O

o Réponseordressim

pleso

Absencedesédation

-

Siabsenced’épreuvedesevragem

algrévalidationcritèresci-dessusindiquerraison:

-

Toléranceépreuvesevrage

o OUI

o NON

- Volum

edesexpectorations

++++++

- Touxàl’aspiration

o OUI

o NON

• Arem

plirparl’interne

-

Extubation

o OUI

o NON

- Siabsenced’extubationm

algréréussiteépreuvedesevrageindiquerraison:

Date:

• Arem

plirparl’IDE

o

NAD≤0,5m

g/ho

FIO2 ≤

50%

o PEP<6cm

H2 O

o Réponseordressim

pleso

Absencedesédation

-

Siabsenced’épreuvedesevragem

algrévalidationcritèresci-dessusindiquerraison:

-

Toléranceépreuvesevrage

o OUI

o NON

- Volum

edesexpectorations

++++++

- Touxàl’aspiration

o OUI

o NON

• Arem

plirparl’interne

-

Extubation

o OUI

o NON

- Siabsenced’extubationm

algréréussiteépreuvedesevrageindiquerraison:

Date:

• Arem

plirparl’IDE

o

NAD≤0,5m

g/ho

FIO2 ≤

50%

o PEP<6cm

H2 O

o Réponseordressim

pleso

Absencedesédation

-

Siabsenced’épreuvedesevragem

algrévalidationcritèresci-dessusindiquerraison:

-

Toléranceépreuvesevrage

o OUI

o NON

- Volum

edesexpectorations

++++++

- Touxàl’aspiration

o OUI

o NON

• Arem

plirparl’interne

-

Extubation

o OUI

o NON

- Siabsenced’extubationm

algréréussiteépreuvedesevrageindiquerraison:

Date:

• Arem

plirparl’IDE

o

NAD≤0,5m

g/ho

FIO2 ≤

50%

o PEP<6cm

H2 O

o Réponseordressim

pleso

Absencedesédation

-

Siabsenced’épreuvedesevragem

algrévalidationcritèresci-dessusindiquerraison:

-

Toléranceépreuvesevrage

o OUI

o NON

- Volum

edesexpectorations

++++++

- Touxàl’aspiration

o OUI

o NON

• Arem

plirparl’interne

-

Extubation

o OUI

o NON

- Siabsenced’extubationm

algréréussiteépreuvedesevrageindiquerraison:

Arem

plirquotidiennementlorsquelepatientestintubé

Etiquette

Patient

Annexe2

Page 95: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

Annexe3

Sevragedelaventilationmécanique(Ai7cm

H2 O/PEEP0)

HeureHeure

AvantT1

T5T10

T15T30

T45(facultatif)

T60

(facultatif)

SpO2

Paramètres

ventilatoiresinitiaux

Fréquencerespiratoire

VT

F/Vt

PAS/PAD

PAM

FC

Extubation:oui/non

Remarques

Page 96: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

84

Annexe4

Sevragedelaventilationmécanique:feuillederecueildesdonnées

CARACTERISTIQUESDUPATIENT

Nom:_____________Sexe:m�f�

Age:___________Poids:______________Taille:__________________

ATCD:

BPCO/Insuffisancerespiratoire HTA Diabète IDM/angor autre

Typedechirurgie:_________________________________________________________________

Motifd’entrée:________________________________________________________________

SAPSIIscore

ApacheIIscore

Age PaO2 Température PAM Ph FC FR Na K Créatinine Hématocrite Leucocytes GCS TOTALE

Age FC PAS T° GCS VMouCPAP PaO2 FiO2 Diurèse Urée Na K Bicarbonate Bilirubine Leuco Maladiechronique Motifd’admission TOTALE

Page 97: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

85

Aminesvasoactives

Drogues Nombredejours Dosagemax

Adrenaline

Noradrenaline

Dobutamine

RaisonsdelaVentilationmécanique

Maladieneuromusculaire

Coma

BPCO

Autres

Insuffisancerespiratoireaigüe Post-op

pneumopathie

Polytraumatisme

ARDS

Insuffisancecardiaque

Sepsis

Dysfonctionmultiple

d’organe

autres

Duréedelaventilationmécanique(jours)

VAC

VS-AI

Total:__________>21days�<21days�

Page 98: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

86

Epreuvedesevrage:TestdeVS

EpreuvedeVS:oui/non

Sioui,Nombred’épreuveavantextubation:

1-Date:________soitJ__/Heure:______

2-Date:________soitJ__/Heure:______

3-Date:________soitJ__/Heure:______

4-Date:________soitJ__/Heure:______

5-Date:________soitJ__/Heure:______

EpreuveX 1 2 3 4 5Selonprotocoleavant8h Selonavismédicaledanslamatinée Selonavismédicaldansl’après-midi

Succèsdel’épreuvedesevrageavantextubation:OUI/NON

Nombredejouroù:

Pasd’épreuvedesevrageréalisémalgrécritèresréunis(ventilation,neurologiqueethémodynamique):__J

Pasd’épreuvedesevragecarabsencedetouslescritèresréunis:__J

Epreuvedesevrageréaliséemalgrél’absencedetouslescritères:__J

Protocoledesevrageréalisécorrectement?

AI7PEP0Oui/non

Sinonpourquoi:______

Recueildedonnécomplet:oui/non

Sinonpourquoi:______

Page 99: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

87

Siéchecdutestdesevrage,cause:

EpreuveX 1 2 3 4 5FR>40/min ΔFC>20% ΔPAS>20% ΔSPO2>20% Sueursouagitation Autres

Extubationaprèssuccèsdutest:Oui�Non�

Heuredel’extubation:J__H_____

Heuredelareintubation:J__H____

Sinon:causedelanonextubation:_________________________

VNIPOSTEXTUBATION

1ère)oui�non�

raison:thérapeutique�prophylactique�

DuréeVNI:______________

2nd)oui�non�

raison:thérapeutique�prophylactique�

DuréeVNI:______________

3th)oui�non�

raison:thérapeutique�prophylactique�

DuréeVNI:______________

Page 100: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

88

REINTUBATION

Oui,dansles48h�

Oui,danslasemaine�

Non�

Raisondelaréintubation

ObstructionVAS Hypoxémie Acidoserespiratoire Signesdelutterespiratoire Insuffisancecardiaque Atélectasie Altérationconscience Autrescauses: Causesinconnues

Nombredetentatived’extubationautotal:_______________________

Auto-extubation

Oui�non�

Siouinombredefois:___

Enprésencedetouslescritèrespourréaliserleprotocoledesevrage?oui/non

Réintubationdanslasemaine:Oui�non�

Page 101: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

89

ComplicationssecondairesàlaVentilationmécanique

PAVM:Oui�Non�

Pathogène:

Antibiotique:

type

durée

TRAUMATISMEDESVOIESAERIENNESSUPÉRIEURES:

DYSFONCTIONDIAPHRAGMATIQUE:

DEVENIR

Duréedeséjourenréa Duréedeséjouràl’hôpital Décès

TypedeSevrage:(selondéfinitiondelaconférencedeconsensus):

Simple(1seuletentative)

Difficile(<ou=3testdesevrageou<ou=7joursaprèslepremiertest)

Prolongé(>3testdesevrageou>7joursaprèslepremiertest)

Page 102: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

90

Annexe5

Questionnaireàl’intentiondesIDEderéanimationchirurgicaleconcernantleprotocoledesevragedelaventilationmécanique:

(Mercid’entourerlesbonnesréponses)

Caractéristiques

Sexe:Féminin/Masculin

Age:<35ans/35-50ans/>50ans

Depuiscombiendetempsexercez-vousenréanimation?

<5ans/5à10ans/11à20ans/>20ans

Evaluationdelafaisabilitéduprotocole:

1- Réalisez-vousfréquemmentleprotocoledesevrage?Jamais

Parfois

Souvent

Toujours

2- Selonvousleprotocoledesevrageventilatoireest-ilfacilementréalisable?Oui,toutàfaitd’accord

Oui,plutôtd’accord

Non,plutôtpasd’accord

Non,pasdutoutd’accord

3- Dansvotrepratiquepensez-vousréaliserdefaçonsystématiqueleprotocole?Jamais

Parfois

Souvent

Toujours

Page 103: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

91

4-Laréalisationduprotocolevousdemandet-ellebeaucoupdetemps?

Oui,toutàfaitd’accord

Oui,plutôtd’accord

Non,plutôtpasd’accord

Non,pasdutoutd’accord

5-Avez-vousdesdifficultésàréaliserleprotocoledesevragedelaventilationmécanique?

Jamais

Parfois

Souvent

Toujours

6--Etes-voussouventinterrompulorsdelaréalisationduprotocole?

Jamais

Parfois

Souvent

Toujours

Avez-vousdesremarquesousuggestionsconcernantlafaisabilitéduprotocole:

__________________________________________________________________________________

Intérêtduprotocoleselonlessoignants:

7-Selonvousuneventilationmécaniqueprolongéeentraine-t-elledescomplications?

Oui,toutàfaitd’accord

Oui,plutôtd’accord

Non,plutôtpasd’accord

Non,pasdutoutd’accord

8-Selonvousceprotocoleat-ilunintérêtpourlepatient?

Page 104: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

92

Oui,toutàfaitd’accord

Oui,plutôtd’accord

Non,plutôtpasd’accord

Non,pasdutoutd’accord

9-Pensez-vousquelaréalisationsystématiqued’unprotocoledesevrageentraineunediminutiondeladuréedeventilationmécanique?

Oui,toutàfaitd’accord

Oui,plutôtd’accord

Non,plutôtpasd’accord

Non,pasdutoutd’accord

10-Pensez-vousquelaréalisationsystématiqued’unprotocoledesevrageentraineunediminutiondeladuréedeséjourenréanimation?

Oui,toutàfaitd’accord

Oui,plutôtd’accord

Non,plutôtpasd’accord

Non,pasdutoutd’accord

11-Pensez-vousquelaréalisationsystématiqued’unprotocoledesevrageentraineunediminutiondelamortalité?

Oui,toutàfaitd’accord

Oui,plutôtd’accord

Non,plutôtpasd’accord

Non,pasdutoutd’accord

12-Leprotocoledesevragepermet-ildevousrendreplusautonome?

Oui,toutàfaitd’accord

Oui,plutôtd’accord

Non,plutôtpasd’accord

Non,pasdutoutd’accord

Page 105: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

93

Avez-vousdesremarquesousuggestionsconcernantl’intérêtduprotocole

__________________________________________________________________________________

Evaluationdelaréalisationduprotocoleparl’équipesoignante:

13-Dansvotrepratique,ya-t-ildescasoùleprotocolen’apasétéréaliséalorsquetouslescritères

étaientprésents?

Jamais

Parfois

Souvent

Toujours

Siréponsedifférentedejamais,pourquoiselonvous?

Oubli

manquedetemps

surchargedetravail

prescriptiondumédecindenepasréaliserleprotocole

patientsemblantnonprêtpourl’IDE

autre:…

14-Yat-ildesfoisoùlepatientn’apasétéextubéalorsqu’ilavaittouslescritèrespourl’être?

Jamais

Parfois

Souvent

Toujours

15-Encasdepatientn’ayantpastouslescritères,celavouspermet-ild’êtreplusattentifsàla

progressiondupatient?

Oui,toutàfaitd’accord

Oui,plutôtd’accord

Non,plutôtpasd’accord

Non,pasdutoutd’accord

Page 106: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

94

16-Selonvousleprotocoledesevrageest-ilbienrespectéparlesmédecins?

Jamais

Parfois

Souvent

Toujours

17-Avez-vousdéjàétéfaceàunéchecd’extubationmalgréunprotocoledesevrageréaliséavecsuccès?

Jamais

Parfois

Souvent

Toujours

18-Siouice/ceséchecsmodifient-t-ilsvotreperceptiondelaqualitéduprotocoledesevrage?

Oui,toutàfaitd’accord

Oui,plutôtd’accord

Non,plutôtpasd’accord

Non,pasdutoutd’accord

Avez-vousdesremarquesousuggestionsconcernantlaréalisationduprotocole:

Améliorationduprotocoleetdesaréalisation:

19-Selonvousleprotocoledesevrageest-ilsatisfaisant?

Oui,toutàfaitd’accord

Oui,plutôtd’accord

Non,plutôtpasd’accord

Non,pasdutoutd’accord

20-Selonvous,votreformationsurleprotocoledesevrageest-ellesatisfaisante?

Page 107: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

95

Oui,toutàfaitd’accord

Oui,plutôtd’accord

Non,plutôtpasd’accord

Non,pasdutoutd’accord

21Selonvousvosconnaissancessurleprotocoledesevragesont-elles?

Trèsbonnes

Bonnes

Suffisantes

Insuffisantes

22-Pensez-vousqueleprotocoledesevragepourraitêtreamélioré?

Oui,toutàfaitd’accord

Oui,plutôtd’accord

Non,plutôtpasd’accord

Non,pasdutoutd’accord

Sioui,comment?réponseouverte

___________________________________________________________________________

Page 108: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

Anesthésie Réanimation

Page 109: Évaluation de la mise en place d’un protocole de sevrage

LEBOTSophie– Evaluationdelamiseenplaced’unprotocoledesevragedelaventilationmécaniqueparlesinfirmiersdiplômésd’étatenréanimationchirurgicale.Th.:Méd.:Brest2017

RESUMELamise en place d’un protocole de sevrage ventilatoire permet de réduire la durée de ventilationmécanique et la morbi-mortalité associée à celle-ci. L’objectif de l’étude est d’évaluer de façonrétrospectivelamiseenplaced’unprotocoledesevragedelaventilationmécaniquemenéparlesIDEen réanimation chirurgicale au CHRUde Brest. Trois périodes ont été examinées: avant lamise enplaceduprotocole,à6moispuisàunanaprèsl’instaurationduprotocole.Leprotocoleestévaluéparlesparamètresconcernantlaventilationdupatient,lescritèresd’applicationmaisaussiparlesIDEàl’aided’unquestionnaire.Quatre-vingt-treize (93)patients sont inclus.Unanaprès l’instaurationduprotocole, il existe unediminution de la durée de séjour en réanimation (22 jours [9,5; 27,5] vs 12jours [9;17] p=0.04) et à l’hôpital (39 jours [24; 60]vs 26 jours [19,3; 38,3] p=0.01) ainsi qu’uneaugmentationdunombrede jours sans ventilationmécaniqueà28 jours (12 jours [0; 23,5] vs19,5jours[13;23,8]p=0.04).Concernantladuréedeventilationmécanique,onobserveunetendanceàladiminution13 jours [5; 22,5] à 8 jours [4; 13,5] (p=0,056).Apeine lamoitié (47%)des IDEpensentréaliser le protocole de façon systématique. Les principales causes de non réalisation du protocolesont l’oubli et la surcharge de travail. Au total, 86% des IDE sont satisfaits du protocole et 80% letrouvent facilement réalisable. Cependant, 42% des IDE pensent que leur formation n’est passatisfaisante.Depuis l’instaurationduprotocole, lapériodedesevragedébuteplusprécocement(13joursvs6joursp=0,008),lenombredepatientsextubéslematinestplusimportant(17,9%vs52,3%p=0.02) et le nombre de patients bénéficiant de VNI post extubation augmente de 19,4% à53.3%(p=0,02). Le protocole de sevrage de la ventilationmécanique permet d’envisager le sevragedès l’admission du patient et s’intègre dans une stratégie globale de «déventilation» précoce. Ilrequiertlacollaborationentrelesdifférentsacteursmédicauxetparamédicaux.

MOTSCLES:

EVALUATIONPRATIQUEPROFESSIONNELLEPROTOCOLEDESEVRAGEDELAVENTILATIONMECANIQUEREANIMATIONCHIRURGICALE

JURY:

Président PrYvesOZIERMembres PrOlivierHUET

PrBaVinhNGUYEN DrAnnedeTINTENIAC

DrVéroniqueVERMEERSCH

DATEDESOUTENANCE:28avril2017

ADRESSEDEL’AUTEUR:3rueAmiralLinois29200Brest