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juin-août 2010 // n°3 The Africa Issue We Are NExt.

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THE AFRICA ISSUE Femi Kuti, George Tebogo Mahashe, Araminta de Clermont, Adama Kai, Jessica Hilltout...

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juin-août 2010 // n°3The Africa Issue

We Are NExt.

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LA COUPE DU MONDE 2010SUR GRAND ÉCRAN

AU CARRÉROTONDES

11 juin ➫11 ju illet

Ambiance Live /

Musique et DJ Sets /

Danse / Conférence

(s)

CARRÉROTONDES

1 rue de l’aciérie L-1112 Luxembourg-Hollerich

+352 2662 2007 / [email protected]

www.rotondes.lu

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Editorial SCANNERCOVERSTORYAMEN: Jessica Hilltout

BUSINESSValerio Lopes News: Business

FASHIONASHOBI: Adama KaiNews: Style

MUSICFemi Kuti News: Music

PHOTOGRAPHYGeorge Tebogo MahasheAraminta De Clermont

LOG OUTPROVER’BOX Ph

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L’Afrique, continent en pleine mutation, ne cesse d’imposer son poids au sein de la communauté mon-diale et cela malgré les fardeaux qui la rongent jour après jour. Les nations africaines ont connu, depuis le tournant du siècle, une croissance annuelle quatre fois supérieure à celle de l'Europe. Vivant le proces-sus de peuplement le plus fulgurant de l'histoire de l'humanité (avec une population qui est estimée à 1,8 milliard en 2050) le dynamisme de l’Afrique s'op-pose à une certaine torpeur des sociétés européennes et américaines. Une vitalité qui touche toutes les sphères de la société et plus particulièrement celle culturelle. En effet, le continent n'a de cesse d’im-poser ses codes dans tous les domaines artistiques et créatifs. De l’afro beat au kuduro, des rythmiques mandingues aux basses du reggae ghanéen, la mu-sique africaine explose dans les studios d’enregistre-ment. De Londres à New York, elle donne naissance à des nouveaux styles et dynamise les anciens. Le monde de la mode n’est pas « épargné » par cette déferlante, avec des tissus, couleurs et styles de coiffures qui inspirent les designers du monde entier. Enfin, l’art contemporain africain s’impose dans les galeries les plus pointues des grandes villes occiden-tales et se vend dans les plus prestigieuses maisons de ventes aux enchères. De nos jours l’Afrique s’ex-

porte sans concession, grâce surtout à une dias-pora de plus en plus large et puissante prenant soin de garder contact avec son continent d’origine. Un continent qui fait preuve d’une créativité sans pré-cédent, puisée dans la rencontre entre traditions et modernité. Un métissage de milliers de cultures tiraillées entre le poids de l’histoire, les difficultés actuelles et l’espoir d’un futur meilleur. Un continent où les villes naissent et s’élargissent à un rythme ef-fréné. Un continent qui abrite les nouveaux farwest, des eldorados modernes où bidonvilles rongés par la pauvreté côtoient l’opulence de la nouvelle bour-geoisie. C’est avec ses contradictions, sa créativité, son énergie et son histoire que l’Afrique a inspiré ce numéro de WANE entièrement dédié au continent et à sa diaspora. Avec la première coupe du monde de foot ayant lieu sur le sol africain et le cinquantenaire des indépendances à peine fêté, 2010 ne pouvait être que l’année de l’Afrique. Et avec deux habitants sur trois ayant moins de 25 ans, la nouvelle génération se trouve dans ce continent : Africa is Next ! //

Francesca

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SCANNER

Il vous semble difficile de concilier les deux ? Pour vous c’est un peu comme si on mélangeait du camem-bert à un malabar ? Il est certain que ces termes font référence à des styles de musiques que tout semble opposer. Et pour-tant, au sein des commu-nautés afro-américaines, au Brésil ou en Afrique, on écoute aussi du punk/rock. Le hip hop ayant passé sa phase de rébellion et ses plus anciens ambassa-deurs ayant conquis les hautes sphères du capita-lisme américain, c’est vers

le punk que de nombreux jeunes noirs américains se sont tournés. Les groupes jumpant aux rythmes effrénés des guitares électriques et des batte-ries survoltées ne cessent de naître aux quatre coins du monde. L’afro-punk prend de l’ampleur avec des talents tels que Pure Hell, Bad Brains, Suffra-jett, Suicidal Tendencies, Dead Kennedys, Reagan Youth, Fishbone ou la déjà très médiatisée Santigold. Lancé par James Spooner, ancien skater, le terme afro-punk s'est propagé grâce à des documentaires éponymes mais aussi grâce au site www.afropunk.com mine d’or d’informations

sur le mouvement. Le coup de coeur de la rédaction : Tamar Kali (photo ci-dessus), une artiste de Brooklyn qui prépare son nouvel album prévu pour l'automne 2010. Une voix atypique, des mélodies qui interpellent aussi les non fans de ce style de musique et une vraie personnalité qui a fasciné de nombreux magazines tels que VIBE, Trace, The Fader ou encore Arise. //

www.flamingyoni.com

USIQUEM Afro-Punk

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Réelle source d’inspira-tion quotidienne, le blog Timbuktu Chronicles relate tout ce qui se passe de nouveau en termes d’inno-vation et d’entreprenariat en Afrique. Animé par Emeka Okafor, capital risquer et entrepreneur de New York, le site ne cesse d’attirer quotidienne-ment un grand nombre de visiteurs et est vite de-venu la source inépuisable d’informations sur les jeunes talents et start-up innovantes africaines. Un site qui va faire courir de nombreux business angels

et capital risquers vers le continent africain. Vous avez dit tiers-monde ? //

AfrigadgetComment créer un robot avec les pièces détachées d’un vieux téléviseur ? Comment transformer en quelques heures un vélo en motocyclette ? Mais surtout comment créer un système anti-vol à partir d’un simple téléphone portable ? Des questions essentielles auxquelles Afrigadget a toujours une réponse. Ce blog est entièrement dédié à l’ingéniosité africaine. Avec des interviews, des reportages photos et vidéos le blog Afrigadget relate

les histoires de bricoleurs géniaux qui, à partir de pas grand-chose, fabriquent tout et n’importe quoi. Le site parfait pour tous les bricoleurs en mal d’inspira-tion ! //

www.timbuktuchronicles.blogspot.com

www.afrigadget.com

Zoko

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OOKMARKSB Timbuktu Chronicles

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Costard rose, cravate bleu fluo, cigare cubain, che-mise jaune bien repassée avec l’étiquette et le prix bien en vue. Ils n’ont peur de rien, surtout pas du ridi-cule. Toujours tirés à quatre épingles, les « sapeurs » donnent du style aux rues qu’ils parcourent avec as-surance, leurs chaussures italiennes lustrées et ver-nies. Un «Dieu de la sape» personnifié par le chan-teur Papa Wemba, 2000 adeptes du mouvement à Paris et Bruxelles, des milliers d’autres membres à Kinshasa, Douala ou Braz-

zaville, et des marques phares telles que Weston, Versace , GF Ferré, Arthur & Fox, Dolce & Gabbana et tous les grands couturiers italiens. Les membres de la Sape, (Société des am-bianceurs et des personnes élégantes) mouvement né en 1981 dans les rues de la capitale du Congo, ne cessent de faire parler d’eux dans les médias internationaux grâce surtout à l’engouement qu’ils ont suscité auprès de nombreux photographes dont Baudouin Mouanda, figure émergente de la jeune photographie afri-caine. Son reportage sur ce mouvement a fait le tour de la planète Internet. Nous,

on ne se lasse pas de ses photographies pleines de couleurs. Vive la Sape ! //

www.lasape.com

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TYLES Les sapeurs

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Un engouement pour l’art Africain a pris d’assaut les galeries, médias et salons d’arts du monde entier. De New York à Paris en passant par Londres, les jeunes ar-tistes africains voient enfin leur art apprécié à sa juste valeur. Un de ces artistes, Lawrence Le-maoana, 28 ans, révéla-tion de la « Johannesburg Contemporary Art Fair » a créé un réel intérêt pour ses tableaux faisant appel à différents types de matériaux (photo, collage, textile et autres

objets de récupération). L’artiste propose un art revendicatif souvent teinté d’humour, une satire et critique de la société sud-africaine actuelle questionnant l’identité et l’image de l’homme noir vehiculées par les médias. Mais l’art africain ne reste pas seulement dans le continent, il s’exporte aussi et, récemment, le prestigieux Tate Modern de Londres a accueilli les œuvres de l’artiste sud-africain Nicholas Hlobo et du malien Sey-dou Keita. Cette nouvelle passion pour l’art africain contemporain fait monter le prix des œuvres et en inspire certains qui ont

vite flairé le bon filon. En effet, la maison de ventes aux enchères Bonhams a organisé la première vente aux enchères aux Etats-Unis « Africa Now » exclusivement réservée à l’art africain contempo-rain. Plus de 140 pièces ont été vendues, avec des prix allant de 1,000$ à 92,000$, des sommes modiques face à la vente record de l’artiste gha-néen El Anatsui dont une œuvre a dépassé les 900.000 $. Ces chiffres astronomiques témoi-gnent de l’augmentation du nombre d’artistes afri-cains vivant de leur art et annonce le renouveau de l’art africain. //

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RT / DESIGNA African contemporary art

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Eté 2010 - Tous les yeux sont rivés sur l’Afrique du Sud, premier pays africain à accueillir la coupe du monde de foot-ball. Plus de la moitié de la planète sera au rendez-vous pour visionner l’une des compétitions sportives les plus suivies au monde. Un événement sportif de haut ni-veau, un spectacle digne d’une production hollywoodienne et des footballeurs gras-sement rémunérés faisant figure de héros, qui tiendront des millions de spectateurs en haleine pendant un mois.Texte: Francesca GilibertPhotos: Jessica Hilltout Retouches: Philippe Rottier

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Un business mirobolant où les plus grandes firmes et organisations se battent à coups de stratégies marketing et de sponsoring. C’est sur ce même sol, où grouillent ma-nagers internationaux, sportifs milliar-daires, magnats des médias et leaders des télécoms, que l’âme de ce sport vit ses plus beaux jours. Quotidiennement, le sport le plus démocratique du monde se joue re-ligieusement sur des terrains vagues, des anciens champs de récolte ou sur des terres planes, pieds nus ou vieilles baskets d’oc-casion aux pieds. Avec comme unique ma-tériel un ballon, le foot est certainement le sport le plus accessible que l’on connaisse. Sur le continent africain, ce sport est d’ailleurs devenu au fil du temps une quasi religion, une passion qui fédère, amuse, distrait et donne de l’espoir. « Le foot en Afrique ce n’est pas une religion mais tout ce qu’une religion devrait être » nous explique Jessica Hilltout. Cette jeune photographe de Bruxelles a parcouru l’Afrique pendant 6 mois en Jeep à la découverte d’une passion qui anime le continent depuis des années. A la découverte d’une autre réalité de ce sport, loin des stades et du business de la coupe du monde. Un voyage illustré dans le livre « AMEN » mais surtout un témoignage qui donne un visage plus humain au foot, qui le ramène à sa raison d’être essentielle : le jeu.

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essica, d’où t’est venue l’idée de ce projet ?Tout est parti d’une idée de mon père.

Il m’a parlé de la coupe du monde et m’a conseillé d’allier mes passions pour l’Afrique et la photographie en traitant un sujet actuel tel que la coupe du monde

mais avec mon propre regard, mon propre ressenti. J’ai donc décidé de m’intéresser au foot en Afrique sans vraiment savoir à quoi m’attendre.

Tu es donc partie sans aucune idée ni préparation ?Oui plus au moins. Je suis partie avec un ami

photographe qui travaillait sur un tout autre pro-jet. On a voyagé 6 mois en Afrique du Sud, Malawi, Mozambique, Côte d’Ivoire, Togo et Ghana. On se déplaçait en voiture et s’arrêtait au hasard. Quand on sentait que le feeling était bon dans le village on faisait une halte. Ensuite, je trouvais une per-sonne du village prête à m’assister pendant une semaine et c’est cette personne qui m’aidait à m’introduire au sein du village et à expliquer mon projet. L’idée était vraiment de montrer une autre facette du foot, loin de celle idéalisée de la coupe du monde. Mais aussi une autre facette de l’Afrique loin de tous les sujets négatifs et tristes que nous peignent souvent les médias.

Je suis vraiment partie sans aucune idée pré-conçue, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je ne suis pas fan de foot donc je ne m’attendais pas du tout à être autant investie dans le projet. Mais pourtant, au fur et à mesure, je suis devenue fascinée par ce sujet, je me suis rendue compte de l’importance que ce sport avait en Afrique. On ne s’en rend pas compte tant qu’on ne le voit pas mais ce sport a tellement d’importance sur ce continent qu’il est difficile d’imaginer comment les Africains pourraient vivre sans. Ça va au delà d’un simple passe temps, c’est une réelle passion, parfois une

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« Ronaldinho »

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« Lampard » «Ronaldo »

« Beckham» «Cech »

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raison de vivre qui anime des villages entiers.

Ton travail est surtout un méticuleux documentaire sur les détails de ce sport, les différents types de ballons, de chaussures, de buts, tous fabriqués à la main et à partir de matériaux très différents…

Oui c’est surtout ça qui m’a fascinée, l’ingénio-sité dont tous ces jeunes et moins jeunes faisaient preuve. J’ai collectionné des dizaines de ballons tous confectionnés avec différents matériaux. Vous serez surpris mais beaucoup de ballons étaient fa-briqués avec des préservatifs gonflés et enrobés de tissus, de caoutchouc ou de feuilles. Ce sont les seuls ballons qui rebondissent, mais qui ont aussi la durée de vie la plus courte, environ deux jours. Les autres ne rebondissent pas mais peuvent durer bien plus longtemps. Cette ingéniosité se retrouve aussi dans la fabrication des chaussures ou des buts. Suite à ce voyage, j’ai publié un livre et un maga-zine qui seront bientôt distribués dans les librairies et sur Internet en Belgique, France, Angleterre et Afrique du Sud. On s’auto-publie avec mon père et les ventes vont, j’espère, couvrir les frais de pro-

“ Le foot était vraiment

comme unE sorte de religion ”

duction du projet. Ensuite, j’exposerai en Afrique du Sud et à Bruxelles une partie de mes photographies. Mais ce qui me tient le plus à cœur est d’essayer de vendre ma collection de ballons faits main afin de récolter des fonds pour apporter de l’équipement neuf dans tous les villages que j’ai visités.

Pourquoi avoir choisi ce titre « AMEN » ?C’est un mot qui revenait souvent, toutes reli-

gions et langues confondues. Les gens me saluaient de cette façon. Une façon de dire « Que ton projet réussisse » mais aussi « ce qui doit être sera ». De plus, je sentais que le foot était vraiment comme une sorte de religion et donc j’ai pensé que ce titre était le plus approprié.

Tu as montré une autre facette du foot en Afrique mais quelle est ton opinion sur la coupe du monde en Afrique du Sud ?

J’ai passé beaucoup de temps en Afrique du Sud et d’ailleurs j’y retourne bientôt. Là bas, comme sur tout le continent, la majorité des personnes re-gardent le foot dans des bars ou en groupe autour d’un seul téléviseur. Or, le coût actuel des licences pour voir les matchs est exorbitant aussi bien pour les habitants que pour les propriétaires des bars dans les townships. Je me demande comment les citoyens vont faire pour visionner les matchs. Sans parler du scandale autour du prix mirobolant des billets pour aller vivre le match au stade. Les or-ganisateurs sont allés en Afrique du Sud sans tenir compte des limites financières du peuple. C'est tout ce que le foot ne devrait pas être. //

www.jessicahilltout.com

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« God & football »

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Comme tout entrepreneur, Valerio garde en mémoire les difficultés des trois premières années de création d’une entreprise. Des difficultés qu’il a appris à relativiser avec le temps. Touche à tout, cet ingénieur du son jongle entre la mu-sique, la vidéo et Internet avec dextérité et sa société spécialisée dans l’audio-visuel commence à prendre l’envol tant espéré. Valerio arrive au rendez-vous avec l’iPad dans les mains. Pas encore sorti en Europe il vient juste de le recevoir des Etats-Unis et ne peut s’empêcher de me le mettre sous le nez. Inutile de dire que l’in-terview se prolonge d’une bonne heure à cause de ce nouveau joujou de la marque à la pomme croquée. Pourtant, une fois ce sujet épuisé, j’ai vite été fascinée par la passion que ce jeune entrepreneur capverdien a pour son travail mais surtout son pays. Interview et photo: Francesca Gilibert

valerio lopes.

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alerio, quel est ton parcours d’entre-preneur?

À la base, je suis ingénieur du son, je fais de la musique depuis que j’ai 7 ans et je ne m’en lasse pas. C’est

la musique qui m’a d’ailleurs donné la possibi-lité de voyager un peu partout dans le monde. Des voyages qui ont été source d’inspiration pour mes projets actuels. Les 3-4 dernières années j’ai développé le concept de MEDEO productions, une entreprise spécialisée dans le multimédia, la production audiovisuelle et les TIC (Technologies de l'information et de la communication). La société est basée au Cap Vert et, malgré le fait que nous soyons dans ce que je considère comme la phase « Bêta », nous avons déjà des activités assez intéressantes puisque notre liste de clients comporte, entre autres, le gouvernement capverdien. Nous réalisons des vidéo-clips, des sites Internet et autres services mais ceci n’est qu’une infime partie de mes projets car j’en développe beaucoup d’autres à côté.

Peux-tu nous en dire plus ?Les projets clefs de notre société seront lancés

officiellement le jour du 35ème anniversaire de l’indépendance du Cap Vert le 5 juillet prochain, lors de la cérémonie officielle organisée par l’am-bassade capverdienne.Avant toute chose on présentera un documentaire sur le Cap Vert comportant des données histo-riques inédites. Ensuite, on lancera le site officiel de l’ambassade du Cap Vert. Et enfin il y aura le lancement de la plateforme Internet « cyberis-

lands.org » qui est une plateforme capverdienne à la « monster » ou « linkedin ». et Murabeza.tv qui est une plateforme d’échanges de vidéos pour la communauté capverdienne. Cette plateforme, réalisée par MEDEO avec la collaboration des uni-versités du Cap Vert permettra aux jeunes cadres capverdiens d’échanger leurs idées, de trouver des emplois qui correspondent à leurs capacités et aux entrepreneurs de trouver les « salariés» adaptés à leurs exigences.

Pourquoi créer une nouvelle plateforme dédiée au travail quand il y en a tellement déjà sur le marché ?

Le marché capverdien et le marché africain en général sont différents des marchés européens. Il n’existe pas de tel site pour ce marché actuelle-ment. De plus l’idée est vraiment de créer un dialo-gue entre professionnels capverdiens, de leur per-mettre de se retrouver sur une plateforme adaptée à leurs besoins. Le marché capverdien est pour moi aussi un marché test me permettant de voir les pos-sibilités d’exporter l’idée dans le reste de l’Afrique.

Pourquoi avoir basé ta société au Cap-Vert et pas au Luxembourg ?

Cela nous permet de réduire nos frais de produc-tion et d’avoir un « creative workflow » plus ori-ginal en puisant l’inspiration dans la source assez « vierge et inexploitée » qu’est l’Afrique. De plus, ceci permet de créer du travail au Cap-Vert tout en évitant aux gens de devoir se déplacer en Europe pour la recherche d’un travail. Les économies que nous faisons sont ensuite utilisées pour des projets à but non lucratif. Actuellement, on travaille sur un

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“ Les économies que nous faisons sont ensuite utilisées pour des projets à but non lucratif. ”

projet qui développe des outils en ligne adaptés à l’Afrique, en collaboration avec des associations de scientifiques africains comme acsal-science.org. Mais je ne peux t’en dire plus car c’est un projet en phase de développement et je n’en parlerai que quand il sera lancé.

Ces projets sont tous très ambitieux…Il le faut ! Je ne dis pas que c’est facile tous les

jours, c’est même assez dur parfois surtout au dé-but quand tu es tout seul avec toutes tes idées et que tu ne sais pas vers qui te tourner ou par où com-mencer. Mais je n’arrive pas à m’arrêter et je suis sûr qu’un jour tout ce travail va s’avérer important pour notre pays et notre continent.

Comment vois-tu le Cap-Vert dans 10 ans ?Le Cap-Vert d’aujourd’hui a déjà énormément

changé par rapport au Cap-Vert d’il y a dix ans. La diaspora capverdienne y est pour beaucoup, l’aide dans la communauté capverdienne est très impor-tante est c’est grâce à elle que le pays se développe très rapidement. Il y a plus de 500 000 capverdiens aux Etats-Unis, 40 000 en France et au Luxembourg où on est déjà plus de 1% de la population. Le déve-loppement du pays je le vois surtout au niveau tou-ristique, on a déjà le plus grand hôtel de l’Afrique de l’Ouest et 4 aéroports internationaux. Peu de gens le savent mais on a aussi l’un des spots de surfs préféré de nombreux surfeurs internationaux. Donc j’ai de bons espoirs sur le futur de mon pays.

Je ne te laisserai pas partir sans avoir ton avis sur la coupe du monde en Afrique du Sud…

Moi le foot ça ne m’intéresse pas vraiment mais vu que ça se passe en Afrique je suis obligé de re-garder. Et je sens qu’il y aura des surprises… //

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william kamkwamba.La créativité et l’inventi-vité sont souvent stimu-lées par un manque de moyens et William Kam-kwamba, jeune homme de 22 ans désormais devenu la coqueluche des médias internationaux, en est la preuve vivante. Originaire du Malawi, aujourd’hui applaudi par Al Gore, il a du quitter l’école à 14 ans, ses parents ne pouvant pas payer sa scolarité. De retour dans son village menacé par la séche-resse, il n’a qu’un seul but, amener l’eau et l’électri-cité dans son village afin d’améliorer la situation de sa famille. A l’aide d’un manuel, il construit une éolienne avec de vieilles pièces détachées et parvient à produire de

l’électricité. Peu après, il installe une pompe solaire dans son village pour ex-ploiter une source d’eau potable dans la région, puis une autre éolienne pour irriguer les champs de ses parents. Ses réa-lisations attirent bientôt les curieux, il est ensuite invité à participer à une conférence sur la tech-nologie en Tanzanie, et, bientôt, son portrait fait la une du Wall Street Jour-nal. Pour en savoir plus, sa biographie, « The Boy Who Harnessed the Wind », est déjà disponible chez les meilleurs libraires. //

alexander amosu.Il crée sa première so-

ciété au tendre âge de 15 ans, une troisième à l’âge de 19 qu’il revendra à 24. Il a tout essayé : des en-treprises de nettoyage, à celles pour femmes en-ceintes en passant par l’organisation de soirées mais c’est la vente de son-neries téléphoniques qui l’a propulsé au rang d’en-

trepreneur milliardaire. A 24 ans, il a l’idée lumi-neuse de se lancer dans la vente de sonneries R’n’B pour portables dans un marché ne proposant que des sonneries rock et pop et , à 25 ans, il gagne son premier million et le titre de « Lord of the ring-tones ». Il revend le bu-siness de sonneries R’n’B quelques années plus tard pour se consacrer à sa nouvelle idée, concevoir des téléphones design de luxe. Outre cette activité, Alexander travaille aus-si comme journaliste, dj, conférencier et coach sans jamais perdre le sourire. De quoi donner des ailes et des idées à tout jeune as-pirant entrepreneur. //

angela aquereburu.Jeune productrice d’ori-gines guadeloupéenne et togolaise, elle crée en 2008 avec son mari Jean-Luc Rabatel la société de production audiovisuelle

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« Caring International » au Togo. La maison de production produit « Pa-labres » une série humoris-tique de 6-8 minutes, qui met en scène le quotidien de quatre personnages dont un couple africain ultra fashion, approchant la trentaine d’années. L’objectif de la série est d’apporter un regard neuf sur les africains urbains d’aujourd’hui. Deux ver-sions sont prévues, une version française (Pa-labres) et une version an-glaise (Troubles) pour ci-bler le public le plus large possible. Une initiative qui a besoin de votre aide, en effet, Angela souhaite atteindre 10 000 fans sur la page Facebook de Pa-labres, afin de convaincre les diffuseurs et annon-ceurs du potentiel de la série. Une initiative origi-nale qui mérite votre sou-tien. //

news business.

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aschobiadama kai.Adama Kai, jeune styliste originaire du Sierra Leone a déjà réussi, à seulement 27 ans, à faire connaître sa marque Aschobi dans le milieu très fermé de la mode internationale. Malgré des opportu-nités intéressantes d’emploi en Amérique et en Europe, la jeune styliste et entre-preneuse a préféré retourner chez elle afin de développer sa propre marque dont l’unique magasin est localisé à Freetown. Une prise de position assez rare dans le milieu de la mode mais qui était, selon elle, la seule façon de faire comprendre le potentiel de l’Afrique au reste du monde. Un parti pris pour lutter contre la centra-lisation du milieu de la mode en Europe et en Amérique. La jeune styliste sait qu’elle aurait eu un futur et une carrière plus faciles si elle était restée à Paris ou à New York mais elle relève le défi.Texte : Tania MercurioPhotos: Sophie Spring

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onjour Adama, pourriez-vous nous décrire en quelques mots votre parcours de créa-trice mode?

Suite à l’obtention de mon diplôme, j’ai eu plusieurs emplois afin de multi-

plier les expériences avant de me lancer dans la création de mon propre label de mode. J’ai été as-sistante de Long Nguyen, Fashion Editor de Flaunt Magazine, ainsi que de son Fashion Director, Mar-cus Steptoe. Ensuite, j’ai travaillé pour The Magnet Agency, ou je m’occupais de la gestion du travail des designers, stylistes et maquilleurs. C’est après toutes ces expériences que je me suis lancée dans l’aventure Ashobi.

Comment décririez-vous la philosophie de vos col-lections?

J’apporte de l’émotion et de l’énergie aux vê-tements, cela en me basant sur la tradition et en explorant des silhouettes plus contemporaines. L’âme de ma collection est un mélange entre tra-dition et modernité, un métissage que je retrouve dans la culture africaine de nos jours.

Où peut-on trouver vos vêtements?Pour le moment, vous pouvez acheter mes vê-

tements à 17 Pademba Road, Freetown Sierra Leone. Mais si vous me laissez rêver j’aimerais un jour pouvoir vendre mes collections chez Browns (Londres).

Comment imaginez-vous le futur de la mode? Je pense que c’est le moment de laisser tomber

les tendances et de se focaliser sur la qualité et sur des vêtements intemporels. On doit aussi s’in-téresser à l’innovation, qu’elle soit au niveau des tissus ou de la fonctionnalité des vêtements.

B“ L’âme de ma

collection est un mélange entre tradition et modernité. ”

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La scène mode mondiale n’offre pas encore un grand choix de stylistes africains. Est-il difficile pour des stylistes venus d’Afrique de s’imposer sur la scène internationale?

Je pense qu’il est dur de se faire un nom dans cette industrie, que vous soyez africain, européen ou américain. L’essentiel est de se faire plaisir, de garder ses idées et croyances intactes et de croire en son travail. C’est ça qui est le plus important. Cela concerne aussi le milieu des mannequins, on remarque qu’il est encore rare de voir des manne-quins africains sur les podiums…Pourtant, les femmes noires sont de grandes consommatrices de mode et je pense que les mai-sons de mode devraient en être conscientes et garder ces clientes en tête lors de la promotion de leurs marques. Que ça soit sur les podiums, lors des défilés mais aussi dans les magazines et autres mé-dias. Mais je pense que les mentalités sont en train d’évoluer et qu’on assiste progressivement à des changements positifs. //

www.aschobi.com

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puma africa lifestyle collection.PUMA s’est associé avec Kehinde WILEY, l’un des artistes urbains les plus prisés au monde, pour sa collection lifestyle Afrique Printemps-Eté 2010. Cette toute pre-mière collaboration entre PUMA et Kehinde WILEY s’inscrit dans le cadre d’une vaste cam-pagne sur le thème de l’Afrique et de la Coupe du Monde de football 2010. Kehinde WILEY, célèbre pour ses por-traits de jeunes afro-américains mêlant leur style urbain à des mises en scènes histo-riques tirées d’œuvres

picturales classiques, est désormais l’un des artistes les plus cou-rus du globe. Son style s’accorde parfaitement avec la culture vibrante de l’Afrique moderne, faisant de chaque pièce de la collection PUMA un classique instanta-né. La collection PUMA Africa lifestyle est dis-ponible depuis février 2010 dans toutes les boutiques PUMA du Benelux.

www.puma.com

wafrica.Le multiculturalisme n’a pas de limites, sur-tout pour le designer Serge Mouangue, né à Yaoundé au Cameroun en 1973 et vivant au Japon suite à une mu-tation pour son travail. C’est dans ce pays que Serge crée le concept de Wafrica : des kimo-nos dessinés et fabri-qués à partir de tissus africains et portés par des mannequins afri-cains. Un mix original et inattendu entre culture japonaise et africaine. Un projet avant-gar-diste suscitant beau-coup d’enthousiasme

et le soutien d’autres artistes et créateurs vivant et travaillant à Tokyo. Les kimonos sont disponibles à la vente sur demande.

www.wafrica.jp

news style.

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maroon colony.Le collectif d’artistes américains 21 Maroons (21MC) s’est donné l’objectif, via l’art, de promouvoir les cultures africaines aux Etats-Unis et sur Internet. Avec une collection de vêtements puisant son inspiration dans les tissus africains, la pro-motion d’artistes de la diaspora et la création de designs et produits d’informations, ce col-lectif inonde les rues américaines des cou-leurs de l’Afrique. Ils se sont aussi positionnés sur un concept de dra-peau qu’ils appellent

« The 21st Century Ma-roon Colony Flag » basé sur les sept couleurs censées représenter les couleurs univer-selles des tropiques. Le concept n’est pas en-core défini à 100% mais devrait être en ligne cet été sur

www.21maroons.com

bokkie shoes.Décidément, l’Afrique du Sud regorge de créativité comme nous le montre la marque Bokkie qui propose des chaussures entièrement créées avec du tissu shwe-shwe, un coton imprimé avec des motifs tradition-nels de l'Ethnie Xhosa. La gamme propose des chaussures pour adultes et enfants et est dispo-nible en ligne. Toutes les chaussures sont produites localement, faites à la main et en édition limitée.

www.bokkieshoes.co.za

sika.Sika (qui signifie “ar-gent” en Twi) est la marque de vêtements de la styliste d’origine ghanéenne Phyllis Tay-lor. Basée à Londres la créatrice commence à connaître un réel suc-cès et vient de lancer sa collection KALEIDOS-COPE toujours en utili-sant de sublimes tissus ghanéens. Sa collection est maintenant aussi disponible en ligne.

www.sikadesigns.co.uk

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On arrive au moment du sound check, la salle grouille d'ingénieurs du son et autres techniciens. Dans les vestiaires certains musiciens repassent les vêtements qu'ils vont porter lors du concert. Femi Kuti monte en dernier sur la scène, les cho-ristes viennent de finir leur tour et se tré-moussent devant les saxophonistes. Une phrase, une note, il esquisse un sourire et fais un signe à sa troupe. D'un coup, un son afro beat retentit dans la salle. Les vibrations font bouger les pieds de la vingtaine de personnes qui circulent au-tour de la scène. J'allume mon téléphone pour enregistrer ce petit concert privé, une mauvaise manipulation dix minutes plus tard effacera ce souvenir musical.Texte: Francesca GilibertIllustration: Sophie Bocqueho

rois morceaux et quelques vocalises plus tard, Femi semble content de la sonori-sation et part, suivi de son groupe, vers le backstage. Son manager nous fais signe de le suivre et c'est dans une pe-

tite salle réservée aux artistes que je le rencontre. Femi, fils de Fela Kuti, un des pères de l'afro beat et grand personnage publique du Nigeria, nous ac-cueille assis dans un divan blanc, pendant que ces trois choristes et chanteuses se maquillent et se coiffent. Une odeur de vernis remplit la chambre; Tunia, la choriste assise juste à côté de nous est en train de se faire les ongles d'un air boudeur. Femi porte un boubou vert et bleu et ses cheveux grisonnants contrastent avec les dernières pho-tographies que j'avais vues de lui sur Internet, un Femi plus âgé mais qui va s'avérer toujours aussi dynamique lors du concert quelques heures plus tard. Né à Londres mais très vite reparti au Nigeria, car la Reine ne devait pas "aimer sa tête", Femi parle un anglais parfait avec un soupçon d'accent nigérian. Il ne se souvient plus si c’est sa première fois au Luxembourg, il dit être passé dans la région il y a vingt ans pendant des tournées mais n'a pas vraiment de souvenirs précis. Malgré sa gentillesse cet homme très charismatique en impose et mes questions sortent très timidement, mais une fois lancé sur le sujet de la musique et de l'Afrique, Femi détend l'atmosphère et déballe toute sa pas-sion pour ces deux sujets. Son dernier album "Day by Day" est un réel hommage à ce continent et à la musique noire. Une musique dont il dit que les racines sont souvent méconnues des jeunes musi-ciens actuels. C’est d’ailleurs à eux qu’il s’adresse dans son morceau "Do You Know". « Les jeunes ne savent pas qui est Miles Davis, mais c’est impor-

femikuti.

T

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tant de savoir d’où vient le hip hop et la musique de maintenant. Si on ne comprend pas d’où vient notre musique on ne va pas pouvoir faire quelque chose de sensé. Il faut connaître ses racines avant de se lancer, sinon on risque juste d’avoir un succès éphé-mère.» La musique, outre le fait d’être une réelle passion, est pour Femi, tout comme pour son père, un moyen d'exprimer ses points de vue politiques, son amour pour l'Afrique et en particulier son pays le Nigeria. Un continent qu'il dit devenir fou chaque jour un peu plus et qu’il décrit dans sa chanson "Democrazy". « C’est la continuation de la chanson de mon père " Teacher Don’t teach Me Nonsense ". Il y a quelques années on me disait fou, car je poin-tais le doigt sur des choses qui dérangeaient. Mais ce n’est pas moi le fou, ce sont nos gouvernements. Expliquez-moi comment c'est possible qu'on ait de telles ressources naturelles comme le pétrole, l’or, les diamants, l’uranium et ainsi de suite mais qu'on soit toujours le continent le plus pauvre au monde? Pour moi ça c'est de la folie. Ne pas se poser cette question est de la folie.» Une question qui revient dans son morceau au titre explicite " Ask Yourself ".

Les thèmes traités par Femi étaient déjà récur-rents dans la musique de son père Fela Anikulapo Kuti, chanteur, saxophoniste, chef d'orchestre et homme politique nigérian né en 1938 à Abeokuta. C’est dans un Nigeria à peine sorti de la guerre du Biafra et en plein boom pétrolier que, au début des années 1970, Fela Kuti se sert de sa musique pour brosser un sombre tableau des mœurs socio-politiques. Une prise de position qui lui vaudra le succès auprès du peuple mais les foudres du pou-voir militaire. En effet, juste après la sortie de son album antimilitariste Zombie (1976), sa propriété baptisée Kalakuta Republic fut entièrement rasée par un raid militaire au cours duquel sa mère âgée de 78 ans fut défenestrée et tuée. Durant toute sa carrière Fela sera plusieurs fois jeté en prison et torturé et il succombera du SIDA en 1997 en laissant un grand vide dans le pays.

Femi porte sur ses épaules cet héritage et se doit

de continuer le combat commencé par son père. « Malheureusement rien n’a changé. C’est juste que tout est plus sophistiqué maintenant. De nos jours nos politiciens ont fait des études en Europe ou en Amérique, ils sont bien plus futés. La situation au Nigeria est toujours la même. Le problème est aussi que les gens espèrent, attendent, prient Dieu au lieu de s'activer. Mais que peuvent-ils faire de plus? Je les comprends, des années et des années de souffrances et d'injustices ont fait que mainte-nant les gens se disent que c'est comme ça et qu’il n’y a rien à faire.» Une réalité qui lui a inspiré le morceau et titre de l’album "Day by Day". Pourtant Femi croit toujours que les choses peuvent chan-ger : « On a besoin des Etats Unis d’Afrique. Il faut qu’on se rappelle que tous ces pays sont des Etats coloniaux. On se divise toujours au lieu de se réu-nir. Je ne suis pas un idéaliste, je crois vraiment que tout est possible et qu’il faut tout faire pour que notre continent se relève et se réunisse. »

Pour le moment, il essaie de faire passer son message a travers sa musique et c'est lors de son concert quelques heures après qu'on respire toute la puissance de cet artiste. Le temps d'une soirée il nous fera voyager dans l'Afrique des années 70 tout comme dans les faubourgs d'Harlem à l'époque de Miles Davis.

Avant de le remercier et de le laisser se reposer je lui ai posé une dernière question. « Vous allez regarder la coupe du monde cet été ? »« J’aime beaucoup le foot, je ne pense pas qu’on va gagner et d’ailleurs je m’en fous si on gagne ou pas. Mais j’aimerais qu’une équipe africaine joue au moins le quart de finale. Une équipe africaine ne va pas gagner tant que les équipes et les coachs joue-ront juste pour un trophée et non pas pour l’Afrique. Il faut aller dans le sport en tant que personne édu-quée, il faut connaître l’histoire, il faut savoir pour-quoi on se bat. Si tu n’es pas un pan africain, si tu n’a pas cette envie de gagner, si tu ne connais pas Kwame Nkrumah, Malcom X, Lumumba, comment veux-tu gagner ? Ce n’est pas la coupe qu’il faut vi-ser, c’est pour l’Afrique qu’il faut gagner. »

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de jaqee.Etonnante et détonante Jaqee, née à Kampala, en Ouganda, vit en Suède depuis l’âge de 13 ans. Son univers mu-sical est rafraîchissant, coloré et énergétique comme un cocktail de fruits frais. Avec un répertoire situé entre reggae, ska et soul, la jeune chanteuse a déjà été nominée deux fois aux Grammy suédois. Pour son 4ème album

le producteur Teka a ajouté des sons hip-hop et électro en apportant des nouvelles sonori-tés et une touche plus 21ème siècle à des mor-ceaux très seventies. Pour ceux qui souhai-teraient entrer dans son univers le temps d’un concert, Jaqee sera le 7 août au festival Reg-gae Sun Ska Médoc à Saint Sauveur Médoc et le 8 août à l'Esperanzha

Festival de Bruxelles.

www.jaqee.com

news music.

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die antwoord.Une esthétique hors du commun, mélangeant culture populaire et « freak attitudes », une musique faisant référence au rap, à la pop et à la techno : le

trio Die Antwoord a dé-barqué sur les sites et blogs du monde entier. Ce groupe sud-africain révolutionne la planète musicale avec des vi-déo-clips ironiques, des beat furieux, un rap incompréhensible mélangeant argot sud-africain et afrikaans et des personnages tirés des meilleurs films de freak. Un groupe telle-ment explosif qu’il mé-rite qu’on s’y attarde. Il apporte à la scène mu-sicale internationale un nouveau souffle.

www.dieantwoord.com

afrikan boy.« One day I went to Lidl », c’est avec ce clip décalé que ce jeune britannique de 21 ans s’est fait connaître. Son rap à la sauce « low tech » n’est pas passé inaperçu auprès de la chanteuse MIA, qui a d’ailleurs invité ce jeune Londonien d’ori-gine nigérienne en 1ère partie de sa tournée. Décalé, plein d’énergie et de talent, on parie sur un avenir promet-teur pour le jeune Afri-kan Boy. En revanche, on attend encore son 1er album, qui devrait sortir sous peu et s’inti-tuler «1444 Musik».www.myspace.com/afrikanboy

lil star.Artiste solo du Grand Duché de Luxembourg où il est arrivé à l’âge de 5 ans de son Cap Vert natal Lil Star crée le buzz sur Internet avec plus de 130 000 vues de son clip « Avant que je

baloji.Né en 1978 à Lubum-bashi au Congo, il quitte son pays à l’âge de 3 ans pour rejoindre la Belgique. Plus tard, il intègre le groupe « Starflam » qu’il quitte en 2004 et met la mu-sique de côté pendant quelques temps. Après cette petite traversée du désert, c’est avec son premier album solo, « Hôtel Impala », qu’il renoue avec sa passion. En 2010, Baloji revient avec ‘Kinshasa Succur-sale’, un album relec-ture enregistré à Kin La belle. De la tradition-nelle rumba congolaise à l'afro-funk nigérian, l’artiste nous offre 6 inédits enregistrés dans un studio mobile de Kinshasa avec les musiciens du chaudron local et une relecture de certains de ses anciens titres. En attendant la sortie de l’album en Septembre 2010, il sera au Festival Couleur Café le 27 Juin à Bruxelles.

www.baloji.com

Phot

o: Jé

rôm

e Bo

nnet

m’évade ». Chiffre non négligeable dans un pays d’environs 500 000 habitants. Son succès auprès des jeunes du pays est peut-être du à son flow mi chanté, mi rappé, unique dans le paysage musical de la région. Actif depuis 2003 et grand adepte de la scène, avec en-viron une centaine de concerts à son actif, dont notamment les premières parties d’ar-tistes tels que Booba, Busta Rhymes ou Harris et Sido, l’artiste n’en est qu' à ses débuts, il prépare toujours des nouveaux morceaux, téléchargeables sur son myspace.

www.mysace.com/lilstarcv

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ROUNDABOUT II - TRIENNALE JEUNE CRÉATION

1, rue de l’Aciérie L-1112 Luxembourg-Hollerich

Infos:+352 2662 2007 [email protected]

Horaires d’ouverture : JEU 14:00-22:00VEN - DIM 14:00-19:00fermé du LUN au MEREntrée libre

Partenaires expositions satellites :

01.07 – 19.09.10LUXEMBOURG ET GRANDE RÉGIONEXPO_CarréRotondes

ROUNDABOUT II - TRIENNALE JEUNE CRÉATIONROUNDABOUT II - TRIENNALE JEUNE CRÉATIONROUNDABOUT II - TRIENNALE JEUNE CRÉATIONROUNDABOUT II - TRIENNALE JEUNE CRÉATIONROUNDABOUT II - TRIENNALE JEUNE CRÉATION

1, rue de l’Aciérie L-1112 Luxembourg-Hollerich1, rue de l’Aciérie L-1112 Luxembourg-Hollerich1, rue de l’Aciérie L-1112 Luxembourg-Hollerich1, rue de l’Aciérie L-1112 Luxembourg-Hollerich

Infos:+352 2662 2007 +352 2662 2007 [email protected]@rotondes.luwww.rotondes.luwww.rotondes.lu

Horaires d’ouverture : Horaires d’ouverture : Horaires d’ouverture : JEU 14:00-22:00JEU 14:00-22:00JEU 14:00-22:00VEN - DIM 14:00-19:00VEN - DIM 14:00-19:00VEN - DIM 14:00-19:00fermé du LUN au MERfermé du LUN au MERfermé du LUN au MEREntrée libreEntrée libre

Partenaires expositions satellites :

01.07 – 19.09.1001.07 – 19.09.1001.07 – 19.09.10LUXEMBOURG ET GRANDE RÉGIONLUXEMBOURG ET GRANDE RÉGIONLUXEMBOURG ET GRANDE RÉGIONLUXEMBOURG ET GRANDE RÉGIONLUXEMBOURG ET GRANDE RÉGIONEXPO_CarréRotondesEXPO_CarréRotondesEXPO_CarréRotondes

Moving Worlds annonce A6 Wane copy.pdf 1 08/06/10 11:23

irma pany.Découverte sur Inter-net, cette jeune came-rounaise a une voix et un charisme à couper le souffle. Son credo : le folk, la poésie et un soupçon de mélancolie. Après plus d’un million de vues sur Youtube, Irma n’aura mis que

kele okereke. Kele Okereke, Kele-chukwu Rowland Oke-reke, né à Liverpool de parents nigérians, chanteur et guitariste du groupe de rock an-

glais Bloc Party se lance maintenant dans une aventure solo. Le 27 juin 2010, il sortira son premier album « The Boxer » dont le pre-mier opus Tenderoni est déjà disponible sur le net. Une production électro pour ce pre-mier album qui remue déjà la planète Web. On adore ou on déteste le revirement de cet artiste charismatique. Kele sera le 27 août au Festival Rock En Seine à Paris.

www.iamkele.com

Phot

o: Cl

aire

Pric

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deux jours pour ras-sembler les 70 000 € sur le label MyMajor Com-pany pour permettre la production de son album. Sur son mys-pace, quelques vidéos laissent penser que son 1er album, dont la sortie est prévue en Janvier 2011, nous em-mènera plus loin que les jolies ballades qu’elle nous présente. Un al-bum produit par Henry Hirsch, producteur des albums de Lenny Kra-vitz. Affaire à suivre

www.myspace.com/irmamusic0788

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george tebogo mahashe.A seulement 27 ans, George Tebogo Ma-hashe a déjà une longue liste de publi-cations à son actif. En effet, il a travaillé pour Fairlady, O magazine, Y magazine, Dunhil magazine, Marie Claire et Soul ma-gazine pour n’en citer que quelques-uns. Ayant commencé en tant qu’assistant d’un photographe de mariages qui lui a offert son premier appareil photo, George a vite pris son envol en tant que photo-graphe de publicité et de mode. Mais ce passionné de photographie ne se cantonne pas uniquement aux studios et dès qu’il a un peu de temps libre il photographie la jeunesse sud-africaine où il puise sa créativité débordante. Ses images sont une explosion de couleurs, une radiogra-

phie de la jeunesse de Johannesburg, de ses soirées et nuits sans fin dans un pays en pleine ébullition. Un pays que le jeune photographe ne pense pas voir changer sous peu, « il faudra du temps pour voir des changements réels dans notre pays, pour le moment j’imagine juste que dans vingt ans les riches seront plus riches et nous autres on restera ce que l’on est. Mais ce dont je suis sûr c’est qu’on conti-nuera à nourrir l’une des cultures les plus créatives au monde ». Pour le moment, George prépare un livre sur la culture Lobedu et sur l’histoire de la photographie sud-africaine et expose ses photographies de la nuit à Johannesburg. Il a accepté de répondre au questionnaire de WANE.

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twitter-view.Un plat favori ? Roti bread with a sweet sticky pork and cabbage (ndlr : on n’a pas osé traduire)

Un endroit … Bolobedu

J’aime écouter… des sons jazzy

J’aimerais passer une journée entière avec… Woody Allen

J’aimerais voyager en … Amérique du Sud

J’aime… ma femme

Je déteste…. La technologie

J’espère…passer ma vie à voyager dans des en-droits magnifiques

J’ai rêvé … d’être un oiseau

J’aime l’Afrique du Sud parce que… tu peux conduire pendant 20km et te retrouver dans un tout autre monde

Maintenant je suis en train de penser… à rien ou peut-être à trop de choses. Je ne vois pas de différence.

Des photographes sud-africains et artistes que j’admire … Cliford Hansel, Santu Mofokeng et Athi-Patra Ruga.

www.georgemahashe.co.za

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Ses sujets reflètent sa vie. Arrivée en Afrique du Sud pour une cure de désintoxi-cation, Araminta n’a plus jamais quitté ce pays qui est presque devenu le sien. Elle nous parle de sa passion pour la photo-graphie, reflet de la société sud-africaine.

araminta de clermont.

Peux-tu nous parler un peu de toi ?Je suis photographe et j’habite à Cape Town. Je

me décrirais en tant que « portraitiste documen-taire ». Les thèmes qui m’intéressent sont les rites de passage, l’importance du sentiment d’apparte-nance, les codes visuels et identitaires des groupes et la relation entre l’individu et son environnement.

Tu habitais à Londres et tu as décidé de t’installer en Afrique du Sud, pour quelle raison?

Je suis venue lors d’une cure de désintoxication il y a six ans. J’avais besoin d’un nouveau départ et j’ai trouvé ce pays fascinant. J’ai fait le paral-lèle entre mon processus de guérison et celui de ce pays.

Lors de ton arrivée en Afrique du Sud, as-tu ressenti un choc culturel?

Bien sûr, j’étais surprise et choquée de voir des townships juste à coté de l’autoroute, mais le vrai choc s’est manifesté bien plus tard, lorsque j’ai découvert les horribles conditions de vie de ces personnes. Je l’ai réalisé quand j’ai commencé à explorer le pays avec mon appareil photo et à ren-contrer les sud-africains. Pendant ma cure je ne rencontrais vraiment personne.

Quand as-tu commencé la photo et pourquoi as-tu été attirée par ce média ?

J’ai débuté après avoir suivi des études d’ar-chitecture. J’ai pris conscience que mon cours préféré était celui qui portait sur les lieux urbains abandonnés, j’aimais vraiment photographier ces espaces et j’étais fascinée par la relation entre les habitants et leur environnement. J’ai toujours été attirée par la photographie et la possibilité d’illus-trer la réalité.

Ton premier travail « After Life » est une série de portraits d’anciens prisonniers. Pourquoi avoir choisi de te pencher sur ce sujet ?double-page précédente: « Crystal Manenberg »

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Les hommes que j’ai rencontrés avaient des ta-touages sur tout le corps et le visage, des tatouages qui leur donnaient une protection lorsqu’ils étaient en prison mais qui, une fois dehors, les marquaient à vie en tant que « criminels ». Ces tatouages étaient devenus un fardeau qui les empêchait de trouver un travail ou de se réintégrer dans la so-ciété. Les erreurs du passé étaient gravées sur leurs visages à jamais. Moi aussi j’ai commis de nom-breuses erreurs mais j’ai eu la chance de prendre un nouveau départ. Et même si j’avais souvent l’impression d’être liée à mon passé, cela ne se voyait pas de l’extérieur. Cet emprisonnement par des signes visuels a provoqué chez moi de nombreux questionnements sur ma propre vie. Les tatouages de ces hommes étaient aussi un témoignage de ce qu’est la captivité. C’était des messages de re-grets, de solitude, de souffrance mais aussi des ta-touages d’appartenance à des gangs. Ces hommes et leurs histoires m’ont vraiment touchée, au fur et à mesure le travail est devenu de plus en plus une découverte des hommes cachés derrière leurs ta-touages, leur humanité et leur approche de la vie. J’ai passé plus d’un an avec eux. Au début j’étais bien sûr intimidée mais je n’ai eu aucun problème avec eux, ils étaient contents de l’intérêt que je leur portais, rassurés de voir que je n’étais pas effrayée par eux, et ravis que quelqu’un écoute enfin leurs histoires.

Aujourd’hui, tu présentes ton travail « Before Life », portraits de jeunes filles et de couples ap-prêtés pour leur bal de fin d’année. Le titre rappelle celui de ton travail précédent, y-a-t’il une corréla-tion entre les deux projets?

Il y a une grande connexion entre les deux pro-jets. Au départ, je devais traiter le sujet de jeunes filles dans leurs vêtements de bal, toutes classes sociales confondues mais, au fur et a mesure du projet, j’ai eu plus d’affinités avec les filles de The Cape Flats, un quartier qu’ici ils appellent « la pou-

belle de l’apartheid ». Pour ces filles, le bal final est extrêmement important, c’est le début d’un nou-veau départ. C’est justement de ce quartier que ve-nait la majorité des hommes que j’avais photogra-phiés pour « After Life ». La plupart de ces hommes avait reproché à leur environnement d’origine leurs erreurs (souvent avec raison) et je voulais vraiment célébrer la nouvelle génération venant du même endroit mais prenant des nouveaux chemins de vie. Un jour, j’ai vu une photo de famille d’un jeune couple, très bien habillé et se tenant en face d’une table remplie de gâteaux. Cette photo trônait au milieu d’une petite maison comme un petit bijou. Je voulais en savoir plus sans me douter combien cette journée avait compté pour ces jeunes filles et leur famille, sans imaginer combien de temps elles pas-saient pour coudre ces robes et à quel point cela re-flétait leurs rêves et espoirs d’un futur meilleur. Un rêve devenu réalité pour beaucoup de ces parents qui, eux, n’avaient jamais eu la possibilité d’aller à l’école.

Comment choisis-tu tes sujets et comment gagnes- tu la confiance des personnes que tu photographies?

Pour ce qui est du sujet ça doit vraiment être quelque chose qui me touche. J’aime travailler sur des sujets peu ou pas encore exploités. J’essaie de photographier chaque individu séparément et en-suite je vois si les différentes photos donnent vie à un sujet. C’est comme une sorte d’exploration. Je choisis les personnes qui me laissent sans voix, auxquelles je m’attache et qui me surprennent. Pour ce qui est de la confiance j’aime expliquer mon travail à travers des photos que j’ai prise avant, pour que la personne comprenne ce qu’on va faire ensemble, ce à quoi va ressembler la photo finale et ainsi de suite. Très peu de personnes ont refusé d’être photographiées.

Quel message veux-tu faire passer à travers tes photographies ?

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Qu’en Afrique du Sud il y a beaucoup d’espoir pour le futur, mais que le passé emprisonne tou-jours la majorité des habitants du pays. Qu’il y a eu de grands changements mais qu’il y a encore beau-coup à faire. Et en général j’aimerais demander aux spectateurs de voir les similarités qu’ils ont avec la personne photographiée. Moi-même, en photogra-phiant les jeunes filles je me suis rappelée de mes 18 ans et de tous les rêves que j’avais pour mon avenir.

En montrant ces réalités qu’espères-tu réaliser ?J’aimerais créer un débat. J’aimerais que mon

travail donne envie aux gens d’avoir un deuxième regard sur les choses et ne pas s’arrêter à une pre-mière impression réductrice. J’aimerais que chacun d’entre nous essaie de voir la vie en se mettant à la place des autres, à la place des gens photographiés pendant un moment et ainsi puisse voir la vie dif-féremment.

Quels sont tes projets pour le futur ?Je suis en train de travailler sur une série appellée

« New beginning » sur les jeunes initiés, qui, après une longue période dans les bois, deviennent des hommes à part entière. À partir de ce moment, ils porteront des vêtements leur rappelant leur nou-veau statut. J’explore le rôle de la croyance en un nouveau départ et comment cette croyance se transforme souvent en réalité.

Si tu pouvais aller dîner avec trois photographes ou artistes qui choisirais-tu et pourquoi ?

Bansky parce que j’aimerais bien découvrir qui il est. Diane Arbus (si elle était encore vivante) pour discuter sur ses choix photographiques et person-nels et enfin Don McCullin parce qu’il est un pho-tographe exceptionnel et que je pourrais beaucoup apprendre de lui. //

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« Bronwyn and Giovanni, Elsies River »

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en haut: « Linda Nyanga » // en bas: « Namhla,Khayelitsha »

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en haut: « Royston and Tracey, Mitchells Plain » // en bas: « Abubaker and Tasneem, Manenberg »

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en haut: « Moersa » // en bas: « Fahiek »

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en haut: « Omar » // en bas: « Frank »

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LOGOUT

ROCK UM KNUEDLERUn concert qui nous donne un avant-goût des vacances d’été. De la musique en plein air et en plein centre ville, que vouloir de plus? Ah oui…c’est GRATUIT! Le Rock um Knuedler vous donne rendez-vous le 4 Juillet 2010, avec à l’affiche Mr. Ben Harper en personne! La line up complète est disponible sur le site:

www.rockumknuedler.lu

FESTIVAL INTERNATIONAL DE LA BANDE DESSINEE DE CONTERNFondé en 1994, le Festival de la Bande Dessinée de Contern, fascine tous les ans grands et petits, passionnés de B.D ou simples curieux. Pendant les deux jours du festival, les 17 et 18 juillet, le

CYCLE LE FOOTBALL, UNE MÉTAPHORE DE LA CONDITION HUMAINEDans le contexte de la dix-neuvième Coupe du Monde de Football qui se déroulera en Afrique du Sud du 11 juin au 11 juillet 2010, LE FOOTBALL, UNE MÉTAPHORE DE LA CONDITION HUMAINE proposera à tous un re-gard sur les coulisses de ce spectacle planétaire : un cycle cinématogra-phique, des concerts, des conférences, une exposition photogra-phique, un spectacle de danse contemporaine de Sylvia Camarda. Le tout dans différents lieux du Luxembourg : L’espace

MOVING WORLDSL’exposition MOVING WORLDS s’insère dans le cadre de l’établissement pérenne de la triennale de création contempo-raine au Luxembourg intitulée ROUNDABOUT II - TRIENNALE JEUNE CRÉATION. La triennale s’attache à établir la « scène » de la jeune création contemporaine au Luxembourg et dans la Grande Région. 33 artistes venus de tous horizons, évoluant au Luxembourg et dans la Grande Région (Al-lemagne, Belgique, France), viennent investir les Espaces EXPO du Car-réRotondes du 1er Juillet au 19 Septembre 2010.

www.rotondes.lu

luxembourg.

CECI N’EST PAS UN CASINOCeci n’est pas un Casino ! Certainement aucune autre phrase n’a été prononcée aussi souvent que celle-ci en relation avec le Casino Luxem-bourg – Forum d’art contemporain. Fina-lement qui ne pourrait pas se tromper quant à la fonction du bâtiment à la lecture de ce nom ? L’exposition donne le ton dès son titre et brouille

les pistes une fois de plus en y présentant des pièces traitant justement d’une thématique : le jeu ! En effet, chaque œuvre se présente telle une invitation au divertisse-ment sous forme de jeu vidéo, manège, terrain de jeu… Pourtant une réalité persiste : l'impossibilité de jouer. Découvrez les ouvres de Robert Barta, Patrick Bérubé, Marc Bijl, Langelaar, Annika Larsson, Ian Monk, Sté-phane Thidet, Olaf Val et bien d’autres artistes.

www.casino-luxembourg.lu

village de Contern sera fermé à la circulation afin de permettre aux stands de vente (plus de 100) et de restauration de s’installer dans les rues. Les auteurs de bandes dessinées seront égale-ment sur place pour des séances de dédicace.

Infos sur:www.bdcontern.lu

Carré Rotondes, l’Abbaye de Neumünster ou encore l’Université du Luxem-bourg.

Plus d’infos sur : www.footballasameta-phor.net

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LOGOUT

UN RÊVE UTILEEn juin 2010 BOZAR EXPO organise pour la troi-sième fois la biennale été de la Photographie, rassemblant une tren-taine d’expositions, colloques, ateliers et autres événements dans toute la Belgique, avec comme exposition principale Un rêve utile, une vue d’ensemble de la photographie africaine actuelle. L’exposition Un rêve utile retrace 50 ans d’histoire du regard des photographes africains sur leur continent. Au cours de cette période, ils se sont affranchis pas à pas de la vision que l’Occident leur avait imposé. Une exposition conçue par Simon Njami, auteur notamment de la remarquable Antholo-gie de la photographie africaine.Rdv au Palais des Beaux-Arts jusqu’au 26 Sep-tembre 2010

www.bozar.be

FESTIVAL BROSSELLA FOLK & JAZZBrosella Folk & Jazz est le festival incontournable de l'été Bruxellois. Comme chaque année depuis 1977, le festival aura lieu dans le cadre idyllique du Théâtre de Verdure du Parc d'Osse-ghem (près de l'ATO-MIUM) et ce sont les 10 et 11 juillet que 2010 que vous pourrez participer à la 34ème édition de ce festival exceptionnel. La programmation est à découvrir sur:

www.brosella.be

COULEUR CAFE 2010Cette année encore, le Festival Couleur Café nous promet du soleil, de la musique et de la soli-darité. Ses organisateurs s'empressent d'inviter les stars des Caraïbes, d'Afrique et d'Amérique latine afin de nous concocter un programme qui annonce chaque fois l'arrivée de l'été. Comme chaque année, une large palette de styles sont représentés, du r’n’b au hip-hop en passant par le soukous, le reggae, le dub, le flamenco, la salsa, le son, le zouk ou encore le folk, la pop ou la musique électronique. Cette année entre autres: Snoop Dog, Sizzla, Salif Keita, Baloji, Suprême NTM, Nneka ou encore Nas & Damian Marley.

Programme sur : www.couleurcafe.be

bruxelles.

EXPOSITION “VISIONARY AFRICA” A BRUXELLESCet été, le Palais des Beaux-Arts et le Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC) présentent « L’Afrique visionnaire ». Ce Festival, qui met en valeur la culture africaine d’hier et d’aujourd’hui, sera aussi le point de départ d’une vision à long terme sur la manière de présenter le patrimoine

culturel africain et la culture africaine, aussi bien en Afrique qu’en Europe. À l’occasion des 50 ans de l’indépen-dance du Congo et de 16 autres pays africains, seront présentées quatre expositions, des concerts, des rencontres littéraires et des spec-tacles d’arts de la scène. Pour pimenter le tout, un parcours public mènera au Grand Hall Horta du Palais des Beaux-Arts, spécialement aménagé pour accueillir la retrans-mission des matchs de la 19e coupe du monde de football 2010 en Afrique du Sud. Un programme riche et tout à fait origi-nal… à découvrir !www.bozar.be

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proverbes africains.

afrique du sud : le fou est l'échelle du sage.

côte d’ivoire : qui gobe une noix de coco fait confiance à son anus.

mali : on est maître de ses paroles, mais on en devient esclave une fois qu'elles sont dites.

afrique du sud :quand un arbre tombe, on l'entend; quand la forêt pousse, pas un bruit.

niger :attend de traverser la rivière avant de dire que le crocodile a une sale gueule.

cameroun:le vérité c'est comme le postérieur, on est obligé de s'asseoir avec.

guinée:le singe, plus il monte à l'arbre, plus il montre son cul.

gambie : un morceau de bois a beau séjourner dans l'eau, il ne deviendra jamais un caïman.

angola:eduquer une femme c’est éduquer un village.

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Rédactrice en ChefFrancesca Gilibert

RédacteursJustine BruelCéline CadiouFrancesca GilibertTania MercurioJill

RelectureCatherine MoisyAnne-Claire Backes

[email protected]

IllustrationsSophie Bocqueho

Photo de couvertureGeorge Tebogo Mahashewww.georgemahashe.co.za

PhotographesAraminta de ClermontJessica HilltoutFrancesca GilibertGeorge Tebogo MahasheSophie Spring

Merci àLaure Hubertywww.kultur-k-afrika.org

ImprimerieImprimerie Faber Mersch

Editeur La French Editions SARL1 Rue Henri DunantStrassen Luxembourg

Pour contacter la rédaction : [email protected]

Tous droits réservés. Toute reproduction ou traduction, intégrale ou partielle est strictement interdite sans l’autorisation écrite au préalable par l’éditeur.

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That‘s | Das ist | C’est

L‘Union européenne investit dans votre avenir | Die Europäische Union investiert in Ihre Zukunft

Projet cofinancé par le Fonds européen de développement régional dans le cadre du programme INTERREG IVA Grande Région | Gefördert durch den Europäischen Fonds für regionale Entwicklung im Rahmen des Programms INTERREG IVA Großregion

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