zero pointe - georges

8/20/2019 Zero Pointe - Georges

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ZÉRO

POINTÉ



Numérisation : FaitMaison



Table des matières

Préambulentroduction

Chapitre 1 - cours de géographieChapitre 2 - cours de françaisChapitre 3 - entre les cours

Chapitre 4 - cours de néerlandaisChapitre 5 - cours de mathématiquesChapitre 6 - cours d’économieChapitre 7 - cours de communication

Chapitre 8 - les bulletinsChapitre 9 - un nouveau règlement



Préambule

Dans une chambre de l’hôpital Saint

Luc, l’œil de Luca s’éclaire. Sanqu’aucun son n’ait besoin d’être rajoutéSans qu’aucun mot ne trouve le besoi

d’être prononcé. Opéré d’une tumeur acerveau en février 2015, le jeunMontois a depuis perdu l’usage de sebras, de ses jambes, de sa voix. Un mu

du son se dresse désormais entre lui ee monde, plus aucun mot ne franchit seèvres. Des lèvres qui ce jour-lisseront toutefois un sourire dont Steve

Defour ne se remettra pas.Dans une chambre de l’hôpital Saint

Luc, gonflé ce jour-là par l’assommant

chaleur de l’été, déserté par de



visiteurs à la recherche d’air et dclimatiseur, le Diable Rouge est là. Useul message – envoyé par Faceboo

sans véritable espoir de retour, telle unettre que le service de la poste sembl

condamné à vous redéposer – aura suffà faire déplacer l’ancien Soulier d’Or achevet de Luca. Petit gardien de lrégion montoise, passionné de footbaldes pieds à la tête et de la tête aux pieds

Luca avait émis par l’intermédiaire d’association Soleil du cœur le souhade rencontrer Steven. Un « Oui », u« Je viens » plus tard, le patron d

’entrejeu anderlechtois se retrouve cmatin-là devant le corpnhabituellement éveillé d’un jeun



garçon à qui la vie a presque touenlevé.

Pas une caméra, pas un appareiphoto, pas un journaliste ne traînalentour de la chambre de Luca. SeulMademoiselle Luna, marraine d

’association, immortalise l’instant eouant exceptionnellement lephotographes privées. Steven Defour fabien plus que se prêter au jeu car, dan

cette chambre d’hôpital, la vie n’est pluun jeu. La star du Sporting offre soemps, son affection, ses idées. Au pet

gardien de but qu’était Luca avant que sumeur ne vienne l’étouffer, Steve

propose de venir voir un entraînemenfermé d’Anderlecht, d’y rencontrer tou

ses coéquipiers, d’y voir Silvio Proto



ce joueur auquel Luca aimait ausss’identifier.

Dans une chambre de l’hôpital SaintLuc, entre les rumeurs de transfert et leclashs incessants entre clubconcurrents, Steven Defour rappeller

ce matin que le football ne se nourrit paseulement de lustres, de nuits infinies, dbouteilles de Laurent Perrier, de coursed’ivresse en Porsche Cayenne ou e

première BMW.Dans une chambre de l’hôpital Saint

Luc, Steven Defour – décrié pour so

comportement « people », ses sorties eout genre, son transfert au goût dplomb et ses dérapages contrôlés affichera ce jour-là le portrait d



football belge dont nous osons encorrêver.



Introduction

Tout va bien Madame la Marquise.

Nous sommes en mai 2012. LeDiables n’ont pas encore connu lBrésil, les Grand-Place rouges d

monde, l’incontrôlable délire nationaque suscitera le Mondial. Pourtant, notre table, entre un café et unpâtisserie qu’il enfilera comme si ses 4

ours de carême venaient de se terminere président de l’Union belge, Françoi

De Keersmaecker, jubile.

L’homme est en déplacement au stadde Malines pour le tout premier matcde la BeNe Ligue, ce championnat dfootball féminin commun à la Belgiqu



et aux Pays-Bas, qui mourra de sa bellmort trois petites années après avoir étancé. Un échec cuisant. Un produ

gâché. Une occasion manquée. Maiqu’importe puisque, ce jour-làMonsieur François passera la journée faire croire que cette BeNe Ligue nient qu’à son propre génie, qu’il est ’avant-garde du monde et que son no

est déjà passé à la postérité. Amen...

À table, des journalistes belges enéerlandais l’écoutent sans broncherSon sourire béat lui donne, comme dcoutume, un air benêt. Nous noupromettons une nouvelle fois de ne pauger l’homme sur son physique d

bonhomme Michelin et son regard niais.



Pendant une heure, et tandis que depetits biscuits viennent accompagner usecond puis un troisième café, Françoi

De Keersmaecker aborde modestemenson « formidable travail » à la tête d’Union belge.

Le service marketing des Diablecartonne. La Fédération s’esmodernisée. L’équipe nationale noupromet de fabuleux résultats dans le

prochaines années, prétend le bien-aimprésident. Assis à sa droite, le « boss du FC Malines, Johan Timmermans hôte du jour puisque son stade avait reç« l’honneur exclusif » d’accueillir lpremier match de BeNe Ligue – soupiren regardant son café. Timmermans

suffisamment fréquenté D



Keersmaecker dans les couloirs d’Union belge pour savoir que ce

homme est fait de paille, de vent, d

matériaux recyclés. La plupart deprésidents de clubs professionnels smoquent d’ailleurs ouvertement dFrançois l’avocat, de sa démarchbonhomme, de son image détraquée, dses faux pas. Sa réélectiocarnavalesque à la tête de la Fédératio

en juin 2015 viendra d’ailleurs lprouver. Opposé au président dCourtrai, Joseph Allijns, DKeersmaecker avait fini par l’emporte

d’une courte tête malgré le soutiendéfectible de la plupart des homme

forts du football professionnel belge, ’instar de Pierre François (récemmen



récompensé par ses vieux amis au détoud’une nouvelle fonction à la PrLeague), de Bart Verhaeghe (Club d

Bruges) ou de Marc Coucke (Ostende)Un Marc Coucke qui avait au demeuranpromis sa voix à Joseph Allijns poucalmer ce dernier après lui avoir piquson entraîneur, Yves Vanderhaeghe, dèes premiers coups du mois de ma

Entre amis ou entre ennemis, on fin

oujours par s’arranger...Ridicule, François De Keersmaecke

’est désormais avec une force dconviction et un engagement qui dépass’entendement. Clown au double ne

rouge, petit rat d’opéra persuadé d’avoinventé la nouvelle Flûte enchantée

conducteur d’une limousine alors qu



ses capacités de conducteur ne devraienmême pas l’autoriser à conduire unLada, le président est une farce qu

personne n’a encore réussi à attraperMais tout cela ne fait pas pour autant d« Pape François » le mal du footbalbelge, car De Keersmaecker n’est qu’usymptôme, et non une maladie en soi. DKeersmaecker n’est que l’ambassadeud’un malaise, le porte-parole d’une foli

belge, la partie visible d’un iceberg qubeaucoup semblent bienheureud’occulter.

À l’image du président de l’Uniobelge, le mal de notre football obéit à uprincipe : utiliser les éclaircies poucacher une météo pourrie, se servir d

’arbre pour cacher la forêt, montrer l’u



ou l’autre signe de rémission poucacher une maladie.

Aujourd’hui, les hauts responsabledu football belge évitent d’aborder lequestions qui fâchent, les sujetsensibles, les copinages douteux, le

négociations frauduleuses, le racismnsidieux à l’œuvre chez les plus granddirigeants, en se réfugiant derrière deuréussites extraordinaires mais ô combie

imitées : le succès des Diables Rougeet celui de nos centres de formatioAnderlecht, Standard, Bruges, Genk

voire la Gantoise, OHL, Malines).

Ces deux succès (nous le verronsntimement liés) alimentent à juste titra presse en papiers dithyrambiques, e



éloges totaux, en superlatifs (parfoisuper redondants) mais ils contribuenaussi et surtout à nous aveugler, à sorti

de notre champ de vision des problèmegraves, profonds et, souventvolontairement cachés.

Ce livre est donc né de l’utilité ddépasser les façades, de défoncer lemirages et de rentrer dans les coulisseobscures d’une pièce trop rose pour êtr

vraie. Oui, les Diables Rouges nous onfait vivre des émotions hors normes esemblent nous prémunir contre toutdéception pour les prochaines annéesmais le hasard d’une génération dorée npeut pas faire oublier le désordre d’unFédération plus amateur qu’une réunio

de chefs scouts ou qu’une réunion de



copropriétaires de la cité de l’amitiéOui, nos centres de formatiobénéficient désormais d’une aur

nternationale, mais les résultats deeunes promesses anderlechtoises e

Youth League ou au tournoi de Viareggine peuvent pas faire oublier leétrangetés de certains transferts, lepetits arrangements suspects, lemissions de scouting transformées e

partouzes sans qu’aucun joueur nfinisse par arriver.

Il ne s’agit pas ici d’une enquêtournalistique classique mais d’avi

personnels développés à partir de noexpériences approfondies du milieu dfootball, de conversations de vestiaire e

de confidences glanées çà et là.



Le bulletin, aussi subjectif soit-il, esun signal d’alarme et un cri du cœudestiné à ouvrir le débat.

Dans la grande cour de récré dfootball belge, un « autre bulletin méritait d’être dévoilé. Nous avon

décidé de parcourir les maux du systèmcomme autant de matières scolaires, ebusant les cancres mais en reconnaissanaussi les élèves en progrès. Entre Mog

Bayat, Herman Van Holsbeeck, RolanDuchâtelet ou Philippe Collin, Zér

ointé constitue un voyage en eauroubles dont le seul projet consiste

regagner la terre ferme sans se noyer.



Chapitre 1cours de géographie

Les scouts anderlechtoiet leurs voyages inutile

Première leçon

Okaka et les avis qui ne comptent pas

Juillet 2015. L’attaquant de lSampdoria, Stefano Okaka débarque

Anderlecht après des semaines dvalses, d’hésitations, de petitecontrariétés et de vaines complicationsDans les allées de Neerpede, l



champagne est au frais. Okaka laissapparaître le sourire enfantin, quasi naïd’un « bon gars », comme l

confirmeront tous ses anciencoéquipiers. Son frère – devenu depuiquelques années le quas« gestionnaire » de sa carrière – ncache pas une fierté également portépar les visages d’Herman VaHolsbeeck, de Besnik Hasi, mais auss

des agents Giuseppe Bozzo et GérarWitters qui auront parfaitement condue dossier.

Sur le plan contractuel et financier’arrivée d’Okaka se révèle une affairmpeccablement montée. Négociation

claires, contacts aisés : le joueur et so

entourage ne seront jamais entrés dan



es exercices de chantage et dsurenchère dans lesquels certainmanagers se sont aujourd’hu

spécialisés. Quelques semaines plus tôt’affaire aurait certes pu se complique

avec les tentatives des agents PinZahavi, Ramadani et (même) de MogBayat d’entrer dans le dossier, mai’apaisement et le bon sens auront fin

par l’emporter.

Au Parc Astrid, l’heure est donc à lfête mais, en coulisses, certaines dentgrincent à en rayer le parquet. Présentéun an plus tôt comme une machine, ’image du FC Porto (sic), la cellule d

scouting d’Anderlecht, emmenée paDimitri Mbuyu, se sent flouée

contournée, insultée. À l’exception d



vieux serviteur de l’ tat, DanieReynders, tous les scouts du Sportinavaient en effet rendu un avis négatif a

sujet d’Okaka. Pas assez réalistenstable, mauvais finisseur : les critiquenternes fusent purement et simplement

son sujet.

« C’est à se demander à quoi l’osert », soupira même l’un des membrede l’équipe, frustré comme d’autres d

voir son avis complètement négligé.En réalité, la conviction profonde d

Besnik Hasi et d’Herman Van Holsbeec

sur les qualités du joueur venait tousimplement de l’emporter. À raison tanl est vrai qu’Okaka constituera



’avenir une évidente valeur ajoutépour le groupe anderlechtois.

Personne ne songera donc reprocher à « Mister Herman » d’avoieté son dévolu sur Okaka, car le bo

sens et l’intelligence étaient tou

simplement de son côté, mais tout celn’enlève pas une question : pourquopayer (à temps plein et souvent trèbien) des scouts dont l’avis ne compt

de toute façon pas ?Au cours de la saison 2014-2015

Mbuyu et ses hommes avalent de

milliers de kilomètres, parcourent lmonde, remplissent des rapports qun’auront finalement servi à rien. « Si tfais ce métier avec l’espoir que tu sera



En dépit de listes de joueurs dresséeout au long de l’année, la directio

anderlechtoise ne possédait tou

simplement plus aucune piste pour uattaquant, une fois rendue caduque l’idéde transférer l’Argentin Carillo suite sa signature à Monaco.

Lorsque le nom d’Okaka arriva auoreilles d’Herman Van Holsbeeck paagent interposé (Ramadani semble êtr

e premier à l’avoir proposé), celui-caccueillit la proposition comme un dodu ciel, car la cellule de scouting ne luproposait plus aucune solution. Equelques semaines, l’affaire fut donpliée malgré les susceptibilités et leego froissés.



Les scouts sont-ils des victimes et ledirigeants des coupables ? Loin s’efaut. Dans cette affaire, le travail réalis

par Van Holsbeeck fut impeccable d’ubout à l’autre du dossier et le fait dvoir autant de scouts rendre des aviristement péremptoires sur Okaka n

plaide pas forcément la cause de cehommes qui se voudraient plus écoutés.

Mais avec quelle logique derrièr

out cela ? Pourquoi dépenser d’argent, de l’énergie, du temps pour de

gens dont le travail n’esmalheureusement d’aucune utilité ? Aveà sa tête un Dimitri Mbuyu dont le seufait d’armes consista à désintégrer lclub de Mons à coup de transferts ratés



a cellule de scouting d’Anderlecht dochanger. Ou disparaître.

Deuxième leçon

Comment Colin est passé entre lesmailles du filet ?

La cellule d’Anderlecht travaill

donc en pure perte et le sait. Au courdes dernières années, la quasi-totalitdes transferts entrants ont échappé à seradars ou à ses avis (plus ou moinsautorisés. À cet égard, le transfert dMaxime Colin pourrait presquconstituer un cas d’école.



L’été 2014 bat son plein et, malgré lqualification automatique pour lepoules de la Champion's League, l

direction anderlechtoise commencdoucement à s’inquiéter. Revenu blessde son escapade brésilienne avec leDiables, Anthony Vanden Borre semblencore traîner la patte et tirer la têteforçant Andy Najar à le remplacer. Loueur hondurien colmate, cicatrise

mais l’entraîneur du Sporting, BesniHasi, commence doucement s’impatienter.

En haut lieu, Herman Van Holsbeecprend lui aussi conscience de l’urgenceposant subitement une sorte de timbr« prior » sur la réalisation d’un transfer

défensif. Les candidatures de « back



droits » s’entassent en laissanapparaître les CV de quelques clownsde demi-éclopés mais aussi de quelque

bonnes affaires et de joueurs de grandqualité. Damien Suarez, défenseur drodu côté d’Elche (première divisioespagnole) figure parmi les postulantes plus intéressants. En coulisses

certains vont même plus loin et confienque ce joueur risque de faire de l’ombr

à Vanden Borre. Damian Suarez sretrouve dès lors recalé à l’entretied’embauche à la façon d’un employsurqualifié. Dans les coulisses du Par

Astrid, d’aucuns croient rêver, maiqu’importe.

Chevalier au grand cœur, sapeur

pompier, démineur, facilitateur e



médiateur de tous les conflits arméquel CV !), Mogi Bayat en profite alor

pour débarquer avec une solutio

miracle. Une solution nommée MaximColin.

Ce joueur méritant ne paie pas d

mine, dispose d’une modeste expériencet ne rechignerait pas devant un billet edeuxième classe, conscient que lerajets en campagne lui conviennen

mieux que les voyages en TGV. MaiMogi s’obstine.

L’ancien manager de Charlero

« grand spécialiste » du marché françaidans lequel il ne connaît quasimenpersonne si ce n’est les dirigeants d

ice et de Troyes) assure à la directio



mauve que Colin correspond au profirecherché. Herman Van Holsbeecacquiesce. D’après lui, le Françai

constitue un second choix au salairmodéré qui acceptera de la fermer amoment de s’asseoir sur le banc.

Bien vu, l’artiste ! Exemplaire danson comportement, vrai camarade dvestiaire, Maxime Colin confirmera paa suite tous les dires de ceux qu

avaient vanté en lui un « super gars ».mais aussi un joueur moyen.

Dieu sait pourtant si la directio

anderlechtoise avait prévu de le scouteavant d’opérer un éventuel transfert. Paquestion de se faire avoir par des idéereçues ! Pas question de se tromper ! U



billet de train avait ainsi été sagemencommandé pour Daniel Reynders et cdernier avait pris la route de Troye

pour visionner Maxime Colin « evrai ».

Manque de chance ou coup de bo

selon le camp dans lequel on srouve), Colin ne disputa pas la moindrminute de la rencontre. Daniel Reynderse contenta donc de visionner un matc

médiocre, de reprendre le train pouBruxelles et de remettre une feuillvierge à un Herman Van Holsbeeck quespérait une analyse détaillée.

Que faire ? Bien décidé à boucler cransfert avant les dernières heures d

mercato et à rassurer la presse et le



supporters, la direction anderlechtoisse décida finalement à foncer sans avoivisionné le joueur. Au vu du modest

ransfert de celui-ci, d’un salaire limitéde bruits de couloir positifs et deéloges de Mogi, le risque de se trompesemblait bien faible.

Au cours de ses derniers moianderlechtois, avant qu’un transfermiraculeux à Brentford ne finisse pa

mettre fin à la mascarade, Maxime Coliconnut simplement les joies de la tribunou, par jour de fancy-fair, celles du bande touche.

À Anderlecht, on jura que soransfert n’était pas un échec, mais su

un plan purement comptable, l’état de



dépenses dépassa largement l’état derentrées, malgré un transfert eAngleterre où la direction du Sportin

prétendit avoir gagné de l’argent. CertesMaxime Colin partit à Brentford pour umontant plus élevé que celui débourspar la maison mauve à son arrivée dTroyes mais, dans l’intervalle, lSporting paya aussi un salaire élevé, deprimes parfois exorbitantes, un

commission d’agent pour un joueur done rendement fut parfois nul et biesouvent insuffisant.

Malgré un pouvoir insatiable, unposition intouchable, Mogi a accumules échecs à Anderlecht. N’Sakala

Hawsawi, Marin, Colin ont tous coût

de l’argent, quoi qu’en dise la direction



Certes, les prix des transferts ou deocations n’étaient jamai

stratosphériques, mais ils feraient bie

de se méfier des mauvais calculs.Lors de chacun de ces transferts

Anderlecht a dû indemniser les ancien

clubs, payer le salaire du joueur, payea commission des agents (car Mogi fararement ses « deals » en solitaire). Toucela a un coût réel. Un coût qu’un

bonne cellule de scouting aurait péviter.

Troisième leçonMitrovic malgré des rapportsncendiaires



Les errements du scouting Anderlecht ne sont évidemment pas l

propre de la maison mauve et se limiteau périmètre de Neerpede serait fairpreuve d’un injuste acharnemenBruges, le Standard (voir plus loin), lGantoise ou Genk ont plus souvent qu’eur tour vu les dirigeants snober leu

cellule de recrutement, en raison de leu

feeling (souvent mauvais), de leuntuition (généreusement désastreuse) ede leurs affinités personnelles, voire deurs petits arrangements.

Victime de copinages, de vieillecamaraderies ou de vaines amitiés, lfootball belge est passé maître dans l’ar

de mal transférer. En dépit des conseil



de leurs recruteurs. En écartant leconseils avisés. Mais « le mal » existaussi ailleurs et certains clubs ont su e

profiter au moment de revendre leur« pépites » ou leurs produits frelatés.

Aleksandar Mitrovic n’aurait san

doute jamais dû débarquer à Newcastleoù il semble du reste atteindre seimites si l’on en croit son faibl

rendement. Tout au long de la saison, l

club anglais avait multiplié les visitede courtoisie au Parc Astrid afin dscruter, d’observer, de décortiqueminutieusement le jeu du cerbère serbeLes bons rapports et les éclats de rirmoqueurs s’étaient alors succédé aveune régulière instabilité, mais le consta

final des scouts anglais ne laissait plane



aucun doute sur le sujet : AleksandaMitrovic ne pouvait en aucun caconstituer un renfort immédiat pou

ewcastle.Le dossier aurait alors dû s’arrête

à. Les petits carnets de notes, le

cahiers Atoma, les bics à quatrcouleurs auraient dû retrouver leuétagère sans que le nom de Mitrovic nsoit trop rapidement ressorti des tiroir

anglais. C’était sans compter sur lerapports privilégiés entre certaindirigeants et les agents de joueurs leplus puissants.

Depuis plusieurs mois, le père e’entourage d’Aleksandar Mitrovi

s’étaient mis en tête de confier le sort d



oueur à l’un des plus grands agents dmonde. Exit donc Nenad Jestrovic, ’origine de l’arrivée du jeun

nternational serbe à Anderlecht et qus’était autrefois partagé avec le père doueur une commission de 500 00

euros. Exit aussi tous les agents dcircuit belge qui avaient tentd’approcher le goleador anderlechtoidepuis son arrivée au Sporting. Pour qu

Mitro puisse quitter le Parc Astrid poue toit de l’Europe, pour un ténoallemand ou un grand club anglais, il lufallait forcément confier ses intérêts à u

poids lourd du management. L’agenmondial numéro 1, Jorge Mendes, fuainsi mis en contact avec l’entourage dMitrovic par personnes interposées



mais le Portugais ne semblait avoir ni lemps ni le courage de s’intéresse

personnellement à un dossier à « faibl

rentabilité ». Il est vrai que pour uhomme gérant les intérêts de CristianRonaldo, Di Maria, Falcao, JameRodriguez ou Diego Costa, le joueuanderlechtois était de la roupille dsansonnet.

Déçu ne pas parvenir à reteni

’intérêt de Mendes (même si certainmembres de sa pyramidale équipentèrent de convaincre la famille d

contraire), le clan Mitrovic décida alorde se tourner vers Pini Zahavi.

Numéro trois du managemenmondial (derrière Mendes et Raiola)



Pini Zahavi se mit alors à la tâche eramena une première offre de BenficaPour diverses raisons, celle-ci n

parvint pas à aboutir. Zahavi – devenentre-temps l’heureux propriétaire dclub de Mouscron sans que le mélangdes genres ne semble le tracasser – ns’arrêta pas là. Tandis que son rivaJorge Mendes menaçait subitement ds’intéresser à Mitrogoal en ramenant un

offre ferme de Porto, l’agent israélien srappela au bon souvenir de ses vieucopains de Newcastle.

Pas question évidemment ds’embarrasser de la direction sportivdu club et encore moins des rapports dscouting rendus par les émissaire

anglais sur Mitrovic. L’ami Pini s



rendit directement chez les propriétairedu club pour les convaincrd’embaucher le jeune attaquant serbe

Les statistiques du joueur étanexcellentes (difficile de ne pas mettrdes ballons en fond lorsque vous jouepour Anderlecht face à des défenses dculs-de-jatte et de bras cassés), son âgétant encore tendre et son statud’international assuré, Zahavi parvin

rapidement à convaincre les patrons dewcastle de ne pas fignoler.

En quelques jours, l’affaire fuerminée. À l’origine du transfert d

Chancem Mbemba quelques jours aprècelui de Mitrogoal, Christophe Henrotas’impliqua lui aussi dans le dossier e

réussissant à faire baisser l



pourcentage de l’ancien club dMitrovic, le Partizan Belgrade. Unaction de bienfaisance qui méritait bie

une petite commission.Le joueur serbe obtint le salaire qu’i

souhaitait, son père réussit à remplir se

fonds de caisse, Anderlecht se montrsatisfait et les agents semblaiencomblés. Tout était bien qui finissabien, sauf peut-être pour l’équipe d

scouting de Newcastle complètemensnobée par les patrons du club anglais.

Dieu sait pourtant si ces recruteur

anglais possédaient des lettres dnoblesse et des références à faire valoirMais lorsque les grands argentierdécident soudainement de s’attabler e



de partager le couvert, ces hommedeviennent subitement d’une parfaitnutilité. Appelons cela la « magie d

football ».

Quatrième leçonLes services de sa majesté Duchâtele

Roland Duchâtelet n’a jamais aimes agents et sa méfiance à leur égard n

date guère de ses années au StandardElle remonte plutôt à ses premiers pa

dans le football à la direction de SaintTrond.

À l’époque, le « jeune Roland », ubrin naïf, légèrement téméraire mai



rudement plus intelligent que les « gendu milieu » auquel son rôle de présidene confronte désormais quotidiennemen

s’intéresse de près à un certain ThomaMeunier. Le jeune joueur fait alorsensation du côté de Virton, modestclub de troisième division au demeurantdéjà réputé pour faire éclore de jeunealents.

Meunier possède la jeunesse, un

flopée de qualités mais surtout uéquilibre de vie et une dose supérieurde neurones qui ne pouvaient que plairà Duchâtelet. Pendant sa périodrudonnaire, le milliardaire belge s’éta

en effet frotté aux « joies » du footbalaux caractères bien trempés, aux ennuis

aux mauvaises fréquentations de



oueurs venus de la rue ou restés fidèleaux quartiers. L’ami Roland en avaalors par-dessus la tête de jouer

’agent de police, au juge de paix ou aprof de lycée. Le « boss » avait alors drenvoyer Andrea Mutombo du cluparce que ce dernier n’avait rien trouvde mieux à faire que d’héberger chez luun ami repris de justice et recherché paes autorités. On imagine aisément le

questions que le président s’était possur sa propre implication dans lfootball. Fallait-il continuer à joue’assistant social ? À payer rubis su

’ongle des joueurs dont les dépensedépassaient parfois les rentrées ? Àcouvrir les sorties de route ou d



conduite, les conneries en tout genre, lmanque de respect ?

Le transfert de Thomas Meunieévitait d’avoir toutes ces questions à sposer. Plus attiré par les visites aumusées que par les salons de voiture

volées, plus branché sur Rubens (lpeintre, pas le pâtissier !) que suBooba, NTM ou l’on ne sait querappeur branché, l’attaquant de Virto

répondait au profil du joueur joignan’efficacité à la tranquillité.

L’affaire était en bonne voie

quasiment réglée, lorsque le deal capotaLes agents du joueur, Franco Iovino eDidier Frenay (qui faisait alors la pluiet le bon temps du côté du Club d



Bruges) choisirent de placer le jeunMeunier chez les Blauw en Zwart edépit de ce que Roland Duchâtele

estima être une « parole donnée ».Ce coup lui alla droit au cœur e

Duchâtelet comprit dès l’affaire Meunie

que les agents n’avaient pour seule tâchque de servir leurs intérêts. Puisqu’il eétait ainsi, mieux valait donc les écarterOu, du moins, les trier sur le volet.

À son arrivée au Standard, plusieursources nous confièrent même que lnouveau président avait pris soi

d’établir plusieurs listes d’agents. Uniste verte (les hommes à laisser passer)une liste orange (les hommes contrôler), une liste rouge (les homme



auxquels l’entrée devait être fermée)Sur cette dernière feuille, les noms dMogi Bayat, Christophe Henrotay o

Didier Frenay furent, semble-t-imentionnés.

Contrairement à Herman Va

Holsbeeck ou à Michel LouwagieRoland Duchâtelet ne put donquasiment jamais se reposer sur les aviou les conseils des agents, à l’exceptio

peut-être d’un Dudu Dahan, banni dCharleroi et de la sphère Bayat, mairevenu au Standard en odeur de saintetTony Watt et Dudu Biton constituèren

sans doute ses plus belles réussites...).

Place fut donc faite au Standard à uncellule de scouting solide et bie



organisée pour « faire le boulot » erecruter des joueurs de qualité. Dmoins sur papier. Car le malheur d

Duchâtelet vint avant tout de son côt« girouette ». Capable d’accorder unconfiance aveugle à des « vendeurs dpoudre aux yeux », le patron pouvaiaussi retirer subitement tout pouvoir des hommes qu’il avait pourtant luimême placés. Versatile, inconstant, tro

méfiant pour se stabiliser, trop confianpour ne pas se faire rouler, le camaradRoland s’entoura « d’amis qui vouveulent du bien » mais qui finissent pa

vous faire du mal...L’un d’entre eux se nommait Dyla

Salomon. Ce jeune homme français

style impeccable et discours léché, s



présenta à l’ancien président dStandard sous un titre étrange maisuffisamment neuf pour plaire à Rolan

Duchâtelet. Salomon ne se présenta ncomme agent, ni comme scout, ni commmanager, ni encore comme recruteur. Lgarçon se voulait simplement être ufacilitateur, prétendant aider certainclubs en faisant sortir leurs joueursurnuméraires tout en prêtant main-fort

à d’autres équipes en leur ramenand’autres joueurs (ceux dont leur ancieclub ne voulait plus). Bref, le petDylan promettait à Duchâtelet d’opére

une « rencontre inédite » entre l’offre ea demande... Tâche correspondant à pe

près au travail d’un agent.



Mais qu’à cela ne tiennempressionné par les numéros de charm

du roi Salomon, Duchâtelet décida d

faire confiance à celui-ci et de lconsulter aussi au titre de scouparticulier. Dylan recevaisystématiquement une copie de lplupart des mails envoyés par des agentdésirant proposer des joueurs aStandard et était alors chargé d

remettre son avis au même titre qu’uscout.

À Sclessin, la véritable cellule dscouting, alors dirigée par Marc VaOsselaer (qui sera ensuite remercié paun Duchâtelet le soupçonnant d’avoipiqué dans la caisse en s’arrangean

avec certains agents ; des soupçons qu



avaient déjà très largement pesé sur crecruteur lors de ses passages Mouscron et à Mons), dut don

composer avec ce « petit Français venu d’ailleurs et sorti de nulle part.

Sa période de gloire commença

’été 2014 et s’arrêta vraisemblablemenà l’été 2015, lorsque Duchâtelet revende Standard à Bruno Venanzi. Des bruit

prétendirent encore que Dylan Salomo

avait représenté le club liégeois dans lransfert à Sclessin de Mohamed Yattardes bruits que l’agent du joueur, Herv

Cros, sembla du reste confirmer), mai’ombre du « petit » semble aujourd’hu

nettement moins présente depui’ouverture de l’ère Venanzi.



Dylan Salomon a-t-il pour autanquitté la galaxie Duchâtelet ? Rien n’esmoins sûr. Au cours de la saison 2014

2105, son nom était régulièrement citdans les allées de Saint-Trond, son aviécouté alors même que le clurudonnaire n’était officiellemen

aucunement lié à Roland Duchâtelet.

Il n’empêche que Salomon peut touaussi bien avoir disparu de l

circulation tant il est vrai que « l’art d’oubli » appartient aussi à l’ADN d

Roland Duchâtelet. Une fois certainiens de confiance brisés, ce dernie

n’hésita jamais à oublier ceux quautrefois comptaient au point qu’il npuisse plus s’en passer. Jean-Françoi

De Sart en fit notamment les frais, lu



dont le contrat ne fut tout simplement paprolongé à l’entrée de l’été 2014 poudes divergences bien davantage liées

des aspects financiers qu’à dereproches sur la qualité du travaieffectué.

Une bonne semaine après avoi« remercié » De Sart, Duchâtelet fut pahasard amené à le revoir (le footbalrestant une petite cour de récré où le

amis, les ennemis, les adversaires et lealliés finissent tôt ou tard par srecroiser). En tombant sur son anciedirecteur sportif, le président ne pus’empêcher d’esquisser un simple « Eoi, Jean-François, ça va ? ». Il n’y avaà aucune moquerie, aucune suffisance

aucune arrogance. Juste la maladress



d’un surdoué des chiffres et d’un sousdoué des émotions nommé RolanDuchâtelet.

Calme de tempérament, poli dcaractère, bien éduqué, Jean-FrançoiDe Sart ne prit pas la peine de répondr

à un homme dont la gaucherie nchangera sans doute plus. On imaginpourtant ce qu’une pointe de sarcasmaurait pu donner : « Écoutez, président

e pète la forme. Vous venez de me jetecomme un malpropre, vous pensepouvoir tout gérer, vous croyez connaîtr’alphabet du foot en recrutant seul de

Jonathan Viera, des Faty, Vinicius sanparler des Dudu Biton et des autres bracassés que vous nous avez forcés



acheter, mais à part ça, oui, je pète lforme. »

Sans doute, cette forme de secondegré n’aurait-elle même pas étcomprise par un Duchâtelet don’intelligence extraordinaire n

s’accommode pas forcément d’uhumour acéré. Certains de secollaborateurs ont parfois cru qu’interprétait un rôle en jouant les homme

maladroits, les « handicapés sociaux »es « types un peu paumés ». L’épous

de Pierre François – femme brillante s’ien est – nous confia un jour que l’ancieprésident du Standard se plaisait à jouee petit vieux, obligé de lui demander d’aide au moment de devoir aborde

’épreuve de la machine à café. Madam



François, qui dut à plusieurs reprisedépanner l’ami Roland à la machine café, ne put jamais croire que ce dernie

bloquait sincèrement devant cettmanœuvre scientifique qui consiste à sservir un expresso sans se tromper.

Quoi qu’il en soit, Roland Duchâtelerestera sans doute la plus grande énigmdu football belge en raison d’ucaractère insaisissable, d’une logiqu

ncompréhensible et pourtant forcémencohérente au vu de ses capacités.

Insaisissable, Roland Duchâtelet l

fut notamment pour l’entourage de PaulJosé Mpoku lorsque ce dernier duprolonger pour la première fois socontrat à Sclessin. Le rendez-vous ave



e président avait été minutieusemenfixé et le clan Mpoku se présenta donc lour dit, à l’heure dite. Ils attendiren

’arrivée de Duchâtelet. Ils attendirenun peu. Passionnément. À la folieJusqu’à ce que le président débarqufinalement avec deux heures de retarden tenue de jardinage, après avoir avouconfusément que sa mémoire lui avaoué des tours et qu’il avait tou

simplement oublié qu’une signature dcontrat (rien que ça !) avait étprogrammée. L’homme resténigmatique.

Son meilleur ami dans le football, lprésident de Saint-Trond Bart Lammenscontinue aujourd’hui d’avouer qu

Roland constitue pour lui un insolubl



eu de mots croisés, mais une chosreste certaine pour nous qui l’avoncôtoyé : Roland Duchâtelet est aussi e

avant tout quelqu’un de bien. Justquelqu’un de bien...

Cinquième leçonPourquoi les agents font la loi ?

En Belgique, les scouts font donsouvent tapisserie. Même si un GilberDe Groote (la Gantoise) ou un Rolan

Janssens (Genk) pourraient passer desoirées entières à vous confier commenls ont repéré telle ou telle pépite

comment telle affaire, tel dossie

n’auront finalement capoté qu’



quelques minutes ou à quelques centimeprès, que sans eux un Boussoufa, uBryan Ruiz, un Kara Mbodj, un Anele n

seraient jamais arrivés, le pouvoir decellules de recrutement se réduit bon amal an à néant...

Plus qu’ailleurs, de grandboulevards sont donc dégagés pour leagents. Ou plus précisément pouquelques agents. Car au milieu de l

masse grouillante des hommes sprésentant sous le fabuleux labe« d’agent Fifa » (un titre encore plufacile à obtenir que celui de marabout ode sorcier), seuls quelques privilégiérègnent en maîtres et sans partage sur lmarché.



chacun ses clubs. chacun seentrées. Si Mogi Bayat est devenu lgardien du temple et le patron de

patrons, le maître des maîtres Anderlecht, à la Gantoise, à Charleroou à Courtrai, Walter Mortelmanapparaît comme l’un des hommencontournables du côté de Malinesandis que Jacques Lichtenstein s

retrouve particulièrement prisé, écout

et admiré du côté de Waasland-Bevereet d’Ostende, où Marc Coucke ne tarpas d’éloges à son sujet.

Sans doute ces agents profitent-ils eur façon de la faiblesse des cellules d

recrutement, mais peut-on le leureprocher ? Oui dans le cas d’un Mog

Bayat capable de vendre un joueur qu’i



n’a jamais vu jouer (mais ne dit-on paqu’au royaume des aveugles les borgnesont rois). Non dans le cas d’un Jacque

Lichtenstein qui, à défaut de pouvois’honorer d’être un grand spécialiste dfootball, aura pris le plus grand soin bien s’entourer.

Jacques Lichtenstein constitue sandoute l’une des plus belles personneque le football belge puisse vous amene

à croiser. Élégant, posé, raffiné, l’œil ubrin mélancolique mais toujours attentiet éclairé, Lichtenstein a longtempsouffert de son étiquette de beau-fils dPhilippe Collin. Cette parenté lui avait –soufflaient les mauvaises langues –permis de devenir l’agen

ncontournable à Anderlecht, alors qu



a réalité était comme toujours bien plucompliquée.

Jacques Lichtenstein n’avait besoide personne et certainement pas d’ubeau-père bien moins brillant que lupour réussir dans la vie. Le hasard de

rencontres et la main du destin voulurenque le football devienne son terrain deu professionnel alors que l’homm

aurait sans doute pu s’adapter

n’importer quel métier avec un égasuccès.

Pas vraiment passionné de footbal

plutôt du genre à quitter un stade avant lfin du match ou à s’endormir devant uClassico à la télé, Lichtenstein dufinalement sa réussite footballistique



bien d’autres qualités. Des qualitéhumaines certainement : les joueurfurent d’ailleurs nombreux à passer de

soirées chez lui autour d’un verre et d’umatch retransmis à la télé ; des qualitéd’encadrement également.

Plutôt que de jouer lui-même ledénicheurs de talent, le « GranJacques » – un qualificatif qu’il auraui aussi mérité – s’entoura d’homme

compétents, de fins connaisseurs, dcollaborateurs passionnés. Des hommequi, à l’instar du fidèle Daniel DTemmerman, jouèrent davantage le rôlde scouts et de recruteurs que celui dmanagers. À eux, le terrain, les rapportechniques, l’analyse footballistique. À

Jacques, l’art de la négociation, l



représentation des joueurs dans leclubs, le rapport humain.

Pas question dès lors de vendre uchat dans un sac ou un attaquant echaise roulante. Se reposant sur lscience de ses « employés », Jacque

Lichtenstein tenta toujours d’adapter sooffre à la demande du marché sanromper les clubs. L’homme connut d

grandes réussites. Et quelques échec

aussi. Somme toute inévitables dans lvie...

Nombreux furent pourtant ceux

enter de tacler sa réputation, à vouloifaire croire que son succès d’agenn’était qu’un malentendu et que Jacquene devait finalement sa gloire qu’à l



rencontre hasardeuse d’un grand joueunommé Vincent Kompany. Une idée bieétrange puisque la prétendue « rencontr

hasardeuse » entre Lichtenstein eVincent Kompany a finalement abouti une relation de fidélité ayant amené loueur des petits terrains d’Anderlechusqu’aux sommets de Manchester City

Preuve que les gens sont parfois à courd’idées lorsqu’il s’agit de faire de

reproches. Pour ridicule qu’il soit, ceargument reste hélas tenace aujourd’hudans ce monde de requins, de vipères ede petites âmes où tous les coup

semblent permis. La même critique fuau demeurant adressée à Patrick DKoster à qui l’on reprocha d’avoir gagn



Mais à défaut de pouvoir prédir’avenir et de comprendre que ce garço

deviendrait son gendre et l’époux de s

fille, l’agent belge comprit trèrapidement qu’il avait alors un jeunfootballeur en face de lui. Un footballeudont il devint très rapidement le managecomment pouvait-il en alle

autrement ?).

L’histoire ne s’arrêta pas là. Évoluan

en équipe de jeunes à Genk, Daeseleirsignala un jour à son agent et futur beaupère qu’un petit phénomène commençaià secouer la province du Limbourg : ucertain Kevin De Bruyne. Patrick DKoster visionna puis approcha ensuite l« petit rouquin » sans encore totalemen



comprendre qu’un diamant brut venait dui tomber entre les doigts.

Fut-ce un coup de chance ? Non. Caa rencontre de Dimitri Daeseleire n

suffira jamais à expliquer pourquoi lchoix de Kevin De Bruyne se porta su

a tête de Patrick De Koster. À l’époqueune flopée d’agents – tous plus bardéd’étoiles, de diplômes, de mallettes dbillets et de glorieux résultats – s

pressaient déjà sur le palier de lmaison De Bruyne. Tous firent depirouettes, de grands discours, dearabesques, mais seul De Koster leconvainquit qu’il était le bon choix. In’y avait là ni hasard ni coup de chanccette fois.



L’histoire veut aujourd’hui quPatrick De Koster, au même titre quJacques Lichtenstein, se soit entouré d

spécialistes, de véritables connaisseurdu football au sein de sa société. Lprésence à ses côtés de YounouOumouri, ancien défenseur de Dender erespecté par les scouts du monde entierest là pour en témoigner.

Comme Lichtenstein, De Koste

s’assure donc d’une analyse et d’uscouting très poussés avant de proposedes joueurs dans les clubs. Bien que trèdifférents, les deux hommes ondésormais opté pour le même système ls opèrent avec les mêmes scrupules ea même méticulosité sans jouer le



marchands de tapis ou les racoleurs dmarché.

Dans ce football belge où les agentsont rois, quelques hommes commLichtenstein et De Koster ont pris lparti de ne pas abuser des clubs, de l

faiblesse de leur scouting et de leunaïveté. Entre Jacques l’intellectuel, lpsychologue, le fils de bonne famille ePatrick le sensible, le bulldozer, l

gamin des rues, le fossé semblanfranchissable.

Une chose les aura malgré eux réuni

sans qu’ils ne deviennent pour autanamis : une véritable idée de la justice ede l’honnêteté.



Chapitre 2cours de françai

L’étrange dictéede Jean-François De Sar

Première leçonNul n’est à l’abri

Jean-François De Sart est un hommbon. Un homme bien. Juste quelqu’un d

bien. Sa capacité à supporter pendandes années les facéties, lencontinences psychologiques et le

raideurs mentales de Roland Duchâtele

ui vaudra sans doute un jour « l



rémission des péchés ». Qu’on lureproche ou non un charisme limité, uncommunication obscure, personne n

songera jamais à disqualifier son travaicomme entraîneur des Diablotins ocomme directeur sportif du StandardDans les tempêtes, l’homme résistaitDans les bons moments, il refusait dcoiffer les lauriers.

Toujours soucieux de garder un pie

ou un orteil en dehors du football, JeanFrançois De Sart reste un homméquilibré. La présence de son épouse est pour beaucoup. Patronne du foyercelle-ci est toujours parvenue à remettre football à « sa juste place » malgr’envie de ses deux fils, Julien et Alexis



de mordre dans le ballon et de suivre leraces du paternel, quitte à le dépasser.

Comme directeur sportif du StandardJean-François De Sart ne s’est jamaiaissé aller à la moindre compromission

« Au début, je laissais entrer tous le

agents dans mon bureau, puis j’ai apprià faire le tri », nous avait-il simplemenavoué, lassé de voir des brocanteurs edes vendeurs « d’objets trouvés » lu

proposer des unijambistes et des bracassés.

Sans doute fit-il quelques erreurs d

casting et de recrutement, mais sa bonnfoi ne put jamais être remise en doute. À’été 2013, tandis que Geoffrey Mujang

Bia revenait d’un prêt raté du côté d



protéger un vestiaire et un groupe sprompt à transformer les droites ecourbes et l’équilibre en instabilité...

Errare humanum est. Oui mais...

Deuxième leçonUn racisme rampant chez lesdirigeants

Jean-François De Sart n’est pas uhomme raciste ; que les choses soienclaires. Son parcours olympique ave

es Diablotins, sa proximité avec leHaroun, Fellaini, Dembélé, ne laissaucun doute à ce sujet. Mais il arriv



que le système, que « l’idéologie » dfootball belge finisse par vous piéger.

Nous voilà à l’été 2013. Lrecrutement du Standard tarde démarrer. Plusieurs dossiers traînent sua table du directeur sportif, parm

esquels ceux de deux joueurs de couleuMohamed Yattara (déjà !) et Naby SarrLes deux garçons appartiennent ’Olympic de Lyon mais, au vu d

’effectif pléthorique du géant françaischacun sait pertinemment que leur tempde jeu à l’OL se réduira forcément à lportion congrue d’un apéritif cheRoland Duchâtelet (toujours avare sues chips, le saucisson et l

Chardonnay).



L’option d’un prêt ou d’un transferdéfinitif à prix cassé se retrouve donsérieusement envisagée du côté d

Sclessin. Les premières discussionaissent entrevoir bien plus qu’un intérê

dans le chef de Naby Sarr. JeanFrançois De Sart cherche désespérémenun troisième défenseur central capablde combler une éventuelle défaillancdu duo formé par Kanu et Arslanagic e

e profil du jeune Naby (alors en pleinbourre avec l’équipe de France demoins de 20 ans) lui plaît.

Les semaines passent, le temps’égrène et Jean-François De Sart sait. Son silence semble soudainemen

aussi puissant que son enthousiasme de

premiers moments. Seul signal rassuran



au milieu de panneaux indicateurs plunquiétants, aucun autre défenseur quaby Sarr n’apparaît sur le point d

rallier Sclessin. Il n’empêche. Tous leoueurs savent pertinemment qu’e

période de transferts, le temps qui passne laisse rien présager de bon. L’éternitest bien souvent la pire ennemie d’efficacité.

De fait. Le petit Sarr ne rejoindr

amais le Standard. Indépendamment dses qualités.

Dans les alcôves du stade d

Sclessin, dans ce bureau de directioaccolé comme une parenthèse au terraides « champions », Jean-François DSart nous donnera par un matin d’été l



raison fondamentale de ce refus : « Celaurait fait un Black en plus et on en déjà assez. » Et d’ajouter : « Regard

avec les Michy, les problèmes que celfait. On a déjà suffisamment de souciavec eux. »

Mais qui sont-ils ? Qui sont donc ce« Blacks » ? Naby Sarr est né Marseille le 13 août 1993. MichBatshuayi vit le jour à Schaerbeek le

octobre de la même année. À moinqu’on ne parvienne à nous prouver danes plus brefs délais que Marseille e

Schaerbeek restent des colonies de lPapouasie-Nouvelle-Guinée, nous noupermettrons donc le luxe de considéreBatshuayi comme belge et Naby Sar

comme français. Une évidence que le



dirigeants du football belge semblenéprouver bien des peines à intégrer.

Étrange coloriste, Jean-François DSart aura préféré voir le monde en noiet blanc comme un vieil appareil photncapable de passer à la diversité de

couleurs et à la modernité. Mais peut-oui reprocher ce réflexe « racial » alorque toutes les hautes instances dfootball paraissent partager cette idée ?

Cet été encore, alors que l’entraîneude Saint-Trond, Yannick Ferreracherchait à transférer un nouvea

gardien à même d’éviter à sa défense unaufrage en première division, l’anciecoach de Charleroi soumit entre autredeux noms à sa direction : ceux d



Les préjugés collés aux basques eaux crampons des joueurs africains sonavant tout l’affaire d’une élite bien plu

que ceux de la masse des supportersCombien de fois, dans les couloirustrés du Parc Astrid, du Ja

Breydelstadion ou de la GhelamcArena, des petites réflexions ne furenpas entendues à propos des « Noirs » Combien de fois nos plus haut

dirigeants ne se laissèrent-ils pas aller des écarts de langage qu’un air dplaisanterie et trois bouteilles de vienfilées étaient censés leur fair

pardonner ?L’affaire aurait pu être classée s’il n

s’agissait que d’un humour maladroit, d

vannes douteuses ou de « potacheries



ratées. Mais il y a malheureusement bieplus que cela. Alors que la Francentière s’était émue de voir son ancie

sélectionneur Laurent Blanc évoquer dequotas à propos des joueurs de couleuralors que l’entraîneur de BordeauxWilly Sagnol, avait été dézingué par lemédias pour avoir osé stigmatiser l« joueur typique africain », les pluhautes instances du football belge s

complaisent aujourd’hui dans un racismqui – sans dire son nom – ne se révèlpas moins scandaleux.

Les clichés véhiculés sur les joueurd’origine africaine (les « Blacks » poureprendre l’expression de nos « belleélites ») reposent sur des idée

primaires. Les joueurs d’origin



africaine se voient aujourd’hureprocher par nos dirigeants d’être de« bouffeurs d’argent », des « menteur

nvétérés », « des infidèleprofessionnels ».

« Cela reste un Noir. Tu ne peux pa

ui faire confiance », entend-orégulièrement parmi les entraîneurs, ledirigeants, mais aussi et surtout dans lgrande confrérie des agents. Bien plu

que les médias, ces derniers sonparvenus à tailler une réputatiodéplorable à des joueurs comme PelMboyo, Geoffrey Mujangi Bia, HervKage, Anthony Vanden Borre, FariHaroun ou Landry Mulemo.



Dieumerci Ndongala sort à peind’une saison pleine avec CharleroArrivé au Sporting sur la pointe de

pieds, débarqué de La Louvière et d’unroisième division où sa carrièr

semblait condamnée à la récompense dquelques canettes de Fanta, de chippickles et de trois cents euros glisséedans une enveloppe à la fin du mois, loueur congolais allait recevoir

Charleroi une vitrine dont il n’osait plurêver. Pari gagné.

Dans la foulée d’un Mehdi Bayat quui offrit courageusement un contra

Felice Mazzu accorda sa confiance aoueur congolais arrivé à Charleroi pa’intermédiaire des agents Iovin

lesquels se targuèrent bien logiquemen



d’avoir toujours cru en un joueur qud’autres avaient déjà déclassé).

Courant 2015, Dieumerci Ndongalchoisit toutefois de confier ses intérêts Mogi Bayat. À tort ou à raison, nul ne lsait, au fond. L’intérêt de cette histoir

ne réside pas dans le choix de MogBayat mais dans la scène qui edécoulera.

Installé dans sa voiture aux côtés ddongala, Mogi Bayat prit la peind’appeler Iovino, l’ancien agent doueur, pour lui expliquer le choix de c

dernier. La magie du Bluetooth passanpar-là, Dieumerci Ndongala funaturellement dans la capacit



d’entendre tout ce qui était dit et échangentre les deux agents.

D’abord cordial, le dialogue déraprapidement au moment d’aborder lcomportement de Ndongala, Iovinn’hésitant pas à lancer des propos trè

durs à l’égard de son ancien protégé « Mogi, ce qu’il nous a fait, il te le feraussi. C’est un Black. Tu ne peux pas lufaire confiance. Il va aussi t’entuber. N

perds pas ton temps avec ce dossierC’est toujours pareil avec les NoirsQu’il aille se faire foutre. Tu fais toupour eux et ils parviennent encore à tromper. »

Tel fut en substance le discours d’uagent au demeurant réputé au bord de



errains pour sa courtoisie, sa faconde eson amabilité. La conversation entre lemanagers en resta là avec, en auditeu

discret, en témoin caché, un Dieumercdongala auquel aucun mot n’échapp

ce jour-là.

L’affaire aurait pu en rester là sovino n’avait pas eu l’idée d’appeleson (ancien) joueur dans la foulée. Aveun discours bien diffèrent à la clef : « T

as toujours été notre petit frère, notrpetit protégé. On veut te garder. Tu ecomme un fils : tu comptes énormémenpour nous. »

Dieumerci Ndongala ne put alors’empêcher de faire remarquer à Iovinqu’il venait d’entendre des déclaration



bien différentes quelques minutes pluôt face à Mogi Bayat. Vaincu par se

contradictions, battu par sa bêtise, se

emportements, ses propos éhontésovino n’eut évidemment d’autre choi

que d’abandonner ce dossier...

Cinquième leçonPersonne n’est dupe

Anderlecht, Bruges, le Standard, lGantoise, Westerlo, Saint-Trond : tou

ces clubs d’une prétendue élite (maiélite de quoi au juste ?) sont à clouer amême pilori. Car, qu’importe lespécialistes de l’euphémisme, le

experts en linguistique, les diplomate



de bac à sable qui tenteront de faircroire que ce qui est dit ne l’est jamaiqu’à moitié, que les mots sont toujour

faits pour dépasser la pensée, c’est ici –purement et simplement – de racismdont il s’agit.

Comment qualifier autrement lepropos tenus par Besnik Hasi dans decercles fermés alors que le coach dSporting devait se positionner sur l

mercato d’été ? Comment expliquer qucet ancien joueur de qualité, venu d’upays éventré par l’Histoire, puisse spermettre innocemment de déclarer qu’ine lui fallait pas un « Noir » de plus, quson vestiaire en comptait déjà trop, que côté bling-bling, montres en or e



musique à plein tube des « Blacks commençait à l’insupporter ?

Ces propos outrageux, ces clichéses joueurs d’origine africaine ont héla

appris à les fréquenter et à leapprivoiser.

Pour y résister, rien de tel que lregroupement. L’union fait la force esoudés par une couleur qui ne devra

pas les distinguer, ces joueurs ondésormais appris à fonctionner dmanière « clanique ». En « famille ».

Toujours un père, un grand-oncle, u

onton proche ou éloigné pour géreeurs intérêts. Toujours un frère, u

cousin pour s’occuper de la préparatio

physique, des contrats de sponsoring



des placements immobiliers. Même leagents de ces joueurs semblendésormais devoir partager ces origines

comme l’a récemment montré le succèd’un Fouad Ben Kouider, pourtant sortde nulle part en termes de managemenPropriétaire de trois Porsche, d’ubureau immobilier totalemenénigmatique, patron d’employéfantômes et heureux possesseur d’un

fiche Wikipédia à son nom qu’il avaui-même rédigée avant qu’encyclopédie du web ne la retire, Be

Kouider aura surtout joué sur se

origines africaines et sur le sentimend’une appartenance commune pouconvaincre les Pelé Mboyo et autreGeoffrey Mujangi Bia de travailler à se



côtés. « Dans un an, je possédera’ensemble du marché », avait-i

fièrement déclaré, oubliant que le

hommes trop assurés sont bien souvenes premiers à tomber.

Ce repli familial, clanique, quas

« tribal » n’a donc pas que du bon. Ledirigeants de clubs se montrent biesouvent énervés en voyant le père, lmère, le petit cousin débarquer à la tabl

des négociations ou demander dedizaines de tickets. Ces mêmes patronoublient parfois que l’hôpital ne peut smoquer sans scrupule de la charité.

Les entraîneurs, les managers, leprésidents ont eux-mêmes provoqué crepli à force d’arrogance et de préjugés



En prétendant que « les Noirs devaienrester à leur place », en refusant parfoide les recevoir à leur table, en le

renvoyant à des vieux clichés, les grandpenseurs de notre football ont créé undivision profonde dont les conséquencesont bien souvent sous-estimées.

Le papa de Faris Haroun en fut sandoute l’un des premiers témoins. Alorque son fils Faris se révélait comm

’une des promesses de Genk, le pèrprit la peine d’aller lui-même négocieavec le président Jos Vaessen. Un tête-àête entre hommes de bonne intelligence

un rapport d’égal à égal que beaucoupd’autres membres du club ne parvinrenamais à digérer. Pour avoir os

s’asseoir à la table du président, pou



avoir contourné les règles non écriteprécisant qu’un papa africain devaiaisser ce genre d’opérations et d

négociations à d’autres personnes et d’autres mains, le père Haroun traînpendant des années la réputation d’uemmerdeur et d’un empêcheur de tourneen rond.

Le Soulier d’Ébène fut l’une de seréponses. Un réflexe protectionnist

peut-être mais qui, aujourd’hui, sustifie plus que jamais... Face à ce

hommes qui ont eu le courage de se tenidebout, face à ces Seigneurs trosouvent considérés comme des fild’esclaves aux pieds et mains liés, useul mot s’impose aujourd’hui : respect



Chapitre 3entre les cour

El Ghanassy, N’SakalaMpenza

et les nuits folles duMacumba

Le service militaire belge fusupprimé en 1994. Sans jouer aunostalgiques de la vieille garde, sanrepenser aux Marc Wuyts passés pa

’équipe nationale militaire avec succèson ne sait trop s’il faut aujourd’hui sréjouir de cet abandon ou le regretter.



Pour bien des jeunes issus de lsociété civile, ce service passerait sandoute pour inutile. Peut-être aurait-i

fallu prévoir une exception pouquelques joueurs, noceurs, fous de lnuit, incapables de mettre un terme à ldébauche et aux insomnies.

Que les choses soient d’emblées bieétablies : dans le monde du football, leagités du bocal et des boîtes ont toujour

existé. Un homme comme Nordin Jbarqu’Éric Gerets, son entraîneur d’époque au Club de Bruges, poursuiva

en voiture à l’instar d’un inspecteuDerrick en pleine filature, pourrait sanpeine écrire un livre entier sur le sujet.



Mais il n’empêche. Loin deguindailles étudiantes, loin des concourd’à-fonds dans lesquels les joueur

ombaient à pieds joints après unvictoire à l’arrachée, la génératioactuelle semble celle de tous les excès.

À l’entrée des discothèques, debordels et des bars à chicha, elle faiaujourd’hui face à deux données que nconnaissaient pas ses aînés : le

rivalités d’argent et la disparition totalde l’intimité.

Faux salaires et dépenses exagérées



On le croyait revenu à la raison en lvoyant enfiler les boulevards au voland’une Renault Clio, mais c’était oubli

que ses voitures de luxe (Ferrarconsorts et consœurs) lui avaient tousimplement été confisquées suite à dourdes dettes ouvertes et toujours pa

remboursées.

Désormais remis à flot grâce apactole de sa « pension foot » (un

somme prévue dans tous les contratprofessionnels belges et que les joueurne peuvent réclamer qu’à 35 ans, unfois leur carrière terminée), ÉmilMpenza ne devra son salut qu’à uchangement de vie. Les nuits ddébauche devront laisser la place au

soirées entre amis. Les mauvaise



fréquentations, les gratteurs, lebouffeurs de fortune, les suceurs dunes devront cette fois être éliminés

Car, malgré ses responsabilitépersonnelles, Émile Mpenza a aussi esurtout payé le prix de ses « faux amis »Ceux qui le poussaient à arroser deables entières, des soirées, des fille

égarées. Ceux qui lui juraient que deumillions d’euros prêtés lui rapportera

rapidement et sans rien faire deumillions supplémentaires. Vastes écrande fumée...

Le côté flambeur d’Émile aurait pu ldétruire. Il ne fit finalement qu’amocher. Mais, à sa suite, beaucoup

d’autres joueurs sont aujourd’hui tombé

dans les travers du footballeur-payeur



du « pyromane des billets », d’inépuisable arroseur.

Yassine El Ghanassy appartient à ceégard à la catégorie des cas gravesDoté d’un talent fou, suivi de près par uclub d’Anderlecht qui rêvait voil

quelques années de le recruter« Franklin » (selon le joli nom de tortuqui lui avait été donné) n’a jamais vécque pour et par l’argent. Et lorsqu

celui-ci vint à manquer, Yassine se mit ’inventer. Tombé à l’été 2014 dans l

même hôtel que Mario Balotelli, EGhanassy tenta de rivaliser ave’international italien au momen

d’effectuer les dépenses les plus folleen soirée. Magnums à gogo, table

arrosées, dizaines de milliers d’euro



etés par les fenêtres... Pas de quoeffrayer un Balotelli au salaire annuenet chiffré en millions. Pas de quo

calmer non plus un Yassine dont leémoluments tenaient pourtant à quatre ocinq centaines de milliers d’euros brutpar an (la moitié en net).

Après avoir entretenu luxueusemenune femme bruxelloise, le petit Yassinfut tout simplement au bord d

’asphyxie. Au même moment, des clubcomme le Cercle de Bruges ou le Liersse proposaient de relancer sa carrièralors que la Gantoise l’avadéfinitivement déposé au grenier. EGhanassy ne voulut rien entendre, riecomprendre à ces défis alors que chacu

ui conseillait sportivement de s



oujours constitué le prolongemenogique du vestiaire. Presque un passag

obligé. Si le grand architecte du footbal

avait un jour existé, sans doute aurait-ipu prévoir un enfilement de pièces entra salle de douche et la salle de bar tanl est vrai que l’après-match n’a jamai

manqué de rimer avec de longues viréesSi certains se contentaient d’enfilequelques bières au « club-house » e

compagnie des sponsors ou, plusouvent, de simples supporters, d’autren’hésitaient guère à se lancer dans uremake des Quatre cents coups et

partir jusqu’au bout de la nuit dans leplus folles soirées. Le lundi, au centrd’entraînement, les yeux bouffis et leregards creusés remplaçaient parfoi



’échauffement mais personne opresque ne s’en offusquait. Personne – ’exception d’un coach en colère ou d’u

président remonté – ne faisait étalage dquoi que ce soit dans les médias.

Cette époque de grande discrétion e

de petits secrets a longtemps persistéJusqu’au début des années 2000, tandique les deux Anderlechtois NenaJestrovic et Ivica Momar semaient l

pagaille dans toutes les soiréebruxelloises, décoiffant même le trèhuppé quartier du Sablon en y faisanexploser le moteur de leur Ferrari, unimite indécise continuait de séparer l

vie sportive de la vie privée. Mais lechoses ont désormais bien changé...



Impossible aujourd’hui d’échappeaux réseaux sociaux, à l’œil inquisiteude Facebook, d’Instagram ou de Twitter

mpossible aujourd’hui de ne pas êtrsurpris par la « gâchette » d’usmartphone ou d’un photographe dsoirée. Mais encore faut-il ne padonner le bâton pour se faire battre. Uprincipe que Steven Defour ne semblpas forcément avoir compris.

Derrière sa coupe de cheveugominée, derrière sa barbe parfaitemenaillée et ses airs de moine bourru

Defour cache une belle personne et ucœur dont beaucoup feraient bien ds’inspirer. Les feux des projecteurs unfois éteints, l’ancien enfant prodige d

Standard ne joue plus, ne joue pas



Disponible pour les causes noblesfondamentalement généreux efoncièrement droit, Steven ne ressembl

ni plus ni moins qu’à quelqu’un de bien.Même si l’anecdote n’a jamai

valeur de vérité, certains signes n

rompent pas. Au moment de tourner lreportage La beauté du Diable en pleiPorto à quelques mois du coup d’envode la Coupe du monde 2014, Defour fu

ainsi le seul joueur à inviter l’ensemblde l’équipe de tournage au restaurantL’addition n’était évidemment paproblématique pour un joueur habitué brasser des centaines de millierd’euros par an, mais le geste comptabien plus que le seul aspect financier.

Classe.



Mais au-delà de toutes ses qualitéhumaines, Steven n’a jamais pu cacheun goût de la fête assez prononcé. U

goût qui aurait pu passer inaperçu si leblessures à répétition et les « off-days ne s’étaient pas amassés au-dessus de sête au cours de la saison 2014-2015

Lien de cause à effet ou simple hasarda conjonction de ses sorties et de se

blessures aura alors provoqu

d’énormes remous. Et Steven en fuhélas le premier responsable.

Alimentant son compte Instagram ephotos de vacances ou de couplecertains se moquant alors ouvertemen

de le voir au bras d’une anciennentraîneuse de bar), l’ancien Soulie

d’Or se fit aussi et surtout piéger par de



« pseudo amis » tout heureux de se fairphotographier à ses côtés. Le sitnternet du « Martini Bar », haut lieu de

soirées bruxelloises où les hommefortunés se mélangent aux fillefascinées par l’argent, vit ainsi lephotos de Steven Defour défiler. Prochde Luan, l’un des patrons du lieu, Stevese rendait fréquemment dans cettdiscothèque par amitié. Celle-là mêm

qui le poussa à accepter les photos sanse rendre compte des rumeurs qu’ellepourraient engendrer. Dans ce villagque constitue Bruxelles, les prétendu

« amis » de Defour, ceux qus’exhibaient avec fierté à ses côtéscommencèrent alors à se lâcher à sosujet. Les « Il boit », les « Il fum



aussi » furent lâchés comme autant dpetites piques. Presque anodines maiamais indolores.

À l’heure des réseaux sociaux, ’heure où rien ne reste secret, Steven

commis l’erreur d’accorder tro

facilement sa confiance, oubliant unrègle immuable dans les milieubranchés : les gens ne considèrenamais que leur propre intérêt.

L’ancien Soulier d’Or a sans doutappris la méfiance désormais. Il n’esamais trop tard pour bien faire.

Les parents fous



Franco Antonucci et lepetit-fil

de Paul Van Hims

FrancofolieLa guerre reprend tous les samedis e

ous les dimanches matin. À l’Académi

Robert Louis Dreyfus ou sur les terrainde Neerpede, les parents des petitStandarmen et des petits Anderlechtoise pressent chaque week-end pour voieur gamin.

Le temps de quelques heures, leieux se transforment alors en un théâtr

à ciel ouvert où les sociétaires de l



Comédie-Française passeraient presqupour des amateurs tant il est vrai que lniveau des acteurs semble ici plus élevé

Parents, entraîneurs, enfants : chacusemble connaître son rôle comme s’ilappartenaient à la commedia dell’artePlusieurs parents se targuent ainsi dposséder le nouveau Messi en lpersonne de leur enfant. Les entraîneurse persuadent qu’ils seraient aujourd’hu

à la place de Mourinho ou de Benitez sun coup de main de la vie avait pu leaider et les agents affamés traînent biesouvent comme des meurt-la-faim e

ouant les grands seigneurs devant deparents parfois médusés.

Au Standard, l’accès à la buvette fu

même interdit aux managers du temps d



Roland Duchâtelet. Les mêmes têtes s’rimballaient chaque week-end avec un

désespérante régularité. Michel Thiry

’ancien agent de Marcin Wasilewskoujours vêtu comme un pauvre corsair

à qui l’on jetterait volontiers une piècde deux euros, y avait installé sequartiers. Les deux frères Iovino aussi.

Franco, le plus jeune d’entre eux, svantait de posséder dans son écurie de

grands talents liégeois et d’entretenir dbons rapports avec l’ancien présidenDuchâtelet (le fait d’avoir pu un momenreprésenter les intérêts de Paul-JosMpoku l’y avait, il est vrai, bien aidé)Hélas pour lui, ses relations avec ldirection du Standard se compliquèren

nettement lorsque le petit Iovino n



rouva rien de mieux à faire que ddélocaliser quelques jeunes de Sclessivers des clubs concurrents ou étrangers

Le phénomène Adrien Bongiovanni pra direction de Monaco tandis que deu

autres gamins conseillés par le « pèrFranco » prirent cette fois la route dClub brugeois. Inutile de préciser dances circonstances qu’en lieu et place de« Bienvenue l’ami », Franco Iovin

rouva cette fois sur la route de Liègbien plus de panneaux « Wanted »« Dégage », « Ta place n’est plus ici ».

Mais, les agents ne sont pas lprincipale attraction des centres dformation et des académies. En marge dfootball, un pied dehors un pied dedans



es parents leur volent bien souvent lvedette.

Rarement préparés à entrer dans cwestern (même en étant parfois euxmêmes d’anciens joueurprofessionnels), les pères et mères de

eunes joueurs se laissent entraîner dana folie des grandeurs et dans bien deexcès. Obligés de se retrouver entre euxous ces parents font semblant d

s’aimer dans une formidable comédihumaine tout en sachant que leurs enfantsont bien souvent concurrents.

Et dans ce grand théâtre, le mensongsemble devenu la clef de tous les succèsLes parents se mentent mutuellemen



notamment lorsqu’il est questiod’argent.

Combien de fois n’avons-nous paentendu en bord de terrain des propofarfelus, présomptueux. Combien de foin’avons-nous pas démasqué des parent

se laissant aller à dire « Nous avonreçu 50 000 euros de prime de la part dStandard à la signature. Ils voulaienellement garder notre gamin » alor

même qu’en sortant du bureau de JeanFrançois De Sart ou d’Axel Lawarée cederniers n’avaient en réalité obtenqu’un dédommagement de 250 europour couvrir leurs frais.

Se prétendre propriétaire d’un bocontrat, d’une jolie prime, d’un



parents) auquel un gros chèque a d’oreet déjà été donné.

À Anderlecht, le petit FrancAntonucci appartenait jusqu’en madernier à cette catégorie. Venu de l’UCentre et de la région de Charleroi, l

gamin avait rapidement débarqué aSporting avec l’étiquette assommante d« plus grand talent belge de tous leemps ». Les gens ne renonçant bie

souvent à aucune exagération dans leurcompliments. Les plus grandqualificatifs étaient tombés sur leépaules de Franco avant même que cdernier n’ait eu l’occasion de montreson talent balle au pied. « C’est lnouveau Scifo », « C’est du Ede

Hazard en plus fort », « Charly Musond



était beaucoup moins complet », « Jcrois qu’en technique pure, il est audessus de Messi » : telles étaient donc

en bord de terrain, les connerierégulièrement débitées sur un joueudont personne ne pouvaraisonnablement prédire l’avenir.

À Anderlecht, le petit Franco fut trèrapidement traité comme Jésus-ChristSon père Carmelo reçut un gros coup

Mercedes et une enveloppe difficile estimer mais dont le montant dépassaallègrement les 100 000 euros. ASporting, personne ne sembla s’insurgecontre cet investissement quas« logique » pour un gamin de 13 anqu’il fallait retenir coûte que coût

usqu’à ce qu’il signe enfin son premie



contrat professionnel chez les Mauves ’âge de 16 ans.

Pendant trois ans, le monde tournautour de la planète Antonucci. Dans leallées d’Anderlecht, le gamin fut choyéencadré, logé en famille d’accuei

nourri aux meilleurs produits, assistcomme un fils princier malgré deparents incapables de le lâcher, veillansur leur enfant comme sur un trésor d

guerre. À l’heure des repas, Carmelo lpapa arrivait ainsi avec un « piquenique » amélioré pour son petit Franccomme si la cuisine du Sporting n’étapas adaptée au métabolisme d’un petichampion. Du grand n’importe quoi...



Mais, alors que tout semblait fapour garantir son éclosion, le petiFranco parut doucement se perdre sur l

errain. Après avoir passé plusieurannées à humilier ses adversaires à coupde petits ponts et à faire sensationAntonucci n’était plus qu’un joueuparmi d’autres. Son talent restait réesans être forcément supérieur à certainde ses coéquipiers. Au sein de s

génération, les petits Milan Corryn oAdel Bourard faisaient désormais mieuque lui et, au bord des terrains, leparents de joueurs passaient désormai

plus de temps à soupirer sur le petiFranco qu’à l’encenser. Les « On en rop fait avec ce gamin », les « Il n’es

pas si fort que cela », les « Pauvr



gosse » avaient désormais remplacé le



éloges jetés à la pelleteuse quelqueannées plus tôt.

En réalité, et malgré tous lehonneurs accordés, la vie d’Antonuccétait devenue un supplice. Entre lepeaux de banane, les regards moqueurs

es sous-entendus méprisants, les petitealousies, la voie du succès étadevenue un enfer pavé de bonnententions (celles d’un Sportin

otalement dévoué au petit) mais aussde coups tordus. Le traitement de faveudont il avait autrefois fait l’objesemblait s’être subitement retourncontre lui.

Avant ses 16 ans, avant de signer Anderlecht le premier contra



professionnel qui lui était promisFranco Antonucci et son entouragprirent peut-être la meilleure décisio

de leur vie : celle de quitter les alléede Neerpede pour signer du côté d’Ajax d’Amsterdam.

Un choix judicieux non pas en raisode la qualité de la formationéerlandaise (voilà bien longtemps que Sporting n’a plus à rougir face

’outrecuidance des Hollandais), nopas en raison d’un confort matériel qua famille aurait tout aussi bien prouver à Bruxelles, mais en raison d’u

équilibre de vie indispensable au petFranco Antonucci.



Guetté, jalousé, nargué à Anderleche petit Franco semblait parfoi

paralysé. À l’Ajax, le garço

redeviendra un joueur parmi d’autresans que la pression ne vienn’anesthésier.

Aux alentours du Parc Astridquelques dents grincèrent, quelquedirigeants hésitèrent entre les regrets ea colère après avoir consacré autan

d’efforts dans le dossier AntonuccComment leur en vouloir ? Depuis sepremières années mauves, la directiodu Sporting s’était en effet comportéavec une inaliénable correction ’égard de l’enfant-roi et de sa famille

Les petits plats avaient été mis dans le

grands. Anderlecht aura tout de mêm



empoché dans l’aventure un chèque d500 000 euros. De quoi redresser lbilan comptable d’un Herman Va

Holsbeeck forcé par son conseid’administration à afficher cet été ubonus de 10 millions d’euros...

Youri, l’incompris

Au centre d’entraînement Anderlecht, un homme traîne ségendaire carcasse tous les samedis

Reçu sans forfanterie, payant sa bière oson café au comptoir de la buvetteapant la conversation avec n’import

qui, Paul Van Himst, le plus grand joueu

belge de tous les temps, se mêle au



parents des jeunes avec une simplicitqui vous débecterait des « footballeurbling-bling d’aujourd’hui ».

Pour le commun des mortels et mêmpour le plus tendre des imbéciles, l« Pelé blanc » reste un monument et

orsque sa Peugeot blanche se gardevant l’entrée de l’Académianderlechtoise, chacun l’accueille aveconsidération et respect. Avec certain

entraîneurs de jeunes, l’accolade esparfois permise. Avec les autres, ungentillesse mêlée d’admiration reste dmise.

Pourtant, au milieu de toutes ceeffusions de sympathie, un détail daille surprend. Plutôt que de se mêle



aux parents et de regarder le match long de la ligne de touche, Van Hims

s’obstine à rester seul derrière le goal

soit à une place où la vision du jeu sretrouve forcément réduite de moitiéL’homme est seul, trop seuétonnamment seul pour une personnappréciée du public et que la foule n’du reste jamais dérangé.

Ne souffrant d’aucune form

d’autisme et encore moins d’uquelconque fanatisme pour l’isolement’ancien Soulier d’Or préfère s’écarte

des autres parents pour une tout autrraison.

Sur le terrain, son petit-fils, YourLapage, se retrouve dans l’équipe d



réserve d’Anderlecht après avoir grimpous les échelons. Son style ne rappell

aucunement la démarche chaloupée d

son grand-père, l’académisme techniqun’appartient pas à son ADN, mais lgrand Youri possède toutefois dequalités. Reste qu’à la moindre perte dballe, au moindre déchet, le « mini VaHimst » se retrouve systématiquemenconspué. En bord de terrain, les insulte

discrètes, les accusations de passe-droies petites méchancetés fusent au poind’avoir tout simplement poussé Paul lgrand-père à s’éloigner des autre

parents pour ne pas avoir à entendre lenoms d’oiseaux voler.

Certains parents de joueur

réservistes s’en donnent à cœur joie



urant que leur enfant serait forcémensur le terrain si une place prétendument illégitime – n’avait pas ét

réservée au petit-fils de Paul Van HimstLes autres évoquent le copinage, lerelations, l’insupportable présence d’ugarçon à qui l’on donnerait pourtant lbon Dieu sans confession.

La scène semble hallucinanterréelle, insupportable de cruauté

Comment ces gens – ceux qui quelqueminutes plus tôt saluaient fièrement PauVan Himst au moment du café – peuventls se comporter comme des sauvage

face à un enfant dont le seul tort consistà posséder un glorieux aîné ? Commena jalousie peut-elle pousser à de tel

excès ?



Que le grand Youri ne soit pas ufootballeur d’exception, chacu’accordera. Que certains de se

entraîneurs anderlechtois aient pu êtrsensibles à son arbre généalogiquepourquoi pas. Mais l’idée de voir ueune garçon maltraité de la sort

apparaît bien plus ahurissante que le fade l’avoir vu bénéficier de l’un o’autre passe-droit.

Conscient des lacunes de son petitfils et des critiques que les autreparents émettaient sur lui, Paul VaHimst avait même décidé de lui offrides entraînements supplémentaires danune académie privée. Au contact dcoach Seth Nkandu – connu pour avoi

« dressé » et « éduqué » au football de



oueurs comme Michy Batshuayi, JunioMalanda ou Andrea Mutombo – Yourprogressa mais, trop persuadés que c

dernier bénéficiait d’un traitement dfaveur, les autres parents ne lremarquèrent même pas.

Soyons clairs, le petit Lapagn’aurait jamais pu revendiquer une placdans le noyau A d’Anderlecht. Mais riene lui interdisait le rêve d’une carrièr

professionnelle. Plutôt que d’encourager dans cette voie, la majorit

des gens se seront inlassablemenamusés à le casser. Parce que l’époqune supporte plus les « fils de » et leenfants gâtés. Parce que le football restun monde de « putes ». Parce que tou

es moyens sont désormais bons pou



faire tomber un concurrent et permettre son rejeton de triompher.

Chez les jeunes, le football nconnaît plus aucune morale pour autanque ce mot soit encore écrit sur uquelconque tableau noir. Avant mêm

d’avoir pu tenter sa chance commfootballeur, Youri Lapage alias « minVan Himst » faisait face à certainepersonnes prêtes à l’enterrer. Enterr

avant d’avoir pu éclore, tué avand’avoir pu faire ses preuves, ce gamine pouvait décemment pas résister à unelle pression.

Descendu anonymement à AlosLapage ne deviendra jamaiprofessionnel. La plupart des gen



prétendront « qu’ils auraient pu lparier ». Ceux-là ne se rendent sandoute pas compte de leur propr

responsabilité.



Chapitre 4cours de néerlandai

La Fédé belge refusede parler françai

Première leçonScifo ne parle que le football

Juillet 2015. La Fédération belge dfootball semble soudainement vivre sou

a menace d’une nouvelle guerrnucléaire. Une guerre dont l’élémendéclencheur serait cette fois d’ordrcommunautaire. Cette fois ou, plu

exactement, une fois encore.



Depuis le mois de mai 2015, JohaWalem a rendu son tablier dsélectionneur de l’équipe national

Espoirs. Officiellement, l’ancieAnderlechtois jure n’avoir agi qu’afeeling, pour rester fidèle à ses idéesOfficieusement, il se murmure depuirès longtemps que ses rapports ave

Marc Wilmots présentaienrégulièrement des frictions et que le

deux hommes ne s’appréciaient que trèmodérément.

Il est vrai que, sans avoir l’air d’oucher, Walem possède son pet

caractère. Sensible à l’excès, introvertusqu’à ne plus pouvoir communiquer’ancien stratège de l’Udinese souffr

parfois d’un syndrome de persécution



Si les choses ne tournent pas toujourrond, c’est forcément qu’un grancomplot doit se tramer contre lui. Joha

magine certains lui mettre des bâtondans les roues même lorsque les rouen’existent pas. Johan imagine decroche-pieds sur son passage mêmorsque personne ne vient le croiser. I

s’enferme parfois dans ses idées.

À raison, Johan Walem cro

fermement en ses qualités, mais la tâchde sélectionneur Espoirs semble limiter. Ses rapports avec certainoueurs s’avèrent parfois tendus

crispés, tandis que l’homme, trop entierne parvient jamais à cacher ses « coupde cœur » pour certains joueurs dans u

vestiaire où – à l’instar des salles d



classe – les petites jalousies s’installentWalem a toujours eu ses chouchous Hervé Kage, Bruno Godeau ou mêm

athan Kabasele, joueurs qu’il tenta drapatrier du côté de Courtrai une fois snomination à la tête du club courtraisievalidée.

Pour toutes ces raisons et pour bied’autres encore, Johan Walem déciddonc par un beau jour de mai 2015 d

quitter le bateau de la Fédé. Les motifinguistiques ne paraissent pas avoi

cette fois pesé dans sa décision, capersonne n’avait alors jamais songé à lueprocher une maîtrise hasardeuse d

néerlandais (un argument qui n’aurad’ailleurs pas tenu la route, Walem étan

quasiment bilingue).



Les langues ne se délieront qu’aprèses querelles communautaires n

ressortiront qu’une fois le nom de so

possible successeur lancé. Un possiblsuccesseur nommé Enzo Scifo.

Depuis plusieurs mois, le nom d

’ancien Soulier d’Or flotte dans lecouloirs de la Fédé avec d’autant plud’insistance que Scifo ne manque jamaiune occasion de rappeler son envie d

retrouver un poste d’entraîneur. À dirvrai, l’icône de toute une génératios’ennuie comme un rat mort chez lui, oes parties de golf, les heures passée

devant la télé et l’un ou l’autre bouquiavalé sans conviction ne parviennent paà lui faire oublier sa seule et uniqu

passion : le football.



Scifo n’a jamais vécu que pour lballon. Contrairement à d’autreretraités des terrains, le Louvièrois n

s’est jamais véritablement trouvé dpassion de substitution ou de métiesuffisamment prenant pour lui fairperdre l’envie de retrouver l’odeur dvestiaire et l’esprit des entraînements. À’abri du besoin suite à une gestio

patrimoniale exemplaire et à d

udicieux placements, Scifo ne faisacertainement pas de la suite de scarrière une affaire d’argent. Que dcontraire. Dans l’enthousiasme et l

précipitation, la star anderlechtoissembla plus d’une fois prête à se brader

Autant dire qu’après des mois et de

mois d’un inadmissible purgatoire, Scif



semble prêt à foncer tête baissée du côtde la Fédé. Quel que soit le posteEntraîneur des Ul8 et des Ul9 à la plac

d’un Gert Verheyen qui remplacerait dcoup Johan Walem chez les Espoirs Scifo prend ! Coordinateur des équipenationales de jeunes ? Scifo prend Sélectionneur des Espoirs aux côtés dson ami Jean-François Rémy ? Scifprend aussi !

Très rapidement, la place laissévacante par Johan Walem lui semblréservée. Son pote Marc Wilmots scharge de défendre bec et ongles soancien équipier devant les pontes d’Union belge et, lors d’une réunion a

sommet, un pacte est même scellé

Gérard Linard (président d



’association des clubs francophones dfootball), François De Keersmaeckeprésident de l’Union belge de football

et Marc Wilmots se serrent la main es’accordant sur le nom d’Enzo Scifo.

L’affaire semble alors pliée, d’autan

plus que la candidature de GerVerheyen à la tête des Espoirs avait dplomb dans l’aile. Quelques mois pluôt, l’ancien joueur brugeois s’était e

effet ouvertement disputé avec le jeunprodige belge, Charly Musonda JuniorSuite à une altercation, le diamant brude Chelsea n’avait guère hésité à lancequelques noms d’oiseau à la tête de soentraîneur qui, en retour, avait juré de nplus jamais le sélectionner. « Plu

amais de Musonda tant que je serai là »



avait clamé Gert Verheyen, alors que logique lui imposait sans doute d

recoller les pots cassés.

Parce qu’un joueur du talent dCharly Musonda ne se snobe pas, unsolution avait toutefois été trouvée

malgré son jeune âge, le petit Charlallait directement grimper dans lcatégorie des Espoirs alors dirigée paJohan Walem sans rester sous la houlett

de Gert Verheyen et de son équipe dUl9. Le scénario était parfait maipersonne n’avait alors songé à un déparéventuel de Walem et à l’idée quVerheyen puisse lui succéder. Unsuccession rendue très difficile par lprésence du petit Charly...



En plus d’être le candidat idéalpoussé par la main de Marc Wilmots epar la promesse des grands patrons

Enzo Scifo bénéficiait donc defaiblesses des autres candidats. Tousemblait cousu de fil blanc. Ou presque

Du haut de leur piédestal, certainmembres de l’Union belge se décidèrensubitement à jouer la cartcommunautaire. Enzo Scifo ? Ou

pourquoi pas. Mais parle-t-icorrectement le néerlandais s’amusèrent les vieux piliers dcomptoir de la Fédération, devenue pluproche du café du commerce que d’unvéritable institution.



Dans un pays où les ministrebilingues se comptent sur les doigtd’une main, l’accusation était osée. Ou

plus précisément, fort de café. D’autanque les accusateurs d’Enzo Scifn’étaient pas forcément connus poumaîtriser les deux langues nationales sue bout des doigts, mais les cols blanc

de la Fédération n’en étaient pas à uncontradiction près.

À l’annonce de cette guerrcommunautaire qui s’installait, MarWilmots décida de sortir de sa réservet de défendre la candidature de son amEnzo avec une inaliénable fidélité. Maie contexte ne plaidait pas en sa faveur.



Après un jeu de chassé-croisé avee club de Schalke 04 et un faux dépar

pour l’Allemagne dont il se serait bie

passé, le sélectionneur national devaidésormais composer avec les jacqueriede quelques employés de la Fédé et lrapport de force ne plaidait pluforcément en sa faveur malgré serésultats sportifs mirobolants. Wilmotallait donc se battre pour Scifo e

sachant que sa voix ne pèserait pluaussi lourd que par le passé. Croyanpouvoir augmenter son pouvoir oaméliorer ses conditions de travail e

faisant mine de partir pour l’AllemagneWilmots avait finalement perdu sa partid’échecs avec quelques pontes de lFédération et sa position s’en retrouva



supposer qu’un début d’Alzheimer l’aempêché de se souvenir de sa paroldonnée, même si l’homme finira par s

ranger du côté de Marc Wilmots edéfendre la candidature d’Enzo Scifo anom de la représentativité defrancophones. Linard, qui passa un courmoment dans le camp des opposants dWilmots, redevint rapidement l’un dses meilleurs alliés. Mais qu’importe.

Le plus dramatique dans cetthistoire ne réside évidemment pas danes jeux d’influence, les coups d’épaul

ou les promesses envolées (quoique...mais dans l’inconcevable inaptitude dedirigeants de la Fédération.



Comment se réfugier derrière lecompétences linguistiques d’Enzo Scifpour vouloir le débouter ? Comment n

pas s’agenouiller devant l’humilité d’uhomme qui – en dépit d’un palmarèderrière lequel la patrouille des Castorde la Fédération devrait se prosterner se dit prêt à se mettre au service deéquipes de jeunes de son pays sanexiger de salaire démesuré ? Commen

ne pas sauter sur l’occasion ? Commoser rechigner, fignoler, gratter devanun tel monument du football belge ?

En son temps déjà, Benoît Thanavait déjà souffert de son étiquettfrancophone. Parfait trilingue, MarWilmots avait échappé à ces reproche

mais il semblait écrit qu’Enzo Scif



devrait forcément passer par le banc deaccusés.

Alors que le vestiaire des Diables nsouffre plus d’aucun problèmcommunautaire, alors que les équipes deune brillent et que leur cohésion n

souffre d’aucune contestation, le constad’une Fédération lamentable au point dcréer des problèmes qui n’auraienamais dû se pose est simplement triste

Triste à pleurer...

Deuxième leçonHans Vanaken, le flamand militant



Enzo Scifo aura donc fini par gagnesa place de sélectionneur des Espoirsmais à quel prix ? Le ridicule ne tuan

plus personne à la Fédé, les pontes d’Union belge auront au bon d’impose

sèchement des cours de néerlandais eur nouvel employé. Une initiative san

doute légitime mais qui n’avanullement besoin d’un tel battagmédiatique.

Car, à force de bêtises improviséeet de petites conneries entre amis, lesherpas de la Fédération aurond’emblée mis Enzo Scifo dans unposition délicate. En mettant la pressiosur sa connaissance du néerlandais, lepetits cols blancs et les chemisier

bedonnants de la Maison de Verre auron



d’entrée de jeu créé un contexte dravail négatif où le moindre mot, l

moindre geste de Scifo sera sauté

analysé, étudié par la presse et leoueurs.

À l’entraînement, ces derniers s

demanderont sans doute pourquoi leusélectionneur s’exprime dans une languplutôt qu’une autre, chose qui leur auraiété totalement indifférente sans une tell

foire d ’empoigne autour de ce sujet. Econférence de presse, certaines têtes dpipe de la presse flamande nmanqueront pas une occasion de testees progrès d’Enzo Scifo en néerlandai

et de l’évaluer. Au cœur de lFédération, les derniers Mohican

n’hésiteront pas à salue



systématiquement Enzo en flamand et rendre insoutenables les petiteconversations du matin devant l

machine à café.Bref, en lieu et place d’emménage

dans une maison bien rangée, l’ancie

oueur de Monaco aura finalemendébarqué dans un appartement foutraquet un bordel sans nom. Gageons toutefoique l’aura de Scifo devrait rapidemen

ui permettre de mettre de l’ordre autoude lui, quitte à passer de temps en tempun grand coup de balai, au regret de soennemi numéro 1 à la Fédération, GuCraybex.

Vaille que vaille, Craybex aura tentd’éviter sa nomination. En son nom à lu



Au nom de sa Flandre chérie. Au nom dquelques bruits de couloir, de quelqueracontars, de quelques langues de vipèr

aussi.L’une d’entre elles fut sans contest

celle d’Hans Vanaken. Discrètement, l

nouvelle starlette du Club Brugeoin’avait pas hésité à maugréer sur l« question linguistique » dans lecouloirs de la Fédé. L’ancien Lokerenoi

se disait incompris par Johan Waleavec qui, jurait-il, il ne parvenait pas communiquer.

À moins d’avoir pu entrer dans lsecret de leurs conversations privéespersonne ne peut aujourd’hui prétendrque Walem et Vanaken éprouvaien



de façon éhontée alors que lui s’estimadéjà capable d’évoluer chez les DiableRouges et de conquérir tous le

sommets ? Pour le déconsidérer de cettfaçon, Johan Walem et son adjoint JeanFrançois Rémy ne pouvaient être à seeux que des sous-doués du football e

des Francophones benêts. Pour Vanakena « question linguistique » méritait dèors d’être abordée à la Fédé en sachan

que le vieux Guy Craybex lui servirade relais.

En dehors de tous les cours dcommunication, de toutes les méthode« Assimil », de tous les syllabi dnéerlandais, le problème d’HanVanaken était pourtant bien plu

primaire. Malgré d’évidentes qualités



e joueur brugeois n’était tousimplement pas assez fort pourevendiquer une place de titulaire che

es Diablotins, où Thorgan HazarSoulier d’Or et joueur de Bundesliga !ui volait légitimement la priorité.

Comme beaucoup de joueurs, ldrame d’Hans Vanaken consistaujourd’hui à se surestimer. En raisod’un entourage passant plus de temps

e glorifier, à le placer à côté de Saturnet de Jupiter dans le ciel étoilé au liede lui remettre les pieds sur terre, longiligne milieu de terrain se vo

aujourd’hui plus beau qu’il ne l’estDans la maison familiale des Vanakene décor n’est que posters, souvenirs

petits trophées du fiston et, lorsqu’u



nvité s’installe dans la cuisine ou lsalon, seules la vie et l’œuvre du petHans semblent être à même d’alimente

a conversation.Pour les Vanaken, les choses son

désormais claires : le petit Hans est u

génie et tout avis contraire ne peut êtrié qu’à des erreurs de perception ou une méconnaissance profonde dfootball.

La réalité est pourtant bien différentePour tout connaisseur du ballon, pouous les scouts étrangers venus l

visionner, l’ancien Lokerenois nconstitue aujourd’hui qu’une versioncomplète et détériorée de Denni

Praet. Moins rapide qu



faire comprendre que son niveau de jene suffirait pas ici.

Qu’à cela ne tienne. Un pas earrière, deux pas sur le côté, Vanakedécida alors de reprendre la directiode la Belgique et de tenter sa chanc

dans les divisions inférieures du côté dLommel. Cette fois avec succès.

Avec succès mais pas au point d

voir les clubs de première division spresser au portillon pour lui proposer ucontrat de longue durée. Car, malgroutes les légendes urbaines, Lokeren n

vint jamais scouter le jeune Hans. Aucurapport grandiloquent, aucune analysdétaillée ne fut rendue à son sujet. Lraison de son arrivée dans ce club d



subtop belge était en réalité à chercheailleurs.

Voyant son fils prendre du galon dcôté de Lommel, le papa Vanaken s’étaout simplement permis d’alerter so

meilleur ami en lui demandant d’aide

son fils. Un meilleur ami qui n’étaautre que Peter Maes.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Peter Mae

– dont le pouvoir à Lokeren virait alorau despotisme grâce à un formidablbilan chiffré – poussa sa direction recruter le jeune Vanaken avec l

réussite que l’on sait. Installé commitulaire dans cette équipe lokerenoiseVanaken réalisa une saison d’exceptioavant de s’éteindre comme un soleil d



fin de saison. Son jeu était connu emaîtrisé des adversaires. Ses défauts eses qualités aussi.

Les possibilités de transferaffluèrent néanmoins au vu d« bashing » médiatique réalisé autour d

sa personne. L’offre de Bruges étacertes la plus concrète mais le petiHans n’aurait sans doute pas pu choisiune autre destination pour une raison qu

échappa à l’ensemble des médias : lclan Vanaken n’aurait tout simplemenpas supporté l’idée de voir l’enfanprodige signer dans un club belge nranspirant pas le flamand « pur

souche ».



Le Standard ? Hors de questionAnderlecht ? Dommage que leFrancophones y possèdent autant d

« parts de marché ». La Gantoise Éventuellement.

Comme Laurens De Bock, Han

Vanaken répond aujourd’hui à ce profide joueur flamingant dont les airs dbonne famille, la coupe de gendre idéaet les saluts polis ne parviendront jamai

à cacher les idées rétrogrades. Ajoutez cela la frustration d’être prétendumensous-estimé (quelle impudence ...) evous comprendrez rapidement quVanaken constitue davantage une menacqu’une plus-value pour nonternationaux Espoirs d’aujourd’hui.



Est-il pour autant à l’origine d« l’affaire Scifo » ? Non, sans l’ombrd’un doute. Mais ses remarques, se

petites plaintes et ses simagrées auronparticipé au réveil de querelleinguistiques que le football belg

croyait avoir confié aux livred’histoire.

Elles pourraient hélas ressorticomme un mauvais génie... si le

résultats sportifs laissent cette fois désirer.

Troisième leçonLes Flamands ont perdu la bataille



Dans la plupart des vestiaires dpremière division, le français esaujourd’hui devenu la langu

véhiculaire. Même dans la provincreculée de Waasland-Beveren, ce « clubdirigé par des garagistes » selo’expression que le joueur Rachi

Bourabia aura popularisée, les joueurfrancophones ont désormais pris ldessus en dépit de dirigeants souven

ncapables de dépasser les mot« Merci », « Bonjour », et « Bonsoir au moment de s’exprimer dans la langude Voltaire.

Mais, à défaut d’avoir emprunté Albert Einstein une partie de soquotient intellectuel, ces patrons de club

auront au moins eu la lucidité d



comprendre que cette « francophonie du vestiaire pouvait les mettre en porteà-faux à l’égard de leurs supporters.

La solution était toutefois toutrouvée. Un bon coach flamand, ’accent bien tassé, à la gueule d

boxeur et au poing levé, servirait tousimplement à combler cette invasiofrancophone que même certainactionnaires peinaient à digérer... Voil

pourquoi un Stijn Vreven obtint cet été lpréséance sur d’autres coachs du côtde Beveren, voilà pourquoi FranckDury apparaît aujourd’hui indéracinabldu côté de Zulte Waregem, YveVanderhaeghe intouchable à Ostendevoilà pourquoi Georges Leekens

retrouvé ses quartiers lokerenois aprè



avoir vu un autre prototype de coacflamand, le brave Bob Peeters, se fairremercier à la suite d’une victoire. Voil

aussi pourquoi le bon Peter Maes serdésormais de modèle de coaching cheous les dirigeants du pays.

Peter Maes n’est pourtant pas ugrand coach et il ne le sera jamaisL’homme aux connaissances tactiquerudimentaires possède néanmoins l

grande force de s’entourer d’adjointcompétents dont les dents ne rayeronamais le moindre parquet (Rudi Cosse

en fut le meilleur exemple). Aux hommede l’ombre le boulot, à « Meester Maes les lauriers. Car, une fois leartifices et les parures enlevés, il n

reste plus de l’actuel entraîneur de Gen



qu’un aboyeur public, un grand bateleurune grande gueule dont la moitié demots restent – malheureusement ou non

otalement incompris. Mais qu’à cela nienne. Le héros des Flandres, c’est bieui.

Pour usurpée qu’elle soit, cettréputation ne serait pas gênante si PeteMaes ne s’était pas lui-même laissaller à certains excès dont l’aspec

« anti-francophone » ou « anti-Black semble bien difficile à masquer.

À Lokeren déjà, le roi Peter s’étai

plusieurs fois amusé à jouer avec ligne rouge, traitant parfois les joueurd’origine africaine avec une grossièretqu’aucun humour ne semblait pouvoi



protéger. Cependant, l’homme alla bieplus loin et mis à mal toutes les marquede respect lors de son arrivée à Genk.

Officiellement, Maes s’était pourtanmontré d’une impeccable dignité face a presse. Quels qu’aient été le

différends, les anicroches, les conflitors de la dernière saison écoulée, toues joueurs repartiraient de zéro aveui, à l’abri du moindre préjugé. Seul l

emps, le comportement, la qualité deentraînements seraient cette fois juges dnoyau qu’il lui faudrait garder. Nouétions alors au mois de mai et les têtebrûlées (ou prétendues telles) de Genpartirent donc en congé l’air apaisé...



Au premier jour de la reprise, FabieCamus, Steven Joseph-Monrose, HervKage et Pelé Mboyo trouvèrent pourtan

porte close. Arrivés devant la porte dvestiaire, les « Frenchies » se virent tousimplement refuser le droit de rentrerPas question d’approcher leuréquipiers. Pas question de croiser lcoach, d’arracher un mot d’explication un entraîneur aux allures de Napoléon

Pas question de pouvoir lui demandepourquoi – en dépit de tous les effetd’annonce – les compteurs n’avaient paété remis à zéro.

« L’entraîneur ne veut pas vous voirVous allez vous entraîner avec le noyaB » : telle fut la seule phrase digne de

plus grands travaux d’argumentation qu



a « bande à Mboyo » s’entendrétorquer.

Furieux, Hervé Kage (dont lcomportement avait été exemplaire touau long de la saison écoulée) refusalors de s’entraîner avec des gamins d

16 ans. Il est vrai que dans l’intervallePeter Maes ne s’était pas privd’envoyer une seconde gifle à la tête d’international congolais en lu

nterdisant de voir le médecin de Genpour se soigner ! Une décision en totalcontradiction avec les droits deoueurs, mais le grand Maes ne sembla

plus à cela prés. Débecté par lemanœuvres de son entraîneur, lmédecin genkois s’arrangea alor

discrètement avec Hervé Kage pour l



recevoir, loin du stade, dans son cabineprivé. À la limite de tout faire péter, loueur finit de son côté par envoyer u

certificat médical au club où il ne remiplus les pieds.

Joseph-Monrose et Fabien Camus s

rendirent quant à eux à l’entraînemenentourés d’une flopée d’ados et sous leordres d’un Koen Daerden dépité ’idée de devoir coacher des joueur

dont le seul tort consistait cette fois être francophones et/ou un peu tropcolorés. Pelé Mboyo, blessé, effectua srééducation de son côté.

Loin de nous l’idée de prendrsystématiquement en pitié des joueurcomme « Petit Pelé » qui – grâce à so



salaire annuel d’un million brut – ndevra sans doute jamais demander uprêt bancaire pour se payer un médeci

privé. Loin de nous l’idée d’alerteAmnesty International sur le sort réservà Monrose ou à Kage, mais commensupporter l’idée que ce coq blanc dPeter Maes, ce petit caporal au cerveasurévalué, puisse aujourd’hui être adorpar toute la Flandre ?

Certes, les résultats ont jusqu’icplaidé pour lui, mais pourront-ilndéfiniment lui servir d’alibi ? Poser l

question, c’est peut-être déjà répondre...



Chapitre 5cours de mathématique

David Pollet et Mogi Bayaréinventent le calcul menta

Première leçonMogi, cet étrange professeur

Nous sommes le 21 juin 2015. Alorque le mercato belge se complaît dan

une étrange tranquillité, le Sporting dCharleroi vient de frapper un grand cousur le marché des transferts. Un grancoup nommé David Pollet. En coulisses

Felice Mazzu, l’entraîneur carolo



semble à deux doigts de l’euphorie. Lnouveau dieu du Mambourg, l’hommqui verra sans doute un jour sa statu

dressée aux côtés du Marsupilami eplein cœur de la cité, sait qu’il vient drécupérer un bon attaquant à bas prix eque la relation privilégiée l’unissant Pollet lui permettra de le relancer. Dane bureau du staff technique carolo’ambiance est à la fête, même s

’ancien entraîneur de Tubize et dWhite Star reste parfaitement consciendu fait qu’il lui faudra sans doutquelques mois pour remettre sur pied u

David Pollet à peine sorti d’une doublraversée du désert du côté du Par

Astrid puis de la Ghelamco Arena. Qu’cela ne tienne, un vent d’optimism



souffle sur un Mambourg où toutes leforces vives seront requises pouattaquer les tours préliminaires d

’Europa League et entamer la pluortueuse de toutes les saisons : celle da confirmation.

La joie sera pourtant de courte duréeMoins d’un jour plus tard, Felice Mazzdéchantera en voyant son avant-centrKalifa Coulibaly emprunter le chemi

nverse à celui de David Pollet et partipour la Gantoise. Ah bon ?

Roi du silence, saint patron de l

discrétion (une valeur enseignée par sofrère Mogi), « son employeur » MehdBayat ne l’avait absolument pas consultsur ce départ précipité. Coulibaly



véritable révélation de la fin de saisonétait bel et bien censé prolonger soaventure au Pays Noir au moins jusqu’a

mois de janvier. À aucun moment, ldirection carolo n’avait du reste avertFelice de l’hypothèse d’un départ, dransfert éventuel d’un joueur à pein

sorti d’une bonne période de trois moiet dont le potentiel méritait évidemmend’être confirmé. « On ne pouvait pa

priver Coulibaly de la chance de jouea Champion's League », prétendrPierre-Yves Hendrickx, fidèle lieutenandu clan Bayat passé maître dans l’art d

faire avaler des pilules comme s’is’agissait de petits nounours Haribo.

Éloigné des comptes d’apothicaire e

du « service financier », Felice Mazz



soupire mais n’a d’autre choix que de srésigner. Malgré une saison dantesque son compteur, malgré une qualificatio

nespérée pour l’Europa League’entraîneur des Zèbres a d’ores et déj

compris qu’il n’aurait rien à dire sur leransferts de l’été. « Bosse avec ce quu as » : tel semble le mot d’ordre

Charleroi et tant pis si, en cas d’échece coach est bien souvent le seul homm

à trinquer. En fin d’été, et après avoigardé un comportement digne d’un élèvde collège jésuite, ne se plaignant drien et acceptant tout sans broncher

Felice Mazzu finira par recevoir ucadeau : le prêt du buteur Jérémy Perbetde la poudre aux yeux pour lesupporters (Perbet n’appartiendr



amais à Charleroi et ne constitueramais pour le club une possibilité d

gain financier). Un cadeau signé pa

’agent... Mogi Bayat. Le véritablpatron de Charleroi.

Malgré l’excellent travail de fon

réalisé par Mehdi Bayat, les vestiges dpassé semblent en effet toujours présentdans la cité zébrée. Les entraîneurrestent des pions sur un échiquier qu

Mogi Bayat – en excellent joueud’échecs – continue de manipulerPlusieurs fois, dans la logprésidentielle ou dans les couloirs dMambourg, Mogi l’agent et Mehd’administrateur délégué, furent surpri

dans des discussions brûlantes, dans de

débats houleux mais toujours clôturé



dans un inévitable réflexe de fraternitéEn dépit de l’influence trop prenante dMogi, de son inévitable besoin d

contrôle sur un club carolo oùofficiellement, sa présence écrasante nse justifie plus, les deux frères s’aimenà en crever. Leur jeunesse passée à deudans un appartement du sud de la Francandis que leurs parents avaient repris l

route de l’Iran pour y récupérer de

biens dont la Révolution les avaispoliés, semble les avoir soudés amais.

En privé, Mogi ne cesse d’ailleurs dse montrer bienveillant, attentionné egénéreux à l’égard de Mehdi et de socercle privilégié. Lorsque sa belle-sœu

Sabine, l’épouse de Mehdi, recherche u



conseil, un regard avisé, c’est biesouvent le numéro de téléphone de Mogque celle-ci se met à composer. À

’égard de ses trois enfants et de soépouse Nathalie, l’agent numéro 1 dpays apparaît sans conteste comme upère en or et un mari aimant. Leudomaine du Brabant wallon, encastrdans un coin relativement discret, peusans peine rappeler le décor de

feuilletons Notre belle famille ou Sept a maison (resterait à trouver deuenfants pour arriver à un casting parfait)La pelouse y est tondue au millimètr

près, la maison mathématiquemenrangée et, lorsque le beau temps lpermet, Mogi n’hésite jamais à lancer ubarbecue où le poisson acheté che



Picard côtoie ses propres préparationde pâtes et de crudités. Le frère aîné deBayat aime cuisiner lorsque son rythm

de travail le lui permet.La scène semblerait même idylliqu

si la sonnerie de l’IPhone de Mogi n

venait pas systématiquement troubler lsilence monacal de leur quartier, quseul le moteur de sa Ferrari vient parfoiroubler. La sonnerie d’un IPhone ou

plus exactement, les sonneries dePhone, car Mogi – en dehors de so

numéro officiel, communiqué sur le sitde la FIFA comme celui de tous leagents de droit – se réserve certaineignes beaucoup plus privées et de

numéros de téléphone que seuls certain

cercles restreints reçoiven



’autorisation d’appeler. Même dan’intouchable quiétude de sa « petit

campagne », Mogi reste don

perpétuellement en action, justifiant à lmoindre occasion son surnom de « Buz’Éclair ». Un qualificatif que les agent

Didier Frenay et Franco Iovino furenamenés à lui donner pour des raisonprofessionnelles et suite à des affaireplus privées. Au boulot comme ailleurs

Mogi n’a jamais l’habitude de traîner.L’histoire ne dit pas si, par ce 21 jui

2015, tandis qu’un soleil de plomécrase le Brabant wallon, la petite vifamiliale des Bayat fut soudainemenroublée par l’accélération du transfer

de David Pollet, mais une chos

ranspire dans ce dossier : rien, de l



première ligne au dernier trait tirén’aurait pu se faire sans Mogi. Et tanpis si ce montage financier ubuesque, s

ce cours de mathématiques hallucinanque des élèves de première primairauraient sans doute contesté, lèveronout naturellement des point

d’interrogation. Posant fièrement sur lphoto aux côtés de David Pollet, eaissant expressément sa gigantesqu

Jeep trôner en arrière-plan comme usigne de virilité, Mogi Bayat boit dpetit-lait. « Son club » (sic) de Charlerovient de réaliser un très grand coup

financier et « l’agent-trader d’encaisser son petit billet.



Deuxième leçonVan Holsbeeck et Louwagie, ces fauxgagnants

Flash-back. Janvier 2014. Alors quMehdi Bayat avait clamé haut et fort qu

David Pollet ne quitterait pas lSporting de Charleroi pour moins de 2,millions d’euros, l’ancien Lensois prenfinalement la direction d ’Anderlecht o

Herman Van Holsbeeck vient de subir uriple échec en ratant les transferts dSteven Defour, Thorgan Hazard et MichBatshuayi. Pour compenser la « perte

de ce dernier, le patron des Mauvechoisit in extremis de se rabattre suPollet.



nouveau choix de joueur, nouveachoix d’agent. Alors que ChristophHenrotay se cachait derrière la volont

de prêter Michy au Parc Astrid aprè’avoir transféré en Angleterre (un

étonnante construction que l’ancieprésident du Standard Roland Duchâteleparvint à démasquer), Mogi Bayat escette fois à la manœuvre dans lransfert de Pollet. Celui qui se défin

ui-même comme un agent de clubconnaît parfaitement sa mission ramener à Charleroi et à Anderlecht lmeilleur deal et la meilleure solution

Peu importent les desiderata du joueur l doit y trouver son compte puisque l

stratégie de Mogi consiste à lui fairpenser qu’il s’agissait de la seule e



unique solution.

Le transfert se clôture donc pour upeu plus de 2 millions d’euros et unsérie de bonus prévus pour Charleroi efonction des prestations de Pollet et d’accession des Mauves à la Ligue de

Champions (banco !). Selon certainesources mais sans confirmatioofficielle, un pourcentage sur la reventdu joueur est même prévu pou

Charleroi et pour l’agent du joueur luimême... à savoir Mogi Bayat. Ce dernieriomphe, persuadé d’avoir remis lrésorerie carolo à flots – chose vraie

et d’avoir offert à Anderlecht un granattaquant à prix modéré – chosnettement moins vraie. Car si Mogi es

un excellent négociateur, sa vision d



football reste limitée, voire carrémenprimaire. Pour juger de la qualité d’uoueur, l’homme ne possède qu’un

seule Bible : le site Soccer Associatiorecensant toutes les statistiques deoueurs. Pour le neveu d’Abbas, l

football est écrit en langagmathématique et les joueurs ne srésument in fine qu’à une banque ddonnées qu’un agent doit pouvoir vendr

et, éventuellement, interpréter. Du coupe David Pollet buteur et passeur sur spériode de quelques mois à Charlerodevient dans l’esprit de Mogi u

attaquant de classe mondialqu’Anderlecht ne peut rater.

Janvier 2014 donc. David Polle

débarque au Parc Astrid au milieu de



doutes et des questions avec un contrade 4 saisons et demie (! ! !) et uransfert supérieur à 2 millions. Malgr

un but précieux face à Courtrai equelques entrées mitigées, son transferse révélera être un échec retentissant.

Juin 2014. Herman Van Holsbeecentame comme chaque saison son grannettoyage de fin de printemps et sessive de l’été. Les joueur

excédentaires sont placés sur une listde sortie et certains agents privilégiépriés d’aider le Sporting dans soopération de « recasage ». Mogi Bayaest amicalement chargé de trouver unouveau club à David Pollet avec unconsigne : récupérer le maximum d

billes et éviter une trop lourde perte su



es 2 gros millions investis paAnderlecht en janvier. L’ambiance restrelativement décontractée. Les Mauve

viennent de rafler le pactole de la Ligudes Champions et Mogi ne donullement craindre de voir les portes da maison bruxelloise se refermer suite

« l’échec Pollet ». L’agent irano-francobelge a depuis longtemps pris l’habitudde s’installer à Neerpede comme l’on s

pose dans sa résidence secondaire.Au Sporting, nul besoin de passer pa

’accueil. Nul besoin de s’annoncerMogi s’installe dans les bureauanderlechtois comme s’il en était lmanager général (une fonction qui ne laisserait d’ailleurs pas indiffèrent)

Mogi commande à Catherine, l



secrétaire d’Herman Van Holsbeeck, lrédaction d’un document, d’un manda’impression d’un dossier comme s

cette dernière constituait sa propremployée et, quand le temps lui manqueMogi s’installe lui-même derrière uordinateur pour consulter ce qui lui esnécessaire. Mogi s’offre un café, salu’ensemble du personnel, regard’entraînement depuis le bureau

Herman. Du jamais vu.Ami intime d’Herman Van Holsbeec

si intime qu’il semble même l’avoiconvaincu de prendre un chien de lmême race que le sien), relatiosympathique et estimée d’un RogeVanden Stock aimable mais dépassé

Mogi avait toutefois compris dès la fi



du mois d’avril 2014 que David Polleconstituerait bientôt un problèmanderlechtois qu’il lui faudra

solutionner durant l’été.Qu’à cela ne tienne. Dans son gran

eu du Qui veut gagner des millions ?

Mogi a conservé tous ses jokers. Ecommençant par « l’appel à un ami ». Uami nommé Michel Louwagie. Sortd’une saison compliquée, le manager d

a Gantoise a fait de Mogi l’un demembres de sa garde rapprochée. Paestime sans doute. Mais aussi pantérêt. Du football belge, Miche

Louwagie est sans conteste l’un dehommes les plus intelligents mais ausses plus nébuleux. Dans son propr

contrat de travail, l’homme n’a jamai



hésité à se garantir certaines primes sudes transferts réussis (ou jugés réussismais, mieux encore, Michel Louwagie

depuis longtemps compris que lbusiness du football ne se limitait paaux quatre piquets de corner et à lsurface d’un terrain. Pour faire sobeurre, Louwagie loge les joueurgantois dans ses propres appartements eremplit son compte en banque e

mélangeant le football à l’immobilierout en réussissant un tour de passepasse délirant consistant à faire passeson système pour de la générosité.

Autant dire qu’entre Michel lGantois et Mogi le Zébré, l’intelligencet la roublardise devaient forcémen

servir de trait d’union à un momen



donné. Un profil similaire. Un quotienntellectuel qui les ferait passer pour de

Prix Nobel dans un monde du footbal

relativement grégaire. Et surtout lcompréhension parfaite de tous learcanes du système. Aux côtés dMichel Louwagie, Mogi Bayat constitud’ailleurs la seconde personne à avoipuissamment réussi à lier les bénéficedu football et ceux de l’immobilier

Plusieurs joueurs de Charleroi (club qurappelons-le, ne lui appartient ni de loini de près selon ses propres termes) sonaujourd’hui hébergés dans de

appartements appartenant à Mogi ! Ugeste qu’il parvient lui aussi à fairpasser pour de la charité, tout comme leconseils d’investissement dan



’immobilier donnés à des joueurs sanque ceux-ci ne connaissent le fond dedossiers.

Bref, au moment de recaser DaviPollet, l’appel à l’ami Louwagis’imposait. Au bout de quelque

discussions, de quelques négociationse prix du transfert d ’Anderlecht à lGantoise sera fixé alentour d’1,millions d’euros. Le joueur acceptera d

diminuer légèrement son salaire pousigner un nouveau contrat de 4 saisonpourquoi faire les choses à moitié ?).

Le Sporting – qui à cette date n’avaoujours pas versé l’intégralité dmontant du transfert à Charleroi – perde l’argent dans l’aventure, mais s



donne malgré tout une forme dcontenance et une apparence de sérénité« Bon vent David Pollet. Merci de t

visite. Tu es ici chez toi, même si tu nnous as rien apporté » : voilà esubstance le message que la directiomauve fera gentiment passer à un joueuqui s’en ira à Gand pour un packagsalarial annuel estimé autour de 600 00euros bruts (pas de quoi pleurer). S

saison se résumera à la chronique d’uncatastrophe annoncée.

Juin 2015. Au bout de 18 mois, d’ugrand bazar financier, d’un formidabln’importe quoi, David Pollet rentre donà Charleroi. La somme de transfert n’espas officiellement révélée mais ell

n’excède plus cette fois quelque



centaines de milliers d’euros. « Il fausavoir que David a accepté de diminueson salaire par deux », triomphe l

sherpa Pierre-Yves Hendrickx sans srendre compte qu’un package annuel d300 000 euros bruts reste un demimiracle pour un joueur de cette qualitéUne nouvelle fois, Mogi Bayat a fait lboulot : celui qui consiste à faire oublieun transfert raté derrière un doubl

maquillage. Primo, le boss des agentaura réussi à trouver rapidement unsolution en faisant déguerpir PolletSecundo, il aura amené Coulibaly à pri

cassé pour faire passer la pilule à uLouwagie trop content de toucher lemillions de la Ligue des Championpour s’offrir le luxe de râler sur so



sans que personne ne s’étonne de rienLe Christ avait fait l’objet d’un NouveaTestament, réservons donc au moins a

cas David Pollet le droit à uquestionnement.

Comment un tel joueur, au suje

duquel tous les rapports de scoutinétablissaient la même analyse depuis seannées lensoises jusqu’à ses premiermois à Charleroi, a-t-il pu débarquer

Anderlecht puis à la Gantoise sanqu’aucun dirigeant ne s’émeuve de quoque ce soit ? Comment Herman VaHolsbeeck et Michel Louwagie, qui srevendiquent tous deux comme de« connaisseurs du football », ont-ils pse faire gruger ? Comment deux vieu

roublards du management se laissent-il



soudainement entraîner dans un magaside farces et attrapes au lieu de se rendruste à côté dans les échoppes reconnue

pour leur qualité ?Bizarre, vous avez dit bizarre ? L

rio Louwagie-Van Holsbeeck-Baya

apparaît aujourd’hui comme le triangldes Bermudes du football belge. Àchaque problème, sa solution. À chaqudossier, ses petits arrangements et tan

pis si dans l’aventure, les clubs perdende l’argent.

Avec Pollet, Anderlecht aura tout d

même encaissé une perte sèchdépassant le million d’euros et lGantoise fut, selon toute vraisemblanceogée à la même enseigne. La logique l



plus élémentaire aurait tout de mêmvoulu voir Herman Van Holsbeeck eMichel Louwagie protester face à un

elle perte financière, s’excuser, sdésoler des chèques inutilement jetépar-dessus bord, à la façon de gosses driches dont le seul orgueil consiste pouvoir tout claquer. Rien de tout celci. Au lieu de faire amende honorablees deux joueurs de casino auron

préféré faire comme si de rien n’étaigageant qu’il n’y avait pas de quoi fairun drame de l’affaire Pollet. Marcher lête haute même lorsque la boue vou

monte aux pieds : voilà tout un art donHerman Van Holsbeeck et MicheLouwagie semblent avoir fait unspécialité.



Resterait encore à expliquer une telldécontraction de la part de deux des plugrands managers du pays. Pourquoi

Pourquoi ces deux mauvais élèves n’ontls eu aucun scrupule à faire passer pou

une « grande distinction » un exameraté ? Comment ces deux hommerestent-ils intimement persuadés de npas avoir fait d’erreur dans le transferde Pollet ?

Dans toute cette histoire, un hommsemble tenir l’ensemble des cartes. Uhomme dont le système est aujourd’huparfaitement rôdé. Mogi Bayat.

Quatrième leçon



Le « système Mogi » pour les nuls

S’il est difficile de connaître l

montage financier propre au dossier dDavid Pollet, le « système Mogi » esrelativement bien connu des milieuautorisés. Parce que les joueurs ne sonpour lui que des passagers clandestinsdes produits à la date de péremptiorapide, des « prostitués » se vendant a

plus offrant sans la moindre notion dfidélité, Mogi a – dès son arrivée dane monde des agents – établi son propr

mode de fonctionnement : pas questio

de s’occuper des joueurs au quotidienpas question de régler leurs problèmede voiture, leurs factures impayées

eurs excès de vitesse, leurs souci



conjugaux, leur éducation sentimentaleeurs troubles psychologiques ou leur

soucis privés. Mogi n’est là que pou

faire les transferts et n’hésite pas à ldéclarer. Sa méthode peut se résumer da façon suivante : trouver un club aoueur sans s’occuper du reste. Telle es

depuis le départ la base d’un discourque tous les joueurs ont depuis intégré.

Et cela fonctionne... En prenant l

posture de l’agent pragmatique, d« dealmaker » le plus puissant du paysMogi Bayat s’est non seulement créé unmarque de fabrique, mais est égalemenparvenu à faire passer l’ensemble deautres agents pour des ringards, decauses perdues et des ratés. De face o

de biais, Mogi n’hésite jamais



démonter ses concurrents, puissent-ils’appeler Jacques Lichtenstein, DejaVeljkovic, Patrick De Koster ou Didie

Frenay. Pour dégommer ces cadors dmanagement devant les joueurs, ldiscours est désormais réglé comme dpapier à musique : « Regarde tous ceagents. Ils sont obligés de te trouver unpaire de chaussures, de te payer uverre, de t’offrir un abonnement GSM

pour pouvoir te garder. Ils n’ont d’autrchoix que de te pouponner pour pouvoie gérer. Ils se coupent en quatre pouoi, c’est parce qu’ils sont incapables d

e trouver un club et de te ramener ubon contrat. Moi, je le ferai. »

Pas de nurserie, pas de baby-sitting

mais de l’efficacité au moment d



rouver un club et de conclure un dossietel est le « discours de la méthode

d’un Mogi Bayat passé maître dans l’ar

des coups pour arriver à ses fins eoucher les chèques de fin d’année.

S’il ne s’en tenait qu’à la dégradatio

verbale des autres agents (« On m’a dque Jacques Lichtenstein n’est pas bienqu’il est devenu dépressif », nous confiun jour Mogi ; « Patrick De Koster es

un petit agent qui n’a bénéficié que ddeux chances dans sa vie : croiseDidier Frenay et rencontrer Kevin DBruyne », se plut-il plusieurs fois répéter), l’aîné des Bayat ne serait qu’upetit homme aux bassesses ordinairesMais Mogi peut faire mieux, bien mieu



que cela lorsque sonne soudainemen’appel du porte-monnaie.

Usage de faux SMS, déclarationmythomanes, menaces physiques, coupdans les portes (comme à Zulte Waregeaprès l’échec du transfert de Thorga

Hazard à Anderlecht) : Mogi Bayat esprêt à tout pour clôturer un dossier. Ecela en faisant si possible porter lchapeau au joueur concerné.

Lorsqu’en juin 2014, l’anciemanager de Charleroi parvient convaincre Hervé Kage de quitter l

Gantoise pour Genk (quelle réussite !)Mogi sait pertinemment qu’une relatiode longue date unit le joueur à seagents, Jacques Lichtenstein et Danie



De Temmerman. Ces liens tisséremontent aux années où Kage évoluaencore chez les jeunes d’Anderlecht e

où son talent lui avait permis d’êtrrepéré par le « Grand Jacques »’homme qui reste aujourd’hui l’agent d

Kouyaté, Proto, Boyata, Deschacht oKompany ! Depuis cette époque mauvees routes de Kage et Lichtenstein n

s’étaient jamais séparées. Quelque

ours avant son transfert à Genk, loueur n’avait d’ailleurs pas hésité appeler son agent pour lui « passecommande » de chaussures pour l

nouvelle saison. Bref, pas le moindrnuage sous le soleil. Pas une tension déclarer.



Reste qu’au moment de devoiconclure le transfert de Kage à GenkMogi Bayat préféra éloigner Jacque

Lichtenstein et Daniel De Temmermadu « deal » plutôt que de les impliquedans le dossier. Pour ce faire, rien dbien compliqué. Le joueur coupa soéléphone pendant 48 heures, persuad

que ce délai lui serait suffisant pouconclure le dossier. Aussitôt dit, aussitô

fait. En un tour de main, Mogi Bayaréussit donc à conclure seul le transferde Kage à Genk. Sa commissiopersonnelle se rapprocha au bas mot de

100 000 euros, mais avec quel résultat ?Un an plus tard, Mogi Bayat a

semble-t-il, laissé un champ de ruine

derrière lui. Malgré un contrat de troi



ans à Genk, Hervé Kage a dû quitter lCristal Arena pour Courtrai après avoiété contraint de s’entraîner avec l

noyau B. Le club limbourgeois a perdénormément d’argent dans ce dossierKage a refait un pas en arrièrsportivement et Mogi est parvenu encaisser une nouvelle commission ereplaçant le joueur à Courtrai.

Une chose qu’il n’avait même pa

pris le temps de faire dans le cas dpetit Jérémy Serwy. Quelques annéeplus tôt, « Buzz l’Éclair » avait poussce dernier à quitter Charleroi pour ZultWaregem, alors que chacun jurait que cransfert était éminemment prématuré. L

père du joueur nous avait mêm

demandé conseil, finissant toutefois pa



se plier à la loi du genre : en échangd’une enveloppe que Mogi prit la peinde lui sacrifier, le papa Serwy valida l

ransfert de son fils dans la jungle dWaregem. Son transfert se révéla uéchec, mais lorsqu’il fallut trouver unsolution pour un joueur en rade, léléphone de Mogi Bayat sonn

subitement dans le vide. Le papa nourappela alors pour voir s’il n’était pa

possible d’aider son fils, mais le maétait fait et l’élan du bon petit Jérémdéjà brisé.

Hervé Kage eut sans doute plus dchance en se recasant à Courtrai grâceavant tout, à un Johan Walem qui ncessa de le considérer comme un fil

adoptif depuis leur aventure commun



chez les Espoirs anderlechtois. Mogprofita simplement de cette affectioparticulière pour s’insérer dans l

dossier. Mais l’affaire Kage fit aussi dedégâts humains. Inséparables autrefoisLichtenstein, De Temmerman et Kage nse parlent plus. Entre le joueur et seagents de toujours, tous les ponts sonaujourd’hui coupés. Mieux encore Mogi Bayat et Jacques Lichtenstein on

désormais entamé une guerre ouverteAlors que les deux hommes avaienautrefois collaboré sur plusieurdossiers (y compris celui de Denni

Praet à Anderlecht), ce dernier refusdésormais d’associer son nom à celuqu’il considère comme un vulgairvendeur de tapis.



De tout cela, Mogi Bayat sourit. Touen rappelant fièrement qu’en une seulannée, Jacques Lichtenstein éta

parvenu à encaisser 900 000 euros dcommissions grâce à lui, l’hommsemble fier de se compter un nouveennemi. Sûr de son fait, le « petit lutide Charleroi » sait que rien ne peut luarriver. Pour la simple et unique raisoque les dirigeants de clubs ont depui

ongtemps choisi leur camp : le sieévidemment...

Cinquième leçonLes drôles de comptes font les bonsamis



Les transferts de David Pollet (et dant d’autres) n’ont été rendus possible

que pour une seule et bonne raison : le

obscures relations « d’amitié » tisséedepuis des années entre Mogi Bayat ees dirigeants des clubs impliqués

Malgré leur sérieux et leur réputationdes agents du calibre de JacqueLichtenstein, Evert Maeschalck eKismet Eris auraient pu faire des pied

et des mains pour faire rentrer DaviPollet au Sporting d’Anderlecht par unporte dérobée. Ils n’y seraient tousimplement jamais arrivés.

Tel est aujourd’hui l’impitoyablconstat à tirer du « système Bayat ». Lseul homme capable de vendre un cha

dans un sac ou encore un renard dans u



poulailler. Le seul agent à même drelooker une Twingo en Ferrari en deurois coups de cuiller à pot. Le seu

commercial capable de vous transformeen tapis d’Orient une simple carpette dbain.

Cette capacité à réaliser de« deals » ahurissants et à faire passedes catastrophes financières pour dégers accrocs tient en partie à so

alent. Mogi Bayat est sans conteste lmeilleur commercial. À l’entrée dCarrefour ou du Delhaize de Waterlolà où on l’aperçoit quelquefois), s

photo pourrait aisément s’afficher soue titre « d’employé du mois ». Du coup

en commercial patenté, Mogi ne se priv

pas du moindre gain financier. A



restaurant « Le Piccolo Mondo » où iavait ses habitudes en tant que managede Charleroi, l’aîné des Bayat n’hésita

pas à dérober discrètement debouteilles pour alimenter sa propre cavà vins. À Hervé Kage auquel il revendsa Mercedes, « le petit » parvint encorà gratter quelques milliers d’eurosupplémentaires au prix du marchéPreuve que lorsqu’il s’agit de se

comptes personnels, Mogi ne connaîque les profits.

Reste que ce talent de négociateur, ddirecteur marketing ou de simplvendeur ne suffit pas à expliqueaujourd’hui l’obsession partagée paHerman Van Holsbeeck, Miche

Louwagie, Patrick Turcq (Courtrai)



Willy Reynders (Lokeren) et quelqueautres mandarins du football belge faire affaire avec lui.

Pour comprendre ce « pacte deoups », cette connivence entre Mogi e

ses « vieux amis », il faudrait s

souvenir des « secrets de famille » ques lient.

Ancien manager de Charleroi, Mog

Bayat a tout vu, tout su, tout entendu dezones grises, des eaux troubles dfootball belge. Les petits arrangementrouvés à la va-vite par Herman Va

Holsbeeck au moment de faire passellégalement le « regretté » Paul Taylor Charleroi. Le transfert d’un CyriThéréau qui, alors qu’il prenait la rout



du Club de Bruges pour signer, se fappeler in extremis par son manager lpriant de faire demi-tour pour s

présenter à Anderlecht. Un club où loueur atterrit blessé dans un vestiair

où l’entraîneur Vercauteren lui signaldès le premier jour qu’il ne le voulapas ! Mogi Bayat a toujours su trop dchoses sur ces « grandepersonnalités », sur leurs transfert

obscurs, les réunions au coin du feu (odans des lieux moins fréquentables), sues petits et les grands arrangements

Mogi Bayat a toujours été « cet ami qu

vous veut du bien » mais dont le savoipeut aussi vous tuer.

Son silence a-t-il eu un prix ? Le

nformations qu’il détenait sur certain



dirigeants les ont-ils obligés à travailleavec lui ? Les questions restenaujourd’hui encore posées...

Les secrets partagés apparaissenbien souvent comme le terreau de lconnivence et de l’amitié. Peu importen

e présent, le futur, les occasionmanquées, les transferts ratés, MogHerman et les autres se retrouvent unipar le passé. Et face à la vérité de c

constat, autant prédire directement ques choses ne changeront pas.

Tant qu’Herman Van Holsbeec

continuera de faire la pluie, le beaemps et le reste du côté d’Anderlecht’agent-vedette du Parc Astrid rester

bel et bien Mogi. Les derniers épisode



de ce mercato d’été l’ont d’ailleurs unnouvelle fois prouvé. Lorsqu’à l’instade Stefano Okaka (Sampdoria), u

oueur entrait dans le viseur du SportingVan Holsbeeck tenait systématiquemene même discours à l’agent d

footballeur en question : « Si tu veux quon joueur vienne chez nous, arrange-to

avec Mogi. »

Et à ceux qui le questionnaient e

coulisses, le manager anderlechtois’empressait d’expliquer que le Sportinne travaille désormais plus qu’avec troiagents pour faire venir des joueurs :

Mogi Bayat, Christophe Henrotay eLuciano D'Onofrio. Trois hommeconsidérés aujourd’hui comme seule



portes d’entrée pour arriver Anderlecht.

« Le grand intellectuel Herman VaHolsbeeck », dont la thèse de doctoraen socio-psychologie du football ndevrait pas tarder à être publiée, s

permet aujourd’hui de considérer toues autres agents comme des décérébrésncapables de négocier avec lui san

avoir recours au « fabuleux Mogi ».

Étonnant. Déroutant. Dérangeant. Epeut-être suspect. Car si la charge de lpreuve incombe toujours à l’accusatio

et que la présomption d’innocence sdoit évidemment d’être respectée, lcomportement d’Herman Van Holsbeecmérite au moins d’être questionné



Pourquoi cet appel systématique à soami Mogi ? Pourquoi cette « Mogdépendance » alors même qu’HVH n

manque jamais une occasion dsouligner en privé que Mogi ne connaîrien au football ? Pourquoi Mogi Bayareçoit-il en plus de ses commissiond’agent une rémunération mensuellchiffrée en milliers d’euros) de la par

d’Anderlecht pour des missions d

scouting que d’autres pourraient trèbien effectuer ?

Les points d’interrogation pourraienêtre levés si certains hommes d’ombre se décidaient un jour à parlerous n’irons jamais jusqu’à prétendr

qu’Herman Van Holsbeeck s’es

personnellement enrichi au détour de se



ransferts avec Mogi. Herman VaHolsbeeck a du reste résisté à tous leaudits menés à Anderlecht depuis so

arrivée, même si la présence d’un autrmanager anderlechtois, Jo VaBiesbroeck, semble aujourd’hui lgêner.

Sans casseroles aux fesses, sanaccusations sous le menton, « MisteHerman » pourra-t-il un jour nou

éclairer sur son obsession à travailleavec Mogi ? Se retrancher derrièr’argument des « bonnes affaires » n

suffira pas à nous satisfaire.

Car, au-delà du personnage de « Buz’Éclair », de ses frasques, de se

fourberies de Scapin, de ses jeux d



chaises musicales où la musiqun’amuse plus que lui, il reste umplacable constat. « Les 400 coups d

Mogi », ses transferts réglés sous lcoup de l’amitié, n’ont au bout dcompte abouti qu’à un seul et uniqurésultat : au détour de ces transactionse niveau du football belge a d’abord e

avant tout régressé.



apparences, l’homme appartient au clades dix plus grandes fortunes dBelgique mais n’éprouve nul besoin d

e montrer. Question de tempéramensans doute. Question aussi de ne pas sfaire remarquer.

Tétanisé à l’idée que sa photo puisscirculer dans les médias, le véritablpatron anderlechtois refuse même d’êtrreconnu de la plupart de ses employés

Au Sporting, seules quelques personneà l’instar d’Herman Van Holsbeeck, dRoger Vanden Stock, de Philippe Colliou de Michel Verschueren connaissent lvisage de celui que d’aucuns auraiendéjà baptisé Fantômas.



N’en déplaise à ses détracteursAlexandre Van Damme est pourtanprésent lors de la plupart des matchs d

Sporting. Mais en lieu et place drimballer son physique passe-partou

dans les allées de la tribune d’honneurd’enfiler les petits fours et les coupes dchampagne comme tant de « gratteurs s’en sont fait une spécialité, lmilliardaire préfère s’installer à l’étag

supérieur dans une forme d’isolemenque l’on croyait réservé au solitairRoland Duchâtelet.

Son absence fait néanmoins jaser carà Anderlecht, il ne subsiste aucun doutque Van Damme reprendra indirectemenes rennes du club dans de très bref

délais. Quelques mois, disent certains



Une à deux années, confient les pluprudents, sachant pertinemment quemême dépassé, Roger Vanden Stoc

s’accrochera sans doute au club jusqu’ce que certains ne le déclarent encapacité de travail ou qu’il ne s’avouui-même totalement débordé.

Qu’à cela ne tienne. Dans les faits, lprésidence d’Alexandre Van Damme d’ores et déjà commencé. L’homme

remis de l’ordre à tous les étagescommandé des audits, analysé lechiffres d’Herman Van Holsbeeck eplacé l’un de ses hommes de confiancau poste de manager général adjoint : JVan Biesbroeck.



Censé soulager « Mister Herman d’une partie de son travail administratià moins qu’il ne s’agisse en réalité d

e surveiller ?), Van Biesbroeck est uueur de sang-froid. À la moindr

dépense inutile, l’homme a toujours pouconsigne de fermer le robinet. Paquestion de laisser un euro traîner, paquestion de payer une facture de GSMnutile ou de rembourser un restauran

qui n’aurait rien rapporté. Telle est lméthode Van Damme ou la méthodnBev – un groupe où même le CEO

Carlos Brito, ne voyage pas en busines

class mais plutôt en économie, mêmorsqu’un trajet en avion de 12 heure’attend au sortir d’un voyage d’affaire

bien négocié.



Inutile donc de préciser qu’en dépde moyens financiers quasi illimitésAlexandre Van Damme compte ses sou

et ceux d’Anderlecht. Au dire demauvaises langues (celles qui splaisent à traîner une fois les buffetdévalisés), le boss serait même un radide premier rang, incapable de payer uverre à son interlocuteur, fut-ce en fin dsoirée.

Dans le très résidentiel quartier dChâtelain où il possède ses habitudes’homme dégage pourtant une véritabl

sympathie et une bonhomie sincère quses ennemis à Anderlecht refusent de luaccorder. Car, qu’on le veuille ou none Sporting reste un nid de vipères où d

vieux serpents surveillent leur rocher.



Philippe Collin est sans doute l’ud’entre eux. À l’arrivée d’AlexandrVan Damme dans la maison mauve, l

cousin de Roger avait commencé pas’interroger. Les mois passant, l« Philou » s’est ensuite inquiété avant dpasser au stade aigu de l’angoisse : celuqui consiste à rajouter à la peur l’art dcomploter.

Ne supportant pas de voir so

pouvoir s’éteindre au cœur du ParAstrid, Collin n’aura pas hésitongtemps à passer à l’action en tentan

de retourner le cerveau et la veste dbon Roger. Son discours, certes fabriqude toute pièce et quelque peu fantasméaurait pu tenir en ces termes, sans dout

pas si éloignés de la vérité :



« Mon cher Roger, nous ne pouvonaccepter que ce Van Damme mette à cpoint le nez dans nos affaires de famille

Ce club est à nous, il faut respecte’histoire. Je sais que tu veux prendre d

recul par rapport à tout cela, je sais quu veux quelque part te retirer, mais tu n

peux pas permettre à cet homme-là dprendre le contrôle d’une institutiofamiliale. D’ailleurs, pourquoi prend-i

autant de place alors qu’il n’a paencore investi d’argent dans le club ? »

Pas toujours en phase avec les idéeet les humeurs de son cousin CollinRoger Vanden Stock se serait toutefoimis à l’écouter sur certains points. Lprésident du Sporting – qui avait lui

même vu en Alexandre Van Damme so



successeur tout désigné – se serait misdit-on, à douter, à remettre en questioun plan de bataille que l’on croyait déj

réglé. Soucieux lui aussi de préserve’ancrage familial du club, Roger aura

même évoqué l’idée de placer sa fillJulie aux commandes d’Anderlecht. Undée balayée d’un revers de la main pa

d’autres membres du conseid’administration, parfaitemen

conscients du gouffre existant entre lvente de t-shirts et la gestion d’un clubappartenant – quoi qu’on en dise à lcour des grands.

Même contesté par un petit cercld’intrigants, par les petits hommes dcour tournant autour de Roger

Alexandre Van Damme finira donc pa



reprendre le Sporting et par y placer sebilles, ses euros, ses dollars, ses yens eses autres deniers. Pour l’heure, l

milliardaire n’aurait pas placé plus d500 000 euros dans les caisses de lmaison mauve – un chiffre relativemennconsistant lorsque l’on connaît le

sommes brassées à Anderlechannuellement (le budget du club dépassdésormais les 40 millions d’euros).

Contrairement à la légendpopulaire, Van Damme n’est pas aussradin que L’Avare de Molière même s’ise rend bien compte de ce que le foopeut lui rapporter. Celui que l’opourrait un jour surnommer « AlexandrLe Grand » finira par investir a

Sporting mais, en fin stratège et e



brillant financier, l’héritier d’InBeattendra d’abord de voir « son club » sstructurer comme il le souhaiterait. Pa

question de mettre des euros dans unmachine à sous mal réglée. Pas questiode cramer inutilement un billet commun Gainsbourg torché sur le plateau dFrance Télévisions.

Dans ce nouvel Anderlecht, RogeVanden Stock restera très probablemen

président d’honneur, Philippe Collidisparaîtra de la circulation après avoienté de s’accrocher à la tribun

d’honneur comme un vieux fonctionnairdont les avantages sont prudemmensupprimés et Herman Van Holsbeecdeviendra un « consultant sportif » d

uxe dont les pouvoirs seront plus o



moins larges suivant son envie ou non dcontinuer. Quant à Michael Verschuerene fils bien-aimé de « Mister Michel »

sa position au sein du club devraogiquement se renforcer au point – qu

sait ? – d’obtenir le rôle de managegénéral aujourd’hui dévolu à Herman.

Restera toutefois une question que lehommes de l’ombre commencent déjà se poser : Mogi Bayat tombera-t-il d

son piédestal ? Quittera-t-il les bureaude Neerpede où le résident de CourtSaint-Étienne aurait sans doute pu sdomicilier tant il est vrai que le bureade Herman Van Holsbeeck serdésormais de résidence secondaire à uMogi intrusif à défaut d’être tout à fa

grossier ?



Arnaud Bayat alias Mogi, MogBayat alias Arnaud (l’administration ees médias belges ne semblent pa

partager la même appellation) n’amais réussi à convaincre le

présidents milliardaires de sa valeuajoutée. Marc Coucke l’a rapidemenéloigné de la côte belge et de soerritoire ostendais tandis que Rolan

Duchâtelet l’a poliment détesté aprè

’avoir toléré durant ses premiers moide présidence liégeoise.

Une période de « tolérance » restéde courte durée. C’était avant quCyriac ne s’en aille du Standarquasiment contre son gré. C’était avanque le camarade Roland ne se rend

compte que Pierre François et Mog



Bayat l’avaient aimablement piégé eplantant des clauses contraires à l’intérêdu Standard dans le contrat d’un Cyria

dont le départ était – quoi qu’on en dis– prémédité, écrit, réglé bien avant lecoups de tonnerre du mercato d’été.

Il restera de cette époque l’imagd’un agent vorace, carnassier, incapablde séparer son gain personnel d’unvision du foot un tant soit pe

consistante et réelle. Le transfert dCyriac à Anderlecht fut en effet undéfaite en rase campagne et un écheotal pour un manager toujours fier d

pouvoir s’asseoir sur son bilan comme coq chante sur le fumier.



Aujourd’hui, Cyriac Zoro panse seplaies à Ostende où son nouvel agenJacques Lichtenstein, l’

considérablement aidé à se relancer. Ssa gentillesse ne le privait pas dmauvaises pensées, l’ivoirien aurasans doute pensé à installer chez lui ueu de fléchettes au centre duquel l

photo de Mogi trônerait, tant ldétestation de Cyriac pour Bayat sembl

ancrée à jamais. Nul ne sait si Alexandre Van Damm

écartera lui aussi Mogi d’Anderlechtmais il semble clair que le « futur boss nvestiguera d’abord sur les « us e

coutumes » d’Arnaud avant de le laissefranchir le palier. « Buzz l’Éclair



devra sans doute repasser son examed’entrée...

Deuxième leçonMogi, cette petite fortune qui se

rêvait roi du pétrole...

Le chiffre d’affaires annuel de MogBayat tournerait aujourd’hui autour de millions d’euros.

Pas mal, mais pas de quos’emballer. Car, même s’il se plaît

ouer les loups solitaires, les « seuls bord », les « Je n’ai besoin de personnen Harley Davidson », Mogi Bayat n

peut quasiment jamais conclure u



ransfert sans avoir à arroser des amisdes agents, des proches du joueur liés ses dossiers.

« Je suis une structure regroupée eune seule personne », clamait-il à la Den février 2014 à la sortie d’un mercat

qui l’avait pourtant vu rater le « deal de Thorgan Hazard à Anderlecht, malgrune kyrielle de personnes impliquéedans le dossier.

Une seule personne vraiment ? Est-cà dire que Yuri Selak ne sert qu’remplir les photos de famille lorsqu’i

pose aux côtés de Massimo Bruno et dMogi ? Est-ce à dire que RobertBisconti ne fait que de la figuratioorsqu’il s’occupe de Jordan Remacle



un joueur appartenant prétendument Mogi ? Est-ce à dire que les agentfrançais tel David Wantier abandonnen

ous leurs droits et toutes leurcommissions lorsqu’ils demandent Mogi de placer certains de leurs joueurà l’instar de Francis N’Ganga ou dKalidou Koulibaly ?

Non. Non puisqu’en réalité Mogment avec l’impudente décontraction d

’homme qui ne distingue plus le vrai dfaux à force d’avoir fait de la tromperison métier. Lorsqu’il prétend être seumieux vaut chercher ses associésLorsqu’il prétend être maître, mieux vaue prendre pour un valet.



cet égard, le cas de KalidoKoulibaly est d’ailleurs édifiant. Arrivà Genk par l’intermédiaire de Mog

« Buzz l’Éclair » grâce à un mandat quui avait été accordé par les agent

français du joueur, le petit Arnaud sprétendra très rapidement seul aucommandes du dossier. « Son agenc’est moi », clama-t-il plusieurs fois des journalistes belges pour qui l

vérification de ce genre de propos nconstitue pas forcément une priorité.

Outre-Quiévrain, un homme gérapourtant au quotidien les affaires et lentérêts grandissants du défenseu

« bodybuilder » français Koulibaly David Wantier. Agent reconnu sur l

marché, par ailleurs chargé d’un



d’éclat... La vérité était évidemmenbien éloignée de tout cela.

Certes, Mogi fut partie prenante dce deal. Certes, il récupéra au passagune commission de plusieurs centainede milliers d’euros, mais il n’était pas –

contrairement à la légende – le granartisan du dossier. D’autres agentsparmi lesquels le véritable manager doueur, David Wantier, se glissèrent dan

’affaire.L’histoire pourrait passer pou

anecdotique si elle n’était qu’un

exception aux règles générales esystématiques. Mais il n’en est rienLoin d’être le soliste qu’il prétend êtreMogi apparaît aujourd’hui comme le ro



d’une cour sur laquelle il règne non paen raison de son propre talent, maigrâce à la force de ses valets.

Où est le mal, rétorqueront certains Quel crime y a-t-il à faire croire quvous êtes le seul agent à avoir réalisé l

ransfert de Kara Mbodj à Anderlechquel coup de génie !) alors que vouavez dû, dans l’aventure, arroser l’agenfrançais Bruno Satin et quelque

« copains » sénégalais ? Aucun. Aucuou presque.

Parmi toutes les personnes forman

aujourd’hui le « réseau Mogi »certaines semblent hélas bien pefréquentables. Épargnons ici RobertBisconti, devenu un collaborateur d



« Buzz l’ clair » et qui ne sera jamaiun bandit de grand chemin ou même usimple voyou malgré ses démêlé

udiciaires. Épargnons également YurSelak, David Lasaracina, John BicoDavid Wantier, Christophe Mongai eant d’autres avec lesquels Mogi fu

régulièrement amené à s’associer. Ceuxà ne méritent pas d’être soupçonnés

même si Bico avait parfois un

réputation sulfureuse souvent imméritéeDe nos rencontres et de nofréquentations, nous gardons le souvenid’un homme moqueur mais pas tueur, du

en affaires mais correct.Mais à côté de cette première list

« d’amis », d’autres noms suscitent bie

plus de réserves et de précautions



Citons simplement Jacques Crouzevieux camarade de jeu de Bayat du côtde Troyes (un club où « Buzz l’Éclair

partit piocher les « incroyables talents que furent Maxime Colin et Fabric

’Sakala), un agent traînant en Francune réputation de véritable filouÉvoquons encore le nom de Jean-LuBarresi, associé à Mogi dans le dossiede Fabien Camus. Un personnage pe

recommandable dont le rôle restaujourd’hui encore lié à certainransferts obscurs de l’Olympique d

Marseille.

Au milieu de tous ces hommeombrageux, on s’en voudrait presque dne pas évoquer le meilleur ami d

« Buzz l’Éclair » : l’avocat Lauren



Denis. Jusque dans leurs secrets dfamille, les deux hommes sonnséparables et il ne se passe sans dout

guère un jour sans que Mogi n’appellMaître Denis ou que Maître Denin’appelle Mogi. Frères siamois, liés pades intérêts dépassant les simpleaffinités, les deux semblent faire la pairet défaire tout ce qui est susceptible deur déplaire.

Lorsque ses affaires l’emmènent dcôté de l’avenue Louise, et pluprécisément à l’hôtel Steigenberger, ol aime fixer ses rendez-vous dans u

« Loui Bar » où les vieilles bourgeoiseet les diplomates africains côtoient dehommes au business bien plus incertain

Mogi effectue quasi systématiquement u



détour par le cabinet de son ami LaurenDenis, situé à quelques centaines dmètres de là.

Aucun dossier de « Buzz l’Éclair n’échappe en effet à la relecture dMaître Denis, un avocat dont o

rappellera très simplement que la justicbelge le condamna à 6 mois de prisoavec sursis et à une amende de 220euros (dont la moitié avec sursis).

Maître Denis possède pourtant dehoraires de travail bien particuliers. Pematinal, l’avocat commenc

habituellement ses journées aualentours de midi, mais se plaît à lepoursuivre jusqu’à 3-4 heures du matinquitte à devoir trouver l’un ou l’autr



remède pour se maintenir éveillé.’époque des Mornar et des Jestrovic

Laurent Denis était de toutes le

échappées de nuit, certains endroitbranchés de Bruxelles restant jusqu’aujourd’hui marqués par le passage d’uavocat qui ne laissait personnndifférent. Sans doute le bourreau dravail avait-il simplement besoin de s

détendre après avoir emmagasiné l

stress et l’âpreté des dossiers.Mais n’en déplaise aux rumeurs

’amitié entre Mogi et Laurent Denis sissa ailleurs, notamment dans l

business. Dans des intérêts communs qupoussent aujourd’hui encore Mogi mpliquer Maître Denis dans tous le

ransferts effectués. D’aucun



rétorqueront que la plupart des agents edes clubs belges recourent aujourd’huencore aux services de Laurent Denis e

que ce dernier n’est pas seulemen’avocat de Mogi. La chose est vraie

Mais seulement en partie.

Certes, Didier Frenay, Patrick DKoster, Dejan Veljkovic, ChristophHenrotay et tant d’autres ont désormairecours à l’avocat en vue de la plac

Stéphanie. Certes, un joueur commDidier Drogba récupéra une grosspartie de son salaire en Chine grâce aalent de cet avocat. Certes, la maîtrisuridique de Maître Denis ne souffr

d’aucun doute, mais ne peut-on pas pouautant s’interroger sur ses relation

étroites avec Mogi Bayat ?



Tenu au secret professionnel, LaurenDenis a-t-il en certaines occasions livrdes informations à Mogi concernant le

dossiers d’agents concurrents L’incroyable capacité de « Buz’Éclair » à être au courant de tout et toue temps ne tient-elle pas aussi ’inépuisable source d’information qu

pourrait constituer pour lui LaurenDenis ?

Sans parvenir à le démontrerbeaucoup d’agents se posent aujourd’hua question de savoir à quel jeu jou

Maître Denis. Jusqu’où parvient-il garder son intégrité ? Garde-t-il lrespect purement professionnel dcertains secrets ? Jusqu’où ne mélange



-il pas les intérêts de ses clients aveses propres intérêts ?

Car, dans le fond, de quoi parlendonc « Buzz l’Éclair » et Laurent Deniors des trajets en voiture communs ques emmènent au stade ? Ces trajets a

cours desquels Mogi se plaît à appeledes gens du milieu en laissant le hautparleur fonctionner, histoire que soavocat (et d’éventuels autres passagers

puissent tout entendre.Ce scénario, nous l’avons nous

mêmes subi. Tandis qu’il se rendait

Zulte Waregem pour un match européequi – à l’entendre – n’attendaquasiment que lui pour commencer« Buzz l’’Éclair » nous appela. E



apparence, pour prendre de nonouvelles. En transparence, pour nouarracher quelques informations o

quelques déclarations qu’il pourraensuite retourner dans son intérêt.

Ce jour-là, dans la voiture, John Bic

et Laurent Denis étaient à ses côtécomme des gamins complotant à la suitd’une blague téléphonique qu’ilvenaient de jouer. Laurent Denis n

broncha pas, mais nous apprîmes pluard que, durant toute la conversation’homme avait ri dans la barbe qu’il n

parviendra sans doute jamais à laissepousser.

L’anecdote passerait presque pounoffensive si elle ne laissait pa



ransparaître l’état d’esprit d’un avocaprêt à toutes les « potacheries » alorque son statut exigerait de lui qu’il s

place au-dessus de la mêlée.Sa personnalité reste trouble

complexe en raison – sans doute – d’un

ntelligence très largement supérieure a moyenne. Cette force intellectuelle luaura notamment permis de mettre lprésident anderlechtois, Roger Vande

Stock, dans sa poche alors même quout aurait dû inviter « Tonton Roger »

s’en méfier.

Successeur désigné de Van deStock, Alexandre Van Damme ne devrapas offrir le même strapontin, le mêmsiège en tribune d’honneur à l’avoca



belge (même si ce dernier prétenfièrement payer lui-même soabonnement). À Anderlecht, l’aveni

mmédiat ou imminent devrarapidement repousser Laurent Denidans un endroit qu’il n’aurait jamais dquitter : les quatre murs de son bureade petit autiste surdoué.

Troisième leçon.. et qui se pensait intouchable

Le plus grand souci de Mogi consistsans doute à se croire intouchable. Lpassé semble du reste l’avoir confortdans cette idée. À chaque démêl

udiciaire, un vice de procédure, u



renoncement à la plainte ou tousimplement un jugement favorable (iconvient aussi de le signaler) lui perm

de se tirer d’affaire l’âme et lportefeuille en paix. Sans passer par l« case prison », son grand Monopoly donc toujours pu continuer.

Un Monopoly. Comment appeleautrement un système dont l’argent reste moteur, le principe et la finalité

Comment appeler autrement un jeu oes chèques en blanc se mélangent à l

monnaie de singe et aux faux billets.

Au Monopoly, il existe toutefois uncase prison que chaque joueur essaid’éviter. Malin, rusé, tacticien, MogBayat est jusqu’ici joliment parvenu



éviter tous les chausse-trapes sanomber. Même la rancœur de son oncl

Abbas Bayat n’est jusqu’ici pa

parvenue à le faire tomber du piédestasur lequel l’ensemble du football belg’a depuis quelques années installé.

Abbas Bayat reste à ce jour l’un derares hommes à avoir ouvertemenaffronté Mogi. Après l’avoir embauchcomme manager général de Charleroi (l

solidarité familiale avait à l’époquremplacé la légitimité du CV) amoment où il venait lui-même dreprendre le club en mains, Abbas avaquelques années plus tard eu l’audace dicencier son neveu. Peu disert dans l

presse quant aux motifs de c

icenciement, l’oncle ne s’était jamai



privé en aparté de s’attarder sur leraisons de ce QI en bonne et due forme selon lui, Mogi avait tout simplemen

chipoté dans la caisse du club eempoché des euros au passage. Des faitque Mogi niera farouchement avant de sreconvertir très adroitement en tanqu’agent.

L’affaire aurait pu en rester là et linge sale se laver en famille. Le père d

Mogi aurait pu apaiser Abbas et régle’affaire du « fils indigne » entre quatreux dans un beau salon iranien. Il n’e

fut rien.

Au lieu de plier l’affaire ed’abandonner la guerre, Abbas – entreemps retiré du football – voulut donne



suite à « l’affaire Mogi ». De sourcsûre, il nous fut en effet prouvqu’Abbas Bayat avait commandé un

étude graphologique concernant soneveu. Le but de la manœuvre ? Prouve« graphologiquement » que « Buz’Éclair » avait bel et bien falsifié de

documents, imité des signatures, trahi lvérité et servi ses seuls intérêts.

Lancée depuis longtemps, cette étud

graphologique semblait n’avoir abouti rien. Aucune suite concrète n’avait eeffet fuité et beaucoup croyaient l’affairenterrée. Mogi était-il donrréprochable, honnête, intouchable o

était-il suffisamment malin pour ne paêtre piégé les doigts dans le pot d

confiture et la main dans le sac



billets ? La plupart commençaient à lpenser.

Reste qu’un élément récent vient sandoute de relancer la « guerre deBayat ». Profitant de son passeporaméricain, Abbas se serait aujourd’hu

ourné vers la justice américaine poualler au bout de ses idées. Pas questiode lâcher Mogi. Pas question de laisse« Buzz l’Éclair » se féliciter de so

propre succès et passer de tribund’honneur en tribune d’honneur sous lregard de la plupart des dirigeants dpays. Pour empêcher Arnaud Bayat ds’entourer de gloriole, Abbas semblprêt à tout, comme son appel à la justicaméricaine le prouverait.



Qu’adviendra-t-il de cette nouvellhistoire de cape et d’épée ? Que risquMogi face à la justice des États-Unis

Difficile de le prédire, mais une chospourrait toutefois courroucer l’agenbelge numéro 1. Selon nos sources, sodossier serait en effet entre les mains dFBI. Un FBI qui – s’il ne fera jamais dcas de Mogi Bayat sa priorité – n’amais eu pour habitude de laisse

facilement tomber des affaires ou dclasser des dossiers.

Mogi Bayat finira-t-il par tomber cause d’enquêteurs américains ? Evéritable acteur de western, en bohéros de blockbuster, « Buzz l’Éclair n’aurait pas pu rêver d’une plus bell

fin. Car la fin viendra.



Avec ou sans démêlés judiciairesavec ou sans fautes reconnues, l« système Mogi » reste absolumen

ntenable dans la durée. À tropaccumuler les ennemis, à trop accumulees transferts ratés, les relation

humaines gâchées, l’homme finira par smettre lui-même hors-jeu. Sans doutMogi le sait-il. Sans doute accepte-t-i’idée que son système ne tiendra pas su

a durée. Son empressement à amassede l’argent, rapidement et en grandquantité, serait donc logique.

Quatrième leçonQu’est devenu Roland Duchâtelet ?



Notre première rencontre aveRoland Duchâtelet se déroula a« Grand Café » situé au pied du stade d

Saint-Trond. L’homme venait dreprendre le Standard quelques moiplus tôt, mais continuait alors d’ériger lstade trudonnaire en base de campemenet de travail.

Installé à une table, avec un simplcafé comme compagnon de déjeuner

’homme déployait devant lui d’énormeplans d’architecture qu’il tentmaladroitement de maintenir secrets amoment où nous nous décidâmes ’aborder. Il s’avèrera plus tard qu’i

s’agissait là de la première mouture d’énorme complexe immobilier entouran

e stade de Saint-Trond, dont Rolan



Duchâtelet reste aujourd’hui lpropriétaire comblé.

Un simple salut suffit à briser unglace, beaucoup plus fine que d’aucune pensaient. Car, contrairement à c

qu’il put parfois dégager, « Miste

Duchâtelet » ne fut jamais un hommfermé, solitaire, bloqué à la limite d’autisme et de l’asocialité. Que d

contraire. Lors des nombreuses soirée

où nous fûmes par la suite amenés à lcroiser, le patron d’Elex prit biesouvent l’habitude d’un verre de bièrou d’un pas de danse pour clôturer unsoirée de football, là où d’autreprésidents auraient fini au fond de leuit avec un bon livre, un cache



d’aspirine et quelques regrets sur lmatch auquel ils venaient d’assister.

En réalité, Roland Duchâtelet ne sfit jamais prendre au piège d’arrogance ou du sentiment d

supériorité. Aucun « Qui êtes-vous ? »

aucun « Pour qui vous prenez-vous ? »aucun « Savez-vous qui je suis ? » nsortit de sa bouche alors que son statude milliardaire aurait pu l’autoriser

outes les prétentions et à tous les excèsCe jour-là, deux-trois phrase

échangées nous suffirent d’ailleurs

obtenir son numéro de GSM privé. Noun’en abusâmes guère par la suite, mais chaque fois que nous fîmes appel à lue président décrocha ou prit le temps d



nous rappeler avec la fiabilité d’umétronome. Venant de la part d’uhomme gérant à travers le mond

plusieurs milliers d’employés, le gestn’en était que plus fort.

Son numéro de téléphone, nous l

composâmes un jour pour lui parler dYannick Ferrera. Ce dernier venait dquitter Charleroi avec un goût assumpour le coup de force et le fracas. Il s

retrouvait donc sur le marché. Au mêmmoment, le président du Standard avaclairement laissé comprendre quMircea Rednic ne ferait pas de vieux oà la tête du club liégeois sans que le node son successeur ne soit pour autanannoncé.



Ferrera et Duchâtelet ne sconnaissaient pas. L’idée consistait donsimplement à leur permettre de s

rencontrer.Un coup de fil suffit à régle

’affaire. Duchâtelet décrocha, donn

son accord pour une rencontre sur basd’une « simple curiosité » et laissa ssecrétaire se charger des modalitépratiques du rendez-vous.

Celui-ci eut lieu une semaine pluard en présence de Roland Duchâteleui-même, de son fils Roderic

président du club d’Ujpest) et de BarLammens (président de Saint-Tronddans un petit espace de travail situé danune rue du centre-ville trudonnaire. Dè



’entame de la conversation, le maîtrdes lieux insista sur la totale discrétion réserver à cet entretien. « Si quelqu

chose fuit dans la presse, c’est la fin denégociations. La base, c’est de pouvoiravailler dans un climat de confiance. »

Pendant une heure, Yannick Ferrermpressionna l’assemblée, jetant à l’œide ses interlocuteurs des présentationvidéo, des schémas tactiques et de

présentations méthodiques de son travairegroupés dans un document PowerPoinqu’un coach comme Guido Brepoelaurait sans doute passé 31 jours déchiffrer.

Au terme de cette démonstratiofaçon « Vous en prendrez plein la vue »



Roland Duchâtelet n’eut quasiment qu’useul mot : « Pour moi, c’est bon. Même si le patron rajouta par la suit

qu’il appartenait à Bart Lammens dprendre la décision définitive, YannicFerrera venait à peu de choses près dcomprendre qu’il serait le futuentraîneur de Saint-Trond (Duchâteleayant précisé en préambule à cettrencontre que le poste de coach a

Standard avait d’ores et déjà trouvpreneur en la personne de Guy Luzon).

Pour anecdotique qu’elle soit, cetthistoire n’en révéla pas moins lvéritable visage du « Grand Roland »Chez lui, les petits copinages, les agent« clients », les arrangements trouble

n’avaient pas de raison d’être. Malgr



ous les reproches qui lui furent envoyécomme autant de lettres sans timbre nsignature, malgré toutes les erreur

d’appréciation, Duchâtelet eut toujoure mérite de fonctionner par coup d

cœur, par conviction, par affinité edehors de tous les dessous de table, doutes les petites magouilles et de toutees petites grenouilles du footbal

plongées dans un faux bénitier.

Roland Duchâtelet fut et restaujourd’hui un homme droit dont le seusouci ne consiste pas à gagner d’argent mais à vivre entièrement s

passion du football et des affaires eentant d’assurer à ses clubs une certain

rentabilité.



L’ancien président du Standard fudécrié par le public en raison d’uncommunication sans doute indigne d’u

grand patron. Il fut raillé par uncertaine presse restée dans le giron dD’Onofrio dont le seul souci consistbien souvent à calculer le temps qu’il lufaudrait avant de tomber. Il fut bousculpar les ronds de serviette de la politiquiégeoise subitement malmenés par u

homme qui n’avait guère besoin de leufaire des courbettes pour assurer ses finde mois et pour exister. Il fut enfin esurtout moqué par ses petits camarade

du football belge qui avaient vu en lui uennemi mais aussi un danger : le danged’un homme qui osa dénoncer lecopinages de tout ordre qui avaient lie



à la Ligue Pro et à la Fédé.

Cinquième leçonBruno Venanzi, pas assez riche pourêtre malhonnête

Son nom ne disait rien aux footeuusqu’aux derniers coups d’année 2014. L’homme avait jusque-lrusté les pages du journal L’Écho o

celles du supplément « saumon » de Libre, il avait connu les plateaux d

Canal Z mais jamais le parquet dStudio 13 ou le papier glacé de Fooagazine. En d’autres termes, Brun

Venanzi n’était ni plus ni moins qu’u

anonyme du football au moment d’êtr



ntronisé vice-président du Standard paRoland Duchâtelet.

En l’embarquant dans les eauroubles des bords de Meuse, le « Ro

Roland » semblait avoir trouvé en lpersonne de Venanzi une double boué

de sauvetage. D’une part, le patron dLampiris allait pouvoir lui offrir un« caution locale », un « cachet liégeois que Duchâtelet lui-même n’aurait jamai

pu posséder. D’autre part, Venanzsemblait à même – de par soexpérience de patron – de reprendre emains une partie de la gestion du cludont Roland souhaitait se débarrasserGrand patron d’Elex, gérant près d7000 employés à travers le monde

’homme d’affaires de Saint-Trond n



supportait plus l’idée de gaspille’essentiel de son temps à calmer le

humeurs des agents, à freiner les parent

mécontents ou à récupérer les erreurs dservice comptabilité. Venanzapparaissait dès lors comme l’hommdéal pour le seconder. Et bien plu

encore.

Contrairement à la légende tenaceDuchâtelet se retira très rapidement de

affaires sportives une fois l’arrivd’Axel Lawarée (directeur sportif) et dBruno Venanzi (vice-président) actéeLes transferts du mercato de janvie2015 furent tous frappés de la pattVenanzi au même titre que l’arrivécontroversée d’un José Riga que Rolan

Duchâtelet ne pensa même pas à saluer.



De prime abord, l’alliagDuchâtelet-Venanzi avait donc tout poufonctionner. Au premier, l’argent et le

ignes directrices. Au second, l’esprdirigeant et la mainmise effective. À l’ua rigueur, à l’autre la ferveur. À l’un l

porte-monnaie, à l’autre l’ADN du cluet son identité.

Rien ne semblait pouvoir grippecette mécanique, à une exception près

a présence troublante, étonnantedéroutante de l’agent de joueurChristophe Henrotay. Ancien agent dRomelu Lukaku, confident de Daniel VaBuyten, manager officiel de MirallasCourtois ou Ferreira-Carrasco, Henrota– considéré comme très proch

d’Anderlecht – s’était fermé les porte



du Standard au moment où il avamaladroitement tenté d’amener MichBatshuayi de Sclessin au Parc Astrid e

e faisant passer par l’Angleterre. PouRoland Duchâtelet, le « beau gosse dmanagement » appartenait depuis lors a liste rouge des agents au même titr

que son père, Roger Henrotay, qui s’étaautrefois illustré en amenant MirceRednic au Standard.

Installé dans le luxe monégasque et ’abri de tout besoin financier

Christophe Henrotay se moquéperdument de ce « boycott liégeois qui ne nuisit guère à sa réputation eencore moins à son chiffre d’affaires (lplus élevé du football belge, bien plu

élevé que celui d’un Mogi Bayat).



L’affaire aurait pu en rester là s’il ns’était pas rapidement avéré quChristophe Henrotay était par ailleur

’un des meilleurs amis de BrunVenanzi. Mieux encore, « MonsieuChristophe » joua aussi un rôle majeudans l’introduction de Venanzi aStandard malgré des relations houleuseavec Roland Duchâtelet.

À gauche, à droite, Christoph

Henrotay n’hésita d’ailleurs jamais déclarer dès l’arrivée de Venanzi qu« celui-ci constituait le futur présidendu Standard » et que « les choseallaient changer ». Nous étions plusieurs mois de la passation dpouvoir entre l’ancien et le nouvea

président et Henrotay semblait déj



maîtriser le futur du club liégeois aveune assurance qui ne pouvait susciteque l’effarement.

Comment se pouvait-il qu’un agende joueurs maîtrise avec autand’aplomb un futur qu’aucun astrologu

n’aurait pu établir ? La question restaujourd’hui encore ouverte.

Mais au-delà d’une anecdote qui n

peut qu’inquiéter sur le pouvoir deagents, cette histoire en dit aussi long sua personnalité de Bruno Venanzi. U

honnête homme, intelligent, sympathiqu

en diable, mais obligé de faire appel un homme comme Christophe Henrotapour s’introduire dans un milieu qu’il nconnaît pas et qui le méconnaît.



Le ver était d’emblée dans le fruitnexpérimenté plutôt que naïf, mal guid

plutôt que maladroit, Bruno Venanzi

oujours dû compter sur d’autrehommes pour tailler ses idées, seugements, ses prises de décision.

Telle aura été depuis le début de sprésidence la limite de Bruno Venanzi sa dépendance. Compter sur d’autrepour recevoir les bonnes informations

abler sur son entourage pour se fairune opinion sur certains agents, certainmembres du personnel, certaincomportements : rien d’illogique à celpour un président novice, mais nul ns’étonnera dans ces conditions qucertaines erreurs puissent êtr

commises.



cette limitation d« connaissance », s’ajouta rapidemenune autre limite plus pernicieuse : l

imite financière. Certes, Bruno Venanzconstitue aujourd’hui un hommd’affaires wallon à la réussitndiscutable, mais l’homme ne possèd

aucunement la fortune d’un RolanDuchâtelet, d’un Bart Verhaeghe ou d’uMarc Coucke. Impossible pour lui d

réinjecter régulièrement de l’argent danes caisses d’un club qui – sans avoir étmaltraitées par Roland Duchâtelet – nrespiraient pas pour autant la grand

santé à son arrivée. Impossible pour lude s’offrir un « transfert de folie », dréaliser un geste fort pour calmer lesupporters en cas de nécessité, de fair



« péter le budget » sur un coup de têtcomme tant d’autres présidents se le sonou se le seraient autorisé.

En raison de cet état de fait, lmétaphore de l’homme à la grossvoiture fut souvent utilisée à son suje

Pour beaucoup, Bruno Venanzi fusouvent considéré comme un hommayant « cassé » son porte-monnaie pous’acheter une Porsche sans être ensuit

capable de s’acquitter de la taxd’immatriculation, de l’assurance et dcarburant à mettre chaque semaine dana machine pour pouvoir enfin se mettr

au volant.

Sévère, cette métaphore ne tient pacompte d’un élément que Bruno Venanz



avait parfaitement en tête au moment dreprendre le capitanat du Standard : soréseau.

Le boss de Lampiris restait en effepersuadé que son carnet d’adresses luserait d’un secours précieux lorsqu’u

coup de vent viendrait le menacerd’autant plus que ce réseau était avanout politique.

Contrairement à un RolanDuchâtelet pris en grippe par l’écrasantmajorité des politiques locaux, BrunVenanzi jouissait d’une cot

« d’introduction » du plus haut niveaparmi les politiciens liégeois. Proche dous les grands hommes de la régio

sans être affilié à aucun parti, intime de



pontes du PS tout en étant ami avec uJavaux ou un Wathelet, le président dStandard possédait l’intime convictio

que ce réseau lui serait d’un secourprécieux en cas de nécessité. Unconviction encore renforcée par sequelques mois à la vice-présidence dStandard où l’homme avait assisté dprès aux exercices de croche-pieauxquels certains politiques s

plaisaient à se livrer avec RolanDuchâtelet. Reste que, jusqu’ici, cett« camaraderie politique » ne semble paencore l’avoir véritablement aidé

surmonter les tempêtes.À ce réseau politique s’ajouta auss

un carnet d’adresses footballistiques tou

à fait spécifique. Certes, Venanzi n



possédait pas la connaissance « eargeur » du milieu du football, mais seiens d’amitié ou de respect avec d

véritables poids lourds comme LucieD’Onofrio ou Christophe Henrotadevaient aussi, pensait-il, l’aider surmonter ses propres limitefinancières. À nouveau, nul ne peuencore dire si ce jugement était alorudicieux ou erroné même s’il faudra, tô

ou tard, que le président liégeois éclaira position d’un Christophe Henrotarop présent pour être inactif, trontelligent pour être tout à fa

désintéressé.Reste aujourd’hui, au-delà de toute

ces questions, une certitude que nul n

nous enlèvera. Loin des magouilles d



milieu, des petits entourloupeurs, BrunVenanzi reste un hommfondamentalement, inexorablemen

ncontestablement honnête. Unhonnêteté qui en finirait presque panous questionner : faut-il, dans notrfootball belge, ne pas être riche pour npas verser dans la malhonnêteté ?

Pour provocante qu’elle soit, cettquestion mérite d’être posée. L

malhonnêteté du milieu footballistiqun’a jamais été une tricherie de dépit, unricherie de petits braqueurs tentant d

compenser leur manque de moyenpersonnels par la facilité des délitsDans le football belge, personne ne volsous le prétexte qu’il s’agit pour lui d’u

moyen de survie. Que du contraire. Dan



e football belge, le vol et la duperisont devenus des sports de riches.

Contrairement à d’autres pontes dnotre sport, Bruno Venanzi n’est paobsédé par l’argent. Son but ultime nconsiste pas à s’enrichir et cett

philosophie le préservera à jamais de lmalhonnêteté. Sans doute ne faut-il paêtre « pauvre » pour être intègre maipeut-être faut-il ne pas vouloir deveni

riche pour se préserver de toutes lepetites saloperies dont le football sait sbien s’accommoder.



Chapitre 7cours de communication

L’Union belge ne sait pludans quelle langue parle

Première leçonL’art de rater les festivités

À l’Union belge de football, il existun sport que l’on maîtrise mieux que l

ballon rond : le foutage de gueule. Usport maîtrisé avec un tel degré dperfection que les « joueurs » equestion semblent se trouver les yeu

fermés, se faire des passes à l’aveugle e



– comble de l’art footballistique – jouesans se rendre compte du niveau de jeauxquels tous parviennent à s’élever.

C’est ainsi qu’à l’Union belge, lcommunication est devenue bien pluqu’un art, bien plus qu’un métier : u

exercice de médiocrité. Nous sommes en pleine Coupe d

monde 2014. Après avoir connu 1

années de vaches maigres, le footbalbelge retrouve enfin les terrains dMondial avec une équipe de qualitunique dans son histoire. Hazard, D

Bruyne, Kompany et les autres forment n’en point douter la génération la pludorée de l’histoire et, à l’Union belge, lmarketing a donc fonctionné à plei



régime depuis des mois et des mois poufaire acheter aux supporters tous legadgets et toutes les couleuvres qu’u

spécialiste en marketing a pu imaginer.Soit. Nul ne songe à s’indigner face

une telle machinerie économique. Telle

sont, paraît-il, les règles d’un jeu quconsiste à faire de l’argent avec tout etsurtout, avec n’importe quoi.

Pendant des mois, l’Union belge fadonc monter la sauce, met le paquet sues festivités en tout genre pourvu qu

celles-ci ramènent à chaque fois un pe

plus d’argent frais. Les prix des billetpour les matchs des Diables atteignenparfois des sommets, au grand dam desupporters « lambda », mais le



dirigeants de l’Union belge n’en ont curpuisque le stade Roi Baudouin parvienà chaque fois à afficher complet. L

mépris pour les supporters est tel que ldiscours en interne consiste simplemenà se dire que « les fans se saigneront s’ie faut pour s’acheter un billet ». Autan

abuser de la passion des gens pour s’emettre plein les poches : telle fut donen substance la stratégie commercial

d’un petit groupe de dirigeantqu’aucune arrogance n’aura jamaiarrêté.

Mais le mépris trouvera sa formultime au retour des Diables Rouges sue sol belge. Après avoir connu un

sorte d’orgasme prolongé pendan

plusieurs semaines, la Belgiqu



s’apprête à fêter le retour de ses héros ee quart de finale atteint par son équip

nationale face à l’Argentine.

Si prompte à exciter les foules pouun tout et pour un rien depuis des moissi passionnée à l’idée de nous vendre l

moindre maillot, le moindre kit dsupporter parfait, le moindre objet done prix n’avait pour égal que l’inutilité’Union belge réussit alors l’incroyabl

pari de rater la fête de retour, le pari dne rien organiser du tout.

Officiellement, l’entraîneur Mar

Wilmots – apparemment déconnecté d’envie des Belges de fêter leurs héros –aurait opposé son veto à l’idée de fêteun quart de finale qui s’apparentait pou



ui à une déception. Officieusementcertains membres de la Maison de Verrse sentaient « épuisés » par le travai

abattu lors des dernières semaines esouhaitaient s’épargner une journée dfestivités fastidieuse et difficile préparer. Toujours est-il que l’échec fuotal alors même que l’écrasant

majorité des joueurs avaient émis lsouhait de faire la fête avec leur

supporters.Où avaient donc vécu, grandi, étudi

es dirigeants de l’Union belge poumépriser à ce point des supporters quconstitueront à jamais l’alpha et l’omégde leur métier ? Comment pouvaient-ilà ce point ignorer que leur poste, leur

petits avantages en nature, leur petit



prochaine fois, on mettra le paquet »« Ils veulent de la fête, on va leudonner », « Crois-moi bien qu’à l

prochaine occasion, ils vont en bouffedes festivités »...

En d’autres termes, chacun attenda

– comme n’importe quel étudiant busé qu’une seconde session arrive poupouvoir se rattraper. Soit.

Comme prévu, la seconde sessioarriva mais, manque de chance, elle fuavant tout l’occasion d’atteindre lcomble du ridicule et le sommet de l

médiocrité. Un an et demi après avoiraté la fête de l’après-Mondial, l’Uniobelge choisira en effet la qualificatiodes Diables pour l’Euro 2016 lors d’u



match moyen face à Israël pour fairpéter les feux d’artifice, le concert dstars mondiales, le spectacle son e

umières... Disproportionnéedémesurée, la fête de qualification pou’Euro fut tout simplement à la hauteu

du retour raté du Mondial : elle affichune nouvelle fois l’image d’une Uniobelge totalement déconnectée de lréalité, d’une élite totalement séparée d

peuple et de sa sensibilité.Quand des critiques plus éparse

fusèrent sur ce « gigantismdéraisonnable » d’une fête dqualification pour l’Euro totalemendisproportionnée (la Belgiquappartenait à un groupe facile, les règle

de qualification avaient changé, l



parcours des Diables ne fut guèrbrillant), certains pontes de l’Uniobelge s’étonnèrent : « Les gens ne son

amais contents », « Il y en aura toujourpour nous critiquer », « On leur donnce qu’ils veulent et même comme ça, cn’est pas assez ».

Mais il y a une chose que cehommes-là n’obtiendront jamais en dépde toute leur bonne volonté : le sens de

réalités.

Deuxième leçonMarc Wilmots et sa garde rapprochée



Marc Wilmots est un homme entierun homme brillant, un homme de métierUn homme qui – contrairement à u

Mogi Bayat – a jusqu’ici réussi à ne paparler de lui à la troisième personnmalgré un ego bien installé.

Cet ego aurait du reste pu lui jouequelques tours face à un vestiaire deDiables dont il sous-estima parfoi’écart générationnel et le sentiment d

déconnexion. Fier de sa carrière, fied’un palmarès bâti à la force du poignetWilmots prit plus souvent qu’à son touun malin plaisir à se lancer dans deexercices d’autosatisfactiond’autocongratulation devant un groupparfois médusé. « J’ai gagné la Coup

de l’UEFA avec Schalke », rappela-t-il



maintes et maintes reprises à un EdeHazard pour qui cette Coupe au noétrange restait aussi énigmatique que l

phénoménologie d’Husser.« Qu’est-ce qu’il nous embrouill

avec sa Coupe de l’UEFA ? », s

demandèrent certains Diables chez qu’intérêt footballistique s’était éveillalors que cette Coupe était déjhistoriquement enterrée et remplacée pa

’Europa League.Cet exemple de « déconnexion

aurait sans doute pu s’avérer incolore

nodore, s’il n’avait pas étsymptomatique de l’ego d’un Wilmotparfois rebaptisé « Monsieur Moi Je par certains cadors du vestiaire.



Sans doute, Eden Hazard fut-il à ceégard l’un des joueurs avec lesquels lcourant eut au départ le plus de mal

passer. Car, en dépit du récit médiatiquque le sélectionneur tenta d’installer efaisant d’Eden son fils, son protégé, lchouchou de la famille, les deux hommeeurent maille à partir dès le début deur relation. Contrairement à la légend

du « Burgergate » (cet épisod

rocambolesque au cours duquel EdeHazard partit manger un hamburger sanattendre que le match soit terminé), cn’est pas tant avec Georges Leeken

mais bel et bien avec son adjoint d’époque, Marc Wilmots, que l’ancieoueur de Lille eut bien souvent de

rapports compliqués.



Les intérêts communs prenant le pase temps faisant l’affaire, Wilmots e

Hazard finirent par se côtoyer en tout

ranquillité, dans une paix des ménagemûrement choisie à défaut d’êtrspontanée, même si certaines piqueaissent aujourd’hui encore comprendr

que les deux hommes ne partiront jamaidans le même camping-car lors de leurvacances d’été.

Entre Eden et Marc, le torchon –désormais éteint et essoré – a donparfois brûlé et il ne convient pas ici ddésigner un vainqueur et un perdantd’encaisser l’un dans le costume dvictime et l’autre dans la veste d’accusé. Un tel procès n’aurait que pe

d’intérêt et il semble d’ailleur



vraisemblable qu’entre deux hommes dqualité, les torts aient été partagés.

Mais, au-delà des polémiques, lbisbrouille Hazard-Wilmots, mais auss’histoire de leur complicité inventé

avec le génie d’un romancier, aura san

doute eu le mérite de montrer l’enverdu « coach Wilmots ». Un entraîneur qupar ses qualités exceptionnelles dmeneur d’homme, par ses évidente

aptitudes à faire jouer ensemble ce qun’était avant lui qu’un conglomérad’individualités, s’avère aussi un génide la communication, de la négociatioet du « management humain ».

Autant de qualités qui lui auronpermis de tordre le cou à la press



flamande, de négocier un contrad’exception avec la Fédération, maiaussi d’entretenir des relation

privilégiées, intimes avec certainoueurs et avec leur famille.

Cette proximité avec certains joueur

apparaît aujourd’hui fantastique soubien des aspects, mais aussi gênantsous d’autres. Comment se fait-il paexemple qu’un Michy Batshuayi so

ainsi régulièrement dénigré tandis qu’uZakaria Bakkali, à peine revenu de deuannées de galère et de frasques répétéespuisse être sélectionné au premiedribble réussi ou au deuxième passemende jambe maîtrisé ? Comment est-ipossible de faire des courbettes et d

sortir les ronds de serviette pour u



Adnan Januzaj hésitant sur le pays qu’isouhaitait représenter, tandis qu’quelques centaines de kilomètres de là

un Radja Nainggolan enchaînait leperformances de rang mondial tout erestant admirablement snobé.

Pourquoi « deux poids, deumesures » dans l’attitude dsélectionneur national face aux joueurs Parce que, comme tout entraîneur, Mar

Wilmots a ses têtes de turc et ses têtechéries ? Parce que les chouchous onoujours existé depuis l’aube du footballvoire de l’humanité ? Les chosepourraient en réalité être quelque pecomplexes à justifier.



En tant qu’adjoint de Dick Advocaadéjà, Marc Wilmots s’était vu reprochede protéger certains joueurs pour de

raisons extrasportives. Lorsque LandrMulemo avait été sélectionné chez leDiables Rouges, d’aucuns s’étaienpoliment insurgés contre ce choixrappelant que les intérêts du joueuétaient alors gérés par l’avocate KatrieLambeets... l’épouse d’un certain Mar

Wilmots.Ce dernier avait-il poussé l

sélection de Mulemo dans le but dvaloriser ce joueur et de poussendirectement les intérêts de so

épouse ? La question fut à l’époqubalayée d’un revers de la main par u

Wilmots jurant que Mulemo méritait s



sélection et qu’il n’était du reste qu’adjoint d’un Advocaat suffisammen

sain d’esprit pour choisir les joueur

qu’il souhaitait.L’histoire du conflit d’intérêts e

resta là. Du moins immédiatement car e

coulisses, certains dignitaires de lFédération se chargèrent discrètemend’alimenter la polémique en avançanque Wilmots s’occupait par ailleurs de

ntérêts d’autres joueurs comme LogaBailly. Wilmots agent ? Wilmotntermédiaire ? Wilmots conseiller

Wilmots pourvoyeur de joueurs auprède l’avocate Katrien Lambeets ? Lchose ne fut jamais vérifiée et encormoins prouvée.



Personne ne peut donc aujourd’huprétendre avoir réussi à prendre MarWilmots en défaut, mais force es

outefois de constater que l’homme parfois alimenté la polémique sans ssoucier du trouble qu’il pouvaprovoquer.

Nous sommes à la fin de l’été 2013Un match de qualification européennoppose le PSV Eindhoven à Zult

Waregem. Comme nous, Marc Wilmotavait ce jour-là effectué le déplacemenvers les Pays-Bas dans le but de scoutecertains joueurs belges, en commençanpar un certain Zakaria Bakkali.

À la mi-temps du match, nous lretrouvons par hasard dans l’espac



« VIP » réservé aux invités. Lconversation est courtoise, chaleureususqu’à ce qu’un célèbre agent belge

mêlé à la discussion, se mettsoudainement à évoquer le dossieBakkali. La question du manager ncomporte pas d’ambiguïtés : « Le petZakaria a-t-il oui ou non un agenattitré ? »

Surpris, Marc Wilmots repouss

alors toutes les interrogations avefermeté. Cette scène nous restaujourd’hui en mémoire. Son propos funet, tranchant, précis. Le sélectionneunational défendit l’idée qu’il n’était paquestion d’approcher le petit ZakariaSelon lui, tous les agents s’étaient déj

cassé les dents sur le dossier. Aucun



utilité, aucun intérêt à courtiser loueur, son entourage, sa famille

Wilmots prétendit connaître la situatio

d’extrêmement près, comme s’il faisaui aussi partie du cadre familial. Et l

sélectionneur conclut rapidement ldiscussion en prétextant qu’il n’y avapas de place pour un agent et que lechoix de carrière seraient tousimplement menés par la famill

Bakkali.Plus que le discours, la fermeté d

Marc Wilmots nous surprit. L’hommsemblait vouloir verrouiller un dossiesans que cette mission ne relève pourtande ses fonctions de sélectionneurPourquoi vouloir écarter un agent dont l

réputation d’honnête homme ne laissa



absolument pas à désirer ? Pourquovouloir ainsi jouer les gardes du corpses défenseurs, sans laisser à la famill

Bakkali le soin de s’exprimer ?Sans doute n’y avait-il aucun

mauvaise volonté, aucune intentio

douteuse chez Marc Wilmots, mais cgenre d’anecdotes permit plusieurs foiau doute de s’installer. En endossant urôle que personne ne lui demandait d

ouer, le sélectionneur souleva plud’une fois les questions concernant soéventuel rôle de « manageconseiller » ?

Au moment où le choix d’AdnaJanuzaj ne s’était pas encore arrêté su’équipe nationale belge, Marc Wilmot



fut, selon plusieurs sources, repéré danune entrevue privée en compagnie dpère Januzaj et de Laurent Blanc

Pourquoi ? Pourquoi diable l’entraîneudu PSG devait-il étrangement se mêler une discussion censée portée sur leDiables Rouges ? Ou, réciproquementpourquoi diable Marc Wilmots devait-iprendre part à une discussion portant sue choix d’un club, alors même qu’

’époque les bruits les plus sérieufaisaient état de discussions avancéeentre le clan Januzaj et le PSG ?

Cette liste d’interrogations (srelation avec Bakkali, son rôle dan’affaire Januzaj) pourrait encor

s’allonger. Elle pourrait notamment fair

état du plan drague lancé par Schalke 0



à l’égard de Michy Batshuayi avant quce dernier ne choisisse finalement dsigner du côté de Marseille. Ell

pourrait interroger sur le rôle tenu paMarc Wilmots dans cette histoird’amour ratée, en dépit de la visite denstallations allemandes effectuées pae petit Michy. Elle pourrait questionne’attitude actuelle – froide, cassante

déconcertante – du sélectionneur

’égard d’un Batshuayi dont le seul torfut peut-être de refuser – comble d’horreur – le projet sportif et financie

de Schalke 04.

Au final, il reste pourtant la certitudd’un Marc Wilmots bien trop droit poues zigzags, bien trop entier pour le

dées creuses, bien trop honnête pour le



déviations, les sorties de route, ledérapages – fussent-ils maîtrisés. Maiorsque l’on devient sélectionneu

national, lorsque l’on se doit de resteau-dessus des soupçons et de la mêléee doute n’a pas le droit de s’installer.

Lorsqu’un agent comme ChristophHenrotay se permet de convaincre deoueurs de rejoindre son écurie en leu

promettant qu’ils rejoindront l’équip

nationale grâce à ses relationprivilégiées avec Marc Wilmots, cdernier se retrouve malgré lui dans lposture de l’homme embarrassé. Sanêtre vraisemblablement au courant depratiques « commerciales » de cet agent



Lorsque Zakaria Bakkali rejoint lgroupe de l’agent Jorge Mendes (donMourinho, Cristiano Ronaldo, Di Maria

Falcao restent quelques-uns des clientsquasiment au même moment que MarWilmots, cette situation alimentforcément les questions, même si touporte à croire que Marc Wilmots n’étaimême pas au courant du choix du petZakaria.

Sans doute chaque homme fort dfootball se retrouve-t-il à sa façocondamné à vivre avec le soupçon. Mail appartient à chacun de le limiter à s

plus simple expression. Cet adage esd’autant plus vrai pour un hommoccupant un poste envié par 10 million

de Belges...



Troisième leçon

La grande Union du copinage

Les amis de mes amis sont mes amis

Même s’ils sont parfois « simpled’esprit », carrément nuls ou tousimplement niais. Tel pourrait être ldevise affichée au fronton de l’Unio

belge de football. Une Union belge où lcopinage n’est plus seulement unpratique mais une philosophie de vieune passion, un métier.

Chacun s’y sent libre de placer seamis, les enfants de ses amis, les amide ses amis ou simplement le



connaissances qui pourraient – un joupeut-être – être d’une quelconque utilité

C’est ainsi que la grande vague de« anciens dirigeants louviérois » parvinà se recaser sous le ciel de la Maison dVerre après avoir vu le club hennuye

mourir doucement au champ d’honneude la première division.

Certes, l’arrivée de l’ancien manage

de La Louvière, Roland Louf, à l’Uniobelge sous le titre glorieux de directeudu marketing et de la communication sermina en queue de poisson (avec à l

clef 250 000 euros d’indemnités que lFédération fut condamnée à verser a« chevalier blanc ») mais d’autre« anciens Loups » parvinrent à se fair



une place au soleil sans se casser ledents.

L’un d’entre eux fut BenjamiGoeders, dont la carte de visite indiqudésormais la très sérieuse fonction d« Senior Marketing Manager » à l’Unio

belge de football. Personnagsympathique, dévoué, un bribonhomme, Goeders s’était avant toufait connaître à La Louvière à l’époqu

où celle-ci se débattait avec lepremiers remous de l’affaire Zheyun Yé

Goeders n’était évidemment pas e

mesure de prendre part à la mécaniqudes matchs truqués et il seramalhonnête et abject de faire peser desoupçons sur un homme dont le



fonctions à La Louvière (directeucommercial) n’étaient nullement liées asportif et à ses tristes à-côtés.

Reste dans son cas un parcourdéroutant : comment un homme, engagmalgré lui dans un club bouffé par le

scandales, est-il parvenu aussi aisémenà retrouver un boulot prestigieuxconvoité, bien rémunéré à l’Union belgde football ?

La réponse tient aujourd’hui en useul mot : le copinage. Goeders profitout simplement de son amitié ave

David Delférière, vice-président dComité exécutif de l’Union belgevéritable ponte de la Fédération et pèrde l’arbitre Sébastien Delférière, pou



retrouver un emploi sans avoir à passepar la case « chômage ».

Peut-être avait-il les compétencerequises (ce ne fut guère le cas d’autreparachutés), mais rien ne justifie le faid’obtenir un passe-droit, de dépasse

dans les files d’attente et de bénéficieainsi des grâces d’un « petit roi comme Delférière. Un Delférière qui fuplutôt coutumier de ce genre d

pratiques où les vieux copains d’écolees bons camarades, voire les copain

de guindaille se retrouvent dans ubureau de l’Union belge sans avoir lmoindre compétence à avancer.

Reste que la stratégie des « boncopains » n’aboutit que rarement à de



résultats. Bien abritée derrière le bilaexceptionnel des Diables, masquéecamouflée grâce à cette première lign

de 11 combattants, l’Union belgcontinue d’aller de bévue en conneried’incompétence en ignorance. La dettde la Maison de Verre a désormaiatteint le chiffre de 17 millions d’eurosalors que rien ne permet de justifier uel délire économique. Officiellement

es primes accordées aux joueurseraient responsables du lourd déficenregistré cette année. Sans doute faut-ise pincer pour croire qu’un tel discour

soit sérieusement construit et penséFaudra-t-il que les Diables perdent leurmatchs, gaspillent des points, évitent unfinale de l’Euro pour que l’Union belg



parvienne à l’équilibre financier ? LMaison de Verre constituait-elle uparadis économique lorsque notr

équipe nationale de football nconstituait qu’une compilation dfausses vedettes et d’individualitératées ? Faut-il donc perdrsportivement pour gagnefinancièrement ? L’Union belge maîtrisnon seulement l’art de marcher sur l

ête, mais aussi celui de jouer avec nopieds.

Tel fut le cas lors de la Coupe dmonde 2014 et lors de la fameuse affairdu camping des supporters. Commenfut-il possible de déléguer l’organisatiod’une telle expédition à une entrepris

hollandaise ? Comment fut-il permi



d’abandonner les supporters dans un tebourbier ? Face à ces questions, deuréponses : l’incompétence et le mépris.

Après avoir poussé les supporters dépenser, après leur avoir vendu drêve, l’Union belge de football les

abandonnés en rase campagne.Les déboires du camping de

supporters – un camping à côté duque

un camp scout aurait pu faire figure dpalace – eurent le mérite de montrer agrand jour les travers d’une Union belgconstruite de façon à ce que personn

n’endosse jamais la moindrresponsabilité.

Pas d’eau pour se laver ? Pas d

sanitaires ? Pas d’électricité ? Ce n’es



pas de notre faute. Allez donc sonnechez les Hollandais qui ont touorganisé.

Et que dire de l’hôtel inutilemenréservé et payé pour les femmes deoueurs lors du Mondial brésilien, san

qu’aucune d’entre elles n’y sofinalement logée ? Autant de dépenseface auxquelles personne ne fuévidemment désigné coupable de quo

que ce soit, à l’exception du pauvricolas Cornu, aujourd’hui recasé d

côté du RMP. Des responsabilités Mieux vaut fuir que d’assumer ecomme, à l’Union belge, personne nsait exactement qui fait quoi, autant npas se mouiller.



Sans doute Steven Martens était-i’un des premiers à vouloir sortir l

Fédération de cette logique de « copain

comme cochons », de « boncamarades ». L’ancien CEO de l’Uniobelge a probablement commis deerreurs de jugement, parfois abusé dson autorité, mais sa démarche étasincère : elle visait un souci d’efficacité

Reste que Martens n’aura pas résist

au poids du copinage, à la force d’usystème où l’on préfère avoir decopains de comptoir que des collègueexpérimentés. Un système qui doit aussénormément à son président, un FrançoiDe Keersmaecker dont le seul souci auroujours consisté à assurer ses arrière



et à épargner les hommes qui auraient pe mettre en danger.

Un vent de révolte aura certes soufflà l’aube de sa réélection, plusieurs clubprofessionnels souhaitant renvoyer DKeersmaecker à ses petites affaire

d’avocat. Le bon François aura pourtanrésisté à la vague. Grâce à sa gardrapprochée. Grâce aussi à l’absencd’un candidat sérieux en face de lu

Joseph Allijns, l’ancien président dCourtrai, ne faisait tout simplement pae poids.

Pour en finir avec la grande ère dcopinage à la Fédération, il faudra uour en passer par un homme au-dessu

de la mêlée. Un homme dont le nom, l



prestige, le passé, les capacitéréussiront à faire l’unanimité. Un hommdont le charisme justifiera les décision

es plus impopulaires. Cet homms’appelle sans doute MichePreud'homme.



Chapitre 8les bulletin

Prénom : Mogi □ Nom : Bayat

Évaluation : Mogi montre deaptitudes intellectuelles supérieures ses petits camarades, mais so

comportement en classe laisse beaucoupà désirer. Le professeur dmathématiques a notamment tenu signaler que Mogi avait tenté de piége

d’autres élèves lors de l’examen dcalcul mental. Ses excellents résultats esciences économiques ne l’autorisenpas non plus à faire l’impasse sur l



cours de morale, où son absence a étremarquée.

N.B. : Le certificat médical remis paMogi pour le cours d’éducation n’esmalheureusement pas valide. Il devrdès lors repasser le test de 200 m haie

prévu en fin d’année. Ce qui ne devraiêtre qu’une formalité si l’on en croit lsurnom de « Buzz l’Éclair » que sepetits camarades lui ont donné.

Prénom : Herman □ Nom : VanHolsbeeck

Évaluation : La progressiod’Herman a été saluée par l’ensembldes professeurs. Ses erreurs lors de



nterrogations de mathématiques se fonde plus en plus rares, même s’il luarrive encore de temps en temps d

confondre les « plus » et les « moins »Suite à la décision du conseil de classeHerman sera toutefois séparé de son amMogi lors du prochain trimestre, étandonné la mauvaise influence que celui-cexerce sur lui.

Attention : Il reste de graves lacune

en cours de géographie dans lequel icontinue de confondre l’Argentine et lBelgique et superpose Anderlecht eCharleroi sur la carte belge. Éprouvbeaucoup de mal à retenir les villes dLiège et de Bruges.



Prénom : Marc □ Nom : Wilmots

Évaluation : Marc a surpri

’ensemble du conseil de classe par derésultats auxquels les professeurs ns’attendaient pas. Il constitue uvéritable moteur pour la classe et tires autres élèves vers le haut grâce à s

force de travail. Marc a surmonté seproblèmes relationnels avec l

professeur de néerlandais, mais devraifaire attention à son comportement lordu cours de sciences économiques.

Petit bémol : Marc devrait se montredavantage à l’écoute des autres élèves edes professeurs. Ses bonnes évaluationne l’autorisent pas à devenir le monsieu

« Je sais tout » de la classe.



Prénom : Bruno □ Nom : Venanzi

Évaluation : Bruno débarque danune nouvelle école et a encore besoid’un temps d’adaptation. Le conseil d

classe estime à l’unanimité que Bruno out pour réussir malgré son retard dancertaines matières. Pour se faire, idevra s’appuyer sur les meilleur

éléments du collège et arrêter de s’eprendre à son camarade RolanDuchâtelet, avec lequel il se chamaillors du cours de mathématiques.

N.B. : Bruno a déjà surpris seprofesseurs par ses connaissances ehistoire et en géographie liégeoise. I

doit encore apprendre à tourner sept foi



sa langue dans sa bouche avant dprendre la parole en classe.

Prénom : Roland □ Nom : Duchâtelet

Évaluation : Roland doit absolumen

veiller à se faire accepter par ses petitcamarades. En se focalisant uniquemensur ses propres résultats scolairesRoland semble oublier que l’école rest

aussi une occasion unique de se fairdes amis et de créer du lien socialExcellent en sciences, Roland doit pa

contre redoubler d’efforts pour mieucomprendre les cours de philosophie ede poésie.



Prénom : Roger □ Nom : VandenStock

Évaluation : Roger a réussi à fairsourire tous ses professeurs duran’année. Sa bonhommie et sa bonn

humeur lui serviront certainement encorà l’avenir et le conseil de classe tient souligner le plaisir que Roger lui procuré tout au long de l’année. Mais su

e plan scolaire, Roger ne pourra paéternellement compter sur Herman poufaire ses devoirs à sa place. Il conviendonc que Roger soit plus présent lor

des cours et plus concentré sur lematières qui semblent l’ennuyer (voir lcours sur la Coupe de Belgique).



Roger a semblé très intéressé pa’Europe mais aurait tort de négliger le

mathématiques et les science

économiques. Comme Bruno, il doapprendre à ne pas prendre la parolspontanément face à la classe mais bien réfléchir avant de parler.

Prénom : Enzo □ Nom : Scifo

Évaluation : Enzo a démontré à seprofesseurs qu’ils s’étaient trompés son sujet. La présence en classe de so

ami Jean-François (Rémy) semble lgalvaniser. Ses résultats devraient êtrbrillants en fin d’année. Enzo ne doioutefois pas réagir tro



émotionnellement si certains tentent dui chercher des poux.

Le conseil de classe salue l’initiativd ’Enzo concernant son choix de suivrdes cours complémentaires enéerlandais, mais cette matière n

pourra de toute façon pas décider de soavenir scolaire.



Chapitre 9un nouveau règlemen

Plaidoyer pour unrenouveau

du football belge

« La critique est aisée mais l’art esdifficile. » Tel sera sans doute lpremier reproche qui nous sera fait amoment de la publication de ces pages

ous serons vraisemblablement accuséde faire œuvre de déconstruction, d’êtrdes vandales, de voir le verre à moiti



vide plutôt qu’à moitié plein, de vouloiout régler à coup de marteau.

Mais le marteau n’est pas seulemen’outil des casseurs, il est auss’instrument de travail des médecins

Celui qui l’aide à poser un diagnostic

fut-il dur à supporter. Le marteau, c’esenfin l’outil des tailleurs de pierre, celuqui l’aide à sculpter, à parvenir arésultat rêvé.

Le bulletin accablant du footbalbelge a d’abord été pensé comme ubulletin qui nous aura poussés

distribuer des bons et des mauvaipoints, à coiffer certains d’un bonned’âne, à lancer des fleurs à des élèveméritants, à nous demander pourquo



certains « élèves » du football belgn’avaient pas encore été renvoyés...

Mais pour relever la moyenne de lclasse, pour que le « niveau scolaire de notre football puisse tout simplemenaugmenter, il nous appartient aussi d

faire des propositions, d’apporter dedées, de prôner un nouveau « règlemend’école » qui pourrait changer lechoses à défaut de tout régler. Si même

Lourdes et à Banneux, les miracles sfont attendre depuis des années, il restun fait que l’histoire du football n’amais réussi à contester : le travai

paie. Et à l’école du football belge, lravail commence d’abord par quelquedées. Voilà notre nouveau règlement. U

règlement qui tient en dix points. U



règlement ouvert où chacun sera librd’apporter ses idées.

Point 1Un conseil de surveillance pour tous

es transferts

Les agents ne pourront pa

ndéfiniment faire la loi dans le footbalbelge. Pour que les « Buzz l’Éclair » econsorts cessent de se sucrer chaque étéde profiter des soldes, des braderie

pour refiler des joueurs bon marché, lecellules de scouting des clubs nsuffiront pas. Même en repérant debons joueurs aux quatre coins du globe



même en abattant un travaiextraordinaire, les scouts ne pourronamais lutter contre le lobbying d

certains managers.Il convient dès lors, dans chaqu

club, d’imposer la création d’un consei

de surveillance des transferts. Uconseil composé de quelques personnendépendantes dont l’expertis

footballistique serait reconnue et validé

et qui – en dehors de la direction du clu– serait chargé de rendre un avis sur lbien-fondé d’un transfert. À l’heuractuelle, ce rôle est bien souvent tenpar le conseil d’administration du cluchargé de valider ou d’invalide’arrivée d’un joueur, mais force es

aujourd’hui de constater que le



administrateurs maîtrisent très raremenoutes les données de ces transactions.

Le conseil de surveillance serait equelque sorte chargé de prémâcher lravail du conseil d’administration, dui rendre un avis et, surtout, de lu

fournir tous les tenants et tous leaboutissants d’un dossier de transfert.

Des administrateurs comme Étienn

Davignon ou Emmanuel van Inniauraient-ils validé le transfert vidéo Gadu Saoudien Osama Hawsawi aSporting d’Anderlecht si un conseil d

surveillance composé d’anciens commZetterberg ou Baseggio avait pu lenformer sur ce dossier ? La réponse srouve sans doute dans la question.



Point 2

La suppression des doubles casquettes

Le football souffre du mélange de

genres. Comment un agent comme MogBayat a-t-il pu également facturer toues mois des missions de « scouting

pour Anderlecht ? Comment un hommcomme Philippe Collin a-t-il pu gardeson poste de dirigeant anderlechtois touen devenant l’un des hommes forts de l

Fédération ?À tout homme, une mission. À tout

personne, une fonction. Le nouvearèglement interdira tout simplement



certains de cumuler les emplois comm’on collectionne les bons de réduction.

Il incombera à l’administration d’Union belge de servir de « police d’emploi ».

Point 3Trois jeunes du club sur chaque feuille

de match

Les clubs belges sont devenus leexperts mondiaux des recrutementnutiles. L’art d’aller chercher ailleur

ce que l’on a sous la main a sans doutpermis à la Belgique de se fair

connaître dans le monde entier, mais il



aussi poussé de nombreux jeunes talentdans les bras de clubs étrangers, quanl ne les a pas tout simplement laissés

quai.Pour que les jeunes Belges reçoiven

eur chance au plus haut niveau, il aur

finalement fallu compter sur le bon send’un entraîneur, sur une criséconomique ou sur un léger effet dmode, sans qu’aucune logiqu

d’ensemble ne vienne s’en mêler. Aprèa génération Witsel, Fellaini, Defou

côté liégeois, Anderlecht est aujourd’hupassé maître dans l’art de faire éclordes talents à l’instar de TielemansDendoncker, Leya Iseka ou Kawaya. LSporting a accompli un excellent travai

de fond au même titre que Genk o



Bruges, mais tout cela ne doit pas cachees carences du football belge.

Pour que tous les clubs fassent de leunesse une priorité, sans doute faut-i

passer par un règlement. Tous les clubde première division sont à ce jou

obligés de coucher six noms de joueurformés en Belgique sur leur feuille dmatch. Pourquoi ne pas imaginer qu’il eaille de même pour les jeunes

Pourquoi ne pas forcer les clubs placer chaque week-end le nom de troieunes de moins de 21 ans présents dane club depuis minimum trois ans sur l

« feuille des 18 » ?

Forcés de mettre des jeunes du crsur la feuille de match, les clubs seraien



de facto obligés d’investir dans lformation, la préformation, la postformation. Le football belge – pour de

raisons de géographie et dmulticulturalité – possède un nombrnvraisemblable de jeunes talents a

kilomètre carré. Il serait absurde, niaiscomplètement con de ne pas en profiter.

Point 4La fin des playoffs

Le suspense ne justifie pas tout. Leplayoffs ont été instaurés grâce à l« brillante idée » de faire dchampionnat belge un thriller. À c



compte-là, mieux aurait sans doute falloffrir à tous les supporters un ticket dcinéma pour le dernier James Bond. L

chose aurait certainement provoqumoins de dégâts.

Pour regagner un peu de crédibilit

aux yeux du monde et de l’équitsportive, le football belge se doit d’efinir avec la logique des playoffs.

Contrairement à l’autre grandpromesse de ce système (« Vous aurenon seulement du suspense mais, en pluse niveau de jeu va s’améliorer », nou

urait-on au grand comptoir de la JupilePro League), la qualité de notre footbalne s’est jamais élevée depui’instauration des playoffs. Il est temp



de mettre un terme à cette mascarade ede revenir à un championnat classiqumais ouvert. Avec – pour éviter qu

’élite du football ne soit composée qud’une petite caste de clubs bourgeois ’instauration de trois montants et drois descendants.

Point 5

Une nouvelle coupe de Belgique

La Coupe de Belgique doit redeveni

a fête du football belge. Une fête ooutes les surprises doivent êtr

possibles, où les David peuven



enfoncer les Goliath, où les petitpoucets peuvent vampiriser les ogres.

Pour ce faire, les clubs de l’élite ndoivent pas pouvoir bénéficier d’ustatut protégé. Seule « la mainvisible » d’un tirage au sort do

pouvoir régler l’agenda de la CoupeQuitte à ce que deux géants s’affrontendéjà lors des premiers tours. Quitte à cqu’un petit club puisse hasardeusemen

bénéficier d’un tirage favorable en nombant sur un ténor que trèardivement dans la compétition.

Pour que la fête soit complète, pouque les « petits » aient aussi droit à leuour de gloire, il convient enfin daisser les clubs amateurs accueillir le



grands sans que des accords financierou télévisés ne viennent changer lechoses et casser les festivités. Pa

question de voir les grands clubbénéficier systématiquement d’avantage du terrain même si chacun rouve son compte d’un point de vu

financier.

Point 6Un contrôle des propriétaires de clubs

L’agent Pini Zahavi a pu reprendre lclub de Mouscron-Péruwelz sans qupersonne ne songe à le contester. L’agensraélien n’est pas un philanthrope, u



oyeux mécène venu au secours d’uclub et d’une région en difficulté. Soseul et unique objectif consiste à rempli

ses poches et ses caisses en contournane nouveau règlement de la Fifa qunterdit aux agents et aux fond

d’investissement d’être propriétaired’un joueur. Comme d’autres, Zahavi rouvé la parade. Au lieu de deveni

personnellement propriétaire de joueurs

’homme détient désormais un club etpar voie de conséquence, tous leoueurs qui y sont sous contrat. Une idé

simple, logique, efficace... et meurtrièr

à la fois.En tant qu’agent, Zahavi ne possèd

pas les mêmes intérêts que les dirigeant

ambda. Son portefeuille personnel et l



plus-value que l’homme pourrait êtramené à faire sur certains joueurprimera toujours sur l’intérêt global d

RMP. Zahavi profitera aussi de sopied-à-terre mouscronnois pour recaser certains de ses joueurs emanque de temps de jeu ou de réussite.

Le football belge ne peut pas servide refuge pour ce genre de personnagesUne réglementation doit désormai

éclaircir le statut de dirigeant de club. Enterdire formellement qu’une équip

puisse tomber entre les mains d’uagent.

Point 7



Un minimum d’actionnaires belges àavoir

Au-delà du cas Pini Zahavi, leournées portes ouvertes du footbal

belge viennent peut-être seulement d

commencer. Avec notamment un hommcomme le Malaisien Vincent Tan à lête de Courtrai, notre compétitio

commence tout doucement à tomber dan

des mains étrangères sans bien se rendrcompte du piège dans lequel elle risqude s’enfoncer.

L’idée ne consiste nullement « chasser » les investisseurs étrangers, es repousser comme de vulgaire

assaillants venus bousculer no



habitudes, mais personne ne peut oubliequ’un club constitue avant tout un boude patrimoine, une couleur, une identité

Le football belge a le devoir de protégea longévité et l’identité de ses clubs.

Pour éviter qu’un gourou, qu’u

mécène, qu’un hurluberlu fortuné ne jettdes années d’histoire et ne bousill’ADN d’un club simplement par de

moyens financiers, sans doute faudrait-i

mposer à tout club que son actionnariasoit composé à minimum de 30 % pades investisseurs et des patrons locauxCes actionnaires pourraient aussconstituer une minorité de blocage lorde la prise de toute décision engagean’avenir du club.



Point 8

Pas de Diables sans Diablotins

Début novembre 2015. Adna

Januzaj soulève la polémique edéclinant poliment une sélectiomportante avec les Diablotins. L’affair

fait grand bruit. Enzo Scifo, tout justntronisé à la tête des Espoirs, sort d

bois en fustigeant adroitement l’attitudd’un joueur trop hautain pour êtr

simplement maladroit. Son agent, DirDe Vriese, prendra certes sa défense eempruntant l’entière responsabilité dcette décision, mais le mal était fait.



L’affaire Januzaj fut justemenmédiatisée mais elle laisscomplètement dans l’ombre les ca

d’autres joueurs qui – avec la prétentiodes Maradona de cours de récré –déclinèrent une sélection avec leDiablotins. Les Brugeois Engels eMechele furent de ceux-là, alors mêmque leur palmarès était aussi épaiqu’une feuille de papier. Dendoncker e

Praet prirent parfois un malin plaisir se déclarer malades ou blessés pouéviter une sélection chez les Diablotins.

Face à ces comportements de coqs dbasse-cour, trop fiers pou« s’abaisser » à défendre les couleurdes meilleurs jeunes du pays, la sanctio

devrait être totale et sans pitié. En ca



de refus d’une sélection Espoirs, leoueurs devraient être tout simplemennterdits de sélection en équipe national

A pour quelques années.Une sélection pour son pays

quelque niveau que ce soit ne se refus

pas. Le football belge ne peut pas toléreque des enfants pourris gâtés préfèrenflatter leur ego et gagner quelques jourde congé plutôt que de défendre le

couleurs de leur pays. Pour le messagéducatif que les professionnels doivencontinuer à faire passer, ce genre dcomportement doit être sanctionné.

Point 9



L’Union belge doit tout publier

L’Union belge constitue sans doute lseule Maison de Verre où rien n’esransparent. Les vitres sont étrangemen

opaques et la dette de 17 million

restera sans doute l’une des plus grandeénigmes économiques de l’année.

Tout cela pourrait encore être tolér

si la Fédération constituait un organismstrictement privé dont les finances nconcerneraient que quelques mécèneout heureux de jeter leur argent par le

fenêtres. Mais la chose tourne à lsupercherie, à la moquerie lorsque l’osait que l’Union belge se nourrit aussdes cotisations de tous les jeune



amateurs, de l’argent des supporters edes « finances publiques ».

Lorsque l’on pioche si aisément dana poche des gens, la moindre de

choses est de leur rendre des comptesde leur fournir les preuves que cet argen

n’est pas gaspillé, qu’il ne sert paseulement à engraisser quelques intérêtparticuliers. Par respect pour tous leamateurs de football, par justice mai

aussi par professionnalisme, l’Uniobelge se doit d’afficher, de publier touses comptes et de justifier ses dépenseau centime près.

Point 10



De véritables élections

Le football a été pensé, construidessiné comme un sport populaire et lepetits roitelets de Belgique ne pourronpas indéfiniment échapper à cett

ogique. Au Real Madrid, au Barça, leprésidents sont élus par les « socios selon une forme de « suffraguniversel ». Pourquoi diable la Belgiqu

ne pourrait-elle pas s’inspirer degrands ?

Les clubs belges n’ont certes pas ét

moulés dans la même logique que legrands d’Espagne et sans doute faudra-tl encore que l’une ou l’autre décenni

ne s’écoule pour que le système de



« socios » ne s’installe selon le vœu dprésident du Standard, Bruno Venanzi.

Mais il existe un endroit où la voidu peuple pourrait peser immédiatementefficacement sans que tout ne sochamboulé. Cet endroit porte le no

désormais bien ancré d ’Union belge dfootball. Pourquoi ne pas permettre ous les affiliés de plus de 18 ans et au

parents des mineurs de voter pour leu

futur président sur base d’un programmélectoral que tous les candidats auraienpublié ? Cette élection serait organisévia des bureaux de vote installés danous les clubs du pays, du plus grand a

plus petit.



Pour symbolique qu’elle soit, cettmesure aurait pour premier effet dréconcilier le football amateur et l

football professionnel, de permettre aparterre des croyants d’être à nouvearelié au sommet du clocher. Le présidende l’Union belge de football serait alor’élu de tous les footballeurs, l

représentant d’un projet qui nous tiendrous à cœur.

Face à la grande classe qu’est lfootball belge, le président n’aurait nubesoin de jouer les professeurs, ledonneurs de leçon, les grands prêtres dballon. De cette classe, il ne seraisomme toute que le délégué Un signa

zero pointe - georges

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