anthony buckeridge bennett 10 bv bennett et son piano 1959

8/12/2019 Anthony Buckeridge Bennett 10 BV Bennett Et Son Piano 1959

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ANTHONY BUCKERIDGE

BENNETT

ET SON PIANO

S'IL n'y avait que -les leons de piano pourcompliquer la vie de Bennett, le sympathiquecollgien ne se erait gu!re' de soucis "

#ais, $rusquement, toutes ses initiativessem$lent vouloir tourner % la catastrophe& lors,

$ien s(r, il essaie d'arranger les choses, et quandBennett donne li$re cours % son imagination, lesvnements se prcipitent avec une irrsisti$ledr)lerie "

*our le lecteur des aventures de Bennett, il ya un clat de rire % chaque page& ttende+ un peude l'entendre interprter au piano, d'une mani!retout % ait inattendue, un cl!$re menuet de

Beethoven "&&&


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ANTHONY BUCKERIDGE

BENNETTET SON PIANO

TEXTE FRANAIS DOLIVIER SECHAN

ILLUSTRATIONS DE JEAN RESCHOFSKY

HACHETTE458


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L.dition originale de ce roman a paru enlangue anglaise che+ /ollins& Londres,sous le titre 0

33I34S S 5S5L

6 nthony Buc7eridge, 1898 6 Li$rairie hachette, 18:1&tous droits de traduction, de reproductionet d'adaptation rservs pour tous pays&

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TABLE

I& 5n message de la lune :II& La gomme umig!ne 2;

III& Le cam$rioleur ant)me I


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CHAPITRE PREMIER

UN MESSAGE DE LA LUNE

F3S 53 I3GH3Gde garons, le $ricolage ou laconstruction de mod!les rduits sont de sainesdistractions etra-scolaires& #ais on ne peutmalheureusement pas en dire autant de ces engouements

collectis qui se rpandent comme un eu de $rousse, etqui poussent tout le monde % a$riquer de stupidesgadgets avec de vieu tu$es de pte dentirice, ou deslorgnons % l'aide de cure-pipes&

n gnral, les douces manies de ce genre sont decourte dure, mais, parois, une ide merge

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des autres et se maintient asse+ longtemps en vogue&Le meilleur eemple en est le tlphone C haute, idlit Da$riqu par les l!ves de la e division du coll!ge de

Lin$ury&*endant la moiti du premier trimestre, la succession

d'ides $aroques suivit son chemin ha$ituel parmi lesl!ves& F!s qu'il commena % aire roid, les Jeu de$illes urent remplacs par la a$rication de guitaresconstruites avec de vieilles $oKtes % cigares, des r!glesplates et des lastiques&

nsuite vint la priode de production en srie d'unappareil ort improprement $aptis C priscope D,essentiellement constitu d'un tuyau de caoutchouc quipermettait de respirer sous les couvertures quand on lisaiten raude, % la lueur d'une lampe de poche, le soir apr!sl'etinction des lumi!res&

t soudain, peu apr!s la mi-trimestre, on vit paraKtrele premier tlphone artisanal& /omme d'ha$itude, ce utBennett qui lana l'ide et, comme d'ha$itude aussi, ceut Bennett qui porta la principale responsa$ilit desennuis qui s'ensuivirent&

L'ide lui en vint Juste avant la classe, un lundiapr!s-midi, alors qu'il ouillait dans le $ric-%-$rac qui

emplissait son pupitre, % la recherche d'un cahier d'anglaismystrieusement disparu&

C Gu sais, #orty, dit-il % son ami #ortimer quidraguait l'encrier d'une ta$le voisine, tu sais,&&& si J'avais letlphone, Je pourrais l'appeler pour lui demander si cen'est pas lui qui l'a emport dans la salle des pros& D

#ortimer interrompit ses travau de repMchage etleva la tMte pour demander 0 C Nui, lui O

?


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- #& /arter&- t il a emport quoi OP #on cahier d'anglais& Il n'est plus dans mon

pupitre& e crois que #& /arter a d( le ramasser % la in ducours, hier apr!s-midi& D

#ortimer haussa les sourcils d'un air tonn& Il n'taitpas touJours acile de suivre les ides de Bennett, car sonesprit procdait par $onds, comme un chat sur un toit$r(lant& /ette incessante activit tait d'ailleurs un trait deson caract!re& Ses mouvements vis et son regard veillmontraient que &/&G& Bennett tait touJours prMt % Jouerun r)le de premier plan dans certains secteurs les plusanims de la vie de l'internat&

C e ne vois pas $ien ce que tu veu dire, dclara#ortimer en essuyant ses lunettes taches d'encre avecson mouchoir d'un $lanc douteu& Si tu crois que #&

/arter a emport ton cahier d'anglais, pourquoi ne vas-tupas le lui demander O- ustement, c'est ce que Je vais Mtre o$lig de aire&

#ais Je me disais que Je n'aurais pas % me donner la peined'aller Jusqu'% la salle des pros si Je pouvais tlphonerd'ici&

Gu n'es pas tom$ sur la tMte, par hasard O rpliqua

#ortimer& Si tu crois que le directeur va aire installer letlphone dans la classe rien que pour t'pargner lesdplacements, eh $ien, tu as $esoin d'aller te airesoigner"

- *as question d'un tlphone pour de vrai "epliqua patiemment Bennett& e pense % un tlphone

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qu'on a$riquerait soi-mMme& *endant les derni!resvacances J'ai lu dans un maga+ine comment a se ait&/'est acile comme tout 0 il suit de deu $oKtes de cacao

relies par une icelle&- t puis O- t puis c'est tout " Gu parles dans l'une des $oKtes,

et on entend dans l'autre& #ortimer it une moue d'incrdulit& C Qa ne peut

pas marcher " o$Jecta-t-il&- Si " airma Bennett& Rn le disait dans l'article&

/'est tout ce qu'il y a de plus scientiique 0 les ondessonores cavalent le long de la icelle et ont vi$rer leond de l'autre $oKte comme un tam$our& D

L'epression de doute persista sur les traits de#ortimer, tandis qu'il remettait ses lunettes et promenaitson regard myope autour de lui&

C t moi Je te dis que nous ne pourrons pas ena$riquer un, airma-t-il en secouant la tMte& Gu ou$liesl'essentiel&

- Nuoi donc O- /'est que nous n'avons pas de $oKtes de

cacao " DBennett rappa du poing sur son pupitre d'un air

gentiment easpr&C *as $esoin d'avoir des $oKtes de cacao, gros malin "

Fes $oKtes de n'importe quoi eront aussi $ien l'aaire "Fes $oKtes de lait condens, de petits pois ou d'autrechose "

P h " $on " Fans ce cas, t7ins a Justement une

$oKte de coniture de groseilles&P Gu vois O /'est eactement ce qu'il nous aut&

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P e crois quand mMme que tu n'entendrais pasgrand-chose, reprit #ortimer, parce qu'elle est encore %moiti pleine&&& videmment, si tu attends qu'il ait tout

mang&&&- *as question d'attendre " trancha Bennett&

Nuand J'ai une ide supersonique, moi, il aut que asaute " pr!s tout, il doit y avoir des tas de vieilles $oKtesqui traKnent dans le coll!ge&&& Giens, par eemple, #&/arter a touJours des $oKtes de ta$ac rondes& Il ne reuseras(rement pas de nous en donner quelques-unes de videssi on les lui demande gentiment&&& llons le trouver& D

ussit)t dit, il sauta sur pied et ourra en hte dansson pupitre tout le $ric-%-$rac qu'il en avait sorti&

C Fommage que tu ne l'aies pas dJ% install, tontlphone " it remarquer #ortimer en o$servant les vainseorts de son ami pour ra$attre le couvercle du pupitre&

Gu aurais pu appeler #& /arter d'ici, sans te dranger&&&- /'est eactement ce que Je t'ai dit il y a un instant,rpliqua Bennett un peu ve, et tu m'as conseill d'allerme aire soigner " #ais c'est toi qui drailles, parce quesi J'avais dJ% mon tlphone, Je n'aurais pas $esoin des$oKtes % ta$ac de #& /arter pour le a$riquer&

- e ne pensais pas % a& e croyais que tu voulais lui

demander s'il n'avait pas pris ton cahier d'anglais&&&- Rh " a "&&& D it Bennett, qui souleva de nouveau le

couvercle pour mettre un sem$lant d'ordre dans leouillis&

/e aisant, il remarqua le cahier d'anglais qu'ilcherchait Justement& #ais, maintenant, cela n'avait

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plus gu!re d'importance 0 il tait $ien trop captiv parsa nouvelle ide pour se soucier d'un cahier "

Suivi de #ortimer, il s'lana dans le couloir&

Nuand les deu camarades pntr!rent dans la salledes proesseurs, ils y trouv!rent #& /arter en train deprparer ses cours de l'apr!s-midi&

Bennett alla droit au $ut 0C S'il vous plaKt, m'sieur, pourrie+-vous nous donner

quelques-unes de vos $oKtes de ta$ac vides O D#& /arter acquiesa d'un signe de tMte&C Bien volontiers& Nue voule+-vous en aire O- /'est un proJet gnial, m'sieur& Si vous voule+, Je

vais vous epliquer&&& D#& /arter couta patiemment& Nuin+e ans d'activit

au coll!ge de Lin$ury en avaient $eaucoup appris % cethomme encore Jeune, au caract!re pos, sur la aon de

penser et d'agir des l!ves&C/'est $on, Bennett, dit-il quand l'epos ut termin&e vais vous donner quelques $oKtes& 3on quej'!!"#$%&ce proJet, car Je trouve que vous pourrie+ utiliser votretemps li$re de aon plus proita$le&&&

#ais c'est tout ce qu'il y a de proita$le, m'sieur "/'est une ide nouvelle que nous avons eue&&&

- 3ouvelle " rpta #& /arter en levant unsourcil tonn& lle est vieille comme le monde " /ettemode des tlphones revient chaque anne avec unergularit dsesprante, comme les gi$oules demars&

P n tout cas, elle est nouvelle pour nous, corrigea

Bennett&

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t Je trouve qu'elle devrait plaire au proesseurs,m'sieur&


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divers et matriel de $ricolage les garonspouvaient ranger dans des casiers un arsenal etrMmementvari d'o$Jets personnels&

Bennett et #ortimer ne perdirent pas de temps pourse mettre % l'Auvre, aids et encourags par un groupe decamarades de la e division qui s'taient serrs sitroitement autour d'eu que les deu artisans avaientquelque diicult % monter leurs appareils&

C carte+-vous un peu, voyons " t ne touche+ pas,s'il vous plaKt " protesta Bennett, comme #orrison ett7ins se penchaient avec curiosit& /omment voule+-vous que nous assem$lions les pi!ces de cet appareillectronique de prcision si vous continue+ % noussouler dans le cou comme des phoques "

- Bon, $on " it #orrison en se reculant& 3ousvoulions seulement voir comment a marche& D

Lorsqu'il eut les coudes plus ranches, Bennettentreprit une nouvelle ois de aire passer les deuetrmits de la icelle dans les trous percs au ond des$oKtes il les arrMta par un nAud solide, puis, avec unsourire de triomphe, il se tourna vers la oule admirative&

C t voil% " dclara-l-il& Le ameu tlphonelectronique garanti hi-fi est in prMt pour les essais "

#esdames et messieurs, J'ai l'honneur de vous prsenterl'invention la plus sensationnelle de toute l'histoire duprogr!s scientiique "

t7ins eprima quelques doutes 0C #oi, Je parie que a ne marchera pas, ton truc " R

sont les piles, et l'lectricit et tout O

P *as $esoin de a " s'empressa d'assurer #ortimer&

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Si tu tends la icelle, le son court tout du long et&&& et

a marche, quoi "- ttende+ un peu, Je vais vous aire unedmonstration D, proposa Bennett&

Il conia l'un des couteurs % #ortimer et, tenantl'autre % la main, il se dirigea vers la porte&

C e vais aller dans le couloir, le plus loin possi$le&Gu parleras le premier, #orty, et puis Je te rpondrai& D

L%-dessus, le gnial inventeur passa dans le couloir&h " il allait leur montrer, % ces incrdules, si son appareilmarchait ou non " Il tira la porte, ne laissant que l'espacencessaire pour laisser passer la icelle, s'loigna Jusqu'%ce qu'elle soit $ien tendue, puis appliqua l'couteur % sonoreille et crispa son visage en une epression d'attentionetrMme& 5ne minute s'coula, mais aucun son ne utpercepti$le dans l'couteur&

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Gu m'entends, Ben O&&& toi, maintenant " DBennett carta l'couteur de son oreille et rlchit un

instant avant de rpondre& Nue dire O Nuelque chose de

scientiique, peut-Mtre, qui serait de mise dans descirconstances aussi solennelles O

5ne ide " Il allait Mtre un cosmonaute d$arquantsur la Lune, et transmettant ses impressions % la $ase decontr)le& Il tendit le il et se mit % parler, d'une voi s!cheet nerveuse 0

C ll) " all) "&&& 'appelle la Gerre " ll) " la-Gerre O&&&La Lune appelle la Gerre& Ici, le commandant Bennett quivous parle du camp lunaire nU 12&&& #e receve+-vous$ien O&&& Germin " D

5ne ai$le voi, venant de la Gerre, $ourdonna dansla $oKte % ta$ac, inormant le cosmonaute que sonmessage avait t paraitement reu& /omment tait-ce,

l%-haut O demanda encore la voi& =aisait-il $eau temps OC L'opration Lune se droule conormment au planta$li, rpondit Bennett& ctuellement, il ait plut)trisquet dans le secteur et Je suis dr)lement contentd'avoir ma com$inaison chauante " Gout % l'heure, nouscomptons aller aire une petite eploration au clair deGerre& Soye+ donc % l'coute pour notre prochain

communiqu&&& n attendant, vous alle+ entendre unenregistrement des principales dates de l'histoired'ngleterre, spcialement demand par l'minentproesseur L&*& VKl7inson, du coll!ge de Lin$ury, %l'intention de la ni!ce de la cousine de sa $lanchisseuse,dont c'est auJourd'hui l'anniversaire&&& D

/e soir-l%, le proesseur de service tait Justement #&Vil7inson& Tomme ro$uste, % la voi

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tonnante, au pas pesant, % la patience ort limite, iltait prompt % s'easprer devant les $Mtises dont lesl!ves taient coutumiers&

/omme il aisait sa ronde dans les couloirs, #&Vil7inson aperut soudain un personnage dont lasilhouette lui parut amili!re et l'attitude suspecte& Biens(r, c'tait Bennett " Le proesseur s'avana vers lui&

C


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Hetourne+ immdiatement dans la salle des loisirs, ettche+ de vous y occuper de aon plus intelligente qu'%des inventions grotesques dont le seul rsultat est de

causer du dsordre, comme cela s'est dJ% produit tropsouvent " Nue Je n'aie pas % vous le rpter, Bennett, ousinon&&& Tmmm "&&& Brrmm "&&& ou sinon vous verre+ ce quise passera " D

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CHAPITRE II

LA GOMME FUMIGNE

B33GG ne ut gu!re impressionn parl'avertissement de #& Vil7inson& Nuand la cloche dudortoir sonna, une demi-heure plus tard, les garonsavaient procd % une srie d'essais prouvant que letlphone haute idlit tait un ecellent appareil,capa$le de transmettre des messages audi$les Jusqu'% unedistance de di m!tres& Les deu amis purent donc allerse coucher ort satisaits du succ!s de leur eprience&

Le lendemain matin, Bennett et #ortimer pass!renttous leurs instants de li$ert avec l'oreille ou

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n $as, dans la cour, ils apercevaient Briggs P ungaron grand et ort, au cheveu $roussailleu P quiilait sur l'asphalte avec ses patins % roulettes& Ses $ras

gesticulants et son quili$re insta$le rvlaient qu'iln'tait encore qu'un d$utant& /hose ort naturelle,puisqu'il venait de recevoir ces patins P un cadeau deson oncle P dans un paquet arriv par le courrier dumatin&

C Toula " Hegarde Briggs 0 Rn dirait un taureau surune $icyclette " s'eclama #ortimer au moment o lepatineur, incapa$le de ralentir, entrait % toute vitesse dansun groupe de garons qui o$servaient ses volutions&

P Bah " il d$ute, it o$server Bennett indulgent&F!s qu'il aura pris le coup, il ilera aussi vite que&&& D IIs'interrompit, car une ide venait de surgir dans sonesprit& C Rh " dis donc, #orty "


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- lors, tu seras o$lig de tourner en rondautour de moi&

- videmment&

- Qa ne me paraKt pas normal&- Nuoi OP Nue la police tourne en rond&P *ourquoi pas O Gu n'as Jamais entendu parler des

rondes de police O D#ortimer ne trouva rien % rpliquer&C


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- e ne vois pas pourquoi Je te les prMterais " Gu neme prMtes Jamais rien, toi&

P h " h $ien, Je te prMterai&&& D Bennett se creusa

la tMte pour trouver une ore accepta$le& C Rui, Je tepermettrai de te servir de mon tlphone&

- e suis en train d'en a$riquer un moi-mMme&- lors, Je te prMterai mon priscope respiratoire&- 'en ai dJ% un&- Rui, mais le tien c'est une vieille cham$re % air

qui s'aplatit& e te prMterai le mien, qui est ait avec dutuyau d'arrosage, et aussi ma torche lectrique&

- Hien de mieu pour lire au lit sous les couvertures "aJouta #ortimer d'un ton persuasi&

- 'y rlchirai, rpondit Briggs& #ais en tout cas ilaudra que tu attendes une ou deu semaines& e ne prMtepas mes patins tant qu'ils sont tout neus& D

Bennett s'loigna ort dsappoint& quoi servaitcette vague promesse puisque c'tait % l'instant mMme qu'ilavait $esoin des patins pour raliser son eprience O Lacloche mit lin % la question, et il suivit #ortimer enclasse&

Selon l'emploi du temps, ils devaient avoirmaintenant un cours de gographie& #ais #& Vil7inson

avait dcid d'utiliser les di premi!res minutes de l'heurepour procder % l'inspection des livres et du matrielscolaire&

C llons, vite " cria-t-il& Sorte+ vos livres, voscahiers, toutes vos aaires, et dispose+-les en ordre survotre ta$le "

La

e

division maniesta quelque surprise&

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C #ais nous avons go, m'sieur " it remarquerBromXich l'aKn&

-


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C *ardon, m'sieur, Je n'ai plus que ce tout petit $outde r!gle "

P t alors O

P lors, mon nom est trop long pour y tenir enentier, m'sieur& st-ce que a ira, si J'cris Morti d'unc)t et mer de l'autre O

P


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P #ais, m'sieur&&&- Silence " =aites ce que vous ai dit " mon retour, si

Je trouve une seule aaire qui n'est pas marque % votre

nom, et $ien&&& euh&&& vous verre+ " DLorsque la porte eut claqu derri!re #& Vil7inson,

Bennett resta un moment songeur& Goutes ses aairesportaient son nom en maJuscules, mais il lui manquait unprocd satisaisant pour marquer sa gomme& Fevait-il lagraver avec son cani O La percer d'un trou pour y passerla icelle d'une tiquette O Soudain ses yeu tom$!rentS5Gla pile de livres entasss par BromXich l'aKn sur uneta$le voisine& c)t des livres, il apercevait une r!gleplate que son propritaire avait pyro-grave % son nom enconcentrant les rayons solaires % l'aide de sa loupe&

/'tait la solution du pro$l!me&Bien qu'on (t dJ% vers le milieu de l'automne le

temps se maintenait au $eau depuis quelques Jours& /ematin-l%, en particulier, le soleil tait radieu& Fe saplace, proche de la enMtre, Bennett leva les yeu vers leciel& Rui, l.eprience pouvait Mtre mene % $ien&

C T " Bromo " appela-t-il& Gu me prMtes ta loupe O DSans poser de question, BromXich l'aKn la lui passa

par dessus son paule, et Bennett se mil aussit)t au

travail, concentrant les rayons solaires en un minusculepoint $louissant % la surace de la gomme&

u $out de quelques secondes, une petite$oursoulure se orma& lle ut $ient)t suivie d'une tr!slg!re volute de ume, tandis que la gomme commenait% ondre sous l'ardeur du rayon& Les yeu de

2:


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Bennett $rill!rent de satisaction& Qa marchait, a

marchait "Gr!s lentement, il dplaa sa loupe pour tracer lapremi!re lettre de son nom& Il tait si a$sor$ par sontravail qu'il ne se souciait pas des eets produits dansl'atmosph!re environnante&

Bient)t, la lg!re volute de ume s'paissit, tandisqu'une odeur de caoutchouc $r(l se rpandait dans la

salle&Fe sa ta$le, au premier rang, Briggs renila

$ruyamment puis se tourna vers #orrison assis % c)t delui 0

C Fis donc, tu ne trouves pas que a sent le $r(l Olui demanda-t-il&

PSi&&& on dirait du caoutchouc& *ouah " D it

2?


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#orrison en se retournant pour chercher la source decette odeur inecte&

Il la dcouvrit immdiatement&

C h " Bennett " Nu'est-ce que tu a$riques O Gu veuempester toute la classe O D

Bennett leva les yeu, surpris&C 'inscris mon nom sur ma gomme& Gu sens l'odeur,

de ta place OP Gu parles " Rn ne peut plus respirer&P 3e t'inqui!te pas, J'ai presque ini& Il ne me reste

plus que&&& D Bennett s'interrompit, inquiet, car la umes'levait maintenant en une paisse spirale noirtre&

C u secours "&&& #a gomme $r(le " D cria-t-il enessayant d'craser le caoutchouc % demi liqui&

n quelques instants, il redevint maKtre de lasituation, mais tout autour de lui l'air tait maintenant

charg d'un acre $rouillard& Bient)t, Jusque dans les coinsles plus loigns de la classe, la pollution atmosphriquedevint vidente&

C /'est ta aute, #orrison " tempMta Bennett& Si tu nem'avais pas interrompu pendant que Je surveillaisl'opration, tout aurait $ien march "

- Nuel toupet " protesta #orrison& Sans moi, tout

le monde serait asphyi "P Gu as ait du Joli, Ben " lana Briggs& Fieu sait ce

que va dire Vil7ie quand il&&& DLa porte s'ouvrit d'un seul coup, et #& Vil7inson, les

$ras chargs d'une pile de cahiers et de ournituresdiverses, entra dans la classe d'un pas conqurant&

Il n'alla pas loin& u $out de trois pas, il s'immo$ilisa

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et huma l'air comme un chien de chasse $ien dress&C e&&& Je&&& Saperlipopette " Il y a quelque chose qui

$r(le, ici " cria-t-il&

- /e n'est rien du tout, m'sieur " se hta d'airmerBennett&

- /omment a, rien du tout O *uisque Je le sens "D t #& Vil7inson inhala proondment pour prouver laJustesse de son o$servation& C Qa sent le caoutchouc$r(l, voil% "

Rui, m'sieur, vous ave+ raison, reconnut Bennettais c'tait un petit incident technique&&& e aisaisseulement ce que vous avie+ dit de aire&&&

- e ne vous ai Jamais dit de mettre le eu au coll!ge"P 3on, m'sieur, mais vous tenie+ % ce que Je

marque mon nom partout& lors Je l'inscrivais sur magomme&&&

P vec une loupe incendiaire O rugit #& Vil7inson,comme ses yeu tom$aient sur l'o$Jet a$andonn aumilieu du pupitre&

- Rui, m'sieur& Qa avait tr!s $ien march sur lar!gle de BromXich, alors J'ai pens&&&

Gaise+-vous, petit sacripant " Dpr!s avoir Jet la pile de cahiers sur son $ureau

avec un C $oum D retentissant, le proesseur leva les $rasau ciel et s'cria, rouge d'indignation 0

C Bennett " GouJours lui, comme d'ha$itude "&&&mplir la salle de umes asphyiantes "&&& D

#& Vil7inson eagrait un peu, car, % vrai dire, il nesu$sistait dJ% plus qu'une lg!re odeur, ort dsagra$le

mais quand mMme tr!s supporta$le&

;


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/e ut pourtant suisant pour inciter tout le reste dela classe % Jouer la pantomime des malheureu menacsd'asphyie&

C u secours " Rn toue " gmit Briggs en sedonnant de l'air % l'aide d'un cahier agit devant sa igurecomme un ventail&

P /'est irrespira$le, m'sieur " larmoya #orrinon&st-ce qu'on peut ouvrir les enMtres avant que tout lemonde se trouve mal et qu'on nous emporte % l'inirmeriesur des $rancards O D

5n concert de gloussements, rires, tou actices,rles et gmissements monta de tous les coins de laclasse& Le $as du visage cach sous un mouchoir, t7insse leva en titu$ant et entreprit d'vacuer l'air pollu enaisant vigoureusement aller et venir le $allant de laporte& BromXich l'aKn ecuta une asse+ $onne imitation

d'un inortun tom$ant raide mort par manque d'oyg!ne,tandis que Hum$eloX se coiait le ne+ d'un cornet depapier et pratiquait la respiration artiicielle sur #artin-ones&

C Silence " tonna #& Vil7inson& /esse+ vosstupidits et retourne+ % vos places "

- #ais nous sommes asphyis, m'sieur " protesta

Briggs&


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P Rh " m'sieur " it le chAur des lamentations&P &&&si J'ai encore % me plaindre de vous d'ici % la in

de l'heure " D termina le proesseur&

La edivision respira de nouveau, ort soulage, etestima qu'apr!s tout Vil7ie tait plut)t $on gars&

C Nuant % vous, Bennett, poursuivit le $on gars, vousere+ deu heures de retenue samedi prochain& *eut-Mtre yrlchire+-vous % deu ois avant de recommencer %rpandre dans la classe des vapeurs dlt!res, nocives etsuocantes&

P #ais, m'sieur, protesta Bennett, Je vous l'ai dJ%dit, Je voulais seulement marquer mon nom&&&

P 3e-dis-cu-te+-pas-a-vec-moi " hurla #&Vil7inson du plus ort de sa puissante voi&


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CHAPITRE III

LE CAMBRIOLEUR FANT-ME

BI3que Bennett se (t Jur de se tenir tranquille etde ne plus susciter la col!re de #& Vil7inson, ce ut sontlphone qui devait lui attirer de nouveau ennuisaintenant que Bennett avait lanc l'ide, l'envie dea$riquer des appareils sem$la$les se rpandit dans toutesles autres classes du coll!ge& Binns Junior et BlotXellorganis!rent mMme le standard tlphonique de la lre

division, et ils pass!rent la plus grande partie de leurtemps li$re entours d'un tas de $oKtes, chacune portant lenom d'un l!ve de leur classe& n principe, on pouvaitappeler le standard et


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demander % Mtre mis en communication avec un autrea$onn, mais, en dpit de quelques eorts ingnieu pour$rancher les lignes en Joignant deu $oKtes % l'aide d'un

lastique, aucun message intelligi$le ne put Mtre transmispar ce procd&

/omme d'ha$itude, Bennett venait en t!te pourtrouver des utilisations nouvelles de son invention&usqu'% prsent, le seul o$stacle avait t le reus deBriggs de lui prMter ses patins % roulettes comme il ne semontrait pas plus cooprati la semaine suivante, Bennetta$andonna ce proJet pour un autre qui lui sem$laitpromettre des rsultats plus spectaculaires&

C Qa m'est venu en un clair au milieu de mon devoirde maths " annona-t-il % un groupe de camarades,convoqus par lui % une runion d'inormation dans levestiaire des sports& e me suis dit 0 C *ourquoi

n'installerions-nous pas une ligne tlphonique directeentre le dortoir > et le dortoir , pour transmettre desmessages le soir, apr!s l'etinction des lumi!res O D

P patant " approuva #ortimer& La ligne passeraitpar la enMtre, Je suppose O

P Rui, c'est a& D Bennett se tourna vers #artin-ones et Hum$eloX, deu autres tlphonistes

enrags, qui taient assis % c)t de lui sur lescanalisations d'eau chaude& C /'est l% que vous mesere+ utiles&


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Ils passrent la plus grande partie de leur temps

libre entours d'un tas de botes.

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BromXich l'aKn& Le numro >, $eaucoup plus vaste,tait occup par dou+e l!ves, parmi lesquels #artin-ones et Hum$eloX qui couchaient de part et d'autre de la

enMtre&Nuand les lumi!res auraient t teintes, epliqua

Bennett, il erait descendre l'une des etrmits dutlphone Jusqu'% la enMtre du dessous& vertis par le$ruit de l'couteur heurtant la vitre, ses deu camaradesouvriraient la enMtre et procderaient % l'installation de laligne entre les deu tages&

ncourags par #artin-ones et Hum$eloX, lesoccupants du dortoir > se dsha$ill!rent ce soir-l% en untemps record&

C =ourre+-vous vite au lit, les copains " criaHum$eloX % ses camarades& Vil7ie est de service ce soir,

et nous ne voulons pas qu'il s'attarde ici& *ourquoi Odemanda-t-on&P *arce que nous avons com$in une aaire avec le

dortoir & 3ous devons recevoir un message de la plan!te#ars apr!s le couvre-eu, et il aut nous d$arrasser leplus vite possi$le de Vil7ie&

- lors, n'engage+ pas la conversation quand il

viendra teindre " conseilla #artin-ones& Fites-luiseulement $onsoir et laisse+-le iler& D

Nuelques minutes plus tard, quand il arriva au dortoir>, #& Vil7inson ut plut)t surpris de trouver tous lesgarons sagement couchs et l'attendant pour qu'ilteignKt la lumi!re& 5ne telle attitude n'tait pas

ha$ituelle, d'autant moins qu'il avait dJ% constat lemMme calme au dortoir

>


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cervelle pour imaginer un prtete qui lui permKtd'loigner le proesseur&

C Giens, m'sieur " it-il sans trop de conviction& 'ai

cru entendre la cloche du portail&P


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en une raction de seconde il eut le temps de voir quecette tMte n'appartenait pas % Hum$eloX, mais % #&Vil7inson, et il s'empressa de remonter l'couteur hors de

porte& Il it $ien car, apr!s avoir regard en $as, puis %droite et % gauche, #& Vil7inson se tordit le cou pourscruter la pnom$re au-dessus de lui, sans parvenir %dcouvrir l'origine de ces $ruits mystrieu& Gr!s intrigu,il retira sa tMte et reerma la enMtre&

C Il ait trop som$re pour y voir clair " grommela-t-il&e vais aller aire un tour dehors pour m'assurer que toutva $ien& D

Nuittant le dortoir, il descendit en hte l'escalier, $iendcid % claircir ce myst!re& Fans le hall, il croisa #&/arter auquel il it part de ses soupons&

C Fites donc, /arter, commena-t-il, il se passe deschoses $i+arres dans la cour& Fe l'etrieur, quelqu'un a

rapp % la enMtre du dortoir > " D#& /arter eut un sourire incrdule&C


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prcipitamment quand J'ai regard dehors& /epourrait Mtre un cam$rioleur, apr!s tout& 3on O D

#& /arter reusa de prendre cette supposition au

srieu&C 'en doute, dit-il& Il est peu pro$a$le qu'un

cam$rioleur se risque % pntrer par escalade dans lesdortoirs d'un internat rempli d'l!ves& D

L'attitude incrdule de son coll!gue ne it rien pourapaiser l'nervement de #& Vil7inson& #aintenant, ilsouhaitait presque qu'il y e(t pour de $on un intrus Prien que pour dmontrer % #& /arter qu'il avait tortd'ironiser&

C e n'ai pas dit qu'il y avait un cam$rioleur,rpliqua-t-il, mais que ce pourrait #tre un cam$rioleur& t,tant de service, Je manquerais % tous mes devoirs si Jen'allais pas aire un tour dehors pour m'en assurer&

P *arait& e vous accompagne, proposa #& /arteravec un lger sourire& Il me tarde de prendre sur le ait cemystrieu malaiteur& D

Les deu proesseurs se gliss!rent dehors par lagrande porte du $timent qu'ils reerm!rent derri!re eupour que la lumi!re venant du hall ne rvlt pas leurprsence au environs&

Il aisait asse+ roid, et #& /arter $outonna sonveston pour se protger du vent, tandis qu'il descendaitles marches du perron& *uis, pendant plusieurs minutes,les deu hommes eplor!rent la cour, all!rent sans $ruitJusqu'au locau de service en quMte de l'intrus& Leursrecherches rest!rent inructueuses&

;


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$


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CHAPITRE IV

FAUSSE ALERTE

B33GG avait su$i un choc en voyant soudain lat!te de #& Vil7inson apparaKtre % la enMtre du dortoir>& Nuelque chose avait d( mal tourner&&& Hum$eloXavait-il commis une imprudence O Le complot avait-il

t dcouvert O*endant une seconde, il s'tait senti pris de panique

et avait ailli laisser tom$er l'couteur sur la tMte duproesseur, trois m!tres au-dessous de lui& Il avaitheureusement pu se ressaisir et s'tait ht de remonterson appareil pendant que


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#& Vil7inson tait encore en train de regarder dansla cour&

Le cAur $attant, il reerma la enMtre sans $ruit et, %

voi $asse, il signala % #ortimer cet incident inattendu&C Ye " aYe " aYe "&&& 'ai $ien ailli me aire pincer,

#orty " Vil7ie tait encore l% "P /atastrophe " Gu en es s(r OP t comment " Nuand il a mis la tMte % la

enMtre, J'ai ailli lui envoyer la $oKte en plein sur le crne,bin" !

P Gu crois qu'il se doute de quelque chose Odemanda #ortimer constern&

- Rh " non, il ne m'a pas vu& e pense qu'il voulaitseulement respirer un peu d'air rais& Gout de mMme,mieu vaut attendre quelques minutes, pour lui donner letemps de descendre& D

Les deu garons se gliss!rent de nouveau dans leurlit et, % mi-voi, ils epliqu!rent au autres occupants dudortoir ce qui retardait leur opration&

C n attendant, proposa Bennett, pensons un peu % ceque nous allons dire par tlphone au gars d'endessous&D

Le dortoir resta silencieu un $on moment, tandis

que les garons rlchissaient au phrases qu'ilspourraient prononcer, apr!s l'installation de la ligne, pourcl$rer cet vnement historique&

C'ai trouv" dclara enin Bennett& 3ous dirons 0CIci, l'epdition interplantaire internationale qui diuseson dernier $ulletin de la C Journe sur 9 mgacycles&&&

3ous avons d$arque sains et saus sur #ars, % l'heure duth, et


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C nous avons dJ% accompli plusieurs missions dansun esprit de pai et&&& euh "&&& et de comprhensionraternelle&&& euh"&&& dans le cadre de&&& euh"&&&

C /eci termine notre $ulletin d'inormations " DP ncore heureu que tu envoies a par tlphone et

non par tlgramme " grommela Briggs du ond de sonlit& deu pence le mot, a t'aurait co(t cher, et tun'aurais plus eu asse+ d'argent de poche pour retourner surla Gerre " D

Bennett ignora ce commentaire ironique&C e crois que Vil7ie a d( iler maintenant, dit-il& e

vais aire une nouvelle tentative pour ta$lir la liaison& DII se leva et commena % dvider la icelle du

tlphone sur le re$ord de la enMtre, ain que tout (t prMtlorsqu'il l'ouvrirait&

C T " #orty " appela-t-il& L!ve-toi et viens m'aider&D

contrecAur, son lieutenant o$it& Il enila sa ro$ede cham$re, mit ses pantoules Zil aisait dr)lement roidsur #ars, se rappelait-il[ et contourna le pied de son litpour venir aider son che&

cet instant, Bennett Jeta un coup d'Ail dehors, et ilaperut quelque chose qui lui coupa littralement lesoule&

%n bas, ans la cour, un homme escalaait la fen#tree la classe n& ' !

$ Qa, alors " Hegarde, #orty, regarde " D#ortirner regarda dans la direction indique par le

doigt de son ami&C Ruah " haleta-t-il& Nui a peut-il Mtre O&&& D

Ils carquill!rent les yeu pour percer la pnom$re,mais % une telle distance, il leur ut impossi$le

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d'identiier la silhouette& 5ne chose cependant taitvidente 0 seul un malaiteur pouvait pntrer de cetteaon urtive dans le coll!ge&

C /'est un cam$rioleur, tu crois O demanda #ortimerd'une voi trangle&

- =orcment " cette heure de la nuit, ce gars-l%n'entre pas par la enMtre pour aller relever le compteur %ga+ "

- Nu'est-ce qu'il aut aire, alors OP vertissons Vil7ie& Les pros sont en train de lire

ou de Jouer au $ridge, ils n'auront pas entendu le voleurentrer& D

F'apr!s quelques $ri$es de cette conversationchuchote, les autres occupants du dortoir comprirentqu'il se passait des choses sensationnelles& Gout le mondevint se grouper devant la enMtre, Juste % temps pour voir

une paire de grands pieds disparaKtre % l'intrieur de laclasse nU 2&ussit)t, le dortoir ut saisi d'une intense agitation&

Rn en ou$lia le ameu tlphone& Rn en ou$lia lescommunications interplantaires, car il se droulaitmaintenant une vrita$le aventure, $ien terrestre celle-l%,comme il ne s'en produit que rarement dans un coll!ge&

Bennett prit le commandement&C #orty et moi, dclara-t-il, nous descendons pour

donner l'alerte&


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trouvait le hall d'entre qu'il leur allait traverser pourgagner la salle des proesseurs, % l'autre $out du $timent&Rui, mais s'ils tom$aient sur le cam$rioleur avant d'avoir

pu appeler % l'aide O&&& Bennett se igea soudain enentendant un $ruit venant du $as& Nuelqu'un traversait lehall "

#ortimer, lui aussi, avait entendu et maniestait dessignes de panique& Bennett posa un doigt sur ses l!vres,puis se pencha par-dessus la rampe&

C Gu&&& tu&&& tu vois quelqu'un O D $al$utia #ortimer&Bennett approuva d'un signe de tMte& Rui, il voyait

#& /arter et #& Vil7inson qui disparaissaient dans lecouloir menant % la salle des proesseurs&

C #'sieur "&&& m'sieur "&&& D appela Bennett % mi-voi,mais les deu maKtres n'entendirent pas& Bennett n'osaappeler plus ort, craignant de donner l'veil au

cam$rioleur cach dans un coin& La seule solution tait derattraper #& /arter et #& Vil7inson pour leur dire cequ'ils avaient vu& Il it signe % #ortimer de le suivre& Gousdeu descendirent prudemment l'escalier, puiss'lanc!rent dans le couloir& Grop tard " Ils eurent Juste letemps de voir la porte se reermer sur les deuproesseurs&

C Suivons-les "


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#& *em$erton-Ra7es tait un homme d'un certainge, au cheveu gris, et dont l'epression impntra$lelui avait valu le surnom de 4rand /he Siou&

C Nue aites-vous l% O demanda-t-il roidement audeu garons& *ourquoi n'Mtes-vous pas au lit O

P Rh " m'sieur " s'eclama Bennett en se prcipitantvers lui& Il y a un cam$rioleur dans le coll!ge "

P $surde " rpliqua simplement le directeur&- #ais c'est vrai, m'sieur, Je vous le Jure &&P Rui, c'est vrai, nous l'avons vu " conirma

#ortimer& 3ous n'avons vu que son dos, $ien s(r, maisc'tait s(rement un voleur, puisqu'il passait par uneenMtre du re+-de-chausse "

P t maintenant, il r)de dans le coll!ge " aJoutaBennett& /'est pour a que nous sommes descendus&&&*our donner l'alerte " D

#algr lui, le directeur ut impressionn par l'accentde sincrit des deu garons et estima que l'aairemritait d'Mtre vriie&

C R se trouve cet homme O demanda-t-il&- 3ous ne savons pas o il est maintenant,

epliqua Bennett& Il y a dJ% plusieurs minutes que nousl'avons vu entrer par la enMtre de la salle 2& Il doit se

cacher quelque part au re+-de-chausse, ou $ien au sous-sol&

P /'est $on& e m'en charge " D leur grand dsappointement, les deu garons

urent renvoys dans leur dortoir, tandis que le directeurrentrait dans la pi!ce o #& /arter et #& Vil7inson

venaient de se servir une tasse de th& #& Tind, leproesseur de musique, ainsi que

?


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trois autres de ses coll!gues, avaient termin leurpartie de $ridge et s'apprMtaient % quitter la ta$le& Gout lemonde tourna la tMte quand le directeur apparut sur le

seuil&C 5n petit incident, messieurs " annona-t-il d'un air

grave& 'ai de srieuses raisons de croire qu'il pourrait(avoir&&& euh&&& un individu suspect qui r)de dans lesparages& D

Gous les proesseurs se lev!rent en mMme temps&C II est possi$le que ce ne soit rien de srieu, reprit

#& *em$erton-Ra7es, mais dans ces aaires, on n'estJamais trop prudent& e vous propose donc d'entreprendreimmdiatement des recherches&


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par le vestiaire des sports& La seule chose % aire taitd'ecuter ses ordres&

Ils patrouill!rent pendant pr!s d'une demi-heure enhaut, en $as, dans les classes, dans la $i$lioth!que, dansla salle des loisirs, au rectoire, dans les cuisines, Jusquedans le gymnase& Fans le dortoir des Juniors, ol'agitation avait atteint son com$le, Binns et BlotXellall!rent regarder sous les lits et Jusque dans les paniers delinge sale, esprant peut-Mtre dnicher le malaiteur sous

les draps et les chemisesais toutes les recherches rest!rent vaines& Rn ne

trouva aucune trace du cam$rioleur&Il tait neu heures passes lorsque les patrouilles

regagn!rent la salle des proesseurs& #& Tind tait dJ% deretour quand #& /arter entra, mais le directeur se trouvaitencore dehors,

9;


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eaminant les plates-$andes % l'aide d'une lampelectrique pour voir s'il y trouverait des empreintes depas&

C propos, monsieur Tind, commena #& /arter, ledirecteur vous a-t-il dit ce qui l'avait mis sur la piste de cemystrieu cam$rioleur O

- Bien s(r " Feu l!ves sont venus l'avertir qu'ilsavaient vu un homme entrer par eraction, rpondit leproesseur de musique& L'un d'eu tait Bennett, Je crois&&&

P Bennett "&&& /omme par hasard " DLe vague soupon qui m(rissait depuis un moment

dans l'esprit de #& /arter se transorma soudain encertitude&

C Suive+-moi, Vil7inson " dit-il % son coll!gue& epropose de monter au dortoir pour tirer cette histoire auclair& D

n maugrant, #& Vil7inson consentit % le suivre&F!s que #& /arter eut allum la lumi!re, les deu maKtresurent assaillis de questions&

C st-ce qu'on l'a attrap, m'sieur O s'cria t7ins en$ondissant sur son lit&

- Si vous ne l'ave+ pas attrap, il est touJours dans lecoll!ge " dit #orrison& 3ous l'avons tous vu, c'est la

vrit, m'sieur "- Rui, mais c'est moi qui l'ai vu le premier " dclara

Bennett d'un air important& /'est moi qui l'ai vu orcer laenMtre, ne l'ou$lie+ pas "

P h " nous y voil% " soupira #& /arter& Nuand eto l'ave+-vous vu, Bennett O

P Nuelques minutes seulement apr!s qu'on a euteint la lumi!re dans le dortoir >, m'sieur& *ar hasard, Je

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regardais dans la cour, et J'ai vu un homme qui entraitpar la enMtre de la salle 2&

- Nuoi O D

#& Vil7inson venait de pousser ce rugissementtrangl, en se prenant la tMte % deu mains&

C )uoi * +ans la salle ' * #ais, petit inconscient, cen'tait pas un cam$rioleur&&& tait moi qui passais par l%tout simplement parce que J'avais ou$li ma cle " D

Bennett en eut le soule coup, tandis que #ortimerportait prcipitamment la main % sa $ouche pour touerun cri d'horreur&

C Rh " $al$utia Bennett& e suis dsol, m'sieur&&&- Nue vous dites " cuma le proesseur& , ce coup rapp % la enMtredont Je vous ai dJ% parl "&&& D

#& /arter s'approcha de la enMtre& *ar terre, pr!s dulit de Bennett, une ro$e de cham$re avait t ortsoigneusement dispose, sans doute pour cacher quelquechose&&& L'ayant souleve, #& /arter ramassa deu $oKtesde ta$ac vides relies par une longue icelle&

C e crois que cet appareil va Jeter quelque lumi!re

sur ce mystrieu toc-toc contre la vitre, dclara-t-il&3'est-ce pas, Bennett O D

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/elui-ci dtourna les yeu& =inalement, il murmura 0C Rui, m'sieur, c'est ma aute&&& , mais #& Vil7inson a regard dehors&&& D#& /arter it un ttt-ttt-ttt ! dsappro$ateur, en

hochant la tMte&C /ette histoire est vraiment trop $Mte " dit-il& /ela

signiie, Vil7inson, que otre cam$rioleur, c'taitBennett, tandis que son cam$rioleur, c'tait vous " n cequi concerne la scurit du coll!ge, nous pouvons estimerque ces deu malaiteurs s'annulent l'un l'autre& D

#ais cette rleion n'apaisa pas la mauvaise humeurde #& Vil7inson&

C Ruais " ouais " it-il& #ais % quoi dia$le voulaientJouer ces petits cancres en installant un tlphone d'uneenMtre % l'autre, apr!s l'heure du coucher O

- h $ien, m'sieur, it Bennett d'une voi hsitante,nous Jouions au voyage dans l'espace&&& 3ous tions sur laplan!te #ars et nous voulions lancer un message&&&

- Sur la plan!te #ars " ncore une de ces stupiditsque&&&

P t quel genre de message voulie+-vous envoyerODdemanda #& /arter&

Bennett prit son soule et se lana dans uneeplication diicile 0

C uh "&&& c'tait pour annoncer au gars d'eu $as quenous entreprenions cette epdition&&& dans un esprit de&&&euh "&&& de pai&&&, de comprhension raternelle dans lecadre de&&& nin, vous voye+ ce que Je veu dire,

m'sieur"D

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Suoquant d'indignation, #& Vil7inson se prit la tMte% deu mains, erma les yeu et s'appuya de l'paule aumontant de la porte& Nuand il eut retrouv l'usage de la

parole, ce ut pour eploser 0C Brrloum-$rrloump " sp!ce de petit or$an "


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CHAPITRE V

PETITE MUSI2UE MATINALE

L'==IH du cam$rioleur ant)me ut rgle lelendemain matin par #& le directeur en personne& ugrand soulagement de Bennett, on ne lui reprocha pas la

ausse alerte, car on estima que les deu garons avaientait leur devoir en signalant ce qu'ils avaient vu&/ependant, la tentative d'ta$lir une liaison tlphoniqueentre deu dortoirs constituait une grave inraction aur!glements du coll!ge& ussi les coupa$les urent-ilspunis, et tous les appareils conisqus et interdits&

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#ais, l%-dessus, #& *em$erton-Ra7es prit unedcision qui devait avoir de lourdes consquences sur lesvnements qui se droul!rent pendant la quin+aine

suivante&C e pense que les dortoirs devraient Mtre mieu

surveills, dclara-t-il % l'assem$le des proesseurs& *ourcela, % titre d'eprience, Je propose que l'l!ve le plusraisonna$le de chaque dortoir soit responsa$le de laconduite de ses camarades apr!s l'etinction deslumi!res&D

Le regard du directeur se porta sur #& Vil7inson&C #ais ces responsa$les, poursuivit-il, se sentiront

plus s(rs de l'autorit qui leur sera dvolue s'ils saventqu'un proesseur loge dans le voisinage immdiat&


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*our sa part, #& Vil7inson ne ut pas mcontent dechanger de cham$re, celle qu'il allait occuper maintenanttant $eaucoup plus spacieuse que la premi!re& lle

comportait cependant un inconvnient qu'il n'avait pasprvu 0 en eet, seule une mince cloison la sparait de lasalle de musique& Gout tait calme le soir, mais les matinslui urent vite rendus intena$les par les ausses notes desgarons qui aisaient leurs eercices de piano&

F!s le premier Jour, il ut rveill en sursaut par unvacarme ort peu mlodieu& Rn e(t dit qu'on avait Jet %toute vole un gros livre sur le clavier& u $out dequelques instants, une mlodie n'ayant qu'une lointaineressem$lance avec le Menuet en sol de Beethoventraversa $ruyamment la cloison, mais elle s'eilochaapr!s quelques mesures pour Mtre suivie par une longuepause, % laquelle succda l'ecution % un doigt du /o

0ae th )ueen sur l'octave la plus $asse de l'instrument& Vil7inson $ondit hors de son lit, traversa lapi!ceen deu enJam$es et rappa au mur& L'hymne nationals'interrompit et ut remplac par quatre mesures deBeethoven& pr!s quoi, il y eut un sourd trpignement quine pouvait provenir que d'un ecutant marquantrapidement la mesure sur les deu pdales& Le $ruit

s'attnua et ut suivi d'un tr!s long silence& nin,l'ecution % un doigt du /o 0ae th )ueen retentit denouveau dans l'air matinal&

Le proesseurpoussa un grognement d'easpration 0un petit cancre tait en train deperdre son temps de aoninadmissi$le

9:


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F!s qu'il se ut ha$ill, #& Vil7inson se prcipita

dans la salle de musique&C Bennett, comme d'ha$itude " rugit-il lorsque ses

yeu tom$!rent sur le pianiste& Nue aites-vous donc ici OP Hien, m'sieur " rpondit Bennett eray par

l'irruption du proesseur& Ru plut)t J'tudie mon piano, Jeais mes eercices& /'est #& Tind qui a i l'heure 0 desept heures et demie Jusqu.au $rea7ast&

P st-ce aussi #& Tind qui vous apprend % Jouerdu piano avec un seul doigt O

P e Jouais d'oreille, m'sieur&P h " vraiment OP Rui, m'sieur 0 d'une oreille et d'un doigtP h $ien, coute+-moi, petit arceur 0 si le piano

vous est rserv de sept heures et demie %

9?


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huit heures, vous me ere+ le plaisir de Jouer tout cetemps-l1, sans interruption& /ompris O

P


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artiste& /e ut un Jeudi matin, pendant la leon quelui donnait #& Tind& Fepuis un $on quart d'heure, la salleretentissait de la version lg!rement cahotante de ce

ameu Menuet en sol de Beethoven& pr!s un accordparticuli!rement $i+arre qui lui avait ait grincer desdents, #& Tind posa la main sur le $ras de son l!ve&

C 3on, non, non, Bennett " dit-il tristement& /ettenote est unfa, et non un mi.


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du ne+& Fites-moi, Bennett, aimerie+-vous entendrece morceau Jou convena$lementO

- #ais Je l'ai Jou convena$lement, cette ois,

m'sieur"P /'est vous qui le dites, mon ami& D#& Tind se leva de sa chaise et se dirigea vers

l'lectrophone plac dans un coin de la pi!ce, sur unepetite ta$le&

C 'ai l% un enregistrement de ce menuet par le grandvirtuose


62/199

Lorsque le disque s'arrMta, Bennett poussa un soupir 0C h " J'aimerais $ien Jouer comme a "P e suis certain que vous pourrie+ y arriver,

rpondit #& Tind en ra$attant le couvercle del'lectrophone& t J'esp!re que cette audition vous auradonn une ide de tout ce que l'on peut tirer de cetteAuvre&

P Rh " oui, m'sieur& Qa, c'est s(r " D rponditBennett&

Sa rponse tait venue automatiquement sans qu'ile(t rlchi& /ar, en vrit, ce ut seulement vers la in dutrimestre que Bennett conut l'ide de tirer une utilisationpratique de l'enregistrement duMenuet en sol, de LudXigvan Beethoven, par 2


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CHAPITRE VI

UNE NOMINATION PEU SOUHAIT3E

L /LR/T de la rcration du matin venait desonner lorsque Bennett, quittant la salle de musique,

rencontra Briggs qui se dirigeait vers la cour, ses patins %roulettes % la main&C Fis donc, Ben, demanda Briggs, veu-tu touJours

aire l'change dont on avait parl O e te prMte mespatins, toi tu me passes ta torche lectrique et tonpriscope& D

Bennett se montra d'a$ord surpris, car, depuis le

>


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temps, il avait presque ou$li sa proposition&C /'est un peu tard, dit-il lorsque le souvenir lui en

revint& e voulais t'emprunter tes patins pour m'en servir

avec mon tlphone& #ais a n'a plus d'intrMt maintenantque les tlphones sont interdits&

P Gu peu quand mMme aire du patin % roulettespour le plaisir, insista Briggs& videmment, si tu ne saispas te tenir sur des patins&&&

PSi, Je sais "P lors, Je te prMte mes patins chaque Jour

pendant une semaine, en change de ce livre sur leseplorateurs de l'espace que tu as dans ton casier&

P #on livre O it Bennett& #ais tu \viens de direque tu voulais seulement ma torche et mon priscope&

P t le livre avec& *as la peine d'emprunter lematriel qu'il aut pour $ouquiner sous les couvertures, si

on n'a pas quelque chose de passionnant % lire, pas vrai OP /'est risqu " it o$server Bennett& Gu n'yarriveras Jamais avec BromXich qui n'est qu'% deulits de distance du tien& Fepuis qu'il a t nomm che dedortoir, il ait du +!le " Il a not le nom d't7ins, l'autrenuit, parce qu'il ronlait, et il a mMme menac de signalerce pauvre #orty parce qu'il parlait en dormant " D

5n sourire assur apparut sur les l!vres de Briggs&C 3e t'en ais pas pour a& Il n'y aura pas d'histoires

avec Bronio, tu peu me croire sur parole&P /omment le sais-tu OP *arce qu'il ne sera pas l% ce soir " Il ne se sentait

pas $ien apr!s le petit dJeuner, et quand

>


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il est all voir #me Smith, elle l'a epdi %l'inirmerie&

P Nu'est-ce qu'il a O

P /omment veu-tu que Je sache O La grippe, lesoreillons, la scarlatine, le cholra&&&, rpondit Briggs d'unair indirent& n tout cas, il a pris son pyJama et sesaaires de toilette, alors Je ne crois pas qu'on le revoieavant plusieurs Jours& D

/'tait donc le moti de la proposition de Briggs "Bennett se rotta le menton tout en rlchissant&

C /'est entendu, dit-il enin& n change de tespatins, Je te prMte ma torche lectrique et mon livre& #aispuisque Bromo est % l'inirmerie, tu n'as pas $esoin dutuyau& Gu pourras lire apr!s le couvre-eu sans Mtre o$ligde te ourrer sous les couvertures&

P Nue tu dis " #ais si Vil7ie ait sa ronde et

aperoit une lumi!re, il oncera dessus comme un$om$ardier en piqu " lors, J'aime mieu Mtreprudent&D

Bennett accepta, et, comme la rcration tirait % sain, il dcida d'eprimenter sans dlai ses talents depatineur& vec l'aide du propritaire, il ia les patins %roulettes sous ses chaussures, puis il entreprit, en

quili$re quelque peu insta$le, un premier tour de courortimer vint o$server les progr!s de son ami&

patant " dclara-t-il avec $eaucoup d'indulgence& ncoreun peu d'entraKnement et tu seras champion " D

pr!s quelques tours, Bennett prit davantageconiance en lui, mais son quili$re restait touJours

>9


66/199

prcaire et il tait encore loin d'avoir conquis lamaKtrise quand la cloche sonna la in de la rcration&

C e recommencerai demain, dit-il % Briggs qui

l'aidait % enlever les patins& e ne regrette pas monchange " D

La petite crise de oie dont sourait BromXich utvoque dans la salle des proesseurs, apr!s le dJeuner&

C #me Smith m'a airm que l'l!ve BromXichreviendrait en classe d'ici deu ou trois Jouis, dclara #&*em$erton-Ra7es au quelques proesseurs qui s'taientrunis pour prendre leur ca& n attendant, Je medemande qui il convient de dsigner pour le remplacercomme che de dortoir& D

#& Vil7inson poussa un grognement de mauvaisehumeur&

C mon avis, dit-il, il n'y a que BromXich qui soit

capa$le de gouverner cette cage de auves "P llons, allons, Vil7inson, ils ne sont pas siterri$les " it o$server le directeur& Ils sont parois un peutur$ulents, Je le reconnais& #ais ce serait peut-Mtrel'occasion de voir si l'un d'entre eu n'aurait pas desqualits d'initiative et d'autorit& Nui aut-il choisir O

P Briggs, assurment, dclara #& Tind& /'est le

plus g&P


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P Brroump "&&& D#& Vil7inson venait d'avaler son ca de travers&C h " non " s'cria-t-il d'une voi trangle& 3e dites

pas des choses pareilles, /arter, mMme pour plaisanter "P e ne plaisante pas, rpliqua #& /arter& e ne

garantis pas que Bennett russisse, mais c'est lui qui a leplus de qualits d'initiative&

P h " oui, pour des initiatives, il en a " mugit #&Vil7inson& Imagine+-vous un peu o il risque d'entraKnerles autres O /'est Bennett le pire de tous "

P h $ien, voil% une ecellente raison pour lemettre % l'preuve, dclara le directeur& Le ait d'avoirdes responsa$ilits % assumer peut produire sur certainsindividus un eet salutaire&

P Rui, monsieur, $ien s(r&&& mais 3ennett !protesta#& Vil7inson en aisant une areuse grimace& Bennett

est un individu qui&&& un individu que&&& enin, $re, unpetit phnom!ne " DLe directeur hsita un instant&C h $ien, Je rlchirai % tout cela dans l'apr!s-midi,

dclara-t-il enin& e vous erai part de ma dcision avantle dKner& D

la in de l'apr!s-midi, Bennett descendit au re+-de-

chausse pour prendre dans son placard ce qu'il avaitpromis % Briggs en change de ses patins& Il en retira latorche lectrique, le tuyau respiratoire et le ameu livreintitul4es on5urants e l%space. $ /'est vraiment un$eau livre " D se dit-il en le euilletant, puis en regardantsur la page de garde l'inscription 06 mon

>:


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on !uilibre restait tou"ours pr#aire.

>?


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cher neeu 7ohn, aec les meilleurs u8 e sa tante

6n"le.

h " cette $onne tante ng!le " /'avait t vraiment

chic de sa part de lui envoyer un $ouquin aussipassionnant& F!s que Briggs l'aurait commenc, il nepourrait plus le lcher&&&

Rui, mais il y a un petit inconvnient, songeaBennett en remontant l'escalier& Si Briggs tait tropcaptiv par sa lecture, il puiserait la pile de la torche&&&Gant pis " le march tait conclu, il allait courir ce risque&

Fans la salle des loisirs, il trouva Briggs quil'attendait&

C t n'use pas toute la pile, hein O D lui recommandaBennett en lui remettant la lampe, le livre et leCpriscopeD&

Briggs plaa les o$Jets dans son casier dont il

reerma la porte&CF'accord, Je erai attention& n change, tu pourrasprendre mes patins chaque ois que&&& D

II s'interrompit en voyant la haute silhouette de #&*em$erton-Ra7es apparaKtre sur le seuil&

C Bennett " appela le directeur&


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Il ne resta pas longtemps dans le doute&C#on Jeune ami, commena le directeur d!s qu'il se

ut install derri!re son $ureau, mon Jeune ami, Je crois

qu'il est temps de changer de conduite& Gout rcemment,J'ai d( vous rprimander pour avoir pertur$ la vie ducoll!ge avec cette ridicule invention que vous appelie+ untlphone&&&

P Rui, m'sieur, marmonna Bennett en regardantiement le mur du ond, Juste % c)t de l'oreille gauchede #& *em$erton-Ra7es&

P &&&-t peu de temps avant, vous avie+ sem ledsordre dans la classe de #& Vil7inson en provoquantune&&& euh&&& une com$ustion intempestive&

P 5ne quoi, m'sieur OP Rn m'a rapport que vous avie+ ait $r(ler votre

gomme % dessin&

- h " /'est vrai, m'sieur, mais c'tait par accident&P 3e cherche+ pas d'ecuses, Bennett& Il n'en restepas moins qu'il est grand temps de vous ressaisir, deveiller % votre tenue&&& D

Bennett se $aissa pour remonter ses chaussettes&C#ais non, mais non " it le directeur& e parle au

igur " Laisse+ donc vos chaussettes tranquilles et

coute+-moi& e suis certain que si Je vous coniais unemission importante, vous erie+ de votre mieu pour enMtre digne&

P Rh " oui, m'sieur, J'essaierais "P 'en suis s(r&


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Bennett regarda le directeur avec un tonnement

incrdule&C #oi, m'sieur O it-il avec stupeur& #oi&&& che dedortoir O

P titre temporaire seulement, Bennett, pour voirce dont vous Mtes capa$le ," se hta d'aJouter le directeur&

P Rui, $ien s(r, m'sieur& Seulement&&& Bennetts'interrompit et se tortilla les doigts& C Nuoi donc O

demanda #& *em$erton-Ra7es&P h $ien, m'sieur, est-ce que Je pourrais

commencer % Mtre che de dortoir seulement % partir dedemain, au lieu de ce soir O D

Le ront du directeur se plissa& vait-il commis uneerreur de Jugement en choisissant Bennett pour de tellesonctions O

C #on Jeune ami, lui it-il o$server gravement,

:1


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il ne aut pas prendre % la lg!re une propositionaussi srieuse que celle-ci&


73/199

CHAPITRE VII

BENNETT PREND SES FONCTIONS

3 H


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craignant que Briggs n'clatt d'un rire moqueur enapprenant sa nomination& *eut-Mtre tait-il prra$led'attendre que la nouvelle (t oiciellement annonce

par les autorits& C Bah " peu importe ce qu'il m'adit, reprit-il& coute, Briggs 0 le march quenous avions conclu&&& eh $ien&&& rien ne va plus "

P Nuoi O Nu'est-ce que tu racontes OP 'ai chang d'avis& Le march est rompu&P *as question " s'cria Briggs urieu& Nu'est-ce

que tu as derri!re la tMte OP e ne peu pas t'epliquer maintenant, mais il

aut que tu me rendes mon $ouquin, mon priscope et matorche lectrique& Gout de suite&

P


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vant de monter se coucher, ce soir-l%, #ortimertait all demander % #me Smith une pommade pour uneengelure imaginaire& ussi ut-il le dernier % arriver dans

son dortoir o, % sa grande surprise, il trouva la plupart deses camarades en proie % une olle Ju$ilation&

C Gu sais la nouvelle, #orty O cria t7ins& 5nenouvelle ormida$le "

P 3on& 'tais che+ #me Smith& Nu'est-ce qui sepasse O

P #& /arter vient de nous l'annoncer& Gu sais queBromo est % l'inirmerie avec la peste ou le typhus ou Jene sais trop quoi O&&& t $ien, devine qui a t nommche de dortoir % sa place " Fevine un peu " D

#orty rona le ne+, en rlchissant& C Briggs Ohasarda-t-il&

P 3on& /herche encore "

P #orrison O Dt7ins poussa un ricanement en cascade&C #ais non, mais non " amais tu ne devineras&&&

/'est Bennett "P- Sans $lague O D it #ortimer qui, de

saisissement, proJeta la tMte en avant, ce qui eut pourrsultat de aire glisser ses lunettes Jusqu'au $out de son

ne+& Il se retourna pour adresser un sourire de licitation% son ami qui se tenait aupr!s de son lit, l'air tr!s gMn,aisant mine de Be pas remarquer les maniestationsd'allgresse qui se droulaient dans le dortoir&

C e&&& Je te licite, Ben " dit #ortimer encore un peua$asourdi& e&&& Je suis ravi " D

Bennett se sentait de plus en plus gMn&

:9


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C 3ous aussi, nous sommes ravis " proclama t7insavec enthousiasme& Gu comprends, #orty, a veut direque nous allons pouvoir aire tout ce que nous voudrons

sans risquer d'Mtre dnoncs& 3ous pourrons parler apr!sle couvre-eu&&&

P &&& ou lire au lit, aJouta Briggs&P &&& ou organiser des $atailles de polochons, ou

mMme un petit $anquet nocturne " suggra#orrison&

P Il n'en est pas question " s'cria soudain Bennett&


77/199

notre ami Bennett monte sur ses grands chevau "S'il vous plaKt, m)ssieu le che de dortoir, aurie+-vousl'etrMme $ont de m'accorder la permission d'aller me

$rosser les dents OP S'il te plaKt, Bennett, pourrai-Je changer de

chaussettes demain matin O D questionna railleusementBriggs&

#ortimer se sentit pris de col!re en voyant la aondont on tournait en ridicule son meilleur ami&

C Inutile de vous moquer de Ben " dit-il& Il est dJ%suisamment em$Mt comme a " D

Briggs et #orrison chang!rent un regard de surprisepeine&

C #ais nous ne nous moquions pas de lui " s'cria#orrison& /'est Bennett qui se paie notre tMte enprtendant qu'il va nous orcer % respecter la discipline&

P Gr!s Juste " dclara t7ins& Il a touJours ait plusde $Mtises % lui tout seul que nous tous& t, auJourd'hui, ilaurait le toupet d'eiger qu'on lui o$isse "

P Rui, admit Bennett, J'ai peut-Mtre ait plus de$Mtises que vous, mais c'tait aant que Je sache queJ'allais Mtre che de dortoir& #aintenant c'est dirent&

P h " si tu le prends comme a&&& D #orrison se

dtourna en haussant les paules,et sa mauvaise humeur sem$la partage par Briggs et

t7ins qui commenc!rent % se dsha$iller dans un silencehostile&

L'atmosph!re tait touJours aussi tendue quand #&Tind, de service ce soir-l%, entra dans le dortoir,

::


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di minutes plus tard, pour teindre la lumi!re&Il tait vident que Briggs n'allait pas accepter sans

regim$er la nouvelle situation& Lorsque le $ruit de pas du

proesseur se ut vanoui dans le couloir, il tira dedessous son oreiller la torche et le livre qu'il avaitapports au dortoir&

C 'ai l% un livre vraiment patant, #orrison " dit-ilsur un ton d'aima$le conversation& /'est Bennett qui mel'a prMt& /'est l'histoire d'un cosmonaute qui rencontredans l'espace un autre cosmonaute et qui&&&

P Silence " ordonna la voi du che de dortoir& Rnne parle plus apr!s l'etinction des lumi!res& D

Briggs aecta la surprise&C *ardon O /'est % moi que tu t'adresses, Bennett O

:?


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P Rui, c'est % toi&P h " $on&&& D II y eut une pause& *uis, avec une

lourde insistance, Briggs reprit la conversation

interrompue 0 C h $ien, voil%, #orrison, les deu garsse rencontrent, ils dcident de monter une epdition pouraller eplorer une galaie inconnue&&&

P Qa m'a l'air dr)lement passionnant " e le liraiquand tu l'auras ini, dit #orrison, essayant d'entraKner leche de dortoir dans une altercation&

P Gaise+-vous " cria s!chement Bennett& Gene+-vous tranquilles, Je vous dis "

P Rui, c'est vrai, tiens-toi tranquille, #orrison " ito$server Briggs d'un ton narquois& /omment veu-tuque Je lise si tu n'arrMtes pas de $avarder O

P Silence " rpta Bennett& *as de $avardage etpas de lecture non plus " D

Briggs it entendre un silement dsappro$ateur&C =ranchement, Bennett, tu as un certain culot "dclara-t-il en allumant la torche lectrique dont il itdanser le rond lumineu au plaond& /omment " *as plustard qu'hier soir, Bromo a d( t'o$liger % te taire "

P *eut-Mtre, mais a ne change rien % la question " Drpliqua Bennett, gMn&

Le moment tait venu, pensa #ortimer, de plaider enaveur de son ami&

C coute+, dit-il, ce n'est pas la aute de Bennett si onl'a charg de maintenir l'ordre& Il est o$lig d'appliquer ler!glement, et vous n'Mtes pas chics de parler quand il vousdemande de vous taire&

:8


80/199

P e te erai remarquer que, pour l'instant, c'esttoi qui parles " lui dit #orrison& lors, tu erais mieude te taire "

P Rui, mais si Je parle, c'est seulementpour&&&

P Rh " $oucle+-la, vous tous " hurla Bennett&Goi, Briggs, teins ma torche, sinon tu auras des ennuis "

P' Nuel toupet " protesta Briggs indign& Gu me l'asprMte epr!s pour que Je puisse lire la nuit, et tu t'es servide mes patins en change " Gu n'as pas le droit de revenirsur la parole donne 0 tu avais promis "

P Rui, mais Je n'aurais pas accept si J'avais su cequi allait arriver " s'eclama Bennett&

P Il a raison " intervint #ortimer d'une voierme& S'il a t dsign pour ce $oulot, il doit le aire&*apa dit touJours que&&& D

#orrison eut un petit rire moqueur&C


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ment visi$le sous les draps& Sans aucun doute, Briggscroyait lui aussi que Bennett $luait&

C e compte Jusqu'% trois, reprit celui-ci, et si tu ne

l'as pas teinte, Je viens la prendre& 5ne&&& deu&&& DBriggs tourna une page et continua % lire& *endant

une seconde le che de dortoir hsita&C e te donne Jusqu'% cinq " corrigea-t-il, esprant

ainsi retarder le moment atal& Grois&&&& quatre&&& cinq " Dvec une calme rsolution, Bennett quitta son lit,

traversa toute la longueur de la pi!ce et atteignit le litplac pr!s de la porte&

C llons, Briggs, donne-moi a " dit-il s!chement&P Hien % aire "P Bien& Gu l'auras voulu " DSur ces mots, Bennett allongea vivement la main

vers le livre pos sur l'oreiller& Briggs, lchant la torche,

saisit son assaillant par le poignet& Bennett se dgagead'un mouvement $rusque et tenta de rattraper la torche& sa lueur, il vit son priscope gisant sur la descente de lit&Briggs le vit lui aussi, et les deu garons plong!rent enm!ne temps pour s'en emparer&

Il s'ensuivit une lutte conuse, Briggs tirant de toutesses orces sur le tuyau tandis que Bennett s'eorait de lui

arracher&C Lche a, Bennett " Gu m'as promis que Je pourrais

l'avoir " haleta Briggs&P =ais comme Je te dis, et ne discute pas" D rpliqua

le responsa$le&FJ%, les trois autres occupants du dortoir

?1


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s'taient dresss dans leur lit, et lanaientencouragements ou conseils&

C


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*rends-le, ton sale machin, et ton $ouquin % la noi,et ta torche qui n'claire pas " D

ncore haletant, Bennett rcupra ses $iens et

s'apprMta % regagner son lit&C Gu es idiot de t'Mtre laiss aire " dit #orrison %

Briggs& Il n'aurait pas eu le toupet de te dnoncer&P Bravo, Ben i Bien Jou " cria #ortimer, sans

songer % la porte de sa voi perante&


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par la police au moment mMme o il va Jeter sonmatriel d'eraction % la rivi!re&

C /ette lampe lectrique est-elle % vous, Bennett O

demanda le directeur&P Rui, m'sieur&P t ce livre OP Rui, m'sieur&P t ce tuyau de caoutchouc, nie+-vous qu'il

vous appartienne O DBennett regarda le $out de ses pieds et marmonna 0

C3on& D Goutes les preuves matrielles taient contre lui&C h $ien, Bennett, J'attends vos eplications D, reprit

le directeur&5n dur com$at intrieur se droula en Bennett& Il ne

pouvait prouver son innocence qu'au dpens de Briggs,mais cela lui sem$lait inimagina$le puisqu'il tait lui-

mMme partiellement responsa$le, puisqu'il avait lui-mMmepropos % Briggs de lui prMter le matriel du dlit& *arlern'aurait ait qu'aggraver les choses& ussi continua-t-il %regarder ses pieds sans rpondre&

#& *em$erton-Ra7es prit son silence pour un aveu&C


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ce que vous tie+ Justement charg d'empMcher "


86/199

P


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CHAPITRE VIII

UNE SITUATION COMPLI2U3E

IL W 5G un long silence pni$le apr!s que ledirecteur eut quitt le dortoir& *uis les sentiments indigns

de Bennett remont!rent une ois de plus % la surace&C ^ut " /'est pas rgulier " protesta-t-il&P Qa, oui, c'est dur % avaler " D approuva #ortimer&Nuelque peu intimid, le nouveau responsa$le essaya

cependant d'asseoir son autorit&C /esse+ de parler, vous deu " lana-t-il&P Nuoi O Gu y vas un peu ort " clata Bennett&

?:


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est toi que me dis de me taire, maintenantO D*our t7ins, la nouvelle situation sem$lait riche en

possi$ilits&

C e ne vois pas pourquoi tu grognes, Bennett, lui dit-il& Gu peu prendre ta revanche, si tu veu 0 tu n'as qu'%provoquer une nouvelle $agarre, le directeur reviendra, ilreprochera % Briggs de n'avoir pas su aire respecterl'ordre&&&

P Il l'aurait $ien mrit " intervint #ortimer&P t il nommera peut-Mtre #orrison che de

dortoir % ta place, poursuivit t7ins& nsuite quelqu.unpourra dclencher un nouveau chahut et ce sera mon tourd'Mtre responsa$le&&& pr!s quoi ce sera au tour de#ortimer, et puis on pourra recommencer depuis led$ut&&&

P Silence, t7ins " ordonna Briggs&

P Rh " a va, l%-$as " 'ai l'impression qu'on vas'amuser un peu& Bennett n'a qu'% commencer, et&&&P h $ien, Je ne commencerai pas " interrompit

Bennett& tre che de dortoir, ce n'est pas aussiacile qu'on se l'imagine "

P Gr!s Juste " D /ette ois, l'appro$ation venait deBriggs& Sur ce point, au moins, Bennett et lui taient en

complet accord& C lors erme+ votre $ec, vous tous,conclut-il, et dormons " D

*lus un seul mot ne ut chang Jusqu'au lendemainmatin % sept heures un quart, quand sonna la cloche durveil& Gandis qu'ils s'ha$illaient, #ortimer vint une oisde plus % l'aide de son ami Bennett&

??


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C Si tu veu mon avis, Briggs, dit-il, Je trouvea$solument dgo(tant de laisser Bennett trinquer % taplace& Si tu tais correct, tu irais dire au directeur que

c'tait ta aute& DBriggs haussa les paules&C e l'aurais ait s'il m'avait laiss parler, rpliqua-t-il&

'ai voulu m'epliquer, mais il m'a ait taire&P h $ien, va le trouver dans son $ureau pour tout

lui dire&P Grop tard, puisqu'il m'a nomm che de dortoir "

raisonna Briggs& #aintenant, Je suis o$lig de donner le$on eemple " D

n entendant cela, Bennett aillit lcher son verre %dents&

C Le $on eemple " eplosa-t-il& Gu essaies de tediler, oui " /'est moi qui ai tout pris, parce que le

directeur a cru que c'tait ma aute "P h $ien, tu n'as pas eu de veine, voil% tout " sehta de rpliquer Briggs& *as la peine de ressasser cesvieilles histoires " coute, Ben, Je te promets d'Mtrespcialement chic avec toi pour te consoler&

P T l% " c'est du avoritisme " protesta #orrison&e suppose que tu vas lui permettre de lire sous les

couvertures, hein OP 3on, pas a& #ais, en ddommagement&&&, tu

pourras te servir de mes patins quand tu voudras, Ben& esuis chic, n'est-ce pas O

P /e n'est pas un ddommagement " protestaBennett& Gu me le dois de toute aon 0 tu avais promis de

me les prMter en change de mon priscope et des autresmachins&

?8


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P Rh " Qa, c'tait annul " Gu ou$lies que c'est toi-mMme qui as rompu le march "

P Rui, mais seulement parce que&&& t puis,

+ut " Inutile de discuter, maintenant& Le mal est ait& DBennett replaa rageusement son verre sur la ta$lette

du lava$o, puis, roulant en $oule son pyJama qui traKnait,il le lana % la tMte d't7ins dont le ricanement moqueurl'easprait&

L'heure tait maintenant venue pour lui d'allertudier son piano& Si #& Tind avait souvent dplor queson l!ve Jout ses morceau sans aire $eaucoupd'eorts pour traduire l'epression voulue par lecompositeur, ce matin-l%, l'instrument eprimapleinement les sentiments du pianiste& t dans la pi!cevoisine, #& Vil7inson grina des dents, gmit et se$oucha les oreilles lorsque leMenuet en sol de Beethoven

lui parvint % travers la cloison, Jou sur un rythmeurieu, charg de toute la col!re qui $ouillonnait enl'inortun musicien&

*endant le petit dJeuner, ce matin-l%, #& /arters'aperut que Bennett avait l'air som$re& yant appris cequi s'tait pass la veille au dortoir, il s'approcha de luid!s qu'il se ut lev de ta$le&

C h $ien, Bennett, vous sem$le+ constern& st-cel'aaire du dortoir qui vous tracasse % ce point O D

Impulsivement, Bennett rpliqua 0C e trouve que le directeur n'a pas t tr!s chic,

m'sieur "P *ardon O it #& /arter en levant les sourcils&

t de votre part, tait-ce honnMte de proiter de votreposition de che de dortoir pour enreindre le r!glement O

8;


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P e ne l'ai pas enreint, m'sieur "P 'ai pourtant entendu dire que #& le directeur

avait trouv votre dortoir en pleine rvolution, tandis que

vous gam$adie+ hors de votre lit, avec une lampelectrique et un livre que vous comptie+ lire apr!sl'etinction des lumi!res&

P #ais c'est au, m'sieur " s'eclama Bennett& ene voulais pas lire apr!s l'heure " u contraire, J'tais sortide mon lit pour empMcher&&& euh&&& quelqu'un d'autrede lire& /'est ce quelqu'un d'autre qui a dclench la$agarre, et le directeur est arriv Juste au moment o Jevenais de conisquer la lampe et tout le $a+ar, et alors il acru&&&

P Fonc, vous prtende+ que vous aisie+ votredevoir O demanda #& /arter&

P Rui, m'sieur& n tout cas, J'essayais&

P e vois, dit #& /arter& /ela Jette sur l'aaire unJour asse+ dirent& #ais&&& D 5ne ide su$ite lui itplisser le ront& C #ais, dites-moi 0 % qui appartenaientces o$Jets que vous ave+ conisqus avec tant de +!le O

P h $ien&&& euh&&& en ait&&& ils taient % moi,m'sieur&

P


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P h " le directeur a donc eu raison de vous punir,en in de compte&

P *as du tout, m'sieur, protesta Bennett& e lui avais

prMt ces aaires aant de savoir que J'allais Mtre dsigncomme che de dortoir&

P stime+-vous que cela puisse ecuser votreconduite O D

Bennett it la grimace& Gout le monde sait qu'un cheest inecusa$le d'enreindre la loi&&&

C Rui, m'sieur, rpondit-il $ravement& /'a t uncoup dur pour moi d'Mtre nomm che de dortoir Justeapr!s avoir prMt ces aaires& t apr!s, quand J'ai to$lig de conisquer ce que Je venais de prMter, a adclench la $agarre& D

Il est douteu que cet argument par(t aussi vala$leau yeu de #& /arter qu'% ceu de Bennett&

Le proesseur estima touteois que le Jeune garonprenait l'aaire trop au tragique&C llons, allons " lui dit-il& /esse+ de vous

tourmenter avec cette histoire, et alle+ aire un tour dansla cour pour respirer un peu d'air rais avant l'entre enclasse& D

Le directeur et #& Vil7inson se trouvaient devant le

ta$leau d'aichage du hall quand #& /arter s'approchad'eu, quelques instants plus tard&

C cuse+-moi de vous dranger, dit #& /arter audirecteur, mais Je voulais vous parler de l'aaire dudortoir & Bennett est dans tous ses tats&&&

P =ort $ien " rpliqua #& *em$erton-Ra7es& e

82


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suis content de savoir qu'il a honte de ses actes&P /e n'est pas aussi simple D, insista #& /arter& t

l%-dessus, il entreprit d'epliquer en dtail ce qui s'tait

pass&Le directeur ne parut gu!re mu&C /ela n'ecuse en rien sa conduite, dit-il, et Je

n'entends pas revenir sur ma dcision& F'ailleurs, #meSmith vient de m'inormer que BromXich l'aKn rentreraiten classe ce matin mMme& Il n'est donc plus ncessaire detrouver quelqu'un pour le remplacer comme che dedortoir&

- *arait, dclara #& /arter& e pense cependant qu'ilserait $on de donner % Bennett une chance de rparer, ainde lui montrer que nous ne le Jugeons pas aussi mal qu'ilse l'imagine& 3'importe quelle petite tche de conianceconviendrait&&&

P Laisse+-moi aire, /arter "&&& interrompit#& Vil7inson& /'est Justement moi qui ai la Udivision ce matin& e vais essayer de nommer Bennettporte-craie, ouvreur de enMtres, essuyeur de ta$leau ouquelque chose dans ce genre& Qa irait O

P cellente ide "P Rui, Je pense que ce ne serait pas un travail au-

del% de ses capacits, poursuivit #& Vil7inson d'un airdu$itati& #ais ce sera sa derni!re chance& S'il la laissepasser&&& D

II it une petite grimace et carta les deu mains enun geste d'impuissance et de rsignation&

8


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CHAPITRE I$

LE PIGE A ROULETTES

53 SILTR5GG lance % toute vitesse dans lecouloir o$ligea #& /arter % aire un $ond en arri!re alorsqu'il sortait de classe, pour la rcration du matin&

C h " Bennett, comme d'ha$itude " dit-il d'un ton dereproche au sporti qui eectuait un arrMt $rusqu&/om$ien de ois vous ai-Je dit de ne pas courir dans lescouloirs O

P cuse+-moi, m'sieur, rpondit le garon& #ais Jesuis tr!s press 0 Briggs a eu la gentillesse

8


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de me prMter ses patins % roulettes pour toute larcration& D

n se rappelant la $agarre qui avait ait rage au

dortoir, la veille au soir, #& /arter trouva plut)tsurprenant cette prompte rconciliation&

C Giens, tiens " it-il& lors, vous n'Mtes plus chs OP 3on, c'est ini, m'sieur, Je lui ai pardonn,

epliqua aima$lement Bennett&


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du colis& L'instant d'apr!s, #ortimer arrivait, attirpar le spectacle de son ami au $ras tournoyants et auJam$es lageolantes&

C e ne suis pas encore ha$itu % ces patins-l%, avouaBennett alors que #ortimer lui tendait une mainsecoura$le& pr!s tout, ce n'est que la seconde ois queJ'essaie&&& Ils ne sont pas du tout comme ceu aveclesquels J'ai appris, tu comprends O Les autres avaient descourroies au lieu de ces iations % coulisse& /es trucs-l%ne sont pas pratiques&&&

P /'est a, trouve-toi des ecuses " rpliquaironiquement #ortimer& Gu ne vas pas prtendre que&&& T" attention "&&& D

#ortimer poussa un cri d'eroi lorsque Bennett,perdant l'quili$re, se cramponna % son cou et l'entraKnadans un prilleu drapage&

Nuand ils se urent dgags, Bennett essaya denouveau& /ette ois, ses mouvements urent mieucontr)ls et, $ient)t, il parvint % s'aventurer tout seulautour de la cour, en cercles de plus en plus grands&

/omme Bennett terminait son quin+i!me tour, lacloche sonna la in de la rcration& ussit)t, les partiesde oot$all improvises s'interrompirent, les l!ves

coururent vers les portes du $timent, et lorsque Bennetteut reJoint son ami qui l'attendait, la cour s'tait vide&

C Hetire vite tes patins, Ben " e te rappelle que nousavons go avec Vil7ie et tu sais comment il est quand onarrive en retard "

P 'en ai pour une seconde& #ais il nie aut le truc "

P Nuel truc O

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P h $ien, le machin, la cle pour les dvisser& /'estBriggs qui l'a& Il me les a is lui-mMme&&& D Bennettregarda autour de lui, et une epression d'tonnement

apparut dans ses ye

anthony buckeridge bennett 10 bv bennett et son piano 1959

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