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Un mensuel au service des intervenants francophones en promotion de la santé Ne paraît pas en janvier et juillet - Bureau de dépôt : Bruxelles X - ISSN 0776-2623 AOÛT 2003 181 Editeur responsable : Edouard Descampe, chaussée de Haecht 579 - boîte postale 40 - 1031 Bruxelles. Crédit photo : Phanie/Global Pictures - Alix. L A PRÉVENTION DU SUICIDE EN MILIEU SCOLAIRE en p.2 à 4

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Un mensuel au service des intervenants francophones en promotion de la santé

Ne paraît pas en janvier et juillet - Bureau de dépôt : Bruxelles X - ISSN 0776-2623

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LA PRÉVENTION DU SUICIDE EN MILIEU SCOLAIRE en p.2 à 4

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Le 2e Congrès international de la franco-phonie en prévention du suicide s’est tenu àLiège en octobre dernier. La Province deLiège, co-organisatrice de ce colloque avecla Communauté française, est d’autant plusconcernée par ce thème que le taux de sui-cide y est particulièrement élevé.

Le Centre liégeois de promotion de la santé,en tant que membre de la Commission pro-vinciale de prévention du suicide etparticipant au groupe de travail sur la pré-vention du suicide mis en place par laMinistre Nicole Maréchal, a pris part à cecongrès en organisant une table ronde surle thème de la prévention du suicide enmilieu scolaire.

Cette table ronde avait pour objectifs derassembler des intervenants de diverses dis-ciplines afin qu’ils nous fassent part de leurpoint de vue et de leurs expériences en lamatière, de se concerter et d’échanger surun thème qui nous interpelle tous : la pré-vention du suicide chez des jeunesscolarisés.

Cet article se veut une synthèse des inter-ventions, des réflexions et des témoignagesémis lors de l’assemblée. L’importance dutravail en réseau est mise en évidence (thé-matique abordée lors de la Première journéeliégeoise de promotion de la santé) et nousavons tenté d’apporter des perspectivesd’actions futures en matière de promotionde la santé.

Le suicide dans un contexteparticulier... l’adolescenceLes conduites suicidaires à l’adolescence nepeuvent être dissociées des processus dedéveloppement spécifiques liés à cettepériode. Les transformations physiquesentraînées par la puberté provoquent unbouleversement chez le jeune tant auniveau de l’identité, que de la relation à lui-même et à son corps. Ces mutationsphysiques et psychologiques entraînent unremaniement relationnel avec ses parents(besoin d’autonomie, deuil du monde del’enfance...) mais aussi avec les adultes et legroupe de pairs.

Cependant, le geste suicidaire ne participepas des processus de l’adolescence mais lecontexte de l’adolescence peut favoriser lepassage à l’acte. Bien souvent le jeune enarrive à se suicider non par envie de mourir

mais par désir de vivre. Vivre autre chose,autrement, sortir de cette souffrance et decette impuissance à trouver un sens, dusens à la vie.

Comment se fait-il qu’un jeunearrive à poser de tels actes ?Le jeune qui tente de mettre fin à ses joursou qui se suicide est un être en souffrance,isolé, débordé par ses difficultés (mis enéchec face à ses différentes tentativesd’adaptation), incapable d’affronter lasituation par ses mécanismes de défenseshabituels.

Le processus suicidaire est un phénomènechronologique. A partir des bouleversementsque peut subir le jeune, plusieurs ‘solutions’sont envisageables dont le suicide. Petit àpetit, l’éventail des possibilités se rétrécitlaissant une place de plus en plus impor-tante à celle du suicide qui devientfinalement, l’unique solution.Schématiquement, le jeune, face à un pro-blème et aux différentes solutions possiblesenvisage le suicide (intention), un facteurdéclenchant extérieur va transformer cetteintention en motivation. Dès lors, le jeune vacommencer à penser aux différents moyenssuicidogènes et y avoir accès; cette périodeest souvent suivie d’une restauration desliens et d’un « mieux-être » factice de la per-sonne. Enfin, le passage à l’acte survient.

Lorsque l’entourage tente de comprendrel’acte posé, c’est souvent l’événementdéclencheur qui est perçu comme cause. Auvu de notre développement, il semblenécessaire de retourner en amont et de s’in-téresser au terrain dit « prédisposant ». Parailleurs, cette lecture « chronologique » dusuicide offre des pistes de prévention etd’intervention.

Il n’est pas rare de constater, dans les joursou les semaines qui suivent le suicide d’unjeune, l’apparition d’un deuxième, d’un troi-sième suicide ou tentative de suicide.

Les différentes hypothèses d’explicationd’un tel phénomène sont :

- l’effet de contamination par imitation (oueffet Wherter) qui serait proportionnel àl’ampleur médiatique et qui s’expliqueraitpar l’identification de la personne au sui-cidé;

- l’effet de contagion intergénérationnelle.Il existerait une probabilité plus impor-

tante de se suicider s’il y a eu des suicidesdans la famille. Avec, comme hypothèsesexplicatives de cet effet, soit une prédis-position génétique, soit lescomportements de l’entourage suite ausuicide;

- l’effet de contagion par répercussionsociale.

En tant qu’adulte, une question se pose ànous : que faire ? Comment accompagnercet adolescent dans la traversée de sesdeuils et dans son devenir ?

Au vu des données statistiques, du mode defonctionnement psychologique, du mode decommunication spécifique du jeune et à lalecture « psychologique » du comportementsuicidaire (ne pas s’attacher uniquementaux événements déclencheurs mais appré-hender le jeune dans sa globalité), diversesperspectives préventives peuvent être envi-sagées au sein de l’établissement scolaire.L’école est en effet un lieu de vie, d’appren-tissage mais aussi de développementpersonnel. Un lieu de savoir et de « savoir-être » où une communication autre avec desréférents adultes est possible.

Prévention primaire du suicideou promotion du bien-être ?La prévention primaire du suicide, c’est-à-dire en l’absence de souffrance manifeste,vise à donner des repères éducatifs, à déve-lopper et à optimiser les compétences del’adolescent. En soi, un programme de pré-vention du suicide s’inscrit dans uneapproche globale d’éducation à la santé.Acquérir l’estime de soi, apprendre à s’affir-mer, verbaliser ses émotions et son vécu,s’impliquer dans la vie communautaire,développer et découvrir ses centres d’inté-rêt sont autant de domaines au traversdesquels l’adolescent apprendra ses limitesmais surtout ses ressources. Il s’agit defavoriser le bien-être physique et psycholo-gique des jeunes, comme le montre cetémoignage d’un professeur du secondaireprésent à cette occasion.

« Dans notre école, il existe une structurehéritée du passé, appelée « l’heure ouverte ».Il s’agit d’une période de 50 minutes, qui setrouve à l’horaire hebdomadaire et qui estconsacrée, dans toutes les classes, à desactivités programmées par les professeurstitulaires de classe avec leurs élèves. C’est

INITIATIVES

La prévention du suicide en milieu scolaireRéflexions et perspectives d’actions

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l’occasion de faire régulièrement le point surla vie en classe, de mener un projet, de s’of-frir un moment de détente. C’est une périodede rencontre et de contacts privilégiés etdonc, nous semble-t-il de prévention. »

L’environnement dans lequel le jeune évoluedoit être également pris en considération;les parents, le groupe de pairs, le milieu sco-laire sont concernés.

L’école devient un lieu d’intervention d’ac-tions préventives évident si le public cibléest l’adolescent.

« Nous faisons aussi de la prévention chaquefois que nous encourageons un élève en dif-ficulté, que nous lui proposons des pistes desolution aux difficultés qu’il rencontre,chaque fois que nous lui témoignons notreconfiance dans les possibilités qu’il a de pro-gresser et que nous suscitons chez lui laconfiance en soi, qui est la condition de toutprogrès ».

Tenir compte de la parole du jeune, favoriserla communication entre les différentsacteurs, entre les jeunes, entre les parentset les enseignants... semble primordial.

Par ailleurs, revaloriser et sensibiliser lesadultes dans l’importance de leur rôle, lesaider à assumer leur tâche et à améliorerleurs compétences peuvent aussi constituerdes actions préventives.

L’action portée sur les adultes est primor-diale car ils sont des intervenantsprivilégiés, en contact quotidien avec lesjeunes. Ils sont souvent démunis, désempa-rés face à des adolescents en difficultépsychologique (d’autant que le suicide nousconfronte à notre précarité d’être humain).Leur proposer des formations permettantune meilleure connaissance d’eux-mêmes(de leurs représentations du suicide, maisaussi de leurs compétences et de leurslimites), de la problématique suicidaire, desdifférents relais possibles... et de techniquesde communication constitue une baseessentielle pour l’efficacité du programme.

Pour atteindre ces objectifs, préalablementdéfinis en fonction de l’institution et de saphilosophie, plusieurs techniques pédago-giques sont disponibles, chacune adaptableaux problèmes posés. Cela sous-tend uneconcertation et une réflexion antérieuresentre les différents partenaires concernés etune mise en place d’actions coordonnées.

« Une réflexion sur la prévention s’est pro-gressivement institutionnalisée au seind’une cellule d’adultes volontaires (ensei-gnants, éducateurs, membres du centrePMS, directeurs) qui se rencontrent tous lesmois pour échanger leurs interrogations etexpériences, et qui répercutent réflexions etpropositions d’action à l’ensemble de la

communauté éducative (y compris l’asso-ciation des parents). Nous avons baptisé cegroupe « Cellule Ecoute » parce que, trèsvite, nous sommes arrivés à la certitude quela prévention passe par l’écoute, une écouteactive et empathique, qui permet derejoindre l’autre là où il est, à tous lesmoments de rencontre que nous offre la viescolaire quotidienne, ou à des occasions pri-vilégiées que nous pouvons susciter ».

Cette étape permettrait également de ren-forcer les collaborations internes etexternes de l’institution avec les centresPMS, PSE et les professionnels de la santémentale, mais aussi de mettre l’accent surleurs complémentarités.

Un autre axe de prévention primaire pour-rait être la prévention par les pairs. Cesderniers sont souvent les premiers alertés etles mieux informés des risques suicidaireschez leurs pairs. Il semble dès lors primor-dial qu’ils aient une connaissance despersonnes ou structures susceptibles de lesencadrer ou de leur venir en aide.

Tout comme la sensibilisation des ensei-gnants, la formation de personnesressources, notamment les médecins géné-ralistes, le milieu hospitalier, les personnesdes services d’aide téléphonique, pourraitégalement être une phase d’un programmede prévention global.

Toute action préventive se doit de démarrerprécocement et s’étendre dans la durée, entenant compte du développement et de lamaturation des jeunes concernés.

La mise en place de tels programmes estcomplexe et demande du temps.Cependant, une analyse des demandes etdes ressources de l’institution apporte sou-vent le constat d’actions partielles déjàdéveloppées ou entreprises ; celles-ci pou-vant en amener d’autres. Une coordinationentre ces différentes actions permettraitune cohérence et un objectif commun depromotion du bien-être chez les jeunes.

« A travers toutes nos réflexions et toutesnos expériences, nous avons acquis laconviction que la prévention du suicide, laprévention des dépendances, de la violence,du décrochage scolaire... c’est finalement lamême chose, et nous préférons dès lors par-ler, plutôt que de prévention, de promotion,promotion du bien-être, promotion du pro-jet, en un mot : promotion de la vie! »

La prévention secondaireLa prévention secondaire passe égalementpar l’échange et la communication avec lejeune. Le thème du suicide n’est pas à abor-der de manière spécifique mais fait partiedes préoccupations des jeunes au même

titre que la sexualité, la dépendance, lesconduites à risque. Il pourrait donc être lesujet de discussions dans le cadre des cours,si le jeune sollicite l’adulte à ce propos. Enparallèle, si le jeune présente des signes demal-être (sentiment de culpabilité, d’incer-titude... mauvaise image de lui), adopte descomportements inhabituels par rapport àceux qu’il présentait jusque-là (absen-téisme, isolement, violence...), l’adulte peutlui signaler qu’il constate ces changements,cette souffrance psychologique, qu’il s’in-quiète pour lui et lui proposer son aide si lejeune en ressent le besoin.

Ce type de démarche ne peut se faire sansun climat de confiance entre l’adulte et lejeune (d’où la nécessité d’une formation,d’une sensibilisation à l’écoute et à la com-munication ).

L’aide à apporter dépendra des limites per-sonnelles et professionnelles de l’adulte. Ilpourra cependant s’appuyer sur les relaisqu’il aura identifiés à l’extérieur et à l’inté-rieur de l’école.

La ‘post-vention’ du suicideLes études et évaluations de programmes deprévention du suicide nous montrent qu’ilest essentiel pour les institutions scolairesd’avoir des procédures claires et spécifiquesà suivre lorsqu’elles sont confrontées audécès par suicide d’un élève.

Les répercussions psycho-sociales d’un telcomportement sont à prendre en compte.

Les démarches à suivre doivent être adap-tées et correspondre à la philosophie dechaque établissement scolaire. Cependant,

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quelques lignes directrices devraient êtrerespectées, telles que :

- faire émerger le vécu et le ressenti desélèves confrontés à la situation. Lesproches de l’élève suicidé éprouvent sou-vent des sentiments de tristesse, de colère,de révolte, de peur, de remords et de cul-pabilité ;

- verbaliser, « normaliser » les sentimentséprouvés, reconnaître et accepter le trau-matisme, utiliser le réseau relationnel pouraider le jeune ou l’adulte (soutien psycho-logique individuel si cela s’avère nécessaire)peuvent être autant d’éléments soutenantset préventifs. Préventif si l’on pense auphénomène de contagion qui peut survenirà la suite d’un suicide, lié à des effets deculpabilité et d’identification;

- cette aide est souvent nécessaire égale-ment pour l’adulte qui a en charge legroupe traumatisé.

Pour ce faire, en fonction de l’établissementet de la structure mise en place, il est pos-sible de faire appel à des services extérieursformés (PSE, PMS, centre de crise) ouencore à une cellule de crise interne à l’ins-titution. La constitution d’un réseau, dèslors pourrait être perçue comme une res-source au service des individus.

Pour conclure, comme nous l’avons vu, lesuicide est une réalité qui touche bonnombre d’adolescents. Le processus suici-daire est un phénomène chronologique. Face

à son mal-être, le jeune envisage plusieursissues. Le suicide (ou tentative de suicide)peut être l’une d’entre elles. Cette lecture« chronologique » du suicide nous offre despistes de prévention et d’intervention.

L’école, les pairs, les professeurs, les éduca-teurs constituent des agents de préventionprimaire du suicide. En effet, ce sont desintervenants en contact quotidien avec lesjeunes en mal-être, après les parents et lafamille proche. L’expression de ce mal-êtreva transparaître dans les comportements, lediscours, le tissu social et relationnel dujeune. Une formation de ces adultes encontact avec les jeunes adolescents sembleprimordiale. Les sensibiliser à la probléma-tique mais aussi à l’importance de leur rôleavec ses limites, revaloriser leurs fonctionset leurs compétences, afin de favoriser unecompréhension et une communicationmeilleures entre les adultes et les jeunesconstituent une base essentielle d’un pro-gramme de prévention du suicide.

En parallèle, des actions préventives axéessur le public jeune peuvent être dévelop-pées, avec comme objectifs de renforcer oude faire émerger des compétences qui vontaider le jeune à s’épanouir mais aussi leurfournir des informations sur les structuresd’aide possibles, internes ou externes àl’établissement scolaire. Les parents ou lesproches des jeunes devraient égalementavoir accès à ce type de renseignements.

Renforcer les collaborations internes etexternes de l’institution avec les centresPMS, PSE, et les services de santé mentaleconstitue également une approche préven-tive. Une connaissance et une approchedifférentes du jeune en difficulté pourraientconstituer un atout dans l’accompagne-ment de celui-ci.

La prévention du suicide vue sous cet anglefait partie intégrante de la promotion dubien-être chez les jeunes.

Pour ce qui est de la « post-vention » , uneprocédure préétablie, à suivre lorsqu’il y aeu suicide d’un jeune, permettrait la verba-lisation d’émotions et pourrait avoir uneinfluence sur l’effet de contagion.

Au vu de ce développement, il apparaîtopportun d’exploiter le potentiel protecteurde l’environnement scolaire afin de per-mettre l’expression des préoccupations desjeunes et leur épanouissement.

Chantal Leva, Vincianne Schul, ValérieCoupienne

A l’occasion du lancement de cette cam-pagne d’été, je voudrais, à partir descompétences de la Communauté françaiseen matière de prévention, faire le point surla lutte contre l’épidémie de sida. Faire lepoint mais aussi et surtout inviter tous lesacteurs, et nous verrons que cela dépasselargement les spécialistes de la préventiondu sida, à participer à une mobilisationvigoureuse contre ce fléau.

Il ne s’agit pas d’adopter une attitude catastro-phiste ou émotionnelle mais bien de prendre lajuste mesure du phénomène, de sa complexité,de l’évolution des mentalités en matière de viesexuelle et des capacités scientifiques enmatière de dépistage et de traitement.

Les constats

Les chiffres témoignent clairement de l’im-portance de l’épidémie (voir encadré). Il fautcependant pouvoir les interpréter avecnuance et en tirer des conclusions sur lesstratégies à mettre en place.

Les oscillations d’une dizaine de cas par andepuis 3 ou 4 ans représentent une diffé-rence de moins d’ 1 %. Par contre, la courbegénérale des nouveaux cas observée sur unevingtaine d’années montre que la situationactuelle est comparable à celle que nousavons connue au début des années 90, alorsqu’on avait constaté une diminution trèssignificative vers 96.

Je retiendrai les éléments suivants : - les nouveaux cas concernent surtout la

tranche des jeunes adultes de 30 à 35 ansdans la population belge et les moins de25 ans dans la population africaine;

- les conditions de transmission sont incon-nues dans 1 cas sur 3;

- pour le reste, ce sont les populations origi-naires de l’Afrique subsaharienne et despays européens autres que la Belgique quisont le plus victimes de l’épidémie. Plusrécemment l’Afrique du Nord etl’Amérique latine apparaissent à la margedans les chiffres des victimes. C’est lacommunauté homosexuelle belge qui estla plus touchée.

Campagne « été 2003 » de prévention des MSTUn nouveau plan d’actions et un appel à une mobilisation générale

« Plutôt que de prévention du

suicide, nous préférons parler de

promotion du bien-être,

promotion du projet, en un mot

de promotion de la vie ! »

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- le phénomène reste un phénomène urbainessentiellement présent dans les grandesvilles, majoritairement en région bruxelloise,en province d’Anvers et en région liégeoise.

Outre les chiffres, le constat et l’analysedoivent porter sur l’évolution des compor-tements et sur les conditions générales,scientifiques et sociales dans lesquellesévolue l’épidémie.

Tout le monde s’accorde sur la moindre vigi-lance de tout un chacun par rapport aurisque d’infection. Cette relative banalisa-tion tient à de multiples facteurs conjoints :

1. La génération actuelle est née non pasavec l’émergence d’une maladie qui tuemais avec l’émergence des possibilités detraitement. L’assimilation avec la guérison -ce qui n’est pas le cas faut-il le rappeler -,l’illusion de l’espoir est certainement unélément de perte de la vigilance.

Moindre vigilance dans les comportementsrelationnels, moindre vigilance dans la qualitéet la précision des informations sur le sida enmilieu scolaire, moindre vigilance et moindremobilisation du corps médical lui-même.

2. D’autre part les tabous autour de la sexua-lité sont encore loin d’être levés. Si la

pornographie a connu des développementsmédiatiques ces dernières années, l’éducationaffective et sexuelle n’en est encore qu’à sesbalbutiements et connaît bien des difficultésà s’intégrer dans un cursus de formation.

3. Enfin, on voit apparaître des comporte-ments qui cherchent à tester les limites durisque et se font les promoteurs d’unesexualité pseudo libérée, volontairementnon protégée. C’est un comportement irres-ponsable.

Sur base de ces différents constats, je sou-haite qu’ensemble, on puisse se remettre enordre de marche. Car je suis convaincuequ’on peut faire mieux pour contrôlerdavantage ce fléau.

J’ai déjà réagi en rencontrant des profes-sionnels du secteur qui m’ont fait part deleur lecture de la situation et qui ontesquissé quelques axes prioritaires de réac-tion qui me paraissent importants.

Un plan d’actions en cinq pointsC’est au lancement d’un plan d’actions en 5points que j’invite tous les acteurs concer-nés par le sida, les MST et plus largementpar la vie sexuelle et affective.

Ce plan fera l’objet d’une Journée de mobili-sation, véritables Etats généraux, dans lecourant du dernier trimestre 2003, à partirde laquelle les pistes que j’ai dégagéesdevront être mises en œuvre.

1. Un renforcement des campagnes desensibilisation et d’information.

Le maintien d’un seuil permanent de sensi-bilisation « grand public » doit permettred’accrocher des campagnes d’informationdestinées davantage aux publics plus vulné-rables, pour lesquels les démarches doiventêtre plus spécifiques.

J’envisage dès lors, une nouvelle campagneaudiovisuelle qui viendra compléter, parexemple, celle assurée par les humoristesJannin et Libersky que je souhaite rediffuserrapidement.

Les moyens seront à cet égard renforcés.

2. Donner la priorité à des actions aubénéfice des communautés les plustouchées :

la communauté gay et les communautésafricaine et d’immigrations récentes.

Pour ces populations migrantes, se posentles questions de l’accueil et de l’accès àl’aide sociale et juridique, voire de l’accom-pagnement. Bref, de leur insertion sociale.

Toute action de prévention ne peut, en effet,se concevoir qu’en répondant parallèlementà ces différentes questions : certes des cas

de séropositivité sont « importés » maisd’autres se contractent, ici du fait mêmedes conditions de promiscuité, d’insalubrité,de prostitution et plus généralement deconditions sociales précaires.

Ces facteurs sont une des raisons d’interpellermes collègues, non seulement Ministres de laSanté mais aussi des Affaires Sociales, del’Egalité des chances, de l’Intérieur, de laCoopération au développement et del’Enseignement, tant régionaux que fédéraux,pour envisager ensemble ces conditions.

A cette fin, je proposerai une réunion quipourrait déboucher sur une Conférenceinterministérielle sida permanente.

3. Les jeunes doivent rester un de nosobjectifs prioritaires.

Dès le plus jeune âge, une sensibilisation àl’éducation sexuelle et affective doit êtreentreprise. J’ai commandé un travail derecherche dans ce sens, qui fasse un premierétat des lieux et dresse des perspectives. Sidaet MST doivent s’inscrire dans une approcheplus globale que purement médicale. Unejournée y sera consacrée le 4 octobre.

Par ailleurs, je compte également toucherles jeunes via leurs médias privilégiés endéveloppant des collaborations avec deschaînes thématiques (musicales).

4. Solliciter les relais.

Les professionnels du sida ne sont pas lesseuls à devoir se remobiliser : les planningfamiliaux, les médecins généralistes et spé-cialistes, les équipes de Promotion de laSanté à l’Ecole, les milieux de jeunesse, lescentres d’accueil et les services d’immigra-tion : tous ont un rôle à jouer. Ils serontconviés à la journée de mobilisation à l’au-tomne.

5. Organiser un nouveau programme dedépistage.

MSF a coordonné une concertation desacteurs du dépistage en Communauté fran-çaise organisée à ma demande : centre deréférence, CHU de Liège et de Charleroi,Centre de Namur, Centre Elisa.

On connaît aujourd’hui le bénéfice impor-tant d’un dépistage le plus précoce possible,pour à la fois traiter plus rapidement etdiminuer au plus vite le réservoir de por-teurs ignorants.

Le nombre de dépistages montre une légèreaugmentation - 550.000 dépistages réalisésl’an dernier - ce qui pourrait expliquer à lamarge une légère augmentation du nombrede nouveaux cas.

La stratégie doit viser les populations les plusvulnérables, faciliter l’accès au dépistage et

Sida et MST : évolutions récentes

Au cours de l’année 2002, 973 nouveauxdiagnostics de VIH ont été rapportés dans lepays. Ce chiffre s’inscrit dans la ligne desannées 2000 et 2001, et fait suite à l’impor-tante augmentation observée entre 1997 et2000 (+ 38 %). Les chiffres actuels sontproches du pic observé en 1992. En ce quiconcerne la répartition par sexe, par grouped’âge et par catégorie de transmission,aucune modification significative n’estobservée en 2002 par rapport à 2001.

En ce qui concerne les autres MST, il apparaîtque, après une diminution très marquée aucours des décennies 80 et 90, les tendancess’inversent. Le Réseau des laboratoires vigiesa signalé une recrudescence des enregistre-ments de gonococcies en 2001, confirmée en2002, par rapport aux années précédentes.D’autre part, une augmentation des cas deChlamydia trachomatis est observée en 2002.Parallèlement, le réseau sentinelle desCliniciens a enregistré depuis l’année 2000 unnombre croissant de diagnostics de syphilis,principalement chez des patients masculinsmentionnant des contacts homosexuels.

Extrait d’une communication du Dr AndréSasse, de l’Institut scientifique de santépublique

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mobiliser les ressources de la Communautéfrançaise autour d’un même protocole.

Les moyens actuels consacrés à la préven-tion du sida sont de 1,537 million d’euros.C’est l’un des deux plus gros budgets« santé » de la Communauté française quiglobalement atteint un peu plus de quinzemillions d’euros. Nous consacrons donc undixième de ce budget à la prévention dusida. Il faut encore y ajouter les nouveauxmoyens dégagés dans le cadre du plan d’ac-tion pour la charte d’avenir de laCommunauté française Wallonie-Bruxelles,soit 31.000 euros.

Sans compter les espaces « télé » ou« radio », qui peuvent être gratuits pour lapromotion de la santé sous certaines condi-tions, les campagnes audiovisuelles desensibilisation ont coûté 90.000 € en 2002.Cette année, nous y consacrerons 155.000€ pour doubler l’impact : en effet, 2003

comptabilisera trois ou quatre campagnescontre deux en 2002.

La campagne ‘été 2003’La campagne qui est lancée aujourd’hui va àla rencontre des jeunes et remet en circula-tion un outil d’information générale sur lesida, mais aussi et sans doute pour la pre-mière fois sur les autres maladiessexuellement transmissibles. Comme vousl’aurez sans doute lu, les maladies dues auxgonocoques et la syphilis sont en augmen-tation également. D’autres, comme leshépatites B et C, ont des modes de contami-nations proches.

Le petit livre rose comble un vide et répondà des demandes fréquentes d’information.Un préservatif l’accompagne. Son utilisa-tion reste le seul mode de protectionefficace vis-à-vis de ces maladies, la vigi-lance éclairée.

D’autre part, la Communauté française varenforcer la logique de collectif d’achat depréservatifs initiée par la Plate-FormePrévention Sida : aujourd’hui 600.000 pré-servatifs sont distribués chaque année.Doubler ce nombre pour rencontrer plus dejeunes (et de moins jeunes) dans plus delieux et libérer des moyens d’actions pour lesassociations est un objectif à court terme.

C’est à une mobilisation générale et renou-velée qu’il s’agit de s’atteler. J’en appelle ausecteur de la santé, mais aussi aux secteurssociaux et administratifs d’accueil et d’édu-cation pour utiliser les leviers les pluspertinents par rapport aux constats quenous pouvons faire aujourd’hui : un pro-blème grave, non guérissable maisdavantage contrôlable.

Nicole Maréchal, Ministre de la Santé de laCommunauté française Wallonie-Bruxelles

La campagne en quelques motsLa campagne « Petit Livre Rose » est un pro-gramme destiné aux jeunes afin de les informeret de les sensibiliser quant aux risques du sidamais aussi des autres Maladies SexuellementTransmissibles et donc de rappeler l’importancede l’utilisation du préservatif.

En résumé, cette action se décline selonplusieurs axes : - la diffusion d’une nouvelle brochure de

prévention du sida et des maladies sexuel-lement transmissibles ;

- la promotion de cette nouvelle brochure (viades affiches reprenant le visuel de couver-ture de la brochure, des cartes postalesBoomerang, des échos dans la presse);

- des animations de l’Ecole du Cirque lors dedivers festivals de musiques;

- la distribution de pochettes de préserva-tifs visant à promouvoir la brochure.

La concertation La Plate-Forme Prévention Sida a pourobjectif de mettre en place un processus deconcertation avec les acteurs particulière-ment sensibles à la prévention du sida.Ensemble, ils travaillent à la réflexion, laconception et la mise en place d’outils et de

campagnes de prévention du sida et desMaladies Sexuellement Transmissibles àl’attention du grand public

Pour la réalisation de la campagne du« Petit Livre Rose », la Plate-FormePrévention du Sida a travaillé en collabora-tion avec les associations suivantes : - le Centre local de promotion de la santé de

Bruxelles ;- l’asbl Modus Vivendi ; - le Centre de Planning familial Séverine;- Caw Mozaïek Adzon.

Il est également important de souligner quele bureau de graphisme Donuts a participédepuis le début de la réflexion sur la cam-pagne et a pu ainsi alimenter la réflexion etles débats quant à son contenu et sa forme.

Les informations médicales ont été supervi-sées par des médecins du Centre deRéférence Sida de l’Hôpital Saint-Pierre, duCHU de Charleroi et de la Coordination SidaAssuétudes de Namur.

Pourquoi une campagne deprévention des MaladiesSexuellement Transmissibles ? Pour la première fois en CommunautéWallonie-Bruxelles, le thème central d’une

campagne d’information et de préventionn’est plus uniquement le sida mais bien l’en-semble des Maladies SexuellementTransmissibles. Certaines de ces maladies,comme les hépatites ou l’herpès touchent unplus grand nombre de personnes que le VIH.L’hépatite C, à titre d’exemple, tue quatre foisplus que le sida. On constate également unerecrudescence récente de la syphilis.

Il ne s’agit donc pas de minimiser l’importancedu sida -puisqu’il n’est toujours pas possibled’en guérir- mais bien d’informer le public surl’ensemble des risques de transmission desMST et sur la manière de s’en protéger.

Pourquoi ce changement ?

Le plan communautaire de la préventiondu sida indique qu’il faut « maintenir desprogrammes de prévention et d’informationà l’attention du public général, en incluantdes thématiques spécifiques. »

C’est ainsi que le plan souligne l’importancede maintenir la question du sida à l’ordre dujour pour éviter l’installation d’un climat dedémobilisation et de relâchement. Les cam-pagnes moins ciblées, plus généralistespermettent d’éviter la stigmatisation despublics vulnérables et réduisent aussi l’illu-sion selon laquelle seuls ces publics seraient

Le petit livre roseUne campagne de prévention des Maladies SexuellementTransmissibles a l’attention des jeunes

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encore concernés par l’épidémie. De plus, enélargissant à l’ensemble des MaladiesSexuellement Transmissibles, un public plusétendu peut prendre connaissance des bro-chures actualisées, et être ainsi sensibilisé.

Les campagnes à l’attention du publicgénéral doivent donc intégrer la questiondes autres maladies sexuellement trans-missibles.

Depuis 1997, on assiste à une recrudescencedes cas de transmissions par le VIH dans notrepays. Les données épidémiologiques dispo-nibles pour les autres Maladies SexuellementTransmissibles vont dans le même sens. Onpeut donc supposer que le relâchement desattitudes préventives contre le VIH a égale-ment eu un impact sur le nombre decontaminations par les autres MST.

Objectifs de la campagne Pour lutter efficacement contre la recrudes-cence des MST, il est important d’ offrir uneinformation adéquate et adaptée.

Les jeunes de 15 à 24 ans constituent lepublic cible pour cette campagne « PetitLivre Rose » qui vise à les informer et lessensibiliser aux risques du sida et des MSTet à l’utilisation du préservatif.

Plus spécifiquement cette campagne sepropose : - d’encourager les jeunes à maintenir ou à

développer une attitude de vigilance parrapport au sida et aux autres MST, notam-ment à l’occasion des vacances et lors desfestivals de musique;

- de favoriser l’accès au préservatif ainsiqu’à son utilisation;

- d’améliorer les connaissances des jeunesquant aux modes de transmission des

maladies sexuellement transmissibles etl’aptitude à utiliser le préservatif ;

- de contribuer à lever les tabous et les réti-cences afin de banaliser l’usage dupréservatif auprès des jeunes; de favoriser l’adhésion à la valeur de « seprotéger et protéger les autres ».

Plus concrètement La première partie du « Petit Livre Rose » pré-sente des informations générales sur lessymptômes des MST, sur ce qu’il est indiquéde faire quand ces symptômes apparaissent(se rendre chez un médecin, dans un centrede planning familial, une maison médicale...)afin que le spécialiste évalue avec la personneles risques réels encourus et qu’il propose, sicela s’avère nécessaire, un dépistage adéquatet un éventuel traitement. Un chapitre abordeles différents modes de transmission des MSTet la manière de s’en protéger ainsi que son,sa ou ses partenaire(s).

La deuxième partie présente de manière plusdétaillée les MST suivantes : le sida, l’hépa-tite B et C, la syphilis, l’herpès génital, leschlamydiae, la gonorrhée et les condylomes.

A la fin de la brochure se trouve une listed’adresses utiles pour obtenir des informa-tions sur les MST et sur les lieux où faire undépistage.

La brochure fera l’objet d’une promotion viaune affiche et une carte postale Boomeranget par la réalisation d’une pochette conte-nant un préservatif reprenant un des visuelsde la brochure. La brochure sera égalementsur le site Internet www.preventionsida.org

Vu le succès rencontré par cette action l’étépassé, les jeunes de l’École du Cirque joue-ront cette année encore les rôles du

préservatif, du virus et du spermatozoïde enrevêtant d’ insolites costumes. Ils serontprésents au sein des festivals de musique etattireront l’attention du public, de manièresympathique et ludique, sur la préventiondu sida et des MST. Ces jeunes comédiensseront de véritables acteurs de prévention.

Les affiches et les pochettes indiquerontqu’il est possible de commander la brochurepar téléphone au 02 733 72 99 ou par cour-rier électronique à[email protected].

Les relais commandant via le téléphoneseront orientés vers le Centre local de pro-motion de la santé le plus proche.

Thierry Martin, Plate-forme préventionsida

Rodin : pas de fumée sans feue Ministre des Finances, DidierReynders, a imposé huitcontrats secrets avec des fabri-

cants de tabac en vue du financement descampagnes de prévention du tabagismede la Fondation Rodin. Cela ne va passeulement à l’encontre de la politique deses collègues chargés de la santépublique, mais aussi de la position del’Organisation mondiale de la santé quirejette avec vigueur cette initiative. LaFondation Rodin a menacé d’un procès enjustice si Knack levait le voile.

Certains citoyens sont accros au tabac, lespouvoirs publics sont accros à l’argent.

Les taxes sur le tabac constituent une sourcede financement non négligeable pour les pou-voirs publics fédéraux. En 2002, le tabac arapporté à l’Etat deux bons milliards d’euros,ce qui a permis de financer de nombreusespolitiques. La prévention du tabagisme consti-tue une des compétences des Communautésqui en 2002 ont disposé pour leur part dequelque 200.000 maigres euros.

L’ancienne Ministre de la Santé Publique,Magda Aelvoet (Agalev), avait logiquementeu l’idée qu’une fraction de cette importantemanne, 12,5 millions d’euros, puisse êtreconsacrée à la prévention du tabac et ce, parle truchement de la création d’un fonds

public de lutte contre le tabagisme. Pour cefaire, il suffisait de percevoir sur chaquepaquet de cigarettes 1 ancien franc belgepour la prévention. Ceci ne représente jamaisque la moitié de ce qui est habituellementconsacré à cet objectif dans d’autres pays.

Elle avait à cet effet discuté avec son col-lègue des Finances, Didier Reynders (MR),qui a alors sorti de son chapeau une solu-tion bien plus économique. L’industrie dutabac sponsoriserait elle-même la préven-tion du tabagisme par le biais d’un fondsprivé, la Fondation Rodin, chargée de lancerde manière autonome des campagnes deprévention.

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La Fondation Rodin, une asbl mise sur lesrails en novembre 2000, est active vis-à-visde toutes les formes de dépendance : alcool,drogue, médicaments, jeux.

Parallèlement, les pouvoirs publics devaientde leur côté créer un fonds public contre letabagisme, qui n’est toujours pas opéra-tionnel aujourd’hui.

Didier Reynders a réussi à faire sa part duboulot : huit fabricants de tabac mettent àla disposition de la Fondation Rodin un totalde 1,85 millions d’euros par an, et ce, durant6 ans. Selon la Fondation Rodin, l’industriea été forcée par le Ministre Reynders defournir cette « contribution volontaire ».

Contrats secrets« L’objectif principal de la création de laFondation Rodin était d’aller à l’encontre dela création du fonds public contre le taba-gisme qu’avait annoncé Magda Alvoet enaoût 2000 et qui devait recevoir un budgetde fonctionnement de 12,5 millions d’eu-ros », déclare Luk Joossens, un consultantde l’Organisation mondiale de la santé fortrespecté en Europe qui, durant des années,a mené au sein du CRIOC (Centre deRecherche et d’Information desOrganisations de Consommateurs) un com-bat d’avant-garde contre le lobby del’industrie du tabac.

Et de poursuivre : « Alors qu’aujourd’huil’industrie sponsorise la Fondation Rodin, lebudget pour le fonds public contre le taba-gisme est passé de 12,5 millions à 1,85million d’euros par an alors qu’il n’a pasencore vu le jour! »

Assurer le financement de campagnes deprévention du tabagisme par l’industrie dutabac elle-même : le Ministre-Président dela Communauté française, Hervé Hasquin(MR), a comparé cette initiative dans lejournal Le Soir à l’éventualité que les pou-voirs publics puissent accepter de l’argentde la mafia pour créer des écoles de police.Luk Joossens estime qu’il est impensableque l’industrie du tabac mette autant d’ar-gent à la disposition de la prévention sanscontrepartie. Le Ministre Reynders et laFondation Rodin contredisent cette opinion.Le contenu des contrats pourrait certeslever le voile, mais il semble un des secretsles mieux gardés de notre pays.

Ceci est bien étrange car selon LukJoossens, un contrat analogue enAllemagne a été rendu public. Le MinistreReynders n’a-t-il pas déclaré au Parlementque la Fondation Rodin et les fabricants detabac étaient tout à fait prêts à fournirtoutes les informations sur l’accord conclu ?Michèle Gilkinet, Députée Ecolo, aurait,

selon ses dires, demandé une copie ducontrat auprès du Ministre Reynders maisne l’aurait pas reçue.

Nous avons demandé à Philip Morris, l’un desprincipaux contractants, de nous faxer unecopie de ce contrat. Philip Morris a refusé carl’entreprise ne peut communiquer de docu-ments internes. Le Ministre Reynders n’a pasnon plus accédé à notre demande.

Nous avons alors adressé un courrierrecommandé à la Fondation Rodin. Nousavons également essuyé une réponse néga-tive. Il nous était toutefois possible deconsulter le contrat dans ses bureaux. Nousavons été accueillis amicalement, maislorsque le moment fatidique est arrivé, nousavons fait chou blanc. En présence des prin-cipaux responsables de la Fondation, dontson Directeur Luc Joris et sonAdministrateur Délégué, le Professeur AlainDewever (ULB, ancien directeur du Centreinfirmier universitaire Brugman et ex-prési-dent de Glaxo Welcome Belgium), nousn’avons pu avoir accès qu’à deux des seizeclauses du contrat. Afin d’éviter que notreœil ne glisse vers les autres clauses, mon-sieur Joris a couvert le reste du texte d’unefeuille de papier. L’interrogeant sur cetteattitude bizarre, il nous a répondu que lecontrat comportait une clause de confiden-tialité stipulant qu’en dehors descontractants, personne ne pouvait lire cecontrat ni aujourd’hui, ni demain. Cela netémoigne pas de prime abord d’un grandsouci de transparence et de contrôle démo-cratique!

La Direction de la Fondation Rodin craintque l’industrie du tabac refuse de pour-suivre le financement des campagnes deprévention si cette clause du contrat venaità ne pas être respectée.

Les pratiques de l’industrieDepuis quelques années, l’OMS conseille dene pas collaborer avec l’industrie du tabacdans le cadre des campagnes de prévention.« Partant de documents internes de l’indus-trie, il est apparu clairement que le secteur dutabac a fourni durant des années des infor-mations mensongères quant aux produitsqu’elle met sur le marché », déclare LukJoossens. « Ainsi, l’industrie du tabac a-t-ellenié durant des années le caractère cancéri-gène de son produit, alors qu’elle était lapremière à être au courant des conséquencesnéfastes d’un comportement tabagique. Siaujourd’hui le cow-boy Marlboro n’apparaîtplus sur les panneaux publicitaires, les fabri-cants de tabac utilisent d’autres techniquesen vue de gonfler leurs ventes.

Par ailleurs, l’OMS a elle-même fait les frais

de ces pratiques. Il ressort d’un auditinterne mené en 2000, que l’OMS a étésérieusement infiltrée par des lobbyistes dutabac. L’industrie du tabac a ainsi parexemple mené un lobbying massif en vued’éviter le lancement de politique de pré-vention en matière de tabagisme oud’orienter cette politique dans une mau-vaise direction.

Elle a sans cesse tenté de faire réduire lesfonds pour les activités scientifiques etpolitiques en matière de tabac dans lesorganisations des Nations-Unies. Pour cefaire, elle a même eu recours à des scienti-fiques. Il s’avère que les scientifiques ayantpublié des résultats positifs en matière detabagisme ont souvent accepté de l’argentde l’industrie du tabac ».

On ne demande quand même pasà la mafia de financer les écolesde police!

Nous avons demandé à l’OMS son évalua-tion quant au dossier Rodin. Récemmentelle a soumis à ses membres la convention-cadre qu’elle a rédigée en vue de l’approchemondiale du problème du tabac, en prenantdes accords internationaux notamment ence qui concerne la lutte commune contre letrafic de cigarettes, la mention visible denocivité des cigarettes sur les emballages etl’interdiction de publicité en matière detabac – avec, ici encore, une forte résis-tance de certains fabricants de tabac. Lapatronne sortante de l’OMS, Gro HarlemBrundtland, qui a fait de la lutte contre letabac son cheval de bataille, souhaitait ter-miner en beauté sa carrière grâce à cetteconvention-cadre.

« Le dossier Rodin va complètement à l’en-contre de la politique de l’OMS, desdispositions de la nouvelle convention-cadre et de la résolution en matière detransparence vis-à-vis de l’industrie dutabac », déclare Vera Luiza da Costa eSilva, la responsable brésilienne de TobaccoFree Initiative au sein du bureau principalde l’OMS à Genève. « La non-publicité ducontrat témoigne d’un manque total detransparence. Cela devrait être rejeté avecvigueur. Sur de nombreux points, les fabri-cants de tabac ne peuvent être comparésavec d’autres entreprises. Leurs produitssont autorisés par la loi mais ils sont toute-fois mortels. Le tabac est le seul produit deconsommation qui coûte la vie à la moitiéde ses utilisateurs réguliers ».

« Les activités de la Fondation Rodin sem-

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blent relever de la thérapie occupation-nelle : débattre sans fin de ce qui existe déjàet surtout ne pas être efficace », déclare LukJoossens. « La Fondation Rodin mène ainsiune enquête sur le comportement desjeunes, alors que cela a déjà été réalisédepuis plus de dix ans au sein des universi-tés de Gand, Anvers et Bruxelles ».

Le Ministre des Finances, Didier Reynders,collabore depuis quelque temps déjà avec laFondation Rodin en vue de mener uneenquête sur les effets de l’interdiction de lavente de produits du tabac aux mineurs. LaFondation Rodin fait référence à cette colla-boration avec le Ministre dans des courriersinvitant des scientifiques notoires à partici-per à des débats pour une indemnisationroyale de 1.250 € pour deux après-midi.

Tout ne va toutefois pas pour le mieux dansle meilleur des mondes car certains experts,comme le professeur Albert Hirsch, chef deservice de pneumologie à l’hôpital Saint-Louis (Paris), refuse toute participationétant donné que la Fondation Rodin estsponsorisée par l’industrie du tabac.

La Fondation Rodin commence par ailleurs àse lasser de tous ces remous. Ainsi, de nom-breux membres fondateurs ont déjà quitté lenavire – certains entre autres en raison dusponsoring par l’industrie du tabac.

Il s’avère que la Fondation Rodin ne financeque ses projets propres avec l’argent de l’in-dustrie du tabac, ce qui irrite fortement desscientifiques qui doivent se battre pourrécolter des fonds en faveur de la recherche.

Plusieurs scientifiques francophones ontpublié le 4 juin 2002, une lettre ouvertedans la Libre Belgique en vue de dénoncer lemode de financement de la Fondation Rodinpar l’industrie du tabac sous le titre assezexplicite de « Tabac : non à la naïveté! ».

Un des membres fondateurs et des princi-paux penseur de la Fondation Rodin, leprofesseur psychiatre bruxellois Isidore Pelc(ULB, centre universitaire infirmierBrugman), a également abandonné lenavire. Ceci est dû au fait que sa position àla tête de la Fondation Rodin était incom-patible avec sa présidence de la cellulePolitique de Santé Drogues au sein duMinistère de la Santé Publique.

Une réglementation ‘tropcontraignante’Le monde scientifique a par ailleurs avancémaintes fois le financement des études parl’industrie comme étant un problème.Isidore Pelc avait ainsi déjà fait financer parl’industrie du tabac en 1995 et 1996 uncycle de séminaires organisé par une desfondations qu’il a créées. Ceci ressort de la

correspondance interne que Philip Morris aété obligée de placer sur l’Internet après unjugement au Minnesota(www.pmdocs.com). Pelc était alors recteurde la faculté de médecine de l’ULB et prési-dent de l’asbl Fondation pour l’étude et laprévention des maladies de civilisation quiest actuellement active sous le nom« Fondation Hodie Vivere pour l’étude et laprévention des maladies de civilisation ».

Les rapports internes de Philip Morris placéssur le net mentionnent la visite en septembre94 à l’usine de Philip Morris dans la régionSuisse de Neuchâtel d’Isidore Pelc, d’AlbertD’Adesky, un des anciens hauts fonction-naires de la Santé publique et du DocteurBernard Buntinck, Secrétaire de laFondation. Selon ces mêmes rapports,Messieurs Pelc et D’Adesky seraient « ouvertsà la position de Philip Morris » et la « fonda-tion serait intéressée par l’organisation d’unesérie de séminaires et la publication d’unlivre ». Le budget de l’organisation de cinqséminaires en 1995-1996 s’élève à 112.500euros (4.550.000 anciens francs).

Philip Morris donne en mars 95 son accord deprincipe pour la sponsorisation des séminairespour un montant de 37.500 euros (1,5 milliond’anciens francs). Paul Broeckx, responsabledes relations publiques de Philip Morris, donneà ce projet une évaluation favorable considé-rant, selon la correspondance interne, lecomplément positif par rapport au programme« Arise » (pour Associates for Research in theScience of Enjoyment).

Isidore Pelc a nié lors d’un entretien télé-phonique l’intervention financière parPhilip Morris tandis que Philip Morris aconfirmé le sponsoring pour un montant de37.500 euros. On prétend également queCoca-Cola serait un des autres sponsors.

La série de séminaires était basée sur lethème « la civilisation tributaire de sa pas-sion du bien-être ». Les interventions et lelivre portent entre autres sur la réglementa-tion contraignante que l’Etat imposevis-à-vis des droits individuels de l’individu.

Selon la lobbyiste anti-tabac AméricaineAnne Landman, le programme « Arise » apermis à Philip Morris de contrer l’oppositionsociale régnante vis-à-vis du tabagisme :« les scientifiques du programme Arise ontétudié la science de la jouissance. Seloneux, le café, le thé, le chocolat, le sexe et letabac permettent à l’être humain de jouir. Etjouir réduit le stress, améliore les presta-tions, stimule le système immunitaire etaide à lutter contre les maladies cardio-vas-culaires! Arise servit également à minimiserle constat scientifique selon lequel la nico-tine est un produit provoquant une aussi

grande dépendance que l’héroïne.

Arise aimait présenter les pouvoirs publicscomme étant des tyrans agissant commedes infirmiers tout-puissants dans ledomaine des droits individuels de l’individu.En 1994-1995, le budget mondial d’Ariseétait de 773.750 dollars ».

L’argent de la LoterieDans notre pays, il y a de nombreux autresexemples d’enquêtes scientifiques ayant souf-fert d’une forme de partialité. Début 2003, laFondation Rodin a bénéficié, via le Cabinet duMinistre des Télécommunications, des entre-prises publiques et des participations, RikDaems (VLD), par ailleurs également Ministrede tutelle de la Loterie nationale, de 242.600euros et de 118.500 euros pour deux études àpropos de la dépendance aux jeux.

« Normalement, nous nous attendions à ceque les projets de recherche soient financésselon les canaux usuels via les services fédé-raux pour les problèmes scientifiques,techniques et culturels », déclare MarijsGeirnaert, le Directeur du VAD (Associationde lutte contre l’Alcool et les autres Drogues).« J’ai plusieurs fois plaidé en ce sens au seindu groupe de travail « dépendance aux jeux »au sein du Cabinet du Ministre Daems. Tout àcoup, nous avons appris via la presse que leCabinet avait attribué cette enquête à laFondation Rodin! Considérant le sponsoringde la Fondation Rodin par le lobby du tabac etle manque de transparence quant à la façondont les projets sont attribués, nous ne sou-haitons plus être impliqués dans cetterecherche. Nous refusons également notresiège au sein de la Plate-forme de concerta-tion Jeux qui a été composée par le CabinetDaems pour l’accompagnement des études ».

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La presse avait appris la nouvelle de l’attribu-tion des études à la Fondation Rodin de labouche de Walter Baert, porte-parole et Chefde Cabinet adjoint de la communication duMinistre Rik Daems et Commissaire auGouvernement chargé de la Loterie nationale.Auparavant, Baert avait été durant quatreans, Directeur de Fedetab, la fédération del’industrie belgo-luxembourgeoise du tabacet du Centre d’Information et deDocumentation du Tabac.

Depuis peu, le lobbying anti-tabac dans notre

pays a par ailleurs été quelque peu décapité.Au début du mois de mai, Luk Joossens a étébrutalement licencié du CRIOC.

Lors d’un entretien avec la Direction, celle-ci lui a fait entendre que les contacts avecla presse n’étaient pas de sa compétence,mais de celle du Président. Le CRIOC n’a passouhaité commenter ce licenciement par labouche de son Directeur. En guise de pro-testation, Test Achats a claqué la porte duCRIOC. Le communiqué de presse de l’asso-ciation de consommateurs critique, entre

autres, le fait que le CRIOC a licencié un desderniers experts dont il pouvait être fier.

Marleen Teugels (traduction : Fabrice Stouder)

Cette enquête a été rendue possible grâceau Fonds Pascal Decroos pour leJournalisme d’investigation.Remerciements à Joop Bouma (journalisted’investigation chez Trouw).

Ce texte a été publié le 28 mai 2003 dansl’hebdomadaire Knack, et est publié en fran-çais avec l’accord de la revue et de l’auteur.

1 Voir dans notre numéro précédent l’article ‘Uneconvention-cadre mondiale pour la lutte anti-tabac’.

Appel à ratification de la convention-cadre antitabac

Travail à horaires irréguliers, quels risques pour la santé ?

Une vingtaine d’associations et plus de 70 pro-fessionnels impliqués dans les politiques desanté publique en Belgique ont cosigné, enmoins d’une semaine, un appel auGouvernement belge, invitant celui-ci à adhérersans retard au nouveau traité anti-tabac pro-posé par l’Organisation mondiale de la santé.

Dans un communiqué de presse daté du16juin 2003, l’OMS annonce que vingt-huitpays, ainsi que les Communautés euro-péennes, ont signé le traité anti-tabac dès lepremier jour de l’ouverture de ce dernier auxsignatures.

Des pays très divers, industrialisés ou en déve-loppement, se sont ainsi d’ores et déjàengagés dans cette convention-cadre pour lalutte antitabac, la seule ayant vu le jour enplusieurs décennies dans le domaine de lasanté publique.

Ce traité donne un cadre international à la lutteantitabac 1 et prévoit des dispositions sur lapublicité, les parrainages, les taxes, l’augmenta-tion des prix, l’étiquetage, le commerce illicite etle tabagisme passif. Il s’agit d’un outil de santépublique qui permettra notamment d’éviter queles législations nationales ne soient détournéespar des activités transnationales, comme les

publicités transfrontalières ou la contrebande.

Le Docteur Gro Harlem Brundtland, Directeurgénéral de l’OMS, a invité instamment tous lespays du monde à suivre l’exemple et à signer etratifier rapidement le traité. Elle a égalementestimé que ce traité mettait le monde entierdevant ses responsabilités : « Nous auronsdésormais des comptes à rendre à l’humanitédans cette course contre la montre pour éviter 5millions de décès dus au tabac chaque année. »

Les associations et professionnels de la santébelges à l’initiative de ce communiqué invi-tent également le Gouvernement belge àexprimer son soutien politique et son inten-tion de respecter les principes de laconvention dès maintenant, en rejoignant lessignataires actuels.

Les pays signataires au 16 juin étaient :Afrique du Sud, Bangladesh, Botswana, Brésil,Burundi, Danemark, Espagne, Finlande,France, Gambie, Grèce, Hongrie, Iles Marshall,Islande, Italie, Koweït, Luxembourg, Malte,Mongolie, Norvège, Nouvelle-Zélande, Palaos,Paraguay, Pays-Bas, République islamiqued’Iran, République tchèque, Royaume-Uni,Suède. Les Communautés européennessignent en tant qu’organisation régionale

d’intégration économique.

Ils ont été rejoints par les pays suivants :Algérie, Egypte, Ghana, Israël, Maurice,Mozambique, Qatar, République populairedémocratique de Corée, Sénégal, Thaïlande,Uruguay et Yémen. Et toujours pas la Belgique(en date du 14/07/2003), moins performanteici qu’au Concours Eurovision de la Chanson!

Il faut que 40 pays ratifient la conventionaprès l’avoir signée pour qu’elle ait force de loidans ces pays, puis dans ceux qui la ratifierontpar la suite. Une étape indispensable a doncété franchie rapidement avec la signature de40 Etats. En outre la Norvège a déjà fait suivresa signature par l’acceptation de la conven-tion-cadre. Plus que 39 donc...

Vous pouvez retrouver le texte de la conven-tion-cadre pour la lutte antitabac sur le sitewww.who.int/tobacco/fctc/text/final/en/(disponible en français).

La liste des signataires de l’appel belge peutêtre obtenue à Question Santé, rue du Viaduc72, 1050 Bruxelles ou à la FARES, rue de laconcorde 56, 1050 Bruxelles.

e Comité interprovincial demédecine préventive (CIMP),asbl créée en 1985 à l’initiative

des députés permanents francophones, aédité ‘Vous travaillez à horaires irrégu-liers... voici des conseils pour mieux vivre’.

Cette brochure, disponible gratuitementdans les trois langues du pays, offre aux tra-vailleurs à horaires irréguliers un grandnombre de conseils utiles et pratiquesvisant à améliorer leurs conditions de vie etde bien-être.

La brochure fait le point sur le mécanismedes rythmes du sommeil et de la sieste puissur la meilleure manière de composer et deprendre ses repas lorsqu’on travaille enpause. Les trois chapitres qui suivent s’inté-ressent aux rythmes distincts de sommeil et

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de repas des personnes qui se lèvent à 5h ouavant, de celles qui travaillent la nuit et enfinde celles qui travaillent l’après-midi. Le der-nier chapitre est consacré aux grandescauses de somnolence et aux dangers géné-rés. Avec ses illustrations humoristiques, sestextes courts et précis, ce document se pré-sente comme un allié bienveillant de tousceux qui partagent ce mode de vie décalé.

Sommeil trompeurCette publication a également le mérite demettre un coup de projecteur sur les parti-cularités, les difficultés et les problèmes desanté encourus par ces travailleurs àhoraires irréguliers, soit 20 % des tra-vailleurs de la Communauté européenne.

Comme tous les êtres vivants, l’hommealterne les phases actives et les phases derepos. Ces phases se succèdent selon unrythme régulier. Il est fait pour être actif lejour et au repos la nuit.

Pour les travailleurs de jour, phases diurneset phases nocturnes sont en totale harmo-nie. Par contre, pour les travailleurs de nuit,elles sont en contradiction. Ces dernierstravaillent quand leurs corps est ensom-meillé et dorment pendant la phase deréactivation diurne. Le sommeil du tra-vailleur à horaires irréguliers est perturbé,amoindri et moins réparateur.

Les raisons pour lesquelles la qualité dusommeil est moindre lorsqu’il se passe enjournée sont multiples :- la durée du sommeil est toujours plus

courte de 1 à 2 heures ;- le sommeil est morcelé car le rythme de la

faim et des sécrétions gastriques interfèreavec celui du sommeil et provoque leréveil ;

- la lumière et le bruit perturbent le som-meil ;

- le sommeil paradoxal peuplé de rêves estplus court, or c’est lui qui répare la fatiguementale.

Les rythmes biologiques sont des rythmeshéréditaires, génétiques qui se trouventrenforcés par des facteurs environnemen-taux, naturels, sociaux...

Contrairement aux croyances, les rythmesbiologiques ne s’inversent pas après untemps d’adaptation. Il n’y a pas ‘accoutu-mance’ mais ‘intolérance’ progressive autravail de nuit (surtout chez les travailleursde plus de 45 ans).

De plus, ces biorythmes sont soumis à l’in-fluence contradictoire des horaires sociauxet familiaux. On retrouve les mêmestroubles chez la femme et chez l’homme,mais ils sont généralement aggravés chez lafemme par les usages sociaux qui l’astrei-

gnent à une double occupation (profession-nelle et familiale).

Effets sur la santéLes effets néfastes de telles conditions detravail sont encore accentués lorsque le tra-vail demande un investissement mentalconséquent.

Parmi les principaux effets sur la santé, onpeut citer :- l’épuisement permanent qui conduit au

mal-être et à un vieillissement prématuré(le déficit en sommeil lent – paradoxal -accroît les effets de l’âge par une moinsbonne régénération des tissus);

- l’apparition de troubles gastro-intesti-naux, tels que la constipation ou ladiarrhée, voire un ulcère ou l’obésité ;

- l’émergence de troubles nerveux qui peu-vent se traduire par une absence d’énergie(asthénie), des insomnies, une somnolenceaprès les repas ou encore une modificationdu caractère (agressivité ou dépression);

- la venue de troubles circulatoires, telsque : hypertension, troubles circulatoiresdes membres inférieurs en positiondebout;

- et enfin, un risque accru d’accidents detravail dus à la perte de vigilance mentaleet/ou physique.

Autre risque majeur : celui de voir seconforter certains comportements commela consommation excessive de café ou dethé, voire de boissons alcoolisées, de ciga-rettes ou encore la prise de somnifères pourdormir le jour et de stimulants pour veillerla nuit!

Les symptômes varient d’un individu àl’autre. Ils peuvent surgir rapidement ou, aucontraire, n’apparaître qu’après 10 ou 20ans de travail de nuit. Environ 18 % des per-sonnes travaillant de nuit ont desproblèmes de santé liés au rythme de tra-vail.

Au niveau de la vie privée, l’harmonie fami-liale et sociale du travailleur de nuit estsouvent perturbée car son sommeil estentravé par l’activité et/ou le bruit autourde lui. De plus, il vit de manière décalée parrapport à sa famille et ne peut exercer sesresponsabilités familiales et/ou socialesnormalement. Empêché de mener des acti-vités collectives, il peut vivre un sentimentd’isolement.

Les conséquences du travail posté sur lasanté du travailleur ne sont donc pas négli-geables. Seulement 10 à 20 % destravailleurs s’adaptent facilement à cettesituation. Nous ne sommes pas tous égauxdevant le travail à horaires irréguliers.

L’adaptation est plus difficile :- si le travailleur a plus de 40 ans, s’il exerce

un second travail ou s’il souffre de diffé-rentes pathologies (psychiatriques,alcoolisme, diabète, épilepsie, problèmescardio-vasculaires);

- s’il est couche-tôt, il s’adapte plus facile-ment à un poste du matin qu’à un travailde nuit ;

- si son besoin de sommeil est important, ilva supporter moins bien la dette de som-meil liée au travail à pause.

AméliorationsOn peut améliorer la situation des tra-vailleurs à horaires irréguliers en agissant àdeux niveaux :

Organisation

- en concevant mieux les horaires, c’est-à-dire en informant les travailleurs enrotation de leur calendrier de travail bienà l’avance, en allouant un nombre suffi-sant de pauses pour récupérer de lafatigue et en étant aussi flexible que pos-sible en tenant compte des besoins et despréférences de chacun;

- en offrant des installations permettantaux travailleurs d’être en sécurité et leplus à l’aise possible etc.

Individu

- en informant les travailleurs des effets dutravail à horaires irréguliers sur la santé et lasécurité et de ce qu’on peut faire pour lescontrer. Il est notamment utile de leur don-ner une formation en matière de techniquesde détection et de réduction du stress.

Vu l’importance du rôle qu’ils peuvent joueren faveur de ces travailleurs, il paraît néces-saire que les représentants des travailleurs,leurs employeurs, les services médicaux dutravail et les services de prévention et deprotection s’intéressent sérieusement auxconditions de vie et de travail de tous ceuxqui turbinent à l’heure du repos. La brochuredu CIMP est là pour amorcer la réflexion etapporter des informations bien utiles!

Sylvie Bourguignon

‘Vous travaillez à horaires irréguliers... voicides conseils pour mieux vivre’, brochure gra-tuite disponible :

- en français au CIMP, av. Herbofin 9/9, 6800Libramont. Tél.: 061-23 27 82. Fax : 061-23 28 59. Site : www.cimp.be;

- en allemand et en néerlandais au Servicepublications du Ministère fédéral del’Emploi et du Travail, rue Belliard 5,Bruxelles. Tél.: 02-233 42 14.

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romulgué fin 2001, le décretrelatif à la promotion de lasanté à l’école, dit « décret

P.S.E. », remplace la célèbre loi surl’Inspection Médicale Scolaire du 21 mars1964. Celle-ci avait apporté un progrèsmédical et social indéniable et avaitstructuré l’implication de l’Etat dans laprise en compte de la santé des élèves.

Cependant, l’évolution de la société et celledu concept de santé ont conduit les pou-voirs politiques à revoir cette loi pouraboutir au présent décret : il se réfère à ladéfinition d’une santé globale prônée parl’Organisation mondiale de la santé et élar-git donc les domaines d’intervention destravailleurs en santé scolaire et les objectifsde leurs actions. De plus, il officialise laplace réservée aux actions visant la préven-tion et l’amélioration des conditions de viescolaire des élèves.

L’article 2 du décret cite en effet quatre sec-teurs d’activité :- la mise en place de programmes de promo-

tion de la santé et de promotion d’unenvironnement scolaire favorable à la santé;

- le suivi médical des élèves (bilans desanté, vaccinations);

- la prophylaxie et le dépistage des maladiestransmissibles ;

- le recueil standardisé des données sani-taires.

A nouvelles missions,nouvelles compétencesLes trois premiers secteurs d’activités impli-quent de nombreux contacts individuels oude groupe.

Dans la foulée, le décret relatif à la promo-tion de la santé dans l’Enseignementsupérieur hors universités, dit « décret P.S.E.sup. », modifie les pratiques propres à ceniveau d’études. Il ouvre notamment desperspectives nouvelles par l’instaurationdes « points de contact santé ». Ces lieuxd’écoute et de rencontre des étudiants ren-forcent l’aspect relationnel du travail ensanté. On peut par ailleurs émettre dès àprésent l’hypothèse selon laquelle les thé-matiques abordées par les étudiants lors deces entretiens dépasseront largement ledomaine de la santé physique...

L’évolution des concepts et, en corollaire,des modalités de travail et des pratiques,

implique impérativement, pour les tra-vailleurs du terrain, non seulement de seformer dans le domaine scientifique (mise àjour des connaissances scientifiques etmédicales, ergonomie scolaire, contre-indi-cations médicales à certaines professions etrisques de maladies professionnelles, etc.)mais également d’acquérir une solide for-mation à l’entretien, en ce compris l’écouteactive, et à l’animation de groupes.

Nous ne nous étendrons pas sur les compé-tences scientifiques : se tenir au courantdes études récentes, des nouveaux traite-ments, des découvertes, etc. est unminimum indispensable.

Toute situation d’entretien demande des aptitudesau contact et une bonne capacité de pratique del’entretien. En particulier, entendre la demandeexplicite mais surtout repérer les demandes sous-jacentes et donc non clairement exprimées sontdes capacités qui requièrent sensibilité, perspica-cité, finesse et subtilité dans la perception d’autrui.

Un entretien individuel n’est pas uneconversation de salon, ni un monologuelimité à une série de constats médicauxassénés en rafale et une liste de conseilsdonnés comme des commandements.Traduire les données médicales en termescompréhensibles par les élèves et lesparents, leur donner des informationsclaires et précises, s’assurer qu’ils ont biencompris, écouter et entendre ce qu’ils expri-ment, souvent par-delà les mots, prendre encompte leurs émotions, leurs sentiments,leurs difficultés, leurs espoirs, dénicherleurs ressources et les valoriser, s’en servircomme tremplin pour (re)dynamiser la per-sonne, etc. sont autant de composantesindispensables à mettre en pratique aucours d’un entretien pour pouvoir atteindrel’objectif que l’on s’est fixé dans un climatde confiance et de respect mutuel.

Il est également indispensable de bien seconnaître et de savoir gérer ses propres dif-ficultés afin que celles-ci n’interfèrent pasavec le vécu des consultants. On touche icià ce que l’on appelle l’évolution personnelle.

De même, une animation de groupe n’estpas une recette toute faite que l’onapplique dans une classe. Entendre etrépondre aux attentes du groupe, adapterl’animation aux besoins des élèves et à leurâge, tenir compte du climat de la classe,être attentif aux phénomènes de groupe, au

rôle particulier de certains élèves dans laclasse, faire preuve de souplesse et d’à pro-pos tout en restant ferme, gérer le groupeclasse, etc. ne sont pas des dons innés quis’activent d’un coup de baguette magique...

De plus, toute animation nécessite uneréflexion préalable quant - au choix du thème,- de la technique à utiliser,- aux objectifs poursuivis et aux risques

d’effets pervers,- aux attentes et aux besoins des élèves,

leur maturité et leur degré de réceptivitépar rapport à l’animation prévue,

- au choix de l’animateur (nous ne sommespas tous à l’aise pour tous les sujets etavec toutes les techniques),

- aux éventuels partenaires de l’animateur,notamment en fonction de ses implica-tions sociales, éducatives,psycho-affectives, etc. En particulier, lepartenariat avec l’équipe P.M.S. sera sou-vent utile et bénéfique pour l’élève. Il afait d’ailleurs l’objet d’un autre article 1

consacré aux relations entre les ServicesP.S.E. et les Centres P.M.S.,

- au suivi à apporter à l’animation.

En particulier, le choix du type d’animation àmettre en place revêt toute son importanceet conditionne non seulement le déroule-ment de l’activité mais aussi les capacitéspersonnelles de l’animateur en charge del’activité. On distingue en effet, et sansentrer dans les détails, deux grands groupesd’animations : celles qui apportent des infor-mations aux participants et suscitent unediscussion générale et celles qui ont un degréd’implication plus grand et s’appuient sur levécu personnel des participants pour faireévoluer le groupe. Le lecteur comprendraaisément que ces deux méthodologiesrequièrent des formations différentes de lapart des personnels qui les pratiquent.

Enfin, à d’autres moments, le travailleur ensanté participera à des réunions de diversordres (séances d’information, de concerta-tion, de négociation...), avec des partenairesdivers (collègues directs, équipes P.M.S.,enseignants, autorités scolaires, partenairesextérieurs...) et avec des contenus divers(discuter de l’état de santé d’un élève, orga-niser une activité en partenariat, négocierun projet, obtenir une plage horaire pourréaliser une activité dans une école...).

RÉFLEXION

Formation des personnels en PSE

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Son attitude devra être adaptée à chacune deces situations et la variété de celles-ci impliqueégalement la variété des compétences person-nelles à mettre en jeu, compétences quis’acquièrent pour autant qu’on le veuille etqu’on s’en donne les moyens.

Loin de moi l’idée de faire paniquer les infir-mières et les médecins en mettant enévidence les prérequis d’un travail de qua-lité et en prônant des formations touchantà l’évolution personnelle... Je souhaite sim-plement les encourager à se perfectionner.

J’ai souvent constaté qu’une part del’anxiété du personnel face aux tâches mul-tiples qui lui incombent est due à unmanque de formation approfondie. Dans lemême ordre d’idée, j’ai aussi remarqué queles infirmières qui réalisaient peu d’entre-tiens individuels et/ou peu d’animations degroupe, sont souvent des personnes quin’ont pas reçu de formation à ces pratiqueset qui craignent la relation avec les consul-tants. Le choix d’une formation adéquateleur a permis d’exprimer leur vécu et d’ac-quérir une plus grande maîtrise de cestechniques.

C’est une lapalissade de dire qu’apprendreet se former augmentent la confiance en soiet facilitent la réussite professionnelle, mais

il me plaît de le rappeler. Apprendre àconnaître l’autre, apprendre à découvrir salecture de la réalité, apprendre à mieux lecomprendre dans ses réactions et ses émo-tions, apportent le plaisir de la rencontre,renforcent la relation et aident à atteindreles objectifs fixés.

Loin de moi également l’idée que toute for-mation est magique : elle ne résout pastoutes les difficultés et l’implication per-sonnelle peut parfois être douloureuse. Elleest cependant toujours source d’enrichisse-ment et d’évolution positive.

La formation des infirmières et des méde-cins mise en place par la Ministre NicoleMaréchal vise la découverte et l’utilisationd’outils de promotion de la santé. Elle sesitue donc à un niveau informatif et fonc-tionnel visant le « savoir faire ».

Il serait utile de la compléter par diversesformations en rapport avec la pratique del’entretien individuel et de l’animation degroupe, dans un cadre général et dans uneperspective d’évolution personnelle. Cesformations transversales axées sur le« savoir être » pourraient alors se transférerdans n’importe quel entretien et n’importequelle animation de groupe, quels qu’ensoient le thème, les participants concernés

et la technique précise développée.

Savoir faire et savoir être garantissent unpersonnel compétent pour le plus grandbénéfice des élèves et de leur famille.

Le Service d’Inspection P.M.S. est particuliè-rement attentif à la formation despersonnels P.M.S. Dans le réseau de laCommunauté française, il recommande vive-ment aux infirmières de suivre desformations comme celles décrites dans cetarticle. Vu l’évolution du concept de santé etl’extension des missions telles que définiesdans les nouveaux décrets, il lui a paru inté-ressant de suggérer les mêmes formationsaux personnels des Services P.S.E., bien queces derniers ne relèvent pas des compétencesde l’inspection P.M.S. Ces personnels et lesautorités dont ils relèvent voudront bien nevoir aucune intrusion de l’inspection P.M.S.dans leurs prérogatives mais simplement unpartage de réflexions dont le seul souci est lebien des élèves et de leur famille.

Marguerite Lion-Delahaut, inspectricecoordonnatrice f.f. pour les Centres P.M.S.

Adresse de l’auteur : rue de l’Espinée 1, 6222 Brye

1 LION-DELAHAUT M., Concertation et collaboration avec leséquipes PMS, in Education Santé no 180, juin 2003, pp. 11-12.

MATÉRIEL

« Vivre, apprendre, expérimenter la santé à l’école »

Un nouveau document didactique destinéaux enseignants et aux éducateurs... pourconstruire des « lieux » bourdonnant desanté.

Vivre apprendre , expérimenter la santé àl’école... une démarche ambitieuse, por-teuse d’interventions enrichissantes,d’actions concrètes, de découvertes poten-tielles multiples.

La santé constitue une valeur prioritairepour une majorité de la population – ne dit-on pas fréquemment « quand on a la santé,tout va... ». Cette valeur prioritaire résonned’abord avec notre vécu. Ce sont nos expé-riences de santé, de bien-être qui nouspermettent de définir la santé. Cette défini-tion s’élabore également par lesapprentissages en matière d’informations àcapter, par les comportements favorables àintégrer dans les modes de vie et par lesattitudes qui en découlent. Ces diverses

démarches peuvent se vivre dans différentscontextes et plus spécifiquement dans lecontexte scolaire.

L’évolution de l’éducation et de la promo-tion de la santé en milieu scolaire induitde nouvelles pratiques et réflexions pourl’équipe éducative qui se voit quotidienne-ment confrontée à des situations pourlesquelles elle n’est pas nécessairementpréparée ou formée. Des tas d’interroga-tions en découlent telles que « comment s’yprendre pour démarrer une action santédans mon école et comment l’intégrer dansma pratique d’enseignant, que mettre enplace au sein de l’école pour favoriser unclimat serein où il fait bon vivre ? ».

Le document n’a pas la prétention de pré-senter de manière exhaustive lesrecommandations en matière de santé àl’école. Il invite le lecteur à se poser desquestions, à trouver des points de repères et

des pistes d’interventions. Il lui proposeégalement des outils didactiques et péda-gogiques à utiliser comme ressourcesdisponibles pour le développement d’unprojet.

Concrètement ce document est constituéd’une partie théorique dans laquelle le lec-teur peut s’imprégner de quelques conceptsthéoriques par rapport à la promotion de lasanté et d’une approche globale de la santécentrée sur le corps. Il peut égalementprendre connaissance du cadre législatif dela promotion de la santé.

Dans une seconde partie plus pratique, lelecteur découvre des pistes de réflexionsconcrètes relatives à huit préoccupations desanté évoquées par des enseignants : lesommeil et ses rythmes, l’alimentation, lagestion des conflits, le stress, la pédicu-lose, l’hygiène, la consommation, lasécurité.

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Pour chacune des thématiques reprises ci-dessus, il est possible de découvrir unefinalité éducative énoncée succinctement,quelques objectifs généraux, le développe-ment de l’approche corporelle en lien aveccette thématique, des outils didactiques etpédagogiques, le récit très bref d’une expé-rience réalisée dans une classe et desouvertures pour l’équipe éducative.

Pour opérationnaliser ces informations,deux fiches méthodologiques permettentde se lancer dans l’élaboration d’un projeten présentant les questions de base pourdéfinir des actions concrètes.

Pour terminer, le lecteur peut découvrirdes références de visites « santé » interac-

tives et ludiques existant en Communautéfrançaise.

Au-delà de ses finalités didactiques etpédagogiques, c’est un outil qui s’intègredans la philosophie de la réforme de lamédecine scolaire. Il rencontre les mêmespréoccupations et rejoint les objectifs dudécret « Promotion Santé à l’école ». Il per-met de définir facilement des axes de travailsans nécessairement aborder la totalité desdéveloppements proposés.

Dans une perspective de faire « vivre » cedocument et dans le souci d’apporter denouvelles données en fonction des com-mentaires des utilisateurs, nous souhaitonsà l’avenir constituer un réseau d’utilisateurs

qui aura l’occasion de partager ses expé-riences et qui pourra proposer de nouvellespistes d’exploitation.

Annick Moreau, Infirmière licenciée enéducation pour la santé au Service de pro-motion de la santé de l’IPHS

Où se le procurer ? A la section « ressourcedocumentaire » du Service « PromotionSanté » de l’Institut provincial d’hygiènesociale de Namur. Tél.: 081- 723783. Fax : 08-72 37 53. Vous pouvez également accéderau site internet à l’adresse suivante :www.guide.pse.be

Cette mallette pédagogique sur le thème desaccidents de la vie courante a été conçue etéditée par l’INPES (anciennement Comitéfrançais d’éducation pour la santé) en parte-nariat avec la Caisse nationale d’assurancemaladie des travailleurs salariés.

L’outil ouvre un espace de parole auxenfants de 4 à 7 ans, au moyen d’un sup-port bien adapté pour cet âge : le théâtrede marionnettes.

Les deux personnages, Badaboum etGaratoi, ne sont pas totalement construits :seuls les visages sont fournis, la construc-tion des corps étant laissée aux enfants.

Dans quatre lieux (la cuisine, le salon, lesquare et la salle de bains) et au traversde trente situations à explorer, la marion-nette Badaboum est le symbole de la prisede risque, c’est le personnage étourdi àqui tout peut arriver et à qui tout arrive.Ses mésaventures et les leçons qu’il entire facilitent l’identification par lesenfants des comportements à l’originedes accidents.

La marionnette Garatoi interviendra dansdes circonstances à risque, pour mettre lesenfants en garde, pour attirer leur atten-tion (utilisation d’outils en travail manuel,séances d’éducation psychomotrice,récréation...) et pour affirmer certainesinterdictions indispensables.

La mallette pédagogique « Badaboum etGaratoi » est disponible au prix de 28 €auprès de l’INPES, rue Auguste Comte 2, F-92170 Vanves, France. Elle peut aussi être commandée directe-ment sur le site http://www.inpes.sante.fr

Cet outil a obtenu 3 cœurs (la plus hautedistinction) sur le site de l’Outilthèque enpromotion de la santéhttp://www.pipsa.org (voir l’avis de laCellule d’experts ci-dessous).

L’avis des expertsCellule d’Experts de la Communautéfrançaise (9 janvier 2003)

Description de l’outil

Mallette pédagogique visant à mettre enscène (par des marionnettes) des situationsà risque d’accident.

Appréciation globale

Cette valisette qui se transforme en théâtrede marionnettes aborde de manière com-plète et réfléchie la thématique desaccidents domestiques.Facile d’utilisation, bien adapté à l’âge dupublic, attrayant par ses illustrations colo-rées et évocatrices, l’outil reste néanmoinsfocalisé sur l’éducation à la santé.Des pistes d’exploitation pour construire unprojet global de promotion santé sont sug-gérées ; les concepteurs ne les ontcependant pas concrétisées.

Objectifs de l’outil

Amener les enfants à identifier les situa-tions à risque d’accident ;

Développer des attitudes de prévention;

Augmenter les connaissances des enfantsrelatives aux situations à risque.

Public cible

4 - 7 ans

Réserves éventuelles

Aucune

Utilisation conseillée

Laisser à l’enfant une place d’enfant ; nepas l’écraser sous le poids de la responsabi-lité. Utilisation en-dehors de l’école (campde vacances, garde extra-scolaire, etc.).

Badaboum et Garatoi

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Ce guide a été réalisé par le Centre de santédes femmes de Montréal et s’insère dans leprogramme d’information en santé desfemmes et de dépistage du cancer du sein.

Il s’adresse bien sûr aux femmes, à toutescelles qui veulent vivre en plus grande har-monie avec leur corps et avec leurs seins. Etplus spécifiquement, il s’adresse auxfemmes qui participent aux « ateliers d’ex-ploration » organisés notamment par leCentre de santé des femmes de Montréal,où elles apprennent à examiner leurs seinset à connaître les façons de dépister le can-cer du sein.

Les auteures proposent des exercices pourstimuler la réflexion et l’expression desfemmes sur leurs sentiments par rapport àleurs seins, sur les transformations nor-males des seins et des corps et surl’acceptation des différences.

Ce type d’approche est évidemment trèsféministe et très québécois. Il n’existeaucun outil de ce genre chez nous, lesseules publications de sensibilisation desfemmes sur leurs seins étant plutôt orien-tées vers l’autoexamen des seins dans lecadre de la prévention des cancers. C’estpourquoi le Service promotion santé del’Union nationale des mutualités socialistesen assure la diffusion pour la France et laBelgique, en partenariat avec le Centre desanté des femmes de Montréal.

Le guide « Contes des mille et uns seins » esten vente au prix de 5,50 € (frais d’envoicompris), auprès du Service promotion santéde l’UNMS, rue Saint-Jean 32-38, 1000Bruxelles. Tél. 02-515 05 85. Fax : 02-515 06 11.

En outre, le comité d’experts del’Outilthèque en promotion de la santéPipsa lui a attribué trois cœurs (le maxi-mum), ce qui en fait un outilincontournable (même s’il date de 1997)lorsqu’on souhaite aborder ce thème d’unefaçon un peu différente.

Voici le détail de l’analyse que vous pouvezégalement trouver sur le sitehttp://www.pipsa.org

L’avis des expertsCellule d’Experts de la Communautéfrançaise (28 février 2002)

Description de l’outil

Cette brochure permet aux femmes deréfléchir sur l’image de leurs seins, pourqu’elles s’aiment mieux et en prennent soin.Des témoignages, des tests, des exercices àréaliser, de belles photos concourent à laréappropriation des seins par les femmes.

Appréciation globale

Cette brochure très abordable et attrayante estaccessible à toutes. Elle propose une approchepositive et humaine d’une partie du corps par-

ticulièrement chargée d’affects individuels etqui est aussi une cible très exploitée commer-cialement et culturellement.

Ce mode d’approche des seins s’inscrit dansles habitudes culturelles des québécoises. Ilpeut ouvrir d’autres horizons aux femmesd’autres cultures pour autant que l’ontienne compte de leurs propres représenta-tions à ce sujet.

Objectifs de l’outil

- Permettre aux femmes de s’exprimer parrapport à leur corps et leurs seins en parti-culier ;

- Permettre aux femmes de se sentir plus àl’aise avec leurs seins ;

- Permettre aux femmes de poser des choixau départ d’une perception plus aimanted’elles-mêmes.

Public cible

A partir de 18 ans

Réserves éventuelles

Aucune

Utilisation conseillée

Cette brochure peut être utilisée seule (salled’attente de cabinet médical, centres deplanning) ou en processus d’animation.Dans ce dernier cas, les bénéfices en serontpotentialisés par l’apport du groupe.

Contes des mille et un seins

METEOR, un regard sur les valeurshumanitaires

C’est en 1990 que Médecins sans frontièresa lancé pour la première fois METEOR, unemallette pédagogique qui s’adresse auxenfants de 10 à 12 ans. A travers le témoi-gnage d’un enfant de leur âge, METEORentend éveiller l’intérêt des écoliers belgesaux valeurs humanitaires. Sans sensation-nalisme ni mise en évidence exagérée deleur misère, les petits témoins livrent leursjoies, leurs peines et surtout leurs espoirs.

Une nouvelle version est éditée tous lestrois ans, et chaque fois entre 20.000 et24.000 élèves belges découvrent « un nou-vel ami sans frontières ».

La cinquième édition de METEOR met l’ac-cent sur la problématique de l’accès auxmédicaments essentiels dans les pays endéveloppement, à travers le témoignage de

Valery, une petite fille dont la maman estmalade du sida.

Valery a 12 ans et vit à Lima. Au Pérou,comme dans de nombreux pays, cette mala-die est un sujet tabou. En outre, se procurerdes médicaments reste un privilège. Maismalgré un quotidien parfois difficile, Valeryreste une petite fille comme les autres.

La mallette se compose :- d’un film d’une quinzaine de minutes ;- d’une brochure pour les enfants, présen-

tant outre l’histoire de Valery, desinformations complémentaires sur lePérou (aspects historiques, culturels etsociaux), sur la problématique de l’accèsaux médicaments dans les pays en déve-loppement et sur le sida;

- d’un dossier pédagogique permettant auxenseignants de répondre aux questionsdes enfants ou de développer des thèmes

tels que l’accès aux médicaments, le sida,le Pérou, l’action de MSF, etc. Ce dossiersuggère aussi des pistes pédagogiques etdes jeux à exploiter en classe;

- et d’une affiche pour continuer à fairevivre le projet en classe.

La mallette est mise gratuitement à la dis-position des enseignants. Il suffit de laréserver à l’adresse suivante :

MSF - Projets Jeunesse, rue Dupré 94, 1090Bruxelles. Tél. 02-474 74 83. Fax : 02-47475 75. Internet : www.msf.be

Après réservation, la mallette pourra êtreretirée auprès de l’antenne MSF la plusproche : Liège, Waremme, Mons, Namur,Bruxelles, Eupen, Louvain-la-Neuve,Brabant wallon est/Gembloux, Marche-en-Famenne, Arlon, Gaume-Semois, Vesdre etHauts Plateaux (Theux), Bastogne,Ath/Lessines/Brugelette, Charleroi.

Le Secret de Valery

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Toujours soucieuse d’assurer une diffusionla plus large et une utilisation la plus fine deson catalogue-guide de médias documen-taires, la collection Education pour la Santéde la Médiathèque l’édite pour le premièrefois sur cédérom.

Cet outil ne vient pas en doublon du cata-logue-guide tel qu’il reste en consultation

sur le site 1, mais justement, l’enrichit.

Première nouveauté évidente : sa ligne gra-phique, sobre, élégante, fonctionnelle.

Cette édition numérique n’innove pas uni-quement sur le plan formel. Afin dedépasser la simple duplication du cataloguetel qu’accessible en ligne, nous avons créédes fonctionnalités inédites de recherche,démultipliant les classiques recherches demédias par titre, cote ou mot-clé.

De la sorte, il est dorénavant possible d’ef-fectuer des recherches par thème (11entrées) et sous-thème (93 entrées au total)ainsi que par niveau d’enseignement (9niveaux). Cette dernière faculté était trèsattendue par les usagers pédagogiques.

Nous avons enfin actualisé tous les textesexplicatifs ou d’accompagnement, deman-dant notamment à l’APES de reformuler etd’expliciter l’adéquation étroite entre lesobjectifs de promotion de la santé et l’usagepédagogique de supports audiovisuels.

Souhaitons que cette nouvelle fleur au préde la promotion de la santé contribue unpeu plus au bonheur documentaire de tousses bénéficiaires...

Vincent Guérin, La Médiathèque

Edition sur cédérom du catalogue-guide

de la Collection Education pour la Santé

de la Médiathèque: cédérom gratuit, ver-sion PC uniquement, nécessite unnavigateur internet, affichage optimal en1024 x 768 pixels. Disponible dans tous lescentres de prêts et discobus du réseau deprêt de la Médiathèque. Commande en ligne à l’adresse [email protected], par téléphone 02 - 737 19 29 ou à notreadresse postale : La Médiathèque, Place de l’Amitié, 6, B - 1160 Bruxelles.

Intégration de la personnehandicapéeLa collection Education pour la Santé de laMédiathèque publie une nouvelle brochure,La main au chapeau, consacrée à l’intégra-tion des personnes handicapées.

Le choix de ce thème s’appuie sur deux rai-sons principales. La première procède del’instauration de l’année 2003 commeAnnée européenne de la personne handica-pée. La seconde relève de l’exploitation denotre catalogue de documentaires.

En effet, il apparaît que malgré la grandeaccessibilité de l’intégralité de notre cata-logue sur internet et la fin de l’édition decelui-ci sur support papier (voir ci-dessus laprésentation d’une version améliorée surcédérom), il demeure judicieux d’effectuerdes coups de projecteurs thématiques ausein de la collection. C’est en quelque sortele revers d’une qualité : la richesse de notre

catalogue peut paraître un foisonnementquand on l’aborde nouvellement.

D’emblée, il nous a semblé indispensable dene pas réduire cette brochure à une simplecompilation des fiches pédagogiques sur cethème, mais plutôt de jalonner l’ensemblede regards groupés, en quelques étapestypant, en l’occurrence, l’interaction entreles personnes handicapées et la société envue d’une meilleure intégration réciproque.

La brochure s’articule dès lors en “Au quoti-dien”, “Comprendre”, “Connaître etaccueillir la différence”, “Encadrement” et“Contextes spécifiques”, évoquant lesmédias traitant plus étroitement de cesapproches de la problématique.

De manière à proposer d’amples boucles desens, propres à étoffer une réflexion, uneanimation, une information, etc., nousavons élargi la liste des titres intégrés à labrochure à ceux abordant la thématique

mais n’étant pas présents, pour diverses rai-sons, dans la collection Education pour laSanté, mais disponibles néanmoins en col-lection documentaire générale.

Un point, enfin, intrigue : pourquoi ce titre,La main au chapeau ? Sans dévoiler icil’explication accessible en exergue de labrochure, nous pouvons indiquer que laréponse se base sur l’étymologie du mot“handicap„...

VG

La main au chapeau : brochure gratuite,130 pages, format A8 - disponible dans tousles centres de prêts et discobus du réseau deprêt de la Médiathèque. Commande en ligneà l’[email protected], par télé-phone 02-737 19 29 ou à notre adressepostale : La Médiathèque, Place de l’Amitié, 6 à 1160 Auderghem.

VU POUR VOUS

La collection Education pour la santé de laMédiathèque dans de nouveaux atours

La main au chapeau

1 Le cédérom contient également le catalogue-guide. Si vous voulez l’imprimer, sachez qu’il fait plus de 600 pages!

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Une vidéo sur la gestion des conflits à l’écolematernelleLa Cathode, association organisant des ate-liers de réalisations de films dans la régionparisienne, présente ‘J’vais l’dire!’, un docu-mentaire de 52 minutes sur les conflits despetits et leur gestion. Réalisé par ThierryReumaux et Mélanie Gailliot, ce film,tourné au cours d’une année scolaire dansles écoles maternelles Françoise Dolto àMontreuil-sous-Bois et Hypolite Taine àVilleneuve d’Ascq, alterne des séquencesd’observation prises sur le vif, des inter-views d’enfants et d’adultes, et desséquences spécifiques proposées par lesenseignants à leurs élèves, envisagéescomme des réponses possibles au problèmede l’agression.

Intervient également, la psychologueFarzaneh Pahlavan, maître de conférence àl’Institut de Psychologie à l’Université deParis V, auteur de nombreux articles etouvrages sur l’agression. Elle apporte uneanalyse précise des actes agressifs observés,des interventions proposées par les adultes,et souligne l’importance d’une éducationspécifique à l’âge où les enfants sont lesplus réceptifs.

Les scènes du documentaire sont, pour laplupart, présentées dans leur continuité(sans montage) afin de pouvoir être unoutil d’observation, d’analyse et de ques-tionnement.

Le film, destiné aux adultes et en particulier

à ceux de la communauté éducative, abordeles questions suivantes regroupées en troischapitres :

Socialiser. Que peut apporter l’école mater-nelle en matière d’éducation à lacitoyenneté ? Quels sont les acquis sociauxdes enfants à l’âge d’entrée à l’école mater-nelle ?

L’agression. La violence : peut-on parler deviolence entre les enfants à la maternelle ?Quels gestes observe-t-on ? Quel sens don-ner à ces gestes ?

Intervenir. Comment les enseignantsinterviennent-ils ? Sont-ils cohérents ?Quelles règles, quelles sanctions sont envi-sagées ? Quelle place donne-t-on à laparole de l’enfant ? L’intervention desenseignants est-elle vécue comme uneexpérience éducative pour l’enfant ?Quelles semblent être les limites des pra-tiques actuelles ? Une formation auxattitudes éducatives existe-t-elle ?

En complément du film, un livret est pro-posé par l’auteur, Mélanie Gailliot,enseignante à l’école maternelle quimène depuis cinq années des recherchesconcernant les gestes agressifs des petitsenfants et la manière d’y répondre pourles enseignants. Ce livret s’adresse auxenseignants et professionnels de la petiteenfance. Il relate diverses expériencespratiques menées sur le terrain, desréflexions et des propositions d’interven-tion. On peut le consulter sur le siteinternet de la Cathode.

Notre avis : la cassette et le livret donnentmatière à réflexion. Ce film permet dedépasser et de s’interroger sur les clichéssouvent utilisés dans les médias et au seinde nombreuses familles : ‘les enfants d’au-jourd’hui seraient bien plus violents queceux d’autrefois. Ils se battent comme deschiffonniers. On n’arrive plus à les faireobéir...’ Ce qui revient à oublier que l’agres-sivité (qui est différente de la violence maisqui y est souvent associée) fait partie desémotions nécessaires au développementdes hommes. Ce serait aussi, hypocritement,passer à la trappe le rôle que nous jouonsauprès des enfants, l’image que nous leurrenvoyons de la société, les comportementsque nous leur inculquons pour faire faceaux difficultés dans la vie de tous les jours.

On ne peut que conseiller ce film et ses pro-positions de pistes concrètes pour gérer lesdisputes à l’école et pourquoi pas, à la mai-son.

SB

J’vais l’dire! Les conflits des petits et leurgestion, film de Thierry Reumaux et MélanieGailliot, Collection UN film pour en parler,durée de 52 minutes.

La Cathode, rue Pierre Sémard 119, 9300Bobigny, France. Tél.: 01 48 30 81 60. Fax :01 48 30 81 26. Courriel :[email protected]. Site : www.laca-thode.org

Ma santé en questions

J’vais l’dire!

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L’association de consommateurs Test Achatspropose un cédérom d’information sur lefonctionnement du corps humain et sur dessymptômes fréquents. Sans prétendre sesubstituer au médecin, le disque offre unesérie de rubriques intéressantes : symp-tômes, maladies, mais aussi pharmaciefamiliale, premiers soins, glossaire explica-tif, description d’examens techniques,adresses utiles, etc. Il vous permet aussi de

créer des dossiers médicaux (à sauvegarderdiscrètement!), et propose enfin un quizpour tester vos connaissances d’unemanière agréable (pas trop dur, j’ai fait unsans faute). Au départ du problème évoqué,vous saurez ce que vous pouvez faire vous-même et les éléments justifiant uneconsultation médicale, le tout expliqué entermes compréhensibles et sans dramatisa-tion inutile. Bref, un outil simple et efficace

pour se prendre en charge soi-même.

Les informations sont disponibles en fran-çais et en néerlandais. Le cédérom estaccompagné d’un petit manuel d’utilisa-tion. Il coûte 39,95 € (31,95 € pour lesmembres) : un peu cher quand même...

CDB

Ma santé en questions, Test Achats, EasyComputing, 2003.

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Assuétudes

Bruxelles8 et 10 septembre 2003

Le Pélican organise une formation de deuxjours sur Les médicaments - usages- abus -pharmacodépendances (de 9 h à 16 h).Lieu : salle de la Ligue bruxelloise francophonede santé mentale, rue du Président 55, 1050 Bruxelles.P.A.F.: 25 € (pour les deux journées), 15 €pour les étudiants et les demandeurs d’emploi.Gratuit pour les boursiers. Uniquement surréservation.Renseignements : 02-502 08 61. Internet : www.lepelican.org

Formation

Liège9 septembre 2003, du 22 septembre2003 au 30 janvier 2004

Le Centre d’éducation relative auxinteractions santé et environnement (CERISE)organise une formation d’intervenant éducatifen santé et en environnement ayant pourobjectifs- d’acquérir des compétences en technologies

de l’information et de la communicationdans le cadre de l’éducation àl’environnement et pour la santé;

- de mettre sur pied des projets éducatifsvisant à réduire, par des changements decomportements, les risques liés àl’environnement et aux modes de vie ;

- devenir personne relais dans ces domaines.La formation s’adresse à toute personneintéressée par l’environnement et la santé,formée ou expérimentée dans le domaineéducatif, demandeuse d’emploi. La formationest gratuite, elle est subsidiée par laCommunauté française et le Fonds socialeuropéen.Durée de la formation : 13 semaines de courset 3 semaines de stage. Dates : du lundi 22septembre 2003 au 30 janvier 2004.Séance d’information le mardi 9 septembre à14 h.Renseignements et lieu de la formation : HauteEcole Charlemagne, implantation « LesRivageois », rue des Rivageois 6, 4000 Liège.Tél.: 04-254 76 21. Fax : 04-254 76 20.Courriel : [email protected] : www.formation-cerise.be

Médiation

Bruxelles10 au 12 septembre 2003

Formation à la médiation organisée par ULB-PROMES, en concertation avec Question Santéet Communication et Santé.Objectif : amener les participants à gérer unesituation où modèles, représentations,

techniques, visions et dimensions du réel sontdifférents pour certains partenaires ; mettreces perspectives « en lien ».La médiation sera envisagée comme unprocessus- pour la définition des priorités en termes de

besoins et d’objectifs pour la population(entre le niveau local et communautaire);

- entre savoir « savant » (expertise) et savoirprofane;

- par rapport aux enjeux politiques, financiers,organisationnels et de santé et bien-être ;

- par rapport aux sources d’informationexistantes : la littérature scientifique et lesexperts ; les témoins privilégiés (lespersonnes qui par leur profession ou leursactivités ont une certaine connaissance de lapopulation ou du sujet étudié); la populationelle-même et ses attentes.

Formateur : Axel Roucloux (Communicationet Santé). Responsable académique : Prof.Danielle Piette.La participation aux 3 jours de formation (sansexception possible) donne lieu à la délivranced’un certificat stipulant le contenu de laformation et sa valeur de 1 ECTS (EuropeanCredit Transfer System) reconnu par lesuniversités participant aux programmeseuropéens.L’inscription est de 100 €, à verser avant le01-09-2003 au compte 001-2218094-71 dePROMES-DOCUMENT, route de Lennik 808 CP596, 1070 Bruxelles avec la mention« inscription de (nom du participant)septembre 2003 ».Pour recevoir le bulletin d’incription et pourtout renseignement : Mme Anne-SylvieLadmirant, ULB-PROMES, route de Lennik 808CP 596, 1070 Bruxelles, ou à l’adresseélectronique [email protected]

Douleurs ostéo-articulaires

Liège11 septembre 2003

L’Association des licenciés en sciences de lasanté publique de l’ULg organise un colloquesur le thème Le point sur les pathologiesostéo-articulaires : approchepluridisciplinaire, traitement et qualité de vie.Public cible : les médecins généralistes etmédecins coordinateurs des MR-MRS, lepersonnel paramédical, les étudiants en santépublique, en médecine et en sectionparamédicale, les familles de résidents en MR-MRS, les responsables politiques de santépublique.Lieu : Université de Liège, C.H.U. Domaine duSart-Tilman, Auditoire Bacq et Florkin (8 à 17 h).Droits d’inscription : 25 € avant le 25 août(10 € pour les étudiants), 35 € après cettedate.

Renseignements : Service éducation pour lasanté ASBL, chaussée de Waremme 139, 4500Huy. Tél./fax : 085-21 25 76. Courriel :[email protected]

Santé mentale

Avant le 15 septembre 2003

La vie : ça vaut le coup!? - Rencontresinternationales et festival de films. Le suicidereprésente dans la plupart des pays, quel quesoit le niveau de développement, un véritablefléau social, en particulier chez les jeunes. La Fédération mutualiste parisienne (FMP)organisme à but non lucratif, associé àplusieurs institutions spécialisées (La Cathode,l’AFRESC, et PHARE Enfants Parents), vouspropose de participer avec les experts, lesparents et les jeunes de plusieurs pays, les 4 et5 décembre à Paris à cette manifestation. Dans le cadre des Rencontres Internationalesde la prévention du suicide organisées par laFMP, la Cathode est chargée de l’organisationde la partie festival de film et recherche desfilms de 26 à 52 mn traitant de la tentative desuicide des jeunes. Des prix seront décernés par le jury à l’issue decette manifestation : Grand PrixProfessionnels, Grand Prix Jeunes Talents,Grand Prix du Public, Prix spécial du JuryProfessionnel, Prix du Jury Jeunes talents.La date limite de transmission des filmsprofessionnels est fixée au 15 septembre2003. Adressez vos cassettes VHS au Groupe FMP.Direction de la Communication, de laFormation, et de la prévention,rue Saint Victor 24, F-75005 Paris. Tél.: 01 40 46 10 06. Courriel : [email protected]. Internet : www.fmp.fr (pour avoir le dossiercomplet, cliquez sur promotion de la santé).

Alcool

Nivelles18 septembre 2003

Journée de formation « prévention de l’alcoolau travail », organisée par l’asbl Vidyas.Au programme : quel est le rôle del’employeur, quelles sont les conséquences del’alcool au travail (individuellement etcollectivement), comment intervenir, jusqu’oùaller, comment mettre sur pied une politiqued’entreprise claire et surtout commentprévenir le comportement alcoolique.Lieu : Nivelles Carestel, E 19, aire de Nivelles –Orival.PAF : 195 €Renseignements : Carine Henry, Vidyas asbl,rue de la Bruyère, 19, 1367 Ramillies. Tél.: 081-40 15 66. Courriel : [email protected]

BRÈVES

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Informatique

Louvain-la-Neuve4 octobre 2003

L’ASBL H.E.C.T.O.R. organise la 1ère journéeinterdisciplinaire du Brabant sur le thèmeTransport et santé – informatique ettélématique médicale. Cette journée s’adresseaux médecins, environnementalistes,décideurs politiques et économiques,associations, etc.Les conférences se dérouleront de 8h45 à16h30 aux auditoires Montesquieu, Universitécatholique de Louvain.Pour les médecins, la demande d’accréditationest en cours.Pour tout renseignement : ASBL HECTOR, 010-81 07 47 ou courriel : [email protected]

Milieu scolaire

Namur15 au 19 octobre 2003

10e édition du Salon Education, destiné auxprofessionnels et futurs professionnels del’enseignement, qui y découvriront des outils,des équipements, de l’information, des pistespour mieux gérer le quotidien.Quelques thèmes de conférences :- le bien-être chez les jeunes;- l’éducation à l’environnement;- la relation parents-enseignants...Rappelons que le Salon est couplé au Salon dulivre de jeunesse.Lieu : Namur Expo, av. Sergent Vrithoff 2,5000 Namur.Renseignements : People @ Places sprl, bd E. Bockstael 191, 1020 Bruxelles. Tél.: 02-423 28 80. Fax : 02-423 28 89.Courriel : [email protected]. Site : www.saloneducation.be

Accident

BeyrouthDu 16 au 18 octobre 2003

Cinquième séminaire internationalfrancophone de prévention des traumatismeset de promotion de la sécurité sur le thèmeCitoyenneté et prévention des traumatismes –du citoyen au citoyen. Une organisation duRéseau international francophone deprévention des traumatismes et de promotionde la sécurité.Pour tout savoir sur le séminaire et pour s’yinscrire : www.educasante.org (sur la paged’accueil, cliquez sur « 5e séminaire... »).

Tabagisme

BruxellesD’octobre 2003 à avril 2004

La FARES organise une formation continuéeinteruniversitaire en tabacologie, avec le

soutien de l’ULB, l’UCL, l’Ulg, la Sociétéscientifique de médecine générale et laFédération contre le cancer.L’enseignement porte sur la dépendancetabagique, prépare à l’abord clinique de l’aideau sevrage et à la recherche dans le domainedu tabac, en particulier sur le phénomène dedépendance, étudie les relations et similitudesavec l’usage d’autres substances d’abus. La formation est sanctionnée par un examenécrit du type QCM, un travail de fin d‘études etun stage de 2 demi-jours.Dates : les samedis 18 octobre 2003, 15novembre 2003, 13 décembre 2003, 17 janvier2004, 7 février 2004, 6 mars 2004 et 24 avril2004.Lieu : Fédération contre le cancer, chaussée deLouvain 479, 1030 Bruxelles.Prix : 260 €, 130 € pour les étudiants.Inscription avant le 15 octobre 2003.Renseignements : FARES , tél. 02-512 29 36. Le programme de la formation est disponiblesur le site www.fares.be

Tabagisme

Namur21, 28 octobre, 18 novembre et 2décembre 2003

Formation Personnes ressources à ladynamique de groupe et à la gestion dutabagisme et du bien-être destinée auxinfirmières, kinés et autres para-médicaux,éducateurs, enseignants, responsablesd’équipe ou de projet, les conseillers enprévention et toutes personnes confrontées autabagisme et qui souhaitent mieux lecomprendre. Objectifs : permettre à des professionnels(kiné, médecins, infirmières, enseignants,psychologues, parents...) de mieuxcomprendre le tabagisme, d’en percevoir tousles enjeux pour être plus efficaces dans leurpratique professionnelle lorsqu’ils abordent letabac, définir le rôle du professionnel de lasanté dans une démarche de promotion de lasanté centrée sur l’individu et son bien-êtreplutôt que sur le produit, constituer un réseaude personnes ressources en Communautéfrançaise. Méthode : exposés théoriques en alternanceavec mises en situation et exercices pratiques.L’interactivité entre les participants sera miseen avant pour permettre les échangesd’expériences et la construction d’unréférentiel commun.Dates : les mardis 21 octobre, 28 octobre, 18novembre et 02 décembre 2003 de 09 h à 16 h. Lieu : Centre Marcel Hicter à Wépion ( Namur)Cette formation est financée par laCommunauté française dans le cadre del’ASBL Promotion Santé et DéveloppementDurable (PSDD), l’inscription est donc gratuite.

Toutes les inscriptions sont à renvoyer ausecrétariat de la Louvière Ville santé,Partenaire du projet : 30, rue de la loi à 7100 La Louvière Tél.: 064-27 79 66 - Fax : 064-27 80 80 Informations et contacts : Axel Roucloux, tél. 081-81 36 97. Courriel : [email protected]

Formation

L’Ecole de santé publique de Nancy a sorti sonnouveau programme d’activités pour l’année2003-2004.Son offre de formation s’adresse aux étudiantset aux professionnels et l’accès en est facilitépar ses modalités ‘enseignement’: sur site, parInternet, à distance sous forme traditionnelle.Pour tout renseignement, et pour obtenir leprogramme des formations :http://www.sante-pub.u-nancy.fr/esp/ [email protected]

Publications

Le service documentaire RESOdoc del’Université catholique de Louvain publie lamise à jour du recueil documentaire Lesdrogues illicites dont la première édition étaitparue en mars 2002.Cette mise à jour est un travail réalisé encommun entre l’UCL-RESOdoc et le CLPS deBruxelles, et en collaboration étroite avecNadja, Prospective Jeunesse, Infor-Drogues etles centres PMS-COCOF.Pour rappel, les recueils documentairestraitent des sujets les plus récurrents pourlesquels les centres de documentation enéducation et promotion de la santé sont leplus souvent sollicités par leurs utilisateurs. Ilscontiennent des informations récentes etbasiques en langue française, d’origine belgede préférence mais aussi européenne,concernant les grands thèmes de santé.Les recueils peuvent être consultés danschaque Centre local de promotion de la santé.Coordination et diffusion : Servicedocumentaire RESOdoc, avenue E. Mounier 50,1200 Bruxelles. Tél. 02-764 50 37.Site : www.md.ucl.ac.be/entites/esp/reso

Nous publierons prochainement la liste desprogrammes de promotion de la santésubventionnés en 2002. A ce propos, nousavons sollicité de la part des promoteurs deces programmes un article expliquant leursactivités financées par la Communautéfrançaise Wallonie-Bruxelles. Une vingtained’entre eux ont répondu positivement à notredemande, ce dont nous les remercions.Quelques découvertes intéressantes enperspective dans nos prochains numéros!

BRÈVES

Page 20: AOÛT 2003 181 - Education Santéeducationsante.be/media/filer_public/a5/39/a539f6... · Cet article se veut une synthèse des inter-ventions, des réflexions et des témoignages

InitiativesLa prévention du suicide en milieu scolaire,

par Chantal Leva, Vincianne Schul et Valérie CoupienneCampagne « été 2003 » de prévention des MST,

par Nicole Maréchal et Thierry MartinRodin : pas de fumée sans feu, par Marleen Teugels

Tabac : appel à ratification de la convention-cadre par la BelgiqueTravail à horaires irréguliers et santé, par Sylvie Bourguignon

RéflexionLa formation des personnels en PSE, par Marguerite Lion-Delahaut

Matériel« Vivre, apprendre, expérimenter à l’école » par Annick Moreau

Badaboum et Garatoi, coup de cœur OutilthèqueLes contes des 1001 seins, coup de cœur Outilthèque

Le secret de Valery, initiation aux valeurs humanitairesVu pour vous

Collection vidéo ‘éducation santé’ : le disque supplante l’imprimé, par Vincent Guérin

La main au chapeau, intégration de la personne handicapée, par Vincent Guérin

Ma santé en questions« J’vais le dire », gestion des conflits à l’école maternelle

Brèves

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Mensuel (ne paraît pas en janvier et en juillet).Abonnement : gratuit pour la Belgique, 20 €pour 10 numéros pour l’étranger.Réalisation et diffusion : Infor Santé, Alliancenationale des mutualités chrétiennes, dans lecadre de la Cellule de Coordinationintermutualiste ANMC-UNMS.Rédacteur en chef, secrétaire de rédaction :Christian De Bock (02-246 48 50).Journaliste : Sylvie Bourguignon (02-246 48 52).Secrétaire de rédaction adjoint : CatherineSpièce (02-515 05 85).Responsable des rubriques Acquisitions, Brèves,Documentation, Lu pour vous, Matériel et Vu pourvous : Maryse Van Audenhaege (02-246 48 51).Documentation : Maryse Van Audenhaege,Astrid Grenson (02-246 48 51).Site internet :Maryse Van Audenhaege (02-246 48 51).Contact abonnés :Franca Tartamella (02-246 48 53).Comité stratégique : Anne Avaux, MartineBantuelle, Luc Berghmans, Sylvie Bourguignon,Benoît Dadoumont, Christian De Bock, AlainDeccache, Sophie Fiévet, Véronique Janzyk,Roger Lonfils, André Lufin, Paul Sonkes,Catherine Spièce, Bernadette Taeymans, PatrickTrefois, Maryse Van Audenhaege, ChantalVandoorne, Christian Van Rompaey.Comité opérationnel : Sylvie Bourguignon, AlainCherbonnier, Christian De Bock, JacquesHenkinbrant, Véronique Janzyk, Thierry Poucet,Maryse Van Audenhaege.Editeur responsable : Edouard Descampe,chaussée de Haecht 579/40, 1031 Bruxelles.Maquette : Els Demeyer.Mise en page : Muriel Logist.Impression : Hayez.Tirage : 2.800 exemplaires.Diffusion : 2.600 exemplaires.ISSN : 0776 - 2623.Les articles publiés par Education Santén’engagent que leurs auteurs. Les articles nonsignés sont de la rédaction.La revue n’accepte pas de publicité.Les textes parus dans Education Santé peuventêtre reproduits après accord préalable de larevue et moyennant mention de la source.Documentation consultable sur rendez-vous prisau 02-246 48 51.Pour tous renseignements complémentaires :Education Santé, chée de Haecht 579/40, 1031 Bruxelles. Tél.: 02-246 48 53. Fax : 02-246 49 88 (indiquer ANMC-EducationSanté comme destinataire).Internet : www.educationsante.beCourriel [email protected] découvrir les outils francophones enpromotion de la santé, une seule adresse :www.pipsa.orgRevue membre de l’A.R.S.C., Association desrevues scientifiques et culturelles – www.arsc.beLes textes de ce numéro seront prochainementdisponibles sur notre site www.educationsante.be(sous réserve d’acceptation des auteurs).

SOMMAIRE

La revue Education Santé est réalisée avec l'aide du Ministère de la Communauté française de Belgique Département de la Santé.

no 362 - novembre-décembre 2002EditorialSubsidiarité, René DemeulemeesterLa santé à l’écoleRock, reggae, techno... sensibiliser les lycéensaux risques auditifs, Stéphane Robin, MédéricRoncheau, Isabelle Escure, et al.Education du patientLe projet Pégase, Isabelle Durack-Bown, YvesMagar, Philippe Giral et al.Dossier - Soixante ans d’éducation pourla santéHistoire : contexte, organisation et conceptsSoixante ans d’éducation pour la santé enFrance, Bernadette RoussillePetite histoire institutionnelle, SandraKerzanet, Anne SizaretPour une lecture commune : l’expérience de larégion Paca, Madeleine MagnanVers la reconnaissance et la professionnalisation,entretien avec Jean-Claude MaupasPoint de vue1942-2002 : de l’éducation sanitaire àl’éducation pour la santéQuestions et interrogations morales etéthiques, Philippe LecorpsDu local à l’internationalEducation pour la santé en région : être aucontact des réalités locales, entretien avecAlain DouillerCréer des liens entre décideurs et acteurspartout dans le monde, Marie-Claude LamarreDes évolutions clésLes enjeux de l’éducation sexuelle : entre lamorale et la santé, Alain Giami

L’éducation pour la santé en milieu scolaire aufil des textes officiels, Nelly LeselbaumLe tabagisme, fléau subi et non affronté (1950-1975), Lion Murard, Patrick ZylbermanLa prévention du sida : relance de l’éducationpour la santé ?, Geneviève PaichelerDe la prévention de l’alcoolisme à la préventiondes addictions, Michelle Perrot, Antonia DandéPour en savoir plus, Sandra Kerzanet, AnneSizaretAide à l’actionL’éducation pour la santé est-elle à vendre ?,Hélène HabranCinésantéGhost World, Michel CondéLectures - JeuAnne Gareau, Fabienne Lemonnier

L’abonnement à La Santé de l’Homme (6 numéros par an) est de 28 € pour la Francemétropolitaine et de 38 € pour la Belgique.Pour tout renseignement : La Santé del’Homme, Institut national de prévention etd’éducation pour la santé, 2 rue AugusteComte, BP51, F-92174 Vanves cedex. Tél. 1 41 33 33 33. Fax 1 41 33 33 90. Internet : www.inpes.sante.fr